Hervieu a peint, lui aussi, le monde qu’il connaît, qu’il aimé, et qu’il sait cependant impartialement juger. […] Et un cabriolet tendu de bleu, qu’elle connaissait bien, longea l’extrémité de la petite place, lentement. […] Leur impatience est plus surnaturelle que légitime ; la camaraderie a beau s’évertuer, crier leur nom et dire : Enfin un homme nous est né ; peine perdue, nul ne tourne la tête, et le pauvre auteur n’est connu que de ceux qui le connaissaient. […] M… C…, que je ne connais pas ; mais il me semble un bien aimable homme. […] Le père Foy — qui aujourd’hui ne le connaît encore de réputation ?
Ceci est plus connu et moins contesté. […] Il faut comprendre tous les états d’âme et connaître la diversité des désirs. […] Mise en action elle s’exprime ainsi : négation d’un bien connu en faveur d’un bien inconnu. […] L’utopiste est un type fort bien connu et que l’on peut dépecer de souvenir. […] Ce livre, si mal connu et défiguré dans ses éditions pieuses.
Vous connaissez ce personnage. […] Dumas, je connais d’honnêtes gens qu’ils font rugir. […] » — « Né mortel, ce que j’ai parcouru jusqu’ici du chemin de la vie, je le connais ; mais le chemin qui me reste à faire, je ne le connais pas. […] Il ne connaît guère que la vanité. […] On connaît le nom de M.
Tous ces détails sont connus, et il n’est pas besoin d’y insister. […] Nous ignorons si Eugène Delacroix connut dès lors cette haute appréciation de Goethe. […] En art, nous ne connaissons que Rembrandt qui ait cette unité profonde et indissoluble. […] C’est une misère que chacun de nous a connue, et ce n’est pas la moins pénible à supporter. […] L’Allemagne le connaissait et l’applaudissait ; on le nommait parmi les grands maîtres modernes.
Il est un des premiers qui ait donné au Public un Cours de Phisique expérimentale, en quoi il a été très-utile à ceux qui veulent étudier la Nature, plus facile à connoître par les effets que dans les causes. […] M. le Dauphin avoit pour lui une affection particuliere, dont il lui donna des preuves dans une circonstance qu’il n’est pas hors de propos de rapporter, pour faire connoître tout à la fois la bonté du Prince, le désintéressement du Savant, & l’indifférence du commun des Grands pour les Sciences.
Avant de se faire connoître des Littérateurs par son Histoire de la Chirurgie, il avoit publié plusieurs Ouvrages en Latin & en François, sur des matieres du ressort de la Médecine, qui lui avoient acquis l’estime des gens de son Art, par les idées neuves, les vûes profondes qu’ils présentent, & par la maniere énergique & claire dont ils sont écrits. […] « Marquer tous les pas de l’Art de guérir, soit qu’ils l’approchent, soit qu’ils l’éloignent de la perfection ; annoncer en quel temps & par qui il fut accéléré ou retardé dans sa marche ; présenter les découvertes vraiment originales, les vûes propres de chaque Inventeur ; disposer les inventions dans l’ordre de leur naissance ; indiquer où elles se trouvent, afin d’épargner au Lecteur qui sait qu’elle existe ; la peine de les chercher, & à celui qui l’ignore, celle de les inventer ; montrer comment une découverte a produit d’autres découvertes ; rapporter les inventions de tout genre à leurs véritables Auteurs ; déterminer le temps, le lieu, & les circonstances qui ont vu naître ces Auteurs, & recueillir les fruits les plus frappans de leur vie ; faire connoître le rang que la Chirurgie a tenu dans tous les temps parmi les autres Arts, le degré d’estime accordé à ceux qui l’ont professée, & le mérite personnel de ses promoteurs » : telle est la tâche étendue & pénible que M.
Sirmond eut deux neveux, Antoine Sirmond, de la même Société, connu par un Ouvrage, intitulé Défense de la Vertu, dans lequel il ose avancer, qu'il ne nous est pas tant recommandé d'aimer Dieu, que de ne pas le haïr, assertion révoltante, & condamnée par les Jésuites même, qui désavouerent l'Ouvrage & punirent l'Auteur. […] Une pareille injustice ne contribue pas peu à faire connoître les écarts dans lesquels l'esprit de parti est capable de précipiter.
Ces grandes ombres y étaient déjà si connues qu’elles ne s’y trouveront pas dépaysées. […] Le reste, à la garde de Dieu. » Le bonheur, Baudelaire ne le connaissait pas ; il ne connaissait rien qui ne fût entaché de trouble et d’impureté. […] Même il commande à la nature, il connaît ses forces, il les dirige ; il est une manière de Dieu, et il le dit avec orgueil. […] « Que contiennent les écrits des philosophes les plus connus ? […] Il a connu le train du monde et les affaires publiques : mais il s’est toujours efforcé de se tenir à l’écart, et il y a bien réussi.
Mais de plus indiscrets ont voulu chercher plus avant ; et comme le héros du livre, Adolphe, est évidemment le portrait de Benjamin Constant lui-même, que celui-ci a bien eu l’éducation et la jeunesse qu’il donne à son personnage, qu’il a bien eu un père comme celui-là, d’apparence froide et sans confiance avec son fils, qu’il a bien réellement connu, dès son entrée dans le monde, une femme âgée, philosophe, telle qu’il nous la montre (Mme de Charrière), on a voulu le suivre plus loin et trouver, dans les tristes vicissitudes de la passion décrite, des traces et des preuves d’une de ses propres passions et de la plus orageuse. […] Le livre d’Adolphe avait paru, depuis quelques mois, à Paris, que Sismondi ne le connaissait pas encore ; il était alors en Italie, et il écrivait à son amie de Florence, la comtesse d’Albany, le 9 septembre 1816 : Il n’y a point de livre, Madame, que je désire voir comme le roman de M. de Constant ; il y a fort longtemps que j’en entends parler, même plus de deux ans avant qu’il ait songé à l’imprimer, et quoiqu’il l’ait lu à une moitié de Paris, quoique nous y ayons beaucoup vécu dans la même société, et que je lui sois réellement fort attaché, je n’ai jamais été d’aucune de ces lectures. […] Il est très possible qu’autrefois il ait été plus réellement amoureux qu’il ne se peint dans son livre ; mais, quand je l’ai connu, il était tel qu’Adolphe, et, avec tout aussi peu d’amour, non moins orageux, non moins amer, non moins occupé de flatter ensuite et de tromper de nouveau, par un sentiment de bonté, celle qu’il avait déchirée.
