Ils commencent par demander un prix assez élevé d’un seul objet, et ils finissent par en laisser quatre ou cinq pour la même somme. […] L’ainé, élevé chez le grand-père maternel, garde une attitude très réservée ; le plus jeune, gâté à la maison, fait le diable, mais gentiment. […] Puis il marcha, escorté de trois ou quatre acolytes, vers un perron assez élevé. […] Kalvos possède une inspiration élevée, une fort belle cadence ; quant à la langue il ne l’a ni si commune : δημoτική, ni tout à fait pure : καθαρεύουσα ; c’est un mélange assez bizarre où les beautés abondent.
La lamproie, poisson excellent et d’un prix élevé, c’est la rémission des péchés ; il faut le payer en rendant tout ce qu’on retient injustement, en ôtant toute rancune du coffre du cœur. […] Et que d’enfants, et particulièrement de jeunes filles chrétiennes élevées au biberon du sacrifice, dont la vie effroyable traîne comme une chaîne un des versets de l’évangile juif ! […] Les mots collectifs ne sont pas responsables des unités qu’ils signifient : élevés au rang d’idées, ils ne peuvent être amoindris par la trahison d’un fait. […] Comment imposer au sourire milanais la rudesse d’une langue mal élevée ?
Généralement, pour la trouver, il faut la chercher laborieusement, et, bien qu’elle soit un mérite positif du rang le plus élevé, c’est moins l’esprit d’invention que l’esprit de négation qui nous fournit les moyens de l’atteindre. » Nous avions, dans nos premiers livres, essayé de démontrer qu’à force d’assimilation et de volonté, Taine était parvenu à modifier son style. […] Thibaudet est un monument élevé à la gloire de Flaubert, un monument qui écrase les ironies et les attaques, y compris les vaines négations de Pierre Gilbert, où M. […] » Ou encore cet autre exemple pris dans un Sermonnaire : « Mes très chers frères, je voudrais, en traitant ce magnifique sujet, chanter un hymne à la gloire du Créateur, vous faire bien comprendre comme est belle et grande cette royauté qu’il nous a donnée sur tout ce qui nous entoure… Ne parlons plus du corps humain, de ce port noble et majestueux donné à l’homme, de cette tête élevée, de ces yeux appelés à contempler le ciel… Non, je ne veux plus revenir sur ces bras, sur ces mains, instruments de tout progrès, donnant au corps de l’homme une supériorité incomparable sur celui des autres animaux. […] Ce qui n’était, il y a quelques années, qu’une tentative périlleuse, est devenu un besoin réfléchi de toutes les intelligences élevées.
D’ailleurs, à cette distance (l’arène est très vaste et l’amphithéâtre très élevé), sous cette lumière dévorante d’un grand soleil d’été, parmi cet immense bourdonnement de la foule, où se perdent les mugissements et les cris, le spectacle même d’un homme ou d’un cheval éventré ne doit plus donner qu’une sensation visuelle presque aussi purement pittoresque, aussi affranchie du ressouvenir de la douleur physique, que si le même objet nous était offert dans un tableau de Fortuny ou de Henri Regnault. […] Profondément admirée des ouvriers et des petits bourgeois, elle représentait, au café-concert, la littérature morale et élevée. […] Vous êtes un gamin très indocile, très mal élevé, pas toujours très naturel malgré votre sans-gêne et votre argot, enfin très vaniteux et très content de vous.
Le jeune Saint-Simon fut donc élevé auprès d’une mère, personne de mérite, et d’un père qui aimait à se souvenir du passé et à raconter mainte anecdote de la vieille Cour : de bonne heure il dut lui sembler qu’il n’y avait rien de plus beau que de se ressouvenir.
Il penchait habituellement le visage comme sous le poids de pensées trop lourdes ; sa taille mince et élevée en paraissait amoindrie.
Illustre Glamis, digne Cawdor, élevé encore au-dessus de ces deux titres par le salut qui les a suivis, ta lettre m’a transportée au-delà de ce présent rempli d’ignorance, et je sens déjà l’avenir exister pour moi.
A Meaux seulement, il se contenta en général de quelques notes légères et rapides, et son éloquence se rapprocha de l’improvisation : le travail qui eut encore élevé son discours, l’eût écarté de la bassesse populaire que sa raison désintéressée avait élue pour idéal.
