Voici l’empire du monde romain qui s’écroule, emparons-nous d’un des débris de cet empire, livré aux barbares, occupons sa capitale, abandonnée au flux et au reflux des nations sans maîtres, établissons-y un nouvel empire, dont un pauvre prêtre du Christ sera d’abord l’évêque, puis le patriarche, puis le consul, puis le souverain spirituel, puis le roi temporel, dès que l’héritage impérial sera tombé par déshérence du lieutenant de César au serviteur des serviteurs de Dieu. Ce serviteur des serviteurs de Dieu imprime d’avance un respect surnaturel aux barbares ; ils fléchiront d’autant plus le genou devant lui qu’ils le trouveront pauvre et désarmé ; ils verront un Dieu dans ce vieillard bénissant tout le monde au nom d’un maître supérieur aux vicissitudes des empires ; il nommera ces barbares ses enfants, et ces barbares verront dans ce vieillard leur père ; ils se convertiront peu à peu à une foi qui leur laisse posséder le monde, qui n’a que des armées d’anges, et qui n’a d’ambition qu’au ciel ; ils lui concéderont sur la capitale de l’Italie, que ce vieillard habite, un empire des ruines ; ils y laisseront éclore lentement l’œuf du christianisme couvé par les barbares dans le nid abandonné de l’aigle romaine. […] Les Adorni et les Fregosi, deux factions qui empruntaient leurs noms à leurs chefs, déchiraient les villes et les campagnes ; le peuple, insurgé par des tribuns plébéiens des métiers les plus pauvres, chassait du pouvoir les patriciens ; dix révolutions en dix ans faisaient passer le gouvernement d’une faction à une autre. […] Ces princes régnaient sur une peuplade de braves et pauvres Allobroges, laissés comme une alluvion des grandes invasions des peuples du Nord.
Rousseau ne veut pas voir l’aumône tomber de la petite main de l’enfant dans la main du pauvre. Il détourne les yeux du scandale de ces familles où l’on récompense la bonne conduite des enfants par quelque argent à donner aux pauvres. Il lui semble plus moral de dire à Émile : « Les pauvres ont bien voulu qu’il y eût des riches » ; affreux mot qui pourra donner aux pauvres l’idée de retirer la concession, ou, s’ils sont trop sensés pour écouter cette provocation, voilà la charité abolie et la pauvreté aggravée.
Il y a un thé splendide, mais demandez n’importe quoi absent du programme, c’est un aria pire que dans la plus petite et la plus pauvre maison. […] En haut du boulevard Magenta, en un campement de baraques que loue aux plus misérables misères de Paris, le roi de la finance, — dans une chambre de ce baraquement aux planches disjointes, au plancher plein de trous, d’où jaillissent, à tous moments, des rats, des rats qui entrent encore, chaque fois, qu’on ouvre la porte, et les rats des pauvres, des rats effrontés, montant sur la table, emportant des michons de pain entiers, mordant parfois les pieds du sommeil en mangeant la couverture du lit ; là-dedans six enfants, les quatre plus grands dans un lit ; et sur leurs pieds qu’ils ne peuvent allonger, dans une caisse, les deux plus petits ; l’homme marchand des quatre saisons, ivre-mort pendant les douleurs de la femme, saoule comme son mari, sur une paillasse de paille. […] L’un des convives de Magny a connu le savant Y…, humble, pauvre, misérable, et joueur de piano dans sa mansarde, comme tous les Allemands. […] oui, nous entrons dans cet hôtel, pauvres de dix mille livres de rentes, et en ce temps-ci.
Aujourd’hui, à quatre heures, sur cet oreiller, à la lueur du grand cierge pascal peint et doré que le pape donna à son père, je revois la tête du pauvre enfant, avec de grands bleuissements sous ses yeux fermés, avec l’affreuse rétractation de ses lèvres violettes, sur le blanc des dents. […] Ils combattent leur répulsion par des cadeaux, et triomphent à la longue de l’antipathie de ces pauvres et faibles créatures, en développant et encourageant chez elles, des désirs de cocottes qu’ils satisfont, à l’instar des riches entreteneurs. […] La préoccupation de faire à son pauvre homme la vie douce, d’écarter tout ce qui peut mettre un nuage sur son front, de lui donner le plat qu’il aime, de lui sauver le désagréable d’une nouvelle, de défendre enfin, à toute heure, son système nerveux des mauvaises choses physiques et morales, dépasse tout ce qu’on peut imaginer. […] Ces impressions, je les éprouve au milieu d’un grand vent d’automne, et des grondements d’une meute, qui digère, colère, les quatre membres d’une pauvre vache, morte d’une péritonite.
