Tite-Live est un historien qui a un génie d’orateur, et de cette seule qualité ou faculté prédominante M. […] Tite-Live n’est pas le seul écrivain auquel M. […] Comment le goût seul n’a-t-il pas donné l’éveil ? […] Il s’en croyait assuré par le seul sentiment de possession intime, et il reproduit cette conviction fondamentale sous mille formes. […] Que le savant, chez lui, ne domine pas trop le littérateur : c’est là le seul conseil général qu’on doive lui donner.
Je n’ai pas tout dit de cette éducation inventive et agréable où « la conversation, les amusements, la table, tout, par les soins et l’habileté du maître, devenait leçon pour l’élève, et rien ne paraissait l’être. » Je n’ai rien dit du Télémaque, ce cours de thèmes comme il n’y en a jamais eu, qui n’est, a le bien voir, que la plus longue des fables de Fénelon, l’allégorie développée, devenue épique, et où l’auteur, abordant par les douces pentes de l’Odyssée la grandeur d’Homère, de cet Homère qui, « d’un seul trait met la nature toute nue devant les yeux », n’a fait, en le réduisant un peu, que lui donner la mesure et comme la modulation virgilienne, et le ramener en même temps aux convenances françaises, telles crue les entendaient les lecteurs de Racine. […] « J’entends dire que M. le Dauphin fait beaucoup mieux » ; c’est le plus grand éloge que Fénelon lui donne dans l’intimité ; mais il ajoute (et chaque mot, à le bien comprendre, est significatif) : « La religion, qui lui attire des critiques, est le seul appui solide pour le soutenir. […] De deux maux, il choisit le moindre ; il préfère encore le jeter du côté des Jésuites, car il sait bien qu’il ne peut se tenir et marcher seul. […] Mais quand j’ai payé ces hommages aux individus et aux personnes, je me hâte d’ajouter que, eût-on réussi pour un temps en quelqu’un de ces biais et de ces remèdes palliatifs de l’ancien régime, on ne serait parvenu après tout qu’à faire ce qu’on appelle une cote mal taillée, rien de nettement tranché ni de décisif, et qu’il est mieux (puisqu’enfin les choses sont accomplies et consommées) qu’on en soit venu à cette extrémité dernière de n’avoir eu qu’un seul et grand parti à prendre, le parti à la Mirabeau et à la Sieyès : la France, en un mot, n’a pas perdu pour attendre ; et quand tout récemment, dans le compte rendu des séances du Sénat, je lisais ces déclarations spontanées d’un duc de La Force et d’un cardinal Donnet, si empressés à se replacer dans les rangs de tous, lorsqu’une parole inexacte avait paru un moment les en vouloir séparer, je pensais qu’au milieu de nos divisions mêmes d’opinions, il était consolant qu’on en fût venu à ce grand et magnifique résultat, aussi clair que le jour, à savoir qu’il n’y a plus en France qu’un seul ordre, une seule classe, un seul peuple.
Mon amour-propre et ma vanité gémirent tout bas, mais j’étais trop fière pour me plaindre ; je me serais crue avilie si on m’avait témoigné de l’amitié que j’aurais pu prendre pour de la pitié. » C’est là un trait de son caractère, et qui est le propre de toutes les âmes fières : elle n’aime pas à être plainte ni à se plaindre ; la seule idée d’être ou de paraître malheureuse lui est insupportable. […] Le cœur ne me prédisait pas grand bonheur : l’ambition seule me soutenait. J’avais au fond de mon cœur un je ne sais quoi qui ne m’a jamais laissé douter un seul moment que tôt ou tard je parviendrais à devenir Impératrice souveraine de Russie, de mon chef. » Elle aimait plus tard à le répéter, et son orgueil se vengeait et, pour ainsi dire, se justifiait ainsi de tant de longues humiliations subies et dévorées en silence : « En entrant en Russie, je m’étais dit : Je régnerai seule ici. […] Sa mère quitte la Russie après la célébration du mariage : quoiqu’elle ait bien peu à se louer de cette mère tracassière et mesquine, Catherine nous dit « que son départ l’affligea sincèrement, et qu’elle pleura beaucoup. » Elle pleure de même son père dont elle apprend la mort (1746), jusqu’à ce qu’elle soit obligée, au bout de huit jours, de cacher ses larmes, l’Impératrice lui ayant signifié par ordre « d’en finir, et que son père, pour le tant pleurer, n’était pas un roi. » Elle nous dit que, cette même année, à l’entrée du grand carême, elle se sentait des dispositions réelles à la dévotion, dont la politique seule lui eût conseillé les minutieuses pratiques. […] Un jour, à un de ces bals, je la regardais danser un menuet : quand elle eut fini, elle vint à moi ; je pris la liberté de lui dire qu’il était fort heureux pour les femmes qu’elle ne fût pas homme, et que son portrait seul ainsi peint pourrait tourner la tête à plus d’une.
Ce qu’il est, il l’est devenu tout seul. […] Cette première partie seule a paru ; et elle-même se compose de trois parties inégales et fort différentes, qu’il importe de bien distinguer pour avoir l’intelligence du monument inachevé et plus grand encore par le dessein que par l’art. […] C’est la seconde partie qui est la principale et qui fait le corps de l’ouvrage ; c’est celle-là seule qui, avec la troisième, offre de véritables et grandes beautés. […] Tant de liaison règne entre ses idées, que toujours l’une éveille l’autre, et que cette multitude d’origines, de catastrophes et de noms célèbres semble se disposer dans le seul ordre qui lui convienne. […] Avec Bossuet on a affaire à un Dieu précis, le seul qui compte.
Il en avait eu deux fils, dont un mort en bas âge et un seul survivant, le comte de Gisors, celui dont M. […] Tout cet échafaudage, tout ce patrimoine accumulé d’ambitions et de rêves portait désormais sur une seule tête. […] Un des amis de sa mère, un Danois de distinction, le baron de Bernstorf, lui écrivait sans pouvoir être soupçonné de flatterie : « Pour renfermer bien des choses dans une seule parole, je vous trouve tel que je vous souhaite. […] J’ai perdu le seul protecteur, ce n’est rien, mais le plus tendre et le plus sincère ami que j’eusse. […] Quoique nous ne vivions plus aux âges antiques, ne dédaignons pas la Muse : elle seule encore est capable de mettre un dernier charme, un attrait sensible, là où était déjà l’estime.
Delavigne déposa d’abord ses sentiments dans quelques pièces légères, les seules de ses poésies peut-être où, tout à fait libre, encore inconnu, il se soit abandonné sans effort à ses goûts intimes et au simple penchant de sa muse. […] Ce nom seul de Messénienne qu’elle portait le disait assez, et peut-être les fréquentes invocations à l’Olympe mythologique le rappelaient trop. […] Les noms seuls de Camille, de Tullius et des vieux Romains lui viennent à la bouche, et il est loin en idée de la patrie des Mirabeau, des Barnave et des Camille Jordan. […] La popularité est un thème qui revient là un peu formellement, et le vieux sir Gilbert, resté seul en scène avec son fils, achève de le clore. Pour avoir connu la popularité, pour s’y être livré, et pour lui avoir ensuite résisté un seul jour, Édouard a perdu sa situation politique, sa maîtresse, son ami : il lui reste sa conscience et la bénédiction de son père.
