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1206. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Et, remarquez-le bien toujours !

1207. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Il faut remarquer, en outre, que l’hellénisme était bien bas quand le christianisme parut. […] Mais avez-vous remarqué ? […] Avez-vous remarqué ? […] Et remarquez que M.  […] Remarquez aussi la plénitude, l’équilibre, le bon aménagement de sa phrase q

1208. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Taine a-t-il remarqué que cet Hudibras, poème manqué, contient réellement le germe d’une grande œuvre poétique ? […] Taine n’a peut-être pas fait assez remarquer les différences qui séparent les trois forces par l’influence desquelles il explique toute l’histoire littéraire. […] Remarquez en effet que cette scène semble avoir été introduite quelque peu artificiellement dans le drame et qu’on peut l’en retirer sans que l’action générale soit dérangée par cette suppression. […] Avez-vous remarqué la différence de caractère qui sépare l’activité des journées qui précèdent un départ de l’activité de la plus misérable de nos journées ordinaires ? […] Nous ferons remarquer que l’obscurité qui recouvre ces relations s’étend à tous les autres épisodes de la vie de Sterne pendant ces vingt années.

1209. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Tous trois se firent remarquer de leurs contemporains par une certaine fureur de tempérament. […] Au-delà de Coussay-les-Bois, petit troupeau de maisons rustiques, assemblé autour d’un clocher d’ardoise, je remarquai, sur la carte, un lieu-dit Richelieu. […] J’ai cru remarquer que parfois, ici, les mères, les épouses et les filles sont, malgré les apparences, un peu délaissées. […] Ce soir, à dîner, faites semblant de ne point remarquer votre voisine. […] Remarquons encore, chez M. 

1210. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Sans sortir d’un même climat, on a remarqué, en Suisse par exemple, que la même langue, douce dans la plaine, s’aspire à mesure qu’on avance dans la montagne. […] Oui, ce que nous avons observé de chaque saison de la vie humaine peut se remarquer aussi, ou à peu près, de chaque saison de la vie d’un peuple. […] Cabanis et Bichat ont fait remarquer que certaines maladies des centres nerveux semblent favoriser l’éclosion des plus sublimes qualités de l’esprit et du cœur. […] D’ailleurs, comme le fait parfaitement remarquer M.  […] Remarquez bien mes rides, mes bourgeons, ma verrue, enfin tous les détails de mon visage.

1211. (1903) La pensée et le mouvant

Tout le monde a pu remarquer qu’il est plus malaisé d’avancer dans la connaissance de soi que dans celle du monde extérieur. […] Pour commencer par le premier point, remarquons que ce ne sont généralement pas les vrais savants qui nous ont reproché d’attenter à la science. […]Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». […] Mais il faut remarquer que, chez James, cette idée prend une force et une signification nouvelles. […] À plusieurs reprises il exposa au Salon, sous le nom de Laché, des portraits qui furent remarqués.

1212. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

L’a-t-on assez remarqué ? […] Il est à remarquer en effet combien, chez les peuples du Nord, le naturalisme s’allie à l’illuminisme, c’est pourquoi Vielé-Griffin, parlant des Moines de Verhaeren, a pu dire avec justesse que ceux-ci étaient forts, grands, violents et pieux. […] Il est curieux, en effet, de remarquer combien le xixe  siècle, inauguré par les romantiques sur un mode mineur et débilitant, s’est achevé, grâce aux symbolistes, sur un vigoureux hymne de joie. […] « Remarquez, écrit Mithouard dans le Tourment de l’Unité, la vétusté phosphorescente de ces vieux mots où se sont accumulés des siècles de sens, et la beauté encore de ces mots abstraits employés au pluriel dans le latin mystique. […] Mais est-il besoin de remarquer à quel point cette division est arbitraire ?

1213. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Ce n’est pas à nous de redire toutes ses épigrammes contre l’Académie, tous ses bons mots devenus proverbes et monnaie courante au point d’en être usée : ce qu’il importe raisonnablement de faire remarquer, c’est que l’Académie n’eut aucun tort envers lui. […] On a remarqué qu’on ne revient guère du premier ; mais du second, on s’en guérit avec les années ; on le quitte ou il vous quitte. […] On remarqua que de MM. les Quarante, qui tous avaient été invités, aucun ne se trouva à son enterrement. « C’est qu’ils ont encore peur, même de son Ombre », dit un malin.

1214. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Ceux qui jusqu’ici ne connaissaient Gandar que par ses livres ou par son enseignement auront remarqué combien cette correspondance nous le montre plus varié, plus vif qu’on n’était accoutumé à le voir, d’une nature tout à fait aimable et attachante ; mais cette lettre qu’on va lire est d’un caractère encore plus particulier et plus délicat. […] Ici le contraste est parfait : Gandar et About, deux cerveaux disparates ; l’antithèse, pour qui les connaît, saute aux yeux et rit à l’esprit : l’un grave, consciencieux, religieux aux anciens, déférant aux modernes, se tenant dans sa voie et ne s’en laissant détourner par rien ; portant du sérieux et de l’affection en tout, de cet approfondissement attentif et pénétré, quelque peu étranger à la nature française, et que les Allemands qui se l’arrogent expriment très bien par le mot Gründlichkeit, réalisant encore l’idée du σπουδαῖος d’Aristote, l’homme vertueux et non léger ; un gros front énorme venant en surcroît au portrait163 : l’autre gai, vif, ironique, espiègle même, le nez au vent, la lèvre mordante, alerte à tout, frondant sans merci, à l’exemple de Lucien ne respectant ni les hommes ni les dieux : chez l’un l’École normale en plein exercice et développement de son professeur modèle, dans tout le large de la tradition régulière et directe ; chez l’autre cette même École en rupture de ban, en pleine dissipation et feu d’artifice d’homme d’esprit émancipé, lancé à corps perdu à travers le monde, mais d’un homme d’esprit, remarquez-le, dont c’est trop peu dire qu’il pétillé d’esprit, car sous sa forme satirique et légère il fait bien souvent pétiller et mousser le bon sens même, et toujours dans le meilleur des styles : toutes qualités par où il témoigne encore de son excellente nourriture et tient, bon gré mal gré, de sa mère. […] Chaque année, les amis qui venaient l’entendre en Sorbonne remarquaient en lui un progrès dont ils étaient frappés : il gagnait à mesure en simplicité, en lumière, en fermeté ; ce qu’il y avait d’oratoire dans sa nature se déployait là, en s’épurant ; sa piété vive et studieuse pour ses modèles, pour Bossuet surtout, l’a plus d’une fois bien inspiré.

1215. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

La route est battue ; y faire remarquer, chemin faisant, deux ou trois points de vue nouveaux, les montrer, non point les créer, je ne prétends pas à plus. […] André Chénier a remarqué la beauté du tableau, et ce mouvement du dernier vers qui rappelle et rend à merveille l’assurgere des Latins : Utque viro Phœbi chorus assurexerit omnis. […] Balzac l’a remarqué (xxxie Entretien), Malherbe excelle à ces imitations adroites et fines, moins violentes que celles de Ronsard, à cet art qui ne gâte point les inventions d’autrui en se les appropriant, qui les améliore même et les rehausse.

1216. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

. — Quelques jours après une seconde visite, d’une seconde beauté, est remarquée. […] Si d’abord il voulut se jeter à corps perdu dans le travail, séduit bientôt par la nécessité de se créer des relations, il remarqua combien les femmes ont d’influence sur la vie sociale, et avisa soudain à se lancer dans le monde, afin d’y conquérir des protectrices : devaient-elles manquer à un jeune homme ardent et spirituel, dont l’esprit et l’ardeur étaient rehaussés par une tournure élégante et par une sorte de beauté nerveuse à laquelle les femmes se laissent prendre volontiers ? […] Sa robe de percale produisait le point blanc que je remarquai dans ses vignes sous un hallebergier.

1217. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

* * * — A-t-on remarqué que jamais une vierge, jeune ou vieille, n’a produit une œuvre ou quoi que ce soit ? […] J’ai remarqué une sorte de logique, une corrélation intime chez presque tous entre l’habitant et la coquille, l’homme et le milieu. […] J’ai remarqué le zézeyament chez les grands bavards.

1218. (1925) La fin de l’art

Remarquez aussi l’immense utilité qu’il y a à être fixé sur la prononciation d’une langue qu’on ne parle plus. […] Diderot À propos du centenaire de Diderot, on peut remarquer qu’il est certains écrivains dont la réputation était d’un genre tout différent, de leur vivant, de ce qu’elle est devenue dans la suite des années. […] Il était bien plus intéressant pour moi de remarquer combien le côté mélodrame de la vieille tragédie romantique et éternelle empoignait le public, plus sensible, au malheur de Marguerite qu’à la fantasmagorie métaphysique où elle n’est en réalité qu’un accessoire.

1219. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

— Aussi l’ours est-il un animal privé de raison, remarqua Yégor. […] Je remarquai même plus d’une fois qu’un buisson de chênes, tout desséchés, restait intact, bien qu’envahi par l’incendie ; les seules feuilles d’en bas noircissaient un peu. […] Avez-vous remarqué comme il était hier attentif auprès d’elle ? […] Il lui était aisé de remarquer que Maria Dmitriévna lui en voulait ; mais il parvint à l’adoucir en perdant avec elle une quinzaine de roubles au piquet.

1220. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

On remarquera, au surplus, qu’il entend garder pour lui seul la confession de Sainte-Beuve. […] L’R, parce que cette lettre était le symbole de tout mouvement, comme Platon lui-même l’a remarqué dans ses dialogues de Socrate. […] On me l’avait déjà fait remarquer comme pouvant être pénible. […] On me fait remarquer qu’une phrase [de votre article] pourrait, contre votre intention, faire croire qu’aucun professeur de notre Université n’est connu hors de Bâle. […] Les hauteurs de notre littérature ne sont pas des Cordillères : on y remarquera d’autant plus cette poésie à l’aile de condor.

1221. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

je l’ignore ; mais je n’en désespérerai que lorsque nous nous serons arrêtés au mal. » Remarquez ce nous par lequel il s’associe tout à fait à la France ; il me semble dans tout ceci que le politique, le tribun se dégage et commence à poindre. […] Oserons-nous, après cela, faire remarquer qu’il ne faut pas toujours prendre exactement au pied de la lettre ce que disent les Adorateurs ? […] Il est à remarquer que Benjamin Constant éprouva toujours une grande répugnance à s’avouer Suisse : cela tenait, en partie, comme on le verra, à l’antipathie que lui inspirait le régime bernois, dont la famille Constant eut souvent à se plaindre. […] Mais peut-être ont-ils tort de le lui dire ; il est tel blâme (lui-même l’a remarqué avec finesse) qui ne devient juste que parce qu’il fut prématuré. […] Il est inutile de remarquer qu’il se trompe au moins pour quelques-uns de ces noms ; il subit l’influence des fausses informations dont on se repaissait à Brunswick ; il va tout à l’heure se rétracter.

1222. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Les anciens, avaient déjà remarqué les contrastes correspondants de la Béotie et de l’Attique, du Béotien et de l’Athénien : l’un, nourri dans des plaines grasses et au milieu d’un air épais, habitué à la grosse nourriture et aux anguilles du lac Copaïs, était mangeur, buveur, épais d’intelligence ; l’autre, né sur le plus mauvais sol de la Grèce, content d’une tête de poisson, d’un oignon, de quelques olives, élevé dans un air léger, transparent, lumineux, montrait dès sa naissance une finesse et une vivacité d’esprit singulières, inventait, goûtait, sentait, entreprenait sans relâche, ne se souciait point d’autre chose « et semblait n’avoir en propre que sa pensée »8. […] En effet, comparé à sa gloire, c’est un pays bien petit que la Grèce, et elle vous semblera plus petite encore si vous remarquez combien elle est divisée. […] I Il suffit d’un coup d’œil jeté sur les dehors de leur vie pour remarquer combien elle est simple. […] Remarquez que dans la civilisation grecque ces admirables corps ne sont point des raretés, des produits de luxe, et, comme aujourd’hui, des pavots inutiles dans un champ de blé ; il faut les comparer au contraire à des épis plus hauts dans une large moisson. […] Et d’abord, pour tout ce que l’on voit, pour tout le dehors, cher enfant de Glaucos, il me semble que tu ne fais honte à aucun de tes ancêtres. » En effet, ajoute ailleurs Socrate, « il me paraissait admirable pour la taille et la beauté… Qu’il nous semblât tel, à nous autres hommes, cela est moins étonnant ; mais je remarquai que, parmi les enfants aussi, personne ne regardait autre part, pas même les plus petits… et que tous le contemplaient comme la statue d’un dieu ».

1223. (1940) Quatre études pp. -154

Déjà César remarquait que les Gaulois parlaient facilement, abondamment : c’est une tradition qui n’a guère varié depuis. […] Il n’avait vu, nous dit Joseph Aynard, son biographe, « ni les glaces du Nord ni la splendeur des tropiques ; il n’était peut-être même jamais allé sur la mer, et plus tard il remarquera qu’il avait décrit tout à rebours le sillage du navire19 ». […] Et ici il ne sera peut-être pas inutile de remarquer en passant que l’inquiétude est le principal, pour ne pas dire le seul aiguillon qui excite l’industrie et l’activité des hommes. […] En France aussi, son influence semble s’être exercée avec incomparablement plus de force qu’on ne l’a remarqué jusqu’ici. […] Nous citons ici, textuellement, l’article « Épicurisme » de l’Encyclopédie, par Diderot. — Remarquons en passant que La Mettrie fait sa propre confession philosophique sous le titre de « Système d’Épicure » (Œuvres philosophiques, Amsterdam, 1763, tome II).

1224. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Je ne te raconte que ce que j’ai particulièrement remarqué, d’ailleurs j’ai consacré le plus de temps aux bustes des Empereurs romains et des femmes romaines, Agrippine, Poppée et… j’oublie son nom… Néron est beau comme personne. […] Je me suis conduite tout naturellement, faisant semblant de ne rien remarquer. […] Pourvu que beaucoup me remarquent je puis me passer de remarquer et ce sera même beaucoup mieux. […] Chère amie, Je suis là sans cesse à nier mes sentiments pour ce jeune homme, parce qu’il n’a jamais fait aucune impression sur moi, parce qu’il ne m’a jamais plu et s’il ne m’avait jamais remarquée, je pourrais vivre cent ans à côté de lui et ignorer qu’il existe. […] Vous êtes trop observateur pour ne pas avoir remarqué les différences d’éclairage.

1225. (1888) Études sur le XIXe siècle

Il faut remarquer encore que c’est à l’instigation des littérateurs que les préraphaélites ont levé leur étendard, tandis que nos réalistes sont des artistes qui se révoltent contre les jugements des gens de lettres. […] On remarquera pourtant que, sauf sous le second Empire, il n’a jamais fait que suivre une impulsion déjà donnée. […] Edmondo de Amicis, on remarquera qu’il n’a jamais entrepris un travail fatigant. […] Vous remarquez que le mot blanc revient sans cesse dans ces descriptions ; et vraiment cette couleur qui, à proprement parler, n’en est pas une, qui n’est que la résultante du mélange de toutes les autres, et qui est particulièrement chère à M. de Amicis, peut encore servir à caractériser sa nature mobile, dont les oscillations ne sont cependant jamais assez violentes pour ne pas aboutir à une tranquille quiétude. […] Il a consigné dans un journal les inquiétudes que ses facultés donnaient à ses deux tantes, la duchesse de Clermont-Tonnerre et la comtesse d’Auzers : « As-tu remarqué, disait ma tante Victoire à sa sœur, combien Camille s’est montré froid quand je lui ai parlé des spectacles de Paris : en vérité, je ne sais pas ce qui l’intéressera dans son voyage.

1226. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Lord Chesterfield écrivait, en janvier 1750, à son fils, qu’il voulait former au parfait bon ton, et dont l’étoffe était si rebelle : Lorsque vous voyez qu’un homme est universellement reconnu pour agréable, bien élevé, aimable, en un mot pour un parfait gentilhomme, tel, par exemple, que le duc de Nivernais, examinez-le, suivez-le avec soin, remarquez de quel air il s’adresse à ses supérieurs, sur quel ton il est avec ses égaux et comment il traite ses inférieurs. […] Dans les quatre Dialogues des morts qu’il a écrits, il en est un entre Périclès et Mazarin, où il leur fait dire des choses très à remarquer sur celui-ci, très neuves alors, et qui prouveraient beaucoup de sagacité historique si l’esprit de famille n’avait en ceci aidé à l’impartialité.

1227. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

C’est par là qu’il la faut distinguer assez essentiellement de Mme Necker de Saussure, cet autre auteur excellent, et avec laquelle elle s’est rencontrée d’ailleurs sur tant de détails, comme Mme Necker elle-même se plaît à le faire remarquer en maint endroit de son second volume. […] Sa réflexion la portait surtout remarquer en quoi nous en différions.

1228. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Le culte de la Vierge, au Moyen-Age, on l’a remarqué, attendrit singulièrement et fleurit, en quelque sorte, le catholicisme. […] Lemontey, dans son Étude sur Paul et Virginie, a remarqué que ces mêmes sites, qui deviendront sous la plume du romancier les plus enviables de l’univers et un Éden ravissant, ne sont représentés ici que comme une terre de Cyclopes noircie par le feu.

1229. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

M. de Marcellus venait alors d’épouser, à Paris, une femme d’une naissance éminente, d’un esprit héréditaire, d’une beauté remarquée dans son siècle, mademoiselle de Forbin, fille du comte de Forbin, directeur des musées, homme dont les agréments de figure, les succès de salon ou de cour sous deux règnes, l’esprit épigrammatique, et les talents en peinture et dans les lettres, faisaient un ornement de l’époque impériale, dépaysé dans le royalisme de la Restauration. […] Je remarquai, avant tout, ses vêtements d’homme asiatiques, dont l’adoption, l’avouerai-je, ne me parut pas ridicule ; bientôt même mes yeux et mon esprit s’y habituèrent au point d’oublier le sexe de mon hôte, et ce n’était pas l’habit seul qui prêtait à l’illusion.

1230. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

» (Remarquez que l’évêque, par charité, ne lui disait rien, ne lui demandait rien, et qu’il s’était contenté de jeter à voix basse un mot d’incrédule pitié, en réponse aux brutalités du terroriste malade.) […] Et remarquez déjà, chose étonnante dans ce poème des travailleurs illusionnés : c’est que personne n’y travaille, et que tous sortent du bagne ou sont dignes d’y être, à l’exception de l’évêque et de Marius, de la religion et de l’amour.

1231. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Ce ne fut qu’alors aussi qu’on remarqua dans quelques vers de l’Aminta une sorte de pressentiment secret et prophétique de l’état mental du poète, qui semblait décrire les premiers symptômes de sa mélancolie. […] Un philosophe anglais a remarqué avec une admirable justesse que « si la nature douait un être d’une faculté de sentir et de penser trop supérieure à la faculté de sentir et de penser du commun des hommes, cet être en apparence privilégié ne pourrait pas vivre dans le milieu humain, ou vivrait le plus infortuné de tous les êtres.

1232. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Il remarqua leur beauté et leur blancheur, qui firent aussitôt soupçonner qui elle était. […] « Elle était précédée du shériff, de Drury et de Pawlet, des comtes et des nobles d’Angleterre ; elle était suivie de ses deux femmes et de quatre de ses officiers, parmi lesquels on remarquait Melvil, qui portait la queue du manteau royal.

1233. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Le caractère commun de ces pièces est le même que j’ai remarqué dans tous les ouvrages d’esprit de cette période. […] Voilà pourquoi l’on peut remarquer utilement pour l’art les imperfections de Corneille, sans manquer à sa gloire.

1234. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Et l’on peut dans la vie remarquer constamment des jugements de cette espèce, avec la beauté poétique en moins. […] L’homme réellement moral ne serait pas précisément bon, car la bonté ne l’emporterait point sur ses autres qualités, il serait juste et, au besoin, rigoureux ; il ne serait point généreux, car il donnerait à chacun seulement ce qui lui revient ; le courage ne se ferait point remarquer en lui, car il ne s’exposerait que par nécessité.

1235. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

On a plaisir à relire le commentaire, d’une sincérité si touchante et en même temps d’une si charmante naïveté, écrit par le maître liégeois lui-même80, et qui commence ainsi : « on n’a peut-être pas remarqué combien de fois l’air de la romance est entendu dans le courant de la pièce, soit en entier ou en partie … » et finit par cette phrase : « il était aisé de fatiguer les spectateurs, en répétant si souvent le même air sans doute il fallait présenter cet air sous autant de formes différentes, pour oser le répéter si souvent ; cependant, je n’ai pas entendu dire qu’il fût trop répété, parce que le public a senti que cet air était le pivot sur lequel tournait toute la pièce. » En remarquant les différentes modifications de la Mélodie-mère, présentée tantôt en entier, tantôt en partie, tantôt derrière la scène, même sans accompagnement, et surtout les derniers mots de cette citation, vous seriez tenté de dire qu’il n’aurait fallu qu’un pas de plus (mais le pas décisif, définitif réservé à l’auteur de Lohengrin), pour que le véritable Leitmotiv, destiné à n’apparaître sur la scène qu’en 1865 (Tristan) fît déjà son entrée dans la musique dramatique en 1784. […] Remarquez le rôle du Motif de réminiscence, confié à plusieurs thèmes, surtout au motif en ré bémol des harpes qui ouvre la célébré ouverture, et qui réapparaît, comme thème caractéristique — Andantino religioso — du pasteur Struensée, entre autres dans le premier Mélodrame, dans le Rêve de Struensée, et au dernier moment, pendant que le pasteur bénit son fils et qu’ils se jettent silencieusement dans les bras l’un de l’autre.

1236. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

On remarquera que dans cette liste des «  plus célèbres musiciens français du temps  », des noms illustres côtoient d’autres aujourd’hui oubliés. […] C’est Ambroise Thomas qui l’avait remarqué au conservatoire municipal de Toulouse.

1237. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

« N’est-ce pas assez, ajoute le même écrivain, d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théâtre qui divertissent le public à nos dépens. » Il est à remarquer que ce discours sur la parodie fut composé à l’occasion de celle d’Inès de Castro. […] Il a remarqué au tribunal de la pénitence que ces derniers, que les pauvres étoient aussi sujets que les autres à la colère, à la vengeance, à l’ambition & à la débauche : il n’est rien de si bon & de si salutaire dont on ne puisse abuser.

1238. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

On a déjà remarqué que le degré de fécondité, soit des premiers croisements, soit des hybrides, se gradue insensiblement d’une complète stérilité à une fécondité parfaite. […] Il l’a remarquée entre deux formes aussi étroitement alliées que les Matthiola annua et glabra, rangées par beaucoup de botanistes comme deux variétés.

1239. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Un critique spirituel et sensé le remarquait à propos de la musique d’Auber, en parlant d’un de ses derniers opéras qui avait fort réussi : « Pour remporter ce succès avec une œuvre si élégante et si claire, un style si aimable et si charmant, il a fallu, disait-il, un très grand talent et un très grand bonheur ; car aujourd’hui, par la pédanterie qui court, par les doctrines absurdes qu’on voudrait accréditer, par l’ignorance et l’outrecuidance de quelques prétendus savants, la clarté, la grâce et l’esprit sont un obstacle plutôt qu’un avantage… Le beau mérite que d’entendre et d’admirer ce que tout le monde admire et comprend ! 

1240. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Schouvaloff comment ils m’avaient disposée en leur faveur ; je leur marquais un profond mépris ; je faisais remarquer aux autres leur méchanceté, leur bêtise… Comme il y avait grand nombre de gens qui les haïssaient, je ne manquai pas de chalands.

1241. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Et sur Mirabeau, pour nous bien expliquer le culte constant et inviolable qu’il lui voua, remarquons en passant que Frochot, tout exécuteur testamentaire qu’il était, ignora toujours ou du moins put toujours révoquer en doute bien des choses que nous savons aujourd’hui de science certaine et qui déjà avaient fait bruit dans le temps, lorsqu’on découvrit l’armoire de fer.

1242. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Plusieurs prix, remportés aux Jeux Floraux, commencèrent dans le midi la réputation de la jeune femme ; mais ce qui la fit d’abord remarquer des juges littéraires de Paris, ce fut sa pièce, publiée en 1825, à l’occasion du Sacre.

1243. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Sans entrer dans d’incroyables détails qu’il est mieux d’ensevelir, s’il se peut, comme des infirmités de famille, et en ne touchant qu’à celles que la querelle du moment dénonce, il suffira de faire remarquer que, dans une Revue où le poëte existe, il tend naturellement à dominer, et les conditions au prix desquelles il met sa collaboration ou sa seule présence (qu’il le médite ou non) sont ou deviennent aisément celles d’un dictateur.

1244. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Remarquez bien que l’exact Berlinois n’a gardé d’en parler, tandis qu’il s’étend sur les mérites scientifiques et métaphysiques de l’abbé Prevost, et sur un livre soi-disant sérieux dont on ne sait même plus s’il a jamais été achevé.

1245. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Car, remarquons-le bien, la psychologie, science qui, de son aveu, est essentiellement expérimentale et analytique, bien qu’à son insu elle implique bien des suppositions et des croyances préalables, la psychologie décrit, décompose et classe ; elle fait l’inventaire de ce qui est, mais elle n’invente pas.

1246. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

si vous vous taisez, qui le remarquera ?

1247. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

De là vient aussi la prolixité stérile des écrivains qui s’abandonnent à leur facilité naturelle : ils reçoivent dans leurs ouvrages tout ce que leur présente leur fantaisie agitée, mais ils ne remarquent pas qu’elle leur envoie toujours les mêmes idées diversement habillées, comme au théâtre on fait passer et repasser sans cesse les mêmes figurants sur la scène pour donner l’illusion des grandes armées.

1248. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Remarquez en passant qu’il n’y a que M. 

1249. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Avez-vous remarqué ?

1250. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Michelet fait remarquer, que, dans ces moments où « l’amour et la pitié coulent en douces larmes », les sens se renouvellent et, « souvent plus vif qu’au jeune âge, revient l’aiguillon du désir. » Ainsi la nature récompense les vieux époux d’être bons, et la sensibilité et la bienfaisance engendrent la volupté.

1251. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Quand les cieux auront passé… quand les éléments embrasés auront été dissous… vous, les pauvres… vous ressusciterez en vos corps glorieux, et vous jouirez d’une félicité infinie. » Alors Faustus (remarquez que ce qu’il vient d’entendre est tout ce qu’il connaît du christianisme,) : — « Voilà ce que ton Dieu promet ?

1252. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Paul Verlaine a été l’un des plus remarqués dès son début.

1253. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Emilia épouse un compagnon de Polipo, chez qui elle a été logée ; remarquez que cette héroïne ne paraît pas dans la pièce.

1254. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

. — Il convient de remarquer d’ailleurs que dans l’ordre concret, dans l’ordre des réalités vivantes et agissantes, le sens relatif du mot antinomie est le seul acceptable.

1255. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Jésus remarqua avec esprit que cette aventure lui était commune avec tous les grands hommes, et il se fit l’application du proverbe : « Nul n’est prophète en son pays. » Cet échec fut loin de le décourager.

1256. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Il faut remarquer que la peinture de la fin des temps prêtée ici à Jésus par les synoptiques renferme beaucoup de traits qui se rapportent au siège de Jérusalem.

1257. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Un jour, quelques-uns de ses disciples, qui connaissaient mieux que lui Jérusalem, voulurent lui faire remarquer la beauté des constructions du temple, l’admirable choix des matériaux, la richesse des offrandes votives qui couvraient les murs : « Vous voyez tous ces édifices, dit-il ; eh bien !

1258. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

. — Remarquons d’abord que la conscience est pour les phénomènes internes-ce que l’observation est pour les faits externes.

1259. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Ici je remarquerai encore une phrase, qui paraît de peu de sens, et à laquelle j’en trouve beaucoup : « Il y a trois ans que le n’aurais pas vu cette délicatesse.

1260. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

On y remarqua cependant des défauts ; mais on appuya davantage sur quelques méchancetés qu’on crut y voir.

1261. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Il est a remarquer qu’aucun de nos grands poëtes François n’a écrit contre les fables : La fable offre à l’esprit mille agrémens divers.

1262. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Il faut remarquer toutefois que les plissements ne se font pas d’une manière arbitraire, et que les circonvolutions ont des places fixes et déterminées, ce qui a permis de les désigner par des chiffres ; mais cela ne détruit pas ce que nous venons de dire de la continuité et de l’homogénéité de l’organe cérébral.

1263. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Je me contente de remarquer, par ce que je viens de dire, la différence exacte des expositions du poème épique et de celles des tragédies, afin qu’on distingue nettement ce qu’Eschyle et les tragiques grecs ont emprunté de l’Iliade, et ce qu’ils ont changé quant à l’exposition du sujet.

1264. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Il y a des choses qui n’ont pu être remarquées que par un esprit très-attentif.

1265. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Remarquez-le bien, mon ami, interrogez-vous à l’aspect d’un homme ou d’une femme, et vous reconnaîtrez que c’est toujours l’image d’une bonne qualité ou l’empreinte plus ou moins marquée d’une mauvaise qui vous attire ou vous repousse.

1266. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Mais remarquez : si à toutes leurs qualités ils avaient ajouté la faiblesse de lire les livres dont ils devaient parler, leurs décisions eussent été moins tranchantes et leurs considérations moins originales ; ils eussent été des critiques de moyen ordre ; mais leur influence sur moi eût été la même et même se serait prolongée plus longtemps ; j’aurais relu, après leurs conversations, avec un esprit nouveau.

1267. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées comme l’athée Lalande et, religieusement, qui niait Dieu comme lui.

1268. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées, comme l’athée Lalande, et religieusement, qui niait Dieu comme lui.

1269. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

On remarquera que les trois hommes dont je vais citer l’opinion représentent des nuances différentes du plus pur sentiment français.‌

1270. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Laromiguière fit une seconde distinction, et remarqua que l’âme est capable de plusieurs sortes de modifications passives.

1271. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Hoffmann critiqua vivement l’ouvrage ; puis, comme l’auteur le fait remarquer avec raison dans ses Mémoires, il est rare qu’en France la malignité et la jalousie supportent deux succès consécutifs. […] L’une et l’autre se firent remarquer par la religieuse attention avec laquelle elles écoutaient ce nouveau maître. […] En 1807, il publia une traduction d’un petit livre ascétique de Louis de Blois, le Guide spirituel, et l’on remarqua l’onction et la douceur de son style. […] Ce fut là que M. de Fontanes eut l’occasion de remarquer M.  […] Il faut remarquer que trois de ces poëtes commençaient avec l’époque.

1272. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

C’est au critique de remarquer que telle description saisissante est romantique, et que tel repas de paysans qu’évoque M.  […] Remarquez que le vin de M.  […] Zola, alors lancé et connu, y collaborait bienveillamment avec cinq jeunes écrivains qui n’avaient rien produit de remarqué. […] Quant aux autres naturalistes, qui ainsi que le font remarquer MM.  […] De Huysmans, Remy de Gourmont a fait remarquer à peu près, avec raison, que c’était la médiocrité parfaite sauvée par le style.

1273. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

On croit avoir remarqué que Vénus ne présente jamais qu’une face au soleil. […] Andrew Lang nous fait remarquer qu’au surplus l’Odyssée « n’est qu’un assemblage de contes populaires artistement traités et façonnés en un tout symétrique ». […] Et remarquez en passant qu’on lui reproche, dans ce vers, non de voler, mais de voler des sottises. […] Mais il faut remarquer que cette forme de rame n’est ni pratiquée, ni praticable en mer, où l’on se sert de l’aviron allongé qui ne s’aplatit que doucement et légèrement vers son extrémité. […] On a remarqué que le mot qu’il employait le plus souvent et qui trahit par conséquent son état d’esprit habituel est le mot lyre.

1274. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Mais il faut remarquer que ces déductions mécaniques n’ont rien qui soit absolument spécial aux fonctions d’un être vivant ; partout nous déduirons de même que des tuyaux sont destinés à conduire, que des réservoirs sont destinés à contenir, que des leviers sont destinés à mouvoir. […] Seulement, ayant remarqué que ces tissus contractiles sécrétoires ou nerveux ont des formes anatomiques déterminées, il a établi un rapport entre la forme de l’élément anatomique et ses fonctions ; de telle sorte que, quand il rencontre l’une, il conclut à l’autre. […] Je dois en outre faire remarquer que, dans ses localisations, l’anatomiste ne peut jamais aller au-delà de ce que lui apprend la physiologie, sous peine de tomber dans l’erreur. […] Je constatai donc là un fait nouveau, imprévu par la théorie et que l’on n’avait pas remarqué, sans doute, parce que l’on était sous l’empire d’idées théoriques opposées auxquelles on avait accordé trop de confiance. […] Or, d’un autre côté, les anatomistes ont remarqué depuis longtemps que les nerfs sympathiques accompagnent spécialement les vaisseaux artériels.

1275. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Remarquez que la conduite de ces sages n’est pas toujours si élégante ni si irréprochable. […] — Remarquez la justesse de cette comparaison ! […] Vous avez pu le remarquer : il est difficile de s’indigner contre la Terre sans abonder tout aussitôt en plaisanteries grasses ; et c’est pourquoi tant de gens se sont indignés. […] Au reste, remarquez ceci, je vous prie. […] Et remarquez que, pour rendre l’allégorie plus saisissante, tout cela est en cire et tout cela fondra, tôt ou tard.

1276. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Et, en finissant, il nous fit remarquer, avec une exquise pudeur, que presque tout le répertoire de Labiche pouvait être vu des demoiselles. […] Et toute la critique, en chœur, a remarqué que c’était de l’Ibsen avant l’ibsénisme. […] Tout le monde a remarqué, l’autre soir, que M.  […] Nul ne garde mieux un secret qu’un enfant, ne l’avez-vous pas remarqué ? […] Vous avez remarqué que, résumant avec le plus d’exactitude que j’ai pu la pièce de M. 

1277. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Je remarquerai que, toutes les fois qu’on cède ce qu’on aime, ce sacrifice ne peut faire aucun effet, à moins qu’il ne coûte beaucoup : ce sont les combats du cœur qui forment les grands intérêts. […] Remarquez comme la déclaration d’Orosmane à Zaïre rassemble tous les traits de son caractère : excès d’amour, fierté, générosité, violence, germe de jalousie, etc. […] Les caractères absolument vertueux sont rares, parce qu’ils ne sont pas susceptibles de variété ; et l’on a remarqué, avec raison, qu’un stoïcien ferait peu d’effet au théâtre. […] On a remarqué qu’on ne s’intéresse jamais sur la scène à un amant, lorsqu’on est sûr qu’il sera rebuté.

1278. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

On a remarqué bien des fois que le progrès ne procède point par bonds et par sauts et qu’un lien, souvent ignoré des contemporains, mais qui n’en existe pas moins, relie entre eux les efforts des générations. […] Ton amour, il me le faut, je le veux à tout prix. — Tu me disais : Tes paroles me rendent toute tremblante… mais tu es si beau qu’à ton côté, je voudrais pour longtemps t’écouter ; et ton regard, ne l’as-tu pas remarqué ? […] Hortense remarqua tout de suite comme sa main restait fine dans son gant de hâle. […] Taillis, hautes futaies, clairières, prés, ruisseaux, lacs et petites rivières, étaient son domaine incontesté ; ainsi que le faisait remarquer un critique qui fut un historien en même temps qu’un lettré, lorsque Theuriet avait voulu peindre la vie parisienne, il avait écrit les chapitres les plus faibles de La Fortune d’Angèle. […] Déjà, les servantes sont insolentes, et leur réplique mord ; déjà, les valets d’écurie remarquent qu’au nom seul de l’amant, Fanette pâlit, rougit, se trouble, qu’au bruit de de ses pas, elle abandonne, ou gâche toute besogne.

1279. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Je me rappelle aussi que je remarquai pour la première fois, à travers une des fenêtres de l’escalier, un long et fumeux tuyau d’usine dressé, depuis cet hiver sans doute, par-delà le petit jardin. […] Remarquez d’abord que ce mot, qui vous choque et qui ne représente qu’un acte naturel, n’est écrit qu’une seule fois dans le livre. […]   Je fis remarquer à Julien Viaud que bien que ne faisant que dépouiller des notes de calepin, des impressions prises au jour le jour, il lui était nécessaire de faire un travail de rajustement de toutes ces observations, de ces souvenirs épars, en un mot qu’il devait avoir, comme tous les romanciers, une manière de bâtir ses livres. […] On remarquera, du reste, que, presque régulièrement, M.  […] Il remarqua qu’elle portait d’une main quelque chose d’assez long, dans un papier.

