Il entendit aussi la voix de ceux qui, par des preuves indubitables, avaient acquis la connaissance de l’être suprême, de ceux qui possédaient la grammaire, la poésie et la logique, et étaient versés dans la chronologie ; qui avaient pénétré l’essence de la matière, du mouvement et de la qualité ; qui connaissaient les causes et les effets ; qui avaient étudié le langage des oiseaux et celui des abeilles (les bons et les mauvais présages) ; qui faisaient reposer leur croyance sur les ouvrages de Vyasa, qui offraient des modèles de l’étude des livres d’origine sacrée et des principaux personnages qui recherchent les peines et les troubles du monde 204 ». » L’Inde me représente, du reste, la forme la plus vraie et la plus objective de la vie humaine, celle ou l’homme, épris de la beauté des choses, les poursuit sans retour personnel, et par la seule fascination qu’elles exercent sur sa nature.
N’avons-nous pas vu récemment un écrivain religieux d’un grand zèle tenter « s’il ne serait pas possible de composer un roman avec des personnages, des sentiments et un langage chrétiens3 » ?
Quoiqu’écrivain supérieur à Balzac dans la perfection des détails et dans le portrait des personnages, hommes ou femmes, il n’atteignit pas du premier coup la grandeur de son cadre, il ne sut pas ramener comme nos romanciers la diversité des caractères à l’unité dramatique. […] La mort frappe successivement les personnages de la maison Kalitine O***.
Mercredi 9 janvier Bourget, qui dîne ce soir chez la princesse, me raconte la mort de Nicolardot, qui, transporté de sa chambre de misère dans un lit bien chaud d’hôpital, au milieu de toutes les aises de la maladie, n’a pas duré quatre heures, tandis que peut-être, il aurait encore vécu des mois dans la sordide maison qu’il habitait… Le voilà mort, et voilà les personnages de son enterrement : Coppée, un académicien ; Mlle Barbier, la fille du conservateur de la bibliothèque du Louvre, où je l’ai rencontrée deux ou trois fois : une sainte prise de commisération pour ce misérable ; le propriétaire de la maison de prostitution qu’il habitait ; et un quelconque. […] c’est de vieux bouquins qu’il les tire ses personnages, et malgré toute la sauce de génie qu’il y met, je le répète, ça m’embête, et je trouve qu’on est plus grand homme, quand on tire ses créations de sa propre cervelle.
Et ce mépris, à certains moments, de la valeur de l’objet, me faisait raconter par lui que, chez son maître Guichard, il avait eu entre les mains, de petits personnages, découpés dans un vrai tableau de Watteau, avec un trou dans la tête, où passait une ficelle, et qui devaient avoir servi de marionnettes, dans un théâtre d’enfants. […] En fait d’objets chinois ou japonais, il y a encore sur les murs, deux panneaux de Coromandel, ces riches panneaux de paravents, à intailles coloriées, où des fleurs et des poissons ressortent si bien du noir glacé de la laque ; — un bas-relief composé d’un bâton de commandement, en jade, posé sur un pied de bois de fer, admirablement sculpté ; — une plaque de porcelaine ayant dû servir à la décoration d’un lit d’un grand personnage, une plaque de porcelaine de la famille verte, où les peintures de la porcelaine arrivent à la profondeur intense des colorations d’émaux, enchâssés dans le cuivre ; — une grande sébile en bois (destinée à contenir des gâteaux secs), où un quartier de lune, fait d’une plaque d’argent, brille au milieu des aiguilles du noir branchage verticillé d’un sapin.
… » M’étant ainsi soulagé, je me suis éloigné, poursuivi d’injures… Je hais grandement tous ces personnages. […] Ce personnage s’avance en voûtant ses épaules pointues, en balançant, au bout d’un col interminable, sa tête aussi grosse qu’une citrouille et en s’efforçant de maintenir dans l’orbite de son œil glauque un monocle réfractaire. […] Quel personnage prudhommesque : je l’abomine !
