Je dois dire, quoique cela puisse sembler disproportionné aujourd’hui, que c’est l’abbé de La Mennais qui le premier demanda à Hugo de faire ma connaissance. […] Sainte-Beuve nous a souvent raconté dans quelles circonstances il avait fait connaissance de l’un de ses oncles paternels : c’était la première personne qu’il avait vue en arrivant à Paris, en 1818. […] C’est franc et net, avec tout ce dont la connaissance des hommes, et peut-être aussi bien, dans le moment même, la conversation de l’artiste (qui avait nom Mme Favart) peut les éclairer de fine galanterie et de malice. — Je ne sais si le souvenir du fils me ferait préjuger du père. — Le costume est celui du temps : habit bleu, collet relevé et droit, gros boutons à reflet métallique, un gilet croisé d’une étoffe claire tirant sur le jaune, à pointes et à revers larges, la cravate fine et blanche en mousseline, entourant doublement le cou sous le menton, et bien nouée entre les deux revers du gilet.
Jusqu’ici, nous n’avons considéré que les choses particulières et la connaissance que nous en prenons ; il nous reste à considérer les choses générales et les idées que nous en avons. […] Voilà un nouvel objet de connaissance. […] Le manuel qu’il livre aux commençants a mille pages, et il faudrait je ne sais combien d’atlas et de volumes pour contenir la figure et l’énumération de toutes les parties qu’à l’œil nu il a constatées. — S’il arme son œil du microscope, ce nombre se multiplie au centuple ; Lyonnet n’a pas eu trop de vingt ans pour décrire la chenille du saule. — Au-delà de notre microscope, des instruments plus puissants accroîtraient encore notre connaissance ; il est visible que dans cette voie la recherche n’a pas de terme. — Pareillement, voici un corps inorganique, de l’eau ; l’idée que j’en ai est celle d’un liquide, sans odeur ni couleur, transparent, bon à boire, qui peut devenir glace ou vapeur ; rien de plus ; du groupe énorme des caractères ou propriétés physiques et chimiques qui s’accompagnent et constituent l’eau, je ne sais pas autre chose.
« Le Saint-Père daigna ajouter ici quelques paroles sur l’opinion que sa bonté, et non mon mérite, lui faisait augurer de moi sous le rapport des études, paroles que la connaissance que je possède de moi-même ne me permet pas de transcrire. […] À la fin d’octobre, je retournai à Venise, où j’avais des connaissances qui offraient de subvenir à mon extrême détresse. […] Il dit seulement qu’il suspendait sa résolution pour quelques heures, parce qu’il n’avait pas une connaissance bien positive de Chiaramonti.
Il est aisé d’y constater deux faits : le progrès très lent qu’y firent la philosophie, la connaissance du passé, et d’autre part, dans les écrits du temps, même les meilleurs, le style lâché, la composition flottante, la prolixité, bref l’à peu près d’écrivains qui ne sont pas maîtres de leur métier. […] Collèges, écoles, universités même ont toujours eu la fonction de transmettre d’une génération à l’autre une certaine provision de connaissances, des habitudes d’esprit, des procédés de travail, bref des résultats acquis par l’expérience des siècles. […] Donc partout le tambour et la discipline militaire ; un uniforme pour le corps et pour l’esprit, pour les élèves et pour les maîtres ; des grades dans toutes les classes ; un enseignement où les lettres, ces superfluités, sont sacrifiées aux connaissances dites positives ; car à quoi les lettres pourraient-elles bien servir à un futur sous-lieutenant ?
L’Art classique dérive de la philosophie cartésienne : Descartes établissait que la Connaissance nous vient de deux sources, distinctes et opposées : la Raison, vraie et divine, — et l’Imagination, c’est à dire les sens, maîtres d’erreur et de mensonge. […] À mon sens, la connaissance intime des chefs-d’œuvre favorise, au lieu de la gêner, l’indépendance d’inspiration. […] En résumé : 1° Dans la philosophie de Schopenhauer l’Art acquiert une énorme importance, car c’est l’Art qui est la source de toute connaissance ; c’est l’œil de l’Artiste qui pénètre le plus profondément dans les mystères de toute vérité. 2 Pour Schopenhauer toute vérité se mesure à la réalité de l’Âme contemplative.
