Le Moyen-Âge nous en fournit aussi un exemple. […] La divinité même enseigne par son exemple le mépris de la beauté : ni la Vierge n’est belle ni le Christ n’est beau. […] Il a caractérisé mieux que Proudhon cette nouvelle morale qui réforme non par la règle, mais par l’exemple ; non par l’attrait du bon exemple, mais par l’horreur du mauvais. — Pourquoi le mauvais investi d’un rôle moralisateur ? […] Les poètes, suivant un exemple déjà donné par André Chénier, demandèrent des sujets à la science. […] Pierre Bésoukhow en offre un curieux exemple.
On comprendra mieux les nuances que je signale par des exemples pris en terrain connu. […] Goethe et son Faust ont donné le plus bel exemple d’une pareille association, continuée pendant trente ans, toujours dominée par le poète. […] Je crains de lasser en multipliant les exemples : je cours au plus probant, au morceau qui est à mon sens le point culminant du livre. […] Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple, dans l’histoire littéraire, d’une poussée aussi vigoureuse, aussi spontanée. […] Prenons des exemples familiers à tout le monde.
En tête de tous, le roi donnait l’exemple. […] Hier matin, époque à jamais mémorable dans l’histoire des œufs, on apporte tous les instruments nécessaires à cette grande opération, un réchaud, du bouillon, du sel, du poivre, des œufs ; et voilà Mme de Lauzun qui d’abord tremble et rougit, et qui ensuite, avec un courage intrépide, casse les œufs, les écrase dans la casserole, les tourne à droite, à gauche, dessus, dessous, avec une précision et un succès dont il n’y a pas d’exemple ; on n’a jamais rien mangé de si excellent. » Que de rires aimables et légers autour de cette seule petite scène ! […] En effet le théâtre alors prépare l’homme au monde, comme le monde prépare l’homme au théâtre ; dans l’un et dans l’autre, on est en spectacle, on compose son attitude et son ton de voix, on joue un rôle ; la scène et le salon sont de plain-pied Vers la fin du siècle, tout le monde devient acteur ; c’est que tout le monde l’était déjà289. « On n’entend parler que de petits théâtres montés dans la campagne autour de Paris. » Depuis longtemps, les plus grands donnaient l’exemple. […] Mme d’Avaray donna la première cet exemple, et fut d’abord très blâmée.
Il s’enferma pendant trois ans dans l’intérieur de sa maison pour pleurer sa mère ; il transporta ensuite ces restes vénérés dans le sépulcre de son père sur une haute montagne ; il enseigna par cet exemple, autant que par ses écrits à ses disciples, que la piété filiale, source de tous les devoirs pendant la vie des parents, était encore la source des bénédictions du ciel et des vertus sociales après leur mort. […] Il feuillette jour et nuit les Kings, ces livres historiques et sacrés dont les textes mutilés ou à demi effacés avaient disparu à moitié de la mémoire des peuples, il les recouvre, il les restitue, il les commente, il les complète et il dit à ses contemporains corrompus : « Lisez et admirez, voilà l’âme, les lois, les mœurs de vos ancêtres, conformez votre âme, vos lois, vos mœurs nouvelles à leur exemple et à leurs préceptes. » Voilà toute la révélation de Confucius ; c’était celle qui convenait par excellence à une race humaine aussi exclusivement raisonneuse et aussi dépourvue de vaine imagination que le peuple chinois. […] Confucius, à l’exemple du premier législateur de toute antiquité de cette partie de l’extrême Orient, cherche et trouve dans la nature le principe incontesté et humainement divin des sociétés. […] « Les coercitions matérielles, dit-il dans la suite de cet entretien, les prisons, les supplices, les peines de toute espèce, les intimidations par les châtiments sont de bien faibles liens pour retenir dans le devoir les hommes que l’on ne conduit pas par la raison, la conscience, la convenance ; mais si on les forme, par l’éducation, la liberté mesurée, l’exemple, l’exercice, à la connaissance et à la pratique de la raison, de la conscience, de la convenance, si l’intelligence et l’amour de ces trois principes se développent dans leur cœur par la force naturelle que le Ciel (Dieu) a donnée à ces trois principes qui font l’homme social, tout changera de face et s’améliorera dans l’empire.
D’autres princes et barons, soit de leur propre mouvement, soit à son exemple, encouragèrent les lettres, et quelques-uns les cultivèrent. […] Dès les premières pages, voilà des développements de morale imités des anciens, des dissertations spéciales sur l’amour, l’amitié, la jeunesse et la vieillesse, relevées d’allusions hardies aux mœurs et aux abus de l’époque ; voilà des épisodes en langage burlesque, de l’histoire sacrée et profane, qui viennent comme exemples à l’appui des raisons morales. […] Pénélope et Lucrèce seront citées, sinon comme les seuls, du moins comme de très-rares exemples de la fidélité conjugale. […] Pendant deux cents ans, sauf de très-rares exemples d’indépendance, l’imagination des poëtes s’en tint à son merveilleux, aujourd’hui si grotesque, et n’osa pas détrôner les dieux de son Olympe allégorique.