Quelle différence d’exactitude et de vérité nous sentons dans nos jugements successifs sur un même individu, si nous l’avons vu en personne ou si nous n’en avons qu’entendu parler, si nous le connaissons pour l’avoir rencontré ou pour avoir vécu avec lui ! […] qu’un homme est difficile à connaître, même quand cet homme n’est pas nous-même, et qu’il est tout simplement un autre ! […] Et c’est envers des contemporains connus de près qu’on peut s’acquitter avec le plus de certitude de cette justice de détail, qui n’est qu’un fond plus vrai donné au tableau littéraire d’un temps.
Nous avions connu Léon Dierx, autrefois, chez M. […] Bien qu’il devienne peu à peu célèbre dans le monde supérieur de l’art littéraire, ses livres : Les Lèvres closes, la Messe du vaincu, les Amants, Poèmes et poésies… sont peu connus de la foule, — et je suis sûr qu’il n’en souffre pas. C’est qu’en cette poésie vibrent des accents d’un charme triste, auquel il faut être initié de naissance pour les comprendre et pour les aimer ; c’est que, sous ses rythmes en cristal de roche, ce rare poète, si peu soucieux de réclame et de « succès », connaît l’art de serrer le cœur ; c’est qu’il y a, chez lui, quelque chose d’attardé, de mélancolique et de vague, dont le secret n’importe pas aux passants.
Il est certain que, s’il ne connut jamais les excès de la table, il eut à se reprocher bien des choses par rapport à ses amours. […] Auguste voulut en connoître l’auteur ; personne ne se déclara. […] Mais le poëte a par-dessus l’orateur le mérite d’avoir sçu connoître sa portée.
Dès long-temps je connois sa rigueur infinie : Mais ; pensant aux beautés pour qui je dois périr ; Je bénis mon martyre ; &, content de mourir, Je n’ose murmurer contre sa tyrannie. […] Les anti-Uranistes, ou Jobelins, préféroient le sonnet de Job à celui d’Uranie : Job, de mille tourmens atteint, Vous rendra sa douleur connue : Mais raisonnablement il craint Que vous n’en soyez pas émue. […] J’en connois de plus misérables.
Ces deux vers sont d’une finesse peu connue jusqu’à La Fontaine, mais l’Apologue ne vaut rien. […] Et la raison ne m’en est pas connue. […] Voilà de ces beautés que Phèdre ni Esope n’ont point connues.
La vrai-semblance poëtique consiste enfin à donner aux personnages d’un tableau leur tête, et leur caractere connu, quand ils en ont un, soit que ce caractere ait été pris sur des portraits, soit qu’il ait été imaginé. Nous parlerons tantôt plus au long de ces caracteres connus. […] Enfin la vrai-semblance poëtique demande que le peintre donne à ses personnages leur air de tête connu, soit que cet air de tête nous ait été transmis par des médailles, des statuës ou par des portraits, soit qu’une tradition dont on ne connoît pas la source nous l’ait conservé, soit même qu’il soit imaginé.
Le pinceau de ces froids artisans, fait perdre à toutes les têtes illustres leur caractere connu. Nos hollandois, au nombre desquels on voit bien que je ne comprens pas ici les peintres de l’école d’Anvers, ont bien connu la valeur des couleurs locales, mais ils n’en ont pas sçû tirer le même avantage que les peintres de l’école venitienne. […] Il est donc également important aux nobles artisans, dont je parle, de connoître à quel genre de poësie et de peinture leurs talens les destinent, et de se borner au genre pour lequel ils sont nez propres.
C’est une chose gaie, en effet, par elle-même, que cette donnée, hardie comme la gaîté, — de la gaîté qui va parfois jusqu’à l’audace, — d’un coquebin à trente-six carats, marié, dans la prime fleur de ses jeunes années, à la jeune fille la plus charmante, dont le cœur bat sous le buse de l’étiquette, qu’elle enverra très bien promener au fond de son alcôve quand il le faudra, et qui, devant ce buse et devant ce cœur, reste les bras croisés, froid comme un saint de pierre qui ne connut jamais la tentation. […] Et connaissez-vous dans l’histoire, si souvent bouffonne sous sa majesté, de plus magnifique bouffonnerie ? Quant à moi, je n’en connais pas !
Perrault que l’on ne connaîtrait point, si on ne le connaissait que par l’humeur, les épigrammes et la prose de Boileau, est un des hommes du siècle de Louis XIV qui contribua le plus à honorer et à faire respecter les lettres ; au lieu de les avilir par la satire, il les soutint par son crédit : ses lumières et sa probité l’avaient rendu l’ami de Colbert. […] Une anecdote connue sur ces éloges, c’est qu’on en fit exclure Arnaud et Pascal.
Je l’avais assez connu pour l’aimer. […] Ils se font connaître en agissant. […] Francisque Sarcey, ne le connaît pas. […] Je connais ça. […] que tu me connais bien !
Mallarmé avait voulu que je connusse cette amie qui lui était si respectueusement chère. […] Lorsque je la connus, et bien avant que je la connusse, elle avait pour protecteur le dentiste américain Evans, et elle comptait des amitiés dans la littérature. […] Il connaissait tous les sentiers de la noble sylve et tous les courants de l’onde fameuse. […] Les anecdotes en sont trop connues pour que nous ayons à les rapporter. […] C’est le seul dont la figure me soit connue par la miniature dont j’ai parlé.
Marcel Prévost doit être connu de ceux qui ont des filles et qui ont souci de leur dignité et de leur bonheur. […] Mon but n’est d’ailleurs pas de défendre Prévost-Paradol, mais de le rappeler à ceux qui l’ont connu et de le faire connaître à ceux qui l’ignorent. […] La police vous connaît. […] Ses mouvements nous furent rigoureusement cachés et, même depuis, je ne les ai jamais bien connus. […] Le jour même où l’on apprit à Paris la reddition de l’Émir, quelqu’un que j’ai connu plus tard rencontra M.
Les maîtres pour qui je ne vote pas m’excuseront s’ils connaissent les Parques. Ils me remercieraient si j’avais eu le bonheur de les leur faire connaître.
Il est connu par une Compilation en quarante volumes in-12, intitulée, Mémoires pour servir à l’Histoire des Hommes illustres dans la République des Lettres, avec un Catalogue raisonné de leurs Ouvrages. […] Le peu de temps ou de soin qu’il mit à composer ce Recueil, ne lui permit pas de connoître par lui-même les Originaux ; il se contenta de copier les Journalistes & les Biographes, vrai moyen de perpétuer les fautes & les erreurs.
