Il est juste maintenant de considérer le revers des choses, et de montrer que l’histoire moderne pourrait encore devenir intéressante, si elle était traitée par une main habile.
Il faut toujours supposer, comme la raison le demande, que l’art ait réussi également ; car il ne suffit pas que les tableaux soïent de la même main.
Dès le début de l’action, Yamadou Hâvé s’est précipité, sa flèche en main, jusqu’au milieu des ennemis et les en a frappés.
Je m’attendais à en trouver beaucoup, mais il n’y en avait que six ; et c’est le même nombre encore que je comptai dans l’autre nid de troglodyte sur lequel, plus tard, je parvins à mettre la main. […] IV Ces profondes et douces rêveries accompagnaient souvent mes pas à l’entrée d’une petite caverne creusée dans le roc solide par les mains de la nature. […] Quelquefois j’étendais ma main presque jusque sur l’oiseau qui couvait ; et ils étaient devenus si gentils tous les deux, ou plutôt si bien apprivoisés avec moi, que, quoique je les touchasse pour ainsi dire, ni l’un ni l’autre ne bougeait ; pourtant la femelle faisait mine parfois de s’enfoncer un peu dans son nid ; mais le mâle me becquetait les doigts. […] Fréquemment je m’enhardissais jusqu’à prendre les jeunes dans ma main ; plusieurs fois même, j’ôtai du nid toute la famille, pour le nettoyer des débris de plumes qui les gênaient. […] Je tendis cordialement ma main au fugitif. « Merci, maître », me dit-il, et il me la serra de façon à me convaincre de la bonté de son cœur, et aussi de la force de son poignet.
Quelle distance de cette vaste divinisation des forces naturelles, qui est le fond des grandes mythologies, à cette étroite conception d’un monde façonné comme un vase entre les mains du potier. […] Songeons donc, au nom du ciel, à ce que nous avons entre les mains et travaillons à déchiffrer cette médaille des anciens jours. […] Il ne paraissait en public qu’au milieu d’un cortège de serviteurs — la couronne sacrée sur la tête, les pieds ornés de crépides d’airain retentissantes, les cheveux flottant sur les épaules, une branche de laurier à la main. […] Que deviennent les idées naïves d’un enfant lourdement commentées par des pédants, fleurs délicates qui se flétrissent en passant de main en main.
, 1885, 289, et 1886, 73) ; cela est fort probable, mais je n’oserais l’affirmer, n’en ayant eu aucune preuve positive en mains. […] Est-il besoin de mentionner que, dès qu’or, sut que le maître avait en mains une œuvre nouvelle et « facile », il eut l’encouragement de voir accourir chez lui les directeurs de théâtre (Glasenapp, Biogr. […] Tout au plus citerons-nous comme commentaire les paroles de Wagner, un jour qu’il jouait à une amie le second acte : « Déjà les anciens avaient reconnu dans Eros le génie de la mort, et ils lui avaient mis dans la main la torche renversée »79. […] Exactement la même chose se répète pour le drame qui se passe dans le cœur de Tristan, par les mots : « Tristan’s Ehre. hoechste Treu, etc. »89. — Et on trouvera dans ce premier acte un troisième genre de précision de la parole : c’est dans les récits d’Isolde, qui nous racontent ce qui a précédé, comment elle a soigné Tantris, comment elle a découvert que c’était lui le meurtrier de Morold, comment elle a voulu le tuer, mais que son regard lui fit tomber l’épée de la main. […] Si le lecteur veut bien prendre le poème à la main, il verra comment dans le premier duo, l’allitération persiste, comment la rime s’y introduit peu à peu ; il verra que dans le second duo, la seule allitération qu’on puisse trouver est celle si douce et vague de voyelles initiales, et que la rime y est particulièrement riche et harmonieuse ; et il verra que dans le troisième duo, l’allitération n’existe plus, au fond, tandis que beaucoup de vers sont littéralement presque réduits à des syllabes dont la fonction est de faire musique en rimant avec d’autres.
