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1739. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Pageon me montra les ouvrages du poète, ornés d’une affectueuse dédicace, — et une de ses cartes portant quelques lignes de compliment, tracées d’une main ferme. […] On lit dans une riposte de Victor Hugo ces lignes : « On dirait que, depuis le siècle dernier, nous ne sommes plus accoutumés qu’aux jalousies littéraires : notre âge envieux se raille de cette fraternité poétique, si douce et si noble entre rivaux. […] du cabotinage dans la vie, surtout chez les hommes hors ligne ; autrement le cœur se brise vite en morceaux.

1740. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

La date de leur énonciation dans ce volume et dans les volumes suivants, prouvera que les variations de la politique ne m’ont pas fait dévier de la ligne philosophique et littéraire que je m’étais invariablement tracée. […] Tel homme s’immole à la gloire, qu’il se peint comme un être vivant dans la postérité : l’instant où, cessant de l’imaginer, il en reconnaît le prestige, est la dernière ligne de son histoire. […] Nous, qui avons appris, dès nos premières années, à souffrir le joug d’une domination, qui avons été comme enveloppés par les coutumes et les façons de faire de la monarchie, lorsque nous avions encore l’imagination tendre et capable de toutes sortes d’impressions. — Nous, (ajoute-t-il, quelques lignes après), qui n’avons jamais goûté de cette vive et féconde source de l’éloquence, je veux dire de la liberté ; ce qui arrive ordinairement de nous, c’est que nous nous rendons de grands et magnifiques flatteurs. […] Leur dialogue, suspendu par des chœurs, ou s’entrecoupant avec leur coryphée, dirige une action que rien ne gradue en sa marche ; ils s’y montrent sous de fières et immobiles attitudes, tels que des statues parlantes : ils ne savent encore s’opposer les uns aux autres, ni se grouper ensemble, ni agir par leur concert ou par leurs contrastes : ce sont des hautes lignes sans courbure et presque parallèles : mais l’ordre qui pourtant règne entre elles est loin de l’enfance de l’art. […] De là ces masses distinctes, ces larges divisions, ces lignes continues, qui frappaient les regards du peuple d’aussi loin que les porte-voix prolongeaient les accents des acteurs jusqu’à ses oreilles, aux extrémités les plus reculées d’un vaste amphithéâtre.

1741. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

xxxvi. « … Quand je considère un triangle rectiligne comme une figure bornée de trois lignes droites et ayant trois angles égaux à deux droits, ni plus ni moins ; et quand je passe de là à considérer un triangle équilatéral avec ses trois côtés et ses trois angles égaux, d’où s’ensuit que je considère chaque angle de ce triangle comme moindre qu’un angle droit ; et quand je viens encore à considérer un rectangle, et que je vois clairement dans cette idée, jointe avec les précédentes, que les deux angles de ce triangle sont nécessairement aigus, et que ces deux angles aigus en valent exactement un seul droit, ni plus ni moins, je ne vois rien de contingent ni de muable, et par conséquent les idées qui me représentent ces vérités sont éternelles. […] Ni la règle ni le compas ne peuvent m’assurer qu’une main humaine, si habile qu’elle soit, ait jamais fait une ligne exactement droite, ni des côtés ni des angles parfaitement égaux les uns aux autres. Il ne faut qu’un microscope pour nous faire, non pas entendre, mais voir à l’œil, que les lignes que nous traçons n’ont rien de droit ni de continu, par conséquent rien d’égal, à regarder les choses exactement. […] Je n’ai pas besoin non plus de songer qu’il y ait quelque mouvement dans le monde pour entendre la nature du mouvement même ou celle des lignes que chaque mouvement décrit, et les proportions cachées avec lesquelles il se développe. […] Voilà bien les grandes lignes de l’école romaine, son dessin plein de noblesse et de vérité.

