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1027. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Des études, jamais un tableau. […] Baudelaire peint un tableau, puis en fait lui-même la copie. La prose, c’est le tableau ; le vers, c’est la copie. […] Là seulement, pour qui a le sentiment des harmonies, le cadre est digne du tableau ». […] — Théophile Gautier et Paul de Saint-Victor, portraitistes de tableaux. — M. 

1028. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

L’auteur voulait présenter un tableau du trouble de la passion chez des natures sauvages et primitives, placées au sein d’un désert inconnu et non encore décrit.

1029. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Ce passage de l’ordre sensitif à l’ordre intellectuel, du monde des images à celui des idées, nous pouvons le prendre sur le fait en comparant les deux séries de vocables sous lesquels un médecin, d’une part, un profane de l’autre, traduiraient les mêmes tableaux de clinique courante.

1030. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

Bien entendu, je ne compare point le talent d’expression, ne me faites pas dire une sottise : je ne parle que de la clarté du tableau.

1031. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La réforme prosodique » pp. 120-128

Par rime mauvaise, je veux dire, pour illustrer immédiatement mes raisons, des horreurs comme celles-ci, qui ne sont pas plus “pour l’oreille” (malgré le Voltaire déjà qualifié) que “pour l’œil” : falot et tableau, vert et piver, tant d’autres, dont la seule pensée me fait rougir et que pourtant vous retrouverez dans maints des plus estimables modernes.

1032. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Les pièces qu’il intitule Ballades ont un caractère différent ; ce sont des esquisses d’un genre capricieux : tableaux, rêves, scènes, récits, légendes superstitieuses, traditions populaires.

1033. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Les tableaux de l’Arétin* sont, à certains égards, moins indécens que les peintures que cet abbé y présente à ses lecteurs.

1034. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Une imagination qui a quelquefois l’éclat de celle d’Homère, des expressions de génie, de la force quand il peint, de la précision toutes les fois qu’il est sans images ; assez d’étendue dans ses tableaux, et surtout la plus grande richesse dans ses couleurs ; voilà ses beautés.

1035. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Mais ce cochon épique et burlesque ajoutait à la truculence du tableau. […] Il a mis une tendre et chaude poésie dans le tableau de cette idylle. […] Anatole France fait un tableau saisissant de la vie des prisonniers à la Conciergerie. […] Pas un paysage, pas un monument, pas un tableau ! […] Une grande partie de leur art religieux, tableaux et statues en bois, n’est qu’un épouvantable cauchemar.

1036. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Et voilà que, défiant Macduff, il apprend que celui-ci a été arraché du ventre de sa mère et qu’il est donc né, non d’une femme, mais d’un cadavre… Auguste Dorchain Odéon : Reprise de Conte d’Avril, comédie en quatre actes et six tableaux, en vers, de M.  […] Rousseau nous dit : « Ayant à plaire au public, Molière a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent : sur ce goût, il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tableau des défauts contraires, dans lequel il a pris ses caractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces. […] Alexandre Dumas Odéon : Reprise de Kean ou Désordre et Génie, comédie en cinq actes et six tableaux, d’Alexandre Dumas. […] On ne pouvait cependant pas exiger qu’il introduisît, dans cette histoire de juillet 1794, un tableau du Serment du Jeu de paume ou de la Nuit du 4 août ! […] Il ne serait pas difficile de dégager de l’Œil crevé un tableau sommaire, simplifié, mais véridique, de l’état des esprits pendant la révolution de 1789, tableau rajeuni par quelques traits qui semblent plutôt empruntés à l’histoire morale de 1848.

1037. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Je veux établir à côté de mon journal un magasin de vente de tableaux, et, comme je ne peux avoir ni des Delacroix, ni des Decamps, ni des Dupré, ni des Corot, je veux qu’on éreinte leurs tableaux et qu’on vante les toiles des inconnus que je lancerai et que je vendrai. […] Mais d’ensemble le tableau semble vrai. […] Le char de l’agriculture, drapé de rouge et traîné par des bœufs, occupe le milieu du tableau. […] L’aspect en est conservé par quelques gravures et, notamment, par une très bonne estampe des tableaux de la Révolution. […] À chaque page je crois voir un tableau peint à la cire dans l’atelier de Parrhasius.