Et Francis croit, que d’ici à très peu de temps, l’armée doit devenir le corps influent de l’État, et avoir la haute main dans le gouvernement. […] Mercredi 6 avril Ce soir, en prenant un coupé à Passy, pour aller dîner chez la princesse, je rencontre le jeune Montesquiou Fezensac, dans la correction d’une de ses toilettes suprêmement chic, et tenant à la main une sorte de paroissien. […] Dimanche 31 juillet Le bleu céleste des yeux d’Edmée, ma filleule, et les gentils gestes de guignol, venant au bout de ses mignonnes mains, si joliment se contournant. […] Et il me dit son bonheur de se coucher maintenant, à deux heures du matin, revenant à ces années de vie commune avec sa danseuse de corde où il se couchait à cinq heures, forcé de s’installer avec elle, après la représentation, chez Riche jusqu’à une heure du matin, puis de déménager avec elle chez Hill, où ils demeuraient jusqu’à trois heures, puis de passer encore une heure dans un bar, en face, où se réunissaient tous les saltimbanques de Paris, l’homme qui marchait sur un doigt de la main, etc., etc., etc. Et enfin, sortant de là, désireux de se coucher, Scholl n’entendait-il pas l’enragée noctambule, une main tendue vers le lointain, s’écrier : « Est-ce que tout là-bas, je ne vois pas encore une petite lumière ?
Si Lasaulx avait vécu en 1866 et en 1870, ses inquiétudes patriotiques se fussent calmées ; il eût vu que le génie spéculatif de l’Allemagne sait fort bien se plier aux exigences de la pratique, et que son vaste cerveau n’empêche pas sa main d’être pesante. […] Il y a en nous, dès le moment de la naissance, tout un faisceau de tendances confuses, formant les traits les plus généraux de notre caractère, qui ne nous portent vers aucune action spéciale et déterminée, mais sont susceptibles d’être pliées dans les sens les plus divers le jour où la réflexion et la liberté prendront en main le gouvernement intérieur. […] Si l’on excepte les animaux de la Grèce et de l’Ionie ou ceux d’origine étrangère qui avaient été acclimatés déjà dans ces contrées, tels que la pintade, le faisan et le paon, Aristote paraît s’en être tenu le plus souvent à des renseignemens de seconde main, lectures d’ouvrages antérieurs, communications orales ou épistolaires. […] Mais son génie synthétique ne l’empêche pas d’apercevoir les dissemblances ; le premier peut-être, il a déterminé la différence qui existe anatomiquement entre l’homme et le singe, en observant que, chez celui-ci, la conformation des os du crâne et de la face n’est pas la même que chez nous ; que, de plus, ses pieds ressemblent à des mains, ce qui l’oblige de se tenir bien plus souvent à quatre pattes que tout droit. […] Cette notion de finalité est d’ailleurs loin d’être stérile entre les mains d’Aristote.
On sait que beaucoup de chroniques du moyen âge ont été « continuées » par diverses mains sans qu’aucun des continuateurs successifs ait pris soin de déclarer où commence, où finit son travail propre. […] Il faudrait repasser par tous les actes successifs qui ont produit le document, depuis le moment où l’auteur a vu le fait qui est l’objet du document jusqu’au mouvement de sa main qui a tracé les lettres du document ; ou plutôt il faudrait remonter en sens inverse, échelon par échelon, depuis le mouvement de la main jusqu’à l’observation. […] Il faut se faire une règle de traiter les Mémoires avec une défiance spéciale, comme des documents de seconde main, malgré leur apparence de témoignages contemporains. […] Toute affirmation de seconde main n’a de valeur que dans la mesure où elle reproduit sa source ; tout ce qu’elle y ajoute est une altération et doit être éliminé ; de même toutes les sources intermédiaires ne valent que comme copies de l’affirmation originale issue directement d’une observation. […] Les sciences documentaires reçoivent les faits tout observés de la main des auteurs de documents qui les leur livrent en désordre.
et qu’y aurait-il de plus intéressant que de nous montrer cette matière fluide, en quelque sorte, du poème ou du conte, passant de main en main, et recevant de latitude en latitude, si je puis ainsi dire, l’empreinte nationale du peuple qui l’adopte ? […] Passe encore pour Voltaire, depuis que nous avons sous la main l’excellente Bibliographie voltairienne de M. […] l’exemplaire qui garde encore la trace de la main de Corneille ou de Racine ? […] J’ai voulu relire, la plume en main, quelques-unes des pièces où M. […] Et, au fait, quand on n’a pas de génie, n’est-ce point surtout alors qu’il faut avoir du talent, du métier, et de la main ?