1742. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

De longs chapitres sont resserrés en quelques pages et des pages entières en dix lignes. […] Quand La Bruyère disait : « Il y a quelquefois dans la vie de si chers plaisirs et de si tendres engagements que l’on nous défend, qu’il est naturel de désirer du moins qu’ils fussent permis : de si grands charmes ne peuvent être surpassés que par celui de savoir y renoncer par vertu » ; il déposait discrètement dans ces lignes, avec le souvenir d’une passion malheureuse, tout ce qui lui restait encore de cette passion ; et j’ai ouï conter qu’Hérold, mourant, sentait peu à peu se calmer le regret d’être arraché à sa gloire et à tout ce qu’il aimait ici-bas, en composant le magnifique Andante funèbre que chantent les basses au troisième acte du Pré aux Clercs. […] Ma réclamation sera peut-être un peu longue ; peut-être vous paraîtra-t-il bizarre que j’emploie cinq colonnes à réfuter une dernière ligne, mais les commentateurs ne se dérangent pas pour rien, et remerciez-moi de ne pas vous envoyer un in-folio. […] Les lignes suivantes de l’avant-propos méritent d’être citées comme un curieux échantillon de la sensibilité de nos pères.

1743. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Je trouve dans l’extrait de Ginguené que l’homme d’esprit réfuté aux premières lignes de la préface de l’Homme des Champs, M. de M., est Sénac de Meilhan  ; ce qui me paraît plus vraisemblable que M. de Mestre, qu’on lit dans beaucoup d’éditions subséquentes de Delille.

1744. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Il achevait un âge, il jouissait de ce qui avait agité les autres ; sa poésie ressemblait aux beaux soirs d’été ; les lignes du paysage y sont les mêmes que pendant le jour ; mais l’éclat de la coupole éblouissante s’est émoussé ; les plantes rafraîchies se relèvent, et le soleil calme au bord du ciel enveloppe harmonieusement dans un réseau de rayons roses les bois et les prairies que tout à l’heure il brûlait de sa clarté.

1745. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

En la quittant, je cherchai dans mon âme une force contre les catastrophes que j’aurais à éprouver ; ses regards avaient une expression indéfinissable que je ne leur avais jamais vue avant, j’eus de la peine à ne pas pleurer ; quand l’heure fut venue où il fallait absolument qu’elle se retirât du cercle, elle jeta sur moi un coup d’œil si doux, si honnête et si tendre, que je me sentis rempli d’émotion, d’espoir et de terreur. » Qui peut dire, après avoir lu ces lignes, que Pétrarque n’était à l’égard de Laure qu’un poète ?

1746. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Sa taille est élevée ; sa stature est mince et souple ; ses membres, un peu longs comme dans toutes les natures nobles, sont rattachés au buste par des jointures presque sans saillie ; ses épaules, gracieusement abaissées, se confondent avec les bras et laissent s’élancer entre elles un cou svelte qui porte légèrement sa tête sans paraître en sentir le poids ; cette tête, veloutée de cheveux très fins, est d’un élégant ovale ; le front, siège de la pensée, la laisse transpercer à travers une peau féminine ; la voûte du front descend par une ligne presque perpendiculaire sur les yeux ; un léger sillon, signe de la puissance et de l’habitude de la réflexion, s’y creuse à peine entre les deux sourcils très relevés et très arqués, semblables à des sourcils de jeune fille grecque ; les yeux sont bleus, le regard doux, quoique un peu tendu par l’observation instinctive dans l’homme qui doit beaucoup peindre ; le nez droit, un peu renflé aux narines comme celui de l’Apollon antique : il jette une ombre sur la lèvre supérieure ; la bouche entière, parfaitement modelée, a l’expression d’un homme qui sourit intérieurement à des images toujours agréables ; le menton, cet organe de la force morale, a beaucoup de fermeté, sans roideur ; une fossette le divise en deux lobes pour en tempérer la sévérité.

1747. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

La nuit est brillante comme le jour ; le seau circule de main en main sur une longue ligne, et les pompes lancent des gerbes d’eau ; l’aquilon arrive en mugissant et fouette la flamme pétillante ; le feu éclate dans la moisson sèche, dans les parois du grenier, atteint les combles et s’élance vers le ciel, comme s’il voulait, terrible et puissant, entraîner la terre dans son essor impétueux.

1748. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Faites que je trouve quelques lignes de vous, poste restante, à Milan.

1749. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Nous nous débattons aujourd’hui sous les conséquences de cette ligne insérée au protocole du congrès de 1856.