Hugo, la Tristesse d’Olympio ; Musset, le Souvenir : un seul thème, trois tempéraments de poète, trois façons de sentir, par suite de concevoir la destinée de l’homme. […] Ce qui manque surtout à Ronsard, ce qui reste à acquérir, c’est l’indépendance intellectuelle, la nette conscience du sentiment personnel, le goût : en un seul mot, la raison. […] On songea enfin d’autant moins à se retourner vers Ronsard qu’il était inutile : Malherbe, puis Corneille réalisaient le meilleur des vues de Ronsard, et du jour où ce qu’il avait de bon fut acquis et dépassé, les excès seuls et les défauts de son œuvre comptaient pour le public. […] Mais si l’on veut être juste envers la Pléiade, on se souviendra qu’avant le romantisme, Ronsard est en somme notre plus certain lyrique ; en second lieu, qu’il est à peu près notre unique lyrique qui ait cherché son inspiration hors de la religion, hors même des faits historiques et de l’héroïsme, le seul qui ait tâché de tirer son œuvre des sources intimes du tempérament ; enfin, que Ronsard, c’est vraiment la première ébauche et la période, si l’on peut dire, préhistorique du classicisme : qu’alors dans la langue, dans la poésie, apparaissent une multitude de formes dont quelques-unes survivront, et deviendront les types parfaits, et stables pour un temps, de la poésie. […] Une seule pièce n’a ni antistrophe, ni épode ; la plupart ont de 1 à 5 strophes, antistrophes et épodes ; une seule en a 10 ; une, 24.
Eux seuls comptent. […] Quand ceux qui lui empruntent leur seul rayonnement y sont les plus nombreux, elle s’obscurcit de tout l’éclat qu’elle leur donne. […] En devenant académicien, on revient aux traditions du passé noble et pour cela seul c’est peut-être agréable, sinon utile. […] Molière manque à sa gloire, elle le proclame, et il n’est pas le seul. […] Seul, M.
Il confessait que la seule chose à faire et qu’il reconnaissait qui eût été très intéressante à faire, il ne la faisait point et la laissait à faire à un autre. […] Je ne crois pas que Zola ait jamais employé un seul de ces moyens d’observation. […] À cette époque, il eut une idée, la seule qu’il ait eue de sa vie. […] Dans les personnages de Balzac, déjà un peu trop ; dans ceux de Zola, extraordinairement et misérablement, l’être humain est réduit à une seule passion et cette passion à une manie et cette manie à un tic. […] Le Français est le seul peuple du monde qui ait ce singulier goût ; mais il est chez lui extrêmement fort.
Cette déformation était involontaire et nécessaire, imposée par l’acte même dont le romancier envisageait la vie distante, aperçue cependant, et haïe en ses seules cruautés. […] Il en paraît plutôt le spectateur lointain et épouvanté qui, voyant le cours des choses tel qu’il est aux seuls sens, et n’en pénétrant ni les motifs, ni l’enchaînement, les relaterait en leur disconnexité et leur inexpiable laideur. […] Et sans comprendre la dégradation que la souffrance inflige aux misérables et qui supprime ironiquement ainsi la classe des infortunés digues de commisération, — songeant à la fois à un dehors qu’il a seul aperçu et à une âme qu’il imagine, il montre en Sonia souillée, simple et calme en sa religion, l’extrême cruauté du contraste cuire le viol de toute sa chair et les pimpances de toilette auxquelles l’astreint ce supplice lucratif. […] Il ne semble pas admissible qu’un crime, et qu’un seul crime, laisse, même en un cerveau vibratile, un si continu retentissement et produise de si profondes modifications, sans retour d’habitudes ; et il ne semble pas non plus que la spéculation sur soi-même puisse, chez le criminel, l’emporter autant sur le souci de son salut. […] Ces âmes mêmes seront non pas observées, car les sens seuls apprennent peu de chose en psychologie réelle, mais imaginées, et imaginées à l’image de leur auteur.
Faites-une croisade tout seul contre M. Bonaventure Soulas tout seul. […] L’élection marchera toute seule. […] … Seules, les naïades de la Seine ont assisté — dans leurs stalles rembourrées de varechs — au dénouement de ce drame lamentable ! […] Et vous savez que c’est aux Français seuls qu’il est interdit — de par Voltaire — de rêver, d’être mélancoliques et de faire de la fantaisie.
Mon corps est resté seul ; et pourtant les autres images redeviendront visibles sous forme de souvenirs. […] Puis vous avez fait table rase de ces objets extérieurs au cerveau et vous avez attribué à la modification cérébrale le pouvoir de dessiner, à elle seule, la représentation des objets. […] Vous devez dire que cette représentation n’est pas fonction de l’état cérébral tout seul, mais de l’état cérébral et des objets qui le déterminent, cet état et ces objets formant maintenant ensemble un bloc indivisible. La thèse du parallélisme, qui consiste à détacher les états cérébraux et à supposer qu’ils pourraient créer, occasionner, ou tout au moins exprimer, à eux seuls, la représentation des objets, ne saurait donc encore une fois s’énoncer sans se détruire elle-même. […] On a donc oscillé de l’idéalisme au réalisme et du réalisme à l’idéalisme, mais si rapidement qu’on s’est cru immobile et, en quelque sorte, à califourchon sur les deux systèmes réunis en un seul.
L’homme seul s’en écarte par ignorance et par vanité. […] Je mourrai seul, ainsi que j’ai vécu. […] … et le cœur aussi… Une seule prière ! […] … Seul je me suis élevé jusqu’ici. […] Quelquefois, j’y allais seul.
Il est impossible de dédoubler notre être, de supposer qu’en nous cela seul est esthétique qui est passif. […] D’ailleurs, les beautés fardées et fausses sont les seules dont la poésie s’évanouisse au grand jour. […] Le seul moyen par lequel nous puissions nous arracher un moment à ce monde, la seule attestation suprême de l’au-delà, c’est encore la douleur et les larmes ; pleurer, n’est-ce pas sentir sa misère et ainsi s’élever au-dessus d’elle ? […] La monotonie serait le seul inconvénient de ce vers, si on voulait l’employer pour un trop long poème. […] La périphrase et la métaphore sont la seule ressource pour bien rimer.
Ils sont assez forts pour s’accommoder d’une obscurité laborieuse, d’une profession régulière, honorable, et laissant quelques loisirs pour philosopher seul à seul. […] Elles seules sont indiscutables, en raison de leur obscurité. […] Le législateur doit n’en pas perdre une seule. […] Un roi les affranchit, ou, du moins, il est le seul qui les puisse affranchir. […] Il faut le parquer dans sa fonction, qui seule constitue tout son droit.
