Il y aura dans le premier moteur deux parties : l’une, qui meut sans être mue elle-même ; l’autre, qui est mue et meut à son tour ; la première, qui crée le mouvement ; la seconde, qui le reçoit et le transmet. […] Tout est mû par lui et contenu en lui ; il agit sur tous les êtres, sans qu’aucun d’eux puisse jamais agir sur lui à son tour. […] Mais l’individu, quel que soit son génie, ne peut guère se flatter de faire à son tour la science complète ; il en achève quelques parties, il en ébauche quelques autres, il en néglige plusieurs, et c’est la rançon de son inévitable faiblesse. […] Mais la politique, à son tour, peut récriminer contre la morale, et lui dire que le gouvernement des sociétés serait bien autrement facile et régulier, si tous les membres qui les composent étaient vertueux autant qu’ils doivent l’être.
L’enfant se crée à son tour tous les mythes que l’humanité s’est créés : toute fable qui frappe son imagination est par lui acceptée : lui-même s’en improvise d’étranges, et puis se les affirme 125. […] Le peuple et les enfants seuls ont le privilège de créer des mots et des tours sans antécédent, pour leur usage individuel. […] C’est l’homme qui est beau ; ce sont les choses qui sont belles, et non le tour dont on les dit. […] S’il y a parmi les œuvres de l’esprit humain des mythes évidents, ce sont assurément les premières pages de l’histoire romaine, les récits de la tour de Babel, de la femme de Loth, de Samson ; s’il y a un roman historique bien caractérisé, c’est celui de Xénophon ; s’il y a un historien conteur, c’est Hérodote.
Wilder ait pu, avec son système, suivre le texte de Wagner autant qu’il l’a fait ; ce sont de véritables tours de force qu’il exécute. […] La sensible a plus de force que l’octave qui ne semble atteinte que pour préparer une chute en forte sur la sensible, qui vibre avec force et précision, assez pour devenir à son tour un centre d’affinités mélodiques, importance qu’elle gardera pendant toute la troisième mesure. […] Alors intervient un motif qui sous cette forme semble tout à fait étranger au premier ; c’est un appel puissant et large des cuivres doucement répété en hauteur par les flûtes ; puis un troisième motif qui semble également particulier, que nous analyserons à son tour, et à la fin duquel (p. 5, lignes 2, 5, 6), réapparaît la terminaison E du motif fondamental. — Celui-ci revient alors et forme toute la fin de l’ouverture, et successivement toutes ses fractions se mettent en évidence : d’abord A, B et C ensemble, puis B, qui s’altère de différentes façons ; et le motif A, B, C, revient encore trois fois, toujours arrêté par B qui se représente obstinément de plus en plus altéré, jusqu’à ce que D arrive à son tour ; E apparaît ensuite et semble une réponse à D et prend même à un moment un développement considérable ; et, à plein orchestre, une complication expressive met en valeur les notes finales qui se trouvent ici n’être plus autre chose que la répétition de B, au point d’être suivies enfin de D. qui s’affaisse bientôt, tandis que les bois reprennent, faiblement et de plus en plus en hauteur, le motif ascensionnel qui semble ici fuir, en se dissipant dans les hauteurs de l’orchestre, le milieu sonore encore troublé par les successifs déchirements et les vertigineuses éducations du motif fondamental.
Sur le tout, tombent — la flamme et l’horrible Arès monté sur un char syrien ; — Il ruinera de superbes tours, et non pas seulement les vôtres ; — il embrasera les temples des Immortels — qui, déjà, ruissellent de sueur, secoués par la crainte. — Du faîte de leur toiture le sang qui pleut en gouttes noires, présage les calamités imminentes. — Sortez du sanctuaire, l’âme est en deuil ! […] Il fit une large brèche dans la flotte persane, et brisa sur les récifs l’escadre détachée pour faire le tour de l’Eubée. […] La flotte quitta Artémision, remonta en bute le détroit, fit le tour des côtes de l’Attique, et vint se poster devant Salamine. […] C’était pour eux assez de gloire qu’il les choisît entre tous les Grecs, pour les absoudre de leur offense et devenir leur ami. — Les Spartiates parlèrent à leur tour : — Athènes écouterait-elle ce tyran, messager d’un autre tyran ?
Aujourd’hui c’est le tour de Pierre Gavarni. […] Je n’ai jamais rencontré un être, homme ou femme, qui ait si bien lu qu’elle, un lecteur qui connaisse aussi à fond les moyens d’optique et de coloration, la syntaxe, les tours, les ficelles de tous les militants de l’heure présente. […] ……………………………………………………………………………………………………… Par ces altitudes sans arbres et sans herbes, par la nuit qui commençait à tomber, par ces ténèbres éclairées de la blancheur de l’écume des gouffres, ce sentier d’abîmes, avec ses ponts du Diable, avec ses tours et ses détours sans fin dans les anfractuosités du rocher plein d’horreur, me donnait la sensation d’une terre finissante, à l’entrée d’un monde inconnu. […] Et je ne pense pas sans tristesse à Flaubert, dont le tour va venir dans un mois.
