Michelet ne possède plus.
« Du milieu des flots tumultueux de la vie, attirez vers la pure lumière mon âme ramenée, qui s’est remplie de vos livres inspirateurs, et qui possède en elle la gloire de cette douce éloquence, consolatrice de la pensée.
il est entendu, dans la plupart des romans et des drames, que l’amour confère à ceux qui en sont possédés une dignité, une supériorité morale, et que c’est une façon plus honorable que les autres d’être égoïste et d’aller fatalement à son plaisir. […] Il est vrai que vous aurez eu le plaisir de tuer l’homme que vous haïssiez (plaisir d’une minute) et que vous êtes du moins bien sûr qu’il ne possédera plus le corps de votre femme. […] La femme, vous ne la haïssez qu’en tant qu’elle lui appartient et que vous vous la représentez possédée par lui. […] Mais enfin il est des moments où il retrouve sa lucidité d’esprit ; et, même lorsqu’il est le plus agité, il se possède encore assez pour ne pas se couper dans ses explications, et pour ne lâcher aucun mot irréparable.
Le pli est pris, rien à faire La vérité, c’est que, en combinant notre organisme avec celui de certaines plantes et de certains animaux, et en supposant portés au dernier degré de perfection des sens et des facultés que nous possédons déjà, nous arrivons à concevoir des formes vivantes assujetties à moins de nécessités que les corps où nous sommes captifs : mais ces formes rêvées, nous ne les aimons pas, nous ne désirons même pas qu’elles existent. […] Mais il vous est loisible de supposer, ou que les boulevardiers les plus « forts » peuvent être capables des pires niaiseries sentimentales ; que l’exercice professionnel de l’observation pittoresque ou même psychologique peut nous laisser stupides dans la conduite de notre propre vie et n’a pas grand’chose de commun avec le travail d’investigation et de perfectionnement intérieurs d’un sage comme Epictète ou d’un saint comme l’auteur de l’lmitation ; ou bien que Demailly désirait véhémentement l’ingénue du Gymnase et qu’il n’a pu la posséder qu’en légitime mariage ; ou, enfin, qu’il était à la fois un peu sot et un peu pervers, et qu’il l’a épousée et aimée justement parce qu’elle était comédienne et que les prostitutions mêmes (au sens étymologique) de son métier la lui faisaient paraître plus désirable et de plus de ragoût. […] la prendre, la posséder de force ! […] Pourquoi la petite ligne de telle bouche féminine, — pour parler comme l’auteur de la Vie intérieure, — a-t-elle la puissance de détraquer tel cerveau d’homme, de lui être toujours présente et inoubliable, en sorte que le malheureux, hanté par cette image, sera capable de tuer pour posséder la femme dont la lèvre affecte cette petite courbe, et s’il ne peut la posséder, sera capable de mourir ?
On put douter, avant de posséder une vie exacte de cet illustre chantre des expéditions de Vasco de Gama, qu’étant près d’être englouti dans la mer par un orage, il sauva son poème, qu’il tint au-dessus des flots en nageant ; mais on ne doutera pas que, dans sa belle et originale fiction du Cap des Tempêtes, le géant Adamastor, qu’il créa, n’ait, malgré les défauts qui opposaient tant d’écueils à sa réputation, ravi sa Lusiade au naufrage de l’oubli1. […] vous mesurerez leurs efforts littéraires à cette énumération : il nous en reste deux sublimes de l’ancienne Grèce, et laissées par un seul auteur : l’antique Italie en eut trois, en y comprenant l’Argonautique, qui occuperait un premier rang, sans la perfection de l’Énéide : l’Italie moderne, plus riche en littérature que toutes les nations nos contemporaines, se glorifie des trois les plus admirables : les autres régions n’en possèdent qu’une ; et l’Angleterre produisit la plus originale et la plus profonde, depuis celles de l’antiquité. […] « …………… On nous dit qu’Hélénus, « Enfant du dernier roi de la triste Pergame, « Possède de Pyrrhus et le sceptre et la femme ; « Qu’il commande à des Grecs, et qu’un dernier lien « Met la veuve d’Hector dans les bras d’un Troyen. […] « Malheur à qui possède un champ voisin des rois !
