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1744. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Croix, Camille de (1859-1915) »

Le roi de la contrée est Phlemmar, centième du nom, sa femme, la délicieuse reine Crédulie, leur premier ministre, Domito… Et si vous voulez savoir comment Métapanta, fils de Gupor, président d’une république voisine, — celle de Négocie, — et mari d’Ingénie, fille du grand savant Rhadinouard, s’y prit, pour embêter les tranquilles Lazuliens, et à un tel point, que les Négociens veulent conquérir leur pays, vous n’avez qu’à lire le volume.

1745. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 445-448

D’ailleurs personne ne devroit être plus réservé sur la plaisanterie, lorsqu’il s’agit de Comédie, que l’Auteur de la Prude, de l’Indiscret, de la Femme qui a raison, du Droit du Seigneur, de Charlot ou la Comtesse de Givry, du Dépositaire, en un mot, de toutes les Comédies réprouvées qui ont paru sous son nom.

1746. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Greuze  » pp. 157-158

Sa tête, celle de son fils, et celle de sa femme sont d’une beauté rare.

1747. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Millet Francisque » p. 168

Je ne me rappelle plus ce que Monsieur Francisque a fait ; c’est, je crois, une fuite en égypte , ce sont les disciples allant à Emmaüs , c’est l’aventure de la samaritaine, cette femme dont le fils de Dieu lisait dans les décrets éternels de son père qu’elle avait fait sept fois son mari cocu, ô altitudo divitiarum et sapientiae dei !

1748. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

Pour les découvrir, il faudrait partir des phénomènes les plus grossiers, par exemple, des serpens, des oiseaux, des arbres, des maisons, des papillons ; il est certain qu’un serpent, qu’un arbre, qu’une maison serait ridicule sur le dos d’une femme.

1749. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Le Moine » p. 321

Il y avait encore de Le Moine un autre buste en terre cuite, d’une femme ; il était très-élégant, très-vivant, très-fin ; le cou cependant maigre et sec, et la distance du menton au cou, la profondeur de la mâchoire énorme.

1750. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

., etc ; et dont voici le sens : Tandis que Duclos raconte les grandes actions de Louis XI, les femmes sont sous le charme, suspendues à son doux langage. […] On abrutit quelqu’un en le livrant au vin, aux femmes, à quelque excès grossier : pour l’abêtir, il suffit de lui retrancher toute étincelle d’éducation libérale et de l’appliquer à des pratiques insipides, insignifiantes. […] Louis XIV, si poli avec les femmes, va tutoyer Mlle de Chausseraye, et celle-ci va parler à la Duclos, c’est-à-dire manquer à sa tactique d’indifférence, et, en s’adressant au roi, avoir une pointe de jurement comme dans un café.

1751. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Sort-il du spectacle un jour de première représentation, il s’amuse à regarder passer le monde, les jolies femmes qui font les coquettes, les laides qui n’ont pas moins de prétention et qui trouvent moyen de faire concurrence aux jolies, les jeunes gens aussi, qui font les beaux ; il s’amuse à interpréter ce que signifient toutes ces mines qu’il voit à ces visages, ces grands airs et ces maintiens complaisants ; il leur fait tenir de petits discours intérieurs bien précieux, bien vaniteux, qu’il déduit par le menu : Ce petit discours que je fais tenir à nos jeunes gens, on le regardera, dit-il, comme une plaisanterie de ma part. […] Et comment, par exemple, n’appellerait-on point précieux un observateur qui vous dit, en voyant dans une foule les figures laides faire assaut de coquetterie avec les figures plus jolies (la page est curieuse et dispense d’en lire beaucoup d’autres ; mais, à côté du bon Marivaux, il faut bien qu’on sache où est le mauvais) : J’examinais donc tous ces porteurs de visages, hommes et femmes ; je tâchais de démêler ce que chacun pensait de son lot, comment il s’en trouvait : par exemple, s’il y en avait quelqu’un qui prît le sien en patience, faute de pouvoir faire mieux ; mais je n’en découvris pas un dont la contenance ne me dît : « Je m’y tiens. » J’en voyais cependant, surtout des femmes, qui n’auraient pas dû être contentes, et qui auraient pu se plaindre de leur partage, sans passer pour trop difficiles ; il me semblait même qu’à la rencontre de certains visages mieux traités, elles avaient peur d’être obligées d’estimer moins le leur ; l’âme souffrait : aussi l’occasion était-elle chaude.

1752. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Une idylle, composée, il y avait quatre-vingts ans environ, par un ancien évêque de Meaux, Philippe de Vitry, sur le bonheur de la vie champêtre, continuait de faire fureur, et le bûcheron Franc-Gontier et dame Hélène sa femme (un Philémon et une Baucis plus jeunes) recrutaient, parmi les badauds de la cité, bien des admirateurs à froid de la vie des forêts, louant la médiocrité non dorée, l’eau pure du ruisseau et le gland du chêne. […] Tant qu’on ne produira pas un exemple ancien de cette façon de réplique qui donne ici tout l’agrément, et qui a surtout son à-propos quand il s’agit de femmes et de beautés célèbres, Villon reste en possession de son titre ; il garde en propre son plus beau fleuron. […] Toujours, quand il sera question de la rapidité et de la fuite des générations des hommes qui ressemblent, a dit le vieil Homère, aux feuilles des forêts ; toujours, quand on considérera la brièveté et le terme si court assigné aux plus nobles et aux plus triomphantes destinées : Stat sua quaeque dies, breve et irreparabile tempus Omnibus est vitae… mais surtout lorsque la pensée se reportera à ces images riantes et fugitives de la beauté évanouie, depuis Hélène jusqu’à Ninon, à ces groupes passagers qui semblent tour à tour emportés dans l’abîme par une danse légère, à ces femmes du Décaméron, de l’Heptaméron à celles des fêtes de Venise ou de la cour de Ferrare, à ces cortèges de Diane, — de la Diane de Henri II, — qui animaient les chasses galantes d’Anet, de Chambord ou de Fontainebleau ; quand on évoquera en souvenir les fières, les pompeuses ou tendres rivales qui faisaient guirlande autour de la jeunesse de Louis XIV : Ces belles Montbazons, ces Châtillons brillantes, Dansant avec Louis sous des berceaux de fleurs ; quand, plus près encore, mais déjà bien loin, on repassera ces noms qui résonnaient si vifs et si frais dans notre jeunesse, les reines des élégances d’alors, les Juliette, les Hortense, ensuite les Delphine, les Elvire même et jusqu’aux Lisette des poètes, et quand on se demandera avec un retour de tristesse : « Où sont-elles ? 

