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1599. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

» Ce mouvement inverse, ce reflux, pour ainsi dire, que nous avons à constater fut par la suite une cause d’incertitude et de confusion : quand il devint difficile de démêler dans le répertoire italien ce qui avait précédé Molière ou ce qui l’avait suivi, on méconnut souvent les dettes réelles qu’il avait contractées pour lui attribuer des emprunts où il était, non plus débiteur, mais créancier.

1600. (1890) L’avenir de la science « IX »

Ne soulève-t-elle pas des problèmes dont la solution est aussi impérieusement exigée par notre nature que celle des questions relatives à nous-mêmes et à la cause première ?

1601. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Ce mépris, qui, lorsqu’il n’a pas la paresse pour cause, sert beaucoup à l’élévation des âmes, inspirait à Jésus des apologues charmants : « N’enfouissez pas en terre, disait-il, des trésors que les vers et la rouille dévorent, que les larrons découvrent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où il n’y a ni vers, ni rouille, ni larrons.

1602. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

D epuis long-temps, les maux qui désolent la République des Lettres, sont assez semblables à ceux qui, dans l’ordre politique, furent les présages & la cause de la ruine des Empires les mieux affermis.

1603. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Ce qui était cause de cette inégalité dans ses ouvrages, dont quelques-uns semblent négligés en comparaison des autres, c’est qu’il était obligé d’assujettir son génie à des sujets qu’on lui prescrivait, et de travailler avec une très grande précipitation, soit par les Ordres du Roi, soit par la nécessité des affaires de la Troupe, sans que son travail le détournât de l’extrême application, et des études particulières qu’il faisait sur tous les grands rôles qu’il se donnait dans ses Pièces.

1604. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

La cause de cette différence vient de ce que le chien n’étant pas obligé d’être moral, en admire son instinct dont il fait ici un très-bon usage.

1605. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Il traiterait de la nature des lois, de leur origine, de l’obligation qu’elles produisent, des causes qui la suspendent ou la font cesser ; du serment, des contrats, etc.

1606. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

J’ignore quel sujet peut avoir été cause que l’évêque d’Alba se soit surpassé lui-même dans la peinture qu’il nous donne des inquiétudes et des transports d’un jeune poëte tyrannisé par une foiblesse qui lutte contre son génie, et qui le distrait malgré lui-même des occupations pour lesquelles il est né.

1607. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Il oublie pourtant quelquefois l’extrême respect qu’il porte au sexe, à qui il dit impitoyablement les plus grossières injures : mais ces injures ne gâteront pas sa cause auprès des femmes ; et comme je l’ai déjà dit ailleurs, beaucoup de péchés lui seront remis parce qu’il a beaucoup aimé.

1608. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Oui, c’est là l’impression première et l’impression dernière que nous cause le livre de Mme de Belgiojoso.

1609. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Dans tout état de cause et de littérature, les voyages préparent merveilleusement à l’histoire, mais dans l’état actuel de nos connaissances, ils sont presque de nécessité.

1610. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Elles ne sont que la branche fleurie qui appelle l’oiseau, mais d’où il s’envole, et leur domination éphémère est beaucoup trop simple pour qu’on n’en déplace pas la cause… On la cherche vainement dans une existence qui ne pesa pas assez pour laisser des traces.

1611. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

et je cause volontiers avec ceux qui échappent à cette loi de notre temps !

1612. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Pour mieux comprendre les causes secondes de l’Histoire, il y introduisait presque la physiologie et la pathologie, et (on pouvait lui en faire parfois le reproche) il ne séparait pas assez l’influence morale des influences matérielles chétives et honteuses… Oui !

1613. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Singulier revirement dont il sera l’initiative et la cause !

1614. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Singulier revirement dont il sera l’initiative et la cause !

1615. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Francis Lacombe a très bien montré dans son livre le rapport de cause à effet existant entre la destruction des assemblées corporatives et l’établissement des clubs révolutionnaires.

1616. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Chastel condamne implicitement la grande ressource économique du catholicisme, cet ascétisme sublime qui fut une des causes du salut de l’ancien monde, et qui ne serait plus un moyen puissant contre le paupérisme de notre âge !

1617. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

A-t-il bien regardé à leurs causes ?

1618. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

À ce compte-là, plus la civilisation se compliquerait et tordrait sa spirale, moins on serait capable de poésie épique, ce qui mettrait, du reste, la vanité des nations hors de cause et raierait d’un trait le fameux anathème physiologique : « les modernes (et particulièrement les Français) n’ont pas la tête épique », nul poème ne pouvant désormais étreindre le détail énorme de nos colossales civilisations.

1619. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

C’est la confession d’un pasteur protestant qui devient un prêtre de l’Église romaine, sous le coup des malheurs dont il est cause et de ses remords.

1620. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Si, dans tout état de cause, la littérature systématique est la pire des littératures, que faut-il penser de celle-là qui pour système a le réalisme ?

1621. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Ce n’est point là que se trouve ce beau mouvement si connu, et qui a rapport à la même bataille : « Non, citoyens, non, en combattant Philippe, vous n’avez point fait de faute ; j’en jure par les mânes de ces grands hommes qui ont combattu pour la même cause aux plaines de Marathon. » Son éloge funèbre n’a presque ni élévation, ni chaleur ; on lui fit même un crime de l’avoir prononcé.

1622. (1896) Études et portraits littéraires

Et puis, pourquoi négliger les causes extérieures ? […] Organisme implique résistance à des causes de dissolution constamment actives. […] Il n’a défendu que des causes condamnées. […] Sa cause était gagnée. […] Les causes du mal, ah !

1623. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Cette contenance a une autre cause. […] Serait-ce qu’elle compare aujourd’hui leurs œuvres à cet idéal devenu clair à ses yeux, et la netteté de cette intuition est-elle cause que ses sentiments actuels sont justes ? […] La réalité des portraits l’enchante dans le comique français ; dans le poète grec et dans Shakespeare, la fantaisie des tableaux lui cause le même enchantement.

1624. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ces amis espéraient libérer ainsi, pour l’âge où l’on doit liquider sa vie comme sa fortune, mon patrimoine obéré par des causes tout à fait étrangères à celles que la malveillance ou l’ignorance supposent. […] Plusieurs causes, que je ne puis pas toutes énumérer ici, ont concouru à aliéner de moi le cœur de ma patrie au moment où j’aurais eu besoin d’un mouvement soudain et sympathique de ce cœur. […] Comme les faits y sont racontés en peu de mots et tels qu’ils sont, leurs causes et leurs effets, leur enchaînement et leur ensemble, dont il lui est si aisé de se faire le commentaire, lui présentent un miroir où il se voit tel qu’il est et tel que l’histoire le montrera aux siècles futurs.

1625. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Il en attribua, peut-être imaginairement, la cause au même sentiment qu’il avait ressenti pour Charlotte et au désespoir qu’avait éprouvé Jérusalem en contemplant le bonheur paisible de cette jeune femme unie à son fiancé. […] Faust, en esprit fort qui a si souvent évoqué les puissances occultes de la nature, n’est nullement étonné ; il conserve son sang-froid ; il cause familièrement avec l’hôte infernal de sa solitude. […] Marguerite, sa cruche posée sur la margelle du puits, la tête basse et les deux mains croisées avec langueur sur sa robe, cause avec Lieichen, jeune fille à la langue affilée.

1626. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

XXII Le toucheur de bœufs soupçonne Vincent d’être la cause cachée de l’affront de Mireille ; il insulte grossièrement le beau vannier. […] Par respect pour le père de Mireille et pour la réputation de la jeune fille, Vincent ne veut pas avouer la cause de sa blessure ; il l’attribue à un coup de son outil à lame acérée, qui, en coupant un fagot d’osier, est venue percer la poitrine. […] Joyeuse je verrais s’engloutir ce bien au soleil, seule cause de mes larmes !

1627. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

C’est le pelé, le galeux, cause de tous les maux. […] Étrange manière de juger la littérature en songeant uniquement à servir les besoins d’une cause ou d’un parti, et la passion politique peut-elle aveugler à ce point ? […] En mettant en cause nos pères immédiats, cette enquête nous aura éclairés sur nous-mêmes.

1628. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

La vraie cause était le dépit d’un auteur au début qui en voulait à Boileau de la gêne des règles. […] En défendant Dorante contre sa mère, elle croit ne défendre que son droit d’avoir pour intendant qui bon lui semble, et la cause du bon sens contre le préjugé des grandes alliances. […] La vraie cause de ce malheur obstiné se découvre à nous : c’est un fond de caractère caché à tous, souvent même à l’homme qui en pâtit ; et voilà la société justifiée.

1629. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Enfin, si les preuves manquent, cherche qui voudra à contenter la curiosité des hommes, s’épuise qui voudra à pénétrer les causes des secrets jugements de Dieu : pour lui il chantera à jamais ses miséricordes. […] Au lieu d’un avocat qui veut nous donner à croire ce qu’il ne croit pas, ou d’un rhéteur qui, dans la cause de la vérité, n’oublie pas les affaires de son esprit, c’est un prêtre qui n’a que la foi du troupeau, un docteur qui a conservé la docilité du disciple. […] Et cependant, c’est dans Molière qu’il admire « ces dialogues qui jamais ne languissent, cette forte et continuelle imitation des mœurs qui passionne ses moindres discours, ce naturel, cause de sa supériorité sur tous les autres dans la comédie. » Il est étonnant qu’on s’arrête en si beau chemin, et qu’un critique touché jusque-là n’ait pas été entièrement conquis.

1630. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

N’est-il pas évident que, si les dix-neuf vingtièmes des crimes punis par la société sont commis par des gens privés de toute éducation et pressés par la misère, la cause en est dans ce manque d’éducation et dans cette misère ? […] Fermez les clubs, ouvrez des écoles, et vous servirez vraiment la cause populaire. […] Jouffroy a dit cela d’une façon merveilleuse dans cet admirable discours sur le scepticisme actuel, que je devrais transcrire ici tout entier, si je voulais exprimer sur ce sujet ma pensée complète : « Chacune de nos libertés nous a paru tour à tour le bien après lequel nous soupirions, et son absence la cause de tous nos maux.

1631. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La cause était jugée, la guerre serait heureuse, puisque les dieux la voulaient : elle fut aussitôt résolue. […] Il envoya un esclave avertir Xerxès de sa part, qu’il était secrètement gagné à sa cause, que l’armée navale de la Grèce, déchirée par des querelles intestines, allait fuir dès le lendemain, et qu’en survenant à la hâte, il pourrait la capturer d’un seul coup. […] Les Grecs étant du même sang, parlant la même langue, ayant les mêmes dieux et les mêmes temples, quelle bonté ce serait pour nous de trahir leur cause !

1632. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

20 mars Saint-Victor, cherchant la cause de la mélancolie que nous éprouvons tous, au printemps, la trouvait dans ce spectacle du renouveau de la nature, que l’homme compare, malgré lui, au non-renouvellement de son être. […] Puis, on cause de la santé des anciens, de l’équilibre du physique antique, de l’hygiène morale des temps modernes, des conditions physiologiques de l’existence dans une cinquantaine d’années. […] On cause des sœurs qui soignent les malades, de celle qui vient de quitter la maison, après avoir fermé les yeux de M. 

1633. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Puis il nous parle de la difficulté de faire du roman moderne, à cause du peu de changement des milieux, et sans faire semblant d’entendre nos objections, il va à Paméla, dont le grand intérêt pour lui est dans le changement des mœurs d’alors : la transformation du vieux puritanisme anglais en méthodisme, en accommodement avec les intérêts humains et la pratique de la vie, arrivé le jour, où Wesley a dit que « les Saints devaient avoir des places ». « Paméla, ajoute-t-il en soulignant son mot final d’un sourire, Paméla, un type à la fois de jeune fille et de magister !  […] Le prince Napoléon dîne ce soir… Il est en veine d’amabilité, il cause avec une mémoire ethnographique merveilleuse, se rappelant les noms et la physionomie de tous les lieux par lesquels il vient de passer, et déclare qu’il n’a plus qu’un seul plaisir au monde : c’est le voyage. […] Il a été forcé, ces jours-ci, de quitter de Saint-Cloud et d’aller coucher à Villeneuve, à cause du tintamarre des saltimbanques à la fête de Saint-Cloud.

1634. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Ma pensée de prudence et de temporisation pour eux était plus italienne que celle de Charles-Albert ; elle est la même encore aujourd’hui, mais pour d’autres causes. […] Il avait été un ardent fauteur de la révolution française dans ses commencements ; il était devenu l’ennemi le plus implacable de la cause française à la fin. […] Chacune de ces contrées paraissait avoir son représentant dans un des interlocuteurs qui plaidait la cause de sa capitale devant la reine détrônée d’un pays que les Romains appelaient, il y a peu de siècles, barbare.

1635. (1926) L’esprit contre la raison

Jamais fait n’eut de causes plus précises. L’ignorance de ces causes, seule, permit à certains qui en écrivirent de se tromper aussi grossièrement. […] Ni le frisson extraordinaire, ni les produits connus de l’anxiété, ni l’histoire pitoyable du Lusitania, ni aucun des spectacles où il est d’une telle facilité de nous convier à nous apitoyer et qui, dans leur plus terrible désolation, demeurent tout de même du domaine relatif, ne sauraient être invoqués comme preuves ou causes d’une crise de l’esprit.

1636. (1903) La renaissance classique pp. -

Seuls les chefs d’école, les théoriciens et les praticiens de la doctrine peuvent être mis en cause. […] L’unique consolation comme l’unique idéal qu’on lui offre dans sa misère, c’est le travail mécanique, abrutissant, le travail sans cause et sans but, agitation vaine qui se résout en un simple jeu d’excitations et de mouvements réflexes. […] Comme aux époques les plus inclémentes de l’histoire, il l’a réduite au qui-vive perpétuel, il lui a imposé des armements qui l’épuisent, et, sans l’excuse de la bonne cause à défendre, de l’entraînement juvénile et irréfléchi, il a instauré le règne exclusif de la force brutale alliée à la ruse et à la perfidie.

1637. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Si elle tentait de se justifier, il se ferait un devoir de lui résister ; mais, une fois son orgueil mis à l’aise par l’humilité de la suppliante, il n’écoute plus que son cœur, et Manon a gagné sa cause. […] L’esprit blessé n’a pas le temps d’analyser l’impression qu’il éprouve, et oublie son déplaisir avant d’en avoir pénétré la cause. […] À quelle cause faut-il attribuer ce discrédit ? […] Nous savons tout ce qu’on peut dire sur l’ingratitude de la foule ; mais nous répugnons à penser que l’ingratitude soit la seule cause du discrédit où M.  […] N’est-ce pas assigner aux événements accomplis dans un siècle, dans un lieu déterminé, des causes ignorées jusque-là, mais pourtant revêtues d’un caractère de vraisemblance ?

1638. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Il me montrait tous les avocats de deux sous, tous les avocats sans cause, tous les avocats sans talent et sans honorabilité, aidés, poussés par Crémieux, dans la curée des places de la haute administration. […] Après tout, la cause de mon peu de curiosité est-elle due à l’abondance de la télégraphie, qui donne aux épanchements impériaux un style trop nègre ? […] Pendant que Burty, accosté à l’improviste par Mme Verlaine, cause avec elle, des moyens de faire cacher son mari, Mme Burty me confie un secret que m’avait gardé Burty. […] L’on va sans but à travers le parc, dans une promenade qui conduit à la fin sous un plein soleil, à la ferme, où l’on cause de la Commune. […] La maison avait abandonné l’hôpital, à cause du frère de Monseigneur ***, un pas grand-chose… — Qu’est-ce qu’il faisait donc, ma sœur ?

1639. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Ils sont hors de cause. […] Une passion sur laquelle tu avais fait tant de projets ne te cause présentement qu’un mortel désespoir qu’on ne peut comparer qu’à la cruauté de l’absence qui le cause. […] J’étais magistrat, je jugeais les causes, j’ordonnais les débats. […] Si nous n’avons pas écouté notre raison, vos miracles en sont cause. […] Il est urgent de bien lire ses Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains.

1640. (1881) Le naturalisme au théatre

En ces sortes de combats, les petites victoires ne signifient rien ; il faut des triomphes, accablant les adversaires, gagnant la foule à la cause. […] Une Cause célèbre sue le mépris du bon sens, du génie français. […] Son forçat entre, s’asseoit et cause, à peu près comme cela se passerait dans la réalité. […] Sans doute, une analyse exacte nous donnerait les causes de ces mouvements contraires et si précipités. […] Ce drame est la mise en œuvre d’une cause célèbre, l’affaire Gras, qui est encore présente à toutes les mémoires.

1641. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Et nous avons raison de le faire, tant que l’action est seule en cause. […] C’est pourquoi nous pensons à l’expulsion plutôt qu’à la cause qui expulse. Mais cette cause n’en est pas moins présente à l’esprit ; elle y est à l’état implicite, ce qui expulse étant inséparable de l’expulsion comme la main qui pousse la plume est inséparable du trait de plume qui biffe. […] Donc, selon qu’on regarde dans un sens ou dans l’autre, on aperçoit Dieu comme cause efficiente ou comme cause finale. […] Son immutabilité est donc bien la cause de l’universel devenir.

1642. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

« Pourquoi ne voulez-vous pas non plus que la disparition du Zahnph ait été pour quelque chose dans la perte de la bataille, puisque l’armée des Mercenaires contenait des gens qui croyaient au ZaïmphI J’indique les causes principales (trois mouvements militaires) de cette perte ; puis j’ajoute celle-là comme cause secondaire et dernière.

1643. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

La seconde cause des réviviscences longues et complètes est la répétition elle-même. […] Ses différents souvenirs se recouvrent ; les différences qui distinguaient les deux cents peupliers ou les cent cinquante poules s’effacent l’une par l’autre ; il garde une image bien plus exacte et bien plus intacte, s’il a vu un seul peuplier debout dans une prairie, ou une seule poule juchée sur un hangar. — Toutes nos images subissent un émoussement semblable ; que le lecteur essaye d’imaginer un lapin, une carpe, un brochet, un bœuf, une rose, une tulipe, un bouleau, ou tout autre objet d’espèce très répandue dont il a vu beaucoup d’individus, et d’autre part un éléphant, un hippopotame, un magnolia, un grand aloès, ou tout autre objet d’espèce rare dont il a rencontré seulement un ou deux échantillons ; dans le premier cas, l’image est vague, et tous ses alentours ont disparu ; dans le second, elle est précisé, et on peut indiquer l’endroit du jardin des plantes, la serre parisienne, la villa italienne où l’objet a été vu. — La multiplication de l’expérience est donc une cause d’effacement, et les images, s’annulant l’une l’autre, retombent l’une par l’autre à l’état de tendances sourdes que leur contrariété et leur égalité empêchent de prendre l’ascendant.

1644. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Bien qu’aucune satisfaction absolue ne soit donnée à la philosophie, pas plus de circonscrire la cause que de limiter l’effet, le contemplateur tombe dans des extases sans fond à cause de toutes ces décompositions de forces aboutissant à l’unité. […] qui donc connaît les flux et les reflux de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le retentissement des causes dans les précipices de l’être, et les avalanches de la création ?

1645. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Qui ne sent à première vue combien l’espèce de relâchement dans lequel nous vivons, par des causes qui ne sont pas toutes mauvaises, rend nécessaire une ferme croyance sur ce point ? […] Je m’en rapporte à la France et j’accepte sa liste pour toute la suite de sa littérature, ne réhabilitant personne et laissant les morts dans le repos de leur tombe, mais, par la recherche approfondie des causes qui ont fait vivre les uns et mourir les autres, rendant d’autant plus hommage à ceux qui ont survécu.

1646. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Nouvelle cause de tiédeur dans Rabelais pour des nouveautés qui menaient au bûcher. […] » C’est la Renaissance qui dicte à Rabelais, encore tout ému de la lecture de Platon, ces belles paroles qu’il prête à Gargantua écrivant à son fils59, les premières peut-être qui aient été exprimées dans le grand style français, les premières beautés universelles de notre littérature : « Non doncques sans juste et équitable cause je rendz grâces à Dieu, mon conservateur, de ce qu’il m’ha donné pouvoir veoir mon anticquité chenue refleurir en ta jeunesse.

1647. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Vous entendez bien par là notre M. de Malherbe, et savez bien qu’en qualité de premier grammairien de France, il prétend que tout ce qui parle soit sous sa juridiction, comme il est cause en effet qu’on parle plus régulièrement qu’on ne faisait, et moins au hasard et à l’aventure4. » La déclaration n’est point suspecte : c’est à la forte discipline de Malherbe que nous devons la double réforme de la poésie et de la prose. […] J’obéirais à une loi si fâcheuse, à cause que je suis bon citoyen ; mais ce serait par mon silence et non par ma lâcheté, et à la charge de ne point parler, et non pas de parler contre ma conscience16. » Vaugelas, un autre homme de bien à qui nous aurons aussi à rendre justice, défiait Phyllarque de trouver un meilleur cœur que Balzac, une plus grande douceur que « celle qui accompagnait toutes les parties de sa vie. » « Sa probité, ajoute-t-il, lui paraissait une des plus rares choses de ce siècle, comme son esprit est un des plus grands ornements de la cour17. » Quant à la langue, les services que Balzac lui a rendus suffiraient pour le sauver de l’oubli.

1648. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Nous n’y renoncerons que quand il nous sera donné de constater dans la nature un fait spécialement intentionnel, ayant sa cause en dehors de la volonté libre de l’homme ou de l’action spontanée des animaux. […] À moins que mes dernières années ne me réservent des peines bien cruelles, je n’aurai, en disant adieu à la vie qu’à remercier la cause de tout bien de la charmante promenade qu’il m’a été donné d’accomplir à travers la réalité.

1649. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

12 mars Ce soir on cause de 1830, et le marquis de Belloy, pour nous donner une idée de la confraternité de ce temps, et des folies excentriques et généreuses, et des choses ridicules et grandes qu’elle amenait, nous raconte cette anecdote. […] » C’était le grand moment de la restauration des idées catholiques, et le pauvre père Cerceau disait sur un ton lamentable, à ses élèves : « Messieurs, vous serez cause de ma ruine.

1650. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

2 mai Quand on cause avec lui, il semble qu’on ait affaire à un dormeur qui s’éveille. […] Je n’ai plus bien longtemps à le voir… J’entends, cognant contre l’escalier, des ferrements… le bruit métallique des poignées de la bière, qu’on s’est pressé d’apporter, à cause des grandes chaleurs.

1651. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Cependant si le cas de roitelet était unique ou rare ; si l’on ne trouvait dans les langues européennes que trois ou quatre exemples de cette sorte, on pourrait imaginer une chanson, un conte, une de ces traditions populaires qui traversent les siècles, les montagnes, et les océans ; mais, au contraire, à la moindre recherche les exemples se multiplient et l’on est forcé de ramener la plupart des causes à une seule, la nécessité psychologique. […] L’abstraction est une des causes de la mort des mots.

1652. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Il est probable qu’on y a renoncé à cause des embarras de l’exécution. […] Pourquoi cet ébranlement intime, qui paraît nous révéler ce que nous cache la vie commune, serait-il à la fois sans cause et sans but ?

1653. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il y a beaucoup de fables qui sont ainsi, où le caractère des animaux disparaît à cause du caractère particulier que La Fontaine leur attribue, parce qu’il songe à un homme et non pas à un animal  Et puis ailleurs il y a des fables — assez nombreuses aussi — zoologiques encore, où l’animal est bien peint pour lui-même, selon la physionomie que La Fontaine a découverte en lui, a cru voir en lui ; et c’est là le vrai La Fontaine ; j’exagère, le La Fontaine le plus intéressant, parce que c’est le La Fontaine qui fait faire un pas et un très grand pas à la fable en en faisant non pas seulement une peinture de l’humanité sous différents masques, mais une peinture de l’humanité inférieure, si vous me permettez le mot, une peinture de l’animalité, avec les traits véritablement caractéristiques et utiles à connaître qu’elle peut avoir. […] Du moins ils ont établi un rapport de cause à effet alors qu’il ne pouvait y avoir là que du hasard.

1654. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Légère, spirituelle, — quand elle l’est, — curieuse du vice autant que du bric-à-brac de l’époque dont elle est affolée, parce que ce bric-à-brac profané l’a fait penser au vice dont il semble porter l’empreinte, cette école historique enfantine, mais gâtée, nous l’avons dit, n’est pas et ne saurait être, à cause même de sa frivolité, la plus dangereuse des écoles d’histoire, vouées à la glorification du xviiie  siècle. […] On ne replaide pas tous les matins des causes jugées et perdues.

1655. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

À cela, il y a deux grandes causes honteuses et cruelles : le manque d’inspiration et l’ennui. […] et j’ai été trouvé fidèle à une grande cause (laquelle ?

1656. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Il appelle « déterminisme » la cause qui détermine l’apparition des phénomènes. Cette cause prochaine, comme il la nomme, n’est rien autre chose que la condition physique et matérielle de l’existence ou de la manifestation des phénomènes… Les corps vivants… sont tour à tour ramenés et réduits au mécanisme général de la matière. »‌ Nous pouvons saisir par ces quelques phrases du savant, éclairées par le commentaire de l’homme de lettres, la pensée même de Claude Bernard.

1657. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Mais cette amorce même devenait cause de retard, l’avare et rusé monarque différant les préparatifs, multipliant les obstacles et les lenteurs avant la guerre, pour jouir plus longtemps du privilège arraché. […] L’immense et contradictoire incident qui nous a montré naguère l’empire turc protégé par une croisade partielle de l’Occident, le langage que l’orthodoxie même a pris quelquefois dans cette cause, par défiance d’un schisme bien moins éloigné d’elle que la barbarie du Coran, tout cela n’est qu’un retard et point un obstacle à l’œuvre inévitable du temps, à la dette sacrée de la Providence, à l’épuration des frontières orientales de l’Europe, au défrichement nouveau des rivages de l’Asie-Mineure, de cette banlieue de l’Europe si fertile jadis sous la liberté grecque et même sous l’empire romain.

1658. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

« L’horreur que me cause cette mort est inexprimable, dit-elle en propres termes le lendemain à la princesse Daschkoff ; c’est un coup qui me renverse. » Mais le personnage politique en elle reprit aussitôt le dessus : elle comprit que désavouer hautement le crime et parler de le punir ferait l’effet d’une comédie jouée ; qu’elle ne persuaderait personne ; que ce meurtre lui profitait trop pour qu’on ne le crût pas commandé ou tout au moins désiré par elle ; elle dissimula donc, et faisant son deuil en secret, — un deuil au reste qui dut être court, — elle se contenta, pour la satisfaction et le soulagement des siens et de son fils, de conserver dans une cassette la lettre écrite à elle par Orlof, après l’acte funeste, et qui témoignait de l’entière vérité.

1659. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Qu’il est doux d’être heureux sans remonter aux causes !

1660. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Nous insisterons sur les défauts en particulier : quoique divers en apparence, ils se rattachent presque tous à une cause commune qu’il faut rechercher et combattre dans la nature même du talent de M. 

1661. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

L’on a plusieurs fois applaudi à la vigueur de la satire ou à cause des allusions ; mais on n’a ri, le 4 décembre, 1º.

1662. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Tout se tient ainsi d’une dépendance nécessaire et visible, et une seule cause se manifeste dans la diversité des effets successifs.

1663. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Perrault a gagné sa cause, sur le fond.

1664. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Outre ce que les motifs personnels ou les rivalités d’école apportent toujours de restriction dans l’éloge, l’auteur en cause fût-il, comme celui-ci, particulièrement « sympathique », M. 

1665. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Schwob analyse : « Quand nous saisissons des choses leurs rapports de position, nous les classons suivant la cause et l’effet ; quand nous les envisageons suivant leurs relations de ressemblance et de grandeur, nous les classons suivant les idées logiques de notre esprit… on peut imaginer que les choses ont entre elles d’autres rapports que le rapport scientifique et le rapport logique. » Mais on peut même dire qu’elles n’ont ni l’un ni l’autre de ces deux rapports qui sont tous deux des façons subjectives de représentation d’un inconnu.

1666. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

La voïe de discussion et d’analise, dont se servent ces messieurs, est bonne à la verité, lorsqu’il s’agit de trouver les causes qui font qu’un ouvrage plaît ou qu’il ne plaît pas, mais cette voïe ne vaut pas celle du sentiment lorsqu’il s’agit de décider cette question.

1667. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Au reste, on est trop disposé, dans ce siècle, à se tromper sur l’essence de la magistrature de la pensée, comme sur beaucoup d’autres choses ; car l’absence et le discrédit des traditions sont, en ce moment, la cause d’un grand nombre de faux jugements.

1668. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Qui sait si la plupart des pensées les plus individuelles de Rivarol lui-même ne passeront pas un jour dans la langue française et ne feront pas corps avec elle, comme des inscriptions sur le marbre où elles sont gravées, — et si, comme tant de mots dont le génie qui les a prononcés a été exproprié, pour cause d’utilité publique, avant le Code Napoléon, elles ne seront pas recueillies par quelque Quitard de 1990 ?

1669. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Que Joseph de Maistre eût pris fait et cause pour le grand critique, étranglé par les Eunuques du xviiie  siècle, rien de moins étonnant, et de plus naturel.

1670. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Saint-Simon et la Philosophie, voilà les deux causes des préjugés qu’on trouve encore dans les meilleurs esprits de nos jours quand il s’agit de madame de Maintenon.

1671. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Gilbert, dans son édition de Vauvenargues, a parfaitement mis en lumière ces points, très peu aperçus jusqu’ici, qui auraient été les causes de rupture entre Vauvenargues et Voltaire, et c’est ici que la publication qu’il a faite éclaire pleinement un Vauvenargues trop laissé dans l’ombre, et nous révèle, en l’auteur des Pensées et maximes, une moralité qui n’était pas du tout la philosophique et la païenne que Voltaire lui avait bâtie comme une pyramide de Rhodope.

1672. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

Toutes ses lettres attestent, au contraire, l’ardeur de cette âme qui, sans l’ennui, aurait peut-être en passion égalé celle de Madame de Staël, et qui se donne par les faits de si beaux soufflets à elle-même quand elle écrit, dans la Correspondance : “Je n’ai ni tempérament, ni roman.” » Assurément je ne parlerai point, et pour cause, de son intimité avec le président Hénault, le Sigisbé d’une partie de sa vie.

1673. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Sans l’honneur de l’Église indignement mis en cause par les historiens de ce temps, ce simple et doux abbé Gorini n’aurait pas songé à interrompre la plantureuse lecture de ce bréviaire qui renferme assez d’érudition pour un prêtre, et cela, afin de relever, un à un, dans les livres du dix-neuvième siècle, tous les mensonges et sophismes qui s’y étalent sous cette apparence d’impartialité, qui est l’hypocrisie de l’Histoire, quand ce n’en est pas la trahison !

1674. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Gilbert, dans son édition de Vauvenargues, a parfaitement mis en lumière ces points, très peu aperçus jusqu’ici, qui auraient été les causes de rupture entre Vauvenargues et Voltaire, et c’est ici que la publication qu’il a faite éclaire pleinement un Vauvenargues, trop laissé dans l’ombre, et nous révèle en l’auteur des Pensées et Maximes une moralité qui n’était pas du tout la philosophique et la païenne que Voltaire lui avait bâtie comme une pyramide de Rhodope.

1675. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

On se dit : l’œuf du génie n’est pas si gros ; ce n’est que l’atome de la circonstance… Le génie n’est plus une cause en soi, qui produit, comme Dieu, pour obéir aux lois de son être.

1676. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Seulement, par une inconséquence qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies, imparfaites par là au point de vue absolu de leur auteur, des cris d’âme chrétienne, malade d’infini, qui rompent l’unité de l’œuvre terrible, et que Caligula et Héliogabale n’auraient pas poussés.

1677. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

C’est la vie pour la vie de Milton qu’il va nous dire, la vie pour la vie et pour son détail, — et non pour faire de cette vie la cause du talent de Milton et pour retrouver dans son talent l’empreinte de cette vie tout entière.

1678. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

III Car voilà encore une troisième sensation désagréable que vous cause l’œuvre hybride et indécise de M. 

1679. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

On verra plus nettement la cause de la ruine sur cette noble chose démolie.

1680. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Cependant ce n’est pas à des causes purement littéraires qu’il faut attribuer l’amoindrissement de sa popularité. […] Toutefois il ne dissimule pas la cause réelle de sa résolution. […] Il est sage sans doute, il est nécessaire d’étudier avec ardeur, de connaître complètement les causes d’un fait éclatant : cependant il faut savoir se contenir dans de justes limites, et présenter le fruit de ses études sans ostentation. […] croyez-vous donc que la défaite de la royauté soit un échec sans cause ? […] Luther, en fournissant à Henri VIII l’occasion de secouer l’autorité papale, n’a fait que hâter le triomphe de la cause démocratique.

1681. (1900) Molière pp. -283

Voyez L’Avare : l’avarice n’est pas une passion intéressante ; mais il y a un moment où cette passion cause à tous ceux qui l’éprouvent des souffrances réelles ; leurs entrailles crient, et les nôtres ne peuvent s’empêcher de crier. […] Il est faux que, comme le dit le prince de Conti, il n’y ait que Sganarelle qui prenne la cause de Dieu dans Dom Juan ; il y a bien d’autres personnes qui prennent la cause de Dieu : il y a Dona Elvire ; il y a Dom Louis Tenorio, le propre père de Dom Juan, et le Pauvre, dans la fameuse scène. Plus encore que Dona Elvire et que Dom Louis Tenorio, le Pauvre soutient la cause du ciel de la noblesse de son caractère propre, de l’énergie absolue de sa résistance contre Dom Juan. […] Et, comme dans l’État le roi seul était tout, cette cause latente suffisait pour faire que, dans la famille, à certains moments — les plus graves, — il n’y eût qu’un personnage qui comptât : le père, le mari. […] Le privilège est un arbre qui porte deux fruits amers : la violence et la fraude ; et, s’il est bon, pour beaucoup de causes, qu’il y ait dans l’État une hiérarchie sagement mesurée, mais une hiérarchie sans dureté et sans morgue, trop d’intervalles infranchissables entre les différentes portions d’un même peuple sont rarement utiles au bonheur de tous et à la sécurité de chacun.