Il le comprend vaguement lui-même, il souffre de souffrir d’une manière si pauvre, et il aspire à élargir sa blessure, sans y parvenir. « Quelquefois, il semble qu’une harmonie étrangère au tourbillon des hommes vibre de sphère en sphère jusqu’à moi ; il semble qu’une possibilité de douleurs tranquilles et majestueuses s’offre à l’horizon de ma pensée comme les fleuves des pays lointains à l’horizon de l’imagination. […] Un certain Cimmino, de Naples, avait fait inscrire sur sa poitrine ces paroles plus simples, mais qui ont couleur de sincérité : « Je ne suis qu’un pauvre malheureux. » — Dans leurs vers, souvent très touchants, le même sentiment de mélancolie est exprimé : Ô mère, comme je regrette, heure par heure, Tout ce lait que vous m’avez donné ! […] Un pauvre homme, d’ordinaire, Pour mourir a bien du mal. […] Il n’est pas de langue littéraire plus pauvre au fond que celle qui est ainsi composée d’expressions forcées ou simplement rares, parce que ces expressions se font remarquer et deviennent une répétition fatigante dès qu’on les voit revenir. « Laissez-moi vous donner, écrivait Sainte-Beuve à Baudelaire, un conseil qui surprendrait ceux qui ne vous connaissent pas : vous vous défiez trop de la passion, c’est chez vous une théorie.
Ils donnent à l’homme un corps contrefait, mal bâti et souffreteux ou bouffi de chair et truculent, un visage déplaisant, vulgaire, hâve, douloureux ; ils se complaisent dans la description des lieux sales et pauvres ou lourdement fastueux ; ils analysent les passions basses, la luxure, l’avarice, la méchanceté, la fourberie, l’humiliation, la souffrance laide ; ils conçoivent l’homme comme méchant et malheureux, c’est-à-dire encore qu’ils le représentent dans les traits corporels et moraux qu’il est mauvais que l’homme possède pour son bonheur et celui de sa race. […] La littérature parut se faire immorale en ce qu’elle exalta les actes et les conduites où la raison et les convenances cédaient aux inspirations de la sensibilité, en ce qu’elle plaça le mérite non plus dans la condition sociale acquise ou maintenue, dans le tact, dans l’honnêteté, dans l’honneur commercial ou mondain, mais dans la pureté et la noblesse du cœur, en ce qu’elle revendiqua pour les simples, pour les pauvres, pour les souillés la gloire de pouvoir être grands, bons dévoués, ardents et purs. […] Chez le public lisant français de ce siècle, plutôt dans les classes aisées que dans les classes pauvres qui échappent à notre appréciation, ce qui l’emporte, tout au rebours de ce qui l’emportait jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle ce sont certaines dispositions émotionnelles de sympathie, de pitié, d’horreur pour la souffrance humaine Une préoccupation inquiète des masses de nos semblables s’est emparée de la masse intelligente, qui sait ou qui sent comment il est inévitable que tous les hommes soient solidaires les uns des autres et qui s’effraie de l’étrange désintéressement réciproque qui va séparant de plus en plus les uns des autres, de ce manque d’affection, de communion, de coopération qui rend peu à peu les individus indépendants et solitaires. […] Si les pauvres et les humbles s’y soumettent c’est qu’ils ne savent pas s’en plaindre et si l’élite s’y prête c’est qu’elle ignore le danger qu’elle court, qu’on ne lui a pas appris à sympathiser avec les maux des misérables, à y reconnaître les siens.
Dans un singulier chapitre expressément dédié « Aux infortunés », et qui est placé, on ne sait trop comment, entre celui de « Denys à Corinthe » et celui d’« Agis à Sparte », il s’adresse à ses compatriotes émigrés et pauvres, à tous ceux qui souffrent comme lui du désaccord entre leurs besoins, leurs habitudes passées et leur condition présente ; il leur rappelle la consolation des Livres saints, vraiment utiles au misérable, parce qu’on y trouve la pitié, la tolérance, la douce indulgence, l’espérance plus douce encore, qui composent le seul baume des blessures de l’âme. […] Après avoir conseillé surtout l’étude de la botanique, comme propre à calmer l’âme et à lui ouvrir une source d’aimables et faciles jouissances, il montre le promeneur fatigué rentrant plus riche le soir dans sa pauvre chambre : « Oh !
Il aimait le peuple, les gens de campagne, les pauvres gens. […] Mais je vous prie, se mit à dire là-dessus Henri IV parlant de Catherine et l’excusant, qu’eût pu faire une pauvre femme ayant, par la mort de son mari, cinq petits enfants sur les bras, et deux familles en France qui pensaient d’envahir la couronne, la nôtre et celle de Guise ?
Dès ce moment, la guerre était déclarée, et le pauvre Santeul remis en cause. […] Santeul n’était pas pauvre ; il ne ressemblait pas, quand il allait par la ville, au chétif poète de Régnier, qui va prenant ses vers à la pipée.