Il est aisé d’en montrer maint exemple. […] Théophile Gautier est à la fois un exemple et un artisan de cette transformation. […] Ces raffinés ont laissé des traces de leur passage dans certaines particularités de langage ; ils ont parfois modifié la prononciation usuelle ; ainsi les courtisans du xvie siècle se plaisaient à mettre une s là où le commun des mortels mettait une r ; ils disaient un pazoquet pour un perroquet ; une chaise pour une chaire, et, comme le montre ce dernier exemple, nous parlons encore à leur manière sans nous en douter. […] La même époque nous offre un autre exemple d’une admiration littéraire aboutissant à l’adoption d’un costume spécial.
Alors sur les effets de la concentration du vouloir qu’apporte, à l’appui de la thèse de la maîtresse de la maison, Taine, — qui débute aujourd’hui — et qui nécessairement cite Newton, se vouant pour ses découvertes pendant des années à une telle concentration de pensées et de méditations qu’il en resta, un temps, presque idiot, la Païva cite l’exemple d’une femme qui, pour accomplir une chose qu’elle ne dévoile pas, resta trois ans enfermée, retranchée du monde, touchant à peine au manger, dont il fallait la faire souvenir, murée en elle-même, et toute à la combinaison de son plan. […] Versailles est l’exemple de cette mélancolie de toute pyramide. […] … On me dit que je ne demande pas… Ce n’est pas ça… Il y a quelque chose dont je ne me rends pas compte… Tenez, n’est-ce pas, je vous parle de cela, d’une façon toute théorique… tenez comme exemple : Sacy, qu’est-ce qu’il a fait pour être du Sénat ? […] Elle s’est élevée contre les grands exemples de domination de ces femmes, honorées de la fréquentation des philosophes, des hommes de lettres ; des savants, des penseurs, contre la puissance de ces fillasses n’ayant point pour excuse un art, un talent, un nom, le génie d’une Rachel, et chez qui les plus purs vont manger les truffes de la courtisane.
Nous n’en donnons pas d’exemple, parce qu’elles varient selon l’essence première du masque, et que tous ceux qui ont su voir un Guignol ont pu les constater. […] Exemple de cette convention : une ellipse verticale autour du visage avec la main et un baiser sur cette main pour dire la beauté suggérant l’amour. — Exemple de geste universel: la marionnette témoigne sa stupeur par un recul avec violence et choc du crâne contre la coulisse. […] De par la différence des cerveaux, un enfant de quinze ans, si l’on le choisit intelligent (car on trouve que la majorité des femmes sont ordinaires, le plus grand nombre des jeunes garçons stupides, avec quelques exceptions supérieures), jouera adéquatement son rôle, exemple le jeune Baron dans la troupe de Molière, et toute cette époque du théâtre anglais (et tout le théâtre antique) où l’on n’aurait jamais osé confier un rôle à une femme.
Voulez-vous quelques exemples du genre allégorique qui soient ingénieux et piquants. […] C’est une belle main qui trace des choses insignifiantes, dans les plus beaux caractères ; un bel exemple de Rossignol ou de Rouallet. […] Si j’entreprens jamais le traité de l’art de ramper en peinture, le bel exemple d’insipidité et de contre-sens. à droite, sur le fond, porté sur des nuées et renversé en arrière un bout de Mercure. […] Laissons cela, et pour nous soulager de la petitesse de cette composition vraiment digne et du personnage qui l’a commandée et des personnages qui la composent, prouvons par un dernier exemple que le plus grand tableau de poésie que je connoisse seroit très ingrat pour un peintre, même de plats-fonds ou de galerie.
Il reconnut et légitima les trois enfants qu’il eut successivement de Mme de Liancourt ; la race des Vendôme en sortit, race vaillante et dissolue, et qui revint par trop de côtés à la fois aux exemples originels, aux débordements comme aux prouesses. […] Il s’habilla de noir, et la Cour prit le deuil à son exemple.
J’en voudrais donner aujourd’hui un exemple en m’occupant d’un personnage qui a été médiocrement remarqué jusqu’ici44, qui n’a été qu’un homme de société et très secondairement en scène, qu’on a rencontré un peu partout, nommé çà et là dans les mémoires du temps, et dont la figure assez effacée n’a guère laissé de souvenir qu’à ceux qui l’ont connu de plus près. […] Je suis un exemple qu’on ne meurt point de douleur, puisque je ne suis pas mort en la perdant. » Si c’est une dernière illusion de Lassay, de croire qu’il aurait évité ses échecs et ses fautes en supposant que Marianne eût vécu, c’est du moins une illusion touchante et qui honore sa sensibilité.