De ceux-là on a médit à l’époque où ils vivaient, puis on les a si complètement oubliés que maintenant ils semblent n’avoir point existé ; considérant à notre tour nos médiocrités littéraires, nous en oublions presque les quelques noms qui les effaceront un jour, et nous nous écrions : — Le vers pour le vers et la phrase pour ses bizarreries, signe des temps, signe de décadence ! […] Les prétendus raffinés sont des simplistes qui s’ignorent ; les blasés qui croient avoir « fait le tour de toutes les idées » sont des ignorants qui n’ont pas même fait le tour d’une seule idée ; les dégoûtés de la vie sont de petits jeunes hommes qui n’ont pas encore un instant vécu. — Paul Bourget met dans la bouche des décadents cette parole : « Nous nous délectons dans ce que vous nos appelez corruptions de style, et nous délectons avec nous les raffinés de notre race et de notre heure ; il reste à savoir si notre exception n’est pas une aristocratie. » — Oui, pourrait-on leur répondre, une aristocratie à rebours, comme celle des hystériques, des névropathes, des vieillards avant l’âge. […] Mais, quand il s’agit de réaliser à son tour les belles qualités qu’on a admirées, il est possible que l’exercice des facultés purement représentatives ait affaibli, amolli l’exercice des facultés actives, et qu’on s’en tienne enfin à l’amour platonique des vertus morales ou sociales.
Homère, c’est la guerre et c’est le voyage, les deux modes primitifs de la rencontre des hommes ; la tente attaque la tour, le navire sonde l’inconnu, ce qui est aussi une attaque ; autour de la guerre, toutes les passions ; autour du voyage, toutes les aventures ; deux groupes gigantesques : le premier, sanglant, se nomme l’Iliade ; le deuxième, lumineux, se nomme l’Odyssée. […] L’écume de sa prophétie déborde jusque sur la nature ; il dénonce Babylone aux taupes et aux chauves-souris, promet Ninive à la ronce, Tyr à la cendre, Jérusalem à la nuit, fixe une date aux oppresseurs, déclare aux puissances leur fin prochaine, assigne un jour contre les idoles, contre les hautes tours, contre les navires de Tarse, et contre tous les cèdres du Liban, et contre tous les chênes de Basan. […] Il parlait un grec barbare, mêlé de tours hébraïques et de mots syriaques, d’un charme âpre et sauvage. […] Eschyle, espèce de génie hors de tour, digne de marquer un commencement ou une fin dans l’humanité, n’a pas l’air d’être à sa date dans la série, et, comme nous l’avons dit, semble un aîné d’Homère.
Le souvenir-image, à son tour, participe du « souvenir pur » qu’il commence à matérialiser, et de la perception où il tend à s’incarner : envisagé de ce dernier point de vue, il se définirait une perception naissante. […] S’agit-il de l’image remémorée à son tour ? […] La première aboutit à constituer des images stables qui, à leur tour, s’emmagasinent dans la mémoire la seconde forme des représentations instables et évanouissantes. […] Voir surtout MOREAU DE TOURS, Du hachisch, Paris, 1845.
Une lettre piquante adressée à son ancien ami Ségur qui avait donné quelque adhésion aux premiers actes de la Révolution, nous montre le prince de Ligne à la date d’octobre 1790, dans le premier instant de son irritation et de sa colère : La Grèce avait des sages, dit-il, mais ils n’étaient que sept ; vous en avez douze cents à dix-huit francs par jour, … sans mission que d’eux-mêmes, … sans connaissance des pays étrangers, sans plan général, … sans l’Océan qui peut, dans un pays dont il fait le tour, protéger les faiseurs de phrases et de lois… Messieurs les beaux esprits, d’ailleurs très estimables, ont bien peu de talent pour former leurs semblables. […] » Ce mérite, c’était simplement d’avoir le sourire et d’être jeune à son tour.
Il en eut pourtant toujours quelque chose dans l’esprit, dans le tour raisonneur, appliqué, logique, en même temps que dans le docte, poli et pur langage. […] C’est ce qui a lieu pour le duc de Bourgogne, et l’on ne saurait, en traversant les dernières années de Louis XIV, rencontrer cette figure originale, singulière et assez difficile de l’élève de Fénelon, sans se demander : « Que serait-il arrivé de tout différent dans l’histoire, et quel tour auraient pris les choses de la France s’il avait vécu ?
C’est à cette destination particulière, et peut-être aussi au tour d’esprit de l’auteur, qu’il faut attribuer certaines formes, certaines divisions plus méthodiques et, pour tout dire, plus scolastiques qu’on ne voudrait en telle matière ; mais il y a une véritable étude, une étude approfondie du sujet, beaucoup de vues justes, fines, pénétrantes, des remarques ingénieuses et solides. […] L’île a deux lieues de tour ainsi environnée ; passe une rivière par le pied du château, au milieu du bourg, qui est aussi logeable que Pau.
