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2273. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Mercredi 21 mai Quelqu’un vivant dans le monde politique, disait ce soir, que le 16 mai n’avait pas réussi, par suite de la préoccupation de chaque ministre, d’avoir un passeport pour se sauver, en cas de malheur.

2274. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Cet ouvrage renferme non-seulement la vie littéraire & la vie politique de Pétrarque ; on y a fait entrer une version en vers de la plupart de ses ouvrages, imitation qui tient plus de l’exactitude de la traduction que de l’élévation de la poésie.

2275. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

La mémoire, par exemple, a ses caprices, encore mal expliqués : bien souvent, les noms propres font défaut à l’appel de la pensée ; nous savons pourtant qui nous voulons nommer : son caractère, sa taille, sa profession, ses parents, ses opinions politiques, son vêtement habituel, tout ce qui constitue pour notre esprit la personnalité de l’anonyme, est synthétiquement présent à la conscience ; le nom seul est absent ; il nous revient plus tard, quand nous l’avons cherché, ou de lui-même quand nous ne le cherchons plus.

2276. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

La politique, la littérature produisent, elles aussi, de ces vigoureux tempéraments, de ces protestants, de ces anti-surnaturalistes, dont la seule légitimation est un esprit de réaction quelquefois salutaire.

2277. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Par là, si nous pressons les termes du parallèle, se découvrirait encore plus d’une ressemblance entre la politique du poëte thébain et celle que Bossuet a parfois tirée des Livres saints, non pour imposer aux peuples le pouvoir absolu, mais pour imposer au pouvoir une absolue justice.

2278. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Le caractère même du chef politique retracé par le philosophe est modelé sur le législateur hébreu : c’est un naturel extraordinaire, une éducation miraculeuse, une égale aptitude à la vie contemplative et à la vie active.

2279. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Est-ce de se moquer des hommes en général, ou seulement d’amener dans une fiction bouffonne les noms et la satire de quelques ennemis politiques et de quelques poëtes ses rivaux ?

2280. (1883) Le roman naturaliste

Il est certain que nulle autre cause, — même sans parler de celles dont l’enchaînement tient la littérature dans une dépendance étroite, mais non pas absolue, de l’état social et politique, — n’a contribué davantage à pousser de nos jours le roman dans les voies du réalisme. […] Ajouterai-je que des intentions de satire politique et de représailles, qui devraient rester absolument étrangères à l’art, parce qu’elles sont contradictoires à ses lois, ne sauraient excuser les grossièretés révoltantes et malsaines que M.  […] Les politiques de Paris ont donné mission à l’abbé Faujas d’aller convertir aux sentiments plébiscitaires la sous-préfecture de Plassans, et, pour atteindre le but, on se doute, après ce que nous venons de dire, qu il n’est moyens déshonnêtes, honteux, ou violents que le prêtre ne mette en usage. […] L’« impressionnisme » dans le roman De même qu’il y a des crises politiques ou financières, il y a des crises littéraires. […] Curieux de toute sorte de choses, d’histoire et de fiction, de science et d’art, de politique et de poésie, l’œil et l’oreille toujours au guet, servi d’ailleurs, trop bien servi, par une facilité merveilleuse, — que j’appelle merveilleuse pour ne pas la nommer regrettable, — M. 

2281. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Aussi quand l’art grec entre en service, c’est pour le compte de la politique et de la morale. […] La politique se fit une arme de la poésie, au temps de Solon, comme au temps d’Aristophane. […] Mais aux mains de tout autre qu’Aristophane l’art se fût asservi en prêtant son concours aux querelles journalières de la littérature, de la morale, de la politique et de la philosophie. […] C’est le peuple le plus pratique, le plus calculateur, le plus politique qui ait jamais paru. […] L’éclectisme politique s’imposa à la longue aux gouvernements les plus absolus en apparence.