1280. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

l’écrivain dénué de sens moral qui, dans sa jeunesse composait un volume où l’on a remarqué surtout les situations scabreuses ? […] Il est même à remarquer que seul peut-être parmi ces grands désespérés qui nous ont redit si douloureusement leur incurable tristesse, il n’a pas eu besoin d’un choc violent qui avivât la plaie pour lui révéler les lésions intimes et profondes de son cœur. […] Le fait paraît n’avoir été remarqué par personne, ou du moins on n’y a pas attaché d’importance : peut-être cependant n’est-il pas indigne d’attention, et mérite-t-il qu’on l’examine avec quelque soin. […] Fût-il excellent, inattaquable en soi, il pécherait encore par la façon dont il a été employé ; et nous remarquons là une preuve nouvelle des déplorables résultats auxquels ont été conduits les deux frères par leur mode de travail. […] Dernier venu des romantiques, ainsi que l’a remarqué M. 

1281. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

En revanche, on remarquera que la leçon de Malherbe est déjà celle de Buffon. […] Une autre part du cartésianisme n’appartient pas à Descartes : on remarquera que c’en est précisément aux yeux de Bossuet la meilleure, celle que Descartes, élevé jadis par les jésuites de la Flèche, doit lui-même aux Anselme ou aux Augustin. […] On aura certainement remarqué ce que Bossuet en disait lui-même : « qu’il attendait que les histoires en fussent éclaircies » ; et une fois éclaircies, j’ai tâché de montrer qu’il lui aurait été facile de les envelopper dans son Discours. […] Remarquez aussi le ragoût d’impiété dont ces dames prennent plaisir à relever leur libertinage. […] C’est cette savante Qu’estime Roberval et que Sauveur fréquente… Mais, comme on l’a remarqué plus d’une fois, elle est l’une des premières dont le style emprunte à la physique ou à la géométrie quelques-unes de ses plus agréables trouvailles.

1282. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

N’a-t-on pas remarqué son aversion perpétuelle, qu’il laisse percer dans chacun de ses livres, pour les hommes roux ? […] Je laisse à chacun la liberté d’aimer ou de ne pas aimer les œuvres de Balzac, tant il est vrai, ainsi que le fait remarquer M.  […] Remarquez donc bien que toutes les idées de l’homme se bornent à une seule et même opération : reconnaître, constater ce qui est. […] Remarquez bien une chose : on n’est guère presbyte qu’à la condition d’être vieux. […] « La meilleure manière d’arriver à l’idée juste de ce contraste, c’est de séparer ce qu’il y a de poétique de part et d’autre, comme je le remarquais (autre part) à propos du caractère naïf et du caractère sentimental.

1283. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

III Commençons par son portrait à vingt-cinq ans, car peu de ses contemporains l’ont connu, tant c’était un solitaire de la foule ; il passait seul dans les rues, sur les promenades, le long de nos quais ; on le remarquait à l’élégance de son costume, à la noblesse sans affectation de son attitude, à la sérénité de son beau visage, à la douceur affable de son regard ; on se disait : « C’est quelqu’un au-dessus du vulgaire, c’est un diplomate étranger, c’est un jeune homme sur le front duquel la Providence a écrit une grandeur future. » On s’arrêtait, mais on ne savait pas son nom. […] Les nombreux domestiques remarquèrent qu’en disant la prière du matin à toute la maison assemblée, la maréchale d’Effiat avait parlé d’une voix moins assurée et les larmes dans les yeux, qu’elle avait paru vêtue d’un deuil plus austère que de coutume. […] On avait remarqué notre mouvement, et la garde catalane fut doublée autour de l’échafaud.

1284. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

En effet, toute forme représentée par un moins grand nombre d’individus doit, ainsi que je l’ai déjà fait remarquer, courir une plus grande chance d’extermination que d’autres plus nombreuses en représentants ; et particulièrement dans le cas où ces diverses formes alliées habitent une région continue, la variété la moins nombreuse doit être perpétuellement exposée aux invasions des variétés plus puissantes qui vivent à côté d’elle. […] Enfin, considérant, non pas une époque particulière, mais toute la succession des temps, si ma théorie est vraie, d’innombrables variétés intermédiaires, reliant étroitement les unes aux autres toutes les espèces d’un même groupe, doivent assurément avoir existé ; mais le procédé de sélection naturelle lui-même tend, comme nous l’avons déjà si souvent remarqué, à exterminer les formes mères et les formes intermédiaires. […] Ainsi que l’a remarqué Paley, elle ne produira donc jamais un organe ayant pour but de causer des douleurs à son propre possesseur ou de lui nuire en quoi que ce soit.

1285. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Le bon Vauquelin de La Fresnaye, en son Art poétique, a fort bien remarqué que souvent chez du Bellay le sonnet sent son épigramme. […] … Est-il besoin de faire remarquer qu’au xvie  siècle ombre comme tige étaient des substantifs masculins ? […] Un soir qu’on y causait poésie et galanterie, comme à l’ordinaire, Étienne Pasquier, alors avocat au Parlement, aperçut une puce sur le sein de Mlle des Roches, et la fit remarquer à la jeune dame, qui en rit beaucoup. […] Il remarqua fort bien que ces poètes étaient une fin et non un commencement. […] Remarquons tout d’abord que la question est fort mal posée, sinon oiseuse.

1286. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Il est peut-être bon aussi de faire remarquer à ces prétendus voyants qu’il y a chez l’écrivain des facultés obligatoires qui le déterminent à se faire écrivain, de préférence à toutes les autres voies, et que ces facultés obligatoires n’appartiennent pas à tout le monde. […] D’ailleurs, j’ai remarqué que, dès qu’on peignait les choses réelles, celles qu’on voyait, on peignait mieux. […] Ils partent, cher monsieur, remarquez-le bien, de ce raisonnement tout nu, tout maigre : « on représente mieux la vie, en la représentant autrement qu’elle n’est qu’en la représentant comme elle est ». […] Et que ceux qui tiennent à trouver une chose belle, pour leur satisfaction personnelle et un reste de concession à leur éducation, remarquent que je ne nie pas la notion du beau, je ne fais que changer sa place ; au lieu de le chercher dans une idée vague, sans consistance et surtout inappréciable à tout le monde, je le trouve dans le portrait fidèle du grand modèle que l’artiste a devant les yeux, qu’il peut sentir, rendre et faire comprendre à tous ; je veux que, s’il fait un tableau de femme nue, une baigneuse, comme votre peintre Courbet, il fasse voir à chacun une femme et pas autre chose et qu’il n’y ait personne pour s’écrier devant sa toile, comme je l’ai entendu devant nombre de Vénus : « C’est dommage qu’il n’y ait pas de créatures comme cela au monde. » Je crois que vous avez, en fondant ce journal et en soutenant les idées qu’il proclame, fait une chose bonne et utile, parce que c’est une chose de conscience ; je crois que vous avez fait mieux, beaucoup mieux que tant d’autres qui fondent un journal pour des satisfactions d’amour-propre, des vengeances de parti, des amitiés du monde, des intérêts personnels et je vous place parmi ceux qui suivent la bonne voie. […] Les avantages de l’art d’imitation sont que, comme il répète les œuvres des maîtres que l’œil est depuis longtemps accoutumé à admirer, il est rapidement remarqué et estimé ; tandis que l’art qui veut n’être le copiste de personne, qui a l’ambition de ne faire que ce qu’il voit et ce qu’il sent dans la nature, ne parvient que lentement à l’estime, la plupart de ceux qui regardent les œuvres d’art n’étant point capables d’apprécier ce qui sort de la routine et atteste des études originales. » « C’est ainsi que l’ignorance publique favorise la paresse des artistes et les pousse à l’imitation.

1287. (1893) Alfred de Musset

Je crois encore au bonheur, quoique je sois bien malheureux dans ce moment-ci. » On aura remarqué dans ces effusions de collégien qu’il est travaillé du besoin d’écrire ; le papier blanc l’attire et l’effraie, ce qui va très bien ensemble. […] Mais tu sais qu’elles ne vont pas encore jusqu’à me faire aimer Racine (janvier 1830). » En attendant que ses réflexions portassent leurs fruits, bons ou mauvais, il écrivait rapidement les Contes d’Espagne et d’Italie, et ses amis n’y remarquaient qu’un heureux crescendo d’impertinence pour tout ce que le bourgeois encroûté de préjugés classiques se faisait un devoir de respecter et d’admirer. […] Lamartine remarqua sa chevelure flottante, ses yeux « rêveurs plutôt qu’éclatants », son « silence modeste et habituel au milieu du tumulte confus d’une société jaseuse de femmes et de poètes », et ne s’en occupa point davantage ; il devait mettre trente ans à remarquer autre chose. […] Il est à remarquer que le Spectacle dans un fauteuil ne contient plus guère de rejets et de vers brisés, sauf dans Namouna. […] Ses pièces dormirent longtemps dans la collection de La Revue des Deux Mondes, pas très remarquées à leur apparition, et vite oubliées.

1288. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Toutes les heures qu’il peut dérober, il les emploie ; et puis vieux, retiré dans sa terre, il coordonne cette masse de matériaux, il la met en corps de récit, en un corps unique et continu, se bornant à la distribuer par paragraphes distincts, avec des titres en marge91 ; et ce long texte immense, il le recopie tout de sa main avec une netteté, une exactitude minutieuse, qualités authentiques qu’on n’a pas assez remarquées, sans quoi on eût plus religieusement respecté son ordre et sa marche, son style et sa phrase, qui peut bien être négligée et redondante, mais où rien (je parle des Mémoires et des notes) n’est jeté au hasard. […] On a remarqué comme une chose singulière que tandis que Saint-Simon parle de tout le monde, il est assez peu question de lui dans les mémoires du temps.

1289. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Partout où ces oiseaux nichent et se voient fréquemment, je l’ai remarqué, l’air est toujours pur. […] XII Remarquez comme l’ambition devient frénésie et comme le fourbe devient scélérat à mesure qu’il boit plus de sang.

1290. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Il se fit remarquer par ses aptitudes spéciales et par ses qualités aimables et spirituelles. […] C’est la grande raison de la faiblesse de l’Asie et de la force de l’Europe, de la liberté de l’Europe et de la servitude de l’Asie ; cause que je ne sache pas que l’on ait encore remarquée.

1291. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Remarquez son progrès : il fait d’abord l’Étourdi et le Dépit, pièces littéraires du type usuel en 1650, analogues aux pièces des Boisrobert et des Scarron. […] On ne saurait trop remarquer la qualité de la plaisanterie de Molière.

1292. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Remarquez seulement que, ces deux récits étant rétrospectifs et explicatifs, il était interdit aux narrateurs de s’égarer en chemin. […] Et ayant ainsi traduit l’impression générale, qui correspond au premier moment de la vision, ils la précisent par les mots qui viennent ensuite et qui marquent ce qu’on distingue au second coup d’oeil  Si donc Mme Gervaisais entre dans une église de Rome, MM. de Goncourt ne diront pas : « Elle se mit à regarder… des femmes agenouillées…, des paysans vautrés… » Non, car ce qu’elle a vu d’abord, ce sont des lignes et des mouvements, c’est quelque chose d’agenouillé et de vautré ; après quoi, elle a remarqué que c’étaient des femmes et des paysans.

1293. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Et j’ai pu remarquer combien les idées convenues, les sentiments optimistes factices étaient puissants encore et solidement enracinés chez ceux qui s’en croient le plus dégagés, et qui choquent le plus les autres par leur irrespect. […] La plupart du temps, ils sont gênés et choqués si on leur fait remarquer les contradictions de leurs opinions et de leurs attitudes.

1294. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

On remarquera la place particulière de Parsifal à la fin de l’article. […] Au-delà de cette vulgarisation, plusieurs éléments sont à remarquer.

1295. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

« Remarquez bien, cependant, que, si je ne suis pas l’instigateur d’une manifestation, je n’en suis pas moins persuadé qu’elle aura lieu ; je connais trop les élèves de l’Ecole des beaux-arts, pour douter un moment de la conduite qui sera la leur en cette circonstance. […] On remarquera qu’il est de l’opinion contraire de l’un des critiques dramatiques les plus connus d’alors : Francisque Sarcey (note suivante).

1296. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Le 15 décembre, il parut dans la Gazette de France une attaque qui méritait d’être remarquée parmi toutes les attaques lancées, chaque soir et chaque matin, contre notre pièce. […] Maintenant, n’y aurait-il pas dans notre pièce une seconde qualité que personne n’a remarquée ?

1297. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Tous les historiens modernes ont remarqué celle progression de la liberté individuelle de penser, des temps anciens aux nôtres, et M.  […] Il serait facile de multiplier les exemples de ce genre, de rappeler tout ce que nous avons dit et ce qui est notoire sur la diversité des individus qui composent une nation, dans un même pays, de faire remarquer combien les immenses migrations des races indo-européennes, mongoles, ou sémitiques ont peu contribué, en somme, à oblitérer les quelques traits généraux qu’on leur reconnaît.

1298. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Gaveaux avait rendu cette pensée rêveuse et ce charme de la solitude qui font le caractère d’Atala » et remarquait que « depuis deux mois les journaux sont attelés à ce roman, on en morcelle, on en altère chaque phrase, on le parodie sans esprit, on le plaisante sans gaîté » ; mais, ajoutait-il, « le nom de l’héroïne et de l’auteur seront dans toutes les bouches qui récompensent le succès ». […] « Nous ne rions pas assez, remarquait la Décade (30 fructidor an IV).

1299. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

N’avez-vous pas remarqué que toutes les idées fausses, tous les rêves incohérents, toutes les utopies absurdes en politique, en constitutions sociales de ces trente dernières années, sont sorties de la tête d’un de ces hommes sédentaires, concentrés dans la contemplation exclusive d’une profession ou d’une occupation unique, manquant d’air dans la poitrine, de mouvement dans les pieds, d’espace dans les yeux, d’universalité dans le point de vue ! […] Aussi remarquez que, du jour où ses apôtres se sont répandus pour voyager sur toute la terre, en retrouvant l’espace ils ont retrouvé leur bon sens.

1300. (1914) Boulevard et coulisses

En France, un jeune homme instruit et pauvre ne tarde pas à remarquer l’abîme qu’il y a entre sa situation sociale et son instruction. […] Ce serait une contradiction bien étrange si nous ne remarquions pas que l’individu est encore, malgré tout, assez solidement encadré et soumis à de vieilles règles de conduite, tandis que la foule, quelle qu’elle soit, et où qu’elle soit, au théâtre, dans la rue, dans une réunion électorale, sait désormais qu’elle ne dépend plus que d’elle-même et a des mœurs de souveraine absolue.

1301. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

J’ai vu ces côtes désertes, plates, insignifiantes et que nul ne remarquerait si Homère ne les avait chantées. […] Nous ferons remarquer, pour mémoire, que le mot Acropole ne se trouve même pas dans le Dictionnaire de l’Académie française.

1302. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Voltaire, évidemment, s’est souvenu de Virgile (Églogue X) : « Sic tibi cum fluctus subterlabere Sicanos… » Je ne sais pourtant si, à travers l’harmonie, on n’a pas à remarquer dans ces vers une espèce d’inexactitude.

1303. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

À quoi Jeannin répondit en riant : « Oui, mon père, c’est moi, et j’en ai bien fait d’autres depuis que je ne vous ai vu : mais il faut commencer à devenir sage et à étudier. » Ce qui paraît certain, c’est que de bonne heure, et dès ses premiers exercices aux écoles publiques, il se fit remarquer, au milieu de ses vivacités, pour être d’un parfait et merveilleux jugement, « et capable de terminer un jour les différends des hommes ».

1304. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Lorry qui l’accusaient de trop efféminer la science et d’amollir le caractère de la profession en vue du succès : Mais s’il ne devait cet accueil, remarquait-il, qu’aux impressions d’une âme douce et compatissante, à cette pénétration, à cette sagacité particulières qui font deviner aux uns ce que les autres n’apprennent que par de longs discours, à cet art d’interroger la nature sans soulever le voile de la décence et sans alarmer la pudeur, combien ces considérations ajouteraient à notre estime pour M. 

1305. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ramond n’a rien de cette mollesse et de cette fadeur de teinte que nous avons souvent remarquée chez quelques écrivains de l’époque finissante de Louis XVI ; il a plutôt quelque chose de l’apprêt et de la roideur qui s’attacheront aux nobles tentatives de l’art régénéré, et auxquels Chateaubriand à sa manière n’échappe pas plus que David.

1306. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il convient pourtant qu’il n’est pas inutile de l’être quelquefois ; car il faut avoir la tête bien grosse quand on a éprouvé une perte en un lieu pour ne pas y pourvoir lorsqu’on se retrouve exposé au même hasard ; c’est le cas de se faire sage par sa perte : « Mais je me suis bien trouvé, ajoute-t-il, de ne l’avoir pas été, et aime mieux m’être fait avisé aux dépens d’autrui qu’aux miens. » Pour un personnage tout d’action et si homme de main, il est à remarquer comme il aime les préceptes, les sentences, et à moraliser sur la guerre ; il le fait en un style vif, énergique, imaginatif, gai parfois et qui sourit : oh !

1307. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

J’ai remarqué plus d’une jolie anecdote, une entre autres, toute littéraire, qui montre que ce n’est pas seulement de nos jours que l’ironie s’est glissée sous un air d’éloge dans le discours d’un directeur de l’Académie française recevant un nouveau confrère.

1308. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Chacun remarqua qu’en donnant la communion à Mme la duchesse de Bourgogne, le 6 mai 1703, « M. de Meaux n’était pas ferme sur ses pieds, et qu’il ne devrait plus faire de pareilles actions publiques. » Le jour de l’Assomption (15 août de la même année), en voulant assister à une procession de la Cour, il donna un spectacle qui affligea ses amis, et Madame, cette Madame mère du Régent, que nous connaissons tous, ne se faisait faute de lui dire tout haut le long du chemin durant la cérémonie : « Courage, monsieur de Meaux !

1309. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Gilbert a remarqué toutes ces choses dans sa complète et curieuse édition ; je ne fais que les répéter après lui et les étaler.

1310. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Je remarquais notamment l’autre jour, — dans le sermon Sur l’aumône, je crois —, une de ces comparaisons non indiquées.

1311. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Joubert, lieutenant dans les grenadiers, et grenadier en effet par la taille comme par le courage, s’aguerrit dans ces combats journaliers, y trempa sa constitution d’abord un peu frêle, et se fit remarquer par l’audace extraordinaire avec laquelle il relançait l’ennemi jusque sur les cimes les plus escarpées et sur des rochers inabordables.

1312. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Qu’il me soit permis de remarquer qu’il y a un peu de parti pris dans cette manière de sentir.

1313. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Je ne demande pas, remarquez-le bien, qu on opprime l’enfance de contes prolongés et de terreurs superstitieuses : de tendres esprits trop frappés d’abord peuvent rester gravés à jamais, et on a peine souvent à se relever d’un premier pli.

1314. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Non, il n’est pas jaloux de Byron, quoiqu’il ait dit de lui un jour, faisant remarquer que ce grand révolté n’observait de règle que celle des unités dans ses tragédies : « Cette limite qu’il se posait en observant les trois unités convenait d’ailleurs à son naturel, qui tendait toujours à franchir toutes limites.

1315. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Mais, chose à remarquer, et qui se reproduit plus ou moins dans presque toutes les familles dites parlementaires de ce temps-là : fils d’un père chagrin, bizarre et dur, il sécularise les qualités plus que solides de ce premier original, il les tempère, il les adoucit, il les civilise et les montre en sa personne applicables à bien des emplois, et même assez ornées de politesse et de belles-lettres ; mais il ne parvient point à les léguer à son fils, lequel, en revanche, sera un dissipateur, un franc libertin et pis encore.

1316. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Il paraît y être entré avec tout le feu et l’enthousiasme de la jeunesse et il s’est plu à remarquer dans son tout dernier ouvrage, non sans un retour évident sur lui-même, « qu’il n’est pas de meilleurs soldats que ceux qui sont transportés de la culture des lettres sur les champs de bataille, et qu’aucun homme d’étude n’est devenu homme de guerre sans être un brave et un vaillant2. » Pendant quatre années (1571-1575), Cervantes fit un rude apprentissage de la vie militaire ; il eut sa part glorieuse dans la bataille navale de Lépante (7 octobre 1571) ; la galère sur laquelle il servait, Marquesa, fut engagée au plus épais de la mêlée ; chargée d’attaquer la Capitane d’Alexandrie, elle y tua des centaines de Turcs et prit l’étendard royal d’Égypte.

1317. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Le retrouvant dans l’automne à Varsovie, il le tint de même à distance, et jamais il ne s’établit entre eux aucun rapport de confiance. » Remarquez que ce reproche, adressé ici à M. 

1318. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

« Et, remarquez-le bien, cette existence incertaine, tourmentée, n’est pas seulement le partage de ceux à qui la nécessité l’impose.

1319. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Plus de soixante ans après, au terme de sa carrière, M. de Talleyrand, adressant à l’Académie des sciences morales et politiques l’Éloge de Reinhard, prenait plaisir à remarquer que l’étude de la théologie, par la force et la souplesse de raisonnement, par la dextérité qu’elle donnait à la pensée, préparait très bien à la diplomatie ; c’en était comme le prélude et l’escrime ; et il citait à l’appui maint exemple illustre de cardinaux et de gens d’Église qui avaient été d’habiles négociateurs.

1320. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Ainsi c’est toujours par une sorte d’incapacité que les autres restent enchaînés, ils ne savent pas secouer les entraves. » Cela se peut : leur talent n’est pas celui-là, et remarquez que celui qui sait, selon vous, lutter contre le sort, pourrait être plus justement regardé comme bien servi par le sort, puisque la difficulté des premiers pas à faire était justement ce qui convenait à ses moyens. 

1321. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

J’entends remarquer qu’il remplit exactement le même rôle que Ralph dans Indiana.

1322. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Parmi la foule des noms, aujourd’hui oubliés, qui se firent remarquer par l’élégance et la douceur des imitations, Léonard fut le premier en date et en talent, Berquin le second.

1323. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — En général, tout état singulier de l’intelligence doit être le sujet d’une monographie ; car il faut voir l’horloge dérangée pour distinguer les contrepoids et les rouages que nous ne remarquons pas dans l’horloge qui va bien.

1324. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Ou plutôt c’est comme si, sous le flot envahisseur des lettres antiques, un courant secret, une Aréthuse avait persisté, qui, longtemps refoulée et opprimée, a percé peu à peu les couches d’eau supérieures et s’y est mêlée… Remarquez, je vous prie, que jamais depuis le moyen âge la littérature n’a été aussi dégagée qu’aujourd’hui de toute règle ni dans un plus superbe état d’anarchie.

1325. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Remarquez comme, dans la littérature de notre temps, tous nos sentiments, toutes nos façons d’être, toutes nos attitudes intellectuelles et morales se sont tendues et exaspérées.

1326. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

On aura remarqué encore que les comédiens de la troupe italienne touchent tour à tour la pension de la troupe.

1327. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

La sensibilité humaine a été s’augmentant et s’affinant de siècle en siècle ; et, les Goncourt l’ont quelque part remarqué, elle réserve encore bien des filons inexplorés à ceux qui essaient d’en rendre la complexité croissante.

1328. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Cette loi, qu’on peut appeler loi d’alternance, est, comme l’a remarqué Herbert Spencer, universelle.

1329. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Remarquons encore qu’il figure sur le célèbre tableau d’Henri Fantin-Latour Autour du piano, aussi appelé « les wagnéristes », peint en 1885.

1330. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Il a remarqué que « ce qu’ils appellent les lois de l’histoire » ou de la morale « n’est en somme que la coordination logique de leurs désirs ».

1331. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Le sentiment n’était-il pas mieux observé dans cette simple écume jetée au hasard, que lorsque nous lisons aujourd’hui : « Une terrasse couverte de quelques mûriers sépare le château de la plage de sable fin où viennent continuellement mourir, écumer, lécher et balbutier les petites langues bleues des vagues. » Remarquez, même aux meilleurs endroits, que ce qu’on nous donne ici comme le dernier mot, n’est pas plus vrai ni plus réel : c’est moins contenu, et dès lors moins poétique.

1332. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

« J’ai toujours remarqué, disait Boileau en revenant de Versailles, que, quand la conversation ne roulait pas sur ses louanges, le Roi s’ennuyait d’abord, et était prêt ou à bâiller ou à s’en aller. » Tout grand poète vieillissant est un peu Louis XIV sur ce point.

1333. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Car, remarquez-le bien, même chez l’auteur de Namouna, la fatuité (si j’ose dire) n’est qu’à la surface : il s’en débarrasse dès que sa poésie s’allume.

1334. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Il est curieux de remarquer que la phrase un peu méprisante de Pascal : « J’admire avec quelle hardiesse, etc. », avait d’abord été imprimée dans la première édition de ses Pensées, et la Bibliothèque nationale possède depuis peu un exemplaire unique, daté de 1669, où on lit textuellement cette phrase (page 150).

1335. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

« Notre secrétaire perpétuel, c’est Démosthène avant les cailloux », remarquait un académicien

1336. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Le fait est que j’ai invariablement remarqué, pour mon compte, que s’il y a une certaine quantité et une certaine qualité d’esprits qui admettent, qui embrassent volontiers cet ordre métaphysique d’idées et croient les comprendre, il y a, pour le moins, une très grande moitié du monde, même du monde intellectuel, qui ne s’en trouve pas plus convaincue après qu’auparavant, et qui continue d’attendre la preuve après qu’on a prouvé.

1337. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Il fait remarquer que sur les huit hommes supérieurs de M. 

1338. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Remarquez d’ailleurs que les peuples périssent, et que les philosophies ne périssent pas.

1339. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

J’en remarquerai quelques-uns.

1340. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

De même toute la poésie épique au moyen âge, sauf chez les Slaves, comme le fait remarquer M. 

1341. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Remarquons que c’est une coutume qui, de nos jours, tend à disparaître de plus en plus.

1342. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

On l’a justement remarqué : « L’idée de liberté est le grand ressort de l’Histoire des doctrines politiques45. » En affirmant « que les idées élaborées par la conscience et la raison de l’homme peuvent influer sur les faits et en déterminer le cours, l’historien affirme implicitement sa croyance aux effets de la liberté ».

1343. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

On a souvent remarqué que l’Italie n’a guère connu la féodalité, ou du moins ne l’a pas vécue aussi complètement que d’autres pays ; les villes (communi) y échappent, et ce sont ces villes qui commandent à l’évolution générale ; de là une persistance de l’idée romaine qui explique à son tour que la Renaissance se prépare en Italie, et non ailleurs, dès le xive  siècle.

1344. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

En suivant l’histoire des éloges, et cette branche de la littérature, depuis les Égyptiens et les Grecs jusqu’à nous, on a pu remarquer les changements que ce genre a éprouvés, les temps où il était le plus commun, l’usage ou l’abus qu’on en a fait, et les différentes formes que la politique, ou la morale, ou la bassesse, ou le génie lui ont données.

1345. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

« Le duo entre le marquis de Langeais et Gillette pourrait être supprimé sans grand dommage, et cette suppression d’un morceau inutile ferait encore mieux ressortir le beau chœur syllabique pour voix d’hommes qui précède le finale. » Or, je prendrai la liberté de faire remarquer à M.  […] , le soleil lance sur l’univers ses mille cavaliers de flamme. » Puis, lorsqu’il s’est suffisamment vautré sur les cailloux pointus : « La terre s’endort ; et, pendant qu’elle dort, le rayonnant magicien (toujours le soleil) accroche une émeraude à chacune des feuilles d’arbres… les fleuves roulent des perles en bâillant… l’ombre se pelotonne, s’amincit, se ramasse. » Avez-vous suffisamment remarqué avec moi les transformations successives que MM. de Goncourt font subir à ce pauvre soleil qui n’en peut mais ? […] … Je vous ferai remarquer, M.  […] J’y ai remarqué, pour mon compte, une figure on ne peut plus heureuse, celle de la légende de l’enfant qui voudrait puiser l’Océan dans un coquillage ; mais enfin, qu’ont de commun des mièvreries, que je ne veux pas juger, avec la critique musicale proprement dite, et qu’aura compris Verdi à toutes ces phrases chatoyantes ? […] Du reste, il est à remarquer que le mouvement des feuilles et des Revues est en sens inverse des événements : l’un se fige et se pétrifie à mesure que les autres bouillonnent et s’extravasent.

1346. (1887) Essais sur l’école romantique

Mais remarquez bien que le système n’a pas précédé l’inspiration ; il l’a suivie, et, en la suivant, il s’est justifié. […] C’est ici le lieu de remarquer que ces deux caractères manquent généralement aux ouvrages poétiques du commencement de ce siècle. […] il faudrait, pour une telle créature, l’amour d’un homme élevé et délicat, qui l’aurait vue d’abord avec pitié prostituer tant de grâces et de beauté, puis s’approchant de plus près, aurait remarqué dans son sourire quelque chose de dédaigneux et de fier, qui ne sied guère aux âmes corrompues, et, dans son regard, une certaine mélancolie vague et sans objet, signe d’innocence, marquant souvent l’absence des passions, puis, enfin, qui aurait aperçu à sa ceinture comme une sorte de poignard mystérieux, instrument de défense plutôt que de meurtre ; car à quelle vie la jeune fille douce et gracieuse pourrait-elle en vouloir ? […] Il est impossible, quand on lit aujourd’hui des vers, de n’être pas préoccupé de cette différence, et de ne pas remarquer avec quelque inquiétude l’esprit public courir ainsi d’une chose à l’autre, se déplacer, effleurer les questions, les jeter au vent comme choses de mode et d’exercice, et comme occasion de paroles ingénieuses, ne rien vider, et battre sans cesse le bon et le mauvais grain, sans songer à les séparer définitivement. […] Et remarquez que le public a un instinct confus de cette situation ; il sent bien que le temps du poète n’est pas arrivé ; il lira les Feuilles d’automne, par considération pour une belle renommée, mais point par besoin.

1347. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Madame Gay se faisait remarquer par une finesse, un esprit et un accent comique admirable. […] Le repas était assez délicat ; un pâté de foie gras y figurait, mais c’était une dérogation à la frugalité habituelle, comme il le fit remarquer en riant, et pour « cette solennité », il avait emprunté des couverts d’argent à son libraire ! […] Louis de Cormenin était grand, mince, et sa tête avait une physionomie arabe qu’il se plaisait à faire remarquer et ressortir parfois, en l’encapuchonnant d’un burnous en temps de bal masqué. […] On les voyait — ce n’est pas une illusion de notre part, plusieurs des assistants l’ont remarqué  se décolorer et pâlir sur sa tête à mesure qu’on approchait du terme fatal et de la petite porte basse où se dit l’éternel adieu. […] Théodore Chassériau, alors tout enfant, et l’un des plus fervents élèves d’Ingres, paya sa contribution pittoresque par une Diane au bain, où l’on remarquait déjà cette sauvagerie indienne mêlée au plus pur goût grec d’où, résulte la beauté bizarre des œuvres qu’il a faites depuis.

1348. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Est-il besoin de remarquer que l’auteur oublie de pousser assez loin la citation et l’allusion, qu’il s’arrête avant 1688, avant Guillaume et la Déclaration des droits ? […] Il lui échappait de dire à des personnes, capables d’ailleurs de l’entendre, lorsqu’elles tenaient bon et avaient l’air de contester : « Je ne conçois pas qu’on n’entende pas cela quand on a une tête sur les épaules. » On a remarqué que dans la conversation, quand il ne discutait pas, ou même quand il discutait, il n’entendait guère les réponses ; il était, tour à tour et très-vite, ou très-animé ou très-endormi : très-animé quand il parlait, volontiers endormi quand on lui répondait : puis, sitôt qu’on se taisait, il rouvrait son œil le plus vif et reprenait de plus belle202. […] Le Maistre, que de reconnaître qu’il lui est arrivé, à cet esprit si élevé et si avide des hautes vérités, la même chose qu’on a précisément remarquée de certains empereurs et conquérants : il a eu ses deux phases. […] S’il y a du Sénèque, comme on l’a remarqué ingénieusement, où donc n’y en a-t-il pas aujourd’hui ?

1349. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Je m’enhardis cependant jusqu’à remarquer que chez leur émule Wagner l’équilibre entre les arts a été rompu au profit d’un seul : la musique a noyé le drame. […] Je remarquais plus haut l’étrange liberté vis-à-vis du public du romancier et du poète. […] On a remarqué le départ. […] MARTINE Qui me demandent à toute heure du pain SGANARELLE Donne-leur le fouet… Et on remarquera le « presto » final, le plus brillant du théâtre comique, qui, une fois les coups de bâton appliqués, après une cascade d’adjectifs, conclut sur une phrase bien assise et d’un effet irrésistible, la certitude de l’accord parfait.

1350. (1922) Gustave Flaubert

Restent donc pour le corps même de l’action, 120 ou 160 pages tout au plus. » Mais il fait ensuite remarquer à sa décharge que le livre est « une biographie plutôt qu’une perspective développée. […] On a remarqué qu’avec Gil Blas le roman fait une part à la nourriture, et que Lesage le premier met ses gens à table. […] Les articles d’Homais, dans le Fanal, sont des chefs-d’œuvre d’observation et de style à côté des réflexions mazadoises : « Ce n’est pas, il faut bien le remarquer, que Madame Bovary soit un ouvrage où il n’y a (sic) point de talent ; seulement, dans ce talent, il y a jusqu’ici plus d’imitation et de recherche que d’originalité. […] Si Flaubert a dit : Madame Bovary, c’est moi, il aurait pu dire : l’Éducation sentimentale, c’est mon temps. « Avez-vous remarqué comme il y a dans l’air, quelquefois, des courants d’idées communes ? […] « Il n’en avait remarqué aucune, et préférait d’ailleurs les femmes de trente ans. » Des amours de Frédéric, celui qui reste hors de pair, est celui de Mme Arnoux, la femme de trente ans, la Muse et la madone que Flaubert enfant vit à Trouville, et qu’il a composée dans son roman avec tant de délicatesse.

1351. (1895) Hommes et livres

Je ne puis m’empêcher de remarquer qu’en France ce sont moins des érudits que des gens de théâtre qui ont préconisé les unités. […] À force de s’entendre indiquer que ce côté droit était Tolède, et ce côté gauche un désert, et ce fond la cour de l’empereur, le spectateur remarqua malicieusement que Tolède et la cour de l’empereur et le désert se touchaient de bien près. […] « L’histoire, dit parfois Gil Blas, me parut un peu longue. » On a souvent remarqué que l’ouvrage semble fini avec le troisième volume, et que le quatrième a bien l’air d’une répétition du précédent. […] Il a voulu inventer, et ce qu’on ne saurait trop remarquer, il semble las et désillusionné de son invention. […] Lenient fait remarquer qu’il n’y a pas de caractères dans Marivaux : ses comtesses, ses Dorantes, ne se distinguent pas très bien les uns des autres.

1352. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

On a remarqué avant nous que s’il périssait avec nos ouvrages, on le retrouverait dans beaucoup d’historiens qui s’en inspirent en le combattant. […] Remarquez que la philosophie moderne a son unité, tout comme la philosophie grecque. […] Remarquez aussi cet effet particulier de l’inspiration. […] Remarquez que tous les grands hommes l’ont été plus ou moins : l’erreur est dans la forme, non dans le fond de la pensée. […] Et il importe de remarquer que nulle part il n’y a plus matière à la grandeur qu’en philosophie.

1353. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Je ferai seulement remarquer (et cela est tout à notre honneur) qu’on ne s’en est avisé que de notre temps. […] Au reste, avez-vous remarqué ? […] Larroumet nous a fait remarquer que la « mise en scène » et la « figuration » jouent un rôle considérable dans le Mariage de Figaro. […] La vieille servante Mian fait remarquer que le sang de Eanette a jailli sur les enfants et les a tout trempés. « Ah ! […] Il a subtilement remarqué que le dernier mot d’Avinain : « N’avouez jamais ! 

1354. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Il fit son effet de surprise, et, comme disent les peintres, tira dans la cave un coup de pistolet dont on remarqua la lumière. […] Avez-vous remarqué que les livres curieux et devenus rares ont des jambes comme les petits bateaux sur lesquels l’enfant consulte son père, car s’ils n’avaient pas de jambes, ils ne marcheraient pas, et resteraient tranquillement sur le rayon de bibliothèque où on les a précieusement serrés entre deux livres de mœurs honnêtes et de reliure convenable. […] Un moment on crut qu’Eugène Devéria, dont la Naissance de Henri IV fut si remarquée pour son éclatante couleur, et qu’on appelait déjà le Paul Véronèse français, allait être le peintre romantique continuant dans son art le mouvement littéraire ; mais ce brillant début n’eut pas de suite. […] Un arbre d’un jet superbe et le tronc à demi enveloppé de lierre, comme une colonne, nous frappa, et nous le fîmes remarquer au grand artiste. […] Mais il ne parlait de ses feuilletons si remarqués qu’avec une secrète amertume.

