L’éducation, problème composé d’une foule de problèmes !
Sans être le vertueux des vertueux et le sage des sages, sans réaliser le type de l’Alcibiade-Zénon que Voltaire avait composé, Vauvenargues, ce malheureux officier du régiment du roi, qui n’avait que la cape et l’épée, et dans sa cape un corps malingre et épuisé, l’emporte, il faut le reconnaître, sur la plupart des hommes de son temps par la fierté, le calme, la pureté des sentiments, la souffrance noblement supportée.
Dans le recueil que nous examinons, Dieu nous garde de frapper de la même condamnation toutes les dissertations qui le composent, Madame Guizot et M.
Les manières de flatter de Collé, il les compose des plus savantes combinaisons et les décompose jusque dans leurs plus simples nuances.
Gorini13 [Le Pays, 26 juillet 1859] I Ce n’est point un livre réellement composé, que ces trois volumes, mais c’est un travail immense et très étonnant de détail.
Sans être le vertueux des vertueux et le sage des sages, sans réaliser le type de l’Alcibiade-Zénon que Voltaire avait composé, Vauvenargues, ce malheureux officier du régiment du roi, qui n’avait que la cape et l’épée, et dans sa cape un corps malingre et épuisé, l’emporte, il faut le reconnaître, sur la plupart des hommes de son temps, par la fierté, le calme, la pureté des sentiments, la souffrance noblement supportée.
Dans le recueil que nous examinons, Dieu nous garde de frapper de la même condamnation toutes les dissertations qui le composent, Mme Guizot et M.
Charles de Rémusat, le philosophe, — qui n’était pas seulement qu’un philosophe, mais un homme politique et un vaudevilliste, ce que j’estime infiniment plus (on a publié dernièrement quelques-unes de ses chansons), — Charles de Rémusat a voulu, par égard pour lui-même sans doute, que le mot de « philosophique » se retrouvât dans le titre d’un drame qu’il avait composé moins pour le théâtre et le grand public que pour se faire plaisir à lui-même, à sa famille et à ses amis.
Sur les soixante pièces qui composent le recueil de Cantel, il y en a beaucoup qui sont complètement mythologiques, comme Adonis, Narcisse, Primavera, Ariane, La Bacchante, Sisyphe, La Grèce, etc., etc. ; mais le reste, sur des sujets de passion plus ou moins idolâtre, est imbibé de ce paganisme de sentiment et d’image qui froidit et qui durcit tout, mais ne cristallise pas toujours.
Mendès, et quand il les lut, il dut se tâter comme Sosie pour savoir si réellement elles n’étaient pas de lui, et s’il ne les avait pas composées dans quelque somnambulisme intellectuel ?
Un vers isolé dans quelque commentaire nous atteste ‘qu’il avait composé des hymnes aux dieux ; et les siècles, à travers tant de ruines, ont conservé son hymne à la Vertu, souvenir de reconnaissance à la mémoire de son ami, l’eunuque Hermias, gouverneur d’une ville d’Asie.
L’artiste ne peut donc nous montrer le beau qu’en ayant perpétuellement sous le regard de la pensée, lorsqu’il compose, un modèle idéal. […] Nul n’obéit plus fidèlement que lui à sa conscience littéraire, nul ne composa moins sa personne en vue du monde. […] L’ode pindarique est divisée en séries successives composées de la strophe, de l’antistrophe et de l’épode. La strophe et l’antistrophe sont composées du même nombre de vers écrits sur le même mètre. […] Tous les mondes dont la création se compose, et tous les grains de sable qui composent ces mondes, sont des idées de l’intelligence divine, sont des mots et des syllabes d’un langage que parle Dieu.
Barreswil a composé un liquide dans lequel le sel de cuivre se trouve tenu en dissolution dans la potasse par un acide organique, l’acide tartrique. […] Barreswil, un réactif de même nature composé ainsi qu’il suit. […] Un deuxième chien, de taille moyenne, reçut pendant trois jours une pâtée composée de pommes de terre broyées avec de l’amidon, du sucre et un peu d’eau. […] Les fibres musculaires, examinées au microscope, sont composées de fibres lisses, non striées, analogues à celles du cœur et de l’intestin. […] Quant à la couche moyenne, elle est composée par le faisceau innominé du bulbe-et les corps olivaires ; c’est cette partie dont la lésion produit plus spécialement l’apparition du sucre, et qu’on a pour but d’atteindre.
Il était composé de deux pièces carrelées et d’un cabinet noir, où couchait Sidonie ; mais il y avait une autre chambre, sur le même palier, pour Marie et Pauline. […] Il n’occupait, avec ses filles, que ce premier et unique étage, composé de quatre pièces et d’une cuisine. […] Il composa même pour elle une opérette, qui fut jouée, intitulée : La Négresse et le Pacha. […] Elle devait être en train de composer ; sous les broussailles de ses sourcils, ses yeux fauves brillaient d’enthousiasme. […] Il méditait profondément, composait le pas, qu’il allait nous donner à étudier.
La pomme de pin semble toute composée d’incisives : en infusion, mêlée à des aiguilles du même arbre, elle calme les maux de dents. […] La matière dont ils sont composés est use matière sensibilisée à l’extrême et qui a déjà la propriété de garder les empreintes des excitations qu’elle reçoit. […] Ruskin se moque des paysages composés, mesurés, équilibrés, tels que nous ne pouvons tout de même que les admirer dans Poussin, ou Claude Lorrain. […] Lui-même saura et dira bientôt que la vie comporte quelques autres occupations, celle, par exemple, de composer une philosophie. […] Le peuple, c’est très bien composé.
Les éléments dont se composent, tant dans l’imagination que dans la réalité, son pittoresque et sa séduction, sont complexes. […] L’artiste intérieur qui construit à Dominique sa vie, l’artiste réel qui bâtit le roman de Dominique, travaillent pareillement à composer une existence comme un paysage, à transposer dans un art de la durée l’équilibre qu’établit Poussin dans son art du simultané. […] Amiel, professeur de philosophie à l’Université de Genève, savait admirablement composer une leçon. […] Art de communiquer sa pensée à autrui, art de composer, art d’écrire, autant de tortures pour Amiel, autant de cadres techniques où il se trouve mal à l’aise. […] Timidité devant la vie à vivre ; timidité devant le livre à composer ; timidité devant la femme à élire et à aimer.
Et là-dessus la revue dont je parle a envoyé un petit questionnaire à ses abonnés à peu près conçu comme suit : Shakespeare sait-il composer une pièce ? […] Et maintenant, est-il vrai que Shakespeare ne sache pas composer une pièce ? La vérité me semble être qu’il ne s’en occupe pas du tout ou, si vous voulez, pas beaucoup ; mais qu’il compose cependant, comme malgré lui, parce que personne n’est plus objectif, si l’on me permet de parler un instant cette langue. […] Il y aurait à dire, par exemple, que le public n’est pas composé de grands ambitieux qui veulent se tailler un empire sur une des côtes de la planète : qu’il n’est pas composé de théoriciens politiques qui, sans la moindre ambition, du reste, prennent plaisir au jeu des projets et succès ou échecs de l’homme d’État ; qu’il n’est pas composé d’historiens, qui sans ambition et sans goût pour la politique, aiment à voir les passions humaines se dérouler sur le vaste théâtre des nations ; mais qu’il est composé d’hommes et de femmes qui ont tous été amoureux et jaloux et qui ont tous cru que l’amour était toute la vie et tous senti que la jalousie était affreuse comme la mort. — Il faut retenir ceci cependant du feuilleton dramatique du grand empereur que le choix du grand sujet, du beau sujet, est le premier devoir du dramatiste et qu’il faut bien se garder de croire qu’en art dramatique il en soit comme en peinture et que le sujet ne soit rien du tout. […] Elle est très bien composée pour l’intérêt de curiosité et pour l’intérêt pathétique croissant.
Quant à l’article lui-même, il était composé tout entier de petites notes découpées et collées sur de grandes feuilles de papier. […] Zola composait la Curée, qui devait former le second tome de ces Rougon-Machard, devenus les Rougon-Macquart. […] Pour jouir d’un poème, pleinement, sans mélange et sans trouble, il faut ignorer le temps et le lieu où il a été composé. […] Renan rêve de composer un eucologe « tissu d’or et de fin lin », digne de recevoir « le regard abandonné de la femme ». […] Il était lettré et composait d’aimables comédies.
Comment les Anglais auraient-ils un théâtre supportable, quand leurs parterres sont composés de juges arrivant du Bengale ou de la côte de Guinée, qui ne savent seulement pas où ils sont ? […] nous composions son histoire de tout ce qu’on peut imaginer de plus glorieux. […] Le perfectionnement de la société politique en Europe a été de faire passer les hommes de l’état domestique à l’état public et fixe des peuples civilisés qui composent la chrétienté. […] C’est là que l’auteur de sa vie a cherché les traits dont il a composé un tableau plein de naïveté et de douceur : il se plaît à nous montrer Rollin chargé de l’éducation de la jeunesse. […] Ce Recueil se compose : 1º.
La société lui semblait un cloaque où grouillaient toutes les bassesses et toutes les turpitudes et l’humanité lui paraissait composée en majeure partie de forbans et de maniaques. […] La maisonnette du boulevard Lannes se composait de petites pièces au plafond assez bas, pourvues d’un agréable mobilier de campagne et tendues d’andrinople ou de perses fleuries. […] Tout cela composait un personnage qui avait du relief, mais dont l’abord n’était pas facile et dont le contact était dangereux. […] Francis Poictevin C’était dans une de ces nombreuses galeries où se tiennent des expositions de tableaux, le plus souvent composées d’ouvrages d’un seul peintre. […] De ce scrupule d’exactitude, de ce tourment du rendu, de cette recherche de la notation minutieusement juste, sont nés les curieux ouvrages qui composent son œuvre, œuvre de peintre presque autant que d’écrivain, œuvre aussi de rêveur qui, de la notation du réel et du visuel, en vint à la notation de l’irréel et de l’invisible.
Les lettres qui la composent sont toutes très significatives dans les alphabets primitifs ; le T, parce qu’il représente l’universalité, la protection, enfin tout ce qui recouvre et à qui on avait donné la forme d’un toit . […] Il vaut mieux ne voir d’abord que les grands traits de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile, qui, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un seul coup une grande misère, et par ce moyen nous met tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. […] Je conviens que nos passions, aussi bien que les livres qui les décrivent, étant devenues intellectuelles, on se les compose à plaisir, on en invente pour son usage, on est l’acteur de son propre rôle ; et à ce compte tout ce qui est possible comme pensée est possible comme passion. […] Les saints, penchés sur leurs nues, assistent, sous l’œil du divin poète, à un drame composé de quatre journées, et coupé d’intermèdes. […] Il n’est composé que de parties nécessaires ; tout ce qu’il enseigne lui est essentiel ; un de ses éléments n’existe point sans l’autre, un seul ne périt point sans que tous les autres ne suivent sa fortune ; la vie est tout entière partout, comme en un corps qui serait tout cœur ; et quelque part aussi que ce corps soit blessé, la mort s’ensuit.
Ses appréciations éparses sur Victor Hugo se résument, se composent en un jugement d’ensemble équilibré, pondéré, non moins attentif aux mérites qu’aux défauts, aux splendeurs qu’aux ombres. […] J’ai essayé de fixer l’image psychologique d’une des populations qui sont entrées au cours de l’histoire, dans le grand composé français. […] Elle ne vaut pas moins pour reconstituer, d’après des indices extérieurs dont pas un d’ailleurs ne doit être négligé, une réalité qui se cache, que pour composer du fictif. […] Certes, le drame n’est pas « bien composé ». […] Quand, sous la baguette du chef d’orchestre, le monument s’ébranle et que les figures qui le composent entrent dans la danse sacrée, c’est l’ivresse d’Apollon, c’est la fête des dieux.
Dans les sentiers odorants de lavande, côtoyant la Seine, sur les rapides de la rivière, franchis avec les grandes perches, nous composions ensemble les descriptions de Charles Demailly. […] Dans ces circonstances, je crois qu’il n’y a que la République pour nous sauver, mais une République, où on aurait en haut un Gambetta pour la couleur, et où on appellerait les vraies et rares capacités du pays, et non une République, composée presque exclusivement de tous les médiocrates et de toutes les ganaches, vieilles et jeunes, de l’extrême gauche. […] est-il composé d’une manière artistique, ce désastre ? […] Être pris d’un amour stupide pour des arbustes, passer des heures, un sécateur à la main, à nettoyer de vieux lierres de leurs brindilles, à sarcler des plans de violettes, à leur composer un mélange de terreau et de fumier… cela au moment où les canons Krupp menacent de faire une ruine de ma maison et de mon jardin ! […] Et les morts ne se composent pas uniquement des malades et des maladifs, achevés par le régime, les privations continuelles.
XIII Aimé Martin, après avoir relevé la fortune de cette jeune femme par l’édition des Œuvres de Bernardin de Saint-Pierre, dans laquelle la veuve l’aidait, composa en vers et en prose, procédé littéraire fort usité alors, des Lettres sur la mythologie, qui eurent un double succès ; se livra à des travaux importants sur l’éducation des mères de famille, source de toute lumière dans le cœur ; puis, à des éditions de nos grands écrivains, qu’il connaissait mieux que personne ; enfin, il étudia Molière, et le commenta en six volumes ; c’était la résurrection du classique, genre fort méprisé de la jeunesse de cette époque. […] Molière composa d’abord sur ce thème, imité de l’italien l’Étourdi et le Dépit amoureux, deux pièces de grands succès. […] Il aimait mieux Corneille, avec lequel il composa Psyché. […] Contentez-vous de composer, et laissez l’action théâtrale à quelqu’un de vos camarades : cela vous fera plus d’honneur dans le public, qui regardera vos acteurs comme vos gagistes ; vos acteurs, d’ailleurs, qui ne sont pas des plus souples avec vous, sentiront mieux votre supériorité. — Ah !
. — Villemessant de lui commander de porter l’article à l’imprimerie et de le faire composer de suite. […] Et ce livre je le composerai de quatre études : une sur Okousai le rénovateur moderne du vieil art japonais ; une sur Outamaro, le Watteau de là bas, une sur Korin, et une autre sur Ritzono, deux célèbres peintres et laqueurs. […] Le mirobolant de la fin du chapitre, c’est de montrer la députation conservatrice et religieuse de la Bretagne, composée en partie de petits-fils de guillotineurs et de spoliateurs de 93, ce qui les fait ressembler, dit-il assez plaisamment, à des gens qui ont volé un paletot avec une décoration, et qui usent du paletot et de la décoration. […] » Et là, son déjeuner se composait de quatre sous de moules, de deux sous de pain, et d’un demi-verre de vin. « Mais ce qui m’a fait souffrir le plus dans ce temps, s’écrie l’écrivain antisémitique, ce sont les pieds, oui, les chaussures.
Le second s’ouvre avec Perrault, qui rallume la guerre en lisant à l’Académie française son poème du Siècle de Louis le Grand, composé tout à la glorification de l’âge présent et au détriment de l’Antiquité (1687).
Hugo, je disais, après quelques mots sur sa Comédie de la Mort (15 septembre 1838) : … Voilà pour l’éloge ; mais, à peine sorti de cette pièce, et en continuant la lecture du volume à travers les autres pièces de tous les tons qui le composent, on ne tarde pas à s’apercevoir que le procédé de l’auteur ne se conforme pas toujours au sujet, n’est pas, tant s’en faut, proportionné à l’idée ou au sentiment, qu’il y a parti pris dans le mode d’expression exclusivement tourné à la couleur et à l’image.
L’ouvrier tailleur est aigri contre le maître tailleur qui l’empêche d’aller en journée chez les bourgeois, les garçons perruquiers contre le maître perruquier qui ne leur permet pas de coiffer en ville, le pâtissier contre le boulanger qui l’empêche de cuire les pâtés des ménagères, le villageois fileur contre les filateurs de la ville qui voudraient briser son métier, les vignerons de campagne contre le bourgeois qui, dans un rayon de sept lieues, voudrait faire arracher leurs vignes792, le village contre le village voisin dont le dégrèvement l’a grevé, le paysan haut taxé contre le paysan taxé bas, la moitié de la paroisse contre ses collecteurs, qui à son détriment ont favorisé l’autre moitié. « La nation, disait tristement Turgot793, est une société composée de différents ordres mal unis, et d’un peuple dont les membres n’ont entre eux que très peu de liens, et où, par conséquent, personne n’est occupé que de son intérêt particulier.
Si l’on parcourt la liste des quarante membres298 qui composèrent la Compagnie à l’origine, on verra aisément que tous ne sont pas des écrivains, et que la primitive Académie est peut-être moins une institution destinée à honorer le mérite littéraire qu’une sélection de gens d’esprit, amateurs de bonne langue et de bons ouvrages.
Les deux premières se composent de pièces dans lesquelles on retrouvera toute l’énergie, la liberté d’allure des Blasphèmes, bien que les tendances en soient diamétralement opposées ; c’est la tolérance qui, cette fois, est la note dominante du livre.
-B Winer défraya une douzaine de solennités académiques avec une série de dissertations sur l’usage des verbes composés d’une préposition dans le Nouveau Testament.
De là sont sortis les six morceaux qui composent ce volume.
La croix se composait de deux poutres liées en forme de T 1168.
Parmi les divers livres qui composent la série intitulée une époque, mon boniment doit vous conseiller surtout Les tronçons du glaive.
Cet Ouvrage, composé pour l’instruction du Duc de Bourgogne, son Eleve, offrira à la Jeunesse un contre-poison victorieux contre les délires de notre espece de Philosophie.
« Quelle oreille, ajoute l’abbé Desfontaines, insatiable de musique, pourroit écouter, jusqu’au bout, un opéra tout entier sur la même mesure, & dont chaque mesure seroit constamment composée de quatre notes égales. » A l’égard des petites pièces, comme les églogues, les idylles, les élégies, les épigrammes, &c. il convient que cette raison n’est pas valable.
En effet, quoi de plus beau, même dans le talent le plus composé de facultés diverses, le plus brillant, le plus savant et le plus étonnant, que cet atome, céleste et mystérieux, qui manque souvent aux grands talents et que Mme de Staël, qui l’avait, appelait l’étincelle divine, — que ce rien qui est tout, qui se mêle à tout et qui fait qu’on est poëte !
Elle est composée sur des motifs éternels.
le nombre de syllabes dont il était composé, voilà ce qui importe principalement à Fournier !
Voici un historien froid comme un officier d’artillerie faisant des études sur le salpêtre qui a failli faire sauter la France, et qui nous apprend de quels abominables éléments ce salpêtre de nouvelle espèce était composé.
Il était composé d’un cerveau et d’un cœur comme les autres hommes.
Ils ne sont pas nombreux, heureusement, mais ces sept morceaux, d’assez courte haleine, et que l’on croirait composés pour des revues à deux sous, s’il y en avait en Allemagne, ont tous les défauts et toutes les débilités de ce talent qui n’a pas de corps et peu d’âme, et dont les œuvres, sans statique et sans équilibre, forment un Alhambra, ou, pour mieux parler, une Babel de vapeur, que le premier coup de vent un peu franc va dissiper.
L’existence si courte de Guy Livingstone se compose des événements les plus ordinaires.
Byron s’est composé son masque comme un acteur… un masque de ruffian, de bandit, de grand coupable, presque d’assassin, comme il en mettait un à ses héros, et il l’ôtait avec ses amis pour en rire (voir ses lettres à Hobhouse et à Moore).
Vera a débuté par une Introduction générale à la philosophie de Hegel, cette philosophie composée de trois parties : la Logique, la Nature et l’Esprit, « termes différents, comme il dit, du syllogisme absolu de la connaissance des êtres », et que cette introduction, dans laquelle M.
Bossuet, qui composait ses sermons à genoux comme saint Charles Borromée, n’est pas un orateur humain.
Fontenelle, lui, quand, de ses deux doigts que j’adore, il a fini d’écrire son Éloge d’Académie ou son Histoire de l’Académie, qui était aussi un éloge, bien digne d’un ancien madrigaliste comme il l’avait été en l’honneur des dames (car les académies sont des dames aussi, quoique composées de plusieurs messieurs), oui, quand Fontenelle a achevé de tourner ce madrigal suprême, et il le tourne bien, ayant eu jusqu’au dernier moment la grâce et la clarté, cette grâce de la lumière !
C’est un livre d’autant plus beau qu’il est un livre le moins possible… L’auteur moins sincère, moins la proie des choses ineffables qu’il raconte, l’eût probablement mieux composé et plus habilement construit.
Dieu, qui est un très grand peintre en arabesques et en toutes autres peintures, l’a composé d’entrelacements très contrastants et très singuliers… La force, en lui, — une force intellectuelle par moments immense, — tout à coup se fond en faiblesse.
Les deux volumes trop restreints qu’on nous a donnés se composent presque exclusivement de sa prose, et ce n’est pas un mal, puisqu’elle est seule véritablement et irréprochablement belle.
V Dans une note, qui fait suite à la préface de son poème, et qui n’est pas plus modeste que cette préface, Gustave Rousselot nous a donné la poétique d’après laquelle il a composé ce Poème humain.
Je sais bien que José-Maria de Heredia a composé beaucoup de vers que je pourrais citer et dans lesquels il a su mêler au marbre impassible de Gautier une veine de sentiment superbe que Gautier ne connut jamais, — la veine rouge de la fierté humaine, — mais il n’en est pas moins certain que l’ensemble des poésies de ce poète, qui a cette noble veine, porte la trace ou le souvenir d’une admiration que je ne voudrais pas voir dans ses œuvres pour le grand pétrificateur de la poésie passionnée.
l’existence si courte de Guy Livingstone se compose des événements les plus ordinaires.
Ainsi, voyages et aventures, c’est l’épopée d’un pareil Scapin, décrit par Gogol comme un type de Russe immortel, — qui ne peut pas mourir, — et qu’on retrouvera toujours, c’est cette épopée qui compose le livre des Ames mortes.
Mais j’entends par romans-feuilletons tous les livres composés, ou plutôt décomposés, en vue de l’intérêt de chaque jour et de son succès, et je dis que cette forme littéraire abaissée pourrait, au fond, très bien s’appeler la forme « Rigolboche » en littérature !
Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles.
Tout en vaquant à ces travaux, nous composions un nouveau volume de vers : la Comédie de la Mort, qui parut et 1838. […] L’Histoire des Treize n’est que cette idée agrandie et compliquée : une unité puissante composée d’êtres multiples agissant tous aveuglément pour un but accepté et convenu. […] Ce sont des personnages monstrueux, composés des éléments les plus hybrides. […] Canalis est un esprit sec, froid, stérile, plein de petitesses, un adroit arrangeur de mots, un joaillier en faux, qui sertit du strass dans de l’argent doré, et compose des colliers en perles de verre. […] G. — Ce fut un dîner étrange, composé d’après des recettes économiques inventées par Balzac.
Shakespeare pouvait se moquer à loisir du ton précieux de la société de son temps, tandis que le vieux Corneille était condamné à composer des vers galants pour la Guirlande de Julie. […] La langue française tout nouvellement formée avait besoin de modèles, et les écrivains de cour se chargeaient d’en composer, sous la férule de l’autorité. […] On pourrait composer sur le dix-huitième siècle une trilogie qui aurait son commencement, son milieu et sa fin, suivant le précepte d’Aristote. […] Le livre de l’Allemagne se composait de quatre parties. […] Ce fut pour lui que Félix Pyat composa son Chiffonnier.
Ceux qui approchent le nouveau maître se composent un visage équivoque, qui n’est ni celui de la joie ou de l’ingratitude, ni celui de la tristesse ou de l’indécence. […] L’hypocrisie est l’attribut distinctif de la classe, sans être le vice commun de tous les individus qui la composent. […] Comme, en prêchant contre la licence des mœurs, il composa un roman licencieux. […] « Veut-on que Sénèque ait composé l’apologie du meurtre d’Agrippine ? […] Le préteur Lucius Antistius, sans aucun sujet de mécontentement, compose des vers outrageants contre Néron (TACIT.
Mais d’autres fois, résigné, il se consolait dans la souveraineté de sa pensée, qui lui paraissait alors seule réelle parmi les vaines visions dont se compose la vie : « … Et toi, ô ma pensée, toi qui seule animes mes jours, source chère d’infinis chagrins, tu ne t’éteindras dans la mort qu’en même temps que moi : car je sens à des signes vivants dans mon âme que tu m’as été donnée pour souveraine à jamais. […] Ce n’est pas un journal écrit au jour le jour, ce ne sont pas non plus des mémoires composés avec le parti pris de raconter sa vie comme on désire qu’elle soit fixée dans l’histoire, en se jugeant comme on voudrait être jugé. […] Les Malavoglia sont le premier volume d’une série qui a pour titre général : les Vaincus ; les personnages des divers livres qui doivent la composer appartiendront à des classes opposées de la société : le lien n’est donc pas, comme dans l’œuvre de Balzac, dans la rencontre des mêmes individus et le retour, de volume en volume, des mêmes héros ; il est seulement dans l’idée philosophique de l’auteur, qui se propose de représenter les vaincus dans toutes les phases de la lutte pour la vie. […] Les Malavoglia avaient été une nombreuse famille, dont les membres étaient dispersés sur la côte de Sicile ; mais peu à peu, elle s’est réduite, et de ses diverses branches une seule demeure, celle de Trezza, qui se compose du patron ’Ntoni, de son fils Bastianazzo, marié à la Maruzza, et de ses petits-enfants. […] Elle exerce d’abord une continuelle influence sur sa manière de composer.
