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1344. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

* ** On comprend à présent ce qui constitue à nos yeux le problème purement sociologique des idées égalitaire : nous ne recherchons méthodiquement, parmi les conditions de leur succès, que celles qui se trouvent dans le champ des formes sociales.

1345. (1894) Critique de combat

Il n’est pas libre, parce qu’il est obligé pour vivre de se plier aux volontés du riche ; il n’est pas libre, parce que dans la lutte pour l’existence, il se trouve nécessairement moins armé que le riche. […] Hermann, un fils de roi, se trouve appelé au pouvoir par la maladie de son vieux père. […] Celle-ci, amoureuse ardente et imprudente, se trouve menacée d’avoir un enfant que son mari aurait toute sorte de raisons de ne pas reconnaître. […] Il parle en termes très vifs de ces personnes qui vont criant : — Il n’y a plus de classes, — mais qui seraient cruellement mortifiées de se trouver dans un concert ou dans un café côte à côte avec leur couturière ou leur coiffeur. […] Partant de l’idée qu’on peut reprocher à la littérature du temps ce qu’elle n’a pas été, il se trouve amené logiquement à lui reprocher ce qu’elle a été.

1346. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Multipliez les madones, dit un prêtre sagace qui se trouvait présent à la délibération. […] L’Espagne a possédé trois génies bien distincts, qui d’ordinaire se trouvent rarement unis ensemble, et dont un seul suffirait à la gloire d’un peuple et à la fortune d’une littérature : le génie mystique, le génie de la réalité et de l’observation, le génie héroïque. […] Le capitaine Ponce de Léon, gouverneur d’une des provinces de l’Amérique espagnole, apprend que la fontaine de Jouvence existe en réalité et qu’elle se trouve dans le pays encore inexploré que nous connaissons sous le nom de Floride. […] Subitement la chevalerie leur monte au cerveau, et alors malheur à ceux qui se trouvent en leur présence, car la plupart ont de meilleures armes que don Quichotte, de meilleures montures que Rossinante, et beaucoup n’ont pas la générosité et le cœur magnanime autant qu’intrépide du chevalier de la Manche. […] De quelque façon qu’on le commente, sur quelque épisode qu’on s’arrête, sur quelque sentence qu’on médite, on se trouve toujours en face de la même grande pensée, l’excellence du vrai.

1347. (1929) La société des grands esprits

Il se trouve que la plupart des Études de philosophie ancienne et moderne de Victor Brochard, dont une nouvelle édition vient de paraître fort opportunément, sont consacrées à Platon. […] Des platanes ombragent ce coin de fraîcheur, tout près duquel se trouvent, en contre-bas de la route et en bordure du ravin, les temples du faubourg de Marmaria, dont les marbres blancs rient parmi la verdure. […] Les Gaules l’attendaient, d’esprit mieux préparé pour les développements d’énergie mentale dont l’Hellade se trouvait l’initiatrice supérieure. […] Pour la même raison le Grec qui introduisit dans Ilion le fameux cheval se trouvait tout à l’heure impitoyablement damné. […] Il faut que le sens historique ait fait bien peu de progrès et que les haines de parti soient bien fortes, puisqu’il se trouve encore des critiques pour incriminer le patriotisme de Voltaire et l’insulter à ce propos.

1348. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

C’est surtout lorsqu’une œuvre, excellente « au point de vue dramatique », se trouve être inélégante en soi et peu « littéraire », qu’il exulte et triomphe abondamment. […] Ou bien, peut-être l’effet de ce second aveu se trouve-t-il escompté par le premier (celui que Mme de Voves a déjà (ait à son fils). […] Assurément, il ne tuerait pas un moujick ; il ne tuerait même pas un riche qui aurait de la bonté, ni un artiste ou un savant qui se trouverait être riche. […] — C’est à l’ami que tu parles. — C’est à l’ami que j’ai besoin de parler. — Ça se trouve bien. — J’en ai assez ! […] Nous la supposons connue, et nous ne la montrons dans notre pièce que là où elle se trouve renouvelée par la situation, les circonstances ou le milieu.

1349. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

On eût pu croire que, le pacte conjugal étant déchiré, le mot d’adultère se trouvait par là même rayer du dictionnaire. […] Les brigands de Schiller et plus tard les héros de Byron avaient donné la vogue à ce type poétique, où l’idée du crime se trouvait associée à l’idée de grandeur morale et de supériorité intellectuelle. […] » M. de Balzac parle quelquefois comme Mme Sand : « Aujourd’hui la société s’est insensiblement arrogé tant de droits sur les individus, que l’individu se trouve obligé de combattre la société. […] Le drame que nous avons cité plus haut, Le Brigand et le Philosophe, et où se trouve si naïvement exposée la théorie du vol, explique aussi comment c’est la société qui corrompt ses membres et les pousse à l’improbité. […] Mais sans aller chercher dans un monde exceptionnel les traces du mal que nous étudions, ne suffit-il pas, quelque part qu’on se trouve, de jeter les yeux autour de soi pour en apercevoir les signes manifestes ?

1350. (1911) Nos directions

Et l’art dramatique plus que tout autre, qui se trouve subordonné aux moyens matériels de représentation, de siècle en siècle variables. […] Son génie se développe suivant une ample et vivante nécessité et la filiation de ses œuvres se trouve exempte de caprice, de désir d’étonner, en un mot, d’artifice. […] On en viendrait facilement à dire que cette tragédie de faits ne pouvait être que le Roi Candaule — dont, par cela, se trouve encore accru l’aspect de nécessité artistique. […] Candaule encore se cherche ; il lui semble qu’en se formulant à haute voix et devant tous, il s’affirme, se trouve, se crée. […] La scène se trouve décrite tout au long dans la Légende Dorée.

1351. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Je vois qu’il se trouve peu de probité dans les nations étrangères, au lieu que celle des Chinois abhorre l’artifice & la fraude ». […] Malheur à qui se trouve obligé de recourir à leur ministère. […] Clément Marot eut le malheur de se trouver à la célèbre journée de Pavie, le 24 février 1525. […] L’évêque de saint Thomé se trouva brouillé avec le conseil souverain de Pondichery. […] De tels sentimens n’annonçoient pas un prompt repentir, cependant, en moins d’une année, l’abbé de Prades se trouva tout changé.

1352. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

L’attention cause certainement une innervation intense, comme le prouvent les nombreuses expériences de psychométrie où elle entre enjeu. « Une idée en activité, dit Maudsley, engendre dans les éléments nerveux un changement moléculaire qui se propage le long des nerfs sensitifs jusqu’à la périphérie ou du moins jusqu’aux ganglions sensoriels dont la sensibilité se trouve ainsi accrue. […] Un nerf excité se trouve donc parcouru à la fois par une onde d’arrêt et une onde d’excitation, et son excitabilité n’est que la résultante algébrique de ces deux actions contraires. » Dans cette hypothèse, toute excitation déterminerait donc dans la substance nerveuse deux modifications, l’une positive, l’autre négative, une tendance à l’activité d’une part, une tendance à l’arrêt de cette activité d’autre part ; l’effet final n’est que la résultante de ces actions contraires, en sorte que tantôt l’impulsion, tantôt l’arrêt prédomine. […] Ici, l’élément moteur ne peut se trouver que dans le mot. […] Il n’est pas nécessaire de s’attarder à faire voir que toutes les conditions contraires à l’état d’attention se trouvent réunies dans la manie. […] La tendance se trouve ainsi rattachée à un phénomène physiologique qui lui donne un corps.

1353. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

L’homme qui veut créer se trouvera aux prises avec une double résistance : celle de sa nature bornée qui ne saurait tout à fait obéir aux ordres de l’esprit ; celle de la matière brute qu’il informe : couleur, marbre, sons ou mots. […] Le juste accord se trouverait plutôt selon moi dans Gluck et dans Mozart, dans Debussy et dans Monteverde. […] Le bonheur de se trouver d’accord avec son époque, avec le public qui sera le sien. […] Il peut se trouver parmi eux des écrivains à vocation dramatique qui n’imaginent pas leur art complètement séparé de leur foi. […] Mais les moyens se trouvent à notre portée.

1354. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Plus jeune d’âge que la plupart des hommes de ce premier mouvement, le précoce Leopardi se trouve débuter en même temps qu’eux ; il va en ligne avec les Manzoni, les Berchet, les Grossi, et ne vient à la suite de personne : il se lève de son côté, tandis qu’eux marchaient du leur. […] Ce grand anatomiste se trouve une nuit éveillé par le bruit des morts de son cabinet qui se sont remis à vivre, qui dansent en ronde et chantent en chœur un hymne à leur grande patronne la Mort ; c’est par cet hymne en vers que le dialogue commence. […] Il ne se trouve pas cette année à Rome de philologues étrangers de réputation.

1355. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Selon lui, on est trop prompt à leur jeter son cœur à la tête, et on leur en dit plus d’abord que la vraisemblance ne leur permet d’en croire, et bien souvent qu’elles n’en veulent : « On ne leur donne pas le loisir de pouvoir souhaiter qu’on les aime, et de goûter une certaine douceur qui ne se trouve que dans le progrès de l’amour. […] En traduisant Pétrone, et dans de certains détails de mœurs qui précèdent le récit de l’aventure, le chevalier l’arrange un peu : « Je le mets dans notre langue, dit-il, non pas toujours comme il est dans l’original, mais comme je crois qu’il y devroit être. » Il se trouve ainsi que Pétrone ne nous parle que de l’aimable Phryné et de Climène, au lieu de nous parler d’autre chose ; mais ce n’est pas là un grave reproche que nous adresserons au chevalier ; sa traduction du morceau est des plus agréables à lire en elle-même, et se peut dire dans tous les cas une belle infidèle. […] Par sa mère, elle se trouvait cousine germaine du cardinal de Retz, qui fit ce qu’il put pour qu’elle lui fût encore autre chose.

1356. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Ce vieux guerrier, hésitant dans le conseil, jamais au feu, veut se mettre lui-même à la tête des grenadiers prussiens et les conduire à l’assaut de Hassenhausen, en suivant un pli de terrain qui se trouve à côté de la chaussée, et par lequel on peut parvenir plus sûrement au village. […] La cavalerie se trouvait partie en arrière, partie sur les ailes. […] À la fin de la nuit, trois ponts, situés à cent toises l’un de l’autre, se trouvèrent solidement établis, et la cavalerie légère put passer sur l’autre bord.

1357. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

La plus noble le suivit par la Romagne, à Lorette et à Ferrare, chef-lieu de sa maison ; l’autre, où se trouvait beaucoup plus de monde et une belle cavalerie, passa par Florence. […] « Parmi ceux qui me félicitèrent le plus, se trouvaient deux gentilshommes qui avaient été envoyés auprès du duc, de la part du vice-roi de Naples, pour des affaires d’État. […] Les Grands-Augustins, où se trouve à présent le marché de la Volaille.

1358. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

La situation subordonnée du théâtre dans notre vie publique, situation dont j’avais si bien reconnu le vice, ne me permettait pas de croire que cet idéal pût arriver de nos jours à une réalisation complète, je le désignai donc sous le nom d’Œuvre d’art de l’avenir. » (Lettre sur la musique Toutes les idées formulées isolément dans les premiers écrits se trouvent réunies logiquement dans le grand traité : Opéra et Drame (Leipzig, 1856). […] Mais les considérations qu’il y présente et d’autres pareilles se trouvent surtout développées dans le dernier écrit théorique de Richard Wagner, une œuvre merveilleuse de netteté et de profondeur, et qui peut être considérée, avec Parsifal, comme son testament intellectuel. […] Par suite, l’influence de l’auteur de la sublime Passion et de tant d’autres immortels chefs-d’œuvre sera toute puissante, car en eux se trouvera résumé l’esprit propre de la nation dans toute son essence.

1359. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Elle apprend que ses funérailles auront lieu le lendemain ; elle se promet de se trouver debout, chapeau bas, tout entière, dussent les rues être trop étroites, à la suite de son convoi, non pas pour que la famille du vieillard note la présence d’un million de visages anonymes dans le cortège, mais pour que le soleil la voie payer un tribut de conscience, de respect et de patriotisme à ce cercueil qui lui semble renfermer quelque chose de mort dans l’image de la patrie. […] II Or quel était donc cet homme si immense qu’un peuple tout entier se trouvait trop peu nombreux encore pour suivre et pour illustrer son convoi ? […] La Clef du Caveau, que nous avons vue alors entre les mains de plusieurs de nos condisciples, devenus des chansonniers et des vaudevillistes, était un livre où se trouvaient notés, figurés et alignés, pour la faculté des débutants, tous les airs populaires sur la mesure desquels il fallait, comme sur le lit de Procuste, allonger ou raccourcir son génie quand on voulait écrire pour le Caveau.

1360. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

taches que j’aurais fait sauter en arrachant l’étoffe, si j’avais été François Hugo ; car je supprimerais mes préfaces et me contenterais d’une traduction où des choses pareilles ne se trouvent pas, grâce à Shakespeare ! […] Parce que cet admirable génie de Shakespeare, qui était une intuition et non le résultat d’une expérience, a eu la divination de toutes choses et a peint les plus beaux et les plus purs sentiments de la vie (comme il a peint du reste les plus laids et les plus terribles), voilà que, selon François Hugo, ce grand raisonneur, Shakespeare en était capable et a dû nécessairement les éprouver ; comme justement aussi il y avait l’amitié parmi ces sentiments, et qu’il s’agit des AMIS, dans l’arrangement des titres de sa façon dont François Hugo a orné Shakespeare, il se trouve que Shakespeare a dû être, de réalité, le plus charmant, le plus adorable, le plus magnanime et le plus vertueux des amis. […] Mais il ne s’agit pas de mes affreux goûts… Sur un mot très simple et très explicable, placé dans un des chœurs du Henri V, en l’honneur du comte d’Essex, François Hugo, qui a l’imagination fort alerte, nous enfile toute une histoire qui, je le crains pour lui, ne passera pas plus que le chameau à travers le trou de l’aiguille… Selon François Hugo, le comte d’Essex n’était pas seulement le miroir… de la vieille Reine Élisabeth ; il était par en dessous l’ennemi de l’intolérance religieuse de son gouvernement : c’était un philosophe anticipé et préludant ; et comme ce d’Essex était l’ami de Southampton, et Southampton l’ami de Shakespeare, et comme les amis de nos amis sont nos amis, Shakespeare se trouve donc être par ricochet un libéral et un opposant politique… Et j’ai vu l’heure, ma parole d’honneur !

1361. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Nous pourrions faire comme lui et nous égayer sans peine aux dépens de la belle Louise ; nous croyons même savoir une petite épigramme qui ne se trouve pas non plus dans le recueil des vers imprimés en son honneur, et que La Monnoye, qui donnait dans l’inédit, a, je ne sais pourquoi, négligée. […] Chez elle, jeune fille ou femme, ce fut toujours le père ou le mari qui tint la quenouille ; dans cette profession de cordier, l’expression se trouvait littéralement vraie et sans métaphore.

1362. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Prenons pour exemple la France, et, sans remonter trop haut et sans utilité dans le vague de l’histoire, examinons quel était le système de ses alliances avant la révolution, et quel système d’alliance lui serait réellement le plus profitable aujourd’hui, dans l’état tout différent où se trouve maintenant l’Europe. […] Ces vues étaient si justes que l’Autriche se trouva entraînée à nous suivre en Russie, même dans notre folie : à plus forte raison nous eût-elle suivis dans notre raison et dans notre droit.

1363. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Je ne vis pas où poser mon châle sans le salir, et, comme il m’embarrassait sur les épaules, je le jetai sur les branches d’un saule qui se trouve devant la porte. » IV Le 14 mars. […] Lugubre foyer si l’on veut, mais où l’on se trouve au milieu de sa parenté.

1364. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Tableau de sa désolation extrême quand elle se trouve seule dans une auberge sur la route, remplie d’indifférents. […] ce petit Journal qui continuera ma pensée et ma vie, cette vie maintenant hors de son cours ordinaire, comme si notre ruisseau se trouvait transporté sur les bords de la Loire, cette Loire, ce pays que je ne devais jamais voir, tant j’en étais née loin.

1365. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Je me jetai d’abord à genoux devant une image de san Stefano, le saint de nos montagnes, qui se trouvait par hasard attachée par quatre clous sur la muraille. […] On eût dit que la zampogne m’entendait, elle se gonfla comme d’elle-même au premier mouvement de mon bras, et le chalumeau se trouva, sans que j’y eusse seulement pensé, sous mes doigts.

1366. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Trente ans de lacune se trouvent ainsi jetés entre Goethe et ses rivaux. […] Il se trouve donc, lui poète, entre l’inspiration de Voltaire et celle de Klopstock, entre les deux muses qui ont clos le Dix-Huitième Siècle par une terrible antithèse, la Messiade et la Guerre des Dieux.

1367. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Au reste, ne savez-vous point que Lamartine se prit à chanter Elvire, non pas lorsqu’il la pouvait serrer dans ses bras, à Aix ou à Paris, mais lorsqu’il se trouva seul au bord du lac… — … dans le lac… — … et qu’il sentit qu’il fallait perdre à jamais. […] Mais, à cette époque, notre Midi se trouvait beaucoup plus qu’aujourd’hui éloigné de Paris, en raison de la lenteur des communications et aussi d’un système politique qui lui laissait plus d’autonomie provinciale que la monarchie n’en accordait aux autres régions.

1368. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

On l’y voit modeste et sans prétention comme poëte ; les vers qui suivent, et qu’il adresse à Diane ; sa nièce, sa fille selon Du Verdier, le font voir sans ambition, comme homme de cour : J’ay eu si peu mon esprit agité D’ambition et curiosité, Qu’on ne m’a veu ne gueres tracasser, Ne guere entendre à rentes amasser… Mais je me suis d’un chemin contente Plain et non haut, et bien peu fréquenté ; Laissant monter aucuns qui de mon temps A plus de biens se trouvent mécontents. […] S’il lui arrive de s’estimer à son prix, par comparaison avec les autres ; c’est qu’il ne peut ni ne doit s’exclure de son amour pour la vérité ; mais combien ne se trouve-t-il pas petit en présence de son idéal !

1369. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Entre ces deux sortes de lecteurs passionnés, il peut se trouver un homme qui voit bien, qui, sans être indifférent, est impartial, qui, quoique prévenu pour ou contre les personnes, peut rester témoin véridique des œuvres ; un esprit capable de regarder la gloire elle-même, comme l’aigle le soleil, sans en être ébloui. […] Un penseur n’est pas emporté avec cette violence aux deux pôles contraires, et je suspecte d’autant plus les méditations de Lamennais, qu’à ces deux pôles se trouve tour à tour la popularité.

1370. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Enfin là se trouva également un jeune homme qui devait ensuite devenir l’ami et le commentateur et propagateur illustre du Maître, Edouard Schuré : « C’est l’ineffaçable impression que j’en reçus, dit-il dans son livre du Drame musical, qui m’amena plus tard à une étude approfondie de Richard Wagner. » M.  […] Dans ce volume se trouvent rassemblés divers Souvenirs personnels épars dans les dix volumes d’écrits du maître (Fritzsch, éditeur, Leipzig) : 1.

1371. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Ainsi, dans un cas, il y aura un changement appréciable dans la conscience ; dans un autre cas, il n’y en aura pas. » On ne saurait ici, nous le répétons, essayer une exposition systématique qui ne se trouve pas dans M.  […] De même, l’émotion peut être considérée comme la forme de sensibilité cérébrale qui est déterminée par les connexions avec les ganglions de sensation des viscères267. » Et ainsi se trouverait justifiée l’opinion populaire qui place dans les « entrailles » la principale source des émotions.

1372. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Ainsi, dans le nouveau dénouement de la Contagion, il se trouve que M.  […] Tenancier et André Lagarde, qui se trouvent là par hasard, assistent à cette comédie de la mort.

1373. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Il peut subsister au sein de la conscience des actions et passions latentes, des états confus de plaisir ou de peine, des appétitions plus ou moins vagues, enfin des représentations obscures et confondues dans la masse ; quand tout cet ensemble se trouve réaliser actuellement un ensemble analogue à tel état passé de l’esprit et à telle aperception passée, la même idée doit renaître en vertu des mêmes conditions à la fois mentales et physiques, comme la même illumination de la mer sous les mêmes rayons solaires, et elle est de nouveau aperçue ; mais nous ne croyons pas que l’idée, comme acte intellectuel, comme pensée, puisse subsister d’une manière inconsciente. […] Supposez qu’une boîte à musique, capable de jouer plusieurs airs, tombe à terre pendant qu’elle en joue un et que le cylindre garni de pointes se mette à rouler avec une très grande rapidité, de manière à briser ou à altérer ses pointes : un air entier pourra disparaître sans que les autres soient atteints, Tous les mouvements réflexes qui répondent à l’association des mots grecs entre eux et avec les mots français correspondants peuvent se trouver paralysés, tandis que les systèmes de réflexes répondant au français, appris dès l’enfance et solidement imprimés dans le cerveau, peuvent résister à la commotion.

1374. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Mais ce passage, fut-il nécessaire, n’explique pas pourquoi un mécanisme, en devenant plus hétérogène, se trouve contribuer à la conservation de la vie : nécessité et hétérogénéité ne sont pas utilité. […] Il en résulte que le désir de la fin aboutit au désir des moyens, qui le remplace en partie, et que la volonté se trouve ainsi partagée entre plusieurs objets.

1375. (1904) En méthode à l’œuvre

Tandis que, délaissant la théorie du « Devenir » de Darwin (mais, sans doute, adéquatement à la hideuse morale pratique, n’arriveraient-ils qu’à l’erronée interprétation de Spencer), ils paraissent surtout séduits par l’idéalisme de Hégel, son éternel-devenir de Dieu, — pour ce qu’il n’est qu’un mode du panthéisme dont toute notre poésie se trouve imprégnée, en vague-à-l’âme… Or, des poètes qui eurent ainsi de tardives velléités de se rénover, des poètes nouveaux qui eurent la sensation d’être à de plus essentiels travaux, occultement astreints, nous n’avons saisi même le rêve stérile d’une personnelle destination de l’homme aux lois du monde : mais, au hasard des philosophies spiritualistes dont ils parurent s’inspirer, ni une œuvre, ni des livres en suite logique de poèmes. […] Nous l’élidons si nous devons le réduire à sa plus simple expression, mais d’autre part lui donnons toutes ses tonalités délicates, si, au singulier ou au pluriel, il se trouve, précédé d’une voyelle, — terminer un mot que va suivre une lettre-consonne… Il sied de n’éteindre de lueurs de la diaprure phonétique, et nulle vague douce de la mer entière des durées harmonieuses.

1376. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

C’est là qu’il y a ce couplet charmant où se trouve le vers délicieux : Ni la grâce plus belle encor que la beauté… C’est l’introduction au poème d’Adonis. […] qui sont dans les Deux Pigeons, ces vers se trouvaient déjà dans Clymène.

1377. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Il s’irritait du farniente qui l’entourait ; il croyait se trouver très loin de la guerre et voyait au loin « sa Lorraine fumer et crier ».‌ […] Huit jours avant la grande offensive de Champagne, huit jours avant qu’il mourût, Henri Lagrange, sur une route en arrière d’Auberive, se trouva face à face, soudain, avec un de ses compagnons d’émeute, le chansonnier Maxime Brienne.

1378. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Proche cousine ou nièce, par sa mère, de l’empereur Nicolas, dont la mère était également une princesse de Wurtemberg, elle se trouva avoir ainsi contracté un lien de plus, mais un lien de sujétion, envers le puissant tzar.

1379. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Tous mes sentiments pour vous s’embellissent de celui qui les a surmontés. » Ces quatre lettres pourraient, à peu de chose près, se trouver aussi bien dans la dernière partie de La Nouvelle Héloïse.

1380. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Le grand Gœthe, le maître de la critique, a établi ce principe souverain qu’il faut surtout s’attacher à l’exécution dans les œuvres de l’artiste, et voir s’il a fait, et comment il a fait, ce qu’il a voulu : « Il en est beaucoup, disait-il, qui se méprennent, en ce qu’ils rapportent la notion du beau à la conception, beaucoup plus qu’à l’exécution des œuvres d’art ; ils doivent ainsi, sans nul doute, se trouver embarrassés quand l’Apollon du Vatican et d’autres figures semblables, déjà belles par elles-mêmes, sont placés sous une même catégorie de beauté avec le Laocoon, avec un faune ou d’autres représentations douloureuses ou ignobles. » Il y a donc, selon lui, une part essentielle de vérité, qui entrait dans les ouvrages des anciens, dans ceux qu’on admire et qu’on invoque le plus, et c’est cette part de vérité, cette nature souvent crue, hideuse ou basse, moins négligée des anciens eux-mêmes qu’on ne l’a dit, qu’il ne faut point interdire aux modernes d’étudier et de reproduire : « Puisse, s’écriait Gœthe, puisse quelqu’un avoir enfin le courage de retirer de la circulation l’idée et même le mot de beauté (il entend la beauté abstraite, une pure idole), auquel, une fois adopté, se rattachent indissolublement toutes ces fausses conceptions, et mettre à sa place, comme c’est justice, la vérité dans son sens général ! 

1381. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

. — La lettre que j’indique et qui paraît pour la première fois se trouve au tome Ier, page 106.

1382. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers »

On s’en aperçut dès le premier jour, dès les premières heures, lorsque l’armée entière s’étant ébranlée à trois heures du matin, Vandamme, une des têtes de colonne les plus importantes, se trouva en retard et manqua au rendez-vous faute d’avoir été prévenu.

1383. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

» Il y a dans ce chant, et dans celui de l’Exilé qui vient après, un retentissement profond des Pèlerins polonais, par le poëte Mickiewicz ; mais ce qui, chez Mickiewicz, était  demeuré restreint à une acception trop nationale et trop exclusive, se trouve généralisé selon un esprit plus évangélique par M. de La Mennais, et rapporté à la vraie patrie, à la patrie universelle.

1384. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Cette tristesse du ciel et de l’horizon, cette piété du poëte réduite à la famille, est un attrait, une convenance, une vérité de plus, en nos jours de ruine, au milieu d’une société dissoute, qui se trouve provisoirement retombée à l’état élémentaire de famille, à défaut de patrie et de Dieu.

1385. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Cette parole d’honneur à Biassou, qui se trouvait dans le premier récit, y choquait moins que dans le second, où elle se joint au refus opiniâtre de corriger les fautes de français de la proclamation.

1386. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Ce ne serait pas rendre justice à la relation des Grands-Jours que de n’y voir qu’un recueil piquant d’historiettes singulières, d’incroyables cas et de causes célèbres, dans lesquelles Fléchier se trouve, sans le savoir, le rival et, avec ses airs modestes, le vainqueur de Tallemant des Réaux.

1387. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Après de premières études, qu’il doit presque tout entières à lui-même, Victorin Fabre nous est présenté, vers la fin de 1799 (il avait quatorze ou quinze ans), comme un esprit dont le coup d’œil politique était dès lors aussi juste qu’étendu : « La manière dont s’était opérée la révolution du 18 brumaire, et surtout quelques dispositions captieuses placées dans la Constitution de l’an viii comme pierres d’attente, avaient excité son mécontentement, éveillé ses soupçons. » Voilà un Solon bien précoce qui nous arrive ; en conséquence de ses prévisions, Victorin Fabre, qui avait un moment songé, nous dit-on, à prendre la carrière des armes, s’en détourne et ne songe plus qu’aux lettres et à la philosophie ; nous concevons cette préférence ; qu’on nous permette seulement de croire, sans faire injure à tout ce puritanisme, que cela ne l’eût aucunement compromis de se trouver à Marengo.

1388. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Cette sévérité, hors de mise en plus nombreuse compagnie, et qui a tant de prix quand elle se trouve mêlée à une sympathie affectueuse, ne doit jamais tourner trop exclusivement à la critique littéraire.

1389. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Et d’abord, le jour de la première séance, il nous montre « tous les yeux fixés sur les représentants du tiers état, vêtus  d’un habit modeste, conformes à leur humble naissance et à leurs occupations habituelles. » Il nous apprend que, parmi ces représentants, si modestement vêtus, se trouvaient beaucoup de gens de lettres « qu’on a y avait appelés, parce qu’on les savait partisans de  systèmes, la plupart incompatibles avec l’état présent  des choses ; que, dans le principe, ces gens de lettres avaient été tenus à l’écart par les avocats et les  financiers, leurs collègues ; mais qu’à la fin ils avaient  repris le dessus et s’étaient faits républicains décidés » ; — que pourtant ces républicains décidés, lesquels étaient« d’un ordre plus élevé et de sentiments plus honorables » — que les jacobins de club, avaient surnommé ceux-ci « les enragés » ; — que néanmoins il y avait dans l’Assemblée de furieux démagogues, désignés sous le nom de Montagne ; et que, « quand les jacobins de la Montagne s’efforçaient d’interrompre Mirabeau par leurs rugissements, celui ci s’écriait d’une voix de tonnerre : Silence aux trente voix !

1390. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Gogol, mais je regrette que, pour un premier recueil, on n’ait pas pu choisir une suite plus homogène et plus capable de fixer tout d’abord sur les caractères généraux de l’auteur : le critique se trouve un peu en peine devant cette diversité de sujets et d’applications.

1391. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Ces morceaux ne sont faits que pour amener les scènes durant lesquelles les spectateurs rencontrent ces demi-secondes si délicieuses ; or, je dis que ces courts moments d’illusion parfaite se trouvent plus souvent dans les tragédies de Shakspeare que dans les tragédies de Racine.

1392. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

J’ai donc indiqué sur chaque écrivain de quelque importance les principaux ouvrages à consulter, m’attachant de préférence à signaler les recherches qui fournissent des renseignements positifs auxquels nulle finesse d’intelligence ne peut suppléer, et parmi les études des critiques, indiquant surtout les contemporains dont le jugement littéraire se trouve en relation avec toutes les idées et les besoins du temps présent.

1393. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

On pourrait dire en deux mots que, au contact de l’Italie, et sous l’influence de l’antiquité, le bon sens français a dégagé d’abord l’idée de vérité rationnelle, puis celle de beauté esthétique, et que, demandant à sa littérature une vérité belle et une beauté vraie, il en a circonscrit le domaine aux sujets dans lesquels la coïncidence ou bien l’identité de ces deux idées se trouve le plus naturellement réalisée.

1394. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

est-ce un effet de la perspective trop courte   il me semble qu’il y a beaucoup d’esprits intéressants et singuliers, et cela justement parce qu’ils sont tard venus ; parce qu’ils ont derrière eux toute une littérature accumulée ; parce que, même ignorants, ils savent néanmoins ou devinent beaucoup de choses et se trouvent tout formés pour aller très loin dans la sensation violente et raffinée ; parce que, tout ayant été dit (et voilà deux cents ans que cela (mot illisible) a été dit), ils donnent naturellement dans l’osé, le bizarre et le fou, et que leur extravagance fleurit elle-même sur un passé trop riche, comme ces fleurs étranges qui poussent mieux dans un humus composé d’innombrables débris de végétaux morts.

1395. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Et l’homme et la femme savent, de naissance, que dans le mal se trouve toute volupté. » — « Je comprends qu’on déserte une cause pour savoir ce qu’on éprouvera à en servir une autre. » — « Etre un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux », etc… Et son catholicisme !

1396. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

Remarquez ce qu’a de singulier et d’unique le cas de cet hébraïsant, de cet érudit, de ce philologue qui se trouve être un des plus grands poètes qu’on ait vus, et jugez de tout ce qu’il faut pour remplir, comme dit Pascal, l’entre-deux.

1397. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Debout dans un baril défoncé, tenant sa lanterne élevée, Arlequin paraît sur les flots, prend terre, fait une culbute, et se trouve sur ses pieds, hors du baril.

1398. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

L’étude des cas de conscience conduit à individualiser la morale, à reconnaître qu’il y a autant de morales que d’individus, bien plus que le devoir varie avec les situations où l’individu se trouve engagé.

1399. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

« À partir de dix heures, écrit quelque part Jean Carrère, une fumée épaisse, régulière et progressive comme, depuis, je n’ai vu la pareille qu’en escaladant les flancs du Vésuve, montait des tables, se gonflait au plafond en lourds nuages et sortait par les soupiraux avec la lenteur d’une chose éternelle. » Répondant au vœu général, quelques assistants de bonne volonté, voisins du mur, manœuvrent les poulies des vasistas qui résistent, pour laisser pénétrer l’air, et l’on feint de croire que l’on se trouve mieux.

1400. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Charlemagne refit à sa manière ce que Rome avait déjà fait : un empire unique composé des races les plus diverses ; les auteurs du traité de Verdun, en traçant imperturbablement leurs deux grandes lignes du nord au sud, n’eurent pas le moindre souci de la race des gens qui se trouvaient à droite ou à gauche.

1401. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Le baptiste une fois emprisonné, son école fut fort amoindrie, et Jésus se trouva rendu à son propre mouvement.

1402. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Nés à Bethsaïde 420, ils se trouvaient établis à Capharnahum quand Jésus commença sa vie publique.

1403. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Il a créé le ciel des âmes pures, où se trouve ce qu’on demande en vain à la terre, la parfaite noblesse des enfants de Dieu, la pureté absolue, la totale abstraction des souillures du monde, la liberté enfin, que la société réelle exclut comme une impossibilité, et qui n’a toute son amplitude que dans le domaine de la pensée.

1404. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Ici l’édition de 1806 marque par des points qu’il y a une lacune ; je la remplis par ce qui se trouve dans l’édition de Nancy.

1405. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

. — Les acteurs… ils jouent tous la même chose… moi, je ne parle que des actrices… Encore, quand ils sont bien laids, comme Ligier, on peut dire qu’ils ont du talent… mais, sans cela jamais leur nom ne se trouve sous ma plume… Voyez-vous, le théâtre, il faut que ça soit deux et deux font quatre, et qu’il y ait des rôles de femmes… c’est ce qui fait le succès de Mazères….

1406. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

J’étais dans la salle à manger, le soir d’un de mes mercredis, causant et buvant avec deux ou trois amis… La nuit finissait, l’aurore se leva à travers les petits rideaux, mais une aurore d’un sinistre jour boréal… Alors tout à coup beaucoup de gens se mirent à courir en rond dans la salle à manger, saisissant les objets d’art, et les portant au-dessus de leurs têtes, cassés en deux morceaux, entre autres, je me souviens, mon petit Chinois de Saxe… Il y avait aux murs, dans mon rêve, des claymores, des claymores immenses ; furieux j’en détachai une et portai un grand coup à un vieillard de la ronde… Sur ce coup, il vint à ce vieillard une autre tête, et derrière lui deux jeunes gens qui le suivaient, changèrent aussi de têtes, et apparurent tous les trois avec ces grosses têtes ridicules en carton, que mettent les pitres dans les cirques… Et je sentis que j’étais dans une maison de fous et j’avais de grandes angoisses… Devant moi se dressait une espèce de box où étaient entassés un tas de gens qui avaient des morceaux de la figure tout verts… Et un individu, qui était avec moi, me poussait pour me faire entrer de force avec eux… Soudain je me trouvai dans un grand salon, tout peint et tout chatoyant de couleurs étranges, où se trouvaient quelques hommes en habit de drap d’or, avec sur la tête des bonnets pointus comme des princes du Caucase… De là je pénétrai dans un salon Louis XV, d’une grandeur énorme, décoré de gigantesques glaces dans des cadres rocaille, avec une rangée tout autour de statues de marbre plus grandes que nature et d’une blancheur extraordinaire… Alors, dans ce salon vide, sans avoir eu à mon entrée la vision de personne, je mettais ma bouche sur la bouche d’une femme, mariai ma langue à sa langue… Alors de ce seul contact, il me venait une jouissance infinie, une jouissance comme si toute mon âme me montait aux lèvres et était aspirée et bue par cette femme… une femme effacée et vague comme serait la vapeur d’une femme de Prud’hon.

1407. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Là, seul comme le matin, plus seul encore, car aucun chevrier n’oserait se hasarder dans des lieux pareils à ces heures que toutes les superstitions font redoutables, perdu dans l’obscurité, il se laissait aller à cette tristesse profonde qui vient au cœur quand on se trouve, à la tombée du soir, placé sur quelque sommet désert, entre les étoiles de Dieu qui s’allument splendidement au-dessus de notre tête et les pauvres étoiles de l’homme qui s’allument aussi, elles, derrière la vitre misérable des cabanes, dans l’ombre, sous nos pieds.

1408. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

Il semble qu’une si triste expérience devrait avoir au moins l’avantage de jeter quelque lumière sur le problème que nous étudions, car si l’on découvrait dans quelles conditions se trouve le cerveau lorsque la pensée s’égare, on pourrait induire de là, par opposition, les conditions normales de l’exercice de la pensée.

1409. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Baillarger avec une grande précision et une grande impartialité, il se trouve que sur 165 cas d’aphasiques, il y en a 155 où l’aphasie est accompagnée d’hémiplégie à droite (signe, comme l’on sait, d’une lésion cérébrale à gauche).