1038. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il en est de même des vigoureux tableaux de foules qu’a brossés Zola. […] Les tableaux, eux, n’ont pas bougé. […] Je pense être utile à votre avenir en vous conseillant de jouer aux dominos, aux dames et à l’écarté… Tableau !  […]  » Ce sont de nouveaux tableaux de chiffres où se trouve étalée, parallèlement à la défection des élèves, celle de leurs pédagogues. […] Oui, qu’elle est petite, cette toile, et que ce tableau est grand !

1039. (1913) Poètes et critiques

Puis des traits, des tableaux comiques : À marée basse, Les Corbeaux, où se retrouve l’auteur plein de verve et plein de gaîté qui a écrit, l’hiver dernier, cette Vieillesse de Scapin, retardée, on se demande pourquoi. […] N’est-ce pas ce qui donne à ses tableaux, si justes et si fins, du fjords de la forêt, du sol neigeux, du lac dormant, du fjell sauvage, du château hanté, du hameau perdu, de la ferme silencieuse, de la scierie en travail, de la butte, du campement, du ciel crépusculaire, étoilé, ténébreux, inondé de jour, un accent poignant d’intime vérité ? […] Giraud : “ Tracer le tableau de l’Ame française dans cette fin de siècle qui prend parfois une noire couleur de fin du monde et parfois une rose couleur d’aube nouvelle.” […] Je ne crois pas nécessaire de supposer que pour peindre cet habile et piquant tableau : … Imaginez un jardin de Lenôtre Correct, ridicule et charmant. […] Plus encore qu’à ce Carnaval fantastique, où l’on peut voir comme un allegretto d’introduction de la sonate poétique de Gautier, certains tableaux des Fêtes galantes ressembleraient à l’andante si pénétrant : Clair de lune sentimental.

1040. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Seillière a fait en de nombreux volumes le tableau des successives générations « rousseauistes ». […] Il faut, pour les mobiliser dans le simultané la convention de la peinture, le tableau d’Ingres, ou la paraphrase qu’en fait Sainte-Beuve. […] Le grand livre, le grand ancêtre, c’est le Tableau de la France de Michelet, qui est de 1833. […] Taine et Brunetière ont ordonné cette durée en tableaux didactiques et oratoires. […] Mais il nous importe beaucoup que le tableau du critique ressemble le plus possible à l’homme ou à l’œuvre réels.

1041. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Il révèle des abus, indique des remèdes, attaque l’injustice, soutient la cause du faible ; et, soit qu’il se place sur la route du malheur ou sur celle de la science, il y paraît environné des plus riants tableaux de la nature. […] Parvenu à son sommet, il admire le riche tableau qui se déroule devant lui: « Vois-tu, dit-il, ces rochers escarpés, ces forêts sauvages, ce ruisseau bordé de fleurs qui serpente dans la vallée, ce fleuve majestueux qui court baigner les murs de cent villes ? […] D’abord, il dispose ses tableaux, il en prépare les plans, puis, tout à coup, il les éclaire par une citation, avec un art semblable à celui des grands peintres qui jettent sur leur composition un rayon de lumière pour en relever les effets. […] Ainsi, les tableaux de Bernardin de Saint-Pierre ont toujours quelque chose d’idéal, sans cependant jamais sortir de la nature ; il est comme ces statuaires des temps antiques, qui reproduisaient la figure humaine avec des proportions si parfaites, que sous une forme mortelle on reconnaissait une divinité. […] Ils font encore servir à mon bonheur le monde même que j’ai quitté: ils me présentent des tableaux des passions qui en rendent les habitants si misérables ; et, par la comparaison que je fais de leur sort au mien, ils me font jouir d’un bonheur négatif.

1042. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Le défaut le plus capital de Stello, qu’on retrouve également dans Cinq-Mars et dans tous les ouvrages en prose de M. de Vigny, c’est un certain manque de réalité, une certaine apparence de poétique chimère, qui tient moins encore à l’arrangement et à la symétrie qu’à un jour mystique, glissant on ne sait d’où, au milieu même des plus vrais et des plus étudiés tableaux. […] « 14 mars 1828. » Quelques mois après, lorsque j’eus publié mon Tableau de la Poésie française au xvie  siècle et mon Choix de Ronsard dont les inventions et les innovations rhythmiques m’avaient paru avoir plus d’un rapport avec celles de la jeune école, héritière d’André Chénier, De Vigny, nommé à plus d’une reprise dans ces volumes, m’écrivait : « Bellefontaine, 3 août 1828. […] J’aime la grandeur de votre tableau d’un autre Britannicus et d’une autre Athalie : cependant, c’est avoir eu du génie que les avoir faits à cette époque tels qu’ils sont : Shakspeare seul aurait pu les faire tout à coup tels que vous les esquissez, et si Athalie ne fut pas comprise alors, que fût-il arrivé à une poésie plus grande ? 

