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1187. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

Mais l’homme hors de ses livres, l’esprit de l’homme tel qu’il était sur place, c’est là ce que la mort atteint et fait vite disparaître, et cette fumée, il faut en fixer le parfum… II On a essayé, je le sais bien, mais a-t-on réussi ?

1188. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

En vain il essaie d’excuser dans une dissertation particulière cette hypothèse épicurienne.

1189. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Essayons de voir avec nos yeux ces Aztèques, qui, paraît-il, alliaient aux élégances les plus raffinées, la plus effroyable cruauté. […] Il a essayé de se passionner pour le cours des viandes salées. […] Il a essayé de composer un article avec une de ces machines à écrire, dont les touches ressemblent au clavier d’un étrange piano. […] Le gouvernement essaye, parfois, de mettre un terme à ces vendettas. […] J’essayerais de montrer l’utilité de ces menus travaux, si un disciple de M. 

1190. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Théorie louche qui fuit et se dérobe quand on essaie de la préciser. […] Essayons de voir clair dans cette fameuse formule. […] Puis, les stances Sur la mort essayaient de concevoir la vie par-delà la tombe et, n’y parvenant pas, expiraient dans une sorte de résignation violente. […] Essayons donc de voir par où et comment il peut être heureux. […] J’essaye d’y entrer et je les comprends ; mais — que voulez-vous ?

1191. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Je n’essayerai pas de vous montrer comment. […] Et tout de même, la voyant si tremblante, la sèche et péremptoire Mme Pernelle a pitié d’elle et l’encourage affectueusement : « Voyons, mon enfant, essayez toujours. […] Tous les métromanes sont ainsi ; ils se raillent eux-mêmes de fort bonne grâce ; mais essayez un peu de les prendre au mot ! […] Essayez un peu de vous figurer cet étonnant jeune homme, de vous le figurer en chair et en os. […] Mais non, j’ai la berlue… Voyons, ne nous laissons pas monter le coup, etc… » Je suis sûr qu’il essayait de se représenter l’Exposition universelle.

1192. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

… Et il essaya de le ranimer par des caresses. […] — Pœuf, essayai-je de répondre… Pœuf… — Tu viens du polygone ? […] Mais, quand ils essayèrent d’ouvrir la main d’Angélique et de la serrer autour du cierge, la main inerte retomba sur la poitrine. […] L’autre jour, après déjeuner, on apporte au maître un habit neuf d’académicien, nous l’avons essayé ensemble ; je dis nous, car il a voulu voir sur moi l’effet des palmes. […] Au son de cette voix amie, la levrette était parvenue à échapper aux deux aides, qui eux-mêmes relevaient la tête ; elle tomba de la table, essaya, sans y réussir, de se mettre sur ses pattes, et resta râlante sur les dalles.

1193. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

C’est ce que je voudrais essayer de faire. […] J’essayai d’en écrire quelques-uns. […] Il voulut un jour pousser l’assimilation jusqu’à son dernier terme, et essayer un amour ossianique. […] L’un se nourrit de rêves, l’autre de rêveries ; ou plutôt ils essaient inutilement de s’en nourrir. […] Elle avait, mais vainement, essayé de s’asphyxier avec des fleurs.

1194. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Il n’est arrivé à son style parlé d’aujourd’hui qu’après s’être essayé, dans ses premiers romans, à l’« écriture » des Goncourt. […] Un de ceux-ci ayant essayé un jour de le convaincre que le vin empoisonnait, M.  […] Massis a eu raison de s’y essayer. […] Barthou circule plus légèrement entre ces pièces de maçonnerie, s’essaye à une psychologie du politique, dont il offre le patronage à La Bruyère. […] Un seul philosophe dialecticien s’est essayé dans la critique ; c’est Renouvier avec deux livres sur Victor Hugo, qui rappellent, dans le domaine exactement opposé, les livres de Faguet et de M. 

1195. (1895) Hommes et livres

Il y a là un petit problème qu’il faut essayer d’éclaircir en passant. […] De là la fausse nouvelle de la mort de Rodrigue, et cette pâmoison, que Chimène détrompée essaie de reprendre comme elle peut. […] Il n’essaye pas d’adapter les institutions, d’apprivoiser les hommes : il supprime. […] L’Angleterre essaye à son tour. […] Essayez d’imaginer ce qu’ont été avant la pièce, ce que seront après, les personnages de Marivaux : cela est impossible.

1196. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Thiers essaya de fonder avec M.  […] On essaya un moment de voir si l’on ne pourrait pas réunir les deux entreprises ; mais, sans parler des questions de personnes, il y avait des divergences de principes sur quelques points, notamment en économie politique. […] Le drame fait et achevé, il devint ministre, et ce ne fut qu’au sortir de là qu’il put essayer des lectures, vers le temps précisément où il publiait ses Essais de philosophie.

1197. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Essayons de décrire cette raison qui peu à peu s’est dégagée du puritanisme et de sa rigidité, de la Restauration et de son carnaval. […] Il essaye de se représenter, par des amas de chiffres, la disproportion de notre courte durée et de l’éternité infinie. […] Pardonnez au traducteur qui essaye d’en donner un exemple dans cette moqueuse peinture du poëte et de ses libertés : « Il n’est pas contraint d’accompagner la Nature dans la lente démarche qui la mène d’une saison à l’autre, ou de suivre sa conduite dans la production successive des plantes et des fleurs.

1198. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

On essaye de traiter avec les chefs vendéens ; on séduit les uns, on dompte les autres : la Vendée s’éteint. […] Elle essayait, en attendant, de détourner son mari des idées d’une grandeur exagérée, osait même lui parler des Bourbons, sauf à essuyer des orages, et, malgré ses goûts, qui auraient dû lui faire préférer M. de Talleyrand à M.  […] Et à quoi seraient bonnes les forces des nations, sinon à essayer de dominer les unes sur les autres ?

1199. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Ce jugement manquait à la France ; c’était une bonne œuvre que d’essayer de le porter selon mes faibles forces. […] Quelque parti qu’il essayât de prendre, il était perdu. […] Ils essayeront vingt combinaisons sans en trouver une.

1200. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Et, là-dessus, voilà qu’une jeune parente du petit duc, Hélène de Grisolles, dont il est aimé depuis longtemps et qu’il n’a pas su deviner, se décide à lui faire sa déclaration en face, avec l’ardente brutalité de Julia de Trécœur ou de Gotte des Trembles ; elle tombe dans ses bras qu’il referme poliment sur elle, et Catherine les surprend dans cette attitude… En vain son mari, soudainement repentant, essaye de la retenir. « Je m’en vais, dit-elle. […] Essayons pourtant, en ne retenant que l’essentiel. […] Au reste, je ne reçois de lui, je l’avoue, que des impressions incohérentes et mêlées, et, quoique je l’essaie ici pour la seconde fois, je vois bien que je n’ai pas réussi à le définir.

1201. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Émile Zola : chercher à saisir quelques traits de sa personnalité, mettre en évidence quelques nuances de son talent, voilà tout ce que nous voulons essayer de faire. […] Il essaya d’abord son talent sur les instruments de cuivre, mais sans aucun succès. […] La lecture des revues théâtrales, des soirées parisiennes et des lundis écrits sur l’Assommoir est à la fois amusante et instructive ; amusante, parce que des flots d’esprit  pas toujours du plus délicat, par exemple, sont dépensés pour essayer de submerger le nouveau drame, les auteurs et leurs théories ; instructive, parce qu’il est toujours bon d’assister à un duel littéraire, et de voir quelles armes emploient les champions.

1202. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

— Dans le chapitre sur la succession géologique, j’ai essayé de montrer comment, en vertu du principe que chaque groupe doit généralement avoir beaucoup divergé en caractères pendant le procédé lent et continu de ses modifications successives, il se fait que les plus anciennes formes de la vie présentent souvent des caractères jusqu’à certain point intermédiaires entre des groupes existants. […] — J’ai essayé de montrer dans ce chapitre que le classement de tous les organismes qui ont vécu dans toute la suite des temps en groupes subordonnés à d’autres groupes ; le lien de parenté qui rattache les uns aux autres tous les êtres vivants et éteints en un seul grand système par des lignes d’affinités complexes, tortueuses et divergentes ; les règles suivies par les naturalistes dans leurs classifications et les difficultés qu’ils rencontrent ; la valeur relative qu’ils accordent aux caractères les plus constants et les plus généraux, qu’ils soient du reste d’une importance vitale plus ou moins grande, ou même sans aucune utilité, comme les organes rudimentaires ; la grande différence de valeur entre les caractères analogiques ou d’adaptation et les affinités véritables : toutes ces règles, et encore d’autres semblables, sont la conséquence de la parenté commune des formes que les naturalistes considèrent comme alliées, et de leurs modifications par sélection naturelle, qui résultent des extinctions d’espèces et de la divergence des caractères. […] Si l’on étend l’usage de cet élément généalogique, seule cause connue des ressemblances que l’on constate entre les divers êtres organisés, on comprendra aisément que le système naturel qu’on essaye de reconstruire n’est que l’arbre généalogique des formes vivantes ; et que les degrés divers des différences acquises s’expriment par les termes de variétés, espèces, genres, familles, ordres et classes.

1203. (1908) Après le naturalisme

Préface Nous avons essayé de déterminer quelle sera après le Naturalisme la nouvelle formule littéraire : un Humanisme intellectuel aux conséquences sociales. […] Par lui la métaphysique essayait de ses suprêmes ressources pour conserver le pouvoir spirituel qui lui échappait. […] Face à la science, la religion, celle-là même qu’on essaie de débarrasser de l’église simoniste, s’évanouit et il ne peut être tenté aucun essai de réconciliation des deux parties. […] L’homme triomphe de l’écrivain et s’il n’essaie pas encore de formules curatives, du moins montre-t-il une âme bien compatissante.

1204. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Son corps était un orbe, et son âme sublime — se mouvait autour des pôles de la vertu et du savoir… —  Viens, docte Ptolémée, et essaye — de mesurer la hauteur de ce héros… —  Les pustules gonflées d’orgueil qui bourgeonnaient à travers sa chair, —  comme des boutons de roses, s’enfonçaient dans sa peau de lis. —  Chaque petite rougeur avait une larme en elle — pour pleurer la faute que commettait sa naissance ; —  ou bien étaient-ce des diamants envoyés pour orner sa peau, —  sa peau, le coffret d’une âme intérieure plus riche encore ? […] Ce ne sont que sentiments chargés, dévouements improvisés, générosités exagérées, emphase ronflante de chevalerie maladroite ; au fond, les personnages sont des rustres et des barbares qui ont essayé de s’affubler de l’honneur français et de la politesse mondaine. […] Particulièrement, l’action est si bien une qu’elle est la seule de son espèce sans épisode ni intrigue subsidiaire, chaque scène conduisant à l’effet principal et chaque acte se terminant par un grand changement de situation. » Il a fait davantage ; il a quitté l’attirail français, il est rentré dans la tradition nationale : « Dans mon style, j’ai essayé, de parti pris, d’imiter le divin Shakspeare, et pour le faire plus librement, je me suis débarrassé de la rime. […] Vers le mois d’avril 1700, il essaya de sortir ; son pied foulé se gangrena ; on voulut tenter l’opération, mais il jugea que ce qui lui restait de santé et de bonheur n’en valait pas la peine.

1205. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Dans ses deux premiers essais, Hours of idleness, English Bards and Scottish Reviewers, il a essayé de la suivre. […] Ce qui lui reste de vie est pour ce pauvre page, seul être qui l’ait aimé, qui l’a suivi jusqu’au bout, qui maintenant essaye d’étancher le sang de sa blessure. « Lara peut à peine parler, mais fait signe que c’est en vain » ; — il lui prend la main, le remercie d’un sourire, et, lui parlant sa langue, une langue inconnue, lui montre du doigt le côté du ciel où en ce moment le soleil se lève, et la patrie perdue où il veut le renvoyer. […] Les anges et les saints du moyen âge, aussi étrangers et presque aussi lointains, étaient couchés sur le vélin de leurs missels et dans les niches de leurs cathédrales, et si quelque poëte, comme Chateaubriand, essayait de les faire rentrer dans le monde moderne1287, il ne parvenait qu’à les rabaisser jusqu’à l’office de décors de sacristie et de machines d’opéra. […] Un nouveau genre qu’il avait essayé avait fléchi sous sa main ; il n’avait atteint dans le drame qu’à la déclamation puissante, ses personnages ne vivaient pas ; quand il quitta la poésie, la poésie le quittait ; il alla chercher l’action en Grèce et n’y trouva que la mort.

1206. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Cette décadence, très relative d’ailleurs, et dont on peut se consoler, puisqu’on s’en est relevé, a des causes multiples dont j’essaie de démêler quelques-unes. […] Pour les mieux voir, il débrouille, il distingue, il analyse ; il essaye de saisir la qualité ou le défaut principal de chacun d’eux, de l’isoler de tout le reste, et de le considérer à part. […] Essayez de mettre Gil Blas au théâtre. […] Précisément parce qu’il a conscience que la vivacité de ses sentiments et son incapacité de réflexion livre à tout venant ses secrets, il essaye peut-être d’abuser par ses discours. […] Il sera intéressant de la décrire, il serait inutile d’essayer de peser sur elle.

1207. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Benjamin Constant et madame de Charrière96 Rien de plus intéressant que de pouvoir saisir les personnages célèbres avant leur gloire, au moment où ils se forment, où ils sont déjà formés et où ils n’ont point éclaté encore ; rien de plus instructif que de contempler à nu l’homme avant le personnage, de découvrir les fibres secrètes et premières, de les voir s’essayer sans but et d’instinct, d’étudier le caractère même dans sa nature, à la veille du rôle. […] « J’ai passé mon après-dînée à faire des visites, et j’avais passé ma matinée à acheter, angliser, arranger, essayer un cheval. […] Nous avons hâte d’arriver à la politique, qui va devenir sa distraction, son recours, et à laquelle il essaiera de se prendre pour s’étourdir. […] Il assista toujours par un coin moqueur au rôle sérieux qui s’essayait en lui ; le vaudeville de parodie accompagnait à demi-voix la grande pièce ; il se figurait que l’un complétait l’autre ; il avait coutume de dire, et par malheur aussi de croire qu’une vérité n’est complète que quand on y a fait entrer le contraire. […] Je voudrais qu’on pût empêcher mon sang de circuler avec tant de rapidité, et lui donner une marche plus cadencée ; j’ai essayé si la musique pouvait faire cet effet : je joue des adagio, des largo, qui endormiraient trente cardinaux.

1208. (1932) Le clavecin de Diderot

Il importe donc de ne pas se laisser encercler dans une lapalissade, rendez-vous de chasse de toutes les mauvaises fois du monde, carrefour équivoque où il n’est pas un maître chanteur qui ne soit venu s’essayer à faire son petit rossignol. […] Et ils essaient d’atteindre au vertige par la contemplation de leurs nombrils. […] Il a triché sur le poids, essayé de rouler Dieu. […] De longues reniflades essayaient de corriger ce défaut. […] J’essayai bien de l’arrêter en lui insinuant ce dicton classique en Albion : « Un chat, un jour, mourut de curiosité. » Malgré sa haine de la gent féline, il n’en continuait pas moins.

1209. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

 » Qu’on essaye de lire, après cette petite notice, celle de Lemontey sur Chaulieu également, et l’on sentira aussitôt la distance qui sépare le goût substantiel et sain de Fauriel et tout ce qui est apprêt littéraire, académique. […] Si ce dernier s’essaya jamais à toucher au sein de l’autre un coin de cette chose, à ses yeux la plus importante, ce dut être avec une discrétion bien tendre. […] En vain les petits-fils de Charibert, qu’elle s’est si bien acquis et assimilés, essayent d’y défendre jusqu’au bout l’honneur du dernier rameau mérovingien contre l’usurpation, partout ailleurs légitime. […] Nous n’essayerons pas un seul instant de suivre la fortune du beau pays à travers les complications misérables de l’anarchie carlovingienne ; cette anarchie pourtant le servait. […] Il apportait sa flûte (et il faut avoir vu Laënnec pour se le figurer ainsi en Lycidas), et, à mesure que l’autre lui rappelait les paroles, il essayait de les noter : Numeros memini, si verba tenerem !

1210. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

La critique de journaliste, c’est-à-dire la critique qui se modèle sur l’au-jour-le-jour de la production littéraire, elle est incorporée au rythme que je viens d’essayer de décrire. […] Elle existe, dis-je, et si je le crois, ce n’est vraiment pas la faute de la critique professionnelle, qui a essayé de nous persuader que son sceptre régissait le monde critique tout entier. […] Voilà un pronostic que j’essaie en vain d’écarter. […] La critique, la psychologie peuvent tout de même essayer de voir grandir une génération. […] Et puis détruire tout de lui, comme l’ont essayé le xviiie  siècle, les Encyclopédistes, la libre-pensée voltairienne.

1211. (1930) Le roman français pp. 1-197

Pour ceux qui n’admettent pas le miracle, essayons d’en découvrir les causes. […] J’essaierai d’oublier, parlant d’une mémoire qui m’est si chère, cette amitié, et de garder ma liberté d’appréciation. […] Si j’ai essayé de démêler le motif de ses attitudes, c’est que je me souviens d’un mot de lui, qui fut pour moi une grande leçon. […] Il essaie d’abord de comprendre. […] Peut-on donc maintenant essayer de conclure ?

1212. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Sans sortir du point de vue littéraire, j’ai pu faire cette remarque ; par exemple, lorsqu’on étudie Boileau et qu’on le compare avec ses frères, dont l’aîné et très aîné Gilles était déjà un satirique, et dont Jacques, celui qui ne précédait Nicolas que d’un an, poussait l’humeur railleuse jusqu’à la charge et au grotesque : Nicolas, venu après ses deux frères, qui semblent deux ébauches de lui-même, l’une inachevée, l’autre exagérée, où s’essayait par avance la nature, en est plus nettement défini. […] Après son retour, et dans un remaniement de ministère (fin de 1757), Bernis essaya inutilement de faire entrer au conseil le duc de Nivernais : « La connaissance qu’on avait de ses talents, écrivait Duclos, ne put triompher de la répugnance que Mme de Pompadour a toujours eue pour ceux qui sont liés de sang ou d’amitié avec le comte de Maurepas, et le duc de Nivernais avait ce double titre de réprobation. » S’il n’avait pu prévenir à Berlin l’explosion de la guerre de Sept Ans, le duc de Nivernais fut plus heureux à Londres pour mettre un terme aux conséquences de cette guerre si désastreuse pour la France.

1213. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Essayez seulement. […] Cette école essaye aujourd’hui, un peu tard et après coup, par quelques-uns de ses disciples les plus distingués, de réparer le temps perdu et de se mettre tant bien que mal au courant.

1214. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

La solitude complète est la consolatrice des pertes trop senties, parce qu’elle n’essaye pas de consoler l’inconsolable, et qu’elle ne tente pas de s’interposer entre ce qu’on a perdu et ce qu’on voit toujours. […] J’essayai d’intéresser à mon tour sa curiosité ; et je sollicitai la permission de la voir par un billet très laconique, où je n’ajoutais ni mon nom, ni aucune des politesses de convention en Europe ; le billet même semblait tenir quelque chose de la rudesse du désert ; il ne contenait que ces mots : « “Un jeune Français, passant à Saïde, prie lady Esther Stanhope de lui permettre de la voir.”

1215. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Qu’il y ait dans ces lignes un sentiment de fatuité mondaine, que l’auteur soit heureux d’opposer secrètement à la Béatrice un peu déformée d’Alfieri la Béatrice toute gracieuse et tout idéale de l’Abbaye-aux-Bois, nous n’essayerons pas de le nier ; ce n’est pas une raison pour récuser un témoignage confirmé par des juges plus bienveillants. […] « Ici les défenseurs de la comtesse d’Albany, qui ne peuvent nier son attachement pour le jeune artiste de Montpellier, essayent de soutenir qu’ils étaient secrètement mariés.

1216. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

L’Église essaya d’arrêter par des rigueurs le progrès du mal. […] Il fallait donc essayer de saisir Dieu dans les apparences dont la raison est juge.

1217. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Si l’individu essaye de se façonner un honneur à son goût, et s’il y arrive, il doit s’attendre à des luttes. […] Au moins essayerait-on de s’en faire.

1218. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Il ne faut donc pas dire que le bergsonisme soit une philosophie pathétique ni une philosophie du pathétique ni qu’elle oppose le pathétique ou le pathétisme au logique, ou au mathématique, ou au scientifique, ou au rationnel, ou à la sagesse, ni qu’elle essaie ni qu’elle se propose de substituer le pathétique à tout cela. […] L’habitude et le vieillissement essayent en vain de faire le jeune homme.

1219. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Bref, c’est partout un mécontentement qui s’essaie, un désir timide encore d’innovation, qui a pour cause, non pas unique, mais principale, la décadence matérielle dont la France est victime. […] Si l’on essaie de résumer l’effet produit sur l’esprit des écrivains par la tutelle des puissances établies, on peut dire qu’en général elle encourage l’art pour l’art, l’art élégant, aimable, soigné, occupé surtout à se parer, voilà pour la forme, et la pensée docile, réservée, soumise avec passion ou résignation, dénuée de hardiesse et fréquemment de franchise, voilà pour le fond des idées.

1220. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Je vais essayer de la résumer en quelques lignes : J’ai la plus grande admiration pour Wagner en tant que manipulateur musical. […] Peyramont, rédacteur-en-chef de la Revanche, et lui réclamait 25. 000 francs de dommages-intérêts pour le préjudice qu’il essayait de lui causer.

1221. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

« Le Brun tentait l’œuvre d’après Buffon ; Fontanes, dans sa première jeunesse, s’y essayait sérieusement, comme l’attestent deux fragments dont l’un surtout est d’une réelle beauté. […] Quelque obscure que soit cette œuvre, essayons d’en comprendre au moins et d’y lire ce qui nous regarde.

1222. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Tancrède de Visan, avec ses Paysages Introspectifs que précédait une curieuse et savante préface sur le symbolisme, a essayé de renouer la chaîne que les naturistes avaient rompue. […] » Le poème qui prétend réaliser ou essaie de réaliser cette esthétique nous attire surtout par la réelle beauté des images.

1223. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Pour en donner un exemple, la Mirabilis jalapa (Belle-de-nuit jalap) peut aisément être fécondée par le pollen de la Mirabilis longiflora (Belle-de-nuit à grandes fleurs), et les hybrides ainsi obtenus sont médiocrement féconds ; mais Kœlreuter essaya vainement plus de deux cents fois, pendant le cours de huit années consécutives, de féconder réciproquement la Mirabilis longiflora avec le pollen de la Mirabilis jalapa sans jamais y réussir. […] J’ai considéré jusqu’ici les croisements entre variétés de même espèce comme constamment féconds ; pourtant il est impossible de nier qu’il ne se manifeste une certaine tendance à la stérilité dans quelques cas que je vais essayer de résumer brièvement.

1224. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Renouvier, n’a été qu’une conjuration contre la liberté et contre l’existence même. » Montrer d’abord, par une esquisse sommaire des principales conceptions métaphysiques, qu’entre toute spéculation de ce genre et les enseignements de la psychologie, il y a contradiction ; puis essayer d’établir que cette contradiction ne saurait, si l’on ne peut la résoudre, infirmer le témoignage de la conscience ; faire voir enfin le parti que toute spéculation philosophique peut tirer des lumières de cette conscience pour l’ordre de problèmes qu’elle poursuit : tel est le triple objet de notre recherche dans cette troisième et dernière étude. […] Nous le croyons alors même que la science ou la philosophie essaye de nous démontrer le contraire.

1225. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Roederer s’est beaucoup essayé dans le genre des scènes historiques ; il a tâché d’en reproduire du xvie  siècle et du temps de la Ligue ; il a voulu, à l’exemple du président Hénault (lequel lui-même se ressouvenait de Shakespeare), représenter et nous rendre l’histoire en action, nous montrer les personnages avec leurs mœurs, leur ton de tous les jours et dans la familiarité.

1226. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Dans les négociations qu’il entreprenait, et qui souvent eussent semblé inutiles à d’autres et désespérées dès le début, il ne craignait pas de se mettre en campagne et d’essayer d’attacher sa trame, malgré la distance et les inégalités des prétentions, « considérant qu’un bon marché ne se conclut du premier coup ; que les hommes ne demeurent ordinairement à un mot ; que, pour en achever un, il le faut commencer… ».

1227. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Sur le Télémaque, il y a tant de gens qui, après l’avoir lu enfants, l’ont oublié ou qui le rejettent d’un air d’ennui s’ils essayent de le relire, qu’on est surpris d’abord de voir un homme si sage et que de loin on jugerait un peu froid (pour ceux qui le connaissent, il ne l’est pas du tout), nous raconter comment il a passé par trois impressions successives au sujet du livre relu, et nous faire l’histoire de ces trois époques, de ces trois âges du Télémaque en lui.

1228. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

On raconte qu’Alfred de Musset, tout enfant, eut un jour de petits souliers rouges fort jolis, qu’on appelle, je crois, des mignons, et pendant qu’on les lui mettait pour aller à la promenade, comme cela tardait un peu, il s’impatientait et disait à sa bonne : « Dépêche-toi, je yeux sortir, mes mignons seront trop vieux. » Lamennais était cet enfant, et comme lui avide, à sa manière, de jouir ; en présence de la vérité qu’il essayait, il était si pressé, si impatient, qu’on aurait dit qu’à tarder d’un seul instant, elle allait devenir trop vieille.

1229. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Ce malheureux homme, au milieu de ses extravagances, avait un vague instinct et un pressentiment de la destinée funeste qu’il se tramait de ses propres mains : il répétait souvent, parlant à la grande-duchesse elle-même, quand elle essayait encore de le ramener à l’idée du rôle qu’il aurait à remplir, « qu’il sentait qu’il n’était pas né pour la Russie, que ni lui ne convenait aux Russes, ni les Russes à lui, et qu’il était persuadé qu’il périrait en Russie. » Les Anciens avaient personnifié l’imprudence et l’aveuglement des hommes sous la figure d’une déesse aussi terrible que Némésis, aussi inévitable que la Destinée elle-même : Atè, c’était son nom.

1230. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Le jeune abbé Vaillant essaye de cette critique moderne et d’après M. 

1231. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Dieu nous l’avait donné aux confins de deux siècles, l’un corrompu par l’infidélité, l’autre qui devait essayer de se reprendre aux choses divines, et sa muse avait reçu le même jour, pour mieux nous charmer, la langue d’Orphée et celle de David. » Certes, on ne saurait mieux ni plus magnifiquement parler de Chateaubriand, et dans une langue même qui le rappelle et qui rivalise avec lui.

1232. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

., il en est un qu’ils ont négligé et que je signale à leur attention ; celui-là, je l’ai observé de près depuis bien des années, et j’ai vécu avec lui, je pourrais dire, comme lui ; aussi suis-je en état de le décrire, et je l’essayerai même, puisque l’idée m’en est venue- : c’est l’ouvrier littéraire.

1233. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Un savant anglais a même essayé de retrouver par conjecture la vieille orthographe, les vieilles formes de l’Homère d’avant Aristarque, de l’Homère contemporain de Pisistrate100.

1234. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Combien de fois n’ai-je point essayé, et sous toutes les formes, d’éveiller, de provoquer à cet égard la sollicitude !

1235. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Après avoir essayé de montrer quelles sont les causes premières des beautés originales de la poésie grecque, et des défauts qu’elle devait avoir à l’époque la plus reculée de la civilisation, il me reste à examiner comment le gouvernement et l’esprit national d’Athènes ont influé sur le rapide développement de tous les genres de littérature.

1236. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

Sa conversation est composée de parenthèses, principal objet de toutes ses phrases ; il voudrait laisser échapper ce qu’il a le plus grand besoin de dire ; il essaye de se montrer fatigué de tout ce qu’il envie ; pour se faire croire à son aise, il tombe dans les manières familières ; il s’y confirme, parce que personne ne compte assez avec lui pour les repousser, et tout ce dont il est flatté dans le monde est un composé du peu d’importance qu’on met à lui, et du soin qu’on a de ménager ses ridicules pour ne pas perdre le plaisir de s’en moquer.

1237. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Faute d’issue, l’ambition était petite ; faute de communications, l’envie manquait ; on n’essayait pas d’imiter Paris.

1238. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Récemment, un pédant, pesant docteur, essayait de peindre à ses compatriotes allemands ce qu’il avait vu chez nous.

1239. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Non : car d’abord, chez Diderot, le choc n’est pas une émotion quelconque, un fait de son expérience, c’est le choc d’une pensée qui a essayé de se traduire par la parole ou l’art ; puis le détachement de la cause extérieure et de sa pensée interne ne se fait pas ; son œuvre, si vaste qu’elle soit, reste, si je puis dire, épinglée en marge du livre d’autrui ; Diderot est un étourdissant commentateur, plus intéressant souvent que son texte.

1240. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

J’avoue, du reste, que, si j’essaye d’aller un peu plus au fond des choses, je n’y vois pas bien clair.

1241. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Essayons de le saisir et de le ramasser, fût-ce en tâtonnant un peu et en m’y reprenant.

1242. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Et la patricienne Æmilia découvrirait avec étonnement et vénération la sainteté de son esclave ; et, comme autrefois Blandine aidait Æmilia à sa toilette et lui parfumait ses cheveux, Æmilia à son tour servirait Blandine dans la prison, lui rendrait les offices qu’on se doit entre martyres, laverait ses plaies avec l’eau de la cruche et essayerait de démêler sa maigre chevelure raide de sang coagulé.

1243. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Au lieu de choisir parmi ces parures, la plus riche ou la plus modeste, selon les besoins de la fête, il essaye successivement les rubis et les topazes, il jette sur les épaules de sa pensée un collier de perles qu’il n’attache pas, une rivière de saphirs et d’émeraudes qui ont le même sort, et toute cette prodigalité reste au-dessous de l’élégance.

1244. (1842) Essai sur Adolphe

Plus folle et plus imprévoyante qu’une jeune fille, égarée par l’isolement, elle ira jusqu’à espérer de cette aventure une réhabilitation jusque-là vainement essayée.

1245. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Mais un profond sentiment de tristesse empoisonnait pour Jésus le spectacle qui remplissait tous les autres israélites de joie et de fierté. « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, s’écriait-il dans ces moments d’amertume, combien de fois j’ai essayé de rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu n’as pas voulu 964 ! 

1246. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Madame Scarron démêlait certainement ces particularités à travers les obscurités dont on essayait de les enveloppera ses yeux.

1247. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

La Comédie-Française, stupéfaite et consternée, voulut essayer encore quelques démarches auprès du ministre pour obtenir la révocation de cette étrange décision.

1248. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Un naturaliste distingué, Desmoulins, a essayé d’établir cette loi : que l’étendue et la force de l’intelligence sont en raison du nombre des circonvolutions ; quelques uns ajoutent : et de la profondeur des anfractuosités.

1249. (1761) Apologie de l’étude

Vous êtes excusable d’avoir essayé de lire à la fois tant de poètes, d’orateurs et de romans, mais non pas de les avoir lus jusqu’au bout ; vos premières lectures en ce genre auraient dû vous persuader que les vrais ouvrages d’agrément sont aussi rares que les gens vraiment aimables.

1250. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

On essaya même de se dispenser envers lui des formalités usitées depuis la création de l’Académie pour les funérailles de ses membres.

1251. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

il me plaît tant, cet homme de lettres et d’esprit, et d’esprit français, que j’ai essayé de replacer aujourd’hui dans la lumière de son mérite, qui est immense et qui est charmant, et dont la nature est de passer, — de n’être pas plus immortel que les fleurs qui passent, — il me plaît tant que j’arrête ici mon chapitre !

1252. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Madame Récamier aurait donc écrit ces deux volumes que je l’y verrais, essayât-elle de s’y dérober.

1253. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Il fallait signaler les poèmes, généralement mauvais, où il essaie naïvement de se plier aux modes de l’école qui reconnaissait en lui son père : c’est ainsi que le Chateaubriand des Mémoires d’outre-tombe imitait de près les procédés romantiques, et soignait après coup sa paternité.

1254. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

C’est l’âge des philosophes qu’Aristote83 a nommés, les uns physiciens, les autres théologiens, pour marquer les deux objets de contemplation qu’ils se partageaient, et qu’ils essayaient parfois de réunir.

1255. (1864) Le roman contemporain

Ledru-Rollin en tête, essaye une espèce d’insurrection de tribune, en déclarant la Constitution violée par l’expédition française à Rome […] Je la comparerai volontiers à cette madame de Wine qui, dans la Dame aux Perles, essaye de se faire croire et même de se croire elle-même une grande dame en oubliant ses premières années. […] L’analyse est impossible ; j’essayerai la synthèse. […] J’essayerai seulement de caractériser ses procédés et sa manière. […] Il avait essayé trois fois de s’évader de l’enfer des bagnes ; trois fois repris, il avait été condamné pour ces trois tentatives d’évasion à quatorze années supplémentaires ; total, dix-neuf années de galères.

1256. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Quand le goût d’une liberté sage et réglée a fait place dans leur âme à une passion insensée et à la plus déplorable des frénésies, je ne vois que les protestants de la Rochelle qui aient essayé de lutter contre le despotisme de Richelieu. […] Voltaire avait essayé sans aucun succès le genre de Corneille dans la Mort de César : son impuissance le jeta dans les aventures romanesques. […] Il est vrai qu’une tragédie telle que Pompée écrase prodigieusement ces croquis aussi mesquins que réguliers, ces intrigues petites et froides, et tous ces misérables romans qu’une secte a longtemps essayé d’ériger en chefs-d’œuvre de l’art. […] Il est vrai que le dernier acte de cette tragédie est le plus terrible qui existe au théâtre ; mais il est faux que les quatre autres ne soient qu’un tissu d’absurdités, ainsi qu’ont essayé de le prouver Voltaire et son fidèle La Harpe, plus injuste encore que lui, s’il est possible. […] Fontenelle essaie de justifier la bassesse de Prusias.

1257. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Mais ce que ces auteurs perdent d’un côté à être traduits, il me semble qu’ils le regagnent d’un autre, et je vais essayer de vous dire pourquoi. […] Nora essaye, une première fois, de parler à son mari en faveur de Krogstad. « Dis-moi, est-ce vraiment si terrible, ce qu’il a fait ? […] Elle n’essaye même pas de se défendre. « Oui, tout cela est vrai. […] Eugène Manuel est un des premiers (depuis Sainte-Beuve) qui aient essayé d’exprimer en vers la vie des humbles, leurs sentiments, leurs joies, leurs souffrances et aussi les détails de leur existence matérielle. […] Ou bien, si nous essayons de le « définir » philosophiquement, nous ne l’aimerons plus.

1258. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Écrire pour les petits, pour les simples… Essayez ! […] Plus d’un, pourtant, a essayé d’être le poëte naturaliste qu’attendait impatiemment M.  […] Cette ineptie, les Naturalistes ont, autant que possible, essayé de la réaliser et ils ont inventé ce qu’on nomme le « style descriptif ». […] En d’autres termes, ils ont, autant que possible, essayé d’abolir le Style lui-même. […] Ils n’essaient même pas de reconstruire l’appareil d’une vie sociale dominée, inspirée par une grande foi ou de nous montrer le beau duel de la foi chrétienne et de l’amour.

