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991. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

La nue s’ouvrait encore sur le fils de l’homme ; les anges montaient et descendaient sur sa tête 478 ; les visions du royaume de Dieu étaient partout ; car l’homme les portait en son cœur.

992. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Un poète qui peint des caractères fait comme le peintre de paysage : il emprunte des détails partout où il en trouve qui rient à son imagination et conviennent à ses vues ; il les rapproche, il les sépare de manière à en tirer des effets.

993. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Aussi, par les fruits de cette désolante doctrine, voit-on presque partout une dégradation générale ; les esprits retrécis, abattus ; les cœurs resserrés, desséchés, languissans ; les mœurs corrompues, dégradées, ou plutôt entiérement anéanties ; le génie national totalement défiguré & perverti.

994. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

La vérité revient partout, dans les mœurs, dans les lois, dans les arts.

995. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Ici, comme partout, en esquissant ce croquis de la noblesse castillane vers 1695, nous réservons, bien entendu, les rares et vénérables exceptions. — Poursuivons.

996. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Bientôt on ne vit partout que charlatans devins.

997. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Au demeurant, je supplie Sa Majesté Impériale de considérer qu’il ne faut point de prêtres, ou qu’il faut de bons prêtres, c’est-à-dire instruits, édifiants et paisibles ; que s’il est difficile de se passer de prêtres partout où il y a une religion, il est aisé de les avoir paisibles s’ils sont stipendiés par l’État, et menacés, à la moindre faute, d’être chassés de leurs postes, privés de leurs fonctions et de leurs honoraires et jetés dans l’indigence.

998. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Baudouin transportera la fausse gentillesse de son beau-père dont il est épris, les grâces de Boucher, dans une grange, dans une cave, dans une prison, dans un cachot ; il fourrera partout la petite maison et le boudoir.

999. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Cela devient nécessaire partout, mais cela est surtout profitable quand il s’agit — comme ici, par exemple, — de nations lointaines et stationnaires, que le temps agite et ronge sur place, tout en ayant l’air de les conserver.

1000. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Elles ont vu, comme tout le monde, ce qui maintenant crève les yeux à tout le monde, et ce qui les lui crevait déjà de leur temps, c’est-à-dire la bataille, exaspérée partout, de la Révolution contre ce qui reste de monarchies !

1001. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Je connaissais la vignette qui est partout, l’esprit joyeux et fin, le voluptueux embonpoint littéraire, le sensuel, le gourmand, le gourmet, — écrit ainsi et non comme cela : gourmé, car il ne l’est point, mais aimable au contraire, abandonné, facile, charmant, et, même quand il s’attendrit, toujours de la fantaisie la plus rose !

1002. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

» Hérodote a sur son front païen quelque chose du rayon des prophètes, et Pierre Saliat a le mérite critique de l’avoir vu… Il a, comme un de nous, raffinés modernes qui cherchons partout des analogies, saisi ce caractère majestueux, théocratique et patriarcal qui donne à Hérodote un si grand air, auprès duquel Thucydide lui-même semble petit et mince, un maigre historien d’époque philosophique, quelque chose comme un Thiers d’Athènes.

1003. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Il y fut l’homme de toute sa vie, l’homme qu’il était au confessionnal, à la tête de son diocèse ou de l’État, dans son opposition respectueuse aux mesures politiques de la cour de Rome, enfin partout, même sur les champs de bataille, c’est-à-dire le champion du droit strict et de la justice armée.

1004. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Ce que je sais le mieux, c’est mon commencement… Il faut avouer qu’une telle chute serait ridicule et mortelle… Nous ne disons pas que Ranke l’ait faite, mais voici pourtant deux volumes dans lesquels il a dû ramasser l’effort de sa pensée et la force réfléchie de sa maturité, et partout où nous les avons ouverts, nous n’avons trouvé que l’indigence, le refroidissement, le dessèchement, mis à la place de tout ce qui promettait autrefois la richesse, la chaleur, l’abondance et la vie Il est des gens, nous le savons, qui appelleront cela un progrès.