On ne peut dire quel est le plus pathétique des deux écrivains, dans la description et dans la mort de ce pauvre chien, seul ami et seul consolateur de l’homme. […] Ce jour-là Étienne n’était pas seul, et il faut dire que rarement il était seul. […] Quelquefois même Boris y allait seul. […] Michel fut le seul qui parlât pendant le dîner. […] Dieu seul sait ce que je vaux et si je ne mérite pas le pain qu’il me donne.
Si la poésie est plus que rationnelle, c’est donc que la raison n’est pas la seule lumière de l’homme. […] Je ne suis pas le seul. […] Il n’y a là qu’un seul et même miracle et qu’une seule magie. […] Dans le concret, poésie, raison, sentibilité, etc., etc., tout cela ne fait qu’un seul être vivant : le poème. […] Définir et peindre, cela est pour elle un moyen, non une fin, et un moyen qui, seul, ferme tout.
Le parfait seul est éternel. […] L’amour n’est pas le seul. […] Seul de la famille, il n’en exerça qu’une. […] Un seul trait me choqua : l’injure à Renan. […] Au fond, seul le chef-d’œuvre importe.
Que devient la raison seule ? […] Il y en a qui bornent leur étude et qui limitent leur culte à une seule littérature, et même, dans une littérature, à une seule époque. […] Un seul mot sur ce point. […] La fatalité est seule responsable. […] C’est désigner un groupe humain par un seul mot.
Georges Ohnet contient beaucoup de sens en un seul mot. […] L’illusion, l’éternelle illusion révèle seule le dieu caché. […] Je suis seul dans ma cellule. […] Il n’est pas bon pour un poète de vivre seul. […] Mais un seul homme n’est pas apte à tout peindre.
Il est seul. […] à lui seul le titre est un charme. […] Michelet seul sait son histoire. […] Mon seul but est de constater. […] Seul le lyrisme vaut ; seul il verse la force aux âmes épuisées.
Il a son Panthéon, et lui seul décrète nos passagères immortalités. » III. […] « Cette lettre est pour vous seul, mon cher ami. […] Une seule chose qui lui manque est peut-être la vivacité. […] Il la comparait à une charpente extrêmement hardie et élevée, qui ne repose que sur un seul appui, mais avec la plus grande solidité. […] Je vis M. de Saint-Pierre seul dans son allée (aux Tuileries) ; mais il ne m’aperçut pas, et je ne lui adressai pas la parole.
Quoique d’ordinaire le temps affaiblisse et entame nos impressions les plus fortes, celles-ci reparaissent entières et intenses, sans avoir perdu une seule parcelle de leur détail, ni un seul degré de leur vivacité. […] Tel est aussi le cas fréquent et bien constaté de soldats qui, dans la fougue de la bataille, ne remarquent pas leur blessure, et celui des extatiques, des somnambules, des personnes hypnotisées. — Tous ces exemples authentiques et toutes ces métaphores du langage mettent en lumière le même fait, à savoir l’annulation plus ou moins universelle et complète de toutes les sensations, images ou idées, au profit d’une seule ; celle-ci est persistante et absorbante, produite et prolongée avec toute la force qui, d’ordinaire, se disperse entre plusieurs. […] Mais comme les sensations sont nombreuses, et à chaque instant remplacées par d’autres, sans trêve ni fin, jusqu’au terme de la vie, il y a conflit de prépondérance entre ces images, et, quoique toutes tendent à renaître, celles-là seules renaissent qui possèdent les prérogatives exigées ; par les lois de la renaissance ; toutes les autres demeurent inachevées ou nulles, selon les lois de l’effacement. — Incessamment, en vertu de cette double loi, des groupes d’aptitudes efficaces deviennent inefficaces, et les images retombent de l’existence réelle dans l’existence possible. […] Après un autre intervalle plus long, il retrouva le souvenir de toutes les circonstances. » D’autres blessés oublient l’accident tout seul, mais non les circonstances ; d’autres, les circonstances toutes seules, mais non l’accident. — Quelquefois l’altération est plus bizarre et ne retranche qu’un certain genre d’associations59. […] Supposons que dans le premier tel groupe d’images, dans le second tel autre groupe d’images puisse seul se réveiller, ce qui doit se produire si dans les deux états la disposition organique générale est différente, et si cette différence est nettement tranchée.
Quant aux femmes, seul un philistin peut trouver quelques charmes à des joues fraîches, à une saine carnation. […] Faisons plus ; osons proclamer la liberté complète et dire qu’en ces questions complexes l’oreille décide seule. […] Eux seuls ! […] Si la philosophie littéraire qui aboutit au seul naturalisme est fausse, celle qui aboutit au seul symbolisme risque de n’être pas plus vraie. […] Je vous attaque en ce moment, Monsieur, sur un point que vous n’êtes pas seul à défendre.
Il ne se pense rien de général et d’éternel en français, du moins dans cet ordre d’idées qui seul peut susciter le langage littéraire, et recevoir des formes définitives. […] Doit-on conclure de ces différences que seuls nous représentons l’esprit humain ? […] Notre langue ne va au but que par un seul chemin, et ce chemin est le plus direct. […] L’écrivain qui jouit tout seul de son esprit n’est guère plus considéré et estimé qu’un oisif, dans une société où tout le monde travaille. […] Que de tours languissants et embarrassés se présentent avant le vrai tour, le seul qui doive donner à la pensée sa physionomie et son mouvement ?
La lumière, la chaleur, le son, sont des formes de la sensibilité qui nous servent à revêtir la chose en soi (Ding an sich) tout comme le temps et l’espace qu’il donne seuls. […] Aucun des deux éléments n’est donné seul. […] Le cartésianisme se résume en deux choses : La conscience est le seul fondement de la certitude ; les mathématiques sont la seule méthode de certitude. […] De sorte qu’en dernière analyse, notre seule raison pour inférer l’existence de la matière, c’est la nécessité d’une synthèse d’attributs. […] Il attribuerait le changement non à l’hydrogène, qui lui est nécessairement inconnu, mais à l’eau, la seule forme sous laquelle l’hydrogène lui est connu.
Enfin, la parole intérieure calme n’est pas seulement le langage naturel de la froide raison ; elle est aussi la seule expression convenable de la tristesse d’une âme découragée et abattue. […] Quand il remonte la pente sous l’influence d’une excitation intérieure ou quand il la descend, c’est la parole imaginaire ; quand il s’arrête à sa limite et s’y maintient sans oscillation appréciable, c’est la véritable parole intérieure ; celle-ci seule, à vrai dire, est un état ; la parole imaginaire n’est qu’une transition. […] On voit que la parole intérieure n’est pas même, dans le genre dont elle fait partie, une espèce entière ; mais, dans la vie psychique, elle a plus d’importance à elle seule que tout le reste du genre ; seule aussi, elle est devenue indépendante des autres images : même les images visuelles, si elles sont faciles à abstraire des groupes où elles se présentent, apparaissent rarement isolées ; la parole intérieure, ayant son rôle spécial à remplir, fonctionne à part, sans mélange hétérogène [ch. […] Or l’âme (du moins l’âme empirique, qui seule nous occupe ici) est une succession consciente, ou une conscience successivement variée. […] L’habitude positive est l’habitude parfaite ; par elle et par elle seule, l’âme corrige sa loi fondamentale, qui est la dispersion dans le temps, en introduisant dans son devenir des éléments de permanence, d’unité relative, d’harmonie.