Du personnage qu’il emprunte à la légende grecque, Hölderlin fait le Sage, le Puissant, « le grand Confident de la nature ». […] Mais c’est de préférence au théâtre, et dans le roman, qu’il s’est plu à peindre tel ou tel personnage, telle ou telle héroïne, qui poussaient l’exaltation sentimentale jusqu’à nier toutes autres valeurs. […] Nous l’avons nous-mêmes dit ailleurs : tandis que Byron avait fait de Childe Harold un personnage sceptique, ironique, en révolte contre les hommes et les dieux, l’auteur de La Mort de Socrate, qui répugne à une telle attitude, imagine de le représenter comme hésitant, troublé dans son incrédulité même, et saisi d’un tardif repentir.
Selon son habitude toute poétique, Platon commence le dialogue par une gracieuse et pittoresque exposition de la scène et des personnages qui doivent prendre part à l’entretien.
C’est sous l’empire des plus tendres rêveries de son âge qu’il interrompit alors ses chants épiques, et qu’il écrivit sa délicieuse pastorale de l’Aminta, drame amoureux et tragique dont l’amour est le sujet, dont des bergers et des bergères sont les personnages, et dont les vallées, les montagnes, les forêts, sont la scène.
Fabre, comme un personnage épisodique, disparut humblement dans l’obscurité de sa ville des Gaules, et tout fut dit.
» Ces témoignages confidentiels sont le cœur ouvert des personnages sous le masque des fausses apparences.
.… Quant à ce que vous m’écrivez, dit-elle, de mon cousin, M. de Guise, je vouldray qu’une si meschante créature, que le personnage dont il est question (M. l’amiral), fust hors de ce monde, et seroy bien ayse que quelqu’un qui m’appartienst en fust l’instrument, et encore plus qu’il fust pendu de la main d’un bourreau, comme il a mérité ; vous sçavez comme j’ai cela à cueur.… Mais de me mesler de rien commander à cest endroit, ce n’est pas mon mestier.
Voltaire disait encore qu’il estimerait moins les Provinciales si elles avaient été écrites après les comédies de Molière : on comprendra ce jugement paradoxal, si l’on regarde avec quelle puissance expressive, quel sens du comique, et quel sûr instinct de la vie, sont dessinées les physionomies des personnages que Pascal introduit ; deux pères jésuites surtout, subtils et naïfs, celui dont l’ample figure occupe la scène de la 5e à la 10e lettre, et celui dont la vive esquisse illumine la 4e Provinciale.
Jules Janin Le quatrième acte de Ruy Blas est rempli de personnages hideux, de scènes bouffonnes, de barbarismes créés à plaisir.
Racine en avait recueilli et comme respiré la tradition vivante dans son commerce avec Port-Royal ; et si ses personnages raisonnent moins et pensent plus que ceux de Corneille, j’y vois un fruit de cette doctrine qui avait changé la définition de la logique, et remplacé l’art de raisonner par l’art de penser.
« Je tourne la loi, donc je la respecte », dit un personnage de comédie.
Il faut que nous possédions ces deux personnages, — et ces deux provinces, — et que nous tâchions de les garder pour nous seuls. » Le 2 avril, l’Intransigeant publie un article de M. de Rochefort, « Wagnérophobie », dont voici la conclusion : … Certains critiques de théâtre sont restés célèbres pour avoir rendu compte de pièces qui n’avaient pas encore été jouées.
On sait que le zootrope présente successivement à la rétine une série d’images représentant les divers temps d’un mouvement complexe, comme celui d’un homme qui jongle ; quand la rotation est assez rapide, les sensations se fusionnent et vous donnent l’impression d’un personnage unique qui fait des mouvements continus.
Et cela a lieu fatalement, toutes les fois qu’il y a dans mon travail, la création de personnages.
Deux personnages invisibles, abstraits, remplissent de leurs strophes alternées les premières veilles.
Votre toile, ô peintre des âmes, ce n’est pas cette feuille de papier que noircit votre plume, ce n’est pas cette scène de planches où marchent vos personnages, c’est l’âme du spectateur.
— Personnage de la Comédie italienne.
Hugo, introduisait tout à coup dans ses drames en prose, lorsque l’âme de ses personnages semblait s’élever au-dessus des vulgarités de la vie, le vers n’a jamais chez le poète d’Hernani et des Burgraves cette destination grandiose.
