Ses Romans, ses Dissertations, ses Critiques, ses Traductions, ses Livres mystiques n’ont pas le sens commun, & on disoit très-bien d’un de ses Ouvrages, intitulé les Délices de l’esprit, qu’il falloit mettre à l’Errata : Délices, lisez Délires.
Après avoir fait passer dans notre langue plusieurs morceaux intéressans de la Littérature Italienne, & avoir publié un excellent Dictionnaire historique des Artistes, en deux gros volumes in-8°, il a succédé à M. de Querlon dans la rédaction des Annonces & Affiches pour la Province ; & l’on s’apperçoit de plus en plus que cette Feuille n’a dégénéré ni du côté du style, ni rien perdu du côté de la solidité des principes, de la justesse, de la critique, & de l’honnêteté des jugemens.
Il y exerce une critique saine & judicieuse, qui fait honneur à ses lumieres & à son goût.
Son nom est connu dans le Monde Littéraire par une Histoire de l’Anatomie en six volumes, qui a essuyé des critiques assez ameres.
Il a fait une Histoire critique de la République des Lettres, qui comprend l’espace de cinq années, où il est aisé devoir que les citations étoient ses armes favorites, sans qu’il s’inquiétât beaucoup où elles pouvoient porter.
Il n’est pas d’usage, je crois, d’ajouter à une critique littéraire l’ornement d’une dédicace, car elle se dédie d’elle-même au prosateur ou au poète dont les œuvres en forment l’objet.
Ses critiques des Lettres Persanes & de l’Essai de Pope sur l’Homme, en sont la preuve ; le fiel & les déclamations contre les Philosophes y abondent.
Il a composé des Discours, des Histoires, des Critiques, des Satires, des Contes, des Epigrammes, des Cantiques, des Tragédies, un Poëme Epique en douze Chants, des Lettres sur les Spectacles, sur les Duels, sur le Sabbat des Sorciers, sur la Reine des Abeilles, sur les Convulsionnaires ; & pas un de ces Ouvrages n’a fait assez de sensation dans le monde, pour attacher la moindre célébrité au nom de l’Auteur.
Littré : intelligence approfondie du grec, lecture des manuscrits, collation des textes et détermination du dialecte ; intelligence et reconstitution des doctrines au point de vue médical ancien, examen critique en tous sens, interprétation et traduction à notre usage, tellement que les traités hippocratiques, en définitive, « pussent être lus et compris désormais comme un livre contemporain. […] Littré, le flambeau ou la lampe à la main, a rabattu beaucoup de ces vagues espérances et a simplifié l’étude par la critique. […] Elle est sans pitié, cette critique ; elle est en garde contre tout ce que cette Grèce aimable et mensongère a imaginé ; elle se bouche les oreilles avec de la cire contre la voix des Sirènes. […] C’est là que parut cet article en l’honneur de nos vieux trouvères, qui fit sensation et un peu scandale parmi les partisans religieux de l’Antiquité, et dans lequel il se risqua à traduire un chant de l’Iliade en vers français du xiiie siècle : tentative ingénieuse où le poète peut échouer, où le critique et le linguiste prennent leur revanche et triomphent. […] C’eût été, en effet, la mer à boire, tout un monde à remuer et à reconstruire, que de s’engager dans l’examen critique de cette vaste compilation d’un ancien si curieux de la nature et de toutes choses, et il eût fallu y mettre quelque vingt-cinq ans.
On n’a sur tout cela que des conjectures déduites à grand-peine de quelques passages de ses vers, et sur lesquelles les critiques sont loin de tomber d’accord. […] Mais, dans l’état actuel de la critique, et à moins de découverte de quelque manuscrit qui soit, par rapport à Théocrite, ce que le manuscrit découvert par Villoison a été pour Homère, il n’y a guère moyen de résoudre ces doutes inévitables. […] Tout en admirant donc le début de l’idylle et bien des endroits sentis, j’ai regret d’y découvrir le spirituel, d’y voir poindre l’Ovide au fond, et, pour résumer la critique d’un seul mot : A mon gré le Cyclope est joli quelquefois. […] Je n’impute pas aux poëtes cette grossièreté ; les hommes apparemment n’étaient pas alors plus avancés en matière d’amour, et les poëtes de ce temps n’auraient pas plu si le goût général avait été plus délicat que le leur. » Puis, prenant à partie l’ode célèbre de Sapho, traduite par Boileau, le spirituel critique, en infirme qu’il est, n’y voit que l’image de convulsions qui ne passent pas le jeu des organes : « L’amour n’y paraît, ajoute-t-il, que comme une fièvre ardente dont les symptômes sont palpables ; il semble qu’il n’y avait qu’à tâter le pouls aux amants de ce temps-là, comme Érasistrate fit au prince Antiochus quand il devina sa passion pour Stratonice. » Poussant jusqu’au bout les conséquences de son idée, La Motte en vient à déclarer sa préférence pour Ovide, qui déjà laissait bien loin derrière lui Théocrite et Virgile sur le fait de la galanterie ; mais Ovide n’était rien encore en comparaison des modernes et de d’Urfé, qui a comme découvert le monde du cœur dans tous ses plis et replis : « C’est une espèce de prodige, remarque La Motte, que l’abondance de ces sortes de sentiments répandus dans Cyrus et dans Cléopâtre, comparée à la disette où se trouvent là-dessus les anciens. » Et quant au fameux exemple de la Phèdre de Racine, qui remet en spectacle ce même amour reproché par lui aux anciens, le critique s’en tire habilement : « Ce qui est chez eux un manque de choix, dit-il, devient ici le chef-d’œuvre de l’art. […] Un critique allemand a eu raison de dire que, lors même qu’on n’aurait aujourd’hui que cette seule pièce de Théocrite, on serait encore fondé à le placer au rang des maîtres qui ont excellé à peindre la vie.
