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1860. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Si vous l’aimez prenez son omnibus, encore qu’il sache mal où il va et même d’où il vient, et bien que sa clientèle soit inélégante. […] Au cas particulier de M. de Wyzewa, il est sûr qu’il a fini d’aimer les lettres modernes le jour qu’il a cessé de se croire doué d’un talent révolutionnaire. […] M. de Wyzewa comprend à merveille ce qu’il lit, et, s’il n’était trop souvent d’une nonchalance bienveillante, on l’aimerait tout à fait.

1861. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

J’aime la vie. […] Pour Francis Vielé-Griffin, il se déclara perfidement incompétent : « J’aime mieux croire qu’il m’échappe car s’il n’y a chez lui que ce que j’ai compris, il n’y a pas grand-chose24. » Cette ruse de dialectique impressionna si fort Oscar Wilde qu’il me la rappelait en sortant : « N’avez-vous pas entendu, observai-je, ce que Mendès disait lorsque nous sommés entrés ? […] « Savez-vous, demandait-il un jour à André Gide, pourquoi Jésus n’aimait pas sa mère ?

1862. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Je n’aime pas qu’on fasse épais, matte, compacte comme quelquefois La Grenée, mais je veux que des chairs tiennent, et qu’on ne fasse pas rare, mou, cotoneux, neigeux comme cela. […] J’en aime moins l’expression que du précédent, il regarde et puis c’est tout ; mais le faire en est incomparablement plus libre, plus fougueux, plus hardi, plus chaud et plus beau. […] Moi, j’aime mieux le premier.

1863. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

J’aimerais assez cela, si Mme George Sand était capable de se juger, si réellement elle était un esprit critique. J’aimerais beaucoup ce dédoublement de soi-même. […] Elle ne choque personne par ce grand côté de l’esprit que les forts seuls savent aimer et que les moyennes intellectuelles qui lisent, détestent. — À la place, elle a ce qui plaît, avant tout, aux moyennes, l’abondance et la facilité.

1864. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Ce vague qui est l’angoisse éternelle de Rollinat, l’angoisse de ne pas savoir ce qu’il y a partout, dans les choses et derrière les choses, et d’avoir peur de ce qu’il pourrait y avoir, Rollinat l’a même avec les choses qu’il aime le plus. […] Ceux qui avaient applaudi avec le plus d’enthousiasme l’étrange poète à trois voix, ont mieux aimé se déclarer dupes d’un faux artiste que de reconnaître la force réelle d’un talent vrai. […] J’aimerais donc cette gloire mieux que lui !

1865. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Les vérités moyennes sont celles qui appartiennent à la conversation et non à la science, qui sont du domaine de tous et non du domaine de quelques-uns, qu’on entend et qu’on aime, non parce qu’on est un homme spécial, mais parce qu’on est un homme bien élevé : telles sont les questions de morale ordinaire, d’art, de politique, d’histoire. […] Elles s’adressent au sens commun autant qu’au raisonnement ; les vérités qu’elles établissent sont plutôt vraisemblables que vraies, et plutôt aimées que prouvées. […] Qui leur a dicté ces grandes paroles : Un ami est un autre moi-même ; il faut aimer ses amis plus que soi-même, sa patrie plus que ses amis, et l’humanité plus que sa patrie ?

1866. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

En médecine, il est une doctrine qui prétend guérir les semblables par les semblables ; en morale, surtout au théâtre, pareille doctrine est des plus périlleuses ; chercher le retour au bien par les images prolongées et souvent attrayantes du mal, c’est aimer à rester en chemin. […] Il a été remarqué que l’auteur, en se proposant et en professant hautement un but moral des plus honorables, jette quelquefois bien durement le défi à la société ; qu’il la maltraite en masse et de parti pris plus qu’il ne conviendrait dans une vue plus impartiale et plus étendue ; qu’il n’est pas très juste de croire, par exemple, qu’un jeune homme tel qu’il nous a montré le sien, Georges, le personnage principal de la pièce, riche, aimé, considéré à bon droit, puis ruiné un matin à vingt-cinq ans par un si beau motif, doive perdre en un instant du même coup tous ses amis, moins un seul ; il a été dit que l’honneur et la jeunesse rencontrent plus de faveur et excitent plus d’intérêt, même dans le monde d’aujourd’hui.

