Il était d’une branche cadette d’une famille ancienne de Bretagne, fils d’un cadet qui, embarqué comme mousse, s’enrichit en Amérique par d’assez rapides voies, que les Mémoires d’outre-tombe ne daignent point expliquer.
Oui, ils sont les dignes fils de ce grand et noble poète tant bafoué et calomnié de son vivant, et si mal connu encore à cette heure ; de ce pur artiste qui écrivait : « … La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même ; elle ne peut pas en avoir d’autre et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d’écrire un poème. » Et, en remontant jusqu’aux premières années du siècle, on trouverait un autre ancêtre, Alfred de Vigny, l’auteur de Moïse, de La Colère de Samson, de La Maison du berger et de ce délicieux mystère où … les rêves pieux et les saintes louanges, Et tous les anges purs et tous les grands archanges… chantent sur leurs harpes d’or la naissance d’Éloa, cette ange charmante née d’une larme de Jésus.
Quels soins pour disposer dans l’ordre naturel tant de pensées qui se présentent isolément et avant leur tour, pour reconnaître les points par où elles se touchent, pour faire un tissu indestructible de tous ces fils dispersés !
Il se disait de la race des Normands de la conquête, et il ne démentait pas ses prétentions par un caractère disputeur, hardi, courageux jusqu’à se vouloir battre à soixante-quatorze ans avec le chevalier de Piles, qui avait tué son fils en duel.
En Italie, où les circonstances le firent aller très jeune, il apprit que « pour écrire comme il faut il fallait se proposer de bons exemples, et que les bons exemples étaient renfermés dans un certain cercle d’années, hors duquel il n’y avait rien qui ne fût ou dans l’imperfection de ce qui commence ou dans la corruption de ce qui vieillit. » Il vit là de curieux exemples de superstition classique : un gentilhomme vénitien qui, à son jour de naissance, avait coutume de brûler un exemplaire de Martial en l’honneur de Catulle ; un autre délicat, qui faisait voir à son fils, dans les Métamorphoses d’Ovide, le commencement de la décadence latine.
Devenus pères, en les faisant réciter à nos fils, nous nous étonnons d’y trouver de graves plaisirs pour notre âge mur, après y avoir pris un si vif intérêt dans notre enfance.
Il a remarqué en Afrique les fils des Numides étendus à terre tout de leur long : presque tous les acteurs de son récit se vautrent sur le sol ; ils mangent à plat ventre, ils boivent à plat ventre, à moins que, pour se désaltérer plus à l’aise, et sans craindre l’asphyxie, ils ne plongent la tête tout entière dans des jarres d’eau miellée.
La jeune fille est d’abord un peu désappointée ; heureusement, le fils du négociant-poète est là tout auprès, fort amoureux d’elle ; c’est un jeune officier à demi-solde, qui a fait la guerre et qui a été licencié : Il était militaire avant qu’on fit la paix.
* * * — Ces jours-ci, la mère de notre ami Pouthier, reprochant à son fils de n’avoir encore ni une situation, ni une carrière, ni un gagne-pain, terminait son sermon maternel par cette phrase admirable : « À ton âge, j’étais déjà mère !
Mardi 16 janvier Une confession de Raoul Rigault père, à Ernest Picard : « Mon fils était arrivé à un tel degré de cynisme, qu’un jour il a dit : « Tiens, il y a longtemps que je n’ai vu papa… J’ai envie de le faire arrêter… comme ça, on me l’amènera. » J’ai lu, je ne sais où, que chez quelques chiens, il y avait en leur gaieté, comme l’apparence d’un rire.
Tandis que tous les individus faits sur un commun patron nous présentent un esprit à trame régulière, dont on peut compter les fils, le génie est un écheveau brouillé, et les efforts du critique pour débrouiller cet écheveau n’aboutissent en général qu’à des résultats tout à fait superficiels.
Ainsi l’avare au compte de la comédie, est également indigne et incapable d’être un bon père de famille ; on nous le montre en haine à sa fille, en mépris à son fils.
Je n’aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l’aimable et jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servais engagé par mes premiers serments.
Il est le fils de la jument et de l’âne, et il parle toujours, faisant sa généalogie, comme dit La Fontaine, de sa mère, la jument, avec une impertinence, et un orgueil, et une fatuité ridicules.
