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1885. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Tout le monde a remarqué avec quelle adresse une monnaie qu’on laisse tomber à terre court se cacher, et quel art elle a de se rendre introuvable.

1886. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Remarquez ce petit buisson de roses ; c’est le rosier sans épines, qui ne croît que sur les hautes Alpes ; mais il perd déjà cette propriété, et il pousse des épines à mesure qu’on le cultive et qu’il se multiplie.

1887. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

On a justement remarqué que naturellement il voit chaque aspect de la nature comme correspondant au style, à la manière d’un maître : et sa description se fait dans le goût de ce maître. « C’était un parc dans le goût de Watteau783. » Aussi excellera-t-il à reproduire des tableaux : ses poésies sont comme un Musée de copies.

1888. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ainsi, dans la sixième lettre, après l’anecdote de Jean d’Alba, ce valet des jésuites qui, devant le Châtelet, se défendait par les maximes des pères d’avoir volé leur vaisselle, l’interlocuteur fait remarquer au père que c’est peu d’avoir mis les gens en assurance à l’égard de Dieu, de leur conscience et du confesseur, si l’on n’est pas parvenu encore à les mettre en assurance du côté des magistrats ; et il ajoute : « Votre pouvoir est de grande étendue : obligez-les d’absoudre les criminels qui ont une opinion probable, à peine d’être exclus des sacrements. — Il y faudra songer, reprend le père : cela n’est pas à négliger.

1889. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Quand on changera quelque chose de l’usage que j’ai remarqué, ce sera encore selon les mêmes remarques que l’on écrira autrement… Il sera toujours vrai aussi que les règles que je donne pour la netteté du langage ou du style subsisteront sans jamais recevoir de changements61. » Il n’y a rien d’outrecuidant dans ce noble témoignage que se rend Vaugelas, sous l’autorité du sentiment général qu’il avait cherché toute sa vie.

1890. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Si ces œuvres paraissaient de nos jours, elles mériteraient à peine d’être remarquées.

1891. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Élève de Bruckner, il est remarqué par Wagner lui-même et devient son assistant au festival de Bayreuth en 1876.

1892. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Personne ne dira sérieusement que l’un est un multiple ou une fraction de l’autre4. » Remarquons d’abord qu’on choisit ici pour exemple des sensations où les variations d’intensité sont comme recouvertes par des variations de qualité affective, passant du plaisir ou de l’indifférence à la douleur.

1893. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Plus souvent c’était un petit Tacite latin, que M. de Vaudran portait habituellement dans sa veste, et qu’il lisait tantôt en français, tantôt en latin, à ses deux amis, en leur faisant remarquer avec éloquence le nerf, la justesse, la portée de l’idée jetée à travers l’histoire, pour faire de chaque événement une leçon.

1894. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

La noblesse des pensées, jointe à beaucoup de délicatesse d’énergie, de pureté de style, se font remarquer dans les Sermons de Fléchier, Evêque de Nîmes ; mais il y a trop de brillant & pas assez de profondeur.

1895. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

— Quant à l’absence de certains ordres entiers sur les îles océaniques, Bory-Saint-Vincent a remarqué depuis longtemps qu’aucun Batracien (Grenouille, Crapaud ou Salamandre) n’avait jamais été vu sur aucune des nombreuses îles dont le grand Océan est parsemé.

1896. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Voltaire en rit, il s’amuse des criailleries des prédicants et du rigorisme des fidèles. « Point d’opéra, point de comédie, point de concert à Londres le dimanche ; les cartes même y sont si expressément défendues, qu’il n’y a que les personnes de qualité et ce qu’on appelle les honnêtes gens qui jouent ce jour-là. » Il s’égaye aux dépens des Anglicans, « si attentifs à recevoir les dîmes », des presbytériens, « qui ont l’air fâché et prêchent du nez », des quakers, « qui vont dans leurs églises attendre l’inspiration de Dieu le chapeau sur la tête. » Mais n’y a-t-il rien à remarquer que ces dehors ? […] Et remarquez que la rhétorique est absente.

