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993. (1888) Études sur le XIXe siècle

Sous ce rapport, la nouvelle école anglaise et celle de nos réalistes ne s’entendraient que sur un point : c’est à nier presque tous leurs devanciers. […] Capuana à propos de M. de Goncourt, toute capricieuse qu’elle semble, est une antique nécessité que la méthode analytique actuelle rend seulement plus frappante, comme si elle était nouvelle. […] Il a écrit plusieurs préfaces de formes un peu confuse maïs qui s’appliquent à rompre — poliment d’ailleurs — avec les doctrines du « passé », et il a défini l’esthétique de la nouvelle école. […] Puis, une nouvelle charge : le jeune ’Ntoni revient, sans avoir fait fortune et paresseux, dérouté, ivrogne. […] Piergili (Florence, 1882). — Poésies de Giacomo Leopardi, traduction nouvelle, par M. 

994. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

La danse était pour moi, dans ce moment, une chose toute nouvelle ; je lui trouvai un meaning, un esprit que je ne lui avais jamais trouvé : j’aurais volontiers rendu grâce à son inventeur ; je pensais qu’il devait avoir eu de l’âme et une demoiselle de La Prise avec qui danser. […] Mme de Charrière n’a rien non plus de Jean-Jacques ; tout est nature en son roman, comme en quelque antique nouvelle d’Italie. […] Cela est pourtant difficile, car on ne fait rien tout seul, et il ne nous arrive rien à nous seuls. » Il faut pourtant omettre ; le mieux, en vérité, eût été de réimprimer ici au long, et par une contre-façon très permise, tout le livret inconnu, qui n’eût occupé que l’espace d’une nouvelle ; mais cela eût pu sembler bien confiant. […] Celui qu’elle aimait reçoit la nouvelle funeste pendant qu’il est encore à Lausanne ; si on ne l’entourait en ces moments, son désespoir le porterait à des extrémités. […] L’indulgence qu’on a pour les autres, on ne doit point sans doute la porter à l’égard de soi-même ; il faut autant que possible ne se rien passer : mais, enfin, c’est une règle bien essentielle dans la conduite, de ne jamais tirer raison d’une première faute pour en commettre une nouvelle, comme un désespéré qui le sait et qui s’abandonne.

995. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Les princes applaudissent avec fureur ; le roi, transporté d’un zèle destructeur, saisit une torche, et Thaïs, montrant le chemin ainsi qu’une nouvelle Hélène, incendie une nouvelle Troie. […] Tout à coup la lettre du 3 juillet 1778 à l’abbé Bullinger de Salzbourg prépare la fatale nouvelle pour son pauvre père. […] Je n’ai d’autre prière à vous faire que de vous demander de préparer le plus doucement possible mon pauvre père à cette triste nouvelle. […] Vous donc, mon excellent ami, n’ayez d’autre souci que de me conserver mon père ; encouragez-le ; qu’il ne se laisse point abattre et désoler lorsqu’il apprendra cette fatale nouvelle.

996. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

On savait quelle tragédienne on allait revoir dans Mme Dorval ; mais avait-on prévu cette grâce poétique avec laquelle elle a dessiné la femme nouvelle qu’elle a voulu devenir ? […] Une nation qui compte dans sa population active sept millions d’ouvriers, trois cent mille seulement dans sa capitale ; une nation où deux ou trois millions de ces ouvriers, jeunes, vigoureux, impressionnables, facilement émus, ou séditieux, peuvent être tous les jours, par l’industrie nouvelle des chemins de fer, transportés en masse désordonnée dans cette capitale ou sur un point quelconque du territoire, pour y imposer leur volonté indisciplinée, souveraine, irresponsable, a besoin, sous peine de mort, d’une armée nombreuse, puissante, obéissante, pour contrebalancer cette foule du mont Aventin. […] « Ce n’est pas une foi neuve, un culte de nouvelle invention, une pensée confuse ; c’est un sentiment né avec nous, indépendant des temps, des lieux, et même des religions ; un sentiment fier, inflexible, un instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui, mais qui déjà produisait de sublimes grandeurs dans l’antiquité, et la fécondait comme ces beaux fleuves qui, dans leur source et leurs premiers détours, n’ont pas encore d’appellation. […] L’aimant magique de cette pierre attire et attache les cœurs d’acier, les cœurs des forts. — Dites si cela n’est pas, vous, vous mes braves compagnons, vous à qui j’ai fait ces récits, ô nouvelle légion Thébaine, vous dont la tête se fit écraser sur cette pierre du Serment, dites-le, vous tous, Saints et Martyrs de la religion de l’Honneur. » Écrit à Paris, 20 août 1835. […] J’appris qu’il était mieux, et peu de jours après je lus la nouvelle de sa belle et douce mort dans les journaux.

997. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Aussi, les partisans de cette maison malheureuse virent-ils avec joie succéder à Guillaume une reine qui pouvait, en laissant la couronne à son frère, accomplir pacifiquement une restauration nouvelle, qu’on s’engageait à rendre sage et qu’on espérait rendre durable. […] Swift souffrait, en outre, de sa dépendance, et d’autant plus vivement que son ambition s’éveillait avec son esprit, et que sa nouvelle connaissance du monde lui donnait le désir d’y briller. […] « L’hiver suivant, dit Swift, un comédien payé par la corporation des passementiers, parut dans une pièce nouvelle couvert de franges d’argent, et selon une louable coutume, il les mit par là même à la mode. […] L’état déplorable de ce pays, l’oppression politique et industrielle de ces populations misérables, l’indignèrent et lui offrirent une nouvelle occasion de jouer un grand rôle dans le monde. […] La jalousie du Parlement d’Irlande, qui n’avait pas été consulté, la défiance naturelle des populations pour toute monnaie nouvelle et surtout pour une monnaie venant d’Angleterre, offraient les éléments d’une résistance que le talent pouvait rendre insurmontable.

998. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

J’assignais aux Allemands la mission de créer un art à la fois idéal et profondément humain sous une forme nouvelle ; mais je n’avais nullement l’intention de rabaisser pour cela le génie des nations romanes, parmi lesquelles la France a seul conservé aujourd’hui la force créatrice. […] En second lieu, rien n’est plus faux que de prétendre, — comme le fait la note annonçant la nouvelle en question, — que les ouvrages de Dumas s’adaptent, mieux que tous les autres, au cadre de l’Opéra, sont, plus que d’autres, propres à fournir des livrets, à être mis en musique. […] Le livre du comte Tolstoï, Ma Religion, est une explication nouvelle des Évangiles, purement et seulement chrétienne. […] Au lieu de voir dans cette basse origine une preuve de ce fait, que la naissance du Rédempteur des pauvres ne trouverait aucune place chez les nations civilisées qui régnaient alors, mais que cette Galilée, que seul le mépris des Juifs distinguait, avait pu être choisie, à cause même de son abaissement apparent, pour le berceau de la nouvelle foi, — et les premiers croyants, les bergers et les paysans, aveuglément soumis aux lois juives, crurent pouvoir prouver que le Sauveur se rattachait, par son origine à la race royale de David, comme pour excuser sa téméraire sortie contre la loi hébraïque. […] Victor Wilder a-t-il songé tout de suite à faire une nouvelle traduction ; et, lorsque M. 

999. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

En revanche, après Garat et Destutt de Tracy, les trois Mentors de la jeunesse nouvelle, les trois voix puissantes de la Sorbonne inspirée, arrivent et se montrent, dans tout l’éclat de la parole et dans toute la verve de leur enseignement. […] Ainsi commença véritablement la littérature active et nouvelle de notre temps ; qu’elle se soit fait jour au théâtre, à la tribune, dans le livre ou dans le journal, la littérature active sort tout entière de ce triple enseignement. […] Alfred Nettement au plus intéressant chapitre de la littérature moderne, à l’histoire même de toute cette école nouvelle dont M.  […] La province juge avec son esprit et avec son instinct, pendant que Paris juge avec son esprit tout seul ; la province a douze heures par jour à donner à chaque gloire nouvelle, onze heures et demie de plus que Paris. […] Histoire cent fois racontée, cent fois nouvelle, et mille fois charmante !

1000. (1893) Alfred de Musset

Six ans plus tard, il rappelait à George Sand combien il s’était moqué jadis de La Nouvelle Héloïse et de Werther. […] On se rappelle que la famille d’Alfred de Musset n’aimait point la nouvelle école littéraire. […] La forme de Musset devient un compromis entre la nouvelle école et l’ancienne. […] C’est le moment où son âme enfiévrée s’ouvre à l’intelligence de Rousseau : « Je lis Werther et La Nouvelle Héloïse. […] à mes carrosses, à ma nouvelle livrée ; « heureusement qu’il y a autre chose dans un mariage qu’un mari.

1001. (1932) Les idées politiques de la France

Réduite au dénominateur électoral, l’idée de Lamartine reviendrait à dire que le progrès se fait par la génération nouvelle, et que les enfants sont à gauche des pères. […] Et une nouvelle phase du spirituel républicain commença, le passage dans d’autres signes du zodiaque : aujourd’hui la constellation de l’École Unique ! […] La nouvelle enseigne a été accrochée par les élections radicales de 1932, et elle est définitive. […] Bremond appellerait une nouvelle retraite de la mystique) l’année où j’écris ce livre marque les deux centenaires. […] Barrès a donné une profondeur nouvelle au sol français, Maurras a enrichi le sens de la France et la notion de l’héritage français chez les Français.

1002. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Vérola est l’auteur (non le préconisateur, ainsi qu’il le dit avec une plaisante franchise) d’une nouvelle science de traiter le sonnet. […] Il ne quêta jamais les honneurs, mais voici qu’à la nouvelle qu’il se trouvait en danger de mort, un ministre, un poète, soucieux du bon renom de son gouvernement, envoie, hélas ! […] Bref, le poney ayant trotté une nouvelle demi-heure, — comment diable appelait-on ce poney ? […] Racine, par contre, pour tracasser ses maîtres, apprit un jour par cœur, et écrivit de mémoire une nouvelle grecque, « Théogène et Chariclée » ! […] Il a paru dans la Nouvelle Revue.

