Sa vie littéraire présente aussi la même continuité de principes, avec beaucoup de taches et de mauvais endroits. […] A une telle âme, dans une pareille vie, on doit pardonner un peu d’injustice et d’aigreur. […] Il passa une moitié de sa vie à les remanier la plume en main, à en trier les brouillons, à les remettre au net et à en préparer une édition qui ne vint pas. […] Mais, par malheur, cette vie de loisir et de jeunesse dura peu. […] On lui tiendra compte de ses efforts, de ses veilles, de sa poursuite infatigable de la gloire, de la tradition lyrique qu’il soutint avec éclat, de cette flamme intérieure enfin, qui ne lui échappait que par accès, et qui minait sa vie.
Topffer et sa vogue n’avaient pas franchi le bassin de son cher Léman ; sans ambition, vivant de la vie domestique, dirigeant une institution qui ne faisait qu’élargir pour lui le cercle de la famille, il ne voyait dans ses écrits, comme dans ses croquis, que des jeux et des délassements avec lesquels il se contentait de charmer ou d’amuser ce qui l’entourait. […] Topffer, sans rien changer à sa vie modeste, avait fini par percer, par obtenir son rang, et il jouissait avec douceur des suffrages de cette estime publique qui, même de loin, ne séparait pas en lui l’homme de l’artiste et de l’écrivain. […] Avoir vécu, dès l’enfance et durant la jeunesse, de la vie de famille, de la vie de devoir, de la vie naturelle ; avoir eu des années pénibles et contrariées sans doute, comme il en est dans toute existence humaine, mais avoir souffert sans les irritations factices et les sèches amertumes ; puis s’être assis de bonne heure dans la félicité domestique à côté d’une compagne qui ne vous quittera plus, et qui partagera même vos courses hardies et vos généreux plaisirs à travers l’immense nature ; ne pas se douter qu’on est artiste, ou du moins se résigner en se disant qu’on ne peut pas l’être, qu’on ne l’est plus ; mais le soir, et les devoirs remplis, dans le cercle du foyer, entouré d’enfants et d’écoliers joyeux, laisser aller son crayon comme au hasard, au gré de l’observation du moment ou du souvenir ; les amuser tous, s’amuser avec eux ; se sentir l’esprit toujours dispos, toujours en verve ; lancer mille saillies originales comme d’une source perpétuelle ; n’avoir jamais besoin de solitude pour s’appliquer à cette chose qu’on appelle un art ; et, après des années ainsi passées, apprendre un matin que ces cahiers échappés de vos mains et qu’on croyait perdus sont allés réjouir la vieillesse de Goëthe, qu’il en réclame d’autres de vous, et qu’aussi, en lisant quelques-unes de vos pages, l’humble Xavier de Maistre se fait votre parrain et vous désigne pour son héritier : voilà quelle fut la première, la plus grande moitié de l’existence de Topffer. […] Ainsi, heureux et sage, la célébrité n’avait introduit aucune agitation étrangère dans sa vie, aucune ambition dans son âme. […] Appuyé sur les deux bras de son fauteuil, un petit chevalet placé devant lui, il peignait avec ardeur, avec un bonheur qui fut le dernier de sa vie ; c’était la première fois, depuis un ou deux essais tentés à l’âge de dix-huit ans, qu’il lui arrivait de peindre à l’huile.
Il y en a un prononcé devant les deux empereurs Constantin et Constant, deux en l’honneur de Julien pendant sa vie, et deux après sa mort. […] Enfin, sous la pourpre, il eut les maximes et mena la vie rigide de Caton. […] On voit, par toute la vie de Julien et par quelques-uns de ses ouvrages, que sa grande ambition était de ressembler à Marc-Aurèle. […] L’intérêt, qui veut traîner le peuple aux autels, peut bien se mêler aux sacrifices, dans les fêtes et les cérémonies publiques ; mais l’intérêt ne joue pas l’enthousiasme religieux, tous les jours, tous les instants, et dans tous les détails de la vie. […] Ce serait être également lâche, et de vouloir mourir quand il faut vivre, et de regretter la vie quand il est temps de mourir. » 57.
Nous avons eu peu, dans notre vie, de joies aussi vives. […] Pareille à la femme de la Fable, elle fit le rêve d’être accouchée de la foudre — et ce fut toute sa vie. […] * * * — Tout est unique dans la vie. […] * * * — La vie, ah ! la vie, même pour les plus heureux et les plus écrasés de fortune, même pour les meilleurs.
Nous arrivons à la grande crise de la vie de Musset. […] Mais notre vie est-elle possible ensemble ? […] … Tourment de ma vie ! […] que m’importe ou la mort ou la vie ? […] dit Cécile, toute la vie est là !
Car elle sait sa vie mieux que lui-même. […] Gurnémanz, qui l’a souvent retrouvée ainsi et qui ne sait rien de sa vie de péché, remarque cette fois-ci une différence. […] Comment vit-elle dans les longs intervalles qui séparent sa vie de péché de sa vie de repentir ? […] Dans la musique même, si belle qu’elle soit, il y a plus de soif de l’éternel repos que de la vie éternelle, qui est la vie active de l’âme et de l’esprit. […] Adolf Wagner habita toute sa vie à Leipzig.