Chéruel établit et entoure de preuves dans sa récente et louable Histoire de l’administration monarchique en France, on ne voit rien à désirer d’essentiel : on possède un Henri IV vrai, dans l’équilibre de ses qualités et dans son ensemble ; on a fait, pour ainsi dire, le tour du personnage. […] Ce qu’il avait surtout, et bien mieux que l’étude première et la discipline, c’était la source, le jet, l’esprit vif, ouvert, primesautier et perfectible, un tour particulier d’imagination, et c’est ce qui lui assure son originalité à côté des plus grands princes et capitaines qui ont bien parlé ou bien écrit.
Ce qu’on appelle discours politiques de M. de Rohan est un recueil soit de vrais discours tenus dans les assemblées des protestants, soit de mémoires à consulter et d’avis donnés confidemment dans telle ou telle conjoncture, soit d’apologies de sa propre conduite (et il en eut souvent besoin en un temps de partis), soit même de considérations pour lui seul ; car c’était le tour de son esprit d’aimer à raisonner sur les faits et à se rendre compte à lui-même. […] Il nous montre d’ailleurs sans fard les motifs habituels aux acteurs de son temps, les revirements hideux et non colorés à chaque tour de roue de la fortune et à chaque vacance du pouvoir.
Je leur demande de lire, avant de prononcer, les lettres des 10 février et 1er novembre 1832, du 25 mars 1833, des 27 avril et 20 août 1834, et celle du 8 octobre, même année, dans laquelle Lamennais discute et juge à son tour de Maistre. […] En entrant à mon tour dans la chambre d’où sortait le prélat, en m’asseyant sur la chaise de paille où l’avait fait asseoir M. de Lamennais, je m’aperçus que celui-ci était très-agité ; il ne me laissa pas même commencer : « Mon cher ami, me dit-il sans plus de préambule, il est temps que tout cela finisse ; je vous ai prié de venir.
David d’Angers avait fait de lui un beau médaillon en marbre, et on le mit en loterie à 20 francs le billet ; la loterie, bien entendu, était toute au bénéfice du pauvre rapsode : « Si nous plaçons promptement ces billets, lui dit Béranger, vous aurez enfin de quoi renouveler cette maudite garde-robe qui s’en va toujours trop vite pour nous autres pauvres diables ; car je me rappelle le temps où je n’avais qu’un pantalon, que je veillais avec un soin tout paternel, et qui ne m’en jouait pas moins les tours les plus perfides. […] Pour relever le moral de cet excellent homme, il s’humilie et se rabaisse à son tour, en y mettant de la gentillesse.
Il était parvenu à triompher d’eux tous au moment de la majorité du jeune roi qui se déclara pour lui : devenu à son tour premier ministre (1677), maître de la personne du roi et du gouvernement de l’État, il ne sut pas justifier les espérances qu’avait fait concevoir son élévation. […] Sous l’empire de cette fantaisie lugubre, l’arrière-petit-fils de Charles-Quint, comme s’il eût voulu remonter tout le cours de sa race, se fit ouvrir les cercueils : celui de la reine sa mère qui fut ouvert le premier ne fit pas sur lui grande impression ; mais quand ce fut le tour de sa première femme, de cette jeune reine qu’il avait tant aimée, quand il revit ce visage altéré à peine et sa beauté encore reconnaissable à travers la mort, le coeur lui faillit, il recula en disant : « J’irai la rejoindre bientôt dans le Ciel. » — Et cette image suprême ne dut pas être étrangère à sa pensée, quand, peu après, lui le haïsseur des Français, il fit son testament en faveur de la France.
Aujourd’hui je voudrais non pas du tout répondre à deux articles qui ont paru, il y a une quinzaine, dans les Débats, mais en parler et exprimer à cette occasion quelques idées qu’ils m’ont suggérées à mon tour. […] Bossuet, en proférant cette fausseté morale déguisée en beauté oratoire, ne faisait d’ailleurs qu’emprunter à Tertullien discutant contre l’hérétique Marcion une pensée théologique qu’il détournait de son sens, qu’il dépouillait de son tour déclamatoire en l’isolant, et à laquelle il imprimait un air de grandeur comme ce lui était chose aisée, sans la rendre pour cela plus juste38.
C’est Gœthe maintenant qu’il nous faut interroger à son tour. […] Ce que le tour a d’épigrammatique n’est pas dans le texte de Gœthe.
Victor Luzarche, d’après un manuscrit de la bibliothèque de Tours. […] Moland, à qui nous sommes heureux de rendre en ce moment toute justice pour les lumières qu’il a répandues à son tour sur ces questions littéraires du moyen âge, a donné une fort bonne analyse de ce drame et de toute la légende d’Adam, dont il a suivi les progrès ou altérations en ces siècles de crédulité active et d’invention sourde et continue67.