1410. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Les spiritualistes que j’appellerai orthodoxes, qui tendent de plus en plus à faire de leur philosophie un dogme, se trouvent par là même rapprochés de la théologie orthodoxe.

1411. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Je ne dirai rien des grandes puissances qui se trouvent innocentes, mais pesons chaque circonstance de la confession de l’âne.

1412. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

On peut lui reprocher seulement qu’il se répéte, & que les mêmes aventures & les mêmes plaisanteries qui se trouvent dans Gilblas, sont reproduites quelquefois dans ses autres ouvrages.

1413. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Les dernières Calinodies Calino se trouvait dernièrement dans un château — de ses amis, plein de chasseurs et de bruit.

1414. (1760) Réflexions sur la poésie

Les sentiments tendres, simples et naturels, faits pour nous intéresser partout où ils se trouvent, n’ont pas besoin, pour augmenter cet intérêt, d’être attachés au nom d’Idylle ; pour remplir et pénétrer l’âme, il leur suffit d’être exprimés tels qu’ils sont ; les prairies et les moutons n’y ajoutent rien.

1415. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

Toutes ces vésanies resplendissantes que je vous transcris, toutes ces hautes bêtises qui, dans l’ordre des bêtises, sont de vraies bêtises, comètes et à queue de comètes, se trouvent à la page 277 du livre de Mme de Blocqueville et vous pouvez y aller voir !

1416. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Dans le roman de Mme Haller, Dieu, il est vrai, se trouve nommé à plus d’une place, mais jamais il n’y agit directement… L’auteur ne croit guère qu’à la vertu purement humaine.

1417. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Quelle que soit la verbeuse médiocrité du pauvre Ponson du Terrail, ce nain intellectuel et littéraire, le porte-queue du grand Dumas et l’héritier de sa gibecière aux feuilletons, il y a pourtant, dans ce nain, quelque chose qui ne se trouve pas dans les femmes qui font le plus l’homme dans la littérature.

1418. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

Tels ont été les faiseurs pour le compte d’Horace… Tels les singuliers sacristains de sa petite chapelle païenne, tels les entreteneurs en huile de la petite lampe allumée sur son tombeau que le vent du Moyen Âge, cette tempête d’âmes et de choses fortes, a bien des fois failli souffler, mais que la robe de quelque abbé qui se trouvait là, païen littéraire ou de mœurs, sauva en se gonflant sur elle.

1419. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Et là où est la source du mal, là peut se trouver le remède.

1420. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Il parcourt à dix reprises le clavier de faits ou d’idées qui se trouve sous toutes les mains intelligentes du xixe siècle.

1421. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Ce long et terrible morceau d’histoire que les esprits assez élevés pour se trouver naturellement au-dessus de l’intérêt de curiosité individuelle qui s’attache à Voltaire regarderont comme le morceau capital du livre que nous annonçons, prépare merveilleusement la biographie de cet homme qui domina son temps aussi bien par le genre de ses vices que par le genre de son génie, et qui n’aurait pas exercé une si colossale influence sur ce temps-là et sur le nôtre, s’il n’avait pas surpassé le premier en lui ressemblant et marqué le second à son image.

1422. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

des historiens, même parmi les ennemis de l’Église, avaient cherché le vrai sous le faux dans cette question de la personnalité des Borgia ; et voici qu’il se trouve que, grâce à la glace historique du comte de Gobineau, qui réfléchit si exactement et si lucidement les choses, la question embrouillée reçoit du jour.

1423. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Et ceci est si vrai, que beaucoup de gentilshommes catholiques se trouvaient dans l’armée de Henri de Navarre le protestant.

1424. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Revenu en France après Juillet, il y respira le journalisme, comme, quand on est fait pour la guerre, on respire la poudre, et il se trouva tout à coup ce qu’il était, sans le savoir, dans le fin fond de sa soutane et de sa nature : c’est-à-dire un chouan, qui toute sa vie chouannerait !

1425. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Il aurait glissé sur son âme, et il se trouverait que M. de Mouy aurait eu raison, en la défendant de l’amour !

1426. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Or, comme l’administration, selon Gogol, est des plus vicieuses en Russie et que les révisions des listes du fisc se font à des intervalles éloignés, il se trouve souvent que les propriétaires auxquels il meurt des âmes sur leurs terres sont obligés de continuer à payer la redevance en question comme si ces âmes étaient vivantes.

1427. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Jean Reynaud, ils n’ont pas moins apprécié les trois grandes puissances sur la tête humaine qui se trouvent dans ce livre de Terre et Ciel, et qui en protègent actuellement, la fortune, à savoir : l’appareil des mots scientifiques pour cacher le vide de la pensée, l’effronterie gratuite de l’hypothèse et la majesté de l’ennui !

1428. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Lacordaire vient d’entrer à l’Académie, la Critique littéraire doit se trouver heureuse d’avoir un livre du nouvel académicien à examiner.

1429. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

quand on veut élever ce mot à la hauteur d’une démonstration qui force la foi et en moule énergiquement l’expression dans un symbole, il se trouve des difficultés embarrassantes auxquelles tout d’abord on ne pensait pas… Et nous ne parlons pas pour nous, qui n’avons ni dans le cœur ni dans l’esprit la même foi que M. 

1430. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Ce n’est pas assurément en passant qu’on peut traiter, comme il le faudrait, de la vérité absolue ou relative de toute philosophie, de cette science qui n’en est pas une, car elle se cherche éternellement sans se trouver.

1431. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Or, comme la vérité religieuse est la plus grande de toutes, la plus achevée, la plus complète, il se trouve que les orateurs religieux sont le plus longtemps des orateurs, que leur voix ne meurt pas, comme les autres voix, le long des siècles, parce qu’ils sont éminemment quelque chose de plus que des orateurs » Ce quelque chose de plus, c’est ce que je signalerai dans les œuvres oratoires du père Lacordaire ; c’est ce qu’on rencontre toujours, dans tous les orateurs chrétiens, depuis la fondation du Christianisme jusqu’à nos jours.

1432. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

… L’Histoire de la civilisation a fait, il est vrai, beaucoup plus de bruit, et se trouve probablement dans beaucoup plus de bibliothèques.

1433. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Et quant à l’Esquisse d’une philosophie, ce syncrétisme éblouissant, mais confus, cette mosaïque où tout se trouve, excepté la vérité, le nom célèbre de son auteur n’en put cacher sous son éclat les nombreuses erreurs et les faiblesses.

1434. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Lorsque ces qualités ne se voient plus là où se trouve l’inspiration, qui vaut mieux qu’elles, la Critique a le droit d’être impitoyable.

1435. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Réaume et de Caussade, ont extrait, à force d’efforts, ces pépites… Et si, dans l’ordre interverti des volumes, le troisième a paru avant le second, c’est que dans le troisième se trouvent les vers inédits et absolument inconnus de d’Aubigné, et qu’on a cru intéresser au succès immédiat de l’édition qu’on publie par cet attrait de nouveauté.

1436. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

La délicieuse comtesse Alice finit par aimer, comme Juliette aime Roméo, le fou, ignoble de costume et de terreur de fou poursuivi, qui a cherché un refuge dans sa loge, qu’elle n’en a pas fait sortir comme elle le pouvait si elle avait dit un seul mot, et à qui (pour que tous les détails les plus contraires à l’enthousiasme et à l’amour y soient) elle a fait l’aumône, en lui donnant un petit portefeuille dans lequel se trouvent trois billets de mille francs.

1437. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Après avoir admiré les beautés générales, et surtout le grand caractère qui se trouve dans ces éloges funèbres, on est fâché d’avoir des défauts à y relever.

1438. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Hobbes a très bien dit : « La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres. […] » C’est à propos de ces comiques-là que l’on a dit : « C’est une force incalculable que l’incapacité absolue de se trouver jamais ridicule. » Le comique conscient est d’une qualité plus fine et plus rare, plus rare dans tous les sens du mot. […] Quand il se trouva mieux portant et put se ressaisir, il travailla beaucoup et ce fut même le temps où il écrivit ses plus belles œuvres lyriques ; mais sa « bourse » était épuisée et, mécontent de certains procédés, le roi de Danemark ne voulut pas la renouveler. […] La fontaine de Jouvence, c’est l’Illusion ; Dans l’illusion, on se voit autrement que l’on est et l’on se trouve vieux à trente ans, comme Lamartine, Musset, Hugo lui-même et quelques autres personnages historiques ; et l’on se trouve jeune, ou du moins « jeune encore », aux environs de la soixantaine, comme c’est ce qui nous arrive à peu près à tous. […] Il est furieux de se trouver vieux en face de sa femme redevenue jeune.

1439. (1903) La pensée et le mouvant

Notre nouveau recueil, où se trouvent groupés des « essais et conférences » relatifs cette fois au travail de recherche lui-même, sera le complément du premier. […] Et le spiritualisme de Berkeley se trouve lui-même n’être qu’un aspect de l’une quelconque des trois autres thèses. […] Et que pourrions-nous en dire qui ne se trouve déjà dit, et bien mieux dit, dans le livre saisissant et charmant dont nous avons ici la traduction fidèle ? […] Ravaisson se trouva donc en relation avec des maîtres illustres, à un moment où le haut enseignement brillait d’un vif éclat. […] Ravaisson se trouva ainsi engagé dans une voie assez différente de celle à laquelle il avait pensé.

1440. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Scudo que le morceau inutile dont il parle se trouvait forcément supprimé avant la représentation par l’excellente raison que M.  […] Mais comment se fait-il que, le jour de la première bataille, par suite d’une inexplicable panique, le conscrit se trouve être à lui seul l’année, le généralissime et le drapeau, et que Fra-Berlioz, descendu des hauteurs des Abruzzes, après avoir présenté ses papiers au visa du contrôle, se contente de jouer le rôle d’un simple et bon gendarme faisant la police du répertoire de l’Opéra ? […] Pour cette fois, je ne puis donner tort à un petit nombre d’écrivains de se trouver en dissidence avec la majorité d’un public bénévole, tout disposé, comme, dit le proverbe, — et puisque proverbe il y a, — à prendre M.  […] Mais le critique du Siècle a cassé le fil brusquement, en déclarant, lundi dernier, n’avoir jamais eu la velléité d’abandonner une position où il se trouve si bien. […] Car enfin on pouvait s’y tromper : — les deux termes se trouvaient représentés en même temps dans l’étable de Bethléem.

1441. (1902) La poésie nouvelle

La poésie française se trouvait avant eux dans la même situation, à bien des égards, qu’aux environs de 155o : avant l’apparition de la Pléiade, elle ne donnait plus que de pauvres petits poèmes, habiles et compliqués, mais très menus, très insignifiants, auxquels les « grands rhétoriqueurs » mettaient toute leur stérile application. […] Les poètes d’aujourd’hui ont donc eu le très grand mérite de se trouver une forme poétique excellente. […] Seulement, sa philosophie lui ayant fait envisager la vie, le monde et la pensée d’une manière toute différente de la classique et la traditionnelle, l’Art, moyen d’expression, se trouve transformé, en même temps que se transforme la conception de ce qu’il doit exprimer. […] Ainsi se trouve bouleversée l’ancienne image du monde, par la substitution d’un ample sensualisme à un rationalisme strict.‌ […] Tels ils se trouvent en présence, d’un bord à l’autre du fleuve sombre dont l’eau coule encore entre leurs destinées…‌ Là, pour le retour du bien-aimé qui voyage vers la rive Stygienne, l’amante a préparé la maison de jadis, les fruits dans les coupes, les figues, le lait, et la chambre douce.

1442. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Il se trouve formellement dans Saint-Simon. […] C’est son idée maîtresse même que la liberté complète ne se trouve que dans l’ordre parfait et que l’ordre parfait est une résultante de la liberté absolue.. […] — Voilà peut-être pourquoi Rousseau, libéral intransigeant, se trouve être dans le Contrat social autoritaire absolu. […] Il avait dit que la vérité, c’était le consentement universel, et il se trouvait privé du consentement universel, penseur isolé, destitué du point d’appui qu’il avait donné pour base à la religion même. Il dut réfléchir souvent au portrait qu’il avait jadis tracé de Nicole, et qui, par une ironie de la destinée, se trouvait trait pour trait devenu celui de Lamennais : « Personne n’a jamais mieux que M. 

1443. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Au plus bas degré se trouve évidemment l’art allégorique. […] Seillière, qui n’est pas comme eux journaliste et dont la forme est moins piquante, se trouve moins connu du grand public, ce qui n’a aucune importance. […] Le public se trouva donc placé devant les œuvres naturalistes sans présentation, sans médiateur intellectuel. […] Or il se trouve que les trois récits se complètent et n’en font qu’un. […] Il se trouve, par un exceptionnel hasard, qu’il en est de même du mien.

1444. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

La Harpe, qui professait en ces années au Lycée avec un éclat et une vogue dont la lecture de son Cours ne saurait donner idée, se trouva saisi du procès comme grand-juge, et s’en acquitta surabondamment101. […] Mais la plus réelle de ces convenances se trouve dans le talent même de l’auteur : M. […] Les dernières phrases du discours sur Boileau étaient un hommage à Napoléon : « Aujourd’hui que toutes les émulations renaissent à la voix d’un héros couvert de toutes les gloires, etc. » Dans l’édition de 1825, cette conclusion a disparu, et se trouve remplacée par une violente sortie contre la littérature romantique. […] La raison sublime, répondait-il avec Chénier ; mais si un seul des degrés qui, du bon sens, de la raison vulgaire, conduisent jusqu’au haut de l’échelle, se trouvait brisé, il était rétif et ne montait plus.

1445. (1927) André Gide pp. 8-126

Il se trouve devant une table rase : la jeune Gertrude réalise effectivement la fameuse statue hypothétique de Condillac. […] Mais telle faute commise par de récents typographes dans Madame Bovary ne se trouve pas dans l’édition de 1857, corrigée par Flaubert lui-même. […] Je m’étonne qu’il entre ainsi dans une querelle que m’ont faite quelques adversaires, dont il se trouve que la devise est précisément : « Politique d’abord !  […] Dès que les guichets sont ouverts pour l’une et que l’autre se trouve à l’étal des libraires, la critique n’a qu’à payer sa place au parterre ou son exemplaire du livre, si elle suppose que cela en vaut la peine, et elle reprend tous ses droits.

1446. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Son navire vient de sombrer avec une cargaison d’un prix énorme, et il se trouve réduit en un moment de l’opulence à la mendicité. […] En le lisant, on se trouve dans son naturel ; on sent qu’on est fait pour comprendre ; on se sait mauvais gré d’avoir pris si longtemps le demi-jour pour le jour ; on se réjouit de voir sortir et jaillir à flots cette clarté surabondante ; le style exact, les antithèses d’idées, les constructions symétriques, les paragraphes opposés avec art, les résumés énergiques, la suite régulière des pensées, les comparaisons fréquentes, la belle ordonnance de l’ensemble, il n’est pas une idée ni une phrase de ses écrits où n’éclatent le talent et le besoin d’expliquer, qui sont le propre de l’orateur. […] Dans un large district, il ne se trouve en tout que deux charrettes. […] L’histoire des mœurs se trouve ainsi rattachée à l’histoire des événements ; les uns causent les autres, et la description explique le récit.

1447. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Sur la table du salon, se trouve une traduction italienne de la biographie du Père Lacordaire, des fables du comte Anatole de Ségur, et sous la copie du mariage de la Vierge du Pérugin, placée au-dessus du piano, se voit un appareil pour faire brûler devant une lampe ou un cierge. […] Je vous défie de faire le feuilleton que je ferai mardi sur Baudry avec les mots du xviie  siècle. » 17 mai Saint-Victor a dîné hier chez Girardin, où se trouvaient Boitelle, le général Fleury, le duc de Morny. […] Ensuite il a émis cet axiome que, chez les nations, un peu de libertinage adoucit les mœurs, et enfin, à la grande indignation d’une honnête femme qui se trouvait là, il a commencé une audacieuse et originale apologie de la tribaderie, qui, selon lui, raffine la femme, la parfait, l’accomplit. […] Mercredi 9 septembre Nous enterrons ce matin notre vieille cousine de Courmont, âgée de 83 ans, une de nos visites du Jour de l’an… À ces rendez-vous derniers de la mort, les uniques rendez-vous de la famille, on rencontre de grands jeunes gens en habit noir, qui se trouvent être les fils de petites filles avec lesquelles vous avez joué.

1448. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Tandis qu’auparavant, si l’on se trouvait, à l’expérience, différer sensiblement des hommes de sa race ou de sa classe, on en était presque humilié, comme d’une tare ou d’une difformité, c’est au contraire si l’on croit avoir découvert en soi quelque chose de distinctif et de singulier que l’on s’en formera désormais un motif d’orgueil. […] Le poète, l’écrivain, l’artiste se trouvent par là comme voués à une fatale, perpétuelle, et violente émulation de gloire. […] Seulement, cette morale, quand on l’examine, va plus loin qu’on ne croirait d’abord ; elle a plus de portée, sinon plus de profondeur ; et la règle des Thélémites se trouve être finalement la contradiction ou la négation même de tout ce qu’enseignaient depuis plus de mille ans alors et les mœurs, et l’école, et l’Église. […] Autres ouvrages de Bodin ; — et comment l’auteur de la République se trouve être celui de la Démonomanie des sorciers et de l’Heptaplomeres. — De la croyance de ses contemporains à la sorcellerie ; — et que les protestants n’y croient pas moins fermement que les catholiques ; — Comment Bodin concilie-t-il sa croyance aux sorciers avec son scepticisme religieux ?

1449. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Nisard établit sinon une définition, du moins une nature et un devoir de l’esprit français, qui se cherche, se trouve, se réalise, se trompe ; s’égare, se repent, se connaît à travers la littérature. […] Ensuite la Comédie-Française avait succombé : le 2 septembre 1793, ses vingt-huit acteurs avaient été mis en prison pour avoir représenté une Paméla inféodée à Pitt et Cobourg, et la voie se trouvait donc libre pour des auteurs et des acteurs républicains. […] Le parfait pamphlet, ce genre passager, ne se trouve que là, comme les vraies rillettes à Vouvray même. […] Bertin qui avaient vingt ans en 1789, se trouve gardé par leur expérience de jeunesse, laquelle leur défend « d’aborder avec une sorte de familiarité irréfléchie ces terribles questions qui touchent à l’existence même des peuples et des rois ». […] Elle remplissait en 1800 la Littérature de Mme de Staël, qui se trouvait d’accord avec Bonald pour voir dans la littérature « l’expression de la société ».

1450. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Ce n’est pas seulement l’audace, c’est la faculté même de penser librement qui se trouvent amoindries par la prépondérance croissante des opinions et des forces collectives sur le génie individuel. […] Aujourd’hui encore, après dix-huit siècles, la vitalité religieuse se trouve concentrée dans les limites intellectuelles du monde gréco-romain. […] Au lieu de se trouver transporté dans la région sereine de ce qui est éternel et divin, on sent trop, à cette admiration mélancolique et poignante, que l’on reste enchaîné dans la vallée de larmes. […] Chacun de nos arts est un langage ; mais, dans l’impossibilité où se trouve l’homme de posséder un idiome aussi complet que la nature, chacun des arts ne reproduit qu’un petit nombre des qualités de ce langage divin. […] Depuis l’Inde jusqu’au moyen âge, c’est toujours en trois grandes catégories que se trouve divisée chaque nation.

1451. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

» — Graves questions, où le problème de la civilisation se trouve engagé. […] Voltaire (c’est une erreur) et Beaumarchais se trouvaient bien du premier genre de vie ; Rousseau et Saint-Pierre n’ont été ce qu’ils furent que par le second… Je déteste la civilisation parisienne. […] On le voit bien quand il se trouve par aventure en face d’un pur artiste. […] Cette fixation décrétée, il se trouvera un ouvrier demain qui fera en une heure vingt-cinq de ces objets pour que son heure lui soit comptée une heure et quart, et voilà la concurrence qui recommence. […] Elle comprendra peut-être le vers où elle est placée et le précédent ; mais non pas tout le poème, non pas même toute la page où elle se trouve.

1452. (1893) Alfred de Musset

Les jeunes gens de la famille se trouvaient chez lui en pays de Cocagne, mais il ne comprenait rien au romantisme. […] Dans ce cabinet d’assez triste apparence, et encombré d’armoires poudreuses, se trouvait, entre autres nippes, un vieux portrait avec un grand cadre doré. […] Ils se trouvèrent placés l’un à côté de l’autre et convinrent de se revoir. […] Il se trouva ainsi dégagé du souci de suivre la mode, qui donne aux pièces de théâtre un éclat factice et passager, et le leur fait payer par des rides précoces. […] Celui que voici, qui se trouve à la première scène des Caprices de Marianne, a tout l’air d’avoir eu lieu dans la même chambre, devant la glace, au retour d’un bal masqué.

1453. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Il se trouva que les leçons de mon grand-père m’avaient menée assez loin, et que j’allais être une des plus avancées de la petite classe. […] Elle en fut comme suffoquée ; elle jugea même la faute si grave, qu’elle ne se trouva pas le droit de décréter, seule, la punition, et réunit un conseil. […] — La morte est dans son sarcophage, dit-il ; maintenant, il reste à savoir où se trouve l’hypogée. […] L’appartement, aux pièces vastes, aux larges fenêtres, se trouvait dans l’hôtel même des La Vallière, et le parc, commun à tous les locataires, était superbe. […] Jamais mon père ne parlait de ce pion sans pâlir de colère, et il redisait souvent, — il l’a même écrit — que s’il se trouvait en sa présence, après si longtemps, il lui sauterait à la gorge.

1454. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Le temps se hâta de se remettre au beau et notre curé put se trouver à Montauban sans trop de retard pour ses affaires. […] C’est celle où il y a un hymne à Artémis, qui produisit tant d’effet sur le théâtre, et qui ne se trouve point dans Euripide. […] À travers la neige amoncelée, une diligence me conduisit à l’unique hôtel du village, qui se trouve assez éloigné de la gare du chemin de fer. […] — Il se trouvera des gens pour dire que je me moque des Grecs. […] La chanson du Peuplier que vous avez lue plus haut se trouve dans ces Iambes et Anapestes.

1455. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Je dois avertir cependant que, bien qu’il se trouve recueilli parmi les œuvres de Fléchier et que, selon moi, il ne les dépare pas, cet écrit est reconnu pour ne pas être de lui, mais d’un ecclésiastique de son temps et de son école ; d’un abbé Groussault82 oublié aujourd’hui, et auteur de plusieurs ouvrages dont celui-ci est de beaucoup le meilleur. […] Là où Fléchier n’avait songé qu’à exercer sa plume et à badiner avec ses amis sur les singularités d’un voyage extraordinaire, il se trouve nous avoir ouvert un jour sur un coin de l’ancienne France qui, à travers ce style si poli, éclate d’autant plus brusquement à nos yeux.

1456. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Quelque trait détaché fut saisi comme la caractéristique d’un objet ou d’une classe d’objets ; une rapine se trouva là pour exprimer le trait » ; une base pronominale s’y ajouta, puis des suffixes s’y accolèrent, y apportant la précision, et les distinctions. […] « Remontons encore une fois aux premiers commencements de la connaissance conceptuelle ; car c’est là que la clef doit se trouver, si elle est quelque part.

1457. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Mais la mort de Bègue est un récit d’un grand effet dans sa couleur grise, avec cette accumulation rapide de petits détails pressés d’une si exacte et précise notation : la vie paisible de Bègue dans son château de Belin, entre sa femme et ses enfants, l’ennui qui prend à la fin ce grand batailleur, sourde inquiétude, désir de voir son frère Garin qu’il n’a pas vu depuis longtemps, et son neveu Girbert qu’il n’a jamais vu, désir aussi de chasser un fort sanglier, fameux dans la contrée du Nord ; la tristesse et la soumission douce de la femme ; le départ, le voyage, la chasse si réelle avec toutes ses circonstances, l’aboi des chiens, le son des cors, la fuite de la bête, l’éparpillement des chasseurs, qui renoncent ; Bègue seul âpre à la poursuite, dévorant les lieues, traversant plaines et forêts et marais, prenant ses chiens par moments sur ses bras pour les reposer, jusqu’à ce qu’il se trouve seul, à côté de la bête morte, ses chiens éventrés, en une forêt inconnue, sous la pluie froide de la nuit tombante : il s’abrite sous un tremble, allume un grand feu, prend son cor et en sonne trois fois, pour appeler les siens. […] Par ce procédé, la plus grande partie de la matière épique ou romanesque se trouva répartie à la fin du moyen âge en trois cycles principaux : la geste royale, consacrée à la triade carolingienne, Pépin, Charles et Louis ; la geste de Guillaume, que remplissaient surtout les luttes contre les Sarrasins en Languedoc et en Provence ; la geste enfin de Doon de Mayence, ou des traîtres, qui rassemble, preux ou lâches, parjures ou généreux, tous les vassaux rebelles et les ennemis implacables de la royauté.

1458. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Pour nous rationalistes, cela n’a pas grande conséquence ; mais l’orthodoxe, obligé de prouver que son livre a toujours raison, se trouve engagé en des subtilités infinies. […] Cela est tout simple : on ne sent bien que ce qu’on a éprouvé, et ce sujet est si délicat que je ne crois pas qu’il y ait deux hommes au monde plus incapables de s’entendre qu’un croyant et un doutant, quand ils se trouvent en face l’un de l’autre, quelles que soient leur bonne foi et même leur intelligence.

1459. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Ce qui avait lieu dans les chambres sans alcôves, avait lieu dans celles où se trouvaient des alcôves ; elles étaient de toute la largeur de l’appartement. […] Ce fut par la rumeur des précieuses de haut rang ou de mérite considérable, et par la nécessité où se trouva l’auteur de faire une distinction entre les précieuses, que ce mot cessa d’exprimer seul une idée déterminée.

1460. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Si bien que cette représentation se trouvait être une évocation véritable, et que, derrière l’actrice chargée de figurer son image, apparaissait le pâle et frêle fantôme de la jeune morte, revenue à la vie rêveuse du drame et de la nuit pour recommencer, comme pendant sa vie, à troubler et à inquiéter les cœurs. […] elle se trouve face à face avec Armand qui la foudroie d’un regard.

1461. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Entre ces qualités communes, la plus apparente est l’originalité, le fait qu’en des objets, eu des ensembles se trouvent associés des attributs que l’expérience présente séparés. […] Cet élément, qui se compose chez lui d’un peu d’impossible uni à beaucoup d’improbable, est inséré dans l’œuvre avec un soin infini, au moment où le lecteur a le plus perdu de son sang-froid et se trouve prêt à ne plus discerner le réel de l’irréel.

1462. (1772) Éloge de Racine pp. -

Il conçut que le plus grand besoin qu’apportent les spectateurs au théâtre, le plus grand plaisir qu’ils puissent y goûter, est de se trouver dans ce qu’ils voient ; que si l’homme aime à être élevé, il aime encore mieux être attendri, peut-être parce qu’il est plus sûr de sa faiblesse que de sa vertu ; que le sentiment de l’admiration s’émousse et s’affaiblit aisément ; que les larmes douces qu’elle fait répandre quelquefois sont en un moment séchées, au lieu que la pitié pénètre plus avant dans le coeur, y porte une émotion qui croît sans cesse et que l’on aime à nourrir, fait couler des larmes délicieuses que l’on ne se lasse point de répandre, et dont l’auteur tragique peut sans cesse rouvrir la source, quand une fois il l’a trouvée. […] Cette marche si claire et si distincte dans une intrigue qui semblait double, cet art d’entrelacer et de conduire ensemble les deux branches principales de l’action, de manière qu’elles semblent n’en faire qu’une ; cette science profonde, ce mérite de la difficulté vaincue, où se trouvaient-ils avant Racine ?

1463. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Désormais divorcée d’avec l’enseignement historique, philosophique et scientifique, la poésie se trouve ramenée à sa fonction naturelle et directe, qui est de réaliser pour nous la vie complémentaire du rêve, du souvenir, de l’espérance, du désir ; de donner un corps à ce qu’il y a d’insaisissable dans nos pensées et de secret dans le mouvement de nos âmes ; de nous consoler ou de nous châtier par l’expression de l’idéal ou par le spectacle de nos vices. […] Baudelaire d’avoir compris ces conditions nouvelles de la poésie, car c’est assurément une preuve de force que de se trouver du premier coup à la hauteur de son temps.

1464. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

L’homme n’étant point un individu isolé et solitaire, et devant toujours vivre au sein de la société, il en résulte que sa puissance et ses développements possibles sont dans la société ; il en résulte encore que la société est souvent un supplément à l’imperfection de ses organes ; il en résulte enfin que la plupart des instincts mêmes de l’homme, si une telle expression est permise, sont placés hors de lui, se trouvent dans la société, ce qui nous ramène encore une fois à cette doctrine de la solidarité, doctrine qui serait ici susceptible de sortir de l’ordre des vérités spéculatives pour entrer dans l’ordre des vérités d’expérience, pour prendre rang parmi les faits historiques. […] Schlegel, dit fort bien, à ce sujet, que « si l’on pouvait parvenir à répondre à cette question par des faits d’une certaine évidence, une foule de problèmes relatifs aux origines de la civilisation se trouveraient par là même résolus ».

1465. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

III Ce n’est donc pas une tête que Flaubert, c’est une main, — une main patiente et lente, mais acharnée, qui fait des descriptions tranchées et des paysages de précision, mais qui, quand cela est exactement exécuté, se trouve au bout de sa science et de son art, ou, pour mieux dire, de son industrie. […] , et des cure-dents faits avec les poils du tachas, animal perdu qui se trouve — alors il n’est pas perdu !

1466. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Dans cette hésitation toute spéciale doit se trouver la caractéristique de l’effort intellectuel. […] Ce retard causé par la nécessité où se trouve le schéma d’amener graduellement les images multiples élémentaires à un nouveau modus vivendi entre elles, occasionné aussi, dans bien des cas, par des modifications apportées au schéma pour le rendre développable en images — ce retard sui generis qui est fait de tâtonnements, d’essais plus ou moins fructueux, d’adaptations des images au schéma et du schéma aux images, d’interférences ou de superpositions des images entre elles — ce retard ne mesure-t-il pas l’intervalle entre la tentative pénible et l’exécution aisée, entre l’apprentissage d’un exercice et cet exercice lui-même ?

1467. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Assurément la mère Agnès connaissait Mme de Sévigné et l’avait entendue causer, puisqu’un jour que cette aimable femme était venue au couvent de la Visitation de la rue Saint-Jacques où se trouvait alors reléguée la mère Agnès par ordre de l’archevêque, et avait demandé à la voir sans en obtenir la permission, la recluse et prisonnière écrivait à l’oncle : « J’aurais beaucoup perdu du fruit de ma solitude si j’avais eu l’honneur de voir Mme de Sévigné, puisqu’une seule personne qui lui ressemble tient lieu d’une grande compagnie. » Cette religieuse, on le voit, connaissait son monde ; causer en tête à tête avec Mme de Sévigné, c’était posséder plusieurs femmes d’esprit à la fois.

1468. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Retranché pour tous derrière l’étiquette, ne vivant familièrement qu’avec son favori (alors M. de Blacas), Louis XVIII forme un ministère où des hommes d’esprit, et quelques-uns des plus habiles, se trouvent joints à d’autres des plus incapables et des plus malencontreux ; le tout sans lien, le suranné côte à côte avec le neuf ; de plus, sans aucune impulsion d’en haut, sans aucune direction d’ensemble.

1469. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Le mot de visée revient volontiers sous la plume de l’auteur ; il se crée des nœuds au dedans : « Il y a, dit-il, deux tendances en apparence inconciliables qui se trouvent unies dans ma nature ; mais comment s’est fait ce nœud ?

1470. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

En traitant cette question d’Art poétique, il y aurait plaisir et profit à mettre en regard le souvenir des histoires en vers, celles de Crabbe, de Wordsworth, de Coleridge : cela éclairerait la discussion, l’égayerait autant qu’il convient, et l’on se trouverait avoir écrit pour les connaisseurs une dissertation, un essai qui tiendrait à la fois d’Hazlitt et d’Addison.

1471. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Il doit se trouver dans les cartons du ministère de l’Instruction publique des rapports exquis de M. 

1472. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Au milieu de ces divers scholiastes Homère se trouva exactement dans la position de l’homme entre ses deux maîtresses ; l’une arrache les cheveux noirs, l’autre les gris, et le voilà chauve.

1473. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

C’est toujours un rôle délicat de donner des conseils sur un ouvrage dans lequel on se trouve loué, soit que, comme M. de La Rochefoucauld, on revoie d’avance l’article que Mme de Sablé écrivait pour le Journal des Savants sur le livre des Maximes, soit qu’ici, comme Rancé, on soit simplement consulté par l’auteur sur la Relation d’un voyage à la Trappe, et qu’on lui suggère quelque idée de ce dont il serait plus à propos de parler : « Comme, par exemple, du nouvel air que vous respirâtes en arrivant dans la terre où habitent des gens qui font précisément et uniquement dans le monde ce qu’ils sont obligés d’y faire, etc., etc. ; faire un petit éloge de la solitude et des solitaires, autant que le peu de moments que vous les avez vus vous ont permis de les connoître, etc., etc. » Hâtons-nous de corriger ce que notre remarque semblerait avoir d’un peu railleur et enjoué, en déclarant qu’à part ce passage, rien dans cette correspondance n’accuse le moindre vestige subsistant d’amour-propre mondain ni de vanité.

1474. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

De toutes les beautés dont Casanova nous entretient dans ces premiers volumes, celle qui est reine évidemment, celle qui lui a laissé la plus profonde empreinte, et pour laquelle il démentirait le plus volontiers sa définition un peu outrageuse de l’amour que, ce n’est qu’une curiosité plus ou moins vive, jointe au penchant que la nature a mis en nous de veiller à la conservation de l’espèce ; cette femme mystérieuse, appelée Henriette, qu’il rencontre la première fois en habit d’officier, et qui se trouve être une noble personne française, ne diffère pas notablement, par le caractère, de dona Lucrezia, ni de tous ces cœurs d’amantes voluptueux, passionnés, non jaloux et capables de séparation.

1475. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

C’est ce qu’Horace recommande dans son Art poétique, lorsqu’il dit : « Il est permis, et il le sera toujours, de donner cours à des mots nouveaux dans la langue ; et comme lorsque les bois changent de feuilles, les premières tombent pour faire place aux suivantes, de même les mots anciens s’usent par le temps, tandis que les nouveaux ont toute la fraîcheur et toute la force de la jeunesse. » Ce serait nuire au style français que d’établir qu’il n’est pas permis de se servir à présent d’un mot qui ne se trouve pas dans le Dictionnaire de l’Académie.

1476. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Il se cherchait, et, faute de chercher où il fallait, il ne se trouvait pas.

1477. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

l’intensité de l’expansion du moi ; et par là, cet immoral courtisan se trouve apte à saisir, à fixer les traits d’un L’Hôpital ou d’un don Juan d’Autriche.

1478. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Cette idée se trouve ingénieusement exprimée dans une anecdote racontée par le comte de Gobineau.

1479. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Si l’expérience nous rendait témoins d’un tel spectacle, notre postulat se trouverait démenti.

1480. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Ce nom ne se trouve que dans les documents juifs.

1481. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Il est vrai que ces formes se trouvent au fond de nos connaissances puisqu’on peut les en tirer ; mais comment s’y trouvent-elles ?

1482. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

XXXI, p. 259 que Ravaillac avait été vu, peu de temps avant l’assassinat, à Bruxelles ; circonstance qui ne se trouve dans aucun livre français.

1483. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Taine aboutit à cette conclusion de sa préface qui résume la pratique de son système : « J’entreprends d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple. » C’est là sa théorie générale ; il en reprend un point particulier dans la première partie de la Philosophie de l’art, où il traite de l’influence qu’exerce sur l’artiste le milieu historique et social dans lequel il se trouve placé, abstraction faite de sa race, de son habitat.

1484. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Il se trouve dans sa jolie pièce : L’Habitude : L’habitude est une étrangère Qui supplante en nous la raison, C’est une vieille ménagère Qui s’installe dans la maison, …………………………………… Cette vieille au pas monotone Endort la jeune liberté.

1485. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

Au bout de l’année chaque classe se trouvera composée de nouveaux et de vétérans.

1486. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

D’un autre côté il se trouve toujours parmi eux des raisonneurs assez vains pour croire qu’ils ont découvert ces veritez physiques, et d’autres assez faux pour assurer qu’ils en ont une connoissance distincte par principes, quoiqu’ils sçachent eux-mêmes que leurs lumieres ne sont que des tenebres.

1487. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

De la sorte, toute communication se trouvait coupée entre la capsule et la poudre — l’arme ne pouvait partir.