Le travail lent et continu de la vie, une tendance naturelle vers le progrès, fera sortir de la philosophie les sciences, de l’embryon les organes. […] Admettez que l’on dérobe à la vie quelques-uns de ses mystères et que la biologie trouve aussi son Newton. […] La biologie s’est-elle jamais définie la science de la vie humaine ? […] N’ont-elles pas considéré, au contraire, comme leur appartenant en propre tout ce qui est organisé et manifeste la vie, l’infusoire aussi bien que l’homme ? […] Les idées scolastiques sur l’immutabilité des formes de la vie et l’uniformité des époques de l’histoire ont fait place à une conception contraire.
Je réponds à cette objection que les images et les pensées les plus habituelles, dans Ossian, sont celles qui rappellent la brièveté de la vie, le respect pour les morts, l’illustration de leur mémoire, le culte de ceux qui restent envers ceux qui ne sont plus. […] L’imagination des hommes du Nord s’élance au-delà de cette terre dont ils habitent les confins ; elle s’élance à travers les nuages qui bordent leur horizon, et semblent représenter l’obscur passage de la vie à l’éternité. […] Les poètes du Midi mêlent sans cesse l’image de la fraîcheur, des bois touffus, des ruisseaux limpides, à tous les sentiments de la vie. […] Sans doute les diverses circonstances de la vie peuvent varier cette disposition à la mélancolie ; mais elle porte seule l’empreinte de l’esprit national. […] Il se peut que Pétrarque ait été plus amoureux dans sa vie que l’auteur de Werther, que plusieurs poètes anglais, tels que Pope, Thomson, Otway.
— dans lesquelles il laisse voir les muscles de sa face irrités et crispés par la vie, par la vie cruelle et bête (elle est ainsi toujours pour les êtres supérieurs), et à laquelle, en certains moments, il veut à tout prix, et même à vil prix, s’arracher ! […] C’est un poète, et, de plus, un poète du xixe siècle, de tous les siècles celui-là certainement qui protège le moins ses poètes contre eux-mêmes et les difficultés ou les convoitises de la vie. […] Mais, comme un enfant vigoureux qui s’ennuie de ces grêles amusettes et qui s’en retourne à la récréation en plein air, il a fini par jeter le jeu de cartes sous la table et il est retourné, sans foi ni loi, à la Sensation, qui a décidé de sa vie ; — car Henri Heine est le poète de la Sensation, du Doute et de l’Impression personnelle, comme, du reste, le plus grand du χιχe siècle, l’auteur du Childe Harold et du Don Juan. […] Mais le citron, d’abord délicieux aux jours de la jeunesse heureuse, devint, sous les trahisons de la vie, d’une acidité presque cruelle à travers la suavité des plus purs sorbets. […] Je lui en connais dans ses ouvrages ; il pourrait bien en avoir aussi dans sa vie.
La liaison si longue et si inviolable qu’eut Mme de La Fayette avec M. de La Rochefoucauld fait ressembler sa vie elle-même à un roman, à un roman sage (roman toutefois), plus hors de règle que la vie de Mme de Sévigné, qui n’aime que sa fille, moins calculé et concerté que celle de Mme de Maintenon, qui ne vise qu’au sacrement avec le roi. […] etc., » pour bien connaître le train de vie de Mme de La Fayette et saisir sa différence de ton d’avec Mme de Sévigné. […] La lettre à Mme de Sablé, la Princesse de Clèves, et la lettre do Ou Guet, n’est-ce pas toute une vie ? […] « M. de La Rochefoucauld, a dit l’abbé de Longuerue, a été toute sa vie fidèle aux romans. […] Je n’avois malheureusement point eu l’honneur de la voir dans les dernières années de sa vie.
La solide part de la vie scientifique de M. […] Vous tenez beaucoup trop à la vie, et j’y tiens trop peu. […] Dans le récit d’une vie comme dans la vie même, les sentiments émus, cette brise du matin, ne reparaissent convenablement qu’au soir. […] En un mot, sa vie de savant s’étendait sur toutes les bases. […] Il manquait essentiellement de calme, et n’avait pas la mesure et la proportion dans les rapports de la vie.
L’érudition recevrait la vie par la main du talent. […] Enfin, après mille manœuvres de ses confidents contrariés par ce qui restait de décorum républicain dans les différents corps représentatifs, la douce violence est opérée, et, après avoir deux fois repoussé la couronne comme César au Cirque, le général Bonaparte passe du titre de premier Consul au titre de Consul à vie, et du titre de consul à vie à la prochaine proclamation de l’empire héréditaire. […] Le titre et l’institution du consulat à vie n’étaient qu’une demi-république, une demi-ambition, un demi-caractère, un demi-crime, une demi-vertu. […] « Ce noble retour sur sa vie passée avait été couvert d’applaudissements. […] S’il a applaudi au consulat à vie, pourquoi s’étonne-t-il de l’empire ?
L’amitié passionnée d’une telle femme était pour Benjamin Constant une trop haute fortune pour qu’il n’en décorât pas sa vie. […] C’est la paille dans son caractère ; c’est par là qu’il faiblit et qu’il se brisa plus d’une fois dans sa vie. […] Elle perd l’amour et la vie pour avoir conquis le bruit et la gloire. […] Il est ébranlé par ses conceptions, comme par un événement de sa vie. […] J’ai été jeune et je suis devenu vieux, et, dans cette vie incertaine, le Tout-Puissant m’a envoyé beaucoup de joie et de douleur.