Il était de fière et forte race, descendant des anciens ducs et rois de Bretagne, allié et apparenté aux principales maisons souveraines : « Je me contenterai, écrit à ce sujet un de ses anciens biographes, de dire seulement une chose assez belle et assez particulière, c’est qu’en quelque lieu de l’Europe qu’il allât, il se trouvait parent de ceux qui y régnaient. » On sait le mot de sa sœur répondant à une déclaration galante de Henri IV : « Je suis trop pauvre pour être votre femme, et de trop bonne maison pour être votre maîtresse. » Né au château de Blein en Bretagne en 1579, Henri de Rohan, l’aîné de sa famille, fut donc élevé avec de grands soins par sa mère veuve, Catherine de Parthenay, qui mit de bonne heure sur lui son orgueil et ses espérances. […] Il roulait comme il pouvait, quelquefois trois mois durant, avec ces troupes sans paye, tenant tête aux armées ennemies, faisant plusieurs sièges, et il était forcé après cela de se désister de ce qu’il était près d’atteindre, « tant à cause de la mauvaise humeur de ses mestres de camp, que parce que les moissons approchaient, qui est un temps où les pauvres gens gagnent gros au bas Languedoc. » Ce ne sont là que des aperçus, mais qui donnent idée de la nature de génie et de constance qu’il lui fallut pour faire si bonne mine en un tel genre de guerre : je laisse à d’autres à l’en admirer.
Le second méfait que se reprochait Bonstetten avait pour objet de pauvres religieuses de Thonon qui, fuyant devant les premières colonnes de M. de Montesquiou, s’étaient décidées à traverser le lac et à chercher un asile sur l’autre rivage. […] Neuf ans après, à Genève, un habitant de ces pauvres vallées vint le remercier de l'effet qu’avait produit sa predica, son prône.
La cabale avait même arrangé les choses pour que le mariage se célébrât à ce pauvre petit village de Quintana-Palla, sans que l’ambassadeur de France qui était à Burgos fût prévenu. […] La pauvre petite reine, qui est fort jolie, n’a d’autre plaisir, quand elle ne voit pas Mme de Villars seule pour lui parler de la France, que de manger beaucoup, ce qui fait qu’elle engraisse à vue d’œil : « La reine d’Espagne, bien loin d’être dans un état pitoyable, comme on le publie en France, est engraissée au point que, pour peu qu’elle augmente, son visage sera rond.
Si l’on avait passé outre, il y avait, de la part du ministre, menace de procès, et pour le pauvre bibliothécaire qui avait copié la pièce, M. […] Pauvre nous-même, cependant, et que la grandeur n’est qu’apparence !
Ce travail est absurde, mais les pauvres artisans s’en trouveraient mal s’ils voulaient prouver que leurs examinateurs sont des niais. » Je ne crois pas qu’en parlant ainsi Gœthe fût équitable pour tous les savants de nos jours, et le succès de ses vues en physiologie végétale, ou même en anatomie comparée, montre assez que ce n’était pas la seule prévention qui s’opposait à son triomphe dans l’optique. […] Quand il a rendu à son temps ce qu’il en a reçu, il est pauvre.
Et alors, « sans pouvoir être vu du peuple » il dépouille les beaux habits, qu’il avait, eus jusque-là, et il revêt de pauvres vêtements tissés de feuillages, commençant ses lamentations et ses hélas ! […] Ici, dans notre pauvre drame, rien, ou aussi peu que possible ; pas même de ces effets tout naturels que suggérait immédiatement le sujet.
Tel qu’il apparaît jusque dans son incomplet, et tout mal servi qu’il était par l’instrument insuffisant de la langue poétique d’alors, par cette versification solennelle qui, dans le noble, excluait les trois quarts des mots, presque toutes les particularités de la vie et tous les accidents de l’existence réelle, ce poète en Ducis éclatait assez pour se donner à tout instant la joie de l’air libre et de la grande carrière, tandis que le pauvre Deleyre avec son expression hésitante, ses nuances exquises, suivies d’empêchement et de mutisme, n’était qu’un malade, un romantique venu avant l’heure et cherchant sa langue. […] Vous avez pu remarquer, comme moi, combien l’aspect des beautés simples de la nature ramenait facilement la paix dans votre pauvre âme.
Ô mes parents pauvres de ces tout premiers temps du monde, de ces âges sans nom et si obscurément prolongés, je ne rougis pas de vous ! […] Un pauvre animal écorché atteste une curiosité physiologique qu’on a satisfaite ; des taches de sang souillent encore le plancher.
On avait déjà remarqué qu’un autre grand poëte l’enfermait, la pauvre critique, dans un cercle étroit, inflexible, et la sommait d’y demeurer ou d’y venir, avec menace autrement de la rejeter. […] et quelle est, je vous le demande, la vraie charité, ou celle qui jetterait du haut de son char une poignée de louis au nez du pauvre, ou celle qui s’approche de lui, passe et repasse deux fois, le considère et lui met dans le fond de la main un louis, un seul louis d’or, qu’elle y renferme avec étreinte, le laissant immobile et pénétré ?