1259. (1902) Propos littéraires. Première série

À ce réalisme-là il s’était bien essayé un peu, dans Le Lis rouge. […] Les vraies difficultés commenceraient… — Vous essayerez ? […] N’essayons donc pas.  […] Essayez d’exister seul ! […] N’essayez pas d’approcher de la toile de M. 

1260. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

D’ordinaire, on ne connaît l’Espagne que par son drame, ses romans picaresques et sa peinture ; quand, sur de tels documents, on essaye de se figurer la vie réelle, on hésite et on n’ose conclure ; de pareilles mœurs semblent fabuleuses. […] Si c’est un cordonnier et qu’il ait deux apprentis, il les mène tous deux avec lui, et donne à chacun un soulier à porter ; s’il y en a trois, il les mène tous trois, et ce n’est qu’avec peine qu’il se rabaisse à vous essayer sa besogne. […] Elle obéit à Pylade et à Oreste ; elle essaye de se conformer à leur pensée ; elle se réjouit de trouver un conseil qui la guide ; elle se sent femme ; c’est aux hommes à gouverner l’action. […] C’est le moment critique : on est tenu de choisir une voie et pour toute la vie ; mais comment choisir entre tant de voies, quand on n’en a essayé aucune ? […] C’est le lot de M. de Loménie ; si l’on essayait de résumer son talent et sa vie avec l’exactitude qu’il pratiquait lui-même, on dirait en deux mots qui semblent faibles et qui sont forts : il a été honnête homme et bon historien.

1261. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

le premier argument ne vaut rien ; elle en essaye un second : « Tu dois ta vie à l’État. » Il répond : « Je la dois bien plus à Dieu !  […] En vain son vieux domestique Ramon essaye de lui faire entendre que, Véranet étant parti depuis sept ans et Gabrielon en ayant cinq, il n’est guère vraisemblable que Véranet soit son père. « Eh ! […] Et Max essaye de lui opposer les conseils de la raison, « de la saine raison ». […] — Oui. — Essaye-t-on de vous faire croire que c’est arrivé, ou que les choses se passent généralement comme cela ? […] La mère de Janik, Marie-Anne, essaye vainement de dissiper les illusions de la jeune fille et du grand-père.

1262. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Un pèlerin essaye de soulever le peuple contre la reine. […] Ce qu’il rêve vaguement, c’est un théâtre qui serait démocratique et évangélique et qui essayerait d’embrasser dans toute son étendue la réalité humaine et sociale. […] Vous admettrez bien qu’elle accepte tout au moins l’idée de cette comédie, et qu’elle essaye de la jouer. […] Vanina essaye de retenir Renato par la jalousie. […] dit Vanina, je n’ai qu’à descendre sur la place pour trouver dix amoureux. — Essayez, ma belle, dit Lazzaro.

1263. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Personne n’ignore qu’en son adroite éloquence, Joachim Du Bellay essaye de parer la servilité d’une pompeuse couleur de conquête. […] On vit dans des distiques de Jodelle et de d’Alsinois, des voyelles longues, uniquement, selon la prosodie latine, parce qu’elles étaient suivies de deux consonnes ; et, selon des méthodes analogues, Baïf, auteur d’insipides et plates tragédies en latin, essaya en langage vulgaire des strophes saphiques d’après Horace, qui furent naturellement dénuées de tout rythme sensible, malgré les complaisances de la musique. […] Je pense exprimer ici, pour la gloire du xixe  siècle poétique, la vérité même ; je vais essayer de prouver mon dire, sans m’attarder à trop de détails. […] Elles sont nombreuses, les pièces historiques où de telles peintures avaient été essayées ; et quant à la « pitié » qu’Alfred de Vigny se proposa d’inspirer « après tout », personne n’ignore qu’elle a été le but du théâtre tragique de tous les temps. […] Mais cette « originalité » même, assez banale d’ailleurs, que les Symbolistes, esprits vagues et hauts, jamais sans doute ne songèrent à approuver, ne lui est pas entièrement personnelle ; il la reçut du moment où essayaient de triompher en littérature, vils et bas imitateurs de l’épique Émile Zola, les goinfres du laid et les renifleurs de l’ordure.

1264. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Essayer d’analyser ce drame ou l’impression qu’il produit sur l’âme, c’est une véritable impertinence. […] Il devrait bien, cependant, essayer au moins de s’imaginer qu’il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père et que le drame, comme le roman, peut être la réalité fécondée et agrandie par l’imagination. […] Michaut, après avoir prouvé que la légende est insuffisamment établie, essaye de prouver qu’elle est très invraisemblable et presque impossible. […] Michaut a essayé une démonstration. […] Domitie, se rencontrant avec Domitian, essaye de l’exciter contre Bérénice.

1265. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Ainsi un personnage très réel, très vivant, pris dans la rue, l’année même de la Ciguë, voilà ce qu’essayait d’attraper le jeune Augier. […] Essayons : Demi-monde. […] Essayons : Idées de Madame Aubray. […] Telle féministe, à qui j’essayais de montrer que la loi a, au demeurant, quelques dispositions protectrices de la femme, me criait : « Non ! […] Elle n’essaye même pas de se défendre. « C’est bien.

1266. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

XIV Une chose remarquable, c’est combien d’hommes graves et sensés j’ai rencontrés, qui ont essayé de lire Jocelyn et qui n’ont pu en venir à bout. […] XXXIII On parlait de Nodier et de Mérimée comme conteurs ; on essayait de les définir ; « Allons, dit quelqu’un, je vois bien d’après tout ce qu’on dit que Mérimée est meilleur conteur, et que Nodier était meilleur hâbleur. » XXXIV De Vigny a une première couche épaisse et luisante et comme un enduit d’amour-propre ; c’est dur à percer ; mais, une fois passé cela, on le retrouve spirituel et assez aimable. […] c’est un peu fort, dit Mme de Staël ; j’y étais, et je trouve qu’elle n’a pas bien joué du tout. » — « Mais, reprit M. de Chastellux, elle me semble s’être très bien tirée de telle et telle scène », et il essayait de les indiquer. […] Nous autres dits romantiques, ce brave André Chénier en tête, nous avons essayé de pratiquer cette grande manière d’art, selon nos forces, et nous sommes restés aux yeux du grand nombre bizarres.

1267. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

. —  Mon ami, est-ce que cela ne te fait jamais réfléchir, cette autre portion de la chose, je veux dire que ces hommes-là avaient une âme, —  non par ouï-dire seulement, et par figure de style, —  mais comme une vérité qu’ils savaient et d’après laquelle ils agissaient1413. » Et là-dessus il essaye de faire revivre devant nous cette âme ; car c’est là son trait propre, le trait propre de tout historien qui a le sentiment du réel, de comprendre que les parchemins, les murailles, les habits, les corps eux-mêmes ne sont que des enveloppes et des documents ; que le fait véritable est le sentiment intérieur des hommes qui ont vécu, que le seul fait important est l’état et la structure de leur âme, qu’il s’agit avant tout et uniquement d’arriver à lui, que de lui dépend le reste. […] Il a beau essayer de comprendre Voltaire, il n’arrive qu’à le diffamer1449. « Il n’y a pas une seule grande pensée dans ses trente-six in-quartos… Son regard s’arrête à la superficie de la nature ; le grand Tout, avec sa beauté et sa mystérieuse grandeur infinie, ne lui a jamais été révélé ; même un seul instant ; il a regardé et noté seulement tel atome, et puis tel autre, leurs différences et leurs oppositions1450… Sa théorie du monde, sa peinture de l’homme et de la vie de l’homme, est mesquine, pitoyable même, pour un poëte et un philosophe. […] Je dirai seulement que si quelqu’un jugeait Carlyle en Français, comme il juge Voltaire en Anglais, ce quelqu’un ferait de Carlyle un portrait différent de celui que j’essaye de tracer ici. […] Nous commençons à comprendre le sérieux des puritains ; peut-être les Anglais finiront-ils par comprendre la gaieté de Voltaire ; nous travaillons à goûter Shakspeare, ils essayeront sans doute de goûter Racine.

1268. (1925) Dissociations

Les armes à feu, cependant, seraient prohibées, pour éviter aux condamnés la tentation de les essayer sur leurs gardiens. […] Les forêts Le Touring-Club va essayer de défendre les forêts contre les vandales. […] C’est ce qu’on va essayer de faire pour la forêt d’Eu. […] Il l’essaiera peut-être encore en leur démontrant qu’ils ont intérêt à conserver les arbres qui protègent plus qu’ils ne le croient les pâturages et les labours dont du moins ils ne sauraient contester l’utilité.

1269. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Elle n’arrive pas à inventer des instruments : du moins s’y essaie-t-elle en exécutant le plus de variations possible sur l’instinct, dont elle voudrait se passer. […] Quant à la matière, on choisit celle qui convient le mieux ; mais, pour la choisir, c’est-à-dire pour aller la chercher parmi beaucoup d’autres, il faut s’être essayé, au moins en imagination, à doter toute espèce de matière de la forme de l’objet conçu. […] Comment la théorie de la connaissance doit tenir compte de ces deux facultés, intelligence et intuition, et comment aussi, faute d’établir entre l’intuition et l’intelligence une distinction assez nette, elle s’engage dans d’inextricables difficultés, créant des fantômes d’idées auxquelles s’accrocheront des fantômes de problèmes, c’est ce que nous essaierons de montrer un peu plus loin. […] Que les choses se passent bien ainsi, que la seconde des deux hypothèses soit celle pour laquelle il faut opter, c’est ce que nous avons essayé de prouver, dans un travail antérieur, par l’étude des faits qui mettent le mieux en relief le rapport de l’état conscient à l’état cérébral, les faits de reconnaissance normale et pathologique, en particulier les aphasies 74.

1270. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Quand on pense à l’infinité d’éléments infinitésimaux et de causes infinitésimales qui concourent à la genèse d’un être vivant, quand on songe qu’il suffirait de l’absence ou de la déviation de l’un d’eux pour que rien ne marchât plus, le premier mouvement de l’esprit est de faire surveiller cette armée de petits ouvriers par un contremaître avisé, le « principe vital », qui réparerait à tout instant les fautes commises, corrigerait l’effet des distractions, remettrait les choses en place : par là on essaie de traduire la différence entre l’ordre physique et l’ordre vital, celui-là faisant que la même combinaison de causes donne le même effet d’ensemble, celui-ci assurant la stabilité de l’effet lors même qu’il y a du flottement dans les causes. […] Essayons de nous y installer, ne fût-ce que pour un moment : même alors, c’est un vouloir individuel, fragmentaire, que nous saisirons. […] Essayons de voir, non plus avec les yeux de la seule intelligence, qui ne saisit que le tout fait et qui regarde du dehors, Mais avec l’esprit, je veux dire avec cette faculté de voir qui est immanente à la faculté d’agir et qui jaillit, en quelque sorte, de la torsion du vouloir sur lui-même. […] La conscience d’un être vivant, comme nous avons essayé de le prouver ailleurs, est solidaire de son cerveau dans le sens où un couteau pointu est solidaire de sa pointe : le cerveau est la pointe acérée par où ta conscience pénètre dans le tissu compact des événements, mais il n’est pas plus coextensif à la conscience que la pointe ne l’est au couteau.

1271. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Desjardins a essayé ici, comme ailleurs, d’être très précis ; peut-être y a-t-il réussi moins qu’ailleurs. […] Desjardins cède à la fois aux deux besoins qu’ont toujours sentis les fondateurs de religion, mais que rarement ils ont essayé de concilier. […] Essayez d’expliquer. […] Il essaye de se débarrasser de cette arme redoutable pour les autres et dangereuse pour lui. […] Il est bien regrettable qu’il n’ait pas au moins essayé le sujet.

1272. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

La « religion de la souffrance humaine », par exemple, qui n’est qu’une forme de la « religion de l’humanité », tend, de nos jours, à se substituer aux autres, et qu’elle ait ou qu’elle n’ait pas chance de survie, il n’importe, ce n’est qu’un exemple de la façon dont les religions essayent de s’établir. […] Eh bien, je vais vous révéler un secret divin qui vous fera plaisir : vous avez raison. » Voilà comment une religion nouvelle essaye de détruire une religion ancienne et quelquefois y réussit. […] Nous avons reconquis le bon courage à errer, à essayer, à prendre provisoirement. […] Il ne faut pas que l’une des deux parties de l’humanité veuille essayer de convertir l’autre, ni celle d’en bas celle d’en haut, ni celle d’en haut celle d’en bas. […] Il faut essayer de s’approcher des Allemands.

1273. (1802) Études sur Molière pp. -355

En vain les beaux esprits, jaloux de Molière, se déchaînèrent contre sa pièce ; en vain Somaize 16 essaya d’en faire la critique dans Les Véritables Précieuses et dans Le Procès des précieuses, deux comédies de sa façon ; en vain il finit par mettre la pièce de Molière en méchants vers, elle n’en fut pas moins jouée quatre mois de suite, et cependant dès la seconde représentation, les comédiens doublèrent le prix des places17. […] La Princesse d’Élide fit l’amusement de la seconde journée ; Les Fâcheux reparurent dans la cinquième ; le soir de la sixième, on essaya les trois premiers actes du Tartuffe ; et le dernier jour, la comédie du Mariage forcé fut représentée, non comme nouveauté, ainsi qu’on l’a prétendu, mais comme ayant amusé la cour quelques mois auparavant. […] Essayons, pour varier notre travail, de juger ici en même temps la pièce et les imitations. […] — Bien ridicules, surtout celle qui affecte de porter une mouche sur le sourcil, à la même place où mademoiselle d’Angeville avait un signe. — Elle ne lui ressemblera jamais que par là. — Comme notre Elvire a été gauche dans la scène où elle essaye de ramener son amant !

1274. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Chose inouïe en ce temps, il observe les caractères, note leurs différences, étudie la liaison de leurs parties, essaye de mettre sur pied des hommes vivants et distincts, comme feront plus tard les rénovateurs du seizième siècle, et, au premier rang, Shakspeare. […] Si par le mysticisme vous tentez de vous envoler au-dessus, si par l’expérience vous essayez de creuser au-dessous, des mains crochues et violentes vous attendent à la sortie. […] Quand on ne peut plus parler à l’âme, on essaye encore de parler aux yeux.

1275. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Essayons de découvrir ce qu’il doit aux modernes. […] Ne pouvant réfuter ses principes, ils essayèrent d’en affaiblir l’effet en publiant que le clergé lui faisait une pension, voulant montrer une âme vénale où l’on voyait une âme religieuse. […] Parmi un grand nombre d’infortunés que j’ai quelquefois essayé de ramener à la nature, je n’en ai pas trouvé un seul qui ne fût enivré de ses propres misères.

1276. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Il y eut un jour où, à l’exemple de la société qui cherchait à se dégager de l’état de faction, la comédie rompit cette union forcée avec la tragédie, et Corneille essaya de la produire seule sur la scène où il avait fait jouer Polyeucte. […] Il restait à développer la plus touchante des passions, l’amour, soit qu’il s’assujettisse la raison et triomphe du devoir229; soit que, dans sa lutte avec l’une et l’autre, il s’autorise de la fatalité ou essaye du crime pour leur résister230 ; soit que, chaste et innocent, l’issue d’événements plus forts que lui le rende heureux ou malheureux231. […] Avant cette époque, Bossuet s’était essayé sans éclat dans l’oraison funèbre.

1277. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Un Christ qui est un frater commun, sanguin et rose, peint, ainsi que disent les scoliastes du tableau, peint de couleurs pour le jour de l’autre vie, — montant pesamment au ciel, au bout de pieds de modèle ; un Moïse et un Élie s’enlevant, en sa compagnie, avec des poings sur la hanche de danseurs, et rien là, d’une fulguration, d’un rayonnement, d’une gloire, avec lesquels les moins imaginatifs des peintres essayent de faire le ciel des bienheureux. […] On essaye d’égayer le champagne, mais le rire est froid et se glace. […] * * * — Vie d’enfer tout ce mois de novembre : publier un livre, arranger un appartement, avoir affaire à tous les corps de métier, ranger une bibliothèque, écrire un travail de casse-tête sur les vignettistes du xviiie  siècle, et suivre chacun un régime, et essayer de se refaire un peu le corps.

1278. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Ce sont des villageois qui parlent : Notre vieux roi, caché dans ces tourelles,     Louis, dont nous parlons tout bas, Veut essayer, au temps des fleurs nouvelles,     S’il peut sourire à nos ébats. […] Ces dissertations étaient en général mêlées d’anecdotes qui les rendaient vivantes. « Voilà, me disait-il, ce que je conseillais à mon ami Laffitte ; voilà ce que je confiais à Manuel, l’homme que j’ai le plus aimé parce qu’il a été, selon moi, le plus désintéressé, le plus calomnié et le plus salarié d’ingratitude ; voilà ce que j’essayais de faire comprendre à Chateaubriand, que j’aimais par admiration littéraire et dont j’avais eu la niaiserie de prendre l’amitié au sérieux, lui qui n’aimait de moi que son plaisir et ma popularité ; voilà ce que je répétais vainement à ce grand enfant de Lamennais, qui voyait partout des trappes et des traîtres de mélodrame !  […] Il était à table, ce jour-là, en manches de chemise, accoudé le bras droit sur la nappe devant un morceau de pain et un morceau de fromage, et une bouteille de vin ; il avait essayé d’en boire une goutte pour se rendre un peu de force en rentrant de son jardin, où il était descendu prendre un dernier rayon de soleil.

1279. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Avec le renouvellement universel de la pensée et de l’imagination humaine, la profonde source poétique qui avait coulé au seizième siècle s’épanche de nouveau au dix-neuvième, et une nouvelle littérature jaillit à la lumière ; la philosophie et l’histoire infiltrent leurs doctrines dans le vieil établissement ; le plus grand poëte du temps le heurte incessamment de ses malédictions et de ses sarcasmes ; de toutes parts, aujourd’hui encore, dans les sciences et dans les lettres, dans la pratique et la théorie, dans la vie privée et dans la vie publique, les plus puissants esprits essayent d’ouvrir une entrée au flot des idées continentales. […] Ce n’est plus un ami de cœur à qui l’on confie ses menus désirs, ses petites peines, une sorte de directeur affectueux et tout humain ; ce n’est plus un roi dont on essaye de gagner les parents ou les courtisans, et de qui on espère des grâces ou des places : on ne voit en lui que le gardien du devoir, et on ne lui parle pas d’autre chose.

1280. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Les limites de la science du Cosmos et la méthode d’après laquelle j’essaye de l’exposer y sont également discutées. […] Ici il s’arrête et il pense : XIII « Le tableau général de la nature que j’essaye de dresser serait incomplet, si je n’entreprenais de décrire ici également, en quelques traits caractéristiques, l’espèce humaine considérée dans ses nuances physiques, dans la distribution géographique de ses types contemporains, dans l’influence que lui ont fait subir les forces terrestres, et qu’à son tour elle a exercée, quoique plus faiblement, sur celles-ci.

1281. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Intrigue, dialogue, types, comique, tout vient d’eux, et ceux qui essaient ou se vantent de faire des compositions originales375, ne se distinguent pas du tout des traducteurs. […] Rien n’est plus significatif que de voir, à la fin du xviie  siècle et pendant le xviiie , tous ceux qui essaient de renouveler la comédie, s’adresser l’un à La Fontaine, un autre à Boileau, d’autres à La Bruyère : personne à Molière.

1282. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Contre ces deux sortes d’adversaires, Bossuet essaie toutes les armes de la théologie traditionnelle. […] Il faisait face bravement, et partout où il apercevait quelque trace de ces germes, il essayait de les étouffer.

1283. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Essayez un peu pour voir. […] Allons plus loin : dans presque tous les cas, si l’on essaye de substituer à la locution extraordinaire inventée par MM. de Goncourt une locution conforme aux habitudes de la langue, on reconnaîtra que celle qu’ils ont préférée est réellement plus expressive, contient quelque chose de plus.

1284. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Lamartine fut plus spécialement le poète religieux de la Restauration, c’est-à-dire qu’il essaya de refaire le ciel religieux du passé. Victor Hugo fit principalement la terre de ce ciel ; et comme la monarchie qu’il avait sous les yeux ne répondait pas à la grandeur de son génie, ni à son âme forte et indépendante, il remonta plus haut dans les siècles, et sa lyre se passionna pour ce Moyen-Âge dont elle voyait le reflet dans notre temps : c’était naïvement qu’elle se passionnait ainsi ; mais on aurait dit que c’était pour dorer ce reflet, ces derniers rayons presque éteints, que sa poésie essayait de rallumer le soleil du Moyen-Âge.

1285. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Aussi Louis IX essaya-t-il vainement de l’entraîner de nouveau en Orient. […] « Il disoient ou païs que le soudanc de Babiloine avoit mainte fois essaie d’ont le flum venoit, et y envoioit gens qui portoient une manière de pains que l’en appelle bequis pour ce qu’il sont cuis par deux foiz et de ce pain vivoient tant que il revenoient arieres au soudanc, et raportôient que il avoient cerchié le flum et que il estoient venus à un grant tertre de roches taillées là ou nulz n’avoit pooir de monter ; de ce tertre cheoit le flum, et leur sembloit que il y eust grant foison d’arbres en la montaigne en haut ; et disoient que il avoient trouvé merveilles de diverses bestes sauvages et de diverses façons, lyons, serpens, oliphans, qui les venoient regarder dessus la rivière de l’yaue, aussi comme il aloient à mont4. » Un esprit superficiel peut décider que c’est là un bien faible progrès, pour être l’ouvrage d’un siècle.

1286. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Ainsi l’âme sociale et l’âme égoïste retrouvent leur accord et peuvent s’essayer à vivre en bonne intelligence. […] Ainsi essaient-ils d’obtenir l’harmonie des intérêts : « Obéis, je le veux… pas de dessert si tu n’obéis pas, si tu es sage tu iras au cirque, … on doit obéir à ses parents, … tu es un vilain garçon… » La société ne s’y prend pas autrement avec l’adulte supposé « raisonnable », si ce n’est que son discours diffère un peu pour la forme de celui des parents.

1287. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Il importe peu à notre objet actuel de pousser plus loin cette délicate analyse, d’essayer de reconstruire en quelque sorte, d’une part, les Logia originaux de Matthieu ; de l’autre, le récit primitif tel qu’il sortit de la plume de Marc. […] Qu’on essaye d’arriver au vrai sur la manière dont s’est passé tel ou tel fait contemporain ; on n’y réussira pas.

1288. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

La Décade philosophique (10 pluviôse an VII), après avoir constaté l’engouement pour les romans anglais, ajoutait, « nous pouvons affirmer que nous possédons en original et de notre propre cru des horreurs dont les plus difficiles peuvent se contenter, que nous ne manquons pas de personnages atroces, atrocement crayonnés, que nous avons des esprits corps, c’est-à-dire des fantômes qui n’en sont pas, heureuse invention par laquelle s’est éminemment distinguée mistress Radcliffe, que nous sommes riches en descriptions du soleil et de la lune, en sites romantiques, en événements romanesques, enfin que nous ne sommes pas moins experts que nos maîtres dans la science des longueurs et l’art de multiplier les volumes… On a réussi à naturaliser le spleen, on a essayé d’imiter l’humour ; mais il faut qu’il soit plus facile de faire du Radcliffe que du Sterne, je ne saurais du moins proclamer nos succès en ce genre, je dois me borner à dire que jusqu’ici on l’a seulement innocemment tenté ». […] Musset et Balzac, dans leurs œuvres de première jeunesse, essayèrent de faire revivre « la philosophie moqueuse » (Mardoche et Jean Louis), qui choquait les sentiments délicats de Mme de Staël et de ses contemporains : ils se sont empressés de renoncer à leur tentative.

1289. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

« Cependant la littérature sanscrite, grâce aux travaux des savants anglais dans l’Inde, acquérait de jour en jour une plus grande extension, et leurs mémoires de plus en plus intéressants, consignés dans le premier recueil des Asiatic-Researches, finirent par éveiller ma curiosité, au point que je me déterminai un beau jour (c’était vers la fin de 1806) à essayer de comprendre quelque chose à l’indigeste compilation dont je viens de parler, et je me suis mis à bégayer l’alphabet. […] …………………………………………………………………………………………………… « Quoique assez habile désormais dans la grammaire et dans la prosodie, je n’osai cependant pas encore essayer de nouveau la lecture de Sacountala avant de m’y préparer par celle d’autres petits poèmes plus difficiles que tout ce que j’avais lu jusqu’alors, mais qui, par leur brièveté, offraient une tâche de moins longue haleine.

1290. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Lorsque Pinel et Esquirol déterminèrent les états et les causes physiologiques de la folie par un ensemble aussi complet d’observations et d’analyses ; lorsque Gall et Spurheim, même en des recherches qui ne devaient aboutir qu’à une doctrine bientôt abandonnée, essayèrent de montrer, à la surface du cerveau, les nombreux organes de nos diverses facultés mentales ; lorsque Magendie et surtout Flourens commencèrent leurs belles expériences sur les êtres vivants, continuées avec tant de succès par les naturalistes et les physiologistes de nos jours, afin d’arriver à déterminer d’une façon précise et sûre les vraies conditions organiques des fonctions de la vie intellectuelle et morale : — tous ces travaux, exécutés par les facultés les plus rares de l’esprit aidées des méthodes les plus ingénieuses et des instruments les plus délicats, ont répandu de telles lumières sur la question des rapports du physique et du moral qu’il en est sorti, non plus une doctrine vague et conjecturale, mais une véritable science. […] Lhuys, essaye de la développer dans un système complet d’explication des phénomènes psychiques.

1291. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Dans la correspondance qu’il entretient avec lui, Voltaire le tâte souvent, et essaye de l’engager ; en 1760, après la comédie des Philosophes de Palissot, après le discours de réception de Lefranc de Pompignan, et dans ce moment le plus vif de la mêlée philosophique, Voltaire voudrait que Duclos s’entendît avec les amis et surtout qu’il agît en cour pour faire arriver Diderot à l’Académie ; c’eût été un coup de parti en effet, et une éclatante revanche : « Vous êtes à portée, je crois, d’en parler à Mme de Pompadour ; et, quand une fois elle aura fait agréer au roi l’admission de M. 

1292. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Sentiment du départ, naturel à l’homme, que chaque génération mêlée à une belle entreprise éprouve à son tour, et que chaque historien s’essaye à rendre !

1293. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Député du Tiers aux États de Blois de 1576, il a raconté comment MM. de Guise essayaient dès lors, par toutes sortes de brigues et de pratiques, d’obtenir des membres de l’assemblée une demande de guerre et d’emploi de force ouverte contre les huguenots : le roi n’était pas de cet avis, ni la majorité des provinces dans le tiers état.

1294. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Il est tel passage singulier et significatif où Vicq d’Azyr semble même demander grâce autour de lui pour l’idée de Providence, et où il essaie de l’introduire.

1295. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Il considérait, en effet, ces morceaux comme des jeux d’esprit, ou du moins des exercices de rhétorique dans lesquels le jeune auteur avait essayé de se former et de se rompre aux divers styles, et il en parlait ainsi d’un air de certitude et comme le tenant de bonne source.

1296. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Il avait dix-sept ans en 1830, quand la Révolution de Juillet éclata et quand le gouvernement du juste-milieu essaya de se fonder.

1297. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

« J’ai lu au roi la lettre que vous avez pris la peine de m’écrire pour demander des troupes pour essayer d’obliger les religionnaires de votre département à se convertir ; Sa Majesté m’a commandé de vous faire savoir qu’elle ne juge pas présentement de son service de vous en envoyer. » Il y eut bien des va-et-vient dans cette affaire de la Révocation, il y eut des flux et des reflux.

1298. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Essayons-en pourtant cette fois envers un confrère et un romancier hors ligne, que j’appréciais sans doute depuis longtemps par bien des côtés, mais que je ne me suis mis à bien connaître tout entier que depuis quelques jours.

1299. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Venu plus tard, Térence eût sans doute pensé différemment, et il aurait tenté au théâtre ce que Virgile accomplit pour l’épopée ; il aurait essayé de combiner les éléments étrangers et l’inspiration latine en des productions toutes neuves, et de rester Romain en imitant.

1300. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Lorsqu’en 1813 et à l’ouverture de la campagne, M. de Senfft, après avoir essayé de détacher son roi de la France et de le rallier à la politique de M. de Metternich, échoue et quitte le service de son maître pour entrer bientôt à celui de l’Autriche, M. 

1301. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Ce sentiment ne prit point corps ni figure : Maurice, pauvre et n’ayant rien à offrir, alla à Paris suivre ses études, s’attacha à M. de Lamennais, le quitta, donna des leçons, essaya de la vie littéraire ; distrait et guéri, une jeune fille riche, une de ses élèves créole, se rencontra qui se prit de goût pour lui ; il se maria pour mourir presque aussitôt.

1302. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

a de peine à passer sans secousse d’un règne moral à l’autre, et que ceux qui essayent d’établir des pentes insensibles, des transitions graduelles, sont les malvenus !

1303. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Balbi essaya de lui insinuer des propositions pour ramener la Cour de Versailles à des sentiments plus pacifiques et moins autrichiens, et voyant que le maréchal ne se croyait pas assez d’influence à Versailles pour s’y faire négociateur, il se rabattit à lui demander qu’il voulût au moins avoir quelque ménagement pour les provinces du roi où il faisait la guerre.

1304. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

c’est se donner bien de la peine pour essayer de concilier ce qui est si simple et si bien dans la nature du personnage.

1305. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Après les drames compliqués qui ont mis en œuvre tant de machines, l’extrême simplicité retrouve des chances de plaire ; après la Tour de Nesle et les Mystères de Paris (je les range parmi les drames à machines), c’est bien le moins qu’on essaie d’Ariane et de Bérénice.

1306. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Jamais sa plume ne tâtonne, jamais elle n’essaie sa pensée ; elle l’arrête et l’emporte du premier tour.

1307. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Ils s’entendent mieux que nous à l’amélioration du sort des hommes ; ils perfectionnent les lumières, ils préparent la conviction ; et nous, c’est par la violence que nous avons tout essayé, tout entrepris, tout manqué.

1308. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Quand on n’a pour but que son propre avantage, comment peut-on parvenir à se décider sur rien ; le désir échappe, pour ainsi dire, à l’examen qu’on en fait ; l’événement amène souvent un résultat si contraire à notre attente, que l’on se repent de tout ce qu’on a essayé, que l’on se lasse de son propre intérêt comme de toute autre entreprise.

1309. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

Pour l’embrasser tout entière, il faudrait à la théorie de l’intelligence ajouter la théorie de la volonté ; si je juge de l’œuvre que je n’ose encore entreprendre par l’œuvre que j’ai essayé d’accomplir, mes forces ne suffiront pas ; tout ce que je me hasarde à souhaiter, c’est que le lecteur accorde à celle-ci son indulgence, en considérant la difficulté du travail et la longueur de l’effort.

1310. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Comme l’amour parfait des mystiques ne saurait être l’état du commun des fidèles, et les dégraderait plus qu’il ne les élèverait, s’ils essayaient d’y atteindre, ainsi le pur amour des Provençaux ne saurait être à la portée que d’une rare élite.

1311. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Le principal intérêt de tous ces ouvrages, c’est de nous montrer souvent à l’état brut ou mal dégrossis encore des matériaux que le bonhomme recueille de ci de là, au hasard de ses expériences et de ses rencontres, et qu’il essaie, affine, concentre peu à peu, pour en faire ensuite les éléments de ses chefs-d’œuvre.

1312. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

L’avenir n’est que ténèbres et épouvante : toutes les fois que j’essaye de me figurer ce que sera le monde dans cent ans, dans mille ans, je sors de ce rêve avec un malaise horrible, une rage de ne pas savoir, un désespoir d’être né si tôt, une terreur devant l’inconnu.

1313. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Essayez de ne considérer que l’écrivain : la définition de son tour d’esprit tiendra en quelques lignes, et qui ne vaudront presque pas la peine d’être écrites.

1314. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il découvre enfin que Trivelin a ordonné le repas ; il se doute que la clef inconnue est celle de la chambre du fourbe ; il va l’essayer, ouvre la porte, entre, trouve une montre d’or, la vend et invite ensuite Pantalon avec toute sa famille à souper.

1315. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Pan, la Flûte, le Chevrier, seraient peut-être les plus accomplis chefs-d’œuvre où il faudrait essayer de surprendre respectueusement la « manière » de Heredia.

1316. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Il n’est pas mauvais de s’être essayé à la tragédie dans les conservatoires ou la peinture d’histoire dans les athénées, même si l’on doit fleurir comme « artiste de genre ».

1317. (1890) L’avenir de la science « XII »

Mais en prenant l’hypothèse la plus défavorable, en supposant qu’elles restent à jamais une énigme, ceux qui y auront consacré leurs labeurs n’auront pas moins mérité de la science que si, comme Champollion, ils eussent restauré tout un monde ; car, même dans le cas où cet heureux résultat ne se serait pas réalisé ; le succès n’était pas à la rigueur impossible, et il n’y a pas moyen de le savoir, si on ne l’eût essayé.

1318. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Non seulement le burlesque est renvoyé à la province, mais on essaie de mettre partout noblesse et solennité  ; on ne pardonne pas le sac de Scapin à l’auteur du Misanthrope ; et si Boileau s’amuse, comme Scarron, à écrire une parodie d’épopée, il compose un poème héroï-comique, où, par un procédé qui est juste l’inverse de celui de son devancier, il pare et drape d’un style pompeux une mesquine querelle de chanoines.

1319. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Et M. de Musset va essayer de le peindre avec les couleurs les plus fraîches, les plus enchantées, avec des couleurs qui me rappellent (Dieu me pardonne !)

1320. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Il essaya, vers 1805, d’entrer dans l’administration et fut quelque temps placé auprès du comte Estève, trésorier général de la Couronne.

1321. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il y a encore en lui l’artiste amateur qui, dans les genres à la mode qui passent, en saisit un, l’essaie, s’y exerce, s’y déploie et y réunit peut-être plus qu’il n’ose croire : c’est ainsi que M. de Rémusat a fait, depuis près de trente ans, plusieurs drames historiques, philosophiques, qui enlevèrent les applaudissements du monde d’élite qui en entendit la lecture, et dont l’un au moins, le drame d’Abélard, obtiendrait, j’en suis certain, le suffrage du public des lecteurs, si l’auteur se décidait à le publier.

1322. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

On essaya de trouver un certain ordre entre ces empires successifs contemporains des diverses couches géologiques, et l’expression d’histoire naturelle, qui n’avait signifié d’abord que science de la nature, se retrouva justifiée dans son acception nouvelle.

1323. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Essayons, dans cet écrit, d’éviter les deux excès d’une rigueur et d’une indulgence également dangereuses.

1324. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Stapfer a écrit son livre ; car il a essayé de leur faire comprendre ce qu’évidemment ils ne comprennent pas d’eux-mêmes.

1325. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

N’a-t-on pas essayé aussi d’infirmer après coup la valeur du Romantisme et l’œuvre de la Révolution en ne voyant en J.

1326. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Il n’était point inutile de voir deux doctrines contraires naître en lui tour à tour du développement de deux facultés diverses, une faculté plus faible, fortifiée d’abord par les circonstances, prendre l’empire, fléchir lorsque le temps emporte les causes qui la soutenaient, et s’effacer enfin devant la véritable souveraine, qui essaye d’anéantir tout ce que sa rivale a produit.

1327. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

La balance de la renommée, qui est presque toujours inégale pour les rois, a penché tour à tour des deux côtés opposés pour Louis XIV ; essayons, s’il est possible, de la fixer.

