« Ils virent en face le glaive du tyran, la crinière ensanglantée du lion ; ils inclinèrent leurs têtes pour recevoir la mort. […] faites retentir ce mot d’allégresse jusqu’au jour, jusqu’au lieu où le peuple le plus lointain aura reçu le nom du Christ.
Cependant quelques esprits dont c’est la forme favorite et la propension intérieure n’ont pas cessé d’écrire des réflexions morales, des pensées : nous autres critiques, à qui l’on s’ouvre volontiers de ses désirs ou de son faible, et qu’on traite confidentiellement comme des directeurs ou des médecins, nous recevons beaucoup de livres dont le public n’est pas informé, et qui nous montrent que la série des principaux genres a sa raison dans le jeu naturel et dans le cadre permanent des facultés.
Après avoir reçu le livre, il écrivait à Mme d’Albany, le 14 octobre 1816, — et cette lettre est devenue désormais le jugement et le commentaire inséparables d’Adolphe : … J’ai profité du retard pour lire deux fois Adolphe ; vous trouverez que c’est beaucoup pour un ouvrage dont vous faites assez peu de cas, et dans lequel, à la vérité, on ne prend d’intérêt bien vif à personne.
Olivier avait ensuite à coordonner les nombreux éléments que chaque courrier lui apportait : il les fondait en un travail d’ensemble, dans lequel il faisait entrer aussi les matériaux qu’il recevait d’autres personnes et ceux qu’il y ajoutait de son propre fonds.
Le recteur du collége de Nancy n’ayant pas permis à l’abbé Lacordaire d’y venir faire des prédications, l’aumônier a reçu ordre de son supérieur ecclésiastique de quitter cet établissement : pour n’être que provisoire, la mesure n’en est pas moins un défi, une menace, et non plus en paroles seulement.
Les comités créés dans son sein et chargés des mesures administratives, financières et militaires, reçoivent d’elle un nouveau ressort et une force plus illimitée.
Aussi, dès qu’il se borne à peindre l’art et les artistes dans ce moyen âge, où il y avait du moins harmonie et stabilité pour les âmes, quelque chose de calme, de doré et de solennel succède aux délirantes émotions qu’il tirait des désordres du présent ; depuis l’atelier de maître Martin le tonnelier, qui est un artiste, jusqu’à la cour du digne landgrave de Thuringe, où se réunissent autour de la jeune comtesse Mathilde, luth et harpe en main, les sept grands maîtres du chant, partout dans cet ordre établi, on sent que le talent n’est plus égaré au hasard, et que l’œuvre de chacun s’accomplit paisiblement ; s’il y a lutte encore par instants dans l’âme de l’artiste, le bon et pieux génie finit du moins par triompher, et celui qui a reçu un don en naissant ne demeure pas inévitablement en proie au tumulte de son cœur.
Il vous sera permis de dire alors que rien d’incompatible avec le plus scrupuleux sentiment de notre dignité ne trouverait une excuse dans l’or reçu en échange ; mais vous saurez aussi que des richesses loyalement acquises seraient d’un grand prix, et vous laisserez la prétention de mépriser les biens à ceux qui, ne pouvant s’en détacher, s’irritent contre une sorte d’ennemi toujours victorieux. » Voilà le cri à demi étouffé d’une nature haute que la pauvreté comprime : mais, cela dit, il faut se taire.
De la dédicace et de la préface il résulte que l’auteur a reçu force compliments et cartes de visite pour sa pièce : avant la représentation, c’était le suffrage (je copie textuellement) des hommes les plus éminents dans le monde littéraire, dam le monde politique et dans le monde social ; depuis la représentation et pour contrecarrer les impertinences qu’en ont dites des critiques mal placés, « les juges réels de la pièce, ceux qui vivent parmi les choses et qui les voient, viennent tour à tour, auprès de l’auteur, s’inscrire en témoignage et lui apporter leur formelle adhésion. » Le moyen, maintenant, de refuser cette adhésion formelle et de prétendre à passer pour un juge !
Il ramena les Génois délivrés, et reçut le grade de capitaine de vaisseau.
J’y étais toujours fort bien reçu ; et j’ai plaisir à vous apprendre (pardonnez-moi cette innocente vanité) que je suis membre d’une des Compagnies savantes établies jadis par le roi Louis XIV.