2282. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * — L’assassinat politique est la mise en jeu du plus grand sentiment héroïque des temps modernes. […] Et enfin, l’assassin politique, n’est-ce pas un monsieur qui se met à la place du bon Dieu, volant pour signer l’histoire d’un temps, la griffe de la Providence ?

2283. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

. — Et tous ces gens-là, qui prennent le frais, à la chute du jour, ce sont nos joueurs, nos joueuses, nos politiques et nos galans. […] Proche le château, ce groupe pourrait bien être de nos politiques dont les vapeurs se sont appaisées, et qui commencent à s’entendre et à raisonner plus sensément.

2284. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

« J’ai secoué les credo de la terre, j’ai pris mon vol au-dessus des religions et des politiques de passage ; je me repose dans l’amour de ceux qui m’aiment et je souhaite le bien de ceux qui me haïssent : j’aime l’humanité telle qu’elle est, et je l’adore telle qu’elle doit être : je suis entré dans l’Éternel. […] Les écrivains les plus notoires qui se recommandaient d’elle, ou bien n’écrivent presque plus, ou bien se sont tournés du côté de l’action politique, ou bien ont fait de riches mariages : quelques-uns sont même en passe d’arriver à l’Académie.

2285. (1921) Esquisses critiques. Première série

Et si l’on ne se laisse point abasourdir par ce déballage de pacotille, que l’on aille un peu chercher ce que recouvre cette camelote bariolée, on ne trouve rien de solide dedans, ni de sérieux dessous : pas de philosophie, point de sens social, une politique de bienséance, une esthétique de complaisance, ce rien de culture et d’érudition qu’ont la plupart des collectionneurs, rien qui approche de l’abondance anecdotique de feu Claretie, point de hauteur ni d’ingéniosité dans les vues, ni d’ampleur. […] C’est de pareilles gens que se compose la partie du public qui demeure réfractaire à son art, car — ceci est encore un des traits particuliers à cet auteur — ceux qui ne le goûtent pas ne se manifestent pas par la bruyante incompréhension, comme à l’endroit du génie novateur, ni par l’opposition, comme pour la hardiesse d’idées, ni par la discussion, ni par la haine politique, mais par l’agacement. […] Montfort ne saurait se rattacher à aucune école dont la devise soit : politique d’abord, quel que soit d’ailleurs le sens de la politique ainsi mise en avant.

2286. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Victor Hugo le notait avec un sens aigu des réalités : « Les haines politiques désarment, les haines littéraires jamais. » On le vit bien dans une circonstance mémorable, qui n’est pas éloignée de nous : Quand une distinction officielle fut proposée pour reconnaître le mérite d’un des plus rares talents féminins de ce temps, ce fut un déchaînement, une sorte d’agression sauvage, où collaborèrent les plus basses plumes du Journalisme, faite pour donner une singulière idée de la légendaire chevalerie française : véritable coup de pied d’âne, à double titre faut-il dire, par l’élégance dont il fut administré, et par la qualité littéraire de ceux qui le donnèrent. […] Mais quand même, nous admettons difficilement cette destinée qui « connaît toutes les agitations de la politique et du succès ». […] Il était difficile d’admettre qu’un simple ruban dont nous voyons à chaque promotion fleurir la boutonnière de tel plumitif n’ayant d’autre titre que l’appui de ses recommandations politiques, eût soudain le pouvoir de provoquer tant de clameurs.

2287. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Les serpents lettrés se joindraient aux serpents politiques ; les calomnies pleuvraient sur mes cheveux blancs.

2288. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Un moine sincère, ardent, fier et humble à la fois, est, à mon sens, quelque chose de plus qu’un académicien à demi politique.

2289. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Horace Vernet, de nature un peu taquine et frondeuse, fait ici une petite excursion politique où nous ne le suivrons pas.

