Il transmit à son fils l’imagination rêveuse de sa race, son esprit de simplicité désintéressée. […] Madame Taine se décida aussitôt à venir vivre à Paris avec ses filles et à prendre son fils chez elle. […] Ils avaient foi en son avenir, ils résolurent de tout sacrifier pour donner à leur fils l’instruction qui lui manquait. […] Il n’avait pas cette joie : sa femme était morte en 1839 ; sa fille s’était mariée en 1843 ; son fils vivait loin de lui. […] Nos fils, page 422.
M. de Chateaubriand, du moins, est une exception ; lui, il est, comme on le dit des rois, hors de page, il a ses licences, comme un enfant gâté de la France, comme le fils le plus brillant et le plus cher à la fantaisie de tous et à l’imagination nationale.
Ce fils de ses œuvres n’a jamais goûté, dans son enfance, les douceurs d’une éducation facile et ornée des grâces.
Et dans ce décor galant se déroule, comme brodée à fils de lune et de soleil sur la pourpre sombre d’un écran impérial, la chaste aventure de Hana-Dori, l’Oiseau-Fleur, la reine du Yosi-Wara.
Jacques Madeleine est bien un des meilleurs fils de cette Grèce maternelle, car on a rarement dédié à notre Mère auguste un temple plus pur et plus radieux que ce Parthénon de la poésie.
C’est alors que se déchaîne l’antagonisme entre un vieux paysan, Jacques Souhait, routinier, fortement imbu des préjugés, et son fils François, joyeux du souffle printanier des idées nouvelles.
. — Les Fils Maugars (1879). — La Maison des deux Barbeaux (1879). — Toute Seule (1880). — Madame Véronique (1880). — Sauvageonne (1880). — Les Enchantements de la forêt (1881). — Les Mauvais Ménages (1889). — Madame Heurteloup (1889). — Le Journal de Tristan (1883). — Michel Verneuil (1883)
. — Le Fils, comédie en quatre actes (1866). — Mes premières années de Paris (1872). — Tragaldabas (1874). — Aujourd’hui et demain (1876). — Le Théâtre d’Auguste Vacquerie (1879). — Formosa, drame en quatre actes et en vers (1888). — Jalousie, drame en quatre actes (1888)
L’un voua ces pompeux Portiques ; Son fils vient de les élever.
Racine le fils, sur les Tragédies de son pere ; sa Traduction des Dialogues de Lucien, celle des Tragédies d’Eschyle sur-tout, sont autant de travaux qui déposeront en faveur de son génie, de son savoir, de ses lumieres, de son zele pour le progrès des Arts, contre les esprits jaloux qui l’ont attaqué sans le valoir ; contre les esprits superficiels qui l’ont jugé sans le connoître ; contre les Philosophes qui l’ont décrié sans pouvoir lui nuire ; ils prouveront encore, avec ses autres Ouvrages, l’énorme différence qu’il y a entre l’Honnête homme qui sait faire un noble usage de ses talens, & l’Ecrivain dangereux qui en abuse pour dépriser ceux de ses Rivaux.
Après tout, la France peut bien, sans trop de souci, laisser tomber une feuille de son épaisse et glorieuse couronne ; cette feuille, un fils doit la ramasser.
C’est, par exemple, un fils amoureux de la personne que son père veut épouser, et qui imagine des ruses pour arriver à son but ; c’est une fille qui, étant destinée à un homme dont elle ne veut point, fait agir un amant, une soubrette ou un valet, pour détourner ses parents de l’alliance qu’ils lui proposent, et parvenir à celle qui fait l’objet de ses désirs.
30 « Mère, voilà ton fils ; disciple, voilà ta mère. » Le christianisme, qui a révélé notre double nature et montré les contradictions de notre être, qui a fait voir le haut et le bas de notre cœur, qui lui-même est plein de contrastes comme nous, puisqu’il nous présente un Homme-Dieu, un Enfant maître des mondes, le créateur de l’univers sortant du sein d’une créature ; le christianisme, disons-nous, vu sous ce jour des contrastes, est encore, par excellence, la religion de l’amitié.
Rapportant tout à l’action des dieux, ils se tenaient pour fils de Jupiter ; c’est-à-dire pour engendrés sous les auspices de Jupiter, et ce n’était pas sans raison, qu’ils se regardaient comme supérieurs par cette noblesse naturelle à ceux qui pour échapper aux querelles sans cesse renouvelées par la promiscuité infâme de l’état bestial se réfugiaient dans leurs asiles, et qui, arrivant sans religion, sans dieux, étaient regardés par les héros comme de vils animaux.