1867. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

La maréchale de Villars, qui y assistait, demanda quel était ce jeune homme qui voulait faire tomber la pièce ; on lui dit que c’était l’auteur : elle le voulut connaître ; il lui fut présenté, et il l’aima bientôt d’une passion vive et sérieuse. […] Mme la maréchale s’en est mêlée ; mais elle a mieux aimé gronder la mère que faciliter les noces par payer la dot, ce qui n’est pas de sa magnificence ordinaire.

1868. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Nous aimons de tels ouvrages, parce que, s’il en naissait beaucoup de cette sorte dans des rangs qui ne sont pas les nôtres, ce serait une preuve qu’après bien des luttes et des déceptions cruelles, et même avec des dissidences d’affection persistantes, les générations nouvelles pourraient enfin s’entendre sur le terrain d’une vraie et pratique liberté. […] Une réserve générale, qu’il nous convient avant tout de faire avec M. de Carné pour être ensuite plus à même de l’examiner dans ses conclusions et de le louer, c’est qu’il n’a évidemment été nourri à admirer et à aimer que bien peu des choses et des hommes qui pour nous, enfants de la Révolution ou de l’Empire, ont ravi notre admiration première.

1869. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Je ne sais si tous ces exemples, et celui d’Euphorion en particulier, le tendre et gracieux poëte (car j’aime à le croire gracieux et tendre), de ce poëte tout entier enseveli, ne m’ont point un peu trop frappé l’imagination, mais je voudrais bien être le docteur Néophobus 138 pour oser lancer d’un air d’exagération certaines petites vérités. […] Il est, je le sais, des paroles de mauvais augure qu’on n’aime pas à prononcer devant ce qui est vivant, et qu’on hésite presque à murmurer en présence de soi-même, fût-ce en pur rêve.

1870. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Aussi nous ne lui en ferons pas un sujet de reproche, tant qu’il se contente d’augmenter et de rajeunir les immortalités révérées ; nous lui passerons même quelques impétueux éloges qui veulent trop prouver sur le côté faible des modèles, comme lorsqu’il dit de Voltaire : « Voltaire pouvait parler de Dieu, car il l’aimait ardemment. […] que j’aime mieux cet intérêt nuancé de charme, cette sobriété ingénieuse et fine, cette parcimonie mordante, avec lesquelles M. 

1871. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Vous goûtez, vous admirez, vous aimez Molière, et vous avez bien raison. […] Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles.

1872. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

C’était la méthode des classiques, que Céard lit et aime : il adore Pascal et Bossuet pour ce qu’ils ont piétiné la superbe de l’animal humain ; aussi Nicole et Vauvenargues, esprits plus modérés, mais dont la douceur narquoise le ravit ; et avant tous, Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons dangereuses, que Céard déclare le plus parfait des psychologues, et dont il dira la vie et l’œuvre dans le livre d’histoire littéraire qu’il lui consacrera. […] J’aime peu que ces aveugles partagent en art, en musique, etc., les préférences que nous savons celles de M. 

1873. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

La reine pourtant, les princesses, & les plus vertueuses dames de la cour, l’ont reçue & caressée en fille d’honneur. » Je ne vous crains ni ne vous aime , disoit encore Corneille à Scudéri. […] Selon M. de Voltaire, « aimer le meurtrier de son père & poursuivre la vengeance de ce meurtre, étoit une chose admirable.

1874. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

L’enfance n’aime rien. […] Est-ce pour qu’il se regarde comme un être à part, comme un dieu, et le tout parce qu’il aime son père, sa mère et sa gouvernante ?

1875. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Il a un fils né avec l’étoffe d’un habile homme, mais à qui il a malheureusement appris à aimer le repos et à mépriser la gloire. […] Si ce Brutus-là, qui juge son fils si sévèrement, qui estime le talent de Pigalle, mais qui n’aime pas l’homme, avait été présent à la séance de l’académie française, lorsqu’on y prononça sur les prix !