2290. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

En adoptant des noms nouveaux, en multipliant des synonymes nombreux, voyants, saillants, excessifs, et en renchérissant à tout instant sur les anciens, l’usage ne fait, en somme, que répondre à des besoins ou à des caprices, ce qu’il importe de distinguer à temps, « et il se soustraira de plus en plus au Dictionnaire de l’Académie, si celle-ci, à l’exemple des grands politiques, ne se jette dans le mouvement pour le régulariser à son bénéfice64 » et au profit de tous.

2291. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Il fut attaqué d’une fièvre cérébrale, et, pendant son délire, il répétait avec beaucoup d’ordre plusieurs discussions qu’il avait entendues sur les intérêts politiques de diverses puissances, au point que l’ambassadeur, qui n’avait jamais regardé son domestique que comme un homme dévoué, venait l’écouter et projetait d’en faire son secrétaire ; mais l’affection du cerveau se dissipa et le malade en guérissant perdit toute mémoire. » (Grimaud de Caux, cité par Duval Jouve, Traité de logique, 159).

2292. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Il se proposait, non d’amuser comme Froissart par des contes joliment colorés, mais d’instruire les politiques en leur montrant l’enchaînement des faits.

2293. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Nous sommes meilleurs juges que La Fontaine de la politique qui révoqua l’édit de Nantes, mais nous n’entendons pas mieux que lui le rôle qui sied à notre pays.

2294. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

La politique contemporaine en France m’en fournirait, je crois des exemples, et j’en trouverais parmi les hommes d’État les plus en vue et non les moins actifs de ces dix dernières années.

2295. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

  Art et Politique, par Richard Wagner, (1re Partie.)

2296. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Houston Stewart Chamberlain, qui, s’il laisse de côté quelques parties importantes de l’œuvre de Wagner, comme les idées politiques et religieuses de ce penseur, a néanmoins été chercher la compréhension de Wagner à la seule source où elle se trouve, dans ses œuvres théoriques, en un mot dans cette série de traités sur l’art, qui remplit ses « Gesammelte Schriften ».

2297. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

L’auteur sait les moindres détails de son sujet, il connaît les secrètes pensées des politiques et les combinaisons des chefs d’armée ; il peut vous dire combien il y avait de soldats dans tel bataillon, combien de sénateurs présents aux délibérations des conseils, combien de prêtresses impudiques autour du temple de la déesse.

2298. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Tous les discours d’Étéocle sont d’un politique ferme et sage qui raisonne le danger sans le braver ni le craindre, pourvoit à tout, fait face à toute chance et se remet du reste à l’arrêt des Dieux.

2299. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Puis se livrant à nous, ses copains politiques et artistiques, selon son expression, il se met à nous parler de son ambition de décrire les métopes du Parthénon, furieux d’enthousiasme, et désespérant, désespérant de pouvoir dire cela avec des mots, et se lamentant qu’il n’y ait pas dans la langue française de vocables assez religieux pour rendre ces torses « où la divinité circule comme le sang ». — « Le Parthénon, le Parthénon, répète-t-il deux ou trois fois, ça me remplit de l’horreur sacrée du lucus. » Et le voilà, prenant feu sur le beau antique, comme un dévot à propos de sa foi, et il nous conte en riant, mais avec une sorte de peur au fond de lui, la peur d’un païen contemporain des Éginètes, il nous conte l’histoire de ce savant allemand Ottfried Muller, qui avait nié la divinité solaire d’Apollon, et qui fut tué d’un coup de soleil.

2300. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

» — Nullement, nous sommes un peuple léger, à passions souvent superficielles comme les feux de paille ; nos idées sont malheureusement trop peu stables, surtout en politique.

2301. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

On en préparoit une traduction françoise dans le dernier siécle, qui fut arrêtée par l’ouvrage du fameux le Noir, Théologal de Seez, intitulé : Les nouvelles lumieres politiques pour le gouvernement de l’Eglise, ou le nouvel Evangile du Cardinal Palavicin révélé par lui dans son histoire du Concile de Trente.

