De même que, populairement, il n’était bon bec que de Paris, il ne fut que de Paris beau langage et savante lyre. […] Ch. de Tourtoulon, qui est l’auteur d’une savante étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl, conclut ainsi une série d’observation faites sur les lieux mêmes où les patois du nord confinent aux patois du midi, où la terre d’oïl finit et la terre d’oc commence.
Tous les moyens de la plus savante musique employés à recréer, suivant leurs nuances profondes, ces cinq émotions. […] Il comprenait, avec le flair avisé d’un négociant, que la musique, si elle ne répond pas à des émotions, doit, sans vaines recherches savantes, être seulement un sonore trémolo destiné à retenir l’attention des masses sur des actions de mélodrame.
Si un savant, après avoir reçu un coup violent sur la tête, oublie tout ce qu’il sait de grec sans oublier autre chose, et si plus tard, par l’effet d’un second coup, il retrouve soudain son grec perdu, il est bien difficile de voir dans le souvenir une « action toute spirituelle ». […] Il s’établit dans le cerveau, dit Ribot, des liens nouveaux entre les cellules pour l’accomplissement de certaines fonctions, c’est-à-dire des « associations dynamiques ». — Rien n’est plus vrai, et le savant ne doit jamais oublier qu’il a affaire, dans le cerveau, à de la matière vivante, non à une substance inorganique ; mais ce n’en est pas moins là une vérité toute relative à notre ignorance.
Mais il m’a été impossible parfois de ne pas parler comme un médecin, comme un savant, comme un historien. […] Léon Sari, et les frères Hanlon-Lee qui ne sont pas seulement les souples gymnastes que tout Paris applaudit, mais qui raisonnent encore de leur art comme des savants et des artistes.
Tout savant est un peu cadavre ; cet homme était un savant.
Il est aussi érudit qu’un vieux savant et son érudition n’est jamais officielle : elle est curieuse, elle est recherchée, elle est originale, moins historique que légendaire, téméraire, hasardeuse, ce qui convient, d’ailleurs, dans le cas présent. […] les vieilles forêts, les vieilles églogues savantes, les vieilles bucoliques Renaissance des Contemplations, voilà ces Chansons des rues et des bois, qui mentent trois fois à leur titre : car elles ne sont ni rues, ni bois, ni chansons !
En essayant du nom de Drouot, je ne me trompais pas ; toutefois la physionomie de Drouot a un caractère un peu plus personnel que ce que je cherchais, sa nature se complique de singularités assez marquées, et d’ailleurs il appartenait à une arme savante, spéciale.
L’aimable et savant bibliothécaire de Neuchâtel même, M.
Le savant Brunck l’aurait recueillie dans ses Analecta veterum poetarum ; le président Bouhier et La Monnoye, c’est-à-dire des hommes d’autorité et de mœurs graves (castissimae vitae, morumque integerrimorum), l’auraient commentée sans honte, et nous y mettrions le signet pour les amateurs, en nous rappelant le vers d’Horace : “Tange Chloen semel arrogantem”. » — Je lui aurais dit cela et bien d’autres choses encore, tenant compte surtout à Baudelaire, comme il en faut tenir compte à Bouilhet, comme il le faut pour un récent auteur de sonnets très distingués, Joséphin Soulary, de ce qu’ils viennent tard, quand l’école dont ils sont a déjà tant donné et tant produit, quand elle est comme épuisée, quand toutes les voix d’autrefois se taisent, hors une seule grande voix67.
Il s’est écrit depuis des années bien des batailles de Waterloo : il y en a eu de nettes et de patriotiques, de savantes et de passionnées, de fougueuses et de brillantes, de poétiques et de souverainement, j’allais dire d’outrageusement pittoresques.
Un personnage essentiel dans le plan de Napoléon manqua toujours, c’était, Grouchy, lequel apparaissant avec ses 36,000 hommes, en tout ou en partie, eût permis de conjurer ce fantôme des Prussiens devenu bientôt une formidable réalité, et de livrer la bataille dans l’ordre régulier et savant suivant lequel elle, avait d’abord été calculée.