Il reste toute sa vie clerc tonsuré. […] Là, le dogme de la chute, la vie terrestre n’ayant de sens que par rapport à l’autre vie, la peur et le mépris de la chair. […] non) jusqu’à la fin de sa vie. […] elle n’est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. […] ta vie est entre mes mains.
Il domine la vie. […] Il y manque la vie. […] Il a la vie et la grandeur. […] Pline en donne la vie. […] D’où la nécessité de décrire d’après la vie.
La vie de château, à la Roche-Guyon, avait quelque chose d’un séminaire. […] Il fut question de mon discours, dans lequel chacun cherchait une profession de foi politique qui devait décider de la ligne de ma vie. […] Telles furent la vie et la fin de cet excellent homme. […] Il se livra alors à la dévotion la plus entière et la plus vive, et il consacra à Dieu toutes les pensées éparses de sa vie. […] Ce fut dans ces hautes fonctions que la mort le surprit et parut mettre le sceau à la sainteté de sa vie.
Il regarde le monde et la vie, comme un capitaine étudie son terrain. […] Irréligieux sans tapage et sans raillerie, déiste avec gravité, Vauvenargues ne connaît d’immortalité que celle de la gloire, et comme il l’a dit, les hommes, la vie présente sont l’unique fin de ses actions. Optimiste malgré les déboires de sa vie, il croit à la bonté de la nature ; il estime qu’au total l’effort de l’humanité tend au bien. […] Il renonça à l’assurance d’une grande fortune ecclésiastique, pour ne point se condamner toute sa vie à porter un masque sur le visage. […] Le marquis de Condorcet (1743-1794), mathématicien, économiste et philosophe, éditeur des Pensées de Pascal (1776), auteur d’une Vie de Turgot (1786) et d’une Vie de Voltaire (1787), membre de l’Assemblée législative, puis de la Convention, fut proscrit comme girondin, et s’empoisonna en 1794.
Il sait la vie, il sait l’histoire ; il connaît les hommes, ceux d’autrefois et ceux d’aujourd’hui. […] Delpit, préférant dans un drame, pourvu qu’il ait quelque vie et quelque envolée, l’absence d’observation à l’observation triste. […] Il aime l’action, il aime la vie, il aime la force. […] Le beau de la vie, pour M. […] A l’action dans la vie correspond, dans l’art, le souci de l’idéal, M.
Est-ce Celui qui vous a donné la vie et la parole ? […] … et le Seigneur m’a rendu la vie ! […] Dans les deux cas cette vie est un supplice ; il n’y faut pas chercher autre chose que la douleur. […] qui de nous ne l’a commis mille fois dans la vie, s’il a ces fibres fortes et sensibles auxquelles les tortures de la vie et de la mort font rendre des gémissements et des hurlements qui vont du suicide du corps jusqu’au blasphème, ce suicide de l’âme ? […] Il voudrait aimer à jamais ce qu’il a aimé une fois, et sa vie n’est qu’un adieu souvent sans retour.
Cette vie d’enfant désenchanté et brutalisé, cette éducation sentimentale d’une âme timide dans un milieu hostile est mieux observées. […] Comme les deux frères de Hors Nature n’expriment que le conflit de la Vie et du Rêve. […] À voir ainsi grandir dans l’heure ardente le tumulte de ces forces de vie, on eût dit une symphonie éclatante et cuivrée ! […] Il y a de l’humour, de la vie, de la couleur et de la force dans ses romans. […] Nicolas et on dirait qu’il a voulu refaire à l’envers La Vie de mon Père.
dans ma jeunesse… D’abord j’avais une vie qui n’était pas la vie de tout le monde… Je me nourrissais mal… pas assez. […] Et sa véritable ambition eût été d’être joli garçon, mais j’ai rarement rencontré dans ma vie une vocation plus manquée que celle-là. […] — Un homme de quarante ans qui dirait : « Il y a dans la vie une chose ruineuse, même pour les fortunés : la propriété. […] Moi, ça ne me va pas… Là étaient Marchal le peintre, Mme Calamatta, Alexandre Dumas fils… — Et quelle est la vie à Nohant ? […] Une villa que surmonte un atelier, à l’instar d’une chapelle dominant un corps de bâtiment, et montrant l’Art dressé au sommet de la vie de famille.
C’est un organe que l’homme doit à la vie. […] La vie de Paris surtout a de ces coudoiements et de ces antithèses. […] La vie est bizarre. […] J’ai rarement vu la vie se dégager aussi électriquement d’une femme. […] Une absolue suppression de la vie réelle, du soleil, de l’heure du dehors.
Cet ouvrage, c’est la vie de l’auteur, moins le suicide. […] On n’admet pas que la vie habituelle puisse fournir un drame complet. […] Or ces deux éléments sont indispensables à l’art, car ils suppléent à ce manque de vie, dont nous avons parlé, par une vie factice, la seule dont l’artiste dispose. […] Quels événements si vulgaires de la vie sociale, quels détails si familiers de la vie domestique, n’ont leur parfum et leur charme ? […] La vie n’est la vie qu’à la condition de tout animer autour d’elle à la chaleur de ses rayons.
Pas un héron qui ne gagnât sa vie. […] Leur nombre aussi bien que leur force lui défendaient la vie pratique et lui imposaient la vie littéraire. […] La vie d’un plébéien est une guerre. […] Piller et jouir, telle est désormais sa vie. […] La vie réelle semblait un songe.
et sans qui la vie ne serait qu’un horrible cauchemar. […] Il délivrait de l’oubli cette vie enclose. […] la belle vie ! […] La vie de l’aimable André Theuriet est une idylle. […] Il a passé sa vie à faire œuvre d’amoureux.