1488. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Quand on appréhende de ne pouvoir se satisfaire, il est plus commode de se déclarer d’abord satisfait ; et, de peur de se trouver trop de défauts, il sera toujours plus simple de croire qu’on n’en a point.‌

1489. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

La même acception se trouve chez les Italiens.

1490. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

« C’est à ce mouvement qu’on dut en partie la victoire… » Maintenant, qu’il déclame tant qu’il voudra contre la guerre et s’enniaise de philosophie moderne, l’homme qui a écrit cette espèce de strophe, cette phrase presque plastique, ce tableau d’un si rapide mouvement et d’une si héroïque couleur, est, avant de se donner pour un Lavater de la main, un peintre militaire indestructible qui va se trouver partout : — il n’y a qu’un moment dans l’idéal, tout à l’heure dans la réalité.

1491. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Fils des circonstances, comme Napoléon, ç’a été sa seule manière de lui ressembler, car il n’était guère besoin de génie pour deviner que l’établissement d’une revue était une excellente affaire au moment où il se trouva pour une moitié d’idée dans l’établissement de la sienne.

1492. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Ces inventeurs, sans réflexion, n’ont pas vu ou n’ont pas voulu voir que, dans toute critique digne de ce nom, se trouvait précisément l’emploi des deux facultés à l’aide desquelles l’esprit invente : l’observation qui cherche et l’intuition qui devine.

1493. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

… Regardez ce qui se trouve au fond de toutes les poésies contemporaines, et ôtez-le des poésies de Banville, et vous allez voir ce qui va rester !

1494. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

L’autre, c’est que, Georges Dandin étant presque une pièce du Théâtre Libre, le public se trouve enfin, grâce à Antoine, mûr pour Georges Dandin. […] Et ceux qui attendent leur tour causent entre eux de leurs peines et de leur misère ; et une petite fille se trouve mal, étant venue de très loin sans manger. […] Le pasteur Kitelhaus, qui se trouve là, essaye de lui dire quelques bonnes paroles. […] que le troisième acte se trouve, par là, un peu bien serré et tassé ? […] Tous nos cabots se trouvent réunis dans la petite ville ensoleillée, le jour des élections.

1495. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Il se trouve que cette victime est Polonius. […] C’est en pleine campagne qu’un drame évangélique se trouve encore le mieux à sa place. […] Elle se trouve placée par le poète dans les meilleures conditions pour être plainte et admirée. […] Et, de son côté, Lydia n’aimerait point Beppo, ou se trouverait trop blessée dans sa dignité pour lui pardonner. […] L’ouriadnik, qui se trouve là, veut l’arrêter et « dresser l’acte » dès le commencement de sa confession.

1496. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Il se trouvera, vers 1920, un jeune satirique, que nous appellerons M.  […] Et ainsi le fossé s’élargit jour à jour, et ils finissent par se trouver très loin l’un de l’autre. […] Il semble démontré que de la partie des manuscrits où cette page pouvait se trouver (Voyage à Venise) Sainte-Beuve n’a jamais eu communication. […] La Norvège se trouva à point pour permettre de donner au peuple de Suède une compensation et aux désirs des Suédois une satisfaction. […] Or il se trouva que cet heureux Bernadotte était parfaitement légitime.

1497. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Il se trouvera toujours des juges, ou des amateurs, pour préférer Horace à Virgile ; et chez nous, pour préférer aux Méditations de Lamartine ou aux Odes d’Hugo les Chansons de Béranger. […] A la vérité, ces formes de dire, oratoires autant que didactiques, se trouvent déjà dans Du Bellay, mais elles se multiplient à l’infini sous la plume de Vauquelin. […] De telle sorte que ce n’était pas seulement, ici Boileau qui se trouvait être en cause, mais c’était, pour ainsi dire, la Renaissance elle-même. […] On se trouvait tout d’un coup reporté à ces temps où des cénobites, après avoir médité dans les bois de leurs monastères, se venaient prosterner à l’autel, et chanter les louanges du Seigneur dans le calme et le silence de la nuit. […] Seulement, ce quelque chose, il se trouve que nous n’en avons pas besoin.

1498. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Il est étrange que de Montesquieu, Rousseau et Voltaire ce soit Voltaire, qui se trouve ici le plus chimérique. […] En résumé, il est énergiquement centralisateur, et — étant donnés les objets auxquels il applique ses idées centralisatrices, unification de la loi, administration judiciaire, administration financière, — il se trouve qu’il a raison. […] Il se trouvera bien un gouvernement, soit monarchique, soit républicain — et dans leur appétit de despotisme, ils se valent, — qui suspendra à un moment donné cette inamovibilité sous un prétexte quelconque. […] Comme la mer, qui semble vouloir couvrir toute la terre, est arrêtée par les herbes et les moindres graviers qui se trouvent sur le rivage, ainsi les monarques, dont le pouvoir paraît sans bornes, s’arrêtent par les plus petits obstacles et soumettent leur fierté naturelle à la plainte et à la prière.  » La comparaison est radicalement fausse ; mais l’idée est juste. […] Ce système diabolico-théocratique dure jusqu’à ce qu’il se trouve des princes assez bien élevés et qui aient assez d’esprit et de courage pour rogner les ongles aux Samuel et aux Grégoire.

1499. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Il se trouve presque toujours que c’est la femme qui a le beau rôle, et l’homme le rôle inférieur. […] L’héroïne, miss Milner, se trouve mal quatre ou cinq fois par jour, et jouit d’ailleurs d’une santé parfaite. […] Ici se trouve, en quelque sorte, la frontière vague et indécise entre le domaine physiologique et le domaine moral. […] Le malade se trouve « dans un état de béatitude, de bonheur idéal, qui s’épanche sur tout, ennoblit tout, donne du charme aux choses les plus insignifiantes, du prix à ce qui n’a aucune valeur, adoucit ou même fait taire, jusqu’à un certain point, des souffrances trop réelles. […] Selon lui, l’homme médiocre seul se trouve dans les conditions normales qui assurent la santé ; seul il peut réaliser l’axiome : Mens sana in corpore sano.

1500. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Et en effet, cela se trouve dans l’acte III, mais à peine indiqué. […] Dans l’illusion, on se voit autrement que l’on est et l’on se trouve vieux à trente ans, comme Lamartine, Musset, Hugo lui-même et quelques autres personnages historiques ; et l’on se trouve jeune, ou du moins « jeune encore », aux environs de la soixantaine, comme c’est ce qui nous arrive à peu près à tous. […] Il est furieux de se trouver vieux en face de sa femme redevenue jeune. […] Comment ne se trouve-t-il pas un juif pour dire, non pas : « Je ne comprends rien à votre patriotisme » ; mais au contraire : «  Parbleu ! […] Comme il se trouve quelquefois qu’elle est très juste cette boutade de Sedaine !

1501. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Un jour, au sortir du sommeil, Dante se trouve égaré, sans qu’il sache comment, au fond d’une vallée déserte, dans une forêt obscure. […] Sortis des limbes, Dante et Virgile descendent au second cercle où ils se trouvent en présence de Minos, juge des crimes et distributeur des châtiments. […] Quoi qu’il en soit, à peine Dante a-t-il poussé son exclamation de joyeuse surprise, qu’il se trouve, avec Virgile, sur des rivages doucement éclairés, en présence d’un vieillard vénérable, Caton d’Utique. […] Au chant sixième, dans la planète de Mercure, Dante se trouve en présence de l’empereur Justinien. […] Elle est à la fois tragique et comique, comme il arrive quand de grandes figures se trouvent resserrées dans un cadre étroit.

1502. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Le prototype de cette symbolique, qui touche de bien près à l’allégorie, se trouverait dans le second Faust et dans certains contes de Gœthe, son fameux Mährchen aller Mährchen, par exemple. […] Mais alors il se trouve dans les conditions mêmes de toutes les expériences scientifiques, où la réalité d’hier n’est plus celle de demain. […]   Je prends le train à huit heures du matin pour Pont-de-l’Arche, qui se trouve près de Rouen, à deux heures et demie de Paris. […] Et puis, c’est encore plus malheureux quand, à l’aide de clefs sans nombre, on arrive à déchiffer, on se trouve devant des idées, à la vérité trop minces et qui récompensent mal d’un pareil labeur. […] Vous remarquez que le p et l’l de « polaires pâleurs » se trouvent pour ainsi dire annoncés à l’origine du vers, dans plane.

1503. (1885) L’Art romantique

« Aussitôt qu’il eut passé ce lieu qu’il venait de nommer Phanuel, il vit le soleil qui se levait ; mais il se trouva boiteux d’une jambe. […] Un artiste ayant le sentiment parfait de la forme, mais accoutumé à exercer surtout sa mémoire et son imagination, se trouve alors comme assailli par une émeute de détails, qui tous demandent justice avec la furie d’une foule amoureuse d’égalité absolue. Toute justice se trouve forcément violée ; toute harmonie détruite, sacrifiée ; mainte trivialité devient énorme ; mainte petitesse, usurpatrice. […] Legros, qu’il vient de rassembler en un album : cérémonies de l’Église, magnifiques comme des rêves ou plutôt comme la réalité ; processions, offices nocturnes, grandeurs sacerdotales, austérités du cloître ; et ces quelques pages où Edgar Poe se trouve traduit avec une âpre et simple majesté. […] Il se trouvait jeune, privé de ses parents, à la tête d’une petite fortune, et il profita de sa liberté pour entrer à l’atelier de Gros en 1827.

1504. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

XXVI Et ce passage, sur l’immatérialité et sur l’immortalité de l’âme, qu’en direz-vous après l’avoir lu : « L’origine de notre âme ne saurait se trouver dans rien de ce qui est matériel, car la matière ne saurait produire la pensée, la connaissance, la mémoire, qui n’ont rien de commun avec elle. […] Moi-même, en venant ici, les yeux fixés sur Colone, le séjour de Sophocle, je croyais voir devant moi ce grand poète, à qui j’ai voué une si profonde admiration, vous le savez, et qui fait mes délices ; l’image même d’Œdipe, qu’il représente venant ici et demandant dans ces vers qui arrachent des larmes en quels lieux il se trouve, m’a tout ému ; ce n’est qu’une image vaine, et cependant elle m’a remué. — Et moi, dit Pomponius, à qui vous faites la guerre de m’être rendu à Épicure, dont nous venons de passer les jardins, je vois s’écouler dans ces jardins bien des heures en compagnie de Phèdre, que j’aime plus qu’homme au monde. […] « Peine perdue ; car se trouve-t-il des hommes assez sots pour en avoir peur ?

1505. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Dieu, n’étant jamais sans justice, n’est jamais sans pitié… Parmi les foules qu’il faut engouffrer aux géhennes sociales, se trouvent beaucoup de ces publicains et de ces mérétrices qui entreront avant leurs juges dans le royaume de Dieu. […] Ainsi se trouve accomplie l’unité des hommes avec Dieu et des hommes les uns avec les autres… Le membre humain de l’Église conserve son individualité. […] Elle ne se trouvait pas entièrement libre en cette rencontre.

1506. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Les phrases mal faites, disait Flaubert, ne résistent pas à l’épreuve de la lecture à haute voix : « elles oppressent la poitrine, gênent les battements du cœur, et se trouvent ainsi en dehors des conditions de la vie. » Flaubert fondait donc la théorie du rythme et de la cadence sur les sympathies du physique et du moral. […] Les riches de la terre qui, durant cette vie, jouissent de la tromperie d’un songe agréable et s’imaginent avoir de grands biens, S’éveillant tout à coup dans ce grand jour de l’éternité, seront tout étonnés de se trouver les mains vides. […] … Strophe de Flaubert, où se trouvent même des vers blancs : Des rigoles coulaient dans les bois de palmiers ; Les oliviers faisaient de longues lignes vertes ; Des vapeurs roses flottaient dans les gorges des collines ; Des montagnes bleues se dressaient par derrière.

1507. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

. —  Pourtant c’est un mensonge1253 ; … mais je n’aime pas ces mensonges qui ressemblent à la vérité. » Dangereuses paroles qui se retournaient contre lui comme un poignard ; mais il aimait le danger, le danger mortel, et ne se trouvait à son aise qu’en voyant se hérisser autour de lui les pointes de toutes les colères. […] Il se trouva que sa femme était une vertu, « sorte de modèle » cité pour tel, « créature de la règle », correcte et sèche, incapable de faillir et de pardonner. « Cela est bien drôle, disait son domestique Fletcher, je n’ai jamais connu de dame qui ne sût mener mylord, excepté mylady. » Elle le crut fou et le fit examiner par les médecins. […] Mais par malheur Juan est en mer, et le mal de cœur commence. « Oui, dit-il, le ciel se confondra avec la terre avant que… —  (Ici il se trouva plus malade.) — Ô Julia ! […] Qui enfin ne se trouvera ennobli en découvrant que ce faisceau de lois aboutit à un ordre de formes, que la matière a pour terme la pensée, que la nature s’achève par la raison, et que cet idéal auquel se suspendent, à travers tant d’erreurs, toutes les aspirations de l’homme, est aussi la fin à laquelle concourent, à travers tant d’obstacles, toutes les forces de l’univers ?

1508. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Seul, Bossuet se trouve avoir été prophète, quand il dit : Et nunc, reges, intelligite !  […] Parce que, le dauphin Humbert étant tombé dans une sorte de folie, le roi de France se trouva là pour acheter ses terres à beaux deniers comptants. […] Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, après la bataille d’Iéna, se trouva plus solide que jamais sur son trône ; mais Napoléon III ne pouvait supporter une défaite. […] Le consentement des diverses parties d’un État nous paraît l’ultima ratio de l’existence de cet État. — Tels étaient nos principes, et ils avaient deux défauts essentiels : le premier, c’est qu’il se trouvait au monde des gens qui en avaient de tout autres, qui vivaient des dures doctrines de l’ancien régime, lequel faisait consister l’unité de la nation dans les droits du souverain, tandis que nous nous imaginions que le xixe  siècle avait inauguré un droit nouveau, le droit des populations ; le second défaut, c’est que ces principes, nous ne réussimes pas toujours à les faire prévaloir chez nous.

1509. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Je ne parle pas de Dorat, singulier patron, qu’il se trouva tout d’abord connaître et cultiver plus qu’il ne semble naturel d’après le peu d’unisson de leurs esprits. […] Il se trouva compris sur la liste de l’Institut national dès la première formation115, et fut nommé, comme professeur de belles-lettres, à l’École centrale des Quatre-Nations. […] Frayssinous vit interdire ses conférences de Saint-Sulpice, et se trouva momentanément sans ressources, M. de Fontanes, sur la demande d’une personne amie, le nomma aussitôt inspecteur de l’Académie de Paris. […] En face d’un canapé, seul meuble du gracieux réduit, se trouvait un buste de Vénus : elle était là, l’antique et jeune déesse, pour sourire au nonchalant lecteur quand il posait son Horace au Donec gratus eram, quand il reprenait son Platon entr’ouvert à quelque page du Banquet. […] Dans les Petites Affiches ou feuilles d’annonces du  1er thermidor an VI, se trouvent des vers sur une violette donnée dans un bal : Adieu, Violette chérie, Allez préparer mon bonheur….

1510. (1927) Des romantiques à nous

Il vise une sorte de fatalité triste, inhérente à la phase critique où l’humanité se trouve de son développement religieux. […] Lui, ce merveilleux esprit, qui a tant compris, tant embrassé, tant senti ; lui, de plain-pied avec les plus hautes conquêtes de la pensée et les plus délicates jouissances de l’imagination, et dominant, de son clair regard, en dépit de plus d’une erreur, tant d’êtres et tant de choses ; lui, l’héritier complet de tant de siècles de civilisation supérieure, il ne se trouve rien de grand encore. […] Commencée en 1924, elle en est déjà au tome VI, où se trouvent réunies les lettres reçues ou écrites par Jean-Jacques entre février et décembre 1761. […] Jacques Boulenger voit les choses plus simplement Il apprécie comme moi l’admirable intelligence de Renan, l’ampleur, la liberté de cette intelligence, éclairant de ses feux tous les éléments des problèmes religieux, politiques, sociaux avec lesquels la civilisation contemporaine se trouve aux prises. […] Il ajoutait que la Renaissance introduisit dans la société élégante de l’Europe, avec un développement intellectuel nouveau, le goût de fictions moins naïves et qu’il se trouva deux grands moqueurs, Cervantès et l’Arioste, pour porter à ce genre de romanesque le coup décisif.

1511. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

À lire les pages qui suivent, et on pourra éventuellement les juger datées, le sentiment serait que Maurice Martin du Gard se trouvait mal équilibré entre deux époques : il n’en reste pas moins un homme pour qui la littérature est toujours en avant. […] J’opine pour qu’il soit souterrain et pour qu’on mette un écriteau sur le bar de la Paix où sera écrit : Ici on parle français. » Je devine, se dit Xavier : le nouveau bar de la Paix, il se trouve 46, rue du Bac, d’où je sors. […] Il avait, en effet, rencontré, avec Franz Toussaint, un Chilien qui, ayant eu, en 1851, le prix Jeanne d’Arc pour une pièce de vers, se trouvait avoir également à soixante-quinze ans la confiance de son gouvernement : il lançait à Paris les affaires du Chili. […] La villa Olga, où demeure Romain Rolland, se trouve, en effet, dans les jardins d’un hôtel qui porte ce nom. […]se trouve-t-il le galant vieillard qui, sur l’embarcadère, chaque année, à la même époque, ne songeait pas à ses colonies, mais à la nouvelle Héloïse ?

1512. (1864) Études sur Shakespeare

Mais la marche du poëme veut qu’il devienne criminel, et il le devient ; son crime accompli, il se repentira autant que le poëte en aura besoin, et il se trouvera en état de reprendre sans effort le cours naturel de sa vie un moment interrompu. […] La mère de Hamlet n’a gardé, dans son incestueux amour, aucune mesure ; elle connaît son crime et le commet ; sa situation est celle d’une effrontée coupable ; son âme est celle d’une femme qui pourrait aimer la pudeur et se trouver heureuse dans les liens du devoir. […] Son nom ne se trouve mêlé dans aucune querelle littéraire ; et sans les malignes allusions de l’envieux Ben-Johnson, à peine une critique s’associerait-elle aux éloges qui consacrent sa supériorité. […] Dans cette situation, on hésite, comme au moment de détruire ce qu’on ne remplacera point ; on a peur de se trouver sans loi, et de ne rien découvrir que l’insuffisance ou l’illégitimité des principes sur lesquels on se plaisait à s’appuyer sans inquiétude. […] C’est que le poëte en a saisi la condition fondamentale, qui consiste à placer le centre d’intérêt là où se trouve le centre d’action.

1513. (1913) Poètes et critiques

Ce que le sujet a d’impitoyable se trouve en quelque sorte purifié, et comme adouci merveilleusement par la pitié dont la pièce déborde. […] André Bellessort le démontre fort bien, se trouve dans les petites gens, et surtout dans les paysans « têtus, laborieux et probes ». […] Lorsqu’il lui fallut pénétrer dans la pensée de philosophes qui furent, avant tout, des mathématiciens, un Descartes, un Leibnitz, pour n’en pas citer d’autres, il n’était en état d’entendre de leurs œuvres que les parties où ne se trouvent pas d’explications empruntées aux sciences exactes, c’est-à-dire que devant un bon tiers des pages il en était réduit, comme au moyen âge tel copiste de manuscrits, à répéter le mot : non legitur. […] Quand l’auteur des Maîtres de l’heure cherche à marquer les influences littéraires que Loti aurait pu subir, il se trouve réduit à des suppositions : c’est qu’en effet Loti lui-même, on se rappelle à quelle occasion, s’est défini l’homme qui n’a rien lu. […] Sur les vingt poèmes plus ou moins étendus dont se composait le recueil, dix-neuf étaient imprimés et le seul qui, presque entièrement, restait à publier, ayant été, depuis ce temps, distribué par fragments dans des groupements ultérieurs, se trouve, à peu de chose près, divulgué comme tout le reste.

1514. (1896) Études et portraits littéraires

Mais la caractéristique de l’œuvre ne se trouve pas dans ces traits isolés. […] Songez que la mobilité se trouve en nous autant que hors de nous. […]   Et, du coup, quelques modernes formules de la vie se trouvent condamnées. […] Ajoutons que l’ordonnance traditionnelle se trouve le plus souvent en ses discours. […] Et comme il sait voir et peindre aussi bien qu’écouter, il se trouve que des paysages et des portraits illustrent à chaque page ses récits.

1515. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Un jour, à Moulins, au milieu d’une lecture de piété, « il se tira (c’est elle-même qui parle) comme un rideau de devant les yeux de mon esprit : tous les charmes de la vérité rassemblés sous un seul objet se présentèrent devant moi ; la foi, qui avoit demeuré comme morte et ensevelie sous mes passions, se renouvela ; je me trouvai comme une personne qui, après un long sommeil où elle a songé qu’elle étoit grande, heureuse, honorée et estimée de tout le monde, se réveille tout d’un coup, et se trouve chargée de chaînes, percée de plaies, abattue de langueur et renfermée dans une prison obscure. » Après dix mois de séjour à Moulins, elle fut rejointe par le duc de Longueville, qui l’emmena avec toutes sortes d’égards dans son gouvernement de Normandie. […] Or, supposant que ces 200,000 habitants ont tous un nombre différent de cheveux, si j’y apporte un seul habitant de plus qui ait des cheveux, et qui n’en ait pas plus de 200,000, il faut nécessairement que ce nombre de cheveux, quel qu’il soit, se trouve depuis un jusqu’à 200,000, et par conséquent soit égal au nombre de cheveux d’une de ces 200,000 têtes.

1516. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Toute la prudence du poète se borna à éviter les grandes villes, telles que Bologne, Florence, Rome, qui se trouvaient sur sa route, à suivre les chemins les moins frayés et à ne demander l’hospitalité que dans les hameaux ou dans les chaumières. […] Vis-à-vis de la porte par laquelle nous étions entrés, il se trouvait une autre porte qui donnait sur un escalier par lequel on descendait dans une cour autour de laquelle régnaient les offices et les chambres des domestiques.

1517. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Il ne lui reste que peu d’attachements intimes sur la terre, et hors de Paris elle se trouve exilée de ce qui remplace pour elle sa famille aussi bien que de son pays. […] À son retour, il rêve une gloire poétique, mais il ne se trouve dans l’esprit ni poésie ni langue ; il se décide à suppléer à la poésie, qui lui manque totalement, par cette espèce de jargon pédestre qu’on fait passer pour du génie devant les parterres ; il va chercher une langue presque morte en Étrurie.

1518. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Le cygne y est mis en opposition avec l’aigle, l’un comme l’emblème de l’existence contemplative, l’autre comme l’image de l’existence active : le rhythme du vers change quand le cygne parle et quand l’aigle lui répond, et les chants de tous les deux sont pourtant renfermés dans la même stance que la rime réunit : les véritables beautés de l’harmonie se trouvent aussi dans cette pièce, non l’harmonie mais la musique intérieure de l’âme. […] « Les preuves de la spiritualité de l’âme ne peuvent se trouver dans l’empire des sens, le monde visible est abandonné à cet empire ; mais le monde invisible ne saurait y être soumis ; et si l’on n’admet pas des idées spontanées, si la pensée et le sentiment dépendent en entier des sensations, comment l’âme, dans une telle servitude, serait-elle immatérielle ?

1519. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Il connaît mieux la marche des globes célestes qui roulent à des millions de lieues de la portée de ses faibles sens, qu’il ne connaît les routes terrestres par lesquelles la destinée humaine le conduit à son insu ; il sent qu’il gravit vers quelque chose, mais il ne sait où va son esprit, il ne peut dire à quel point précis de son chemin il se trouve. Jeté loin de la vue des rivages sur l’immensité des mers, le pilote peut prendre hauteur et marquer avec le compas la ligne du globe qu’il traverse ou qu’il suit ; l’esprit humain ne le peut pas ; il n’a rien hors de soi-même à quoi il puisse mesurer sa marche, et toutes les fois qu’il dit : Je suis ici ; je vais là, j’avance, je recule, je m’arrête ; il se trouve qu’il s’est trompé et qu’il a menti à son histoire, histoire qui n’est écrite que bien longtemps après qu’il a passé, qui jalonne ses traces après qu’il les a imprimées sur la terre, mais qui d’avance ne peut lui tracer son chemin.

1520. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Qu’il a dû se trouver bien partagé ! […] On est si agréablement surpris, au sortir de cette poésie rocailleuse, de se trouver au milieu de pages d’une prose unie, aisée et brillante, qu’on fait au prosateur un surcroît de mérite de n’avoir plus affaire au poète.

1521. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Une guerre s’annonce, terrible, prochaine sans doute, et il se trouve des misérables pour rabaisser ainsi l’orgueil national, pour commettre des actes bêtes et lâches, au nom d’un chauvinisme de Canaques ! […] L’artiste en cheveux se trouvait être un mélomane fort au courant des choses et sachant son monde ; il reconnut le grand homme, et tout en faisant effort pour dominer son émotion : —  N’ai-je pas, en ce moment, demanda-t-il, l’insigne honneur de tenir en mes mains la tête illustre qui a conçu Lohengrin ?

1522. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

M. l'Abbé Liger étoit d'autant plus éloigné de le soupçonner de haine & de mauvaise foi, que ce Personnage se pique de Religion, & qu'il se trouve dans la double obligation de l'enseigner, puisqu'il est Prêtre & P*** d'un C*** de la Capitale. […] Avoir à lutter contre la morgue de nos prétendus Philosophes & l’amour propre des petits Ecrivains ; entreprendre de persuader aux uns qu’ils dégradent la raison en croyant l’enrichir & la développer ; qu'ils pervertissent tous les genres en se vantant de les perfectionner : vouloir rappeler les autres à l’autorité des regles imprescriptibles du Goût, quand ils se trouvent si bien de s'en être écartés : n’est-ce pas en effet déchaîner une Ménagerie, & provoquer des criailleries aussi aiguës qu’interminables ?

1523. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Car c’est fort injustement que la langue française, véhicule universel des idées et des sentiments, se trouve incriminée par le fait de tous les impudents qui, pour arriver à une profitable diffusion, lui empruntent son admirable lexique. […] Mis à même de calculer les forces du passé qui nous commandent, nous accepterions, pour en tirer profit, notre prédestination… Un jeune être isolé de sa nation ne vaut guère plus qu’un mot détaché d’un texte… » « Notre conscience individuelle nous vient de l’amour de notre terre et de nos morts. » Cette formule se trouve sans cesse sous la plume de M. 

1524. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

que MM. de Goncourt, ces esprits amoureux et chauds, se trouvent ressembler au froid et sec Flaubert. […] Et, de ces hors-d’œuvre sans aucun talent qui les excuse, le plus inutile de tous, qui se trouve être immonde, l’épisode du sadiste sir Georges Selwyn, qui n’a que faire là si ce n’est pour montrer les honteuses hantises que le Naturalisme inflige à la pensée, du côté de toutes les fanges de la vie, pour qu’un homme comme M. de Goncourt en ait rapporté cette tâche-là !

1525. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Et lorsque, enfin, d’incident en incident, on croit toucher au but, le chapeau tant désiré se trouve être celui-là même qui a été mangé. […] Ainsi L’École des Femmes ne fait que ramener et reproduire un certain effet à trois temps : 1er temps, Horace raconte à Arnolphe ce qu’il a imaginé pour tromper le tuteur d’Agnès, qui se trouve être Arnolphe lui-même ; 2e temps, Arnolphe croit avoir paré le coup ; 3e temps, Agnès fait tourner les précautions d’Arnolphe au profit d’Horace.

1526. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Dans notre temps, où ce qu’on appelait autrefois le sens commun est si peu d’usage en littérature et se trouve le plus souvent remplacé par le caprice, M. de Sacy en est un des derniers représentants utiles ; je ne sais même si l’on trouverait aujourd’hui personne qui le représentât aussi nettement et aussi distinctement que lui, qui en offrît un exemplaire vivant aussi authentique et aussi sensible.

1527. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Il entre une autre fois dans une assemblée, se place où il se trouve, sans nulle attention aux autres, ni à soi-même : on l’ôte d’une place destinée à un ministre, il s’assied à celle du duc et pair : il est là précisément celui dont la multitude rit, et qui seul est grave et ne rit point.

1528. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Il faudrait, pour montrer ce Bossuet de treize ans parmi les docteurs et déjà lui-même chanoine de Metz, un pinceau pur, fin et chaste, qui ne se trouvera plus.

1529. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Cependant ces doutes naissants laissaient jour encore à bien des modes d’explication, et le jeune sulpicien en voie de transition se trouvait, j’imagine, dans une de ces phases de philosophie chrétienne, à l’une de ces stations intermédiaires que Malebranche, qu’il lisait alors, avait connues, et où le grand oratorien avait su en son temps s’arrêter comme à mi-côte, y dressant ses tentes légères et ses magnifiques pavillons.

1530. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Nous devons dire pourtant, de peur de ne rien exagérer, que ce cri de douleur se trouve imité ou même traduit de la pièce de Shelley, intitulée A Lament, qui commence par ces mots : Oh, world !

1531. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Quand je dis que c’est un plaisir, je vais bien pourtant un peu loin : c’en serait un certainement dans toute autre circonstance, mais dans celle-ci, nous pouvons en faire l’aveu, la satisfaction de démontrer clairement son bon droit se trouve très-mélangée par l’affliction que tout esprit vraiment littéraire éprouve à voir de telles scènes dégradantes et les noms connus du public qui y figurent.

1532. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

La Révolution, qui brisa tant de liens, dispersa tout d’abord la petite société choisie que nous aurions voulu peindre, et Le Brun, qui partageait les opinions ardentes de Marie-Joseph, se trouva emporté bien loin du sage André.

1533. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Outre qu’il est souvent délicat de déterminer où finit l’expérimentation sincère — et commence l’habitude naissante, — il se trouve dans la hiérarchie par degré d’intellectualité des intoxications, des modes stériles, — les uns par amnésie subséquente (alcool) — les autres par sécheresse, infécondité spécifique (nicotine)58.

1534. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Une âme délicate éprouve une sorte de dégoût pour la langue dont les expressions se trouvent dans les écrits de pareils hommes.

1535. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre III. Des idées générales et de la substitution à plusieurs degrés » pp. 55-71

Car, partant du caractère général seul présent en nous, nous pouvons imaginer aussi nettement et affirmer, aussi sûrement que si nous en avions fait l’expérience, toute parcelle de temps ou d’espace, n’importe le point où elle se trouve, tel fragment de durée qui a précédé la naissance du système solaire, telle portion d’étendue située par-delà les dernières nébuleuses d’Herschell.

1536. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Ou bien on se presse trop de généraliser ; par légèreté, par impatience, on ne se donne pas la peine de ramasser un grand nombre d’observations, et sur deux ou trois exemples, sur un seul parfois, et qu’on n’étudie pas à fond, on pose une règle générale qui se trouve fausse.

1537. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

« Les interruptions, les repos, les sections, dit excellemment Buffon, ne devraient être d’usage que quand on traite des sujets différents, ou lorsque, ayant à parler de choses grandes, épineuses et disparates, la marche du génie se trouve interrompue par la multiplicité des obstacles, et contrainte par la nécessité des circonstances : autrement, le grand nombre de divisions, loin de rendre un ouvrage plus solide, en détruit l’assemblage ; le livre paraît plus clair aux yeux, mais le dessein de l’auteur demeure obscur ; il ne peut faire impression sur l’esprit du lecteur, il ne peut même se faire sentir que par la continuité du fil, par la dépendance harmonique des idées, par un développement successif, une gradation soutenue, un mouvement uniforme, que toute interruption détruit et fait languir. » La constitution essentielle du sujet marque à l’écrivain les reposoirs naturels, où il peut reprendre haleine, et son lecteur avec lui ; elle délimite les portions où le regard peut successivement s’arrêter, quand le champ total est trop vaste et ne se laisse pas embrasser d’une seule vue.

1538. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

A la fin de ces minutieuses enquêtes, l’homme, et par l’homme le livre, se trouve relié à quelque courant connu et défini de la civilisation générale.

1539. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Il est clair qu’elle ne pouvait manquer de s’organiser, lorsque les textes français se trouveraient dans une condition analogue à celle des textes sacrés, ou des textes de l’antiquité classique.

1540. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Comme les choses les plus connues le sont toujours moins qu’on ne croit, et que, dans tous les cas, il peut se trouver d’honnêtes gens qui ne sachent point par cœur ce morceau fameux, on me laissera le remettre sous les yeux du lecteur.

1541. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Michelet choisit un couple : une jeune fille de dix-huit ans et un jeune homme de vingt-huit ; il les suppose s’aimant d’un amour égal ; il les isole à peu près (quoi qu’il dise) du monde ambiant ; les suit année par année, jusqu’à la mort, et étudie, aux âges différents, l’action physique et morale de l’homme sur la femme, et inversement : « création de l’objet aimé (c’est-à-dire création de l’épouse par le mari) ; initiation et communion ; incarnation de l’amour (dans l’enfant) ; alanguissement de l’amour ; rajeunissement de l’amour. » Michelet propose un idéal, et qui se trouve être, sur la plupart des points, traditionaliste : il est remarquable que, ayant intitulé son livre l’Amour, Michelet n’y parle que de l’amour conjugal.

1542. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Nous donnons ci-contre le capitaine Cerimonia : il est représenté une main sur sa rapière, dont la pointe soulève son manteau tout entier, et l’autre tenant sa loque tailladée ; il est en train de saluer très poliment la signora Lavinia (voyez plus loin ce personnage) qui se trouve en face de lui.

1543. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

« Tu as acheté ma maîtresse sous couleur qu’elle fût ma sœur, dit-il à son valet, et j’ai acheté ma sœur croyant acheter une maîtresse. » Polipo revient donc à Flavia, qui lui a montré de la tendresse et du dévouement, et qui se trouve être la fille d’un voisin et ami de Polidoro.

1544. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

La source de l’inspiration se trouverait dans le groupe, le clan, ou la guilde réunis, chantant et dansant. — Ce n’est pas que M. 

1545. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Cette forme se trouve dans le Talmud de Jérusalem (Schebiit, IX, 2) et dans les Targums de Jonathan et de Jérusalem (Nombres, XXII, 35).

1546. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Ces prosopopées de la Sagesse personnifiée se trouvent dans des livres bien plus anciens.

1547. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Les évangiles et les écrits des apôtres ne contiennent guère, en fait de doctrines apocalyptiques, que ce qui se trouve déjà dans « Daniel 809 », « Hénoch 810 », les « Oracles Sibyllins 811 » d’origine juive.

1548. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Son âme sereine et forte se trouvait légère sous le poids des sombres préoccupations qui l’assiégeaient.

1549. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Le second germe de la volonté se trouve dans le lien naturel qui unit le sentiment et l’action.

1550. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

À la mort de Scarron, sa veuve se trouva dans le besoin.

1551. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Même hors de l’enfance et durant toute sa jeunesse, cette nature favorisée n’a cessé de s’épanouir sans se trouver en présence d’un obstacle qui l’avertit.

1552. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Mais comme il se trouve qu’Othello n’a pas étouffé Desdémona, c’est Iago qui se démasque qui s’en charge.

1553. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Sous le nom de Tanaquil, elle est la femme de Tarquin l’Ancien et elle file pour Servius Tullius adolescent la première tunique qu’ait mise un jeune romain en quittant la robe prétexte ; Obéron, qui se trouve être Numa, est son oncle.

1554. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Lacombe, ne se trouva pas totalement fausse.

1555. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

CEtte partie du monde n’est pas aussi connue qu’elle devroit l’être ; & ce que les anciens voyageurs ont écrit de mieux se trouve rassemblé dans l’Histoire des voyages de Mr.

1556. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Mais ce que j’esquisse ici en passant, se trouvera peut-être un peu plus fortement rendu au chapitre de la composition qui va suivre.

1557. (1761) Apologie de l’étude

L’expérience l’a dit longtemps avant Horace : on ne se trouve heureux qu’à la place des autres, et jamais à la sienne ; le seul avantage que donnent les lumières, si c’en est un, est de n’envier l’état de personne, sans en être plus content du sien.

1558. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Elle se trouve heureuse cependant qu’il soit comme cela. » Et Renée ajoute un mot qui donnera aux esprits qui sentent, dans le moindre détail de style, toute la manière d’un écrivain : « Elle aimait donc pour aimer, — simplement : elle avait autant de désintéressement qu’elle avait d’imagination, la pauvre femme ! 

1559. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Des faits semblables tendraient à prouver que l’inconscience n’est pas nécessairement en France permanente et universelle, et, qu’un jour, il se trouvera peut-être quelqu’un pour faire entendre le cri d’alarme rédempteur.‌

1560. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Enfin, je ne vois pas ce que Vigny a fait, dans l’ordre “métrique”, par souci d’harmoniser la forme avec la pensée qu’elle traduisait : une forme, chez un poète, ne traduit jamais une pensée, c’est la critique qui traduit par des pensées les formes indivisibles qu’a créées le poète, — et s’il y a quelques exceptions, si la forme et la pensée parfois se distinguent, se raccordent mal, chevauchent sensiblement, il se trouve que Vigny, plus que personne, nous les fournirait. » Je ne puis signaler tous les détails de ce genre, qui arrêtent et étonnent désagréablement le lecteur.