1876. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Telle était la vie générale, la vie régulière, correcte, irréprochable, réglée comme un papier de musique… militaire et dansante, de toute la noblesse française au temps de Louis XIV, de ce roi qui fut aimé de sa noblesse autant que de La Vallière, et qui ne méritait ni de l’une ni de l’autre le sentiment qu’il eut de leur immortelle fidélité ! […] Il ne peut pas se passer d’elle, et son haleine — l’haleine de son style — a l’haleine de cette femme aimée, comme cette autre femme qui sentait par la bouche le bouquet de violettes de Parme qu’elle avait, une seule fois, respiré !

1877. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Ceux qui aiment les livres le savent seuls. […] — frappait et refrappait, de sa baguette de fée enchanteresse, sur nos fronts charmés, et nous aveuglait de ces coups délicieux qu’on aime… Mais nous osons écrire qu’il nous aveuglait !

1878. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

Parmi ces brochures parurent, séparés les uns des autres, les portraits des Orateurs qu’il avait coudoyés presque tous de plain-pied dans cette Chambre dont il avait fait longtemps partie ; et ce furent là peut-être ceux qu’il aimait le plus de ses pamphlets, parce qu’il y était question d’art oratoire, sa passion malheureuse, et qu’il pouvait y attaquer des rivaux heureux. […] Pour mon compte, et par parenthèse, j’aime mieux celle du vieux Leclerc, qui, du moins, est pratique, que celle de Cormenin, qui n’est qu’un flot stérile d’idées exprimées dix mille fois.

1879. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

… Franchement, nous eussions aimé à le voir entrer en lice contre cette femme qu’il s’est attirée, lui qui demande l’émancipation de la femme et la dresse dogmatiquement, d’égale à égal avec l’homme. […] les saints-simoniens aiment la paix et la veulent… universelle !

1880. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Pour notre compte, nous n’aimons pas beaucoup ces titres spirituels qu’il faut expliquer par une préface et qu’on met à la tête de ces choses si simples et qui pourraient être si grandes : — des vers. […] Parti de lord Byron avec la fougue que lord Byron communique à tous ceux qui l’aiment, il a fini par aboutir, dans son ralentissement d’ardeur, à Gray et à sa mélancolie ; mais, dans ce détiédissement d’un rayon qui n’est plus que doux et qui avait été brûlant, il n’a jamais dépouillé cet air que j’appelle l’air poétique anglais, et qu’il a encore dans les cendres de son Couvre-feu quand il caresse la tête de ses deux enfants et qu’il rabat jusqu’à eux et à leur souvenir cette hautaine idée de la gloire comme nous l’avons dans la jeunesse.

1881. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Cette étoffe qu’il a réellement, jointe aux airs qu’il exécute, et qui ont déjà été entendus, sentis, applaudis, trouvés et exécutés, d’ailleurs, par de bien plus grands maîtres que lui, enchante le public, qui aime à repasser sur ses impressions, mais impatiente la Critique, qui en voudrait de nouvelles, et qui, d’un homme si bien doué que M.  […] Le mérite du Danseur Bathyle et son effet reposent sur une énumération qu’on a vue dans Les Orientales, et qui est maintenant à l’état de procédé : Elle aime, et ce n’est pas le chevalier romain, etc.

1882. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

… Est-ce là une enseigne peinte en rouge pour le gros public qui aime les aventures et leurs fracas, et leurs falbalas, et leurs patatras ? […] Quand on est jeune, l’imagination aime assez la passion pour vouloir toujours la peindre belle et irrésistible, mais la montrer rapetissée, humiliée sous les habitudes de la vie, sacrifiée à la tyrannie de ces habitudes, et la prose de la réalité venant à bout de la dernière poésie de nos cœurs, suppose un désintéressement d’observation qui ne se voit guère que chez les hommes qui ont vécu et qui savent comme la vie est faite.

1883. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Partant de ce principe, nous établissons que l’homme dans l’état bestial, n’aime que sa propre conservation ; il prend femme, il a des enfants, et il aime sa conservation en y joignant celle de sa famille ; arrivé à la vie civile, il cherche à la fois sa propre conservation et celle de la cité dont il fait partie ; lorsque les empires s’étendent sur plusieurs peuples, il cherche avec sa conservation celle des nations dont il est membre ; enfin quand les nations sont liées par les rapports des traités, du commerce, et de la guerre, il embrasse dans un même désir sa conservation et celle du genre humain.

