/ 2598
1045. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 348-354

Quels autres noms pouvoit-il lui donner, en voyant que, parmi les cent cinquante volumes qui composent le Recueil de son Journal, il n’y en a pas un où il n’ait l’audace de critiquer ceux qui passent pour nos meilleurs Ecrivains ?

1046. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

Le meilleur juge ?

1047. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 28, du temps où les poëmes et les tableaux sont apprétiez à leur juste valeur » pp. 389-394

Le monde remarque encore de lui-même, que ceux qui lui avoient promis quelque chose de meilleur que l’ouvrage dont le mérite a été contesté, ne lui ont pas tenu parole.

1048. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Première journée (1865). Les soucis du pouvoir » pp. 215-224

… Quel meilleur maître espèrent-ils ?

1049. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Il est plus mauvais et meilleur que chacun de nous. […] C’est alors qu’il se rendit à Weimar, où la grande-duchesse lui fit le meilleur accueil. […] J’en sais de meilleurs, j’en sais de pires ; je n’en vois pas de plus exemplaires. […] Puisse-t-on dire un jour que nos enfants sont meilleurs que nous ! […] C’est du vrai Coppée, et du meilleur.

1050. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Qui donc est sûr d’avoir trouvé un meilleur guide ? […] Et peut-être en ai-je encore de meilleures. […] C’est pourquoi ils se tiraient d’affaire avec eux au meilleur compte. […] Et qui ne sent que la grâce est meilleure que la justice ? […] Elle en est aussi la meilleure.

1051. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

La vie est courte, ennuyeuse ; elle se passe toute à désirer, et l’on remet à l’avenir son repos, ses joies, à cet âge où souvent les meilleurs biens ont déjà disparu, la santé et la jeunesse. […] Il finissait par écrire24 « que les meilleurs impôts sont ceux qui, en pesant exclusivement sur les riches, tiennent lieu de loi agraire ; que la meilleure république est celle où chaque citoyen a une part égale dans la direction des affaires ; que les meilleurs gouvernements sont ceux que le peuple réduit au rôle d’agents », et il se prononçait en conséquence pour le suffrage universel, le mandat impératif et les élections à court terme. […] Devant le roi, le premier devoir est de savoir bien parler ; il n’y a que des gens de la meilleure éducation dans son antichambre. […] « Si tu trouves quelque chose de meilleur dans la vie humaine que la justice, la vérité, la tempérance, le courage, tourne-toi vers ce bien de toute ton âme, et jouis-en, puisque c’est le plus excellent. […] « Il est meilleur de se vaincre que de vaincre mille fois mille hommes ».

1052. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Héros lui-même de ses chants, son génie eut une même réussite que sa bravoure éclatante : un sujet meilleur manquait à l’un, et une meilleure cause manquait à l’autre, pour que le poète et le conquérant pussent triompher avec plus de gloire. […] Dans cette supputation de ce qu’il y a de meilleur, « Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. […] L’étude de nos meilleurs poètes nous révèle avec quelle finesse leur délicate oreille saisissait la mesure des temps sur lesquels ils fondaient leur harmonie imitative. […] Tenons-nous-en donc à ce vers, puisqu’il est le meilleur pour nous, qu’il contient les nombres de tous les autres, et qu’on peut le varier à l’infini dans ses coupes multipliées. […] En effet c’est de la complète réunion des qualités qui doivent les composer, que résulte définitivement leur intégrale beauté : voilà le principe : voici quelle en est la meilleure application ; l’Iliade.

1053. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

C’est le repos sur un sentiment passé et non sur l’insensibilité, qui fait pour vous le charme de l’âge qui s’avance. » Mais ne nous attardons plus ; car, après bien des lenteurs, des dérangements et contre-temps dans ses projets, Sismondi enfin se met en route et arrive à ce Paris tant désiré ; il y est au commencement de janvier 1813, une date peu riante assurément ; il ne s’en aperçoit qu’à peine, et, dès le premier jour, il doit à l’amitié connue qui le lie à Mme de Staël d’être reçu et initié dans le meilleur monde, dans la plus fine société. […] Il apprécie donc Fauriel, sa conscience, son savoir, et même cette sorte de génie d’investigation et d’initiative que, lui, il était loin d’avoir au même degré ; puis il ajoute avec plus de finesse qu’on ne lui en croirait : « Son livre pourrait être meilleur que le mien, mais il a un défaut, c’est qu’il ne le fera pas ; il n’a jamais rien publié, et il est incapable d’amener rien à terme. […] Les idées religieuses de sa femme, protestante éclairée et sincère, agirent sur lui plus qu’il ne le pensait ; il n’était pas du même avis qu’elle, mais, tout en causant et en discutant, il s’en rapprochait : « Nous avons parlé ce soir de l’efficacité de la prière : ma femme, Jessie, est persuadée qu’on ne peut prendre l’habitude de prier tous les jours sans devenir meilleur.