Couleurs et sonorités, ce n’est pas tout Heredia, et je crois que je le montrerai, mais c’est bien ses deux qualités essentielles et les deux dons tout particuliers qu’il a reçus.
Hugo, a reçu tout son complément, a épuisé tout le progrès que sa nature comportait. « S’il en était ainsi, c’est qu’il n’en faut plus faire », que vous concluriez ; M.
Comme en cette occasion l’on buvait plus que de coutume et qu’hommes et femmes travaillaient de compagnie, la gaieté était vive, et chaque passant recevait son brocard.
Le vulgaire des courtisans comprend les hommes dénués de mérite et pétris de vanité, qui, tourmentés du besoin d’importance à défaut de considérai ion, sollicitent, et se contentent de recevoir à genoux quelques reflets de la puissance suprême.
Mais elle pouvait bien l’endurer pour le prix qu’elle en recevait.
« Je n’ai reçu qu’avant-hier, Monsieur, les trois volumes que vous avez bien voulu m’envoyer.
La vanité du nombre s’était évanouie devant l’énergie de l’élite, le colosse barbare avait sonné creux sous la lance civique qui l’avait heurté, Xerxès et ses cohues pouvaient venir maintenant, un peuple était debout pour les recevoir.
Son corps fut porté près de Naples ; & l’on mit sur son tombeau des vers* qu’il avoit faits en mourant : Parmi les Mantouans je reçus la naissance ; Je mourus chez les Calabrois ; Parthénope me tient encor sous sa puissance.
Lucain, ne voulant pas avoir inutilement travaillé, préférant sa gloire littéraire à tout, ne tient aucun compte de la défense : il récite son poëme ; on en reçoit les vers avec acclamation.
J’en parle comme ayant été la sage-femme de ce bel enfant, & l’ayant reçu en venant au monde.
Ce nom de sage, qu’il a reçu pour avoir cherché, dans tous ses écrits, à plier le génie Anglois à l’ordre, aux règles, aux convenances, il le mérita également par son caractère & sa bonne conduite.
Le commun des hommes est donc bien capable de reconnoître un caractere lorsque ce caractere a reçu sa forme et sa rondeur théatrale ; mais tant que les traits propres à ce caractere, et qui doivent servir à le composer demeurent noyez et confondus dans une infinité de discours et d’actions que les bienséances, la mode, la coûtume, la profession et l’interêt font faire à tous les hommes, à peu près du même air, et d’une maniere si uniforme que leur caractere ne s’y décele qu’imperceptiblement, il n’y a que ceux qui sont nez avec le genie de la comedie qui puissent les discerner.
Ainsi quoique les hommes soient plus capables que les femmes d’une application forte et d’une attention suivie, quoique l’éducation qu’ils reçoivent les rende encore plus propres qu’elles à bien apprendre tout ce que l’art peut enseigner, on a vû néanmoins depuis quarante ans sur la scéne françoise un plus grand nombre d’actrices excellentes que d’excellens acteurs.
L’Italie elle-même, qui pense maintenant que les autres peuples ne sçachent en musique que ce qu’ils ont appris d’elle, faisoit venir ses musiciens de nos contrées avant le dernier siecle, et païoit alors le même tribut à l’art des ultramontains qu’elle prétend recevoir aujourd’hui de tous les peuples de l’Europe.
., était jusqu’à présent restée, il faut le dire, à peu près sans encouragements, tandis qu’elle en recevait, par contre, de considérables dans les pays voisins. […] Malgré l’exiguïté des moyens dont je pouvais disposer, j’y ai reçu des élèves nombreux qui sont aujourd’hui professeurs de physiologie ou de médecine dans diverses universités de l’Europe et du nouveau monde. […] C’est encore le milieu intérieur qui reçoit l’influence du milieu extérieur et qui réveille chaque élément d’une manière successive selon sa sensibilité ou son excitabilité. […] Si pendant l’état d’activité le muscle rend plus d’oxygène combiné qu’il n’en reçoit, au contraire, pendant le repos, il en prend plus qu’il n’en rend. […] L’œuf, en effet, se trouve à un moment dans les mêmes conditions, lorsqu’il a perdu la vésicule germinative, avant de recevoir l’action de la fécondation.