1561. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

On pourrait supposer Empédocle, d’après quelques vers de ses descriptions imitées par Lucrèce ; mais nulle trace du rhythme connu de ses poëmes ne se trouve dans le fragment cité ; et ce fragment, au contraire, sous la main d’un habile éditeur germanique, s’emboîte, avec peu de changements, dans les libres circuits de la strophe pindarique : Nous terminerons ici une étude trop incomplète sur cette haute poésie philosophique et religieuse puisée aux mêmes sources que celles du poëte thébain et s’animant parfois de la même ardeur.

1562. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Ils se trouvaient donc juste dans les mêmes conditions que les philosophes de la Renaissance, ou les philosophes de la Renaissance se trouvaient dans les mêmes conditions qu’eux. […] Il formait ainsi un état d’esprit tempéré, très doux, très tolérant, assez libre, et où les éléments essentiels de notre esprit national se trouvaient à l’aise, et qui était certainement un des mieux accommodés au tempérament français qui aient jamais été. […] Cela dans une proportion qu’on voit bien que Commynes n’a nullement calculée, mais qui se trouve parfaitement juste, parce que Commynes a de la justesse d’esprit. […] Dans tout cela la notion d’infini ne se trouve point. […] Ces deux défauts, ils se trouvent encore chez les hommes de la Pléiade, chez Ronsard même, quoique moindre que chez leurs prédécesseurs.

1563. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Par quel coup du sort se trouve-t-il chargé d’une part des griefs qui pèsent sur moi, au moment même où il déclare dans ses articles et dans ses conférences que je suis le figuier stérile de l’Écriture ? […] Un des effets de cet état chrétien, si je puis dire, dans lequel se trouvait la pensée de Baudelaire, est l’association constante chez lui de l’amour et de la mort. […] Vers l’année 1500, deux cousins, l’un Gazan, l’autre Galfar, se trouvèrent en rivalité pour épouser une cousine. […] Malgré les progrès du monachisme, il se trouvait encore en Égypte des hommes en grand nombre et même des prêtres qui « aimaient les créatures de Dieu ». […] Comme il se trouvait à Aix, il rencontra au théâtre un jeune homme échevelé, l’œil sombre, le front inspiré.

1564. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Quand un Hyménoptère paralyseur va frapper sa victime aux points précis où se trouvent des centres nerveux, de manière à l’immobiliser sans la tuer, il procède comme ferait un savant entomologiste, doublé d’un chirurgien habile. […] De là son étonnement quand elle se tourne vers le vivant et se trouve en face de l’organisation. […] La Scolie, qui s’attaque à une larve de Cétoine, ne la pique qu’en un point, mais en ce point se trouvent concentrés les ganglions moteurs, et ces ganglions-là seulement, la piqûre de tels autres ganglions pourrait amener la mort et la pourriture, qu’il s’agit d’éviter 69. […] Mais, comme les deux directions que nous avons à suivre se trouvent marquées dans l’intelligence d’une part, dans l’instinct et l’intuition de J’autre, nous ne craignons pas de nous égarer.

1565. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Mais il se trouva que la fortune de sa femme était en rentes sur le clergé : « La nation se chargea de les payer à sa façon… » Il faudra emprunter ; un notaire lui procurera dix mille francs. […] Ballanche écrivait, en 1797, le livre Du sentiment considéré dans ses rapports avec la littérature et les arts, que Chateaubriand n’a sans doute pas lu, mais où se trouve pourtant le titre même de son livre : « (À propos du Télémaque). […] Je me trompe fort, ou nulle part ne se trouvent exprimées, — sauf la pudeur et la charité, qui encore n’étaient point ignorées des païens, — les nouveautés dont l’âme humaine fut redevable au christianisme. […] Ainsi ce principe, que le roi règne et ne gouverne pas, se trouve tout entier dans le chapitre sur la prérogative royale. » Il n’y avait peut-être pas de quoi se vanter. […] Dans la bibliothèque qu’il emporta se trouvaient : Ossian, Werther, la Nouvelle Héloïse et le Vieux Testament : indication du chaos de la tête de Napoléon.

1566. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Après avoir fait du dressage pendant quelques années pour les femmes de la société, Joséphine se trouvait aujourd’hui entretenue par un grand marchand de chevaux des Champs-Élysées. […] Elle se trouva désorganisée, anarchique et sans conscience d’elle-même. […] Encore aujourd’hui, je ne sais trop comment il s’y prenait, mais j’affirme que, quand mon oncle Victor se trouvait dans une assemblée de vingt personnes, on ne voyait, on n’entendait que lui. […] L’idée mère du livre se trouve dans sa conclusion. […] La chambre se trouva encore pleine, et c’était un désordre.

1567. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Le bâtiment en détresse se trouvait par le travers des Pierres-Noires, à environ dix milles dans l’ouest, dans les parages de la Basse-Large, l’un des dangereux écueils situés entre l’Iroise et le chenal du Four. […] On se trouve donc encore plus sûr de ses affections ou de ses haines, quand un an de plus leur a servi d’épreuves, et l’on a plus le droit d’y compter et d’en parler. […] mot dont la traduction se trouve dans le titre d’une comédie de Molière, et cela parce que nos femmes ne restent pas enfermées. […] …………………………………………………………………………………………… J’ai parlé des absents, et je continuerai de le faire, avec plus de réserve que s’ils se trouvaient là pour me rectifier ou me contredire. […] Malgré soi, en pensant à cet acte de grossièreté provinciale d’autrefois, on ne peut s’empêcher de se demander à quelle hauteur de l’échelle de l’intelligence humaine pouvaient se trouver ces singuliers juges par rapport à Alexandre Dumas.

1568. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Quand la corde lyrique ou satirique, ou réaliste, qui constitue l’instrument séculaire, la harpe majeure, se trouve détendue d’une certaine façon, elle ne perçoit, ni n’exprime plus certains accords. […] Ledit Panthéon, conservatoire de divers représentants du Stupide, se trouve donc renfermer côte à côte, aujourd’hui, les restes de Victor Hugo, ceux de Zola et le cœur de Gambetta. […] Dans une démocratie, où tout branle, s’éboule, se liquéfie, se décompose au hasard des secousses politiques et sociales, une Académie, c’est-à-dire, par définition, un corps d’élite et privilégié, qui vit de tradition, un tel corps se trouve orphelin, abandonné. […] Ce manque de goût ne se trouve ni au XVIe, ni au XVIIe, ni au XVIIIe siècle. […] Ce sujet, si grave et important, se trouvait ainsi tronqué et diminué, et l’hérédité en était presque réduite au point de vue extérieur en quelque sorte, botanique, zoologique ou pathologique.

1569. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Elle ne calcule rien, ne cherche pas à être habile, et il se trouve que cette indifférence pour l’habileté est la plus grande des habiletés. […] Lui, le grand homme de Paris, se trouve isolé en province. […] Eh bien, il se trouve que le milieu où il a été placé lui a offert de curieux sujets d’observation. […] Par une répartition très peu équitable, il se trouve que M.  […] Qui jamais a été ou sera placé dans les conditions bizarres, exceptionnelles, où se trouve le héros ?

1570. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

. — Songez donc que lorsqu’une nation en a deux en dix siècles, elle se trouve heureuse et s’enorgueillit. […] Si elle ne lui a pas été donnée, cette force, ou si les occasions de l’employer ne se trouvent pas sur sa route, et lui manquent, même pour s’immoler ; si, plongé dans cette lente destruction de lui-même, il ne s’y peut tenir, quel parti prendre ? […] Au fond, une grande porte vitrée : à travers les petits carreaux on aperçoit une riche boutique ; un grand escalier tournant conduit à plusieurs portes étroites et sombres, parmi lesquelles se trouve la porte de la petite chambre de Chatterton.

1571. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

À droite de la petite porte ronde se trouvait un banc de pierre. […] Le long des fenêtres s’étendait une longue table de hêtre, les jambes en X, avec un banc de chaque côté ; derrière la porte, à gauche, se dressait le fourneau de fonte en pyramide, et sur la table se trouvaient cinq ou six petits gobelets et la cruche de grès à fleurs bleues ; de vieilles images de saintes, enluminées de vermillon et encadrées de noir, complétaient l’ameublement de cette pièce. […] — Mais très-bien, père Christel ; je me plais de plus en plus ici, je suis comme un coq en pâte ; votre petite Sûzel ne me laisse manquer de rien. » Si Sûzel se trouvait là, aussitôt elle rougissait et se sauvait bien vite, et le vieil anabaptiste disait : « Vous faites trop d’éloges à cette enfant, monsieur Kobus ; vous la rendrez orgueilleuse d’elle-même.

1572. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Une certaine faveur de l’opinion encouragea cette faute, et, dans la facilité des mœurs d’alors, il ne se trouva personne pour s’indigner qu’un prince jeune, charmant, adoré, après avoir accepté, pour le bien de l’Etat, la contrainte d’un mariage politique, eût cédé à une passion sérieuse, en gardant à la reine les égards et la bonté, et en ne négligeant aucun des devoirs du roi. […] » Il se trouva sans doute quelque grand seigneur mal disposé pour Boileau, un duc de la Feuillade, par exemple, qui en fit sa cour à Louis XIV. […] Elle se trouve des forces que les siècles précédents ne savaient pas… Si les Français peuvent tout, c’est que leur roi est partout leur capitaine ; et après qu’il a choisi l’endroit principal qu’il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l’impulsion de sa vertu… Les politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins.

1573. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

On peut donc admettre la loi proposée par Wundt : « Quand une partie considérable de l’organe central, par suite d’actions inhibitoires, se trouve en état de latence fonctionnelle, l’excitabilité de la partie qui fonctionne est augmentée, et cette augmentation sera d’autant plus grande que la quantité de force latente existant dans l’organe central aura été moins dépensée par un travail précédent. » On a constaté dans l’hypnose l’existence d’une certaine hypérémie cérébrale. […] Les seules vues sur le dehors sont celles qu’ouvre la parole de l’hypnotiseur, qui se trouve ainsi l’unique évocateur et conducteur des idées. […] Et il se trouve que sa nourrice avait placé cinq beaux œufs dans un panier pour les lui envoyer.

1574. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

De telle sorte que si, par un détour imprévu d’elle-même, l’exégèse, un jour ou l’autre, se trouvait avoir ainsi confirmé ce qu’elle avait prétendu détruire, il ne faudrait pas s’en étonner13. […] … Lors donc que, dans une société, il existe un pouvoir constitué et mis à l’œuvre, l’intérêt commun se trouve lié à ce pouvoir, et l’on doit, pour cette raison, l’accepter tel qu’il est. […] Et du centre à la circonférence de ce cercle infini, où l’humanité se trouve enveloppée tout entière, il n’est personne en qui ne retentissent, pour le désoler, les péchés, mais aussitôt, et pour le consoler, les mérites aussi des autres.

1575. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Jeune de cœur, chaud d’espérance, il cherchait le beau avec la tenace candeur d’un homme qui croit que le beau peut encore se trouver. […] Buloz se trouvait donc dans l’heureuse position d’un homme qui, chargé de chasser la littérature moderne du Théâtre-Français, a reçu, comme nous l’avons dit, des mains de son prédécesseur, le moyen de neutraliser l’influence de la tragédie contemporaine et du drame actuel, en faisant revivre, grâce à un talent inattendu et inespéré, la littérature des maîtres morts. […] Sur la même affiche que Cinna se trouvait porté le drame d’Angelo, tyran de Padoue ; sur le nom de l’auteur du drame on n’avait commis aucune erreur, rendons cette justice au prote de la Comédie-Française et à M. le commissaire du roi.

1576. (1884) La légende du Parnasse contemporain

contre des enfants, parmi lesquels se trouvaient ces hommes futurs, François Coppée, Léon Dierx, Sully Prudhomme, José-Maria de Heredia, Villiers de l’Isle-Adam, Léon Cladel, et bien d’autres ? […] Voyant que cet individu se trouvait en contravention aux articles 287 du Ire mars 1854 et 275 du même décret, j’ai fait parvenir immédiatement la brigade de la résidence pour opérer l’identité de cet individu. […] Par bonheur, un mot se trouve toujours au détour d’une page pour racheter la phrase mauvaise, et l’on découvre aisément, quand on a des yeux, le fonds de grande et sincère pitié qui est au cœur du poète. […] Parmi les pièces les moins indignes d’être conservées se trouve un long poème intitulé Pantéléia, Pantéléia, c’est-à-dire toute parfaite. […] Or, parmi les visions qui me charment, il en est une que je veux vous dire : Dans une dizaine d’années, — mettons quinze, mais pas plus, — s’il arrive à un étranger curieux de visiter les environs de Paris, de se trouver, par une belle matinée de printemps, sur le bord de l’étang de Ville-d’Avray, cet étranger aura devant les yeux un spectacle vraiment éblouissant !

1577. (1925) Proses datées

A droite se trouvait le cabinet de travail ; à gauche, le salon. […] On se trouvait très vite, en quelques lignes, dans la zone supérieure de la fantaisie ». […] Un soir, après dîner, quelques amis qui se trouvaient là demandèrent au Maître de lire quelques vers. […] Henry Cochin et de maints autres travaux où se trouve étudié, sous ses aspects divers, le chantre d’Elvire et de Graziella. […] Ceux du 30 mai et du 11 août sont adressés à Saint-Omer où le jeune Ternant se trouve avec son régiment.

1578. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

La question de la vérité des Mémoires de Saint-Simon n’est pas et ne saurait être circonscrite dans le cercle des observations de ce genre, même quand les erreurs se trouveraient cent fois plus nombreuses. […] Après la paix de Ryswick, le régiment de cavalerie dont il était mestre de camp, fut réformé, et il se trouva sans commandement et mis à la suite.

1579. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Rodolphe Töpffer est né à Genève, le 17 février 1799, en nonante-neuf, comme on y dit encore ; il se trouve antérieur de quelques années, par la date de sa naissance, à cette génération romantique qui, vers 1828, se remua à Genève ou à Lausanne, à laquelle appartiennent les deux poëtes Olivier de là-bas, et d’où nous sont venus ici Imbert Galloix pour y mourir, et M. […] Un sentiment qui se trouve où il y a travail, exercice, économie, médiocre aisance ; qui se perd où il y a luxe prodigue, paresse, inutile oisiveté, serait-il indifférent aux yeux de l’homme de sens ?

1580. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

La cité d’Aoste, petite ville solitaire et pittoresque, bâtie sur le revers des Alpes piémontaises, pouvait se trouver envahie par quelques colonnes des armées françaises quand elles descendraient vers Novare ou Turin. Elle se trouva en effet sur le chemin de Bonaparte allant plus tard de Genève à Marengo, après la prise du fort de Bar.

1581. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Sa sympathie, son admiration, sa douleur se répandent largement, et il s’y abandonne parce que cela se trouve dans la convenance, dans la nécessité même de son sujet. […] Le Discours sur l’Histoire universelle est d’abord un abrégé chronologique de l’histoire générale, qui vaut par la brièveté lumineuse, et par un sens de la réalité dont tous ces faits arides et ces dates sèches se trouvent vivifiés.

1582. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Coriolis de Naz, peintre et créole, prend pour maîtresse Manette Salomon, un modèle d’atelier, se trouve enlacé et opprimé par la juive, qui peu à peu s’est révélée en elle, la subit lâchement, renonce à ses amis, renonce au grand art, épouse tout en la détestant l’horrible maîtresse… C’est un homme avili, abruti, fini. […] Il se trouvait que ce farceur, ce paradoxeur, ce moqueur enragé des bourgeois avait, pour les choses de l’art, les idées les plus bourgeoises, les religions d’un fils de Prudhomme… Il avait le tempérament non point classique, mais académique comme la France…12 … Ce tableau était, en un mot, la lanterne magique des opinions d’Anatole, la traduction figurative et colorée de ses tendances, de ses aspirations, de ses illusions… Cette sorte de veulerie tendre qui faisait sa bienveillance universelle, le vague embrassement dont il serrait toute l’humanité dans ses bras, sa mollesse de cervelle à ce qu’il lisait, le socialisme brouillé qu’il avait puisé çà et là dans un Fourier décomplété et dans des lambeaux de papiers déclamatoires, de confuses idées de fraternité mêlées à des effusions d’après boire, des apitoiements de seconde main sur les peuples, les opprimés, les déshérités, un certain catholicisme libéral et révolutionnaire, le Rêve de bonheur de Papety entrevu à travers le phalanstère, voilà ce qui avait fait le tableau d’Anatole … 13 Anatole présentait le curieux phénomène psychologique d’un homme qui n’a pas la possession de son individualité, d’un homme qui n’éprouve pas le besoin d’une vie à part, d’une vie à lui, d’un homme qui a pour goût et pour instinct d’attacher son existence à l’existence des autres par une sorte de parasitisme naturel, etc.

1583. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

§ 6 Des bourrasques, des rafales, le lent travail des siècles viennent toujours démolir ou désagréger, fissurer les édifices de croyance où l’humanité se réfugie et à l’abri desquels elle n’arrive point à se trouver heureuse. […] Par cela seul que nous existons, notre volonté est déjà orientée, notre choix est fait, il n’y a plus qu’à en tirer les conséquences logiques, qui se trouvent ici des conséquences morales.

1584. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Carvalho dirige, il se trouverait bien deux cents jeunes peintres pour venir siffler et venger l’honneur de leur pays. […] Il se trouve pourtant des Français qui voient les choses sous un autre jour.

1585. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Il se trouve donc que l’objet de la philosophie, c’est Dieu, plus une certaine partie de l’homme ; un objet, plus une fraction d’objet. […] Voilà en deux mots ce qui se trouve dans des milliers de livres, mémoires, observations ou expériences ; une masse immense de faits qui attend encore son Keppler ou son Newton.

1586. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Oui, huit mois pendant lesquels il faut soulever tout un monde… puis au bout de cela, ne pas savoir, si ça y est ou si ça n’y est pas… Ne pas le savoir pendant bien longtemps… car il faut cinq ou six ans, pour avoir la certitude que le volume sorti de vous, prend décidément sa place dans votre œuvre. » Mercredi 19 avril Ce soir, au fumoir de la princesse, Augier raconte ceci : Il se trouvait à l’Académie, à côté de Villemain, son ennemi personnel. […] Il ajoute que Got est un fin regardeur, qu’il attrape des jeux de physionomie, des attitudes, des mouvements de mains des gens, avec lesquels il se trouve, mais qu’il est incapable de tirer la moindre chose de lui-même ; or, un bouffon, ça ne se rencontre pas, dans la rue, ça ne s’observe pas, ça ne se photographie pas.

1587. (1914) Boulevard et coulisses

Au Figaro se trouvait alors, dans la foule des rédacteurs, un garçon de vingt-cinq ans, d’une allure discrète et d’un esprit dont la fine bienveillance contrastait singulièrement avec le ton hautain de la maison, où venait de finir à peine le règne d’un despote, Villemessant. […] Deux groupes d’esprits, représentant deux conceptions violemment contradictoires des intérêts de notre pays, se trouvent en présence.

1588. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Ainsi, par exemple, se trouve comblée la grande lacune qui existait entre le Cochon et le Chameau. […] La figure se trouve ainsi trop simple, en ce qu’elle représente trop peu de genres et trop peu d’espèces ; mais ceci est sans importance pour la question.

1589. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

On entasse les colonnes, les chapiteaux, les statues, les frontons, les pinacles, les rinceaux, les dômes et les bas-reliefs : on copie, en augmentant leur décadence, les temples de Baalbeck, les églises gothiques et les basiliques italiennes ; au lieu du beau et de l’utile, on cherche l’étrange ou l’impossible, et, après des efforts surhumains, il se trouve que l’œuvre est molle, insuffisante et laide. […] Nous ferons remarquer, pour mémoire, que le mot Acropole ne se trouve même pas dans le Dictionnaire de l’Académie française.

1590. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Enfin le dernier mot de l’école de la sensation sur la question des rapports du physique et du moral se trouve dans l’ouvrage de Cabanis consacré à montrer surtout que le moral chez l’homme n’est encore que le physique considéré sous un certain aspect : la pensée n’est qu’une sécrétion du cerveau. […] Ainsi se trouvent réconciliées dans une science supérieure les deux écoles, le vitalisme et l’organicisme, qui ont tant occupé le monde savant de leurs débats.

1591. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Il a des larmes de pitié sous sa visière, mais il n’en abuse pas ; il sait s’agenouiller à deux genoux, et se relever aussitôt sans faiblesse ; il a l’équité et le bon sens qu’on peut demander aux situations où il se trouve ; jusqu’à la fin sur la brèche, il porte intrépidement l’épée, il tient simplement la plume : c’est assez pour offrir à jamais, dans la série des historiens hommes d’action où il s’est placé, un des types les plus honorables et les plus complets de son temps.

1592. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

En d’autres temps Vicq d’Azyr avait montré plus d’un genre de courage : il avait fait preuve du courage du médecin en combattant hardiment l’épizootie de 1774 et en se plongeant, pour les purger, dans les foyers d’infection ; il avait fait preuve de courage civil lors de la fondation de la Société royale, en tenant tête de si bonne grâce aux attaques et aux assauts de la Faculté irritée : mais ici, dans un état social sans garanties et où toutes les passions sauvages étaient déchaînées, il se trouva faible et sans défense devant un nouveau genre de périls.

1593. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église.

1594. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

La nouvelle qui a obtenu le second prix, et qui a pour titre Le Chant des Hellènes, est une confession, ou du moins une confidence, celle d’une femme à une jeune amie qu’elle veut prémunir contre un travers dont elle n’a pas pu se garder elle-même. « Préserver son imagination de tout écart n’est qu’un simple calcul de bonheur pour une femme vertueuse » : cette épigraphe, empruntée à Mme Necker de Saussure, se trouve justifiée par le récit ; mais ce récit est facile, naturel, coulant, et n’a rien d’une prédication.

1595. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Suard donnait de quelques-uns des écrits de Vauvenargues se trouve donc plus justifiée qu’on ne le voudrait.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Et dans la politique, par exemple, lorsqu’il se trouve en présence de M. de Chateaubriand, en rivalité sourde avec lui, et qu’il est, le premier, évincé du ministère, quelle supériorité morale il garde sur ce brillant et orageux émule !

1597. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

C’était à l’un des bals masqués que donnait la duchesse de Bourgogne, et où naturellement on se trouvait affranchi des formalités régulières.

1598. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

À ceux qui sont faits comme moi, j’indiquerai pour lecture et correctif utile, en regard de ce Tocqueville au cœur oppressé et frémissant, une notice historique sur le grand mathématicien Lagrange, qui se trouve au tome iii, page 117, des Mélanges scientifiques et littéraires de M. 

1599. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Nous pensons qu’il vaut mieux rentrer dans les montagnes, d’où l’on n’aurait pas dû sortir, et se préparer à s’y défendre ; car les raisons qui doivent nous porter à ne point livrer une bataille avant la jonction de l’armée des Alpes doivent décider l’ennemi à nous attaquer avant qu’elle soit effectuée ; mais les positions que nous devons occuper nous sont bien connues ; ce n’est pas une affaire de quelques heures qui pourra décider les succès de l’ennemi ; là, il ne s’agira pas d’une seule bataille, mais de vingt combats plus ou moins acharnés, sur des points difficiles, où leur nombreuse artillerie et leur cavalerie se trouveront à peu près paralysées.

1600. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Le nouveau volume que vient de publier M. de Laprade, et où se trouve son discours de réception, est un recueil de prose ; il se compose d’une douzaine de morceaux de diverse provenance et dont plusieurs paraissent avoir été de premières leçons, des discours d’ouverture de Faculté.

1601. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Son testament philosophique, ou ce qu’il appelait moins justement de ce nom, se trouverait dans le Journal des Savants de mars à mai 1852 : c’est une suite d’articles sur Cotes et Newton.

1602. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Il ne faut rien s’exagérer pourtant, et lorsque du détail d’une civilisation on ne sait guère que ce qu’en apprennent les fouilles, et que ces fouilles ont rendu aussi peu qu’elles l’ont fait jusqu’ici sur le sol de Carthage, on se trouve bien en peine, malgré les travaux des Beulé et des Falbe, pour tout remettre sur pied et pour tout restituer.

1603. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Mais ce Dave lui-même, qui va éventer le stratagème du père, n’est coquin qu’à demi ; ce sont volontiers de braves gens chez Térence, même les femmes, les courtisanes ou demi-courtisanes qui se trouvent, à la fin, de naissance libre et d’un naturel ingénu.

1604. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Volney, dans le programme de ses leçons d’histoire aux Écoles normales (an iii, 1795), se propose d’examiner quel caractère présente l’histoire chez les différents peuples, quel caractère surtout elle a pris en Europe depuis environ un siècle : « L’on fera sentir, disait-il, la différence notable qui se trouve dans le génie historique d’une même nation selon les progrès de sa civilisation, selon la gradation de ses connaissances exactes. » Notez bien cette sorte de traduction qui définit le sens.

1605. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Laborie, le factotum et le courrier bénévole de M. de Talleyrand, et qu’à la suite de cela, un mois ou trois semaines après, sans l’avoir sollicité, sans avoir été consulté (il le dit, et je le crois), il se trouva nommé ministre de l’intérieur du Gouvernement provisoire, en même temps que le Sénat prononçait la déchéance de Napoléon.

1606. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Quelques-uns, et de ceux-là mêmes qui se trouvaient pris à l’improviste, faisant aussitôt du zèle, avaient proposé de voter par acclamation ; mais la majorité voulut suivre les usages, et on alla au scrutin.

1607. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Il y a dix-sept ans, je voulais m’endormir à jamais ; depuis ce jour j’attends, et peut-être il se trouvera enfin que j’eusse bien fait de quitter alors cette terre sur laquelle je suis inutile, sans fortune, chargé du sort des autres et privé de bras vigoureux propres à tout.

1608. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Mais la comédie du temps, chacun le dira, s’il fallait la personnifier dans un auteur, ne se trouverait point porter un nom sorti des rangs nouveaux.

1609. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Il se trouve sans doute un résultat philosophique à la fin de ses contes ; mais l’agrément et la tournure du récit sont tels, que vous ne vous apercevez du but que lorsqu’il est atteint : ainsi qu’une excellente comédie, dont, à la réflexion, vous sentez l’effet moral, mais qui ne vous frappe d’abord au théâtre que par son intérêt et son action.

1610. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Échappant aux influences du monde et du collège, nos poètes se trouvèrent affranchis de cette crainte du ridicule, qui paralyse toutes les originalités dans la vie mondaine, et dotés sur les petits secrets de l’art d’écrire de certaines ignorances favorables à la spontanéité de l’expression.

1611. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Si l’on défalque de la critique actuelle les nombreux rédacteurs de ces jugements bâclés dont nous parlions, et qui remplissent avec une aimable inconscience cette rubrique qu’ils échangeraient aussi bien contre une autre, on se trouve en présence d’un petit nombre de personnes qui comprennent au moins la responsabilité qu’elles encourent en accordant vingt ou trente lignes à un livre qui a coûté des mois de travail.

1612. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Proust se trouve ici dans la position de la foule non documentée, mais hostile, ses objections sont intéressantes.

1613. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Aujourd’hui, pour ne parler que des musiciens à qui les préventions du public et des coalitions inavouables interdisent l’accès des scènes parisiennes, de quel côté s’il vous plaît, se trouvent leurs dévoués partisans, leurs zélés défenseurs, si le mot n’est pas trop ambitieux ?

1614. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Cette étude se trouve dans trois endroits de l’ouvrage de M. 

1615. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Après tant d’essais et d’expériences en tous sens, après avoir tenté d’aimer tant de choses pour savoir quelle est la seule et suprême qui mérite d’être aimée, c’est-à-dire la vérité simple et à la fois revêtue de beauté, il n’est pas étonnant qu’au moment où l’on revient à celle-ci et où on la reconnaît, on se trouve en sa présence moins vif et plus lassé qu’on ne l’était en présence des idoles.

1616. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Arrivée à quinze ans en France, la jeune Dauphine n’en avait pas dix-neuf lorsqu’elle se trouva reine à côté de Louis XVI.

1617. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Mais bientôt les amis, ou les examinateurs et approbateurs du livre, s’alarmèrent de voir cette façon exclusive de procéder, et qui se trouvait ici en contradiction avec les Livres saints ; ils firent faire un carton avant la mise en vente ; ils adoucirent la phrase, et présentèrent l’idée de Pascal d’un air de précaution que le vigoureux écrivain ne prend jamais, même à l’égard de ses amis et de ses auxiliaires.

1618. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Les sciences positives qu’il a cultivées et augmentées enregistreront son nom ; la littérature française ne saurait désormais oublier non plus un nom qui se trouve lié d’une manière si inséparable à ceux de Mme de Sévigné et de La Fontaine.

1619. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il gravit donc la montagne et se trouva dans le palais du roi, resté seul avec le premier officier de sa Cour (Dapifer), car c’était la saison des récoltes et tout le monde était aux champs.

1620. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

En premier lieu, il est incontestable que l’être animé, quel qu’il soit, se veut lui-même ; et s’il conçoit plus ou moins vaguement son moi (soit par une intuition profonde de sa vraie réalité, soit par une simple illusion d’optique), ses désirs et volitions se trouvent concentrés vers ce foyer intérieur- : le vouloir-vivre spontané devient une volonté réfléchie de soi-même.

1621. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Le numéro était une fois par semaine rempli tout entier d’une fantaisie de Banville, et pour montrer à quel point on laissait ce poète hausser le ton coutumier de journaux, nous citerons de lui cette magnifique phrase, dont le pendant ne se trouvera guère dans nos quotidiens : « Ainsi dans le calme silence des nuits, aux heures où le bruit que fait en oscillant le balancier de la pendule, est mille fois plus redoutable que le tonnerre, aux heures où les rayons célestes touchent et caressent à nu l’âme toute vive, où la conscience a une voix, où le poète entend distinctement la danse des rhythmes dégagés de leur ridicule enveloppe de mots, à ces heures de recueillement douloureuses et douces, souvent, oh !

1622. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Le titre seul effraya tellement le public, qu’il ne se trouva pas vingt souscripteurs.

1623. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

D’autres sont placés plus haut ; mais il se trouve que Lejeune-Dirichlet, l’élève de Gauss, et qui n’est pas son égal pour le génie, est précisément avant lui.

1624. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Dans cette espèce, l’extrême complexité des individus et les rencontres innombrables où ils se trouvent avec les circonstances extérieures donnent lieu à des phénomènes bien plus variés que dans les autres classes, même chez tes animaux les plus élevés.

1625. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Nous nous demanderons alors si cette facilité de créer des mots, cette profusion de termes qui sont le propre de l’allemand ne se trouvent pas acquises au détriment de la clarté, de la netteté chez nous traditionnelles.

1626. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

D’ailleurs c’est une chose assez naturelle que, sur la limite de deux ères, l’une qui commence et l’autre qui finit, il se trouve des hommes pourvus, comme le Janus de la fable, de deux faces, l’une pour regarder ce qui a été, et en tirer les derniers enseignements, l’autre pour considérer ce qui s’avance, et en prévoir les résultats.

1627. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Faute de ces deux contre-poids, il fut emporté par la métaphysique allemande et se trouva panthéiste, ou très-voisin du panthéisme, sans le savoir peut-être, et bien malgré lui.

1628. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Sans doute le beau langage, les images déterminaient en lui des associations imprévues, lui donnaient l’illusion que dans l’écrit se trouvait la pensée en lui déclenchée. […] A une extrémité se trouvent probablement les très hautes mathématiques, qui ne sont accessibles, paraît-il, qu’à cinq ou six hommes sur la planète en un même moment. […] — se trouvent dans la boîte des facteurs. […] Mais tandis que le symbolisme romantique, sorti du lyrisme, tend vers la forme épique et se trouve soutenu par le flot ample du développement oratoire, le symbolisme de Mallarmé — et celui aussi de l’école symboliste — est bien plutôt un lyrisme replié sur lui-même jusqu’à trouver son essence dépouillée, froide et pure. […] Une sensualité très ardente, mais aussi très délicate, qui se trouve arrêtée en même temps par des impossibilités extérieures et par un scrupule intérieur, la mise parfois au crédit de celui-ci de ce qui devrait figurer au compte de celles-là, — la naissance poétique de formes, denuées à figure de Junon, qui bientôt, par le phénomène même de la cristallisation (la pâle est au jasmin en blancheur comparable) paraîtront seules dignes et seules génératrices du véritable amour.

1629. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

On y joue avec les vérités générales ; on en retire agilement quelqu’une du monceau des faits où elle gît cachée, et on la développe ; on plane au-dessus de l’observation dans la raison et la rhétorique ; on se trouve mal et terre à terre tant qu’on n’est pas dans la région des idées pures. […] Il a recours au Christ, le médiateur unique ; il le supplie, il le sent présent, il se trouve par sa grâce justifié, élu, guéri, transformé, prédestiné. […] On sort de là l’âme remplie de sentiments énergiques ; on a vu les objets eux-mêmes, tels qu’ils sont, sans déguisement ; on se trouve froissé, mais empoigné par une main vigoureuse. […] En somme, il s’interdit les hautes questions et se trouve fort porté à nous les interdire.

1630. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

C’est chez les Montfeuilly qu’elle se trouve ; c’est une grande, une vilaine table. […] Elle se trouvait trop sacrifiée aux relations extérieures ; elle nous jalousait un coin où elle eût pu se réfugier pour juger en paix les choses de la vie et sa propre vie intérieure. […] La première scène, cependant, se trouve ressembler à celle de Faust. […] Je me suis plongé dans le monde, j’ai cherché l’oubli partout, excepté là où il se trouve, et c’est ce qu’il me reste à apprendre. […] Un jour, Balzac, se trouva, comme moi plus tard, mortellement brouillé avec de Latouche sans savoir pourquoi ; mais ils ne se réconcilièrent jamais.

1631. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Et l’auteur du Culte du Moi, lui, « analysant son désarroi », se trouve bien moins intéressant sur l’Acropole qu’à la pointe extrême d’Europe ou sur ce plateau de Sion-Vaudémont que, pour bien faire, la tour franque aurait dû lui rendre aux Propylées. […] Et tout ce Flaubert-là se trouvait déjà dans les Jeune-France de Gautier. […] Il est à remarquer que les trois quarts des faiblesses et des incorrections que l’on peut relever, à titre de taches négligeables, à travers l’œuvre de Flaubert se trouvent dans Madame Bovary, — les Œuvres de Jeunesse étant laissées de côté. […] Et il se trouve que brusquement occupent une place centrale quatre gloires à retardement, Proust, Valéry, Gide, Claudel. […] La littérature se trouve intéressée là-dedans.

1632. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Dans quelle partie du livre se trouve telle scène caractéristique ? […] Il se trouve qu’il faut recommencer ; que je n’en suis pas quitte ; que je ne lui ai rien appris ; et qu’au lieu de comprendre (le voilà parti !) […] Il veut que l’homme se trouve heureux (Mondain) et il veut qu’il se méprise (Marseillais et Lion). […] Il se trouve insuffisamment bien. […] Il n’est conservateur que parce qu’il se trouve à peu près à l’aise dans la société telle qu’elle est.

1633. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

« Lorsque le maître est couché, s’il se trouvait mal la nuit, on serait bien empêché, car il « ne reste chez lui ni vin, ni eau, ni charbon, ni bougie ; les domestiques ont emporté le surplus chez « eux, et le lendemain on recommence la provision. » On devine sur ces détails de ménage de quelle façon ils gouvernent leur fortune. […] À mesure que le temps marchait, l’esprit belliqueux s’affaiblissait ; les mots de liberté et de guerre cessaient de se trouver ensemble. […] Voilà pour les campagnes, les bourgs et les petites villes. — Pour les villes moyennes et grandes, chaque quartier nommera ses électeurs, de la même façon qu’une commune ordinaire. — Tous ces électeurs élus se trouveront, à un jour marqué, au chef-lieu d’arrondissement. […] Le nôtre n’est pas comme eux un électeur né, un mandataire par droit de fortune, irresponsable ; autour de lui se trouvent ceux qui l’ont choisi. […] Un des endroits où il se trouvait le mieux à sa place, c’était dans une venta espagnole, avec « des muletiers et des paysannes d’Andalousie ».