A vingt-sept ans, Pierre Loti, qui a rêvé sur tous les océans et visité tous les lieux de joie de l’univers, écrit tranquillement, entre autres jolies choses, à son ami William Brown : … Croyez-moi, mon pauvre ami, le temps et la débauche sont deux grands remèdes… Il n’y a pas de Dieu ; il n’y a pas de morale ; rien n’existe de tout ce qu’on nous a enseigné à respecter ; il y a une vie qui passe, à laquelle il est logique de demander le plus de jouissances possible en attendant l’épouvante finale qui est la mort… Je vais vous ouvrir mon cœur, vous faire ma profession de foi : j’ai pour règle de conduite de faire toujours ce qui me plaît, en dépit de toute moralité, de toute convention sociale. […] Et que sont ces pauvres petits plaisirs intellectuels auprès des grandes joies animales de la vie physique !
Épargnez ce pauvre président de Bailleul, qui est un bon serviteur ; vantez au cardinal le bon office que lui a rendu Brienne ; mais découvrez avant tout quels sont les sentiments du cardinal pour moi, et qu’il ne sache rien que vous ne sachiez, vous d’abord, quelle reconnaissance il témoignera de mes bontés. […] mon pauvre ami, il faut quitter tout cela !
Pauvres gens qui n’aperçoivent pas que ce sont les passions beaucoup plus que les connaissances qui bouleversent l’univers, et que si l’esprit a été nuisible, il faut encore plus d’esprit que n’en ont les méchants pour les contenir et pour les vaincre ! […] Cette pauvre humanité est un rude enfant, et qui coûte terriblement à élever !
C’est pitié de voir comme cette pauvre langue française se tord, se disjoint, se déhanche et se désosse, aux prises avec ces jumeaux de l’extravagance. […] Je ne crois pas qu’on ait jamais rien vu de plus mal fait, de plus pauvre et de plus plat. […] — L’Œuvre de la Sainte-Enfance. — La cocarde du réalisme. — Les Parents Pauvres, Balzac créancier de M. […] La nouvelle qui tient la tête du livre, et qui en est aussi la plus importante, est une réminiscence déguisée mais évidente de Balzac. — Si Balzac n’eût pas fait les Parents pauvres, M. […] Je ne suis même pas bien sûr qu’il existe ; en tout cas il jouit d’une complexion malingre et d’une assez pauvre musculature.
Aussi le don Juan français offre-t-il des traits nouveaux qui l’éloignent du type primitif et manifestent la pensée originale du poète : la scène du pauvre, celle de M.
Petite fille d’un petit village de la frontière, elle a souffert de ce que souffraient de pauvres gens à cent lieues, à deux cents lieues de là ; elle a conçu, entre eux et elle, un lien d’intérêts, de souvenirs, de traditions, de fraternité, de dévouement à un même homme, le roi, représentant de tous.
Pour celui qui déploya de pareils rêves, voilures gonflées vers l’infini, la vie quotidienne n’existait que très peu : il ne fut ni pauvre, ni malade, ni dédaigné ; mais royalement riche, comme Axël, jeune et fort comme Axël, et comme Axël aimé de Sara, l’énigmatique princesse.
Il leur prodigua plus ou moins les épithètes de fou, de sot-orgueilleux, de bête, d’opiniâtre, de plagiaire, de misérable esprit, de rustique, de méchant pédant, de grosse bête, d’étourdi, de conteur de sornettes, de pauvre homme, de fat, de sot, de fripon, de voleur, de pendard.
On a exposé dans le Salon un tableau de la Mort de Socrate qui a tout le ridicule qu’une composition de cette espèce pouvait avoir : on y fait mourir sur un lit de parade le philosophe le plus austère et le plus pauvre de la Grece.
La Décollation de St Jean, encore pauvre production.
Tu es pauvre et tu veux me tuer pour me prendre ma bague, mais cela ne t’enrichirait guère !
Il n’y a pas jusqu’à Déodat, le redoutable fils du tonnelier, personnellement insulté là-dedans, qui n’ait levé son puissant maillet, pour le détourner, il est vrai, en voyant quelle pauvre tête il allait écraser.
Ce Lafcadio, élevé dans le luxe et le désordre, maintenant orphelin et pauvre, forme le contraste le plus complet avec Julius et Anthime, lesquels au contraire étaient à peu près de la même qualité morale, bien qu’ils eussent commencé par suivre des voies bien différentes, l’un à droite, l’autre à l’extrême gauche (et voilà qui prouve l’impartialité de M. […] Cet Amédée est un pauvre homme faible et grotesque, un candide fantoche, et même un pur-simple comme Parsifal, ayant promis avant ses fiançailles à son meilleur ami, amoureux comme lui de la future Mme Fleurissoire, qu’il se contenterait d’un mariage blanc. […] Pour coupable que mon amour paraisse aux hommes, oh, dites-moi qu’aux vôtres, il est saint. » Le pauvre homme n’est plus de la paroisse de Jean, mais de Jean-Jacques. […] André Gide intitule Caractères. « Il est d’autant plus malaisé, pour un artiste, d’obtenir la faveur, ou même l’attention du public, que ses dons sont plus nombreux, plus divers… Tel ne paraît ici très riche que parce qu’il est très pauvre par ailleurs. […] Ses anathèmes aux savants, ses bénédictions aux pauvres d’esprit sont sans doute d’inspiration fort évangélique, mais surprennent un peu chez cet ancien intellectuel, jadis subtil et toujours retors.
