Il avait de bons chevaux de course en Angleterre, il envoya l’un de ses meilleurs coureurs à Ipswich : Un petit garçon vêtu de noir suivit bien ses instructions ; resta modestement pendant toute la course derrière le cheval de sir Marmaduke, et, à cent pas du but, passe comme un éclair. On lui donna la coupe ; il la porta à miss Marianne en y mettant un petit billet tout préparé à l’avance, qui disait : « Sir Marmaduke étant arrivé un instant trop tard, permettez-moi de suivre ses intentions et de mettre la coupe à vos pieds. » Miss Marianne reconnaissait l’écriture de Lauzun et disait : « Il est charmant ! […] Mme Chardon voulut l’y suivre, et on ne put l’en empêcher.
Jacob servit sept ans, suivis de sept autres années, afin d’obtenir Rachel, la femme selon son cœur. […] Enfin, en 1816, par la publication de son premier volume sur les troubadours, il prit date et position avant tout autre, avant Fauriel, avant Guillaume de Schlegel, qui auraient pu le devancer ; il planta son drapeau à temps pour que tout l’honneur lui revînt et suivît le labeur. […] Dans les années qui suivirent, Raynouard essaya de pousser sa veine tragique en s’attachant à des sujets historiques nationaux : il donna Les États de Blois (1810)4, qu’il publia ensuite avec toute sorte d’accompagnements et de pièces justificatives ; mais il ne retrouva plus la même chance.
Il fit comprendre au prince, par son attitude à la messe, qu’il avait à lui parler en particulier, et, au sortir de l’église, Son Altesse lui dit de la suivre, l’emmena en carrosse, et le garda à dîner en tête-à-tête. […] Nous ne suivrons pas Gourville dans les voyages multipliés qu’il fit à l’armée de Catalogne et ailleurs : il nous apparaît comme le commis négociateur par excellence. […] Il lui venait toujours quelque idée neuve et pratique qui valait mieux souvent que celle qu’on suivait.
Peut-être ce temps glorieux pour les muses de ma patrie n’est-il pas éloigné. » Trente ans plus tard, ayant reçu du grand Frédéric un écrit sur la littérature allemande, dans lequel ce monarque, un peu arriéré sur ce point, annonçait à la littérature nationale de prochains beaux jours, Grimm, en lui répondant (mars 1781), lui faisait respectueusement remarquer que cela était déjà fait et qu’il n’y avait plus lieu à prédire : « Les Allemands disent que les dons qu’il (Frédéric) leur annonce et promet leur sont déjà en grande partie arrivés. » Tout en étant devenu Français et en se déclarant depuis longtemps incompétent sur ces matières germaniques, Grimm avait évidemment suivi de l’œil la grande révolution littéraire qui s’était accomplie dans son pays à dater de 1770, et lui-même, nationalisé à Paris, à travers la différence du ton et des formes, il mérite d’être reconnu comme un des aînés et des collatéraux les plus remarquables des Lessing et des Herder. […] Suivaient des compliments et signalements particuliers pour Voltaire, pour Montesquieu, etc. ; mais le trait certes le plus délicat et le plus français était celui qu’on vient de lire : « Et encore que ce siècle fût passé, je fis semblant de ne m’en pas apercevoir. […] C’est son esprit qui en a dicté les principales parties, et il n’est pas difficile d’y suivre une pensée originale, qui ne ressemble ni à celle de La Harpe, ni à celle de Marmontel ; qui est d’un tout autre ordre, et qui ne craint pas le parallèle, en ses bons moments, avec celle de Voltaire.
Si j’avais suivi toute ma pensée, j’aurais intitulé ce chapitre : « Frédéric ou l’amitié d’un roi ». […] Cependant le passage que j’indique, et vingt autres que je pourrais également citer, sont trop directs et trop expressifs pour ne pas ouvrir un jour vrai sur le fond premier de la nature de Frédéric, dussent-ils paraître en contradiction ouverte avec ce qui a suivi. […] Voilà pourquoi, Sire, je me fais un devoir et m’empresse à vous écrire encore une fois, afin de vous recommander ma pauvre famille… Suivent les recommandations du plus tendre père en faveur de ses quatre enfants et de sa sœur qui leur sert de mère ; après quoi il poursuit : Il me suffit sans doute, Sire, de vous avoir témoigné ces derniers souhaits d’un cœur paternel pour pouvoir espérer avec confiance qu’ils seront exaucés.
Le vieux, le père, avait là tous les siens, moins sa fille aînée, qui n’avait pu le suivre. […] La noce suivit. […] Un homme chargé d’un fagot, suivi d’un chien et portant une lanterne, signifiait la lune ; sa lanterne figurait son clair.
Qui ne suit pas cette loi peut être un génie, mais n’est qu’un génie de luxe. […] Il a le caprice, et il suit le souffle. Il a la logique, et il suit le devoir.