1634. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ce qu’on est dans Racine tenté de prendre d’abord pour une faute, se trouve très vite être une habileté de génie. […] Quand ils se trouvaient assis près de moi et que je m’étonnais de voir Orgon tourner lui-même sa crédulité en ridicule, ils me répondaient naïvement : « Voulez-vous qu’il passe pour un imbécile ?  […] Il se cherche, sans doute ; mais il ne se trouve pas. […] Vous connaissez le morceau célèbre où se trouve ce vers, si souvent cité, comme portrait de Piron par lui-même : Il part de moi des feux, des éclairs et des foudres. […] Et c’est dans cette scène ajoutée que se trouve le vers exquis, le vers divin de Piron, que notre cher J.

1635. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

L’université se trouva insensiblement cartésienne : ses vieux suppôts frémirent. […] Malheureusement pour le censeur, elles se trouvèrent tout le contraire de celles qu’on avoit soutenues. […] Les deux généraux d’ordre se trouvèrent aussi à la dispute, comme pour animer chacun leur combattant. […] Ce jésuite, d’une santé foible, épuisé encore par les fatigues de plusieurs congrégations, se trouva mal un jour en présence de sa sainteté, qui lui commanda de s’asseoir. […] Ce ne fut qu’à force de se relever les uns les autres, que les jésuites vinrent à bout de l’indomptable Lémos, le réduisirent à se trouver mal à son tour & à disparoître quelque temps.

1636. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put ; mais, comme il était alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, il céda à l’envie de se soulager et avoua de bonne foi à son ami que la manière dont il était forcé d’en user avec sa femme était la cause de cet abattement où il se trouvait. […] Cette métaphore expressive, tirée du bruit de la cloche, se trouve aussi dans la Fontaine. […] Celle locution, qui se trouve dans le Dictionnaire de l’Académie, édition de 1694, n’est plus d’aucun usage.

1637. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche aurait infusé tous les passages des Écritures qui se trouvaient traduits par Bossuet et autres grands écrivains sacrés : « Car, ainsi qu’il l’a remarqué depuis dans les Institutions sociales, Bossuet, ce dernier Père de l’Église, a une merveilleuse facilité à s’approprier les textes sacrés et à les fondre tout à fait dans son discours qui n’en éprouve aucune espèce de trouble, tant il paraît dominé par la même inspiration. » Ce projet n’eut pas de suite, quoique M. de Chateaubriand ait commencé quelque chose des discours ; mais il se forma du moins à ce sujet, entre le grand poëte et M. […] Mais il se trouva que M.

1638. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Or, dans cette hypothèse, l’humanité serait engagée dans une impasse, sa ligne ne serait pas la ligne droite, marchant toujours à l’infini, puisqu’en poussant toujours devant elle elle se trouverait avoir reculé. […] Soit, par exemple, l’admirable introduction de G. de Humboldt à son essai sur le kawi, où se trouvent réunies les plus fines vues de l’Allemagne sur la science des langues, cet essai serait traduit en français qu’il n’aurait aucun sens et paraîtrait d’une insigne platitude : et c’est là ce qui en fait l’éloge ; cela prouve la délicatesse du trait.

1639. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Les conditions de la souscription ayant été, exactement, observées de part et d’autre, les souscripteurs-patrons n’avaient rien à savoir du déficit, qui tomba, tout entier, sur Wagner : il alla donner, à Londres, une série de concerts, au printemps de 1877 ; il laissa un impressario prendre les décors de Bayreuth et colporter la Tétralogie de ville en ville : la générosité du roi de Bavière et de quelques anciens patrons fit le reste, et Wagner se trouva libéré, ayant accompli, grâce à la souscription et grâce à l’appui du roi, la fondation du Théâtre de Fête, et la représentation de sa première pièce de Fête. […] Le second est celui de l’égoïsme, le moment où l’Art, un et indivisible, se trouve éclaté entre différentes formes.

1640. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Tous les phénomènes luttent, en quelque sorte, pour entrer dans ma conscience et y vivre de la vie sensible ; les impressions et les mouvements du dehors sont en concurrence pour pénétrer dans mon organisme, dans mon cerveau, dans ma sensibilité ; et il en fut toujours ainsi, depuis des siècles, pour tous les êtres vivants en qui se trouvait le germe du sentiment. […] Sous le mouvement se trouve non la logique de l’entendement, mais l’impulsion de la sensibilité et de la volonté : chercher le plaisir, fuir la douleur, vouloir, et pour cela mouvoir, telle est la seule logique de la vie, dont le mouvement est le signe extérieur et dont le raisonnement des logiciens n’est que la formule inanimée.

1641. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

L’animal naît avec le besoin héréditaire de cette position, et il est averti des changements de position par des sensations spécifiques de poids, sensations dont les relations mutuelles se trouvent alors altérées. […] Mais si en face du canal se trouve une digue, le mouvement ondulatoire y rencontrera un obstacle et ne pourra le dépasser ; il en résultera une réflexion par cette portion au lac et par le canal lui-même.

1642. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Et comme l’auteur a soin d’ajouter à cette précise caractérisation conversationnelle quelque mention sans cesse répétée d’une particularité physique ou morale facile à retenir, comme il ne néglige guère, quand son émotion déborde, de prendre la parole lui-même pour dire ce qu’il faut penser des gens qu’il produit, leur aspect moral se trouve excellemment défini et se grave forcément dans la mémoire. […] Tous ces traits, la simplicité, la permanence, la puérilité de nature, l’outrance du dessin, la vérité de la charge qui distinguent les personnages de Dickens, caractérisent également au plus haut degré les scènes où le récit de leurs actions, la reproduction de leurs conversations, la description des lieux où ils se trouvent, s’unissent pour constituer les épisodes par lesquels l’action chez Dickens s’achemine au dénouement avec les détours les plus longs et les plus invraisemblables.

1643. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

« Ces demi-pages sont si belles que, s’il y en avait beaucoup de cette nature, elles dégoûteraient l’homme qui les lit de vivre de la vie des sens ; elles suspendraient le battement du pouls dans ses artères, elles lui donneraient l’impatience de l’infini, la passion de mourir pour se trouver plus tôt dans ces régions indescriptibles où l’on entend de tels accents dans de telles ivresses, où l’intelligence bornée se précipite et se conjoint à l’intelligence infinie dans ce murmure extatique des lèvres, puis dans ce silence de l’amour qui est l’anéantissement de tout désir dans la possession de l’Être infini, infiniment adoré et infiniment possédé. […] En quelque lieu que soit Krisna, le dieu de la foi ; en quelque lieu que soit Arjoùn, le puissant lanceur de flèches, là se trouvent certainement la vérité, la fortune, la victoire et la vertu ! 

1644. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

La poésie de ces temps se trouve dans les chants des minnesangers et dans ceux des meistersangers, qui ont beaucoup de ressemblance avec nos troubadours de Provence, et qui peut-être en tirent leur origine, Déjà le nom de meister indique qu’ils formaient école ; cette poésie paraît d’abord, par cela même, moins originale et moins populaire que celle de la première époque. […] Par là se trouve changée la face de la métaphysique, et deux écoles rivales sont à la fois frappées du même coup et convaincues d’un procédé également vicieux, d’un point de départ également hypothétique.

1645. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Les choses semblent donc assez simples jusque-là ; mais lorsque ces métis sont croisés à leur tour les uns avec les autres pendant plusieurs générations, rarement il se trouve deux sujets qui soient semblables ; et c’est alors qu’apparaît l’extrême difficulté, ou plutôt l’entière impossibilité de la tâche. […] Mais le principe de sélection naturelle se trouve très explicitement appliqué à la race humaine dans les LOIS DE MANOU.

1646. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Il suppose que, dans un voyage à Versailles, son paysan se rencontre en voiture avec trois autres personnes, dont un vieil officier, chevalier de Saint-Louis, et un jeune homme qui se trouve être Crébillon (sans qu’il soit nommé).

1647. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Cette armée de pèlerins, formée en vue de conquérir la Palestine, va se trouver subsidiairement engagée à des expéditions d’un autre ordre et qui la détourneront de son but : il semble donc qu’il y a une raison morale, et peut-être un devoir chrétien, de se dérober à ces incidents successifs qui allongent le chemin et qui profanent l’épée.

1648. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

L’organisation des services étant moins précise et moins rigoureuse qu’elle ne l’a été depuis, il put être considéré à un moment comme détaché de l’École et fut nommé secrétaire de l’Observatoire, où il se trouva le collaborateur de M. 

1649. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Il allait de tous côtés guérissant les malades, consolant les misérables, instruisant les ignorants… Ce n’était pas seulement les lieux où il arrêtait, qui se trouvaient mieux de sa présence : autant de pas, autant de vestiges de sa bonté.

1650. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Il ne reste plus que des lambeaux suspendus au-dessus de quelques sièges sur lesquels les noms se trouvent écrits : Marforio.

1651. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

On voit cependant qu’il n’aura rien d’austère, qu’il est de l’école scientifique fleurie qui se rattache à Fontenelle et à Mairan ; et, sans aller jusqu’à dire qu’il y a du petit goût dans Bailly, ce que son Histoire de l’astronomie démentirait, j’oserai affirmer (car on peut parler avec lui la langue des tableaux) qu’il y a un peu de mollesse dans ses couches de fond, et que, dans certaines vues de développement et de lointain qu’offre ce bel ouvrage, il y a des parties qui, à les presser, se trouveront plutôt élégantes et spécieuses que solides.

1652. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

on n’est pas si loin les uns des autres, et tout le monde, ce me semble, devrait enfin se trouver d’accord10.

1653. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent À la nativité du temps, Et que tous les siècles révèrent, Être encore aussi beaux et verts Qu’aux premiers jours de l’univers !

1654. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Il se trouve bien comme il est, il atteint d’abord à son niveau, il n’en veut à personne.

1655. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Rarement ce qui crie d’abord se trouve être juste ensuite.

1656. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

C’est dans l’application seulement que Guérin se trouve en défaut comme nous-même nous avons pu l’être, mais il l’est plus qu’il ne le faudrait et beaucoup trop ; il s’en remet surtout trop au hasard, et l’on peut dire de lui ce qu’il dit d’un autre de ses amis, que cela s’en va de chez lui comme l’eau d’une fontaine.

1657. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

— Sur Napoléon après son entrée à Moscou : Imaginez un homme au sommet d’une échelle de cent échelons, et tout le long de cette échelle des hommes placés à droite et à gauche avec des cognées et des massues, prêts à briser la machine : c’est l’image naturelle de la situation où se trouve Napoléon.

1658. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Quand il manque de prétexte pour attaquer les autres, il se tourne contre lui-même : il se blâme, il ne se trouve bon à rien, il se décourage ; il trouve fort mauvais qu’on veuille le consoler.

1659. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

« Une vingtaine d’années plus tard il me prit fantaisie, nous dit Catherine, de lui demander ce qui, dans ce temps-là, l’avait pu porter ainsi à venir partager l’ennui et l’insipidité de notre séjour à Rajova, tandis que sa propre maison fourmillait tous les jours de toute la meilleure compagnie qui se trouvât à Moscou.

1660. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

le premier jugement avait couru et court encore ; c’est le seul qu’on ait réimprimé et qui se lise en tête de toutes les éditions de Bayle qui, dans son Dictionnaire, s’autorise, sans la contrôler, de l’opinion de Huet, ne songe qu’à renchérir, à son tour, sur l’article des mœurs ; non qu’il en prenne la défense et qu’il fasse le rigoriste, mais en érudit qui ne se trouve pas souvent à pareille fête, il badine à sa façon derrière du latin et du grec, il se gaudit des légèretés du roman en y cherchant le graveleux et sans y soupçonner la délicatesse.

1661. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

cette belle et florissante personne, si faite pour les jouissances de la vie, si amie du positif et des réalités, qui servait à Sibylle de repoussoir, la voilà qui se trouve, elle aussi, atteinte et infectée du même vice que Sibylle, de vouloir à toute force quelque chose de transcendant et de surnaturel !

1662. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Il nous donne des descriptions vivantes des principaux types, l’Albanais, le Phanariote, l’Insulaire ; en un mot il est peintre, il est portraitiste avec saillie et ressemblance : le satirique ne commence et ne se donne tout son jeu que là où il se trouve en face d’une société et d’une Cour ridicules.

1663. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

S’il n’était qu’un abréviateur, s’il n’avait prétendu que faire un abrégé chronologique, il se trouverait inférieur peut-être dans le détail à ces deux élégants écrivains que j’ai cités : mais il a voulu bien autre chose, il a un bien autre but.

1664. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Siméon Pécontal, Aniel, qui se trouve dans son recueil de Ballades et Légendes ; la voici : Aniel baigne ses pieds, pensive, Aux bords d’un paisible ruisseau ; Un cygne, amant de cette rive, Lui dit : Pourquoi troubles-tu l’eau ?

1665. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Il a donné pour nœud à sa pièce le moment décisif où un jeune orateur politique, idolâtre de l’opinion, et arrivé au comble de la faveur populaire, se trouve tout d’un coup en demeure de choisir entre cette orageuse faveur et son devoir.

1666. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Racine se trouvait précisément dans l’église du monastère des Champs, quand l’archevêque Harlay de Champvallon y vint, le 17 mai 1679, à neuf heures du matin, pour renouveler la persécution qui avait été interrompue durant dix années, mais qui, à partir de ce jour-là, ne cessa plus jusqu’à l’entière ruine.

1667. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Si les revers de la fortune désenchantent l’enthousiasme, que sera-ce, s’il s’y mêle des torts qui, cependant, se trouvent souvent réunis aux qualités les plus éminentes ?

1668. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

.) — Il ne se trouve plus dans la seigneurie aucune marque extérieure de fourches patibulaires.

1669. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

La difficulté se trouve une seconde fois simplifiée ; il ne s’agit plus maintenant que de comprendre la liaison de ces événements et d’un mouvement moléculaire. — L’obscurité demeure toujours très grande ; car nous ne pouvons jamais concevoir ces événements que d’après le type des sensations ordinaires, et, entre cette conception et celle d’un mouvement, il reste un abîme.

1670. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Dans tous ces verbes se trouve le verbe être, et tous ces jugements contiennent le sujet je, lié par le verbe être avec un participe qui désigne un attribut.

1671. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

L’on dit qu’elle repaire (se trouve) en Perse.

1672. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

« — Puisque vous me le dites vous-même, lui répliquai-je, je ne vous dissimulerai pas qu’en effet le vote et la conduite parlementaire d’un homme de votre loyauté et de votre importance me semblent inexplicables dans les circonstances où la monarchie des Bourbons, vos amis, se trouve engagée.

1673. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Mais dans la Harangue aux États d’Orléans (1560) et dans le Mémoire au Roi sur le But de la guerre et de la paix (1568), ses ordinaires remontrances en faveur de la paix et de la tolérance ont revêtu une forme singulièrement forte ; vigueur de raisonnement, mouvement pathétique, expression saisissante, toutes les parties d’un grand orateur se trouvent dans ces deux pièces.

1674. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

L’opposition au cartésianisme vient des savants et des théologiens : les honnêtes gens se trouvèrent cartésiens du premier coup.

1675. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Ne dites pas : C’est beau de langage, mais c’est faux de pensée : ce sont là de vaines paroles ; les grands écrivains se trouveraient fort peu dédommagés du reproche d’avoir mal pensé par la louange d’avoir bien dit.

1676. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

C’est pour la combattre qu’il se trouvera amené au dandysme.

1677. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Si Dieu, en effet, est un être déterminé hors de nous, la personne qui croit avoir des rapports particuliers avec Dieu est un « visionnaire », et comme les sciences physiques et physiologiques nous ont montré que toute vision surnaturelle est une illusion, le déiste un peu conséquent se trouve dans l’impossibilité de comprendre les grandes croyances du passé.

1678. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Parmi les premières, se trouvaient beaucoup de demoiselles de qualité, Mlles d’Aguesseau, de Chaulnes, de Fieubet, de Catelan.

1679. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

mon cher Cideville, écrivait-il à cet autre ami si cher, que ce serait une vie délicieuse de se trouver logés ensemble trois ou quatre gens de lettres, avec des talents et point de jalousie, de s’aimer, de vivre doucement, de cultiver son art, d’en parler, de s’éclairer mutuellement !

1680. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Mais quand l’homme se trouve en face d’une difficulté réelle, disproportionnée avec ses forces, il se résigne ; et si l’expérience lui a enseigné que le temps et un effort réglé et continu sont les seuls moyens du succès, il prend alors l’habitude de la patience, et cette habitude passe dans sa nature.

1681. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Cosnac complète ici une lacune qui se trouve dans l’histoire de Mme de La Fayette, et il nous fait entrer dans les misères quand l’autre nous a donné le roman.

1682. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Dans ses livres se trouvent les paroles les plus riches en pardon pour tous ceux en qui la vie imprime ses stigmates et fait sourdre les lents sanglots.

1683. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Ainsi se trouve justifiée, par une raison nouvelle, la séparation que nous avons établie plus loin entre la psychologie proprement dite, ou science de l’individu mental, et la sociologie.

1684. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Champfleury, et qui se battraient avec lui si Hugo ne se trouvait justement entre les deux partis.

1685. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

À la tête des nouvelles de Babou se trouve une préface dont la verve, l’entrain, le mouvement, rappellent Diderot (le rappellent trop peut-être), mais qui justifient ce que nous venons d’exprimer.

1686. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Elle l’est encore parce qu’elle se trouve posée avec une vivacité et une fréquence notables dans la vie, et qu’elle influe sur l’éducation française.

1687. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

De ce qui précède, on peut donc inférer qu’à l’origine la loi de la succession des rimes a été dictée par la musique, et ce qui porte à croire cette assertion, c’est la phrase de Joachim du Bellay : « Il y en a qui fort superstitieusement entremeslent les vers masculins avec les vers féminins… afin que plus facilement on les peust chanter sans varier la musique pour la diversité des mesures qui se trouveroient en la fin des vers. » Ronsard, qu’on ne peut jamais trop consulter, s’exprime ainsi sur la rime dans son Art poétique : « La Ryme n’est autre chose qu’une consonance et cadance de syllabes, tombantes sur la fin des vers, laquelle je veulx que tu observes tant aux masculins qu’aux féminins, de deux entières et parfaictes syllabes, ou pour le moins d’une aux masculins pourveu qu’elle soit résonante et d’un son entier et parfaict. » Mais nulle part, il ne promulgue une règle à suivre sur l’alternance des rimes.

1688. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

L’édition Garnier donne en haut de la page la traduction française — c’est là que se trouve la faute copiée docilement par M.  […] Le texte a été établi d’après un exemplaire où Balzac avait fait des corrections manuscrites, et qui se trouve dans le fonds Lovenjoul à Chantilly. […] En l’apprenant, Mlle Cormon se trouve mal. […] Il se trouve un peu plus loin dans Souvenir des vieilles guerres. […] Il se trouvera libre, tout à coup, sans avoir sauté le mur.

1689. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Des Troglodytes, des hommes du moyen âge, des hommes d’il y a deux ou trois siècles, se trouvent mêlés aux rares individus qui sont vraiment les hommes du XlXe siècle. […] Il est dans de petites pièces dédiées à ses amis, semées sur des albums, qui assurément ne lui ont pas coûté un si grand effort que le Prométhée et qui se trouvent être charmantes. […] Et, s’il se trouve à la Sainte-Baume un ermite, c’est encore un ermite naturaliste51. […] Louis Ménard, l’auteur de la Morale avant les philosophes, se trouvaient ensemble à dîner. […] Il me suffit que mon semblant de théorie soit vrai d’une façon générale, c’est-à-dire se trouve être plus souvent vrai que faux.

1690. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

On touche ici le sommet sublime et aigu où le monde de l’esprit et le monde des sens se rencontrent, et où l’homme, cueillant des deux mains les plus belles fleurs des deux versants, se trouve à la fois païen et chrétien. […] Pour déployer ces facultés épiques, et pour les déployer dans la région sublime où cette âme se trouve naturellement portée, il ne faut pas moins que l’épopée idéale, c’est-à-dire située hors du réel, avec des personnages qui existent à peine et dans un monde qui ne peut être nulle part. […] Par-delà les preux, images glorifiées des vertus morales, il y a les dieux, modèles achevés de la beauté sensible ; par-delà la chevalerie chrétienne, il y a l’olympe païen ; par-delà l’idée de la volonté héroïque qui ne trouve son contentement que dans les aventures et le danger, il y a l’idée de la force sereine qui d’elle-même se trouve en harmonie avec les choses. […] Une puce avait mordu Donne et sa maîtresse : voilà que cette puce, ayant réuni leur sang, se trouve être « leur lit de mariage et leur temple de mariage345. […] C’est dans ce cortége d’érudits, de songeurs et de chercheurs que paraît le plus compréhensif, le plus sensé, le plus novateur des esprits du siècle, François Bacon ; ample et éclatant esprit, l’un des plus beaux de cette lignée poétique, et qui, comme ses devanciers, se trouva par nature enclin à recouvrir ses idées de la plus magnifique parure ; une pensée ne semblait achevée en cet âge que lorsqu’elle avait pris un corps et une couleur.

1691. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Les wagnériens se trouvèrent généralement gobinistes et M.  […] Il va même, dans son zèle, jusqu’à soutenir sérieusement (du moins en apparence) que l’origine du sentiment artistique se trouve tenez-vous ! […] Charles de Pomairols, j’aurais donné une place plus considérable à ses poèmes païens, où se trouve peut-être, à mon gré, les plus beaux vers qu’il ait écrits. […] Délivré de la pesanteur brutale, on se trouve dans un milieu plus affiné que baigne une transparence légère. […] Ces conceptions contraires ont pu se trouver également vraies selon les cas.

1692. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Port-Royal l’enserre d’autant plus étroitement que l’enfant perd sa mère en janvier 1641, son père (remarié) en février 1643, et se trouve donc orphelin à trois ans. […] Il fait parler tous ses personnages avec une certaine propriété qui ne se trouve point ailleurs. […] D’abord, il se trouve que ce héros est disponible : je veux dire que ni Pierre ni Thomas Corneille ni Quinault ne s’en sont encore emparés. […] Furetière dut fournir quelques traits : ceux qui se trouvent dans son Roman bourgeois (1666). […] Boursault (dans l’introduction du petit roman d’Arthémise et Poliante) rapporte les sentiments des malins auprès desquels il se trouvait placé : Agrippine leur a paru fière sans sujet, Burrhus, vertueux sans dessein, Britannicus amoureux sans jugement, Narcisse lâche sans prétexte, Junie constante sans fermeté, et Néron cruel sans malice.

1693. (1910) Rousseau contre Molière

Là-dessus Alceste entre en rapports avec un avocat qu’il a choisi absolument au hasard et qui se trouve être le plus honnête homme des honnêtes gens. […] Lorsqu’en un tel procès on se trouve engagé, Le vice impunément sera-t-il ménagé ? […] L’habileté, relative, de Fabre d’Eglantine, qui se trouvait d’ailleurs en conformité avec la progression dramatique, a été de présenter d’abord Philinte comme indifférent au malheur général, sur quoi le public s’est dit : « Bon ! […] Le Misanthrope est le portrait où il est très flatté, où il ne se trouve pas assez flatté, où il se reconnaît pourtant et qu’il déchire. […] Il ne faut pas rendre un auteur responsable de l’impression que fera son œuvre sur un public qui se trouvera être gangrené.

1694. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Là, et non ailleurs, se trouvent réunies toutes les qualités à la poursuite desquelles on s’efforçait depuis une cinquantaine d’années. […] Ce qui paraît naturel, c’est d’être, comme le dit l’anatomiste Du Verney, présentant à la duchesse du Maine Mlle de Launay, « la fille de France qui connaît le mieux le corps humain » ; et, au contraire, ce qu’on trouve étrange, c’est qu’il se trouve encore, pour admirer Pindare, des hommes qui se croient du jugement et du goût. […] — Véritable nouveauté du livre ; — et qu’elle est d’avoir mis la théologie proprement dite à la portée du public laïque. — De l’autorité des laïques en matière de théologie. — Le prince de Condé [le père du Grand Condé] réfute le premier le livre d’Arnauld, dans ses Remarques chrétiennes et catholiques, 1644 ; — autre réfutation du savant Père Petau : De la pénitence publique, 1644. — La cause du livre d’Arnauld se trouve liée à celle de l’Augustinus, dont il entreprend d’écrire l’apologie contre la bulle du pape Urbain VIII ; — et ainsi le Port-Royal devient la forteresse du jansénisme. — Démêlés d’Arnauld avec la Sorbonne ; — sa condamnation ; — entrée en scène de Pascal. […] — C’est ce que nous saurons si nous acceptons le dogme d’une chute originelle, — l’obligation qui nous a été imposée de l’expier, — et le dogme de la rédemption, — lesquels se trouvent être précisément les dogmes essentiels du christianisme. — Répugnons-nous peut-être à les accepter ? […] Le Satirique. — De l’intérêt de cette question pour en résoudre une autre ; — qui est celle de la portée philosophique du livre de La Bruyère. — De la parole célèbre : « Un homme né chrétien et français se trouve contraint dans la satire ». — La quatrième édition des Caractères, 1689 ; — et de la hardiesse croissante de La Bruyère, jusqu’à la neuvième, 1696. — Mais qu’il faut faire attention que, n’épargner personne, c’est presque aussi n’attaquer personne. — Quand on raille également les hommes et les femmes ; — les gens de la cour et ceux de la ville ; — les partisans et les gens de justice ; — les dévots et les libertins ; — on est sans doute un pessimiste, — mais non pas un révolutionnaire [Cf. 

1695. (1888) Poètes et romanciers

Non pas que je ne comprenne à merveille quelle sympathie élevée, quel noble attendrissement, quelle charité de pensée se trouve au fond de la thèse sociale que défend avec tant d’énergie et d’obstination M. de Vigny. […] Ce sont des histrions sans doute, mais ces histrions se trouvent être, à la strophe suivante, des héros. […] Là, sur ce nouveau théâtre, le jeune républicain se trouva dépaysé.

1696. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Elle se trouve dès ce moment réduite au simple rolle d’aventuriere. […] Les avantages se trouvent compensés des deux parts, & le célebre Auteur de la Henriade n’a négligé aucun des siens. […] Il conserve toute sa progression morale & se trouve même fortifié par le concours des accessoires. […] Le Poëme de la Religion est un de ces monumens où le génie se trouve d’accord avec le zele. […] Les mêmes avantages se trouvent réunis dans Venise sauvée.

1697. (1886) Le roman russe pp. -351

D’autres besoins naquirent avec notre dix-neuvième siècle, l’épargne nationale se trouva derechef tarie ; on emprunta alors en Angleterre et en Allemagne, et la littérature, remise à flot, eut le beau renouveau que l’on sait. […] Dans l’esquisse rapide que j’ai conduite jusqu’à Gogol, on a vu les efforts de l’esprit russe pour se trouver lui-même, ses imitations maladroites, ses premiers succès. […] Gogol se trouva classé d’emblée. […] Gogol se trouvait dans d’heureuses conditions, refusées à tous les modernes faiseurs d’épopées. […] Tous deux se trouvaient fort dépaysés dans cette école du génie qui remplaçait pour eux l’université.

1698. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

L’idée d’étudier le vieux français, de remonter au-delà d’Amyot, de Montaigne et de Rabelais, ne vint que tard ; le grand siècle se suffisait à lui-même ; les grands écrivains des règnes de Louis XIV et de Louis XV se trouvaient trop bien chez eux, surtout en fait de langage, pour sentir le besoin d’en sortir. […] À la manière dont il est conçu et dont il s’exécute, il est sensible que l’agrément des exemples entraîne quelquefois le rédacteur à des promenades plus ou moins longues selon la nature des sujets ; on est quelquefois, à la lettre, dans un parterre d’exemples, et les divisions, les bordures se multiplient, selon que la récolte de ces citations se trouve plus ou moins heureuse et abondante.

1699. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Molé, qui se trouvait directeur de l’Académie, avait donc en cette qualité à recevoir M. de Vigny, qu’il avait efficacement contribué à faire nommer et pour qui il avait voté lui-même : voilà le point de départ véritable et des moins compliqués. […] Molé, comme il l’aurait dû, et celui-ci se trouvait ainsi répondre à une phrase qui était retirée.

1700. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Le jour que Raynouard alla pour la première fois à la Bibliothèque impériale pour y compulser les manuscrits provençaux, ce fut Fauriel (il se trouvait là par hasard) qui lui montra à lire, à déchiffrer les premières lignes du premier manuscrit. […] Néanmoins ses données sont en général fort exactes, et j’en ai souvent profité. « Les règles grammaticales étaient les mêmes pour tous les dialectes de la langue d’oïl : tous, sans exception, étaient régis par la même grammaire. « Après avoir posé cette règle générale, Fallot divise le vieux langage français en trois dialectes principaux, qu’il nomme non point du nom d’une province dans laquelle ils fussent exclusivement parlés, mais du nom de celle dans le langage de laquelle leurs caractères se trouvent le plus saillants, le mieux réunis et le plus complètement en relief : normand, picard, bourguignon.

1701. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Par conséquent, non seulement cette possibilité particulière d’une sensation se trouve investie de la qualité de permanence, lorsque nous n’éprouvons actuellement aucune sensation ; mais encore, quand nous en éprouvons quelqu’une, les autres sensations du groupe sont conçues par nous sous la forme de possibilités présentes qui pourraient être réalisées en cet instant même. […] Mais, comme la loi qui prédit cet événement sous telles conditions est générale et, partant, permanente, l’une et l’autre apparaissent comme permanentes et se trouvent ainsi érigées en substances, ce qui les oppose aux événements passagers et les classe à part. — À présent, sous le nom de forces, les possibilités permanentes se ramènent sans difficulté à ce que nous nommons matière et corps ; nous ne répugnons pas à admettre que le monde dans lequel nous sommes plongés soit un système de forces ; du moins telle est la conception des plus profonds physiciens.

1702. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

On se trouva surpris, et d’une surprise charmante. […] Ce livre est le journal intime d’un jeune homme triste, aigri par de grands malheurs de famille, par de longues méditations solitaires, qui peu à peu se sent pris d’amour, ose le dire, et se trouve aimé.

1703. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Un jour qu’il était sorti de Parme pour se dissiper à l’ordinaire, le goût de la promenade l’ayant entraîné, il passa la rivière de Lenza, qui est à trois lieues de la ville, et se trouva sur le territoire de Rheggio, dans une grande forêt qu’on nomme Silva piana quoiqu’elle soit sur une colline fort élevée, d’où l’on découvre les Alpes et toute la Gaule cisalpine. […] « Un seul soulagement se trouve cependant à mes peines : c’est qu’au moment où tu te tournes d’en haut vers moi, je te reconnais et je t’entends à la démarche, à la voix, au visage, aux vêtements que tu portais sur la terre ! 

1704. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Le moyen de se débarrasser de la peur quand on se trouve entre deux situations également propres à l’exciter ! […] … Mystérieuse même en plein jour, la nature ne se laisse pas dépouiller de ses voiles, et, ce qu’elle veut cacher à ton esprit, tous tes efforts ne l’arracheront pas de son sein. » Il aperçoit une fiole d’opium qui se trouve sur les tablettes de son laboratoire ; à l’instant l’ivresse d’un bonheur imaginaire s’empare de ses sens, et il chante des félicités inouïes.

1705. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Ces essais, embrassant l’histoire morale du monde, se trouvaient être trop larges pour la scène toujours étroite d’un théâtre, et, de plus, mes dernières compositions en ce genre sondaient si profondément et si hardiment les plaies secrètes du cœur et de l’esprit humain que presque tout le monde se sentait blessé par mon audace. » Cette époque de sa vie fut celle de sa liaison avec le seul rival qu’on sut lui susciter en Allemagne, le poète dramatique Schiller. […] En vérité, il n’y a pas de marché si populeux et si animé ; tout le monde semblait fort bien s’y reconnaître ; chacun allait chercher sous les fleurs une petite auberge où se retirer, puis on en ressortait ; on rencontrait le voisin ; on passait les uns à côté des autres en bourdonnant, comme si on eût voulu se dire où se trouve la bonne bière.

1706. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

C’est dans cette élégie épique que se trouvent ces deux stances immortelles et si souvent reproduites et imitées depuis, même par le Tasse, sur la fleur de jeunesse et d’innocence qui donne seule son prix à la beauté : « La verginella è simile alla rosa, etc. » « La jeune fille est semblable à la rose, qui, dans un riant jardin, sur l’épine où elle est née, pendant que seule et intacte elle repose, ne voit s’approcher d’elle pour la cueillir ni la dent du troupeau ni la main du berger ; le zéphyr caressant, la rosée humide, la terre et l’onde se disputent à qui lui prodiguera le plus de sollicitude. […] Thérésina, qui se trouvait bien sur cette couche de tendresse, ne cherchait pas à se relever ; elle étendit un de ses bras à demi nu sous sa tête, comme pour se faire un oreiller ; elle passa l’autre autour du cou de sa jeune mère comme pour s’y suspendre ou pour attirer vers le sien le visage de la comtesse.

1707. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

On aurait cru en le voyant qu’on avait changé d’époque et qu’on était introduit dans la société d’un de ces deux ou trois hommes naturellement immortels, dont Louis XIV était le centre, et qui se trouvaient chez lui comme chez eux, à son niveau, quoique sans s’élever ou sans s’abaisser du leur : — La Bruyère, — Boileau, — La Rochefoucauld, — Racine, — et surtout Molière ; — il portait son génie si simplement qu’il ne le sentait pas. […] « Un jour qu’on lisait dans un journal un article sur un centenaire (article qu’on ne passait pas, comme on peut croire), contre son habitude, il interrompit le lecteur pour dire avec enthousiasme : « — Celui-là a vécu sagement et n’a pas gaspillé ses forces en toute sorte d’excès, comme le fait l’imprudente jeunesse… « Il se trouva que ce sage se grisait souvent, au contraire, et soupait tous les soirs, une des plus grandes énormités que l’on pût commettre contre sa santé (selon mon père).

1708. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Les génies purement d’art et de forme, et de phrases, dénués de ce germe d’invention fertile, et doués d’une action simplement viagère, se trouvent en réalité bien moins grands qu’ils ne paraissent, et, le premier bruit tombé, ils ne revivent pas. […] XI Je lui rappelai sa conversation avec Napoléon, que je connais par l’esquisse qui se trouve dans ses papiers inédits, et que je l’ai prié plusieurs fois de terminer.

1709. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

En l’absence du coupable, qui ne peut être interrogé, le président demande s’il se trouve dans l’assemblée quelque avocat d’office qui veuille prendre sa défense, Une foule immense se lève en tumulte, jeunes, vieux, gens des deux sexes et de toutes conditions, les uns pour excuser le coupable, les autres pour renchérir sur l’acte d’accusation. […] Il s’ébahit « vu que c’est le meilleur poëte parisien qui se trouve, comment les imprimeurs de Paris et les enfants de la ville n’en ont eu plus grand soin. » II veut que les jeunes gens « cueillent ses sentences comme belles fleurs ; qu’ils contemplent l’esprit qu’il avait ; que de lui ils apprennent proprement à décrire. » Il l’estime « de tel artifice, tant plein de bonne doctrine, et tellement peinct de mille couleurs », que très-souvent il lui en fait des emprunts, et qu’il se paye, en le copiant, du soin de l’avoir édité.

1710. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Je vois les mondains de la Régence, au sortir de ces sermons foudroyants, souriant des duretés de ce prêtre si doux, et tout prêts à se trouver innocents par l’impossibilité de se croire si coupables. […] Il y a des beautés qui se sentent et d’autres qui se voient, et il se trouve beaucoup plus de gens pour les secondes que pour les premières.

1711. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Ainsi se trouvent placés aux deux pôles de la pensée des poèmes habitués autrefois à se trouver côte à côte, comme l’Iliade et l’Énéide.

1712. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

» Un homme se trouva pour redresser l’oracle boiteux et le faire marcher droit vers le salut. […] Leur charge compacte culbuta ce rempart fragile, et les Orientaux sans armures, armés de glaives courts comme des poignards, se trouvèrent aux prises avec les hoplites couverts d’airain de la tête aux pieds.

1713. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Il se trouve que la moitié de nos titres a été perdue par nous et l’autre moitié par le notaire. […] Un moment qu’échappé au sommeil, il se trouve à côté de Saint-Victor, le critique de la Liberté lui dit, avec la crispation lui venant, dans le salon de la princesse, à la vue de notre bande d’intimes : — Eh bien !

1714. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Faire effort pour se trouver un sens à soi-même, c’est en réalité en donner un à la nature, de laquelle nous sommes sortis au même titre que tout ce qui est en elle, que tout ce qui la compose. […] Et parmi les plus graves défauts de notre littérature moderne, il faut compter celui de peupler chaque jour davantage ce cercle de l’enfer où se trouvent, selon Dante, ceux qui, pendant leur vie, « ils pleurèrent quand pouvaient être joyeux » 300.