Un monsieur arrive, mince, maigre, rêche, la barbe pauvre, l’œil dissimulé sous ses lunettes ; mais sa figure, un peu effacée, s’anime en parlant, et son regard prend de la grâce en vous écoutant. […] Les petites sœurs des pauvres, qui ont commencé avec 7 francs, auraient maintenant 80 millions ! […] On les entassa dans un petit panier, traîné par un pauvre vieil âne, sur lequel tapait un garçonnet du village, à la blouse envolée ! […] ma pauvre fille, tu es le sentiment… lui, il est l’esprit : il t’attrapera toujours ! […] Une petite bonne, une pauvre enfant trouvée de l’hospice de Châtellerault, servait les fillettes de Mme Marcille.
Il bousculait ses jurisconsultes raisonnables et non serviles, comme il bousculait Talleyrand, s’imaginant, le pauvre type, faire le bonheur de « ses peuples ». […] des femmes, y pensez-vous, et des femmes généreuses et dévouées qui soignent les pauvres malades gratis Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. […] Car, chose admirable, le pauvre bougre, dont le cerveau servit à Broca pour sa démonstration initiale, s’appelait Leborgne. […] J’ai connu, il y a quelques années de cela, un pauvre garçon atteint d’un cancer à la face, auquel furent faites, sur mon conseil, plusieurs applications de radium. […] mon pauvre monsieur, que vous allez souffrir et quelle mort horrible vous attend !
Le pauvre M. […] On voit de pauvres gens vendre leurs femmes et leurs enfants pour leur faire les présents qu’ils exigent ; et les pauvres gens trouvent cela tout naturel. […] Des castes pauvres sont placées dans la hiérarchie bien au-dessus de telle caste riche. […] il serait curieux de connaître les raisonnements par lesquels les Anglais réussirent à convaincre ces pauvres gens, si étroitement captifs de leurs pauvres idées. […] Je lis dans un roman (1901) : « Madeleine relut cette lettre : Monsieur Piot était mort, le pauvre homme !
Soumet était un poëte habile, rompu à l’art des vers, mais pauvre d’idées et infecté de faux goût.
interea patitar justus : la pauvre nation, victime innocente, est livrée, comme Prométhée, au bec éternel des vautours. » Ces phrases contrarient en un point ce qu’a dit M.
… Il y avait une pauvre femme renversée, la tête très basse, le ventre ouvert ; elle râlait continuellement… un moment elle est devenue toute bleue… tous les linges étaient couverts de sang… il en avait sauté sur le front des aides… on lui a enlevé un énorme morceau de chair. » Le chirurgien, au contraire, dirait plus techniquement : « Je viens d’opérer un fibrome qui m’a donné pas mal de tracas.
Les vilains ont la leur, image de leur pauvre existence et de leurs joies vulgaires comme leurs misères.
D’abord, tout cet appareil compliqué, précis, luisant et froid ; ces multiples et fins instruments faits pour couper, percer, pincer, brûler, scier, limer, tordre, et qui éveillent en nous l’idée de sensations atrocement aiguës et lancinantes ; puis cette pauvre nudité exposée sur le lit opératoire, et qui (nous y pensons fraternellement) pourrait être la nôtre ; ce mystère violé de nos plus secrets organes ; cet aspect de corps éventré sur un champ de bataille ; la vue du sang, et des entrailles ouvertes, et des plaies béantes et rouges, vue qui serait insoutenable si le malade sentait, mais qui n’est que suprêmement émouvante puisqu’on a la certitude qu’il ne souffre pas et l’espoir que, en se réveillant, il aura la joie infinie de se savoir affranchi de la torture ou de la honte de son mal ou de son infirmité… Et ce spectacle est aussi très bon pour l’intelligence.
Aucun autre objet au monde, sinon ces merveilles monumentales de l’art français, ne pourrait lier en une si parfaite unité le sublime au familier, l’élan céleste et les pauvres contorsions de la physionomie humaine.
« Sur ces entrefaites, voici arriver un conseiller de la Cour des aides, un commissaire et un sergent, qui viennent demander la taille à ces pauvres gens, et, à faute de payer, veulent exécuter.
Max Elskamp : Six chansons du pauvre homme.
Si Jésus n’avait eu pour disciples que ses pauvres Galiléens, timides et sans crédit, la chose se serait passée de cette seconde manière.