Amis de l’ancien régime et partisans du droit divin, qui en étiez venus, en désespoir de cause, à préconiser le suffrage universel ; à qui (j’aime à le croire) la conviction était née à la longue, à force de vous répéter, et qui vous montrez encore tout prêts, dites-vous, mais moyennant, j’imagine, certaine condition secrète, à embrasser presque toutes les modernes libertés ; — partisans fermes et convaincus de la démocratie et des principes républicains, polémistes serrés et ardents, logiciens retors et inflexibles, qui, à l’extrémité de votre aile droite, trouvez moyen cependant de donner la main parfois à quelques-uns des champions les plus aigris de la légitimité ; — amis du régime parlementaire pur, et qui le tenez fort sincèrement, nonobstant tous encombres, pour l’instrument le plus sûr, le plus propre à garantir la stabilité et à procurer l’avancement graduel de la société ; — partisans de la liberté franche et entière, qui ne vous dissimulez aucun des périls, aucune des chances auxquelles elle peut conduire, mais qui virilement préférez l’orage même à la stagnation, la lutte à la possession, et qui, en vertu d’une philosophie méditée de longue main dans sa hardiesse, croyez en tout au triomphe du mieux dans l’humanité ; — amis ordinaires et moins élevés du bon sens et des opinions régnantes dans les classes laborieuses et industrielles du jour, et qui continuez avec vivacité, clarté, souvent avec esprit, les traditions d’un libéralisme, « nullement méprisable, quoique en apparence un peu vulgaire ; — beaux messieurs, écrivains de tour élégant, de parole harmonieuse et un peu vague, dont la prétention est d’embrasser de haut et d’unir dans un souple nœud bien des choses qui, pour être saisies, demanderaient pourtant à être serrées d’un peu plus près ; qui représentez bien plus un ton et une couleur de société, des influences et des opinions comme il faut, qu’un principe ; — vous tous, et j’en omets encore, et nous-mêmes, défenseurs dévoués d’un gouvernement que nous aimons et qui, déjà bon en soi et assez glorieux dans ses résultats, nous paraît compatible avec les perfectionnements désirables ; — nous tous donc, tous tant que nous sommes, il y a, nous pouvons le reconnaître, une place qui resterait encore vide entre nous et qui appellerait, un occupant, si M. […] On ne dira pas que je diminue ceux que je viens de définir ; j’en viens hardiment aux autres : ces autres ne sont ni absolutistes ni serviles, je repousse ce nom à mon tour de toute la fierté à laquelle toute sincère conviction a droit ; mais il en est qui pensent que l’humanité de tout temps a beaucoup du à l’esprit et au caractère de quelques-uns ; qu’il y a eu et qu’il y aura toujours ce qu’on appelait autrefois des héros, ce que, sous un nom ou sous un autre, il faut bien reconnaître comme des directeurs, des guides, des hommes supérieurs, lesquels, s’ils sont ou s’ils arrivent au gouvernement, font faire à leurs compatriotes, à leurs contemporains, quelques-uns de ces pas décisifs qui, sans eux, pouvaient tarder et s’ajourner presque indéfiniment.
Decazes, ministre de la police, gagnait chaque jour en crédit auprès du roi et devait, lui aussi, avec infiniment moins d’élévation, mais avec bien de l’insinuation et de l’habileté, devenir à son tour l’un des agents actifs de la politique modérée et conciliante : il ne l’était pas encore décidément à cette première date, et plusieurs de ceux avec qui il marcha bientôt de concert, étaient plutôt sensibles d’abord à ses défauts apparents qui étaient un ton de suffisance et des airs de favori déguisant mal quelque vulgarité. […] On voyait en première ligne, en tête de ces partisans des rigueurs salutaires, un Bonald, à l’air respectable et doux, métaphysicien inflexible et qui prenait volontiers son point d’appui, non pas dans l’ancienne monarchie trop voisine encore à son gré, mais par-delà jusque dans la politique sacrée et dans la législation de Moïse : oracle du parti, tout ce qu’il proférait était chose sacro-sainte, et quiconque l’avait une fois contredit était rejeté à l’instant, répudié à jamais par les purs ; — un La Bourdonnaie, l’homme d’action et d’exécution, caractère absolu, dominateur, un peu le rival de Bonald en influence, mais non moins dur, et qui avec du talent, un tour d’indépendance, avec le goût et jusqu’à un certain point la pratique des principes parlementaires, a eu le malheur d’attacher à son nom l’inséparable souvenir de mesures acerbes et de classifications cruelles ; — un Salaberry, non moins ardent, et plus encore, s’il se pouvait ; pamphlétaire de plume comme de parole, d’un blanc écarlate ; — un Duplessis-Grenedan, celui même qui se faisait le champion de la potence et de la pendaison, atroce de langage dans ses motions de député, équitable ailleurs, par une de ces contradictions qui ne sont pas rares, et même assez éclairé, dit-on, comme magistrat sur son siège de justice ; — M. de Bouville, qui eut cela de particulier, entre tous, de se montrer le plus inconsolable de l’évasion de M. de Lavalette ; qui alla de sa personne en vérifier toutes les circonstances sur les lieux mêmes, et qui, au retour, dans sa fièvre de soupçon, cherchait de l’œil des complices en face de lui jusque sur le banc des ministres ; — et pour changer de gamme, tout à côté des précédents, cet onctueux et larmoyant Marcellus, toujours en deuil du trône et de l’autel, d’un ridicule ineffable, dont quelque chose a rejailli jusqu’à la fin sur son estimable fils ; — et un Piet, avocat pitoyable, qui, proposant anodinement la peine de mort pour remplacer celle de la déportation, disait, dans sa naïveté, qu’entre les deux la différence, après tout, se réduisait à bien peu de chose ; ce qui mettait l’Assemblée en belle humeur et n’empêchait pas le triste sire de devenir bientôt, par son salon commode, le centre et l’hôte avoué de tous les bien pensants ; — et un Laborie que j’ai bien connu, toujours en quête, en chuchotage, en petits billets illisibles, courtier de tout le monde, trottant de Talleyrand ou de Beugnot à Daunou, mêlé et tripotant dans les journaux, pas méchant, serviable même, mais trop l’agent d’un parti pour ne pas être inquiétant et parfois nuisible.