1003. (1895) Hommes et livres

De là la fausse nouvelle de la mort de Rodrigue, et cette pâmoison, que Chimène détrompée essaie de reprendre comme elle peut. […] Il y avait là une expression nouvelle de la mobile et multiple physionomie de Montesquieu, — sinon absolument nouvelle, du moins plus visible, plus accusée, plus fixe ici que nulle part ailleurs. […] L’homme se redresse, dans sa nouvelle indépendance ; le caractère y gagne, du moins je veux le croire. […] C’est qu’il était plus facile de renoncer d’un coup à l’art, pour s’établir dans la grossièreté et la vulgarité, que de renouveler la forme ancienne ou d’en créer une nouvelle. […] voilà ce qui représente la France nouvelle, voilà ce qui traduit la protestation généreuse de l’opinion publique contre l’arbitraire, le privilège et les abus !

1004. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Madame Sand, presque à chaque volume, invente une religion nouvelle ou une nouvelle forme de république. […] Mais il est surtout de l’école nouvelle par ses théories littéraires. […] Un mouvement littéraire nouveau se constate jusqu’à l’évidence par une poétique nouvelle. […] Avez-vous lu les Vacances de Camille une nouvelle récemment publiée par M.  […] La poétique nouvelle, jointe à une conception défectueuse de la nature humaine, nous a donné dans M. 

1005. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

La jeune personne, l’Héloïse nouvelle auprès de laquelle on l’accrédita imprudemment en qualité de maître de musique amateur, n’avait que de treize à quatorze ans. […] — Qui t’a donné cette forme nouvelle ?  […] Après cela, nous ne ferons aucune difficulté de reconnaître qu’il développe en cette carrière nouvelle plusieurs des qualités épiques, un art véritable de composition, des agréments de conteur, et qu’il y rencontre, dans le genre gracieux, bien des peintures fines et molles, telles qu’on peut les attendre de lui : l’épisode de Thaïs et Elinin a mérité d’être extrait du poëme dont il fait partie et de trouver place dans les Œuvres choisies, où, ainsi détaché, il peut paraître comme un malicieux fabliau. […] On peut douter qu’il se fût jamais converti, même en voyant des preuves meilleures Il est au contraire très-aisé de soupçonner ce qu’il aurait pensé des tentatives et des élancements mystiques de la lyre nouvelle, et on croit d’ici l’entendre répéter et appliquer assez à propos à plus d’un poëte monarchique et religieux de 1824, à certains de nos beaux rêveurs langoureux et prophètes (s’il avait pu les voir), qui, en ce temps-là, mêlaient par trop le psaume à l’élégie et tranchaient du séraphin : Cher Saint-Esprit, vous avez de l’esprit, Mais cet esprit souvent touche à l’emphase : C’est un esprit qui court après la phrase, Qui veut trop dire, et presque rien ne dit.

1006. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

… Mais non, j’aurais dû faire encore ce que j’ai fait : repousser les faveurs de la nouvelle royauté et dédaigner l’ingratitude de l’ancienne. […] « Après le premier étourdissement que ne pouvait manquer de lui causer la nouvelle qu’elle recevait, Juliette, rassemblant ses forces et envisageant ses nouveaux devoirs, chercha à rendre un peu de courage à M.  […] Il cherchait aventure dans les événements et dans les partis ; véritable condottiere de la parole, conspirant, dit-on, peu d’années auparavant avec le duc de Brunswick contre la révolution française, conspirant maintenant avec quelques femmes la chute de Bonaparte, bientôt après fanatique à froid de la restauration de 1814, puis sonnant le tocsin de la résistance à Napoléon au 20 mars 1815 dans une diatribe de Caton contre César, huit jours après se ralliant sans mémoire et sans respect de lui-même à ce même Napoléon pour une place de conseiller d’État, prompt à une nouvelle défection après Waterloo, intriguant avec les étrangers et les Bourbons vainqueurs pour mériter une amnistie et reconquérir une importance ; échappé du despotisme des Cent-Jours, reprenant avec une triple audace le rôle de publiciste libéral et d’orateur factieux dans la ligue des bonapartistes et des républicains sous la monarchie parlementaire, poussant cette opposition folle jusqu’à la haine des princes légitimes sans cesser de caresser leurs courtisans, tout en fomentant contre eux l’ambition d’une dynastie en réserve, prête à hériter des désastres du trône légitime ; caressant et caressé après les journées de Juillet par le nouveau roi, recevant de lui le subside de ses nécessités et de ses désordres ; puis, honteux de l’avoir reçu, ne pouvant plus concilier sa dépendance du trône avec sa popularité républicaine, réduit ainsi ou à mentir ou à se taire, et mourant enfin d’embarras dans une impasse à la fleur de son talent : tel était cet homme équivoque, nourri dans le sein de quelques femmes politiques du temps. […] Ballanche cette fois ne put la suivre ; ses pénibles occupations de libraire, dans lesquelles il remplaçait son père mourant, retinrent sa personne, mais non son âme ; cette âme voyageait partout où allait sa nouvelle amie.

1007. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) I Qu’ai-je dit, en effet, en commençant ce cours littéraire d’une nouvelle espèce ? […] Ce sont, entre toutes, celles où une civilisation nouvelle sort de la barbarie. […] Je le pouvais alors, je jouissais de ma liberté, je n’avais pas voulu l’engager à aucun prix à la monarchie nouvelle : son avènement ressemblait trop à un coup de fortune. […] Nulle végétation, excepté trois ou quatre palmiers, semblables à des minarets turcs, restés debout sur la ville détruite ; çà et là quelques maisons aux formes vulgaires et modernes, récemment relevées par quelques Européens ou quelques Grecs de Constantinople, maisons de nos villages de France ou d’Angleterre, toits élevés sans grâce, fenêtres nombreuses et étroites ; absence de terrasses, de lignes architecturales, de décorations : auberges pour la vie, bâties en attendant une destruction nouvelle ; mais rien de ces palais qu’un peuple civilisé élève avec confiance pour les générations à naître.