1753. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Rien ne relève ce jeune homme comme ces deux femmes qui se disputent son cœur. » La remarque est vraie, mais il n’est pas étonnant toutefois que l’infante, chez Corneille, à la représentation, paraisse inutile, puisque dans la pièce, telle même qu’il l’a conçue, tout tend à la rapidité et au plus grand effet par le resserrement. […] Dans l’original espagnol, don Diègue, à bout d’une première épreuve, en veut tenter immédiatement une autre ; il appelle successivement ses trois fils, il leur serre les mains l’un après l’autre, ainsi qu’on l’a vu dans les romances, et, faisant crier de douleur les deux premiers comme des femmes, il les chasse de sa présence : « Ah ! […] Elle n’admet point, malgré les motifs d’espérance qu’essaye de lui donner la princesse, que l’affaire entre son père et Rodrigue puisse s’accommoder ; elle aussi a la religion du point d’honneur : « Les accommodements ne font rien en ce point : Les affronts à l’honneur ne se réparent point… » Chimène est comme les vraies femmes : elle aime les hommes qui se battent fort, qui se tuent, qui sont plus généreux que sages, plus héros que philosophes.

1754. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Mais ce serait injustice de ne pas, un jour ou l’autre, s’occuper avec quelque détail d’une des femmes poëtes les plus en renom, madame de Girardin, malgré l’apparente difficulté d’aborder, même avec toutes sortes d’hommages, un écrivain dès longtemps si armé d’esprit : ce n’est là, à le bien prendre, qu’un attrait de plus. […] si la main de l’art, si les doigts d’une femme Ranimaient tes concerts, Avant que pour jamais les restes de ton âme S’envolent dans les airs ! […] Le poëte aimé d’une femme Compte aussi des jours de douleurs, Mais les pleurs sont le bain de l’âme ; Les beaux vers naissent de nos pleurs !

1755. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

L’auteur nous signale ainsi l’influence singulière de quatre femmes syriennes, des quatre Julies, comme il les appelle, autour des règnes de Septime, de Caracalla, d’Héliogabale et d’Alexandre Sévère. […] Cette noble femme, une fois associée aux destinées des petits-fils de Clovis, aurait tenté, dans toute sa carrière, de restaurer la puissance déjà déclinante de la vieille race, de combattre à mort l’opposition conjurée des leudes et des évêques, et de déjouer, au nom d’une haute et souveraine idée, les essais de féodalité ou d’aristocratie naissante, ou même d’organisation synodale. […] Toute cette histoire des Mérovingiens, sillonnée de tels points de vue, gagne singulièrement, sinon en rigueur, du moins en intérêt ; le temps n’est plus où une femme d’esprit, quand elle commençait à lire l’histoire de France, disait : Moi, je saute toujours la première race.

1756. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

« Inspirez, mais n’écrivez pas », dit Le Brun aux femmes. — « C’est, ajoute M.  […] se disait-on quelquefois en sortant, ces femmes-là sont les dernières ; elles emporteront leur secret. » M.  […] « Quelque aménité doit se trouver même dans la critique ; si elle en manque absolument, elle n’est plus littéraire… Où il n’y a aucune délicatesse, il n’y a point de littérature. » A aucune en particulier, mais à toutes en général, ce qui ne peut, certes, blesser personne, dans ce sexe plus ou moins émancipé : « Il est un besoin d’admirer, ordinaire à certaines femmes dans les siècles lettrés, et qui est une altération du besoin d’aimer. » Et ces pensées qui semblent dater de ce matin, étaient écrites il y a quinze ans au moins, avant 1824, époque où mourait M. 

1757. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

. — M. de Ségur s’inclina et obéit ; mais lorsqu’il revit ensuite l’impératrice, toute bouderie avait disparu : la souveraine et la personne supérieure avaient triomphé de la femme. […] Cependant la ruine de ma fortune me rendait le travail indispensable ; je me décidai à écrire cet ouvrage ; et, pour me conserver la vue, ma femme, votre tendre et vertueuse mère, … élevée dans toutes les délicatesses du grand monde, âgée de soixante ans, presque toujours souffrante, … me servant de secrétaire avec une constance et une patience inimitables, a écrit de sa main, d’abord toutes les notes qui m’ont servi à rédiger, et ensuite tout ce livre : ainsi toute cette Histoire universelle a été tracée par sa main… » Cette Histoire universelle qui aboutissait à la fin du Bas-Empire avait pour suite naturelle une Histoire de France, et M. de Ségur se décida à l’entreprendre : il l’a poussée jusqu’au règne de Louis XI inclusivement. […] La bienveillance, comme il l’entend, n’est autre que la charité sécularisée, se souvenant et se rapprochant de son étymologie de grâce, telle qu’il l’avait entrevue dans sa jeunesse chez madame Geoffrin, telle qu’il l’eût pu désigner non moins heureusement par un nom plus moderne de femme dont c’est le don accompli et l’immortelle couronne179.