… Je m’en vais parler pour lui, à mon tour. […] Alors des esprits chagrins et sombres se seront levés et y auront passé à leur tour, abattant et dévastant tout avec rudesse autour d’eux, et, en ce temps-là, ceux qui seront plus attachés à l’esprit qu’à la lettre, plus chrétiens de cœur encore qu’orthodoxes de forme, s’écrieront : « Qu’on nous rende la Vie de Jésus de Renan !
Phidias a été inspiré par Homère ; il le lui rend et le protège à son tour. […] Ô vous qu’un noble orgueil anime, qui avez pris à votre tour possession de la vie et des splendeurs du soleil, qui vous sentez hautement de la race et de l’étoffe de ceux qui ont droit de se dire : « Et nous aussi, soyons les premiers et excellons !
M. de Girardin se prononça bientôt contre les demandes de toute sorte qui se succédaient en procession à l’Hôtel de Ville, contre l’augmentation des salaires, contre l’idée de guerre ; il s’éleva très-courageusement surtout contre le parti des démocrates purs, des républicains de la veille, de ceux qui auraient voulu faire de la République si fortuitement conquise une secte à leur dévotion, un régime à leur profit, doctrinaires d’un nouveau genre et qui prêchaient à leur tour l’exclusion, l’épuration. […] M. de Girardin n’a rien de la rhétorique ni du style appris, mais un tour vif, neuf, imprévu, cavalier, qui est à lui.
Nous sommes des hommes, nous sommes des curieux, non pas grossiers, je l’espère, mais chercheurs et aimant à faire le tour des choses. […] Son caractère moral en résulta et se forma en conséquence : l’observateur philosophe qui avait chevauché pendant tant d’années à ses côtés, en a démêlé et nous en fait suivre à merveille tous les tours, les déguisements et les replis : « Cet homme, toujours subjugué, était toujours tourmenté parla crainte de l’être ; cette disposition influa constamment sur la conduite qu’il eut avec ses ministres.
Rubichon si peu connu même de son temps, et dont Lamennais goûtait si fort le tour d’esprit et les hardiesses : c’était un défenseur de l’ancien régime, mais un défenseur si absolu, si pur et si radical, que M. de Bonald semblait pâle auprès de lui. […] Que d’autres en félicitent l’ordre actuel et y voient un puissant motif d’encouragement et un stimulant plus prompt pour l’ambition de tout homme nouveau et de tout prolétaire qui aspire à s’élever et à devenir créateur à son tour : lui, il ne peut voir dans cette incessante mobilité qu’une cause d’affaiblissement pour les mœurs, pour la fécondité des mariages, pour les bonnes traditions domestiques, pour la meilleure culture des terres, pour l’exercice des influences bienfaisantes.
On jouit, sauf quelques menaces et des veilles pénibles aux frontières, de l’unité incontestée du monde romain, de ce qu’on a appelé « la majesté de la paix romaine. » Un écrivain qui n’est pas suspect d’optimisme, Tertullien, comparait l’univers, en ce siècle heureux, au verger riant d’Alcinoüs : « Le monde, disait-il, est comme le jardin de l’Empire. » Adrien, on le sait, rassemblait dans la villa magnifique qui porte son nom des échantillons de toutes les merveilles du monde : le monde à son tour, du temps d’Adrien et de ses deux successeurs, n’était pour le Romain qu’une magnifique villa, une villa Adriana en grand. […] A son tour, l’ouvrage de M.
Toutes ces choses ne sont que momentanées… Le roi désire plus ; il voudrait que Votre Majesté lui rendit tous les bons offices à la Cour de Russie (sur laquelle l’on est persuadé ici que nous influons beaucoup) pour qu’elle ne se mêle point de la présente guerre… » En résumant, pour finir, tous les avantages que trouve le roi de Pologne à cette alliance française, l’esprit de famille à son tour triomphe chez Maurice, et le fils de race saxonne s’applaudit : « Enfin, Sire, que vous dirai-je ? […] N’oublions pas qu’il a vingt-cinq ans de moins que celui auquel aura affaire plus tard, à son tour, une nouvelle dauphine, Marie-Antoinette.
. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent. […] Chabanon était un créole spirituel et d’une jolie figure, qui unissait des études sérieuses à des talents d’agrément, helléniste et bon violon, lisant en grec Homère, que Suard n’avait jamais pu lire en entier, même en français ; homme de société et sensible, d’un tour romanesque, qui ressentit et inspira de vives tendresses et des sympathies délicates ; qui fut cher à d’Alembert et à Chamfort.