Dans l’épilogue qui termine le chant VIe et que je veux citer pour exemple du ton, l’auteur se représente comme ayant passé la nuit à méditer sur ces astres sans nombre et sur tout ce qu’ils soulèvent de mystères, jusqu’au moment où l’aube naissante les fait déjà pâlir et quand, à côté de lui, l’insecte s’éveille au premier rayon du soleil : Ainsi m’abandonnant à ces graves pensées, J’oubliais les clartés dans les Cieux effacées : Vénus avait pâli devant l’astre du jour Dont la terre en silence attendait le retour ; Avide explorateur durant la nuit obscure, J’assistais au réveil de toute la nature : L’horizon s’enflammait, le calice des fleurs Exhalait ses parfums, revêtait ses couleurs ; Deux insectes posés sur la coupe charmante S’enivraient de plaisir, et leur aile brillante Par ses doux battements renvoyait tous les feux De ce soleil nouveau qui se levait pour eux ; Et je disais : « Devant le Créateur des mondes « Rien n’est grand, n’est petit sous ces voûtes profondes, « Et dans cet univers, dans cette immensité « Où s’abîme l’esprit et l’œil épouvanté, « Des astres éternels à l’insecte éphémère « Tout n’est qu’attraction, feu, merveille, mystère. » Ce sont là des vers français qui me font l’effet de ce qu’étaient les bons vers latins du chancelier de L’Hôpital et de ces doctes hommes politiques du xvie siècle s’occupant, se délassant avec gravité encore, dans leur maison des champs, comme faisait M. […] Quelques-uns de ceux qui la professent prouvent par leur exemple que, pour être indépendant, l’homme n’a qu’à vouloir : mais pour une nation, il n’y a de garantie efficace qu’une bonne éducation politique, les mœurs et la sagesse.
Il nous exhortait donc, avec une sorte d’effronterie naïve dont il donnait l’exemple, à avoir le courage de nous préférer nous-mêmes à nos anciens et à nos devanciers, à proclamer notre siècle (c’est-à-dire le sien) le premier et le plus éclairé des siècles, le seul qui fût en possession d’une certaine justesse de raisonnement, jusque-là inconnue. […] Ces travaux redoublés, ces nobles ardeurs et ces chagrins des dernières années la consumèrent ; elle mourut d’apoplexie le 17 août 1720, au Louvre, où son mari avait la charge de garde des livres du Cabinet : par une exception glorieuse et qui n’avait point encore eu d’exemple, la survivance lui en avait été accordée à elle-même.
Cette jeunesse sérieuse d’alors, qui n’imitait point les exemples dissolus d’alentour, avait pour inconvénient d’être ou de paraître trop triste, trop appliquée, trop particulière, comme on disait. […] Soyez sociable ; faites honneur à la vertu dans le monde. » Et il redouble lui-même de légèreté en écrivant, comme pour lui donner l’exemple avec le précepte : « On a besoin d’être sans cesse la faucille en main, pour retrancher le superflu des paroles et des occupations. » Jamais la piété de Fénelon ne se montre mieux ce qu’elle est que dans ces lettres au vidame d’Amiens, c’est-à-dire une piété douce, commode, simple, exacte, ferme et gaie tout ensemble, une piété qui s’allie avec tous les devoirs et qui se ressouvient du grand seigneur devant les hommes jusque dans la perfection de l’humilité devant Dieu : Un homme de votre rang ne fait point assez, et il manque à Dieu quand il ne s’occupe que de curiosités, que d’arrangement de papiers, que de détails d’une compagnie, que de règlements pour ses terres.
J’en ai une joie, je ne m’en sens pas… Toutes mes plaies se sont rouvertes… Il le dit un peu en badinant, et sans se gêner, pour ajouter tout aussitôt à la gauloise : « Vous me faites mourir, vous autres prudes ; vous purifiez trop toutes choses, vous voulez que le bon vin soit sans lie. » Toute part faite à ce qui n’est qu’enjouement de propos et badinage épistolaire, Maucroix n’est donc ni un modèle de constance et de sentiment, ni un exemple de régularité ecclésiastique : n’allez pas en conclure qu’il fut un homme de scandale, ni encore moins un homme irréligieux. […] Quand tout bas elle soupire, N’en soyez pas interdit : Écoutez ce qu’on veut dire, Et non pas ce que l’on dit… Il y a ainsi de Maucroix en sa jeunesse quantité de couplets, épigrammes, madrigaux, épîtres familières, desquels il aurait pu dire comme Pline le Jeune envoyant à un ami ses hendécasyllabes : « Ce sont de petits vers dans lesquels tour à tour je raille, je badine, je suis amoureux, je me plains, je soupire, je me fâche. » Il aurait eu grand besoin, comme Pline, de demander pardon des légèretés et des endroits libres, en se couvrant des illustres exemples d’hommes réputés graves dont les mœurs, dit-on, valaient mieux que les paroles ; mais il n’aurait pu ajouter, comme le docte et ingénieux Romain, qu’il avait été, dans sa manière, tantôt plus serré, tantôt plus élevé et plus étendu (modo pressius, modo elatius) : Maucroix n’est jamais ni resserré ni élevé ; il a du naturel et une certaine douceur de rêverie, il n’a pas de force ni de travail.
