/ 1962
1161. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Parbleu, ce n’est pas une affaire : il a ce qui ne s’acquiert pas ; il liera mieux sa charpente dramatique une autre fois.

1162. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

C’est affaire de temps.

1163. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

La religion est irrévocablement devenue une affaire de goût personnel.

1164. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

Mais Pilate, déjà impatienté de cette affaire, refusa de rien changer à ce qui était écrit 1179.

1165. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Même le commerce s’est élargi, on a pris un associé fraternel et la maison, dont le chiffre d’affaires va augmentant, est avantageusement connue sur la place de Paris sous la raison sociale Paul et Victor Margueritte.

1166. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Lorsqu’un ministre allemand va traiter d’affaire avec un ministre anglois ou un ministre hollandois, il n’est pas question quelle langue ils emploïeront dans leurs conferences.

1167. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

… Quand on ne comprend pas très bien une affaire, on dit depuis des siècles : « Cherchez la femme ! 

1168. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

» Et aussitôt il commence, pour ne plus l’interrompre, cette magnifique histoire d’Hildebrand, qui fut pape même avant d’être pape, dit-il quelque part avec une merveilleuse étendue d’expression, tant les hommes virent de bonne heure sur le front prédestiné de ce moine, soit dans la paix du cloître, soit dans l’orage des affaires où il fut mêlé, la place naturelle de la tiare.

1169. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

C’était là affaire d’humouriste à humouriste.

1170. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Enfin, car il faut en finir, je voudrais, après avoir passé par toutes ces brumes pointées de petites lueurs, et par toutes ces petites lueurs clignotant dans ces brumes, savoir, en fermant ce livre de faits incohérents et d’opinions confuses, si l’auteur de La République américaine croyait à l’avenir de sa République, quand, préalablement, il nous a avoué que le passage aux affaires d’un homme comme le général Jackson pourrait détruire de fond en comble le système américain, et qu’il est convenu de la justesse du mot de l’orateur anglais qui prétendait que Jackson avait fait passer un char attelé de quatre chevaux à travers cette pauvre Constitution américaine !

1171. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Caroline de Naples craignant de perdre le royaume de son mari et cherchant un publiciste imposant pour faire valoir ses droits devant les Souverains alliés, Madame Récamier avait nommé Benjamin Constant, et il était venu chez Madame Récamier pour cette grave affaire… Mais il y eut pour lui chose plus grave.

1172. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Je ne suis pas de ceux qui pensent que le temps ne fait rien à l’affaire.

1173. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Seulement, comme on ne tue pas avec la batte d’Arlequin, le joyeux bourreau n’a pas tué ici la philosophie, qui continuera d’aller à ses affaires, comme M. de Pourceaugnac avec son soufflet.

1174. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Tout grand orateur ou plutôt tout orateur quelconque verrait s’interrompre tout à coup, et s’abolir le rapport qu’il y a entre lui et son public, s’il n’était pas un peu vulgaire comme ces foules auxquelles il a affaire, et avec lesquelles il doit s’entendre pour les entraîner.

1175. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Soury soit effrontément matérialiste et païen, la belle affaire !

1176. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Ils ont bien d’autres affaires vraiment que de s’occuper des pauvres curés qui, de vertus humbles en vertus humbles, deviennent des saints ; et c’est pour cela que l’abbé Monnin a dédié spécialement à ceux-là, qui ne connaissaient pas le curé d’Ars, l’histoire qui le leur apprendra.

1177. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

Par là, il s’est donné vis-à-vis du public, auquel il veut avoir affaire, ce qui constitue aux yeux de ce public la suprême autorité.

1178. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Il parla de l’antagonisme fatal des idées, aussi bien dans l’histoire que dans la pensée, dans la conscience de l’homme que dans l’humanité ; enfin il amnistia la guerre, fit une théorie sur les grands hommes qui leur arrachait ce qu’il y a de plus beau en eux : leur libre individualité ; et, adroitement, se coulant de ces hauteurs où il s’était laissé enlever, au niveau abaissé de son auditoire, sentant bien qu’il avait affaire à un genre de public qui aurait donné toutes les spéculations métaphysiques pour une chanson de Béranger, il arriva en dernier ordre, par une subtilité de dialectique, à la Charte, cette chimère de l’époque d’alors, et posa comme l’idéal de sa philosophie la monarchie constitutionnelle, aux cris d’enthousiasme de tous ces Prudhommes de vingt ans !

1179. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

jusqu’aux croisades et à la révocation de l’Édit de Nantes, la foi et la science s’entendaient merveilleusement sur toutes choses… Mais, en dehors de tous les dogmes justifiés, réhabilités, il en était un qu’on n’avait jamais abordé : c’était celui-là dont le jeune homme de Saint-Étienne s’était montré si révolté, c’est-à-dire la reconnaissance des puissances spirituelles et leur intervention dans les affaires de ce bas-monde. » Et ce fut à dater de cette époque que l’auteur des Esprits et de leurs manifestations fluidiques se mit à étudier un problème qui, comme il l’a dit très bien quelques lignes plus bas, renfermait le Christianisme tout entier.

1180. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Les éditeurs n’ont pas été créés et mis au monde pour faire les affaires  du génie.

1181. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

On n’avait donc pas à la poser après coup, elle qui ne s’est jamais posée, et on n’avait pas à se poser, à côté d’elle, dans une de ces biographies d’êtres morts, qui font l’affaire des vivants, car c’est quelquefois une bonne aubaine pour la vanité, sans piédestal, que de se jucher sur un tombeau.

1182. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Seulement, ce que je veux exclusivement vous faire entendre pour vous prouver que nous avons ici affaire à un poète, ce n’est pas l’expression réussie de la haine qui se croit victorieuse, mais c’est l’accent éternellement cruel et doux de la vie passée, qui, finie, crée immédiatement l’infini du souvenir dans nos cœurs.

1183. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

J’ai eu l’honneur de connaître le poète d’Éloa et de Moïse, et je dois dire que jamais je n’ai pu oublier un moment, quand je l’ai rencontré, que j’avais affaire à la plus suave poésie des temps modernes.

1184. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Grande affaire !

1185. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Je ne suis pas de ceux qui pensent que le temps ne fait rien à l’affaire.

1186. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Tel est le Jérôme Paturot russe à la recherche d’une position sociale, et que l’auteur des Ames mortes, qui nous donne sa carte, appelle le Conseiller de collège, Paul Ivanovitch Tchitchikoff, propriétaire terrier, voyageur pour ses affaires personnelles !

1187. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Affaire de sentiment, diront les uns.

1188. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

L’éloge d’une reine qui, par caractère, autant que par les circonstances, éloignée des grands intérêts et des affaires, n’a pu avoir qu’une grandeur modeste et des vertus presque obscures sur le trône, peut être difficilement piquant.

1189. (1802) Études sur Molière pp. -355

Nous lui répondrons avec notre auteur : voyons, monsieur, le temps ne fait rien à l’affaire. […] — Affaire de costume, prenez celui de la Sicile, et tout sera réparé. — Tu en parles bien à ton aise, ma reine, et où en serait notre Dom Juan si on le forçait d’être fidèle au costume sicilien ? […] Rien que ce que Molière nous a fait voir ; un juge occupé des choses les plus frivoles, quand on l’entretient des affaires les plus sérieuses. […] C’est fort embarrassant : ma foi, laissons les choses telles qu’elles sont, jusqu’à ce qu’un décorateur plus hardi que nous ose se dire : « je mets devant les palais des héros tragiques, un péristyle où ils peuvent décemment parler de leurs affaires, pourquoi ne traiterais-je pas le général thébain avec la même magnificence ?  […] Les auteurs dramatiques, alarmés souvent avec raison sur le sort de leurs pièces, trouveront-ils vraisemblable que le jour même où devait avoir lieu la reprise du Tartuffe, de cet ouvrage poursuivi avec tant d’acharnement, Molière se soit occupé de toute autre affaire ; il sollicita et obtint un canonicat de la chapelle royale de Vincennes, pour le fils du docteur Mauvilain, qui lui fournissait les termes de médecine dont il avait besoin ?

1190. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

(On s’aidera à le situer dans un roman si on se rappelle le beau chapitre de Cinq-Mars où Vigny peint Louis XIII devant le terrible portefeuille des Affaires.) […] Ivanhoé, Une ténébreuse affaire, beaucoup de romans de M.  […] La critique, comme dans l’affaire du Cid, a eu tort contre le public. […] Elle se détache exceptionnellement sur certain fond de plaisirs vulgaires et de satisfactions normales incorporées au train des affaires humaines. […] Estaunié au contraire elle est ce train même, cette réalité des affaires humaines, la douleur se confond avec la vie, et l’énigme de la vie avec l’énigme de la douleur.

1191. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Alors, sous diverses influences, notamment sous le choc des scandales retentissants du régime, puis de la grande affaire juive, et des réflexions qui s’ensuivirent, le voile pour moi se déchira. […] Le beau n’est pas subjectif comme disent les boches, ni affaire d’appréciation, Il existe en soi. […] ce sera l’affaire d’un autre type d’homme de génie, d’un grand musicien, par exemple, qui noiera le tout dans des ondes harmoniques ou symphoniques. […] Ces retours sont toujours ironiques, comme il arrive dans le revers des affaires humaines. […] L’importance pathétique et politique de retentissantes affaires de Justice devenait égale à leur dérèglement.

1192. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

laissez là vos arguties : j’ai sur les bras une grande affaire. […] Vous allez vous précipiter datas un chaos d’affaires d’où ni votre zèle, ni vos talents supérieurs ne vous tireront pas. […] Si le grand homme est longtemps à la tête des affaires, il y devient despote. […] Je n’aurais pas de peine à trouver dans Sénèque plus d’un endroit où il se plaint de la multiplicité des affaires et de la rapidité des heures. […] Vous avez affaire à des estomacs qui n’entendent ni l’équité, ni la raison.

1193. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Le particularisme des Baillard supporte mal l’immixtion du prélat dans leurs affaires. […] Bergeret dans l’affaire Dreyfus. « A la page 4 du Mannequin d’osier il est dit que les filles de M.  […] Savez-vous ce qu’est au fond Jean-Jacques dans cette affaire ? […] Louis Bertrand mêle ici deux affaires très différentes : celle de l’arianisme et celle du pélagianisme43. […] On porta l’affaire devant le cadi, lequel déclara : « Le vétérinaire n’aura pas d’amende à payer.

1194. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Je le veux bien, je n’ai aucun intérêt à calomnier les Chinois ; cette croyance oisive et facile de l’Être suprême est un hommage que la philosophie, quelquefois même la scélératesse, rend volontiers à l’auteur des choses, à condition cependant qu’il ne se mêlera pas trop des affaires de ce monde ; c’est moins son existence que sa justice qui embarrasse ces grands génies vainqueurs de la superstition et des préjugés. […] Ce qui pourrait un peu affaiblir le mérite de l’auteur de Mahomet, c’est qu’il eut affaire à un auteur, a un homme de lettres plus sensible à la louange qu’un autre homme. […] Un paysan tel que George Dandin a grand tort d’épouser une demoiselle : un monsieur n’est pas plus sensé quand il épouse une paysanne, il y a toujours de la folie et de l’humiliation à se laisser conduire, dans l’affaire la plus importante de la vie, par la plus aveugle des passions. […] Les Grecs, accoutumés à pleurer les infortunes trop réelles d’Œdipe, de Philoctète et d’Agamemnon, n’auraient fait que rire de la bizarrerie d’un prince qui, dans l’état le plus brillant de ses affaires, n’est malheureux que parce qu’il n’est pas tout à fait sûr d’être aimé de sa maîtresse, quoique sa maîtresse s’épuise en protestations d’amour. […] Elle prend surtout un ton très imposant, quoique sans affectation, lorsque le jeune homme qui jouait auprès d’elle le rôle d’amant veut faire d’un badinage une affaire sérieuse.

1195. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Une victoire ou la prise d’une redoute ne sont plus ton affaire à toi ; mais l’affaire de la vérité — et ta défaite à toi, elle aussi, n’est plus ton affaire. » Mais cette loyauté dans la recherche de la connaissance est extrêmement rare chez les hommes. […] C’est grâce à l’Église que les affaires d’amour devinrent le seul intérêt véritable commun à tous les milieux, avec une exagération qui aurait paru inintelligible à l’antiquité et qui ne manquera pas un jour de faire rire. […] Je croyais avoir affaire à une foi métaphysique ; j’ai affaire à une foi morale. […] Mais, d’abord, ils exagèrent et nous en imposent ; et ensuite c’est précisément les affaires pleines de dangers qui sont dignes que l’homme s’y attache. […] Les premiers du second degré s’énervent toujours vers la fin et ne s’inclinent pas vers la mer avec un rythme simple et tranquille, comme par exemple la montagne près de Porto-Fino, là-bas où la baie de Gênes finit de chanter sa mélodie. » L’allure est affaire de race et d’hérédité autant que de culture, et c’est-à-dire qu’elle est affaire de très longue culture.

1196. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

L’affaire du billet n’était pas la seule chose qui me tînt l’esprit en suspens : je pensais bien que Mlle de La Prise serait au bas et je me demandais s’il fallait la saluer, et de quel air ; si je devais lui parler, si je pouvais la prier de danser avec moi. […] nous fimes là une belle affaire !  […] Cela est bien redoutable. — Théobald, d’accusateur devenu accusé, se sentit plus doux comme plus modeste, et fut reconnaissant à l’excès du silence qu’Émilie voulut bien garder. » La seconde partie des Trois Femmes, qui se compose de lettres écrites du château d’Altendorf par Constance à l’abbé de La Tour, ressemble souvent à des conversations qu’a dû offrir le monde de Mme de Charrière, en ces années 94 et 95, sur les affaires du temps.

1197. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

. — Ce sont là tes gens, et les compositions sont tes affaires ; car tu peux acquérir gloire et argent en publiant des morceaux de clavecin, des quatuors de violon, des symphonies, puis un recueil d’airs français avec accompagnement de clavecin, comme celui que tu m’as envoyé, et enfin des opéras […] Je vous ai sacrifié à tous deux toutes mes heures, dans l’espoir que non seulement vous parviendriez à vous tirer honorablement d’affaire, mais encore que vous me procureriez une tranquille vieillesse, me permettant de rendre compte à Dieu de l’éducation de mes enfants, de songer au salut de mon âme sans autre souci, et d’attendre paisiblement la mort. […] J’ai tardé à vous répondre, espérant toujours pouvoir vous raconter quelque chose de nouveau relativement à nos affaires ; mais je suis obligé de vous écrire sans avoir rien de certain, rien de positif à vous mander.

1198. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Au bout de deux ans, je retournai à Florence à sa prière, et je me plaçai de nouveau chez Salimberi, auprès duquel je faisais bien mes affaires. […] J’avais de plus une belle fille, qui me servait de modèle quand j’en avais besoin, et surveillait toutes mes affaires. […] Il fut si émerveillé de sa perfection qu’il me combla d’éloges, et défendit à ce sot de Juvénal, son ministre, de se mêler de mes affaires.

1199. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Mais comme mon développement était pour moi une affaire sérieuse, comme j’ai travaillé sans relâche à faire de moi une plus noble créature, j’ai sans cesse marché en avant, et il est arrivé souvent que l’on m’a blâmé pour un défaut dont je m’étais débarrassé depuis longtemps. […] « Avant de partir, me dit-il, il faut que je vous montre une lettre de Zelter, que j’ai reçue hier et qui touche à notre affaire du théâtre. » Zelter avait écrit entre autres ce passage : « Que tu ne serais pas un homme à bâtir à Weimar un théâtre pour le peuple, je l’avais deviné depuis longtemps. […] Cette trouvaille me rendit extrêmement heureux. « Puisque vous êtes si adroits, dis-je, puisque vous savez si joliment vous tirer d’affaire, et que les bons rouges-gorges vous ont accueilli si bien, je ne veux pas le moins du monde troubler une hospitalité si amicale, et je vous souhaite tout le bonheur possible.

1200. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

La littérature n’est pour nous ni une affaire de poids ni une affaire de surface. […] — ne devait servir qu’au bien des âmes ; car le bien des âmes est la grande affaire de ceux qui n’ont jamais fait le bien des esprits !

1201. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Cette génération dont l’âge actuel est environ quarante ans, et dont la presque totalité lutta, sous la Restauration, contre l’ancien régime politique et religieux, occupe aujourd’hui les affaires, les Chambres, les Académies, les sommités du pouvoir ou de la science. […] … Nous ne concevons pas que tant de gens de conscience se jettent dans les affaires politiques, et poussent le char de notre fortune dans un sens ou dans un autre, avant d’avoir songé à se poser ces grandes questions….

1202. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Dans l’élection de Châteaudun, il en fut de même d’une autre vente qui se montait à neuf cents livres, et on n’est pas informé de toutes les affaires de cette nature, quelques criantes qu’elles soient. » — Au reste, le fisc lui-même est impitoyable. […] Nous ne nous en prenions pas à vous, tant nous vous aimions, mais à ceux que vous employez et qui savent mieux faire leurs affaires que les vôtres.

1203. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

trois siècles trop tôt, assistât vivant à la scène diplomatique que nous avons sous les yeux, et qu’interrogé par les Italiens ses compatriotes sur le meilleur parti à prendre pour régénérer l’Italie, il prît la parole à Naples, à Rome, à Bologne, à Venise, à Milan, à Turin, soit dans un conseil de diplomates italiens délibérant en famille sur les affaires de la grande nation qui veut revivre, soit dans une de ces tribunes que l’esprit moderne relève au milieu des peuples longtemps muets. […] Or, les papes ayant eu jusqu’ici une espèce de cosouveraineté spirituelle avec les souverains temporels des États catholiques, et les limites de cette cosouveraineté ayant été fixées par les concordats, ces traités mixtes qui règlent l’immixtion du pontife dans les affaires ecclésiastiquement temporelles des princes ou des républiques de l’Europe, ces princes et ces républiques ont dû chercher dans les pontifes romains une responsabilité réelle pour contenir cette cosouveraineté des papes dans leurs États.

1204. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Je dévorais déjà de l’œil les longues années qui me séparaient encore de la tribune et des hautes affaires d’État, ma vraie et entière vocation, quoi que mes amis en pensent et que mes ennemis en disent. […] XVII Ce jour-là, j’avais eu affaire dans le Mâconnais ; j’avais promis à mes hôtes de revenir par les sentiers de chèvres qui abrègent la distance et de les rencontrer au sommet de la chaîne sous des châtaigniers convenus.

1205. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Je ne peux pas dire que le bon saint Yves ait merveilleusement géré nos affaires, ni surtout qu’il m’ait donné une remarquable entente de mes intérêts ; mais je lui dois mieux que cela ; il m’a donné contentement qui passe richesse et une bonne humeur naturelle qui m’a tenu en joie jusqu’à ce jour. […] Sans cela, l’affaire aurait pu être étouffée.

1206. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

L’appréciation des œuvres littéraires ou artistiques, qui est affaire de goût personnel, varie et ne peut cesser de varier d’un individu à un autre ; mais ce qui est affaire de science, pure question de fait, je veux dire l’analyse des caractères qui distinguent un ouvrage, le relevé des rapports qui l’unissent aux choses du même temps, voire même la connaissance des causes qui font varier d’une époque à l’autre le genre de beauté à la mode, tout cela s’élève lentement au-dessus de la discussion.

1207. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Mais la connaissance de Dieu n’est pas une branche de la science, qui ne conçoit que ce qui est terrestre : la connaissance de Dieu est affaire de foi, et la vraie foi est l’expression nécessaire du degré que l’on a atteint sur le chemin de l’humanité idéale ; la foi ne vit pas non plus dans la tête, mais dans un cœur ; elle appartient absolument à l’essence de l’homme ; c’est son âme conçue dans ce mot, le Christ. […] La Journée du 27 : « Le dossier de l’affaire Lohengrin », par Corbel.

1208. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

. — Rien n’est plus vrai, et le savant ne doit jamais oublier qu’il a affaire, dans le cerveau, à de la matière vivante, non à une substance inorganique ; mais ce n’en est pas moins là une vérité toute relative à notre ignorance. […] Les idées, dérivées de son ancienne expérience, qui paraissent s’être éveillées les premières, étaient liées à deux sujets qui avaient fait sur elle une forte impression : sa chute dans la rivière et une affaire d’amour.

1209. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Il n’y a point de discours qui puisse représenter le trouble et l’orage où se voit une jeune femme qui ne vient que de sortir de la maison de son père, qui ne sait point les affaires, et qui, étant plongée dans l’affliction, doit prendre de nouveaux soins, dont la faiblesse de son âge, et celle de son sexe, sont peu capables. […] Si je songe à vous engager dans les soins du monde, et que je veuille vous obliger de prendre la conduite de mes affaires, qui sont les vôtres, n’ayez plus d’égard, j’y consens, ni aux lois de la nature, ni aux peines que j’ai essuyées pour vous élever, ni au respect que vous devez à une mère, ni à aucun autre motif pareil : fuyez-moi comme l’ennemi de votre repos, comme une personne qui vous tend des pièges dangereux.

1210. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Est-ce ironiquement — et c’est probablement cela — que Mme ou MIIe X… étant, complimenteuse et amoureuse de compliments, il est à regretter qu’elle ne se soit pas mariée en Limousin où elle eût été à son affaire ? […] Il présente la chose tout d’abord comme une rencontre extraordinaire et un peu romanesque ; et puis, faisant apparaître seulement à la fin M. de La Fourcade, garde du corps, il révèle à qui l’on a affaire : il ne s’agit que d’aventuriers.

1211. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

— la difficulté a été plus forte que l’esprit auquel elle a eu affaire, et Pindare, en tant qu’on veuille, le faire revivre, à l’honneur d’une Académie, n’est pas encore, de cette fois-ci, ressuscité ! […] Fox, c’est enfin le philanthrope exalté qui croyait, avec la candeur d’un ignorant en histoire, à la paix du monde, et que Bonaparte avait exactement toisé, sûr qu’avec celui-là il ferait mieux ses affaires qu’avec Pitt, — l’indomptable Pitt !

1212. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Et c’est à ce fallacieux résultat que Victor Hugo, dans cette affaire l’huissier Loyal de Monsieur Tartuffe, a consacré l’effort de son poème. […] de pareils vers, et j’en citerai encore si on veut, était la critique la plus sanglante et la plus juste qu’on pût faire de Hugo, l’auteur du Pape, et qu’en les citant, l’Église qu’il insulte et qu’il voudrait tuer, puisqu’elle n’a affaire qu’à un poète, était assez vengée comme cela… 2.

1213. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

De tels propos hors de situation supportent peu le papier, et quand on a d’ailleurs affaire à un chef qui a pour principe d’aborder le plus tôt possible les difficultés à la baïonnette, cela simplifie la littérature.

1214. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Le dernier chapitre, consacré aux principaux auteurs du xixe  siècle, et qui condense un si grand nombre de jugements en termes frappants et concis, prouverait, une fois de plus, s’il en était besoin, la parfaite sincérité de l’auteur, sa bienveillance unie à ce fonds de sévérité qu’elle corrige bien souvent et qu’elle tempère même jusqu’à la faveur, dès qu’il y entre un peu d’amitié ; son scrupule à ne tirer son impression que de lui, de son propre esprit, et de l’écrivain à qui il a directement affaire, sans s’amuser aux accessoires et aux hors-d’œuvre ; son attention à choisir, à peser chaque mot dans la sentence définitive qu’il produit.

1215. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Feydeau compose ses livres et ne les écrit pas au fur et à mesure, par feuilletons), le style qui, avec ses défauts, est si marqué et si expressif, n’ont pas obtenu l’attention qui était due ; on n’a pas rendu justice, non seulement à de très beaux tableaux très bien exécutés, tels que l’incendie et des paysages de marine, mais à des scènes dramatiques fort vigoureuses, à celles de la falaise entre Daniel et Louise, entre Daniel et Cabâss, à la scène de la dernière partie dans laquelle Daniel, comptant n’avoir affaire qu’à sa belle-mère, rencontre chez elle tous ses ennemis réunis et en a raison un à un, s’en débarrasse successivement, les culbute et les évince, jusqu’à ce qu’il ait réduit le débat à n’être que ce qu’il devait être d’abord, un duel à deux et sans témoins.

1216. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Il était environ six heures du soir, et tout annonçait qu’on allait avoir affaire en effet à toutes les forces de Blücher.

1217. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Mais ma Muse (si Muse il y a et si Muse il fut) est à jamais enrouée, et c’est affaire à vous d’avoir encore la rime à volonté, jointe à la raison

1218. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Ce fut l’affaire d’une semaine à travers les bois et le long des haies de La Chênaie.

1219. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Mais quoique la critique en pareil cas ne soit nullement tenue de susciter le génie d’un trait de plume et de l’exhiber à l’heure précise, quoique ce soit là l’affaire du génie lui-même, et de Dieu qui l’a fait naître, on ne serait pas embarrassé, si on l’osait, de compter d’avance et de nommer par leur nom un bon nombre des soutiens et des ornements de cet art nouveau ; tant l’œuvre a déjà mûri dans l’ombre, et tant les choses sont préparées.

1220. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

On se comporte en quelque sorte avec l’activité matérielle comme avec un failli non réhabilité dont l’affaire n’a pas été bien éclaircie.

1221. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Enfin il prend un parti ; il va trouver, lui si altier, un vieux Juif auquel il a eu affaire plus d’une fois.

1222. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Mais cette apparente défaveur ne nous effraie nullement, parce que c’est une affaire de parti.

1223. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

De l’esprit et de la distinction, il semble que ce soit tout l’art où nous puissions atteindre : un art charmant et petit, dont la principale affaire sera d’orner les salons et d’amuser les cours, et qui n’aura guère que la grâce d’un bibelot ou la beauté d’un ajustement.

1224. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Il s’agit du Père Hyacinthe : … Mes convictions personnelles n’ont pas à intervenir dans cette affaire ; j’étais allé là comme un Parisien désireux d’entendre une grande parole qui jadis fit courir tout Paris à Notre-Dame, et je n’ai trouvé qu’un comédien de talent.

1225. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

« Entrent le duc Ottavio et Pantalon, son affidé, qui parlent de leurs affaires.

1226. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

À cette heure, une édition de romans historiques est nécessairement une bonne affaire.

1227. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

« Je vous l’avais bien dit que M. de Condom jouerait dans cette affaire un personnage de dupe.

1228. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

Le Dieu de l’Évangile, un Ésope onctueux, un politique, un agent d’affaires à consultations gratuites et bienveillantes.

1229. (1902) L’humanisme. Figaro

L’administration des affaires humaines, quand on l’exerce de très haut et qu’on y apporte un esprit dégagé de toute routine égoïste, est apparemment une excellente préparation à la philosophie humaniste et à l’étude rationnelle des mœurs contemporaines.

1230. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Ils ont affaire à la virilité du genre humain.

1231. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Cette affaire alloit devenir considérable, lorsque mademoiselle de Scudéri changea de ton.

1232. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Ils conviennent qu’on débite au barreau d’une manière propre au genre d’affaires qu’on y traite ; mais ils remarquent en même temps que les avocats, à force de vouloir être simples & modérés, deviennent souvent froids, pesans & monotones, & qu’ils prononcent un discours comme s’ils le lisoient.

1233. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Je ne sais pourquoi, car son affaire lui a bien réussi.

1234. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

L’effet y est cherché et cela devait être, du reste, avec une femme de cette nature, amoureuse de tout ce qui résonne, et qui, parce qu’elle a été quittée par un homme, la belle affaire !

1235. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Mais aujourd’hui, c’est une autre affaire, Mme Gustave Haller publie un second livre.

1236. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Diderot y aurait travaillé, et ce n’eût pas été le plus mauvais de l’affaire de Didot.

1237. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Elle maintenait sa place dans le sentiment de l’Europe, pour le jour où, en Europe, la guerre éclaterait, c’est-à-dire que par son prestige elle combattait et vainquait déjà, puisque les succès à la guerre ne sont qu’une affaire d’opinion.

1238. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Mais, pour lui, c’est une grande affaire.

1239. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Une lorgnette vaut mieux (et ne donne pas tant de peine) pour distraire des hommes éreintés d’affaires, préoccupés de soucis d’argent, qui ont couru une partie de la journée et fumé l’autre.

1240. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

… C’est une autre affaire.

1241. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

L’homme fut plus implacablement batailleur quand il ne se crut plus le bras vivant et visible de Dieu et quand on n’eut plus affaire qu’à son orgueil.

1242. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Le livre qu’il a laissé derrière lui est d’une généralité de portée qui passe bien au-dessus de toutes les spécialités du noble métier qu’il enseigne, et répond, par le démenti le moins cruellement, mais le plus positivement donné, à toutes les idées badaudes et lâches qui règnent actuellement sur le monde dégradé… III Jamais, il faut le reconnaître, homme d’action, et d’action brutale aux yeux de l’universel préjugé, n’a plus magnifiquement glorifié la spiritualité de la guerre que l’intelligent et profond soldat auquel nous avons affaire.

1243. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Voilà toute l’histoire de Joubert, — de Jοubert qui mourut sans gloire, comme le roi d’Yvetot, mais qui n’eut ni bonnet de coton ni Jeanneton dans son affaire, car, tout comme le Cherubini d’Ingres, avec son petit carrick à collet et son jonc entre ses deux jambes, c’est une Muse qui doit le couronner !

1244. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Et, d’ailleurs, quelle influence Aristote exerça-t-il sur l’esprit et les affaires de la Grèce ?

1245. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Mêlé aux grandes affaires et les dominant, comme homme d’État et financier, Jacques Cœur rappelle deux autres destinées de notre histoire, celles d’Enguerrand de Marigny et de Fouquet, mais il les fait pâlir toutes deux par le génie et par l’innocence.

1246. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

On le bourre de toutes les connaissances positives qui mettent leur plomb sur les ailes fragiles de l’imagination et de la Rêverie, et c’est ainsi qu’on fait de ces jeunes filles les ravissants monstres d’orgueil et d’égoïsme matériel qui, à dix-huit ans, ne voient plus dans l’homme — dans l’homme, qu’on a la bêtise d’aimer en Europe, — autre chose « qu’un fait monnayé dont la valeur est nulle, s’il ne s’agit pas de la mettre en portefeuille (page 65). » Il est vrai que, pour le penseur vigoureux auquel nous avons affaire aujourd’hui, l’Orgueil est la plus haute des vertus, et l’Égoïsme matériel la plus haute des intelligences.

1247. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

rire un petit, c’est à présent une grande affaire !

1248. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Les raisons qu’il donne contre l’unique argument sont sans réplique, mais à quoi bon tout ce luxe, toute cette générosité d’érudition et de discussion, quand on a affaire à une bouffonnerie sterling qui en renferme vingt-cinq autres, aussi difficiles de digestion pour le bon sens que faciles à avaler pour la gaîté qui se moque de l’extravagance !

1249. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Car, quelle que fût la force de cette chose nouvelle qui succédait à la Féodalité et qui devait la vaincre et s’établir sur ses débris, ce ne fut point la Royauté, pour laquelle la France était mûre, qui donna à Saint Louis cette autorité sans pareille sur les affaires et les hommes de son temps.

1250. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Après toute une vie de voyages, d’affaires et d’études et de travaux dont j’ai signalé plus haut quelques-uns, le comte de Gobineau, qui vient de nous donner ce kaléidoscope lumineux et harmonieux de La Renaissance, lequel ne doit rien au hasard, comme les autres kaléidoscopes, de ses éblouissantes combinaisons, était capable de nous donner bien d’autres livres encore, et sans la mort, qui est venue, soyez sûr qu’il nous les aurait donnés !

1251. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Mais qu’un catholique soit content de la transaction et prétende que le Catholicisme y gagne, c’est une autre affaire !

1252. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Μ. de Girardin, qui a fait plus d’affaires que d’études, et qui n’a pas connu cette détresse que Shakespeare appelait « la grande culture », n’a rien, donc, quand on les compare, de commun avec Machiavel.

1253. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Évidemment, un homme qui aurait eu une notion plus mâle de la famille n’aurait pas songé à publier ces lettres, qui ne sont pas adressées à son père, et il se serait souvenu davantage qu’il était Sabran, et non Boufflers… Mais ce ne sont pas là nos affaires… Le livre a paru, et c’est une chose charmante !

1254. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Tel est le Jérôme Paturot russe à la recherche d’une position sociale, et que l’auteur des Âmes mortes, qui nous donne sa carte, appelle le Conseiller de collège, Paul Ivanovitch Tchitchikoff, propriétaire terrien, voyageur pour ses affaires personnelles  !

1255. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Ceux qui prient pour le monde font plus que ceux qui combattent. » Et en effet, lui, l’ambassadeur, qui n’a jamais fait comme Chateaubriand, ce fat d’affaires, ce porteur d’empire sur le bout du doigt, ennuyé à la mort, si on l’en croyait, et lassé de ce faucon qui pèse si peu au poing du génie, il allait, lorsque la tombe le prit, quitter simplement ses costumes de palais qu’il n’appelle nulle part des guenilles, et revêtir une soutane.

1256. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Et c’est ici que l’originalité du livre commence ; c’est ici qu’on sent à quel métaphysicien on a affaire… Nous avons nommé la Raison.

1257. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Est-ce la division du pouvoir en pouvoir spirituel et pouvoir temporel, qu’il dit d’ordre majeur, la grande affaire, et que le Moyen Âge a léguée au monde moderne ?

1258. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Alors apparaît et s’annonce cette grande conductrice d’âmes qui devait littéralement gouverner du fond de son monastère d’Avila tout un peuple de religieux et de religieuses et déployer dans celle conduite une prudence, une fermeté, une science des obstacles, et enfin un bon sens (ce bon sens, maître des affaires, a dit Bossuet) qu’aucun chef d’État n’eut peut-être au même degré que sainte Térèse, l’Extatique, la Sainte de l’Amour.

1259. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Elles perdent de leur froideur saisissante et de leur rigueur de ton, parce qu’ici, au lieu d’idées, nous avons affaire à des personnes, et à des personnes qui sont sorties comme l’auteur de l’Université.

1260. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Quinet voudrait faire aujourd’hui les affaires, sous couleur de poésie, de légende et d’histoire !