1043. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

L’harmonie proprement dite me paraît correspondre à ce que sont les rapports des « valeurs » dans un dessin ou un tableau ; mais elle peut, par son objectivité, susciter aussi le reflet d’une pose arrêtée et permanente. […] On remarquera pourtant qu’il y a entre un fragment exécuté au piano par exemple (un seul timbre) et un fragment pour orchestre, la même différence qu’entre un dessin monochrome et un tableau ; une aquarelle diffère d’un vitrail comme telle instrumentation diffère de telle autre. De plus, — ceci étant dit pour éviter une confusion souvent observée, — l’amplitude lumineuse d’un ton n’est pas en rapport direct avec sa position dans l’échelle des teintes qui, pour chaque couleur va du « pâle » au « foncé » ; une teinte « foncée » peut être plus vigoureuse, plus lumineuse qu’une teinte « claire » : on sait assez ce qu’est un tableau crayeux.

1044. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Prenez Platon, Socrate, Alcibiade, Aspasie ; imaginez-les vivant, agissant d’après les ravissants tableaux que nous a laissés l’antiquité, Platon surtout. […] Je ne sais si le tableau de la vie des premiers solitaires chrétiens de la Thébaïde, si admirablement tracé par Fleury, offre une telle auréole d’idéalisme. […] Les Vies des Pères du désert n’offrent rien à comparer au tableau suivant extrait du Mahâbhârata : « Le roi s’avança vers le bosquet sacré, image des régions célestes ; la rivière était remplie de troupes de pèlerins, tandis que l’air retentissait des voix des hommes pieux qui répétaient chacun des fragments des livres sacrés.

1045. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

J’en ai vu de pareilles peintes dans un tableau qui enlevaient le repas de Phinée. […] L’Architecture reconnaît en elle sa patronne : comme les Vierges de nos vieux tableaux, elle pourrait porter le Parthénon, sa cathédrale, sur la paume de sa main tendue. […] Nos anciens Mystères ont des tableaux analogues : mais nous rions d’y voir la Vierge, accoutrée du manteau d’hermine, siégeant entre un ange gardien et un diable qui se disputent l’âme d’un pécheur.

1046. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

(1) Maintenant que j’ai essayé de déterminer aussi exactement qu’il m’a été possible de le faire, dans ce premier aperçu, l’esprit général d’un cours de philosophie positive, je crois devoir, pour imprimer à ce tableau tout son caractère, signaler rapidement les principaux avantages généraux que peut avoir un tel travail, si les conditions essentielles en sont convenablement remplies, relativement aux progrès de l’esprit humain. […] On croyait, il y a encore peu de temps, avoir expliqué la vision, en disant que l’action lumineuse des corps détermine sur la rétine des tableaux représentatifs des formes et des couleurs extérieures. […] Mais l’esquisse générale du grand tableau que j’ai entrepris d’indiquer dans ce discours manquerait d’un de ses éléments les plus caractéristiques, si je négligeais de signaler ici une considération aussi essentielle.

1047. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Sainte-Beuve, dans son Tableau de la poésie française au seizième siècle, ouvrage d’une grande utilité et d’un grand charme, qui restera comme un monument de l’art, comme un modèle de critique, et qui ne pouvait sortir que de la tête d’un érudit, d’un philosophe et d’un poète. […] … Pourquoi le public ne voudrait-il pas voir Shakespeare au Théâtre Français, comme il y a toujours vu, comme il y voit tous les jours, Sophocle, Euripide, Guillen de Castro, Maffey, Alfiéri, Schiller, etc., etc. ; comme il admire un tableau de Rubens et de Raphaël, dans notre musée ; comme il écoute la musique de Mozart ou de Rossini, à notre grand Opéra ? […] Jules de Rességuier me l’a demandé dans une des plus charmantes pièces de ses Tableaux poétiques, l a Bayadère, composition pleine d’harmonie, de couleur et de nouveauté : on concevra qu’il m’était plus aisé de lui obéir que de lui répondre.