Je suis un exemple bien sûr qu’on peut parvenir à tout et aux premiers honneurs sans intrigue. […] Honnête homme qui, au moment où il rédigeait ses Mémoires, le lendemain et à la veille des catastrophes funestes, croyait sa carrière publique close et couronnée, et qui proposait son exemple comme un encouragement à bien faire et comme un monument mémorable de la récompense publique !
. — Le roi apprit qu’il y avait eu plus de cinquante mille huguenots convertis dans la généralité de Bordeaux, et nous dit cette bonne nouvelle-là avec grand plaisir, espérant même que beaucoup d’autres gens suivront un si bon exemple. […] Le roi fait fondre résolument son argenterie : Samedi, 3 décembre 1689. — Le roi veut que dans tout son royaume on fasse fondre et porter à la Monnaie toute l’argenterie qui servait dans les chambres, comme miroirs, chenets, girandoles, et toutes sortes de vases ; et pour en donner l’exemple, il fait fondre toute sa belle argenterie, malgré la richesse du travail, fait fondre même les filigranes ; les toilettes de toutes les dames seront fondues aussi, sans en excepter celle de Mme la Dauphine.
Quant au fond, il recommande tout ce que son maître a également recommandé, de ne point laisser les valets ni servantes embabouiner cette tendre jeunesse de sots contes ni de fadaises ; de ne pas croire que l’esprit des enfants ne se puisse appliquer aux bonnes choses aussi aisément qu’aux inutiles et vaines : « Il ne faut pas plus d’esprit à entendre les beaux exemples de Valère Maxime et toute l’histoire grecque et romaine, qui est la plus belle science et leçon du monde, qu’à entendre Amadis de Gaule… Il ne se faut pas délier de la portée et suffisance de l’esprit, mais il le faut savoir bien conduire et manier. » Il s’élève contre la coutume, alors presque universelle, de battre et fouetter les enfants ; c’est le moyen de leur rendre l’esprit bas et servile, car alors « s’ils font ce que l’on requiert d’eux, c’est parce qu’on les regarde, c’est par crainte et non gaiement et noblement, et ainsi non honnêtement. » Dans l’instruction proprement dite, il veut qu’en tout on vise bien plutôt au jugement et au développement du bon sens naturel qu’à l’art et à la science acquise ou à la mémoire ; c’est à cette occasion qu’il établit tous les caractères qui séparent la raison et la sagesse d’avec la fausse science. […] » Et ici vient l’exemple des mouches à miel qui n’emportent point les fleurs comme les bouquetières (dont il vient de parler), mais s’asseyant sur elles comme si elles les couvaient, en tirent l’esprit, la force, la vertu, la quintessence, et s’en nourrissent, en font substance, et puis en font de très bon et doux miel, qui est tout leur : ce n’est plus thym ni marjolaine.
Faites par vos bons exemples que le peuple soit autant excité à bien faire comme il en a été précédemment éloigné. […] Et puis, j’ai surtout pensé aux génies nos contemporains qui, en ceci, n’offrent pas tous l’exemple d’un parfait équilibre.
Il avait pour principe « d’éviter surtout de parler de soi, et de se donner pour exemple. » Il savait que « rien n’est plus désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos. » Il ne ressemblait point à ceux qui, en vieillissant, se posent avec vous en Socrates (je sais un savant encore5, et aussi un poète80, qui sont comme cela), vrais Socrates en effet, en ce sens qu’avant que vous ayez ouvert la bouche, ils vous ont déjà prêté de légères sottises qu’ils réfutent, se donnant sans cesse le beau rôle, que, par politesse, on finit souvent par leur laisser. […] Nos deux célèbres contemporains, par ces oppositions manifestes, ne font que déclarer leur propre nature, proclamer ce qui leur manque, et deviner dans le passé ceux qui les auraient finement pénétrés et raillés avec sourire, ou simplement critiqués par leur exemple.
Enrichir la palette de quelques tons agréables à l’œil, ajouter quelques notes aux accents connus, quelques nombres et couplets aux rythmes en usage, justifier surtout par des exemples retrouvés à propos ce qu’osaient d’instinct les poètes novateurs de notre temps, renouer la tradition sur un point où l’on n’avait jusque-là signalé que des débris, c’était mon ambition la plus haute. […] Cela vous soit un exemple certain Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries, En peu de temps cherront toutes flétries.
Quoi qu’il en soit, ce poète de Toulouse, qui végéta toute sa vie dans les fonctions de président au présidial d’Aurillac, est un digne représentant des poètes disgraciés par la fortune, et dont le mérite n’a pu triompher d’une mauvaise étoile ; il a droit de se citer lui-même en exemple au malheureux Acanthe, et, pour mieux le consoler encore, il lui retrace les malheurs de leur père commun et de leur maître, Apollon. […] Lorsque celui-ci arriva au timon de l’État, c’eût été le cas pour Sénecé de reparaître à la Cour ; l’exemple était encourageant pour tous ceux qui avaient quatre-vingts ans ; mais il se sentit décidément trop vieux, et se dit qu’il était trop tard pour recommencer.