Il est à remarquer que, quand Stendhal écrit un roman italien, ces charmants ingénus deviennent tous d’effrontés menteurs et trompeurs, à l’exception, si l’on veut, de Fabrice, qui est fils de Français. […] L’orgueilleuse Mathilde amoureuse de ce petit secrétaire, fils d’un scieur de long, … admettons ; et s’avouant à elle-même cet amour, … passe encore ; et se jetant aux bras du secrétaire ; non, cette fois, la chose est dure à admettre. […] Il ne tient pas le pauvre par le fait de lavoir chez, lui, sur sa terre, de père en fils. […] Il sentait le paysan plus que l’ouvrier, quoique fils d’artisan, surtout le solitaire et le rêveur. […] C’est un fils de René que hante le souvenir de Chateaubriand, comme l’autre est hanté par Napoléon.
Dumas fils, ont précisément exprimé le fond même de ces tendances, le vide qui se dérobait sous tant de fastueuses draperies. […] si nous connaissions notre cerveau, ses rapports avec Uranus, les mille fils qui s’y entrecroisent et sur lesquels la pensée court çà et là ! […] Cet homme qui a honte des devoirs de la vie civile, et qui vit « misérable et presque ridicule sur une terre assujettie », qui parle avec l’accent d’une conviction singulièrement présente de la liberté naturelle de l’amour, a, comme Shelley, à la même date, le sentiment moins lyrique et plus pénétrant d’une poésie panthéistique où l’homme, non pas s’abîmerait dans la nature naturelle, mais redeviendrait fidèlement et vraiment le fils de cette nature et porterait sa ressemblance. […] Tout vit, tout agit, tout se correspond ; les rayons magnétiques émanés de moi-même ou des autres traversent sans obstacle la chaîne infinie des choses créées ; c’est un réseau transparent qui couvre le monde, et dont les fils déliés se communiquent, de proche en proche, aux planètes et aux étoiles. […] Il a cru, en réunissant dans ses mains les fils du réseau spirituel qui se tendait autour de lui, accomplir le monument devant quoi l’avenir resterait à genoux, — et voilà que ce monument s’est écroulé ne laissant debout que quelques superbes pans de mur, — tels que L’Homme qui rit et Les Travailleurs de la mer, choses trop littéraires peut-être, mais littéraires parfaitement, des vers çà et là (pas un poëme entier !)
Barrès évoque sous ces noms la vieillesse même de sa sensibilité et de son style, telles qu’il les prévoit, telles qu’il les aimera et les fera aimer à vos fils, avenir qu’il esquisse d’après un présent, d’après cette courbe de condensation progressive que sa manière, ou plutôt une de ses manières, a suivie depuis Bérénice et Du Sang. […] Si la question de l’argent tient dans la plupart de ses pièces une place importante, cela ne se relie pas aux sentiments bourgeois d’un fils de tapissier. […] Or, dans sa thèse sur la Jeunesse de Constant, arrivé aux rapports de Constant et de son père, il écrit : « On saisit mal comment Juste Constant, qui ne vécut pas beaucoup avec son fils durant ses vingt premières années, et qui n’eut jamais avec lui de conversation suivie, put avoir une influence à la fois si intermittente et si décisive. Je pense qu’il y avait entre le père et le fils une identité de nature qui se résolut immédiatement, par le frottement et le choc des caractères, en une opposition irréductible. […] Ce monde grec qui lui paraît étroit, le fils des marins bretons le dépasse et le classe par des visions empruntées, ce « poumon marin » auquel atteignit Pythéas.