L’impossibilité de concilier la raison et la foi, ce qui avait été la noble illusion du xviie siècle, c’est Bayle qui l’a dénoncée le premier ; la tolérance, ou le droit pour tout homme, selon le mot de la Palatine, « de se faire son petit religion à part soi », c’est Bayle qui l’a enseignée le premier ; et le pouvoir enfin que la raison possède contre elle-même, ce qu’elle a de ressources, en quelque sorte, pour se détruire, c’est encore lui, dans l’histoire de la pensée moderne, qui s’en est avisé le premier. […] La nation anglaise, la plus illustre des nations germaniques, aime la poésie romantique et se glorifie des chefs-d’œuvre qu’elle possède en ce genre. […] Magnin a une qualité à lui, quand il traite d’un sujet et d’un livre, une qualité que possèdent bien peu de critiques, et qui est bien nécessaire pourtant à l’impartialité : c’est l’indifférence. […] Sans doute, un artiste, sur l’objet qui l’occupé et qui le possède, aura des vues perçantes, des remarques précises et décisives, et avec une autorité égale à son talent, mais cette envie, qui est un bien vilain mot à prononcer, et que chacun repousse du geste loin de soi comme le plus bas des vices, il l’évitera difficilement, s’il juge ses rivaux… Je l’ai toujours pensé, pour être un grand critique ou un historien littéraire complet, le plus sûr serait de n’avoir concouru en aucune branche, sur aucune partie de l’art, ou autrement… Ces fragments ont le prix d’un involontaire et d’autant plus significatif aveu. […] Supprimez d’un seul coup toute la poésie en vers, ce sera plus expéditif ; sinon parlez avec estime de ceux qui en ont possédé les secrets.
Le musée de Versailles possède un tableau qui représente les Préliminaires de Leoben.
C’est un homme régulier, raisonnable, instruit, poli, bien élevé, qui, après douze ans de services et d’écritures en France sous la reine Henriette, finit par se retirer sagement à la campagne, où il étudie l’histoire naturelle et prépare un traité sur la religion, philosophant sur les hommes et la vie, fécond en réflexions et en idées générales, moraliste, et disant à son exécuteur testamentaire de « ne rien laisser passer dans ses écrits qui puisse sembler le moins du monde être une offense à la religion ou aux bonnes manières. » De telles dispositions et une telle vie préparent et indiquent moins un poëte, c’est-à-dire un voyant et un créateur, qu’un écrivain, j’entends par là un homme qui sait penser et parler, et qui, partant, doit avoir beaucoup lu, beaucoup appris, beaucoup rédigé, posséder un esprit calme et clair, avoir l’habitude de la société polie, des discours soutenus, du demi-badinage. […] Il a réfléchi longuement, il a imprimé en lui-même toutes les portions et toutes les liaisons de son sujet ; il le possède, et à ce moment, au lieu d’étaler cette conception si pleine en une file de raisonnements gradués, il l’enferme sous une comparaison si expressive, si exacte, si transparente, qu’à travers la figure on aperçoit tous les détails de l’idée, comme une liqueur dans un vase de beau cristal. […] Ce bon sens, cette espèce de divination naturelle, cet équilibre stable d’un esprit qui gravite incessamment vers le vrai, comme l’aiguille vers le nord, Bacon le possède au plus haut degré.
Ce sentiment de l’honneur littéraire, Mallarmé le posséda intact, il atteignit sa notoriété spéciale à l’époque où les journaux recherchaient et payaient cher les chroniques jugées élégantes et fines. […] Mais quiconque n’habite point en esprit une caserne à étages, possède un jardin et a le goût des fleurs vivantes, serrera précieusement contre lui ce don bienveillant et courtois. […] Et il n’est pas besoin, pour vivre avec le Livre, pour le posséder en Idée et pour analyser, comme on feuillette, cette Idée, d’amasser la matière brute et vulgaire d’une bibliothèque ancienne. […] Ainsi un Oriental au lieu de nos papiers de banque possède dans un coffre des pierres précieuses ; — et des monnaies d’or il tourne l’emploi à celui de bijoux pour ses femmes, Mallarmé admire en Beckford « le collectionneur se procurant les mots brillants et vrais et les maniant avec même prodigalité et même tact que des objets précieux, extraits de fouilles168 ».
Ajoutons qu’il sera toujours très difficile de savoir jusqu’où s’étendent les idées que l’homme peut former sans la parole, parce que l’homme qui ne parle point encore, l’enfant, et celui qui ne parlera jamais, du moins par l’organe de la voix, le muet, sont élevés par des gens qui possèdent le langage et qui, par le geste ou la parole, facilitent le travail de leur esprit, en leur apprenant à représenter les objets par des signes. […] On voit, dans cette correspondance qui lève tous les voiles, les efforts prodigieux que fit l’école philosophique et révolutionnaire pour enlever à l’école religieuse et sociale l’appui de l’empereur, et le puissant instrument de publicité qu’elle possédait dans le Journal des Débats. […] Denys-Antoine-Luc de Frayssinous descendait d’une ancienne et honorable famille du Rouergue, qui avait donné au pays plusieurs hommes distingués dans l’ordre clérical, et qui, depuis plusieurs siècles, possédait le vieux manoir du Puech, situé sur les montagnes, entre Laguiole et Aubrac, non loin de la route royale de Rodez à Saint-Flour. […] C’est le mot de la vierge chrétienne livrée aux insultes du gladiateur : alors même qu’elle ne possède plus son corps, son âme est à elle, et elle la donne à Dieu.