1715. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Il va chez une bohémienne vendeuse de crimes, il achète un poison et un poignard pour accomplir sa vengeance avec le raffinement d’un voluptueux qui veut trouver même la saveur de la débauche dans le dernier soupir de la vie, paradoxe qui se trouve dans toutes les compositions de ce temps et qui n’est jamais dans la nature ; car entre deux passions extrêmes dans le cœur de l’homme, il n’y a jamais équilibre. […] XIV Ici se trouve dans le volume un magnifique fragment de poésie lyrique qui aurait pu, si je l’avais entendu à temps, rapprocher nos deux destinées et nos deux cœurs.

1716. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Par malheur, il se trouve que l’Amérique est de trop : pour que le continent américain eût son emploi, il faudrait qu’une quatrième période de l’histoire universelle fût possible ; or, pour Cousin, les trois idées de l’infini, du fini et de leur rapport épuisent, comme on sait, le cycle fatal dans lequel se meut l’humanité. […] Aux yeux du philosophe, la forme, seule intelligible, est, dans l’individu, tout ce qu’il a de réel, et la matière s’évanouissant graduellement, la pensée ne se trouve plus en présence que d’elle-même dans un monde de formes et de fins.

1717. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Je ne scais, mon ami, si je ne vais pas me répéter, et si ce qui suit ne se trouve pas déjà dans un de mes sallons précédents. […] Est-ce que cette femme ne devoit pas se trouver mal entre les bras de son fils et de son époux ?

1718. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Est-ce que dans le musée de cet antiquaire porte-tiare, qui oubliait la chrétienté en regardant le Laocoon, la Louve de bronze ne se trouvait pas ? […] Audin n’a pas caché la sienne ; mais naturellement, par le fait de son amour de l’étude et du recueillement, par la tournure d’une imagination tout à la fois positive et rêveuse, par l’élévation d’un caractère qui se trouvait seul en s’élevant, il a vécu à peu près caché à la foule, même à ceux-là qui auraient besoin, dans l’intérêt de sa renommée, d’ausculter et de savoir sa vie.

1719. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

[NdA] Ce qu’il y a de plus compromettant se trouve dans les Nouveaux mémoires de Bassompierre, publiés en 1802, p. 175 et suivantes.

1720. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Toute passion vive devient aisément cruelle quand elle se trouve en face de l’objet qui la gêne ou qui la brave.

1721. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru, qui se trouva chargé, quelque temps après, du rapport annuel.

1722. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Je trouve dans une lettre de lui à Mme de Montberon, alors qu’il approchait de la cinquantaine (1700), une peinture bien fine et bien circonstanciée de cet état insipide, aride, désabusé, où il se trouve : « Pour moi, je suis dans une paix sèche, obscure et languissante, sans ennui, sans plaisir, sans pensée d’en avoir jamais aucun ; sans aucune vue d’avenir en ce monde ; avec un présent insipide et souvent épineux… » Ces instants d’aridité et de dégoût, chez Fénelon, se peignent avec des traits qui font encore que son ennui ne ressemble pas à un ennui vulgaire.

1723. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

., se trouvent toujours, ne semblent pas indiquer qu’en créant les animaux l’Être suprême n’a voulu employer qu’une idée, et la varier en même temps de toutes les manières possibles, afin que l’homme pût admirer également et la magnificence de l’exécution et la simplicité du dessein.

1724. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Et après cette première citation : Dans un autre endroit, continue Chateaubriand, je peins ainsi les tombeaux de Saint-Denis avant leur destruction : « On frissonne en voyant ces vastes ruines où sont mêlées également la grandeur et la petitesse, les mémoires fameuses et les mémoires ignorées, etc. » Je supprime encore ce second morceau, inséré à la suite du premier, et qui prêterait aux mêmes observations comparatives ; mais je vais donner toute la fin de la lettre avec son détail mélangé, afin que le lecteur en reçoive l’impression entière, telle qu’elle ressort dans son désordre et son abandon : Je n’ai pas besoin de vous dire qu’auprès de ces couleurs sombres on trouve de riantes sépultures, telles que nos cimetières de campagne, les tombeaux chez les sauvages de l’Amérique (où se trouve le tombeau dans l’arbre), etc.

1725. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Louis XIV, cette fois, va se trouver seul en face de l’Europe, alarmée de ses airs de monarchie universelle et coalisée contre lui.

1726. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Le maréchal de Biez qui y commandait et qui, ne pouvant reprendre Boulogne, était chargé de le bloquer par ce côté, se trouvait dans l’embarras par la fuite des pionniers : il lui restait un pan de courtine ou de mur à élever pour sa ligne de fortification, et pour empêcher les secours d’entrer dans la ville.

1727. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Qui agit par ce ressort, agit selon Dieu… » Charron ici, comme en quelques autres endroits, se trouve en contradiction avec son premier scepticisme fondamental, et moyennant cette lumière naturelle qui luit en chacun et qu’il semble reconnaître, il est plus voisin des platoniciens qu’il ne croit.

1728. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Ceux qui pensaient de la sorte, s’ils survécurent jusqu’en 1670, se trouvèrent tout d’un coup de cinquante ans en arrière.

1729. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Celle qu’il avait achetée fort cher de De Vizé se trouvait anéantie entre ses mains.

1730. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Il le répétait à sa sœur en finissant l’épître à elle adressée (août 1757) : Ainsi, mon seul asile et mon unique port Se trouve, chère sœur, dans les bras de la mort.

1731. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Dès le jour de leur arrivée, M. et Mme Bovary, en descendant au Lion d’or, font connaissance avec quelques-uns des principaux du pays ; mais, parmi les habitués de l’auberge se trouve un petit clerc de notaire, M. 

1732. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Celles qui sont à la Force ne savent point pour combien de temps, et la ci-devant princesse (de Lamballe) est sans femme de chambre, elle se soigne elle-même : pour une personne qui se trouve mal devant un oumard en peinture, c’est une rude position. — On ne voit pas une belle dame dans les rues ; je roule cependant avec mon cocher qui chatouille les lanternes de Paris avec son chapeau.

1733. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Cette affection pour la personne de Lamennais, survivant aux contradictions des systèmes et aux déchirements des croyances, s’est rencontrée chez d’autres encore ; il avait le don d’attacher ; et c’est ainsi qu’on a vu à son lit de mort les représentants des diverses époques de sa vie, étonnés de se trouver là ensemble, et réunis dans une commune douleur, dont les motifs ne laissaient pas d’être différents.

1734. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Il y eut en effet au xviie  siècle une génération puissante et forte, et en quelque sorte privilégiée : c’est celle qui ayant vu la fin du régime de Richelieu, de ce despotisme patriotique qu’on détesta de près sans le comprendre, se trouva jeune encore pour jouir de la régence d’Anne d’Autriche, et qui ensuite assista ou prit part à la Fronde : elle put avoir elle-même ses illusions, elle fit ses fautes, elle commit bien des actes odieux ou ridicules ; elle les vit passer du moins et les toléra ou y trempa ; mais elle y gagna de l’expérience, et, quand l’autorité de Louis XIV fut venue enfin tout pacifier et tout niveler, elle conserva quelque temps sous ce règne égal et superbe un vif ressouvenir du passé, qui lui permit de faire tout bas des comparaisons et des réflexions dont les écrits, indirectement, profitèrent.

1735. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Les génies purement d’art et de forme, et de phrases, dénués de ce germe d’invention fertile, et doués d’une action simplement viagère, se trouvent en réalité bien moins grands qu’ils ne paraissent, et, le premier bruit tombé, ils ne revivent pas.

1736. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Bientôt il se trouve en conflit avec son père Ruben sans le savoir.

1737. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Il est bien le peintre de la vie, et même, quant à ce vis comica tant reproché, s’il ne se trouve pas en effet ici dans ce dialogue entre les deux frères, je n’y entends plus rien, je ne le vois nulle part.

1738. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Ce premier Théophile Gautier, antérieur aux voyages et avant qu’il fut devenu l’homme des feuilletons, se trouve très-bien esquissé en quatre pages du Recueil intitulé Galerie de la presse, de la littérature et des beaux-arts (première série, 1838).

1739. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Il s’étonna bientôt de se trouver au milieu de partis divisés, irrités et aux prises sur des questions personnelles.

1740. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

L’Électeur palatin à qui revenait régulièrement la succession se trouvait évincé du coup, et l’Autriche était même parvenue d’abord à lui arracher son consentement.

1741. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

Lorsque, après une suite d’actions que votre opinion vous a d’abord inspirées, votre intérêt se trouve intimement uni avec le succès de cette opinion, et que cet intérêt vous engage toujours plus avant, il se passe dans les réflexions intérieures des combats que l’on se nie à soi-même, et que l’on parvient à étouffer.

1742. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Il y avait plusieurs maisons où elle se trouvait chez elle : chez Mme d’Épinay571, chez le baron d’Holbach, qui encourageaient toutes les hardiesses, chez Mme Necker572, une bonne et intelligente femme sous son air un peu gourmé d’institutrice protestante, chez Mme Suard, la dévote de Voltaire.

1743. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Il se trouve que quelques-uns des pères de notre littérature ont été, au XVe siècle, au XVIe et au XVIIe encore, des bohèmes accomplis. « Escroc, truand, m…, génie ! 

1744. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Elle fait comme la philosophie, elle néglige la morale, qui tient le milieu entre l’une et l’autre, et dans laquelle seulement se trouve l’idée de l’humanité.

1745. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Quand il remarque que, faute d’avoir assez réfléchi sur son sujet, un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer à écrire, le conseil n’est-il pas aussi bon pour les actions que pour les écrits ?

1746. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

L’homme, par le hasard, si je puis dire, de ses origines animales, se trouvait assez bien organisé pour la vie individuelle, assez mal adapté à une vie sociale développée.

1747. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Mais si les symbolistes restaient farouchement individualistes et divisés sur les moyens d’expression, ils se trouvaient unis par une même idée fixe, un même sentiment immuable : la haine de la littérature commerciale, le culte de la poésie pure et la fureur de s’y consacrer.

1748. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Nulle préoccupation chez lui de dogmes politiques ou religieux et, par là, se trouve écartée une source irritante de conflits.

1749. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

» Après un très court instant de réflexion, Pariset répondit : « Oui, certainement, monseigneur. » Et c’est ainsi qu’il se trouva lancé dans ses divers voyages, d’abord à Cadix, puis à Barcelone, puis finalement en Orient, et engagé, par suite, dans cette polémique qui fit tant de bruit, sur la question de contagion.

1750. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

[NdA] Le volumineux Recueil de Maurepas se trouve à la Bibliothèque nationale, au département des manuscrits.

1751. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Louis XIV était parti de Fontainebleau après son dîner, et se trouvait à Montargis avec son fils, son frère et les principaux de sa Cour, pour la recevoir.

1752. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Cette lettre de Patru à Maucroix, donnée pour la première fois par d’Olivet, ne sent pas du tout son vieillard de soixante-treize ans ; elle est pleine d’entrain, de cordialité, et elle a ce ton de camaraderie affectueuse qui se trouve si peu dans les lettres de Racine et de Boileau, et qui marque une date antérieure.

1753. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Elle se trouve là en compagnie de plusieurs dames parentes de Brantôme, Mme de Dampierre, tante de celui-ci, et Mme de Retz, sa cousine, et elle commence avec la plus âgée des deux une véritable amitié ; car, avec la cousine plus jeune, cette amitié ne viendra que plus tard.

1754. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Et de plus M. de Lamartine représente une poésie sentimentale, élevée, un peu métaphysique, qui était nouvelle en France au moment où il parut, et qui se trouvait opposée à l’esprit français en ce que celui-ci a toujours eu de positif, de malin, de moqueur.

1755. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

À côté de tasses de Chine se trouve un Diaz, et j’en connais un plus beau.

1756. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Ajoutez que, dans Rousseau, le faux est presque toujours mêlé avec le vrai, et qu’il se trouve par là en contradiction avec le principe des vérités générales.

1757. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Savoir lire en latin et lire Virgile sans intervention de professeur, c’est la condition la meilleure pour se plaire à Virgile, et c’est la condition où se trouvent généralement nos écoliers d’aujourd’hui.

1758. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Continuons de lire La Bruyère ; il connaît la question ; il est homme qui a fait un livre et qui a désiré très vivement être lu et qui était assez intelligent pour comprendre, mieux encore que tout autre chose, les raisons qu’on pouvait avoir de ne le lire point ou de le lire mal : « Ceux qui par leur condition se trouvent exempts de la jalousie d’auteur ont, ou des passions, ou des besoins qui les distraient ou les rendent froids sur les conceptions d’autrui ; personne presque, par la disposition de son esprit, de son cœur et de sa fortune, n’est en état de se livrer au plaisir que donne la perfection d’un ouvrage. » Et c’est-à-dire qu’un des ennemis de la lecture, c’est la vie même.

1759. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Il se trouve dans ces derniers livres du talent, sans nul doute, mais du talent inférieur à celui que je lui connais ; des notions étendues sur l’Angleterre, mais superficiellement étendues.

1760. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

il se trouve que le chroniqueur nous amène sous les yeux le même monde que le romancier.

1761. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Dans l’Oiseau, il avait tout le monde pour lui, mais dans « le poisson », il n’aura plus que les naturalistes, et il se trouvera, vous le verrez, que lui, le naturaliste amateur, ne le sera pas assez pour eux !

1762. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Les choses sont belles et grandes par elles-mêmes, et l’intellectualité la plus profonde, n’empêchera jamais une œuvre d’être mauvaise, si la réalité se trouve trahie.

1763. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Il a acheté deux fauteuils et un tapis pour recevoir son ami ; quant à lui, il ne voit pas les choses extérieures, et se trouverait bien dans un mobilier d’étudiant.

1764. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Madame de Girardin, dès lors, se trouva en présence d’un autre écueil, que, malgré tout son esprit, elle ne sut pas toujours éviter. […] il se trouve que cet affreux mari n’est pas aussi noir, aussi blasé, aussi sceptique qu’il en a l’air, et qu’après avoir pensé, parlé et agi comme un roué du dix-neuvième siècle (les plus pitoyables de tous), il vient un instant où il pense, parle et agit comme M.  […] Il se trouvait, en définitive, un peu moins avancé qu’au lendemain de Lucrèce. […] Cousin leurs archives et leurs biographies manuscrites, sans se douter qu’elles se trouvaient en présence d’un philosophe cartésien et éclectique, à peu près excommunié par des casuistes de premier-Paris. […] Ce contraste ne se trouve pas au complet (et il ne pouvait pas s’y trouver) dans l’Essai historique de M. et madame Guizot.

1765. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Cette thèse se trouve déjà chez Maurras, dès les années 1890.  […] Siècle assez libre de tête pour se trouver fou, et cependant le plus facile à tromper qui fut jamais. […] Pas une théorie, pas un système, pas une forme de sensibilité ne revendiqueront par la suite la qualité de romantique ou ne la recevront, qui ne se trouvent recommandées ou autorisées par son œuvre. […] Mais l’infériorité oratoire de celui-ci, qui se trouve en même temps une délicatesse morale, c’est que sa vaine concupiscence porte beaucoup plus haut ou beaucoup plus dans le vide. […] En mettant dans la bouche des personnages des considérations grandiloquentes, démesurées, parfaitement creuses et inopérantes, sur eux-mêmes et sur la situation où ils se trouvent.

1766. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

À force de travail intérieur, il obtient « de son esprit non-seulement la résignation à la volonté de Dieu, mais encore la gratitude sincère1034. » — « Je lui rendis d’humbles et ferventes actions de grâces pour avoir bien voulu me faire comprendre qu’il pouvait pleinement compenser les inconvénients de mon état solitaire et le manque de toute société humaine par sa présence, et par les communications de sa grâce à mon âme, me soutenant, me réconfortant, m’encourageant à me reposer ici-bas sur sa providence et à espérer sa présence éternelle pour le temps d’après1035. » Dans cette disposition d’esprit, il n’est rien qu’on ne puisse supporter ni faire ; le cœur et la tête viennent aider les bras ; la religion consacre le travail, la piété alimente la patience, et l’homme, appuyé d’un côté sur ses instincts, de l’autre sur ses croyances, se trouve capable de défricher, peupler, organiser et civiliser des continents. […] Il était sévère de principes et se trouvait perspicace par rigorisme. […] Paméla est une enfant de quinze ans élevée par une vieille lady, demi-servante et demi-favorite, et qui, après la mort de sa maîtresse, se trouve exposée aux séductions et aux persécutions croissantes du jeune seigneur de la maison.

1767. (1903) Propos de théâtre. Première série

Le caractère antidémocratique, non seulement de tout le théâtre d’Aristophane, mais de tout le théâtre connu sous le nom d’ancienne comédie, se trouve donc ainsi parfaitement expliqué, sans qu’il, y ait lieu, je crois, de chercher désormais d’autres raisons. […] Mais il se trouve qu’avec les sept drames qui nous ont été conservés de lui, nous avons un traité presque complet de haute philosophie morale. […] Il se trouve que cette « spirituelle », si dédaigneuse des gens vulgaires, s’aperçoit un jour qu’elle n’a été ni bonne maîtresse de maison ni bonne mère, ce que les gens vulgaires savent être. […] Racine se rend bien compte de la complexité, si intéressante pour un moraliste tel que lui, de ce personnage : « J’y ai inséré, dit-il dans sa préface, tout ce qui pouvait mettre au jour les mœurs et les sentiments de ce prince, sa haine violente contre les Romains, son grand courage, sa finesse, sa dissimulation, et enfin cette jalousie qui lui était si naturelle. » Racine a bien raison, et, en effet, tout cela se trouve dans le rôle si délicat du Roi de Pont. […] Une critique complaisamment hostile à Racine pourrait dire avec un certain air de vérité que Racine amoindrit ses sujets quand ils se trouvent, de soi, être grands.

1768. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

(Et il se trouve encore que la langue et le style de ces vers significatifs sont singulièrement plats.) […] Son mérite c’est une conscience calme, une probité aisée qui fait que sa phrase parfois alourdie et généralement sans musique ne se trouve jamais, devant un spectacle, un sentiment ou une idée, dénuée de moyens, et dit clairement, entièrement, pittoresquement, ce qu’elle veut dire. […] Il faudrait en excepter Loti, merveilleux notateur qui pousse plus loin qu’eux tous la fraîcheur et l’intégrité de la sensation, mais aussi l’inaptitude à l’étendre en idée, l’ignorance de ce que l’Occident appelle penser : aussi se trouve-t-il de plain-pied, beaucoup plus que Fromentin, avec les choses et les figures d’Orient. […] Pour Fromentin c’est encore cela, mais c’est aussi et surtout d’arriver à un point d’intelligence où se trouve le principe qui explique à la fois dans un chef-d’œuvre ses mérites et ses faiblesses, chez un artiste ses qualités et ses défauts. […] Art de communiquer sa pensée à autrui, art de composer, art d’écrire, autant de tortures pour Amiel, autant de cadres techniques où il se trouve mal à l’aise.

1769. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Ce livre était à faire et, ce qui est beaucoup plus rare, on peut dire qu’il est fait et que l’essentiel, au moins, de l’œuvre centrale du xviiie  siècle est dit désormais et peut se trouver quelque part en une forme accessible, claire et même agréable. […] Et, de plus, les travaux sans but immédiat se trouvent toujours les plus utiles en dernière analyse et au dernier terme. […] Mouret, cela arrive, mais c’est, nonobstant, ultra-romanesque ; et c’est le roman « naturaliste » qui se trouve ici beaucoup plus romanesque que le roman vrai. […] Ces deux choses, en effet, qui se complètent quand elles se trouvent unies, ne sont point même chose, et ne sont point unies toujours. […] Sa disgrâce, de si bonne grâce acceptée, prit fin assez vite, et à la rentrée de 1853, il se trouva chargé de la classe de quatrième au lycée de Rodez.

1770. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Je me souviens que je lui dis : Monsieur de Voltaire, ajoutez-y comme son soutien l’Océan, sans lequel elle ne durerait pas un an. » L’homme qui semblait des deux le plus léger ne se trouvait pas être ici le moins sage.

1771. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Gibbon lui-même, qui avait qualité de premier capitaine, fut d’abord à la tête de sa propre compagnie et ensuite de celle des grenadiers ; puis, dans l’absence des deux officiers supérieurs, il se trouva de fait chargé par son père de donner des ordres et d’exercer le bataillon.

1772. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Et parce que l’humilité même se trouve exposée en certains genres de vie dont toute la perfection, quoique sainte d’ailleurs, a un air de distinction et de singularité, la vraie austérité du christianisme, surtout pour les âmes vaines, est souvent de se tenir dans la voie commune, et d’y faire, sans être remarqué, tout le bien qu’on ferait dans une autre route avec plus d’éclat.

1773. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

L’auteur ou le traducteur se plaît à trouver dans l’amour d’Hélène pour Jules Branciforte un de ces amours passionnés qui n’existent plus, selon lui, en 1838, et qu’on trouverait fort ridicules si on les rencontrait ; amours « qui se nourrissent de grands sacrifices, ne peuvent subsister qu’environnés de mystère, et se trouvent toujours voisins des plus affreux malheurs ».

1774. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Il établit bien d’abord qu’il n’aspire point à améliorer la condition de l’homme ou la morale de la vie ; il estime que chacun a en soi, c’est-à-dire dans son tempérament, les principes du bien et du mal qu’il fait, et que les conseils de la philosophie servent de peu : « Celui-là seul est capable d’en profiter, dit-il, dont les dispositions se trouvent heureusement conformes à ces préceptes ; et l’homme qui a des dispositions contraires agit contre la raison avec plus de plaisir que l’autre n’en a de lui obéir. » Ce qu’il veut faire, c’est donc de présenter un tableau de la vie telle qu’elle est, telle qu’il l’a vue et observée : « Tous les livres ne sont que trop pleins d’idées ; il est question de présenter des objets réels, où chacun puisse se reconnaître et reconnaître les autres. » Les premiers chapitres des Mémoires de La Fare, et qui semblent ne s’y rattacher qu’à peine, tant il prend les choses de loin et dans leurs principes, sont toute sa philosophie et sa théorie physique et morale.

1775. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Il voit autour de lui tout périr, tout changer ; À la race nouvelle il se trouve étranger, Et lorsqu’à ses regards la lumière est ravie, Il n’a plus en mourant à perdre que la vie.

1776. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Une fois pourtant il lui réussit peu de vouloir faire le courtisan trop zélé, et il le confesse ou plutôt il le raconte bonnement : Pendant que j’étais intendant du Hainaut, il arriva qu’un homme d’Avesnes, qui avait été au sacre du roi à Reims se faire toucher par le roi pour les écrouelles qu’il avait bel et bien, cet homme, dis-je, se trouva absolument guéri trois mois après.

1777. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

La margrave, d’ailleurs, est déjà mariée ; Frédéric se trouve l’être aussi, malgré lui.

1778. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Il y eut même un moment où, en achetant à vie la comté de Tourney, du président de Brosses, Voltaire se trouva, à plus de titres encore, le seigneur qualifié de quelques-uns même des gros bonnets de Genève qui avaient des terres dans le ressort de Tourney.

1779. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Il se trouve du premier jour, à cette Cour de Henri IV, placé entre l’enclume et le marteau, comme on dit ; entre du Perron qui le convie, qui le presse, qui le travaille, et le ministre Du Moulin qui le chapitre, qui le remonte et le semonce.

1780. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Après un très-bon dîner chez Mme la duchesse de Devonshire, Ampère et Ballanche, qui y avaient assisté, revinrent vers dix heures du soir chez Mme Récamier, où se trouvaient le duc de Layal, Lord Kinnaird, le duc-abbé de Rohan, Môntbel et Étienne.

1781. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Elles se trouvent au tome II de la Correspondance privée de David Garrick, publiée à Londres en 1832 (2 vol. in-4°).

1782. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Mais quand cette France ainsi disposée, sans hostilité et sans haine, et mieux que tolérante, se trouve en présence d’un accès de fanatisme recrudescent et menaçant comme en 1815, ou d’une hypocrisie, d’une tartufferie étouffante et organisée comme en 1827, que fait-elle, que devient-elle ?

1783. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

… » En ce qu’il dit là de la rapidité de prononciation et de la gesticulation continue et trop uniforme de Bourdaloue, l’abbé Legendre se trouve d’accord avec Fénelon dans ses Dialogues sur l’Éloquence ; mais il n’en prodigue pas moins les éloges à l’orateur, et il n’y met pas les mêmes restrictions que ce suprême homme de goût qui avait le droit d’être si difficile.

1784. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Un jour qu’il se trouvait dans le cabinet de M. 

1785. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

La netteté, la résolution de l’esprit se retrouvent dans la parole qui ne fait qu’un saut sur le papier, et sans songer à ce qu’on appelle le style, ni y faire songer, il se trouve qu’on en a un.

1786. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Taine nous entretenait l’autre jour27, — occupés, dis-je, à rechercher uniquement et scrupuleusement la vérité dans de vieux livres, dans des textes ingrats ou par des expériences difficiles ; des hommes qui voués à la culture de leur entendement, se sevrant de toute autre passion, attentifs aux lois générales du monde et de l’univers, et puisque dans cet univers la nature est vivante aussi bien que l’histoire, attentifs nécessairement dès lors à écouter et à étudier dans les parties par où elle se manifeste à eux la pensée et l’âme du monde ; des hommes qui sont stoïciens par le cœur, qui cherchent à pratiquer le bien, à faire et à penser le mieux et le plus exactement qu’ils peuvent, même sans l’attrait futur d’une récompense individuelle, mais qui se trouvent satisfaits et contents de se sentir en règle avec eux-mêmes, en accord et en harmonie avec l’ordre général, comme l’a si bien exprimé le divin Marc-Aurèle en son temps et comme le sentait Spinosa aussi ; — ces hommes-là, je vous le demande (et en dehors de tout symbole particulier, de toute profession de foi philosophique), convient-il donc de les flétrir au préalable d’une appellation odieuse, de les écarter à ce titre, ou du moins de ne les tolérer que comme on tolère et l’on amnistie par grâce des errants et des coupables reconnus ; n’ont-ils pas enfin gagné chez nous leur place et leur coin au soleil ; n’ont-ils pas droit, ô généreux Éclectiques que je me plais à comparer avec eux, vous dont tout le monde sait le parfait désintéressement moral habituel et la perpétuelle grandeur d’âme sous l’œil de Dieu, d’être traités au moins sur le même pied que vous et honorés à l’égal des vôtres pour la pureté de leur doctrine, pour la droiture de leurs intentions et l’innocence de leur vie ?

1787. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

« Certes, disait ce même d’Argenson qui ne mâche pas ses propos, c’est lui rendre un grand service que de se trouver à l’après-souper en tiers entre elle et Mme de Mailly.

1788. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Un homme vain, fastueux, un roué habile, un ambitieux toujours aux aguets, allant à ses fins sous des airs d’extravagance, tout occupé de faire sa cour, à se trouver sur le passage du roi, à le lasser de son assiduité jusqu’au moment où il enleva la faveur ; à la guerre, un homme qui n’était pas embarrassé à se donner les honneurs des services d’autrui et à leur ravir leur part de récompense, comme il le fit pour Coligny dans cette croisade de 1664 en Hongrie ; pendant la paix, le plus effronté des courtisans et un somptueux flatteur en plein soleil et en place publique ; mais que dis-je et de quoi me mêlé-je avec mes couleurs délayées ?

1789. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Les dépressions qui séparent les dunes ont également des noms pour marquer leurs principales variétés : le col étroit, oblong, resserré entre deux dunes ; la vallée plus large, et toujours ouverte dans la direction des vents régnants ; le couloir tournant et en labyrinthe ; le bassin, d’une certaine étendue ; le palier plus plat et uni en raison d’un mélange de sable et de plâtre cristallisé : tous ces creux et ces irrégularités de niveau ont autant de noms distincts : « C’est dans ces bas-fonds comparés par les Arabes à un réseau de veines (erg, areg) que se trouvent les chemins et les puits sans lesquels les dunes seraient infranchissables.

1790. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

L’opinion contraire est un véritable outrage à la mémoire d’Homère qui se trouve par là plus maltraité que le corps d’Hector ne le fut dans les champs de Troie. » Ce fut notre Credo français.

1791. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Les courtisans souhaitèrent chacun qu’il se trouvât aussi importuné d’eux, puisque ces trois hommes avaient fait avec lui tout ce qu’ils avaient voulu toute leur vie. » Je ne sais si c’est là de la vérité historique, mais c’est assurément de la grande et éternelle vérité morale.

1792. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Ils sont bien des hommes de la fin du xviiie  siècle en cela ; mais ils sont tout à fait des artistes du xixe   par les touches successives du tableau et les nuances à l’infini : « Se trouver, en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour, juger le journal, remuer le passé comme si l’on tisonnait l’histoire ; faire jaillir, au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme, ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie ; sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; jouir de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées comme avec la chaleur d’une poignée de main : s’épanouir dans cette expansion de tous et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes, dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant.

1793. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il eut d’abord pour secrétaire de ses commandements et pour conseiller Moncrif, et, par lui, le prince se trouva mis en relation avec Voltaire.

1794. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Ainsi, à l’occasion du séjour de M. de Talleyrand à Varsovie en 1807, parlant de M. de Gagern, ministre du duc de Nassau, que des intérêts de plus d’une sorte avaient retenu à Varsovie quelque temps de plus que les autres diplomates allemands, le comte de Senfft en fait le portrait suivant : « Il avait été l’un des signataires de l’acte de la Confédération rhénane, et se trouvait mêlé à toutes les intrigues d’alors.

1795. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Un jour qu’elle descendait, accompagnée d’une de ses suivantes favorites, par un petit sentier très-rude que l’on montre encore, portant dans les pans de son manteau du pain, de la viande, des œufs, et d’autres mets pour les distribuer aux pauvres, elle se trouva tout à coup en face de son mari qui revenait de la chasse.

1796. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

ils ont été du même train poëtes et viveurs, et l’un chez eux se trouve à bout comme l’autre.

1797. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

A partir de 1828, un temps d’arrêt se présente : il se trouve en face de générations plus inquiètes, plus enhardies, qui se mettent à contester et qui réclament dans les conceptions dramatiques, et même dans le style, certaines conditions nouvelles, plus historiques, plus naturelles, que sais-je ?

1798. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

La Fontaine et Mme de Sévigné, sur une scène moins large, ont eu un sentiment si fin et si vrai des choses et de la vie de leur temps, chacun à sa manière, La Fontaine, plus rapproché de la nature, Mme de Sévigné plus mêlée à la société ; et ce sentiment exquis, ils l’ont tellement exprimé au vif dans leurs écrits, qu’ils se trouvent placés sans effort à côté et fort peu au-dessous de leur illustre contemporain.

1799. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

De même que du sein des rangs royalistes une voix éloquente s’élevait par accès, qui conviait à une chevaleresque alliance la légitimité et la liberté, et qui, dans l’ordre politique, invoquait un idéal de monarchie selon la Charte, de même, tout à côté, et avec plus de réussite, dans la haute compagnie, il se trouvait une femme rare, qui opérait naturellement autour d’elle un compromis merveilleux entre le goût, le ton d’autrefois et les puissances nouvelles.

1800. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Ce qui est certain, c’est qu’un jour en agitant dans ses mains quelqu’une de ces lettres mignonnes, odorantes, et transparentes presque sous la finesse du pli, elle se sentit saigner comme d’une soudaine blessure ; elle se trouva empoisonnée comme dans le parfum.

1801. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

D’autre part, en dédommagement de ses frais de justice, il reçoit les biens de l’homme condamné à mort et à la confiscation dans son domaine ; il succède au bâtard né et décédé dans sa seigneurie sans testament ni enfants légitimes ; il hérite du régnicole, enfant légitime, décédé chez lui sans testament ni héritiers apparents ; il s’approprie les choses mobilières, vivantes ou inanimées, qui se trouvent égarées et dont on ignore le propriétaire ; il prélève le tiers ou la moitié des trésors trouvés, et, sur la côte, il prend pour lui les épaves des naufrages ; enfin, ce qui est plus fructueux en ces temps de misère, il devient possesseur des biens abandonnés qu’on a cessé de cultiver depuis dix ans. — D’autres avantages attestent plus clairement encore que jadis il eut le gouvernement du canton.

1802. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Tous ceux qui se trouvaient en avoir se hâtèrent de les apporter et reçurent sans contestation la récompense promise.

1803. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

On voit, à ces principales conditions d’un historien parfait, combien il est rare que toutes ces conditions se trouvent réunies dans un même homme, et combien peu de chefs-d’œuvre historiques doivent exister et surnager sur cet océan d’annales ou de chroniques qui encombrent les archives des nations.

1804. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

D’abord, pour défendre l’antiquité, il n’était pas un érudit : à un tel point que les érudits lui déniaient même le droit de se faire l’avocat des anciens, et qu’il se trouva pris à un moment entre deux feux, et obligé d’écrire sa Dixième Réflexion contre le docte Huet.

1805. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

À chaque instant, on se trouve en présence de termes détournés de leur sens propre : ils nous économisent des mois qu’il aurait fallu forger ; nulle idée de comparaison ne s’éveille quand on les prononce ; ce ne sont plus des métaphores que pour le philologue : dans la pratique ils font l’office de mots propres.

1806. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Là, en effet, on se trouvait affranchi malgré soi du joug de l’antiquité, et, comme je l’ai déjà remarqué à propos de la poésie lyrique, l’actualité vivante des sujets ou des sentiments, les passions du temps, surtout le fanatisme ou bien l’enthousiasme religieux, mettaient dans les œuvres un principe de sincérité qui les élevait.

1807. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Dans la diversité des cas particuliers, deux conditions se trouvent toujours : il faut gagner l’attention ; on est sur le chemin d’aimer quand on distingue ; et il faut intéresser la vanité, fut-ce en la blessant ; caressée ou irritée, dès qu’elle est émue, elle fouette le sentiment et fait doubler les étapes.

1808. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Une troisième direction reste, dans laquelle la poésie objective peut se trouver : elle consiste à recevoir de la perception extérieure la matière des vers, en sorte que le moi n’y contribue que par sa représentation du non-moi.

1809. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

disait-il, d’une sorte de fatalité dans les besoins, les conventions, les usages auxquels se trouve subordonnée son existence même. » — Mais justement la méthode de Trièves est trop parfaite, trop concertée.

1810. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Eh bien, son œuvre est assurément de celles où la réalité se trouve le plus profondément transformée par le tempérament de l’artiste.

1811. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

. — Ainsi, voilà un cas où un homme, relevant de deux organisations politiques : comme citoyen, de l’organisation judiciaire, et, comme fonctionnaire, de l’organisation administrative, se trouve mis dans l’impossibilité d’opposer ces deux organisations l’une à l’autre et de recourir à l’une contre l’autre. — D’une manière générale, on peut dire que le fait d’appartenir à plusieurs cercles sociaux ne protège pas toujours ni nécessairement l’individu contre la tyrannie, la malveillance ou l’hostilité d’une de ces sociétés et ne lui permet pas toujours de pratiquer contre elles le divide ut liber sis.

1812. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Vous constatez, ange triste, que « les mêmes instincts se trouvent dans le cœur de l’opprimé et dans celui de l’oppresseur ».

1813. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Ce que voyant, le marquis d’Auberville, qui se trouve là par hasard, jure, à part lui, que tout à l’heure le banquier serrera sans gant la main du banquiste.

1814. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Ce qui est là résumé en une page, se trouve développé et confirmé en mille manières dans le courant du récit.

1815. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Cette petite fille, qui se montre d’abord toute laide, qui ne se soigne pas plus qu’un méchant garçon, et qui est la bête noire du village, mais qui, au fond, se trouve avoir toutes les qualités de l’esprit, de l’imagination et du cœur, et qui finit même, sous l’éclair de l’amour, par se métamorphoser en beauté, cette petite Fanchon Fadet qui, sous sa verve de lutinerie, cache des trésors de sagesse, remplit ici le rôle qui est volontiers réparti aux femmes dans les romans de Mme Sand ; car elles y ont toujours le beau rôle, le rôle supérieur et initiateur.

1816. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

À ce premier don de pénétration instinctive et irrésistible, Saint-Simon en joignait un autre qui ne se trouve pas souvent non plus à ce degré de puissance, et dont le tour hardi le constitue unique en son genre : ce qu’il avait comme arraché avec cette curiosité acharnée, il le rendait par écrit avec le même feu, avec la même ardeur et presque la même fureur de pinceau.

1817. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

À côté de ces étranges paroles que j’abrège et que j’affaiblis encore, se trouve cet autre aveu qu’il a varié depuis et répété sur tous les tons : Je m’ennuie de la vie ; l’ennui m’a toujours dévoré : ce qui intéresse les autres hommes ne me touche point.

1818. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Dans une édition choisie des Œuvres de Frédéric qui se ferait à l’usage des bons esprits et des gens de goût, pour ne pas tomber dans le fatras dont le voisinage gâte toujours les meilleures choses, je voudrais n’admettre que ses histoires, deux ou trois de ses dissertations tout au plus, et ses correspondances : ce serait déjà bien assez des vers qui se trouvent mêlés à ses lettres, sans y ajouter les autres.