1261. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Et, cependant, nous ne terminerons pas ce chapitre sans une citation qui fasse comprendre à quel genre de poète rare nous avons affaire.

1262. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

D’ailleurs, il ne fut jamais un bretteur, et ses trente-deux affaires, à cet homme toujours prêt, furent bien plus pour le compte du régiment que pour le sien.

1263. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Assurément, l’aristocrate de sentiment et de sensation à qui j’avais affaire ne nous donnerait pas quelque crime grossier accompli sur une femme commune, et auquel elle répondrait par quelque vengeance physiquement féroce ou bassement perfide, comme on nous en donne tant dans les livres sensuels et matériels dont, à cette heure, nous nous repaissons.

1264. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Je crois, dit-il, qu’ils sont bons, Mais les moindres ducatons Feraient bien mieux mes affaires !

1265. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Il les connaît, il les agite, il les remue et les penche, il leur ouvre le sein, il les décompose, et avec une puissance bien supérieure à celle qu’il possède, et dont il fait preuve quand il n’a affaire qu’à l’homme seul.

1266. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

… Le dénoûment donc, sanglant ou non, d’ailleurs, est trop exclusivement la grande affaire de ce matérialiste qui abrège, de ce conteur distingué, mais qui sacrifie aux esprits vulgaires… rien n’étant plus vulgaire dans les choses de l’esprit que la curiosité du dénoûment.

1267. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Tel est un morceau sur la cour ; sur ce mélange éternel qu’on y voit des plaisirs et des affaires ; sur ces jalousies sourdes au-dedans, et cette brillante dissipation au-dehors ; sur les apparences de gaieté, qui cachent une ambition si ardente, des soins si profonds, et un sérieux, dit l’orateur, aussi triste qu’il est vain.

1268. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Ce Werlé a été son complice dans l’affaire des coupes frauduleuses, mais il s’est arrangé de façon à tirer son épingle du jeu, et Ekdal seul a été condamné. […] Aubertin, dont les affaires ont pu s’arranger, lui offre à son tour cinquante mille francs et lui apporte un acte d’association. […] Dès que son fils Tiburce a eu fini son droit, il lui a coupé les vivres, car « un jeune homme doit se tirer d’affaire tout seul ». […] Dumas, et son plaisir sera austère ; ou il restera défiant et trouvera que c’est mettre bien du tragique dans les affaires de l’amour. […] c’est son affaire.

1269. (1876) Romanciers contemporains

Qu’il ait été médiocre agent d’affaires, nous ne savons, et nous nous en préoccupons fort peu. […] C’est affaire de chroniqueur ? […] Il lirait d’un roman judiciaire de Gaboriau assez de pages pour posséder tous les éléments de l’affaire. […] Puis il interromprait sa lecture, instruirait l’affaire, et donnerait son avis. […] Ponson du Terrail se tirait d’affaire en manquant de mémoire, ou plutôt en supposant que ses lecteurs en manqueraient.

1270. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Pourquoi faut-il qu’obéissant à des souffles bientôt différents et contraires, distraits la plupart et enlevés par la politique et les affaires, ils se soient plus ou moins dispersés, qu’ils n’aient pas eu d’action immédiate et directe sur leurs successeurs, et que ceux-ci, obéissant à de tout autres inspirations, quelques-uns pleins d’esprit, de génie même, puissants, prodigieux de veine, aient marché au hasard des temps, aient mêlé la cupidité à l’art, gâté le talent par d’impurs alliages, et n’aient rien créé qui fût tout à fait digne de si orgueilleux débuts, de si florissantes prémices ? […] Pour mon compte, je n’aurais pas dormi tranquille sous le coup des critiques vraies ou exagérées auxquelles fut exposé l’essai grammatical d’Ampère ; je n’aurais pas eu de repos que je n’eusse tiré l’affaire au clair avec mes contradicteurs. […] Voilà le côté triste de l’affaire, et il faut nous pardonner, si nous le voyons et nous en affligeons un peu. […] Il y met du point d’honneur et en fait son affaire personnelle.

1271. (1927) André Gide pp. 8-126

Il est ruiné, attendu que ses capitaux sont engagés dans une affaire dont le succès dépend de la franc-maçonnerie et qu’il doit renoncer à sa collaboration aux journaux avancés. […] Julius de Baraglioul convaincu que son beau-frère Amédée est mort assassiné par les sicaires des loges pour l’affaire du pape, s’écrie : C’était donc vrai ! […] Il y a deux grandes catégories de romanciers : les romanciers-nés, dont la grande affaire est de raconter une histoire, laquelle peut être significative par surcroît, mais peut aussi ne vouloir rien dire, et n’amuser que par le jeu des péripéties ; puis ceux qui se proposent avant tout de dire quelque chose et se servent du récit comme d’un moyen d’expression. […] C’est son affaire, et nous ne le chicanerons pas là-dessus.

1272. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

. —  C’est votre affaire, et j’espère bien que vous allez vous en charger. —  Mais je vais tomber dans les abstractions. —  Il n’y a pas de mal. —  Mais tout ce raisonnement serré sera comme une haie d’épines. —  Nous nous piquerons les doigts. —  Mais les trois quarts des gens jetteraient là ces spéculations comme oiseuses. —  Tant pis pour eux. […] On n’y décompose point les opérations de l’esprit en elles-mêmes, la mémoire, l’association des idées, la perception extérieure ; ceci est une affaire de psychologie. On n’y discute pas la valeur de ces opérations, la véracité de notre intelligence, la certitude absolue de nos connaissances élémentaires ; ceci est une affaire de métaphysique. […] Notre affaire est de tempérer, de corriger, de compléter les deux esprits l’un par l’autre, de les fondre en un seul, de les exprimer dans un style que tout le monde entende, et d’en faire ainsi l’esprit universel.

1273. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

« Chacun regarde devant soi, moi je regarde dedans moi, je n’ai affaire qu’à moi, je me considère, je me contrôle, je me goûte, … Les autres vont toujours ailleurs… Nemo in se tentat descendere ; moi, je me roule en moi-même. » Et par la comparaison que je fais des autres et de moi, pourrait-il ajouter, je ne me connais pas seulement moi-même, je connais aussi les autres, je me fais quelque image de cette générale et commune humanité dont je suis avec eux ou dont ils sont comme moi. […] L’examen des Poésies et des Lettres confirme cette interprétation ; — si les Poésies de Marguerite sont généralement des poésies pieuses ; — « Elle aimait fort à composer des chansons spirituelles, dit Brantôme, car elle avait le cœur fort adonné à Dieu » ; — et ses Lettres, quand elles ne sont pas des lettres d’affaires ou des lettres politiques, sont des lettres « mystiques ». — De l’attitude de Marguerite à l’égard du protestantisme. — L’affaire du Miroir de l’âme pécheresse. — Les dernières années de Marguerite, et sa mort. […] Que son rôle philosophique n’a pas été non plus sans réelle importance. — De sa traduction du Manuel d’Épictète et de son Traité de la philosophie des Stoïques. — Comment son œuvre est connexe de celle de Charron, qu’elle éclaire ; — mais, de plus que Charron, il a été mêlé aux grandes affaires, et de là sa supériorité d’expérience ; — le champ de l’observation psychologique et morale s’en élargit d’autant. — Il se fait aussi de la dignité de la raison et du pouvoir de la volonté une idée plus « stoïcienne » ; — et plus haute, par conséquent, de la hauteur dont le point de vue stoïque dépasse le point de vue épicurien. — Enfin, dans son Traité de la sainte philosophie, il accomplit le dernier pas : — après avoir essayé de séculariser la morale, il y renonce ; — et ne voyant plus de remède à la corruption que dans le retour à la morale chrétienne, il en proclame la nécessité. — Analogie de cette évolution avec celle de la pensée de Pascal. — Les Traités philosophiques de Du Vair sont aussi nécessaires que la Sagesse à l’intelligence du mouvement d’où va sortir le jansénisme.

1274. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

. — C’est votre affaire, et j’espère bien que vous allez vous en charger. — Mais je vais tomber dans les abstractions. — Il n’y a pas de mal. — Mais tout ce raisonnement serré sera comme une haie d’épines. — Nous nous piquerons les doigts. — Mais les trois quarts des gens jetteraient là ces spéculations comme oiseuses. — Tant pis pour eux. […] On n’y décompose point les opérations de l’esprit en elles-mêmes, la mémoire, l’association des idées, la perception extérieure : ceci est une affaire de psychologie. On n’y discute pas la valeur de ces opérations, la véracité de notre intelligence, la certitude absolue de nos connaissances élémentaires ; ceci est une affaire de métaphysique. […] Notre affaire est de tempérer, de corriger, de compléter les deux esprits l’un par l’autre, de les fondre en un seul, de les exprimer dans un style que tout le monde entende, et d’en faire ainsi l’esprit universel.

1275. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

La belle affaire aussi et la bonne conquête, lorsque M.  […] Croyez-vous ensuite que le temps fasse quelque chose à l’affaire ? […] Affaire de contraste ! […] Être applaudi, la belle affaire ! […] » Heureuse vie en fin de compte, occupée à des riens qui représentent volontiers de grosses affaires !

1276. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Quand il exposait une importante affaire de syntaxe, je regardais son visage, si bienveillant, mais tout marqué de petite vérole. […] L’affaire du collège de Navarre ne se prête pas à des interprétations indulgentes. […] Courbaud, dans toute cette affaire, a bien raison. […] Mais, toute une partie de l’analyse était son affaire, non la nôtre. […] L’amour a été l’unique affaire de sa vie.

1277. (1902) Le critique mort jeune

On pressent que le style coloré n’est pas son affaire. […] L’esprit, par eux déformé, devient ignorant des réalités, incapable de profiter de l’observation et de l’expérience, et, nourri d’illusions, se met hors d’état de diriger pratiquement les affaires publiques ou particulières. […] Mais on ne les voit que parce qu’ils ont vraiment affaire dans le roman. […] Mais il faut croire que Poccancy n’était pas né courtisan et n’eût jamais avancé beaucoup ses affaires à Versailles puisqu’il n’avait pas compris, en ce soir décisif, le regard que son maître avait jeté sur son amie. […] L’implacable raison sociale représentée par Geneviève ne lui permet de se délasser l’esprit qu’après le règlement de toutes les affaires sérieuses.

1278. (1887) Essais sur l’école romantique

On s’est aussi fort intrigué de le voir, au début, chanter le concubinage, l’adultère, et le meurtre qui finit ces sortes d’affaires en Espagne et en Italie. […] C’est bien notre incertitude, nos dégoûts rapides, notre situation gênée et douloureuse, nos regrets du passé mêlés à un insatiable besoin d’avenir, par-ci par-là nos restes de sympathie, nos velléités de religion, notre christianisme d’érudition et de poésie : tous ces côtés de l’âme voilés d’un certain vague, noyés dans une certaine vapeur poétique et harmonieuse, se reflétant avec une grande vérité dans les strophes du jeune poète, miroir fidèle de cette petite portion de la pensée humaine qui échappe aux intérêts positifs du présent, au mouvement des affaires, aux soucis des positions, et qui s’éveille à certaines heures, quand on est seul et las, et quand les espérances, les rêves, quelquefois les désenchantements viennent se disputer ce repos d’un moment. […] Ces trois écrits m’ont fait beaucoup d’ennemis, et ne m’ont donné que des amis fort discrets, soit qu’ils n’aient pas trouvé le champion de taille avec les principes, soit qu’ils aient eu peur de faire mes affaires en faisant celles de nos opinions communes. […] Je sais que, depuis ma première déclaration, le drame est monté au Capitole, et a dit aux Romains de la jeune littérature : « Il y a six ans, à pareil jour, j’ai sauvé l’art dramatique ; allons en rendre grâce aux dieux. » Mais, moi, je suis resté au bas de l’escalier ; et, comme les poètes campaniens qui poursuivaient Scipion de leurs sarcasmes patriotiques et raillaient ce Grec qui imposait à Rome la langue et la littérature des vaincus, je me suis permis de siffler le triomphateur, et de dire qu’il n’y avait pas lieu à remercier les dieux de sa dernière victoire, mais bien plutôt à les accuser de ne prendre aucun souci des affaires humaines, puisque leurs foudres dorment au ciel pendant qu’on profane ici le temple où ont sacrifié Molière et Shakespeare.

1279. (1925) Proses datées

L’affaire s’arrangea et les deux poètes ne croisèrent pas l’épée, comme il m’arriva de le faire quelques années plus tard avec Robert de Montesquieu, à qui j’eus l’honneur, de tirer quelques gouttes de sang. […] Mais cette accalmie fut brève et bientôt de nouveaux embarras d’argent se firent sentir, qu’accrut encore la situation difficile des affaires de l’éditeur Poulet-Malassis, envers qui Baudelaire était tenu par des engagements auxquels il entendait faire honneur. […] Cucuel, La Pouplinière nous apparaît en ses origines, son caractère, ses habitudes, en ses affaires, en ses goûts. […] Ce fut dans ce beau décor, à la fois fastueux champêtre, que vécut La Pouplinière, de 1747 à 1762, et c’est sur cette vie, où les affaires se mêlaient aux plaisirs, que nous renseigne abondamment M.  […] Manson reviendra de Strasbourg et que je n’ai d’espoir de réussir qu’en traitant l’affaire de bouche avec lui.

1280. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Pourquoi surtout mener ce tableau du christianisme jusqu’à l’affaire Dreyfus, qui ne fut pas uniquement confessionnelle ? […] Il vaut beaucoup mieux avoir affaire à la mauvaise foi, qui se décèle toujours par quelque maladresse. […] Uniquement préoccupé d’avancement et d’affaires de famille, il n’a réellement rien vu. […] Si l’affaire va aux tribunaux, le juge, dont la tendance autoritaire est très forte, donne presque toujours raison à l’agent légal. […] D’autres, au contraire, ont assez de ressort pour mener une existence en partie double : la moitié des heures au jeu, l’autre aux affaires normales.

1281. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Je compris que j’avais affaire à un admirable stratège, et mon respect s’accrut, aussitôt, de ma constatation. […] Donc, tant que cette désastreuse affaire de Panama ne sera pas réglée et enterrée définitivement, je suis obligé d’être exclusivement anecdotique et littéraire ! […] J’attends que cette affaire-là soit liquidée et, en attendant, je me confine dans la littérature, dans l’histoire, et dans le charme de la tolérance universelle ! […] Mais peu importe de savoir qui sera l’élue ; l’important en cette affaire est de savoir qu’il y aura une élue. […] Il sourit, se pencha sur moi et pianotant sur mes genoux : — Excellente affaire aussi… Une affaire d’or, me confia-t-il d’une voix un peu plus basse… Entre nous, n’est-ce pas ?

1282. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Il faut le dire, cette scène difficile qui, en résumé, nous montre le concubinage inutile de l’oncle et de la nièce, car le maire n’eût rien gâté à l’affaire, est traitée avec un tel talent, que l’odieux en disparaît pour faire place à une sorte de tableau biblique. […] En racontant toute l’affaire Ballerich au Cri du Peuple, elle dégage encore, en racontant la vérité, la responsabilité de Vallès, malade, mourant, et protestant contre l’article qui avait précédé et causé cette scène sanglante. […] Où tu es maintenant, chez eux, l’affaire est tout autre. […] Mais, dans Justice de femme, nous avons affaire à l’exception de ces gourmandes de vendettas, à une honnête femme qui a épousé un grand compositeur (c’est toujours un danger !) […] Puis c’est l’affaire de Saint-Roch, où apparaît pour lui un petit homme sale et noir, Bonaparte, qui va devenir Empereur et Roi.

1283. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Que ce rustique aïeul du savant ait été une valeur humaine de tout premier ordre, la conduite de ses affaires, ses huit enfants menés à bien, la vigueur d’esprit transmise à son arrière-petit-fils, tout le prouve. […] C’est le propre des personnalités taillées pour l’action, — et le chirurgien, l’ouvrier de la main (Χείρ ἔργον) est par excellence l’homme d’action, — qu’elles soient à leur affaire et ne pensent pas à côté. […] Courtois-Suffit et Giroux nous font comprendre pourquoi, rien qu’en reproduisant le compte rendu d’un certain nombre d’affaires et les jugements qui les ont terminées. […] Pareillement, un étudiant qui a la vocation médicale est tiré d’affaire, dès qu’il arrive à l’internat. […] Le signataire de ces notes n’est pas qualifié, n’ayant jamais pris une part directe aux affaires publiques, pour bien juger des conséquences dernières d’un changement élaboré par des personnes plus compétentes.

1284. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Selon l’usage de l’Empire, où les lettres se coordonnaient volontiers aux affaires, il occupait dans l’administration bienveillante de Français de Nantes une place assez considérable au Havre, une de ces places, il est vrai, données tout exprès pour très-peu assujettir ; il passait une bonne partie de sa vie à Rouen ou à Paris. […] Lebrun la carrière de la haute administration et des affaires, a tenu, en quelque sorte, pour lui les promesses et payé l’arriéré de l’Empire.

1285. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

A peine embarqué dans une affaire, il se montrait impatient d’en sortir : sa pensée essentielle n’était pas là135. […] Nous autres grands auteurs sommes trop riches pour craindre de rien perdre de nos productions… » Notons bien tout ceci : Mme de Sablé dévote, qui, depuis des années, a pris un logement au faubourg Saint-Jacques, rue de la Bourbe, dans les bâtiments de Port-Royal de Paris ; Mme de Sablé, tout occupée, en ce temps-là même, des persécutions qu’on fait subir à ses amis les religieuses et les solitaires, n’est pas moins très-présente aux soins du monde, aux affaires du bel-esprit : ces Maximes, qu’elle a connues d’avance, qu’elle a fait copier, qu’elle a prêtées sous main à une quantité de personnes et avec toutes sortes de mystères, sur lesquelles elle a ramassé pour l’auteur les divers jugements de la société, elle va les aider dans un journal devant le public, et elle en travaille le succès.

1286. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

» En avançant, l’idée s’est agrandie et transformée : le jeune amoureux se trouve mêlé aux grandes affaires ; le ministre, père d’Inès, de celle qu’il faudrait aimer, a pris plus de place, et la peinture de son caractère a envahi le premier plan. […] Une légère marque de bonté, une preuve de leur souvenir décide souvent de notre destinée ; le dévouement de notre vie entière est presque toujours la réponse que nous croyons devoir à la plus simple apparence de leur intérêt. » Je m’étonnerais bien s’il n’entrait pas quelque souvenir assez présent, et même d’en deçà des Pyrénées, dans le récit de cette course de campagne qu’imagine la reine, pour reposer le roi malade et le distraire des affaires et de l’étiquette : « En effet, dès notre arrivée à Aranjuez, le roi nous annonça que, se fiant à notre respect, le cérémonial serait suspendu, et que chacun aurait la liberté d’agir à peu près à sa propre fantaisie.

1287. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Pour avoir affaire à ce qui vit, il faut en revenir à Villon. — Villon était-il un novateur ? […] De Villon à Patelin il n’y a que la main, comme on dit ; on sent qu’on a affaire à des poètes qui exploitent un même fonds de friponnerie et de gaieté.

1288. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Si vous en voulez savoir plus long, il faut que l’aveugle vous le raconte à son tour, ou bien Fior d’Aliza elle-même, car, pour ce qui concerne la justice qui vint se mêler de nos affaires et nous ruiner, Antonio comprend cela mieux que moi ; et, pour ce qui concerne l’amour avec son cousin Hyeronimo, rapportez-vous-en à la jeune sposa ; c’est son affaire à elle, et je ne crois pas que, de notre temps, on s’aimât comme ils se sont aimés… — Et comme ils s’aiment, dit, en reprenant sa belle-sœur, l’aveugle… — Et comme ils s’aimeront, murmura tout bas entre ses dents la fiancée.

1289. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

m’a-t-il répondu en riant et en me regardant du capuchon aux sandales, frère Hilario, est-ce que vous avez attendu vos quatre-vingts ans pour déserter la piété et l’honneur, et pour avoir besoin, dans quelque mauvaise affaire, d’un mauvais conseil ou d’un habile complice ? […] seigneur docteur, dis-je alors à Bernabo, je vais vous exposer une affaire grave et compliquée dans laquelle le chef des sbires a un intérêt, et Nicolas del Calamayo, les deux bras jusqu’aux coudes.

1290. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Son affaire, c’est d’écouter les preux raconter leurs prouesses ; sa méthode, c’est d’amener les gens à lui faire voir les choses et de les faire voir comme il les a vues. […] Cependant il n’est presque point resté dans notre langue de monuments qui en représentent l’éclat pendant ces deux grands siècles de foi : c’est affaire aux érudits d’en ressusciter l’image à grand’peine.

1291. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Je ne puis mettre dans cette affaire plus de précision qu’Ibsen n’en met lui-même. […] La Dame aux camélias nous montre l’amour libre s’absolvant à force de sincérité, de profondeur et de souffrance  Le Fils naturel, l’Affaire Clémenceau protestent contre la situation faite par le code aux enfants naturels

1292. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Jaurès est un orateur-né, doublé d’un rhéteur habile, et qui a aisément une imagination de poète : ce qui fait bien des affaires. […] Bref, la République, pour se tirer galamment d’affaire, n’eut qu’à dire à son hôte : « Sire, je vous présente mes aïeux ; et, ce que vous pouvez voir en moi-même d’agréable et d’élégant, c’est à eux que je le dois. » Il me semble donc que, pendant ces heures uniques, nul, même parmi le peuple ombrageux des faubourgs, ne put haïr complètement ce passé de la France, qui venait si gracieusement à notre aide.

1293. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Mademoiselle s’y fit porter dans la chaise de la reine : « Il (le cardinal) vint au-devant de moi, dit-elle ; puis nous nous mîmes à la ruelle de son lit. » Là elle et lui parlèrent d’affaires. […] J’aime à voir madame de Maintenon dévider ses fusées, compter ses pelotons et préparer son métier a tapisserie, devant Louis XIV, ses ministres délibérant en conseil d’état sur les affaires de l’Europe dans la chambre de cette femme illustre et bonne.

1294. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

La foule est déjà pour Eschyle ce que plus tard, comme le constate le prologue des Bacchides, elle sera pour Plaute, « un amas d’hommes sur des bancs, toussant, crachant, éternuant, faisant avec la bouche des bruits et des grimaces, ore concrepario, se touchant du front, et parlant de leurs affaires » ; ce qu’elle est aujourd’hui. […] vous avez affaire à des sauvages.

1295. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Les affaires qui se nouent par-dessus les frontières qui séparent les peuples ne font pas que ces frontières n’existent pas. […] Les routes, les lignes ferrées, etc., peuvent servir au mouvement des affaires plus qu’à la fusion des populations, qu’elles n’expriment alors que très imparfaitement.

1296. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

On sent bien avec lui qu’au fond on a affaire à un impie, pour qui toutes les religions sont parfaitement égales entre elles ; mais, enfin, l’impiété n’est pas expressément articulée ici. […] Tout cela, pour lui, n’est qu’affaire de lanterne magique, d’ombres chinoises, de marionnettes.

1297. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

La civilisation romaine partit de ce principe ; et comme les langues vulgaires du Latium avaient fait de grands progrès, il dut arriver que les Romains expliquèrent en langue vulgaire les affaires de la vie civile, tandis que les Grecs les avaient exprimées en langue héroïque. […] Cet axiome, avec le mot de Dion Cassius qui vient d’être rapporté, établit que la Providence est la législatrice du droit naturel des gens, parce qu’elle est la reine des affaires humaines.

1298. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Il y a plus de vingt ans que j’ai l’honneur de la connaître et que j’ai affaire à elle ; que, dans mes études de Port-Royal, j’ai occasion de la rencontrer à chaque instant, de me dire et de me redire en quoi elle diffère par le caractère et le tour d’esprit de sa sœur la mère Angélique, la grande réformatrice du monastère ; que j’ai l’habitude de recourir à ses lettres, à celles dont il existe à la Bibliothèque impériale et à l’Arsenal des recueils manuscrits, pour y chercher la suite et le détail des relations qu’entretenaient avec le dedans de Port-Royal les amis du dehors, les ci-devant belles dames plus ou moins retirées du monde, telles que Mme de Sablé, le ci-devant frondeur M. de Sévigné, oncle de la spirituelle marquise.

1299. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Homme du peuple ou bourgeois, sous Louis XIII, ne valait-il pas mieux avoir affaire à un intendant, à l’homme du roi, qu’à un gouverneur de province, à quelque duc d’Épernon ?

1300. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Je sais bien qu’après tout la manière dont les fruits naissent en poésie ne fait rien à l’affaire ;l’essentiel est ce qu’ils sont et ce qu’ils paraissent au goût : mais le mal serait que le goût y découvrît quelque chose du procédé factice, artificiel, qu’un redoublement d’art eût peut-être recouvert, fondu, dissimulé.

1301. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Ces pages sont vraies en ce sens qu’elles rendent des scènes qui ont pu se passer entre deux personnages pareils78, et qu’elles trahissent la confusion des pensées qui ont pu s’agiter dans leur cerveau ; mais l’art qui choisit, qui dispose, qui cherche un sommet et un fondement à ce qu’il retrace, avait-il affaire de s’engager dans cette région variable d’accidents et de caprices, où rien n’aboutit ?

1302. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

Le profond rajeunissement des êtres, l’air tiède du printemps qui renouvelle et ébranle toutes les vies, ne leur suggère qu’un couplet gracieux ; ils remarquent en passant que « déjà est passé l’hiver, que l’aubépine fleurit et que la rose s’épanouit » ; puis ils vont à leurs affaires.

1303. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Il aime les jardins, mais parmi eux il voudrait encore « quelque doux et discret ami. » Il loue la paresse et le somme ; « ajoutez-y quelque petite dose d’amour honnête, et puis le voilà fort. » Ajoutez aussi les curiosités et le vagabondage de l’esprit, le discours promené au hasard sur tous les sujets, depuis la bagatelle jusqu’aux affaires d’Etat et au système du monde20, vous aurez la vie qu’il nous propose en exemple.

1304. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Plus modéré dans sa propre cause que dans celle de son ami Racine, il ne se laissa pas engager dans la voie des polémiques virulentes et des diffamations injurieuses, comme il le fit dans l’affaire de Phèdre.

1305. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Les grands avocats sont d’ordinaire les meneurs des chambres ; les grands procès sont des affaires politiques850.

1306. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Mais il arriva que des affaires importantes obligèrent le capitaine de se rendre à Naples.

1307. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Pour réussir dans cette affaire, il faut le soutien et l’aide des artistes.

1308. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Sur le plan idéologique, les deux hommes se rapprocheront cependant à partir de l’Affaire Dreyfus.

1309. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Ce grand conseil de Dieu, qui conduit les affaires humaines, alors qu’elles semblent le plus abandonnées aux lois du hasard, surprend merveilleusement l’esprit.

1310. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Comme les germains, ils raisonnent bien entr’eux sur leurs affaires dans la chaleur du repas, mais il ne les concluent que de sang froid.

1311. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Ici, nous avons affaire à l’éternelle lamentation des Incompris, la variété la plus désagréable de cette grande classe des impuissants.

1312. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Un trait de satire bien lancé en passant fera mieux l’affaire ; on dort au sermon, mais on craint le ridicule.

1313. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Soit logique, soit indifférence, ces égalitaires dédaigneux, grossiers, occupés, acharnés aux affaires, ont laissé les femmes invoquer pour leur sexe le bénéfice de l’égalité avec eux, et même le leur ont laissé prendre.

1314. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

« On n’a jamais tant besoin de son esprit que quand on a affaire à un sot.

1315. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

À force d’activité, de fermeté et de volonté maîtrisante, il avait obtenu la concession ; mais ce fut quand il s’agit de l’exploiter qu’il put juger de la mauvaise foi du gouvernement auquel il avait affaire et des dispositions générales du pays contre cet incroyable gouvernement.

1316. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Alors apparaît et s’annonce cette grande conductrice d’âmes qui devait littéralement gouverner, du fond de son monastère d’Avila, tout un peuple de religieux et de religieuses, et déployer dans cette conduite une prudence, une fermeté, une science des obstacles, et enfin un bon sens (ce bon sens maître des affaires, a dit Bossuet) qu’aucun chef d’État n’eut peut-être au même degré que sainte Térèse, l’Extatique, la Sainte de l’Amour.

1317. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

L’implacable historien auquel ils ont affaire aujourd’hui diminue la hauteur de leur taille, et donne la mesure de leur action, si étonnamment exagérée.

1318. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

C’était affaire d’idée !

1319. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Il ne concevait pas que la grande histoire se fît debout, et fût jamais une affaire de bec… L’ambitieuse forme oratoire, qui, comme toutes les ambitions, cache beaucoup de bassesse, ne peut pas aller au fond d’une histoire quelconque, puisqu’elle exclut la profondeur.

1320. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Goethe, qui a joui d’un bonheur sans égal durant sa vie, ce Polycrate moderne qui aurait pu jeter toutes ses bagues — sans crainte de les perdre — aux carpes du Rhin ; Goethe, qui n’était pas né sur le trône et qui a montré pour la première fois au monde ébahi la poésie aux affaires, qui a été tout ensemble Richelieu et Corneille ; son Excellence M. de Goethe, qui avait été un beau jeune homme, puis un beau vieillard ; qui fut aimé d’amour dans sa vieillesse comme Ninon de l’Enclos dans la sienne ; qui mourut tard, en pleine gloire, en pleine puissance, que dis-je ?

1321. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Seulement, plus libre avec un simple chrétien comme nous, nous dirons franchement à Crétineau-Joly qu’il devait se rappeler un peu plus qu’il avait affaire à un prêtre, et que, de laïque à religieux, dans une question qui intéresse la papauté et l’histoire, il n’y a point de Beaumarchais.

1322. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Seulement, dans ses appétits de Raton, il regrette les dentelles des robes de cour de Madame Louise, qui feraient bien mieux ses affaires.

1323. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Le xixe  siècle a d’autres affaires à démêler que la gloire de ses poètes… et le mal est bien grand, puisque la poésie comme l’entendent Banville et son école ne peut captiver le regard grossier de la société de ce temps.

1324. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Les frères Glady ont compris leur affaire, — et lui, la sienne.

1325. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Il gouverna et sauva Rome, fut vertueux dans un siècle de crimes, défenseur des lois dans l’anarchie, républicain parmi des grands qui se disputaient le droit d’être oppresseurs ; il eut cette gloire, que tous les ennemis de l’État furent les siens ; il vécut dans les orages, les travaux, les succès et le malheur ; enfin, après avoir soixante ans défendu les particuliers et l’État, lutté contre les tyrans, cultivé au milieu des affaires la philosophie, l’éloquence et les lettres, il périt.

1326. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Il l’abandonne à huit ans, une affaire d’honneur l’obligeant à s’expatrier. […] La mère, madame Levasseur, avait tenu boutique à Orléans, où son mari était « officier de monnaie. » Ayant mal fait ses affaires, elle avait quitté le commerce et était venue à Paris avec son mari et ses enfants. […] Il fallait envelopper quelque grande et utile vérité dans une louange belle et méritée. » Et Jean-Jacques a peur de rater son affaire […] Nous n’avons pas affaire à des gens ordinaires. […] Rousseau, avec le coup d’œil du génie ; prévoyant toute la Révolution française, a voulu élever Émile, jeune noble, de façon qu’il pût se tirer d’affaire, quels que fussent les événements.

1327. (1890) Dramaturges et romanciers

On ne sait avec lui si on affaire à un mélodramaturge, à un auteur comique ou à un vaudevilliste. […] ce n’est pas même chez eux, je le crains, un choix arbitraire, né d’une fausse délibération, c’est une affaire de mode et d’imitation. […] La souffrance a des moyens plus subtils et plus sûrs de s’insinuer dans de telles âmes ; le châtiment ne se présente pas à heure fixe sous la forme grossière et banale de l’hallucination, en les laissant librement vaquer à leurs affaires le reste du temps : il désenchante la vie tout entière et empoisonne toutes les heures du jour. […] Feuillet s’est trouvé dans la situation de ce héros d’un joli roman chinois, qui, se voyant aimé de deux femmes également belles, se tire d’affaire en les épousant toutes deux, et vit heureux avec elles dans l’union la plus parfaite. […] Le grand mouvement d’affaires lancé par le coup d’État de décembre avait atteint alors son apogée ; il était à la veille de baisser, il est vrai, avec la guerre d’Italie et ses conséquences, mais nul ne s’en doutait encore, et les préoccupations des intérêts matériels absorbaient seules les esprits.

1328. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Il vaut mieux renvoyer les esprits, qui parmi nous s’occupent de ces matières, aux écrivains grecs eux-mêmes. » « Vous avez raison, Varron », répond Cicéron en rappelant avec la complaisance de l’amitié les beaux ouvrages poétiques et historiques composés par cet ami. « Pour moi, ajoute-t-il (je vais vous confesser les choses telles qu’elles sont), pendant le temps où l’ambition, les honneurs, le barreau, la politique et plus encore ma participation au gouvernement de la république m’entravaient dans un réseau d’affaires et de devoirs, je renfermais en moi mes connaissances philosophiques, et, pour que le temps ne les altérât pas, je les renouvelais dans mes heures de loisir par la lecture. […] Dieu lui-même ne se présente à nous que sous cette idée d’un esprit pur, sans mélange, dégagé de toute matière corruptible, qui connaît tout, qui meut tout, et qui a de lui-même un mouvement éternel…………………………………………………………………………………………………… « Car, enfin, que faisons-nous en nous éloignant des voluptés sensuelles, de tout emploi public, de toute sorte d’embarras, et même du soin de nos affaires domestiques, qui ont pour objet l’entretien de notre corps ? […] Vous me demandiez une péroraison, en voilà une. » XXXIV On voit qu’il avait raison d’écrire ces belles lignes par lesquelles il se consolait de ne plus être que philosophe : « Dans la nécessité où je suis de renoncer aux affaires publiques, je n’ai pas d’autre moyen de me rendre utile que d’écrire pour éclairer et consoler les Romains ; je me flatte qu’on me saura gré de ce qu’après avoir vu tomber le gouvernement de ma patrie au pouvoir d’un seul, je ne me suis ni dérobé lâchement au public, ni livré sans réserve à ceux qui possèdent l’autorité.

