« C’était bien à vous, poète par nature, et civilisateur par votre nouvel écrit, qu’il appartenait de déposer encore une couronne sur la tombe d’un poète, civilisateur des temps antiques, tombe perdue comme son berceau dans l’obscurité des âges. […] XIV Çà et là, dans le dédale de ces sentiers, de ces jardins et de ces cours, on découvre de petites habitations de hasard, à un seul rez-de-chaussée, bâties en planches de rebut des démolitions, encore peintes des diverses couleurs des lambris auxquels elles ont appartenu dans les palais ; là vivaient, dans une retraite définitive ou provisoire, quelques solitaires estropiés qui ont acquis à bas prix ce petit coin d’espace entouré d’arbustes ou de gazons. […] Son frère lui ferma les yeux et l’ensevelit à Rouen, dans le cercueil d’une sœur adorée, qui avait été la providence de ses mauvais jours ; là, ils dorment ensemble dans une terre étrangère : mais j’aimerais qu’une main charitable remportât ces deux enfants du Midi aux bords tièdes et poétiques de la Durance, comme j’aimerais qu’on ramenât mes dépouilles mortelles près de ceux et de celles que j’y ai déposés moi-même dans un sol qui ne m’appartient déjà plus, à Saint-Point !
Il y avait le vénitien, mais c’était si frêle et si doux que cela ne pouvait être susurré que par des lèvres de femme, cela répugnait à la virilité des héros ; il y avait le milanais, c’était mêlé d’allemand et de français, plus jargon que langue ; il y avait le génois et le piémontais, cela n’avait ni syntaxe, ni accent, ni sens, patois de peuples qui ne s’appartiennent pas et qui s’entendent entre eux contre leurs conquérants par signes plus que par le langage. […] Elle appartenait par son père à l’une des plus nobles familles de la Thuringe, et se rattachait par sa mère, fille du prince de Hornes, à l’antique lignée de Robert Bruce, qui donna des rois à l’Écosse du moyen âge. […] Il y avait alors dans les possessions flamandes de la maison d’Autriche des abbayes pourvues de dotations considérables, et dont les dignités, c’est-à-dire les revenus, appartenaient de droit à la plus haute aristocratie de l’empire.
Si nous ne possédons pas cette correspondance où tant de choses sans doute nous seraient révélées, on montre du moins à Florence un document assez bizarre qui appartient précisément à cette date, et n’a pas besoin de commentaire. […] Le temps fera voir à qui de nous il appartenait de revendiquer un tel sujet de tragédie, ou de moi, ou d’un Français, qui, né du peuple, a pendant plus de soixante et dix ans signé : Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi. […] Ce même jour, peu d’heures avant l’arrivée des Français, mon amie et moi, nous nous retirâmes dans une villa du côté de la porte San-Gallo, près de Montughi ; ce ne fut pas cependant sans enlever tout ce qui nous appartenait de la maison que nous habitions à Florence, avant de l’abandonner à l’oppression peu scrupuleuse des logements militaires.
Mais la nécessité métaphysique ne peut produire aucune diversité ; et la diversité qui règne en tout quant aux temps et quant aux lieux, ne peut venir que de la volonté et de la sagesse d’un être qui existe nécessairement, c’est-à-dire Dieu, dont il appartient à la philosophie naturelle d’examiner les œuvres, sans avoir l’orgueil de les rectifier par de vaines hypothèses. […] L’union de l’âme et du corps, c’est-à-dire de l’esprit et de la matière, est un mystère dont elle n’agite point la solution, qui appartient à la métaphysique. […] « En traçant à grands traits cette rapide esquisse de la science morale, je ne me dissimule pas que ces traits ne m’appartiennent point, et que je les ai empruntés, pour la plupart du moins, à des études qui ont précédé et facilité les miennes.