Quand mes frères donnent le bon exemple aux autres, ce m’est la plus sensible joie du monde, et quand cela n’est pas, j’oublie en ce moment toute parenté pour faire mon devoir, qui est d’entretenir tout en ordre pendant ma vie. […] Dans une lettre écrite quinze jours après, et où l’on voit que, loin de grossir d’abord ses avantages, il inclinait plutôt à les présenter dans des termes très simplifiés, il ajoute ces mots riants : « En un mot, la Fortune m’est revenue ; mais envoyez-moi les meilleurs ciseaux que vous pourrez trouver, pour que je lui coupe les ailes. » Il dit encore au prince Henri qu’il espère maintenant par son exemple « l’enrôler dans la bande des généraux audacieux et entreprenants ».
des souverains qui font observer ces mêmes lois dans leurs États donnent des exemples aussi odieux à leurs sujets ! […] ceux qui doivent être les législateurs du monde enseignent le crime par leur exemple !
Exemple : l’abbé Lacordaire parlant d’un bref adressé par Grégoire XVI aux évêques polonais, dans lequel le pontife s’était montré un peu faible de ton et d’expression envers le czar, avait cherché à excuser le père des fidèles en le comparant à Priam, qui vient réclamer le corps d’Hector, et qui, dans l’excès de son malheur, va jusqu’à baiser la main qui a tué son fils : « Quelle magnifique application, s’écrie Mroe. […] sous les yeux de Jésus-Christ nous pouvons faire descendre quelques rayons de soleil pour éclairer, ranimer, réchauffer le soir de notre vie. » Elle a remarqué pourtant que Jésus-Christ n’a pas laissé d’enseignement direct et d’exemple pour la vieillesse ; « qu’il n’a pas sanctifié cet âge en le traversant », qu’en un mot il a voulu mourir jeune et n’a pas daigné vieillir.
À l’Académie, lorsqu’on produit, à l’occasion d’un mot, les exemples tirés des principaux écrivains témoins de la langue, il est rare que l’exemple emprunté à Mme de Staël ne soulève pas d’objections, et qu’une phrase d’elle passe couramment.
— Autre exemple : si les diverses races humaines se sont produites sur ce globe successivement et par des générations distinctes comme la science peut être amenée à le reconnaître et comme il incline à le penser, comment alors sauver le grand dogme sacré de l’unité humaine, cette croyance :« que tous les hommes sont enfants de Dieu et frères ? […] Et lorsque le professeur s’est levé en terminant, on se lève avec lui en foule, on sort plein d’instruction, de vues neuves, de désirs d’explication, de besoins de réponse, de controverses animées et bruyantes qui se prolongent longtemps, mais en se félicitant tous que la liberté du haut enseignement, en tant qu’elle dépend de l’équité d’un auditoire, soit consacrée chez nous par un rare exemple et dans une de ses branches les plus élevées.
Les Pitt, fils de Chatham, sont rares en littérature, et même on n’en cite pas un seul exemple. […] Il restera l’exemple le plus à citer et à proposer de la façon modeste dont on peut faire rentrer un nom illustre dans la famille, tout en le maintenant à demi dans la gloire, etc., etc. » Voilà l’idéal d’un Racine fils.
Est-ce que Bossuet lui-même, qu’on ne récusera certes pas comme exprimant dans un haut exemple la moyenne des lumières du grand règne, avait profité de l’expérience produite sous ses yeux aux années de sa jeunesse, lorsque dans l’Oraison funèbre du prince de Condé il ne craignait pas de dire en une phrase magnifique et souvent citée : « Loin de nous les héros sans humanité ! […] Jean-Jacques Rousseau, qu’on cite toujours comme exemple de faiseur d’utopies politiques, ne s’est pas trompé lorsqu’il a tant de fois décrit, appelé de ses vœux et deviné à l’avance cette classe moyenne de plus en plus élargie, vivant dans le travail et dans l’aisance, dans des rapports de famille heureux et simples, dans des idées saines, non superstitieuses, non subversives, ce monde qui fait penser à celui de Julie de Wolmar et de ses aimables amies, et dont les riantes demeures partout répandues, dont les maisons « aux contrevents verts » peuplent les alentours de notre grande ville et nos provinces.
C’est un bel exemple. […] Et Gœthe faisait l’application de son idée à des talents en vue, à Mérimée qui montrait tant de maturité dans cette première œuvre de Clara Gazul ; et il cherchait un autre exemple saillant dans Béranger, non plus jeune, mais plein de grâce, d’esprit, d’ironie fine, bien que sorti d’une classe vulgaire.
C’est cette dernière forme dont la pièce : d’Adam nous ai offert un premier exemple ; j’en ai indiqué les mérites bien commençant, bien élémentaires, rudes et grossiers encore. […] C’est fâcheux, car ce serait le meilleur exemple à nous offrir de ces sortes de compositions dramatiques, si tant est que les érudits en telle matière ne se trompent pas en nous le déclarant le plus parfait en son genre.