1008. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Pellisson loue avec raison la nouvelle compagnie d’avoir évité ces titres ou trop particuliers, ou ambitieux, ou bizarres, et de s’être intitulée tout simplement : Académie française. […] Le parlement n’avait pu voir, sans jalousie, l’institution d’une sorte de juridiction nouvelle sur les plus hautes productions de l’esprit. […] Ce qui donna confiance en l’institution nouvelle, c’est la parfaite mesure qui marqua tous les actes relatifs à sa fondation, et ses premiers travaux. […] L’invention, soit celle qui crée de nouveaux termes, soit celle qui en fait renaître d’anciens par une appropriation nouvelle, non seulement remplaçait ce qui avait dû disparaître, mais réparait les pertes que coûtait l’excès dans le choix.

1009. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Par l’audace et la simplicité de ses conceptions tragiques, par son intime connaissance des passions humaines, par son vers musical, par sa musique poétique, par l’invention d’une nouvelle forme mélodique qu’on a appelée la mélodie continue et qui fait que le chanteur chante sans avoir l’air de le faire exprès, par son merveilleux orchestre, qui joue à peu près le rôle du chœur dans la tragédie antique et qui, toujours mêlé à l’action, la corrobore, l’explique, en centuple l’intensité par des rappels analogues ou antithétiques à chaque passion du drame, Richard Wagner vous transportera extasiés dans un milieu inconnu, où le sujet dramatique, vous pénétrant avec une puissance incomparable par tous les sens à la fois, vous fera subir des émotions encore inéprouvées. […] Aujourd’hui même et dans cette église aura lieu le concours de chant ; Walter, à ce mot, se sent naître à une vie nouvelle. […] Wagner lui-même inaugure une « nouvelle Réforme », annonçant l’avènement de l’Art. […] Au-delà de la description de l’œuvre wagnérienne, il s’agit de dégager des caractéristiques qui pourraient aider à créer la forme nouvelle, en littérature, cette fois.

1010. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Jouir et avoir spontanément conscience de jouir sont absolument identiques : par ce mot de conscience, nous n’entendons pas un phénomène nouveau, un acte nouveau, une fonction nouvelle qui viendrait s’ajouter à la jouissance pour la réverbérer, pour la distinguer du reste, la connaître ou la reconnaître ; nous entendons simplement la transparence intérieure qui fait qu’une jouissance existe immédiatement pour elle-même, non pas seulement pour un autre. […] L’idée de souffrance est un simple souvenir, qui lui-même se résout, ou bien en une nouvelle souffrance renaissante et d’une espèce analogue à la première, ou bien en des idées objectives de telle partie du corps, de telles circonstances, de telles perceptions auxquelles j’associe le mot de souffrance. […] Quand nous croyons réfléchir actuellement sur un fait actuel de notre vie mentale, il y a là simplement des sensations renaissantes accompagnées d’appétitions et d’un jugement par lequel nous assimilons le présent au passé ; c’est donc une combinaison nouvelle de faits mentaux qui succède au fait sur lequel nous croyons réfléchir directement. […] Et le fait conscient n’est véritablement tel que sous forme spontanée et subjective : la forme réfléchie et objective se réduit à une nouvelle combinaison de faits spontanément conscients.

1011. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Le rapport du sujet aux objets dans l’intelligence est une nouvelle explication de l’idée de liberté. […] Toute idée nouvelle enlève de son intensité à l’idée antérieurement dominante, car elle partage la conscience. Si cette idée nouvelle agit dans le même sens que l’idée précédente, les deux impulsions finissent par s’ajouter et se fusionner ; ce qui entraîne à la fin une inclination plus forte. Mais, si l’idée nouvelle est en quelque sorte négative par rapport à l’autre, l’effet est un arrêt plus ou moins complet de la précédente, une diminution d’intensité.

1012. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Dangeau, qui dans le premier moment de la nouvelle l’appelle le combat d’Enghien, nous dit : « Samedi 9 août, à Versailles. — M. le comte de Luxe arriva ici ; il apporta au roi une relation fort ample de M. de Luxembourg de tout ce qui s’est passé au combat. […] Le roi en paraît fort touché, et a dit ce soir à M. mon frère : « Si nous sommes assez malheureux pour perdre ce pauvre homme-là, celui qui en porterait la nouvelle au prince d’Orange serait bien reçu » Et ensuite il a dit à M. 

1013. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Fanny s’intitule une étude : c’est plus qu’une nouvelle, c’est presque un poème par la forme, par la coupe, par le nombre, par un certain souffle qui y règne d’un bout à l’autre et qui se marque singulièrement dans les paragraphes ou plutôt dans les couplets du commencement. […] Nous autres critiques, placés entre la tradition et l’innovation, c’est notre plaisir de rappeler sans cesse le passé à propos du présent, de les comparer, de faire valoir l’œuvre ancienne en même temps que d’accueillir la nouvelle (car je ne parle pas de ceux qui sont toujours prêts à immoler systématiquement l’une à l’autre).

