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1472. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Ainsi, à Lacédémone, chacun emploie les esclaves, les chevaux et les chiens d’autrui, comme s’ils lui appartenaient en propre ; et cette communauté s’étend jusque sur les provisions de voyage, quand on est surpris aux champs par le besoin.

1473. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Après un long voyage, je venais de rentrer à Weimar, mais j’étais toujours retenu à la cour jusqu’à une heure avancée de la nuit, et je n’avais pu encore aller voir ma bien-aimée ; notre liaison ayant déjà attiré l’attention, j’évitais d’aller chez elle de jour, pour ne pas faire parler davantage.

1474. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Alors des solitudes lointaines, fabuleuses du mystérieux Orient, se mettent en voyage vers le Nouveau-Né trois personnages sacrés, trois royaux et immémoriaux vieillards.

1475. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

en joyeux équipage, nous vous souhaitons bon voyage !

1476. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

S’imaginer que l’astronome eut voulu ce Voyage en vertu de raisons toutes mécaniques, alors même que l’idée du temps et de l’éclipse future n’eût point existé dans sa conscience, c’est la plus gratuite des hypothèses.

1477. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

À peine si mademoiselle Madelon cite Clélie, ou voyage en barque dorée sur le Fleuve de Tendre, et voilà nos déesses en haillons, et nos furies en falbalas qui parlent, sans frémir, la langue horrible du Père Duchêne et de Danton !

1478. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

soudain, aux yeux de cent peuples surpris, Les uns sont égorgés, les autres en partage Portent, au lieu de sceptre, un bâton de voyage.

1479. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Du même coup s’éclaircira pour toute philosophie le mystère de l’obligation suprême : un voyage avait été commencé, il avait fallu l’interrompre ; en reprenant sa route, on ne fait que vouloir encore ce qu’on voulait déjà.

1480. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Quand Joseph Bédier a déterminé les sources du Voyage en Amérique, il a prouvé que Chateaubriand, en tant que voyageur, a bluffé ; le fait de ce mensonge évident est très intéressant pour la psychologie ; mais M. 

1481. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

À la veille du grand voyage, il veut se pourvoir du saint viatique, qu’un prêtre seul peut lui offrir. […] Le beau voyage !

1482. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Ses voyages hors de France, l’accueil qu’il reçut des étrangers, lui donnèrent de l’humeur contre sa patrie ; il fut le premier qui professa, dans ses écrits, l’admiration pour l’Angleterre. […] Les voyages établissaient aussi entre les nations une communication plus intime et plus complète qu’autrefois ; l’Europe devenait comme une grande nation, dont aucune province n’est étrangère à l’autre. […] Dans ses histoires et dans son Voyage en Italie, ce caractère est un défaut ; mais les Considérations sur les mœurs étant un ouvrage entièrement conçu dans cet esprit, il en complète l’ensemble : ce n’est pas un livre de morale profonde et générale ; il ne sonde pas dans les replis du cœur de l’homme ; mais il n’est guère possible de mieux peindre toutes les nuances de l’esprit de société, de mieux caractériser leurs causes et leurs effets immédiats.

1483. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

En 1839, après un voyage qu’il avait fait en Italie, passant par Lausanne, Sainte-Beuve alla entendre Vinet, que peut-être il n’avait pas entendu, faute de loisirs, l’année d’avant. […] Va, ton voyage est fini.

1484. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

S’il revient de voyage, elle s’informera de sa santé, mais ne lui demandera point en quels lieux il a été ni ce qu’il a fait. […] Mais, s’il lui prend un jour en gré de revenir,                           Je serai peut-être en voyage. […] Ecoutez : Depuis l’enfance, étant d’un naturel nomade, Je voyage. […] Pelléas, l’autre petit-fils du vieil Arkel, voulait justement partir pour un voyage : l’aïeul le force à attendre son frère.