1054. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

. — Les Meilleurs Contes (1892) […] Dans les premières œuvres, mettons hors de pair Pierre le Véridique ; avec sa langue contournée, précieuse, sa surcharge presque d’expressions d’atmosphère et de mots chronologiques, il reste la meilleure évocation que nous ayons de l’ancienne civilisation de langue d’oc, avant l’invasion du Nord. […] Il ne faut pas seulement reconnaître que Fiammette est le meilleur conte qu’un artiste ait porté à la scène, il faut dire que c’est le seul qu’on écoute avec un plaisir vrai et sans une minute d’effort.

1055. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Tannhaeuser fut représenté la première fois en automne 1845 ; le théâtre s’était mis en grands frais, les décorations avaient en partie été commandées à Paris, les principaux rôles étaient tenus par les meilleurs chanteurs de l’Allemagne. […] C’est aussi l’acte le moins apprécié et qui sur les meilleurs théâtres n’est servi qu’en lambeaux. […] La Valkyrie est particulièrement réussie, elle est, certes, supérieure aux Maîtres Chanteurs ; nous en citerons un des meilleurs passages : (Acte III, scène dernière, « nicht straf ich dich erst… »)            Quel châtiment, cœur indompté,    A mérité ta désobéissance ?

1056. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Oscar Comettant consentira-t-il à réunir en volume, sous le titre croustillant de Wagner pharmacien, ces brillants articles du Siècle où il a condensé tant de fois le meilleur de lui-même ? […] Je ne sais point de photographies — même entre les meilleures de la maison Braun — qui vaillent davantage à me charmer par leur perfection technique, et leur sincérité artistique. […] Nous les félicitons et leur souhaitons le meilleur succès.

1057. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Le père du réalisme, c’est Goethe en personne ; pourquoi ne pas le dire, puisque le meilleur moyen de déconcerter nos faux réalistes, c’est de les confronter avec le grand esprit dont ils ont si mal interprété le système ? […] N’importe ; ces exemples de galimatias sont rares, et c’est le style encore, malgré ses défauts, qui forme le meilleur titre peut-être de ce roman. […] À toutes les pages, au milieu des meilleurs épisodes, on est arrêté par quelque détail impossible.

1058. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

L’homme a laissé les Sept tirant au sort les portes où chacun d’eux conduira sa troupe : — « Choisis donc les meilleurs guerriers, dit-il au jeune roi, et place les promptement aux avenues de la ville. » C’est alors que le Chœur des femmes entonne sa longue plainte par des litanies de dieux protecteurs appelés à l’aide : Arès d’abord, patron de la guerre : — « Antique enfant de cette terre, regarde cette ville que tu as tant aimée autrefois. » — Puis Zeus « Père » universel ». […] Les voici qui défilent dans le rapport de l’Espion, annoncés à chaque reprise par une fanfare d’emphase et d’effroi : — C’est Tydée qui doit assaillir la porte Proétide ; mais les entrailles des victimes sont marquées de signes lugubres, et le devin défend qu’on attaque jusqu’à ce qu’elles donnent de meilleurs présages. […] Son bouclier est vide d’ornements, aucune sculpture arrogante n’enfle son airain. — « En effet, il ne veut point paraître le meilleur, mais il veut l’être : les sages conseils germent, comme une moisson, des profonds sillons de son âme. » La panoplie tient autant de place que l’homme dans ces portraits belliqueux.

1059. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Plus tard, nommé par le diocèse de Chartres conseiller-commissaire à la chambre supérieure du clergé de France, il vécut à Paris, hautement estimé dans son ordre pour sa capacité administrative, allant dans les meilleures sociétés sans s’y prodiguer, et poursuivant les études profondes auxquelles les événements allaient donner un soudain à-propos. […] Vous auriez dû voir que les vérités les plus certaines, que les meilleures idées ouvrent aux fripons et aux coquins de nouveaux moyens d’exercer leurs funestes passions. […] Voir plus loin, plus profondément qu’eux, leur faire part de meilleures idées, raisonner, etc., ne leur paraît qu’un commencement de confidence d’un homme qui a tramé plus profondément.

1060. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

On a l’explication de ce phénomène ironique, si l’on remarque que le pessimisme chrétien, négateur de la vie, a collaboré pour fonder cette société moderne avec un faisceau de forces beaucoup plus puissantes et qui le contredisaient, avec toutes les forces de la vie : l’égoïsme individuel, l’amour des biens immédiats, la passion de dominer, de posséder les meilleures choses, toute la frénésie qui fixe des buts à l’activité et développe l’énergie par la concurrence. […] Leur éducation les a-t-elle préparés aux carrières libérales, le même stimulant leur fait convoiter, avec une ardeur précise, les meilleurs emplois dans la politique, dans l’administration, dans l’enseignement. […] Que l’on imagine, sur le thème de l’apologue de La Fontaine, un peuple de cigognes se laissant persuader par la prédication d’une horde de renards, que la moralité commande de se nourrir de brouet clair dans des assiettes plates, voici le peuple des cigognes au bec pointu, au long cou, voué à la famine au grand profit des renards qui, du revers de la langue, laperont vite et sans peine les meilleures pitances.