Au milieu de ces erreurs et même de ces folies, ornées et passementées d’un talent devenu plus rare et plus souvent interrompu, il y a cependant moins d’erreur complète et compacte, moins d’erreur radicale, d’une seule pièce, que dans ce livre de l’Amour, où tout est faux, intégralement faux jusqu’à l’axe, puisqu’en vue du seul plaisir physiologique on y change la destination hiérarchique de la femme et on y bouleverse l’organisme de la famille, fait de main divine. […] La seule chose que nous apprend le livre intitulé : Nos fils, c’est que Michelet n’y a plus de talent, plus de talent du tout. […] Même la passion du juste n’est plus justice, de cela seul qu’elle est passion, et la Justice opposée à la Grâce n’existe pas davantage. […] L’absence de talent est sa seule innocence. […] En ont-ils avancé la solution d’un seul pas ?
Les ambassadeurs qui seraient presque seuls documentés pour écrire un tel livre ne peuvent pas l’écrire. […] J’accompagnais, seul laïque, un évêque américain dans la visite qu’il faisait à la maison mère d’un ordre de religieuses cloîtrées. […] Je citerai des phrases, des mots, des fragments de conversation ou de mémoires, écrits ou dits non par une seule, mais par dix jeunes filles, à Paris ou en province. […] Je vais donc lire d’abord le roman que mon amie a lu. » Un peu plus loin : « Seule, je n’ai aucune force. […] J’appellerai cet état la période d’amour, parce que l’amour est seul créateur.
et regardez en pitié les larmes d’un peuple malheureux qui attend son repos de vous seul, après Dieu. […] Ce fut même ce prince, sujet de la Porte, qui vint rassurer, ou épouvanter Constantinople, et montrer à Sélim, comme un dernier secours, les seuls vaisseaux ottomans échappés à la ruine commune. […] Selon le génie des prophètes hébreux, Dieu seul a tout fait, Dieu seul a paru. […] Il va, et ses heureuses brebis le suivent là où il les nourrit de roses immortelles et d’une fleur qui s’épanouit plus abondante, plus elle est cueillie ; il les conduit à la montagne du bien suprême ; il les baigne dans la source de l’immortelle joie ; il leur donne la pleine moisson, le pasteur et le pâturage, le seul parfait bonheur. […] Il faut l’avouer cependant : la différence saisie par un tel maître échappe à des yeux plus faibles ; et, dans cette périlleuse carrière du mysticisme, la suspension de l’âme humaine pour laisser place à Dieu seul, l’amour contemplatif porté jusqu’à l’extase, sans tomber dans le quiétisme, sont pour nous une douteuse énigme.
vous faites pour la seule justice, pour l’humanité seule, ce qu’à peine on aurait attendu de la plus ardente amitié ! […] Il me semble que nous sommes faits pour être amis, et je l’attends, votre amitié, comme cette moitié d’une lettre déchirée qui peut seule expliquer l’autre. […] C’est de vous, monsieur, et de vous seul, que je puis espérer ce bon avis, et cela me fera risquer de vous envoyer ce fatras à la première occasion. […] Et surtout encore que cela ne dérobe pas un seul instant à vos chers stoïciens. […] Scène touchante, dont l’idée seule fait sourire, et qui était digne de ces esprits, de ces cœurs vraiment antiques et simples !
L’ERMITE, resté seul. […] Et il se garde bien de prononcer un seul mot. […] Les plus forts seuls triomphent. […] Seuls, quelques sylphes muets, aux ailes ternes, voltigent. […] Seul, Norbert de Gloussat approuve vivement de la tête.
Préface Ce journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine, de deux pensées jumelles, de deux esprits recevant du contact des hommes et des choses des impressions si semblables, si identiques, si homogènes, que cette confession peut être considérée comme l’expansion d’un seul moi et d’un seul je. […] Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Préface de la première édition (1887)34 Ce journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine, de deux pensées jumelles, de deux esprits recevant du contact des hommes et des choses des impressions si semblables, si identiques, si homogènes, que cette confession peut être considérée comme l’expansion d’un seul moi et d’un seul je. […] Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Si au contraire, dit-il, le pigeon voyageur n’eût pas essuyé de dangers, mais qu’il eût trouvé les plaisirs insipides loin de son ami, et qu’il eût été rappelé près de lui par le seul besoin de le revoir, tout m’aurait ramené à cette seule idée, que la présence d’un ami est le plus doux des plaisirs. […] Si ce sont de petits princes, alors ils servent dans un grade militaire considérable, ont de grosses pensions, de grandes places, etc… Enfin, cette fable me paraît s’appliquer beaucoup mieux à cette espèce très-nombreuse d’hommes timides et prudens, ou quelquefois de fripons déliés qui se servent d’un homme moins habile, dans des affaires épineuses dont ils lui laissent tout le péril, et dont eux-mêmes doivent seuls recueillir tout le fruit. […] La seule moralité qui en résulte, ne tend qu’à épargner au malheureux opprimé quelques prières inutiles que le péril lui arrache. […] De dix-neuf Apologues qu’il contient, nous n’en avons, comme on a vu, que quatre excellens, le gland et la citrouille, l’huitre et les plaideurs, le singe et le chat, et les deux pigeons, pour qui seuls il faudrait pardonner à La Fontaine toutes ses fautes et toutes ses négligences.
L’esprit peut y briller, mais il n’y commande pas, et les femmes seules peuvent prendre des amusettes pour des influences… Du temps des salons du siècle dernier, que Mme Le Normand nous cite, les salons étaient, au fond, si peu puissants qu’ils n’empêchèrent pas la Révolution de se faire contre eux et de les fermer ! […] III Mais s’il fallait, d’ailleurs, un exemple de l’inanité de l’esprit de salon et de l’innocuité de cette catapulte, on le trouverait ici, — précisément dans ces lettres de Mme de Staël, qui la montrent aujourd’hui seulement femme du monde, et par le fait seul qu’elle n’y est que cela, l’exilant de son esprit comme elle était exilée de France, alors qu’elle vivait en Russie… Ah ! […] Seulement, disons-le en finissant, de toutes les bleues qui aient jamais existé, elle est peut-être la seule dans laquelle le sexe n’ait pas péri ! […] Sa gloire qu’elle eût donnée pour la beauté et pour le bonheur dans le mariage, la vraie gloire de la femme, les deux seules choses que les femmes doivent préférer à tout et qu’Ève eut dans son Paradis ! […] Après l’avoir cherchée où nous y irions bien la chercher tout seuls, dans les Considérations sur la Révolution française et dans les Dix ans d’exil, Mme Le Normand, cette femme de salon, qui veut du salon, est entrée chez toutes ses connaissances pour leur prendre un petit mot aimable et pour leur en dire un.