2302. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Or, un homme comme lui, s’il est intégral et conséquent, trempé enfin comme il doit l’être, ne peut pas écrire sérieusement le mot d’honneur, vain à ses yeux comme tous les autres… Pour un matérialiste de cette franchise et de ce bloc, pour un athée de cette vigueur, pour un politique de cette ambition, pour un homme qui dit à son fils : « Aie les femmes et gouverne les hommes », l’honneur, dans un temps comme le nôtre, n’existe plus.

2303. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Léo Quesnel (Revue politique et littéraire, 16 février 1884).

2304. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

[paragraphe illisible] Restent les critiques et les reproches politiques. […] On compte trois sorts de sciences sociales : la politique, le droit, l’économie politique. La politique est la science de la société. […] Quelle sera la méthode en politique ? […] Le raisonnement joue encore, il est vrai, un grand rôle en économie politique, mais l’observation et l’expérience l’enrichissent de faits nouveaux.

2305. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Mais par une fatalité qu’on ne peut exprimer, on annonce toujours une ordonnance avant qu’elle paroisse, ce qui donne lieu à des sollicitations en tout genre, au lieu qu’en bonne politique, on ne devroit en instruire le public, qu’au moment de la proclamation. […] Il aime à voir comme on réfléchit à Londres, comme on agiote en Hollande, comme on disserte en Allemagne, comme on rumine en Suisse, comme on politique en Italie ; il aime à voir ici des hommes solemnels qui jouent la dignité, là des êtres sans façon, qui, malgré la délicatesse du siecle, conservent leur rudesse. […] La politique est ordinairement sur le champ de bataille, & ils ne manquent pas une seule nouvelle, pour avoir droit de contredire & de disputer… Vous n’ajoutez pas qu’ils aiment à promener ceux qui les écoutent dans tous les royaumes, afin d’exercer leur satyre : car il faut que vous sachiez que personne ne feroit mieux le portrait des frondeurs que moi-même, si je voulois m’en donner la peine. […] J’ajoutai que l’aveu d’un homme du monde, d’un banquier, d’un administrateur général des finances, qui soutenoit que ni la politique, ni la probité, ne suffiroient pas pour rendre l’homme irréprochable & vertueux, mais qu’il falloit l’influence des opinions religieuses, étoit un aveu précieux pour l’église, & que le clergé, loin de rejeter une pareille autorité, devoit la faire valoir. […] C’est une redondance de mots nouveaux, une bigarrure de style tout-à-fait originale ; du sublime à côté du trivial, du burlesque & du politique, des phrases déchiquetées, des périodes qui ne finissent point, & qu’on pourroit toiser, un tout sans parties, des parties sans un tout, des idées gigantesques, des pensées rampantes, des termes inintelligibles, des sentimens erronés….

2306. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

. — Il faut dire, pour le bonheur de l’auteur de l’article, que dans le moment Saint-Genest absent manquait à la rédaction, et que l’article était un article politique sur un de Broglie quelconque. — Villemessant de lui commander de porter l’article à l’imprimerie et de le faire composer de suite. […] Lundi 30 janvier Le général russe Annenkoff, cet ingénieur extraordinaire, qui a fait huit cents kilomètres de chemin de fer en trois mois, qui a fait le chemin de fer allant à Samarcande, disait à une personne de ma connaissance, que dans cette ancienne cité, maintenant sous la domination absolue des Juifs, qui ont monopolisé tout le commerce à leur profit, on ignore qu’il y a en Europe un homme politique du nom de Bismarck, on ignore qu’il y a un pays qui s’appelle la France, on sait seulement qu’il y a, dans la vague Europe, un particulier immensément riche, nommé Rothschild.

