Ai-je besoin de dire que les maîtres de notre art demeurent hors de cause ? […] L’amertume de sa réponse, la colère qui respire dans cette singulière apologie, montrent assez clairement que sa cause ne lui paraît pas bonne. […] Par une illusion facile à comprendre chez l’ambitieux, il a fait de sa cause personnelle la cause de sa couleur, et se refuse à reconnaître la suzeraineté de la France. […] S’il leur dit de choisir, ce n’est pas qu’il les aime avec tiédeur ; c’est qu’il s’abuse sur le vrai but de son ambition, c’est qu’il voit dans sa cause la cause d’un peuple entier, et qu’il croirait manquer à sa mission, trahir le rôle que Dieu lui a confié en cédant aux prières qui lui conseillent la soumission. […] Dargaud n’est, à proprement parler, qu’un effet sans cause.
Et cependant, quand il appela à la vie artistique le beau et le laid indistinctement, quand il accorda à tous les mots leurs lettres de naturalisation dans les domaines de la poésie, le Romantisme servit la cause de la réalité. […] » La cause pour laquelle le livre ne plut pas mérite qu’on la raconte. […] Il règne toujours une certaine harmonie mystérieuse entre le style, le talent d’un auteur, et les sujets dont il fait choix ; cette harmonie procède de causes intimes. […] Il est vrai qu’ici on ne prend pas la question avec la même chaleur qu’en France : cela peut venir de plusieurs causes. […] Parmi les causes qui rendent improductif le roman en Espagne, on ne devrait pas compter la rareté des lecteurs, puisque nous avons un public immense, si nous songeons aux républiques sud-américaines qui parlent notre langue.
Quelle qu’en soit la cause, il y a un grand charme dans tous les écrits de M. […] Il ne faut donc avoir nulle surprise devant l’infécondité de certains poètes : à peine devrons-nous en rechercher la cause, qu’elle ait nom dédain, dégoût, défiance, ou placidité. […] Quant aux défauts des œuvres qu’il aimait, il les voyait bien, mais il préféra souvent les taire, sachant que l’éloge doit, pour porter, être un peu partial, et sachant aussi que le rôle du critique est de nous signaler des beautés et des joies, non des imperfections et des causes de tristesse. […] Dans presque toutes ses toiles, sous cette enveloppe morphique, sous cette chair très chair, sous cette matière très matière, gît, pour l’esprit qui sait l’y voir, une pensée, une Idée, et cette Idée, essentiel substratum de l’Œuvre, en est, en même temps, la cause efficiente et finale. […] Il y a un lien de cause à effet, cela est naïvement clair, entre l’homme et l’œuvre, mais de quel intérêt peut bien être la connaissance de l’homme pour qui s’amuse aux fantastiques marines de Claude Lorrain ?
À chacun son règne, à chacun son sceptre ; la comédie a ses causes, la critique a les siennes ; pas un livre et pas une censure de ce livre qui n’eût sa raison d’être. […] « Voilà, Monseigneur, toute la faute que j’ai commise en tout cela, dont j’ai eu et j’ai encore un chagrin mortel ; et je voudrais pour toute chose au monde, ou que la lettre n’eût jamais été imprimée, ou que je n’eusse jamais écrit sur cette matière qui, contre ma volonté, cause le scandale qu’elle cause ! […] À ces causes, Monrose était excellent dans cette vivante image du valet de l’ancienne comédie. […] À ces causes, il s’en va demander un bon conseil à son compère Géronimo, qui est un bourgeois de bon sens. […] Relisez avec-soin cette prose si remplie de toutes sortes d’élégances, de finesse et de tours nouveaux, et vous reconnaîtrez à coup sûr la source et la cause première de la comédie de Marivaux.
Il explique assez franchement les causes du succès de Zaïre. […] La Harpe décide que la cause de Zamti est plus favorable que celle d’Agamemnon, que le sacrifice de Zamti est pur, celui d’Agamemnon inspiré par l’orgueil. […] elle était presque aussi grande que la différence qu’il y avait entre les deux causes. […] Je révèle ici aux profanes d’étonnants mystères : ce sont les grands effets par les petites causes. […] Les dramaturges ressemblent à ces avocats qui appellent le pathétique au secours d’une mauvaise cause, et s’efforcent d’attendrir les juges qu’ils ne peuvent convaincre.
