Le succès de ces Lettres, qui répondaient au mouvement sympathique du temps, fut universel. […] J’ai plaisir en ce moment, je l’avoue, à pouvoir répondre, avec des phrases qui ne sont pas de moi, à ce qui me semble peu ouvert et peu étendu dans les théories littéraires formelles, acceptées par plusieurs de nos hardis politiques, et remaniées par quelques jeunes critiques déjà opiniâtres. […] De peur qu’on ne s’y méprenne, Delphine, en lui répondant, lui parle de cette règle rigoureuse, nécessaire peut-être à un caractère moins doux ; choses qui ne se disent ni ne s’écrivent tout d’abord entre personnes façonnées au monde comme Delphine et Mathilde. […] » — Puis, comme le délicat scrupule du promeneur ne me répondait qu’à demi, je me gardai d’insister. […] Quand Bernardin de Saint-Pierre se promenait avec Rousseau, comme il lui demandait un jour si Saint-Preux n’était pas lui-même : « Non, répondit Jean-Jacques ; Saint-Preux n’est pas tout à fait ce que j’ai été, mais ce que j’aurais voulu être. » Presque tous les romanciers poëtes peuvent dire ainsi.
Créon répond à Antigone comme Tityre à Mélibée, comme Socrate à Alcibiade, un peu plus pathétiquement. […] Ici, on me retourne mes propres paroles en répondant que voilà bien de l’embarras. […] Dans l’ensemble, je réponds : oui. […] Les hymnes chantées dans le chœur trouveront un écho dans toute l’assemblée, et l’assemblée y répondra. […] Parfois, tout le peuple assistant entre dans le chœur et des milliers de voix répondent aux protagonistes.
Les sons et les parfums se répondent. […] C’est ce besoin vital de s’identifier avec la nature, de répondre sans étonnement, et comme en état d’hypnose, à ses invites, qui l’a faite poète et lui a donné l’intuition de l’eurythmie verbale. […] Sans que le bruit d’un mot questionne ou réponde, En t’inclinant sur moi tu voyais ton reflet. […] Cette tentative d’allonger de quelques syllabes la mesure des vers, afin de lui donner l’amplitude d’une phrase musicale, n’aura pas été tout à fait vaine, puisqu’elle nous aura prouvé que la rime, au bout de cette longue mesure, répond encore à sa sœur lointaine. […] Chez Victor Hugo, les rimes gardent leur plénitude traditionnelle : c’est un mot qui répond, en écho, à un mot.
Ils répondent cependant à cette idée générale que nous avons exprimée sous les termes d’empires ou de climats. […] » auquel il admire que personne ne réponde. […] La poésie lyrique avait toujours répondu chez Lamartine à un état de grâce précaire. […] Vigny ne répond pas, cette fois, par le silence, mais par le pilori. […] — C’est, répondit Sainte-Beuve (ou Sainte-Beuve dit en 1845 qu’il répondit..) que M. de Lamartine part toujours d’un sentiment commun, moral, et d’une morale dont tous ont le germe au cœur, et presque l’expression sur les lèvres.
Les Écrivains, pénétrés de ces fonctions augustes, seront jaloux de répondre à l’importance du dépôt, & l’on voit déjà la vérité courageuse s’élancer de tous les points. […] C’est donc le Public qui est responsable des excès auxquels ils se livrent, parce qu’il soudoie la troupe des Journalistes, parce qu’il les encourage à se déchirer entre eux ; & ils répondent merveilleusement depuis quelques années à cette attente. […] Le meilleur Ecrivain est toujours celui qui se fait une objection secrette à lui-même sur ce qu’il écrit ; qui l’écoute, qui la pèse & qui ne continue à écrire qu’après y avoir répondu d’une maniere assez satisfaisante pour qu’il n’ait point à craindre de n’y avoir point fait assez d’attention. […] — Oui, répondit le jeune homme […] Sa troisième femme l’en pressoit vivement ; il lui répondit : Vous êtes femme & vous voulez avoir un équipage ; moi, je veux vivre & mourir honnête-homme ; & il composa le Paradis perdu.
Pierre Louÿs lui-même, en guise d’avant-propos aux Lectures antiques, que depuis quelque temps il publie régulièrement dans le Mercure de France, nous a conté qu’un savant professeur de faculté, ancien élève de l’École d’Athènes, et à qui il avait envoyé son ouvrage, lui répondit qu’il avait, avant lui, lu l’œuvre de Bilitis.
Que la science rigoureuse ne réponde pas à toutes les questions que lui pose notre légitime curiosité, cela est sûr.
Il reconnut du premier coup d’œil à qui il avait affaire mais il dissimula : « Cela va bien, répondit-il, et je vais te prendre pour femme ».