En psychologie, il a inventé : 1° que la perception extérieure est une hallucination vraie ; 2° que l’entendement se compose de deux opérations, l’addition et la soustraction, et que c’est par la soustraction que nous concevons les vérités nécessaires. […] Taine, lesquelles, jointes à ses cinq objections, composent jusqu’ici son budget philosophique. […] La première lui donnerait les propriétés générales de la matière, la seconde les éléments qui la composent, la troisième les conditions particulières de la matière organisée. […] Vacherot est aussi opposé que possible à tous ceux qui veulent faire dériver l’âme des forces inférieures de la nature et composer le plus parfait avec le moins parfait, ce dont, pour le dire en passant, il devrait se souvenir un peu plus lui-même dans sa théodicée. Comme nous, il admet que l’âme n’est pas une résultante ou un composé, mais une force individuelle ayant conscience d’elle-même, que cette conscience n’atteint pas seulement les phénomènes, mais l’être et ses puissances essentielles, l’activité, l’individualité, la liberté.
Cette législation spéciale s’appelle discipline ; les hommes qui composent nos armées sont extraits par différents modes, coercitifs ou volontaires, de la population jeune du pays ; ces hommes reçoivent une modique solde pour enlever toute excuse au pillage, cet abus de la force dans le pays ami, cette stérilisation des ressources dans les pays conquis ; ces hommes reçoivent des armes de différente nature, selon les corps distincts dans lesquels ils sont enrôlés ; ces hommes reçoivent une éducation militaire conforme aux différents usages que le général se propose de faire de leurs armes distinctes dans la proportion numérique de ces différentes armes pendant ses campagnes : infanterie, cavalerie, artillerie, génie, baïonnettes, fusils, canons de campagne, canons de siège, passages des ponts, transports militaires, ambulances ou hôpitaux suivant l’armée. […] Il lui faut des trônes pour toutes les ambitions de sa famille ; il veut que tout le midi du continent appartienne à une seule dynastie composée d’une confédération de couronnes : le monde bourbonien doit devenir le monde napoléonien. […] XVIII Le récit des préparatifs et de la campagne de Russie rend ici à l’historien de l’Empire toutes les qualités spécialement techniques et militaires de son style ; il rassemble une à une, de toutes les parties de l’empire, de la Hollande, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Pologne, l’innombrable multitude d’hommes, de chevaux, de canons, de bagages, dont se compose la plus vaste armée d’invasion qui ait jamais foulé du même pas le sol de l’Europe, et il la conduit étape par étape jusqu’au bord du Niémen.
Je veux, lui répondait-il, qu’il ne fasse autre chose que composer et jouer de la flûte, parce que, si Dieu lui prête vie, il sera le premier homme du monde dans cette profession ; mais un des vieux sénateurs lui dit : Maître Jean, faites ce que vous dit le gonfalonier, parce que cet enfant sera quelque chose de plus qu’un joueur de flûte. […] c’est trop bien pour un orfèvre, me répondit-elle ; et, s’étant fait apporter par sa femme de chambre un lis composé de magnifiques diamants montés sur or, elle me le montra et voulut me le faire estimer. […] « Cependant je priais toujours, et je composais mon chapitre sur ma prison.
L’églogue neuvième, qui paraît avoir été composée peu après la précédente, nous l’atteste : Virgile s’y est désigné lui-même sous le nom de Ménalque : « Hé quoi ! […] Je trouve dans l’ouvrage d’un exact et ingénieux auteur anglais une description du domaine de Virgile, que je prends plaisir à traduire, parce qu’elle me paraît composée avec beaucoup de soin et de vérité : « “La ferme, le domaine de Virgile, nous dit Dunlop (Histoire de la littérature romaine), était sur les bords du Mincio. […] « Si Pollion, comme on le croit, avait conseillé à Virgile d’écrire les poésies bucoliques, qu’il mit trois ans à composer et à corriger, ce fut Mécène qui lui proposa le sujet si romain, si patriotique et tout pacifique des Géorgiques, auquel il consacra sept années.
Je suis prêt à en faire amende honorable et à composer avec vous. […] Gunther, noble roi, au nom de tes vertus, répare les maux que tu m’as faits et compose avec moi sur le dommage, afin que je puisse te le pardonner. […] Les mots sanscrits dont le dialecte allemand est étymologiquement composé ne laissent pas de doute à cet égard ; ainsi mœurs, langage, histoire tout concorde pour faire restituer à l’Allemagne féodale et primitive le caractère oriental qu’elle a conservé jusqu’à nos jours.
— Une Capitulation fut composée dès le commencement du siège, avant la capitulation, avant le bombardement, avant la famine ; — et elle ne fut pas alors publiée : la Capitulation parut — seulement — en 1873… Une insulte, cette œuvre qui ne fut imprimée que trois ans après, en un recueil d’œuvres complètes ! […] Bien plus, qui donc, dans la presse actuelle, aura assez d’intelligence et de pénétration pour reconnaître que, dans l’écrit qui m’a été le plus reproché, composé au pire moment de la guerre, dans une disposition amèrement ironique, j’ai eu surtout pour but de ridiculiser l’état du théâtre allemand ? […] Qu’on se rappelle les sujets par lui choisis pour composer ses œuvres.
Non seulement, en fait, nous ne percevons que des durées, si bien qu’il faut une série d’états pour composer le présent apparent à la conscience et le rendre ainsi perceptible, mais c’est ce caractère composé et successif du présent apparent qui rend possible la représentation de la durée même. […] On ne commence pas par concevoir une sorte de temps spirituel et mental : le temps est d’abord une perspective d’images sensibles disposées par rapport à nous dans un ordre particulier, qui d’ailleurs n’est pas la juxtaposition spatiale ; la série temporelle n’en est pas moins composée d’une suite de tableaux dans l’espace.
Dimanche 16 mars On est aujourd’hui, chez moi, tout à la joie et à la surprise de l’acquittement de Descaves, car le jury était presque uniquement composé de vieilles barbes grises, de gens qui avaient été militaires, du temps qu’on se rachetait ; heureusement que le ministère public a été au-dessous de tout, et Tézenas très habile… Le pauvre Geffroy était des applaudisseurs qui auraient pu avoir deux ans de prison. […] — Oui, et je mets dans mon petit panier… » Et elle nommera toutes les choses qui composent un déjeuner. […] « Son livre se compose de douze chapitres.
Elle construit un rayon de cire presque régulier, composé de cellules cylindriques dans lesquelles les larves éclosent, et, de plus, quelques grandes cellules destinées à recevoir la provision de miel. […] Chaque cellule est donc composée extérieurement d’un segment sphérique, et intérieurement de deux ou trois sections planes, ou même davantage, selon que la cellule est contiguë à deux, trois cellules ou plus encore. […] Depuis le temps que de génération en génération les Abeilles construisent des hexagones, il est beaucoup plus probable qu’elles ont le sentiment instinctif des angles et des plans qui les composent, que celui des proportions et des propriétés de la sphère et de ses sections.
Tantôt, en effet, le sentiment suggéré interrompt à peine le tissu serré des faits psychologiques qui composent notre histoire ; tantôt il en détache notre attention sans toutefois nous les faire perdre de vue ; tantôt enfin il se substitue à eux, nous absorbe, et accapare notre âme entière. […] Helmholtz a signalé un phénomène d’interprétation du même genre, mais plus compliqué encore : « Si l’on compose du blanc, dit-il, avec deux couleurs spectrales, et qu’on augmente ou diminue dans le même rapport les intensités des deux lumières chromatiques, de telle sorte que les proportions du mélange restent les mêmes, la couleur résultante reste la même, bien que le rapport d’intensité des sensations change notablement… Cela tient à ce que la lumière solaire, que nous considérons comme étant le blanc normal, pendant le jour, subit elle-même, quand l’intensité lumineuse varie, des modifications analogues de sa nuance 19. » Toutefois, si nous jugeons souvent des variations de la source lumineuse par les changements relatifs de teinte des objets qui nous entourent, il n’en est plus ainsi dans les cas simples, où un objet unique, une surface blanche par exemple, passe successivement par différents degrés de luminosité. […] Delbœuf dans les conclusions qu’il a tirées de ces remarquables expériences : la question essentielle, la question unique, selon nous, est de savoir si un contraste AB, formé des éléments A et B, est réellement égal à un contraste BC, composé différemment.
Le bureau de l’Académie se composait de MM. […] Il lut alors un discours composé avec goût, simple et court, d’un juste à-propos.
Les œuvres de Louise Labé se composent, en tout, d’un dialogue en prose intitulé Débat de Folie et d’Amour, de trois élégies et de vingt-quatre sonnets, dont le premier est en italien. […] Le silence que Louise a gardé dans les dix dernières années de sa vie et le soin qu’elle prit, dans sa publication de 1555, de marquer à plusieurs reprises que ces petits écrits ont été composés depuis longtemps et que ce sont œuvres de jeunesse, pourrait faire conjecturer qu’elle entra à un certain moment dans un genre de vie un peu moins ouvert à la publicité.
Ce Panyasis, qui était de la grande époque et oncle ou cousin germain d’Hérodote, avait composé chez les Grecs la troisième épopée célèbre, celle qui suivait en renom les deux filles d’Homère. […] Composer après coup de la musique sur de jolis vers lyriques qu’on a intitulés ballade ou chanson, ou encore envoyer ses couplets ou stances au compositeur, ce n’est pas du tout la même chose que d’être chansonnier.
En passant à Florence, Farcy avait vu Lamartine ; n’ayant pas de lettre d’introduction auprès de son illustre compatriote, il composa des vers et les lui adressa ; il eut soin d’y joindre un petit billet qu’il fit le plus cavalier possible, comme il l’écrivit depuis à M. […] Il composa donc plusieurs pièces de vers durant son séjour à Ischia ; il les envoyait en France à son excellent ami M.
La mémoire, c’est la lampe du soir de la vie : quand la nuit tombe autour de nous, quand les beaux soleils du printemps et de l’été se sont couchés derrière un horizon chargé de nuages, l’homme rallume en lui cette lampe nocturne de la mémoire ; il la porte d’une main tremblante tout autour des années aujourd’hui sombres qui composèrent son existence ; il en promène pieusement la lueur sur tous les jours, sur tous les lieux, sur tous les objets qui furent les dates de ses félicités du cœur ou de l’esprit dans de meilleurs temps, et il se console de vivre encore par le bonheur d’avoir vécu. […] Le foyer et le champ, les récits de l’aïeul, Tout ce qui pour le cœur compose la patrie, Tous ces trésors que j’aime avec idolâtrie, Cher pays de Forez, je les tiens de toi seul.
Quand on compose laborieusement le diadème littéraire de son siècle pour les princes de l’art en tout genre, il ne faut pas laisser de telles perles orientales éparses sur les rivages de notre mer du Midi, sans les ramasser et sans les enchâsser dans la mémoire. […] Ces vers semblaient avoir été pensés par Tacite et écrits par André Chénier ; quoique composés par elle dans une langue étrangère (le français), ils n’avaient ni l’embarras de construction d’une main novice à nos rythmes, ni la mollesse, ni la chair flasque des essais poétiques de l’enfance ou de l’imitation sous une jeune main ; ils étaient tout nerfs, tout émotion, tout concert de fibres humaines ; ils jaillissaient du cœur et des lèvres comme des flèches de l’arc intérieur allant au but d’un seul jet, et portant un coup droit au cœur sans se balancer sur un éther artificiellement sonore : Je sonne en tombant, non parce qu’on m’a mis une cloche aux ailes, mais parce que je suis d’or.
Ils y verront par quelles séries d’événements et de dégoût de la monarchie d’Orléans et du gouvernement à suffrage restreint dit parlementaire, je fus induit à composer cette Histoire des Girondins si violemment et souvent si injustement accusée, et dans quel esprit je la juge, je la justifie ou je la condamne aujourd’hui où l’âge qui apaise tout et où la mort qui n’a plus d’ambition sur la terre laissent parler la conscience de l’écrivain et de l’homme politique, comme la postérité parlera de lui si elle daigne en parler, car nos œuvres et nos livres meurent souvent avant nous. […] Nous écrivions les scènes, les portraits, les paroles, à mesure que ses souvenirs, provoqués par nos questions, se retrouvaient et se déroulaient dans la mémoire du vieillard : c’étaient comme les notes du tableau historique et véridique que je me proposais de composer d’ensemble à mon retour.
L’Homme contre la Société, voilà le vrai titre de cet ouvrage, ouvrage d’autant plus funeste qu’en faisant de l’homme individu un être parfait, il fait de la société humaine, composée pour l’homme et par l’homme, le résumé de toutes les iniquités humaines ; livre qui ne peut inspirer qu’une passion, la passion de trouver en faute la société, de la renouveler et de la renverser, pour la refondre sur le type des rêves d’un écrivain de génie. […] J’allai au-devant d’eux dans une vaste enceinte, et, me plaçant devant une grande table qui rompait la colonne et qui m’empêchait d’en être submergé, j’attendis que la plénitude du lieu rendît la foule immobile, et, m’adressant aux premiers rangs, composés des chefs, au milieu desquels rayonnaient quelques belles figures d’artisans plus éclairées que les autres des rayons du bon sens qui transperce l’ignorance et la force brutale des masses : « — Que demandez-vous de nous ?
Les longs rapports qu’il avait eus dès sa jeunesse avec les hommes d’État de tous les gouvernements, à commencer par le prince régent, avec Canning, Stuart, Castlereagh, en Angleterre ; Talleyrand, Fouché, Napoléon, en France ; Gentz, Hiebluer, dans le Nord ; l’empereur Alexandre, de Maistre, en Russie ; Capo d’Istria, en Grèce ; Cimarosa, à Naples, le grand musicien, ami et successeur de Mozart, prédécesseur de Rossini ; Pozzo di Borgo, Decazes, sous la restauration ; Matthieu de Montmorency, le duc de Laval, Chateaubriand, Marcellus, dans l’ambassade de France à Rome ; Metternich et son école, en Autriche ; Hardenberg, en Prusse : lui avaient enseigné que le vrai christianisme se compose, sans acception, de ces idées générales qui, sans se formaliser pour ou contre tel ou tel dogme, généralisent le bien, la civilisation, la paix sous un nom commun, et font marcher le monde pacifié non dans l’étroit sentier des sectes, mais dans la large et libre voie du progrès incontesté sous toutes ces dénominations. […] Le soir, quand le Pape était couché et que les heures de loisir avaient sonné pour lui, sa voiture le ramenait régulièrement, de dix à onze heures, chez la duchesse environnée alors d’une étroite société d’artistes ou d’hommes politiques étrangers, composée de cinq ou six personnes agréables au cardinal.
Je cherchai à me souvenir juste de l’air qu’Hyeronimo et moi nous avions composé ensemble, et petit à petit, note après note, dans nos soirées d’été du dimanche sous la grotte, et qui imitait tantôt le roucoulement des ramiers au printemps sur les branches, tantôt les gazouillements argentins des gouttes d’eau tombant de la rigole dans le bassin du rocher, tantôt les fines haleines du vent de nuit qui se tamise, en se coupant sur les lames des joncs de la fontaine, aiguisées comme le tranchant de la faux de mon père ; tantôt le bruit des envolées subites des couples de merles bleus, quand ils se lèvent tout à coup du fourré, avec des cris vifs et précipités, moitié peur, moitié joie, pour aller s’abattre sur le nid où ils s’aiment et où ils se taisent pour qu’on ne puisse plus les découvrir sous la feuille. […] Je jouai donc l’air à nous deux, avec autant de mémoire que si nous venions de le composer, sous la geôle, et avec autant de tremblement que si notre vie ou notre mort avait dépendu d’une note oubliée sur les trous d’ivoire du chalumeau ; je jetais l’air autant que je pouvais par la lucarne, pour qu’il descendît bien bas dans la noire profondeur de la cour et qu’il n’en tombât pas une note sans être recueillie par une oreille, s’il y avait une oreille ouverte, dans cette nuit et dans ce silence des loges de la prison.
Il compose solidement son personnage intérieur ; il y met une passion forte, qui sera le ressort unique des actes, qui forcera toutes les résistances des devoirs domestiques ou sociaux, des intérêts même. […] D’abord il compose, très solidement, très soigneusement : dans la moindre nouvelle, il pose ses caractères, il établit son action initiale, et tout se déduit, s’enchaîne ; le progrès est continu, et les proportions exactement gardées.
II Lorsque André Chénier composait ses divins pastiches d’Homère et de Théocrite, il faisait sans y songer ce que personne n’avait fait avant lui, non pas même les poètes de la Pléiade, qui ne comprenaient qu’à demi la pure antiquité et ne la saisissaient point d’une vue directe. […] La lumière excessive et qui exclut la douceur des pénombres, la végétation exubérante aux contours tranchés, le chatoiement des insectes et des oiseaux précieux, l’attitude et les mouvements des fauves dans la chasse ou dans le sommeil, le jeu des lignes précises dans la clarté uniforme, une vie intense où l’on ne sent pas de bonté, où la rigidité de la flore semble aussi inhumaine que la rapacité de la faune, la tristesse sèche qui vient peu à peu d’un spectacle trop brillant qu’on regarde sans rêver et sans que l’œil puisse se reposer dans le vague voilà de quoi se composent ces poèmes, aussi barbares vraiment que les autres23.
Par son tempérament, par ses instincts, par ses facultés, par son imagination, par ses passions, par sa morale, il semble fondu dans un moule à part, composé d’un autre métal que ses contemporains. […] Il a trois atlas principaux en lui, à demeure, chacun d’eux composé « d’une vingtaine de gros livrets » distincts et perpétuellement tenus à jour : un atlas militaire, recueil énorme de cartes topographiques aussi minutieuses que celles d’un état-major ; un atlas civil, qui comprend tout le détail de toutes les administrations et les innombrables articles de la recette et de la dépense ordinaire et extraordinaire ; enfin, un gigantesque dictionnaire biographique et moral, où chaque individu notable, chaque groupe local, chaque classe professionnelle ou sociale, et même chaque peuple a sa fiche.
Non point Fidelie, recueil d’aimables chansonnettes, entre lesquelles splendit une extraordinaire page ; l’opéra véritable de Beethoven est une messe solennelle en ré majeur, composée pour les voix, l’orchestre et l’orgue. […] Ami de Voltaire, il composa une quinzaine d’opéras et une quarantaine d’opéras comiques.
Ouvrons l’Edda islandaise de Sœmund ; parmi les pièces qui la composent, presque toutes en vers allitérés, nous en voyons trois consacrées à Sigurd (le Siegfried des légendes germaines). […] Les articles composés par Wagner, à la demande de l’éditeur Schlesinger, pour la Gazette musicale, furent également reproduits vers la même époque, sans faire pressentir le génie de leur auteur.
La vie est le connexus des activités organiques ; c’est un ensemble de divers faits particuliers, abstrait de ces faits et érigé en réalité objective : chaque organe est composé de tissus constituants, chaque tissu a ses éléments constitutifs, chaque élément, chaque tissu a ses propriétés spécifiques, l’activité de chaque organe est la somme de ces propriétés, l’organisme est le connexus de la totalité. […] Cela ressemble à la conscience générale qui est composée de la somme des sensations, excitées par l’action incessante et simultanée des stimulus internes et externes.
Avec les chiffres d’une faillite, avec les incidents d’une liquidation, il compose des tragédies domestiques. […] Robert Macaire lui-même se compose et se boutonne, le jour de ses noces.
Le jury était en partie composé de républicains, disait-on : il n’y avait donc pas eu de faveur dans la récompense ; et le front de l’artiste s’éclairait de satisfaction à l’idée de n’avoir pas seulement une qualité d’emprunt et de reflet, mais de valoir par soi-même quelque chose.
Il rend surtout témoignage du caractère et du talent de l’auteur, — un caractère ami du bien et jaloux du mieux, un de ces esprits comme il y en a peu, fixés et non arrêtés, défendus par des principes, et qui restent ouverts aux bonnes raisons ; un esprit qui a en soi son moule distinct, et qui imprime à tout ce qu’il traite ou ce qu’il touche un certain composé bien net de sagacité, de savoir, de moralité et de style —, qui y met sa marque enfin.
Feydeau compose ses livres et ne les écrit pas au fur et à mesure, par feuilletons), le style qui, avec ses défauts, est si marqué et si expressif, n’ont pas obtenu l’attention qui était due ; on n’a pas rendu justice, non seulement à de très beaux tableaux très bien exécutés, tels que l’incendie et des paysages de marine, mais à des scènes dramatiques fort vigoureuses, à celles de la falaise entre Daniel et Louise, entre Daniel et Cabâss, à la scène de la dernière partie dans laquelle Daniel, comptant n’avoir affaire qu’à sa belle-mère, rencontre chez elle tous ses ennemis réunis et en a raison un à un, s’en débarrasse successivement, les culbute et les évince, jusqu’à ce qu’il ait réduit le débat à n’être que ce qu’il devait être d’abord, un duel à deux et sans témoins.
La fatalité bien analysée, dans cette campagne de 1815, se compose de bien des éléments et de bien des incidents.
J’ai habituellement de l’homme de moins grandes idées, et je ne le vois que comme un des innombrables accidents dans les variétés de la vie, un résultat bien fugitif et transitoire, une apparition d’un instant (cet instant fût-il composé de quelques millions d’années), et ce que Pindare a appelé le songe d’une ombre. » (Lettre à M. de Chantelauze, du 18 septembre 1868.)
Les éditeurs de ses œuvres avaient toujours jugé à propos d’éliminer un écrit, selon eux, trop familier : « Ce fut pendant ce voyage (d’Auvergne), est-il dit dans le Discours préliminaire de l’édition de 1782, et à l’occasion de tous les événements dont il y fut témoin, qu’il composa la relation des Grands-Jours, ouvrage écrit à la hâte, et qui ne ressemble en rien ni pour la gravité du ton, ni pour l’élégance du style, aux autres productions de sa plume… Aussi Fléchier, parvenu aux honneurs de l’Église et compté déjà parmi les hommes célèbres de son temps, n’a-t-il jamais permis que cette bagatelle devînt publique par l’impression.
Sabbatier admire et que nous n’admirons pas du tout, et dans les divers écrits qu’il composa depuis lors, nous ne cessons de retrouver le contraire précisément de l’exquis : le lourd, le pénible, l’enchevêtré gagnent à chaque pas ; et, pour mon compte, je n’irais pas chercher, si l’on me pressait, d’autre exemple plus sensible de ce mot d’Horace : In crasso jurares æthere natum.
Qu’il nous suffise d’avoir rappelé que, durant les vingt ans écoulés depuis l’aventure de l’ode jusqu’à la publication de Joconde (1662), il ne cessa de cultiver son art ; qu’il composa, dans le genre et sur le ton à la mode, un grand nombre de vers dont très-peu nous sont restés, et que s’il y porta depuis 1664, c’est-à-dire depuis les débuts de Boileau et de Racine, plus de goût, de correction, de maturité, et parut adopter comme une seconde manière, il garda toujours assez de la première pour qu’on reconnût en lui le commensal du vieux Colletet, le disciple de Voiture, et l’ami de Saint-Évremond.
Ce sont là de ces mélanges agréablement tempérés comme les désire et comme au besoin les combinerait le genre académique, dont le triomphe, pour une bonne part, se compose toujours de la difficulté vaincue.
Mais il a compris la chose en auteur qui veut allonger son livre, et non le composer : c’est pourquoi il a entassé dans son Introduction force anecdotes, bons mots, récits de détails, exposés de doctrines religieuses ou politiques, sarcasmes croisés contre les philosophes et les papistes ; nulle part, il n’a placé ces vues générales qui caractérisent l’historien et révèlent en lui l’intelligence de son sujet.
Au sortir surtout de l’atmosphère artificielle qu’infectent nos intrigants de tout âge et de tout étage, quand les corrompus de dix régimes coalisés avec les roués d’hier, avec les parvenus acharnés, les intrus encore tout suants, les avocats-ministres tombés dans l’obésité, composent à la surface du pays une écume vraiment immonde, on se sent soulagé en mettant le pied sur cette terre nouvelle, sur ces seuils antiques et vertueux : c’est au moral comme l’odeur végétale des savanes qu’on respire.
La Revue, en effet, n’est rien de tout cela ; certaines parties des doctrines indiquées ont pu et peuvent se mêler à son ensemble et y faire contraste ou variation ; mais aucun système pareil ne la compose, et le ton qui y domine, bien que d’une nuance plus diffuse et moins tranchée, est particulièrement distinct et reconnaissable.
Mais Richardson, en première ligne, et après ses écrits, plusieurs romans, dont un grand nombre ont été composés par des femmes, donnent parfaitement l’idée de ce genre d’ouvrages dont l’intérêt est inexprimable.
L’amour de la patrie ne se compose que de souvenirs.
Paris, aujourd’hui, est comme Rome sous les Césars, ou Alexandrie sous les Ptolémées, un terreau puissant, étrangement composé de substances brûlantes, capable de produire des fruits extraordinaires, maladifs souvent, enivrants parfois, mais que le sol natal ne revendique pas.
Mais le plus souvent cette série n’a pas le temps de se développer : le mot suivant la réprime et la fait rentrer ; l’on n’a que le temps d’apercevoir quelques-unes des formes qui la composent, et de subir une impression plus ou moins nette ou confuse, fugitive ou durable.
Parce qu’il nous parle de l’exil d’une femme et surtout parce qu’il a été composé sur une ruine, une pierre mutilée où se déchiffre une moitié d’inscription (montibv… carrideo… sàbinvla v. s. l. m.
est-ce un effet de la perspective trop courte il me semble qu’il y a beaucoup d’esprits intéressants et singuliers, et cela justement parce qu’ils sont tard venus ; parce qu’ils ont derrière eux toute une littérature accumulée ; parce que, même ignorants, ils savent néanmoins ou devinent beaucoup de choses et se trouvent tout formés pour aller très loin dans la sensation violente et raffinée ; parce que, tout ayant été dit (et voilà deux cents ans que cela (mot illisible) a été dit), ils donnent naturellement dans l’osé, le bizarre et le fou, et que leur extravagance fleurit elle-même sur un passé trop riche, comme ces fleurs étranges qui poussent mieux dans un humus composé d’innombrables débris de végétaux morts.
C’est un composé plus précieux que le métal de Corinthe.