1061. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Elle veut, non être subie comme un mal, mais acceptée comme la meilleure et la plus raisonnable que les hommes aient encore connue. […] L’un et l’autre cherchent, l’un et l’autre se persuadent par des raisons toutes personnelles, l’un et l’autre essayent d’entraîner les hommes en présentant ces raisons sous le meilleur jour possible. […] Le meilleur médecin est celui qui guérit.

1062. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

La comédie reprend un peu quand arrive le Fâcheux au plus fort de la répétition, et quand Molière donne la réplique à Lagrange, qui joue un rôle de marquis ; le gazouillement de mademoiselle Duparc et de mademoiselle Molière est aussi une plaisanterie du meilleur goût ; tant que Molière reste dans la comédie il est excellent ; mais une fois dans la satire, il faut avouer qu’il va trop loin. […] Quelques lecteurs croient « néanmoins le payer avec usure s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous ces éloges qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles ; il porte plus haut ses projets ; il agit pour une fin plus relevée ; il demande aux hommes un plus grand et un plus rare succès que les louanges et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs. » Ce sont là des pages admirables et tout à fait dignes que le critique honnête homme les ait sans cesse sous les yeux. […] Enfin, et ceci est une critique à faire aux pédants (meâ culpâ), armés de citations dans l’une et l’autre langue ( utriusque linguæ , disait Horace) : « Ne paraissez pas si savant, de grâce ; humanisez votre discours et parlez pour être entendu. » Qui voudrait avoir le secret de la critique appliqué à l’art du théâtre, se pourrait contenter d’étudier et de méditer La Critique de l’École des femmes ; il y trouverait les meilleurs et les plus utiles préceptes de prudence, de modération, de finesse, et comme dit un de nos vieux auteurs : En délectant profiteras.

1063. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Le meilleur du génie du chantre d’Énée, dont la conception a été du reste très bien comprise par Sainte-Beuve, c’est d’être un Latin, le génie latin dans une organisation divine. […] Sainte-Beuve, l’abeille de la critique qui en eut souvent la grâce et le dard, et le vol ondoyant, Sainte-Beuve, obéissant à ses facultés mobiles d’insecte ailé, a laissé là un sujet qui eût été, s’il l’avait traité à fond, le meilleur de sa gloire. […] Il aimait les lettres, même dans ses ennemis ; parce qu’il était avant tout un voluptueux de lettres ; mais, comme tous les voluptueux, écorchés par le pli de la rose du sybarite, il était cruel ; et au meilleur endroit, c’est-à-dire à celui qu’il présumait le plus sensible, il donnait son coup de dent de rat, et il attendait trente ans, s’il le fallait, pour mieux l’enfoncer.

1064. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Michelet est un déiste, qui croit que les fleurs, l’histoire naturelle et le déisme, cette religion cul-de-jatte, sont les meilleures garanties de la vertu et du bonheur des femmes. […] Or, la meilleure des idées anti-chrétiennes sur laquelle on pût établir toute la vie morale et intellectuelle de l’enfant, — du jeune ouvrier de l’avenir, — c’est encore l’idée de Justice opposée à la Grâce, — cette idée de Justice comme elle n’est pas, mais comme ils ont dit et voulu nous faire croire, les révolutionnaires, qu’elle était, dans la Révolution ! […] Parmi les sensations sérieuses que nous fait éprouver ce volume sorti de la tombe de Michelet, la meilleure, pour nous, est la sensation de l’ennemi qui s’enfile lui-même sur le glaive de la Vérité.

1065. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Zola eût pu, tout comme un antre, se borner à faire des romans, les meilleurs qu’il eût dépendu de lui. […] Leur œil est fait de telle façon, leur sensibilité est exercée de telle sorte qu’ils voient uniquement certains faits, qu’ils reçoivent uniquement certaines impressions, et j’accorderai volontiers qu’ils sont parfaitement sincères et qu’il ne dépend pas d’eux de considérer autrement et le monde, et la vie ; ils imaginent de la meilleure foi possible que la nature est exactement telle qu’elle leur apparaît et que rien n’existe en dehors de ce qu’ils aperçoivent. […] Lui voit le jeu, mais se garde d’en profiter ; car c’est précisément en résistant qu’il espère tirer meilleur parti de la faiblesse de madame.

