Rien ne peut lui résister ; il a une doctrine éprouvée, puissante, et des sacrements divins. […] (En Avant, bulletin paroissial d’Ardelay, Vendée, et lettre communiquée) Les mystiques disent qu’il faut se clouer par le désir à la Croix du Christ, et l’on sait sur ce thème une belle lettre de sainte Catherine de Sienne, mais qu’est-ce que la plus ardente doctrine auprès d’un acte !
Là même, vous le savez, une émotion poétique, plus forte que son abstraite doctrine, le ramène aux crédulités du culte national. […] Sous le joug de sa fatale doctrine, pareils accents ne lui reviendront plus.
Il avait, comme publiciste, des lumières, des doctrines ou des théories libérales et généreuses, des accès et comme des poussées d’enthousiasme : tout cela ne tenait pas dans le particulier ; esprit aiguisé, blasé, singulièrement flétri de bonne heure par je ne sais quel souffle aride, il se raillait lui-même, il se persiflait, lui et les autres, par une sorte d’ironie fine, continuelle, insaisissable, qui allait à dessécher les sentiments et les affections en lui et autour de lui.
Les doctrines de Bonald, de Lamennais, surtout de Joseph de Maistre, ont prévalu chez les croyants catholiques, chez les jeunes.
Les enthousiastes (il n’en manquait pas alors) eussent salué en l’amante du poète une nouvelle Sophia ; les Renaissances et la Gloire du souvenir, venues à cette heure de l’humanité, eussent donné naissance à une doctrine hermétique.
Évidemment, toutes ces doctrines n’ont rien de réconfortant ; elles proclament trop nettement la vanité de nos efforts ; elles sèment la douleur jusque sur le chemin de l’héroïsme et de l’idéal.
Rappelons-nous maintenant comment on peut changer un concret en un abstrait, en faisant disparaître la connotation, et appliquons cette doctrine aux cas de successions.
Cette doctrine mérite-t-elle tant de colère ?
Une doctrine difficile à définir, parce qu’elle repousse tout dogmatisme par trop brutal et appelle beaucoup de nuances. […] Cette doctrine fut exposée dans un petit écrit intitulé : L’Architecture allemande, que Herder inséra plus tard dans son traité sur la Manière de l’art allemand. […] Telle est du moins la doctrine qui me paraît ressortir de ces lignes, je ne dirai point avec une clarté parfaite, car elles ne sont point claires, mais, à ce que je crois, avec une clarté suffisante. […] C’est là qu’est le nœud de son entente la plus profonde avec Spinoza, dont il avait étudié les doctrines avec zèle et pour sa profonde satisfaction entre ses deux versions de Tasse (1784-1786). […] On peut accepter Tasse pour un brillant plaidoyer en faveur de cette doctrine ; mais il est autre chose encore.
J’admire Dante non pas à cause des doctrines et des symboles qui lui sont suggérés par son siècle, mais en dépit de tout cela. […] C’est la plus belle doctrine religieuse et morale qui se puisse concevoir, et jamais elle ne sera dépassée. […] C’était une doctrine connue de la plus haute antiquité. […] Dans la Comédie, il se tient généralement aux doctrines de saint Thomas. […] Sa doctrine à cet égard est sans aucune ambiguïté : les rois sont les ministres et non les maîtres des peuples.
Pourquoi d’ailleurs y chercher une doctrine ? […] Il y a lieu d’insister, parce qu’il y a vingt rimeurs à la suite, empressés d’admettre et de propager cette doctrine. […] où donc est la doctrine ? […] C’est là sa doctrine ; elle n’est ni très compliquée ni très savante. […] Il faut une doctrine, une cause à défendre.
Pour se complaire dans la société d’un tel génie, il fallait s’y être préparé par des études persévérantes, et le spiritualisme de l’académie combattait, sans les terrasser, les doctrines sensuelles du paganisme. […] Or, le caractère de ces doctrines se retrouve tout entier dans l’amour chanté par Tibulle. […] Quelles que soient les doctrines personnelles de l’auteur, la décomposition et l’appréciation des faits ne nous permettent pas de les deviner. […] Sauf les réserves que je viens d’exprimer, je m’associe de grand cœur aux applaudissements recueillis par Claudie, mais je suis loin de voir, dans ce drame, l’avènement d’une nouvelle doctrine poétique. […] Le Philosophe sans le savoir, représenté il y a quatre-vingt-cinq ans, exprime en effet très fidèlement la doctrine suivie par l’auteur de Claudie.