Cependant il ne peut pas entièrement échapper à la connaissance des choses nouvelles, des arrivées et des approches pompeusement annoncées, des voiles qu’on signale de temps en temps à l’horizon comme des armadas invincibles : il faut qu’il les connaisse (au moins les principales), qu’il ait son avis ; en un mot, qu’il ait l’œil au prochain rivage et qu’il ne s’endorme pas. […] Une attention et une connaissance plus étendues rapprocheraient les jugements dissidents et les remettraient d’accord.
Benoist a mis en tête de son édition une Notice développée sur le poète, dans laquelle il concilie heureusement les qualités françaises avec les connaissances allemandes. […] Virgile aura peut-être voulu se moquer de quelque poète de sa connaissance, qui péchait par une pareille veine de prétention et de mauvais goût.
Il parle souvent de ce dernier passage, tout en étant d’avis qu’il faut le couler le plus insensiblement qu’il se peut : « Si je fais un long discours sur la mort, après avoir dit que la méditation en était fâcheuse, c’est qu’il est comme impossible de ne faire pas quelque réflexion sur une chose si naturelle ; il y aurait même de la mollesse à n’oser jamais y penser… — Du reste, il faut aller insensiblement où tant d’honnêtes gens sont allés devant nous, et où nous serons suivis de tant d’autres. » Il professe la théorie du divertissement, ou du moins il ne semble en rien en blâmer l’usage : « Pour vivre heureux, il faut faire peu de réflexion sur la vie, mais sortir souvent comme hors de soi ; et, parmi les plaisirs que fournissent les choses étrangères, se dérober la connaissance de ses propres maux. » Il se plaint par moments du trop ou du trop peu de l’homme, ou plutôt il s’en étonne comme d’une bizarrerie, mais sans en gémir avec la tendresse et l’anxiété qu’y mettra l’auteur des Pensées. […] Ses Réflexions sur les divers génies du peuple Romain dans les différents temps de la République sont d’un esprit éclairé, sensé, philosophique et pratique à la fois, qui s’explique assez bien ce qui a dû se passer dans les âges anciens par ce qu’il a vu et observé de son temps, et par la connaissance de la nature humaine : partout où il faudrait entrer dans les différences radicales et constitutives des anciennes cités et sociétés, il est insuffisant et glisse.
Ainsi à l’âge de douze ans, ayant été atteint d’un coup de tonnerre, au seuil même de la maison, comme on l’avait couché sur un lit sans mouvement et sans apparence de vie, mais non sans connaissance, il endura longtemps les doléances et les soins éperdus des assistants, ne pouvant prendre la parole pour les rassurer ; mais le premier mot qui lui échappa fut à sa tante : « Eh bien ! […] À dix-sept ans, muni de ce premier fonds de connaissances et des bonnes instructions morales de sa tante, Béranger revint à Paris, auprès de son père, qui s’y trouvait pour le moment dans une position de fortune très-améliorée .
Il m’est arrivé plus d’une lois, messieurs, en assistant à certaines de vos discussions, de former un regret et un vœu : ce vœu, ce serait de voir plus souvent dans cette enceinte un prince si remarquable par les dons de l’intelligence, si riche de connaissances qu’il accroît de jour en jour, d’un esprit vraiment démocratique, doué d’éloquence, d’une capacité multiple et prompte que tous ceux qui ont eu l’honneur de l’approcher admirent, et qui, pour tout dire d’un mot, est digne de sa race. […] Seulement, avec la connaissance qu’il avait de l’esprit de M.
Descartes déprime « les simples connaissances qui s’acquièrent sans le secours du raisonnement, telles que les langues, l’histoire, la géographie, et en général tout ce qui ne dépend que de l’expérience… Il n’est pas plus du devoir d’un honnête homme de savoir le grec et le latin que le langage suisse et le bas-breton, ni l’histoire de l’empire romano-germanique que celle du plus petit État qui se trouve en Europe ». […] I.) — « Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes s’entresuivent de même. » (Descartes, Discours de la méthode, I, 142.) — Au dix-septième siècle, on construit a priori avec des idées, au dix-huitième siècle avec des sensations, mais toujours par le même procédé, qui est celui des mathématiques et qui s’étale tout entier dans l’Éthique de Spinosa.