1048. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Seulement, je veux vous faire remarquer qu’il y a des fables qui sont tout entières des narrations, non plus seulement des descriptions rapides, mais des narrations de la nature, c’est-à-dire une suite de tableaux de la nature se reliant entre eux et formant un récit, formant un poème de la nature. […] Il ne s’est pas inquiété de compléter par un pendant, par une réplique, le charmant tableau de nature qu’il a fait au commencement. […] Mais vous n’êtes pas en état De passer, comme nous, les déserts et les ondes, Ni d’aller chercher d’autres mondes : C’est pourquoi vous n’avez qu’un parti qui soit sûr ; C’est de vous renfermer aux trous de quelque mur… » Voyez-vous les quatre tableaux qui se succèdent et qui s’enchaînent les uns aux autres, les quatre saisons de la vie rustique dans une chènevière, depuis le moment où l’on sème, c’est-à-dire après l’hiver passé, jusqu’à l’autre hiver, jusqu’au moment où la terre n’est plus couverte par es blés et par les chanvres et que les villageois se livrent aux cruels plaisirs que vous savez Voilà tout un récit rustique.

1049. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Un tableau sans figures ressemble à la fin du monde. » Pourtant le prince de Ligne, dans les dernières années de sa vie passées à son Refuge sur le Leopoldsberg près de Vienne, paraîtra en être venu à admirer plus véritablement la nature pour elle-même. […] Il y en a un sur le choix des semences aux environs des parcs ; le prince suppose toujours qu’ils ne sont point enclos de murailles et que la vue s’étend à l’entour par des éclaircies bien ménagées : il soigne alors les nuances diverses des semences dans les plaines, et veut assortir « le petit vert du lin, le mêlé, le tacheté du sarrasin, le petit jaune du blé, le gros vert de l’orge, et bien d’autres espèces que, dit-il, il ne connaît pas encore », toutes ensemble faisant le fond du tableau et qui deviennent le plaisir des yeux.

1050. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Aujourd’hui encore, il nous semble saisir au passage, dans le portrait de Mme de Tonins et de sa société de beaux esprits, un tableau composé du monde de Mme de Tencin et de Mme de Lambert, ou plutôt de leurs imitatrices. Duclos, dans ses écrits, a beaucoup de ces petits tableaux plus exacts encore que satiriques, qui peignent un travers de la société de son temps et quelques-unes de ces sottises qui furent contagieuses un jour.

1051. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Il établit bien d’abord qu’il n’aspire point à améliorer la condition de l’homme ou la morale de la vie ; il estime que chacun a en soi, c’est-à-dire dans son tempérament, les principes du bien et du mal qu’il fait, et que les conseils de la philosophie servent de peu : « Celui-là seul est capable d’en profiter, dit-il, dont les dispositions se trouvent heureusement conformes à ces préceptes ; et l’homme qui a des dispositions contraires agit contre la raison avec plus de plaisir que l’autre n’en a de lui obéir. » Ce qu’il veut faire, c’est donc de présenter un tableau de la vie telle qu’elle est, telle qu’il l’a vue et observée : « Tous les livres ne sont que trop pleins d’idées ; il est question de présenter des objets réels, où chacun puisse se reconnaître et reconnaître les autres. » Les premiers chapitres des Mémoires de La Fare, et qui semblent ne s’y rattacher qu’à peine, tant il prend les choses de loin et dans leurs principes, sont toute sa philosophie et sa théorie physique et morale. […] Chaulieu, sans s’émouvoir de cette lettre, y voyait avant tout un agréable tableau à la Teniers.

1052. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Épicurien par principes comme par goût, ami des jouissances sociales, amateur même des arts, des tableaux, des jardins, il prisait trop les délices de la civilisation pour s’en sevrer volontiers. […] Qu’on compare maintenant les deux tableaux que je viens de présenter (celui de l’époque féodale et du régime monarchique), et qu’on prononce lequel vaut le mieux, ou celui de ces grandes scènes tragiques, ou la paix de notre siècle.

1053. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Voilà le tableau exact de tout ce que j’ai éprouvé hier et aujourd’hui en vous écrivant, et presque tout cela à la fois ; jugez si je suis lasse du monde et si vous devez vous donner tant de peine pour m’en procurer ; jugez aussi si je vous aime pour pouvoir m’occuper de vous, et comme votre pauvre grand-maman est impatientée, tiraillée, harcelée ! […] Mais les agréables incidents qui viennent en égayer et en diversifier le tableau disparaissent pour nous devant une réflexion plus sérieuse.