1066. (1910) Rousseau contre Molière

Cet ordre ropalique, je veux dire qui élargit progressivement la question, n’est peut-être pas le meilleur. […] Philinte est le meilleur ami du monde. […] Personne ne s’est jamais senti, en sortant d’une pièce de Molière, meilleur et plus capable de bonnes choses, personne ne s’est senti tonifié. […] Dans une oeuvre pleine des intentions les meilleures un homme enclin au vice peut puiser les plus mauvaises leçons, les pires excitations et les plus funestes encouragements. […] Nos auteurs modernes, guidés par de meilleures intentions, font des pièces plus épurées ; mais aussi qu’arrive-t-il ?

1067. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Même d’une pièce déchirée il savait relier et sauver les meilleurs lambeaux ! […] La Comédienne : — Vous en avez fait meilleur marché. […] Le pauvre homme faisait pitié ; il avait des contorsions horribles : il appelait à son secours ses meilleures grimaces ; il se menait et se démenait comme un possédé dans un exorcisme ! […] Monrose était un des meilleurs valets qui eussent jamais porté la livrée honorable de Marivaux, de Molière et de Beaumarchais. […] (On ne parlait plus à Paris, ni de la guerre, ni de l’amour, ni des fêtes, ni des carrousels d’autrefois) que la comédie de Regnard fut acceptée et devait l’être en effet, comme le gage d’un avenir meilleur.

1068. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Tu pourras survivre à tous les autres ; celui-ci ne t’abandonnera qu’à la mort : c’est toi ; tâche d’être ton meilleur ami. […] Il y a du malheur d’en estre là, que la meilleure touche de la verité ce soit la multitude des croyants, en une presse où les fols surpassent de tant les sages en nombre. […] Je donnerais volontiers la meilleure de mes pages pour celle-là. […] Les vers de Sénèque auraient été meilleurs quelques mois, quelques années peut-être après son retour de la Corse. […] pour rendre le littérateur meilleur écrivain, on a empêché l’homme de devenir meilleur.

1069. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Des renseignements puisés à la meilleure des sources nous permettent d’assurer qu’il était entré dans cette vie parlementaire et magistrale un peu contre son goût, mais qu’il s’y voua par devoir. […] « Enfin, comme il faut toujours garder la meilleure raison pour la dernière, tenez pour certain que, si vous demeurez Français, vous serez privés de votre religion. […] et si nos conjectures sont plausibles, si elles ont pour elles l’analogie, si elles s’appuient sur des idées universelles, si surtout elles sont consolantes et propres à nous rendre meilleurs, que leur manque-t-il ? […] , mais dans un but plus sérieux et plus grave, pour suggérer aux doctes dans l’usage et l’administration de leur science un meilleur régime, de meilleures méthodes, une prudence et une sagacité plus éclairées. « Il y a lieu, ajoute-t-il en concluant, de se donner le spectacle des mouvements et des perturbations, des bonnes et des mauvaises veines, dans l’ordre intellectuel comme dans l’ordre civil, et d’en profiter. »  — Ainsi s’exprime Bacon en termes formels, et ce n’est que de nos jours, et depuis très-peu d’années, qu’en France une telle histoire est ébauchée à grand’-peine ! […] Sûrement, Dieu n’a pas remué tant de choses pour ne rien faire ; mais, franchement, méritons-nous de voir de plus beaux jours, nous que rien n’a pu convertir, je ne dis pas à la religion, mais au bon sens, et qui ne sommes pas meilleurs que si nous n’avions vu aucuns miracles ?

1070. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Trouvez-nous un jeune officier noble qui ait meilleure tournure ou fasse des actions plus belles. […] Poursuivons pourtant : « Ayant ainsi expliqué les mots, j’arrive maintenant à la proposition qu’ils forment, à savoir que la religion est le meilleur des savoirs et la meilleure des sagesses. […] Si l’étalage d’une chose est bon en quelque façon, il est sûr que la sincérité est meilleure. […] Or le meilleur moyen du monde pour un homme de paraître quelque chose, c’est d’être réellement ce qu’il veut paraître, outre que bien des fois il est aussi incommode de soutenir le semblant d’une bonne qualité que de l’avoir. […] À ce titre, elle est une science d’observation, positive et utile comme la botanique ; encore les meilleurs fruits qu’ils en retirent, c’est la théorie des sentiments moraux.

1071. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Cette démarche de sa part eut le meilleur résultat. […] Vous qui êtes dans des conditions meilleures, vous devez prendre un parti. […] Nous ferons un meilleur repas chez la jeune veuve. […] Mais le café n’était pas meilleur. […] Je ne puis trouver une meilleure femme que Viéra.