1884. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

Ce droit naturel des nations héroïques a fourni le sujet de plusieurs comédies de Plaute ; on y voit souvent un marchand d’esclaves dépouillé injustement par un jeune homme, qui en lui dressant un piège le fait tomber à son insu, dans quelque cas prévu par la loi, et lui enlève ainsi une esclave qu’il aime. […] Ils conviennent à l’esprit de franchise, qui caractérise les républiques populaires, ennemies des mystères dont l’aristocratie aime à s’envelopper ; elles conviennent encore plus à l’esprit généreux des monarchies : les monarques dans ces jugements se font gloire d’être supérieurs aux lois et de ne dépendre que de leur conscience et de Dieu. — Des jugements humains, tels que les modernes les pratiquent pendant la paix, sont sortis les trois systèmes du droit de la guerre que nous devons à Grotius, à Selden, et à Pufendorf.

1885. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Docile à cette voix aimée, Paulin, quittant le sénat de Rome, vendit ses vastes domaines pour en distribuer le prix aux malheureux et entrer dans la pauvreté religieuse. […] Seulement ce qui était pour Ausone une idolâtrie n’était pour lui qu’une distraction, aimée longtemps et combattue.

1886. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Nous sommes éclectiques en littérature, en ce sens que nous aimons tout ce qui est beau, ingénieux, nouveau, n’importe quelle soit l’école. […] « J’aime quand les coureurs font fuir gens et troupeaux. […] Pour moi, faire provision de lances, de casques, d’épées, de chevaux, c’est ce que j’aime. […] j’aimai toujours la joie et les plaisirs, soit quand j’étais chez moi, soit quand j’en étais éloigné. […] Il aimait, à sa manière, les plaisirs de l’esprit.

1887. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Si vous aimez la liberté et la patrie, fuyez ce qui les a perdus. […] Il aime le faiseur parce qu’il aime l’argent ! […] Le peuple n’aime point qu’on lui rappelle ses misères, ses travaux, ses préoccupations journalières. […] L’âge où vous vous aimiez ! […] toi que j’ai tant aimée,     Si tu pars, pourquoi m’aimes-tu ?

1888. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Sitôt que sa souffrance s’allége, que sa puissance se manifeste, que ses perspectives s’élargissent, il recommence à aimer la vie présente, à prendre confiance en lui-même, à aimer et célébrer l’énergie, le génie, toutes les facultés efficaces qui travaillent pour lui procurer le bonheur. […] Élisabeth, Jeanne Grey, la duchesse de Norfolk, la comtesse d’Arundel, beaucoup de dames entendent couramment Platon, Xénophon, Cicéron, et les aiment. […] Son cœur n’a d’autre idée que de t’être fidèle ; elle ne s’occupe que de toi et de ton bien. « Elle souhaite ta santé et ton bonheur, et t’aime autant et aussi fort qu’une femme peut aimer un homme ; elle est à toi et le dit, et prend souci de toi en dix mille façons. […] — Ne suis-je pas celle qui t’aime le mieux ?  […] En ce moment, derrière la haie, elle entend un pâtre qui chante, qui chante si bien, que tout d’un coup elle l’aime.

1889. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Ses Mémoires, qu’il composa à la Bastille, ne sont lus à présent que par ceux qui aiment les dates & les gasconnades.

1890. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Il aimait à dire qu’un bon poète n’est pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles. […] Cela prouve tout simplement qu’il n’aimait pas Virgile, et qu’il ne savait point le grec. […] Je n’aime guère moins le talent de Joachim du Bellay. […] Bayle n’aime pas à être dupe, et, s’il veut tout savoir, c’est pour tout contrôler. […] aimons donc !

1891. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — À mon ami M. Grimm » p. 89

J’aime à louer.

1892. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maryllis, Paul »

Paul Maryllis sont fraîches comme tels bouquets de terroir qu’on eût aimé respirer avec des souvenirs d’enfance retrouvés, et leur franche allure agreste vaut par la simplicité.