Mme Gervaisais a été élevée par un père imbu des idées du XVIIIe siècle ; c’est une femme instruite, presque une femme savante, « une philosophe ».
Un excellent architecte avec qui j’avais voyagé avait coutume de me dire que, pour lui, la vérité des dieux était en proportion de la beauté solide des temples qu’on leur a élevés.
Ces détails ne sont pas vrais à la lettre ; mais ils sont vrais d’une vérité supérieure ; ils sont plus vrais que la nue vérité, en ce sens qu’ils sont la vérité rendue expressive et parlante, élevée à la hauteur d’une idée.
Quand la philosophie sera devenue ce qu’elle doit être, qu’il n’y aura plus en elle que du général, des abstractions, des idées, qu’elle sera complètement en dehors des faits, alors il apparaîtra clairement aux yeux de tous qu’elle est une œuvre d’art plutôt que de science : poésie ennuyeuse et mal écrite pour les uns, élevée, puissante, vraiment divine pour les autres.
Mais, jusqu’ici, vous avez au moins reçu, en échange, ou de nobles exhortations au patriotisme et au travail, ou de beaux aperçus de philosophie et d’histoire, dans les formes les plus élevées de l’éloquence.
L’Adele de Ponthieu de M. de la Place, renferme de belles scènes, & des sentimens élevés.
C’est pour cela que la physiologie actuelle ne prend pas pour sujets de ses expériences les animaux de l’ordre le plus élevé, tout en se gardant de descendre jusqu’à des animaux dont la vie psychologique n’a presque rien de commun avec celle de l’homme.
C’est l’histoire élevée à la dignité d’une science.
Je croyais que mademoiselle était trop bien élevée pour cela. […] Il y a un homme, Charles Fox, qui s’est trouvé heureux dès le berceau, qui a tout appris sans études, que son père a élevé dans la prodigalité et l’insouciance, que, dès vingt et un ans, la voix publique a désigné comme le prince de l’éloquence et le chef d’un grand parti, libéral, humain, sociable, fidèle aux généreuses espérances, à qui ses ennemis eux-mêmes pardonnaient ses fautes, que ses amis adoraient, que le travail n’avait point lassé, que les rivalités n’avaient point aigri, que le pouvoir n’avait point gâté, amateur de la conversation, des lettres, du plaisir, et qui a laissé l’empreinte de son riche génie dans l’abondance persuasive, dans le beau naturel, dans la clarté et la facilité continue de ses discours.
D’ailleurs, même chez les animaux les plus élevés, elle perd son caractère borné et matériel. […] Comme il y a un élément musculaire dans nos sensations, spécialement dans celle de l’ordre le plus élevé, toucher, vue, ouïe, cet élément doit, d’une façon ou d’une autre, trouver sa place dans la sensation idéale, dans le souvenir. » Depuis cette époque, la question de la nature des images a été étudiée sérieusement et avec fruit, et résolue dans le même sens26.
Si c’est par un nombre relativement faible de sauts brusques que l’œil des Mollusques s’est élevé, comme celui des Vertébrés, jusqu’à sa forme actuelle, j’ai moins de peine à comprendre la similitude des deux organes que si elle se composait d’un nombre incalculable de ressemblances infinitésimales successivement acquises : dans les deux cas c’est le hasard qui opère, mais on ne lui demande pas, dans le second, le miracle qu’il aurait à accomplir dans le premier. […] Mais cette action présente toujours, à un degré plus ou moins élevé, le caractère de la contingence ; elle implique tout au moins un rudiment de choix.
En Chine, par exemple, ont surgi des doctrines morales très élevées, mais qui ne se sont pas souciées de légiférer pour l’humanité ; sans le dire, elles ne s’intéressent en fait qu’à la communauté chinoise. […] L’une est celle du dressage, le mot étant pris dans son sens le plus élevé ; l’autre est celle de la mysticité, le terme ayant au contraire ici sa signification la plus modeste.
S’il lui arrive de se référer à la musique, ce n’est pas la musique source de rêverie qui l’intéresse comme poète, c’est la musique élevée sur les genoux de la mathématique, et nourrie de nombres rigoureux. […] Il en est de même pour tout poème de qualité élevée, et le métier de la critique consiste à convertir, dans une certaine mesure, cette intelligibilité intérieure en une intelligibilité commune.