« Et toi aussi, s’écrie Tourgueneff, en se rappelant à la fin d’un de ses récits un pauvre instituteur russe qui élevait les fils d’un de ses amis, et toi aussi, mon digne ami Avenir Sorokooumoff, toi qui fus le meilleur des hommes ! […] Ayant quitté l’université sans y terminer tes études, tu allas demeurer, je m’en souviens, chez un certain Gour Kroupianikoff, très-honorable seigneur russe, qui avait daigné te confier le soin d’enseigner à ses deux fils, Fofa et Zuzu, la grammaire russe, la géographie, l’histoire. […] J’ai vu la même chose en Arabie : l’émir Beschir du mont Liban et ses fils en avaient toujours derrière leur divan. […] Oui, que je sois le fils d’une chienne, si ce n’est pas beau ! […] La terre humide semble élastique sous le pied ; les herbes hautes et desséchées ne bougent pas, et de longs fils étincellent sur l’herbe décolorée.
Et pleins de respect pour le grand siècle qui va finir, le Siècle de la Science, dont il sont les fils, ils en distinguent chez Zola la vivante incarnation, et dans l’épopée des Rougon-Macquart, le grandiose déroulement. […] Les Romantiques sont venus, au matin de ce siècle, comme des fils enfiévrés et tumultueux de la Révolution et de l’Empire. […] Et quand je tiendrai tous les fils, quand j’aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l’œuvre, comme acteur d’une époque historique. […] Et le jour où les hommes comprendront que l’individu est semblable à un carrefour où se croisent et se confondent les innombrables fils d’atavismes différents, lorsqu’on aura distingué toutes les conséquences que comporte cette découverte, ce jour-là, une évolution considérable se sera accomplie dans les consciences. […] Thévenet, Trarieux, Guyot, Reinach, Georges Clemenceauc, tout ce triste gibier de Parlement et de Cour d’Assises, ces chevaleresques Fils Aymon épris de victoires idéales, ces Cincinnatus qui, la France le sait et Cornélius Herz aussi, ont servi gratuitement la République.
La veuve de lord Hastings se réfugie dans une solitude absolue en attendant la naissance de son fils, éloigne les visages humains qui lui semblent insincères et grimaçants, et ne trouve de consolation et de repos que dans la contemplation prolongée des nobles animaux qui peuplent ses écuries. […] Et tandis que la foule s’étonne, et ne comprend point le mystère, la nouvelle mère, radieuse, couve son fils du plus ardent amour : “Crois, ô mon fils, ô mon demi-dieu ! Je t’aime au-delà de tout l’amour dont j’eusse couvert un simple fils des hommes sorti de mes entrailles. […] Il se tourne vers le Tsar, car, dit-il, « je n’ai point de pays, moi, je suis le fils irrésistible de la Nature et de la Force ». […] Son Centaure vit d’une vie ardente et surhumaine, et ce fut une idée vraiment grande que d’avoir représenté le génie sous la forme de cet être légendaire, aux passions démesurées, qui est bien comme il le dit « le fils irrésistible de la Nature et de la Force » et dont la loi n’est pas celle des Codes humains.
Celui qui est vraiment atteint par le remords s’écriera comme l’enfant prodigue : — Je sais ce que je ferai, je retournerai vers mon père, je me prosternerai devant lui et je lui dirai : mon père, j’ai péché contre le ciel et contre vous, je ne mérite plus d’être appelé votre fils. […] Tout à coup on entendit la voix d’un Ange, qui sous la forme d’un Ministre de l’Église lui disait ; — Fils de Saint-Louis, montez au Ciel ! […] [I] Lady Jane Grey était petite-nièce de Henry VIII par sa grand-mère Marie sœur de ce Roi et veuve de Louis XII ; elle avait épousé Lord Guilford fils du Duc de Northumberland. Ce dernier obtint d’Édouard VI fils de Henry VIII de l’appeler au trône par son testament en 1553 au détriment de Marie et d’Élisabeth ; la première avait pour mère Catherine d’Arragon, et l’intolérance de son catholicisme la faisait redouter des protestants anglais ; la naissance de la fille d’Anne de Boleyn pouvait être attaquée. […] Marie la fille aînée de Henry VIII, l’emporta malgré la résistance des partisans de la réformation ; son caractère cruel et vindicatif se signala par la mort du Duc de Northumberland, de son fils Guilford et de l’innocente Jane Grey.