1005. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Mais, si nous le pouvions, il nous serait facile de faire voir partout, dans le livre de Crétineau, cette ambition qui semblait, chez Louis-Philippe, avoir peur d’elle-même, et qui fut la cause de tant de désaveux, d’empêchements et de reculades sous ce roi quasi-roi, quasi-conscience, quasi-caractère, quasi-tout, puisqu’on avait inventé ce mot bouffon : quasi, pour sa fausse légitimité.

1006. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Quand, enfant affolé de l’insurrection, il se nomma lui-même procureur général de la hideuse lanterne, puis tout à coup se cabra de peur devant l’incendie qu’il avait allumé avec son falot, comme le petit polisson du coin d’un bois qui l’incendie avec une allumette et qui se sauve ; quand, toujours gamin, mais gamin tremblant pour le coup, — car le génie de Camille Desmoulins est voué autant à la peur qu’aux larmes, — il se laisse corriger ses épreuves du Vieux Cordelier, comme un devoir, par le terrible Robespierre ; quand tout à coup il fait volte-face contre son ancien ami Brissot, qu’il avait tant vanté, et, girouette lasse de tourner dans du sang, ne veut pas en avoir tant au pied, c’est éternellement et partout sa sensibilité que MΜ. 

1007. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Que l’Europe le sache ou l’ignore, qu’elle en soit consciente ou inconsciente, elle est en lui, il est elle, il est partout ; il est dans les penseurs, il est dans les artistes, il est même dans les femmes, qui croient à la substance et plaisantent… panthéistiquement !

1008. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ventura, qui a une clef pour entrer partout et qui n’entre nulle part, le P. 

1009. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

C’est ainsi que partout, dans le livre des Études sur la Chanté chrétienne, Notre-Seigneur Jésus-Christ n’est jamais appelé que « le plus grand des révélateurs », et que les miracles enseignés par l’Église sont regardés de cet œil tout ensemble défiant et superficiel que nous connaissons.

1010. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Et quand il s’agit de se prononcer sur la valeur du système représentatif qui règne à présent sur le monde, Armand Hayem, qui sera quelque jour un homme politique, se dérobe une fois de plus, si bien qu’en résumé et partout, sur toutes les questions, son Mémoire, fait pour une académie devant laquelle il savait bien qu’il parlait et dont il a fait un livre après coup, n’est absolument rien de plus qu’une vaste pierre d’attente à base tremblante, et pourrait s’appeler, pour la peine de l’avoir écrit, la philosophie et la politique de l’ajournement.

1011. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Il est si profondément poète dans ses Poèmes que partout ailleurs c’est l’homme de ses Poèmes, diminué, voilé, modifié par les exigences d’œuvres différentes, mais le même cependant, identique et ineffaçable.

1012. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Seulement, il y a plus que l’exécution, réussie en quelques endroits, à simplifier, à aériser, à diaphaniser partout, pour qu’elle soit plus digne de l’inspiration qui doit y descendre comme une haleine plus pure dans une flûte de cristal.

1013. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Il l’est partout, même dans les idées les plus erronées, qu’il a parfois, cet homme du temps !

1014. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

On le retrouve partout, l’immortel enfant à barbe grise, dans ces Contes du vieil enfant.

1015. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Nom vénérable et presque sacré, plus mystérieux et plus voilé que ceux de Socrate et de Platon, à peine plus dessiné à nos yeux et plus distinct que celui d’Homère, on ne t’interrogeait qu’avec respect et religion ; on supposait derrière ta science toutes sortes de sciences perdues, on voyait dans ton expérience le résumé de toutes les expériences ; on sentait en toi, aux bons endroits lumineux, l’universalité d’une doctrine, le lien de l’observation comparée, partout le sentiment de la vie ; on voulait tout comprendre, on espérait t’arracher de derniers secrets ; on te demandait presque des oracles. […] Voyez dans le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, avec quelle fierté le Grec triomphe du barbare, l’homme libre du sujet soumis à un maître, l’Européen vainqueur de l’Asiatique partout vaincu sur terre et sur mer. […] ce rayon, que tant de force anime, De l’espace toujours ne franchit pas l’abîme, Ni n’atteint notre bord ; Le flot étincelant qui partout le propage, Baissant de plus en plus dans la mer sans rivage, S’affaiblit et s’endort.