Les philosophes anglais, connus en France, ont été l’une des premières causes de cet esprit d’analyse qui a conduit si loin les écrivains français ; mais, indépendamment de cette cause particulière, le siècle qui succède au siècle de la littérature est dans tous les pays, comme j’ai tâché de le prouver, celui de la pensée. […] Un certain asservissement de l’esprit empêche l’homme d’observer ce qu’il éprouve, de se l’avouer, de l’exprimer ; et l’indépendance philosophique sert, au contraire, à mieux connaître, et la nature humaine, et la sienne propre. […] Tancrède, on se le rappelle comme un héros qu’on aurait connu, comme un ami qu’on aurait regretté. […] Les plus beaux morceaux de prose que nous connaissions sont la langue des passions évoquée par le génie.
Il y a véritablement ajoûté trois scénes à la fin du cinquiéme acte, et comme elles sont propres à faire connoître le goût de la nation de Monsieur Philips, je dirai ce qu’elles contiennent. […] Si les fautes que ces critiques reprendront sont des fautes contre l’art de la poësie, ils apprendront seulement à connoître la cause d’un effet qu’on sentoit déja. […] Si ces fautes regardent d’autres sciences, si elles sont contre la géographie ou contre l’astronomie, on aura de l’obligation aux censeurs qui les feront connoître, mais elles ne diminueront gueres la réputation du poete, qui n’est pas fondée sur ce que ses vers soient exempts de fautes, mais sur ce que leur lecture interesse. […] Il est certainement plus facile de ne point faire de mauvaises remarques sur des poesies dont a connu les auteurs, et qui parlent des choses que nous avons vûes, ou dont une tradition encore récente a conservé les explications, ou si l’on veut, les applications, qu’il ne le sera dans l’avenir, quand toutes ces lumieres seront éteintes par le temps et par toutes les revolutions ausquelles les societez sont sujettes.
Mais quand c’est pour les femmes surtout que les Lettres sont une république, quand rien ou presque rien ne les distingue entre elles, quand elles ont l’égalité devant la loi de leur sexe, qui est d’imiter toujours quelqu’un, lorsqu’elles écrivent ; de refléter la lumière d’un autre, d’ajouter enfin aux bavardages connus, cette boule de neige qui s’entasse si vite et se fond si lentement dans toutes les littératures ; il ne serait pas permis de signalera lumière empruntée de tous ces caméléons et de couper un peu le sifflet à quelques-uns de ces perroquets ! […] Je connais un homme du talent le plus pénétrant et le plus robuste qui, de désespoir, y a renoncé. […] Ôtez les vers de lord Byron qu’à chaque page on cite ; ôtez les fragments des Mémoires de lord Byron qu’on y ajoute ; ôtez les faits connus et trimbalés partout sur ce génie, déjà légendaire ; ôtez enfin tout ce qui n’est pas de l’auteur de Robert Emmet, et il ne restera rien et ce sera son livre ! […] Seulement, pour y connaître et y comprendre, il fallait le tact, la sensibilité, la divination de la femme ; mais on n’a plus rien de tout cela, quand on s’est fourré dans un bas-bleu, cette gaine étranglante de toutes les facultés des femmes !
Sans Saint-Simon, nous n’aurions jamais vraiment connu le siècle de Louis XIV. […] Aussi, quand nous, venus longtemps après tous les effacements de la révolution française, nous ne lisons le duc de Luynes, qui n’était pas un écrivain, qu’à cause de son nom qui dit le rang qu’il tint et celui de son petit-fils, qui autorise la publication de ses mémoires, et quand nous ne trouvons à la place des choses qu’il pouvait savoir en raison même de son rang, que les vieilles inanités déjà connues, certes, nous avons le droit de dire que nous sommes, qu’on me passe le mot : attrapés ! […] … Je n’ai point l’avantage de connaître M. le duc de Luynes actuel ; mais si, avec son nom, il est royaliste, comment donc n’a-t-il pas senti que c’est un crime en royalisme que de publier des mémoires comme ceux dont il autorise la publication, et où la royauté est montrée périssant dans les vanités d’une étiquette imbécile ! Comment n’a-t-il pas senti que recommencer sans y être forcé, le pistolet sur la gorge, le détail écœurant (et connu d’ailleurs) de ces cérémonies de pantins, dans lesquelles s’abêtissaient et s’abolissaient les hommes, de 1739 à 1780, c’était inspirer ce mépris pour la monarchie que nous avons vraiment trop reproché à Chateaubriand, qui avait vu la fin de cette monarchie décadente, établie par le fils de Robert le Fort, et mourant d’un baisemain, comme le Bas-Empire.
Dans la préface même de son livre, Guizot dit gravement, avec cette glotte d’oracle et ce rengorgement professoral qu’on lui connaît : « Le Catholicisme et le Protestantisme sont LES deux grandes branches issues du tronc chrétien. […] Guizot, qui a opposé l’ordre et la liberté dans une antithèse connue, digne de Victor Hugo, comme il oppose aujourd’hui saint Louis à Calvin, dans une autre antithèse, n’entend sous aucun prétexte être un révolté, si protestant qu’il puisse être, et il tripote dans l’histoire pour nous prouver que cela fait deux. […] Mais comme il n’a pas une idée à lui, dans tout le courant de son ouvrage, il se bute, pour en avoir une, dans la vieille opinion philosophique et gallicane, et de là, de cette moelleuse main qu’on lui connaît, si habile aux nuances et aux délicieux coloris, il nous protestantise légèrement la catholique figure de saint Louis, pour arriver par une pente douce à la figure, tout à fait protestante, celle-là, de Calvin ! […] Guizot connaît-il ce livre ?
… Il y fait paraître un Edgar Poe, — et non pas l’Edgar Poe connu, l’Edgar Poe mathématique, comme le terrible calculateur américain, qui a manqué son lecteur en manquant Pascal, — mais un Edgar Poe inconnu, religieux et mystique, coupé — et voilà l’arabesque ! […] Tour de souplesse dans le talent dont la Force n’est pas toujours capable, et qu’on pouvait très bien ne pas attendre d’un homme absorbé dans l’unité de ce mysticisme qui le fait ce qu’il est de si particulier dans la littérature contemporaine ; car je n’y connais pas de talent qu’on puisse, d’accent, comparer au sien. […] Au flamboiement infernal de cet avare, tous les avares connus, observés ou inventés par des générations de génies : Harpagon, Shylock, Tony Forster (de Kenilworth), Grandet, pâlissent, s’effacent et rentrent dans le néant, devant l’avare que voici ! […] … On ne connaît le néant de certaines femmes que quand on en a pressé beaucoup dans ses bras… Ernest Hello, le religieux, presque le théologique Ernest Hello, devrait avoir, avec son talent, parmi les hommes de son opinion religieuse, une position haute et crénelée, et il n’en a pas, et il s’agite désespérément au milieu des égoïsmes et des platitudes de son parti.