Thiers estime que, seul, il a donné une doctrine complète sur l’homme, sa nature et sa destination ; et si c’est là beaucoup dire, il montre du moins que, sans nier le mal, et sans se l’exagérer non plus, Vauvenargues, dans son optimisme pratique, a considéré le monde comme un vaste tout où chacun tient son rang, et la vie comme une action où, à travers les obstacles, la force humaine a pour but de s’exercer. […] Telle est en substance la doctrine de Vauvenargues. […] Et il nous faut bien d’abord toucher quelque chose de la doctrine générale de la fatalité tant reprochée aux deux jeunes historiens de la révolution. On a tant parlé en tous sens de cette doctrine qu’on rattache communément à leurs noms, qu’il est impossible qu’on ne l’ait pas exagérée, comme cela arrive toujours.
Mais, quand Platon voulut transporter sur la terre ses rêves impossibles et introduire ses fantaisies dans le domaine des réalités, Aristote le plaignit, repoussa modestement ses doctrines politiques, aigrit son maître, qui tenait plus à ses chimères qu’aux vraies doctrines de Socrate, et s’éloigna respectueusement de lui. […] Avec lui ne mourut pas un homme, mais une doctrine, qui ne disparut un moment que pour faire explosion dans le monde, lorsque plus tard Sylla vint s’emparer d’Athènes, et qu’ayant retrouvé les innombrables manuscrits d’Aristote, il les remit à des collecteurs de dépouilles opimes pour les transporter à Rome et en remplir, jusqu’à nos jours, l’univers. […] Quand l’homme le plus criminel paraîtra après sa mort au jugement de son créateur, et que Dieu l’interrogera sur ses doctrines politiques, s’il peut lui répondre : « J’ai fait tous les crimes, mais j’ai contribué à préserver le gouvernement en me sacrifiant », Dieu pourra lui pardonner, car ce criminel n’aura pas péché contre le Saint-Esprit !
La Communication a mes amis (Leipzig, 1850), préface à une édition allemande des premiers poèmes dramatiques, donne plus sommairement la même doctrine dès lors pleinement conçue. […] Il admit la doctrine suivant laquelle la Volonté, substance intime de l’Univers, devenait, en l’homme, la volonté, funeste, de vivre, et supposait le monde sensible, le monde de la Représentation, formé d’individus isolés, avec la lutte pour loi. […] Dans cet écrit déjà, Wagner formule la grande loi sacrée et morale qui sera l’objet de Parsifal : « Beethoven, dit-il, a vu la nouvelle religion, la religion de la Rédemption par l’Innocence. » En même temps, sous l’influence de ces doctrines morales. […] Camille Benoit : « Jamais de telles noces ne s’étaient encore accomplies entre l’antique Poésie et la jeune Musique. » La préface des Souvenirs est aussi remarquable par la sobre vigueur du style que par la haute raison des doctrines.
Apprécier la doctrine de l’Evolution, est-ce possible à qui admet Fichte ? […] Ici, les doctrines ne sont pas moins nombreuses, et ne semblent pas moins opposées. […] Une littérature wagnérienne, alliant les doctrines d’apparence contraires, les ramenant à l’unité du principe esthétique wagnérien, serait-ce vraiment ridicule ? […] A des esprits préparés sa doctrine fut le geste décisif : la France et le monde n’ont plus entièrement cessé, depuis, être cartésiens.
Les luthériens ont toujours attaqué ce catéchisme à cause de la doctrine sur la sainte Cène. Je crois, ajoute mon exact informateur, que ce livre a été un essai de conciliation : mais comme il penchait plutôt du côté des réformés suisses, il n’a pas produit l’effet voulu ; bref il a été réputé calviniste, quoique n’étant pas dans l’extrême de cette doctrine.
Elle n’eut point peut-être dans les idées une certaine originalité et une vivacité aiguisée qu’il avait eues, mais elle joignit à la forte doctrine dont il l’avait nourrie des qualités constantes et solides qu’il n’avait pas. […] Accoutumée d’ailleurs à révérer l’Antiquité sous toutes ses formes, à reconnaître aux grands hommes, aux grands écrivains du paganisme des qualités et des vertus qui étaient un acheminement vers la morale chrétienne, elle trouvait mieux à concilier les objets de son admiration et de son culte dans la pleine et large doctrine de l’ordre catholique, dans cette voie latine qui ramène encore au Capitole, que dans ces autres voies plus strictes et particulières où la Réforme prise au sens de Calvin l’eût tenue confinée113.