Le bourgmestre Les journaux allemands n’avaient pas tout à fait tort de souhaiter une sérieuse enquête sur le cas de ce bourgmestre qui a tout quitté pour venir s’engager dans la Légion étrangère, car son cas est bien singulier et les déclarations du personnage même n’en ont pas entièrement percé le mystère. […] Laissez donc s’épanouir les affiches de couleur, et de paysages et de personnages.
La femme de Sganarelle, qui veut absolument être battue, serait donc un personnage très peu extraordinaire et assurément fort peu comique dans ce pays-là. […] Julien devient un personnage comique à force de confiance bénévole, pitoyable à force de mauvaise fortune.
Peut-être les reprendra-t-il plus tard dans d’autres livres, pour composer avec elles des personnages nouveaux qui apparaîtront comme des extraits ou plutôt comme des compléments du premier ; mais presque toujours ceux-ci auront quelque chose d’étriqué en comparaison du personnage originel.
Bournisien, dans Madame Bovary, est un personnage très-rare en Angleterre.
Il explique avec une sagacité véritablement divine la pensée ou la passion des personnages, rois, consuls, magistrats ou peuple, qui amenèrent, dans tel ou tel but, telles ou telles vicissitudes dans les destinées du peuple romain ; il montre comment de l’événement accompli devait nécessairement découler tel autre événement par la seule fatalité des grands esprits, la fatalité des conséquences ; il refait l’histoire romaine tout entière avec une lucidité rétrospective qui éclaire mille fois mieux les faits que l’historien romain lui-même.
Un personnage tout à fait fantastique, un agent de la police, nommé Javert, homme droit comme l’éclair dans son but, serpentant comme lui dans ses moyens, ferme dans son devoir comme la conscience, ancien garde-chiourme, chasseur de bêtes fauves pour en défendre la société, a cru reconnaître dans Valjean, qu’on lui a signalé, un ancien forçat de sa connaissance à Toulon ; il le dénonce à Paris, à l’autorité protectrice des honnêtes gens.
Il en était de même de plusieurs personnages notables de Berlin.
Je n’étais pas un personnage à occuper Mme de Menthon, qui ne voulait que des gens brillants autour d’elle : cependant elle fit quelque attention à moi, non pour ma figure dont assurément elle ne se souciait point du tout, mais pour l’esprit qu’on me supposait, et qui m’eût pu rendre utile à ses goûts.
Il aime à élargir en symboles les personnages et les actions de l’Écriture, et il y verse toute la richesse, il y réalise toute la généralité de sa pensée.
Le « guillotiné par persuasion » passe pour un personnage plutôt comique et paradoxal.
Mais il reste dans l’œuvre d’art, le contenu, une suite de descriptions, de paysages, de personnages, de scènes et de péripéties, de sujets et d’images, que l’artiste s’efforce de représenter le plus exactement et le plus persuasivement qu’il peut, de façon qu’on en accepte la réalité non par choix et par goût, mais parce qu’elle paraît s’imposer.
Le caractère de Francaleu est d’un comique charmant, & les autres personnages de la piéce ne sont pas moins agréables à voir sur la scène.
Racontant toujours les mêmes histoires, refaisant toujours le même roman, mettant toujours en scène les mêmes personnages, chantant toujours les mêmes rimes sur le même ton, ne vivant absolument que dans des idées absolument épuisées, elle a cru qu’elle ne pouvait se rajeunir que paila forme.
Si, dans le livre des Philosophes français, on écarte tous les accessoires, par exemple la peinture des personnages, les appréciations littéraires (souvent excellentes), les plaisanteries d’un goût équivoque, les descriptions pittoresques, toutes choses qui rendent l’ouvrage piquant et intéressant, mais qui ne touchent pas au fond des questions, on peut ramener toute la polémique de l’auteur à quatre objections principales, une par philosophe : vous avez ainsi les objections Royer-Collard, Maine de Biran, Cousin — et enfin l’objection Jouffroy. […] Taine avait été obligé de recourir à la même, à la faculté oratoire, pour expliquer deux personnages qui ne se ressemblent guère, Tite-Live et M.