Il n’y en a pas une qui soit de seconde main. […] Deux grandes armées sont en présence et près d’en venir aux mains. […] Maintenant, ce flambeau à la main, examinez ce qui d’abord vous avait paru si obscur, et ces ténèbres au moins vous deviendront visibles. […] Cependant on ne peut s’empêcher de déplorer qu’on mette de trop bonne heure l’Esquisse de Condorcet entre les mains de la jeunesse. […] La philosophie cartésienne, agrandie à la fois et altérée par Leibnitz, reçut des mains de Wolf l’appareil sévère et régulier, mais un peu pédantesque que la philosophie recevra presque toujours des mains d’un professeur, nous sommes forcé de le reconnaître.
me dit le maître avec un sourire, en me serrant la main, vous venez voir si je suis mort ! […] » pendant que sa main caressait lentement l’angora accroupi à côté de lui sur un canapé, et qui ronronnait les yeux mi-clos. […] En descendant du train, je trouve sur le quai mon hôte, la figure avenante, les mains tendues. […] Je saute à terre, je serre fortement la main de mon hôte, la locomotive siffle et s’ébranle avant que j’aie eu le temps de me reconnaître. […] Sa Fille aux mains coupées est une très étrange et très suggestive œuvre.
quel est l’attentat dont tes mains n’aient pas été souillées ? […] « J’en dis autant des chevaliers romains, de ce corps honorable qui entoure le sénat en si grand nombre, dont tu as pu, en entrant, reconnaître les sentiments et entendre la voix, et dont j’ai peine à retenir la main prête à se porter sur toi. […] Enfin quel précieux avantage que d’avoir toujours à la main des armes qui peuvent servir à votre défense ou à celle des autres, à défier les méchants ou à repousser leurs attaques ! […] « — Il y a longtemps aussi, lui dis-je, que j’attends cet ouvrage, et cependant je n’ose pas vous presser, car j’ai appris de notre ami Libon, dont vous connaissez la passion pour les lettres, que vous n’interrompez pas un seul instant ce travail, que vous y employez tous vos soins et que jamais il ne sort de vos mains ; mais il est une demande que je n’avais jamais songé à vous faire et que je vous ferai, maintenant que j’ai entrepris moi-même d’élever quelque monument à ces études qui me furent communes avec vous, et d’introduire dans notre littérature latine cette ancienne philosophie de Socrate. […] » Que pensez-vous, lecteurs, de ces définitions de l’honnête, de la raison, de la vertu, datées de vingt siècles et écrites de la main d’un des plus sublimes écrivains de tous les siècles ?
Sainte-Beuve pour penser qu’il n’a point hasardé de telles opinions, et que s’il les attribue à Manzoni en des termes si explicites et si formels, c’est qu’il a eu entre les mains des témoignages aussi authentiques qu’on le peut désirer.
En vers français, il présente de légendaires anecdotes de Fées, de Saints, de Rois, Héros divers, que, sur un fond changeant, J’ai de mes mains vêtues d’or et d’argent, Et que ma voix, afin de mieux vous plaire, Ne fait parler qu’en une langue claire.
Venu après de Musset et le grand Lamartine, traités si haut la main de négligés et d’incorrects par les brosseurs de rimes de ce temps, M.
Ce qui constitue l’originalité curieuse et sans égale d’Albert Glatigny, c’est qu’il est non pas un poète de seconde main et en grande partie artificiel, comme ceux que produisent les civilisations très parfaites, mais, si ce mot peut rendre ma pensée, un poète primitif, pareil à ceux des âges anciens, et qui eut été poète, quand même on l’eût abandonné petit enfant, seul et nu dans une île déserte.
Le hasard a fait tomber il y a quelque temps son Ouvrage entre mes mains.