1016. (1929) Dialogues critiques

Pierre Mon cher positiviste, vous en voyez partout. […] Paul Dieu sait s’il y en a eu, un peu partout, excepté sur la Côte d’Azur, où il y avait des moustiques… Et peut-on connaître le sujet de votre grand travail ? […] Pierre N’y a-t-il pas des difficultés partout ?

1017. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Je ne suis point assez sceptique pour ne pas croire, et croire très fermement, que des rivages de l’Attique à ceux de la Nouvelle-Hollande, depuis l’antiquité la plus reculée jusqu’à la consommation des siècles, on a ri partout et l’on rira toujours devoir un prédicateur faire une grimace en disant : Amen ! […] Malheureusement, ce qu’il trouve au fond de cet abîme, ce n’est point l’idée du comique ; il fera bien de creuser encore, et ailleurs ; mais il ne la trouvera pas plus que les enfants du laboureur ne trouvèrent for qu’ils croyaient enfoui, et qui était partout. […] Le sentiment Uranie n’est pas un enfant gâté de la nature, qu’une fée aurait doté à son berceau du privilège unique d’être infaillible en matière d’art, de sentir la beauté partout où elle serait, et de ne la sentir que là.

1018. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Votre âme se transfigure en rayons et se répand, comme cette pluie de feu, dans toute l’étendue ; vous n’êtes plus ici ou là ; vous êtes partout, vous contractez l’ubiquité de cette lumière : elle est si transparente que vous croyez lire jusqu’au fond du firmament, comme on voit dans une eau claire, à l’ombre d’un cap, jusqu’aux grains de sable de la plage. […] Mais ces critiques de Paris ne sont jamais allés en Italie ou en Grèce ; ils auraient vu partout des physionomies et des poses héroïques, dans des groupes de pasteurs ou de matelots. […] Il dit l’agonie sur la terre et le naufrage sur la mer, l’angoisse de la mort partout, l’éternelle séparation.

1019. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

C’est un dernier sacrifice à l’attitude et au décorum, ce défaut de sa vie ; partout ailleurs il est simple et vrai. […] XXXIV Mais revenons aux salons littéraires ; ils sont partout le signe d’une civilisation exubérante ; ils sont aussi le signe de l’heureuse influence des femmes sur l’esprit humain. […] Rousseau chez madame d’Épinay ou chez madame de Luxembourg, de Vergniaud chez madame Rolland, de Chateaubriand chez madame Récamier, partout c’est du coin du feu d’une femme lettrée, politique ou enthousiaste, que rayonne un siècle ou que surgit une éloquence.

1020. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Si nous parcourions les différents pays de l’Europe, nous trouverions partout le même phénomène du caprice des critiques. […] « En attendant, je vivais en tout et partout inconnu à moi-même, ne me croyant aucune capacité pour quoi que ce fût au monde, ne me sentant de vocation décidée que pour cette mélancolie continuelle, ne goûtant ni paix ni repos, et ne sachant jamais bien ce que je désirais : j’obéissais aveuglément à ma nature sans la connaître ni l’étudier en rien. […] À la promenade, à la messe, partout on le voyait à ses côtés, comme un gardien hargneux.

1021. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Près de cette ville, je retrouvai enfin celle que je demandais à tous les échos, que je cherchais partout, et dont la douce présence me manquait depuis plus de seize mois. […] J’interrogeais tout le monde, et partout j’apprenais qu’elle y était passée environ deux mois auparavant. […] Cette invasion très bien prévue et si fort détestée, l’invasion des Français à Florence, eut lieu le 25 mai 1799, avec toutes les circonstances que chacun sait ou ne sait pas, et qui ne méritent pas d’être sues, la conduite de ces esclaves partout la même n’a en toute occasion qu’une couleur.

1022. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

La concurrence pour la nourriture entre les organismes de même espèce, qui est la vraie lutte pour la préservation de la vie, est en réalité un phénomène secondaire ; elle n’est pas un fait qui accompagne la vie essentiellement et partout. […] Toute nouvelle position gagnée par un organisme dans son progrès est une limite qu’il s’efforce de dépasser à son tour : nous trouvons partout non pas seulement la tendance à conserver la vie, mais la tendance à améliorer les conditions de la vie, en intensité et en qualité. […] Une loi opposée se manifeste dans les sens supérieurs et partout où il y a des organes très spécialisés : là, c’est le plaisir qui peut naître immédiatement et acquérir un degré de distinction notable à partir du point d’indifférence.