1329. (1908) Après le naturalisme

Cette relation de l’art aux citoyens, ce minimum de participation aux affaires du monde, prononce la condamnation de leur principe sacré. […] Bonté, justice, vertu sont affaire non de sentiment, mais de raison très étendue et ne seront assises en lui que le jour où vraiment l’individu aura compris qu’il doit les contenir pour son bien particulier. […] On subissait encore l’impulsion de l’affaire Dreyfus. […] La loi n’est-elle pas dans le vrai lorsqu’elle interdit aux fous, aux incapables par faiblesse d’esprit de gérer leurs affaires eux-mêmes.

1330. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

D’autre part, les lettres, rapprochées du monde, entraient dans les affaires du monde, et d’abord dans les petites disputes privées. […] Nous nous retrouverons bientôt. » Il embrasse Antoine, tire l’épée, puis s’arrête : « Je ne voudrais pas faire une affaire d’une bagatelle. […] Il cause avec lui des affaires publiques. Il montre le bon député « servant à la fois le roi et le peuple, conservant à l’un sa prérogative, à l’autre son privilége », placé comme une digue entre les deux fleuves, cédant davantage au roi en temps de guerre et davantage au peuple en temps de paix, « empêchant l’un et l’autre de déborder et de tarir788. » Cette grave conversation indique un esprit politique nourri par le spectacle des affaires, ayant, en matière de débats publics et pratiques, la supériorité que les Français ont dans les dissertations spéculatives et les entretiens de société.

1331. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

… Je me rappelle tout ce que nous nous disions l’un à l’autre, nos caresses, ses traits ; je n’avais plus de repos, je ne pouvais dormir… Mon angoisse, mon amour étaient si violents, que parfois je me demande si j’ai eu depuis un autre attachement véritable… Quand plus tard j’appris son mariage, ce fut comme un coup de foudre, j’étouffais, je tombai presque en convulsions1240. » Pareillement lorsqu’à douze ans il aima sa cousine Marguerite Parker, il en perdit le sommeil, il ne mangeait plus. « J’avais sujet de croire qu’elle m’aimait, et pourtant la grande affaire de ma vie était de penser au temps qui s’écoulerait jusqu’à notre prochaine rencontre. […] Lui-même, en s’embarquant pour la Grèce, disait qu’il avait pris la poésie faute de mieux, qu’elle n’était pas son affaire. « Qu’est-ce qu’un poëte ? […] Non, l’homme n’est pas un avorton ou un monstre ; non, l’affaire de la poésie n’est point de le révolter ou de le diffamer. […] Dans cet emploi de la science et dans cette conception des choses il y a un art, une morale, une politique, une religion nouvelles, et c’est notre affaire aujourd’hui de les chercher.

1332. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Jeudi 31 mai L’affaire Turpin. […] Ceux qui sont honnêtes, et qui pourront payer, le feront, quant aux autres, je ne voudrais pas que leurs enfants, qui ne sont pas responsables des mauvaises affaires ou de la mauvaise foi de leurs parents, souffrent un jour, près de vous, de leurs dettes. » Et le registre fut brûlé. […] Mercredi 26 septembre Le cousin Marin, qui vient de chasser chez Chandon, me parlait de la grandeur des affaires de cette maison, où arrivait un Anglais, fameux dégustateur de vin de Champagne, qui, après avoir goûté un certain nombre de cuvées de vin de Champagne, s’arrêtait à une, disant : — Combien avez-vous de cette cuvée ? […] La lecture terminée de : La Faustin, Porel me dit justement, que la pièce ne peut pas être jouée par Réjane, qu’elle n’a pas la ligne du rôle, qu’il faut une tragédienne, qu’elle ne servirait pas la pièce, et que même la pièce nuirait à l’actrice, comme voulant usurper des rôles qui n’étaient pas son affaire.

1333. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Rentré en pleine affaire Dreyfus, Lasserre, d’abord favorable à la révision du procès, devient antidreyfusard dès 1899 (E. […] Il n’y a pas d’affaire de l’intelligence ou du cœur où elle ne doive, une fois acceptée, produire ses exigences. […] La grande affaire et la grande sujétion de sa vie, ce fut l’amour. […] Aux affaires, le champ est fermé, que l’opposition offre à ses amertumes, à ses sarcasmes. […] Le Quiétisme romantique n’était pas seulement affaire de roman.

1334. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Il paraît qu’il braconnait volontiers selon la coutume du temps, « étant fort adonné, dit le curé Davies177, à toutes sortes de malicieux larcins à l’endroit des daims et des lapins, particulièrement au détriment de sir Thomas Lucy, qui le fit souvent fouetter et quelquefois emprisonner, et à la fin l’obligea de vider le pays… Ce dont Shakspeare se vengea grandement, car il fit de lui son juge imbécile. » Ajoutez encore que vers cette époque le père de Shakspeare était en prison, fort mal dans ses affaires, que lui-même avait eu trois enfants coup sur coup ; il fallait vivre et il ne pouvait guère vivre dans sa bourgade. […] Shakspeare n’y a pas plus échappé que Molière, et s’en est affligé comme Molière, accusant la fortune « de ses mauvaises actions ; elle ne m’a fourni pour vivre que des moyens d’homme public, qui engendrent des façons d’homme public184. » On contait à Londres185 que son camarade Burbadge, qui jouait Richard III, ayant rendez-vous avec la femme d’un bourgeois de la Cité, Shakspeare « alla devant, fut bien reçu, et était à son affaire quand arriva Burbadge auquel il fit répondre que Guillaume186 le Conquérant était avant Richard III. » Prenez ceci comme un exemple des tours de Scapin et des imbroglios fort lestes qui s’arrangent et s’entre-choquent sur ces planches. […] « Je suis content d’être ton pauvre souffre-douleur, de faire tes corvées, de travailler à tes affaires. » Il n’est plus jeune, elle en aime un autre, un bel adolescent blond, son plus cher ami, qu’il a présenté chez elle et qu’elle veut séduire […] De bonne heure, au moins pour ce qui est de la conduite extérieure, il était entré dans la vie rangée, sensée, presque bourgeoise, faisant des affaires, et pourvoyant à l’avenir. […] Il acquérait une part de propriété dans les théâtres de Blackfriars et du Globe, achetait des contrats de dîmes, de grandes pièces de terre, d’autres bâtiments encore, mariait sa fille Suzanne, et finissait par se retirer dans sa ville natale, sur son bien, dans sa maison, en bon propriétaire, en honnête citoyen qui gère convenablement sa fortune et prend part aux affaires municipales.

1335. (1927) Des romantiques à nous

Cette confusion eût été pourtant impossible, si, au lieu d’adopter, pour me combattre, le mode dogmatique et déclamatoire auquel j’ai eu affaire le plus souvent, on avait commencé, comme je j’ai essayé, par analyser le fond de pensée et de sentiments des génies et des œuvres en discussion. […] L’employé va à son bureau, le militaire à sa manœuvre, le magistrat à son siège, le médecin à sa clientèle, le financier à sa banque ou à ses conseils, bref, chacun à ses affaires, chacun aux travaux, aux activités en échange desquelles la société lui assure la subsistance et parfois des médailles et des honneurs. […] Je ne requiers pas contre Sainte-Beuve, en faveur de qui je me sentirais plutôt prévenu dans cette affaire que je n’ai pas la prétention de trancher. […] Mais ce sera affaire d’imagination plutôt que d’érudition que d’apprécier, de sentir cette vérité à la fois profonde et mouvante, tout comme ç’a été affaire d’imagination plus que de compulsation, que de la saisir et de l’établir. […] La veille de la Pentecôte, vers le soir, il avait eu affaire à la gare de l’Est.

1336. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Le démiurge qui a construit le monde connaissait, quoiqu’on en dise, son affaire à Anatole France loue quelque part l’Académie française de comporter un panaché élégant de bons écrivains et de natures littéraires plus avarement douées. […] C’est une affaire de mesure, et si la mesure se rompt de l’un ou l’autre de deux côtés, le critique court l’un ou l’autre de deux dangers. […] Ceux de gauche y furent aidés par son attitude dans l’affaire Dreyfus, ceux de droite par son libéralisme politique et son rôle de cardinal vert. […] Mais nous seuls sommes juges de sa qualité hédonique, de sa qualité de plaisir, le plaisir en lui-même ne pouvant être affaire d’autorité. […] Vient un moment où la critique des mœurs, affaire des moralistes, veut, sur son terrain, tenter un effort créateur, un effort de synthèse, et produire, elle aussi, des « caractères ».

1337. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Ils mirent en avant, dit-il encore, comme un principe d’économie politique, cette curieuse idée qu’il faut accorder aux gens le droit de s’occuper eux-mêmes de leurs affaires ! […] Pour le politicien professionnel, les affaires de la nation sont une manufacture, à laquelle il consacre son audace et son temps, et de laquelle il espère tirer sa vie durant, un certain tant pour cent. […] La proportion de plaisir que donne le dialecte est uniquement affaire de tempérament. […] Comme chacun gardait pour soi ce qu’il savait, le monde échappait au fléau du scepticisme, et comme chacun gardait ses vertus pour soi, personne ne se mêlait des affaires d’autrui. […] Pater, réussit surtout quand il a affaire au concret, dont les bornes mêmes lui donnent une plus belle Liberté, tout en exigeant une vision plus intense.

1338. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Bernardin, dans ses voyages, avait toujours beaucoup écrit ; il composait des mémoires pour les bureaux, il rédigeait des journaux pour lui ; arts, morale, géographie, affaires du temps, il tenait compte de tout. […] Grimm, le spirituel chargé d’affaires littéraires de huit souverains du Nord, avait beau écrire à ses patrons que l’ouvrage n’était qu’un long recueil d’églogues, d’hymnes et de madrigaux en l’honneur de la Providence, la vogue en cela se retrouvait d’accord avec la morale éternelle.

1339. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Saint Louis était un saint et bon roi : or on sait par Joinville l’histoire du savant juif, du rabbin, auquel eut affaire un vieux et féal chevalier dans un colloque qui allait se tenir entre clercs et juifs au monastère de Cluny ; aux premières questions du chevalier qui demanda dès le début à intervenir et qui, entrant en lice, le somma d’emblée de dire s’il croyait en la Vierge mère du Sauveur, le juif ayant répondu non, le chevalier s’emporta, le frappa à la tempe de sa canne ou de sa béquille, et le renversa roide étendu par terre, ce qui mit fin naturellement à la conférence. […] Un évêque a là-dessus un avis formel : c’est son affaire ; mais, Sénat, gardez-vous de l’imiter et, sous peine de ridicule, n’allons pas décréter la doctrine vitaliste en médecine au préjudice de la méthode expérimentale.

1340. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

La voici : Il existait un homme naturel, on a introduit au dedans de cet homme un homme artificiel, et il s’est élevé dans la caverne une guerre civile qui dure toute la vie… Si vous vous proposez d’être son tyran…, empoisonnez-le de votre mieux d’une morale contraire à la nature, faites-lui des entraves de toute espèce, embarrassez ses mouvements de mille obstacles ; attachez-lui des fantômes qui l’effrayent… Le voulez-vous heureux et libre, ne vous mêlez pas de ses affaires… Et demeurez à jamais convaincu que ce n’est pas pour vous, mais pour eux que ces sages législateurs vous ont pétri et maniéré comme vous l’êtes. […] Les coups de bâton qu’il distribue, les violences qu’il commet, les meurtres et les assassinats dont il se rend coupable, ne sont-ce pas des affaires qu’on assoupit et dont au bout de six mois il n’est plus question   Que ce même homme soit volé, toute la police est aussitôt en mouvement, et malheur aux innocents qu’il soupçonne   Passe-t-il dans un lieu dangereux, voilà les escortes en campagne

1341. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Quant à la fin du chapitre, à l’endroit où l’évêque se laisse débiter un tas de choses inintelligibles par ce vieux terroriste qui va mourir, et qui déclame encore sur son lit de mort des énigmes au-dessus de ma portée en l’honneur de la guillotine, et qui font apostasier d’admiration le saint évêque, jusqu’au point de tomber à genoux et de demander sa bénédiction à cet entêté d’impénitent : franchement, vous devez comprendre cela, vous, Monsieur, c’est votre affaire ; mais, moi, je n’y ai rien compris du tout. […] Mais ceci n’est qu’affaire de prestige, de décence, de convenance entre la pitié publique et l’échafaud matériel ; que serait-ce si nous raisonnions le sentiment ?

1342. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

La seule affaire est que le triomphateur soit vraiment un grand homme …   L’Art Moderne du 8 août : « les représentations de Bayreuth », par M. […] 76 Ce n’était pas une petite affaire, il faut l’avouer, même pour un auditoire préparé et tiré sur le volet, comme celui de Munich, d’entendre ainsi trois actes pendant lesquels il n’y a pas le plus petit intervalle ou repos pour applaudir ou respirer, où tout s’enchaîne et se tient si bien que l’oreille ne perçoit aucun point de soudure en cette symphonie ininterrompue au-dessus de laquelle les personnages déclament et chantent leur partie avec une intensité d’expression superbe et sans jamais se plus répéter qu’on ne ferait dans un drame sans musique.

1343. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Dans une affaire de civilisation, il n’y a pas plus de place pour une affaire d’uniforme que de boutique.

1344. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Jusqu’à la fin de la semaine, le désarroi continue : puis, les affaires extérieures semblant s’arranger, M.  […] Selon les rapports de police concernant cette «  affaire Lohengrin  », les manifestations se sont produites à l’extérieur et rien à l’intérieur de la salle n’a dérangé le spectacle.

1345. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Tantôt nous avons affaire à un ironiste plein de détachement caustique qui transcrit, en les colorant au gré de ses préférences mentales, les mouvements de l’histoire politique instantanée : c’est l’œuvre de M.  […] Qui pourrait ne pas trouver qu’il est beau d’étudier une intelligence aux prises avec les problèmes les plus vivants qui soient : la dépense prodigieuse d’énergie que suppose une affaire prospère ; la lutte contre la concurrence, et les angoisses, et l’orgueil des triomphes rapides ; l’obéissance d’un personnel nombreux aux ordres d’un seul homme : ces milliers d’industries qui sont autant de petits États dans l’État, ayant chacun sa politique extérieure et intérieure, sa dynastie, ses drames ?

1346. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Un silence, où, après toutes sortes de batailles intérieures, et avec la voix balbutiante qu’a la canaillerie dans une affaire, et cachant, sous le masque de l’imbécillité, le chaffriolement de ses traits, le marchand dit : — « Mais je vous en donne 120 francs. » — « Il me semble que c’est bien Bon Marché, reprit le jeune homme, est-ce que je ne pourrais pas en avoir 150 francs, dont j’ai absolument besoin ?  […] Le soir, dans le fond du salon de la princesse, j’ai causé, une bonne heure, avec l’avocat Doumerc, de l’affaire de ma désastreuse hypothèque.

1347. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Et qu’il y eût pour les affaires de Rome, c’est-à-dire pour les affaires de la chrétienté, la politique romaine et la politique espagnole, c’était un désordre, un dualisme plein de dangers et qui en créait un pour le Catholicisme, que Philippe II adorait et qu’il faussait par sa manière de le défendre.

1348. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

On vous dose prudemment la lecture, pour que vous ne mouriez pas tout d’un coup de plaisir et d’admiration, et que vous mouriez un peu, en attendant, de curiosité… ce qui est notre affaire ». […] J’avais affaire à Victor Hugo le poète romantique, le matérialiste profond, même quand il touche aux choses morales et aux sentiments les plus éthérés ; tellement matérialiste que nous avons été tous pris, comme des imbécilles, au titre de son livre de l’Homme qui rit.

1349. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Dupanloup, homme d’éloquence et de zèle, mais d’un zèle qui n’est pas toujours sûr, il lui sembla tomber dans un monde tout nouveau : au sortir d’une nourriture chrétienne classique, sévère et sobre, il était mis à un régime bien différent ; il avait affaire pour la première fois à ce catholicisme parisien et mondain, d’une espèce assez singulière, que nous avons vu, dans ses diverses variétés, naître, croître chaque jour et embellir ; catholicisme agité et agitant, superficiel et matériel, fiévreux, ardent à profiter de tous les bruits, de toutes les vogues et de toutes les modes du siècle, de tous les trains de plaisir ou de guerre qui passent, qui vous met à tout propos le feu sous le ventre et vous allume des charbons dans la tête : il en est sorti la belle jeunesse qu’on sait et qu’on voit à l’œuvre.

1350. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

. — « Tôt ou tard on ne jouit que des âmes. » Le commencement de la lettre se rapporte à des affaires de l’Ordre, au choix que venait de faire le Chapitre provincial d’un successeur du Père Lacordaire et à d’autres points particuliers ; mais voici le côté aimable, et qui me rappelle, je ne sais trop comment, de jolies lettres de Pline le Jeune : «  Quant à vous, mon bien cher qui montez à cheval dans la forêt de Compiègne avec l’habit religieux et qui le trouvez tout simple, je n’ai rien à vous dire.

1351. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

On nous apprend à aimer le beau, l’agréable, à avoir de la gentillesse en vers latins, en compositions latines et françaises, à priser avant tout le style, le talent, l’esprit frappé en médailles, en beaux mots, ou jaillissant en traits vifs, la passion s’épanchant du cœur en accents brûlants ou se retraçant en de nobles peintures ; et l’on veut qu’au sortir de ce régime excitant, après des succès flatteurs pour l’amour-propre et qui nous ont mis en vue entre tous nos condisciples, après nous être longtemps nourris de la fleur des choses, nous allions, du jour au lendemain, renoncer à ces charmants exercices et nous confiner à des titres de Code, à des dossiers, à des discussions d’intérêt ou d’affaires, ou nous livrer à de longues études anatomiques, à l’autopsie cadavérique ou à l’autopsie physiologique (comme l’appelle l’illustre Claude Bernard) !

1352. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Ainsi nous avons ici affaire à un poëte de talent et de pensée, qui ne dit non ni à la science, ni à la philosophie, ni à l’industrie, ni à la passion, ni à la sensibilité, ni à la couleur, ni à la mélodie, ni à la liberté, ni à la civilisation moderne.

1353. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

La précision même des détails nuit peut-être à une plus libre intelligence ; l’auteur suit trop pas à pas son chemin ; on s’aperçoit bien qu’on n’a point avec lui affaire à une pure fantaisie, mais on ne sait trop où il en veut venir.

1354. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Mais ici on n’a plus affaire à de jeunes Cyclopes, ce sont des Ajax tout grandis qui ne craignent pas de faire acte de gladiateurs, et devant lesquels il ne fallait pas craindre à son tour de s’exprimer.

1355. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Dès cette époque, le journal où il consignait les détails relatifs à ses affaires privées se remplit de pensées personnelles, qui permettraient de suivre l’enchaînement de ses impressions, de ses alarmes, de ses espérances, de ses consolations aussi.

1356. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Chaque génération, et dans la génération chaque individu, devront recommencer ce travail de Danaïdes, qui sera désormais la plus importante affaire de la vie.

1357. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

Par son Conseil, ses intendants, ses subdélégués, il intervient dans la moindre affaire locale.

1358. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

C’est une affaire d’importance que cette justesse des mesures.

1359. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Nous avons affaire à des hommes qui de parti pris ne veulent pas faire comme Marot et Saint-Gelais, de parti pris veulent faire comme Pindare, Horace ou Sannazar : hommes à principes, qui vont s’appliquer à n’être point vulgaires, à être bien savants.

1360. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Je veux seulement indiquer que selon qu’on aura affaire ou non à un public ignorant la langue du modèle dont l’ouvrage français est inspiré, on orientera différemment l’étude ; et la comparaison même de l’imitation et du modèle ne se fera pas de même dans les deux cas.

1361. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

C’est une autre affaire.

1362. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Cette croyance, si triomphalement affichée, à l’action du diable et à son ingérence dans les affaires humaines, peut paraître piquante, surtout quand on se rappelle le caractère si peu chrétien du catholicisme de M. d’Aurevilly.

1363. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Au moins on sait à quoi l’on a affaire.

1364. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Philarète Chasles C’était la plus étonnante créature de Dieu, la plus instinctive, la moins apte à conduire les affaires ou à juger les hommes, la mieux douée pour s’élever, planer, ne pas même savoir qu’il planait, tomber dans un abîme et un gouffre de fautes, sans avoir conscience d’être tombé ; sans vanité, car il se croyait et se voyait au-dessus de tout ; sans orgueil, car il ne doutait nullement de sa divinité et y nageait librement, naturellement ; sans principes, car, étant Dieu, il renfermait tous les principes en lui-même ; sans le moindre sentiment ridicule, car il pardonnait à tout le monde et sc pardonnait à lui-même ; un vrai miracle, une essence plutôt qu’un homme ; une étoile plutôt qu’un drapeau ; un arome plutôt qu’un poète, né pour faire couler en beaux discours, en beaux vers, même en actes charitables, en hardis essors, en spontanées tentatives, les trésors les plus faciles, les plus abondants d’éloquence, d’intelligence, de lyrisme, de formes heureuses, quoique trop fluides ; de grâces inépuisables, non pas efféminées, mais manquant de concentration, de sol et de virilité réfléchie.

1365. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Il épure sa raison pour se préserver de l’erreur ; éclairé sur la valeur réelle des objets, il sçait les apprécier ; au-dessus des illusions du monde, on ne le verra point se passionner pour de petits objets, vendre son tems & son existence, épouser de misérables quérelles, se plonger dans le cahos d’affaires épineuses qui se succédent comme les flots d’une mer agitée, son ame égale & tranquille cherche a vérité, loin du bruit & du tumulte, & rejette les funestes préjugés qui tourmentent ceux qui se prosternent devant eux.

1366. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

C’est là l’affaire du psychologue et du métaphysicien et je ne discuterai pas cette question.

1367. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

L’Arioste fut aussi chargé d’affaires d’état.

1368. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Toute notre affaire à nous, — nous l’avons dit, — c’est de montrer le poëte qu’on ne voit pas plus que la sainte dans la sœur Emmerich ; le poëte, dans cette paysanne qui parle patois westphalien, invisible encore plus peut-être que la sainte, dans cette pauvre religieuse à névrose, et de rappeler, — mais non pas pour qu’il s’en corrige, — l’aimable accueil que, de toute éternité, le monde fait également à ses poëtes et à ses saints !

1369. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Je ne fais les affaires de personne.

1370. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

C’était affaire aux princes qui les employaient, et qu’importent même ces princes, qui s’appellent Philippe II, Charles IX, Catherine de Médicis, Henri III, qu’importent-ils au catholicisme, cette grande doctrine, pure de tout ce qu’on a fait de mal pour elle ?

1371. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Revenir pour nous dire ce qu’on a vu, pour nous le décrire, car décrire est la plus grande affaire d’une époque qui meurt d’une hydropisie de description et de peinture, mais qui adore sa maladie.

1372. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Quand on a affaire à un talent aussi prouvé que celui de madame Paul de Molènes, on n’a pas, vis-à-vis d’elle, l’embarras d’une critique forte, et on doit lui en faire honneur.

1373. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

On pouvait encore admettre la relativité du mouvement dans le cas de la translation rectiligne non accélérée ; mais l’apparition de forces centrifuges dans le mouvement de rotation semblait attester qu’on avait affaire ici à un absolu véritable ; et il fallait aussi bien tenir pour absolu tout autre mouvement accéléré.

1374. (1881) Le roman expérimental

Mais nous avons évidemment affaire à une conviction de M.  […] Un journal est une grosse affaire qui donne du pain à un grand nombre de personnes. […] L’affaire est d’un côté, la littérature est d’un autre. […] La grande affaire est de mettre debout des créatures vivantes, jouant devant les lecteurs la comédie humaine avec le plus de naturel possible. […] C’est l’affaire du médecin chargé de sa santé.

1375. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Cette génération arrive aux affaires publiques, à la notoriété littéraire, aux grandes entreprises d’exploration ou de science. […] Le père a trop d’affaires sur les bras et de projets en tête pour assister, tous les jours, à l’emmaillotement et au bain de sa progéniture. […] Au sortir du collège, les boys se répartissent entre les universités, les professions libérales, l’armée et les affaires. […] Mais la société intervient dans cette affaire et ce n’est pas pour secourir l’effort de l’individu ni de la nature. […] Et que nous importent ses affaires intérieures ? 

1376. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Mais cela est affaire de sentiment. […] Le Blond croit se tirer d’affaire en reprochant à son tour à M.  […] La politique d’idées y a fait place à la politique d’affaires. […] Si subtil écrivain, si érudit connaisseur, si délicat styliste que l’on soit, c’est le devoir du poète de ne jamais se désintéresser des affaires nationales, de ne jamais abdiquer ce rôle sublime de professeur de beauté, non seulement de beauté plastique, mais aussi de beauté morale.

1377. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

A cette connaissance il superposera une critique de la faculté de connaître et aussi, le cas échéant, une métaphysique : quant à la connaissance même, dans sa matérialité, il la tient pour affaire de science et non pas de philosophie. […] Au contraire, en géométrie, en astronomie, en physique, alors que nous avons affaire à des choses extérieures à nous, la déduction est toute puissante ! […] Quoi qu’il en soit, c’est toujours à du vital qu’on a ici affaire, et toute la présente étude tend a établir que le vital est dans la direction du volontaire. […] Mais ce n’est plus alors à tels ou tels vivants déterminés qu’elle aura affaire.

1378. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Il vient trouver Chimène et lui déclare que, si elle ne lui pardonne pas, si elle ne l’aime pas, si elle ne l’épouse pas, il se fait tuer par don Sanche et laisse son pays se tirer d’affaire comme il pourra. […] Les questions sur Dieu et sur l’âme, il ne se les pose même pas ; ce n’est point là son affaire. […] C’est son affaire, et il nous suffit qu’il ait été un fort brave homme et qu’il ait écrit des chefs-d’œuvre. […] Il est bien sûr de son affaire ; l’intérêt de Bajazet et de Roxane lui répond du succès. […] Bref la nature a voulu que cela leur parût une bien plus grosse affaire qu’aux hommes, et, d’autre part, la société avait intérêt à ce qu’il en fût ainsi et à régler là-dessus ses usages et ses jugements.

1379. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Et que la sinistre affaire des Templiers allait éclater. […] Plus heureux saint Louis n’avait eu affaire qu’à des infidèles. […]   Plus heureux Polyeucte n’eut affaire qu’à Sévère et plus heureux Corneille n’eut affaire qu’à la jeunesse du monde. […] Pour parler le langage de la comptabilité, ce n’est point une affaire passée par l’histoire. C’est une affaire qui est constamment dans le présent, qui à chaque instant est dans l’instant.

1380. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Ô l’Affaire du grand 7, de M.  […] Léon Hennique, intitulée : L’Affaire du grand 7. […] — Je suis aux ordres de Votre Majesté, mais elle voudra bien me permettre de retourner chez moi pour mettre mes affaires en état avant d’entreprendre un aussi long et aussi périlleux voyage. […] Ses affaires temporelles étant ainsi arrangées, elle entra dans Annecy le jour des Rameaux de l’année 1610. […] Regardez-les passer dans la rue, ils vont « à leurs affaires », uniquement occupés de leurs intérêts personnels, insoucieux d’autrui.

1381. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Toujours est-il qu’ayant affaire à tout autre collègue, il eût demandé l’explication de ce mot qui lui semblait équivoque, au lieu de lancer sur-le-champ l’anathème. […] Si l’instrument est un peu rebelle, on l’assouplira, on le domptera ; c’est une affaire de volonté et d’effort. […] Que le Midi soit content ou non, ce n’est pas mon affaire. […] Affaire de milieu. […] c’eût été intervenir dans une affaire dont Dieu s’occupait.

1382. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Mais ce n’est pas à Wagner, c’est à Frédéric Nietzsche que nous avons affaire aujourd’hui ; et peut-être ne trouverions-nous pas dans toute son œuvre un seul document plus caractéristique. […] Cuistrerie, c’est affaire d’appréciation. […] Toute l’affaire ne me demandera pas plus de trois jours de travail. […] Et de même que celui-ci a toujours pris soin de nous présent ter ses amoureux comme de beaux jeunes hommes indépendants et riches, n’ayant d’autre affaire que d’aimer, de même M.  […] Disposant d’un pouvoir absolu et illimité, adoré de ses sujets, en paix avec les pays voisins, Ottomar semble n’avoir affaire, lui aussi, que de travailler à la réalisation de son noble rêve.

1383. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Cependant il était dans les conseils du roi, beau-frère du duc de Lancastre, employé plusieurs fois en ambassades ouvertes ou en missions secrètes, à Florence, à Gênes, à Milan, en Flandre, négociateur en France pour le mariage du prince de Galles, parmi les hauts et les bas de la politique, disgracié, puis rétabli : expérience des affaires, des voyages, de la guerre, de la cour, voilà une éducation tout autre que celle des livres. […] Chaucer maudit de tout son cœur les avaricieux, les gens d’affaires qui le traitent de folie : « Dieu devrait leur donner des oreilles d’âne aussi longues que celles de Midas…, pour leur apprendre qu’ils sont dans le vice, et que les amants dont ils font fi n’y sont pas. […] Il n’est pas « honnête », dit-il, d’avoir affaire à telle racaille.

1384. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Il écrit les affaires comme la littérature, et rédige la littérature comme les affaires. […] Mais je n’en ai pas de remords ; l’impression d’un mot vrai ne dure pas plus que le temps de le dire ; c’est l’affaire d’un moment.

1385. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Le dialogue s’échange avec le terrible sérieux de gens d’affaires. […] De là l’épisode du bain dans L’Affaire Clémenceau. […] Le duc Pasquier lui disait qu’il ne reviendrait plus aux affaires, que l’Empereur ne lui pardonnerait jamais son mot, quand amené dans le cabinet de Pasquier, et demeurant son képi sur la tête, le duc avait dit : Gendarmes, découvrez l’accusé ! 

1386. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Rocher, qui a été depuis secrétaire du ministère de la justice et membre de la cour de cassation, et qu’une maladie heureusement guérie a éloigné passagèrement des grandes affaires. […] Nous nous confondons, parfaitement inconnus dans ce torrent d’hommes et de femmes pressés d’affaires, d’ambition, de plaisir, qui monte et redescend sans cesse à cette heure les larges trottoirs du boulevard depuis la Bastille jusqu’à la Madeleine. […] J’étais accompagné du brave Duclerc, ministre des finances, aussi ardent au combat que judicieux aux affaires, d’un jeune garde national à cheval du quartier, nommé Lachaud, qui s’était dévoué à moi, sans me connaître, et de Pierre Bonaparte, fils de Lucien, avec lequel j’avais des liens de parenté et qui venait d’avoir un de mes chevaux tué sous lui à côté de moi.

1387. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il dédaigna cette chétive humanité qui, dans les premières forêts, n’a pu se tirer d’affaire que par ses ruses. […] Il aborde, l’une après l’autre, toutes les fonctions auxquelles il a affaire. […] Mais l’affaire devient tragique. […] Si peu commune qu’en fin de compte on en parle souvent et, quant à la garder, c’est une autre affaire. […] Il avait résolu de visiter le nouveau monde ; et, à cette fin, durant des semaines, il s’était occupé de libérer sa vie, d’organiser ses affaires, comme qui sera longtemps hors de chez soi.

1388. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Lors de l’affaire de décembre, il a vu arriver à deux heures, sur le terrain, le général Vinoy, qui avait reçu l’ordre d’enlever Chelles à onze heures : il l’a donc vu arriver à deux heures, entouré d’un état-major un peu aviné, et demandant où se trouvait Chelles. […] À la Porte-Maillot, une foule moins nombreuse toutefois, que celle qui attendait à la barrière du Trône, après l’affaire de Champigny. […] En ce temps de suffrage universel, de conduite des affaires et de gouvernement du pays par tous les citoyens, jamais, jamais, la volonté d’un seul, qu’il soit Favre ou Thiers, n’aura disposé plus despotiquement des destinées de la France, et dans une ignorance plus entière de tous ses citoyens, sur tout ce qui se passe, sur tout ce qui se fait en leur nom. […] Les affaires de la Commune vont-elles mal ? […] » — « Non. » — « Pour vos travaux. » — « Non, je n’ai jamais eu affaire qu’au ministère des Beaux-Arts. » — « Vous connaissez l’archevêque au moins de vue. » — « Non, j’ai vu des photographies de lui, mais sans y faire attention. » Et l’interrogatoire se termine là.

1389. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

« Heureux celui qui, loin des affaires publiques et libre de toute cupidité de l’or, laboure les champs de ses pères avec ses bœufs qu’il a élevés ! […] Auguste, accablé d’affaires, vieillissant, condamné par la délicatesse de sa santé à une sobriété pythagoricienne, ne faisait qu’un léger repas au milieu du jour ; après ce frugal repas il s’étendait sur un lit de repos, en silence, les deux mains sur ses yeux, et se délassait à entendre tantôt les vers, tantôt les conversations de Mécène et d’Horace.

1390. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

La culture la plus intelligente ne saurait jamais remplacer ce mouvement naturel et spontané d’une société qui tend à faire de l’art la principale affaire de tout un peuple et la suprême expression de sa vie nationale. […] « Ici l’on n’a plus affaire aux religions de la nature qui écrasaient l’esprit sous leur morne tyrannie, comme les géants de la mythologie étaient écrasés sous les montagnes accumulées par la divine colère.

1391. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Le moindre bout de ruisseau du carrefour eût été bien mieux son affaire. […] Je suis jeune et je suis amoureux, je suis vieux et je veux me reposer, je suis père de famille, je travaille, je prospère, je fais de bonnes affaires, j’ai des maisons à louer, j’ai de l’argent sur l’État, je suis heureux, j’ai femme et enfants, j’aime tout cela, je désire vivre, laissez-moi tranquille. — De là, à de certaines heures, un froid profond sur les magnanimes avant-gardes du genre humain.

1392. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

C’est mon affaire et je ne dois rien aux autres. […] Tire-toi donc d’affaire tout seul si tu peux, ou en vivant en parasite sur moi si tu es assez habile pour le faire.