1328. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

En même temps que le culte public des Romains essayait d’emprunter quelque chose à l’imagination hellénique, les mêmes arts pénétraient dans la vie privée, d’abord si rude et si simple.

1329. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Avec l’hôtel de Rambouillet, les salons s’ouvrent ; le bel entretien qui va durer deux siècles commence ; Allemands, Anglais, toute l’Europe novice ou balourde l’écoute, bouche béante, et de temps en temps essaye maladroitement de l’imiter. […] Reid n’entend même pas les systèmes qu’il discute ; il lève les bras au ciel quand il essaye d’exposer Aristote et Leibnitz. […] En vain Walpole essaya « de le museler », puis de l’accabler ; son sarcasme lui fut renvoyé avec une prodigalité d’outrages, et le tout-puissant ministre plia, souffleté sous la vérité de la poignante insulte que le jeune homme lui infligeait. […] Il a beau avouer tout haut qu’en l’état où il est, son ennemi « désarmerait une rancune privée » ; il redouble. « Pour ma part, je ne prétends point comprendre ces prudentes formes du décorum, ces douces règles de discrétion que certaines gens essayent de concilier avec la conduite des plus grandes et des plus hasardeuses affaires.

1330. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

La seule habileté dont je sois capable est de ne point essayer de cacher mes défauts. […] On a essayé d’une explication plus simple : ce sont des mystificateurs, a-t-on dit. […] La comtesse, ne pouvant la marier, essaye de la vendre. […] Pour tout dire, j’avais essayé de les indiquer avant lui. […] Si vous essayiez avec une épingle à cheveux ?

1331. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Ainsi l’art du poète fut, au début, descriptif ; et, alors, soit qu’il esquissât, avec une maîtrise d’expression toujours croissante, les portraits de ses Moines ascétiques, figés dans leur rigide et tombale stature, soit qu’il s’essayât à évoquer les vieux cloîtres féodaux et gothiques, ou à chanter, en fresques d’un sombre éclat, les tragiques aspects de ses Soirs, le souci qui le dominait fut, sans cesse, celui-ci : limiter la poésie à la peinture, à la stricte impression, par l’artifice du verbe, des formes et des couleurs. […] René Ghil essayait d’établir, alors sans succès, des règles draconiennes qu’il basait sur des théories scientifiques. […] Saint-Georges de Bouhélier qui est surtout un sensitif, néglige dans ses pages toute discussion abstraite, pour des paroles passionnées et didactiques ; il nous enseigne par des cris, des sensibilités, et son verbe qui frissonne plein de sève et de vie n’essaie pas de prouver, il séduit, il conquiert.

1332. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Le pur littérateur aime les livres, il aime la poésie, il s’essaye aux romans, il s’égaye au pastiche, il effleure parfois l’histoire, il grapille sans cesse à l’érudition ; il abonde surtout aux particularités, aux circonstances des auteurs et de leurs ouvrages ; une note à la façon de Bayle est son triomphe. […] Je n’essayerai pas de le deviner et de le suivre à travers ces enthousiastes chaleurs de la première et de la seconde Restauration.

1333. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

Ce groupe est fort abondant ; on s’en aperçoit à la multitude des détails qu’on est obligé de donner quand on essaye de décrire une figure et une âme humaines. […] D’ordinaire, cette coïncidence n’est qu’assez lointaine ; mais, même dans les cas les plus favorables, elle manque sur quelque point ; on dirait que la substance réelle essaye de se mouler sur la forme mentale, mais que l’imperfection de son argile l’empêche de copier rigoureusement le contour prescrit.

1334. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Elle empiète sur le domaine d’autrui quand elle essaye régulièrement et à chaque vers de les montrer ; elle n’y atteint pas, car les mots, si expressifs qu’ils soient, n’éveillent point en nous des couleurs exactes ni des nuances précises, mais des formes fuyantes et des teintes inachevées. […] Essayons de nous le figurer pendant qu’il fait cette lecture.

1335. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

C’est ce que nous allons essayer de vous prouver en commentant ici le Contrat social. […] voilà un enfant né dans la boutique d’un artisan, le point de vue le plus étroit pour voir le monde tout entier ; car le défaut de l’artisan est précisément de ne rien voir d’ensemble, mais de tout rapporter à son seul outil, et à sa seule fonction dans la société : gagner sa vie, travailler de sa main, recevoir son salaire, se plaindre de sa condition, si rude en effet, et envier si naturellement les heureux oisifs ; Voilà un enfant qui, dégoûté de l’honnête labeur paternel avant de l’avoir même essayé, se prend à rêver au lieu de limer, s’évade de l’atelier et de la boutique de son père, va de porte en porte courir les aventures, préférant le pain du vagabond au pain de la famille et du travail ; vend son âme et sa foi avec une hypocrite légèreté au premier convertisseur qui veut l’acheter pour trois louis d’or, qu’on lui glisse dans la main, en le jetant, avec sa nouvelle religion, à la porte ; Voilà un adolescent qui se prostitue volontairement de domesticité en domesticité dans des maisons étrangères, se faisant chasser de tous ces foyers honnêtes pour des sensualités ignobles, ou pour des larcins qu’il a la lâcheté de rejeter sur une pauvre jeune fille innocente et déshonorée !

1336. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Ne se querelle-t-il pas pour des riens, pour des cailloux avec lesquels il essaye de se bâtir un mobile palais, pour des bouquets aussitôt oubliés que coupés ? […] Au commencement du printemps, Mme des Grassins essaya de troubler le bonheur des Cruchotins en parlant à Eugénie du marquis de Froidfond, dont la maison ruinée pouvait se relever si l’héritière voulait lui rendre sa terre par contrat de mariage.

1337. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Cela me fut d’un très fâcheux augure pour mes projets de résider à Florence, projets que je voulais ensuite essayer de réaliser. […] « Ce second pas fait, il examina quel serait le cardinal du parti Bellisomi qui, après l’exclusion de Bellisomi et des quatre autres cardinaux dont on avait essayé l’élection, offrait le moins de difficultés pour réunir les suffrages de tous.

1338. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

J’essayais de lutter contre elle ; et les constantes réparations qu’exigeaient mes oiseaux empaillés, la teinte fauve et terne qui décolorait leur beau plumage prouvaient que la mort était plus forte que moi. […] Je changeai d’amorce et mis une jeune sauterelle que je fis flotter dans l’intérieur du nid : l’insecte fut rejeté comme le ver ; et vainement, à deux ou trois reprises, j’essayai de piquer le poisson.

1339. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

La nuit, seule avec une femme dévouée depuis plusieurs années à mon service, j’écoutais à la fenêtre si nous n’entendrions point les pas d’un gendarme à cheval ; le jour, j’essayais d’être aimable pour cacher ma situation. […] En effet, il me fit des compliments sur mes écrits. « Vous voyez, lui dis-je, monsieur, où cela mène, d’être une femme d’esprit ; déconseillez-le, je vous prie, aux personnes de votre famille, si vous en avez l’occasion. » J’essayais de me monter par la fierté, mais je sentais la griffe dans mon cœur.

1340. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

N’aimeront-ils pas mieux essayer d’acclimater dans la société ce qu’ils y cherchent en vain ? […] On le voit, l’historien idéal, dont nous essayons de préparer la besogne, devra être doublé d’un psychologue rompu aux problèmes si nombreux qui relèvent de la pédagogie.

1341. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Aucun désordre ne sera essayé, les précautions étant données. […] La science au contraire utilise ce qu’il appelle le « scalpel dualiste », qui dissèque la vie et la tue en même temps qu’il essaie de la connaître.

1342. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Même quand il s’essaie, comme dans David Copperfield et Les Grandes Espérances, à ce genre, le plus facile de l’analyse psychologique, l’autobiographie, le personnage qui se confesse tout au long de deux volumes en petit texte est plus irréel et plus inexistant encore, se dessine moins visiblement que ne le sont les figures de second plan, en moins d’effusions. […] Par un manque de sérieux, une timidité pudibonde, plus native qu’acquise et dans laquelle il eut la faiblesse de se laisser confirmer par l’opinion publique, l’écrivain anglais n’osa même essayer l’application de sa morale d’innocence à cette pierre de touche de toute éthique, les relations entre les deux sexes.

1343. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Nous allons essayer de le dire en quelques lignes, et ici nous serons obligé d’entrer un moment dans la métaphysique. […] Nous essayerons de résoudre cette question littéraire quand nous examinerons les œuvres du plus grand comique de tous les temps et de toutes les nations.

1344. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

J’ai voyagé, puis je suis rentré dans la maison paternelle à la campagne, où l’ennui et l’oisiveté me rongent, et où j’essaye d’évaporer en poésie cet ennui de mon âme. […] Essayez, dès ce jour, l’effet de mes promesses.

1345. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Un jour que je considérais ce tableau, la lumière du soleil couchant venant à l’éclairer subitement par derrière, je vis toute la partie supérieure du grenier à foin teinte de feu, effet très-piquant, que l’artiste aurait certainement essayé d’imiter, s’il en avait été témoin ; c’était comme le reflet d’un grand incendie voisin dont tout l’édifice était menacé. […] Qu’on l’essaye, et que l’on convienne de la nécessité d’un croquis.

1346. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

J’essayerai tout à l’heure d’en faire apprécier l’esprit ; mais auparavant je demande à dire quelques mots sur l’économie de ce monument de labeur et d’érudition, sur cette Histoire littéraire qui, après vingt-deux volumes, n’a pu encore arriver au terme du xiiie  siècle.

1347. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Celle-ci le lui explique, non sans avoir pris sa revanche avec ironie, et essaye de lui démontrer que ce je ne sais quoi d’où son cauchemar lui est venu n’est autre que Renart, caché là sous ce buisson.

1348. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Les navires approchent, et lancent avec des machines, de dessus leur tillac, des bordées de pierres ; arbalètes et flèches pleuvent de tous côtés ; on essaye d’appliquer des échelles ; mais les galères ne savaient et n’osaient prendre terre.

1349. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

L’un de nous essaya d’arrêter dans sa course l’élégant animal ; il le saisit malheureusement par la jambe et la lui cassa.

1350. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Il faut vous rabaisser sans cesse : vous ne vous relèverez toujours que trop. » Il sait bien le point où il touche, et il y revient instamment : conserver le recueillement même en conversation : « Vous avez plus besoin qu’un autre de ce contrepoison. » Mais encore faut-il que ce silence qu’on observe et auquel on se condamne ne soit pas un silence sec et dédaigneux, car l’amour-propre refoulé a bien des détours : « Il faut au contraire que ce soit un silence de déférence à autrui. » Ainsi Fénelon sur tous les tons et avec toutes les adresses essaie d’insinuer la charité pour le prochain à la sœur d’Hamilton3.

1351. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

J’essaierai de donner idée de cette première manière par quelques exemples.

1352. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Il essaie d’y définir et d’y comparer la facilité et le génie : J’appelle facilité ce talent à ajuster promptement un sujet ; et, quand le goût y est joint, on fait très vite de belles compositions.

1353. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Ainsi, par exemple, Henri IV, qui n’était rien moins que savant, eut un précepteur qui lui apprit un peu de latin ; il en eut même un, La Gaucherie, qui essaya de lui apprendre du grec par forme d’usage, sans grammaire, et qui lui faisait réciter par cœur quelques sentences ou maximes.

1354. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

J’ai de tout essayé, jusqu’à tirer ma quenouille du fond de son étui où je l’avais depuis mon départ du Cayla.

1355. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

On lit le journal, le regard tombe sur un discours (du temps qu’il y avait des discours) ou sur un rapport concernant les chemins de fer ou tout autre matière d’intérêt public ; on en connaît l’auteur, on essaie de le lire, et il en reste quelque expression de style administratif et positif, qui ensuite se glisse par mégarde sous la plume aux endroits les plus gracieux.

1356. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Pour comprendre qu’elles le parussent de son temps à d’autres que lui, on a besoin de se rappeler que ce temps était celui où l’art, le génie épistolaire, qui allait briller et éblouir dans la correspondance de la charmante cousine de Bussy, était encore à s’essayer et à se former.

1357. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Un spirituel écrivain a essayé d’établir une mesure entre la sensibilité plus ou moins grande des auteurs à la critique et leur plus ou moins de croyance et de religion ; il est allé jusqu’à dire, et ici même65, que « le génie sans croyance n’est que le plus vulnérable des amours-propres ».

1358. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

S’il lui arrivait bien souvent de dormir quand on essayait de lui répondre, s’il avait fort à propos alors ce qu’il appelait des coups de sommeil, c’est-à-dire de petits sommeils subits de quelques minutes, combien il était impossible de dormir en l’écoutant, et qu’il savait tenir l’attention en éveil, la piquer par de poignantes images, par des vérités relevées en paradoxes !

1359. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Les volumes de Mélanges contiennent quelques articles insérés au Mercure de France, à ce Mercure déjà mort ou mourant dès le temps de La Bruyère, depuis lors remourant sans cesse, et qu’on essayait de ressusciter en 1809, sous le titre de Nouveau Mercure.

1360. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

On essaya de tous les moyens connus alors, des plus durs même (la croix de fer) ; mais rien n’y fit.

1361. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Essayons d’Halévy ; il a déjà les suffrages du public. » Halévy fut nommé et trouva son genre aussitôt.

1362. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

L’auteur a essayé aussi d’y introduire quelques épisodes et des légendes ; ce n’est pas ce que j’en préfère.

1363. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Delécluze, parut s’apercevoir qu’il y en avait un peu trop sur ce point, et, à un instant, il essaya, de sauter un feuillet et d’enjamber ; mais, ayant mal pris sa mesure, il vit que ce ne serait plus assez clair pour la suite du récit, et il dut revenir en arrière sur ses pas ; de sorte qu’au lieu d’entendre une seule fois le passage désobligeant ; on eut à le subir une seconde.

1364. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Au lieu d’attacher le lecteur par la nouveauté des événements, par l’arrangement et la variété des matières et par une narration nette et pressée…, il essaie, comme la plupart des autres sophistes, de le retenir par des descriptions hors d’œuvre ; il l’écarte hors du grand chemin, et pendant qu’il lui fait voir tant de pays…, il consume et use son attention… J’ai traduit avec plaisir ce roman dans mon enfance : aussi est-ce le seul âge où il doit plaire… » J’en supprime encore.

1365. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Pendant la nuit qui précéda ce jour, un rossignol, qui chantait habituellement dans les bois de Férias, s’exalta fort et redoubla de trilles merveilleux ; il essayait de lutter avec des sons de harpe extrêmement mélodieux qui s’envolaient par une fenêtre entr’ouverte du château. » Ne dirait-on pas d’une légende de saint François d’Assise ?

1366. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Saint-René Taillandier d’une singulière exigence envers la belle et noble personne dont il s’est fait le biographe et le peintre après M. de Reumont : « On voudrait savoir, dit-il, quel a été le rôle de la princesse auprès d’un tel mari ; on voudrait savoir si elle a exercé quelque influence sur sa conduite, si elle a tenté de relever son cœur, de le rappeler au sentiment de lui-même, si elle a essayé enfin de guérir le malade avant de s’en détourner avec dégoût.

1367. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

En architecture (puisque c’est de cela qu’il s’agit en ce moment), le Romain, qu’on ne prétend nullement déprécier parce qu’on essaye de le définir, est grand bâtisseur, et il l’est en vue surtout de l’utilité publique comme de la majesté de l’Empire ; il porte dans les monuments qu’il élève une structure puissante, logique, sensée, uniforme, qui affecte l’éternité et va de soi à la grandeur.

1368. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Dalloz, qui n’était pas tout à fait le maître et qui essayait de le retenir : « (Ce 30 décembre 1868.)

1369. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

La guerre qui avait recommencé dans le Moyen-Age par des brutalités pures, et qui longtemps constitua le seul régime universel, essaya en vain de s’ennoblir par la sainteté du but dans les Croisades : ce n’étaient toujours que des masses se ruant à l’aventure, ou des prouesses individuelles se prodiguant aveuglément.

1370. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Il avait vu à Londres Saint-Évremond ; à Paris, il était des familiers du Temple, des habitués du café Laurens ; il s’essayait au théâtre par de froides comédies ; il paraphrasait les psaumes que le maréchal de Noailles lui commandait pour la cour, et composait pour la ville d’obscènes épigrammes, qu’il appelait les Gloria Patri de ses psaumes.

1371. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Trousseau en exprima l’intérêt, même au point de vue médical pur, dans les pages savoureuses qui ouvrent le recueil de ses magistrales cliniques : « Que les nosologies soient utiles à celui qui commence l’étude de la médecine, j’y consens au même titre qu’une clef analytique est assez bonne, au même titre que le système si faux de Linné peut être fort utile à celui qui essaie l’étude de la botanique ; mais, Messieurs, si vous connaissez assez pour pouvoir reconnaître, permettez-moi cette espèce de jeu de mots, hâtez-vous d’oublier la nosologie, restez au lit du malade, cherchant sa maladie comme le naturaliste étudie la plante en elle-même dans tous ses éléments.

1372. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Les aperçus de l’esprit, les nuances senties par le cœur se multiplièrent avec les idées et les impressions de ces âmes nouvelles, qui s’essayaient à l’existence morale, après avoir longtemps langui dans la vie.

1373. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Les savants eux-mêmes en viennent involontairement à cette conclusion quand, munis des formules mathématiques et de tous les faits physiques, ils essayent de concevoir les dernières particules de matière169.

1374. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

L’est-il au moins quand il essaye de l’être ?

1375. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Étant en congé dans ce moment à Paris, j’essayai de lui en parler, mais il refusa de me répondre et je compris qu’il ne voulait pas qu’un seul mot de lui pût aggraver les torts de son ancien ami.

1376. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Dans les efforts de L’Hôpital pour obtenir la paix religieuse, dans la résistance de Pasquier à l’établissement des Jésuites, dans le rôle de Du Vair qui essaie de réconcilier le peuple catholique avec le roi légitime, le même esprit se montre ; et l’action de ce tiers parti, qu’on dit des politiques et qu’on devrait dire des patriotes, se fait sentir.

1377. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Il a essayé, selon ses propres paroles, « de civiliser la doctrine en la dépaysant des collèges et la délivrant des mains des Pédants290 » ; à ceux qui n’étaient pas des savants, et ne lisaient latin ni grec, aux femmes, il a offert la substance de l’antiquité.

1378. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Des jésuites, des jansénistes essayèrent d’insinuer les contrepoisons au milieu des poisons.

1379. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Elle essaie de nuire.

1380. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Vous essaierez vainement de leur expliquer qu’ils viennent de voir des pantins, des caricatures d’artistes, de faux créateurs, le rebut de l’art vrai, toute la troupe prétentieuse et attristante dont les producteurs sérieux subissent la promiscuité et la camaraderie dans les premières années.

1381. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Les Italiens ont l’initiative dans le tableau de La Foire Saint-Germain ; Regnard et Dufresny tracent d’abord pour eux ce gai tableau, dont, un mois plus tard, Dancourt essaye vainement, à la scène française, de contrebalancer le succès.

1382. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Alcibiade, chez les Grecs, et Pétrone, chez les Romains, avaient essayé de remonter un courant de vulgarité, mais pour que cet état d’esprit, que l’on a nommé le dandysme, prît toute sa valeur et sa force cohésive, il y fallait des conditions spéciales et la mentalité singulière d’un peuple qui se fait gloire d’une vertu que Stendhal juge d’un ridicule stupide et dont Remy de Gourmont se moquait avec tant d’insistance.

1383. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

De même quand nous essayons de nous rappeler quelque chose, nous parcourons diverses séries d’idées, avec l’espoir que l’une ou l’autre nous suggérera l’idée que nous cherchons.

1384. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

En épousant ce jeune homme, son vassal, mais du nom de Stuart et de sa propre famille (29 juillet 1565), Marie échappait aux diverses combinaisons politiques dans lesquelles on essayait de l’attirer pour un second mariage, et elle eût peut-être fait en cela une chose raisonnable, si elle n’eût pas fait avant tout un acte de caprice et de passion.

1385. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Il essaya de s’y cacher, mais il fut découvert, amené sur le pont, et il essuya là une bourrasque des plus vives de la part de Bonaparte, qui le traita de déserteur, de lâche, disant que s’il revenait, lui, c’était pour le bien public.

1386. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

On servit un gâteau fait avec du miel et du raisin de Corinthe ; on but du vin de Chypre ; et l’on essaya même, je crois, du brouet de Lacédémone.

1387. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Bornées à l’essentiel et négligeant tout ce par où l’écrivain russe est le disciple de nos réalistes, de Stendhal et d’autres, il sera essayé de dire ici ce qu’inaugurent des œuvres, moins que toutes, pures choses d’art, et excellant désormais entre les modèles à méditer par les écrivains futurs.

1388. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

» Les soirées de la famille Vatard, celles de la famille Désableau, où Madame, après avoir lentement coupé un patron, l’essaie, les sourcils remontés et les paupières basses, sur le dos de sa fillette « la faisant pivoter par les épaules, lui donnant avec son dé de petits coups sur les doigts pour la faire tenir tranquille… pinçant l’étoffe sous les aisselles, méditant sur les endroits dévolus pour les boutonnières », ont une convaincante véracité.

1389. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Condillac imaginait une statue dont il animait successivement les organes ; Hartley et Priestley expliquaient la pensée par les vibrations cérébrales ; le pieux Bonnet lui-même, dans son Essai analytique des facultés de l’âme, avait également imaginé sa statue et essayait aussi d’expliquer la pensée par la mécanique.

1390. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

J’ai donc essayé de classer ces objections et d’en présenter une réfutation sommaire qui fût une dernière et définitive leçon sur l’art d’écrire.

1391. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

L’opinion a pensé toujours tout le contraire de ce que Mme Sand nous apprend sur sa pauvre petite âme, ignorante, involontaire, enfantine, et voilà pourquoi elle essaye aujourd’hui de l’éclairer, cette opinion, en se confessant !

1392. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Les anciennes Sagas d’Islande, la Voluspa, le poëme des Niebelungen, sont les rameaux immortels de cette minière poétique du Nord : nous n’avons pas essayé d’y pénétrer.

1393. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Que trouve-t-il à dire à sa pauvre femme, qui essaye de l’aimer, qui veut le sauver et qui se traîne à ses genoux ? […] Elle essaye de résister. […] C’est ce qu’il essaye de faire entendre, en douceur, à Mme Courtebec. […] Il a juré de ne plus surveiller sa femme et de ne plus être jaloux ; et il essaye. […] Elle essaye de consoler Nikita : « On ne vit pas sans chagrin.

1394. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

La foule y était compacte, et il essaya vainement de se frayer un chemin jusqu’au pont d’Arcole. […] Il pardonna cependant, et Hortense revint dîner avec lui en tête à tête, mais non sans lui avoir auparavant demandé sa parole de chevalier de Saint-Louis qu’il n’essaierait pas d’attenter à sa vertu . […] Il résolut de donner au dessert une représentation de ses marionnettes, afin d’en essayer l’effet. […] La dernière, celle d’il y a dix-sept ans environ, eut la fantaisie de s’essayer à Puteaux, avant de gagner la capitale. […] Ils ont tous dans le nez des ouates imbibées d’acide phénique, mais quelquefois, malgré eux, quand surgit une chair tuméfiée, ils font un premier geste de reculer la tête, puis ils se reprennent et continuent leur travail tranquillement. » Deux jeunes filles, vêtues de deuil, essayent de soulever les pierres.

1395. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Je n’ai confiance qu’en vous pour ce travail. » Après quelques difficultés, Berlioz accepte : « J’essayai donc, dit-il, pour plaire à l’illustre virtuose, d’écrire un solo d’alto, mais un solo combiné avec l’orchestre de manière à ne rien enlever de son action à la masse instrumentale, bien certain que Paganini, par son incomparable puissance d’exécution saurait toujours conserver à l’alto le rôle principal. » Le morceau ne plut pas à Paganini, il y trouvait trop de pauses pour l’alto. […] Ils suscitent des idées, des images, qui viennent essayer d’entrer dans le système principal, mais d’autres éléments en suscitent aussi qui viennent lutter avec les premières, et s’offrir comme elles à la tendance directrice. […] Parfois j’essaye à plusieurs reprises, sans succès, de me mettre au travail, l’œuvre ne se fait pas, les idées ne se développent pas, le germe reste stérile, puis un jour, sans que je sache bien pourquoi, sans que je l’aie prévu, le travail est prêt, ou plutôt je suis prêt à le faire, peu à peu, et souvent assez vite, tout s’ordonne, les différentes parties de l’étude se classent, et l’ensemble peut dépasser beaucoup, par ses dimensions, ce que j’avais prévu. […] Je sentais revenir les idées que j’avais essayé d’écarter ; ma pensée se retournait malgré moi vers mon premier sujet… Ainsi l’effort de réflexion que je portais sur l’idée de critique aboutissait à une idée relative aux distractions de l’intelligence, comme tout à l’heure en réfléchissant à ces distractions, je m’étais mis justement à penser à la critique… Je pourrais donner mille exemples de ce genre… Si j’analysais presque toutes les idées développées dans cet ouvrage, je pourrais montrer que chacune d’elles m’est venue au moment même où je réfléchissais à une autre ; en sorte que si mes réflexions avaient un effet, c’était bien rarement celui auquel je m’attendais. […] Il ne faut pas oublier cependant que le hasard, en tant qu’opposé à la finalité, se trouve aussi à l’intérieur comme j’ai eu déjà l’occasion de le dire et d’essayer de le faire voir.

1396. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

À l’aspect des satellites qui remplissaient la maison, les convives, frappés de terreur, essayèrent de s’évader ; mais on les força de rester dans la salle du festin jusque bien avant dans la nuit : Néron, pendant ce temps-là, prenait plaisir à se représenter la frayeur de ces malheureux qui s’attendaient à passer de la table à la mort ; et ce ne fut qu’après s’être bien égayé à leurs dépens qu’il les fit enfin relâcher, en disant avec une ironie amère qu’ils avaient payé assez cher l’honneur de souper chez un consul. […] La manière dont Tacite s’explique devait apprendre à l’abbé Dubos à respecter l’honneur de Junie : le grave et judicieux historien avoue « qu’elle n’était pas aussi modeste que belle ; ce fut là, dit-il, le prétexte de l’accusation : on essaya de faire passer pour un crime abominable une, amitié qui n’était qu’indiscrète ». […] Le prince répondit que les amateurs pourraient l’entendre dans les Jardins : c’était un petit théâtre sur lequel les novices s’essayaient avant de se hasarder sur le grand théâtre de Pompée ; il était situé dans les jardins près du Tibre, que Jules César avait légués au peuple romain. […] À ce fait incontestable, on a mêlé des contes, suivant l’usage ; et, comme si la chose n’était pas assez étrange par elle-même, on a essayé de relever encore le miracle par des exagérations auxquelles on n’est pas obligé de croire. […] Il eût essayé de faire couler des larmes en faveur de la jeune infortunée, victime de la coquetterie d’une marâtre ; mais du temps de Quinault, ce n’était point la mode du galimatias sentimental et moral.

1397. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Elles s’essayaient avec tant d’adresse à trouver les mêmes intonations, à dire les mêmes phrases avec les mêmes accents, que souvent il ne devinait pas. […] Il s’asseyait à côté d’elle, le cœur et la bouche pleins de paroles brûlantes qui ne sortaient point ; il l’écoutait, il répondait, et, tout en paraissant s’intéresser beaucoup à ce qu’elle lui racontait, il essayait parfois de lui prendre une main, qu’elle abandonnait sans y songer, amicale et le sang calme. […] À l’heure où la tragédie est dans la rue, il n’en faut pas moins la montrer sur la scène, dit Pluche, qui essayait de sourire. […] … Je me rappelle à quel point je désirais voir un cadavre, et combien cette envie que j’avais, contre laquelle je n’essayais même pas de lutter, me faisait trembler Si, à cette époque, on m’en avait montré un, qu’eussé-je dit ? […] Essaye de tomber sur de bons clients.

1398. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Car il essayait sa phrase, non en la méditant, comme il se doit, mais en la parlant. […] L’ouvrage par lequel Renouvier essaie de masquer cette évidence est d’un impayable comique, sous les lugubres dehors habituels à ce pense-faux. […] Quand vous rencontrerez, par hasard, un résidu des Droits de l’Homme et du XIXe siècle, sous les auspices d’un salonnard, n’essayez pas de le convaincre ; fichez-vous de lui hardiment, et abondamment. […] C’est ce que je vais essayer de démontrer. […] Quelques rares zélateurs du passé essaient encore de cacher la nouvelle, de présenter comme révisible l’arrêt fatal de Pierre Marie.

1399. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Si, pourtant : le lundi ; on essaye, du moins. […] Cela dit, essayons de raconter l’Ensorcelée, puisque l’ignorance générale à l’endroit de M.  […] Seulement, au lieu de commencer l’article par cette question, c’est par elle qu’il le finit ; au lieu d’essayer d’y répondre, il signe. […] … » Il ne l’a point essayé, fort heureusement pour lui, pareil dessein étant hors de réalisation. […] M. de Sacy est assez malheureux, ne lui reprochons rien, pas même d’avoir essayé la justification de M. 

1400. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Ce fut au milieu d’un tel cercle d’amis que Ballanche essaya sa jeune imagination. […] À ce respect humain qu’on essaye de susciter en nous à l’encontre de nos premiers enthousiasmes, nous restons complètement insensible ; et devant notre sens, aujourd’hui bien rassis, c’est un témoignage de plus en faveur des hommes et des choses de la Grèce, d’avoir passionné notre jeunesse. […] Essayons un simple chapitre de l’histoire du langage. […] C’est donc sur ces deux points seulement, la poésie, le style, que nous essayons d’apprécier la littérature du dix-huitième siècle. […] Sans essayer de le définir, distinguons-le soigneusement du véritable esprit philosophique.

1401. (1927) Des romantiques à nous

Cette confusion eût été pourtant impossible, si, au lieu d’adopter, pour me combattre, le mode dogmatique et déclamatoire auquel j’ai eu affaire le plus souvent, on avait commencé, comme je j’ai essayé, par analyser le fond de pensée et de sentiments des génies et des œuvres en discussion. […] Je n’essaie point de déterminer dans quelle mesure il l’a commise. […] J’ai essayé de fixer l’image psychologique d’une des populations qui sont entrées au cours de l’histoire, dans le grand composé français. […] * * * J’essaie de résumer, M.  […] Nous n’essayerons pas d’aborder le détail innombrable de son œuvre.

1402. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il essaye de nous en persuader, puisque l’article si profondément modifié est toujours daté de 1883, sans autre avis. […] Et les deux misérables, qui s’aiment d’un amour mêlé de haine et d’autant plus puissant essayent d’empoisonner le duc. […] Hauviette lui parle de vie simple et d’acceptation, Madame Gervaise essaie aussi de la calmer. […] J’ai essayé d’inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux arbres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. […] Si l’on essaye de suivre le détail de ces fiévreuses évolutions et de ces soudaines volte-face, on s’y perd et l’on n’y comprend rien.

1403. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

La scène change, lorsque nous essayons de démêler, dans cette multitude énorme de propriétés, les propriétés fondamentales. […] Il essaye de considérer à part et en soi ce quelque chose indépendant et permanent qu’il n’a isolé que par un oubli.

1404. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

J’ai traduit bien des idées et bien des styles, je n’essayerai pas de traduire un seul de ces portraits-là. […] Essayons de les décrire ; on comprendra mieux les fleurs en voyant le jardin.

1405. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

La jeune Romaine y essayait ses premiers pas et ses premiers sourires. […] morte avant la première ride sur son beau visage et sur son esprit ; la duchesse de Maillé, âme sérieuse, qui faisait penser en l’écoutant ; son amie inséparable la duchesse de La Rochefoucauld, d’une trempe aussi forte, mais plus souple de conversation ; la princesse de Belgiojoso, belle et tragique comme la Cinci du Guide, éloquente et patricienne comme une héroïne du moyen âge de Rome ou de Milan ; mademoiselle Rachel, ressuscitant Corneille devant Hugo et Racine devant Chateaubriand ; Liszt, ce Beethoven du clavier, jetant sa poésie à gerbes de notes dans l’oreille et dans l’imagination d’un auditoire ivre de sons ; Vigny, rêveur comme son génie trop haut entre ciel et terre ; Sainte-Beuve, caprice flottant et charmant que tout le monde se flattait d’avoir fixé et qui ne se fixait pour personne ; Émile Deschamps, écrivain exquis, improvisateur léger quand il était debout, poète pathétique quand il s’asseyait, véritable pendant en homme de madame de Girardin en femme, seul capable de donner la réplique aux femmes de cour, aux femmes d’esprit comme aux hommes de génie ; M. de Fresnes, modeste comme le silence, mais roulant déjà à des hauteurs où l’art et la politique se confondent dans son jeune front de la politique et de l’art ; Ballanche, le dieu Terme de ce salon ; Aimé Martin, son compatriote de Lyon et son ami, qui y conduisait sa femme, veuve de Bernardin de Saint-Pierre et modèle de l’immortelle Virginie : il était là le plus cher de mes amis, un de ces amis qui vous comprennent tout entier et dont le souvenir est une providence que vous invoquez après leur disparition d’ici-bas dans le ciel ; Ampère, dont nous avons essayé d’esquisser le portrait multiple à coté de Ballanche, dans le même cadre ; Brifaut, esprit gâté par des succès précoces et par des femmes de cour, qui était devenu morose et grondeur contre le siècle, mais dont les épigrammes émoussées amusaient et ne blessaient pas ; M. de Latouche, esprit républicain qui exhumait André Chénier, esprit grec en France, et qui jouait, dans sa retraite de la Vallée-aux-Loups, tantôt avec Anacréon, tantôt avec Harmodius, tantôt avec Béranger, tantôt avec Chateaubriand, insoucieux de tout, hormis de renommée, mais incapable de dompter le monstre, c’est-à-dire la gloire ; enfin, une ou deux fois, le prince Louis-Napoléon, entre deux fortunes, esprit qui ne se révélait qu’en énigmes et qui offrait avec bon goût l’hommage d’un neveu de Napoléon à Chateaubriand, l’antinapoléonien converti par popularité : L’oppresseur, l’opprimé n’ont pas que même asile ; moi-même enfin, de temps en temps, quand le hasard me ramenait à Paris.

1406. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Levons-nous, et essayons nous-même de tout voir.” […] « J’ai traversé ces champs de la Thrace, incultes et délaissés aujourd’hui, où Orphée essaya de régner en philosophe après son père, le roi Œagre : hérédité incertaine, que les âges ont effacée à demi pour y substituer une filiation surnaturelle.

1407. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Essayer de devenir libre à coups de romans, et quels romans ! […] Essayez-en cinquante fois.

1408. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Après avoir inutilement essayé de les persuader l’un et l’autre, m’apercevant que mes raisons n’avaient pas dans leur balance de poids à l’égal des résultats qui les épouvantaient, je finis par dire que, n’étant pas, moi, persuadé par leurs raisons, je ne pouvais m’y rendre, et que je lutterais tout seul dans la conférence ; que je les priais simplement de renvoyer à la fin l’annonce de leur adhésion à cet article, si, ne parvenant pas à concilier la chose, on était forcé de rompre ; ce à quoi j’étais résolu en cas extrême, quoique avec une vive douleur, plutôt que de trahir ce qui, dans ma pensée, était de mon rigoureux devoir. […] L’un d’eux même déclara qu’il voulait essayer de trouver des expressions capables de concilier les deux parties.