Le tour joué, on retourne trop vite à sa boue secrète. […] Mais lorsqu’il voulut y sous-entendre la permission de se marier, et qu’il en usa, il fut désavoué et ne réussit qu’à demi. — Et à ce propos des affaires romaines, il avait une maxime qui résultait sans doute de son expérience, et qui rentre bien dans ce tour de paradoxe sensé qu’il affectionnait : « Pour faire un bon secrétaire d’État à Rome, il faut prendre un mauvais cardinal. » 16.
Tremblement alcoolique partant des membres et envahissant le tronc : « Ce jour-là, les jambes sautaient à leur tour, le tremblement était descendu des mains dans les pieds ; un vrai polichinelle dont on aurait tiré les fils, rigolant des membres, le tronc raide comme du bois. […] Nous préférons nous en être tenu à l’analyse des œuvres sincères, comme susceptibles seules d’être, à leur tour, sincèrement commentées.
Elle se manifeste sur les lèvres par les mots d’épanouissement, de bonheur, de volupté noble ; en même temps, la vue intérieure a saisi quelque image correspondante, une fleur qui s’ouvre, un visage qui sourit, un corps penché qui s’abandonne, un accord riche et plein d’instruments doux, une caresse d’air parfumé dans une campagne ; voilà des comparaisons et métaphores expressives, c’est-à-dire des représentations sensibles, des souvenirs particuliers, des résurrections de sensations, toutes analogues à celles que je viens d’éprouver, du même ton et du même tour. […] Vous prononcez devant un bambin dans son berceau le mot papa, en lui montrant son père ; au bout de quelque temps, à son tour, il bredouille le même mot, et vous croyez qu’il l’entend au même sens que vous, c’est-à-dire que ce mot ne se réveillera en lui qu’en présence de son père.
Soit illusion, soit que l’homme imprime à sa demeure quelque chose de son tour d’esprit, on dirait que ce jardin a été fait à l’image de la théorie de Buffon. […] Mais un site admirable et dominant, un rocher s’élançant à pic et surmonté d’une vieille tour qui s’y incruste et qui en semble le prolongement, font bientôt oublier les escaliers que le temps a disjoints, et les murs qui s’affaissent sous le poids des terrasses.
Le tour de la Normandie et des contrées avoisinantes est arrivé. […] Cela influe sur les sentiments et les idées des hommes aussi bien que sur le tour qu’ils leurs donnent.
Plusieurs excitations nerveuses peuvent bien coexister ; mais elles ne peuvent affecter la conscience que successivement, chacune à son tour. » C’est sur ces manifestations extérieures des émotions, sur leurs résultats et leurs caractères subjectifs qu’est fondée, comme nous venons de le voir, leur classification. […] Les sensations excitent des idées et des émotions ; celles-ci, à leur tour, éveillent d’autres idées et émotions et ainsi de suite ; c’est-à-dire que la tension qui existe dans certains nerfs ou groupes de nerfs, quand ils nous procurent des sensations, idées ou émotions, engendre une tension équivalente dans quelques autres nerfs ou groupes de nerfs avec lesquels ils sont liés.
À son tour, « l’homme corporel et visible n’est qu’un indice au moyen duquel on doit étudier l’homme invisible et intérieur ». […] Pendant les deux siècles classiques, vous chercheriez en vain des exemples d’une pareille indépendance parmi les écrivains français ou italiens, qui viennent docilement se ranger sous la fécule d’Aristote et accomplissent ce tour de force, merveilleux et inutile, de couler les sentiments de leur époque dans des moules surannés. — Il faut donc que certaines nations, pour des raisons que nous rechercherons peut-être un jour, aient conservé plus profondément que d’autres leur empreinte primitive, et c’est à cette persistance que nous devons en partie notre émancipation actuelle de l’influence antique.
Lisons donc du pur Louis XIV, ou mieux écoutons le grand roi causer et raconter : langue excellente, tour net, exact et parfait, termes propres, bon goût suprême pour tout ce qui est extérieur et de montre, pour tout ce qui tient à la représentation royale. […] À ce même Fontainebleau, où la jeune duchesse de Bourgogne arrivait à l’âge de onze ans, n’avons-nous pas vu arriver aussi (quand je dis nous, j’en puis d’autant mieux parler aujourd’hui que je n’en étais pas), — n’a-t-on pas vu arriver, il n’y a pas quinze ans, une jeune princesse, désirée à son tour et fêtée, également héritière du trône ?
Lors de la création de l’école centrale de Besançon, Droz, nommé professeur de belles-lettres, et qui eut entre autres élèves Nodier, commença à se faire connaître par quelques discours imprimés, par un Essai sur l’art oratoire (1799), dans lequel il fait preuve d’instruction, de justesse, et où déjà ses inclinations et son tour d’esprit se déclarent. […] Mirabeau se plaisait à lutter dans la tempête ; et le noble Vauvenargues, lui-même, n’a-t-il pas dit : Un tour d’imagination un peu hardi nous ouvre souvent des chemins pleins de lumière… Laissez croire à ceux qui le veulent croire, que l’on est misérable dans les embarras des grands desseins.