1897. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Il a fallu bien de la prévention pour n’y remarquer, parmi tant de maximes et de règles dans l’intérêt des sujets, que la prédication de Bossuet pour le gouvernement de Louis XIV. […] Ce n’est pas à dire que Bossuet ait dédaigné les vérités familières ; j’ai même fait remarquer que là où sa matière les appelle, loin qu’il les dédaigne, il en reçoit sa forme.

1898. (1886) Le roman russe pp. -351

Et cela nous explique une étrangeté qu’on a remarquée bien souvent : les peintures du romancier sont plus fidèles pour la génération qui l’a suivi que pour celle qui posait devant lui. […] Un critique l’a remarqué justement, ce réalisme est condamné à finir dans la caricature ; et Paul de Kock est en un sens son véritable père. […] Un caprice d’atavisme reproduisait chez le poète les traits du général noir ; ils étonnent tout d’abord, quand on regarde ses portraits ; remarquez, dans cette laideur spirituelle et charmante, les grosses lèvres, les dents blanches, les cheveux crépus. […] Ingrat est le sort de l’écrivain qui ose mettre en évidence tout ce qui passe à chaque minute sous nos yeux, tout ce que ne remarquent pas ces yeux distraits : tout l’affreux et dégoûtant limon de petites misères où notre vie est empêtrée, tout le dessous de ces caractères tièdes, ordinaires, hachés menu, qui encombrent et ennuient notre route terrestre… Il ne recueillera pas les applaudissements de la foule ; le juge contemporain traitera ses créations d’inutiles et de basses, on lui assignera une place dédaignée entre les écrivains diffamateurs de l’humanité, on lui refusera tout, âme, cœur, talent.

1899. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Remarquez d’abord que les deux poëmes, tout en étant l’expression d’une préoccupation permanente et universelle de l’esprit humain, sont aussi l’expression particulière des préoccupations d’une époque et d’une nation. […] Il l’écrit tout d’un trait et le termine en annonçant la résolution « de ne plus rien dire de cette bienheureuse (Béatrice), jusqu’à ce qu’il en puisse parler d’une manière plus digne d’elle. » Il confie à ceux qui le liront l’espérance de dire d’elle, un jour, « ce qui n’a jamais été dit d’aucune femme. » Remarquez, Viviane, ce travail latent, ce progrès de la consolation dans les grandes âmes. […] Remarquez, Viviane, cette façon pittoresque de parler : pour exprimer que les Florentins sont durs et hautains, ils tiennent de la montagne et de la pierre, dit Brunetto. « Race avare, envieuse, superbe ! […] On a remarqué avec justesse que dans la savante construction des trois cantiques où se développe l’action de la Comédie, dans cette symétrie presque incroyable des trois royaumes où Dante a distribué presque également en trente-trois chants quatorze mille deux cent trente vers, il a donné à l’Enfer un caractère plus particulièrement architectural et sculptural, au Purgatoire un aspect plus pittoresque, et que, au Paradis enfin, il semble avoir voulu nous faire entendre les vibrations éthérées, la musique des sphères.

1900. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

N’avez-vous jamais remarqué que, sur le champ de mort, l’homme ne désobéit jamais ?

1901. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

On a remarqué que les hommes de cette nature recherchent hardiment pour épouses les femmes les plus renommées par leur figure, soit qu’ils redoutent moins que d’autres la célébrité des attraits pour les compagnes de leur vie, soit qu’une très belle femme paraisse à leurs yeux un luxe naturel qui attire sur leur maison l’attention publique, soit que, ambitieux de jouissance autant que de fortune, ils se donnent, sans penser au lendemain, toutes les fleurs de la vie pour en embaumer leur existence.

1902. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Quand nous fûmes arrivés ainsi au sixième chant, il nous fit remarquer l’apparition d’un chevalier moins fou que Roland, plus héroïque que Renaud, plus beau qu’Ariodant : Roger, l’ancêtre des ducs de Ferrare, la souche de la maison d’Este.