Ces trois figures sont d’une mâle beauté qui rappelle aussi l’antique ; quelques critiques les trouvent trop belles ; ils accusent l’expression de leur physionomie et leur attitude de trop de majesté pour des hommes de leur profession. Mais ces critiques de Paris ne sont jamais allés en Italie ou en Grèce ; ils auraient vu partout des physionomies et des poses héroïques, dans des groupes de pasteurs ou de matelots. […] La critique, qui constate la gloire comme l’ombre constate le corps quand il y a du soleil en haut, n’a pas cessé non plus de protester contre notre enthousiasme à nous ignorants ; mais l’ignorance aura le dernier mot, car elle est l’instinct des sens et de l’âme. L’âme et les sens ne se trompent pas, tandis que la critique se trompe et que l’envie blasphème au lieu de juger. […] Ce ne sera pas un peintre si vous voulez, dirai-je à ces critiques, mais ce sera le plus lyrique, le plus pathétique, le plus dramatique, le plus idéal des écrivains à l’huile !
Margueritte allant voir, ces jours-ci, un ami de son père, au Sénat, a été mis en rapport avec Anatole France, qui lui a dit : « Oui, oui, c’est entendu, Flaubert est parfait, et je n’ai pas manqué de le proclamer… Mais au fond, sachez-le bien, il lui a manqué de faire des articles sur commande… Ça lui aurait donné une souplesse qui lui manque. » Et peut-être le critique du Temps a-t-il raison. […] Je croyais à un incontesté succès de Numa Roumestan, et voici qu’en dépit des applaudissements d’hier, de la critique élogieuse de ce matin, Ganderax qui, certes, n’est pas hostile à Daudet, me fait part de l’attitude un peu réservée de la salle, des causeries des corridors, du mauvais effet produit par le jeu dramatique de Mounet, et estime que le succès se bornera à une trentaine de représentations. […] » Samedi 2 avril Comme article critique de mon Journal, je donne cet extrait du Français. […] Notre défunt ami se montre très féroce à notre égard, attaque notre préciosité, nie notre observation en des critiques assez réfutables. […] Certes le tirage pour moi, n’est pas une marque de la valeur d’un volume, toutefois le livre, que le critique du Français estimait devoir se vendre à quarante exemplaires, est à son vrai huitième mille.
Mais aujourd’hui que le poète, célébré par la presse, reconnu et proclamé le « grand homme du siècle » dort au Panthéon, « la colossale tombe des génies », la critique reconquiert ses droits. […] Les hugolâtres se scandaliseront de ce qu’une critique impie, ose porter la main sur leur idole : mais qu’ils en prennent leur parti. — La critique historique ne cherche pas à plaire et ne craint pas de déplaire. […] Son gigantesque cerveau resta hermétiquement bouché à la critique démolisseuse des encyclopédistes et aux théories philosophiques de la science moderne. […] Mais la critique historique qui n’admire ni ne blâme, mais essaye de tout expliquer, adopte l’axiome populaire, il n’y a pas de fumée sans feu ; elle pense que l’écrivain acclamé par ses contemporains, n’a conquis leurs applaudissements que parce qu’il a su flatter leurs goûts et leurs passions, et exprimer leurs pensées et leurs sentiments dans la langue qu’ils pouvaient comprendre. […] Quand on étudiera le romantisme d’une manière critique, les études faites jusqu’ici n’ayant été que des exercices de rhétorique, où l’on s’occupait de louer ou de dénigrer, au lieu d’analyser, de comparer et d’expliquer, on verra combien exactement les écrivains romantiques satisfaisaient, par la forme et le fond, les exigences de la bourgeoisie : bien que beaucoup d’entre eux n’aient pas soupçonné le rôle qu’ils remplissaient avec tant de conscience.