Voilà, somme toute, un homme distingué, mais un poète assez mal préparé, ce semble, pour chanter les beautés de la vie retirée et champêtre, et pour en goûter toutes les douceurs. […] Durant cette dernière moitié de sa vie, il passait la belle saison dans la vallée de Montmorency, à Eaubonne, à Sannois, et ses hivers à Paris dans le monde des Beauvau, tant qu’ils vécurent, et de leur fille la princesse de Poix. […] Après avoir relevé la fadeur et le vague des tons, quelques beaux vers perdus dans une foule de vers communs, la vie champêtre vue de trop loin, regardée de trop haut, sans étude et sans connaissance assez précise, il se demande comment M. de Saint-Lambert, qui passe une partie de sa vie à la campagne, n’a pas mieux vu, n’a pas mieux saisi et rendu tant de scènes réelles, de circonstances familières et frappantes : Pourquoi M. de Saint-Lambert n’a-t-il pas trouvé tout cela avant moi ? […] [NdA] Saint-Lambert, à la fin de sa vie, affaibli de tête, avait la manie, en prenant les mains de M. d’Houdetot, de lui dire à tout instant : « Mon ami, j’ai eu bien des torts envers vous… » On était obligé de couper court aux confidences. […] … elle est là avec ses amants. » Le délire même du vieillard est un dernier miroir de son âme et de sa vie.
Pourtant, dans une société où l’industrie, et les arts dont elle dispose, gagnaient de plus en plus et pénétraient la vie ; où les sciences physiques, dans leurs mille applications, se partageaient le monde ; où mille voies légitimes étaient offertes à l’activité et à l’intelligence humaine, il était difficile (chose singulière !) […] Il était fâcheux, il le devenait de plus en plus, que, sans déroger, sans déchoir, on ne pût à un certain moment, et tout en participant dans une juste mesure à la culture réputée la plus noble et la plus délicate, se diriger vers les connaissances précises dont on devait faire le principal de son fonds social et son instrument de travail et de vie. […] Ces principes, ces notions générales, tout homme bien élevé doit les posséder, les conserver toute sa vie. […] Sa logique est là, non pas ailleurs… Tout ce qui tend à confondre l’étude des sciences physiques avec les observations et les notions de la vie commune, doit être saisi avec empressement. […] Mises à leur place, ces notions entrent sans fatigue dans l’esprit des élèves, trouvent plus tard dans la vie leurs applications, et contribuent au plus haut degré à donner à l’enseignement de la chimie son véritable caractère.
Cependant, et si entière qu’ait pu sembler d’abord la métamorphose, le vieil homme commence à remuer en lui : franchement, il ne peut enterrer sa vie à Dusseldorf, il veut revenir en France, à Paris, y passer l’hiver, et il se fait arranger un hôtel dans le faubourg Saint-Honoré. […] M. de Noirmont se trouve à propos dans le parc pour les recevoir à leur arrivée et pour essuyer le premier choc : elles ignorent tout ce qui s’est passé, et que le duc Pompée est marié, et qu’il a nom désormais le comte Herman, et qu’il est converti à la vie régulière, amoureux de sa femme… Noirmont les informe et les instruit ; un instant, il essaye de décourager Pompéa et de lui ôter l’idée de revoir celui à qui elle doit tout. […] Je ne marche en ceci que d’accord avec tous les vrais moralistes : « La durée de nos passions, a dit le plus grand, ne dépend pas plus de nous que la durée de notre vie. » Ce même moraliste (La Rochefoucauld) a dit encore : « Il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l’une est toujours l’établissement d’une autre… On pourrait dire que les vices nous attendent dans le cours de la vie, comme des hôtes chez lesquels il faut successivement loger. » Or ceci me devient une lumière, et je la propose humblement au comte Herman, afin de mieux assurer son bonheur et de fortifier sa constance ; car, comme tous les Almavivas convertis, il me paraît de sa nature un peu fragile. Pourquoi, puisqu’il y a dans l’homme et sur le chemin de la vie des relais de passions, ne pas en profiter pour s’éloigner tant qu’on peut de la plus dangereuse, dès que l’occasion s’en présente ? […] mais qu’il s’occupe, qu’il remplisse sa vie, qu’il bourre ses journées de toutes sortes d’emplois, sans quoi gare le retour du vice favori !
Dans Adèle de Sénange la vie se partage en deux époques, un couvent où l’on a été élevé dans le bonheur durant des années, un mariage heureux encore, mais inégal par l’âge. […] Elle en a vu à merveille et elle en a aimé le monde, le ton, l’usage, l’éducation et la vie convenablement distribuée. […] J’oserais conjecturer que cette circonstance est demeurée la plus grande affaire de sa vie, et le fond le plus inaltérable de ses rêves. […] Cette première année, vous le savez, mais il l’ignore, son bonheur et sa vie peuvent dépendre de chaque minute, de chaque pas. […] est tout effroi Pour son Edmond que son amour rappelle ; Se dérobant, il est allé fidèle Mêler sa vie aux périls de son roi.