Il préféra donc ainsi ce corps laïque à celui auquel, par sa dignité, son ancienneté et ses serments, il appartenait d’une manière plus étroite. L’exemple de nos collègues qui, quoique sénateurs, ne voulurent pas se joindre à ce corps, mais à celui auquel ils appartenaient depuis longtemps, ne produisit sur lui aucune impression. […] « Les cardinaux qui étaient intervenus au mariage demeurèrent dans l’antichambre, et ils subirent encore l’humiliation de se voir précéder dans l’introduction, — je ne sais si ce fut une équivoque ou un ordre pour mortifier le corps auquel ils appartenaient, — par les ministres de l’empire, bien que le cérémonial français lui-même accorde la préséance sur eux aux cardinaux.
Le corps auquel il appartenait guerroya, puis séjourna dans les Flandres et dans le Brabant ; le jeune soldat en sut profiter pour visiter les riches galeries de peinture dont la Belgique est remplie, et sa vocation allait se diriger tout entière de ce côté. […] Mais toujours je suis revenu avec plaisir à Weimar. » J’étais heureux de voir de nouveau Goethe près de moi, de l’entendre parler, et je sentais que je lui appartenais tout entier. […] Il dit qu’elles appartenaient à une époque sans lumières.
[Avant-propos] Victor Hugo appartient désormais à l’impartialité de l’histoire. […] L’honneur d’avoir dans ce siècle, non pas créé, mais consacré littérairement la langue romantique appartient à Chateaubriand, qui fut le maître de Victor Hugo. […] C’était à un poète peu favorisé de la fortune et non à une œuvre patriotique que le don devait appartenir ».
Ils n’appartiennent guère qu’au sacerdoce et très peu aux lettres profanes. […] Excepté les grandes invasions des Barbares, qui étaient venues, comme un reflux du Nord, submerger l’Italie, il n’y avait, dans l’histoire, aucune grande épopée héroïque à construire ; mais cette épopée des Barbares, ruine et humiliation de l’Italie, il appartenait à des bardes du Nord, et non à des citoyens de la patrie conquise, de la chanter. — Nous la lirons bientôt ensemble. […] Ce commentaire rend, en passant, à chacun ce qui lui appartient dans le trésor philosophique et poétique du Dante.
Mais si la conscience n’est que la marque caractéristique du présent, c’est-à-dire de l’actuellement vécu, c’est-à-dire enfin de l’agissant, alors ce qui n’agit pas pourra cesser d’appartenir à la conscience sans cesser nécessairement d’exister en quelque manière. […] D’où résulterait que cela seul lui appartient en droit qu’elle possède en fait, et que, dans le domaine de la conscience, tout réel est actuel. […] Si profondes que soient les différences qui séparent deux images, on trouvera toujours, en remontant assez haut, un genre commun auquel elles appartiennent, et par conséquent une ressemblance qui leur serve de trait d’union.
Elle appartenait au monde le plus patricien. […] » C’est elle qui jugera, car Victor Hugo lui appartient dès aujourd’hui au moins autant qu’à nous. […] Dans le rêve, elle lui avait donné un anneau qui avait appartenu à son père, et les fiançailles enfiévrées d’un cauchemar avaient reçu ainsi une marque matérielle. […] Sauf les lieux communs d’une morale qui n’appartient ni à l’auteur ni à sa philosophie, et qu’il contredit au contraire partout, aucune pensée ne peut soutenir l’examen. […] Pourquoi ne l’ai-je pas dit tout de suite à quelle nation appartient cet homme, c’était bien plus simple, au théâtre surtout, où l’on n’a pas de temps à perdre ?