« L’influence de Descartes, a écrit Désiré Nisard, fut celle d’un homme de génie qui avait appris à chacun sa véritable nature, et, avec l’art de reconnaître et de posséder son esprit, l’art d’en faire le meilleur emploi. » Et dans un autre endroit : « Voilà pourquoi les écrivains qui vinrent immédiatement après lui… sont presque tous cartésiens. […] « Si vous me demandez ce que c’est que le proconchi, je vous répondrai que c’est une langue qui a ses déclinaisons et ses conjugaisons, et qu’on peut apprendre aussi facilement que la langue latine, plus facilement même, puisque c’est une langue vivante qu’on peut posséder en peu de temps en conversant avec les Indiens puristes. » C’est un Espagnol qui parle, et il continue : « Au reste elle est harmonieuse et plus chargée de métaphores et de figures outrées que la nôtre même. […] Tallemant des Réaux, I, 287, 290, 284], B. — Que les qualités qui font le poète sont en lui médiocres ou nulles, mais qu’il a possédé celles d’un excellent versificateur. — On ne manque pas plus que lui d’enthousiasme ; — le mot du cavalier Marin. — Absence en lui d’imagination. — La mythologie, vivante encore chez Ronsard, n’est plus qu’une « machine » chez Malherbe ; — et les « figures » n’y sont plus des peintures de son émotion, mais de simples « ornements » du discours. — Son manque de sensibilité. — C’est de sensibilité, si c’est de chaleur, que le mouvement manque dans ses Odes, et encore plus de variété. — Son manque enfin de naturel. — Mais il a en revanche le sens du développement logique ; — celui de l’harmonie oratoire ; — le goût de la chose bien faite. — Ses théories sur l’importance et sur la richesse de la rime ; — sa sévérité de grammairien [Cf. […] — Son inquiétude habituelle ; — ses distractions ; — ses changements de lieux ; — sa vie cachée ; — ses manies. — Curieux fragments de son Journal ; — ses illuminations et ses songes ; — la mémorable nuit du 10 novembre 1619, où « il lui sembla que du haut du ciel l’esprit de vérité descendit sur lui pour le posséder ». — On ne trouve point de semblables traits dans la vie de Corneille ; — et encore moins dans celle de Malherbe. — Qu’il serait temps de les faire entrer dans la composition du caractère historique de Descartes, — et dans les considérants du jugement à porter sur sa philosophie.
L’à-propos de circonstance, la facilité d’expression et de coloris qu’il possédait, ses sources et ses jets d’inspirations habituelles, allaient aux sentiments et aux modes de son époque.
Lisez plutôt ce haut fait de Mme de Lauzun à Chanteloup : « Savez-vous, écrit l’abbé, que personne ne possède à un plus haut degré une qualité que vous ne lui connaissez pas, celle de faire les œufs brouillés ?
Je choisis, à part moi, le plus âgé de mes autres fils : il mourut encore ; et, après lui, le cinquième me paraissant posséder toutes les qualités qu’on peut désirer dans un bon empereur, je lui destinai l’empire.
La sculpture seule subsiste éternellement, parce que le marbre et le bronze sont éternels ; les vestiges de la sculpture antique que nous possédons ou que nous retrouvons tous les jours dans les deux patries du beau, l’Asie et la Grèce, sont des exemplaires de perfection devant lesquels pâlit l’art moderne.
« Au second étage de notre maison, dit-il, il y avait une chambre dont les fenêtres étaient couvertes de plantes, afin de remplacer un véritable jardin que nous ne possédions pas.
Il possédait, dans une anse du rivage de Gaëte, à l’endroit où l’on voit encore aujourd’hui son tombeau s’élever comme un écueil de la gloire auprès des écueils de la mer, une maison de campagne embellie de tous les luxes et ornée de tous les délices d’une résidence d’été pour les grands citoyens de Rome.
Quand j’étais jeune, en effet, je possédais une plantation sur les bords inclinés d’une crique, le perkioming. — Je crois avoir déjà dit son nom ; mais, plus que jamais cher à mon cœur, j’aime à le répéter encore. — Quel plaisir pour moi de m’égarer le long de ses rivages sinueux et couverts de rochers !
La femme d’un fermier général, Mme d’Épinay, qui possédait le château de la Chevrote, mit à la disposition de Jean-Jacques un pavillon de cinq ou six pièces avec un potager et une source vive, qu’elle avait au bout de son parc.
Il y a d’autres historiens pour nous donner les suprêmes beautés du genre, les motifs secrets des actions, le fond des affaires et des cœurs, et cette science de la vie humaine dont nous sommes plus curieux à mesure que la nôtre s’écoule ; mais aucun n’a possédé plus que Voltaire le don de peindre et d’être expressif en restant simple.
— Quand nous disons que tout attribut suppose un sujet, que toute manière d’être suppose un être qui la possède, nous ne prenons encore le principe de substance que dans un sens purement logique et psychologique.
L’homme n’est fait que pour aimer l’être qu’il connaît, qu’il approche ou qu’il possède.