Exemple trop unique, même au gré de celui à qui la gloire en était due ! […] Il était des amis de mon père et des miens, homme d’un esprit doux, aimable dans la société, orné de plusieurs connaissances et ayant du goût pour les lettres comme pour ceux qui les cultivent ; mais, soit par un dévouement trop ordinaire aux intendants pour les ordres de la Cour, soit parce qu’il croyait, comme bien d’autres, qu’il ne restait plus dans le parti protestant qu’une opiniâtreté qu’il fallait vaincre ou plutôt écraser par le poids de l’autorité, il eut le malheur de donner au reste du royaume un exemple qui n’y fut que trop suivi et dont le succès surpassa d’abord les espérances même de ceux qui le faisaient agir.
Et je prendrai tout d’abord pour exemple cette Anthologie même qui paraît aujourd’hui traduite au complet : il y a certes du mélange dans ce nombre si considérable d’épigrammes ; mais, en général, et à n’en prendre que la meilleure partie, tous les érudits gens de goût en ont fait leur régal ; Grotius les a traduites, d’après le recueil de Planude, en vers latins élégants ; les poètes de tout pays s’en sont inspirés, et souvent une seule goutte de cette liqueur exquise, tombée dans leur coupe, a suffi pour aiguiser le breuvage. […] Puis, après une pause sérieuse de quelques minutes, il se fit lire le Traité qu’il écouta d’un bouta l’autre avec uns grande attention, et il reprit assez de force pour avoir la satisfaction suprême de donner « l’approbation d’un homme d’État mourant (ce furent ses propres paroles) à la plus glorieuse guerre et à la plus honorable paix que la nation eût jamais vue. » Et c’est ainsi que se révèle dans un noble exemple le commerce familier que l’aristocratie anglaise au dernier siècle n’avait cessé d’entretenir avec l’Antiquité grecque, et aussi la générosité vivifiante de sentiments et de pensées dont Homère est la source.
Prenons des exemples ; car M. […] Armand Lefebvre a écrit là-dessus des pages très-vraies, très-fermes et qui, exemples de passion comme de complaisance, expriment très-bien le caractère du régime dominant à l’extérieur depuis 1806 jusqu’en 1813.
J’étais loin de penser alors que j’irais, jeune encore, visiter les tombeaux de ces infortunés, et que, malgré cet exemple frappant, qui coûtait à l’État 14,000 hommes et 30 millions, j’aurais bientôt à lutter contre de semblables folies. » Ces folies, qu’on croit toujours avoir épuisées, sont prêtes à recommencer toujours : tantôt la rue Quincampoix et le Mississipi, tantôt Cayenne. […] Et, par exemple, il n’était pas pour l’affranchissement des noirs, à l’exemple des philosophes, et en même temps il demandait assez d’adoucissements à cet odieux état de l’esclavage pour paraître aux yeux des colons un ami des noirs, un négrophile : il ne contentait personne.
Il était beau après tout, et de grand exemple, tant qu’il l’avait pu, lui prêtre, d’avoir tenté un réveil, d’avoir jeté à poignées des semences. […] Du Fossé, voulant peindre dans le grand Arnauld cette colère de lion pour la vérité qui s’unissait en son cœur avec la douceur de l’agneau, nous dit naïvement : « L’exemple seul de Moïse, que Dieu appelle le plus doux de tous les hommes, quoiqu’il eût tué un Égyptien pour défendre un de ses frères, brisé par une juste colère les Tables de la Loi, et fait passer au fil de l’épée vingt-trois mille hommes pour punir l’idolâtrie de son peuple, fait bien voir qu’on peut allier ensemble la douceur d’une charité sincère envers le prochain avec un zèle plein d’ardeur pour les intérêts de Dieu. » En ne prenant les vingt-trois mille hommes et l’Égyptien tués qu’en manière de figure, comme il convient dans ce qui est de l’ancienne Loi, et en rapportant à l’abbé de La Mennais cette phrase de Du Fossé sur le grand Arnauld, je me rappelais bien que lui-même avait condamné ce dernier, et qu’il avait écrit de lui en le comparant à Tertullien : « Et Tertullien aussi avait des vertus ; il se perdit néanmoins parce qu’il manqua de la plus nécessaire de toutes, d’humilité.
Il y a des hommes qui, tout en suivant le mouvement général de leur siècle, n’en conservent pas moins une individualité profonde et indélébile : Molière en est le plus éclatant exemple. […] La Fontaine en fut touché comme d’un exemple à suivre ; sa fragilité et d’autres liaisons qu’il contracta vers cette époque le détournèrent, et ce ne fut que dix ans après, quand la mort de madame de La Sablière lui eut donné un second et solennel avertissement, que cette bonne pensée germa en lui pour n’en plus sortir.
Quoique la littérature doive s’affranchir dans la république, beaucoup plus facilement que dans la monarchie, de l’empire du ton reçu dans la société, il est impossible que les modèles de la plupart des ouvrages d’imagination ne soient pas pris dans les exemples qui s’offrent habituellement aux regards. […] Un autre genre d’impolitesse peut caractériser encore les hommes en pouvoir : ce n’est pas la grossièreté, c’est, si je puis m’exprimer ainsi, la fatuité politique, l’importance qu’on met à sa place, l’effet que cette place produit sur soi-même, et qu’on veut faire partager aux autres ; on a dû nécessairement en voir beaucoup d’exemples depuis la révolution.