1682. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

C’est un âge où l’on est maintenant un gamin (à cause des examens, concours, service militaire et autres lisières), où l’on était alors un homme. […] Dans un club, chacun peut faire ce qu’il veut, à condition de n’être pour personne une cause de dérangement ou d’ennui… Dans la bibliothèque, fort habilement aménagée, le silence est réclamé par des écriteaux significatifs. […] X… Si cette prose vous agrée, on peut croire que c’est pour une cause indépendante des obligations de politesse auxquelles les plus farouches critiques sont eux-mêmes réduits. […] Si désintéressée que soit leur science, ils n’ont pas assez d’abnégation pour gaspiller leur talent en l’honneur d’une cause perdue. […] Les travaux de la mission française, interrompus au mois de juillet, à cause des extrêmes chaleurs qui faisaient du champ de fouilles une vraie fournaise, ne recommencèrent point l’automne suivant.

1683. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Pour relier les petits fragments que nous pouvons atteindre, il faut le plus souvent supposer des causes ou employer des idées générales tellement vastes, qu’elles peuvent convenir à tous les faits ; il faut avoir recours à l’hypothèse ou à l’abstraction, inventer des explications arbitraires ou se perdre dans les explications vagues. […] L’homme inspiré, passionné, pénètre dans l’intérieur des choses ; il aperçoit les causes par la secousse qu’il en ressent ; il embrasse les ensembles par la lucidité et la vélocité de son imagination créatrice ; il découvre l’unité d’un groupe par l’unité de l’émotion qu’il en reçoit. […] À chaque instant il blesse au vif les théologiens qui font de la cause primitive un architecte ou un administrateur. […] Par un autre contre-coup des mêmes causes, il a fait de Jean-Paul, le bouffon affecté, l’humoriste extravagant, « un géant », une sorte de prophète ; il a comblé d’éloges Novalis et les rêveurs mystiques ; il a mis le démocrate Burns au-dessus de Byron ; il a exalté Johnson, ce brave pédant, le plus grotesque des taureaux littéraires. […] Puisque le sentiment héroïque est la cause du reste, c’est à lui que l’historien doit s’attacher.

1684. (1902) Propos littéraires. Première série

Or le public rêve, bâtit des châteaux en Espagne, philosophe sur la nature des choses et la destinée, cause des pièces qu’il a vues et des livres qu’il a lus. […] Inconnu, ou à bien peu près, de toute l’antiquité, il est né du Christianisme, ou plutôt il est né des mêmes causes qui ont rendu le Christianisme viable. […] J’eusse aimé mieux, et je n’aurais pas trouvé trop invraisemblable ni exceptionnel, que Jacquine eût l’horreur du vice sans avoir jamais vu la vertu jusqu’à l’âge de vingt ans ; qu’elle fût une hermine en tant que née hermine et nullement pour une autre cause ou par contribution d’une autre cause. […] Assez d’autres déjà se sont tués pour elle ou à cause d’elle. […] On cause, on est très heureux de se retrouver : « Venez me voir.

1685. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Pascal se tuait littéralement à toutes ces recherches, la longue étude qu’il avait faite de l’hérédité achevait de l’empoisonner, lui fournissait des causes toujours renaissantes d’inquiétude ; il se sentait menacé par ces ancêtres au sang vicié, et s’analysait sans cesse, épiant la moindre de ses sensations. […] Même, il y avait là une des causes qui la désintéressait des romans. […] Marcel Prévost vient de publier chez Lemerre, plaidera plus éloquemment que moi cette cause. […] Curieux du pourquoi des choses, il voulait qu’après quatre heures écoulées, le corps fût ouvert en présence de personnes qu’il nommait et qu’on examinât soigneusement l’état des parties internes, pour découvrir la cause de sa mort. […] Flourens, qui aime à se rendre compte des effets et des causes, se demande comment, au sein d’une population de plus de cent millions d’hommes dévoués à l’Empire, une poignée de révolutionnaires put arriver à troubler si profondément l’État tout entier.

1686. (1940) Quatre études pp. -154

J’ai trouvé le dénouement de Lenore très moral : son amant même la punit du crime dont il est la cause ; cette pensée est terrible, on peut la méditer avec fruit. — On dira que je n’ai pas imité assez scrupuleusement l’original ; j’avoue que je n’ai pas eu le courage de faire danser les morts ni de détailler les dernières scènes de Lenore ; le goût français s’y oppose. […] Ainsi, quoique les passions soient la cause de tous les désordres dans lesquels tombent les hommes, une vie sans passion est une langueur insupportable. […] Il montrera que quand on parle des mouvements impétueux de l’âme, de ses tempêtes et de ses ouragans, on ne cède pas à l’attrait d’une simple métaphore : car cette comparaison a un fondement dans la nature, et elle exprime des effets qui ont une cause physique : les passions s’émeuvent lorsque se meuvent les fibres de notre corps. […] Ce même philosophe esquisse aussi la psychologie de l’ennui. « Traite des Sensations », Œuvres, II, 75 ; à propos de la statue sentante : « Enfin, si le besoin a pour cause une de ces sensations qu’elle s’est accoutumée à juger indifférentes, elle vit d’abord sans ressentir ni peine ni plaisir. […] Le mal tient au bien même ; on ne pourrait ôter l’un sans l’autre ; et ils ont tous les deux leurs sources dans les mêmes causes… » 81.

1687. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Son dernier silence était un pressentiment qu’elle voulait ne communiquer à personne, tant elle craignait d’être la cause d’une affliction.

1688. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Contre la sédition universelle, où est la force   Dans les cent cinquante mille hommes qui maintiennent l’ordre, les dispositions sont les mêmes que dans les vingt-six millions d’hommes qui le subissent, et les abus, la désaffection, toutes les causes qui dissolvent la nation dissolvent aussi l’armée.

1689. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Raisons du succès de Malherbe Les ennemis de Malherbe n’y purent rien : il obtint gain de cause auprès de ses contemporains.

1690. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Jules Lemaître, certes, s’amuse et nous amuse, mais entre deux grâces il sait glisser une phrase profondément pensée, sans l’alourdir par des insistances, comme l’on doit faire dans le dernier salon où l’on cause, si, comme je l’espère, on y sait bien causer.

1691. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Le mouvement était donné à l’esprit social ; la conversation était devenue le besoin général ; il fallait à tout prix le satisfaire ; ce besoin remontait à des causes plus anciennes et plus puissantes que l’hôtel de Rambouillet, qui, lui-même, leur dut son origine et ses progrès, et il ne fit qu’en favoriser le développement et l’éclat.

1692. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Mais sans aigreur dans la dispute, sans entêtement dans ses idées, sans acharnement contre ses Adversaires, l’Archevêque de Cambrai se contenta d’exposer ses raisons, & les abandonna dès qu’il eut lieu de connoître qu’il défendoit une mauvaise cause.

1693. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

Il y a même de bonnes raisons pour croire que la premiere cause du changement qui survint dans la déclamation théatrale du temps de Ciceron, venoit de ce que les romains, qui depuis cent ans avoient beaucoup de commerce avec la Gréce où ils alloient même étudier les arts et les sciences, changerent alors leur maniere de prononcer.

1694. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Bref, il existe de nombreuses causes d’erreur, qui vicieraient les résultats, et M. 

1695. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Elle avait écrit, comme on cause dans une lettre un livre simple, naturel, passionné, quoique pur (cette chose si rare !)

1696. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

… Ou il doit recommencer sérieusement, ce qui ne manquerait pas de hardiesse, la comédie de Molière, cette comédie des Précieuses, qui n’a point passé comme le temps qu’elle a peint, et dans laquelle tout est resté aussi vrai et aussi réel que cet éternel bonhomme que Molière met partout, ce Gorgibus qui est Chrysale ailleurs, et Orgon, et même Sganarelle ; car Sganarelle, c’est Gorgibus avec quelques années de moins et une… circonstance de plus ; ou bien — ce qui serait beaucoup plus crâne encore — il doit être, ce livre, la défense enfin arborée des Madelon et des Cathos contre les moqueries de Molière, la négation des ridicules mortels qu’il leur a prêtés, et la cause épousée par un spiritualiste du xixe  siècle de ces idéales méconnues qui tendaient à s’élever au dernier bien des choses, et voulaient des sentiments, des mœurs et une langue où tout fût azur, où tout fût éther !

1697. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Pourquoi n’a-t-il pas entrouvert une seule fois cette cause toute puissante et éternelle des guerres qui surgissaient alors de toutes parts ?

1698. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Vous les retrouveriez, trait pour trait et presque mot pour mot, dans cette Histoire de la Révolution française maintenant terminée, si vous vouliez les y chercher… et telle est la première sensation désagréable que nous cause ce livre, fait avec un autre livre, dans lequel la pensée, devenue inféconde, se reprend à couver la coquille vidée d’un œuf éclos.

1699. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Et si fort qu’on chercherait en vain à expliquer le phénomène d’une telle gloire par des causes générales plus ou moins puissantes, et qui, d’ordinaire, expliquent tout.

1700. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

cette âme charmante d’André Chénier, qui avait en elle toutes les causes d’erreur qu’ont les poètes, dut naturellement se faire prendre à cet Idéal impossible de liberté et d’égalité qui, soixante ans après Chénier, égara aussi Lamartine.

1701. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

Quoiqu’il y ait du pathétique vengeur dans la révolution de Thermidor, l’historien a eu cette froideur et cette force d’esprit de préférer la recherche des causes, grandes ou petites, de cette révolution, au poignant éclat des effets.

1702. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

malgré tout ce qu’on a dit déjà sur la République américaine, et peut-être à cause même de cela, il y avait un livre à faire… Le feu livre de feu Tocqueville ne suffisait plus.

1703. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Seulement, nous voulons rappeler, nous, que le « grand citoyen » de Littré ne fut jamais, en toute rencontre, que le fils de boutiquier enragé qui répondait un jour au général d’Albignac, son chef à l’École Militaire, lequel le renvoyait pour cause d’insubordination à l’aune de son père : « Général, si je retourne à l’aune de mon père, ce n’est pas pour mesurer de la toile que je la reprendrai ! 

1704. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Dites-vous le souvent dans vos moments de mélancolie et vous devinerez par l’effet-travail la grandeur de la cause… » Ah !

1705. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Aussi, en désespoir de cause, ils aimèrent mieux, sans aucune expérimentation possible, faire de cette céleste Récamier une espèce de monstre physiologique, que d’admettre le monstrueux prodige moral d’une vertu qui leur avait toujours résisté.

1706. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

S’il n’est pas poète, comme Lord Byron, par l’instrument, le rhythme, la langue ailée, le charme inouï et mystérieux des mots cadencés qui rendent fous de sensations vives les esprits vraiment organisés pour les vers, il l’est par l’image, le sentiment, le frémissement intérieur qu’il éprouve et qu’il cause, et ces dons immenses doivent un jour en lui s’approfondir et se modifier ; mais pour le moment ils n’y sont point purs et sans écume.

1707. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Dans la splendeur animée du monde catholique, où nous assistons à la vie, les philosophes nous semblent des ombres chinoises, des marionnettes noires qui s’agitent sur une toile blanche tamisée de lumière, et cela nous cause je ne sais quel frémissement de plaisir de les voir se livrer aux affreux amusements de la discorde et se briser des meubles sur leur majestueux angle facial.

1708. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Il n’est la cause de rien, M. 

1709. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Enfin, ayant parfaitement observé encore que le regret était la cause la plus active des maladies de poitrine, il avait supprimé de ses sentiments le regret.

1710. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Cependant, la Vie de l’Aigle de Meaux, tout oppressive qu’elle fût pour le faible talent de Bausset, eut un succès réel quand elle parut, et ce succès s’immobilisa dans l’espèce de considération qu’elle a gardée, mais dont les causes ne sauraient échapper qu’à une critique sans pénétration et sans regard.

1711. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

voilà le succès et les causes du succès de Cousin.

1712. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Telle a été la cause de son long silence littéraire.

1713. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

à la perfection des choses petites, qui n’est qu’une réussite, un tour de force… ou bien d’adresse, cause d’une sensation très-vive et très-particulière, je le sais, mais qui ne donne pas la suffisante sensation qui nous dit : « Voici le génie ! 

1714. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Nous avons cru deviner, quand nous rendîmes compte des Lettres parisiennes 7, la cause du retard de ce volume de poésies qui aurait dû, selon les us et coutumes de la librairie, être publié le premier, puisqu’il fut chronologiquement le premier livre de Mme de Girardin.

1715. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Quoique le sujet ait été choisi et traité par un esprit qu’on n’aurait jamais pu croire celui de l’auteur de La Chanson des gueux, des Caresses et des Morts bizarres, il termine les étonnements qu’il cause par l’étonnement du genre de talent qu’on y trouve.

1716. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Ici, l’auteur d’Elle et Lui est seule en cause, quoiqu’elle n’y soit pas différente de la madame Sand que nous connaissons.

1717. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Aujourd’hui, l’auteur d’Elle et Lui est seule en cause, quoiqu’elle n’y soit pas différente de la Mme Sand que nous connaissons.

1718. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

« Si ce n’est qu’impossible, cela se fera », la part de la physiologie dans le roman, cette part dont nous parlions au commencement de ce chapitre, demandera toujours, en tout état de cause, au romancier qui voudra la faire, une grande réserve, une prudence profonde, et en sûreté de lui-même, ce que je nomme la souveraineté de la main.

1719. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Flaubert est le supérieur et le maître, la cause étant toujours plus grande que son effet, mais M. 

1720. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

S’il n’est pas poëte, comme lord Byron, par l’instrument, le rhythme, la langue ailée, le charme inouï et mystérieux des mots cadencés qui rendent fous de sensations vives les esprits vraiment organisés pour les vers, il l’est par l’image, le sentiment, le frémissement intérieur qu’il éprouve et qu’il cause, et ces dons immenses doivent un jour en lui s’approfondir et se modifier ; mais pour le moment ils n’y sont point purs et sans écume.

1721. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

… Dans Un Début à l’Opéra, vous avez, bien entendu, la première représentation ; puis un duel, l’éternel duel dont la cause est un potage de bisque renversé sur le collet d’un habit (il faut être exact !) 

1722. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Alors on s’éloigna plus que jamais du ton de l’éloquence ; d’autres causes qui agissaient en même temps, développèrent chez la nation l’esprit philosophique, qui devint peu à peu l’esprit général.

1723. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Des historiens ont fait de son ministère la cause principale de la chute de la monarchie. […] Aujourd’hui la vie et la grandeur de la cause méritent qu’on fasse l’effort nécessaire pour en retrouver les précédents, les titres, dans une œuvre dont on ne peut dissimuler qu’elle est devenue pesante. […] La Romantique servira même la cause de l’hellénisme vrai, fera redécouvrir un Homère, un Eschyle, un Euripide originels et originaux par-delà les déformations utilitaires qu’ils ont subies chez leurs imitateurs classiques. […] Depuis, Jocelyn s’est démodé, comme tout récit en vers, à cause aussi de la rapidité et de la négligence de la rédaction, surtout dans la seconde partie, celle qui est écrite après 1834. […] Dans son ménage, le malaise, même la mésentente sexuelle avec une femme qui lui a déjà donné ses quatre enfants, est une des causes de sa liaison, qui débute en 1833, avec l’ancienne maîtresse et modèle de Pradier, Juliette Drouet.

1724. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

À la rigueur ; et elle peut même être rompue pour une cause également honorable de part et d’autre, également honorable pour les deux parties. Il ne faut même qu’elle ne soit rompue que pour une cause également honorable pour les deux parties. […] Ce qui fait, entre vingt causes, de Polyeucte une réussite unique, l’œuvre entre toutes éminente, c’est ce parfait équilibre. […] Je n’en suis tout de même pas cause. […] À cause des Sables d’Olonne.

1725. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Si elle fut pour moi la cause d’erreurs nombreuses, elle fut aussi l’aboutissement des puissances de mon être et me valut des joies infinies. […] Inoffensives victimes, la Fatalité les écrase : devinent-elles plus la cause de leur mort qu’elles ne se doutaient de leur raison de vivre ? […] Depuis, Picard n’a point cessé, soit par la plume, soit par la parole, d’encourager les écrivains de langue française, ni de travailler lui-même à l’illustration d’une cause qui lui tient à cœur. […] Une pensée riche et pénétrante, un esprit juste non sans ingéniosité, le souci incessant de ne point voir mesquin, de rechercher les causes, de supputer les effets, en un mot la solidité perspicace de sa méthode élève Nautet à la hauteur d’un historien littéraire. […] Rendons un hommage particulier à l’habile et ingénieuse activité de Maurice Wilmotte : il prête son concours à tant de réunions utiles pour notre cause !

1726. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Puis, l’humilité supprime presque toutes les causes de trouble : J’éprouvais, dit M.  […] À cause, vous entendez bien, des feuillages qui se reflètent dans l’eau. […] De sorte qu’il était comme furieux contre des prières et des gémissements dont il était, malgré lui, la cause. […] Et la preuve, c’est qu’aussitôt que Pyrrhus est mort à cause d’elle, Andromaque se met à l’aimer. […] Et c’est alors qu’un monstre marin effraye ses chevaux et cause sa mort : dénouement dont le tragique et le merveilleux paraissent sans proportion ni rapport avec la fade historiette.

1727. (1898) La cité antique

La cause qui les produit doit être puissante, et cette cause doit résider dans l’homme. […] Elle est toujours en mouvement, presque toujours en progrès, et à cause d’elle, nos institutions et nos lois sont sujettes au changement. […] L’expropriation pour cause d’utilité publique était inconnue chez les anciens. […] Il importe peu de chercher la cause qui détermina plusieurs tribus voisines à s’unir. […] Ce principe a été la cause principale de la grande confusion qui se remarque dans le droit ancien.

1728. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Cette nécessité où se trouvent les auteurs de donner à certains rôles plus d’importance et plus d’étendue qu’ils n’en doivent avoir, est un grand désavantage, et l’une des principales causes du bavardage et du fatras qui défigurent la plupart de nos tragédies modernes. […] J’observe que le public semble vouloir lui-même expier l’injustice de ce premier mouvement d’humeur, par les applaudissements qu’il prodigue ensuite à don Sanche, lorsqu’il rend compte au roi des causes de l’erreur de Chimène. […] D’Alembert avait un véritable zèle ; il rapportait tout à la cause qu’il avait embrassée ; tout ce qu’il faisait était pour la plus grande gloire de la philosophie. […] Aujourd’hui la chance est tournée : il n’y a presque personne à quelques pièces de Voltaire, médiocrement à quelques autres ; Œdipe est la seule qui soit suivie, à cause des acteurs. […] Le spectacle des grandes vertus cause une émotion encore plus vive que celui des grandes passions, et bien des gens qui ne sont point fort émus des amours d’Orosmane et de Zaïre, sont attendris jusqu’aux larmes par la clémence d’Auguste.

1729. (1898) Essai sur Goethe

Mais le bon chevalier ne la leva pas toujours pour les meilleures causes. […] Ayant eu le tort d’accepter de faire cause commune avec des révoltés sanguinaires et d’être leur chef, il eut encore celui de les abandonner. […] Les mécontents s’agitèrent : « Goethe cause ici un grand bouleversement, écrivait l’un d’eux, en français du cru ; s’il sait y remettre ordre, tant mieux pour son génie. […] Pourtant, on ne s’embrasse pas toujours, on cause raisonnablement ; si le sommeil la surprend, je pense beaucoup, à côté d’elle. […] Les douces relations qui se sont établies entre nous m’imposent le devoir religieux de confondre votre cause avec la mienne.

1730. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Le nouveau gouvernement n’avait rien à refuser à ces glorieux proscrits, qui avaient souffert pour la sainte cause. […] Anicet et Lockroy qui, naturellement, obtiennent gain de cause. […] Énormité du résultat comparé à la petitesse de la cause. […] la jeune veuve attribue ces lettres au meilleur ami de Daniel, et se prendra l’adorer… De sorte que ce malheureux Daniel, qui croyait plaider pour son propre compte, se trouve avoir gagné la cause d’autrui. […] Elle est partagée entre deux sentiments qui la déchirent : son amour pour Lindey et la foi qu’elle a jurée à la cause royaliste.

1731. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Guérin, rude et sévère envers son jeune élève, ne regarda le tableau qu’à cause du bruit qui se faisait autour. […] Je prie tous ceux qui ont éprouvé le besoin de créer à leur propre usage une certaine esthétique, et de déduire les causes des résultats, de comparer attentivement les produits de ces deux artistes. […] Le doute, qui est aujourd’hui dans le monde moral la cause principale de toutes les affections morbides, et dont les ravages sont plus grands que jamais, dépend de causes majeures que j’analyserai dans l’avant-dernier chapitre, intitulé : Des écoles et des ouvriers. […] Jules Barbey d’Aurevilly, le lecteur verra clairement que le dandysme est une chose moderne et qui tient à des causes tout à fait nouvelles.

1732. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Raymond Christoflour, vient à mon aide avec des réflexions sur la poésie où il distingue, beaucoup mieux que Fagus, dans les divers stades de la création poétique, la cause profonde unifiante. […] Pour une cause ou pour une autre, j’hésitais encore à pousser la leçon de ces maîtres jusqu’à ses dernières conséquences, et j’attendais sans doute Valéry. […] Ces quelques lignes, si franches, si cordiales dans leur amertume, trahissent le mieux du monde les causes principales de la réaction que j’ai dite. […] Il faisait…, dans la pensée, « sentir un mouvement, un courant », un élan analogue à l’élan vital de l’« évolution créatrice », et, dans l’image, il montrait, non pas la cause, « mais au contraire l’arrêt et comme la congélation de ce courant, la forme spatiale qu’il prend en devenant pour la pratique et pour la vie sociale, une représentation »…. […] Nos vrais savants reconnaissent à la poésie son droit à la vie, en certains cas à la victoire, par le fait même qu’ils croient découvrir les causes psycho-physiologiques précises dont ils veulent faire dépendre sa force et sa beauté-précisions qui ont ceci de particulier de n’être jamais limitatives.

1733. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Comme l’ancien régime tout entier, elle est la forme vide, le décor survivant d’une institution militaire ; quand les causes ont disparu, les effets subsistent, et l’usage survit à l’utilité. […] Deux causes y maintiennent cette affluence : l’une qui est la forme féodale conservée, l’autre qui est la nouvelle centralisation introduite ; l’une qui met le service du roi entre les mains des nobles, l’autre qui change les nobles en solliciteurs  Par les charges du palais, la première noblesse vit chez le roi, à demeure : grand aumônier, M. de Montmorency-Laval, évêque de Metz ; premier aumônier, M. de Bessuéjouls de Roquelaure, évêque de Senlis ; grand maître de France, le prince de Condé ; premier maître d’hôtel, le comte des Cars ; maître d’hôtel ordinaire, le marquis de Montdragon ; premier panetier, le duc de Brissac ; grand échanson, le marquis de Verneuil ; premier tranchant, le marquis de la Chesnaye ; premiers gentilshommes de la chambre, les ducs de Richelieu ; de Durfort, de Villequier, de Fleury ; grand maître de la garde-robe, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt ; maîtres de la garde-robe, le comte de Boisgelin et le marquis de Chauvelin ; capitaine de la fauconnerie, le chevalier de Forget ; capitaine du vautrait, le marquis d’Ecquevilly ; surintendant des bâtiments, le comte d’Angiviller ; grand écuyer, le prince de Lambesc ; grand veneur, le duc de Penthièvre ; grand maître des cérémonies, le marquis de Brézé ; grand maréchal des logis, le marquis de la Suze ; capitaines des gardes, les ducs d’Ayen, de Villeroy, de Brissac, d’Aiguillon et de Biron, les princes de Poix, de Luxembourg et de Soubise ; prévôt de l’hôtel, le marquis de Tourzel ; gouverneurs des résidences et capitaines des chasses, le duc de Noailles, le marquis de Champcenetz ; le baron de Champlost, le duc de Coigny, le comte de Modène, le comte de Montmorin, le duc de Laval, le comte de Brienne, le duc d’Orléans, le duc de Gesvres165. […] « Tous les soirs pendant six ans, dit un page182, moi ou mes camarades nous avons vu Louis XVI se coucher en public », avec le cérémonial décrit tout à l’heure. « Je ne l’ai pas vu suspendre dix fois, et alors c’était toujours par accident ou pour cause d’indisposition. » L’assistance est plus nombreuse encore quand il dîne et soupe ; car, outre les hommes, il y a les femmes, les duchesses sur des pliants, les autres debout autour de la table.

1734. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Je n’y connais pas d’autre cause. […] Figurez-vous, au lieu de cette pauvre idée sèche, étayée par cette misérable logique d’arpenteur, une image complète, c’est-à-dire une représentation intérieure, si abondante et si pleine qu’elle épuise toutes les propriétés et toutes les attaches de l’objet, tous ses dedans et tous ses dehors ; qu’elle les épuise en un instant ; qu’elle figure l’animal entier, sa couleur, le jeu de la lumière sur son poil, sa forme, le tressaillement de ses membres tendus, l’éclair de ses yeux, et en même temps sa passion présente, son agitation, son élan, puis par-dessous tout cela ses instincts, leur structure, leurs causes, leur passé, en telle sorte que les cent mille caractères qui composent son état et sa nature trouvent leurs correspondants dans l’imagination qui les concentre et les réfléchit : voilà la conception de l’artiste, du poëte, de Shakspeare, si supérieure à celle du logicien, du simple savant ou de l’homme du monde, seule capable de pénétrer jusqu’au fond des êtres, de démêler l’homme intérieur sous l’homme extérieur, de sentir par sympathie et d’imiter sans effort le va-et-vient désordonné des imaginations et des impressions humaines, de reproduire la vie avec ses ondoiements infinis, avec ses contradictions apparentes, avec sa logique cachée, bref de créer comme la nature. […] Your desert, sir ; I know no second cause… When will you have your inventory brought, sir ?

1735. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Le serviteur d’une grande cause : le bien de son peuple ! […] Puis la révolution elle-même, et l’époque de Napoléon, ont été favorables à cette cause. […] La cause, c’est que chaque espèce supporte plus ou moins facilement le froid et l’intempérie.

1736. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Elle dit: « Hagene en est la cause, héros vaillants et bons. » Ils répondirent à la dame: « Comment cela s’est-il fait ? […] « Oui, sans mentir, cela est ainsi, puissante Reine ; c’est moi qui suis la cause de tous vos maux. […] Alors Hagene de Troneje dit: « Je vois venir le seigneur Dietrîch ; il veut nous combattre à cause des grands malheurs qui lui sont arrivés.

1737. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

L’ascète est moins mal venu à mettre, sous ses pieds nos affections et nos plaisirs, quand nous le voyons traiter de la même manière les causes de nos souffrances. […] Car il remonte toujours, par l’analyse, à des causes qui se confondent avec l’instinct animal. […] Le héros du livre, ayant mâché la cendre amère que la faute laisse après soi, n’a plus de repos qu’il n’ait trouvé une grande cause humaine et chrétienne à qui dévouer son corps et son âme, et se précipite de l’amour dans la charité … On sait que jamais tant de soutanes n’ont traversé les romans, ou même les comédies, que depuis une dizaine d’années, soit réveil d’un vague et équivoque mysticisme, soit recherche de ce que peuvent mêler de piment aux choses de l’amour les choses de la religion.

1738. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

D’autre part, l’expression industrielle ou scientifique est vérifiable parce qu’elle est limitée, parce qu’elle s’adresse au raisonnement : l’expression poétique, sans désintéresser la raison, s’adresse au sentiment surtout, garde du vague à cause de l’infini de son domaine, qui est le parfait ou le divin, et à cause aussi des variations individuelles de ses procédés qui sont souples, subtils et changeants comme l’âme même de l’artiste et sa compréhension personnelle de la beauté. […] Entre la sensation du poète et la nôtre, l’œuvre qui résulte de la première et cause la seconde prend les aspects de la vie elle-même, et nous en subissons le contre-coup selon une façon à nous de ressentir pour notre propre compte les sentiments dont le poète a souffert ou joui et qu’il exprime selon la sincérité de sa nature. […] Et telle est la vraie cause du grand mouvement actuel dans les arts, mouvement idéaliste ou mystique, tel qu’il nous plaira de le nommer.

1739. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Son grand-père, vicaire de l’Église anglicane, dans le comté d’Hereford et tout dévoué à la cause royale pendant les guerres civiles, avait eu quatorze enfants. […] Les Whigs compromettent leur cause en s’aliénant la Haute-Église, qui a été si ferme contre Jacques II, tandis qu’on a vu des officiers de Cromwell dans les rangs de l’armée du roi catholique. […] Après l’universelle clameur de l’Irlande, personne n’avait osé comparaître pour une pareille cause, quoique le gouvernement offrît les frais du voyage et les indemnités des témoins.

1740. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

VI La popularité persistante et désormais immortelle de Béranger s’explique, selon nous, par trois causes : Les circonstances de sa patrie ; Son talent ; Son caractère. […] Ceci me ramène à l’explication des causes de la popularité de Béranger. VII J’ai dit que la première de ces causes était dans les circonstances de notre patrie au moment où il commença à chanter, comme on dit, mais, en réalité, à démolir par le rire.

1741. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Croce ; sans doute, au sens propre du mot, il n’y a pas plus de spontanéité dans la création artistique et intellectuelle qu’il n’y en a dans la génération physique ; tous les phénomènes sont les effets nécessaires d’une combinaison de causes ; mais puisque, chez l’homme en particulier, ces causes et combinaisons infiniment variées nous échappent, nous pouvons fort bien en pratique parler de spontanéité, pour opposer, au processus certain des quelques éléments que le chimiste combine dans une cornue, le mystère de l’âme humaine qui tend à la liberté par un effort de volonté consciente. […] À quoi il faut ajouter la longueur des entr’actes ; passe encore en Italie, le théâtre y est un grand salon où l’on cause librement, où l’on fume dans les corridors en commentant la pièce même entre inconnus ; en Allemagne, malgré le confort moderne, c’est la raideur et l’ennui ; à Paris (sauf une ou deux exceptions) c’est pire encore : des sièges dont on sent la torture dès que le rideau se baisse, des corridors où l’on s’écrase, des vestibules à courants d’air, et le reste… D’un acte à l’autre, votre enthousiasme a le temps de se refroidir ou de se courbaturer ; l’auteur le sait ; il s’efforce de vous rallumer par un feu roulant de bons mots qu’il a patiemment recueillis dans les salons et qui n’ont d’ailleurs rien à faire avec l’action ni avec les caractères.

1742. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

S’il a su être agréable dans ses Mémoires, et si, en écrivant comme en causant, il réussit à plaire, il aura bien des chances de regagner en partie sa cause et de se relever, même devant la postérité. […] Sainte-Beuve quelques passages d’une correspondance peu connue de M. de Talleyrand avec la duchesse de Courlande, un entre autres où M. de Talleyrand se montre défendant la cause de l’humanité, pendant qu’on bataillait sur le territoire français, en mars 1814. — Voici ce passage, que je copie d’après l’obligeante communication que M. 

1743. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Il ne veut plus d’elles le jour où sa cause n’en a plus besoin ; il ne parle plus aux hommes qu’au nom de son génie. […] Chaque cause y était personnifiée par ce qu’un parti avait de plus haut ou de plus tranché.

1744. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Le contact avec le monde, qui pénètre dans sa solitude avec son frère et les amis de son frère, leur doute, leur changement d’opinion, même quand ils habitent avec ce féroce esprit, l’abbé de Lamennais, qui avait des fanatismes éloquents pour toutes les causes et qui ne permettait le doute à personne, parce qu’il ne permettait de douter de rien pendant qu’il affirmait lui-même, génie de l’expression, né pour être le prophète de toutes les persécutions comme saint Paul, ou pour le christianisme ou contre lui ; tout cela avait évidemment agi sur Mlle de Guérin. […] Après le repas, on cause un moment, puis le père rentre dans sa chambre, les filles au salon, les fils courent à leurs jeux dans les prairies ou dans le ruisseau du moulin avec les petits paysans de leur âge, et reviennent le soir chargés du poisson de l’étang ou de la tonte des peupliers.

1745. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

S’il pouvait m’être agréable de l’entendre attester en public qu’il avait été la cause de mon éloignement de la secrétairerie, je fus saisi de l’entendre affirmer que, si j’étais resté dans ce poste, les choses ne seraient pas allées aussi loin. […] « Votre Éminence doit savoir que depuis longtemps déjà je m’honore d’être l’un de ses plus dévoués serviteurs, et que dans les diverses phases de ma carrière, je me suis toujours fait un devoir de vénérer l’auguste Pontife qui a tant souffert pour la sainte cause.