1893. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Riom, Adine (1818-1899) »

Eugène Manuel C’est, à l’âge du recueillement, le long regard jeté en arrière, le salut attristé à tout ce qu’aima l’épouse, la mère, l’aïeule.

1894. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fabrègue, Aimée »

Frédéric Mistral Je ne doute pas de voire victoire, car vous avez une flamme de jeunesse et de foi capable de mettre le feu aux quatre coins de la ville, ou de la vie, si vous aimez mieux.

1895. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Monsieur, dit-elle au critique, j’aurais mieux aimé un article dans le Moniteur. […] — Pourquoi mettez-vous une robe bleue, quand vous savez que je n’aime pas cette couleur-là ? […] Quand on demandait à la future actrice— pourquoi elle ne faisait pas un choix, bon ou mauvais, elle avait l’habitude de dire qu’elle n’aimait et n’aimerait Jamais que son art. […] Le Monsieur qui s’occupe de littérature aime à traiter les écrivains. […] Madame Huguet s’est mariée pauvre à un homme pauvre, qu’elle aimait et dont elle était aimée ; les premiers temps de cette union furent heureux : Comme nous nous aimions, comme nous étions braves,  Quel superbe dédain des mesquines entraves !

1896. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Audic, Charles (1863-1911) »

Raoul Allier Ce que j’aime le plus, dans les poèmes de M. 

1897. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Il ne faut pas croire tout ce qu’il y raconte ; il aime trop à parler de lui-même, pour qu’il puisse dire constamment la vérité.

1898. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article »

Nous aimons mieux le croire, que de les lire pour en décider.

1899. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Sari-Flégier, Blanche (1852-1914) »

À dire vrai, et quoique l’auteur ait toutes les habiletés de l’art impersonnel, nous l’aimons mieux dans les pièces plus intimes, dont quelques-unes sont de véritables cris de détresse.

1900. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Peyrey, François (1873-1934) »

Au fil de l’eau, dont j’aime à détacher trois vers en l’honneur du crépuscule : Doucement l’heure s’envole, mélancolique, Le jour descend et la brume devient mystique ; Il semblerait qu’un grand lis noir vient de fleurir.

1901. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article »

Auteur original de plusieurs Ouvrages originaux, & qui, en prenant la plume, semble ne s’être proposé que son amusement & celui des Lecteurs qui aiment un style singulier.

1902. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Cyr, Charles de (1875-1940) »

La tristesse de M. de Saint-Cyr est celle que l’on aime.

1903. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Thibaudet, Albert (1874-1936) »

Thibaudet est en prose avec des intermèdes de vers ; j’aime mieux sa prose que ses vers, rythmiquement lourds, malgré d’heureuses rencontres de métaphores et une solidité oratoire.

1904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Ceux qui aiment le style précis & agréable, doivent bien se garder de lire ses Ouvrages ; ceux qui savent démêler les traits d’érudition au milieu du verbiage & de l’ennui des dissertations, pourront y trouver de quoi étendre leurs connoissances, sur tout dans l’Histoire générale de la Religion des Turcs, Ouvrage traduit de l’Arabe, & dans l’Histoire du Maréchal de Thoyras, où l’on trouve des anecdotes curieuses concernant la Cour de Louis XIII.

1905. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 126

Ceux qui ont encore le goût assez sain pour aimer la Latinité fine, simple, naturelle, élégante & pure de Phédre, la retrouveront très-souvent surpassée dans les Fables que cet Auteur a composées.

1906. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Cependant, le romantisme a modifié notre œil ; nous n’aimons plus Versailles comme Voltaire a pu l’aimer. […] Sainte-Beuve aimait Baudelaire, il n’osa jamais le dire. […] On peut aimer son mal, quand il est lié à la conscience elle-même. […] Mais un homme qui sacrifie tout à son Dieu aime trop son Dieu pour ne pas se faire, quelque jour, l’illusion d’en être aimé. […] Tout ce qui est de tradition française, hormis la langue qu’il aime et qu’il veut pure, lui répugne.