1485. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Celui qui, dans la tempête, aura continué de chanter, de la même voix, seulement plus exaltée par sa véhémence, et dont la voix, dès aujourd’hui, s’accorde à l’immense clameur, celui-là aura fait le voyage périlleux et abordera sans dommage. […] L’un de ses volumes, un bien léger petit volume, raconte un voyage qu’il a fait en Orient. […] Le sergent Bataillard, si pacifique d’habitude et tout à coup, l’uniforme endossé, si bien féru de discipline ; Frochon, le cocher de la diligence qui roule d’Échenaz à Lausanne, de Lausanne à Échenaz, tous les jours, Frochon si haut perché sur son siège et content de « frôler les ailes des insectes en voyage », de « glisser dans l’air bleu des matins d’été » de « toucher les nuages du bout de son fouet », bel homme et qui, après sa course, redescendu parmi les autres gens sur le sol, garde une espèce de suprématie ; M.  […] La vérité, cette vérité-là, c’est, pour l’homme, « son bâton de voyage à travers la vie » ; c’est encore « le pain de sa besace et le vin de sa gourde ».

1486. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

On a prétendu que les connaissances dont ils fournissent la preuve furent le résultat des voyages de l’auteur ; mais il est à remarquer que ces deux livres avaient paru antérieurement. […] Allois je en voyage ? […] « Je feus quelques annees en ce poinct : je ne sçais quel bon daimon m’en jecta hors très utilement, et m’envoya toute cette conserve à l’abandon ; le plaisir de certain voyage de grande despense ayant mis au pied cette sotte imagination : par où je suis retumbé à une tierce sorte de vie (je dis ce que j’en sens), certes plus plaisante beaucoup, et plus reglee ; c’est que je fovs courir ma despense quand et quand ma recepte ; tantost l’une devance, tantost l’aultre, mais c’est de peu qu’elles s’abandonnent45. » Ce que Montaigne a le mieux vu et le mieux exposé, c’est l’incohérence de l’homme. […] S’il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit ; il tourne tout à son usage : ses valets, ceux d’autrui courent dans le même temps pour son service ; tout ce qu’il trouve sous sa main lui est propre, hardes, équipages ; il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu’il rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain326. » Outre ce qu’il y a de trop brutal dans la réunion de tous ces traits, il est évident que l’égoïste ne peut constituer un caractère spécial.

1487. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Ne me sera-t-il pas permis, dans le voyage philosophique que je fais à travers les littératures étrangères, de mettre au premier rang ce poète, et de proposer son idéal à nos Allemands, qui cherchent, sans L’avoir encore trouvée, leur comédie nationale29 ?

1488. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

« Ses amis le suivent des yeux en versant des larmes abondantes, comme s’il allait à la mort. » Les dieux invisibles protègent son voyage.

1489. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Quelques amis, fidèles à sa mauvaise fortune, lui prêtaient encore l’oreille et le cœur ; ses livres, recueillis avec amour en Grèce pendant ses voyages ou ses exils, lui ouvraient leurs pages consolatrices ; les arbres qu’il avait plantés dans sa jeunesse à Tusculum ou à Astur, ses maisons des champs, ne lui avaient pas été ravis, du moins avant sa mort, par l’ingratitude de sa patrie et par la nécessité de ses créanciers.

1490. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

XXVII Déçu dans mon désir de monter derrière Casimir Périer sur la brèche, pour y défendre, non la royauté orléaniste, mais la société européenne assaillie par les partis de la guerre universelle et par les partis de la turbulence anarchique au dedans, je m’absentai pendant deux ans, pour tromper, par de grands voyages dans l’Orient, mon impatience d’action sans emploi possible dans mon pays.

1491. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Si dans ta sublime carrière Tu n’es pour elle qu’un soleil Versant au hasard sa lumière, Comme un vainqueur fait la poussière Aux axes de son char vermeil ; Non pas un astre de présage Luisant sur un ciel obscurci, Un pilote au bout du voyage Éclairant exprès le rivage, Un frère, un ange, une âme aussi !