1903. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Un hasard de société le lance de plein saut dans le cercle le plus aristocratique de Paris, au milieu de femmes de cour et d’hommes de lettres ; il s’y fait remarquer par sa figure, par quelques poésies récitées dans ces salons avec un succès d’étrangeté plus que de talent, et par son goût réel et inspiré pour la musique.

1904. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Mais si l’usage de tous les temps et le bon sens de tous les peuples ne suffisaient pas pour établir ici cette distinction entre le poète et le héros, M. de Lamartine avait pris soin de l’établir d’avance dans la préface même de son ouvrage. « Il est inutile, dit-il, de faire remarquer que la plupart des morceaux de ce dernier chant de Childe Harold se trouvent uniquement dans la bouche du héros que, d’après ces opinions connues, l’auteur français ne pouvait faire parler contre la vraisemblance de son caractère.

1905. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Je fis remarquer à mon voisin cette vocation pour la royauté, déjà si manifeste. » « J’allai, suivant mon heureuse coutume, passer l’été auprès de mon père.

1906. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Et je vous prie de le remarquer : lorsque les musiciens nouveaux, se manifestant dans le drame lyrique, voudront se mettre en communication plus directe avec l’âme de tous, cette absence de rationalité leur sera encore plus fatale.

1907. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il faut encore remarquer que la somme obtenue par le Patronat, en 1882, était composée, en partie, de dons volontaires très distincts des simples cotisations patronales.

1908. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Et remarquez qu’en ce drame vide de psychologies, le texte littéraire (et songez contrairement la beauté littéraire d’un Rheingold) est « littérairement » sans valeur : sommaire, tout d’indications, n’existant qu’en tant que glose — et d’ailleurs admirable tel.

1909. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Cet étonnement, je l’avais déjà remarqué chez un vieil universitaire.

1910. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Je n’habitais Paris qu’en passant ; Hugo et Nodier me le firent seulement remarquer comme une ombre qui aurait un jour un nom d’homme.

1911. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

On remarquera que la même différenciation de genres s’était autrefois opérée en Grèce, l’Odyssée ayant certainement succédé à l’Iliade, et les Histoires d’Hérodote à l’Odyssée.

1912. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

On ne l’a pas assez remarqué non plus : l’amour de la femme, chez Edgar Poe, a plutôt l’aspect d’une vision céleste que la réalité dense d’une créature humaine à prendre vulgairement dans ses bras… Et voilà ce qu’Émile Hennequin nous a montré dans sa Vie : — l’originalité d’une nature qui est l’explication des derniers désordres et du dernier vice d’Edgar Poe.

1913. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Ses pièces portent, comme l’a remarqué un critique moderne, M.  […] Le passant le voit couler sans remarquer qu’il vient de donner essor à une source nouvelle ; rien pour lui n’est changé dans le ruisseau : il n’y a qu’un peu d’eau de plus. […] Et nous remarquons le passage de la première à la seconde à l’émotion qui nous saisit et à l’élévation des sentiments que nous éprouvons. […] Il ne tarda pas à remarquer une femme spirituelle, doublement célèbre comme fille du ministre Necker, et comme écrivain. […] Un jour qu’on avait dû le traîner sur la scène tant il était hors d’état de se soutenir, il joua de manière à ne rien laisser remarquer aux spectateurs, et lorsqu’il en vint au passage où Kean déplore ses désordres et ses excès, il abandonna la prose de Dumas, et se livra à une improvisation si émue, si puissante que la salle entière en fut transportée.

1914. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

« Trois choses, dit Harrison, sont à remarquer chez les fermiers. […] La troisième chose est le changement de la vaisselle de bois en pots d’étain, et des cueillers de bois en argent ou en étain ; car si commune était dans l’ancien temps cette vaisselle de bois, qu’un homme aurait eu de la peine à trouver quatre pièces d’étain (desquelles peut-être une salière) dans la maison d’un bon fermier. » Ce n’est pas la possession, c’est l’acquisition qui donne aux hommes la joie et le sentiment de leur force ; ils remarquent davantage un petit bonheur qui est nouveau qu’un grand bonheur qui est ancien ; ce n’est pas quand tout est bien, c’est quand tout est mieux qu’ils voient la vie en beau et sont tentés d’en faire une fête. […] Remarquez que le sage Malherbe a écrit des énormités presque semblables dans les larmes de saint Pierre, que les faiseurs de sonnets en Italie et en Espagne atteignent en ce moment le même degré de démence, et vous jugerez qu’en ce moment par toute l’Europe il y a un âge poétique qui finit.