Par là nous sommes en droit d’admirer l’inspiration élevée du poète et de justifier la parole précitée que le symbolisme ou lyrisme contemporain s’appuie sur des pensées et non sur l’imagination seule ou sur de simples descriptions. […] Ainsi les symbolistes, élevés dans la même atmosphère intellectuelle que nos savants et nos philosophes, ont voulu faire un pas de plus : dépasser la sérénité, qui est le procédé positiviste, pour aller jusqu’à la joie. […] Nous dirons alors que la note est plus haute, parce que le corps fait effort comme pour atteindre un objet plus élevé dans l’espace.
Dans ce genre secondaire où la délicatesse et un certain intérêt suffisent, mais où nul génie (s’il s’en rencontre) n’est de trop ; que l’Art poétique ne mentionne pas ; que Prevost, Le Sage et Jean-Jacques consacreront ; et qui, du temps de Mme de La Fayette, confinait, du moins dans ses parties élevées, aux parties attendrissantes de la Bérénice ou même de l’Iphigénie, Mme de La Fayette a fait exactement ce qu’en des genres plus estimés et plus graves ses contemporains illustres s’étaient à l’envi proposé.
Un Parisien, un Parisien de la sphère la plus élevée, pouvait seul s’agencer ainsi sans paraître ridicule, et donner une harmonie de fatuité à toutes ces niaiseries, que soutenait d’ailleurs un air brave, l’air d’un jeune homme qui a de beaux pistolets, le coup sûr et Annette. » VII La vue inattendue de ce beau jeune homme, son cousin, contraste avec la vieille et vulgaire société de son père ; elle inspire à la jeune personne un sentiment qui n’est pas encore de l’amour, mais qui anime l’indifférence.
Né dans les rangs de l’aristocratie helvétique, élevé dans les préjugés et dans les intrigues des réfugiés français en Allemagne pendant l’émigration, familier du duc de Brunswick, généralissime de l’armée prussienne en 1792 ; rédacteur présumé du fameux manifeste de la coalition contre la France2, rentré en France grâce à un nom cosmopolite, après la terreur ; zélateur ardent des modérés contre les terroristes, publiciste attaché au Directoire, auteur, après le 18 fructidor, d’une adresse aux Français pour rappeler les terroristes au secours du coup d’État contre les royalistes, nommé tribun après la constitution nouvelle pour contrôler le gouvernement des consuls, lié avec les aristocrates par sa naissance, avec les républicains par ses services, avec les consuls par ses espérances, avec les hommes de lettres par sa littérature, avec les révolutionnaires par la tribune où rien ne résonne mieux que l’opposition, affamé de bruit, nécessiteux de fortune, sceptique d’idées, homme à tout comprendre, à tout dire et à tout contredire, il avait, par le charme de sa conversation, séduit madame de Staël.
Son plan a réussi ; la fille lui paraît mûre pour lui ; il triomphe ; et comme il ne serait pas content d’avoir raison si quelqu’un n’avait tort, on le voit, dans la première scène, accablant Ariste, son frère, qui a élevé Léonor avec indulgence, de la supériorité de son système d’éducation.
Car pour innover véritablement, pour s’originaliser dans le sens élevé du mot, pour s’aristocratiser et se privilégier intellectuellement, il faut d’abord ne pas craindre d’être différent ; il faut avoir le sentiment de son unicité ; il faut être soi-même ; suivant le précepte de Peer Gynt, et vouloir être soi-même.
et parmi ces langueurs agonisantes, c’est déjà le très océaneux aperçu, le lent sublime immensément distant vers où l’on avait rêvé, le fuyant idéal, ah, par le désir de qui l’on est damné : et une force juvénile a brisé la force massive ; encore les gémissements, profonds, souterrains, décroissants et implorants, et des lamentations, les lentes plaintes des destinées évanouies : hélas, j’eus des jours victorieux, je fus puissant, je fus un regard levé au ciel, je fus heureux, je meurs, hélas, hélas ; plaintes, lamentations et gémissements, qui se traînent à terre et s’affaissent, en la vision de l’idéal et du désir qui l’a perdu ; car voilà qu’une commisération s’est élevée, large comme les sanglots mourants, comme l’éloignement des entrevus effacés, et qu’une intime commisération monte envers la brillant Siegfried des Victoires pour l’Or, et l’âme avec tant de regrets périe s’exalte en une charité, oh Fafner, âme simple, et tu dis en ta mort la pitié des quelconques chercheurs d’idéal.