Le mouvement de la France vers la Russie a des formes et des causes complexes. […] Mais le physicien n’affirmera jamais qu’un fait s’est produit sans cause ou que n’importe quelle cause peut être suivie de n’importe quel effet. […] Mme Daudet, qui débrouille si mal les vraies causes de son amour pour l’Angleterre, croit avoir été initiée à la poésie par Hugo et Leconte de Lisle, tandis que ses premiers vers sont des imitations de Sully-Prudhomme. […] Elle met Darwin en alexandrins, rime richement une tardive chronique sur la déesse Raison ou nous apprend en un quatorzain que l’Histoire n’a pas rempli toute sa mission quand elle nous a montré « d’une plume fringante » les événements extérieurs, mais qu’elle doit encore, très grave, s’efforcer d’en déterminer les causes. […] D’abord une explication nouvelle des fossiles : « Ces pierres n’étaient-elles pas des ébauches d’animaux ou de créatures humaines, que le soleil n’aurait pu réchauffer, se trouvant, par une cause quelconque, à l’abri de ses rayons et qui, par cette même cause, auraient échappé à l’Intelligence suprême qui n’aurait pu les animer, les vivifier, et seraient, à la longue, par l’effet du sol battu par les pluies, rentrées dans la terre et se seraient pétrifiées avant d’avoir la forme parfaite. » Quittons les ténèbres de la préhistoire : « Les Gaulois, qui vivaient depuis des siècles dans des sentiments de fraternité, malgré qu’ils connussent l’amour sexuel, furent envahis par les Francs ».
Ce n’est pas, je crois, là qu’il faut chercher une des causes de nos défaites, et l’héroïsme de la défense de notre sol le prouve de reste. […] Le baryton chante pas payé ; la divette chante pas payée ; ce comique chante pas payé à cause du trio dont ils se sont tant moqués aux répétitions, mais qui depuis ce matin, leur paraît superbe, et où chacun d’eux se juge incomparable. […] Le Verre d’eau de Scribe ou « aux petits effets les grandes causes », puis Salammbô reconstituant Carthage, peuvent servir à développer cette thèse que je ne fais qu’indiquer. […] C’est ce dédain qu’il faut lui reprocher, car chemin faisant il cause de cruelles blessures, dévoilant l’intimité de ceux qu’il considère comme l’ennemi, quand il y trouve le profit pour sa cause ou l’appoint pour compléter un argument. […] Francis Chevassu parmi les écrivains de talent du jour qui ne font pas fi de l’esprit, et pour cause.
Bien qu’il voie beaucoup de monde, Champfleury cause peu. […] Cette poésie ne va pas jusqu’à l’âme ; les nerfs seulement en sont atteints et agacés ; elle nous cause des inquiétudes dans le cerveau, comme une fausse position des inquiétudes dans les jambes. […] Examinons la cause, pièces en main. […] Les critiques spéciaux (et je m’en étonne) n’insistent pas assez sur cette cause de la décadence de l’art dramatique… L’art ? […] Cette mortification se renouvelle chaque fois qu’un homme d’esprit cause avec un imbécile.
Si j’étais le moins du monde habile, je me garderais bien de séparer ma cause de la leur. […] Je sais bien que c’est le fanatisme scientifique, le déterminisme darwinien qui est seul en cause pour le moment. […] Paul Bourget nous a fort bien exposé les doctrines, explique, comme Spinoza, l’illusion de la volonté par l’ignorance des motifs qui nous font agir et des causes sourdes qui nous déterminent. […] Je suis philosophe ; je recherche les causes, et voilà une cause qui m’échappe. […] Pour le vaincre il est obligé de le rendre sensible à la beauté de Sara et cette sensibilité, qu’il a lui-même inspirée, lui cause dès qu’elle se montre une douleur cuisante.
Du reste, il ne bavarde pas ; mais il cause. […] Avec un intelligent abbé Duregard, il cause. […] Qu’on cherche l’enchaînement des effets et des causes : parmi les causes et à l’origine des causes, l’on trouve Savignan. […] Je ne vous parle donc pas des autres causes de notre séparation. […] répondait-il ; jamais on ne me verra bouger à cause des Prussiens !