Quant au dix-septième siècle, la principale supériorité qu’il semble posséder en fait de poésie, c’est d’avoir vu naître le théâtre classique ; mais, d’autre part, notre siècle a vu se produire un fait qui n’aura peut-être pas un jour moins d’importance dans une histoire d’ensemble de la littérature française : la naissance de la poésie lyrique.
Ajoutez à cela une merveilleuse intuition des faits intimes de l’esprit et une philosophie inépuisable en aspects qui semble posséder une carte nouvelle et complète du cœur humain.
Peu de gens possèdent les vertus de la société dans un dégré aussi éminent, que les avoient ces deux frères.
Mais ces survivants de l’époque antédiluvienne n’avaient pas seulement sauvé leur vie ; ils avaient sauvé aussi leur intelligence et leur mémoire ; ils avaient transmis aux patriarches leurs premiers descendants, soit aux fils de Noé, si l’on admet la version biblique, soit aux fils des races indiennes, éthiopiennes, chinoises, si l’on admet les traditions de ces peuples de l’extrême Orient, ils avaient transmis quelques vestiges des vérités, de la révélation, de la philosophie, de la théologie que l’humanité antédiluvienne possédait depuis sa sortie de ce qu’on appelle Éden ; crépuscule du soir après un jour éclatant.
À titre de professeur de belles-lettres, le père Béquet posséda le premier exemplaire.
Car, tandis que les modes littéraires passent, Aragon possède ce qui dure au-delà de toutes les vicissitudes de l’opinion à travers les générations: un tempérament original, le charme, la fantaisie et un style d’une élégance tranchante […] ».)
Gaullieur fournit des preuves très-satisfaisantes du contraire : « Son buste par Houdon, dit-il, et son portrait par Latour, que je possède dans ma bibliothèque, témoignent de l’étincelante beauté de Mme de Charrière. […] Elle eut toujours assez de raison pour se dire, sans avoir besoin que d’autres le lui rappelassent, que si elle avait su garder, posséder presque durant ces six semaines le jeune M. de Constant, c’est qu’il était malade, qu’il ne pouvait se distraire ailleurs, qu’autrement il se serait vite ennuyé.
. — Tu possèdes treize talents, tu en veux seize ! […] — Nous possédons à Charenton des poètes de cette force ; ils écriraient et ils penseraient plus sagement.
» L’Enterrement possède ces facultés au plus haut degré : il émeut, attendrit, fait sourire, donne à penser et laisse dans l’esprit, malgré la fosse entrouverte, cette suprême tranquillité que partage le fossoyeur, un type grandiose et philosophique que le peintre a su reproduire dans toute sa beauté d’homme du peuple. […] Courbet possède au plus haut degré, c’est la conviction.
Pour comprendre que Victor Hugo ait pu devenir le furieux insulteur qu’il est dans Les Châtiments, il faut se le représenter à la manière de ces gens du peuple qui, quand ils sont possédés par la colère, ne savent plus comment s’arrêter, ne peuvent plus se maîtriser et qui subissent la colère comme on subit un accès de folie. […] Il fait bon marché des qualités d’expression, du style, de la forme : il n’y veut voir autre chose que des procédés factices ; il se moque de ceux qu’il voit « rimer à tour de bras, rabauder l’oripeau qu’on appelle antithèse » ; et à ceux qui possèdent cet art, ces procédés, il refuse le beau nom de poète : Grand homme si l’on vent, mais poète, non pas.
Et pas un seul d’entre eux ne posséda une seule des qualités auxquelles, précisément, ils se vantaient de sacrifier toutes les autres. […] D’après les interpellations faites à cet étranger, nous avons reconnu que par ses entreprises il nous a qualifié plusieurs noms et titres de famille ; nous trouvant alors dans la certitude d’avoir entre nos mains non seulement un individu pris en flagrant délit voyageant isolément sans passeport, mais peut-être un évadé des bagnes : attendu que nous avons trouvé sur lui : 1° Une lettre otograffe ; 2° Une lettre de style lythographié ; 3° Une dépêche ; 4° Une lettre particulière ; 5° Un itinéraire falsifié ; 6° Approbation probablement de framaçonnerie ; 7° Billet de loterie de la compagnie de la ville Chatouroux ; outre ce l’ayant demandé de nouveau, il nous a répondu qu’il ne possédait rien contre la loi ; néanmoins, perquisition faite tant que sur sa personne et ses vêtements, nous y avons trouvé longé du long de la cuisse du pantalon, du côté droit, une canne d’une longueur de 80 centimètres, dans laquelle se trouvait un fleuret en assier pointu et carré de la longueur de 30 centimètres ; nous y avons également trouvé dans ses poches plusieurs écrits non identiques, ce qui nous a donné la preuve convainquente que cet individu ne voyage pas en forme suivant la loi. […] Est ce lui qui t’aima, jeune et belle, de sorte Qu’ayant livré la charge en or de trois chameaux, Il posséda l’épouse avec qui plus de maux Qu’il n’avait de deniers entrèrent par sa porte ?