1915. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Remarquons-le encore, l’idée de l’honneur, telle que Vigny la propose dans la conclusion de Servitude et grandeur militaires, est la même qu’avait choisie Chateaubriand pour sa règle. […] Remarquons-le, son époque a été celle d’une immense inquiétude, à laquelle la philosophie répondit de son mieux. […] Si Mildmay et Pierrepoint avaient été vraiment ce qu’on appelle habillés, vous n’eussiez remarqué ni les bottes de l’un, ni le gilet de l’autre. » Il en va de même pour le style, ajoute M.  […] Vous entrez dans un parc, à telle heure du jour ou du soir : et vous remarquez une fleur, un parfum, la couleur du moment. […] La véritable poésie de Musset date de 1833 : année illustre, un historien du romantisme l’a remarqué.

1916. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Néanmoins, remarquons que, si le meneur influence la foule, il est d’autre part influencé par elle. […] Car on a remarqué qu’une foule conserve certains traits de race, que les foules latines ou, si l’on veut, méridionales, se ressemblent et diffèrent des foules des pays du Nord. […] Je me hâte de remarquer qu’il fait tort à la plupart des œuvres auxquelles on l’applique, et que le principe même n’en saurait être accepté. […] Rien qu’à le voir déambuler par les rues, Verlaine évoquait le souvenir des vieux romantiques, de ceux du temps des bousingots, fiers de porter par la ville un costume qui les faisait remarquer, et persuadés que la bizarrerie de l’accoutrement a en elle-même on ne sait quelle vertu secrète.

1917. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Encore faut-il le remarquer, si légitime que soit la curiosité pour les littératures étrangères, elle se manifeste surtout lorsque la tradition nationale commence à s’affaiblir. […] Je me hâte de remarquer que ces défauts se font plus rares dans les derniers livres de M.  […] Est-il besoin de remarquer que le christianisme n’est pour rien dans l’affaire ? […] Je me contente de remarquer que parmi les plus grands poètes on n’en citerait pas un chez qui on ne pourrait signaler plusieurs même de ces lacunes.

1918. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Avez-vous remarqué comme tous ces visages sont plissés, froncés ou pâlis, comme ces regards sont inquiets, comme ces gestes sont nerveux ?

1919. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

À la mort de son père chéri, Mozart écrivit à sa sœur une lettre touchante où nous avons remarqué le passage suivant : « Comme la mort, lorsqu’on y réfléchit, paraît être le vrai but de la vie… Je me suis tellement familiarisé avec cette idée, que je ne me couche jamais sans penser que peut-être je ne verrai plus la douce et amère lumière du jour !

1920. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Dès sa naissance, la tendre superstition de ses parents remarqua des lignes de génie, de sagesse future et de faveur du ciel sur toute sa personne.

1921. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Aussi, remarquez-le bien, les peuples qui n’ont pas de grands hommes pour les résumer et les représenter devant l’histoire n’ont pas de grands noms.

1922. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Mérite prodigieux qu’on n’a pas assez remarqué dans ses œuvres, le choix et l’ajustement de ses costumes sont tellement adaptés aux figures qu’on ne s’aperçoit pas si ces vestes, ces chemises, ces pourpoints, ces chausses sont coupés par un tailleur ou drapés par un statuaire.