Il faut anéantir la pensée de ce jour néfaste ; car cette pensée n’eut ni cause, ni motif ; elle fut une pensée stérile, incapable d’arriver à l’acte. » Quand toutefois l’absurdité s’obstina et que la foudre populaire se mêla du problème, M. […] La lettre ayant soulevé des objections à cause du peu de convenance et de mesure de certains termes, je vis arriver, au nom de M. […] M. de Beauterne, croyant rendre sa cause et celle de M.
Chalciope de son côté, saisie de crainte pour ses enfants qui sont devenus suspects au roi son père, fait en ceci cause commune avec les étrangers, et a déjà songé à implorer sa sœur. […] Il lui sembla que l’étranger se soumettait à l’épreuve, non pas tant qu’il désirât beaucoup de remporter la toison du divin bélier, car ce n’était point pour cette cause qu’il était venu dans la ville d’Éétès, mais bien pour la ramener dans sa patrie, elle comme son épouse virginale104. […] Celle-ci accourt, l’interroge, la presse : « Quelle est la cause de cette douleur ?
La saine critique nie jusqu’à l’existence de Gersen, et la conformité de son nom avec celui de Gerson, chancelier de l’Université de Paris, paraît avoir été seule la cause ou l’occasion d’une attribution erronée. […] Alors il s’attriste, il gémit, il prie, à cause des maux qu’il souffre. […] Rappelez-vous vos péchés avec une grande douleur et un profond regret ; et ne pensez jamais être quelque chose, à cause du bien que vous faites.
Peut-être est-ce la cause la plus puissante qui a maintenu dans notre littérature, durant un si long espace de temps, l’imitation de l’antiquité, l’emploi de la mythologie, le respect des règles formulées par Aristote et par Horace, la survivance des genres cultivés à Rome et en Grèce. […] J’ai jadis étudié longuement les causes et les effets de ce regain de popularité dont les anciens furent l’objet : on me pardonnera de reproduire un court fragment de cette étude157 : Qui croirait que Rollin, le bon Rollin, l’inoffensif Rollin dût être cité parmi ceux qui ont préparé la Révolution française ? […] L’histoire romaine, froidement ramenée à un enchaînement serré de causes et d’effets, n’excite plus les mêmes enthousiasmes irréfléchis que présentée comme un traité de morale en action.
À cet affinement sont des causes multiples, évidentes : la lecture de Schopenhauer, donné aux Français en des recueils bizarres de morceaux choisis ; la faillite dernière des aspirations romanesques ; le spectacle désolant de la démocratie, accélérant encore l’évolution fatale vers l’hétérogène ; et ce livre d’Amiel, peu lu, fort admiré. […] Mais le prisonnier, sous l’influence d’idées nouvelles, voit ses chaînes tomber ; il se retourne, cherche derrière lui la cause terrifiante des fantômes ; et c’est toujours les fantômes qu’il aperçoit. Alors il comprend les raisons du cauchemar : il regarde en soi-même, se connaît la seule cause ; il est libre, et le Prisonnier de la Caverne devient le Mage Divin.
On l’a justement remarqué, le manque d’un organe distinctement sensible à l’électricité chez l’homme aurait pu être cause que nous n’eussions jamais rien connu de l’électricité même. […] Ce fait, c’est qu’il y a des sensations dont nous ignorons les conditions et les causes, dont nous ne pouvons même discerner les éléments, mais qui cependant sont immédiatement saisies par la conscience. […] Il faut donc admettre que la sensation est un facteur efficace dans la lutte pour la vie, une des forces en action, au sens le plus général des forces, considérées comme causes de changement et de mouvement.
Précisément parce que tout mode de sensibilité et de conscience est le résultat d’une infinité de causes, on ne peut pas le construire a priori. […] De même, si on demande pourquoi nous percevons les objets sous la forme étendue, il est clair que ce qui est spécifique et irréductible dans l’étendue sera inexplicable, tout comme la douleur particulière et sui generis que cause un mal de dents. […] Au moyen de cette réflexion physiologique, les sensations seraient projetées dans la direction des parties du corps excitées et des causes externes qui ont produit l’excitation.