1746. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Les partis ne cherchent pas la vertu, mais les services dans ceux qui se mettent à leur tête ; il fut certainement alors une des causes de la chute de la monarchie des Bourbons en 1830 ; il avait juré de se venger, sa vengeance porta plus loin que sur les ministres, elle porta sur le trône ; elle embarrassa le roi et désaffectionna l’opinion qu’il avait le premier fanatisée pour les Bourbons en 1814. […] Je me dévouai à sa cause ; la servit-il bien ou mal ?

1747. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Chaumié, recherchant la cause de ce phénomène, a trouvé celle-ci : qu’il n’y a de grands poètes de langue française que dans les pays de langue française, de langue d’oïl. […] Chaumié a formulée, étant juste, quelles causes vous lui attribuez ?

1748. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Cependant le grand succès continuel de Tannhäuser me semble en contradiction avec ces renseignements, Tout dernièrement l’on vint me répéter que Tichatscheck avait grandement contribué au succès et que c’est grâce à ses débuts que l’opéra a été compris et apprécié à sa valeur ; d’un autre côté on m’assure aussi que Lachner est très dévoué à la cause. […] Ainsi il est appelé à rendre, dans le public, le plus grand service à la cause Wagnérienne   Beethoven — sua vita e sue opere, par Léopoldo MasTrigli (un vol. à 3 fr. 50) doit paraître très prochainement à Rome ; sera un événement Wagnérien.

1749. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

. — Elle pleurait : sa joue était comme une muraille lavée par la pluie ; sa bouche, à cause des sanglots infinis, faisait une grimace triste qui ressemblait au sourire d’un mort blafard et ironique ; son cou était comme une grosse corde amollie et détressée ; son petit buste court tenait dans un maigre corsage, aussi étroit que celui d’une fille de dix ans. […] Pour délicat que soit le bouquet et pétillante la coupe, le vin enivre et l’ivresse cause l’écœurement.

1750. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Faguet, pour cause, n’aime pas l’éloquence, qu’il appelle volontiers déclamation. […] Pierre Brun ne fait pas d’effets de torse, pour cause, et les poids qu’il soulève n’effraieront personne.

1751. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

On cause de la malle des papiers du prince Napoléon, qui a été saisie… * * * — C’est peut-être dommage, que nous n’ayons pas pu finir notre œuvre historique, comme nous pensions le faire, par une histoire psychologique de Napoléon, par une espèce de monographie de son cerveau. […] On cause des jeunes.

1752. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Soit que l’imitation, en multipliant en quelque sorte les événemens et les objets, satisfasse en partie la curiosité humaine ; soit qu’en excitant les passions, elle tire l’homme de cet ennui qui le saisit toujours, dès qu’il est trop à lui-même ; soit qu’elle inspire de l’admiration pour celui qui imite ; soit qu’elle occupe agréablement par la comparaison de l’objet même avec l’image ; soit enfin, comme je le crois, que toutes ces causes se joignent et agissent d’intelligence ; l’esprit humain n’y trouve que trop de charmes, et il s’est fait de tout tems des plaisirs conformes à ce goût qui naît avec lui. […] Il est cause ordinairement qu’un traducteur idolâtre, pour vouloir rendre trop exactement toutes les beautés de son auteur, n’en rend en effet aucune ; car il est impossible, sur-tout en vers, que toutes les circonstances d’une pensée passent avec un bonheur égal d’une langue dans une autre.

1753. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Et quand d’un gland il sort un chêne, ou d’un œuf de poule un poulet, il est possible que ni le poulet, ni l’œuf, ni le chêne, ni le gland ne soient en soi, substantiellement, ce qu’ils nous semblent être ; mais ce qui est certain, c’est que le poulet n’est pas un chêne, et que la diversité de nos perceptions à sa cause en dehors de nous, — je veux dire sa raison d’être, — et dans la diversité substantielle du poulet et du chêne. […] Si nous ne pouvons pas tout connaître de l’Inconnaissable, il n’est pas contradictoire d’en vouloir connaître quelque chose, et, au fait, combien n’y a-t-il pas de causes ou de forces que nous ne connaîtrons jamais en elles-mêmes, quoique nous en connaissions, et même que nous en gouvernions les effets ?

1754. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Sans cette exposition, qui consiste quelquefois dans un récit, et quelquefois se développe peu à peu dans le dialogue des premières scènes, il serait comme impossible aux spectateurs d’entendre une tragédie dans laquelle les divers intérêts et les principales actions des personnages ont un rapport essentiel à quelque autre grand événement qui influe sur l’action théâtrale, qui détermine les incidents, et qui prépare, ou comme cause, ou comme occasion, les choses qui doivent ensuite arriver. […] Les anciens tragiques ne pouvaient faire ces monologues, à cause des chœurs qui ne sortaient point du théâtre ; et si ma mémoire ne me trompe, hors celui qu’Ajax (dans Sophocle) fait sur le point de mourir au coin d’un bois pendant que le chœur est sorti pour le chercher, je ne crois pas qu’il s’en trouve un dans les trente-cinq tragédies qui restent.

1755. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Vous connaissez maintenant, par votre expérience, que comme des esclaves fugitifs elles vous ont abandonné, et qu’elles sont même, en quelque sorte, devenues perfides et homicides à votre égard, puisqu’elles sont la principale cause de votre désastre. […] Et le pauvre apprend ici à juger de son état tout autrement qu’il ne fait, et, loin de se plaindre, à savoir même bon gré à sa pauvreté, qui lui tient lieu d’asile, de port, de citadelle, en le mettant en repos et en sûreté, et le délivrant des craintes et des alarmes dont il voit que les richesses sont la cause et l’origine. » Le but qu’avait saint Chrysostome en tenant tout ce discours, n’était pas seulement d’instruire son peuple, mais de l’attendrir par le récit des maux dont il lui faisait une peinture si vive.

1756. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Et vient le raisonnement que vous connaissez : S’il y a un tremblement de terre à Lisbonne, il est évident que ce ne sont pas les hommes qui en sont cause   Pardon, si ! […] lui demande-t-on  C’est cet avocat sans cause  Et pourquoi ? 

1757. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Assurément, dans tout état de cause et dans tout autre moment nous n’aurions pas demandé à Villemain de la critique. […] Cet oubli tombé sur l’œuvre de Pindare, cet oubli qui lui fait demander aujourd’hui à toute la France la charité d’une traduction, dans les trente-neuf chapeaux de ses confrères d’Académie ajoutés au sien, il ne s’en explique pas la cause.

1758. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

VIII Ainsi, première cause du succès de M.  […] Il y a, dans La Faute de l’abbé Mouret, en dehors de son intention outrageante contre la religion, une autre cause de succès, bien plus générale encore… Je l’ai dit plus haut, c’est la bassesse de l’inspiration.

1759. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Il prêterait volontiers sa plume, mais non sa langue, à la plus belle cause du monde.

1760. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

., est à la fois une faute grossière de style, car il n’y a nulle analogie pour l’image entre filets, épurer et rendu coupable ; et un contresens formel, car il n’entre nullement ici dans la pensée de Lucrèce de dire que l’amour souffle le cœur ; le poète n’entend parler que des douleurs et des tortures que cause la passion.

1761. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

La Fontaine ayant appris que le savant Huet désirait voir la traduction italienne des Institutions de Quintilien par Toscanella, qu’il possédait, s’empressa de la lui offrir en y joignant cette Épitre naïve en l’honneur des anciens et de Quintilien : ce qui prouvait, dit Huet, la candeur du poëte, lequel, en se déclarant pour les anciens contre les modernes dont il était l’un des plus agréables auteurs, plaidait contre sa propre cause.

1762. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Il semble que, dans cette portion du livre, l’auteur se soit proposé le problème d’expliquer les grands effets par les petites causes, les insurrections populaires par la toute-puissance d’une caisse occulte, les révolutions législatives par les couteaux des dames de la Halle, les entraînements de parti par des calculs de peur ou de vanité, les épouvantables convulsions de 93 par l’ascendant malin des trois ogres, Danton, Marat et Robespierre, qui jouent à peu près ici le rôle des nains mystérieux de ses romans.

1763. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Chez nous, la tradition de la liberté n’a pu se perpétuer et s’affermir par les mêmes hommes qui avaient inauguré cette grande cause.

1764. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Il n’est pas probable toutefois qu’ils oublient l’écrivain qui a donné le plus de chaleur, de force et de vie à la parole ; l’écrivain qui cause à ses lecteurs une émotion si profonde, qu’il est impossible de le juger en simple littérateur.

1765. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Montaigne ne survit que pour les lettrés ; le seul à demi populaire est Rabelais, à cause des gaudrioles.

1766. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Je ne veux point dire par là, comme quelques lecteurs l’ont cru, qu’il faut revenir à la méthode de Sainte-Beuve et constituer une galerie de portraits ; mais que, tous les moyens de déterminer l’œuvre étant épuisés, une fois qu’on a rendu à la race, au milieu, au moment, ce qui leur appartient, une fois qu’on a considéré la continuité de l’évolution du genre, il reste souvent quelque chose que nulle de ces explications n’atteint, que nulle de ces causes ne détermine : et c’est précisément dans ce résidu indéterminé, inexpliqué, qu’est l’originalité supérieure de l’œuvre ; c’est ce résidu qui est l’apport personnel de Corneille et de Hugo, et qui constitue leur individualité littéraire.

1767. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Ce fut une cause, en un sens, d’abaissement, en un autre, de renouvellement pour la littérature.

1768. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Et l’homme et la femme savent, de naissance, que dans le mal se trouve toute volupté. » — « Je comprends qu’on déserte une cause pour savoir ce qu’on éprouvera à en servir une autre. » — « Etre un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux », etc… Et son catholicisme !

1769. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

Mais d’autres causes encore ont contribué à obscurcir sa foi aux yeux des gens superficiels.

1770. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Mon Dieu, non ; je cause.

1771. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

On n’avait encore rien vu de pareil en France, et il serait curieux de rechercher les causes qui les ont produits et déterminés.

1772. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Il y a, dans Autour d’une tiare, où parmi les péripéties les plus grandioses et les plus douloureuses d’un étonnant pontificat, naît, sourd doucement, enfin clame l’amour de deux enfants, il y a des silhouettes sombres de moines fanatiques et meurtris, des aventuriers sataniques et des cardinaux de tapisserie ; mais la figure préférée, je suis sûr, c’est ce bon évêque Joachim, évêque sans évêché, puisqu’on l’a chassé, pour cause de pauvreté, de son diocèse d’Assise, et qui est devenu l’hôte du pape et le familier du Latran.

1773. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Peut-être sans s’embarrasser d’autres causes, faut-il n’y voir qu’un effet de l’opportunité.

1774. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

On viendrait dire au patriote : « Vous vous trompiez ; vous versiez votre sang pour telle cause ; vous croyiez être Celte ; non, vous êtes Germain. » Puis, dix ans après, on viendra vous dire que vous êtes Slave.

1775. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Comme l’instinct de l’amour, qui par moments élève l’homme le plus vulgaire au-dessus de lui-même, se change parfois en perversion et en férocité ; ainsi cette divine faculté de la religion put longtemps sembler un chancre qu’il fallait extirper de l’espèce humaine, une cause d’erreurs et de crimes que les sages devaient chercher à supprimer.

1776. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Nous savons l’histoire de la terre ; les révolutions cosmiques du genre de celle qu’attendait Jésus ne se produisent que par des causes géologiques ou astronomiques, dont on n’a jamais constaté le lien avec les choses morales.

1777. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Dissimulant la vraie cause de sa force, je veux dire sa supériorité sur ce qui l’entourait, il laissait croire, pour satisfaire les idées du temps, idées qui d’ailleurs étaient pleinement les siennes, qu’une révélation d’en haut lui découvrait les secrets et lui ouvrait les cœurs.

1778. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

La mendicité pieuse, qui cause à nos sociétés industrielles et administratives de si fortes impatiences, fut, à son jour et sous le ciel qui lui convenait, pleine de charme.

1779. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Les causes déterminantes, comme nous le verrons dans les événements de cette année, 1680 et des précédentes, qui été l’inconstance du roi, la lassitude des continuelles avanies qu’elle lui attirait, et surtout la douceur, la raison pleine de charmes, le vif intérêt qu’il trouvait dans la conversation de madame de Maintenon, son inclination pour elle, le désir de se fixer à la possession du noble cœur qu’il lui avait reconnu.

1780. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Il ignore d’ailleurs que la cause principale du désastre se trouve dans la complexité ondoyante, dans la vivacité puérile et la puérile lâcheté de sa singulière Suzanne.

1781. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

… — c’est Janin qui cause avec le décousu d’un de ses feuilletons. — Les acteurs… ils jouent tous la même chose… moi, je ne parle que des actrices… Encore, quand ils sont bien laids, comme Ligier, on peut dire qu’ils ont du talent… mais, sans cela jamais leur nom ne se trouve sous ma plume… Voyez-vous, le théâtre, il faut que ça soit deux et deux font quatre, et qu’il y ait des rôles de femmes… c’est ce qui fait le succès de Mazères….

1782. (1902) L’humanisme. Figaro

Donc, la cause première, l’énigme du monde, premier obstacle.

1783. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

On analyse très finement le milieu où elle s’est produite et les causes qui l’ont amenée ; mais sa composition ?

1784. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Corneille, tout législateur qu’il étoit de la scène Françoise, tira de ces conférences des lumières qu’il mit à profit pour donner à ses pièces un dégré de perfection qui manquoit aux premières ; & l’autre remporta de ces entretiens l’avantage de pouvoir raisonner, dans sa Pratique du théâtre, avec encore plus de connoissance de cause.

1785. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Riccoboni donne la déclamation théâtrale pour cause de la plupart des fausses idées que nous avons du véritable héroïsme.

1786. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

En un sens, la théorie classique, comme on l’appelle, convient par un côté à notre philosophie, car elle proclame l’idéal comme loi suprême de l’art, de même que nous considérons l’absolu et le divin comme cause suprême de la nature ; elle préfère, comme nous-mêmes, l’âme au corps et la raison aux sens ; elle place le beau dans l’expression de la vérité et du sentiment, non dans l’imitation colorée et violente des formes matérielles : par ces différentes raisons, la critique classique que représente M. 

1787. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Pourquoi tant de colère à tout propos, et justement, ce jour-ci, où il est en cause devant le Parlement et chez Célimène ?

1788. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Doux et bienveillant, Rodolphe cause volontiers avec les quelques personnes qui le visitent, et vous offre le plus cordialement du monde la chaise sur laquelle il était assis à votre entrée.

1789. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

La chaleur avec laquelle il avait embrassé la cause d’une révolution qui heurtait tant de vieilles idées et blessait tant d’intérêts, lui a fait, de tous les ennemis de cette révolution, des ennemis personnels.

1790. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Les philosophes qui dans cette question ont pris pour cause initiative, pour impulsion originaire, la révélation de la parole, ont toujours été mal compris, ou se sont mal expliqués, ce qui a donné lieu à de trop faciles accusations de paralogisme.

1791. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

La Critique s’est sentie émue jusqu’aux larmes devant ce dessin de Carpeaux, et ce dessin, indigne de lui, a été une des causes du succès du livre, demandé passionnément, je le sais, dans les cabinets de lecture.

1792. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

… Quand les grandes préoccupations d’échafaud cessèrent, — sous le Directoire, par exemple, — la politique fut une cause nouvelle de duels, et depuis ce temps-là elle le fut toujours et elle l’est encore ; mais ce n’est pas pour la politique qu’on se battait, en ces duels soi-disant d’opinion, c’était pour l’injure qui s’adressait à la personne, et dont la politique n’avait été que l’occasion.

1793. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

— s’écrie-t-il quelque part, — cela est long, cela est rare, cela cause un plaisir extrême !

1794. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Avec son habitude et son talent exercé d’historien, Guizot a très bien signalé les infortunes sociales qui ont été des causes ou des effets sur le génie de Shakespeare, mais les influences individuelles, les influences de cette grande individualité sur elle-même lui ont échappé forcément puisqu’il a ignoré l’action de cette vie mystérieuse.

1795. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

C’est un discours sur la cause de l’écho ; un mémoire sur la Transparence des corps, sur le Mouvement relatif ; un Projet d’histoire physique de la terre.

1796. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Entre les manières de penser et de sentir d’un peuple mort, mais qui laissa sur le front du peuple vivant comme les dernières haleines de son génie, entre la civilisation de l’un et de l’autre, il y a un lien, un rapport, une espèce de communauté qui tient à bien des causes, visibles ou mystérieuses, mais qui est.

1797. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Ce n’est pas un de ces ardents épouseurs du passé qui aiment et défendent les causes perdues, et le pauvre René d’Anjou a perdu toutes les siennes !

1798. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

La gloire et la force du peuple américain, c’est la bâtardise : « La transplantation des races européennes — dit-il, l’anti-Européen, — a eu pour premier effet sinon de dissoudre entièrement, au moins d’affaiblir le principe de la famille. » Et plus bas, devenant plus explicite, il ajoute : « Le passage de l’Européen outre-mer a toujours eu pour cause une protestation contre l’autorité paternelle, une déclaration d’indépendance individuelle, une sorte d’assimilation à l’état de bâtardise. » Et le singulier penseur, qui lit l’histoire les yeux retournés, non seulement ne voit pas les conséquences éloignées du vice originel de l’Amérique, mais, lui qui parle tant de réalité, il ne voit pas même les réalités présentes ; car, à l’heure qu’il est, tout le monde sait, sans avoir eu besoin d’aller en Amérique, que le peuple américain est un peu gêné en ce moment par son heureuse bâtardise ; que la question de l’indigénat est une des plus grosses questions qui aient jamais été agitées dans les États de l’Union, et que cette question n’est pas autre chose que la nécessité — sous peine de dissolution complète — de se faire une espèce de légitimité contre l’envahissement croissant de toutes les bâtardises de l’Europe, contre le flot montant des immondices qu’elle rejette !

1799. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Voici peut-être ce qui s’est passé… Le dilettante littéraire rassasié, dégoûté de cette vieille histoire romaine racontée par des copistes et des professeurs, et de l’éternelle sensation théâtrale qu’elle nous cause, a voulu se donner un petit quart d’heure de plaisir en la descendant, sans cérémonie, de son socle, et en la racontant comme il la voyait dans les vaporeux souvenirs de ses lectures, dans les raisonnements et quelquefois les rayonnements de son cerveau ; car c’est là surtout qu’il l’a vue.

1800. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Martin, qui ajoute encore à tout cela la médiocrité dans la forme, — cette médiocrité, cause des plus hautes fortunes, — nous semble appelée à un avenir immense.

1801. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Assurément, ce n’était pas merveille que les papes invoquassent dans leurs causes l’autorité morale de Saint Louis !

1802. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Et, par-dessus tout cela, quel mortel ennui à traverser pour arriver à cette conclusion, qu’on savait bien avant qu’elle fût tirée : c’est que Crétineau était un officier de fortune, comme le major Dalgetty, qui faisait la guerre pour le compte des autres, mais avec cette différence que le major Dalgetty était indifférent à toutes les causes, et que Crétineau ne faisait la guerre pour les autres que quand les autres pensaient comme lui et que leur drapeau était son drapeau… Oui !

1803. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Il y a d’autres causes d’une gloire si vite consentie dans le détail desquelles nous pourrions entrer, et l’une d’elles, sans aller plus loin, c’est cet amour des faits qui a succédé chez nous à l’ancien amour des idées.

1804. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Saint-Bonnet ne s’est pas contenté de poser une question d’histoire et d’établir superficiellement un rapport de cause à effet entre la moralité des auteurs païens, dont les œuvres sont livrées trop tôt à de sympathiques admirations, et la moralité des hommes nés dans le sein du christianisme et qu’a lavés, même intellectuellement, le baptême.

1805. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Il y a d’autres causes d’une gloire si vite consentie, dans le détail desquelles nous pourrions entrer, et l’une d’elles, sans aller plus loin, c’est cet amour des faits qui a succédé chez nous à l’ancien amour des idées.

1806. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Il y a plus, il est peut-être, par le talent de l’expression, par l’élévation de son sentiment, par l’enthousiasme profond que lui inspire la cause de la démocratie, l’un des écrivains qui font le plus d’honneur à son parti.

1807. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Si M. de Rémusat s’en était tenu, pour les besoins d’une cause qui est la sienne, à un commentaire sur les dissertations métaphysiques du grand abbé du Bec, nous n’aurions rien à ajouter à ce que nous avons dit de ce commentaire.

1808. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Ce dont je le féliciterai comme d’un succès utile à la cause de l’Église, c’est d’avoir élargi la chaire chrétienne de sorte que les accents qui en viennent porteront plus loin.

1809. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

C’étaient des avocats et des conférenciers, qui n’étaient pas de beaucoup au-dessus des nôtres… Ils seraient à peu près les mêmes, si on les mettait nus, mais ils avaient de magnifiques robes de pourpre, et ils plaidaient leurs causes aux Champs Olympiques, devant le tribunal de toute la Grèce.

1810. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

L’abbé Christophe ne s’est peut-être pas souvenu, lui, prêtre français, que ce fut le clergé français qui transforma le concile de Bâle en un conciliabule d’insurrection, comme il avait été déjà la cause première du grand schisme d’Occident.

1811. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

— Et aussi à cet endroit, où il dit des femmes qui déguisent leur envie : D’un propos contrefait tout autre que le cueur, Cachent pour t’affiner la cause qui les meine, En la même façon que la fine Clymenne Qui du beau Francion disoit mal à sa sœur.

1812. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Nonobstant ces causes d’insuccès actuel, Didier n’a pas hésité à réimprimer un livre qui n’a pas eu son jour encore et qui n’a réussi que parmi les esprits fins, choisis, connaisseurs, antidatés, mais qui sont les véritables précurseurs des succès durables.

1813. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Si Balzac n’avait pas existé, Arsène Houssaye, que voici en cause, n’aurait pas probablement abordé le roman collectif de ses Grandes Dames.

1814. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Si l’on cherche la cause de cet affaiblissement continu ou de cette barbarie persistante, ce n’est pas seulement dans la sottise ni dans la folie des chefs qu’on la trouve ; c’est d’abord et surtout dans cette structure intime des âmes, qui, en tout pays, impose à chaque nation sa fortune bonne ou mauvaise, et la destine aux désastres ou aux succès. […] En tout cas, ils ne parleront que si on les écoute ; le public est une seconde école plus forte que l’autre. — Un jeune homme sort d’apprentissage et travaille pour les Expositions ; il loue une chambre ; cause avec cinq ou six amis, tâche de démêler ce qu’il porte en lui-même, et, après beaucoup de tâtonnements, se forme un goût et un talent distincts. […] Boutmy a pris pour type le Parthénon dans l’architecture grecque, et, parcourant tour à tour la géographie, l’histoire et la psychologie de la race, il a montré comment ces causes générales, jointes à des circonstances temporaires, avaient déterminé, assemblé, distribué tous les traits du chef-d’œuvre dont nous pouvons encore contempler les restes. […] Tout ce qui ressemble à l’entre-croisement, au fractionnement, à la superposition, au fouillis, cause évidemment aux architectes grecs un malaise très vif ; ils l’évitent avec une répugnance naturelle et toute spontanée. […] A présent, dans un ordre quelconque d’existence, prenez des choses homogènes, toutes semblables les unes aux autres, et supposez qu’en un point seulement, par une cause ou par une autre, une différence, aussi légère qu’on voudra, s’introduise, et qu’une des portions du tout cesse d’être absolument semblable aux autres portions.

1815. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

On devenait noble ou Magnat, Sopra Grande, comme on disait, pour cause d’empoisonnement, de vol, d’inceste. […] J’admire Dante non pas à cause des doctrines et des symboles qui lui sont suggérés par son siècle, mais en dépit de tout cela. […] Voudriez-vous nous dire les causes de cet état chaotique au temps de Gœthe ? […] Notre Wolfgang avait bien aussi, peut-être, quelque autre cause de faiblesse à l’endroit du patinage. […] Il lui faut pour cela étudier les causes du mal.

1816. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

La seconde loi, dont il s’agit à présent, détermine les causes de l’évolution intellectuelle d’un siècle à l’autre. […] Mais la liberté n’est que la condition première de toute œuvre lyrique ; cause nécessaire et non suffisante de la poésie contemporaine. […] Verlaine, Griffin, Kahn incarnent bien cette attitude lyrique, éminemment expressive, et le culte des poètes contemporains pour Lamartine tient sans doute à ces causes. […] Par-dessus le parnasse les poètes en cause ont voulu rejoindre la tradition de la race. […] Son amour de la plastique, des formes arrêtées fut cause qu’elle immobilisa la strophe et qu’elle serra le dessin du vers jusqu’à étrangler la Beauté.

1817. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Croit-on qu’il y ait dans l’histoire, et, pour borner le champ de notre réflexion, dans l’histoire littéraire, un seul fait, un seul ouvrage assez capricieux, assez étrange, pour ne pas rentrer dans l’harmonie universelle, pour rester en dehors de cette série de causes secondes que l’imagination ne peut remonter, et que la raison conçoit comme infinie ? S’il est aisé d’apercevoir dans une grande littérature l’empreinte du siècle et de la race qui l’ont produite ; s’il est aisé d’entendre la guerre civile s’entrechoquer dans les vers heurtés de Dante, et de contempler dans la douce figure de Béatrix la personnification, de toutes les choses rêvées par cette époque ardente, et mystique de poètes théologiens ; s’il est aisé de suivre dans le théâtre de Voltaire les préoccupations philosophiques du dix-huitième siècle, et de voir dans le Faust de Goethe l’expression du génie métaphysique et profond de l’Allemagne ; croit-on qu’il soit beaucoup plus difficile de découvrir la cause naturelle d’où procèdent les prodiges apparents, les études calmes d’un Bernardin de Saint-Pierre en 1789, les tragédies attiques d’un Goethe à Weimar ? […] Si les grands courants qui forment l’esprit d’un peuple ou d’un siècle, ne suffisent pas à nous expliquer l’existence et la nature d’une œuvre, à l’histoire nous ajouterons la biographie, et nous finirons bien par éprouver dans tous les cas réels et possibles l’éternelle vérité de cet axiome nouveau, parce qu’il est méconnu : que tout phénomène a sa cause. […] Ce qui est vrai, c’est que tout fait à sa cause.

1818. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

L’autre jour un ami qui descend d’Érostrate me dit : Je viens du Louvre, si j’avais eu des allumettes, je mettais le feu sans remords à cette catacombe, avec l’intime conviction que je servais la cause de l’art à venir. […] Nous avons les mains pleines de démonstrations et d’explications, nous combattrons jusqu’à ce que la cause soit gagnée, et nous la gagnerons. […] C’est justement la cause de ce petit, de ce prosaïque que nous prenons, et nous en ferons le bon et le grand, bon sens en main. […] Dans le premier cas, la contradiction est inhérente au caractère : l’homme faible, par exemple, malgré ses résolutions, malgré les promesses qu’il se fait à lui-même, se laisse constamment entraîner soit par ses instincts, soit par d’autres causes. […] On puisera dans ses œuvres de nombreux détails sur la société de ce temps, mais on ne croira à aucune de ses inventions, à cause du manque d’équilibre de son esprit.

1819. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Le mélange des dieux & des hommes dans cette piece unique en son genre, & les vers irréguliers qui forment un grand nombre de madrigaux, en sont peut-être la cause. […] L’esprit foible reçoit les impressions sans les combattre, embrasse les opinions sans examen, s’effraye sans cause, tombe naturellement dans la superstition. […] Il fait gloire de souffrir pour la bonne cause, & non pas il fait vanité. […] Affaire grave, cas grave, se dit plûtôt d’une cause criminelle que d’un procès civil. […] En vain l’auteur des causes de la chûte de l’empire romain blâme-t-il Justinien, d’avoir eu la même politique que Louis XIV.

1820. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Je ne m’explique pas du tout la cause de cet engouement, qui ne se démentit jamais. […] Celle dont je gardais la plus forte impression, était le Chaperon-Rouge, à cause du loup. […] La cause de cette bizarrerie est sans doute très explicable, mais elle m’échappe complètement. […] La supérieure sortait du jardin, à ce moment, voile baissé, à cause du vieux jardinier ; elle me vit, et ce geste bien innocent la mit hors d’elle-même. […] À cause du vert-de-gris, on était très inquiet, et on me fit avaler beaucoup de lait.

1821. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

C’est un dédale où l’on aime à se perdre à cause des couleurs et des lignes qui frappent les yeux, à cause des bruits inconnus qui bourdonnent à l’oreille. […] Qu’il y laisse son cœur en dépôt, à cause des sépultures des ducs d’Athènes ! […] La tristesse y est grande et le séjour dangereux à cause des infiltrations du sol. […] Le Tarn m’est cher à cause d’une amitié. […] — Dame, reprend le vilain, mes habits sont si usés, ils se déchireront, et vous serez cause de ma mort.

1822. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

C’est l’impression que cause, par exemple, dans le Capitaine Renaud, la belle scène du pape et de l’empereur ; on n’ose s’y confier comme à la vérité même, malgré l’émotion qu’on en reçoit. […] Ses conclusions sur l’honneur, seule vertu humaine encore debout, seule religion, dit-il, sans symbole et sans image au milieu de tant de croyances tombées ; les espérances qu’il fonde sur ce seul appui fixe de l’homme intérieur, sur cette île escarpée (disait Boileau), solide encore, selon M. de Vigny, dans la mer de scepticisme où nous nageons ; cet acte de foi en désespoir de cause sied à notre poëte.

1823. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Ses belles qualités étoient moins brillantes, dit-il, à cause d’une tache qui ne s’est jamais vue en une princesse de ce mérite, qui est que, bien loin de donner la loi à ceux qui avoient une particulière adoration pour elle, elle se transformoit si fort dans leurs sentiments qu’elle ne reconnoissoit plus les siens propres. » En tout temps, que ce fût M. de La Rochefoucauld, ou M. de Nemours, ou à Port-Royal M. […] Le moment est dur où l’on s’aperçoit clairement qu’on n’a pas fait son chemin dans le monde à cause d’une qualité ou d’une vertu.

1824. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Quand on cause ainsi beaucoup des mêmes choses qu’on écrira, on les assouplit peut-être, on les évapore aussi, on les décolore à l’avance, et on en écrit avec moins de fraîcheur. […] Une minute, une seconde seulement à l’instant du départ, à cinq heures du matin, dans le court intervalle qui sépare le seuil du couvent et le marchepied de la chaise de poste, le jeune homme va l’entrevoir enfin et la rencontrer ; mais un mouchoir qu’elle porte à ses yeux, le mouvement même que lui cause l’émotion de la présence de l’ami, la dérobe peut-être, et remplit l’unique instant.

1825. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Nulle part la cause du peuple n’a été plus énergiquement plaidée, nulle part plus de malédictions n’ont été infligées aux riches et aux puissants de ce monde. […] Il mourut sans adresser un reproche à cette cause, et comme si l’ingratitude des républiques était la couronne civique de leurs fondateurs.

1826. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

On conçoit que le pauvre captif, emprisonné soit pour cause d’indiscrétion dans ses amours, soit pour cause d’égarement momentané et partiel de sa raison, servi et soigné par les frères ou par les sœurs de cet hospice, pourvu de livres et de papier, attablé devant cette fenêtre où les rayons de soleil passent à travers les pampres entrelacés aux barreaux et visité par sa belle imagination dans ses heures de calme, ait trouvé quelque consolation dans ce séjour où ses amis et même les étrangers venaient s’entretenir librement avec lui.

1827. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Qui sait, si vous lui envoyiez Fior d’Aliza, avec un panier de figues et de châtaignes à son bras, lui demander la grâce du châtaignier et des figuiers, s’il ne vous accorderait pas à cause d’elle la vie de l’arbre et même la restitution du domaine tout entier de vos pères ? […] C’était l’heure de midi : personne ne passait en ce moment sur la route, à cause du grand soleil et de la grande poussière.

1828. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

— Mon brave frère Hilario, m’a-t-il répliqué très sérieusement alors, c’est qu’on ne se sert de ce drôle de Nicolas del Calamayo que quand on a un mauvais coup de justice à faire ou une mauvaise cause à justifier par de mauvais moyens. […] Je me gardai bien, à cause des autres prisonniers, d’avoir l’air de connaître le frère quêteur.

1829. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« Je pense que tout homme qui peut espérer quelques lecteurs rend un service à la société en tâchant de rallier les esprits à la cause religieuse ; et dût-il perdre sa réputation comme écrivain, il est obligé en conscience de joindre sa force, toute petite qu’elle est, à celle de cet homme puissant qui nous a retirés de l’abîme. […] « On peut trouver des forces dans son âme contre un malheur personnel ; mais devenir la cause involontaire du malheur d’un autre, cela est tout à fait insupportable.

1830. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Lamennais, attaquant l’individualisme et le principe de l’évidence cartésienne sur lequel il repose, plaçait la vérité dans le consentement universel, accord merveilleux dont une révélation de Dieu peut seule être cause, dont la tradition seule est la manifestation ; et de la tradition, l’Église est dépositaire, le pape interprète et gardien. […] Quand il s’aperçut que l’ultramontanisme aussi se mettait au service du pouvoir, que le pape agissait en souverain temporel et liait sa cause à celle des rois, quand il vit par toute l’Europe le clergé se faire le gardien des principes légitimistes plutôt que des principes évangéliques, Lamennais rompit d’abord avec la légitimité ; il devint libéral ; il lui sembla que le règne de Dieu par l’autorité était actuellement impossible ; il tâcha d’y revenir par la liberté680, il chercha dans le développement complet de la liberté des garanties contre le despotisme et l’anarchie, et les conditions de l’ordre et de la vie sociale.