1923. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

VI Le hasard me les a fait connaître familièrement l’un et l’autre ; mais, avant de parler de l’un et de l’autre, on ne peut s’empêcher de remarquer que, par un phénomène littéraire qui doit avoir sa raison cachée dans les choses, c’est la même petite vallée de Savoie qui a donné au dix-huitième et au dix-neuvième siècle les deux plus magnifiques écrivains de paradoxes du monde moderne : Jean-Jacques Rousseau et le comte de Maistre ; l’un, le paradoxe de la nature et de la liberté poussé jusqu’à l’abrutissement de l’esprit et à la malédiction de la société et de la civilisation ; l’autre, le paradoxe de l’autorité et de la foi sur parole, poussé jusqu’à l’anéantissement de la liberté personnelle, jusqu’à la glorification du bourreau, et jusqu’à l’invocation du glaive du souverain et des foudres de Dieu contre la faculté de penser.

1924. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Car remarquez qu’il a donné à son héroïne le nom de la tendre veuve de Florence, dont il fut l’adorateur pendant son âge mûr et jusque dans ses jours avancés.

1925. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Il y a danger, comme Cicéron le remarquait, voilà près de deux mille ans, dans ces variations arbitraires de langage ; l’intérêt bien entendu n’en est pas moins l’intérêt ; et l’interprétation peut changer perpétuellement, non pas seulement d’un individu à un autre, mais dans le même individu, qui n’a pas toujours de son intérêt, même en tâchant de le bien entendre, des notions pareilles et immuables.

1926. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

« C’était un charmant enfant, dit sa sœur ; sa joyeuse humeur, sa bouche bien dessinée et souriante, ses grands yeux bruns, à la fois brillants et doux, son front élevé, sa riche chevelure noire, le faisaient remarquer dans les promenades où l’on nous conduisait tous les deux.

1927. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Je ne dois pas non plus oublier de remarquer que, lorsqu’il avait exprimé une opinion, il ajoutait presque toujours : Qu’en dit monsieur Goethe ?

1928. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Dans sa première place, il vole un ruban, et accuse une servante qu’il fait chasser ; dans la seconde, son intelligence, son érudition ramassée au hasard le font remarquer ; son maître s’intéresse à lui.

1929. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Il passe dix heures de la nuit devant son bureau, pendant les hivers les plus rudes, alors que les marins sont glacés à en mourir. » D’autres l’avaient remarqué avant Hume.

1930. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Mais ce qu’il importe de mettre en lumière, ce qui n’est pas suffisamment remarqué, c’est que le germe primitif est tout juif ; c’est qu’il y a simple simultanéité entre l’apparition de Jésus et le christianisme anticipé du monde gréco-latin ; c’est que l’Évangile et saint Paul doivent être expliqués par le Talmud et non par Platon 135.

1931. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Ils ne daignèrent même point remarquer le cavalier ennemi qui les observait : pas un geste tourné vers lui, pas un regard menaçant, non plus qu’à un oiseau de proie qu’ils auraient vu tournoyer sur l’arène des Jeux d’OIympie.

1932. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Je lui racontai mon roman, et remarquai chez lui un grand dégoût, quand je l’entretenais d’hystérie… Puis tout à coup, brusquement, comme cela a lieu dans les songes, j’oubliai ce qui m’amenait, et je lui parlai de ses livres, l’interrogeant sur ce qu’il faisait alors.

1933. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

On aura remarqué, cependant, qu’un petit nombre d’écrivains seulement étaient frappés de ce qui est, pour le public, la principale innovation des œuvres russes, leur caractère passionne et moral.

1934. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

On n’a pas assez remarqué que le septième chapitre de Daniel contient en germe l’Apocalypse.

1935. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

D’ailleurs j’ai toujours remarqué, depuis saint Augustin, Mme de Sévigné, J.

1936. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Peut-être l’émonda-t-il trop, nous ne le nions pas ; mais remarquez cependant qu’il n’empêcha de naître et de grandir ni Molière, ni Corneille, ni Racine, ni Bossuet, ni Fénelon, ni Pascal, ni surtout Voltaire, qui naissait à côté de lui, sur sa trace, et qui, avec un esprit mille fois plus original, plus indépendant et plus étendu, fut cependant, comme il l’avoue partout en s’en glorifiant lui-même, son disciple et son ouvrage dans le domaine de la langue, de la critique et du bon sens dans l’art d’écrire.