2307. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Thierry, de donner cette soirée au public ; les événements politiques l’ont privé de ce plaisir, qui eût été pour lui un honneur. […] Il l’est encore parce qu’il a ses idées à lui sur la politique, sur la religion, sur la philosophie, sur le prix des blés, sur le tracé du Métropolitain et le fonctionnement des omnibus ; et ces idées sont celles de tout le monde ; et il les développe avec une conviction imperturbable et une importance solennelle ; et il les ressasse ; et il ne vous lâche point que vous ne lui ayez laissé dans les doigts le bouton de votre habit, par lequel il vous retient. […] En théologie, Alceste sera un grand hérésiarque ; en politique, un républicain, ou tout au moins un révolutionnaire. […] Son esprit de logique et son mépris des préjugés les plus respectables, le mèneront là, s’il les applique jamais à la politique. […] Peut-être ne s’en souvient-il plus ; il était, en ce temps-là, fort enfoncé dans la politique courante et ne s’occupait guère d’art dramatique.

2308. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

tel qu’il est cependant, je l’aime, et jamais rien ne nous séparera jusqu’à ce qu’une même bêche et une même pioche nous creusent un même lit. » Voilà les sentiments politiques du peuple espagnol et sa fidélité monarchique. […] Autour d’eux brillent encore des symboles que la vie commence à déserter ; les formes du moyen âge, entamées déjà par la mort, se dressent encore à leurs côtés ; les fantômes du passé hantent encore leur imagination, leur donnent de funèbres messages, et arment leurs mains du poignard pour la vengeance personnelle, pour la politique ou la religion. […] Un traité de morale, un sermon, un discours politique peuvent et doivent présenter cet enchaînement artificiel de pensées ; mais la nature ne connaît pas ces liens rigoureux et étroits, et l’art est fils de la nature. […] Le pouvoir protecteur dont Luther avait jadis armé les princes au nom de la liberté se retournait maintenant contre la liberté, et l’oppression politique secondait l’intolérance religieuse. […] Or, comme il faut que la vertu soit toujours récompensée en ce monde, leur principauté a été médiatisée ; le pouvoir politique dont ils avaient si bien usé a été enlevé à leurs descendants.

2309. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

À cet égard, écrit un intendant, « l’endurcissement est étrange »  « Aucun particulier, mande un receveur681, ne paye le collecteur qu’il ne voie la garnison établie chez lui. » Le paysan ressemble à son âne, qui, pour marcher, a besoin d’être battu, et, en cela, s’il paraît stupide, il est politique.

2310. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Les esprits impartiaux rendront justice aux sentiments de convenances personnelles et politiques qui lui imposent désormais le devoir de ne répondre aux fausses interprétations que par le silence, aux injures littéraires que par l’oubli, aux insultes personnelles que par la mesure et la fermeté que tout homme doit retrouver en soi, quand on en appelle de son talent à son caractère.

2311. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Il choisit Chapelain : c’était alors de bonne politique.

2312. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Aussi ne demandons point aux poètes du nord les molles et suaves harmonies du midi, ni au peintre qui vit au sein des tempêtes politiques le riant tableau d’une existence douce et paisible.

2313. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

C’est le cas encore pour ce qui rentre dans le cadre des sciences dites morales et politiques, par exemple pour l’histoire et la philosophie.

2314. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

L’œuvre d’art totale a existé au temps de la tragédie grecque qui mêlait danse, chant, musique, poésie dans une œuvre à portée religieuse et politique.

2315. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

M. le roi Louis II de Bavière Roi, le seul vrai roi de ce siècle, salut, Sire, Qui voulûtes mourir vengeant votre raison Des choses de la politique, et du délire De cette science intruse dans la maison,   De cette science assassin de l’Oraison Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre, Et simplement et plein d’orgueil en floraison Tuâtes en mourant, salut, Roi, bravo, Sire !

2316. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

La vraie sincérité, celle qui n’est pas une attitude vaine d’arriviste politique ou littéraire, celle qui est dans la vie et non dans les professions de foi, dans les mœurs et non dans les mœurs oratoires, celle qui est « l’horreur du servilisme, de la palinodie et des concessions hypocrites », loin de se montrer banale comme une préface de Saint-Georges de Bouhélier, « ne semble plus que la vertu des seuls prédestinés ».