À ceux qui en douteraient à voir la sévérité de sa doctrine, je dirai (ce qui n’est jamais une injure pour un galant homme) qu’il eut de la jeunesse. […] De tout critique, surtout de celui qui affiche des doctrines plus ou moins classiques, on a droit de se demander : Quelles sont ses études premières ?
Fromentin lui même, quoiqu’il affirme « qu’avec le burnouss saharien ou le mach’la de Syrie on ne représentera jamais que des Bédouins », et non d’antiques Hébreux, ne peut s’empêcher quand il voit les Arabes sous un beau jour et quelque noble tribu en marche, quelque noble chef donnant audience ou exerçant dignement l’hospitalité, d’être frappé avant toute réflexion et de faire un rapprochement instantané, involontaire, avec cette antique civilisation patriarcale ; sa sensation de peintre vient, bon gré, mal gré, à la traverse de sa doctrine classique par trop respectueuse. […] Il y a, dans son Sahara, un admirable passage qui résume sous forme visible et poétique toute sa doctrine.
Il ne pratiqua point la doctrine de l’abstention, et il se résigna à un rôle ingrat avec courage et constance. […] Ce fut surtout en ces années passées chez Malouet que ses opinions se modifièrent, et que la peur le prit sérieusement de voir la France mettre en pratique les doctrines de ses livres.
Vaine comme doctrine, forcément incomplète comme science, elle tend peut-être à devenir simplement l’art de jouir des livres et d’enrichir et d’affiner par eux ses impressions. […] Je passe les diverses combinaisons de doctrine d’histoire et de psychologie, propres à MM.
Les annales et les littératures de l’Egypte, de la Perse, de l’Inde, de l’Islande, du Japon s’éclairent de vigoureux jets de lumière ; et c’est encore un contingent énorme de faits, de doctrines, de coutumes, de légendes, de poèmes qui ont leur répercussion sur la vie de la France pensante. […] De même que des mots comme tunnel ou budget ont été portés par elle en Angleterre avant d’en être rapportés avec un son et un sens nouveaux, de même certaines doctrines parties de chez elle ont fait de si longs voyages et se sont si bien transformées sur la route qu’à leur retour dans leur contrée d’origine elles ont paru avoir la saveur de l’inconnu.
Interrogée dans son procès sur la doctrine que lui enseignait saint Michel, son principal patron et guide, elle répondait que l’ange, pour l’exciter, lui racontait « la calamité et pitié qui était au royaume de France ». […] Michelet a bien saisi la pensée même du personnage, qu’il a rendu avec vie, avec entrain et verve, le mouvement de l’ensemble, l’ivresse de la population, ce cri public d’enthousiasme qui, plus vrai que toute réflexion et toute doctrine, plus fort que toute puissance régulière, s’éleva alors en l’honneur de la noble enfant, et qui, nonobstant Chapelain ou Voltaire, n’a pas cessé de l’environner depuis.
Il poussait très loin cette doctrine d’accommodement avec les penchants, et on l’a entendu dire : « Quand on a un vice, il faut savoir le porter. » Avant d’être ce que nous l’avons connu, c’est-à-dire une espèce d’amateur en politique, assis à l’orchestre, jugeant la pièce, et consulté même souvent par les auteurs ou acteurs, avant de s’être établi dans son habitude d’observer le monde « comme s’il ne remuait que pour son instruction », M. […] Il est permis sans injure de lui supposer une telle ambition ; il avait contre la centralisation administrative et sur le gouvernement des Communes par elles-mêmes une doctrine qui allait naturellement à cette armée de gentilshommes de province.
Ç’a été de voir que, dans le temps où il était décidément esprit fort, il a manqué à la fidélité d’un dépôt, et que deux ou trois autres libres penseurs de sa connaissance se sont permis des torts d’argent ou de droiture à son égard : « Je commençai à soupçonner, dit-il, que cette doctrine, bien qu’elle pût être vraie, n’était pas très profitable. » Il revient donc à la religion elle-même par l’utilité. […] Si jamais la doctrine de l’économie est arrivée, à force de contentement et d’allégresse, à une sorte de poésie familière d’expression, c’est dans Franklin qu’il la faut chercher.