Ils ont généralement peu de goût pour la casuistique qui a l’inconvénient d’insister sur les imperfections de la solidarité sociale, sur les contradictions et les incertitudes de la morale ; d’inviter par là même l’individu à examiner de près son devoir, à le discuter et à composer avec lui.
Charlemagne refit à sa manière ce que Rome avait déjà fait : un empire unique composé des races les plus diverses ; les auteurs du traité de Verdun, en traçant imperturbablement leurs deux grandes lignes du nord au sud, n’eurent pas le moindre souci de la race des gens qui se trouvaient à droite ou à gauche.
En effet, le courant de conscience qui constitue la vie phénoménale de l’esprit se compose non-seulement de sensations présentes, mais aussi de souvenirs et d’attentes ; il n’est pas borné au présent, il embrasse aussi le passé et l’avenir.
Il convient d’admirer son habileté et de s’intéresser à sa carrière littéraire comme au plus adroitement composé des romans picaresques.
Étudions son cas dans Jude l’Obscur, le plus complet peut-être et le moins mal composé de ses romans.
Il faut remarquer, à l’appui de notre thèse, que le cerveau est un organe double, comme les yeux ou les oreilles, tout au moins qu’il est composé de deux hémisphères.
L’auteur résolut donc de composer son drame en trois parties.
La Révolution, tournant climatérique de l’humanité, se compose de plusieurs années.
On ne put s’empêcher de rire du portrait « d’un vieux capitaine de cavalerie travesti en philosophe, marchant en raison composée de l’air, distrait & de l’air précipité ; l’œil rond & petit, la perruque de même ; le nez écrasé ; la physionomie mauvaise, ayant le visage plein, & l’esprit plein de lui-même ».
Le canticum étoit composé de chants & de danses.
Plus préoccupés des conclusions que de la liberté philosophique, ils attachent peu d’importance à la différence de méthode, et, reconnaissant dans la théologie, sous des formes plus ou moins symboliques, les vérités dont se compose leur credo philosophique, ils sont disposés à une alliance avec les religions positives contre ce qu’ils appellent les mauvaises doctrines.
Donc ce jour-là le parterre se composait, en grande partie, de la génération naissante qui célébrait la Saint-Charlemagne, la fête des écoliers.
Il y a une géométrie matérielle, qui se compose de lignes, points, d’A + B ; avec du temps et de la persévérance, l’esprit le plus médiocre peut y faire des prodiges.
Le Polexandre du verbeux Gomberville ; le Cassandre, la Cléopatre & le Faramond du gascon la Calprenede ; le grand Cyrus, l’Ibrahim de Scuderi, & la Clelie de sa sœur forment de volumes si gros, qu’on pourroit en composer une Bibliothèque.
Comment se fait-il alors qu’il ait professé la formation successive de la parole, la coordination graduelle des éléments dont toutes les langues se composent ?
Malgré toutes les peines qu’il s’est données pour composer sa petite mosaïque de renseignements, pris partout à Prescott et à Brasseur, ses Études, si on en juge par les résultats qu’elles affirment, sont à continuer.
Et ce signe de la bête est peut-être ce qu’il a de plus précieux aux yeux de Barot, qui doit à peu près croire, comme Darwin, que l’homme n’est qu’un singe qui présentement reprend ses droits… Selon lui, la gloire de lord Byron s’en va baissant ; la gloire de Shelley grandit au contraire, et, comme pour ces fiers penseurs de la démocratie, si comiquement optimistes, qui trouvent que l’humanité, composée de toutes les canailles, a toujours raison dans ce qu’elle pense et quoi qu’elle pense, Odysse Barot pense comme toute l’Angleterre actuelle sur Byron (en supposant qu’elle pense ce qu’il atteste), et sans façon il lui rogne sa gloire… C’est à Shelley qu’est l’avenir, dit-il.
Les peines édictées, qui sont « la mort et la confiscation des biens » au profit des hôpitaux, pour les DEUX combattants, pouvaient être d’autant plus sévères que, dans cet édit de 1679, le législateur créait ce fameux tribunal d’honneur composé des maréchaux de France, qui devaient juger en dernier ressort et punir les injures de l’honneur outragé… Le législateur avait fait de sa loi une espèce de filet, tissé de précautions et de peines, dans lequel il pût prendre tous ceux qui participaient à un duel d’une manière quelconque : combattants, seconds, témoins, porteurs de cartels ou d’appels, même jusqu’aux laquais qui, le sachant, porteraient une lettre de provocation de leurs maîtres, — condamnés par ce fait seul au fouet et à la fleur de lys, et, si récidive, aux galères à perpétuité !
et comme avec eux on pourrait composer une foudre !
Il est vrai qu’ils n’avaient pas mis leurs vingt-deux têtes dans le même bonnet, et qu’ils n’étaient, après tout, que les pierres d’une mosaïque intellectuelle, composée par un éditeur… Chacun de ces vingt-deux fragments d’un traducteur intégral avait son petit coin, son alvéole, dans la ruche, sa petite pièce sur laquelle il s’était rué et avait épuisé son petit génie, — et puisque chacun avait choisi le morceau (ode, épode, épître ou satire) qui convenait le plus à son genre d’esprit ou d’imagination, ce n’était pas peut-être, en tant qu’il faille traduire un auteur, la plus mauvaise espèce des traductions que celle qu’ils faisaient à eux tous.
Or, cette espèce d’histoire-là, ce ne sont pas les renseignés, les savants, les attachés et les attelés aux faits qui la composent, tous ces gens qui, voulant faire un livre exact et impartial, n’ont qu’à barrer leurs portes et rester assez indifférents pour ne jamais mentir ; mais bien ceux plutôt qui impriment leur pensée et leurs doctrines sur la face brute de l’Histoire.
C’est un de ces esprits qui croient que le nombre fait la loi morale : « La vertu, — dit-il à la page 16, — la vertu se compose de tous les vices autorisés. » Un pareil homme est depuis longtemps usé sur toutes ses faces.
En ce livre d’un renseignement inouï, il y a des chapitres intitulés : « Source de la fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence somptueuse au meilleur marché possible » ; et vous voyez tour à tour passer devant vous, sous tous les aspects que sa nature de caméléon et de singe lui permettait de revêtir, et sans quitter sa forme de Voltaire, tous les types de la Comédie : Harpagon, le Menteur, Tartuffe, Chicaneau, le Bourgeois gentilhomme et le Malade imaginaire, qui composaient sa mobile et divergente identité !
À ces deux moments d’une vie rompue et qu’il jeta, comme une branche d’arbre cassée, de deux côtés si différents, Lamennais avait le masque colossal que le génie se compose lui-même et qui fait croire à la toute-puissance de la vie et de l’intensité dans ces sublimes infirmes, dans ces pauvres créatures souvent délicates et souffrantes, que ce soit Lamennais lui-même, Pascal ou Byron, et c’est ce masque oublié, délacé dans des lettres familières et faciles, où l’on respire même de son talent, qui permet de trouver, sous l’écrivain, l’homme.
Ici ou là, c’est toujours le même curieux, le même frétillant d’observation, le même assembleur de faits imperceptibles qu’il épingle, et qui se compose des herbiers avec tout et même avec des autographes !
Ainsi, voyages et aventures, c’est l’épopée d’un pareil Scapin, décrit par Gogol comme un type de Russe immortel, — qui ne peut pas mourir et qu’on retrouvera toujours, — c’est cette épopée qui compose le livre des Âmes mortes.
Le livre et le système se composent, en effet, de deux affirmations sans preuve, qu’on peut fort bien contredire sans insolence et réfuter sans beaucoup de peine.
V Nous avons dit que l’ouvrage principal de Donoso Cortès, le seul qui lui gardera dans la Postérité cette gloire à laquelle il ne tint point durant sa vie, était son Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, et c’est même le seul ouvrage régulièrement composé qu’il ait laissé parmi ses œuvres.
Parmi tous les bonheurs et toutes les somptuosités de cette prodigieuse destinée que Dieu, après sa mort, continue à cet heureux, qui aurait pu jeter sa bague aux poissons du Jardin des Plantes, le meilleur, c’est cette gloire plus intelligente et plus pure, incarnée dans l’admiration d’un rare esprit qui sait, lui, pourquoi il admire, et qui se détache de ce fond d’éloges traditionnels et de sots respects qui compose le gros de toute renommée.
Nous voulons parler de cette analyse de la Raison, avec les huit facultés qui la composent, et qui sera peut-être pour la gloire philosophique de M.
Ici ou là, c’est toujours le même curieux, le même frétillant d’observation, le même rassembleur de faits imperceptibles qu’il épingle et qui se compose des herbiers avec tout, et même avec des autographes !
Ribot nous avait annoncé dans ce philosophe composé de quatre morceaux, va apparaître !
Les Conférences qui les composent, et qui contiennent dix années d’enseignement du haut de la chaire sacrée, ont été bien des fois signalées et exaltées dans les journaux ; car, en France, quelle que soit l’opinion religieuse qu’on professe, on résiste peu à l’éloquence.
Edgar Quinet, composé de deux impuissances, n’a pas le bonheur du latin, dans lequel deux négations valent une affirmation.
Mais difficilement me refusera-t-on l’honneur d’avoir abordé les grands sujets, composé de vastes ensembles, suivi le fil des immenses labyrinthes, porté le fardeau des hardies inventions, en un mot, tenté les voies qui demandent non pas un essor pindarique d’un moment, mais une aile infatigable pour parcourir, sans se lasser, le champ de l’épopée.
Ses romans, qui sont moins pour l’esprit des amusements que des amusettes, semblent, dit le subtil et pénétrant Joubert, avoir été « composés au café, par un joueur de dominos, entre deux parties ».
Dans le morcellement universel il cherchait son unité propre et butinait partout pour composer l’œuvre originale dont la conception ne le quitta jamais.
Et plus tard, plus tard encore, ce sera du conteur que l’on se souviendra le plus ; car l’Imagination touchée est la plus reconnaissante des facultés qui composent l’ensemble de notre ingratitude, et c’est aussi l’écho qui brise le moins la voix qu’il renvoie à cette pauvre chanteuse, à l’écho qu’on appelle fastueusement la gloire.
Quel artiste pourrait composer des œuvres aussi monstrueusement paradoxales, s’il n’y était poussé dès le principe par quelque force inconnue ?
On sait que les drames de Victor Hugo sont invraisemblables et ont quelques autres défauts considérables ; mais qu’ils sont bien composés, et d’une netteté de dessin générale très appréciable. […] Mais il avait, dans le roman, Balzac, le maître observateur, Balzac, composé monstrueux du romantisme le plus baroque et le plus niais, et du réalisme le plus solide, le plus plein, le plus vigoureux et le plus riche. […] Berr, un peu trop comique et ayant un peu l’air de se moquer de lui-même, a donné néanmoins, dans le personnage de Ronciat, un composé de sémillant, de fat et de niais tout à fait intéressant. […] Catulle Mendès a fait d’« Albert Glatigny » un poème dramatique, du reste, quoique un peu lent, très adroitement composé et coupé avec beaucoup d’art. […] Henry Mayer a composé d’une façon très savante et très originale le rôle du docteur Kervil.
Elle correspond avec Voltaire, encourage l’ Encyclopédie , paie les dettes de Diderot, pensionne les philosophes…, et se recrute une garde du corps composée de guerriers dont le moins bien réussi jauge cinq pieds dix pouces : une maîtresse femme qui goûte singulièrement les grands hommes, — et plus encore les hommes grands. » M. […] C’est ainsi qu’il composa pour Limnander la pièce des Monténégrins. […] Les surmenés Le public, en France, se compose de cette classe d’hommes qu’un écrivain profond, sous une forme négligée, Stendhal, a baptisé les surmenés. […] En général, la rhétorique des surmenés se compose d’un seul mot, louange ou blâme, un mot qui semble avoir remplacé le célèbre goddam de Figaro. […] Il le sert, comme il fait toute chose, à outrance, et les cuivres que le maître fait mugir dans ses finales, le serviteur en compose les fanfares de ses retentissants feuilletons.
Une société déjà civilisée s’adosse à des lois, à des institutions, à des édifices même qui sont faits pour braver le temps ; mais les sociétés primitives sont simplement « bâties en hommes » : que deviendrait leur autorité, si l’on ne croyait pas à la persistance des individualités qui les composent ? […] Il aura tout de suite rencontré d’autres éléments simples, de même origine, avec lesquels il se sera compose ; ou bien il aura été pris, soit tout seul soit avec d’autres, pour servir de matière au travail indéfiniment continué de la fonction fabulatrice. […] Il n’est pas douteux que le thème simple que nous venons d’indiquer se compose tout de suite avec d’autres pour donner, avant les mythes et les théories, la représentation primitive de l’âme. […] Les perturbations auxquelles nous avons affaire, et dont chacune est toute mécanique, se composent en un Événement qui ressemble à quelqu’un, qui peut être un mauvais sujet mais qui n’en est pas moins de notre monde, pour ainsi dire. […] C’est à composer ce tableau, la pièce avec son mobilier, le journal déplié sur la table, moi debout devant elle, l’Événement imprégnant tout de sa présence, que visaient quarante-trois années d’inquiétude confuse.
Il se compose de deux parties, dont la seconde est une suite de portraits que rien ne lierait entre eux si les sujets n’en avaient été exclusivement empruntés à la France. […] Son livre a été composé avec le sentiment juste des proportions, qu’on ne trouve plus guère aujourd’hui que chez les écrivains universitaires et chez quelques bons écrivains d’Église. […] Il en a exposé magistralement et coordonné les principes ; il lui a composé son esthétique, enchaînement de préceptes rigoureux dont la doctrine de « l’automate spirituel » forme le premier anneau. […] L’homme est, chez lui, un ingénieux composé d’appétits. […] Baudelaire nous déclare lui-même qu’il compose des pastiches, et « qu’en parfait comédien, il a dû façonner son esprit à tous les sophismes et à toutes les corruptions ».
C’est pour cela que ses livres, en apparence si l’on veut, sont si mal composés. […] Personne n’a été plus systématique, et personne n’a composé ses livres d’une manière plus discursive […] Avec son ferme propos de ne rien mettre de ses sentiments dans ses idées, il a écrit des livres qui ne parlent qu’à la raison et à la logique ; et au lieu d’une introduction à la vie religieuse, il a composé un manuel de théocratie. […] Il me semble qu’elle est composée un peu artificiellement de parties qui ne sont pas tout à fait d’accord. […] Nous savons très bien à qui pensait Constant, en 1806, quand il composait le personnage d’Ellénore, et nous savons que, par une délicatesse inconnue de nos jours, ce à quoi il s’appliquait, c’était à ne point le faire ressemblant.
A lire quelques-uns des écrits qu’il composa dans les premières années de la révolution (1789-1791), et dans lesquels il cherche à démontrer la conciliation des mesures politiques récentes avec les croyances chrétiennes ou même catholiques, on serait tenté de conclure qu’il ne s’émancipa que vers cette époque et graduellement ; mais, comme on retrouve les mêmes ambiguités gallicanes dans son écrit sur la Puissance temporelle des Papes, c’est-à-dire à une époque où il était dès longtemps acquis aux pures doctrines philosophiques, on ne saurait s’arrêter à ce qui pouvait n’être chez lui que ménagement de langage. […] Il profita de ce loisir pour étudier les éléments de géométrie avec suite ; il composa même alors une grammaire générale qu’il écrivit sur des cartes. […] On ne trouve dans ses écrits aucune trace de sensibilité ; ils en sont plus dépourvus encore que ceux même de Robespierre, auxquels ils sont très-supérieurs sous les autres rapports ; car, si l’on veut être sincère, il faut avouer aussi que Saint-Just n’était point sans talent, et qu’il apercevait quelquefois, avec une précision assez forte, sinon l’ensemble de l’organisation sociale, du moins quelques-unes des relations qui existent entre les éléments dont elle se compose. […] La Fayotte put y relever bien d’autres passages : « C’est à la suprême loyauté du Chef de l’Empire et à l’invariable libéralité de ses sentiments et de ses pensées, que le public devra la pureté du texte de cette histoire. » Napoléon voulait se faire de cette publication un auxiliaire dans sa campagne de 1807 contre les Russes ; on imprima en toute hâte afin de pouvoir arriver à temps et rejoindre la victoire « L’indépendance de la Pologne, s’écriait vers la fin l’éditeur en haussant le ton, est un intérêt de l’Europe autant qu’un droit des Polonais, et la renaissance de ce vertueux peuple sera l’un de ces vastes bienfaits dont l’histoire de Napoléon se compose.
Indiquerai-je qu’elle est inégale à la plupart des matières, incapable de délimiter nettement un sujet et de composer un livre ? […] Naturellement, il ne faut chercher aucune pensée dans les pièces composées de la sorte. […] Et seul l’enseignement grammatical lui a profité ; elle n’a pu apprendre à composer un livre ou même un chapitre. […] On m’affirme que ce pseudonyme pédant et bachique désigne un monstre étrange, composé de cinq femmes secrétaires et d’un prêtre directeur. […] On s’intéresse à lui voir démolir les préjugés et étaler les contradictions qui composent « la morale factice ».
C’est pour les Lyonnais qu’il a composé sa première pièce de quelque mérite, L’Étourdi ; on était en 1657. C’est pour les Languedociens qu’il a composé Le Dépit amoureux. […] Les traits choisis, recueillis à cet effet, s’assemblent, se composent sous sa main en un tout d’un relief extraordinaire, et alors la figure va bien au-delà de ce qu’il veut peindre. […] Dom Juan, composé de verve, fut prêt à être représenté en 1665, tandis que le Tartuffe complet ne l’a été qu’en 1667, pour être suspendu immédiatement, et n’a été définitivement repris qu’à partir de 1669. […] Elle n’est ni bien composée ni bien agencée.
Stuart Mill composa sa logique dans les rues de Londres, pendant le trajet quotidien de sa maison aux bureaux de la Compagnie des Indes ; croira-t-on que cet ouvrage ne fut pas ordonné en état de conscience parfaite ? […] Tel Narcisse intellectuel, contenté par un auditoire composé d’une femme qui fait semblant d’écouter, s’épandrait moins s’il n’avait pour confidents que les arbres de la forêt, ou Mnémosyme, plâtre pourtant indulgent. […] Quand ils croient composer, ils juxtaposent. […] La littérature, enfin socialisée, se composera de romans historiques où la civilisation d’aujourd’hui sera représentée sous les couleurs que nous attribuons maintenant à l’homme lacustre ; avec cela, quelques traités de science élémentaire. […] Je suppose que l’on a cessé de croire que les poèmes homériques aient été composés au petit bonheur par une multitude de rapsodes de génie et qu’il a suffi de raboter leurs improvisations pour obtenir l’Iliade et l’Odyssée.
Anatole France, songe avant tout au charme des idées, observe leurs jeux capricieux comme un rêveur suit le vol des nuages et en compose de merveilleuses symphonies. […] Son bagage littéraire se composait, je crois, de quelques études sur Molière et de deux petits volumes de vers. […] Le souci de la race doit donc primer celui de l’individu ; le peuple, avec son âme commune, importe plus que les éléments personnels et passagers dont il se compose, plus même que ceux qui semblent le diriger. […] Mais si, comme nous venons de le voir, la race n’est pas une abstraction, elle est du moins un composé : elle est formée par l’ensemble des individus qu’unissent ensemble les liens de l’origine, du sol, de la langue, etc. […] Sans doute, chacun de ceux qui le compose ne les possède pas tous, mais chacun en possède au moins quelques-uns.
Rochefort est Rochefort, et on le retrouve dans les près de quatre cents pages qui composent ce premier volume. […] Les chapitres qui composent le livre d’Édouard Drumont ont, pour la plupart, paru sous formé d’articles dans la Libre Parole, et plusieurs d’entre eux resteront, certainement, au nombre des meilleurs morceaux du grand polémiste. […] Ce volume est composé des souvenirs personnels de l’auteur, pris au cours d’un voyage fait aussi bien dans les campagnes, les rues, les musées, que dans l’histoire, les salons, la littérature du Portugal d’autrefois et de celui d’aujourd’hui. […] Une trentaine de nouvelles composent ce volume, qui contient, résumés en une forme claire, avec une verve toujours rajeunie, les sujets de très amusants vaudevilles, de fines comédies et de drames émouvants. […] Un philologue put composer un livre sur les 500 noms du lion.
Si vous les avez parcourus, vous vous serez aperçu que des observations, bonnes ou mauvaises, sur l’Histoire naturelle composent la plus grande partie de ce qu’ils contiennent. […] L’un et l’autre m’autorisent à vous demander un service que je sais que vous avez rendu à plusieurs autres avec lesquels vous avez été en société de travail, pour les aider à composer des pièces dignes de vous avoir pour acteur. […] L’Académie est composée de trois classes où l’on voit le talent qui produit, entre la protection qui encourage et le bon goût qui apprécie. […] Dorante, qui souffre patiemment devant lui un coquin, qui a composé et mis sur son compte un libelle contre un tuteur honnête dont il aime la pupille, est un lâche. […] L’auteur avait composé cette pièce dans le plus grand secret ; il avait même fait répandre que c’était une satire violente contre lui.
Dans Stello, l’histoire d’André Chénier serait parfaite à mon sens et de poésie et de vérité, sans la scène arrangée chez Robespierre, où mille petites invraisemblances accumulées composent une impossibilité énorme. […] Cet article est composé comme une vie de ce temps-là même, finissant par une retraite pieuse après une gloire pleine de gravité. — On dit que vous avez été souffrant ces jours-ci, je serais allé vous voir sans ce temps affreux et le désordre du jour de l’an.
L’élève Pierre Lebrun s’y distingua ; nous avons sous les yeux, dans les fastes annuels du Prytanée, des couplets qu’il faisait à l’âge de treize ans pour la plantation de l’arbre de la liberté à Vanvres, maison de campagne de l’établissement ; une autre pièce assez remarquable, intitulée les Souvenirs, et qui date de 1802, fut composée au Prytanée de Saint-Cyr. […] Lebrun avait composés sur la mort d’un fils de la reine Hortense, de cet enfant si cher à Napoléon qui le pleura, sont également restés en portefeuille81 avec une quantité de petites pièces.
Mais je ne parlerai un peu que de ses romans ; elle en a composé plusieurs : j’en ai lu deux. […] Depuis un voyage qu’elle fit à Cauterets étant malade, en 1806, la pensée chrétienne lui revint et ne la quitta plus entièrement ; on en suivrait la trace dans ce recueil secret par une suite d’extraits de Pascal, de Fénelon, de Bossuet, de Nicole, de saint Augustin, par des prières même composées par elle, ou que lui avait communiquées Mme de Vintimille.
En réalité pourtant, on a beau chercher à se le dissimuler, plus on s’éloigne des choses, et moins on en a connaissance, j’entends la connaissance intime et vive ; tous ces je ne sais quoi que les contemporains possédaient et qui composaient la vraie physionomie s’évanouissent ; on perd la tradition pour la lettre écrite. […] Et d’abord il paraît constant, nonobstant chicanes, que le premier petit écrit dont se compose cette Satyre farcie (l’écrit intitulé la Vertu du Catholicon) fut imprimé réellement en 1593, avant la chute de la Ligue ; il n’est pas moins certain, pour peu qu’on veuille réfléchir, que tous ces quatrains railleurs, ces plaisantes rimes , épîtres et complaintes, que la Ménippée porte avec elle, coururent imprimées ou manuscrites, et durent être placardées, colportées au temps même des événements qui y sont tournés en ridicule.
Du Bellay, dans son séjour à Rome, et déjà découragé, a fait d’excellentes et de savoureuses poésies ; Ronsard déjà lassé, et sur une corde un peu détendue, a trouvé ses meilleurs accents ; il a composé après 1555 mainte pièce qui échappe presque entièrement à tous les reproches que l’on continue de lui adresser et qu’il ne mérita qu’à ses débuts. […] Mais quand il n’est pas soutenu par ce jet immédiat, dès qu’il compose, il faiblit ; le style fait défaut ; dans l’épopée et dans la tragédie, il s’est contenté de ce qui suffisait à son temps, c’est-à-dire à la moins poétique des époques.
Si nous avons bien compris la vie du poète, cette ode a été composée, selon nous, pour le soulagement mental de Saül, pendant la seconde ou la troisième période de son égarement mental. […] … Dans l’Orient, riche en symbole, Ainsi quand des saints orateurs La pathétique parabole Fait fondre l’auditoire en pleurs, Le prêtre suspend la prière, Il va de paupière en paupière Éponger l’eau de tous les yeux ; Et de cet égouttement d’âme Il compose un amer dictame Qui guérit tout mal sous les cieux !
Sa bibliothèque se composait d’une cinquantaine de volumes philosophiques, épars sur une planche de sapin clouée contre le mur nu de sa chambre. […] Quant au devoir de la société d’assister obligatoirement tous ses membres, la taxe des pauvres et l’impôt sur le revenu, pour égaliser le tribut aux forces contribuables, je suis toujours dans l’opinion qu’aucune société bien ordonnée ne peut subsister sans âme, que l’âme sociale doit se manifester par des actes moraux, et que la moralité de la société est dans l’assistance mutuelle de ceux qui la composent.
X Attristé de l’ingratitude de Ginevra, Bernardo Tasso quitta la cour de Ferrare ; il alla à Venise imprimer les vers qu’il avait composés sur ses amours, en les dédiant à celle qui les avait inspirés. […] La cour du cardinal Louis d’Este, le plus jeune des frères d’Alphonse II, se composait de plus de cinq cents chevaliers, courtisans, officiers ou serviteurs.
Pendant près de deux siècles, les mêmes genres seront cultivés : entre tous, la ballade sera la forme maîtresse de la poésie, chérie des gens du métier (Eustache Deschamps en compose 1374), pratiquée des amateurs (le livre des Cent Ballades est l’œuvre collective des princes et seigneurs de la cour de Charles VI) : la ballade sera ce que fut dans la décadence de la Renaissance, avant la maturité du génie classique, le sonnet. […] Sa vie et son œuvre ne sont qu’une continuation, un agrandissement de la vie et de l’œuvre de Jean Lebel, chanoine de Liège, chroniqueur curieux et divertissant au service de son seigneur Jean de Hainaut101 : jamais Froissart n’ajouta rien à l’idée que son compatriote et maître lui donna de la manière de composer sa vie et son histoire.