1054. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Le contraste saisissant de cette paix du foyer et de ces tempêtes presque continuelles de l’océan, quelquefois cet autre contraste non moins frappant entre la mer paisible, le sommeil des champs et le cœur orageux du contemplateur, donnent aux divers tableaux toute leur vie et leur variété ; Et voyez combien la Providence est pleine de bonté pour moi. […] Guérin, sans tant y songer, ressemblait mieux aux lakistes en ne visant nullement à les imiter : il n’est point chez eux de sonnet pastoral plus limpide, il n’est point dans les poétiques promenades de Cowper de plus transparent tableau, que la page qu’on vient de lire, dans sa peinture si réelle à la fois et si tendre, si distincte et si émue.

1055. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Chateaubriand voyage pour en rapporter des tableaux, pour écrire et décrire au retour ; quand il a son image, il en a assez. […] Ajoutez que pour Montaigne philosophe le voyage n’était qu’une réfutation perpétuelle, en action et en tableau, des préjugés de clocher dont il avait le mépris et le secret dégoût.

1056. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Cette restitution ingénieuse, qu’on admirerait si elle s’appliquait à une maison romaine du temps d’Auguste ou de Trajan ou à un intérieur de châtelaine du Moyen-Âge, ne mérite pas moins d’éloge et d’estime, se rapportant au xviie  siècle, qui est déjà pour nous une antiquité ; c’est un parfait tableau d’intérieur, digne en son genre de Mazois ou de Viollet-le-Duc ; on me saura gré de le donner ici : « Les époux Poquelin occupaient dans la maison de la rue Saint-Honoré une boutique avec salle à la suite servant de cuisine et probablement de salle à manger, et au-dessus de cette salle une soupente ; entre le rez-de-chaussée et le premier étage se trouvait une sorte d’entre-sol dans lequel étaient la chambre à coucher et un cabinet ; le premier étage était transformé en magasin. […] Enfin la chambre des époux Poquelin est tendue d’une tapisserie de Rouen sur laquelle sont accrochés cinq tableaux et un miroir de glace de Venise. » Ce sont là les objets qui frappaient habituellement la vue de Molière enfant ; il ne naquit nullement dans un intérieur pauvre ou mesquin, et tout sentait autour de lui le marchand à son aise et le bourgeois cossu.

1057. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

M. d’Alton-Shée, par la bouche de sa Pompéa, nous a laissé à sa manière son tableau de Couture, L’autre jour, à propos de la Vérité dans le vin, cette jolie comédie de Collé, je parlais de ces œuvres d’esprit qui sont des témoins d’un temps et qui marquent une date dans l’histoire des mœurs et des plaisirs. Ici, dans ‘le tableau tracé par Pompéa, nous avons le genre d’ivresse et de fureur cher aux années qui suivirent 1830.

1058. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Quand je dis qu’il l’exalte, je vais trop loin : il le décrit lui et son œuvre, mais il les décrit de telle sorte que sa parole rend le tableau à vous en faire venir l’impression au vif et jusqu’à la peau. […] Taine comme, à ma connaissance, il ne l’avait pas été encore : il n’apparaît qu’à son moment et après un tableau caractérisé de la Renaissance chrétienne, de ce puritanisme dont il est la fleur suave et douce et la couronne sublime, bien qu’un peu bizarre.

1059. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

« Faire, disait-elle, le bonheur d’un seul et le lien de beaucoup par tous les charmes de l’amitié, de la décence, je n’imagine pas un sort plus beau que celui-là. » Elle disait encore en ces années dans une lettre à Bosc, l’un de ses jeunes amis, — et dans ce tableau d’une de ses journées elle offrait l’image de toutes les autres : « Vous me demandez ce que je fais, et vous ne me croyez pas les mêmes occupations qu’à Amiens (elle venait de s’établir à Ville franche) ; j’ai véritablement moins de loisir pour m’y livrer ou pour les entremêler d’études agréables. […] C’est la vie la plus favorable à la pratique de la vertu, au soutien de tous les penchants, de tous les goûts qui assurent le bonheur social et le bonheur individuel dans cet état de société ; je sens ce qu’elle vaut, je m’applaudis d’en jouir… » Voilà la vie de Mme Roland pendant des années et son intérieur moral, calme, contenu, sain et purifiant ; voilà les tableaux dignes de sa première vie, ceux qu’on ne saurait trop rappeler à son sujet et que je regretterais de voir ternir ; car ils donnent l’expression vraie et fidèle.