Le cœur de l’amant et du fils nourrit-il à la fois ces deux projets ? […] Ils louaient à l’envi l’amour fraternel d’Édouard et de Richard, et la tendresse d’Élisabeth pour ses deux fils. […] L’empereur et son fils traitent les questions religieuses comme Zadig ou Pangloss. […] Alexandre donne à Lucrèce le gouvernement de Spolèteq ; à Rodrigue, fils de Lucrèce et d’Alphonse d’Aragon, le duché de Sermoneta ; à Jean Borgia, son propre fils, qu’il avait eu d’une maîtresse demeurée inconnue, le duché de Nepi. […] Car où est la mère qui, même incestueuse, consentirait jamais à empoisonner son fils ?
On ne fouille les cendres des pères que pour les jeter au visage des fils. […] Que peut souhaiter de mieux pour son fils le père le plus exigeant ? […] Une autre, dans le même temps, marie son fils dans une famille considérée et prospère, à une belle jeune fille qui a appris le devoir comme on apprend les choses dont on a la vocation. […] Je me prends à trouver que nos armes ne sont pas assez meurtrières… Et pourtant ces Allemands sont les fils d’autres mères… Pourquoi sont-ils venus tuer les nôtres ? Mon fils, aie pitié de ces folies.
Alexandre Dumas fils. […] Alexandre Dumas fils, on baisse la voix et il semble qu’on parle d’un défunt. […] Ils pourraient encore délasser les fils. […] Mme Bernard avait surpris le secret de son fils et ne lui pardonnait pas. […] Solange de Croix-Saint-Luc, Disparu, Mademoiselle de Bressier, Le Fils de Coralie, La Marquise, Les Fils du siècle, etc.
Et dans cette soumission de la peinture au dénouement exigé a priori, nous trouvons la ressemblance frappante que nous avons notée plus haut, entre son œuvre et celle de Dumas fils. […] Paris fait toujours cette avance d’attention aux fils de ses favoris. […] * * * Le fait que ce fils de comédien ne se fit pas comédien, mais prétendit à devenir auteur, parut d’abord déconcertant. […] Dans Papa, le véritable sujet, qui est la rivalité d’un père et de son fils, n’apparaît qu’au cours du dernier acte. […] Guitry, que dès la fin, sinon dès le milieu du premier acte, tous les fils de l’intrigue sont clairement disposés, et que le public perçoit où on veut le conduire.
Iris dit de son ambassade à Achille, que le fils de Saturne même n’en a aucune connoissance. […] Si vous avez plus de valeur, et si vous êtes fils d’une déesse, il est plus puissant, parce qu’il commande à plus de peuples. […] L’un et l’autre ont ici d’inviolables droits : l’un est le fils des dieux, l’autre est le chef des rois. […] du discours d’Ulisse à Achille . la gloire vous attend, mon fils ; mais gardez-vous d’écouter les conseils d’un imprudent courroux. […] combat de Patrocle et de Sarpedon . la victoire autour d’eux vole d’une aîle agile ; du fils de Jupiter passe à l’ami d’Achille ; et presque au même instant plus prompte que l’éclair, va de l’ami d’Achille au fils de Jupiter.
Ce ne sont point des délicats de salon, comme nos marquis du dix-huitième siècle : un lord visite ses pêcheries, étudie le système des engrais liquides, parle pertinemment du fromage, et son fils est souvent meilleur rameur, marcheur et boxeur que ses fermiers. […] Il y en a dans la famille, où le père1329 peut déshériter ses enfants et garde avec eux, jusque dans les plus minces circonstances de la vie domestique, un degré d’autorité et de dignité que nous ne connaissons pas : tel fils malade, absent depuis longtemps, n’ose pas venir voir son père à la campagne sans lui demander d’abord permission ; une servante, à qui je remettais ma carte, refusait de la porter : « Oh ! […] Le ministre, même au village, n’est pas un fils de paysan, mal décrassé, encore imbu du séminaire, enfermé dans une éducation monacale, séparé de la société par le célibat, à demi enfoncé dans le moyen âge1330. […] Dans le langage familier, les fils disent : « My governor. » En France ils diraient : « Le banquier. » 1330.
VIII C’était le lendemain de la révolution de 1830 ; cette révolution, provoquée, mais mal inspirée, avait proscrit un berceau plein d’innocence ; elle avait donné le trône de l’infortuné Louis XVI, victime de ses vertus, au fils d’un prince qui avait démérité de son sang ; cette odieuse rétribution de la Providence révoltait et révolte encore la justice innée en moi. Que la France ne rendît pas responsable le fils irréprochable du duc d’Orléans du vote de son père, je le concevais ; mais que la France fît de ce malheur un titre au trône, c’était trop criant pour mon cœur. […] « Le prince Auguste retrouvait son pays occupé par l’armée française ; son père, le prince Ferdinand, vieux et malade, plus accablé encore par la douleur que lui causaient la perte de son fils Louis et la situation de la Prusse que par le poids des années. […] Une cabane de bûcheron ornée, au milieu d’un bois, voilà cette demeure ; j’y suis allé bien souvent, vers ce temps-là, passer des matinées d’été avec le duc Mathieu de Montmorency et son élégante fille, mariée avec le fils du duc de Doudeauville.