1023. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

on ne peut être partout, et suffire à tout, les horizons de nos projets de travail sont si grands et si étendus en tous les sens ! […] Partout du confortable et du luxe joyeux et criard. […] 10 septembre La persécution du bruit comme partout ailleurs, du bruit de la voix des maîtres, du bruit de la voix des fermiers, du bruit de la voix des domestiques, bruit dans lequel revient toujours le mot « argent ».

1024. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Point d’action, point de naturel, partout des satires avortées, de grosses caricatures ; ni art, ni mesure, ni goût ; le style puritain est transformé en un baragouin absurde, et la rancune enfiellée, manquant son but par son excès même, défigure le portrait qu’elle veut tracer. […] Partout, pour affermir, il retranche ; il atteint la solidité par les suppressions. […] Les habitudes mondaines font une couche épaisse qui partout la recouvre ici. […] Sitôt que vous voulez le peindre avec vérité, en philosophe, vous rencontrez le vice, l’injustice et partout l’indignation ; le divertissement périt sous la colère et la morale. […] Tattle sent bon partout, sa perruque sent bon, et ses gants sentent bon, et son mouchoir sent bon, très-bon, meilleur que les roses.

1025. (1932) Les idées politiques de la France

La révolution espagnole a mis des professeurs partout et elle ne pouvait faire autrement : ce sont les cadres naturels d’une jeune République. […] Aujourd’hui cet héritage révolutionnaire est partout, la charpente de la Révolution subsiste, et ses idées circulent. […] Qu’on se reporte au temps d’une révolution où tout était nouveau, absolu et tranché ; où le gouvernement populaire avait été mis en action dès la première secousse, par l’institution violente, mais salutaire, des comités permanents, qui partout remplacèrent toutes les autorités, et des gardes nationales qui partout maintinrent la sécurité. […] Surtout, comme Mistral eût désiré le faire pour le Félibrige, il l’a voulu, depuis la bataille de l’affaire Dreyfus, présent partout. […] Le fait socialiste précède, dépasse partout les idées socialistes elles-mêmes, la pratique transcende ici la mystique, et l’action déborde le mythe.

1026. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Mais il faut passer par-dessus le moyen âge et arriver aux dernières années pour la découvrir qui s’infiltre partout, soit dans les œuvres d’imagination, soit dans les mœurs, dans les actions et dans les pensées les plus ordinaires de l’existence. […] L’instruction offerte et même imposée à tous, les écoles partout ouvertes, et le livre, la brochure, le journal à bon marché répandent partout les idées de réformes radicales211. » D’où cette théorie, horrible mais logique, que le seul remède au péril serait de supprimer d’abord l’enseignement primaire. […] Il ne la formule nulle part ; il l’observe presque partout. […] C’est partout la même imagination débridée, désordonnée, avide de l’inconnu et de l’extraordinaire, du barbare et du monstrueux. […] partout, sans cesse, avec une extraordinaire finesse des sens, il le saisit et le retrouve dans les moindres manifestations de la vie réelle ; il en subit, d’une manière continue, l’influence stérilisante.

1027. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Je dispenserai le lecteur de ce banal exercice de rhétorique en lui disant que Myrrha est une œuvre toute personnelle et qui porte, partout en elle, la marque de son auteur. […] Henri Lavedan vient de faire paraître, n’est pas à proprement dire un roman, c’est une suite de saynètes dont le lit joue partout la principale scène. Ni la gaîté, ni l’esprit n’y manquent, le nom de l’auteur le dit assez, mais c’est surtout la pointe d’observation qui y perce partout, qui en est pour moi le grand mérite. […] Auguste Vacquerie contre des frénétiques d’art quand même et partout, dont la secte existait déjà il y a une quarantaine d’années. […] Les Anglais, mieux avisés, nous avaient devancés dans cette recherche et avaient établi partout des comptoirs pour nous vendre fort cher ce qu’un peu plus d’activité et de clairvoyance nous eût donné pour rien.