1393. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Contre toutes mes prévisions, le lyrisme de Hugo a affaire à une salle de glace. […] Hier, la femme, la femme d’un diplomate de ma connaissance me racontait, que le nouveau chargé d’affaires, je ne sais plus où, sollicitait d’elle quelques renseignements.

1394. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Renan, l’a dit avec cette sérénité d’esprit qui lui est propre : « Le gouvernement des choses d’ici-bas appartient en fait à de tout autres forces qu’à la science et à la raison ; le penseur ne se croit qu’un bien faible droit à la direction des affaires de sa planète, et, satisfait de la portion qui lui est échue, il accepte l’impuissance sans regret. […] « Fais ce que dois, advienne que pourra. » Sans doute, cela suffit pour décider l’homme qui a une conscience à faire son devoir partout et toujours dans les affaires de la vie publique, comme dans celles de la vie privée ; mais quelle ardeur, quelle passion conservera-t-il dans ce rôle de pure protestation ?

1395. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Ce qui le détermina à ce voyage, ce fut l’irritation extrême où l’avait mis l’affaire de La Chalotais, et, comme il dit, « le brigandage des auteurs et des instruments de cette persécution ».

1396. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Heureux qui peut encore cultiver les Lettres comme du temps de nos pères, dans la retraite ou dans un demi-loisir, faisant aux affaires, aux inévitables ennuis leur part, et se réservant l’autre ; s’écriant avec le poète : Ô campagne, quand te reverrai-je !

1397. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Ainsi il est d’avis de tenter M. d’Oraison de deux manières : ou du côté de son fils, s’il persiste à le vouloir faire entrer dans le Régiment du roi : Vauvenargues, toute difficile qu’est la chose, s’en chargerait et en ferait son affaire ; — ou du côté d’une de ses filles : il s’engagerait bien à en épouser une dans deux ans, s’il n’était en mesure alors de le rembourser ; il payerait de sa personne, moyennant toutefois certaine condition de dot.

1398. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Mme Récamier, le voyant, depuis sa rentrée aux affaires et son triomphe de la guerre d’Espagne, plus ardent, plus exalté et enivré que jamais, moins maniable probablement dans l’intimité, prit le parti d’aller à Rome, sur la fin de 1823 : dans son système d’amitié constante, mais d’amitié pure et non orageuse, elle jugea prudent, à cette heure critique, de s’éloigner pendant un certain temps, et de lui laisser jeter, avec ses fumées de victoire, ses derniers feux, — Mme Cornuel aurait dit, sa dernière gourme de jeunesse62.

1399. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

— Retiré des affaires et vivant dans sa maison du faubourg Saint-Jacques, près des collèges, pour y mieux vaquer à l’éducation de ses enfants, Perrault fit un jour le poëme du Siècle de Louis-le-Grand, et il le lut dans une séance publique de l’Académie, assemblée exprès pour célébrer la convalescence du roi après la fameuse opération (27 janvier 1687).

1400. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Mais fussions-nous un peu primés, ne désirons jamais qu’un homme de notre génération tombe et disparaisse, même quand ce serait un rival et quand il passerait pour un ennemi ; car si nous avons une vraie valeur, c’est encore lui qui, au besoin et à l’occasion, avertira les nouvelles générations ignorantes et les jeunes insolents, qu’ils ont affaire en nous à un vieil athlète qu’on ne saurait mépriser et qu’il ne faut point traiter à la légère son amour-propre à lui-même y est intéressé : il s’est mesuré avec nous dans le bon temps, il nous a connus dans nos meilleurs jours.

1401. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Mesnard concernant le caractère de Racine et sa position à la Cour, je citerai le passage suivant des Mémoires de Spanheim, lequel était en ce temps-là l’envoyé de l’électeur de Brandebourg et son chargé d’affaires à Paris.

1402. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« Il a su arranger ses affaires.

1403. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Ce n’est plus au groupe de la statuaire antique et à cette première grandeur qu’on a affaire ; ce sont plutôt des tableaux finis qu’il s’agit, même à distance, de voir dans leur cadre et dans leur jour.

1404. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

On reviendra, si je ne me trompe, à ces femmes du xvie  siècle, à ces contemporaines des trois Marguerite, et qui savaient si bien mener de front les affaires, la conversation et les plaisirs : « J’ai souvent entendu des femmes du premier rang parler, disserter avec aisance, avec élégance, des matières les plus graves, de morale, de politique, de physique. » C’est là le témoignage que déjà rendait aux femmes françaises un Allemand tout émerveillé, qui a écrit son itinéraire en latin, et à une date (1616) où l’hôtel Rambouillet ne pouvait avoir encore produit ses résultats253.

1405. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

De tout petits faits bien choisis, importants, significatifs, amplement circonstanciés et minutieusement notés, voilà aujourd’hui la matière de toute science ; chacun d’eux est un spécimen instructif, une tête de ligne, un exemplaire saillant, un type net auquel se ramène toute une file de cas analogues ; notre grande affaire est de savoir quels sont ses éléments, comment ils naissent, en quelles façons et à quelles conditions ils se combinent, et quels sont les effets constants des combinaisons ainsi formées.

1406. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Si incapable de réflexion et de bon conseil pour lui-même, il est attentif, clairvoyant, prudent sur les affaires de ses amis.

1407. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Quand le malade, en proie au râle suprême et déjà noyé dans les brouillards de la dernière heure, aurait écouté sans trop de résistance ces questions insidieuses : — L’affaire du Mexique n’est-elle pas la plus grande pensée du règne ?

1408. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il est bientôt remplacé par Trivelin, qui envoie chercher un rôtisseur, ordonne un repas magnifique au nom du maître de la maison, et, lorsque Pantalon arrive avec sa compagnie, il lui dit qu’Arlequin et sa femme, obligés d’aller en ville pour une affaire de la dernière conséquence, l’ont chargé de faire les honneurs pour eux.

1409. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Un traité de géométrie, une lettre d’affaires, un manuel de la parfaite cuisinière n’ont rien à voir d’ordinaire avec la littérature.

1410. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Il ne voyait pas dans les affaires les ennemis naturels des recherches littéraires et scientifiques telles qu’il les concevait, et il semblait qu’en changeant ainsi de sujet, il ne faisait que varier les applications d’un même esprit de méthode et de détail.

1411. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

On conçoit sans peine que l’affliction de ce personnage doit surpasser celle des autres, puisque ce grand maître desesperant de la répresenter, s’est tiré d’affaire par un trait d’esprit.

1412. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Sans doute il faut être à la tête des affaires pour juger les événements, pour voir à la fois mille petits détails séparés dont les rapports entre eux méritent plus ou moins d’être appréciés, enfin pour pouvoir embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble, même des choses.

1413. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Pourquoi la science, la sensualité, la lutte, le travail, la volonté, l’action, le désir, la raison, affaires humaines, puisque la terre est maudite, la vie de l’homme un perpétuel péché ? 

1414. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Les événements commandaient à ses principes ; et son administration fut toujours entraînée par le cours violent des affaires.

1415. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Quand même les soldats d’Achille se rejoignent à l’armée, les affaires des grecs n’en vont pas mieux. […] Mais je ne m’étonne pas que l’impiété fût si ordinaire alors ; les dieux à qui l’on avoit affaire, étoient de bonne composition : on étoit sûr de raccommoder tout auprès d’eux, avec des victimes et de l’encens : ils quittoient volontiers les hommes de toute vertu, sans excepter le respect sincere dû à la divinité, pourvû que d’ailleurs ils fussent exacts sur les cérémonies, et prodigues en sacrifices. […] Voilà, ce me semble, des imprudences bien averées, dans des personnages dont on n’en devoit point attendre. à l’égard des braves qui sont quelquefois lâches, je n’en veux de preuve qu’Hector qui fait trois fois le tour de Troye en fuyant Achille, et qui n’ose le combatre qu’avec un second : et pour les lâches qui sont quelquefois braves, je n’allegue encore que Pâris qui fuit devant Ménélas avec la derniere indignité, et qui bientôt après rétablit les affaires des troyens, avec un courage égal à celui d’Hector même. […] Approuveroit-on que l’action des principaux personnages y fût interrompue par les affaires des confidens ?

1416. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Si vous aimez la poésie, ennemi lecteur, j’en ignore et, au surplus, c’est votre affaire. […] Je ne parlerai pas du journaliste avec qui j’eus affaire vers 1868, 1869. […] Mais l’homme, c’est une autre affaire ! […] J’ai absolument renoncé à répondre ou à accuser réception, sauf ça affaires et pour choses intimes.

1417. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

D’où il suit qu’une très honnête femme, qui a le malheur d’aimer deux hommes à la fois, n’a qu’un moyen de se tirer d’affaire avec honneur : c’est de mourir. […] Les scènes historiques ou politiques y révèlent cet art de faire parler à ses acteurs la langue des affaires, art tout Cornélien, que M.  […] Sainte-Beuve, le maître infaillible en tout ce qui n’est qu’affaire de goût, après avoir cité avec éloges de belles strophes de M.  […] Mignet, — on le sait encore, — eut le bon esprit de préférer à l’agitation et au tumulte des affaires une célébrité plus calme, une vie plus studieuse, un rôle moins brillant peut-être, mais plus recueilli et plus doux. […] De même, si nous passons de la vie intellectuelle à la vie pratique et de l’histoire des idées à celle des faits, voilà une époque qui fait couler le sang à flots et livre la conduite de ses affaires à cette féroce logique des révolutions, dont le premier anneau est une utopie et le dernier une guillotine.

1418. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Ajoutons de plus, en réponse à Montaigne, qu’il n’est pas donné à chacun de trouver l’oreiller si doux, que c’est là une affaire purement individuelle, et que, pour d’autres, le doute est un fagot d’épines qui les empêche de dormir. […] De là, honoré du bonnet de docteur et s’étant acquis la considération publique, il vint à Paris, où son érudition et son esprit lui assurèrent la bienveillance de plusieurs grands personnages, notamment celle du cardinal du Bellay, qui l’employa dans des affaires d’État. […] Dans le monde on élève très haut les hommes conséquents, et cela est assez naturel ; on sait du moins à qui on a affaire. […] Venez à la pratique, prenez moy un de ces sçavanteaux, menez le moy au conseil de ville en une assemblee en laquelle l’on délibere des affaires d’estat, ou de la police, ou de la mesnagerie, vous ne vistes jamais homme plus estonné, il pallira, rougira, blesmira, toussira : mais en fin il ne sçait qu’il doit dire. […] Vous avez été charmé de sa confiance et de son abandon ; il vous a généreusement confié ses affaires ; il vous cherche souvent pour vous en parler : il ne s’informe jamais des vôtres, excepté par une sorte de réflexion subite, pour l’acquit des formes, et surtout lorsqu’il sent qu’il vous a un peu fatigué du récit des siennes.

1419. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

M. d’Orfer, qui avait la pratique des affaires et le don communicatif du mirage, transforma avec rapidité, semble-t-il, les ambitions de M.  […] Dujardin, écrivain des plus médiocres et qui pensait faire une affaire du symbolisme et des symbolistes, ancien directeur de la Revue Wagnérienne, entreprit de la refonder avec MM.  […] C’est leur affaire, et je n’y ai rien à voir qu’à constater, lorsque l’occasion s’en impose, au hasard de mon métier de critique, les variations sur lesquelles je puis donner mon simple avis. […] J’emploie ici le mot de vérité, après avoir dit précédemment que Poe excluait de la poésie toute vérité ; c’est affaire de mots. […] Donc c’est à travers le Paris mental et passionnel, contrastant avec le Paris quotidien et d’affaires, que Laforgue va en méditant, en écoutant, en répétant.

1420. (1888) Études sur le XIXe siècle

On lui répond par des promesses, on s’occupe de lui, et finalement l’affaire n’aboutit pas. […] Qu’ils soient malheureux à leur aise, c’est leur affaire ; mais, au moins, qu’ils n’écrivent pas de livres pour persuader à leur prochain que le malheur est universel : d’autant plus qu’ils perdent leur peine et que leurs livres ne convaincront personne. […] Au fond, ce n’est pas, je crois, une conviction raisonnée, c’est une affaire de tempérament : tout ce qui nuit à faction et à la rapidité de l’action est funeste : une fois décidé, il faut agir, tout est là. […] « … Je restai proche de la mer dans un champ de blé noir, avec mon Anita et le lieutenant Leggiero, mon compagnon inséparable, qui était aussi resté avec moi en Suisse, l’année précédente, après l’affaire de Morazzone. […] Cavour de son côté l’avait recommandé à Victor-Emmanuel : « Aucune transaction avec les mazziniens, lui écrivait-il le 6 octobre, peu de jours avant la solution définitive de l’affaire ; pas de faiblesse avec les garibaldiens, mais des égards infinis pour leur chef.

1421. (1911) Nos directions

D’aucuns y voudraient voir une transposition de l’« Affaire ». […] Quand ils défendent, contre un conférencier que je n’ai garde en cette affaire d’excuser, précisément « Racine, auteur d’Iphigénie », ignorent-ils qu’aucune tragédie, pas même Athalie ou Esther ne le représente plus mal ? […] Il s’y joindra plus tard l’entrain — mais c’est affaire d’entraînement. […] Réglementer davantage l’emploi de ces échos sonores, c’est restreindre les possibilités de combinaisons dans l’orchestre. « Affaire d’oreille » ici encore — et de raison. […] Maurice Donnay (1859-1945), Les Amants (1895) ; Georges de Porto-Riche (1849-1930), Amoureuse (1891) ; la satire la plus connue de Mirbeau reste Les Affaires sont les affaires (1903) ; Alfred Capus (1857-1922) est l’auteur d’une dizaine de pièces entre 1895 et 1901, dont Notre Jeunesse (1901) ; Edmond Sée (1875) dramaturge prolifique, a notamment donné L’Indiscret, en 1903 ; à cette époque, Jules Renard a déjà donné, sur scène, La Demande (1895), Le Plaisir de rompre (1897), Le Pain de ménage (1898), ou encore Poil de Carotte (1900).

1422. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Quelques-uns, comme Ferragus, la Femme de trente ans, Splendeurs et misères des courtisanes, Une ténébreuse affaire, le Curé de village, enferment même des épisodes égaux en violence à ceux des pièces du boulevard, celles d’un Pixérécourt et d’un Ducange, qu’il a dû, tout jeune homme, voir représenter. […] Comment voulez-vous qu’il pense à ses affaires, ayant cette autre affaire à manier ?  […] Taine, écrivait, dans le dernier chapitre de son premier livre et à propos d’un de ses aînés, cette phrase que je ne saurais relire sans le revoir, avec son visage consumé de labeur : « Suivre sa vocation, chercher dans le grand champ du travail l’endroit où l’on peut être le plus utile, y creuser son sillon ou sa fosse, voilà, selon lui, la grande affaire. […] Le mémorialiste, lui, pour peu qu’il ait été mêlé aux affaires publiques, est un survivant partial que ses passions doivent rendre bien suspect, — Saint-Simon en reste le plus remarquable exemple, — et surtout cette déformation inévitable du passé, qui veut que notre mémoire et notre imagination se travaillent constamment l’une l’autre. […] Pareillement, lorsque Renan écrit l’histoire des origines du christianisme, il commence par écarter l’élément premier de toute foi religieuse, la croyance à l’intervention d’une providence dans les affaires humaines.

1423. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Il me dit qu’il a d’abord été l’élève de Gérome, pendant trois mois, mais voyant qu’il ne trouvait pas là son affaire, il s’était mis à voyager en Italie, en Espagne, en Afrique, à l’effet d’attraper l’originalité, la personnalité qu’il voulait conquérir. […] On parlait, ce soir, des cartons du Figaro portant : Affaires en souffrance. […] Daudet sort, pour calmer son fils, qu’il entrevoit prêt à batailler, et revient bientôt avec une figure colère, et accompagné de Léon, disant, que son père avait une tête si mauvaise dans les corridors, qu’il a craint qu’il se fît une affaire, et je regarde, vraiment touché au fond du cœur, le père et le fils, se prêchant réciproquement la modération, — et tout aussi furieux, l’un que l’autre, en dedans.

1424. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La thèse en a vieilli ; c’est une autre affaire ; et cela augmente leur intérêt historique pour qui étudie la crise de cette ère finissante. […] Il y aurait en tous pays matière à des affaires Dreyfus ; la France seule a résolu l’Affaire jusqu’au bout ; elle a accompli la première la Séparation ; au prix de quels déchirements !

1425. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Il m’est resté de cette affaire un sentiment pénible à tout cœur délicat, et plus de crainte que jamais de recevoir rien qui ressemblât à un service de la part de ceux qui ne sont pas dignes en tout de vous le rendre et de vous tenir obligés pour la vie. […] Cette affaire mériterait un petit récit à part que je compte bien faire un jour.

1426. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

… » XII Il développe, avec un insolent courage, cette idée, et se pose en homme utile aux Athéniens dans leur vie privée ; quant à la politique, il dit qu’il s’en est abstenu, par cette raison qu’on ne peut guère rester innocent et vertueux quand on se mêle des affaires publiques… « Je n’emploierai pas envers vous, reprend-il, ô Athéniens, les supplications ordinaires, où l’on fait paraître les femmes, les enfants, les amis pour attendrir les juges. […] « Quelle amende mérité-je, en réalité, moi, qui me suis fait un principe de ne me donner aucun repos pendant toute ma vie, négligeant ce que les autres recherchent avec tant d’empressement : les richesses, le soin de leurs affaires, les emplois militaires, les fonctions d’orateur et toutes les autres dignités !

1427. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

XXIX « Quelques tribuns voulaient établir dans leur assemblée une opposition analogue à celle d’Angleterre et prendre au sérieux la Constitution, comme si les droits qu’elle paraissait assurer avaient eu rien de réel, et que la division prétendue des corps de l’État n’eût pas été une simple affaire d’étiquette, une distinction entre les diverses antichambres du consul dans lesquelles des magistrats de différents noms pouvaient se tenir. […] Je le trouvai très-indigné de la marche que suivaient les affaires, et, comme il avait toute sa vie autant aimé la vraie liberté que détesté l’anarchie populaire, il se sentait le désir d’écrire contre la tyrannie d’un seul, après avoir combattu si longtemps celle de la multitude.

1428. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Un moment, il indique, en quelques mots, comme la chose la plus ordinaire, la tombée à la mer d’un matelot par un gros temps, et l’absolution, donnée du haut du pont, par l’aumônier, à ce malheureux abandonné sur sa bouée… Et comme Daudet lui demande, s’il est d’une famille de marins, il répond le plus simplement du monde, de sa petite voix douce : « Oui, j’ai eu un oncle, mangé sur le radeau de la Méduse. » Lundi 11 février D’où vient que devant un monsieur qui passe dans la rue, un monsieur anonyme et qui n’a pas même une décoration à sa boutonnière, vous avez la perception que ce monsieur a une célébrité, une notoriété, une importance dans les affaires, la science, les lettres, les arts ? […] Lundi 14 avril Aujourd’hui, lundi de Pâques, en ce jour, où l’industrie, le commerce, les affaires chôment, où l’on n’achète ni dans les boutiques fermées, ni à la Bourse, ni même rue Drouot, dans une salle basse, des commissaires-priseurs, entre brocanteurs infimes, au milieu de voyoutories sacrilèges, se vendent un tambourin, des guitares, des esquisses de peintres, des paniers de linge de corps et de gilets de flanelle.

1429. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Dans toutes les langues, l’homme a parlé et écrit en prose des choses nécessaires à la vie physique ou sociale : domesticité, agriculture, politique, éloquence, histoire, sciences naturelles, économie publique, correspondance épistolaire, conversation, mémoires, polémique, voyages, théories philosophiques, affaires publiques, affaires privées, tout ce qui est purement du domaine de la raison ou de l’utilité a été dévolu sans délibération à la prose.

1430. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

» Mme de la Fayette, femme d’un goût sûr, parle avec le même sentiment, mais avec plus de sang-froid, de l’effet d’Esther sur la cour et sur le public ; mais on voit qu’elle en attribue le succès à la passion des applications religieuses et politiques qui en étaient faites ouvertement à la cour : « Ce succès ne se comprend pas, car il n’y eut ni petit ni grand qui n’y voulût aller ; et ce qui devait être regardé comme une comédie de couvent, devint l’affaire la plus sérieuse de la cour. Les ministres, pour faire leur cour en allant à cette comédie, quittaient leurs affaires les plus pressées.

1431. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

L’explication s’en trouve : en partie, dans la persistance et la continuité de la tradition latine ; en partie dans l’effort de nos légistes pour faire triompher sur l’esprit germanique ou féodal l’esprit du droit romain ; et enfin dans l’encouragement que nos rois donnent à un effort qui fait les affaires de leur plus noble ambition, puisque aussi bien il fait celles de l’unification des volontés et de la formation de la patrie française. […] Originalité de Commynes. — Il est lui-même, ce qui le distingue des chroniqueurs ses contemporains ; — lesquels ne sont guère, en français ou en latin, que l’expression de leur temps ; — et la voix de l’opinion plutôt que celle de leur pensée. — Son expérience des affaires. — Qualités de ses Mémoires ; — ils sont d’un politique ; — et aussi d’un psychologue [Cf. 

1432. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Grâce à cette diversion et au parti qu’en tire Grinbert le Blaireau, les affaires de Renart se raccommodent devant l’assemblée, si bien que le Connil, le timide Lapin, ose se mettre en avant, parler à son tour en sa faveur et se porter pour sa caution avec l’Âne.

1433. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

On s’entremit surtout auprès de M. de Maurepas, alors ministre de Paris (c’était le terme), de qui dépendait l’affaire et qui devait être moins difficile qu’un autre, ce semble, sur ce chapitre de la légèreté médisante et de la satire.

1434. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Cela ne lui suffisait pas : Il vint un jour chez moi, dit Voisenon, me confier que ses affaires n’étaient pas bonnes, et qu’il était décidé à s’ensevelir dans une retraite éloignée de Paris.

1435. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Le siècle a marché, ou plutôt trois siècles se sont écoulés, et la politique véritable tient seule désormais le dé dans le maniement des affaires.

1436. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Il avait déjà commencé ce poème avant les événements politiques qui le mirent à la tête des affaires de son pays, et qui bientôt le firent bannir de Florence à l’âge de trente-sept ans (1302), pour errer près de vingt ans encore (1321) sans y rentrer jamais.

1437. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

 — On pouvait espérer que la question de Ronsard, moyennant tous ces examens contradictoires et ces concessions réciproques, était à peu près close et que l’affaire était vidée ; mais est-ce que rien se clôt et se vide jamais ?

1438. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

C’est à celui-ci que nous allons avoir affaire.

1439. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

C’est donc une affaire finie, le monde est changé ; mais qu’y gagnera-t-il ?

1440. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Tout devient affaire avec lui ; avec Voltaire tout était plaisanterie et jeu.

1441. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

On est coalisé quand on attaque ou qu’on résiste, non quand on subsiste et qu’on se borne, en appuyant ce qui est, à vaquer chacun à son travail et à ses affaires.

1442. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Biot pourquoi il n’avait jamais écrit lui-même cette particularité curieuse, il répondait que, pour cela, il n’était point assez sûr d’avoir eu affaire en effet à Saint-Just en personne, au terrible Saint-Just, qui aurait joué envers lui ce rôle de bienfaiteur inconnu.

1443. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Cet être puéril et grossier ne cessa ainsi, durant des années, d’entretenir cette jeune fille, belle, fière, supérieure, et qui, de nom du moins, était sa femme, des sottes et grotesques amourettes qu’il entamait à droite et à gauche avec les femmes les plus laides et les plus indignes, lesquelles, de leur côté, le méprisaient encore, comme le firent, au reste, et comme en avaient apparemment le droit, toutes celles à qui il eut affaire dans sa vie.

1444. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

heureux qui l’invoque et le prie à chaque accident de la saison, qui compte sur lui seul comme aux jours de la manne dans le désert qui suit en fidèle ému, entre deux haies en fleur, la procession d’une Fête-Dieu champêtre, ou qui prend part avec foi et ferveur, le long des blés couchés ou desséchés, aux cantiques d’alarmes et aux pieux circuits des Rogations extraordinaires ; qui sait le chemin qui mène à la statue de la Vierge dressée au sommet du rocher ou logée au cœur du chêne antique où hantaient jadis les Fées ; qui ne méprise pas le Saint même du lieu et le miracle d’hier qu’on en raconte, toutes croyances et coutumes innocentes et charmantes, si, au lieu de devenir des affaires de parti, elles restaient ce qu’elles devraient être toujours, de touchantes religions locales et rurales ! 

1445. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

— L’Imprimerie Impériale, qui, dans cette affaire, est allée par le grand chemin, une fois mise hors de cause, la question générale reste entière : Quel est l’art, le style de dessin, le plus convenable à employer dans l’accompagnement et l’encadrement des textes sacrés évangéliques ?

1446. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Le roman frise parfois le poème ; si nous avions affaire à un vrai poème, et que tout cela fût en beaux vers, en belle musique, nous n’aurions trop rien à dire : on est moins sévère pour le sens, quand on peut se rattraper à chaque instant sur l’exécution.

1447. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

L’affaire est entendue, comme on dit au Palais.

1448. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Vuillart donne à sa manière le récit de faits assez connus d’ailleurs, mais il y met une précision qui ne laisse rien à désirer : « Et disons, pour finir cet ordinaire (car j’ai affaire à sortir demain dès le matin), que M. 

1449. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

quelle place dans les affaires ?

1450. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

À la fin, comme l’amour-propre est un gouffre sans fond, il n’y a pas de « noirceurs » dont ces bourreaux polis ne soient capables, et les personnages de Laclos ont eu leurs originaux302  Sans doute, ces monstres sont rares ; mais l’on n’a pas besoin d’avoir affaire à eux pour démêler ce que la galanterie du monde renferme d’égoïsme.

1451. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Nous avons donc affaire en Ronsard à un poète, déjà même à un grand poète.

1452. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

voilà la grande affaire.

1453. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Il a toujours rêvé d’être dans les affaires publiques.

1454. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

— Est-ce que ça va bien, chez vous, les affaires ?

1455. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Sa pratique était de sortir des affaires avec autant d’impétuosité qu’il y était entré », Et pour dernier trait : « Son inclination était toujours portée vers la négociation. » Qu’était-ce donc que La Rochefoucauld ?

1456. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Il y avait plus de soixante ans que les Césars allemands n’avaient mis le pied en Italie, quand Dante entra dans les affaires ; et cette absence avait prodigieusement affaibli leur parti.

1457. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Je n’aurai qu’un mot à dire de Mme de Graffigny, du moment qu’elle a quitté Cirey pour Paris et qu’on n’a plus affaire qu’à elle seule.

1458. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Moins de six mois après son mariage, Marie dégoûtée se consolait avec l’Italien David Riccio, homme de trente-deux ans pour lors environ, également propre aux affaires et aux plaisirs, qui la conseillait et la servait comme secrétaire, et qui avait ce talent de musicien si propre à en recouvrir et à en introduire quelque autre auprès des dames.

1459. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

Il en est d’autres encore, tels que celui des écrivains mercantiles, des auteurs de contes pour les enfants, des feuilletonistes écrivant pour une classe définie de la société, des peintres et des musiciens soucieux de plaire au public plus qu’à eux-mêmes, en un mot des artistes qui emploient certains moyens ou certains effets, non pas d’instinct, mais volontairement, et dans un but étranger à l’art ; il sera facile de se tirer d’affaire pour les œuvres de cette sorte, en considérant qu’elles n’intéressent que par la personnalité qu’elles affectent de manifester et qu’il sera toujours facile de distinguer.

1460. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Un peu plus, un peu moins de mérite accordé à Bacon n’est pas pour lui une affaire.

1461. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

» Or, comme avoir diablement de talent est la grande affaire dans ce diable de pays qu’on appelle la France, Mme George Sand a joui, sans conteste, d’une inaltérable félicité d’écrivain, et elle mourra pleine de jours, d’argent et de célébrité, sans qu’il y ait un seul pli de roses à sa couchette.

1462. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Gustave Droz, l’auteur d’Autour d’une source, a vu dans les derniers faits miraculeux qui ont réjoui les cœurs catholiques et que des plumes catholiques ont attestés, un prétexte, non pas à discussion, mais à roman, et il a fait le sien, d’un point de vue humain qui pourrait très bien être… Il a supposé que l’ardente Spéculation moderne, qui met ses mains avides sur tout, pouvait se servir d’un miracle, ou plutôt du mirage d’un miracle, pour faire ses affaires impudemment, malhonnêtement, abominablement, et il a construit un récit dans ce sens qui pourrait être vrai, qui ne l’est pas encore dans l’histoire de nos mœurs, mais qui pourrait l’être, et en construisant ce récit — rendons-lui cette justice ! 

1463. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Le milieu, l’atmosphère ambiante, l’action qu’elle exerce sur l’individualité humaine, telle est surtout la grande affaire de Babou et sa pente.

1464. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Au surplus, c’est leur affaire, et cela ne fait aucun mal à la gloire de Musset.

1465. (1887) La banqueroute du naturalisme

On ne se serait pas indigné de la sorte, si l’on ne s’était flatté, avec les affaires de son indignation, de faire aussi celles de son esprit, et par surcroît la joie de ses lecteurs.

1466. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Un jeu de mots a fait l’affaire.

1467. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

De retour dans sa patrie, dans la philosophique et opulente Angleterre, à l’époque même où les lettres accréditées y conduisaient au pouvoir, où les hommes d’État étaient de grands orateurs, William Pitt, Fox, Burke, où les lettrés se mêlaient partout aux affaires, Gibbon, Shéridan, Glover, Macpherson, il vécut loin du parlement, loin du monde, dans la modeste chambre d’un collège, où il semblait perpétuer la vie laborieuse d’étudiant, et d’où il s’échappait quelques mois, chaque année, pour voyager dans son pays, en étudier les beautés naturelles, les vieux monuments, et renouveler en soi la religion de la patrie comme celle de la science.

1468. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Quant à les lire d’un bout à l’autre, c’est une grosse affaire. […] Sarcey, qui voit gros et qui n’y va jamais par quatre chemins, se tire d’affaire en traitant M.  […] Et ce n’est pas une si petite affaire qu’on pourrait le croire, ni si vite réglée. […] C’est affaire de goût et de tempérament. […] S’il accumule certains détails, soyez sûrs que c’est chez lui affaire de conscience.

1469. (1864) Le roman contemporain

Guizot, rendu à ses études historiques par la politique, publia sur l’histoire d’Angleterre de nouveaux et importants travaux, dans lesquels ou retrouve l’esprit naturellement lumineux de l’historien éclairé par la pratique des affaires longtemps conduites par l’homme d’État. […] Il y a un mot qui peint l’idée dominante du monde avec lequel le roman contemporain allait avoir à compter : « Enfin, on va pouvoir faire des affaires ! » Sans prendre à la lettre la phrase célèbre du prince de Talleyrand : « Les affaires, c’est l’argent des autres », il sera permis d’ajouter que les distractions littéraires que pouvaient goûter les hommes si exclusivement absorbés par les intérêts matériels et les affaires ne pouvaient pas être d’une nature très élevée. […] C’est une affaire de tempérament ; chacun suit le sien, sans se préoccuper de la morale, cette grondeuse qui n’a que faire dans les questions d’art. […] Si ce conventionnel avait eu la grande part qu’il dit dans les affaires de son temps, il aurait été un des chefs de la majorité de la Convention.

1470. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Orgon ; Damis a été son parrain, et dans cette importante affaire M.  […] comment va l’esprit en toute cette affaire ! […] Du temps de Boissy, être un homme du monde, était une affaire, c’est presque un ridicule aujourd’hui. […] Au second acte notre homme revient de son duel, pour une femme, et son témoin le félicite de s’être tiré d’affaire adroitement. […] À cet instant périlleux, comme nous l’avions prévu et comme M. de Moncade devait le prévoir, l’affaire des diamants et de la montre vient à se découvrir.

1471. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

On racontait de lui que, dans la crainte de voir révéler sa complicité dans l’affaire Fieschi, il avait envoyé une bonne promener son enfant sur le boulevard du Temple à l’heure où devait avoir lieu l’attentat, afin de préparer une protestation. […] On ne rend guère plus compte d’un recueil de poésies que d’un bouquet, de son odeur et de sa couleur ; c’est affaire de goût, d’impression personnels. […] Ge n’est plus seulement la « maman », c’est une femme qui, pour être galante, n’en est pas moins une femme d’affaires. […] Affaires de Pologne, de Danemark, de Mexique et d’Allemagne, élections de Paris et faiblesses à l’intérieur, tout cet ensemble de fautes avait besoin d’être expliqué. […] L’affaire vint devant les tribunaux : ils donnèrent raison à l’Empereur et à M. de Périgord, qui venait d’être fait duc de Montmorency.

1472. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

» Et mon voisin me raconte que l’homme aux fusils, est un génie dans son genre, un voyant, qui a gagné six millions dans des affaires, que personne ne soupçonnait, qu’il achète d’un coup 600 000 fusils de rebut, à 7 francs pièce, et qu’il les revend près de 100 francs au Congo, au roi du Dahomey, et encore gagne-t-il sur l’ivoire et la poudre d’or avec lesquels on le rembourse. C’est chez lui une série d’affaires extraordinaires, toujours faites dans ces proportions : un jour l’achat de toutes les démolitions de Versailles ; un autre jour l’envoi en Chine de 100 000 systèmes de lieux à l’anglaise. […] … Vous pensez comme ça a réussi… nous avons tout perdu : quinze mille livres de rente… J’étais destiné à entrer dans la vie en homme heureux, en homme de loisir ; il a fallu gagner sa vie… Enfin, après des années, j’avais assez bien arrangé mon affaire, j’avais une petite maison, j’avais une petite voiture, j’avais même deux petits chevaux… Février met tout à bas… À la suite de beaucoup d’autres années, je retrouve l’équilibre, j’allais être nommé à l’Académie… au Sénat. […] Le chagrin m’a abêti, m’a donné la manie d’un vieux boutiquier, retiré des affaires. […] » — « Non, mais si vous voulez me donner un cheval, dans deux heures vous aurez votre affaire. » On était pressé.