Le privilège de raconter dignement ces choses ne s’acquiert que par le génie, l’instruction profonde et variée ; l’imagination qui saisit, dessine et colore ; la justesse qui discerne et dispose ; l’étendue de l’intelligence qui rassemble, embrasse et coordonne ; le feu poétique et l’éloquence, qui donnent la vie au langage, et l’harmonie résultante des beaux vers, qui ne font d’un long récit qu’une suite de chants : la sublimité soutenue que ce genre commande ne nous laisse pas le moyen de vous en fournir de nombreux modèles : cette sorte de chefs-d’œuvre est la plus rare : loin que chaque tiède en produise seulement un, plus de trois mille ans n’en ont illustré que peu jusqu’à nous ; et parmi les nations lettrées il en est qui n’en possèdent pas, tant est fausse l’hyperbole adulatrice de Boileau : « Un Auguste aisément peut faire des Virgiles. […] Ce courage de leur âme témoigne qu’ils possédaient l’une des qualités sans laquelle j’affirmai que le génie n’atteint jamais au dernier degré d’éminence : je veux dire la vertu, disposition naturelle que j’estime être la source du beau et du grand. […] « L’âme de tels héros courant vers la Judée « D’un aveugle transport fût-elle possédée ?
Il dit que le coupable ainsi purgé, s’il a compris les choses ainsi, s’il a accepté l’expiation comme une eau lustrale, devient un saint, et si saint que de posséder ses os, sa dépouille mortelle, son sépulcre, la terre où il sera mort et où il aura voulu être enterré sera éternellement agréable aux dieux et protégée par eux. Et par suite on voit ce misérable, cet objet de répulsion et d’horreur, Œdipe, après avoir été chassé par ses concitoyens, être réclamé par ses concitoyens et disputé entre lesThébains qui l’ont chassé et les Athéniens qui l’ont accueilli, parce qu’il va mourir et que désormais le posséder est un privilège et une fortune autant qu’une gloire. […] TRISSOTIN Le don de votre main, où l’on me fait prétendre, Me livrera ce cœur que possède Clitandre, Et par mille doux soins j’ai lieu de présumer Que je pourrai trouver l’art de me faire aimer. […] « Les souliers à la poulaine étaient pour nous un sujet d’admiration d’autant plus vive que nous ne savions pas ce que c’était ; mais n’était-ce pas le bonheur tout entier de posséder un pourpoint tailladé et une dague de Tolède ? […] Car le propre de ces passions-là, c’est d’être absorbantes et exclusives et de vouloir posséder tout entier l’objet aimé, sans que celui-ci fasse la plus petite réserve, retienne à son usage quoi que ce soit de lui-même.
Quand on a possédé, au temps où l’on a vécu, un homme évidemment destiné à occuper l’attention des temps à venir, on doit à la postérité d’abord ce que je viens de dire, la totalité de son œuvre, sans déguisement ni remaniement, et puis, en outre, tous les renseignements biographiques et historiques qui pourront plus tard éclairer l’œuvre qu’il a laissée. […] Mme de Raguais, qui, du reste, ne se possède jamais, s’échappe et se déchaîne. […] Hervieu, depuis l’Enigme, possède pleinement et ne semble qu’oublier volontairement quand il lui arrive de ne pas le montrer. […] Cette Judith, elle commence à se révéler, non seulement comme volontaire et tenace, ce qui va de soi, mais comme indélicate, « gaffeuse », indépendante à l’excès, puisqu’elle n’a pas voulu se marier et s’est réservé une porte de sortie ; d’un sens moral très faible, sinon nul, d’esprit nomade et de caractère « itinérant », ou, si l’on veut, possédée de cette passion que Fourier appelait la « papillonne », etc. — Voilà bien des traits accumulés, mêlés, entrelacés et dont nous ne sommes pas sûrs.
Enrichis de leurs veilles, nous faisons gloire de posséder ce que nous voulons qu’ils ayent acquis sans gloire. […] C’est par le défaut de cet accord, que l’un s’emporte où il devroit se posséder ; que l’autre raisonne où il devroit sentir : plus de nuances, plus de vérité, plus d’illusion, & par conséquent plus d’interêt. […] Quand les passions sont à leur comble, le jeu le plus fort est le plus vrai : c’est-là qu’il est beau de ne plus se posséder ni se connoître. […] Applaudissez à l’actrice (mademoiselle Duménil) qui oublie son rang, qui vous oublie, & qui s’oublie elle-même dans ces situations effroyables, & laissez dire aux ames de glace qu’elle devroit se posséder.
Voudrait maintenant dorer son faux blason et réparer les brèches de son héritage en épousant (secrètement, s’il le faut) la marquise Andriana Bonnacorsi, noble Vénitienne, qui descend des doges et possède un sac. […] Ernest Lavisse raconte que Duruy, quittant, au mois de juillet 1869, le ministère de l’instruction publique, où il avait travaillé pendant six ans, se rendit tout droit de la rue de Grenelle à Villeneuve-Saint-Georges, où il possédait une petite propriété.