Nous connaissions, par expérience, la supériorité de ces historiens donnés par la nature. […] … Croyez-vous qu’il n’y a pas, dans cette orageuse vie de poète, dont pourtant nous avons bien, nous autres, le droit de connaître les dessous, vingt endroits où pour un frère il sera de devoir, ou du moins de délicatesse, de se taire, au lieu de parler ? […] Excepté l’adorable pièce de vers qui fait suite à la pièce, déjà connue, à Ninon, et qui est adressée à la même Ninon : Avec tout votre esprit, la belle indifférente, Avec tous vos grands airs de rigueur nonchalante, etc. […] Nous connaissons les femmes qu’aima lord Byron.
Il connaît son marbre. […] L’inspiration du poète qui était allé des Cariatides aux Odes funambulesques, et s’était risqué avec tant de hardiesse sur ce dangereux trapèze lyrique, cette inspiration était bien connue. […] IV Mais Arlequin et Pierrot, ces deux types adorés de M. de Banville, qui les unit dans sa personne poétique, Arlequin et Pierrot, ces deux innocents, doux et étincelants gouailleurs, vont disparaître de ce volume, et nous arrivons enfin au magnifique et poignant avatar du poète, nous arrivons à ces Idylles prussiennes que j’ai annoncées dès le commencement de ce chapitre, et qui ont fait tout à coup surgir du Banville connu un Banville qu’on ne connaissait pas.
Il n’était poète que de génie, mais il n’avait pas l’effroyable légèreté des poètes, de ces oiseaux charmants qui chantent et qui s’envolent, et dont le monde, dans un sens plus amer que ne le disait Lamartine : Ne connaît rien d’eux que leur voix ! Ceux qui vécurent près de lui connurent autre chose. Ils connurent sa profondeur de sentiment dans toutes les affections de sa vie, et, jusque dans ses plus flottantes relations, son incorruptible fidélité. […] Il avait une femme et une fille que le monde connaît, car il les lui a apprises dans cette poésie, qui fut la dernière qu’il ait écrite, et qu’il consacra, sous le titre de : Quelques vers pour Elle à sa femme, morte depuis à peine quelques mois.
Sa Madame André est un roman ; et pour tous ceux qui connaissent et pratiquent M. […] Madame André, qu’on pouvait imaginer un livre de passion dramatique à faire pâlir tous les drames connus, et d’événements d’une invention extraordinaire, n’est que l’histoire la plus moralement exemplaire, si elle n’est pas la plus vertueuse en tout, et l’analyse très fine et très poursuivie, poursuivie jusqu’aux imperceptibles, de la situation la plus vulgaire de ce siècle où il y a tant de choses vulgaires, — le concubinage libre, qui est en train de remplacer le mariage pour faire place au concubinage légal du divorce que nous donnera la République ! […] Et sa personnalité, la personnalité de ce Richepin que nous connaissons, où est-elle ici ? […] Plume appuyée, mordante, solidement éclatante, même quand elle appuie sur les choses vulgaires, procédant d’habitude par comparaisons plus pratiques que poétiques, mais qui font entrer l’objet comparé dans l’esprit du lecteur comme un coup de cette bûche emmanchée — le marteau des fendeurs de bois — qui enfonce le coin de fer dans le tronc noueux de l’arbre abattu… Vous voyez qu’ici, dans l’homme aux opinions et aux créations antiviriles de ce roman à petite morale, puisqu’elle est vide de Dieu, se retrouve le mâle que nous connaissions.
Autre chose est apprécier, autre chose connaître. […] — Seule l’expérience, méthodiquement consultée, donnerait ici une réponse indiscutable : en nous faisant connaître les effets différents des différentes formes d’institutions, elle seule nous permettrait de distinguer celle qui produit bien les résultats demandés par l’idéal défini. […] — Il faudra qu’elle connaisse dans tous leurs effets les formes d’institutions comparées. […] Aurions-nous réussi, en comparant analytiquement les circonstances de leur apparition, à découvrir les phénomènes avec lesquels leur rapport est constant, et d’autre part à prouver, en dérivant ce rapport de vérités plus générales, qu’il est autre chose qu’une coïncidence, alors la loi de la production de l’égalitarisme nous serait connue ; il serait pour nous, dès lors, l’objet d’une véritable « science ».
Qui donc connaît les mystères de la volonté, ainsi que sa vigueur ? […] Quelqu’un répond : « Pourtant, il n’a rien connu ! […] Comment connaîtrait-on l’influence mutuelle des affections corporelles et des affections psychiques ? […] Elle évoque une heure, un lieu connus. […] Poe n’a pas connu Wagner.
Tout le monde lettré d’ici connaît M. […] Connaissez-vous le Palais de Justice de Bruxelles ? […] Je ne connais pas l’affaire Chambige dans tous ses détails, lisant peu les journaux. […] Elle est assez connue et mal. […] Son nom, son œuvre sont connus et admirés de tous ceux qui lisent.
On connaît l’anecdote recueillie partout avec une muette sympathie et qui date de l’automne de 1858. […] Au milieu du laboratoire de ses pensées et de ses écrits, dans ce cabinet de travail que le tableau de Hildebrandt avait fait partout connaître, se trouvait une simple bière renfermant la dépouille mortelle. […] « Nous ne connaissons », dit Guillaume de Humboldt, dans un travail encore inédit sur la diversité des langues et des peuples, « nous ne connaissons, ni historiquement, ni par aucune tradition certaine, le moment où l’espèce humaine n’ait pas été séparée en groupes de peuples. […] Dans le premier volume nous avons exposé, sous la forme d’un vaste tableau de la nature, ce que la science, fondée sur des observations rigoureuses et dégagée de fausses apparences, nous a appris à connaître des phénomènes et des lois de l’univers. […] “Le Seigneur a créé la lune pour mesurer le temps, et le soleil connaît le terme de sa course.