Il avait l’esprit vif : dégagé des soucis pratiques et des affaires, il lut, il regarda les hommes, il se regarda lui-même, réfléchissant, conférant, ratiocinant, habile à extraire d’un fait une idée ; il fit ainsi la revue de toutes ses opinions, préjugés, croyances, connaissances, et ce faisant, il fit le tour des idées de son siècle. […] Il lui propose l’homme comme l’universel objet de notre connaissance et de notre intérêt.
Retz a une connaissance profonde de son modèle, et une connaissance pratique, non théorique.
C’est à l’histoire générale qu’il appartient de juger cette entreprise, grande idée au dire des uns, selon d’autres grande présomption, qui, sous l’apparence d’un inventaire des connaissances humaines, faisait au passé tout entier le procès que Perrault et Lamotte avaient fait à Homère ; œuvre si contradictoire et si anarchique qu’au temps même où elle fut exécutée, des esprits qui la favorisaient comme acte la désavouaient comme ouvrage d’esprit, et la qualifiaient de Babel. […] L’historique de la marche des connaissances humaines est exact et grave, quoique superficiel.
Figurez-vous l’isolement le plus complet, sans ami, sans conseil, sans connaissance, sans appui au milieu de personnes froides et indifférentes, moi qui venais de quitter ma mère, ma Bretagne, ma vie toute orée, tant d’affections pures et simples. […] Je vous en parlerai beaucoup, et je suis enchanté d’avoir fait sa connaissance.
Lundi 18 octobre Sainte-Beuve, qui nous a écrit pour faire notre connaissance intellectuelle, vient à deux heures chez nous. […] Et comme ses yeux tombent en ce moment sur une gouache de L’Île d’amour en 1793, il s’écrie : « Tiens, ça me rappelle la connaissance de Salvandy et de Béranger. » Un Anglais installé en France et demeurant à Belleville après la Restauration, donnait beaucoup à dîner.
Je vous ai dit, de plus, et je vous le répète, qu’il se donnait en même temps, facilement à la vérité, mais enfin avec une certaine sollicitude, une éducation scientifique assez importante, causant avec les savants qu’il rencontrait chez Mme de La Sablière, étudiant Descartes, s’éprenant de cette nouvelle philosophie « subtile, engageante et hardie » ; enfin il n’y avait aucune des grandes avenues de la connaissance en son temps qu’il n’eût pénétrée et parcourue. […] La philosophie de La Fontaine consiste en ceci ou à très peu près et — sommairement — elle est bien ce que je vais vous dire, je crois : La Fontaine est un épicurien (au point de vue des connaissances qu’il s’est données et de sa tournure d’esprit, non plus au point de vue de son caractère).
Au point de vue du temps d’aujourd’hui, vieux maniaque de connaissances et qui voudrait chasser l’ombre du monde comme une insulte à la lumière, cette éducation se réduisit à presque rien. […] Ainsi, elle avait des amies, cette solitaire, des relations, des connaissances avec qui elle vivait, toute supérieure qu’elle fût, dans un charmant plain-pied de cœur.
Donnez-moi la connaissance d’aujourd’hui, et vous pourrez avoir les mondes antiques et futurs. […] Gloire au sentiment, qui est la porte d’or de la plus idéale connaissance !
Mais s’il fallait trancher la question, nous opterions, dans l’état actuel de nos connaissances, pour l’hypothèse d’un Temps matériel un et universel. […] Ils diront : « Le temps qui est pure durée est toujours en voie d’écoulement ; nous ne saisissons de lui que le passé et le présent, lequel est déjà du passé ; l’avenir paraît fermé à notre connaissance, justement parce que nous le croyons ouvert à notre action, — promesse ou attente de nouveauté imprévisible.
Ce serait pour nous une trop longue, quoique bien agréable tâche, de rechercher dans ces volumes et d’extraire tout ce qu’ils renferment d’idées et de sentiments par rapport à l’amour, à l’amitié, à la haute morale et à la profonde connaissance du cœur ; au spiritualisme panthéistique, véritable doctrine de notre philosophe ; à l’art, soit comme théorie, soit comme critique, soit enfin comme production et style.
Ces articles, écrits tous à l’occasion de quelque représentation particulière, sans être des biographies ni des appréciations complètes, étincellent de vues neuves, de détails agréablement érudits, de comparaisons diverses, et prennent rang d’abord parmi les pièces et les jugements à consulter pour la connaissance littéraire de notre grand siècle.