1750. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Un homme bien supérieur à nous, Voltaire lui-même, quoique coupable d’une débauche d’esprit bien autrement cynique et bien autrement répréhensible dans son poème de la Pucelle, avait commencé, comme nous, par mépriser l’Arioste sur parole ; mais quand il eut vieilli, quand il eut essayé vainement lui-même d’imiter et d’égaler cet inimitable modèle de plaisanterie poétique, il changea d’avis ; il se reconnut vaincu, il écrivit les lignes suivantes en humiliation et en réparation de ses torts : « Le roman de l’Arioste, dit-il dans son examen des épopées immortelles, est si plein et si varié, si fécond en beautés de tous les genres, qu’il m’est arrivé plusieurs fois, après l’avoir lu tout entier, de n’avoir d’autre désir que d’en recommencer la lecture.

1751. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Quelques lignes d’abord sur sa vie, que nous avons écrite dans un autre ouvrage.

1752. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« Parmi les ombres mythologiques groupées autour d’Homère, vous avez nommé Orphée, et cité quelques lignes de mes Épisodes littéraires.

1753. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

On choisissait les abbesses, les supérieures, parmi les princesses des maisons souveraines, et pour mériter le titre de chanoinesse il fallait montrer dans sa famille, tant en ligne maternelle que paternelle, au moins huit générations de nobles.

1754. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Seulement, ami de quelques philosophes de seconde ligne, il écrit, pour complaire à l’époque, une ode sur la prise de la Bastille.

1755. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

La différence des premières lignes me fit examiner tout le reste avec le soin le plus scrupuleux, et je m’assurai que cet exemplaire non-seulement contenait le projet que le Pape avait refusé d’accepter sans ses corrections, et dont le refus avait été cause de l’ordre intimé à l’agent français de quitter Rome, mais, en outre, qu’il le modifiait en plusieurs endroits, car on y avait inséré certains points déjà rejetés comme inadmissibles avant que ce projet eût été envoyé à Rome.

1756. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Je le lus avec une joie profonde, et chaque ligne confirmait les bruits dont j’ai parlé ; cependant les premiers vers faisaient voir que la connaissance n’avait pas été faite cette année, mais renouvelée.

1757. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

» Sous la porte de France, les hommes de garde rangés en ligne nous regardèrent défiler, l’arme au bras.

1758. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

N’est-il pas admirable de reconnaître sous cet entassement de connaissances confuses et mal digérées, l’esprit français déjà si sûr, si hardi et si vaste, à peu près comme on distingue, sous l’amas d’ornements dont les sculpteurs chargeaient l’enveloppe des cathédrales, les grandes et simples lignes de l’architecte ?

1759. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Il dit des grands : « La nature toute seule a environné leur âme d’une garde d’honneur et de gloire. » Et quelques lignes plus haut : « Un sang plus pur s’élève plus aisément ; il en doit moins coûter de vaincre les passions à ceux qui sont nés pour remporter des victoires. » Il dit de leurs craintes : « Exempts de maux réels, ils s’en forment même de chimériques, et la feuille que le vent agite est comme la montagne qui va crouler sur eux. » Et ailleurs : « Voici ce qu’on découvrait de certains héros vus de près.

1760. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Sa correspondance ne contient qu’une seule lettre d’amour ; le désir s’y trahit à toutes les lignes, non l’amour.

1761. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Si donc vous reprochez au philosophe l’excellence exceptionnelle de sa religion, reprochez aussi à celui qui cherche dans la vie ascétique une plus haute perfection d’être appelé à un état exceptionnel ; reprochez à celui qui cultive son esprit de sortir de la ligne vulgaire de l’humanité.

1762. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

C’est que, dans cette région peu spécialisée, les écarts à partir de l’état neutre dans la direction du plaisir sont trop légers pour produire une véritable jouissance : il faut, pour y obtenir un agrément positif, une divergence marquée à partir de la ligne neutre.

1763. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Les lignes ne lui semblent pas avoir d’assiette.

1764. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Le soleil tombé, l’on monte en canot, et le long de la rive, une ligne à la main, l’on disserte et l’on esthétise encore, dans les menaces d’un orage et les roulements du tonnerre.