1355. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Le lecteur qui voudra bien tourner jusqu’au bout les pages de ce volume remarquera peut-être le lien de continuité qui unit les chapitres du commencement à ceux du milieu et à ceux de la fin. […] Je lisais un jour dans une gazette, à propos de je ne sais quelle cérémonie, la phrase suivante : « On remarquait, dans l’assistance, plusieurs notabilités littéraires, M.  […] On a remarqué des rapprochements violents qui, vraiment, traversent trop de siècles. […] Et pourtant, remarquons ceci. […] Le vieux maître était un peu dépaysé, déconcerté par les mœurs littéraires dont il remarquait les progrès et les ravages.

1356. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

On a remarqué aussi qu’il n’était pas très brave, en amour notamment, et qu’il cédait à ses rivaux les bonnes grâces des dames avec une promptitude, un empressement, une complaisance même qui ne laissent pas d’avoir quelques rapports avec la poltronnerie. […] Encore faut-il bien remarquer que l’invention de ce cadre si simple n’appartient pas à Le Sage et qu’il la doit à un Italien, Ferrante Pallavicino20. […] A-t-on bien assez remarqué ce que peuvent ces deux forces dans la littérature et dans l’art ? […] Mais on n’a pas assez remarqué qu’il n’y trouve à reprendre que les licences « extrêmes, excessives », comme il les appelle, et que, pourvu que l’on sache « apprivoiser la corruption du lecteur », il semble bien qu’a, ses yeux tout soit sauvé. […]  » On a cité souvent ces lignes éloquentes ; on n’en a pas assez fait remarquer l’accent profond de mélancolie.

1357. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Deux choses sont à remarquer dans le livre de M.  […] Vous remarquerez ensuite qu’on n’est point maître d’un document pour l’avoir feuilleté ni même pour l’avoir lu. […] Tous ces traits de mœurs, on les verra paraître dans les chroniques sitôt que la langue sera déliée et que l’observation historique commencera à remarquer autour du fait brut les circonstances particulières. […] Quoique critique, c’est-à-dire méchant et bavard, je ne veux pas voir les deux ou trois sottises que disent Iphigénie et Bérénice ; et si je les voyais, je n’aurais pas le cœur de les faire remarquer. […] Chez Racine, la vertu n’est point bruyante ; il faut la remarquer pour la sentir.

1358. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Mais le talent supposé, si les détails de la comédie de Lanfranc sont vrais, s’il y a du feu, si le style ne se fait jamais remarquer et ressemble à notre parler de tous les jours, je dis que cette comédie répond aux exigences actuelles de la société française. […] Cette vérité est prouvée par l’histoire de la littérature anglaise ; et remarquez que l’état où nous sommes dure en Angleterre depuis la restauration de 1660. […] Remarquez qu’il faut exactement ces mots-là, et non pas d’autres.

1359. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Daudet lui fait remarquer le drolatique de l’excuse d’un homme, qui se trouve moins coupable, en prenant un secrétaire de ses injures, et ajoute quelques mots sévères qui font prendre congé de Daudet par Belot, en ces termes : « Adieu, monsieur Daudet !  […] — Mais je vous ferai remarquer que c’est sous l’Empire, avait répliqué le collaborateur de Zola. […] Il fait aussi délicatement remarquer à Céard, que dans une scène comme celle-là, si la mère maltraite sa fille, en la nommant, on est sûr de son four, et cependant que cet éreintement peut très bien avoir lieu, en ne la désignant pas, et en faisant de son individualité, une généralité.

1360. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Le curieux de cette révolution, me fait remarquer Heredia, c’est que le retour à la nature de Ronsard, est amené par l’étude et l’emploi dans son œuvre de l’antiquité : retour qui a lieu plus tard chez André Chénier par la même source et les mêmes procédés. […] Mercredi 9 décembre Maupassant serait attaqué de la folie des grandeurs, il croirait qu’il a été nommé comte, et exigerait qu’on l’appelât : « Monsieur le comte. » Popelin, prévenu qu’il y avait un commencement de bégayement chez Maupassant, ne remarquait pas, cet été, ce bégayement chez le romancier, à Saint-Gratien, mais était frappé du grossissement invraisemblable de ses récits. En effet, Maupassant parlait d’une visite faite par lui à l’amiral Duperré, sur l’escadre de la Méditerranée, et d’un nombre de coups de canon à la mélinite, tirés en son nom et pour son plaisir, coups de canon allant à des centaines de mille francs, si bien que Popelin ne pouvait s’empêcher de lui faire remarquer l’énormité de la somme.

1361. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Maintenant, remarquez que toute idée, conception, représentation a une double face. […] Telle est la suggestion ou induction spontanée ; elle se confirme et se précise peu à peu par des vérifications nombreuses. — En premier lieu, nous remarquons que ce corps se meut, non pas toujours de la même façon, par le contrecoup d’un choc mécanique, mais diversement, sans impulsion extérieure, vers un terme qui semble un but, comme se meut et se dirige le nôtre, ce qui nous porte à conjecturer en lui des intentions, des préférences, des idées motrices, une volonté comme en nous78. — En second lieu, surtout si c’est un animal d’espèce supérieure, nous lui voyons faire quantité d’actions dont nous trouvons en nous les analogues, crier, marcher, courir, se coucher, boire, manger, ce qui nous conduit à lui imputer des perceptions, idées, souvenirs, émotions, désirs semblables à ceux dont ces actions sont les effets chez nous. — En dernier lieu, nous soumettons notre conjecture à des épreuves.

1362. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

On peut remarquer, dans ce procès, que le peuple est en général plus implacable envers les doctrines nouvelles que les grands ; moins il a d’idées, plus il s’irrite contre ceux qui les lui arrachent. […] Aussi remarquez combien Socrate, dans le Phédon, est plus beau quand il meurt que quand il disserte.

1363. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Évidemment ce n’est pas dans un jeune homme : l’absence de toute passion ne s’y ferait pas remarquer ; le ressentiment, la rancune contre tant d’injustice, y éclaterait en dépit de l’écrivain ; l’Évangile lui-même se permet l’injure contre les Pharisiens, les sépulcres blanchis ; l’injure sacrée elle-même s’élève jusqu’à la colère et s’arme du fouet de la satire contre les marchands profanateurs du Temple, chassés violemment du sanctuaire. […] Fontenelle n’avait pas remarqué cette supériorité de l’homme qui excuse sur le Dieu qui frappe, mystérieuse perfection dont l’énigme reste énigmatique et contredit son axiome.

1364. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Draghicesco que l’école crée la faculté d’attention, c’est méconnaître ce simple fait d’observation courante chez ceux qui ont la pratique de renseignement : l’énorme différence dans la puissance d’attention qu’on peut remarquer chez les enfants, différence qui a sans aucun doute sa racine dans l’organisation native, nerveuse et même musculaire de l’enfant. […] Il faut remarquer que l’intuition transcendantaliste n’a rien à voir avec les conditions de l’œuvre d’art et du plaisir que nous cause celle-ci.

1365. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Chez quelques-uns de ces grands hommes, cela s’expliquait par une vue bornée de la science et de son objet ; chez d’autres, comme chez Descartes 31, qui prétendait bien tirer de la raison les vérités essentielles à l’homme, il y avait superfétation manifeste, emploi de deux rouages pour la même fin  Je n’ai pas besoin, remarquez bien, de me poser ici en controversiste, de prouver qu’il y a contradiction entre la science et la révélation : il me suffit qu’il y ait double emploi pour trouver ma thèse actuelle. […] Or, comme on remarquait que la culture lettrée était subversive d’un tel état, on déclamait contre cette culture, qui rendait, disait-on, plus facile à vaincre.

1366. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Qui n’a remarqué, dans notre xviiie  siècle, combien il se publie de lettres Siamoises, Persanes, Chinoises, Juives, Iroquoises ? […] Mais c’est peu de constater un fait si facile à remarquer, si l’on n’ajoute que la langue, le style, le ton de tout ce qui s’écrit ou se dit alors se trouve modifié par cette surexcitation de la vie nationale.

1367. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Des policiers, mal informés peut-être, ont prétendu, au cours de l’enquête, que l’exalté s’était dirigé, tranquillement, quelques instants après la fugue de son Ami, vers la gare de Strasbourg et qu’il avait pris, sans trop se faire remarquer, le train de 9 h. 40, pour l’Allemagne. […] Lettre sur la musique, page 57 : remarquer les mots par intervalles et encore, et lire ce qui précède et ce qui suit.

1368. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

C’est l’esprit de l’inquisition, l’esprit de torture, l’esprit de l’Église du moyen âge, l’horreur de la nature… Remarquez-vous qu’il n’y a pas un animal, pas un arbre dans de Sade ?  […] L’éducation détruit la race des laboureurs et par conséquent l’agriculture… Et tout en se lamentant, notre fermier Flammarion nous fait remarquer que nous marchons sur des champs à nous : impossible vraiment de plus ressembler aux champs des autres.

1369. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Oui, dans Henriette Maréchal, le Monsieur en habit noir dit à Mme Maréchal, pour la détourner d’aller dans les corridors : « Il y a des gens qui disent des choses qui corrompraient un singe, et feraient défleurir un lis sur sa tige. » La grande valeur, la grande originalité de Diderot — et personne ne l’a remarqué — c’est d’avoir introduit dans la grave et ordonnée prose du livre, la vivacité, le brio, le sautillement, le désordre un peu fou, le tintamarre, la vie fiévreuse de la conversation : de la conversation des artistes, — avec lesquels, il est le premier écrivain français, qui ait vécu en relations tout à fait intimes. […] Le médecin le regarde dans les yeux, et lui dit à brûle-pourpoint : « Qu’est-ce que vous avez remarqué ici ? 

1370. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

… J’avais bien remarqué que son humble regard Tremblait d’être heurté par un regard qui brille, Qu’elle n’allait jamais près d’une jeune fille, Et ne levait les yeux que devant un vieillard242… Seulement Coppée a trop souvent pensé que, pour trouver le vrai, — à notre époque on le cherche beaucoup, — il suffisait de découvrir et de reproduire le fond effacé et journalier de la vie, en un mot sa banalité ; c’est un peu comme un musicien qui ne donnerait guère d’un air que l’accompagnement, ou un peintre qui s’appliquerait à n’éclairer son tableau que d’une lumière partout unie. A la vérité, ce ne sont pas tant les humbles qu’il a remarqués dans notre société que les ordinaires ; et dans leur vie, c’est le côté ordinaire, habituel, commun à tous qu’il a cherché à faire saillir.

1371. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Généralisation sur les causes : L’on remarquera que cette altération du langage qui produisit chez Flaubert de si belles et maladives fleurs, est analogue si l’on abstrait de ses développements ultimes, à celle qui cause chez tout un groupe d’écrivains nommés par excellence les « artistes », ce qu’on appelle encore par excellence, le « style ». […] Si l’on note le caractère commun de « l’écriture artiste » chez des gens aussi dissemblables que les de Goncourt, Baudelaire, Leconte de l’Isle, Th. de Banville, Huysmans, Villiers de l’Isle-Adam, Cladel, on remarquera que tous affectionnent une forme de phrase et une série de mots qui demeurent identiques à travers les sujets divers qu’ils traitent ; en d’autres termes, tous poursuivent deux buts, et non un seul en écrivant : exprimer leur idée  construire des phrases d’un certain type ;  en d’autres termes encore tous sont doués d’un certain nombre de formes verbales et syntactiques, dans lesquelles ils s’emploient avec une extraordinaire adresse à rendre les idées qui s’associent ou qui pénètrent dans leur esprit.

1372. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Aussi (et remarquez bien ici un fait qui nous explique le peu d’originalité dont on accuse très justement la littérature française), quand il fallut choisir définitivement sa langue, au moment où, sous les Valois, la nation fut assez formée et assez policée pour avoir une littérature, que fit-elle ? […] On n’a pas assez remarqué la puissance de cette institution de la chaire sur l’esprit littéraire d’une nation.

1373. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Mais aussi remarquez bien une chose : c’est que tous ceux qui lui reprochent d’être trop exclusivement français sont des critiques, des écrivains ou des poètes, qui sont eux-mêmes trop étrangers dans leurs tendances poétiques et qui touchent, par quelques exagérations de leur génie, à ces vices et à ces excès du grec, du latin, de l’hébreu, de l’italien et surtout de l’espagnol, que Racine a su, avec un art sévère, corriger et exclure de la langue dans laquelle nous chantons pour nous et pour la postérité de la France. […] Lorsque le roi arrivait chez Mme de Montespan, ils lui lisaient quelque chose de son histoire ; ensuite le jeu commençait, et lorsqu’il échappait à Mme de Montespan, pendant le jeu, des paroles un peu aigres, ils remarquèrent, quoique fort peu clairvoyants, que le roi, sans lui répondre, regardait en souriant Mme de Maintenon, qui était assise vis-à-vis de lui sur un tabouret, et qui, enfin, disparut tout à coup de ces assemblées.

1374. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Je remarquerai seulement que chez toutes les nations, la langue a dû ses progrès aux premiers génies ; c’était le résultat des efforts qu’ils faisaient pour rendre fortement et clairement leurs pensées. […] Il fera remarquer le génie, la chaleur, la gaieté, l’invention, les bonnes et les mauvaises plaisanteries de Plaute.

1375. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

De mécontentement il dresse la tête ; il n’y eut bête si hardie, Ours ni Sanglier qui ne tremblât à ce soupir et à ce mugissement de leur roi, et Couard, le Lièvre, en prit une telle peur, qu’il en eut deux jours la fièvre… Et encore : « De mécontentement, il (le roi) redresse sa queue et s’en frappe d’une telle colère, qu’en résonne toute la maison. » Quant à ce qui est de la fièvre que le Lièvre a prise, il est à remarquer qu’il ne s’en guérira qu’après avoir dormi sur le tombeau de la pauvre Poule qu’on enterre solennellement par ordre du roi, et qui, martyre du fait de Renart, devient un objet de vénération.

1376. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Daunou se plaît à remarquer, d’après M. 

1377. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

M. de Meilhan avait beaucoup lu le cardinal de Retz et les auteurs du xviie  siècle ; il s’était amusé à tirer de là un pastiche qu’il ne s’était point attaché à rendre trop fidèle : il aurait été bien fâché, a-t-on remarqué, que la petite fraude eût trop réussi, et qu’on ne devinât point le nouvel auteur sous le masque.

1378. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Le soin principal doit être lors de conserver le royaume, la paix et l’autorité royale plutôt avec prudence, en dissimulant, en achetant quelquefois l’obéissance, qu’on acquiert par ce moyen à meilleur prix que s’il y fallait employer la force et les armes, qui mettent tout en confusion… C’est ainsi que d’après son conseil, au commencement de la régence, la reine avait fait aux grands des cadeaux et présents « qui étourdirent la grosse faim de leur avarice et de leur ambition ; mais elle ne fut pas pour cela éteinte », a remarqué Richelieu ; il aurait fallu recommencer toujours.

1379. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

On a remarqué que, jusque dans les figures des Moissonneurs, il y a de la cambrure, de la pose du Romulus ou du Léonidas, quelque chose de théâtral : lui-même il en convient ; il aurait désiré que ce fût simplement mâle et viril.

1380. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Ramond, à Ferney, rendit visite à Voltaire, qui, dès qu’il entra, lui cria de son fauteuil : « Vous voyez, monsieur, un vieillard qui a quatre-vingt-trois ans et quatre-vingt-trois maladies. » Ramond ayant remarqué sur les rayons de la bibliothèque les in-folio des Pères, avec de petits papiers qui en notaient les passagesv : « Ah !

1381. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Mais, on l’a remarqué, c’était sans doute Homère vengeur qui lui apparaissait, et qui le voulait punir des infidélités élégantes et des trahisons toutes volontaires qu’il exerçait sur ce simple génie.

1382. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Ici je ne puis m’empêcher de remarquer combien l’influence d’Homère, de ce grand poète naturel, fut petite dans notre littérature, ou, pour parler plus exactement, combien elle en fut absente ; et, afin de rendre le fait plus net et plus sensible, je me pose une question : Quels sont les grands écrivains français qui auraient pu s’aller promener aux champs en emportant un Homère, rien que le texte, ou qui, s’enfermant comme Ronsard en des heures de sainte orgie, auraient pu avoir raison en trois jours de L’Iliade ou de L’Odyssée ?

1383. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Je ne saurais accorder non plus que le plus parfait style en histoire doive être si limpide, si incolore, qu’il ressemble à la grande glace de l’exposition, qui laisse voir tous les objets au-delà sans qu’on la voie elle-même ; car remarquez, encore une fois, que les faits de l’histoire ne sont pas tout existants et tout disposés avec ordre indépendamment de celui qui les regarde.

1384. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Un gai zéphire les caresse D’un mouvement doux et flatteur ; Rien que leur extrême hauteur Ne fait remarquer leur vieillesse.

1385. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Seulement comme la société n’est plus étagée ainsi qu’elle l’était, cette bonne compagnie qui ne sera pas en vue dans quelque hôtel du faubourg Saint-Germain ou du faubourg Saint-Honoré, et qui n’aura point son cadre historique ne sera pas remarquée, ne sera pas citée et célèbre.

1386. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Plus tard, quand il commanda en chef, dans les marches qu’il entreprenait on avait remarqué qu’en général il faisait beau temps, et les soldats, quand ils voyaient le soleil dès le matin, appelaient cela un temps de Villars.

1387. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Malgré les observations que lui adressa Bonnet et les garanties qu’offrait ce sage curateur, lui faisant remarquer que « Genève avait ses propres antidotes et offrait le remède à côté du mal », il résolut de le rappeler et de le transplanter (1766).

1388. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Ce n’est pas un désavantage, remarquait-il ni une preuve d’infériorité pour un souverain légitime de ne pouvoir faire en cela ce que peut l’usurpateur : « L’or ne peut couper le fer, est-ce parce qu’il vaut moins ?

1389. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

[NdA] On peut lire pourtant encore une Lettre à une dame de Dijon touchant les dogmes de l’Église romaine, où il y a bien des choses justes et fines : comme on oppose toujours aux protestants l’Exposition de la foi catholique, par Bossuet, Abauzit fait très bien remarquer que ce livre si vanté, auquel on renvoie toujours et qui fut publié dans des circonstances et dans des vues qu’on n’ignore pas, « est moins une exposition qu’un adoucissement de la foi catholique », que l’on s’efforce de rapprocher de la protestante : « Ainsi le livre de M. de Meaux ne nous regarde pas, mais il est excellent pour son Église qui devrait en profiter ; et ce n’est pas tant une apologie dans les formes que des excuses qu’il nous fait.

1390. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

À l’instant, toutes les énigmes qui l’avaient si fort inquiété s’éclaircirent à son esprit : le cours des cieux, la magnificence des astres, la parure de la terre, la succession des êtres, les rapports de convenance et d’utilité qu’il remarquait entre eux, le mystère de l’organisation, celui de la pensée, en un mot le jeu de la machine entière, tout devint pour lui possible à concevoir comme l’ouvrage d’un Être puissant directeur de toutes choses ; et s’il lui restait quelques difficultés qu’il ne pût résoudre, leur solution lui paraissant plutôt au-dessus de son entendement que contraire à sa raison, il s’en fiait au sentiment intérieur qui lui parlait avec tant d’énergie en faveur de sa découverte, préférablement à quelques sophismes embarrassante qui ne tiraient leur force que de la faiblesse de son esprit.

1391. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

La Bruyère a remarqué que « le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain. » Louis-Philippe n’a pas tout le sérieux voulu.

1392. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Néron, remarquez-le, faux virtuose, artiste de montre et d’apparat, Néron, quand il n’était pas un tragédien mugissant et un Oreste en délire, sympathisait et rivalisait surtout avec Lucain.

1393. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Mémoire des principaux actes de vertu qu’une personne de probité a remarqués en feu Monseigneur le Dauphin (1712).

1394. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

En la quittant, je m’en allai très-vite dans la galerie, ou je fis remarquer à mes plus intimes ma mouche ; j’en fis autant aux favorites de l’Impératrice et comme j’étais fort gaie, je dansai plus qu’à l’ordinaire.

1395. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Remarquez qu’Halévy, secrétaire perpétuel, se voyait obligé avant tout de justifier le choix de ses confrères devant le public ; il avait dû faire des frais pour plaire ; il avait réussi : désormais il avait acquis le droit d’être plus simple et plus sobre de fioriture et d’ornements.

1396. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

On me fait remarquer chez lui un coin très prononcé et auquel je n’avais pas d’abord pris garde.

1397. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Un de mes amis, qui n’est pas Français, il est vrai, et qui est sévère pour notre littérature, me disait à ce propos : « N’avez-vous pas remarqué ?

1398. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Mme d’Albany, bien italienne en cela, n’eut point d’autre pensée, elle n’y mit pas plus d’art et de façon, dès qu’elle eut remarqué le poète et compris son amour.

1399. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Et je remarquerai d’abord qu’il arrivait au moment le plus favorable pour tout préciser et coordonner.

1400. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

J’ai cru remarquer pourtant que de ces deux parties de Don Quichotte, toutes deux si agréables dans leur diversité et qui se complètent si bien, les lecteurs d’un goût difficile et d’un jugement plus froid estiment la seconde supérieure, tandis que les esprits plus poétiques ou qui accordent davantage à la fantaisie, continuent de donner la préférence à la naïveté de la première.

1401. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

En classant les notes innombrables que le jeune attaché avait recueillies dès ce temps dans la mine inépuisable des Archives, son digne fils (car on est dans cette famille à la troisième génération diplomatique) me faisait remarquer combien la jeunesse de son père avait été laborieuse, et avec quel soin il s’était appliqué, pour mieux comprendre l’Europe moderne, à étudier jusque dans ses plus minutieux détails et aux sources les plus authentiques l’Europe du xviiie  siècle, celle du cardinal de Fleury, de Marie-Thérèse, de Frédéric le Grand, du duc de Choiseul.

1402. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

On remarquera pourtant dans son poëme En Médoc une veine poétique amoureuse assez délicate, un talent de description harmonieux et nuancé ; voulez-vous, par exemple, une charmante aurore ?

1403. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Dès ces années de classes, Veyrat se fit remarquer de ses maîtres par son talent ou sa prodigieuse facilité de versification.

1404. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Luzel nous définit à son tour son pays de Bretagne, « le pays par nous tous tant aimé, mer tout autour, bois au milieu. » Quoiqu’il soit vrai de remarquer que Brizeux n’a si bien réussi à faire accepter et aimer sa Bretagne que parce qu’il a donné ses idylles ou poëmes en français ; quoique les hommes qui ont fait ou qui font le plus d’honneur au nom breton soient encore des transfuges de cette patrie ou de cette langue primitive, Chateaubriand, Lamennais, Renan, je tiens compte à M. 

1405. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Là-dessus Rousseau lui répondit : « Il est vrai, monsieur, et vous l’avez bien remarqué, que j’ai eu en vue le passage de Lucrèce, quò magis in dubiis, etc., dans la strophe que vous me citez de mon Ode à la Fortune ; et je vous avoue, puisque vous approuvez la manière dont je me suis approprié la pensée de cet ancien, que je m’en sais meilleur gré que si j’en étois l’auteur, par la raison que c’est l’expression seule qui fait le poëte, et non la pensée, qui appartient au philosophe et à l’orateur, comme à lui. » L’aveu est formel ; on conçoit maintenant que Saurin ait dit qu’il ne regardait Rousseau que comme le premier entre les plagiaires.

1406. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Je remarquai qu’il était fatigué, qu’il lisait mal.

1407. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Le fanatisme, à diverses époques, étouffa les sentiments de douceur qu’inspirait la religion chrétienne ; mais c’est l’esprit général de cette religion que je devais examiner ; et de nos jours, dans les pays où la réformation est établie, on peut encore remarquer combien est salutaire l’influence de l’Évangile sur la morale.

1408. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

On remarquera que les êtres varient selon les temps et les lieux, et que, pour être vrai, il faut, avec les caractères, représenter les moeurs.

1409. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Royer-Collard me prit à part dans l’embrasure d’une des douze portes et me fit signe qu’il désirait s’entretenir avec moi en particulier. « J’ai cru remarquer, me dit-il, que vous vous éloignez de moi avec une certaine réserve.

1410. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

On a fait remarquer que, la Satire Ménippée étant de plusieurs mains, il était impossible de distinguer la part de chacun dans l’œuvre commune.

1411. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Il est à remarquer que dans le cours du xviie  siècle, la philosophie irréligieuse, la doctrine des libertins qui veulent faire de la théorie, c’est l’épicurisme de Lucrèce ou de Gassendi : or Descartes combat Gassendi.

1412. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Partout ailleurs qu’ici, il serait malséant de remarquer que ce mouvement, où qu’il aboutisse, aura du moins porté de bons fruits littéraires : M. de Vogué s’y est développé, et M. 

1413. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

On peut remarquer aussi que le charme ne va pas sans un cœur aisément ému et qui ne craint pas de le paraître (Homo sum, etc. ).

1414. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Orgon a, de lui-même, remarqué ce saint homme qui ne lui demandait rien et se contentait de lui offrir discrètement de l’eau bénite à la sortie de l’église : Instruit par son garçon, qui dans tout l’imitait, Et de son indigence, et de ce qu’il était, Je lui faisais des dons ; mais avec modestie Il me voulait toujours en rendre une partie.

1415. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Après quoi le précepteur emmène son élève, et lui montre l’état du ciel qu’ils avaient également observé la veille au soir avant de se coucher ; il lui fait remarquer les différences de position, les changements des constellations et des astres, car chez Rabelais, l’astronome, celui qui avait publié des almanachs, n’est pas moins habile que le médecin, et il ne veut considérer comme étrangère aucune science, aucune connaissance humaine et naturelle.

1416. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Goethe a encore dit là-dessus le vrai mot quand il a remarqué que Byron, si grand par le jet et la source de la poésie, craignait Shakespeare, plus puissant que lui dans la création et la mise en action des personnages : Il eût bien voulu le renier ; cette élévation si exempte d’égoïsme le gênait ; il sentait qu’il ne pourrait se déployer à l’aise tout auprès.

1417. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Il n’oubliait toutefois rien pour caresser chacun, et l’on remarquait visiblement qu’il était plus ou moins gai, selon qu’il y avait chez lui une plus grande ou plus petite cour.

1418. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Tous les traits sont à remarquer dans ce vif et véridique tableau, notamment celui-ci qui est pris sur nature, lorsque d’Argenson se reproche de n’avoir pas assez fait pour Marmontel, quand il était puissant.

1419. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Thomas, malade de la poitrine, était allé prolonger sa vie aux rayons du soleil de Provence ; Ducis, pendant ce temps, et au lendemain du succès du Roi Léar, était cruellement frappé dans son bonheur domestique : il perdait ses deux filles, il avait perdu sa première femme ; il ne lui restait plus que sa mère, et il remarquait à ce sujet, en faisant un retour sur lui-même et en se comparant à son ami Thomas, soigné par sa sœur : Il y a une espèce d’hymen tout fait entre les sœurs qui ne se marient pas et les frères libres et poètes, un recommencement de maternité et d’enfance entre les mères veuves et leurs fils poètes, sans engagements.

1420. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Il s’est plu à remarquer qu’un an, jour pour jour, après cette avanie, le dimanche 29 janvier 1775, il reçut chez lui à Londres la visite de lord Chatham qui avait fait une motion à la Chambre des lords sur les affaires d’Amérique : La visite d’un si grand homme et pour un objet si important, dit-il, ne flatta pas peu ma vanité, et cet honneur me fit d’autant plus de plaisir que cette circonstance arriva, jour pour jour, un an après que le ministère s’était donné tant de peine pour me faire affront devant le Conseil privé.

1421. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Parcourez les ouvrages des grands maîtres, et vous y remarquerez en cent endroits l’indigence de l’artiste à côté de son talent ; parmi quelques vérités de nature, une infinité de choses exécutées de routine.

1422. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Enfin ce que le monde a remarqué davantage dans la galerie du Luxembourg et dans celle de Versailles, ce ne sont pas les allegories semées dans la plûpart des tableaux, ce sont les expressions de quelques passions où veritablement il entre plus de poësie que dans tous les emblêmes inventez jusques ici.

1423. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Mais on m’a fait remarquer que ce silence pouvait, à la longue, être mal interprété ; qu’il était de mon devoir de ne point laisser ébranler la conviction que nous avions pris la peine de donner à nos lecteurs, et qu’une réponse aux objections pouvait encore faire partie de notre enseignement.

1424. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Il est à remarquer que c’est surtout sa fortune que le Français cherche à dérober au contrôle, et tel qui vous contera sa vie, ses maladies, ses défauts, ses crimes presque, vous cachera soigneusement le chiffre de son revenu. […] J’ai remarqué que les journaux avertis se prononçaient généralement en faveur de la répression judiciaire, tandis que les journaux qui défendaient le contrôle administratif étaient ceux qui ne devaient craindre ni avertissement, ni condamnation. […] About, deux écrivains qui, à des titres différents, ont toujours eu le privilège de se faire remarquer. […] La mer, c’est l’immense misère. » Remarquez comme les vraies beautés s’obtiennent à peu de frais. […] Tout au plus pourrait-on remarquer que dans cet anglais-là l’élément latin domine le saxon, ce qui produit des tournures de phrases parfois un peu exotiques, jamais barbares.

1425. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Il y eut un moment où, à travers les propos de la ville, on remarqua la confiance que l’on avait dans ces deux personnages. […] …  » si l’on eût publié qu’en présence d’un nombre de témoins, il avait mis en cendres ses indignes Confessions, ses ennemis se seraient tus, les admirateurs de son talent l’auraient placé parmi les premiers écrivains de la nation, et les fanatiques de ses vertus rangé même sur la ligne des saints, sans que personne eût réclamé, si ce n’est peut-être des envieux de toute vertu par état, et les détracteurs de tout mérite par métier… Si l’auteur de l’Essai sur la vie et les écrits de Sénèque a peu ménagé Jean-Jacques, s’il y a de la véhémence dans son apostrophe, du moins on n’y remarquera pas une présomption plus révoltante que la sévérité, plus insultante que l’injure. […] Le tribun répond185 qu’il ne lui a remarqué aucun signe d’effroi, rien de triste sur le visage, rien d’altéré dans les paroles. […] … » « En résignant ses biens, Sénèque insinue à Néron qu’il serait de sa gloire de les lui conserver. » J’ai lu et relu le discours du philosophe à César, et je confesse mon peu de sagacité ; je n’y ai rien remarqué, mais rien de cet artifice. […] Tacite, après avoir remarqué que cela fut reçu avec de grandes louanges par les sénateurs, en donne une raison qui fortifie ce que j’ai dit dans la note 1, cidessus.

1426. (1923) Au service de la déesse

Je n’ai pas remarqué du tout qu’ils fussent nonchalants. […] Jean Carrère l’a remarqué. […] Et l’on remarquera que l’éblouissement n’est pas une excellente condition pour voir clair et juste. […] Le xviiie  siècle avait choisi de remarquer principalement sa bonté. […] Vous y remarquerez que M. 

1427. (1923) Nouvelles études et autres figures

Ménage l’avait remarqué, et, de notre temps, Anatole de Montaiglon a fait imprimer cette comédie comme si elle était toute en vers libres. […] On le remarquait déjà dans ses drames. […] On a eu raison de remarquer que chez lui le peintre a moins gagné au voisinage de l’écrivain que l’écrivain au voisinage du peintre. […] De la première à la dernière page du livre, — qui ne l’a remarqué ?  […] J’ai remarqué que ceux qui ont été élevés ainsi, à mesure qu’ils avancent dans la vie, parlent plus complaisamment de leurs éducateurs.

1428. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Même, comme je l’ai remarqué, à propos de M.  […] Remarquez le terme dont il se sert pour résumer les motifs qui lui mettent la plume en main. […] Remarquez bien que ces mots, prononcés par de Ryons, sortent des entrailles mêmes de son caractère. […] Remarquez le mot : il indique bien la conception spéciale qui a cours aujourd’hui sur les procédés du talent. […] Il est à remarquer, en effet, que tout genre littéraire succombe par son succès comme toute chose vivante.

1429. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Remarquons cependant que la vie de Paul Déroulède présente le phénomène d’une parfaite unité. […] Or je crois remarquer que les générations nouvelles sont animées d’un singulier esprit d’ordre et de prudence. […] J’ai cru remarquer qu’elles manquaient de souffle et de réelle grandeur. […] Si son patron le rudoie, il baisse la tête et offre à Dieu cette épreuve ; si son tuteur l’invite à boire, il refuse de se rafraîchir par discrétion ; si l’instituteur du pays — un âne bâté — commet une bévue, il s’abstient de le faire remarquer pour ne pas humilier le brave homme. […] Les femmes raffolèrent de ces nouvelles peut-être parce qu’elles y étaient maltraitées… Remarquez en effet que Mérimée peint la femme sous un jour assez désavantageux.

1430. (1914) Une année de critique

Tel est le bénéfice du journalisme éclectique, qui est tout à fait, il convient de le remarquer, en accord avec les autres institutions révolutionnaires. […] Il prend soin de remarquer cependant que ces amours ne se multiplièrent ainsi qu’après que la célébrité de l’écrivain fut déjà établie, et nous nous demandons si Rousseau, homme obscur, eût rencontré tant de passions sur son chemin. […] N’avez-vous pas remarqué qu’il existe peu de « penseurs » professionnels, parmi les écrivains contemporains ? […] Dès le dix-septième siècle, un écrivain remarquait que Versailles convient également aux promenades des philosophes et aux rêveries d’un amant délaissé. […] Je sais bien que, dans la très grande prose, les détails se remarquent moins.

1431. (1913) Poètes et critiques

Je n’ai pas peur que Richepin me démente, si je lui dis que sa pièce, de plus de deux cents vers, a été faite le jour où il s’est avisé de remarquer cette ligne du Pantagruel, au livre II, chapitre 7 : « car les guenaulx (gueux) de Saint-Innocent se chauffoient le cul des ossements des morts. » Et je ne veux pas, en m’exprimant ainsi, diminuer l’idée qu’il faut se faire de Richepin. […] Giraud s’est appliqué bien moins à nous les faire remarquer qu’à remercier les deux auteurs de ce que leur effort avait déjà réalisé d’utile et de louable. […] Ce qui paraît intéressant à remarquer dans ce volume de critique écrit pour mettre sous nos yeux une brigade de poètes, c’est la place qu’André Beaunier a cru devoir y faire à un auteur de premier rang, qui est surtout un prosateur. […] Il n’est pas inutile ici de remarquer combien le sens artistique de Paul Verlaine, bien plus aigu que celui du grand nombre des Parnassiens, — le très subtil « Catulle » mis à part, — répugne, de bonne heure, à s’incliner devant la froide et décevante majesté des poèmes du chef du chœur. […] A-t-on remarqué que la pièce Læti et errabundi de Parallèlement reprend un titre baudelairien : Mœsta et errabunda ?

1432. (1864) Le roman contemporain

Aussi, comme le fait remarquer M.  […] Nous en doutâmes d’autant moins que, comme le fait remarquer M.  […] Remarquez que le héros et l’héroïne du livre ne se repentent pas ; ils regrettent leurs illusions perdues. […] On y remarquait un rayon de fantaisie, mais c’était une fantaisie sombre et lugubre. […] Je ferai remarquer, on outre, à M. 

1433. (1924) Critiques et romanciers

Il admirait qu’on pût s’obstiner à l’étude méticuleuse d’un si morne chagrin : « cette étude, remarquait-il, ne paraît nous avoir ni égayés, ni fortifiés ». […] À propos de Mes souvenirs, on remarquera que tout n’en est pas neuf ou inédit. […] Il y eut des époques où, comme Sainte-Beuve l’a remarqué, tout le monde écrivait à la perfection. […] Il n’est pas sans remarquer l’humeur allègre de la foule ; et il n’est pas sans remarquer la jeunesse, La taille menue et fine du bourreau, le capuchon qui dissimule son visage, la délicatesse des mains qui lui passent au cou la corde de chanvre. […] Un tel renoncement, tout à l’inverse de l’habitude que nous remarquons chez la plupart des écrivains, caractérise M. 