1473. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Dans cette occurrence, il n’y avait véritablement que le roi en personne qui pût tirer d’affaire son poète ; mais le roi était dans son camp, tout occupé de batailles le matin, et de fêtes le soir ; partageant sa vie entre M. de Vauban et mademoiselle de Lavallière. […] C’est là, en ces sortes d’affaires, une question bien simple et bien naturelle, et pourtant, Sganarelle ne s’est même pas demandé quel âge il a ! […] Resté seul, Sganarelle prend enfin la résolution de se débarrasser de cette affaire. […] Déjà, il ne s’agit plus entre l’avocat et son client de l’affaire d’Alceste ; il s’agit d’une affaire bien plus grave pour l’un et pour l’autre, il s’agit d’un homme dont la ruine est immanquable, si l’on ne vient pas à son secours.

1474. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

S’oublier aux distractions du plaisir, de la douleur elle-même, c’est pécher ; le jeu n’est point bon pour qui doit songer à la grande affaire du salut, et nul amusement ne doit être recherché pour lui-même. […] Puis, on s’en aperçoit bien vite, l’affaire principale de La Salle est de décrire, et nous ne saurions compter parmi les réalistes moralistes ce romancier précepteur par rôle, et par goût conteur. […] C’est une affaire aussi pour Chardin, qui s’évertue, dirait-on, à flatter non seulement les yeux, mais encore l’appétit. […] Sand et d’Eugène Suë et l’on a bien reçu L’Affaire Clémenceau pour encourager M.  […] Il est poli, bienveillant, un peu faiseur de protestations ; très entrant, il n’est pas gênant, parce qu’il manque de pénétration pour chercher à percer le quant à soi d’autrui, et s’étourdit lui-même en bavardant sur ses propres affaires, intarissablement.

1475. (1922) Gustave Flaubert

En 1871, après la mort de son mari, ayant affaire à Trouville où l’hôtel Bellevue appartient à la succession, elle s’arrête à Croisset, le 8 novembre 1871. […] Créature de passion, elle ne se tue pas pour une histoire d’amour, mais pour une affaire d’argent ; elle n’est pas châtiée comme adultère, mais comme maîtresse de maison désordonnée. […] Dans le monde bourgeois (et aussi dans l’autre), l’amour ne s’isole pas plus de l’argent que dans la tragédie classique il ne s’isolait de l’ambition, de la gloire, des affaires des rois. […] C’est d’abord l’affaire des suppressions. […] Combien n’avait-il pas fait de courses dans les bureaux, aligné de chiffres, tripoté d’affaires, entendu de rapports !

1476. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

S’il y a réminiscence de Milton et de Klopstock, ou encore, parmi les modernes, de Thomas Moore et de Byron, la combinaison que l’imitateur en avait su tirer montrait qu’on avait affaire ici à une maîtresse abeille et qu’un coin de génie existait. […] Pendant trois séances consécutives (février 1846), l’Académie eut à s’occuper de cette affaire et de ce refus : rien n’y fit.

1477. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Elle a sa place dans la seconde partie des Confessions, dans ce dixième livre où il raconte son installation et sa vie à Montmorency après sa sortie de l’Ermitage ; elle n’y est qu’à moitié travestie et défigurée ; le passage où il est question d’elle et de son mari est des plus piquants d’ailleurs, et l’on sent que Rousseau s’y égayé plus vivement qu’il ne le ferait s’il croyait avoir affaire à une ennemie masquée. […] Elle raisonnait juste dans ses conseils, mais son bon sens même se trompait, croyant avoir affaire à un bon sens non altéré.

1478. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

III La grande affaire pour un artiste est de rencontrer des sujets qui conviennent à son talent. […] Elles sont le séjour préféré ; Londres n’est qu’un rendez-vous d’affaires ; c’est à la campagne que les gens du monde vivent, s’amusent et reçoivent.

1479. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

… Vous ne comprenez donc pas qu’avant de me mettre au travail, j’ai quelquefois à répondre à sept ou huit lettres d’affaires ? […] Mémoires de deux jeunes mariées, Ursule Mirouët, une Ténébreuse Affaire.

1480. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Ces objections sont d’autant plus sérieuses que je reconnais tout le premier que la science, pour arriver à ce degré où elle offre à l’âme un aliment religieux et moral, doit s’élever au-dessus du niveau vulgaire, que l’éducation scientifique ordinaire est ici complètement insuffisante, qu’il faut, pour réaliser cet idéal, une vie entière consacrée à l’étude, un ascétisme scientifique de tous les instants et le plus complet renoncement aux plaisirs, aux affaires et aux intérêts de ce monde, que non seulement l’homme ignorant est radicalement incapable de comprendre le premier mot de ce système de vie, mais que même l’immense majorité de ceux qu’on regarde comme instruits et cultivés est dans l’incapacité absolue d’y atteindre. […] Ainsi s’explique la mauvaise humeur que le peuple a montrée de tout temps contre les philosophes, surtout quand ils ont eu la maladresse de se mêler des affaires publiques.

1481. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

L’affaire n’eut point de suite pratique (VI, 380). […] C’est affaire individuelle.

1482. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

27 avril Nous dînons chez Gautier… Il se trouve là, un ancien, romantique, qui, au temps jadis, fit un voyage en Allemagne avec Sainte-Beuve, et qui nous raconte la façon dont il voyageait, en bon petit bourgeois à la Bouffé, avec un tas d’étiquettes sur toutes ses affaires dans sa malle, des étiquettes comme : chemises plus fines que les autres, bas à ménager. […] Cela ne vous regarde pas, c’est pour une affaire de contrefaçon. » Il sort de cet imprimerie des encyclopédies orthodoxes, des collections de Pères de l’Église, en cent volumes.

1483. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Affaire Firon. […] À ce propos, il nous raconte qu’il avait envie d’un alezan doré, que lui avait enlevé le général Patrat, et sur lequel il fut tué à Palestro, coupé en deux par le dernier boulet tiré par l’artillerie autrichienne ; dans cette affaire, où pas un homme de son corps ne fut blessé.

1484. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Maintenant cette représentation n’ayant pas lieu, je tiens à la disposition de la Société la somme de 500 francs pour laquelle j’avais annoncé vouloir contribuer au monument de Flaubert, regrettant, mon cher Maupassant, que vous ne m’ayez pas écrit directement, enchanté que j’aurais été de me décharger, en ces affaires délicates — où je n’ai été que l’instrument de vouloirs et de désirs qui n’étaient pas toujours les miens, — de toute initiative personnelle. […] » Mercredi 2 février Visite de Maupassant, qui me décide à reprendre ma démission de membre de la société du monument de Flaubert, par veulerie, par lâcheté de ma personne, et l’ennui d’occuper le public de cette affaire.

1485. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Les affaires d’abord, la politique ensuite. […] « Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837.

1486. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Les traditions de son père mort, la vocation de famille, les soins de sa mère Bella, femme éminente autant que tendre, enfin le courant des affaires et des passions d’une république, qui entraîne tous les citoyens notables dans les fonctions de l’État, lancèrent le jeune Alighieri dans les emplois et dans les dissensions de sa patrie. […] Les rapports qu’il avait eus avec eux dans leur jeunesse, dans leurs revers, dans leurs légations, le rendaient éminemment propre à traiter avec eux presque familièrement les grandes affaires.

1487. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Voici par quel hasard je ne connus pas ces vers, je n’y répondis pas et je parus dur de cœur, quand je n’étais qu’emporté et distrait par le tourbillon des affaires. […] Je jetai ces vers ébauchés dans un tiroir de ma table pour les achever le lendemain ; mais il n’y eut point de lendemain ; un événement politique inattendu me rappela soudainement à Paris ; le courant des affaires et des discussions de tribune emporta ces pensées avec mille autres ; les beaux vers d’Alfred de Musset restèrent sans réponse et s’effacèrent de ma mémoire.

1488. (1926) L’esprit contre la raison

Ainsi, par exemple, a-t-on parlé d’acte gratuit à propos de l’affaire Loeb et Léopold : l’assassinat d’un jeune garçon par deux étudiants d’excellente famille de Chicagov. […] Les documents et plaidoiries du procès se trouvent dans L’Affaire Barrès, José Corti, 1987.

1489. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Car si je me figure tour à tour, et isolément, chacun des moutons du troupeau, je n’aurai jamais affaire qu’à un seul mouton. […] Nous n’avons point affaire ici à une chose, mais à un progrès : le mouvement, en tant que passage d’un point à un autre, est une synthèse mentale, un processus psychique et par suite inétendu.

1490. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Mais ce qui n’était d’abord qu’une simple plaisanterie, qu’une conjecture maligne, va devenir bientôt une affaire sérieuse, un décri formel et public, le sujet de tous les entretiens : C’est un scandale qui vous survivra, s’écrie Massillon ; les histoires scandaleuses des cours ne meurent jamais avec leurs héros : des écrivains lascifs ont fait passer jusqu’à nous les satires, les dérèglements des cours qui nous ont précédés ; et il se trouvera parmi nous des auteurs licencieux qui instruiront les âges à venir des bruits publics, des événements scandaleux et des vices de la nôtre.

1491. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Il le presse, il le pousse ; le spirituel sceptique n’a jamais eu affaire à un si rude interrogateur, ni senti l’éclair d’un glaive si voisin de ses yeux : Et donc !

1492. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Je laisse les prouesses, affaires de nuit, et camisades où il se distingue, et sur lesquelles il s’étend beaucoup.

1493. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Je vous demande donc, mon très cher père, si l’on conserve dans Saint-Victor la même mortification intérieure et extérieure, telle qu’elle était dans son origine… Je vous demande encore si les frères de Saint-Victor, c’est ainsi qu’on les appelait, allaient à la campagne chez leurs amis, chez leurs parents, passer des trois semaines entières et des mois entiers ; s’ils allaient par la ville rendre des visites ; s’il en recevaient de toutes personnes et de tout sexe ; s’ils changeaient d’habits, s’ils en prenaient de plus propres et de plus mondains quand ils sortaient pour se montrer en public ; s’ils affectaient de ces airs libres et dégagés, pour ne pas dire licencieux, qui sont si contraires à la tristesse sainte de la modestie religieuse ; s’ils parlaient indifféremment et sans scrupule dans les lieux réguliers ; s’ils s’entretenaient de contes, d’affaires, d’histoires du monde, de plaisanteries, de nouvelles, qui sont choses qui doivent être entièrement bannies des cloîtres.

1494. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Les critiques étrangers romantiques sont donc sévères à Ronsard et à l’esprit même de sa tentative, en tant que revenant sans discrétion à l’Antiquité : de sorte qu’en se chargeant de défendre et de maintenir ce brave poète, on a à la fois affaire et aux classiques français qui ne veulent pas reconnaître en lui leur grand-père, et aux plus éclairés des romantiques étrangers qui le traitent comme le premier en date de nos classiques.

1495. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Mais lorsque, dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli La Rochelle et abattu l’hérésie, et que, par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Casal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein, et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines, quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui ?

1496. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Mais il a affaire à un lecteur français né malin, et qui met de cette malice partout où il le peut.

1497. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Mais en ce qui concerne la personne du duc d’Orléans, Mme Elliott nous dit presque dans les mêmes termes que le correspondant de Mirabeau : Ce prince était un homme de plaisir, qui ne pouvait supporter ni embarras ni affaire d’aucun genre ; il ne lisait jamais et ne s’occupait de rien que de son amusement.

1498. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Tantôt c’est une beauté non moins éblouissante, mais d’une ambition plus variée, qui sait unir les plaisirs à la politique, le jeu des cabinets et des cours aux intrigues d’éclat, qui mène de front la galanterie et les affaires, et, sur le pied déjà de souveraine, attire à soi les plus graves philosophes politiques ou impose le respect aux plus grandes dames de Paris : qui les a rencontrés une seule fois ne saurait jamais les oublier, ces deux yeux d’une clarté d’enfer et qui faisaient lumière dans la nuit.

1499. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Quel soulagement aussi quand il avait affaire à qui ne l’était pas !

1500. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

C’est à cette date que l’Académie, fut réintégrée dans son privilège d’avoir pour protecteur spécial et perpétuel monarque, de correspondre directement avec lui pour l’approbation de ses choix et la présentation de ses nouveaux membres, sans avoir affaire à un ministre amovible et aux bureaux, comme cela a lieu pour les autres Académies, Ce fut par le premier gentilhomme de la Chambre (ou par le grand chambellan, selon les régimes), que l’Académie reprit l’habitude et l’usage de faire et de recevoir ces sortes de communications qui tiennent à son essence ; c’est par son canal qu’elle obtint les audiences du prince.

1501. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

La camarera-mayor en fit une si grande affaire auprès de la-reine, qu’elle l’obligea à faire commander de la part du roi à ce misérable, par l’ambassadeur de France, de sortir de Madrid sous peine de la vie.

1502. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Mais puisque j’ai pu moi-même me tirer d’affaire avec elle, malgré mon peu d’habileté à parler français, vous n’éprouverez nulle difficulté, grâce à votre plus grand usage de la langue. » Besoin de raisons et d’explications à l’infini, subtilité de raisonnement, finesse et promptitude d’analyse, côté oratoire, dramatique, intelligence générale, éloquence, lacune poétique, tout cela est bien marqué dans ce jugement sur elle, et la sympathie, comme il convient, domine.

1503. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

La fortune ne lui vint que par un mariage qu’il contracta dans une honorable famille de Lyon et qui le mit au-dessus de ses affaires.

1504. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Après la scène du sacrifice, où l’on jette entre les bras de la statue d’airain jusqu’à quatorze enfants, on a aussitôt la pluie ; le ciel se détend, et bientôt la chance tourne aussi, la face des affaires change, et l’on arrive un peu vite à la scène du défilé de la Hache, où la plus grande partie de l’année barbare est cernée.

1505. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Rousseau, tout en le méconnaissant bien souvent, en le brusquant en mainte occasion et en le maltraitant même, l’aimait assez ; il sentait au fond qu’il avait affaire à un adorateur fidèle, à quelqu’un qui comprenait tout de lui, qui lui passait tout et qui était selon sa nature.

1506. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Cabarrus ne put s’empêcher de dire à l’oreille de M. de Girardin : « Ils ne t’ont pas reconnu. » M. de Girardin lui dit : « Ce n’est pas mon affaire, présente-moi à eux… » M. 

1507. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Dans son observation des contrées étrangères où ses affaires l’avaient conduit, il avait porté ses préventions et des idées préconçues.

1508. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Il possédait au plus haut degré le genre d’éloquence ou plutôt d’élocution propre au Conseil d’État, le langage des affaires avec facilité, élégance, et même une nuance d’agrément, mais sans rien de la fausse rhétorique.

1509. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Mais, du moment qu’on n’avait plus affaire au simple amant d’Elvire, et qu’on était décidément en face d’un poëte, force était d’aller au delà, de recommencer avec lui la vie et les chants : on eut peine à s’y résigner d’abord, et même, pour bien des cœurs épris de l’amant et qui bientôt se crurent dupés par le poëte, l’idéal, dès ce moment, fut rompu.

1510. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

La noblesse italiote, devenue cliente de Rome, ne fit longtemps de ses réclamations qu’une question personnelle, une affaire de faveur qui se menait par la corruption et l’intrigue.

1511. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Regnier, dans le cours de sa vie, n’eut qu’une grande et seule affaire : ce fut d’aimer les femmes, toutes et sans choix.

1512. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Mais l’issue de cette affaire fait précisément éclater la prudence de Rabelais : il a un privilège du roi ; il a derrière lui Du Bellay, Chatillon, les Guise ; il répudie le demoniacle Calvin imposteur de Genève, satisfaisant ensemble à sa prudence et à ses rancunes.

1513. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Plusieurs sons simultanés se font entendre ; vous recevez une impression qui sera heureuse ou douloureuse : affaire de rapports chiffrés, qui sont les rapports sympathiques d’un phénomène extérieur avec vous-même, être sensitif.

1514. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

Le temps ne fait rien à l’affaire.

1515. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Dans le cas présent, on a affaire à des intelligences neuves, non pas molles et tendres comme celles des enfants, à des intelligences en général droites, saines, bien qu’en partie atteintes déjà par les courants déclamatoires qui sont dans l’air du siècle, à des intelligences mâles et un peu rudes, peu maniables de prime-abord, et qui deviendraient aisément méfiantes, ombrageuses, qui se cabreraient certainement si on voulait leur imposer.

1516. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il n’aimait pas les affaires.

1517. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

La Provence formait alors un petit État dans l’État ; le parlement d’Aix était saisi de toutes sortes d’affaires ; toutes les questions, non seulement d’administration, mais de politique locale, s’y traitaient.

1518. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Le premier est propre aux grandes choses, et le second aux petites affaires.

1519. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Ici, toutefois, ils avaient affaire dans l’abbé Gerbet à un homme qui connaissait les Pères, qui les lisait et les possédait à fond selon l’esprit, et ne manquait pas à son tour de textes puisés aux sources pour appuyer cette méthode plus libre et plus généreuse.

1520. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Regnard en a souvent de tel ; ainsi, dans Les Ménechmes, quand celui des deux jumeaux, fraîchement débarqué de Picardie, a affaire à un marchand fripier, syndic et marguillier, de plus créancier de son frère, et qui lui défile tous ses titres en le prenant pour son débiteur, le franc Picard s’irrite, il s’emporte contre ce faux créancier qu’il ne connaît pas et qu’il prend pour un imposteur : « Laissez-moi lui couper le nez !

1521. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Ses Deux Amis sont le chef-d’œuvre en ce genre ; mais, toutes les autres fois qu’il a eu à parler de l’amitié, son cœur s’entrouvre, son observation railleuse expire ; il a des mots sentis, des accents ou tendres ou généreux, comme lorsqu’il célèbre dans une de ses dernières fables, en Mme Harvey, Une noblesse d’âme, un talent pour conduire         Et les affaires et les gens, Une humeur franche et libre, et le don d’être amie Malgré Jupiter même et les temps orageux.

1522. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

C’est à ce public-là qu’on finit toujours par avoir affaire.

1523. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Le marchand pense à ses affaires, le jeune homme à ses amours, le philosophe à ses livres.

1524. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Rien n’est moins instructif que ces politiques qui ont des expédients particuliers pour toutes les affaires, ne vous permettant pas d’en imaginer d’autres que ceux qu’ils ont conçus.

1525. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Les ordres sont donnés, les dépêches sont expédiées, les affaires sont finies ; il ne lui reste plus qu’à être Français aimable, à causer dans la chambre des dames.

1526. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Il racontait les animaux se faisant, et il devait les raconter sans forcer le trait, panthéiste, naturaliste, matérialiste, je ne sais quoi de confus mais d’adouci, de peu ambitieux, d’homme à son affaire, qui était de décrire, et d’amuser les petites filles sans qu’elles vissent un Dieu dans tout cela.

1527. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Vous jugerez de cette lutte acharnée entre l’esprit qui ne croit pas et l’âme qui veut croire : « Bonaparte meurt en disant : Tête d’armée, et repassant ses premières batailles dans sa mémoire ; Canning, en parlant d’affaires ; Cuvier, en s’analysant lui-même et disant : La tête s’engage… « Et Dieu ?

1528. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

« Né de parents pieux, dit-il quelque part, et dans un pays où la foi catholique était encore pleine de vie au commencement du siècle, j’avais été accoutumé de bonne heure à considérer l’avenir de l’homme et le soin de son âme comme la grande affaire de ma vie52. » Cette préoccupation dura jusqu’au bout : hors du christianisme, il suivait la pente du christianisme ; devenu philosophe, c’est de l’avenir qu’il s’inquiétait encore ; en ramenant toute la philosophie au problème de la destinée humaine, il cherchait le salut sous un autre nom ; ses recherches étaient intéressées : ce n’est point une curiosité qu’il contentait, mais une inquiétude qu’il calmait.

1529. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Cette noblesse d’âme va jusqu’à la naïveté ; il traite les autres sur le même pied que lui-même, et leur conseille ce qu’il pratique : suivre sa vocation, chercher dans le grand champ du travail l’endroit où l’on peut être le plus utile, creuser son sillon ou sa fosse, voilà, selon lui, la grande affaire ; le reste est indifférent.

1530. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Solmes, et pour la défense de l’autorité du père. » À présent la chose est une affaire de politique et de guerre. « Puisque vous avez déployé vos talents et tâché d’ébranler tout le monde, sans être ébranlée vous-même, c’est à nous maintenant de nous tenir plus fermes et plus serrés ensemble. » Ils forment « une phalange rangée en bataille », où chaque conviction alourdit les autres de tout son poids. […] Il pourra être balourd comme le capitaine Booth, joueur même, dépensier, incapable de conduire ses affaires, capable par tentation d’être un jour infidèle à sa femme ; mais il sera si sincère dans son repentir, son erreur sera si involontaire, il sera si soigneusement, si véritablement tendre, qu’elle l’aimera avec excès1084, et qu’en bonne foi il le mérite. […] Nous apprenons de lui que la vie est courte et que nous devons mettre à profit le peu de moments qui nous sont accordés1097, qu’une mère ne doit pas élever son fils comme un petit-maître, que l’homme doit se repentir de ses fautes, et néanmoins éviter la superstition, qu’en toute affaire il faut être actif et non pressé.

1531. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Et cependant il s’agissait dans ce texte, non pas de pensées intérieures, ni de sentiments profonds, mais de faits d’ordre matériel : l’écrivain Pierre** y rendait compte des résultats de l’enquête qu’il avait poursuivie dans un département, en vue de la candidature à la députation du riche brasseur d’affaires. […] Dans ces conditions, c’est affaire entre le producteur et ses clients. […] Comme il n’y a pas de lois, c’est une affaire de tact.

1532. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Bécot, le premier président du tribunal, qui me connaît, afin que je sois débarrassé de cette sotte affaire. — Sotte affaire ! fait Thessein en bondissant, sotte affaire ! […] Je me dis que le maréchal des logis, dégrisé, veut se tirer d’affaire par une plaisanterie de gendarme, et que je vais pouvoir m’en aller ; aussi je me mets à rire en disant : « Bah ! […] Les affaires sont les affaires.

1533. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Pourquoi l’Irlande, qui joue aujourd’hui un rôle si important dans les affaires de la Grande-Bretagne, ne paraît-elle qu’une fois dans le recueil de M.  […] Certes, pour découvrir, pour exposer une vérité de cette valeur, il n’est pas nécessaire d’avoir consacré vingt ans de sa vie à l’étude de l’histoire moderne, d’avoir contrôlé dans le maniement des affaires publiques les enseignements de la réflexion ; il suffit de feuilleter les volumes distribués aux pensionnats de Saint Denis et de Saint-Germain. […] Que ces espérances fussent filles de la philosophie, personne ne voudra le nier ; mais un homme qui, par ses études et ses fonctions, occupe le premier rang, un homme qui se vante de diriger non seulement les affaires, mais l’intelligence du pays, se devait à lui-même d’expliquer nettement les relations de la science et de la volonté française, au xviiie  siècle. […] Il jette une jeune fille dans le lit d’un vieillard ; et sans s’inquiéter de l’amant désespéré, il vante ce mariage monstrueux comme une bonne affaire. […] Se mêler au mouvement réel des affaires serait profaner la majesté divine de sa pensée ; mais il se tient prêt à distribuer ses conseils.

1534. (1900) Molière pp. -283

Cependant l’extrême degré de souplesse et d’habileté qu’il lui voit déployer dans cette chaude affaire (le tête-à-tête avec Tartuffe de l’acte IV) ne laisse pas de l’offusquer et lui gâte quelque peu le personnage. […] Vous pouvez bien regarder ces dix dernières années de sa vie, si vous songez qu’il a écrit vingt comédies en dix ans, et que non seulement il les a écrites, mais qu’il les a fait jouer, qu’il a dirigé la troupe destinée à les jouer, et la direction d’une troupe n’est pas une petite affaire, qu’il les a jouées lui-même, vous ne trouverez pas un jour de relâche dans ces dix années. […] C’est sous cet abri favorable que je veux me sauver, et mettre en sûreté mes affaires. […] Un homme qui prie le ciel tout le jour ne peut pas manquer d’être bien dans ses affaires. […] Vous pouvez bien lire avec tout le soin que vous voudrez le rôle de Dom Carlos, qui court après Dom Juan pour le tuer, à la suite de cette affaire ; vous n’y trouverez pas un seul mot de sympathie pour la douleur de la malheureuse Elvire, de sa sœur ; Dom Carlos ne songe qu’à son honneur à lui, entamé par la conduite de sa sœur, et par l’abandon de Dom Juan.

1535. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Simple affaire de mesure, comme dans tout l’ordre si délicat de la vérité morale. […] C’est même pour l’homme l’affaire sérieuse par excellence, et je ne vois pas quelle question pourrait l’emporter pour lui sur celle-là en intérêt aigu et poignant. […] Saint-Simon et Diderot sont fort admirés ; mais lus beaucoup, c’est une autre affaire, et nous pouvons voir dans cet abandon relatif un premier exemple de l’immense déchet que la multiplicité des volumes fait subir, sinon à l’éclat du nom, au moins à la véritable vie de l’œuvre. […] Bacon, dont l’imagination surtout était grande, a payé cet avantage accessoire par une diminution relative de force et de portée dans ce qui était sa principale affaire, l’investigation philosophique ; quant à la valeur monde de l’homme, elle est misérablement au-dessous de la plus vulgaire moyenne. […] Ce n’est plus ici, remarquez-le bien, à un artiste que nous avons affaire, et il ne s’agit point d’une vaine forme ni d’un jeu il s’agit de la vérité divine et du salut des âmes.

1536. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

une fameuse affaire ! […] Là il apprend que l’aubergiste est mal dans ses affaires et va être saisi, et que la fille de l’aubergiste aime un garçon qu’elle ne peut épouser, parce qu’ils sont pauvres tous deux. […] Sur quoi Véranet réplique : « Réglons d’abord l’affaire ensemble. […] Voilà bien des affaires. […] C’est évidemment pour une femme. » Vous êtes loin de compte : le bon Georges s’est mis cette affaire sur les bras pour s’être opposé à la brimade » d’un nouveau, d’un « melon ».

1537. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

L’affaire de la science est d’instruire et celle de l’art est d’émouvoir. […] J’imagine le plaisir que ce lyrique pur devait éprouver à nourrir de faits précis, d’affaires vitales, immédiates ou concrètes, une imagination que l’excès du bleu devait fatiguer à la longue ou qui parfois broyait à vide. […] Quel singulier état d’esprit révèle cette correspondance du père Joseph avec les petites nonnes d’un couvent du Poitou, dont il dirige de loin les consciences au milieu des plus grandes affaires. […] Il était venu une première fois à Paris flairer les grandes affaires. […] Elle tient aussi à un caractère, à une vision voulue des êtres et des choses assez analogue à celle d’un homme d’État retiré des affaires, désireux de projeter des rayons clairs sur la surface moutonneuse des événements.

1538. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

D’une part donc, les mœurs démocratiques ne sont point favorables au développement de l’homme supérieur, et d’autre part les lois électorales ne sont point favorables à son entrée aux affaires publiques. […] C’était là toute l’affaire. […] La grande affaire est pour lui d’établir à son endroit quelque vérité très générale et d’une importance qu’il estime très supérieure. — M.  […] Elle apporte avec elle un art, une morale, une politique, une religion nouvelle, et c’est notre affaire aujourd’hui de les chercher… » Avec quelle confiance il assigne pour but idéal à toute recherche « la découverte de petits faits, bien choisis, importants, significatifs, amplement circonstanciés et minutieusement notés… ». […] Un groupe d’événements une fois donné, la grande affaire du philosophe est de déterminer la loi générale qui les gouverne.

1539. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Entre deux conquêtes, il avait fait rédiger une syntaxe de la langue théotisque qui, avec le latin, était alors la langue de la cour et des affaires ; et il avait établi des écoles pour l’enseignement de l’un et de l’autre. […] Langue allemande, langue du vainqueur, mais non employée par lui dans le gouvernement, ni imposée aux vaincus gaulois et romains ; langue latine, langue de l’Église, langue des affaires : voilà ce que vous apercevez en Gaule au sixième et au septième siècle. […] L’affaire était difficile : le cadi, homme de bien, monta sur son âne, et se rendit auprès du calife, à l’heure même où, entouré de sa cour, ce prince était dans le pavillon. […] Guillaume, maître de l’Angleterre, eut la politique des Romains ; il imposa la langue franco-normande à ses gens d’affaires et à ses tribunaux.

1540. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Un courrier expédié au duc qui était alors à Soissons, courrier dont les dépêches avaient pour objet de l’apaiser et de le retenir, ne put partir faute de vingt-cinq écus, et le duc passa le Rubicon : Telle est, dit Mézeray, la condition des plus grandes affaires, que, lorsqu’elles sont à un certain point où elles ne peuvent pas subsister longtemps, il ne faut que le moindre incident pour les faire tomber d’un côté ou d’autre ; et, si la fortune permettait qu’il fût évité, les choses pourraient se mieux tourner et prendre toute une autre pente.

1541. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Gibbon se pique de prouver que l’érudition bien comprise n’est pas une simple affaire de mémoire, et que toutes les facultés de l’esprit n’ont qu’à gagner à l’étude de l’ancienne littérature.

1542. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Les hommes de ce caractère se croient capables de tout… Les plus grandes affaires, celles du gouvernement, ne demandent que de bons esprits : le bel esprit y nuirait, et les grands esprits y sont rarement nécessaires.

1543. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

C’eût été affaire à un Bossuet de rendre naturels ces contrastes, et de les envelopper dans un même mouvement : M. de Noyon n’y allait qu’à l’étourdie.

1544. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Mais vous ne vous souciez guère des affaires de Genève : elles sont fort ridicules… Quel changement de ton !

1545. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

C’était autrefois une affaire de consulter Rome et d’en recevoir réponse, cela demandait du temps : ce n’est plus qu’un jeu aujourd’hui.

1546. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Son nom, dans tous les actes, précède toujours celui de ses associés ; en même temps qu’il est le plus brave au jeu, à ce que nous appellerions le feu de la rampe et devant le public, il prend vis-à-vis des siens, dans l’affaire commune, la grosse part de la responsabilité ; il souscrit pour tous des obligations, il s’engage, et finalement, les recettes étant insuffisantes, les fournisseurs n’étant pas payés, les obligations n’étant pas remboursées au terme préfix, Molière se voit un jour appréhendé au corps et mis en prison au Grand-Châtelet.

1547. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Quand Gavarni voulut le connaître, il en fut très flatté, mais il s’en fit une affaire.

1548. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

L’auteur n’a pas craint, puisqu’il avait affaire à des comédiens, de leur appliquer dans la vie les aventures mêmes des tragi-comédies qu’ils représentent ; il n’a pas manqué d’employer la reconnaissance finale et subite, ordinaire à ces fabuleux dénoûments, en faisant d’Isabelle la fille d’un prince.

1549. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Elle fit en elle un excellent choix, selon ses vues : fécondité, piété, douceur, humanité, surtout grande incapacité aux affaires.

1550. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Si pourtant je n’avais affaire chez M. de Montalembert qu’à l’artiste, j’eusse désiré dans son tableau quelque omission sur ces points, ou du moins quelque ombre.

1551. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Même dans cette seconde moitié de sa carrière où il eut affaire à un milieu de société décidément modifié, à certains goûts littéraires que nous connaissons très-bien, moins réguliers, moins simples ou moins traditionnels, et, comme on dit, plus exigeants, là encore il sut trouver je ne sais quel point agréable ou tolérable dans le mélange : il étendit ses ressources sans trop sortir de ses données habituelles ; il put paraître quelquefois sur la défensive, il réussit toujours à garder ses avantages, il ne fut jamais vaincu.

1552. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

Comme avec les nobles il comprend les anoblis, et que depuis deux siècles les magistrats, depuis un siècle les financiers ont acquis ou acheté la noblesse, il est clair qu’on y trouve presque toutes les grandes fortunes de France, anciennes ou nouvelles, transmises par héritage, obtenues par des grâces de cour, acquises dans les affaires ; quand une classe est au sommet, elle se recrute de tout ce qui monte ou grimpe.

1553. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

En effet, intérieure ou extérieure, l’observation, à son premier stade, ne saisit que des composés ; son affaire est de les décomposer en leurs éléments, de montrer les divers groupements dont les mêmes éléments sont capables, et de construire avec eux les divers composés.

1554. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

il n’y était pas, il dut rester tout seul maintenant dans son cachot, les fers aux pieds et aux mains, pendant environ six semaines, jusqu’à ce que les chasses impériales en Bohême fussent closes, et que le duc fût rentré dans ses États pour écouter le rapport de son ministre sur l’affaire ; elle préoccupait tellement tout le duché depuis que les sbires avaient été sur le point de fusiller une jeune sposa pour son amant, qu’on ne parlait plus d’autre chose.

1555. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

C’était pour donner raison à Perrault, qui disait n’avoir affaire qu’à des cuistres.

1556. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Il avait été chargé d’affaires en Angleterre sous la régence, et il y avait fréquenté le théâtre : il avait ainsi développé en lui un don naturel de comique excentrique, qui se retrouve dans diverses scènes de son théâtre et dans les chaudes caricatures de la Fausse Agnès 481.

1557. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Son affaire n’est pas d’apporter des formules exactes, des solutions sûres.

1558. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

Cette dernière différence n’est pas affaire d’organisation sociale.

1559. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Dans cette patrie de Bossuet, en vue de la colline où naquit saint Bernard, il ne songeait pas encore qu’il aurait un jour affaire à ces grands noms, et qu’il briguerait son rang dans leur descendance.

1560. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il avait reconnu Dussault sous le masque, mais il répondit mal ; au lieu de se disculper sur les articles essentiels, il s’exalta lui-même, il parla avec emphase de ses ennemis : Jusqu’ici, s’écriait-il, j’avais aisément repoussé les traits lancés du dehors ; mais, pour la première fois, j’ai eu affaire à des ennemis maîtres de la place, ils m’attaquaient dans l’intérieur même du journal, au sein de mes foyers ; ma propre maison était devenue leur arsenal et leur citadelle.

1561. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Ce nouveau volume réunit des écrits qui ne sont pas sans intérêt, quelques lettres d’affaires et d’administration, quelques autres spirituelles et de direction, et surtout de charmantes lettres amicales et familières : c’est assez déjà pour retrouver tout Fénelon.