Daudet, lui, cause de son épouvantable misère, et de jours, où il ne mangeait pas littéralement… trouvant toutefois cette misère douce, parce qu’il se sentait aux épaules, la délivrance, la liberté d’aller où il lui plaisait, de faire ce qu’il voulait, parce qu’il n’était plus pion. […] Il devrait bien lâcher le macabre, et écrire un livre de prose, sur ce dont il cause d’une manière si spéciale. […] Un moment, on cause de l’échauffourée de valetaille, qui a eu lieu, l’année dernière, à un bal chez la princesse de Sagan, cette émeute de larbins au bas du grand escalier, crachant des injures à leurs maîtres et à leurs maîtresses, sur ce téléphone, déshonorant les gens demandant leurs voitures, au milieu des m… et de salauderies ignobles.
. — Que nos dernières Chansons de geste sont déjà, dans le vrai sens du mot, des épopées littéraires ; — non moins artificielles qu’en d’autres temps une Henriade ou une Pétréide ; — mais que l’inspiration vraiment sincère se retrouve, en même temps que la cause reparaît, dans les chansons qui forment le Cycle de la Croisade [Ex. la Chanson du Chevalier au Cygne]. […] Bédier pour la négative]. — Qu’il se peut qu’en effet quelques fabliaux nous soient venus de l’Inde ; — mais qu’en général on a de notre temps beaucoup abusé des « origines orientales » ; — et que la plupart de nos fabliaux, comme Brunain, La Vache au Prêtre, ou Le Vilain Mire, ou La Bourgeoise d’Orléans, ne supposent pas un effort d’invention qui passe la capacité de l’expérience la plus vulgaire. — Grossièreté des fabliaux ; — et difficulté d’en transcrire seulement les titres ; — pour cause d’obscénité. — De la portée satirique des fabliaux ; — et, à ce propos, qu’ils semblent avoir évité d’attaquer les puissants du monde. — Comment, en revanche, ils traitent le prêtre, le « curé de village », non le moine, ni l’évêque ; — et comment ils traitent la femme. — De la valeur « documentaire » des fabliaux ; — et s’ils nous apprennent quelque chose de plus que les Dits, par exemple ; — ou tant d’autres « documents » de tout ordre. — Fortune européenne des fabliaux ; — et, au cas que l’origine n’en soit pas française, — du peu de gré qu’il faut savoir à nos trouvères de la forme d’esprit que les fabliaux ont propagée dans le monde. […] Comme nous ne suivons pas, — et pour cause, — dans les notes de ce premier chapitre, l’ordre chronologique, mais plutôt un ordre systématique, c’est cet ordre aussi que nous observons dans l’énumération des Sources, et nous avons moins d’égard à la date de publication des ouvrages qu’à la nature de leur contenu.
Le goût de bien des lecteurs pour les choses frivoles, et l’envie de faire un volume de ce qui ne devrait remplir que peu de pages, sont cause que l’histoire des hommes célèbres est presque toujours gâtée par des détails inutiles et des contes populaires aussi faux qu’insipides. […] Ses premières comédies, qui étaient aussi bonnes pour son siècle, qu’elles sont mauvaises pour le nôtre, furent cause qu’une troupe de comédiens s’établit à Paris. […] Cette scène, convenable au caractère impie de Don Juan, mais dont les esprits faibles pouvaient faire un mauvais usage, fut supprimée à la seconde représentation ; et ce retranchement fut peut-être cause du peu de succès de la pièce.
88» Le regret de Tocqueville, de ne pouvoir trouver dans les circonstances de son temps un objet digne de lui et, en quelque sorte, le joint d’une grande cause, comme l’avait rencontré M. […] Guizot lui disait un jour à la Chambre en causant : « Vous êtes pour moi un aristocrate vaincu qui accepte sa défaite. » On aurait pu dire aussi et en toute équité : « Vous êtes un aristocrate converti qui plaide la cause du vainqueur, mais qui la plaide sans joie. » Tocqueville ne se donna jamais pleine carrière, en effet ; il ne sut jamais prendre à temps son élan ; il se méfiait des autres et de lui ; raisonnable, consciencieux et prudent, dès le point de départ il enraya sa roue et prit garde de ne point se briser à la borne : il ne courait qu’en signalant le danger.