1758. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Ses lettres ne déguisaient pas la hardiesse des conseils que Fénelon donnait à la femme qui conseillait à son tour le roi, il l’encourageait même à régner. […] L’imagination enflammée de la femme avait bientôt dépassé celle du religieux. […] Il traita les visions de madame Guyon comme les erreurs d’un esprit malade ; il reçut avec indulgence les explications de cette femme célèbre et ses regrets des troubles qu’elle excitait involontairement dans les âmes.

1759. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

La femme n’a pas de place en son histoire : les pâles figures d’impératrices ou de princesses, qu’il nous fait entrevoir un moment, ne viennent que pour servir aux trafics de la politique ; leurs personnes sont des moyens qui procurent des alliances ou des fiefs. […] La commission ecclésiastique qui fit l’enquête avant la canonisation l’entendit pendant deux jours : et quand la reine Jeanne de Navarre, femme de Philippe IV, voulut connaître par un récit fidèle la vie du saint roi, elle s’adressa à son sénéchal de Champagne, qui rechercha dans sa mémoire d’octogénaire des souvenirs tout frais encore, bien que les plus anciens remontassent à plus de cinquante années65. […] Mais il dit aussi certains petits effets de grandes vertus, des excès et des défauts, marques d’humanité, qui rapprochent de nous le saint, et l’animent sans l’amoindrir : nous voyons le roi, vêtu de grossier camelin, « tremper son vin avec mesure », et manger ce que son cuisinier lui prépare, sans condescendre jamais à commander le menu de son repas ; nous le voyons, modeste en sa parole comme pur en ses actes, n’ayant onques nommé le diable en ses propos, toujours timide et petit enfant devant sa mère, froid à l’excès et comme indifférent à l’égard de sa femme et de ses enfants, l’humeur vive avec son angélique bonté, assez jaloux de son autorité, rabrouant prélats ou Templiers, quand ils semblent entreprendre dessus, et, pour tout dire, un peu colère : Joinville ne fait-il pas un pacte avec lui, pour que ni l’un ni l’autre à l’avenir ne se fâchent, le roi de ses demandes, et lui des refus du roi ?

1760. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Il attaque la distraction des courtisans, la légèreté des femmes : à tout ce monde intelligent qui aimerait tant à penser, à savoir, s’il n’avait pas tant peur de s’appliquer et de s’ennuyer, il offre de petits livrets édifiants, clairs, vifs, amusants, qui ne fatiguent point, qui retiennent, et qui déposent leur idée substantielle chez les plus frivoles. […] Anglais, Espagnols, Italiens, Suisses, Allemands, Russes, rois, impératrices, ministres, maréchaux, grands seigneurs, magistrats, poètes, mathématiciens, négociants, ministres protestants, prêtres catholiques, cardinaux, femmes du monde, comédiennes : quel est l’échantillon de l’humanité qui manque à la collection ? […] On n’imagine pas la dévotion avec laquelle cette jeune femme de vingt ans approcha de Voltaire : « Jamais, dit-elle, les transports de sainte Thérèse n’ont pu surpasser ceux que m’a fait éprouver la vue de ce grand homme ».

1761. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

A peine né, son père l’enlève à sa mère, craignant pour lui l’air de Paris et plus tard « l’influence de ces femmes élégantes dont Madame la Princesse était toujours entourée », et l’envoie au château de Montrond, en Berry, sous la garde de mercenaires. […] Son père, qui continuait à le surveiller de fort près, l’arrache à la société des petits-maîtres : « Ils feront de mon fils un joueur et un libertin. » Il n’aimait pas la femme à qui on l’avait marié. Mme la Princesse note dans une lettre, comme un fait digne de remarque, qu’il s’est laissé embrasser par sa femme et lui a fait quelques caresses.

1762. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Vous réservez vos prix pour la femme dévouée, pour l’homme du peuple courageux, qui, sans se douter de l’existence de vos fondations, ont suivi l’inspiration spontanée de leur cœur. […] Toujours vêtue de deuil, le visage pâle et amaigri par la tristesse, mademoiselle Gagny représente admirablement parmi nous la dignité, la résignation qui ont porté si haut devant leurs sœurs de France le caractère des femmes d’Alsace-Lorraine. […] Je ne puis que citer Désirée Chardon, à Segré (Maine-et-Loire), simple ouvrière modiste, vrai modèle d’abnégation ; Eucharis Michel, directrice d’asile à Aix ; Hélène Perron, à Saint-Martin-des-Prés (Côtes-du-Nord) ; Alexandrine Nétrelle, à Cormontreuil (Marne) ; Désiré Guillot-Envrard, à la Chapelle-Saint-Sauveur (Saône-et-Loire) ; les époux Joyaux, à la Frette (Seine-et-Oise) ; Sophie Tufféry, à Lajo (Lozère) ; la femme Bertrand Guilhaume, à Clermont-l’Hérault (Hérault) ; Françoise Boulestreau, à Bourgneuf (Maine-et-Loire) ; Anne-Marie Gesnouin, à Saint-James (Manche) ; Olympe Gay, à Thueyts (Ardèche) ; Jenny Marchandeau, à Chaudenay-sur-Dheune (Saône), paralytique des deux jambes, qui n’a que ses mains pour vivre et trouve encore moyen d’être bienfaisante ; enfin, madame veuve Lamoute, la providence de Bergerac, qui emploie tout son bien à secourir les jeunes filles abandonnées.