» Le voyageur lui répondit fièrement : « Rien ! […] Il ne comprit pas bien, ce qui ne l’empêcha pas de répondre : « C’est convenu ! […] Je n’ignore pas ce qu’on peut répondre. […] Le poète répondit, avec gravité : « C’est que je les adore ! […] » répond le fils, et il remet ses pistolets dans leur boite.
Je lui répondrai : « Lisez et voyez vous-même. » Je n’ajouterai qu’un mot. […] La question serait impertinente, si c’était moi qui la posais ; mais c’est lui qui la pose et y répond. […] À peine a-t-il daigné répondre à son critique ; il a fait mieux ; il l’a conquis, absorbé, renanisé. […] » Il répond : « Je la vois poindre à l’horizon. […] Prenant la plume après la plupart de ses confrères, il aime à répondre aux reproches que ceux-ci ont formulés.
aurait répondu l’amoureux pigeon, s’il avait suivi les cours de M. […] Mais il ne sait que répondre. […] Dans l’enfance, répondent les physiologistes qui ont fait des enquêtes à ce sujet. […] Ils viennent sans se faire prier et répondent avec douceur. […] On sait ce qu’elles répondent.
L’acte central est là, trop complet dans son raccourci, pour ne répondre du contraire. […] thomas pollock. — Que voulez-vous que je réponde. […] » Je répondrai là-dessus, M. […] On verra du verbe scier répondre le mot pitancier, etc., etc. […] Ici nous ne risquons plus que l’on réponde à nos critiques : « vers de théâtre » — réponse qui ne répond d’ailleurs à rien.
Je n’ignore rien de ce qu’on peut répondre. […] On n’a jamais mieux répondu. […] Mais d’autres leur répondent que ce sont là des phrases creuses et qu’il s’agit de savoir pourquoi le bien est le bien. […] Une voix répond aussitôt : « Pour qu’il en agisse de même envers vous. » Nous voici donc dans la pire des morales, celle de l’intérêt, qui n’est qu’un calcul. […] » Et les égarés lui répondent : « Hélas !
» sans qu’il me réponde : « De la sociologie. » Oh ! […] J’entends, moi, sa voix intérieure ; mais je ne répondis point. […] Je ne répondis jamais. […] À quoi je réponds : Pourquoi ? […] Si vous me répondez : « Vous avez raison », c’est que vous y êtes.
— Point du tout, répond Rousseau. […] et de faire de son royaume l’asile de la Compagnie, à quoi, du reste, Frédéric répond par des raisons sérieuses qui sont inattaquables et que Voltaire ne réfute pas. […] Frédéric de Prusse lui fit des compliments et des critiques de détail ; mais ne lui répondit rien sur le fond, du moins à cette époque. Il lui répondit après réflexion, 37 ans plus tard, et alors il ne dissimule pas qui’il penche pour les pays pauvres : « … Dans tous les pays où le culte de. […] A quoi Montesquieu répondait : « Pourquoi non ?
Nous répondions sur notre tête de ce petit groupe, de cette escouade dont le commandement nous était confié. […] — Il nous regarda de ses yeux bleus, effarés et troubles, et nous répondit avec un soupir : « Oh ! […] Il répond mieux qu’un autre à l’idéal du moment. […] c’est un secret que je remporterai dans la tombe, répond le personnage interpellé. […] répondaient les autres.
Pitt avait perdu son crédit en perdant sa place ; un seul fait aurait dû répondre à cette question : M. […] » Je le regarde avec étonnement, et je lui réponds : « Mais, vous êtes à Covent-Garden. » — « Pretty garden indeed ! […] Il ne voit point le canot au bord de la rivière : il tire des coups de fusil, mais on ne répond point à son signal. […] » Louis prit le billet, et, le jetant par-dessus sa tête, répondit à haute voix : « Quand il plaira à Dieu. […] Un grand talent est une grande raison, et l’on répond à tout avec de la gloire.
— On est tenté de répondre : « Non, ce n’est plus la même Église : celle-ci est le spectre funèbre de celle qui vécut dans la joie de sa gloire. […] Ohnet) — et ce qui, d’autre part, y avoue une insuffisance de répondre à toutes les hautaines exigences de cette heure. […] Quelqu’un répond : « Pourtant, il n’a rien connu ! […] Je laisse bruire, sans y répondre, la critique vulgaire et j’observe : que, sans nous avoir donné « des livres », M. […] Presque toute cette génération à qui je reprochais de n’avoir pas travaillé pourrait me répondre en me montrant sa tracé dans l’étrange et triste contrée.
» Évidemment non, répond M. […] Et il répond sans atténuation, restriction, ni commentaire d’aucune sorte : « Minime. […] Cette formule est de Duns Scot, un de ces scolastiques dont je ne répondrais pas qu’à la Flèche, ou ailleurs, Descartes n’eût lu les Barbouillamenta. […] À chaque progrès de la théorie répondra maintenant un progrès de la pratique, dont les limites, si jamais nous les atteignons, ne se rencontreront qu’aux confins mêmes du monde. […] Molière leur répondit coup sur coup par la Critique de l’École des femmes, l’Impromptu de Versailles, et Tartufe.