2317. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Les changements à vue de la politique, la hausse des besoins, la baisse de l’argent, le crescendo du luxe, le train à la fois positif et effréné, moitié américain et moitié Régence, qu’ont pris les mœurs et la vie sociale, tout cela, en vingt-cinq ans, a fait l’œuvre d’un siècle entre les pères et les fils, entre les hommes de 1840 et les jeunes gens de 1866.

2318. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

C’est à cela que je suis occupé pendant le court loisir que m’ont donné par force la nature et les affaires politiques, d’accord pour me congédier de Paris.

2319. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Je sais qu’à l’Action Française on veut surtout être raisonnable, mais un camelot du roi âgé de quinze ans est sûrement un prodige de romanesque, et je sens bien qu’Henri Lagrange avait donné corps par la politique royaliste à tous ses rêves, à tout ce qu’il y a de plus insaisissable et de plus secret dans les mouvements d’une jeune âme.

2320. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Toutes ses pièces sont des comédies didactiques, je dirai presque des moralités et des sotties. « Il ne faut pas donner aux filles pauvres une instruction qui les déclasse » (Blanchette) ; « le pharisaïsme, même de bonne foi, n’est point la vertu » (Monsieur de Réboval) ; « la politique est une grande corruptrice » (l’Engrenage). […] Qu’on accorde aux femmes les mêmes droits civils dont « jouissent » les hommes, le même salaire pour le même travail, l’accession à tous les métiers et professions, le droit de vote, si l’on veut, et même l’éligibilité politique, tout ce que réclament les plus excitées d’entre elles, j’y consens pour ma part. […] Un fond de brute violente et barbare, aux appétits tout neufs ; par là-dessus, un commencement de culture latine, encore prétentieux et gauche, mais affinant déjà cette brutalité et la tournant en corruption ; le christianisme à travers cela, aggravant de superstition et de terreur cette méchanceté et cette luxure ; et, parmi le tout, des souplesses, une grâce et sans doute des faiblesses nerveuses de femme, quelque grandeur d’ambition, quelque beauté d’orgueil et quelque intelligence politique… il y avait là de quoi façonner, semble-t-il, une Catherine mérovingienne d’assez haut relief. […] Incapable de choisir entre deux femmes, Chambard l’est aussi de choisir entre deux opinions : et c’est cela même qui l’a fait rapidement réussir dans la politique. — Même veulerie chez Livaray, secoué seulement, vers la fin, par ce conseiller d’énergie qui a nom « besoin d’argent. » Livaray a surpris sa femme avec Chambard et est sorti en faisant claquer la porte. […] Déroulède a-t-il voulu nous peindre un type de soldat honnête empêtré dans la politique, ferme dans les choses de son métier, hésitant et faible partout ailleurs ?

2321. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

La partie qui concerne le rôle et l’évolution politiques du poète me paraît neuve, ou tout comme  M.  […] L’exhortation Aux chrétiens dans les temps d’épreuves, l’Hymne à l’Esprit-Saint, l’Hymne au Christ, les Révolutions dégagent le sens véritable de l’Évangile, s’indignent des emplois où les politiques ont abaissé la sainte parole, affirment le progrès humain par la bonté et le sacrifice, et la croyance à un dessein divin dans le gouvernement du monde et dans l’économie de l’histoire… Et ces choses avaient été dites, je crois ; et l’on s’est mis, depuis dix ans, à en répéter quelques-unes, mais non pas mieux ni plus clairement, ni plus magnifiquement, parce que cela est impossible. […] Je ne vois, pour ma part, nulle affectation vaniteuse, mais l’expression d’une pensée réfléchie et virile et le franc aveu d’une nature robuste et superbement équilibrée, dans ce passage, souvent raillé, de la Lettre qui sert de préface aux Recueillements : « Quand donc l’année politique a fini…, ma vie de poète recommence pour quelques jours.