1014. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Le fils du connétable est un savant, un amateur de la philosophie nouvelle, un traducteur de Descartes ; non seulement on discutait autour de lui, et à son exemple, dans son petit château de Vaumurier, mais on y disséquait des animaux, des chiens, pour s’assurer si les bêtes étaient ou n’étaient pas de pures horloges et des automates. […] Bontemps l’assura qu’il pouvait donner cette bonne nouvelle à celui que cela regardait ; enfin, ils s’expliquèrent plus clairement, et M. de Nangis, fort embarrassé de savoir si, sur cette conversation, il devait profiter de la permission, dit à Bontemps qu’il irait dès le lendemain, et que, si le Roi le trouvait mauvais, il le citerait.

1015. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Il résulte de ces neuf années de plus qu’elle a sans les paraître , que le temps qu’elle passe au couvent et avant son entrée à la petite cour de Sceaux remplit toute la durée de sa première jeunesse ; qu’elle a vingt-sept ans bien sonnés lorsqu’elle entre chez la duchesse du Maine, et qu’elle est déjà une personne faite qui pourra souffrir de sa condition nouvelle, mais qui n’y prendra aucun pli que celui de la contrainte. […] Le séjour au château de Silly chez une amie d’enfance, l’arrivée du jeune marquis, son indifférence naturelle, la scène de la charmille entre les deux jeunes filles qu’il entend sans être vu, sa curiosité qui s’éveille bien plus que son désir, l’émotion de celle qui s’en croit l’objet, son empire toutefois sur elle-même, la promenade en tête à tête où l’astronomie vient si à propos, et cette jeune âme qui goûte l’austère douceur de se maîtriser, cette suite légère compose tout un roman touchant et simple, un de ces souvenirs qui ne se rencontrent qu’une fois dans la vie, et où le cœur lassé se repose toujours avec une nouvelle fraîcheur.

1016. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous. […] Très probablement, la nouvelle loi mécanique sur la conservation de la force est une dérivée peu distante de cette loi suprême ; car elle pose que tout effet engendre son équivalent, c’est-à-dire un autre effet capable de reproduire le premier sans addition ni perte, que la chute d’un poids engendre son équivalent, c’est-à-dire la quantité de chaleur nécessaire et suffisante pour faire remonter le poids jusqu’à la hauteur d’où il est tombé, que la quantité de chaleur dépensée pour élever un poids engendre son équivalent, c’est-à-dire l’ascension du poids jusqu’à la hauteur qu’il lui faut atteindre et qu’il lui suffit d’atteindre pour que sa chute régénère la quantité de chaleur dépensée.

1017. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Ainsi le romantisme sera, en premier lieu, un élargissement, ou plutôt un déplacement du domaine littéraire ; ensuite, une refonte des formes littéraires, chaos d’abord, mais chaos d’où sortira vite une organisation nouvelle. […] Ces influences, dont j’ai marqué précédemment le progrès jusqu’aux approches de la Révolution, se sont depuis trente ans précisées, étendues ; des œuvres considérables ont pénétré chez nous, apportant une force nouvelle aux instincts romantiques.

1018. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Aurelia frémit à cette nouvelle, nie que ce soit Valerio. […] Sans qu’il s’en aperçoive, l’Arlequin butor lui dérobe les deux guitares : nouvelle surprise ; enfin, on lui remet la sienne en place.

1019. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Les Juifs devaient lui paraître des gens arriérés ; il les jugeait sans doute comme un préfet libéral jugeait autrefois les Bas-Bretons, se révoltant pour une nouvelle route ou pour l’établissement d’une école. […] Le procurateur se voyait avec un suprême déplaisir amené à jouer en cette nouvelle affaire un rôle de cruauté, pour une loi qu’il haïssait 1128.

1020. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Vienne le règne personnel du jeune prince, occasion et début d’une nouvelle époque littéraire. […] Ainsi l’idée féodale a été durant des siècles comme la sève d’un grand arbre qui est allé grandissant, poussant des feuilles, des fleurs et des fruits, couvrant de son ombre un vaste espace ; mais un jour est venu où l’afflux du suc nourricier a cessé de suffire à une croissance nouvelle, puis s’est retiré peu à peu des racines et des branches les plus éloignées du tronc, s’est enfin, sous l’action hostile de l’âge et des forces extérieures, ralenti et réduit à rien.

1021. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

On peut être assuré que la véritable Elvire n’était point tout à fait telle qu’on nous peint cette nouvelle Julie. […] s’écria-t-elle encore, comme si elle eût voulu s’apprendre à elle-même une langue nouvelle ; Dieu, c’est vous !

1022. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Un autre roman ou nouvelle de lui, intitulée Eugénie (1803), est aussi l’histoire d’une jeune Anglaise restée en France pendant la Révolution, et y aimant presque à contrecœur un jeune Français qu’elle finit par épouser à travers les discordes et les guerres qui séparent les deux nations. […] En tête de sa petite nouvelle d’Eugénie (1803), où il ne veut qu’intéresser par une simple histoire touchante et vertueuse, il dit, dans la préface, que « la scène ne se passe ni en Russie, ni en Hongrie, ni au xive  siècle, mais en France et de nos jours.