Conseillons à ceux qui ont le malheur de leur plaire de ne pas s’en vanter ; conseillons surtout à ceux qu’ils décrient de ne pas plus leur répondre que je n’ai fait depuis que j’existe. […] On prévoit assez que le dénouement répond au nœud de cette folle intrigue. […] « — Ingrat, répondit-elle, ah ! […] L’auteur comique lui répondit : c’est que vous ne réfléchissez pas assez sur les événements qui se passent devant vos yeux ; car le moindre fait peut fournir à une ample comédie. […] répondait-il en son propre nom ; eh !
Qu’à droit ce soit, je leur réponds que non. […] J’ai répondu à cela. […] » Calvin n’a pas répondu à cette objection. […] Jésus par ces paroles répondait à un docteur de la Loi qui lui demandait quelles choses sont nécessaires au salut : « Si tu veux entrer en la vie, garde les commandements », répondit Notre-Seigneur. […] Que ces docteurs subtils me répondent s’ils ont reçu le baptême seulement en leurs âmes.
Viennet, debout, se retourne, regarde et de cet air militaire qu’il a toujours, et qui lui sied, il répond fièrement : “Je vis, la poésie classique n’est pas morte.”
Elles répondirent par un cri d’enthousiasme, et cette impulsion sentimentale, due à la Nouvelle Héloïse et à l’Émile, s’est longtemps prolongée.
Et à chaque fois qu’ils ont cru ainsi intercepter à leur père la vue de cet œil vengeur, Caïn leur répond d’une voie sombre : l’œil est toujours là !
Le plan en est neuf, & l'exécution y répond parfaitement.
Je réponds que tout excès de chaleur, et que tout excès de froid ne sont pas contraires à une heureuse nourriture des enfans, mais seulement les excès outrez, soit du froid, soit du chaud.
Dêdé, qui avait grand soif, demanda un peu à boire à sa compagne de route : « Si tu ne me donnes pas la moitié de tes bijoux, lui répondit celle-ci, je ne te donnerai pas de mon eau ».
Clarisse, qui répond à ces années d’hypocondrie, de misère, de solitude et d’enfantement, est naïvement retracé dans les lettres à M. […] En accords, en harmonies lointaines qui se répondent, Paul et Virginie est comme la nature. […] Bernardin se contente de dire délicieusement : « Il y a dans la femme une gaieté légère qui dissipe la tristesse de l’homme. » Quand Bernardin de Saint-Pierre se promenait avec Rousseau, comme il lui demandait un jour si Saint-Preux n’était pas lui-même : « Non, répondit Jean-Jacques, Saint Preux n’est pas tout à fait ce que j’ai été, mais ce que j’aurais voulu être. » Bernardin aurait pu faire la même réponse à qui lui aurait demandé s’il n’était pas le vieux colon de Paul et Virginie. […] Michel-Ange traitait volontiers Raphaël d’efféminé ; Corneille parlait de Racine comme d’un blondin ; Buffon répondait à Hérault de Séchelles qui le questionnait sur le style de Jean-Jacques : — « Beaucoup meilleur que celui de Thomas ; mais Rousseau a tous les défauts de la mauvaise éducation ; il a l’interjection, l’exclamation en avant, l’apostrophe continuelle. » On vient d’entendre Bernardin de Saint-Pierre, visiblement impatienté, prononcer sur l’auteur de René : « Imagination trop forte !
XIII Aucune de ces races, pas même la race grecque, n’est donc assez agglomérée dans les mêmes provinces d’Europe, d’Asie ou d’Afrique, pour s’y lever en une unité puissante et pour dire : « Je suis la population héritière des Turcs. » Il y a plus encore : c’est que toutes les races, chrétiennes ou autres, disséminées sur le sol ottoman sont mille fois plus antipathiques entre elles qu’elles ne le sont aux Turcs sous l’empire desquels ces races vivent, et que, si l’on mettait aux voix à qui l’empire, il n’y a pas une de ces tribus qui ne répondît sans hésiter : « Aux Turcs plutôt qu’aux Grecs ; aux Turcs plutôt qu’aux Arméniens ; aux Turcs plutôt qu’aux Arabes ; aux Turcs plutôt qu’à aucune de ces petites races faibles et tyranniques, assez fortes pour nous opprimer, trop peu pour nous défendre. […] Garibaldi, lui, avait le droit, à ses risques et périls, de l’insurrection ; car sa tête répondait de son audace, et il ne répondait à aucun allié, à aucun droit public, à aucun principe diplomatique, de ses exploits tout individuels. […] XXVII L’alliance autrichienne, depuis que la maison d’Autriche a abdiqué les pensées gigantesques de Charles-Quint, de monarchie universelle en Europe, et même d’empire unitaire en Allemagne et dans les Pays-Bas, l’alliance autrichienne est la seule qui réponde à la fois à tous les intérêts légitimes de l’Autriche et à tous les intérêts de sérieuse et de légitime grandeur de la France.