Flammarion182 : le portrait d’un philosophe savant, humble, obscur et solitaire qu’il a opposé au livre des Méditations chrétiennes de M.
« Et les savants se troubleront dans leur science, elle leur apparaîtra comme un petit point noir quand se lèvera le soleil des intelligences.
Cette critique-là sans doute a droit à nos respects ; elle est grave, savante, définitive ; elle explique, elle pénètre, elle fixe et consacre des admirations confuses, des beautés en partie voilées, des conceptions difficiles à atteindre, et aussi la lettre des textes quand il y a lieu.
Mais style et magie de l’art, facilité, souplesse et abondance pour tout dire, regard scrutateur pour beaucoup démêler, connaissance profonde de la foule, de la cohue, de l’homme vain, vide, glorieux, mendiant, vagabond, savant, sensuel ; intelligence inouïe de la forme, expression sans égale de la grâce, de la beauté matérielle et de la grandeur ; reproduction équivalente et indestructible d’un gigantesque monument ; gentillesse, babil, gazouillement de jeune fille et d’ondine, entrailles de louve et de mère, bouillonnement dans un cerveau viril de passions poussées au délire, l’auteur possède et manie à son gré tout cela.
À son ami le poëte Guiraud qui faisait d’assez beaux vers, mais qui bredouillait en les récitant : « Prends garde, Guiraud, lui disait Soumet : tu es comme les dieux, tu te nourris d’ambroisie, tu manges la moitié de tes vers. » Au même qui, dans une discussion, en était venu à forcer le ton sans s’en apercevoir : « Guiraud, lui disait-il, tu parles si haut qu’on ne t’entend pas. » Il disait de son gendre, en le présentant comme un homme savant et qui parlait peu : « C’est un homme de mérite, il se tait en sept langues !
Ils ne sont pas seulement à l’usage du philosophe ou du savant, qui, n’exprimant que de pures idées, ne cherchent à évoquer aussi que des séries d’idées pures.
Ils furent pris par tous les sens et par tout l’esprit : une conception nouvelle de la vie s’éveilla en eux, et ils commencèrent à transporter chez eux tout ce qui les avait ravis la-bas : ils voulurent avoir des palais, des jardins, des tableaux, des statues, des habits, des bijoux, des parfums, des livres, des poètes, des savants, des animaux rares, de la science, de l’esprit, comme en avaient les Médicis, les ducs d’Urbin ou de Ferrare ; quand ils revinrent en France, toute la Renaissance y entra avec eux, un peu pêle-mêle, dans leurs cervelles comme dans leurs fourgons.
Les Nouvelles de la République des Lettres de Bayle, l’Histoire des ouvrages des savants de Basnage de Beauval, les Bibliothèques de Leclerc, la Bibliothèque anglaise de M. de la Roche.
III Ces sonnets, qui, comme tous les sonnets, n’ont que quatorze vers, mais qui contiennent autant de choses que s’ils en avaient soixante, sont des combinaisons savantes, subtiles, compliquées, avec des artifices et des dessous qu’on ne soupçonne pas tout d’abord.
Armand Silvestre a copieusement vengé le pauvre dieu Crépitus, et je ne m’en étonne plus : il est assez naturel qu’ayant, dans sa poésie savante, les imaginations des anciens hommes, il ait aussi leurs gaietés et se gaudisse des mêmes objets.
On ne peut vraiment pas attendre des livres simples d’un poète qui est un savant, d’un Breton qui est un Gascon, d’un philosophe qui a été séminariste.
Je vous donne à deviner ce qui s’appelait, en ce temps-là, tour à tour, « une bibliothèque vivante où l’on apprend tout sans peine et sans étude ; une salle de musiciens où l’on entend les plus savants concerts ; un théâtre magnifique où tout ce qui frappe les yeux étonne l’esprit et glace la voix ; une école toute céleste où les esprits, de quelque étage qu’ils soient, peuvent, en y arrivant, s’élever à tous moments, et, par l’approche et la communication d’un corps lumineux, acquérir tous les jours des clartés nouvelles ; un parterre orné de fleurs de toutes les couleurs ; un corps qui marche à frais communs et à pas égaux vers l’immortalité ; le sanctuaire et la famille des Muses ; une si haute région d’esprit, que l’on en perd la pensée, comme, quand on est dans un air trop élevé, on perd la respiration. » C’est l’Académie française à qui s’adressaient ces louanges à la fois si énigmatiques et si outrées, dans des discours de réception où les nouveaux élus se donnaient toute cette peine pour ne pas se dire simplement reconnaissants.