1907. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Ils aiment la gloire ou la vanité, qui en est la fausse image. […] Ils aiment à jouir du présent, et ils ne se refusent rien qu’ils puissent se donner, n’ayant nulle inquiétude de l’avenir, dont ils se reposent sur la Providence et sur leur destinée. […] La mère ayant fait savoir cette violence à sa pauvre demoiselle, elle pensa se désespérer ; elle aimait un jeune seigneur qui demeurait en son voisinage, et en était extrêmement aimée. […] Le dévot ne doit pas aimer Dieu en vue de la récompense. […] Le comble du plaisir est d’être uni à l’objet qu’on aime.

1908. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rocher, Georges »

Il respecte scrupuleusement les règles de la Prosodie… Sa Muse aime les paysages tendres et roses… Ce ne sont, dans ses vers, que liserons, papillons dorés : Près du ruisseau paisible où les nénufars d’or Flirtent avec les libellules.

1909. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bazan, Noël (18..-19..) »

Noël Bazan dit avoir reçu le manuscrit d’amour d’une femme, qui aima deux ans avec tout l’emportement de son cœur.

1910. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lerambert, Charles François (1819-1889) »

Lui aussi, il a aimé, il a souffert, et il chante.

1911. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marlow, Georges (1872-1947) »

Il aime la tiédeur des dentelles, et le charme conventuel des monastères l’attire.

1912. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 400

Deux de ses Pastorales, chacune en cinq actes, & un Poëme sur l’Art de plaire, à l’imitation de l’Art d’aimer d’Ovide, ne peuvent trouver place que dans les Bibliotheques où l’on se pique de tout conserver.

1913. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Madame Vien » p. 232

J’aimerais bien autant un portefeuille d’oiseaux, de chenilles et d’autres insectes de sa main, que ces objets en nature rassemblés sous des verres dans mon cabinet.

1914. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

C’est ainsi, lui dirai-je, qu’on parle de ce qu’on aime, et j’ajouterai, de ce qu’il n’est plus permis de regretter qu’à demi, — de ce qu’il ne tient guère qu’à lui de ne plus regretter du tout. […] Thiers aime assurément beaucoup de choses ; mais en parlant ainsi de la première journée marquante et de l’aurore de la discussion parlementaire, il parle de l’objet même et du théâtre de son talent, de son élément préféré, de ce à quoi (après l’histoire) il a le plus excellé et le mieux réussi.

1915. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

On nous apprend à aimer le beau, l’agréable, à avoir de la gentillesse en vers latins, en compositions latines et françaises, à priser avant tout le style, le talent, l’esprit frappé en médailles, en beaux mots, ou jaillissant en traits vifs, la passion s’épanchant du cœur en accents brûlants ou se retraçant en de nobles peintures ; et l’on veut qu’au sortir de ce régime excitant, après des succès flatteurs pour l’amour-propre et qui nous ont mis en vue entre tous nos condisciples, après nous être longtemps nourris de la fleur des choses, nous allions, du jour au lendemain, renoncer à ces charmants exercices et nous confiner à des titres de Code, à des dossiers, à des discussions d’intérêt ou d’affaires, ou nous livrer à de longues études anatomiques, à l’autopsie cadavérique ou à l’autopsie physiologique (comme l’appelle l’illustre Claude Bernard) ! […] De tout temps, on l’a observé, les gens de lettres n’ont pas été des mieux et n’ont pas fait très-bon ménage avec les hommes politiques, même avec ceux qu’ils ont servis ; on l’a remarqué des plus grands écrivains, gens de fantaisie ou d’humeur, de Chateaubriand, de Swift ; écrivains et gouvernants, ils peuvent s’aimer comme hommes, ils sont antipathiques comme race.

1916. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

Socrate, Platon, aimaient mieux parler qu’écrire, parce qu’ils sentaient, sans se rendre précisément compte de leur talent, que leurs idées appartenaient plus à l’inspiration qu’à l’analyse. […] Les opinions stoïciennes n’unissaient point la sensibilité à la morale ; la littérature des peuples du Nord n’avait point encore fait aimer les images sombres ; le genre humain n’avait pas encore atteint, s’il est permis de s’exprimer ainsi, l’âge de la mélancolie ; l’homme luttant contre les souffrances de l’âme, ne leur opposait que la force, et non cette résignation sensible, qui n’étouffe point la peine et ne rougit point des regrets.