La critique avertie a déjà signalé comme qui dirait les premières velléités d’existence d’une école « néo-classique ». […] Et ainsi il a pu nous laisser, avant de mourir, la critique la plus atroce et la plus décourageante qu’on ait jamais écrite sur la décadence d’une nation. […] C’est pourquoi la critique, même très intelligente, même très au courant, se trompe si souvent sur la signification d’une œuvre littéraire. […] La plupart, hypnotisés par le succès du jour, se repaissent d’une littérature de quinzième ordre ou, s’ils veulent se renseigner, se noient dans le fatras cosmopolite et dans le verbiage de la petite critique. […] Mais de les concevoir simplement en dilettantes ou en critiques ne nous avancerait pas beaucoup.
De la critique, de la philosophie même, en histoire, il en faut sans doute quand il y a moyen d’en mettre ; mais la critique suppose le choix, la comparaison, la libre disposition de nombreux matériaux antérieurs. […] L’auteur est un véritable érudit, et il a de la critique, bien qu’il se permette beaucoup de conjectures.
Les gens que vous avez le plus écoutés autrefois sont infiniment secs, raisonneurs, critiques, et opposés à la vraie vie intérieure5 : si peu que vous les écoutassiez, vous écouteriez aussi un raisonnement sans fin, et une curiosité dangereuse qui vous mettrait insensiblement hors de votre grâce, pour vous rejeter dans le fond de votre naturel. […] La religion, qui lui attire des critiques, est le seul appui solide pour le soutenir ; quand il la prendra par le fond, sans scrupule sur les minuties, elle le comblera de consolation et de gloire. […] Il faut la justifier aux critiques et aux libertins.
Il est heureux pour les critiques de n’être point comme Montesquieu qui ne tirait jamais, disait-il, du moule de son esprit qu’un seul portrait sur chaque sujet. […] Je tiens, avant tout, à bien limiter le champ de ma critique : il y a eu entre M. […] Magdeleine de Saint-Agy, on trouve une appréciation étendue de Buffon, et les critiques qu’on a cru devoir lui faire sur ses systèmes hasardés sont rachetées par cette conclusion éloquente : Mais, en compensation, il a donné par ses hypothèses mêmes une immense impulsion à la géologie ; il a le premier fait sentir généralement que l’état actuel du globe est le résultat d’une succession de changements dont il est possible de saisir les traces ; et il a ainsi rendu tous les observateurs attentifs aux phénomènes d’où l’on peut remonter à ces changements.
Vers 1800, un peintre appelé Duperreux fit un tableau de la grotte de Gèdre, et ce paysage, que je ne connais pas, excita alors une assez vive opposition chez les juges de profession et les critiques, Ramond, dans ses Voyages au Mont-Perdu, publiés en 1801, prenait hautement parti pour Duperreux. […] On l’a critiqué : malheur à qui ne verrait la nature que de l’œil de ses critiques ! […] Diane et la naïade seront peut-être jugées de trop, et Ramond, en les faisant intervenir, mêlait, à son tour, de ses réminiscences classiques à une nature toute vierge et qui ne rappelle qu’elle-même : ou peut-être voulait-il parler aux critiques du temps leur propre langage pour les mieux réfuter.
Il y a des critiques de bon sens (non de bon goût cette fois) qui disent et répètent à pleine bouche que c’est là le style du pur xviie siècle ; c’en est le simulacre peut-être à distance, mais non la vraie et naïve ressemblance, qui ne se sépare jamais de la convenance même. […] Cousin s’écria pour la première fois qu’il venait de découvrir la littérature des femmes au xviie siècle (15 janvier 1844), un critique qui ne pensait alors qu’à se rendre compte à lui-même de son impression particulière écrivit la note suivante : L’article de M. […] , non seulement un homme de grand savoir (ce qu’il était), mais d’un savoir bien digéré et élaboré (ce qu’il n’était guère), d’une critique saine et sûre et scrupuleuse (ce qu’il était encore moins) ; on en a fait même un homme de goût (il était précisément le contraire), et presque un écrivain léger et élégant ; et ce que je n’admire pas moins, c’est qu’à ce prompt travail de métamorphose ont tous concouru à l’envi, par indifférence, par entraînement, par complaisance, par égard pour une veuve éplorée et attentive, pour un fils qui avait sa carrière à faire, ceux-là précisément qui savaient le mieux comme quoi tout cela n’était pas. — Je n’ai aucune raison aujourd’hui pour ne pas mettre le nom ; Pancirole, c’est M.