1434. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Car, remarquez-le bien, Vautrin est le personnage le plus intéressant, j’allais dire le plus vertueux du roman. […] On peut du moins remarquer qu’elles s’exagèrent, se surexcitent et s’aggravent du côté de leurs défauts primitifs, et comme si leur arrière-saison, au lieu de les en retirer, les y enfonçait davantage. […] Et d’abord, remarquons un détail, tout à l’honneur de M. de Lamartine. […] On le remarquera, sans doute, et M.  […] C’était, on l’a remarqué, un monde qui finissait ; c’était surtout un des types les plus vigoureux, les plus accentués, les plus héroïques de ce vieux monde, le grand seigneur féodal, qui, au moment de périr, se résumait dans une race et dans un homme, avec ce caractère de violence et de fougue, puis de frivolité et d’abaissement, qui accompagne, en pareil cas, les décadences et les agonies.

1435. (1927) Des romantiques à nous

Cette double polarisation de son âme fut remarquée par quelques-uns des témoins de ses succès dans les salons littéraires de la Restauration. […] Mais remarquez-vous en quoi il fait consister la grandeur, la seule grandeur de l’homme, et combien, à ce propos, il se montre plus difficile que vous ne vous seriez très probablement avisés de l’être ? […] Et il remarquait que ces romans, dont l’affabulation nous fait l’effet de contes de nourrice, d’ailleurs délicieux en mille endroits, étaient lus par les belles dames des XIIe, XIIIe, XIVe siècles avec la même ferveur que ceux de Balzac ou d’Octave Feuillet par les belles dames du XIXe. […] On voudra bien remarquer que la mathématique ne s’en passe pas davantage et que les génies qui ont accompli les grandes conquêtes de l’algèbre ont tous témoigné, depuis Archimède ou Newton jusqu’à Henri Poincaré, de l’ivresse dans laquelle ils ont vécu. […] Qu’on veuille bien remarquer le moment où ceci se passait.

1436. (1888) Poètes et romanciers

Comme le fait remarquer l’auteur, cette jeune femme si réservée, religieuse, timide, tremblante devant son mari, expansive seulement dans le sentiment maternel, se garde bien d’abandonner son âme. […] Tout cela, remarquez-le bien, ne se produit jamais sous une forme purement philosophique et abstraite. […] La grande innovation poétique, que tout le monde a remarquée en ouvrant le livre, consiste à marier contre nature deux substantifs qui hurlent de cet accouplement hideux. […] On est attendri par le naturel de cette poésie avant même d’en avoir remarqué l’élévation, avant d’avoir noté la justesse de la langue dont il dispose, l’excellence de ce style qui est vraiment un style de race. […] Il n’a qu’un défaut, qui, une fois qu’on l’a remarqué, vous poursuit partout.

1437. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Bûchez et ses amis avaient remarqué au sein de la jeune école romantique la haute personnalité de M. de Vigny et avaient tenté de l’acquérir : il résista, mais il fut amené dès lors à s’occuper de certaines questions sociales plus qu’il ne l’avait fait jusque-là, et, quand il s’occupait une fois d’une idée, il ne s’en détachait plus aisément. […] Une grave inexactitude s’y fait remarquer : Caïn y est représenté comme laboureur, et c’est à bon droit ; mais Abel, le pastoral Abel, y est donné comme chasseur et hantant les forêts, ce qui n’est pas juste.

1438. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

« J’ai remarqué une chose, disait cette femme spirituelle, c’est que ceux qui parlent le plus des règles et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles290. » S’il fallait accepter les oracles de William Schlegel et sa définition du comique, force nous serait bien de convenir que Le Roi de Cocagne est plus parfait que Le Misanthrope. […] Car, remarquez-le bien, elle ne se borne pas à dire : Cette comédie est fort belle ; je la trouve fort belle ; n’est-elle pas en effet la plus belle du monde ?

1439. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Elle était timidement gracieuse et trop dépourvue de volonté pour avoir jamais cherché à se faire remarquer en société. […] Remarquez que nous ne disons pas de la vertu.

1440. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Ma petite vanité eut alors de quoi se trouver satisfaite, car on distingua surtout mes beaux chevaux anglais qui l’emportaient en force, en beauté, sur tous ceux qu’on avait pu voir en pareille rencontre ; mais, au milieu d’une jouissance si puérile et si trompeuse, je vis, à mon grand désespoir, que dans cette Italie morte et corrompue il était plus facile de se faire remarquer par des chevaux que par des tragédies. […] « Voilà donc plus d’une année que je regarde en silence et que j’observe le progrès des lamentables effets de la docte ignorance de ce peuple, qui a le don de savoir babiller sur toutes choses, mais qui ne peut en mener aucune à bonne fin, parce qu’il n’entend rien à la pratique des affaires et au maniement des hommes, ainsi que déjà l’avait finement remarqué et dit notre prophète politique, Machiavel. » — Les intérêts de mon amie, ajoute-t-il, me retiennent seuls à Paris. — Quels pouvaient être ces intérêts, si ce n’est de faire ratifier par M. 

1441. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Pour ce qui regarde l’Église, je n’ai remarqué que deux ou trois traits de satire timide et détournée contre les moines, ces plastrons, pendant près de cinq siècles, de tout ce qui tenait une plume en France, prosateur ou poète. […] Je perdrais du papier à faire remarquer la vigueur de toute cette peinture.

1442. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Je m’étonne qu’on ait eu le courage de remarquer dans les sermons de Bossuet le manque d’une certaine correction extérieure, comme celle de Fléchier par exemple, chez qui la propriété du langage est sacrifiée à l’euphonie, et le génie de la langue à la grammaire. […] Quoi qu’il en soit, Vauvenargues a eu tort de ne pas appliquer à Corneille sa très juste maxime, « qu’il ne faut pas juger des hommes par leurs défauts. » Remarquer les défauts de Corneille est le droit de la vérité ; s’y montrer sensible jusqu’à garder, en lisant les beaux endroits, un peu de la mauvaise humeur que donnent les fautes, c’est un travers.

1443. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Telle est, par exemple, chez les animaux supérieurs, la respiration ; c’est un perpétuel passage du malaise à l’aise, que cependant nous ne remarquons pas en temps ordinaire. […] Au reste, entre les sens supérieurs et les inférieurs il y a une sorte d’intermédiaire, dont la haute importance n’a pas été ici assez remarquée : nous voulons parler des sensations musculaires ou tout au moins des sensations de résistance, que beaucoup de philosophes considèrent comme la base de toutes les autres sensations et qui en sont au moins la condition ou l’accompagnement.

1444. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Et remarquez, messieurs, que je ne vous dis que ce que m’a affirmé Mac-Mahon. […] Lundi 20 mai J’avais déjà remarqué plusieurs fois, combien sous le soleil, l’ombre portée des choses servait aux Japonais pour leurs dessins.

1445. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

L’abbé Fraguier manqua d’en mourir de chagrin, lui qui, dans moins de quatre ans, avoit recommencé six ou sept fois la lecture d’Homère ; qui, pour mieux retenir, ou pour reconnoître plus facilement les beaux endroits de ce poëte, les soulignoit d’un coup de crayon dans son exemplaire ; & qui, à force d’admirer & de remarquer toujours, souligna toute l’Iliade. […] Au milieu de toutes ces contestations sur l’époque des romans, ainsi appellés parce qu’ils étoient écrits en langue romance, remarquons combien les anciens différent de ceux de nos jours.

1446. (1884) Articles. Revue des deux mondes

On a souvent remarqué, et avec raison, que là où la nature extérieure est exubérante, gigantesque, terrible, elle affaiblit l’homme, le paralyse, le désarme, et, comme conséquences nécessaires, produit une distribution fort inégale de la richesse, un développement excessif de l’imagination et de la superstition, autant de sources de graves maladies sociales. […] On remarquera la pénétration avec laquelle Tertullien signale ici le défaut le plus grave peut-être de la méthode de la vivisection, celui d’altérer profondément les conditions normales de la vie, et l’état même des organes qu’il s’agit d’observer.

1447. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

On n’a pas assez remarqué l’Inaccessible, un inquiétant aveu sur le mystère de la volupté et l’énigme des sens ? […] Pierre Villetard, M. et Mme Bille, on s’étonne aujourd’hui de ne pas l’avoir assez remarqué.

1448. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Il faut remarquer que la première distinction ne comporte pas de degrés : la matière est dans l’espace, l’esprit est hors de l’espace ; il n’y a pas de transition possible entre eux. […] II, p. 134 et suiv. — Remarquons en passant qu’on pourrait, à la rigueur, attribuer cette opinion à Kant, puisque l’Esthétique transcendantale ne fait pas de différence entre les données des divers sens en ce qui concerne leur extension dans l’espace.

1449. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Il est à remarquer que Gabrielle quitta Paris une heure avant lui en litière, ne s’y sentant pas assurée du moment que le roi était dehors.

1450. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

retentissaient de toutes parts : « Jamais, dit l’Estoile, ne vit-on un si grand applaudissement de peuple à roi que celui qui se fit ce jour à ce bon prince partout où il passa. » On le faisait remarquer à Henri IV, qui répondit en secouant la tête : « C’est un peuple ; si mon plus grand ennemi était là où je suis, et qu’il le vît passer, il lui en ferait autant qu’à moi et crierait encore plus haut qu’il ne fait. » On cite une réponse toute pareille de Cromwell ; mais dans la bouche de Henri IV le mot, ce me semble, a encore plus de poids.

1451. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Il avait remarqué dans l’histoire du monde un peuple célèbre, dont les institutions avaient quelque chose de singulier ; il a pensé que l’étude de l’histoire et des institutions de ce peuple pouvait faire naître quelques réflexions utiles ; mais, en rendant justice au savoir, au talent de plusieurs des historiens nationaux, il n’a point trouvé chez eux cette indépendance qui est la première qualité de l’historien.

1452. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Les conseils de Fénelon sont donnés en des termes appropriés et vifs, qui deviennent autant de traits à recueillir pour un portrait fidèle de ce bon duc : J’ai souvent remarqué que vous êtes toujours pressé de passer d’une occupation à une autre, et que cependant chacune en particulier vous mène trop loin.

1453. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Les taches de goût même et les exagérations de style que nous avons pu y remarquer sont des garants de plus, des témoins de l’entière sincérité.

1454. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

On remarquera même que dans ces discours qu’il prononce en différentes occasions, soit dans le conseil du prince comme en ce moment, soit dans les conseils des villes où il commande, soit pour exhorter ses soldats et compagnons, discours qu’il enregistre et recompose avec un soin évident, il nous rend au naturel quelques effets des historiens anciens, notamment de Tite-Live.

1455. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Remi Belleau, dans son commentaire, a fait remarquer que ce sonnet est imité d’une petite pièce latine de Marulle ; il ne dit pas qu’il pourrait aussi bien paraître imité de cette jolie épigramme de L’Anthologie, et qui est du poète Rufin : Je t’envoie, Rhodoclée, cette couronne qu’avec de belles fleurs j’ai moi-même tressée de mes mains : il y a un lis, un bouton de rose, une anémone humide, un tiède narcisse, et la violette à l’éclat sombre.

1456. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Rohan, qui y admire l’arsenal et qui en dénombre l’artillerie (370 pièces de fonte), ajoute : « Ils n’ont point de canon de batterie : leur raison tient fort du roturier ; car, à ce qu’ils disent, ils ne veulent attaquer personne, mais seulement se défendre. » Venise le saisit vivement par son originalité d’aspect, son arsenal, sa belle police, ses palais, ses tableaux même et ses bizarres magnificences : Pour le faire court, dit-il, si je voulais remarquer tout ce qui en est digne, je craindrais que le papier me manquât : contente-toi donc, ma mémoire, de te ressouvenir qu’ayant vu Venise, tu as vu un des cabinets de merveilles du monde, duquel je suis parti aussi ravi et content tout ensemble de l’avoir vue, que triste d’y avoir demeuré si peu, méritant non trois ou quatre semaines, mais un siècle, pour la considérer à l’égal de ce qu’elle mérite.

1457. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

  Nos réserves ainsi faites contre les moyens et le but de Rohan, nous sommes en droit de faire remarquer sa fermeté singulière et sa constance.

1458. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Frédéric, remarquez-le bien, se mettait à ce moment presque en contradiction avec ses principes.

1459. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

On aura remarqué que ce mot de journal revient bien souvent depuis quelques années au titre des livres que la critique a pour devoir d’annoncer : Journal de Dangeau, Journal de d’Argenson, Journal de d’Andilly, Journal du duc de Luynes… C’est qu’en effet l’on est devenu singulièrement curieux de ces documents directs et de première main ; on les préfère même, ou peu s’en faut, à l’histoire toute faite, tant chacun se sent en disposition et se croit en état de la faire soi-même.

1460. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

[NdA] Mme Elliott avait fait ici une légère confusion de dates, comme l’a remarqué M. 

1461. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

On l’a remarqué avec raison, la Correspondance de Béranger à cette date, au moins ce qu’on en a, est assez vulgaire.

1462. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

sous les yeux de Jésus-Christ nous pouvons faire descendre quelques rayons de soleil pour éclairer, ranimer, réchauffer le soir de notre vie. » Elle a remarqué pourtant que Jésus-Christ n’a pas laissé d’enseignement direct et d’exemple pour la vieillesse ; « qu’il n’a pas sanctifié cet âge en le traversant », qu’en un mot il a voulu mourir jeune et n’a pas daigné vieillir.

1463. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Quelqu’un qui s’amuse à compter sur ses doigts ces sortes de choses a remarqué que, s’il avait consenti à la douce violence qu’on lui voulait faire, il eût été le dix-septième ministre de Louis-Philippe dans l’Institut et le neuvième dans l’Académie française.

1464. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poëme des champs par M. Calemard de Lafayette. »

Car, une femme d’esprit l’a remarqué, si les hommes dans le premier mouvement de leur désir vont généralement à la plus belle, les femmes, les jeunes filles, plus délicates apparemment, vont assez volontiers tout d’abord au plus distingué et au plus glorieux.

1465. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Vallot a très bien remarqué tout d’abord que l’apparence de force et de vigueur de Louis XIV en sa jeunesse tenait à ce que la bonté du tempérament héroïque de sa mère avait rectifié et corrigé en partie les mauvaises impressions qu’avait dû laisser dans l’enfant le tempérament affaibli d’un père valétudinaire ; mais cette force et cette vigueur n’étaient qu’à la condition d’éviter les excès et d’observer bien des précautions pour se soutenir.

1466. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Toujours la peur de la banalité, remarquez-le.

1467. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Ce que Virgile a remarqué des semences est vrai des hommes : il faut les trier, les épurer, les agiter sans cesse ; autrement tout dégénère.

1468. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

. — Vous n’en étiez pas, je dois le dire, ni vous, Sacy, ni vous-même, Saint-Marc Girardin, déjà pourtant si remarqués au journal et si en crédit ; mais on se méfia un peu ce jour-là et de votre bon sens classique et de votre gaieté railleuse. — Je n’oublierai point, parmi les personnes présentes, une habituée et une amie de la maison, Mme de Bawr, l’auteur d’une jolie pièce de théâtre et d’agréables romans.

1469. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

On remarquera ce serpent artificiel (artificiose compositus) qui va de lui-même s’enrouler autour du tronc de l’arbre défendu.

1470. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Je ne m’accoutumerai jamais à ce procédé pittoresque qui consiste à décrire à satiété, et avec une saillie partout égale, ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut raisonnablement remarquer.

1471. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Vous avez pu remarquer, comme moi, combien l’aspect des beautés simples de la nature ramenait facilement la paix dans votre pauvre âme.

1472. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Le second ami, qui est, lui, un pur sceptique, et de ceux qui sous ce nom modeste savent très-bien au fond ce qu’ils pensent, est entré brusquement, m’a abordé d’un air contrarié et presque irrité, comme si j’y étais pour quelque chose, et m’a dit, — vous remarquerez que je n’avais pas encore ouvert la bouche : « Tu me diras tout ce que tu voudras (j’oubliais encore d’ajouter que ce second ami est un camarade de collège et qu’il me tutoie), ce livre est une reculade.

1473. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Il a remarqué à propos du peintre d’Orient, Marilhat, que l’âme a sa patrie comme le corps, et que souvent ces patries sont différentes.

1474. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

J’ai remarqué dans sa dernière manière plus d’un trait de talent littéraire proprement dit, de ces traits qu’on retient, — lorsqu’il a eu à revenir sur M. 

1475. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Sa thèse sur La Fontaine, en 1853, fut très remarquée : la forme, le fond, tout y était original et jusqu’à paraître singulier ; il l’a retouchée depuis, et fort perfectionnée, montrant par là combien il est docile aux critiques, à celles du moins qui concernent la forme et qui n’atteignent pas trop le fond et l’essence de la pensée.

1476. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

« Il est à remarquer, disait Jean-Bon, que les deux hommes qui ont le moins estimé les sciences soient précisément ceux qui ont le mieux senti le prix de l’éducation, Socrate et Jean-Jacques Rousseau. » Et, s’emparant de l’exemple de Socrate, dont la méthode était celle de la nature ; qui favorisait le développement des facultés morales et ne le forçait pas, et qui n’était, selon sa propre définition, qu’un accoucheur des esprits : « Eh bien !

1477. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

On avait remarqué dès son arrivée que Mme de Prie, dont elle était assurément le plus bel ouvrage et qui devait en être fière, l’accompagnait partout et ne la quittait non plus que son ombre.

1478. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Mais ce même genre de raisonnement (remarquez-le), pour peu qu’on le presse, ne mène pas seulement au christianisme, il mène au catholicisme tout droit, au moins durant bon nombre de siècles.

1479. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Il a eu, dans ces derniers temps, un rafraîchissement de renommée parmi nous, s’il est permis de le remarquer d’un souverain si uni, si simple, si étranger aux vaines idées de gloire.

1480. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

On a remarqué que les oraisons funèbres prononcées en France sur cette princesse, sans excepter celle de l’abbé de Boismont, ont été au-dessous du médiocre ; mais la grande et véritable oraison funèbre, la haute portraiture héroïque, c’est Frédéric qui l’a tracée, lorsque, dans son Histoire de la guerre de Sept Ans, il a représenté cette jeune souveraine, au lendemain de la perte de la Silésie, outrée et cherchant à se venger, s’appliquant à relever les forces et l’ascendant de son empire.

1481. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Il fait remarquer le rapport constant qui s’est établi entre le déclin et le retour des vrais principes politiques et des principes religieux pendant le cours de la Révolution française ; le Concordat n’est pas maudit.

1482. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Qu’il me suffise de faire remarquer qu’il y entre une proportion assez grande de fadeurs galantes et de faux goût pastoral, que nous blâmerions dans Saint-Évremond et Voiture, mais que nous aimons ici.

1483. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Une radicale impuissance d’imaginer, qui avait concouru à faire prendre en gré le réalisme des classiques, la sécheresse de sentiment où glissent facilement les natures trop intellectuelles, l’impuissance de penser en dehors de certaines conditions générales, l’anéantissement de la spontanéité et le culte de la forme convenue, trois conséquences d’une vie enfermée dans les bienséances du monde, qui défendent à l’homme de se faire remarquer sous peine de ridicule et de mauvais ton, voilà les traits de cette société qui fera la littérature à son image.

1484. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Mais rien de tout cela, comme l’a fait remarquer, je crois, M. 

1485. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Je sais qu’on le remarquerait de même dans la traduction inédite des lettres d’Abélard à Héloïse, par Jean de Meung.

1486. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

« Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite. » Je ne ferai pas remarquer ce que de telles paroles, écrites pendant que l’innocent souffrait encore, avaient d’odieux.

1487. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Les personnes qui ont le mieux connu Napoléon ont remarqué que, dans cette éducation littéraire rapide qu’il dut s’improviser à lui-même quand il eut pris possession de la puissance, il commença par préférer hautement Corneille ; il n’en vint que plus tard à goûter Racine, mais il y vint.

1488. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Cicéron l’a remarqué très bien, ceux qui n’y prennent pas garde et qui s’abandonnent à la facilité de ce genre « courent risque de tomber dans un style lâche et flottant, qu’on appelle ainsi parce qu’il flotte en effet çà et là, comme un membre désarticulé et qui n’a plus ni nerf ni ressort ».

1489. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Mais tout ce qu’elle apprenait là en ce moment, remarquez-le bien, elle le rendra tout à l’heure à d’autres ; car, si elle a la passion d’apprendre, elle a surtout la verve d’enseigner.

1490. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Je remarquerai seulement qu’il faut, en effet, que la blessure de M. de Lamartine soit bien vive pour le faire recourir à de telles armes si peu dignes de lui.

1491. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Nous continuerons de le suivre hors de France, en faisant remarquer un seul point pour l’explication morale de sa conduite ; c’est que Mallet du Pan n’était point Français.

1492. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Patru, moins véhément que son ami Le Maistre, et dont la voix, le geste et toute l’action portaient moins, se faisait remarquer par une élégance et une correction inaccoutumées alors au barreau47.

1493. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Pellisson demande ce qu’on dirait si on lisait un jour dans une histoire, dans une de ces relations où l’on se plaît à faire remarquer combien les grands événements tiennent souvent à de petites causes : Cette année nous manquâmes deux grands succès, non pas tant faute d’argent que par quelques formalités des finances.

1494. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Elle a grand soin de remarquer ce qui est chez elle, en effet, un signe, une note distinctive à travers les désordres même, c’est que, tout enfant, et quand la mode était à la Cour d’être huguenot, et que tous ceux qui avaient de l’esprit, ou qui voulaient passer pour en avoir, s’étaient retirés de ce qu’on appelait la bigoterie, elle résista toujours.

1495. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Horace Walpole a pourtant très bien remarqué que, si ses plaisanteries sont très bonnes, il s’y complaît trop et en abuse.

1496. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Étienne y fut nommé de préférence à Alexandre Duval, et il prit séance, le 7 novembre 1811, par un discours de réception qui fut très remarqué, et où il soutenait cette thèse piquante que, quand tout serait détruit des deux derniers siècles, il suffirait que les comédies seules survécussent, pour qu’on pût deviner par elles « toutes les révolutions politiques et morales » de ces deux siècles.

1497. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Et à ce propos je ne puis m’empêcher de remarquer à part moi, en souriant, combien M. de Sacy est, en tout, de la famille d’esprits la plus opposée à celle de M. 

1498. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Comme nous l’avons remarqué ailleurs, cette élite, accumulée de siècle en siècle et toujours ajoutée à elle-même, finit par faire nombre, devient avec le temps multitude, et compose la foule suprême, public définitif des génies, souverain comme eux.

1499. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Au xvie  siècle, Montaigne, visitant la chute du Rhin, n’y trouve rien à remarquer, si ce n’est qu’elle « interrompt la navigation ».

1500. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Un critique a remarqué qu’involontairement sous sa plume le mot mélancolique revenait sans cesse.

1501. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Tu remarqueras aussi qu’au lieu de désigner mes divers chapitres par des indications d’idées, je leur ai donné des noms de personnes. […] Plus tard, quand il put se consacrer au seul travail de ses grandes statues, on en remarqua la justesse anatomique, la savante exactitude. […] Et, si l’on nous comprend, remarquent-ils, que nous importe ? […] Le paysage nous est devenu trop familier pour que nous le remarquions. […] Eh bien, Jules Lemaître a remarqué, en lisant l’Iliade, que Télémaque, si digne de notre intérêt, n’y accomplissait pas sa destinée.

1502. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Remarquez cependant que l’on n’hésite guère à louer Molière d’être un génie tout national. […] Renan, lui, comme je le remarquais en commençant ces notes, va droit au Réel. […] On a souvent rappelé, ces temps derniers, ses professions de foi cosmopolites, sans remarquer qu’elles expriment simplement une nécessité du développement de l’individu-Goethe. […] Le professeur Régis a très justement remarqué, dans son Précis de psychiatrie, « le rôle prépondérant » dans ces cruautés que l’on pourrait appeler collectives « joué par les faibles, par les plus excitables et les plus impulsifs ». […] Remarquez que les fellowships d’Oxford ont longtemps comporté des annuités plus hautes.

1503. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Blessé presque dès son arrivée à la déroute de la Brandy-wine, La Fayette écrit, pour la rassurer, à madame de La Fayette ces charmantes lettres qui ont été si remarquées pour la coquetterie gracieuse du ton, mon cher cœur, et pour l’agréable assaisonnement que ce fin langage du xviiie  siècle apporte à la sincérité républicaine des sentiments. […] En m’exprimant de la sorte, en toute liberté, je n’ai pas besoin de faire remarquer combien le point de vue du politique et celui du moraliste sont inverses, l’un songeant avant tout aux résultats et au succès, l’autre remontant sans cesse aux motifs et aux moyens. […] Sans être Fouché, on peut remarquer, au point de vue politique et du succès, que, dans de telles circonstances, la démonstration de La Fayette, ainsi limitée, devait demeurer inefficace ; que proclamer le droit et attendre, l’arme au bras, une manifestation honnête, puis, s’il ne vient rien, se retirer, c’est compter sans doute plus qu’il ne faut sur la force morale des choses ; comme si, à part certains moments uniques et qui, une fois vus, ne se retrouvent pas, rien se faisait tout seul dans les nations ; comme s’il ne fallait pas, dans les crises, qu’un homme y mît la main, et fît et fît faire à tous même les choses justes et bonnes, et libres.

1504. (1927) André Gide pp. 8-126

André Gide se montre laconique avec excès et il raffine l’ironie jusqu’à nous faire remarquer que n’étant pas romancier de profession il n’est pas tenu de nous cuisiner des développements. […] Il la mène au concert, à Neufchâtel, lui fait remarquer les sonorités différentes des cordes, des bois et des cuivres et l’invite à se représenter les colorations rouges et orangées analogues aux sonorités des cors et des trombones, les jaunes et les verts à celles des violons, des violoncelles et des contrebasses ; les violets et les bleus étant suggérés par les flûtes, les clarinettes et les hautbois. […] Homais n’avait aboli ce mode de discussion, ainsi que l’a remarqué Renan.

1505. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Mais remarquez combien ce mariage suppose le ciel pour correctif. […] On peut même remarquer que le Protestantisme fut plus dur, plus intolérant pour la femme que le Catholicisme. […] On peut remarquer que l’aphorisme de La Rochefoucauld se forma absolument par la même nécessité logique que l’aphorisme de la fille du Régent.

1506. (1904) Zangwill pp. 7-90

Une fabrique d’Ases, un Asgaard, pourra être reconstitué au centre de l’Asie, et, si l’on répugne à ces sortes de mythes, que l’on veuille bien remarquer le procédé qu’emploient les fourmis et les abeilles pour déterminer la fonction à laquelle chaque individu doit être appliqué ; que l’on réfléchisse surtout au moyen qu’emploient les botanistes pour créer leurs singularités. […] Remarquez bien que je ne parle pas seulement de la vie dans l’opinion, de la réputation, du souvenir. […] Vous prêtez à l’univers et à l’idéal des volontés, des actes qu’on n’a remarqués jusqu’ici que chez des êtres organisés.

1507. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Remarquez cependant, une fois que son héros est lâché dans ce monde trop étroit pour ses vastes désirs, comment s’y prend Molière pour le suivre, afin que ce bandit ne cause pas trop de ravages ; comment il muselle cette bête fauve ; comment enfin il parvient à faire une comédie véritable, de la biographie ardente de ce fatal Don Juan. […] Pas n’est besoin de vous faire remarquer que Shakespeare, pour l’unité de son drame, aussi bien que Molière, a recours à un mort qui revient au monde, et qui raconte aux vivants ce qu’il a vu chez les morts. […] C’est ce méchant petit Italien, arrivé on ne sait d’où, dans les cuisines de la grande Mademoiselle, et qui déjà se faisait remarquer par le bruit harmonieux qu’il savait rencontrer dans le choc de deux casseroles de cuivre et de leurs deux couvercles ! […] remarquait Bensérade), ce fut de ne pas rester trop au-dessous des mascarades du Palais-Cardinal.

1508. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Je n’ai pas remarqué que les livres que personne ne lit soient plus absurdes que ceux que tout le monde lit. […] Il ne faut pas admettre dans un édifice aucune partie destinée au seul ornement ; mais visant toujours aux belles proportions, on doit tourner en ornement toutes les parties nécessaires à soutenir un édifice. » Sans insister sur une brève phrase qui contient en trente mots toute la théorie de l’architecture et peut-être de l’art tout entier, on fera remarquer que les comparaisons de Fénelon sont toujours tirées de ses souvenirs visuels. […] Pour compléter ce groupe de poètes, qui ont été d’autant plus remarqués qu’ils semblaient plus originaux, non seulement par leur talent, mais aussi par leur manière non traditionnelle de sentir ou d’écrire, il faudrait nommer M.  […] Pour le mot témoin, on pourrait faire remarquer que ce mot, qui représente le latin testimonium ne s’appliquait plus qu’à des personnes ou des objets personnifiés, doit évidemment s’accorder en nombre comme tout autre substantif. […] Cela est sage ; mais on peut faire remarquer que la tendance populaire va vers le pluriel régulier ; les enfants disent des bonhommes.

1509. (1903) Le problème de l’avenir latin

Ce qu’il importe de remarquer, c’est l’élan que communiqua la culture latine à cette propension native. […] J’ose à peine faire remarquer que radical vient de radix et signifie « qui va à la racine » ; je ne commets ce truisme qu’à la suite d’une constatation quotidienne de la pauvre, grêle et malheureuse signification qu’on attribue à ce mot dans la vie politique courante et du caractère essentiellement vague, mesquin, pusillanime et cortical du parti auquel il sert d’étiquette. […] Remarquons tout d’abord qu’ici nous avons surtout en vue l’enseignement secondaire, celui qui s’adresse aux fils de la bourgeoisie : l’enseignement primaire — par lequel tous sans distinction devraient obligatoirement passer — ayant besoin d’être perfectionné plutôt que révolutionné, et une instruction anté-primaire, par le moyen des Kindergarten, devant être introduite.‌ […] Voilà, je le répète, le tragique de notre situation, telle que nous l’ont léguée les ancêtres au cœur léger,‌ À ceux qui s’insurgent contre un pareil procédé, je ferai également remarquer que le moyen n’est qu’un remède et qu’il s’agit de malades à guérir. […] Il est significatif de remarquer que d’instinct la vision de cette élite latine s’est portée vers le Nord, vers tout ce qui est anti-latin.

1510. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Mais je veux dire le résultat capital de tout l’effort de sa vie, parce que ce résultat est sous les yeux, parce qu’il est infiniment instructif et que personne ne songe à le faire remarquer. […] On n’a pas remarqué qu’il eût un fort grand souci du précepte de ne pas éteindre « la mèche fumant encore », et il aurait fait passer les cent vingt éléphants d’Antiochus sur « le roseau déjà brisé ». […] Ses autres livres, de date postérieure, furent peu remarqués, à l’exception de celui-ci (la Confession de Sainte-Beuve), qui renouvela pour lui les palpitations voluptueuses et les enivrements de son début. […] Seulement, c’est trop grand et trop beau pour l’idiote foule et nous étions peut-être le quart d’une demi-douzaine à le remarquer dans la salle. […] Je donne le titre en entier, absolument comme si j’avais reçu beaucoup d’argent pour faire de la réclame à ce magnifique livre qui se recommande assez de lui-même et qui sera certainement beaucoup remarqué s’il reste encore de par le monde quelques douzaines de braves gens perméables à une beauté d’ordre supérieur.

1511. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Il force son impression ou son expression ; il veut paraître, être remarqué ; partant, il exagère. […] Ce que les contemporains remarquent surtout chez un homme, c’est le parti qu’il a pris dans leurs querelles politiques ou religieuses ; rien ne les intéresse plus vivement ; ils le jugent d’après cette pierre de touche. […] Boutmy, je crois, n’a encore écrit que des articles de journaux et de revues, tous remarquables et remarqués. […] Dieu me fit l’insigne faveur de remarquer une erreur dans les jours et les dates, erreur dont personne ne s’était aperçu. […] Car, remarquez la façon dont elle s’est faite.

1512. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Remarquez que le symbolisme de Nicolas Boileau, oui, de Boileau lui-même, est bien plus difficile à accepter que celui d’Ibsen. […] Remarquez, en effet, ce qui est au bout du misérable rêve de Paul Rémond. […] J’ai remarqué avec une surprise ingénue que l’élégant auditoire ne les applaudissait pas. […] Je vous ai fait remarquer, à propos de Souvent homme varie, à propos du drame de M.  […] Plus retenue et plus pudique (je ne dis pas moins sensuelle, remarquez-le), Germaine, serait plus touchante et nous ferait plus aisément croire à la profondeur de sa passion.

1513. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Et remarquez qu’il y a dans cet idéalisme autant et plus de vérité que n’en peut avoir le réalisme le plus scrupuleux. […] Il est même à remarquer qu’à toutes les époques, on s’est effrayé des mêmes signes. […] Ce n’est jamais, remarquez-le bien, par l’exactitude des détails que l’artiste obtient la ressemblance de l’ensemble. […] Il est à remarquer aussi que ce journal tout intime est en même temps tout littéraire. […] Mais j’ai remarqué une disposition analogue chez toutes les personnes véritablement supérieures qu’il m’a été donné de fréquenter.

1514. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Mais remarquez que cette haine est une haine de savant et qu’une race ne saurait avoir des rancunes si érudites. […] S’il n’eût été maigre jusqu’au point d’avoir l’air maladif et de faire de la peine, on eût remarqué des traits remplis de finesse. […] Parmi ces offrandes, Montaigne remarqua, non sans malice, le cierge qu’un Turc avait récemment envoyé. […] » Qu’il me permette de lui faire remarquer que toutes les parties de son roman ne répondent pas exactement à ses intentions. […] Il faut remarquer seulement que, théologien médiocre, il ne s’appliquait guère à l’examen des dogmes et qu’il n’était point du tout enclin à considérer les fondements de la foi.

1515. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Et remarquez qu’il était relativement sincère avec lui-même. […] Peut-être n’est-il pas sans opportunité de remarquer combien le plus sagace peintre de mœurs paru chez nous, depuis Molière, allait à l’encontre des sophismes que professent aujourd’hui, avec un esprit plus sectaire que jamais, les héritiers des Jacobins. […] Pour vivre, aujourd’hui comme autrefois, les gouvernements doivent s’assimiler les hommes forts en les prenant partout où ils se trouvent, et enlever aux masses les gens d’énergie qui les soulèvent… C’est ainsi que la Chambre des lords anglais s’assimile constamment des aristocrates de hasard. » Remarquez bien cette comparaison. […]  » Remarquez la rédaction de cette formule, — de ce diagnostic. […] Il est à remarquer que le talent du récit court et celui du récit long ne se rencontrent pas souvent chez un même auteur.

1516. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Les contemporains ont remarqué qu’il parlait bien.

1517. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Il en est qui sont peints, en passant, d’un seul trait qu’on remarquerait dans Tacite et qui échappe ici tout simplement.

1518. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Venons à son mérite et à ses ouvrages, et remarquons d’abord que Duclos, grâce à ses relations du grand monde, fut reçu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1739, avant d’avoir rien produit de sérieux et seulement sur ses promesses.

1519. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

On a remarqué que le père de Bourdaloue, homme d’une exacte probité, avait lui-même « une grâce singulière à parler en public ».

1520. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Jeune, il avait eu un certain renom dans les bals de la Cour par la beauté de sa jambe, ce qu’on remarquait alors.

1521. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Nous l’avons déjà remarqué à propos de La Fare : il n’y a guère que les premières années qui comptent et qui soient dignes de souvenir, dans ces carrières épicuriennes qui vont sans règle et en s’abandonnant.

1522. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

À son point de vue religieux, on l’a remarqué, un petit détail lui semble, en effet, aussi important qu’un grand objet : tous s’égalisent par rapport à Dieu qui brille et se révèle aussi merveilleusement dans les uns que dans les autres.

1523. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

monsieur, vous ne nous aviez pas préparés à ce langage-là. » La suite du compliment de M. de Noyon répond de tout point au début : Entrons, dit-il, dans notre sujet et remarquons les âges différents de l’Académie française, — née sous les auspices du cardinal duc de Richelieu fondateur ; — élevée par les soins du chancelier Séguier conservateur ; — fortifiée des doctes écrits de mon prédécesseur ; — consommée et comblée de toute la gloire de Louis le Grand son auguste et magnifique protecteur ; — ouvrages dignes de leurs auteurs !

1524. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

En 93 même, s’il y avait assisté, il aurait dit : « Les y voilà, je les reconnais, mes Welches ; c’est bien cela. » Nul n’a aussi vivement et aussi fréquemment exprimé le contraste qui se fait remarquer dans le caractère des Français et des Parisiens aux diverses époques de notre histoire.

1525. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Mais je ferai remarquer que les cœurs honnêtes et les esprits droits comme l’était Vauvenargues rabattent bien vite de certaines phrases en présence des faits.