1023. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Il y a quelques années qu’il parut, à Paris, un prospectus d’une nouvelle édition de la Pucelle, avec les douze derniers chants. […] Il y eut un ordre du roi pour qu’elle ne fut point mise dans une nouvelle édition que Despréaux se disposoit à donner en 1710, & dont il y avoit même déjà quelques feuilles d’imprimées.

1024. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

L’historien des religions n’est pas tenu de nous donner une religion nouvelle, ni celui des beaux-arts de faire un chef-d’œuvre en peinture, ni celui de la guerre d’être un grand capitaine : ainsi l’historien de la philosophie n’est pas nécessairement un grand philosophe, ce n’est pas son objet. […] On essaya de trouver un certain ordre entre ces empires successifs contemporains des diverses couches géologiques, et l’expression d’histoire naturelle, qui n’avait signifié d’abord que science de la nature, se retrouva justifiée dans son acception nouvelle.

1025. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

« Sur la nouvelle du sénatus-consulte de rappel, qui venait de passer au sénat réuni dans le temple de la Vertu, ce grand artiste, dit Cicéron165, toujours au niveau des premiers rôles dans la république comme sur la scène, les yeux en pleurs, avec un rayon de joie mêlé de douleur et de regret, défendit ouvertement ma cause, par des paroles plus puissantes que je n’aurais pu en trouver moi-même. […] Enfin un curieux témoignage à la gloire de ce vieux poëte de la république, c’est le brillant abréviateur de l’histoire romaine, le flatteur de l’empire, Velléius Paterculus, écrivant, à une des dates mémorables de son récit : « Dans le cours de cette même époque169, parurent les rares génies d’Afranius dans la comédie romaine, de Pacuvius et d’Accius dans la tragédie, d’Accius élevé jusqu’à l’honneur de la comte paraison avec les Grecs, et digne de se faire une si grande place parmi eux qu’il soit presque impossible de ne pas reconnaître, chez eux plus de perfection, et chez lui plus de verve. » Alors même que cet éloge expressif était arraché au bon goût de Velléius, l’éclat du siècle d’Auguste, l’urbanité nouvelle et aussi les précautions politiques de son règne avaient, selon toute apparence, bien éloigné de la mémoire et de la vue des spectateurs romains les drames de la vieille école.

1026. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Schiller va donner une nouvelle pièce, Guillaume Tell, où il y a des beautés bien originales. […] Mais ces vagues signes précurseurs d’une saison plus douce disparurent bientôt devant une seconde et plus rigoureuse invasion ; les restes de la civilisation romaine, au moment de se refaire, se virent aux prises avec une nouvelle barbarie bien plus énergique et plus tenace que la précédente : on eut Clovis et les Franks. […] Une nouvelle impulsion est donnée à la race conquérante ; l’Aquitaine s’en ressent. […] C’est une action courageuse et un écrit de talent ; et la manière dont elle a été lue subrepticement me paraît l’indice d’une époque nouvelle dans l’opinion. […] C’est comme le bouton d’inoculation que la nouvelle école communique à l’ancienne.

1027. (1927) Des romantiques à nous

Adolescent, il avait lu la Nouvelle Héloïse avec ivresse, au point d’en faire une maladie. […] Une seconde remarque, c’est que Sainte-Beuve, comme critique, s’est trouvé devant une situation nouvelle, caractérisée par la place nouvelle faite à la personnalité littéraire dans la société. […] Un grand nombre de ces lettres ont trait à La Nouvelle Héloïse, qui venait de paraître. […] Nul doute d’ailleurs qu’elle n’y ait acquis, en circulant, un parfum de poésie nouvelle. […] Ce fut un télégramme de son cher père qui m’annonçait la nouvelle affreuse.

1028. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

À peu de temps de là, sous son inspiration, il met la main à cet écrit mystique qu’il a intitulé la Vie nouvelle. […] Le souverain pontife condamne l’astronomie nouvelle de Copernic, parce qu’elle est contraire à l’astronomie ancienne de Josué, comme il a blâmé la musique nouvelle, le chant en parties, parce qu’elle est contraire à la musique ancienne, à l’unisson du chant grégorien. […] Agitateurs d’une société nouvelle, ils ne dresseront point les bûchers, ils y monteront joyeux et doux. […] Entre les curiosités vives qui s’éveillaient dans la génération nouvelle et les règles arides de l’enseignement établi, il n’y avait plus aucune concordance. […] Il renaît à une vie nouvelle ; il est sauvé.

1029. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Il était de ce petit nombre qui continuait la tradition et comme la race de l’ancienne Université dans la nouvelle.

1030. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VII » pp. 25-29

Enfin on a proposé un armistice et de remettre la querelle après la pièce ; mais l’armistice à peine conclu, voilà qu’entre la force armée qu’on avait mandée ; nouveau tapage, nouvelle collision.

1031. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

. — La grande nouvelle qui domine toutes les autres est celle de la transformation du journal la Presse qui vient d’augmenter son format, d’abaisser son prix, et de prendre d’un grand coup de filet la masse et l’élite des écrivains.