On raconte que les pauvres se plaisoient à lui demander souvent l’aumône, l’assurant qu’ils prieroient dieu pour lui.
Le diadème n’est rien aux yeux de l’orateur ; par lui, le pauvre est égalé au monarque, et le potentat le plus absolu du globe est obligé de s’entendre dire, devant des milliers de témoins, que ses grandeurs ne sont que vanité, que sa puissance n’est que songe, et qu’il n’est lui-même que poussière.
A-t-il besoin de revoir un parent, un ami, il fait un vœu, prend le bâton et le bourdon du pèlerin ; il franchit les Alpes ou les Pyrénées, visite Notre-Dame de Lorette ou Saint-Jacques en Galice ; il se prosterne, il prie le saint de lui rendre un fils (pauvre matelot, peut-être errant sur les mers), de sauver une épouse, de prolonger les jours d’un père.
Jeune, il fut très pauvre, très timide, et la femme, qu’il n’a point connue à l’âge où l’on doit la connaître, le hante d’une vision évidemment fausse.
Saint François ne destinait pas ses frères au service politique de l’Eglise ; il ne semble avoir eu d’autre but que de vivre humble, pauvre et joyeux, parmi la tristesse des malades et des pauvres. […] Il rougissait de rencontrer un pauvre plus pauvre que lui-même16, et jamais il n’accepta une aumône dépassant son besoin immédiat. […] La glorification de la mendicité, que l’on voit encore traîner dans la vaniteuse littérature de tel faux pauvre, n’est pas une idée franciscaine. François se veut pauvre pour réconforter les pauvres ; il supporte joyeusement sa misère volontaire ; il traverse le monde comme une espérance et non comme une ironie. […] On se mit à écrire faict, dict, nud, pauvre, puits, etc.
Le seul honnête homme est George III, un pauvre lourdaud borné qui devint fou, et que sa mère avait tenu comme cloîtré pendant sa jeunesse. […] L’idée de la mort obscure et de l’océan infini où va descendre la pauvre âme fragile, la pensée de cette justice invisible, partout présente, partout prévoyante, sur laquelle s’appuie l’apparence changeante des choses visibles, les illuminent d’éclairs inattendus. […] Wesley, Whitefield et leurs prédicateurs allaient par toute l’Angleterre, prêchant aux pauvres, aux paysans, aux ouvriers, en plein air, quelquefois devant des congrégations de vingt mille personnes, et « le feu s’allumait dans tout le pays » sous leurs pas. […] Pauvre, inconnu, ayant dépensé sa jeunesse à compiler pour les libraires, il était parvenu, à force de travail et de mérite, avec une réputation pure et une conscience intacte, sans que les épreuves de sa vie obscure ou les séductions de sa vie brillante eussent entamé son indépendance ou terni la fleur de sa loyauté. […] Evelina, par miss Burney ; voyez le personnage du pauvre et gentil Français, M.
En de si pauvres occasions, comment l’acteur eut-il montré de la vie et du naturel ? […] J’aurais peut-être autrement conçu, je l’avoue, le Pauvre sous l’Escalier, si je n’avais modelé mon dessein sur les moyens qui m’étaient proposés ici où j’ai parachevé mon éducation dramatique. […] C’est pour lui et non pour un autre que j’écrivis ma seconde pièce religieuse, le Pauvre sous l’Escalier. […] Le Pauvre scandalisa, il émut. […] pour un catholique du moins : dans cet humble et pauvre local que l’on appelle « patronage ».
Il reconnaît son pouvoir dans la cabane du pauvre comme dans l’ensemble du globe. […] Les riches sont injustes envers les misérables, parce qu’ils s’abaissent pour leurs nécessités vulgaires ; les pauvres ne comprennent pas davantage les riches, parce qu’ils ne comprennent que les besoins de pain. […] Il cherchait à distraire le pauvre Paul en le suivant partout où l’agitation du désespoir le poussait. […] Ou elle eût été faible, et vous eussiez été à plaindre ; ou elle eût été sage, et vous fussiez resté pauvre: heureux si, à cause de sa beauté et de sa vertu, vous n’eussiez pas été persécuté par ceux mêmes de qui vous espériez de la protection ! […] Pour le pauvre Fidèle, il était mort de langueur à peu près dans le même temps que son maître.
Le pauvre garçon me détaille tous les ennuis qu’il a eus pour le classement des gens, et me conte les exigences de celui-ci, de celui-là. […] Triste famille, où la belle-sœur d’Oscar, une pauvre créature, chez laquelle l’indignation est morte, disait à Shérard, que tous les Wilde étaient des fous. […] Il me dit avoir été élevé dans une école de jésuites, dont on avait voulu le renvoyer, pour avoir écrit, tout jeunet, quelque chose sur l’amour, puis être venu à dix-neuf ans à Paris, où, pauvre petit garçon de lettres, très admirateur de Leconte de Lisle, il avait eu à subir ses brutalités. […] À l’église, le pauvre père, dont les arrangements avec Fasquelle, me disait Zola, avaient été faits en vue de la continuation de la dynastie des Charpentier, dans l’affaissement de sa douleur, a l’aspect d’un vieillard. […] » Et sur l’invitation, que les Daudet lui font d’amener, un jour, sa pauvre paralysée de femme à dîner, ses yeux se mouillent, comme de reconnaissance.