Par la Décade se propageront le goût et la connaissance des littératures anglaise et allemande : elle entretient ses lecteurs d’Young.
Auguste Comte a dit, je ne sais où, qu’il serait vain de chercher à connaître la composition du Soleil, parce que cette connaissance ne pourrait être d’aucune utilité pour la Sociologie.
— Oui, certes, et c’est par la connaissance de ce goût, par la pratique de ces règles que le style — même particulier — s’acquiert.
Pour être poète, dit le terrible et opiniâtre railleur, qui ne se déferre jamais de sa plaisanterie effrayante de vulgarité, il faut d’abord « ne pas croire à Dieu et lire la Bible pour y prendre des métaphores ; — ne rien savoir, puisque les plus beaux génies de ce temps n’ont pas, en connaissances, de quoi couvrir une pièce de six pence au fond d’une cuvette ; — traiter tous les auteurs comme des homards, dont on choisit le meilleur dans la queue et dont on rejette le reste au plat ; — avoir toutes prêtes des comparaisons comme le cordonnier a ses formes ».
Il y a, enfin, la curiosité de savoir comment un critique dramatique, un peu plus solidement arc-bouté sur ses facultés et sur ses connaissances que les feuilletonistes d’à présent, troussait ses feuilletons en 1767 !
Même saint Thomas dans le problème humain, dans l’ordre des connaissances naturelles, ne peut rien quand il s’agit d’ajouter une certitude à celles que l’esprit de l’homme craint de ne pas avoir.
Aujourd’hui les connaissances que son livre atteste sont comme toujours des importations d’Allemagne sur lesquelles ne rayonne jamais l’aperçu qui les nationaliserait.
Et si c’est toujours la même chose, si rien, dans cette promenade qu’on nous raconte, ne modifie en quoi que ce puisse être l’état des connaissances générales et des aperçus sur l’Amérique, le grand pays en question, dont la solution déconcertera peut-être bien des prophéties et des calculs, il ne reste plus au voyageur pour tout mérite que d’avoir montré les grâces de son esprit en prenant l’air.
Que Bayle voie maintenant s’il est possible qu’il existe réellement des sociétés sans aucune connaissance de Dieu !
Les pèlerins apportaient à Roncevaux leur connaissance du poème, — qui avait évolué loin de là, — et ils prétendaient retrouver sur place ce qu’ils avaient dans la mémoire. […] Mais de ce qu’on relève dans le poème des traits qui indiquent une connaissance exacte, et peut-être contemporaine, des lieux et des faits, on ne peut rien conclure pour l’ensemble de l’ouvrage. […] Le rédacteur du faux Turpin, qui avait, lui, du pays une connaissance personnelle, a corrigé la faute, assez peu heureusement, en racontant que Dieu arrêta le soleil pendant trois jours ! […] Ces diverses traductions n’auraient pas d’intérêt pour la question qui nous occupe, si elles se bornaient à reproduire tel quel le conte de l’oiseau ; mais il n’en est pas tout à fait ainsi, et c’est pourquoi je dois parler de celles des versions de ce conte, insérées dans le roman, qui ont pu venir à ma connaissance. […] « J’ai bien la connaissance des deux premiers.
Je vais tâcher de prouver à mon tour que, si la méthode expérimentale conduit à la connaissance de la vie physique, elle doit conduire aussi à la connaissance de la vie passionnelle et intellectuelle. […] Au bout, il y a la connaissance de l’homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale. […] Un fait observé devra faire jaillir l’idée de l’expérience à instituer, du roman à écrire, pour arriver à la connaissance complète d’une vérité. […] Nous résumons l’investigation, nous nous lançons dans la conquête de l’idéal, en employant toutes les connaissances humaines. […] Par exemple, le transformisme est actuellement le système le plus rationnel, celui qui se base le plus directement sur notre connaissance de la nature.
Cette œuvre étant toute objective, quand nous l’avons définie, nous avons tout dit sur eux ; et la connaissance de leur vie, même agitée, n’ajouterait pour nous rien d’essentiel à la connaissance de leurs ouvrages. […] C’est à lui que Jean-Jacques dut la connaissance de madame de Beuzenval, de madame Dupin, de M. de Francueil et, par celui-ci, de madame d’Épinay et de madame d’Houdetot. […] Il fait la connaissance de madame d’Houdetot la veille même du mariage de celle-ci. […] Il fait des connaissances dans le voisinage. […] Et cette fin de phrase impliquerait quelque connaissance de soi et quelque humilité, s’il n’y avait tant d’orgueil, — ou peut-être simplement de gageure, — dans le commencement.