1028. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Elle était partout, dans ces années-là, puisqu’elle enveloppait, qu’elle gagnait même Renan. […] Elle va le cherchant partout, le créant au besoin où il n’est pas. […] La guerre en outre était partout. […] Partout il a senti le faux semblant, l’imposture, le vide. […] Il apparaît partout, pour qui sait vous lire.

1029. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Sully Prudhomme offre à peu près partout le même caractère de beauté savante. […] Règle générale : partout où M. Leconte de Lisle rencontre dans Eschyle une vérité morale à exprimer, il abrège et passe vite ; partout où il rencontre un effet pittoresque à rendre, il développe et renchérit sur le texte. […] Guizot a partout donné l’exemple de cette justice distributive. […] Comme documents biographiques, l’intérêt de ces lettres est le même partout ; mais on a remarqué avec raison que les trois premiers tomes ne renferment rien qui soit d’un intérêt général.

1030. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

C’est pour moi une autorité incontestable, quant aux faits ; mais tout ce qu’il n’a pas vu (ou ce qu’il a omis intentionnellement, car lui aussi, il avait un cadre et une école), je peux bien aller le chercher partout ailleurs. […] L’âme humaine n’est point partout la même, bien qu’en dise M. 

1031. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Voyant donc qu’il n’y avoit autre remède et qu’il m’étoit impossible de supprimer tant de copies publiées partout, pour ce que le feu roy (que Dieu absolve !) […] La différence est à la vue comme dans les noms. » Le sonnet de Du Bellay est la contrepartie du mot de Courier : il montre que la poésie, à qui sait la cueillir, est partout, et que les lieux les plus humbles, sous la vérité de l’impression, ne le cèdent en rien aux plus beaux, mais gardent d’autant mieux leur physionomie attachante.

1032. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Or, en ce temps-là, dès qu’on sait observer les bienséances, saluer et causer, on a son brevet d’entrée partout. […] Et qu’est-ce que la cour, sinon la tête de cette immense aristocratie qui couvre toutes les parties de la France, qui, par ses membres, atteint à tout, et exerce partout ce qu’il y a d’essentiel dans toutes les parties de la puissance publique ? 

1033. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts : Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire ; Je ne demande rien à l’immense univers. […] Il a quelque raison de se dire : « Mon chagrin même, par sa nature extraordinaire, portait avec lui quelque remède : on jouit de ce qui n’est pas commun, même quand c’est un malheur. » Et plus loin : « Je ne sais ce que le ciel me réserve, et s’il a voulu m’avertir que les orages accompagneraient partout mes pas. » Plus loin encore, M. 

1034. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Le beau, le grand, le vrai, la nature, sont des dieux partout révérés ; c’est le culte qui diffère. […] Mais ces communs qui sont partout les plus nombreux, et conséquemment les plus forts quand ils veulent l’être, se prévalent de cet avantage dans les théâtres de la Grande-Bretagne ; ils y règnent sur les acteurs et même sur les plus nobles et les plus honorables spectateurs.

1035. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Tenir une heure durant quelqu’un sous le charme d’une histoire rare et magnifique dite en paroles rythmées, voilà ce qui ne vous est pas étranger, et à quoi vous avez droit été, cela, avec l’incroyable talent que vous mettez partout, vous fait des aujourd’hui une place à part ; et, Les Poésies de Catulle Mendès, ce titre signifie parfaitement ce qu’il dit. […] Paul Ginisty Votre enthousiasme est communicatif, vous faites jaillir la flamme partout… Vous avez vu avec quel entrain, quel zèle, je dirai aussi quelle joie, les artistes de l’Odéon se sont voués à l’œuvre qui était entreprise, en donnant plus que leur talent, leur âme, retrouvant cette ivresse sainte de la poésie que vous savez si noblement inspirer, car vous croyez avec raison qu’il y a un prestige magique dans la beauté du vers.

1036. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

L’esprit humain est partout ; il est dans les grandes littératures du Midi et du Nord ; il est jusque dans ces patois qui n’ont pu devenir des langues littéraires ; mais il y est moins complet, il y paraît sous des formes plus ou moins défectueuses. […] Partout où l’écrivain est en rapport d’idées avec le public, le public se subordonnât-il à l’écrivain, il y a un beau spectacle pour l’esprit humain.