1492. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Vous y aimerez tout : le naturel, la simplicité des mœurs, la bonhomie, l’esprit, le comique, — ce comique invincible qui secouait sur sa base mon bon maître Sarcey, un jour que j’étais chez lui et qu’il lisait le morceau sur les douches ascendantes, à moins que ce ne fût la conversation avec le dentiste ; — et les portraits et les paysages en trois coups de plume, et mille traits spontanés d’un pittoresque intense ; et toutes les vertus que trahissent ces libres expansions, la fierté, le désintéressement, l’indépendance, l’éloignement du monde, la douceur patriarcale envers les serviteurs, et la charité, et les larges aumônes, et la libéralité (« … N’oublie jamais qu’un chrétien doit être humble, mais magnifique. » À son Frère, I, page 284) ; et la grâce partout répandue, et, — comme il ne visite guère en voyage que des chrétiens comme lui et des gens d’église ou de couvent  un sentiment difficile à comprendre pour les profanes, le sentiment d’une sorte de franc-maçonnerie spirituelle, d’une sécurité sereine et très douce dans la communauté des croyances.

1493. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

De retour à Saint-Étienne, elle laisse échapper, dans une conversation avec son amant, le secret de son voyage à Paris ; comprend, à la colère de Dufresne, que c’est, au fond, sa femme qu’il aime ; éclate en imprécations forcenées, et le chasse. — Cinq ou six ans après, Zaza est devenue une étoile de café-concert de la plus haute distinction, de celles qui portent l’esprit français à travers le monde, qui ont les appointements de vingt généraux de division, qui envoient des lettres aux journaux et qui ont des opinions sur la littérature.

1494. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

… Mais c’est sans intérêt… il aurait fallu qu’elle fût enlevée sur une jeune fille vivante… Heureusement, j’ai mon ami le docteur Bartsh… vous savez, celui qui voyage dans l’intérieur de l’Afrique… eh bien, dans les massacres… il m’a promis de me faire prendre une peau comme ça… sur une négresse vivante.

1495. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Et, si maintenant vous regardez l’humble canne de Provence de votre jardin, elle sera transfigurée à vos yeux par ce voyage dans l’espace ou dans le temps, qui a brisé, au moins pour un moment, les associations d’idées triviales.

1496. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Dans son Voyage en Italie, devant les chefs-d’œuvre des siècles anciens, Taine s’écrie » : Que de ruines et quel cimetière que l’histoire !

1497. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Et c’est le chœur seul de ces voix qui le bercera dans ses voyages à travers l’Infini.

1498. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Mais d’autre part, cette idée de force, transportée dans la nature, ayant cheminé côte à côte avec l’idée de nécessité, revient corrompue de ce voyage.

1499. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Des mages fidèles entreprirent le voyage aux régions bienheureuses, groupés autour de l’une et de l’autre étoile choisie selon leur cœur et leurs aspirations.

1500. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

J’hésite… je m’ennuie… Je suis presque sur le point de reprendre mon bâton de voyage et de redevenir l’aventurier des routes que je fus jadis. […] Es-tu content de ce petit voyage ?

1501. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Homère, né sous le plus beau ciel, disposant de la plus riche et de la plus souple de toutes les langues, instruit par ses voyages de toutes les traditions des différents peuples et de tous les arts de l’ancien monde, Homère put, en quelque sorte, reproduire dans ses écrits l’homme et l’univers entier. […] On entre dans des chemins ombragés et coupés profondément par la roue des chars rustiques ; on franchit de hautes barrières formées d’un seul tronc d’arbre ; on voyage le long d’une haie d’aubépine, où bourdonne l’abeille.

1502. (1888) Poètes et romanciers

C’est Ève qui attire la malédiction de Dieu sur la terre et qui part pour le voyage aride, au milieu de la nature ennemie. […] Suivez Herman dans le poème qui porte son nom ; suivez-le dans son périlleux voyage. […] On se rappelle ce périlleux voyage, raconté par le poète avec candeur, avec une sorte de foi dans la brillante et austère fiction de son esprit. […] Il a bien mérité de toucher le but sacré de son voyage, la blanche Tour. […] Rappelez-vous, dans les anciennes poésies, le Voyage imaginaire.