Mais je ne prétends point exposer en détail ce nouvel ordre de services que rendit Jomini à la cause européenne : cela, je l’avoue, me coûterait un peu. […] An quartier général des souverains alliés, pendant toute cette campagne de France, les envoyés des diverses parties de la Suisse arrivaient, s’agitaient et, dans l’intervalle des combats, plaidaient pour leurs intérêts ou pour leur cause.
Cette lettre, qui a si fort compromis Saint-Évremond en son temps et brisé sa carrière, n’aura pas, je le crains, gain de cause auprès de la postérité, qui enregistre avec une sorte de révérence les faits accomplis : nous sommes devenus grands admirateurs de la politique extérieure de Mazarin. […] Un sceptique de cet ordre serait tenté d’être d’un parti, d’une cause philosophique.
Il n’est pas jusqu’à cette vogue religieuse du moment qui ne semble jusqu’à un certain point devoir se rapporter à lui : sans doute, en ce qu’elle aurait de tout à fait sérieux et de profond, lui-même il n’en accepterait pas l’honneur, et il l’attribuerait à une cause plus haute ; sans doute, en ce qu’elle offre d’excessif et de blessant, il aurait le droit d’en décliner la responsabilité, lui qui a surtout présenté la religion par ses aspects poétiques et aimables ; mais enfin il est impossible de ne pas remarquer que la vogue religieuse, dont le Génie du Christianisme fut le signal, est encore, après toutes sortes de retours, la même qui va accueillir la Vie de Rancé. […] Les pieux biographes de Rancé sont extrêmement sobres de détails à cet endroit ; tout au plus s’ils se hasardent à dire à mots couverts que tantôt une cause ou une autre, tantôt la mort de quelques personnes de considération du nombre de ses meilleurs amis, le frappaient et le rappelaient à Dieu ; mais ils se plaisent à raconter au long, d’après lui, la simple aventure suivante, comme un des moyens dont Dieu se servait pour l’attirer doucement : « Il m’arriva un jour (c’est Rancé qui parle) de joindre un berger qui conduisoit son troupeau dans la campagne, et par un temps qui l’avoit obligé de se retirer à l’abri d’un grand arbre pour se mettre à couvert de la pluie et de l’orage.
Il redevient chimiste : ses premiers travaux chez Lavoisier renouvellent tout leur attrait et le sollicitent à poursuivre : un officier polonais, qui passe à cette époque par Douai et qui cause avec Balthazar, provoque en lui cette subite révolution. […] Mme Claës nous touche encore quand, voyant dans les premiers temps son mari qui lui échappe, sans en comprendre la cause, « elle attend un retour d’affection et se dit chaque soir : — Ce sera demain !
Vinet en faveur de la liberté de tous les cultes, un peu antérieur, mais animé par une action si prochaine, ait été pour lui autre chose qu’une thèse philosophique où sa raison se complaisait : c’était une sainte et vivante cause ; et, à travers la surcharge des preuves et la chaîne un peu longue de la démonstration, à travers le style encore un peu roide et non assoupli, cette chaleur de foi communique à bien des parties de cet écrit, et surtout à la prière de la fin, une pénétrante éloquence. […] Quand il combat ceux qu’il appelle les réalistes à Bâle, et qui voudraient éliminer le plus possible la littérature pure de l’enseignement, il soutient, à propos des classiques français, la même cause que chez nous M.
En un mot, ce n’était plus le texte seul de Pascal qu’on mettait en cause, c’était l’homme même et le chrétien. […] Je ne dis point cela pour réfuter M ’abbé Flottes, mais pour lui montrer qu’il n’y a pas contradiction ni inconséquence dans une opinion qu’il met en cause.
Le reste est non avenu ; au-dessous de la bonne compagnie qui cause, la France paraît vide Quand viendra la Révolution, le retranchement sera plus grand encore. […] Une des causes de la chute et de la défaveur du marquis d’Argenson, au dix-huitième siècle, fut l’habitude qu’il avait d’employer ces sortes de locutions.