Tel est donc l’effet ordinaire de l’abus des talens ; ils deviennent un poison entre les mains des Frénetiques qui s’en trouvent malheureusement pourvus.
pourquoi faut-il que ces titres de noblesse littéraire ressemblent aujourd’hui à ces Billets, qui, pour avoir été trop multipliés, se trouverent, à la chute du systême, des papiers stériles entre les mains des Agioteurs qui les avoient eus à si bon marché !
Tel Jupiter, du haut de la voûte azurée, Fait part de sa puissance aux Dieux de l’Empirée : Pouvant d’un seul regard éclairer l’Univers, Il cede à d’autres mains le Char de la lumiere, Qui doit, dans sa carriere, Féconder de ses feux & la terre & les mers.
Vérités fondamentales : 1º Les sujets antiques sont restés sous la main des peintres modernes : ainsi, avec les scènes mythologiques, ils ont de plus les scènes chrétiennes.
Loin d’accuser mes décrets, imite ces serviteurs fidèles qui bénissent les coups de ma main, jusque sous les débris où je les écrase. » Nous entrâmes dans l’église, au moment où le prêtre donnait la bénédiction.
Si c’est pour nous instruire, nous devons lire très lentement, en notant plume en main tout ce que le livre nous apprend, tout ce qu’il contient d’inconnu pour nous — et puis, nous devons relire, très lentement, tout ce que nous avons écrit.
Il est en toutes choses une première fleur, une première et large moisson ; ces heureux mortels y portent la main et couchent à terre en une fois des milliers de gerbes ; après eux, autour d’eux, les autres s’évertuent, épient et glanent. […] Il y en a qui ne vont point sans leurs mains, mais on peut dire de lui qu’il ne va point sans ses yeux ni sans ses oreilles. » Il est aisé, à travers l’exagération du portrait, d’apercevoir la ressemblance. […] La façon de Molière en ses imitations est bien plus familière, plus à pleine main et à la merci de la mémoire. […] Tous les préjugés et tous les abus flagrants avaient évidemment passé par ses mains, et, comme instrument de circonstance, Beaumarchais lui-même n’était pas plus présent que lui ; le Tartufe, à la veille de 89, parlait aussi net que Figaro. […] On peut appliquer sans ironie, quand il s’agit de poésie dramatique surtout, à de certains plagiats faits de main souveraine, le mot de la Fable : …..Vous leur fîtes, Seigneur, En les croquant, beaucoup d’honneur.
Tous les autres, pour mieux se livrer à leur attention profonde, se cachaient le front de la main, et à l’interruption, aucun n’a fait de mouvement. […] Une petite épée ornée d’un nœud de rubans et d’une dragonne, parce que j’étais colonel à 18 ans, m’eût battu dans les jambes, et j’aurais caché mes mains ornées de manchettes de longues dentelles dans un gros manchon de renard bleu. […] Je ne trouve, au contraire, rien de bien plaisant dans les prétentions des révérends pères jésuites, pauvres hères nés sous le chaume, pour la plupart, et qui cherchent tout bonnement à faire bonne chère sans travailler de leurs mains. Trouvez-vous inconvenant de mettre en scène les ridicules d’un patriote qui après tout parle en faveur d’une sage liberté, et cherche les moyens d’inoculer un peu de courage civil à des électeurs si braves l’épée à la main ? […] Par exemple : Connais-tu la main de Rutile ?
En d’autres termes, et pour continuer la comparaison, chaque coffret plus large, à côté du coffret plus petit dans lequel finalement on trouvera la propriété énoncée, en contient plusieurs autres qu’on ouvrirait inutilement ; il faut donc mettre la main sur le coffret utile, et, s’il y a, comme dans le cas précédent, cinq coffrets à ouvrir, il faut cinq fois de suite avoir du tact et faire le bon choix. — En outre et d’ordinaire, il y a des coffrets qui ne s’ouvrent pas tout seuls : un tour de clef adroit est nécessaire ; nous avons été obligés d’exécuter une construction, d’ajouter une ligne à la figure, de tracer la diagonale. […] Arrivés là, nous tenons en main la dernière raison de la loi géométrique. […] Seulement, dans la loi expérimentale, il ne suffit pas, comme dans le théorème mathématique, de mettre la main chaque fois sur le bon coffret et de l’ouvrir ; on ne l’a pas sous la main, dans l’esprit : il faut sortir de l’esprit, aller le prendre où il est, c’est-à-dire dans la nature, l’en retirer à grand renfort d’expériences et d’inductions. […] Le même groupe d’articles anatomiques fournit le bras et la main chez l’homme, l’aile chez la chauve-souris, la patte chez le chat, la jambe chez le cheval, la nageoire chez le phoque ; la vessie natatoire du poisson est le poumon respiratoire du mammifère. […] Admettons cette fois qu’il a sous la main une quantité de quadrilatères parfaits, que ses instruments de mesure sont parfaits, et qu’il les applique parfaitement.
