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884. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Cette sympathie, qui avait couvé si longtemps, et qui s’était si bien dissimulée à elle-même, a su choisir son heure pour éclater. […] Je lui ai répondu qu’on débutait dès qu’on le pouvait et qu’on y voyait jour, et qu’on ne choisissait pas son heure.

885. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Il semblait qu’elle n’eût qu’à choisir, et l’on ne peut montrer son travers altier avec plus de naïveté qu’elle ne le fait elle-même à propos d’une grande fête qui eut lieu au Palais-Royal sur la fin de l’hiver de 1646, et pour laquelle la reine mère voulut la parer : L’on fut trois jours entiers à accommoder ma parure ; ma robe était toute chamarrée de diamants avec des houppes incarnat, blanc et noir ; j’avais sur moi toutes les pierreries de la Couronne et de la reine d’Angleterre, qui en avait encore en ce temps-là quelques-unes de reste. […] » À Saint-Germain, où était la Cour, comme elle était pour la centième fois sur le point de nommer à Lauzun cette personne qu’elle avait choisie pour la rendre heureuse, et sur laquelle elle le consultait sans cesse, elle n’avait pourtant pas la force de lui articuler le nom : « Si j’avais une écritoire et du papier, je vous l’écrirais », lui disait-elle ; et montrant une glace qui était à côté : « J’ai envie de souffler dessus, et j’y écrirai le nom en grosses lettres, afin que vous le puissiez bien lire. » Ce qui est remarquable et ce qui fait le cachet du temps, c’est que l’idée du roi, le culte et l’idolâtrie officielle qu’on lui vouait, étaient en tiers dans tout cela.

886. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Une autre ordonnance du recteur Rollin, c’est de faire réciter chaque jour aux élèves, dans toutes les classes, quelques passages choisis des Écritures et particulièrement des Évangiles : « Car, dit-il, si nous empruntons aux écrivains profanes l’élégance des mots et tous les ornements du langage, ce ne sont là que comme ces vases précieux qu’il était permis de dérober aux Égyptiens sans crime, mais gardons-nous d’v verser le vin de l’erreur. » — Par ces diverses prescriptions et ordonnances, qui datent de son rectorat, on voit combien Rollin était peu novateur, combien il s’acheminait lentement et avec circonspection dans les pas qu’il faisait vers le siècle. […] Son sujet n’est le plus souvent qu’un prétexte à de beaux extraits tirés de Cicéron, de Pline, d’Homère, dont il nous fait passer sous les yeux les beautés choisies.

887. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

J’avais lu et entendu répéter que de tous les moyens d’orner l’esprit et de former le jugement, le plus efficace était de voyager : j’arrêtai le plan d’un voyage ; le théâtre me restait à choisir : je le voulais nouveau, ou du moins brillant. […] Pourquoi choisir froidement, et comme sans en avoir l’air, l’expression la plus faite pour blesser la foi de tout un monde et pour contrister son espérance ?

888. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Mais cela n’importe pas, puisque précisément elles ont été choisies pour donner l’impression d’un cerveau anonyme et du parfait servilisme intellectuel. […] Le Génie de la langue française, ou Dictionnaire du langage choisi, contenant la science du bien dire, toutes les richesses poétiques, toutes les délicatesses de l’élocution la plus recherchée, etc.

889. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

D’abord, « une société plus nombreuse est aussi moins choisie ». […] C’est ainsi que, peu à peu, en élargissant sans cesse ses relations, « l’art en est venu à nous mettre en société avec tels et tels héros de Zola. » La cité aristocratique de L’art, au dix-huitième siècle, admettait à peine dans son sein les animaux ; elle en excluait presque la nature, les montagnes, la mer. « L’art, de nos jours, est devenu de plus en plus démocratique, et a fini même par préférer la société des vicieux à celle des honnêtes gens. » Tout dépend donc, conclut Guyau, du type de société avec lequel l’artiste a choisi de nous faire sympathiser : « Il n’est nullement indifférent que ce soit la société passée, ou la société présente, ou la société à venir, et, dans ces diverses sociétés, tel groupe social plutôt que tel autre. » Il est même des littératures, — Guyau le montre dans un chapitre spécial, — qui prennent pour objectif « de nous faire sympathiser avec les insociables, avec les déséquilibrés, les névropathes, les fous, les délinquants » ; c’est ici que « l’excès de sociabilité artistique aboutit à l’affaiblissement même du lien social et moral ».

890. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Et voilà pourquoi on accuse Raphaël d’être froid, lorsqu’il est vraiment sublime ; lorsqu’en homme de génie, il proportionne les expressions, le mouvement, les passions, à la nature qu’il a imaginée et choisie. […] C’étoit la nature de l’ Apollon du belvédère qu’il fallait choisir, et je ne scais quelle nature on a prise.

891. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Il ne lui restait plus qu’à choisir entre un coup de pistolet et l’Amérique : il choisit l’Amérique.

892. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Amédée Thierry a le sentiment de la grandeur humaine et jusqu’à un certain point le sentiment poétique des légendes qu’il aime à raconter, mais avec l’histoire qu’aujourd’hui il a choisie, — Attila et ses successeurs — il fallait plus que ces deux sentiments pour décrire et pour expliquer les événements étranges et sans précédents qui se produisent, comme une succession de coups de tonnerre, dans les annales de l’humanité. […] Or, cette puissance qu’il fallait formidable pour être en harmonie avec le sujet qu’il avait choisi, M. 

893. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

ce qui domine ici, ce sont des inspirations de parti pris, des inspirations choisies, épousées, voulues bien plutôt que subies, ressenties, et involontaires ! […] pour se noyer, la place est bien choisie !

894. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

ben, c’est un soir que je déblatérais contre Duval, que ton ami Cernay m’a dit : « Pourquoi ne choisis-tu pas un autre nom ? […] La jeune fille sauvée n’est autre que Faïk Goalen, la fille de Nédélek Goalen, le Reboutou, comme on l’appelle, une sorte de sorcier, surnommé aussi l’homme du cap de la Chèvre, à cause du domicile étrange qu’il a choisi à la pointe d’un rocher. […] Geffroy a bien choisi son bouclier, et c’est celui-là qu’il oppose aux attaques des révolutionnaires de jadis, classiques d’aujourd’hui ; nul n’excelle d’ailleurs mieux que M.  […] Un sol de prairie, — un tournant de mince rivière, — trois arbres en avant, — et la continuation, en arrière, de la frêle colonnade sinueuse de ces peupliers couronnés de leur mouvant chapiteau de verdure, —  c’est là le sujet choisi par le paysagiste pour dire un poème nouveau à la gloire de la terre et de la lumière. […] Se dire, quand on est couvert de plaies, qu’on a les membres tordus, le ventre enflé de tumeurs, les poumons détruits, se dire que cela n’importe pas, que tout peut disparaître et renaître sur un signe de la Sainte-Vierge, et qu’il suffit de prier, de la toucher, d’obtenir d’elle la grâce d’être choisi ! 

895. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

On a le droit de choisir ses modèles, et Malherbe, quant à lui, les préférait latins, et de la décadence. […] Au reste, quand ce grand Dieu a choisi quelqu’un pour être l’instrument de ses desseins, rien n’en arrête le cours : ou il enchaîne, ou il aveugle, ou il dompte tout ce qui est capable de résistance. […] La cour le mène aux rois, parmi lesquels il choisit Louis XI pour en faire « une considération particulière ». […] Ni son sujet en général, ni le point particulier que j’ai choisi pour bien faire voir comment il ne compose pas, n’ont rien qui lui soit personnel. […] Vers ou prose, roman ou théâtre, comédie, tragédie, madrigal, épopée, critique ou théologie même, il travaillait dans tous les genres ; et cette remarquable variété d’aptitudes lui avait valu d’être choisi par Richelieu pour l’un de ses auteurs à gages.

896. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Je me rappelle encore toutes les précautions qu’il nous fallut prendre : il était absent de Paris, on choisit exprès cet instant-là ; on usa de ruse ; on ne s’adressa pas à lui pour le peu d’indications biographiques qui étaient indispensables et qui eussent trop coûté à arracher, sans compter qu’on ne les eût obtenues sans doute qu’arrangées et embellies : ses plus anciens amis et principalement Émile Deschamps, son intime d’alors (et envers qui il a fait preuve, depuis leur brouille, d’une froide rancune irréconciliable), voulurent bien me renseigner tant bien que mal, et il n’y a rien d’étonnant qu’on se soit mépris d’abord sur quelques points et circonstances d’un intérêt tout domestique, notamment sur son mode et son degré de parenté avec l’amiral de Baraudin.

897. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Venu à une époque philosophique, il n’a pu choisir que le point de vue du second ; venu après la plus complète et la plus irrésistible des révolutions humaines, il a dû, à l’exemple du premier, être tenté d’enchaîner toutes les phases des événements dans un système d’explications unique, universel, inflexible.

898. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Ce sera peut-être Pau qu’elle choisira.

899. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

L’opinion qui domine est un centre avec lequel les individus conservent toujours de certains rapports ; et l’esprit général du siècle, s’il ne change pas le caractère, modifie les formes que l’on choisit pour le montrer.

900. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

La raison forte, l’éloquence mâle peuvent choisir, peuvent s’éclairer dans ces développements où le cœur humain se montre avec abandon.

901. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

Il fallait qu’ils conservassent, dans leurs rapports avec leur maître, une sorte d’esprit de chevalerie, qu’ils écrivissent sur leur bouclier pour ma dame et pour mon roi, afin de se donner l’air de choisir le joug qu’ils portaient ; et mêlant ainsi l’honneur avec la servitude, ils essayaient de se courber sans s’avilir.

902. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

De même il faut enlever son intelligence sur des obstacles choisis, ou même imaginaires.

903. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Ernest Brémond), ouvrage d’une ordonnance excellente, d’une exposition lumineuse et forte, rempli de faits bien choisis dont quelques-uns sont nouveaux, et sont les découvertes de l’auteur ; en second lieu, un livre du docteur Luys, intitulé Recherches sur le système cérébro-spinal et qui est un des traités les plus approfondis qui aient été faits sur la matière.

904. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

C’est toujours elle que les péripatéticiens, les cartésiens, les matérialistes du dernier siècle, ont choisie pour en faire le sujet de leurs conjectures.

905. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Le moment qu’ils demandent est un moment commun, sans intérêt ; celui que le peintre a choisi, est particulier.

906. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353

Est-ce sur la connoissance des simples, sur la science de l’anatomie, en un mot sur l’érudition ou sur l’expérience du médecin, que se détermine un homme qui a de lui-même de l’expérience, lorsqu’il est obligé de se choisir un médecin.

907. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Il y a bien des raisons pour relire ; j’en choisis trois qui me viennent plus précisément à l’esprit.

908. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

Malgré une absence de composition que le sujet litigieux choisi par l’auteur explique et suffisamment justifie, c’est aussi une histoire où le sens politique se révèle autant que le sens moral, et monte aussi haut.

909. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

… Quand il nous expose ses réfractaires, ses irréguliers, ses pitres et ses monstres de foire, tout ce monde de toqués, de tiqués, de contrefaits par le vice, l’insanité et la sottise, dont son livre est la vitrine en cristal, Vallès nous relève-t-il l’âme de cette boue, et n’est-il pas un peu trop un de ces peintres dont parle Chamfort, qui, dans un palais, choisissent les latrines pour les peindre ?

910. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

S’il peint à la manière flamande ses premiers plans, choisis avec le discernement et le sentiment d’un Ruysdaël, d’un Potter ou d’un Wouvermans, il n’en lève pas moins parfois les regards vers les cimes ; et par échappées, sur les têtes de ses personnages, un trait plus hardi, plus fier, plus grandement rêveur, nous rappelle la magnifique et immense Nature qui surplombe tous les petits cadres où Topffer s’enferme, des pies nuageux ou irisés de ses sommets.

911. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Or, sans se préoccuper en ce moment du fond des choses, c’est-à-dire des jugements et des conclusions de l’auteur, nous affirmons qu’indépendamment de toute conclusion et de tout jugement il y avait là une grande et intéressante histoire à écrire, et que jamais moment n’aurait été mieux choisi pour la publier.

912. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

III Ainsi, un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui-là qui plaît davantage, — le plus pénétrant et le plus pur… Certes !

913. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Erckmann-Chatrian » pp. 95-105

Lorsque le genre que l’on choisit autorise tout, voyons !

914. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Un autre grand mérite de cet orateur, c’étaient des finesses et des grâces de style ; or, ces finesses et ces grâces tiennent ou à des idées ou à des liaisons d’idées qui nous échappent ; elles supposent l’art de choisir précisément le mot qui correspond à une sensation ou délicate, ou fine ; d’exprimer une nuance de sentiment bien distincte de la nuance qui la précède ou qui la suit ; d’indiquer par un mot un rapport, ou convenu, ou réel entre plusieurs objets ; de réveiller à la fois plusieurs idées qui se touchent.

915. (1898) La cité antique

Le premier soin du fondateur est de choisir l’emplacement de la ville nouvelle. […] Les Grecs croyaient, comme les Italiens, que l’emplacement d’une ville devait être choisi et révélé par la divinité. […] Pour choisir la place où l’on s’établirait, on n’avait pas la ressource ordinaire de consulter l’oracle de Delphes, car la Pythie était alors du parti de Sparte. […] À cet effet, quelques hommes choisis par la cité devaient manger ensemble, en son nom, dans l’enceinte du prytanée, en présence du foyer et des dieux protecteurs. […] Si le président ne nommait que deux candidats, le peuple votait pour eux nécessairement ; s’il en nommait trois, le peuple choisissait entre eux.

916. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Il nous faudra pourtant choisir un critérium pour faire sortir du rang l’élite de ces bataillons serrés : il tiendra tout dans une distinction nécessaire entre celles qui se consacrent à des besognes, fournisseurs attitrés des innombrables magazines à images, et celles qui marquent un réel souci d’art littéraire. […] La voilà bien, la pire attitude littéraire, celle de la leçon apprise qu’on applique au thème choisi. […] » Ce n’est là qu’un trait, entre tant d’autres qu’il nous faut négliger, le plus expressif parce qu’il s’agit de choisir, et que toujours on fait son choix dans le sens de la thèse que l’on veut démontrer. […] Choisis les parfums, Dika, tresse les roses, Mêle les couleurs. […] Pareillement nous avons choisi nos modèles, et fort peu soucieux de l’accessoire, c’est-à-dire de tout ce qui ne pouvait contribuer à mettre leur physionomie en valeur, nous avons attendu que d’eux-mêmes ils prissent la pose la plus propre à dégager leur intimité.

917. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Le romancier choisit un certain nombre de faits saisissants, les groupe, les distribue, les encadre. […] Un peintre, dont le nom a fait explosion depuis la révolution de février, a choisi, dans son œuvre, les toiles les plus significatives, et il a fait bâtir un atelier. […] Le triomphe de l’artiste qui peint des individualités est de répondre aux observations intimes de chacun, de choisir de telle sorte un type, que chacun croie l’avoir connu et puisse s’écrier : « Celui-là est vrai, je l’ai vu !  […] Ce mot de niaiseries me paraît, soit dit en passant, choisi avec un grand art diplomatique : il me rappelle l’ingénuité de ce grand criminel parlant avec complaisance de ce qu’il appelait ses torts de jeunesse. […] (Préface des Contes choisis.