1763. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il est donc démontré que la très grande partie des hommes (et surtout des femmes, dont l’imagination est double) ne saurait être incrédule, et pour ceux qui peuvent l’être, ils n’en sauraient soutenir l’effort que dans la plus grande force et jeunesse de l’âme. […] On ne peut se faire idée aujourd’hui du succès de ces Dialogues ; les femmes en raffolaient, elles croyaient comprendre ; elles étaient alors économistes, comme elles furent depuis pour l’électricité, comme elles avaient été précédemment pour la grâce, comme elles sont aujourd’hui quelque peu socialistes : toujours la mode du jour ou celle de demain. […] Une femme de Paris, Mme Du Bocage, lui avait proposé de remplacer auprès de lui Mme d’Épinay comme correspondante, pour le tenir au courant des choses et des personnes ; il refuse cette distraction et ce soulagement : Il n’y en a plus pour moi, s’écrie-t-il avec un accent qu’on ne saurait méconnaître ; j’ai vécu, j’ai donné de sages conseils, j’ai servi l’État et mon maître, j’ai tenu lieu de père à une famille nombreuse ; j’ai écrit pour le bonheur de mes semblables ; et, dans cet âge où l’amitié devient plus nécessaire, j’ai perdu tous mes amis !

1764. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Camille Desmoulins, de sa prison, écrivait à sa femme : « Ma justification est tout entière dans mes huit volumes républicains. […] Cette descente ne nous offrira aucuns paysages inconnus, aucuns sites qui ne se soient offerts mille fois plus délicieux à ce Salomon qui · disait, au milieu de ses 700 femmes, et en foulant aux pieds tout ce mobilier de bonheur : J’ai trouvé que les morts sont plus heureuses que les vivants, et que le plus heureux de tous est celui qui n’est pas né. […] Sa jeune femme l’y suivit huit jours après, pareillement immolée.

1765. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Après un roi comme Frédéric, il nous faut une femme, il nous faut une fée. […] Ici l’esprit naturel faisait tout, mais on ne discernait pas, on ne choisissait pas : la duchesse jouait indifféremment Athalie, Iphigénie en Tauride (traduite fidèlement d’Euripide), ou Azaneth, femme de Joseph, dans la tragédie de Joseph faite par l’abbé Genest. […] Mlle de Launay elle-même, qui n’est peut-être pas mise encore à son rang comme moraliste, me représente un La Bruyère femme, placé dans l’alcôve de sa princesse ; elle ne dit pas tout, mais elle voit tout, et, en mesurant ses paroles, elle ne fait que graver ses observations dans un tour plus concis et ineffaçable.

1766. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Ainsi une sotte et une femme à cadeaux, Mme de Calvimont, entre à l’étourdie dans une cabale contre Molière et va le priver d’un utile protecteur. […] Quand il eût eu dans le cœur quelques restes de tendresse pour cette femme, elle se serait évanouie par le récit que je lui fis de l’inégalité de son humeur et de la légèreté de son esprit ; mais cette idée était déjà tellement effacée, qu’il ne lui en restait aucun souvenir, et depuis ce temps je ne me souviens point de lui avoir ouï nommer son nom. […] Monsieur, frère de Louis XIV et duc d’Orléans, était le plus joli enfant et le plus efféminé jeune homme qu’il se pût voir ; également incapable de secret et de conseil, il ne songeait qu’aux jeux de l’enfance, surtout à ceux de l’enfance des femmes, et il n’élevait pas sa pensée au-dessus de la bagatelle.

1767. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

La comédie éclate dans les larmes, le sanglot naît du rire, les figures se mêlent et se heurtent, des formes massives, presque des bêtes, passent lourdement, des larves, femmes peut-être, peut-être fumée, ondoient ; les âmes, libellules de l’ombre, mouches crépusculaires, frissonnent dans tous ces roseaux noirs que nous appelons passions et événements. […] Bien et mal, joie et deuil, homme et femme, rugissement et chanson, aigle et vautour, éclair et rayon, abeille et frelon, montagne et vallée, amour et haine, médaille et revers, clarté et difformité, astre et pourceau, haut et bas. […] Othello, Roméo, Iago, Macbeth, Shylock, Richard III, Jules César, Obéron, Puck, Ophélia, Desdemona, Juliette, Titania, les hommes, les femmes, les sorcières, les fées, les âmes, Shakespeare est tout grand ouvert, prenez, prenez, prenez, en voulez-vous encore ?

1768. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Je ne sais si l’on pourra jamais mettre dans des lettres plus d’esprit, plus de tour, plus d’agrément et plus de style que l’on en voit dans celles de Balzac et de Voiture : elles sont vides de sentiments qui n’ont régné que depuis leur temps, et qui doivent aux femmes leur naissance. […] Si les femmes étaient toujours correctes, j’oserais dire que les lettres de quelques-unes d’entre elles seraient peut-être ce que nous avons dans notre langue de mieux écrit. […] Rabelais surtout est incompréhensible : son livre est une énigme, quoi qu’on veuille dire, inexplicable ; c’est une chimère, c’est le visage d’une belle femme avec des pieds et une queue de serpent, ou de quelque autre bête plus difforme ; c’est un monstrueux assemblage d’une morale fine et ingénieuse, et d’une sale corruption : ou il est mauvais, il passe bien loin au-delà du pire, c’est le charme de la canaille : ou il est bon, il va jusques à l’exquis et à l’excellent, il peut être le mets des plus délicats.