De tous les hommes à quatre épingles, à pensions et à grandes perruques du xviie siècle, Colletet était le seul qui dût penser à écrire une vie de ce Villon qui, lui, n’avait pas de cuisine où il pût faire de quotidiens pèlerinages. […] Stendhal a dit quelque part que la seule chose qui maintenant distingue un homme, c’est une condamnation à mort. […] C’est l’honneur, en effet, le seul honneur de la Bohème au xve siècle, d’avoir à braver plus que Clichy et la police correctionnelle, et que pour tous les genres de billets à ordre et au collet d’un temps plus près de l’action et moins facile que le nôtre, il retournât de pendaison ! […] C’était la seule manière qu’il y eût de relever le poète de la dégradation que lui a fait subir le jugement sommaire de la Postérité, qui n’a vu, elle, sous son tabard usé par la misère, que le maillotin, le mauvais garçon, l’enfant terrible d’un Paris terrible, et qui s’en est trop détournée. […] Grand poète, malgré le calus qu’il a à l’esprit et qui l’empêche de sentir la nature que le génie gaulois sent dans tous ses poètes, lui seul excepté, — étonnant de n’avoir pas galvaudé et perdu des facultés qu’il a traînées dans tous les désordres de la vie, Villon n’a pas besoin qu’on l’exagère pour qu’on reconnaisse sa réelle supériorité.
Girard ne les défend guère énergiquement que par la seule raison qu’il était de tradition chez les Grecs, peuple harangueur, de faire des harangues ; qu’on tenait cela de la poésie épique, etc. […] En d’autres termes, il n’a pas senti que si des harangues, telles que les conçoit et les réalise Thucydide dans son histoire, donnent à cette histoire quelque chose de plus dramatique, de plus vivant, de plus intense, de cela seul, l’histoire est plus belle et l’historien littérairement justifié. […] Par simplification, il laisse l’idée du droit se dégager toute seule du spectacle des choses, et il ne comprend pas, ce Grec qui n’est dirigé que par la raison, que la beauté de son histoire — à ne regarder que la seule beauté ! […] Il est de la Grèce harangueuse, disputeuse et civilisée, qui doutait au lieu d’affirmer, tandis qu’Hérodote, par exemple, le religieux et majestueux Hérodote, étant d’un temps et d’une race qui savaient affirmer, est par cela seul plus grand que lui !
Je ne l’insulterai pas au point de penser qu’il croit naïvement mettre dans ses travaux une grande unité, parce qu’il donne un seul titre à plusieurs récits ; il sait bien, tout autant que nous, que ce qui fait l’ensemble de toute composition, c’est une idée. […] Quoi qu’il devînt plus tard, il bénéficia toute sa vie de ce coup d’État, galant et bien troussé, accompli sans un seul coup de feu, parce qu’on était bien résolu à en tirer dix mille s’il le fallait. […] Un tel acte prouva tout d’abord qu’il y avait dans les veines de cet efféminé, grandi comme Achille sous des vêtements de femme, mais qui se jetait à l’épée, deux gouttes de sang des Wasa qui ne devaient pas froidir et furent toujours prêtes à remonter à ce grand front vaniteux et fuyant qu’on lui a fait dans ses portraits, et la seule chose — le front — qui ait jamais fui, en pareil homme ! […] L’audace, qui fait pardonner tant de choses, fut sa seule vérité et sa seule virilité.
Mais ce n’est pas tout : j’y reconnais jusqu’aux points de vue particuliers et aux expressions individualisantes qui appartiennent à l’historien et sont la seule originalité possible en histoire, quoique ces points de vue et ces expressions soient infiniment rares dans Southey, esprit pompeux et vide. […] » Mais la vocation, mais le génie, le génie seul, — car il n’est pas comme son ennemi et son vis-à-vis dans la gloire, qui eut, lui, le génie et la volonté, la bonne part, et qui s’appelait Bonaparte, — le génie seul, qui est d’un jet sans aucune pièce de rapport, dans Nelson, et qui l’avait fait amiral au ventre de sa mère, l’emporta sur les prédictions de la force, de l’expérience et du métier ! […] — était si maladroit dans l’exercice des armes, qu’il fut obligé de s’interdire la chasse pour ne blesser personne, et qu’on a gardé dans sa famille, comme souvenir unique de son genre parmi ses traditions de gloire, le souvenir de la seule perdrix qu’il eut une si grande peine à tuer ! […] au nom de la tendresse toute seule, au nom de la douce et profonde tendresse, les irrévocables et terribles folies que font d’ordinaire les sens en fureur !
Ils sont rares comme la tranquille conscience du talent qu’on a et de la fierté de l’esprit qu’on se sent… Avec l’effroyable prurit de vanité littéraire qu’ont les moins littéraires de ce temps, et qui fait d’eux des mendiants de publicité se trémoussant comiquement autour du moindre article pour qu’on leur en fasse la charité, un écrivain qui publie son livre et le met tout simplement sous la vitrine de l’éditeur, sans importuner personne de son importance et sans viser à la pétarade des journaux, m’est, par cela seul, plus sympathique que les autres, et je suis très disposé à aller vers lui, parce qu’il ne vient pas vers moi avec ces torsions de croupe respectueuses qu’ont les quêteurs d’articles qui veulent qu’on en mette dans leur chapeau… C’est précisément ce qui m’a fait aller à M. […] C’était, pour moi : Anonyme Rocquain… J’ai entendu et j’entends tous les jours parler de grimauds dont on devrait se taire, et je connais assez de gens de talent dont on ne dit pas un seul mot pour que ce que j’écris là puisse l’offenser. […] Il n’y a ni une seule caractérisation supérieure, ni une seule conviction arrêtée et nettement articulée, avec l’accent qui fait qu’on la maudit parfois, mais qu’on la respecte toujours. […] Rocquain se trouve faite… Je sais bien que l’Histoire ne se fait pas toute seule et qu’il faut la prendre où elle est, c’est-à-dire chez les autres qui l’ont vue ou qui l’ont écrite avant nous.
Et cependant, à toutes les époques de cette existence brillante et qui aurait dû être heureuse, le cri de l’ennui que, seule dans tout son siècle, elle a poussé, elle le jeta partout autour d’elle et avec une vibration dont, un siècle plus tard, Chateaubriand, qui avait vu la Révolution française, n’a pas dépassé l’intensité. […] Si, dans son scepticisme agité, elle ne put jamais se défaire de l’inquiétude de l’enfer, dont Pascal, qui la valait bien, avait la peur verte, elle ne prit pas contre cette effroyable perspective une seule de ces précautions que, du fond de son tonneau doublé de soie, Diogène délicate, elle prenait contre les vents coulis. Eh bien, son seul dieu, le monde, auquel elle donna sa vie, croyez-vous qu’elle le respectât et qu’elle ne lui fût pas athée comme à l’autre Dieu ? […] — dans cet autre mot, qui n’est pas le seul de l’espèce : « Il me suffit d’être contente pour être heureuse. » Je n’aime point qu’elle écrive à toute page des phrases dans ce genre affreux : « La nature est le seul tyran dont il ne faille pas secouer le joug.