A Venise se trouvait alors le jeune Alexis, fils de l’empereur Isaac, à qui son frère avait fait crever les yeux, après avoir usurpé son trône. […] L’habile député qui avait conduit l’arrangement avec Venise fut successivement de l’ambassade qui vint demander à Isaac l’Ange l’accomplissement des promesses de son fils, et qui somma ce jeune prince, que la bonne fortune avait rendu ingrat de tenir sa parole. […] Quelques jours avant son départ, il lui était né un fils. […] Il mêle des réflexions au récit de la chute, et de la mort du roi d’Angleterre, Richard, fils du prince Noir.
Le père de l’enfant, Gamuret, a été tué dans un combat, et Douloureuse (c’est le nom français dont Herzêleide est la traduction libre) ne veut pas que son fils unique ait le même sort. […] mon fils Amfortas ! […] À sa mort, son fils Amfortas lui succéda. […] Mais lorsque Parsifal apprend de la bouche de Kundry que sa mère est morte de chagrin après la fuite de son fils, il tombe à genoux, submergé de remords et de douleur.
22 mars 47 (de Vinet fils) : Dans le second article sur Michelet, à l’endroit où mon père dit, d’après Commines, que Louis XI fut plus malheureux que ses victimes, il faudrait renvoyer en note aux Mémoires de Commines, livre VI, chap. 12. […] 26 mars : Pendant que mon fils achevait la copie de ce pauvre article, je me disposais à vous écrire cette incluse, qui devait toucher à bien des sujets : votre bonne lettre, qui m’arrive en cet instant, pourra bien m’en faire oublier quelques-uns. […] Mais si son fils, dehors qu’appelle quelque étude, Est sorti trop longtemps pour son inquiétude, Si le soir, auprès d’elle, il rentre un peu plus tard, Sous sa question simple observez son regard ! […] Beaucoup de personnes peut-être n’ont vu dans ce morceau que des vers durement brisés ; pourquoi n’y pas voir surtout cette âme brisée par le combat, et dans le même homme le fils tendre demandant grâce au chrétien fervent pour un père illustre et infortuné ? […] 143 Cela fait, l’Eternité dit encore : « Au Père et au Fils j’ai creusé de ma main une fosse dans une étoile glacée qui roule sans compagne et sans lumière ».
Un jeune prince grec, Alexis, fils d’Isaac l’Ange, d’un de ces empereurs dépossédés à qui leurs parents et frères usurpateurs faisaient crever les yeux, sollicite l’appui de l’armée ; il arrive lui-même dans le camp ; d’un visage animé et avec le feu de son âge, il implore les chefs. […] s’écrie tout d’un coup Nicétas en s’interrompant, le Barbare devance mes paroles ; il est emporté plus rapide dans sa course que l’aile de l’Histoire, et aucun obstacle ne l’arrête ; car elle, elle en est encore à le montrer saccageant Thèbes, s’emparant d’Athènes, envahissant l’Eubée : mais lui, il ne marche pas, il vole, il traverse les airs laissant en arrière tout récit ; il marche vers l’Isthme, il renverse l’armée romaine qui lui barre le passage ; il pénètre dans cette ville assise sur l’Isthme même et qui était jadis l’opulente Corinthe ; il se porte à Argos, il enveloppe tout le pays de Lacédémone, il s’élance dans l’Achaïe, court de là à Méthone, et se rue sur Pylos, la patrie de Nestor : puis, arrivé aux bords de l’Alphée, il s’abreuvera, je pense, de ses ondes, et, s’y baignant, il y puisera le souvenir de la tradition antique et gracieuse ; et, dès qu’il aura su que le fleuve s’est fondu d’amour pour Aréthuse, la source de Sicile, qui désaltère les fils de l’Italie, je crains fort que, ne faisant violence au fleuve lui-même, il n’écrive sur ses eaux et ne fasse savoir par lui à ses compatriotes de là-bas les exploits dont ont souffert les Grecs.