Au commencement, point de définitions abstraites : l’abstrait est ultérieur et dérivé ; ce qu’il faut mettre en tête de chaque science, ce sont des exemples, des expériences, des faits sensibles ; c’est de là que nous extrairons notre idée générale. Pareillement, de plusieurs idées générales du même degré, nous en extrairons une autre plus générale, et ainsi de suite, pas à pas, en cheminant toujours selon l’ordre naturel, par une analyse continue, avec des notations expressives, à l’exemple des mathématiques qui passent du calcul par les doigts au calcul par les chiffres, puis de là au calcul par les lettres, et qui, appelant les yeux au secours de la raison, peignent l’analogie intime des quantités par l’analogie extérieure des symboles.
Ericeyra, Luzan, Dryden, Pope, Gottsched, Lessing même, ce ne seront par toute l’Europe que dresseurs de théories qui définiront la littérature avant de la faire, et qui puiseront dans l’exemple de Boileau la force ou l’audace de s’ériger en directeurs de l’esprit national : et cet exemple sera pour quelque chose dans le succès que plusieurs atteindront.
Lesage est le premier exemple d’un grand écrivain qui se fait de son talent un moyen d’existence régulier. […] Dans son journal le Pour et le Contre, suivant l’exemple des journaux littéraires rédigés par les réfugiés de Hollande, il s’occupe beaucoup de l’Angleterre ; c’est lui qui plus tard met en français Paméla (1742) et Clarisse Harlowe (1751).
Dans la même année, il montra dans Titus la vertu triomphant d’une passion désordonnée ; c’était encourager le roi à la vertu par son propre exemple et rappeler à l’adorateur de madame de Montespan, le sacrifice qu’il avait pu faire de Marie de Mancini. […] Ce mot, La Harpe la jugé sévère contre l’auteur de tant de lettres charmantes, et à ce sujet il a mis en avant que le goût qui juge est différent de celui qui crée, distinction juste et dont La Harpe est un exemple lui-même, car il a beaucoup et bien jugé, et son goût stérile n’a rien produit ; mais il ne faut pas conclure de ce que le goût qui juge ne prouve pas celui créé, que le goût qui crée ne comprend pas celui qui juge, car le goût qui juge bien de ce qui doit entrer dans ses compositions juge nécessairement bien le choix des autres ; de sorte qu’il est absurde de dire que madame de Sévigné, douée du goût qui crée, pouvait bien être privée du goût qui juge.
Le soir de cette condamnation, le prince de Conti venait s’écrire chez Beaumarchais, et l’invitait à passer chez lui la journée du lendemain : « Je veux, disait-il dans son billet, que vous veniez demain ; nous sommes d’assez bonne maison pour donner l’exemple à la France de la manière dont on doit traiter un grand citoyen tel que vous. » Toute la Cour suivit l’exemple du prince et s’écrivit chez le condamné.
Vous allez voir par des exemples comme on la trouve. […] Il y a cent exemples semblables ; il y en a cent mille, puisque, dans sa mère ou hors sa mère, chaque animal subit des métamorphoses.
A l’exemple de Prométhée, ravissons le feu céleste, dussions nous encourir le même châtiment. […] On peut être rejeté, critiqué ; passer pour bisarre pendant dix ou vingt ans, & avoir raison un peu plus tard ; les exemples ne manquent point. […] Il a donné à la langue Françoise une grâce & une souplesse particulières, une harmonie sans exemple ; mais il a tué l’Art, & s’il n’a point fait un pas depuis lui, c’est à l’imbécile adoration qu’on a pour cet élégant Ecrivain, qu’il faut s’en prendre aujourd’hui. […] Il ne s’agit donc point, en lisant Shakespear, de l’imiter ; mais de modeler en grand à son exemple, & d’être attentif aux détails nécessaires qui amènent par gradation la vérité, & font jaillir tous ses rayons. […] Asyle de la liberté, les âmes fortes & généreuses y croîtront ou s’y rendront, & ce grand exemple donné à l’Univers, prouvera ce que peut l’homme, quand il met en dépot commun son courage & ses lumieres.
Qu’on nous permette d’en citer, en finissant, un seul exemple. […] Nous ne pouvons rappeler que quelques exemples. […] Assurément l’invention est neuve, et l’exemple est touchant. […] Ce siècle-ci en a offert un curieux exemple. […] Qu’on nous permette d’en citer un exemple singulier.
pour le coup, Duclos, vous nous croyez par trop honnêtes femmes. » Que si l’on appliquait cela à la manière d’écrire, et si quelque docteur relâché venait à poser en principe que plus on a d’esprit et moins on est tenu à ces misères de l’orthographe, que ce sont choses à laisser à des plumes bourgeoises et que la marque de la supériorité consiste à ne pas se priver de ces licences d’autrefois, un exemple comme celui de Mme de Bregy suffirait, certes, à dégoûter les moins susceptibles, à effrayer les moins timides, et il n’est personne qui ne s’écriât : « Dieu nous garde d’être jamais beaux esprits à ce point !