1765. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Le romancier ou le dramaturge s’enlève donc la moitié de son champ d’action en décrivant une vie vertueuse, une évolution non suivie d’un déclin, une ligne droite qui va devant soi sans retour possible.

1766. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Dans ce monde récrié, incolore et mugissant des pages de jeunesse mais arrêté en ses lignes menues, vivent des hommes et des femmes à l’âme exquise, ardente ou grosse, mais montrés face à face et connus soudain en un geste, un mot, un accent, comme on connaît son propre cœur.

1767. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Les œuvres idéalistes classiques tendent à être belles, elle se plaisent à la description de lieux riches et heureux, elles donnent du corps humain une image pure de lignes et de couleurs, chaste, sobre et saine ; elles montrent des âmes nobles, fort bonnes, et calmes, animées d’émotion simples et liantes d’amour tendre, de courage, de générosité, de patriotisme, de fière ambition, de juste respect des dieux, de vertus sévères, religieuses mais sans outrance modérées, mais tempérées, contenue de raison et sans disgracieux excès.

1768. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Les traits de son visage, trop arrondis et trop obtus aussi, ne conservaient aucunes lignes pures de beauté idéale ; mais ses yeux avaient une lumière, ses cheveux cendrés une teinte, sa bouche un accueil, toute sa physionomie une intelligence et une grâce d’expression qui faisaient souvenir, si elles ne faisaient plus admirer.

1769. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

La France, il faut l’avouer, dussent toutes les férules des écoles tomber sur la main qui inscrit ces lignes, la France n’a pas eu jusqu’ici, parmi ses innombrables aptitudes, la grande imagination littéraire et poétique.

1770. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Comme lui je veux faire le pèlerinage des trois mondes… Mais, tandis que Virgile abandonne son disciple avant la fin de sa course, Dante, lui, m’accompagnera jusqu’aux dernières hauteurs du moyen âge, où il a marqué sa place, et celle qui est pour moi Béatrice m’a été laissée sur cette terre pour me soutenir d’un sourire et d’un regard, pour m’arracher à nos découragements, et pour me montrer sous sa plus touchante image la puissance de l’amour chrétien dont je vais raconter les œuvres... » XXX Bientôt après, chassé par la langueur croissante de la maladie de place en place pour retremper sa vie dans un rayon de soleil, Ozanam écrivait de Pise cette page en marbre, ces lignes du 23 avril 1853, véritable psaume d’agonie chanté sur les tombes du Campo santo.

1771. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Lorsque dernièrement un écrivain soi-disant catholique13, dans une histoire de la Littérature française sous le gouvernement de Juillet, pieux ossuaire de toutes les médiocrités que le temps a balayées déjà et qu’il pousse à la fosse commune de l’oubli, a, parmi cette tourbe de noms qui importunent le regard, consacré trois lignes de protecteur distrait au respectable nom d’Audin, — c’est-à-dire de l’homme qui, après MM. de Maistre et de Bonald, a le plus contribué à la diffusion des idées catholiques au xixe  siècle, comment s’étonner que les panthéistes, les libres penseurs, les journalistes, les vaudevillistes (plus nombreux qu’on ne croit), et les jongleurs de feuilleton, composant la littérature contemporaine, aient répugné à parler d’un écrivain qui n’est pas des leurs, et d’ailleurs irréfutable pour des gens de notions aussi peu certaines ?

1772. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

On y lit le premier placet de Molière précédé de ces lignes, en tête : « Placet de Molière, comédien, présenté au Roi, sur les injures et les calomnies que le curé de Saint-Barthélemy a fait imprimer dans son livre intitulé Le Roy glorieux au monde, contre la comédie de l’Hypocrite que Molière a faite et que S. […] Il n’y a que sa troupe qui joue ses pièces ; elles sont comiques. » Molière, on le voit, auteur, justement applaudi par la province, de L’Étourdi et du Dépit amoureux, directeur d’une société de comédiens devant laquelle fuyaient ou se dissolvaient les autres troupes, était condamné, quoi qu’il fît, à mourir « garçon » obscur, et à n’avoir pour toute publicité qu’une ligne dédaigneuse dans Les Historiettes, s’il lui fallait poursuivre sa vie errante, si Paris ne devenait le théâtre de ses inspirations et de ses jeux. […] Toutes avaient leurs protecteurs et leurs moyens d’influence, la dernière surtout, que de longs services, de nombreux et éclatants succès avaient placée hors ligne, et qui avait pour premier sujet Floridor, acteur idolâtré par le public, non moins aimé de la cour, « particulièrement connu du Roi, qui le voyait de bon œil, et qui daignait le favoriser en toutes rencontres », dit un écrivain du temps, un historien du théâtre, Chappuzeau. […] Et pour cette représentation, donnée un jour en dehors des jours du théâtre, aucune recette n’est portée hors ligne, d’où il faut conclure que les bureaux ne furent pas ouverts, que le premier gentilhomme de la chambre du Roi disposa de la salle et que la troupe eu fut récompensée plus tard.