J’allais (tant l’art de l’arrangeur est parfait, et tant il a mis d’attention à se dérober), — j’allais oublier d’avertir que le tout est lié par un récit biographique rapide, par des transitions indispensables, par des fils adroits et légers ; que toutes les explications nécessaires au lecteur lui sont agréablement et brièvement données, qu’elles viennent à propos au devant de lui ; que tous les petits faits, toutes les anecdotes qui se rattachent au cercle de Mme Récamier, celles qu’elle aimait à raconter elle-même, nous sont rendues avec ce tour net et dans cette nuance qui était le ton particulier de son salon ; qu’une fine critique, toujours convenable, corrige et relève, par-ci par-là, le trop de douceur dans les portraits. […] C’est lui qui, amoureux longtemps de Mme Récamier, comme l’avait été son cousin et comme l’était son fils, disait que c’était dans la destinée des Montmorency, et ajoutait agréablement : Ils n’en mouraient pas tous y mais tous étaient frappés.
Le fils du connétable est un savant, un amateur de la philosophie nouvelle, un traducteur de Descartes ; non seulement on discutait autour de lui, et à son exemple, dans son petit château de Vaumurier, mais on y disséquait des animaux, des chiens, pour s’assurer si les bêtes étaient ou n’étaient pas de pures horloges et des automates. Son fils, le duc de Chevreuse, l’élève de Lancelot et l’ami de Fénelon, est une autre espèce de curieux, toujours dans les projets, dans les mémoires, dans le travail du cabinet, dans les entreprises nouvelles, dont il s’engoue, qu’il étudie à fond, mais qu’il ne mène pas toujours pour cela à bonne fin : on peut voir, sur son compte, ce que Saint-Simon et Fénelon, tous deux d’ailleurs pleins de respect pour lui, s’accordent à dire.
Venons-en à ce qui est nouveau, aux endroits inédits, l’ai prévenu qu’en générales sont moins brillants et moins à découper qu’à reconnaître sur place et à rejoindre en leur lieu : ce sont des suites, des liaisons, des fils déplus dans la trame plutôt que des morceaux. […] Mme de Sévigné n’est jamais plus en train de verve et de gaieté que quand elle parle de son fils et de ses fredaines, de ses mésaventures ; on dirait que l’honnête femme se dédommage.
Enfin l’heure libératrice arriva ; son frère, délivré bien avant lui, avait porté de ses nouvelles à sa famille ; si pauvre qu’elle fût, elle se saigna pour la délivrance de ce dernier fils ; de bon religieux, les Pères de la Rédemption, y aidèrent et ajoutèrent à la rançon un complément indispensable pour atteindre le chiffre exigé (19 septembre 1580). […] Honneur avant tout aux génies inventeurs et féconds, à ceux qui ont réellement enfanté, qui ont augmenté d’un fils ou d’une fille de plus la famille poétique du genre humain !
M. de Senfft fut avec lui à Berlin, et depuis à Paris, sur un pied d’amitié et de confiance, auquel il dut, en 1809, la satisfaction de soustraire le fils aîné de Mmc la duchesse d’Esclignac, fait prisonnier en Espagne, à la rigueur des lois portées contre les Français pris les armes à la main. » On peut le remarquer, les parfaites liaisons de M. de Senfft à cette époque ne furent jamais qu’avec ceux qui, tout en servant alors la politique de Napoléon, avaient des restes d’ancien régime ou des avant-goûts et des prédispositions de régime futur différent. […] Imitez tous vos collègues qui m’aident au lieu de me fatiguer, et qui font marcher le gouvernement, bien loin de le gêner de leurs passions privées. » Fouché était, par essence et par nature, le plus grand ourdisseur de trames ; il jetait ses filets et accrochait ses fils partout où il pouvait, et quand on lui avait crevé sa toile sur un point, il ne se décourageait pas, il recommençait aussitôt.
Leur destinée a été assez singulière : le fils de l’auteur, le comte Arthur Beugnot, homme d’esprit lui-même et qui avait le culte de la mémoire de son père, mais qui savait les précautions qu’il faut prendre quand on a plein la main de révélations contemporaines, en avait publié, essayé çà et là dans des revues quelques fragments et des chapitres détachés. […] Réunis aujourd’hui en volumes par les soins du comte Albert Beugnot, fils du précédent, ces Mémoires ont eu un complet succès et bien mérité.