Aussi cette image est-elle présentée la dernière, aussi présentée la dernière sauve-t-elle le dégoût de l’image qui précède ; aussi y a-t-il bien de la différence entre ces images rangées dans l’ordre qui suit : je vois les corneilles qui battent les ailes autour de ton cadavre et qui t’arrachent les yeux de la tête… ou rangées dans l’ordre du poëte : je vois les corneilles rassemblées autour de ton cadavre, t’arracher les yeux de la tête, en battant les ailes de joie. […] On a de la peine à la suivre ; elle est quelquefois équivoque, ou elle s’arrête tout court, ou il faut bien de la complaisance à l’œil pour en poursuivre le chemin. […] Allez voir le tableau de Doyen, le soir en été, et voyez-le de loin ; allez voir celui de Vien, le même dans la même saison, et voyez-le de près ou de loin, comme il vous plaira ; restez-y jusqu’à la nuit close, et vous verrez la dégradation de toutes les parties suivre exactement la dégradation de la lumière naturelle, et la scène entière s’affaiblir comme la scène de l’univers, lorsque l’astre qui l’éclairait a disparu.
La seconde Introduction, qui suit la première, est d’un autre ton. […] Mais les lois qui n’en suivent pas les dérèglements ont cru imiter Dieu en en faisant un peuple à part, exclus de tout nom, de toute succession, de toute faculté de tester, et, par conséquent, de faire souche et lignée ; en un mot, un peuple dévoué à l’obscurité la plus profonde, sans consistance, sans existence, la plus vive image du néant. […] Par ce côté, l’homme de race restait pur dans les souillures de l’homme individuel… Tandis que les autres rois qui suivirent, Henri II, Charles IX, Henri IV, plus coupable encore, et Louis XIV, le plus coupable de tous, mirent jusque dans le sanctuaire de l’État toutes les couvées de leurs bâtards, et c’est de toutes ces honteuses couvées que Saint-Simon a raconté l’histoire jusque dans leurs dernières générations… Histoire effroyable, dont il a fait un argument et un exemple contre la légitimation des bâtards, doublement adultérins, de Louis XIV, la plus odieuse, la plus scandaleuse, la plus exécrable de toutes ces légitimations, et qu’il a écrite pour épouvanter de celle-là !
Léonce Curnier, qui, pour qu’on n’en n’ignore, fait suivre son nom de son titre sur la couverture de son livre. […] — l’histoire de la Révolution est finie à cette date honteuse et funeste… Ce qui suivra sera le luxe inutile des atrocités et des massacres ; mais au 5 et au 6 octobre, quand la Royauté s’arrache elle-même de Versailles., aux injonctions d’une canaille devenue la Reine de France, pour passer, le front bas, sous la voûte d’acier de l’Hôtel de Ville de Paris, on peut dire que la Révolution est définitivement accomplie. […] Les conseils demandés à son tour au royaliste Rivarol, ne furent pas plus suivis que ceux qui furent achetés et payés au démocrate Mirabeau, redevenu plus tard royaliste, et c’est alors que Rivarol émigra.
Il n’y a rien là qui doive surprendre, mais les circonstances ont paru, en France, meilleures que jamais pour continuer le bruit qu’on a fait de ces livres, ainsi suivis d’une conversion. […] Elle ne donne point d’exemple que la France doive suivre. […] Nous ne sommes pas si moutons de Dindenaut que nous n’ayons plus qu’à nous ébahir et à suivre, dès qu’un pasteur de Schaffouse fait un livre, dès qu’un mouton allemand se jette dans la mer.
Renan était resté dans la publicité des journaux, cette publicité d’éclairs, suivis d’ombre, nous n’aurions pas eu la mesure de ses idées dans leurs strictes proportions. […] Impossible, dans un seul chapitre, de suivre l’auteur des Études dans les discussions auxquelles il se livre sur les quatre sujets que nous avons signalés. […] Il voulait (soi-disant), dans un but élevé de connaissance, dégager l’idée religieuse de ce qui la fait une religion positive à telle heure de l’histoire, opposer le sentiment éternel à la forme passagère, et en le lisant on n’a jamais plus senti que c’était impossible ; que, la forme enlevée, l’esprit suivait, et qu’après tout, malgré le progrès et à part la vérité divine, socialement, la dernière des superstitions valait encore mieux que la première des philosophies !
Quand on est critique soi-même, il est bien clair que si l’on adopte une méthode plutôt qu’une autre, c’est qu’on y est conduit par sa nature et par ses réflexions ; l’on est bien près, dès lors, d’avoir des objections à adresser à n’importe quelle autre méthode, et tout en se disant que, quand même on le voudrait, on serait peu capable d’en changer, on est fort tenté d’ajouter qu’il n’y a pas grand mal à cela, puisque la méthode qu’on suit est la meilleure et la plus vraie de toutes : sans quoi elle ne serait pas nôtre. […] Ayant à écrire de la littérature française et à la suivre dans son développement à travers les siècles, il s’est demandé tout d’abord au début ce que c’est que l’esprit français ; il s’en est fait préalablement une idée, il s’en est formé comme un exemplaire d’après les maîtres les plus admirés, d’après les classiques le plus en honneur et en crédit ; il a présenté aux lecteurs français un portrait tout à fait satisfaisant de l’esprit français vu par ses beaux côtés et en ses meilleurs jours.