Près de la maison s’étendait un grand jardin, contigu par un côté aux champs situés hors de la ville. « De cette façon, — avait dit Kalitine, peu porté à goûter le charme tranquille de la vie champêtre, — il est inutile de se traîner à la campagne. » Plus d’une fois, Maria Dmitriévna avait regretté, au fond du cœur, son joli Pokrofsk, avec son joyeux torrent, ses vastes pelouses, ses frais ombrages ; mais elle ne contredisait jamais son mari et professait un profond respect pour son esprit et la connaissance qu’il avait du monde. […] Une ancienne connaissance encore, Sem, entre en scène. […] Il avait peu d’argent, mais il jouait heureusement, faisait des connaissances, prenait part à tous les plaisirs imaginables ; en un mot, il commençait à voguer toutes voiles dehors. […] Enfin, Marpha Timoféevna, avait fait la connaissance de Nastasia Karpovna dans un couvent, où elle était allée en pèlerinage. […] On fit aussitôt cercle autour de Lavretzky ; Lénotchka, en qualité d’ancienne connaissance, se nomma la première ; elle assura que, quelques moments encore, et elle l’aurait parfaitement reconnu ; puis elle lui présenta le reste de la société, appelant chacun, son fiancé lui-même, par son prénom.
Elles nous avaient cependant promis de nous expliquer, ou de nous révéler notre nature ; et, de la connaissance de notre nature, devait suivre celle de notre destinée, puisqu’en effet c’est sa destinée qui détermine la vraie nature d’un être10. […] Elles nous en devaient une, pourtant, si nous ne les avions inventées, selon l’expression de Renan, que pour constituer la science des « produits de l’esprit humain », et si cette science n’avait pour objet que d’augmenter, que de préciser, que de « théorétiser » notre connaissance de l’homme. […] La détermination de notre vraie nature dépend donc étroitement de la connaissance de notre destinée. […] La connaissance du tout emporte celle des parties, mais la réciproque n’est pas vraie, et nous pouvons connaître des parties déterminées d’un tout, en en ignorant les autres.
Mais ici la rapidité n’est plus la même : c’est le complet auquel aspire l’historien dorénavant formé par la connaissance des affaires, et devenu à son tour homme d’État.
L’âme tumultueuse de Ney y est démêlée et montrée avec une vérité saisissante, avec une connaissance supérieure de la nature humaine, au degré juste qui fait dire au spectateur charmé de l’évidence : C’est bien cela !
— Un dernier souvenir à l’un de nos anciens amis ou du moins à l’une de nos connaissances de jeunesse.
Mais le sir Ralph de la quatrième partie ne ressemble plus à celui-ci, que nous croyons apprécier et comprendre ; le sir Ralph qui démasque, après des années de silence, son amour pour Indiana épuisée, qui prête à cet amour le langage fortuné des amants adolescents et des plus harmonieux poètes, le sir Ralph dont la langue se délie, dont l’enveloppe se subtilise et s’illumine ; le sir Ralph de la traversée, celui de la cataracte, celui de la chaumière de Bernica, peut bien être le sir Ralph de notre connaissance, transporté et comme transfiguré dans une existence supérieure à l’homme, de même que l’Indiana, de plus en plus fraîche et rajeunie, à mesure qu’on avance, peut bien être notre Indiana retournée parmi les anges ; mais à coup sûr ce ne sont pas les mêmes et identiques personnages humains, tels qu’on peut les rencontrer sur cette terre, après ce qu’ils ont souffert et dévoré.
La philosophie française tient davantage au sentiment et à l’imagination, sans avoir pour cela moins de profondeur ; car ces deux facultés de l’homme, lorsqu’elles sont dirigées par la raison, éclairent sa marche, et l’aident à pénétrer plus avant dans la connaissance du cœur-humain.
La moindre impression personnelle, qui nous fait sentir l’Âme d’un homme du passé comme nous sentons celle d’un vivant de notre connaissance, fût-ce de la même imparfaite et faible façon, vaut mieux que la servile répétition des plus complets jugements qu’on a portés sur lui.