S’ils ne l’ont pas pu faire, c’est que l’œuvre leur a été retirée des mains. […] Ils ont fait de l’art avec ce qu’ils avaient sous la main. […] Pourquoi, dans la main des écrivains, le scalpel et la sonde des chirurgiens ? […] Les privilèges, la richesse passent seulement dans d’autres mains. […] Ces nouveaux Thomas toucheront de la main.
J’ai aussi abandonné, momentanément, je suppose, ne connaissant pas l’avenir et surtout n’en répondant pas, certains choix de sujets : les historiques et les héroïques, par exemple ; et par conséquent le ton épique ou didactique pris forcément à Victor Hugo, un Homère de seconde main après tout, et plus directement encore à M. […] Carjat qui se trouvait en face ou tout comme, la lame dégainée qui ne fit pas heureusement de très grands ravages, puisque le sympathique ex-directeur du Boulevard ne reçut, si j’en crois ma mémoire qui est excellente dans ce cas, qu’une éraflure très légère à une main. […] Dès qu’il eut rencontré Vacquerie, qui se promenait au jardin sur la mer, il courut à lui, lui mit la main sur l’épaule et, d’un ton tragi-comique, commença la lecture d’un gros manuscrit dont il fit retentir, comme en triomphe et en ironie, le titre étonnant, l’Âne ! […] Une bonne canne à la main vaut mieux dans plus d’un cas. […] Je sais par le regretté Jules Tellier qui a eu en main toute l’œuvre posthume d’Hugo, qu’il existe entièrement fini.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
Leurs rêves bleus ont des lignes courtes, un peu sèches, droites et brusquées : Marie épandez vos cheveux : Voici rire les Anges bleus, Et dans vos bras Jésus qui bouge Avec ses pieds et ses mains rouges, Et puis encore les Anges blonds Jouant de tous leurs violons… Ce sont pieuses gens qui laissent leurs paroles suivre la pente des litanies.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main.
Il y a des erreurs & des petitesses qui décélent la main du testateur.
Les ouvrages de Rabelais sont depuis plus de deux cens ans entre les mains de la nation, qui y cherche le sel de la plaisanterie, & qui n’y trouve souvent que le dégoût & l’ennui.
Nous avons d’excellents principes de dessin gravés, mais il faut donner la préférence aux morceaux de gravure au crayon, de Demarteau ; ils imitent le dessin à la main, à tromper les connaisseurs.
Lorsqu’il paroît des poësies meilleures que celles qui peuvent être déja entre les mains du public, il n’est pas necessaire que les critiques le viennent avertir de quitter le bon pour prendre le meilleur.
Et chaque fois que le gourgui essaie de remettre en terre le siga, le siga lui saute des mains.
Le lendemain seulement, au moment de repartir à la recherche des cadavres, il chercha sa flûte pour l’emporter avec lui mais il lui fut impossible de mettre la main dessus.
Les faits que ces volumes exposent ne sont pas, d’ailleurs, de ces faits déjà connus, déflorés et cités dans des publications à la portée de toutes les mains ; ce sont des faits pour la première fois recueillis, — ce qui constitue le vrai mérite de l’érudition de détail à laquelle Fleury paraît voué, — ce sont des documents saisis à la double source de la tradition écrite et de la tradition orale, la meilleure des traditions lorsque l’histoire est toute fraîche encore et qu’elle semble saigner dans toutes les mémoires.