Suivent quatre lettres (que l’on connaissait déjà) sur la vertu et le bonheur adressées par Jean-Jacques à Sophie, c’est-à-dire à Mme d’Houdetot ; il fait de la philosophie avec celle qu’il aime, et dont la vertu, dit-il, l’a ramené à la raison ; il s’en console et même il s’en félicite avec elle : « Si nous avions été, moi plus aimable ou vous plus faible, le souvenir de nos plaisirs ne pourrait jamais être, ainsi que celui de votre innocence, si doux à mon cœur… Non, Sophie, il n’y a pas un de mes jours où vos discours ne viennent encore émouvoir mon cœur et m’arracher des larmes délicieuses. […] D’autres pages, qui vont suivre, nous le montreront tel encore.
poursuit-il, avec la même franchise et la même sévérité de jugement je vous dirai, et en opposition avec les circonstances, que, s’il me paraît inévitable qu’un tel homme fasse quelques étourderies, il ne me paraît pas possible qu’il commette des fautes graves, des fautes qui méritent une disgrâce ; il y a, et il y aura toujours en lui, un fonds d’enfance et d’innocence qui le rendent aussi incapable de torts sérieux que de bienfaits suivis. […] c’est cette méthode ou plutôt cette pratique qui m’a été de bonne heure comme naturelle et que j’ai instinctivement trouvée dès mes premiers essais de critique, que je n’ai cessé de suivre et de varier selon les sujets durant des années ; dont je n’ai jamais songé, d’ailleurs, à faire un secret ni une découverte ; qui se rapporte sans doute par quelques points à la méthode de M.
Les premières poursuites de la cavalerie n’ayant rien appris de positif, le maréchal Grouchy fut chargé avec un corps considérable (36,000 hommes) d’atteindre l’ennemi dans sa marche qu’on estimait plus confuse qu’elle ne l’était, de le suivre l’épée dans les reins, de le talonner, de l’empêcher de se rallier, et, s’il se rabattait vers Bruxelles du côté des Anglais, de le retarder le plus possible, en se tenant dans tous les cas entre lui et l’armée française, de manière à pouvoir se rallier à celle-ci dès qu’il y aurait lieu. […] Le premier jour qui devait être employé si activement, Grouchy, après des tâtonnements infructueux pour s’assurer de la marche des Prussiens, ne fit que deux lieues, s’arrêta à six heures du soir et jugea qu’il serait à temps le lendemain pour suivre l’ennemi, qui se trouvait ainsi avoir gagné sur lui plusieurs heures.
Ce n’était plus une aveugle exaspération suivie de lassitude et de repentir, comme sous la Ligue ; ce n’était plus l’étourderie émoustillée de la Fronde : de graves événements avaient illustré, mûri, moralisé ce peuple sur lequel Gargantua s’était permis autrefois de si inconcevables licences ; 89 et Napoléon avaient enseigné, inculqué à tout jamais au tiers état la dignité de l’homme, l’énergie civilisatrice, et lui avaient fait un besoin des plus mâles et inviolables sentiments. […] Pour achever le contraste, tandis que les génies poétiques de ce temps trahissent, presque tous, en leurs vers une allure plus ou moins aristocratique, soit par culte de l’art, soit par prédilection du passé féodal, soit par mystérieuse chasteté d’idéal dans les sentiments du cœur, Béranger est le seul poëte qui, indépendamment même du choix des sujets, ait gardé la rondeur bourgeoise, l’accent familier, la tournure d’idées ouverte et plébéienne ; par où encore il semble descendre en droite ligne de cette forte lignée à tempérament républicain, qu’on suit, sans hésiter, dans les trois derniers siècles, et de laquelle étaient Étienne de La Boëtie, les auteurs de la Ménippèe, Gassendi, Guy Patin, Alceste un peu je le crois, et beaucoup d’autres.
Suivent une quantité d’anecdotes d’enfance comme chacun peut en trouver à plaisir dans ses premiers souvenirs, et qui sont ici données comme d’héroïques présages ; c’est d’une enfance de Spartiate qu’il s’agit. […] Ce dernier s’était habitué peu à peu (le cœur humain est ainsi fait) à confondre son échec de 1812 avec les calamités publiques qui suivirent.
Pourquoi les esprits distingués, quelle que soit la carrière qu’ils suivent, ne réunissent-ils pas leurs efforts pour soutenir toutes les idées qui ont en elles de la grandeur et de l’élévation ? […] Enfin, dans une note de la seconde partie de mon ouvrage, j’essaie d’indiquer quelles sont les règles sévères que l’on doit suivre, relativement à l’adoption des mots nouveaux dans une langue.