Et il ne faut pas considérer le refrain chez lui comme un simple appendice de la chanson ; il appartient à la structure intime du poème. […] Un jeune homme, d’un génie violent, qui touchait presqu’à la folie. — j’ai nommé Arthur Rimbaud, — avait pris dans le cœur du poète la place qui avait appartenu à l’épouse et à l’enfant. […] — « Vous comprenez », poursuivit-il, « que ce Janissaire, pour moi, appartient déjà au passé. […] Je n’appartiens à aucune école ; à ce que je sais du moins, je n’ai appris le métier de personne. — Flaubert ? […] Ce qui est organisé complètement ne fait point appel à sa sympathie ; les organisations parfaites ont atteint leur pleine croissance selon leur loi propre et l’avenir ne leur appartient plus.
M. le professeur Koschwitz appartient à cette laborieuse équipe de romanistes allemands, dont M. […] C’est peut-être pour cela que le public se méfie des communautés religieuses et que les communautés, à quelque religion qu’elles appartiennent, ne risquent pas de disparaître. […] Est-il besoin d’ajouter qu’il n’appartient à aucune école, à aucune coterie de gens de lettres ? […] n’y aura-t-il donc jamais un temps béni où l’on pourra s’aimer et être heureux, sans savoir à quelle nation on appartient, et s’il faut se haïr au nom de l’histoire ! […] Alexandrie appartient à qui voudra la conquérir.
Le trésor de Saint-Denis contenait un miroir qu’on prétendait avoir appartenu à Virgile : dom Jean, dans sa conscience déjà éveillée de critique, souffrait d’être obligé de montrer un monument apocryphe. […] La littérature était alors quelque chose de compréhensif ou d’universel ; toute matière lui appartenait. […] Il y a eu en lui quelque chose de plus fort que l’ambition et l’intérêt, et la direction de sa vie ne leur a pas toute appartenu. […] Force est bien d’admettre que ce n’est pas ce qu’il y a de commun aux deux livres, mais ce qui ne se trouve que dans le roman français, ce qui appartient par conséquent en propre à l’écrivain français, qui a fait le succès, le mérite et l’originalité de Gil Blas. […] Pour étoffer la pièce, on revient à la comédie d’intrigue en effaçant le valet derrière les amants, à qui appartiennent les ruses et les déguisements.
Mais, en outre, ils appartiennent à la chevalerie la plus raffinée. […] Il laisserait seulement entendre à Ophélie qu’il n’a plus le droit de l’aimer, qu’il appartient tout entier à un grand devoir. […] Le Lutrin appartient à ce genre de parodie, et aussi les Odes funambulesques de Théodore de Banville. […] Ce n’est guère à la dernière, mais plutôt à la seconde qu’appartient le Franc-Chignon de MM. […] Brichanteau appartiendra donc, si vous le voulez, à l’espèce des Parisiens qui ne sont pas nés à Paris, et qui n’en sont que plus Parisiens.
Il donnait la sensation d’un être qui n’appartient pas tout à fait à notre monde. […] Des poèmes comme la Rose de l’Infante, fond et forme, n’appartiennent qu’à lui ; et n’en eût-il fait qu’un, il serait encore notre premier poète épique. […] Fromentin et Gautier sont l’un et l’autre si absorbés par leur désir de peindre qu’ils ne retiennent que ce qui appartient aux peintres : la forme et la couleur. […] Il se regarde souffrir, et par conséquent il n’appartient jamais tout entier à sa souffrance. […] Par son père il appartient à une vieille famille de bourgeoisie terrienne.
Ce dernier, en effet, par l’énergie de son individualité, constitue, dans la classe à laquelle il appartient, comme un univers excentrique. […] Il peut arriver que l’homme soumis ainsi à l’influence des pays étrangers appartienne à une race d’une civilisation très avancée. […] Imaginons que le cosmopolite appartienne à une nation moins fatiguée par un long héritage de pensées que la société aux mœurs de laquelle il s’initie. […] Maurice Barrès publie avec ce titre : Sous l’œil des Barbares, appartient au groupe du roman d’analyse. […] En un mot, nous appartenons à une société et nous possédons un caractère.