Le cardinal Bembo chanta sa mort et l’attribua à sa véritable cause, le désespoir de la mort de Laurent de Médicis. […] Ensuite, après nous avoir caressés et embrassés tous, et demandé pardon pour les choses fâcheuses dont sa maladie avait pu être cause à l’égard de quelqu’un d’entre nous, il fut tout entier à l’extrême-onction et aux dernières paroles qu’on adresse à l’âme qui part.
Il lui est impossible, en vertu de sa forme même, qui se réduit au dialogue, et à cause du peu de temps dont elle dispose, de reproduire la vie avec autant d’exactitude que le peut faire le roman. […] La genèse de l’opérette, la définition du genre, les causes de son éclosion, de son succès, de sa décadence, voilà, pour n’apporter qu’un exemple, ce qu’il a déduit et exposé dans la perfection.
A cause de cela, plusieurs m’ont traité de pygmée, ce qui est fort juste mais aussi de cuistre, de zoïle et même de batracien, ce qui est bien sévère. […] A cause de cela, ce songeur si peu philosophe a quelquefois des vers profonds ; et ce poète, de beaucoup plus d’imagination que de tendresse, a des vers délicats et tendres.
Ils ajoutèrent bravement deux zéros, et même quelque chose de plus, annoncèrent 3 500 votants et envoyèrent à la presse un palmarès fantaisiste où, à côté de gens très connus et de gens qu’ils avaient intérêt à ménager, ils avaient glissé des noms dont personne, et pour cause, n’a entendu parler. […] Qu’ils désertent un peu moins la bonne cause française, s’ils veulent que l’étranger nous rende justice !
Quelque talent que le général Chichkov apportât à plaider la cause du slavon, le russe a triomphé, grâce à Pouchkine. […] Pour moi, je crois que les qualités extraordinaires de la langue russe sont en partie la cause d’un défaut fréquent chez les auteurs qui en font usage avec le plus d’habileté.
Certes, quant au résultat, il se montre comme elle objectif, — encore qu’il réclame du lecteur la complicité d’une pensée ; la différence jaillit quant à la cause d’où ces deux modes naquirent. […] Le fait que j’indique ici brièvement est à la fois un résultat et une cause.
Déjà les parnassiens s’étaient sentis, pour les mêmes causes, inclinés à la sagesse. […] Byron, impuissant à contenir les battements de son cœur trop vaste, ne tient plus en place et s’exile en quête d’une cause sainte où s’immoler en sacrifice.
L'Auteur, qui s'y propose de combattre cette classe d'Ecrivains, qui, ayant secoué le joug de la Religion, se croient Philosophes pour avoir déclamé contre elle, y fait continuellement l'éloge de ces mêmes Philosophes ; il y vante leurs lumieres, leurs connoissances physiques & morales, leurs talens & leurs découvertes : il y expose avec prolixité, leurs principes, leurs dogmes, leurs systêmes les plus dangereux, & ne les réfute jamais d'une maniere satisfaisante ; c'est toujours avec une timidité, avec une nonchalance qui dépite & indigne les Lecteurs les moins zélés pour la cause dont il a entrepris la défense. […] J'ai conçu que l'insuffisance de l'esprit humain est la premiere cause de cette prodigieuse diversité de sentimens, & que l'orgueil est la seconde ».
La terreur envahit ainsi par degrés la scène, sans cause apparente. […] Il proclame en quelques mots la victoire, il montre, à l’horizon de l’Asie, la fumée qui dissipe Ilion dans les airs. — « Nous avons tendu des rêts inévitables, et, pour la cause d’une femme, le « monstre argien, ce peuple en armes sorti d’un cheval a détruit la ville.
. — C’était la fragile image d’un songe : il ne cause pas le plus léger trouble. » La Grèce connut peu la mélancolie ; une éducation héroïque, admirablement impartiale entre la culture du corps et de l’âme, y détruisait en germe ses premiers symptômes. […] Non, ce n’est pas ainsi qu’un roi congédie son ministre, quand ce ministre est un grand homme et un prince de l’Église ; et ce n’est pas ainsi qu’un sujet répond à son roi et se défend contre une disgrâce : il ne menace pas, il persuade ; il ne somme pas, il plaide sa cause.