1072. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Le mal se cache si bien, le secret est si universellement gardé, que chacun est ici la dupe de tous : si sévèrement que nous affections de juger les autres hommes, nous les croyons, au fond, meilleurs que nous. […] Il serait châtié par eux, mais, s’étant mis de leur côté, il serait un peu l’auteur de sa propre condamnation ; et une partie de sa personne, la meilleure, échapperait ainsi à la peine. […] Les deux métaphysiques, en dépit de leur ressemblance ou peut-être à cause d’elle, se livrèrent bataille, avant que l’une absorbât ce qu’il y avait de meilleur dans l’autre : pendant un temps le monde put se demander s’il allait devenir chrétien ou néo-platonicien. […] Sûrs d’eux-mêmes, parce qu’ils sentent en eux quelque chose de meilleur qu’eux, ils se révèlent grands hommes d’action, à la surprise de ceux pour qui le mysticisme n’est que vision, transport, extase. […] Mais la nature a probablement voulu, en règle générale, que la femme concentrât sur l’enfant et enfermât dans des limites assez étroites le meilleur de sa sensibilité.

1073. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Tous les meilleurs instincts de l’humanité et pour mieux dire tous ses instincts devenus bons, ne sont-ils pas satisfaits ? […] Les deux ou trois marchands de Paris peuvent donner à meilleur marché le drap, qui, du producteur au consommateur, n’aura pas passé par vingt intermédiaires vivant de son passage entre leurs mains. […] Les causes de ce fait sont la suppression des douanes intérieures, et les routes meilleures et plus nombreuses, en attendant les chemins de fer et le télégraphe. […] Il est regrettable qu’il n’en ait pas tiré un meilleur parti. […] Meilleure que la psychologie, qui quelquefois les dessèche un peu, ou, au moins, les subtilise ; meilleure que la métaphysique, qui les égare un peu, ou semble les volatiliser.

1074. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

* *   * Accepter sa réputation toute faite d’imbécile aux yeux des idiots me paraît meilleur. […] Le Camus ; c’est son meilleur livre. […] l’absence de personnalité, de tempérament, voilà le type que vous proclamez de la meilleure organisation ! […] « La valeur positive de ces deux caractères, dans leur meilleure signification, ressort encore bien plus vivement de leurs caricatures, respectives. […] Il n’y a pas au reste deux manières d’exprimer une même pensée, il y a des mots exacts qu’on ne peut éviter, mais que tous ne savent pas trouver ; ceux qui les trouvent sont les meilleurs écrivains.

1075. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

s’écrie-t-il naïvement, cette guerre qui n’est pas venue, elle a épuisé le meilleur de notre sang, notre sève, notre or, sans profit aucun ! […] Le meilleur serait pour lui de constater qu’au fond il n’est, malgré toute son honnêteté de conscience, qu’un mauvais prêtre incapable d’enseigner et de défendre sa religion. […] Ce livre a pour titre : Jésus, et renferme peut-être, sons sa forme simple et châtiée, les meilleures inspirations du poète. […] Racheté est pour nous un des meilleurs romans d’Art Roë. […] » On y change au moins ses habitudes, on renonce à ses manies, c’est-à-dire à ce qu’il y a de meilleur et de plus reposant au monde.

1076. (1896) Les Jeunes, études et portraits

C’est Baudelaire de qui la meilleure part d’originalité consiste à avoir exprimé le mysticisme de la chair. […] Il est par là dans la meilleure tradition française. […] Il gâte ses meilleures qualités. […] Tous les poètes ont dit que leurs meilleurs vers étaient ceux qu’ils n’avaient pas écrits. Les poètes nouveaux ont fait beaucoup de ces meilleurs vers-là.

1077. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

Dans un parallèle, assez contestable d’ailleurs, qu’il a établi entre l’œuvre du littérateur et l’action de l’homme d’État, il a rappelé la difficulté qu’il y a quelquefois, pour le meilleur gouvernement, à être le bienfaiteur des peuples qui ressemblent trop aux Athéniens de l’Antiquité ; il a parlé de cet esprit qui était aussi celui de Rome en de certains siècles (Roma dicax), de cet esprit de dénigrement devant lequel rien ne trouve grâce, et il s’est plaint de ce qu’il a nommé notre dissolvante ingratitude.

1078. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

On pourrait dire aussi que Soumet récite à l’un de ses amis quelques vers de sa Clytemnestre, de sa voix la plus flûtée, et ajoute : « En voilà, mon cher, et du meilleur, on vous en fera ainsi tant que vous en voudrez. » Le succès de Lucrèce, si légitime qu’il soit, me suggère ces deux pensées, ces deux petits axiomes critiques : 1° En France, pour réussir en matière littéraire, il ne faut rien de trop, mais toujours et avant tout une certaine mesure.

1079. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

C'est des diverses pièces de ce plaisant débat qu’il vient de composer un volume aussi instructif qu’amusant, et dont il tire pour moralité qu’il faut en toute question préférer la meilleure critique à la méthode fantastique.