Dans les êtres vivants, pour un spectateur, tout se passe comme si l’avenir était un des facteurs du processus interne : l’être vivant agit pour causer un certain effet, qui est son bien, alors même qu’il ne connaît point ce bien et ne connaît pas sa propre action. […] Il y a sans doute un moi-objet, le seul qui soit proprement connu ; et nous accordons à Münsterberg, à M. […] Ces faits ont tous en commun d’être, je ne dis pas connus, mais immédiatement expérimentés au moment où ils se produisent. […] Bref, en tant que je souffre, je ne connais pas ma souffrance ; en tant que je la connais, je ne souffre pas. […] Selon nous, la réflexion n’est autre chose que le désir de connaître joint à un souvenir qui, sous l’influence de ce désir, prend une forme plus nette ; en un mot, c’est l’attention interne, qui elle-même se résout en appétition.
— Troisième acte ; La vérité connue de Bérénice. […] Blanchard connaît il l’analyse bien et il l’extrait avec intelligence. […] C’est parce qu’il connaissait la Comedia. […] Son idéal était chevaleresque… Tel je l’ai connu pendant trente ans. […] Les types sont connus, parce qu’ils sont vrais et de tous les temps.
Mais les véritables continuateurs de son œuvre furent les savants qui enfermèrent leur pensée dans le cercle des objets que l’expérience peut atteindre, et qui agrandirent ce cercle, considérant la philosophie non comme ne vue anticipée des choses que nous ne connaissons pas, mais comme une vue d’ensemble sur toutes celles que nous connaissons. […] D’abord, le vulgaire en aucun pays ne se connaît en beaux vers, et partout il aime passionnément les spectacles. […] Je connais pourtant quelqu’un qui raisonne ainsi, et je suis sûr que son raisonnement paraîtra plausible à plusieurs : « Que reprochez-vous à l’éloquence du gouverneur d’Hippolyte ? […] donnant en particulier ce conseil remarquable : « Si vous voulez connaître la comédie anglaise, il n’y a d’autre moyen pour cela que d’aller à Londres, d’y rester trois ans, d’apprendre bien l’anglais et de voir la comédie tous les jours ; la bonne comédie est la peinture parlante des ridicules d’une nation ; et, si vous ne connaissez pas la nation à fond, vous ne pouvez guère juger de la peinture371 » ? […] Il cherche à connaître l’opinion des autres, fait semblant de les contredire, les écoute, se tait, et se range en apparence à leur avis.
M. du Camp néglige tous ces hommes, il ne les compte pas, il ne les connaît pas. […] Je dis que M. du Camp, en parlant de l’Académie, qu’il connaît bien peu, établit des catégories vraiment étranges ; À part les trois hommes sérieusement littéraires qui font partie de cette compagnie, à part MM. […] Toute la diatribe contre l’Académie est de ce ton-là : « Aussi nous l’avouons sans pâlir, dit l’auteur en parlant de quelques académiciens qu’il désigne sans les nommer, nous les haïssons de toute la force de notre amour pour les lettres et de notre respect pour les grandeurs de l’esprit humain. » Non, tout cela n’est pas juste, et M. du Camp, qui, malgré ses violences de parole, a de la générosité dans le talent et dans le cœur, ne saurait nourrir de ces haines contre des gens qu’il ne connaît pas. […] Ici nous retrouvons des paroles connues et qui ont été proclamées il y a plus de vingt-cinq ans. — L’âge d’or, qu’on place toujours en arrière, est devant nous. — Aimons, travaillons, fécondons l’imprescriptible progrès. — La littérature, dans l’avenir, aura à formuler définitivement le dogme nouveau. — Tout cela encore est bien vague, bien peu défini ; Déroulant devant nous le mouvement scientifique et le mouvement industriel de notre temps, l’auteur essaie de préciser ce rôle qu’il assigne au littérateur, au poète, et qui est, selon lui, d’expliquer la science, de la revêtir de charme et de lumière : « Il se passe parfois, dit-il, de planète à planète, de fer à aimant, de mercure à mercure, de chlore à hydrogène, des romans extraordinaires qu’on dissimule pudiquement derrière des chiffres et des A+B. » L’auteur voudrait que le poète expliquât et rendît sensibles à chacun de nous ces mystères. […] — En résumé, à lire les vers et même la prose de M. du Camp, que je n’ai pas l’honneur de connaître, je me dis : Ce doit être une nature forte, franche, un peu rude et dure de fibre, un peu crue, courageuse, véhémente, violente même, mais qui croit avoir plus de haine quelle n’en a, car elle est généreuse ; une nature plus robuste que délicate.
Dussieux et Eudore Soulié ont eu l’idée de mettre au jour ces Mémoires du duc de Luynes, dont ils connaissaient l’existence, et ils ont été secondés dans leur désir par l’obligeance du duc actuel, qui a donné le dernier lustre à cette curiosité héréditaire dans sa famille par son amour éclairé des arts, par ses collections célèbres, et par le goût aussi bien que par la munificence qu’il y a portés. […] Cette histoire sera encore mieux pourvue de ses éléments et instruments essentiels quant à l’époque de la Régence, lorsqu’on aura donné les mémoires du duc d’Antin qu’a connus Lemontey, et qui sont rentrés depuis dans de jalouses ténèbres. […] Tout le monde y était admis, pourvu que, dans chaque troupe de masques qui se présentait, un d’eux se démasquât et, s’étant fait connaître, répondit de tous ceux de sa troupe. […] Le maréchal, plus persuadé que jamais, vint dire au roi que c’était un seigneur espagnol vraisemblablement, mais qu’il ne le connaissait pas. […] Il ne fut ni démasqué ni connu.