D’une main il empoignait son ennemi à la gorge pour étouffer ses cris et de l’autre, il lui labourait les flancs, en se servant de son couteau comme d’une houe dans la terre du Polder et en criant : Harré ! […] Les mains roulées dans son tablier, elle piétine sur place, se dandine, chantonne, fait claquer ses sabots sur les dalles. […] Comme elle attise le feu du réchaud, et retourne à pleines mains sur la tôle les marrons qui roussissent et crépitent ! […] Ses mains s’étendre, et sa chevelure qui fond, Comme un flot d’or dans l’onde ou comme un long rayon. […] Henri Liebrecht signa seul plusieurs petits actes, L’Autre Moyen, L’École des Valets, La Main Gauche, alertes et amusants.
Elle tiendra à la main la tige allongée d’une fleur au large calice. […] Dans une forêt un vieux prêtre est assis : sa face est livide ; ses mains sont rigidement jointes sur les cuisses. […] Ils vont la main dans la main. […] Ils tendent volontiers la main à qui les approche. […] Dans la Main gauche.
C’est le livre qu’il faut mettre aux mains des hypocondriaques, des spleenétiques, des languissants atteints des fièvres du siècle, des mélancoliques et des irrités. […] L’imagination se la représente bien plus volontiers s’avançant vers Thésée, la tête haute, l’œil fier et sec, couverte de ses armes qu’elle n’a pas rendues, la cuirasse au sein, le carquois à l’épaule et toutes les flèches au carquois, mettant dans la main du héros la main d’une égale, et, par sa ferme attitude, laissant le vainqueur lui-même incertain de savoir de quel côté est la victoire. […] Leur taciturnité n’est que l’expression de la tristesse secrète de l’homme qui sait que son sort n’est pas entre ses mains. […] Lorsqu’il nous est infligé par une main humaine, celle d’un tyran domestique par exemple, ou celle d’une femme aimée, ce martyre nous paraît insupportable. […] Que la vérité reste entre les mains jalouses des dieux, qui rient de nos efforts pour l’atteindre, je ne les divertirai pas plus longtemps de mes souffrances et de mes travaux : je n’ai jamais eu aucun goût pour les rôles ridicules.
Comme eux, il insiste sur les « mains sales » des démocrates et sur leur « manque d’éducation ». […] Messaline, faisant de la chose publique le jouet de ses caprices : on crut sentir la main d’un homme qui ramenait à soi les rênes de l’autorité. […] Pour être plus sûre de ne pas faillir, elle promet brusquement sa main au ridicule professeur Montcrampin, un de ses examinateurs. […] Il y a ceci, qu’il a les mains noires, à cause du métier, et qu’elle a les mains blanches. […] Il a vu Régine reconduire le baron et lui donner sa main à baiser avant de refermer la porte.
Alors Hialmar, joignant les mains : « Et c’est la mère de mon enfant ! […] Elle a donc entre les mains l’âme même d’Eilert et la vie de Théa. […] nos mains sont de même couleur ! […] … Laisse ma main… trop efféminée, hélas !… presser ta main calleuse.
Pour ma part, je l’ai lu avec passion quand le hasard mit ce mince volume entre mes mains, voici des années. […] Les privilégiés régneraient par la terreur absolue, puisqu’ils auraient en leurs mains l’existence de tous. […] On sait qu’il est mort à la peine, et que l’apoplexie, en le frappant, lui fit seule tomber la plume de la main. […] qui je donnerais volontiers toutes les femmes de la terre pour avoir les mains de Cléopâtre ! […] Les vagues et vaporeuses formules se solidifient sous sa main de Français perspicace et que les mots ne trompent point.
À ce propos, n’a-t-il même pas dit que la main « qui tient le balai le samedi » était aussi celle « qui caresse le mieux le dimanche » ? […] Les passions cependant sont des cordes qui ont besoin de la main d’un grand maître pour être touchées. […] Nouvelle conquête : Mlle Habert la cadette, en un tour de main, est devenue éperdument amoureuse de ce superbe laquais. […] De journaliste et de romancier, ne sachant plus comment se retourner, il se fait ce qu’on appelle nouvelliste à la main, colporteur d’indiscrétions, artisan de médisances. […] J’ai séduit votre épouse, j’ai massacré votre frère et votre ami ; je veux maintenant vous arracher la vie à vous-même, ou perdre la mienne par vos mains. » Et Cléveland, que répond-il ?