Admettons une sorte de Léda léonardesque ou d’Eve michelangesque, — simplement et nûment une statue de la Vie, statue animée comme celle de Condillac, — personnage unique d’un drame qui se passe moins à son intérieur qu’à l’intérieur même de l’élan vital, et d’une conscience qu’on peut, au hasard de la page, dilater en cosmique ou resserrer en pathétique. […] Le monde des écrivains est à la critique ce que le monde des personnages de la vie réelle est au romancier.
Rousseau, dans un perpétuel délire, continuait à prêter au personnage de son roman les sentiments et les sensations de ses entretiens avec madame d’Houdetot ; les amis de madame d’Épinay, Grimm et Diderot, informés par Thérèse du délire de Rousseau, raillèrent le philosophe amoureux, et contristèrent madame d’Houdetot et Saint-Lambert par des ricanements sur cette passion.
Le dialogue est une pensée à deux, à trois ou à quatre interlocuteurs ; sans doute cette manière de penser à deux ou à trois peut éclaircir quelquefois la question, en faisant adresser par l’un des personnages des interrogations utiles, auxquelles le maître répond, réponses qui répondent ainsi d’avance aux doutes et aux ignorances que les autres s’adressent peut-être en silence.
« La poésie lyrique s’exprime au nom de l’auteur même ; ce n’est plus dans un personnage qu’il se transporte, c’est en lui-même qu’il trouve les divers mouvements dont il est animé : J.
Il n’y a pas jusqu’au degré du pouvoir qui ne provienne du même mécanisme ; car le nombre des votes réunis, directement ou indirectement, mesure les limites du pouvoir dont disposeront les personnages respectifs et par suite l’étendue même de leur prestige, la profondeur de leur génie16. » Ainsi non seulement le nombre est la source du génie ; mais il en est la mesure.
Il qualifie les tentatives d’interpréter la musique en peintre de Fantin-Latour de « laborieuses » et préfère produire des évocations des personnages wagnériens, comme Tannhäuser, Isolde ou Parsifal.
Et leur pensée incapable d’être sérieusement quelque temps avec vous, est toujours à un rien du dehors, à la toilette qu’elles avaient hier, à la soirée où elles iront demain, ou même derrière la porte du salon, qu’elles espèrent voir pousser par un monsieur quelconque, apportant à leur satiété de l’être, avec lequel elles se trouvent depuis dix minutes, la distraction d’un personnage nouveau.
Puis viennent en troisième ordre, et toujours d’après le même principe de la plus ou moins pure intellectualité de l’œuvre, les poètes dramatiques, c’est-à-dire ceux qui représentent dans leur poésie, à l’aide de personnages parlant et agissant sur la scène, les péripéties de la vie humaine, publique ou privée.
Cette double situation du prêtre orateur était une nouveauté que nous avons signalée ailleurs en ces termes : Bossuet en est le personnage culminant.
Excepté deux figures dans la demi-teinte, tous les personnages ont leur portion de lumière.
Il serait cependant plus facile de trouver dans l’histoire un fait certifiant l’intervention d’un personnage mythologique qu’un fait duquel l’idée de justice puisse s’inférer légitimement. […] Il contient beaucoup de martyrs, personnages qui, placés dans une position difficile, firent preuve d’une belle fermeté ; il contient des fantômes, des saints nés d’une déformation verbale, d’une faute de lecture, d’une légende, d’un conte populaire ; il y a des saints de faveur, canonisés par raison d’état ; d’autres, en grand nombre, ont été élus directement par le peuple, à peu près comme aujourd’hui la foule adopte un tribun ; saint Columban, grand fondateur de monastères, fut un véritable homme politique, redouté des rois d’Austrasie. […] Le personnage qui hante son imagination, c’est l’empereur21, et quand il veut féliciter ses amis, il les appelle ses chevaliers de la Table ronde22. » Ce pauvre véritable, ce serviteur des lépreux, est évidemment un aristocrate. […] Sur les grèves les plus dénuées d’hommes, on n’est jamais seul, et sur celles qui voient les plus grands rassemblements, c’est la mer qui est le grand personnage et le plus vivant, celui qui parle et que l’on considère avec émotion ou curiosité, même quand on ne comprend pas son langage.