1503. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Il était alors matériellement impossible de se procurer la liste de tous les documents utiles pour élucider une question (par exemple, la liste de tous les manuscrits conservés d’un ouvrage ancien) ; impossible encore, si, par miracle, on avait eu pareille liste, de consulter tous ces documents sans des voyages, des dépenses et des démarches interminables. […] Divertissements (exercices et chasse, spectacles et jeux, réunions, voyages).

1504. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Pierre voyage en Italie : elle l’a fait surveiller, elle sait qu’il l’aime toujours, lui aussi. […] Nous sommes mis au courant de toute cette histoire par une longue conversation de Georgette avec un ancien ami du père de Paula, le comte de Chabreuil, qui arrive de voyage Chabreuil a connu Georgette à Marseille et la traite en vieille camarade. […] Elle a fait, pendant un voyage à Paris, la connaissance de Gerfaut, le romancier à la mode, le psychologue aimé des femmes.

1505. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Il faut : 1e que Séverine connaisse la première trahison de son mari, et son voyage à Rouen avec Sylvanie de Terremonde : 2e qu’elle apprenne la seconde trahison du prince, plus honteuse que la première, et son projet de fuite avec Sylvanie ; 3e qu’elle sache que le comte de Terremonde guette l’amant de sa femme pour le tuer. […] Et, comme la pauvre Clotilde, revenue de son voyage, apparaît subitement à la porte du salon : « Chut !  […] Valabrègue a pensé écrire quelque chose dans le goût du Misanthrope et de l’Auvergnat ou du Voyage de M. 

1506. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

. — Votre cœur s’est épris d’un marchand enrichi par de nombreux voyages ? […] Il s’occupe de géographie et rêve de voyages au centre de l’Afrique. […] En aimant Mélissinde, vous sauvez votre âme, et ce voyage vaut une croisade : car M. 

1507. (1897) Aspects pp. -215

Des semaines coulent, les seules paisibles durant son étrange voyage, où le chant des filles du Rhin remplace pour lui le croassement des juges et le grincement des verrous de Mazas. […] Voici quelques strophes, bellement écrites et pensées de même :     Notre être est une ville à tant d’aspects divers     Que toutes les cités semblent à notre image         Et sont un livre grand ouvert     Où se lit notre vie au courant du voyage. […] Jullien cite le cas de la Comédie-Française lors de son voyage à Vienne.

1508. (1802) Études sur Molière pp. -355

Molière, content des comédiens qu’il a formés, se rapproche de la capitale ; il passe le carnaval à Grenoble, l’été à Rouen ; de-là il fait de fréquents voyages à Paris, et, grâce à la protection du Prince de Conti, qui lui valut celle de Monsieur, il obtint la permission de s’y établir ; ce fut le 23 octobre, que sa troupe joua la tragédie de Nicomède devant la Cour, sur un théâtre élevé dans la salle des gardes du Vieux-Louvre10. […] Si je jouais le rôle de Dubois, je sentirais que le caractère de mon maître n’a pas dû m’accoutumer aux pasquinades ; que la peur de le voir arrêter elle désir de le suivre peuvent bien m’avoir fait endosser à la hâte un habit de voyage ; mais que, certainement, je n’ai pas cru marcher plus vite en prenant des bottes fortes, et que Molière, en notant en toutes lettres, Dubois, après avoir longtemps cherché le billet , n’a pas voulu que je fisse la burlesque revue de vingt chiffons de papier52, que je cherchasse, comme Armand, le redoutable billet dans ma botte, et que ces mauvais lazzis achevassent de faire remarquer combien le ton de cette scène est étranger à celui de la pièce53.