En l’an 960, le fils d’un serf d’Aurillac, le jeune Gerbert, concentre en lui presque toute la tradition européenne ; il est à lui seul la civilisation. […] L’intelligence humaine est certainement la conséquence de ce que nous appelons naïvement le mal ; s’il ne se formait pas des coupures ou des nœuds dans les fils, si l’émotion atteignait toujours son but, les hommes seraient plus forts et plus beaux et leurs maisons parfaites comme des termitières ; seulement le monde n’existerait pas. […] Peut-être serait-elle l’œuvre du Pascal vrai, du fils sévère de Montaigne, du frère intellectuel de Descartes ? […] L’une de ces sectes attend le Paraclet, c’est-à-dire le Messie des derniers jours, l’homme divin en qui s’incarnera l’Esprit Saint, comme en Jésus de Nazareth s’incarna le Fils : ces temps advenus, une joie s’épandra au-dessus du monde et descendra dans tous les cœurs ; ce sera le règne, tant espéré, de la Justice et de la Bonté, de l’Amour et de l’Intelligence, — de l’Esprit, en un mot, lequel est tout cela et bien plus encore, puisqu’il est la Spiritualité la plus parfaite. Une telle hérésie n’est pas neuve : elle commença de se manifester peu de temps après l’Ascension du Christ et fut propagée par des hommes simples, étonnés de ce qu’après la purification du monde par le Fils, le monde, cependant, ne fût guère devenu plus habitable.
Si l’effet final est différent, c’est que les fibres nerveuses sont en rapport les unes avec les muscles, les autres avec telle ou telle partie des centres nerveux ; de même des fils semblables et qui sont le théâtre de phénomènes électriques semblables, produisent, suivant l’appareil qui les termine, tantôt un coup de sonnette, tantôt un déplacement d’aiguille, tantôt le choc d’un bouton. […] Ramifiée comme le chevelu d’une plante, chacune des trente et une paire de nerfs spinaux vient se jeter dans la moelle, et, par la moelle, communiquer avec l’encéphale ; ajoutez-y les douze paires de nerfs crâniens, qui se jettent directement dans l’encéphale : cela fait un tissu continu et compliqué d’innombrables fils blancs et d’innombrables mailles grises, une corde aux myriades de nœuds qui remplit le tuyau vertébral, un peloton aux millions de nœuds qui remplit la boite crânienne.
Thomas Raikes, honnête gentleman, fils d’un riche marchand de la Cité, et qui se trouvait très flatté de vivre dans ce grand monde anglais et français sur le pied de comparse ou figurant, a noté, comme l’aurait fait un Dangeau, avec une minutieuse attention qui tenait autant de la badauderie que de l’exactitude, tout ce qui peut se rapporter à M. de Talleyrand, à Montrond et à leurs entours.
Le Peletier fils et du jeune abbé de Louvois.
N’es-tu pas fils de la beauté ?
Une fois l’Italie libre, une constitution fédérale de tous les États divers existants en Italie, théocraties, royautés, républiques, duchés, municipalités politiques, une constitution nationale est donc infiniment plus conforme à la nature et aux habitudes historiques de cette grande race des fils de Brutus, comme dit Dante.
Comment Werther et Faust ont-ils pu naître5 en 1774, immédiatement après Marivaux et Crébillon fils, et lorsque la littérature française en était à Marmontel, à La Harpe, et à Florian ?
Un père ou une mère ont druit d’accompagner leurs fils ou leurs filles sans augmentation du prix d’abonnement.
On peut en relever cependant quelques traces dans l’effort qui s’y est dépensé pour détruire certaines conventions et serrer de plus près la vérité, dans le souci de donner une exactitude rigoureuse au costume, au décor, à la mise en scène, de rétablir ainsi quelques-uns des fils mystérieux qui rattachent les acteurs d’un drame au milieu où ils vivent.
Elle a été choisie par Cosima et Richard Wagner pour être la marraine de leur fils Siegfried.
Aux lieux où, toujours pure, la goutte de sang Aryen s’était conservée et avait imprégné la vie, échappant à tous les mélanges historiques, là devaient surgir les grands hommes : les Dante, les Cervantès, les Rousseau, les Shakespeare, les Gœthe et les Wagner sont tous de belles efflorescences issues de la première parenté des peuples, et tous peuvent être nommés fils des dieux.
Il appartient à une race merveilleusement douée et merveilleusement belle chez ceux de ses fils qui ont la force et la noblesse.
Je vous ai bien dit, Monsieur, au commencement de ma lettre, que mon langage serait celui d’un père à son fils.
La Fontaine, qui ne s’occupe guère de son fils, comme vous savez, qui n’en a parlé que deux ou trois fois peut-être dans toute sa vie, en parle dans ces lettres à sa femme, et il en parle même gentiment.