. — Arrivant au genre d’éducation même que Delaroche semblait vouloir donner à ses fils, éducation toute choisie, toute délicate et de gentilshommes, Horace trouvait à y redire ; et certes, en pareille matière, il ne nous appartient non plus, à aucun degré, de prendre parti entre le beau-père et le gendre, et un gendre si lettré, si éclairé ; mais ce qu’il nous est permis de remarquer, c’est la nature et l’inspiration des conseils donnés, conseils tout paternels et quasi de patriarche. […] Ce choix appartient à la sagesse des parents comme au laboureur de choisir son terrain.
La noblesse, celle du sang royal surtout, marquait au front ses élus d’un signe qui ne semblait pas appartenir à la race d’Adam. […] Lerminier ne juge pas indignes de Fréret, appartiennent plus probablement à la fabrique de d’Holbach.
« La vie privée des fonctionnaires, disait à ce sujet le garde des sceaux de 1819, n’appartient, comme celle des autres citoyens, qu’à eux-mêmes ; leur vie publique appartient à tous : c’est le droit, c’est souvent le devoir de chacun de leurs concitoyens de leur reprocher publiquement leurs torts ou leurs fautes publiques.
À présent que le Tiers se juge privé de la place qui lui appartient, il se trouve mal à la place qu’il occupe, et il souffre de mille petits chocs que jadis il n’aurait pas sentis. […] Le futur député se souvint plus tard de l’outrage, et dès lors se jura « de relever la caste à laquelle il appartenait de l’humiliation à laquelle elle semblait condamnée ». — Pareillement Lacroix, le futur conventionnel590, poussé, à la sortie du théâtre, par un gentilhomme qui donne le bras à une jolie femme, se plaint tout haut. — « Qui êtes-vous ?
Il contemple Cosette ; la description de l’enfant souffreteuse et grelottante est d’une vérité et d’une sensibilité qui n’appartiennent qu’au grand poète des petits enfants, Victor Hugo. […] « — Je m’appelle Cosette. » XXIX Autre interruption qui nous ramène aux Thénardier, maintenant établis à Paris sous le faux nom de Jondrette, et dont les nombreux enfants, échangés, prêtés, rendus, ne savent plus guère à qui ils appartiennent.
Richesse expressive de la rime, repos à l’hémistiche, proscription de l’hiatus et de l’enjambement : si ces préceptes sont parfois contestables, si on a pu en fléchir ou en rompre quelques-uns avec avantage, il ne faut pas oublier qu’ils n’appartiennent pas à Boileau, et qu’il n’a fait que donner par là la formule du vers classique, tel que Malherbe l’avait établi, et que les grands poètes du siècle nous le présentent. […] À l’idylle, par exemple, appartiennent « les plaisirs de l’amour », avec ou sans mythologie ; elle est élégante sans pompe, à égale distance de l’héroïsme épique et de la grossièreté réaliste.
Catulle Mendès appartient à une école qui prétend renouveler l’art dramatique, qui affiche le mépris des anciennes conventions et ne tient nul compte des critiques. […] Vous y recherchez la vérité, vous y vivez pour le triomphe de l’idéal avec une passion que nos confrères ni leur « prince » n’ont connue ; avec une érudition qui humilie même les ignorants et avec ce vrai Bon Sens qui se défend d’être l’opinion moyenne, car il appartient aussi aux poètes !
La fable appartient à La Fontaine comme la comédie à Molière : l’idée en est venue après la chose. […] Ce qui se transporte sans nulle violence, d’un poète dans un autre, appartient à tous les deux au même titre.
Tout en lui appartient à la société excepté son individualité même, synthèse unique, forme irréductible où se moulent tous ses sentiments et toutes ses idées, qui fait qu’ils sont ses idées et ses sentiments et n’appartiennent à nul autre qu’à lui.