-moi, répondis-je, je ferai des livres. […] Ma vie est comme une messe sur laquelle pèse un sort, un éternel Introibo ad altare Dei, et personne pour répondre : Ad Deum qui laetificat juventutem meam. […] Faute de mieux, je me la réponds à moi-même, mais ce n’est pas la même chose. […] Les sonneries pieuses de l’Angélus du soir, se répondant de paroisse en paroisse, versaient dans l’air quelque chose de calme, de doux et de mélancolique, image de la vie que j’allais quitter pour toujours.
. ***, prompt à s’enflammer, -je n’en vois pas la nécessité, répondit M. ***, plus calme, plus prémuni contre les excès de zèle ; et l’on continua de se promener en groupe sous les porches de la cour. […] Il prétendait que le pape ne put rien répondre à ses arguments. […] Voyant que je ne répondais rien, il me serra la main. « Ce sera un petit Gosselin », dit-il avec une nuance légère d’ironie, et il me laissa continuer ma lecture. […] Voici ce qu’il me répondit : « J’ai bien tardé à vous faire connaître mon sentiment sur le Comte de Valmont ou les Égarements de la Raison.
Et les femmes répondent aux hommes en les appelant : Mon mieux ! […] Merveille d’ici-bas, chef-d’œuvre de notre âge, dit le berger à la bergère, et la bergère répond au berger : Beau chef-d’œuvre des cieux, agréable pasteur. […] En proie à l’amour du passé, regrettant toujours d’inutiles fadaises, antique, moyen âge, rococo, bonnet rouge et jamais actuelle, elle assiste au travail émouvant de son siècle en mal de vérité, sans même paraître s’en apercevoir… » Je n’ai point ici à juger si la poésie a répondu brillamment à cet appel. […] On entend Montesquieu répondre à quelqu’un qui lui offre une de ces faveurs jadis si bienvenues : « N’ayant point fait de bassesses, je n’éprouve pas le besoin d’être consolé par des grâces. » Voltaire reçut un jour un brevet de Franciscain pour je ne sais plus quel service rendu à un couvent de l’ordre de Saint-François et il s’amusa quelquefois à signer ses lettres : Capucin indigne.
On répondra que ces gens s’ennuyaient, que ces mœurs étaient une tradition, qu’un amusement est un accident, qu’au fond le cœur n’était pas vil : « Nanon, la vieille servante de madame de Maintenon, était une demi-fée à qui les princesses se trouvaient heureuses quand elles avaient occasion de parler et d’embrasser, toutes filles de roi qu’elles étaient, et à qui les ministres qui travaillaient chez madame de Maintenon faisaient la révérence bien bas. » L’intendant Voysin, petit roturier, étant devenu ministre, « jusqu’à Monseigneur se piqua de dire qu’il était des amis de madame Voysin, depuis leur connaissance en Flandre. » On verra dans Saint-Simon comment Louvois, pour se maintenir, brûla le Palatinat, comment Barbezieux, pour perdre son rival, ruina nos victoires d’Espagne. […] Quand on demandera une grâce pour vous, il répondra : « Qui est-il ? […] Et il est très-souvent arrivé que je lui ai fait des sorties chez M. le duc d’Orléans et au conseil de régence, dès que j’y trouvais le moindre jour, dont le ton, les termes et les manières effrayaient l’assistance, sans qu’il répondît jamais un seul mot ; mais il rougissait, il pâlissait et n’osait se commettre à une nouvelle reprise. Cela en vint au point qu’un jour, au sortir d’un conseil où, après l’avoir forcé de rapporter une affaire que je savais qu’il affectionnait, et sur laquelle je l’entrepris sans mesure et le fis tondre, je lui dictais l’arrêt tout de suite, et le lisais après qu’il l’eut écrit, en lui montrant avec hauteur et dérision ma défiance et à tout le conseil ; il se leva, jeta son tabouret à dix pas, et lui qui en place n’avait osé répondre un seul mot que de l’affaire même avec l’air le plus embarrassé et le plus respectueux : Mort… dit-il, “il n’y a plus moyen d’y durer !