1773. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Un poète, c’est un monsieur qui est dans son cabinet de travail, qui met du noir sur du blanc, qui écrit des lignes et qui fait des ratures. […] Parfois, il griffonnait hâtivement quelques lignes, en marmottant des paroles inintelligibles.

1774. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

D’une main défendant le bruit, Et de l’autre jetant la ligne, Elle fait qu’abordant la nuit, Le jour plus bellement décline.

1775. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Au signal donné, les rames retombent de concert, frappent la mer frémissante… Et bientôt leur flotte apparaît tout entière… On pouvait entendre sur toute la ligne à la fois le terrible appel : « En avant, fils des Hellènes, sauvez la patrie, sauvez vos enfants, vos femmes, les temples de vos dieux, les tombeaux des ancêtres. […] Sauf quelques « couplets », très clairsemés et assez courts, les « répliques » sont toutes de deux ou trois lignes, et alternent avec une régularité scrupuleuse. […] Au dernier acte, lorsqu’elle va chercher sous l’oreiller la lettre d’Armand pour la relire, elle en parcourt des yeux les premières lignes, puis en récite le reste sans plus regarder le papier, car elle la sait par cœur.

1776. (1908) Jean Racine pp. 1-325

D’une main défendant le bruit, Et de l’autre jetant la ligne, Elle fait qu’abordant la nuit, Le jour plus bellement décline ; Le soleil craignait d’éclairer, Et craignait de se retirer ; Les étoiles n’osaient paraître ; Les flots n’osaient s’entre-pousser. […] On ne pouvait guère lui écrire des billets de trois lignes. […] Furetière, en 1663-1664, prépare où est même en train d’écrire son savoureux Roman bourgeois, qui est, en même temps qu’une suite de tableaux réalistes des mœurs de la bourgeoisie parisienne, une satire contre le roman héroïque des Gomberville, des La Calprenède et des Scudéry, comme on le voit dès les premières lignes : Je chante les amours et les aventures de plusieurs bourgeois de Paris de l’un et de l’autre sexe.

1777. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Quelques pages seulement, quelques lignes de son livre, supprimées ou changées, eussent rendu la paix à sa patrie. […] Il présente au sceau un privilège, où il avoit inséré une ligne contraire au certificat. […] Voilà le moyen d’avancer l’ouvrage : il ne se passe point deux lignes qu’on ne fasse de longues digressions, que chacun ne débite un conte plaisant ou quelque nouvelle, qu’on ne parle des affaires d’état & de réformer le gouvernement ».