Inspire-nous le mépris des opinions reçues, et le courage de porter la main sur les vaines idoles ! […] Comprenez-vous que cet homme ait un si grand train de maison, sans aucun goût de recevoir ? […] Elle sait fort bien, quand elle entre dans cette salle, qu’elle va recevoir une déclaration. […] Legouvé, si on le consultait, nous dirait que Samson l’avait reçue de Préville. […] Je viens de la recevoir ; elle est de Coquelin cadet lui-même.
Plus de deux mille Arabes nous reçurent à Timgad, et des chefs nombreux formaient la haie le long du chemin qui conduit aux ruines. […] Comme il était beaucoup plus âgé qu’elle, il la reçut paternellement. […] Mais il convient, certes, que celui qui reçoit des Muses un beau présent, rende grâces au ciel, et ne se demande point comme l’insensé : Pourquoi Dieu est-il ? […] Je me souviens qu’il me reçut avec affabilité et que nous causâmes longuement. […] Un journaliste dit : — Nous venons de recevoir un télégramme.
Ses vêtements ne la cachent pas sans mouler sur elle leurs contours ; elle est visible et claire dans les expressions qu’elle s’est données et dont elle est le lien, la cause, la raison d’être ; comme un monarque asiatique, la pensée reste invisible ; elle agit par des représentants qui ont reçu d’elle mandat et puissance et dont l’accord révèle sa réalité. […] Enfin un animal, un oiseau, ou un instrument bruyant, comme le cric, s’ils sont désignés par leur son spécifique, reçoivent leur nom d’un simple accessoire intermittent de leur essence permanente. […] Ne sommes-nous pas en droit de supposer que les états les plus faibles sont, en quelque sorte, renforcés et vivifiés par leur entourage, et qu’ils reçoivent des états plus distincts qui les accompagnent, les précèdent ou les suivent, cette lumière de la spécificité qu’eux-mêmes ont perdue ? […] Il est d’ailleurs à peu près impossible que la réflexion, chez l’esprit le mieux fait et le plus ouvert, s’exerce également dans toutes les directions ; la plupart des inventeurs des esprits critiques, des libres penseurs de toute nature ont chacun leur domaine propre, hors duquel la personnalité de l’esprit fait place à une docilité plus ou moins complète à l’égard des idées reçues. […] [Voir Descartes, Discours de la méthode, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, 2e partie, p. 44 : « La seule résolution de se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues auparavant en sa créance n’est pas un exemple que chacun doive suivre ; et le monde n’est quasi composé que de deux sortes d’esprits auquels il ne convient aucunement.
ou je te frappe de ma lance, et je ne pense pas que tu évites longtemps de recevoir la dure mort de ma main. […] La nuit parfois il recevait des Grecs pour les interroger. […] Je n’en connais point, et je ne crois pas que ce style pût être bien reçu une seconde fois. […] Il vaut mieux espérer de lui que de recevoir les faveurs des autres ; et les biens qu’il promet sont plus assurés que tous ceux que le monde donne. […] Je le crois bien : vous les contrariez dès leur naissance ; les premiers dons qu’ils reçoivent de vous sont des chaînes ; les premiers traitements qu’ils éprouvent sont des tourments.
Aussi l’art paraît-il destiné à ne plus vivre désormais que de la vie intermittente et dispersée qu’il recevra du génie individuel des artistes. […] Sa paresse a pour complice et pour excuse la paresse beaucoup moins pardonnable de ses guides, les critiques et les processeurs, dont il reçoit l’exemple d’une admiration routinière. […] Le génie, que je définissais tout à l’heure l’organe du temps présent, peut recevoir une définition beaucoup plus haute si l’on voit en lui encore et surtout le héraut de l’avenir. […] Ceux qui vivent avaient reçu l’esprit de vie, et ceux qui meurent étaient caducs. […] C’est que, depuis longtemps, elle couvait sourdement dans la bûche en feu… Il faut toujours se tenir prêt à recevoir le coup de pincettes du hasard, qui tire du bloc embrasé et rouge le jet soudain de la renommée étincelante.