J’ai rarement vu un portrait militaire plus ressemblant, buriné d’une main plus hardie et plus spirituelle. […] L’œil profane ne la souille pas moins que la bouche ou la main. […] La hache à la main, il a coupé les chaînes du pont-levis de la forteresse ; maintenant la poésie populaire peut passer. […] Un jour que j’avais le cerveau embarbouillé de ce problème à la mode : la morale dans l’art, la providence des écrivains me mit sous la main un volume de Berquin. […] Il caresse en se jouant ce qui ferait peur à des mains débiles ; il se meut dans l’immense, sans vertige.
C’est de ce dernier, lui-même, de ce Voltaire immortel, qu’il prétend procéder ; et l’on conviendra qu’il tient le drapeau d’une main ferme et qu’il n’a pas l’air d’un vaincu.
L’idéal suprême, à l’instant où on le découvre, fait tomber le ciseau des mains de l’artiste ; mais il le reprend bientôt, et poursuit plus lent et plus sûr, ne perdant plus de l’œil la grande beauté.
Pour écrire six lignes sur la mort de Louvois, ce n’a pas été trop d’avoir entendu Bossuet et Bourdaloue, d’avoir médité sur Pascal et sur saint Augustin ; mais, ainsi préparée, elle a vu l’inexorable main de Dieu qui renversait Louvois et sa grandeur, elle l’a dit tout bonnement, et ce qu’elle a dit tout bonnement est sublime.
Le sceptre alourdit la main qui laissa choir l’archet, et, à ouïr les assonances frêles ou graves que le poète trouva, à se pénétrer de l’infinie délicatesse comme de l’écho sonore que dénote, voulu, le choix de ses mots, on se souvient, concis et formidables, de ces premiers poèmes orphiques dont le langage compliqué était, entre initiés, la parole par excellence.
Son front, qu’il n’incline point, n’est pas fait pour recevoir le laurier des mains de ceux qui le tressent en couronnes.
Elle y apparaîtra figée dans une pose hiératique d’idole, de sainte de vitrail, de panagia byzantine, les mains chargées de bagues, les bras débordants de palmes et de fleurs.
Enfin les françois et les étrangers, je parle de ceux qui sçavent notre langue aussi bien que nous-mêmes, et qui ont été élevez un Horace dans une main et un Despreaux dans l’autre, ne sçauroient souffrir qu’on mette en comparaison les vers latins et les vers françois considerez mécaniquement.
Dêdé alors se lava les mains dans le sang de l’aventurière150 et prit la place à laquelle elle avait droit.
Tufière énorme, qui cachait sous les rides bilieuses du front de l’érudit l’orgueil d’une naissance chimérique, plus intraitable encore que son orgueil de savant, Joseph Scaliger, dans les mains d’un écrivain moraliste et d’une certaine vigueur de pinceau, serait une figure et un caractère.
Son traducteur français, qui est certainement un des esprits les plus nets sous la forme la plus brillamment concentrée, a fait disparaître, d’une main adroite et réglée, bien des contradictions de ce livre, qui en auraient été le déshonneur.
Il ne s’agit que de frapper juste toute pierre, si roulée et même si salie qu’elle soit dans les ornières de la vie, pour en faire jaillir le feu sacré ; seulement, pour frapper ce coup juste, il faut la suprême adresse de l’instinct qui est le génie, ou l’adresse de seconde main de l’expérience, qui est du talent plus ou moins cultivé.
Dans cet essai trop peu connu, il serait possible de noter quelque trait qui se rapprocherait du genre de Mlle de Meulan, celui-ci, par exemple, que « l’esprit est comme ces instruments qui surchargent et fatiguent la main qui les porte sans en faire usage. » Mais, en général, la méthode est distincte et même opposée. […] et il semblera que, trop heureuse qu’on lui trouve des défenseurs, on l’abandonne aux mains qui daignent la servir ! […] En fait de bonheur et de malheur, ma vie a été si pleine, si vive, que je ne puis, sans que la main me tremble, toucher à quelqu’une de ses profondeurs. […] En tête des deux derniers (1804), il a soin d’avertir qu’une très-grande partie des pièces qui les composent sont de la même main qui avait signé P. dans les premiers.