1037. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

La bienséance et la médiocrité, que Plaute ignorait, s’y rencontrent partout. » Pintrel travaillait alors à une traduction des épîtres de Sénèque, vrai chef-d’œuvre, non de mot à mot, mais de français délicat, subtil, qui prend à Sénèque tout son esprit et lui laisse ses faux brillants. […] Ils se moquent de moi, qui, plein de ma lecture, Vais partout prêchant l’art de la simple nature84 .

1038. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

En effet, malgré l’intervalle chronologique, Homère et Virgile font bon ménage sur le même terrain d’histoire, et, là comme partout, ils se complètent. […] Seulement, pendant que l’on trifouille encore de partout la vie, le testament, les petits papiers de ce Tallemant des Réaux de la Critique, qui a mis au monde et à la mode les critiquaillons à petits faits et à petites histoires qui vont le montrer à la pointe de leurs aiguilles comme un insecte des plus curieux, nous voulons placer ici un mot définitif et littéraire et un jugement d’ensemble sur son esprit et ses travaux.

1039. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Or, que sont les autres pour un égoïsme dont le centre est partout et la circonférence nulle part ? […] La manière dont le mariage se fait, dans ce Mariage dans le monde, l’amour qui s’y fait avant le mariage, l’amour qui s’y défait après, le craquement misérable de tout cet agencement de petites convenances et de petits sentiments au bout de quelques mois d’intimité conjugale, le marié, la mariée, la marieuse, qui est maintenant une Institution : tout y est de ce qui est partout.

1040. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

En un mot, il y a « l’âme » dont il faut partout exulter le rayonnement, et il y a le « corps », dont il ne faut tenir compte que s’il est transfiguré par l’âme : il y a le noble et l’ignoble. […] Que ce soit par lui-même ou par d’autres, ce que nous désirons, après tout, c’est voir son œuvre acharnée de réaliste s’épanouir, se multiplier, éclore partout, envahir, submerger le monde encore pourri de faux idéal écraser comme sous un prodigieux marteau les fadaises, les rÉdites et les conventions au milieu desquelles nous nous débattons.‌

1041. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

On les voit de partout, mais aussi on les voit de loin. […] Mais l’expression avait partout une parenté émouvante, et c’était la jeunesse, une joie enfantine, facile et pleine, qui déborde comme les fontaines en attendant qu’on y puise, et c’était une limpidité de regard qui disait la parfaite virginité des âmes.

1042. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Ne serait-ce point qu’elles voient le bonheur partout ?

1043. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Hors du royaume, il avait échoué partout, tout tenté et tout manqué.

1044. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Partout où manque ce mouvement, la langueur, la froideur, l’ennui surgissent.

1045. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Il a des pages de sensualité vive, en bon français, pas tout à fait moderne, ni très à lui, ni même à Maupassant qui l’avait pris un peu partout, en bon français de l’Exposition de 1878.

1046. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Partout l’histoire des langues montre deux idiomes superposés, langue ancienne synthétique, langue moderne analytique.

1047. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Madame de Sévigné nous apprend69 que Sauveur et Robervalle, membres de l’Académie les sciences, lui enseignèrent les mathématiques, la physique et l’astronomie, Bayle lui rend ce témoignage, qu’elle était connue partout pour un des esprits les plus extraordinaires et pour un des meilleurs.

1048. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Bréal approuve seulement Mme Dacier de « voir partout dans l’Iliade des nobles et des princes », au lieu des « types grossiers et barbares » qu’on affecte d’y voir aujourd’hui.

1049. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

» son mari, elle le voit, elle le met partout, Edgar forever !

1050. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

Théologienne, à sa manière, par le fait d’une intuition surnaturelle qu’elle devait probablement à la prière, si puissante quand elle est bien faite, elle a partout, dans ce qu’on a pu sauver de ses délicieuses griffonneries, une pureté d’orthodoxie pour le moins égale à son exquise pureté de cœur.

1051. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Ils en fourraient partout… comme les femmes des épingles.

1052. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

Le xviiie  siècle, ce monstre qui s’allongeait partout, lui était sorti des entrailles.

1053. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Elle est à chaque page du livre de Lavallée, le remplissant de son action, de sa pensée, et l’on oserait presque dire de son ubiquité, tant elle est partout et s’y multiplie.

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