Autour d’elle, on cause de mistress Clarkson, et les nobles dames du faubourg brodent son histoire à belles griffes. […] Cette favorite, bientôt disgraciée par le monarque, pour cause d’algarades trop fréquentes, avait, elle-même, pour mère une marchande à la toilette qui l’a livrée à ce roi, alors prince royal, jusqu’alors « timide et même un peu farouche », comme l’Hippolyte de Racine, et que l’on avait envoyé à Paris pour l’apprivoiser à l’amour.
L’histoire véridique, l’histoire vraie, l’histoire définitive, désormais chargée de l’éducation du royal enfant qui est le peuple, rejettera toute fiction, manquera de complaisance, classera logiquement les phénomènes, démêlera les causes profondes, étudiera philosophiquement et scientifiquement les commotions successives de l’humanité, et tiendra moins compte des grands coups de sabre que des grands coups d’idée. […] De là une nouvelle philosophie des causes et des résultats.
Qu’on nous permette donc de transcrire cette partie du rapport, soit comme rectification, si nous sommes dans l’erreur, soit comme pièce au dossier, si le public, ce grand jury de révision, doit nous donner gain de cause. […] S’ils se publient dans les conditions ordinaires, ces importants ouvrages, pressentant peu d’acheteurs, s’établiront à très haut prix, ce qui les rendra moins accessibles encore : l’effet, comme toujours, réagira sur sa cause et en doublera l’énergie.
A cause du scrupule de Descartes sur l’immortalité de l’âme. […] Là-dessus Descartes est d’une précision à laquelle il n’y a rien à désirer, qui ne laisse certainement rien à désirer. « Au reste, je me suis étendu ici sur le sujet de l’âme à cause qu’il était plus important ; car après l’erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n’y en a point qui éloigne plus tôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu que d’imaginer que l’âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que, par conséquent, nous n’avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis.
Si j’avais à juger l’école naturaliste française, non dans sa formule, où il entre beaucoup de vérité, non pas même dans l’œuvre de tel ou tel auteur, mais dans l’ensemble des livres qui se réclament du naturalisme, je dirais que son principal défaut littéraire a été de méconnaître la réalité ; je montrerais ce qu’il y a de contraire aux règles de l’observation et de la sincérité, dans le procédé qui consiste à ne peindre de l’homme que les instincts, à supprimer les âmes, à expliquer le monde moral par des causes inégales aux effets, à murer toutes les fenêtres que l’homme, accablé tant qu’on le voudra par la misère, le travail, la maladie, l’influence du milieu, continue et continuera d’ouvrir sur le ciel. […] En poésie, les mêmes causes ont produit les mêmes effets.
De quelque nature qu’elles soient en effet, la multiplication des sociétés est cause de libération. […] Il faut remonter jusqu’aux premiers temps de l’empire romain pour constater un fait semblable, et pour trouver à ce fait des causes à peu près identiques. » 169.
Et, si quelques traits de ce poëme furent le prétexte ou la cause de l’accusation de sacrilège intentée contre Eschyle et repoussée par son frère Aminyas, au nom de leurs blessures communes, jamais l’instinct de la conscience contre un culte faux, jamais le cri de l’humanité contre la force n’aura été plus poétique ni plus grand. […] Les oracles stériles de Laïus sont une cause de ruine.
Mais La Motte, que Duclos appelle le plus aimable des gens de lettres, ne s’éloignait guère, et pour cause, du café Gradot : Après avoir vécu dans les meilleures sociétés de Paris et de la Cour, devenu aveugle et perclus des jambes, il était réduit à se faire porter en chaise au café de Gradot, pour se distraire de ses maux dans la conversation de plusieurs savants ou gens de lettres qui s’y rendaient à certaines heures.
Il est un personnage surtout, depuis cinquante ans, vénérable aux amis de la liberté, et que M. de Carné n’aborda jamais qu’avec une sorte d’ironie méprisante qui sied mal à une intelligence si grave, si morale, et si faite pour honorer tant de constance dans une grande cause.
Bref, par une cause ou par une autre, à un certain moment, il nous arrivera, à nous Modernes, comme à l’antiquité, un peu moins si vous le voulez ; le temps l’a décimée, on nous triera.