« Des amis de plus en plus nombreux, flanqués aussi bien de simples connaissances, d’indifférents, voire de curieux, surabondaient dans mes salons… composés d’ailleurs d’une très sortable, mais seule et unique carrée.
Mitfort ; on comprend la curiosité que j’éprouvai même à faire connaissance avec la personne de mon artiste-héros, par un portrait, une figuration, une représentation quelconque.
Dans tout état de cause et de littérature, les voyages préparent merveilleusement à l’histoire, mais dans l’état actuel de nos connaissances, ils sont presque de nécessité.
Même le degré de civilisation se mesure à la connaissance qu’acquièrent les peuples de cette idée abstraite de l’État, que la Féodalité n’avait pas.
Seulement, a-t-il compris au même degré que ce sujet demandait bien plus que des facultés littéraires et des connaissances bibliographiques ?
Il rappelle, par la variété des connaissances et des aptitudes, un autre Italien de son siècle, monstrueux, il est vrai, dans l’ordre physique de l’action, mais charmant dans l’ordre de l’esprit, l’aventurier Casanova, dont on dit aussi : que ne fut-il pas et que n’aurait-il pas pu être ?
Et, en effet, si l’on veut y réfléchirai ne fallait pas une pénétration bien grande ou des connaissances bien étendues pour savoir que la question posée par l’Académie était, par cela même qu’elle était posée, résolue dans la conscience de l’Académie.
Il a voulu l’être, et ce qu’il y a gagné de connaissances n’a pas payé ce qu’il y a perdu de fraîcheur d’idées et de virginité intellectuelle.
Seulement, par la variété des aptitudes, l’étendue des connaissances et le flottant des goûts, il échappe à la profondeur toujours un peu étroite de la spécialité.
La connaissance des lois fut le dernier privilège que les patriciens cédèrent aux plébéiens.
Moréas croyant peu à l’idée, et féru de la forme, l’entendait dans un autre sens ; outre que ses vers faisaient montre souvent de connaissances étendues, il ne dédaignait pas d’intercaler dans ses œuvres en grande proportion des traductions, ou, selon son expression, des paraphrases. […] Il avait la connaissance des bonnes méthodes érudites et aussi des habitudes du journalisme (il y fut toujours expert), il résolut donc d’avoir recours à l’interview, et de nous demander à chacun le choix de nos mots nouveaux, mais point de cette façon verbale de l’interview ordinaire qui laisse tomber des détails, mais de façon scripturaire et, pour ainsi dire, ferme. […] Mais tout cela n’est point le repos ; l’instinct de la connaissance ne trouve pas sa pâture, et la vie corporelle, non satisfaite, s’use en phénomènes d’extase. […] Elle le pousse à l’aveu, parce que l’aveu soulage puis à chercher toute l’expiation ; elle le suivra, le consolera et l’aimera ; tous deux pouvant renaître heureux de leur commune chute par la connaissance vraie qu’ils auront d’eux-mêmes, et le mutuel pardon qu’ils auront obtenu et de leur conscience et de la société. […] Il se rattache à Sainte-Beuve par un souci de connaissance exacte et reprend l’œuvre oubliée de Bertrand.