L’étude de la race est capitale pour le savant qui s’occupe de l’histoire de l’humanité.
» * * * — Sur la route de Versailles, au Point-du-Jour, à côté d’un cabaret ayant pour enseigne : À la renaissance du Perroquet savant, un mur qui avance avec de vieilles grilles rouillées qu’on ne dirait jamais s’ouvrir.
Doncieux dans ses savantes études critiques215 sur la chanson populaire va jusqu’à ne considérer que comme un couplet de deux vers, la suite de quatre vers de huit syllabes, dont deux sans rimes.
Mais chacun de ces savants ayant une opinion particulière sur la question, exposons chacune d’elles séparément.
Vous en trouverez de plus savants, de plus parfaits peut-être ; pour un plus séduisant, je vous en défie.
. — Quant à l’exécution, je ne puis — et nul ne m’accusera d’hyperbole — l’imaginer plus vigoureuse et plus savante.
Les lettres étaient en crédit, car le faux savoir même était un moyen de fortune ; Les Femmes savantes en sont la preuve.
Lennep et Scheid, dans leur savant Etymologicum, ont trouvé qu’il implique l’idée d’exclusion, d’expulsion.
Elle a la négation raisonnée de toute autorité et de toute hiérarchie, la fureur de l’égalité avec l’homme, dans l’intelligence, dans les œuvres, dans l’amour et surtout dans le mariage… Les femmes du temps de Molière ne faisaient que les savantes, et lui, en faisait des personnages de comédie.
Mais voici que, de nos jours, de nos tristes jours, Théophile Gautier, ce Turc de Théophile Gautier, qui devait avoir des opinions turques sur les femmes, reproche à Molière ses Femmes savantes, et lui dit la plus grosse injure que lui, Théophile Gautier, en sa qualité de Théophile Gautier, pût dire à Molière, en l’intitulant : un bourgeois !
Le livre en lui-même, ce qu’il a de technique, de tactique, de savant et d’indiscutable pour moi qui ne suis pas comme l’auteur un érudit de manœuvres et de champs de bataille, je n’avais pas à m’en occuper ; mais, dans mon ignorance des choses exclusivement militaires, je n’ai pas moins senti, en lisant les démonstrations impérieuses dont il est rempli, la vérité de ces démonstrations, comme on sent la présence du soleil sous le nuage.
Et, si l’on était franc, comme on dirait qu’on le sent bien dans ces vers mythologiques et nationaux dont la savante harmonie retentit du double vide de la religion et de la patrie !
Une critique savante et profonde, enrichie de toutes les découvertes historiques de notre époque, une critique qui, après avoir fait la part du génie grec, ôte avec un tact souverain l’imagination des Allemands de leurs travaux pour s’appuyer sur ce que ces travaux ont de plus solide, voilà ce qui donne au livre de Lerminier un mérite et un poids qu’aucun ouvrage sur la Grèce ne pouvait avoir plus tôt.
Hommes de manières différentes, l’un animé, passionné, familier, pathétique ; l’autre grave et calme : tous deux savants, et n’ayant qu’un but : — éclairer !
Savant, renseigné, déjà rompu au style et à la manière de l’histoire, car il est l’auteur d’un travail estimé sur Colbert qui, sans être irréprochable pourtant, nous fait mieux connaître ce grand ministre que tout ce qu’on a publié jusqu’ici, il pouvait, tout comme un autre, et même mieux qu’un autre, faire une large battue dans le passé, nous donner quelque histoire de la civilisation à telle époque, et recommencer cette chasse aux fantômes et aux choses vagues qu’il faut refaire tous les vingt ans si l’on veut rester, soi et son œuvre, autrement qu’à l’état de date et de livre dépassé dans l’esprit des générations !