1509. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

C’est ainsi que les nouvelles mœurs théâtrales et que ces troupes de voyage sont contraires au progrès de l’art dramatique. […] Si on ne croit pas devoir adjoindre à son costume un chapeau de voyage et des armes, il est au moins essentiel que, lorsque bouleversé et atterré il reparaît aux yeux de Thésée, il porte son long et ample vêtement de dessus relevé et serré à la ceinture. […] D’ailleurs Hippolyte n’a point revêtu le costume de voyage.

1510. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Le voyage s’accomplit du reste fort heureusement ; le seul accident qui arriva n’eut point de suites fâcheuses.

1511. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

« Moi, disait Hâan, voilà comment je comprends les voyages !

1512. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Ils profitaient des moindres congés, ils s’en allaient à des lieues, s’enhardissant à mesure qu’il grandissaient, finissant par courir le pays entier, des voyages qui duraient souvent plusieurs jours.

1513. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Dans un des cas, un frère avait supplié son frère de lui apparaître ; dans un autre, raconté par miss Bird, l’auteur anglais de livres de voyages, il y avait eu promesse de la personne qui mourut et apparut ensuite.

1514. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Il sentait que l’heure naturelle des départs était arrivée pour tous les deux, et que les douleurs qui finissent la vie ne peuvent pas être déplorées comme celles qui les commencent. « Cette pauvre Judith », me disait-il en essuyant ses yeux encore humides de la matinée des funérailles, « cette pauvre Judith me précède de peu dans le voyage.

1515. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Je crains bien que Renan ne voulût dire plus élégamment, et moins franchement, la même chose, quand il nous avertissait de ne pas nous représenter les voyages de Paul et de Barnabé comme ceux « d’un Livingstone… ou d’un François-Xavier, mais plutôt comme ceux d’ouvriers socialistes répandant leurs idées de cabaret en cabaret ».

1516. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Lorsqu’on voyage du Nord au Sud sur un même continent, on rencontre généralement, à intervalles successifs, des espèces représentatives, c’est-à-dire étroitement alliées, qui remplissent évidemment une place presque identique dans l’économie naturelle de chacune des contrées qu’elles habitent plus particulièrement.

1517. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

N’eussent coupé les mains, fendu la tête, enfoncé le glaive dans la gorge et dans la poitrine, tué, massacré impitoyablement leurs semblables, les compagnons de leur voyage, qui leur tendaient en vain du milieu des flots, des bords de la chalouppe, des mains suppliantes, et leur adressaient des prières qui n’étaient point entendues.

1518. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

L’homme revient de son premier voyage autour des choses ; l’enthousiasme, le trouble de l’imagination soulevée, le fourmillement tumultueux des idées neuves, toutes les facultés qu’éveille une première découverte se sont contentées, puis affaissées. […] Un jour l’entreprise tourna mal ; ayant voulu prendre part à une querelle littéraire, et réclamer la supériorité pour les anciens contre les modernes, il se crut helléniste, antiquaire, raconta les voyages de Pythagore et l’éducation d’Orphée, fit remarquer que les anciens sages de la Grèce « étaient communément d’excellents poëtes et de grands médecins ; si versés dans la philosophie naturelle, qu’ils prédisaient non-seulement les éclipses dans le ciel, mais les tremblements de terre et les tempêtes, les grandes sécheresses et les grandes pestes, l’abondance ou la rareté de telles sortes de fruits ou de grains609 », talents admirables et que nous ne possédons plus aujourd’hui.

1519. (1902) Le critique mort jeune

Je sens que je m’embarque pour un long voyage de plaisance. […] Sans instituer une comparaison qui choquerait d’abord quelqu’un que je sais bien et que vous devinez, il faut dire combien cela est différent de la crise de sensualité où Taine est jeté dans son « Voyage en Italie » et qui, rendant le professeur presque honteux de son métier poudreux, modeste et sédentaire, le met en défiance contre ses anciennes habitudes d’esprit pour le livrer tout entier à ses sens, — homme d’étude et de cabinet enivré par le grand air et la lumière.