Portalis faisait de cette affreuse époque de la veille un tableau vrai, avec des traits tirés de Tacite ; il ajoutait avec une observation fine qui n’était qu’à lui : On poursuivait les talents, on redoutait la science, on bannissait les arts ; la fortune, l’éducation, les qualités aimables, les manières douces, un tour heureux de physionomie, les grâces du corps, la culture de l’esprit, tous les dons de la nature, étaient autant de causes infaillibles de proscription… Par un genre d’hypocrisie inconnu jusqu’à nos jours, des hommes qui n’étaient pas vicieux se croyaient obligés de le paraître… On craignait même d’être soi ; on changeait de nom ; on se déguisait sous des costumes grossiers et dégoûtants ; chacun redoutait de se ressembler à lui-même. […] Mais les passions étaient trop brûlantes encore ; elles l’étaient des deux côtés, de celui des Conventionnels compromis et méfiants qui voulaient prolonger l’usurpation, et de la part des nouveaux venus qui voulaient se venger d’avoir été victimes, en usurpant à leur tour.
Mérimée écrit l’histoire est saine, simple, pleine de concision et de fermeté ; il y porte un esprit et un tour qui n’est qu’à lui entre les historiens modernes, et que j’aurai soin de définir, d’autant plus que cette forme n’a pas encore acquis tout son développement. […] ne soyez dupes de mon brigand et de ma bohémienne qu’autant que vous le voudrez. » Après s’être si fort avancé en fait de couleur locale primitive, l’auteur, à son tour, ne veut pas qu’on le croie plus dupe qu’il ne faut.
Et même, à mesure que l’on s’éloigne de ces grands noms qui ont troublé et passionné nos pères, ils semblent eux-mêmes devenir à leur tour comme des classiques qui ont quelque besoin d’être protégés par la tradition contre les attaques irrespectueuses des nouvelles générations. […] En soutenant qu’il n’y a pas de discipline absolue dans les beaux-arts, ou du moins que cette discipline ne se compose que de quelques principes très-généraux qui se plient à d’innombrables applications, veux-je dire que tout est également beau, que toutes les époques littéraires se valent, ou encore que toutes les beautés passent à leur tour, qu’elles ne charment que pendant un temps ou doivent céder la place à des beautés nouvelles, également mobiles, également périssables ?
Quant à l’exceptionnel tout pur, le plus souvent il rebute par son caractère, apparemment hybride, par l’incertitude où l’on est s’il est une vérité, auquel cas il n’y aurait rien de plus intéressant, ou s’il est une fantaisie, auquel cas il n’intéresse que sur l’auteur, doué d’un tour d’imagination si particulier. […] Je veux dire qu’à chaque époque l’homme de raison, d’imagination, de sensibilité et dégoût y trouve son plaisir, à la condition qu’il ne soit pas dominé par le tour d’imagination, de sensibilité, de goût et de raisonnement qui est particulier à son temps même.
Il a de ses tours ! […] On fera en yacht le tour du monde. » Supprimer la tempête, comme on doit supprimer la guerre, la misère, les passions, l’injustice, l’imprévu, le fatal, le providentiel !
Il commença dès lors de s’enfermer dans cette Tour d’ivoire dont on a tant parlé, et dont il sait si artistement ouvrager les murailles transparentes et dentelées. […] … Quel rapport, direz-vous, existe-t-il entre Pascal, — le mâle Pascal, mâle jusqu’à la monstruosité, — janséniste, misanthrope, lycanthrope, génie effaré et terrible, et Vigny, femme par la pitié, grâce par le génie ; Vigny de la « Tour d’ivoire », sur lequel on exécute, quand on en parle, la symphonie en blanc majeur de Théophile Gautier ; Vigny, albâtre et albatros, qu’on pourrait très bien faire seigneur de Cinq-Cygnes, car il en entre certainement plus de cinq dans la composition de sa personne et de sa Muse… Quel rapport ?
Je devais justement passer à Biarritz mes vacances de Pâques en 1901, et j’avais déjà le projet d’en profiter pour faire à mon tour le pèlerinage de Roncevaux. […] Sur les hauteurs sont perchés de vieilles tours écroulées, des villages qui ont l’air de forteresses, comme Poncianello, célèbre par ses belles filles, ou de vraies villes, comme Cerreto. […] Mme de Vasconcellos démontre à son tour, contre M. […] Söderhjelm l’a reproduite à son tour ; elle contient aussi le mont et le lac de Pilate. […] Elle a servi à son tour d’original à une version éthiopienne (Zotenberg et Meyer, l.. c., p. 316).
Et nous n’aimons pas une idée toute seule, mais nous aimons une idée qui, par les soins de tel ou tel, a pris un joli tour. […] Il résolut de faire le tour du monde. […] Ce « tombeor » était un mauvais garçon qui, sur les places, faisait des tours d’adresse et de force et qui, en outre, commit des larcins : il mérita d’être pendu. Seulement, sur les places, quand il travaillait afin de gagner sa vie, il avait soin d’exécuter toutes les fois un tour, et le plus beau, pour lequel il ne quémandait pas : ce tour, il le dédiait à Notre-Dame. […] La sociologie, à son tour, la traite comme une vassale.