J’imagine que dans la joie d’être père, le sentiment de cette victoire de la vie entre pour une proportion très considérable ; la vue d’un garçon continuant notre nom, qu’il transmettra sans doute à des fils et à des petits-fils, nous donne l’illusion d’une durée éternelle, tandis que la grimace qui accueille les filles a pour cause la connaissance du rôle effacé qui les attend et de l’aliénabilité du nom avec lequel elles naissent. […] On assure, et je le crois sans difficulté, que les parents sont plus heureux des joies, plus fiers des succès de leurs fils que de leurs propres joies et de leurs succès personnels ; ou plutôt, pour parler un langage autrement juste et vrai, ils ne connaissent bientôt plus d’autres bonheurs ni d’autres triomphes que ceux de leurs enfants. […] Se figure-t-on les hommes des premiers âges consentant à mourir dans l’ignorance de la seule chose qu’il importe à l’homme de connaître, afin de laisser à leurs fils et à leurs petits-fils un plus grand nombre de constatations positives, grâce auxquelles l’humanité pourra, de génération en génération, s’approcher toujours plus de la vérité5 ? […] Le mépris d’un auteur de génie pour ses contemporains et même pour la première génération qui va leur succéder et qui annonce des fils semblables à leurs pères, est chose scabreuse, mais concevable et qui peut très bien n’être pas absurde. […] Dumas fils nous a surpris d’abord et choqués par les allures doctrinaires de son théâtre et par ce qu’il mêlait de solennité mystique à ses paradoxes : justement il se trouvait par là en avance sur son temps, et la génération nouvelle, pédante, morose, dévote, lui sait bon gré de ses sermons ; mais combien durera cette faveur ?
Ovide, au commencement du second Livre des Métamorphoses, fait une description pompeuse du Palais du Soleil, qui éblouit l’œil de l’imagination ; mais tout magnifique, tout étincelant qu’est le tableau du Poète, on traverseroit bientôt cette éclatante & superbe demeure, pour en sortir, si, tout-à-coup, on n’entendoit les craintes, les allarmes du père de Phaëton sur la demande téméraire & audacieuse de son fils. […] J’aime cent fois mieux, puisqu’il faut m’expliquer, les Ouvrages du fils, remplis de vues fines, délicates & vraies, & d’appercevances neuves sur le cœur des femmes. […] Rien ne me fait plus de plaisir que de voir l’héritier d’un millionnaire dépenser en peu d’années les biens immenses que son père avare & dur avoit amassés ; car si le fils étoit avare comme le père, à la troisième génération le descendant posséderoit dix fois la fortune de son bisayeul, & vingt-hommes de cette espèce engloberoient toutes les richesses d’un Pays.
Sans remonter jusqu’au Dante, jusqu’à Shakespeare ou Léonard de Vinci, de nos jours Gœthe, Balzac, Edgard Poë étaient des initiés ; Victor Hugo (dans son William Shakespeare) ; Dumas fils, élève de d’Arpentigny et de Desbarolles ; Zola qui nous donne une leçon de chiromancie à l’acte III scène 10 de Renée, Sardou et Flammarion, spirites notoires, se rattachent de près ou de loin à l’ésotérisme. […] Mais la littérature a quelque chose de plus intellectuel que cela : les choses existent, nous n’avons pas à les créer ; nous n’avons qu’à en saisir les rapports ; et ce sont les fils de ces rapports qui forment les vers et les orchestres. […] Si je parviens à créer des êtres humains, et si je les laisse agir en mon âme aussi librement et aussi naturellement qu’ils agiraient dans l’univers, il se peut que leurs actions contredisent absolument la vérité primitive qui était en moi et dont je les croyais fils ; et cependant je suis sûr qu’ils ont raison contre cette vérité provisoire et contre moi, et que leur contradiction est la fille mystérieuse d’une vérité plus profonde et plus essentielle. […] Je ne connais que Dumas fils, mais nous ne faisons pas le même métier… et nous ne parlons jamais littérature… il y a tant d’autres choses ! […] Mais (je n’ai pas le droit d’être aussi sévère que mon maître Leconte de Lisle), je reconnais que quelques-uns d’entre eux ont du talent : Henri de Régnier, qui me paraît avoir de magnifiques dons de poète qui seront visibles pour tout le monde le jour où il se débarrassera des langes du symbolisme ; Viellé-Griffin dont je vous ai parlé tout-à-l’heure, Quillard, Ferdinand Hérold, le fils de l’ancien préfet de la Seine, Bernard Lazare, un brillant et solide écrivain qui fait des poèmes en prose qui seraient de très beaux vers symbolistes s’ils étaient imprimés en lignes inégales.