1769. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Philarète Chasles I Galileo Galilei, sa vie et son procès ; Virginie de Leyva, ou Intérieur d’un couvent de femmes en Italie au xviie  siècle [I-III]. […] sont d’avoir trop aimé… non pas les femmes, mais les sommets, comme de Laprade, « n’ayant pas — dit-il — l’habileté de son ami Sainte-Beuve, qui se met d’abord dans les vallées pour bondir sur les sommets ensuite (sic) » ; sauteur cauteleux que ce Sainte-Beuve, dont Chasles (fantaisie dernière !) […] Il prétend que Napoléon est tombé sous une émeute de femmes.

1770. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre premier. De la stérilité d’esprit et de ses causes »

On ferait volontiers comme cette femme du xviiie  siècle, qui écrivait bravement à son mari ce rare billet : « Je vous écris parce que je n’ai rien à faire.

1771. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rebell, Hugues (1867-1905) »

. — La Femme qui a connu l’empereur (1898). — La Câlineuse, roman (1899).

1772. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Samain, Albert (1858-1900) »

Remy de Gourmont Quand elles savent par cœur ce qu’il y a de pur dans Verlaine, les jeunes femmes d’aujourd’hui et de demain s’en vont rêver Au jardin de l’Infante.

1773. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

Un Théatre changé par leur baguette en maison bourgeoise, des hommes en robe de chambre, des femmes en déshabillé, des laquais en papillotes, un petit attirail domestique proprement étalé, des phrases entrecoupées, des exclamations perpétuelles, des sentimens emmiélés, des sentences Platoniques, des caracteres Paladins, de la prose léthargique, des Spectateurs benins.

1774. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Vassé » pp. 323-324

C’est la nécessité de cette sympathie générale des membres qui fait qu’une femme assise l’est de la tête, du cou, des bras, des cuisses, des jambes, de tous les points du corps et sous tous les aspects ; ainsi d’une figure debout, d’une figure nue, d’une figure occupée de quelque manière que ce soit.

1775. (1901) Figures et caractères

L’oncle de Michelet y vivait avec sa femme et ses belles-sœurs. […] Il voit l’éducation de la femme par le mariage. […] La femme y risque plus que l’homme, parce que le prêtre est un homme. […] Parmi ces femmes, une de celles qu’il a le mieux traitées fut Mme de Pontchartrain. […] Pour l’éloge de la femme du premier et mère du second, voir ibid.

1776. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Voici l’épigramme, qui se peut bien mettre dans la bouche d’une femme abandonnée, se plaignant d’un amant parjure : « Nuit sacrée, et toi Lampe, aucun autre que vous, mais vous seuls, nous vous prîmes tous les deux à témoin dans nos serments, et nous nous jurâmes, lui de me toujours chérir, et moi de ne le jamais quitter ; nous le jurâmes et vous reçûtes la commune promesse. […] C’est lui qui a dit : « Il y a trois Grâces, il y a trois Heures, vierges aimables ; et moi, trois désirs de femmes me frappent de fureur. […] Parmi les autres femmes qu’aima Méléagre, et dont il nous a déjà énuméré un groupe assez complet, il n’est pas impossible de ressaisir les traits, au moins de quelques-unes, et même des différences assez sensibles de physionomie. […] Que si tu m’amènes la belle enfant, je te coifferai d’une peau de lion, ô moucheron sans pareil, et je te donnerai à porter dans ta main la massue d’Hercule129. » Nous avons épuisé le chapelet de femmes que Méléagre nous avait composé tout d’abord, et il ne nous reste plus qu’Héliodora : c’est celle aussi, le dirai-je ?

1777. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Mais, excusez-moi, le reste est si triste, qu’une pauvre femme comme moi ne pourrait plus vous le raconter sans pleurer. […] Jusqu’ici j’ai méprisé le mariage, je suis arrivé à quarante ans sans que mon cœur ait battu plus vite d’une pulsation à la vue d’une femme, veuve ou fille, contadine de village ou dame de la ville ; mais l’âge vient, je suis libre, je suis riche. […] — Je ne serai jamais que la fille de ma mère, la sœur ou la femme d’Hyeronimo, dit-elle entre ses dents ; et elle se sauva vers son cousin, qui n’avait rien entendu. […] Mais comme elle avait rencontré deux ou trois fois le capitaine des sbires qui cherchait à l’approcher, qui lui avait pris le menton et qui avait voulu l’embrasser sur ses cheveux, en lui demandant si elle voudrait bien devenir sa femme quand elle aurait ses seize ans ; et comme, malgré les honnêtetés de cet homme, elle en avait peur et répugnance, à cause de Hyeronimo et de nous, qu’elle ne voulait jamais quitter des yeux ou du cœur, la petite n’aimait pas à rester dehors toute seule loin de Hyeronimo et de nous ; c’est ce qui fait que les bêtes étaient moins bien gardées.

1778. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

au fils de la Femme : « pour les mondes pécheurs Christ a donné son corps… » et, par instants, des voix descendent d’invisibles sommets, enfantines et angéliques, virginales : « la Foi vit, l’Esprit plane… » donc s’emmêlent les chants pieux des glorifications et des lamentements et des célestes virginités. […] une femme était là, impudique floraison des sensualités, que lui, très chaste, il eut. […] » C’est en effet devant le peuple et devant la femme que triomphera la poésie nouvelle, la jeunesse même de la poésie naturelle. […] Et cette vie si puissante, participant du sentiment populaire et du sentiment féminin, cet art « pur simple » devenant le sauveur de l’art vieillissant, n’est-ce pas cette jeunesse que l’espèce, peuple et femme, doit rendre continuellement à notre vie vieillie par l’artificialisme, ne renaissant que par le naturalisme, à travers les cahots de l’évolution individuelle, sociale et sexuelle ?