Le poète, l’historien, le savant dans tous les genres, l’homme surtout qui a pratiqué toute sa vie les hommes et les choses de la politique, ont contribué à faire et à parfaire ce livre de La Renaissance.
Cet homme de simplicité, qui était un savant, — qui a écrit Les Origines gauloises, qui a comparé quarante langues différentes entre elles, — avait la simplicité de ces pauvres en esprit qu’on appelle bienheureux dans le Sermon sur la Montagne.
Adam, qui représente la sagesse, la vérité et l’opinion de Μ. de Girardin tout le long de la pièce, « ne sont pas faits comme les autres hommes (textuel) ; ils sont les centaures de ce temps-ci : ils ont une tête de savant sur un corps de soldat », ce qui est la manière progressive d’être centaure au xixe siècle.
Les métempsychosistes ne seront pas tous logés dans les astres, où l’auteur des Grimaces fait pleurer Molière d’avoir écrit ses Femmes savantes.
Auguste Comte était de son vivant un fort savant homme en mathématiques, mais en philosophie, c’était un indigent, excusable peut-être, — car chacun veut vivre, — quand il empruntait les idées qu’il n’avait pas.
Cousin, — l’influence de ces systèmes allemands, Barbares de la pensée civilisée et savante, contre lesquels il n’y a plus maintenant que le catholicisme pour refuge, comme il n’y avait non plus que le catholicisme, du temps des Barbares matériels !
Comme des philosophies beaucoup moins profondes, beaucoup moins savantes, beaucoup moins travaillées que la sienne, sa philosophie est égalitairement et vulgairement athée.
Funck Brentano n’est ni un livre de principe philosophique nettement articulé, ni un livre de composition équilibrée et savante.
Et cependant, pour toute Critique virile, et qui s’attache surtout dans l’appréciation des œuvres fortes à la profondeur de l’accent qui y retentit et qui semble venir de si avant dans l’âme humaine qu’on dirait qu’il en est littéralement arraché, rien de l’exécution la plus savante, la plus pondérée, la plus précise et tout à la fois la plus pittoresque et la plus musicale, ne vaut ce rugissement de l’âme élevée à sa plus haute puissance et qui rencontre un mouvement et une expression en équation avec sa foudroyante énergie !
Quelque chose de plus simple et de plus savant dans sa simplicité, de plus un et de plus complet, de plus « sphérique », enfin, comme disait Platon quand il parlait de la beauté accomplie ?
Élevé pour être un savant et un professeur, je crois qu’il a déchiré sa robe comme Caïphe.
et pour arriver à la simplicité du plan, au rhythme aisé du récit, à la concision savante, à la mesure, à l’ordre lucide, à ce fini dans l’art que Platon appelait, avec une justesse si exquise, une rondeur, M.
pas besoin d’un pareil aveu pour être bien certain que la main qui a tracé ces pages, où l’observation finit en satire, n’était pas cette main blanche du temps, calme et savante, de La Bruyère, — cette main doctorale dans son art comme celle du Poussin dans le sien.
Hideuses et froides, ces caricatures ne manquent pas de cruauté, mais elles manquent de comique ; pas d’expansion, pas d’abandon ; le grand artiste ne s’amusait pas en les dessinant, il les a faites en savant, en géomètre, en professeur d’histoire naturelle.