A un stade plus élevé, l’onde nerveuse se concentre de plus en plus dans des parties spéciales et différenciées, et il se produit ainsi ce que Sergi appelle une localisation centrale, pour l’opposer à la localisation périphérique.
» La causerie se promène sur les uns et les autres de notre monde, sur la difficulté de trouver des gens avec lesquels on puisse vivre, et qui ne soient ni tarés, ni insupportables, ni bourgeois, ni mal élevés.
Mardi 13 mai Dans une société, on reconnaît les gens bien élevés à une chose assez simple ; ils vous parlent de ce qui vous intéresse.
Dans la Tentation il s’est élevé à l’intuition pure de cette idée spéculative et la propose aux regards avec la moindre somme d’éléments connexes, mais non sans que ceux-ci interviennent.
La grande diversité des plantes ou des animaux qui sont soumis au pouvoir de l’homme, et qui ont varié à travers la suite des âges, sous les climats et les traitements les plus divers, est simplement due à ce que nos produits domestiques ont été élevés dans des conditions de vie moins uniformes et en quelque chose différentes de celles auxquelles les espèces mères ont été exposées à l’état de nature.
Il serait honteux pour un homme élevé de ne rien savoir ni du globe sur lequel il marche, ni de la voûte sous laquelle il se promène.
Le sculpteur élevé par les Grecs vient du Parthénon et va à Chartres adorer la cathédrale. » Dans cette apostrophe à Renan, me trompé-je si j’aperçois une influence de Charles Morice sur son illustre ami ? […] Peut-être le docteur Armaingaud, qui insiste à bon droit sur les qualités élevées et presque sévères de Montaigne, glisse-t-il un peu rapidement sur ses gaillardises et folâtreries. […] D’ailleurs, élevé au collège des jésuites de la Flèche, il put en garder dans sa jeunesse des sentiments pieux, qu’attestent quelques mots du même fonds Leibniz. […] Pierre Lasserre, on a plaisir à constater qu’il ne s’écarte pas dans la discussion du ton élevé qui convient à un philosophe et à un historien. […] Il le désigne en ces termes : « Berlioz, artiste et penseur élevé, mais solitaire et un peu sombre ».
Je suppose qu’on l’a bien élevé, qu’on l’a mis au courant de ses devoirs et que les circonstances de sa vie l’informent de ses obligations. […] Quelle conception peu élevée de la dignité personnelle ! […] Personnalité très élevée… » etc. […] Elle doit montrer que, formulée relativement à quelques espèces d’un ordre inférieur, elle s’applique à toutes espèces de l’ordre le plus élevé, même à l’espèce humaine. […] C’est si loin de la manière dont j’ai été élevé.
D’abord il a admis cette proposition évidente, que l’émotion poétique, ainsi que toute forme élevée de l’art, devait résulter, dans l’âme du lecteur, d’un travail de création pareil à celui qu’a d’abord accompli le poète. […] Des êtres surhumains, démesurément élevés au-dessus de nos petites âmes communes, se mouvant parmi d’héroïques paysages fabuleux, en des attitudes grandioses. […] Tôt détaché de nos réalités habituelles, il s’était élevé à la philosophie, et comme il traitait les questions philosophiques pour satisfaire à sa curiosité propre, il fut ému par les théories qu’il imaginait. […] Renan, en écrivant le Prêtre de Némi, a-t-il voulu faire une œuvre d’entier scepticisme, ou seulement une critique de certaines doctrines inférieures, au nom d’une doctrine plus élevée ? […] Renan fait une duperie de la nature, qui est, en réalité, une habitude, et qui deviendrait un besoin normal ; chez les esprits moins élevés, la vanité de la force personnelle ; chez les ouvriers, l’ignorance des vaines instructions qui produisent les mauvais besoins, et, au contraire, la certitude religieuse d’une vie surnaturelle, où les obéissances seraient récompensées.