Mais ces deux vers sont composés de mots abstraits : « aspect », « fiers » (qui est un latinisme et fait double emploi avec « farouches », ) « relevait », « timides douceurs » ; quoi de plus classique ? […] Deschanel démonte avec beaucoup d’adresse l’admirable tragédie de Phèdre, nous fait toucher du doigt comment elle est composée, ce qu’elle garde d’Euripide et de Sénèque, ce que Racine y a mis du sien. « L’édifice a trois étages, trois ordres, dont les provenances diverses s’accusent dans la conception et dans le style : l’ordre attique, l’ordre romain, l’ordre français ; je dis trois ordres de poésie et de civilisation55 ».
Je pourrais ajouter en cinquième lieu une notice composée par Segrais et imprimée à la suite des Mémoires de mademoiselle de Montpensier, dont il était secrétaire. […] On mêlait un travail manuel aux conversations ; on composait des habits sur des mannequins pour servir de règle à la parure, pour créer une mode53.
Ce fut sept ans après Salamine qu’Eschyle composa les Perses, la première de ses tragédies qui soit venue jusqu’à nous, la seule de tout le théâtre grec dont l’action soit contemporaine. […] La corde de l’ode frappée par la main d’Eschyle, rend toutes les notes de terreur et de pitié, d’émotions et de gradations qui composent la lyre dramatique.
Quatorze trilogies : les Prométhées, dont faisait partie Prométhée enchaîné ; les Sept Chefs devant Thèbes, dont il nous reste une pièce ; la Danaïde, qui comprenait les Suppliantes, écrites en Sicile et ayant trace du « sicélisme » d’Eschyle ; Laïus, qui comprenait Œdipe ; Athamas, qui se terminait par les Isthmiastes ; Persée, dont le nœud était les Phorcydes ; Etna, qui avait pour prologue les Femmes Etnéennes ; Iphigénie, qui se dénouait par la tragédie des Prêtresses ; l’Éthiopide, dont les titres ne se retrouvent nulle part ; Penthée, où étaient les Hydrophores ; Teucer, qui s’ouvrait par le Jugement des armes ; Niobé, qui commençait par les Nourrices et s’achevait par les Gens du cortège ; une trilogie en l’honneur d’Achille, l’Iliade tragique, composée des Myrmidons, des Néréides et des Phrygiens ; une en l’honneur de Bacchus, la Lycurgie, composée des Édons, des Bassarides et des Jeunes hommes.
Théodore de Banville a réuni tous ses précédents recueils (moins un), je me suis dit avec plaisir : Voilà un poète, un des premiers élèves des maîtres, un de ceux qui, venus tard et des derniers par l’âge, ont eu l’enthousiasme des commencements, qui ont gardé le scrupule de la forme, qui savent, pour l’avoir appris à forte école, le métier des vers, qui les font de main d’ouvrier, c’est-à-dire de bonne main, qui y donnent de la trempe, du ressort, qui savent composer, ciseler, peindre.
Monsieur, comte d’Artois, qui avait précédé son frère, était à peine installé aux Tuileries, qu’il avait (indépendamment du ministère officiel, dès lors constitué) ses conseillers à part, son comité intime, sa police secrète : Il y avait donc, nous dit M. de Viel-Castel, deux gouvernements, l’un officiel, connu de tous, conduisant les affaires, composé en général d’hommes sages et expérimentés, mais pour qui le prince n’éprouvait ni confiance ni sympathie, bien qu’il les ménageât beaucoup ; l’autre, occulte, formé pour la plus grande partie de courtisans sans lumières et d’intrigants sans conscience, n’agissant qu’indirectement sur l’administration, mais surveillant et contrariant par des voies souterraines ceux qui en étaient chargés, se préoccupant beaucoup plus des personnes que des choses, et régnant d’une manière absolue sur l’esprit du lieutenant général.
Cette bibliothèque, composée avec tant de goût et tant d’amour, ne sera point dispersée : il l’a léguée à la Sorbonne.
Pourtant un inconvénient est à craindre dans ces productions lyriques trop fréquentes, surtout quand on tient à les rattacher, ainsi que fait l’auteur, à des cadres distincts et composés : c’est qu’au lieu de réfléchir fidèlement dans les vers les nuances vraies qui se succèdent dans l’âme, on ne crée, on ne force un peu, on n’achève exprès des nuances qui ne sont qu’ébauchées encore ; c’est que, pour compléter sa corbeille de fruits, on n’en ajoute, aux naturels et aux plus beaux, d’autres plus énormes d’apparence, mais artificiels et nés à la hâte dans la serre échauffée de l’imagination.
Ce quart de la Confession, qui commence à l’arrivée d’Octave à la campagne, aussitôt après la mort de son père, et qui se termine dans un hymne de volupté et d’amour, à l’instant de la possession, compose un épisode distinct qui, si on l’imprimait séparément, si on l’isolait des autres parties bien profondes parfois, mais souvent gâtées, aurait son rang à côté des idylles amoureuses les plus choisies, de celles même dont Daphnis et Chloé nous offre l’antique modèle.
Lorsque dans deux ou trois littératures, dans deux ou trois poésies qui sont sous la main, on a su découvrir les fruits d’or et se ménager ses sentiers, c’est assez : l’horizon est trouvé ; tout s’y compose ; chaque pensée nouvelle a son libre jeu, en vue des collines sereines.
Mais il y a mieux : le même Nicaise ne s’avise-t-il pas, un autre jour, de composer une Dissertation sur les Sirènes, ou Discours sur leur forme et figure, et d’envoyer son écrit tout droit à la Trappe ?
Dans une Introduction, l’auteur raconte somment, en un château assez voisin de Paris, chez le duc de…, qui, par ambition, s’est fait partisan très avancé des idées nouvelles, une société nombreuse, composée de militaires, de députés, d’artistes, de journalistes, se met à discuter un soir le grand sujet à la mode, à savoir si la source du progrès est dans la vie publique et sociale, ou s’il la faut chercher au foyer domestique.
Ensuite il se guinda de tout son effort pour composer une bonne fiction mythologique à l’éloge de Vaux ; il expliquait sa fiction dans une préface, tout au long, avec des précautions qui auraient fait honneur aux pédagogues Bossu et Rapin.
Il a composé, sérieusement, hélas !
Il refusa sous le Consulat une place de sénateur, et sous l’empire la Lésion d’honneur, « Je suis catholique, poète, républicain et solitaire, disait-il : voilà les éléments qui me composent et qui ne peuvent s’arranger avec les hommes en société et avec les places. » — OEuvres, Paris, 1827, 6 vol. in-18.
Par quel prodige, au milieu de ce siècle de critique et tout en subissant comme un autre les misères de ce siècle, dans ce pays de censure et d’académie, un homme de ce temps et de ce lieu a-t-il pu se ressouvenir de la vraie, pure, originelle et joyeuse nature humaine se dresser contre le flot de la routine implacable et non pas écrire ou parler, mais « chanter » comme un de ces bardes qui accompagnèrent au siège de Troie l’armée grecque pour l’exciter avant le combat et ensuite la reposer, — toutefois, en chantant, ne point sembler (pour ne blesser personne) faire autre chose qu’écrire ou parler comme tout le monde, et, avec une langue composée de vocables caducs, usés comme de vieilles médailles, sous des doigts immobiles depuis deux siècles, donner l’illusion bienfaisante d’un intarissable fleuve de pierreries nouvelles ?
Indirectement et à travers eux, un peu des singularités psychologiques que j’ai essayé de fixer ici pénètre jusqu’à un plus vaste public ; et n’est-ce pas de pénétrations pareilles qu’est composé ce je ne sais quoi dont nous disons : l’atmosphère morale d’une époque ?
La masse totale ou apparente que l’on mesure se compose donc de deux parties : la masse réelle ou mécanique de la molécule, et la masse électro-dynamique représentant l’inertie de l’éther.
Il composait alors les Valentines, recueil de pièces galantes, de madrigaux dans le goût du xviiie siècle, mais d’une liberté d’allures, d’une délicatesse de touche ravissantes !
Si je m’étais arrêté à faire disparaître d’innombrables incorrections, à modifier une foule de pensées qui me semblent maintenant exprimées d’une façon exagérée, ou qui ont perdu leur justesse 14, j’aurais été amené à composer un nouveau livre ; or le cadre de mon vieil ouvrage n’est nullement celui que je choisirais aujourd’hui.
Il faudrait admettre que Bossuet, s’il était né en Chine, aurait composé les mêmes sermons qu’en France à la cour du grand roi.
L’idée de ces individus, unie à celle des plaisirs que nous ressentons, forment une idée composée, une affection.
Nous ignorons de quels Quarante celui à qui on l’adresse peut être Membre : il est du moins très-certain qu’une Société composée de quarante personnages qui goûteroient de semblables Epîtres, formeroit bien la plus mauvaise de toutes les Compagnies.
Même si nous avions acquis de si efficaces notions, si nous connaissions toutes les lois du monde, si nous avions soudé des systèmes innombrables, si nous avions saisi le bruissement des planètes, nous ne serions pas capables de composer de belles strophes, des peintures riches et limpides, des statues charmantes et graves, ou d’éloquentes mélodies.
Les deux volumes de son Cours, qui traitent De l’usage des passions dans le drame, se composent d’une suite de chapitres plus curieux et plus variés les uns que les autres.
Le métail est la substance métallique composée ; le bronze est un métail.
Nous rêvons pour les nations autre chose qu’une félicité uniquement composée d’obéissance.
C’est qu’elle permet à n’importe qui, doué de quelque style et de persévérance, de composer, avec des ressassements de toutes sortes, de fort bons vers, et même d’excellents vers et cela par milliers l’an.
L’amour, dans des mœurs simples, n’est composé que de lui-même, ne peut être payé que par lui, s’offense de ce qui n’est pas lui ; mais dans des mœurs raffinées, c’est-à-dire, corrompues, ce sentiment laisse entrer dans sa composition une foule d’accessoires qui lui sont étrangers.
On serait désolé qu’il n’en eût point et que son paysage fût trop bien composé.
Ce qui suit n’est qu’une phrase nombreuse ; du reste, elle l’est à souhait, et sans affectation ni raffinement, par où elle est un vrai modèle : « Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, | la félicité sans bornes aussi bien que les misères, | une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’Univers, | tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulée sur une seule tête, | qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; | la bonne cause d’abord suivie de bon succès | et, depuis, des retours soudains, des changements inouïs, | la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse, | nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus, | l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté, | une reine fugitive qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes | et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil, | neuf voyages sur mer entrepris par une princesse malgré les tempêtes, | l’océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers et pour des causes si différentes, | un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. » Cette période est composée de membres de phrase d’une longueur inégale, mais non pas très inégale, de membres de phrase qui vont d’une longueur de vingt syllabes environ à une longueur de trente syllabes environ et c’est-à-dire qui sont réglées par le rythme de l’haleine sans s’astreindre à en remplir toujours toute la tenue, et qui ainsi se soutiennent bien les uns les autres et satisfont le besoin qu’a l’oreille de continuité à la fois et de variété, de rythme et de rythme qui ne soit pas monotone.
Quoi qu’il en soit, c’est une biographie à la manière des temps actuels bien plus qu’une vie historique composée, profonde et sévère.
Patience d’insecte qui finira peut-être par triompher de la poutre, mais qui n’empêchera pas les abonnés de la Revue des Deux Mondes de demander, avec l’insolence de la victoire, combien il faut de Calonne pour composer un Buloz.
Il tient autant à ceux qui les lisent qu’à ceux qui les composent.
Le fond de son caractère est un composé de petites passions mesquines, de vanité blessée, d’ambition inassouvie ; et, pour finir ce portrait insolent pour la fille de France, qu’il calomnie en la peignant, par une insolence qui atteigne jusqu’au Carmel où elle va entrer et jusqu’à l’Église dont elle va devenir l’édification et la gloire, l’odieux singe de Michelet ajoute : « La dernière des filles de France à la cour, elle sera dans un monastère la première des carmélites de la chrétienté !
Dans un autre temps qu’à une époque où la production intellectuelle se répand d’autant sur le marché qu’elle est plus inconsistante et plus lâche, l’œuvre de Léon Gozlan, composé d’une vingtaine de volumes, sans compter ses pièces de théâtre, pourrait sembler considérable ; mais nous sommes trop accoutumés à ce prétendu tour de force de la production toujours prête, qui n’est guères plutôt qu’une preuve de faiblesse, pour admettre que vingt volumes in-18, dans une vie tout entière, dans un remuement de plume qui dura trente-cinq ans, soit quelque chose de bien imposant par son ensemble et par sa masse.
C’est un portrait abstrait, composé avec des couleurs comme celles-ci : « Ses charmes dépassaient tout ce qu’on pouvait décrire », ce qui est commode pour s’en dispenser !
Mais l’amour est venu avec son rayon, l’amour l’a avertie à temps ; l’amour a éveillé en elle ce génie du cœur, ce génie composé de grâce et de caresses, et elle n’a plus été qu’une femme.
— se compose de six ou sept étoiles, et vraiment nous n’ayons guères davantage dans le livre qui porte ce nom.
Il n’existe pas, pour ainsi dire ; ce sont les formes données à la structure même de l’édifice qui composent l’ornement, intimement lié, au lien d’être ajouté à l’édifice.
Il ne paraît pas avoir remarqué que la durée réelle se compose de moments intérieurs les uns aux autres, et que lorsqu’elle revêt la forme d’un tout homogène, c’est qu’elle s’exprime en espace.
Il compose le genre humain à sa naissance d’hommes simples et débonnaires, qui auraient été poussés par l’intérêt à la vie sociale ; c’est dans le fait l’hypothèse d’Épicure.Puis vient Selden, qui appuie son système sur le petit nombre de lois que Dieu dicta aux enfants de Noé.
Le comédien était un bonhomme en bois peint, les comédiennes se composaient d’une douzaine de jolies poupées dont les œillades n’étaient à craindre pour personne. […] — On ferait une fortune de l’argent qu’il a dépensé à cette œuvre ; on composerait la plus belle académie et la plus brillante Comédie du monde avec les intelligences d’élite qu’il a secourues ou sauvées ! […] Il chante, il fredonne sa petite chanson ; il compose ses petits vers ; il les écrit sur son genou ; rien ne l’étonne, ou plutôt il se revoit avec joie dans ce monde idéal qui est pour lui le véritable univers. […] Toute sa maison se compose d’une pauvre servante et d’un petit garçon ; le gendre qu’il s’est choisi est riche en vertus, et c’est là tout. […] C’est ainsi que doit s’amuser une honnête cour toute composée d’affables grands seigneurs, que l’aspect des vices importune et fatigue.
Est-ce nous, par hasard, qui avons composé l’argile dont nous sommes pétris ? […] Car il y a des moments qui valent tout, et la vie est composée de moments. […] Tartufe n’a été joué publiquement qu’en 1669, mais il a été composé en 1663 ou 1664. […] Ainsi les écrivains, vers la fin des littératures, imaginent des composés imprévus, et font de savoureux mélanges du moderne et de l’antique. […] Coquelin a très habilement composé le rôle de Socrate !
Dans le Journal de Matteo Spinelli, le latin, le provençal, le sicilien, se confondent encore ; mais les Histoires florentines des deux Malaspini (tirées en grande partie de ces registres nommés Ricordanze où les chefs de maisons patriciennes se transmettaient de père en fils, selon l’usage du patriciat romain, les événements dont se composait la tradition domestique) et la chronique piquante de Villani sont des œuvres italiennes. […] Il se compose de neuf sphères ou ciels qui ont pour centre la terre, et qui tournent, d’un mouvement épicyclique, de plus en plus rapides et lumineuses, à mesure qu’elles s’éloignent de leur axe. […] Le ciel de Dante s’ordonne selon l’Almageste de Ptolémée, adopté par saint Thomas ; il est composé de sept planètes : la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne ; puis vient le ciel des étoiles fixes, au-dessus duquel notre poëte met le neuvième ciel, ou le premier mobile, qui donne le mouvement à tous les autres et n’a au-dessus de lui que l’empyrée, siège de l’Éternel. […] Les âmes, les étoiles des princes justes et saints composent ensemble la figure de l’aigle impériale aux ailes éployées. […] Gœthe prenait plaisir à l’instruire, à causer avec elle de choses élevées ; je n’en voudrais pour témoignage que cette belle poésie scientifique sur la métamorphose des plantes, ce chef-d’œuvre du genre, qu’il lui dédie, et qu’il a composée évidemment pour répondre aux curiosités intellectuelles de sa maîtresse.
Un esprit « bien fait » (je sais d’ailleurs ce que cette épithète sous-entend de postulats et qu’on ne peut écrire une ligne sans affirmer quantité de choses) ne saurait prendre un plaisir complet et sans mélange à une pièce qui, par exemple, n’est pas harmonieuse et mêle deux genres distincts et contraires ; — à une pièce mal composée et qui, après l’exposition, s’en va visiblement au hasard ; — à une pièce sur la vérité et la qualité morale de laquelle l’auteur paraît s’être mépris ; — à une pièce où la prétention vertueuse du dénouement fait un contraste trop fort avec l’excitation sensuelle qu’elle nous a auparavant donnée ; — à une pièce encore où l’action est réduite à un tel minimum que les conditions essentielles et naturelles de l’art dramatique y semblent presque méconnues, etc. […] (Ajoutez que, dans la vie réelle, un conseil municipal peut bien être uniquement composé d’âmes médiocres et viles, mais est composé aussi de pères de famille dont le fils est astreint au service militaire, et qu’ainsi, la salubrité des casernes ne saurait être tout à fait indifférente à leur égoïsme.)
Pourquoi le cerveau est-il enfermé dans une boîte composée d’un si grand nombre de pièces osseuses d’une forme si extraordinaire ? […] Dans leur seconde phase qui répond à l’état de chrysalide chez le Papillon, elles ont six paires de pattes natatoires, admirablement construites, une magnifique paire d’yeux composés et des antennes extrêmement compliquées ; mais elles ont une bouche imparfaite hermétiquement close et ne peuvent manger. […] Le pistil consiste en un stigmate supporté par le style ; mais, en quelques composées, les fleurs mâles, qui naturellement ne sauraient être fécondées, ont un pistil à l’état rudimentaire ou incomplet, car il n’est point surmonté d’un stigmate.
Chiffration mélodique tue, de ces motifs qui composent une logique, avec nos fibres. […] Le dernier des chapeaux-chinois y joue, dans un orchestre, avec une idéale virtuosité, un morceau où sa partie est composée tout entière de silences. […] La solitude, le froid, l’inélégance et la pénurie, qui sont des injures infligées auxquelles leur victime aurait le droit de répondre par d’autres volontairement faites à soi-même — ici la poésie à presque suffi — d’ordinaire composent le sort qu’encourt l’enfant avec son ingénue audace marchant en l’existence selon sa divinité : soit, convint le beau mort, il faut ces offenses, mais ce sera jusqu’au bout, douloureusement et impudiquement. […] Quand les rédacteurs du Second Parnasse l’eurent refusé, Mallarmé, probablement dans un sursaut d’inquiétude et avec quelque mauvaise conscience, en revint aux images plastiques, et composa la version publiée d’Hérodiade. […] Le passé et l’aujourd’hui, le dur lac et le coup d’aile ivre qui s’apprête vainement à le fuir, sont faits de la même blancheur, comme la même eau compose et la glace et les vapeurs qu’élève une haleine de soleil.
Tous sont tellement habiles à se déguiser, ils savent si parfaitement se composer des physionomies convenables pour chaque circonstance, que les malheureux n’ont pas de figure en propre et la perfection même de leur talent leur nuit dans l’esprit du lecteur, devenu incapable de les distinguer entre eux. […] Ainsi Richardson, le plus sec des puritains, a composé un livre immortel du récit des affectations et des pruderies d’une miss anglaise, le tout à force d’observations fines, mais sans mélange d’un seul grain de poésie. […] Le ciel est généralement comme un métal dans la fournaise ; la lumière, poussiéreuse ; les terrains sont d’un ton chaud et cru, composés de marnes verdâtres et de tufs d’un blanc éclatant. […] Que ne compose-t-on même un roman ?
La Lettre de Cabanis à Fauriel, publiée pour la première fois en 1824 et composée vers 1806, nous apprend quelque chose de plus sur l’esprit généreux de cette entreprise et sur le lien qui la rattachait à la philosophie d’alors. […] On vient de l’entrevoir un maître plein d’autorité en littérature et en diction italienne ; il s’exerçait à composer dans cet idiome des sonnets dont Manzoni était le confident ; il remontait aux plus anciens auteurs toscans, Fra Guittone, Guido Cavalcanti, Cino di Pistoia, et autres devanciers ou contemporains du Dante, et en ramassait les pièces rares. […] C’est vers cet intervalle que Manzoni publia ou composa les Hymnes sacrés dans lesquels il tâchait, disait-il, de ramener à la religion ces sentiments nobles, grands et humains, qui découlent naturellement d’elle72. […] Fauriel, à cette époque, nourrissait certain vague projet de composer un roman historique, dont il aurait sans doute placé la scène dans le midi de la France, en un de ces âges qu’il savait si bien. […] Très-cher ami et généreux protecteur de mes études, il y a un temps infini que je ne vous ai pas écrit ; mais j’ai fait mieux, j’ai composé un livre ou du moins une brochure pour vous.
Sale Lloyd est subordonné à un de ces malentendus qui composent le fond de magasins des romanciers de second ordre. […] Une reliure, comme il le fit remarquer, se compose de deux plaques, jadis en bois, aujourd’hui deux feuilles de carton, couvertes de soie, de cuir ou de velours. […] Sladen composera-t-il une anthologie de poésie australienne, au lieu d’un herbier de vers. […] Les sonnets du début, composés dans la morne cellule de la prison de Galway et écrits sur les feuillets de garde du livre de prières du prisonnier, sont pleins de choses noblement pensées, noblement exprimées, et montrent que, si M. […] On n’a jamais vu que cette prétendue arrogance était la conscience naturelle, sincère, d’un grand patricien certain d’être plus capable de diriger le pays que la plupart des gens qui le composent.
Singlin, cette veine monstrueuse qu’il lui a fait toucher au doigt et suivre en ses moindres rameaux, et qui lui paraît maintenant composer à elle seule l’entière substance de son âme, l’épouvante et la mène jusque sur le bord de la tentation du découragement. […] Elle était proprement de ces esprits fins que Pascal oppose aux esprits géométriques, de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile, et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » Mais, géométrie à part, l’usage même, le monde et son coup d’œil, sa finesse et ses élégances, le sang de princesse dans toutes les veines, une âme féminine dans tous ses replis, cette vocation, ce point d’honneur de plaire qui est déjà une victoire, de belles passions, de grands malheurs, une auréole de sainte en mourant, l’entrelacement suprême autour d’elle de tous ces noms accomplis, de Condé, de La Rochefoucauld et de Port-Royal, cela suffit à composer à Mme de Longueville une distinction durable, et lui assure dans la mémoire française une part bien flatteuse, que nul renom d’héroïne ne surpasse, que nulle gloire, même de femme supérieure, n’effacera.
Les gouvernements sont la souveraineté en action, le mécanisme social par lequel cette souveraineté, divine dans son essence, humaine dans ses moyens, s’exerce sur les groupes plus ou moins nombreux dont les sociétés se composent : familles d’abord, tribus après, peuplades ensuite, confédérations ou monarchies de même origine enfin. […] L’équité est un sens composé de deux poids égaux que Dieu a mis, pour ainsi dire, dans chaque main de l’homme ; poids au moyen desquels l’homme pèse forcément en lui-même si tel de ces poids est égal à l’autre, et si l’équilibre moral est établi ou rompu entre les choses.
Ce site avait été, dès son enfance, propice au Tasse ; il y vit représenter l’Aminta avec les mêmes applaudissements qu’à Ferrare ; il y composa en l’honneur de Lucrézia, toujours belle dans sa maturité, ce fameux sonnet de la rose, devenu depuis le proverbe poétique et consolateur des beautés dont la fleur survit à leur printemps : « Dans l’âpre primeur de tes années, dit le poète à Lucrézia, tu ressemblais à la rose purpurine qui n’ouvre encore son sein ni aux tièdes rayons ni à la fraîche aurore, mais qui, pudique et virginale, s’enveloppe de son vert feuillage ; ou plutôt (car une chose mortelle ne peut souffrir la comparaison avec toi) tu étais pareille à l’aube céleste qui, brillante et humide dans un ciel serein, emperle de ses pleurs les campagnes et embaume les collines de ses senteurs ; et maintenant les années moins vertes de ta vie ne t’ont rien enlevé de tes charmes ; et bien qu’indifférente et négligée dans ta parure, aucune beauté puissante, parée de ses plus riches atours, ne peut s’égaler à toi : ainsi plus resplendissante est la fleur à l’heure où elle déplie ses feuilles odorantes ; ainsi le soleil, à la moitié de son cours, étincelle de plus d’éclat et brûle de plus de flamme qu’à son premier matin. » Le duc et la duchesse d’Urbin, sachant que les grâces faites au Tasse étaient les plus douces flatteries au cœur de Léonora, lui firent présent d’un anneau orné d’un magnifique rubis, qu’il vendit plus tard à Mantoue comme sa dernière ressource contre la faim, pendant ses misères. […] Il demande à entrer, et même avec un modique traitement, à votre service ; ses facultés poétiques ne sont nullement affectées ; il compose une ode admirable pour Votre Altesse.
Villemain, le dominateur de la France fut tellement blessé du bruit que faisait ce roman, qu’il en composa lui-même une critique insérée au Moniteur. » Cette critique amère et spirituelle, au jugement de M. […] Il ne lui reste à quarante-deux ans que des mots dans la tête ; il se met à traduire, ne pouvant plus rien composer.