Mais dans cette lettre, sous prétexte que Lulli descendu aux Enfers est renvoyé par Proserpine pour être définitivement jugé par-devant le Bon Goût, on se met en marche du côté où l’on suppose qu’habite ce dieu ou demi-dieu : et ici Sénecé nous trace tout un itinéraire où il expose sa théorie littéraire et critique sous forme d’emblème. […] Il est extrêmement rapide… Et voilà les ingéniosités quintessenciées et glaciales que Sénecé met dans la bouche de Virgile, en prétendant que rien ne ressemble plus au siècle d’Auguste que celui de Louis XIV ; c’est du Scudéry tout pur, c’est la carte du royaume de Tendre transportée dans la description du goût. — Et puis, quand on est embarqué sur le fleuve d’Imagination, l’arrivée à l’endroit nommé le Péage des critiques, la garde qu’y font les capitaines Scaliger, Vossius et autres, les « petits bateaux couverts qu’on appelle métaphores », et dont quelques-uns échappent à grand-peine à ces terribles douaniers ; et plus loin, quand on a pénétré dans le cabinet du Bon Goût, l’attitude et l’accoutrement baroque de ce bon seigneur qui m’a tout l’air d’être fort goutteux, appuyé d’un côté sur la Vérité et de l’autre sur la Raison, qui, tenant chacune un éventail, lui chassent de grosses mouches de devant les yeux (ces mouches sont les Préjugés) : les deux jeunes enfants qui sont à ses pieds, aux pieds du seigneur Bon Goût, et qui le tirent chacun tant qu’ils peuvent par un pan de son habit, l’un, un petit garçon toujours inquiet et remuant, nommé l’Usage : l’autre, une petite fille toujours fixe et assise, une vraie poupée nommée l’Habitude, que vous dirai-je de plus ? […] Il correspondait volontiers avec le Mercure galant : « Un peu de critique, disait-il, exerce l’esprit et raffine le goût, et j’en use ainsi pour ma propre instruction dans toutes les nouveautés qui me tombent entre les mains. » Il avait gardé des relations avec l’évêque de Fréjus, le cardinal de Fleury ; il l’appelait son patron et son protecteur, et lui adressait de temps en temps des vers.
Jouvin au Figaro dansdes articles de véritable critique, reprirent et poussèrent l’attaque : George Sand, dans le Siècle, sans répondre à personne en particulier, évoqua un Béranger noble, élevé, sérieux, fier, idéalisé et encore ressemblant, plusgrand que nature, une figure d’au-delà, telle qu’elle sort de la tombe à l’heure du réveil, en dépouillant toutes les petitesses humaines et les chétives misères. […] Il y aura lieu pour la critique, dans quelques années, d’en faire un agréable chapitre d’histoire littéraire. […] Il évite, deux ans après, un écueil mortel pour un poëte, c’est de devenir un critique, un journaliste.
Le traité de la Résignation, d’ailleurs, échappe à la critique proprement dite : il est entremêlé de prières, et, dès que la prière commence, la critique littéraire expire. […] Qu’aurait-ce donc été si j’avais parlé avec toute la liberté qu’un critique biographe peut prendre, si j’avais raconté plus d’une particularité qui me venait et qui m’était attestée par des témoins aussi dignes de foi, mais d’un autre bord que M. de Falloux ?
Je laisse de côté, en ce point, toutes les susceptibilités françaises et les aversions trop promptes de nos critiques dégoûtés. […] Goethe, qu’on n’accusera pas d’étroitesse et qui comprenait tout, ce critique universel au goût le plus large et le plus hospitalier, reculait toutefois devant les tableaux odieux et hideux trop prolongés ; il voulait que l’art tournât en définitive au beau, au digne, à l’agréable. […] Mais comment se fait-il que je ne puisse jamais être entièrement d’accord avec le savant critique, même quand il semble se rapprocher de nous ?
Dès le début de son discours, il a tracé dans une double peinture, pleine de magnificence, le caractère des deux familles, et comme des deux races, dans lesquelles il range et auxquelles il ramène l’infinie variété des esprits : la première, celle de tous les penseurs, contemplateurs ou songeurs solitaires, de tous les amants et chercheurs de l’idéal, philosophes ou poëtes ; la seconde, celle des hommes d’action, des hommes positifs et pratiques, soit politiques, soit littéraires, des esprits critiques et applicables, de ceux qui visent à l’influence et à l’empire du moment, et qu’il embrasse sous le titre général d’improvisateurs. […] Il parle du grand cri qui s’éleva dans Paris à cette occasion : nous qui, en qualité de critique, avons l’oreille aux écoutes, nous n’avons nulle part recueilli l’écho de ce grand cri. […] Étienne, j’ai assez indiqué les points sur lesquels je me sépare, comme critique, des appréciations de M. de Vigny.
Bain sur les Emotions une critique détaillée dont voici la substance. […] A ces critiques, nous risquerons d’en ajouter une dernière : M. […] Bain a répondu à ces critiques dans une note de la dernière édition de The Emotions and the Will, p. 601.