1562. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Ici, il avait affaire à une personne aussi élevée par l’esprit que noble et facile par le caractère, belle et jeune encore, et n’en abusant pas ; qui le comprenait par ses hauts côtés, qui lui ôtait tout sentiment de lien, tout soupçon de tracasserie ; il était gai avec elle, aimable, maussade aussi parfois souriant le plus souvent, et s’émancipant comme un écolier échappé aux regards du maître : « J’ai peur que les temps de courte liberté, dont je jouis si rarement dans ma vie, ne viennent à m’échapper de nouveau. » Il écrivait cela en août 1832, en courant les grandes routes de Paris à Lucerne.

1563. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Lui, si épris de la gloire de l’action, et qui se sentait une capacité innée pour la guerre ou pour les affaires, il paraît avoir eu besoin de quelque raisonnement pour s’en détourner et pour s’acheminer ainsi à devenir auteur.

1564. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Rulhière, chargé en 1768 d’écrire l’histoire de l’anarchie de Pologne, anarchie qui commençait à éclater à cette époque, mais dont les suites se prolongèrent jusqu’au dernier démembrement de la Pologne, consommé en 1797, avait affaire à un sujet qui n’était pas défini, qui était, si l’on peut dire, en cours d’exécution, et qu’il ne pouvait par conséquent embrasser dans son ensemble.

1565. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

La Harpe en usa trop ; il eut trop affaire aux chenilles de la littérature, et il n’en devint pas plus rossignol pour cela, ni plus poète.

1566. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Qui a lu Le Moqueur amoureux (1830), Un mariage sous l’Empire (1832), La Duchesse de Châteauroux (1834), ne s’est aperçu en rien que ce ne fût pas à un auteur du moment, et du dernier moment, qu’il ait eu affaire.

1567. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Or Thiers ne lui a pas permis d’ouvrir la bouche, et tout le temps, c’est le président de la République qui a raconté au chargé d’affaires, ses négociations avec Bismarck.

1568. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

D’un autre côté, les esprits, appliqués à observer la marche des affaires publiques, ou même à la diriger, demandent des notions plus positives, plus étendues, plus variées, sur les nombreux objets dont se compose la science du gouvernement.

1569. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Il fut évident pour ceux qui l’ouvrirent et qui s’y risquèrent, pour ceux qui n’eurent pas peur cette marée de notes et de citations qui ronge le texte du livre et monte jusqu’à moitié, et plus, de toutes les pages, qu’on avait affaire à un esprit d’une rare puissance, puisque l’érudition, cette lourde massue, et qu’il faut être Hercule pour porter légèrement, ne l’avait pas assommé de son poids.

1570. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

C’est l’affaire de la Russie.

1571. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Quoiqu’il fût entré dans l’administration et les affaires, il avait toujours réservé à la psychologie une part de lui-même.

1572. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Après avoir suivi le genre des éloges chez les peuples barbares, ou ils n’étaient que l’expression guerrière de l’enthousiasme qu’inspirait la valeur ; chez les Égyptiens, où la religion les faisait servir à la morale ; chez les anciens Grecs, où ils furent employés tour à tour par la philosophie et la politique ; chez les premiers Romains, où ils furent consacrés d’abord à ce qu’ils nommaient vertu, c’est-à-dire, à l’amour de la liberté et de la patrie ; sous les empereurs, où ils ne devinrent qu’une étiquette d’esclaves, qui trop souvent parlaient à des tyrans ; enfin, chez les savants du seizième siècle, où ils ne furent, pour ainsi dire, qu’une affaire de style et un amas de sons harmonieux dans une langue étrangère qu’on voulait faire revivre ; il est temps de voir ce qu’ils ont été en France et dans notre langue même.

1573. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

J’espère être le premier écrivain sur les affaires présentes qui aura démasqué l’idole. […] Qu’avait affaire René avec le reste de l’ouvrage, avec la démonstration des « beautés poétiques et morales de la religion chrétienne » ? […] (Il n’y faudrait que reculer un peu sa naissance et sa mort, ce qui n’est pas une affaire.) […] Et pourtant ce n’était pas une si grande affaire, même en ce temps-là. […] Et quand il apprend que Napoléon à Sainte-Hélène a dit : « Si le duc de Richelieu et Chateaubriand avaient eu la direction des affaires, la France serait sortie puissante et redoutée de ces deux grandes crises nationales (1814 et 1815).

1574. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Seulement le commerce ne va pas fort… Si t’avais besoin d’un bon cocher au mois, ça ferait joliment mon affaire… Non ? […] Ricard vient de publier chez Calmann-Lévy, lui laissant, d’abord le soin de plaider sa cause ; il est avocat et saura bien se tirer d’affaire. […] Dans une affaire, Robert de la Pave est blessé mortellement et fait appeler dans sa tente son ami. […] La grande affaire était vraiment de savoir de quelle façon il se tuerait. […] … Allons au fond de l’affaire… Elle te plante là la première, et trop tôt pour que tu t’en moques… Mais, animal, tu ne l’épouses pas !

1575. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

J’ai pitié d’un homme qui fait de si grandes différences entre pas et point, qui traite l’affaire des participes et des gérondifs comme si c’était celle de deux peuples voisins l’un de l’autre, et jaloux de leurs frontières. […] N’est-on pas allé jusqu’à dire que, dans l’affaire de la querelle du Cid, l’auteur assez malheureux de Mirame et de la Comédie des Tuileries n’aurait pas eu moins de part que le ministre irrité ? […] Pour les, précieux, c’est une autre affaire, quoique ce soit au fond la même chose, mais ce ne sont pas les livres, c’est le monde, eux, qui les empêche de voir la nature. […] Parce qu’il n’est pas naturel qu’on mêle Dieu, de sa personne, aux affaires des hommes — et à quelles affaires souvent, comme dans la Jérusalem du Tasse ! […] Pour moi, dont ce n’est pas ici l’affaire que de vous apprendre à, admirer Pindare, je me contenterai de dire, entre nous, qu’expliqué par Boileau, ce début de la première ode du « plus sublime de tous les poètes » me paraît plus banal que déraisonnable et qu’inintelligible.

1576. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Ses personnages parlent peu de leurs affaires, n’y songeant point ; ils vivent, cependant, une intense et délicieuse vie. […] À mesure que le soin des affaires pratiques, de l’action immédiate et personnelle, croissait pour le reste des hommes, les princes, s’éloignant davantage des agitations communes, réfugiaient leurs âmes délicates en des soins plus rares. […] Et ce dégoût méprisant des affaires communes montera, furieusement, dans l’âme du prince. […] Les véritables écrivains s’entraînent à penser que l’œuvre où ils travaillent est excellente et sainte ; lui n’y pourra voir qu’une méprisable affaire de métier. […] Je l’écoutais avec sympathie, car j’avais alors trois ans, et point d’autre affaire.

1577. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Je n’ai point à décider ici de leur supériorité respective ; c’est affaire aux théoriciens de profession. […] Au contraire, chez les romanciers dont je parlerai plus loin, psychologues proprement dits, moralistes et même humoristes, il est très sensible que l’étude des âmes et de leurs lois morales est la grande affaire, et que le roman lui-même n’est qu’un prétexte ou une occasion. […] Philosophe, c’est une autre affaire. […] Toujours leste, jamais embarrassé, il se tire d’affaire par une réflexion amusante ; l’être auquel il a le plus peur de ressembler, c’est M.  […] Il a cherché une affaire au bon Dieu pour avoir l’occasion de jongler avec des vocables plus sonores.

1578. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Bataille perdue, que Luther a perdue comme ceux qu’il a vaincus à moitié, parce que vaincre à moitié, ou être vaincu à moitié, en cette affaire, c’était toujours perdre la bataille. […] Mettez un rouage dans la rue et dites-lui qu’il est libre, et qu’il se tire d’affaire. […] L’affaire se réduit à ceci : vaut-il mieux vivre trois cents dans cent chaumières ou trois cents dans un palais ? […] Cela est permis ; mais ce n’est plus au Ballanche de 1801 ou de 1815 que nous avons affaire, et il a fait beaucoup de chemin. […] Il était déiste dans l’âme, religieux et convaincu de la nécessité d’une religion pleinement, chrétien avec complaisance ; d’autre part, très individualiste, très passionné pour la liberté de penser, très réfractaire à l’autorité en affaires intellectuelles.

1579. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Quand j’ai vu Victor Hugo, j’ai eu la sensation que j’étais devant un homme qui avait très bien fait ses affaires et gagné beaucoup d’argent ». […] Au début de l’affaire Dreyfus, pendant le procès Zola, les réponses de l’auteur de Nana devant ses juges, provoquèrent ses étonnements indignés. « C’est un mégalomane ! […] Un jour, à propos d’une affaire d’insertion, nous déjeunâmes ensemble chez Lapérouse avec le directeur des Débats et le colonel Marchand. […] J’ai connu l’auteur du Passant un peu avant l’affaire Dreyfus. […] L’Affaire changea totalement le caractère des réunions de la rue Oudinot.

1580. (1885) L’Art romantique

 » — La maxime que le chef du Transcendantalisme américain applique à la conduite de la vie et au domaine des affaires peut également s’appliquer au domaine de la poésie et de l’art. […] Lorsque enfin je le trouvai, je vis tout d’abord que je n’avais pas affaire précisément à un artiste, mais plutôt à un homme du monde. […] Pour la plupart d’entre nous, surtout pour les gens d’affaires, aux yeux de qui la nature n’existe pas, si ce n’est dans ses rapports d’utilité avec leurs affaires, le fantastique réel de la vie est singulièrement émoussé. […] D’une manière vague et générale, on peut dire, avec le Psalmiste, que, tôt ou tard, ceux qui ont été abaissés seront élevés, que ceux qui ont été élevés seront humiliés, mais rien de plus que ce qui est également applicable au train connu de toutes les affaires humaines. […] En vérité, ils ne comprennent guère le jeu de bascule des affaires humaines, le flux et le reflux des passions.

1581. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Il avait des chances d’y arriver légitimement, les fils de Duncan n’étant pas encore en âge de régner et la loi d’Écosse portant que si le roi mourait avant que ses fils ou descendants en ligne directe fussent assez âgés pour prendre le maniement des affaires, on élirait à leur place le plus proche parent du roi défunt. […] Dans ce temps-là, des affaires appelèrent Ambrogio à Rome, et il conduisit sa fille à Fabriano, chez un de ses parents, pour ne pas la laisser seule. […] L’éloignement de Shakspeare pour le genre d’esprit qu’il a prodigué dans Roméo est, du reste, suffisamment prouvé par l’injonction du frère Laurence à Roméo, lorsque celui-ci commence à lui expliquer ses affaires en style de sonnet : « Mon fils, lui dit-il, parle simplement. » Le frère Laurence est l’homme sage de la pièce, et ses discours sont en général aussi simples que de son temps il était permis à un philosophe de l’être. […] Brook ses souffrances dans le panier au linge sale n’est plus celle de Falstaff racontant ses exploits contre les voleurs de Gadshill, et se tirant ensuite si plaisamment d’affaire lorsqu’il est pris en mensonge. […] On attribuait d’ailleurs une partie de ces dérèglements à la méfiance jalouse de son père, qui, en le tenant écarté des affaires auxquelles il se portait avec une grande ardeur, en lui ôtant même l’occasion de faire éclater ses talents militaires, avait jeté cet esprit impétueux dans des voies de désordre où les mœurs du temps ne permettaient guère qu’on s’arrêtât sans avoir atteint les derniers excès.

1582. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

C’est le médecin de Cauterets qui a fait cette acquisition et qui est le patron naturel de ces montagnards, leur conseil dans toutes leurs affaires, leur organe auprès de l’autorité, leur médecin quand ils sont malades. […] Thiers qui, pour mieux l’être, fait le spéculatif par moments ; on croirait, à de certains jours, avoir affaire à un pur métaphysicien constitutionnel ; il se retranche dans les questions de forme et de théorie du gouvernement représentatif, sachant bien que c’est là, dans le cas présent, l’arme immédiate.

1583. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Cette lettre une fois connue, je n’ai plus guère longtemps affaire avec le chevalier ; il était surtout bon, lui le maître des cérémonies, à nous introduire auprès des autres, de ceux qui valent mieux que lui. […] Voir la lettre 11e, où il se montre comme assiégé par les créanciers, qui l’empêchaient, de sortir de chez lui et de faire des visites ; la lettre 37e, sur le triste état de ses affaires ; la lettre 8e, sur une dette de jeu.

1584. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Ce n’est point ainsi, du reste, qu’on l’a jusqu’à présent employé : on n’a point considéré le moins du monde dans l’ostracisme l’intérêt véritable de la république, et l’on en a fait une simple affaire de faction. […] C’est ainsi que les peuples mêmes qui tour à tour ont eu la haute direction des affaires de la Grèce, n’ont regardé qu’à leur propre constitution pour faire prédominer dans les États soumis à leur puissance, tantôt l’oligarchie, tantôt la démocratie, inquiets seulement de leurs intérêts particuliers, et pas le moins du monde des intérêts de leurs tributaires.

1585. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Je ne pus m’empêcher de lui rappeler quelques Allemands haut placés auxquels, dans un âge avancé, n’avaient paru en aucune façon manquer ni l’énergie ni la dextérité que la jeunesse possède, qualités qui leur étaient nécessaires pour diriger des affaires de toute sorte très importantes. […] Je vous l’ai déjà dit, tout expliquer avec soin n’était pas son affaire, et voilà peut-être pourquoi ses pièces produisent tant d’effet sur le théâtre.

1586. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Les paysans de Port-Royal s’adressaient à lui pour leurs affaires. […] (On s’est avisé qu’il avait manqué, dans cette affaire, de modération et de nuances.

1587. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

C’est affaire ici d’opinion, de sentiment. Or : affaire de sentiment aussi, l’art !

1588. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Quand on l’écoute morigéner Prométhée, avec sa bonhomie radoteuse, on croit entendre un vieux seigneur d’ancien régime, venu à la Bastille, du fond de sa province, pour semoncer un neveu rebelle, compromis dans une affaire de lèse-majesté. […] Tu vois où conduit une langue effrénée. » Le bonhomme de dieu seul bien au fond qu’il rabâche un peu, et il l’avoue avec une naïveté débonnaire : — « Peut-être te semblé-je dire des vieilleries », —  λέγειν τάδε άρχαια. — Serviable d’ailleurs, dévoué à sa manière, il se croit bien en cour, et offre à Prométhée d’arranger l’affaire avec Zeus, s’il consent à reconnaître le droit du plus fort.

1589. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Roméo, a dit encore bien superficiellement Hazlitt, Hazlitt dont Shakespeare semble avoir parfois troublé la vue, Roméo, c’est Hamlet amoureux , comme si ce qui fait cette étincelante et exquise création de Roméo, cette incarnation de toutes les sensations poétiques et heureuses de l’existence, était une affaire de soleil ! […] C’était, nous dit François Hugo, le 26 décembre 1606, le jour de la Saint-Étienne : …… On ne s’attendait guère À voir un saint dans cette affaire !

1590. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Il en est à tous les yeux, le cerveau, la volonté, le porte-parole, la « personnification » comme on l’a dit. « Il est le centre des choses spirituelles, le régulateur suprême de toutes les affaires ecclésiastiques, la grande autorité, le chef réel des évêques de France. […] Cela suffira pour nous faire comprendre cette parole de Michelet : « La Révocation n’est nullement une affaire de parole.

1591. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Des hommes qui se croiraient tenus de proportionner le châtiment à l’offense, s’ils avaient affaire à un coupable, vont tout de suite jusqu’à la mise à mort de l’innocent quand la politique a parlé. […] Quand on considère la futilité des motifs qui provoquèrent bon nombre d’entre elles, on pense aux duellistes de Marion Delorme qui s’entre-tuaient « pour rien, pour le plaisir », ou bien encore à l’Irlandais cité par Lord Bryce, qui ne pouvait voir deux hommes échanger des coups de poing dans la rue sans poser la question : « Ceci est-il une affaire privée, ou peut-on se mettre de la partie ? 

1592. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

En science, nous avons l’obligation d’indiquer nos sources, de mettre les citations entre guillemets ; c’est une affaire de méthode et de loyauté, ce qui n’empêche ni les réminiscences inconscientes ni les combinaisons nouvelles et originales. […] Un biographe dira quelque jour sa genèse, son évolution, les influences du milieu ; ce n’est pas mon affaire ici ; j’en sais assez pour dire en résumé : D’Annunzio est un génie lyrique, gâché par un vice de caractère.

1593. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Les principaux de l’ordre héroïque furent appelés rois de la cité, et administrèrent les affaires communes, en ce qui touchait la guerre et la religion. […] On y trouve le passage suivant : « Je suis né dans cette ville, et j’ai eu affaire à bien des gens pour mes besoins.

1594. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Dans cette position nouvelle, distingué aussitôt par la compagnie, il fut chargé de la plupart des rapports dans les procès criminels, de la rédaction des remontrances qui revenaient alors assez fréquemment, et fut presque toujours choisi pour commissaire dans les affaires publiques.

1595. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Il l’a vue telle qu’elle était, tout occupée du salut du roi, de sa réforme, de son amusement décent, de l’intérieur de la famille royale, du soulagement des peuples, et faisant tout cela, il est vrai, avec plus de rectitude que d’effusion, avec plus de justesse que de grandeur ; enfin, il a résumé son jugement sur elle en des termes précis, au moment de l’accompagner dans son œuvre de tendresse et de prédilection : Mme de Maintenon, dit-il, n’a donc pas eu sur Louis XIV l’influence malfaisante que ses ennemis lui ont attribuée : elle n’eut pas de grandes vues, elle ne lui inspira pas de grandes choses : elle borna trop sa pensée et sa mission au salut de l’homme et aux affaires de religion ; l’on peut même dire qu’en beaucoup de circonstances elle rapetissa le grand roi ; mais elle ne lui donna que des conseils salutaires, désintéressés, utiles à l’État et au soulagement du peuple, et en définitive elle a fait à la France un bien réel en réformant la vie d’un homme dont les passions avaient été divinisées, en arrachant à une vieillesse licencieuse un monarque qui, selon Leibniz, « faisait seul le destin de son siècle » ; enfin en le rendant capable de soutenir, « avec un visage toujours égal et véritablement chrétien », les désastres de la fin de son règne.

1596. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

De Marly, le 22 novembre 1714, après quarante-trois ans de séjour en France, Madame écrivait : Je ne peux supporter le café, le chocolat et le thé, et je ne puis comprendre qu’on en fasse ses délices : un bon plat de choucroute et des saucissons fumés font, selon moi, un régal digne d’un roi, et auquel rien n’est préférable ; une soupe aux choux et au lard fait bien mieux mon affaire que toutes les délicatesses dont on raffole ici.

1597. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Daru, occupé des grandes affaires et portant le dur poids de l’administration des provinces conquises ou de l’approvisionnement des armées, trouvait encore le temps d’entretenir avec ses amis littérateurs de Paris, les Picard et les Andrieux, une correspondance charmante d’attention, pleine d’aménité et de conseils, il y avait là tout à côté le plus lettré des commissaires des guerres, le moins classique des auditeurs du Conseil d’État, Beyle, qui faisait provision d’observations et de malices, qui amassait toute cette jolie érudition piquante, imprévue, sans méthode, mais assez forte et abondante, avec laquelle il devait attaquer bientôt et battre en brèche le système littéraire régnant.

1598. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

En présence d’une dissertation écrite dans cette mesure et sur ce ton, il n’y avait pas, ce semble, de quoi si fort se courroucer, et Costar ne put d’abord prendre l’affaire en main que d’un air souriant et sur le pied d’une aimable controverse.

1599. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Chapelain était fort savant, d’une science solide, et il se montra judicieux, bien qu’avec pesanteur, tant qu’il n’eut affaire qu’à des auteurs et à des ouvrages qui se rapportaient aux habitudes de toute sa vie et qui dépendaient de l’école littéraire où avait été nourrie sa jeunesse.

1600. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Puis on avait eu affaire aux systématiques de tout genre et de tout bord, inventant des, formules ultra-catholiques, ultra-révolutionnaires, après coup.

1601. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Je ne résiste pas à donner encore ce post-scriptum ajouté à une lettre du 15 juillet 1764, qu’elle ne put reprendre pour la terminer que le 21, ayant été forcée d’interrompre : « Voilà, dit-elle, un grand intervalle causé par une multitude de petites affaires assez peu intéressantes : je ne sais plus où j’en suis.

1602. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

sachez à qui vous avez affaire ; ce sont tout simplement des vers de Racine (Britannicus, acte II, scène 3) changés à peine et légèrement parodiés pour la circonstance.

1603. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Elle avait des maximes pleines de sens : « Il y a un âge où il faut se contenter du bien sans chercher le mieux. » — « Le bonheur est comme chacun l’entend, il est relatif. » — « La santé et les affaires d’intérêt sont les deux bases du bonheur, il faut les soigner et les ménager. » Chez elle la passion était usée et éteinte il y avait beau jour.

1604. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Critiques, auteurs, si vous n’êtes voués qu’au présent, si vous portez dans les Lettres, sous une forme à peine détournée, de cet esprit actuel et positif, de cette âpreté d’égoïsme qui appartient aux industries diverses, si vous ne supportez pas qu’on revienne de temps en temps à vos devanciers, en vous quittant pour un jour, vous ne méritez pas de lendemain ; vous méritez d’avoir affaire à des neveux qui, ne s’occupant à leur tour que d’eux seuls et de leurs œuvres, vous renverront vite à l’oubli.

1605. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Coulmann, et l’on voit déjà qu’on n’a pas affaire en lui à un écrivain.

1606. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Necker, après son premier ministère, une très haute idée : en le retrouvant à la tête des affaires et en s’entretenant avec lui, il dut en rabattre, et, en ne cessant de rendre justice à ses intentions, il s’aperçut de toute l’hésitation de son caractère, qui se conciliait avec une opinion très exagérée de son crédit et de son ascendant sur les esprits.

1607. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Je désirerais bien vous parler pour une affaire qui ne m’est pas personnelle, mais qui m’intéresse et à laquelle vous pouvez quelque chose. 

1608. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Une des premières sources du mal, nous l’avons plus d’une fois signalé, ç’a été, à un certain moment, la retraite brusque et en masse de toute la portion la plus distinguée et la plus solide des générations déjà mûries, des chefs de l’école critique, qui ont déserté la littérature pour la politique pratique et les affaires.

1609. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Mais nous n’avons affaire ici qu’aux scènes d’humble début, à une exposition simple, émue, irréprochable.

1610. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Quelle que soit la beauté de l’image employée, l’esprit sait bien que ce n’est qu’une image, et que c’est à l’idée surtout qu’il a affaire.

1611. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Bertrand, une fois l’affaire conclue et le denier touché, s’en était allé selon sa méthode, se voyant déjà sur vélin et caressant la lueur.

1612. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Il dit son mot sur les affaires actuelles, sur le système de Law, dont il fait la critique.

1613. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Si l’ostentation désœuvrée des femmes laisse ouverts les salons, qui donc y va, s’il n’est incité par ses affaires ou par le buffet ?

1614. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Si l’ostentation désœuvrée des femmes laisse ouverts les salons, qui donc y va, s’il n’est incité par ses affaires ou par le buffet ?

1615. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

C’est avant tout l’affaire des historiens étrangers de relever ainsi ce que chaque pays peut devoir à la civilisation française : il faut être au point d’arrivée, non au point de départ, des forces qui ont agi pour en bien évaluer les effets complexes.

1616. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

3° Tandis que les derniers éléments vivants du corps individuel sont le plus souvent fixés dans leur position relative, ceux de l’organisme social peuvent changer de place ; les citoyens peuvent aller et venir à leur gré pour gérer leurs affaires.

1617. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

si feu Barère n’avait jamais rien fait de pis dans sa vie que de publier ces lettres, et s’il n’avait jamais eu de plus grosse affaire sur la conscience, nous dirions aujourd’hui de grand cœur en l’absolvant : Que la terre lui soit légère !

1618. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

C’était une mauvaise note auprès d’elle, quand on était de ses dîners, de se faire mettre à la Bastille ; Marmontel s’aperçut qu’il avait fort baissé dans sa faveur après son affaire de Bélisaire.

1619. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Les juges qui la condamnèrent furent atroces, et l’évêque de Beauvais qui mena toute l’affaire joignit à l’atrocité un artifice consommé ; mais ce qui frappe surtout aujourd’hui, quand on lit la suite de ce procès, c’est la bêtise et la matérialité de ces théologiens praticiens qui n’entendent rien à cette vive inspiration de Jeanne, qui, dans toutes leurs questions, tendent toujours à rabaisser son sens élevé et naïf, et qui ne peuvent parvenir à le rendre grossier.

1620. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Il se retrouve homme de lettres sur ce point : entre deux ridicules, selon lui, et deux inconvénients, il choisit le moindre, et, pour le coup, il dirait volontiers comme cet autre de ma connaissance : « J’ai, pour un homme de lettres, le malheur d’appartenir à une nation qui n’est jamais plus fière que quand elle a un pompon sur la tête, et qu’elle obéit au mot d’ordre d’un caporal. » Son bourgeois de Paris nous est présenté par lui comme ayant éprouvé aux affaires du mois de juin (1832) un double accident : « il a gagné une extinction de voix et la croix d’honneur, deux malheurs dans la vie d’un homme raisonnable, qui craint également la médecine et le ridicule ».

1621. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Saint-Simon n’a jamais pu entrer avec utilité, a-t-on dit, dans le train des affaires de ce monde et dans le maniement des choses de son temps.

1622. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Il y gagne en même temps d’introduire toutes sortes de vérités sous un air frivole, et sans avoir affaire aux théologiens du temps, qui n’avaient pas encore pris leur parti de bien des choses.

1623. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

quand on sait s’occuper des affaires des autres, on ne s’ennuie jamais nulle part », dit une femme de chambre dans un de ses proverbes.

1624. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Accusée elle-même, elle se défend, et mon dessein n’est pas de pénétrer dans les particularités de cette triste et vilaine affaire, ni d’y établir les torts de part et d’autre : il me suffira d’en tirer quelques conséquences incontestables.

1625. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Ils ne distinguent pas non plus que le cœur est déjà gagné par le Mazarin, et qu’elle a fait choix de lui dans son affection et dans sa paresse pour être le ministre qui la désoccupera des affaires et qui la fera régner.

1626. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Là, il eut affaire à son maire, avec qui son garde était mal, et il entra dans les procès et les tracasseries pour n’en plus sortir.

1627. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Honnête homme comme d’Aguesseau, et homme de lettres philosophe comme Bacon, eût-il été plus capable d’affaires que tous deux ?

1628. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

» Montesquieu a répondu à toutes deux, quand il a dit dans ses Pensées : « J’aime les maisons où je puis me tirer d’affaire avec mon esprit de tous les jours. » Voilà pour la duchesse de Chaulnes.

1629. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Au milieu de ces conversations où elle s’oubliait, elle se levait tout à coup et disait gaiement qu’il fallait vaquer au gagne-pain : elle appelait ainsi les affaires et le métier de roi.

1630. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

[NdA] Les affaires et le monde prirent la meilleure partie de la vie d’Arnault.

1631. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Entreprendre la guérison des plaies sociales, amender les codes, dénoncer la loi au droit, prononcer ces hideux mots, bagne, argousin, galérien, fille publique, contrôler les registres d’inscription de la police, rétrécir les dispensaires, sonder le salaire et le chômage, goûter le pain noir du pauvre, chercher du travail à l’ouvrière, confronter aux oisifs du lorgnon les paresseux du haillon, jeter bas la cloison de l’ignorance, faire ouvrir des écoles, montrer à lire aux petits enfants, attaquer la honte, l’infamie, la faute, le vice, le crime, l’inconscience, prêcher la multiplication des abécédaires, proclamer l’égalité du soleil, améliorer la nutrition des intelligences et des cœurs, donner à boire et à manger, réclamer des solutions pour les problèmes et des souliers pour les pieds nus, ce n’est pas l’affaire de l’azur.

1632. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Il les attribue au peu de liberté qu’ont les Orateurs, à la modicité des récompenses qu’ils espérent, à la multitude des affaires qui les accablent, au peu de soin qu’ils prennent de s’instruire, au défaut de génie, à la suite du travail.

1633. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Depuis dix ans bientôt l’auteur de ce recueil a successivement servi, au Sénégal, en Guinée et au Soudan, dans l’Administration des Affaires Indigènes.

1634. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Puis elle se tut pour reprendre avec son importance et son essoufflement ordinaires, l’examen de l’actrice en voyage et du vaudeville en vogue, la grande affaire pour le public français !

1635. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Il était pénétré du sentiment de son droit ; il pensait (et il avait raison) que son intervention dans de telles affaires constituait un des plus puissants ressorts de la Papauté.

1636. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Ses conceptions comiques les plus supra-naturelles, les plus fugitives, et qui ressemblent souvent à des visions de l’ivresse, ont un sens moral très-visible : c’est à croire qu’on a affaire à un physiologiste ou à un médecin de fous des plus profonds, et qui s’amuserait à revêtir cette profonde science de formes poétiques, comme un savant qui parlerait par apologues et paraboles.

1637. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

Le commerce et l’industrie ne connaissent pas de frontières, pas plus que le télégraphe, le chemin de fer ou la banque, et ce perpétuel entrecroisement d’affaires, sillonnant la surface entière du globe est une affirmation quotidienne d’inter-dépendance.

1638. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

La grande affaire de M. 

1639. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Ils ramassent dans le champ de la légende ou de l’histoire une moisson de héros : tant mieux si l’homme se trouve dans la collection, mais ce n’est pas leur affaire. […] — De cette bouche, la prose fluette de Marivaux s’en accommode assez volontiers, et elle en sort sans trop de foulures ; mais pour les grands vers du Misanthrope, c’est une autre affaire ! […] On devine tout de suite, rien qu’à l’inspection de ses rimes, qu’on a affaire à un millionnaire. — La rime est une esclave, mais on lui doit obéir, — telle paraît être sa devise. […] Cette affaire, dans laquelle les deux adversaires ont montré autant de sang-froid que de courage, répondrait victorieusement, s’il en était besoin, après le jugement d’une cour impériale, aux bruits mensongers dont M. 

1640. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Tandis qu’elle s’y oublie à gémir, elle y est remarquée par une dame qui a affaire dans le couvent.

1641. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Il se trouvait à Paris dans la journée du 10 Août et dans les journées suivantes ; il fut témoin des canonnades et des massacres, et paraît surtout sensible à la protection singulière dont le couvrit la Providence en ces journées : il avait des papiers d’affaires à retirer et à envoyer chez son père, et il ne cessa de circuler dans Paris sans qu’il lui arrivât malheur.

1642. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Casimir Périer, qui le remplaçait comme chargé d’affaires, était sur le point lui-même de quitter Pétersbourg, et de laisser le soin de la légation au second secrétaire, M. 

1643. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Ce qui est vrai, c’est que son goût primitif l’eût peut-être tourné davantage vers les sujets de grâce et de sentiment ; mais on avait affaire, dans les journaux auxquels il collaborait, à un public mêlé auquel on portait un grand respect.

1644. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Qu’importent à ceux-là les affaires du temps Et le grave souci des choses politiques ?

1645. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

C’est ce que je te recommande, moi, Priape, le gardien des ports, pour que tu ailles partout où le commerce t’appelle. » Léonidas n’eut pas seulement affaire aux pauvres gens et à ceux du commun ; nul n’a exprimé mieux que lui la délicatesse de cœur et d’esprit du parfait galant homme ; lisez plutôt cette Épitaphe d’Aristocratès, de l’homme aimable par excellence : « Ô Tombeau, de quel mortel tu couvres ici les ossements dans ta nuit !

1646. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

On avait cependant à s’entretenir, à s’entendre, à discourir sur toutes sortes de sujets ; les moines et les clercs parlaient toujours latin assez correctement, le latin d’autrefois : mais le peuple, mais les prêcheurs qui s’adressaient journellement aux populations des villes ou des campagnes, mais les rois et les barons qui traitaient entre eux de leurs affaires avaient besoin d’une langue commune ; et, tout en la dénaturant à qui mieux mieux, ils la faisaient.

1647. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Cette lettre est adressée à l’un de ses amis, négociant et nullement militaire, qu’il avait connu à Paris dans le temps où lui-même était dans les affaires, et qui habitait en dernier lieu à Saint-Pétersbourg63 : « 16/28 mars 1822. — Mon cher Pangloss, j’ai reçu votre aimable et philosophique épître du 8/20 février, et après l’avoir lue et savourée, je me suis bien demandé lequel de nous deux était le coupable du silence de 900 jours… Vous broyez donc décidément du noir sur les bords de la Newa, et, à vous entendre, il ne faut s’occuper ni du passé, ni du présent, ni de l’avenir.

1648. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

La Défense et Illustration est dédiée au cardinal Du Bellay, et la dédicace commence en ces termes pompeux : « Vu le personnage que tu joues au spectacle de toute l’Europe, voire de tout le monde, en ce grand théâtre romain, vu tant d’affaires et tels que seul quasi tu soutiens ; ô l’honneur du sacré Collège !

1649. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Et l’on en sort pas trop ému, pas trop dépaysé, comme il sied à nos passions d’aujourd’hui, à nos affaires.

1650. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Au lieu d’avoir affaire à des esprits libres, dégagés, attentifs, qui s’intéressent, qui inspirent, qui contiennent, que rencontre-t-on ?

1651. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Puis le récit court, léger, malicieux, aimable, jetant sur chaque objet une vive lueur, sans jamais s’arrêter ni insister : la pâmoison de dame Pinte, le rugissement du roi justicier, dont messire Couart le lièvre prend la fièvre, le service funèbre de dame Copée, et les miracles qui se font sur sa tombe, la guérison de messire Couart, Ysengrin faisant mine de se coucher sur la pierre du sépulcre, et se disant guéri d’un prétendu mal d’oreille, pour empirer l’affaire de Renart, meurtrier de la sainte miraculeuse.

1652. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

C’est affaire à l’expérience de montrer s’il y a des formes mixtes qui soient légitimes, c’est-à-dire viables et permanentes.