Necker, que la dépossession de la noblesse de cour par une bourgeoisie aristocratique, une meilleure répartition de l’impôt en faveur des plébéiens propriétaires, une administration des finances contrôlées par des États-Généraux composés de trois ordres, et tout au plus une représentation nationale divisée en deux assemblées, l’une héréditaire, l’autre élective, partageant le pouvoir législatif avec un roi limité. […] Elle a fait home aux hommes de leur servitude ; elle a protesté contre la tyrannie ; elle a entretenu ou rallumé dans les âmes le feu presque éteint de la liberté monarchique, représentative ou républicaine ; elle a détesté à haute voix, quand tout se taisait ou applaudissait, le joug soldatesque, le pire de tous, parce qu’il est de fer, et qu’il ne se brise pas même, comme le joug populaire, par ses propres excès ; elle a donné du moins de la dignité au gémissement de l’Europe ; elle a été vaincue, mais elle n’a pas consenti à sa défaite, elle n’a pas loué l’oppression, elle n’a pas chanté l’esclavage, elle n’a pas vendu ou donné un seul mot de ses lèvres, une seule ligne de sa main à celui qui possédait l’univers pour doter ses adulateurs ou pour exiler ses incrédules ; elle a édifié et consolé l’esprit humain ; elle a relevé le diapason trop bas des âmes ; elle a trouvé dans la sienne, elle a communiqué à ceux qui étaient dignes de la lire, un certain accent antique peu entendu jusqu’à elle, dans notre littérature monarchique et efféminée, accent qui ne se définit pas avec précision, mais qui se compose de la sourde indignation de Tacite, de l’angoisse des lettres de Cicéron, du murmure anonyme du Cirque quand Antoine présente la pourpre à César, du reproche de Brutus aux dieux quand il doute de leur providence après la défaite de la cause juste, du gémissement de Caton quand il se perce de son épée pour ne pas voir l’avilissement du genre humain !
Il est la règle, le nombre, la mesure de tout ; l’infini est dans tous les points de son œuvre, comme il est en lui ; attribuer à Dieu le besoin de ces généralisations, de ces lois, de ces règles qui embrassent un ensemble faute de pouvoir embrasser les individualités dans cet ensemble si composé, c’est assimiler Dieu à l’homme et l’infini au fini. […] En morale elle n’en engendre pas moins : car, si Dieu ne contemple, ne juge, ne rémunère que l’espèce humaine dans son universalité, que devient la moralité de l’âme individuelle, de chacune des myriades d’âmes dont cette universalité humaine est composée ?
Le grand séminaire du diocèse de Paris, c’est le séminaire Saint-Sulpice, composé lui-même en quelque sorte de deux maisons, celle de Paris et la succursale d’Issy, où l’on fait les deux années de philosophie. […] Il a composé une Histoire littéraire de Fénelon, qui est un livre fort estimé.
On y voit les analogies et les harmonies naturelles composer les dieux, comme on voit les abeilles creuser leurs cellules et pétrir leur cire, à travers une ruche de cristal. […] Un nouveau monde s’ouvre devant Bacchus, il entre dans l’Inde, et l’imagination grecque mêlant plus tard l’expédition divinisée d’Alexandre à cette conquête fabuleuse, en composera un cycle éblouissant.
Le volume d’Autrefois, presque tout entier composé de pièces qui demanderaient impérieusement la sincérité du sentiment, les troubles vrais, la cordialité dans les larmes, puisque le fond en est l’amour, a suprêmement les défauts habituels de M. […] En somme, nulle Critique vraie, car la Critique vraie, c’est la justice, et la justice se compose également de sévérité dans la sympathie et de sympathie dans la sévérité.
Chacun de ces personnages représente une certaine force appliquée dans une certaine direction, et c’est parce que ces forces, de direction constante, se composent nécessairement entre elles de la même manière, que la même situation se reproduit. […] Dans le calembour, c’est bien la même phrase qui paraît présenter deux sens indépendants, mais ce n’est qu’une apparence, et il y a en réalité deux phrases différentes, composées de mots différents, qu’on affecte de confondre entre elles en profitant de ce qu’elles donnent le même son à l’oreille.
Il se produisit, à ce moment, un phénomène assez singulier : sur la fin et comme à l’arrière-saison d’un siècle si riche par l’ensemble et la réunion des plus belles facultés de l’esprit et de l’imagination, on vit paraître plusieurs hommes distingués, et quelques-uns même éminents par certaines parties de l’intelligence, mais notablement privés et dénués d’autres facultés qui se groupent d’ordinaire pour composer le faisceau de l’âme humaine : — Fontenelle en tête, le premier de tous, une intelligence du premier ordre, mais absolument dénué de sensibilité ; La Motte, l’abbé Terrasson, qui l’un et l’autre, avec l’esprit très perspicace sur bien des points, raisonnaient tout à côté comme s’ils étaient privés de la vue ou du goût, de l’un des sens qui avertissent.
Passy, dans l’étude consciencieuse qu’il a faite, s’attache à montrer ce que fut, au sortir de là, le préfet de la Seine sous le Consulat et l’Empire ; quelles ressources et quels obstacles il rencontrait pour l’accomplissement de sa tâche dans les lois nouvelles, dans la nature du gouvernement et dans le caractère du maître : « C’est le seul moyen, dit-il, de rendre une équitable justice à l’homme qui, avec du labeur, du bon sens, de l’honnêteté, sut faire des qualités supérieures. » Il y eut plus d’un moment distinct et plus d’une étape durant ces douze années d’administration : le Conseil général, composé de vingt-quatre membres nommés par Napoléon, n’eut pas tout à fait le rôle qu’on semblait lui destiner d’abord.
La grande et solennelle députation de Phœnix, d’Ajax et d’Ulysse compose, en quelque sorte, le milieu moral du poëme et nous transporte au centre même de l’absence d’Achille.
Il est très-capable de réussir dans un pareil ouvrage, et de nous donner une belle histoire revêtue de tous les agréments de la diction. » Puis, le comparant à Voltaire qui est en train de composer son Siècle de Louis XIV, et qu’il nous représente comme un jeune homme maigre, qui paraît attaqué de consomption , l’honnête Jordan souhaite à l’un plus de santé et à l’autre plus d’aisance.
Antécédents héréditaires : Issu d’une famille primitivement robuste composée « d’athlétiques soudards, de rébarbatifs reîtres »… « Par un singulier phénomène d’atavisme », il ressemble à l’antique aïeul qui, au xvie siècle, introduit dans la race des éléments de dégénérescence et chez lequel se marque « la prédominance de la lymphe dans le sang ».
Elle est toute de convention, et elle n’a assurément pas plus de vérité que celle de l’Allemand naïf, à la tête carrée, aux grands pieds et à la longue pipe, buvant des chopes et dissertant sur l’idéal et l’infini, se gavant de choucroute et volant des pendules, pour être, en fin de compte, roué de coups par un sous-officier imberbe4. » On se tiendra donc en garde contre de pareilles tentations, et avant de faire aucune induction, avant de poser une loi ou une règle, avant de rien généraliser, on s’assurera qu’on travaille bien sur une réalité, et non sur un fantôme, que les faits d’abord existent ; on aura soin ensuite de ne rien négliger dans les faits qu’on aura reconnus, de tenir compte de tous les éléments qui les composent, de n’y rien ajouter ni retrancher arbitrairement.
Il ne suffit pas ici de voir par l’esprit les parties et le progrès de l’œuvre que l’on compose : il faut rendre les choses sensibles, et l’exécution matérielle importe extrêmement.
Lisez le Neveu de Rameau, le chef-d’œuvre le plus égal que Diderot ait composé.
Ou bien est-ce un masque qu’il s’est composé de toutes pièces et qu’il s’est appliqué ?
Et l’une de ses grandes joies a été d’apprendre, par des expériences de Bouchardat, que, contrairement au préjugé de l’Église et du moyen âge, le sang féminin dont les mouvements composent ce rythme harmonieux est un sang parfaitement pur.
La volonté y a si peu de part, que certains chants, le viiie , notamment, sont composés de fragments que le poète n’a pas pris soin de relier ensemble.
Il en composa d’exquises, de fluides, de ténues.
Elle composa des sonnets, des madrigaux, des chansons (Canzoniere, Milan, 1601).
La proposition qu’il s’agissait d’établir se composait en réalité de deux vérités différentes, mais que l’on n’avait pas distinguées tout d’abord.
Dante aurait-il composé au sein d’un studieux loisir ces chants, les plus originaux d’une période de dix siècles ?
La grève, composée de rochers ou de galets, est bien celle d’une petite mer, non celle d’un étang, comme les bords du lac Huleh.
Ceux qui ne se plient pas à concevoir l’homme comme un composé de deux substances, et qui trouvent le dogme déiste de l’immortalité de l’âme en contradiction avec la physiologie, aiment à se reposer dans l’espérance d’une réparation finale, qui sous une forme inconnue satisfera aux besoins du cœur de l’homme.
C’est là le prélude essentiel de tout développement du pouvoir volontaire ; cette activité est l’un des termes ou éléments de la volition ; la volition, en un mot, est un composé, formé de cette activité spontanée et de quelque autre chose en plus.
Tout cela compose un dénouement honnête et cordial, qui efface, comme une belle larme tombant sur une tache, les situations pénibles au milieu desquelles la pièce s’est débattue si longtemps.
Quoique cet épisode de la Graziella soit écrit avec plus de fermeté et de simplicité que le reste des Confidences, on y trouve pourtant quelques-uns de ces tons discordants et forcés, tels que M. de Lamartine n’en admettait pas encore dans sa manière à la date de 1829 ; on se prend à douter de cette date ; et, en effet, l’auteur lui-même, qui a des instants d’oubli, nous dit, dans sa préface des mêmes Confidences, que c’est en 1843, à Ischia, au moment où il composait son Histoire des Girondins, qu’il écrivit comme intermède cet épisode de Graziella.
Si maintenant, après avoir établi que l’acte ministériel est odieux, inqualifiable, impossible en droit, nous voulons bien descendre pour un moment à le discuter comme fait matériel et à chercher de quels éléments ce fait semble devoir être composé, la première question qui se présente est celle — ci, et il n’est personne qui ne se la soit faite : ― Quel peut être le motif d’une pareille mesure ?
Elle n’avoit encore extravagué qu’en prose ; mais à Vincennes elle composa des milliers de vers mystiques, parodia les opéra de Quinault, & ne mit aucune borne à sa folie.
Dans le sens propre, il désigne cette portion de l’encéphale qui remplit la plus grande partie de la cavité crânienne, et qui est distincte du cervelet, de la moelle allongée et de ses annexes ; il est le renflement le plus considérable formé par l’axe médullo-encéphalique : sa forme est celle d’un ovoïde irrégulier, plus renflé vers le milieu de sa longueur, et il se compose de deux moitiés désignées sous le nom d’hémisphères, réunies entre elles par un noyau central que l’on appelle le corps calleux.
Les trois épisodes dont il se compose se relient, il est vrai, entre eux, par l’intervention des mêmes personnages, à peu près comme se relient les différents épisodes de la Comédie humaine.
Il ne fut donc qu’un écrivain et qu’un feuilletoniste, Jules Janin, mais la rose est un composé de feuilles !
Beyle, ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a composé ses plus beaux ouvrages), fut un écrivain très peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels.
Si vous relisez avec attention les pièces qui composent le délicieux Spectacle dans un fauteuil d’Alfred de Musset, vous verrez qu’il n’y a rien dans ces pièces, si nonchalamment insouciantes des règles de théâtre, qui puisse empêcher de les y jouer, et aussi les y a-t-on jouées, et avec quel triomphe !
La figure rigide reste composée de deux droites rectangulaires.
. — Ce Thrace sait si bien le grec qu’il compose en cette langue des vers d’une poésie admirable. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.
Mêlant ses combats, ses naufrages, ses factions, ses amours, il avait composé plusieurs livres de courtes poésies, satiriques par le fond, lyriques par la passion et la forme.
Avait-il, comme l’indique un rhéteur du quatrième siècle, composé des hymnes en l’honneur de la nature, ὕμνους φυσιολογικούς, c’est-à-dire des chants de louange et d’admiration sur les éléments et les principes des choses, tels que la science novice les concevait alors ?
Bien au contraire, si l’on s’était mis à compléter les directions sommaires, les têtes de chapitre, les quelques exemples qui le composent, la matière eût exigé un autre volume, aussi considérable. […] La littérature entre chez Gustave par l’oreille, la phrase littéraire se distingue de celle qui ne l’est pas par un ton de voix particulier, un apprêt, un cérémonial pour un public, peu importe que ce public soit composé d’un enfant ou de dix mille auditeurs. […] Le livre n’a pas été composé dans la joie. Mais quand Flaubert a-t-il vraiment composé dans une joie entière ? […] Sa façon de sentir et de penser consiste à saisir, comme associés en couple, des contraires, extrêmes d’un même genre, et à composer de ces extrêmes d’un genre, de ces deux images planes une image en relief.
Si quelque chose doit être sévèrement composé, c’est une pièce de vers. […] C’est à ce moment sans doute qu’elle composa ces beaux vers de la Nuit. […] Théodore lut les dix pièces de vers dont ce livre-album se compose. […] Je ne sais plus qui a défini le poète, un composé d’artiste et de philosophe : cette définition est la seule que j’entende. […] — Que les hommes deviennent pour moi comme les pensées et les mots dont je compose à ma volonté un édifice de chants : on dit que c’est ainsi que tu gouvernes !
Et cela est logique ; la moralité en action, composé bâtard de la Fiction et de la Vie, n’a l’autorité ni de l’une ni de l’autre, ni la vertu du Sermon qui porte directement les flambantes clartés de la foi dans les consciences obscures et impose le respect, au nom de Dieu, ni la grâce vraiment sanctifiante du Poëme qui relève l’âme de sa triste faction, dans les boues ordinaires et lui donne la bienfaisante nostalgie de la liberté naturelle. […] Il y a des procédés infaillibles pour composer un roman selon les formules romantique ou naturaliste : mais romantiques et naturalistes de la dernière heure ne semblent pas même se douter qu’il s’agit de tirer d’eux ce qu’ils ont de plus intime, de plus spécial, de plus inconnu aux autres hommes et à leur propre conscience pour en faire leurs romans. […] — Le pire et, toutefois, le providentiel, c’est qu’il avait raison, provisoirement ; c’est que, dès que l’esprit perd, dans le drame spirituel, son rôle naturel de protagoniste, dès que le Composé humain abdique sa faculté de penser, c’est à dire de choisir entre la Vérité et son contraire, le Beau et le Laid, qui sont les espèces du Vrai et du Faux, deviennent indifférents : plus rien n’importe, que de se remuer, de bouger, de s’agiter dans un sens tel quel. […] Il se compose une attitude correcte, une écriture irréprochable. […] J’ai montré, donnant comme il le fallait96 la majeure importance aux représentants du Passé, l’esprit moderne d’abord par l’Analyse décomposant le composé humain et successivement étudiant : — l’Âme dans ses passions idéalement distinctes du tempérament, — puis le Sentiment dans le Mouvement de l’Âme passionnée, — enfin la Sensation.
Quels ressouvenirs tendres de sa pieuse enfance à Port-Royal, de la chapelle où il priait, des jardins où il rêvait et composait ses odes enfantines ! […] Les débris d’un déjeuner étaient là sur une petite table ; il avait été composé d’une demi-bouteille de vin de Bourgogne presque toute bue, de deux œufs frais et d’un petit pain au lait. […] » Le public est presque aussi pris que s’il n’était pas composé de mondains accomplis, de dilettantes, de boulevardiers et d’hommes de lettres. […] Il semble que, pour composer ce personnage, M. […] Et la plus grande partie du public, qui se compose surtout d’acteurs et d’actrices, d’aspirants comédiens et de futures comédiennes, porte aussi ce même signe.
Et là-dessus on a composé l’histoire d’Œdipe, sans aucun souci de la rendre vraisemblable. […] Voici un description de son état composée par M. […] C’est un composé qui déconcerterait tout à fait le sévère auteur des Maximes sur la comédie. […] Il se compose, en effet, presque entièrement d’un souper. […] Il y a, dans ce composé, quelque chose d’inattendu et de paradoxal qui m’enchante.
Entre le chœur, composé de vieillards qui se demandent entre eux si l’on a des nouvelles de la reine. […] Dieu seul sait le nombre de dissertations qui ont été composées par de bons jeunes gens, en vue de la licence ou de l’agrégation des lettres, sur le « paradoxe du Misanthrope ». […] Les événements dont elle se compose forment un tout indivisible et sacré. […] Nous avons ici affaire à des êtres habituellement passifs et peu réfléchissants, dont l’honnêteté est sans finesse et se compose, pour une grande part, du souci de l’opinion publique. […] Lazzaro les a crus composés pour Vanina. — Hélas !
Le classique français est un composé assez curieux de science des livres et de science de l’homme. […] C’est justement pour cela qu’il est mal composé et assez monotone. […] Mais il savait composer et il savait peindre certaines choses. Il composait fortement et lumineusement. […] La gloire de ces romanciers populaires étonne la postérité, qui n’est composée que de délicats et même de difficiles, du moins quand elle regarde les morts.
C’est un imbroitle, comme on disait alors, un imbroglio, comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire un composé de plusieurs petites intrigues, et c’est-à-dire que c’est une pièce qui appartient au théâtre antérieur à Molière. […] Il ne s’est jamais dit, avec La Rochefoucauld, que les hommes ne pourraient pas vivre un jour ensemble s’ils n’étaient pas dupes les uns des autres, et que le monde n’est qu’un composé déminés et que, sous peine de ne pas être, il ne peut pas être autre chose. […] Toutes les fois que Molière a touché à la vanité, « le mal français » comme a dit La Fontaine, il avait les mains si pleines, de vérités que le personnage semblait se composer de lui-même. […] Car « on apprend par là chaque jour les petites nouvelles galantes, les jolis commerces de prose et devers ; on sait à point nommé qu’un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet, qu’une telle a fait des paroles sur un tel air ; que celui-ci a fait un madrigal sur une jouissance et que celui-là a composé des stances sur une infidélité… » et en effet « n’est-ce pas renchérir sur le ridicule qu’une personne se pique d’esprit et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque jour ». […] » Si la coquette par vanité et la coquette par méchanceté ne sont point du tout la même personne, un composé, un ambigu de toutes les deux est chose, naturellement, fort commune.
Trop souvent Racine a composé une pièce pour un rôle, particulièrement pour un rôle de femme, comme s’il écrivait « une machine pour Réjane », et l’on sait, rapprochement qui ne déplaira pas à Mme Réjane, que c’était précisément ce qu’il faisait. — Iphigénie n’est pas une pièce pour un rôle. […] On peut chercher aussi, dans le théâtre de Verconsin, un essai de grande comédie où le principal personnage est un composé de bourgeois-gentilhomme et de Philaminte : c’est un brave bourgeois qui donnerait tout au monde pour être considéré comme un homme de lettres et comme un artiste. […] Il l’eût plus aisément amené à déclarer, avec conviction, que tous les autres poètes en composaient de tels. […] C’est, en somme, un personnage très bien composé. […] Seulement, quand le prince de Wissembourg, ainsi composé, en vient à ressentir une généreuse et brutale colère et à dire : « Maréchal Hulot, votre frère, Hulot, colonel de Napoléon, baron de l’Empire, est un Jean F… », le mot ne sonne plus comme il doit sonner ; il détonne et il étonne.
XCVII M. de Broglie, qui a de l’esprit sous son mérite, disait en parlant des chansons de Béranger : « C’est bien, c’est dommage que ce soit obscur. » — Ou encore : « Il a su porter l’obscurité jusque dans la chanson. » XCVIII Une fois, à un journal auquel travaillait Planche (L’Artiste, je crois), on envoya, la veille du numéro, au soir, un article de lui à l’imprimerie ; les imprimeurs dirent qu’ils n’auraient jamais le temps de composer un article si tard ; mais, sitôt qu’ils apprirent que c’était de Planche, ils se ravisèrent en disant que son dernier article, inséré dans le dernier numéro, n’était pas encore décomposé, et que, comme M. Planchese répétait sans cesse, il y avait nécessairement déjà un grand nombre des phrases du nouvel article qui étaient toutes composées. […] Or, ce dernier but semble désormais le seul que poursuivent la plupart de nos grands auteurs. « Ne me lisez pas, dit Lamartine à quiconque lui parle des Girondins, je n’écris pas pour vous, mais pour les ateliers, pour le peuple. » Et tutti quanti… CXLVII S…, suborné par le style de Lamartine, se tue à me dire que son Histoire est pleine de talent et que cela aurait eu le plus magnifique succès en feuilletons ; que cela est composé, coupé admirablement en vue du feuilleton, de manière à satisfaire un jour celui-ci, un autre jour celui-là, à tenir tout le monde en suspens. […] et quelle espèce de recueil aurait-il alors composé ?
Thomas Moore, le plus gai et le plus français de tous, moqueur spirituel1199, trop gracieux et recherché, et qui fit des odes descriptives sur les Bermudes, des mélodies sentimentales sur l’Irlande, un roman poétique sur l’Égypte1200, un poëme romanesque sur la Perse et l’Inde1201 ; Lamb, le restaurateur du vieux drame ; Coleridge, penseur et rêveur, poëte et critique, qui, dans sa Christabel et dans son Vieux Marinier, retrouva le surnaturel et le fantastique ; Campbell, qui, ayant commencé par un poëme didactique sur les plaisirs de l’Espérance, entra dans la nouvelle école tout en gardant son style noble et demi-classique, et composa des poëmes américains et celtes, médiocrement celtes et américains ; au premier rang Southey, habile homme qui, après quelques faux pas de jeunesse, devint le défenseur attitré de l’aristocratie et du cant, lecteur infatigable, écrivain inépuisable, chargé d’érudition, doué d’imagination, célèbre comme Victor Hugo par la nouveauté de ses innovations, par le ton guerrier de ses préfaces, par les magnificences de sa curiosité pittoresque, ayant promené sur l’univers et l’histoire ses cavalcades poétiques, et enveloppé dans le réseau infini de ses vers Jeanne d’Arc, Wat Tyler, Roderick le Goth, Madoc, Thalaba, Kehama, les traditions celtiques et mexicaines, les légendes des Arabes et des Indiens, tour à tour catholique, musulman, brahmane, mais seulement en poésie, en somme protestant prudent et patenté. […] Y a-t-il un homme plus propre que l’auteur à composer un pareil spectacle ? […] Comme il a la plus riche provision de costumes et le plus inépuisable talent de mise en scène, il fait manœuvrer très-agréablement tout son monde, et compose des pièces qui, à la vérité, n’ont guère qu’un mérite de mode, mais cependant pourront bien durer cent ans. […] Il faisait toujours comme les autres faisaient ; jamais il ne jouait le grand homme et ne se donnait des airs en compagnie. » Devenu plus âgé et plus grave, il n’en resta pas moins aimable, le plus aimable des hôtes, si bien qu’un de ses voisins, fermier, je crois, au sortir de chez lui, disait à sa femme : « Ailie, ma fille, je vais me coucher, et je voudrais dormir douze mois pleins, car il n’y a qu’une chose dans ce monde qui vaille la peine de vivre, c’est la chasse d’Abbotsford. » Joignez à ce genre d’esprit des yeux qui voient tout, une mémoire qui retient tout, une étude perpétuelle promenée dans toute l’Écosse, parmi toutes les conditions, et vous verrez naître son vrai talent, ce talent si agréable, si abondant, si facile, composé d’observation minutieuse et de moquerie douce, et qui rappelle à la fois Téniers et Addison.
« Je souriais encore, je composais mes attitudes ; mais au fond je ne vivais plus. […] Sainte-Beuve avait de grands modèles qu’il connaît bien, d’immortels devanciers qu’il révère ; Chateaubriand, Goethe, Benjamin Constant lui auraient appris comment on compose un roman d’analyse, comment on met son talent au service de quelque ingénieuse abstraction, au lieu de dresser minutieusement la carte coloriée de tous les écueils où peut échouer, dans une ville corrompue, l’innocence d’un jeune homme ! […] Il commanda ses funérailles, et composa lui-même son épitaphe. […] Aujourd’hui, l’auteur se défend d’avoir eu cette intention ; et vraiment nous le croyons, car il semble avoir composé le Secrétaire intime tout exprès pour prouver l’excellence d’un mariage bien assorti ; le tout est donc de s’entendre.
Il s’était composé cette épitaphe : « Ce monument couvre Eschyle, fils d’Euphorion. […] Ce foyer, je dois le dire, est sans luxe ; un tuyau de poêle le traverse et quelques chaises en composent l’ameublement. […] Justement le feu roi a eu l’idée de prendre deux couples, composés chacun d’un garçon et d’une fiile, et de faire élever chaque couple à part, dans la plus entière solitude. […] Voyons maintenant comment sont composés les personnages, puis les tableaux. […] Les tableaux sont composés de la même manière que les figures.
L’instinct social se compose d’une foule d’éléments dont le principal est la sociabilité, et la sociabilité se compose de plusieurs parties dont l’essentielle est l’instinct d’imitation. […] Très probablement parce que ces dernières sont simples et que les autres sont composées. […] Le vieux Thiers, après le 24 Mai, croyait avoir encore assez d’avenir pour remonter une fois de plus au pouvoir et il composait d’avance son ministère, en causant, entre amis : « Gambetta ? […] La scène, vive, pittoresque, bien composée, en bonne lumière et en plein relief, tout à fait dans la manière de Saint-Simon, est excellente et fait grand honneur à l’auteur. […] Jusqu’à présent, l’ouvrage se compose de deux volumes in-octavo, de 450 pages chacun, et la biographie de George Sand y est conduite de 1804 à 1838.