En un tour de main, l’affaire anglaise fut terminée. […] Quel tour de son métier va-t-il faire, cet intrigant de génie ? […] À son tour, M. […] Brachet, à son tour, en signale quelques autres. […] Les personnes que le tour particulier de leurs idées ou de leur humeur ne dispose à aucune bienveillance pour le caractère et le genre de talent de M.
Mettons d’ailleurs, si on le veut, qu’au lieu de se tenir dédaigneusement enfermé dans sa « tour d’ivoire », ce soit l’honneur d’Hugo que de s’être mêlé de sa personne aux luttes de son temps. […] Il avait l’imagination naturellement romanesque et le tour d’esprit volontiers optimiste. […] Nous, cependant, à notre tour, ce qui nous paraîtrait vraiment plus prudhommesque encore que de protester contre la statue de Baudelaire, ce serait de répondre à ce bel argument ! […] La place nous manque aujourd’hui pour les discuter à notre tour. […] Cette enfant, Francis veut la voir ; et cette ressemblance à son tour le frappe, ou plutôt l’étonne, le fascine en quelque sorte, et le cri sourd de la voix du sang s’éveille aussitôt dans son cœur.
Puis vint le tourbillon où tout s’abîma : et les lettres, qui avaient longtemps survécu à leur utilité, durent s’effacer à leur tour. […] Et les caractères de la race, en ces derniers exemplaires, se compliquent et s’affinent ; et puis à leur tour ils périssent : la vie universelle refusant toute place à de si tardives exceptions. […] Le tour était joué ; nous admirions un homme capable de pensées si belles, et de ne les point croire ; mais nous avions entendu les pensées, et le tour était joué. […] Mais voici que, fatigué de ses veilles et de ses angoisses, le vieux roi tomba malade à son tour. […] Et Chalek comprit alors que rien ne l’empêchait d’exercer à son tour ce pouvoir magique.
Et puis, cette poésie nouvelle, à son tour vieillira ; elle deviendra un poncif et il faudra alors qu’on la tue. […] Il invente à son tour de semblables mythologies. […] Et j’ai joué de bons tours à la folie… » Il interroge son sang. […] Comme lui, plus qu’à mon tour je change. […] Renseigné comme peu d’écrivains sur le sens authentique des mots et sur la valeur réelle des tours qu’il emploie, il arrive à une remarquable plénitude d’expression.
Si l’on m’avait dit, avant de me l’avoir montré, qu’il était possible de faire tenir un dictionnaire, doublé même d’un extrait de grammaire, entre les feuillets d’un sous-main, je ne l’aurais pas cru ; mais il n’y a plus de tour de force, petit ou grand, qui puisse étonner en notre âge industrieux.
Il n’est pas jusqu’au 10 août, cette journée suprême pour sa royauté, où Louis XVI n’eût pu tirer un parti tout différent de la situation fatale qu’il s’était faite, et où il n’eût pu forcer l’histoire, — cette histoire telle qu’elle s’est déroulée et que nous la connaissons —, à prendre un autre tour, et à se briser devant lui.
Il faut donc s’être habitué de bonne heure à faire d’un coup d’œil le tour d’un sujet, à le pénétrer d’une brève réflexion, à ramasser d’un seul effort toutes ses idées et à les disposer en un moment.
Mais ne vous y trompez pas ; avec tous les défauts et tous les travers de son école, il est artiste, il est poète ; il a un tour à lui, un style, un goût, une façon de voir et de sentir.
Et celles-ci, à leur tour, suffisent pour embaumer bien des demeures, bien des tombeaux, durant de longues années !
Pourtant, c’est là que Jules Laforgue publia ses Complaintes d’un tour si particulier.
Nous avons montré comment on peut étudier ces individus eux-mêmes en les rattachant à leur tour aux diverses causes qui ont pu agir sur eux et aux divers effets dont ils ont pu être la cause.
Madame de Maintenon croyait que madame de Montespan, cessant d’être jalouse d’elle, c’était à son tour de l’être de madame de Montespan.
Tels sont, comme je crois, ces Ecrivains qui pensent Que ce ne sont les lieux ou les astres qui dansent A l’entour de la terre ; ains que la terre fait Chaque jour sur son axe un tour vraiment parfait ; Que nous semblons ceux-là qui, pour courir fortune, Tentent le dos flottant de l’azuré Neptune, Et nouveaux, cuident voir, quand ils quittent le port, La nef demeurer ferme, & reculer le bord.
La Tour.
On ne trouve pas dans ses vers d’idée sublime ni même des tours d’expression heureux ni de figures nobles, qu’on ne retrouve dans les auteurs grecs et latins.
La force de son génie, qui lui fait deviner et imaginer un nombre infini de choses, qui ne sont pas à portée des esprits ordinaires, lui donne plus d’avantage sur les esprits ordinaires, qui professeront un jour le même art que lui, après que cet art aura été perfectionné, que ces esprits n’en pourront avoir sur lui, par la connoissance qu’ils auront des nouvelles découvertes et des nouvelles lumieres dont l’art se trouvera enrichi lorsqu’ils viendront à le professer à leur tour.
Les partis vaincus, à leur tour, Goliaths enchaînés ou sans armes, ont fait hue !