Il suit une règle, mais il ne prend point sa règle dans la volonté ou l’intérêt national. […] Mais cette faculté n’est pas la seule : il n’est pas un simple miroir. — Toutes les fois qu’il reproduit un détail, il en sent les liaisons et les dépendances, ce qui le suit, ce qui l’amène, ce qui lui est contraire, ce qui lui est conforme.
Pour la suivre, nous devons prendre des chemins que nous avions négligés et ces chemins nous conduisent souvent à des sommets d’où nous découvrons des paysages nouveaux. […] Il ne s’en suit pas que l’un ne puisse aider à trouver l’autre.
Toutes ces revues, d’ailleurs, se spécialisaient tellement qu’il était nécessaire de les suivre toutes pour arriver à se faire une opinion. […] Rien ne ressemble moins à un café où il se passe quelque chose ; mais ne vous arrêtez pas, traversez la salle, suivez ce groupe qui entre ; descendez l’escalier qui plonge au sous-sol ; ouvrez la porte qui se présente.
Si la politique suivie de la maison capétienne est arrivée à grouper à peu près, sous le nom de France, les territoires de l’ancienne Gaule, ce n’est pas là un effet de la tendance qu’auraient eue ces pays à se rejoindre à leurs congénères. […] Les limites des États suivraient les fluctuations de la science.
Jean est venu ; des publicains et des courtisanes ont cru en lui, et malgré cela vous ne vous êtes pas convertis 527. » On comprend combien le reproche de n’avoir pas suivi le bon exemple que leur donnaient des filles de joie, devait être sanglant pour des gens faisant profession de gravité et d’une morale rigide. […] Mot conservé par une tradition fort ancienne et fort suivie.
Fruit d’un mouvement des âmes parfaitement spontané, dégagé à sa naissance de toute étreinte dogmatique, ayant lutté trois cents ans pour la liberté de conscience, le christianisme, malgré les chutes qui ont suivi, recueille encore les fruits de cette excellente origine. […] La grande originalité renaîtra-t-elle, ou le monde se contentera-t-il désormais de suivre les voies ouvertes par les hardis créateurs des vieux âges ?
On y passe plus d’une fois en Angleterre, ou, mieux, on ne cesse pas de l’embrasser d’un même regard parallèlement avec la France, et de suivre l’histoire de la littérature et de l’éloquence anglaise durant tout le siècle, depuis Bolingbroke jusqu’à M. […] Cousin, en ouvrant cette voie avec tant d’éclat, a mérité qu’on l’y suivît avec ardeur.
Bal suivi d’un souper dans une grande salle. […] J’étais dans la salle à manger, le soir d’un de mes mercredis, causant et buvant avec deux ou trois amis… La nuit finissait, l’aurore se leva à travers les petits rideaux, mais une aurore d’un sinistre jour boréal… Alors tout à coup beaucoup de gens se mirent à courir en rond dans la salle à manger, saisissant les objets d’art, et les portant au-dessus de leurs têtes, cassés en deux morceaux, entre autres, je me souviens, mon petit Chinois de Saxe… Il y avait aux murs, dans mon rêve, des claymores, des claymores immenses ; furieux j’en détachai une et portai un grand coup à un vieillard de la ronde… Sur ce coup, il vint à ce vieillard une autre tête, et derrière lui deux jeunes gens qui le suivaient, changèrent aussi de têtes, et apparurent tous les trois avec ces grosses têtes ridicules en carton, que mettent les pitres dans les cirques… Et je sentis que j’étais dans une maison de fous et j’avais de grandes angoisses… Devant moi se dressait une espèce de box où étaient entassés un tas de gens qui avaient des morceaux de la figure tout verts… Et un individu, qui était avec moi, me poussait pour me faire entrer de force avec eux… Soudain je me trouvai dans un grand salon, tout peint et tout chatoyant de couleurs étranges, où se trouvaient quelques hommes en habit de drap d’or, avec sur la tête des bonnets pointus comme des princes du Caucase… De là je pénétrai dans un salon Louis XV, d’une grandeur énorme, décoré de gigantesques glaces dans des cadres rocaille, avec une rangée tout autour de statues de marbre plus grandes que nature et d’une blancheur extraordinaire… Alors, dans ce salon vide, sans avoir eu à mon entrée la vision de personne, je mettais ma bouche sur la bouche d’une femme, mariai ma langue à sa langue… Alors de ce seul contact, il me venait une jouissance infinie, une jouissance comme si toute mon âme me montait aux lèvres et était aspirée et bue par cette femme… une femme effacée et vague comme serait la vapeur d’une femme de Prud’hon.