1526. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Remarquez que nous sommes entre deux feux, — entre deux types contraires.

1527. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Et ceux qui parlaient ainsi, Montaigne nous le fait remarquer, étaient « personnes de grande autorité et cardinalables » c’est-à-dire du bois dont on fait les cardinaux.

1528. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Il n’était pas des plus retenus sur l’article des femmes ; ce libertin de Brantôme, qui prétend savoir ces sortes de choses sur le bout du doigt et par le menu, nous en a touché un mot ; mais c’est de trop de manger surtout qui lui était nuisible33, Charles-Quint était d’une voracité vraiment extraordinaire et phénoménale ; et comme l’a spirituellement remarqué M. 

1529. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Je ne te demanderais alors, en me résignant et en m’accommodant à toi, que d’être comme chez les frères Le Nain, d’un ton solide, ferme, juste, d’une conscience d’expression pleine et entière ; car, selon que La Bruyère l’a remarqué, — et ces honnêtes peintres, aujourd’hui remis en honneur, en sont la meilleure preuve, — « un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin. » 15.

1530. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

On aura remarqué dans ces lettres de Ducis de beaux mots et une large touche ; il n’en est aucune des siennes qui n’offre ce caractère : et j’ai souvent pensé que si, par bonheur pour lui, et dans quelque naufrage pareil à celui de l’Antiquité, toutes ses tragédies étaient perdues et que s’il ne restait que ses lettres, on aurait d’éternels regrets ; on croirait avoir affaire en lui à un génie complet dont il faudrait déplorer les chefs-d’œuvre.

1531. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

On a pu remarquer dans tout ce qui précède quantité de pensées qui feraient des légendes tendres et en sens inverse de celles que l’on connaît.

1532. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Ce qui est à remarquer de bonne heure dans les plus anciennes productions de nos voisins, c’est comme le caractère saxon tient ferme et résiste en matière de langue et de littérature, de même que pour la Constitution politique ; il conserve ses goûts, ses traditions, son accent et son vocabulaire sous les couches brillantes superficielles.

1533. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Remarquez que Mme Roland, quand elle écrivait ainsi ses confidences et qu’elle notait ses souvenirs, ne pouvait prévoir le moment exact où on les publierait ; elle pouvait juger ce moment beaucoup plus éloigné qu’il ne devait l’être en effet.

1534. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Mais il est à remarquer qu’elle dit toujours cette nation, et jamais notre : elle n’était pas devenue, malgré tout son effort et son désir, partie intégrante de cette nation.

1535. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Saint-Simon a cette vertu de faire mieux ressortir des peintures vraies, mais qu’on remarquait moins avant qu’il fût là pour y jeter de ses réverbérations et de ses reflets.

1536. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Depuis que ces pages sont écrites, j’ai eu souvent l’occasion de remarquer tout bas avec bien du plaisir qu’on exagérait un peu cette ruine de l’esprit de conversation en France : sans doute l’ensemble de la société n’est plus là, mais il y a de beaux restes, des coins d’arrière-saison.

1537. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Comme, à propos d’une de ces saillies de premier mouvement, un ami lui faisait remarquer qu’elle avait bien droit d’être ainsi libérale, fille qu’elle était de M. de Kersaint : « Oh !

1538. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

. — Remarquez enfin que tous ces assujettissements de la propriété forment, pour le seigneur, une créance privilégiée tant sur les fruits que sur le prix du fonds, et, pour les censitaires, une dette imprescriptible, indivisible, irrachetable. — Voilà les droits féodaux : pour nous les représenter par une vue d’ensemble, figurons-nous toujours le comte, l’évêque ou l’abbé du dixième siècle, souverain et propriétaire de son canton.

1539. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

On devra seulement remarquer qu’il ne faut, quand on les emploie, ni les modifier ni les développer : il y faut du moins beaucoup de précaution et une grande légèreté de main.

1540. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Ils sont tous représentés par des œuvres ; il convient seulement de remarquer qu’ils correspondent à des états d’esprit très divers, qui ne peuvent guère se rencontrer dans une seule race ou un seul siècle.

1541. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

J’ai seulement remarqué, dans une paroisse de la rive gauche, une innovation fâcheuse, celle des « conférences dialoguées ».

1542. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Alphonse Daudet avait été amené à nous révéler dans l’Immortel, des sentiments, ou plutôt une disposition d’esprit, une philosophie générale, dont je me sens, pour ma part, fort éloigné  Oui, ce qu’il y a au fond, dans ce roman anti-académique, c’est, comme l’a fait remarquer M. 

1543. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

Il convient de remarquer enfin que l’individu ne peut pas toujours aisément participer à des groupes franchement antagonistes.

1544. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Encore faut-il remarquer que l’auteur de ce dernier traité ne fait valoir qu’en seconde ligne le motif de rémunération personnelle.

1545. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Remarquez l’invraisemblance de ces changements à vue si subits.

1546. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

On remarqua que, dans le cours de la navigation, Napoléon se confia entièrement à l’amiral et ne manifesta jamais aucune inquiétude.

1547. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Je reconnus que le moment de parler était arrivé, et que les vieux temps allaient revenir. » Il se rendit donc à la cour de Ghaznin, où il eut quelque peine encore à se faire remarquer du sultan ; il y parvint enfin et réussit à le charmer.

1548. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Dans l’explication de lui que nous lisons dans ce volume, et par laquelle il s’attache à réduire ces expressions mystiques et légèrement étranges à leur juste valeur, je suis frappé d’un tour habituel qui a déjà été remarqué, et qui est un trait du caractère de Fénelon.

1549. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Aussi, quand nous remarquons avec quelque regret que Rousseau a forcé, creusé et comme labouré la langue, nous ajoutons aussitôt qu’il l’a ensemencée en même temps et fertilisée.

1550. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Il avait de cette malice en causant ; il excellait à railler et à contrefaire : ces deux facultés se tiennent, a remarqué M. 

1551. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Ce serait ne pas tout rendre à sa mémoire que de ne pas remarquer que cette qualité du judicieux, si essentielle en lui, et qu’il possédait avec tant de plénitude et d’étendue, est celle aussi qui a reparu comme un trait distinctif et comme une ressemblance de famille chez le dernier et le plus illustre de ses descendants.

1552. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Il en indiquait les défauts, il en montrait les beautés toutefois, et remarquait que Voltaire, qui s’était essayé sur un sujet à peu près semblable dans Zulime était loin d’avoir réussi à égaler Racine : « C’est donc une terrible entreprise, concluait-il, que de refaire une pièce de Racine, même quand Racine n’a pas très bien fait. » Que La Harpe, lié comme il était à Voltaire par les liens d’une reconnaissance presque filiale ; à qui Voltaire écrivait : « Mes entrailles paternelles s’émeuvent de tendresse à chacun de vos succès » ; que La Harpe eût pu choisir un autre moment et une autre circonstance pour parler de Voltaire dans cette trêve de silence qui s’observait depuis sa mort, on le conçoit aisément : mais, quand on a lu le judicieux et innocent article dans le Mercure même, on a peine toutefois à comprendre la colère et l’indignation factices qu’il excita au sein de la coterie voltairienne.

1553. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Dans les bals de Marly, elle paraissait haute, aisée, familière, lorgnant un chacun de sa lorgnette ; à l’un de ces bals, elle tenait un petit épagneul sous le bras, comme si elle eût été chez elle, et (ce qui fut encore plus remarqué) le roi caressa le petit chien à plusieurs reprises, quand il se retournait vers elle pour l’entretenir, et il le fit presque tout le soir.

1554. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Les premiers morceaux très remarqués de lui furent les deux articles qu’il donna à la Revue française (mars et mai 1828) sur l’Espagne et sur la guerre de 1823.

1555. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Avenel croit avoir remarqué (ce qui serait bien naturel) que la simplicité gagne chez lui avec les années.

1556. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Remarquez que dans cette lettre adressée à Marguerite en 1525, et dans une autre lettre qui suivit d’assez près, Érasme la remerciait et la félicitait pour les services qu’elle ne cessait de rendre à la cause commune de la littérature et de la tolérance.

1557. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Ainsi s’est produite à la longue l’antithèse souvent remarquée de la sensation et de la perception.

1558. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

* * * — Avez-vous remarqué, me disait une amie, comme les femmes bêtes ont quelquefois de l’esprit, du véritable esprit, quand elles disent du mal de leurs maris ?

1559. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Qu’on veuille bien remarquer que, sauf le cas d’élision, cet élément, l’e muet, ne disparaît jamais même à la fin du vers ; on l’entend fort peu, mais on l’entend.  » Il a fallu citer ce passage pour montrer combien l’analyse des sons est difficile puisqu’un poète tel que M. 

1560. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

L’entomologie a eu de l’avancement depuis le temps où l’on affirmait que le scarabée était un peu dieu et cousin du soleil, premièrement, à cause des trente doigts de ses pattes qui correspondent aux trente jours du mois solaire, deuxièmement, parce que le scarabée est sans femelle, comme le soleil ; et où saint Clément d’Alexandrie, enchérissant sur Plutarque, faisait remarquer que le scarabée, comme le soleil, passe six mois sur terre et six mois sous terre.

1561. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Qu’on veuille bien remarquer que, sauf le cas d’élision, cet élément, l’e muet, ne disparaît jamais même à la fin du vers ; on l’entend fort peu, mais on l’entend.

1562. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Pour bien saisir cette théorie très abstraite, il faut remarquer que ce que notre Platon moderne appelle ici l’ idée générale, le Platon ancien l’appellait la vérité ou le premier type.

1563. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Les personnes les moins attentives remarquent, en voïant la statuë dont je parle, que cet esclave qui se courbe et qui se montre dans la posture convenable pour aiguiser le fer qu’il tient, afin de paroître uniquement occupé de ce travail, est néanmoins distrait, et qu’il donne son attention, non pas à ce qu’il semble faire, mais à ce qu’il entend.

1564. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Cette objection a été trop souvent faite aux morales utilitaires pour qu’il y ait lieu de la développer ; nous remarquons seulement qu’elle s’applique également à toute théorie qui prétend expliquer, par des causes purement psychologiques, les valeurs économiques, esthétiques ou spéculatives.

1565. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Nous ne voulons pas leur contester, nous avons remarqué comme eux, que les productions des lettres et des arts subissent toujours plus ou moins l’influence des opinions et des habitudes contemporaines.

1566. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Poète par fréquentation et par besoin de se faire remarquer, plus que par tempérament, il n’a aucune idée générale de coordination et de synthèse : il subordonne tout à ses volontés, à ses appétits.

1567. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Je ne sache guères en toutes ses œuvres qu’une page de colère enflammée, et c’est le célèbre portrait de Voltaire, écrit avec la griffe d’un tigre trempée dans du vitriol ; seulement, remarquez que, dans ce portrait, de Maistre ne parle pas en son nom personnel, mais au nom et par la bouche des personnages du dialogue de ses Soirées de Saint-Pétersbourg.

1568. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

C’est ainsi qu’il a remarqué le premier les dispositions d’esprit générales engendrées par notre état intellectuel et qu’il nous a révélé les conséquences profondes du dilettantisme et de la lecture. […] On a voulu combattre l’ancienne école et élargir l’analyse, sans remarquer qu’on allait peut-être manquer le but. […] Paul Bourget a très bien remarqué d’ailleurs que son style algébrique et abstrait est merveilleusement approprié à son système de psychologie démonstrative et mathématique. […] La surprise de ce triomphe nous a empêché de remarquer que tout l’honneur en revient à notre littérature française. […] C’est ce que Buffon exprimait lorsqu’il remarquait qu’un homme d’esprit est souvent embarrassé pour écrire, faute d’avoir bien réfléchi à son sujet.

1569. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Ni la France, ni l’Angleterre, ni la Russie ne sont disposées (remarquait Bernhardi en 1912) à reconnaître les « droits » et les « devoirs » de l’Allemagne. […] La concordance que nous avons remarquée entre les dires de Bernhardi et les réalités de la politique allemande donne de l’autorité à cet écrivain. […] Qu’un hasard éveille votre attention, vous remarquez, avec beaucoup de surprise, vos entours et l’amitié que vous avez pour eux. […] Esclavage de la société : « Remarquez bien, je vous prie, les degrés de cette généalogie de bassesse. […] Remarquons-le, Volkine, grand liseur de grimoires et pourvu d’influences magiques, est en outre affilié aux sectes nihilistes, mêlé à leurs entreprises redoutables : occulte deux fois, précieux héros d’un roman riche en terreur et perplexité.

1570. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Je ne sais jusqu’où s’étendait réellement sa puissance, mais je remarquai que, dans les salles où elle entrait, un parfum délicieux, une odeur d’encens se répandait aussitôt autour d’elle, et toute l’atmosphère en était imprégnée, quoiqu’on ne vit ni encensoir, ni brûle-parfums. […] J’ai remarqué dans un kiosque de journaux, entre autres eiffeliana, un « document » qui m’a touché par sa niaiserie généreuse et compliquée. […] Avez-vous remarqué que dans ces discours académiques (à part de très rares exceptions), ce sont toujours les mêmes qui sont cités, ou désignés à notre admiration par des périphrases ? […] Et remarquez, encore une fois, que ce que je fais ici avec vous, ce n’est ni de la morale, ni de la politique. […] Enfin, je n’ai pas été trop dérangé non plus dans un petit coin du pavillon du gaz, où j’ai vu une amusante collection de tous les anciens ustensiles d’éclairage, lampes grecques et romaines, chandeliers rébarbatifs et torchères du moyen âge, lampes naïves et flambeaux des derniers siècles, etc… J’ai remarqué une exquise petite lampe antique, en forme de pied, l’orteil relevé et percé pour laisser passer la mèche.

1571. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

On remarquera d’ailleurs que, tout Autrichien qu’il est, M.  […] ……………………………………………………………………………… « Et ce Molière, qui n’avait en vue, comme nous l’avons fait remarquer, que la création de types essentiellement français, a réussi de la sorte à en former qui sont de tous les pays et de tous les temps. […] Régnier, l’éminent comédien, nous faisait remarquer avec beaucoup de justesse qu’il doit y avoir là exagération, car Baron, le premier des grands acteurs tragiques français, j’entends le premier en date, était élève de Molière. […] Dès la première scène de l’acte premier d’Élomire hypocondre, Élomire dit à sa femme (Isabelle) : N’as-tu pas remarqué que depuis quelque temps                   Je tousse et ne dors point ? […] « Mais ce qui n’a été remarqué par aucun commentateur et ce qui m’a frappé à la lecture, c’est que ce vers, et même la finale du précédent, se retrouvent mot pour mot dans la 6e scène du 5e acte de Sertorius de Pierre Corneille. — Il est très probable que Molière, qui jouait le rôle d’Arnolphe, a reproduit cette apostrophe véhémente pour imiter ou même parodier le comédien du théâtre du Marais qui y faisait effet.

1572. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Car remarquez que la rime est chose différente chez des races différentes. […] Les personnages de son Essai sur le Drame se croient encore sur les bancs de l’école, citent doctoralement Paterculus, et en latin encore, combattent la définition de l’adversaire et remarquent qu’elle est faite a genere et fine, au lieu d’être établie selon la bonne règle, d’après le genre et l’espèce757. « On m’accuse, dit-il doctoralement dans une préface, d’avoir choisi des personnes débauchées pour protagonistes ou personnages principaux de mon drame, et de les avoir rendues heureuses dans la conclusion de ma pièce, ce qui est contre la loi de la comédie, qui est de récompenser la vertu et de punir le vice758. […] Remarquez que cette furie, six vers plus loin, copie une réponse de Phèdre.

1573. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

À la vérité, l’héroïsme de l’honnête Paccard et de l’adroite Europe se dément vers la fin ; mais d’une manière si brusque, si illogique, que le lecteur en reste tout surpris et ne pourrait deviner comment des gens si délicats ont pu faillir, s’il ne remarquait judicieusement qu’il faut à toute force terminer un roman allongé déjà jusqu’à trois volumes. […] Alfred de Musset ont été des plus remarquées et cela avec justice car nous ne craignons pas d’affirmer, dès l’abord, que longue vie est assurée au moins à une partie de ce qu’elles contiennent. […] Et à ce propos nous devons encore faire remarquer une circonstance qui, dans ce sens, nuit au début du poème de Rolla, comme à bien d’autres productions de l’école romantique.

1574. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il raconte cependant à l’abbé qu’il avait remarqué une demoiselle fort bien faite, « la gorge et le reste de ce qui se découvre en ce pays, fort blanc ». […] Et l’on a toujours remarqué qu’il donnait aux pauvres avec plaisir, et qu’il ne leur faisait jamais des aumônes ordinaires. […] Le duc de Créqui et le comte d’Olonne se faisaient remarquer parmi les détracteurs de la pièce. […] Et puis, je suis bien obligé de remarquer que cette folle comédie est la seule de ce temps qui vise, non plus seulement des mœurs, mais une institution. […] Remarquez ceci.

1575. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

…………………………………………………………………………………………… Il ajouta, montrant tout à coup le Slave tortueux et félin : — Remarquez, d’ailleurs, que c’est une plaisanterie, cette signature… On nous rend nos biens, après tout, et je ne me considère nullement comme engagé… Qui sait ? […] En se baissant pour l’écarter, Jeanne remarqua alors une ligne blanchâtre et inégale allant de degré en degré, roulant de haut en bas ; elle se prolongeait même sur le palier avec un mélange de feuilles vertes, de pétales de fleurs, de brindilles, se perdant dans l’entrebâillement d’une porte qu’on avait sans doute oublié de fermer complètement. […] … Et remarquez, ma chère amie, que j’étais fagotée comme quatre sous, moi. […] Tout le monde, jusqu’au roi, remarqua ces fréquents voyages. […] Remarquez que M. 

1576. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Mais pour que cette indispensable opération ait lieu, il faut d’abord que les gens aient remarqué le lien de ces idoles (lien de cause à effet), aux maux qu’ils engendrèrent. […] J’ai remarqué l’espèce de gourmandise avec laquelle, au Parlement, le Centre s’abstient. […] Disparition d’une société polie, que remplacent les « salonnards » Nous avons déjà eu l’occasion de remarquer que les erreurs politiques sont en général descendantes. […] Peu à peu l’on a remarqué que le divorce, considéré comme sujet de vaudeville, était plutôt un sujet de drame. […] Je fais seulement remarquer qu’à ces valeurs véritables, authentiques, ont été préférées, par le siècle, en général, les valeurs fausses.

1577. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Mais pour m’épargner à moi-même, et aux autres, la sécheresse et le dégoût d’une tablé, j’indiquerai, chemin faisant, quelques-uns des traits qui m’ont le plus frappé, ce que je voudrais avoir recueilli de ma lecture ; et surtout qu’on ne se persuade pas qu’il n’y ait rien ni à remarquer, ni à apprendre dans celles dont je n’annoncerai que. le sujet. […] » Il en a, et je crois lui en avoir remarqué. […] Nous rions d’elle, et nous lui ressemblons.  » Lettre LII. « Le moraliste devrait rougir de honte, si l’on oublie la vertu dont il parle pour remarquer son éloquence… » En général, quelle que soit la cause que vous plaidiez, qu’on ne vous trouve éloquent que quand vous vous serez tu ; c’est à la force et à la durée des impressions que vous aurez faites, à ramener, de réflexion, sur votre talent. […] Vous vous êtes bien trouvé de cette indifférence ou de ce mépris ; on l’a remarqué, et l’on vous en a loué : taisez-vous donc. […] Il s’est dit : « Il y a certainement des défauts dans cet ouvrage, Z|00 ESSAI SUR LES RÈGNES et je les remarquerai ; mais fermerai-je les yeux des autres et les miens sur son utilité ?

1578. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

On a pu remarquer, dans la petite citation que j’empruntais à l’Histoire du romantisme, le rang où il place ses divers mérites : « Nos poésies », dit-il d’abord. […] Remarquez qu’il dit : la Beauté et non les Beautés. […] Remarquez d’abord ce choix des images dont je parlais : les longs murs, les cyprès, la fontaine, l’herbe maigre, et tout autour l’humide et froide atmosphère. […] Vous l’avez remarqué, monsieur, presque aucune de nos réceptions ne se passe sans une allusion à l’année douloureuse. […] Elle fut aussi, on ne l’a pas assez remarqué, sans cesse renouvelée.

1579. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Car, on remarquera qu’en leur temps le succès n’en a guère été moindre que celui des Provinciales ; on songera que les adversaires eux-mêmes du jansénisme ont loué dans la Fréquente Communion « tout l’artifice du langage joint à toutes les beautés de l’éloquence » ; et l’on se souviendra que les contemporains n’ont pas fait de comparaison entre « Monsieur Pascal » et celui qu’ils appelaient, tout d’une voix, « le grand Arnauld ». […] la seule génération dont on puisse dire qu’elle ait subi l’influence de Descartes, c’est celle qui forme la transition du xviie au xviiie  siècle, qui ne tient plus au siècle de Louis XIV que par l’empire de ses habitudes, mais dont les tendances, plus ou moins conscientes, sont déjà les tendances du siècle de Voltaire, la génération des Perrault et des Fontenelle, — celle aussi, remarquons-le, des ennemis de Racine et de Boileau. […] Pour en trouver autant qu’au xviie  siècle, il vous faudra remonter jusqu’au siècle héroïque du moyen âge, à moins encore que, changeant de ciel, vous n’en remarquiez le nombre parmi les premiers adeptes du protestantisme. […] On remarquera d’ailleurs qu’il n’a vaincu le jansénisme qu’avec ses propres armes, je veux dire : en lui empruntant ses moyens d’action ; en devenant, comme lui, une philosophie ou une conception de la vie ; et en proposant sa solution effective et pratique des problèmes que Descartes, par oubli, manque de loisir, prudence, ou ironie peut-être, avait négligé de traiter. […] Non, puisque l’on m’a fait obligeamment remarquer qu’il n’était au pouvoir de personne de « diminuer » ou de « grandir » Molière, — ce qui ne signifie rien, pour le dire en passant, à moins que ce ne soit la négation de toute critique.

1580. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

La seule différence qu’il peut soutenir relativement à nous, c’est que nous l’appliquions sans le remarquer ou en le remarquant, sans le dégager ou en le dégageant de son application particulière. […] « Nous avons déjà remarqué que l’entendement a pour objet des vérités éternelles. […] Il est inutile de faire remarquer qu’entre la composition ainsi entendue, et ce qu’on nomme souvent ainsi, comme la symétrie et l’arrangement des parties selon des règles artificielles, il y a un abîme. […] Dans l’histoire de saint Bruno, il faut particulièrement remarquer saint Bruno prosterné devant un crucifix, le saint lisant une lettre du pape, sa mort, sa glorification. […] Car, remarquez-le bien, les artistes ne prenaient guère alors des sujets arbitraires et de fantaisie.

1581. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

L’axiome spirituel et imprévu était la forme de son esprit ; c’est la forme de la vérité, quand elle veut se faire remarquer par la surprise et se faire accepter par la grâce. […] Ceux-là étaient sortis, en simple habit noir, de leur retraite, non pour être remarqués, mais pour se rendre à eux-mêmes le témoignage de la fidélité de leur mémoire et de leur reconnaissance au-delà du tombeau.

1582. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le dessin des caractères n’est pas moins savant ; la férocité d’Argant est opposée à la générosité de Tancrède, la grandeur de Soliman à l’éclat de Renaud, la sagesse de Godefroi à la ruse d’Aladin ; il n’y a pas jusqu’à l’ermite Pierre, comme l’a remarqué Voltaire, qui ne fasse un beau contraste avec l’enchanteur Ismen. […] Il faut encore remarquer que les idées du Tasse ne sont pas d’une aussi belle famille que celles du poète latin.

1583. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Couple heureux et brillant, vous qui m’avez admis Dès longtemps comme un hôte à vos foyers amis, Qui m’avez laissé voir en votre destinée Triomphante, et d’éclat partout environnée, Le cours intérieur de vos félicités, Voici deux jours bientôt que je vous ai quittés ; Deux jours, que seul, et l’âme en caprices ravie, Loin de vous dans les bois j’essaye un peu la vie ; Et déjà sous ces bois et dans mon vert sentier J’ai senti que mon cœur n’était pas tout entier ; J’ai senti que vers vous il revenait fidèle, Comme au pignon chéri revient une hirondelle, Comme un esquif au bord qu’il a longtemps gardé ; Et, timide, en secret, je me suis demandé Si, durant ces deux jours, tandis qu’à vous je pense, Vous auriez seulement remarqué mon absence. […] Dans un chapitre du Génie du Christianisme, où il compare Virgile et Racine, M. de Chateaubriand a trop bien parlé de l’un et de l’autre, et avec trop de goût, pour que je n’y relève pourtant pas un passage hasardé qui n’irait à rien moins qu’à fausser, selon moi, l’idée qu’on peut se faire de la personne de Virgile : « “Nous avons déjà remarqué, dit M. de Chateaubriand, qu’une des premières causes de la mélancolie de Virgile fut sans doute le sentiment des malheurs qu’il éprouva dans sa jeunesse.

1584. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Mais, il faut bien le remarquer : on a beau prétendre traiter de l’âme en général, c’est surtout de l’âme humaine qu’on s’occupera. […] Tout ce qu’il convient de remarquer ici, c’est qu’Aristote fait de l’âme la cause directe de la nutrition et de la génération, destinées, l’une à conserver l’individu, l’autre à perpétuer la race.

1585. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Remarquez que tout ce que j’ai écrit au sujet de l’esprit français, je l’ai écrit en allemand, exclusivement pour les Allemands : il est donc clair que je n’ai pas eu l’intention d’offenser ou de provoquer les Français, mais simplement de détourner mes compatriotes de l’imitation de la France, de les inviter à rester fidèles à leur propre génie, s’ils veulent faire quelque chose de bon. […] Emmanuel Cosquin de Vitry le François ; on remarquait aussi Hans de Bülow, qui, paraît-il, entendait pour la première fois la Tétralogie.

1586. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

La Fontaine, il faut remarquer qu’il l’a appliqué avec une entière honnêteté. […] ag Au commencement du troisième acte, après le retour de ces pèlerins, qui, cette fois, en traversant la scène, reprennent tout le thème religieux de l’ouverture, Elisabeth aux pieds de la même Madone que nous avons remarquée au premier acte, fait sa dernière prière, où paraît s’exhaler son dernier soupir, pour celui qu’elle a si souffrement aimé !

1587. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Eh bien, ça devrait être le contraire dans le mariage, pour que le mariage soit heureux, il faudrait que la femme eût dix ans plus que le mari… et à ce sujet remarquez que le bonheur tranquille de certains ménages d’hommes encore jeunes, qui ont épousé des touffiasses plus vieilles qu’eux, ça tient à ce qu’elles ont dépensé leur vitalité, et qu’elles se trouvent au même degré d’assouvissement et d’éteignement de la chair, que leurs maris. […] Un premier acte, où l’on n’entend pas un mot, dans l’ouverture des portes, le remuement des petits bancs, le passage des abonnés, — tous des cabotins, — venant à la façon des dîneurs qui veulent être remarqués, venant en retard.

1588. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

On reconnaît aisément la postérité d’un homme à qui les dieux ont filé d’heureuses destinées à deux choses : au jour de leur naissance et au jour de leur mariage. » — « Remarquez, dit mon père, combien, dès ces temps reculés, être né d’une famille honnête passait pour une bonne fortune de la vie. […] Les étrangers et les pauvres nous sont envoyés par les dieux. » Notre mère s’interrompit ici pour nous faire remarquer combien l’hospitalité, cette sœur aînée de la charité, était antique, et combien la divine Providence avait mis de tout temps, dans la conscience des hommes, les vertus naturelles nécessaires à la société humaine. « Ne voyez-vous pas tous les jours cette scène de respect pour l’âge et pour la misère à la porte de la cour de votre oncle ? 

1589. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Seulement ce petit mot devait être plus neuf pour pouvoir être remarqué. […] Et enfin, répandant sur tout le drame les reflets de sa pénétrante sagesse et de sa plus touchante pitié, et y éteignant toute cette vie qui y pétille et brûle pour la rendre plus douce à la Mort, — à la Mort qui va venir tout à l’heure, — il y a un des personnages les plus délicieusement nuancés de tout le théâtre de Shakespeare, le frère Laurence, l’aimable prêtre, la bonté de Dieu dans un homme, ce rôle savamment composé que s’était réservé Shakespeare, quand il jouait, ce délicat Shakespeare, ce grand acteur exquis, à la voix de médium veloutée et à la physionomie « purement humaine », comme l’a très bien remarqué Tieck ; — car rien d’animal ou d’inférieur ne pourrait tacher, même une minute, en y passant, la calme splendeur de l’angle facial de Shakespeare !

1590. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Seulement, remarquons qu’il adopte ainsi une définition toute conventionnelle de la succession, et par conséquent aussi de la simultanéité. […] On remarquera qu’Einstein a indiqué par des flèches la direction du train.

1591. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Et ici, comme nous sommes au xvie  siècle, il est nécessaire de remarquer qu’un des précepteurs de Sully, nommé La Brosse, qui se mêlait de tirer des horoscopes et de prédire des nativités, voyant que son élève, de six ans plus jeune que Henri de Navarre, était né, comme ce prince, le 12 ou 13 décembre, jour de Sainte-Luce, l’avait plus d’une fois assuré, avec de grands serments, que le prince, après maint labeur, serait un jour roi de France, et que lui Rosny serait des plus avant dans sa faveur et des mieux participants de sa prospérité.

1592. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

« Nous aimons à parler de nous-même, a-t-elle remarqué, dussions-nous parler contre. » Et elle ne parlait pas contre.

1593. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

On en a pu remarquer bon nombre dans les citations, chemin faisant.

1594. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

S’agissait-il de Florus qu’il faisait lire à sa fille, il savait très bien remarquer que l’ouvrage de ce distingué et très élégant écrivain n’a point de valeur historique, et ne doit se lire que comme une œuvre oratoire et un panégyrique tout en l’honneur du peuple romain109.

1595. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Je remarquerai seulement qu’en Angleterre, la vie privée est plus close, plus abritée, mieux encadrée dans son ensemble, plus conforme par son esprit aux mœurs générales de la race et de la nation ; ainsi ornée et préservée, ainsi à demi enveloppée de son mystère comme le cottage l’est dans ses roses ou comme un nid dans le buisson, elle prête davantage à cette douce et poétique ferveur qu’elle inspire et dont on vient de voir tant de purs exemples.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Elle témoigne assez peu de goût pour leur fille Mme de Staël : « Les enthousiastes ne sont pas mon fait, et j’ai remarqué, dit-elle, que leur chaleur cache très peu d’esprit ; c’est une nouvelle découverte pour moi. » Elle écrivait cela en mars 1789, et elle se trompait en croyant faire cette découverte ; car si l’enthousiasme de Mme Staël méritait de trouver grâce auprès des têtes froides, c’était eu faveur de tout l’esprit qu’il y avait derrière.

1597. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Je ne reviendrais pas sur ce volume qui a paru il y a plus d’un an, qui a été accueilli assez favorablement par la critique, qui a appris à ceux qui l’ignoraient que La Beaumelle (ce La Beaumelle tant honni de Voltaire et resté en si mauvais renom comme éditeur) avait de l’esprit, de la plume et du tour ; mais dans lequel ce qu’on avait surtout remarqué c’étaient les quatre-vingt sept lettres du grand Frédéric à Maupertuis ; — je n’y reviendrais pas aujourd’hui, un peu tard, s’il n’y avait quelque chose de nouveau et d’essentiel à en dire, et si une obligeance amicale ne m’avait mis à même d’en porter un jugement bien fondé.

1598. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Ce fils paraît lui avoir causé quelque peine, car elle prend soin de noter un changement avantageux qu’elle croirait, dit-elle, remarquer en lui, « si elle n’avait interdit à l’espérance aussi bien qu’à la crainte tout accès dans son cœur ; mais ces deux passions, ajoute-t-elle, amollissent trop le courage, et on les doit bannir autant qu’il est possible, lorsqu’on s’engage dans quelque entreprise importante. » Elle parle d’une « mélancolie profonde et trop justement fondée, suivie de la rougeole et d’un long état de langueur, qui l’ont concentrée en elle-même » et l’ont empêchée d’écrire.

1599. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

« Outre qu’elle parut infiniment aimable, nous dit un témoin, on s’empressait de la voir comme un objet rare et merveilleux ; on lui faisait un mérite de sa curiosité de voir l’Angleterre ; car on remarquait qu’elle était la seule dame française de qualité qui fût venue en voyageuse depuis deux cents ans.

1600. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

La ville dort au-dessous de moi, muette et comme une masse alors toute violette, avec ses terrasses vides, où le soleil éclaire une multitude de claies pleines de petits abricots roses, exposés là pour sécher… De chaque côté de la ville s’étend l’oasis, aussi muette et comme endormie de même sous la pesanteur du jour… » On l’a remarqué sans être allé si loin, et dès qu’on arrive dans le Midi : les heures auxquelles il faut voir les paysages sont celles du matin et de l’approche du soir ; le plein midi éteint tout et nivelle tout.

1601. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Enfin, pour n’avoir pas à revenir sur ces ennuyeuses chicanes faites à un homme estimable qu’on voudrait n’avoir qu’à remercier, je remarquerai encore une faute criante et sans excuse, même chez quelqu’un qui ne se donnerait pas pour érudit.

1602. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Je ne doute pas de l’authenticité garantie par le nom même de l’honorable éditeur ; je ferai cependant remarquer que, dans les cas où l’on peut conférer les lettres données par M. d’Hunolstein et les mêmes lettres publiées par M. 

1603. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Necker, « il ne disait rien et regardait le plafond, suivant son habitude » ; et l’on a cru remarquer en effet que d’ordinaire l’horizontalité de son front était en raison directe de l’incertitude de son esprit90.

1604. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

On aura remarqué le mot touché en passant sur sa petite nièce Pauline : « La douce approche d’une jolie enfant a un grand charme. » S’il y a eu un bon côté dans M. de Talleyrand arrivé à l’extrême vieillesse, ç’a été ce coin d’affection pure.

1605. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Elle fut remarquée à Rouen par des acteurs de l’Opéra-Comique de Paris, qui y étaient venus donner quelques représentations : ils en parlèrent à Grétry à leur retour, et l’aimable maître se chargea de l’éducation musicale de Mlle Desbordes.

1606. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Elle y fut remarquée par des acteurs de l’Opéra-Comique de Paris, qui y étaient de passage ; ils en parlèrent à Grétry, qui se chargea de l’éducation musicale de la jeune fille.

1607. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ce qui n’a pas été remarqué, c’est que cette apostrophe si admirée à l’Amour n’est autre qu’un passage de la Notice de Latouche sur André Chénier ; Latouche y apostrophait déjà en propres termes « ce sentiment qui tient à la douleur par un lien, par tant d’autres à la volupté.

1608. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Ceux qui feront attention à la date de cet article (juillet 1832) remarqueront que c’est la première fois peut-être qu’il était question de ce genre et de ce mot Roman intime, dont on a tant abusé depuis.

1609. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

Quand les qualités qu’on possède ne suffisent pas pour atteindre à ce but, l’on a recours au vice pour se faire remarquer ; il donne des formes confiantes, une sorte d’assurance et de fermeté, du moins contre le malheur des autres, qui peut faire quelque illusion.

1610. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

La nuit, quand les fenêtres de notre salon champêtre étaient ouvertes, madame de Beaumont remarquait diverses constellations, en me disant que je me rappellerais un jour qu’elle m’avait appris à les connaître : depuis que je l’ai perdue, non loin de son tombeau, à Rome, j’ai plusieurs fois, du milieu de la campagne, cherché au firmament les étoiles qu’elle m’avait nommées ; je les ai aperçues brillant au-dessus des montagnes de la Sabine ; le rayon prolongé de ces astres venait frapper la surface du Tibre.

1611. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Il eût mieux fait de présenter chaque observation dans sa particularité, et de n’affirmer ce qu’il voyait en Turquie que de la Turquie, ce qu’il remarquait à Rome que de Rome.

1612. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

La grande fourche est piquée dans le fumier, à côté du râteau qui sert à mettre les crottes en monceau… Remarquez, outre la minutie excessive des détails juxtaposés, le luxe des explications techniques.

1613. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

D’abord, qu’on ne se figure pas posséder un renseignement d’une précision suffisante, quand on a remarqué que tel auteur étranger fut en vogue à telle époque.

1614. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Madame Aubray a remarqué, elle aussi, cette personne si sérieuse et si mystérieuse.