918. (1864) Le roman contemporain

Le cadre romantique qu’il choisit dans une des rues les plus sombres du vieux Paris pour y placer ce lugubre tableau, est une présomption de plus à l’appui de cette explication de son suicide. […] Mais l’art est par essence éclectique ; il n’accepte pas les yeux fermés les sujets, il les choisit. […] Est-elle donc toujours séparée de l’expérience pour qu’il faille choisir entre les deux, par l’impossibilité de les rencontrer unies ? […] Un chrétien, et à plus forte raison un évêque, qui est un docteur, n’a pas le droit de choisir dans le Credo. […] Il faut choisir.

919. (1887) Essais sur l’école romantique

D’un côté, le vrai Dieu ; de l’autre, Baal : choisissez. […] Ils savent par cœur ce que je choisirais. — Pour ses ennemis ? […] Mais le temps est mal choisi de blesser par des fautes systématiques notre vieil idiome national, quand il a déjà fait le tour du monde. […] Pourquoi M. de Norvins a-t-il choisi l’immortalité de l’âme plutôt qu’un autre sujet ? […] J’ai choisi cette pièce, non parce qu’elle est la meilleure, mais parce qu’elle va bien à mon propos.

920. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Enfin, s’il fallait qu’on choisît, j’aimerais mieux qu’on ne lût point mon travail sur Hugo, et qu’on lût l’étude magistrale de M.  […] En 1790, car on ne choisit pas son moment, il débutait dans l’Almanach des Muses. […] Il gagnera infiniment à passer dans ces odieux livres qu’on appelle les morceaux choisis, à être lu par fragments. […] Il fallait choisir. […] Il peut, non seulement choisir la meilleure, la plus exquise, la plus fine ou la plus forte de ses sensations, mais, ce que ne pourrait pas faire un peintre, en choisir plusieurs.

921. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Le tribunal, intelligent, fut indulgent et ne pouvant que condamner choisit le minimum. […] C’est une solitude amène qu’a choisie, Pour s’y blottir indolemment, la fantaisie Des narcisses ; leur or s’y dorlotte un moment. […] Je dis modestes, mais choisis et témoignant d’un goût sûr, mais restreint forcément. […] Mais parlons après Sainte-Beuve, son compatriote et notre maître, avec Baudelaire, son frère en génie, et notre maître, à la suite de Barbey d’Aurevilly, son contemporain illustre et notre maître, de Mme Marceline Desbordes-Valmore que le conférencier, qui a si bien choisi son sujet, a exalté en tout enthousiasme délicat. […] sinon de dire de ces vers que je les ai choisis au hasard presque puisqu’il y en a beaucoup que je voudrais avoir faits ou inspirés, moi le vieil ami de cet immortel jeune homme qui m’honorait beaucoup de son, en quelque sorte, enthousiasme… « Tu Marcellus Eris ! 

922. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Puis, tout ce qu’il prend, Molière le choisit, parce qu’il y a reconnu l’expression juste d’un original qu’il connaît dans la vie ; et il le retouche de façon à faire éclater cette vérité d’expression. […] La farce est logiquement comme historiquement la source de toute la comédie de Molière ; mais le comique s’épure et s’affine, à mesure que les modèles choisis sont plus délicats et sérieux. […] De là vient que, parmi tous les sujets qui se sont ‘ offerts à son génie, il a choisi toujours de préférence ceux qui louchaient aux conditions du bonheur domestique et de la vie de famille.

923. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

La composition est sévère, de proportions très calculées, de coupe et déstructuré soigneusement étudiées ; le développement est d’une sobriété puissante : les images, choisies, précises, fortes, sortent en pleine lumière ; Vigny a l’expression pittoresque, qui dessine de vastes paysages avec ampleur et netteté : voyez-le nous mener au haut d’une montagne d’où Les grands pays muets longuement s’étendront. […] Il n’avait jamais eu l’invention rythmique très riche : très bon ouvrier pourtant, très patient et très habile, des mètres peu nombreux qu’il avait choisis. […] Mais des rythmes de chanson, très habilement choisis en vérité : des rythmes nets, vifs, qui saisissent l’oreille, que le vers impose presque à la simple lecture, par sa coupe précise et arrêtée.

924. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Le jour où les Athéniens et les Rhodiens luttèrent pour le sacrifice, tu choisis d’habiter chez les Athéniens, comme plus sages. […] Des circonstances extérieures auraient pu, comme il arrive souvent, dérouter ma vie et m’empêcher de suivre ma voie naturelle ; mais l’absolue incapacité où j’aurais été de réussir à ce qui n’était pas ma destinée eût été la protestation du devoir contrarié, et la prédestination eût triomphé à sa manière en montrant le sujet qu’elle avait choisi absolument impuissant en dehors du travail pour lequel elle l’avait choisi.

925. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Dès qu’il y était assis, son livre ouvert dans la main, je m’occupais agréablement au pied des créneaux à choisir, parmi les pierres roulées, les plus belles pétrifications marines, ou à tresser des paniers pour mes sœurs, avec ces joncs qui croissent à sec sur les pelouses arides. […] … » Sa voix était grave, ses expressions choisies ; sa politesse un peu compassée rappelait la cour de Versailles dans un hameau de nos montagnes ; son costume disait l’homme de distinction qui respectait son passé dans sa déchéance ; sa chevelure était relevée en boucles crêpées et poudrées sur les deux tempes. […] Ce colombier, comme le sanctuaire le plus reculé et le plus inaccessible de la maison, avait été choisi par M. de Valmont pour en faire sa chambre.

926. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Mais ce que nous pouvons faire et ce que nous faisons, c’est de choisir les variations que la nature produit et de les accumuler dans la direction qui nous plaît. […] Si l’homme peut avec patience choisir les variations qui lui sont le plus utiles, pourquoi la nature faillirait-elle à choisir les variations utiles à ses produits vivant sous des conditions de vie changeantes ?

927. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

C’est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole : évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d’âme, ou, inversement, choisir un objet et en dégager un état d’âme, par une série de déchiffrements. […] Et qui nous dit que, dans l’avenir, quand les femmes auront le rang qu’elles méritent exactement, quand les jeunes filles réclameront le droit de choisir elles-mêmes leurs maris, que restera-t-il de la vieille forme du sentiment d’amour ? […] Et les vierges de l’avenir auront beau avoir le droit de choisir elles-mêmes leur époux ! […] Cela t’apprendra de n’avoir pas mieux choisi ton moment ! […] Oui, où trouvera-t-il le point de repère qui lui permette de suivre le rythme choisi par le poète ?

928. (1902) La poésie nouvelle

Sans doute, le poète a choisi lui-même son mètre. […] Et il choisit d’en modifier l’éclairage habituel. […] Pour célébrer la petite fée, pour l’amuser aussi et la faire sourire, le poète a choisi les rythmes les plus mélodieux, les mots les plus jolis et les plus élégantes images. […] A force d’art, Moréas a su adapter parfaitement l’un à l’autre l’instrument qu’il s’était choisi et la matière qu’il voulait forger : son œuvre est une étonnante réussite. […] Verhaeren est tout entier à l’idéal qu’il a choisi, et il n’en admet pas d’autre : élégance, délicatesse lui sont odieuses et il n’a que du mépris pour les fades paysanneries de Greuze.

929. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Or, dans la Satyre Ménippée, l’éloquent et sensé d’Aubray, parlant de la monarchie à fonder et du monarque à prendre et à choisir, disait excellemment : « Nous demandons un roi et chef naturel, non artificiel ; un roi déjà fait et non à faire… Le roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lys de France, jetton droit et verdoyant du tige de saint Louis. […] Malherbe, le premier, a introduit la greffe, l’art de greffer dans notre poésie : Miraturque novas frondes et non sua poma… « Les autres avant lui, a dit Godeau, dans leur excès de passion pour les Anciens, pillaient les pensées plus qu’ils ne les choisissaient. » Malherbe a su choisir. […] Un jour, peu après la publication du premier recueil des Lettres de Balzac, on s’en était fort entretenu chez Mme Des Loges, dans une compagnie choisie où se trouvaient, entre autres gens de marque, Racan, Vaugelas et Malherbe ; on avait loué, on avait critiqué.

930. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Vous me demanderez peut-être pourquoi j’ai choisi, cette fois, Louis Veuillot. […] Il est vrai que, de ces morceaux choisis, il faudrait souvent retrancher les réflexions préliminaires ou les conclusions. […] Liberté d’association religieuse et civile… Les corporations ouvrières existent de droit ; elles choisissent leurs officiers, font leurs règlements et exercent leur police intérieure. […] Mais rien ne l’avait amenée à réfléchir sur les préjudices que l’organisation présente de la société apporte aux privilèges de l’âme, et, par un autre instinct plus parfait dans son coeur et plus connu, elle se soumit humblement à ce qu’elle regardait comme la condition nécessaire de la femme, qui lui ôte le droit de choisir et ne lui laisse que tout juste celui de refuser.

931. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Il y a des actions vraiment expressives du caractère constant ou du milieu social, et d’autres plus ou moins accidentelles ; les actions expressives sont celles que le romancier doit choisir pour composer son œuvre. […] Nous choisissons cette œuvre parce qu’elle est classique, et que personne n’en peut nier aujourd’hui la valeur pas plus que les défauts. […] La croix de Saint-André dessinée par Carmen avec un couteau sur la joue d’une camarade de la manufacture n’est pas un incident vulgaire, choisi au hasard pour amener une nouvelle rencontre des deux personnages ; il permet de saisir immédiatement le fond de sauvagerie du caractère de Carmen ; c’est de la psychologie en action. […] Dès que Balzac a eu choisi son sujet, il part des faits observés, puis il institue son expérience, dit Zola, en soumettant Hulot à une série d’épreuves, en le faisant passer par certains milieux, pour montrer comment fonctionne le mécanisme de sa passion.

932. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Pour donner un exemple de ce que je veux dire, je citerai notre Cheval de course anglais qui ne diffère que légèrement des Chevaux des autres races, et qui cependant ne doit point les différences et la supériorité qui le distinguent à la descendance d’un seul couple, mais au soin continuel que l’on a pris de choisir et de dresser un grand nombre d’individus pendant de nombreuses générations. […] — Avant de discuter les trois classes de faits que j’ai choisis comme présentant les plus grandes difficultés qu’on puisse élever contre la théorie des « centres uniques de créations », je dois dire quelques mots des moyens de dispersion des espèces. […] Pour plus de commodité, j’avais choisi principalement des graines de petites dimensions, dépouillées de leur capsule ou de leur fruit ; mais, comme toutes allaient au fond en quelques jours, elles n’auraient pu traverser en flottant de larges bras de mer, qu’elles eussent été ou non endommagées par l’eau salée. […] Il éprouva 98 sortes de graines, la plupart différentes des miennes ; mais il choisit beaucoup de gros fruits, et aussi quelques plantes qui vivent sur les côtes, ce qui devait augmenter la longueur moyenne de leur flottaison, ainsi que leur résistance à l’action de l’eau salée.

933. (1901) Figures et caractères

Suicide physique ou mental, car, en face du déni, le poète doit choisir. […] Le lecteur choisit à son gré, simplifie à sa mesure. […] Il a peur d’y choisir ce qu’il y veut admirer. […] Aussi choisit-il les siennes avec soin. […] Tous lui construisirent un beau palais aux salles choisies.

934. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Dès qu’on a choisi de vivre, il est raisonnable de faire son possible pour s’accommoder è la vie. […] Avant Robinson, ils vécurent insulaires, ayant choisi une île située dans l’infini. […] La pauvreté qu’il avait choisie n’était aucunement figurative ou symbolique ; elle était réelle. […] S’il est rarement permis de choisir la forme de son vêtement, on a quelque licence pour la nuance. […] Quand on entre dans la logique pure, il faut aller jusqu’au bout ; toute station dans ce domaine ne peut être qu’arbitrairement choisie.

935. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Le tort de Denne-Baron, qui se sentait appelé vers lui par une prédilection précoce, est de ne l’avoir qu’effleuré en vers (je ne parle pas de sa traduction en prose, qu’il n’a faite que bien plus tard) ; au lieu de prendre Properce corps à corps, de le suivre, de le serrer de près, de ne laisser passer aucune élégie sans en avoir raison, et, tantôt vainqueur, tantôt vaincu, de coucher toujours, pour ainsi dire, sur le champ de bataille ; au lieu de cela, il choisit ce qui lui plaît, il court, il élude, il abrège, il n’engage pas la lutte puissante et décisive au terme de laquelle est le laurier.

936. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Les noms des amies chantées par André Chénier dans ses Élégies sont maintenant connus, du moins presque tous : il n’était pas de ceux qui se choisissent des « maîtresses poétiques », et qui font des élégies en l’air.

937. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Il m’est arrivé quelquefois de causer littérature avec des personnes du sexe, réputées d’ailleurs fort instruites, et dont quelques-unes même étaient ou avaient été des institutrices distinguées ; elles savaient des mots, des définitions qu’elles répétaient de confiance ; elles avaient lu des extraits, elles en étaient presque toutes plus ou moins aux morceaux choisis de Noël et Laplace.

938. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Le mosaïsme, moins développé en dogme que la religion chrétienne ; s’en tenant, avant tout, à l’unité de Dieu, qu’il importait de conserver entière et pure au sien du polythéisme ; renonçant à lier et à associer l’humanité encore rebelle et trop peu assimilable ; le mosaïsme, même avec ses restrictions, ses ignorances et ses grossièretés, cimentait plus fortement qu’aucune autre religion n’eût fait, et coordonnait en société complète, dans sa contrée étroite et montagneuse, son petit peuple choisi.

939. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Je choisis dans Virgile, le poète du monde où l’on peut trouver le plus de vers sensibles, ceux qui peignent la tendresse paternelle ; car il faut pour attendrir, sans employer la langue de l’amour, une sensibilité beaucoup plus profonde.

940. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

. ; 3e édit. 2 vol in-12, 1701 ; Mémoires, dans les Oeuvres choisies, Paris, in-8, 1826 ; Contes de ma mère l’Oye, petit in-12, 1697.

941. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Paul Bourget Après les poésies, après les romans, voici que paraît le Journal d’un poète, ce précieux recueil de pensées intimes, choisies, avec un tact irréprochable, dans les papiers de l’écrivain mort, par M. 

942. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

C’est lui qu’il va choisir comme protagoniste, pour jouer sur la scène la tragi-bouffonnerie qu’il médite et qui n’est qu’une réplique modernisée du Bourreau de soi-même.

943. (1890) L’avenir de la science « XI »

Ce fait d’une langue ancienne, choisie pour servir de base à l’éducation et concentrant autour d’elle les efforts littéraires d’une nation qui s’est depuis longtemps formé un nouvel idiome, n’est pas, comme on voudrait trop souvent le faire croire, l’effet d’un choix arbitraire, mais bien une des lois les plus générales de l’histoire des langues, loi qui ne tient en rien au caprice ou aux opinions littéraires de telle ou telle époque.

944. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

En supposant que l’Abbé de Marsy se soit attaché à l’imitation plus qu’il n’a fait, il auroit toujours la gloire d’avoir su bien choisir ses modeles, & dans ses modeles, les morceaux véritablement dignes d’être imités.

945. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Eh bien, quand Gœthe composait Faust, il était également obligé d’attendre la résolution intérieure d’une équation qui avait pour termes des images et des idées : son attention et son « aperception » réagissaient pour éliminer ce qui ne convenait pas au dessein choisi ; elles établissaient un intérêt dans le développement du spectacle interne, un nœud dramatique.

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