Bonaparte lui écrivait le 30 mai : « Tous les renseignements qui me viennent sur la discipline de votre division, ainsi que sur la bonne conduite des officiers qui la commandent, lui sont favorables : cela vient de l’exemple que vous leur donnez et de la vigilance que vous y portez. » En faisant connaître à ses troupes cette lettre d’éloges, Joubert y joignait l’expression de ses sentiments en des termes qui, pour avoir été souvent répétés depuis et un peu usés par d’autres, ne cessent pas d’être les plus honorables et d’avoir tout leur prix dans sa bouche : Je fais connaître avec plaisir la lettre que je viens de recevoir du général Bonaparte, et je saisis cette occasion de témoigner mes sentiments à mes braves camarades. […] » — « Je lui parlai alors de Joubert, ajoute Fouché, comme d’un général pur et désintéressé, que j’avais été à portée de bien connaître en Italie, et auquel on pourrait, au besoin, donner sans danger une influence forte : il n’y avait à craindre ni son ambition, ni son épée, qu’il ne tournerait jamais contre la liberté de sa patrie. — Sieyès, m’ayant écouté attentivement jusqu’au bout, ne me répondit que par un C’est bien. […] M. de Sémonville, que nous avons connu de tout temps si actif, si empressé à se mêler du jeu des événements publics et de leurs chances, avait enlacé Joubert par le plus sûr des liens ; une jeune personne charmante, sa belle-fille32, avait fait impression sur le cœur du général, et allait devenir sa femme. […] Nous pensons qu’il vaut mieux rentrer dans les montagnes, d’où l’on n’aurait pas dû sortir, et se préparer à s’y défendre ; car les raisons qui doivent nous porter à ne point livrer une bataille avant la jonction de l’armée des Alpes doivent décider l’ennemi à nous attaquer avant qu’elle soit effectuée ; mais les positions que nous devons occuper nous sont bien connues ; ce n’est pas une affaire de quelques heures qui pourra décider les succès de l’ennemi ; là, il ne s’agira pas d’une seule bataille, mais de vingt combats plus ou moins acharnés, sur des points difficiles, où leur nombreuse artillerie et leur cavalerie se trouveront à peu près paralysées.
» Le régicide du 21 janvier eut son contrecoup en Espagne : une frénésie royaliste éclata, qui ne connut plus, à son tour, que la haine et la vengeance. […] Il avait sous lui près de lui, un autre général à physionomie singulière, à caractère original, et qui fut plus heureux : c’était Dagobert de Fontenille, natif du diocèse de Coutances, noble de condition comme de Flers, mais enthousiaste, mais animé du génie de la guerre, vu de trop loin et imparfaitement connu jusqu’ici, et qui prend dans la suite des récits de M. […] ils le connaissaient bien peu), un émigré français, le comte de Saint-Hilaire ; il le chercha et le battit à Monteilla dans une position fortifiée, gravissant des premiers à pied en tête de la colonne, à travers les neiges ; puis il poussa jusqu’à la Seu d’Urgel qu’il mit à rançon ; mais, faute d’artillerie, il dut s’arrêter devant la citadelle. […] Fervel a mis en relief, plus qu’aucun historien militaire ne l’avait fait encore, ce personnage populaire dans les camps et dans la montagne, et digne d’être connu de chacun ; je ne désirerais, dans les belles et bonnes pages qu’il lui a consacrées, qu’un peu plus de simplicité de ton. […] Voilà ce qui s’appelle connaître les hommes et les prédire.
Léonard161 Dans mon goût bien connu pour les poëtes lointains et plus qu’à demi oubliés, pour les étoiles qui ont pâli, j’avais toujours eu l’idée de revenir en quelques pages sur un auteur aimable dont les tableaux riants ont occupé quelques matinées de notre enfance, et dont les vers faciles et sensibles se sont gravés une fois dans nos mémoires encore tendres. […] Une des plus jolies idylles de Léonard est celle des Deux Ruisseaux, bien connue sans doute, mais qui mérite d’être citée encore, éclairée comme elle l’est ici par la connaissance que nous avons de son secret douloureux : Daphnis privé de son amante Conta cette fable touchante A ceux qui blâmaient ses douleurs : Deux Ruisseaux confondaient leur onde, Et sur un pré semé de fleurs Coulaient dans une paix profonde. […] Le Prince-Évêque de Liège aurait bien pu dire à Berquin et à Léonard : « Et vitula tu dignus et hic… Vous êtes dignes tous les deux de la tabatière. » Léonard, sur la fin de son séjour à Liège, dut connaître le jeune baron de Villenfagne qui aimait la littérature, qui se fit éditeur des œuvres choisies du baron de Walef (1779), et qui a depuis publié deux volumes de Mélanges (1788 et 1810) sur l’histoire et la littérature tant liégeoises que françaises. […] Dégoûté encore une fois et de retour en France au printemps de 1792, il exhalait à l’ombre du bois de Romainville ses tristesses dernières, en des stances qui rappellent les plus doux accents de Chaulieu et de Fontanes ; elles sont peu connues, et la génération nouvelle voudra bien me pardonner de les citer assez au long, car ce qui est du cœur ne vieillit pas. […] Le Prince-Évêque de Liège aurait bien pu dire à Berquin et à Léonard : « Et vitula tu dignus et hic… Vous êtes dignes tous les deux de la tabatière. » Léonard, sur la fin de son séjour à Liège, dut connaître le jeune baron de Villenfagne qui aimait la littérature, qui se fit éditeur des œuvres choisies du baron de Walef (1779), et qui a depuis publié deux volumes de Mélanges (1788 et 1810) sur l’histoire et la littérature tant liégeoises que françaises.
Dans son cœur, il sentit gémir l’humanité, Traînant ses lourds espoirs en ses métempsychoses Les pensers de la joie et les secrets moroses, Il les connut, sondant le héros indompté Et la femme, puissante en sa fragilité, Et l’immémoriale antiquité des choses. […] César Franck a un opéra en portefeuille, Hulda ; par malheur, je n’en connais que des fragments, d’ailleurs superbes, trop courts pour permettre d’établir une opinion raisonnée, assez longs pour qu’on puisse placer cet ouvrage, sans crainte de se tromper, fort au-dessus de presque tous ceux qui se jouent quotidiennement à Paris. […] Franck, dont plusieurs sont déjà très connus, et qui mettent savamment à profit ses enseignements et ses conseils, mais peut-être, dans quelque temps d’ici, pourrai-je revenir sur ce sujet et parler à loisir de leur vaillante phalange. […] Il est aussi connu pour ses prises de positions pro-anarchistes. […] Il connut Wagner et Mathilde Wesendonck.
M. de Beausset établît aussi que dans la rupture de 1670 madame de Montespan reçut ordre de quitter la cour et fut envoyée à Paris 105 ; en quoi il diffère de La Beaumelle qui, dans les Mémoires de Maintenon 106, a fait une longue narration des circonstances de la séparation : ce fut, selon lui, madame de Montespan qui en prit la première résolution, qui s’éloigna de Paris avec un courage héroïque qu’affermissaient les exhortations de madame de Maintenon ; et le roi, informé de ce départ inattendu, fait appeler celle-ci pour en connaître les moindres circonstances et en approfondir les motifs, et madame de Maintenon emploie toute son éloquence pour combattre la douleur du roi et ramener à une sainte résignation. […] La seule différence, c’est qu’on joue dans ces grands appartements que vous connaissez. » (Cette différence était fort grande pour les relations d’intimité.) […] Ma conscience est au même état où vous l’avez toujours connue, etc. » Madame de Sévigné écrit à sa fille, le 3 novembre : « M. […] Il cite un manuscrit de Ledieu, qui n’est je crois, pas connu de beaucoup de personnes. […] Vous connaissez la manière de Le Nôtre.