Peu après ma lecture, je reçois la visite d’un homme de la police, se disant envoyé par la grande-duchesse. […] Je n’ai pas encore été mordu cependant ; mais j’ai fait de drôles de rencontres. » Il fut reçu et eut, à côté des autres, son terrier archéologique. […] Duban, l’architecte, reçut l’ordre de faire effacer les peintures ; il fit des représentations. […] Deux éducations successives s’appliquent sur l’homme, l’une qu’il reçoit de sa famille quand son esprit n’est pas encore ouvert, l’autre qu’il reçoit de la compagnie qu’il fréquente à l’âge où son esprit s’ouvre : la seconde est presque aussi puissante que la première. […] Vous l’aviez admis parmi vous, Messieurs ; c’est le plus grand honneur que puisse obtenir un homme de lettres ; quand il l’a reçu, il est obligé à de nouveaux efforts.
Il avait reçu une éducation gymnastique et aussi « musicale », c’est-à-dire littéraire et artistique. […] Enfin ils reçoivent des parents ou des ennemis du malade un salaire et le font mourir. […] Ce premier moteur non mû ne peut être un corps ; puisque tous les corps reçoivent visiblement le mouvement qui les anime et qu’ils transmettent. […] Que ceux-là reçoivent la connaissance qui la désirent, que ceux-là soient dirigés doucement vers la vérité qui la cherchent naturellement. […] Cette partie de l’âme où résident les passions et qui est intempérante, comme vous dites vous-même, c’est-à-dire qui ne sait rien retenir, est bien un tonneau percé, qui est avide, qui est insatiable et qui laisse échapper tout ce qu’il reçoit à mesure qu’il le reçoit et croit le saisir.
Doncques celui que tu aimerais bien Et qui reçu serait en si bel être, Que serai t-il ? […] Présente à Dieu louanges et services, Ô toi mon âme, et tant de bénéfices Qu’en as reçus ne les mets en oubli. […] C’est que quelque bon serviteur de Dieu ne s’était trouvé à l’endroit d’un tel secours qu’a reçu une aussi méchante et malheureuse créature qu’il y en ait au reste du monde. […] Que ces docteurs subtils me répondent s’ils ont reçu le baptême seulement en leurs âmes. […] La Cène se reçoit-elle seulement de l’âme, et non pas aussi des mains et de la bouche ?
Il n’y a rien qui puisse délivrer ton cœur de tant de vérité. » * * * C’est ainsi que je reçois, sans m’en pouvoir défendre, tous les sentiments qu’il plaît à cette grande âme de verser en moi. […] Il épouse toute misère, il est prêt à recevoir tout sentiment. […] Élève du plus métaphysicien des maîtres, de Gustave Moreau, il veut oublier toutes les leçons de sagesse et d’abstraction qu’il a reçues, pour n’être plus qu’un grossier, fiévreux et puissant artisan. […] Elles reçoivent leur sens d’en haut comme si on leur imposait les mains. […] « Demandez et on vous donnera… Car quiconque demande reçoit. » C’est la voix de l’enfant qui n’est jamais repoussé.
Je m’offre à le terminer pour la somme qu’il recevait. » La proposition arrivait à merveille. […] Ils provoquent la commande, la reçoivent et passent la main. […] Des confidences qu’il a reçues en particulier de Mme Gourand, il résulterait que cette procréatrice intarissable des Cœurs de France, des Cœurs vaillants, de Dieu et Patrie ! […] Henry Bérenger [Maurice Bouchor] Monsieur, Depuis que j’ai reçu votre lettre, j’ai été presque constamment absent de Paris, et je n’ai pas eu le moindre loisir pour traiter sérieusement la question qui vous préoccupe à juste titre.
Tel quel, il aura l’avantage d’une sorte de résumé philosophique et qui ne surcharge point l’esprit de plus de matières qu’il n’en peut recevoir en deux heures d’attention. […] Nous pourrions, au préalable, discuter ce terme de décadence et refuser de le recevoir. […] À travers ces tergiversations, toutefois, des révélations, persiste un principe dont l’unité subit des fluctuations harmonieuses au développement de l’esprit humain et qui a reçu des philosophes le nom de Religion Naturelle. […] J’ajoute que votre compatriote, en mettant la notion de beauté au sommet de l’échelle spirituelle, en disposant logiquement les âmes à recevoir l’enseignement qui leur permettra de comprendre d’une façon générale cette notion, concourt mieux que tout autre à créer l’atmosphère désirable où l’art se produira librement et trouvera naturellement un large public.