. — « Pour être libres », me répondit-il. — Je ne pus jamais en tirer autre chose. […] Ce tableau aurait eu une moindre portée, sans doute, et eût donné une moindre idée de son auteur que le savant ouvrage composé que nous possédons ; mais il n’eût pas été, je le crois, moins instructif ; il l’eût peut-être été davantage. — La première partie de l’ouvrage, pleine de réflexions applicables à notre société, et de vues réversibles sur notre Europe et notre France, réussit complètement et mérita son succès : l’auteur, en le continuant, poussa trop loin sa méthode et l’épuisa, ainsi que son sujet, dans la seconde partie qui parut quelques années après et qui ne répondit pas en intérêt à la première87. […] Je vous demande pardon d’oser vous répondre et suivre avec vous une telle controverse ; mais, puisque vous le voulez, je vous dirai que le moment sera venu quand vous aurez terminé votre grande entreprise, et mis par là le sceau à votre réputation ; car vous serez plus fort, plus puissant, plus imposant, et cette considération a d’autant plus de poids que vous ne terminerez peut-être pas, si vous êtes jeté dès à présent dans le mouvement des affaires.
De Bordeaux où elle était alors, elle s’empressa de répondre à Mme Récamier : « Pardonnez si mes mains ne s’ouvrent pas pour accepter un don si bien offert. […] Sainte-Beuve touchait autour de lui, et parmi ses lecteurs, à des cordes vibrantes où l’amitié résonnait et devait répondre. […] Il a été vraiment disciple de Jésus, plus que ses intolérants collègues, les B… (un cardinal-archevêque) et les D… (un membre de l’Institut, sénateur), en louant avec tant de sympathie et de délicatesse cette femme si humble par le rang, si grande par la tendresse et par la pitié. — C’est, avec une autre application, le même esprit qui l’a inspiré lorsqu’il a flétri, dans Talleyrand, les vénalités du Temple politique… » — Un mot encore qui résume en un sentiment général l’impression laissée par la lecture de ce second article, et qui répond à un scrupule de la fin.
Si je ne puis l’être tout-à-fait, il faut du moins que je sois muet ; car, voyez-vous, il faut être régulier avec les réguliers, comme j’ai été loup avec vous et avec les autres loups vos compères. » Mais ses habitudes naturellement chastes et réservées prévalurent, quand il ne fut plus entraîné par des compagnons de plaisir ; et quelques mois après, il répondait fort sérieusement à une insinuation railleuse de l’abbé Le Vasseur que, Dieu merci, sa liberté était sauve encore, et que, s’il quittait le pays, il remporterait son cœur aussi sain et aussi entier qu’il l’avait apporté ; et là-dessus il raconte un danger récent auquel sa faiblesse a heureusement échappé. […] Néanmoins je ne demeurai pas, et elle me répondit d’un air fort doux et fort obligeant ; et, pour vous dire la vérité, il faut que je l’aie prise dans quelque mauvais jour, car elle passe pour fort belle dans la ville, et je connois beaucoup de jeunes gens qui soupirent pour elle du fond de leur cœur. […] C’était une conséquence du système de Corneille, qui faisait ses héros tout d’une pièce, bons ou mauvais de pied en cap ; à quoi Racine répondait fort judicieusement : « Aristote, bien éloigné de nous demander des héros parfaits, veut au contraire que les personnages tragiques, c’est-à-dire ceux dont le malheur fait la catastrophe de la tragédie, ne soient ni tout à fait bons ni tout à fait méchants.
L’amour du marquis pour dona Diana, l’assassinat de cette beauté et surtout le mariage au lit de mort, sont d’un intérêt qui, dans l’ordre romanesque, répond assez à celui de Bérénice en tragédie. […] Pour sa famille, je ne répondrais pas qu’il l’amusât constamment ; mais nous qui ne sommes pas amoureux, le moyen de lui en vouloir quand il nous dit : « Je lui prouvai par un raisonnement sans réplique que ce qu’il nommoit amour invincible, constance inviolable, fidélité nécessaire, étoient autant de chimères que la religion et l’ordre même de la nature ne connoissoient pas dans un sens si badin ? […] Lenglet l’avait brutalement accusé de s’être laissé enlever par une belle : Prévost répondit que de tels enlèvements n’allaient qu’aux Médor et aux Renaud, et il exposa en manière de réfutation le portrait suivant, tracé de lui par lui-même : « Ce Médor, si chéri des belles, est un homme de trente-sept à trente-huit ans, qui porte sur son visage et dans son humeur les traces de ses anciens chagrins ; qui passe quelquefois des semaines entières dans son cabinet, et qui emploie tous les jours sept ou huit heures à l’étude ; qui cherche rarement les occasions de se réjouir ; qui résiste même à celles qui lui sont offertes, et qui préfère une heure d’entretien avec un ami de bon sens à tout ce qu’on appelle plaisirs du monde et passe-temps agréables : civil d’ailleurs, par l’effet d’une excellente éducation, mais peu galant ; d’une humeur douce, mais mélancolique ; sobre enfin et réglé dans sa conduite.