Mais ce n’est pas tout : j’y reconnais jusqu’aux points de vue particuliers et aux expressions individualisantes qui appartiennent à l’historien et sont la seule originalité possible en Histoire, quoique ces points de vue et ces expressions soient infiniment rares dans Southey, esprit pompeux et vide. […] » Mais la vocation, mais le génie, le génie seul, — car il n’est pas comme son ennemi et son vis-à-vis dans la gloire, qui eut, lui, le génie et la volonté, la bonne part ! et qui s’appelait Bonaparte, — le génie seul, qui est d’un jet, sans aucune pièce de rapport, dans Nelson, et qui l’avait fait amiral au ventre de sa mère, l’emporta sur les prédictions de la force, de l’expérience et du métier ! […] — était si maladroit dans l’exercice des armes qu’il fut obligé de s’interdire la chasse pour ne blesser personne, et qu’on a gardé dans sa famille, comme souvenir unique de son genre parmi ses traditions de gloire, le souvenir de la seule perdrix qu’il eut une si grande peine à tuer ! […] au nom de la tendresse toute seule, au nom de la douce et profonde tendresse, les irrévocables et terribles folies que font d’ordinaire les sens en fureur !
tout est là… disait-il : « Dans son seul âge d’or, on y compte trente-deux générations de patriarches de dix mille ans. » Ainsi, la Chine, cette Pagode de la philosophie du xviiie siècle, était vaincue en antiquité. […] Arriver au point juste en toutes choses, diminuer l’hyperbole, diminuer le quelque chose d’énorme que Diderot nous donnait pour la définition de la poésie, et qui n’est la poésie que pour des enfants ou pour Diderot tombé en enfance sous la pression de son matérialisme grossier ; voir clair, — expression charmante pour dire la seule chose utile et digne de l’esprit humain, tout cela n’est, certes ! […] Seuls, Carey et Marshman avaient achevé la leur dans cette langue anglaise qui, bronzée depuis un siècle au soleil de Lahore et polie par les dialectes auxquels elle a été mêlée, semble mieux faite qu’une autre pour recevoir la pensée indienne sans trop visiblement l’altérer. […] Parisot, comme Burnouf, comme-presque tous les indianistes par état, voit dans la littérature orientale des beautés qui ne sont perceptibles qu’à lui seul et qu’on pourrait appeler les bénéfices de la profession. […] Vous pouvez tourner les pages du Ramayâna les unes après les autres, et vous n’en trouverez pas une seule qui rappelle en énergie et en vérité l’épisode du Koran, par exemple, où les amies de la femme de Putiphar, qui ont commencé à blâmer l’amour honteux de la belle égyptienne pour son esclave, ne s’aperçoivent pas qu’elles se coupent les doigts avec leurs couteaux, dans leurs rêveries, en le regardant servir à table, affolées qu’elles sont déjà de l’éclatante beauté de Joseph.
Gustave d’Alaux a de la force dans la raison, et il l’a bien prouvé en peignant sobrement le monde noir, ce monde que l’imagination conçoit seule, et qui emporterait, le mors aux dents, tout écrivain de quelque pente vers la fantaisie. […] Le christianisme, qui a déjà une fois modifié ces natures bestiales et enfantines, mais qui n’a pas — les doux maîtres partis — gardé sa conquête, tant le nègre redevient incorrigiblement ce qu’il était dans l’espace d’une génération, le christianisme, avec ses influences surnaturelles, pourrait seul constituer un état de civilisation relatif pour ces nègres, en pleine réaction, à l’heure qu’il est, de barbarie africaine, et dont Soulouque est bien plus l’instrument que la tête ; car un pareil homme n’est la tête de rien. […] De cet illuminisme qui domine la tête de Soulouque, et de la vanité du nègre (la vanité du nègre est quelque chose de sans nom) blessée par les classes éclairées, qui se moquèrent de son fétichisme dès les premiers moments de son avènement, l’historien fait sortir le Soulouque méchant enté sur le bon nègre, l’espèce de Tibère cafre qui, tout omnipotent qu’il soit, et féroce, sacrifie au préjugé des procédés judiciaires, et, trait de caractère, se sert un jour, pour condamner à la mort qu’il a résolue, de commissions militaires qu’il pourrait ne pas invoquer dans l’état absolu de sa puissance, mais qu’il invoque, nous dit d’Alaux avec une profondeur spirituelle, « pour ne pas être volé d’une seule de ses prérogatives ». […] C’est la seule critique que nous voulions faire d’un livre très curieux et très amusant, — curieux comme la vérité et amusant comme l’invention ; c’est la seule, mais elle suffira.
Il n’y a pas ici un vers, un seul, de cette poésie qui va tout à l’heure déborder sur le monde comme le plus beau des quatre fleuves du Paradis terrestre, et qui nous l’a souvent apporté, le Paradis, dans les flots de son azur divin ! […] Sur elles seules, sur les Harmonies seules, quand il n’eût pas fait d’autres œuvres, on pourrait le juger sans qu’il perdît rien de sa toute-puissance poétique, montrée pourtant avec tant de profusion et de munificence ailleurs. […] Seulement, elle ne fut pas de force à monter avec le poète jusqu’à la hauteur de ses Harmonies, et comme, plus tard, il devait rester au plafond où il avait voulu siéger seul, le poète resta seul aussi dans son ciel… Ce qu’il y avait d’amour humain dans ses Méditations avait saisi toutes les âmes et touché tous les cœurs, mais l’amour de Dieu est d’une grandeur et d’une beauté plus incompréhensibles à la majorité des hommes.
Tout le monde l’a loué hyperboliquement, d’une seule voix, excepté pourtant un critique que j’honore pour la fermeté de son esprit et pour son indépendance (M. […] En effet, ils sont comme cela trois ou quatre en France, à peu près, qui y sont regardés sérieusement comme impeccables, et sur lesquels le pays le moins disposé de sa nature au respect, le pays qui fait le plus de révolutions et gamine le plus contre ses gouvernements, n’entend pas que l’on dise un seul mot qui ne soit l’expression d’un hommage… Depuis longtemps M. […] Théophile Gautier est peut-être le seul des écrivains actuels qui pouvait jouer sans déchet à ce jeu interrompu du Capitaine Fracasse, et l’achever aujourd’hui à peu près comme il aurait pu l’achever il y a trente ans. […] Ce dernier des Sigognac vit, au fond des Landes, dans un vieux château délabré que l’auteur appelle le Château de la Misère, et qui par cela seul qu’il est une description physique faite avec cet acharnement de détails très-approprié au talent de M. […] Théophile Gautier dans son fameux Capitaine Fracasse, lesquelles étaient faites, avant ce surprenant Capitaine, dans toutes les comédies sans exception de l’ancien théâtre espagnol, italien et français ; dans toutes les Nouvelles des vieux romanciers du commencement du dix-septième siècle, et que seul un romantisme impuissant, qui travaille en vieux, quand il croit faire du neuf, peut nous donner, après trente ans de romantisme plus heureux, pour de colossales inventions !