1615. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

À propos d’une de ces querelles d’étiquette et de prérogative que Saint-Simon souleva, Louis XIV ne put s’empêcher de remarquer « que c’était une chose étrange que, depuis qu’il avait quitté le service, M. de Saint-Simon ne songeât qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde », Saint-Simon était possédé sans doute de cette manie de classer les rangs, mais, surtout et avant tout, de la passion d’observer, de creuser les caractères, de lire sur les physionomies, de démêler le vrai et le faux des intrigues et des divers manèges, et de coucher tout cela par écrit, dans un style vif, ardent, inventé, d’un incroyable jet, et d’un relief que jamais la langue n’avait atteint jusque-là.

1616. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

 » Remarquez-vous comme c’est simple ?

1617. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Je n’en ferai remarquer que quelques-unes qui me semblent des plus justes, des plus modérées, et tout à fait incontestables : Le bon sens, dans le gouvernement de la société, doit remplir les longs interrègnes du génie.

1618. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Mais moi dont, à travers tout, le métier est d’être critique et écrivain, je ne puis m’empêcher de dire : Ne remarquez-vous pas, chemin faisant, comme ce style de Mallet dans ses brusqueries est énergique et ferme, comme il grave la pensée ; et l’abbé de Pradt, qui appelait Mallet son maître, en le comptant parmi les trois ou quatre écrivains éclos de la Révolution française, n’avait-il pas raison ?

1619. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Pendant que le cortège s’avançait, Andrieux qui en faisait partie remarquait avec étonnement qu’il était le seul peut-être des membres présents contre qui Le Brun n’eût pas fait d’épigrammes, et il le disait à son voisin, quand celui-ci lui repartit aussitôt : « Eh quoi !

1620. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

J’aimais déjà la magnificence ; j’achetai une jolie chaise de poste, un bel équipage de cheval, de très bonnes cartes… » On aura remarqué ce trait de caractère : J’aimais déjà la magnificence .

1621. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Peut-être ce temps glorieux pour les muses de ma patrie n’est-il pas éloigné. » Trente ans plus tard, ayant reçu du grand Frédéric un écrit sur la littérature allemande, dans lequel ce monarque, un peu arriéré sur ce point, annonçait à la littérature nationale de prochains beaux jours, Grimm, en lui répondant (mars 1781), lui faisait respectueusement remarquer que cela était déjà fait et qu’il n’y avait plus lieu à prédire : « Les Allemands disent que les dons qu’il (Frédéric) leur annonce et promet leur sont déjà en grande partie arrivés. » Tout en étant devenu Français et en se déclarant depuis longtemps incompétent sur ces matières germaniques, Grimm avait évidemment suivi de l’œil la grande révolution littéraire qui s’était accomplie dans son pays à dater de 1770, et lui-même, nationalisé à Paris, à travers la différence du ton et des formes, il mérite d’être reconnu comme un des aînés et des collatéraux les plus remarquables des Lessing et des Herder.

1622. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

On a remarqué qu’en général il y a peu d’action, peu de drame, point de caractères dessinés, et que l’auteur n’a pas le détail fertile.

1623. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Sans aborder ni même effleurer ici l’examen de ce grand système, contentons-nous de faire remarquer qu’il n’est encore lui-même, comme tous ceux qui l’ont précédé, qu’un point de vue pris dans la nature des choses ; et ce point de vue, si large qu’on veuille le supposer, n’est lui-même qu’un côté de la réalité, qu’un éclectisme supérieur doit corriger et compenser par d’autres points de vue que l’hégélianisme a trop sacrifiés.

1624. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Je crois avoir déjà remarqué dans quelques-uns de mes papiers, où je m’étais proposé de montrer qu’une nation ne pouvait avoir qu’un beau siècle, et que dans ce beau siècle un grand homme n’avait qu’un moment pour naître, que toute belle composition, tout véritable talent en peinture, en sculpture, en architecture, en éloquence, en poésie, supposait un certain tempérament de raison et d’enthousiasme, de jugement et de verve, tempérament rare et momentané, équilibre sans lequel les compositions sont extravagantes ou froides.

1625. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Et, pour n’en citer qu’un exemple, quand le roi de France, Philippe-Auguste, répudia Ingeburge de Danemark avec insulte, il est à remarquer qu’Innocent n’excommunia pas le roi, mais jeta seulement l’interdit sur le royaume, et aussi, quand l’interdit fut levé et que Philippe, soumis en apparence, eut recommencé d’éloigner la reine, on put s’étonner de voir le chef de la chrétienté mettre des négociations à la place de ses foudres.

1626. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Je vais plus loin : si la télépathie est réelle, il est possible qu’elle opère à chaque instant et chez tout le monde, mais avec trop peu d’intensité pour se faire remarquer, ou de telle manière qu’un mécanisme cérébral arrête l’effet, pour notre plus grand bien, au moment où il va franchir le seuil de notre conscience.

1627. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Et remarquez, en passant, comme le vers de Baudelaire est classique et traditionnel, comme il est plein. […] Il importe seulement de remarquer que le héros de M.  […] « C’est la morale, dit-il, qui juge la métaphysique. » Et remarquez qu’en décidant ainsi il ne soumet pas la métaphysique, c’est-à-dire les diverses théories des idées, à une théorie particulière du devoir, à une morale abstraite. […] Après avoir rappelé, comme nous venons de faire, que Jeanne, au dire de ceux qui vivaient près d’elle, avait la voix jeune et pure, l’historien ajoute : Remarquons la vibration particulière de sa voix : Vox infantilis, quelque chose d’immaculé, de virginal ; et notons, à trois siècles de distance, le même phénomène chez une autre héroïne de notre histoire.

1628. (1897) Aspects pp. -215

On remarquera aussi : le rejet de Chavannes dont la gaucherie rappelle tes licences bouffonnes des chansons chères aux cabarets dits artistiques. […] Toutefois on remarquera que de grands écrivains chers aux lettrés, peu goûtés des foules furent des laborieux malgré d’horribles difficultés d’existence. […] On y trouve cette phrase significative : « L’atmosphère de la destruction est aussi celle de la vivification. » Ces publications furent remarquées. […] Je lui ferai aussi remarquer que beaucoup de livres ne peuvent plaire qu’à un public plus restreint que celui qui lit de préférence des romans. […] Maintenant, il sied de remarquer que l’évolution naturaliste n’a pas produit un seul poète de valeur.

1629. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Et d’où viendrait cette abondance inépuisable qu’on ne peut s’empêcher de remarquer dans le nombre de ses ouvrages, dans l’étendue de ses périodes, dans ses strophes immenses, dans ses rimes multipliées, d’où viendrait une si remarquable richesse, si elle n’était pas un épanchement de la force ? […] Remarquez-vous comme les deux termes de la comparaison sont intimement liés ; comme ils se pénètrent l’un l’autre ; comme le premier demeure présent dans le second ; comme le mot « nuits » vient rappeler, dans le dernier vers, le mot « nuptial » du vers précédent ; comme cette expression adorable est un peu fuyante et vague : « chaîne des nuits », corrige ce qu’il y aurait de trop précis et de puéril dans la vision d’une chaîne formée d’anneaux de mariage, et sauve ainsi le poète de tout gongorisme ; comme l’idée de la ressemblance matérielle de l’anneau d’une chaîne avec une bague est seulement suggérée et s’évanouit aussitôt ; comme on passe mollement de l’image de la bague à l’image de la chaîne et de celle-ci à l’idée de la « succession » indéfinie des nuits amoureuses, et comme tout cela est fondu, fluide, indéterminé dans les mots, et quelle grâce et quelle suavité dans l’impression totale. […] Remarquez que cette vision monstrueuse de la ville de Balbeck, c’est tout simplement le tableau grossi de la suprême cité industrielle ; que les tyrans-dieux y sont comme des « patrons » qui auraient traversé avec succès la crise révolutionnaire et socialiste et qui, par la science, seraient venus à bout, une fois pour toutes, des prolétaires. […] Car non seulement les tyrans-dieux ont trouvé ceci, d’enrouler en spirale autour des colonnes, de grouper en cercle sous les chapiteaux et de dérouler en guirlandes le long des frises d’innombrables corps sans voiles ; mais c’est une jonchée de corps vivants et dévêtus qui leur sert de tapis ; ce sont des « toisons de jeunes filles » qui leur servent de coussins, et ce sont des corps assouplis de belles esclaves qui leur tiennent lieu de tables, de fauteuils, de chaises longues, de pupitres  et de chancelières :     … Leurs pieds chauds reposaient entre des mains d’ivoire… Si vous prenez la peine de feuilleter Tacite et Suétone, vous verrez que c’est là un développement de certaines idées de Néron  Mais vous remarquerez d’abord que les femmes-meubles des tyrans-dieux seraient fort incommodes ; que rien ne vaut un rocking-chair pour être bien assis, et que la volupté n’est donc pas la même chose que le confortable  Puis, ces tableaux d’orgies démesurées, ces jonchées de nudités sur des nudités et ce qu’elles suggèrent si l’on y arrête son esprit, toutes ces images, qui, exprimées par un écrivain sensuel  fût-il médiocre  finiraient assurément par émouvoir vos sens, vous serez surpris que, en dépit de la bonne volonté de Lamartine, et du pullulement et de la minutie des détails juxtaposés (qui rappellent, ici, Théophile de Viaud ou Saint-Amand bien plus encore que les poètes indous), elles demeurent si froides et vous laissent si parfaitement tranquille.

1630. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Il semble qu’il faille nécessairement commencer par les paroles, pour arriver ensuite aux idées ; & l’on peut remarquer que tout établissement a eu primitivement l’empreinte de l’agréable & du beau. […] L’on a remarqué avec raison que les esprits médiocres montroient, en paroissant, cette espece de perfection froide qui pose à jamais la borne de leur génie. […] Remarquez que l’on rit cent fois plus dans un Collége, dans une Communauté, dans un Couvent, dans une maison asservie à des règles fixes. […] Il faut remarquer que Shakespear est encore dans ce point un parfait modèle des beautés qui sont de l’essence du Drame.

1631. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

On remarquera que ce sont là des influences qui continuent à peser sur la jeunesse actuelle. […] On remarquera qu’en effet Ellénore n’est peinte d’aucune manière. […] On n’a pas assez remarqué comme l’argument de cette célèbre nouvelle est peu compliqué, presque terre à terre. […] On a remarqué souvent que l’obsession du bourgeois fut la torture constante de l’imagination de Flaubert. […] Le premier venu est plus intéressant que Gustave Flaubert, parce qu’il est plus général et par conséquent plus typique… » Remarquez aussitôt la conséquence de cette doctrine.

1632. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Un ancien, sans doute Tite-Live (et je note en passant que la guerre des Gaules, chez Tite-Live, fut peut-être racontée avec plus d’intelligence du pays qu’elle ne le fut chez César lui-même), un ancien a précisément fait remarquer ce caractère dispersé, rural, de la Belgique préromaine. […] Remarquer à quel point Georges Eekhoud possède peu les dons qui rendent un écrivain séduisant ou seulement sympathique, n’est-ce pas superflu ? […] Le livre fut remarqué et discuté : il affirmait un tempérament. […] Nous en remarquons d’analogues, présentées sous une forme plutôt nébuleuse, dans les trois petits actes que Joseph Bossi intitule Adam. […] On n’a point toujours, semble-t-il, suffisamment remarqué combien ces jeunes poètes furent attirés par Théophile Gautier, le premier des parnassiens, à vrai dire.

1633. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Remarquez que ce travail de défense spirituelle n’échappe pas à ceux que saint Augustin appelait les eversores, les destructeurs nés de l’ordre social. […] De cette peinture se dégage une philosophie sociale et politique qui est, elle, de tous les temps et que les contemporains ou ne remarquaient pas ou ne prenaient pas au sérieux. […] On a souvent remarqué que l’affabulation des romans balzaciens comporte presque toujours des événements d’une violence singulière. […] Leur union est légitime, si l’on entend par là que le roi, du moment qu’il avait la responsabilité du pays, ne pouvait pas ne point pratiquer la maxime que Balzac proclame avec tant de force dans sa Préface Générale : « Le christianisme », a-t-il écrit, « et surtout le catholicisme, étant le système complet de répression des tendances dépravées de l’homme, reste le plus grand élément d’ordre social. » Mais un simple fait montre combien la monarchie demeurait indépendante de toute pression religieuse : la signature du dévot Charles X apposée à deux ordonnances qui enlevaient aux Jésuites le droit d’enseigner, et il est à remarquer à quel degré l’influence de cet ordre était exagérée par ses ennemis. […] Beyens, à l’occasion de la nomination du successeur de M. de Marshall à l’ambassade de Londres, fait remarquer que tous ces hauts personnages étaient choisis directement par l’Empereur.

1634. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Remarquez que le grand garçon qui écrit ces choses n’a pas même l’excuse de la jeunesse, puisqu’il a vingt-huit ans. […] On pourra d’ailleurs remarquer que le livre de M.  […] Camille Lemonnier, se fait remarquer par sa puissance, sa fougue et son éclat ; et si nous ne prenions garde de nous attarder à ce jeu quelque peu démodé des parallèles, nous pourrions dire que ce qui charme chez l’un, c’est la délicatesse infinie des nuances, et que ce qui séduit chez le second, c’est la violence admirable de la couleur.

1635. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Il remarquait malignement que les quatre docteurs, spécialement préposés pour ce service gratuit du samedi, recevaient chacun trente sous des deniers de la Faculté.

1636. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Mais si M. de Meilhan n’était autre que le président de Longueil, et lui seul purement et simplement, il serait trop beau, il serait trop grave, il serait trop sage ; il aurait un faux air de génie ; il n’aurait pas assez ce qu’a remarqué en lui M. 

1637. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Dès le premier jour, il fit remarquer, dans une lettre au roi, qu’au milieu de tous les compliments de l’électeur il n’y avait aucune différence à table pour le cérémonial entre lui maréchal de Villars, commandant les armées de Sa Majesté, et les autres convives : « ni chaise distinguée, ni pour laver, ni gens pour me servir ; c’étaient de simples valets de pied, comme pour tout le reste ».

1638. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Pons, remarquons-le, nous mène à Condillac.

1639. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

De joindre une longue délibération avec un fait pressé, cela lui est malaisé, et c’est pourquoi, au contraire, aux effets de la guerre il est admirable, parce que le faire et le délibérer se rencontrent en un même temps, et qu’à l’un et à l’autre il apporte toute la présence de son jugement ; mais aux conseils qui ont trait de temps, à la vérité il a besoin d’être soulagé… Il a cela néanmoins qui doit fort contenter ses conseillers : c’est qu’encore qu’il n’ait nullement pensé ni été disposé à une affaire, si ses serviteurs, après l’avoir bien ruminée et bien digérée, la lui viennent représenter, il est si prompt à toucher au point et à y remarquer ce qu’on peut y avoir ou trop ou trop peu mis, qu’on jugerait qu’il y était déjà tout préparé.

1640. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Je remarquai dimanche qu’il devait se dire en lui-même, quand tout le monde m’environnait : Je voudrais avoir fait les chansons et être ainsi condamné.

1641. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Remarquez qu’on a également traduit en anglais ces Entretiens 47 et que là aussi on a cru devoir les abréger.

1642. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Remarquez que le poète a la délicatesse de ne pas nommer le fard qui était en général mal porté, comme on dit.

1643. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Il m’est impossible toutefois de ne pas remarquer l’exagération qui s’attache à ces Études ou monographies, comme on dit aujourd’hui.

1644. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Nous nous bornerons à remarquer qu’Elvire n’a point fait avec son poëte le voyage d’Italie, et que le lac célébré n’est autre que celui du Bourget.

1645. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Voltaire l’a très-bien remarqué : « Un excellent critique serait un artiste qui aurait beaucoup de science et de goût, sans préjugés et sans envie.

1646. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

A propos de ce beau chapitre de la Religion, qui est de la volée de Pascal, M. de Chateaubriand a remarqué que jamais pensées n’ont excité de plus grands doutes jusqu’au sein de la foi.

1647. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

La Vierge vient remplacer la sacristine d’un couvent, qui s’est enfuie pour vivre dans la débauche, en sorte qu’on n’a pas remarqué son absence lorsqu’après bien des années le repentir la ramène.

1648. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

On n’a jamais assez remarqué ce qu’il y a mis de réalité familière.

1649. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Un pauvre garçon qui aime une actrice et qui, après quelques années de vie difficile, est tué par hasard pendant la Commune, voilà Jean Servien  Un bon garçon d’Haïti qui, sous la direction bizarre d’un professeur mulâtre, manque plusieurs fois son baccalauréat ; qui, vivant avec une bande de fous, n’est pas même étonné, tant il est irréfléchi ; qui, ayant remarqué une jeune fille dans la maison d’en face, s’aperçoit qu’il l’aime le jour où elle quitte Paris, s’élance en pantoufles à sa poursuite et l’épouse à la dernière page : voilà le Chat maigre  Un vieux savant envoie du bois, pendant l’hiver, à sa voisine, une pauvre petite femme en couches.

1650. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Baju avait pour collègue notamment Théodore Chèze qui, dans un livre amer, L’Instituteur, a dit les rancœurs de sa profession, et le peintre Aimé Pinault, qui a publié des études remarquées sur la perspective et la théorie des couleurs.

1651. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Mais tous deux, il importe de le remarquer, prennent et utilisent la Légende et le Mythe dans sa beauté plastique et sa réalité supérieure.

1652. (1890) L’avenir de la science « II »

Les clairvoyants remarqueront que c’est ici le nœud du problème, que toute la lutte a lieu en ce moment entre les vieilles et les nouvelles idées de théisme et de morale.

1653. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Ce qu’on a moins remarqué, c’est la nature des appréciations portées le plus souvent par la littérature sur les usages et le personnel des tribunaux.

1654. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Entrons chez les précieuses, et remarquons, en passant, qu’on parle toujours des précieuses et rarement des précieux, ce qui nous rappelle que les femmes ont dans le monde la place d’honneur.

1655. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Parmi ses discours de cette période, il en est deux qu’il est impossible de ne pas remarquer pour la vivacité et l’énergie de l’expression, qui s’élève ici jusqu’à la passion et à l’éloquence.

1656. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Peut-on avoir le courage, à travers un tel pamphlet, de remarquer un certain mouvement de talent, quelque chose de vif, de rapide, de cursif, et de propre à enlever alors ceux qui ne réfléchissaient pas ?

1657. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

C’est un exemple que j’aime à prendre, parce que c’est, comme l’a remarqué M. de Lamennais, un exemple innocent, et où il ne se mêle à la coquetterie aucunes mauvaises mœurs.

1658. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Parmi les dames qui se montrèrent le plus scandalisées de cette audace inaccoutumée de Mme de La Vallière, on en remarquait surtout une qui disait : « Dieu me garde d’être maîtresse du roi !

1659. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

C’est que Mirabeau (je l’ai fait remarquer dès l’abord) n’était plus seulement par son organisation un homme de cette race féodale et haute, sauvage et peu affable, dont étaient ses aïeux, ces hommes qui se vantaient d’être tout d’une pièce et sans jointure.

1660. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

On peut remarquer qu’il commence par le nom d’un homme qui a depuis acquis une certaine célébrité dans la médecine, Alibert, et qui n’était connu alors que par une fable insérée dans un Recueil des Muses provinciales.

1661. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Nos mœurs littéraires (sans être excellentes) sont devenues, j’aime à le remarquer, plus convenables et plus dignes.

1662. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Il tenait du duc d’Orléans, futur régent, du marquis de La Fare, de Chaulieu et des habitués du Temple, du grand prieur de Vendôme chez qui, plus tard, Voltaire jeune le rencontrera au passage : il lui suffisait, en tout état de cause, de rester digne de ce qu’il appelait la société des honnêtes gens, mais ce mot commençait à devenir bien vague ; et Saint-Simon, plus sévère et qui pressait de plus près les choses, disait de lui : « C’était un cadet de fort bonne maison, avec beaucoup de talents pour la guerre, et beaucoup d’esprit fort orné de lecture, bien disant, éloquent, avec du tour et de la grâce, fort gueux, fort dépensier, extrêmement débauché (je supprime encore quelques autres qualifications) et fort pillard. » Ce qui s’entrevoit très bien dans le peu qu’on sait du rôle du chevalier de Bonneval dans ces guerres d’Italie, c’est qu’il n’était pas seulement né soldat, mais général : il avait des inspirations sur le terrain, des plans de campagne sous la tente, de ces manières de voir qui tirent un homme du pair, et le prince Eugène dans les rangs opposés l’avait remarqué avec estime.

1663. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

L’ouvrage ne fut remarqué que de quelques-uns : pour que les hommes fassent attention à un talent et à un génie, il faut qu’il leur apparaisse avec plénitude et surcroît, et qu’il leur en donne toujours un peu trop.

1664. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

On remarquera que Volney ne peut s’empêcher de reconnaître dans le merveilleux rapport de cet animal avec le climat auquel il est destiné une sorte d’intention providentielle et divine ; ce sont de ces aveux qui lui échappent rarement, et que l’exactitude seule lui arrache ici.

1665. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

On peut remarquer de la coquetterie sans doute et de l’arrangement dans cette rêverie qui n’oublie rien, dans cette lune qui se lève tout exprès entre deux urnes cinéraires ; ce n’est pas du grand art primitif, c’est de l’art moderne selon Canova.

1666. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Plus la résistance du fardeau soulevé est intense et produit des sensations intenses, plus la réaction cérébrale est elle-même intense ; mais ce n’est pas comme sensation de la peau de la tête du côté mû, ce n’est pas comme contraction des muscles de la face, comme mouvement des sourcils, comme grincement de dents qu’une réaction cérébrale peut se faire remarquer de notre conscience, c’est comme intensité de vouloir, de désir, d’attention.

1667. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Quand la visite fut terminée, le sultan dit au général Sébastiani : — As-tu remarqué une femme qui t’ait plu ?

1668. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Il a été Français et admirateur de Napoléon en Allemagne, patriote allemand en France, choisissant toujours, il faut le remarquer, le parti le plus hasardeux.

1669. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Remarquez que, dans une foule d’occasions, la Bible aussi est improper, et l’Écriture sainte est shocking.

1670. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Lorsque le philosophe prend d’un côté un morceau de marbre, et de l’autre une grande pensée, un grand sentiment, un acte de vertu, il n’a pas de peine à démontrer que ces phénomènes répugnent à la nature du marbre ; mais, lorsque d’intermédiaire en intermédiaire il s’est élevé du minéral au végétal, du végétal à l’animal, de l’animal à l’homme, lorsqu’il passe du travail chimique au travail vital, de là au travail psychologique, — lorsque enfin il vient à remarquer que de la vie consciente à la vie inconsciente, et réciproquement, il y a un va-et-vient perpétuel et un passage insensible et continu, il ne peut s’empêcher de demander en quoi consiste ce moyen terme entre l’âme pensante et la matière brute, qui lie l’une à l’autre, et qui, sans pouvoir se séparer de la seconde, est ici-bas la condition indispensable de la première.

1671. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Si le plan général est au-dessus des ressources du moment, attendre d’un avenir plus favorable son entière et parfaite exécution, mais ne rien abandonner au caprice de l’avenir ; en user avec une maison d’éducation publique comme en use un architecte intelligent avec un propriétaire borné dans ses moyens ; si celui-ci n’a point de quoi fournir subitement aux frais de tout l’édifice, l’autre creuse des fondements, pose les premières pierres, élève une aile, et cette aile est celle qu’il fallait d’abord élever ; et lorsqu’il est forcé de suspendre son travail, il laissé à la partie construite des pierres d’attente qui se remarquent, et entre les mains du propriétaire un plan général auquel, à la reprise du bâtiment, on se conformera sous peine de ne retirer de la dépense qu’on a faite et de celle qu’on fera qu’un amas confus de pièces belles ou laides, mais contradictoires entre elles et ne formant qu’un mauvais ensemble.

1672. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

L’on a remarqué depuis long-tems que toute prononciation pénible pour la bouche de celui qui parle, devient pénible pour l’oreille de celui qui l’écoute.

1673. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

. ; mais ces appréciations tardives font-elles saillir en ces écrivains et dans leurs œuvres, ou quelque grand défaut qu’on n’avait pas remarqué encore, ou quelque supériorité dont on ne se doutait pas ?

1674. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Et remarquez que ces aberrations de Chasles l’attendri, comme on dit Gaspard l’éveillé, ne sont pas des aberrations dont la triste originalité lui appartienne.

1675. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Panizza cite cette opinion de Paulsen qui écrivit dans son Ethique : « On a souvent remarqué que, parmi les grands philosophes qui ont ouvert de nouvelles voies à la pensée, la plupart étaient célibataires ; certainement cela n’est pas par hasard.

1676. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

De fait, si l’influence du nombre des individus associés sur les différentes formes de l’activité sociale n’a pas souvent été systématiquement étudiée52, elle a été plus d’une fois, sur plus d’un point, remarquée incidemment.

1677. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Chacun d’eux appela sur lui les regards de la nation ; mais, ce qu’on doit remarquer, c’est que tous les arts précédèrent parmi nous celui de l’éloquence.

1678. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

N’avez-vous point remarqué, que dans Hernani, les personnages ne cessent d’être surpris, durant cinq actes, de leur qualité d’Espagnols ? […] J’ai remarqué que la pierre de ces tombes était creusée au milieu, de façon à conserver l’eau de pluie qui étanchera la soif des oiseaux. […] Mais il faut remarquer que si les causeurs sans plus se répètent d’ordinaire jusqu’à la satiété, ce travers s’aggrave, de façon vraiment curieuse, chez les causeurs-écrivains. […] Tobie nous fait justement remarquer que ce vin sent toujours son tonneau qui était de chêne. […] … Lorsque le chemin de fer a traversé le pont Saint-Louis, hardiment jeté sur le torrent, on est tout de suite en Italie, et on ne tarde pas à remarquer que tout y est conduit avec peu d’attention, mais aussi avec beaucoup de naturel.

1679. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

sois plus lente. » Les vers masculins entrelacés se font remarquer par une plénitude et une sonorité singulières. […] Arsène Houssaye, avec le chatoyement soyeux de ses verdures étoilées de fleurs qui laissent à travers leurs trouées apercevoir dans une clairière, assises sous un rayon de soleil, des femmes ruisselantes de soie et de pierreries, nous rappelle Diaz, ce prestigieux coloriste, qui, lui aussi, fait de temps à autre jse promener la Vénus de Prud’hon sous le clair de lune des Mille et une nuits, et encore faut-il remarquer qu’Arsène Houssaye dessine plus nettement que Diaz de la Peña. […] L’Enfer, de tous les volumes d’Amédée Pommier, a été le plus remarqué, et c’est en effet une œuvre des plus originales. […] On a remarqué toutefois que Victor Hugo, le grand forgeur de mètres, l’homme à qui toutes les formes, toutes les coupes, tous les rhythmes sont familiers, n’a jamais fait de sonnet ; Goëthe s’abstint aussi de cette forme pendant longtemps, ces deux aigles ne voulant sans doute pas s’emprisonner dans cette cage étroite. […] Lorsque la direction du Théâtre-Français, qui se souvenait d’elle pour l’avoir remarquée à l’école de Saint-Aulaire, fut prête à l’engager comme pensionnaire, en l’acceptant des mains de M. 

1680. (1925) Comment on devient écrivain

Il s’aperçut bientôt qu’il n’y avait pas compté en vain, car il trouva un jour tous les personnages, déjà illustres, qu’il emmenait avec lui, plongés dans leurs lectures au point de ne pas même remarquer sa présence. […] Avez-vous quelquefois remarqué l’incroyable quantité d’aquarelles qui sont en vente dans les grands magasins de gravures ? […] Il se contenta de faire remarquer que c’était peut-être par ignorance de la langue italienne que M. le comte Tolstoï n’était pas arrivé à saisir les beautés de Dante. […] Jamais je n’avais autant remarqué combien les traducteurs sabotent et banalisent les textes99. » Chateaubriand déclare dans la préface du Paradis perdu (avertissement) :‌ « La traduction littérale me paraît toujours la meilleure : une traduction interlinéaire serait la perfection du genre, si on lui pouvait ôter ce qu’elle a de sauvage. » Dans une lettre qu’il écrivait à Hippolyte Lucas (29 août 1836), Chateaubriand déclare qu’il à voulu faire « une traduction mot à mot, un ouvrage stéréotype »100. […] Je me permis, après l’avoir lu., de lui faire remarquer que cela avait peut-être été un peu trop rapidement écrit et qu’une seconde rédaction me paraissait nécessaire.

1681. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Je ne sais si les critiques du temps ont remarqué que l’action va d’abord si lentement, que le premier acte tout entier se passe sans qu’on s’aperçoive, sans qu’on se doute de ce lui formera le sujet de la tragédie. […] Voltaire aurait dû remarquer que dans l’âge mûr, Le Kain était parvenu à réprimer cette fougue, à concentrer ses forces, et qu’il jouait admirablement des rôles fiers et nobles, tels que, Nicomède, Sertorius, Néron, etc., où il n’y a point de passion. […] En voici deux autres qui, sans être de la même force, méritent cependant d’être remarqués : Tandis que leurs sujets, tremblant de murmurer, Baissent des yeux mourants qui craignent de pleurer. […] Un de ses camarades, qui remarqua ce changement dans son jeu, dit malignement : On voit bien qu’il revient de Ferney. […] Voltaire avait travaillé d’après Shakespeare ; il était alors tout Anglais depuis les pieds jusqu’à la tête ; c’était un costume qu’il avait endossé pour se faire remarquer, comme J.

1682. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Comme exemples à l’appui de ce paradoxe, on allègue Shakespeare et les autres grands tragiques, qui ont pris dans l’histoire ou dans la légende les données de tous leurs drames ; La Fontaine, dont les seules mauvaises fables sont celles qu’il a entièrement imaginées lui-même ; et l’on fait remarquer qu’il n’y a rien de plus trivial que les sujets des principaux chefs-d’œuvre de la peinture. […] Antoine Benoist a remarqué qu’« il fallait que le courant qui portait Diderot vers le genre bourgeois fût bien fort, pour qu’il se soit engagé dans une voie d’où tout devait l’écarter. […] Ses confrères se lancent dans des phrases de réclame qui n’en finissent point… entrent dans toutes sortes d’explications qui sont discutables… Et remarquez même que M.  […] Hallam a remarqué judicieusement qu’il y a en faveur de l’unité dramatique de lieu un argument très fort : elle est bon marché 88. […] Guyau a remarqué que des idées philosophiques, religieuses, sociales, inconnues jusqu’alors des poètes, se font jour au milieu des classiques alexandrins de l’abbé Delille.

1683. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Enfin, il était naturel (comme le fait remarquer M.  […] et à faire marcher l’action, offre en cela même une innovation dans l’art qui n’a été remarquée de personne. » En effet. […] (Car remarquez que ce n’est point le bruit des chiens et du vent qui le tient éveillé, mais c’est que c’est le vent de l’Élide et les chiens de la Laconie.) […] Puis, avez-vous remarqué que ces grandes descriptions d’ensemble ne font rien voir du tout à qui n’a pas vu soi-même les paysages décrits ? […] Il est à remarquer que ceux qui ont trouvé beaucoup d’images s’en savent meilleur gré, cèdent plus facilement à la vanité, que ceux qui ont trouvé beaucoup de pensées.

1684. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Remarquons cependant que, pour maintenir l’unité du rôle, il a été obligé d’adoucir le ton de certains passages ou même de les interpréter (j’en ai peur) à contre-sens. […] Ils m’exaspèrent, ces bohèmes, comme lorsqu’on tombe, dans quelque train de banlieue, sur une bande d’ivrognes qui troublent de leurs hurlements la paix du soir… Avez-vous remarqué ? […] Aussi, comme plusieurs l’ont remarqué, Jean Baudry n’est-il pas, au fond, très différent de l’évêque Myriel. […] Vacquerie est une des plus piquantes, quoique des plus prévues ; mais vous avez remarqué que plusieurs autres se rencontraient aussi dans des comédies célèbres. […] Remarquons, du reste, que, trois ou quatre imbroglios mis à part, ce qui caractérise éminemment le théâtre de Meilhac et Halévy, c’est la simplicité absolue de la conception, de la composition et du style.

1685. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Remarquez que presque tous les autres hommes de génie de ce siècle, dans les divers ordres de la production écrite, ont été élevés en dehors ou à côté du catholicisme, et que, si quelques-uns ont essayé de le connaître et de le comprendre, ils n’en ont pas senti la douceur secrète ni subi le sortilège intérieur ; ils n’ont jamais été dans l’état d’esprit d’un « croyant » proprement dit, et d’un croyant pieux. […] Il a remarqué certaine jeune fille, Hélène de Brignac, une orpheline exquise ; et continuant avec ingénuité le renversement des rôles, il dit à André : « Veux-tu demander sa main pour moi ?  […] Je crois en effet remarquer, dans les choses de l’amour, dans les relations galantes des hommes et des femmes, une tendance à jouer plus franc jeu, à se passer des vieux mensonges convenus, trucs débinés et qui ne trompent plus personne. […] Antibel a remarqué des traces de maraudeur dans le jardin, particulièrement sous la fenêtre de Jane, où sont des treilles en berceau. […] De mots, je n’en ai remarqué que très peu, et je ne m’en plains pas.

1686. (1898) Essai sur Goethe

Sans partager complètement ce point de vue, je pus remarquer, dans le cas particulier, qu’il faut aux hommes et aux femmes un Sauveur différent. […] Nous allions commencer le combat ; un berger se trouvait tout près de nous, gardant ses moutons, lorsque, comme pour nous donner le signal, cinq loups se jettent en même temps sur le troupeau ; je le vis et le remarquai volontiers ; je leur souhaitai bonne réussite et à nous aussi, leur disant : `Bonne chance, chers compagnons, bon succès à vous, en tous lieux ! […] » Vous remarquerez qu’elles sont souvent d’un ton badin, semées de plaisanteries d’un goût parfois douteux, remplies de détails familiers, presque toujours bien composées, comme de petites œuvres d’art. […] Goethe la connaissait déjà : à Strasbourg, il avait remarqué sa « silhouette » dans la collection d’un physionomiste adepte de Lavater, le docteur Zimmermann ; il avait écrit au-dessous : « Ce serait un divin spectacle d’observer comment le monde se réfléchit dans cette âme. […] Remarquez encore l’influence toute bienfaisante qu’exerce sur le fougueux poète l’âme tranquille de la princesse, l’art savant dont elle use pour le modérer, pour retenir sa passion dans les limites que prescrivent les mœurs et sa faible santé.

1687. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Alors elle remarqua le tic-tac léger de la pendule et un petit bruit, ou plutôt, un bruissement presque imperceptible. […] Comment ne l’avais-je pas remarquée plus tôt, cette profondeur sans limites ? […] « La première fois que j’entrai dans ce mauvais endroit, je remarquai qu’il était rempli d’une douzaine de femmes », nous confie un autre jeune homme qui n’a rien de caché. […] Je crus remarquer que les yeux de notre interlocuteur commençaient à briller d’un éclat qui ne sentait pas seulement l’ardeur religieuse, et je me demandais si l’oreille du satyre ne perçait pas sous le masque du fanatique. […] De l’autre côté d’un chemin assez large, je remarquai une maison basse et longue, environnée de bâtiments agricoles d’une certaine importance.

1688. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Pendant un siècle et demi, le théâtre des Confrères de la Passion subsista sans rival et sans grande amélioration, il était fort couru cependant, puisqu’en 1541, un arrêt du Parlement obligea la société à payer 800 livres parisis par an, au profit des pauvres, pour les indemniser de la diminution que l’on remarquait dans les aumônes qui leur étaient faites depuis les représentations théâtrales. […] Dans l’Hippolyte de Garnier, représenté en 1568, on ne peut s’empêcher de remarquer la naïveté de Thésée interrompant, tout en larmes, le pathétique récit de la mort de son fils pour demander à celui qui la lui raconte, quelle figure avait le monstre. […] Son style est décent et ses personnages sont toujours convenables, ce qui était bien rare à cette époque, comme nous l’avons fait remarquer déjà. […] On lui présenta un chapon qu’il dévora avec une pinte de bon vin ; ce qui fut remarqué du malade, qui demanda si les morts mangeaient. […] Au nombre des pièces que l’on trouve dans l’édition des Œuvres de Fontenelle, on peut remarquer la tragédie en prose et en cinq actes d’Idalie, véritable drame dans le genre de ceux qui font fureur, de nos jours, sur les scènes des boulevards.

1689. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Il s’égaya de nos façons complimenteuses, et remarqua que chez nous un tailleur et un cordonnier en s’abordant se félicitaient de l’honneur qu’ils avaient de se saluer. […] On remarquait surtout dans son habillement le chapeau avec une couronne en clocher941, l’écharpe plus sombre que la martre, et le tablier de linon, plus blanc que l’hermine.