Le romancier se borne d’habitude pour ce grossissement à décrire en détail l’ensemble exagéré, comme si ses sens le lui avaient présenté tel ; Mais parfois son penchant à l’énorme et au complet l’entraînent à user de procédés que leur contradiction avec ses doctrines rend intéressants. […] Sans cesse, par une poussée instinctive qui fait sauterie lien de ses doctrines et contredit les dehors de son art, le grand poète qu’est M.
Gibert a publié sous ce titre : Jugement des Savans sur les auteurs qui ont traité de la Rhétorique, avec un précis de la Doctrine de ces auteurs. […] Le blâme peut être bon, mais la raison sur laquelle on l’appuie est fort mauvaise, à moins qu’on ne suppose une doctrine perverse dans ses citations.
Rivarol en est par les mœurs que son biographe a drapées ; il n’en n’est point par les doctrines. […] Rivarol, à l’heure qu’il est venu, n’était ni le de Maistre, ni le Bonald qui allaient venir ; mais, précurseur de ces grands esprits, il devait balayer devant eux la place où ils allaient établir leurs doctrines chrétiennes.
Roger Cahen est justifié par Pascal, qui disait dans sa haute sainteté : « L’homme est esclave de la délectation ; ce qui le délecte davantage l’attire infailliblement. » Pascal avec les jansénistes présentait là une doctrine de saint Augustin, qui lui-même l’avait prise chez Virgile. […] Mon Dieu, c’est le Temps, le Temps très bon et très puissant. » Enfin, à la veille de sa mort, cette belle page : J’ai été purement stoïcien entre quinze et dix-sept ans ; j’avais alors Marc-Aurèle constamment sur ma table et je me grisais à froid d’Epictète… Depuis la guerre, j’ai dépassé et abandonné la doctrine stoïcienne ; je n’avais plus besoin de cet échafaudage, je l’ai mis à bas.
Examinez de près les faits qu’on déclare témoigner d’une exacte correspondance et comme d’une adhérence de la vie mentale à la vie cérébrale (je laisse de côté, cela va sans dire, les sensations et les mouvements, car le cerveau est certainement un organe sensori-moteur) : vous verrez qu’ils se réduisent aux phénomènes de mémoire, et que c’est la localisation des aphasies, et cette localisation seule, qui semble apporter à la doctrine paralléliste un commencement de preuve expérimentale. […] Sur cette force nous sommes sans action, justement parce que notre science de l’esprit est encore dans l’enfance ; et c’est pourquoi les savants n’ont pas tort quand ils reprochent au vitalisme d’être une doctrine stérile : il est stérile aujourd’hui, il ne le sera pas toujours ; et il ne l’eût pas été si la science moderne, à l’origine, avait pris les choses par l’autre bout.
Il fallait bien pour l’historien, sous peine de se traîner, en pure perte, dans les détails des plus dégoûtantes atrocités, en venir à reconnaître les lois générales qui régissent les partis dans les temps de violence, sinon les énoncer en doctrine, du moins les sous-entendre dans l’exposition des faits, et en révéler le sens au lecteur par cette manière de traduction vivante et lumineuse.
Après avoir écouté les diverses doctrines, je reconnus qu’il y avait sans doute une lacune dans mon esprit.
Il a entrevu la doctrine du transformisme : après avoir hésité, il s’était arrêté à l’hypothèse de la variabilité des espèces vivantes.
Kahn a, je crois, un système théorique complexe ; mais ses vers suffisent à montrer le fondement de sa doctrine.
Cette idée de deux anciens prophètes devant ressusciter pour servir de précurseurs au Messie se retrouve d’une manière si frappante dans la doctrine des Parsis qu’on est très porté à croire qu’elle venait de ce côté 567.
La Critique de l’École des femmes, qui avait été plus justement intitulée Apologie de l’École des femmes contre la critique, porte sur une étrange doctrine.
Ces Philosophes, eux-mêmes, ne se verroient-ils pas les premieres victimes de leur Doctrine anthropophage, pour peu qu’on s’avisât de s’y conformer ?
On me dit : Vous paraissez craindre que si certains rapports précis et certains étaient trouvés entre l’intelligence et le cerveau, la doctrine spiritualiste fût par là compromise et l’existence de l’âme mise en péril.