Les lettres du poète et de la comtesse, emportées à Montpellier par Fabre après la mort des deux amis, lettres brûlées par la main sévère d’un troisième ami, puritain de décence, le prouvent. […] Or, comme si cette dénégation imprimée ne suffisait pas au successeur d’Alfieri, il l’inscrivit de sa main sur l’exemplaire qui lui appartenait. […] Fabre, sont soulignés par lui au crayon, et d’une main brusque il a écrit à la marge : “C’est faux.” […] Si cependant elle ne vous est pas parvenue encore, je pourrai vous en envoyer un exemplaire ; je serai sûr, en le faisant, de l’obliger, car elle désirait sur toute chose que cet ouvrage fût de bonne heure entre vos mains, et qu’il obtînt votre approbation.
Après avoir tracé d’une main ferme la ligne de séparation entre l’esprit et la matière, Descartes pénètre plus avant dans le problème. […] Celui qui croit la garder pour soi ne l’a pas trouvée ; c’en est quelque ombre dont il se leurre, et il n’y a pas de plus grande erreur en critique que de dire d’un écrivain qui n’est pas vrai, qu’il lui était libre de l’être, et qu’ayant dans une main la vérité, et le mensonge dans l’autre, il lui a plu de laisser échapper le mensonge et de retenir la vérité. […] Mais personne n’a marché seul ; personne n’a quitté la main des anciens. […] La méthode cartésienne ne cessera pas d’être l’une de nos facultés : instrument admirable, qui, faute de mains assez robustes pour le manier, pourrait bien être délaissé, mais qui ne sera jamais remplacé par un meilleur.
Je sortis de leurs mains avec un sentiment moral tellement prêt à toutes les épreuves que légèreté parisienne put ensuite patiner ce bijou sans l’altérer. […] J’ai passé treize ans de ma vie entre les mains des prêtres, je n’ai pas vu l’ombre d’un scandale ; je n’ai connu que de bons prêtres. […] Un jour, je pris mon courage à deux mains, et je montrai à mon confesseur l’article qui me troublait. […] C’est dans ces dispositions d’esprit que M. de Quélen remit entre les mains de M.
Toutes les mains applaudissent, on rappelle les artistes, on rappelle M. […] Mais ce qui soulève le cœur de dégoût, ce qui met aux yeux des larmes de colère, c’est le blasphème prononcé, le drapeau souillé par des mains indignes, toutes les choses nobles et grandes profanées par une poignée d’agitateurs. […] L’artiste en cheveux se trouvait être un mélomane fort au courant des choses et sachant son monde ; il reconnut le grand homme, et tout en faisant effort pour dominer son émotion : — N’ai-je pas, en ce moment, demanda-t-il, l’insigne honneur de tenir en mes mains la tête illustre qui a conçu Lohengrin ? […] Voici justement une lettre qui me tombe scus la main et que M.
La main sur le cœur, de tels vers méritent-ils autre chose que la gaîté de la critique ? […] Éclectisme de rimes préparées, provision de remplissages pour boucher les trous, chevilles qu’on a sous la main et qui reviennent avec une monotonie hébétante, lambeaux de pourpre masquant les lacunes, torrent fangeux d’épithètes, tels sont les moyens et les ressources de ce poète qui fabrique à froid et par dehors tous ses vers. […] » Et vers Dieu par la main il conduira, ce frère ! […] Hugo, comme en Hegel il avait eu son philosophe, quoiqu’il y ait quelque chose de bien tonitruant dans la voix du poète, l’Antiquité, pourtant, qu’il a chantée, est une antiquité de seconde main saisie à travers la Renaissance ; une suite de tableaux splendides, mais incorrects aussi et versés (ce qui devient de plus en plus le faire poétique moderne) de toiles connues dans des vers !