1060. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Il règne dans tout ce tableau un ton chaud et doré qui circule des draperies aux pieds de la console, aux rubans ou soutaches de la robe : c’est la note dominante. […] Le tableau fidèle de ce petit cercle et des menus incidents qui l’occupaient nous a été tracé à merveille par MM. 

1061. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Chéruel semble admettre qu’en plusieurs circonstances Saint-Simon, pour mieux arranger le tableau, a sciemment altéré la vérité, — par exemple, dans le récit qu’il a fait de certaine scène célèbre au Parlement, dans laquelle il a joué un rôle : on lui oppose des récits contradictoires de témoins oculaires ou des procès-verbaux d’une teneur différente. […] Le génie humain n’a pas un si grand nombre de chefs-d’œuvre ; savez-vous que la scène des appartements de Versailles après la mort de Monseigneur est une œuvre unique, incomparable, qui n’a sa pareille en aucune littérature, un tableau comme il n’y en a pas un autre à citer dans les musées de l’histoire ?

1062. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

La rose en rendant son odeur, Le soleil donnant son ardeur, Diane et le char qui la traîne, Une Naïade dedans l’eau, Et les Grâces dans un tableau, Font plus de bruit que ton haleine. […] Si ces ustensiles entrent dans le cadre et le fond d’un tableau, à la bonne heure !

1063. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Ovide, au chant xii des Métamorphoses, avait déjà mis un récit de cette mêlée dans la bouche de Nestor ; Chénier n’a pas à redouter ici la confrontation, et dans ce tableau qu’il résume, pour la vivacité, pour la vigueur concise, il garde bien ses avantages. […] Qu’un jeune homme, agité d’une flamme inconnue, S’écrie aux doux tableaux de ma muse ingénue : « Ce poëte amoureux qui me connaît si bien, Quand il a peint son cœur, avait lu dans le mien. » Voilà le vœu d’André Chénier exprimé en toute occasion : joignez-y celui d’être agréable et cher aux initiés des Muses : il ne demandait pas plus, et le sort, après bien des injures cruelles, l’a enfin tardivement exaucé.

1064. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Le paysage de parcs et d’élégants cottages, les mœurs, les ridicules des ladies chasseresses ou savantes, la sentimentalité languissante et pure des amants, y composent un tableau achevé qui marque combien ce séjour en Angleterre a inspiré naïvement l’auteur. […] Marie-Joseph Chénier a écrit sur Mme de Souza, avec la précision élégante qui le caractérise, quelques lignes d’éloges applicables particulièrement à Eugène : « Ces jolis romans, dit-il, n’offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions ; on n’y doit pas chercher non plus l’étude approfondie des travers de l’espèce humaine ; on est sûr au moins d’y trouver partout des aperçus très-fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d’un bon livre et l’aisance d’une conversation fleurie…, l’esprit qui ne dit rien de vulgaire, et le goût qui ne dit rien de trop. » Mais indépendamment de ces louanges générales, qui appartiennent à toute une classe de maîtres, il faut dire d’Eugène de Rothelin qu’il peint le côté d’un siècle, un côté brillant, chaste, poétique, qu’on n’était guère habitué à y reconnaître.

1065. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Ailleurs, la vulgaire comparaison du croissant de la lune à une faucille, gagnant par une contagion semblable les autres idées réunies dans la même phrase, entourant l’image primitive d’images complémentaires, a créé un merveilleux tableau : Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth ; Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ; Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l’ombre, Brillait à l’occident, et Ruth se demandait, Immobile, ouvrant l’œil à moitié sous ses voiles, Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été Avait, en s’en allant, négligemment jeté Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. […] Vouloir classer les métaphores usitées serait faire le dénombrement de tous les rapports perçus dans l’univers par l’esprit de l’homme : vouloir répartir en catégories les métaphores possibles serait aussi chimérique que de prétendre faire le tableau des découvertes futures de l’humanité.

1066. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Il était du petit nombre de ces oisifs parisiens qui retiennent des spectacles multiples auxquels les convie la mode, de ce long et ininterrompu défilé de tableaux, de statues, de morceaux de musique, de pièces de théâtre, de cérémonies et de fêtes, des couleurs, des sons, voire des idées, qu’ils cataloguent, au fur et à mesure, dans leur mémoire et dont l’ensemble constitue pour eux une mine féconde, inépuisable d’impressions et de souvenirs, lesquels, habilement mis en œuvre et adaptés aux exigences du moment, leur fournissent toujours à propos le thème inutilement cherché par tant d’autres… III Il y a apparence, après tout cela, que vous ne rencontrerez ici ni les grandes passions, ni les héroïsmes, ni les crimes, ni le romanesque tour à tour délicieux et tragique des romans de M.  […] Tel de ses tableaux parisiens (le Concours hippique, si vous voulez, dans son premier roman) a la justesse et la vivacité d’une aquarelle d’Heilbuth ou de Brown-Lévis.