Tout ce que le peuple pouvait goûter d’émotions esthétiques lui venait par la religion : l’Église était la maison bénie où se dilatait son âme, opprimée par la dureté de la vie. […] Saint Nicolas nous est présenté sur le champ de bataille : une petite statue mitrée qu’un « prudhomme » adore, en demandant la vie. […] Avec cela, le drame dévot devient une farce : la place que la religion garde dans l’ouvrage, c’est justement celle que lui fait l’âme bourgeoise dans la vie laïque. […] Je veux parler de l’imagination psychologique, du don de distinguer les formes générales des caractères et des vies humaines, et de composer les actes et paroles d’un personnage en parfait accord avec ses sentiments. […] Il revint bientôt à Arras, prit part aux agitations de la vie communale, et se retira (vers 1265) à Douai avec son père.
Un homme d’un goût délicat et qui passe sa vie à étudier la littérature française et les littératures étrangères, M. […] Oui, c’est la vie. […] Mais ses cris contre la société, son dédain pour les solutions de la philosophie, la révélation de sa vie solitaire et de ses jouissances contemplatives, portèrent dans beaucoup d’âmes, avec le dégoût du monde, un véritable enthousiasme pour les scènes de la nature. […] Hugo a en vue non seulement la vie intérieure de l’homme de génie, mais les chutes et les combats au prix desquels il gagne sa couronne comme un athlète. […] Ainsi la statue de Pygmalion prend vie et devient Galatée sans changer de forme.
Elle y réussit et fit dès lors cet apprentissage de prudence et de circonspection, qui allait être le métier et l’orgueil de toute sa vie. […] Elle eut une pension de la reine mère, et elle put, pendant quelques années, jouir d’une vie assez selon son goût. […] Elle s’est peinte admirablement dans la vie singulière qu’elle menait en ces années (1670-1672). […] Il n’y eut pas un seul moment d’abandon de cœur dans toute la vie de Mme de Maintenon ; là est le secret de l’espèce de froideur qu’elle inspire. […] Disons que, durant sa longue vie et au milieu de ses satisfactions secrètes d’amour-propre, elle eut constamment à souffrir et à se contraindre.
En proie aux difficultés matérielles de la vie, il semble que les héros de M. […] Désormais, c’est à la vie réelle, à la vie moderne, qu’il demandera ses inspirations. […] À cette tâche, Émile Augier a consacré sa vie, son immense talent, son cœur et son esprit. […] L’appareil dont on entoure le départ de cette vie lui avait inspiré de tout temps une crainte insurmontable. […] La nouvelle formule grandissait avec lui : l’observation exacte, la vie réelle mise à la scène, la peinture de notre société, en une langue sobre et correcte.
Voilà, en abrégé, la vie extérieure de Lamartine jusqu’à trente ans. […] Il tire la vie de l’élément vers la vie de la plante et de l’animal, l’animal et la plante vers l’homme, l’homme vers Dieu. […] Le regard de vie S’est abaissé sur mon néant. […] L’épreuve n’est limitée, pour chacun de nous, ni à une seule vie d’homme, ni à une seule planète. […] Vous savez mieux que personne qu’elle n’a jamais été qu’un douzième tout au plus de ma vie réelle.
Directement, il ne dit qu’un fragment d’une vie. […] Jadis, à première lecture, je préférai le centre du livre, tout de précision et de vie pleine. […] Paul Redonnel donne l’ensemble de son œuvre ; et son œuvre résulte entièrement et exclusivement de sa vie, de son humanité ; c’est un livre souffert, livre d’art et de vie.
Sa vie. […] « Je m’ennuie de la vie. […] Sa vie et son caractère. […] Sa vie et son caractère. […] Sa vie.
Mais on a fini, un peu tard, par découvrir que celui qui parle le mieux d’une chose est encore celui qui la sait le mieux, qui en a fait l’étude de toute sa vie et qui y habite, pour ainsi dire. […] Manuel, dans un certain sens, avait dissipé sa vie et qu’il était loin d’avoir réalisé tout son mérite. […] Villemain dans les années qui ont suivi : aujourd’hui on essaye de faire un pas de plus et, toutes les fois qu’on le peut, d’interroger directement, d’examiner l’individu-talent dans son éducation, dans sa culture, dans sa vie, dans ses origines. […] source de consolation, de joie, de vie ! […] Profond mystère, féconde joie, réciprocité de la vie : le fils régénère le père et la mère, il les crée à son tour !
C’est une sensibilité reposée, méditative, avec le goût des mouvements et des spectacles de la vie, le génie de la solitude avec l’amour des hommes, une ravissante volupté sous les dogmes de la morale universelle. […] La renommée, un héritage opulent, un mariage conforme à ses goûts et où il devait rencontrer un dévouement de chaque jour, tout lui arriva presque à la fois ; sa vie depuis ce temps est trop connue, trop positive, pour que nous y insistions. […] Dans sa vie connue dans ses tableaux, ce qui domine, c’est l’aspect verdoyant, la brise végétale ; c’est la lumière aux flancs des monts, c’est le souffle aux ombrages des cimes. […] Qu’importent donc quelques détails de sa vie ! Dans sa vocation invincible, cette vie n’était pas à la merci d’un heureux hasard : il ne pouvait manquer un jour ou l’autre de conquérir lui-même en plein et de faire retentir par le monde son divin organe.