qui est, du reste, le vrai succès pour la vanité, quand on n’a ni fierté, ni délicatesse ; et par cela seul me voilà obligé de parler. […] Un jour, il est vrai, un seul jour de ce siècle, nous eûmes mieux que Beaumarchais, puisque nous eûmes Balzac. […] — l’orgueil des maîtres, — la plus grande ennemie d’une femme quelconque étant naturellement sa femme de chambre, de cela seul qu’elle l’est. […] Elle n’a donc servi, disons le mot, que chez des coquines, et cette particularité seule ôte au livre toute nouveauté, toute profondeur et toute portée, rien n’étant plus connu et plus rabâché sur les théâtres, dans les livres et dans les journaux de ce temps, que l’existence de ces dames, qui n’a rien, du reste, de bien compliqué, puisque c’est toujours le même luxe extravagant et gâcheur, la même manière de tromper et de voler leurs hommes, la même abjection d’âme et de langage, le même mutisme de sens moral et d’autres sens, et enfin la même stupidité souveraine, que je ne reprocherais pas cependant à un observateur tout-puissant de peindre encore, s’il en tirait des effets nouveaux et des choses nouvelles ! […] Le sujet seul du livre suffit pour exciter la curiosité, et, le croira-t-on ?
Seule conception raisonnable du journalisme. […] À y regarder de près, je me demande même s’il en a écrit un seul. […] Ce met seul nous livre le secret des antinomies de sa pensée. […] Celle-ci revient, pas absolument seule : elle est enceinte de six mois. […] Elle se décide à appartenir à Georges, une seule fois.
Alors Parsifal oublie sa chaumière natale, sa mère, le monde entier pour une seule pensée : revoir les chevaliers et se faire chevalier lui-même. […] Le drame musical parle le langage du chant ; ses personnages sont des Types, présentés dans leur seule essence ; le tout, un tableau idéal, le Mythe universel. […] Il nous donne l’admirable vue d’un Artiste, qui, seul entre les Artistes, a compris nécessaire l’union de toutes les curiosités artistiques. […] De là cette passion instinctive du public pour la musique instrumentale, qui seule en ce moment, parmi tous les arts, répond à ce grand, à cet indestructible désir. […] Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler qu’aux auteurs seuls appartient la responsabilité des jugements et des théories exposées dans les articles que nous publions (La Red.).
Nous, les seuls hommes de lettres qu’on ait fait asseoir, en 1852, entre des gendarmes, sur les bancs de la police correctionnelle, pour délit de presse ! […] Nous disons, nous autres, ce que nous avons sifflé ; que les partisans de la pièce nous disent ce qu’ils ont applaudi, en dehors du magnifique jeu des acteurs, un seul acte, une seule scène, une situation, un mot, et nous nous déclarons satisfaits. […] Nous avions payé nos places ; et seuls peut-être dans toute la salle nous avions l’esprit dégagé de toutes les préoccupations de l’amitié et de la camaraderie. […] Théophile Gautier y trouvait une qualité, qu’il nous reconnaissait seuls posséder : une langue littéraire parlée. […] Seul le titre a été changé.
Le bonheur de son interprétation est seul appréciable. […] Eux seuls tiennent la tête de la caravane humaine eux seuls l’emporteront à leur suite vers les cités futures où triompheront le Bien et le Beau. […] Seuls en usurpant votre nom qu’ils profanent, seuls les hommes sont coupables. […] Un seul de ces titres eut fait le renom d’un poète. […] C’est pourtant le seul désir qui ne meurt pas dans mon cœur.
C’est le Tribunal secret qui nous juge, et lorsqu’il paraît injuste, peut-être savons-nous seuls, ce qu’il veut nous dire et ce qu’il exige de nous. […] Qui sait ce qu’un seul moment d’attendrissement put faire goûter alors de délices à son âme ? […] C’était un sentiment généreux : et c’est à ce seul titre que les hommes doivent admirer les paroles ou les actions d’un homme. […] Pourrais-je m’épargner une seule de ses souffrances ? […] Renoncer à la vie qu’on ne pourrait acheter qu’au prix de sa conscience, c’est le seul genre de Suicide qui soit permis à l’homme vertueux.
Seuls, ces sentiments sont pathétiques, et seuls, ils sont les motifs éternels de la tragédie177. […] Le patriotisme était la seule vertu et la seule passion d’un bon citoyen romain. […] Seul il a parfaitement réalisé l’idéal de la comédie. […] N’avoir aucune manière est la seule grande manière219. […] Le premier cas seul doit être regardé comme le vrai comique.
Je marche à ta seule clarté ; ta pensée féconde mon génie ; ta présence tempère et rafraîchit seule les brûlures de mon cœur ; toutes les fleurs et tous les fruits que j’ai pu cueillir dans les saisons de mon printemps et de mon été, ne sont que les parures destinées à orner ton autel dans les jours de fête qui me restent ! […] Un accès de délire, dont la nature seule était coupable, n’était pas un crime ; Alphonse, en le punissant comme d’un crime, devint plus criminel que sa victime. […] On n’a pas retrouvé au milieu de ce déluge de vers qui coulent de sa prison avec ses larmes et ses plaintes un seul qui ait été adressé à cette mémoire ou à ce tombeau. […] Le cardinal Cinthio voulait à lui seul venger l’injustice du siècle et l’injustice de la nature envers le Tasse. […] Le silence répondit seul à cette mobilité de sentiment.
« — Vous avez fait, seuls ensemble, un voyage en Suisse, à cette époque ? […] Je resterai seul ! […] Après le départ de madame de Goethe et de ses enfants, je restai seul avec Goethe. […] Dîné seul avec Goethe dans son cabinet de travail. […] En Angleterre, Shakespeare seul est plus abondant, mais moins profond et moins parfait.
La Saint-Barthélemy se chiffre, à elle seule, par dix mille assassinats, auxquels président le Christ et son Église. […] La force seule lui manqua, en dépit du bon vouloir. […] Le plus acharné de leurs adversaires, il ne cessa un seul instant de les accabler. […] Je dis bien, messieurs, dans le seul intérêt de la grandeur du nom français et de la patrie. […] L’avenir seul nous répondra.
Le goût seul éclaire la lecture, montre les beautés et les défauts. […] Les faux liseurs seuls font les difficiles. […] Les derniers seuls s’assimilent l’art. […] — jusqu’à quel excès effroyable tu as outragé et méconnu les nobles sentiments dont ton cœur est plein et oublié la sauvegarde de l’homme, la seule force de la faiblesse, la seule armure, la seule cuirasse, la seule visière baissée dans le combat de la vie, lu seule aile d’ange qui palpite sur nous, la seule vertu qui marche sur les flots, comme le divin Rédempteur, la prévoyance, sœur de l’adversité. […] Toi seule nous convaincs de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité.