J’aurais aimé à trouver dans son Introduction d’Hippocrate quelque page vivante, animée, se détachant aisément, flottante et immortelle, une page décidément de grand écrivain et à la Buffon, comme il était certes capable de l’écrire, où fut restauré, sans un trait faux, mais éclairé de toutes les lumières probables, ce personnage d’Hippocrate, du vieillard divin, dans sa ligne idéale, tenant en main le sceptre de son art, ce sceptre enroulé du mystérieux serpent d’Épidaure ; un Hippocrate environné de disciples, au lit du malade, le front grave, au tact divinateur, au pronostic sûr et presque infaillible ; juge unique de l’ensemble des phénomènes, en saisissant le lien, embrassant d’un coup d’œil la marche du mal, l’équilibre instable de la vie, prédisant les crises ; maître dans tous les dehors de l’observation médicale, qu’il possédait comme pas un ne l’a fait depuis.
Les critiques essentielles, sans qu’on y vise, se trouveront toutes chemin faisant, et plus piquantes dans la bouche même des personnages ses contemporains.
On lit dans Plaute dorsus pour dorsum, cevus pour œvum, arvus pour arvum, gutturem pour guttur, ipsus pour ipse, solæ pour soit, aliæ pour alii, au datif féminin du singulier ; on trouve dans Térence servibo pour serviam, potesse pour posse, poteretur pour potiretur, soit que la familiarité du style fit excuser chez ces comiques quelques négligences, soit qu’ils missent à dessein tel ou tel barbarisme grammatical dans la bouche de leurs personnages pour plus de vérité, pour faire rire.
C’est ce qui fait que, dans les ouvrages en marbre ou en vers qui nous restent de l’antiquité, la statue ou le personnage dramatique reste toujours beau, même sous les tortures de la douleur physique ou de la douleur morale.
Voyez le plus beau des livres chrétiens, l’Imitation : on n’a pas su encore le nom de l’écrivain, on ne le saura jamais ; c’est l’homme sans nom causant avec lui-même et avec ce personnage divin qu’il appelle la Grâce.
Concevoir une tragédie, ce que j’appelle ainsi, c’est donc distribuer mon sujet en scènes et en actes, établir et fixer le nombre des personnages ; puis, en deux petites pages de mauvaise prose, résumer, pour ainsi dire, scène par scène, ce qu’ils diront et ce qu’ils doivent faire.
« Son originalité, devenue proverbiale à Tours, se manifestait aussi bien dans ses discours que dans ses actions ; il ne faisait et ne disait rien comme un autre ; Hoffmann en eût fait un personnage de ses créations fantastiques.
« Il est remarquable que la partie la plus intéressante, la plus détaillée des Mémoires écrits sur eux-mêmes par les personnages célèbres, soit toujours la première.
La plus complaisante n’est pas celle où le personnage se loue.
Et que pouvaient savoir de l’homme vivant et sentant ces durs personnages en robe longue des parlements, de Port-Royal, de l’Oratoire, coupant l’homme en deux parties, le corps, l’âme, sans lieu ni passage entre les deux, se défendant par là d’étudier la vie dans sa parfaite naïveté 126 ?
Sur le seuil de la porte, il nous fait son admirable personnage de Boireau en société : c’est vraiment la photographie de la fange.
Il finit en disant : « Oui, vous avez raison, mon roman déraille… Il ne fallait que trois personnages.
Fin d’avril À l’heure qu’il est, en littérature, le tout n’est pas de créer des personnages, que le public ne salue pas comme de vieilles connaissances, le tout n’est pas de découvrir une forme originale de style, le tout est d’inventer une lorgnette avec laquelle vous faites voir les êtres et les choses à travers des verres qui n’ont point encore servi, vous montrez des tableaux sous un angle de jour inconnu jusqu’alors, vous créez une optique nouvelle.
Dans cette toquade de combativité qui a pris Drumont, il devient un personnage tout à fait original.