Voltaire, pressé par la duchesse du Maine qui y avait ses fils et qui lui demandait de célébrer Lawfeld comme il avait chanté Fontenoy, ne le fit pourtant qu’à son corps défendant et dans une mince Épître : il prétexta la dureté des noms, les deux Nèthes, Ilelderen ou Herderen, Rosmal ou Rosmaer : La gloire parle, et Louis me réveille : Le nom du roi charme toujours l’oreille ; Mais que Lawfeld est rude à prononcer ! […] En revanche, on lit dans ce même Journal de Luynes, vers ces mêmes années, qu’un jour le roi étant allé voir le château d’Anet, appartenant à la duchesse du Maine, au défaut de la duchesse qui ne s’y trouvait pas, les princes ses fils, le prince de Dombes et le comte d’Eu lui en firent les honneurs : « M. le comte de Clermont y était aussi ; il s’éloigna dans le moment que le roi se mit à table, pour que M. le prince de Dombes pût présenter la serviette à Sa Majesté. » Ainsi il voulut bien, dans ce cas d’exception, céder l’insigne honneur de présenter la serviette, prérogative à laquelle il tenait beaucoup sans doute, mais à laquelle certainement les mêmes personnes, qui devaient bientôt s’opposer à ses désirs académiques comme à une dérogation, attachaient un souverain prix.
Fils orphelin de l’ancien ami du prince, du premier gentilhomme de sa chambre, il était comme adopté par lui et sur un pied de familiarité, de camaraderie même, qui, à ce degré et avec la disproportion des âges, ne laisse pas de surprendre. […] Il existe au Dépôt de la guerre des Mémoires inédits du marquis de Voyer, fils du comte d’Argenson, sur la campagne de 1758.
je suis un fils du barde Guîclan128 ! […] Un autre jour, le poëte, errant dans Rome, vient à découvrir qu’une église y est dédiée au pauvre évêque breton, à Malo, sous le nom italien de saint Mauto, et dès ce moment, pendant bien des journées, il ne pense plus qu’à son patron chéri ; si Saint-Pierre est, un soir, illuminé en l’honneur de quelque saint inconnu, il se dit que c’est pour le sien ; et, tout fier d’avoir signalé la basilique cachée, il s’écrie : Patron des voyageurs, les fils de ton rivage, Venus à ce milieu de l’univers chrétien, Connaîtront désormais ton nom italien, Et tu seras un but dans leur pèlerinage.
En pleine force du corps et de l’esprit, il lâcha tout, charge, femme et fils, pour venir à Paris, et vivre à la solde d’amateurs généreux. […] Biographie : Né à Château-Thierry, le 8 juillet 1621, fils d’un maître des eaux et forêts, Jean de La Fontaine étudia à l’oratoire de Reims et à Saint-Magloire de Paris ; puis il vécut oisivement dans sa ville natale, parmi ses amis, Pintrel, traducteur de Sénèque, Maucroix, traducteur de Platon.
Dans cette troupe s’était engagé le fils d’un tapissier, valet de chambre du roi, Jean-Baptiste Poquelin, qui se fit appeler Molière. […] Le fils du docteur faisait les seconds amoureux sous le nom de Virginio.
Nous voilà prévenus qu’il va rechercher des situations ultra-pathétiques, et en effet il nous montre une mère sur le point de poignarder son fils (Mérope), un fils assassinant son père (La mort de César), un frère près d’épouser sa sœur (Mahomet).
Mathieu de Montmorency, qui fut depuis un saint, Adrien (depuis duc de Laval), bien plus tard le fils d’Adrien, qui se trouvait ainsi le rival de son père, tous l’aimaient de passion. Henri de Laval se rencontrait souvent chez elle avec le duc de Laval son père ; il tenait bon et ne sortait pas, ce dont le bon duc enrageait, et, comme il avait de l’esprit, il écrivait à Mme Récamier le plus agréablement du monde : « Mon fils lui-même est épris de vous, vous savez si je le suis ; c’est au reste le sort des Montmorency : Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
Jamais père n’a moins connu son fils. […] Il étoit fils d’un boulanger de Paris.
Lequel valait le mieux pour toi d’être l’appui de ton vieux père qui se meurt de douleur, de ta femme qu’on cherche à séduire depuis vingt ans quoiqu’elle n’en vaille pas la peine, de ton fils que les princes voisins vont dépouiller, de gouverner tes sujets avec sagesse, de nous rendre heureux en nous laissant pratiquer sous nos cabanes des vertus que tu aurais pratiquées dans ton palais ? […] Le prince à qui cette fable est dédiée, était le prince Louis de Conti, neveu du Grand Condé, et fils de celui qui joua un si grand rôle dans la guerre de la fronde.
Les lettrés disent que cela est cause que tout cultivateur un peu à son aise, au lieu de laisser à son fils sa charrue, veut en faire un savant, un théologien, ou tout au moins un maître d’école. […] A cette époque, le monde était si ancien, que les fils des hommes avaient poussé leurs connaissances au plus haut degré.