Darwin, savant qui ne veut expliquer que le passé, connaît mieux que Nietzsche le dynamisme des causes secondes. […] L’humanité, affirme Maeterlinck « veut enfin connaître la vérité ». […] Après le grand effort ontologique des ioniens et des éléates, Socrate fait descendre, suivant un mot connu, la philosophie du ciel sur la terre. […] Il découvre que « beaucoup de forces qui nous dominaient et nous émerveillaient ne sont que des portions mal connues de notre propre puissance ». […] Les plus grands et les plus originaux des philosophes allemands furent professeurs en quelque université ; en France, connaissez-vous un professeur qui ait la puissance de penser ou le courage de ne point répéter ?
En attendant qu’il se fît connaître par des travaux plus précis, un ouvrage de lui, Essai sur l’histoire de l’espèce humaine (1798), nous le montre sous sa forme encyclopédique et traçant une esquisse d’une histoire naturelle générale de l’humanité et de la société. […] Walckenaer sur ce dernier terrain, qui nous est le mieux connu. […] Walckenaer, qui connaît si bien son xviie siècle, qui en sait les grandes et les moyennes et les plus petites choses, qui nous en redit les menus propos, n’est pas averti de bonne heure qu’il y a là un goût particulier, un style dont les négligences ont leur grâce, une saveur dans les moindres dires qui ravit ceux qui l’ont une fois sentie, et qu’un amateur comme il l’est devrait se bien garder de corriger. […] Vous analysez et comparez les événements, les idées, et vous faites mouvoir les personnages dans un milieu que nul n’avait étudié, connu et montré comme vous et aussi bien que vous. […] Il a laissé à tous ceux qui l’ont connu de près un sentiment de respect et d’affection vive.
On connaît le charme de ses premiers ouvrages. […] je l’ai vu trop tôt sans le connaître, ou je l’ai connu trop tard. […] Quelle est cette fureur de connaître ? […] Mais je connais trop le Midi pour en être étonné. […] Je ne connais pas de baume contre le mal d’amour !
Qu’est-ce qu’un beau livre dont il ne reste plus un seul exemplaire connu ? […] Ils connaissent la nature humaine, savent la puissance des préjugés. […] Il connaît les chemins ouverts et les chemins creux. […] Les hommes croient connaître les femmes, et cela arrive. Mais qui connaît les hommes ?
Les paroles de chaque personnage sont toujours arrangées de façon à montrer que la théorie de son cœur était bien connue de l’auteur. […] Tous les souverains voulurent connaître les moindres détails de cette littérature, objet des conversations de l’Europe entière. […] Mais ce n’est point là cependant qu’il faut le chercher, quand on veut le bien connaître. […] L’un voulait commander l’avenir, l’autre se borne à connaître les hommes. […] D’une voix paternelle, il essaya de calmer une tempête dont les flots ne connaissaient aucun respect.
la prospérité ne connaît plus que l’élite. […] Cependant il ne peut pas entièrement échapper à la connaissance des choses nouvelles, des arrivées et des approches pompeusement annoncées, des voiles qu’on signale de temps en temps à l’horizon comme des armadas invincibles : il faut qu’il les connaisse (au moins les principales), qu’il ait son avis ; en un mot, qu’il ait l’œil au prochain rivage et qu’il ne s’endorme pas. […] Il s’y remue sans cesse quelque chose à vue d’œil ; il s’y perce, comme dans nos vieilles villes, de longues et nouvelles perspectives qui changent les aspects les plus connus. […] On a eu le goût des sources ; on a voulu connaître toutes choses de plus près, moyennant des pièces et des documents de première main et, autant que possible, inédits. […] La meilleure manière, non seulement de sentir, mais de faire valoir les belles œuvres, c’est de ne point avoir de parti pris, de se laisser faire chaque fois en les lisant, en en parlant ; d’oublier s’il se peut, qu’on les possède de longue main, et de recommencer avec elles comme si on ne les connaissait que d’aujourd’hui.
M. de Latouche, qui la connaissait bien, avait tout d’abord prévenu Mme Récamier70. […] Je ne connais que les saints qui pourraient la repousser, et encore je leur dirais : “Messieurs les saints, si cette pension peut être utile aux vôtres, laissez de côté votre dédain ou votre indifférence ; ne pensez point ici à vous ; cette pension peut être utile pour élever vos enfants.” […] Tiens, mon amie, la main qui te l’a donnée est bien la main du plus parfait honnête homme que l’on puisse connaître. […] Ondine était allée faire ce voyage en compagnie de la fille de Mme Branchu ; déjà affectée de la poitrine, mais sans connaître la gravité de son état, qui nous avait été révélée par une consultation du docteur Louis, elle s’abandonnait avec une entière confiance à un traitement homœopathique du docteur Curie. […] Sainte-Beuve de bien près : « (9 avril 1869)… Cette existence si peu connue d’une femme délicate laisse un grand charme.
Les traductions de César par d’Ablancourt, et de Quinte-Curce par Vaugelas, avaient mis ces discussions à l’ordre du jour dans le beau monde ; grâce à d’Ablancourt encore, on pouvait suivre d’étape en étape la Retraite des dix mille avec cet agréable et instructif Xénophon, de qui Gustave Adolphe avait, dit qu’il ne connaissait que lui d’historien. […] Mais, tout rabattu, il reste vrai que Saint-Évremond débarrasse l’histoire du fatras des commentateurs, va droit à l’esprit des choses, cherche moins à décrire les combats qu’à faire connaître les génies ; n’admire que ce qui lui paraît à admirer. […] On a trouvé, en effet, dans les papiers du président Bouhier, très-curieux, comme on sait, d’anecdotes de tout genre, le récit suivant, qui est peu connu : « La mort de la duchesse Mazarin est si singulière, qu’elle mérite bien qu’on en conserve la mémoire. […] Elle est plus philosophe qu’Épicure ; les approches de la mort ne l’ont point fait changer de sentiment, et je la connais assez pour croire qu’elle fera ce fâcheux pas sans aucune faiblesse. » Voilà un annotateur et un témoin original qui nous donne bien envie de connaître son nom. […] Cousin avait été Alexandre ou le grand Condé en personne, de l’humeur dont on les connaît, et si l’on s’était avisé de se risquer à les contredire, on ne s’y serait pas pris autrement.