1067. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

La Grèce a tracé de la vie humaine par la sculpture et la poésie des tableaux charmants, mais toujours sans fonds fuyants ni horizons lointains. […] Mais la Galilée a créé à l’état d’imagination populaire le plus sublime idéal ; car derrière son idylle s’agite le sort de l’humanité, et la lumière qui éclaire son tableau est le soleil du royaume de Dieu.

1068. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Il me reste à louer le second acte presque entier ; il reproduit avec émotion le tableau, si souvent exposé, des amours adultères traînant tristement leur chaîne. […] Ce faux tableau de l’intérieur d’un journal est d’ailleurs plus naïf encore que cruel.

1069. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

À voir l’intention directe qui ressort du tableau et qui se traduit formellement dans les conclusions, il est clair qu’aux yeux de l’éminent historien, toutes les leçons que peut nous fournir cette révolution d’Angleterre, déjà si fertile en analogies réelles ou fausses, ne sont pas épuisées. […] Ne craignez pas de montrer ces misères à travers vos grands tableaux ; l’élévation ensuite s’y retrouvera.

1070. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

À ces philosophes charlatans ou crédules, qui retraçaient à tout propos le tableau des progrès de l’esprit humain « depuis le déluge jusqu’au Directoire », il oppose exprès ce roman, qui n’en est pas un, qui n’est que l’histoire de la vie humaine, vrai miroir qui nous montre les hommes « tels qu’ils sont, tels qu’ils ont été, tels qu’ils seront toujours ». […] À propos des exactes et sévères critiques qu’elle fait de ses contemporains : Mme Du Deffand, disait M. de Féletz, eût été, sans contredit, un excellent journaliste, quoiqu’un peu amer… Le tableau qu’elle présente de sa société décèle un esprit qui ne voit pas en beau, mais qui voit juste ; un pinceau qui ne flatte pas, mais qui est fidèle ; ses traits malins vous peignent un homme depuis les pieds jusqu’à la tête.

1071. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Saint-Simon, dans ses mémoires, a tellement rendu au vif cette entrée de Fénelon à la Cour, cette initiation dans le petit monde particulier de Mme de Maintenon, des ducs de Beauvilliers et de Chevreuse, cette rapide fortune de l’heureux prélat, sitôt suivie de tant de vicissitudes et de disgrâces, tout ce naufrage d’espérances qui est aujourd’hui une touchante partie de sa gloire, qu’on ne saurait que renvoyer à un tel peintre, et que ce serait profanation de venir toucher à de pareils tableaux, même lorsqu’on peut croire qu’il y a quelques traits hasardés. […] Sur ce point nous croyons que le tableau du grand peintre doit subir, pour rester vrai, un peu de réduction, et que sa verve s’est donné trop de saillie.

1072. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Il a besoin de peindre, et il cherche des sujets de tableaux, comme nous l’avons vu ailleurs chercher des sujets de comédie ou d’épigrammes. […] Je me suis plu à citer ce passage de la réponse de Daunou aux objections élevées contre Rulhière, pour montrer de quel genre de soin, inusité chez les Modernes, cet historien élégant était préoccupé en composant ses tableaux.

1073. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

La seconde période, de 1669 à 1677, comprend le satirique encore, mais qui de plus en plus s’apaise, qui a des ménagements à garder d’ailleurs en s’établissant dans la gloire ; déjà sur un bon pied à la Cour ; qui devient plus sagement critique dans tous les sens, législateur du Parnasse en son Art poétique, et aussi plus philosophe dans sa vue agrandie de l’homme (Épître à Guilleragues), capable de délicieux loisir et des jouissances variées des champs (Épître à M. de Lamoignon), et dont l’imagination reposée et nullement refroidie sait combiner et inventer des tableaux désintéressés, d’une forme profonde dans leur badinage, et d’un ingénieux poussé à la perfection suprême, à l’art immortel. […] Jusque dans cette désagréable Satire contre les Femmes, j’ai vu les plus ardents admirateurs de l’école pittoresque moderne distinguer le tableau de la lésine si affreusement retracé dans la personne du lieutenant criminel Tardieu et de sa femme.