1937. (1903) La renaissance classique pp. -

Déjà les anciens sages avaient remarqué que notre univers paraît être le théâtre d’une lutte éternelle entre deux principes ennemis, qui produisent tour à tour la vie ou la mort, la confusion ou l’harmonie.

1938. (1932) Le clavecin de Diderot

C’est que ce petit né malin, derrière un cynisme de façade, cache, comme un jour me le fit remarquer Gertrude Stein, son horreur de l’intimité3. […] De même Lénine énonçait : que l’on commence par une proposition des plus simples : les feuilles de cet arbre sont vertes, Jean est un homme, Médor est un chien, il y a déjà en cela comme le remarquait génialement Hegel, de la dialectique.

1939. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Pour commencer par le second point, remarquons que nier consiste toujours à écarter une affirmation possible 97. […] Or il est incontestable, comme nous le faisions remarquer plus haut, que toute action humaine a son point de départ dans une dissatisfaction et, par là même, dans un sentiment d’absence.

1940. (1887) George Sand

On n’a pas assez remarqué ce caractère de l’esprit de Mme Sand dans ses anciennes œuvres. […] On n’a peut-être pas assez remarqué cette qualité de l’esprit dans le style de George Sand : « Les romantiques, a-t-on dit, n’ont pas connu la bonne plaisanterie : ni Chateaubriand, ni Lamartine, ni Vigny, ni Hugo, ni Balzac, ni George Sand. » Cela n’est pas tout à fait juste pour Mme Sand. […] Dans un autre roman, l’Homme de neige, un des récits les plus dramatiques de George Sand, il faut remarquer le rôle considérable que l’auteur attribue à une représentation de marionnettes.

1941. (1900) Molière pp. -283

Les hardies et paradoxales nouveautés d’opinion que, dans cette étude, se permet le critique doublé d’un moraliste, ne sont le plus souvent, qu’on veuille bien le remarquer, que vérités poussées verveusement à l’extrême, hyperboliquement affirmées, développées, sans certains correctifs ou tempéraments, qu’elles comportent ou qu’elles demandent, — des outrances de vérités. […] Il est à remarquer qu’à part les orateurs chrétiens qui prêchent l’égalité chrétienne, égalité qui doit revenir à l’égalité civile, mais qui n’est pas la même chose, la littérature du xviie  siècle, si hardie et si originale pourtant, n’a pas du tout le sentiment de l’égalité ; c’est une littérature qui n’en a pas même le pressentiment ; elle s’incline d’abord devant la force, elle se courbe devant la force, elle reconnaît et consacre le droit de la force. […] Remarquez que, dans cette querelle, il ne s’agit pas d’un de ces faits violents qui sont, encore une fois, de toutes les époques ; à toutes les époques vous trouvez des rivalités, des querelles, des haines, des procès entre frères et sœurs.

1942. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Si nous faisons tourner cette statuette, nous y remarquons de suite une infinie complexité sentimentale. […] Remarquons cependant combien sa conception de la critique s’est élargie à mesure qu’il avançait dans l’étude et la réflexion. […] Après l’impossibilité de croire, l’impossibilité de savoir ; remarquons, en passant, qu’Homais est déjà Bouvard et que le stréphopode, le ratage opératoire fit impression sans doute sur l’esprit du jeune Flaubert mêlé au milieu chirurgical. — Le curé de Bouvard et Pécuchet et l’abbé Bournisien présentent d’étranges analogies. — Qu’est madame Bovary ? […] Je ferai remarquer à ce propos combien les animaux surtout exotiques portent à la gaîté. […] Nous remarquons que Richelieu ne fut pas complètement le fils de ses œuvres.

1943. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Remarquons que la méthode imaginée par Jean-Jacques, si elle ne tombe pas sur un rachitique intellectuel, doit faire une petite bête lâche et sournoise. […] On me fera remarquer que ces vers furent écrits par Hugo dans une heure de colère. […] Remarquez la surabondance et l’allure prophétique des préfaces à cette époque.