1831. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Les Romantiques, sans en discerner la vraie cause, à ce que je crois, tentèrent bellement de remédier au défaut du vers. […] Des fleurs t’ont promis quelque chose, Car tu leur parlais comme on admoneste, Puis voici que tu devins rose En les effeuillant d’un si joli geste Qu’il en disait la cause.

1832. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Reproches à cause du commerce du Buddha avec une fille de Tchandala. […] Pour les mondes pécheurs Christ a agonisé, à cause qu’il avait la désirante pitié des Désirs… ô pitié du Seigneur, vois ton fils agonisant, palpitant, crucifié : il fut le Saint, et le Pur, et le Bon ; il chanta ton nom, lui qui pleure aujourd’hui ; agréable il te fut, ce réprouvé ; il fut ton garde, ton serviteur, ta force, ta splendeur, ta joie, lui qui presque blasphème, et qui se perd, l’affolé des sensuels souvenirs, et qui tournoie en la démence de sa chair, et se maudit, ne connaissant plus ta parole… ta divine parole sous l’effort des concupiscences se fait étrange, elle s’altère, elle se corrompt, voilà qu’elle se fait autre affreusement, et c’est des sons magiques : la prière à Dieu se tourne en suggestion d’enfer : rude, le sortilège ramène la mauvaise ; et elle est… Ô pensée toujours vive des délices coupables, inoubliable, inoubliable pensée !

1833. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Point de barque pour Königsberg et pour Dantzig ; les chemins de Varsovie impraticables à cause des courses que font les Polonais. […] Ce sont les ans qui en sont cause.

1834. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

[Article de Jules Barbey d’Aurevilly] « Mon cher Baudelaire, « Je vous envoie l’article que vous m’avez demandé et qu’une convenance, facile à comprendre, a empêché le Pays de faire paraître, puisque vous étiez en cause. […] Seulement, par une inconséquence qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies, imparfaites par là au point de vue absolu de leur auteur, des cris d’âme chrétienne, malade d’infini, qui rompent l’unité de l’œuvre terrible, et que Caligula et Héliogabale n’auraient pas poussés.

1835. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

D’autres ont ajouté : — « On appelle classiques tous les ouvrages faits pour servir de modèles, et romantiques tous les ouvrages absurdes : donc, pour peu qu’on ait le sens commun, il est impossible qu’on soutienne la cause du romantisme. » Ceci est plus fort. […] Plusieurs causes ont contribué de nos jours au peu d’attention que font aux vers les hommes d’une littérature très grave.

1836. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Au dernier moment  pas tout à fait au dernier moment, mais presque  à l’époque des grandes fêtes de Vaux qui ont été non seulement l’occasion, mais la cause de la ruine de Fouquet, La Fontaine rencontra à Vaux Molière, et ce fut le coup de foudre, je ne sais pas d’autre mot pour indiquer à quel point l’un et l’autre se reconnurent immédiatement. […] Il eut une première maladie, très grave, en 1692, et cette maladie fut signalée par un retour à la religion, dont je veux bien lui tenir compte, quoique ce soit à cause d’une maladie que ce retour à la religion ait eu lieu.

1837. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

En laissant de côté toute la tentative dramatique immense, mais laborieuse et inachevée, en s’en tenant à la rénovation lyrique, il est difficile de ne pas convenir que celle-ci a fini par avoir gain de cause et par réussir.

1838. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

De nos jours, d’ailleurs, je ne vois pas d’emploi plus honorable et plus agréable de la vie que d’écrire des choses vraies et honnêtes qui peuvent signaler le nom de l’écrivain à l’attention du monde civilisé, et servir, quoique dans une petite mesure, la bonne cause.

1839. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Un nuage a toujours dérobe les causes qui amenèrent presque aussitôt la séparation des époux ; mais la convenance fut de tout temps observée entre eux, et il n’y eut pas d’éclat.

1840. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

L’impression que cause cette pièce me semble tout à fait musicale ; plus on la relit, plus on s’en pénètre.

1841. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Et comme l’a dit, on ne saurait mieux, Théophile Gautier en parlant de ces pièces et saynètes : « … Quelque fantaisie charmante où la mélancolie cause avec la gaieté. » 75.

1842. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Ce sont nos péchés qui en sont cause. » (Lettre du 14 septembre 1689). — Ainsi le grand siècle, ce siècle de Louis XIV que nous nous figurons de loin comme fervent, était à bout des moines, et cela de l’aveu du plus saint et du plus pur des réformateurs monastiques du temps.

1843. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

La vertu en ce bas monde, à cause du rebours trop habituel, consiste presque entièrement à s’abstenir, à sacrifier ; à assister, sans y participer, aux choses et à leur dire non en face bien souvent.

1844. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Plus modéré dans sa propre cause que dans celle de son ami Racine, il ne se laissa pas engager dans la voie des polémiques virulentes et des diffamations injurieuses, comme il le fit dans l’affaire de Phèdre.

1845. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Mais il faut tenir compte surtout des individus, qui, prenant le déploiement de toutes leurs énergies pour règle et pour fin de leur activité, faisaient servir à eux-mêmes les causes qu’ils servaient, et ne cherchaient réellement dans le triomphe poursuivi du calvinisme, ou du catholicisme, que les moyens d’étendre et d’enrichir leur personnalité.

1846. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Si bien que cette société, la plus intelligente, la plus sceptique, la plus raisonnable qui ait jamais été, finit dans les mélancolies sans cause et les espoirs sans mesure, dans les vagues attendrissements et les transports effrénés : elle ne croit plus au merveilleux de la religion ; mais Cagliostro la séduit, et elle court au baquet de Mesmer.

1847. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Mais voici la vraie cause de sa faiblesse : au lieu qu’en 1830, la victoire du peuple sur la royauté violatrice de la Charte avait opéré la séparation du libéralisme et de la démocratie, en 1851 la restauration du pouvoir personnel réunit toutes les formes du libéralisme avec la démocratie dans une opposition irréconciliable : derrière les défenseurs de la légalité parlementaire se rangèrent les masses populaires des grandes villes, qui avaient foi encore à la République, au droit, à la liberté.

1848. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Larroumet, ayant conscience de ce qu’il y avait d’inusité dans son procédé, s’en excusait dans sa préface, et plaidait presque humblement la cause de sa méthode.

1849. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Paul Desjardins lui-même fait défaut à la cause du « devoir présent » !

1850. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Dumas, dans son Orestie, avait été plus audacieux : il avait tenté de donner la trilogie complète, et son drame se terminait, comme il convient, par l’acquittement d’Oreste, plaidant sa cause devant l’aéropage, Les Érinnyes de M. 

1851. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Au degré près, c’est l’état d’âme des vendeuses du Bazar de la Charité, c’est celui du Bock Idéal qui nous réjouit tant l’autre année à cause du sérieux qu’apportait à le déguster le vicomte Melchior de Vogüé.

1852. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Toutes les discussions religieuses des écoles juives, tout l’enseignement canonique, les procès même et les causes civiles, toute l’activité de la nation, en un mot, était concentrée là 603.

1853. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre V. Les âmes »

De toutes parts les épaisseurs des effets et des causes, amoncelées les unes derrière les autres, vous enveloppent de brume.

1854. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

C’est la surprise de l’homme qui est cause de sa patience et qui l’oblige à écouter le serpent.

1855. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

N’oublions pas de remarquer avec quelle bonté Joseph console ses frères, les excuses qu’il leur fournit en leur disant que, loin de l’avoir rendu misérable, ils sont au contraire la cause de sa grandeur.

1856. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Ceux mêmes qui ont écrit méthodiquement sur la poësie, sur l’architecture et sur plusieurs autres arts, jugeant qu’il étoit inutile de faire préceder leurs raisonnemens et leurs dogmes par des descriptions exactes de ce qui étoit sous les yeux de tout le monde, se jettent d’abord dans des préceptes et dans des discussions que les contemporains trouvoient très-claires, mais qui sont des énigmes pour la postérité, à cause que le flambeau qui éclairoit les contemporains s’est éteint.

1857. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Sa puissance d’expansion est, non la cause, mais la conséquence de son caractère sociologique.

1858. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Dans le règne social, cette cause interne leur fait défaut.

1859. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Les mines d’Arizona, depuis longtemps abandonnées à cause du voisinage affreux des Indiens Apaches, sont les plus belles et les plus aisées à exploiter de la Sonora.

1860. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

En vain il souffre par Charlotte, ce jeune homme de vingt-trois ans, qui ne souffrira plus demain, mais il n’oublie pas, à chacun de ces coups qui font pousser aux hommes le cri vrai, de pousser le cri de la rhétorique et d’invoquer les dieux immortels, les génies, les forces, les tourbillons, et toute cette mythologie panthéiste d’un paganisme renouvelé, qui seront un jour les causes de mort de ses écrits et les rendront insupportables.

1861. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

» L’enchantement n’est qu’un effet dans l’âme, et je voudrais voir la cause de cet effet, c’est-à-dire la personne qui le produit.

1862. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Flaubert n’est pas un roman comme Caleb William, Robinson Crusoé et Arthur Gordon Pym, où la force exaspérée des passions les plus viriles est en cause et aux prises avec la fatalité des événements ou de la nature.

1863. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Le second, qui est un morceau très court, mais éloquent, est une espèce d’éloge funèbre des soldats morts en combattant pour la cause de Rome et de la liberté, contre Antoine.

1864. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

On y cause de philologie, durant la saison chaude, sous les tilleuls et les marronniers des remparts ; et, s’il s’agit de quelque difficile question d’orthographe ou de littérature française, nul ne refuse à M. le professeur Eduard Koschwitz le droit de décider en dernier ressort. […] Si la plume n’est pas une arme pour détruire les mensonges et soutenir les justes causes, autant vaut la casser et en jeter les débris au vent. […] Il sait comment on aime, comment on cause et comment on s’habille, dans ce « crépuscule de peuples », où « les formes perdent leurs contours et se dissolvent en remous de brouillards ». […] Léon Cahun n’a pas voulu nous laisser entrevoir les causes lointaines qui vont bientôt énerver la force de cet escadron si magnifiquement massé, en bon ordre, autour du drapeau du Prophète, si bien organisé pour la guerre à l’ancienne mode, et que les inventions modernes ont dérouté et déconcerté. […] L’Église catholique romaine, si longtemps titulaire et maîtresse du gouvernement des consciences, a compris elle-même quelquefois, que l’immobilité est une cause et un signe de mort, que les « variations » dans l’attitude, dans le discours, jusque dans la doctrine ne doivent pas, malgré l’autorité de Bossuet, être considérées comme des scandales.

1865. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Car enfin, quelle serait la raison d’être de l’art, s’il n’était pour nous une cause de plaisir et une occasion de divertissements ? […] Mais je ne puis énumérer les causes multiples qui ont fait naître, malgré les mânes irrités de M.  […] Mais, d’abord, résumons les faits de la cause. […] À cause d’eux, on ne peut plus prononcer décemment le nom de Burne Jones. […] Classiques jusque dans nos exubérances, nous pardonnons à Victor Hugo ses métaphores à cause du bel ordre de ses discours.

1866. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Moi, ce mariage me cause un invincible malaise. […] Elle l’aime parce qu’il l’a battue ; Sévère l’agace ; elle lui dit avec la renversante logique des femmes : « C’est vous qui êtes cause de tout !  […] A cause de son monologue du troisième acte ? […] Sans doute à cause du noble rôle que M.  […] Un des juges demande « qu’on disjoigne les causes » et ajoute : « On faisait ainsi au château ».

1867. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Sans me flatter, c’est la principale cause de la liberté que vous me laissez dans votre journal. […] Et il faut avouer que c’est une grande cause. […] Sa tristesse est infinie et sereine comme la nature qui la cause. […] Ni son père ni son fils ne peuvent la distraire du chagrin que lui cause l’absence de l’empereur. […] Enfin, elle cause un changement.

1868. (1885) L’Art romantique

Mais si éloignés qu’ils fussent l’un de l’autre, et à cause même de cet éloignement, ils aimaient à se rapprocher, et comme deux navires attachés par les grappins d’abordage, ils ne pouvaient plus se quitter. […] Quelque égoïste qu’il soit, le poëte me cause moins de colère quand il dit : Moi, je pense… moi, je sens…, que le musicien ou le barbouilleur infatigable qui a fait un pacte satanique avec son instrument. […] Sa cause sera jugée par le jugement de Dieu. […] Dans quelle histoire a-t-on jamais lu que les grandes causes se perdaient en une seule partie ? […] Il serait facile de l’expliquer par la coïncidence malheureuse de plusieurs causes, dont quelques-unes sont étrangères à l’art.

1869. (1902) La poésie nouvelle

Ce qu’ils découvrent dans la nature, ou dans l’histoire, ou dans l’âme humaine, leur apparaît comme normal, comme nécessaire, comme explicable par des causes précises. […] quelle sublime cause défendre ? […] Mais son obscurité, réelle cependant, tient à plusieurs causes. […] Toute force au travail peut être envisagée différemment suivant qu’on s’associe à son activité créatrice ou qu’on observe, du dehors, l’inévitable destruction qu’elle cause aussi. […] Les impressions que le poète veut rendre sont, par leur origine, par leur devenir, par leur nature même, mystérieuses : on n’en a pas rendu compte quand on les a déterminées rationnellement… La tristesse spéciale de mon âme en ce moment précis, tu ne la comprendras pas si je t’en dis seulement la cause, ce qui paraît en être la cause et n’en est peut-être que l’occasion ; de semblables circonstances feraient sans doute naître en toi d’autres nuances de sentiment.

1870. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Mlle Aïssé cause avec son amie de ses regrets d’être loin d’elle, du monde qu’elle a sous les yeux et qu’elle commence à trouver étrange, et aussi elle touche en passant l’état de ses propres sentiments et de ceux du chevalier ; c’est un courant peu développé qui glisse d’abord et peu à peu grossit. […] Je sais quelqu’un qui a écrit : « Ce qu’était l’abîme qu’on disait que Pascal voyait toujours près de lui, l’ennui l’était à Mme du Deffand ; la crainte de l’ennui était son abîme à elle, que son imagination voyait constamment et contre lequel elle cherchait des préservatifs et, comme elle disait, des parapets dans la présence des personnes qui la pouvaient désennuyer. » Jamais on n’a mieux compris cet effrayant empire de l’ennui sur un esprit bien fait, que le jour où, malgré les plus belles résolutions du monde, l’ennui que lui cause son mari se peint si en plein sur sa figure, — où, sans le brusquer, sans lui faire querelle, elle a un air si naturellement triste et désespéré, que l’ennuyeux lui-même n’y tient pas et prend le parti de déguerpir. […] On craignoit à Vienne le caractère entreprenant du dernier visir ; son malheur a été regardé comme une nouvelle asseurance de la paix, et la continuation en a paru d’autant plus certaine qu’elle est l’ouvrage du nouveau visir mis en sa place. » « La seconde interruption dans la correspondance de M. de Ferriol a lieu en 1709 ; elle est le résultat d’une maladie dont l’ambassadeur indique lui-même la cause et les détails dans la première lettre qu’il écrit à la suite de cette maladie : « M. de Ferriol à M. le marquis de Torcy.

1871. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Aristodème ne pouvait se rappeler cet entretien dont il n’avait pas entendu le commencement, à cause du sommeil qui l’accablait encore ; mais il me dit en gros que Socrate força ses deux interlocuteurs à reconnaître qu’il appartient au même homme de savoir traiter la comédie et la tragédie, et que le vrai pacte tragique, qui l’est avec art, est en même temps poète comique5. » Le Banquet se termine par ce piquant paradoxe de Socrate. […] L’idée ingénieuse de Plaute a été que les soins exagérés d’Euclion pour la conservation de sa marmite fussent précisément la cause de sa perte. […] Je regrette seulement que Bombance dise au roi : Si le trop de santé vous cause des dédains, Souffrez dans vos États deux ou trois médecins : Ils vous la détruiront, je me le persuadée112.

1872. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Tenons-nous en aux causes apparentes et aux caractères particuliers de la conversion de Louis Veuillot. […] Faire des besognes auxquelles on croit à moitié ou pas du tout ; écrire des livres où l’on ne met point son âme, mais seulement quelques conjectures ou spéculations sur la vie ; obtenir par là de petits succès ; cueillir en passant de petits plaisirs égoïstes ; vivre au jour le jour ; comprendre ça et là quelques petites choses, mais ignorer en somme ce que l’on est venu faire au monde ; vivre en se passant de la vérité ; vivre sans vouer sa vie à une cause aussi humaine et générale que possible ; c’est-à-dire vivre comme nous vivons presque tous… cela parut très vite misérable au jeune rédacteur en chef du Mémorial de Périgueux. […] Est-ce qu’il n’y a pas eu des moments où, loin de la lutte, aux champs ou sur la grève, ou bercé par la musique, il vous semblait étrange que vous fussiez Louis Veuillot, rédacteur en chef de l’Univers, voué, dans un coin de la planète, à la tâche d’anathématiser des hommes comme vous à cause de certaines affirmations, inconcevables et incontrôlables, sur le monde et la cause première ; des moments où vous ne vous voyiez plus vous-même que de loin, où il vous paraissait à la fois incompréhensible et doux de vivre ?

1873. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Jeudi 9 février Raffaëlli, en gaîté et en verve, cause à la fois d’une façon très amusante et très technique sur les cris de la rue, dont la mélopée le réjouit, l’intéresse, l’attache aux pas du crieur et de la crieuse ; et sur ces cris, il se livre à des remarques physiologiques. […] Alors ma voisine me dit : « Quand une femme est arrivée au moment, où l’essai de ses robes ne lui prend plus tout son temps, où l’amour ne l’amuse plus, où la religion ne s’en est pas emparée, elle a besoin de s’occuper d’une maladie, et d’occuper un médecin de sa personne. » Mardi 4 juillet Là, en ce centre de Paris, au milieu de ces habitations, toutes vivantes à l’intérieur, là, en ce plein éclairage a giorno de la ville, sur cette Maison Tortoni ; 22, cette maison avec ses lanternes non allumées, avec ses volets blancs fermés, son petit perron aux trois marches, où dans mon enfance, se tenaient appuyés, un moment, sur les deux rampes, de vieux beaux mâchonnant un cure-dent, aujourd’hui vide, il me semble lire une bande de papier, écrite à la main : « Fermé pour cause de décès du Boulevard Italien. » Samedi 8 juillet Enterrement de Maupassant, dans cette église de Chaillot, où j’ai assisté au mariage de Louise L… que j’ai eu, un moment, l’idée d’épouser. […] Raffaëlli cause avec Geffroy de ses essais d’eaux-fortes en couleur, qui vont paraître cette semaine.

1874. (1925) La fin de l’art

On a soutenu que la fièvre typhoïde dont l’agent est également répandu partout s’attaquait principalement aux débilités et que la vraie cause de sa fréquence dans les casernes était beaucoup moins l’eau que l’état de fatigue des jeunes soldats. […] Dans quelques siècles, cette campagne contre le vin, partie d’un pays qui est la région par excellence de la vigne, paraîtra inimaginable, mais on en trouvera peut-être la cause dans le phylloxera et les fraudes qui s’ensuivirent. […] La grande distraction de l’homme enrhumé est d’abord de rechercher dans ses souvenirs, épais comme le brouillard, la cause de son rhume.

1875. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Ailleurs il dit à l’alouette : « Dans le flamboiement d’or du soleil, … tu flottes et tu glisses, comme une joie sans causes surgissant tout à coup dans l’âme. » Byron parle d’un courant d’eau qui fuit « avec la rapidité du bonheur. » Chateaubriand compare la colonne debout dans le désert à une « grande pensée » qui s’élève encore dans une âme abattue par le malheur. […] Toute la route semble marcher avec lui… Tout cela défile devant nous joyeusement et s’engouffre sous le portail, en piétinant avec un bruit d’averse. » Toute transposition de sensations cause d’habitude un certain plaisir par elle-même : c’est un moyen d’augmenter l’émotion que d’y faire collaborer à la fois plusieurs centres nerveux. […] Quand Boileau rime richement, il n’en est pas plus poète : Au pied du mont Adule entre raille roseaux, Le Rhin tranquille et fier du progrès de ses eaux… …… En ce moment il part, et couvert d’une nue, Du fameux fort de Skink prend la route connue… Ce dernier vers devait plaire à Gautier, à cause du fort de Skink, qui n’est pas sans rappeler le piton de Zoug.

1876. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

On eût dit qu’il plaidait pour la seule cause de la bonne foi, et qu’il n’était pas lui-même intéressé dans son plaidoyer. […] Scribe tient encore à d’autres causes que l’imitation. […] Paolo, frère de Luigi, est dévoué sincèrement à la cause du catholicisme. […] C’est pourquoi nous retenons la cause, et nous parlerons d’Angelo en toute liberté. […] On relit ce qu’on a d’abord admiré, on cherche à deviner la cause de son plaisir.

1877. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Voudriez-vous donc faire mourir vos rivales Vous seriez cause qu’on accuserait les femmes d’être trop avides… Ah ! […] Quand il lui arriva de parler en public et de plaider des causes, suivant l’usage de ce temps-là, Sénèque lui composait ses discours, et il fut le premier des Césars qui eut besoin d’un pareil secours. […] Cependant la déclaration d’Hippolyte a toujours un grand succès au théâtre, à cause du contraste de ses mœurs sauvages avec cet acte galant. […] La Harpe, qui, dans son Cours de Littérature, s’est prodigieusement fatigué à rechercher les causes d’un fait aussi extraordinaire, ne dit pas un mot de celle que je viens d’indiquer ; silence prudent, qui prouve ou bien peu de sagacité, ou beaucoup d’égard pour la réputation des poètes médiocres. […] Par exemple, la femme juge et partie plaide avec beau ; coup d’éloquence la cause des coquettes, qui savent corriger à force d’art les torts de la nature : C’est presque pour le sexe une nécessité ; Un peu d’aide souvent sied bien à la beauté.

1878. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

C’est à cette cause qu’il attribue la décadence d’Athènes, consommée, selon lui, depuis Ægos-Potamos. […] D’autres défauts tiennent à d’autres causes que nous connaissons aussi. […] Le vieil argument des causes finales, de Dieu prouvé par l’harmonie du monde, pour lui n’est pas un argument, c’est un sentiment. […] A cause de l’espérance, qui est la source de toutes nos lâchetés… Pourquoi ne pas dire : Je sens sur ma tête le poids d’une condamnation que je subis toujours, ô Seigneur ! […] Il en est à peu près de la sensibilité dans l’art comme de la moralité, et pour les mêmes causes.

1879. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

À cause d’elle beaucoup de héros devaient perdre la vie. […] Ainsi je resterai belle jusqu’à ma mort, afin qu’à cause d’un homme nulle souffrance ne me vienne. […] « Quand le seigneur les vit si émus (il en ignorait la cause), il s’écria aussitôt : « Pourquoi ces femmes pleurent-elles, je désirerais le savoir ? […] Une pareille outrecuidance remplit vraiment de confusion. » « On sépara, et non sans cause, maintes belles dames.

1880. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

À ces causes, en attendant que revînt l’heure de revoir enfin l’œuvre primitive, il fallait se contenter (et l’on s’en contentait) du Festin de Pierre en vers. […] Remarquez cependant, une fois que son héros est lâché dans ce monde trop étroit pour ses vastes désirs, comment s’y prend Molière pour le suivre, afin que ce bandit ne cause pas trop de ravages ; comment il muselle cette bête fauve ; comment enfin il parvient à faire une comédie véritable, de la biographie ardente de ce fatal Don Juan. […] Tout comme les autres arrivent à leurs fins amoureuses, par le dévouement, par l’abnégation, par les petites délicatesses du cœur, celui-là gagne sa cause par le mensonge, par l’adultère, par la violence ; puis, une fois la fille séduite, à la bonne heure : — moi et Sganarelle, nous passons à une autre perfidie. […] À ces causes, le Théâtre-Français poussé par la critique, et peut-être aussi, par le remords, remit enfin le Don Juan de Molière en grand honneur ; il remplaça les vers de Thomas Corneille, par le dialogue primitif, et le succès fut si grand que vous n’avez jamais rencontré, nulle part, un succès moins contesté que le succès de ce Don Juan et de la prose de Molière ! […] On passait ensuite à la Mascarade du Mardi-Gras, où le paysan et la paysanne plaidaient la Cause grasse, et leurs discours étaient un peu gras de saupiqué.

1881. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Mais, d’ailleurs, peu importe : Lamartine aima les poésies d’Ossian, d’abord parce qu’elles l’aidaient à se débarrasser de la mythologie des Grecs et des Latins ; puis, il aima les poésies d’Ossian à cause de leur tristesse, à cause du paysage où l’auteur place ses personnages, du paysage de rêve, où les fantômes des êtres que nous avons aimés, aiment, passent, où une lumière vague se répand sur les brouillards, sur les bruyères. […] Alfred de Musset, comme le Français aussi, est un causeur ; il cause en vers ; il cause en vers avec esprit, avec légèreté, avec souplesse. […] Les classiques, de même qu’ils ne portaient pas leur barbe, généralement ne portaient pas non plus de cheveux — ce n’était pas mauvaise volonté, mais c’était pour une autre cause ; — les romantiques avaient des crinières mérovingiennes. […] Antoine et Cléopâtre, c’est la bataille d’Actium : c’est Antoine battu par Octave, parce qu’il s’est oublié auprès de Cléopâtre ; Cléopâtre étant la cause de la ruine définitive d’Antoine.

1882. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Nulle part ailleurs on n’a vu un groupe d’hommes éminents et populaires enseigner avec succès et avec gloire, comme faisaient les Gorgias, les Protagoras et les Polus, l’art de faire paraître bonne une mauvaise cause, et de soutenir avec vraisemblance une proposition absurde, si choquante qu’elle fût17. […] Pareillement il est prêtre chez lui, et de temps en temps pontife de sa phratrie ou de sa tribu ; car sa religion est un beau conte de nourrice, et la cérémonie qu’il accomplit consiste en une danse ou un chant qu’il sait dès l’enfance, et dans un repas auquel il préside avec un certain habit. — De plus, il est juge dans les décastéries, au civil, au criminel, au religieux, avocat et obligé de plaider dans sa propre cause. […] Toutes ces particularités de la vie antique dérivent de la même cause, qui est la simplicité d’une civilisation sans précédents, et toutes aboutissent au même effet qui est la simplicité d’une âme bien équilibrée, en qui nul groupe d’aptitudes et de penchants n’a été développé au détriment des autres, qui n’a pas reçu de tour exclusif, que nulle fonction spéciale n’a déformée. […] Personne, parmi les Égyptiens, n’a pu lui répondre quand il leur a demandé la cause des crues périodiques du Nil. […] Les Idées-types de Platon, les Causes finales d’Aristote, les Atomes d’Épicure, les Dilatations et les Condensations des stoïciens.

1883. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Bremond les employa, lors de la révision du procès de Fénelon dont la cause avait été perdue en Sorbonne. […] Vous venez de Port-Royal, du dernier vallon où l’on cause, n’est-ce pas ?  […] Tout est pour vous prétexte à exercer une vengeance dont nous cherchons en vain les causes. […] On a parlé de Jules Renard à propos de ces Provinciales ; est-ce à cause du sujet traité, ou plus exactement du décor rural ? […] C’était après une discussion avec mon père dont Au-dessus de la mêlée était la cause.

1884. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Elle cause, nous raconte des histoires du temps où elle avait seize ans, récite des poésies en riant. […] Retenez bien ces paroles doublement soulignées, elles sont la plus grande cause de tous mes ennuis et l’expression et l’explication exacte de tous mes chagrins passés, présents et futurs. […] Je cause avec lui et il me propose d’écrire quelque chose pour la Revue, de lui faire des traductions du russe. […] C’est d’abord parce que… à cause du mauvais œil. […] Mais soyez un ange, et si le baromètre baisse, prévenez-moi, pour que je retarde ma visite… à cause des Cazin.

1885. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Certes, dans ce pays, le labour aurait pu être aisé et la moisson abondante, à cause du sol fort gras. […] Ils accourent de toutes parts, et, du dehors, lui demandent la cause de ses lamentations. […] Mais, cette fois les Cyclopes du Vésuve ou de l’Etna n’en sont point cause. […] La dépréciation des assignats fut cause de la ruine de Rétif. […] Sera-t-il exalté à cause des paroles d’Hamlet : « Vieille taupe ! 

1886. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Celui-ci est absolu, il est centralisé, il procède par faveurs, il est arriéré, il commet des fautes, il a des revers : que de causes de mécontentement en peu de mots ! […] Ils agissent, ils sont vraiment généreux ; il suffit qu’une cause soit belle pour que leur dévouement lui soit acquis.

1887. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Quelques-uns se plaignent aussi que la vieillesse les expose à des outrages de la part de leurs proches ; enfin ils l’accusent d’être pour eux la cause de mille maux. « Pour moi, Socrate, je crois qu’ils ne connaissent pas la vraie cause de ces maux ; car, si c’était la vieillesse, elle produirait les mêmes effets sur moi et sur tous ceux qui arrivent à mon âge ; or j’ai trouvé des vieillards dans une disposition d’esprit bien différente.

1888. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

« Lorsque la tendre Cornélia fut instruite et tranquillisée, et qu’elle eut pleinement entendu de la bouche de son frère les causes de sa fuite et de son déguisement, elle résolut de le retenir secrètement dans sa maison, sans révéler le mystère qu’à ses deux enfants et à ses plus discrets familiers. […] Il voulut se prémunir contre le ressentiment d’Alphonse en intéressant à sa cause les deux ambassadeurs de ce prince résidant à Rome.

1889. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Mais quand il ne s’agit pas d’amour, il cause souvent, en prose ou en vers, avec un esprit net et vif, d’un style léger et piquant, dont l’allure fait penser à Voltaire : son Épître au prince de Condé revenant d’Allemagne sort du goût précieux, et réalise déjà l’urbanité de la fin du siècle ou du siècle suivant. […] Biographie : Honoré d’Urfé, né à Marseille en 1568, suivit le parti de la Ligue et la fortune du duc de Nemours, et se relira en Savoie après le triomphe de la cause royale.

1890. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Voltaire, au nom d’un admirable bon sens, proclame que l’on blasphème Dieu quand on croit servir sa cause en prêchant la haine. […] Leconte de Lisle Quelles que soient les causes, les raisons, les influences qui ont modifié sa pensée ; bien qu’il se soit mêlé ardemment aux luttes politiques et aux revendications sociales, Victor Hugo est, avant tout, et surtout, un grand et sublime poète, c’est-à-dire un irréprochable artiste, car les deux termes sont nécessairement identiques.

1891. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

On s’était tout permis, parce qu’on avait manié l’escopette et porté le mousquet pour la bonne cause. […]   Les sombres rêves de Calvin sont presque de l’optimisme pélagien auprès des affreux cauchemars que le péché originel cause à notre pieux contemplatif.

1892. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Une bonne chose pourtant nous en resta, Richter ; et dès lors Richter a plus fait pour la cause Wagnérienne que tous les auteurs qui ont écrit sur le sujet, Richter fut le premier qui nous apprît que la question importante, à part même tout Wagnérisme. était le Style, et que, si nous désirions comprendre nos bien aimés Mendelssohn et Weber que nous croyions connaître par cœur, nous avions intérêt à nous tourner vers Wagner. […] Elle s’informe de la cause de ses ennuis.

1893. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

La seule maniere d’y répondre, sans descendre au niveau de ses adversaires, c’est lorsque l’Ecrivain attaqué, s’occupant moins de sa propre cause que de l’intérêt des vérités qu’il défend, cite au tribunal de la raison & de la décence les passions qui le combattent, les suit dans leurs détours, met en évidence leurs bassesses, leur perversité, tire de leurs travers & de leurs excès, de nouvelles lumieres, de nouvelles preuves, &, par un nouveau genre de sacrifice, immole à l’instruction publique les dégoûts de sa propre justification. […] Vous vengerez par-là les Philosophes qu'il a maltraités ; vous décrierez sans retour la cause qu'il défend.

1894. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Hugo cause de la séduction de l’éloquence de Thiers, faite, dit-il, avec des choses qu’on sait mieux que lui, et d’une foule de fautes de français, et tout cela débité avec une très vilaine voix, — et qui cependant, au bout d’une demi-heure, vous prend, vous intéresse, s’impose à vous. […] À la longue, la figure de l’ancien ministre de la guerre, cette figure qui semble la figure d’un puritain d’un roman de Walter Scott, s’allonge, s’assombrit, et le nouveau dîneur a l’air de trouver qu’on cause chez nous, trop longtemps de la même chose.

1895. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

…………………………………………… Pleurez sur ce qui hurle………………… …………………………………………… La matière, bloc affreux, n’est que le lourd monceau Des effets monstrueux sortis des sombres causes ! […] ou bien, indépendamment des ressources de cette organisation privilégiée, y aurait-il quelque autre cause dont la Critique doive tenir compte et l’histoire littéraire se souvenir ?

1896. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Ce fut là où je savourai, avec toutes les délices qu’on ne peut exprimer, le spectacle de ces fiers légistes (qui osent nous refuser le salut) prosternés à genoux et rendant à nos pieds un hommage au trône, tandis que nous étant assis et couverts, sur les hauts sièges, aux côtés du même trône, ces situations et ces postures, si grandement disproportionnées, plaident seules avec tout le perçant de l’évidence la cause de ceux qui véritablement et d’effet sont laterales regis contre ce vas electum du tiers état. […] Toutes ces causes le livrèrent à lui-même.