La sensation comprend tout ce qui appartient aux organes des sens, et, ce que l’on néglige si souvent, aux actions des viscères et des muscles. — L’idéation est autre chose : on ne peut pas plus la séparer de la sensation, qu’on ne peut séparer le mouvement d’un muscle de la sensation qui le cause. […] « Je n’entends pas, dit-il, que nos facultés sont, un produit de l’organisation, car ce serait confondre les conditions avec les causes efficientes. » On peut dire que Gall a mis définitivement terme à la dispute entre les partisans des idées innées et la doctrine de la sensation, en montrant qu’il y a des tendances innées, tant affectives qu’intellectuelles, qui appartiennent à la structure organique de l’homme.
Aussi le génie cherche-t-il sans cesse à dépasser la réalité, et nous ne nous en plaignons pas : l’idéalisme alors, loin d’être un mal, est plutôt la condition même du génie ; seulement, il faut que l’idéal conçu, même s’il n’appartient pas au réel coudoyé chaque jour par nous, ne sorte pas de la série des possibles que nous entrevoyons : tout est là. […] C’est par le développement graduel de cette indépendance des esprits qu’il faut expliquer, dans le domaine de l’art, la persistance de moins en moins longue des écoles et leur multiplication, le caractère de moins en moins national des arts à mesure que la civilisation à laquelle ils appartiennent se développe et s’agrandit.
Ils nous les présentent avec leurs faiblesses, leurs inconséquences, et cette mobilité ondoyante qui appartient à la nature humaine et qui forme les êtres réels. […] Richard III réunit à ces vices, qui sont de nécessité dans son rôle, beaucoup de choses qui ne peuvent appartenir qu’à lui seul.
Un fait social ne peut donc être dit normal pour une espèce sociale déterminée, que par rapport à une phase, également déterminée, de son développement ; par conséquent, pour savoir s’il a droit à cette dénomination, il ne suffit pas d’observer sous quelle forme il se présente dans la généralité des sociétés qui appartiennent à cette espèce, il faut encore avoir soin de les considérer à la phase correspondante de leur évolution. […] Il en est encore ainsi en sociologie pour les sociétés qui appartiennent aux espèces inférieures.
Peintre avant tout (quand il l’était), homme de vulgarisation pittoresque, Michelet n’est qu’un impotent métaphysique qui n’a pas une idée en propre, une initiative qui lui appartienne. […] Telle l’originalité de Michelet, qui ne lui appartient pas même encore.
Et d’abord, il n’est pas inutile de passer en revue quelques-unes des catégories innombrables auxquelles ils appartiennent, car, selon leur rang social, leur degré d’affinement ou de rusticité, ils offrent à l’écrivain des ressources ou des difficultés particulières, ils ont des qualités ou des défauts littéraires qui influent naturellement sur le choix du sujet. […] » Un geste d’inconnu, un mot frappe l’esprit, et une voix intime s’élève et dit : « Il m’appartient par droit d’harmonie !
Je ne sais quel plaisir on peut trouver à représenter comme si profondément dégradée une humanité à laquelle, quoi que l’on fasse, on appartient, et une société où l’on vit volontairement. […] Quand il aura péri sous ses propres excès et n’appartiendra plus qu’à l’histoire, les critiques feront alors du récit de sa grandeur et de sa décadence un curieux chapitre des livres que lira le xxe siècle.
À la poésie grecque, à l’inspiration d’Eschyle et de Pindare il avait appartenu d’être à la fois idéale et vivante, de parer l’intelligence et d’animer le courage, de faire du génie d’un homme la vertu publique d’un peuple. […] À lui, on peut le dire, appartient le premier modèle de perfection du style français, le plus ancien mélange de force élégante et d’irréprochable pureté, de naturel et d’éclat.
Pierre III avait rompu presque entièrement avec elle ; il avait une maîtresse ambitieuse, arrogante, et ne s’appartenait plus : l’envie pouvait lui prendre d’un moment à l’autre, dans l’ivresse d’une orgie, de la déclarer Impératrice, en répudiant Catherine et en désavouant le fils qu’elle lui avait donné pour héritier.