Évidemment, ce ne sera pas sur notre connaissance de nous-mêmes, — on ne sortirait pas du cercle, — mais ce sera sur une observation plus diverse, plus étendue, plus générale ; ce sera sur une observation dégagée, s’il se peut, de tout ce que nous trouvons de « personnel » ou d’« individuel » en nous ; et voici que, par une rencontre où l’on serait un peu naïf de ne voir qu’un effet du hasard, les règles de cette observation s’établissent au moment précis qu’on en sent le besoin pour les opposer au dérèglement systématique du romantisme. […] Bien loin que notre Moi soit le juge des autres, comme l’a cru l’éclectisme, au contraire, c’est la connaissance que nous avons des autres qui nous sert à rectifier l’idée que nous nous formons de nous. […] Que l’on blâme ou qu’on loue, que l’on approuve ou que l’on condamne, ce n’est pas la sentence qui importe ; ce n’est pas même le juge ; les « considérants » sont tout ; et la valeur de ces « considérants », d’où dépend-elle à son tour, sinon de la connaissance que nous avons — ou que nous pouvons avoir — des lois qui gouvernent l’esprit humain ? […] Aussi l’a-t-il hardiment déclaré : « Pour atteindre à la connaissance des causes permanentes et génératrices, l’homme a deux voies : la première, qui est la science, par laquelle dégageant ces causes et ces lois fondamentales il les exprime en formules exactes et en termes abstraits ; la seconde, qui est l’art, par laquelle il manifeste ces causes d’une façon sensible, en s’adressant non seulement à la raison, mais au cœur et aux sens de l’homme le plus ordinaire » [Cf. […] Le Moraliste. — De là la transformation du « réaliste » en « moraliste », — et du Dumas de Diane de Lys ou de La Dame aux camélias, — en celui de L’Étrangère, 1876 ; — de La Princesse de Bagdad, 1882 ; — de Denise, 1885 ; — et de Francillon, 1887. — Et qu’il est dommage, en vérité, que ce moraliste ait quelquefois manqué de bon sens ; — plus souvent encore d’une suffisante connaissance des questions qu’il traitait ; — et toujours de mesure. — Les lacunes de l’éducation première de Dumas ne s’aperçoivent que trop ; — même dans sa manière de poser les problèmes [Cf.
On prévoit aujourd’hui le moment où la connaissance de cette vieille langue, et de la littérature qu’elle porte avec elle, sera pleinement constituée ; où les grands faits seront mis en lumière, et où il n’y aura plus que des détails à ajouter dans des cadres fixes et selon des directions tracées ; on prévoit, dis-je, ce moment, on y touche. […] quelle riche connaissance comparée des langues, quelle analyse ingénieuse et fine des procédés inhérents à l’esprit humain ! […] Je ne fais que vous poser toutes ces questions, non pour vous les résoudre, non pour les discuter même en grand détail devant vous, mais pour vous avertir qu’elles sont posées, et pour que quelqu’un de vous, un jour peut-être, s’y applique et se fasse honneur à son tour dans ces études ingénieuses et sévères qui exigent, vous le voyez, la connaissance approfondie de la latinité, — de toutes les latinités.
I Commençons par la connaissance des corps. Qu’y a-t-il en nous, lorsque par nos sensations nous prenons connaissance d’un corps extérieur, lorsque, par exemple, éprouvant à la main des sensations tactiles et musculaires de froid, de résistance considérable, de contact uniforme et doux, je juge qu’il y a du marbre sous ma main ; lorsque, promenant mes yeux d’une certaine façon et ayant par la rétine une sensation de brun rougeâtre, je juge qu’à trois pas de mes yeux est une table ronde d’acajou ? […] Je crois, au contraire, que l’idée même d’un quelque chose hors de nous-mêmes est dérivée uniquement de la connaissance que l’expérience nous donne des possibilités permanentes.
Legouvé, un de mes amis et des siens, me donnait hier de cette indulgence de madame Récamier pour moi un témoignage dont je n’avais jamais eu connaissance. […] Je vais aller voir un pinson de ma connaissance qui chante quelquefois dans les vignes qui dominent mon toit. » Quel sentiment des tristesses de la nature à un âge qui ordinairement a bien assez de ses propres tristesses, et comme il associe tout au souvenir de son amie ! […] Réveillée de fort bonne heure, et ayant toujours donné beaucoup de temps à la lecture, sa première matinée était consacrée à se faire lire rapidement les journaux, puis les meilleurs parmi les livres nouveaux, enfin à relire ; car peu de femmes ont eu, au même degré, le sentiment vif des beautés de notre littérature et une connaissance plus variée des littératures modernes. » XXX La mort tomba bientôt tête par tête sur ce salon qui paraissait immuable.
Avec Platon : je n’osais pas le dire, mais il m’est tombé sous les yeux, et j’ai voulu faire sa connaissance. […] Je ne sais pas leur nom, mais nous sommes en connaissance comme des passants qui se considèrent le long du chemin. […] Cette revue éclaire, instruit et avance merveilleusement le cœur dans la connaissance de Dieu et de soi-même.