C’est l’histoire la plus compréhensive qui se puisse voir ; le fleuve, à mesure qu’il diminue et va se perdre dans les sables, reçoit quelque nouveau torrent désastreux qui achève de détruire sa rive, mais qui aussi le continue quelque temps et l’alimente. […] Mme de Genlis (une assez méchante langue, il est vrai) nous le dit ; elle raconte que Gibbon épris de Mme de Crousaz, depuis Mme de Montolieu (l’auteur des romans), et s’étant un jour oublié jusqu’à tomber à ses pieds, fut assez mal reçu dans sa déclaration ; mais on avait beau lui dire de se relever, il demeurait à genoux. — « Mais relevez-vous donc, monsieur !
Ses facultés étaient revenues assez au complet dès le huitième mois, depuis une visite qu’il reçut de son frère le révérend John Cowper, homme d’église, savant et régulier, et qui était venu de Cambridge pour le voir, en juillet 1764. […] Il ne goûtait rien médiocrement : « Je n’ai jamais reçu, disait-il, un petit plaisir de quoi que ce soit dans ma vie : si j’ai une impression de joie, elle va à l’extrême. » Il commençait aussi à écrire à quelques amis de jolies lettres soignées, élégantes, ingénieuses dans leur naturel.
Avec quel plaisir je recevrai vos instructions, et je jouirai de vos lumières ! […] Frédéric invite Maupertuis à venir à Potsdam, où il lui fait préparer un appartement : « J’espère, lui fait dire La Beaumelle (p. 289), que dans huit jours tout sera fait et distribué de façon que je pourrai recevoir convenablement mon ami dans ma gentilhommière, et mettre mon philosophe à l’abri de toute incommodité. » Il n’y a ni ma gentilhommière ni mon ami, ni mon philosophe dans la vraie lettre, amicale mais non coquette, de Frédéric : « Mais cela fera bien », se dit toujours La Beaumelle. — Maupertuis a une grande douleur, il vient de perdre son père.
Pour un futur ministre des Affaires étrangères, il a le plus singulier style, bas, trivial, qui devait faire bondir les diplomates polis : Topez là… l’Espagne tope ; pour : l’Espagne consent ; — donner ou recevoir des nazardes. […] Pendant que d’Argenson était intendant en Hainaut, Law traversa la province pour fuir à l’étranger ; d’Argenson le fit arrêter et le retint à Valenciennes jusqu’à ce qu’il eût reçu les ordres de la Cour.
— Qu’est-ce surtout, si derrière la porte, à deux pas de là, vous sentez un oratoire où la pieuse femme est allée s’édifier et se prémunir avant de vous recevoir, et où elle rentrera bientôt pour se réédifier encore ! […] ce n’est pas là un salon ; les quelques jeunes femmes qui y passent, avant de se rendre au bal sous l’aile de maris exemplaires, et qui viennent y recevoir comme une absolution provisoire qui, plus tard, opérera, ne me font pas illusion : c’est un cercle religieux, une succursale de l’église, — donnez-lui le nom que vous voudrez, — un vestibule du Paradis, « une maison de charité à l’usage des gens du monde. » Salon français de tous les temps, d’où me reviennent en souvenir tant d’Ombres riantes, tant de blondes têtes et de fronts graves ou de fronts inspirés, passant tour à tour et mariant ensemble tout ce qui est permis à l’humaine sagesse pour charmer les heures, enjouement, audace, raison et folie, — je ne te reconnais plus !
Plus tard, Mme de Staël s’étonnait, au début de sa liaison avec Sismondi, qu’il ne fût point reçu dans le haut monde de Genève, quoiqu’il y eût tout droit par son éducation comme par sa naissance. […] En un mot, le père de Sismondi avait dérogé, et son fils, au début de sa carrière, en eut le contre-coup par plus d’une mortification qu’il reçut.