J’ai vu, j’ai souffert le supplice de voir Hector traîné à la queue d’un char il quatre chevaux, et le fils d’Hector précipité des remparts164. » Ce n’est point là sans doute la tendre et touchante Andromaque de Racine, cette création mi-partie chrétienne par l’anachronisme involontaire du poëte mêlant sa religion à son art ; ce n’est pas non plus la conception un peu déclamatoire de Sénèque, celle d’une Andromaque bravant avec fierté la mort, quand elle croit avoir sûrement caché son fils dans le tombeau d’Hector.
« Père et gardien de la race humaine, fils de Saturne ! […] On lui demande, pour un des héritiers de l’empire, pour un des fils de Livie, cette gloire des armes qui avait fait la grandeur de Rome.
Un songe symbolique a promis à sa mère enceinte un fils glorieux. […] Il n’a jamais parlé de ses fils, de sa famille, bien qu’il parle constamment de lui-même, de ses amis, de ses proches. […] Il y retrouve Charles Martel, le fils aîné du roi de Naples, qui, à Florence, s’était lié avec Dante de l’amitié la plus tendre. […] Le fils qu’il eut d’elle, il l’aima tendrement et l’éleva à ses côtés avec le plus grand soin. […] Il avait pour son fils de l’ambition et se flattait de le voir quelque jour se placer, dans les lettres, au rang des Gellert et des Hagedorn.
Le père de famille (au second acte, scène sixième) essaie d’émouvoir son fils au moyen du pathos qui suit : « Mon fils, il y aura bientôt vingt ans que je vous arrosai des premières larmes que vous m’ayez fait répandre. […] D’ailleurs, je ne suis point entêté, et je n’ai que tout juste la vanité d’un auteur ; mais plus je lis cette prière du père de famille sur son fils naissant, plus elle me paraît nécessaire. […] Le père de famille irrité finit par donner sa malédiction à son fils. […] C’était en octobre 1759 seulement que Charles VII, devenu roi d’Espagne sous le nom de Charles III, avait abdiqué le trône de Naples en faveur de son troisième fils, Ferdinand, âgé de huit ans. […] Il a pris dans ses Salons justement le contrepied de la vraie critique d’art, comme dans ses Entretiens sur le Fils naturel il avait pris le contrepied de la vraie critique dramatique.
Béchet le père, secrétaire général de la préfecture du Jura, et de plus homme réellement instruit, aimait à réunir chez lui les condisciples de son fils.
Ce César-là, qu’on le blâme ou qu’on l’approuve, porte en lui toutes les foudres et les flammes, comme les séductions et les grâces : il est bien véritablement le fils de Vénus !
L’école Trarieux fils me semble fondée.
Il ne souffrira, près du berceau de son fils, ni vice, ni ridicule.
Pour achever le cercle des caractères naturels, il faudrait parler de l’amitié fraternelle, mais ce que nous avons dit du fils et de la fille s’applique également à deux frères, ou à un frère et à une sœur.
Non : elle ne fait pas même valoir Didon dédaignée ; mais, plus humble et plus aimante, elle n’implore le fils de Vénus que par des larmes, que par la propre main du perfide.
Mais voulez-vous du merveilleux plus sublime, contemplez la vie et les douleurs du Christ, et souvenez-vous que votre Dieu s’est appelé le Fils de l’Homme !
Mais toujours est-il que, s’il est sceptique comme le siècle dont il est le fils, il n’a pas le style qui doit embaumer cette misérable larve d’un esprit qui n’ose pas vivre, puisqu’il n’ose affirmer, et qu’il faut pourtant avoir si on est sceptique, sous peine… de n’être même pas.
Pour les esprits qui ne passent pas leur vie à couper en quatre des fils de la Vierge avec de microscopiques instruments, il n’y a que trois femmes en nature humaine et en histoire : La femme de l’Antiquité grecque (car la matrone romaine, qui tranche tant sur les mœurs antiques, n’est qu’une préfiguration de la femme chrétienne), la femme de l’Évangile, et la femme de la Renaissance, — pire, selon nous, que la femme de l’Antiquité, pire de toute la liberté chrétienne dont la malheureuse a si indignement abusé.
C’est ce qui doit diminuer l’horreur que nous inspire, dans la douceur de nos temps modernes, la sévérité de Brutus, condamnant ses fils, et de Manlius faisant périr le sien pour avoir combattu et vaincu au mépris de ses ordres.