1778. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

On connaît d’autre part les premières lignes de la première préface des Odes. […] 2º L’Historien. — Originalité de sa manière ; — et qu’elle ne diffère pas moins de celle de Guizot, dont on l’a souvent rapprochée, — que de celle de Thiers ou d’Augustin Thierry. — La Démocratie en Amérique, 1835-1840 ; — et que, du consentement des Américains, on n’a rien écrit sur eux de plus consciencieusement observé ; — ni qui demeure plus vrai dans ses grandes lignes, après soixante ans écoulés. — C’est que la sereine impersonnalité du philosophe s’y joint à la perspicacité de l’observateur ; — le désintéressement du savant à la curiosité du politique ; — et l’art de formuler la loi des phénomènes à celui d’en saisir le caractère essentiel. — L’Ancien Régime et la Révolution, 1856 ; — et que ce livre a marqué une époque dans la manière même de concevoir les origines de la Révolution ; — et d’en représenter l’histoire. — Comment Tocqueville a bien vu : 1º que la Révolution tenait par toutes ses racines au plus lointain passé de notre histoire ; — 2º qu’elle devait à la profondeur de ses causes son caractère « religieux » ; — et 3º que pour cette raison il ne dépendait d’aucune puissance politique d’en abolir les effets. — Par le moyen de ces deux ouvrages nul n’a plus fait que Tocqueville, — pour soustraire l’histoire à l’arbitraire du jugement de l’historien ; — préparer l’idée que nous nous en formons de nos jours ; — et lui donner tout ce qu’on peut lui donner des caractères d’une science. […] Notre-Dame de Paris, La Confession d’un enfant du siècle, Colomba], — le caractère, pour Flaubert et pour le naturalisme, — comme pour la science de son temps, — a consisté dans l’élément durable et permanent des choses changeantes. — On peut donc traiter l’aventure d’Emma Bovary comme on fait celle de la fille d’Hamilcar ; — et incarner, dans l’une comme dans l’autre, — tout un « moment » de l’histoire ; — toute une famille de femmes ; — et toute une civilisation. — C’est ce que Flaubert entend par la « solidité du dessous ». — Enfin, et en troisième lieu, il faut communiquer à l’œuvre « la vie supérieure de la forme » ; — par le moyen d’un style « rythmé comme le vers et précis comme le langage des sciences » ; — dont le pouvoir ait quelque chose d’intrinsèque ou d’existant par soi ; — « indépendamment de ce que l’on dit » ; — et dont la beauté propre ait quelque chose d’analogue à celle d’une ligne ; — qui est harmonieuse, gracieuse et voluptueuse en soi. — Et ce sont toutes ces exigences auxquelles s’est conformé Flaubert, — dans Salammbô comme dans Madame Bovary, et dans L’Éducation sentimentale comme dans La Tentation de saint Antoine.

1779. (1813) Réflexions sur le suicide

— À chaque ligne on voit dans les livres saints ce grand malentendu des hommes du temps et de ceux de l’éternité : les premiers placent la vie où les autres voient la mort.

1780. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Considérez ces trois avenues qui se réunissent sur la grande place, larges de quarante toises, longues de quatre cents, et qui n’étaient point trop vastes pour la multitude, le déploiement, la vitesse vertigineuse des escortes lancées à fond de train et des carrosses courant « à tombeau ouvert144 » ; voyez, en face du château, les deux écuries, avec leurs grilles de trente-deux toises, ayant coûté, en 1682, trois millions, c’est-à-dire quinze millions d’aujourd’hui, si amples et si belles que, sous Louis XIV lui-même, on en faisait tantôt un champ de cavalcades pour les princes, tantôt une salle de théâtre, et tantôt un salle de bal ; suivez alors du regard le développement de la gigantesque place demi-circulaire, qui, de grille en grille et de cour en cour, va montant et se resserrant, d’abord entre les hôtels des ministres, puis entre les deux ailes colossales, pour s’achever par le fastueux encadrement de la Cour de Marbre, où les pilastres, les statues, les frontons, les ornements multipliés et amoncelés d’étage en étage portent jusque dans le ciel la raideur majestueuse de leurs lignes et l’étalage surchargé de leur décor.

1781. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Les Pères s’alarment ; mais la ligne qui suit les rassure.

1782. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Je n’aurais pas vu de grandes et belles journées, il est vrai, passer comme l’éclair sur mon nom, pour le signaler à l’amour immérité des uns, à la haine plus imméritée des autres ; je ne serais pas forcé de me dépouiller pièce à pièce de mes biens les plus chers, sans savoir encore s’il me restera une pierre pour recouvrir bientôt ma poussière, et écrire comme un rapsode de la France des lignes vénales pour gagner péniblement le pain de mes créanciers avec les subsides de mes amis !

1783. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Nous l’avons déjà dit : c’est la nature elle-même qui a tracé la ligne de démarcation, en créant dans une espèce identique les classes des jeunes et des vieux, les uns destinés à obéir, les autres capables de commander.