1080. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Comtesse Merlin. Souvenirs d’un créole. »

Née dans des climats brillants où la terre est pétrie d’une meilleure argile, développée d’abord et grandie en liberté, un peu sauvage, comme elle dit, ayant puisé ses premières idées sur l’hiver dans les romans, nous la voyons, dans le cours de ces volumes, fidèle à ce culte de l’été de la vie, de la jeunesse, de la beauté dont elle aime à couronner en toute occasion ses louanges.

1081. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire »

si parfois une femme, Pensive, en les lisant, à la fuite du jour, Sent son œil qui se mouille et son cœur qui s’enflamme   A tes récits d’amour ; Si, parmi les amis qu’a chéris ton enfance, Un seul peut-être, un seul qui t’aurait oublié, Y trouve avec bonheur quelque ressouvenance   D’une ancienne amitié ; Ou, si d’enfants chéris une troupe rieuse Qu’amusent tes récits, que charment tes accents, En t’écoutant, devient meilleure et plus joyeuse,   Et t’aime pour tes chants : Ce rêve est assez beau pour enivrer ton âme !

1082. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

Comme tous les recueils d’épigrammes, mais des meilleures, les Guêpes de M. 

1083. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Georges Rodenbach est un des meilleurs écrivains belges qui soient venus se servir de notre langue, et l’acquisition pour la littérature française est bonne.

1084. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) »

Le meilleur hommage qu’un écrivain puisse adresser à ses aînés, n’est-ce point, en somme, de s’avouer leur hoir par d’aussi explicites emprunts au trésor qu’ils léguèrent ?

1085. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Il attaque une phrase qu’il croit être de Pline le jeune, dont il se moque comme d’un écrivain affecté. « Ne m’avouerez-vous pas, dit-il, que cela est d’un petit esprit de refuser un mot qui se présente et qui est le meilleur, pour en aller chercher avec soin un moins bon et plus éloigné : Pline est de ces éloquents dont Quintilien dit : illis sordent omnia quæ natura dictavit ? 

1086. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

Denis a beau s’armer des terreurs de la tyrannie, ses Ouvrages n’en deviennent pas meilleurs ; & Philoxene, après les avoir lus, dira, plutôt que de les approuver, qu’on me remene aux Carrieres.

1087. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 331-337

Si on lui reproche de s’être trop assujetti au goût du Peuple, & d’avoir paru quelquefois avilir ses talens en les faisant descendre à des plaisanteries basses & outrées, on peut l’excuser, en disant, que le succès de ses meilleures Pieces exigeoit peut-être cette condescendance.

1088. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Louise Labbé, et Clémence de Bourges. » pp. 157-164

Elle aima les sçavans hommes surtout, les favorisant de telle sorte, que ceux de sa connoissance avoient la meilleure part en sa bonne grace, & les eut préférés à quelconque grand seigneur, & fait courtoisie à l’un plutôt gratis, qu’à l’autre pour grand nombre d’écus : qui est contre la coutume de celles de son métier & qualité*. » Louise Labbé vivoit dans la plus grande union avec Clémence de Bourges.

1089. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Carle Vanloo » pp. 183-186

Vous savez que je n’exagère point, et je défie la meilleure vue de soutenir ce coloris un demi-quart d’heure.

1090. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 22, quelques remarques sur la poësie pastorale et sur les bergers des églogues » pp. 171-178

Le premier livre de la pluralité des mondes traduite en tant de langues, est la meilleure églogue qu’on nous ait donnée depuis cinquante ans.

1091. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIII »

On abuse des meilleures choses, on peut tourner en défauts les plus sûres qualités.

1092. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVII »

»‌ Or, non seulement je ne le proscris pas, ce genre de phrases, mais j’ai déclaré formellement ceci, de peur qu’on ne se méprenne :‌ « Cela ne veut pas dire qu’on doive proscrire ces expressions, Il y a des cas où il les faut, où elles sont très belles et où rien ne peut les remplacer… On peut se permettre ces locations et on les trouve chez les meilleurs écrivains ; mais c’est la continuité qui crée la banalité et le caractère incolore du style. »‌ Pourquoi nos adversaires tronquent-ils toujours notre pensée et ne rapportent-ils que la moitié de nos opinions ?

1093. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Ce sont également celles qui lui ont inspiré ses meilleures œuvres. […] Il ne peut y avoir de bassesse foncière dans l’âme ni dans la vie d’un homme qui consacre à la contemplation et à la réalisation du beau le meilleur de ses forces. […] Faguet la trouve un peu meilleure, mais non pas de beaucoup, que celle qu’il a pratiquée. […] La meilleure manière d’honorer les grands écrivains est évidemment de répandre la connaissance de leurs œuvres. […] Ronsard et Chénier procèdent sans contredit du classicisme et du meilleur, mais c’est en quoi ils étaient à cent lieues de ressembler au parti rétrograde de 1820.