1897. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Ce n’était pas même un de ces familiers comme un Brossette ou un Boswell, devant lesquels on cause sans se gêner de toutes sortes d’opinions et d’affaires, sans compter que Bossuet n’était pas un homme de lettres, parlant ainsi à tout propos de ce qui l’occupait, et qu’il avait la discrétion grave du vrai docteur et du prélat.

1898. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

À l’instant il prit la parole et fit dire par son truchement à la dame en colère qu’il était un savant venu de fort loin pour observer les mœurs, les coutumes des Bachkirs, et voir ce qu’il pourrait en rapporter d’utile pour son pays ; mais qu’il n’était nullement dans son intention de jeter le moindre trouble dans la famille et que, s’il était la cause involontaire de quelque dommage pour ses hôtes, il prétendait les en indemniser et au-delà.

1899. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Il y a dans toute cette portion de l’œuvre beaucoup d’incohérence qui peut tenir à bien des causes, et plus que tout aux hasards des traditions premières.

1900. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

On y voit qu’il fut un moment arrêté à cause d’une mauvaise affaire qui lui arriva étant en Angleterre.

1901. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Depuis quelques années, la santé de Topffer, longtemps florissante, paraissait décliner sans qu’il en sût la cause.

1902. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Ce que je dis là est si peu une fiction qu’un de mes amis, homme politique et savant, avec qui je cause de la situation sans lui faire part d’ailleurs de ce que je viens d’écrire, me dit tout naturellement (et cet ami n’est pas un littérateur proprement dit, c’est un savant dans l’ordre du droit et plutôt occupé des sciences morales et politiques, M. 

1903. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Lorsqu’il cause, il suit son idée avec une préoccupation si grande, qu’il n’entend pas Boileau tout à côté de lui qui l’injurie pour s’amuser.

1904. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

La cause de la sensation supprimée, la sensation disparaît, ne laissant qu’un vague souvenir, une obscure image, qui disparaîtra bientôt refoulée dans les profondeurs de l’être par la masse des impressions ultérieures.

1905. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

On cause à bride abattue sur le siècle ou le sujet.

1906. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

L’éloignement de Paris a eu pour lui des avantages et des inconvénients qu’il est intéressant de démêler et a certainement été une des causes de son originalité.

1907. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

S’il n’est pas et s’il ne peut être, à cause des nécessités mêmes de sa profession, une de ces intelligences créatrices par lesquelles s’accroît, pour parler comme M. 

1908. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Sans doute il reconnaît, se conformant en cela au bon sens, à la tradition, que l’adultère de la femme est plus « coupable » à cause des conséquences, que celui du mari : mais d’autre part, il la croit beaucoup moins responsable que l’homme.

1909. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Ne pleurez pas, malgré la plus juste des causes, Car celui qui dort là dans un blême lambeau Sut regarder sans pleurs les hommes et les choses.

1910. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Cette imagination des états de l’âme, si exclusivement dominatrice dans cette tête de songeur, est la cause que ces poèmes expriment non pas une âme individuelle et spéciale, mais l’Âme elle-même, la Psyché vagabonde et nostalgique et son dialogue immortel avec Dieu, avec l’Amour, avec la Nature.

1911. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Je l’entends, cette voix forte & puissante, qui, comme un tonnerre qui roule dans la nue réveille les esprits les plus engourdis ; non ce n’est plus un homme, c’est un Dieu tutelaire qui s’est chargé des intérêts de la patrie, & qui défend la cause honorable de l’humanité ; d’une main il foudroye le vice, de l’autre il dresse des Autels à la vertu, déploye toute l’indignation d’une ame sensible contre d’injustes Tyrans, il rejette le cri insensé de l’opinion pour faire parler la voix immortelle de la raison.

1912. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

À cause que je ne voyais au monde aucune chose qui demeurât toujours en même état, j’eusse pensé commettre une grande faute contre le bon sens si, pour ce que j’approuvais alors quelque chose, je me fusse obligé de la prendre pour bonne encore après, lorsqu’elle aurait peut-être cessé de l’être ou que j’aurais cessé de l’estimer telle. » (Discours de la méthode, 3e partie.)

1913. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Les deux jeunes enthousiastes, pleins des mêmes espérances et des mêmes haines, ont bien pu faire cause commune et s’appuyer réciproquement.

1914. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Sans doute il y a eu ici, comme dans la campagne de Rome, quelque changement de climat, amené par des causes historiques.

1915. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Les auteurs de livres apocryphes (de « Daniel », d’« Hénoch », par exemple), hommes si exaltés, commettaient pour leur cause, et bien certainement sans ombre de scrupule, un acte que nous appellerions un faux.

1916. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Au bas de la montagne, à quelques pas de la porte, en entrant dans la zone voisine du mur oriental de la ville, qu’on appelait Bethphagé, sans doute à cause des figuiers dont elle était plantée 1053, il eut encore un moment de satisfaction humaine 1054.

1917. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle ne peut être l’effet d’une ambition vulgaire, ni d’aucun des secrets qui sont à son usage, de l’hypocrisie, de l’intrigue, de la coquetterie, il faut en chercher la noble cause ailleurs.

1918. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Mais, par un retour presque forcé des lois de la famille, et que l’auteur l’ait voulu ou non, le fils qui s’institue accusateur de son père plaide si mal sa cause, qu’il la perd, comme dans la pièce précédente.

1919. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Et il dit : Voici la cause !

1920. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Langeais, poursuivi par sa femme, au parlement de Paris, pour cause d’impuissance ; & par une fille, au parlement de Rennes, pour lui avoir fait un enfant.

1921. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Pour ce qui est du matérialisme, Gall lui-même s’expliquait en ces termes : « Quand je dis que l’exercice de nos facultés morales et intellectuelles dépend des conditions matérielles, je n’entends pas que nos facultés soient un produit de l’organisation ; ce serait confondre les conditions avec les causes efficientes. » Cette distinction est précisément celle que font les spiritualistes quand on leur objecte l’influence du physique sur le moral, et elle est très à sa place ici.

1922. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Le procès du Dictionnaire, une des causes célèbres de la littérature, est trop connu pour que je croie devoir m’en faire en cette occasion le rapporteur après tant d’autres1.

1923. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Cette imagination fut, du reste, la cause de son succès si instantané, si rapide au Journal des Débats, où on l’avait pris pour rendre compte des pièces de théâtre et continuer les traditions dogmatiques de la Critique d’alors, dans la rectitude de son enseignement.

1924. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Notre adorable La Fontaine, qui passe si malhonnêtement pour une bête de génie, s’y transforme en homme dont les femmes ne riaient pas, ce qui cause un plaisir immense !

1925. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Mais, en le passant, voilà qu’elle cause dans la barque avec cet amant qui le lui fait passer ; et elle ne passe plus !

1926. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Dans un cas comme dans l’autre on pourrait dire que le temps seul (le temps fictif) est en cause.

1927. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

A cause de ses rapports antérieurs, l’empereur lui masquait moins l’homme que pour tout autre, et c’était dans ce sentiment qu’elle puisait la hardiesse de ses réponses. […] Il demeurait en ce temps-là au bout du Luxembourg, près de l’Observatoire, dans une petite rue peu fréquentée baptisée du nom de Cassini, sans doute à cause du voisinage astronomique. […] Nous ôtions cause des catastrophes les plus graves et de désordres inimaginables. […] A travers la mauvaise humeur que lui cause quelque courbature perce le plus vif sentiment pittoresque. […] Ô béni sois-tu, digne amateur qui, sous la forme d’une douzaine de vessies, représentas la Providence auprès de Marilhat et fus la cause indirecte de beaucoup de chefs-d’œuvre.

1928. (1922) Gustave Flaubert

En réalité, nous y voyons la petite cause occasionnelle qui déclenche, à un moment favorable, une œuvre sur une pente déjà établie. […] Charles qui vient d’échouer devient la cause et le symbole de tous les échecs dont est faite la vie d’Emma. […] Il a saisi avec exactitude les causes de sa grandeur et de sa faiblesse. […] Cambronne) », Flaubert se croit victime de la haine de tous ces partis fondus en une union sacrée contre la cause de l’art. […] Faut-il jeter le remède à cause du poison ?

1929. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Incidemment, à cause d’À Reboursil m’avait demandé si mon livre avait été adressé à Huysmans ? […] Monsieur, Vous avez certainement pardonné mon manque d’accusé de réception de votre volume, ne l’attribuant qu’à des causes impérieuses, et vous ne vous êtes pas trompé. […] Vous trouverez bon que je vous cause ainsi en Bonhomme d’une certaine expérience à cause du millier de tentatives que j’ai mises à l’écart, dans des tiroirs, plutôt que de ne pas atteindre, même tard, comme d’emblée à l’évidence, et aussi, en tant que très fort votre ami. […] Il est inutile de dire qu’en mon esprit, n’était en cause aucun des grands « Symbolistes ». […] Mais ne serait-ce point là une seconde cause d’obscurité : alors que l’on s’évertue à trouver autre chose — que si peu ?

1930. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Une évolution faite dans le sens de la liberté du rythme et de son élargissement est toujours destinée, à la longue au moins, malgré les réactions, à s’imposer ; les réactions sont fatales, l’action les cause. […] Adam, et dans La Vogue, lui parut attentatoire ; il voulut avoir sa tribune, et fonda, avec M. d’Orfer, la Renaissance, ainsi nommée, je pense, à cause des similitudes que M.  […] Entre toutes ces causes de désordre, les esprits s’affolent ; c’est le temps des danses de Saint-Guy, des danses macabres ; les gens affolés et saturés de souffrance rentrent en eux pour y chercher un coin de calme ou d’oubli ; or, ils ne le trouvent pas, le malheur leur ayant durci le cœur, les sciences ou les arts n’existant que pour quelque élite. […] Si, incontestablement, le poète n’a pas à se préoccuper d’apporter un règlement des questions pratiques et sociales ou des opinions fixes et neuves sur la thermodynamique, du moins lui est-il nécessaire de connaître les vérités mentales et personnelles qu’il contient, pour réaliser ce qu’entendait Poe par poésie, soit la mise en œuvre du sentiment en son essence, c’est-à-dire épuré du milieu et des ambiances qui sont des causes d’erreur ; or, chercher à isoler un sentiment de ses causes d’erreur, qu’est-ce sinon en poursuivre l’exacte et sincère évocation, c’est-à-dire chercher à le connaître en sa vérité. […] Il serait difficile au signataire de cet article d’étudier par le menu les quinze ans d’histoire de ce mouvement, à cause même de la part qu’il y prit.

1931. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

La présence de Petrus Borel produisait une impression indéfinissable dont nous finîmes par découvrir la cause. […] Nous admirions fort les prouesses du jeune lord et ses bacchanales nocturnes flans l’abbaye de Newstead avec ses jeunes amis recouverts de frocs de moine dont les plis, en s’entrouvrant, laissaient parfois deviner des blancheurs et des rondeurs féminines ; ces banquets où circulait, pleine d’une sombre liqueur, une coupe plus blanche que l’ivoire, effleurée par des lèvres de rose avec un léger sentiment d’effroi, nous semblaient la suprême expression du dandysme, par l’absolue indifférence pour ce qui cause l’épouvante du genre humain. […] Un chagrin inconnu plus ou moins mal dévoré, cette immense fatigue qui suit parfois chez les jeunes poètes un trop violent effort intellectuel, le désaccord du réel et de l’idéal, une de ces causes ou toutes ces causes ensemble, peut-être aussi le regret ou le scrupule de certaines audaces, avaient-ils recouvert de leurs cendres grises le poète de Feu et Flamme. […] Dans l’affliction que cause sa perte, il n’y a aucun remords, et personne n’a à se reprocher de ne pas l’avoir assez aimé. […] Le malheur de cette existence — et nous ne savons si nous avons le droit d’écrire un tel mot — a de tout autres causes que les difficultés de la vie littéraire et qu’un vulgaire dénuement d’argent. — L’envahissement progressif du rêve a rendu la vie de Gérard de Nerval peu à peu impossible dans le milieu où se meuvent les réalités.

1932. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

La seconde cause d’erreur quand il s’agit de le juger, c’est, avons-nous dit, la richesse même de son tempérament intellectuel. […] Elle cause paisiblement, au coin du feu, avec un ami, un homme jeune encore, mais sévère, un avocat général que nous avons vu, au premier acte, prendre hypocritement parti pour la jeune femme contre son mari. […] Mais si, de ces deux causes de l’immense succès de M.  […] Maigrie, vieillie, toute changée, la pauvre femme plaide humblement sa cause. […] Il y a ceci, qu’il a les mains noires, à cause du métier, et qu’elle a les mains blanches.

1933. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Je lui emprunte dix lignes : Petit Pierre, cause de tout ce tapage, était parti devant, emporté de plus en plus vite par la vieille au nez crochu, et dormant toujours de son sommeil innocent. […] La voix de Lucie avait pris, en disant cela, une expression farouche ; et, sans bien expliquer la cause, Mornas devina un péril. […] Les vieux « faiseurs d’études » détaillent moins — et pour cause ; ne regrettons rien. […] Ricard vient de publier chez Calmann-Lévy, lui laissant, d’abord le soin de plaider sa cause ; il est avocat et saura bien se tirer d’affaire. […] » Dans les causes d’adultère jugées au tribunal de la Divorce Court, c’est neuf fois sur dix un officier qui comparaît comme co-respondent (complice d’adultère).

1934. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

La vraie cause de sa pauvreté fut son incurie, son inexpérience, son enfance inimaginable. […] Il habitait une vieille maison, que Mme Solness aimait à cause des souvenirs dont ses murs étaient pleins. […] Parce que sa grand’mère était hystérique ; parce qu’elle-même est profondément détraquée, au point d’avoir à tout bout de champ, et même quand aucune approche virile ne menace sa mère, des évanouissements qui durent plusieurs heures, et parce que, à ce détraquement congénital, s’ajoute la jalousie, une jalousie physique, mystérieuse dans ses causes, brutale dans ses effets. […] Tout ce monde-là cause sur la place et tend les maisons de draps blancs pour le passage de la procession. […] Il a des susceptibilités de colosse, délicates dans leurs causes, lourdes et tenaces dans leurs manifestations.

1935. (1901) Figures et caractères

L’injure, sans compter la négation stupide et le mauvais rire, assaillit, à cause du mystère qu’ils contenaient, des écrits de haute beauté. […] On ne passe à Balzac son abstraite science de l’homme qu’à cause des masques innombrables où il l’a diversifiée. […] La cause lui paraissait excellente, surtout parce que c’était la sienne. […] Je n’insisterai pas sur les causes d’une pareille aventure. […] Il servit la cause de tous sans s’asservir à aucune ambition personnelle.

1936. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

On eût été plus juste envers Boileau, et l’on eût mieux servi la cause des lettres, en reconnaissant là une convenance supérieure, et comme une loi de l’histoire des lettres qui, aux deux époques et dans les deux pays, avait suscité, avec des besoins d’esprit et des mœurs littéraires analogues, deux grands poètes pour les observer, les décrire et les régler, et deux grands princes pour protéger les deux poètes. […] La société, telle que l’avait faite Louis XIV, a inspiré les premiers, et les mêmes causes générales qui ont donné à Molière un théâtre ont fourni des personnages à La Fontaine pour son ample comédie à cent actes divers, comme il appelle ses fables. […] Pour La Fontaine, si Louis XIV ne l’attira pas à la cour malgré les charmantes flatteries du fabuliste, c’est moins par l’esprit de dévotion, qui ne fut dominant qu’après la publication des Fables, qu’à cause des mœurs abandonnées du bonhomme.

1937. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Elle se demandera si la raison étroite et relative de l’artiste doit avoir gain de cause sur la raison infinie, absolue, du créateur ; si c’est à l’homme à rectifier Dieu ; si une nature mutilée en sera plus belle ; si l’art a le droit de dédoubler, pour ainsi dire, l’homme, la vie, la création ; si chaque chose marchera mieux quand on lui aura ôté son muscle et son ressort ; si, enfin, c’est le moyen d’être harmonieux que d’être incomplet. […] Nous disons deux et non trois unités, l’unité d’action ou d’ensemble, la seule vraie et fondée, étant depuis longtemps hors de cause. […] Certes, si l’on veut autre chose que ces tragédies dans lesquelles un ou deux personnages, types abstraits d’une idée purement métaphysique, se promènent solennellement sur un fond sans profondeur, à peine occupé par quelques têtes de confidents, pâles contre-calques des héros, chargés de remplir les vides d’une action simple, uniforme et monocorde ; si l’on s’ennuie de cela, ce n’est pas trop d’une soirée entière pour dérouler un peu largement tout un homme d’élite, toute une époque de crise ; l’un avec son caractère, son génie qui s’accouple à son caractère, ses croyances qui les dominent tous deux, ses passions qui viennent déranger ses croyances, son caractère et son génie, ses goûts qui déteignent sur ses passions, ses habitudes qui disciplinent ses goûts, musclent ses passions, et ce cortège innombrable d’hommes de tout échantillon que ces divers agents font tourbillonner autour de lui ; l’autre, avec ses mœurs, ses lois, ses modes, son esprit, ses lumières, ses superstitions, ses événements, et son peuple que toutes ces causes premières pétrissent tour à tour comme une cire molle.

1938. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Ce sont eux qui ont gagné sa cause, et non pas les inventeurs du gaz d’éclairage ou de la chaudière tubulaire. […] Mais en disant que « c’est la destinée d’un être qui détermine sa vraie nature », je crois bien avoir dit ce que je voulais dire, et non pas le contraire, et je m’étonne un peu qu’un philosophe, qui sait ce que c’est qu’une cause finale, ne m’ait pas compris tout de suite. […] I « Monsieur, « … Après cet article, il y en aura dans les parlements qui vous traiteront de clérical, et dans les sacristies qui vous attendront à confesse, mais il y en aura aussi quelques-uns du clergé… qui vous en sauront gré, non pas mesquinement pour leur parti, mais généreusement, pour la cause de la pacification des âmes… « … Nous qui, croyant au Christ, croyons que sa morale est divine et par conséquent adéquate à la morale absolue ; nous qui croyant à l’Église, prolongement et organe du Christ, croyons qu’elle a la charge d’adapter incessamment à travers les âges cette immuable morale aux besoins nouveaux des hommes et aux nouvelles conditions de la vie ; comment ne nous sentirions-nous pas le cœur bien fraternel à l’égard des sincères qui, sans avoir notre foi, jugent, pour d’autres et plus justes raisons, que relativement au moins, relativement au point d’évolution où nous sommes parvenus, le monde ne peut se passer de la morale catholique… » II « Monsieur, « J’ai lu avec le plus grand intérêt votre article du dernier numéro de la Revue des Deux-Mondes.

1939. (1903) Le problème de l’avenir latin

Ce titre achève de latiniser les conquérants, d’en faire les soldats officiels de la « cause » romains en même temps que les soldats du dieu romain entre tous. […] Et cette cause première il faut la chercher dans nos origines en tant que nation. […] Il faut bien admettre des causes proportionnées à l’énormité de cette faillite. […] Tout ce qui est une cause de retard ou une menace permanente et sourde de régression pour la partie la plus avancée de l’humanité sera sacrifié. […] L’édifice latin n’est-il pas dans le monde présent une cause d’obscurité et de retard, avec tout ce qu’il abrite d’anti-moderne : césarisme, irréalisme, catholicisme, jésuitisme, anti-démocratie ?

1940. (1921) Esquisses critiques. Première série

Nous comprîmes plus tard que ce que pouvait se permettre un homme de la taille et de l’âge de Mirbeau nous était interdit, et qu’en tout état de cause nous devions le respect à un écrivain tel que M.  […] On a le droit de mépriser l’homme, de le bafouer, mais non pas d’être discourtois envers la personne avec qui l’on cause et par qui l’on est reçu ; or, être lu n’est-ce pas, en somme, être reçu par un étranger qui vous admet chez lui ? […] Il y a des gens délicats que cela offusque en tout état de cause. […] Montfort qui mit à son service cette énergie d’impulsion que nous avons signalée, la défense devient campagne, puis ligue : un mouvement se crée, et si la renaissance de cet enseignement tient à des causes trop complexes pour qu’on puisse l’attribuer à l’effort d’un seul homme, du moins a-t-il pour sa part l’honneur d’y avoir contribué. […] » (Le Cœur a ses raisons)… « qui cause à Paul » (Le Bois Sacré) « J’ai très confiance en vous » (Les Sentiers de la Vertu).

1941. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

À l’origine, et au plus profond dans la région des causes, apparaît la race. […] V Au fond du présent comme au fond du passé, reparaît toujours une cause intérieure et persistante, le caractère de la race ; l’hérédité et le climat l’ont entretenu ; une perturbation violente, la conquête normande, l’a infléchi ; à la fin, après des oscillations diverses, il s’est manifesté par la conception d’un modèle idéal propre, qui peu à peu a façonné ou produit la religion, la littérature et les institutions.

1942. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Tout ce pêle-mêle de grisettes, de filles perdues, de vieillards désespérés, d’étudiants goguenards, de philosophes radicaux, de braves rêveurs, de héros sans cause, est d’un mouvement désordonné qui peint bien l’imagination populaire un jour de révolution. […] Qui est-ce qui cause les plus terribles tempêtes sur l’Océan ?

1943. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Lagrange décrit ainsi le théâtre où la troupe de Molière jouait par ordre du sieur de Rataban, surintendant des bâtiments du roi : « … trois poutres, des charpentes pourries et étayées, et la moitié de la salle découverte et en ruine. » Ailleurs, en date du dimanche 15 mars 1671, il dit : « La troupe a résolu de faire un grand plafond qui règne par toute la salle, qui, jusqu’au dit jour 15, n’avait été couverte que d’une grande toile bleue suspendue avec des cordages. » Quant à l’éclairage et au chauffage de cette salle, particulièrement à l’occasion des frais extraordinaires qu’entraîna la Psyché, qui était de Molière et de Corneille, on lit ceci : « chandelles, trente livres ; concierge, à cause du feu, trois livres. » C’étaient là les salles que « le grand règne mettait à la disposition de Molière. » IV Shakespeare obtint à la fin un rôle muet dans une pièce ; il fut chargé d’apporter son casque au géant Agrapardo. […] Voyez, voilà notre honorable hôtesse. — L’amitié qui s’attache à nous nous cause quelquefois des embarras que nous accueillons encore avec des remerciements, comme des marques d’affection.

1944. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Rien ne prouve qu’il y en ait dans la plupart des cas, ni qu’elle y soit essentielle, ni qu’elle y tienne place de cause, car d’une part l’obéissance peut simuler l’affection, et d’autre part il est possible aussi qu’elle la produise, dans le cas où les facteurs personnels et égoïstes sont, comme chez l’hypnotisé, annulés ou du moins amoindris, et réduits à l’impuissance. […] Sans doute de nombreux facteurs ont contribué à former les croyances morales, sans doute on peut les considérer sous bien des aspects différents et les rattacher à bien des causes diverses.

1945. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Cette image sert aussi à montrer ce qui, dans ce système philosophique, reste inexpliquable et infigurable ; — des causes intérieures ne soulèveraient pas de vagues sur un tel globe-océan, celles-ci ne pourraient être le résultat que d’influences extérieures. […] À ne voir que la surface de notre société, c’est le matérialisme qui prédomine dans les hautes sphères de la pensée ; et comme l’effet suit la cause, c’est le réalisme à courte vue qui règne, en littérature.

1946. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

On veut jeter sur cette défaite une sorte de voile tout chargé de mystère ; on veut mettre de la cire aux oreilles du public ; on l’entoure de paravents pour lui dissimuler les sifflets ; on s’enveloppe soi-même d’une sorte de peplum de Chalchas-Critique, et l’on crie à la foule un de ces gros mots à l’aide desquels on explique la Raison universelle et la Cause efficiente et probante des choses ! […] À cette concurrence redoutable faite déjà aujourd’hui par le livre au théâtre, je ne veux pas répéter les causes particulières et accidentelles qui me font voir, dans un avenir prochain, sa lamentable déchéance.

1947. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

La seule imprécation qui lui avait fait perdre la mémoire a été cause du traitement injurieux qu’il t’a fait éprouver ; et, dès que le charme a été rompu, vois comme, à l’instant même, tu as repris ton empire sur son cœur. […] Elle demande au vieillard quelle est la cause de l’agitation qu’elle voit dans la contrée habitée par les sages.

1948. (1914) Boulevard et coulisses

* *   * Quelles sont les causes de ces changements si décisifs ? […]   Les petites déclassées Les mêmes causes exactement qui ont jeté, il y a trente ans environ, dans la publicité et le journalisme des milliers de jeunes bourgeois sans fortune, instruits et mécontents, poussent, aujourd’hui, vers le théâtre, d’innombrables jeunes filles pauvres, de toute éducation et de toute condition.

1949. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Surtout ne soyez d’aucune secte, et n’affaiblissez pas la cause de la vérité par la colère.

1950. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Cette maladie, toujours cruelle, semblait alors bien plus effrayante qu’aujourd’hui, à cause du seul genre d’opération qu’on pratiquait et qui était à peu près synonyme de mort.

1951. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Suard était un esprit discret, honnête, et bien que foncièrement adhérent au parti philosophique, incapable de rien inventer et supposer au profit de sa cause ; son témoignage ne laissait pas d’être très embarrassant, et on était réduit à y voir une singulière méprise.

1952. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Nous sommes soldats, Caulaincourt ; qu’importe de mourir, si c’est pour une telle cause ? 

1953. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Plusieurs causes, indépendamment des mérites du livre, contribuèrent à ce succès inusité.

1954. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Il réussit mieux à servir la cause des Modernes, en montrant, par ses Contes naïfs, qu’eux aussi ils possèdent un merveilleux qui n’a rien à envier à celui des Anciens.

1955. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Cette illumination divine, cause des œuvres extraordinaires, est toujours liée au temps de la jeunesse et de la fécondité.

1956. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

A vrai dire, on ne s’intéresse plus guère à l’antique Carthage que par deux choses diversement immortelles, l’une vraie et l’autre mensongère : Hannibal et Didon ; celle-ci, la création la plus touchante que nous ait laissée la poésie des Anciens ; celui-là, à cause des obstacles de toute nature qu’il rencontrait sur sa route glorieuse et du génie qu’il mit à les vaincre, offrant « le plus beau spectacle que nous ait fourni l’Antiquité » : c’est encore Montesquieu qui dit cela.

1957. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Viardot est entré à ce sujet dans des détails et des explications qui mettent hors de cause la probité de Cervantes en tant que comptable.

1958. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

. — Un républicain de nos amis, des plus dévoués à sa cause sous Louis-Philippe, et qui avait épousé une femme de la haute bourgeoisie, encore plus républicaine que lui, avait un beau-frère (mari de sa sœur) peintre en bâtiment, à qui il avait fermé sa porte ; c’était également par égard pour sa femme, que cette parenté désagréable eût embarrassée et choquée. — La vanité humaine, moyennant subterfuge, se retrouve partout.

1959. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Quelque mauvaise que fût la cause, elle avait des parties faites pour tenter un jeune talent, sinon pour intéresser un jeune cœur.

1960. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Combien, si l’on n’y prend pas garde, combien, à voir toutes ces bonnes intentions imparfaites, ces velléités d’avant 89 déjouées et non suivies d’effet, on est tenté par moments, et en désespoir de cause, de donner raison aux Chamfort !

1961. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« Quiconque a tous ses sens et ses membres et possède des amis, quiconque n’est pas jeté pour jamais sur une terre étrangère, ni détenu dans les repaires de l’oppression, et n’a pas dans l’âme des causes de trouble irréparable, ne doit jamais se dire tout à fait malheureux.

1962. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

La quarantaine qu’on fait ainsi subir aux talents nouveaux, avant de les accepter et de les louer, cause des impatiences, comme toutes les quarantaines ; elle a son utilité aussi.

1963. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Ravenel)254 elle ne se nommait pas ainsi : son père s’appelait Cordier  ; mais, ayant été obligé de s’expatrier pour quelque cause qu’on ne dit pas, il laissa en France sa femme jeune et belle qui reprit son nom de famille ( Delaunay ), et la fille, à son tour, prit le nom de sa mère qui lui est resté.

1964. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Griffin par sa couleur si l’on examine le résultat visible plutôt que ses causes naturelles.

1965. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Il y a au contraire des chances pour qu’un ouvrage connu, au grand jour, ne modifie point un état d’âme courant, à cause des interprétations diverses et contradictoires qu’elle produit.

1966. (1890) L’avenir de la science « XII »

Tel insecte, qui n’a eu d’autre vocation que de grouper sous une forme vivante un certain nombre de molécules et de manger une feuille, a fait une œuvre qui aura des conséquences dans la série éternelle des causes.

1967. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Que de lacunes révélatrices et faciles à constater, depuis ceux qui n’ont pas senti la nature extérieure, comme Boileau, jusqu’à ceux auxquels manque le souci de l’au-delà, comme Stendhal ; depuis ceux qui n’ont jamais eu le moindre battement de cœur pour une cause politique et sociale jusqu’à ceux auxquels l’amour de la famille paraît être resté presque tout à fait étranger, témoin l’étrange époux et père que fut notre La Fontaine !

1968. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Darwin, savant qui ne veut expliquer que le passé, connaît mieux que Nietzsche le dynamisme des causes secondes.

1969. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Ève est dans cet extrême moment d’innocence où l’on joue avec le danger, où l’on en cause tout bas avec soi-même ou avec un autre.

1970. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Du milieu de ses propres dangers, elle est tout occupée, dans sa bonté, de ceux des autres, et elle se montre attentive à ne compromettre personne inutilement dans sa cause.

1971. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Homme d’Église avant tout, et peu fait au spectacle de violence et de désordre que donnait la vie des princes et des guerriers, attendons-nous à le voir soutenir avec fidélité, même avec obstination, mais sans ambition et sans calcul, la cause de la puissance spirituelle, ne sachant transiger ni sur le péché dont il deviendrait complice en le tolérant, ni sur la foi qu’il croit engagée dans les questions d’intérêt ecclésiastique.

1972. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

Il tendra ainsi à répéter sa propre image dans une perspective sans fin, ouverte derrière lui, sorte de percée triomphante de la vie à travers toutes les causes de destruction qu’elle a surmontées.

1973. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Si l’abbé Goujet n’avoit eu pour lui que ses argumens & quelques foibles défenseurs qu’il se fit de sa cause, il eût bientôt succombé sous le poids des raisons de ses adversaires.

1974. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Selon moi, l’idiot est celui dont le cerveau contiendrait le moins de phosphore ; le fou, celui dont le cerveau en contiendrait trop ; l’homme ordinaire, celui qui en aurait peu ; l’homme de génie, celui dont la cervelle en serait saturée à un degré convenable. » En Allemagne, Feurbach avait pris tellement au sérieux cette théorie du phosphore, qu’il n’hésitait pas à signaler comme une cause de l’affaiblissement des caractères en Europe l’usage exagéré de la pomme de terre, qui contient peu de phosphore.

1975. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

N’est-ce pas lui qui est la cause de tous nos malheurs passés, de dix ans de travaux devant Troye, de dix autres années de souffrances et d’alarmes sur les mers ?

1976. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Les lettrés disent que cela est cause que tout cultivateur un peu à son aise, au lieu de laisser à son fils sa charrue, veut en faire un savant, un théologien, ou tout au moins un maître d’école.

1977. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Zozime compte même l’invention de l’art des pantomimes parmi les causes de la corruption des moeurs du peuple romain, et des malheurs de l’empire.

1978. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Simplement de ceci : que les commentateurs d’Aristote qui mirent en ordre et réunirent ses écrits, placèrent d’abord ses traités de physique, et à la suite (μετὰ τὰ φυσικά) ils mirent ses traités sur les Causes premières.

1979. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Depuis, le latin a toujours dominé dans nos études ; et c’est à cette cause, sans doute, que nous devons cet humble sentiment de nous-mêmes qui nous a portés à nous contenter d’une littérature d’imitation.

1980. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Telle est, pourtant, la surprise et la déception que nous cause ce titre d’un livre, choisi en haine des titres significatifs.

1981. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Le mouvement littéraire, commencé vers 1200 (d’après les textes conservés), brillamment développé par le « dolce stil nuovo », s’arrête brusquement avant le milieu du xive  siècle ; ce n’est pas une évolution, c’est une interruption, et je n’ai plus besoin d’en dire les causes.

1982. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

« Sur la nouvelle du sénatus-consulte de rappel, qui venait de passer au sénat réuni dans le temple de la Vertu, ce grand artiste, dit Cicéron165, toujours au niveau des premiers rôles dans la république comme sur la scène, les yeux en pleurs, avec un rayon de joie mêlé de douleur et de regret, défendit ouvertement ma cause, par des paroles plus puissantes que je n’aurais pu en trouver moi-même.

1983. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Sous la période directoriale, ses écrits, sa conversation, sans exclure les qualités précédentes, admettent un ton plus sévère ; elle soutient la cause de la philosophie, de la perfectibilité, de la république modérée et libre, tout comme l’aurait pu faire la veuve de Condorcet. […] En même temps que sa jeune et mâle raison se déclarait pour cette cause républicaine, son esprit, ses goûts sympathisaient par mille côtés avec des opinions et des sentiments d’une autre origine, d’une nature ou plus frivole ou plus délicate, mais profondément distincte : c’est son honneur, et un peu son faible, d’avoir pu ainsi allier les contraires. […] On y trouve quelquefois, à des faits généraux bien saillants et bien constatés, des causes trop ingénieusement cherchées pour être absolument vraies, trop particulières pour correspondre aux résultats connus. » Mais il y loue hautement la force, l’originalité : « Et ces deux qualités, dit-il, y plaisent d’autant plus qu’on sent qu’elles sont le produit d’une sensibilité délicate et profonde, qui aime à chercher dans les objets leur côté analogue aux vues les plus relevées de l’esprit et aux plus nobles sentiments de l’âme44. » La Clef du Cabinet des Souverains, journal un peu mixte, publié par Panckoucke, donna, sur l’ouvrage de Mme de Staël, des Observations dues au médecin-littérateur Roussel, auteur du livre de la Femme, mais surtout un jugement de Daunou, ou du moins une analyse bienveillante, ingénieusement exacte, avec des jugements insinués plutôt qu’exprimés, selon la manière discrète de ce savant écrivain dont l’autorité avait tant de poids, et qui porte un caractère de perfection sobre en tout ce qu’il écrit45. […] Les défenseurs d’un goût exclusif et d’une langue fixe jouent exactement en littérature un rôle de tories ; ils sont pour une cause qui se perd journellement.