1409. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Élevé dans la cabane paternelle jusqu’à l’âge de quatorze ans, allant ramasser du bois mort et faire de l’herbe pour la vache dans la mauvaise saison, ou accompagnant, l’été, son père dans ses tournées pédestres, le jeune Eckermann s’était d’abord essayé au dessin, pour lequel il avait des dispositions innées assez remarquables ; il n’était venu qu’ensuite à la poésie, et à une poésie toute naturelle et de circonstance. […] Dans la dernière rédaction, il est possible aussi qu’il soit bon de faire çà et là quelques suppressions ou quelques corrections sans altérer le caractère de l’ensemble. » Je lui répondis que je m’essayerais très volontiers sur ce travail, et que mon vœu le plus vif était de réussir à son gré.

1410. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Je fis pourtant encore un effort lorsqu’on nous ordonna de marcher et j’essayai de me lever. […] » Je me cramponnais à son bras… des larmes coulaient le long de son grand nez… Il essaya de me porter, mais il était aussi trop faible.

1411. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

On doit toujours essayer de mener l’humanité par les voies pacifiques et de faire glisser les révolutions sur les pentes douces du temps ; mais, si l’on est tant soit peu critique, on est obligé de se dire en même temps que cela est impossible, que la chose ne se fera pas ainsi. […] Nous n’avons pas plus raison les uns que les autres ; vous êtes plus nombreux, nous sommes plus forts, essayons. » C’est qu’un tel milieu n’est pas normal pour l’humanité ; c’est que la raison seule, c’est-à-dire le dogme établi, donne le droit de s’imposer, c’est que le nombre est en effet un caractère tout aussi superficiel que la force ; c’est que rien ne peut s’établir que sur la base de la raison.

1412. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Essayons d’abord d’éclaircir la question d’une manière indirecte, en nous reportant aux nécessités de la vie même. […] Un biologiste allemand mort trop jeune, Rolph, a essayé de déterminer le ressort concret et même mécanique de l’évolution universelle pour compléter la théorie de Darwin.

1413. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Molière, je le connais bien, je l’ai étudié, je me suis rempli de sa pièce typique Le Cocu imaginaire, et pour essayer si j’avais l’instrument bien en bouche, j’ai fait une petite pièce, Le Tricorne enchanté. […] Nous qui ne croyons pas qu’avec l’argent on puisse se procurer ni un sens, ni même un bonheur de plus, nous userions de l’argent expérimentalement, nous ferions des folies de dépenses pour essayer entre quatre murs notre originalité, et la légèreté spécifique d’une grosse somme, et le soufflet qu’on peut donner aux adorations de la foule et de la plèbe des riches.

1414. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Elle a beau essayer de prendre des poses tranquilles, de croiser ses bras dans l’immobilité, impossible de tenir en place. […] Aujourd’hui nous prenons possession du pavillon de Catinat, que la princesse nous a prêté pour fuir le bruit de notre maison, et aujourd’hui on essaie les cloches qu’elle vient de donner à l’église.

1415. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Le voilà donc forcé par métier de scruter et de s’assimiler toutes les calamités humaines, d’essayer sur sa propre âme les peines aiguës qu’il va faire ressentir obtuses et presque suaves. […] Taine dans la critique ; George Sand dans le roman idéaliste ; Delacroix et Berlioz dans la peinture et la musique ; tous ceux qui se réclament des romantiques autrement que par des similitudes de forme, ont fait prévaloir dans leurs œuvres l’indice sentimental que nous avons essayé de caractériser et aujourd’hui encore ceux des jeunes écrivains qui vont conquérir le public procèdent de la morale sinon de l’esthétique des génies de 1830.

1416. (1894) Textes critiques

Nous avons essayé des décors héraldiques, c’est-à-dire désignant d’une teinte unie et uniforme toute une scène où un acte, les personnages passant harmoniques sur ce champ de blason. […] Et puis, pourquoi le public, illettré par définition, s’essaye-t-il à des citations et comparaisons ?

1417. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

C’est ce procès, si souvent débattu de nos jours avec la partialité et avec la passion des querelles d’esprit, que nous allons essayer de juger à notre tour, en comprenant bien et en faisant bien comprendre cet homme d’achoppement, Boileau. […] Racine, se ranimant à sa présence, essaya de se soulever sur son lit et de le serrer pour la dernière fois dans ses bras.

1418. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Quand le poète est un grand homme comme le Dante, le poète survit éternellement, et on essaye aussi de faire survivre le poème (tout entier), mais on n’y parvient pas ; l’œuvre jadis intelligible et populaire résiste comme le sphinx aux interrogations des érudits ; il n’en subsiste que des fragments plus semblables à des énigmes qu’à des monuments. […] Ses poésies lyriques, qui ont précédé la composition de son poème, ont gardé les traces de ses affections profanes et passagères, qu’il essaya en vain de voiler à demi sous des allusions symboliques. » « La poésie épique », dit plus loin le jeune commentateur, « apparaît, à son origine, revêtue d’un caractère sacerdotal, se mêlant à la prière et à l’enseignement religieux ; c’est pourquoi, dans les temps même de décadence, le merveilleux demeure un des préceptes de l’art poétique.

1419. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Dans un animal, les différens systèmes et organes se développent harmoniquement, et de cette harmonie dépend la vie de l’individu ; essayez de faire vivre un vertébré avec un cœur rudimentaire et un cerveau adulte ! […] On a souvent essayé de déterminer avec quelque précision les caractères que revêtent successivement les sociétés dans l’enfance et la jeunesse, dans l’âge mûr, dans la vieillesse.

1420. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Cette république noble et marchande, dont l’origine se perd dans les plus anciens débris de l’Empire romain ; qui eut la première en Italie, en face et à côté de la nouvelle politique romaine, une politique à elle, profonde, suivie, consommée, indépendante ; qui eut ses épisodes de grandeur héroïque et de chevalerie maritime, bien qu’un intérêt de commerce fût toujours au fond ; qui, dans le cours de sa longue et séculaire décadence, sut trouver tant de degrés encore brillants et des temps d’arrêt si glorieux ; qui ne s’abaissa véritablement que depuis la fin du xviie  siècle ; ce gouvernement jaloux, mystérieux, si longtemps sage, de qui la continuelle terreur était tempérée par un carnaval non moins continuel, comme en France la monarchie absolue l’était par des chansons ; cette cité originale en tout, et qui le fut hier encore jusque dans l’insurrection dernière par laquelle, déjà si morte, elle essayait d’un réveil impossible ; cet ensemble d’institutions, d’intérêts, d’exploits et de prouesses, de conjurations, d’espionnages et de crimes ; tant de majesté, de splendeur et d’austère vigilance, se terminant en douceurs molles et en plaisirs, tout cela se suit et se comprend d’autant mieux dans le récit de M. 

1421. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Au reste, Ramond eut un rôle essentiel et marquant dans cette Assemblée législative ; il fut, avec Jaucourt, Mathieu Dumas, Lebrun, Beugnot, Girardin, Lémontey, du nombre de ceux qui essayaient de faire durer la Constitution et de maintenir la monarchie qu’elle avait trop désarmée.

1422. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Dancourt s’y essayait.

1423. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Je viens de faire le fol avec mes enfants, je m’en vais maintenant faire le sage avec vous et vous donner audience. » Et comme il s’agit de l’Édit de Nantes sur lequel on essaye de le chapitrer, il les remet en peu de mots au pas et à la raison.

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Nous préférons mille fois l’opprobre dont elles essaient en vain de se couvrir à la vaine considération, etc.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Frédéric essaie de sauver aux états de sa sœur les horreurs de la guerre, et, par ses diversions, d’attirer l’ennemi d’un autre côté.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Je déplore amèrement le peu d’influence que j’ai eu sur lui, car j’ai toujours détesté la Révolution et ceux qui l’ont amenée… Même quand je le vis abandonné et repoussé de tous, je le reçus chez moi, et j’essayai de lui faire comprendre ses fautes.

1427. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Il resta le même pour elles aussi longtemps qu’il put ; il aurait voulu que le bruit de ses luttes et de ses combats n’arrivât point jusqu’à ces humbles âmes et n’allât point troubler l’idée affectueuse et riante qu’elles avaient de lui ; il essaya jusqu’au bout de leur répondre sur un ton d’enjouement et de folâtre gaieté.

1428. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

On essaya de nier le succès et de retourner l’opinion.

1429. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

L’homme de lettres, s’il avait été un moment primé par l’homme de passion et de combat, se réveilla alors en lui avec toutes ses inquiétudes, et il essaya de donner un dernier témoignage de soi, de ses idées et de son talent dans une production suprême ; il y réussit en 1833 par quelques pièces fort belles du Recueil qu’il publia, et qui, moins populaire que les précédents, eut un succès poétique et littéraire.

1430. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Dans ses dernières années (1855-1858), il essaya même de créer au Journal des Débats, pour une revue de quinzaine, un feuilleton moral où il renouvelait le genre d’Addison.

1431. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Livet, il cherche et trouve des raisons subtiles et profondes à une institution et à une durée mémorable dont il ne me convient pas assurément de vouloir amoindrir le prestige ; mais il semble croire qu’il en est de l’Académie comme de Rome, qu’elle est vouée à l’éternité ; « Qu’on essaye, dit-il, de se figurer un pouvoir, quelque autorisé à tout faire qu’on le suppose, qui ose porter atteinte à ce chiffre de quarante, devenu sacramentel en littérature ; on n’y réussira pas. » Grâce à Dieu, l’Académie n’est pas et n’a jamais été bien menacée de nos jours ; mais pour cela je ne crois pas que ce chiffre de quarante ait une telle vertu historique.

1432. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Mais enfin, il est honorable à ce chantre de la Religion, purement raisonneur et sans invention, à ce traducteur en vers des Pensées de Pascal, de s’être enquis des autres poèmes religieux construits par de vraiment grands architectes et poètes dans les littératures étrangères, et d’avoir essayé d’y mordre.

1433. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Bossuet avait déjà fait usage de cette argutie théologique dans un de ses sermons de jeunesse (sermon pour le neuvième dimanche après la Pentecôte), et il y essayait d’une manière encore enveloppée la pensée qu’il devait reprendre plus tard et placer, comme on l’a vu, en si belle occasion, et en l’offrant sous un jour si spécieux.

1434. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Il survient, à travers ces infanticides sacrés, un incident ingénieusement ménagé et presque comique : c’est le prêtre eunuque Schahabarim, qui, ne croyant plus à sa déesse, dont l’impuissance lui est attestée par les calamités de Carthage, essaie de se faufiler d’un culte à l’autre et de déserter de Tanit à Moloch.

1435. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

M. de Chateaubriand, à la tribune des Pairs, eut ce jour-là de nobles paroles, et, cet autre jour, il en eut de malheureuses… » Sur les violences matérielles et les horreurs qui ensanglantèrent le Midi, on est unanime ; mais là encore on essaye de n’en pas trop dire et de limiter l’indignation ; on n’emprunte que discrètement à l’effroi de la tradition populaire qui a survécu et qui subsiste encore ; on craint de paraître donner dans la légende qui grossit les faits et les transfigure : à ce travail honorable, entrepris par de bons esprits qui ont oublié d’être de grands peintres, le courant incendiaire qui traversa alors et dévora toute une partie de la France, se dissipe et s’évapore ; l’atmosphère embrasée du temps ne se traduit point au milieu de ces justes, mais froides analyses ; l’air échappe à travers les mailles du filet, et c’est encore dans les historiens d’une seule pièce, d’une seule et uniforme nuance comme Vaulabelle, dans ce récit ferme, tendu et sombre, où se dresse énergiquement passion contre passion, qu’on reçoit le plus au vif et en toute franchise l’impression et le sentiment des fureurs qui caractérisent le fanatisme royaliste à cette époque.

1436. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Elle perdra la cruelle habitude de la terreur ; ses enfants, à votre vue, ne courront, plus vers elle comme des colombes effrayées, et vos larmes ne couleront plus en silence pour expier les torts de votre complexion. » L’ayant, un jour, emmené chez lui à Marly, il l’observe et l’étudie sans en avoir l’air et sans lui porter ombrage ; il essaye de lui insinuer sous toutes les formes l’apaisement et la douceur, et plus content il fait part à Mme Deleyre du résultat obtenu : « Si j’en juge bien par les apparences, il me semble que son âme est plus tranquille.

1437. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Il sent la Muse déjà prête à repartir ; il essaye de la retenir quelques instants de plus, en lui rappelant tous leurs chers souvenirs, à tous deux ; Te souviens-tu, Muse adorée, Du premier temps où je t’aimais ?

1438. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Rouher ; — lorsque encore, par exemple, ayant à parler de Victor-Emmanuel, il l’a défini « ce roi plein de résolution qui met le triomphe de l’unité italienne au-dessus de la conservation de sa couronne et de sa vie, roi plein d’ardeur, qui a le mépris de la mort et la volupté du péril » — lorsqu’à la veille du discours de l’Empereur pour l’ouverture de la dernière session, et s’arrêtant par convenance au moment où il allait essayer d’en deviner le sens, il ajoutait : « On peut s’en rapporter pleinement de ce qu’il conviendrait de dire, s’il le veut dire, à l’Empereur, qui semble puiser dans la condensation et l’esprit du silence la force et le génie du discours. » On ne saurait mieux dire ni plus justement, et en moins de mots, les jours où l’on ne veut pas déplaire.

1439. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Taine n’a fait autre chose qu’essayer d’étudier méthodiquement ces différences profondes qu’apportent les races, les milieux, les moments, dans la composition des esprits, dans la forme et la direction des talents. — Mais il n’y réussit pas suffisamment, dira-t-on ; il a beau décrire à merveille la race dans ses traits généraux et ses lignes fondamentales, il a beau caractériser et mettre en relief dans ses peintures puissantes les révolutions des temps et l’atmosphère morale qui règne à de certaines saisons historiques, il a beau démêler avec adresse la complication d’événements et d’aventures particulières dans lesquelles la vie d’un individu est engagée et comme engrenée, il lui échappe encore quelque chose, il lui échappe le plus vif de l’homme, ce qui fait que de vingt hommes ou de cent, ou de mille, soumis en apparence presque aux mêmes conditions intrinsèques ou extérieures, pas un ne se ressemble14, et qu’il en est un seul entre tous qui excelle avec originalité.

1440. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Il essaya plus tard de subvenir aux vides des cadres de la ci-devant marine royale à l’aide des recrues de la marine marchande.

1441. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Le Play qui parle) dresse les hommes à la tolérance dans toute société où la paix publique est fermement maintenue par l’autorité : la même liberté fait souvent naître des attaques et des haines qui peuvent compromettre cette paix publique. » Mais si l’on n’essaye pas l’on n’apprend pas.

1442. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Il dut, avant tout, sonder la France, alliée de l’Autriche, pour s’assurer qu’elle n’épousait point la politique de Vienne ; et, de son côté, Marie-Thérèse, changeant un moment de rôle auprès de sa fille et passant du ton de mentor à celui de solliciteuse, essaya par elle de peser sur les déterminations de Louis XVI.

1443. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Le maréchal et le prince de Conti ne s’aimaient pas : celui-ci avait des prétentions militaires dont le maréchal ne lui reconnaissait pas le droit ; il savait à quoi s’en tenir sur ses succès si enflés en Italie : depuis on avait vu le prince faire peu de besogne sur le Rhin ; et dans l’armée de Flandre, après avoir essayé pendant quelque temps de servir avec le maréchal, il n’avait pas su marcher de concert et s’était retiré par susceptibilité, sous un vain prétexte, dès le mois d’août précédent.

1444. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Une femme célèbre, déterminée à lutter avec le vainqueur d’Italie, l’interpella au milieu d’un grand cercle, lui demandant quelle était, à ses yeux, la première femme du monde, morte ou vivante : « Celle qui a fait le plus d’enfants », lui répondit-il en souriant. » C’est là le lieu de ce fameux mot en réponse à Mme de Staël, et qui a tant couru : elle voyait également pour la première fois le général Bonaparte, elle essayait d’emblée sur lui la fascination de son éloquence.

1445. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

En effet, l’esprit moqueur essaie rarement de l’attaquer ; il est même tenté d’avoir de la considération pour le caractère qu’il n’a pas la puissance d’affliger.

1446. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

. — Ailleurs, à l’Académie de Bordeaux, Montesquieu lit des discours sur le mécanisme de l’écho, sur l’usage des glandes rénales ; il dissèque des grenouilles, essaye l’effet du chaud et du froid sur les tissus vivants, publie des observations sur les plantes et sur les insectes. — Rousseau, le moins instruit de tous, suit les cours du chimiste Rouelle, herborise, et s’approprie, pour écrire son Émile, tous les éléments des connaissances humaines. — Diderot a enseigné les mathématiques, dévoré toute science, tout art et jusqu’aux procédés techniques des industries.

1447. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

À ce moment, si l’on cherche le trait dominant qui règne dans ce monde divers, on ne trouve rien ; on sent bien que tout cela est beau, mais on ne démêle pas encore de quelle beauté ; on est agité par vingt tendances naissantes et aussitôt détruites ; on essaye les mots de voluptueux, de riche, de facile, d’abondant ; ils ne conviennent pas ou ne conviennent qu’à demi.

1448. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

. — Buzot, né en 1760, député à la Constituante, président au tribunal d’Evreux sous la Législative, député à la Convention, ami de Mme Roland, essaya de soulever la Normandie, passa dans la Gironde, et s’empoisonna.

1449. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Mais l’esprit dominant ne portait pas à l’abstraction ; la science expérimentale, le naturalisme littéraire maintinrent dans l’histoire le goût de la réalité concrète et le sens de la vie : d’autant que le développement des sciences auxiliaires, diplomatique, épigraphie, archéologie, faisait sans cesse jaillir une multitude de faits précis, individuels, sensibles, qui menaçaient même d’inonder l’histoire et de noyer toutes les idées ; ces matériaux, du moins, facilitaient la restitution intégrale de la vie et donnaient aux plus forts esprits la tentation de l’essayer.

1450. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Mais, dans les intervalles d’indépendance, ils essayaient de se faire une certitude qui fût plus l’œuvre de l’homme ; et ils la demandaient aux traditions de la philosophie ancienne, à ce qui restait de Platon et d’Aristote.

1451. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Voltaire y opposa une théorie qui, en expliquant la variété des races par l’apparition multiple de l’homme sur divers points du globe, essayait de détourner les esprits de l’idée religieuse d’une création volontaire vers le hasard de plusieurs créations spontanées.

1452. (1886) De la littérature comparée

Mais avant d’essayer de caractériser, au point de vue qui nous occupe, le mouvement contemporain, il est une remarque sur laquelle je voudrais, Messieurs, attirer un instant votre attention.

1453. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Il faut d’abord les tâter, comme dirait Montaigne, les essayer longtemps, les laisser courir devant soi dans la liberté de leur allure.

1454. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Son lyrisme l’emporte : il essaie lui-même à tout hasard son hypothèse, il nous trace un tableau de la dernière grande catastrophe dont le globe a été le théâtre.

1455. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Pline s’est contenté de les marquer, sans essayer d’en rendre compte.

1456. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Nourri dès l’enfance dans l’idéal des conjurations et des guerres civiles, il n’était pas fâché de s’essayer à les réaliser pour avoir ensuite à les raconter comme Salluste, et à les écrire.

1457. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Louis XVI, après avoir rendu aux grands corps judiciaires et aux compagnies souveraines leur pouvoir de résistance, s’en repentait, et laissait son ministère essayer de les briser de nouveau ; le garde des Sceaux Lamoignon imposait militairement, le 8 mai 1788, les édits qui renversaient par toute la France la vieille magistrature, restreignaient les ressorts des parlements, établissaient des circonscriptions nouvelles, multipliaient les tribunaux, et constituaient à Paris une cour plénière à laquelle tout ressortissait.

1458. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il paraît que les Russes avaient eu l’idée, dans une incursion armée sur notre territoire, de présenter Louis XVIII à la France, comme pour essayer l’esprit national et voir ce qui en sortirait.

1459. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Je vous conseillerai donc de ne pas essayer de déchaîner le tigre, mais de brûler cet écrit avant qu’il soit lu d’aucune autre personne : par là vous vous épargnerez à vous-même beaucoup de mortification de la part des ennemis qu’il peut vous susciter, et peut-être aussi beaucoup de regret et de repentir.

1460. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Le poète a essayé depuis de nous la montrer en prose, mais ses vers ne le disaient pas.

1461. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Plus tard, il a essayé de corriger ce défaut de son éducation première, et il était arrivé sur l’ancien régime à une érudition assez fine et assez rare, mais trop récente, et par conséquent toujours un peu incertaine.

1462. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

J’ai essayé d’établir cette proportion mathématiquement à l’aide de moyennes, et, aussi loin que mes calculs incomplets ont pu me conduire, ils la confirment entièrement.

1463. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Dans les livres de philosophie, on va chercher des idées générales, dans les romans réalistes des observations, dans les romans idéalistes de beaux sentiments, dans les poètes tout cela et de plus des inventions de rythme, des trouvailles de mélodie, d’harmonie, toute une technique, qui ici, a autant d’importance que le fond ; et de cette technique on ne jouit, à cette technique on ne se plaît, à cette technique on ne se joue amoureusement, que si soi-même on s’en est mêlé, que si on s’y est essayé, que si l’on en a mesuré les difficultés, que si l’on y a atteint soi-même à quelques petits succès relatifs ; comme il n’y a que les musiciens qui comprennent la musique, et les autres, quand ils croient y entendre quelque chose, sont des snobs, il n’y a que les hommes qui ont été un peu versificateurs qui comprennent les poètes.

1464. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Fervaques et Bachaumont, avait déjà essayé de peindre ressemblante cette société, et aussi sous la forme d’un roman et même de plusieurs.

1465. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Ce n’est pas pour rien que dans un livre célèbre, dix ans auparavant, l’auteur de l’Amour a essayé de déshonorer l’Église dans son prêtre : il voulait prendre à ce prêtre sa succession.

1466. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

« Essayons, se dit-il, peut-être croira-t-on de nouveau en moi, si l’on voit encore ma face… Peut-être croira-t-on encore à ma vigueur éternelle… » Et il parle aux hommes qui le pensaient enseveli dans un éternel silence.

1467. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Croce verra combien mon « système » diffère de la classification rigide encore en usage) que la satire n’est pas un « genre », pas plus que l’idylle, ou le poème héroï-comique, ou le roman champêtre… Ces combinaisons variées, dont nul ne saurait fixer le nombre ni la forme, naissent parfois de la fantaisie d’un génie et meurent avec lui, car les imitations qu’elles suscitent ne sont le plus souvent que de mauvaises copies et ne révèlent qu’une mode sans âme ; — d’autres fois, ces combinaisons (celles-là surtout qu’on essaie de grouper en « genre didactique »), sont tout simplement des œuvres de morale ou de science ; leur style agréable ne suffit pas à en faire des œuvres littéraires ; il s’agit d’un domaine intermédiaire, comme il y en a tant dans la vie où tout n’est que transition ; dans ces cas-là, qu’on commence par rendre courageusement à la morale et à la science tout ce qui n’est pas œuvre d’art ; il y a des documents d’une grande valeur psychologique qui sont sans « forme » au sens précis du mot, donc sans art ; il faut les connaître, les utiliser, en dire l’intention, la signification ; mais, loin de les mettre au nombre des œuvres d’art, dire pourquoi ce ne sont pas des œuvres d’art.

1468. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Appuyé sur ses chers Écossais, surtout sur lui-même, il essayait de fonder la science, et laissait son rival installé sur le trône amasser des nuages et emprunter des rayons.

1469. (1885) L’Art romantique

J’ai essayé plus d’une fois, moi-même, de dresser cet énorme catalogue ; mais ma patience a été brisée par cette incroyable fécondité, et, de guerre lasse, j’y ai renoncé. […] En vain essayai-je de lui expliquer que ce n’était pas le Charlet des premiers temps que je blâmais, mais le Charlet de la décadence ; non pas le noble historien des grognards, mais de bel esprit de l’estaminet. […] Si j’ai négligé la question de la noblesse plus ou moins grande des facultés, ç’a été pour n’être pas entraîné trop loin ; mais la supposition qu’elles sont toutes égales ne nuit eu rien à la théorie générale que j’essaye d’esquisser. […] J’ai entendu de belles voix essayer ces accents rustiques ou patriotiques, et cependant je n’éprouvais qu’un malaise irritant. […] Aujourd’hui la réaction est commencée ; elle a pris naissance le jour même où la malveillance, la sottise, la routine et l’envie coalisées ont essayé d’enterrer l’ouvrage.

1470. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

De quelque nom que notre haute philosophie se plaise à les désigner, quelles que soient les jouissances plus exquises auxquelles nous pensons qu’elle nous admet, c’est là que le peuple a arrêté ses volontés, c’est là qu’il a fixé ses affections ; il nous suffit, et tous nos systèmes doivent s’abaisser devant sa volonté souveraine. » Tout en s’exprimant en philosophe, on le voit, mais en philosophe politique qui cherche à donner un fondement profond à la moralité, et qui ne dédaigne pas de lui trouver la sanction la plus intime, il essayait d’attendrir pour la première fois la législation, et, en la laissant égale pour tous les cultes, de lui infuser une pensée de sollicitude et d’intérêt supérieur pour chacun d’eux : « Que la liberté que vous accordez à tous les cultes ne soit donc point en vous l’effet d’une égale indifférence, encore moins d’un égal mépris, comme cette tolérance dont se parèrent longtemps de dangereux sophistes ; mais qu’elle soit le fruit d’une sincère affection. […] Le lendemain du vote pour le Consulat à vie, il avait essayé de montrer que cette autre Constitution de l’an vin était perfectible, et qu’avec un peu de bonne volonté on pouvait en tirer des institutions, des garanties, tout un ordre de choses qui terminât la Révolution en assurant et en limitant ses conquêtes politiques et civiles. Sous la Restauration, il essayait de même de demander à la Charte tout ce qu’elle contenait, et d’en faire découler les conséquences naturelles ; il s’indignait surtout qu’on la faussât, qu’on la torturât dans un mauvais sens, au gré des passions, au détriment de la monarchie comme du peuple.

1471. (1927) André Gide pp. 8-126

Pierre Benoit, sans grand mérite littéraire, soit du moins divertissant et récréatif ; mais nous connaissons un éminent philosophe qui, ayant essayé à plusieurs reprises de lire des romans de M.  […] Mais ses amis ont intérêt à essayer de le faire croire. […] Mais le principal personnage des Faux monnayeurs est un romancier, Édouard, qui, dans des conversations ou des fragments de son journal intime, essaye de préciser la définition du genre.

1472. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

C’est aux plus fermes et aux plus sages d’essayer de conduire et d’éclairer ceux qui entrent aujourd’hui dans la vie intellectuelle. […] Je vais essayer d’en donner quelque idée en citant textuellement une ou deux scènes. […] Qu’elle ait cependant essayé de séduire Octave, cela non plus ne fait pas de doute ; et cela prouve seulement que Cléopâtre n’était pas sûre. […] En un mot, j’aurais voulu substituer la science, l’inspiration, la vie toujours renouvelée et variée à une loi mécanique et immobile. » Les rêves, les désirs du plus chantant de nos poètes, les symbolistes ont essayé de les réaliser. […] Il s’essaya dans une petite revue obscure, les Chroniques, que ses deux amis, Maurice Barrès et Charles Le Goffic, avaient fondée un peu à son intention.

1473. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

On a quelquefois contesté l’origine a priori de ces idées, et l’on a essayé d’en faire la genèse empirique. […] Puis les effets constatés, nous essaierons de remonter jusqu’à la cause par voie d’induction. […] On a essayé d’assimiler l’habitude à l’association des idées. […] Les déterministes ont pourtant essayé de concilier la responsabilité avec leur système. […] Stuart Mill a essayé de faire la même chose pour l’amour du bien et celui du vrai.

1474. (1898) La cité antique

Nous essayerons de montrer par quelles règles ces sociétés étaient régies, et l’on constatera aisément que les mêmes règles ne peuvent plus régir l’humanité. […] Ainsi à Rome les plébéiens imaginèrent de former des gentes à l’imitation des patriciens ; à Athènes on essaya de bouleverser les γένη, de les fondre entre eux et de les remplacer par les dèmes que l’on établit à leur ressemblance. […] Puis, à l’aide de ces restes, nous essayerons d’entrevoir le véritable régime de la gens antique. […] On bien encore, on opposait à la formule par laquelle l’ennemi essayait de débaucher le dieu une autre formule qui avait la vertu de le retenir. […] Mais essayez donc, avec ces usages, de faire un seul État de la Grèce entière !

1475. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

M. de Fontanes essayait, avec discrétion et nouveauté, dans la poésie, de faire écho aux accents épurés de Bernardin de Saint-Pierre, ou à ceux de Jean-Jacques aux rares moments où Jean-Jacques s’humilie. […] La Terreur passée, Fontanes put reparaître, et son nom le désigna aussitôt à d’honorables choix dans l’œuvre de reconstruction sociale qui s’essayait. […] Il y a pourtant des endroits où il s’essaye directement, lui aussi, à l’imitation de la forme antique : il y réussit dans l’ode au jeune Pâtre, et dans quelques autres. […] Il essaya d’abord ses vers sur la Bible en les attribuant à Le Franc de Pompignan.

1476. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Nous autres, écrivains et raisonneurs, nous pouvons noter précisément par un mot chaque membre isolé d’une idée et représenter l’ordre exact de ses parties par l’ordre exact de nos expressions : nous avançons par degrés, nous suivons les filiations, nous nous reportons incessamment aux racines, nous essayons de traiter nos mots comme des chiffres, et nos phrases comme des équations ; nous n’employons que les termes généraux que tout esprit peut comprendre et les constructions régulières dans lesquelles tout esprit doit pouvoir entrer ; nous atteignons la justesse et la clarté, mais non la vie. […] C’est un loup à la chaîne, tremblant et féroce, qui essaye de mordre quand on l’approche, et qui se couche en voyant le fouet levé sur son dos. […] Je n’essaye pas de vous tromper et de vous faire croire au monde où je vous mène. […] On rêve ailleurs avec la musique ; j’essaye ici de faire rêver avec des vers. » Là-dessus le prologue se retire, et voici venir les acteurs.

1477. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Je vais essayer de vous signaler les personnages les plus éminents de ces aréopages du monde. […] Sue est un des hommes sur lesquels j’ai reçu le plus de détails ; je vais, mon cher Monsieur, essayer de me les rappeler. […] Pour la prochaine fois, j’essaierai de vous traduire ce que je vois chaque jour sur les autres hommes littéraires de la France. […] Aussi le secrétaire est-il aujourd’hui un écrivain fort distingué qu’on ne nomme pas, et Mme de Craon a-t-elle essayé de voler de ses propres ailes.

1478. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Les poètes du xvie  siècle essayèrent d’utiliser ce mètre en français. […] Essayons de la résumer, en un langage rajeuni : Mademoiselle, dit Louise Labé à Clémence, puisque le temps est venu où les sévères lois des hommes n’empêchent plus les femmes de s’appliquer aux sciences et aux arts, il me semble que celles qui en sont capables doivent se mettre à l’œuvre courageusement, afin de montrer aux hommes le tort qu’ils nous faisaient en nous privant du bien et de l’honneur qui pouvaient nous en revenir. […] Déjà du vivant de Ronsard, ses ennemis avaient essayé de tourner contre lui ce quatrain. […] L’espoir qui me remet du jour au lendemain, Essaie à gagner temps sur ma peine obstinée, Et, me venant promettre une autre destinée, Me fait monter plus haut qu’un empereur romain. […] Marmontel, qui s’y essaya sans succès, n’était pas né poète.

1479. (1925) Proses datées

Cependant, il semble bien que ce fut moins chez lui un amusement qu’une sorte d’exercice où il s’essayait, sur le vif, à la faculté maîtresse de son esprit, qui consistait, comme le dit excellemment Alfred Capus, « à atteindre aux extrêmes limites du fantastique avec les seuls éléments de la vie réelle ». […] Ce ne sont pas d’indécises rêveries de jeunesse qui m’y accueillent, mille petites peines, mille petites joies éparses et provenues de jours accumulés, les lassitudes et les ardeurs d’un être qui se cherche, se forme, s’essaie, se compose. […] Peut-être, sur cette petite scène du galetas, s’essaya-t-il à en débiter des tirades. […] On ne jouait pas seulement chez lui des œuvres consacrées, on y essayait aussi des ouvrages nouveaux. […] Et ne m’assure-t-on pas que cette Venise, que j’ai connue, et dont j’ai essayé jadis de fixer quelques aspects en des pages humblement exactes et respectueusement familières, a subi bien des changements et est menacée d’en subir bien d’autres.

1480. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Que l’on essaie de faire voir l’image double des éléphants-proues, des cohortes-flots ! […] Sans le roman honnêtement réaliste tous les personnages se ressembleraient à un degré effroyable ; on a essayé de dire l’histoire stupide des larves dont le grouillement forme l’humanité ; c’est difficile et répugnant. […] Il entra successivement dans l’âme et dans le génie de chacun de nos siècles littéraires ; il fut le trouvère du XIIIe siècle, l’allégoriste du XVe ; il ronsardisa ; il fréquenta chez Malherbe ; il essaya la perruque de La Fontaine. […] Il n’est pas indispensable de l’avoir élucidé pour essayer une nouvelle étude des rimes masculines et des féminines. […] Il fut d’ailleurs un des premiers à comprendre la valeur de certaines tentatives et le premier à essayer de les faire comprendre.

1481. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Et c’est ce que j’essayerai de faire. […] J’essayai de la détacher de sa mère ; elle y résista toujours. […] Troisièmement, à mesure qu’il essaye de préciser l’idée de son premier Discours, les sentiments dont cette idée n’est que le produit et l’expression deviennent en lui plus profonds et plus violents. […] Quelle occasion de s’essayer à ces sentiments exaltés qu’il veut exprimer dans son livre ! […] On feint de s’égarer dans une promenade, pour qu’il essaye de s’orienter ; et ainsi on lui glisse l’astronomie en douceur. — Il y a toute une histoire compliquée et vraiment grotesque, où le gouverneur s’entend secrètement avec un joueur de gobelets pour apprendre la physique à Émile tout en corrigeant sa vanité.

1482. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

J’essayai de railler par habitude. […] On voit une mer de feu dont les vagues rougeoyantes engloutissent une femme qui n’essaye même pas de nager. […] Naturellement, je n’ai pas essayé de pénétrer dans ces harems d’outre-Manche. […] N’essayez pas trop, en contant l’histoire du passé, de rendre, par le choix heureux des mots, la couleur et le relief des choses. […] De l’antiquité ainsi émiettée, la science moderne essaye de recueillir les débris.

1483. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Il avait souvent répondu à son saint frère qui essayait de lui faire peur sur ses propos d’incrédulité, que cela ne l’effrayait guère, et qu’ils iraient tous deux en paradis, « l’un portant l’autre ».

1484. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Il s’était essayé sous Louis XV, et il réussit complètement sous Louis XVI, dans cette Cour jeune et folâtre, au milieu de ses véritables contemporains.

1485. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Les écrivains issus de ces écoles ou de ces races compliquées et sombres, peuvent s’essayer dès l’âge de vingt ans, ils n’ont pas d’âge ni d’heure, on ne dira jamais d’eux, de leur pensée ni de leur style : « Le souffle matinal y a passé. » On est en Chypre.