Mais l’homme, mais l’être sensible, on lui demande mieux, et nous le retrouvons dès le surlendemain, lorsque après une journée de marche dans la première plaine du sud, après une nuit passée au plus triste bivouac, au bord d’un marais vaseux et fétide, il décrit de la sorte l’impression qu’il reçoit de ce pays sans caractère et sans nom, qui n’est ni la vraie plaine, ni le vrai désert, et où il n’y a de vie que ce qu’il en faut pour mieux faire sentir la mort et l’abandon : « Était-ce fatigue ? […] Le paysagiste pur reparaît dans mainte page, — dans la halte si bien décrite autour du pistachier, cet arbre à tête ronde et aux larges rameaux en parasol, qui abrite un moment à midi la caravane rassemblée : « L’arbre reçoit sur sa tête ronde les rayons blancs de midi ; par-dessous, tout paraît noir ; des éclairs de bleu traversent en tous sens le réseau des branches ; la plaine ardente flamboie autour du groupe obscur ; et l’on voit le désert grisâtre se dégrader sous le ventre roux des dromadaires. » Quand il nous décrit, au contraire, la végétation monotone de l’alfa, espèce de petit jonc, plante utile qui sert de nourriture aux chevaux, mais la plus ennuyeuse aux yeux qui se puisse voir, et qui, régnant sur des étendues infinies, ressemble à « une immense moisson qui ne veut pas mûrir, et qui se flétrit sans se dorer », on retrouve l’homme dont le sentiment souffre et dont l’âme s’ennuie.
L’auteur de cet article a rencontré pour la première fois les deux volumes d’Oberman à une époque où il achevait lui-même d’écrire un ouvrage de rêverie individuelle qui rentre dans l’inspiration générale de son aîné ; il ne saurait rendre quelle étonnante impression il en reçut, et combien furent senties son émotion, sa reconnaissance envers le devancier obscur qui avait si à fond sondé le scepticisme funèbre de la sensibilité et de l’entendement. […] Souvent au sein des montagnes, quand les vents engouffrés dans leurs gorges pressaient les vagues de leurs lacs solitaires, je recevais du perpétuel roulement des ondes expirantes le sentiment profond de l’instabilité des choses et de l’éternel renouvellement du monde.
J’ai si rarement le plaisir de vous recevoir, que je ne veux pas le perdre encore cette fois. » « (18 février 1833.) […] Elle me le faisait assez bien sentir, tout en s’y prêtant avec une sorte de docilité gracieuse : « Mardi soir, « Mon ami, je recevrai M.
Et quasi cursores vitaï lampada tradunt, a dit l’antique poëte dans une magnifique image : c’est comme un flambeau qu’il faut recevoir et saisir, en entrant, — l’héritage de la vie ; quelques-uns l’ont pris comme un cierge, et beaucoup comme un cigare. […] Comme je ne me pique pas le moins du monde d’être agréable aujourd’hui, je dirai, même aux dames, toute ma pensée : « Tout le monde (c’est La Bruyère qui parle)185 connoît cette longue levée qui borne et qui resserre le lit de la Seine, du côté où elle entre à Paris avec la Marne qu’elle vient de recevoir : les hommes s’y baignent au pied pendant les chaleurs de la canicule ; on les voit de fort près se jeter dans l’eau, on les en voit sortir, c’est un amusement.
Le matin même, M. de Liron a reçu à son réveil une lettre de sa fille, qui lui annonce qu’après y avoir sérieusement réfléchi, elle croit devoir refuser la main de M. de Thiézac et les avantages dont il voulait bien l’honorer. […] Ernest, secrétaire d’ambassade à Rome, a reçu un ordre de retour ; il part demain pour Paris ; de là il courra à Chamalières.
Si l’on rassemble la belle suite des harangues de Du Vair, son curieux traité de l’Éloquence Française, ses œuvres morales, et ses discours chrétiens, on se convaincra que ce remarquable orateur n’a pas encore reçu la place à laquelle il a droit. […] L’individu qui a tenté de se faire centre et maître du monde, reçoit une règle et restreint ses ambitions.