Pour la France, M. de Tourtoulon, Maffre de Baugé et d’autres que nous avons nommés déjà dans une autre partie de cet ouvrage précisèrent la doctrine fédéraliste qui devait présider à l’avènement de la raison latine, victorieuse de l’instinct Révolutionnaire : M.
Il y fait l’histoire de sa vie et de ses souffrances… Il prie, il enseigne, il explique les mystères, et donne des règles pour les mœurs… Il voulait donner à ceux qui aiment la poésie et la musique des sujets utiles pour se divertir, et ne pas laisser aux païens l’avantage de croire qu’ils fussent les seuls qui pussent réussir dans les belles-lettres191. » Enfin, celui qu’on appelait le dernier des Pères, avant que Bossuet eût paru, saint Bernard, joint à beaucoup d’esprit une grande doctrine.
Quant au lien général et aux lois métaphysiques, il ne s’y aventure pas ; il est plus de tact que de doctrine, particulièrement occupé de l’homme civilisé, de l’accident social, et il s’en tient dans ses énoncés à quelques rapprochements pour lui manifestes, sûr, après tout, que les choses justes ne se peuvent jamais contrarier entre elles. […] La Décade, qui allait tout à l’heure devenir impossible, représentait cette philosophie dans ce qui lui restait d’ardeur non découragée et de prosélytisme, dans son ensemble systématique et ses doctrines générales, et embrassait à la fois la politique, la religion, l’idéologie, la littérature. […] Jouffroy les doctrines du rationalisme spiritualiste aient inspirées à la philosophie de notre époque.
» On voit que tout repose, dans cette philosophie, sur les doctrines du Phédon, qui supposent l’âme créée par Dieu, avec des idées innées et fatales qui forment sa conscience, sa nature comme sa morale, doctrines que nous croyons aussi vraies que celles qui attribuent à la matière ou au corps des instincts ou des lois absolues qui font sa nature, et au-dessus de toute discussion. […] Socrate en fut la victime ; mais Platon, ce saint Paul du spiritualisme grec, mêla à la sublime doctrine de son maître tant de sophismes, tant de puérilités, tant de chimères et tant de dépravations d’idées, de lois, de mœurs, que cette pure philosophie socratique en fut viciée presque dans sa source, et qu’en se sanctifiant avec Socrate, on craint toujours de se corrompre avec Platon.
Proudhon, qui n’était pas plus vrai de principes et de doctrine, c’est-à-dire dans l’essence des choses, était au moins sincère dans sa manière de les penser : la profondeur est toujours sincère. […] Fils de Rousseau, il étrangle à chaque instant les doctrines de son père. […] Il reste, évidemment, pour qui les rapproche, de grandes différences dans l’affirmation de ces deux esprits aux principes contraires, dont l’un n’a jamais aberré (Bonald), et dont l’autre (Proudhon) n’est sorti de l’erreur de ses doctrines que sur cette seule question de la Famille.
En d’autres termes, c’est un morceau de doctrine, comme les romans de M. […] Zola ressemblent à ses doctrines : j’entends la grossièreté voulue du langage et la vulgarité délibérée des sujets. […] Nous reconnaissons ici la doctrine que, dans sa Morale évolutionniste, M. […] et qu’enfin la doctrine, puisque doctrine il y a, ce que j’accorde, n’a justement contre elle que les œuvres qu’elle a produites et les écrivains qui les ont signées ? […] Or, nous le répétons, une doctrine qui, pas plus que les autres doctrines esthétiques n’est née spontanément, mais qui, comme toutes les autres est sortie de l’observation, de la comparaison, et de la classification des œuvres ; une doctrine dont l’histoire de l’art hollandais et celle du roman anglais sont la démonstration deux ou trois fois séculaire ; une doctrine assurément incomplète et, à beaucoup d’égards, très étroite, mais cependant, dans la formule de laquelle on ferait entrer, avec un peu d’artifice, la peinture vénitienne, nous ne dirons pas que nous ne voulons pas, nous dirons que nous ne pouvons pas l’abandonner à ceux qui se réclament d’elle sans la pratiquer, ni même peut-être la comprendre.