L’admirable période de Hugo, beaucoup plus savante, beaucoup mieux faite, exactement « carrée », pour parler comme les Traités de rhétorique, et où les incidentes et les subordonnées sont toujours comprises entre le verbe et le complément direct de la proposition principale (en sorte que la chute en est toujours nette, précise et pleine), ressemble vraiment à quelque bâtisse solide et régulière, palais, forteresse ou prison. […] Lamartine est certes beaucoup moins savant, beaucoup moins précis, moins fécond en images achevées et sensiblement inférieur par l’invention verbale : et pourtant, avec leurs rimes non cherchées, la monotonie de leurs coupes, la fluidité, l’allongement indéfini de leurs périodes, leurs négligences et leurs à peu près d’expression, en dépit même des restes de phraséologie surannée qu’ils charrient çà et là dans leurs plis, les vers de Lamartine me semblent plus souvent approcher de ce qui serait « la poésie pure ». […] Des mèches de cheveux, qui ruisselaient de pleurs, Détachés de sa tête, et collant sur sa joue… Que ne suis-je plus savant ! […] Mais supposons que, par un malheur, les « tyrans positivistes » de Renan ne soient pas bons ; et nous aurons tout justement les hommes-dieux savants et méchants (« science sans conscience est la ruine de l’âme ») conçus par Lamartine trente-cinq ans avant que les Dialogues philosophiques ne fussent écrits. […] Car, par ce renversement des temps, par cette juxtaposition hardie d’une société ignorante et à demi sauvage et d’une société très civilisée et très savante, mais horriblement injuste et impitoyable, Lamartine nous signifie que celle-ci a beau devoir être séparée, historiquement, de celle-là par des siècles et des siècles, elle en est moralement toute proche ; que ces deux sociétés, l’une très primitive et l’autre très « avancée », mais l’une et l’autre sans Dieu, ne sont que deux formes de la même barbarie et que, des deux, c’est la seconde qui est la pire.
Vous ferez des savants, des industriels, des érudits, des géomètres, des théologiens, des administrateurs, des virtuoses même ; vous donnerez tout par l’éducation, hormis la haute révélation de l’art, hormis l’inspiration de la véritable poésie. […] Le style est limpide et pur, assez savant et assez familier pour que tout le monde puisse en faire son profit. […] On y sent l’autorité d’une intelligence remplie d’ordre et de goût, fruit précieux d’une vie à la fois artiste et savante, sérieusement investigatrice et poétiquement sensitive. […] — Je vais te le dire, sans être savante, répondit Louise. […] Il reconnaîtra le poison, la poudre, la vapeur ; il reconnaîtra tes éclairs, la fumée, la foudre ; il reconnaîtra la légalité et la chicane contre les savants et les ignorants.
De même aussi pour nos jeunes poëtes : ils ont l’instrument, ils en jouent ; leurs mains sont savantes, leurs doigts agiles ; mais les sons qu’ils tirent de ces cordes fatiguées semblent les échos affaiblis d’autres mélodies, d’autres accents. […] Raisonneuse et savante, elle ne se donne même pas la peine de raisonner sa défaite, de mettre sa science au service de sa passion. […] Qu’importe maintenant qu’Héloïse cite du grec et du latin, invoque à l’appui de son opinion les philosophes païens et les Pères de l’Église, appelle son fils Astrolabe, et mêle sans cesse ses souvenirs de savante à ses sentiments d’héroïne ? […] Mignet, une parenté visible ; tous deux mériteront de compter parmi les plus ingénieux conciliateurs des idiomes savants et du langage littéraire, parmi ces initiateurs faciles qui font une monnaie courante d’une valeur morte. […] Quel génie que celui qui, deux siècles d’avance, perçait à jour, d’un seul trait, tout ce que la Muse moderne a mis de raffinements mélancoliques et de savantes tristesses sur les lèvres des Obermann et des René !
Pour suivre la métaphore, le texte de 1874, soumis à la même discipline que celui de 1856, mais avec plus d’art, sera un parc harmonieux et savant, mais un peu apprêté. […] Il objecte que leur poésie était aristocratique, conventionnelle et savante. […] D’ailleurs, la poésie de Mistral, pour être populaire, n’en est pas moins savante. […] Hérelle, excellent écrivain français non moins que savant italianisant, réunit tous les mérites du traducteur accompli. […] Mais ne nous y trompons pas : un artiste très savant et très habile peut seul donner une telle impression de spontanéité.
Mais le botaniste et l’entomologiste qui sont aussi en lui se complaisent à des minuties de catalogue, à des puérilités savantes où toute flamme s’éteint. […] Mais leur littérature est trop savante. […] Il faut regretter ces temps lointains, où la nouvelle, en son raccourci savant, avait encore quelques droits à passer pour le fin mot de l’art. […] Jadis, on aimait à voir un auteur développer sa pensée en long et en large et se servir des mots avec une virtuosité savante. […] En effet, cela m’en dit plus que tous les termes savants, à moi qui ne suis pas forcé d’être un botaniste.