1486. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Dans le portrait de la dernière conquête qu’il prête à son héros, il a essayé d’atteindre à une sorte d’idéal en peignant Mme de Selve, qui est selon lui l’honnête femme ; mais là encore il a su joindre à quelques intentions meilleures bien de l’indélicatesse.

1487. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Aujourd’hui, le genre de talent de Bourdaloue nous semble bien loin de prêter à de telles vivacités de couleurs, et, pour mieux essayer d’y pénétrer, je dirai d’abord l’effet assez général que cette éloquence produit à la lecture, et par quel effort, par quelle application du cœur et de l’esprit il est besoin de passer pour revenir et s’élever à la juste idée qu’il convient d’avoir de sa grandeur, de sa sobre beauté et de sa moralité profonde.

1488. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

J’essaierai, en choisissant quelques points, de rendre ce résultat bien sensible à nos lecteurs.

1489. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Ce jeune homme, et très jeune homme au temps où il servait avec Vauvenargues, avait le trait caractéristique de sa famille : « Je lui trouve dans l’humeur quelque chose des Riquetti, qui n’est point conciliant. » Vauvenargues, qui jugeait ainsi le petit chevalier, essayait de lui insinuer un peu de douceur, de politesse de ton et de mœurs, de l’assouplir. « Quant au genre de persuasion que vous soufflez au chevalier, lui disait Mirabeau, vous ne réussirez pas, s’il est du même sang que nous ; votre système est d’arriver aux bonnes fins par la souplesse ; le mien est d’arriver au bien, droit devant moi, ou par la violence ; de fondre sur le mal décidé, de l’épouvanter, et enfin de m’éloigner de ce qui n’a la force d’être ni l’un ni l’autre. » Ce système à outrance et que Vauvenargues a décrit dans un de ses caractères intitulé Masis (évidemment d’après Mirabeau), est le contraire de sa science à lui, de sa tactique dans le maniement des esprits, qui va à les gagner par où ils y prêtent, et à en tirer le parti le meilleur : Où Masis a vu de mauvaises qualités, jamais il ne veut en reconnaître d’estimables ; ce mélange de faiblesse et de force, de grandeur et de petitesse, si naturel aux hommes, ne l’arrête pas ; il ne sait rien concilier, et l’humanité, cette belle vertu, qui pardonne tout parce qu’elle voit tout en grand, n’est pas la sienne… Je veux une humeur plus commode et plus traitable, un homme humain, qui ne prétendant point à être meilleur que les autres hommes, s’étonne et s’afflige de les trouver plus fous encore ou plus faibles que lui ; qui connaît leur malice, mais qui la souffre ; qui sait encore aimer un ami ingrat ou une maîtresse infidèle ; à qui, enfin, il en coûte moins de supporter les vices que de craindre ou de haïr ses semblables, et de troubler le repos du monde par d’injustes et inutiles sévérités.

1490. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

L’artiste en effet, le peintre qui préparait à tout hasard ses cartons, s’essayait en lui.

1491. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Écrivez, écrivez… » C’est, sous une autre forme, le conseil que se donnait également Nicole, et la recette qu’il avait trouvée pour se délivrer l’esprit quand il était obsédé de pensées qui lui ôtaient le sommeil : il se hâtait de les jeter sur le papier ; — et Gœthe, le grand poëte, disait aussi, dans une bien vivante image ; « Mettez au monde cet enfant qui vous tourmente, et il ne vous fera plus mal aux entrailles. » Un autre jour, lisant avec admiration les trois volumes de Philosophie de Lamennais, et l’en louant à son tour et même à outrance, Béranger fait cependant une réserve sur un point bien important ; c’est à propos de l’espèce d’analyse que le philosophe a essayé de donner de l’idée de Dieu : « Je me suis toujours élevé vers Dieu, lui dit Béranger, autant que mes ailes fangeuses me l’ont permis, mais toujours les yeux fermés, me contentant de dire : “Oh !

1492. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Ses juges les plus sévères eux-mêmes l’ont reconnu : « Il y avait des esprits plus pénétrants, plus vifs, plus étendus que celui du roi, il n’y en avait point qui eussent plus de justesse49. » Cette règle et cette justesse, qu’il avait naturellement dans l’esprit, et qui devenait de la symétrie pour toutes les choses du dehors auxquelles s’applique le coup d’œil, pouvait, à la rigueur, s’appeler d’un autre nom, et les libertins spirituels, les évincés comme La Fare, essayaient de la flétrir du nom de roideur et de pédantisme.

1493. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Les eaux de Bade paraissent à Montaigne plus actives que les autres, dont il avait essayé jusque-là ; il en boit avec grand effet et rend du sable.

1494. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

Cet état de langueur a bien des charmes, et ce mélange de verdure et de débris, de fleurs qui s’ouvrent sur des fleurs tombées, d’oiseaux qui chantent et de petits torrents qui coulent, cet air d’orage et cet air de mai font quelque chose de chiffonné, de triste, de riant, que j’aime… » Ne reconnaissez-vous pas le paysagiste d’instinct, qui se joue et qui s’essaye, sans maître, et auquel il faudrait bien peu de chose, — seulement un cadre, plus grand, — pour devenir, un maître en son genre, et lutter peut-être avec notre grand paysagiste du Berry ?

1495. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

— Toutes ces questions, sur lesquelles on n’avait, avant ces dernières années, que des réponses incomplètes, insuffisantes, et dont la légende même avait essayé de s’emparer pour y broder, sont aujourd’hui résolues, et l’on ne connaît guère mieux ce que faisait, disait et pensait chaque jour Napoléon à Sainte-Hélène que ce que faisait et pensait Charles-Quint à Saint-Just.

1496. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Tous ceux qui furent un jour populaires à ce degré, on tient à le leur faire payer plus tard par un retour excessif ; on l’a essayé pour Béranger ; on y a réussi pour Casimir Delavigne, doué d’un talent naturel moins ferme et moins vif : on aurait bien voulu le tenter aussi contre Horace Vernet, mais son talent de bonne trempe a résisté, et il a eu un trop beau lendemain, une suite trop éclatante de renouvellements, pour ne pas réduire l’envie à grincer des dents tout bas et à se ronger elle-même.

1497. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

L’abbé Legendre, qui a écrit jusqu’à quatre Éloges de M. de Harlay, sans compter ce qu’il en dit dans ses Mémoires ; qui l’a loué une première fois en français, mais un peu brièvement40, une seconde fois en français encore41 et en s’attachant à ne mettre dans ce second morceau ni faits, ni pensées, ni expressions qui fussent déjà dans le premier ; qui l’a reloué une troisième fois en latin42, puis une quatrième et dernière fois en latin encore43, mais pour le coup avec toute l’ampleur d’un juste volume, Legendre a commencé ce quatrième et suprême panégyrique qui englobe et surpasse tous les précédents par un magnifique portrait de son héros ; je le traduis ; mais on ne se douterait pas à ce début qu’il s’agit d’un archevêque, on croirait plutôt qu’il va être question d’un héros de roman : « Harlay était d’une taille élevée, juste, élégante, d’une démarche aisée, le front ouvert, le visage parfaitement beau empreint de douceur et de dignité, le teint fleuri, l’œil d’un bleu clair et vif, le nez assez fort, la bouche petite, les lèvres vermeilles, les dents très bien rangées et bien conservées jusque dans sa vieillesse, la chevelure épaisse et d’un blond hardi avant qu’il eût adopté la perruque ; agréable à tous et d’une politesse accomplie, rarement chagrin dans son particulier, mangeant peu et vite ; maître de son sommeil au point de le prendre ou de l’interrompre à volonté ; d’une santé excellente et ignorant la maladie, jusqu’au jour où un médecin maladroit, voulant faire le chirurgien, lui pratiqua mal la saignée ; depuis lors, s’il voyait couler du sang, ou si un grave souci l’occupait, il était sujet à des défaillances ou pertes de connaissance, d’abord assez courtes, mais qui, peu à peu, devinrent plus longues en avançant : c’est ce mal qui, négligé et caché pendant plus de vingt ans, mais se répétant et s’aggravant avec l’âge, causa enfin sa mort. » L’explication que l’abbé Legendre essaye de donner des défaillances du prélat par suite d’une saignée mal faite est peu rationnelle : M. de Harlay était sujet à des attaques soit nerveuses, soit d’apoplexie plus probablement, dont une l’emporta.

1498. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Que n’essaya-t-il point à Londres dans ces longues heures dont aucune n’était perdue pour le travail ?

1499. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Après avoir essayé sans succès des autres généraux et même de Vendôme, on leur opposa Villars (1709).

1500. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

« Il faut bien, dit-il, se donner quelques dédommagements et des consolations ; il faut aussi montrer son petit talent, essayer dans son art quelque chose de ce que l’artiste dont on parle a fait dans le sien. » Et c’est ainsi que, terminant le premier article sur Eugène Delacroix lors de l’Exposition universelle de 1855, il disait : « … Outre leur mérite intrinsèque, les Femmes d’Alger marquent un événement d’importance dans la vie de M. 

1501. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Qu’aurait-on dit de Molière si, au lendemain de sa pièce comique, il avait essayé lui-même de montrer les estimables précieuses sur la scène pour les y faire goûter et applaudir ?

1502. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

L’Assemblée est le foyer du mal ; elle tend à s’emparer de tous les pouvoirs et à annihiler complètement le roi : il m’avait semblé qu’on aurait dû essayer de composer avec les meneurs et de les gagner.

1503. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Commençons donc avec un tel homme que Catinat par le respect total et souverain, avant d’essayer sur quelques points la restriction et la réserve.

1504. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Il y a, dans une des lettres du roi à ce moment, une phrase où il veut faire le soldat ; il essaye d’en prendre le ton : « J’ai bien de l’impatience d’être à Metz et de conférer avec vous et M. de Belle-Isle, lequel sait aussi bien que vous ma façon de penser.

1505. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

MM. de Goncourt sont des spécialistes trop distingués pour qu’on essaye (ce qui serait d’ailleurs bien superflu) de les détourner un seul instant de leur ligne et de leur voie ; elle est la leur, ils se la sont faite, et ils ont certes droit de la tenir et de la garder : je ne voudrais, si j’avais à leur donner conseil, que les conseiller dans leur sens même et avec l’intelligence de leur direction.

1506. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Le comte de Clermont était le frère cadet de M. le Duc, qui fut quelque temps premier ministre ; du comte de Charolais, si connu par ses férocités et ses frénésies ; il était le frère aîné de ces trois sœurs mondaines, à l’allure libre et au parler franc, Mademoiselle de Charolais, Mademoiselle de Clermont, Mademoiselle de Sens, desquelles il aurait fallu ne rien savoir pour en faire des héroïnes de roman sentimental, comme l’essaya un jour Mme de Genlis pour Mademoiselle de Clermont30.

1507. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Le chantre du Gardon surtout l’ensorcèle, et, nouveau Némorin, il essaye, pour Estelle, des vers en ce doux patois qu’elle parlait si bien.

1508. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Ceux qui ont l’honneur de connaître Mme de Souza trouvent en elle toute cette convenance suprême qu’elle a si bien peinte, jamais de ces paroles inutiles et qui s’essaient au hasard, comme on le fait trop aujourd’hui ; un tour d’expression net et défini, un arrangement de pensée ingénieux et simple, du trait sans prétention, des mots que malgré soi l’on emporte, quelque chose enfin de ce qu’a eu de distinctif le dix-huitième siècle depuis Fontenelle jusqu’à l’abbé Morellet, mais avec un coin de sentiment particulier aux femmes.

1509. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Vous prendrez garde à toutes ces haines de là-bas, et vous tâcherez surtout de concilier ici. » Et la famille, et les enfants, elle venait aussi en parler, et embellissait par eux les devoirs : « Ils auront es mêmes fées que vous sous vos mêmes ombrages. » Hervé n’essayait plus de comprendre, il nageait dans une sainte joie ; le jour tombant et de si franches paroles l’enhardissaient ; il exprima nettement ce désir prochain d’union, et cette fois, soit qu’elle fût trop faible, après tant d’efforts, ou trop attendrie, elle le laissa s’expliquer jusqu’au bout sans l’interrompre.

1510. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

L’idée générale du respect que méritent les anciens, s’y affirme violemment ; jamais Boileau n’essaye de l’établir par un raisonnement décisif.

1511. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

J’ai essayé de définir10 il y a un an, l’impression que faisaient sur moi, pris dans leur ensemble, les romans de M. 

1512. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Elle crut avoir les promesses divines d’un avenir sans bornes, et comme l’amère réalité qui, à partir du IXe siècle avant notre ère, donnait de plus en plus le royaume du monde à la force, refoulait brutalement ces aspirations, elle se rejeta sur les alliances d’idées les plus impossibles, essaya les volte-face les plus étranges.

1513. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Joubert eut sa période de Diderot dans laquelle il essaya tout ; plus tard il choisit.

1514. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Il essaya d’en sortir, et de s’ouvrir la grande route d’Orient par la Syrie.

1515. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Génin, l’un des rédacteurs du National, et l’écrivain antijésuitique et antiecclésiastique le plus passionné, dont on redoutait la plume ; celui-ci, homme d’esprit et d’étude, mais aussi de prévention et d’âcreté, haïssait M. de Féletz et on avait déjà essayé de le faire destituer sous le ministère de M. 

1516. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il a des suites d’expressions vives, inquiètes, capricieuses, jamais définitives, des expressions essayées et qui cherchent.

1517. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Nous essaierons de le faire, en nous bornant le plus que nous pourrons à la considération de l’écrivain, mais sans nous interdire les remarques sur les idées et le caractère de l’homme.

1518. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Seulement, en homme respectueux et sage, il évitait de porter la controverse sur ce terrain, où ses amis, n’ayant pu l’attirer lui-même, essayèrent depuis d’entraîner sa mémoire.

1519. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

J’ai essayé précédemment de dégager le Frédéric roi et politique dans sa forme la plus haute et la plus vraie, le Frédéric historique et non anecdotique.

1520. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Ne demandons rien de tel à ses successeurs, pas plus à Florian qu’aux autres, bien que généralement on s’accorde à lui donner le second rang… Mais, entre ce second rang et le premier, il ne faut pas même essayer de mesurer la distance.

1521. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Il y avait là-dedans un principe organique qui semblait fait pour donner vie et consistance à une classe moyenne, à cette classe que nous avons vue essayer mainte fois de se constituer et de se reformer depuis sous divers noms, mais qui n’a plus su retrouver solidité en elle, ni moralité élevée.

1522. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Qu’on essaie d’imaginer ce que suppose d’habileté de détail cette réserve savante qui entretient si longuement et sait contenir, sans l’étouffer, le désir !

1523. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Rulhière a sa physionomie à part ; il a un talent réel, un style ; c’est un écrivain non seulement spirituel, mais savant et habile, qui, après avoir longtemps disséminé ses finesses et ses élégances sur des sujets de société, a essayé de rassembler finalement ses forces, de les appliquer aux grands sujets de l’histoire, et y a, jusqu’à un certain point, réussi.

1524. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Il en indiquait les défauts, il en montrait les beautés toutefois, et remarquait que Voltaire, qui s’était essayé sur un sujet à peu près semblable dans Zulime était loin d’avoir réussi à égaler Racine : « C’est donc une terrible entreprise, concluait-il, que de refaire une pièce de Racine, même quand Racine n’a pas très bien fait. » Que La Harpe, lié comme il était à Voltaire par les liens d’une reconnaissance presque filiale ; à qui Voltaire écrivait : « Mes entrailles paternelles s’émeuvent de tendresse à chacun de vos succès » ; que La Harpe eût pu choisir un autre moment et une autre circonstance pour parler de Voltaire dans cette trêve de silence qui s’observait depuis sa mort, on le conçoit aisément : mais, quand on a lu le judicieux et innocent article dans le Mercure même, on a peine toutefois à comprendre la colère et l’indignation factices qu’il excita au sein de la coterie voltairienne.

1525. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

On peut juger de ce que peut être la dignité de l’homme mise en musique ; mais les contemporains s’en accommodaient fort, et Beaumarchais essayait par tous les moyens de ressaisir la popularité qui lui échappait.

1526. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Essayons au plus quelquefois d’en tracer de faibles copies.

1527. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Je n’essaierai pas d’en donner une complète idée : entre autres projets, par exemple, il avait celui d’une histoire des temps incertains et fabuleux jusqu’au règne de Cyrus : « Car, vous savez, disait-il en riant, que je traite tous les siècles postérieurs de petits jeunes gens. » L’histoire du président de Brosses comme magistrat, comme érudit, durant les trente-sept années qui s’écoulèrent depuis son retour d’Italie jusqu’à sa mort, est tout entière dans l’ouvrage de M. 

1528. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Le récit que Barthélemy a donné de ses premières années de jeunesse, passées en Provence à diverses études, à apprendre l’hébreu, l’arabe, les médailles, les mathématiques et l’astronomie, est piquant, et il a essayé de le rendre tel, moyennant quelques anecdotes bien contées.

1529. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Malherbe, assisté de Racan et de quelques disciples, essayait avec lenteur de dégager la poésie et de lui faire rendre des accents rares, empreints d’un goût plus sévère et plus pur.

1530. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Un requin est ouvert, on enlève son cœur et ses viscères, et pendant plusieurs heures l’animal privé de cœur, de sang et d’entrailles, se débat, essaie de mordre, témoigne d’une force prodigieuse.

1531. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

* * * — On parlait aujourd’hui d’une grande dame de la société romaine, qui faisait essayer ses confesseurs par sa femme de chambre.

1532. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Il est certain qu’on essaierait en vain de dépecer cette strophe de M. 

1533. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

De même encore les frères de Hammadi Bitâra (conte de Fatouma Siguinné) essaient de faire périr le frère qui les a sauvés.

1534. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Il y avait enfin à prononcer sur l’homme devenu ministre le jugement définitif qu’un homme ayant en soi instinct de ministre, comme croyait l’avoir Saint-Simon, aurait du moins essayé de le prononcer !

1535. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Il a voulu forcer sa teinte et il a essayé d’être Armoricain.

1536. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Seulement, aucun d’eux ne l’a touché à fond et n’a essayé d’épuiser dans un vaste ensemble ce grand sujet de la Pauvreté en toutes ses manifestations pittoresques, touchantes, grotesques et terribles.

1537. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Elle essaye de donner le change, parce qu’elle sait qu’une femme d’esprit qui s’ennuie n’a pas tout à fait assez d’esprit.

1538. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

N’espérons point pénétrer ce mécanisme ; n’essayons point de démentir ces révélations.

1539. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

., et essayez de concevoir la substance intime : par l’imagination vous ne le pouvez, car la substance n’a rien de sensible ; par la raison vous le pouvez, car la substance est indépendante de ces qualités et leur survit. » L’idée est fausse, mais qu’importe ?

1540. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Voilà les faits énumérés et désignés ; à présent nous pouvons essayer de comprendre et de juger.

1541. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Aussi peut-on, je crois, essayer déjà sur Catulle quelques-uns des blâmes mérités par Horace.

1542. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

« Les sans-culottes, désormais, ne doivent rien craindre, avait dit Tallien, peu après son entrée triomphale, car la représentation nationale et la guillotine sont là pour venger les outrages, par lesquels on essayerait de les ralentir dans leur marche vers le sommet où ils doivent s’élever. » Dès cette heure, la guillotine fonctionna à perpétuité sur ce que l’on appelait alors la place Nationale. […] Essayons pourtant : DEUX BOUTONS DE ROSE « Tu viens de naître, frais bouton, au milieu des roses fleuries ; encore un baiser du soleil et tu seras épanoui. […] C’est un poème qui essaye non plus de se ranger près de Jocelyn, mais près de l’Odyssée et de la Chanson de Roland. […] Francis aperçoit ce danger : deux fois il essaie de s’y soustraire : l’étourderie presque enfantine de Denise, qui, parfois, endort ses soupçons et ses craintes, la confiance illimitée d’Adrienne, tout contribue à creuser plus avant l’abîme sur les pentes duquel il se sent glisser. […] » La prose rythmée, telle que la conçoit maintenant Louis Tridon, partage la plupart des règles du vers blanc ; mais, en 1877, cherchant encore et tâtonnant, il avait déjà dépassé les conquêtes de Baudelaire, et les petits poèmes qu’il plaçait dans Chardons et Myosotis, presque tout à fait privés d’hiatus, composés d’une phrase soigneusement rythmée, d’un rythme accentué par des effets de répétitions, étaient remarqués par la critique comme d’heureuses trouvailles, et aussi par des imitateurs plus ou moins adroits qui s’essayèrent à s’en emparer.

1543. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Théodore de Banville un laboratoire de poésie où tous les rythmes possibles ont été curieusement essayés. […] Quelques poètes ont essayé de définir avec précision le caractère et le talent de Gautier, cette indulgence sereine et molle de l’épicurien passionné uniquement pour les formes et pour les couleurs ; çà et là ils ont réussi. […] et qui essaye de distinguer entre la foule et le peuple ; mais la distinction n’est point nette, et d’ailleurs à ce morceau isolé nous pouvons opposer toute sa poésie et toute sa conduite. […] Les missionnaires perdaient leur latin à essayer de faire comprendre à ces sauvages qu’il est mal de manger son semblable, « Je t’assure que c’est très bon », répétaient-ils, assis par terre en cercle et montrant leurs dents longues. […] » Raphaël essaya de vendre le manuscrit d’un volume de poésies.

1544. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Et elle essaye de la prendre en se donnant une tape sur la joue : Vlan ! […] Ainsi j’ai essayé de vendre à mes contemporains de fades confiseries, telles que petits contes, petites chroniques, petits feuilletons et autres riens : et voilà que, retiré du monde comme Macaire, je sens présentement que tout est vain, hormis de regarder couler l’eau et de sommeiller à l’ombre. […] Les dames aux savantes toilettes, jolies à voir comme des fleurs, se demandaient comment deux grandes personnes et huit enfants peuvent bien vivre avec vingt sous par jour, et elles faisaient des calculs ; et j’essayais de me figurer l’âme de ce berger, quelles étaient ses pensées et quelles pouvaient être ses joies. […] En ce temps-là on se recueillait, on essayait de devenir sérieux, et l’on venait de découvrir que c’était le maître d’école allemand qui nous avait vaincus. […] Réfléchissez, mon cher Bob ; renoncez à une erreur de goût que rien ne justifie ; renoncez-y sans le dire, puisque l’objet de votre flamme est aujourd’hui malheureux, et redevenez le vrai Bob … ou j’essaierai de ne plus vous aimer.

1545. (1899) Arabesques pp. 1-223

S’imaginant alors que sa détresse présentait quelque analogie avec le cas des malades qui, après avoir essayé sans succès de tous les remèdes, recourent au miracle, il se rendait à Lourdes dans l’espoir de récupérer, par quelque coup de la grâce, la foi qui l’abandonnait. […] Dès qu’ils sont las, les feuilles ruissellent en gouttes vertes un peu allongées ; ce sont de petites averses qui restent suspendues là, ne demandant qu’à tomber : attente vaine17. » Qu’on essaye de restituer le rythme et la disposition de ces soi-disant vers : je défie qu’on y parvienne. — Sous prétexte de vers libres, M.  […] Je vais essayer de définir la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ainsi que je les conçois. […] On a tout essayé ; droit divin, gouvernement aristocratique, avec castes ou sans castes, gouvernement électif, etc., on n’a jamais rien obtenu de satisfaisant. […] Dans le même temps, un nommé Foret, ouvrier sans travail, affame, essaye, sans y réussir, de dérober un lapin.

1546. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Quelquefois même, pour derniere ressource, ne pouvant décréditer les raisons, ils essayent de décréditer l’auteur qui les allegue, en luy reprochant d’autres fautes indifférentes au fait présent : ce qui n’est, à parler juste, que se venger lâchement de son propre tort. […] Mais autant que la critique est légitime et utile, autant la satyre est-elle injuste et pernicieuse : elle est injuste, en ce qu’elle essaye de tourner les auteurs mêmes en ridicule, ce qui ne sçauroit être le droit de personne : et elle est pernicieuse, en ce qu’elle songe beaucoup plus à réjoüir qu’à éclairer. […] Quand Me D par exemple, essaye de tourner en ridicule, de ce qu’ayant traduit et imité Homere, j’ose me dispenser, contre l’usage, d’en faire un panégyrique en forme, on est presque tenté de souscrire à ce reproche ; au lieu que si l’on se souvenoit du jugement que j’ai porté de l’iliade, où je trouve les grandes beautez presque toûjours confonduës avec les fautes, on verroit évidemment que mon imitation compatit fort bien avec des censures. […] Je vais essayer de les détruire par quelques nouveaux raisonnemens ; mais peut-être que Me D r’alliera encore les anciennes raisons déconcertées, et qu’elle reviendra à la charge avec cette phalange d’autoritez qu’elle croit invincible. […] Je vis ce prémier livre, dont la sécheresse et le désagrément m’étonnerent ; et ne pouvant comprendre ni que ce fût tout-à-fait la faute d’un traducteur aussi capable, ni aussi celle d’un original estimé depuis tant de siecles, j’essayai si en prenant plus de liberté que M. l’abbé Regnier n’en avoit prise, on ne pouvoit pas rendre Homere avec plus de noblesse et plus de grace.

1547. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Essayons, par une analyse aussi exacte que possible, de nous rendre compte du mal de la France, pour tâcher de découvrir le remède qu’il convient d’y appliquer les forces du malade sont très grandes ; ses ressources sont comme infinies ; sa bonne volonté est réelle. […] Nous allons essayer de le dire, non avec cette assurance qui serait en de pareils jours l’indice d’un esprit bien superficiel, mais avec cette réserve qui fait une large part aux hasards de tous les jours et aux incertitudes de l’avenir. […] V Avec des efforts sérieux, une renaissance serait donc possible, et je suis persuadé que, si la France marchait dix ans dans la voie que nous avons essaye d’indiquer, l’estime et la bienveillance du monde la dispenseraient de toute revanche.

1548. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Toutefois, nous qui espérons, nous n’avons pas à tenir les bras croisés ; et comme les rois d’armes de nos aïeux, nous voulons parcourir la lice toujours ouverte et essayer d’y attirer des champions, en proclamant le nom de ceux qui ont triomphé le plus récemment. […] ont l’air de dire ces malheureux animaux, essayez, cela nous distraira toujours un peu. […] Beaucoup plus attentifs à se mettre en scène, à paraître devant le lecteur qu’à produire l’homme dont ils se sont fait les introducteurs, ils s’occupent bien plus de se faire beaux que de détailler la toilette de l’auteur sur les épaules duquel ils grimpent, pour essayer de se faire voir.

1549. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Foggia, où il a trouvé des « hôtels infâmes et des voitures sordides », a cependant évoqué, à ses yeux, toute une féerie : la royauté fantastique de ce Frédéric de Souabe, qui, maître de l’Allemagne, de la Sicile, de Jérusalem, essaya de refaire, avec cette mosaïque de royaumes, « l’empire du monde, l’orbis romanus qui, depuis la chute de la civilisation antique jusqu’aux jours récents de Napoléon, a hanté le cerveau de tous les grands dévorateurs d’État ». […] Il essayait de se consoler en allant à l’Exposition, mais il jugea bien vite que l’exotisme du Champ-de-Mars était une amusante comédie, fabriquée de toutes pièces par d’ingénieux décorateurs, à la mesure des chroniqueurs à court de pittoresque, des écrivains désireux de lotiser sans fatigue et des nombreux géographes qui aiment les explorations à portée de la main. […] Le prince Henri d’Orléans avait déjà fait ses preuves et essayé sa vaillance. […] Essayez de leur dire qu’il est une retraite où l’on ramasse et réchauffe les oiseaux blessés ; vous les verrez s’assembler, toutes ces âmes, monter, partir à grand vol, par-delà vos déserts arides, vers l’écrivain qui les aura appelées d’un cri de son cœur. » Depuis ce temps, un certain désordre a brisé les cadres de l’équipe naturaliste. […] Les personnes de la « société » de Valence et d’Auxonne, chez qui le futur empereur avait essayé de danser, ne furent pas oubliées.

1550. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Si c’est un subject que je n’entende point, à cela mesme je l’essaye, sondant le gué de bien loing et puis, le trouvant trop profond pour ma taille, je me tiens à la rive : et cette recognoissance de ne pouvoir passer oultre, c’est un traict de son effect, ouy de ceulx dont il se vante le plus. […] Par là même il n’a point de morale ; ce que j’essayerai de prouver en considérant la morale : 1º sous le rapport de son étendue, 2º sous le rapport de son principe ou de sa nature. […] La mort est donc l’ennemi de Montaigne ; il n’a rien fait, s’il ne peut s’en débarrasser ; il va donc essayer de tuer la mort, en lui arrachant son aiguillon, mais à sa manière, qui n’est pas celle de saint Paul. […] Essayez, par exemple, de porter un homme à une certaine action par un sentiment d’honneur. […] Honte et malheur à la raison humaine, si elle essayait de ramener dans l’unité de la morale de pareilles abominations !

1551. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Barrès insiste dans une préface : « J’essaye un dialogue dans la manière qu’a imaginée Platon pour peindre mieux, chez son maître Socrate, l’attache des idées et de l’homme. […] C’est bien ce qu’a essayé de réaliser Boissier, qui résume l’incident par ces mots : « Elle le quitta… » Mais le texte original subsiste, et on lira les Confessions plus longtemps encore que la Fin du paganisme, où il y a d’ailleurs des inspirations plus heureuses. […] Essaye, timide amant, déclare-t-elle à Troïlus. […] Non, va, Troïlus, n’essaye pas ! […] Que l’auteur du Jardin d’Epicure et de Jérôme Coignard soit médiocrement substantiel, vous pouvez essayer de le démontrer, si c’est votre avis, mais cela ne va pas de soi, et une affirmation si cavalière, dépourvue du moindre essai de preuve, est au moins l’indice d’une extrême présomption.

1552. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Sans doute la pauvre Héloïse est une barbare, bien pis, une barbare lettrée ; elle fait des citations savantes, des raisonnements ; elle essaye d’imiter Cicéron, d’arranger des périodes ; il le faut bien, elle écrit dans une langue morte, avec un style appris ; vous en feriez peut-être autant si vous étiez obligé d’écrire en latin à votre maîtresse. […] Un des moins rigides et des plus célèbres fut Young, l’auteur des Nuits, ecclésiastique et courtisan, qui ayant en vain essayé d’être député, puis évêque, se maria, perdit sa femme et les enfants de sa femme, et profita de son malheur pour écrire en vers des méditations « sur la vie, la mort, l’immortalité, le temps, l’amitié, le triomphe du chrétien, la vertu, l’aspect du ciel étoile », et beaucoup d’autres choses semblables.

1553. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

” Alors il prescrivit à cet héroïque chef de sa cavalerie de réunir les chasseurs, les dragons, les cuirassiers, et de se jeter sur les Russes avec quatre-vingts escadrons, pour essayer tout ce que pouvait l’élan d’une pareille masse d’hommes à cheval, chargeant avec fureur une infanterie réputée inébranlable. […] Thiers est supérieur au jeune homme qui essaye la plume avant de comprendre son sujet.

1554. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Couple heureux et brillant, vous qui m’avez admis Dès longtemps comme un hôte à vos foyers amis, Qui m’avez laissé voir en votre destinée Triomphante, et d’éclat partout environnée, Le cours intérieur de vos félicités, Voici deux jours bientôt que je vous ai quittés ; Deux jours, que seul, et l’âme en caprices ravie, Loin de vous dans les bois j’essaye un peu la vie ; Et déjà sous ces bois et dans mon vert sentier J’ai senti que mon cœur n’était pas tout entier ; J’ai senti que vers vous il revenait fidèle, Comme au pignon chéri revient une hirondelle, Comme un esquif au bord qu’il a longtemps gardé ; Et, timide, en secret, je me suis demandé Si, durant ces deux jours, tandis qu’à vous je pense, Vous auriez seulement remarqué mon absence. […] Dans son admirable et charmant Jocelyn, M. de Lamartine, avec sa sublimité facile, a d’un pas envahi tout ce petit domaine de poésie dite intime, privée, domestique, familière, où nous avions essayé d’apporter quelque originalité et quelque nouveauté.

1555. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Maintenant je n’essaye pas de ces choses-là, et cependant, même dans ma vieillesse la plus avancée, je n’ai pas du tout à me plaindre de stérilité ; mais ce qui, dans mes jeunes années, me réussissait tous les jours et au milieu de n’importe quelles circonstances, ne me réussit plus maintenant que par moments et demande des conditions favorables. […] Il était accompagné d’une lettre de David renfermant ces passages : “Je vous envoie cette faible image de vos traits, non comme un présent digne de vous, mais comme le témoignage d’un cœur qui sait mieux éprouver des sentiments que les exprimer… Vous êtes la grande figure poétique de notre époque ; une statue vous est due : j’ai essayé d’en faire un fragment ; un génie digne de vous l’achèvera.”

1556. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Si nous essayons de nous élever plus haut pour élargir le sens de ces syllabes : notion divine, au risque de les laisser flotter dans un peu d’incertitude, nous dirons, selon la parole miraculeuse de Goethe : « L’homme est le premier entretien de la nature avec Dieu », le point du monde où Dieu commence à prendre conscience de soi. […] Essayez de distinguer la porte d’un savant de celle d’un marchand !

1557. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Ils renoncèrent à la lutte et retournèrent à leurs foyers détruits, pour essayer de vivre en paix dans le silence et le travail. […] Le savant… S’il faut entendre par science l’investigation en tous sens de la nature et la fixation progressive de ses lois, personne n’essayera de nous contredire, si nous affirmons que Bossuet professa toujours pour un aussi vain et insolent savoir le plus orgueilleux mépris qu’il soit possible à un catholique de concevoir pour tout ce qu’enfantent la terre et l’homme.

1558. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Brunetière l’a bien entrevu dans Les Époques du théâtre français, mais il s’est arrêté à mi-chemin ; à plusieurs reprises, faute de distinguer assez entre les éléments traditionnels et la création individuelle, il a essayé de sauver le bloc par une argumentation un peu spécieuse ; c’est le vice de son livre, qu’il faut lire pourtant ; toutes les pages en sont éminemment suggestives ; je les suppose connues de mes lecteurs. […] Parlant de Rodogune, Brunetière a essayé de justifier dans la tragédie l’emploi constant de l’histoire et des personnes souveraines.

1559. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Il tira sans doute l’épée quand il le fallut ; il vivait de la vie de société et de voisinage ; il s’occupait de ses affaires et de sa famille, il essayait péniblement d’établir sa maison : ayant perdu un fils aîné en bas âge et une fille déjà grandissante, il élevait un dernier fils auquel il devait encore survivre.

1560. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Le père du jeune Rosny l’appela un jour qu’il avait onze ans dans la chambre de la haute tour, et là, en présence du seul La Durandière, son précepteur, il lui dit : Maximilian, puisque la coutume ne me permet pas de vous faire le principal héritier de mes biens, je veux en récompense essayer de vous enrichir de vertus, et par le moyen d’icelles, comme l’on m’a prédit, j’espère que vous serez un jour quelque chose.