Que devient la famille de Gaussin, composée de son père, de sa mère, de deux petites sœurs ? […] À vol d’oiseau, j’y vis un jour emménager une famille composée du mari, de la femme et de la mère ; le mari était jeune, « très brun, à la tête ronde et volontaire, au nez carré, aux yeux doux dans un masque énergique, encadré d’un collier de barbe ». […] Chacun des vingt-deux chapitres qui composent ce livre est une étude, une photographié de scènes de la vie d’une mondaine. […] Bentzon vient de publier chez Calmann-Lévy ; il se compose de trois nouvelles absolument charmantes et dont la dernière : la Dot de Katel, est particulièrement attachante. […] Il n’y a qu’à regarder ces lettres lourdement contournées, inégalement tordues par l’ennui, pour voir que tout cela a été composé dans la torpeur d’une demi-somnolence.
Le livre se compose d’une suite de lettres que deux amies éprises d’idéal s’écrivent l’une à l’autre ; toutes deux avaient juré de ne pas connaître d’autre amour que celui de l’art et de la patrie, mais la nature a parlé et toutes deux se sont mariées. […] Les deux premières se composent de pièces dans lesquelles on retrouvera toute l’énergie, la liberté d’allure des Blasphèmes, bien que les tendances en soient diamétralement opposées ; c’est la tolérance qui cette fois est la note dominante du livre. […] Une pension viagère, en échange de la propriété de ses œuvres qu’il abandonna à son éditeur composait toute sa fortune ; et il trouvait moyen de rester généreux en étant presque pauvre. » Alors que ce livre n’était encore qu’un projet, M. […] On le trouverait là, peint de sa propre main, avec la plus fine plume de prosateur, et de ce volume ainsi composé, sortirait une des figures de poète les plus originales et les plus attachantes de notre siècle. […] Maurice Barrès publie un volume très captivant composé d’impressions d’art, de critique, de philosophie, d’études littéraires et de curieuses notes de voyage en Espagne et en Italie.
Aurait-on pu empêcher un Mozart, un Haydn, un Rossini même, d’entendre, dès l’âge de dix ou douze ans, ses voix intérieures, de chanter comme l’oiseau et de composer d’instinct sonates ou opéras ? […] Ces sons composés ont au contraire une expression caressante. […] Paul Bert ayant projeté à la fois tous les rayons du spectre vit son petit peuple se grouper de préférence dans les régions du spectre qui vont de l’orangé au vert ; il y en avait moins dans le rouge, beaucoup moins dans le bleu, très peu dans le violet, plus du tout au-delà : il avait composé ainsi une sorte de gamme vivante correspondant à l’intensité décroissante des rayons lumineux. […] Les diverses positions de la bouche suffisent à modifier le timbre de la note produite, en amenant avec des différences d’intensité les séries de sons harmoniques dont elle se compose. […] L’alexandrin de Boileau se composait de deux vers de six pieds juxtaposés ; le vers romantique juxtapose en outre un vers de huit pieds et un petit vers de quatre.
Enfin, s’il y a quelque chose dans le second Faust que l’on puisse se flatter de comprendre sans témérité, ne sont-ce pas les dernières scènes composées ou retouchées par Goethe à la fin de sa vie, et qui nous montrent le superbe docteur cherchant à expier par un travail utile la stérilité pernicieuse de ses rêves ? […] Dans ce monde de demi-poésie et de demi-éloquence, Goethe s’imagine qu’il n’a qu’à se présenter pour prendre sa place ; et il compose quelques pièces de vers. « Se fût-il mis une pierre au cou ! […] Ce scrupule de barbe révèle dans quelle méthode le livre a été composé. […] Un mot seul n’est rien, pas plus qu’on ne sent une bulle d’air froid qui vient tout à coup se mêler à une chaude atmosphère ; une suite de mots, s’ajoutant les uns aux autres, quelquefois inaperçus, jamais perdus, finissent par composer un air subtil, répandu partout, qui n’affecte plus les sens de la même manière dont ils étaient jadis affectés. […] Je ne puis reproduire ici, même en abrégé, cette série de sensations contradictoires, de petits événements et de coups de foudre qui composent la vie d’Élisabeth ; l’espèce de crainte que lui inspire peu à peu Robert ; sa passion naissante pour Otto ; comment cette passion naît, grandit, se développe et devient presque irrésistible.
Et aussitôt je formai le projet de composer quelque chose de semblable. […] Un petit cahier de mazurkas composées dans mon enfance portait en manière de dédicace : “À mes ancêtres”. […] Ses tendresses gardaient malgré tout une apparence feinte et composée. […] Balfour ne sait pas composer. […] Mais elles ont beau être composées de mots français, ce sont des phrases en norvégien.
Mais combien il serait vain de les rechercher parmi les classes dirigeantes et chez les intelligences qui composent l’aristocratie intellectuelle. […] L’excès même de ses sentiments en compose la confusion. […] Ses romans sont rigoureusement composés avec un extraordinaire scrupule d’art.
Vers ce temps-là dans le cadre aimable et libre d’une lettre familière à ses amis les Pisons, il composait son Art poétique à lui. […] Cette sorte d’intimité avec les personnes royales, qui permit à Bossuet de voir de si près « ce que les yeux des rois peuvent contenir de larmes », plus de liberté dans l’évêque, pour abaisser des grandeurs si fragiles devant celles de Dieu, voilà ce qui avait manqué aux premières oraisons funèbres composées par Bossuet, encore simple abbé. […] Je parle du chef-d’œuvre qu’il composa pour le dauphin, la Connaissance de Dieu et de soi-même, titre qui définit si admirablement la philosophie ; car toute philosophie qui ne nous mène pas à la connaissance de Dieu par la considération de nous-mêmes n’est qu’une vaine et désolante spéculation.
Dans la salle un public moitié composé d’ouvriers et de portiers retraités de leurs cordons. […] Les gens d’esprit, de génie, se tuant toute leur vie pour cette grosse bête de public, tout en méprisant, au fond de leur cœur, chaque imbécile qui le compose. […] Il composait la Conscription avec une académie d’homme mettant la main dans l’urne.
Je parlerai seulement ici des hommes de mon temps que j’ai personnellement connus et qui me parurent marqués entre tous les autres d’un signe de haute intelligence, de grandeur d’esprit ou de supériorité de talent dont se compose l’élite d’un siècle. […] La foule s’était composé un lord Byron factice, d’après quelques excentricités de sa jeunesse, d’après quelques audaces de pensée et d’expression, mais surtout par son obstination à identifier le poète avec les personnages imaginaires de ses poèmes, types qui ne ressemblaient en rien au Byron que j’ai connu. […] Cette foule se composait non pas de ces hommes désœuvrés qui balayent de leurs pieds indécis tous les ruisseaux, mais de quelques citoyens domiciliés dans les boutiques de ces quartiers, de ces honnêtes artisans établis, la moëlle de Paris, et d’une masse innombrable d’hommes faits, de jeunes gens, de femmes et d’enfants du faubourg Saint-Antoine, accourus de leurs ateliers et de leurs mansardes sur le boulevard au bruit du canon.
Cette école des poètes administratifs se composait d’une centaine d’hommes d’esprit et de talent parmi lesquels primaient au-dessus de tous les Fontanes, les Arnault, les Étienne. […] XII La chanson de la Sainte Alliance des peuples est moins une chanson qu’un chant ; j’y trouve une grande analogie de principes politiques avec la Marseillaise de la paix, chant lyrique que je composai après lui sur le même thème, mais qui n’avait pas les ailes de la musique pour le porter aux oreilles des peuples. […] « Toute saine politique, selon moi, se compose de deux éléments indivisibles : une philosophie et une action.
Buloz ; énumérons les chefs-d’œuvre enfouis dans la lourde et ténébreuse Revue des Deux Mondes, que cette fée à qui Dieu a donné une plume au lieu de baguette soulevait comme un ballon, illuminait comme un météore chaque fois que sa capricieuse et poétique fantaisie posait dans ce nid de hibou, un de ces cygnes au doux ramage ou au plumage éclatant qui composent sa riche et nombreuse famille. […] Je ne vois pas le moindre démenti dans les trois lignes dont elle se compose, j’y vois seulement la transaction de l’honnête homme avec l’homme honnête. […] Aux vingt drames ou comédies que j’ai composés en seize ans, et qui ont fait entrer dans les caisses des différents théâtres où je les ai donnés plus de trois millions de recette, je suis prêt à ajouter, si Dieu me donne encore seize ans de vie et de force, vingt autres comédies ou drames ; mais ce ne sera pas, comme on comprend bien, sur la scène où M.
Les espèces, depuis qu’elles sont espèces, depuis que les individus qui la composent se reproduisent en des êtres identiques à eux-mêmes, les espèces, telles que définies, par ces syllabes, espèce, peuvent disparaître ; Elles ne peuvent plus se modifier. […] Qu’est-ce que valent d’élémentaires notions de chimie lorsque l’on songe au chimiste qui manie, compose et décompose les corps, qui compte les molécules et pèse les atomes ? […] Ils admettent que déguiser la vérité est toujours un mensonge, et leur art n’intervient que pour composer des formules qui permettent à la fois de ne pas mentir et de ne pas dire la vérité. […] Mais, les chaînes, c’est-à-dire des règles, des grammaires, des formules, cela convient au peuple de l’Art, composé d’une majorité d’enfants et de vieillards, satisfaits — lit ou berceau — qu’un guide sûr les promène en petite voiture. […] Paris, 1880 — Ce livre ne se compose guère que d’une préface et de trois discours prononcés à la Chambre en juin et juillet 1879.
Elle se compose d’un volume de vers, le Coffret de Santal, et d’un nombre considérable de morceaux de prose, nouvelles, fantaisies et travaux scientifiques du plus haut intérêt. […] » Je sortis de cette léthargique et fière situation d’une drôle de façon… J’avais été agité la nuit par exception, avais déchiré mon pansement que je me figurais surtout composé d’une culotte de gaze noir garni d’étoiles d’argent, au cri terriblement accentué de : « Je ne suis pas la belle Fatma ! […] Le volume consiste en plusieurs parties, dont la première se compose de vingt-cinq ballades, dédiées à François Coppée, par voie, consciente ou pas, voulue ou non, de revendication en faveur de la clarté, de la netteté française tellement méconnues et, risum teneatis ! […] La congrégation était composée d’Irlandais, d’étrangers, et de deux ou trois vieilles familles anglaises. […] J’y renouvelai, sous la présidence du professeur Powell, la conférence de la nuit précédent, avec telles modifications qu’exigeait le lieu, devant un auditoire uniquement composé d’étudiants.
Töpffer composa et dessina, sous les yeux de ses élèves, ces histoires folles mêlées d’un grain de sérieux (M. […] Aujourd’hui le premier des cinq livres dont se compose ce roman (le Presbytère, 2 vol. in-8°, 1839).
Pour la seconde fois une civilisation de cinq siècles s’est trouvée stérile de grandes idées et de grandes œuvres, celle-ci plus encore que ses voisines, et à double titre, parce qu’à l’impuissance universelle du moyen âge, s’y joint l’appauvrissement de la conquête, et que des deux littératures qui la composent, l’une, transplantée, avorte, et l’autre, mutilée, cesse de s’épanouir. […] Figurez-vous un Allemand de Hambourg ou de Brême, serré pendant cinq cents ans dans le corselet de fer de Guillaume le Conquérant : ces deux natures, l’une innée, l’autre acquise, composent tous les ressorts de sa conduite.
C’est l’ensemble, c’est le composé de toutes les lois absolues dont le Créateur de ce pauvre embryon de Dieu, nommé l’homme, a formé sa courte et imparfaite créature, en le jetant, on ne sait pour quelle fin (châtiment, expiation, germination, mais, en tout cas, misère), sur ce petit globe misérable lui-même, composé d’un éclair de temps, d’un atome d’espace, d’un nombre infinitésimal de jours, d’un éclair de vie et d’une nuit de mort !
La famille de Robert a raconté le reste. » VI Nous avons eu la curiosité de lire le drame composé sur ce sujet, par Joseph Pilhes, de Tarascon, en 1784 ; ce drame est médiocre, et le nom de Montesquieu, changé en celui de Saint-Estieu, produit un effet assez ridicule ; cependant il a dû faire couler des larmes, surtout pendant la révolution où il se jouait encore, et où les pièces dans lesquelles triomphaient l’humanité et la nature, réussissaient d’autant plus que l’époque était plus terrible et plus agitée. […] Pour composer ces lois on nomma des décemvirs.
Mersenne écrivait à Descartes, le 12 novembre 1639, il est question d’un jeune homme de seize ans qui venait de composer un traité des Coniques, et qui promettait d’effacer tous les mathématiciens du temps. […] Pourquoi cet homme qui tout enfant jouait avec des problèmes de mathématiques, qui composait des traités à seize ans, qui plus tard dans des problèmes de physique montrait la même profondeur précoce et la même force d’invention ; pourquoi, pouvant être Leibnitz et Newton, Pascal, après quelques hésitations et sauf quelques retours passagers40, quitta-t-il la science pour la morale, et finit-il par s’abîmer dans la foi ?
Et les parties dont il le compose, s’ajoutent non comme des masses soudées, mais s’allient naturellement comme des atomes parents. […] Tout essai semblable de drame réaliste serait infiniment plus intéressant que les opéras avec paroles et musique composées en imitation de Wagner ; de nouveau, on veut se servir d’un grand style, pour en faire une mode ; il serait à souhaiter que l’influence de Bayreuth pût bannir du drame la Mode du Passé, et de l’opéra la Mode de l’Avenir !
Paris se compose de vingt ou trente mille personnes désireuses d’entendre Lohengrin, d’un million neuf cent mille indifférents qui se moquent de Wagner et de ses œuvres, et de soixante-dix mille habitants de tout âge, imaginations ardentes, cœurs inflammables, cerveaux affolés, que dix bons meneurs soutenus par beaucoup de braillards conduisent où ils veulent. […] L’important n’est pas de savoir s’il aimait la France, mais s’il a écrit de belles pages qui peuvent nous réjouir, nous autres Français, bien qu’elles n’aient pas été composées à notre intention.
Monsieur le rédacteur, On fait circuler, au sujet de la première représentation d’Henriette Maréchal certaines accusations contre une partie du public qui composait la salle. […] Il me revient même que, pressés de faire un opéra-comique par notre cousin de Villedeuil, qui avait de l’argent dans le Théâtre-Lyrique, nous avons écrit une farce dans la manière des vieux bouffons italiens, intitulée : Mam’selle Zirzabelle, acte pour lequel, je ne suis pas bien sûr que mon frère n’ait pas composé des vers qui s’entremêlaient à travers la prose.
Il serait facile de multiplier les exemples de ce genre, de rappeler tout ce que nous avons dit et ce qui est notoire sur la diversité des individus qui composent une nation, dans un même pays, de faire remarquer combien les immenses migrations des races indo-européennes, mongoles, ou sémitiques ont peu contribué, en somme, à oblitérer les quelques traits généraux qu’on leur reconnaît. […] En musique, de même, les admirateurs d’une symphonie doivent être capables de ressentir les émotions que celle-ci exprime et posséder en outre cette tendance à percevoir les sentiments dans leur mode auditif, sans laquelle on ne compose pas.
Mais le point unique de convergence de toutes ces diverses séries organiques, c’est la cellule primordiale, c’est la vésicule germinative, premier archétype universel de toute l’organisation et dont toute l’organisation se compose. […] Mais il est fort présumable que ces espèces, ainsi déterminées par les lois de la nature elles-mêmes sont au moins les genres de nos systématistes actuels, et que les groupes plus élevés sont composés de races dont le développement, après avoir été longtemps parallèle, n’a divergé que plus ou moins récemment.
Ces trois escadrons étaient composés de trois mille dames, gentils-femmes ou bourgeoises : leurs armes étaient des pics, des palles (pelles), des bottes et des fascines ; et en cet équipage firent leur montre et allèrent commencer les fortifications.
Felicia Hemans, a composé elle-même quelques chants animés d’une vive piété à l’usage de l’enfance.
Ce second ordre, en partie composé d’abbés de qualité, des Louvois, des Caumartin, des Pomponne, se récrie et est près de s’insurger contre les évêques.
Elle se compose principalement de deux sources : la correspondance avec Mirabeau, le père du grand tribun, et la correspondance avec Saint-Vincens.
Quelques autres prétendent que le cas de Roger est trop singulier et trop poussé à bout pour être tout à fait vrai, que l’impitoyable rigueur logique avec laquelle procède sa passion est plus logique que la vérité même, ou du moins que la vraisemblance en pareil cas ; que cette impression se prononce surtout en avançant, et qu’on y croit sentir un parti pris ; que ce n’est que quand on invente que l’on est tenté ainsi d’exagérer, et que tout s’expliquerait pour la critique s’il n’y avait de tout à fait observés que les trois quarts de l’histoire de Roger, le reste étant inventé et composé.
Il lui fallut un art, un effort savant et continuel, toute une tactique composée d’adresse et de bonté, tempérée de froideur et de compassion ; et c’est où nulle autre, je crois, ne l’a surpassée.
J’ai détruit 80000 ennemis avec des bataillons composés de conscrits n’ayant pas de gibernes et étant à peine habillés.
Le nouveau volume que vient de publier M. de Laprade, et où se trouve son discours de réception, est un recueil de prose ; il se compose d’une douzaine de morceaux de diverse provenance et dont plusieurs paraissent avoir été de premières leçons, des discours d’ouverture de Faculté.
Veuillot a beaucoup écrit, et je ne puis parler de tous les livres qu’il a composés : le volume les Français en Algérie (1845) résume avec intérêt les souvenirs d’un voyage qui remonte à 1841, et dans lequel il fut l’hôte, le commensal et presque lesecrétaire du maréchal Bugeaud, nouvellement nommégouverneur général.
Mme de Sévigné sent très bien ce qu’il y a là-dessous ; elle ne s’en laisse pas conter et répond40 : « Il est vrai que j’aime votre fille ; mais vous êtes une friponne de me parler de jalousie ; il n’y a ni en vous ni en moi de quoi la pouvoir composer.
Cet écrivain si distingué, le premier des critiques de guerre proprement dits, qui avait produit son ouvrage de génie à vingt-six ans, et que la nature fit naître par une singulière rencontre dans le temps où elle venait d’enfanter le plus merveilleux des guerriers (comme si elle avait voulu cette fois qu’Aristarque fût le contemporain et le témoin de l’Iliade), Jomini a éclairé, en fait de guerre, tout ce qu’il a traité ; mais il n’en est pas moins vrai que la narration précise, détaillée, de ces trois campagnes pyrénéennes, l’histoire et la description de chacune des opérations qui les composent, écrite d’après les pièces et documents originaux, et vérifiée point par point sur les lieux, restait à faire, et M.
Les propositions mêmes d’Hannon, si peu faites déjà pour satisfaire les intéressés, étaient encore dénaturées par des truchements infidèles qui les rapportaient en toutes sortes de langues à cette multitude bigarrée, composée d’Espagnols, de Gaulois, de Liguriens, de Baléares, de Grecs de la pire espèce, et surtout d’Africains ; c’était bien là le cas de dire que la plupart de ceux qui traduisaient, trahissaient.
Bignon, en étant envoyé au poste de Varsovie, devenait, comme on le lui dit en partant, « la sentinelle avancée de l’Empire. » Sa mission essentielle était toute en ce sens d’observation, et c’est ainsi qu’il la comprit et qu’il la remplit : « J’étais arrivé, dit-il, avec des instructions écrites qui portaient principalement sur des questions d’ordre civil, comme la liquidation des créances respectives du duché et de la France, et une désignation de domaines pour en composer la valeur que l’Empereur s’était réservée lors des cessions autrichiennes.
Dans deux Conférences qu’il vient de faire au grand amphithéâtre de l’École de Médecine, les dimanches 9 et 16 juillet, pour l’Association polytechnique composée en grande partie d’ouvriers et de chefs d’industrie, M.
Cet article et le suivant ont été reproduits dans l’Appendice du tome VI de mon Port-Royal (dernière édition) ; mais, composés primitivement et détachés pour l’usage de tous mes lecteurs du lundi, je crois devoir les insérer ici comme à leur place naturelle.
Les Mémoires se composent de quatre morceaux principaux : Mme de Lamotte et l’affaire du collier sous Louis XVI ; — les souvenirs de 1793 et des prisons sous la Terreur ; — l’administration du Grand-duché de Berg sous Napoléon ; — les débuts de la Restauration, la confection de la Charte, etc.
Le séjour au château de Silly chez une amie d’enfance, l’arrivée du jeune marquis, son indifférence naturelle, la scène de la charmille entre les deux jeunes filles qu’il entend sans être vu, sa curiosité qui s’éveille bien plus que son désir, l’émotion de celle qui s’en croit l’objet, son empire toutefois sur elle-même, la promenade en tête à tête où l’astronomie vient si à propos, et cette jeune âme qui goûte l’austère douceur de se maîtriser, cette suite légère compose tout un roman touchant et simple, un de ces souvenirs qui ne se rencontrent qu’une fois dans la vie, et où le cœur lassé se repose toujours avec une nouvelle fraîcheur.
Chaque récit est composé comme un drame, avec son exposition, ses péripéties, son dénouement.
Cependant Vigny, dans ses loisirs de garnison, composait ses Poèmes, qui parurent en 1822.
Par ce mot attitude, et faute d’un autre, je veux désigner la pose stable et harmonieuse ; composée, certes, de traits subjectifs, elle nie chacun d’eux en leur opposant leur propre unité par la proportion.
Des canevas qui le composent, il ressort que la pantomime, c’est-à-dire ce qui consistait en postures, grimaces, sauts et jeux de scène, s’était alors développée considérablement au détriment des autres parties de la comédie de l’art.
C’est là qu’il compose la Physionomie des Saints et qu’il anathématise Renan et Voltaire.
J’ai composé un long chapitre pour dire ce que je viens de résumer en dix lignes ; mais ce chapitre est un assemblage de fragments tirés des écrits de mesdames de Sévigné et de Maintenon, et je n’ai pu résister au plaisir de les transcrire.
Parmi les notes et extraits de ses lectures, qui datent de cette époque, on lit comme par pressentiment une pensée de Mme de Sévigné : « Ne quittez jamais le naturel, cela compose un style parfait. » Pour le préserver pourtant, quelques années encore, des amorces d’un monde trop présent et pour diversifier ses études, M.
Le crâne est composé de trois pièces distinctes ; les lignes qui les unissent sont appelées sutures.
C’est-là un des meilleurs conseils que le sage pût donner ; et je voudrais que La Fontaine eût composé un ou deux Apologues pour en faire sentir l’importance.
Aura-t-il pu saisir ce bruit vague et sourd qui se compose de tant de voix confuses, et qui est cependant, pour les esprits attentifs, la parole même de la génération présente ?
C’est en France qu’il composa ce Sentimental Journey, que, pour mon compte, je mets bien au-dessus de Tristram Shandy, et dont l’observation est si fine et si voluptueusement délicate qu’elle échappe absolument aux gros yeux de congre cuit des sots.
Il finit par composer la Langue des calculs, son chef-d’œuvre, expression définitive de sa découverte, et meurt en achevant le premier volume.
Nos plaisirs, comme nos peines, sont composés ; l’idée principale en attire à elle une foule d’autres qui s’y mêlent, et en augmentent l’impression.
Leurs suites morales et politiques sont l’affaire du Souverain ; la nôtre est de les suivre paisiblement et de ne jamais déclamer contre elles. » — Et sur la pureté de mœurs d’Eugène dans sa vie de garnison : « Pour lui le mauvais exemple était nul, ou changeait de nature ; il n’avait d’autre effet que de le porter à la vertu, par un mouvement plus rapide, composé de l’attrait du bien et de l’action répulsive du mal sur cette âme pure comme la lumière. » Au moment où la Révolution éclate, on dirait que l’auteur lui emprunte son plus mauvais style pour la peindre : « Un épouvantable volcan s’était ouvert à Paris : bientôt son cratère eut pour dimension le diamètre de la France, et les terres voisines commencèrent à trembler. […] S’il ne publia en effet, dans cet intervalle, que l’opuscule sur le Principe générateur des Constitutions politiques, il y composa tous ses autres ouvrages, le Pape, les Soirées, (sauf la dernière écrite à Turin), le Bacon, etc., etc. […] La plupart des écrits de M. de Maistre, en effet, ont été composés dans la solitude, sans public, comme par un penseur ardent, animé, qui cause avec lui-même. […] Je finis avec l’Europe, c’est s’en aller en bonne compagnie. » — On m’assure pourtant que ce fut six semaines seulement avant sa mort qu’il écrivit ce fameux portrait de Voltaire pour le mettre dans les Soirées, au IVe Entretien déjà composé.
Celui, disait-il un peu plus tard, qui connaît la vraie nature de la poésie, « découvre bientôt quelles méprisables créatures sont les rimeurs vulgaires, et quel religieux, quel glorieux, quel magnifique usage on peut faire de la poésie dans les choses divines et humaines »… « Elle est un don inspiré de Dieu, rarement accordé, et cependant accordé à quelques-uns dans chaque nation, pouvoir placé à côté de la chaire, pour planter et nourrir dans un grand peuple les semences de la vertu et de l’honnêteté publique, pour apaiser les troubles de l’âme et remettre l’équilibre dans les émotions, pour célébrer en hautes et glorieuses hymnes le trône et le cortége de la toute-puissance de Dieu : pour chanter les victorieuses agonies des martyrs et des saints, les actions et les triomphes des justes et pieuses nations qui combattent vaillamment pour la foi contre les ennemis du Christ496. » En effet, dès l’abord, à l’école de Saint-Paul et à Cambridge, il avait paraphrasé des psaumes, puis composé des odes pour la Nativité, la Circoncision et la Passion. […] Le drame est un opéra antique, composé, comme le Prométhée, d’hymnes solennelles. […] Il rencontre dans Samson une tragédie froide et haute, dans le Paradis regagné une épopée froide et noble, et compose un poëme imparfait et sublime, le Paradis perdu. […] Parmi celles-ci, l’Imagination tient le principal office ; avec toutes les choses extérieures que les sens représentent, elle crée des formes aériennes que la Raison assemble ou sépare, et dont elle compose tout ce que nous affirmons ou nions.