Voilà, disois-je, l’endroit qui possède tout ce qui m’est cher au monde, et le seul qui m’est défendu !
Sa mémoire est étonnante pour les parentés et les généalogies ; il possède à fond la science précieuse de l’étiquette ; à ces deux titres, il est un oracle et très consulté. « Il a beaucoup augmenté la beauté de sa maison et de ses jardins à Saint-Ouen. » — « Au moment de mourir, dit M. de Luynes, il venait d’y ajouter vingt-cinq arpents qu’il avait commencé à faire enfermer dans une terrasse revêtue… Il avait une maison considérable en gentilshommes, pages, domestiques de toute espèce, et faisait une dépense prodigieuse… Il avait tous les jours un grand dîner… Il donnait presque tous les jours des audiences particulières.
Thiers possède ces trois vertus de l’homme d’État et de l’historien à un degré très rare chez ce qu’on appelle les hommes de la tribune ; il fait plus qu’en avoir la foi, il en a l’intelligence, il en a l’audace ; il les confesse hardiment et fièrement devant un siècle qui les oublie trop souvent, et il les réhabilite avec une grande évidence de conviction.
Louis XIV avait assis la maison de Bourbon sur le trône d’Espagne ; l’Angleterre avait anéanti la puissance navale des Espagnols ; la Hollande était redevenue indépendante ; les Pays-Bas n’étaient plus qu’une colonie politique presque détachée de l’empire ; la Prusse avait scindé l’Allemagne en deux influences hostiles l’une à l’autre ; Frédéric II avait emporté la Silésie, une partie de la Pologne et de grands lambeaux de l’Allemagne du Nord dans sa tombe ; la Russie, agrandie des trois quarts de la Pologne et d’immenses provinces en Orient, comptait soixante et dix millions de sujets, presque tous belliqueux, prêts à peser sur Vienne du même poids que les Ottomans y avaient pesé jadis ; l’Italie méridionale appartenait, avec Naples et l’Espagne, à la maison de Bourbon ; Venise, Gênes et la maison de Savoie possédaient les provinces les plus militaires et les plus maritimes de l’Italie du Nord ; le Tyrol et le Milanais étaient seuls restés annexés à l’Autriche, plutôt comme des têtes de pont sur les plaines lombardes que comme des possessions irrévocables et solidement incorporées à la monarchie autrichienne ; les petites puissances allemandes limitrophes du Rhin étaient une confédération molle et inoffensive qui donnait autant d’embarras que de poids à la cour de Vienne.
Il écrivit à sa sœur une lettre que nous possédons aussi, du 14 novembre 1587, pour sonder le dernier cœur qui lui restait ouvert dans le monde, et pour lui annoncer son prochain départ pour Sorrente.
un soldat sans pitié possédera ces cultures si soignées où j’ai mis mes peines !
Beaucoup d’ecclésiastiques des montagnes connaissaient et possédaient des fragments de ce poëme.
J’ai toujours eu envie de mettre pour épigraphe symbolique à ce petit livre la phrase de Quincey : « Ô juste, subtil et puissant opium, tu possèdes les clefs du paradis ».
Je possède des manteaux et de belles couvertures.
C’est là, en effet, que vous trouverez ce personnage charmant du Fou du roi dont la folie est une sagesse, et cet admirable rôle du possédé que joue Edgar pour se déguiser, cet insensé de Pauvre Tom, dont l’effet fut si grand que la première édition du drame de Shakespeare portait ce titre : Vie historique du Roi Lear et de ses filles, avec la vie infortunée d’Edgar, fils du comte de Glocester, et sa sombre humeur assumée de Tom de Bedlam (1608).
Strictement parlant, il devrait s’exprimer ainsi : « Je place l’événement dans l’avenir du lieu P′, mais du moment que je le laisse à l’intérieur de l’intervalle de temps futur équation , que je ne le recule pas plus loin, je n’aurai jamais à me représenter le personnage en N′ comme capable d’apercevoir ce qui se passera en P′ et d’en instruire les habitants du lieu. » Mais sa manière de voir les choses lui fait dire : « L’observateur en N′ a beau posséder, dans son présent, quelque chose de l’avenir du lieu P′, il ne peut pas en prendre connaissance, ni l’influencer ou l’utiliser en aucune manière. » Il ne résultera de là, certes, aucune erreur physique ou mathématique ; mais grande serait l’illusion du philosophe qui prendrait au mot le physicien.
Si le pays ne possède pas la force motrice pour actionner des machines, le fer pour en construire, des matières premières pour la fabrication, elle tâchera de les emprunter à l’étranger.