1520. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

L’édit de Milan, cet édit de Nantes de l’orthodoxie, les débuts de l’arianisme, les alternatives d’épreuves, de luttes, de victoires et de défaillances comprises entre le concile de Nicée et le concile de Tyr, le voyage et les fouilles pieuses de sainte Hélène à Jérusalem, l’héroïque figure d’Athanase, les anachorètes s’échelonnant, de halte en halte, jusque dans les profondeurs du désert, les irrésolutions, le repentir et la mort de Constantin, voilà ce qui nous attire le plus puissamment, ce qui sert de foyer et de centre à tous les événements extérieurs et profanes.

1521. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Il y a quelques années, son mari étant très malade et ne pouvant se permettre un voyage en Italie qui seul pouvait le sauver, Nora, à son insu, a emprunté une grosse somme. […] C’est le baron qui découvre que Verrier s’apprêtait à faire un petit voyage avec une petite cocotte, et c’est lui qui raconte innocemment la chose à la baronne. […] Pendant qu’elle passe dans sa chambre, Desforges entre dans le salon, voit sur la table le coffret à bijoux et le petit sac de voyage, et son portrait à lui Desforges par terre et en petits morceaux. […] Avec un calme affecté, elle fait ses recommandations à tout son monde ; elle exige des gens une attitude aussi tranquille que si le comte revenait après un voyage de huit jours ; elle dit à sa fillette : « Quand ton père arrivera, tu lui diras : « Bonjour, papa. » Rien de plus.

1522. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

— à faire deux choses à la fois, ne veut plus lire qu’en « courant », et des choses « courantes » ; et le goût avec la nécessité des voyages augmentant toujours, elle a de l’avenir, cette bibliothèque, puisque la « littérature est l’expression de la société ». […] mais qu’il ne croit pas tel — de sorte qu’il, soit impossible, non pas d’y vivre à l’habitude, mais d’y supporter les trois heures de la comédie, déclarera gravement, avec une sincérité qui est un élément de comique très sûr, quoique involontaire, que « cela n’est pas mal, qu’il y a moyen d’être heureux quand on sait borner ses désirs, qu’il y a même de quoi être fier et de quoi rire, que l’imagination n’est point nécessaire et que c’est une faculté dont on se prive sans douleur, qu’à condition d’être sans rêve et sans raison, sans cœur et sans esprit, sans caractère et sans tempérament, ont fait sans secousses le grand voyage ». […] Lui aussi, Albert Trachsel a dû remonter aux origines, s’y laissant guider par une magnification de plus en plus simplifiée du type humain dans le monument ; mais il n’a point perdu dans ce grand voyage le sens moderne, et son œuvre, avec une majesté immobile et d’une antiquité qui ne date de rien, immémoriale, garde l’élégance et, dirais-je, la rapidité d’une chose de ce temps.

1523. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Il suivit, pour son noviciat, Louis XIII dans le voyage de Narbonne en 1641, et fut témoin, au retour, de l’exécution de Cinq-Mars et de De Thou : amère et sanglante dérision de la justice humaine.

1524. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — On sait à quoi une carte géographique nous sert dans un voyage à pied ; en lui appliquant le compas, nous prévoyons la longueur de nos marches et la quantité d’effort musculaire que nous serons obligés de dépenser.

1525. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Une leçon de latin, un passage de soldats, un voyage en croupe, deviennent des événements importants que la distance embellit ; on jouit de son plaisir si paisible et si intime, et l’on éprouve comme lui une douceur très-grande à voir renaître avec tant d’aisance, et dans une lumière si pleine, les fantômes familiers du passé.