1032. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MARIA » pp. 538-542

Toujours, lorsqu’en courant je me surprends encore A contempler un front que son avril décore, Un cou d’enfant rieuse élégamment penché, Un nœud de tresse errante à peine rattaché, Toujours l’idée en moi renaît pure et nouvelle : Sur un front de quinze ans la chevelure est belle. » 15 avril 1843.

1033. (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »

La poétique du roman sentimental est simple, on la déduit aisément de la Nouvelle Héloïse, de Delphine, de Werther, Adolphe et René ; on la retrouve appliquée dans Charles.

1034. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Et d’abord ce n’est pas un fait indigne de remarque que, pour la première fois peut-être, la génération nouvelle, qui jusqu’ici n’a guère eu accès auprès du prince, dont la voix n’arrive directement au chef suprême de l’État ni dans les Conseils, ni par la tribune, ni par la chaire, ait comparu devant lui, simple et sérieuse, dans la personne d’un de ses représentants.

1035. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Objections d’un moraliste contre l’exposition de 1900. » pp. 162-167

Pour qu’en montant les Champs-Élysées nous puissions, d’un certain endroit, voir les Invalides à l’horizon… Mais on ne les verra guère, puisqu’en traversant l’avenue nouvelle on sera surtout préoccupé de ne pas se faire écraser par les voitures… Puis, c’est une bêtise de croire que deux avenues se coupant à angle droit ajoutent à la beauté l’une de l’autre.

1036. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Augier, Émile (1820-1889) »

. — Jean de Thommeray, cinq actes, tiré d’une nouvelle de Jules Sandeau (1878). — Madame Caverlet, quatre actes (1876). — Le Prix Martin, trois actes, avec Labiche (1877).

1037. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouchor, Maurice (1855-1929) »

. — Les Symboles, nouvelle série (1895). — Les Chansons de Shakespeare (1896). — Conte de Noël, un acte, en vers (1897). — Chants populaires pour les écoles (1897). — Aux femmes d’Alsace (1897). — Lectures et récitations (1898). — La Chanson de Roland, traduction en vers (1898). — Vers la pensée et vers l’action (1899).

1038. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rimbaud, Arthur (1854-1891) »

Néanmoins, la grande originalité de ses poèmes, jointe à la maîtrise de son procédé, font de lui un des précurseurs de la poétique nouvelle.

1039. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

En 1634, se fit le règlement de la nouvelle compagnie.

1040. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — III »

Il faut donc conclure que la réalité consiste en un état d’équilibre entre deux forces, dont l’une tend à disjoindre et à diviser sans cesse le continu et l’homogène, dont l’autre s’oppose à ce travail de disjonction, s’efforce de maintenir assemblés, de soustraire à la possibilité d’une division nouvelle les états fragmentaires déterminés déjà par la force adverse parmi la trame du continu.

1041. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Montaigne, cet homme unique pour dire naïvement & fortement des choses neuves & qui restent dans la mémoire, flatté de la préférence exclusive qu’une Minerve nouvelle donnoit à ses Essais, la combla d’éloges.

1042. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Nul Cyclope ne pourrait aussi bien que moi te chanter sur la flûte, ô vierge nouvelle !

1043. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XVI. Le Paradis. »

Milton a saisi cette idée, lorsqu’il représente les anges consternés à la nouvelle de la chute de l’homme ; et Fénélon donne le même mouvement de pitié aux ombres heureuses.

1044. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

« Regardez le monde tel que vous l’avez vu dans vos premières années, et tel que vous le voyez aujourd’hui ; une nouvelle cour a succédé à celle que vos premiers ans ont vue ; de nouveaux personnages sont montés sur la scène, les grands rôles sont remplis par de nouveaux acteurs : ce sont de nouveaux événements, de nouvelles intrigues, de nouvelles passions, de nouveaux héros, dans la vertu comme dans le vice, qui sont le sujet des louanges, des dérisions, des censures publiques.

1045. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Première journée (1865). Les soucis du pouvoir » pp. 215-224

. — Nous, pour sanctifier nos âmes, nous resterons enfermés dans l’appartement de la sultane Validé ; là, nous terminerons, loin des plumes profanes, le vaudeville sacré du Crocodile : De sa première représentation datera une nouvelle hégire.

1046. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Charles Asselineau, qui a écrit d’une plume sobre et ferme la notice sur Furetière placée en tête de l’édition nouvelle, Charles Asselineau a plus que du goût littéraire, ce bon sens des petites choses ; il a aussi le bon sens des grandes, c’est-à-dire la virilité du bon sens.

1047. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IV. De la morale poétique, et de l’origine des vertus vulgaires qui résultèrent de l’institution de la religion et des mariages » pp. 168-173

C’est le second principe de la Science nouvelle, lequel dérive du premier (la croyance à une Providence).

1048. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Voilà les différents côtés de cette physionomie que devra mettre en pleine lumière la nouvelle édition de ses œuvres, que M.  […] La génération nouvelle, celle qui a produit Garcia Guttierez, Tamayo y Baus, Eguilaz, Camprodon, Nuñez de Arce, Sellen et les deux Echegaray est puissante, elle aussi. […] Du romantisme mort, il reste le chef, et c’est son œuvre nouvelle que nous allons apprécier vivement. […] La nouvelle manière du romancier consiste dans l’effacement progressif de ce qui, jadis, était le principal, et dans l’introduction, à plus haute dose, de l’élément passionnel. […] Le Saxon, seul des peuples anciens, osa regarder la mort en face, sonder l’obscur au-delà et y placer une récompense ou un châtiment, le début d’une existence nouvelle.