1074. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Il nous fait le tableau d’une matinée, où Morny lui avait commandé une chanson, une cocasserie madécasse, dans le genre de « bonne négresse aimer bon nègre, bonne négresse aimer bon gigot. » La chose fabriquée et apportée par Daudet, dans l’enthousiasme de la première audition, on oublie dans l’antichambre Persigny et Boitelle. […] Ce bureau de La Vie parisienne a le clair-obscur de l’appartement d’une vieille femme galante retirée du commerce des tableaux, un appartement où rutilent les chaleurs de faux chefs-d’œuvre.

1075. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Il figure dans le tableau de Gustave Boulanger représentant une « répétition du Joueur de flûte dans la maison pompéienne de l’avenue Montaigne ». […] Le tableau est à Prangins, et le prince exilé peut y retrouver chaque jour l’image de celui qui était resté fidèle à son amitié.

1076. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Quelle grandeur alors auraient eue ses tableaux, épurés de cette mythologie qu’il méprise, mais remplis de cette présence divine que ses yeux trompés n’ont pas aperçue dans l’univers ! […] Concevrait-on autrement que la fable si poétique d’Ariane n’occupe qu’un coin du tableau, et figure dans le récit comme une légende retracée sur les tapisseries qui paraient la salle de noces des deux époux ?

1077. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Note »

J’avais déjà publié mon Tableau de la Poésie française au xvie siècle, les Poésies de Joseph Delorme, et des articles dans le Globe et dans la Revue de Paris ; il me prit tout d’abord à partie sur un des derniers articles, celui de Jean-Baptiste Rousseau.

1078. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Telle est l’idée de l’imposant tableau que nous présente M. 

1079. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Mais il est bien de l’offrir, de la rappeler dans toute son intégrité aux âmes modérées, auxquelles elle est suffisante ; il est bien surtout d’en faire le premier enseignement et comme le premier tableau au fond des pures et jeunes âmes ; car elles y reviendront avec fruit, elles s’en ressouviendront un jour.

1080. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Et c’est envers des contemporains connus de près qu’on peut s’acquitter avec le plus de certitude de cette justice de détail, qui n’est qu’un fond plus vrai donné au tableau littéraire d’un temps.

1081. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

On peut voir dans La Bruyère un tableau de l’Hypocrite, où il commence toujours par effacer un trait du Tartufe et ensuite en recouche un tout contraire. »

1082. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

La grandeur factice qu’il fallait accorder à Louis XIV portait les poètes à peindre toujours des caractères parfaits, comme celui que la flatterie avait inventé : l’imagination des écrivains devait au moins aller aussi loin que leurs louanges ; et le même modèle se répétait souvent dans les tableaux dramatiques.

1083. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Il est certain d’abord qu’on soutient difficilement l’idée de savoir heureux l’objet qui vous a plongé dans le désespoir ; ce tableau vous poursuit, comme, par un mouvement contraire, l’imagination de la pitié offre la peinture des douleurs qu’elle excite à soulager.

1084. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

Ainsi la scène III du sixième tableau où la Communion des Amants : Simples comme la brise des vallons et de la mer, Simples comme l’aurore et comme l’eau de source… Le style imagé, coloré, souple et neuf convient étroitement à ce sujet d’humanité large.

1085. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

On ne s’étonnera donc pas de ce que le tableau pourrait offrir d’incomplet, si on le considérait comme ayant pour objet direct le théâtre italien dans son ensemble ou dans tel développement qui lui est propre.

1086. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Et déjà il est nécessaire de modifier sur quelques points le tableau que je traçais en 1900 et dont j’ai tiré deux chapitres de Science et Hypothèse.

1087. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

Ces beautés sans nombre dont la Henriade est remplie ; caractères vrais & soutenus ; tableaux frappans des discordes civiles présentés sans partialité ; amour du bien public recommandé sans cesse ; ressors des passions humaines développés habilement ; intérêt croissant de chant en chant ; magie des vers poussée aussi loin que l’imagination peut aller : tout cela parut un crime aux yeux de Rousseau.

1088. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre quatrième. »

Ce vers de sept syllabes entre deux vers de huit syllabes donne du mouvement au tableau, et exprime le sens-dessus dessous avec lequel la petite famille déménage.

1089. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

C’est une operation que l’oeil apprend à faire par le secours de l’art, et qui n’est pas accompagnée d’aucun sentiment agréable, comme est celui qui naît de l’application des yeux sur les objets que nous offrent des tableaux.

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