. — Le Cœur des Pauvres, (nouvelles), id. […] H.). — Récital mystique, in-18, Lemerre, 1893. — L’Iris exaspéré, Lemerre, in-18, 1895. — Les Impossibles Noces, in-18, biblioth. du Mercure de France, 1896. — Le Pauvre Pécheur, in-18, édit. du Mercure de France, 1899. — Les Frères Marcheurs, in-4, biblioth. de l’Occident, 1902. — Le Tourment de l’Unité, Mercure de France, in-18, 1902. — Le Traité de l’Occident, Perrin, in-16, 1904. […] Œuvres. — Quatre histoires de Pauvre Amour, bibl. de l’Association 1897. — La Bonne Madeleine et la Pauvre Marie, La Plume, 1898. — La Mère et l’Enfant, La Plume, 1900, in-16. — Bubu de Montparnasse, roman, La Revue Blanche, 1901, in-16. — Le Père Perdrix, roman. […] — Les Pauvres Gens, poésies, 1890. — Le Château des Rêves, poésies, 1890. — La Maison des Souvenirs, poésies, 1906. — La Vieillesse de Pierrot, un acte en vers, 1892. — L’Amoureuse Chasteté, roman, 1897. — Le Ressuscité, tragédie, 1901. — Victor Gelu et son Œuvre, critique, 1899. — L’affaire Syveton, ouvrage documentaire, 1905. — La Comédienne, un acte en prose, 1895. — Inceste d’âmes, cinq actes en collaboration avec Jean Laurenty (Théâtre Libre, 1896).
Seulement, la chose était pressée ; la Revue de Paris devait entrer incessamment en retraite, la pauvre fille n’ayant pas trouvé, comme sa sœur aînée, à se marier avec le gouvernement. Il fallait qu’en filant du monde littéraire dans le monde politique, la pauvre étoile jetât un dernier reflet. […] J’en étais donc là, me reposant sur ma bonne action, quand j’appris que la pauvre Revue de Paris avait revêtu le cilice politique. Je la vis passer de loin ; elle me parut bien mince ; elle s’était, la pauvre fille, un peu allongée ; mais elle s’était considérablement aplatie. […] ) Polyeucte, de Racine… Bon… Ce pauvre commissaire royal, il y va absolument comme une oie qui abat des corneilles. » L’anecdote, continue Satan, remonte aux premières années du commissariat, époque à laquelle M.
La jeune fille qui, logée au couvent d’à-côté, soigne sa grand’mère malade, lui écrit un jour, ayant su qu’il était Français, pour le prier de ne pas jouer à de certaines heures où cela incommode sa grand’mère, et en même temps, toutefois, elle le prie de jouer encore, car, à certaines autres heures, cela pourrait faire distraction à sa pauvre grand’mère et à elle-même. […] La pauvre enfant n’a que le temps de prévenir le voisin aimable et tendre qu’elle n’a jamais vu. […] Ce serait toute une histoire renouvelée du fleuve de Tendre que de dire la feinte pastorale à laquelle il se prêta. — Jeune, riche, il fit semblant d’être malheureux, ruiné, exilé, afin de mieux jouer près d’elle son rôle d’étranger ému, attendri, reconnaissant, et pour que Mme d’Houdetot pût avoir prétexte à se dire dans sa candeur : « Pauvre jeune homme !
On dirait qu’il a mis une corde de sa pauvre harpe dans tous les chœurs religieux ou seulement sensibles, pour l’y faire résonner partout et éternellement à l’unisson des échos de Bethléem, d’Horeb ou d’Engaddi ! […] Nous ne vîmes que quatre convois funèbres sortir en silence de la porte de Damas et s’acheminer le long des murs vers les cimetières turcs ; et près de la porte de Sion, lorsque nous y passâmes, qu’un pauvre chrétien mort de la peste le matin, et que quatre fossoyeurs emportaient au cimetière des Grecs. […] S’il reste quelque poésie dans l’âme des familles de l’Occident, ce n’est pas aux poètes profanes qu’on le doit, c’est au pauvre petit berger de Bethléem.