Recevez-en la récompense dans le respect qui vous entoure, dans cette sympathie dont les marques se produisent aujourd’hui si nombreuses autour de vous, et surtout dans la joie d’avoir bien accompli votre tâche, d’avoir pris place au premier rang dans la compagnie d’élite qui s’assure contre le néant par un moyen bien simple, en faisant des œuvres qui restent. […] Le premier, c’est le progrès continu de la laïcité, c’est-à-dire de l’État neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l’Église à lui obéir en ce point capital ; le second, c’est la confirmation incessante que le ciel scientifique reçoit de toutes les découvertes, sans que le ciel théologique obtienne rien qui en étaye la structure chancelante. » « Je me résigne, ajoute-t-il, aux lois inexorables de la nature… La philosophie positive, qui m’a tant secouru depuis trente ans, et qui, me donnant un idéal, la soif du meilleur, la vue de l’histoire et le souci de l’humanité, m’a préservé d’être un simple négateur, m’accompagne fidèlement en ces dernières épreuves.
Sorti de cette forte souche bourgeoise, mais ayant reçu en propre de la nature une inclination des plus expansives, Diderot fut le mauvais sujet de la famille, et il en devint la gloire. […] Il excellait à prendre pour un temps et à volonté cet esprit d’autrui, à s’en inspirer et souvent mieux que cet autre n’avait fait lui-même, à s’en échauffer non seulement de tête, mais de cœur ; et alors il était le grand journaliste moderne, l’Homère du genre, intelligent, chaleureux, expansif, éloquent, jamais chez lui, toujours chez les autres, ou, si c’était chez lui et au sein de sa propre idée qu’il les recevait, le plus ouvert alors, le plus hospitalier des esprits, le plus ami de tous et de toute chose, et donnant à tout son monde, tant lecteurs qu’auteurs ou artistes, non pas une leçon, mais une fête.
Il sortit de là pour être mousquetaire, assista aux derniers moments de Louis XV, reçut un jour, au passage, un regard charmant de la jeune et nouvelle reine Marie-Antoinette : il paraît que ce furent là les plus vifs souvenirs de ce jeune mousquetaire au cœur simple, à la figure noble et pleine de candeur. […] De cette ressemblance et de cette similitude de l’homme avec Dieu, il résulte qu’il y a société, au pied de la lettre, entre Dieu et l’homme, et que celui-ci a reçu de Dieu la loi, la pensée et la parole, sans laquelle la pensée humaine n’est pas.
La reine en reçut des marques d’amitié qui la touchèrent vivement… Ces premiers traits étaient essentiels à relever. […] Louis XIV, peu instruit dans les lettres, et dont la première éducation avait été fort négligée, avait reçu cette instruction bien supérieure qu’un esprit juste et droit et qu’un cœur élevé puisent dans les événements où l’on est de bonne heure en jeu.
Les Lettres persanes, ayant épuisé le tableau et la satire des mœurs présentes, tournent au romanesque : Usbek reçoit la nouvelle que son sérail, profitant de son absence, a fait sa révolution ; on s’y révolte, on s’y égorge, on s’y tue. […] Il se dégagea de ses liens, vendit sa charge, fut reçu en 1727 à l’Académie française, bien qu’il s’en fût beaucoup moqué comme tout le monde, avant d’en être, et il entreprit, au printemps de 1728, ses voyages en commençant par l’Allemagne, la Hongrie : à Vienne, il vit assidûment le prince Eugène ; en arrivant à Venise, il eut le plaisir d’y rencontrer Bonneval qui n’était pas encore passé chez les Turcs ; il visita Turin, Rome, l’Italie, revint par la Suisse, les bords du Rhin et la Hollande, et acheva son cours d’observations par l’Angleterre (octobre 1729).
Il avait beaucoup réfléchi sur la manière de prendre les hommes dans leur propre intérêt, et il avait reconnu qu’il ne faut pas pour cela sembler trop certain et trop assuré de son opinion ; les hommes agréent plus aisément et consentent mieux à recevoir de vous ce qu’ils peuvent croire avoir trouvé en partie eux-mêmes. […] Il me reçut dans sa bibliothèque ; et, quand je pris congé de lui, il me montra un chemin plus court pour sortir de la maison à travers un étroit passage, qui était traversé par une poutre à hauteur de tête.