1653. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Il part bravement à la tête de ses hommes, sans s’occuper ni de sa gauche ni de son centre, et s’acharne à combattre sur place, laissant à ses lieutenants, Gassion et Sirot, le soin de le tirer d’affaire. » La dernière phrase est sévère et sans doute injuste ; mais j’avoue que j’avais été moi-même un peu surpris de voir un général en chef s’engager à fond de train, dès le début, à la tête d’un escadron, et se mettre ainsi dans l’impossibilité d’embrasser l’ensemble de l’action, de la diriger et de parer aux surprises.

1654. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Affaire de jeunesse à laquelle se joignait une idée peut-être erronée et abusive des droits de la poésie.

1655. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Vraiment, à la façon dont on représente les artistes sur la scène, vous les prendriez pour des truands en belle humeur qui n’ont d’autre affaire que de vexer les bourgeois, prendre la taille aux fillettes et danser comme des polichinelles détraqués.

1656. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Le mari est à son bureau, réglant des affaires, avant son départ.

1657. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

La première fois qu’elle le vit, ce fut une singulière scène, et, à la manière dont elle la raconte, on voit bien qu’elle n’est pas en France et qu’elle n’a pas affaire à des rieurs malins.

1658. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Il s’étonne que quelques-uns de ses collègues s’inquiètent de cette tendance des tribunes à dominer l’Assemblée : « Cette police sur les mains de la partie du public qui assiste aux séances est pour certaines gens une affaire de la plus haute importance, dit-il (31 janvier 1792) ; on croirait que leurs commettants ne les ont envoyés à Paris que pour s’en occuper. » Quand les clameurs s’élèvent sur la terrasse des Tuileries pour intimider ou stimuler les législateurs, Condorcet ne s’en plaint que très doucement (10 janvier 1792).

1659. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Vous voyez que je suis modeste, que j’élude hardiment les difficultés, et que je ne suis pas homme à me mettre de grosses affaires sur les bras.

1660. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Quant à la société, c’est-à-dire à la généralité des hommes réunis et établis en civilisation, ils demandent qu’on fasse comme eux tous en arrivant, qu’on se mette à leur suite dans les cadres déjà tracés, ou, si l’on veut en sortir, qu’alors, pour justifier cette prétention et cette exception, on les serve hautement ou qu’on les amuse ; et, jusqu’à ce qu’ils aient découvert en quelqu’un ce don singulier de charme ou ce mérite de haute utilité, ils sont naturellement fort inattentifs et occupés chacun de sa propre affaire.

1661. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Mais n’oublions pas le moment de la société et le genre de difficultés auxquelles elle avait affaire.

1662. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Dans les Documents inédits relatifs aux affaires religieuses de la France (1790-1800), extraits des Archives secrètes du Vatican et publiés par Theiner, il se trouve plusieurs lettres et billets de l’abbé Maury.

1663. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Il fit ses études dans le Midi sans doute et peut-être à Cavaillon ; ce dut être dans un séminaire, car il eut affaire à l’évêque, et il porta dans un temps le petit collet7.

1664. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

J’ai sous les yeux une lettre écrite par lui à Mme Récamier, qui, avec sa bonne grâce de tous les temps, avait essayé de se porter médiatrice : Vous savez mieux que personne, lui écrivait La Harpe, combien, dans cette malheureuse affaire, mes intentions étaient pures, quoique ma conduite n’ait pas été prudente.

1665. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Nous disions, il y a trois ans, quand nous commençâmes à nous apercevoir que le respect de la légalité portait aussi ses fruits : Que ne nous sommes-nous résignés plutôt nous faire gens d’affaires au lieu de conjurés !

1666. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Même quand nous nous figurons créer un mouvement ex nihilo, nous nous l’attribuons à nous-mêmes ; par conséquent, nous conservons le sentiment d’un lien entre ce mouvement et ses antécédents internes : mais, comme nous ne pouvons analyser totalement ces antécédents, nous nous tirons d’affaire en invoquant notre liberté d’indifférence.

1667. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Le détachement avec lequel il donne à son éditeur, dans des lettres d’affaires, le bulletin de ses décès partiels, est surprenant et admirable.

1668. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Un Magistrat allait par son mérite à la première dignité, il était homme délié et pratique dans les affaires ; il a fait imprimer un ouvrage moral, qui est rare par le ridicule.

1669. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Une affaire judiciaire et politique, après avoir bouleversé le pays, marqua une division nouvelle des esprits.

1670. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

D’ailleurs quel est l’écrivain de valeur qui s’indignera d’une critique loyale, seul le commerçant peut se plaindre d’atteinte portée à ses affaires.

1671. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Quand Bossuet, Fénélon, Pelisson, vouloient exprimer qu’on suivoit ses anciennes idées, ses projets, ses engagemens, qu’on travailloit sur un plan proposé, qu’on remplissoit ses promesses, qu’on reprenoit une affaire, &c. ; ils ne disoient point j’ai suivi mes erremens, j’ai travaillé sur mes erremens ; & aujourdhui, je vois que, dans les discours les plus graves, le Roi a suivi ses derniers erremens vis-à-vis des rentiers.

1672. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

En littérature comme en peinture ce n’est pas une petite affaire que de savoir conserver son esquisse.

1673. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

La revue trimestrielle Que vlo-ve a publié un dossier de presse sur cette affaire : 2e série, n° 19, juillet-septembre 1986 et n° 23, juillet-septembre 1987, 3e série, n° 12, octobre-novembre 1993.

1674. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

C’étaient des traditions et des incubations de cabinet, des vues plus ou moins justes d’hommes d’État rompus aux affaires, mais dans lesquelles la philosophie n’avait rien mis ; car d’Argenson les avait proposées onze ans avant la publication du premier volume de l’Encyclopédie.

1675. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Il est vrai que ces précautions, en corrigeant un vice, en laisseroient toûjours subsister un autre ; c’est la difficulté de reconnoître le genre de chaque nom, parce que la distribution qui en a été faite est trop arbitraire pour être retenue par le raisonnement, & que c’est une affaire de pure mémoire. […] Il n’y avoit qu’à distinguer les noms de la même maniere, & donner à leurs corrélatifs des terminaisons adaptées à ces distinctions vraiment raisonnées ; les esprits éclairés auroient aisément saisi ces points de vûe ; & le peuple n’en auroit été embarrassé, que parce qu’il est peuple, & que tout est pour lui affaire de mémoire. […] L’usage n’y décide guere que la forme des caracteres qu’elle employe : l’art de s’en servir devient en quelque sorte une affaire de goût ; mais le goût a aussi ses regles, quoiqu’elles puissent plus difficilement être mises à la portée du grand nombre. […] Au reste le choix entre ces différentes formes est uniquement une affaire de goût, & il arrive souvent à cet égard la même chose qu’à l’égard de tous les autres synonymes, que l’on choisit plutôt pour la satisfaction de l’oreille que pour celle de l’esprit, ou pour contenter l’esprit par une autre vûe que celle de la précision.

1676. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Je ne reviendrai pas sur cette affaire ; j’y chercherai seulement l’occasion de rappeler l’opinion littéraire de Sainte-Beuve sur Hugo. […] La belle affaire quand on a écrit Horace et Rodogune ! […] Le temps se hâta de se remettre au beau et notre curé put se trouver à Montauban sans trop de retard pour ses affaires. […] Et s’il en est qui chapardent à l’occasion, la grande affaire, pourvu qu’ils se battent vaillamment et mettent dans la cible ! […] Ce vieillard est extrêmement piquant en propos, surtout contre ceux qui ont charge des affaires publiques.

1677. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

L’affaire n’est pas de conséquence : mais pourquoi, dès le début, M.  […] En quoi, sans le savoir, ils faisaient le jeu de Bathurst et des autres ministres anglais qui rejetèrent tout l’odieux de l’affaire sur cet Hudson Lowe, officier sans fortune et sans relations, mais simple instrument en réalité. […] Dans l’Annonce faite à Marie, seconde version de la même pièce, l’histoire se complique d’une affaire de lèpre. […] Mais en dehors de ses scrupules religieux, il avait en cette affaire une raison excellente : le christianisme est la religion d’une partie considérable de l’humanité, non de l’humanité tout entière ; et l’art classique vise à l’universel. […] Charles Péguy entreprit, selon ses propres expressions, de « remonter tous les courants de basse démagogie politicienne qui sortaient de partout pour corrompre le dreyfusisme, pour profiter de l’affaire Dreyfus ».

1678. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Il négocie avec des banques au sujet d’un gros emprunt de son gouvernement et se fait avancer de fortes sommes sur l’affaire à conclure. […] Alors nous avons affaire aux hallucinations et aux délires. […] Les spéculations philosophiques à la Faust ou les monologues à la Hamlet ne sont pas leur affaire. […] Mais il a affaire à des formes individuelles qui, « par hasard ou par maladie », s’écartent de la forme idéale. […] Évidemment, l’étendue du volume ne fait rien à l’affaire, si celui-ci est exceptionnellement remarquable.

1679. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

» Théodore. — Vous voulez qu’un traité soit une affaire d’engouement et d’enthousiasme déréglé ? […] c’est une autre affaire ; ce n’est pas tout à fait le chemin de l’idéal. […] Il me semblait qu’a moins d’un rare talent (que je ne me sentais pas), c’était l’affaire du ceux qui ne sont bons à rien. […] Avec deux affaires comme celle-là dans l’année, j’étais riche et satisfait. […] Après quelques hésitations, quelques méfiances, quelques coquetteries d’esprit et de cœur en lettres et billets, il se retrouva à l’aise dans notre amitié, et me témoigna un actif et généreux dévouement en plusieurs affaires, petites choses encore par elles-mêmes ; mais l’affection grandit le prix de celles-là par le soin et la volonté qu’elle y porte, le retrouvai son cœur plus ardent, meilleur, s’il est possible, qu’il ne l’avait jamais été.

1680. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

« Harpagus, mettant donc à profit la disposition des esprits, entretenait des liaisons particulières avec les premiers du pays, et leur persuada de déposer Astyage pour appeler Cyrus à la tête des affaires. […] Comme roi et général, je pense qu’il est dans l’ordre que vous ayez affaire à un autre roi et à un général : d’abord, parce que, si vous faites tomber sous vos coups un homme aussi distingué, une grande gloire vous en restera ; et ensuite, parce que, s’il doit l’emporter sur vous, ce qu’aux dieux ne plaise, périr sous le fer d’un semblable adversaire est un malheur moins grand de moitié.

1681. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

L’intrépidité de sa foi et même la hardiesse des jugements qu’elle lui inspire sur les affaires de ce monde recouvre et suppose, à l’origine, l’horreur de l’incertitude et de la solitude, l’impossibilité de durer dans la non-affirmation, l’impérieux besoin de support et de magistère, en somme le frisson de je ne sais quelle peur irréductible, la peur du noir, celle qui jette les mourants aux bras des prêtres. […] Malgré l’impartialité qu’il étale, le noble pair n’a pu prendre sur lui de déguiser cette passion qu’il éprouve au même degré que nos ministres en exercice, cette passion gouvernementale et doctrinaire qui ne veut pas que les évêques s’occupent des affaires de l’Église et s’en occupent publiquement d’une autre façon que le pouvoir ne le désire. » Et, trente ans plus tard (car, là-dessus, Veuillot n’a jamais varié) : « Nous n’ignorons pas que, selon la doctrine catholique libérale, la politique est une chose et la religion en est une autre, et que tout homme a le droit de faire ou l’une ou l’autre de ces deux choses, ou de faire l’une et l’autre à part, et même contradictoirement, mais n’a jamais le droit de les confondre.

1682. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Sardou ; mais l’affaire de s’était pas arrangée. […] Duquesnel, l’affaire put s’arranger ; tout le monde fut content  excepté, à ce qu’on dit, M. 

1683. (1925) La fin de l’art

On lui fait son affaire, un peu, il faut le dire, par hasard, dans un mouvement de colère, puis on se débarrasse du cadavre qu’on va pendre à un arbre, dans la campagne, avec une sérénité tempérée par la frousse. […] Cela ne doit pas réussir avec tout le monde, mais cela peut très bien donner des résultats momentanés quand on a affaire à des êtres nerveux, hystériques, crédules, à des simples un peu détraqués.

1684. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

On aboutit ainsi à une espèce de monstruosité produite par la « loi du balancement des organes » : le rythme disparaissant, et la césure même étant escamotée, le vers, pour ne pas se confondre avec la prose, est obligé de se faire une rime redondante : le renflement de la voix à la fin du vers rappelle seul au lecteur qu’il a affaire à des mètres, non à de simple prose. […] Sans ce métier, fatal au repos de ma vie, Mes jours, pleins de loisirs couleraient sans envie, Je n’aurais qu’à chanter, rire, boire d’autant, Et, comme un gras chanoine, à mon aise et content, Passer tranquillement, sans souci, sans affaire, La nuit à bien dormir, et le jour à rien faire.

1685. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Je laisse aux érudits le soin d’avoir lu tous les Poètes, et de juger, si un érudit, qui ne saurait être un poète, a droit de décider en cette affaire. […] La mauvaise foi et l’idiotie de cet hommage posthume sont confirmés par la présence en cette affaire de M. 

1686. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

C’est bien à une religion qu’on a encore affaire, mais à une religion nouvelle. […] Si nous considérons que nous n’avons pas affaire ici à une vue théorique, mais à une expérience qui ressemble beaucoup à une extase, que dans un effort pour coïncider avec l’élan créateur une âme pourrait prendre la voie ainsi décrite et n’échouerait que parce qu’elle se serait arrêtée à mi-chemin, détachée de la vie humaine mais n’atteignant pas à la vie divine, suspendue entre deux activités dans le vertige du néant, nous n’hésiterons pas à voir dans le Bouddhisme un mysticisme.

1687. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Il s’arrête, en remettant, dit-il, un plus ample examen à un temps où les questions les plus innocentes ne seront pas traitées comme des affaires d’État : mais il semble que c’était plutôt à Mme de Staël de se plaindre qu’on traduisît ses doctrines philosophiques en opinions factieuses. […] L’étonnante conversation de Benjamin Constant conjurait à grand’peine cette vapeur : « Le pauvre Schlegel, disait-elle, se meurt d’ennui ; Benjamin Constant se tire mieux d’affaire avec les bêtes. » Voyageant plus tard, en 1808, en Allemagne, elle disait : « Tout ce que je vois ici est meilleur, plus instruit, plus éclairé peut-être que la France, mais un petit morceau de France ferait bien mieux mon affaire. » Deux ans auparavant, en France, en province, elle ne disait pas cela, ou elle le disait alors de Paris, qui seul existait pour elle.

1688. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Un homme riche adonné à son plaisir et à ses profits trouve que la religion est une affaire si embarrassée et encombrée de tant de comptes obscurs qu’il ne sait comment lui ouvrir un crédit parmi ses livres. Que peut-il donc faire, sinon prendre la résolution de quitter ce tracas, et de se déterrer quelque agent, au soin et au crédit duquel il confie toutes ses affaires religieuses ? […] La première fois qu’on le rencontre, au troisième livre, il est au conseil, et expose une affaire.

1689. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Telles sont les objections qui nous sont adressées, non-seulement par les savants et par certaines écoles matérialistes, un peu suspectes en cette affaire, mais de tous côtés, même par les théologiens, car nous voyons le père Gratry reprocher à la philosophie spiritualiste d’être une philosophie séparée, c’est-à-dire de s’isoler elle-même, sans communiquer avec les autres sciences. […] Ici nous n’avons plus affaire qu’à un type, à un idéal, dont notre pensée sans doute a besoin comme d’une règle, mais dont nous ne devons pas affirmer la réalité. […] Le nombre ne fait rien à l’affaire.

1690. (1842) Discours sur l’esprit positif

Sous le second aspect, il envisage toujours l’état présent comme un résultat nécessaire de l’ensemble de l’évolution antérieure, de manière à faire constamment prévaloir l’appréciation rationnelle du passé pour l’examen actuel des affaires humaines ; ce qui écarte aussitôt les tendances purement critiques, incompatibles avec cette saine conception historique. […] L’inaptitude à la vie réelle, le dédain des professions vulgaires, l’impuissance d’apprécier convenablement aucune conception positive, et l’antipathie qui en résulte bientôt, les disposent trop souvent aujourd’hui à seconder une stérile agitation métaphysique, que d’inquiètes prétentions personnelles, développées par cette désastreuse éducation, ne tardent pas à rendre politiquement perturbatrice, sous l’influence directe d’une vicieuse érudition historique, qui, en faisant prévaloir une fausse notion du type social propre à l’antiquité, empêche communément de comprendre la sociabilité moderne ; En considérant que presque tous ceux qui, à divers égards, dirigent maintenant les affaires humaines, y ont été ainsi préparés, on ne saurait être surpris de la honteuse ignorance qu’ils manifestent trop souvent sur les moindres sujets, même matériels, ni de leur fréquente disposition à négliger le fond pour la forme, en plaçant au-dessus de tout l’art de bien dire, quelque contradictoire ou pernicieuse qu’en devienne l’application, ni enfin de la tendance spéciale de nos classes lettrées à accueillir avidement toutes les aberrations qui surgissent journellement de notre anarchie mentale. […] Ces derniers sont seuls immédiatement aux prises avec la nature, tandis que les premiers ont surtout affaire à la société.

1691. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Voilà mon affaire. […] M. le Baron me proposait une affaire. […] En jeûnant environ trente-six heures par semaine, cette famille se tire à peu près d’affaire. […] Chlorate de potasse, votes à l’enchère, dévouement à la république, bismuth, tripotages, austérité, chèques, masses intelligentes, sulfate de magnésie, la patrie, mes convictions, mon cœur, calomel, professions de foi, mes chers concitoyens, émétique, commerce de gros et de détail, eau de Pulna, politique d’affaires, rhubarbe, c’est nous qui sommes les Aristocrates… Brouh !

1692. (1940) Quatre études pp. -154

J’avais affaire, d’une part, aux candidates au doctorat, qui toutes avaient séjourné en Europe et connaissaient bien notre langue et notre littérature ; j’ai abordé avec elles certains aspects du dix-huitième siècle français, particulièrement sa philosophie ; ensemble, mes étudiantes et moi-même, nous avons été frappés de voir comment les doctrines empiriques, qui inspiraient alors la grande majorité de nos penseurs, en même temps qu’elles imposaient aux esprits le culte du fait contrôlé par l’expérience, et les menaient vers des disciplines scientifiques plus rigoureuses, tendaient aussi à préparer le triomphe d’une sensibilité qu’elles considéraient comme la donnée primordiale de l’âme : si bien que l’homme de sentiment, qui dans notre histoire littéraire succède à l’homme de raison, tout en le contredisant reste lié à lui par une commune origine et par une parenté obstinée. […] Qu’il y ait réussi, c’est une autre affaire ; mais il est bien certain qu’il a tenté du moins, en désir et en volonté, d’écrire une épopée qui demeurât historiquement vraie. […] Il a connu le train du monde et les affaires publiques : mais il s’est toujours efforcé de se tenir à l’écart, et il y a bien réussi. […] Keats, Endymion, I, v. 449 : « Un brin d’herbe qui soupire, un moucheron qui murmure plaintivement, une abeille qui s’affaire au milieu des campanules, ou bien un roitelet qui bruit, léger, parmi les feuilles et les menues branches — tout cela pouvait être entendu. » 8.

1693. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

J’avais vite disparu du rayon où on pouvait me surveiller, et j’inspectais tout ce qui était à ma portée ; je furetais dans les bas d’armoire, choisissant, sans aucun scrupule, les objets les plus disparates et j’allais les tasser dans le panier, où ma nourrice emportait les petites affaires à moi. […] Voilà que l’on emballe mes affaires ! […] — Je suis joliment content que cette affaire soit close, dit-il. […] — Moi, je n’ai jamais été pour le couvent, dit-il, et voilà longtemps que cette affaire-là m’embêtait… Ta grand-mère et ta tante Carlotte s’imaginèrent de s’occuper de toi, de ton éducation, de ton avenir, toutes choses parfaitement inutiles, puisque je suis là. […] … Se défendre des importuns et des solliciteurs était la grande affaire et c’était extrêmement difficile.

1694. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

C’était affaire de costume et de formules. […] Vraisemblablement, il a débattu quelque affaire dans sa journée, où sa noblesse native s’est irritée ; il a lu des articles qui l’ont excédé, entendu des paroles qui l’ont dégoûté, deviné des sentiments qui l’ont indigné. […] Catholique des plus hauts et des plus absolus dans un temps où personne ne veut plus du catholicisme, il pense que ce n’est pas l’affaire d’un laïque de prêcher une morale quelconque et d’avertir de ses devoirs le charbonnier le plus rudimentaire. […] Mais l’expérience m’a enseigné qu’on n’embrasse pas les musiciens et, d’ailleurs, j’ai trop de vilaines affaires sur les bras pour qu’il me soit accordé de les mettre tendrement en rond sur n’importe quelle créature humaine. […] C’est l’affaire d’un homme de génie de raconter l’histoire des progrès de la bêtise européenne dus à l’extraordinaire diffusion de la lumière maçonnique dans ce dernier siècle.

1695. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Et comme j’ai ici affaire à des œuvres exemplaires, comme ces galeries représentent une sélection de nos meilleurs artistes, il est impossible que ce caractère ne s’y trouve pas en pleine évidence. […] Nous avons affaire, sans hésitation possible, à un artiste d’extrême puissance imaginative : ses dessins à la plume suffiraient à en témoigner. […] Si vous avez devant les yeux un paysage, un portrait, une scène anecdotique, une toile quelconque faite d’après nature ou directement inspirée de la réalité, vous pouvez passer, ce n’est pas pour le moment votre affaire. […] Mais si l’on a affaire à deux couleurs de valeur identique, bien que de ton différent, comme à un bleu et à un rose aussi pâles l’un que l’autre ? […] L’artiste aura donc plutôt affaire à des modèles de beauté médiocre ou contestable.

1696. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Son éloquence,, quoiqu’étincelante de beautés et parfaitement adaptée au goût romain, incline souvent vers la déclamation, et s’éloigne trop de la manière dont on se sert ordinairement parmi nous pour traiter les affaires ou plaider les causes importantes. » Les Manuels nous apprennent, d’après Quinlilien, qu’on amplifie pour augmenter ou pour diminuer ; qu’on amplifie : 1° les définitions ; 2° les circonstances ; 3° l’énumération des parties ; 4° la cause et les effets ; 5° les antécédents et les conséquents ; 6° les exemples et les comparaisons ; 7° les contraires ou les répugnants ; 8° la gradation. […] Par exemple, ce passage : On voit des gens brusques, inquiets, suffisants, qui, bien qu’oisifs et sans aucune affaire qui les appelle ailleurs, vous expédient pour ainsi dire, en peu de paroles, et ne songent qu’à se dégager de vous ; on leur parle encore, qu’ils sont partis et ont disparu ; ils ne sont pas moins impertinents que ceux qui vous arrêtent seulement pour vous ennuyer ; ils sont peut-être moins incommodes. […] Tout cela, évidemment, est affaire de tact. […] Les hommes si ombrageux et si prompts à provoquer les autres, sont pour la plupart de malhonnêtes gens, qui, de peur qu’on ose leur montrer ouvertement le mépris qu’on a pour eux, s’efforcent de couvrir de quelques affaires d’honneur l’infamie de leur vie entière. […] Voici, au hasard, deux exemples de sa manière : A Rome, gouvernée par les lois, le peuple souffrait que le Sénat eût la direction des affaires.

1697. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Nous pouvons les combattre, mais nous voyons que nous avons affaire à des hommes convaincus, pour lesquels la parole n’est pas un jeu. […] un mois, ou un an, ne sont pas une affaire : on est encore un ancien et un bon. […] Quoi qu’il en soit, Corneille, un peu après, prétexta des affaires de famille qui le rappelaient à Rouen. […] En tout cas, il n’y a certes point lieu de louer le Cardinal, et ce qu’il a fait voir dans toute cette affaire du Cid, c’est justement le contraire d’une grande âme. […] Sitôt qu’il l’aura trouvé inflexible, il exécutera sans pitié les ordres reçus, n’ayant plus affaire à un ami, mais à un rebelle.

1698. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

La scène si bien racontée dans l’Affaire Clemenceau se joua aussi pour moi sur la table de pose, et le premier modèle de femme ne me parut pas beau, et me désappointa singulièrement, tant l’art ajoute à la nature la plus parfaite. […] Ces braves gens parlaient d’abord de la pièce qu’ils avaient vue : de fil en aiguille ils arrivaient à leurs affaires ; la mère tirait son enfant par la main sans écouter ni ses plaintes ni ses demandes. […] La province restait chez elle beaucoup plus que maintenant, on ne venait à Paris que pour affaire urgente. […] Ceci est l’affaire du peintre. […] Le nouveau-venu promena sur tout ses prunelles d’épervier, prit un morceau de crayon blanc, et traça sur un coin resté vide trois palmiers s’épanouissant au-dessus du dôme d’une mosquée ; puis, quelque affaire l’appelant ailleurs, il s’en alla et ne revint plus.

1699. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Aussi bien dans la note de l’article que je viens de rappeler, après avoir donné le texte de la lettre, il ajoute : « On se demande involontairement, après avoir lu une telle lettre, s’il est bien possible qu’elle soit d’un enfant de douze ans. » Vinet répondit comme on a vu, en ajoutant : Voyez si cette affaire vaut la peine que vous vous donnez. […] Il ne s’agit pas ici de la science de l’amour ; et dans cette affaire, d’ailleurs, j’ai pour moi le pénitent. […] qu’ils le disent une bonne fois ; et nous saurons alors que toute leur affaire n’était que jeu, que nous étions dupes, et eux… quoi donc, je vous prie ? […] Ici, nous avons demandé l’homme au poète avec une double confiance : d’abord parce que, en tous cas, c’est notre droit, lorsque le poète s’annonce comme son propre sujet ; ensuite parce que nous savions à qui nous avions affaire.

1700. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

On est arrivé de la sorte à pénétrer le secret de bien des affaires et le sens intime de bien des personnages, à savoir en détail et presque jour par jour les motifs de son admiration pour Henri IV, pour Richelieu, pour Louis XIV, à dénombrer les ressorts de leur administration, et à suivre tous les mouvements de leur politique à l’étranger.

1701. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

C’est alors que le Cid joua au plus fin et se ménagea un jeu à part ; trompant également le roi Mostaïn, dont il était l’allié, et le roi Alphonse appelé l’Empereur dont il continuait de se dire le vassal, il ne songea, à la tête de son armée, qu’à pousser ses propres affaires, comme le plus osé et le plus habile des trois larrons.

1702. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Du vivant de Bayle, Marais était pour lui un correspondant, un chargé d’affaires à Paris, un auxiliaire.

1703. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Ce Palémon me paraît être un peu comme le vieillard de Daphnis et Chloé, qui a eu affaire à l’Amour oiseau et qui s’est essoufflé à le poursuivre ; il est, à sa manière encore, comme la femme de Mantinée : il est docteur en amour ; et il place son dire un peu à tort et à travers, même sans grand rapport avec ce qui précède.

1704. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Ce serait bien pis, si je n’avais qu’un petit pamphlet de quatre cent quatre-vingts pages in-8° ; il n’y aurait pas moyen de se tirer d’affaire.

1705. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Il ne faudrait pour cela que des suppressions en lieu opportun, quelques allégements de descriptions, diminuer un peu vers la fin l’or du père Grandet, et les millions qu’il déplace et remue dans la liquidation des affaires de son frère ; quand ce désastre de famille l’appauvrirait un peu, la vraisemblance générale ne ferait qu’y gagner.

1706. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Mais quand il professerait, non pas à Bâle, mais à Lausanne même, c’est-à-dire au sein de la Suisse française, il aurait encore affaire au français comme à une langue qui, bien qu’elle soit la sienne, doit toujours là un peu s’apprendre dans les grammaires ; pour être sue très-correctement.

1707. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

n’a-t-on pas encore affaire ici à des dieux nés pour l’ambroisie, qui sont esclaves de leur jeunesse et de leur beauté, qui n’osent compromettre leur bonheur ?

1708. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Si les hommes appelés à diriger l’état n’ont point le secret de persuader les esprits, la nation ne s’éclaire point, et les individus conservent, sur toutes les affaires publiques, l’opinion que le hasard a fait naître dans leur tête.

1709. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Les affaires publiques s’y traitaient par la décision des Juges et par les exhortations des prophètes.

1710. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

D’autre part, si bien doué qu’on soit, on ne naît pas avec la science du métier : en poésie, comme dans tous les arts, il faut apprendre la technique par où la nature s’exprime et manifeste son originalité ; bien rares sont les génies faciles en qui l’inspiration est immédiatement infaillible, et pour qui l’enfantement des chefs-d’œuvre est l’affaire d’un jour, et d’un accès de fièvre.

1711. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Il avait l’esprit vif : dégagé des soucis pratiques et des affaires, il lut, il regarda les hommes, il se regarda lui-même, réfléchissant, conférant, ratiocinant, habile à extraire d’un fait une idée ; il fit ainsi la revue de toutes ses opinions, préjugés, croyances, connaissances, et ce faisant, il fit le tour des idées de son siècle.

1712. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Il arrive même que les deux sentiments se rencontrent chez lui à la fois, et c’est ce qui rend souvent si énigmatique, aux yeux de ceux qui ne sont pas avertis, la conduite de certains « oints du Seigneur » dans les affaires humaines.

1713. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

C’est affaire de sentiment et d’ « opinion » matière aux disputes et aux jugements incertains des hommes.

1714. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il était le plus habile, le plus patient, et il avait affaire à un parti mal dirigé qui ne savait opposer à la force d’une croyance ardente et à la popularité d’une chose nouvelle que le souvenir de la licence des anciennes mœurs, ou le regret de prérogatives abolies.

1715. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Il était bien digne de retrouver la langue de ce siècle, alors qu’il gardait encore de ses mœurs littéraires la docilité aux conseils du « censeur solide et salutaire », et qu’il aimait la gloire à la façon des grands écrivains d’alors, non comme une affaire à laquelle on travaille de sa personne, mais comme une fortune qu’on laisse faire à ses œuvres.

1716. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Il juge la morale, simple affaire de convention, de mode, et de préjugé, nuisible surtout à l’œuvre d’art, ce qui ne l’empêche pas de condamner, en son nom, les « mauvaises mœurs » à travers les écrits de son temps.

1717. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Quant à l’affaire de M. 

1718. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Il me répondit : « Je n’ai pas réussi dans les affaires du monde ; je m’en retourne aux monts Nan-Chan pour y chercher le repos.

1719. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Il s’étend longuement et déclame contre l’échafaud, les bourreaux, les supplices ; il y a des moments où, à l’entendre épancher ses vœux d’optimisme et d’indulgence, on croirait avoir affaire à un de Gérando.

1720. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

., tout cela est grosse affaire.

1721. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Le mot sagacité vient enfin, et mon idée l’adopte comme son expression propre ; et alors seulement, mais à l’instant, elle se manifeste dans mon esprit dans toute sa plénitude… Nous éprouvons tous les jours le besoin qu’un nom, un mot rappelle à notre esprit une personne que nous devons voir, un lieu où nous devons aller, une affaire que nous devons traiter ; … on se souvient vaguement…, faute d’un mot qui aurait rappelé l’idée précise… Ainsi l’on oublie les expressions et non pas précisément les idées, puisque l’idée se montre aussitôt que l’expression se présente.

1722. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Quand je vois un orateur latin employer des mots de Térence, sur ce fondement que Térence est un auteur de la bonne latinité, c’est à peu près comme si un orateur français employait des phrases de Molière par la raison que Molière est un de nos meilleurs auteurs : « Messieurs, pourrait dire à son auditoire, ce harangueur si heureux en imitation, c’est une étrange affaire que d’avoir à se montrer face à face devant vous, et l’exemple de ceux qui s’y sont frottés est une leçon bien parlante pour moi.

1723. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

c’est affaire d’énergie, de résistance morale plus que de force physique ».

1724. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

La providence qui préside aux affaires de la peinture leur donne pour complices tous ceux que l’idée adverse prédominante avait lassés ou opprimés.

1725. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Nous sentons clairement que le Dieu des chrétiens n’était comme tous les autres qu’un fantôme d’erreur ; et cependant la totalité de notre vie journalière, les moindres actions du monde, tous les faits qui nous environnent, la famille, les affaires, les institutions, le langage, ne sont-ils pas encore pétris de cette conception ruinée, que nous savons mensongère et néfaste, mais que la vie commune retient encore dans son inextricable complexité ?

1726. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Mais tant que nous en restons à la sensation et à la perception pure, on peut à peine dire que nous ayons affaire à l’esprit.

1727. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Si on se réunit le soir pour faire de la musique, on se réunit aussi pour prendre le thé, pour dîner, pour causer politique ou affaires. […] — C’est là, nous l’avons déjà dit, une simple affaire de degré, et il ne faut pas demander des définitions du beau trop étroites, contraires par cela même à la loi de continuité qui régit la nature. […] Renan que l’art, ce produit spontané des premiers âges de l’espèce humaine, tombera peu à peu, comme tout le reste, « de la catégorie de l’instinct dans la catégorie de la réflexion », deviendra une affaire de méthode, de calcul, de science en un mot, et s’effacera, s’évanouira par degrés, comme se sont déjà évanouis tant d’instincts primitifs ? […] L’art ne pourra donc jamais devenir une affaire de pure science, parce qu’il est une sorte de création et que savoir n’est pas créer. […] L’appréciation du public en aurait davantage ; mais, en général, tout lecteur qui n’est point un rimeur lui-même n’attachera pas une importance exagérée à la richesse de la rime : c’est là une affaire de métier plutôt que d’oreille.