1049. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il les faisait vivre d’une vie nouvelle, éclatante et intense. […] Il faut que tout homme qui apporte une grande idée nouvelle commence par en mourir. […] Car une nouvelle cristallisation se fait, et plus solide que la première. […] L’Empire fit une nouvelle noblesse et ne rétablit pas l’ancienne. […] Et, par conséquent, à une nouvelle justice qui se dresse devant l’ancienne, il faut demander : « Quelle est votre force ? 

1050. (1923) Au service de la déesse

C’est la passion véritable, que Rousseau a tenté de peindre dans sa Nouvelle Héloïse. […] Vous blesseriez sa nouvelle idée de la littérature. Cette nouvelle idée, la voici, en peu de mots. […] La nouvelle génération des vainqueurs continue la France victorieuse. La nouvelle victoire aussi entre dans une longue histoire, amplement séculaire.

1051. (1923) Nouvelles études et autres figures

C’est une vieille histoire toujours nouvelle. […] Miguel Asin leur impose une nouvelle épreuve. […] Je fermai les yeux par une inspiration divine et, quand je les eus fermés, Dieu m’octroya une vue nouvelle dans mon cœur. […] Par eux, leur patrie se mettait à la tête du mouvement social Ils apportaient à l’Allemagne une nouvelle force ; ils lui constituaient-une nouvelle tentacule impérialiste qu’elle étendait sur le monde. Notre socialisme, au contraire, était pour nous une nouvelle cause de faiblesse.

1052. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Qui peut dire, par contre, qu’une religion nouvelle va nous naître ? […] Chaque génération a sa psychologie, nouvelle par certains traits. […] Ne devons-nous pas à ce fier poète cet inestimable présent : une révélation d’une nouvelle nuance de beauté ? […] Une nouvelle difficulté surgit cependant. […] Quoi qu’il en soit, nous commençons d’assister à une renaissance du roman d’analyse dans la génération nouvelle.

1053. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

C’était donc un admirable moment que cette fin d’été radieuse, pour une production nouvelle de mûrs et brillants esprits. […] On a remarqué souvent combien la beauté humaine de son cœur se déclare énergiquement à travers la science inexorable de son esprit : « Il faut des saisies de terre, des enlèvements de meubles, des prisons et des supplices, je l’avoue ; mais, justice, lois et besoins à part, ce m’est une chose toujours nouvelle de contempler avec quelle férocité les hommes traitent les autres hommes. » Que de réformes, poursuivies depuis lors et non encore menées à fin, contient cette parole ! […] La Bruyère s’étonne, comme d’une chose toujours nouvelle, de ce que madame de Sévigné trouvait tout simple, ou seulement un peu drôle : lexviiie  siècle, qui s’étonnera de tant de choses, s’avance.

1054. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Il en fut de même à l’époque de sa réception à l’Académie française ; j’ai lu ce discours dans lequel il loue en termes magnifiques, en commençant, le nouveau César et la nouvelle impératrice, femme, fille des Césars ; il se refusa seulement à louer le régicide ou à l’amnistier dans la personne de Chénier qu’il avait à remplacer, et à raturer quelques phrases à double sens sur Tacite. […] VIII Depuis ce jour il disparut, non du cœur des royalistes, qu’il consolait par des phrases de fidélité posthume, trop injurieuses pour la nouvelle dynastie. […] XVIII Quoi qu’il en fût, M. de Marcellus, par esprit littéraire, et par esprit sérieusement chrétien, se mit à parcourir la Grèce nouvelle et l’Albanie, ni littéraire ni chrétienne, mais tour à tour, et selon le goût des Albanais, chrétienne ou mahométane comme son héros Scanderbeg, pour y chercher un nouvel Homère.

1055. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Car le premier, avec éclat, il a signalé l’orientation nouvelle du siècle qui commençait. […] En second lieu, une poétique nouvelle apparaît dans le Génie du Christianisme 655. […] Mémoires d’outre-tombe, 1819-50, 12 vol. in-12 ; nouvelle édition, t. 1, 1893.

1056. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

C’est un progrès dans la composition et le langage opéré par un homme de goût, plutôt qu’une veine nouvelle de poésie ouverte par un esprit hardi et fécond. […] Il fallait consacrer la nouvelle discipline par des chefs-d’œuvre. […] Ce fut comme une nouvelle brigade qui déclara la guerre à celle de Ronsard.

1057. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Et pourtant elles ne sont à mes yeux que bien secondaires, eu égard à la place nouvelle que le développement de la philosophie contemporaine devra faire à ces études. […] Il se peut qu’aux yeux de l’avenir, tel esprit lourd et médiocre, mais patient, qui a fourni à cette œuvre gigantesque une pierre de quelque importance occupe une place plus élevée que tel spéculatif de second ordre, qui s’intitulait philosophe et n’a fait que bavarder sur le problème, sans fournir une seule donnée nouvelle à sa solution. […] De quel nom appeler tant d’intelligences d’élite qui, sans dogmatiser abstraitement, ont révélé à la pensée une nouvelle façon de s’exercer dans le monde des faits ?

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