La portion du public qui veut bien suivre ses travaux avec quelque intérêt a lu peut-être le livre intitulé le Rhin, et sait par conséquent que ce voyage d’un passant obscur ne fut autre chose qu’une longue et fantasque promenade d’antiquaire et de rêveur. […] Montrer dans le burg les trois choses qu’il contenait : une forteresse, un palais, une caverne ; dans ce burg, ainsi ouvert dans toute sa réalité à l’œil étonné du spectateur, installer et faire vivre ensemble et de front quatre générations, l’aïeul, le père, le fils, le petit-fils ; faire de toute cette famille comme le symbole palpitant et complet de l’expiation ; mettre sur la tête de l’aïeul le crime de Caïn, dans le cœur du père les instincts de Nemrod, dans l’âme du fils les vices de Sardanapale ; et laisser entrevoir que le petit-fils pourra bien un jour commettre le crime tout à la fois par passion comme son bisaïeul, par férocité comme son aïeul, et par corruption comme son père ; montrer l’aïeul soumis à Dieu, et le père soumis à l’aïeul ; relever le premier par le repentir et le second par la piété filiale, de sorte que l’aïeul puisse être auguste et que le père puisse être grand, tandis que les deux générations qui les suivent, amoindries par leurs vices croissants, vont s’enfonçant de plus en plus dans les ténèbres.
Ils ont ensemble de longues conversations ; ils suivent la marche de la tragédie. […] Le prince de Condé disoit : « Je sçais bon gré à l’abbé d’Aubignac d’avoir si bien suivi les règles d’Aristote ; mais je ne pardonne point aux règles d’Aristote d’avoir fait faire à l’abbé d’Aubignac une si méchante tragédie. » Outre Ménage & Corneille, mademoiselle de Scudéri trouva dans cet abbé un censeur impitoyable.
Tels sont donc les deux aspects sous lesquels nous apparaît la théorie classique ; tels sont les principes qui guideront notre critique dans la discussion qui va suivre. […] En cela, elle n’a qu’à suivre les indications que lui donne l’opinion elle-même, un instant attachée à de fausses beautés, mais qui finit toujours par s’en dégager, et ne conserve dans ses admirations que ce qui est solidement vrai et solidement beau.
Suivons donc encore un moment cette digression. […] Mais suivez cette idée, et les détails vous en feront bientôt sentir toute la vérité.
Après quelques affirmations empruntées à des sciences d’hier, pédantesques dans leur langage comme tout ce qui ne sait pas encore grand’chose, l’auteur des Études retombe à des récits qu’il nous sert en tranches et qu’il nous coupe dans des historiens peu connus, ou d’autorité contestable, qu’il ne critique pas, dont il ne discute pas la valeur, et qu’il suit, comme le chien suit son maître.
L’auteur du Nouveau Code du Duel, ancien officier supérieur de cavalerie dans l’armée piémontaise, le comte du Verger de Saint-Thomas, qui, en matière de question d’honneur et de duel, a tout à la fois l’expérience et l’autorité, a voulu traiter et réglementer à sa manière ce difficile sujet du duel, si profondément ancré dans nos mœurs qu’il a résisté à toutes les législations, et même aux plus terribles… En ces derniers temps, le comte de Saint-Thomas a été précédé par le comte de Château-Villars, qui a écrit aussi un Code du Duel, et je crois bien que, dans l’avenir, il pourra être suivi de quelque autre codificateur encore ; car le duel, en France, a la vie assez dure pour enterrer plus d’une génération d’ambitieux codificateurs. […] Henri IV, plus ferme, publia l’édit de Blois contre les duels, mais ne pouvant s’empêcher d’être tendre aux braves, même quand ils abusaient de la bravoure, il infirma son édit par des Lettres de grâce qui suivaient les condamnations Depuis 1589 jusqu’en 1608, on expédia seulement sept mille lettres de grâce, ce qui suppose la mort de sept mille gentilshommes.
Il l’est même si fort qu’il a écrit sur elle de ces mots poétiques et idéalisants qui la déguisent, et que je suis fâché de trouver sous cette plume de goût, qui devrait peindre ressemblant, en parlant d’une femme aussi connue que cette blonde espiègle : « À quinze ans, — dit-il, — Marie (c’est madame de Sévigné) n’avait rien de cette timidité virginale, ou, si l’on veut, de cette gaucherie innocente que les jeunes filles rapportent du couvent dans les plis de leur robe montante. » Et cela, je crois bien que c’est vrai ; mais que dirons-nous de ce qui suit ? […] Or, parmi ces femmes vertueuses dont Babou nous a donné les images, il y en a une qui fut une sainte, et qui n’est un sujet d’histoire que dans le livre des Anges, si, comme je le crois, ils suivent du ciel les mouvements de nos âmes et sont, là-haut, nos historiens !
Nicolardot, qui n’a que la passion des esprits tournés ardemment vers l’histoire, la passion de la réalité, n’a rien négligé pour montrer dans Voltaire le misérable envers de l’homme opposé à l’endroit du personnage historique, et il est curieux de le suivre dans cette investigation et cette opposition acharnées. […] Nicolardot n’a vu Voltaire que dans l’histoire, il le suit pas à pas dans cette vie qu’il reconstitue autour de lui, grain de poussière par grain de poussière.