. — Méprise des écrivains qui imputent les critiques de Phèdre a la société de Rambouillet. — Autre méprise sur la satire de Boileau à l’occasion de Phèdre. — Fausseté de l’assertion que madame de Sévigné protégeait Pradon et n’aimait pas Racine. — Relations de madame de Sévigné avec Molière, La Fontaine, Boileau et Racine. […] Il est présumable qu’il aura fait les vers qui la concernent peu après la critique que son irritable génie regardait comme une injure ; mais qu’il aura été détourné de les publier par la crainte de se mettre subitement en contradiction avec l’épître où il paraissait vouloir s’élever à un genre plus grave que celui de la satire ; qu’il aura mise dans son portefeuille, en attendant que le démon de la satire le reprît. […] Il avait été frappé du plaisir qu’elle avoue avoir éprouvé à la lecture d’une critique de Bérénice, et n’avait pas remarqué que ce qu’elle appelle la folle passion de cette pièce lui déplaisait non seulement par sa folie, mais aussi parce que Bérénice rappelait cette Marie Mancini, nièce de Mazarin, que Louis XIV avait voulu épouser, et qui était odieuse à la société fréquentée par madame de Sévigné, Il n’avait pas lu ce qu’elle dit de Bajazet : La pièce m’a paru belle ; Bajazet est beau, mais Racine n’ira pas plus loin qu’Andromaque.
Ces lectures, dans lesquelles devait entrer le moins de critique possible, le strict nécessaire seulement en fait de commentaires, et où l’on devait surtout éviter de paraître professer, avaient pour objet de répandre le goût des choses de l’esprit, de faire connaître par extraits les chefs-d’œuvre de notre littérature, et d’instruire insensiblement les auditeurs en les amusant. […] L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique et le plus vulgaire, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. […] Ce mode de démonstration appliqué à la littérature suppose tout un art qui se dérobe, et qui n’est au-dessous d’aucune science ni d’aucune supériorité critique, si élevée et si distinguée qu’elle soit ; car il ne s’agit pas ici simplement de se faire petit avec les petits, il faut se faire souple avec les rudes, insinuant avec les robustes, en restant sincère toujours, de cette sincérité qui ne veut que le beau et le bien ; il faut arriver à inoculer une sorte de délicatesse dans le bon sens, en fortifier les parties simples, en rabattre doucement les tendances déclamatoires, plus innées en France qu’on ne le croirait, dégager enfin dans chacun ce je ne sais quoi qui ne demande pas mieux que d’admirer, mais qui n’a jamais trouvé son objet.
J’ai là sur mon bureau des livres qui sont fort dignes qu’on s’en occupe et qu’on les recommande aux lecteurs studieux : et, par exemple, un Essai sur l’histoire de la critique chez les Grecs, dans lequel M. Egger a rassemblé avec science, avec esprit, toutes les notions curieuses qu’on peut désirer sur les critiques, les rhéteurs, les grammairiens de l’Antiquité avant et depuis Aristote. […] [NdA] Des personnes très compétentes m’assurent que, tout en rendant justice à Pline, je n’accorde pas assez à Vincent de Beauvais, qu’en effet je connais trop peu, et je mets ici cette critique qu’on m’adresse, à titre de réparation.
Pourtant La Harpe le critique était bel et bien amoureux. […] Voilà pourtant jusqu’où la passion entraînait le critique en titre, l’homme de goût de ce temps-là. Les railleurs, les ennemis du critique (et il n’en manquait pas), les envieux du bel-esprit gouverneur, s’égayaient là-dessus, comme bien l’on pense ; les couplets ne tarissaient pas, et ce nom de La Harpe, qui faisait un singulier à-propos au talent célèbre de Mme de Genlis sur la harpe, prêtait à toutes sortes de calembours.
Il n’en parle pas comme un juge ni comme un critique, mais comme un rival : « Elle n’a aimé véritablement qu’une seule personne, La Rochefoucauld », dit-il de Mme de Longueville ; et cela le mène à dire : « Je ne m’en défends pas, je n’aime pas La Rochefoucauld… » Dans cette véritable diatribe contre La Rochefoucauld, M. […] L’intention n’est pas douteuse : c’est une critique détournée que M. […] De telles critiques ne sont pas dangereuses, elles mériteraient presque des récompenses ; elles méritent surtout qu’on leur accorde ce qu’elles recherchent, la louange et l’applaudissement.
Elle jouit de ces charmants tableaux encore plus qu’elle ne songe à les mesurer ou à les classer ; elle en aime l’auteur, elle le reconnaît pour celui qui a le plus reproduit en lui et dans sa poésie toute réelle les traits de la race et du génie de nos pères ; et, si un critique plus hardi que Voltaire vient à dire : « Notre véritable Homère, l’Homère des Français, qui le croirait ? […] Tout ce qu’ont dit certains critiques contre les vers inégaux et boiteux du fabuliste ne saurait s’appliquer à cette partie large de son courant et de sa veine. […] C’est quand on a lu ainsi dans une journée cette quantité choisie des meilleures fables de La Fontaine, qu’on sent son admiration pour lui renouvelée et afraîchie, et qu’on se prend à dire avec un critique éminent : « Il y a dans La Fontaine une plénitude de poésie qu’on ne trouve nulle part dans les autres auteurs français66. » De sa vie nonchalante et trop déréglée, de ses dernières années trop rabaissées par des habitudes vulgaires, de sa fin ennoblie du moins et relevée par une vive et sincère pénitence, qu’ai-je à dire que tout le monde ne sache ?