1526. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Enfin parce qu’eux-mêmes, punis d’avance par les reproches secrets de leur propre conscience, cachent en faux braves l’inquiétude qui les dévore, & fiers de leurs vaines lumières, ne cherchent à les répandre que pour éblouir & pour égarer les victimes qu’ils surprennent ; semblables à ces feux trompeurs, dont la funeste clarté ne sert pendant la nuit, qu’à augmenter la terreur de celui qui voyage, & à redoubler l’horreur de l’obscurité ; il faudra bannir de l’univers toute vertu & toute vraie science, rompre tous les liens de la société, vivre esclaves de l’ignorance & de nos passions, abjurer en un mot pour toujours les droits sacrés de l’humanité !

1527. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Tout en me montrant la malle de voyage de je ne sais quel antique shogun, contenant les armoiries des grands feudataires du Japon, et le nombre de sacs de riz que produit chacune de leurs provinces : malle qui était pour lui un mémento pour l’établissement de l’impôt, le fondateur du Musée me conte ceci : Il avait fait venir un bonze de Ceylan, qui du moment qu’il n’a plus porté le vêtement de prêtre, ne s’est plus senti un pratiquant, n’a plus prié, et dans le vide de l’occupation de ses prières, a été pris d’un ennui formidable, si formidable, qu’un jour voyant passer une procession, et étant témoin de la vénération, dont était entouré le porteur du Saint-Sacrement, il avait été repris du désir des pratiques religieuses, du désir de prier, si bien qu’il s’était fait catholique, et s’il vous plaît, un catholique exalté, passant toute sa vie dans les églises, en sorte que M. 

1528. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Des négociations importantes, différens voyages en Italie, en Flandre & en Allemagne, une étude sérieuse des intérêts des Princes, des mœurs, des coutumes, de la géographie des pays qu’il parcourut, disposerent M. de Thou à écrire cette belle histoire.

1529. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Lanson dit avec raison : « Ces romans, drames, voyages, mettaient V. 

1530. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

S’il faut partir, aller à la campagne, faire un voyage, on ne peut pas se décider à quitter le travail, on écrit encore debout, sur un coin de sa malle44. » Ainsi, à force de réflexion, on arrive à déterminer une sorte d’inspiration supérieure, parfois pénible encore, quelques écrivains en parlent comme d’un état d’obsession et de fièvre, mais productive, féconde, dans laquelle toutes les facultés s’exaltent à la fois. […] Bientôt les, bruits s’affaiblissent ; ils meurent dans des lointains presque imaginaires : le silence envahit de nouveau le désert. » Journal de voyage.

1531. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

De là le titre de la symphonie Harold en Italie 5. » Et l’on voit comment la fantaisie d’un virtuose et l’occasion qui suscite une conception artistique unissent, avec des souvenirs de voyage et de lecture et des impressions d’autrefois, une idée technique, sous l’influence d’une tendance maîtresse très forte6. […] « Quand je me sens bien, dit-il, et que je suis de bonne humeur, ou que je voyage en voiture, ou que je me promène après un bon repas, … les pensées me viennent en foule et le plus aisément du monde.

1532. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Le passage de l’un à l’autre assouplit le goût, l’habitue à réaliser de plus grandes différences, l’oblige à des voyages, à des confrontations, à un polyglottisme naturel. […] Son voyage aux Pyrénées lui donna une nourriture de sensations et de choses (peut-être d’idées de sensations et d’idées de choses).

1533. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Deux amis qui ont fait ensemble, il y a bien longtemps, un beau voyage, aimeront à s’en rappeler l’un à l’autre les incidents ; et pendant qu’ils parlent, des images qui semblaient à jamais effacées reparaissent tout à coup ; dans un éclair de vision mentale ils revoient la falaise que battaient les vagues, le château en ruines, le glacier aux crevasses bleuâtres, la pente vertigineuse où l’un aurait glissé si l’autre ne l’avait retenu par le bras, la figure d’un voisin de table d’hôte. […] « Le paysage de Ludus pro patria, disait Puvis de Chavannes, je l’ai vu par la portière d’un wagon, pendant un de mes voyages à Amiens. […] Ils pourraient s’épargner le voyage.

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