Masmonteil dans sa thèse de Doctorat en droit, La législation criminelle dans l’œuvre de Voltaire, pour être sûr au moins que : ni Calas fils ne s’est pendu ; ni la fille Sirven ne s’est étranglée et noyée elle-même ; et que les contradictions et mensonges multipliés des Calas et certaine disparition du cadavre de la fille Sirven rendent les Calas et les Sirven infiniment suspects ; ceci ajouté que les Calas avaient un intérêt très grand à la mort de Calas fils et les Sirven un intérêt assez grand à celle de la fille Sirven. […] L’auteur du Christianisme dévoilé dit que l’âme de Néron, celle d’Alexandre VI et de son fils Borgia pétries ensemble, n’auraient jamais pu imaginer rien de plus abominable. […] Il y est dit que le roi d’Israël, en passant par le mur ou sur le mur de Samarie, une femme lui dit : « … Ô roi, une femme m’a dit : « Donne-moi ton fils, nous le mangerons aujourd’hui, et demain nous mangerons le inien » ; nous avons donc fait cuire mon fils et nous l’avons mangé. […] Cette horreur, il l’a transportée aux Chrétiens, qu’il s’obstine à considérer comme les successeurs, les héritiers et les fils spirituels des Israélites. […] Dans l’Emile, Rousseau suppose un père de famille du XVIIIe siècle, qui, convaincu que la société dont il fait partie est complètement gangrenée, que lui-même ne pourrait donner à son fils que des défauts, des vices, des sentiments faux et des idées fauses, confie son fils à un-ange, non pas pour l’instruire, car il ne faut pas enseigner, mais pour surveiller et guider très légèrement dans cet enfant le développement naturel du cœur et de l’esprit.
Des gens qui se font appeler fils de Dieu, œil de Dieu (voyez les inscriptions d’Hamaker) ne sont pas simples comme vous l’entendez ! […] L’homme qui tue plus loin les Mercenaires de la façon que j’ai montrée (ce qui est un joli trait de son fils Hannibal, en Italie), est bien le même qui fait falsifier ses marchandises et fouetter à outrance ses esclaves. […] Dourdain, homme modeste, instruit, ancien barbiste, ancien secrétaire du vieux et respectable comte de Ségur, et qui, placé à la recommandation de son fils, le général Philippe de Ségur, dans les bureaux du ministère de l’intérieur, a toujours et obstinément refusé tout avancement.
. — Arrivant au genre d’éducation même que Delaroche semblait vouloir donner à ses fils, éducation toute choisie, toute délicate et de gentilshommes, Horace trouvait à y redire ; et certes, en pareille matière, il ne nous appartient non plus, à aucun degré, de prendre parti entre le beau-père et le gendre, et un gendre si lettré, si éclairé ; mais ce qu’il nous est permis de remarquer, c’est la nature et l’inspiration des conseils donnés, conseils tout paternels et quasi de patriarche. […] Delaroche fils, elle n’a jamais tort31. […] Delaroche fils), que dans ce que je me suis permis de citer tout à l’heure et d’indiquer, je n’ai eu garde de rien trancher, de rien préjuger.
C’est sans doute d’une pareille chevelure dorée, ensoleillée et lumineuse qu’était coiffé le fils de la muse Calliope, quand cet excellent musicien déménageait les arbres tout venus par un procédé élégant et économique dont il n’a malheureusement pas légué le secret à nos jardiniers actuels. […] Je me l’imaginais claustré, ainsi qu’un simple Fils du Ciel, au fond d’un farouche lyrisme, où il vivait, muet solitaire, refusé aux regards des profanes ; — car je ne doutais pas qu’il se tînt à l’écart de la conversation des hommes, faite, selon moi, pour écœurer de nausées son absolutisme hautain de chantre éternellement visité par la Muse. […] Ces messieurs s’entreregardèrent, puis, à l’instar du marquis Ubilla au troisième acte de Ruy Blas : Fils, dirent-ils, nous avons un maître.
Dans le plan d’études que Gargantua propose à son fils Pantagruel, il lui recommande « la langue hébraïque, pour les sainctes lettres. » Plus loin, il lui conseille de commencer les heures du jour « parvisiterlessainctes lettres premièrement, le Nouveau Testament en grec ; puis, en hébreu, le Vieux Testament. » A Thélème, il y a une bibliothèque hébraïque ; il est vrai que Rabelais la met, ainsi que la grecque, au rez-de-chaussée pour qu’on n’ait pas à chercher très-haut les livres sérieux. […] Quoiqu’il parût aimer tout de l’antiquité, il en préféra cependant la partie scientifique, et, entre le latin et le grec, il eut plus de goût pour le grec, ce sans lequel, dit Gargantua à son fils, c’est « honte qu’une personne se dise savant. » Ses préférences scientifiques s’expliquent-elles par sa profession de médecin, ou n’est-ce pas plutôt son goût pour les choses positives qui lui avait donné l’idée de se faire médecin ? […] Lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, livre Ier.