Corneille lui-même ne s’est pas fort élevé au-dessus de cet usage dans l’exposition de rodogune, où, par un acteur désintéressé, il fait faire à un autre qui ne l’est pas moins, toute l’histoire nécessaire à l’intelligence de la tragedie, et qui pis est, une histoire si longue qu’il a fallu la couper en deux scenes : on l’interrompt pour laisser parler les deux princes qui arrivent, et on la reprend dès qu’ils sont sortis. […] Au lieu de suposer, comme Sophocle, qu’Oedipe ait été élevé, au milieu d’une cour, comme l’héritier de la courone, ce qui ne donne pas lieu à l’ambition qui seroit déja satisfaite ; j’ai fait élever Oedipe dans l’état de berger, afin que son ambition en fût à la fois plus héroïque et moins pardonnable ; et je lui fais défendre par un oracle exprès de sortir de son païs, s’il ne veut renoncer à la tranquilité et à l’innocence. […] Quand on pense de combien Corneille s’est élevé au-dessus de ses prédecesseurs, quelle nouvelle richesse l’art a acquise entre ses mains, quelle est sa fecondité pour les desseins et pour les caracteres, quelle est la force de raison, l’abondance et le choix des sentimens, le sublime de l’expression qu’il étale en tant d’endroits, il y auroit de l’extravagance à présumer de l’égaler ; on ne pardonneroit pas même à un génie supérieur au sien, s’il en naissoit, de sentir trop tôt son avantage ; il devroit attendre modestement qu’à force de preuves, le public en convînt, et douter encore après cela de son succès.
Il tenait compte même des traits de sa physionomie avant de le recevoir dans son collège, élevé sur le modèle de ceux qu’il avait vus en Egypte. […] La principale était d’un ordre plus élevé encore et qui intéressait le fond le plus intime de sa personne. […] N’est-il pas logique aussi, que Balzac ait été élevé dans la grasse et claire Touraine et Stendhal au bord des Alpes dauphinoises ?
Nés à quelques moments de distance l’un de l’autre, et, depuis leur première enfance, élevés en Égypte, il est convenu, quand l’action s’ouvre, que la main de Rodogune et le trône de Syrie appartiendront à l’aîné des deux, que Cléopâtre est seule encore à connaître. […] Bien né, d’une bonne famille bourgeoise ; bien élevé, dans cette austère et sainte maison de Port-Royal, dont il était l’enfant prodigue après en avoir été jadis l’enfant gâté ; bien fait de sa personne, agréable à voir, ayant quelque chose en lui du charme simple et de l’élégante noblesse de sa poésie ; chrétien au fond du cœur ; païen par tous ses sens : je doute s’il y a jamais eu de génie plus ouvert à toutes les influences, plus capable, selon l’énergique expression d’un autre poète, de se les convertir « en sang et en nourriture », plus semblable à son temps, et cependant plus original. […] Voyez plutôt : Plisthène, cru fils d’Astrée ; Oreste, élevé sous le nom de Tydée ; Zénobie, sous le nom d’Isménie ; Ninyas, élevé sous le nom d’Agénor ; Pyrrhus, élevé sous le nom d’Hélénus… et cela veut dire, Messieurs, sans qu’il y soit besoin d’indication plus précise, que, toutes les intrigues de Crébillon étant fondées sur une méprise, toutes ses péripéties et tous ses dénouements le sont sur une reconnaissance.
L’amibe n’a pas de sens extérieurs : c’est une masse presque homogène, et cependant elle est sensible à peu près aux mêmes impressions sensorielles que le mammifère le plus élevé. […] Si la lumière est constante, le jugement qui admet son existence est variable selon les espèces, et, dans les espèces les plus élevées, selon les individus. […] Un fait cependant demeure, autre forteresse, peut-être, élevée vis-à-vis de l’autre : c’est que la matière a préexisté à la vie. […] Nous avons élevé à l’état de dieux presque tous les mots de nos vocabulaires, et ainsi nos ressources contre la méchanceté de la Nature se sont accrues, en même temps que leur nombre limitait la puissance de chacun de ces maîtres invisibles.