Gaignières étant mort en mars 1715, ce texte est le plus ancien de ceux que l’on possède. […] Don Beltran Si celui qui est né sans illustration peut l’acquérir, n’est-il pas évident que celui qui la possédait de naissance peut la perdre ? […] Elle conseille à sa maîtresse de demander à Dorante une explication ; Mélisse lui répond : Je possède son cœur, je ne veux rien de plus, Et je perdrais le temps en débats superflus.
Mais, et sans compter qu’aujourd’hui cette Oraison funèbre — où quiconque parle de Fléchier ne peut pas s’empêcher de revenir, puisqu’enfin c’est de son œuvre entière presque le seul morceau qui tienne encore debout, — ne vaut certainement plus les éloges que l’on continue d’en faire, qu’est-ce, après tout, dans le siècle de Bossuet, de Bourdaloue, de Massillon, qu’un orateur sacré qui sans doute a possédé toutes les parties extérieures de l’honnête homme, quelques-unes même de l’écrivain, mais rien d’intérieur, et dont le rare talent s’est étalé tout en surface ? […] Rigollet a eu de plus l’insolence de m’écrire la lettre cotée A, par laquelle il m’instruit qu’il possède un autre libelle détestable intitulé Épître du diable. […] Rigollet possède encore le manuscrit du libelle des Dialogues chrétiens, dont il a fait passer cent exemplaires à Genève. […] Fréron les connaît admirablement : il possède son Voltaire par cœur ; la facilité de son style n’a d’égale que sa prodigieuse capacité de lecture ; il excelle à se servir contre son adversaire des armes mêmes qu’il lui fournit, et c’est bien là ce qu’ils ne peuvent pas lui pardonner. […] Il n’y a de lois favorables à l’art d’écrire que celles qui sont tirées du fond même de l’art d’écrire, j’entends celles qui se proposent d’aider l’écrivain à toucher plus facilement et plus à plein le but de L’art d’écrire, qui est la communication, non pas même de la vérité, car qui possède la vérité ?
Un pauvre homme, Paul Best, étant accusé de nier la Trinité, elle veut qu’on dresse une ordonnance pour le punir de mort ; James Naylor ayant cru qu’il était Dieu, elle s’acharne onze jours durant à son procès avec une animosité et une férocité hébraïques : « Je pense qu’il n’y a personne plus possédé du diable que cet homme. — C’est notre Dieu qui est ici supplanté. — Mes oreilles ont tressailli, mon cœur a frémi en entendant ce rapport. — Je ne parlerai pas davantage. […] Les muggletoniens décidaient que « John Reeve et Ludovick Muggleton étaient les deux derniers prophètes et messagers de Dieu » ; ils déclaraient les quakers possédés du diable, exorcisaient le diable et prophétisaient que William Penn serait damné.
Le jour, en effet, où quelques privilégiés de la raison posséderaient le moyen de détruire la planète, leur souveraineté serait créée ; ces privilégiés régneraient par la terreur absolue, puisqu’ils auraient en leur main l’existence de tous ; on peut presque dire qu’ils seraient dieux et qu’alors l’état théologique rêvé par le poète pour l’humanité primitive serait une réalité. […] Respecte ton père… Allie-toi à une seule femme et qui ne soit pas de ta famille, afin que la tendresse humaine s’étende… Ne vous séparez pas en tribus, en nations… Possédez, aimez et cultivez la terre ; elle est inépuisable à transformer par l’homme ses éléments en pensée… Chaque fois qu’un homme naîtra, vous lui donnerez une part de terre… Ne bâtissez point de villes, habitez les campagnes… N’amassez pas d’avance… Vivez en paix avec les animaux, n’imposez point de mors à leur bouche ; ceux qui sont cruels s’adouciront… N’élevez pas au-dessus de vous de juge ni de roi, ils se feraient tyrans… N’ayez ni loi ni tribunal pour punir. » Oui, c’est un rêve ; mais c’est le grand rêve humain ; je dirai presque le seul.
Il lui est de plus enjoint de renforcer sa voix contre tout ce qui blesse & avilit l’Humanité, de flétrir le despotisme, d’attaquer sans relâche la tyrannie, de se dévouer pour la cause commune, de posséder ce sentiment profond qui se répand à grands flots, de voir le dernier citoyen, & de devenir son Avocat devant l’orgueil de la puissance. […] La Loi Romaine, qui défendoit qu’aucun Romain pût posséder au-delà de cinq-cents arpens de terre, étoit une loi très-sage.