Le roi interrogeant l’évêque de Chartres sur l’état de ses peuples, celui-ci a répondu que la famine et la mortalité y étaient telles, que les hommes mangeaient l’herbe comme des moutons et crevaient comme des mouches ». […] On les excite, et ils répondent tous la même chose, que ce n’est pas la peine de faire des malheureux comme eux. […] Pauvre Jean-Jacques, me disais-je, qui t’enverrait, toi et ton système, copier de la musique chez ces gens-là aurait bien durement répondu à ton discours. » Avertissement prophétique, prévoyance admirable que l’excès du mal n’aveugle point sur le mal du remède.
D…, lorsqu’il fut hypnotisé, fut prié de sentir les doigts de l’opérateur, il répondit qu’il ne sentait rien. […] N… se met à l’écart pour mieux écouter et pour mieux entendre ; il questionne, il répond ; il est convaincu que ses ennemis, à l’aide de moyens divers, peuvent deviner ses plus intimes pensées… Du reste, il raisonne parfaitement juste, toutes ses facultés intellectuelles sont d’une intégrité parfaite, il suit la conversation sur divers sujets avec le même esprit, le même savoir, la même facilité qu’avant sa maladie… Rentré dans son pays, M. […] Je lui demande si elle se rappelle un individu du nom de G…, et elle me répond aussitôt que c’était un garde du port de la Marne, quand mon père construisait son pont.
L’inégalité des talents répond à la bigarrure des sujets : parmi les plus désespérantes platitudes, parmi les plus insipides extravagances, on peut recueillir de courts poèmes, ou des épisodes de longs poèmes, qui sont d’agréable lecture. […] Elles répondent à un besoin nouveau, à un état d’esprit que l’évolution sociale et politique développe de jour en jour davantage chez des générations que transporte moins la rudesse vigoureuse des chansons de geste. […] Un chevalier toutes les nuits vient regarder la dame accoudée à sa fenêtre : elle a un vieux mari qui s’inquiète, et lui demande ce qu’elle fait ainsi ; elle répond qu’elle vient entendre le chant du rossignol, et le brutal fait tuer le doux chanteur : la dame envoie le petit corps de l’oiseau à son ami, qui le garde dans une boite d’or : et c’est tout.
Sarcey peut répondre, et que tous les « oints », comme il dit, ne sont pas d’une aussi bonne pâte que le curé Bournisien. […] Que ces modes soient passagères ou que quelques-unes soient durables et répondent à quelque réel besoin des générations nouvelles, c’est une autre question. […] — Mon ami, répondrait sans doute M.
Or, voici qu’à cette mise en demeure extraordinaire, tout à l’heure, révoquant les titres d’une fonction notoire, quand s’agissait, plutôt, d’enguirlander l’autel ; à ce subit envahissement, comme d’une sorte indéfinissable de défiance (pas même devant mes forces), je réponds par une exagération, certes, et vous en prévenant — Oui, que la Littérature existe et, si l’on veut, seule, à l’exclusion de tout. […] Avec véracité, qu’est-ce, les Lettres, que cette mentale poursuite, menée, en tant que le discours, afin de définir ou de faire, à l’égard de soi-même, preuve que le spectacle répond à une imaginative compréhension, il est vrai, dans l’espoir de s’y mirer. […] La nature n’engendre le génie immédiat et complet, il répondrait au type de l’homme et ne serait aucun ; mais pratiquement, occultement touche d’un pouce indemne, et presque l’abolit, telle faculté, chez celui, à qui elle propose une munificence contraire : ce sont là des arts pieux ou de maternelles perpétrations conjurant une clairvoyance de critique et de juge exempte non de tendresse.
C’est par ce cri que Luther répondit au scandale des indulgences, qui n’étaient que l’extrême abus de la doctrine catholique sur le mérite des œuvres66. […] A ceux qui objectaient qu’une fois élus, c’est à savoir croyant à la doctrine de Calvin, peu importait qu’ils vécussent dissolument : Le bien-faire, répondait-il, est le signe de l’élection ; ceux donc qui ne font pas bien ne sont pas élus. […] Voilà ce qui fait vivre Calvin, comme écrivain français ; voilà les beaux côtés de cet esprit, auxquels répondent, dans le caractère, cette fermeté, ce courage, ces vertus privées, ce sacrifice de la chair à la vie de l’esprit, qui l’ont rendu digne de gouverner les hommes.