Horus, fils d’Osiris, procède au pesage redoutable ; mais le dieu a pitié de la pauvre âme qui murmure, sans doute, en elle-même, la touchante prière qu’on lit sur un rituel funéraire : — « Ô cœur ! […] L’âme pécheresse, c’est elle seule qui meurt. — Un homme est juste, il pratique le droit et l’équité ; — Il ne mange pas sur les Hauts Lieux le festin des fêtes, il ne lève pas les yeux vers les idoles, il ne souille pas la femme de son prochain ; — Il n’opprime personne, il rend au pauvre le gage de la dette, il donne son pain à l’affamé, il couvre d’un vêtement celui qui est nu ; — Il ne prête pas à usure, il retire sa main de l’injustice, et prononce, suivant le droit, entre celui-ci et celui-là ; — Il marche selon ma règle et il observe mes commandements. — Cet homme est un juste, il vivra, dit le Seigneur Dieu. — Mais cet homme engendre un fils violent qui fait tout le contraire de son père : — Il verse le sang, mange sur les montagnes, il rend impure la femme de son prochain, il lève les yeux vers les idoles, il opprime le pauvre et l’indigent. — Et il vivra ?
Il reste cinq cents francs à la pauvre fille : tout juste de quoi payer son cercueil et la croix de bois noir de sa fosse. […] Armand n’est pas un jeune homme pauvre, après tout : le fils d’un receveur général a du crédit sur la place. […] Bref, le pauvre Taupin s’est acoquiné à cet amour de passage, et la grisette est, depuis dix ans, sa maîtresse.
Une certaine classe d’historiens et de critiques biographes s’apitoie volontiers sur les sabres, si calomniés, ces pauvres sabres. […] Shakespeare, avec cette obscure et chétive édition attendant en vain le public, était une sorte de pauvre honteux de la gloire. […] Il donnait aux pauvres tout le revenu de son évêché de Belley.
VI La calèche s’arrêta au sommet du plateau dans un chemin creux, auprès de deux ou trois pauvres chaumières ; les enfants et les chèvres de ces chaumières jouaient au soleil au bord d’un fleuve encaissé et profond, qui coupait la prairie avec un calme et un silence perfides : c’était le Vellino. […] Tout attestait dans cette résidence la médiocrité de fortune de la pauvre mère. […] Tu consoles les rois quand leur trône succombe, Et du pauvre oublié tu protèges la tombe !
Il n’a pas plus d’initiative que le pauvre moine qui passait sa vie à illustrer des manuscrits à la marge, mais il n’a ni la foi ni la naïveté du pauvre moine, qui passaient dans toutes ses peintures et en attendrissaient les couleurs. […] … Pour ceux qui savent quelque chose de l’histoire des premiers siècles de l’Église, quel marmouset sera le saint Antoine de Flaubert, berné par ses tentations comme Sancho Pança par les muletiers qui le font sauter dans sa couverture, à côté du majestueux patriarche des Solitaires, l’ami du grand Athanase, au souffle inspiré, qui, du fond du désert, s’en vint et plana sur le concile de Nicée, et dont la pauvre sandale de roseaux entrelacés pesa aussi lourdement sur le démon terrassé que la bottine d’or de l’Archange !
Parmi les hommes de lettres qui moururent à Berlin, il en est un assez peu estimé et dont les ouvrages sont dès longtemps au rebut : ne croyez pas que Frédéric les trouvât bons, mais il nous fait du personnage un portrait vivant et parlant, qui dit tout en quelques lignes : Nous avons perdu le pauvre La Mettrie (21 novembre 1751). […] S’il y avait quelque chose de capable de renverser ma chétive cervelle, ç’aurait été les choses obligeantes que vous y ajoutez… ; mais, ma chère sœur, en faisant un retour sur moi-même, je n’y trouve qu’un pauvre individu composé d’un mélange de bien et de mal ; souvent très mécontent de soi-même, et qui voudrait fort avoir plus de mérite qu’il n’en a ; fait pour vivre en particulier obligé de représenter ; philosophe par inclination, politique par devoir ; enfin, qui est obligé d’être tout ce qu’il n’est pas, et qui n’a d’autre mérite qu’un attachement religieux à ses devoirs.
Si parmi les syllogismes croissent quelques pauvres fleurs, c’est la faute ou le mérite de La Fontaine : où n’en ferait-il pas naître ? […] Eh bien, hier j’ai ressenti un vrai plaisir ; on suit l’âpre échine de la montagne sous la maigre couche de terre qu’elle bosselle de ses vertèbres ; le gazon pauvre et dru, battu du vent, brûlé du soleil, forme un tapis serré de fils tenaces ; les mousses demi séchées, les bruyères noueuses enfoncent leurs tiges résistantes entre les fentes du roc ; les sapins rabougris rampent en tordant leurs tiges horizontales.
Et en conséquence, il va nous le dessiner ainsi : « Faible de santé, lourd dans ses mouvements, ce pauvre homme avait la tête et particulièrement le visage concassés comme s’ils eussent reçu deux ou trois coups de pilon dans un mortier… Tout le temps qu’il ne donnait pas à l’étude, il le consacrait à Mme Récamier, qu’il aimait et a toujours vénérée comme une sainte. […] Ici même, pour venger le pauvre philosophe néo-platonicien ainsi ridiculisé, je n’aurais qu’à opposer à M.