1944. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Avant-propos Usant des licences que l’Académie, très libérale, accorde aux auteurs des ouvrages qu’elle a couronnés, nous avons voulu corriger et compléter le nôtre à loisir. Nous avons pris tout le temps nécessaire pour approfondir une étude d’un intérêt présent et qui a suscité dans ces dernières années d’éminents travaux, comme ceux de MM. Taine, de Vogüé et Brunetière. Nous demandons à M. Martha la permission de donner un extrait de son rapport et tenons à le remercier ici de ses bienveillants et précieux conseils.

1945. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

il le savait bien, et d’autres avaient pu le remarquer. […] Comme échantillon de cet esprit qui sait n’être pas tapageur, mais qui, heureusement, ne saurait être assez discret pour n’être point remarqué, je prends cette phrase que M.  […] Une seule chose déparait sa beauté, a remarqué le général : elle portait toujours une grosse cravate, afin de cacher un goitre assez prononcé qui, à force d’être tourmenté par les médecins, s’était ouvert et répandait une matière purulente, surtout lorsque cette princesse dansait, ce qui était son divertissement de prédilection.

1946. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Au nombre des soupirants les plus vifs et les plus empressés, se fait remarquer le duc d’Ascalio. […] Entre autres scènes oubliées dans le massacre général, il en est une surtout que je regrette, elle nous eût mis sur la trace d’une imitation qui n’a pas été remarquée. […] Remarquez donc que si l’on voulait trouver le véritable sujet de cette comédie, il faudrait l’intituler : La Femme à bonnes fortunes. […] Voici le portrait de Baron, par Le Sage : « Premièrement, c’est un grand homme qui a été comédien. — As-tu remarqué ses cheveux noirs ?

1947. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

On peut observer ici que Voltaire, pour déguiser les grandes obligations qu’il avait à Racine, a fait un revirement de parties très adroit ; il a transporté aux hommes les sentiments, les idées, les actions que Racine prête aux femmes ; Hermione, Bérénice, Atalide, Roxane et Phèdre, voilà les originaux des héros amoureux de Voltaire : vous ne remarquerez pas dans Orosmane, dans Zamore, dans Vendôme, dans Gengis-Kan, dans Tancrède, etc., un mouvement, un transport, un trait énergique et brûlant, dont le modèle ne se retrouve dans le langage des amoureuses de Racine. […] Racine et Mathieu ne sont pas les premiers qui aient exprimé des pensées dont on trouve le fond dans plusieurs endroits de l’Écriture. » Jusqu’ici c’est Voltaire qui a parlé : la fin de ce passage est fort raisonnable ; mais ce que personne n’a remarqué, c’est que nos vieux poètes, dont le langage est barbare, sont, à cet égard, dans la même classe que les poètes anciens ou étrangers : on peut les imiter sans risquer d’être plagiaire. […] Les deux derniers vers sont ridicules ; mais il faut remarquer celui-ci : Vous le pourrez, étant d’assez grande naissance.

1948. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Ainsi son goût de l’analogie pouvait suivre et suivit en effet deux directions : l’une, qui était une impasse, de pensée pénible et sérieuse, de tendance vers cette exégèse mystique où s’usèrent sans fruit depuis les Alexandrins tant d’intelligences rares, — l’autre de fantaisie, de sourire rentré sitôt qu’esquissé, ce geste de danseuse que l’on remarquait en lui, tout ce que peut-être il retrouvait de son intelligence mobile dans le ballet qui faisait un prétexte indéfini à ses rêves.

1949. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

C’est le cas, remarquez-le, pour Don Quichotte, pour Robinson, pour Des Grieux et pour sa Manon Lescaut. […] Bellessort l’a très finement remarqué dans sa conférence sur les Lundis. […] Remarquons aussitôt qu’il attachait lui-même une singulière importance au talent d’écrire et, par suite, à la rhétorique.

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