1779. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Dans le temps même où il traitait de cette union, il recevait avis qu’il y avait sentence de mort portée contre lui en France ; ce lui fut une occasion d’éprouver sa fiancée, qui répondit en femme des anciens jours : « Je suis bien heureuse d’avoir part avec vous à la querelle de Dieu ; ce que Dieu a conjoint, l’homme ne le séparera point. » Il continua de vieillir en écrivant, en discutant ou raillant, en payant l’hospitalité des Suisses par des conseils d’ingénieur et de vieux soldat. Sa femme disait de lui, dans une lettre qui nous le peint le même jusqu’à la fin : La grande promptitude de Monsieur n’est point amoindrie avec l’âge, ni son excellent esprit, à qui il donne quelquefois plus de liberté que les affaires de ce temps ne permettent.

1780. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

n’insultez jamais une femme qui tombe !  […] Qui de nous n’a pas vu de ces femmes brisées S’y cramponner longtemps de leurs mains épuisées.

1781. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Le cerf met au rang des dieux la reine qui avait jadis « étranglé sa femme et son fils » et la célèbre en poëte officiel. […] Un mari fort amoureux, Fort amoureux de sa femme… 20.

1782. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Les femmes avaient une loge absolument séparée. […] À l’encontre des Pharisiens très sévères, qui marchaient voilés ou les yeux fermés, il regardait les femmes, même les païennes 625.

1783. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Il était allé, en 1843, à l’île de Madère, pour y chercher un climat propice à la santé de sa jeune femme ; il y travaillait, dans ses loisirs, à une Histoire de saint Bernard. […] Le passage sur l’Église d’autant plus forte qu’elle est faible, et qui apparaît revêtue de l’inviolabilité d’une femme et d’une mère ; ce pathétique mouvement, même pour ceux qui, à distance, ne prendraient ces choses qu’au point de vue du beau, devra rester comme une des plus heureuses inspirations de l’éloquence.

1784. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

qui n’est pas libre n’est pas homme ; qui n’est pas libre ne voit pas, ne sait pas, ne discerne pas, ne grandit pas, ne comprend pas, ne veut pas, ne croit pas, n’aime pas, n’a pas de femme, n’a pas d’enfants, a une femelle et des petits, n’est pas. […] La salle est comble, la vaste multitude regarde, écoute, aime, toutes les consciences émues jettent dehors leur feu intérieur, tous les yeux éclairent, la grosse bête à mille têtes est là, la Mob de Burke, la Plebs de Tite-Live, la Fex urbis de Cicéron, elle caresse le beau, elle lui sourit avec la grâce d’une femme, elle est très finement littéraire ; rien n’égal les délicatesses de ce monstre.

1785. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

La ville n’est plus un assemblage d’édifices, c’est une femme, ou plutôt un personnage mystérieux, car son sexe n’est pas désigné. […] Joseph, après avoir fait mettre une coupe dans le sac de Benjamin, ordonne d’arrêter les enfants de Jacob ; ceux-ci sont consternés ; Joseph feint de vouloir retenir le coupable : Juda s’offre en otage pour Benjamin ; il raconte à Joseph que Jacob lui avait dit, avant de partir pour l’Égypte : « Vous savez que j’ai eu deux fils de Rachel, ma femme.

1786. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Les femmes allemandes, comme le faisoient celles des germains, suivent encore les camps en bien plus grand nombre que les femmes des autres peuples ne les suivent.

1787. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

On prend des renseignements sur l’aspect et la couleur du mouchoir où le grand homme enferme, la nuit, sa tête dantesque ; on apprend qu’il nourrit un goût dépravé pour les escargots cuits sur le gril ; — l’habitude malpropre qu’il a contractée de combattre ses irritations de nez avec du suif de chandelle n’est plus un mystère ; on sait que le pingre a refusé hier un manchon aux sollicitations de sa femme… On le guette, on le suit, on le traque — on le connaît de sa salle à manger à son alcôve. […] — Est-il possible de se laisser émouvoir par un poète qui donne — dans ses vers — sa vie pour sa bien-aimée, et refuse un manchon de trente francs à sa femme !

1788. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

J’appelle nombre une phrase d’une certaine longueur qui est bien faite, dont les différentes parties sont en juste équilibre et satisfont l’oreille comme un corps aux membres proportionnés et bien attachés satisfait les yeux : une phrase nombreuse, c’est une femme qui marche bien. […] Femmes, moine, vieillards, tout était descendu, Celui-ci plus léger, du moins moins accablé ; c’est que ceux-ci marchent ou se promènent, ou s’ébrouent et, par comparaison avec le coche, sont presque allègres.

1789. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

C’est une chose féroce à penser, détestable, presque ridicule, mais certaine, que si Richelieu n’avait pu réussir à gouverner ces deux femmes vaporeuses, Louis XIII et sa mère, il n’était plus qu’un intrigant ; que si Cortez n’avait pas apporté le Mexique à l’Espagne, il n’était qu’un aventurier ! […] Qu’importe, en effet, que Raousset fût un poète, lui qui fut cinq ans la Poésie, lui dont la moustache blonde faisait trembler les hommes du Mexique et rêver ses femmes, alors que les plus belles quittaient leurs mères pour venir sous sa tente et disaient de lui à leurs compatriotes irrités : « Si, quiero el conde, y lo quiero con amor ! 