L’activité économique n’engage pas le for intérieur, la vie profonde de la pensée et du sentiment. L’individu peut faire deux parts dans sa vie : l’une vouée à la tâche ou, si l’on veut, à la servitude économique inévitable ; l’autre consacrée au loisir et à la libre culture de ses goûts personnels. […] Il éprouve de ce fait un sentiment de vie diminuée, qui le conduit plus d’une fois à des sentiments de mécontentement social et de révolte individualiste. […] Si l’homme le plus libéral est celui qui admet la plus grande variété de jouissances, la plus grande diversité de vie, il est certain que l’économiste capitaliste est plus libéral que le socialiste. […] Sous la fausse humilité socialiste, il y a l’éternelle volonté de puissance égoïste ; il n’y a pas de vie si médiocre qui n’ait son ambition ; il n’y a pas d’égalitaire qui n’aspire secrètement à une supériorité quelconque.
Parmi les quarante ou cinquante vies vertueuses dont les actes authentiques ont passé sous nos yeux, il n’y en a pas une qui, à n’envisager que les rémunérations mondaines, n’eût gagné à suivre une autre direction. […] La médaille de deux mille francs que vous avez décernée à mademoiselle Gagny sera d’un précieux secours pour l’œuvre à laquelle elle a consacré sa vie. […] Prodigues de leur vie, qui pourtant est bien nécessaire au soutien de leur famille, ils ont arraché plus de vingt personnes à la mort. […] Aujourd’hui, elle sert les petits-enfants de ses premiers maîtres, et, quoique devenue presque aveugle, elle travaille, elle se prive de nourriture pour ceux à qui elle a consacré sa vie. […] Jeanne Pécusseau fut élevée par une nommée Albert, elle-même pupille des hospices, qui a consacré sa vie tout entière à l’éducation d’enfants abandonnés comme elle.
Au reste, ces défauts que j’indique peuvent se marquer en avançant dans la vie ; mais, à dix-neuf ans, ce n’est qu’un piquant de plus et qu’une grâce. […] Je le verrai toute ma vie, sortant par une arche du pont et rentrant par l’autre : le vent soulevait derrière lui la queue de la pelisse, qu’il avait laissée tomber. […] Lui qui connaissait la vie et les sens non moins que l’idéal, il avait tout d’abord classé cet amour, et il ne s’en défiait pas, à condition de ne pas trop le laisser approcher de lui. […] Quelquefois cette effusion à laquelle elle se livre est bien étrange et touche de près au ridicule : « Quand je suis au milieu de la nature, dont votre esprit, lui écrit-elle, m’a fait comprendre la vie intime, souvent je confonds et votre esprit et cette vie. […] Il reconnaît qu’il lui doit un rajeunissement d’esprit et un retour à la vie spirituelle.
En parlant, il y a quelque temps, de Mme d’Épinay, j’ai été conduit vers l’abbé Galiani, avec qui cette dame entretint une correspondance pendant les douze dernières années de sa vie. […] Il vint à Paris en 1759 en qualité de secrétaire d’ambassade, et, à part de courtes absences, il y résida jusqu’en 1769, c’est-à-dire pendant dix années : il ne comptait avoir vécu d’une vraie vie que durant ce temps-là. […] Il serait assez de l’avis de celui qui dirait : « Je me fais l’effet d’être dans la vie comme dans un appartement entre cave et grenier. […] « La vie y est d’une uniformité tuante. […] Ce n’est pas l’absence ; ce n’est pas que mon cœur ait changé ou qu’il se soit endurci : c’est qu’on n’a d’attachement à la vie d’autrui que dans la mesure de l’attachement qu’on a à la sienne, et on n’est attaché à la vie qu’en proportion des plaisirs qu’elle nous procure.
Dans son exaltation crédule, elle était à l’heure la plus brillante de sa vie. […] Mademoiselle imagine donc, en une prairie, près d’une forêt, en vue de la mer, une société des deux sexes, toute composée de gens aimables et parfaits, délicats et simples, qui gardent les moutons les jours de soleil et pour leur plaisir, qui se visitent le reste du temps d’un ermitage à l’autre, en chaise, en calèche, en carrosse ; qui jouent du luth et du clavecin, lisent les vers et les ouvrages nouveaux ; qui unissent les avantages de la vie civilisée et les facilités de la vie champêtre, sans oublier les vertus de la vie chrétienne ; qui, tous célibataires ou veufs, polis sans galanterie ou du moins sans amour, vivent honnêtement entre eux, et n’ont nul besoin de recourir au remède vulgaire du mariage. Notez qu’un couvent de carmélites est à deux pas dans la forêt, et que l’on ne manque pas d’aller s’y édifier quelquefois : car il faut, tout en menant douce vie, songer aussi au salut. […] Je ne la suivrai pas dans ses diverses compositions et rapsodies littéraires (portraits, romans de société), et j’arrive au grand événement de sa vie pour achever de la saisir. […] Ce qui manque à sa vie, à son caractère comme à son esprit, c’est le goût, c’est la grâce, c’est la justesse, ce qui devait précisément marquer la belle époque de Louis XIV.
Il nous faut donc revenir à la première partie de sa vie. […] On a un récit de sa première vie tracé par un homme qui fit auprès de lui plusieurs séjours, et qui ne paraît pas avoir été autre que l’abbé de Choisy. […] Je cherchais un établissement plus utile et plus agréable, et je ne m’accommodais pas d’une vie si oisive et si languissante. […] Cosnac n’a point d’amour en dehors de son ambition, et, dans le cours de cette longue vie dont il nous a laissé une confession si entière et si diversifiée, on n’entrevoit point de faiblesses galantes. […] Ses Mémoires feront prévaloir désormais cette partie sérieuse de sa vie, et l’on connaîtra en somme un personnage et un caractère de plus dans ce siècle où il y en eut tant d’originaux.