Son seul malheur est de n’avoir pas encore trouvé ou inventé, comme Balzac ou madame Sand, un de ces vastes sujets humains où l’écrivain, réunissant à un centre commun tous les fils de son imagination, compose un tableau qui saisit tout l’homme, au lieu de faire des portraits à bordures trop étroites. […] Mais, par l’inhabileté de Marthe, qui, dans l’ardeur de son zèle, courait impétueusement de côté et d’autre, au risque de se rompre le cou, le repas du pauvre Pierre se composait ordinairement d’un morceau d’esturgeon desséché et d’un verre d’eau-de-vie, très bonne, disait-il en riant, contre l’estomac. […] Tout son mobilier se composait d’un joli petit lit, d’une table, d’une glace, d’un fauteuil. […] Mais en voici un, composé de deux notes qui arrachent du cœur des larmes qu’on n’y soupçonnait pas.
Ainsi l’unité qui doit régner dans le tout doit aussi régner dans chaque partie : c’est-à-dire, que comme l’assemblage des faits qui composent tout le poëme, ne doit produire qu’un effet unique et général ; l’assemblage des circonstances qui composent chaque fait particulier, ne doit produire aussi qu’un effet unique, quoique subordonné à l’effet général. […] Un air composé dans un mode ne peut passer que par certains chemins, pour finir indispensablement dans le ton qui lui est propre ; autrement l’oreille est blessée. Il faut de même qu’un discours composé dans un certain mouvement, soit rangé dans l’ordre particulier que ce mouvement exige, et qu’il finisse de maniere à le soûtenir et à l’accroître ; autrement l’esprit sent qu’on l’égare : et il se rebute.
Bizarre prestige, composé de deux éléments qui s’enchevêtrent l’un dans l’autre : la perversité du poète qui se renie ; la splendeur de l’auréole qu’il ne parvient pas à éteindre. […] Mais quand donc mes critiques comprendront-ils que dans le moment de la transmission poétique et artistique, quelle que soit la rapidité avec laquelle une nature cultivée et entraînée peut enregistrer tous les composés du phénomène, presque rien ne compte des minutieuses ou des belles raisons des choses déduites après coup ? […] aussi un correspondant m’adresse-t-il cette phrase rencontrée mot pour mot à la fois dans Rémy de Gourmont et dans Barrès : on peut ne pas bien comprendre et cependant être ému. de Rémy de Gourmont encore, transmises par J-M : les mots ont en eux-mêmes et « en dehors du sens qu’ils expriment » une beauté et une valeur propres… … je les aime pour leur esthétique personnelle, dont la rareté est un des éléments, la sonorité un autre…ceux que j’adore sont « ceux dont le sens m’est fermé », ou presque, les mots imprécis, les syllabes de rêves, les marjolaines ou les milloraines, fleurs jamais vues, fuyantes fées, « qui ne hantent que les chansons de nourrices… » les écrits des symbolistes et de leurs commentateurs sont pleins de ces passages qui distinguent l’un ou l’autre des éléments dont la poésie pure se compose. […] D’où ce composé paradoxal que tout poème nous présente, ce mélange de pur et d’impur, où la prose et la poésie ont également le droit de se reconnaître.
C’est l’imagination seule qui compose ses tableaux, le cœur n’y est que pour une très faible part. […] Quand il composait ces lestes refrains, il n’avait pas encore vu tout le parti qu’on pouvait tirer de la chanson. […] Toutes les pièces qui composent l’œuvre politique de Béranger sont loin d’avoir la même portée et un mérite égal. […] Le Mal, qui épie jalousement chaque astre aspirant à la vie, songe à lui composer, de toutes les infortunes qu’il peut concevoir, le plus sombre destin. […] Ces deux parties ont été composées à deux époques distinctes de la vie de l’auteur et sous des impressions différentes.
Les Parnassiens avaient pris coutume de réunir sous un titre vague et évasif des poèmes composés au hasard, sans suite aucune. Cela formait des recueils disparates, où le poète composait un florilège de ses meilleurs vers, dans l’unique but, souvent, de faire apprécier la richesse de ses rimes. […] Ce poète élégiaque, à vrai dire, ne composa pas d’élégies, il fit sangloter des paroles.
Thiers lui-même sur ce sujet, et remarquez de combien de contradictions inaperçues son sophisme historique se compose sous l’apparente justesse des paroles. […] Thiers s’en console en disant : « Mais ces institutions (les cours) étaient loin de mériter le mépris qu’on a souvent affiché pour elles ; elles composaient une république aristocratique détournée de son but par une main puissante, convertie temporairement en monarchie absolue, et destinée plus tard à redevenir monarchie constitutionnelle, fortement aristocratique, il est vrai, mais fondée sur la base de l’égalité. » Comprenne qui pourra cette république devenue en même temps monarchie absolue, cette monarchie absolue destinée à redevenir monarchie constitutionnelle, cette aristocratie et cette égalité se démentant par leurs seuls noms l’une et l’autre !
X Il se composait de trente-cinq cardinaux présents. […] « Ces démarches provoquèrent cependant près de quelques-uns de ce parti certaines objections que leur chef n’avait pas prévues, et qui prirent leur origine dans la qualité même de ceux qui le composaient.
Les personnages de ces pièces sont moins des caractères que des rôles composés pour des acteurs. […] Il n’est pas un feuillet à sauter dans ces petites pièces composées pour des fêtes ; dans l’Avare, son chef-d’œuvre en prose ; dans l’Amphitryon, qui est écrit comme l’École des maris ; dans ces impromptus d’un homme qui, la même année, malgré ses chagrins domestiques et les soucis de sa direction, pouvait donner avec le Tartufe, le Sicilien ; avec le Misanthrope, le Médecin malgré lui : la grande pièce avec la petite pièce.
Il regrette un volume d’environ 150 pages, composé l’année qui a suivi sa philosophie : la visite d’un jeune splenétique à une fille, un roman psychologique trop plein, dit-il, de sa personnalité. […] Là-dessus nous allons visiter l’ancienne salle de garde, décorée par les peintres, amis des internes, par Baron qui a représenté les Amours malades, reprenant et rebandant leurs arcs, à la sortie de l’hôpital ; par Doré, qui a composé une sorte de jugement dernier de tous les médecins passés et présents aux pieds d’Hippocrate ; par Français, etc., etc.
— On ne sait pas, pour un passionné de mobilier, le bonheur qu’il y a à composer des panneaux d’appartements, sur lesquels les matières et les couleurs s’harmonisent ou contrastent, à créer des espèces de grands tableaux d’art, où l’on associe le bronze, la porcelaine, le laque, le jade, la broderie. […] Ils n’ont pas davantage observé que la cervelle d’un artiste occidental, dans l’ornementation de n’importe quoi, ne conçoit qu’un décor placé au milieu de la chose, un décor unique ou un décor composé de deux, trois, quatre, cinq détails se faisant toujours pendant et contrepoids, et que l’imitation par la céramique actuelle, du décor jeté de côté sur les choses, du décor non symétrique, entamait la religion de l’art grec, au moins dans l’ornementation.
Cela tient à ce que l’aristocratie vraie, qui est un objet d’imitation servile de la part des foules, est aujourd’hui composée des savants ou des artistes, nécessairement incrédules ; autrefois l’aristocratie était composée d’hommes qui partageaient les préjugés religieux, qui leur empruntaient d’ailleurs une partie de leur autorité et qui avaient intérêt à s’appuyer sur eux.
L’homme est composé de sens et d’esprit. […] La littérature morale de l’Inde se compose, selon le même critique, de formules et de maximes qui, sous une forme brève et sentencieuse, renferment les préceptes moraux les plus épurés.
Il y avait deux royaumes dans Israël : l’un composé de dix tribus et gouverné par Achab et sa femme Jézabel ; l’autre composé des tribus de Juda et de Benjamin seulement.
Un inconvénient, en effet, d’une histoire littéraire ainsi composée, c’est que le caractère personnel des rédacteurs, leur talent doit s’effacer pour ne laisser paraître et se développer que leur savoir, leurs recherches, et les résultats qui en ressortent : tout ce qui serait une vue un peu vive, une idée neuve un peu accusée, tout ce qui aurait un cachet individuel trop marqué semblerait jurer avec la circonspection et la méthode de l’ensemble.
De bonne heure j’ai voulu écrire, et j’ai écrit ; mais sans me faire illusion sur ma médiocrité et mon impuissance, uniquement pour ce charme de composer, d’exprimer, de chercher aux sentiments, aux pensers, aux rêves de choses ou de personnes, une façon de les dire à mon gré, de leur trouver une figure selon mon cœur.
Au reste, il a tracé un premier aperçu de ce tableau des Vendanges dans une page qui découvre bien sa manière à la fois philosophique et précise de composer : Je vous ai parlé de la Toscane pour y placer le sujet de mon troisième tableau, qui est Les Vendanges.
Thiers, c’est moins la conclusion qui m’importe que le chemin lui-même et les éléments dont il se compose : il a établi, grâce aux matériaux qu’il avait en main et au soin qu’il y a mis, la plus belle route et, si j’ose dire, le plus beau pavé de l’histoire qu’on ait jamais vu.
Elle se refit une société composée de quelques anciens amis et de parents.
Malheureusement tout cela n’est pas condensé, n’est pas composé ; l’auteur, trop patient à la recherche, ne s’inquiète de rien au-delà. « J’ignore, dit-il en un endroit, quels furent les lieux habités par Marius Philelphe pendant la plus grande partie de l’année 1453 ; il revint peut-être dans la rivière de Gênes. » Mais qu’est-ce que cela nous fait que Marius ait fait un pas de plus ou de moins, qu’il ait perdu quelques mois de plus ici ou là ?
Il a composé des traductions sans nombre ; il a mis en français, en prose ou en vers, Lucain, Virgile, Ovide, et indistinctement tous les poètes latins, le Nouveau Testament, etc. ; en assemblant toutes les éditions et réimpressions qu’il en a faites, cela irait bien à 60 ou 70 volumes, dont plusieurs imprimés avec luxe.
Pour écrire des lettres excellentes et durables en tant que pièces littéraires, je ne sais que deux manières et deux moyens : avoir un génie vif, éveillé, prompt, à bride abattue, et de tous les instants, comme Mme de Sévigné, comme Voltaire ; ou se donner du temps et prendre du soin, écrire à main reposée, comme Pline, Bussy, Rousseau, Paul-Louis Courier : — en deux mots, improviser ou composer.
Après les premières années passées à Berne, dans un état de contrainte et de souffrance due à la rudesse des mœurs domestiques, et à la grossièreté des mœurs scolaires, le jeune Bonstetten, vers l’âge de quatorze ans, fut placé à la campagne près d’Yverdun, dans une famille composée de trois sœurs et de deux frères, « tous aimables, bons, tous le chérissant comme leur enfant ».
Au milieu de l’atmosphère de parfums qui émane de lui, nous nous en faisons une composée de toutes les vapeurs mortelles qui s’exhalent de nos soucis, de nos inquiétudes et de nos chagrins, — fatale cloche de plongeur qui nous isole dans le sein de l’Océan immense.
La correspondance diplomatique actuelle ne commence qu’en 1814 ; la précédente, qui était composée d’extraits et morcelée, comprenait l’intervalle de 1803 à 1810 : elle pourra un jour, nous fait espérer l’éditeur, se rejoindre plus exactement à celle qui nous est aujourd’hui livrée tout entière.
Frédéric le Grand est un étranger, Français par l’éducation, qui adopte le français dans ses écrits ; il écrit et compose dans notre langue par choix et par goût ; ainsi faisait la grande Catherine, dont on a publié depuis peu les curieux Mémoires.
Ses Mémoires n’apprendront que peu de chose aux hommes de son temps qui ont vécu à côté de lui ; ils sont très propres à instruire ceux qui sont venus depuis et qui viendront par la suite ; et c’est en vue de ces derniers que l’auteur semble les avoir composés.
Les thèses qu’il composa pour obtenir le grade de docteur ès lettres sont d’un caractère sévère.
Ce n’est point d’ordinaire la chaleur ni aucune inspiration émue ou éloquente qui distingue les écrits littéraires sortis de cette plume de savant ; soignés, élégants, d’une justesse ornée, parfois d’une simplicité un peu coquette, ils sont en général destitués de mouvement et de vie : un seul de ses écrits fait exception, c’est le précis intitulé : Essai sur l’Histoire générale des Sciences pendant la Révolution française, qui avait été composé pour servir de préface à une nouvelle édition du Journal des Écoles normales, et qui fut publié séparément (1803).
Patin, prenant au sérieux la gageure et se piquant d’émulation, se mirent de leur côté à l’œuvre, et composèrent un petit opéra de Pygmalion, qui alla jusqu’à être mis en répétition à je ne sais quel théâtre, mais que diverses circonstances leur firent laisser là, puis oublier.
Suivent des observations physiques, hygiéniques, dignes d’un Hippocrate, sur la convenance des travaux selon les saisons, sur le corps plus léger en automne qu’en été ; des conseils techniques pour faire une charrue, de quel bois les différentes parties dont elle se compose ; de quel âge les bœufs qu’on y attelle ; le serviteur même n’aura pas moins de quarante ans, car plus jeune il s’égaye et quitte le travail pour aller courir avec ceux de son âge.
C’est à propos d’un pamphlet politique, le Dictionnaire des Girouettes, ouvrage satirique et dénigrant, composé d’ailleurs dans un sens bonapartiste, qu’il faisait ces remarques sur la nature humaine.
Ce beau volume, chef-d’œuvre de typographie, qui s’offre à nous encadré, illustré d’ornements en tête et à la fin des chapitres, parsemé d’images sur bois figurant les Évangélistes ou les scènes des Évangiles, a cela de remarquable qu’il a été composé et imprimé en très peu de temps ; on avait dit qu’on n’irait pas à l’Exposition de Londres, que l’Imprimerie Impériale n’y serait pas représentée cette fois.
faut-il que celles que l’on a le plus admirées et plaintes, le plus exaltées et célébrées, nous fassent faute à quelques années de là, nous donnent le regret, la confusion et presque le remords de nos espérances, et que cette misérable vie qui, passé une certaine heure, se compose pour nous d’une suite d’affronts secrets et d’échecs individuels, ne puisse s’achever sans que nous ayons vu coucher l’un après l’autre tous nos soleils, s’abîmer dans l’Océan toutes nos constellations, pâlir au fond du cœur toutes nos lumières ?
Tous ces morceaux, se rejoignant en effet aujourd’hui, composent une Histoire à peu près complète : la tâche de son digne fils, nous le dirons, devra être de la parfaire entièrement et de la corroborer un jour.
Autrefois, durant la période littéraire régulière, dite classique, on estimait le meilleur poëte celui qui avait composé l’œuvre la plus parfaite, le plus beau poëme, le plus clair, le plus agréable à lire, le plus accompli de tout point, l’Énéide, la Jérusalem, une belle tragédie.
À cette occasion, son père composa pour lui une Instruction détaillée que de bons juges considèrent comme un chef-d’œuvre en son genre et qui contient tous les préceptes militaires et moraux capables de former un parfait colonel.
Les articles qui le composent, à partir du premier, sont pour la plupart ceux que M.
N’oublions pas que Jomini en 1803, quand il composait son livre, était dans la verve et le feu de l’âge ; il avait vingt-quatre ans ; il était enthousiaste ; il était et il allait être de plus en plus, comme il l’a dit, « sous l’impression brûlante de la méthode rapide et impétueuse » de Napoléon.
La Promenade au Lido ne se compose que d’une série d’apostrophes à Venise.
Les femmes n’ont point composé d’ouvrages véritablement supérieurs ; mais elles n’en ont pas moins éminemment servi les progrès de la littérature, par la foule de pensées qu’ont inspirées aux hommes les relations entretenues avec ces êtres mobiles et délicats.
On ne songe plus à se composer et à se contraindre, à garder sa dignité en toute circonstance, à soumettre les faiblesses de la nature aux exigences du rang.
Le duc, pour ne pas perdre l’habitude féodale de ses ancêtres, s’y fit apporter un sac de monnaie par le concierge, et jeta une poignée de pièces d’argent à quelques mendiants qui nous avaient suivis, et qui étaient entrés avec la voiture dans la cour ; puis nous passâmes dans les appartements : c’était une suite de pièces décousues, composées de salle des gardes, de salle à manger, de salons, de chambres de lit ouvrant sur le penchant de la montagne récemment plantée en jardins pittoresques.
Car il y a dans Ronsard de quoi composer un volume où rien de médiocre n’entrerait.
Il marqua dans son prospectus, qu’« en réduisant sous la forme de dictionnaire tout ce qui concerne les sciences et les arts, il s’agissait de faire sentir les secours mutuels qu’ils se prêtent, d’user de ces secours pour en rendre les principes plus sûrs et leurs conséquences plus claires ; d’indiquer les liaisons éloignées ou prochaines des êtres qui composent la nature, et qui ont occupé les hommes, … de former un tableau général des efforts de l’esprit humain dans tous les genres et dans tous les siècles ».
Elle modifie d’une curieuse façon la théorie de Montesquieu ; on ne l’a pas assez remarqué. « La division du corps législatif, l’indépendance du pouvoir exécutif, et avant tout la condition de propriété : telles sont les idées simples qui composent tous les plans de constitution possible. » Le premier article et le troisième sont surtout importants.
D’abord, elle est très intelligente, comprend ses rôles, les compose avec soin, et joue sans se ménager.
De la Provence, de la Corse, de l’Algérie et des mondes divers dont se compose Paris, M.
Et, par cela seul qu’il applique à une passion profane le vocabulaire et les images de la « mystique » chrétienne, il se trouve presque composer, sans le savoir, une sorte d’élégie idéaliste aux airs déjà vaguement lamartiniens : Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles… Il a sur votre face épanché des beautés Dont les yeux sont surpris et les cœurs transportés ; Et je n’ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l’auteur de la nature, Et d’une ardente amour sentir mon cœur atteint, Au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint.
Ce n’est pas seulement à composer des poèmes que je fais tenir mes ambitions.
« La Supérieure, disait un des articles des Constitutions, est l’âme de la maison et le chef de tous les membres qui la composent ; toute leur vertu dépend de son influence. » Elle devait être âgée de trente ans au moins ; elle était perpétuelle.
L’idée de classique implique en soi quelque chose qui a suite et consistance, qui fait ensemble et tradition, qui se compose, se transmet et qui dure.
Mignet a repris d’ensemble ce beau sujet et en a composé un récit complet, grave, serré, intéressant et définitif, qu’il publie en ce moment.
De même un Arabe, dont la vie se compose de marches dans le désert, sait que, pour le traverser, il lui faut beaucoup de temps, qu’il doit ménager ses moyens et ses forces ; dès lors les jours s’écoulent à ses yeux sans précipitation ni lenteur, parce que d’avance il les a comptés ; il est entré dans un mouvement dont il a calculé les effets, auquel il s’abandonne avec confiance et tranquillité.
S’interposant entre l’Assemblée peu belliqueuse en principes (car elle était en majorité composée de quakers) et le général anglais, il avait procuré des chariots, des vivres, avait contracté des marchés, et s’était constitué le fournisseur de l’armée sans autre motif que de sauver au pays des exactions militaires et de faire son devoir de sujet fidèle.
De la sorte l’humanité historique tout entière parvient à composer un seul et même être, un être dont la jeunesse est illimitée puisqu’elle se retrempe dans la jeunesse individuelle de chaque génération naissante, un être aussi dont la mémoire et l’expérience vont s’enrichissant sans cesse.
Un être qui fuit et s’écoule sans cesse, un être qui ne peut jamais s’arrêter ni se contenir, et à ce point de vue on peut dire que cet être lui-même n’est encore qu’un phénomène ; mais c’est un phénomène d’un ordre supérieur, puisqu’il est le lien et le centre de tous les autres phénomènes qui composent notre vie.
Si j’avais eu à composer un tableau pour une chambre criminelle, espèce d’inquisition d’où le crime intrépide, subtil, hardi s’échappe quelquefois par les formes, qui immolent d’autres fois l’innocence timide, effrayée, alarmée ; au lieu d’inviter des hommes, devenus cruels par habitude, à redoubler de férocité par le spectacle hideux des monstres qu’ils ont à détruire, j’aurais feuilleté l’histoire ; au défaut de l’histoire, j’aurais creusé mon imagination jusqu’à ce que j’en eusse tiré quelques traits capables de les inviter à la commisération, à la méfiance, à faire sentir la faiblesse de l’homme, l’atrocité des peines capitales et le prix de la vie.
Le prince qui avoit conçu une idée si noble, eut en cette occasion un excès de complaisance, et déferant trop à l’art, il permit au peintre d’alterer l’élegance et la simplicité de sa pensée par des figures qui rendent le tableau plus composé, mais qui ne lui font rien dire de plus que ce qu’il disoit déja d’une maniere si sublime.
« Démolissons-le, qu’il n’en reste plus qu’un souvenir, une place vide où nous inscrirons : “Ci-gît la littérature de 1825.” » — N’est-ce pas un peu présomptueux à vous de composer l’épitaphe de l’ours avant de l’avoir tué ?
On arrive par cette méthode, et c’est un petit excès, à voir, à travers le couplet d’un acteur, surtout la figure de celui qui ne parle pas et à qui le couplet est adressé, et c’est surtout Suréna qu’on suit des yeux pendant que Pompée a la parole, et la figure d’Orgon que l’on compose et que l’on contemple en la composant quand Dorine le raille ou quand Cléonte le chapitre.
Il est la contradiction affirmée de tout ce qu’elle a écrit ; un démenti donné à la Critique — et autant à la Critique qui l’a grandie et exaltée, — et cette Critique, formidable par le nombre, pourrait s’appeler légion — qu’à la Critique qui l’a diminuée, — et cette autre Critique n’est guère composée que de deux ou trois voix isolées, lesquelles ont protesté bien plus au nom de la morale qu’au nom de la littérature, contre l’affolement universel, inspiré par l’auteur de Valentine et d’Indiana.
Je pourrais, tout comme un autre, avoir la perfidie des citations, qui n’est pas une bien grande finesse, et, patient lapidaire de l’envie qui fait sa petite méchanceté, composer une petite mosaïque de citations tronquées, pour ridiculiser, en les isolant, un ensemble qu’on n’a pas sous les yeux… Il y a bien plus.
Et que les Païens innocents 27 aient été écrits avant ou après l’Introduction aux Lettres du président de Brosses, ils disent éloquemment que si c’est après la tête et la poitrine de l’auteur se sont ouvertes et que, dans ces lèvres pincées, a éclos le naturel et bon sourire ; et si c’est avant l’Introduction que ces nouvelles ont été composées, elles disent non moins éloquemment encore que l’auteur a porté la peine de ses doctrines, — car, pour une minute, elles ont desséché et défiguré son talent.
Mais voici que, descendant au détail du réel, on continue à le composer de la même manière et selon les mêmes lois que la représentation, ce qui équivaut à ne plus les distinguer l’un de l’autre.
Zola s’est fait une idée du paysan français, et composé méthodiquement un dossier d’horreurs villageoises.
Cette notion est identique aux idées qui la composent, et qui sont elle-même sous un autre nom.
Est-ce enfin bon, utile au bonheur de l’humanité, de dire au gourmet qui mange une pêche, à la jeune fille qui respire une fleur, aux amoureux qui parlent d’amour éternel, aux déshérités de cette vie qui croient à une autre existence : — ce fruit, cette fleur, ne sont qu’un composé d’hydrogène, d’oxygène, de carbone, etc. ; ne croyez pas aux serments, vous vous mentez tous deux ! […] Bettina sait qu’il est lieutenant à la deuxième batterie de son régiment ; elle sait qu’une batterie se compose de six canons et de six caissons. […] Je persiste à croire que j’ai raison dans le fond même des choses, et je livre aux œuvres complètes, c’est-à-dire au définitif, le drame tel qu’il a été composé. […] Cuvillier-Fleury, j’extrais cette page pleine d’élan patriotique : Au lieu de composer une pièce de théâtre comme j’aurais dû la composer selon vous, monsieur, comme j’aurais su le faire, croyez-le bien, s’il ne s’était agi que d’une moralité courante à glisser dans les loisirs d’une nation spirituelle, aimable, ayant toute la sécurité de ses intérêts et toute la quiétude de son esprit (mais nous n’en sommes plus là : les hommes vont mal et les choses vont vite) ; au lieu de faire une simple pièce de théâtre, je voulus pousser un cri d’alarme, tenter une reprise de conscience. […] En effet, il composait ou plutôt recueillait les éléments d’un ouvrage singulier auquel tout le monde travaillait, excepté lui, ne faisant que prendre le crayon et écrire sous la dictée de chacun, car il est bon que le lecteur sache que le conteur charmant, que l’homme à boutades, que le faiseur de charges, comme nous disait tout à l’heure son interlocuteur, n’est pas un fantaisiste dont l’esprit exploite plus ou moins heureusement un caprice éclos dans son cerveau.
Si l’analyse chimique pouvait atteindre de pareils composés, on retrouverait peut-être plusieurs gros traités dans cette fine Médaille : L’Etna mûrit toujours la pourpre et l’or du vin Dont l’Érigone antique enivra Théocrite, Mais celles dont la grâce en ses vers fut écrite, Le poète aujourd’hui les chercherait en vain. […] Art très simple, d’ailleurs, et qui se compose de deux ou trois procédés bien connus. […] Heureusement, nous avons à notre disposition, pour nous renseigner davantage sur la vie, les mœurs, la conversation, les sentiments des gens du monde, toute une série de petits livres, fort coquets, bien imprimés, dont les uns furent écrits à la diable par des personnes nées sur les sommets ou dans les parages de « la haute », et dont les autres furent composés, avec plus d’habileté littéraire, par de courageux explorateurs, décidés à tout visiter, à tout voir, à tout entendre, à tout dire. […] Il a essayé de composer un article avec une de ces machines à écrire, dont les touches ressemblent au clavier d’un étrange piano. […] C’est le modèle le plus récent. » … À Middlesbrough, ville nouvelle, qui se compose principalement d’une gare, d’un bureau de journal et d’une table d’hôte, M.