1790. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Alors, le guerrier est beau à voir vivant ; il est aimé des femmes ; et il est encore beau tombé au premier rang. […] La mort du poëte Lutorius, du poëte Lucain, de Sénèque, de l’historien Crémutius Cordus, et, les nombreux exils de ces philosophes dont une femme romaine, Sulpicia, décrit la persécution, avertissaient Rome qu’il n’y a rien de plus antipathique au despotisme militaire que la liberté de penser.

1791. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Benoît, dans l’espace d’un jour, a commis deux crimes : « J’ai, par égard pour une femme, transigé avec mon strict devoir militaire, qui était de livrer âmes chefs un espion, père de cette femme. […] Ma femme tricote ; moi, je fume ma pipe en travaillant ; et puis, ça ne coûte pas cher… » Voilà un homme heureux. […] On ne l’aide pas beaucoup : ni sa femme ni, auprès de lui, personne, hélas ! […] Sa femme n’évite pas l’occasion de le trouver, dans le monde, plus gauche que ne le permet la coquetterie conjugale. […] Quelle nuit, quand sa femme est couchée et quand il veille, bouleversé !

1792. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

Edmond Pilon Comme Ovide composa ses Héroïdes sur quelques-unes des femmes légendaires de son temps, M. 

1793. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Houssaye, Arsène (1815-1896) »

. — Le Chien perdu et la Femme fusillée (1872). — Cent et un sonnets (1873). — Roméo et Juliette, comédie (1873). — Lucie, histoire d’une fille perdue (1873). — Tragique aventure de bal masqué (1873). — La Belle Rafaela (1875). — Les Mille et Une Nuits parisiennes (1876). — Les Confessions.

1794. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemaître, Jules (1853-1914) »

Les Médaillons, un premier volume de vers, écrit par un lettré, mais à un âge où on aime toutes les rimes comme on aime toutes les femmes ; les Petites Orientales, une suite de paysages d’Algérie, d’une couleur intense, d’un détail bariolé et fin.

1795. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Un prince de quarante ans qu’on nous répresente au désespoir et dans la disposition d’attenter sur lui-même, parce que sa gloire et ses interêts l’obligent à se separer d’une femme dont il est amoureux et aimé depuis douze ans, ne nous rend gueres compatissant à son malheur.

1796. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVI. Le dévouement de yamadou havé »

Je désire qu’ils puissent épouser les femmes de votre race.

1797. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

C’était, telle qu’on me l’a dépeinte, une figure antique, habillée le plus souvent non comme une dame mais comme une servante, en faisant l’office au logis, la femme de ménage parfaite, une mère aux entrailles ardentes, et avec cela douée d’une élévation d’âme et d’un sentiment de la justice qu’elle dut transmettre à ce fils dont elle était fière et jalouse. […] Littré, qui invoque ce passage, répéter les paroles de la femme de l’Écriture au sujet de l’apparition de l’homme sur la terre, des races animales, du plus humble des insectes, du moindre des végétaux, de la plus petite chose vivante. […] De même qu’il respecta toujours dans sa femme la piété qu’elle avait, il la respecta également dans sa fille avec une délicatesse et une douceur parfaites. […] L’an passé, je l’ai vu à Saint-Quay, en Bretagne, établi avec sa femme et sa fille chez des religieuses ; soignant les pauvres en qualité de médecin et quêtant pour les plus en détresse : sa femme et sa fille, très catholiques, allaient à la messe ; lui, point ; mais il charmait les sœurs et les laissait très perplexes sur ce qu’il fallait penser de son âme.

1798. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

non, Monsieur, répondait-elle en rougissant, ce n’est pas la coutume à Maillane ; nous savons que nous sommes les femmes de nos maris et les mères de nos fils, mais aussi les servantes de la maison. […] … » L’entretien s’attendrit entre les deux enfants ; au moment où il va s’exalter jusqu’au délire, on entend la voix grondeuse d’une vieille femme. […] Moi, de l’écorce d’un grand chêne je me vêtirai dans la forêt sombre. » « Ô Magali, si tu te fais l’arbre des mornes, je me ferai, moi, la touffe de lierre ; je t’embrasserai. » — « Si tu veux me prendre à bras le corps, tu ne saisiras qu’un vieux chêne… je me ferai blanche nonnette du monastère du grand saint Blaise. » « Ô Magali, si tu te fais nonnette blanche, moi, prêtre, je te confesserai et je t’entendrai. » « Là les femmes tressaillirent, les cocons roux tombèrent des mains, et elles criaient à Nore : Oh ! […] « Quand vient la saison, dit le poète, où les violettes éclosent par touffes dans les vertes pelouses, les couples amoureux ne manquent pas pour aller les cueillir à l’ombre ; quand vient le temps où la mer agitée apaise sa fière poitrine et respire lentement de toutes ses mamelles, les prames et les barques ne manquent pas pour aller sur l’aile des rames s’éparpiller sur la mer tranquille ; quand vient le temps où l’essaim des jeunes vierges fleurit parmi les femmes, les poursuivants ne manquent ni dans la Crau, ni dans les manoirs des châtelains, ni au mas des Micocoules. […] Ou pourquoi, d’une pauvre femme, pourquoi ne suis-je pas née moi-même, dans quelque trou de serpent !