1690. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Le monde ne pouvait échapper à une telle supériorité, servie par la fortune et par l’infériorité de tous les hommes avec lesquels il avait à se mesurer ; car il faut remarquer que Bonaparte, à l’intérieur, n’avait à se mesurer qu’avec des hommes généralement médiocres, lassés et usés par la Révolution ; l’échafaud, la mort naturelle, les proscriptions avaient fauché la France. […] Thiers, selon nous, n’a pas assez remarqué cette circonstance.

1691. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Dès cette époque, il remarquait que les exemplaires les plus complets et les plus assurés de vertu, ceux qui nous inspirent le plus de confiance, nous sont offerts par des croyants au surnaturel, et qu’il n’y a rien de meilleur ni de plus respectable qu’un bon prêtre ou qu’une religieuse sainte. […] Et c’est ainsi que, comme je l’ai déjà remarqué, Veuillot, du moins par ses négations, est moins loin du socialisme, si énergiquement qu’il l’ait combattu, que du libéralisme bourgeois.

1692. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

. — Remarquez ici la décroissance, heureuse après tout, du pharisaïsme public. […] Enfin, si je ne craignais de paraître « reculer » et faire des excuses, je vous prierais de remarquer que la plupart des personnages protestants de l’Aînée sont de très bonnes gens.

1693. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

C’est, comme l’a très bien fait remarquer Chateaubriand26, la femme de la société moderne, telle que l’a faite le christianisme ; c’est l’âme de l’Andromaque antique, perfectionnée par l’esprit moderne. […] Il remarquera qu’ils se cherchent, se poursuivent, jusqu’à ce qu’ils en viennent aux mains ; qu’il n’y a point de muraille qui les empêche de se joindre ; que des passions tragiques, une fois aux prises, veulent en finir : voilà l’unité de temps et l’unité de lieu.

1694. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Il veut bien remarquer que « de la difficulté vaincue naît un plaisir très sensible pour le lecteur. » La raison est bonne ; mais il y en a une meilleure. […] Je ne remarquerai donc pas que la fameuse lettre à Louis XIV, écrite spontanément ou commandée, respire la prévention la plus amère et la plus violente, et que si Fénelon s’y est montré si dur pour Louis XIV, dans un temps où il n’avait rien perdu de sa faveur, il est douteux que, disgracié et relégué à Cambrai, il vît les fautes du vieux roi d’un œil moins prévenu.

1695. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

J’ai remarqué, pour mon compte, que les achats s’interrompent, quand ma vie est très amusée ou très occupée. […] Je remarquais sur la lame du petit sabre, des ondulations presque imperceptibles, en forme de nuages, et à propos de ces ondulations, le prince Sayounsi, a dit à Burty, qu’un japonais en comptant le nombre de nuages compris dans un espace, qu’il lui désignait entre ses deux ongles, y lisait la signature de l’armurier.

1696. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

À cette assertion, que le théâtre naturaliste était mort de la représentation d’êtres exceptionnels, j’aurais voulu lui faire remarquer, qu’un tas de chefs-d’œuvre, comme Don Quichotte, Werther, Le Neveu de Rameau, Les Liaisons dangereuses, etc., sont des monographies d’êtres exceptionnels, qui imaginées par des auteurs de génie, trouvent au bout de cinquante ans, des scoliastes pour faire de ces êtres exceptionnels, des êtres généraux, et j’aurais voulu l’interroger sur sa conviction, que les femmes d’Ibsen, sont vraiment considérées, à l’heure présente, en Norvège, comme des types généraux de Norvégiennes. […] Alors, on s’était imaginé d’enduire les ceps de vigne du bord de la route de vert-de-gris, et quand la vigne avait été malade, on avait remarqué que ces ceps avaient échappé à la maladie, et le procédé avait été généralisé pour toute la vigne.

1697. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

On l’a depuis longtemps remarqué, une figure essentielle de toute rhétorique et de toute poésie est la répétition. […] Car, que vous l’ayez ou non remarquée, elle ne manque jamais, cette consonne ; ce qui manque à ces beaux vers, c’est la variété du rythme, c’est la nouveauté des images, c’est l’inspiration sans effort, c’est l’accent, c’est le nescio quid.

1698. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Mais sur cette attitude générale viendront bien vite se greffer des mouvements plus subtils, dont quelques-uns ont été remarqués et décrits 39, et qui ont pour rôle de repasser sur les contours de l’objet aperçu. […] Il faut remarquer pourtant que Wernicke, le premier qui ait étudié systématiquement l’aphasie sensorielle, se passait d’un centre de concepts.

1699. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Néanmoins je ferai remarquer que cette disposition elle-même a de graves inconvénients. […] Par exemple, il n’y a pas sans doute grande nouveauté à faire remarquer que la philosophie est divisée en écoles et en systèmes, tandis que dans les sciences proprement dites on voit chaque jour augmenter le nombre des vérités incontestées sur lesquelles tout le monde est d’accord ; il n’y a pas là, je le répète, une grande découverte, et cependant c’est là un fait si remarquable, si important, si fâcheux, que si l’école positive s’était contentée d’y insister, et de tirer de là une ligne de démarcation entre la philosophie et les autres sciences, on eût bien été obligé de reconnaître qu’elle avait raison. […] Je ferai remarquer toutefois que cette distinction avait été faite avec beaucoup de précision par M. 

1700. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Souday, avec beaucoup plus de mesure, indique, estime que le Bal est mieux « peigné » que le Diable au corps, où nous avons remarqué, comme lui, des fautes de syntaxe indéfendables, et qu’il n’est pas impossible qu’une main amie lui ait accordé quelques soins, nous le suivons. […] Cependant, il est à remarquer que l’influence de Croce qui est très sensible chez Crémieux ne va pas jusqu’à lui faire négliger, au profit de leurs seuls fragments lyriques, l’étude de l’œuvre qui l’intéresse. […] Heureusement elle parvient aussi jusqu’à Giraudoux qui lui lit sa Prière sur la Tour Eiffel 151, laquelle ne ressemble guère, comme l’a fait remarquer M.  […] Enfant, j’avais remarqué ce nom sur la poupe d’un bateau qui faisait chaque jour le trajet d’Évian à Genève ; l’ayant noté sur un carnet, j’avais prémédité de le donner comme surnom, à la fin de mes vacances, à la rentrée, au professeur qui me paraîtrait le plus ridicule.

1701. (1925) Portraits et souvenirs

Quoi qu’il en ait été, il est certain qu’une intimité, respectueuse d’une part et de l’autre pleine de bonhomie, s’établit entre le maître glorieux et le débutant déjà remarqué. […] Stéphane Mallarmé fut donc bien un auteur obscur, encore qu’il soit bon de remarquer que cette obscurité eut des degrés. […] Bornons-nous à constater cette déromantisation et à remarquer que M.  […] Ce fut alors que le maître de la maison, voyant que la personne en question semblait dépitée de ce refus, fit remarquer à son hôte que la soirée était peu avancée, qu’il faisait beau — on était en été— et qu’il aurait parfaitement le temps, tout en fumant son cigare, d’aller jusque chez lui chercher la brochure pour donner ensuite lecture du poème.

1702. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Mais on nous fait remarquer, dès les premiers vers, qu’il y a là une nouveauté intéressante et que les poètes antérieurs ont tous chanté la nature consolatrice des douleurs. […] Georges Renard fut un philosophe universitaire, assez courageux pour repousser les solutions de l’école, pas assez pour remarquer la niaiserie des questions posées. […] « Il ne répondit que par un doux sourire, me faisant remarquer qu’elle était taillée comme une plume à écrire. » Ailleurs Hermès lui-même rappelle l’événement : « L’esprit mystérieux a pris et taillé une plume de ses ailes bleues, et la lui a donnée pour écrire. » Certes ma plume de fer n’est pas sans courage. […] Ici nous sommes dans un labyrinthe anglais, qui m’irriterait un peu, si les phrases éloquentes du guide et l’histoire passionnée qu’il raconte laissaient le temps de remarquer l’artifice de l’architecture. […] *** Après cette dernière joie, je passe indifférent, sans vouloir les remarquer, devant beaucoup de bas-bleus qui mériteraient pourtant un coup de massue.

1703. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Elle commença par supprimer totalement les très rares instants d’abandon qui, tout de courtoisie de la part de son mari, étaient pour elle d’effroyables corvées… Remarquez ce ton. […] La famille enfin, et je dis : « Voilà j’ai remarqué la petite une telle, qui m’irait. » Si on me répond : Grosse fortune, belle position, je dis : Trottez. […] On a remarqué aussi chez ce jeune écrivain qui appartient à une génération où l’on tolstise volontiers, une instinctive répugnance pour les tirades attendries, une froideur singulière, une impassibilité un peu dédaigneuse, qu’il garde jusqu’au bout, malgré l’horreur des mystères dont il nous entretient. […] Il remarqua, dans les musées des Américains, un mélange stupéfiant de Bouguereau et de Besnard, et, dans leurs cervelles, les amalgames littéraires les plus bizarres : Verlaine avec Georges Ohnet, Mallarmé avec Armand Silvestre. […] Vous avez remarqué la structure, un peu déconcertante, des vers que je viens de citer, ce mépris intermittent de la césure, des licences singulières, cette façon d’allonger l’alexandrin en lui ajoutant quelques syllabes dont il ne veut pas, ou de l’amputer en lui enlevant ce qu’il considérait, jusqu’ici, comme son propre bien.

1704. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Cros, naturellement, me félicita, et après lui un jeune homme que j’avais déjà entrevu par-là, et dont j’avais remarqué l’aspect un peu clergyman et correct un peu trop pour le milieu ; ce jeune camarade, intéressé par ces quelques pauvres lignes, devait devenir mon meilleur ami d’art, c’était Jules Laforgue. Je l’avais un peu remarqué à cause de sa tenue, et aussi pour cette particularité, qu’il semblait ne pas venir là pour autre chose que pour écouter des vers, ses tranquilles yeux gris s’éclairaient et ses joues se rosaient quand les poèmes offraient le plus petit intérêt. […] Et, d’abord, je n’y pouvais faire remarquer combien le titre, il est vrai, heureusement corrigé par l’épigraphe, était mauvais. […] Il évoque, une manière de Lucrèce mystique, et aussi de Théocrite ayant remarqué que les pâtres font tache dans le paysage choisi où les artistes païens les placèrent. […] Il faut remarquer que dans sa Saison en enfer Rimbaud, pour parler du Sonnet des Voyelles, débute ainsi : « À moi, l’histoire d’une de mes folies… j’inventai la couleur des voyelles !

1705. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Remarquez en passant les consonances et rimes en é ; on dirait des restes de vers épiques, semés par habitude dans cette prose. — Froissart énumère le plus de noms qu’il peut dans les combattants : « Car croyez fermement que toute fleur de chevalerie y étoit de part et d’autre. » Il s’arrête pourtant de guerre lasse après un essai de dénombrement : « On ne peut de tous parler, faire mention ni dire : Celui-ci fit bien, et celui-ci fit mieux ; car trop y faudroit de paroles. » Une part spéciale est faite pourtant, et elle est bien due, à ce Jacques d’Audelée, qui reparaît de temps à autre comme le Bayard de la bataille.

1706. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il fallait bien qu’il eût dans son amour-propre, et dans la manière dont il le portait, quelque chose qui choquait et offensait l’amour-propre des autres, pour qu’il ait excité, aux heures de ses succès militaires et de ses plus grands services, un déchaînement d’envie et une irritation telle qu’on en connaît peu d’exemples. « Mon fils, lui avait dit sa spirituelle mère quand il entra dans le monde, parlez toujours de vous au roi, et jamais aux autres. » Villars, a-t-on remarqué, ne suivit que la première moitié du conseil : il parlait constamment de lui devant tous et se citait en exemple dans les grandes comme dans les petites choses. — Après la paix de Riswick, le roi jugea à propos de l’envoyer à Vienne comme ambassadeur (1699-1701) ; le poste était important à cause de la question pendante de la succession d’Espagne, qui pouvait à tout moment s’ouvrir ; il s’agissait de négocier par précaution un traité de partage avec l’empereur, ce traité dût-il ne pas s’exécuter ensuite.

1707. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

J’ai souvent remarqué que, quand deux bons esprits portent un jugement tout à fait différent sur le même auteur, il y a fort à parier que c’est qu’ils ne pensent pas en effet, pour le moment, au même objet, aux mêmes ouvrages de l’auteur en question, aux mêmes endroits de ses œuvres ; que c’est qu’ils ne l’ont pas tout entier présent, qu’ils ne le comprennent pas actuellement tout entier.

1708. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

L’éditeur ou l’introducteur de ces Mémoires est un jeune écrivain qui s’est fait remarquer depuis quelques années par son zèle, son feu, son talent.

1709. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Ne remarquez-vous pas comme en tous sens ces affinités se dessinent, et comme il y a vraiment des familles d’esprits ?

1710. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Et ceci n’est pas en contradiction avec ce qui a été remarqué de favorable à la femme.

1711. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Remarquez-vous comme la joie est naturellement absente dans cette conception ; comme aucune Muse, — même de ces Muses sévères qu’invoquait Montesquieu, — ne vient assister et sourire à la naissance de la pensée ?

1712. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

On aura peut-être remarqué que Jomini, dans sa lettre de janvier 1813 au ministre Clarke, exprimait positivement le désir non plus d’un poste dans l’état-major, mais d’un commandement dans un corps d’armée.

1713. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Voltaire est merveilleusement apprécié ; je remarquerai seulement et signalerai à l’auteur, pour qu’il le revoie peut-être, un certain paragraphe de la page xlii 21, qui offre beaucoup d’embarras et de pesanteur dans la diction : je ne voudrais pas qu’on pût dire que le malin a porté malheur, sur un point, à qui l’examine avec tant de conscience et avec une profondeur si sérieuse, éclairée du goût.

1714. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

L’antagonisme régnait assez exactement entre les écoles littéraires comme entre les partis politiques ; c’étaient des batailles à peu près rangées, l’on y pouvait remarquer de la discipline et une sorte d’évolution dans l’ensemble.

1715. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

» Il est bon de remarquer, en passant, que ce si bon maître, que ce pauvre M. de Bouillon aimait tant, ne lui parlait jamais, disait toujours que c’était une triste et plate espèce, et lui avait, trois ou quatre ans auparavant, fait défendre, à la réquisition de son père, de paraître à la Cour, après en avoir dit tout le mal que l’on peut dire de quelqu’un.

1716. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Dans la seconde, j’examinerai l’état des lumières et de la littérature en France, depuis la révolution ; et je me permettrai des conjectures sur ce qu’elles devraient être et sur ce qu’elles seront, si nous possédons un jour la morale et la liberté républicaine ; et fondant mes conjectures sur mes observations, je rappellerai ce que j’aurai remarqué dans la première Partie sur l’influence qu’ont exercée telle religion, tel gouvernement ou telles mœurs, et j’en tirerai quelques conséquences pour l’avenir que je suppose.

1717. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Dans le canton de Berne, par exemple, on a remarqué que tous les dix ans il y avait à peu près la même quantité de divorces ; il y a des villes d’Italie où l’on calcule avec exactitude combien d’assassinats se commettent régulièrement tous les ans ; ainsi les événements qui tiennent à une multitude de combinaisons diverses ont un retour périodique, une proportion fixe, quand les observations sont le résultat d’un grand nombre de chances.

1718. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

En temps ordinaire, nous ne les remarquons pas ; comme elles sont contenues, elles ne sous semblent plus redoutables.

1719. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

J’ai plusieurs de mes paroisses où l’on doit trois années de taille ; mais, ce qui va toujours son train, ce sont les contraintes… Les receveurs des tailles et du fisc font chaque année des frais pour la moitié en sus des impositions… Un élu est venu dans le village où est ma maison de campagne, et a dit que cette paroisse devait être fort augmentée à la taille de cette année, qu’il y avait remarqué les paysans plus gras qu’ailleurs, qu’il avait vu sur le pas des portes des plumages de volaille, qu’on y faisait donc bonne chère, qu’on y était bien, etc  Voilà ce qui décourage le paysan, voilà ce qui cause le malheur du royaume. » — « Dans la campagne où je suis, j’entends dire que le mariage et la peuplade y périssent absolument de tous côtés.

1720. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Parmi les dames que cette fête avait rassemblées, j’en remarquai une dont les manières étaient si douces et si séduisantes, que je ne pus m’empêcher de dire en la regardant : Si cette dame a l’esprit, la délicatesse et les perfections de celle qui mourut il n’y a pas longtemps, il faut avouer qu’elle lui est bien supérieure par l’éclat de sa beauté.

1721. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Puis apparut ce qu’on a appelé le cycle de l’antiquité 51 : des poètes savants, qui lisaient les livres latins, y remarquèrent mille choses merveilleuses qui pouvaient se mettre en clair français à la grande joie du public illettré.

1722. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

est-ce de la littérature   Au reste, ne remarquez-vous pas une chose ?

1723. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Je vois autour de moi des hommes purs et simples auxquels le christianisme a suffi pour les rendre vertueux et heureux ; mais j’ai remarqué que nul d’entre eux n’a la faculté critique ; qu’ils en bénissent Dieu !

1724. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

La situation (ai-je besoin de le faire remarquer ?)

1725. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Autrefois l'ignorance & la barbarie en étoient les sources ordinaires ; mais alors, comme nous l'avons remarqué ailleurs, se montrant plus à découvert, ils étoient moins dangereux.

1726. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Le roi la remarquait, lui envoyait galamment de son gibier ; puis, le soir, quelque valet de chambre, parent de la famille, insinuait au maître tous les détails désirables et offrait ses services à bonne fin.

1727. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

* * * — A-t-on remarqué que jamais un vieux juif n’est beau ?

1728. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Lundi 9 juin Degas disait spirituellement, en parlant du portrait de Carolus Duran par son élève : « Avez-vous remarqué les manchettes de Carolus et les veines de ses mains, pleines des vibrations d’un pouls vénitien ? 

1729. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Il est juste de remarquer que c’est dans des sociétés démocratiques, en Hollande, en Amérique, que l’on a vu les premiers exemples de la liberté religieuse.

1730. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

On y remarquera un comique riant, fort éloigné du fade burlesque, des allusions satyriques, sans être offensantes, des plaisanteries hardies sans être trop libres ; & des railleries délicates sur le beau sexe, peut-être plus capables de lui plaire, que toutes les fleurettes de nos Madrigaux & de nos bucoliques modernes.

1731. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Les faits où la parole et la pensée paraissent successives et bien distinctes sont assurément exceptionnels ; un observateur attentif en remarquera pourtant sans peine un assez grand nombre, et nous n’avons pas fini de les énumérer.

1732. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

J’avais déjà remarqué pendant les marches, ce gamin à l’œil vif, qui soufflait dans un petit clairon.‌

1733. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même.

1734. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Les historiens frappés de l’éclat des entreprises navales des temps héroïques, n’ont point remarqué les guerres de terre qui se faisaient aux mêmes époques, encore moins la politique héroïque qui gouvernait alors la Grèce.

1735. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Dans la combinaison dramatique et jusque dans les mètres de cette œuvre, on peut remarquer un caractère particulier, au-delà des formes de la tragédie accoutumée.

1736. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Je ne remarquai pas le même flegme dans son illustre Collègue, malgré toutes les raisons qu’il avait de se rassurer & quoiqu’il ne crût pas sa cause extrêmement litigieuse. […] On lui prouva que bien d’autres Sophistes avaient déclamé avant lui contre les Arts, les Sciences, les Lettres, la Société, l’Humanité ; qu’il n’avait rien dit de nouveau sur ces matieres, & que la seule nouveauté qu’on remarquât dans quelques-unes, c’était d’avoir été mises en question par une Académie. […] Parmi nos Phidias modernes, plusieurs se faisaient remarquer dans la foule, comme on distinguait les Achilles, les Ajax, les Diomedes dans l’armée des Grecs. […] Mais, ce qui n’est pas moins à remarquer, c’est que ce Drame réunit toute la dignité convenable au sujet, & tout le brillant, toute la variété, qu’exige un Opéra. […] On a remarqué dans les grands Opéra de M.

1737. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Renan, au contraire, n’envisage que le fond des choses et de la connaissance, et cette omission de la forme n’est naturellement pas à reprendre dans un ouvrage6 où il est question de science et de vérité seulement ; mais elle est au moins à remarquer, afin que l’on se garde de faire franchir à la pensée du philosophe la limite très précise qu’elle s’est elle-même fixée. […] Remarquons, toutefois, que la plupart de ces romans, si parfaits et si courts, ne sont pas l’unique production de leurs auteurs ; il n’est donc point improbable qu’en vertu de la loi de simplification des fortunes littéraires expliquée précédemment à propos de Gœthe30, les ouvrages en question aient bénéficié de ce que leurs auteurs avaient d’ailleurs écrit. […] Au xive  siècle, un lettré, jouant à la paume dans les environs de Saumur, remarqua que son battoir était garni d’un antique parchemin : il y lut un fragment de la seconde décade de Tite-Live. […] Ce n’est plus ici, remarquez-le bien, à un artiste que nous avons affaire, et il ne s’agit point d’une vaine forme ni d’un jeu il s’agit de la vérité divine et du salut des âmes.

1738. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Ne nous attardons pas non plus à remarquer que, si la société moderne s’y accordait, la thèse dramatisée par Alfred de Vigny aboutirait peut-être au poète courtisan, au poète parasite ; et même, en mettant les choses au mieux, sans rappeler la tristesse du génie pensionné, il n’en résulterait guère, dans la pratique, que des prix de Rome pour la poésie comme il y en a pour la musique et la peinture. […] Si l’on excepte quelques personnalités subtiles, qui durent se contenter de l’approbation stérile de ce qu’on appelle les élites, si l’on considère les sujets et le ton de nos poèmes, si l’on consent à remarquer que la plupart d’entre nous tentèrent par le roman, par le théâtre et par le journal de s’épandre en l’âme populaire, il faudra bien reconnaître que nous n’avons pas été de vains artistes mystérieux ; de là s’espaça notre divorce d’avec ceux dont on nous croyait les isolés et jaloux servants. […] Or, une fois, un très bon saint, qui ne se contentait pas de marcher sur les flots, mais qui, en sa charité infinie, descendait dans la mer pour bénir ceux qui moururent sans confession, remarqua cette pierre et s’irrita de la voir si obstinément indifférente. […] Un son nous fait désirer celui qui doit lui répondre, et, quand le second retentit, il nous rappelle celui qui vient de nous échapper. » La rime offre en outre cet avantage admirable, que le mot où elle se pose, devenant comme souligné par un son, plus remarqué, aide, chez tout bon poète, à l’expression plus intense d’une part de l’idée, de la part principale de l’idée s’il a bien su distribuer celle-ci ; et, enfin, les langues insuffisamment « accentuées » ne sauraient renoncer à la rime sans, renoncer au rythme lui-même qui, comme à des clous d’or, y suspend, y précise la ligne de son ondulation. […] On aurait sans doute le droit de faire remarquer que ce très haut artiste, — l’un de ceux qui naguère se crurent des novateurs, — ne laissa pas tout d’abord d’être visiblement imbu, oui, visiblement, jusqu’à même l’extériorité de ses poèmes, de plusieurs grands poètes qui le précédaient à peine ; il ne saurait être contesté que, en dépit d’intentions symboliques plus affirmées, plus manifestes, selon la mode, il procéda, dès le meilleur de ses premiers livres, de Théodore de Banville, de Leconte de Lisle, créateur ou traducteur, et aussi du Victor Hugo du Groupe des idylles ; les dissemblances, dans les procédés prosodiques, ne dissimulaient que d’un air de nouveauté les analogies intimes et même les ressemblances de forme.

1739. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Et remarquez que son mysticisme confine à la philosophie naturelle. […] Il est à remarquer, toutefois, que cette difficulté de connaître la vérité la plus prochaine a frappé tous les historiens et qu’ils n’ont pas tous brûlé leurs écrits. […] J’ai remarqué que les philosophes vivaient généralement en bonne intelligence avec les poètes. […] Au contraire, ce qu’on trouve dans un laboratoire ou dans un cabinet de travail est en général fort peu de chose, et il est à remarquer que les savants de profession sont plus ignorants que la plupart des autres hommes. […] Il est à remarquer pourtant que le rappel des classes an XI et suivantes, la levée de 1815, l’appel des gardes nationales mobiles ne portèrent que sur les hommes de dix-neuf à quarante ans.

1740. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Vous avez remarqué. […] Qui vous fera remarquer non point sans doute que Hugo n’était point hervéiste. […] Mais qui vous fera remarquer cette curiosité, cette rareté, de collectionneur, après que Hervé, après Napoléon, et après les soldats de Napoléon, et après les maréchaux de Napoléon, a justement fait un sort, et à Wagram, et au drapeau de Wagram, qui tiquera sur ce nom de Wagram et vous fera tiquer, qui s’amusera à vous faire observer, qui vous fera remarquer cet amusement, cette rencontre si amusante, cette coïncidence si curieuse que de tant de batailles, de toutes ces batailles militaires, (et Dieu sait s’il en sait. […] Nous remarquions en effet que le poème précédent, (dans les mêmes Feuilles d’automne ; on ne remarque pas assez ce titre, les Feuilles d’automne ; c’est à vingt-sept ans qu’il faisait tomber ses Feuilles d’automne, celui-là, à vingt-six ans. […] Nous remarquions là-dessus que Hugo réussit généralement beaucoup moins quand il décrit pour décrire, ou enfin quand il veut décrire, surtout un paysage, que quand il décrit sans le faire exprès, et peut-être sans s’en apercevoir, en un certain sens, autant qu’un homme comme Hugo peut ne pas s’en apercevoir.

1741. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Et, sous cette feuille, remarquez cette araignée velue ! […] On ne le remarquait guère quand il se présentait quelque part, on le distinguait dès qu’il commençait à parler. […] Dans ce choix, il faut remarquer ceux qui expliquent la démoralisation et les crimes d’aujourd’hui par ceux des ancêtres des révolutionnaires, et qui refont le procès des conventionnels Carnot et Cavaignac. […] Oui, |’ai remarqué, mais j’ai p’t’êt tort, Qu’ les ceus’ qu’y s’ font nos interprètes En geignant su’ not’ triste sort Se r’tir’nt tous après fortun’ faite ! […] … mais pas avec moi, les parasites ne mangeant pas entre eux. » La préface continue sur ce ton et offre des pages qu’il faut remarquer ; puis commence et se développe le livre qui nous conduit des radieuses clartés de l’idylle aux ténèbres du crime maladif, inavouable, de cauchemars véritables dont l’esprit a peine à chasser les vapeurs ; comme Dante que je rappelais tout à l’heure, on se dit en respirant l’air libre, en quittant ces enfers : « Et de là nous sortîmes pour revoir les étoiles ! 

1742. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Il faut qu’il croie en Dieu et qu’il le serve à ma manière… Je ne voudrais pas être votre femme, si ce n’était pour faire ensemble notre salut. » Ce dernier sentiment avait quelque chose de délicat, que M. de Saint-Pierre ne manqua pas de remarquer dans sa réponse, mais sans s’expliquer sur l’objet principal. […] Je n’avais jamais remarqué dans ces deux dames aucun penchant à la superstition ; je fus donc frappé de la concordance de leur songe, et je ne doutai pas en moi-même qu’il ne vint à se réaliser.

1743. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il faut remarquer que toute la vaisselle d’or qui est chez le roi est de ducat, comme je l’ai éprouvé. […] Ils avaient sacrifié à un Moscovite, qui paraissait n’être qu’un simple marchand et n’avoir d’autres intérêts en Perse que ceux de son petit commerce particulier, les envoyés des compagnies de France et d’Angleterre, et cela sur des vues de politique que l’on a remarquées ; ils sacrifièrent par un semblable égard, le rang du Moscovite à l’envoyé des Lesqui, qui sont leurs tributaires, des montagnards à demi sauvages.

1744. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * — On n’a pas assez remarqué, combien il arrive souvent que les fils des pères — malheureux — sont les portraits de leurs pères. […] Elle a remarqué qu’un grand nombre de femmes ont des voix, selon leur toilette : leur voix de soie, leur voix de velours, etc.

1745. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

À cette époque, et pour n’omettre aucun trait de l’esquisse à laquelle nous nous sommes aventuré, nous ferons remarquer qu’avec le christianisme et par lui, s’introduisait dans l’esprit des peuples un sentiment nouveau, inconnu des anciens et singulièrement développé chez les modernes, un sentiment qui est plus que la gravité et moins que la tristesse : la mélancolie. […] On a pu remarquer que dans cette course un peu longue à travers tant de questions diverses, l’auteur s’est généralement abstenu d’étayer son opinion personnelle sur des textes, des citations, des autorités.

1746. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Nous remarquons d’abord les Oiseaux, chanson touchante adressée à son protecteur, le poète Arnault, partant pour l’exil : elle rappelle la fidélité de La Fontaine à Fouquet. […] Il est impossible de ne pas remarquer combien l’art exquis du poète sait contenir comme un paysagiste un grand horizon dans le petit cadre de ses couplets !

1747. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Tout cet appareil de science n’est, nous l’avons déjà fait remarquer, qu’une manœuvre charlatanesque sous un aspect de profondeur se déguise le creux et le vide. […] Nous protestons énergiquement, quand vous osez déclarer que le succès de vos œuvres, y compris celui de Nana, correspond logiquement avec l’avènement de la démocratie car cela donnerait à entendre, comme nous venons de le faire remarquer, que la démocratie n’est que le triomphe de l’abaissement des caractères et de l’abaissement des talents tandis que la démocratie veut, avant tout, l’élévation morale.

1748. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

L’abbé, placé à côté de moi, s’extasiait à son ordinaire sur les charmes de la nature ; il avait répété cent fois l’épithète de beau, et je remarquais que cet éloge commun s’adressait à des objets tous divers. […] Mon cher abbé, c’est cette variété d’accens, que vous avez très-bien remarquée, qui supplée à la disette des mots et qui détruit les identités si fréquentes d’effets produits par les mêmes causes.

1749. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Remarquons d’abord qu’une loi rigoureuse relie l’étendue de La perception consciente à l’intensité d’action dont l’être vivant dispose. […] Bornons-nous à faire remarquer que les sensations dont on parle ici ne sont pas des images perçues par nous hors de notre corps, mais plutôt des affections localisées dans notre corps même.

1750. (1930) Le roman français pp. 1-197

Remarquez en passant que c’est Balzac qui a jeté dans notre littérature le type, devenu poncif, du médecin profond et désintéressé, matérialiste et athée. […] Seulement, ces conceptions, il les avait transformées, il les avait élevées à la hauteur de son talent, de son génie, en remontant jusqu’aux sources les plus pures de l’hellénisme, et — ce qui l’aurait bien surpris si on le lui avait fait remarquer — en conservant parallèlement une croyance enracinée au dogme initial du christianisme, celui du péché originel. […] Et il est à remarquer d’ailleurs que l’attitude catholique et néo-monarchique de Bourget, accusée de plus en plus fermement, et qui lui valut un certain dédain parmi les générations d’avant-guerre, lui a attiré l’estime, l’admiration, le respect de celles qui ont suivi, et dont une partie au moins penchent soit vers un retour à un catholicisme quelque peu hérétique peut-être, soit vers l’hostilité contre le système démocratique, soit vers les deux. […] Chose à remarquer : il a fallu, pour Morte la Bête, que Sacha Guitry transportât cette brève nouvelle au théâtre pour qu’un public nombreux s’aperçût de la profondeur d’émotion et de vérité dont elle est pleine. […] Remarquez-vous que c’est encore une fois exactement le même sujet que dans La Princesse de Clèves : ce qu’il y a de plus difficile, par conséquent, de plus beau pour une femme, c’est de ne pas se donner à celui qu’elle aime.

1751. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Hugo, je vous ferai remarquer, en toute humilité, qu’on n’a pas eu de peine à ramasser ces niaiseries, vu qu’elles n’ont aucunement changé de valeur, que personne ne les a oubliées, et que ce qu’on nommait un défaut chez le poète, il y a trente ans, n’est pas, que je sache, considéré aujourd’hui comme vertu. […] Partout, aux peintures cauchemardantes et désespérées, succède l’affirmation de la vie humaine ; partout l’étude positive et crue des trivialités, comme vous dites, qui avaient été repoussées jusqu’ici comme indignes ; partout l’art descend, ce qui, remarquez-le bien, ne veut pas dire qu’il s’abaisse ; l’art descend au niveau de nos préoccupations journalières portant ; et recherchant la vie, là où jusqu’ici il semblait si souvent prendre à tâche de ne porter et de ne rechercher que la mort. […] Je lui ferai seulement remarquer que si les Franc-Comtois sont réellement entachés de charlatanisme, ils n’ont peut-être pas le monopole de ce singulier titre à ses singuliers encouragements, et que le reproche de n’être pas constitués, c’est-à-dire, en d’autres termes, de ne pas avoir de pape, qu’il adresse aux réalistes, est précisément celui que Bossuet adressait, il y a deux siècles, aux protestants, ce qui n’a pas empêché ceux-ci de faire assez bien leur petit chemin.

1752. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Je me contenterai de faire remarquer que, pendant les trois semaines dans l’intervalle desquelles parurent ces articles, je le rencontrai plus d’une fois à dîner ou en soirée chez des amis ; nos rapports d’amitié et de cordialité n’en souffrirent en rien, et il me dit seulement qu’il m’écrirait une longue lettre pour sa justification, lorsque j’en aurais fini de mes objections et de mes critiques.

1753. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Mais on remarquera, aux précautions qu’elle prend, combien, l’injustice une fois construite et si promptement d’ordinaire, il est pénible ensuite, par un reste de fausse honte, d’en redescendre79.

1754. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

On les avertit seulement que tous les chemins n’ont pour fin que le précipice ; qu’il n’y en a qu’un seul où ils se puissent sauver, et que cet unique chemin est très-difficile à remarquer.

1755. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Je remarquerai seulement qu’ici René obtient un peu ce qu’il désire : il voulait un beau malheur, en voilà un.

1756. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Ces tournures pénibles font mieux remarquer l’objet ignoble ou vulgaire qu’elles prétendent voiler ; et le ridicule sous-entendu devient plus sensible.

1757. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

La langue anglaise a continué d’être facultative ; s’y moquer des préceptes d’Addison n’y porte point malheur tandis que chez nous on a remarqué, même avant Voltaire, qu’on ne s’y moque pas impunément des préceptes de Boileau.

1758. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Une fois même le pinceau de la femme a eu l’avantage ; Turenne est plus grand dans les Lettres que dans les Mémoires, où l’on ne voit pas sans étonnement Saint-Simon lui disputer la qualité de prince, et remarquer, dans l’intérêt des titres, « que la majesté de ses obsèques et de sa sépulture n’ont eu aucun rapport à sa naissance179. » § II.

1759. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Roger Bacon, en qui se remarquent les premières étincelles de l’esprit moderne et qui, presque seul, en un espace de dix siècles, comprit la science comme nous la comprenons, avait déjà deviné la philologie.

1760. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Cette fois encore des Parisiens étaient là ; on remarquait, venue exprès, une des plus enthousiastes et des plus dévouées Wagnéristes de Paris.

1761. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Et il est important de remarquer que cette esquisse de Parsifal, est antérieure à l’achèvement du poème de Tristan, car, le 25 août 1857, Wagner déclara à quelques amis qu’il ne savait pas encore de quelle manière il ferait le troisième acte de Tristan (R.

1762. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

On remarquait là deux poètes dramatiques célèbres.

1763. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Il a remarqué en Afrique les fils des Numides étendus à terre tout de leur long : presque tous les acteurs de son récit se vautrent sur le sol ; ils mangent à plat ventre, ils boivent à plat ventre, à moins que, pour se désaltérer plus à l’aise, et sans craindre l’asphyxie, ils ne plongent la tête tout entière dans des jarres d’eau miellée.

1764. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

[NdA] Béranger, dans sa biographie posthume, a essayé, on ne sait pourquoi, de donner crédit à ces vanteries de Latouche : ce n’est pas en causant avec nous que Latouche se les serait permises, il n’était et ne voulait être qu’un adorateur d’André Chénier : mais je dois dire que j’ai toujours remarqué que le succès d’André Chénier contrariait Béranger, et, de ce côté, l’éditeur plus ou moins scrupuleux de ces rares et neuves Poésies profitait de l’ouverture qu’il trouvait pour glisser ses insinuations malignes.

1765. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Il est à remarquer, en effet, qu’à l’époque que l’on vient de considérer et où les sociétés occidentales se forment, chacune d’elles a le pouvoir de distinguer dans quelle mesure le poison chrétien lui est utile.