La « Revue Wagnérienne » propagea les doctrines de Schopenhauer. […] Pour la doctrine Mallarméenne du Symbole, l’idéalisme, où le Moi par intuition et par la seule valeur de son activité s’entend créateur de l’Univers, idéal et seul vrai sous les apparences : il en est autrement. […] Ni une esthétique, ni une poétique, ni une doctrine. ». (« Revue indépendante », Juin 1892.) […] C’est même, malgré ma sympathie pour vos doctrines et votre œuvre, ce qui m’incita à désirer comme hautement honorable la collaboration aux « Ecrits ». […] Là seulement devait se résoudre la doctrine, se trouver sa raison d’être toute.
Renouvier a bien soin de faire ressortir le manque de cohésion ou l’absolue contradiction des doctrines auxquelles le poète s’est prêté tour à tour avec une souveraine indifférence. […] Ce sont nos goûts qui président à la naissance de nos idées et déterminent le choix que nous faisons d’une doctrine. […] On l’affirme, et cela nous fait d’autant plus respecter Pasteur pour les angoisses dont il se sentit assailli la première fois qu’il fit sur un être humain l’épreuve de sa doctrine de vie. […] C’est au nom des principes du positivisme qu’il reproche à certains des adeptes de cette doctrine de ne pas tenir compte de la plus importante des notions positives, celle de l’infini. […] Aussi les meilleurs écrivains du romantisme, guidés-parleur instinct qui valait mieux que leur doctrine, ont-ils soigneusement évité de mettre leur théorie en pratique.
Il est facile, d’ailleurs, de vérifier les sympathies qu’éprouvaient les Parnassiens pour les doctrines positivistes. […] Leur doctrine, au sujet de la césure, manque de netteté. […] Méthodique, sévère, très religieuse, et plus énergique que tendre, elle menait son petit monde conformément à ses doctrines indiscutables. […] C’est par la psychologie d’abord et l’introspection qu’il est amené à cette doctrine. […] Nous voilà donc revenus à la doctrine classique, à celle de Boileau, qui voulait qu’un arrêt du sens marquât la fin du vers.
Dès 1800 et vers les premières années de cette renaissance, quelques hommes de talent et de goût revinrent également au grand règne, mais par un sentiment prompt et vif d’admiration pour les chefs-d’œuvre, par l’adoption reconnue salutaire des doctrines, par l’attrait du beau langage et de l’éloquence ; les Fontanes, les Joubert, les Bausset obéirent à cet esprit et s’en firent les organes. […] Il combattit la fameuse doctrine : Le roi règne et ne gouverne pas.
Dès le mois de janvier 1717, Le Nouveau Mercure publiait de l’abbé de Pons une Dissertation sur le poème épique, contre la doctrine de Mme Dacier. […] Je reprends les diverses pièces que je viens d’énumérer. — Dans sa Dissertation sur le poème épique, contre la doctrine de Mme Dacier (1717), l’abbé de Pons a raison sur presque tous les points, excepté un seul que nous dirons à la fin.
Sur tous ces points, on l’a sans peine reconnu, M. de Saint-Priest se présente comme opposant, et s’inscrit en appel contre des portions notables de la doctrine historique de M. […] Là, les croyances étaient des impressions et non des doctrines ; elles tenaient moins du raisonnement que de l’habitude.
Les classes privilégiées avaient, les premières, accepté avec ardeur ces doctrines grandissantes qui les atteignaient si directement : c’était générosité à elles, et l’on aime en France à être généreux. […] Ce que ne gardèrent pas moins, en général, les personnages de cette époque et de ce rang qui survécurent et dont la vieillesse honorée s’est prolongée jusqu’à nous, c’est une fidélité remarquable, sinon à tous les principes, du moins à l’esprit des doctrines et des mœurs dont s’était imbue leur jeunesse ; c’est le don de sociabilité, la pratique affable, tolérante, presque affectueuse, vraiment libérale, sans ombre de misanthropie et d’amertume, une sorte de confiance souriante et deux fois aimable après tant de déceptions, et ce trait qui, dans l’homme excellent dont nous parlons, formait plus qu’une qualité vague et était devenu le fond même du caractère et une vertu, la bienveillance.
Il fallait des doctrines au nouveau régime, ils les firent. […] M. de Chateaubriand s’imagina qu’il était généreux à lui de venir au secours de Fontanes, lequel n’avait guère besoin d’aide, et aurait eu besoin plutôt de modérateur : dans une Lettre écrite à son ami, mais destinée au public, et qui fut en effet imprimée dans le Mercure, il prit à partie la doctrine de la perfectibilité en se déclarant hautement l’adversaire de la philosophie.