Il reçut une excellente éducation de famille, et fit de premières études classiques, qui cependant durent être assez bornées, selon toute apparence. […] Necker remarque qu’il y a pourtant un demi-degré de sottise qui rend très malheureux ceux qui l’ont reçu en partage : les sots qui soupçonnent qu’ils pourraient bien l’être un peu, les sots qui s’entrevoient sont aussi malheureux que les sots d’abondance le sont peu.
» — D’où il s’ensuivait que l’Assemblée nationale lui devait son existence, qu’elle avait reçu uniquement de lui son empire, et qu’elle était une fille ingrate et dénaturée autant que les filles du roi Lear ; pauvre vieux roi, un peu plus errant toutefois que ne l’était M. […] Le moment d’éblouissement et d’ivresse, l’apogée de sa vie, ce fut son retour après le 14 Juillet, lorsqu’il reçut à Bâle la lettre du roi et celle de l’Assemblée nationale qui le rappelaient.
Ces considérations qu’il présente ont de l’étendue et de la portée ; ne soupçonnant pas que Voltaire est derrière ces questions, il croit répondre à l’arrière-pensée dans laquelle Frédéric l’avait consulté, quand il insiste sur les fortes qualités du soldat russe et sur les circonstances militaires du pays : « Je tiens cet État invincible sur la défensive. » Le moment alors était glorieux pour la Russie ; c’était l’heure des victoires du comte de Münnich, de la prise d’Otchakov ; Frédéric, en sa retraite de Remusberg, en est ému ; il a beau faire l’indifférent et le sage, on s’aperçoit que le sang des Alexandre et des César commence à bouillonner en lui : J’ai reçu, mon cher, voire belliqueuse lettre ; je n’y vois que les triomphes du comte de Münnich et la défaite des Turcs et des Tartares. […] Frédéric exécuta fidèlement toute la partie testamentaire de la lettre suprême qu’il avait reçue.
Il reçut ses instructions à cet effet et partit. […] Il y succédait à Picard, et y fut reçu par M.
On trouve sur le registre de Lagrange, au mois d’avril 1663, cette mention : « vers le même temps, M. de Molière reçut une pension du roi en qualité de bel esprit, et a été couché sur l’état pour la somme de mille livres. » Plus tard, quand Molière fut mort, et enterré à Saint-Joseph, « aide de la paroisse Saint-Eustache », le roi poussa la protection jusqu’à permettre que sa tombe fût « élevée d’un pied hors de terre. » § VI Shakespeare, on vient de le voir, resta longtemps sur le seuil du théâtre, dehors, dans la rue. […] En 1607, pendant que l’Université d’York recevait le petit prince de Galles docteur, comme le raconte le Père de Saint-Romuald, avec toutes les cérémonies et fourrures accoutumées, il fit le Roi Lear.
J’ai vu l’artiste ; vous ne le croiriez pas, il joue la modestie à merveille ; il fait tout ce qu’il peut pour réprimer la bouffissure de l’orgueil qui le gagne ; il reçoit l’éloge avec plaisir, mais il a la force de le tempérer ; il regrette sincèrement le temps qu’il a perdu avec les grands et les femmes, ces deux pestes du talent ; il se propose d’étudier. […] Une chose d’expression forte, un démoniaque qui se tord les bras, qui écume de la bouche, dont les yeux sont égarés, sera mieux senti de la multitude qu’une belle femme nue qui sommeille tranquillement et qui vous livre ses épaules et ses reins ; la multitude n’est pas faite pour recevoir toutes les chaînes imperceptibles qui émanent de cette figure, en saisir la mollesse, le naturel, la grâce, la volupté.
Léonce Curnier est le receveur général du département du Gard ; mais il n’a pas reçu grand-chose en fait de talent littéraire… À lire son livre de critique sur Rivarol, je le crois un fameux comptable ! […] Est-ce à cette circonstance du séminaire et de l’éducation qu’il y reçut, que l’on doit de rencontrer dans les écrits de Rivarol un fonds d’idées qui n’est pas du xviiie siècle ?
C’est la joie de recevoir, la joie de respirer, la joie de s’ouvrir, la joie de contempler, de vivre, de grandir. […] Peu de gens s’en souviendront sans doute, car bien peu ont paru goûter ce genre de divertissement, et ces pauvres mimes anglais reçurent chez nous un triste accueil.