. — Ils sont devenus les négateurs impies du xviiie siècle, ils sont devenus la Libre Pensée, et la Révolution française et toutes les autres révolutions qui l’ont suivie et qui vont suivre : Que de filles, grand Dieu !
… C’est le seul conseil qu’il ne suivit pas ; mais il l’eût suivi, qu’il n’eût pas effacé la faute de l’avoir acceptée.
En faisant précéder le système qui viendra plus tard par une théodicée, l’abbé Gratry a suivi la marche de la Nature et l’ordre des vérités prises en elles-mêmes. […] Quant au parti que l’abbé Gratry a tiré de sa découverte, il faudrait, pour en bien juger, le suivre dans chaque partie de ce large traité où la pensée fait, à tout bout de champ, nappe de lumière.
La lumière lui est arrivée de tous les côtés et il en a suivi le rayon. Ce n’était pas la peine de la suivre, puisqu’elle arriva de tous les côtés ; mais c’est l’ivresse de cette lumière qui, sans doute, le fait parler avec cette stricte précision.
Mais difficilement me refusera-t-on l’honneur d’avoir abordé les grands sujets, composé de vastes ensembles, suivi le fil des immenses labyrinthes, porté le fardeau des hardies inventions, en un mot, tenté les voies qui demandent non pas un essor pindarique d’un moment, mais une aile infatigable pour parcourir, sans se lasser, le champ de l’épopée. […] Plagiaire involontaire, et caméléon qui s’ignore ; ruisselant, comme un homme qui sort de l’eau, des lectures que tout le monde a faites et que dans son livre on peut aisément suivre à la trace, ce génie, à personnalité incertaine et confuse, ne vivrait même pas de sa pauvre manière d’exister, si des autres n’avaient pas existé avant lui… En dehors des fabulations qu’ils ont fécondées ou ornées, je peux bien concevoir les autres poètes, épiques ou non, que M.
Seulement, Joubert ne l’aurait pas prévu, cet heureux joueur de dominos s’est établi dans la renommée mieux qu’on ne s’établit au café, où l’on s’attable, mais où l’on ne reste pas, et il est resté à la même place dans une renommée tout de suite faite, et conservée par les générations qui ont suivi et qui se transmettent héréditairement les admirations enseignées et les réputations apprises… Et tout le monde est, plus ou moins, victime de cela ! […] Avocat, sans causes, au Parlement, et père de quatre enfants, eu proie à ces tortionnantes délices paternelles qu’on savoure quand on n’a pas le sou, doué d’une intelligence plus apte à s’assimiler qu’à produire, il suivit le conseil de son protecteur, l’abbé de Lyonne, d’étudier la langue espagnole pour traduire des livres espagnols, et il se trempa dans l’Espagne des livres, au lieu de se tremper dans l’Espagne de la réalité.
L’individualité de l’auteur s’y révélant bien moins que dans la publication d’un ouvrage, jusque-là inédit, les réimpressions sont des espèces de renseignements sur l’esprit public que le libraire suit toujours plus qu’il ne le précède… Mais quand, de plus, elles sont une rénovation de l’œuvre déjà publiée, quand l’auteur y apparaît derrière le libraire, quand, riche du bénéfice des années, l’écrivain change le caractère d’un livre qu’il juge et condamne, du haut des acquisitions de sa pensée, les réimpressions prennent alors une importance que la Critique est obligée de signaler. […] La foi aux partis s’en allait de son âme, cette dernière foi que le dix-huitième siècle et la ruine de l’Empire, suivie de la seconde ruine de la Monarchie, avaient laissée pour toute ressource aux générations !
Quand on eut une fois donné l’exemple de louer ceux qui cultivent la philosophie et les arts, cet exemple fut suivi. […] Plus heureux cependant, ceux qui ont reçu de la nature une âme ouverte à toutes les impressions, qui suivent avec plaisir un enchaînement d’idées vastes ou profondes, et ne s’en livrent pas avec moins de transport à un sentiment impétueux ou tendre.
Le bonheur et la richesse les suivent en tout. […] Sur le sommet des mâts un nuage s’est arrêté tout droit, signe de la tempête ; puis vient la terreur qui suit un danger subit. » Quelquefois encore, ces restes brisés de la couronne du poëte grec ne sont que des traits rapides et simples, une parole délicate et passionnée, un coup de pinceau qui ne s’oublie pas52 : La jeune fille triomphait, tenant à la main une branche de myrte et une fleur de rosier ; et ses cheveux épars lui couvraient le visage et le col » ; ou bien encore, avec moins de simplicité, cette autre peinture qui rappelle celle de Sapho : « Semblable passion d’amour, pénétrant au cœur, répandit un nuage épais sur les yeux et déroba l’âme attendrie. » Horace, dans sa vive étude des Grecs, avait sans doute gardé bien d’autres souvenirs d’Archiloque ; et quelques-unes de ses odes, son dithyrambe à Bacchus et d’autres, ne doivent être qu’une étude d’art et de goût substituée au tumulte des anciennes orgies, où le poëte de Paros se mêlait, en chantant : « Le cerveau foudroyé par le vin, je sais combien il est beau d’entonner le dithyrambe, mélodie du roi Bacchus. » Archiloque, s’il faisait des hymnes, devait être, ce semble, le poëte lyrique des Furies et non des Dieux.