De là cette vie étrange du type. […] Hamlet, même en pleine vie, n’est pas sûr d’être. […] Hamlet n’est pas dans le lieu où est sa vie. […] Il représente le malaise de l’âme dans la vie pas assez faite pour elle. […] Lear, convalescent, remonte, et, de degré en degré, retrouve la vie.
On n’alla pas jusqu’à nier, de ressentiment, son talent, sa capacité, son érudition, mais tout cela manquait — disait-on et même croyait-on — de couleur, de vie, de charme, oh ! […] oui, dans les dernières années de sa vie, lord Byron était devenu d’une sécheresse, d’un égoïsme et d’une humeur affreuse. […] Appliquez l’idée de l’orgueil comme une pierre de touche à tous les actes de sa vie, sans exception, et vous verrez les résultats que vous obtiendrez ! […] Si sa vie fut un perpétuel combat contre les choses elles-mêmes, plus dures à vaincre que les hommes, cette audace était de l’orgueil encore. […] Très différent de son prototype, il n’aime qu’une femme à la fois, et s’il la quitte, c’est par nécessité, non par caprice. » Dans la vie, M.
L’homme d’esprit a tout gâté, l’homme d’esprit qui ne veut pas-avoir l’opinion des imbéciles, comme si l’opinion des imbéciles n’était pas toute la politique de la vie ! […] C’était un livre d’outre-tombe, vengeur de la vie de l’auteur. […] Trissotins et Turcarets, tout de ce monde de la littérature et du journalisme devait se retrouver dans cette Ménagerie de Chasles et y danser une sarabande forcée, comme le serpent de Baudelaire au bout de son bâton… Joie de ma vie ! […] Dans ce livre-ci, expression dernière d’un homme qui se sentait peut-être à la veille de mourir, c’est comme dans la fameuse épigramme où la Mort pousse devant elle un homme qui, toute sa vie, s’est moqué de la vie : Allez, marchons ! […] Et telles sont, en quelques mots, les nouvelles idées de cet homme, qui passa toute sa vie pour un talent aristocratique et original et qui meurt dans les idées communes, pires, pour un esprit de sa trempe, que le choléra qui l’a tué !
C’est là tout un travail, qui n’aboutirait en somme qu’à défigurer la pensée en lui ôtant à la fois sa vivacité et sa vie. […] maintenant, mon Dieu, qui lui rendra la vie ? […] La vie nous manquera, comme un faux ami au milieu de nos entreprises. […] De faire de la vie une dernière fois. […] La pensée ondule et vibre, la forme a pour but de rendre sensible toute cette vie, non de l’arrêter ou de la limiter.
Egger confond deux choses : voir la vie et traduire sa vision. […] Les sens se développent par cette éducation naturelle que donne la vie. […] Il faut qu’il meure ou qu’il rentre dans la vie, alternative naïve, comme la vie elle-même qui n’est qu’une propagation inlassée de mouvements circulaires. […] La vie est un dépouillement. […] Le féminin intérieur n’a pas une vie mieux constatée.
La vie est un dépouillement. […] Parce que la vie réelle chez le bourgeois lui était insupportable, il a voulu vivre chez eux sa vie littéraire. […] Nous en tirons un enrichissement de vie. […] La vie littéraire, comme d’ailleurs toute vie, avance par cette synthèse, ou plutôt cette symbiose, des contraires. […] Des spécialistes se les posent toute leur vie.
Et il y faut toute une vie, dix, quinze ans de vie et d’exercice. […] Une vie ne se fait pas deux fois, une vie ne se joue pas deux fois. […] La vie est brève. […] Serve pour toute la vie. […] — Toute la vie.
serais-je assez heureux pour sentir encore une fois en ma vie le plaisir charmant d’aimer et d’être aimé49, et serait-ce à vous que je le devrais ? […] » Très initié malgré tout, et nonobstant les ennuis, dans ce monde de Chantilly et de Saint-Maur, devenu coûte que coûte allié des princes du sang et appartenant dorénavant du côté gauche à la maison de Condé, Lassay passait sa vie dans la familiarité du plus grand monde ; s’il essuyait quelquefois la chanson et la satire, il les rendait bien. […] Un honnête homme se passe aisément de la fortune, mais il ne saurait s’accommoder du manque de considération qui, en France, est indispensablement attaché à ce genre de vie. […] » En avançant en âge, il se trouva peu à peu affranchi des gênes et des principales servitudes au milieu desquelles il avait passé une si grande partie de sa vie. […] Elles nous laissent une vie aussi triste et aussi décharnée que notre corps.
Giraud a fait précéder ce choix d’une Histoire de la vie et des ouvrages de Saint-Évremond, ample, copieuse, dans le genre des biographies de M. […] Mais, pour ce qui est de sa vie et de sa carrière en France, on en a tous les détails, avec les accessoires et toutes les circonstances sociales qui peuvent l’éclairer et y donner intérêt. L’épisode principal, ne tenant guère moins de quatre-vingts pages, est une vie de la première et grande amie de Saint-Évremond, de cette célèbre Ninon qui offre une sorte de problème. […] Tout le monde sait la vie qu’elle menait dans sa retraite de Londres. […] Elle a eu tant d’indifférence pour la vie qu’on aurait cru qu’elle n’était pas fâchée de la perdre.