Il n’est pas besoin d’être prévenu contre sa mémoire, pour s’apercevoir que le disciple a converti en procédés de versification les grandes doctrines du maître. […] Il m’en coûte par moments d’avoir à accabler de la sévérité de mes doctrines des poètes qui ont laissé un souvenir, et de n’en faire mention que pour expliquer pourquoi je les omets.
Pour répondre à la curiosité du public et rendre notre doctrine plus saisissable, nous avions tenté d’incarner en Arthur Rimbaud le type idéal du Décadent. […] Ce sont : les Cornues, Doctrine et l’Oméga blasphématoire ici-contre divulgué.
Pauvre, timide et fier, et à vingt ans, on est aisément pour les doctrines ardentes qui promettent le bouleversement du présent et la remise en question de l’avenir, de même qu’à cinquante ans, établi, rassis, ayant épuisé les passions, et raisonnant plus ou moins à son aise sur les vicissitudes diverses, on est naturellement pour un statu quo plus sage. […] On voit que Moreau renouvelle en un point la doctrine indulgente de certains mystiques, qui ne font point l’âme responsable et complice des absences et des distractions du corps.
Il est essentiel de remarquer que cette nature sobre, frugale, simple, austère et ingénue de Rollin s’était de bonne heure rangée aux doctrines morales du parti qu’on appelait janséniste ; il y penchait par goût, il s’y engagea par ses relations, et plus peut-être qu’il n’eût convenu à un chrétien aussi soumis et aussi modeste. […] Rollin n’était pas seulement janséniste pour la morale et pour la doctrine, il l’était pour sa créance et sa crédulité à des circonstances trop chères au parti.
De graves magistrats s’ils y avoient été auraient écouté et pesé ce que la doctrine nouvelle avoit de conforme ou de contraire à la tranquillité publique. […] Saint Jérôme disoit aux sectaires de son tems, adressez-vous aux femmes, si vous voulez que votre doctrine prospère.
Ainsi se concilient le système des idées innées et la doctrine qui ne permet à l’homme d’enrichir son intelligence, d’orner son esprit, de perfectionner son âme que par la voie des sens. […] Une idée sublime, appartenant à d’anciennes traditions répandues dans le monde, quoiqu’elles n’y fussent pas universellement connues, avait choisi pour asile, parmi les doctrines païennes, le platonisme.
L’une des pièces de ce recueil surtout, me servit à préciser la singulière doctrine qui enseigne à l’individu la voie du bonheur par la destruction successive, patiente et méthodique des multiples liens qui l’unissent à ses semblables et au monde, au bénéfice d’une culture intensive et exclusive du « moi ». […] En renonçant à m’attaquer à la doctrine tellement surnaturelle du moderne « vierge et martyr », je me demande ce qu’il faut le plus admirer, du courage de celui qui écrivit un livre semblable au sien, ou de l’inépuisable sympathie de ceux qui eurent la constance de prendre pour autre chose que ce qu’elle est au fond, cette amusante comédie dont l’auteur est le seul personnage, et à laquelle il voudrait nous voir participer.
On sent ici chez le critique (et je n’ai pas à en rougir) quelque chose des doctrines qui circulaient dans l’air à ce lendemain de juillet 1830, comme un souffle ému de saint-simonisme, de socialisme, de sainte-alliance des peuples.
Oui, je désire être lu, et je vous remercie de m’avoir aidé à l’être ; il ne m’est pas permis d’être modeste aux dépens de la cause que je sers ; d’ailleurs on verra bientôt, si l’on y regarde, que ces doctrines, qui font la vraie valeur de mon livre, ne sont pas à moi.
Au milieu d’une société étrangère par ses goûts et ses besoins à ces sortes de théories, une vive sympathie dut bientôt réunir et liguer ensemble les jeunes réformateurs : aussi ne manquèrent-ils pas de s’agréger étroitement, et de se constituer envers et contre tous missionnaires et chevaliers de la doctrine commune.
qui sait si cette ombre où pâlit ta doctrine Est une décadence ou quelque nuit divine, Quelque nuage faux prêt à se déchirer, Où ta foi va monter et se transfigurer ?