1799. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Quand je pense à ce noble peuple d’Athènes, où tous sentaient et vivaient de la vie de la nation, à ce peuple qui applaudissait aux pièces de Sophocle, à ce peuple qui critiquait Isocrate, où les femmes disaient : « C’est là ce Démosthène !  […] Quand il s’agit de fonder l’avenir en frappant le passé, il faut de ces redoutables sapeurs, qui ne se laissent pas amollir aux pleurs de femmes et ne ménagent pas les coups de hache. […] J’ai lu, je ne sais où, une histoire de bonzes qui garantissaient en bonne forme à une vieille femme le paradis dans l’autre monde, si elle voulait leur donner sa fortune en celui-ci. […] Je reconnais volontiers que, pour qu’un homme arrive aux dernières limites de la misère, là où la moralité expire devant le besoin, il faut qu’à cette époque ou à une autre de sa vie il y ait eu de sa faute (j’excepte bien entendu les infirmes et les femmes), qu’avec de la moralité et de l’intelligence on peut toujours trouver une issue et des ressources. […] Et quant aux absurdes persécutions religieuses de Louis XIV, il n’y avait qu’une femme étroite et dure, des jésuites et Bossuet qui fussent capables de les conseiller à un roi fatigué.

1800. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Tristan appelle Isolde et ma chère femme », et elle, penchée sur son cadavre, s’écrie : Accorde-moi cet instant plein de charmes ! […] « Ô femme aimée, ô femme pure et sainte » (10)50. […] Naturellement, il est toujours question de « sainte majesté », de « femmes divines », d’« iniques sentences », de « laver l’outrage », de la « glace des âmes », des « plaines d’azur du ciel »… Nous retrouvons aussi tout le bataillon de nos vieux amis : l’heure d’ivresse, qui rime avec tendresse, les saphirs et les zéphirs, courroux et jaloux, les flammes et les âmes, les armes et les alarmes… Quant aux changements de sens qu’a subis le texte de Wagner en passant par les mains de M.  […] Wilder traduit : « Ô chère femme !

1801. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

La rougeur me monta au visage, et mon cœur battit d’émotion à l’idée de voir cette femme célèbre, dont cette inscription sur le tombeau venait de me faire retrouver le nom et la renommée dans ma mémoire. […] La passion de connaître cette femme historique l’emporta sur la timidité. […] Le comte Alfieri avait été touché profondément des infortunes d’une jeune femme négligée et souvent offensée par un époux abruti. […] C’était une petite femme dont la taille, un peu affaissée sous son poids, avait perdu toute légèreté et toute élégance. […] Il me semblait assister à une de ces causeries classiques du Décaméron, à l’ombre d’un des cyprès de Fiesole, entre les grands esprits et les femmes lettrées de son temps.

1802. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

En 1835, et dans la préface de la seconde édition du Père Goriot, il dressait naïvement une liste comparative des Femmes vertueuses et des Femmes criminelles, — ce sont ses propres termes, — parues dans ses romans à cette date. […] Sa femme et ses enfants reconnaissent en lui un chef dont la sagesse et la fermeté ne sont jamais en défaut. […] C’est une grande et maigre femme, voûtée, déformée, presque bossue. […] La femme de l’Intermezzo n’a pas encore trahi son amant. […] Il n’avait pu épouser ni la première ni la seconde des deux femmes dont la pensée a rempli sa vie.

1803. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Alors, il sentait ses regards pénétrer son âme, comme ces grands rayons de soleil qui descendent jusqu’au fond de l’eau. » — « Les cœurs des femmes sont comme ces petits meubles à secret, pleins de tiroirs emboîtés les uns dans les autres ; on se donne du mal, on se casse les ongles, et on trouve au fond quelque fleur desséchée, des brins de poussière — ou le vide265 !  […] Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés269. » Les grands chars gémissants qui reviennent le soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Il commence par donner à une émotion très complexe la netteté et la simplicité d’une sensation presque brutale :  « La contemplation de cette femme l’énervait comme un parfum trop fort. » C’est net, mais beaucoup trop simpliste et, à cause de cela même, un peu banal. […] … Je ne sais pas pourquoi on fait tant de cas chez nous D’une grande et grosse femme bien vermeille…         Celle-ci est toute délicate,         Mais elle ne s’en porte pas plus mal ; Et elle est jolie à voir comme un chevreau blanc ! […]     Les femmes hurleraient,     Les hommes auraient ces mâchoires de loups,          Ouvertes pour mordre.

1804. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Chaque femme, au moment où on l’aime, peut faire croire qu’elle révèle tout l’amour, car alors on oublie le reste de la vie : c’est ainsi que chaque poète détache celui qu’il aime du reste des choses ; il dissipe le souvenir des autres poètes ; chaque poète fait croire qu’il est à lui seul toute la poésie… Mais les autres poètes en font autant, tour à tour, à mesure qu’ils se font aimer. […] — La majorité nommera Victor Hugo « le poète souverain » du siècle xixe  : mais puisque vous me demandez quel est mon poète… À tel rhétoricien qui fait l’école buissonnière au Louvre, demandez : « Quelle est la femme ?  […] Mais corrigez : « Quelle est votre femme ?  […] Je me rencontre dans cette opinion avec les femmes : mais cette rencontre, n’est-ce pas ? […] Les poètes, c’est comme les robes pour les femmes : il faut en avoir pour tous les temps et pour tous les milieux et celui-là est le meilleur qui s’accommode le mieux à la nuance passagère de votre âme.

1805. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIV » pp. 209-212

Sosthène de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, vient de publier un volume d’Esquisses et Portraits, où figurent un grand nombre de femmes du monde : le livre semble très-peu digne d’un homme, d’un gentilhomme qui doit savoir les convenances.

1806. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Autran, Joseph (1813-1877) »

« Je n’ai que trente-cinq ans et pas un cheveu blanc » disait un homme amoureux à une femme trop aimée. « Vous avez l’air d’en avoir », lui répondit-elle.

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