J’insiste sur ces jours intérieurs qu’il nous ouvre, parce que l’histoire secrète de Roederer fut celle alors de beaucoup d’autres, parce qu’il ne fut pas le seul à avoir ce qu’on peut appeler sa période de Rousseau, et pour qu’on voie aussi à quel degré primitif de chaleur mûrirent tant de qualités solides et fortes que plus tard on apprécia en lui. […] Être utile aux hommes dans ce qui leur est le plus utile, voilà la loi que j’écoutai : une seule idée d’un philosophe, l’expression heureuse d’un sentiment avantageux a peut-être plus fait pour l’avancement de la raison et du bonheur des hommes que les travaux réunis de cent mille citoyens obscurs qui se sont vainement agités. […] Il le fit avec un talent que les hommes spéciaux sont seuls autorisés à bien louer, et avec un plaisir évident qui est déjà un signe d’heureuse application et de succès aux yeux de tous. […] C’était une gradation de faiblesses échelonnées, en quelque sorte, jusqu’à ce qu’on atteignît au niveau populaire et à la couche démocratique, où était alors la seule organisation réelle et la seule force. […] Pour tout lecteur impartial, il est aujourd’hui évident que Roederer, au 20 Juin et au 10 Août, se conduisit en magistrat probe, exact, peu royaliste sans doute d’affection, mais honnête, strict et consciencieux ; que, dénué de pouvoir et chargé de responsabilité, il usa des faibles moyens légaux qu’il avait entre ses mains, et que, les trouvant souverainement inefficaces, il prit le seul parti qui pouvait éviter dans cette dernière journée un malheur immédiat : il conduisit, en les assistant et les protégeant de sa personne, le roi et sa famille, du château déjà envahi, au sein de l’Assemblée désormais responsable.
Le seul malheur en ce premier moment fut qu’en quittant la place ils mirent le feu au bazar où étaient toutes les marchandises et ce qui se vend au poids : « Aussi advint-il de cette chose, dit Joinville, comme si quelqu’un demain mettait le feu, Dieu nous en garde ! […] À un moment, le roi eut affaire à six Turcs qui lui tenaient déjà son cheval par la bride et qui l’emmenaient : et il s’en délivra tout seul par les grands coups qu’il leur donna de son épée. […] À partir de là, il y eut d’aussi beaux faits d’armes, mais en vue de l’honneur et du los, en vue de la gloire humaine, et non plus dans la seule idée de Dieu. […] Il s’était mis à l’arrière-garde, et cheminait monté sur un petit roussin couvert d’une housse de soie, n’ayant avec lui que messire Geoffroi de Sergines, qui, seul, lui demeurait de tous ses chevaliers. […] Le comte de Jaffa seul laisse entrevoir un avis différent ; mais il y est trop intéressé, et lui-même en convient, à cause des terres et châteaux qu’il possède en Syrie.
On peut tenir pour une merveille qu’un seul auteur ait produit tant de choses. […] après y avoir un peu regardé, je crois qu’on se tromperait en raisonnant ainsi, et que le malencontreux traducteur Marolles n’a pas eu cette satisfaction de se sentir utile un seul jour, par la raison toute simple qu’il n’a jamais été lu, et que ses livres n’ont pu obtenir aucun crédit, aucun débit. […] Si on le connaissait, on le goûterait, cette seule idée le console. […] qu’avait Marolles d’être seul de son bord et d’aller toujours, d’être le maître et l’écolier de son école unique, le licencié et le docteur de sa propre université, et de s’applaudir tout seul et souriant dans son théâtre vide : Vacuo laetus sessor plausorque theatro. […] J’ai tout Callot, hormis une seule qui n’est pas, à la vérité, de ses bons ouvrages ; au contraire, c’est un des moindres, mais qui m’achèverait Callot.
Il dessine et colore avec son pinceau ; il voudrait colorer aussi dans sa prose, mais avec des mots abstraits si l’on peut dire, et en demandant des nuances, quand il le faut, non plus à la sensation seule, mais à la sensibilité elle-même : de l’école directe en cela de Bernardin de Saint-Pierre, de laquelle nous avons vu récemment un autre aimable et heureux exemple dans Maurice de Guérin. […] Seul, au milieu du silence profond, un vent doux qui venait du Nord-Ouest et nous amenait lentement un orage, formait de légers murmures autour des joncs du marais. […] Les maîtres seuls sont d’intelligence avec la nature ; ils l’ont tant observée qu’à leur tour ils la font comprendre. […] Ils l’ont commencée du côté gauche du pavé, ils la continuent du côté droit ; c’est la seule différence qu’il y ait dans leurs habitudes entre le matin et le soir. » Voilà le commentaire du tableau : sur la toile, le dessin exact, le caractère et le ton fixe ; ici, les variations du plus au moins et la succession notée des divers moments. […] On peut dire alors que la matinée est finie ; « la seule heure à peu près riante de la journée s’est passée entre l’aller et le retour des gangas ».
L’art des arts, la poésie seule chante pour tous les sens à la fois et pour l’âme, ce sens intellectuel, résumé divin et immortel de tous les sens. […] Et pourquoi ces trois petits phénomènes et ces trois images sont-ils à nos yeux la seule poésie de ce vaste espace ? […] La poésie est née en vous, elle vous inonde, elle vous submerge, elle vous étouffe, l’hymne ou l’extase naissent sur vos lèvres, le silence ou le vers sont seuls à la mesure de vos émotions ! […] Ce revenu de trois mille francs fut la seule fortune de Fénelon jusqu’à l’âge de quarante-deux ans. […] Celui-ci, qu’il présenta pour la première fois à Louis XIV, ne demanda pour toute grâce au roi que de désarmer la religion de toute force coercitive, d’éloigner les troupes des provinces qu’il allait visiter, et de laisser la parole, la charité et la grâce opérer seules sur les convictions qu’il voulait éclairer et non dompter.
Il avait dix-sept ans, et le voilà seul à faire son chemin dans le monde. […] Franklin revient de ce premier voyage d’Angleterre à Philadelphie, et, après quelques essais encore, il s’y établit imprimeur à vingt et un ans (1727), d’abord avec un associé et bientôt seul. […] Il nous a exposé en détail sa méthode presque commerciale, son livret des treize vertus (tempérance, silence, ordre, résolution, économie, etc.), et le petit tableau synoptique sur lequel il pointait ses fautes chaque jour de la semaine, s’occupant chaque semaine plus spécialement d’une seule vertu, puis passant à une autre, de manière à en faire un cours complet en treize semaines, ce qui faisait juste quatre cours de vertu par an. […] Il était très frappé de ce que peut faire de prodigieux changements dans le monde un seul homme d’une capacité raisonnable, quand il s’applique avec suite et fixité à son objet, et quand il s’en fait une affaire. […] [NdA] Voir la dernière et la seule complète édition de ses Œuvres publiée par M.