» — Là il est fait d’impatience de ce qu’on possède et du désir de ce qu’on vous défend (Double inconstance). — Ailleurs il est fait de la honte même d’aimer : « Quoi ! […] L’erreur est bien naturelle à l’homme ; puisque posséder la vérité intellectuelle et la vérité morale, cela mène encore à une illusion, qui est de croire que la vérité est commune. […] Il y a un dévouement intellectuel, un amour passionné pour les idées, une joie profonde à sentir qu’on n’est plus soi-même, mais l’idée qu’on a eue, et qui à son tour vous possède, une abolition de l’égoïsme dans l’ivresse d’embrasser ce que l’on croit être le vrai. […] Elle est, aux regards du pur logicien, comme un repentir, une timidité, ou une étourderie. — Et précisément l’idée de Dieu est la seule qui ne soit rien si elle n’est pas tout, et celui-là prouve mieux qu’il la possède qui n’en parle jamais, mais dont les idées générales, toutes et chacune, s’y rapportent, et seraient inintelligibles s’il ne l’avait pas. — Par où on revient bien à dire que, comme presque toutes les idées de Voltaire, l’idée de Dieu est une idée qu’il croit avoir, et non une idée dont il a pris la pleine possession. […] Le goût classique, pour lui, ce n’est pas forte connaissance de l’homme, passion du vrai et ardeur à le rendre, imagination énergique et mâle associant l’univers à la pensée de l’homme et peuplant le monde de grandes idées humaines devenant des dieux et des cieux, sensibilité vraie et forte née de la conscience profonde des misères et des grandeurs de notre âme — et, parce que tout cela est bien compris et possédé pleinement, et, pour que tout cela soit bien compris des autres, clarté, ordre, harmonie, proportions justes, marche droit au but, ampleur, largeur, noblesse.
Quant à la toilette, c’est, bien entendu, le mari qui « en disposera comme de toute autre chose. » S’il la veut simple, tu t’en dois contenter ; car, si tu la désires plus élégante ou plus riche, c’est donc pour plaire aux autres, non pour plaire à ton mari, ce qui est « signe d’improbité et mauvais vouloir. » Ainsi, dans les Maximes du mariage ou Devoirs de la femme mariée, versifiés par Molière pour l’usage d’Agnès : Elle ne se doit parer Qu’autant que peut désirer Le mari qui la possède ; C’est lui que touche seul le soin de sa beauté ; Et pour rien doit être compté Que les autres la trouvent laide. […] Et pourtant nul poète comique n’a été aussi doux que Molière pour nos ridicules, parce que nul n’a saisi comme lui le caractère essentiel du travers, cette aberration d’esprit qui le constitue et qui ne permet pas de le prendre au sérieux, parce que celui qui en est possédé, est loin d’avoir conscience de son infirmité morale ; il s’en applaudit, au contraire, croit agir le mieux du monde et exhorte les autres à l’imiter. […] Mais surtout le drame bourgeois n’offrait aucun avantage que la tragédie ne possédât alors. […] Or, il est trop certain que la manie des vers et de la littérature ne développe pas nécessairement, chez ceux qui en sont possédés, le désintéressement et la bonté du cœur.
Ils ont examiné les manuscrits de Victor Hugo et de Lamartine déposés à la Bibliothèque Nationale ; ils ont eu entre les mains la correspondance inédite du savant Frédéric Dübner ; ils ont possédé et possèdent sans doute encore des lettres inédites de Prosper Mérimée (non ; il n’y s’agit pas de George Sand ; ne vous émoustillez pas) et des lettres inédites d’Ernest Beulé. […] On constate alors que ce qui différencie surtout les races supérieures des races inférieures, c’est que les premières possèdent un certain nombre de cerveaux très développés, alors que les autres n’en possèdent pas. » Il résulte de ceci que la civilisation d’un peuple n’est pas le moins du monde garant de sa durée.
Othon, las de ne la posséder que par un commerce de galanterie, l’enleva à Crispinus et devint son époux. […] Celui qui plante de si beaux jardins, qui se promène dans ces maisons de campagne, qui possède tant de terres, qui jouit d’un énorme revenu, c’est Sénèque ! […] Que, si ce moderne avait possédé la richesse du philosophe, personne n’aurait ignoré l’excellent usage qu’il en aurait fait sans doute, et que peut-être il aurait oublié que les largesses de la main droite doivent être secrètes pour la main gauche. […] Dans la conduite, les discours et les écrits de Sénèque, on voit un homme, un philosophe qui, affermi sur le témoignage de sa conscience, marche, avec une fierté dédaigneuse, au milieu des bruits calomnieux de quelques citoyens qui attaquent sa vertu et ses talents, par une basse jalousie qui souffre de la richesse qu’il possède, des honneurs dont il est décoré, et de la considération générale dont il jouit : et en quel temps cela ne s’est-il pas fait ?
Ces chantres sont de race divine : ils possèdent le seul talent incontestable dont le Ciel ait fait présent à la terre.
Là tout est réglé : 1° nourriture : les viandes sont apprêtées sans ragoût, le roi ne boit que du vin du pays ; 2° ameublement : point d’étoffes façonnées, étrangères, point de broderies, prohibition des parfums, des vases d’or ou d’argent ; 3° propriété : chaque famille, dans chaque classe, ne possédera de terre que ce qu’il en faudra pour la nourrir.
Elle possédait toutes nos manies.
Vous voulez m’« étonner » ; commencez par posséder vous-même ce don de l’étonnement philosophique devant l’univers qui, selon Platon, est le commencement de la philosophie.