1984. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

La plupart des écrits de M. de Maistre, en effet, ont été composés dans la solitude, sans public, comme par un penseur ardent, animé, qui cause avec lui-même. […] Les chapitres des causes finales et de l’union de la religion et de la science renferment sur l’ordre et la proportion de l’univers, sur l’art, sur la peinture chrétienne, sur le beau, quelques-unes, certes, des plus belles pages qui aient jamais été écrites dans une langue humaine. […] Ce monde n’est qu’une représentation ; partout on met les apparences à la place des motifs, de manière que nous ne connaissons les causes de rien. […] Il s’affaiblissait si visiblement, que sa famille s’alarmait, et les médecins aussi, parce qu’ils ne pouvaient en deviner la cause.

1985. (1842) Discours sur l’esprit positif

Par un contraste qui, de nos jours, doit d’abord paraître inexplicable, mais qui, au fond, est alors en pleine harmonie avec la vraie situation initiale de notre intelligence, en un temps où l’esprit humain est encore au-dessous des plus simples problèmes scientifiques, il recherche avidement, et d’une manière presque exclusive, l’origine de toutes choses, les causes essentielles, soit premières, soit finales, des divers phénomènes qui le frappent, et leur mode fondamental de production, en un mot les connaissances absolues. […] Même en un temps où le véritable esprit philosophique avait déjà prévalu envers les plus simples phénomènes et dans un sujet aussi facile que la théorie élémentaire du choc, le mémorable exemple de Malebranche rappellera toujours la nécessité de recourir à l’intervention directe et permanente d’une action surnaturelle, toutes les fois qu’on tente de remonter à la cause première d’un événement quelconque. […] En un mot, la révolution fondamentale qui caractérise la virilité de notre intelligence consiste essentiellement à substituer partout, à l’inaccessible détermination des causes proprement dites, la simple recherche des lois, c’est-à-dire des relations constantes qui existent entre les phénomènes observés. […] Mais cette disposition initiale tend ensuite à disparaître, non moins nécessairement, à mesure que l’esprit positif, prenant un caractère de plus en plus systématique, substitue peu à peu, au dogme des causes finales, le principe des conditions d’existence, qui en offre, à un plus haut degré, toutes les propriétés logiques, sans présenter aucun de ses graves dangers scientifiques.

1986. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Observons que, des deux héros, Étienne Mayran est raconté dans une autobiographie de Taine, tandis que Julien Sorel est composé par Stendhal assez objectivement, à l’occasion d’une cause célèbre jugée aux assises de Grenoble. […] La vie n’est incohérente que pour les intelligences incapables de démêler les causes. […] De là une des causes qui donnèrent à l’esthétique du Moyen Âge un de ses caractères, à la cathédrale une de ses flèches. […] Elles luttent pour une cause. […] Celui qui nous fait souffrir n’est que la cause occasionnelle de notre souffrance, ou la cause par déclenchement, comme l’oiseau de l’avalanche ou le fumeur de l’explosion.

1987. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Et cette jalousie même, nous n’en saurions goûter tranquillement la description, étant troublés et obsédés par l’image de ce qui la cause. […] … Il répond seulement : « A ma place, il n’est pas un honnête homme qui n’eût agi comme moi », et il ajoute : « A cause de Raymond, j’ai eu raison de parler ; à cause de vous, j’aurais dû me taire. […] La principale cause de mon embarras, de mes hésitations et, finalement, de mon impuissance à comprendre, c’est que, tout le long du drame, j’ai cette impression, que l’auteur ne voit ni ne juge ses personnages et leurs actes de la même façon que moi. […] La cause de Dieu étant commune à tous et en même temps supérieure aux intérêts particuliers, la solidarité est réelle entre les combattants ; les liens de fidélité et d’hommage ou de protection réciproques doivent être respectés absolument. […] Mais, d’autre part, s’il est incapable de lui épargner les causes de souffrance, il ne peut pas et il ne veut pas la voir souffrir. « Souffrir… c’est reprocher… » lui dit-il.

1988. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Il faut cependant, tout en déplorant ce fâcheux système dramatique, en comprendre et en indiquer la cause. […] Talma, à son tour, l’avait pris également en affection, à cause du mélange de familier et d’héroïque, d’ironie et de grandeur. […] Mais tout cela paraissait vraisemblable alors, à cause des événements contemporains. […] Je les ai suivis sur la manière de sa mort, mais j’ai cru plus à propos d’en attribuer la cause à un excès de colère qu’à un excès d’intempérance. » Etc. […] J’ai même exécré des parents et des proches à cause du nom du Christ, et j’ai publiquement tourné en dérision les pratiques de ses sectateurs.

1989. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Je n’ai plus pour elle et pour celui qu’elle a dans le sang, — dans ce sang qui l’étouffe et qui tout à l’heure se décomposera, — qu’une pitié sans affection, celle pitié générale qu’on éprouve devant toute douleur humaine, quelles qu’en soient les causes. […] Mais j’ai le soupçon que, si les baisers de son mari étaient plus agréables à Louise, elle trouverait tout de suite la condition des femmes, et le code civil, et son mari lui-même, à peu près bien comme ils sont ; et que les vraies causes de sa révolte sont donc beaucoup plus humbles et infiniment moins philosophiques que celles qu’elle étale. […] Et Jean, crédule à cette menace, et surtout ému de cet amour et de cette douleur, finit par lui dire : « Je ne veux pas être en ce monde la cause volontaire d’une souffrance qui dure. […] Geoffroy débrouille avec finesse les causes de cet abandon. […] Angèle a fait jadis une faute ; chassée par son père « à cause du monde », elle mène à Paris la vie galante.

1990. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Dans cette sauvage population de pirates et de fermiers, nous avons l’origine de la constitution et de la liberté anglaise, si vainement cherchée dans des chartes et des parchemins qui eux-mêmes étaient un effet et non une cause ; nous avons l’origine de son gigantesque commerce, de ses colonies, de sa merveilleuse agriculture. […] Bien plus, c’est cet homme universel qui met ces forces en activité ; mais, comme le premier mouvement de l’homme moral coïncide forcément avec le premier mouvement de l’homme de chair et de sang, on les distingue difficilement l’un de l’autre, et cependant l’un est la cause, et l’autre n’est que l’effet. […] Il vint au monde sous la reine Élisabeth (vers 1580), vécut sa vie pratique et active sous le roi Jacques Ier, vieillit sous le roi Charles Ier et mourut à la veille du triomphe de ce parlement dont il avait embrassé la cause. […] L’effet produit est certes très puissant ; il est si puissant que vous en oubliez la beauté du langage et la profondeur des caractères, et que vous ne voyez plus que les événements terribles et sanglants de l’action, Vous croyez avoir vu le drame, et, en réalité, vous n’en avez aperçu que l’apparence extérieure et le fantôme ; vous voyez les effets, mais les causes vous échappent. […] Bref, pour une cause ou pour une autre, Sterne s’en éprit, et cette passion dura plusieurs années.

1991. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Le génie de l’ironique et mordante gaieté a son lyrique aussi, ses purs ébats, son rire étincelant, redoublé, presque sans cause en se prolongeant, désintéressé du réel, comme une flamme folâtre qui voltige de plus belle après que la combustion grossière a cessé,  — un rire des dieux, suprême, inextinguible. […] Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put ; mais il étoit alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé ; il céda à l’envie de se soulager et avoua de bonne foi à son ami que la manière dont il étoit forcé d’en user avec sa femme était la cause de cet abattement où il se trouvoit. […] Encore avez-vous une satisfaction que vous n’auriez pas si c’étoit une maîtresse, et la vengeance, qui prend ordinairement la place de l’amour dans un cœur outragé, vous peut payer tous les chagrins que vous cause votre épouse, puisque vous n’avez qu’à l’enfermer ; ce sera un moyen assuré de vous mettre l’esprit en repos.

1992. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Il faut que la guerre entre les Romantiques et les Classiques soit franche et généreuse : les uns et les autres ont quelquefois des champions qui déshonorent la cause qu’ils prétendent servir ; et à propos de style, par exemple, il n’y aurait pas plus de justice à reprocher à votre école d’avoir produit le célèbre vicomte inversif, qu’il n’y en aurait de votre part à accuser le Classicisme d’avoir produit un Chapelain ou un Pradon. […] Mettez en scène ce patriote célèbre qui a consacré son existence à la cause de la patrie ; qui ne respire que pour le bonheur de l’humanité, et qui prête son argent au roi d’Espagne pour payer le bourreau de R… Si on lui parle de cet emprunt : Mon cœur est patriote, répond-il, qui pourrait en douter ? […] Benjamin Constant plaidant la cause d’une constitution raisonnable aux Tuileries avec Napoléon, qui se montre franchement despote, traite la France comme son domaine, ne parle que de son intérêt propre à lui Bonaparte, et trois mois après M. le comte de Las-Cases déplorant, dans l’amertume et la sincérité de son cœur de chambellan, que l’Empereur ait été sur le point de se trouver dans le cas d’ouvrir une porte lui-même.

1993. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Ce qu’il faut bien que l’on sache, à propos de Max Jacob, ce qu’il faut que ceux qui le connaissent disent et répètent, c’est que la venue au jour et à la renommée, de son œuvre, ne saurait avoir pour cause le ragoût d’un roman confessionnel, Ce n’est qu’une coïncidence. […] Ce livre exhale toute l’amertume, les mille qu’éprouva un intellectuel dans ce chaos européen, et, chose curieuse, au lieu d’accuser les dirigeants, les peuples, les hommes, d’être la cause de cette immense calamité, il s’en prend à lui-même, il fouille son propre cœur, il se déchire, comme jadis les grands prophètes, et il trouve là le germe de toutes les mauvaises actions. […] Dans la nouvelle La Cause (1915), il raconte le meurtre de son ancien maître d’école, incarnation de la loi, par le héros, le poète Anton Seiler : il illustre là de façon caractéristique le thème expressionniste du meurtre du père.

1994. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

J’y étais assez antipathique jusque-là à cause du royalisme et de la mysticité que je ne partageais pas. […] On entend un grand bruit au-dehors ; le Sénat s’émeut ; on veut connaître la cause de ce tumulte : « Ce n’est rien, dit Sylla ; ce sont vingt mille citoyens qu’on égorge au Champ-de-Mars. » — Tous les amis de M. 

1995. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Il est question à tout moment de cette joie que donne la première jeunesse jointe à la beauté, de cette sorte de trouble et d’embarras dans toutes les actions que cause l’amour dans l’innocence de la première jeunesse, enfin de tout ce qui est le plus loin d’elle et de son ami, en leur liaison tardive. […] — Je lis plus loin une phrase sur ces années « dont on ne s’est point encore sincèrement repenti, parce qu’on est assez injuste pour excuser sa foiblesse et pour aimer ce qui en a été cause 125. » Un an avant de mourir, Mme de La Fayette écrivait à Mme de Sévigné un petit billet qui exprime son mal sans repos nuit et jour, sa résignation à Dieu, et qui finit par ces mots : « Croyez, ma très-chère, que vous êtes la personne du monde que j’ai le plus véritablement aimée. » L’autre affection qu’elle ne nommait plus, qu’elle ne comptait plus, était-elle donc enfin ensevelie, consumée en sacrifice ?

1996. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Je me figure un Vergniaud qui cause. […] Les savantes expériences de sa prose cadencée, les artifices de déroulement de sa plume en de certaines pages merveilleuses eussent été plus appréciés encore et eussent mieux servi la cause de l’art, si on ne les avait pu confondre par endroits avec les alanguissements inévitables dus à la fatigue d’écrire beaucoup, à la nécessité d’écrire toujours.

1997. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

. — Les différences des sensations totales ont toutes pour cause les diversités du groupement des mêmes sensations élémentaires. — Procédé général et voie économique que suit la nature dans la construction de l’esprit. […] Elle le sera donc davantage si on lui ôte ces causes d’impureté et d’affaiblissement.

1998. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

« Il viendra bientôt, dit-il dans une des poésies qu’il écrivit alors, il viendra bientôt après Clément VI un homme triste et pesant ; il engraissera les pâturages romains avec le fumier d’Auvergne. » Ce pape cependant fit quelques avances au poète pour l’attacher à sa cause. […] Les Vénitiens lui reprochèrent son penchant pour la cause de l’empereur.

1999. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

II Une guerre inattendue a éveillé en sursaut l’Europe ; une petite cour, qui a le courage de son ambition, a demandé le sang de la France au nom d’une cause plus sympathique que la convoitise d’une maison de Savoie. […] Pour moi, si mes forces ne me trahissent pas, je veux appliquer les mêmes principes, non plus aux vains fantômes d’une cité imaginaire, mais à la plus puissante république du monde, et faire toucher en quelque façon du doigt les causes du bien et du mal dans l’ordre politique.

2000. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Son œuvre n’est pas consacrée à susciter les profondes émotions induites de science et de sympathie que cause le spectacle de quelque grande âme humaine mise à nu. […] Un sentiment de colère n’est pas l’examen, la classification, l’analyse de l’être ou de la chose qui cause la colère ; c’est exactement et uniquement le sentiment que l’on est en colère ; et ce sentiment est si homogène de sa nature, varie si peu de qualité, qu’on peut le comparer, grossièrement, aux états physiques permanents, à une note tenue, ou mieux encore à l’écoulement d’une veine liquide qui peut varier de calibre et d’impulsion, mais non de nature.

2001. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Ne consulte pas tes vaines opinions ou tes vaines terreurs ; ne consulte que ta conscience et ton devoir, qui te commandent de mourir pour tes frères et pour la cause de ton peuple. […] Si je n’accomplissais pas exactement ces devoirs, tous les hommes suivraient bientôt mon exemple, ce monde abandonnerait son devoir ; je serais la cause de la production du mal, j’éloignerais les hommes du droit chemin.

2002. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

L’admiration inspirée par l’innocence de la vierge timide, qui va se dépouiller un moment de la réserve d’une jeune fille pour choisir librement son époux, cause le frémissement involontaire qui agite le sénat divin. […] Il pousse la charité divine jusqu’à pardonner au dieu jaloux la cause de tous ses malheurs.

2003. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il ne lui révèle pas encore cependant l’existence de l’enfant ; il se contente de le sonder artificieusement, et de le préparer à la défection de la cause d’Athalie par le murmure. […] XXIV On a révoqué en doute la cause de la mort prématurée de Racine et l’ingratitude de madame de Maintenon.

2004. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Nous ignorons la cause secrète de nos efforts les plus héroïques. […] Je me trompe, tu y étais encore, et à mon retour, les hommes verront ma joie, mais ils n’en devineront pas la cause.

2005. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

… Certes, si la critique est quelque chose de plus qu’une leçon d’anatomie donnée sur le cadavre d’un livre mal fait, si elle a le droit et le devoir de remonter du livre à l’homme, et de regarder dans le cœur et sous l’écorce de l’arbre qui a distillé un pareil poison, il peut être utile de rechercher quelles causes mystérieuses ont pu placer un écrivain à contre-sens de sa nature d’intelligence, de son talent, de ses premiers ouvrages ; car, ironie d’un Dieu qui a d’épouvantables plaisanteries ! […] Vous les retrouveriez trait pour trait et presque mot pour mot dans cette Histoire de la Révolution française, maintenant terminée si vous vouliez les y chercher… et telle est la première sensation désagréable que nous cause ce livre fait avec un autre livre, dans lequel la pensée, devenu inféconde, se reprend à couver la coquille vidée d’un œuf éclos.

2006. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Quand il y a eu un éclat intérieur, un déchirement, les survivants l’arrangent et le dissimulent dans l’intérêt de la cause.

2007. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Ce n’est pas le moment de discuter quelques-uns des noms qu’il met en cause : il apprécie les talents célèbres et en vogue, moins encore en eux-mêmes, ce semble, que d’après leurs disciples et leurs influences ; il a de ces condamnations décisives, anticipées, qu’entre contemporains et artistes qui courent plus ou moins la même carrière, il faut laisser au temps seul le soin de tirer entièrement.

2008. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

 » Là y eut si grand bruit et si grande noise qu’il semblait vraiment que toute terre tremblât ; et quand ce bruit fut apaisé, Henri (Dandolo), le bon duc de Venise, monta au lutrin et, parlant au peuple, leur dit : « Seigneurs, voilà un très grand honneur que Dieu nous fait, quand les meilleurs et les plus braves gens du monde ont négligé toute autre nation et ont requis notre compagnie pour une si haute cause que la vengeance de Notre-Seigneur. » Cette scène si parlante et si pathétique, précédée par un traité de commerce et de conquête en commun, si bien conçu et si sagement combiné, peint l’esprit d’un gouvernement et d’un peuple.

2009. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Il y rappelle le temps de la première prise d’armes, et les circonstances déjà trop oubliées des victorieux : Vous ne demandiez lors sinon l’exercice de votre religion, demeurant toujours celle des catholiques reçue et autorisée par traités, édits, comme elle était avant l’introduction de la vôtre : et ceux qui pouvaient grandement affaiblir votre cause s’ils s’en fussent séparés, s’y joignirent volontiers et firent la guerre avec vous, non seulement parce que les privilèges communs avaient été violés par un gouvernement trop rude, que vous nommiez tous tyrannique, mais parce qu’ils n’estimaient pas raisonnable de vous priver de la liberté de prier Dieu selon la créance en laquelle vous aviez été instruits.

2010. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Encore une fois, Horace n’a rien à faire de particulier avec Bossuet, et il n’y a pas lieu de le mettre en cause à son sujet.

2011. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Au-dessus de Vicq d’Azyr était un puits sur lequel on avait placé en écusson une massue (à cause des immolations de bestiaux) avec un couteau en sautoir, appuyé sur un bel échantillon de mine d’argent.

2012. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

L’envie de m’instruire et d’être utile en m’exerçant, a dit Bailly lui-même avec une grande modestie, me fit concevoir le projet de déterminer les inégalités de Jupiter, en supposant toutes les causes de perturbation que l’on peut soupçonner.

2013. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Que l’humanité soit conduite à la conquête de la terre par la colonne de nuages ou par la colonne de feu, elle marche : bénissons la Cause directrice qui assortit les moyens à l’état de nos sociétés, et que notre courte sagesse s’incline devant la Sagesse profonde qui dirige au même but ce que nous appelons l’erreur et ce que nous appelons la vérité !

2014. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Ces chasses au loup perpétuelles finissent même par être si ennuyeuses que les nouveaux éditeurs de Dangeau, par une sorte de respect humain, ont cru devoir leur trouver une cause finale, et ont remarqué que c’est à ces chasses de Monseigneur sans doute qu’on doit la destruction des loups aux environs de Paris4.

2015. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Je joue avec les enfants, je cause avec ma femme, je leur fais des lectures, je leur lis des romans… Je veux, ajoutait-il s’adressant toujours à Rœderer, que vous voyiez la lettre qu’il m’a écrite.

2016. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Littéralement, Buffon n’avait pas à grandir ni à déchoir ; le grand écrivain en lui est dès longtemps hors de cause et ne saurait dépendre de ce qu’il peut y avoir d’un peu commun dans ses lettres : moralement, sa correspondance nous le montre partout, et dans toute la teneur de sa vie, sensé et digne.

2017. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Il use habituellement et de préférence d’un vers que je connais bien pour avoir essayé en mon temps de l’introduire et de l’appliquer, l’alexandrin familier, rompu au ton de la conversation, se prêtant à toutes les sinuosités d’une causerie intime. « Ta poésie chante trop, écrivait-il à sa sœur Eugénie, elle ne cause pas assez. » Il se garde de la strophe comme prenant trop aisément le galop et emportant son cavalier ; il ne se garde pas moins de la stance lamartinienne comme berçant trop mollement son rêveur et son gondolier.

2018. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Elle cause avec sa nourrice, elle lui confie ses vagues ennuis, ses oppressions étouffées, ses langueurs.

2019. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

N’ayez pas peur que, sans un miracle évident, j’aie jamais le courage de vous le conseiller ; mais comme il est probable que le bon Dieu a permis ce qui vient d’arriver pour vous émouvoir à la pratique d’une vie édifiante, par laquelle la pureté de vos intentions et la justice de votre cause seront justifiées aux yeux de tout le monde, il peut se faire aussi que le Seigneur ait voulu par le même moyen opérer la conversion de mon frère. » Le bon cardinal présumait trop bien : je ne sais si les ivrognes se convertissent, mais ils ne se corrigent pas, et les choses eurent le cours qu’elles devaient avoir.

2020. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Sont-ce là, en un mot, des spécialités inhérentes à la race, et les différences en ce genre tiennent-elles à une autre cause qu’à l’état des matières premières qu’on avait sous la main dans des lieux différents ?

2021. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Armand Lefebvre avait une forme d’esprit essentiellement tournée à la considération des causes et des effets, à la suite et à l’enchaînement des questions.

2022. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Ce mal de faiblesse, d’indifférence, parfois de lâcheté, dans le caractère politique, dont semble travaillé le pays ; ce mal, dont 1814 et 1815 ne furent qu’une des circonstances les plus aggravantes, et dont les causes profondes remontent à des crises bien antérieures, et jusqu’en 91, en 93, au 18 fructidor, au 18 brumaire, etc. ; ce mal-là se concentre tout entier pour M.

2023. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Delavigne, en quittant la France, n’est pas une Marie Stuart qui laisse un trône pour aller chercher un autre trône, une prison et un échafaud ; comme il n’est pas même un mélancolique Byron qui fuit, en haine de la société, pour aller errer par le monde et s’immoler finalement à une cause sainte ; comme il est tout simplement un amateur, un artiste, faisant, par un beau temps, une courte traversée, je ne m’intéresse à ses adieux élégants et un peu fastueux qu’autant qu’ils me rappellent des adieux de famille, et en vérité je n’y peux rien voir de plus grave.

2024. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

On se rencontre, on cause, on plaisante ; puis l’ironie s’aiguise, puis la colère se gonfle, et voilà que le dialogue ressemble à la lutte étincelante de deux serpents entrelacés.

2025. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Le comte du Luc, son patron, tombe malade ; Rousseau en est touché ; il veut le lui dire et lui souhaiter une prompte convalescence, rien de mieux ; c’était matière à des vers sentis et touchants ; mais Rousseau aime bien mieux déterrer dans Pindare une ode à Hiéron, roi de Syracuse, qui, vainqueur aux jeux Pythiques par son coursier Phérénicus, n’a pu recevoir le prix en personne pour cause de maladie.

2026. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Il s’était ainsi, disait-on, réservé matière à copie, mais, non sans amertume, il plaida sa cause : « Oh !

2027. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Quelque chose manque, sans qu’on puisse encore dire clairement ce que c’est ; l’âme s’inquiète, et peu à peu, avec l’aide des écrivains et des artistes, elle va démêler la cause de son malaise et l’objet de son secret désir.

2028. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Les contours du visage sont élégants, mais fermes ; on voit que l’homme serait bien mort pour une noble cause.

2029. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Et, contre leur vouloir, tous les deux servent les causes qu’ils abhorrent.

2030. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Taine, toutes œuvres que caractérisent la conception mécanique de l’âme humaine, un mépris superbe de l’homme, un style sec et tranchant, circonscrit dans la notation impassible des effets et des causes.

2031. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Je ne sais si elle est un salon où l’on cause, mais il y règne certainement cet esprit de « bonne société » qui répugne à toute nouveauté et qui craint les trop grands éclats du génie.

2032. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

, et curé après avoir été moine, Molière venu dans un siècle où tout esprit libre avait à se garder des bûchers de Genève comme de ceux de la Sorbonne, Molière enfin sans théâtre et forcé d’envelopper, de noyer dans des torrents de non-sens, de coq-à-l’âne et de propos d’ivrogne son plus excellent comique, de sauver à tout instant le rire qui attaque la société au vif par le rire sans cause, et il m’a semblé qu’on aurait alors quelque chose de très approchant de Rabelais.

2033. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle aurait considéré comme une profanation et comme un sacrilège l’idée de faire de son malheur et de celui des siens, de sa vertu et de l’intérêt respectueux qu’elle inspirait, un moyen de politique, de succès et d’attrait, même pour ce qu’elle croyait la bonne cause.

2034. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Rarement l’approche de la mort cause de l’irritation : nous savons qu’elle a été la condition de notre existence, et l’on envisage l’éternité du même œil que l’Arabe voit l’entrée du désert dont il ignore la limite.

2035. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

De là l’originalité de Ducis, originalité sincère, généreuse, dont les contemporains ne tardèrent pas à s’apercevoir en écoutant ses tragédies, et qui aujourd’hui ne nous échappe qu’à cause du mauvais goût général, du style banal et convenu où elle est noyée.

2036. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Assis en ce lieu sublime et d’où il embrasse tout l’horizon, il ne se met point à discourir sur la formation du monde ; ce sont de ces sujets à garder pour le sommet de l’Etna ; mais il médite sur les ruines mêmes de la Grèce ; il se demande quelles sont les causes qui ont précipité la chute de Sparte et d’Athènes, et ces considérations d’une haute et sommaire histoire, pleines de vigueur et environnées de lumière, nous montrent à la fois ce qui manque dans les deux sens à l’estimable ouvrage de l’abbé Barthélemy.

2037. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

C’est vrai, que tout est relatif et que chaque phénomène s’explique éternellement par un autre, et notre vouloir doit travailler à pénétrer le plus de relations pour, si on les trouvait toutes, arriver ainsi à la Cause première.

2038. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

S’il n’en croyait point, il n’a point tué son fils pour cause de religion ; s’il en croyait un, au dernier moment il n’a pu attester ce dieu qu’il croyait de son innocence, et lui offrir sa vie en expiation des autres fautes qu’il avait commises.

2039. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Les brasseries et l’École normale font cause commune, on se passe fraternellement des cartouches.

2040. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

mais parce qu’il a montré comme représentant de la cause de Dieu un imbécile et particulièrement parce que, tout en raisonnant, Sganarelle tombe par terre et que Don Juan lui dit : « Voilà ton raisonnement qui se casse le nez ».

2041. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Ils n’ont pas fait attention, d’une autre part, que cette unité morale qui fait qu’une nation est ; ils n’ont pas fait attention, disons-nous, que cette unité morale existait avant eux, qu’ils n’étaient pour rien dans la cause restée mystérieuse de son existence, et qu’une telle aristocratie ne pouvait être qu’artificielle.

2042. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Elle cause assez de peine et d’embarras à, ceux qui se la permettent.

2043. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Jamais on n’a plaidé plus vigoureusement la cause des lettres contre cet industrialisme littéraire qui nous déborde de toutes parts et qui finira par nous engloutir.

2044. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Il cherchera les causes de cette désaffection subite de son esprit, en présence d’une description prolongée, et voici quelques-unes des innombrables réflexions qu’il pourra faire.

2045. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Mais ce feu, à cause d’un aliment insuffisant, finit par jeter un éclat de plus en plus pâle.

2046. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Vous apercevez ici une des causes et un des caractères de l’histoire de la philosophie, telle que M. 

2047. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Sa plume soutint avec chaleur ce qu’on appelait alors la cause des whigs, c’est-à-dire la révolution de 1688, et la famille de Hanovre. […] Est-ce en lui-même ou autour de lui qu’il faut chercher la cause de cette exception ? […] Il comprend que sa reconnaissance, face à face avec le bienfait qu’il a reçu, n’a que des clameurs muettes pour remercier la source et la cause de toute joie. […] Quelle est la cause de cet accident ? […] Et vous comprenez bien que je ne plaide pas ici la cause du théâtre, car évidemment la pièce a été faite pour la lecture et ne pourrait être représentée.

2048. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Vouloir expliquer la cause et le lien de cette évolution est un jeu inutile et vain. […] Quand il avait fini de fumer, il frappait deux ou trois coups sur la balustrade pour secouer la cendre, et c’était là la cause du bruit nocturne qui faisait frissonner les voisins. […] Je cause avec mes amis. […] Le surmenage littéraire ne doit donc pas être compté parmi les causes qui déterminèrent la terrible maladie à laquelle Maupassant devait succomber, malgré sa vie d’exercice, de voyage et de saines fatigues. […] … La cause, ô mon âme, voilà la cause. » C’était le grand Mounet qui, absorbé dans ses recherches d’intonations, finissait par arrêter les rares passants qui circulaient encore  : « Pardonnez-moi, leur disait-il, je vous prenais pour cette rusée courtisane de Venise qui a épousé Othello ».

2049. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Il y a un groupe de trois femmes dont la tête penchée de l’une en dehors de la balustrade, regarde dans la rivière ; un autre groupe d’hommes est en train de disserter ; un Japonais, qui a accroché à une traverse une branche d’arbuste fleuri, est à demi couché sur la barrière tandis qu’au bout du pont une femme cause avec une amie, les deux mains appuyées contre la rampe dans une attitude charmante de vérité. […] Et c’est sur la colline de Takata, d’où l’on voit le Fouzi-yama, trois femmes de la société, reconnaissables au rouleau de soie qui entoure leur chevelure, faisant collation auprès d’un arbre dans l’entre-deux des branches duquel est posé un télescope dirigé vers la montagne ; et c’est dans la chute d’eau de Dondo, nommé ainsi à cause du bruit, des gens pêchant avec des charpagnes. […] Or le service religieux n’a été commandé que pour débarrasser la famille de cette hantise, la cause de toutes les vicissitudes de la famille, par une bénédiction sur tous les défunts de cette histoire, — dont Hokousaï montre les têtes fantômatiques au bas de cette dernière gravure ; — mariage qui condamne « l’Assiette rose » à se marier avec le Japonais camus. […] Cette pièce de théâtre a pour principal personnage Hidésato, le guerrier qui, trouvant une femme pleurant aux bords du lac Biwa, lui demandait la cause de son chagrin. […] Du mariage naquit un vrai vaurien dont les escroqueries toujours payées par Hokousaï furent une des causes de sa misère pendant ses dernières années.

2050. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Une fois le pain d’épices dans sa gueule, il n’aurait rien crié du tout, — pour cause. […] il prétend que l’herbe est bleue. » Je me suis souvent ébahi à cause d’un tel étrange phénomène. […] Comme ils ne découvrent pas ces mobiles, — et pour cause, — ils s’inventent une conception de notre personnalité tout à fait baroque Et, de là, cent sottes légendes. […] Par ainsi nous élaborons le milieu sain où les causes de destruction et d’amollissement seront amoindries, où les déchets sociaux deviendront rares, où l’espèce pourra fournit à la sélection le plus grand nombre possible d’individus capables d’évoluer en vigueur vers un idéal encore plus haut. […] L’humanité se l’inventa aux jours où, à cause des souffrances nécessaires qu’elle eut à subir pour son développement, — souffrances nées de son désir du mieux, de ses efforts vers le mieux, — elle s’effrayait devant l’énigme du monde.

2051. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Frédéric Masson avec les historiens de parti pris, qui n’écrivent que pour soutenir une doctrine préconçue et disposent artificieusement les faits selon les besoins de la cause. […] Ce fut la cause des dissensions qui se produisirent à l’intérieur de l’ordre, du vivant même de François, et surtout après sa mort, séparant les zélateurs de ceux qui demandaient des accommodements. […] Je n’ose l’affirmer sans réserve, à cause des difficultés redoutables que présente une bibliographie complète de M.  […] À moins que cette surexcitation ne fût à la fois une cause d’activité esthétique et de désordre civil. […] Ce n’est pas seulement pour lui un grand chagrin, mais la cause d’une totale révolution intérieure.

2052. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Il écrivait à madame Lebrun, bientôt réfugiée à Rome : « La politique a tout perdu, on ne cause plus à Paris. » Il n’émigra point pourtant ; mais inoffensif, généralement aimé, se couvrant du nom de Montanier-Delille, et de plus en plus rapproché de sa gouvernante, qui passa bientôt pour sa nièce34 et devint plus tard sa femme, il baissait la tête en silence durant les années les plus orageuses. […] Il faut bien qu’un si inconcevable quiproquo ait une cause.

2053. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Cette personne, étant d’un esprit supérieur et connaissant la cause des illusions, n’en prit aucune inquiétude, quoiqu’elle en fût souvent hantée. […] Il était tout à fait éveillé et sentait pleinement que c’était un fantôme produit par l’opium en même temps que par son intense sentiment intérieur ; mais il fut incapable par aucun effort de bannir la vision. » En effet, la sensation qu’aurait dû produire en lui la paroi grise de la cabine était annulée pour toute la surface que paraissait couvrir ce fantôme, et il est bien clair qu’un raisonnement n’a pas l’effet d’une sensation. — Beaucoup de circonstances organiques ou morales, l’action du haschich46, du datura, de l’opium, le voisinage de l’apoplexie, diverses maladies inflammatoires, diverses altérations cérébrales, bref une quantité de causes plus ou moins éloignées ou prochaines peuvent ainsi fortifier telle image ou telle série d’images jusqu’à annuler la sensation spéciale répressive, et partant amener l’hallucination. — Mais, si dans tous ces cas l’illusion circonscrite par les réducteurs secondaires est à la fin détruite par le réducteur spécial, on rencontre un plus grand nombre de cas où le contraire arrive.