Nous demandons pardon à nos lecteurs de cette longue digression trop morale peut-être, mais nul exemple mieux que la vie de Rancé ne pouvait y donner sujet et illustrer la démonstration.
Pour citer des exemples, la décadence romaine (tome Ier page 49) n’a pas un détail qui ne soit rigoureusement exact ; la barbarie mahométane ressort de Cantemir, à travers l’enthousiasme de l’historiographe turc, telle qu’elle est exposée dans les premières pages de Zim-Zizimi et de Sultan Mourad.
L’auteur de ce drame ne se croit pas digne de suivre d’aussi grands exemples.
Je ne puis y donner que les conclusions générales auxquelles je suis arrivé, avec quelques exemples qui suffiront pourtant, je l’espère, dans la plupart des cas.
Des exemples éclairciront encore mieux que des raisonnemens une opinion que je puis craindre de n’exposer jamais assez distinctement.
Je ne crois pas qu’il y ait dans l’histoire littéraire un exemple de disciples différant de leur maître aussi fort que diffère de M.
∾ « Commune, Département, Église, École, ce sont-là, dans une nation, à côté de l’État, les principales sociétés qui peuvent grouper des hommes autour d’un intérêt commun et les conduire vers un but marqué : d’après ces quatre exemples, on voit déjà de quelle façon, à la fin du xviiie siècle et à la fin du xixe , nos politiques et nos législateurs ont compris l’association humaine.
Un exemple de ce que j’appellerai si l’on veut la fantaisie réaliste. […] Il faudrait, pour égaler et surpasser les Grecs, qu’à leur exemple nous crussions aux dieux, que nous y crussions davantage : or, c’est là qu’est l’impossible. […] C’est un enfant perdu pour l’art, mais son exemple ne sera pas perdu. […] Puis est venu M. de Lamartine, avec sa Geneviève et son Tailleur de pierres ; d’autres encore suivirent ce double exemple, que Balzac lui-même avait devancé depuis longtemps. […] Si j’y reviens, ce n’est point par engouement systématique, mais pour éclaircir ce que j’ai à dire au moyen d’un exemple.
Voici comment il s’exprime : « À ces mots, je ne vous connais plus, je vous connais encore, on se récria d’admiration ; on n’avait jamais rien vu de si sublime : il n’y a pas dans Longin un seul exemple d’une pareille grandeur. […] Rien n’est plus injuste, rien n’est plus faux ; et, sans rien dérober au mérite de Corneille, il y a dans Longin beaucoup d’exemples d’un sublime beaucoup plus frappant, et qui élève beaucoup plus l’âme. […] Dans ces rôles admirables, rien n’est donné au théâtre, à la mode, aux préjugés nationaux ; tout est sacrifié à la vérité : Corneille n’offre pas souvent ce rare exemple de courage. […] Ce que je blâme surtout, c’est la mauvaise plaisanterie du valet, qui dit à la fin de la pièce : Par un si rare exemple, apprenez à mentir. […] L’enthousiasme de Corneille pour une invention de Lopez de Vega qu’il a fort embellie, les éloges qu’il prodigue à l’auteur espagnol qui lui a fourni le sujet du Menteur, sont un rare exemple de modestie et d’ingénuité dans un si grand poète dramatique.
Notre poétesse rappelle l’exemple de Sémiramis. […] Si le ciel m’avait favorisée davantage, au lieu de conseiller seulement, j’eusse pu servir d’exemple. […] Mais suivre les exemples du Cavalier Marin, voilà qui est original. […] Mais tous ces mauvais exemples ne gâtèrent le goût inné de Rotrou que superficiellement. […] Longin a donc mal choisi ses exemples.
C’est un prodige que la fécondité de ses vues pour la morale, sa pénétration dans l’esprit et dans le cœur humain, l’application heureuse et juste des exemples et des autorités de l’Écriture, son onction.
Il est fâcheux surtout que l’exemple du bon goût et du bon style n’accompagne pas toujours la satire qu’on fait du mauvais.
Je n’en veux pour exemple que les plus fameuses pages où l’on voit le cœur à nu, pleurant ou saignant devant nous, où l’on croit n’entendre que le cri de l’âme qui prie ou qui souffre.
César, dans ses Commentaires, Voltaire, dans sa prose, La Fontaine, dans ses Fables, nous offrent de merveilleux exemples de ce mérite, qu’ils ont possédé tous les trois dans un degré éminent.
La poésie panthéistique met, si je puis dire, dans chacune de nos sensations, le ressouvenir de l’univers… Des exemples ?
Mais je sais que sa réputation est immense, et plus européenne encore que française ; qu’il est plein d’idées, fertile en inventions, et mécanicien et chimiste presque autant que chirurgien ; qu’il s’est élevé seul, en dehors des cadres officiels et des académies, et que son exemple est excellent à une époque où nous commençons à connaître mieux le prix de l’énergie individuelle et de ses œuvres.