Dans sa propre vie. […] Nous venons de la relire, cette vie, avec une attention que nous ne lui avions jamais donnée, dans la Bible. […] Il y a dans une telle vie de quoi faire vingt poètes, si David n’avait pas été déjà poète en naissant. […] Ajoutons : et quel début pour la vie d’un poète et d’un héros ! […] La vie du roi était dans les mains du proscrit.
Nous sommes de ceux qui leur souhaitaient bien sincèrement la vie sauve, et qui étaient prêts à se dévouer pour cela. […] Les quatre vies furent épargnées. […] Il ne donnait plus signe de vie. […] C’est un homme qui gagne sa vie à envoyer les autres à l’échafaud. […] Elle veut mener désormais meilleure vie et rester digne de sa dernière belle action.
. — Sa vie politique et mondaine. — En quoi elle a servi son talent. — Il est le peintre de la seconde société féodale. […] L’amour semble infini en ce temps ; il joue avec la mort, c’est qu’il fait toute la vie ; hors de la vie supérieure et délicieuse qu’il enfante, il semble qu’il n’y ait plus rien. […] On n’est pas loin d’avoir une opinion sur la vérité et sur la vie. […] C’est la vie pourtant, avec les deux grands traits qu’elle va manifester, avec la haine de la hiérarchie ecclésiastique, qui est la Réforme, avec le retour aux sens et à la vie naturelle, qui est la Renaissance. […] Froissart, sa vie chez le comte de Foix et chez le roi Richard II.
Le potier, le bronzier, le dessinateur, le brodeur, le sèment autour de la vie de chacun. […] Ils ne sont pas des acteurs, mais des témoins de la vie. […] Le malheureux en avait perdu la raison et la vie. […] C’est mieux que de l’art, c’est de la vie… Oui, une impression que nulle autre peinture du passé ne nous a donnée ailleurs… Stupéfiant musée de la vie et de l’humanité d’une société. […] comme la mort vous fait voir que la vie est de l’histoire !
Ce contact de la vie pour l’œuvre dramatique, c’est l’épreuve de la représentation. […] Ils vivent, et leur vie se compose au gré des événements. […] et la vie pour une espèce de géométrie, à peine plus délicate que l’autre ? […] est-ce pas alors surtout que la vie paraît bonne ? […] et, comme les religions, toutes les disciplines qui ne mettent pas dans la vie même et dans le plaisir de vivre l’objet et le but de la vie ?
Ils montent le chemin de la vie, et nous le descendons. […] Elle a rendu à Dieu son âme pure et chrétienne, après soixante-dix ans d’une vie exemplaire. […] Je ne vis plus, j’assiste à la vie… » En parlant de la sorte, Ducis était fidèle à sa nature, à sa complexion, à ses vœux constants de retraite, et à tous ses refus précédents d’entrer à aucun degré dans la vie publique. […] Ma fierté naturelle est assez, satisfaite de quelques non bien fermes que j’ai prononcés dans ma vie. […] Ou encore : Tœdet vivere ; il a ce rassasiement suprême de la vie qui fait dire tant de grandes choses morales aux âmes trop pleines, forcées d’assister à un spectacle dont elles ne veulent plus.
C’est le génie familier de chaque foyer ; il nous fait aimer cette vie sans nous cacher une seule de ses misères. […] Il nous remet notre vie sous nos yeux, laissant la peine dans le passé, et nous réchauffant par les images du plaisir. […] Je ne vois là qu’une ressemblance de plus avec la vie. […] Il ne s’y trouve rien pour justifier sa vie d’époux trop peu rangé et de père trop peu tendre. […] Il ne remarque dans le paysage que ce qui intéresse les mœurs et la situation de ceux qui l’habitent ; il fait vivre de la même vie la scène et les acteurs.
Leur vie est à la fois naïve et sublime ; ils célèbrent les dieux avec une bouche d’or, et sont les plus simples des hommes ; ils causent comme des immortels ou comme de petits enfants ; ils expliquent les lois de l’univers, et ne peuvent comprendre les affaires les plus innocentes de la vie ; ils ont des idées merveilleuses de la mort, et meurent sans s’en apercevoir, comme des nouveau-nés. » Ce qu’il faut exclure, c’est la théorie qui, dans l’art, demeure indifférente au fond. […] A l’infini, dans les cieux en apparence immobiles, se passent des drames analogues au drame de la vie sur la surface de notre globe. […] Seulement, comme son art consiste justement à grandir toutes choses en les animant, il est indispensable que l’idée soit par lui repensée, qu’il la fasse pour ainsi dire sienne en la rendant vivante de sa vie propre. […] D’après Larmartine comme d’après les Alexandrins, la vie universelle est un effort de tous les êtres pour revenir au premier principe, qu’ils sentent tous sans le voir. […] Oui, oui, tu le savais et que dans cette vie Rien n’est bon que d’aimer, n’est vrai que de souffrir.
L’écrivain de la Vie de Jésus n’a ni l’enthousiasme passionné de l’erreur, ni la haine implacable de la vérité, ni l’adoration païenne de l’homme par l’homme, devenu le seul Dieu qui puisse exister. […] … car, après la Vie de Jésus, — s’il n’est pas Dieu, tout est dit ! — que nous fait la vie des Apôtres ? […] Aussi, quand il voulut se mettre sur la sienne, prit-il l’espace d’un livre et fit-il la Vie de Jésus. […] Horreur de la vie !