2054. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Nous disions dans notre dernier Entretien que ce refroidissement, cause vraisemblable du long éloignement de madame Récamier, avait dû tenir à quelque jalousie secrète, motivée par des distractions de cœur de son ami. […] Elle fut sans doute encore la cause involontaire du retour de madame Récamier à Paris au moment où son ami allait bientôt quitter la France pour Rome.

2055. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Pour moi, j’ai toujours mieux senti, en l’écoutant, la bonté de l’auteur de toutes choses, qui, dans chaque lieu sur la terre, a su placer quelque cause de jouissance et de bien-être pour ses créatures. […] À peine étais-je de retour à Louisville, qu’un violent ouragan mêlé de tonnerre passa sur la ville, et je pensai que la précipitation des hirondelles avait eu pour cause leur inquiétude et le désir d’éviter l’orage.

2056. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Moi je l’écoutais en rêvant à Catherine, et ce n’est que sur le coup de dix heures, au passage de la ronde qui relevait les postes toutes les vingt minutes, à cause du grand froid, que nous remîmes deux bonnes bûches dans le poêle, et que nous allâmes enfin nous coucher. […] Mais ce jour-là, chaque famille se tenait autour de son âtre, et l’on voyait les petites vitres rondes comme piquées d’un point rouge, à cause du grand feu de l’intérieur.

2057. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Oui, je suis triste, et la cause de mes regrets n’est pas légère. […] Oui, Carmor, je suis triste, et la cause de mes regrets n’est pas légère.

2058. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Comparés à ces grands changements que prépare de longue main la nature des choses et qu’accomplissent les vrais grands hommes, ces événements semblent des effets sans cause. […] Il a de notre pays, avec ses qualités aimables, certains défauts dont nous ne sommes guère moins fiers que de ces qualités ; entre autres, la vanité, dont les étrangers nous accusent presque d’un ton d’envie, à cause des grâces qui la tempèrent.

2059. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

En voilà, je pense, plus qu’il n’en faut pour prouver que les arts dont nous parlons suivent la même marche que la littérature et se transforment avec elle sous l’action des mêmes causes générales. […] La farce est née, dans les fêtes de la Basoche, de ces causes grasses qu’avocats et étudiants en droit plaidaient et jouaient à certains jours dans la grande salle du Palais de justice.

2060. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

On nous a souvent reproché, à nous, Wagnériens convaincus, d’être une cause principale de ces malentendus, de cet égarement du goût. […] Leroy était l’un des plus anciens wagnéristes français ; il avait en un grand nombre de journaux combattu assidûment et dès l’origine pour la cause wagnérienne ; citons ses articles du Nain jaune, en 1865, sur Tristan qu’il avait été voir à Munich avec trois compatriotes : on n’allait pas encore en foule en Allemagne alors !

2061. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

On cause religion. […] 23 juillet Théophile Gautier, qui est ici pour quelques jours, cause danseuses d’Opéra.

2062. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

De cette déchéance les causes sont les mêmes que pour la critique ou le théâtre et se compliquent encore de ce que nous appellerons l’invasion des primaires. […] Il a été un des premiers à ne plus écrire des pages psychologiques, mais il a animé ses personnages d’une mimique — un peu compliquée — et telle qu’il est facile pour le lecteur de déduire, à cause d’elle, le caractère de ces personnages.

2063. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

La comtesse, grande logicienne, se retourne sans s’émouvoir, porte la main sur le commissaire, à l’endroit où elle espéroit reconnoitre la cause de son insolence et son excuse ; mais ne l’y trouvant point, elle lui détache un bon soufflet. […] Ils ont vu que la même cause qui les produisait, les fortifiait, les conduisait à la perfection, finissait par les dégrader, les abâtardir et les détruire ; et ils se sont divisés en différents partis !

2064. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Alors, quand un souvenir reparaît à la conscience, il nous fait l’effet d’un revenant dont il faudrait expliquer par des causes spéciales l’apparition mystérieuse. […] Mais nous ne rejetons rien dans l’inconscient, par la raison fort simple que ce n’est pas, à notre avis, un effort de nature psychologique qui dégage ici la ressemblance : cette ressemblance agit objectivement comme une force, et provoque des réactions identiques en vertu de la loi toute physique qui veut que les mêmes effets d’ensemble suivent les mêmes causes profondes.

2065. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Si cela était, une telle avance serait trop honorable à la cause des lettres pour devoir être reprochée à l’homme d’État qui en sentirait si bien la grandeur et la portée durable.

2066. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Il lui fiait (à Gabrielle) les avis et rapports qu’on lui faisait de ses serviteurs, et, lui découvrant les blessures de son esprit, elle en apaisait incontinent la douleur, ne cessait que la cause n’en fût ôtée, l’offense adoucie et l’offensé content ; en sorte que la Cour confessait que cette grande faveur dangereuse à un sexe impérieux soutenait chacun et n’opprimait personne ; et plusieurs s’éjouissaient de la grandeur de sa fortune.

2067. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Cependant il pratiquait les vertus épiscopales, la charité, la tolérance très rare alors à cause des disputes si animées sur la Bulle.

2068. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Et puis, il faut se bien rendre compte de l’état de la chevalerie d’alors, de laquelle Froissart est proprement l’historien sans acception de cause et de nation.

2069. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru prit depuis lors une part active aux travaux de ses collègues et suivit la ligne de l’opposition modérée qui, dans plus d’un cas, et sans déroger aux idées de gouvernement, eut à défendre les principes constitutifs de la société moderne, les bases mêmes du Code civil qu’on osait remettre en cause.

2070. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Elle publia, avant la fin de cette même année 1714, son livre intitulé Des causes de la corruption du goût, une des productions solides de l’ancienne critique française, et où il y a plus d’esprit qu’on ne pense : La douleur, dit-elle en commençant, de voir ce poète si indignement traité, m’a fait résoudre à le défendre, quoique cette sorte d’ouvrage soit très opposée à mon humeur, car je suis très paresseuse et très pacifique, et le seul nom de guerre me fait peur ; mais le moyen de voir dans un si pitoyable état ce qu’on aime et de ne pas courir à son secours !

2071. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

À mesure qu’il vieillit, les causes de tristesse augmentent ; il perd tous ses amis.

2072. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Cuvier une grave dissidence théorique sur la manière de concevoir l’organisation : là-dessus je n’ai pas un mot à dire, et pour cause d’incompétence.

2073. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Mais la vue de tous papiers posthumes et inédits cause à M. 

2074. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

On a tout Maucroix au naturel dans ces lettres où il écrit moins qu’il ne cause ; je n’omets que les historiettes qui se glissent trop gaiement sous sa plume les jours où, sortant de l’Assemblée, il avait causé avec Tallemant des Réaux : il se hâte d’en régaler ses amis de Reims.

2075. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Une altercation assez vive cependant s’étant élevée à l’occasion de l’éligibilité de l’abbé Sieyès, qui était de l’ordre du clergé, et que les Communes voulaient élire, le président Camus, apostrophé personnellement, se retira avec mauvaise humeur ; la désunion allait s’introduire : la cause ou le prétexte venait d’une lacune du procès-verbal dont Bailly était l’auteur involontaire ; il s’empressa d’intervenir avec chaleur et pathétique, en prenant sur lui la faute : « Il n’y avait dans tout cela, dit-il, que vivacité mutuelle, l’esprit de tous était au fond excellent.

2076. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Jung a très bien saisi ce caractère du talent de Henri IV, si l’on peut ainsi parler, et ce mélange de saillie spirituelle, d’imagination rapide et de cœur. « Pour moi, écrit Henri à la reine Élisabeth (15 novembre 1597), je ne me lasserai jamais de combattre pour une si juste cause qu’est la nôtre ; je suis né et élevé dedans les travaux et périls de la guerre : là aussi se cueille la gloire, vraie pâture de toute âme vraiment royale, comme la rose dedans les épines.

2077. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Je ne prétends pas aujourd’hui que la cause soit gagnée : il y a très peu de points qui soient gagnés définitivement en histoire littéraire ; les conclusions les plus claires et les mieux motivées suscitent et ramènent de temps en temps des procès qui recommencent.

2078. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

L’adversité a cela de particulier, qu’elle donne à Frédéric le sentiment du droit, qu’il n’a pas toujours eu très présent et très vif en toutes les circonstances de sa vie : en cette crise d’alors, il se considère comme iniquement assailli et traqué, lui le champion d’une grande et juste cause, le soutien de la liberté de l’Allemagne et de l’indépendance protestante : « L’Allemagne est à présent dans une terrible crise : je suis obligé de défendre seul ses libertés, ses privilèges et sa religion ; si je succombe, pour le coup, c’en sera fait. » Il ajoute ces remarquables paroles, qui ont dans sa bouche une singulière autorité et dont il paraît s’être mal souvenu dans d’autres temps : A-t-on jamais vu que trois grands princes complotent ensemble pour en détruire un quatrième qui ne leur a rien fait ?

2079. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Elle aurait dû, pour sa gloire, quitter l’Espagne après ce triomphe de sa politique et de sa cause, après la victoire de Villaviciosa (décembre 1710) qui consacra la réconciliation de l’aristocratie espagnole et du souverain.

2080. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Quand elles furent parties, je me dis qu’il fallait sans doute que de plaider sa cause à genoux fût un usage admis chez quelques députés, et je me rendis bientôt chez celui de mes collègues chez qui ces dames ensuite étaient entrées.

2081. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Elle a été galante, elle a été légère, elle a ébloui les yeux des princes et de ceux qui sont devenus rois ; elle n’a pas cru qu’on dût résister à la magie de sa beauté ni qu’elle dût y résister elle-même ; elle a tout naturellement cédé et sans combat, elle a triomphé des cœurs à première vue et n’a pas songé à s’en repentir ; elle a obéi à cette destinée d’enchanteresse comme à une vocation de la nature et du sang ; il lui a semblé tout simple de jouer tantôt avec les armes royales de France, et tantôt avec celles d’Angleterre qu'elle écartelait à ses panneaux : mais tout cela lui a été et lui sera pardonné, à elle par exception ; tous ses péchés lui seront remis, parce qu’elle a si bien pensé, parce qu’elle a si loyalement épousé les infortunes royales, comme elle en avait naïvement usurpé les grandeurs ; parce qu’elle est entrée dans l’esprit des vieilles races à faire honte à ceux qui en étaient dégénérés ; parce qu’elle a eu du cœur et de l’honneur comme une Agnès Sorel en avait eu ; parce qu’elle a eu de l’humanité au péril de sa vie, parce qu’elle a confessé la bonne cause devant les bourreaux, et qu'elle a osé leur dire en face : Vous êtes des bourreaux !

2082. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

» Il va droit devant lui, aspirant à être un héros de sa cause, mais sans affecter jamais les poses d’un héros ; c’est le moins fat des hommes.

2083. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

La réaction pourtant, qui a suivi la mort de Béranger, a tout dépassé ; elle avait son principe dans bien des causes.

2084. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

— L’auteur cherche et trouve ainsi des causes finales à toutes les infirmités de l’âge.

2085. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

La distinction et le mérite même du critique et de l’écrivain ne sont pas en cause ; on les reconnut tout d’abord : nous n’avons à discuter que sur le degré et la qualité.

2086. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Au contraire, le voyage d’Aranjuez, dans le cas présent, n’était qu’un extra, une envie particulière du roi, embarrassante pour les ministres qui ne savaient comment y pourvoir ; « Ils parurent néanmoins en faire les préparatifs ; ils en flattèrent le roi, et tandis qu’ils l’amusaient par ces apparences, ils surent faire naître des difficultés qui rompirent insensiblement le voyage, tantôt à cause des méchants chemins, tantôt pour le mauvais air de ce lieu après les pluies qui étaient survenues.

2087. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Or, elle l’a dit, on ne cause véritablement qu’en France et en français : « la conversation, comme talent, n’existe qu’en France. » En Angleterre on ignore cette nuance particulière et si charmante de faire sentir l’éloquence dans la conversation ; si l’on a l’instinct et si l’on se donne la peine d’être éloquent, on l’est pour les Chambres et pour la vie publique ; on passe outre au salon, on ne s’amuse pas à ce prélude devant les dames.

2088. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Que le Prince-Régent fasse cause commune avec la Russie, et il est perdu !

2089. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

C’est même pour lui une des conditions de la critique complexe et nuancée telle qu’il l’entend : « L’esprit délicat et dégagé de passion, critique pour lui-même, voit, dit-il, les côtés faibles de sa propre cause et est tenté par moments d’être de l’avis de ses adversaires. » Le contraire lui paraît presque de la grossièreté, de la violence à l’usage seulement des hommes d’action, des chefs de secte ou de parti, non des penseurs.

2090. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

On y trouve à chaque fois de nouvelles beautés, sur lesquelles l’éloge repasse et renchérit ; on en cause avec quelques amis du même temps que nous, avec quelque camarade de collège resté comme nous fidèle à la tradition ; l’on se fait l’un à l’autre pour la centième fois les mêmes citations de certains beaux passages, les mêmes allusions fines auxquelles on répond par un coup d’œil de satisfaction et d’intelligence, en secouant la tête.

2091. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Les siècles, qui vont moins vite que le calcul, ne lui donneront pas tout à fait tort : Turgot, son maître, et qui avait embrassé moins que lui, a déjà raison et a gagné sa cause.

2092. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Je vais dire mes raisons, et je ne demande pas mieux, en vérité, que de perdre ma cause. » Il semble, en vérité, que la tendresse des deux frères, soit aux prises parce que l’on croit que le Jean Michel du mystère était le médecin, et que l’autre penche pour l’évêque.

2093. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

A voir ces réveils d’enthousiasme sans cause suffisante, on s’apercevait bien que l’esprit humain est toujours le même, promptement inflammable, aisément crédule.

2094. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Ponsard reprend en sous-œuvre la tragédie, et son succès de bon. sens est un nouvel échec à la cause de l’imagination pure.

2095. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Après de tels vers12, vous êtes à jamais hors de cause pour juger de la poésie.

2096. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Que d’autres en félicitent l’ordre actuel et y voient un puissant motif d’encouragement et un stimulant plus prompt pour l’ambition de tout homme nouveau et de tout prolétaire qui aspire à s’élever et à devenir créateur à son tour : lui, il ne peut voir dans cette incessante mobilité qu’une cause d’affaiblissement pour les mœurs, pour la fécondité des mariages, pour les bonnes traditions domestiques, pour la meilleure culture des terres, pour l’exercice des influences bienfaisantes.

2097. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

En parcourant tous ces registres, je voyais la progression des idées fausses à mesure qu’elles s’éloignent des bons principes ; je retrouvais la cause des désordres qu’entraînent toujours, dans les opérations administratives, l’instabilité des règles, la variation des décisions, la multiplicité des écritures et l’innovation des formes.

2098. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Si un écrivain, dans un livre intitulé Manifestation de l’Esprit de Vérité, s’arme de l’Évangile et du nom de Jésus-Christ contre les riches et les puissants, l’abbé de La Mennais le renvoie à Diderot et à Babeuf, et termine ainsi : « Les passions les plus exaltées se joignant à tant de causes de désordre, personne ne peut dire quels destins Dieu réserve à la société.

2099. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Le fait est que c’est l’heure pour les générations qui ont commencé à briller ou qui étaient déjà en pleine fleur il y a dix ans, de se bien pénétrer, comme en un rappel solennel, qu’il y a à s’entendre, à se resserrer une dernière fois, à se remettre en marche, sinon par quelque coup de collier trop vaillant, du moins avec quelque harmonie, et, avant de se trouver hors de cause, à fournir quelque étape encore dans ces champs d’études qui ont toujours eu jusqu’ici gloire et douceurs.

2100. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

J’ai dit dans la première Partie de cet ouvrage toutes les causes qui ont donné naissance à la grâce française ; il n’en est aucune qui subsiste maintenant, il n’en est aucune qui puisse se renouveler, si la combinaison que l’on suppose admet la liberté et l’égalité politique.

2101. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Il n’y a qu’à mesurer de combien Boileau dépasse Bouhours : on connaîtra à quel point il a pu gagner sa cause auprès de ses contemporains.

2102. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Quelle que soit la cause interne, la nature essentielle, tous ces mots expriment des faits, et le vulgaire les comprend : Rabelais donc en use sans crainte, largement, n’ayant souci que de tout voir et de tout dire, allant avec toutes les images du langage à toutes les apparences de la vie.

2103. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Mais toutes les suggestions de la personnalité, les pressions du milieu prennent vite chez Fustel de Coulanges la forme scientifique : elles deviennent des idées d’enquêtes historiques, qu’il poursuit méthodiquement, sans parti pris, cédant aux textes critiqués, contrôlés avec la dernière rigueur ; et s’il reste une cause d’erreur, elle est dans l’infirmité humaine, dans la complaisance dont le plus sévère esprit ne peut se défendre pour les pensées qui sont sa conquête ou sa création, dans la facilité avec laquelle il laisse écouler toujours un peu de lui-même dans les choses, et sollicite l’imprécise élasticité des textes.

2104. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

comme des fauves dans une forêt nous cause un étonnement où se glisse une vague envie.

2105. (1890) L’avenir de la science « V »

Si, comme Burke l’a soutenu, « notre ignorance des choses de la nature était la cause principale de l’admiration qu’elles nous inspirent, si cette ignorance devenait pour nous la source du sentiment du sublime », on pourrait se demander si les sciences modernes, en déchirant le voile qui nous dérobait les forces et les agents des phénomènes physiques, en nous montrant partout une régularité assujettie à des lois mathématiques, et par conséquent sans mystère, ont avancé la contemplation de l’univers et servi l’esthétique, en même temps qu’elles ont servi la connaissance de la vérité.

2106. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Lisez les psychologues écossais : ils répètent à chaque page que la première règle de la méthode philosophique est de maintenir distinct ce qui est distinct, de ne pas devancer les faits par une réduction précipitée à l’unité, de ne pas reculer devant la multiplicité des causes.

2107. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Le lecteur, à la séance prochaine, répondit que tout désastre avait sa cause, qu’il fallait oser la chercher et sonder les blessures de la patrie ; que les malheurs d’une mère, après tout, n’étaient pas une honte, et que lui n’était pas venu là pour flatter le patriotisme, mais pour l’éclairer.

2108. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Je ne me consolerai jamais d’être la cause de vos maux, et je ne pardonnerai point à ce maudit lansquenet.

2109. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Or, la seule application d’un talent de cet ordre et de cette qualité à un tel sujet, à ces natures hideuses et à ces tableaux livides de la Révolution, était déjà une première cause d’illusion et de séduction insensible, un premier mensonge.

2110. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

qu’il a été favorable à leur cause dans telle ou telle circonstance ?

2111. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

De ces deux destinées, l’une représente en définitive une grande cause et se termine pathétiquement en légende de victime et de martyre ; l’autre se répand et se disperse en anecdote et presque en historiette à demi graveleuse, à demi dévote, et où il entre un grain de satire et de gaieté.

2112. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Partout il est le même : figurez-vous une démarche longue et lente, un peu penchée, dans une paisible allée où l’on cause à deux du côté de l’ombre, et où il s’arrête souvent en causant ; voyez de près ce sourire affectueux et fin, cette physionomie bénigne où il se mêle quelque chose du Fléchier et du Fénelon ; écoutez cette parole ingénieuse, élevée, fertile en idées, un peu entrecoupée par la fatigue de la voix, et qui reprend haleine souvent ; remarquez, au milieu des vues de doctrine et des aperçus explicatifs qui s’essaient et naissent d’eux-mêmes sur ses lèvres, des mots heureux, des anecdotes agréables, un discours semé de souvenirs, orné proprement d’aménité : et ne demandez pas si c’est un autre, c’est lui.

2113. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Dans Le Meunier, son Fils et l’Âne, il se joue, il cause, il fait causer les maîtres, Malherbe et Racan, et l’apologue n’est plus qu’un ornement de l’entretien.

2114. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Dans les publications supprimées au siècle dernier par arrêt du parlement, on remarque un document imprimé par Quinet et Besogne, et mis au pilon sans doute à cause des révélations qu’il contenait et que le titre promet : L’Arétinade, ou Tarif des Libellistes et Gens de lettres Injurieux.

2115. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Avant l’Encyclopédie, il a plaidé la cause de la tolérance.

2116. (1912) Le vers libre pp. 5-41

D’autres encore viendront qui apporteront, qui doivent apporter du neuf, qui doivent servir la cause de la liberté esthétique, et nous les attendons, et certes je ne serai pas le dernier à m’en réjouir !

2117. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Il est du reste, souvent, très aimable à travers cette légère affectation et, sauf une certaine irritabilité qui lui est venue, comme par contagion, des poètes eux-mêmes, il est sociable, bon causeur avec un langage choisi, et épouse généralement les causes nobles. « Ô poète ! 

2118. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Pour apprécier au juste ce qu’une telle cause a pu jusqu’à présent produire de modifications, il faudrait remonter aux époques et aux modes des différentes réunions à la couronne de France, ce qui nous mènerait beaucoup trop loin.

2119. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Il faudra des curieux et des travailleurs comme il l’était, des espèces de Tallemant des Réaux dans l’avenir, pour pouvoir parler, en science de cause, de cet homme qui fut un très éblouissant feu follet littéraire, lequel, comme les feux follets, errait et ne se fixait pas, et qui a oublié de laisser derrière lui le livre un, profond et complet, qu’il était très capable de faire, — le livre qui eût été un fût de colonne sur sa tombe effacée, et qui en eût marqué la place aux yeux de la Postérité !

2120. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Telle fut la question que je me posai, et aussitôt le désir me vint de rechercher les causes de cette décadence et par suite l’origine de ce mouvement d’art.

2121. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Mais enfin, derrière le « dramaturge » Hugo, plaidant pour sa cause, il y a le penseur, le divinateur aux puissants raccourcis.

2122. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

À son avis, l’incertitude des gouvernements contemporains, l’impatience des peuples modernes, la fragilité de toutes nos charpentes sociales et de toutes nos machines politiques, n’ont d’autre cause que la chute du christianisme et l’attente d’une religion nouvelle.

2123. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Étant donnés le climat, les aliments, le type héréditaire, l’espèce de gouvernement et de religion, l’aspect du sol et du ciel, on sait que cet amas de causes produit des gens d’imagination, ayant le don d’inventer et de contempler avec émotion de beaux systèmes de formes, de sons ou de couleurs.

2124. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

De Saint-Pétersbourg, où elles étudiaient la médecine, on les avait envoyées dans la Russie centrale, pour cause de suspicion politique. […] Benjamin Constant, lequel, interrogé dévotement sur les sensations que lui cause sa propre peinture, déclarait modestement ceci : — Oui, je suis le plus grand peintre de ce temps, et peut-être de tous les temps… Mais, que voulez-vous ? […] Mathieu a parfaitement déterminé une des principales causes du mal moderne. […] Toutes les deux, par les entraves légales ou morales qu’elles apportent à l’amour, ont été les principales causes de perversions sexuelles qui désolent l’humanité et sont un crime véritable contre l’Espèce. […] C’est que tous les journaux, si divisés pour servir, je ne dis pas des causes, mais des intérêts privés différents et des ambitions ennemies, ne font plus qu’un seul journal, lorsqu’il s’agit les partis : la routine, la médiocrité, l’injustice et le mensonge.

2125. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

L’âme du poème était l’exaltation des sentiments les plus puissants et les plus élevés de la société féodale qui, constituée d’abord en France, s’organisait alors dans toute l’Europe : le courage, l’honneur, l’amour du pays, la fidélité de l’homme envers son seigneur et envers ses « pairs », le dévouement à la cause chrétienne. […] Toutes ces causes n’auraient peut-être pas suffi à créer et à maintenir l’immense popularité de Roncevaux et de Roland, sans une circonstance fortuite qui raviva sans cesse, pendant des siècles, les souvenirs dont cette popularité était née. […] La surprise dont l’arrière-garde fut victime eut pour cause sans doute un certain manque de précautions : elle était restée trop éloignée du corps principal. […] Les plus anciennes poésies où apparaisse la légende sont composées « dans le ton long de Tannhäuser », et l’introduction de ce nom dans la merveilleuse histoire n’a peut-être pas d’autre cause. […] L’on disoit bien que c’estoit le Juif errant, mais neantmoins on ne s’arrestoit pas beaucoup à luy tant parce qu’il estoit simplement vestu qu’à cause qu’on l’estimoit un compteur de fables, n’estant pas croyable qu’il fust au monde depuis ce temps-là.

2126. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Placé au foyer de l’émigration et de la coalition, il est réputé quelque peu aristocrate par ses amis de France qui l’ont perdu de vue, et tant soit peu jacobin par ceux qui le jugent de plus près et croient le connaître mieux ; mais il nous apparaît déjà ce qu’il sera toujours au fond, un girondin de nature, inconséquent, généreux, avec de nobles essors trop vite brisés, avec un secret mépris des hommes et une expérience anticipée qui ne lui interdisent pourtant pas de chercher encore une belle cause pour ses talents et son éloquence. […] Il arrive à Paris dans l’été de 1795, il y embrasse une cause, il s’y fait une patrie. […] À de certains moments, lui-même il se relève le mieux qu’il peut, il est tenté de s’améliorer, de croire à l’inspiration morale ; il s’écrie (17 mai 1792) : « … Une longue et triste expérience m’a convaincu que le bien seul faisait du bien, et que les déviations ne faisaient que du mal, et je combats de toutes mes forces cette indifférence pour le vice et la vertu qui a été le résultat de mon étrange éducation et de ma plus étrange vie, et la cause de mes maux. […] C’est un de ses points de contact avec Mme de Staël d’avoir traité le même sujet ; mais cette concurrence littéraire entre ces deux dames fut précisément une des causes de leur brouillerie.

2127. (1925) Proses datées

Auditrice assidue de Bayreuth, garnie personnelle de Wagner, familière avec l’œuvre du maître, Mme Gautier possédait, pour servir sa cause, des armes merveilleuses. […] Mme Gautier, qui a tous les dons, n’est pas seulement l’écrivain au style brillant et pur que nous admirons, le poète et le romancier que l’on sait, elle est aussi un sculpteur plein de fantaisie et de talent, et ce talent, elle le mit au service de la « cause ». […] Il le déteste, tout d’abord, à cause d’un mauvais procédé qu’aurait eu Hugo envers Dumas père. […] Cette disparition, qu’il faut hautement déplorer, contre laquelle s’élèvent les protestations de tous ceux qui ont souci de la beauté de Paris, contre laquelle des initiatives privées ou des groupements très heureusement actifs tâchent de réagir, a des causes diverses, dont une des principales est que le goût d’aujourd’hui s’est fâcheusement modifié. […] Et ce n’est pas seulement un regret esthétique que nous cause cet état de choses, qui ne fera qu’empirer.

2128. (1887) George Sand

Quelques épisodes charmants, comme la rencontre de Jeanne endormie dans les Pierres Jomâtres et comme le poisson d’avril, quelques scènes rustiques, admirablement peintes, comme l’incendie dans un hameau, les lavandières, la mort à la campagne, la fenaison, ne suffisent pas à sauver le roman de l’ennui que vous cause la préoccupation du système, incessamment ramené à la traverse du sentiment. […] Les théories de ce temps-là sont bien finies, je le crois, mais la cause qui les a fait naître leur survit, et ce n’est pas trop dire que de déclarer que cette cause est celle même du christianisme, que ces deux causes n’en font qu’une, et que nul n’est vraiment ni chrétien ni philosophe qui n’est pas résolu à opposer aux tristes conquêtes de la misère l’effort croissant de la sympathie et du dévouement. […] Elle avait senti la grandeur religieuse de la terre, la nourrice féconde ; son âme virgilienne avait vécu, pendant une grande partie de son enfance et de sa jeunesse, dans l’intimité des champs et des bois ; elle était vraiment la fille de ce sol natal qui l’avait bercée dans ses sillons, nourrie avec les petits pastours, façonnée à son image, formée de ses influences familières, consolée dans bien des chagrins sans cause, charmée de ses vagues terreurs. […] Cacher sa propre opinion sur les personnages que l’on met en scène, laisser par conséquent le lecteur incertain sur l’opinion qu’il en doit avoir, c’est vouloir n’être pas compris, et, dès lors, le lecteur vous quitte ; car, s’il veut entendre l’histoire que vous lui racontez, c’est à la condition que vous lui montriez clairement que celui-ci est un fort, celui-là un faible. » Ç’a été le tort impardonnable de l’Éducation sentimentale et l’unique cause de son échec.

2129. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Il ne dira pas de bien soit des protestants zélés, plus attachés que lui à la cause des Églises et à l’esprit religionnaire, soit des catholiques devenus royalistes à leur corps défendant, soit du tiers parti et de ces hommes politiques qui « nagent tant qu’ils peuvent », dit-il, « entre deux eaux », Villeroi, Jeannin.

2130. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il voit dans cette nouvelle industrie des soies, « plutôt méditative, oisive et sédentaire », une cause d’affaiblissement, même au moral ; il craint que cet emploi d’un nouveau genre ne désaccoutume la population de la vie laborieuse et pénible qui est propre à former de bons soldats.

2131. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

À ces causes, considérant que les sciences et les arts n’illustrent pas moins un grand État que font les armes, et que la nation française excelle autant en esprit comme en courage et en valeur ; d’ailleurs désirant favoriser le suppliant et lui donner le moyen de soutenir les grandes dépenses qu’il est obligé de faire incessamment dans l’exécution d’un si louable dessein, tant pour paiement de plusieurs personnes qu’il est obligé d’y employer que pour l’entretien des correspondances avec toutes les personnes de savoir et de mérite en divers et lointains pays ; nous lui avons permis de recueillir et amasser de foules parts et endroits qu’il advisera bon être les nouvelles lumières, connaissances et inventions qui paraîtront dans la physique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine, anatomie et chirurgie, pharmacie et chimie ; dans la peinture, l’architecture, la navigation, l’agriculture, la texture, la teinture, la fabrique de toutes choses nécessaires à la vie et à l’usage des hommes, et généralement dans toutes les sciences et dans tous les arts, tant libéraux que mécaniques ; comme aussi de rechercher, indiquer et donner toutes les nouvelles pièces, monuments, titres, actes, sceaux, médailles qu’il pourra découvrir servant à l’illustration de l’histoire, à l’avancement des sciences et à la connaissance de la vérité ; toutes lesquelles choses, sous le titre susdit, nous lui permettons d’imprimer, faire imprimer, vendre et débiter soit toutes les semaines, soit de quinze en quinze jours, soit tous les mois ou tous les ans, et de ce qui aura été imprimé par parcelles d’en faire des recueils, si bon lui semble, et les donner au public ; comme aussi lui permettons de recueillir de la même sorte les titres de tous les livres et écrits qui s’imprimeront dans toutes les parties de l’Europe, sans que, néanmoins, il ait la liberté de faire aucun jugement ni réflexion sur ce qui sera de la morale, de la religion ou de la politique, et qui concernera en quelque sorte que ce puisse être les intérêts de notre État ou des autres princes chrétiens.

2132. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

À neuf ans, on l’envoya à l’école de Kingston, mais sans grand profit, à cause des interruptions commandées par la faiblesse de sa santé.

2133. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

On dirait que les objets sont nés dans le monde le jour ou il les a vus… J’ai déjà remarqué ailleurs93 qu’à l’autre extrémité de la chaîne historique on a tout le contraire de cette impression, quand on lit nos graves professeurs d’histoire d’aujourd’hui, nos auteurs de considérations politiques d’après Montesquieu, mais plus tristes que lui, tous ceux qui cherchent et prétendent donner la raison de tous les faits, l’explication profonde de tout ce qui se passe, qui n’admettent sur cette scène mobile ni l’imprévu, ni le jeu des petites causes souvent aussi efficaces que les grandes ; esprits de mérite, mais ternes et laborieux, ployant sous le faix de la maturité autant que Joinville errait et voltigeait par trop de candeur et d’enfance94.

2134. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Ici, il se sépare de Jean-Jacques et de ceux qui viendront après : il se sépare aussi de ses confrères les encyclopédistes, et s’il a l’air de leur donner la main quand il cause, il leur tourne presque le dos quand il écrit.

2135. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Selon lui, si les hommes pris en détail dans leur conduite et leur caractère diffèrent entre eux, les siècles pris dans leur ensemble ne diffèrent pas moins les uns des autres ; la plupart des hommes qui y vivent, qui y sont plongés et qui en respirent l’air général, y contractent certaines habitudes, certaine trempe ou teinte à laquelle échappent seuls quelques philosophes, gens plus propres à la contemplation qu’à l’action et à critiquer le monde qu’à le corriger : Il serait à souhaiter cependant que dans chaque siècle il y eût des observateurs désintéressés des manières de faire de leur temps, de leurs changements et de leurs causes ; car on aurait par la une expérience de tous les siècles, dont les hommes d’un esprit supérieur pourraient profiter.

2136. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Il est cause que Bernier a écrit les considérations les plus spiritualistes qu’on puisse désirer, et qu’il a réfuté par les raisons les plus plausibles l’école dans laquelle les historiens de la philosophie l’ont jusqu’ici rangé.