Les deux autres, qui n’ont suivi que des cours bien élémentaires, s’ils en ont suivi. […] Suivons-la, cette pensée. […] Il suit de là qu’il participe aux variations de notre personnalité. […] Il suit que toutes les familles ne sont pas à la même étape. […] Une décadence inévitable suivrait, et l’universel malheur.
Il possède la foi et avec elle l’intolérance qui la suit de près. […] Il est inconcevable qu’un homme ait suivi, sans les brouiller, les fils de tant d’existences. […] Tous les petits polissons du quartier le suivaient dans la rue en poussant des cris sauvages. […] Cette tendre épouse ne le suivra pas. […] Les générations se suivent, recevant des générations antérieures la tradition oral
Les terribles moines qui suivaient l’armée de Cortez y trouvèrent des dieux carnivores nourris par un clergé de bourreaux. […] La duchesse de Terra-Nova, sa Camarera-mayor, s’était avancée à sa rencontre, suivie des dames du palais. […] Cinquante autres suivaient, couverts du san-benito jaune à croix rouge. […] » — dit le roi Lear à son bouffon fidèle qui le suit, en grelottant, à travers la neige et la nuit—, « pauvre fou ! […] Si la puissance diffère, l’esprit est le même : ils suivent d’un pas ferme ou chancelant la même ligne.
Alexis Monteil, un autre savant, avait suivi le même chemin que le bibliophile Jacob, et s’en était bien trouvé. […] D’où il suit que me voilà tout aussi peu avancé que je l’étais en commençant cette dissertation : — L’esprit est-il fait pour être jeté par les fenêtres ? […] Ceux qui ont suivi le cours de M. […] Maître Jean Monteil suivait d’un regard indigné ces jeux sanglants de la fortune insolente. […] Une autre fois, en vue du pont Royal, la musique passait, suivie de ces beaux gardes du corps.
Mais nous sommes placé trop loin pour suivre, comme il faudrait, ces influences croisées.
Les Pleureuses viennent l’une après l’autre ; tous leurs yeux n’ont pas les mêmes larmes, mais c’est le même convoi qu’elles suivent, le convoi, dirait-on, d’une âme morte avant de naître… C’est bien une âme, oui, plutôt même qu’un cœur, qui se désole en ce poème, tant tous les sentiments, l’amour, les désespoirs, et les haines aussi, s’y font rêve… Les Pleureuses pleurent en des limbes, limbes de souvenance où se serait reflété le futur.
Toutes les autres pièces de vers se trouvaient dans l’édicion précédente, depuis longtemps épuisée, dont la préface se terminait par les lignes suivantes : “Je publie ce volume de vers qui ne sera suivi d’aucun autre, comme on éleverait un cénotafe à sa jeunesse.
L’Histoire amoureuse des Gaules, & cette Légende scandaleuse dont Boileau parle* dans sa huitieme satire, exciterent en lui des regrets, qui le mettent au dessus des Auteurs coupables qui ont suivi la même carriere, sans s’être repentis comme lui.
Le Jugement de Pâris a été suivi d’un volume de Fables & d’un volume d’Historiettes & Nouvelles, en Vers, dont le ton original distingue ce jeune Poëte des Fabulistes & des Conteurs de nos jours.
L’Auteur y suit, pour ainsi dire, les progrès des idées, & en facilite le développement.
Son exemple n’a pas été suivi, parce qu’on s’en tient toujours aux choses consacrées, & que ce n’est pas la peine d’adopter de nouvelles regles, quand elles ne procurent pas un nouvel agrément.
Pour bien décider sur ces sortes de matieres, il faudroit non seulement remonter aux sources, suivre les traces, saisir les rapports, ne jamais perdre de vue son objet, mais avoir encore une sûreté de tact pour saisir les caracteres, un esprit de sagacité pour découvrir & recueillir les débris dispersés, & une adresse pour les concilier & en former un Tout, capable de remplir le but qu’on s’est proposé.
Une conduite aussi ferme fait d’autant plus d’honneur à sa mémoire, qu’elle ne fut suivie d’aucune récompense, & que son infidélité, si elle avoït eu lieu, pouvoit être plus difficilement découverte.
Ce défaut, essentiel à la vérité, une fois reconnu, il n’en reste pas moins à admirer le Génie qui a enfanté cette concorde idéale, & qui l’a suivie, pour ainsi dire, dans tous les moyens propres, selon les idées de l’Auteur, à la procurer.