Un père avait trois fils, Pierre, Martin et Jean ; il leur légua en mourant à chacun un habit1002, les avertissant de le tenir propre et de le brosser souvent. […] Là-dessus, les frères, consultant le testament de leur père, trouvèrent à leur grand étonnement, ces paroles : Item, j’enjoins et ordonne à mesdits trois fils de ne porter aucune espèce de frange d’argent autour de leurs susdits habits. — Cependant, après une pause, le frère, si souvent mentionné pour son érudition et très-versé dans la critique, déclara avoir trouvé, dans un certain auteur qu’il ne nommerait pas, que le mot frange écrit dans ce testament signifie aussi manche à balai, et devait indubitablement avoir ce sens dans le paragraphe.
Ainsi les substances quelles qu’elles soient, corps ou esprits, en nous ou hors de nous, ne sont jamais pour nous que des tissus plus ou moins compliqués, plus ou moins réguliers, dont nos impressions ou manières d’être forment tous les fils. […] Nous en apercevons quelques-unes, et nous savons qu’au-delà de notre science présente et de notre expérience future, le filet étend à l’infini ses fils entrecroisés et multipliés.
Ainsi les substances, quelles qu’elles soient, corps ou esprit, en nous ou hors de nous, ne sont jamais pour nous que des tissus plus ou moins compliqués, plus ou moins réguliers, dont nos impressions ou manières d’être forment tous les fils. […] Nous en apercevons quelques-unes, et nous savons qu’au-delà de notre science présente et de notre expérience future, le filet étend à l’infini ses fils entrecroisés et multipliés.
Les Espagnols ont adopté notre caractere, mais il signifie chez eux autre chose que chez nous ; hijo, fils, Juan, Jean, se prononçant presque comme s’il y avoit ikko, Khouan.
Charles Louandre, fils du savant bibliothécaire d’Abbeville, et les deux amis avaient projeté de concert une Histoire des Prédicateurs du Moyen-Age.
Ils reconnurent le mystère, mais ils ne le comprirent pas ; et les ténèbres renaquirent où les premières races de cette humanité mystérieuse avaient vu le jour du ciel dans la sainteté des fils aînés de Dieu.
Chapitre VII CCXI — Mais vous, pauvres gens, aveugles et abandonnés à vous deux dans cette cabane, sans nièce et sans fils, et presque sans chien, que se passait-il, pendant ce temps, dans votre esprit ?
que ne puis-je continuer à me dire son fils ?
Il ne manquera à mon bonheur que de vous y recevoir un jour et d’y avoir une compagne qui ressemble à la vôtre, et un fils semblable à celui dont vous me faites le portrait.
Ceux-ci sont employés à exciter dans l’âme du lecteur un double courant d’émotions associées comme deux fils entrelacés et alternants : l’une la curiosité pure de l’analyste, l’autre la terreur du visionnaire, qui, de moins en moins matérielle va du spectacle de la mort à celui des désorganisations cérébrales les plus subtiles, pour s’élever aux passions idéales et graves des poèmes.
Si nous passons aux autres personnages, quelle bouillante activité dans le fils d’Achille !
nous sommes tous les fils.
Fils d’un grand médecin que Dupuytren respectait et matérialiste, de race et d’éducation je ne sais pas, mais assurément matérialiste, il ne pouvait voir le monde que par le dehors, et c’est ainsi qu’il le vit et le décrivit ; car, avant tout et après tout, c’est un descriptif que Flaubert, et il le fut même avec une exactitude et une ténuité qui, parmi les descriptifs contemporains, n’a pas été surpassée.