1917. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

Le climat est certainement l’une des raisons principales des différences qui existent entre les images qui plaisent dans le Nord, et celles qu’on aime à se rappeler dans le Midi. […] Elle entretient une rêverie céleste qui fait aimer la campagne et la solitude : elle porte souvent le cœur vers les idées religieuses, et doit exciter dans les êtres privilégiés le dévouement des vertus et l’inspiration des pensées élevées.

1918. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Lecalvinisme, bien pris, doit être une doctrine d’humilité : il met toute l’espérance du chrétien anéanti dans la sincérité de sa foi qui, l’attachant à Dieu, l’oblige à vouloir toutes les volontés de Dieu, à aimer le joug douloureux de son Évangile. […] Calvin n’est pas poète : et l’on conçoit que le Bourguignon d’imagination chaude, de sensibilité vibrante, n’aime guère ce Picard au parler froid et précis, en qui la passion a plus de rigueur que de flamme.

1919. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

La littérature, il faut l’aimer ; mais le mieux est de l’aimer sans en faire ; et, quand on en fait, les bénéfices que notre vain orgueil en attend ne valent pas que l’on devienne méchant à cause d’elle ni que, pour elle, on perde son âme.

1920. (1890) L’avenir de la science « I »

Il y a un grand foyer central où la poésie, la science et la morale sont identiques, où savoir, admirer, aimer sont une même chose, où tombent toutes les oppositions, où la nature humaine retrouve dans l’identité de l’objet la haute harmonie de toutes ses facultés et ce grand acte d’adoration, qui résume la tendance de tout son être vers l’éternel infini. […] Il lui faudrait une vie pour savoir, une vie pour sentir et aimer, une vie pour agir, ou, plutôt, il voudrait pouvoir mener de front une série d’existences parallèles, tout en ayant dans une unité supérieure la conscience simultanée de chacune d’elles.

1921. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Elle aime votre esprit et vos manières, et quand vous nous retrouverez ici, vous n’aurez point à craindre de n’être pas à la mode. » Cette continuation de société intime avait lieu malgré la vie mystérieuse des petites maisons de nourrices. […] Voltaire, qui, à la vérité, avait une bonne raison pour ne pas aimer que l’on décriât les femmes savantes (c’était son attachement pour la marquise du Châtelet), observe fort judicieusement et en homme de l’art, que dans la pièce dont nous parlons, « Molière attaque un ridicule qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni le peuple à qui ce ridicule paraissait être également étranger, et qu’elle fut reçue d’abord assez froidement.

1922. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Un homme de ce caractère n’aime point à voir sa considération partagée. […] L’auteur de la vie d’Abailard plaisante beaucoup sur ce reproche, que lui faisoit saint Bernard, d’aimer les femmes.

1923. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

On y trouve un écrivain dont les grands talens doivent faire oublier ses Lettres du chevalier d’Her… ses comédies peu théâtrales, son Apologie des tourbillons de Descartes & les Essais informes qu’il a faits dans les genres de Lucien & de Théocrite ; plus heureux dans ceux de Quinault & de Bacon, & surtout dans la géométrie ; faisant aimer les sciences les plus abstraites ; réunissant la subtilité du raisonnement à un stile qui lui est particulier & qui a fait beaucoup de mauvais imitateurs ; ayant plus d’esprit que de génie, & plus de délicatesse que d’invention ; placé sous deux règnes pour mériter l’estime de deux siècles, & par la variété de ses connoissances, & par la singularité de son ame toujours paisible, modérée, égale, inaccessible aux mouvemens inquiets ou violens, qui rendent les autres hommes malheureux ; fait, en un mot, pour les agrémens & les délices de la société, mais non pour être l’exemple des belles ames, des cœurs sensibles & reconnoissans. […] L’idée de s’être attiré des affaires avec les théologiens l’épouvantoit : il aima mieux abandonner que de défendre son Histoire des oracles.

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