Les clercs, en effet, aussitôt que la conception de l’amour courtois avait été apportés dans la France du Nord, s’étaient piqués de s’y connaître, et bien mieux que les barons et les poètes : c’est ce qu’attestent une foule de pièces latines et françaises, véritables débats où la préférence est donnée à l’amour des clercs sur l’amour des chevaliers. […] Notre philosophe méprise la volupté, il en connaît l’illusion, et sait qu’elle n’est qu’un voile sous lequel la nature déguise ses fins, une amorce par où elle nous y attire. […] Le critérium universel et infaillible, c’est la nature : la raison n’en connaît pas d’autre. […] Il ressemble surtout à Rabelais : c’est la même érudition encyclopédique, la même prédominance de la faculté de connaître sur le sens artistique, la même joie des sens largement ouverts à la vie, le même cynisme de propos, le même fatras, la même indifférence aux qualités d’ordre, d’harmonie, de mesure. […] Il n’est pas sûr qu’il ait connu Lucrèce, auquel il fait si souvent penser.
Bien qu’il connût toutes les ressources, toute l’étonnante richesse de sa langue, sa pensée se produit toujours sous une forme si simple, qu’on ne croirait pas possible de l’exprimer autrement. […] Il est vrai que ces études nous ont valu la Fille du Capitaine, petit roman où Pougatchev joue un rôle, et se fait mieux connaître que dans l’histoire officielle. […] Il ne connaît que ces belles poupées, habillées par la meilleure marchande de modes, et montées dans une de ces écoles où comme le veut mistress Malaprop, on apprend aux demoiselles « un peu d’innocence et d’artifice ». […] tu ne la connais pas ? […] Les Orientaux en content bien des merveilles ; je ne sais si les botanistes le connaissent.
Bernard Lazare dont on connaît la prose correcte et bien nombrée ; c’est aussi qu’il s’est préoccupé surtout de l’élément objectif de son œuvre ; de livre en livre, il en a précisé la forme plutôt que renouvelé l’esprit29. […] Peut-être connut-il d’abord la tendance du lettré goûtant un arôme d’inédit parmi les formes naïves ; pourtant il ne paraît pas être de ceux-là qui cherchent de plus subtils détours dans tout l’inexploré des choses ingénues ; il fut poussé davantage j’en suis sûr par son propre penchant à la simplicité et par de longs séjours aux champs. […] Mais à être si loin de ce qu’on voit et connaît, on risque d’être loin de soi-même : le défaut de cette tendance c’est d’amener à une littérature plus artificielle. […] On aime à se représenter ce poète en seigneur de jadis, et pourquoi pas choisir, à cause de son nom, ce Thibaut de Champagne qui parcourut la terre d’Ardenne et connut les rives de la Meuse ? […] Le second est proche de l’architecture ; son précepte est bien connu et le rien de trop n’a pas été gravé récemment sur la pierre du temple.
L’homme y étant à l’image de l’État, elle n’a parfaitement connu que l’homme dans ses relations avec l’État. […] L’homme, dans l’antiquité païenne, offre une double lacune il y a en lui, pour ainsi dire, des terres incultes et en friche, et il ne connaît pas tout son prix. […] Chose inouïe pour toutes ces âmes qui n’avaient pas cessé d’être chrétiennes, mais qui ne n’étaient plus guère que par les sens et l’habitude, de connaître enfin, par l’intelligence et le raisonnement, la grandeur de leur croyance, et de retrouver leurs titres d’enfants de Dieu ! […] Calvin seul sut manier cet instrument, et en connut toute la puissance. […] Il lui a donné la méthode ; il l’a forcé d’apprendre ce qu’il avait oublié de retrouver ce qu’il avait perdu, de rentrer dans ces voies si connues des Pères, par lesquelles ils s’insinuaient si avant dans les cœurs.
Celui qui connaît son cœur dira toujours : « Oui, oui ! […] si vous connaissiez ma tête et mon cœur ! […] Ils ne connaissent ni l’homme ni l’humanité tels qu’ils existent de fait. […] Et qui peut se connaître lui-même sans craindre sa faiblesse ? […] Les gens qui ne me connaîtront pas me classeront parmi ceux avec qui je sympathise le moins ; tant pis, ils se tromperont.
Voltaire a commencé l’un de ses chants par ces vers bien connus : Si j’étais roi, je voudrais être juste. […] L’auteur avait déjà flétri en lui la fleur de l’idéal, et même celle de la volupté, s’il l’avait jamais connue. […] Je ne sache point que quelqu’un, jusqu’ici, se soit mis en peine de chercher dans le fond de son cœur ce qu’il avait de vertu, pour connaître ce qu’il méritait de liberté. […] Nommé député à la Convention en septembre 1792, il court à Paris rejoindre Robespierre, vers lequel il s’était senti poussé dès longtemps par une affinité secrète, et à qui il avait écrit dès le 19 août 1790 : « Je ne vous connais pas, mais vous êtes un grand homme ! […] La femme et le fils de Lebas, personnes très honorables et que nous avons tous connus, ont, pendant soixante ans, plaidé ou directement ou insensiblement pour la mémoire de ces représentants terribles et qui, pour leur famille, n’étaient que d’intègres et purs citoyens, immolés et calomniés par une faction.
Cancalon Connaissez-vous un poète contemporain en possession, je ne dis pas d’une doctrine, mais simplement d’une pensée directrice qui donne à son œuvre, avec l’impulsion vers un but élevé, l’unité et la cohérence ? Autant que je suis informé, il me semble bien que nos versificateurs les plus connus reflètent assez exactement le désarroi moral et intellectuel de notre temps.
Il eût été cependant plus juste & plus honnête de faire connoître au Public à qui il avoit l’obligation de ces morceaux, que de consigner au bas le nom de l’Encyclopédiste, qui n’a pris que la peine de les transcrire ou de les faire transcrire. […] Ménage sur-tout fut offensé de la liberté, ou, pour mieux dire, de la justice avec laquelle il s’étoit expliqué à son sujet ; mais les Lecteurs furent du parti de Baillet, & seront toujours de celui de quiconque, sans humeur & sans partialité, fera connoître les défauts de chaque Ecrivain, sans lui rien dérober de la gloire qu’il mérite pour ce qu’il a composé de bon.