Et cette simplicité savante excite à bon droit l’admiration, mais ne trompe pas les connaisseurs. […] Si savants que nous soyons ou que nous croyions être, ces critiques nous apprendront bien aussi quelques petites choses. […] Il y a encore l’entomologiste Édouard Legrel, auteur de savantes recherches sur la myologie de l’araignée, et qui passe pour un génie méconnu, mais n’est qu’un vaniteux et un ignorant, etc. […] Même chez les savants, que M. […] Tout le monde ne peut être philosophe, écrivain ou savant ; mais tout homme digne de ce nom doit être cultivé et n’est capable de jouer un rôle utile qu’à cette condition.
Les Époques de la Nature, si elles émeuvent les savants et les philosophes, n’en sont pas moins une somptueuse épopée. […] La création intellectuelle imaginative est inséparable de la fréquence de l’état subconscient ; et dans cette catégorie de créations il faut englober la découverte du savant et la construction idéologique du philosophe. […] Ils doivent lui sembler bons, puisqu’il est intéressé dans cette question qu’un écrivain aurait traitée avec plus de désintéressement ou un savant avec plus de compétence. […] Quand on parle du dix-huitième siècle, il faut toujours mettre à part, dans sa tour de Montbard, le grandiose et solitaire Buffon, qui fut, au sens moderne de ces mots, un savant, un philosophe et un poète. […] Le Subconscient chez les artistes, les savants et les écrivains, par le Dr Paul Chabaneix.
et voilà que je suis entré tout savant dans la tombe, tout jeune dans l’Érèbe ! […] Charles Louandre, fils du savant bibliothécaire d’Abbeville, et les deux amis avaient projeté de concert une Histoire des Prédicateurs du Moyen-Age.
Cet organe est « l’art de la parole, l’éloquence appliquée aux sujets les plus sérieux, le talent de tout éclaircir453 » « Les bons écrivains de cette nation, dit leur grand adversaire, expriment les choses mieux que ceux de toute autre nation… » — « Leurs livres apprennent peu de chose aux véritables savants », mais « c’est par l’art de la parole qu’on règne sur les hommes », et « la masse des hommes, continuellement repoussée du sanctuaire des sciences par le style dur et le goût détestable des (autres) ouvrages scientifiques, ne résiste pas aux séductions du style et de la méthode française ». […] Parmi les maisons où l’on dîne, il n’y en a pas qui n’ait son philosophe en titre, un peu plus tard son économiste, son savant.
Que le savant n’aperçoive dans ce loup qu’un animal nuisible, le poëte, d’un esprit plus libre, y distinguera les autres traits. […] VI Voilà donc un savant, un grand écrivain, qui joute contre un poëte, et que le poëte, sans y songer, laisse loin derrière lui.
Dans ces pièces il y a trois choses : « 1° le sujet ancien imité, qui était formé déjà d’éléments divers ; 2° les mœurs et les sentiments modernes combinés avec ce sujet ancien ; 3° sous les formes et les modes propres à telle époque déterminée, la peinture de l’homme et de la femme tels que les ont faits la nature et la civilisation39. » Comment Racine a été conduit à opérer ces savants mélanges, voici une page qui nous l’apprend : Telles étaient les conditions de l’œuvre dramatique à cette époque : pour le fond, l’influence de la Renaissance gréco-latine avait décidément triomphé ; on était voué aux sujets anciens ; quant à la forme, celle de la tragi-comédie, depuis l’aventure du Cid, ayant été écartée comme peu compatible avec les fameuses règles des trois unités ( ?) […] Et, d’autre part, comme on veut que la forme soit belle, les personnages de la tragédie doivent parler le langage le plus savant, le plus élégant, le plus propre à nous plaire, à nous chez qui la brute est généralement endormie ou n’est plus capable de tels excès, et qui pouvons nous demander s’il est possible qu’elle se réveille chez des hommes si bien parlants.