1561. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Dans la dernière partie de sa carrière, l’Assemblée constituante essaya de revenir, par le moyen de la révision, sur ce qu’avaient eu de trop absolu ses premiers décrets ; Roederer résista : Je soutins, dit-il, que pour que la Constitution répondît au titre qu’on lui avait donné de Constitution représentative, et pour que ce titre ne fût pas une imposture, il fallait que les fonctions administratives dans les départements, les districts, les municipalités, fussent déclarées constitutionnellement, c’est-à-dire irrévocablement électives. — Je me détrompai en 1793 de mon opinion, par l’expérience que j’acquis comme procureur général syndic du département de Paris.

1562. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Et aux félicitations qu’on essayait d’y mêler sur le succès de la journée, le roi répondit « que Dieu en fût adoré de tout ce qu’il lui donnait.

1563. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Henri Beyle est, comme Paul-Louis Courier, du très petit nombre de ceux qui, au sortir de l’Empire en 1814, et dès le premier jour, se trouvèrent prêts pour le régime nouveau qui s’essayait, et il a eu cela de plus que Courier et d’autres encore, qu’il n’était pas un mécontent ni un boudeur : il servait l’Empire avec zèle ; il était un fonctionnaire et commençait à être un administrateur lorsqu’il tomba de la chute commune ; et il se retrouva à l’instant un homme d’esprit, plein d’idées et d’aperçus sur les arts, sur les lettres, sur le théâtre, et empressé de les inoculer aux autres.

1564. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

J’essaierai ici, après m’être éclairé et environné des plus sûrs témoignages91, de bien marquer ce caractère et de l’homme de lettres et de l’homme public en M. 

1565. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Le nombre s’est fort accru depuis, et en février 1847 on écrivait de Padoue que le comte Léopold Ferri venait de mourir en cette ville, laissant une bibliothèque unique en son genre, exclusivement composée d’ouvrages écrits par des femmes en toutes langues et de tout pays : « Cette bibliothèque, disait-on, forme près de trente-deux mille volumes. » Dorénavant, il ne faudra plus essayer de compter.

1566. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Sa musique n’était point savante, mais agréable ; sa poésie n’était point sublime ; il a pourtant essayé de faire une tragédie : elle est faible, mais sans être ni ridicule ni ennuyeuse.

1567. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il ne trouve à dire, en terminant, que des paroles comme celles-ci : « Ne dédaignez pas les efforts d’un cœur qui vous était attaché, qui, sauvant des débris de votre naufrage ce qu’il peut, essaie de l’appendre au temple de l’immortalité… J’entrevois déjà la fin de ma carrière, et le moment, cher prince, où l’Être des êtres réunira à jamais ma cendre à la vôtre. » Des imitations toujours, et quelle froideur !

1568. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Elle avait apprivoisé Rousseau, et quoiqu’elle lui envoyât quelquefois des poulardes (elle en avait bien le droit, étant du Bas-Maine) et qu’elle essayât de lui glisser quelques autres petits présents, il ne se brouilla jamais avec elle.

1569. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Au retour d’Angleterre, et l’idée de pouvoir amener le chevalier de Rohan à une réparation personnelle par les armes étant dès longtemps abandonnée, Voltaire essaya de réaliser en partie la dernière moitié de son vœu, et, sinon d’ensevelir sa vie dans la retraite, du moins de l’y abriter et de l’y embellir, en ne se livrant au monde que par le superflu de son esprit et par les pages que le vent ferait toujours assez vite envoler par sa fenêtre : il noua sa liaison étroite avec la marquise du Châtelet, et il eut sa période de Cirey.

1570. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Quand on essaye aujourd’hui d’en relire quelque chose, on est désappointé.

1571. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

S’étant trouvé un jour chez le célèbre coadjuteur de Paris, le futur cardinal de Retz, comme on vint à parler des traductions des poètes et que ce prélat eut avancé qu’il ne croyait pas qu’on en pût faire une de Virgile, à la fois agréable et juste, Marolles répliqua qu’avant de déclarer la chose impossible il faudrait essayer, et il se mit à l’œuvre incontinent : il a bien soin de nous avertir dans sa préface qu’il n’y employa que peu de mois.

1572. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il n’est pas de ceux qui ayant tout vu, tout essayé dans l’action, comme Retz, et tout osé, se risquent à tout dire, sauf à se faire une langue à leur image et qu’ils sont seuls à parler de cet air-là, bien assurés qu’ils sont d’ailleurs d’être toujours de la bonne école et de la bonne race : il est un de ces auteurs de profession qui, ayant commencé par la plume et ne la perdant jamais de vue, se retrancheraient plutôt (comme Fontanes) des idées ou des accidents de récit, s’ils croyaient ne pouvoir les rassembler et les rendre en toute correction et en parfaite élégance.

1573. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Chauvelin, qui l’avait beaucoup tâté et pompé pour les idées (exploité, comme nous dirions), et un peu leurré peut-être ; qui avait essayé certainement de le dégourdir, de l’assouplir, de le tirer des théories, et qui en avait sans doute désespéré.

1574. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Cependant sa santé s’altérait visiblement, et il essayait en vain de le cacher.

1575. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Revenu à Genève, il s’y heurta dès le premier jour à la persécution qui s’essayait, là aussi et avec moins de raison d’être, contre les classes aisées et supérieures.

1576. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Vaillac surpris essaya de se justifier et de payer de paroles ; mais le maréchal, coupant court aux beaux semblants, lui dit que, s’il n’obéissait sur l’heure et n’ordonnait à ses officiers, et à sa femme qui était dedans, de lui ouvrir et rendre le château, il le ferait pendre haut et court à la vue du château même.

1577. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Oui, nous dit-il, et il en donne les raisons : « Peut-être m’eut-il été possible d’entrer dans la mosquée : mais je ne l’essayai point.

1578. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Le duc de Savoie ne se portait pas de gaieté de cœur à une telle guerre ; bien des fois la Cour de Turin avait essayé d’avoir raison de ces petites tribus croyantes et n’y avait pas réussi.

1579. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Rien n’est cependant plus du sien, et Sa Majesté est persuadée qu’il convient tout à fait à son service, de faire entrer son armée en Piémont la campagne prochaine… Vous devez avoir reçu une lettre de Sa Majesté par laquelle elle vous marque que, voulant absolument que son armée entre en Piémont la campagne prochaine, elle ne vous rendra en aucune façon responsable des événements de la campagne, et c’est ce qu’elle m’a encore ordonné de vous confirmer… Comme je crois que vous voulez bien me compter au nombre de vos amis, j’ai cru ne pouvoir vous donner une plus grande marque que j’en suis que de vous avertir pour vous seul, s’il vous plaît, que Sa Majesté est persuadée que, si votre goût n’était point aheurté à une guerre défensive, il ne se trouverait peut-être pas tant de difficultés à en faire une offensive cette année : ainsi, quoique je ne sois pas capable de vous donner des conseils, cependant je crois devoir vous donner celui de renouveler de soins et d’attentions pour essayer de rendre facile, par l’avancement de la voiture (du voiturage) des farines, une chose que le roi désire aussi ardemment. » Catinat répondait en remerciant Barbezieux de cet avis amical, et il protestait que la défensive n’était point chez lui un parti pris et que son goût n’était point aheurté à ce genre de guerre ; qu’elle lui tenait, au contraire, l’esprit dans une continuelle inquiétude dont il aimerait mieux se décharger en agissant ; il ajoutait : « Le roi me demande des mémoires sur les dispositions de l’offensive : je ne puis que me donner l’honneur de les lui envoyer aussi détaillés qu’il m’est possible avec les difficultés qui se rencontrent dans leur exécution, afin qu’il lui plaise de donner ses ordres pour les surmonter. » Louis XIV se rendait en dernier ressort aux raisons et démonstrations de Catinat ; mais il se formait de lui peu à peu une idée qui n’était plus aussi avantageuse qu’auparavant, ni aussi brillante.

1580. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Mais de ces anecdotes une au moins me paraît utile à rappeler, c’est le compte rendu de la façon outrageuse dont on accueillit en 1822 les acteurs anglais qui essayaient, pour la première fois, de nous montrer Shakspeare.

1581. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Ces affaires d’Espagne étaient menées de telle façon que Napoléon lui-même, à cette date, déclarait n’y rien comprendre : je n’essayerai pas de les démêler.

1582. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

. — J’ai essayé sans avoir rien lu ni rien appris, ce qui me causait une fatigue pénible pour trouver des mots à mes pensées. — Voilà sans doute la cause de l’embarras et de l’obscurité qu’on me reproche, mais que je ne pourrais pas corriger moi-même.

1583. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Antony Deschamps65, on essayait d’infuser dans cette poésie pittoresque une philosophie platonicienne, dantesque, un peu alexandrine.

1584. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

En sortant de philosophie, il fut mis au droit ; son père mort, il continua de demeurer chez son frère Jérôme qui avait hérité de la charge de greffier, se fit recevoir avocat, et bientôt, las de la chicane, il s’essaya à la théologie sans plus de goût ni de succès.

1585. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

Je ne conseille pas cependant d’essayer en France des tragédies en prose, l’oreille aurait de la peine à s’y accoutumer ; mais il faut perfectionner l’art des vers simples, et tellement naturels, qu’ils ne détournent point, même par des beautés poétiques, de l’émotion profonde qui doit absorber toute autre idée.

1586. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Essayerai-je de montrer le parti qu’on peut tirer de la condition la plus misérable ?

1587. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer, elles finissent par donner au contemplateur le vertige de tant d’impressions, qu’il s’assoit sur le rivage élevé des mers, comme dit Homère, et qu’il demeure immobile et muet à regarder et à écouter les flots ; et s’il essaye, en présence d’un tel spectacle, de se parler à lui-même, il cherche involontairement une langue qui lui rappelle la grandeur, la profondeur, la mobilité, le sommeil, le réveil, la colère, le mugissement, la cadence de l’élément dont son âme, à force d’émotions montées de l’abîme à ses sens, contracte un moment l’infini.

1588. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Il étendit la gratuité, amena même plus de six mille communes à voter la gratuité absolue, créa dix mille écoles nouvelles ; fonda les cours d’adultes, les bibliothèques scolaires, la caisse des écoles ; réforma les études dans les écoles normales d’instituteurs ; essaya d’accommoder l’enseignement aux milieux et aux régions ; introduisit des notions industrielles dans les écoles de villes, agricoles dans les écoles de campagne ; mit un peu de maternité dans les salles d’asile ; améliora notablement les traitements des instituteurs et des institutrices… Je m’arrête avant la fin de l’énumération et vous prie de considérer, Messieurs, que ce n’est point ma faute si l’abondance des œuvres de M. 

1589. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Au xvie  siècle, le français doit se défendre contre un terrible assaut des langues anciennes et des modernes ; le latin essaie d’abord de le supplanter ; puis, débouté de cette prétention, il réussit du moins à pénétrer en masse dans le vocabulaire, à compliquer l’orthographe, à changer pour un temps ou pour toujours le genre de certains substantifs, la forme de quelques comparatifs et superlatifs, le système de la versification.

1590. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

« Probablement quelques-uns penseront qu’on a essayé ici de résoudre ces grandes questions qui ont embarrassé de tout temps la philosophie.

1591. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

… — Essayeras-tu d’attaquer Béhémoth en face ?

1592. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Et bien vite la brillante Dépense, qui a des robes à essayer et des modistes à voir, renvoie l’humble Recette griffonner à son bureau poudreux et morose.

1593. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

C’est alors que Duclos essaie de le supplanter et de faire invasion en sa place.

1594. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Il essaya dans un temps, me dit-on, du genre de comédie à la Gresset ; il aurait trouvé sans doute d’heureux vers, peut-être une scène ; mais la veine comique n’était pas son fait.

1595. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Goethe, toujours plein d’une conception et d’une ordonnance supérieures, a essayé d’y trouver un dessin, une composition, une moralité : j’avoue qu’il m’est difficile d’y saisir cette élévation de but et ce lien.

1596. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Voltaire essayait parfois de le mordre et de le ridiculiser ; mais il s’arrêtait par un sentiment involontaire de respect.

1597. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Dans un chapitre intitulé « Des gens de lettres », il saisit très finement les qualités distinctives de cette nouvelle espèce, née ou développée seulement au xviiie  siècle ; il dénonce les inconvénients d’un pareil corps vaguement introduit dans l’État et y devenant une puissance ; il essaie de la restreindre et d’assigner les termes dans lesquels il conviendrait, selon lui, de renfermer toute discussion littéraire, soit par rapport à la religion, soit par rapport aux mœurs.

1598. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Les sept ou huit premières strophes sont consacrées à peindre le génie dans la profondeur de ses découvertes et dans la majesté de ses systèmes : « Tel éclatait Buffon… » — Puis paraît l’Envie, ameutant les puissances odieuses, et elles essayent de ravir ce favori et ce peintre auguste de la nature à l’honneur de ses immortels travaux.

1599. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

C’est à cette époque que Bourrienne, qui avait connu Bonaparte à l’école de Brienne, essaya de profiter de ces heures de mécontentement et d’humeur pour l’associer à ses projets et à ses entreprises.

1600. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

On a souvent essayé, dans les représailles de partis, de s’armer contre lui de quelques opuscules qu’il publia alors4.

1601. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

À la comtesse de Soissons, à l’occasion de la mort du comte son mari, il dira assez singulièrement et pour lui persuader qu’elle y a gagné plutôt que perdu : « Si vous désirez votre bien, il est meilleur que vous ayez un avocat au ciel qu’un mari en terre (sur la terre). » Une fois, il donne des conseils intérieurs et tout spirituels à une âme dévote qui éprouvait des peines et des découragements dans l’oraison ; il essaye avec elle d’un langage et d’une science mystique, où il est aisément vaincu par les saint François de Sales et les Fénelon.

1602. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Une fois ou deux, il essaie du tableau, comme lorsqu’il veut rendre l’impression que fait la vue des invalides prosternés aux pieds des autels ; mais M. 

1603. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Il essaie de l’ébranler ; il voudrait le retenir ; il ose lui faire part de ses craintes : J’avoue que plus j’y pense, et plus je crains que je ne sois obligé de prendre un congé éternel de vous.

1604. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Arnault était depuis quelque temps au quartier général en amateur, lorsque Bonaparte, selon son usage, l’essaya.

1605. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

Nisard n’a pas cherché à refaire ce qui avait été si bien fait à côté de lui ; mais aussi personne n’avait fait ce qu’il a essayé de faire et ce qu’il a fait en partie : une philosophie de la littérature française.

1606. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

À une époque où les philosophes étouffent la double personnalité de Dieu et de l’homme dans le je ne sais quoi bête de la substance, avoir essayé de montrer que la notion même du paradis, pour n’être pas incompréhensible, était obligée de se construire de la personnalité de Dieu et de l’homme en présence, sans diminution, ni retranchement de la créature par son créateur, est un mérite certain, mais relatifs tandis que faire une étude animée, haletante, d’une prodigieuse éloquence et pénétration sur l’âme humaine, est dans tous les temps, un mérite absolu.

1607. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Quoiqu’on ait essayé, dans ce pays de la rêverie, qui est aussi la terre de la raison, les dogmes n’ont pu y revivre ; et si l’on s’est beaucoup efforcé pour, au moins, les galvaniser, c’est que sous ces dogmes on cachait une pensée qui n’est pas toujours libre de se produire dans sa hardiesse et dans sa force.

1608. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Seulement, au milieu du cornet, vous trouverez deux diamants à plusieurs carats : c’est l’article sur le Don Quichotte et celui sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, que je recommande aux amateurs de critique littéraire non anatomique mais vivante, et qui s’essaient en ce genre dangereusement facile des comptes rendus dans les journaux.

1609. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

J’essayerai pour tant de faire comprendre Hello, en le leur comparant.

1610. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

J’y suis comme sous un réflecteur, je m’y vois dans une clarté toute crue, avec une lucidité qui mieux que n’importe quel bureau de travail facilite l’analyse… Je lis peu, j’ai plus de plaisir à voir autour de moi, à essayer de démêler et de coordonner mes impressions ; travail de prolongement et d’approfondissement, ce que mes hommes font pour les boyaux, je le fais en moi-même.‌

1611. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Elle aurait essayé d’appliquer à ce nouvel objet ses méthodes habituelles, et elle n’aurait eu sur lui aucune prise, pas plus que les procédés de calcul et de mesure n’ont de prise aujourd’hui sur les choses de l’esprit.

1612. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Ce terrible Dante, cet implacable vengeur, dont le visage altier et la sombre tristesse semblent, aux yeux du peuple, marquer son mystérieux commerce avec l’enfer, l’auriez-vous pressenti jamais, dans quelques-uns des premiers vers qu’il essaya, peut-être en s’accompagnant sur la lyre de son ami, le musicien Casella ?

1613. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Oui, je voudrais qu’en toute étude d’esthétique appliquée il soit procédé ainsi, et qu’on essayât une classification des poètes d’après les différents modes de visions artistiques. […] Un jour, au moyen de ces analogies réelles, nous essayerons de rattacher le symbolisme à tout le mouvement intellectuel du siècle. […] L’auteur sacré semble essayer plusieurs images et chacune nous achemine à cette sensation de l’ineffable sur quoi se clôt ce passage. […] Avant cette date Souza avait déjà composé deux livres de vers où le poète s’essayait à des recherches harmoniques et rythmiques. […] Loin de procéder dogmatiquement et par théories successives Mockel use du procédé le plus logique, le plus vivant, le plus positif qu’il soit, dont nous-mêmes avons essayé dans le cours de ces études de suivre l’exemple.

1614. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Je ne sais si je n’ai pas à me reprocher la même faute envers les maîtres dont j’ai essayé d’étudier les idées morales. […] Lemaître n’a pas essayé de le rompre théoriquement, mais il l’a rompu pratiquement, comme il l’explique en parlant de M.  […] Il voit et il montre, entre le fini et l’infini, une ligne de démarcation très nette, qu’il n’essaye pas de franchir. […] Qui oserait déclarer que la pureté avant le mariage ne vaut pas mieux pour les jeunes gens que la débauche   Mais, en reconnaissant combien Tolstoï voit juste, on haussera les épaules, on proclamera impossible sa réforme, personne n’aura nulle envie de l’essayer pour son compte, et, tout en la souhaitant, on ne fera rien pour la mettre en pratique. […] Essayez de leur dire qu’il est une retraite où l’on ramasse et réchauffe les oiseaux blessés, vous les verrez s’assembler, toutes ces âmes, monter, partir à grand vol, par-delà vos déserts arides, vers l’écrivain qui les aura appelées d’un cri de son cœur. » Il serait difficile de prévoir ce qui sortira de ces exhortations si nouvelles.

1615. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Plus tard, avec moins de bonheur, avec une autorité qui ne fut que momentanée, Voltaire essaya de reprendre ce rôle ; mais les esprits allaient devenir moins dociles et la notion même du goût allait s’effacer » effaçant à jamais le Temple du Goût. […] On peut l’essayer, cependant, et tenter un chemin nouveau qui mènerait « au-delà de la pensée ». […] Sur les conseils de Balzac, il essaya de corriger la Chartreuse de Parme. […] Il eût voulu que l’on reprît Tristan ou Lancelot pour essayer de donner une beauté neuve à ces vieilles légendes. […] L’Intermédiaire a posé une question à ce sujet : on essaie d’y répondre et de montrer que le problème est purement philologique, donc soumis à une règle, c’est-à-dire plus scientifiquement, à une cause.

1616. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Essayez de soumettre au crible de la pensée ce style fabriqué avec des couleurs reposant sur un nuage, votre entendement ne saisira que le vide. […] Il y a bien des manières, avant d’arriver à la bonne, de comprendre et de jouer Marivaux : madame Plessy est assez jeune pour les essayer toutes avant de se fixer. […] Essayons pourtant. […] Peut-être va-t-on essayer de me fermer la bouche avec ces mots : — Et Molière ?

1617. (1929) Amiel ou la part du rêve

J’ai essayé de dégager la part de la nature et de la liberté, de retrouver dans l’enfant et le jeune homme les linéaments de l’être actuel. […] Après avoir essayé de divers logis qui ne le satisfirent pas, Amiel s’installa en pension, en 1850, chez sa sœur et son beau-frère, un ménage de pasteurs, rue des Chanoines. […] Quand on perd la faveur, il ne faut pas essayer de la mériter : peine inutile ! […] , Amiel, en Genevois inquiet et en calviniste troublé, l’a porté longtemps avec une mauvaise conscience, a essayé d’en sortir, contre sa vocation, par un Je veux !

1618. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Nous allons l’essayer avec les différents sucres, afin de vous montrer qu’il n’y a réduction du sel de cuivre qu’en présence des sucres qui sont altérables par les alcalis. […] Dans le premier cas, on conclut à la présence du glucose, et dans le second, on peut affirmer que le mélange essayé ne renferme pas de glucose ni aucun sucre de la deuxième espèce. […] Après cette opération on neutralise le liquide et on l’essaye de nouveau par le tartrate de cuivre. […] Je recommande donc le charbon animal comme un moyen très expéditif et indispensable quand on veut essayer quelque liquide animal au réactif cupro-potassique. […] C’est ce qu’on a fait, et nous essayons au réactif cupro-potassique ce qui résulte de la filtration des liquides de l’estomac et de l’intestin grêle.

1619. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Mason, dans son Elfrida et dans son Caractacus, a essayé, mais sans succès, de donner la tragédie grecque à l’Angleterre. […] Je vais essayer de remplir cette tâche auprès du lecteur. […] Nous avons essayé de prouver que le charme du mystère, dans les sentiments de la vie, est un des bienfaits que nous devons à la délicatesse de notre religion. […] Ces nouveaux dieux régnèrent longtemps sur l’imagination enchantée des hommes : Anaxagore, Démocrite, Épicure, essayèrent toutefois de lever l’étendard contre la religion de leur pays. […] Les gens de lettres que j’ai essayé de venger du mépris de l’ignorance, me permettront-ils, en finissant, de leur adresser quelques conseils dont je prendrai moi-même bonne part ?

1620. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

voilà quelques-unes des étiquettes que plusieurs critiques essayèrent de coller sur le nom de Renan. […] C’est tout ce que j’essaye de faire : le plus vif plaisir d’un esprit qui travaille consiste dans la pensée du travail que les autres feront plus tard. » Son effort ne sera pas perdu. […] Il ne s’appartient pas, et suscite des colères s’il essaie de recouvrer sa liberté, s’il ne se donne pas corps et âme à chacun de ses contemporains. […] L’auteur de Thaïs pourrait dire à ces adolescents impétueux : « Puisque le moyen est si simple, essayez donc d’en faire autant !  […] Il a d’abord essayé d’exalter son repentir, d’exaspérer sa contrition et d’apaiser sa peine en étudiant les livres troubles des mystiques.

1621. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Rivollet a essayé de faire comprendre ce sacrifice, de faire comprendre comment l’idée de l’immolation à la patrie peut germer et lever dans l’esprit de l’enfant. […] Racine veut indiquer deux choses : 1° qu’il n’y avait pas de vent ; 2° que l’on essaya de la rame, mais que, même avec la rame, on n’avança point ; que la mer resta « immobile » sous les rames, comme un champ, et que la rame ne servit de rien. […] Ce serait à essayer et, discrètement et décemment mené, je crois que ce serait beaucoup plus dans le sens général de la scène et selon les indications du texte. […] J’essaye d’entendre Molière, lui-même, débitant, dans le rôle d’Alceste, ces énormités, ces exagérations, ces choses qui ne sont pas encore vérités, avec des inflexions grosses et des hoquets plaisants. […] Il est défait pour avoir essayé de vaincre la vanité qui en est l’âme.

1622. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Il ne regrette point le ministère aux conditions où il l’a laissé, et il résume lui-même sa situation politique par un de ces mots décisifs qui sont à la fois un jugement très vrai, et un aveu honorable pour celui qui les prononce : « Je sens avec vous combien il est heureux pour moi de n’être plus en place ; je n’ai pas la capacité nécessaire pour tout rétablir, et je serais trop sensible aux malheurs de mon pays. » Et il essaye de se consoler de son mieux, de se recomposer, dans cette oisiveté, quoi qu’il en dise, un peu languissante, un idéal de vie philosophique et suffisamment heureuse : « La lecture, des réflexions sur le passé et sur l’avenir, un oubli volontaire du présent, des promenades, un peu de conversation, une vie frugale : voilà tout ce qui entre dans le plan de ma vie ; vos lettres en feront l’agrément. » Ce dernier point n’est pas de pure politesse : on ne peut mieux sentir que Bernis tout l’esprit et la supériorité de Voltaire là où il fait bien : « Écrivez-moi de temps en temps ; une lettre de vous embellit toute la journée, et je connais le prix d’un jour. » La manière dont Voltaire reçoit ses critiques littéraires et en tient compte enlève son applaudissement : « Vous avez tous les caractères d’un homme supérieur : vous faites bien, vous faites vite, et vous êtes docile. » Bernis n’a pas, en littérature, le goût si timide et si amolli qu’on le croirait d’après ses vers.

1623. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Louis XI, établi par son père dans le gouvernement du Dauphiné, y remédie aux abus et s’y essaye à sa future administration de roi.

1624. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

M. de Climal a acheté à Marianne un habit complet avec le linge le plus fin, et celle-ci l’essaye un jour de grande fête en allant à l’église, où elle s’arrange si bien dans son innocence qu’elle obtient toutes sortes de succès.

1625. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Aladin continua : « Quand tous les hommes essaieront les forces de leur esprit, le nombre des bons ouvrages sera infini. » — « C’est le nombre des écrits, dit le Kalender, c’est la facilité d’écrire qui empêchera l’essor du génie.

1626. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Essayons de le prouver pourtant, et sans rien exagérer.

1627. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

M. d’Usson, qui écrivit directement au roi et dont le courrier même devança à Versailles celui de Villars, essaya de se donner l’honneur de la journée ; les envieux voulurent faire de lui le M. de Magnac de la nouvelle victoire.

1628. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

La nature s’essaie ainsi quelquefois avant de donner ses hommes.

1629. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Voyons, essayons-en cependant un ou deux encore, rien que pour en noter la forme.

1630. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Vénus essaye vainement d’arracher le bandeau ; elle est hors d’elle ; elle maudit son malheur et celui de son fils.

1631. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Il avait toujours l’idée de se tuer, ou de se laisser mourir ; il essaya d’abord du jeune et s’abstint d’aliments pendant cinquante heures (fin de février) ; mais il n’eut pas la force de persévérer.

1632. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Mais à ce tableau plein d’inventions heureuses Je préfère pourtant ses petites Baigneuses… Voilà bien le genre à sa date, la poésie pédestre et familière, telle qu’on l’essayait alors.

1633. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

S’étant essayé avec succès dans la plupart des genres, excepté le tendre, il nous sera comme un abrégé vivant de l’Anthologie, dans sa partie du moins la plus honorable et la plus digne.

1634. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Lorsque Mme de Maintenon se morfondait dans un de ces grands appartements de Versailles si peu faits pour être habités, et qu’elle essayait d’entourer son fauteuil d’un paravent, Louis XIV, en entrant, faisait la mine ; car la symétrie était violée.

1635. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Le comte de Saxe, qui avait de l’imagination, a bien voulu en effet, quoi qu’on dise, essayer d’un traité sur l’Art de la Guerre par manière d’amusement, et ce sont ses jeunesses à lui, juvenilia, c’est un pêle-mêle d’ébauches, de boutades et de réflexions, tantôt hasardées, tantôt judicieuses, qu’il nous a livré dans ces feuilles volantes.

1636. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Maurice de Saxe était un nom cher à la France, un nom populaire ; et on le vit bien, car un commencement de légende s’essaya aussitôt sur sa mort.

1637. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Ces mots brisèrent mon âme, ma joie disparut ; il me sembla que je ne partais plus, et je n’éprouvai d’autre émotion de plaisir, en lisant la lettre de ma sœur, écrite de Saragosse, que celle d’avoir des nouvelles de ma famille et d’apprendre qu’elles étaient satisfaisantes, J’essayerais en vain de décrire les combats continuels qui, pendant les deux jours que je restai encore dans l’Alhambra, s’élevaient dans mon cœur.

1638. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Il faut pourtant essayer de vivre.

1639. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

La nuit du 5 au 6 février, c’était le tour de Victor, Sa mère, qui tenait beaucoup (car elle y croait déjà) à la gloire future de son fils, regretta qu’il eût laissé passer un concours sans s’y essayer : les pièces, en effet, devaient être envoyées à Toulouse avant le 15, et il aurait fallu que Victor eût expédié la sienne dès le lendemain matin pour qu’elle pût arriver à temps.

1640. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

On a essayé d’indiquer quelque chose de ce mécanisme intérieur à propos de la Calomnie, où il est surtout apparent.

1641. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Corneille n’était pas sans le comprendre, puisqu’il a essayé de créer au-dessous de la tragédie une comédie héroïque, destinée à l’analyse des caractères politiques.

1642. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Rousseau, est le vide de ce travail, le froid de ces lieux communs, rendus plus surannés par la parure dont il essaye de les rajeunir, la langueur et l’infidélité de ces paraphrases de textes sublimes, le manque de justesse dans les choses de raison, de cœur dans les choses de sentiment, l’incertitude de la langue, tour à tour imprudente par calcul et timide par impuissance.

1643. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Mais, dira-t-on, la définition de la droite non-euclidienne est artificielle ; essayons un instant de l’adopter, nous verrons que deux cercles de rayon différent recevront tous deux le nom de droites non-euclidiennes, tandis que de deux cercles de même rayon, l’un pourra satisfaire à la définition sans que l’autre y satisfasse, et alors si nous transportons une de ces soi-disant droites sans la déformer, elle cessera d’être une droite.

1644. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Mais, sans doute, à une idée aussi hardie, et qui a essayé de s’affirmer avec tant d’éclat, il conviendrait mal, aujourd’hui, de se voir simplement ramener à la mesure du résultat acquis.

1645. (1890) L’avenir de la science « II »

Puis il a essayé de reconstruire l’édifice sur de meilleures proportions, mais sans y réussir ; car le vieux temple élevé par l’humanité avait de merveilleuses finesses, qu’on n’avait pas d’abord aperçues et que les modernes ingénieurs avec toute leur géométrie ne savent point ménager.

1646. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Oui, celui qui — en vue de tels bas intérêts de succès ou d’argent, — essaie de grimacer, en un prétendu ouvrage d’Art, une foi fictive, se trahit lui-même et ne produit qu’une œuvre morte.

1647. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le roi, en 1672, essayait ses premières séductions, et son but était le plaisir.

1648. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Sa sœur Julie, l’enfant gâté de la maison, qui se marie, le jour même, avec M. le comte d’Ollivon, essaye en vain d’entrouvrir à l’espoir cette âme repliée sur elle-même.

1649. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Avec des paroles brûlantes, elle essaye de rallumer son amour éteint.

1650. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Pourtant il paraît qu’aussitôt après son mariage il essaya de vivre d’un emploi régulier, et qu’il fut quelque temps dans la finance en province, commis chez quelque fermier général : il n’y resta que peu et en rapporta l’horreur et le mépris des traitants, qu’il a depuis stigmatisés en toute rencontre.

1651. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

On a essayé, dans ces derniers temps, de douter que ce petit écrit fût en effet de Mme de La Vallière44 (1) ; mais ce seul mot de miséricorde, ainsi placé avec une intention manifeste, ne devient-il pas comme une signature ?

1652. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Mme de Motteville, en répondant à Mademoiselle avec toutes sortes de compliments et en l’appelant tour à tour illustre princesse et belle Amelinte, la raille finement sur cet article d’interdiction matrimoniale qui était le grand point du nouveau code de bergerie, et elle essaie d’insinuer un peu de réalité, un peu de bon sens, dans la peinture de cette république à la fois galante, platonique et chrétienne.

1653. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Le moment viendra, et bientôt, où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval ; c’est pour elle une méthode de famille ; mais, en attendant, il faut se mettre en mesure, et ne pas croire pouvoir, soit à l’aide du hasard, soit à l’aide des combinaisons, sortir d’une crise extraordinaire par des hommes et des moyens ordinaires.

1654. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Ainsi, lorsqu’en janvier 1760, sortant de la Bastille, où il avait été détenu onze jours pour avoir récité en société une satire contre le duc d’Aumont, il va trouver le ministre, le duc de Choiseul, et qu’il essaie de l’émouvoir, d’obtenir qu’on lui laisse le privilège du Mercure avec lequel il soutient sa famille, ses tantes, ses sœurs, le discours qu’il se suppose en cette occasion et qu’il refait de mémoire est faux et presque ridicule : Sachez, monsieur le duc, qu’à l’âge de seize ans, ayant perdu mon père, et me voyant environné d’orphelins comme moi et d’une pauvre et nombreuse famille, je leur promis à tous de leur servir de père.

1655. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Roederer, dans le temps, essaya de répondre à cette partie de l’ouvrage de Rivarol ; mais il ne l’a fait que dans le détail, et sans en atteindre la véritable portée ni en mesurer l’essor.

1656. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Placé entre une religion et une raison, il les comprit, il les balança, il essaya de les concilier.

1657. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Je sais que dans une troisième pièce, dans La Mère coupable, il se corrigera et que l’auteur essaiera de l’ennoblir ; mais laissons ce Figaro final vertueux et dégénéré, qui ne se ressemble plus à lui-même.

1658. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Après avoir essayé de se jeter dans le parti opposé au nouveau roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, il est reçu de lui avec distinction ; mais la place qu’on lui offre dans l’artillerie n’est que de quarante ducats par an : « Cette offre m’humilie, écrit-il à M. 

1659. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Cependant les soins publics ne détournaient point absolument Volney de ses intérêts personnels, et de bonne heure il essaya de les concilier.

1660. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Sans doute, quand nous essayons de nous représenter le vouloir, nous n’y parvenons qu’en l’incorporant dans un objet, — désir de telle chose, vouloir de tel mouvement, — car nous ne pouvons vouloir à vide ; mais cette présence nécessaire d’un objet, qui seul donne à la volonté une détermination représentable, n’empêche pas la volonté même d’être avant tout nécessaire.

1661. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Mais il est remarquable que nous essayâmes bien vite les sujets d’invention.

1662. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

En philosophie, en législation, en politique, en littérature, tout ce que la Restauration a essayé d’élever a croulé, tout ce en quoi elle a eu confiance s’est dissous, depuis la Charte que l’Éclectisme, la Domination intellectuelle d’alors, proclamait l’expression la plus haute de l’esprit humain, en matière de gouvernement, jusqu’à l’Éclectisme lui-même ; depuis le canapé de la Doctrine, commode Trépied, sans enthousiasme et sans oracles, jusqu’aux ambitieuses théories romantiques de M. 

1663. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

On y verra que le René de Chateaubriand, qui est l’Argan tragique, le sombre Malade imaginaire du dix-neuvième siècle, et dont Joseph Delorme a été une des plus saisissantes variétés, va essayer de se laver de ses impuretés et de perdre ses doutes dans les douces larmes d’Augustin.

1664. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Essayons donc de prouver a posteriori qu’il se rencontre, dans quelques temps et quelques lieux, mais non dans tous les lieux et tous les temps, des idées sociales semblables à celles que nous avons définies a priori.

1665. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

C’est là, en effet, que les hommes réunis et opposés s’essaient, s’observent et se jugent ; là, en comparant toutes les manières de juger, on apprend à réformer la sienne ; là, les teintes rudes s’adoucissent, les nuances se distinguent, les esprits se polissent par le frottement, l’âme acquiert par l’habitude une sensibilité prompte ; elle devient un organe délicat, à qui nulle sensation n’échappe, et qui, à force d’être exercée, prévoit, ressent et démêle tous les effets.