Quelle est cette précieuse dont nous parle Somaize, « qui ne s’est pas seulement acquis, nous dit-il, beaucoup d’estime par sa beauté, mais encore par la grandeur de son âme et dont l’esprit ne s’est pas seulement arrêté à la bagatelle, mais s’est élevé jusqu’aux affaires de la première importance » ? […] Un troisième caractère en dérive, ou s’en compose, explique les autres et s’explique par eux, qui est qu’en même temps que du désir de plaire, toutes ces œuvres sont animées de l’ambition d’instruire, didactiques ou morales, dans le sens élevé, dans le sens large de l’un et l’autre de ces deux mots. […] Et — c’est une justice à lui rendre — il a tenu parole, il a prêché autrement, mais moins bien ; et de cette rage de nouveauté, dont il est un éloquent exemple, la suite est aussitôt ce qu’on pouvait prévoir : la décadence ou l’abaissement de tous les genres nobles ou élevés. […] Édouard Fremy, Paris, s. d.] ; — l’Académie florimontane. — Une phrase de l’abbé d’Olivet sur Balzac : « Les beaux esprits, dit-il, avaient formé jusqu’alors une république où les dignités se partageaient entre plusieurs, mais cette république devint tout à coup une monarchie où Balzac fut élevé à la royauté par tous les suffrages. » — Que la première ébauche de l’Académie de Conrart [Cf. ses Mémoires] a répondu précisément à cette intention de mettre de l’ordre et de la hiérarchie dans les lettres. — Coïncidence de cette intention avec les désirs de l’hôtel de Rambouillet ; — avec le vœu commun des gens de lettres ; — et avec les desseins plus généraux du cardinal de Richelieu. — Les Lettres patentes du 29 janvier 1635. — Pourquoi le Parlement a refusé deux ans de les enregistrer ?
Mais il sut trouver le remède, et, assis sur une roche élevée, les yeux tournés vers la mer, il chantait des choses telles que celles-ci… » Vient alors la célèbre complainte où il apostrophe Galatée, l’appelant à la fois dans son langage « plus blanche que le fromage blanc, plus délicate que l’agneau, plus glorieuse que le jeune taureau, plus dure que le raisin vert. » Après une longue suite de traits plus ou moins naïfs et passionnés, ou même spirituels (car le poëte se joue par moments), l’idée du début se retrouve à la conclusion, et la pièce finit sur ce retour : « C’est ainsi que Polyphème conduisait son amour en chantant, et cela lui réussissait mieux que s’il avait donné de l’or pour se guérir. » Un poëte bucolique des âges postérieurs, né en Sicile comme Théocrite, Calpurnius, a résumé heureusement la recette du maître dans ce vers d’une de ses églogues : Cantet, amat quod quisque : levant et carmina curas.
« Supposons un poids élevé d’abord de quatre pouces, puis de huit pouces par la flexion du bras. » Il est clair que nous distinguerons la deuxième sensation de la première, d’abord évidemment parce que, toutes choses restant égales, la deuxième dure deux fois plus longtemps que la première, et ensuite, probablement, parce que, dans le second temps de l’effort, d’autres muscles, entrant en jeu, provoquent de nouvelles sensations musculaires qui s’ajoutent à la continuation des anciennes, non seulement pour prolonger, mais aussi pour diversifier l’opération.
Il pouvait prendre cette image de l’extase humaine sous mille aspects, sous mille formes, dans mille attitudes et dans mille scènes plus élevées du drame de la vie : les palais, les temples, les bosquets, les bords des fontaines lui offraient ces images de la félicité ou de la volupté, dans les champs de victoire, dans les triomphes des guerriers ou des orateurs sauveurs de la patrie et idoles des peuples, dans les actes de foi et de culte qui unissent les hommes à Dieu par la piété, cette plénitude de l’âme ; par les langueurs de l’amour heureux, dans les jardins d’Armide et d’Alcine, où le Tasse et l’Arioste enlacent leurs héros dans les bras de beautés ivres de regards.
Sa taille est élevée ; sa stature est mince et souple ; ses membres, un peu longs comme dans toutes les natures nobles, sont rattachés au buste par des jointures presque sans saillie ; ses épaules, gracieusement abaissées, se confondent avec les bras et laissent s’élancer entre elles un cou svelte qui porte légèrement sa tête sans paraître en sentir le poids ; cette tête, veloutée de cheveux très fins, est d’un élégant ovale ; le front, siège de la pensée, la laisse transpercer à travers une peau féminine ; la voûte du front descend par une ligne presque perpendiculaire sur les yeux ; un léger sillon, signe de la puissance et de l’habitude de la réflexion, s’y creuse à peine entre les deux sourcils très relevés et très arqués, semblables à des sourcils de jeune fille grecque ; les yeux sont bleus, le regard doux, quoique un peu tendu par l’observation instinctive dans l’homme qui doit beaucoup peindre ; le nez droit, un peu renflé aux narines comme celui de l’Apollon antique : il jette une ombre sur la lèvre supérieure ; la bouche entière, parfaitement modelée, a l’expression d’un homme qui sourit intérieurement à des images toujours agréables ; le menton, cet organe de la force morale, a beaucoup de fermeté, sans roideur ; une fossette le divise en deux lobes pour en tempérer la sévérité.