Les comparaisons qui parlent naturellement à l’imagination du poëte appartiennent à la plus jolie et à la plus fraîche nature ; on y voit des chevreuils, des faons timides, qui, les pieds dans le torrent, aspirent les derniers feux du soleil ou boivent la rosée matinale sous le fourré.
Si, dans l’abus de décrire, dont cette ballade offre un exemple, l’auteur a porté de la combinaison et du calcul, le plus ordinairement néanmoins la faute n’appartient qu’à son imagination.
Tout ce qu’ajoute M. de Tocqueville sur cet intéressant sujet et en conséquence de sa distinction lumineuse, mérite d’être étudié, et appartient à l’idée la plus fondamentale qui le préoccupe, celle de nos destinées européennes futures.
Mais elle appartenait à cette noblesse née pour les armes et qui ne rêvait qu’aventures et coups d’épée.
Mais ce n’est plus fort rare aujourd’hui, et tous les jeunes poètes de l’école à laquelle il appartient ne le lui cèdent point à cet égard.
L’épilepsie, les maladies mentales et nerveuses 750, où le patient semble ne plus s’appartenir, les infirmités dont la cause n’est pas apparente, comme la surdité, le mutisme 751, étaient expliquées de la même manière.
S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront 896. » Entraîné par cette effrayante progression d’enthousiasme, commandé par les nécessités d’une prédication de plus en plus exaltée, Jésus n’était plus libre ; il appartenait à son rôle et en un sens à l’humanité.
Désespéré, poussé à bout, il ne s’appartenait plus.
Il y avait madame de La Fayette, madame Scarron, Segrais, Caderousse, l’abbé Testu, Guilleragues, Brancas. » Nous aurons peut-être occasion de parler plus tard de l’étrange passion de ce comte de Brancas pour madame de Coulanges ; passion qui, lorsque le roi passait insensiblement de la galanterie à la piété, c’est-à-dire de madame de Montespan à madame de Maintenon, prit une couleur de dévotion bizarre, dont il n’appartenait qu’à un courtisan de concevoir l’alliage avec la galanterie, et à la plume de madame de Sévigné de faire la peinture.
Le mouvement : il sera Dieu, appartient à un véritable enthousiasme d’artiste.
Pourquoi la liberté n’appartiendrait-elle pas aux gouvernements comme aux nations, et aux princes comme aux sujets ?
L’Expiation de Saveli vaut beaucoup mieux, sans doute, par certains détails russes qui n’appartiennent pas en propre à l’auteur, et par l’idée même, qui en est le fond ; mais l’exécution en est si pauvre et d’une telle simplicité sans couleur, que cette exécution n’est jamais, un instant, à la hauteur de l’idée qui l’a inspirée.
Les Kœnigsmark26 I On peut se demander à quelle classe de livres appartient celui de Blaze de Bury, intitulé : les Kœnigsmark 27.
Que dire de cette véritable déportation de Joseph de Maistre, dans une cour où ce supplicié de par son maître ne se débattait pas, ne criait pas, mais restait digne et doux, — un de ces doux à qui, disent les livres saints, la terre appartient, — et qui, en attendant la terre qu’il n’eut jamais, du reste, eut au moins l’estime et la faveur d’Alexandre, d’Alexandre qui avait pénétré quel homme c’était que ce Joseph de Maistre, et qui, par des procédés de grande âme, le vengea souvent des sécheresses et des ingratitudes de son roi !
Les partis extrêmes n’appartiennent pas au premier sermonnaire politique venu comme Thureau-Dangin, et ce n’est pas l’expérience du passé, qui, du reste, ne sert jamais à rien, qui les empêchera d’être ce qu’ils sont ou ce qu’ils ont toujours été, imbécilles ou sublimes, mais obtus !