C’est ainsi que l’on doit participer au mouvement de la société, le provoquer et le suivre. […] D’un coup d’œil, il est permis de suivre les progrès qui se sont faits dans l’esprit et le pinceau de M. […] Courbet n’a pas suivi cette voie, entraîné d’ailleurs par son tempérament. […] De tout cela, suit-il, mon cher Édouard, que l’on doive engager de plus en plus M. […] , qu’en fait de voyage, la connaissance géographique de la route à suivre, ne remplace les jambes ou la chaise de poste.
La fille du Iarl danois, voyant Egill qui veut s’asseoir auprès d’elle, le repousse avec mépris, lui reprochant « d’avoir rarement fourni aux loups des mets chauds, de n’avoir pas vu dans tout l’automne le corbeau croassant au-dessus du carnage. » Mais Egill la saisit et l’apaise en chantant : « J’ai marché avec mon glaive sanglant, de sorte que le corbeau m’a suivi. […] Cette espèce de brute nue qui gît tout le long du jour auprès de son feu, inerte et sale, occupée à manger et à dormir38, dont les organes rouillés ne peuvent suivre les linéaments nets et fins des heureuses formes poétiques, entrevoit le sublime dans ses rêves troubles. […] Une couleur en attire une autre, d’un son il passe à un autre son ; son imagination est une enfilade de tableaux qui se suivent sans s’expliquer. […] Dernier trait du génie national, qui, lorsqu’il travaille à comprendre les choses, laisse de côté la déduction sèche, nette, suivie, pour employer l’image bizarre, lointaine, multipliée, et remplace l’analyse par l’intuition. […] Il vaut mieux suivre la traduction du roi Alfred que le latin de Bède.
Mais les yeux s’oublient à suivre les ondoiements et les enroulements de sa filigrane infinie ; la rose flamboyante du portail et les vitraux peints versent une lumière diaprée sur les stalles sculptées du chœur, sur l’orfévrerie de l’autel, sur les processions de chappes damasquinées et rayonnantes, sur le fourmillement des statues étagées ; et dans ce jour violet, sous cette pourpre vacillante, parmi ces flèches d’or qui percent l’ombre, l’édifice entier ressemble à la queue d’un paon mystique. […] Le poëte et son lecteur se sont figuré pendant une demi-heure des salles parées, des foules bruissantes ; un mince filet de bon sens ingénieux a coulé par-dessous la vapeur diaphane et dorée qu’ils se complaisaient à suivre ; c’en est assez, ils se sont amusés de leurs illusions fugitives et ne demandent rien au-delà. […] C’est que Chaucer ici suit ses véritables maîtres, et qu’il est lui-même beau diseur, abondant, prompt au sourire, amateur du plaisir choisi, disciple du Roman de la Rose, et bien moins Italien que Français196. […] » Ici Chaucer a les franchises de Molière, et nous ne les avons plus ; sa bourgeoise justifie le mariage aussi médicalement que Sganarelle ; force est de tourner la page un peu vite et de suivre, en gros seulement, toute cette odyssée de mariages. […] C’est pour un instant, et par un élan isolé, qu’il est entré dans la grande observation et dans la véritable étude de l’homme ; il ne pouvait s’y tenir, il ne s’y est point assis, il n’y a fait qu’une promenade poétique, et personne ne l’y a suivi.
Trop souvent il suit les traces de Pline: sa force est en lui-même ; il explique l’univers d’après les lois de sa physique, et les lois de la Providence lui restent inconnues. […] Il vivait solitaire dans le vallon d’Éragny, entre ces deux génies, la mélancolie et l’amour ; les personnes qui le rencontraient ne pouvaient s’empêcher de s’arrêter devant ce sage conduit, précédé et suivi par cette ravissante figure de jeune femme, jouant avec ses deux enfants dont elle paraissait la sœur aînée. […] Comme je m’efforçais de retenir mon fils, j’ai senti que je quittais moi-même la terre et que je le suivais avec un plaisir inexprimable. Alors j’ai voulu dire adieu à mon amie ; aussitôt je l’ai vue qui nous suivait avec Marie et Domingue. […] Tantôt, elle se reprochait la fin prématurée de sa charmante petite-nièce, et la perte de sa mère qui s’en était suivie ; tantôt, elle s’applaudissait d’avoir repoussé loin d’elle deux malheureuses qui, disait-elle, avaient déshonoré sa maison par la bassesse de leurs inclinations.
Les Poèmes qui suivent ont été pensés et écrits sous l’influence de ces idées, inconscientes d’abord, réfléchies ensuite. […] Quelques études d’une étendue moindre, odes, hymnes et paysages, suivent ou précèdent. […] Le culte de l’Art a ses initiateurs et ses prêtres qui mènent la multitude au temple et ne l’y suivent pas. […] Son énervement le contraint de s’en remettre au vers qui le suit du soin de le soutenir, et tous fondent l’un dans l’autre, à pleine strophe. […] Je me refuse absolument à comprendre le titre général donné aux cinq morceaux qui suivent.