1819. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

La Motte a prétendu démontrer, par toutes sortes de bonnes raisons, que la fable des Deux Pigeons pèche contre l’unité, « qu’on ne sait trop ce qui domine dans cette image, ou des dangers du voyage, ou de l’inquiétude de l’amitié, ou du plaisir du retour après une longue absence. » Ces deux pigeons, d’ailleurs, qui ne sont d’abord que deux frères et deux amis, se trouvent être à la fin deux amants.

1820. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

La reine étant venue à mourir subitement en 1683, Mme de Maintenon se trouva devant une perspective d’ambition inespérée, et elle en sut tirer parti comme de tout, avec solidité, considération, et un couvert de modestie suprême.

1821. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Il se trouva que la princesse des Ursins réunissait seule les conditions difficiles de cet emploi : elle avait habité l’Espagne, en savait la langue et les usages, y jouissait de la grandesse par son mari.

1822. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Ainsi, un jour, étant au lit (car il se levait tard) et débitant au docteur Arnauld, qui l’était venu voir, sa troisième Épître où se trouve le beau passage qui finit par ces vers : Hâtons-nous, le temps fuit, et nous traîne avec soi : Le moment où je parle est déjà loin de moi !

1823. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Barthélemy avait songé d’abord à faire voyager un étranger, un Français, en Italie, vers le temps de Léon X, et à peindre par ce moyen la pleine et riche Renaissance ; mais, à la réflexion, il se trouva moins propre à un tel sujet, qui le tirait de son domaine favori et le jetait dans un monde d’art, de poésie moderne et de peinture, dans tout un ordre de sujets qui lui étaient médiocrement familiers, et il transporta alors cette idée en Grèce, en supposant un Scythe qui la visiterait vers le temps de Philippe.

1824. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Tel demeurait Richelieu, quand il se trouvait, à son corps défendant, enveloppé dans la révolte à main armée et dans la sédition.

1825. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Ce n’est jamais dans la première idée que se trouve la raison de l’apparition de la seconde ; «  les rapports des ombres résultent de rapports entre les causes des ombres elles-mêmes. » Nous verrons plus loin que la réaction intellectuelle peut cependant lier des idées.

1826. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

À l’issue de la cérémonie, le corps sera transporté à la Celle-Saint-Cloud, où se trouve un caveau de famille contenant déjà le corps de M. 

1827. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Je suis loin de vouloir soutenir qu’on ne peut être à la fois hommes de lettre et homme d’ordre, — que les hasards de l’amour libre sont plus favorables que le mariage aux créations de l’esprit, que l’art enfin se trouve mal assis au foyer domestique et mal couché sur le lit conjugal.

1828. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

., Les deux amis peuhl, et celui de la coquette où se trouve un trait de l’histoire de Damon et Pythias (Les deux amis brouillés par une maîtresse).

1829. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Dans cette Histoire des Pays-Bas, qui rappelle les histoires de cet historien, si gravement terne, et où il se trouve trois ou quatre grandes figures qu’elle devrait aimer et trois ou quatre autres qu’elle devrait haïr et qu’elle décrit sans émotion quelconque, a-t-elle, une seule fois  accouché, frémissante, d’une page chaude ?

1830. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Dans le volume des œuvres inédites se trouve précisément un examen de la philosophie de Rousseau, qui pourrait s’appeler : Une mise en charpie.

1831. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

« Car nulle cause ou force ne peut se représenter sous une image qui ressemble à l’étendue ou à ce que nous appelons matière. » « Toute cause efficiente dans l’ordre physique même est une force immatérielle. » « Les êtres sont des forces, les forces sont des êtres : il n’y a que les êtres simples qui existent réellement à leur titre de forces ; ce sont aussi les véritables substances existantes. » « Aussi les esprits conséquents et qui pensent comme il faut, se trouvent-ils éconduits au point de spiritualiser le monde, comme a fait Leibnitz, en n’admettant d’autre réalité que celle des êtres simples dont toute l’essence est la force active.

1832. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

À sa mort il se trouva des orateurs pour le louer.

1833. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

mais nous devons avouer que même ici peut se trouver le bonheur, et que celui qui est le maître bienfaisant nous a donné sa paix sur la terre, et son espérance pour le ciel. » Le pieux ministre, qui, même dans les effusions de sa tendresse domestique, avait toujours la sévère douceur de la pensée chrétienne, ne la perdait guère, on peut le croire, dans ses travaux et ses études.

1834. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Je séparai la première espèce, dont les exemples ne se trouvent que dans le théâtre grec, des cinq autres dont nos auteurs nous ont fourni des modèles. […] Il va se marier avec la belle Opora, l’abondance, et envoyer au sénat la nymphe des fêtes, la jeune Théorie : cependant il doute qu’il se trouve quelque homme assez pur dans la ville pour ne pas souiller l’honneur de cette fille en la conduisant vers les magistrats : nouveau coup de pinceau sur les mœurs dissolues de la cité. […] Je me dispenserai donc du soin d’analyser particulièrement les qualités de Plaute et celles de Térence, desquels je tirerai des exemples, quand il en sera temps, pour les appliquer spécialement à chacune des règles, dont la totalité se trouve comprise dans les seuls ouvrages de Molière. […] Car s’il ne fallait en littérature qu’énoncer les principes généraux qui se trouvent résumés en quelques préfaces des grands écrivains, et en quelques vers de l’Art poétique, s’il suffisait de dire ensuite, vous ne serez auteurs que si vous êtes inspirés de l’esprit divin ; dès ce moment, on n’aurait plus qu’à fermer toutes les écoles, qu’à vider toutes les chaires publiques ; car il ne serait plus besoin ni possible d’entreprendre aucun cours littéraire.

1835. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

» Néanmoins les Français, comme des harpes éoliennes très sensibles, répondent instinctivement au moindre vent qui souffle sur le monde de la civilisation, et se trouvent toujours au courant des influences intellectuelles que l’époque fait éclore de près ou de loin. […] C’était vers 1830 Mme Fanny Lewald se trouvait alors à Breslau, chez un oncle dont elle mettait à profit la bibliothèque. […] « On se trouvait alors dans une période, pendant laquelle la vie des peuples ainsi que la vie des individus semblait se précipiter avec un courant plus vif et plus rapide. […] Or ces objets d’art ne se trouvaient représentés que par des étiquettes écrites au charbon sur les murs encore bruts de la masure, et désignant la place que les vases, les tableaux, les statues, les bronzes auraient occupée. […] C’est ainsi que Don Carlos qui, dans Schiller, ne se trouve que deux fois en présence de la reine qu’il aime, se plaît, dans la tragédie de Soumet, à braver ouvertement la jalousie du roi, son père, et se bat en duel avec le duc d’Albe presque sous les yeux de Philippe II.

1836. (1923) Au service de la déesse

Il « se trouve soudainement épris d’un dérèglement indigne de sa qualité, qu’on n’approuverait pas en des personnes les plus débauchées ». […] Les manuels de piété féneloniens se trouvaient-ils, Rousseau les a-t-il trouvés, dans la bibliothèque de Mme de Warens ? […] Chacun se trouve dégagé de la réserve qui lui était imposée jusqu’ici et récupère sa pleine liberté, le droit de critiquer et d’apprécier, au risque même de voir tout l’édifice du darwinisme crouler et disparaître »  Quel aveu ! […] Il est désagréable de se trouver dans la dernière. […] Ces écrivains, n’ayant plus à leur disposition que des mots ou morts ou à demi morts, exténués, se trouvent bien dépourvus.

1837. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Le germe de cette pièce, qui défie la louange et qui échappe à toute analyse, tant le poète s’est identifié avec son personnage, se trouve dans une élégie de Tibulle ; mais quel autre qu’André Chénier aurait su tirer de ce germe la moisson dorée qui s’appelle la Jeune Captive ? […] Il n’a subi aucune persécution éclatante, son nom ne se trouve mêlé à aucun événement historique ; mais la mobilité de ses goûts, l’ardeur de ses passions ne lui ont pas permis de suivre avec profit les diverses professions qu’il a tour à tour embrassées, et, malgré le nombre prodigieux de ses ouvrages, il n’a jamais connu le loisir. […] Elles expriment un ordre de vérités qui échappe à tout contrôle, et dont les éléments ne se trouvent que dans la pensée de l’auteur. […] La lutte de M. de Belnave et de Marianna se trouverait réduite à ses éléments nécessaires, et, au lieu d’une scène qui manque de simplicité, nous aurions une scène rapide et hardie. […] Or, telle est la condition dans laquelle se trouve M. 

1838. (1883) Le roman naturaliste

On n’a pas oublié le jour où, critiquant, avec autant d’injustice que de justesse, un poème récent de Victor Hugo (c’était l’Ane), et s’acharnant sur je ne sais quel vers où le nom de Niebuhr se trouvait enchâssé, il s’en allait, demandant aux échos d’alentour : « Niebuhr ? […] et n’allons pas d’abord nous lamenter comme de l’abomination de la désolation de ce qui pourrait un beau matin se trouver être un grand bien. […] Lui, qui a tant de « souci des littératures étrangères », on dirait qu’il ait médité ce conseil d’un maître (le passage ne se trouve pas dans l’Histoire de la littérature anglaise) : « Il faudra qu’un auteur accoutume son imagination à considérer ce qu’il y a de plus vil et de plus bas dans la nature ; il se perfectionnera lui-même par un si noble exercice : c’est par là qu’il parviendra à ne plus enfanter que des pensées véritablement et foncièrement basses ; c’est par cet exercice qu’il s’abaissera beaucoup au-dessous de la réalité10. » Car où donc enfin nos romanciers ont-ils vu ces mœurs qu’ils nous dépeignent ? […] Et, comme il se trouve toujours quelque élève maladroit pour détacher inopportunément les procédés du sujet qu’ils servent à traiter, nous aurons rattaché à Flaubert tous ceux qui se réclament de lui, si nous remarquons que cette façon de décrire, — par accumulation des détails, énumération des parties, et reprise du tableau sous vingt angles différents, — est l’ordinaire façon, pour ne pas dire la seule, de l’auteur du Ventre de Paris et d’une Page d’amour. […] Femme avenante, de bonne mine, au teint frais, elle ne faisait jamais de doléances, quoique ayant toujours les lèvres légèrement serrées comme si elle se trouvait dans une chambre de malade, en présence du docteur ou du ministre.

1839. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Mme de Mercey, abusée par la ressemblance des maisons, monte tranquillement l’escalier, lève une portière — et se trouve en face d’Albert. […]se trouve leur raison d’être ? […] De quel côté se trouve la nature, la vérité ; de quel côté, le drame ? […] La société n’est plus troublée, le fameux problème se trouve enfin résolu : l’ordre dans l’immobilité, l’immobilité dans l’ordre ! […] Parmi les rares vaincus sortis vivants de ce désastre et que la déroute a éparpillés sur les chemins, se trouve le héros de ce sombre récit, qui est autant une légende qu’un roman par son côté fantastique.

1840. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

On voit la différence, et de quel côté se trouve la véritable éloquence. […] Or, ce mérite, du moins, se trouve bien dans Leconte de Lisle, et c’est le fond même d’Homère, son caractère, son génie. […] Dans l’instant, le gaillard d’avant se trouva comme engagé ; les vagues brisaient sur le bossoir de bâbord, en sorte qu’on n’apercevait plus le beaupré. […] Elles se trouvaient dans la première ; nous les avons fait sortir par un effort à rebours. […] S’ils se trouvent dans une situation heureuse, ils « feront bien d’en profiter sur-le-champ ; car il est sage de ne pas compter sur une prospérité d’une trop longue durée.

1841. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Par exemple, l’axiome ainsi exprimé : Le tout est plus grand que la partie, se trouve dans un tout et dans une partie quelconques. […] Mais, sans recourir à l’architecte mortel, il y a un architecte immortel, ou plutôt un art primitif éternellement subsistant dans la pensée immuable de Dieu, où tout ordre, toute mesure, toute règle, toute proportion, toute raison, en un mot toute vérité, se trouve dans son origine. […] L’agréable n’est donc pas la mesure du beau, puisque en certains cas il l’efface et le fait oublier ; il n’est donc pas le beau, puisqu’il se trouve, et au plus haut degré, où le beau n’est pas. […] La morale s’étend partout où se trouve en un degré quelconque l’idée du bien. […] Y a-t-il quelque langue où, à côté des mots de plaisir, d’intérêt, d’utilité, de bonheur, ne se trouvent aussi les mots de sacrifice, de désintéressement, de dévouement, de vertu ?

1842. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

De ce nombre, et au premier rang, se trouve la question de la statue dite  : la Vénus de Milo. […] Ses remarques au sujet du caractère pictural de l’illustration moderne étaient bien en leur place, et nous espérons que certains des éditeurs qui se trouvaient dans l’auditoire les prendront à cœur. […] Sanderson, en parlant de la nécessité où se trouve l’artiste de faire tout son travail de ses propres mains. […] Le cri pétulant de l’égoïste superficiel qui était la marque caractéristique des Sonnets d’amour de Proteus ne se trouve plus ici. […] Il peut néanmoins se trouver des gens qui en aient enfin assez de cette étrange tendance moderne qui charge l’enthousiasme de faire le travail de l’intelligence.

1843. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

… » « Ce que Constance venait de faire éprouver à Émilie ressemblait si fort à ce que Joséphine lui avait fait éprouver il y avait environ trois mois, qu’elle se trouva dans la même souffrance, et que ses réflexions furent à peu près les mêmes. […] Gaullieur, possesseur des papiers de Mme de Charrière, a publié d’elle dans la Revue Suisse de l’année 1856 ; j’y recommande aux bibliographes la page 692 où se trouvent toutes les indications désirables pour qui veut se compléter sur son compte, ce qui devient difficile.

1844. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Naudé a dédain, par-dessus tout, de la foule moutonnière et du grand nombre : il se plaît à répéter avec Sénèque : Non tam bene cum rebus humanis geritur ut meliora pluribus placeant, Les choses humaines ne se trouvent pas si bien partagées que ce soit le mieux qui agrée au plus grand nombre230. […] Si, dans la façon dont il la présente, il se trouve historiquement quelques points de vérité incontestables, ils ne rachètent en rien l’horreur de l’action ni l’odieux du récit.

1845. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Ayant été provoqué, il se battit, tua son adversaire et fut grièvement blessé ; là-dessus, il fut jeté en prison et se trouva « voisin de la potence. » Un prêtre catholique le visita et le convertit ; au sortir de prison, sans le sou, n’ayant que vingt ans, il se maria. […] » Lui, l’intraitable jaloux, il se trouve peu à peu conduit à offrir sa femme.

1846. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Le mâle se mit à chanter et fit entendre six sons ; la femelle, lui répondant, en articula six autres, et il se trouva que les douze sons réunis ensemble formaient les douze degrés de l’échelle chromatique. […] Je ne veux pas te faire de reproche ; je sais que ta m’aimes non seulement comme ton père, mais comme ton ami le plus sûr et le plus fidèle, et que tu es convaincu que c’est entre tes mains, après Dieu, pour ainsi dire, que se trouvent aujourd’hui notre bonheur ou notre malheur, ma vie ou ma mort prochaine.

1847. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Il s’arrêta d’abord à Bologne, chez son ami Constantin ; la ville savante se pressa tout entière à la porte de son hôte ; de là il alla à Loretto ; arrivé sans argent à la porte de la ville, il écrivit à don Ferrante Gonzagua, qui se trouvait par dévotion à Loretto, de lui prêter dix écus pour continuer son voyage. […] À la marge se trouvait cette note de la main de mon père : Alors Lodovico Ariosto doit être considéré comme un mauvais poète, car il dit au commencement : « Celle dont l’amour m’a rendu presque insensé !

1848. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

se trouva tout à coup dépeuplée d’officiers, on prit des capitaines dans la marine marchande. […] Ils se trouvaient bien partout ; ils trouvaient bon tout ce qu’on leur donnait.

1849. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Étant entré dans l’hôtellerie, je montai dans une chambre où se trouvaient à table plusieurs gentilshommes, et une dame de la plus rare beauté. […] Cet honnête homme, à ces mots, ordonna que l’on refermât ma prison, parce que l’on ne pouvait rien faire sans lui ; et il partit sur-le-champ pour aller chez la duchesse, femme de Pier Luigi, qui se trouvait en ce moment avec l’autre duchesse, femme d’Octavio, et lui parla ainsi : Madame, je vous prie, au nom de Dieu, de dire au pape d’envoyer un autre que moi lire à Benvenuto sa sentence, parce qu’il m’est impossible de le faire ; et il la quitta aussitôt, le cœur rempli de douleur.

1850. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Ainsi, soit que le peuple d’Athènes l’emportât, soit que l’armée en retraite passât l’Hellespont et rentrât à Athènes, Aristote se trouvait également compromis. […] « Rien n’empêche donc les monarques de se trouver en ceci d’accord avec les États qu’ils régissent, si de fait ils ne recourent à cet expédient que quand la conservation de leur propre pouvoir est dans l’intérêt de l’État.

1851. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Il fait constamment l’effet d’un réfractaire qui se retient, qui en pense plus qu’il n’en dit. (« Un homme né chrétien et Français se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus… ») Il semble d’ailleurs avoir aménagé sa vie et composé son attitude pour pouvoir, penser, à part soi, le plus librement possible. […] Il n’est pas nécessaire que la vérité se trouve exactement dans tous les mots, pourvu qu’elle soit dans la pensée et dans la phrase.

1852. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Je vous ai aussi ordonné, dans mon testament, de vivre ensemble dans la même maison, en frères et en amis, seul moyen de prospérer. » Qui ignore l’immortel récit des aventures de ces trois frères ; comment devenus amoureux de la duchesse d’Argent9, de madame de Grands-Titres et de la comtesse d’Orgueil, ils se virent obligés de suivre les modes et se trouvèrent déchirés entre les humiliations du monde et l’immuable testament de leur père. […] Jamais d’ailleurs, ministère n’eut moins d’influence sur le souverain que cette administration Tory qui, à force d’avoir accusé les Whigs, d’enchaîner la volonté royale, se trouvait à son tour les mains liées devant les caprices de la reine.

1853. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Et ce qui peut aussi advenir, c’est que Wagner se trouve sur le même terrain sur lequel se trouvait Beethoven dans la IXe Symphonie et dans la Missa Solemnis, — qu’il n’ait besoin de paroles que comme un matériel sur lequel la voix humaine puisse se mouvoir, et de quelques indications dramatiques pour bien préciser et pour « réveiller des impressions », mais qu’au fond il s’agisse d’états d’âme par nous pressentis, inexprimables par des mots, et auxquels la musique seule peut donner une « certitude absolue ».

1854. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Comme la vie la plus haute se trouve dans les milieux les plus compliqués, de même la vie la plus basse ne se rencontre que dans des milieux d’une simplicité singulière. […] « Cet ordre supérieur de correspondance dans le temps, qui est impossible aux animaux inférieurs, qui n’existe qu’à l’état vague chez les animaux supérieurs, et qui ne se trouve sous une forme précise que dans la race humaine, a fait des progrès marqués dans le cours de la civilisation.

1855. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Le chemin de Damas ne se trouve guères sur les boulevards de Paris ! […] le rire se trouve, ici, à côté des larmes.

1856. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Ce sera là sa plainte continuelle pendant sa faveur, et son excuse après la chute ; car, même quand il fut entré au ministère, il se trouva constamment contrarié par ceux ou, pour mieux dire, par celle qui ne voulait de lui que comme instrument : « On m’a fait danser sur un grand théâtre avec des fers aux pieds et aux mains.

1857. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

On mettrait au premier rang quelques morceaux que le poète n’a point achevés, tels que le fragment Aux mânes de Damon où se trouve cette belle stance sur l’Orne et ses campagnes, le seul endroit où il ait exprimé avec vérité et largeur le sentiment de la nature champêtre.

1858. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Dans la discussion au sujet du marc d’argent qu’on imposait pour condition aux éligibles, et que Roederer eût trouvé plus juste d’imposer aux électeurs, M. de Talleyrand lui écrivait : « Vos réflexions, monsieur, sont excellentes ; elles appartiennent à un homme qui médite avec l’esprit le plus et le mieux philosophique. » Après l’Assemblée constituante, Roederer nommé par le collège électoral de la Seine procureur général syndic de ce département se trouva, comme administrateur, à même de sentir la faiblesse de l’instrument que l’autorité avait en main contre l’anarchie ou plutôt contre la démocratie organisée.

1859. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Une lettre écrite par Daru à l’un de ses amis, et où se trouvaient ces mots ironiques : « J’attends ici nos amis les Anglais qui, dit-on, vont débarquer bientôt, etc. », fut interceptée et prise au sérieux par ceux qui la lurent.

1860. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Faut-il dès lors s’étonner que la santé et la vertu, ces dons qui peuvent seuls adoucir l’amer breuvage que présente la vie à chacun de nous, se trouvent plus en abondance et soient moins menacées dans les champs et dans les bois ?

1861. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Le mot que Villars avait redit si souvent à sa cour durant ces dernières campagnes se trouva justifié : « Il ne faut qu’un moment pour changer la face des affaires peut-être du noir au blanc. » Villars, libre enfin de se livrer à l’activité qui était dans sa nature, assiégea et reprit en moins de quatre mois, sous les yeux d’Eugène réduit à l’inaction, Douai, Le Quesnoy, Bouchain, les places que l’ennemi avait conquises sur nous en trois campagnes.

1862. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Quand Chapelain eut été à son tour enterré par Boileau, on voit d’ici ce qu’il advint de celui que Chapelain avait sous ses pieds : il se trouva tombé plus bas d’un degré encore, descendu au fond d’un second puits.

1863. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Elle était avec sa belle-fille à Spa, vers le temps de la prise de la Bastille ; là se trouvaient aussi les Laval, les Luxembourg, les Montmorency, la fleur de la noblesse, « dansant de tout leur cœur pendant que l’on pillait et bridait leurs châteaux en France. » Ces dames de Boufflers, au lieu de rentrer à Paris, passèrent en Angleterre, et y vivant sur le pied d’émigrées, elles y demeurèrent jusque bien après le mois de juin 1791, après l’arrestation de Louis XVI à Varennes : elles ne revinrent probablement que sous la menace pressante des confiscations.

1864. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Il en est de l’absence comme de la mémoire : on sait que lorsqu’on veut apprendre une leçon, il n’est rien de tel que de la lire et de la relire une ou deux fois le soir, au lit, avant de s’endormir ; le lendemain, au réveil, il se trouve qu’on la sait presque par cœur.

1865. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Au fond, ce n’est point une méchante femme, c’est plutôt une bonne personne, et l’on m’a dit qu’elle fait beaucoup de bien à de pauvres gens. » Et trois ans après, lors du renvoi de Mme Du Barry, et quand Louis XVI, à son avènement, juge à propos de la faire renfermer quelque temps dans une abbaye pour la mettre hors d’état de commettre quelque indiscrétion, le même mot revient sous la plume de Marie-Antoinette, et avec la nuance précise : « Il paraît que si c’était une vilaine femme, ce n’était pas au fond une femme méchante. » Mais le plus beau mot de Marie-Antoinette au sujet de cette favorite, et qui ne se lit pas dans une lettre, est celui qui courut dans le temps même et qui se trouve partout cité.

1866. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

»  À la suite de ces paroles, l’assemblée se trouva divisée, et répondit qu’elle ne pourrait s’engager sur un objet aussi grave sans avoir consulté tout le peuple. » Le peuple consulté se divisa à son tour : quelques communes consentaient à l’émigration, d’autres étaient pour la résistance jusqu’à la mort.

1867. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Un négociateur animé d’un plus vif sentiment national eût, certes, fait en sorte d’obtenir mieux de la bienveillance d’Alexandre, très porté pour la France à cette époque, et il eût au moins disputé le terrain pied à pied ; mais un tel négociateur ne pouvait se trouver alors dans la ligne et dans le rôle de M. de Talleyrand.

1868. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

C’est la souffrance que vous avez entendue, mais vous savez bien comme en réalité l’homme se trouve souvent au-dessous, et par conséquent moins poétique, moins méchant et moins damné que son démon… « Dites-moi le soir que vous pourrez me donner, afin que j’aie l’autre moitié de mon manuscrit.

1869. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Il est intéressant en effet de voir ce zèle dont se trouvent tout d’un coup saisis, après de longues années, certains critiques et biographes pour l’auteur qu’ils adoptent avec prédilection.

1870. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Le premier amour, celui de dix-huit ans, par exemple, en le supposant aussi vif et aussi avancé que possible, en l’environnant des combinaisons les plus favorables à son cours, ne se prolonge jamais jusqu’à vingt-quatre ans ; et il se trouve là un intervalle, un sommeil du cœur, entrecoupé d’élancements vers l’avenir, et durant lequel de nouvelles passions se préparent, des désirs définitifs s’amoncellent.

1871. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Il perdit sa mère en bas âge ; la famille était nombreuse et son père très-occupé ; le jeune enfant se trouva livré à lui-même, logé dans une guérite au grenier.

1872. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

En attendant, ils sont transférés de brigade en brigade dans les prisons qui se trouvent sur la route, où ils séjournent jusqu’à ce qu’il en soit arrivé un assez grand nombre pour former un convoi.

1873. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Son esprit étant éminemment et presque uniquement un produit de cette fin de siècle (l’influence de la tradition gréco-latine est peu marquée chez lui), il s’en tient aux écrivains des trente dernières années et choisit parmi eux ceux avec qui il se trouve en conformité d’intelligence et de cœur.

1874. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Ce ne sont plus les sentences rigoureusement déduites et l’enchainement de théorèmes dont le type le plus parfait se trouve dans Spinosa ; l’œuvre de Spinosa est belle, d’une beauté sombre, glacée, sans plastique, mais elle n’arrive à la Beauté que par la Vérité dont elle contient quelques reflets.

1875. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

L’historien se trouve donc dans un grand embarras.

1876. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Étonnez-vous donc que la jeunesse, qui se trouve face à face avec elle dès son entrée dans le monde, compose ses traits et son âme d’après ce morne fantôme qu’il s’agit de vaincre.

1877. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Quand survinrent les troubles du Dauphiné, l’insurrection régulière contre les Édits et la convocation spontanée des États de cette province, qui accomplit par avance sa révolution, il se trouva tout prêt ; il fut l’un des plus prompts à donner le signal par un écrit courageux et opportun.

1878. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Toutefois, à partir d’une certaine heure, il se trouva insensiblement plus pris par la littérature, par les travaux et par les devoirs que lui imposaient des obligations honorables, et par l’ambition naturelle à l’âge mûr ; cet homme judicieux sentait qu’il fallait se donner de nouveaux motifs de vivre à mesure qu’on perdait de la jeunesse.

1879. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Femme peu estimable, et dont quelques actions même sont voisines du crime, on se trouvait pris à son air de douceur et presque de bonté, si on l’approchait.

1880. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Puis tout à coup, à la fin, son secret, qui, deux ou trois fois pourtant, est venu au bout de sa plume, lui échappe, et ces paysages naturels auxquels il nous a fait assister se trouvent être tout simplement les toiles de Vernet qu’il s’est plu à imaginer ainsi et à réaliser sur place, se remettant dans la situation et dans l’inspiration même de l’artiste qui les composait.

1881. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

C’est ainsi que ses poèmes mûrissent pendant des années avant de se produire au grand jour, selon le précepte d’Horace que Jasmin a retrouvé à son usage, et c’est ainsi que ce poète du peuple, écrivant dans un patois populaire et pour des solennités publiques qui rappellent celles du Moyen Âge et de la Grèce, se trouve être en définitive, plus qu’aucun de nos contemporains, de l’école d’Horace que je viens de nommer, de l’école de Théocrite, de celle de Gray et de tous ces charmants génies studieux qui visent dans chaque œuvre à la perfection.

1882. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Mais ce qui est à lire, c’est le Discours préliminaire, où tout M. de Bonald se trouve avec son système.

1883. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Ce discours de réception à l’Académie présente un éloge de Napoléon, qui n’est à relever que parce que, plus tard, Raynouard se trouva un jour en opposition et en conflit direct avec lui.

1884. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Ce serait là l’épigraphe la meilleure à mettre en tête des écrits de Louis XIV, et elle se trouverait en partie justifiée en le lisant.

1885. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Ayant à comparaître, soit dans cette occasion, soit dans une autre, devant un jury révolutionnaire, il aimait à raconter que, comme il se trouvait en qualité d’accusé à côté d’un homme de la Révolution, il dit à ce dernier : « Vous allez récuser les jurés de mon opinion, et moi je vais récuser ceux de la vôtre. » — « Gardez-vous-en bien, lui répondit le révolutionnaire ; prenez les miens, et récusez plutôt les vôtres, car soyez sûr qu’ils ne manqueraient pas de vous condamner par peur. » M. ; Michaud avait de ces petits récits qui se terminaient par une morale pratique et fine, comme une fable de La Fontaine.

1886. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

[NdA] Et si l’on réimprimait ce Testament politique, il y faudrait joindre une dédicace latine qui se trouve au tome 101 de la Collection Bréquigny.

1887. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Byron ou Goethe, en le lisant, prenaient une idée juste et complète de la littérature et du train de vie de ce temps-là ; et Byron lui a donné le plus bel éloge, en traçant nonchalamment sur son journal ou Memorandum écrit à Ravenne ces mots qui deviennent une gloire : « Somme toute, c’est un grand homme dans son genre. » Nous autres Français, qui savons d’avance, et par la tradition, quantité des choses qui se trouvent dans Grimm, il ne nous faut pas le lire de suite, mais le prendre par places et aux endroits significatifs.

1888. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Il est très vrai qu’au commencement de 1789 il se trouva placé, comme il le dit, entre le trône et la nation, et investi de la double confiance de l’un et de l’autre, au milieu des difficultés les plus grandes où jamais ministre ait eu à se prononcer.

1889. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Nonobstant, le livre laissé là, qui est à peine une œuvre, se trouve être un chef-d’œuvre, de par une puissance bien plus rare encore que le talent.

1890. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

dans laquelle se trouve actuellement l’esprit humain.

1891. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Il faut l’avouer, la prodigieuse bonne humeur poétique nécessaire au vrai grotesque se trouve rarement chez nous à une dose égale et continue.

1892. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Bienheureux ceux qui, à l’heure suprême, se trouveront dans votre grâce, pour avoir obéi à votre sainte volonté !

1893. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Aussitôt que l’homme a la conscience de lui-même, il se trouve dans un monde étranger, ennemi, dont les lois et les phénomènes semblent menacer sa propre existence. […] L’homme ne se trouve donc qu’en trouvant autre chose qui l’environne, et par conséquent le limite. […] Toutes les fois que l’esprit du passé et l’esprit de l’avenir se trouveront aux prises, assurez-vous que l’avantage restera à l’esprit nouveau. […] il naît un grand théologien pour le représenter ; et il se trouve encore que la nature du talent de l’interprète est en parfaite harmonie avec celle du point de vue qu’il s’agit de représenter. […] Elles ne reculent jamais ; mais, après bien des mouvements, il leur suffit d’avoir fait un pas, et de pas en pas l’humanité se trouve un jour avoir fait bien du chemin.

1894. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Une autre fois, elle eut un songe : « Elle rêva qu’elle se trouvait avec une amie sur une montagne… Au sommet de la montagne était un jardin environné de haies et qui avait une porte fermant à clef. […] Cependant, parmi d’autres amitiés à la fois dévotes et mondaines que Mme Guyon avait soigneusement entretenues à Paris, se trouvait la duchesse de Béthune-Charost. […] On ne prétendait qu’à dire finement, et il se trouve que l’on a finement pensé. […] Que ces mobiles, en dernière analyse, se trouvent être absolument les mêmes qu’au temps de la reine Artémise, assurément ; mais enfin, la forme nouvelle que nous leur prêtons, l’aspect nouveau sous lequel nous les voyons, les noms nouveaux dont nous les colorons, tout cela, c’est la vie même et la substance de la vie de notre temps. […] Quant à moi, je ne doute pas qu’il ne se trouve quelqu’un pour prétendre que c’est d’Alembert.

1895. (1774) Correspondance générale

Son moment vient, et la tombe se trouve ouverte. […] Il se trouve à la fin que le plus grand dommage que nous ayons souffert, que le mépris, la honte, le discrédit, la ruine, la risée nous viennent du principal propriétaire de la chose ! […] 8° Que, quoique la maladie de sa mère eût été dispendieuse et longue, il se trouve plus de bien à sa mort qu’il n’y en avait à la mort du mari. 9° Que cette fille se trouve dans la position la plus effroyable ; que si elle perd son procès, elle sera réduite à la dernière extrémité, et que si elle le gagne, elle sera forcée de s’expatrier, à moins qu’elle ne veuille s’exposer à périr de la main de ses frères. […] Et puis il se trouve un beau jour que tout cela n’est que du verbiage.

1896. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Mais on a coutume de croire que pour avoir accepté cette doctrine on se trouve désarmé dans le combat de l’existence. […] Alors il se trouve que pour toutes choses le point de vue est changé. […] C’est là encore qu’il aime à travailler ; sa pensée se trouve tout à la fois plus libre et plus consciente de soi dans ce cadre de nature. […] Faute d’une œuvre où les idées nouvelles se trouvent tout à la fois condensées et illustrées, nous serons obligés de recueillir çà et là les éléments épars d’une poétique. […] Du coup se trouve dissipé un préjugé trop répandu, et ruiné l’un des reproches dont on avait coutume de faire peser l’injustice sur notre jeunesse littéraire.

1897. (1929) Amiel ou la part du rêve

Presque tout son temps libre du 6 mars 1840 est employé « à rédiger cette petite carte de quatre pouces de surface, où se trouvent toutes les règles que j’adopte pour ma conduite. » Quand il sera professeur, ses cours consisteront à donner à ses élèves des plans compliqués, abondants, bien faits, avec des subdivisions indéfinies et des jeux d’accolades. […] Le jeune Amiel, lui, se trouve aussi un moment entre les mains des médecins, puisqu’il tombe malade en Suède, mais guérit vite, et le voilà dans la société des professeurs et des maîtres. […] L’« individualité inamovible dans son égoïsme », il se trouve que c’est l’homme qui ne sait pas être un individu, un Protée qui s’écoule dans l’impersonnalisme. […] Il se trouvait que la somme de gauche était généralement la plus forte, et que le compte des prétendantes se bouclait en solde débiteur.

1898. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

À cette époque, Jean-Baptiste Rousseau, qui se trouvait posséder les manuscrits de la Jalousie du Barbouillé et du Médecin volant, les envoya tous deux à M. de Chauvelin pour l’édition complète de Molière que celui-ci préparait. […] Mais partout ailleurs, quoique présentant encore, quelques contradictions, au moins apparentes, difficiles à expliquer, il a une certaine grandeur satanique ou au moins néronienne qui impose singulièrement à l’imagination et qui trouble profondément la sensibilité, et il se trouve que les vers par lesquels le même Musset caractérise le Lovelace de Richardson, s’appliquent très précisément au Don Juan de Molière. […] La comédie c’est Philaminte altière et dominatrice qui a des prétentions à l’infaillibilité, qui prétend marier sa fille avec qui elle a choisi et qui en définitive éprouve cette défaite que c’est son mari si méprisé d’elle qui se trouve avoir eu raison et que c’est elle qui se trouve avoir été aveugle et sotte. […] Ceci dit pour poursuivre la nuance et pour être juste, puisque la vérité est dans les nuances, revenons et disons qu’en son ensemble et en sa couleur générale Molière est l’homme du bon sens moyen, l’homme de pensée impersonnelle, qui pense ce que tout le monde pense, ou qui se résigne à ne penser que cela et qui, si tant est qu’il s’y résigne, se trouve assez à l’aise dans cette résignation. […] Par là elle retombe dans le gros des personnages ridicules de Molière qui, quels qu’ils soient, font des sottises quand il se trouve quelqu’un à les gratter où cela les chatouille.

1899. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Les haines de Platon lui ont inspiré toutes ses idées, et parce que Platon se trouvait être intelligent, les idées de Platon furent des choses très considérables. […] C’est cette opposition qui se trouve entre nos sentiments d’amour ou d’aversion et le jugement de notre raison que j’appelle une ignorance extrême. […] Le discernement en appartient à Jupiter, et elle ne se trouve que bien peu entre les hommes. […] Cependant que l’on peigne les hommes seulement par rapport aux situations où ils se trouvent engagés, le lecteur accepte encore cela. […] Si c’est le propre de l’injustice d’engendrer des haines et des dissensions partout où elle se trouve, elle produira sans doute le même effet parmi tous les hommes quels qu’ils soient et les mettra dans l’impuissance de rien entreprendre en commun. » La force de cohésion des sociétés, la force d’agrégation des agrégats, dans leur essence, on voit que c’est la justice.