Un brave éditeur protestant, auquel je me suis adressé enfin, dépend d’un conseil d’administration, qui a eu l’idée merveilleuse de soumettre l’examen de mon livre au fils même du pasteur qui fut le rival oratoire d’Adolphe Monod et son adversaire doctrinal ; j’admire que le rapporteur n’ait pas jeté la copie au feu. […] » Le sâr est le sâr, et les bourgeois, devant ce nom auguste, demeurent frappés d’un respect involontaire, entretenu par la magie du salon de la Rose + Croix, par les « wagnéries chaldéennes » de ce « Fils des étoiles, fiancé de l’au-delà vermeil », par ses « éthopées », par ses « hiérophanies », et par les « monitoires » de ses visiteurs. […] C’est pourquoi je n’admire qu’à titre de vérité idéale et je laisse dans le doute comme fait d’expérience, certaine réflexion qui console les auteurs dont le succès n’a pas égalé le mérite qu’ils s’attribuaient. « Consolons-nous de tout, écrit Alfred de Vigny dans son Journal, par la pensée que nous jouissons de notre pensée même et que, cette jouissance, rien ne peut nous la ravir. » L’auteur de la Princesse de Bagdad a la même prétention élevée : « Ce que nul ne peut m’enlever, dit-il, c’est le plaisir que le travail m’a procuré, ce sont les jouissances pures que m’a causées la conception et l’exécution de ces œuvres bonnes ou mauvaises, toujours sincères. » Dumas fils est ailleurs plus explicite encore : Il y a, dans notre recherche de la célébrité par les travaux littéraires, je ne sais quoi de puéril qui amoindrit l’autorité de l’écrivain et la portée de l’œuvre.
Dormi et quand ce fameux Essai sur la poésie dramatique — où, passant la plume sur la mémoire de Molière, il prétendait qu’après l’Ecole des femmes et Tartufe, la véritable comédie était toujours à créer, — quand ils contiendraient plus d’idées justes et de vues ingénieuses ou fécondes que je n’y en saurais reconnaître, ils auraient toujours, et ils ont eu surtout pour les contemporains, ce grand tort de servir de préface, ou de commentaire apologétique, au Fils naturel ou au Père de famille. […] Son Fils naturel fut son Aspar ; son Père de famille est son Saint Paulin ; et la médiocrité des œuvres entraîna la doctrine dans leur chute. […] Non, les théories de Diderot n’ont point fait fortune ; on n’a point imité son Fils naturel et son Père de famille, comme on a fait les tragédies de Voltaire ou les romans de Rousseau. […] Et non seulement la peinture, avec Vien, avec David, avec vingt autres, ne s’inspire plus que du Serment des Horaces ou des Fils de Brutus, mais la mode même se fait antique ; — et les femmes du Directoire se déshabillent à la grecque ou à la romaine. […] Mais il faut connaître aussi leur famille, leurs ascendants ou leurs descendants, le père et la mère de Molière, Jean Poquelin, bourgeois de Paris, et Marie Cressé, sa femme ; ou les fils de Racine, si peut-être leur père, ayant gardé tout le génie pour lui, ne leur a légué de lui-même que les moins précieuses parcelles.
Et comme vous brisez, dans vos métamorphoses Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés… ou encore : Quoi donc, c’est vainement qu’ici nous nous aimâmes, Nous y sommes venus, d’autres y vont venir, Et le songe qu’avaient ébauché nos deux âmes, Ils le continueront sans pouvoir le finir ! […] Si par exemple Julia de Trécœur était née dans une condition plus humble, l’amour qu’elle éprouve pour M. de Lucan, — lequel est à peu près de la même nature que celui de la Phèdre de Racine pour le fils de Thésée, — ne se développant qu’à travers mille incidents ou mille obstacles vulgaires, n’aurait pas sans doute le caractère ardent et passionné qui en fait la sombre beauté. […] Et les bergers en foule, autour du fils d’Alcmène, Stupéfaits, admiraient sa vigueur surhumaine, Tandis que, blancs dompteurs de ce soudain péril De grands muscles roidis gonflaient son bras viril Ut pictura poesis ! […] et, s’il y fallait des exemples illustres, l’auteur de Valentine et d’Indiana, celui de Monsieur de Camors et de l’Histoire de Sibylle, celui du Fils naturel et de l’Affaire Clémenceau, ont-ils fait autre chose ? […] Et c’est pourquoi, messieurs, en tout temps, ce que nous devons d’abord à ceux qui viendront après nous, ce que nous devons à nos fils, pour les aider à continuer l’œuvre de l’humanité, c’est de leur léguer, accru, si nous le pouvons, mais intact en tout cas, le patrimoine que nous avons nous-mêmes hérité de nos pères.