2137. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Il y a telle lettre où il commence par dire qu’il n’a rien à dire, et, sous prétexte de cela, il se met à trouver de très jolies choses et très sensées ; il y donne toute la théorie de la correspondance familière entre amis : écrire toujours, un mot chassant l’autre, et laisser courir la plume sans y tant songer, comme va la langue quand on cause, comme va le pas quand on chemine.

2138. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Après l’éloquent panégyrique que vous venez de faire de ce grand prince, je n’obscurcirai point par de faibles traits les idées grandes et lumineuses que vous en avez tracées : je dirai seulement que pendant qu’il soutient seul le droit des rois et la cause de la religion, il veut bien encore être attentif à la perte que nous avons faite, et la réparer dignement en nous donnant un sujet auquel, sans lui, nous n’aurions jamais osé penser.

2139. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Il n’y a presque rien du roi, c’est un particulier qui cause de ce qui ferait le charme de sa vie.

2140. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

. — Dans l’affaire du duel entre le comte d’Artois et le duc de Bourbon, et dont la duchesse avait été cause (1778), Besenval, qui avait conseillé et dirigé le comte d’Artois, crut devoir, dans la soirée, faire une visite au palais Bourbon.

2141. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Il est l’avocat bénévole et zélé de plus d’une belle cause.

2142. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Mais je pense à vous, à votre position, mon noble apôtre, et je crois qu’après avoir écouté votre amitié pour moi, il faut, dans l’intérêt de la cause où vous avez pris un rôle si élevé, que vous fassiez la restriction que je vous demande… » Il est piquant que ce soit le chansonnier qui se mette à la place du sublime inconséquent pour l’avertir : il adu tact pour deux. — C’est bien le même, au reste, qui répondit une fois à l’archevêque M. 

2143. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Il soutenait que le vers de Racine avait été créé exprès par lui à l’usage et à l’instar de la Cour dédaigneuse de Louis XIV, et il allait jusqu’à dire en 1818 que la cause de Racine était la même que celle des Carrosses du Roi.

2144. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Thiers prêchait pour son saint en plaidant la cause des génies faciles.

2145. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Chargé au nom des évêques de France de complimenter le cardinal Chigi qui était venu donner satisfaction pour l’insulte faite à l’ambassadeur de France par les gardes corses, et le roi désirant que dans sa harangue il fût dit quelque chose qui rappelât la cause de cette ambassade extraordinaire, M. de Harlay sut y mettre tant d’art et de bonne grâce qu’il remplit l’ordre du roi et qu’il ne fut point désagréable au cardinal.

2146. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Pour l’un, c’est la littérature morale et haute, sévère et abstraite, ce qu’il appelle l’esprit pur, qui lui fait illusion ; pour l’autre, c’est la littérature négligente, aimable et facile, la seule joyeuse et vraiment heureuse ; pour un autre, c’est la marotte d’une noble cause dont il se figure être la personnification vivante et le représentant tout chevaleresque.

2147. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Herman va être plus fort contre Pompéa, non à cause d’Isabelle, mais parce qu’il a une préférence actuelle et secrète pour Emma.

2148. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Nous sommes trop enclins, je le crois, à nous substituer continuellement à Cervantes, avec nos sentiments et nos impressions d’aujourd’hui ; nous prenons fait et cause en sa faveur plus encore qu’il ne le faisait lui-même, et pour avoir énuméré à la file et mis en ligne de compte toutes ses infortunes, nous oublions trop les interstices et les éclaircies que sa belle humeur et son bon génie savaient s’ouvrir à travers tant de mauvais jours.

2149. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Lanthenas, apparemment comme le vulgaire, content de ce qu’il a lorsque d’autres n’obtiennent pas davantage, s’aperçut que je ne demeurais point insensible, en devint malheureux et jaloux ; rien ne rend si maussade et même injuste : je le sentis, et j’étais trop fière pour l’épargner : il s’éloigna d’autant plus furieux, imaginant le pis ; ses opinions même prirent une nouvelle teinte ; son cœur l’empêchait d’être féroce comme les montagnards, mais il ne voulut plus voir comme moi, et bien moins comme celui qu’il me voyait chérir ; il prétendit se mettre entre le Côté droit dont il blâmait les passions, et le Côté gauche dont il ne pouvait approuver les excès ; il fut moins que rien, et se fît mépriser des deux parts. » C’est bien dur et bien écrasant pour Lanthenas, qui avait souffert pour elle, qui ne s’éloignait qu’à cause d’elle, et qui était dans le vrai en étant jaloux.

2150. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Au lieu de cela, il répondit au maréchal avec des paroles d’honnête condoléance pour son échec qualifié simplement de victoire manquée, avec des félicitations pour la valeur des jeunes seigneurs et des officiers, et par des regrets au sujet des morts ; puis il ajoutait : « Je ne suis pas moins fâché que vous de ce que vous me dites de ma Maison, et surtout de celle à cheval ; trop de complaisance doit en être la seule cause ; tenons-nous-le pour dit pour l’avenir.

2151. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Toute la question, la question principale du moins, que soulèvent plusieurs des dernières productions de MM. de Goncourt, pourrait se résumer en ce point délicat ; leur théorie elle-même est en cause.

2152. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Quant à leur moralité, celle de l’un n’a pas été exemplaire plus que celle de l’autre : l’évêque surtout est particulièrement blâmé à cause du nombre et de la publicité de ses galanteries, de son goût pour le jeu et principalement pour l’agiotage auquel il se livra sous le ministère de M. de Calonne, avec qui il était très lié.

2153. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Combien de fois, en rêve, une personne se présente, cause avec nous, trouve ses expressions à merveille comme une âme distincte de nous, nous étonne par ce qu’elle dit, nous apprend souvent un secret graduellement, et nous qui écoutons, nous passons par toutes les alternatives d’attente et de surprise, comme si cela ne s’agitait pas en notre esprit et par notre esprit, auteur du drame !

2154. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Un prince56 qui savait demander à la cause publique les sujets de ses propres choix, le dédommageait par son intérêt, j’allais oser dire par son amitié, d’une destitution odieuse.

2155. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

La vue d’une femme le contraria, dans l’idée sans doute que ce serait une cause de retard pour l’impératrice qu’il attendait.

2156. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Mais de tous ces amours le plus parfait pourtant et le plus simple, à les bien comparer, sera toujours celui qui est né le plus sans cause.

2157. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

Reste l’assise primitive, la structure ancienne de la propriété, la terre enchaînée ou épuisée pour le maintien d’un moule social qui s’est dissous, bref un ordre de privilèges et de sujétions dont la cause et l’objet ont disparu46.

2158. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

La chose est bien plus visible encore si l’on compare entre elles, non plus deux sensations différentes du même sens, mais les sensations de deux sens différents, même lorsqu’elles sont produites par la même cause extérieure, par exemple le chatouillement de la peau et le son produit par les mêmes vibrations de l’air, la sensation de douleur et le cercle lumineux produit par la même compression de l’œil, les sensations de lumière éclatante, de son sifflant, de choc ou de picotement, produites par la même électricité appliquée aux différents sens.

2159. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

On marchait lentement, à cause du vieux moine mon confesseur, qui me faisait des exhortations à l’oreille que je n’entendais pas, et qui s’arrêtait de moment en moment pour me faire baiser le crucifix.

2160. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Il raconte toutes les formes qu’ont prises dans l’humanité le rêve d’un idéal, la conception de la vie universelle, de ses causes et de ses fins : légendes indiennes, helléniques, bibliques, polynésiennes, scandinaves, celtiques, germaniques, chrétiennes, tous les dieux et toutes les croyances défilent devant nous et se caractérisent avec une étonnante précision.

2161. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

» Elle est donc tour à tour contraire ou conforme à la nature, selon les besoins de la cause !

2162. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

La fâcheuse franchise, mortelle aux fictions, avec laquelle il juge la société mondaine, il la retrouve dans cette société même, comme une cause de dissolution : … Après le monologue, des trépignements de joie, auxquels se mêlèrent, il est vrai, bon nombre d’appréciations résumées d’un mot par des gommeux pleins de bon sens : Idiot !

2163. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Il quitta l’armée pour cause d’insubordination.

2164. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

On prit fait et cause pour ou contre Mlle de Lespinasse ; en général, le jeune monde et la littérature, les encyclopédistes en masse furent pour elle.

2165. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

René, parlant de cette fille qui est aussi la sienne, regrette de l’avoir eue ; il recommande à sa mère de ne pas le faire connaître à elle, à sa propre enfant : « Que René reste pour elle un homme inconnu, dont l’étrange destin raconté la fasse rêver sans qu’elle en pénètre la cause : je ne veux être à ses yeux que ce que je suis, un pénible songe. » Ainsi, perversion étrange du sentiment le plus pur et le plus naturel !

2166. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — II. (Suite et fin.) » pp. 421-440

Je trouve cependant que l’esprit de la Cour a bien changé depuis que je suis sortie de France, car le roi ne me paraissait point de ce sentiment lorsque j’avais l’honneur de l’entretenir ; ne serait-ce pas cela la cause de tous nos malheurs ?

2167. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

L’évêque de Marseille, qui avait été si admirable pendant la peste, le vertueux Belsunce, n’aimait point les doctrines théologiques et à demi jansénistes qu’on supposait à l’Oratoire ; il fut cause que Barthélemy alla faire ses cours de philosophie et de théologie chez les Jésuites.

2168. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Il cause de Morny, dont il a été une façon de secrétaire.

2169. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

L’entomologie a eu de l’avancement depuis le temps où l’on affirmait que le scarabée était un peu dieu et cousin du soleil, premièrement, à cause des trente doigts de ses pattes qui correspondent aux trente jours du mois solaire, deuxièmement, parce que le scarabée est sans femelle, comme le soleil ; et où saint Clément d’Alexandrie, enchérissant sur Plutarque, faisait remarquer que le scarabée, comme le soleil, passe six mois sur terre et six mois sous terre.

2170. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

[Alphonse Daudet] La mort d’Émile Augier me cause une vive peine, et je me déclare incapable d’une parole vraiment digne de lui.

2171. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Ne vous arrêtez pas aux effets ; remontez aux causes, et vous conclurez que le sens artistique a tout envahi, a pris toute la place.

2172. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

L’aristocratie d’éducation ou de race lui a probablement donné le sentiment du ridicule de ses propres opinions, et voilà pourquoi à la page 390 de son volume elle dit la cause des femmes compromise par celles qui la prêchent et qui la défendent.

2173. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Qu’importe, en effet, à Sainte-Beuve, qu’on lui dise, avec des velours dans la voix, qu’il n’est, en critique, qu’un « physiologiste », indifférent à la cause première et à la substance, etc. ; qu’on lui dise que « les personnages de ses galeries sont des portraits sur des fonds d’or plus que des réalités historiques » ?

2174. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Il y a donc une autre cause des succès de Saint Simon que l’enlèvement, par le talent, de l’imagination charmée ou par l’intérêt d’un récit qu’avant lui personne n’avait su faire encore, et qu’après lui personne n’oserait recommencer.

2175. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

L’écrivain, chez lui, l’écrivain dont la force poétique est toujours donnée par la comparaison, a la comparaison surtout ingénieuse, et il la suit longtemps quand il la trouve… En somme, si le critique défaille souvent pour les causes que j’ai dites, l’écrivain se soutient toujours, et c’est ce souci d’être toujours écrivain qui fait de lui un esprit, avant tout, littéraire et inaliénablement tel, alors même que le critique littéraire a disparu dans l’historien à prétention, dans le whig incessamment présent, dans l’utilitaire, dans le scholar ; car il est resté scholar aussi, d’habitude intellectuelle et même quelquefois de langage, cet homme qui n’a pas, malgré une force incontestable, su rompre ces emmaillottements !

2176. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Le catholique se croyait en cause.

2177. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Seulement, par une inconséquence qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies, imparfaites par là au point de vue absolu de leur auteur, des cris d’âme chrétienne, malade d’infini, qui rompent l’unité de l’œuvre terrible, et que Caligula et Héliogabale n’auraient pas poussés.

2178. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Selon moi, — je l’ai dit, mais j’insiste parce que la cause est grave et que le poète condamné de La Chanson des Gueux vaut la peine qu’on insiste, — toutes les qualités de sa poésie, qui n’est pas que truande et féroce, acharnée, archiloquienne, mais souvent d’une tendresse et d’une compassion infinies (voir, entre autres, Le Chemin creux, les Pleurs de l’arsouille et surtout le Grand-père sans enfants), appartiennent à son âme, et les défauts de cette poésie à son temps et au malheur qui l’a fait naître au xixe  siècle.

2179. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

En 1595, on vit dans Paris un éloge dont le sujet est à jamais respectable ; c’était l’éloge du président Brisson, pendu quatre ans auparavant pour la cause des rois.

2180. (1888) Impressions de théâtre. Première série

C’est parce qu’on a secoué une fleur sur leurs yeux endormis ; c’est donc pour une cause qu’ils ignorent, tout comme auparavant, et par un mouvement irraisonné, inintelligible. […] Il est facile de répondre : À cause de deux ou trois scènes où ce beau ténébreux d’Olivier abuse de la permission d’être déplaisant ; surtout à cause du dénouement où la vertu et la bonté ont vraiment trop peu de chance et sont sacrifiées d’une façon par trop impitoyable ! […] Dumas n’en triomphe que plus clairement : à savoir que l’homme est tenu, dans l’état de mariage, à la même fidélité que la femme ; car on verra, en remontant la série des causes que, si Francillon se perd, c’est par la faute de son mari… Mais j’ai bien tort de m’embarrasser dans ces explications. […] À cause d’elle, deux peuples se massacrent depuis neuf ans déjà. […] Il paye assez cher cette intempérance, car c’est à cause d’elle que sa pièce, qui est claire, n’est pourtant pas lumineuse, puisqu’on a affecté de ne pas la comprendre.

2181. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

C’est pourquoi celui qui pratique la douceur et la charité a la vraie intelligence et toute la perfection de la sainte Écriture… Ainsi, que nul homme simple d’esprit ne s’effraye d’étudier le texte de la sainte Écriture… Et que nul clerc ne se vante d’avoir la vraie intelligence de l’Écriture, car la vraie intelligence de l’Écriture sans la charité ne fait que damner un homme plus à fond… Et l’orgueil et la convoitise des clercs sont causes de leur aveuglement et de leur hérésie, et les privent de la vraie intelligence de l’Écriture172. » Ce sont là les redoutables paroles qui commencent à circuler dans les échoppes et dans les écoles ; on lit cette Bible traduite, et on la commente ; on juge d’après elle l’Église présente. […] There be therfor mo men hangyd in Englond, in a yere, for robberye and manslaughter, than ther be hangid in Fraunce for such cause of crime in vij yers. —  Aujourd’hui en France 42 vols sur les grands chemins contre 738 en Angleterre. —  En 1843 il y avait, en Angleterre, quatre fois autant d’accusations de crimes et délits qu’en France, proportion gardée du nombre des habitants. […] And therfore he that kepith mekenes and charite hath the trewe undirstonding and perfectioun of al holi writ… Therfore no simple man of wit be aferd unmesurabli to studie in the text of holy writ… and no clerk be proude of the verry undirstondyng of holy writ, for the verrey undirstoudyng of hooly writ withouten charite that kepith Goddis heestis, makith a man depper damned. —  … and pride and covetise of clerkis is cause of her blindness and eresie, and priveth them fro verrey undirstondyng of holy writ.

2182. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

——— Et voici que cette déclaration du chantre de Calendal et de Mireille cause une violente rumeur dans tout le clan poétique de France. […] ——— Et maintenant que les poètes se défendent ou attaquent, jugent ou bataillent, s’attristent ou s’enthousiasment, respectueux nous les écouterons, ayant tenu cependant à nous adresser d’abord au Maître qui, cause de tout cet émoi, a bien voulu, en de loyales et claires explications, pour le Figaro, affirmer sa poétique nouvelle. […] c’est un vrai, tendre et noble poète au moins, celui-là… » Puis, tristement, Catulle Mendès recherche les causes du manque de génie, de la pneumonie poétique, de l’asthme sentimental.

2183. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Il n’y a entre vous et nous de différence que la justice de la cause. […] Tous deux ont succombé pour leur cause, mais lequel pour la vérité ? 

2184. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Cette tournure décisive que prirent les opinions philosophiques de Leopardi, aussi bien que ces exhortations de réveil patriotique, eurent pour effet d’aliéner de lui son père, qu’on dit homme distingué lui-même, écrivain spirituel, mais qui ne pardonna point à son fils d’embrasser une cause contraire. […] Une autre cause encore, très-essentielle, de la moindre réputation d’Horace à l’origine : il imitait et reproduisait, comme lyrique, les Grecs (Sapho, Alcée, Bacchylide, Simonide, et tous les autres) ; et c’était même sa gloire.

2185. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

L’esprit recule d’étonnement et d’admiration devant la puissance d’organisation et devant l’immensité des détails que comporte ce nom d’armée : recrutement des soldats, habillement, armement, logement, nourriture de ces masses d’hommes ; solde, instruction, chevaux, canons, distribution de ces soldats dans les cadres, nomination et hiérarchie des sous-officiers et des officiers, génie du général, héroïsme collectif de ses bataillons, où chaque combattant est souvent désintéressé de la cause et où tous meurent au besoin pour la victoire ; c’est là un de ces phénomènes tellement compliqués de la civilisation antique ou moderne qu’un historien militaire doit commencer par l’approfondir dans ses plus minutieux détails avant d’en présenter l’ensemble sur les champs de bataille à l’esprit de la postérité. […] Mais la gloire pour le chef qui conçoit et qui exécute la perte de sept cent mille hommes pour une cause absurde, et par une poursuite insensée d’un but qu’il ne peut ni atteindre ni conserver, est-ce là le mot dont un écrivain philosophe doit décorer la folie meurtrière d’un conquérant ?

2186. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Dans un chapitre du Génie du Christianisme, où il compare Virgile et Racine, M. de Chateaubriand a trop bien parlé de l’un et de l’autre, et avec trop de goût, pour que je n’y relève pourtant pas un passage hasardé qui n’irait à rien moins qu’à fausser, selon moi, l’idée qu’on peut se faire de la personne de Virgile : « “Nous avons déjà remarqué, dit M. de Chateaubriand, qu’une des premières causes de la mélancolie de Virgile fut sans doute le sentiment des malheurs qu’il éprouva dans sa jeunesse. […] Nos défauts moraux ou physiques influent beaucoup sur notre humeur, et sont souvent la cause du tour particulier que prend notre caractère.

2187. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Cette illumination divine, cause des œuvres extraordinaires, est toujours liée au temps de la jeunesse et de la fécondité. […] Il me semblait singulier que lui, qui dans un âge si avancé occupait encore un poste important, plaidât avec tant de force la cause de la jeunesse et voulût que les premières places de l’État fussent données, sinon à des adolescents, du moins à des hommes encore jeunes.

2188. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Elle l’arrête, et plaide pathétiquement la cause de son infidèle. […] Leurs passions ne relèvent point de causes sensibles : mais ils les vivent si intensément que je ne sais point d’œuvres plus réalistes, ou plus belles.

2189. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Si je le lisais à la servante de la basse-cour Geneviève, qui prend la poignée de grains dans son tablier et qui la jette en nuage poudreux aux poules ; si je le lisais au vieux Jacques, le berger qui trait ses chèvres descendues de la montagne et qui cause avec ses chiens couchés au soleil à ses pieds, Geneviève et Jacques s’y reconnaîtraient ; ils prendraient, en s’y reconnaissant, autant d’intérêt qu’un roi ou qu’une reine à cette histoire. […] Laërte était revêtu d’une pauvre et mauvaise tunique toute rapiécée ; ses jambes étaient entourées de lanières de cuir mal recousues, pour prévenir les piqûres des reptiles ou des insectes ; ses mains portaient des gants à cause des broussailles épineuses, etc. » — « N’est-ce pas ainsi que vous avez surpris cent fois votre père et votre oncle, en costume de jardinier, autour de leurs ceps ou de leurs ruches ?

2190. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Il rapporte les causes historiques ou fabuleuses de toutes les fêtes ou féries de chaque mois, le lever, & le coucher de chaque constellation, d’une maniere à faire regretter la perte des six derniers Livres qu’il avoit, dit-on, composés pour faire l’année complette. […] Après avoir fait son apologie dans la Préface, il développe éloquemment les causes éloignées & prochaines de la guerre civile entre César & Pompée.

2191. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Quand il n’était plus cause, il n’était plus rien. […] Et ceci restera acquis à la cause chrétienne et aux Jésuites, qui ne font qu’un avec elle… Quant à eux, profiteront-ils autrement du livre de Paul Féval ?

2192. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Rendant hommage aux poètes français du xvie  siècle, à ceux que Malherbe avait eu le tort de trop dépriser, et leur faisant jusqu’à un certain point réparation, Godeau, dans le discours qui servait de préface à la première édition de Malherbe, ajoutait pourtant : « La passion qu’ils avaient pour les anciens était cause qu’ils pillaient leurs pensées plutôt qu’ils ne les choisissaient. » Et il fait sentir que la méthode habile et combinée, cette méthode d’abeille par laquelle Horace imitait les Grecs, a succédé en France, grâce à Malherbe, à l’imitation confuse, à l’importation trop directe et trop entière des originaux grecs eux-mêmes.

2193. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.

2194. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Les docteurs s’assemblent ; on agite bien des remèdes, et, en désespoir de cause, on a recours à un sorcier qui décide qu’il ne s’agit pour le guérir que de trouver la chemise d’un mortel parfaitement heureux, et de la faire revêtir au malade.

2195. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Cette personne honnête et probe croit à son lecteur, à son public, à l’affection qu’elle leur inspire, à l’intérêt que le monde témoigne pour la continuation et l’achèvement de son travail, à la compassion qu’il aura d’une interruption venue d’une cause si douloureuse ; elle se souvient de Cicéron pleurant sa fille Tullia, de Quintilien déplorant la perte d’un fils plein de promesses, et, tout en les imitant, elle verse de vraies larmes ; puis, en finissant, la mère chrétienne se retrouve et se soumet115.

2196. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

[NdA] Cette étude sur Cowper m’a valu trois gracieux sonnets en anglais qui me sont venus de la patrie du poète, et qui ont été écrits le soir autour de la table à thé, pendant qu’on lit en famille un livre ami et que l’on en cause.

2197. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

La science de Costar une fois mise en cause, il fut à peine question désormais du gentil Voiture, mais beaucoup de Pausanias, d’Eusèbe, de Lactance, et surtout d’un passage très peu agréable d’Hérodote sur la maladie des Scythes.

2198. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

La question des prétendus mémoires de la marquise de Créqui vaut pourtant la peine d’être traitée avec quelque détail, à cause du grand succès de vogue qu’ils ont obtenu et qu’ils méritaient en partie par beaucoup d’anecdotes piquantes sur l’ancien régime et d’historiettes joliment racontées : je n’en veux ici qu’à leur authenticité et à leur crédit, nullement à l’espèce de bonne grâce de leur commérage de salon.

2199. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Une cause pour cela c’est qu’on y meurt de faim l’hiver, et qu’on y est tué l’été : l’on peut n’être pas de ce goût-là sans passer pour extraordinaire.

2200. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

) Une des principales causes de la disgrâce de M. le garde des sceaux Chauvelin est de ce qu’il était né avec trop d’élévation ; il eût été un bon ministre du temps de Louis XIV.

2201. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Il n’était pas un bourgeois comme un autre ; c’était un avocat des plus cavaliers, et qui soutenait vivement en toute rencontre, l’épée à la main, contre les officiers de la garnison, la cause du Tiers et des idées nouvelles.

2202. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Mozart enfant est au clavecin ; Jélyotte chante en s’accompagnant de la guitare : ce concert n’interrompt en rien l’occupation ou l’amusement d’un chacun ; on lit, on cause, on sert le thé ; on se passe parfaitement de domestiques, et l’on se fait à soi-même les honneurs de la collation.

2203. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Elle est très-bien écrite et très-touchante : je m’en laissais attendrir, mais je me suis rappelé sa conduite avec feu la Demoiselle (Mlle de Lespinasse), et mon cœur s’est fermé. » Nous tenons, par cet aveu, la cause et l’origine de la prévention.

2204. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Sa maxime était « de tourner les choses de manière qu’en donnant gain de cause à celui qui avait raison, son adversaire eût cependant lieu, par quelques endroits, de se consoler d’être vaincu. » Aux difficultés qu’il rencontrait en cette tâche ingrate d’arbitre et de pacificateur des couvents, il lui arriva cependant de dire plus d’une fois qu’il était moins aisé de remettre la paix parmi les religieux et les réguliers que de ramener au devoir les prêtres séculiers.

2205. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Le peuple n’a au gouvernement que la part qu’il doit avoir, c’est-à-dire dont il est susceptible, et, quoiqu’on prétende qu’il est acheté aux élections, son choix tombe sur des personnes qui ne voudraient pas se déshonorer en soutenant une mauvaise cause, nuisible à la nation et contraire à leurs propres intérêts.

2206. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Là du moins il n’y eut pas d’insulte, et il n’y eut de choquant que la mise en cause elle-même.

2207. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Je suis devant vous comme un effroyable néant de tout bien : il ne me reste qu’une timide et mourante espérance, et c’est encore, Seigneur, un de vos dons… « La cause première de tous mes maux n’est pas, à beaucoup près, récente : j’en portais depuis plusieurs mois le germe dans cette mélancolie aride et sombre, dans ce noir dégoût de la vie, qui, s’emparant de mon âme peu à peu, finit par la remplir tout entière.

2208. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

L’athéisme et le fatalisme dogmatique des Rêveries ont fait place à un doute universel non moins accablant, à une initiative de liberté qui met en nous-même la cause principale du bonheur ou du malheur, mais de telle sorte que nous ayons besoin encore d’être appuyés de tous les points par les choses existantes.

2209. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

. — En Auvergne, au commencement de la Révolution, une fièvre contagieuse s’étant déclarée, il est clair que M. de Montlosier, sorcier avéré, en est la cause, et deux cents hommes se mettent en marche pour démolir sa maison.

2210. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

    Voyez… quelles rencontres dans la vie Le sort cause !

2211. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Taine affecte de considérer surtout les causes proches ou lointaines dont elles sont l’aboutissement ; et, tandis que M. 

2212. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Préjugés bien absurdes sans doute qui, pourtant, ont leur cause.

2213. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

C’est d’elle que sort la race des femmes femelles, le plus cruel fléau qui soit parmi les hommes mortels ; car elles s’attachent non à la pauvreté, mais à la richesse. » — Hésiode est le rural primitif dans toute sa rudesse, l’homme de méfiance et d’épargne, qui voit dans la femme la cause de toute ruine.

2214. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Quand elle cause avec lord Shelburne, elle sent tout ce qu’il y a de grand et de vivifiant pour la pensée à être né sous un gouvernement libre : « Comment n’être pas désolé d’être né dans un gouvernement comme celui-ci ?

2215. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Je doute fort s’il est permis à un homme d’écrire contre le culte et la croyance de son pays, quand même il serait de bonne foi persuadé qu’il y eût des erreurs, à cause du trouble et du désordre qu’il y pourrait causer ; mais je suis bien sûr qu’il n’est nullement permis d’attaquer les fondements de la morale, et de rompre des liens si nécessaires et déjà trop faibles pour retenir les hommes dans le devoir.

2216. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Jeune alors et beau, et très préféré d’elle entre tous les capitaines, parce qu’il était gendre du duc d’Orléans prisonnier, à la cause duquel elle s’était vouée, il témoignait avoir souvent bivouaqué à côté d’elle ; il avouait même l’avoir vue se déshabiller quelquefois, et avoir aperçu ce que la cuirasse avait coutume de cacher (« aliquando videbat ejus mammas, quae pulchrae erant ») : « Et pourtant, disait-il, je n’ai jamais rien eu de désir charnel à son égard. » Elle avait cette simplicité d’honneur et de vertu qui éloigne de telles pensées.

2217. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Un autre obstacle encore à la concision des plaidoiries, c’est l’exigence du client, qui n’est jamais content, même d’avoir gagné sa cause, lorsque son défenseur n’a pas développé longuement tous les faits inutiles, toutes les circonstances oiseuses, tous les commérages qui pouvaient la lui faire perdre.

2218. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Ce qui contribua beaucoup à la lui adoucir, c’est qu’il vit bientôt arriver en Angleterre la belle duchesse de Mazarin, la nièce même de celui qui était la cause première de son malheur : il s’attacha à elle et l’aima pour son esprit, pour ses qualités solides, autant que pour sa beauté.

2219. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Et la nouvelle de sa touchante action faisant bruit déjà dans les prairies, tout le pays s’était pris d’amour pour elle : « C’étaient, la nuit, de longues sérénades, des guirlandes de fleurs à sa porte attachées, et le jour, des présents choisis que les filles enfin à sa cause entraînées venaient lui présenter avec des yeux tout amis. » Annette surtout était en tête de cette bonne jeunesse.

2220. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Comment ose-t-on se flatter de dévoiler ces mystères sans autre guide que son imagination, et comment fait-on pour oublier que l’effet est le seul moyen de connaître la cause ?

2221. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Parquoi Numa, pensant bien que ce n’étoit pas petite ne légère entreprise que de vouloir adoucir et ranger à vie pacifique un peuple si haut à la main, si fier et si farouche, il se servit de l’aide des dieux, amollissant petit à petit et attiédissant cette fierté de courage et cette ardeur de combattre, par sacrifices, fêtes, danses et processions ordinaires que il célébroit lui-même… Et plus loin, marquant que, durant le règne de Numa, le temple de Janus, qui ne s’ouvrait qu’en temps de guerre, ne fut jamais ouvert une seule journée, mais qu’il demeura fermé continuellement l’espace de quarante-trois ans entiers : Tant étoient, dit-il, toutes occasions de guerre et partout éteintes et amorties : à cause que, non seulement à Rome, le peuple se trouva amolli et adouci par l’exemple de la justice, clémence et bonté du roi, mais aussi aux villes d’alenviron commença une merveilleuse mutation de mœurs, ne plus ne moins que si c’eût été quelque douce haleine d’un vent salubre et gracieux qui leur eût soufflé du côté de Rome pour les rafraîchir : et se coula tout doucement ès cœurs des hommes un désir de vivre en paix, de labourer la terre, d’élever des enfants en repos et tranquillité, et de servir et honorer les dieux : de manière que par toute l’Italie n’y avoit que fêtes, jeux, sacrifices et banquets.

2222. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Cette douceur et cette facilité des quatre premières années de la régence, suivies tout d’un coup et sans cause apparente d’un mécontentement subit et d’un souffle de tempête, sont décrites et traduites dans ces pages de manière à défier et à déjouer tous les historiens futurs.

2223. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Il fit deux odes à cette occasion, et une particulièrement Sur les causes physiques des tremblements de terre.

2224. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

C’était en hiver, dans les Ardennes, en allant à Stenay, le temps était affreux et les chemins impraticables ; le cheval de Gourville et celui du postillon qui l’accompagnait ne marchaient plus : J’avais mis mon manteau sur mes épaules, dit notre voyageur, à cause qu’il tombait de la neige fondue, qui le rendait fort pesant.

2225. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Cette conviction partagée par les autres, et exprimée par un sentiment d’admiration et de reconnaissance, cause une félicité dont celui qui ne l’a pas éprouvée ne peut guère avoir l’idée.

2226. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Pendant qu’il cause agréablement avec Helvétius, survient la nouvelle Mme Helvétius apportant le café qu’elle vient de préparer : À l’instant, continue l’enjoué vieillard, je l’ai reconnue pour Mme Franklin, mon ancienne amie américaine.

2227. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Ce procédé vigoureux du roi, et qui « sentait plus sa majesté royale que la conduite passée », n’était pas néanmoins reçu des peuples comme il aurait dû l’être, à cause du maréchal d’Ancre : tout ce qui, sans lui, eût été reconnu avantageux au service du roi et au bien de l’État, était pris en mauvaise part et envenimé par les mécontents ; ce fut là l’écueil et le point ruineux du premier ministère de Richelieu, et lui-même le reconnaît.

2228. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

C’était d’ailleurs son peu de durée que Platon et Socrate reprochaient déjà au oratoire genre ; par sa nature même, en effet, il renferme quelque chose de passager, de conventionnel et de fragile : il est fait pour la cause du moment.

2229. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

En vérité, parce qu’il a pris fait et cause pour Prométhée, l’homme progrès, crucifié sur le Caucase par la force et rongé vivant par la haine, Eschyle n’est point rapetissé ; parce qu’il a desserré les ligatures de l’idolâtrie, parce qu’il a dégagé la pensée humaine des bandelettes des religions nouées sur elle, arctis nodis relligionum, Lucrèce n’est point diminué ; la flétrissure des tyrans avec le fer rouge des prophéties n’amoindrit pas Isaïe ; la défense de sa patrie ne gâte point Tyrtée.

2230. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

La même cause explique le choix des personnages et des sujets.

2231. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Tout en écrivant l’endroit du discours de Diomède que je viens de citer, je recherchais la cause des différens jugements que j’en ai entendu porter.

2232. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Le plus souvent ils donnent la cause originelle des particularités physiques de certains animaux : les zébrures horizontales du pelage de l’hyène (L’hyène et l’homme son compère) ; la déclivité de son arrière-train (Les générosités de l’hyène — La chèvre grasse) ; les rayures abdominales de la biche (La femme-biche) ; ils expliquent pourquoi les grenouilles n’ont plus de queue (La grenouille indiscrète) pourquoi le cheval arbore un si beau panache et l’hippopotame, un moignon ridicule, en guise d’appendice caudal ; d’où vient l’enfoncement des yeux du singe dans leurs orbites (Le singe ingrat).

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