1094. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

4º Reconnaître les genres qui peuvent rentrer les uns dans les autres, et devenir meilleurs par leur alliance. […] Le monde entier lui répondra que ce fut celle qui exprima le mieux ce qu’il y a de meilleur, la liberté, intérêt recommandable et précieux à tous les peuples de la terre. […] C’est ainsi que l’étude des statues antiques a longtemps exercé les meilleurs artistes, et que se sont formées les belles écoles des Michel-Ange et des Raphaël. […] L’entretien des plus hautes connaissances y devint l’emploi des loisirs de la meilleure société de Paris. […] Ce genre admet peu de développements, et n’est jamais meilleur que par l’intérêt de situations.

1095. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

C’était du Michelet, et du meilleur, du Michelet du plus beau temps. […] S’il est de M. de Barante, c’est son meilleur livre. […] Bien qu’il n’eût ni la prudence ni la vue claire de César, César l’estimait comme son meilleur lieutenant. […] La meilleure est qu’il eût fâché le roi, à qui il était très empressé de plaire. […] Je suis le meilleur et le plus heureux de tous.

1096. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Quand on a vécu en des campagnes où on manque presque de tout, on se fait déjà une meilleure idée du passé. […] C’était un fanatique de l’expérimentation et c’en est, avant Bacon et depuis Aristote, le meilleur théoricien. […] La philosophie sensualiste n’a jamais trouvé de meilleure formule. […] C’est la meilleure méthode, du moins la seule que l’on puisse imiter ou recommander. […] Il y a dans les faits une logique, et la raison du plus fort est toujours la meilleure.

1097. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Et elles y mêlent ce qu’eurent de meilleur et de plus irrésistible les tréteaux de Tabarin. […] Cela posé, le meilleur moyen de prouver que la pièce d’Ibsen est intelligible, c’est de la raconter. […] ) la méchanceté finit par paraître la meilleure affirmation de la force. […] Songez, en effet, qu’il était dans les meilleures conditions pour ’ porter sur toutes choses des jugements ingénus et non appris. […] Le troisième acte est, à mon avis, de beaucoup le meilleur.

1098. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

(La scène est, je crois, la meilleure de l’ouvrage, et la plus colorée.) […] La meilleure prière est la plus clandestine. […] Les femmes ont, parmi eux, la meilleure place. […] Je sais bien que c’est une bêtise ; mais cette bêtise, je la ferai. » Et Édouard Dandrésy (Décoré) est meilleur encore. […] Vraiment, c’est encore Angèle qui a choisi la meilleure part. « Moi ?

1099. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

La meilleure épithète que nous puissions trouver pour ces yeux-là, c’est : exotique ou nostalgique. […] C’était bien un romantique, pittoresque et coloriste et doué d’un sentiment très vif de ce qu’on appelait alors le moyen âge, à défaut d’une meilleure définition. […] Le premier qui écrivit cloche fit donc une action énorme : il s’exposait à ne plus être salué par ses meilleurs amis et risquait d’être exclu de partout. […] On voit que son observation a sondé profondément la vie, et pour cela une ville comme Paris lui offrait les meilleures occasions.” […] On ne pouvait faire un meilleur choix et la nomination de Célestin Nanteuil sera accueillie avec faveur par tout le monde de l’art.

1100. (1890) Nouvelles questions de critique

Desnoiresterres, une des meilleures biographies qu’il y ait ; et nous aurons bientôt, dans les trois volumes de M.  […] quel meilleur service pourrait-elle rendre aux lettres ? […] Dans l’histoire de la science comme dans celle de la littérature, nous avons eu beaucoup de « grands hommes » à meilleur marché. […] Voilà une bonne œuvre : en voici une meilleure encore. […] Mallarmé demeure aujourd’hui le meilleur modèle de ce que peut produire la musique des mots.

1101. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

L’imitation de la tragédie latine a produit Médée ; l’imitation de la tragi-comédie espagnole, Clitandre ; la comédie s’essaye dans six pièces dont Mélite est la première et la meilleure. Aucune de ces pièces ne vaut les bons ouvrages de Lope ; mais, comparé à ce qui se faisait alors en France, c’était le meilleur dans le médiocre. […] C’était peu de soutenir celui du Menteur, dont les meilleurs endroits se rapprochent du ton de la tragédie : le langage de la vie familière était tout entier à créer. […] On fait des vocabulaires de sa langue ; on institue des prix pour le meilleur éloge de son style.

1102. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Ivre de civilisation matérielle, l’auteur de l’Aéronaute hollandais perd le meilleur de sa pensée dans cette lourde ivresse. […] Heureusement pour Poe que de toutes les inventions la meilleure est l’expression, — cette petite chose immortelle, — et qu’il se sauve du fond des choses, comme les poètes, par quelques détails. […] Edgar Poe est bien le premier et le meilleur, à sa manière, de cette littérature effrénée et solitaire, sans tradition et sans ancêtres… prolem sine matre creatam , qui s’est timbrée elle-même de ce nom de Bohème qui lui restera comme sa punition ! […] Et telle fut, selon moi, sa plus grande faute envers lui-même, — envers le meilleur de lui-même.