1666. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Dans cette espérance, il revit Cuba en 1824, essaya d’y conspirer par ses entretiens et par ses vers, fut poursuivi, trahi, sauvé, et réussit à passer dans l’Amérique du Nord, où il trouvait triomphante toute la liberté qu’il avait conçue.

1667. (1888) Portraits de maîtres

L’on a trop souvent accoutumé de juger Chateaubriand d’après les Natchez, livre déclamatoire qui, je ne sais pourquoi, est mis d’abord dans les mains des jeunes gens ; car les Natchez ne sont bons à lire que pour les lettrés cherchant à démêler les tâtonnements d’un génie qui s’essaie. […] La coterie des rimeurs surannés essaya vainement de faire échec au succès des Méditations. […] Nous essaierons de démêler dans cette étude le mal fortuit qu’il serait opportun de rejeter dans l’ombre et le bien qui rayonnera toujours comme une lueur de phare ou la lampe inextinguible d’une pure Vestale. […] Il ne faut pas oublier qu’Alfred de Vigny n’était pas le seul à s’essayer dans ces imitations de l’antiquité. […] Ce qu’a été Michelet dans son expansive nature, dans son œuvre de lumière et d’amour, nous avons essayé de le faire comprendre.

1668. (1887) Essais sur l’école romantique

Voyez pourtant comme on jette dédaigneusement son nom au poète qui s’essaye dans les voies lyriques ; comme on écrase de sa gloire quiconque veut s’en faire une avec l’ode. […] Essayez donc de plier ce jeune homme au ton solennel de la muse de l’Empire et aux délicatesses des prix d’Académie, vous n’en ferez rien qui vaille. […] Dans le commencement, quand il s’essayait dans l’art, et qu’il en ignorait encore la puissance, il s’en est joué quelquefois ; à la fin, voyant que c’était une chose grave et qui rendait meilleur, il s’est pénétré de sa dignité et ne l’a plus voulu commettre avec des querelles vulgaires. […] Vouloir plus ou autre chose, demander de la maturité à celui qui débute dans l’art, de la mesure à celui qui ne connaît pas encore toutes ses richesses, un vol calme et régulier à celui qui essaye ses ailes, c’est prétendre qu’on peut tirer de l’instrument neuf, et qui sort à peine des mains de l’ouvrier, les sons pleins et moelleux de celui que le temps et l’exercice ont vieilli. […] Il a déjà essayé de la biographie, de l’histoire, et la Revue de Paris a publié de lui, dans ses dernières livraisons, un article important où l’on remarque une pensée incertaine, dépaysée, qui ne se sent pas suivie du public de la littérature facile, et une plume forcée d’attendre la pensée, tandis que, jusque-là, c’était la pensée qui attendait la plume.

1669. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Comme il parlait volontiers et que je paraissais lui plaire, sans doute parce que je ne l’interrompais pas, et que je me contentais d’accompagner sa faconde de signes d’approbation, j’essayai d’amener la conversation sur des faits qui pussent m’éclairer, comme on dirige par de légers coups de rame une embarcation qui suit le courant de l’eau. […] Si nous essayons d’y transporter les idées allemandes, ces armes, là-bas pacifiques, semblent se charger à la frontière, et deviennent ici des machines infernales dont le pouvoir a raison de se défier. […] C’est elle que saint Chrysostome essaya de traiter dans le jeune Stagyre. […] Puis, maître de l’image ainsi fixée, il s’en approche, la retourne sous toutes ses faces ; il se prend corps à corps avec cette ombre ; il essaie d’en deviner l’essence aussi bien que d’en connaître les mobiles impressions. » Voilà un excellent procédé à recommander à un médecin aliéniste, mais dont un poète ferait mieux de se garder ! […] si jamais ton luth, amolli par tes pleurs, Soupirait sous tes doigts l’hymne de tes douleurs, Ou si, du sein profond des ombres éternelles, Comme un ange tombé tu secouais tes ailes, Et prenant vers le jour un lumineux essor, Parmi les chœurs sacrés tu t’essayais encor ; Jamais, jamais l’écho de la céleste voûte, Jamais ces harpes d’or que Dieu lui-même écoute, Jamais des séraphins les chœurs mélodieux De plus divins accords n’auraient ravi les cieux !

1670. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Essayer de le revivre, en modelant chaque jour à son image, une poussière, toujours décevante, d’apparences extérieures, ne serait que risquer de le dénaturer, d’en amoindrir l’impression divine, de l’anéantir au plus pur de nous-mêmes. […] François Coppée y revêt des aspects multiples, que je voudrais essayer de fixer. […] Je conçois que l’on s’intéresse au sort des déshérités, non au point de méconnaître les améliorations essayées et les progrès accomplis… Je veux bien que les ouvriers ne roulent pas sur l’or. […] … J’essayai de tout, et c’est drôle Comme cela lasse, à la fin, De changer son fusil d’épaule, Sans cible humaine ou but divin. […] Ayant ramassé la fleur et lu le billet de Rougeville, qui lui annonçait pour le vendredi suivant une nouvelle visite, elle essaya d’attendrir son gardien Gilbert et lui conta toute l’aventure, s’en remettant à sa loyauté et lui promettant une grosse récompense.

1671. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Essayez de lire une ode de Malherbe devant le peuple, devant une assemblée formée au hasard : sera-t-elle comprise ? […] Cependant on conçoit le mot de La Fontaine, qui, dans sa jeunesse, ayant entendu lire à Château-Thierry, où il était encore, une ode de Malherbe, s’en enflamma, en raffola, le lut sans cesse, essaya de l’imiter : « Il pensa me gâter », a-t-il dit ensuite.

1672. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Par la suite, à la vérité, ils ont essayé de secouer le joug et se révoltèrent contre Darius ; mais ils furent vaincus dans un combat, et soumis de nouveau. […] À la vue de ces femmes, les députés, frappés de leur beauté, reprenant la parole, dirent à Amyntas : « Ce n’est pas en user convenablement ; il eût mieux valu ne pas faire venir vos femmes, que de les empêcher, après les avoir appelées, de s’asseoir à nos côtés, et les tenir en face de nous pour le tourment seul de nos yeux. » Amyntas, forcé à ce nouvel acte de complaisance, ordonna aux femmes de se mettre près de ses hôtes : elles obéirent ; mais, à peine y étaient-elles, que les Perses, pour la plupart pris de vin, portèrent leurs mains sur le sein de ces femmes, et essayèrent même de leur prendre des baisers.

1673. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

L’art primitif essayait d’embellir la réalité ; il la faussait souvent ; l’art moderne essaie de l’approfondir.

1674. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

« Je me promenais vers le pont d’Iéna ; il faisait un grand vent ; la Seine était houleuse… Je suivais de l’œil un petit batelet rempli de sable jusqu’au bord qui voulait passer sous la dernière arche du pont… Tout à coup, le batelet chavire ; je vis le batelier essayer de nager, mais il s’y prenait mal. « Ce maladroit va se noyer », me dis-je. […] Nous essayerons du moins de définir comment cette influence s’est exercée, et nous indiquerons ses effets les moins contestables.

1675. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Nous jugeons du talent d’un romancier à la puissance avec laquelle il tire du domaine public, où le langage les avait ainsi fait descendre, des sentiments et des idées auxquels il essaie de rendre, par une multiplicité de détails qui se juxtaposent, leur primitive et vivante individualité. […] Nous essayons de le faire, quand nous lisons un roman, par exemple ; mais quelque soin que l’auteur ait mis à peindre les sentiments de son héros et même à en reconstituer l’histoire, le dénouement, prévu ou imprévu, ajoutera quelque chose à l’idée que nous avions du personnage : donc nous ne connaissons ce personnage qu’imparfaitement.

1676. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

A cet élan il semble que l’âme hindoue se soit essayée par deux méthodes différentes. […] L’industrialisme lui-même, comme nous essaierons de le montrer, en dérive indirectement.

1677. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Que le lecteur essaye de se figurer cet enfant dans cette rue de commerçants, au milieu de cette famille bourgeoise et lettrée, religieuse et poétique, où les mœurs sont régulières et les aspirations sont élevées, où l’on met les psaumes en musique, et où l’on écrit des madrigaux en l’honneur d’Oriana la reine432, où le chant, les lettres, la peinture, tous les ornements de la belle Renaissance viennent parer la gravité soutenue, l’honnêteté laborieuse, le christianisme profond de la Réforme. […] On essaye de se figurer la lourde éducation latine, les exercices physiques, les rudes traitements, les idées rares, les dogmes imposés, qui occupaient, opprimaient, fortifiaient, endurcissaient autrefois la jeunesse, et l’on croit voir un ossuaire de mégatheriums et de mastodontes reconstruits par Cuvier. […] Plût à Dieu qu’il eût pu l’écrire, comme il l’essaya, en façon de drame, ou mieux, comme le Prométhée d’Eschyle, en forme d’opéra lyrique !

1678. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

La mémoire, comme nous avons essayé de le prouver 2, n’est pas une faculté de classer des souvenirs dans un tiroir ou de les inscrire sur un registre. […] Nous avons essayé au contraire d’établir, sur l’exemple précis de l’œil, que, s’il y a ici « orthogenèse », une cause psychologique intervient. […] La simplicité appartient alors à l’objet même, et l’infini de complication à des vues que nous prenons sur l’objet en tournant autour de lui, aux symboles juxtaposés par lesquels nos sens ou notre intelligence nous le représentent, plus généralement à des éléments d’ordre différent avec lesquels nous essayons de l’imiter artificiellement, mais avec lesquels aussi il reste incommensurable, étant d’une autre nature qu’eux.

1679. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Istrati essaye de nouveaux métiers. […] » jetait avec mépris, il y a quelque temps, un enfant, qui essayait de hausser son front à la hauteur de la table de travail de Robert de Traz. […] Normalien, et n’ayant que trois jours, à Janson, fait fonction de professeur, ayant délaissé la rue d’Ulm et « les soixante bustes des grands hommes qui surent le mieux observer, Lavoisier, Cuvier ou Chevreul… », le voici pourvu d’une bourse de voyage ; on le retrouve à Munich, « ville avec des tramways bleus, des lions bouclés sur chaque borne et dont un large torrent, couleur d’absinthe, longe les musées »,à Berlin, à Heidelberg où, délaissant un mémoire sur les odes pindariques, il s’essaie à des descriptions sentimentales où pour la première et la dernière fois, il emploiera des expressions réalistes. […] Nous ne devons pas le négliger, mais essayer de nous rapprocher de lui, de lui faire connaître nos volontés, pour le rajeunir et permettre à l’ordre de paix qu’il donne constamment au monde de ne pas séparer l’intellectuel du réel.

1680. (1924) Critiques et romanciers

Une querelle de ce genre est une haine qui vient d’assez loin pour qu’on n’essaye pas de l’apaiser jamais. […] Et Pyrrhon disait qu’on ne doit essayer ni de comprendre, ni de présumer : les sens nous trompent, et la raison. […] Elle essaye de parfaire une « histoire naturelle » ou une botanique des esprits. […] Vous n’essayez ni le moyen des armes ni le moyen de ta diplomatie, comme l’exigerait la logique. […] Geffroy n’essaye pas de vous étonner, de vous divertir.

1681. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

J’essayerai de le faire, mais non pas sans avoir d’abord rendu hommage à la vaillance de mon adversaire. […] Pour tout dire, je ne pense pas que Baudelaire ait jamais eu la notion tout à fait nette de cet état d’âme que je viens d’essayer de définir. […] Certes, je n’ai pas essayé d’atténuer les torts du poète : je l’ai montré, je crois, assez pervers et assez malsain. […] Essayons de l’indiquer. […] Que ces messieurs essayent !

1682. (1903) Propos de théâtre. Première série

Mais enfin quand retrouve-t-elle la parole, quand ose-t-elle un peu desserrer les dents, quand essaye-t-elle de reconquérir un peu d’indépendance ? […] …………………… Monsieur, vous plairait-il D’essayer sur la mienne un talent si subtil ? […] Elle a essayé de s’étrangler avec le bandeau royal. […] Il vit jour à essayer de réconcilier le lettré et le dramaturge dès qu’il s’occupa d’Esther. […]  » N’essayons pas de dire mieux pour montrer combien ce genre particulier de lyrisme est bien entendu.

1683. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

J’essayerais vainement de leur former un lien factice que briserait à chaque instant la diversité des sujets : ils n’ont entre eux d’autre analogie que celle de reproduire des scènes et des figures du passé. […] Il essaie les âmes, il sonde la bassesse humaine, il mesure la « Voie Scélérate » qu’il peut parcourir. […] Il se dépouille lui-même de sa toute-puissance pour la partager entre le Sénat et le peuple ; il essaye de faire revivre la liberté dans l’Empire. […] L’envie le prit de subir cette rude abstinence, comme le caprice aurait pu venir à Mithridate d’essayer un nouveau poison. […] Plus tard, quand, après avoir chassé Henri III de Paris, la Ligue, effrayée de sa victoire, essaya de rentrer en grâce, elle lui envoya à Chartres une ambassade dérisoire.

1684. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

L’abbé-médecin Bourdelot, revenu de Suède et qui est dans le train moderne, essaye de lui donner quelque idée de la philosophie nouvelle ; Gui Patin résiste et nous dit en se raillant de Bourdelot : Il est tout atrabilaire de corps et d’esprit, sec et fondu, qui dit que tout le monde est ignorant, qu’il n’y a jamais eu au monde de philosophe pareil à M. 

1685. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Cependant la bataille commence mal pour les Français : le corps de chevaliers d’élite commandé par les maréchaux en personne, qui essaye de forcer l’entrée du chemin entre deux haies sous les traits des archers, n’y parvient pas et est refoulé en désordre sur le gros de l’armée.

1686. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Cet homme, en effet, qui avait précédemment essayé d’introduire Marianne de la bourgeoisie dans la noblesse, allait s’efforcer à son tour de s’initier parmi les princes du sang à l’aide d’une alliance du côté gauche.

1687. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Faut-il que les raisons de cour, les protections, certains emplois déjà occupés, le grand âge, de longs mais froids services… Il s’embrouille dans sa phrase (ce qui lui arrive quelquefois quand les phrases sont longues), et il ne l’achève pas ; mais il suit très bien sa pensée, et il veut dire ce qu’il redit souvent encore ailleurs en des termes que je résume ainsi : « Les hommes à la guerre sont rares ; avec mes défauts, je crois en être un ; essayez de moi. » Villars, à la tête d’un détachement considérable et par le fait général en chef, investi de la confiance du roi, ne songe qu’à la justifier.

1688. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

» Au retour d’Italie, l’ouvrage sur le Latium fut lu par morceaux et, en quelque sorte, essayé dans le salon de Coppet chez Mme de Staël.

1689. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Toutes ces premières années de sa jeunesse se dérobent ; après avoir essayé sans succès de rentrer dans l’administration, il se livra décidément à l’étude, et à celle du grec en particulier, pour lequel il se sentait une vocation.

1690. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Nous allons essayer, après M. de Lescure, de le bien définir et de donner de lui l’idée qui pourra le rendre jusqu’à un certain point reconnaissable à ceux même qui le liront peu, mais qui aiment assez les Lettres pour vouloir qu’un nom cité à la rencontre leur représente quelque chose.

1691. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Lorsqu’en 1782 un généreux anonyme, qui n’était autre que le respectable M. de Montyon, pria l’Académie d’agréer la fondation d’un prix de vertu et de louer publiquement le fait le plus vertueux qui se serait passé depuis deux ans à Paris ou dans le rayon de la banlieue, les plaisanteries ne manquèrent pas ; on essaya du ridicule.

1692. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

mon cher général, nous avons fait tous les deux une sottise ; si j’avais pu m’attendre à devenir le conseiller d’un général autrichien, je n’aurais certes pas quitté l’Amérique. » Jomini essaya, nous dit-on, de faire une distinction dans sa réponse et de se montrer plus désintéressé dans la question, mais il n’était pas éloigné de penser de même.

1693. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Il vit les spirituels Français qui voyageaient alors en Angleterre et acheva de former le chevalier de Grammont ; du moins il essayait, par ses leçons et ses conseils, de faire entrer un grain de raison dans cette étourderie séduisante.

1694. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

On a essayé dans les vers suivants, qui lui sont adressés, de faire saillir cette loi progressive de son génie, et de montrer en même temps combien toutes choses sur la scène du monde étaient disposées pour sa venue.

1695. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Il s’essayait dès lors à de petites compositions, sur le Bonheur de la Vie champêtre, par exemple.

1696. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

En province surtout où les existences de quelques femmes sont plus souffrantes, plus étouffées et étiolées que dans le monde parisien, où le désaccord au sein du mariage est plus comprimant et moins aisé à éluder, M. de Balzac a trouvé de vifs et tendres enthousiasmes ; le nombre y est grand des femmes de vingt-huit à trente-cinq ans, à qui il a dit leur secret, qui font profession d’aimer Balzac, qui dissertent de son génie et s’essayent, plume en main, à broder et à varier à leur tour le thème inépuisable de ces charmantes nouvelles, la Femme de trente ans, la Femme malheureuse, la Femme abandonnée, c’est là un public à lui, délicieux public malgré ses légers ridicules, et que tout le monde lui envierait assurément.

1697. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

S’il fallait chercher quelque représentant de la poésie du pays de Vaud, de cette poésie que Rousseau a vue dans les lieux, et qu’il a contestée aux habitants ; que quelques-uns, que plusieurs nourrissent pourtant avec culte ; il faudrait se tourner à côté, vers cette jeunesse de Lausanne qui s’essaye encore, feuilleter ce recueil des Deux Voix dans lequel je puis désigner la pièce du Sapin, entre autres, comme franche impression des hautes cimes ; s’adresser à la conversation de quelques hommes, comme M. le pasteur Manuel, qui se sont plus dirigés à l’étude qu’à la production, et qui, pieux et modérés, savent et sentent, en face de leur lac et de leurs montagnes, toute vraie poésie depuis les chœurs de Sophocle jusqu’aux pages de Mme de Staël23.

1698. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Je pourrais insister sur bien des détails de cette édition nouvelle, en tirer peut-être quelques remarques piquantes sur les leçons successives dont on a essayé et dont plus d’une vient ici s’évanouir ; mais on me permettra de m’en tenir à quelques réflexions plus générales, que je ne crois pas moins essentielles, car il y a longtemps que, moi aussi, j’ai le cœur gros sur Pascal et que j’étouffe bien des pensées.

1699. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

On établit des conférences de jeunes gens, pour lesquelles il s’essaie à déployer ses ressources de bel esprit, ses premiers lieux communs d’érudition, et où M.

1700. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

J’essaye de donner ici en abrégé les résultats de la comparaison ; si on la fait, la plume à la main, sur cent pages de deux textes, on sera étonné de la différence.

1701. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs.

1702. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Lisons maintenant ses chants, et essayons de recomposer cette vie avec ses hymnes ou avec ses gémissements immortels.

1703. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Appelé un peu tard, il se mit à essayer d’un remède composé avec une poudre de toutes sortes de pierres précieuses pilées.

1704. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

L’auteur s’essaye parfois à conduire une période, à étendre un lieu commun : on en trouvera un exemple dans le portrait de la vieillesse, cette longue tirade sur le temps, avec ses six reprises du sujet de la phrase, à intervalles de plus en plus rapprochés.

1705. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Et voilà qu’en cherchant Montaigne, il a vagabondé de corps et d’esprit, surtout d’esprit, à travers tous les pays et tous les siècles : en cherchant les plus douces assiettes et les plus aisées postures, il a essayé toutes les assiettes et toutes les postures où la pauvre humanité s’est figurée à chaque moment trouver le repos pour l’éternité des siècles.

1706. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Il est intéressant d’y voir Fénelon, comme dans les Dialogues sur l’éloquence et dans la Lettre à l’Académie, jeter un regard vers les beaux-arts, essayer d’intéresser son élève à la peinture, juger Raphaël, ou Titien, ou Poussin.

1707. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Au reste, tirez-le de là ; essayez de le prendre hors de ses combinaisons de vaudeville.

1708. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

J’ai essayé d’indiquer quelle éducation il faudrait avoir reçue et par où il faudrait ensuite avoir passé pour être en état de les comprendre et de les peindre.

1709. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Je réclame la restitution, au silence impartial, pour que l’esprit essaie à se rapatrier, de tout — chocs, glissements, les trajectoires illimitées et sûres, tel état opulent aussitôt évasif, une inaptitude délicieuse à finir, ce raccourci, ce trait — l’appareil ; moins le tumulte des sonorités, transfusibles, encore, en du songe.

1710. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Pour des raisons politiques, dogmatiques ou d’intérêt personnel le directeur de la publication où essaierait d’écrire Sainte-Beuve, attenterait plus d’une fois à la liberté de sa pensée.

1711. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

L’école encyclopédique avait essayé de l’ôter à l’homme, soit en lui prouvant qu’il est sans prises pour le saisir, soit par une affectation de faux respect, en niant la Providence divine, sous prétexte de ne pas la commettre avec les désordres du monde physique et les misères du monde moral.

1712. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Un savoir plus étendu, prenant la nature humaine par son milieu, sans s’inquiéter des problèmes radicaux, essaie ensuite de fonder sur le bon sens un dogmatisme raisonnable, mais sans profondeur (Socrate, Th.

1713. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Qu’on relise, dans les Effrontés, la scène94 où Charrier essaie de gronder Henri, une scène qu’Augier a refaite avec complaisance dans plusieurs comédies : Charrier. — Asseyez-vous, Monsieur.

1714. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

La hausse sur le banquier en baisse étant revenue avec l’association de Bernard, le préfet essaye de raccommoder le mariage qu’il a rompu tout à l’heure.

1715. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Elle essaye de l’effrayer avec son mari qui le tuera, lui dit-elle, « comme un petit lapin », s’il le voit rôder sur ses terres.

1716. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Voyant Bussy essayer ainsi de reparaître à la Cour, vieilli, usé, hors de mode, et venir remettre en question, devant une génération nouvelle de courtisans, jusqu’à sa réputation d’homme d’esprit : Quand on a, disait-il, renoncé à sa fortune par sa faute, et quand on a bien voulu faire tout ce que M. de Bussy a fait de propos délibéré, on doit passer le reste de ses jours dans la retraite, et soutenir avec quelque sorte de dignité un rôle fâcheux dont on s’est chargé mal à propos.

1717. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

J’ai voulu essayer les forces, le tempérament et l’opinion du Comité de salut public.

1718. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Le poète, qui, le jour où il est arrivé avait écrit le mot fin sur les Misérables, lui a dit : « Dante a fait un Enfer avec de la poésie, moi j’ai essayé d’en faire un avec de la réalité ! 

1719. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Si nous essayons de résumer cette analyse de l’œuvre accomplie par M. de Tocqueville comme publiciste et comme philosophe, nous reconnaissons qu’il a rendu à la politique un incontestable service en lui restituant son caractère de science, qu’elle avait perdu presque entièrement dans notre siècle.

1720. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Les mots vivacité, pénétration, subtilité, s’offrent à ma mémoire ; mon esprit les rejette, et l’on dirait que l’idée les refuse après les avoir essayés, comme un vêtement qui n’est pas fait pour elle.

1721. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Essayons de tracer une esquisse sommaire de la pensée doctrinale des socialistes durant cette guerre.‌

1722. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Étant au dépôt, il écrit :‌ J’essaye de profiter de ces jours de repos pour me préparer encore.

1723. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Nous essayerons cette dernière méthode.‌

1724. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Notre attention peut se détourner d’elle et par conséquent de son indivisibilité ; mais, quand nous essayons de la couper, c’est comme si nous passions brusquement une lame à travers une flamme : nous ne divisons que l’espace occupé par elle.

1725. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

J’ai essayé jadis de montrer que, si la première est l’inverse de la seconde, si la conscience est de l’action qui sans cesse se crée et s’enrichit tandis que la matière est de l’action qui se défait ou qui s’use, ni la matière ni la conscience ne s’expliquent par elles-mêmes.

1726. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Nous sommes allés plus loin, et, par une étude attentive de la reconnaissance des mots ainsi que des phénomènes de l’aphasie sensorielle, nous avons essayé d’établir que la reconnaissance ne se faisait pas du tout par un réveil mécanique de souvenirs assoupis dans le cerveau.

1727. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

N’essayons pas même ici d’analyser ce charme de la poésie grecque.

1728. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Il essaya, comme opium, de l’amour et du jeu. […] Un beau jour, toutes deux se rencontrent et nos quatre pèlerins, Claire, Marina, André, et Velu II partent à la campagne essayer d’une vie parfaite où chacun exercera, dans le plus grand sens possible, sa liberté de sentir, de penser, d’imaginer. […] Il essaye d’une analogie, Mme Lozières, d’une différence, Nini Rabastens, d’un fiasco moral, Mme Béatry. […] Et le palais était l’image du royaume, demi-ruiné, mi-antique, mi-moderne, tout enserré dans la gaine du moyen âge, dont il essayait de se dégager depuis des siècles . […] Par elle nous essayons de suppléer à nos manques.

1729. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Tout d’abord, il s’était plongé dans la lecture des philosophes allemands, de la Logique et de la Philosophie de l’histoire de Hegel : « J’essaie de me consoler du présent en lisant les Allemands, écrit-il le 24 mars 1852 à M.  […] Il essaya même d’écrire un roman, mais s’arrêta au bout de quatre-vingt-dix pages, s’apercevant que son roman n’était que de l’analyse psychologique personnelle. […] Je ne prétends pas plus qu’eux deviner, sans l’avoir vu et disséqué, un être vivant, mais j’essaie comme eux d’indiquer les types généraux sur lesquels sont bâtis les êtres vivants, et ma méthode de construction ou de reconstruction a la même portée en même temps que les mêmes limites. […] De quel cœur il suit au bord du toit de l’église le petit oiseau à qui sa mère enseigne à essayer ses ailes, à croire en elle, qui lui dit d’oser ! […] Il s’obstine et gâte sa récolte : je fais une injustice si j’essaie de l’en empêcher.

1730. (1897) Aspects pp. -215

Ses vers d’une facture assez hésitante essayent tous les rythmes. […] Les Malins du catholicisme ont essayé de cent déguisements pour se maintenir : ils se sont dits républicains ; ils se sont dits socialistes ; au besoin, ils se diraient anarchistes. […] Il me fait l’effet d’une vieille femme qui pousse des cris perçants en quête de l’immortalité et essaie d’en abattre quelques fragments avec un balai. […] Beaucoup, d’ailleurs, se sont essayés aux vers et comme cet essai fut pour eux un labeur pénible, comme l’instrument infiniment délicat que constitue le rythme poétique les déçut, ils le disent inférieur, sans plus d’examen. […] Et ils sont remplacés par d’autres Doumic qui continuent leur besogne. — Parfois, quand un Doumic essaye de mordre, quelqu’un prend une cravache, lui administre une fessée et le renvoie au poulailler.

1731. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Bourget travaillant dans les infiniment petits, se pencher sur son épaule pour essayer de voir à travers sa loupe, c’est un plaisir qui ne va pas sans quelque fatigue. […] Lemaître ait voulu essayer, par ces préludes variés, toutes les cordes de sa lyre. […] L’autre, alarmé pour la dot et les espérances qui attiraient son fils, essaye de dégager sa parole. […] Je ne gagerais pas qu’il n’essayât bientôt quelque exercice plus terrifiant encore ; c’est pourquoi je l’avertis du péril qu’il court lui-même ; il vient d’être entamé par son ours, qu’il prenne garde d’être mangé ! […] Becque n’ait pas mis auprès des quatre femmes, les quatre victimes, un cœur généreux qui essaye de combattre pour elles.

1732. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

On verra, aux extraits que nous en donnons plus bas, l’intérêt tout particulier qui ressort de certaines lettres avec lesquelles chacun essaiera de reconstituer un drame dont on ne peut connaître que quelques scènes. […] Revenu au palais, il essaye, avec une rare habileté, de remettre toutes choses à sa place, destitue le favori, fait des concessions à son peuple, ce qui est le fait d’un homme qui ne craint pas précisément d’être chassé ou même guillotiné un jour. […] Personne ne la comprend et nous avons beau essayer l’analyse logique, nous ne parvenons pas à éclairer nôtre lanterne. […] Elle essaya de se consoler en lisant Sénèque ; inutile de dire que le remède fut inefficace ; chaque jour ramenait pour elle une douleur plus vive. […] Je n’essaierai pas l’analyse de ces deux volumes, bourrés d’épisodes de la vie parisienne, d’anecdotes où figurent des êtres vivant parmi nous, mais suffisamment voilés pour n’être pas reconnus.

1733. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Déjà bien des fois on avait charitablement essayé de l’envoyer dans l’autre monde : mais il ne s’était pas laissé faire. […] Celui-ci essayait de l’imiter, mais ses jambes commençaient à faiblir ; il levait de temps en temps la main d’un air résolu et avec un sourire hébété.

1734. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Il s’assit, essaya quelques vieux airs et joua le Troubadour et l’antique romance du Croisé. […] Mais c’est égal, je vais essayer tout de même ; seulement je suis enrhumé, c’est dommage. » Et tout en parlant de la sorte, il se mit à chanter d’une voix aussi claire qu’un coq qui s’éveille au milieu de ses poules : « Rosette, « Si bien faite, « Donne-moi ton cœur, ou je vas mourir ! 

1735. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Lehmann lui-même raconte que, venant de voir un chien qui jouait, il essaya vainement d’en reproduire la forme sur le papier, bien qu’il eût fait grande attention à l’animal. Stout, à son tour, dit qu’il lui arrive de s’apercevoir qu’il rêve tout en continuant d’avoir les hallucinations du rêve ; or, plusieurs fois il essaya de soumettre à l’analyse les images alors présentes à son esprit, mais il s’aperçut que cet examen était impossible : par aucun effort il ne pouvait distinguer de nouveaux détails dans la représentation totale183.

1736. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Conséquemment, on ne peut s’attendre à trouver des preuves de leur existence antérieure que parmi les débris fossiles qui se sont conservés jusqu’à nous par des moyens extrêmement imparfaits et intermittents, ainsi que nous essayerons de le démontrer dans un prochain chapitre. […] Si nous voulons essayer de nous représenter ces formes intermédiaires, n’évoquons pas l’image d’un être exclusivement adapté pour une respiration ni aquatique ni aérienne, ni pour un vol puissant, ni pour une puissance supérieure de natation, mais figurons-nous au contraire des êtres à respiration mixte ou plutôt double, mais doublement imparfaite, capable de s’effectuer tour à tour dans l’eau à l’aide de branchies de plus en plus rudimentaires et dans l’air au moyen d’une vessie natatoire en voie de se transformer en poumons.

1737. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Essayons de débrouiller ce grimoire. « La vaste nature éternellement eu création la vie totale, la vie universelle qui va l’un bout de l’animalité à l’autre sans haut ni bas, sans beauté ni laideur. » Tout est équivalant au physique comme au moral. […] s’il avait connu les ripailles de ses illustres grugeurs, peut-être eût-il essayé de les imiter ; mais il n’en savait rien, et prenait comme autant de calomnies ce qui était raconté par les journaux de l’opposition d’ailleurs, ceux-ci étaient réduits au silence.

1738. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Mais le sombre Ondouré, amoureux de Céluta, essaye d’assassiner René et le manque. […] Outalissi étant mort dans le combat, un vieil Espagnol, Lopez, de la ville de Saint-Augustin, adopte le jeune Chactas et essaye de l’initier à la vie civilisée. […] René avait désiré un désert, une femme et la liberté : il possédait tout cela et quelque chose gâtait cette possession… Il essaya de réaliser ses anciennes chimères : quelle femme était plus belle que Céluta ? […] Voulant prouver la vérité de la religion par sa beauté, l’auteur essaye d’y montrer que le christianisme est plus favorable à la poésie et à l’art que le paganisme. […] Et Blanca essaye de tout arranger.

1739. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Si elle essayait d’aller jusque-là, il est probable qu’elle ne se fédéraliserait pas, mais qu’elle se disloquerait. […] Car si leur nomination était au pouvoir central, quel besoin aurait ce pouvoir d’essayer, d’éprouver et d’exercer dans les tribunaux ses futurs fonctionnaires ? Il peut les essayer dans une foule d’autres postes qui les préparent mieux à être intendants, lieutenants de police ou secrétaires d’Etat. […] Si la magistrature est une fonction transitoire dans laquelle le peuple essaye ses futurs élus, c’est à dire que l’on ne sera juge que pour devenir député, sénateur et « consul », mettons ministre. […] Et il y a des Etats, tels que la Perse, où elle ne cesse de se faire sentir. » Chez d’autres peuples on a essayé de remédier à cette dualité fâcheuse en faisant du chef civil le chef religieux.

1740. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

— Essayons, dit le bourgeois, tu es si puissant ! […] Celui-ci, à l’heure où son musicien tournait la broche, avait, la main à la pâle dans le pétrin de monsieur son père, et déjà il essayait ses chansons dans la boulangerie paternelle, pendant que l’autre essayait son violon dans les cuisines de la princesse. — À eux trois, ces grands amuseurs, ils se furent bien vite emparés de Versailles, et de ses amours ; à eux trois, ils se mirent à célébrer les dieux nouveaux de cet Olympe : La Paix, la Sûreté, la Joie et la Concorde !

1741. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Essayons un peu.

1742. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

J’essayai vainement de le réconcilier avec son père.

1743. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Or la poésie française ne devait point en rester à Marot : elle avait la noble ambition de s’élever, de se créer un instrument plus savant, une harpe ou une lyre ; et, lorsqu’on songe à tout ce qu’il fallut de labeur et d’effort à Malherbe pour réussir à dresser quelques strophes incomparables, on devient indulgent pour ceux qui y préludèrent et qui, les premiers, essayèrent de quelques cordes nouvelles.

1744. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Elle aime à associer les noms de l’amitié aux émotions publiques qui envahissent son âme et la transportent : « C’est ajouter, » dit-elle en un style plein de nombre et dont le tour accompli rappelle le parler de Mme de Wolmar, « c’est ajouter au grand intérêt d’une superbe histoire l’intérêt touchant d’un sentiment particulier ; c’est réunir au patriotisme qui généralise, élève les affections, le charme de l’amitié qui les embellit toutes et les perfectionne encore. » Les lettres du 24 et du 26 janvier 91 à Bancal, alors à Londres, par lesquelles elle essaie de le consoler de la mort d’un père, méritent une place à côté des plus élevées et des plus éloquentes effusions d’une philosophie forte, mais sensible.

1745. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

De même qu’il se fait des transpositions d’art, et qu’on peut essayer de produire par des moyens musicaux des impressions pittoresques ou par les formes de la poésie les effets de la musique, on peut aussi passer d’un genre à l’autre, et mêler dans une certaine mesure l’élément lyrique dans le drame, ou l’élément comique dans la tragédie, à condition que l’on ne méconnaisse point les lois essentielles et l’objet propre de chaque genre, et qu’on ne fasse point retomber l’ouvrage dans une indétermination qui serait la négation même de l’art.

1746. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Et, même dans Bajazet, il a essayé d’être le moins « français » possible.