Aussitôt qu’il m’aperçut, il s’écria, le visage enflammé et d’un ton dédaigneux et élevé : « Eh bien, monsieur le cardinal, vous avez voulu rompre !
Nous avions été en quelque sorte élevés ensemble.
Reviens dans mes songes, ô Roscana ; tu es un rayon de lumière, lorsque tout est sombre alentour. » — « Chef d’I-una, tu as élevé la tombe de ma bien-aimée.
Cela signifiait que ces grands solitaires de la pensée s’étant élevés en totale liberté, à leurs risques et périls, à de prodigieuses altitudes, contemplaient le fait en admirant leur propre force, mais tout à coup étaient saisis d’appréhension par l’éveil d’une pensée sociale : « Que fera l’humanité si elle se croit munie de nos ailes ?
Il est temps que la raison cesse de critiquer les religions comme des œuvres étrangères, élevées contre elle par une puissance rivale, et qu’elle se reconnaisse enfin dans tous les produits de l’humanité, sans distinction ni antithèse.
Wilder empêche toute unité dans le sens élevé du mot ; mais la conformité dans le détail manque à un tel point que cette musique expressive devient un non-sens.
C’est la conception même de ses mélodies, laquelle dans son ampleur, sa passion, sa dévorante sensualité est essentiellement italienne ; italienne, j’entends, dans le sens élevé et noble du mot.
D’origine obscure, presque plébéienne, il s’était élevé par l’ascendant d’un génie énergique et souple, hardi et sagace, si spontané qu’il paraissait inspiré, aussi rapide dans l’exécution que dans la conception de ses actes, doué du coup d’œil qui vise au point précis, le joint des obstacles.
Kahn, de Viélé-Griffin et d’autres dont la technique a subi l’influence de René Ghil, faudrait-il se détourner de ce dernier parce que son intensité est plus grande et son but scientiste plus élevé?
1er mai Dans le ménage, la femme est presque toujours le dissolvant de l’honneur du mari, j’entends l’honneur dans son sens le plus élevé, le plus pur, le plus idéalement imbécile.
Soudain du milieu d’elles, un chant s’est élevé, un chant triste, comme une mélancolie de montagne.
Elle me paraît curieuse, intéressante, cette petite biographie, par les dessous intimes qu’elle seule pouvait apporter sur la vie de l’homme qui l’a élevée.
Mais les idées les plus élevées de l’esprit, qui sont, selon nous, le thème de la grande poésie et du grand art, nous nous les représentons comme intérieures à la poésie même, bien plus, comme constitutives de l’âme du poète ou de l’artiste.
Paul, né pharisien, avait été tisseur de poil de chameau pour les tentes et domestique d’un des juges de Jésus-Christ, Gamaliel ; puis les scribes l’avaient élevé, le trouvant féroce.
Episode du militaire cérébré un peu, donc sujet au vertige, horrifié de franchir avec armes et sac la longue poutre élevée du portique, et qui passe — parce qu’on lui lit le Code pénal.
Victor Hugo eut le malheur de naître de parents impies, et d’être élevé au milieu des impies.
Lui, gagnant à pas lents une roche élevée, De son aile pendante abrite sa couvée, Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux : Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ; En vain il a des mers fouillé la profondeur ; L’Océan était vide, et la plage déserte ; Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Alphonse de Lamartine, qu’un critique sévère appela le plus grand des amateurs lyriques, et qui, plus sévère encore, disait de lui-même : « Je ne suis qu’un amateur très distingué », Alphonse de Lamartine laisse derrière lui une gloire élevée et sereine entre toutes, mystérieusement harmonieuse et tendre, qui nous apparaît d’un peu loin déjà toute baignée d’un vague brouillard lumineux. […] Léon Dierx, l’un des plus élevés parmi ceux qui devaient venir, ne s’était pas révélé encore. […] Certainement nous devons à cette fantaisie voyageuse de l’auteur des Poèmes de Paris bien des pages d’un sentiment élevé et d’une noble facture, mais comme il fait bien pourtant de revenir de Florence à Louveciennes, et des Cascines à la rue Monsieur-le-Prince !