Or, ce mérite absolu, qui appartient en propre au continuateur du chef-d’œuvre, la critique doit d’autant plus le reconnaître et le signaler dans Daly que c’était le seul des mérites qu’il pouvait avoir sur lequel elle n’avait pas complètement sa sécurité… Pourquoi ne dirions-nous pas ce que nous pensons ?
Ainsi, il vendit des biens d’Église, et devint distillateur et marchand d’eau-de-vie dans les proportions d’un monopole immense, pour faire vivre dans leur luxe effréné ceux-là que Léouzon-Leduc appelle hardiment ses mignons… L’un des plus comiques de ces spectacles fut sa coquetterie avec les Francs-Maçons et le prétendant d’Angleterre, qui était grand-maître de l’Ordre, auquel, dans des vues de conquête politique, il voulut succéder ; et surtout ce fut sa réclamation, comme Maçon, de la Livonie, qui avait jadis, comme on sait, appartenu aux Templiers… Extravagant, mais d’une extravagance qui passait comme un coup de vent, il rêva tour à tour qu’il prendrait la Norvège, qu’il confisquerait le Danemark, qu’il entamerait la Russie ; et il intrigua, brouilla, remua, mais stérilement, dans le sens de tous ces rêves, lesquels n’eurent de réel qu’une superbe bataille navale qu’il gagna lui-même en personne, — belle inutilité de plus !
Il était, comme le portrait de ce livre l’atteste, jeune et beau, — d’une beauté presque féminine, et quoiqu’il soit mort vieux, avec des cheveux blancs, souillés et ensanglantés comme ceux de Priam, l’Imagination s’obstine à ne voir sa tête que jeune et charmante, telle qu’elle était du temps de cette Reine à laquelle il s’était dévoué, et comme si un dévouement pareil au sien ne pouvait appartenir qu’à l’enthousiasme de la jeunesse !
Mais ce n’est pas tout : j’y reconnais jusqu’aux points de vue particuliers et aux expressions individualisantes qui appartiennent à l’historien et sont la seule originalité possible en histoire, quoique ces points de vue et ces expressions soient infiniment rares dans Southey, esprit pompeux et vide.
Cette originalité dans la forme, cherchée et réfléchie, n’appartient pas en propre à Grenier, et modestement il l’avoue.
Mais, quoique M. et Madame Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans cette publication et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’Histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre.
Elle appartenait à la première société du monde, sur laquelle elle régna sans être jamais détrônée, dans sa jeunesse par l’esprit et par la beauté, dans la vieillesse par l’esprit redoublé et multiplié de toutes les expériences de la vie et même du malheur de sa cécité.
Mais ce n’est pas tout : j’y reconnais jusqu’aux points de vue particuliers et aux expressions individualisantes qui appartiennent à l’historien et sont la seule originalité possible en Histoire, quoique ces points de vue et ces expressions soient infiniment rares dans Southey, esprit pompeux et vide.
Voilà ce qui appartient exclusivement à elle.
Mais quoique M. et Mme Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans la publication présente et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents, étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre.
Il appartient donc à ce groupe d’esprits qui pensent que la Renaissance et l’expérimentalisme de Bacon ont détourné les sciences, aussi bien que les lettres, de la voie qu’elles devaient suivre au sein d’une civilisation chrétienne, et qui sont décidés à mourir ou à ne jamais vivre dans la popularité de leur siècle, pour les y faire rentrer, si Dieu lui-même ne s’y oppose pas.
Charles de Rémusat appartient à la troupe des philosophes de ce pauvre temps, stériles comme des architectes, qui ne pensent point par eux-mêmes et qui vouent leur stérilité à des monographies et à des commentaires.
Alexandre Dumas n’a pas ajouté un seul aperçu qui lui appartienne en propre… Une femme, dans un de ses romans (Delphine), madame de Staël, a discuté le pour et le contre de la question du divorce plus éloquemment que M.
Jugements sur la vie, ne lui appartient pas.