1784. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Ce qu’il faut marquer, c’est, au lieu de l’acrimonie et de la malveillance qu’on s’est plu à chercher en ces pages, la parfaite et essentielle bonhomie qui, évidemment, respire en elles, à chaque ligne, et qui permit à Wagner de les joindre à ses Œuvres complètes, en 1873.

1785. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

La science moderne a précisé les lignes du sombre tableau tracé par Eschyle.

1786. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Souvent, pour trouver dans le texte le sens qu’il imagine, il ajoute des notes & des phrases entiéres dans sa traduction, & supplée quelquefois jusqu’à trois & quatre lignes, qu’il a néanmoins l’attention de mettre d’un caractère différent ; comme s’il y avoit des lacunes à remplir dans son original.

1787. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Après douze générations, la proportion du sang mêlé entre les deux lignes d’ancêtres est seulement de 1 à 2, 048 ; et cependant l’on admet généralement et l’on a constaté qu’il suffit de cette petite part de sang étranger pour qu’il se manifeste encore des tendances de réversion.

1788. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Il ne faut point alleguer que la raison pour laquelle les arts n’ont pas fleuri au-delà du cinquante-deuxiéme dégré de latitude boréale, ni plus près de la ligne que le vingt-cinquiéme dégré, c’est qu’ils n’ont pas été transportez sous la zone ardente ni sous les zones glacées.

1789. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Jamais on n’a mieux concentré la vie d’un homme en quelques lignes pour tranquillement l’en écraser.

1790. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

… 1726. » Nous rapporterons encore, quoi qu’il en coûte, les dernières lignes qui soient sorties de sa plume : « Maintenant Vico n’a plus rien à espérer au monde.

1791. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Muséum d’Histoire naturelle Cours de Physiologie générale Leçon d’ouverture1 Sommaire : Inauguration de la physiologie générale au Muséum — Raisons du transfert de ma chaire de la Sorbonne au Jardin des plantes. — La physiologie devient aujourd’hui une science autonome qui se sépare de l’anatomie. — Elle est une science expérimentale. — Définition du domaine de la physiologie générale. — Initiation de la France. — Développement de la physiologie dans les pays voisins. — Les installations de laboratoires. — Ce n’est pas tout : il faut surtout une bonne méthode et une saine critique expérimentale.

1792. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

  Quand on a débarrassé les cellules glandulaires, du mucus épais qui les remplit, on reconnaît, à l’inspection microscopique, qu’elles sont tapissées intérieurement par des cellules épithéliales offrant par leur arrangement l’apparence de lignes onduleuses, qu’on peut suivre jusque sur le bord lisse des saillies membraneuses des vacuoles les plus déliées de la glande. […] Elle mesurait 4 pouces sur 4, ses parois avaient de 1 à 3 lignes d’épaisseur, étaient membraneuses, charnues, rougeâtres ; on n’y trouvait plus aucune trace du tissu normal du pancréas, cependant elle était évidemment formée par cet organe. Elle contenait de très petits calculs, semblables à ceux que l’on rencontre ordinairement dans les ramifications du pancréas, et deux de ces petits calculs de 3 à 4 lignes de diamètre, rugueux à la surface, oblitéraient complètement l’ouverture du canal pancréatique dans le duodénum.

1793. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

C’est-à-dire, s’écria une dame qui n’avoit point encore parlé, que l’honneur n’est pas dans la conduite, mais qui dépend de quelques lignes que le caprice, ou la méchanceté trace sur une feuille que le vent emporte. […] Il en pleuvoit de toutes parts, de sorte que si l’on en vouloit faire une collection, ce seroit au jardin des Tuileries qu’il faudroit se rendre ; on appercevoit sur la même ligne un homme riche à millions, presque sans chapeau, sans bas, sans habit ; un homme sans aucun revenu, mis comme le plus opulent seigneur ; un homme bourru de maniere à ne jamais proférer une parole honnête, un homme tellement poli qu’il appelle un savoyard Monsieur, & qu’il le conduit jusqu’à la porte avec la plus grande distinction ; un homme qui fuit lorsqu’il rencontre quelqu’un, dans la crainte de souhaiter le bon jour, disant que personne sur la terre ne mérite l’honneur d’un pareil souhait, & un homme qui aborde tout le monde, afin de bavarder. […] Il lui fait lire tous les jours deux lignes du livre intitulé l’Esprit, pensant qu’à la fin cela lui donnera du génie.