» Voltaire se coupe à sa critique. […] Fréron, quoique laïque, faisant de la critique de prêtre, est de cette chaîne. […] Ne nous étonnons donc pas des plaintes faites, des réclamations incessantes, des colères et des prudences, des cataplasmes apposés par une certaine critique, des ophthalmies habituelles aux académies et aux corps enseignants, des précautions recommandées au lecteur, et de tous les rideaux tirés et de tous les abat-jour usités contre le génie.
C’est un critique d’un sens très droit dans les petites choses du monde, et qui l’aurait également très droit dans les grandes, s’il les abordait. […] Fervaques et Bachaumont prennent bien exactement la mesure de ma critique et de mes paroles ! […] Il a de· la critique.
Pour mieux comprendre, surtout de nos jours, l’efficacité historique d’un tel appareil philosophique, il importe de reconnaître que, par sa nature, il n’est spontanément susceptible que d’une simple activité critique ou dissolvante, même mentale, et à plus forte raison sociale, sans pouvoir jamais rien organiser qui lui soit propre. […] Mais il importe surtout de comprendre, en général, au sujet d’une telle critique, qu’elle. n’a pas seulement une destination passagère, à titre de moyen anti-théologique. […] Dès son origine, cette, crise a toujours tendu à transformer en un vaste mouvement organique le mouvement critique des cinq siècles antérieurs, en se présentant comme destinée surtout à opérer directement la régénération sociale, dont tous les préambules négatifs se trouvaient alors suffisamment accomplis. […] Sous le second aspect, il envisage toujours l’état présent comme un résultat nécessaire de l’ensemble de l’évolution antérieure, de manière à faire constamment prévaloir l’appréciation rationnelle du passé pour l’examen actuel des affaires humaines ; ce qui écarte aussitôt les tendances purement critiques, incompatibles avec cette saine conception historique. […] Par exemple, le catholicisme a toujours montré, à l’égard du polythéisme antique, une tendance aussi aveuglément critique que celle qu’il reproche justement aujourd’hui, envers lui-même, à l’esprit révolutionnaire proprement dit.
[Avertissement de l'auteur] Il a semblé plus commode et même assez piquant de ranger de suite et de réunir en un même volume les divers portraits de femmes qui étaient disséminés dans les cinq tomes des Critiques et Portraits ; on y a ajouté trois ou quatre articles, avec le soin d’excepter toujours les vivants.
[La Critique (20 mars 1898).]
Il s’attacha dans sa jeunesse à la Poésie, & fit beaucoup de vers latins, qui, quoi qu’en disent les Casaubon, les Scaliger, & autres Critiques de cette force, ne sont guere recommandables que par le libertinage qu’ils respirent.
Son Commentaire sur les Œuvres de Moliere ne se borne point à des Remarques grammaticales ; il offre encore des observations pleines de goût, de finesse & de solidité sur les mœurs, les usages, les modes ; des anecdotes relatives à chaque Comédie, & des réflexions critiques, très-propres à ramener les esprits aux vrais principes d’un art qui se dénature tous les jours.
La sagacité, l’érudition, la justesse de la critique, la solidité des réflexions, la netteté du style, rendront toujours cet Ouvrage précieux à ceux qui voudront avoir une juste idée de l’origine & des progrès d’une Science qui intéresse toute l’humanité.
Le Clerc s’étoit proposé pour modèle la République des Lettres de Bayle, & il a souvent égalé ce célebre Critique.
Ce Sonnet n’est pas sans défaut, il est vrai ; mais sa célébrité résistera toujours à la critique, comme le repentir qui l’a produit sera un monument ineffaçable du triomphe de la Religion sur la Philosophie.
On étoit si peu accoutumé alors à la bonne critique, que son Cymbalum Mundi fut regardé comme une Production étonnante ; dans le fond, ce n’est autre chose qu’un Recueil de Dialogues satiriques qui n’offrent rien de juste & de piquant.
PRÉMONTVAL, [André-Pierre le Guai de] de l’Académie des Sciences de Berlin, né à Charenton en 1716, mort à Berlin en 1767, a écrit sur les Mathématiques, la Métaphysique, la Morale, la Critique, la Religion.
L'idée générale du Gouvernement Chinois, les Réflexions politiques sur les plus grands Princes, la Lettre sur les transactions du Regne d'Elisabeth, & sur-tout ses Traductions des Essais de Pope sur l'Homme & sur la Critique, ne peuvent être que des Productions d'un esprit pénétrant, étendu, lumineux, & cultivé.
Ses Observations critiques sur les Remarques de Grammaire sur Racine, par M. l'Abbé d'Olivet, ne tendent point à justifier ce Poëte contre la sévérité du Grammairien, ce qui prouve assez peu de discernement.
Bien des critiques experts en nuances littéraires seraient incapables de faire preuve de talent. […] Le dilettante, le philosophe, le critique liront avec fruit de cette manière. […] Ce procédé échappe souvent à la critique, et les poètes eux-mêmes ne s’en rendent pas toujours compte. […] Il est regrettable que la critique érudite enseigne qu’il n’est pas d’Homère. […] Sa filiation est reconnue par tous les critiques.