1766. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Les Anglais, qui lui ont laissé son autre nom, hoche-queue (wagtail)155, ont cependant fort bien remarqué la fraternité du bouvreuil et du bœuf ; ils le nomment bull-finch, le pinson du bœuf ; mais que ce nom est loin d’être joli comme le nôtre qui signifie le petit bouvier (bovariolus) !

1767. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

De là, cette glorification raisonnée de la souffrance, qui revient si souvent dans Musset et qui comme nous l’avons déjà remarqué ailleurs103, eût fort étonné un ancien : « Rien ne nous rend plus grand qu’une grande douleur. » (Nuit de mai.

1768. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Cette difficulté portait sur le singulier accord que nous avions cru remarquer entre la pensée de M. 

1769. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

L’esprit & l’éloquence de Josephe ne se font pas moins remarquer dans ses livres des antiquités, & l’ouvrage seroit inestimable, s’il y eût exactement suivi les loix de l’histoire.”

1770. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Cette manière de voir se fait remarquer dans leurs institutions et dans leurs mœurs, comme dans leurs productions littéraires.

1771. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Cette démonstration, du reste, ne consistera pas toujours à faire voir que le phénomène est utile à l’organisme, quoique ce soit le cas le plus fréquent pour les raisons que nous venons de dire ; mais il peut se faire aussi, comme nous l’avons remarqué plus haut, qu’un arrangement soit normal sans servir a rien, simplement parce qu’il est nécessairement impliqué dans la nature de l’être.

1772. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Cependant, quoique à chaque ouvrage qui paraissait, il y eût un dépouillement plus profond des qualités qu’on pouvait remarquer encore dans l’ouvrage qui avait précédé, c’est particulièrement dans ces dernières années que M. 

1773. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Du reste, il est juste de le remarquer, en ces histoires des femmes du xviie  siècle que M. 

1774. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

… Du reste, dans cette lettre où le comte de Camors juge son fils, tout en voulant en faire un homme, un prince de ce monde, il laisse apercevoir qu’il n’a pas grande confiance dans l’énergie de sa progéniture, — ce qui rend plus imprudente encore et plus sotte sa théorie sur l’honneur : « Vous déferez-vous — dit-il à son fils — de cette faiblesse de cœur que j’ai remarquée en vous, et qui vous vient sans doute du lait maternel ? 

1775. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

L’individu-cause On a souvent remarqué déjà que la vie de l’individu est un raccourci de la vie de l’humanité.

1776. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

On remarqua dans le temps, & l’on a reproduit parmi nous, le Roman d’Ismene & Isménias, & celui de Daphnis & Chloé.

1777. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Apollon, si ce chœur chante à son gré, le comblera d’honneurs : il en a le pouvoir, car il est assis à la droite de Jupiter148. » Mais on peut remarquer aussi que cette forme judaïque et devenue chrétienne avait reçu des applications plus anciennes.

1778. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Vous avez vu, au musée de Versailles, plusieurs batailles des barricades dans les trois jours ; l’un de ces tableaux est d’Horace Vernet, et, sans nul doute, vous avez remarqué, au milieu des pavés, ce jeune bourgeois en habit de velours vert-émeraude, qui fait le coup de fusil au milieu du peuple. […] Cependant, au bout de toute cette rêverie sans portée et sans but, remarquez, je vous prie, que d’esprit, que de loyauté, que de bonne et facile ironie ! […] Michaud ; mais remarquez cependant, et voilà pourquoi le journal me semble immortel, en dépit même de ses excès et de ses folies, remarquez que voici trois hommes dont pas un n’a la même opinion, le même style, le même talent ; pas un d’eux ne va à son but par le même sentier. […] En vain les timides et les sages représentaient à ce jeune homme que le lieu était mal choisi pour y vendre un livre honnête et glorieux ; en vain lui disait-on que la librairie, en ce lieu malsain, ne pouvait être qu’une pornographie, et qu’il n’y avait rien à vendre là que des pamphlets et des livres grivois, la calomnie ou l’obscénité, les deux sœurs (remarquez, en effet, que le misérable qui calomnie, argent comptant ne demande pas mieux que d’être un écrivain de la borne pour les Faublas du carrefour). — En vain disait-on encore à cet obstiné libraire que la fameuse Lodoïska étalait naguère avec ses appas, en ce lieu maudit, les Aventures de Faublas et de M. 

1779. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Unis de leur vivant au sommet des grandeurs humaines, unis devant Dieu et par des ressemblances de nature qu’on n’a pas assez remarquées et qu’il serait curieux, de faire saillir, Louis XIV et Mme de Maintenon seront encore unis dans l’injustice et dans l’injure. […] Le chapitre des femmes est navrant ; je l’espère exagéré, car je ne vois guère le beau sexe s’y faire remarquer autrement que par l’abrutissement ou une invraisemblable corruption. […] Je remarquai, à la lueur de quelques flambeaux qui entouraient la victime, que ces deux Anglais étaient en redingotes ; elles descendaient jusqu’aux talons. […] On y trouvera les détails d’une belle et honnête vie, faite d’importants travaux et de découvertes scientifiques en même temps que de dévouement à la chose publique ; on y remarquera cette volonté persistante que rien ne put rebuter ni distraire, même l’orage révolutionnaire. […] Cherchant une autre voie, Chaptal vient à Paris, il tombe dans la société de Roucher, Berquin, Delille, etc., écrit des comédies que, par bonheur, on ne lui joue pas, devient chimiste et s’établit à Montpellier où commence sa réputation de savant ; il y découvre le secret de teindre l’andrinople ; la politique l’entraîne, mais, arrêté pour crime de fédéralisme, il est enfermé ; mis en liberté, il fabrique du salpêtre pour la République, devient professeur à l’École polytechnique, fait courageusement l’apologie de Lavoisier, est nommé membre de l’Institut, puis appelé au Conseil d’État, est remarqué par le premier consul, et enfin appelé au Ministère de l’intérieur.

1780. (1888) Portraits de maîtres

Vinet a remarqué avec raison que Lamartine était plus sensible que passionné. […] Remarquez que nous n’infirmons pas les beautés qui fourmillent dans le reste du volume, mais, quand ainsi nous mettons à part sept poèmes, nous voulons parler de sept chefs-d’œuvre indiscutables, de sept types de perfection. […] Quand le cri ne remplace pas la parole, comme le faisait déjà remarquer Sainte-Beuve, un poète ne passe point pour vigoureux. […] Remarquez que nul de nos grands morts ne suggérerait pareille illusion. […] Et ce peintre, ce graveur, ce ciseleur, comme l’a fait encore remarquer M. 

1781. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Maupassant avait une inquiétude de se renouveler qu’on n’a pas assez remarquée. […] On ne l’a pas assez remarqué. […] Et cela suppose une infatigable puissance de travail, une mémoire capable de ne pas succomber sous le poids, mais surtout la plus rare aptitude à s’assimiler toutes connaissances, à les transformer, et à vivifier les matériaux et les faits par les idées. — Après quoi, il est exact de remarquer que M.  […] Entre temps il donnait des chroniques, qui valaient ce que valent les chroniques ; des comptes rendus de théâtre paraissant au lendemain de la représentation, travail rebutant, forcément hâtif et superficiel, où il fit preuve néanmoins d’une sûreté de jugement très remarquée. […] Avez-vous remarqué que tous les dominicains sont de beaux hommes ?

1782. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

» Samedi 26 mars Ce soir, passé la soirée sur la scène de l’Odéon, à voir jouer Germinie Lacerteux, tantôt assis sur la cheminée de la chambre de Mlle de Varandeuil, tantôt sur le lit d’hôpital de Germinie, tout en causant avec Guenon, qui me fait remarquer sur un morceau de papier blanc, collé sur un portant, la désignation des tableaux de la pièce en la dénomination des machinistes, et où les trois tableaux, où Mlle de Varandeuil joue le rôle principal, portent le titre : La vieille. […] Pendant sa consultation, il avait remarqué sur les traits des gens, une interrogation inquiète à son égard, qu’il ne comprenait pas, et qu’il n’a comprise que lorsqu’il est rentré chez lui, en retrouvant dans une glace sa moustache.

1783. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Mathilde riposta droit : — Pas plus que M. le docteur… Jeanne feignit d’être totalement à la conversation générale, amassant une rancune de la vive repartie… — Je n’avais pas remarqué, fit Marcelle, que Léontine se trouvait… — Enceinte… c’est un mot comme un autre, jeta Berthe… Ne rougis pas, va… on n’osera plus s’exprimer devant toi, bientôt… Et toutes taquinaient Marcelle à qui l’on ne connaissait personne. […] Quitte à examiner plus tard les protestations, il me semble que les points d’interrogation sont bien indiscrets ; si l’auteur a voulu garder l’anonyme, laissons-lui le plaisir de son incognito et, sans nous occuper de l’absence d’un nom sur la couverture, remarquons que le roman est précédé d’une préface signée d’un nom de femme : Lucie Herpin. […] L’avoué ne me remarqua pas, mais dut, en rentrant à son cabinet, trouver que le personnel de son étude était bien zélé. […] Charles se récria et prit un air indifférent ; au bout d’un instant je remarquai le même jeu, cette fois plus couvert !

1784. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Jamais il n’eût osé, le grand écrivain rendu circonspect par la critique du Cid, mettre directement en communication avec le parterre ce capitan Matamore, création d’une si exorbitante fantaisie ; car, remarquez-le bien, ce n’est point Corneille qui montre Matamore, c’est le magicien ; et, venant d’un magicien, l’extraordinaire, l’impossible, le merveilleux sera, sans réclamation, accepté par le spectateur du xviie  siècle, très croyant et très dévot aux choses de sorcellerie. […] Car, pour le remarquer en passant, rien ne nuit plus au bien dire comme au bien écrire, à l’expression juste, nette, précise, que « l’habitude de la parole ». […] Parfois, la toile levée, il demeure quelques minutes à son strapontin, d’où il affecte de sourire aux comédiennes, et risque des gestes discrets vers la scène, mais cela de façon à n’être pas aperçu des acteurs et à être remarqué par les bourgeois, ses voisins. […] Émile Zola, remarquait, ces jours derniers, et très justement à mon avis, que l’auteur de Calendau est « chef de parti » en même temps que poète.

1785. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Son père était dans l’aisance, et l’on a fait remarquer avec raison que cette profession de marchand cordier s’appliquait alors à un genre de commerce beaucoup plus étendu qu’aujourd’hui, puisqu’il comprenait la fourniture des câbles et des autres cordages nécessaires au service de la navigation.

1786. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

., alors enceinte, on remarquera une strophe qui ferait honneur à Lamartine lui-même : c’est celle où le poëte, s’adressant à l’enfant qui ne vit encore que pour sa mère, s’écrie : Tu seras beau ; les Dieux, dans leur magnificence, N’ont pas en vain sur toi, dès avant ta naissance, Épuisé les faveurs d’un climat enchanté ; Comme au sein de l’artiste une sublime image, N’es-tu pas né parmi les œuvres du vieil âge ?

1787. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy avait eu cette matinée culminante sur la Dôle, qu’il avait remarqué ce pâtre sur ce plateau, et que sa contemplation avait trouvé à une heure déterminée de sa jeunesse une forme de tableau si en rapport et si harmonieuse, je me l’étais souvent figuré, en effet, sur un plateau élevé des montagnes, avec moins de soleil, il est vrai, avec un horizon moins meublé de réalités et d’images, bien qu’avec autant d’air dans les cieux.

1788. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

. — « Depuis trois ans que j’habite la campagne, écrit une dame du même pays, j’ai remarqué que la plupart des riches propriétaires sont les moins foulés ; ce sont ceux-là qui sont appelés pour la répartition, et le peuple est toujours vexé710. » — « J’habite une terre à dix lieues de Paris, écrivait d’Argenson, où l’on a voulu établir la taille proportionnelle, mais tout n’a été qu’injustice ; les seigneurs ont prévalu pour alléger leurs fermiers711. » Outre ceux qui, par faveur, font alléger leur taille, il y a ceux qui, moyennant argent, s’en délivrent tout à fait.

1789. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

J’ai prononcé le mot d’engouement tout à l’heure, pour expliquer le succès de la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau au moment de son apparition ; mais remarquez qu’on ne peut expliquer par ce mot d’engouement le succès des Girondins, car l’engouement ne dure pas vingt ans sans rémission et même sans dégoût contre un livre ; or les éditions de l’Histoire des Girondins se succèdent depuis vingt ans sous la presse de Paris, de Londres, de la Belgique, sans que la prodigieuse consommation de ce livre se soit abaissée d’un chiffre ou ralentie d’un jour en France et en Europe.

1790. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Elle y était entourée d’un groupe de jeunes amies lettrées et belles parmi lesquelles on remarquait une jeune Italienne du nom de Rocca, sa plus tendre amie.

1791. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Sa gloire, réduite à la voix d’un petit nombre d’amis, parmi lesquels on remarquait le publiciste de la République, M. 

1792. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

XI La forme des Poèmes antiques et des Poèmes barbares, on a pu le remarquer déjà, répond exactement au dessein que l’artiste a formé de ne voir et de ne peindre les choses que par le côté plastique.

1793. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

On n’a pas assez remarqué l’admirable symbolisme dont Goethe a usé dans ce livre.

1794. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Mais avoir été remarqué sans y avoir prétendu ; avoir été choisi, sans s’y être personnellement ingénié, par des littérateurs que l’on aime et respecte dans leur œuvre, cela m’a toujours semblé être très réconfortant et, même, très honorable… Et puis il faut exister… Or, je n’apprends sans doute à personne que gagner son pain, c’est généralement, perdre le meilleur de sa vie… Mais on peut, au moins, s’épargner de mendier, même un peu de renom.

1795. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

« Il avoit lu, ajoute-t-il, les auteurs grecs etlatins avec un tel mesnage qu’il ne se pouvoit présenter subjet dont il n’aust remarqué quelque excellent trait des anciens. » C’est ainsi que se préparait Ronsard, dans le temps même que, selon son expression dédaigneuse, « Clément Marot se travailloit àson Psautier. » On comprend et on est près d’excuser le mépris que ces fortes études lui durent donner pour les poëtes contemporains89 et pour Marot luimême, quoiqu’il l’ait appelé « la seule lumière « en ses ans de la vulgaire poésie.

1796. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Toujours sobre, attaché à son objet, châtié et contenu, même à l’époque où cette ivresse emportait les meilleurs esprits préservé par son caractère, par son rôle, par la sévérité de sa matière, des écarts de l’enthousiasme littéraire, il n’avait reproduit de l’antiquité que la simplicité de sa méthode ; du reste, ainsi que je l’ai remarqué, trop théologien pour ne pas négliger la plus grande partie des trésors de la sagesse profane.

1797. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Et on peut remarquer qu’elle existe chez tous les descriptifs minutieux.

1798. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Or comment ne pas remarquer les rapports du système philosophique de Descartes avec la géométrie ?

1799. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

On remarquera le choix des pièces jouées en concert ainsi que leur découpage et le titre qui leur est donné.

1800. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Évidemment, vous connaissez tous en France la musique de Palestrina, de Vittoria, de ces vieux contrapunticistes : — n’y avez-vous pas remarqué combien les signes employés avaient une signification tout autre que leur signification dans la musique actuelle ?

1801. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Remarquons surtout la poétique apparition de ce motif d’Harold à la fois noble, sombre et tendre, dans la marche des pèlerins (dans un rhythme allongé cette fois), la sérénade (de même, pendant qu’en même temps le cor anglais chante la mélodie de la sérénade) et l’orgie des brigands.

1802. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

On remarquera, en effet, que je m’attarde volontiers à ce qu’il y a de mieux dans la littérature contemporaine.

1803. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Qui n’a remarqué, aux ventes des célébrités de la galanterie, l’empressement des femmes ravies de pouvoir, une fois au moins, pénétrer sans honte dans le sanctuaire de la Vénus impudique ?

1804. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

La somnambule, a-t-on remarqué, exécute un acte uniquement parce qu’elle en a l’image dans l’esprit c’est pourquoi son acte est machinal et automatique ; nous, nous exécutons le même acte parce que, outre l’image, nous jugeons l’acte utile ou nécessaire.

1805. (1904) En méthode à l’œuvre

Est-il en passant, nécessaire de remarquer quelle étrange incompréhension de la langue et de sa plus essentielle phonétique, et de son euphonie, a été, de plusieurs, la suppression dans les vers de l’E muet, — en quoi ils se démontrent sourds aux demi-tonalités et de plus délicates nuances encore… Ainsi dit, nous ne voulons même un instant nous arrêter à étudier l’onde multiple et idéale du Rythme, — qui, pour en avertir maintenant, ne peut provenir de la traditionnelle pauvreté de la règle d’équidistances des temps marqués, dont s’est mesuré le vers.

1806. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Il n’est question dans les volumes florissant aux étalages que des amours vénales de dames aux Camélias, de lorettes, de filles d’amour en contravention et en rupture de ban avec la police des mœurs, et il y aurait un danger à dessiner une sévère monographie de la prostituée non clandestine, et l’immoralité de l’auteur, remarquez-le, grandirait en raison de l’abaissement du tarif du vice ?

1807. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Et aujourd’hui encore, dans le parc Monceaux, il me faisait remarquer, dans une espèce d’ivresse d’admiration, le ton cendré du ciel, ce ton unique et distingué entre tous, et que l’on ne rencontre pas en Italie.

1808. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Les noms communs ne sont pas toujours mieux traités et, comme l’a remarqué M. 

1809. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

L’opinion commune sur les gens à parole facile, les improvisateurs, les avocats, les bavards, les écrivains de premier jet, démontre en quelque façon que chez les discoureurs abondants on a remarqué une activité intellectuelle moins intense et moins vive relativement.

1810. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Remarquez bien que nous ne parlons ici que des lettres et non des sciences.

1811. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

« Sous un tel ascendant, continue-t-il, nos diverses connaissances réelles pourront donc enfin former un vrai système, assujetti dans son entière étendue et dans son expansion graduelle, à une même hiérarchie et à une commune évolution, qui n’est certainement possible par aucune autre voie. » Et il conclut : « L’indispensable harmonie entre la spéculation et l’action est ainsi pleinement établie, puisque les diverses nécessités mentales, soit logiques, soit scientifiques, concourentà conférer la présidence philosophique aux conceptions que la raison publique a toujours considérées comme devant universellement prévaloir. » On remarquera que ces lignes, que j’extrais de la dernière leçon du Cours de philosophie positive, sont datées de 1842 ; elles appartiennent donc à la « première phase » de la philosophie d’Auguste Comte.

1812. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Peut-être serait-il possible aussi qu’à l’époque de l’examen du budget, où le gouvernement et les chambres vont se trouver forcés de s’occuper des théâtres, quelques-unes des idées que je vais vous soumettre à la fin de ma lettre pussent être remarquées de nos législateurs, et les engager par de nouveaux sacrifices à rétablir le théâtre national sur une base durable.

1813. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Bon pour faire brillamment une classe, Villemain voulut un jour aborder l’histoire et il ne comprit rien à celle de Grégoire VII, sous laquelle sa minceur d’homme de lettres resta écrasée… Pas plus d’instinct que de réflexion, Villemain ne va à ce qui est supérieur et grand, et pas plus dans l’ordre de la parole, qui est son domaine, que dans l’ordre de l’action, qui ne l’est pas… Chose à remarquer !

1814. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Très remarqué en ce moment (nous avons dit pourquoi), son livre actuel n’aura pas la vie plus longue que les faits morts qu’il a exhumés de la poudre des bibliothèques.

1815. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Si la bonne Providence, si clémente pour moi depuis le début de la campagne, m’a ménagé cette occasion extraordinaire d’être spécialement remarqué parmi tant de braves, je ne doute pas que je le doive à vous tout d’abord.

1816. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Déjà sa pièce de début, Ménages d’artistes, se faisait remarquer, il m’en souvient, par une bonhomie d’honnêteté qui semblait extravagante sur les planches éhontées du Théâtre-Libre. […] Je suis sûr de toi, et d’ailleurs je ne suis pas fâché qu’un duc t’ait remarquée, car cela me pose. […] Remarquez, à ce propos, que le théâtre (je ne parle pas ici du vaudeville) a de moins en moins le respect du mariage. […] Même, avez-vous remarqué ? […] On a fait souvent remarquer, et avec raison, que tout le Théâtre-Libre dérive des Corbeaux.

1817. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Que de scrupule on éprouve à remarquer, aux lignes de leurs petits cadavres, qu’ils étaient beaux et qu’ils auraient vécu amplement ! […] Remarquons, pour les apaiser, qu’en procédant ainsi l’historien suit l’exemple de la critique verbale, science revêche et qui, partant, leur impose. […] Les quatre exemples qu’il a découverts ne lui permettent pas, remarquera-t-on, d’aller à un dénigrement si général. […] Boileau déjà le remarquait ; puis on l’a répété, à l’excès, et l’on a grandement abusé de la permission. […] On remarquait son élégance, sa froideur composée ; il écrivait ses premiers vers et combinait son personnage.

1818. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

La nuit, on lui extraira une balle de la chair, ou des éclats enfoncés dans ses os ; il tendra sa bouche violemment fendue pour qu’on la lui recouse : tout cela pour un homme qu’il n’a jamais vu, ou par qui, s’il l’a vu, il n’a pas été remarqué, un homme qui l’enverra à la potence s’il essaye de fuir toutes ces misères372. » Voilà l’avantage de l’imagination complète sur la raison ordinaire. […] Après la Restauration, deux mille ministres, pour ne pas se conformer à la nouvelle liturgie, renoncèrent à leurs cures, sauf à mourir de faim avec leurs familles. « Beaucoup d’entre eux, ne croyant pas avoir le droit de quitter leur ministère après y avoir été destinés par l’ordination, prêchèrent à ceux qui voulurent les entendre dans les champs et dans les maisons particulières, jusqu’à ce qu’ils fussent saisis et jetés dans des prisons où un grand nombre d’entre eux périrent405. » Les cinquante mille vétérans de Cromwell, licenciés tout d’un coup et sans ressources, ne fournirent pas une seule recrue aux vagabonds et aux bandits. « Les royalistes eux-mêmes confessèrent que dans toutes les branches d’industrie honnête, ils prospéraient au-delà des autres hommes, que nul d’entre eux n’était accusé de larcin ou de brigandage, qu’on n’en voyait pas un demander l’aumône, et que si un boulanger, un maçon ou un charretier se faisait remarquer par sa sobriété et son activité, il était très-probablement un des vieux soldats d’Olivier406. » Purifiés par la persécution et ennoblis par la patience, ils finiront par conquérir la tolérance de la loi comme le respect du public, et relèveront la morale nationale comme ils ont sauvé la liberté nationale. […] Remarquez la concordance de son Apocalypse et des conversations familières de Luther.

1819. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

. — Poursuivons, car je n’ai pas besoin de faire remarquer la recherche pénible de l’image et la pauvreté de la forme dans ces quatre vers où fleurit si agréablement l’adjectif-cheville. […] À l’entendre, c’est le seul homme de l’Allemagne, et il n’est pas hors de propos de remarquer que dans sa dernière brochure, — à laquelle ceci nous ramène, — il lui immole l’auteur de Faust. […] Ces bras, empruntés à une commère de Jordaens10, s’arrondissent dans le haut d’une façon si outrée qu’elle devrait bien leur mettre un corset. — Néanmoins, à prendre l’ensemble de sa personne, peut-être son talent pèse-t-il quelques kilogrammes de moins que celui de madame Toscan. — Madame Dessains doit pratiquer la pêche à la ligne ; car elle a bien certainement péché ses yeux dans un étang. — D’autre part, on a remarqué que certaine actrice d’un autre théâtre, qui a des yeux tout à fait pareils aux siens, ne jouait pas toutes les fois que le nom de madame Dessains figurait sur l’affiche.

1820. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Qu’un épicurien ait du plaisir à détailler les jolis péchés d’une jolie femme, rien d’étonnant ; mais qu’un romancier se complaise à surveiller l’alcôve de deux vieux bourgeois rances, à remarquer les suites de la chute d’un marron brûlant dans une culotte, à détailler les questions de la veuve Wadman sur la portée des blessures de l’aine, cela ne s’explique que par le dévergondage d’une imagination pervertie qui trouve son amusement dans les idées répugnantes, comme les palais gâtés trouvent leur contentement dans la saveur âcre du fromage avancé1088. […] Sur ce mot, nous nous faisons apporter ses livres, et au bout d’une heure nous remarquons que, quel que soit l’ouvrage, tragédie ou dictionnaire, biographie ou essai, il garde toujours le même ton. « Docteur, lui disait Goldsmith, si vous faisiez une fable sur les petits poissons, vous les feriez parler comme des baleines. » En effet, sa phrase est toujours la période solennelle et majestueuse, où chaque substantif marche en cérémonie, accompagné de son épithète, où les grands mots pompeux ronflent comme un orgue, où chaque proposition s’étale équilibrée par une proposition d’égale longueur, où la pensée se développe avec la régularité compassée et la splendeur officielle d’une procession.

1821. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Il est curieux de remarquer à cet égard que les enfants n’ont joui d’abord (à partir de 1793) que pendant dix ans des droits d’auteur de leurs parents. […] Je vais même plus loin : la rémunération de l’écrivain joue, en général, un rôle proportionnellement si faible21 que si, subitement, le « domaine public » était supprimé et tous les ouvrages classiques majorés 22 des droits d’auteur (c’est-à-dire de dix pour cent) en faveur des héritiers, le public remarquerait à peine cette hausse insignifiante, surtout depuis la guerre où les prix sont devenus tellement instables.

1822. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il me parle, en délicat observateur et en peintre coloriste, des blessés, de ce qu’il a surtout remarqué en eux : l’œil avec dedans ce regard doux, triste, enfantin, attrapé comme celui d’une petite fille, à laquelle on aurait abîmé sa poupée. […] » Là, un silence, et la causerie repart : « Avez-vous remarqué qu’aujourd’hui, les hommes célèbres n’ont pas la signification de leur physionomie… Voyez leurs portraits, leurs photographies… Il n’y a plus de beaux portraits… Les gens remarquables ne se distinguent plus… Balzac n’avait pas de caractéristique… Est-ce que vous reconnaîtriez, sur la vue, M. de Lamartine ?

1823. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Tout le monde l’a remarqué empiriquement : il arrive qu’un homme ressemble moins à ses ascendants directs qu’à un trisaïeul ou un arrière-grand-oncle. […] Il était éloquent et persuasif… Renan a remarqué que le mysticisme a toujours été un danger moral, parce qu’il laisse trop facilement entendre que par l’initiation on est dispensé des devoirs ordinaires21. […] Joséphin Péladan raconte qu’au moment où l’on discutait le sort des églises, il assista à une représentation de Polyeucte et crut remarquer un certain malaise dans l’assistance. « Néarque a déplu, et seule la majesté de Corneille a sauvé l’incivilité de Polyeucte : Allons briser ces dieux de pierre et de métal ! […] André Gide se montre laconique avec excès et il raffine l’ironie jusqu’à nous faire remarquer que n’étant pas romancier de profession il n’est pas tenu de nous cuisiner des développements. […] On remarquera qu’il n’a pas beaucoup d’amitié pour les jeunes-turcs.

1824. (1891) Esquisses contemporaines

Ceux qui s’avancent à la rencontre du soleil ne remarquent pas l’ombre qui les suit ; les yeux fixés sur l’aube naissante, ils courent au-devant des clartés éternelles. […] Cette brochure, où se remarquent déjà les qualités très fortes de clarté, de droiture ferme et hardie qui distinguent Scherer, est très importante pour la compréhension de la crise qu’il traversait à cette époque. […] En sortant du christianisme expérimental, nous sommes sortis du christianisme historique, et, chose digne d’être remarquée, nous abandonnons l’un parce qu’au préalable nous avions abandonné l’autre. […] La classification rationnelle des systèmes est leur succession, et le seul jugement équitable et utile qu’on puisse prononcer sur eux est celui qu’ils prononcent sur eux-mêmes en se transformant. » Cette enthousiaste consécration du fait, — du fait sensible extérieur, remarquons-le, par lui-même toujours légitime et toujours normatif, recèle néanmoins un idéalisme inavoué.

1825. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

On peut aussi faire remarquer que les religions anciennes ou primitives, autant que nous les connaissons, comportent presque toujours le sacrifice du dieu, sa mise à mort et le repas de communion des fidèles avec le corps divin représenté symboliquement ou même réellement, si le dieu de la tribu est un animal. […] Jacquemont, qui voyagea dans l’Inde avec une escorte de cipayes, remarquait que chaque homme se faisait une cuisine particulière et mangeait à part ; c’est qu’ils étaient tous de castes différentes. […] Remarquons d’ailleurs que l’on ne peut faire d’expériences qu’au sujet de douleurs insignifiantes, de piqûres, par exemple. […] Keim qui le fait remarquer, Helvétius avait la plus grande confiance dans la science.

1826. (1901) Figures et caractères

On raconte qu’à une séance où l’on s’occupait d’attribuer le prix de poésie et où l’on discutait les candidats, un académicien fit remarquer la méchante qualité des envois. […] Là, il n’aurait pas manqué de remarquer, assis invariablement sur la banquette du promenoir, lin monsieur, de taille presque petite, au visage maigre et coloré, terminé par la pointe d’une barbe grisonnante et surmonté de cheveux pareils, en mèches drues et volontaires. […] Remarquez de plus qu’il ne s’évertue pas dans une société comme la nôtre, ouverte en principe à tous. […] On n’a pas assez remarqué le double talent de Saint-Simon pour l’éloge et la satire. […] Mais tous deux, il importe le remarquer, prennent et utilisent la Légende et le Mythe dans sa beauté plastique et sa réalité supérieure.

1827. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Il ne remarqua pas le caractère baroque de ce luxe improvisé, les disparates de ces meubles, qui semblaient jetés à la hâte, comme dans un camp volant. […] Napoléon, dont les historiens ont souvent remarqué les prédilections nobiliaires, est fort aise d’obtenir une femme si bien apparentée. […] Parmi les innombrables déclarations d’amour ou d’« amitié amoureuse « que ce courrier brûlant apportait au général en chef de l’armée d’Italie, on remarquait surtout l’écriture, particulièrement insistante, d’une personne très passionnée, qui s’exprimait ainsi : … Vous êtes Scipion et Tancrède, alliant les vertus simples de l’un aux faits brillants de l’autre11… Cette admiratrice enthousiaste essayait de détourner le général des devoirs sacrés de la fidélité conjugale. […] Mais le diplomate hollandais a remarqué les ombres du tableau : L’Empereur, nous voyant enfin déboucher, fit appeler le comte Friant et lui donna ses ordres. […] Remarquez, dans les dîners, l’accueil fait au monsieur qui raconte trop longuement une excursion chez les Hurons ou chez les Topinambous.

1828. (1774) Correspondance générale

J’en appelle à tous mes amis, à vous-même ; je ne suis aucunement tyran des opinions, je dis mes raisons et j’attends ; j’ai remarqué plusieurs fois au bout d’un certain temps que mon adversaire et moi nous avions tous les deux changé d’avis. […] Je sais bien qu’ils nous imputent leur désordre, parce que nous sommes seuls en état de remarquer leurs sottises. […] Si vous avez été en souci sur la chaleur que vous avez pu remarquer dans quelques endroits de mes lettres, ne l’imputez qu’à l’impatience de vous voir pallier, excuser, défendre, affaiblir, contre le témoignage de votre conscience, une conduite qui n’était susceptible d’aucune couleur favorable. […] On peut remarquer que c’est là le sophisme particulier à tous ceux qui ont été déçus en amour ou en amitié. […] Remarquez que Diderot insiste plus bas sur ce point, en l’appelant « mon jeune ami ». » (G.

1829. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

. — La justice oblige toutefois à remarquer que Saint-Simon avait ses motifs pour ne pas bien traiter de Novion.

1830. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Il est à remarquer qu’elle et Victor Hugo entrèrent sous l’aile de la muse avec je ne sais quelle secrète influence espagnole, l’un né à Besançon, l’autre à Douai, deux cités françaises très-marquées de ce caractère étranger ; mais elle, son talent ne portait au cœur comme au front que le caractère espagnol attendri.

1831. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Régnier, pas plus que d’autres génies nés gaulois, n’était incapable de tendresse, bien qu’il n’y ait pas abondé habituellement ; mais, comme Villon, il a eu des accents rares et sentis, ses éclairs de mélancolie d’autant plus à remarquer et plus touchants : ainsi dans ces Stances qui ont pour refrain ce vers plaintif retourné et modulé sur tous les tons : Hélas !

1832. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

— Remarquez les phrases toutes faites, le style d’auteur habituel aux enfants, dans Berquin et Mme de Genlis.

1833. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Si par exemple on admettait qu’une religion est un poëme métaphysique accompagné de croyance ; si on remarquait en outre qu’il y a certains moments, certaines races et certains milieux, où la croyance, la faculté poétique et la faculté métaphysique se déploient ensemble avec une vigueur inusitée ; si on considérait que le christianisme et le bouddhisme sont éclos à des époques de synthèses grandioses et parmi des misères semblables à l’oppression qui souleva les exaltés des Cévennes ; si d’autre part on reconnaissait que les religions primitives sont nées à l’éveil de la raison humaine, pendant la plus riche floraison de l’imagination humaine, au temps de la plus belle naïveté et de la plus grande crédulité ; si on considérait encore que le mahométisme apparut avec l’avènement de la prose poétique et la conception de l’unité nationale, chez un peuple dépourvu de science, au moment d’un soudain développement de l’esprit ; on pourrait conclure qu’une religion naît, décline, se reforme et se transforme selon que les circonstances fortifient et assemblent avec plus ou moins de justesse et d’énergie ses trois instincts générateurs, et l’on comprendrait pourquoi elle est endémique dans l’Inde, parmi des cervelles imaginatives, philosophiques, exaltées par excellence ; pourquoi elle s’épanouit si étrangement et si grandement au moyen âge, dans une société oppressive, parmi des langues et des littératures neuves ; pourquoi elle se releva au seizième siècle avec un caractère nouveau et un enthousiasme héroïque, au moment de la renaissance universelle, et à l’éveil des races germaniques ; pourquoi elle pullule en sectes bizarres dans la grossière démocratie américaine, et sous le despotisme bureaucratique de la Russie ; pourquoi enfin elle se trouve aujourd’hui répandue en Europe avec des proportions et des particularités si différentes selon les différences des races et des civilisations.

1834. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

On y remarquait Montesquieu et Raynal, souvent feuilletés.

1835. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

VIII Il est rare (nous l’avons déjà remarqué ailleurs) qu’un grand homme, surtout dans les lettres, où la fortune n’est pour rien dans la gloire, il est rare qu’un grand homme sorte tout à coup de lui-même comme un hasard sans précédent et sans préparation d’une famille illettrée.

1836. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Mais il convient de remarquer que leur célébrité involontaire n’a été que le resplendissement involontaire aussi de leur nature féminine, et nullement une prétention ambitieuse à la gloire de l’écrivain ; elles n’ont été écrivains que parce qu’elles étaient épouses et mères, elles n’écrivaient pas pour le public ou pour la postérité, elles écrivaient l’une pour son mari, l’autre pour sa fille.

1837. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Chose à noter, à leur gloire, ces humanistes, bourgeois d’origine et de cœur, se font en général remarquer par la vivacité de leur patriotisme.

1838. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Mais remarquer cela, c’est dire qu’ils sont tout modernes, et qu’ils ont trouvé, chacun de son côté, et pour son compte, le principe d’excellence de la littérature de l’avenir.

1839. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

J’ai remarqué que bien des dames, restées fidèles aux livres, se consacrent aux plus ennuyeux ; elles plissent le front, font la grimace et les avalent comme des potions.

1840. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

On ne s’avise pas de remarquer la simplicité dans un discours ordinaire ; on n’en est averti que là où la grandeur des pensées fait contraste avec la simplicité des mots.

1841. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Je suis quelquefois tenté de verser des larmes quand je songe que, par la supériorité de ma religion, je m’isole, en apparence, de la grande famille religieuse où sont tous ceux que j’aime, quand je pense que les plus belles âmes du monde doivent me considérer comme un impie, un méchant, un damné, le doivent, remarquez bien, par la nécessité même de leur foi. 489] Fatale orthodoxie, toi qui autrefois faisais la paix du monde, tu n’es plus bonne que pour séparer.

1842. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

C’est lui-même qui me fit remarquer que la formule exacte de l’engagement qu’ils impliquent est contenue dans les paroles du psaume qu’on prononce.

1843. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

À ce moment, par un changement de ton que je n’ai vu remarqué nulle part, la tragédie tourne subitement à la comédie ou tout au moins au drame satirique.

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