1747. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Cette idée, voici comment, pour être clair, je la formulerais sous la forme d’un axiome : « La Justice absolue est, par sa nature même, essentiellement idéale et divine ; la Justice humaine ne peut et ne doit agir que d’une manière relative, et sans tenir compte de ce qui jetterait le trouble dans ses indispensables règles, car la société doit songer avant tout à sa conservation… » Telle est à peu près la situation de Valentin ; il a de toute façon et sous toutes les formes offensé les hommes et le devoir humain ; c’est Dieu seul qu’il a quelquefois essayé de satisfaire ; aussi est-ce seulement à Dieu qu’il peut demander la pitié, qui, dans l’ordre divin est la même chose que la justice.

1748. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Le doute du maître fait son plaisir ; le disciple a essayé de tromper le sien par la rigueur d’une méthode ; mais des deux parts, c’est le même doute.

1749. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

On a essayé d’en faire un des pères d’une école française plus libre et d’une poésie plus naïve ; je n’y veux voir qu’un hommage un peu détourné à cette gloire aimable et chère, entre coûtes, à notre pays.

1750. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Toutes ces sociétés ne seraient pas d’égale valeur et l’on pourrait en trouver les raisons, si c’en était le lieu, et essayer par là une classification des qualités morales ; mais elles peuvent toutes exister et subsister.

1751. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Il m’aimait assez et essaya de me rendre service, quoique je n’eusse rien fait pour lui.

1752. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Quelques-uns de nos compatriotes venus l’été dernier à Bayreuth avec le dessein de rapporter de là un buste du maître, se heurtant à cette double difficulté, désespérèrent de rien trouver de satisfaisant, et c’est, paraît-il, dans ces conditions qu’ils demandèrent à M. de Egusquiza pourquoi il n’essaierait pas le même travail.

1753. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Servières, « au moment où commençait dans les concerts la vogue de Richard Wagner auprès du grand public, c’est-à-dire au moment où le triomphe des œuvres du maître aurait dû suffire à sa gloire, et où semblait se clore l’ère des vaines polémiques quelques partisans de Wagner se sont dits : « Maintenant que l’œuvre de Wagner a triomphé, il serait peut-être temps d’essayer de la comprendre.

1754. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Le Choeur essaye de le retenir, il étend ses doux bras de femme entre le duel dénaturé qui s’apprête : Ô le plus cher des hommes, n’imite pas la rage de cet insensé.

1755. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

[NdA] Béranger, dans sa biographie posthume, a essayé, on ne sait pourquoi, de donner crédit à ces vanteries de Latouche : ce n’est pas en causant avec nous que Latouche se les serait permises, il n’était et ne voulait être qu’un adorateur d’André Chénier : mais je dois dire que j’ai toujours remarqué que le succès d’André Chénier contrariait Béranger, et, de ce côté, l’éditeur plus ou moins scrupuleux de ces rares et neuves Poésies profitait de l’ouverture qu’il trouvait pour glisser ses insinuations malignes.

1756. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

» Il essaye, à plus d’une reprise, de nouer alliance avec lui, il lui propose l’union : « Il devient bien important que je vous parle, que mon audace se réunisse à votre courage, et ma verve à votre admirable logique. » Mais Sieyès, selon son habitude, se réserve et se tient sur ses gardes.

1757. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Prenant conscience de lui-même dans le cerveau des nouveau-venus, il va se concevoir autre qu’il n’est, s’essayer à des gestes auxquels il est inhabile et qui ne sont pas appropriés à son anatomie.

1758. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Sans goût littéraire, mais fureteur sagace, intelligemment curieux, le seul homme, à l’heure présente, qui dans la presse soit un chroniqueur un peu universel, un peu informé de ce qui court, de ce qui se dit, de ce qui se fait, le seul ayant des oreilles autre part que dans le café du Helder et dans le petit monde des lettres, sur la pointe du pied, à la porte entrebâillée du monde, et de tous les mondes, du monde des filles au monde de la diplomatie, écoutant, pompant, aspirant ce journal de la vie contemporaine qui n’est nulle part imprimé, à la piste de tous les moyens d’information, ayant essayé par exemple, nous dit-il, de donner des dîners où il faisait asseoir toutes les professions à sa table, espérant que chaque spécialité se confesserait à l’autre, et que toute l’histoire intime et secrète de Paris débonderait au dessert, de la bouche du banquier, du médecin, de l’homme de lettres, de l’homme de loi.

1759. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

5 janvier Insomnieux cette nuit, et me retournant dans mon lit, sans pouvoir trouver le sommeil, j’essayais, pour me distraire, de revenir, par le souvenir, à la mémoire lointaine de mon enfance.

1760. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Moins amer que Vigny, mais moins fort aussi, Musset ne se révolte pas, il plie ; il ne méprise pas, il oublie ; ou du moins il essaie d’oublier, et, n’y pouvant parvenir, sa religion, sa philosophie est celle de l’espérance.

1761. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Qu’un écolier, pour mieux réfléchir, évoque l’image d’un ami qui l’écoute, cela est d’un âge où la raison s’essaye et se forme ; et, de même, la voix de la conscience ne se fait vraiment entendre que dans la jeunesse de l’humanité ou chez les hommes dont on dit qu’ils restent éternellement jeunes ; la parfaite maturité de la raison se passe de ces illusions.

1762. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Cependant essayons encore !

1763. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Pour cet esprit divinateur en tant de choses, le génie qu’il a essayé de pénétrer, quoique mollement éclairé dans sa partie centrale et profonde, a cependant des côtés mis heureusement en plus vive lumière, et l’un des plus frappants c’est le vieux Latin dans le doux Virgile, que Sainte-Beuve a très bien su voir.

1764. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Pour ceux-là, en effet, nous comprenons très bien qu’incessamment ils y reviennent, qu’ils essaient d’en recommencer la chronique glorieuse, selon eux, ou charmante, qu’ils expriment jusqu’à la dernière goutte le suc enivrant et mortel de ce fruit monstrueux et empoisonné.

1765. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan dit languissamment : « il n’y en a pas un seul de vraisemblable », la vertu n’est plus que « cette déception suprême qui nous pousse à nous sacrifier à une fin hors de nos intérêts les plus clairs », et comme il faut essayer pourtant d’expliquer une chose si monstrueusement incompréhensible, M. 

1766. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

L’insulte ne me satisfait pas plus que l’hyperbole, et je ne vois pas que l’on ait une fois essayé de déterminer son rôle exact, son œuvre et sa pensée, en toute sincérité et en toute justice, sans emphase comme sans mauvaise foi.

1767. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

J’essayerai maintenant de définir le sublime. […] Il sentira que de premiers succès rendent les seconds plus douteux, que l’indifférence accueille indulgemment les jeunes inconnus qui s’essaient ; mais que la sévère rigueur, les préventions, et les rivalités, se proportionnent au mérite, et que plus il eut d’éclat, plus il faut que cet éclat s’épure, pour ne pas paraître se ternir. […] Peut-être plaindrez-vous un peu l’homme qui vous parle ici, passionné pour un art qu’il s’essaya de cultiver, n’aimant à l’envisager que dans ses effets de prestige sur les peuples, n’en ayant médité la théorie que pour mieux jouir du charme de la pratique, et préférant créer de poétiques chimères à enseigner comment on les crée ; il est coûteux pour lui de se dépouiller de toute illusion en vous en expliquant les ressorts et en détruisant pour vous-mêmes leur appareil merveilleux par le soin qu’il va prendre de vous en dévoiler l’artifice et la magie. […] Si quelques écrivains, frappés des effets de ces productions exotiques, essayaient de les transplanter après sur notre théâtre, en les soumettant à notre coupe sévère, ils en élaguaient les beautés supérieures, et les rendaient méconnaissables. […] Convaincu de la répugnance de notre public pour ces poétiques fantômes, j’essayai d’en réaliser l’illusion à la vue d’un homme vivant et cru mort par son empoisonneur, à qui le remords trouble le cerveau : je voulais de plus que l’aspect des tourments secrets d’un homicide, désarmât soudain un homme prêt à le devenir en se vengeant : pour dramatiser cette forte leçon, je fis sortir Ophis du tombeau des rois d’Égypte, et ramenai, dans la nuit, le glaive à la main, devant son frère parricide.

1768. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Il me montra des bouddhismes à travers Cazalis, je lui révélais Corbière que je venais de découvrir dans les conversations d’un de ses petits cousins qui signait Pol Kalig des vers légers, essayait de faire connaître les Amours Jaunes, et y réussissait plutôt peu. […] L’automne de 1886, j’allais prendre, au débarqué de l’Orient-Express, Jules Laforgue qui revenait d’Allemagne, décidé à n’y point retourner ; il se mariait et essayait de vivre à Paris de sa plume. […] N’ai-je pas en une précédente chronique essayé d’établir : que faute de base scientifique pour ériger un système de critique scientifique, il fallait s’en remettre à la divination des écrivains de valeur, qui se prouvaient tels par les vers ou la prose, et sur ce garant accepter avec plaisir, avec recueillement un peu, les opinions qu’ils émettent et comme une sténographie de leur conversation. […] Rimbaud essaya de noter quelques correspondances possibles, sur ce terrain de l’harmonie verbale ; il fit peut-être fausse route, en tout cas il ne se servit point de sa méthode.

1769. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Renonçant donc à définir l’indéfinissable, nous essayerons simplement de caractériser les êtres vivants par rapport aux corps bruts. […] Berthelot, essayé de fournir une démonstration expérimentale de ce fait, en employant un moyen de reconnaître et de suivre la graisse fournie à l’animal : ce moyen consiste à employer comme aliment de la graisse chlorée, où le chlore remplace quelques molécules d’hydrogène. […] Galien, dans l’antiquité, avait essayé d’analyser l’organisme en parties similaires. […] Enfin, un médecin américain, Ellsberg, a essayé (1874) de rajeunir la théorie de la génération de Buffon, en substituant aux molécules organiques imaginées par ce grand naturaliste les plastidules, qui ont une existence plus certaine. […] Le problème du mécanisme de ces synthèses organisatrices est très loin de sa solution, il n’est même pas encore bien posé ; et ici nous n’essayons pas autre chose que de fixer la question et de faire connaître l’état de la science à ce sujet.

1770. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Il essaya du roman et tâta du théâtre, partout il eut des insuccès et ne recueillit que des fours. […] Les demandes d’emploi pleuvent chez lui ; on s’adresse à lui pour mener à bien de petites intrigues malpropres, égayées de pourboires ; il a souvent en main des affaires dont il essaie de tirer de grasses commissions. […] Essayer de fixer quelques traits de cette personnalité qui fut un monde, et dont chacun exigerait des volumes et des poèmes, n’est-ce point une tentative folle ? […] On a essayé de ce moyen classique contre Fénéon. […] À cause de la nature essentiellement vague de ces sortes d’accusations, à cause des difficultés et des lenteurs qu’entraînent, en général, de pareilles instructions judiciaires, elle est toujours bien venue à dire : « Nous sommes sur une piste… nous tenons la vraie piste… », jusqu’au jour où, après avoir tout essayé, tout tenté, tout retourné, elle est bien obligée d’ouvrir, à la victime, les portes de la prison… Oh !

1771. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

En général, ces critiques intolérants se recrutent parmi ceux qui ont essayé de produire comme ceux qu’ils attaquent et qui n’ont pas pu y arriver. […] Paul Bourget ou à M. d’Annunzio ; sa thèse est hardie, car il essaye de mettre aux prises une âme noble avec un sacrifice trop beau, trop haut pour durer ; il s’agit d’un mari à qui sa femme avoue un adultère consommé ; le mari pardonne et se heurte ensuite à tout l’impossible d’une situation fausse ; de là des scènes d’où le talent de l’auteur a su faire jaillir l’angoisse et la pitié ; les pages où se trouvent les aveux de la femme, celles où le mari use de clémence forment la partie capitale du livre. […] Du même pas velouté, la sœur s’éloignait, gagnait les marches du chœur ; l’autre essaya de prier encore, mais la clarté subite avait chassé le recueillement avec l’obscurité : vainement la pénitente voulut renouer le fil rompu de sa prière ; elle y renonça et demeura quelque temps à réfléchir, les yeux vagues, la figure bien éclairée par le globe dépoli du pilier voisin. […] Une cinquantaine de nouvelles, de récits, de critiques, composent : Mon franc-parler ; je n’essaierai pas de les analyser et d’en faire ressortir la logique et la bonne humeur ; je me contenterai, comme par le passé, d’en donner un fragment qui permettra d’apprécier la liberté d’allure de l’ensemble du volume. […] Je vous croyais un autre homme. » Tout à coup on frappa une fois, deux fois, on essayait d’ouvrir.

1772. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Elle avait encore beaucoup de difficulté, et il lui fallait une infinité de tentatives inutiles pour diriger son œil vers un objet ; de sorte que, lorsqu’elle essayait de le regarder, elle tournait sa tête en diverses directions, jusqu’à ce que son œil eût saisi l’objet à la recherche duquel il s’était mis ». […] Il jouait même aux cartes et gagnait beaucoup, surtout quand c’était à lui à faire, parce qu’il reconnaissait au toucher celle qu’il donnait à chaque joueur62. » Aldovrand dit qu’un certain Jean Ganibasius, de Vol-terre, bon sculpteur, étant devenu aveugle à l’âge de vingt ans, s’avisa, après un repos de dix ans, d’essayer ce qu’il pourrait faire encore dans son métier.

1773. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Chacune d’elles a essayé de défendre son amie, mais a eu le chagrin de ne pouvoir faire adoucir la rigueur de la sentence. […] flatterie, hypocrisie, persuasion, humilité, pudeur, il essaye toutes les armes, et on rit ; car plus il veut cacher sa turpitude, plus il se montre odieux et ridicule.

1774. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Faut-il essayer de se le représenter ? […] Hennequin, prévenus contre le poète, persuadés d’avance qu’il doit divaguer des qu’il ouvre la bouche, ne veulent plus même essayer de comprendre ce qu’il dit de profond190.

1775. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Or, que le nombre des formes spécifiques n’ait pas été perpétuellement en augmentant, la géologie nous le démontre ; et nous allons essayer d’expliquer pourquoi ce nombre ne pouvait toujours s’accroître. […] Si nous essayons de préjuger l’avenir, nous pouvons prédire presque avec certitude que ce sont les groupes d’organismes aujourd’hui étendus et triomphants, ceux dont la série spécifique est la plus compacte, c’est-à-dire qui n’ont encore souffert que peu d’extinctions, qui continueront de s’accroître pendant une longue période.

1776. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Si des critiques essaient de tirer de ce côté le jugement et l’attrait des lecteurs, ils se trompent et ils sont injustes. […] Puis, tout d’un coup, tout chavire et, suspendu aux architraves de la syntaxe, son style essaie les équilibres les plus osés, risque de se tuer, se promène sur les entablements, casse les cariatides, maquille les chapiteaux, y pose des couleurs et des dessins qui les balafrent.

1777. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La bourgeoisie se passionne évidemment pour l’épopée nationale ; je m’étonnerais qu’elle n’ait pas goûté aussi le roman aristocratique, puisqu’elle s’essaie elle-même aux raffinements de la poésie lyrique courtoise. […] Mais cet esprit, n’étant plus celui de l’époque, ne persiste pas chez Daudet ; il s’essaie au théâtre ; le jeune ambitieux espérait-il ce succès subit et triomphal qui devait sourire en 1869 au Passant de Coppée ?

1778. (1881) Le roman expérimental

« Il essayait toute chose, eut un petit succès sur un théâtre de Lyon, avec un vaudeville dont il ne voulait jamais dire le titre, vint à Paris, ayant dans sa valise une tragédie en cinq actes et une lettre. » Cette lettre était adressée à M.  […] Il s’est parfois essayé à lutter de clinquant lyrique, par exempte quand il écrivit La Femme de trente ans et Le Lis dans la vallée ; mais cela ne lui réussissait guère, ce prodigieux écrivain n’a jamais été plus grand prosateur que lorsqu’il a gardé son style abondant et fort. […] J’ai essayé de prévoir, mais je laisse au génie le soin de réaliser. […] Je n’essaye même pas de mettre de l’ordre dans ces notes, je les transcris au hasard, et je tire de chacune d’elles les quelques réflexions qui intéressent mon sujet. […] Voyez-vous l’enquête contradictoire, les messieurs s’enfermant deux par deux, pour essayer ?

1779. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

La ruche laborieuse, qui sait oser, essayer, explorer, agir par bandes, et toujours fructueusement, va commencer ses profits et ses voyages et bourdonner par tout l’univers. […] L’Espérance essaya de parler ; mais le vin rendait ses efforts si faibles qu’elle se retira, espérant que le roi excuserait sa brièveté… La Foi quitta la cour dans un état chancelant… Toutes deux étaient malades et allèrent vomir dans la salle d’en bas… Pour la Victoire, après un lamentable bégaiement, on l’emmena comme une pauvre captive, et on la déposa, pour qu’elle fît un somme, sur les marches extérieures de l’antichambre. […] Nul n’a parlé avec une émotion plus éloquente de la mort, de l’énorme nuit de l’oubli, de l’engloutissement où toute chose sombre, de la vanité humaine, qui, avec de la gloire ou des pierres sculptées, essaye de se fabriquer une immortalité éphémère. […] Il faut, comme dans les industries, observer, essayer, tâtonner, vérifier, tenir son esprit fixé « sur des choses sensibles et particulières », n’avancer que pas à pas vers les règles générales, « ne point anticiper » sur l’expérience, mais la suivre, ne point supposer la nature, mais « l’interpréter. » Il faut, pour chaque effet général, comme la chaleur, la blancheur, la dureté, la liquidité, chercher une condition générale, en telle façon qu’en produisant la condition on puisse produire l’effet.

1780. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Au contraire, nous avons essayé d’exposer comment des accidents historiques seuls avaient été responsables de cette infériorité jusqu’en 1880, mais qu’une fois la Belgique libérée des soucis politiques ou sociaux qui troublaient sa tranquillité matérielle et sa vie morale, des esprits s’étaient rencontrés, aussi aisément là qu’ailleurs, avides de travaux nobles et désintéressés. […] L’espace m’est trop strictement mesuré ici pour que je puisse parler comme il faudrait des trois sinistres émissaires de la mort, des trois coups sans écho qu’ils frappent à notre cœur ; de l’inconcevable affolement de la nature humaine, qui jusqu’au dernier moment essaie d’apaiser l’invisible et de fermer la porte à la nuit sans étoiles et sans heures ; et des admirables illusions de l’âme qui déjà n’a plus peur parce qu’elle est sur le point d’être seule, et qu’elle sait tout à son insu, et enfin de cette effrayante scène finale où la porte cède tout à coup à la pression de l’Éternité, et qui exprime si incomparablement la suprême mêlée de la vie et de la mort, la fuite illimitée de l’âme, la chute de l’espoir et l’invasion des ténèbres sans fin… Je suis profondément heureux, — car quelle amitié n’est plus noble, plus précieuse et meilleure que toute littérature ? […] Il ausculte l’âme, essaie d’y entendre chanter des notes ; ce qu’il aime, c’est la musique de l’âme. […] Nullement effarouché par les jeunes écrivains qui venaient de révolutionner la vie littéraire, il essayait de se composer, sur les hommes et les livres, une opinion à lui, inspirée de principes larges, soutenue par des idées générales, sans daigner se soumettre aux doctes édits de messieurs les pédants à lunettes.

1781. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

En suivant les progrès & les vicissitudes de la déclamation théatrale, nous essayons de donner une idée des talens qu’elle a signalés, convaincus que les principes de l’art ne sont jamais mieux sentis que par l’étude des modeles. […] Essayons d’y démêler le vrai. […] C’est une erreur assez généralement répandue, que le style figuré n’est point naturel : en attendant que nous essayons de la détruire, relativement à la Poésie en général (Voyez […] on a distingué leurs beautés de leurs défauts ; on a pris l’art où ils l’ont laissé ; on a essayé de faire toûjours comme ils avoient fait quelquefois, & c’est sur-tout dans la partie de l’intrigue que Corneille & Racine se sont élevés au-dessus d’eux. […] Essayons de rendre sensible l’idée que nous attachons à ce mot naïveté, qu’on a si souvent employé sans l’entendre.

1782. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

L’auditeur cherche, dans la salle de concert, des états d’âme à la Tantale, et la quitte avec le profond épuisement nerveux du jeune couple amoureux qui, lors du rendez-vous nocturne, a essayé d’échanger des caresses, pendant des heures entières, à travers une fenêtre étroitement grillée. […] Néanmoins il n’essaie pas d’unir raisonnablement ces deux cercles d’idées, mais il répète toujours à part soi, par intervalles, à la façon monotone d’une litanie, les mêmes invocations mystérieuses à Troie, tandis qu’il raconte la scène du temple de Vénus à Sparte. […] Laurent Tailhade enfin, un des principaux symbolistes, évente le secret : « Je n’attribuai jamais à ces jeux d’autre valeur que celle d’un amusement passager ; nous essayâmes sur l’intelligence complaisante de quelques débutants littéraires la mystification des voyelles colorées, de l’amour thébain, du schopenhauérisme et de quelques autres balivernes, lesquelles, depuis, firent leur chemin par le monde ». […] Ces vers rappellent si complètement le genre où s’essayent parfois, en Allemagne, des étudiants joyeux, et que nous connaissons sous le nom de « non-sens fleuri », qu’en dépit des affirmations solennelles de critiques français, je suis convaincu que leur auteur a voulu rire. […] Qu’on essaye donc de faire lire à haute voix à quelqu’un une série, si habilement choisie qu’elle soit, de mots d’une langue qui lui est complètement inconnue, et de lui donner par le seul effet sonore une émotion déterminée !

1783. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Nous essayerons de le rendre : LE CHÂTEAU DE BOTHWELL.

1784. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Combien en vois-je qui se retirent jusques aux Enfers pour essayer si elles pourront, comme jadis Orphée, révoquer leurs amours perdues ?

1785. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Le Brun tentait l’œuvre d’après Buffon ; Fontanes, dans sa première jeunesse, s’y essayait sérieusement, comme l’attestent deux fragments, dont l’un surtout (tome I de ses >OEuvres, p. 381) est d’une réelle beauté.

1786. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Madame Colin essayait de le retenir et lui recommandait la prudence : « Eh !

1787. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Il avait un goût marqué pour les comédies, et essaya même d’en composer.

1788. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

En cas de malheur, il a sa réserve privée, sa bourse à part. « Le roi, disait Mme de Pompadour, signerait sans y songer pour un million, et donnerait avec peine cent louis sur son petit trésor. » — Louis XVI essaye pendant un temps de supprimer plusieurs rouages, d’en introduire de meilleurs, d’adoucir les frottements du reste ; mais les pièces sont trop rouillées, trop pesantes ; il ne peut les ajuster, les accorder, les maintenir en place ; sa main retombe impuissante et lassée.

1789. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Voyons, essayez ; j’écoute, puissé-je ratifier ce que vous aurez éclairci ! 

1790. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

« Accablement, poids de douleurs ; essayons de soulever ce mont de tristesse.

1791. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Tant que l’intelligence ne remonte pas à son principe et n’essaye pas de se rendre compte des mondes, ou qu’elle ne s’incline pas avec confiance devant le mystère évidemment voilé de la création, rien n’existe en effet qu’une sombre énigme, et le mot science est une dérision de notre superbe ignorance.

1792. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

J’essayai de fermer les yeux pour dormir, mais ce fut impossible, monsieur ; plus je fermais mes paupières, plus j’y voyais en moi-même des personnes et des choses qui me donnaient un coup au cœur et des sursauts à la tête : les sbires sortant de derrière les arbres et tirant cruellement, malgré mes cris, sur mon chien et mes pauvres bêtes ; Hyeronimo lâchant sur eux son coup de feu ; le bandit de sbire mort au pied de l’arbre ; Hyeronimo, surpris et enchaîné, conduit par eux au supplice ; mon père aveugle et ma tante désespérée tendant leurs bras dans la nuit pour le retenir et ne retenant que son ombre ; des juges, un corps mort étalé devant eux ; des soldats chargeant leurs carabines avec des balles de fer dans un cimetière ou une fosse, toute creusée d’avance, attendait un assassin condamné à mort ; puis deux vieillards expirant de misère et de faim à côté de leur pauvre chien blessé dans notre cahute de la montagne, puis des ruisseaux de larmes sur des taches de sang qui noyaient toutes mes idées dans un déluge d’angoisses.

1793. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Quelques esprits secs, jaloux, et chicaneurs avec leurs propres sensations, essayèrent de rire et de nier ; mais les larmes prévalurent, et elles écrivirent le nom de Chateaubriand en traits de splendeur et de feu dans tous les cœurs jeunes.

1794. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Vous donc qui désirez vous essayer dans l’art d’écrire, étudiez les grands écrivains : c’est le meilleur des traités de rhétorique.

1795. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Vainement a-t-on essayé de les casser, d’abord par des plaidoyers sans les pièces justificatives, puis par ces pièces elles-mêmes, réimprimées avec luxe, et que recommandaient toutes les séductions du paradoxe.

1796. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

À l’époque des indemnités, on essaya de lui persuader qu’il avait perdu quelque chose, et il y avait plus d’une bonne raison à faire valoir.

1797. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Mais je pense qu’il vous paraîtra plus intéressant d’apprendre que plusieurs de nos compositeurs russes, encouragés par des critiques très autorisés, se sont ouvertement déclarés Wagnériens, et ont essayé de continuer avec l’originalité de leur tempérament et de leur race, l’œuvre admirable du maître de Bayreuth.

1798. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Kurwenal essaye de le rasséréner.

1799. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Je vais essayer de donner un aperçu raisonné des principaux passages où, avant Wagner, c’est-à-dire jusqu’à 1840-50. nous trouvons la Réminiscence, embryon de ce qui fut plus tard le Leitmotif du Maître ; et cela, successivement dans la musique instrumentale, la musique de chambre et la musique vocale.

1800. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Elle essaye sur lui ses caprices, comme les dames romaines, à leur toilette, éprouvaient leurs épingles d’or sur le sein nu des esclaves… Ainsi souffrirait un pantin qui aurait un cœur entre les mains d’un enfant cruel.

1801. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Elle ne pleure pas, elle ne récrimine pas, elle n’essaye pas, comme une femme vulgaire, de recommencer des grimaces et des simagrées inutiles ; mais elle s’enveloppe, du menton aux talons, dans les plis d’un châle magnifique, essuie, sans sourciller, le feu des railleries qui la visent, et bat en retraite d’un pas résolu.

1802. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Je fais l’expérience : je fixe fortement ma pensée sur une des molaires de droite, je localise d’avance la douleur que je vais essayer d’évoquer ; puis j’attends.

1803. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Puis c’est la petite actrice qui fait le roi, qui vient essayer ses perruques sous nos yeux, et se refuse avec de gentilles mignardises à se laisser couper les talons de ses escarpins, qui la font trop grande.

1804. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

La longue ouverture du Jour des Rois où le poète essaie de montrer la figure du mendiant, spectateur infime et presque inanimé des incendies allumés par les puissants aux quatre points cardinaux, aboutit à ces deux vers et s’y résume : Penché sur le tombeau plein de l’ombre mortelle, Il est comme un cheval attendant qu’on dételle.

1805. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

De même, si l’on essaie de distinguer et de classer les différents types familiaux d’après les descriptions littéraires que nous en donnent les voyageurs et, parfois, les historiens, on s’expose à confondre les espèces les plus différentes, à rapprocher les types les plus éloignés.

1806. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Je vais essayer en quelques mots de vous donner une idée de la poétique suivie par tous les auteurs de mon temps jusqu’au moment où il vous a plu de commencer votre révolution.

1807. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Quelques vers seulement pour vous donner ce ton : Dois-je croire, seigneur, qu’Ulysse ait vainement Essayé d’adoucir votre ressentiment ?

1808. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Mais moi, qui ne la parle point, et qui, par conséquent, ne crèverai pas, je n’en essaierai pas moins de constater dans la mienne ce qui me frappe en ce tonnant succès des IIIe et IVe volumes de La Légende des Siècles, et ce qui me frappe surtout, c’est que ce fut un succès littéraire, — un succès purement et absolument littéraire.

1809. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

des mélancolies de lunes éteintes : deux, très secs, étaient dans leur plein ; le troisième, dans son deuxième quartier, coulait, se vidait d’une crème blanche, étalée en lac, ravageant les minces planchettes, à l’aide desquelles on avait vainement essayé de le contenir… « … Un romantour, vêtu de son papier d’argent, donnait le rêve d’une barre de nougat, d’un fromage sucré, égaré parmi ces fermentations âcres.

1810. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

On lui avait reproché, — si vous vous en souvenez, — les détails par trop bourgeois et même par trop boutiquiers de son premier livre, les descriptions des clous et des tentures de ses appartements, le capitonné, le vernis et le tripoli de tout cela ; on l’avait même (et ce n’était pas nous) appelé le « tapissier littéraire », et il a essayé de prouver que « le tapissier » pouvait travailler aussi à ciel ouvert, faire du Byron, de l’Océan, de la grande nature, car la prétention de Daniel, c’est d’être un livre byronien, et c’est avec cette épithète qu’un critique célèbre nous l’annonçait un jour dans une quinte de bienveillance.

1811. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Ces premiers hommes ne devaient s’essayer à parler que lorsqu’ils éprouvaient des passions très violentes.

1812. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Son œuvre de journaliste révolutionnaire manque d’intérêt littéraire, mais importe en ce qu’il essaye d’y donner à la Révolution une doctrine. […] Quand Stendhal envoya l’Amour à son maître, « M. de Tracy, dit sa belle-fille, essaya de lire cet ouvrage, n’y comprit rien, et déclara à l’auteur qu’il était absurde. » Il en eût pensé peut-être autant de l’Intelligence. […] Un hobereau, M. de Cormenin, un rural, Claude Tillier, s’y essaieront sans fruit durable. […] De sorte que la génération des enfants du siècle a passe par trois décades nettement articulées : de 1820 à 1830, elle essaie, définit, défend ses idées par les armes et sur le champ propre de l’intelligence et des lettres : le livre, le journal, la chaire.

1813. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

— C’est vrai, et il eût été beaucoup plus beau d’écrire des romans ou des pièces de théâtre ; mais je ne sais si j’aurais pu, et je n’ai pas même essayé. […] Je voudrais, dans l’essai qui va suivre, où je me propose de reprendre l’essentiel du thème précédent, essayer d’être plus sincère. […] Essayez d’intervertir les rôles, prêtez un instant à Rutebeuf les vers de Colin Muset, à Clément Marot ceux d’Agrippa d’Aubigné : c’est un contresens choquant dans l’harmonie des choses, une violation insupportable et cruelle de la loi rythmique mystérieuse qui règle le rapport du nom et de l’œuvre. […] Il est inutile d’essayer de répondre autrement qu’en poursuivant dans un esprit philosophique le travail que j’ai entrepris, dont l’idée principale est de nulle valeur si la critique traditionnelle et autoritaire a raison, mais dont les résultats pourront seuls faire voir que cette critique est fausse et que la thèse est juste, qui fait dépendre aussi le succès et la gloire elle-même de certaines circonstances extérieures à l’œuvre. […] En outre, et voici la cause essentielle de la rareté et de la fragilité des gloires posthumes, un chef-d’œuvre doit, en règle ordinaire, avoir existé dans le temps pour vivre dans l’éternité : c’est une création contemporaine avant d’être une création éternelle ; ramasser entre les morts un écrivain oublié et le dresser debout aux regards étonnés des hommes, c’est un peu comme si on essayait de faire tenir sur sa base et d’élever vers le ciel un arbre qui n’aurait plus de racines.

1814. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Qu’il l’essaye, c’est quelque chose déjà, et la marque d’un esprit avisé et chercheur. […] Ces modèles, si on essayait de rivaliser avec eux, sans espérance d’y parvenir, mais en cherchant l’honneur de l’avoir, entrepris ? […] Les époques où les classiques, dans tout le sens que j’ai essayé de donner à ce mot, se font rares, ne paraissent plus, ce sont les époques où l’humanisme décroît et disparaît. […] Qu’on ne craigne point que j’essaye une définition du romantisme ; et que personne ne sorte. […] Il est bon d’essayer, comme les critiques dont nous avons parlé, de résumer en quelques pages nettes la pensée d’un grand contemporain, précisément parce que la postérité s’occupe assez peu de la pensée des anciens auteurs.

1815. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Elle avait essayé plusieurs fois de l’étrangler… » Voilà un narrateur qui ne s’étonne de rien ! […] Michelet a retracé avec beaucoup de poésie l’émotion et la tristesse de ces déchiffrements inspirés par tant de piété et si vainement essayés. […] Je ne raconte pas la vie de Carrel, j’essaye de marquer seulement quelques traits de la physionomie de cet homme extraordinaire. […] » Le récit qu’il a fait de sa visite à la salle Elgin du British Muséum garde l’empreinte d’une ardente et pieuse admiration : « Il semble, dit M. de Ronchaud, qu’on a devant les yeux les morceaux d’une lyre antique brisée : on essaye de les rassembler par la pensée et d’évoquer encore une fois le génie qui animait les cordes muettes. […] Puis elle s’attaque à « un énorme tableau, qui représente sainte Barbe debout » et elle essaye le portrait du comte Edling.

1816. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

C’est au profit des Girondins et non des Montagnards que fut essayée instinctivement, à la première heure, la légende harmonieuse de la liberté. […] C’est un exemple de l’optimisme physiologique que j’essayais d’expliquer. […] Cléophas, ayant ensuite essayé de fonder un socialisme scientifique, ne fut pas plus heureux dans cette seconde tentative qu’il n’avait été dans la première. […] J’ai essayé, sans y réussir, je le sens bien, de donner une idée de cette œuvre fine et grande, savante et sensible, ingénue et ingénieuse, colorée et nuancée, neuve et pleine de tradition, charmante, qui m’a ravi, trois jours, dans un monde enchanté. […] M. de Gourmont a essayé du Dies irae une version rythmique, avec assonances.

1817. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Mon devoir est donc d’essayer de rendre une âme à ce pays qui est le mien. Or ce qui lui manque, en haut, en bas et au milieu, c’est une moralité et une morale ; et que ceci donne cela, rien n’est plus douteux ; mais il y peut contribuer et, tout compte fait, le philosophe ne peut faire autre chose pour essayer de rendre une moralité à un peuple que de lui prêcher une morale. […] De plus, en tout temps encore, il est très difficile à un homme qui veut fonder une morale de n’être pas métaphysicien et de ne pas essayer de fonder sa morale sur une métaphysique. […]   Pour ce qui est de l’ensemble de ses idées, ce que nous avons à retenir, c’est qu’il a essayé de toutes ses forces de faire rentrer l’art dans la morale, comme il essayait d’y faire rentrer toute chose, d’asservir l’art à la morale, comme il essayait de lui asservir tout, et que l’art qui ne se subordonnait pas à la morale, il le méprisait, comme il méprisait tout ce qui ne tendait pas à la morale au moins comme à sa dernière fin.

1818. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Au contraire, les partis anglais furent toujours des corps compacts et vivants, liés par des intérêts d’argent, de rang et de conscience, ne prenant les théories que pour drapeau ou pour appoint, sortes d’États secondaires qui, comme jadis les deux ordres de Rome, essayaient légalement d’accaparer l’État. […] Quand, dans sa jeunesse, il a essayé des odes pindariques, il est tombé déplorablement.

1819. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Ils ont essayé de les atteindre et de retrouver par la pensée pure le monde tel que l’observation nous l’a montré. […] À mon avis, ces deux grandes opérations, l’expérience telle que vous l’avez décrite et l’abstraction telle que j’ai essayé de la définir, font à elles deux toutes les ressources de l’esprit humain.

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