1728. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Elles passionnèrent autant qu’une affaire politique ou qu’un événement national. […] depuis plusieurs mois vous arrêtez en faveur d’un seul homme la vie de toute une nation, d’une nation sollicitée par tant d’autres grands et pressants problèmes ; de vos larges gestes théâtraux, vous provoquez l’opinion publique ; autour de vos tristes tréteaux vous amassez la foule, et alors, avec un cynisme ou une inconscience vraiment extraordinaires, vous déclarez, en vous frappant la poitrine, que vous possédez des preuves, des preuves que vous n’apportez jamais ; vous affirmez, que dis-je, hier encore, après quelques phrases sur « la glorieuse cité de Venise », vous juriez solennellement qu’un homme condamné pour trahison n’avait jamais trahi, et puis, lamentablement, vous mendiez un acquittement en promettant aux jurés la reprise des affaires ; vous avez semé le trouble dans les esprits et la haine dans les cœurs ; vous avez osé couvrir du glorieux pavillon des principes proclamés, il y a cent ans, par la France à son éternel honneur, des passions louches et des combinaisons politiques ; vous êtes assez naïf pour croire, ou assez impudent pour proclamer, que vous marchez à la conquête de la Vérité et de la Justice… Mais regardez donc un peu quelques-uns de vos compagnons d’armes !

1729. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

XXX Dans ces dernières années il s’était tellement rapproché de moi que nous passions rarement deux jours sans nous voir ; c’était tantôt chez moi, au milieu du jour, lorsque les affaires, les travaux ou les tristesses me retenaient forcément dans ma chambre d’angoisse ; tantôt chez lui, à l’heure où le tumulte des rues de Paris rend plus intime et plus recueilli l’entretien deux à deux au coin du feu d’un solitaire ; tantôt dans les allées désertes alors du bois de Boulogne, où les paroles tombaient çà et là et à demi-voix de sa bouche comme les feuilles jaunies sous le vent d’automne. […] Où en êtes-vous de vos lourdes affaires ?

1730. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — L’Affaire Boreau, un acte (coll. […] — Les Pauvres Gens, poésies, 1890. — Le Château des Rêves, poésies, 1890. — La Maison des Souvenirs, poésies, 1906. — La Vieillesse de Pierrot, un acte en vers, 1892. — L’Amoureuse Chasteté, roman, 1897. — Le Ressuscité, tragédie, 1901. — Victor Gelu et son Œuvre, critique, 1899. — L’affaire Syveton, ouvrage documentaire, 1905. — La Comédienne, un acte en prose, 1895. — Inceste d’âmes, cinq actes en collaboration avec Jean Laurenty (Théâtre Libre, 1896).

1731. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Affaire de curiosité ; si Lally était décapité tous les jours, on resterait à Caton ; le théâtre est le mont Tarpéien, le parterre est le quai Pelletier des honnêtes gens. […] C’est l’affaire du moment, de l’état du corps, de l’état de l’âme ; une petite querelle domestique, une caresse faite le matin à sa femme, avant que d’aller à l’attelier : deux gouttes de fluide perdues et qui renfermaient tout le feu, toute la chaleur, tout le génie ; un enfant qui a dit ou fait une sottise, un ami qui a manqué de délicatesse, une maîtresse qui aura accueilli trop familièrement un indifférent ; que sais-je ?

1732. (1921) Esquisses critiques. Première série

— Mais c’est affaire à eux, et s’ils pensent autrement que nous sur ce point, sans doute ont-ils à cela de bonnes raisons. […] Tracer un caractère, ce n’est pas en effet dire simplement du personnage que l’on veut peindre : Bourdier est un sot parvenu ; ce serait le faire voir dans ses sottes actions de parvenu, ce serait lui faire élucider devant nous son âme sotte de parvenu, — ce que Mirbeau fit d’une façon si magistrale, quand il peignit, dans les Affaires sont les Affaires, Isidore Lechat, ce parvenu qui n’est pas sot. […] « La parole d’honneur, c’est une affaire d’homme. » (Notre jeunesse.)

1733. (1893) Alfred de Musset

Il en met, et d’énormes, aux sommes d’argent ; les deux ou trois cents francs donnés à un jeune homme dans l’embarras en deviennent vingt-cinq mille, les fortunes se gonflent démesurément et les affaires des petits usuriers prennent des proportions grandioses. […] C’est la première fois, depuis les chagrins qui l’ont changé et mûri, que Musset nous livre sa pensée sur les questions fondamentales dont la solution est la grande affaire de l’être pensant. […] Comptant aussi peu dans le mouvement intellectuel et étant, d’autre part, assez détaché (un peu trop) des affaires publiques, Musset vieillissant a eu l’existence la plus vide. […] » Madame Jaubert était la confidente attitrée des affaires de cœur.

1734. (1902) La poésie nouvelle

Le rôle de la critique, dans cette affaire, ne fut pas brillant. […] Il fut tacitement convenu que l’expression des idées appartenait à la prose, et que le poète avait bien assez affaire d’arranger ses mots, d’en compter les syllabes et de les faire rimer. […] Après une courte apparition à Paris et un séjour à Londres, où il donne des leçons de français, le voilà bientôt à Stuttgart, qu’il quitte avec l’intention de se mettre dans les affaires à Naxos. […] Il manifeste une remarquable entente des affaires. […] Il s’excuse de tant « narrer ses petites affaires », comme si elles avaient un vif intérêt pour d’autres, — ou pour lui-même seulement.

1735. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Les femmes elles-mêmes avaient leurs assemblées où l’on déraisonnait à l’aise sur les affaires publiques. […] Vert est le jouvenceau, qui à l’âge tendre, inexpérimenté encore et enflammé à l’éclair de deux yeux, réduit en cendre son patrimoine : mûre, celle qui fait naître en lui une passion si effrénée, se tirant d’affaire, sans lui donner que de l’espoir. […] ceci ne fait point l’affaire des libres-penseurs du village ; songez un peu ! […] Petit bonhomme déjà entré dans la vie de ce monde, prenant part à ses conversations, écoutant ses confessions, et témoin de ses débats d’affaires et de toutes sortes. […] TROISIÈME VALET Jeune et fort comme tu l’es, tu feras bien son affaire.

1736. (1929) La société des grands esprits

Il se tire d’affaire en n’en soufflant mot. […] Tels sont le pouvoir et le prestige de l’esprit, même dans les affaires d’ordre positif et qui pourraient en somme être expédiées par de simples praticiens. […] Strowski, après avoir étudié toute cette affaire à la loupe, conclut que « Pascal n’a jamais falsifié, altéré ou détourné le sens d’un passage » (Pascal et son temps, III, page 106.) […] Les textes abondent sur ceux qui sont excommuniés de l’Église et sauvent néanmoins l’Église ; sur saint Athanase qui fut accusé et condamné ; sur le Pape, qui n’est qu’une partie de l’Église, qui hait et craint les savants qui ne lui sont pas soumis par vœu ; sur le concile qui est au-dessus du Pape, lequel est « très aisé à être surpris à cause de ses affaires et de la créance qu’il a aux jésuites » ; sur l’étrange miracle que serait l’infaillibilité ; sur les saints qui ne se sont jamais tus, et le devoir de crier d’autant plus haut qu’on est censuré plus injustement. […] C’est vraiment une affaire triste et extraordinaire ; ce qu’il adviendra de nous, je l’ignore et ne veux pas y penser. » Le 4 octobre, le mariage avec Annabella étant décidé : « A… (sa sœur Augusta) n’a jamais mis de bâton dans les roues, au contraire… Elle désirait beaucoup me voir marié, parce que c’était la seule chance qu’avaient deux personnes de trouver leur salut… » On avait déjà les lettres de Byron à sa sœur, assez inquiétantes.

1737. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Son père, chargé d’une nombreuse famille, et d’ailleurs insouciant sur la conduite de ses affaires, ne lui fit pas parvenir à temps la somme nécessaire pour continuer ses études. […] Personne ne voulut croire qu’un homme d’esprit et de plaisir, habitué aux dissipations et aux dérèglements de tout genre, pût apporter, dans les affaires sérieuses et dans la discussion des intérêts, une attention suffisante ; Fielding n’eut pas une seule cause à plaider. […] Il a écrit quelque part, et personne ne l’a jamais contredit : « Je dois avouer que mes affaires privées au commencement de l’hiver ne m’offraient pas une perspective bien gaie. […] Il vivait au milieu du monde, mais ne désirait aucun rôle actif dans les affaires. […] Je me range volontiers à l’avis d’Alceste : le temps ne fait rien à l’affaire.

1738. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Il est impossible par exemple de définir plus finement ce qu’on entend par la conversation en France : « Dans toutes les classes, en France, on sent le besoin de causer : la parole n’y est pas seulement comme ailleurs un moyen de se communiquer ses idées, ses sentiments et ses affaires, mais c’est un instrument dont on aime à jouer et qui ranime les esprits, comme la musique chez quelques peuples, et les liqueurs fortes chez quelques autres. […] Cela ne faisait point du tout l’affaire des critiques de l’Empire pour lesquels, au-delà et en deçà du xviie  siècle, il n’y avait point de salut. […] Fondé par une société de théoriciens, en philosophie, en littérature et en esthétique, le Globe était l’organe de ce juste-milieu bourgeois qui s’était fait place entre le sensualisme du xviiie  siècle et le christianisme, entre les doctrines absolutistes de la légitimité et les principes de la révolution ; en un mot c’était l’œuvre de ces doctrinaires pour qui la liberté était une affaire de dogme philosophique, plutôt qu’une vérité politique. […] Leur principale affaire est de se peindre aux regards du public ; de nous conter leurs petits secrets ; de nous faire entendre surtout qu’ils sont chargés d’ennuis ; que la pâleur règne sur leur front et le désespoir dans leur âme.

1739. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Somme, la chose fut si bien exécutée, qu’il n’y eut personne qui eût pu se contenir de rire : même la femme du malade, combien qu’elle fût fort affligée, ne s’en put tenir, ni le jeune homme inventeur de cette affaire ; apercevant aucuns de ceux qui étaient autour de lui, faire laides grimaces, se prit à rire. […] Bref, l’affaire fut déférée au Parlement qui, par arrêt du 22 mars 1633, fit défendre aux comédiens du Jeu de paume de la Fontaine, de représenter aucune pièce, jusqu’à ce qu’autrement en fût ordonné ; or il n’en fut pas autrement ordonné, et le troisième théâtre de Paris mourut en naissant. […] Le cardinal ne prit pas le change, déclara qu’il n’avait pas assez de temps à vivre pour voir la fin de Clovis, que le tracas des affaires exigeait qu’il prît des distractions, que les représentations théâtrales de bonnes pièces en vers étaient ses plus douces distractions, que Desmarets étant né poëte et homme d’esprit, Desmarets lui devait son talent et ses veilles. […] Ce n’était pas l’affaire des spectateurs. […] La Cour renvoya l’affaire au lieutenant-général de police ; alors M. de La Reynie, homme de beaucoup d’esprit, qui voulut lire le corps du délit avant de prononcer.

1740. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

» me disait-il un jour que je le complimentais sur sa mine. « Si vous saviez ce qu’il y a de façade dans cette affaire-là ! […] La preuve en est que ce passant qui court à ses affaires s’arrête à lire ce morceau de journal, à discuter avec son compagnon sur un point de politique. […] A coup sûr, la grande affaire de l’existence de Gœthe fut de concilier ces deux éléments. […] Taine, qui me l’a répété, employant une métaphore brutale mais bien expressive : « La grande affaire, lorsque l’on compose un roman, est de couper le cordon ombilical entre ses personnage et soi. » Or, la littérature d’observation a, comme les autres, son esthétique spéciale, subordonnée au but qu’elle poursuit, et créée par lui. […] Ici-bas, la grande affaire n’est pas d’être apprécié ou d’être méconnu, c’est d’avoir goûté par soi-même la saveur amère ou douce des passions, directe et sincère, d’avoir été, en un mot, pendant quelques années, au milieu de l’écrasante nature, cet empire dans un empire dont parle le philosophe, fût-ce un empire destiné à la défaite, — et, en un certain sens, il n’est de destinée manquée que celle de l’homme qui a existé seulement dans l’image que les autres se formaient de lui.

1741. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Ce qu’elles apprennent ne fait à vrai dire que les égarer : elles désapprennent une partie d’elles-mêmes pour s’approprier imparfaitement de la grammaire et de la logique… Et pour aider les hommes dans leurs affaires, elles ne doivent pas leur souffler des conseils ou des pensées, mais par leur seul contact éveiller et faire mûrir chez eux des idées et des résolutions. » C’était presque dénier à son sexe toute aptitude aux grands premiers rôles, prétendre le maintenir dans les emplois subalternes. […] Encore une fois, c’est affaire au moraliste et nous la retenons pour nos conclusions. […] Comparer n’est pas égaler, et ce n’est pas un motif, si nous établissons une analogie entre la facture d’un ouvrage moderne et celle de quelque devancier fameux, pour que nécessairement on en déduise une équivalence : affaire de nuances que chacun comprendra !

1742. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Il m’est impossible de m’occuper d’affaires : elles me répugnent ; j’en ai l’horreur.

1743. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Les conseils de la fin ne seront pas perdus, et vous n’aurez eu affaire ni à un sot ni à un ingrat.

1744. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

., l’affaire changea de face, et le commis-voyageur eut besoin qu’on intercédât pour ne pas être mis au violon.

1745. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

il est moins lu qu’il ne le pense ; il est plus loué que lu ; il ne tarde pas à s’en apercevoir, et quand il a affaire à nos savants moins flatteurs que nos grandes dames, à nos académiciens alors en renom, il a des mécomptes.

1746. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

À Lyon, elle visitait souvent dans les prisons de Perrache les détenus enfermés là à la suite des différentes affaires et émeutes de Lyon.

1747. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Ici nous n’avons plus affaire à des théories absolues, étroites, toujours sur le qui-vive et la défensive : l’ancien goût est satisfait par de justes réserves, mais l’inspiration nouvelle reste libre : on semble lui faire appel et la désirer.

1748. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

C’est ce même Gesril qui, devenu plus tard officier de marine, périt à l’affaire de Quiberon.

1749. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Diderot savait mieux que personne les défauts de son œuvre ; il se les exagérait même, eut égard au temps, et se croyant né pour les arts, pour la géométrie, pour le théâtre, il déplorait mainte fois sa vie engagée et perdue dans une affaire d’un profit si mince et d’une gloire si mêlée.

1750. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

À présent, la dame et sa famille sont capables de conduire l’affaire sans trop d’embarras ; ils savent seulement qu’elle est dans l’ancien ou dans le nouvel état, et se gouvernent en conséquence. » — Cette double vie se rencontre souvent chez les somnambules64.

1751. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

La Fronde était vaincue, et le règne de Louis XIV commençait : la forme supérieure de la vie sociale devenait la vie de cour, brillante et vide ; la noblesse, exclue du gouvernement de l’État, n’avait plus d’autre affaire que de se montrer au roi, et de faire la cour aux dames.

1752. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

C’est assez dire que nous n’avons pas affaire à l’habituel et plat livret si souvent subi.

1753. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Il faut le louer aussi d’avoir donné le premier l’exemple d’un style simple et utile, le style des affaires.

1754. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

D’après les nouveaux statuts, le centre de l’Association sera à Bayreuth et le président de l’Association choisi à Bayreuth ; mais le Comité Central, chargé des affaires courantes, reste à Munich.

1755. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

L’homme doit interdire à la femme de se mêler des affaires du dehors.

1756. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il comprit à l’instant qu’il avait affaire, non pas, comme on le disait dans le monde des purs classiques et de Marie-Joseph, à un jeune poète intéressant, qui promettait beaucoup et qui avait laissé des fragments incorrects qu’il aurait perfectionnés avec l’âge, mais à un maître déjà puissant, novateur, hardi et pur à la fois, pur jusque dans ses négligences.

1757. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

L’« objectif » et le « subjectif » ne sont d’abord qu’une affaire de classification.

1758. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

2 mai Quand on cause avec lui, il semble qu’on ait affaire à un dormeur qui s’éveille.

1759. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Leur vie est à la fois naïve et sublime ; ils célèbrent les dieux avec une bouche d’or, et sont les plus simples des hommes ; ils causent comme des immortels ou comme de petits enfants ; ils expliquent les lois de l’univers, et ne peuvent comprendre les affaires les plus innocentes de la vie ; ils ont des idées merveilleuses de la mort, et meurent sans s’en apercevoir, comme des nouveau-nés. » Ce qu’il faut exclure, c’est la théorie qui, dans l’art, demeure indifférente au fond.

1760. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

J’ai donné mes plus fortes années aux affaires publiques.

1761. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Telle est l’affaire du Cas de conscience dont nous avons une longue & ennuyeuse histoire ; telle est celle de la Bulle Unigenitus sur laquelle nous avons tant de mémoires.

1762. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Il ne semble pas qu’il faille faire tant d’affaires pour distinguer la maladie de la santé.

1763. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Je doute que ce soit là une bien triomphante affaire.

1764. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Seulement, par exception, par grande exception à l’usage sur le flot coulant de cette pensée en détrempe surnagent, çà et là, de ces énormités comme les bons sophistes des sociétés en décadence en lâchent quelquefois au nez des peuples blasés, et ennuyés auxquels ils ont affaire, pour les tirer de leur engourdissement… L’auteur des Dialogues philosophiques d’ordinaire, le courage de la sottise et la bravoure de la folie impudente.

1765. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Cet article était écrit avant le procès intenté à Emile Zola au cours d’une récente et retentissante affaire judiciaire, et par conséquent cette phrase ne contient aucune allusion aux nouvelles sympathies que lui attira, parmi la jeunesse comme parmi le monde entier, la belle et significative énergie de sa conduite.

1766. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Un relâchement de la tension, ou plutôt de l’attention, avec laquelle l’esprit se fixait sur la partie du monde matériel à laquelle il avait affaire, voilà en effet le seul résultat direct du dérangement cérébral — le cerveau étant l’ensemble des dispositifs qui permettent à l’esprit de répondre à l’action des choses par des réactions motrices, effectuées ou simplement naissantes, dont la justesse assure la parfaite insertion de l’esprit dans la réalité.

1767. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

C’est l’affaire du médecin chargé de sa santé.

1768. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Les citoyens d’Athenes craignoient moins que leurs femmes n’intriguassent en amour qu’en affaires.

1769. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Ceux qui défendirent le paganisme expirant, et combattirent avec Julien, étaient les disciples et les successeurs de ces mêmes hommes formés à l’école de Socrate, et qui, après avoir perdu leur maître par la grande catastrophe que vous connaissez, eurent eux-mêmes beaucoup de peine à se tirer d’affaire. […] Il a dû écrire, non plus dans le latin un peu mort qu’employait l’Église au moyen âge, mais dans le langage vivant, destiné aux générations nouvelles, dans cette langue appelée peut-être à décomposer un jour toutes les autres, et qui déjà est acceptée, d’un bout de l’Europe à l’autre, comme la langue de la diplomatie et des affaires. […] Certes, ce n’est pas l’affaire d’un jour. […] Il y a plus d’idées philosophiques dans ces deux discours que dans tous les ouvrages de Voltaire qu’ils ont précédés ; et, s’il n’avait pas été enlevé par les affaires à l’histoire et à la philosophie, nous ne doutons pas que le jeune sorbonniste ne se fût assis à côté de Montesquieu. […] Le peuple n’intervenait en rien dans ses propres affaires ; nulle représentation nationale, nulle libre expression de la pensée.

1770. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Le méchanisme des organes de la parole a fait que le d se change en la lettre qui commence le mot simple, selon l’étymologie ; ainsi on dit accumuler, affirmer, affaire (ad faciendum) affamer, aggreger, annexer, annexe, applanir, arroger, arriver, associer, attribuer. […] D’autres enfin se placent également bien devant ou après leurs substantifs, c’est un savant homme, c’est un homme savant ; c’est un habile avocat ou un avocat habile ; & encore mieux, c’est un homme fort savant, c’est un avocat fort habile : mais on ne dit point c’est un expérimenté avocat, au lieu qu’on dit, c’est un avocat expérimenté, ou fort expérimenté ; c’est un beau livre, c’est un livre fort beau ; ami véritable, véritable ami ; de tendres regards, des regards tendres ; l’intelligence suprème, la suprème intelligence ; savoir profond, profond savoir ; affaire malheureuse, malheureuse affaire, &c. […] C’est ainsi que l’on dit à Paris de certaines femmes qui parlent toûjours d’un air grondeur, c’est une muette de halles, c’est-à-dire, une femme qui chante pouille à tout le monde, une vraie harangere des halles ; muette est dit alors par anti-phrase, ou si vous l’aimez mieux par ironie ; le nom ne fait rien à l’affaire ; le mot n’en est pas moins une contre-vérité. […] ce n’est pas là une affaire de rien. […] De pour touchant, au regard de ; si res de amore meo secundoe essent ; si les affaires de mon amour alloient bien.

1771. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Si une chère jeune fille n’a pas de chère maman pour arranger l’affaire avec les jeunes gens, il faut bien qu’elle l’arrange elle-même. » — Gouvernante chez sir Pitt, elle gagne l’amitié de ses élèves en lisant avec elles Crébillon jeune et Voltaire. « La femme du recteur, écrit-elle, m’a fait une vingtaine de compliments sur les progrès de mes élèves, pensant sans doute toucher mon cœur ; pauvre et simple campagnarde ! […] Esmond fait la guerre, sert un parti, vit au milieu des dangers et des affaires, jugeant de haut les révolutions et la politique, homme expérimenté, instruit, lettré, prévoyant, capable de grandes entreprises, muni de prudence et de courage, poursuivi de préoccupations et de chagrins, toujours triste et toujours fort.

1772. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Aujourd’hui l’un d’eux dépouillant la réserve israélite, et en veine de confidence, me parlait des conditions avantageuses pour traiter une affaire. […] Où il se montrait tout à fait supérieur, mon marchand, c’est lorsqu’il parlait de l’utilité de faire attendre longtemps l’homme, qui est venu pour une affaire, parce que, dans l’attente, l’homme s’amollit, que les arguments qu’il a tout prêts, en montant l’escalier, à l’appui de ses prétentions, ces arguments perdent leur conviction entêtée dans le travail de l’impatience nerveuse, que son boniment préparé d’avance, lui-même se désagrège, — et qu’enfin le vendeur d’une chose, qui a attendu trois quarts d’heure, est tout près d’une concession, qu’il n’aurait peut-être jamais faite, si on l’avait reçu tout de suite.

1773. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Quelque esprit, quelque talent qu’ils déployent, on ne sçauroit les convaincre de vanité, puisqu’ils peuvent en cela ne songer qu’à remplir leur devoir et non pas à devenir célébres : mais ceux, qui, si j’ose m’exprimer ainsi, sont comme hors d’oeuvre dans la république, et qui n’ont d’autre affaire que de présenter au loisir des autres des ouvrages d’imagination, ceux-là n’ont assurement d’autre but que les applaudissemens et les louanges, et c’est ce but, dès qu’il n’est pas subordonné au devoir, que j’appelle la vanité. […] Le poëte se tire ordinairement d’affaire, en faisant faire à un acteur par un autre, tous les récits dont il a besoin, tantôt avec la précaution d’instruire un personnage qui n’est pas au fait, tantôt en lui rappellant ce qu’il peut avoir oublié, quelquefois même en lui disant qu’il s’en souvient, comme si c’étoit une raison de le lui redire. […] Il n’auroit pû faire ce détail, en parlant à la reine, trop impatiente du secret qui la regarde, pour s’occuper des affaires particulieres d’un berger. […] Il y a unité d’action dans le Judith de Boïer, car les noms ne font rien ici à notre affaire ; et cependant il y a deux lieux, Berthulie et le camp d’Holoferne ; et ne croyez pas récuser l’exemple, en disant que la piece est mauvaise d’ailleurs.

1774. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Desclozeaux, si en fonds de doctrine, mais déjà absorbé par les affaires et par le palais ; et pour un bon nombre des représentations que donnèrent les acteurs anglais à Paris en 1827-1828, il suffit à cette tâche délicate et neuve de feuilletoniste de Shakespeare : ce fut pour lui une très active et très honorable campagne.

1775. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Le grand poète lyrique, à cet âge de calme et de mélancolique puissance, s’il se dérobe un instant aux obsessions des affaires et du monde pour remettre le pied dans ses solitudes, sent donc aussitôt et à chaque pas déborder en lui des chants involontaires ; il les livre comme la nature fait ses germes, il ne les compte plus.

1776. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Ne permettez fascher celle que vous avez conservée jusques ici sans rides, et sans pas un poil blanc ; et n’ostez, à l’appétit de quelque colère, le plaisir d’entre les hommes. » L’arrêt de Jupiter qui remet l’affaire à huitaine, c’est-à-dire à trois fois sept fois neuf siècles, et qui provisoirement commande à Folie de guider Amour, clôt à l’amiable le débat : « Et sur la restitution des yeux, après en avoir parlé aux Parques, en sera ordonné. » Cet excellent dialogue, élégant, spirituel et facile, mis en regard des vers de Louise Labé, est un exemple de plus (cela nous coûte un peu à dire) qu’en français la prose a eu de tout temps une avance marquée sur la poésie.

1777. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

De jeunes belles-sœurs observaient les nouveaux-venus avec un intérêt encore plus curieux qu’affectueux peut-être ; mais tout ce petit manége ne tint pas longtemps en face d’un hôte aussi imprévu ; on avait affaire en sa personne au plus irrésistible génie (le Genius des Anciens), à celui qui se rit de la contrainte et qui épanouit les fronts : « Quant à moi, écrivait Désaugiers racontant ce premier accueil et comment il avait rompu la glace, j’ai fait des prodiges, soit dit sans me flatter.

1778. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Dans ce fragment d’élégie : Mais si Plutus revient, de sa source dorée, Conduire dans mes mains quelque veine égarée, A mes signes, du fond de son appartement, Si ma blanche voisine a souri mollement…, je croyais n’avoir affaire qu’à Horace : Nunc et latentis proditor intimo Gratus puellae risus ab angulo ; et c’est à Perse qu’on est plus directement redevable : … Visa est si forte pecunia, sive Candida vicini subrisit molle puella, Cor tibi rite salit. . . . . . . . . . .

1779. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

VI Ce sont là ses seules affaires, à lui ; une bonne rencontre, c’est une bonne fortune.

1780. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

« Hier s’est passé sans que j’aie pu te rien dire, à force d’occupations, de ces trains de ménage, de ces courants d’affaires qui emportent tous mes moments et tout moi-même, hormis le cœur qui monte dessus et s’en va du côté qu’il aime.

1781. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Qui est-ce qui n’a pas affaire, une fois ou l’autre dans sa vie, avec la justice ou la police d’un pays ?

1782. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

C’est, au fond, la psychologie plausible de tous les individus qui ont exercé matériellement une très puissante action sur les affaires humaines… L’espace me manque pour conclure.

1783. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Pierre Mille nous a répondu dans L’Avenir : On en arrive à se demander s’il n’y a point là affaire de génie spécial à la race — à la race telle que l’a fait évoluer en partie sa langue, d’ailleurs.

1784. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

L’arioso n’a pas de sens ; les vocalises sont hors de saison… la belle affaire !

1785. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Voir le chapitre relatif à cette affaire, dans le volume de M.

1786. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Gaston Deschamps fait dans le Temps des femmes et des affaires parce qu’il est le gendre, si j’ose dire, d’une grosse maison, le gendre de l’École Normale elle-même.

1787. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Une habitude, une affection de vingt-cinq ans, une fille qui savait notre vie, ouvrait nos lettres en notre absence, à qui nous racontions nos affaires.

1788. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

On a prétendu prouver qu’Homere s’étoit proposé d’instruire dans ses deux poëmes : que l’iliade ne tendoit qu’à établir que la discorde ruïne les meilleures affaires ; et que l’odissée faisoit voir combien la présence d’un prince est nécessaire dans ses etats.

1789. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

C’est à cela que je suis occupé pendant le court loisir que m’ont donné par force la nature et les affaires politiques, d’accord pour me congédier de Paris.

1790. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Un tire-bouchon n’eût-il pas fait tout aussi bien l’affaire ?

1791. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Ou bien alors, en dehors de ce cadre, lorsqu’on n’avait pas affaire à un grand génie psychologique, on voulait un théâtre pompeux, poli, élevé, bellement architectural.

1792. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il a flairé quelque mauvaise affaire venant des scandalisés de son livre, qui, en feuilleton, a déjà eu l’honneur du scandale.

1793. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Comme ils ont affaire à des peuples dont le génie s’est manifesté sur un théâtre plus ou moins vaste et à travers une durée plus ou moins longue, ils sont moins exposés à se tromper sur l’existence et la nature de caractères psychologiques qui se sont produits au grand jour de l’histoire.

1794. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Dans le premier cas, c’est affaire de sentiment ; dans le second, de raisonnement. […] Hôte, par choix, du désert avant la Révolution, émigré et errant sous la Terreur, exilé volontaire sous l’Empire, enfin, retiré sous sa tente après avoir dirigé les affaires de son pays ; dans ces diverses sortes d’isolement il se suffit à lui-même ; et l’on peut même dire qu’au milieu des hommes, et dans le moment le plus brillant de sa vie active, il est toujours resté quelque peu solitaire. […] Les affaires publiques qui ont pris une part considérable de la vie de Maine de Biran, ne l’ont pas, en effet, occupée toute entière, et même dans les fonctions de l’État, et sur la scène politique, il eut toujours un regard tourné en dedans de lui-même. […] Jusque-là désœuvrée et solitaire, elle devient active et mêlée au mouvement des affaires publiques. […] « Élie, y est-il dit, naquit en Bretagne… Son premier âge se ressentit de cette nature grande et sauvage ; nul doute que cette étendue de flots et de ciel ne commençât déjà à faire dans son âme cette immensité que rien ne put remplir. » Il se sent entraîné vers la poésie, mais il est forcé de faire, dans l’étude d’un homme de loi, un rebutant apprentissage des affaires.

1795. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

De part et d’autre, même paroxysme de fureur déclamatoire, même folie d’excommunication, même irritation contre les mauvais riches, les gens d’affaires, les accapareurs, mangeurs de pauvres. […] Voyez ce marchand retiré des affaires : « Il a pris la physionomie maligne et grossière d’un porc ; ses petits yeux luisent derrière ses lunettes ; il est mal rasé, il a de vilaines soies blanchâtres qui font touffes autour de ses oreilles. […] À chaque pas, on se récite mentalement cette maxime si juste, que Taine a répétée lui-même à propos de Guizot : « Pour écrire l’histoire politique, il faut avoir manié les affaires d’État. […] C’est affaire entre M. 

1796. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ils se jettent dans les affaires & dans le chemin battu de la fortune ; plusieurs Ecrivains célèbres même n’entretiennent leur renommée que par quelques morceaux de prose, semés à de prudens intervalles, ou par quelques vers qu’ils ont soin d’attacher habilement aux évenemens publics. […] Il sort en équipage, il estropie, ou, tout au moins, il éclabousse l’honnête citoyen, retarde sa course à chaque coin de rue, & lui fait perdre le tems qu’il a à donner à ses affaires ; quand il parle, il est hautain ou d’une politesse affectée ; on voit bien dans son air qu’il méprise quiconque n’est pas riche comme lui, & son coup-d’œil est habile à toiser le revenu de celui qui l’approche ; il séduit l’innocence avec son or, & la ravit au jeune cœur amoureux formé pour elle. […] Pour peu qu’un riche ne soit pas un sot, on lui donnera du goût : par conséquent il passera pour avoir de l’esprit ; & de-là au génie, il n’y a qu’un pas : s’il ne fait point un beau livre, c’est qu’il ne le veut pas, & qu’il emploie mieux son tems à d’illustres affaires.

1797. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

De misérables, d’odieuses tracasseries d’architecte empoisonnèrent sa fin ; cette persécution à part, qui le mettait hors de lui-même, il supporta ses maux sans se plaindre, interrompit le plus tard qu’il put ses occupations, régla scrupuleusement les dernières affaires littéraires dont il était chargé par l’Institut. […] Après le dîner, Bonaparte l’emmène dans l’embrasure d’une croisée ; le salon où ils étaient se vide, parce qu’on voitque le Consul veut parler d’affaires.

1798. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

« Il ne suffit pas de garder le respect que nous devons au demi-dieu qui nous gouverne ; il faut épargner ceux qui ont le glorieux avantage de l’approcher, et ne pas jouer ceux qu’il honore d’une estime particulière. » De Villiers, Lettres sur les affaires du théâtre. […] Lettre sur les affaires du théâtre.

1799. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Et Taine explique les avantages et les commodités du protestantisme pour les esprits supérieurs par l’élasticité du dogme, et par l’interprétation que chacun, selon la nature de son esprit, peut fournir à sa foi. « Au fond, finit-il par dire, tout cela est une affaire de sentiment, et j’ai la conviction que les natures musicales sont portées au protestantisme et les natures plastiques au catholicisme. » 20 mars Soirée chez Nieuwerkerke au Louvre. […] « Vous, Messieurs, qui êtes des observateurs, — s’écrie Michelet, abandonnant soudain le mobilier français : — il y a une histoire que vous écrirez, l’histoire des femmes de chambre… Je ne vous parle pas de Mme de Maintenon, mais vous avez Mlle de Launai… Et vous avez encore la Julie de la duchesse de Grammont, qui a eu une si grande influence sur elle… dans l’affaire de Corse, surtout.

1800. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Et ne croyez pas que ce spiritualisme, si étrange sous la plume de Diderot, soit l’affaire d’une impression momentanée, comme il devait tant y en avoir dans cette nature de bouffées, de saccades, d’entraînements. […] Pour les lettres à mademoiselle Volland, c’est une autre affaire.

1801. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Si l’on a affaire à du sang ou à quelques liquides très albumineux, il conviendra de les coaguler par la chaleur. […] Si l’on obtient la réduction caractéristique, on sera beaucoup plus certain d’avoir affaire à du sucre de la deuxième espèce, parce que le charbon a aussi la propriété de retenir l’acide urique, la dextrine, le chloroforme, la cellulose pouvant réduire le réactif cupro-potassique. […] Mais il faut ici distinguer ce qui se passe suivant qu’on a affaire aux différentes, espèces de sucres. […] Ainsi l’apparition du sucre dans l’urine n’est donc qu’une affaire de limite, une question de plus ou de moins. […] Ces sortes de répugnances, Messieurs, n’ont en rien affaire avec la science ; au même titre, je pourrais dire qu’il me répugne, à moi, d’admettre que les animaux, qui ont une vie bien plus complexe que les végétaux, ne puissent produire tout ce que font ces derniers.

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