1103. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Il en résulte que, quoique ayant passé par tous les mondes, ce n’est pas sur les meilleurs qu’il nous donne les renseignements les plus exacts. […] De tous les moyens que les hommes ont inventés pour combattre le « naturel » si cher à Stendhal, l’orgueil est un des meilleurs, la raison pratique est un des meilleurs ; mais il n’y en a pas de plus victorieux peut-être, en dehors des religions, que la sociabilité devenue un culte, que le souci d’agir conformément à l’opinion générale, que la conviction presque religieuse, superstitieuse, si vous voulez, que c’est tout le monde qui a raison. […] Il n’a pas intérêt ou, du moins, il n’a pas un intérêt urgent, perpétuellement senti, à être servi par les meilleurs. […] Les hommes se divisent surtout en deux catégories, ceux qui croient que l’avenir peut être meilleur que le présent, ceux qui croient qu’il ne peut que lui être semblable. […] Ses portraits deviennent ainsi dramatiques dans tous les sens du mot et dans les meilleurs.

1104. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Je souris de voir comme, en avançant dans la vie, on ne sait pas se garder ce penchant au retour, et comme on étale ingénument devant les générations nouvelles le contentement d’avoir été d’une génération meilleure. […] Vous, monsieur Mignet, vous aviez votre romantisme à vous, sous forme austère ; vous faisiez une Histoire de la Révolution, dogmatique, systématique, étroite, où vous, le meilleur et le plus bienveillant des hommes, vous offriez d’effrayants ou d’imposants simulacres de Danton, de Saint-Just ou de Sieyès.

1105. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

 » Là y eut si grand bruit et si grande noise qu’il semblait vraiment que toute terre tremblât ; et quand ce bruit fut apaisé, Henri (Dandolo), le bon duc de Venise, monta au lutrin et, parlant au peuple, leur dit : « Seigneurs, voilà un très grand honneur que Dieu nous fait, quand les meilleurs et les plus braves gens du monde ont négligé toute autre nation et ont requis notre compagnie pour une si haute cause que la vengeance de Notre-Seigneur. » Cette scène si parlante et si pathétique, précédée par un traité de commerce et de conquête en commun, si bien conçu et si sagement combiné, peint l’esprit d’un gouvernement et d’un peuple. […] Quant à Villehardouin, toujours dévoué au bien commun et à l’union de l’armée qui lui semble le premier des devoirs, il représente à merveille ce composé de bon sens, d’honneur et de piété qui consiste à remplir religieusement les engagements de tout genre, même humains, une fois contractés ; en chaque occurrence, il tâche, entre les divers partis proposés, de se tenir au meilleur ; et, s’il y eut une sorte de moralité dans l’esprit et la suite de cette croisade si étrange par ses conséquences, c’est en lui et autour de lui qu’il faut la chercher.

1106. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Ils sont faciles, pleins d’images et d’harmonie ; et ce qu’il y a encore de bon, c’est que vous y joignez des plaisanteries du meilleur ton. […] Le reproche qu’on peut faire à M. de Meilhan, c’est de n’observer l’homme que dans ce cercle-là et de ne pas voir qu’il s’élevait déjà des classes nouvelles, dépositaires de meilleures mœurs et de qualités plus naturelles.

1107. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Il se relève le cœur plus embrasé que jamais, et cette joie épurée qu’il éprouve, cette clarté qui l’inonde, il veut la communiquer à ses semblables ; il a soif de les y faire participer et de leur porter, avec l’explication du mystère de la nature, la loi du maître qui la gouverne, loi de justice, de solidarité de fraternité, soumission dans les traverses de cette courte vie, espoir et foi dans une vie meilleure. […] Il y avait loin encore de l’âme tendre, jalouse, exigeante, susceptible, dévorée d’un immense besoin de retour, de celui qui disait : « J’étais fait pour être le meilleur ami qui fût jamais, mais celui qui devait me répondre est encore à venir », il y avait loin de cette âme seulement refoulée et douloureuse à celle qui devait tourner toute chose en poison, à ce Jean-Jacques, par exemple, qui, en apprenant la mort de Louis XV, s’écriait : « Ah !

1108. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Ceux qui prisent par ses meilleurs côtés ce jeune et brillant esprit, n’en ont pas assez et ne sont pas contents. […] Ceux qui l’ont entendu alors ont gardé la meilleure impression de son esprit, de son goût, de l’élégance et de la vivacité de sa parole : l’éloquence proprement dite serait venue avec un peu plus de chaleur.

/ 2598