Autran ayant ainsi condamné à mort les œuvres de sa première jeunesse, la critique n’a pas à s’en occuper. […] Chateaubriand, qui ne péchait pas, que je sache, par excès de fadeur, a demandé pourquoi il n’y aurait pas une critique des beautés comme il y a une critique des défauts, ajoutant, non sans raison, que la première serait plus large et plus féconde que l’autre : cette critique des beautés, ce sera tout mon article sur le livre de M. […] Albert de Broglie se divise en trois parties législation et économie sociale, critique littéraire, philosophie religieuse. […] C’était bien sérieux ; un critique ? […] C’est à cette dernière phase que répondent les Critiques et Récits littéraires de M.
Ne craignons que l’autorité des critiques dignes de ce titre. […] Ainsi donc le critique, tranchant sur le tout, ne fait nulle difficulté de condamner d’un trait de plume le poète et la nation grecque. […] Mon art ne livre à la risée que les justes sujets de blâme et de critique. […] Souvent même l’auteur place dans le dialogue sa justification, son apologie, ou sa défense contre les critiques. […] C’est aller trop loin sans doute, et je reconnais d’avance mon tort, ayant peur, comme on le sait, de m’attirer les critiques.
Chaque fois que je m’y remets et que je rentre dans cette veine de critique toute pratique, je tâche d’y introduire une proportion plus grande de vérité, et d’apporter dans l’expression plus de franchise.
Par-là M. d’Açarq s’est attiré plusieurs traits de critique, qu’il ne tenoit qu’à lui d’éviter.
Pourquoi déclamer avec tant d’humeur & de partialité contre un Ouvrage dont les Critiques n’affoibliront jamais le mérite ?
Coger, [François-Marie] Professeur émérite d’Eloquence au Collége Mazarin, Licencié en Théologie, & ancien Recteur de l’Université ; né à Paris en 1723, mort dans la même ville en 1780 ; est connu dans la République des Lettres par deux Critiques honnêtes & judicieuses, l’une de l’Eloge de M. le Dauphin par M.
Celui du Belier sur-tout est recommandable par des critiques pleines de finesse, & par un précepte donné, sans air de prétention, aux Gens de Lettres : Belier, mon ami, je t’en prie, commence par le commencement, On lui attribue les Mémoires du Comte de Grammont, qui sont très-bien écrits, & qu’on peut proposer comme un modèle à suivre dans ces sortes de Productions.
On trouve dans ses Elémens de la Poésie Françoise, des réflexions judicieuses, une critique fine, des regles sûres ; les caracteres d’un bon Poëte y sont tracés avec discernement & avec goût.
Ses Productions connues se réduisent à un Poëme de Narcisse, dont quelques détails paroissent aussi heureux, que l’invention en est médiocre ; à une Ode assez froide, pour faire juger que la Poésie lyrique n’étoit pas de son ressort : mais les morceaux d’Imitation des Géorgiques de Virgile, insérés dans les Nouvelles Observations critiques de M.
Plusieurs de ses Ouvrages prouvent qu’il étoit grand Jurisconsulte, bon Politique, savant Théologien, & excellent Critique.
Rien de plus propre que cette invention à contribuer aux progrès des Sciences & des Lettres ; aujourd’hui elle leur est devenue inutile, même nuisible, par la multiplicité de ces sortes d’Ouvrages, & par l’abus que font les Journalistes de leurs éloges & de leurs critiques.
À Monsieur Siméon Luce, Membre de l’Institut Cher Monsieur et cher Compatriote, En attendant la place glorieuse que vous méritez et qu’on vous doit dans cette Revue critique des Œuvres et des Hommes au xixe siècle, je veux vous dédier ce volume, consacré à quelques-uns des historiens d’un temps que vous aussi avez illustré.
Comme Les Nièces de Mazarin ne se referont pas et qu’elles ont trouvé maître, je me permettrai seulement, en qualité de critique, de demander à M. […] D’ailleurs Pradon avait fait une critique des poésies de M. […] On ne parla d’autre chose pendant tout le souper : chacun dit son sentiment sur la tragédie, et on se trouva plus disposé à la critique qu’à la louange. […] Après une infinité de conjectures que ces messieurs hasardèrent, leur soupçon s’arrêta principalement sur M. le duc de Nevers, qu’ils avaient vu à la représentation ; car pour Pradon, franchement ils ne lui firent pas l’honneur de le croire capable d’une critique si maligne et si ingénieuse. […] On n’osait pas dire en face au duc de Nivernais : « Vous êtes trop heureux que nous ayons un ministère si inhabile » ; on lui disait du moins : « Vous êtes en ce moment plus habiles que nous. » Il touche et fait sentir cela avec beaucoup de tact et de bonne grâce dans un passage d’une de ses lettres, le dernier que nous citerons (toujours au comte de Choiseul) : Je dois vous dire, entre nous, que cette paix, qu’on critique peut-être à Paris, passe ici pour un chef-d’œuvre d’habileté de notre part.