1794. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Francisque Sarcey n’aurait pas eu besoin de cinq cents lignes, — et beaucoup plus longues que les miennes, — pour nous le faire saisir. […] Pour Madeleine, George Sand s’est tirée d’affaire en lui laissant son illusion jusqu’à l’avant-dernière ligne… Et c’est pour cela que le roman est fort supérieur à la pièce. […] Car, être passionnément amoureux, c’est, par définition, préférer une créature à l’univers entier, être prêt à faire pour elle ce qu’on ne ferait pas pour un père ou une mère, pour le plus ancien et le plus fidèle ami, et cela, non parce que l’objet aimé en est digne (il ne peut jamais en être digne), mais pour rien, en vertu d’un attrait que l’amoureux est seul à sentir, pour la couleur d’un œil, la forme d’un nez, la ligne d’une bouche… Quoi de plus absurde et de plus inique, je vous prie ? […] Tu ne comprends donc pas que, d’écrire périodiquement sur n’importe quoi un nombre déterminé de lignes, même quand on n’a rien à dire, c’est là un métier pour le moins bizarre, et qu’en tout cas le mieux est de ne pas s’en vanter ?

1795. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Peu après207, l’article parut en effet sous ce titre : De l’influence du dernier ouvrage de madame de Staël sur la jeune opinion publique ; il était précédé de quelques lignes dues à la plume de M. 

1796. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Vraiment il faudrait être né ennemi de la clarté et du bel ordre pour ne pas suivre en esthétique la ligne droite des conséquences logiques, quand on voit à quel point cette science en est simplifiée.

1797. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

XVIII Il faut lire ici, sans en retrancher une ligne ou une manœuvre, la campagne de Moreau au-delà du Rhin et le siège de Gênes soutenu par Masséna.

1798. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Je le dis de souvenir plutôt que par un sentiment actuel et présent ; car à l’heure où j’écris ces lignes, engagé plus que jamais dans la vie critique active, je n’ai plus guère d’impression personnelle bien vive sur ce lointain passé.

1799. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Crésus, mécontent, s’écria : « Ainsi, Solon, vous comptez ma prospérité pour si peu de chose, que vous ne daignez pas me mettre sur la même ligne que ces simples particuliers ?

1800. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Sans illusion ni sur les représentants ni sur le fondement humain de l’aristocratie, aussi impitoyable aux « mauvais nobles » qu’aux « mauvais prêtres », c’est lui qui, à propos d’un domaine dépecé par un gentilhomme de boulevard et de cabinets de nuit, écrit ces lignes, où se révèle délicieusement la qualité de son âme : Je ne peux prendre mon parti de ces décadences de la noblesse.

1801. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Un esprit « bien fait » (je sais d’ailleurs ce que cette épithète sous-entend de postulats et qu’on ne peut écrire une ligne sans affirmer quantité de choses) ne saurait prendre un plaisir complet et sans mélange à une pièce qui, par exemple, n’est pas harmonieuse et mêle deux genres distincts et contraires ; — à une pièce mal composée et qui, après l’exposition, s’en va visiblement au hasard ; — à une pièce sur la vérité et la qualité morale de laquelle l’auteur paraît s’être mépris ; — à une pièce où la prétention vertueuse du dénouement fait un contraste trop fort avec l’excitation sensuelle qu’elle nous a auparavant donnée ; — à une pièce encore où l’action est réduite à un tel minimum que les conditions essentielles et naturelles de l’art dramatique y semblent presque méconnues, etc.

1802. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Ce visage était la ruine de la plus jolie, de la plus aimable, de la plus douce figure, avec seulement sur la chair pâlie, de la meurtrissure dans l’orbite de ses beaux yeux, et comme une dépression de fatigue dans les lignes de sa bouche.

1803. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Fouillée ; grâce à une comparaison attentive des textes et à des rapprochements aussi ingénieux que décisifs avec la doctrine générale de Socrate, il a donné du phénomène démonique une explication qui paraît, à peu de chose près, définitive, et que nous suivrons dans ses lignes principales187.

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