1900. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Il se trouve que l’une, Cléopâtre, dispose d’un trône. […] L’autre, Rodogune, il se trouve qu’elle est aimée d’un prince, et même de deux. […] On ne se cherche pas, mais c’est miracle comme on se trouve. […] Surtout on lui disait de se mépriser, sauf redressement, on l’excite à se trouver très bien comme il est. […] C’est une déplorable facilité à se présenter tel qu’on est, parce que tel qu’on est on se trouve très présentable et même très intéressant.

1901. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Les Lundis de Sainte-Beuve, qui sont le modèle de la critique professionnelle, paraissaient dans un journal quotidien et la plus brillante critique de journaliste peut fort bien se trouver dans une revue ou dans un volume. […] Mais en fait il se trouve que la copie définitive qui suit les brouillons est généralement meilleure que la copie définitive écrite sans brouillons. […] De là le dépaysement de la critique spontanée quand elle se trouve devant le passé, et de la critique professionnelle quand elle s’applique à l’œuvre présente. […] Dans l’Orator de Cicéron, nous voyons Crassus nous dire très sérieusement, et comme si c’était, pour l’éloquence un titre de gloire, que, lorsque l’orateur se trouve obligé de parler d’une science qu’il ignore, il n’a qu’à consulter ceux qui la connaissent, et il en parlera alors beaucoup mieux qu’ils n’en eussent parlé eux-mêmes. […] Le critique ignorant est celui qui ne connaît point ou qui connaît mal ces objets de comparaison. » Nous retrouvons la lignée de Chapelain et de Boileau : le critique est l’homme qui connaît la nature propre de chaque genre, les règles que ce genre doit inspirer, les conditions auxquelles l’œuvre doit satisfaire pour se trouver en conformité avec lui.

1902. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Flourens, au moment où il se promettait de ne pas me donner sa voix, me disait avec tendresse : « Je vous assure qu’il ne m’est jamais arrivé d’être reçu dans un corps savant, sans éprouver en même temps une véritable peine, une peine très vive, en songeant aux hommes de talent et de mérite qui se trouvaient évincés et ajournés par ma nomination : au milieu de ma satisfaction personnelle, j’en ressentais une sorte de douleur !  […] Chez Mme Du Deffand, c’était la crainte de l’ennui qui était son abîme à elle, et contre ce vide son imagination cherchait sans cesse des préservatifs et comme des parapets dans la présence de ceux qui pouvaient lui être agréables. — Manzoni craint également et a son abîme ; il craint d’être seul et a besoin d’avoir toujours quelqu’un auprès de lui : c’est chez lui peur de se trouver mal, anxiété nerveuse insupportable […] Royer-Collard qui se trouvait en ce moment dans son cabinet en conversation ou conférence avec M. 

1903. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Un paysan qui se trouvait là nous en a montré un qui passe pour avoir trois cents ans : il surpasse en hauteur et en grosseur tous les autres, et il est bien conservé pour son âge.

1904. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Il devrait se trouver, chez M. 

1905. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

L’infante (car dès la troisième scène on se trouve chez l’infante) confesse à sa gouvernante l’amour qu’elle a pour Rodrigue.

1906. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Louis Blanc qui, vivant à Londres, se trouvait à la source pour contrôler les rapports français par ceux de la marine anglaise, et qui a pour habitude d’user de tous ses moyens d’information en historien consciencieux, a raconté ce grand combat naval et l’a discuté dans le tome XI de son Histoire de la Révolution française : il a fait justice du récit qui se lit dans le recueil de Victoires et Conquêtes et qui, plein d’emphase sur tout le reste, est empreint d’une malveillance outrageuse à l’égard du délégué de la Convention.

1907. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

La contre-partie et le pendant de ces fortes œuvres dans les écrits et les harangues d’alentour ne se trouveraient qu’épars.

1908. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Il était de ces natures qui se révèlent selon les rencontres et se trouvent à la hauteur de toutes les situations données.

1909. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Moyennant ce biais, Malouot se trouva chargé de la motion dont personne au dehors ne soupçonnait la portée ; le secret en fut gardé jusqu’au dernier moment entre M. de Montmorin, M. de Clermont-Tonnerre, l’abbé et lui.

1910. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

On sait seulement qu’au siège de Varna, après l’assaut donné, les Russes se trouvèrent en présence d’une seconde ligne de fortifications dont ils ignoraient l’existence ; mais une poignée de soldats de marine, ayant escaladé l’obstacle, traversèrent toute la ville et se firent massacrer jusqu’au dernier.

1911. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Dans l’exposé qu’ils firent des diverses écoles littéraires, ils s’attachèrent à établir les principaux groupes et à les distinguer par des caractères ou des nuances qui se trouvent encore justes aujourd’hui.

1912. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Quelques dissidences domestiques, élevées précédemment entre leur mère et le général, et qu’il ne nous  appartient pas de pénétrer, avaient réveillé au foyer des Feuillantines les sentiments déjà anciens d’opposition à l’Empire, et la mère vendéenne, l’enfant élève de Lahorie, se trouvèrent tout naturellement royalistes quand l’heure de la première Restauration sonna.

1913. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Il y a plus : on peut, en thèse générale, soupçonner qu’il ne se trouvera plus guère, dans les chemins battus par l’école moderne, de fruits immédiats à cueillir, et que, si l’on a encore à courir quelque temps ainsi, ce n’est qu’en sortant de ce qui fait déjà ornière que l’imprévu recommencera.

1914. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Ampère en vint à s’établir définitivement au cœur de l’histoire littéraire comme en son domaine propre, il se trouva y apporter précisément cette faculté d’enchaînement, ce besoin instinctif des rapports et des lois, cette sagacité investigatrice des origines et des causes, dont son noble père avait fourni de si hautes preuves dans un autre ordre de vérités.

1915. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Ce n’est que quinze ans après, que ce triste et doux souvenir, gardien de sa jeunesse, s’affaiblit assez chez lui pour lui permettre d’épouser une autre femme ; et alors il commence une vie bourgeoise et de ménage, dont nul écart ne le distraira au milieu des licences du monde comique auquel il se trouve forcément mêlé.

1916. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

N’ayant pas le tempérament oratoire, cette faculté qui perçoit la distance entre deux idées et toute la série des raisonnements par où l’on s’avance de l’une à l’autre, incapable de suivre un principe dans ses conséquences les plus lointaines et d’emporter l’une après l’autre toutes les défenses d’un auditeur par la marche savante des preuves, Boileau se trouve assez mal à l’aise dans son rôle d’orateur moraliste.

1917. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Rien surtout ne saurait donner du poème une idée plus favorable que le morceau qui se trouve, du reste très illogiquement, l’ouvrir : le Jugement de Renart est vraiment un chef-d’œuvre, à quelques grossièretés près, et telle de ses parties, comme l’arrivée de dame Pinte demandant justice de Renart pour la mort de Copée, donne la sensation de quelque chose d’achevé, d’absolu, d’une œuvre où la puissance, l’idée de l’écrivain se sont réalisées en perfection.

1918. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Surtout en ce temps de réflexion et de conscience croissante, il y a, à côté des hommes de génie, des artistes qui sans eux n’existeraient pas, qui jouissent d’eux et en profitent, mais qui, beaucoup moins puissants, se trouvent être en somme plus intelligents que ces monstres divins, ont une science et une sagesse plus complètes, une conception plus raffinée de l’art et de la vie.

1919. (1890) L’avenir de la science « II »

Le règne non contrôlé de l’absolu en politique comme en philosophie est sans doute celui qui procure le plus de repos, et les grands seigneurs qui se trouvent bien du repos doivent aimer un tel régime.

1920. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Messieurs, et qu’on en peut tirer de belles choses, quand un artiste habile se trouve à côté de lui, pour faire jaillir en son cœur la source des larmes, de la prière intime et de l’amour !

1921. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Pas plus que la gloire future de l’écrivain, la langue et le style ne se trouvent bien de ces perpétuelles improvisations ; en revanche, certains genres naissent ou prospèrent  ; la polémique sur les affaires publiques prend une intensité et aussi une violence extrêmes ; la critique au jour le jour, le roman débité en tranches, la nouvelle, l’essai, en un mot l’exposé, le commentaire et la discussion de tout ce qui est actuel, susceptible d’être présenté en peu d’espace et compris sans effort, croissent et fleurissent avec énergie.

1922. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Tel fut le sens exact de la réponse que me fît, ce soir là, Richard Wagner — et je ne pense pas que Madame Cosima Wagner, qui se trouvait présente, l’ait oublié.

1923. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Le père se trouve en face de la maîtresse de son fils !

1924. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Cette fée, si longtemps lutine, se trouve être, assure-t-on, l’un des plus dévoués des cœurs de femme.

1925. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

On la voit apprendre avec indifférence la mort de ceux qui lui faisaient verser des larmes lorsqu’ils se trouvaient un quart d’heure trop tard à une partie de jeu ou de promenade.

1926. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Mademoiselle partit donc, dans la joie de son cœur de se trouver enfin en passe de faire quelque action extraordinaire et de conquérir de la gloire.

1927. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

malgré la réserve sur le chapitre religieux, les libres penseurs tels que Diderot se trouvaient encore plus à l’aise chez Mme Necker que chez Mme Geoffrin.

1928. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Sa vanité s’en accommodait aussi, car, en causant, il se trouvait tout naturellement le premier ; personne, lui présent, ne songeait à lui disputer cette prééminence.

1929. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Ils sont convenus de se trouver du génie les uns aux autres, et de le répéter jusqu’à ce qu’on le croie.

1930. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Je ne sais si j’ai bien fait toucher du doigt au lecteur tous les points singuliers et les traits distinctifs de cette destinée et de cette fortune bizarre du Mariage de Figaro, une représentation arrachée, malgré le roi et les magistrats, par la Cour, par le public et par l’auteur, triomphante et déréglée, se tournant contre ses propres spectateurs, s’aidant tour à tour de tous les moyens auxiliaires de scandale, de sensibilité et de bienfaisance, et menant au plus beau moment son héros à Saint-Lazare ; traitement infamant et indigne, dont il se trouve toutefois presque consolé, puisqu’il en est sorti une ordonnance de comptant de deux millions cent cinquante mille livres.

1931. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Bonpland… Là, tandis que le ciel du Midi brillait de son pur éclat, ou que, par un temps de pluie, sur les rives de l’Orénoque, la foudre en grondant illuminait la forêt, nous avons été pénétrés tous deux de l’admirable vérité avec laquelle se trouve représentée, en si peu de pages, la puissante nature des Tropiques dans tous ses traits originaux.

1932. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

C’est sur cette différence même et sur elle seule que peut se fonder la distinction du sujet et de l’objet, du moi et du non-moi, où se trouve encore une nouvelle preuve de la volonté.

1933. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

Mais il s’y mêle, d’habitude beaucoup d’autres plaisirs d’un caractère plus sensitif : en effet, l’image intérieure fournie par le souvenir se trouve ravivée au contact de l’image extérieure, et devant toute œuvre de l’art nous revivons une portion de notre vie.

1934. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Et ces deux faces de la sensibilité morale de Heine alternent et se succèdent sans ménagement, sans intermédiaire, par des juxtapositions telles que le charme de l’une se trouve heurté et relevé par le choc de l’autre, comme une teinte zébrée de sa complémentaire s’exalte.

1935. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Dans un temps donné, il se trouve que la calomnie, l’envie et la haine, en croyant travailler contre, ont travaillé pour.

1936. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Il se trouve encore des esprits qui, même dans l’ordre de la foi, voudraient que l’État intervînt pour fixer ce qu’il faut croire et ce qu’il est permis de ne pas croire.

1937. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Les propriétés vitales elles-mêmes n’entrent en action que sous l’influence des agents physico-chimiques, externes ou internes, et ainsi la loi de l’inertie se trouve partout vérifiée.

1938. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Chacun a sa manière de voir, de penser, de sentir ; je ne priserai la mienne que quand elle se trouvera conforme à la vôtre, et cela bien dit une fois, je continue mon chemin sans me soucier du reste, après avoir murmuré tout bas à l’oreille de l’ami Loutherbourg : votre femme est jolie ; on le lui disait avant qu’elle vous appartînt, qu’on continue à le lui dire depuis qu’elle est à vous, à la bonne heure, si cela vous convient autant qu’à elle ; mais faites en sorte qu’on puisse oublier sans conséquence sur son lit ou le vôtre, son chapeau, son épée ou sa canne à pomme d’or.

1939. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

— et il se trouvait que de tempérament, au contraire, cet exclusif et cet intolérant était l’esprit le plus comprenant et le plus doux, le plus habile à découvrir la cause des erreurs littéraires, mais l’homme du monde qui pesait le moins sur sa plume pour les expliquer.

1940. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Ce que pensait Attila, le rôle des dieux qui tombaient, celui du Dieu qui s’élevait, la défiance créée entre Rome et Constantinople par l’érection de cette dernière en siège de l’Empire, le travail intérieur du Christianisme parmi ces peuples, à la faveur d’une mission qui courait comme la foudre, soit souterrainement, soit en plein jour, rien de tout cela, qui était l’important dans une telle histoire, ne se trouve dans l’ouvrage de M. 

1941. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

, et parmi lesquels il pouvait très bien se trouver deux ou trois jésuites, non parce qu’ils étaient jésuites, mais parce qu’ils étaient hommes et au contraire pas assez jésuites, et il a retourné l’envie de ces jésuites pas assez jésuites contre Rome et la Papauté.

1942. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Il est bon d’avertir les collectionneurs que, dans les caricatures relatives à Mayeux, les femmes qui, comme on sait, ont joué un grand rôle dans l’épopée de ce Ragotin galant et patriotique, ne sont pas de Traviès : elles sont de Philipon, qui avait l’idée excessivement comique et qui dessinait les femmes d’une manière séduisante, de sorte qu’il se réservait le plaisir de faire les femmes dans les Mayeux de Traviès, et qu’ainsi chaque dessin se trouvait doublé d’un style qui ne doublait vraiment pas l’intention comique.

1943. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Tout à coup il se trouve transporté au milieu du bassin de la place des Consuls ; une rampe de feu court le long des chaînes qui relient les grosses bornes placées autour du bassin.

1944. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Là ne se bornent pas les emprunts de cette muse étrangère que notre poésie nouvelle était allée chercher sous ces palmiers indigènes et dans les nuits étincelantes du tropique : d’autres vers de Lamartine et de Victor Hugo, une pièce même de Parny, tout innocente il est vrai, se trouvent mêlés aux inspirations de dona Gomez.

1945. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Émile Bergerat de nous avoir donné une œuvre de rêve et d’art pur, qui se trouve être aussi une œuvre de protestation et de combat. […] Il résulte malheureusement de ces libérales doctrines qu’il n’en faut jamais, que jamais, et nulle part, ils ne se trouvent à leur place. […] Roger Ballu se trouva fort gêné, car il a la conscience droite, et puis il voulait émettre une opinion juste, administrative et bureaucratiquement motivée. […] Déroulède ne tarda pas à se trouver dépaysé dans le platonisme littéraire, à s’ennuyer dans ce dénouement sentimental, vide d’épopées. […] L’autorité si prompte à lancer ses bandes de sergents de ville sur les inoffensifs promeneurs, se trouve désarmée contre ce brigandage.

1946. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Car, abusée, elle croyait qu’il se trouvait au village de Werkholensk, qui n’est pas fort éloigné d’Irkutsk, tandis qu’il était à Werkhojansk, situé 4 500 kilomètres plus loin encore. […] Après trois ans — trois siècles — il se trouve que rien n’a vieilli de ce curieux livre, et que tout y est, au contraire, d’une actualité passionnante. […] … Mais ce sont de braves gens, les ouvriers, et qui se trouvent contents de leur sort… Et pourquoi se plaindraient-ils ? […] Vous connaissez sans doute cette exquise histoire d’une dame qui ne se montrait jamais en public qu’avec des habits d’homme… Un soir qu’elle se trouvait, ainsi vêtue, dans un salon et que, mains dans ses poches, cigarette aux lèvres, elle pérorait scandaleusement, un monsieur l’aborda et, lui tapant en camarade sur l’épaule, il lui dit : — Dites donc, mon cher… si maintenant, nous allions pisser ? […] Il me cite le cas de Tartuffe où Elmire se trouve métamorphosée en un jeune garçon qui oblige Tartufe à confesser qu’il a dérobé des confitures dans le placard de son bienfaiteur, Orgon.

1947. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Ce beau feu métaphysique s’éteint très naturellement, parce que le Français s’aperçoit assez vite que sa chère clarté ne se trouve pas plus dans les métaphysiques que dans les religions et ne saurait s’y trouver, pour cette raison suffisante qu’une religion n’est qu’une métaphysique organisée, et qu’une métaphysique n’est qu’une religion en devenir ; et que, sauf cette différence, elles sont même chose, ayant exactement les mêmes objets. […] Le Français est « esprit fort » dans l’âme, de par tous les défauts qui se trouvent ordinairement en lui. […] On peut dire que ce fut le xviie  siècle qui fut encore cause de cela et que le xviie  siècle contribua de loin, très indirectement et très involontairement, à la cause de l’anticléricalisme, en ce sens que c’est sa gloire littéraire qui fit des hommes de lettres une classe, et une classe très considérable, et qu’il se trouva que les hommes de lettres, après lui, furent anticléricaux. […] Oui, sans doute, il se trouvera en face d’associations cultuelles qui lui paraîtront des foyers de réaction et des antres d’obscurantisme. […] Ne pouvant donner au peuple ni la gloire, ni la prospérité, ni, jusqu’à nouvel ordre, les propriétés de la bourgeoisie, ni une reconstitution sociale où le peuple se trouverait plus à l’aise, cette œuvre, peut-être impossible, souffrant au moins de très grandes difficultés ; il ne peut lui donner que des satisfactions de haine assouvie, et il faut bien qu’il les lui donne : il bat le clergé devant lui.

1948. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

. — Je dis cela peut-être un peu trop souvent ; mais ce n’est pas une raison pour que ce soit un mensonge. » On devrait réfléchir à cela quand on se trouve en présence d’un criminel qu’on a à juger. […] « Plus haut que l’amour du prochain se trouve l’amour du lointain et de ce qui est à venir ; plus haut que l’amour de l’homme je place l’amour des choses et des fantômes. […] » C’est une argumentation débile et sentimentale… Qu’il existe quelque chose qui a cent fois plus d’importance que de savoir si nous nous trouvons bien ou mal ; c’est l’instinct fondamental de toutes les natures vigoureuses — et par conséquent aussi de savoir si d’autres se trouvent bien ou mal. […] À son premier plan se trouve le sentiment de la plénitude de la puissance, qui veut déborder, le bonheur de la grande tension, la conscience d’une richesse qui voudrait donner et répandre. […] Remarquez-vous qu à mesure qu’on se trouve en présence, je ne dirai pas du plus méritant, mais du plus utile, de celui qui est jugé à tort ou à raison le plus utile et en un mot qu’il faut bien dire, du plus fort, on lui donne plus d’argent, et l’on croit unanimement, sauf les socialistes, qu’il faut en effet lui donner plus d’argent.

1949. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Gandar était de la seconde promotion de l’École d’Athènes, une espèce de promotion extraordinaire qui eut lieu en 1847, et où il figurait seul : il retrouvait en arrivant les élèves de cette nombreuse et brillante promotion première qui comptait Lévêque, Émile Burnouf, Louis Lacroix, Benoit (doyen à Nancy), Hanriot, Roux, — Grenier enfin, Grenier ouvertement incrédule à Homère, négateur hardi de l’exactitude tant admirée des descriptions homériques ; car, dès qu’il y a une douzaine de personnes réunies, il se trouve toujours un homme d’esprit en sus pour contredire et remettre en question ce que les autres admettent et admirent. […] Le plan de mes leçons est plus simple, mes analyses sont plus rapides et plus vivantes, j’ai eu le courage de jeter toutes mes notes, afin de monter en chaire avec une entière liberté d’esprit et de regarder les gens en face, et il se trouve naturellement que je dis mieux ce que je veux dire et suis mieux compris.

1950. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Quand vint la fin, il repassa sa vie et se trouva on ne sait quel tort envers Gay ; ce tort était bien léger sans doute, puisque Gay ne le soupçonnait pas. […] C’est qu’il offrait aux Anglais la peinture de la raison anglaise ; le talent et la doctrine se trouvaient conformes aux besoins du siècle et du pays.

1951. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Supposez qu’un critique, ayant à parler des auteurs dramatiques du mois, se trouve avoir, avec tous, commerce d’amitié ou de camaraderie. […] Deux fois, chez Barras et au Temple, Paméla et Bergerin se trouvent en présence et font mine de s’expliquer.

1952. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Il se trouve quelquefois si dur qu’il s’en fait le reproche et en demande pardon. […] Je ne veux point parler de certains principes de morale qui, pour n’avoir été clairement enseignés que par le christianisme, pouvaient se trouver au fond de quelqu’une des grandes âmes du monde païen, d’un Socrate par exemple.

1953. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Enfin ascension dans un étroit escalier tournant, semblable à l’escalier de la colonne Vendôme, et où Mme de Galbois commence à se trouver mal. […] Il est enfin guéri, mais se trouve sans un sou.

1954. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

J’aime son chuchotement mystique, sa grâce d’enfant étonné, sa simplicité de pauvre homme, son charme naïf et familial de rimeur populaire à qui se trouve lié — par quel don bienheureux !  […] Victor Hugo se trouve parmi eux.

1955. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

L’Allemagne du temps de Goetz de Berlichingen est si confuse, la guerre des Paysans est si peu montrée dans le drame de Gœthe et sous un angle si aigu (or c’était la grande chose à peindre, dans son épouvantable horreur, si Gœthe avait eu vraiment le génie tragique), les rapports des nobles de l’Empire et de l’Empereur sont si mal déterminés, qu’un talent d’une force moyenne — et il n’y a pas à accorder davantage si on n’est pas emporté dans la valse allemande qu’on danse en ce moment en l’honneur de Gœthe — se trouvera moins à l’aise là-dedans et moins lucide que dans Egmont. […] Lorsqu’il se trouvait à bout d’idées ou sans idées (ce qui était beaucoup plus fréquent), il se pipait et pipait les autres avec les mots nature, vie, ensemble et force des choses.

1956. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Cependant ce grand homme se trouverait mal loué par la préférence qu’on donne à la partie pour ainsi dire profane de son Discours. […] Dès les premières pages, tout lecteur s’aperçoit que, pour être en pleine métaphysique, il n’est pas hors de chez lui, et il est ravi de se trouver plus philosophe qu’il ne croyait. […] Cette philosophie qui fait de tout esprit sain et de bonne volonté un philosophe, Bossuet la définit admirablement dans ce passage de sa lettre au pape Innocent XI sur l’éducation du dauphin : « Ici, dit-il, pour devenir parfait philosophe, l’homme n’a pas besoin d’étudier autre chose que lui-même ; et sans feuilleter tant de livres, sans faire laborieusement des recueils de ce qu’ont dit les philosophes, ni aller chercher bien loin des expériences, en remarquant seulement ce qui se trouve en lui, il reconnaît par là l’auteur de son être. » Et il est fort heureux qu’il en soit ainsi.

1957. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Chez les cartésiens, cette transformation n’a pas eu lieu, parce qu’à côté de la recherche philosophique se trouvait chez eux la foi chrétienne. […] Quant aux premiers abstraits, à la formule créatrice, à la quantité première (abstraite, concrète ou supprimée)6, quel esprit philosophique pourra se trouver satisfait par une pareille logomachie scolastique ? […] Mais le mot aufgehobene, dans la langue hégélienne, ne signifie pas supprimée, mais absorbée : c’est, dans le mouvement de la dialectique, l’état d’un terme inférieur, qui se trouve à la fois nié et affirmé dans le terme suivant, ce que le mot français supprimé n’exprime pas du tout.

1958. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

De la couleur Supposons un bel espace de nature où tout verdoie, rougeoie, poudroie et chatoie en pleine liberté, où toutes choses, diversement colorées suivant leur constitution moléculaire, changées de seconde en seconde par le déplacement de l’ombre et de la lumière, et agitées par le travail intérieur du calorique, se trouvent en perpétuelle vibration, laquelle fait trembler les lignes et complète la loi du mouvement éternel et universel. — Une immensité, bleue quelquefois et verte souvent, s’étend jusqu’aux confins du ciel : c’est la mer. […] Faute ridicule pour deux raisons : d’abord la poésie n’est pas le but immédiat du peintre ; quand elle se trouve mêlée à la peinture, l’œuvre n’en vaut que mieux, mais elle ne peut pas en déguiser les faiblesses. […] La nature n’a d’autre morale que le fait, parce qu’elle est la morale elle-même : et néanmoins il s’agit de la reconstruire et de l’ordonner d’après des règles plus saines et plus pures, règles qui ne se trouvent pas dans le pur enthousiasme de l’idéal, mais dans des codes bizarres que les adeptes ne montrent à personne.

1959. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Le cerveau de Taine était, dès sa jeunesse, celui d’un visuel et d’un sensoriel ; le mécanisme ne fonctionna pleinement que lorsque l’objectif se trouva braqué sur un milieu inhabituel. […] Albalat avait lu la Chanson de Roland, il en aurait tiré plus d’un parti, et sa thèse, que les grands écrivains s’imitent les uns les autres, aurait pu se trouver renforcée de quelques bons arguments, C’est en effet dans la traduction de Génin que Victor Hugo trouva le germe de ces périodes énumératives dont il a tant abusé dans ses dernières œuvres. […] On les appelle, elles viennent ; on les renvoie, elles le renfoncent je ne sais où, et disparaissent pour laisser place à d’autres : on ferme et on ouvre son imagination comme un livre ; on en tourne pour ainsi dire les feuillets ; on passe soudainement d’un bout à l’autre : on a même des espèces de tables dans la mémoire, pour indiquer les lieux où se trouvent certaines images reculées … » Cette description, métaphoriquement si juste, de la fonction générale du cerveau, n’indique-t-elle pas une imagination nettement visuelle ? […] Car il n’y a pas que l’e qui ne se prononce pas dans les mots français ; presque toutes les consonnes finales, ou même intérieures, peuvent se trouver dans le cas d’être purement figuratives et de jouer ainsi un rôle qui, du moins par son mutisme, n’est pas sans analogie avec celui de l’e. […] Lorsque cinquante poètes, dont quelques-uns avaient du mérite, eurent « fait du Victor Hugo »>, le monstre se trouva adouci et comme aplani : le peuple des lecteurs passa sans peur la main sur son dos devenu comme du marbre ».

1960. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

On voit de ces connoisseurs se pâmer devant un ancien tableau dont ils admirent le clair-obscur : le hasard fait qu’on leve la bordure ; le vrai coloris mieux conservé se découvre dans un coin ; & ce ton de couleur si admiré se trouve une couche de fumée. […] Il leur faut quelque mouvement, quelque agitation ; mais un mouvement & une agitation qui s’ajuste, s’il se peut, avec la sorte de paresse qui les possede : & c’est ce qui se trouve le plus heureusement du monde dans l’amour, pourvû qu’il soit pris d’une certaine façon. […] Enfin de nuance en nuance, il se trouve avoir fait le portrait d’un homme content, au lieu du portrait d’un homme affligé. […] Il ne faut pas croire que les talens & les vertus sublimes se donnent rendez-vous pour se trouver ensemble dans tel siecle & dans tel pays ; on doit supposer un aim int qui les attire, un souffle qui les développe, un esprit qui les anime, un centre d’activité qui les enchaîne autour de lui. […] Par l’un de ces moyens, les richesses des grands refluent sans faste & sans éclat vers le peuple : par l’autre, le peuple se trouve six mois de l’année au pair des grands, & oublie avec eux sous le masque sa dépendance & leur domination.

1961. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Malheur à qui se trouvera sous cette averse piquante ! […] Voilà la force ingénue, irrésistible, qui incline le spectateur à compatir, à frissonner, à admirer, à craindre, à se troubler, à pleurer, à se trouver mal, à partager avec des angoisses, avec des rires, avec des larmes, la moindre parole échappée au poète : — Allons, fuyons, accourons, appelons à notre aide ! […] En même temps, par une inconséquence fatale, il se trouve que ces malheureux petits princes, après qu’on nous les a montrés si ridicules, on nous les montre, plus puissants pour le mal que s’ils étaient Caligula, Néron, Domitien en personne. […] Odry était un lourdaud d’une gaieté brutale ; on riait, à le voir, mais on riait, malgré soi, et l’on se trouvait honteux de tant s’amuser, à quoi, je vous prie ? […] Et justement c’est dans cette chose intraduisible que, la plupart du temps, se trouve la gaîté comique ; c’est la chose qui tient aux mœurs, au langage, au je ne sais quoi de la vie humaine ; c’est le chic, c’est le truc, c’est le fion, c’est l’accent, c’est le clin d’œil, c’est le génie de la province, la coupe de l’habit, la forme du chapeau ; c’est ce qui fait dire à la grisette qui passe, et qui rencontre dans son plus bel attirail une femme de province : — Voilà une femme de province !

1962. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

… L’assemblage, en effet, est curieux, et, pour que saint François de Sales pût se trouver si près de Rabelais, il a fallu que le bon Camus, évêque de Belley, fût entre deux.

1963. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

alors l’équilibre entre les talents et le milieu, entre les esprits et le régime social, se trouverait rétabli ; on se retrouverait à l’unisson ; la lutte, la maladie morale cesseraient, et la littérature d’elle-même redeviendrait classique par les grandes lignes et par le fond (c’est l’essentiel) ; — non pas qu’on aurait plus de talent, plus de science, mais on aurait plus d’ordre, d’harmonie, de proportion, un noble but, et des moyens plus simples et plus de courage pour y arriver.

1964. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Rodrigue, qui semble avoir été le personnage principal de l’armée, se trouva chargé, par suite de ce meurtre, de stipuler pour les Castillans avec Alphonse, qui redevenait roi.

1965. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Les Cent-Jours sont terminés, et La Mennais est encore à Londres, où l’abbé Carron se trouve retenu.

1966. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Son Discours, que recommande une composition plus serrée que celle de son concurrent, se trouve être bien moins un hommage qu’une offense à la mémoire de cet aimable Saint-Évremond.

1967. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

À la suite de la dédicace à Richelieu se trouvent, dans l’Anacréon de Rancé, quelques petites pièces grecques anonymes à la louange de l’éditeur.

1968. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Il se sondait scrupuleusement, il hésitait et se trouvait timide ; ses succès dans la chanson, telle qu’il l’avait abordée, l’effrayaient pour sa tentative nouvelle.

1969. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Si, dans le Bal de Sceaux, les héritages à flots ne lui coûtent rien ; si, dans les Célibataires, les meubles de Boulle, les Vierges de Valentin et les Christs de Lebrun se trouvent tout à propos mêlés au mobilier du chanoine Chapeloud pour faire péripétie vers la fin et révéler trop tard leur valeur au pauvre Birotteau dépossédé, ce ne sont là que des bagatelles et des pauvretés au prix de ce palais des Mille et une Nuits, de cette maison Claës et de ce qu’elle enferme.

1970. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

La famille Perier était bien d’avis de retrancher, de modifier le moins possible : l’intérêt de famille se trouvait d’accord en ce cas avec l’intérêt littéraire (ce qui est si rare) ; mais il y avait d’autre part des considérations puissantes, invincibles, les approbateurs à satisfaire, l’Archevêque à ménager, la Paix de l’Église à respecter loyalement.

1971. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Les impressions pieuses et sévères qu’il avait reçues de ses premiers maîtres s’affaiblirent par degrés dans le monde nouveau où il se trouva entraîné.

1972. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Les recherches de l’auteur sont attentives ; ses jugements, intègres ; sa prédilection, ardente pour tout effort de justice et d’humanité, pour tout noble caractère, dans quelque parti qu’il se trouve.

1973. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Descartes déprime « les simples connaissances qui s’acquièrent sans le secours du raisonnement, telles que les langues, l’histoire, la géographie, et en général tout ce qui ne dépend que de l’expérience… Il n’est pas plus du devoir d’un honnête homme de savoir le grec et le latin que le langage suisse et le bas-breton, ni l’histoire de l’empire romano-germanique que celle du plus petit État qui se trouve en Europe ».

1974. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Ainsi, à qui lui avait offert un peu de nourriture et qui lui demandait comment il se trouvait : « Comme un mourant », répondit-il.

1975. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Ainsi montrait-il son « pas naturel et ordinaire, aussi détraqué qu’il est » ; comme, de plus, « la relation et la conformité ne se trouvent point en telles âmes que les nôtres », comme nos actions, toujours « doubles, bigarrées, et à divers lustres », ne se peuvent « attacher les unes aux autres », la vérité voulait qu’il « prononçât sa sentence par articles décousus232 ».

1976. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

La rançon, la contrepartie de la splendeur du règne, se trouvent dans les querelles du protestantisme, du jansénisme, du quiétisme ; ainsi s’amène la conclusion enveloppée dans le dernier chapitre, et pourtant bien claire, si l’on veut y réfléchir un instant : Voltaire y conte comment un sage empereur expulsa de Chine les missionnaires chrétiens, colporteurs de sottises mensongères et l’auteurs de funestes séditions.

1977. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Les origines de l’opérette, il les voit dans l’opéra-comique et dans le vaudeville à couplets et il nous fait brièvement l’historique de ces deux variétés : Mais, ajoute-t-il, ne me demandez pas à quel jour précis elles se sont constituées… Je me souviens qu’un des étonnements de mon enfance, c’était que, par un jour d’orage, on ne se trouvât jamais sur la limite exacte où cessait la pluie.

1978. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Il se trouvait dans les meilleures conditions pour affronter une si difficile entreprise.

1979. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Il pourrait bien la mettre à mal : mais il est honnête homme au fond, et il éprouve quelque plaisir à se trouver dans une situation contraire à celle où il a été toute sa vie.

1980. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Griffin se trouve inférieur à lui-même.

1981. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La déclamation est tout le fond de ses œuvres philosophiques ou historiques, et la morale qui excuse Sénèque d’avoir écrit pour Néron l’apologie du meurtre de sa mère, ne se trouve pas dans les livres de ces jésuites qu’il contribua de sa personne à faire chasser.

1982. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Nous n’avons pas vu de grandes choses ; alors nous nous reportons pour tout à la Révolution : c’est là notre horizon, la colline de notre enfance, notre bout du monde ; or il se trouve que cet horizon est une montagne ; nous mesurons tout sur cette mesure.

1983. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Le jour n’est pas loin où tous ces prétendus délicats se trouveront si nuls devant l’immensité des événements, si incapables de produire qu’ils tomberont comme une bourse vide.

1984. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

On le charge un jour de s’emparer d’un cheval pour un héros qui se trouve démonté.

1985. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

L’Analyse de Bayle, où ce qu’il y a de plus licencieux dans cet Ecrivain se trouve réuni ; l’Histoire des Querelles Littéraires, où l’on avance sans preuve, que Bossuet & Fénélon avoient, sur la Religion, des sentimens bien différens de ceux qu’ils ont professés ; l’Histoire Politique & Philosophique des établissemens des Européens dans les deux Indes, où l’on prétend que les Peuples seront plus heureux, lorsqu’ils n’auront ni Prêtres, ni Maîtres : ces trois Ouvrages, & beaucoup d’autres non moins licencieux, sont universellement attribués à des Ecclésiastiques de nos jours, qui ne les ont pas désavoués.

1986. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

L'exposition du systême de Spinosa, par exemple, ne se trouve point dans leurs Ecrits.

1987. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Point du tout, il se trouve qu’elle l’aime d’un amour sincère, et que c’est lui qui la trahit, sans avoir rien à lui reprocher.

1988. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Il ne cherchait qu’une porte pour sortir : la mort du duc d’Enghien lui en offrait une, belle et magnifique, une sortie éclatante, comme il les aimait ; il n’y résista pas, et, le lendemain de cette démission, il se trouva, on peut l’affirmer, bien autrement royaliste qu’il ne l’avait jamais été jusque-là.

1989. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Son père, jusque dans ses plus grandes rigueurs, ne pouvait s’empêcher de le reconnaître : « Il y a bien du physique dans ses écarts. » Que ne pouvait-on pas attendre, en fait de fougue et d’exubérance, de celui qui, en venant au monde, avait dans la bouche deux dents molaires déjà formées ; qui, sortant de Vincennes après quarante-deux mois de réclusion, à l’âge de plus de trente ans, se trouvait non seulement grossi, mais grandi au physique, et dont la chevelure immense était douée d’une telle vitalité, que vers la fin, dans ses maladies, le médecin, avant de lui tâter le pouls, demandait en entrant au valet de chambre comment était ce jour-là la chevelure de son maître, si elle se tenait et frisait d’elle-même, ou si elle était molle et rabattue ?

1990. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Mais dans tous les cas envisagés par Flaubert, cette convergence ne se produit jamais, et il arrive toujours qu’à quelque moment l’impulsion venue du dehors, et qui se trouve la plus forte, agit dans un sens différent de celui que commandait l’impulsion héréditaire.

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