Pour répondre à cette question, ceux qui sauraient déjà la géométrie raisonneraient comme il suit. […] À la question posée, on doit donc répondre oui. […] — Mais bien entendu, répondra-t-on, il faut qu’on suppose que ces parois restent immobiles. — Oui, mais il est évident que moi, j’ai le droit de bouger ; et alors les parois que nous supposons en repos absolu seront en mouvement relatif par rapport à moi. — Oui, mais un pareil mouvement relatif ne peut pas être quelconque, quand des objets sont en repos, leur mouvement relatif par rapport à des axes quelconques est celui d’un corps solide invariable ; or, les mouvements apparents que vous imaginez ne sont pas conformes aux lois du mouvement d’un solide invariable. — Oui, mais c’est l’expérience qui nous a appris les lois du mouvement d’un solide invariable ; rien n’empêcherait d’imaginer qu’elles fussent différentes.
— Je m’appelle Jean, répondit le mobile, en baissant les yeux. — Qui êtes-vous ? […] Une voix mâle répondit : — « Présent ! […] La mère répond en baissant la tête. — « C’est bien, j’obéirai !
Il me répond qu’il a rencontré une opposition formelle au conseil des ministres. Je lui demande pourquoi il n’a pas fait officier Renan, il me répond que le maréchal n’a pas voulu signer sa nomination. […] » un fin mot d’Odry, répondu à Dumersan.
Mais ma conscience a vite répondu : Fais ton devoir, tout ton devoir… C’est la seule pensée digne d’un soldat volontaire comme toi. […] à la baïonnette pour les Françaises nos sœurs », répond le cri du jeune Bernard Lavergne. […] Le commandant observa que ce n’était pas le moment et qu’il ferait mieux de prendre ses dispositions. « Mon commandant, répondît l’autre, cela ne m’empêche pas de prendre mes dispositions et de me battre, et je me sens plus fort. » Alors, j’ai dit : « Mon capitaine, je fais comme vous, et moi aussi je m’en trouve bien. » (Lettres d’André Cornet-Auquier, distribuées à ses amis.)
A cela je répondrai : Vous pensez que pour atteindre cette vérité sublime vers laquelle vous tendez, il faut vivre en maîtres et en isolés, qu’il faut vous dépouiller soigneusement de tout ce que vous pouvez avoir de commun avec la foule. […] Ainsi pourrions-nous répondre aux intellectuels dont le cerveau s’est cristallisé dans une adoration puérile. […] Je réponds à cela : Profonde est votre erreur… Croyez-vous donc qu’en appauvrissant le voisin, vous vous enrichissez vous-mêmes ?
. — Louis XIV demandait un jour au cardinal de Janson, aussi bon négociateur qu’habile courtisan, où il en avait tant appris : « Sire, répondit le cardinal, c’est en courant la nuit avec une lanterne sourde, tandis que j’étais évêque de Digne, pour faire les consuls d’Aix. » Et Lisola, le célèbre diplomate franc-comtois, disait qu’il s’était très bien trouvé, dans les grandes affaires, des subtilités qu’il avait apprises « dans le ménage municipal de Besançon. » Une seule maison quelquefois suffit à qui veut observer les variétés des passions humaines : un seul bourg peut suffire, en un temps d’agitation populaire, pour soulever et faire sortir toutes les variétés d’ambitions et de haines, et pour exercer d’autre part toutes les vertus civiques ; Frochot eut de quoi en faire de plus en plus l’apprentissage : il s’honora par toute sa conduite durant ces temps calamiteux ; il y montra une fermeté qui tenait encore chez lui au premier mouvement et à l’impulsion du sang dans la jeunesse. […] Mais, Napoléon apprécia jusqu’à la fin cette sage, pure et paternelle administration du préfet qu’il tenait dans ses mains, qu’il inspirait de son souffle et de sa volonté ; et quand il jugea l’instant venu d’élever son traitement à un chiffre considérable, il répondait à Frochot qui l’en remerciait : « Il faut bien que je pense à vous, puisque vous ne pensez qu’à moi. » Pourquoi faut-il qu’un jour, une heure de malencontre et de faiblesse ait tout gâté !
» Il lui répond : « Non, pour femme ! […] — Pour mourir », répond Blandine. — Et là-dessus, le gouverneur étant entré et Épagathus s’étant lui-même dénoncé comme chrétien, Æmilia et Attale se dénoncent librement à leur tour ; et Blandine, qu’on oubliait dans son coin, vient tendre les mains aux chaînes en disant : « Et moi ?
nous allons tous te répondre. […] La main qui touche la Lyre, & celle qui trace les devoirs de l’homme, doivent être libres, pour répondre dignement à la noblesse de leur emploi.
Bernagasso demande la charité à coups de bâton ; quand on lui donne un quart d’écu, il répond qu’un quart d’écu est capable de le faire tomber dans le désordre, et qu’il n’a besoin que d’un sou. […] Bernagasso et la gouvernante refusent, l’un d’apporter du bois, l’autre de laver les plats, l’un de vider le baquet, etc., et viennent se plaindre l’un de l’autre à Arlequin, qui répond : « Allez, allez ; je le porterai, — je les laverai, — je le viderai. » Bernagasso met en fuite Cintio et ses spadassins.