Charette, d’une part, et le journalisme, de l’autre, devinrent leurs ressources, et prêtèrent des armes à leur cause.
» Et leurs compagnes qui verront leur tristesse leur en demanderont la cause, et elles ne la diront pas ; et les autres bergères innocentes et jeunes continueront de s’amuser autour de la cabane du satyre ; et lui de les surprendre, de les surprendre encore une fois, de ne les surprendre plus ; et elles de se taire.
Sa préférence si naturelle pour l’industrie agricole sur l’industrie manufacturière, son aversion et sa méfiance d’un gouvernement central dont l’Europe lui avait appris les abus, et que les fédéralistes voulaient installer fortement, le rôle d’opposition qu’il soutint contre eux peur la cause de la moralité politique, tout cela le conduisit à repousser avec une sévérité absolue des institutions et des entreprises qui, bien que mêlées en naissant à beaucoup d’imprudence et de licence, semblent pourtant liées de plus en plus au développement des sociétés modernes.
se demande-t-il : des gens couverts d’un ridicule indélébile ou d’une obscurité plus funeste encore à la cause qu’ils défendirent.
Morale : Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause.
Voici un second et plus grave effet de la même cause : le journal périodique, quotidien surtout, a singulièrement développé la légèreté, la curiosité du public ; il l’entretient dans un état d’excitation, de fièvre ; en lui présentant toujours du nouveau, il le rend plus avide de nouveauté.
Il n’est pas jusqu’à la simplicité de cette loi qui ne soit une leçon pour nous ; que de phénomènes compliqués contenus dans les deux lignes de son énoncé ; les personnes qui ne comprennent pas la Mécanique céleste peuvent s’en rendre compte du moins en voyant la grosseur des traités consacrés à cette science ; et alors il est permis d’espérer que la complication des phénomènes physiques nous dissimule également je ne sais quelle cause simple encore inconnue.
Cette infériorité même était sans doute la cause qui les rapprochait de Jésus et leur valait sa faveur.
Le Cid fut la principale cause de cette persécution.
Les plis de ce vêtement sont anguleux, petits et raides ; je n’ignore pas la cause de ce défaut, c’est qu’elle a drapé sa figure comme pour être peinte de jour.
Les quarante oies viennent de couronner une mauvaise pièce d’un petit Sabatin Langeac, pièce plus jeune encore que l’auteur, pièce dont on fait honneur à Marmontel, qui pourrait dire comme le paysan de Mme De Sévigné accusé par une fille de lui avoir fait un enfant : je ne l’ai pas fait ; mais il est vrai que je n’y ai pas nui ; pièce que Marmontel a lue à l’assemblée publique, sans que la séduction de sa déclamation en ait pu dérober la pauvreté ; pièce qui a ôté le prix à un certain M. de Rhulières, qui avait envoyé au concours une excellente satire sur l’inutilité des disputes, excellente pour le ton et pour les choses, et qu’on a cru devoir exclure pour cause de personnalités.
Mais le coloris de ce tableau, qui est cause que nous en avons parlé, est très-superieur au coloris des autres tableaux de Raphaël.
Nos passages s’attireront plus d’attention quand on les verra rassemblez, à cause du jour si propre à les bien éclaircir qu’ils se prêtent reciproquement.
Si nous descendions aux détails, nous aurions à examiner ici les sources de la mendicité, les causes qui l’ont produite et consacrée en quelque sorte chez les peuples modernes, les raisons qui doivent la faire disparaître à présent : nous aurions encore à jeter un coup d’œil sur le régime de hôpitaux, sur la nécessité ou nous sommes peut-être, dans l’état actuel de la civilisation, d’introduire de grands changements dans l’administration générale des secours aux indigents ; nous aurions enfin à pénétrer dans l’intérieur de nos manufactures pour voir comment il serait possible de conserver la santé de nos ouvriers, de relever en eux l’intelligence et le sentiment moral affaiblis par un travail trop mécanique, de les rendre à l’intensité des affections de famille, de leur donner la prévoyance de l’avenir : mais ce ne serait point véritablement de mon sujet, puisque je dois m’abstenir d’appliquer mes observations à aucun objet en particulier.