Enfin, pour achever ce petit parallèle, indiquons d’admirables pages qui terminent le Ministère de l’Homme-Esprit (1803), et dans lesquelles le profond spiritualiste et théosophe développe ses propres jugements critiques sur les illustres littérateurs de son temps ; Bernardin de Saint-Pierre doit en emporter sa part avec La Harpe et l’auteur du Génie du Christianisme. […] Il en est un peu de la critique comme de la nature, qui (n’en déplaise à l’optimisme de son interprète), quand elle a obtenu des êtres leur œuvre de jeunesse et de reproduction, les abandonne ensuite à eux-mêmes et les laisse achever comme ils peuvent, tandis que jusque-là elle les soignait avec prédilection, les entourait de caresses et d’attraits. La critique de même, quand elle a obtenu, de l’auteur qu’elle étudie, l’œuvre principale et durable qu’il devait enfanter, peut le négliger sans inconvénient dans le détail du reste de sa vie ; il lui suffit de terminer envers lui par quelques hommages de reconnaissance ; mais les attentions suivies et exactes, indispensables au commencement, sont désormais superflues et deviendraient aisément fastidieuses. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que les critiques passionnés ne s’y trompaient pas. […] L’honneur de cette remarque, qui avait échappé à nos meilleurs critiques, revient à M.
De critique, de sciences naturelles, de philosophie, il ne pouvait naturellement être question encore. […] Mes maîtres m’enseignèrent, d’ailleurs, quelque chose qui valait infiniment mieux que la critique ou la sagacité philosophique : ils m’apprirent l’amour de la vérité, le respect de la raison, le sérieux de la vie. […] Oui, j’ai reconnu que votre histoire était insuffisante, que votre critique n’était pas née, que votre philosophie naturelle était tout à fait au-dessous de celle qui nous fait accepter comme un dogme fondamental : « Il n’y a pas de surnaturel particulier » ; néanmoins, je suis toujours votre disciple. […] Mais Lamennais échangea une foi pour une autre ; il n’arriva que dans sa vieillesse à la critique et à la froideur d’esprit, tandis que le travail qui me détacha du christianisme me rendit du même coup impropre à tout enthousiasme pratique. […] Il y manquait la science positive, l’idée d’une recherche critique de la vérité.
A quoi bon, objectent alors certains critiques, des œuvres qui réclament tant d’efforts et qui, d’ailleurs, sont comprises par si peu de gens ? A cela on peut répondre : tout ce qui est grand est difficile et rare ; ou mieux encore, pour parler avec Berlioz : « Il serait vraiment déplorable que certaines œuvres fussent admirées par certaines gens. » Ces critiques-là ne sont plus nombreux aujourd’hui ; mais comme ils font tout ce qu’il faut pour justifier le mot si cruel de Berlioz ! […] André Suarès, dans son Wagner (Paris, revue d’art dramatique, 1899) met aussi en cause cet aspect mondain du voyage à Bayreuth dans une description très critique et acerbe. […] Adolphe Jullien (1840-1932), historien et critique musical, est l’auteur, outre de nombreux articles, de Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, ouvrage orné de quatorze lithographies originales par Fantin-Latour, Paris, Librairie de l’Art, L. […] Henri Blaze de Bury (1813-1888) était critique à la Revue musicale.
… Si, en notre qualité de critique, nous voulions donner dans un mot ridée de cette indigeste composition politique, anecdotique et littéraire, il faudrait parler le langage de Proudhon. […] ce principe, qui fut aussi celui de Hégel, ne sauvera point Proudhon devant la Critique et devant l’Histoire. […] Il n’est pas irréprochablement superbe, comme ma critique va vous le prouver, mais il l’est d’inspiration vraie, profonde et indignée. […] Mais, dans ce siècle-là, je sais pourtant ce qu’il aurait été… Avec le bon sens armé dont Dieu l’avait doué, et dont, pour l’avoir faussé et employé à mal, il doit répondre devant Dieu un peu plus terriblement que devant la Critique ; avec son amour de l’idée et la placidité du cours de son sang dans les veines, il serait monté sans effort vers les idées chrétiennes autour desquelles gravitaient alors tous les esprits et tous les cœurs justes. […] l’auteur des Diaboliques… Des journaux, des critiques ont déjà protesté contre Proudhon, Nous en sommes arrivés à ce point de superficialité jusque dans notre hypocrisie, que tout n’est plus que dans l’expression, et que le talent le mieux intentionné est trouvé coupable, quand il flambe !
Les ouvrages qui ont de ces tables bien faites, ou dont chaque chapitre est précédé d’un sommaire détaillé, comme sont beaucoup de livres de critique et d’histoire contemporains, vous offriront ainsi le plan à côté de l’édifice, et vous aideront à vous initier à la disposition et à l’enchaînement des idées.