2322. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Ils ne sont pas endormis, ces gros bourgeois qui aiment la joie ; je les voyais, actifs dans leur prospérité, braves sur terre, héroïques sur mer, conquérir leur pays sur les flots, leur liberté politique sur Philippe II, et faire respecter à tous les peuples le pavillon de leurs vaisseaux marchands407. […] Mais l’interdiction prononcée par la politique du roi fut maintenue.

2323. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Dimanche 26 février On parle chez Flaubert de cette femme mêlée à tout ce qu’il y a eu de caché, de honteux, de scandaleux, depuis les tripotages politiques de Guizot jusqu’au maquerellage de la Deslions ; de cette femme à tête de criminelle qui ressemble à la veuve de Jean Hiroux. On nous la montre, sa voiture attelée, dès sept heures du matin, courant Paris d’un bout à l’autre, pénétrant par des portes dérobées chez tout le monde politique et financier.

2324. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

L’opinion moderne, reconnaissante, probablement, de ce qu’il avait travaillé à la destruction de l’autorité religieuse et politique, l’accepta beaucoup trop sur le pied où il se donna d’un homme de génie, et la Critique, si basse souvent, suivit l’opinion, au lieu de la conduire. […] Les réactions politiques n’ont rien à voir en littérature.

2325. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Ce serait être injuste cependant que de ne pas reconnaître dans le règne de Louis XII une saison propice de malice gauloise enhardie et de satire politique assez piquante.

2326. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

» Il chante jusqu’à sa politique dans la cinquante et unième ode ; il chante jusqu’à son agonie dans la suivante.

2327. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Et enfin le génie humain de toutes les époques se couronnait lui-même en face de l’Éternel, et, son diadème sur le front, disait à la religion et au pouvoir politique : « Tu n’iras pas plus loin ! 

2328. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Tout grand ouvrier en philosophie, en religion, en politique ou en art, laisse de sa vie dans son œuvre.

2329. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

La décence est la vertu des changements de scènes politiques.

2330. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Car, non seulement l’Éducation sentimentale est l’histoire de deux jeunes gens, très particuliers comme individus et très généraux comme types, puisqu’ils représentent, l’un, le jeune homme romantique, et l’autre, le jeune homme positiviste, et cela juste à l’heure où la période du positivisme va succéder chez nous à celle du romantisme ; et non seulement cette histoire se combine avec une étude des idées et des mœurs dans les dernières années du règne de Louis-Philippe : l’Éducation sentimentale est quelque chose de plus : l’histoire pittoresque et morale, sociale et politique, de la Révolution de 1848 ; elle nous dit, et avec profondeur, les barricades et les clubs, la rue et les salons, et elle nous montre cette chose extraordinaire : la confrontation effarée des bourgeois avec la Révolution, cette Révolution que leurs pères ont faite soixante ans auparavant, mais qu’ils croient terminée, puisqu’elle les a enrichis, qu’ils s’indignent de voir recommencer ou plutôt qu’ils ne reconnaissent plus quand c’est eux à leur tour qu’elle menace, et qu’ils renient alors avec épouvante et colère.

2331. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Qu’on le veuille ou non, ici comme ailleurs, le problème est d’abord politique.

2332. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Jalouse de ses droits écrasés, la déesse d’amour se vengea : le philtre d’amour destiné selon les mœurs du temps par la prévoyante mère à l’époux marié par politique, elle le fit par une rusée mégarde présenter au jeune couple ; eux, l’ayant bu, s’enflammèrent tout à coup d’un clair feu, et se durent avouer qu’ils s’appartenaient l’un à l’autre seulement.

2333. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

On a parlé de politique, puis du Canada, des Anglais.

2334. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

Aujourd’hui littérature, art, science, tout se tait sous la grosse et bête voix de la politique.

2335. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

L’allusion politique tue le poème, dont elle fait un pamphlet ; la prédication tue le drame, en en faisant un traité de morale.

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