L’année d’avant, après m’avoir, comme je l’ai dit, accompagné jusqu’à Gênes, de retour de Toscane, il s’était rendu à Rome presque uniquement pour faire connaissance avec elle, et pendant son séjour, qui dura plusieurs mois, il l’avait vue constamment, et l’avait accompagnée dans ses visites de chaque jour à tous les monuments des beaux-arts, qu’il aimait lui-même passionnément, et qu’il jugeait en appréciateur éclairé. […] « Mais si je fuyais les Français, les Français ne voulaient pas me fuir, et, pour mon malheur, celui de leurs généraux qui commandait à Florence, tranchant du littérateur, voulut faire connaissance avec moi, et très honnêtement il se présenta deux fois à ma porte, toujours sans me trouver, car je m’étais arrangé de manière que jamais on ne me trouvât. […] Si M. le général, en sa qualité de commandant de Florence, lui fait signifier l’ordre de l’attendre chez lui, Alfieri, qui ne résiste pas à la force qui commande, quelle qu’elle soit, se constituera immédiatement en tel état que de raison ; mais si M. le général ne veut que satisfaire une curiosité personnelle, Victor Alfieri, naturellement très sauvage, ne désire plus faire connaissance avec personne, et le prie, en conséquence, de l’en dispenser.”
Enfin, il y a une connaissance poétique des choses. […] * Mais il ne suffit pas de s’efforcer loyalement vers l’expression humaine de la réalité ni de rendre ses droits à l’imagination poétique considérée comme un instrument de connaissance supérieur à l’analyse scientifique. […] Le champ des connaissances s’est tellement agrandi, la part de l’homme s’y est tellement rétrécie devant celle de plus en plus envahissante de la nature, que nos écrivains s’y égarent et ne savent plus où se prendre.
Voyez nos meilleurs écrivains et tout ce qu’il y a, au fond de leur œuvre, de connaissances générales et d’études préalables. […] Emile Faguet s’était cependant muni peu à peu de connaissances que l’Université, et surtout l’Université d’autrefois, ne répandait guère. […] Boylesve nous montre par le personnage de la petite Jacquette que la connaissance précoce de la vie et de ses misères ne saurait déflorer un cœur bien situé. […] Avec moins de scories, peut-être, plus de vivacité, de mouvement dramatique et certainement une plus fine connaissance du cœur humain, MM. […] Elles montrent sur quelle connaissance des hommes s’appuie ce livre qui, pour n’être ni pathétique ni humanitaire, n’affirme pourtant pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Byvanck a publié sur François Villon des études critiques dont nos villonistes font grand cas et qui témoignent d’une profonde connaissance de notre vieille langue et de notre vieille littérature. […] Une œuvre de longue haleine exige naturellement, en dehors de l’inspiration, la connaissance profonde du métier. […] L’idée de faire connaissance avec ce café et son propriétaire me séduit fort. […] La vie de Paris est d’une importance si prépondérante pour toute l’Europe que chaque trait de sa physionomie est relevé et note, pour être porte à la connaissance du monde entier. […] Et de quels étranges personnages n’y ai-je pas fait connaissance !
Je ne crois pas, d’ailleurs, que cette connaissance plus précise de la vie de Bernardin de Saint-Pierre soit tout à fait inutile pour comprendre et mieux expliquer la nature de son talent. […] On avance ainsi, en même temps que dans l’Histoire du peuple d’Israël ou dans celle des Origines du christianisme, non seulement dans l’histoire de la pensée de l’auteur, mais dans la connaissance même de l’homme et de l’évolution de l’humanité. […] Être avant tout social ou sociable, comme l’appelait Aristote, on ne peut que se tromper sur l’homme aussi souvent que, pour le mieux étudier, on l’isole ; et bien loin que la connaissance de l’individu doive commencer par lui-même, au contraire, c’est toujours par celle de sa race ou de sa nation, de son groupe, de sa tribu, de son clan, de sa famille. […] Parmi les articles qu’il y donna, j’en ai remarqué de très intéressants, qui témoignent tous d’une connaissance approfondie des choses d’Angleterre, et dont la forme humoristique n’a rien perdu de son agrément ni de sa vivacité. […] La connaissance de l’histoire, celle d’une ou deux langues étrangères, la connaissance des intérêts généraux de la politique européenne, une certaine expérience des hommes, une instruction littéraire étendue, telles étaient les moindres qualités que réclamaient de leurs collaborateurs le journal d’Armand Carrel et celui des Bertin, le National et les Débats.