Triste fils avorté du triste symbolisme, sa réalité demeure fictive et de nom, il ne sert qu’à tenir la place de la doctrine génératrice dont on éprouve ainsi le besoin quoiqu’on se refuse à le reconnaître. […] Leurs fils, sinon eux-mêmes.
Une autre fois la querelle fut si terrible que le fils et la mère, chacun séparément, s’en allèrent chez le pharmacien pour « savoir si l’autre n’était point venu chercher du poison pour se détruire, et pour avertir le marchand de ne point lui en vendre. » Quand il alla aux écoles, « ses amitiés, dit-il lui-même, furent des passions1237. » Bien des années après, il n’entendait point prononcer le nom de Clare, un de ses anciens camarades, « sans un battement de cœur. » Vingt fois pour ses amis il se mit dans l’embarras, offrant son temps, sa plume, sa bourse. […] Voilà comme ils fouissent leur sillon dans leur misère inerte, — pourrissant de père en fils et d’âge en âge, — fiers de leur nature foulée.
Il a entrevu des personnages et ces personnages n’ont rien fait ; il a voulu les entendre mais à peine ils ont parlé, le poète a expliqué les ressorts qui auraient pu faire agir ses marionnettes, il a montré leurs fils d’archal, mais il n’a rien mis en mouvement. […] Incontestablement, le théâtre classique avait eu grand tort de renoncer à cette heureuse liberté dont les tragiques grecs ne se sont pas fait faute d’user, et l’école romantique a bien fait de secouer une réserve nuisible ; cependant Lorenzaccio passe les bornes de ce qui est permis, et non seulement l’action est surchargée de personnages qui tous ne sont pas utiles, mais encore la brièveté fatigante des scènes, et le changement continuel de sujet et de lieu, aboutissent à multiplier tellement les fils de la composition, que le livre achevé, il devient très difficile de résumer ce qu’on a lu.
Il a le sens inné de l’aristocratisme et ce sens lui a quelquefois servi de critère pour juger tout un mouvement littéraire : « … les dernières recrues du naturalisme, ces plats phraseurs, ces fils grossiers de paysans obtus, cerveaux pétris par des siècles de roture et qui ne savent ni penser ni sourire… » M. […] C’est en buvant du vin dans le même verre qu’une jeune fille que j’aimais… ………………………………………………………… Sur la table il y avait nappe blanche, un vase rempli de beurre jaune, et elle tenait à la main un verre du vin qui plaît au cœur des femmes… ………………………………………………………… Elle n’avait pas pourtant lieu de me haïr… Je ne suis qu’un pauvre jeune fermier, fils de Matelinn et de Maria Kantek J’ai passé trois ans à l’école… mais maintenant je n’y retournerai plus…. […] Tous ces détails, que les gens graves de l’an 1855 taxaient d’enfantillages, ne les empêchèrent pas de dégager les premiers le véritable rôle de la reine et de montrer que tous les fils venaient se nouer autour de ses doigts fins et redoutables.
Combien on l’eût étonné cependant, ce grand seigneur bel-esprit, si on lui eût dit que son immortalité tiendrait un jour, qui n’était pas loin, — uniquement à cette gloire : qu’il serait reconnu un des grands écrivains de son siècle ; et comme on l’eût fâché si l’on eût ajouté : Monseigneur, ces hommes dont vous parlez si légèrement, ces peintres, ces poètes, ces musiciens, ces architectes, ces philosophes, ce comédien Molière, — et plus tard, ce fils de votre notaire, Arouet, que vous voulez bien appeler un garçon d’esprit, survivront tout bonnement, non seulement par leurs chefs-d’œuvre, mais encore par les plus simples bagatelles de leur génie, à cette imposante société française qui, pour vous M. le duc, commençait au roi, et s’arrête aux ducs et pairs […] Lui-même il a pu servir au portrait de Tartuffe, ce fameux cardinal-ministre, Richelieu : Richelieu, amoureux de la reine-mère, et la chassant de ce royaume qui appartient à son fils ! […] Le noble ainsi ruiné par l’oisiveté, faisait de son fils un escroc et vendait sa fille à un bourgeois enrichi.