Peut-être un œil sagace eût-il su reconnaître dès lors le germe des récits qui devaient lui attribuer une naissance surnaturelle, soit en vertu de cette idée, fort répandue dans l’antiquité, que l’homme hors ligne ne peut être né des relations ordinaires des deux sexes ; soit pour répondre à un chapitre mal entendu d’Isaïe 685, où l’on croyait lire que le Messie naîtrait d’une vierge ; soit enfin par suite de l’idée que le « Souffle de Dieu », déjà érigé en hypostase divine, est un principe de fécondité 686. […] Il est évident que le titre de Rabbi, dont il s’était d’abord contenté, ne lui suffisait plus ; le titre même de prophète ou d’envoyé de Dieu ne répondait plus à sa pensée.
Madame de Maintenon, dans son 3e entretien, répondant à une amie qui la plaignait de ne pouvoir consulter personne à la cour dans les occasions délicates, répondit : « J’ai un fort honnête homme, de très bon esprit, qui me décide de gros en gros ce que je puis faire en sûreté de conscience et ce que je dois éviter pour ne point passer les bornes de mon état.
Le Chœur entend sa pensée cachée et il y répond : — « Prie pour ceux qui aimèrent ton père… Pour toi et pour quiconque hait Égisthe… Souviens-toi d’Oreste… Parle des meurtriers… Souhaite qu’un vengeur arrive et les égorge à leur tour. » — La libation est empoisonnée, Électre peut la verser sur la tombe ; ses paroles l’imprègnent encore d’une mortelle amertume. […] » L’homme lui répond comme si un dieu l’inspirait : « Il y a que les vivants sont tués par les morts. » Elle demande une arme, s’excite à la lutte : en se retournant, elle rencontre le visage effrayant d’Oreste dressé devant elle.
M. de Lamartine répondra que Raphaël s’est bien peint lui-même. Je pourrais lui répondre à mon tour que l’écrivain, pour se peindre, a besoin de plus de travail moral, de plus de réflexion et de préméditation que le peintre proprement dit, et que, du moment que le moral intervient, un autre ordre de délicatesse commence.
Aux objections que lui faisaient quelquefois les généraux de brigade, un peu mous et un peu indécis, ce semble, il répondait vivement « qu’il ne s’agissait que de se faire tuer, après tout, et que l’occasion était trop belle pour la manquer ». […] répondit l’officier. — Passer le Dniepr. — Où est le chemin ?
Jonas passe trois jours dans la baleine et Jésus passe trois jours dans le sépulcre, et la gueule du monstre avalant Jonas répond à la bouche de l’enfer engloutissant Jésus. […] Un jour, à Sainte Hélène, M. de Las Cases disait : Sire, puisque vous avez été maître de la Prusse, à votre place, j’aurais pris dans le tombeau de Potsdam, où elle est déposée, l’épée du grand Frédéric et je l’aurais portée. — Niais, répondit Napoléon, j’avais la mienne.
Dans la réfutation des préjugés, répandus contre la poësie, on n’oublia pas de répondre à celui qui fait regarder ceux qui la cultivent, comme des membres inutiles à l’état, & qui ne sont d’aucune ressource. […] La princesse répondit en riant : Je n’ai pas baisé l’homme, mais la bouche qui a dit tant de belles choses.
Or, l’élève répondra que cela lui a beaucoup plu et que c’est très beau. Soyez sûr que, s’il répond autre chose, c’est qu’il aura triché ; c’est qu’il aura lu quelque Sainte-Beuve ou quelque Lintilhac pour y trouver « des idées ».
Furetière, dans son Dernier placet 3, relève, sans y répondre, toutes ces turpitudes : il se plaint d’un gros volume, joint au dossier, qui a longtemps couru la ville, et dans lequel il est traité, dit-il, de bélître, maraud, fripon, fourbe, buscon, saltimbanque, infâme, traître, fils de laquais, impie, sacrilège, voleur, subornateur de témoins, faux monnayeur, banqueroutier frauduleux, faussaire, d’homme sans honneur, plein de turpitudes et de comble d’horreurs, etc. […] Et pour ce qui regarde l’Académie, sa modération sera très estimable quand elle répondra à des injures par des prières, et qu’elle n’enviera pas à un chrétien les ressources qu’offre l’église pour apaiser la colère divine.
Barre voit dans les stances des « sentiments philosophiques d’une élévation assez haute pour valoir au poète qui les fixe dans ses vers l’honneur de se voir comparer aux plus grands maîtres de la pensée moderne, d’être même appelé le Vigny du XXe siècle. » Cela est à la page 235, et Moréas seul n’en eût pas été étonné ; mais qu’en pensa en Sorbonne son répondant, M. […] « Della Rocca De Vergalo, répond gravement M.