Je voudrais aussi pouvoir dire à madame votre mère, si belle et si sympathique, que dans son immense affliction, Dieu lui a accordé une grâce suprême dans l’excellent fils que nous connaissons et qui mérite si bien une telle mère. […] C’est le baron de je ne sais quoi, fils de je ne sais quelle autorité du pays, grand seigneur, à ce qu’on me dit. […] Ce qui m’attriste un peu, c’est que le fils A… n’y sera pas à cause de la stupidité de son grand-père qui a eu l’invention d’être très souffrant.
Les fils de la trame s’entre-croisent en mille façons diverses et jamais l’étoffe ne reproduit le même dessin. […] Ce vers est calqué sur un rythme naturel, le plus primitif que l’homme puisse percevoir, sur le rythme respiratoire : Ô mon fils ! […] Les fils les plus essentiels seuls subsistent dans la trame musicale ; mais ils ont été élus avec tant de justesse que leur déroulement simultané, par la rareté infatigable des rapports qu’il entraîne, remplace la voluptueuse épaisseur de la symphonie primitive. […] Comme il a choisi lui-même les fils, le musicien les tient entre ses mains ; ils ne se dévident que dirigés par lui.
Le 25 août 1828, Hippolyle Royer-Collard, fils du médecin aliéniste distingué, — neveu et digne neveu de l’illustre philosophe, — présenta et soutint sa thèse, intitulée : Essai d’un système général de Zoonomie.
XVII L’Italie, par la noblesse légitime de sa race, par le prestige éternel de ses souvenirs, par l’intelligence exquise de ses peuples, et par l’énergie, non pas nationale, mais individuelle, de ses fils, souffrait depuis longtemps de sa subalternité politique en face des grandes puissances militaires librement constituées qui prédominaient en Europe.
Véridique autant que bourru, il avait son franc-parler sur toutes les choses, et il n’a songé en cette circonstance qu’à dire la vérité, brutalement ou non, peu importe. » III Fabre fils, d’une famille obscure de Montpellier, élève de David, homme de bon sens et de cœur droit, était allé à Rome étudier l’art dans lequel il devint érudit de premier ordre, sans sortir tout à fait d’une élégante et savante médiocrité dans l’exécution.
Il y a tout un Achille que Boileau ne semble pas avoir plus connu que Perrault ; il y a le fils qui donne au souvenir de son père des larmes plus précieuses que celles que Boileau aime à lui voir verser pour un affront ; il y a l’ami de Patrocle, plus fidèle à l’amitié qu’à la colère ; il y a un sage aimable qui apaise les disputes parmi les hommes et console les vaincus ; il y a un homme qui, dans la solitude de sa tente, a beaucoup pensé sur le bien et le mal, sur la vie, sur la destinée, sur lui-même, le premier type de cette mélancolie que l’âme d’Homère a connue avec tous les sentiments qui sont de l’homme.
Mais bientôt l’envahissante marée de la démocratie atteindra leurs refuges : et les fils de ces artistes, dans l’égalité des besoins, renonceront les vains soucis d’un art désormais sans clients.
La conquête des forces de la nature livrées comme des esclaves obéissantes à l’industrie, allégeant le rude travail des hommes en le multipliant dans des proportions inouïes, ces inventions sans nombre qui augmentent la puissance et l’intensité de la vie, si elles n’ont pu encore en accroître la durée ; la vapeur transportant les produits, les idées et les hommes d’un monde aux extrémités d’un autre monde à travers les mers et les montagnes, victorieuse dans une certaine mesure des puissances hostiles, de l’attraction et de l’espace ; de simples fils de fer jetés sur la surface du globe et l’enveloppant comme dans un réseau nerveux le long duquel court la pensée, la terre revêtue par l’homme d’organes véritables, investie de pouvoirs nouveaux qui dormaient jusqu’alors dans son sein à l’état de forces perdues, devenant ainsi comme un vaste organisme au service de l’humanité, toutes les conséquences morales qui en découlent, le rapprochement des races, la création d’une conscience collective de l’espèce humaine ; l’avenir mille fois plus riche encore que le présent et réduisant de plus en plus le domaine de l’impossible, il y a là des trésors inépuisables pour l’imagination : le danger est qu’elle en soit accablée.
Pour l’homme châtié Te voiles-tu de foudre et son cœur devient sombre ; Tes fils sans ton appui sculptent en vain dans l’ombre Pandore qui fléchit au poids de la pitié !