Il observait la nature, il écrivait ses questions de physique, il composait des poëmes, il était occupé des peines de sa mère : s’il ne supporta pas son exil avec la plus grande fermeté, sa Consolation à Helvia n’est qu’un beau morceau d’éloquence, qu’il ne faut pas appeler un grand monument de la constance philosophique. […] Les corps composés se dissolvent ; les corps dissous se recomposent. […] Quant à moi, j’en conclus que, soit que l’auteur de la Consolation à Polybe se soit proposé la satire de Sénèque, ou qu’il l’ait faite sans s’en douter, ce qui n’est pas impossible, ce mauvais fragment est beaucoup moins ancien qu’on ne le croit, puisqu’on avait déjà oublié que Phèdre avait composé des fables325. […] Sénèque composa pendant son exil une tragédie de Médée, dont il nous reste quatre vers d’un chœur, où le coryphée dit : Ô dieux ! […] Il ne composait pas, il n’écrivait pas ; il causait librement avec son lecteur et avec lui-même ; il s’abandonnait sans réserve au sentiment de l’admiration ou de la haine, de la peine ou du plaisir qui se succédaient au fond de son cœur ; il nous en avait prévenus ; il s’instruisait, il songeait à se rendre meilleur.
« … Les Crébillonet les autres auteurs de cette trempe, qui ont peint les mœurs du Grand-monde, ont travaillé d’après leur imagination : point de faits vrais, ils ont pris le résultat des mœurs pour en composer des Histoires morales vraisemblables, mais outrées. […] Un paysage, quelque simple qu’il soit, se compose de trop d’éléments pour qu’on puisse le décrire minutieusement. […] Ce livre se compose d’études faites sur nature ; beaucoup sont intéressantes, quelques-unes sont déplacées, écrites à des époques différentes ; l’assemblage de ces études forme un livre sans ensemble, sans unité. […] Le cynisme était-il donc bien en effet sa nature vraie et n’est-ce pas le cas, ou jamais, de séparer ici ces deux hommes dont j’ai dit que tout homme était composé ? […] Et voyez comme cette classe d’appréciateurs se compose d’esprits essentiellement historiques, n’ayant de goût qu’à compulser, compiler, copier, statistiquer, agencer des matériaux antérieurs, s’appuyer sur le passé comme sur une béquille au lieu de marcher hardiment vers l’avenir… De profundis !
Margency, très lié alors avec Mme d’Épinay, a été jugé fort spirituellement par elle : dans les lettres qu’elle écrit à Grimm, il apparaît sous sa première forme et la plus gracieuse, homme de trente ans environ, galant, léger, versifiant, assez aimable et amusant, « un composé de beaucoup de petites choses », mais assez mince de fond et d’un caractère peu solide, peu consistant. […] Il est question, dans une lettre de Grimm à Mme d’Épinay, d’un roman « ni bon, ni mauvais », que Mme de Verdelin avait composé dans sa première jeunesse ; mais elle-même paraît l’avoir complètement oublié, et il ne perce pas le plus petit bout d’oreille de la femme auteur dans tout le cours de sa Correspondance avec Jean-Jacques.
Le prince composait de grands paysages historiques avec les pages de la nature que la mer, les montagnes, les ruines déroulaient sous ses yeux ; Léopold Robert y jetait des groupes humains et pittoresques qui les animaient de leurs scènes ; la princesse Charlotte les gravait sous l’inspiration du jeune maître. […] Il rêvait évidemment, pendant ce travail à Venise, ce que le Tasse avait rêvé à Ferrare pendant qu’il composait le huitième chant de la Jérusalem, de légitimer, à force de renommée, ses prétentions à la main d’une autre Éléonore.
Je bénirai toujours le moment où j’y arrivai, car je m’y composai un petit cercle de six ou sept hommes doués de sens, de jugement, de goût et d’instruction, ce qu’on aura peine à croire d’un pays aussi petit. […] Le très vif désir que j’éprouvais de mériter l’estime de cet homme rare donna tout-à-coup comme un nouveau ressort à mon esprit, et à mon intelligence une vivacité qui ne me laissait ni paix ni trêve, tant que je n’avais pas composé une œuvre qui fût ou me parût digne de lui.
Cette page illumine l’œuvre de Rousseau et lève les difficultés qu’on a parfois trouvées dans la liaison des divers écrits qui la composent. […] La société, les sociétés sont des associations pour la conservation et la protection des membres qui les composent : d’où il suit que jamais gouvernement n’est légitime, s’il ne prend le bien public pour sa fonction et sa fin uniques.
On dirait qu’il a composé des vers pour se dérober à ses propres pensées, plutôt que pour les mieux voir en les écrivant. […] Cette première partie se compose de 4, 000 vers ; la seconde en a 18, 000 ; ce sont des vers de huit syllabes.
Il s’abstint d’écrire en vers, et composa, sur le modèle des comédies bourgeoises de Molière, des pièces en prose assez gaies, écrites avec naturel, qui firent rire Louis XIV, rendu difficile par Molière. […] On aurait trop raison contre Diderot, si on lui demandait compte des deux modèles de comédie sérieuse qu’il composa d’après sa théorie.
Aux yeux d’une critique plus avancée, les religions sont les philosophies de la spontanéité, philosophies amalgamées d’éléments hétérogènes, comme l’aliment, qui ne se compose pas seulement de parties nutritives. […] Je prendrais l’un après l’autre les fragments de Daniel écrits au temps des Macchabées, le Livre de la Sagesse, les paraphrases chaldéennes, le Testament des douze patriarches, les livres du Nouveau Testament, la Mischna, les apocryphes, etc., et je chercherais à déterminer, par la plus scrupuleuse critique, l’époque précise, le lieu, le milieu intellectuel où furent composés ces ouvrages.
Ils cesseront de l’être quand l’État sera composé d’hommes intelligents et cultivés. […] Que ne puis-je faire comprendre comme je le sens que toute notre agitation politique et libérale est vaine et creuse, qu’elle serait bonne dans un État où les esprits seraient généralement cultivés et où beaucoup d’idées scientifiques se produiraient (car la science ne saurait exister sans liberté) ; mais que, dans une société composée en grande majorité d’ignorants ouverts à toutes les séductions et où la force intellectuelle est évidemment en décadence, se borner à défendre ces formes vides, c’est négliger l’essentiel pour s’attacher à des textes de lois à peu près insignifiants, puisque l’autorité peut toujours les tourner et les interpréter à son gré.
Wagner prétend que Liszt, en écrivant cette symphonie, avait en vue un auditoire composé exclusivement de tous ces hommes remarquables qu’il avait connus à Paris vers 1830, poètes, peintres, savants… Wagner conçut Tristan pour un public de Brésiliens ! […] Voilà, en peu de mots, de quoi se compose le « gefühlswerdung des Verstandes » c’est-à-dire la compréhension par le sentiment.
Fable et histoire, hypothèse et tradition, chimère et science, composent Homère. […] Ces livres n’ont pas été composés par l’homme seul, c’est l’inscription d’Ash-Nagar qui le dit.
Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc. […] Qui est-ce qui fournit à la richesse ce ruineux superflu ; cette recherche, ce colifichet dont se compose la mode et le plaisir ?
Mon âme est, comme la vôtre, une mystérieuse trinité, composée de trois facultés distinctes et évidemment immatérielles, l’intelligence, le sentiment et la conscience. […] Elle conclut, parce qu’elle le sent, que l’homme est à la fois, pendant la durée de sa forme humaine, pensée et corps, esprit et matière, composé momentané, mystérieux et douloureux de deux natures ; que ces deux natures se répugnent, se tiraillent et s’efforcent sans cesse de rompre violemment le lien forcé qui les unit, parce que l’une, la matière, tend sans cesse à la dissolution et à la mort, l’autre, la pensée, tend sans cesse à l’affranchissement et à la vie.
En S se concentre l’image du corps ; et, faisant partie du plan P, cette image se borne à recevoir et à rendre les actions émanées de toutes les images dont le plan se compose. […] La première compose le genre par une énumération ; la seconde le dégage par une analyse ; mais c’est sur des individus, considérés comme autant de réalités données à l’intuition immédiate, que portent l’analyse et l’énumération.
Ce merveilleux petit ouvrage, qu’il ne fut, dit-on, que six semaines à écrire, se compose de dix sermons dans lesquels, tout en se faisant petit par moments et en se mettant par quelques exhortations à la portée du roi enfant qu’il s’agissait d’instruire, Massillon s’adresse le plus souvent aux grands qui l’écoutent, et, tout en les enchantant, les morigène sur leurs vices, sur leurs excès et leurs endurcissements, sur leurs devoirs, sur les obligations chrétiennes qui sont imposées à la grandeur.
Pour les années qui suivirent la prise de Calais, Froissart, qui avait vingt ans en 1353, et qui s’était senti au sortir de l’école la vocation de chroniqueur, recueillit ses informations par lui-même, composa de son cru et vola de ses propres ailes.
Daru, dans la retraite où il composait son Histoire de Venise, rendu tout entier à sa nature d’écrivain et se rouvrant, comme la plupart des esprits d’alors, à une impulsion d’idées qui sera bientôt universelle, n’oublie donc pas les résultats de l’expérience, laquelle a condamné souvent certains désirs que l’homme estimait plus conformes à sa dignité (t.
La jeunesse du temps fut pour lui presque à l’unanimité : Les jeunes gens, s’écriait Mme Dacier dès les premières pages de son livre sur la Corruption du goût, sont ce qu’il y a de plus sacré dans les États, ils en sont la base et le fondement ; ce sont eux qui doivent nous succéder et composer après nous un nouveau peuple.
C’était pour le duc de Chevreuse enfant qu’Arnauld avait composé par une sorte de gageure la Logique dite de Port-Royal.
Il s’agissait d’une épidémie qui avait sévi cette année-là, et qui avait frappé particulièrement les gens de travail dans la campagne : Quoi qu’il en soi, écrit Léopold Robert, je crois que la classe la plus indigente ici n’est pas aussi à plaindre que dans le Nord, et ce qui paraît devoir en donner la certitude, c’est le peu de désir, je dirai presque l’absence de désir que ceux qui la composent ont pour en sortir.
Ainsi, lors du brusque renvoi de M. de Narbonne, ministre de la Guerre, Ramond, organe du parti constitutionnel, se chargea, dans la séance du 10 mars 1792, d’exprimer le mécontentement de ses amis, et il alla jusqu’à proposer de déclarer que le ministère, tel qu’il restait composé, n’avait plus la confiance de la nation.
Ce mélange de sacrifice à la Cour et de faste encore persistant, de chasses, de jeux de toutes sortes, dont on sait le nom et chaque partie soir et matin, tout ce train habituel et détaillé de Versailles, dont le côté frivole disparaît dans la haute tranquillité du monarque, compose une lecture qui n’est pas du tout désagréable, du moment qu’on y entre, et je me suis surpris à en désirer la suite. — C’est en avoir assez dit, je crois, et c’est rendre assez de justice à l’homme qui ressemble le moins à Tacite, mais qui cependant a son prix.
Montluc, comme parlant à un roi soldat, se met donc tout d’abord à énumérer les forces de l’armée de Piémont et à nombrer les corps qui la composent ; il commence, comme de juste, par les Gascons : Sire, nous sommes de cinq à six mille Gascons… Car vous savez que jamais les compagnies ne sont du tout complètes, aussi tout ne se peut jamais trouver à la bataille ; mais j’estime que nous serons cinq mille cinq cents ou six cents Gascons comptés, et de ceux-là je vous en réponds sur mon honneur ; tous, capitaines et soldats, vous baillerons nos noms et les lieux d’où nous sommes, et vous obligerons nos têtes que tous combattrons le jour de la bataille, s’il vous plaît de l’accorder, et nous donner congé de combattre.
Le Tourneux, qui vise à réformer en lui le cœur, est attentif à poursuivre en lui ce déguisement nouveau de l’amour-propreb : « Considérez, lui écrit-il, mon cher frère, qu’on peut bien, dans l’Église visible et militante, chanter et composer les louanges de Dieu avec un cœur impur et des lèvres souillées, mais qu’on ne chantera pas les louanges de Dieu dans le ciel avec un cœur impur et des lèvres souillées… Vous avez donné de l’encens dans vos vers, mais c’était un feu étranger qui était dans l’encensoir.
Il y ajoutait trop de mots composés qui n’étaient point encore introduits dans le commerce de la nation : il parlait français en grec, malgré les Français mêmes.
[NdA] Il y a cependant la fameuse bévue : voulant faire honneur à une villa qu’on lui dit avoir appartenu à Cicéron, il ajoute que l’illustre Romain y composa ses belles œuvres, « entre lesquelles sont renommées les Pandectes. » Rohan avait prie cette note sur la foi d’un cicerone peu cicéronien.
Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M.
L’héritage du Père Lacordaire a dû occuper beaucoup ceux des académiciens qui composent la majorité de la Compagnie, et qui l'y avaient fait entrer.
L’éloge de Channing se compose d’une quantité de : Il n’avait pas… Il ne comprenait pas… S’il n’était pas ceci, il n’était pas non plus cela… Ce qui ne laisse pas de devenir fort piquant à la longue.
Il y aurait pourtant moyen, tout noué et empêché qu’il est par nature et par éducation, de s’intéresser au fils du grand Racine, poète lui-même, versificateur élégant, modeste et pieux, ayant le culte d’un père illustre ; et si l’on en savait un peu moins sur son compte, si on le repoussait un peu dans le vague, on pourrait composer de cette figure secondaire une esquisse assez attrayante.
Cette Salammbô, dont la personne et la passion devaient faire le mobile du livre et de l’action, est piquante, curieuse, habilement composée et concertée, je n’en disconviens nullement, mais elle n’anime rien et, au fond, n’intéresse pas.
N’est-ce pas à Strasbourg que fut composée l’immortelle Marseillaise ?
Mais je dirai hardiment non en ce sens qu’à la différence d’un fleuve l’esprit humain n’est point composé d’une quantité de gouttes semblables.
Cette grande qualité sociale, ainsi composée et combinée de deux contraires, quand on a le bonheur de l’avoir conquise et de la bien pratiquer, donne à la concurrence des esprits et au jeu des forces libres toute leur activité et toute leur vie, en conjurant les dangers qui naissent du refoulement et de la compression : « Elle permet, il est vrai, la propagation du mal, mais elle donne à celle du bien une force incomparable.
Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des États : on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples ; à chaque journée, on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires ; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain.
1841 Ces deux écrits, l’un d’histoire érudite et sévère, l’autre d’observation pittoresque et d’imagination, composés presque en même temps, montrent, chez l’auteur à qui on les doit, une alliance et comme un faisceau aussi brillant que serré de qualités diverses et rares.
Regnier avait le cœur honnête et bien placé ; à part ce que Chénier appelle les douces faiblesses, il ne composait pas avec les vices.
La grossièreté, dont nous avons été si souvent les victimes, se composait presque toujours de sentiments vicieux ; c’était l’audace, la cruauté, l’insolence, qui se montraient sous les formes les plus odieuses.
. — Ordonnés les uns par rapport aux autres, chacun avec son escorte de tendances, ils composent l’ameublement principal d’une tête pensante.
Telle que l’Académie est composée en 1687, elle compte bien six ou sept partisans hautement déclarés des anciens : vous n’en trouvez pas plus de trois ou quatre, et Boileau n’en nomme pas davantage, qui fussent en humeur de batailler pour les modernes.
Sa légende avec toutes les anecdotes qui la composent s’est formée d’après son livre ; elle tend à faire l’auteur à la ressemblance de son œuvre, ou plutôt de la forme extérieure de cette œuvre.
Il sait de quoi est fait ce qu’on appelle dans le monde un honnête homme, et il ne compose pas le sien d’éléments bien délicats.
A côté de ces œuvres consciemment composées pour un effet esthétique, se rencontrent de vrais journaux écrits au jour le jour, au hasard des rencontres : comme ces notes posthumes de Michelet qu’on a récemment publiées.
Et ces mots de Régnier : Cet idéalisme est la clef métaphysique de la plupart des esprits qui composèrent l’école symboliste.
Ce sont ces règles de la végétation humaine que l’histoire à présent doit chercher ; c’est cette psychologie spéciale de chaque formation qu’il faut faire ; c’est le tableau complet de ces conditions propres qu’il faut aujourd’hui travailler à composer. » Je voudrais pouvoir, Messieurs, vous montrer comment l’illustre critique a poursuivi son programme, comment il a développé et élargi sa méthode dans sa Philosophie de l’art, comment il a osé aborder les problèmes les plus compliqués de l’esthétique, ceux de la production de l’œuvre d’art et de l’idéal dans l’art, en « naturaliste », selon sa propre expression, et « méthodiquement », en vue « d’arriver non à une mode, mais à une loi ».
Quant à son caractère, on peut lui appliquer ce qu’il a dit de l’un de ceux qu’il juge : « Il était, comme la plupart des autres hommes, composé de qualités contraires : paresseux, voluptueux, nonchalant et ami du repos, mais sensé, courageux, ferme et capable d’agir quand il le fallait. » Pourtant, avec un esprit de première qualité, un sens excellent et un brillant courage, la paresse finit par prendre chez lui le dessus et par l’emporter absolument.
La Société des bibliophiles se compose en tout de vingt-quatre membres.
L’auteur y avait joint un appendice qui en était peut-être la partie la plus intéressante ; cet appendice se compose de sept cents notes, la plupart extraites des mémoires, des recueils historiques ou satiriques du temps, et contenant des anecdotes sans nombre, quelques-unes tout à fait drôles et scabreuses, sur les mœurs et les habitudes de nos pères.
Enfoncé dans un parti qui ne se composait que de rivalités et de divergences, se considérant comme solidaire avec ceux qu’il ne retenait ni ne dirigeait pas, il ne pouvait se décider cependant à rompre.
Tout ce motif, la manière dont il est conçu et exécuté, avec tant de largeur, de supériorité, de gaieté et d’ironie, tout d’une venue et d’une seule haleine, compose un des plus admirables morceaux d’éloquence que nous puissions offrir dans notre littérature oratoire.
Étienne, qui avait déjà donné trois éditions de sa pièce sans préface et sans un mot d’avertissement, avait-il eu, pour la composer, quelque secours particulier dont il ne s’était pas vanté ?
C’est dans cette retraite animée, et comme au son des violons, qu’il composa ses dernières comédies, qui ne se ressentent nullement de la mollesse et où la verve va plutôt croissant.
Il compose peu ses sujets à l’avance ; il se fie à sa grâce, en les laissant aller devant lui.
Comme nous l’avons remarqué ailleurs, cette élite, accumulée de siècle en siècle et toujours ajoutée à elle-même, finit par faire nombre, devient avec le temps multitude, et compose la foule suprême, public définitif des génies, souverain comme eux.
Les espèces qui les composent présentent des différences extraordinaires ; et à peine deux naturalistes sont d’accord sur les formes qu’on doit considérer comme des espèces et sur celles qu’on doit ranger parmi les simples variétés.
Il se fait une âme très spéciale qui est composée de celle d’abord qu’il a apportée avec lui et qui tendait naturellement à l’idéal, de celle ensuite qu’il a tirée de ses livres favoris et qui raffine encore et renchérit sur les instincts primitifs ; il se fait ce qu’on appelle une âme romanesque.
Un tout petit nombre, — « d’adorateurs zélés à peine un petit nombre » — d’hommes et de femmes aimant à lire composent aujourd’hui un public restreint pour lequel, un peu aussi par habitude, on continue d’écrire.
L’amour de la spécialité, cette furie de la médiocrité d’un temps qui remplacera incessamment le talent par le métier, l’amour de la spécialité ne nous a pas à ce point brouillé la cervelle que nous ne puissions très bien admettre des livres où l’imagination étend sa couleur inspirée sur les notions exactes de la science et rêve parfois à côté… Entre les savants purs et les poètes ou les écrivains de sentiment et de fantaisie, il y a des écrivains intermédiaires, ayant les deux dons à la fois, dans des degrés différents, qui savent composer des livres moins austères que la science, mais non pas cependant frivoles parce que l’imagination y ajoute son charme.
Donc, écrire l’histoire de la satire comme d’un genre littéraire, dans le sens habituel du mot, c’est ou bien composer un florilège de genres très divers dans leur inspiration, ou bien s’attacher très arbitrairement à une « forme » en négligeant des œuvres importantes. — En d’autres termes, l’esprit critique est constant ; on le retrouve à toutes les époques ; ou plus ou moins, mais il est toujours là ; il prend souvent une forme littéraire, mais en soi il n’est pas de nature littéraire ; à lui seul, il n’est pas un principe d’art ; il est négatif et démolisseur, l’art est créateur.
Cette capitale de l’univers est en quelque sorte composée de différentes provinces, pour la différence des mœurs. […] Quatre comédiens passables qu’il a sous ses yeux, lui servent à en composer une mauvaise, & voilà, messieurs, comme on respecte le public. […] Ainsi l’industrie compose des ouvrages, obtient des approbations, & fait si bien que le journaliste le plus savant & le plus impartial, y est quelquefois pris. […] C’est-à-dire, qu’il faudroit le génie de Voltaire pour exprimer la substance de cet ouvrage, & en composer une histoire semblable à celle de Charles XII. […] L’abbé de l’Atteignant a pourtant composé des chansons qui tiennent au siecle dernier.
Dans ces assemblées politiques de l’an v, composées d’éléments ennemis et inconciliables, trop de levains contraires rapprochés et mis en contact fermentaient violemment et allaient produire de nouveaux éclats. […] Il avait fait remarquer pourtant que la loi qui interdisait ces terribles cloches n’était guère observée que dans les villes, qu’elle était généralement violée dans les campagnes, que ces cloches proscrites sonnaient encore, et qu’elles ne sonnaient ni pour le tocsin ni pour la contre-révolution, que le seul abus qu’elles présentaient pour le moment était l’inexécution d’une loi existante ; il ajoutait : « Ces cloches sont non seulement utiles au peuple, elles lui sont chères, elles composent une des jouissances les plus sensibles que lui présente son culte : lui refuserions-nous cet innocent plaisir ? […] C’est là que fut composé l’écrit apologétique : Camille Jordan, député du Rhône, à ses commettants sur la révolution du 18 fructidor (Paris, 25 vendémiaire, an VI), ayant pour épigraphe ces vers consolants de Virgile : O socii (neque enim ignari sumus ante malorum), O passi graviora !
Dans son commerce avec les hommes, sa règle générale est de tâcher de leur en imposer, n’ayant d’autre recette pour cet effet qu’un composé de serments et de mensonges. […] Un ancien cordonnier, nommé Partridge, s’étant fait astrologue, Swift, d’un flegme imperturbable, prend un nom d’astrologue, compose des considérations sur les devoirs du métier, et, pour donner confiance au lecteur, se met lui-même à prédire. « Ma première prédiction n’est qu’une bagatelle ; cependant je la mentionne pour prouver combien ces vains prétendants à l’astrologie sont ignorants dans leurs propres affaires. […] Les vers que chaque année il compose pour sa naissance sont des censures et des éloges de pédagogue ; s’il lui donne des bons points, c’est avec des restrictions.
C’était l’idéal de l’amitié, et celle qu’il inspira fut bien profonde, puisque non-seulement M. de Saint-Pierre lui adressa les lettres qui composent la relation de son voyage à l’Île de France, mais longtemps après, par une touchante fiction, il attribuait son système de la fonte des glaces polaires à un sage nommé M. […] Un lit de paille, une table, un vieux coffre et deux mauvaises chaises composaient tout son ameublement ; il y régnait cependant un air de propreté qui écartait l’idée de la misère. […] Allons, mangez et prenez des forces. » Il leur présenta aussitôt un gâteau, des fruits, et une grande calebasse remplie d’une liqueur composée d’eau, de vin, de jus de citron, de sucre et de muscade, que leurs mères avaient préparée pour les fortifier et les rafraîchir.
Le style de Shakspeare est un composé d’expressions forcenées. […] De là un style composé de bizarreries, des images téméraires rompues à l’instant par des images plus téméraires encore, des idées à peine indiquées achevées par d’autres qui en sont éloignées de cent lieues, nulle suite visible, un air d’incohérence ; à chaque pas on s’arrête, le chemin manque ; on aperçoit là-haut, bien loin de soi, le poëte, et l’on découvre qu’on s’est engagé sur ses traces dans une contrée escarpée, pleine de précipices, qu’il parcourt comme une promenade unie, et où nos plus grands efforts peuvent à peine nous traîner. […] L’imagination effrayante, la vélocité furieuse des idées multipliées et exubérantes, la passion déchaînée, précipitée dans la mort et dans le crime, les hallucinations, la folie, tous les ravages du délire lâché au travers de la volonté et de la raison, voilà les forces et les fureurs qui les composent. […] Ici, le troupeau des brutes, des radoteurs et des commères, composés d’imagination machinale ; plus loin, la compagnie des gens d’esprit agités par l’imagination gaie et folle ; là-bas, le charmant essaim de jeunes femmes que soulève si haut l’imagination délicate et qu’emporte si loin l’amour abandonné ; ailleurs, la bande des scélérats endurcis par des passions sans frein, animés par une verve d’artiste ; au centre, le lamentable cortége des grands personnages dont le cerveau exalté s’emplit de visions douloureuses ou criminelles, et qu’un destin intérieur pousse vers le meurtre, vers la folie ou vers la mort.
C’est Canaris, c’est l’enfant grec qui veut de la poudre et des balles, et c’est le klephte, le klephte avec son fusil brisé : Un klephte a pour tous biens l’air du ciel, l’eau des puits, Un bon fusil bronzé par la fumée, et puis La liberté sur la montagne ……………………… Dans Les Feuilles d’automne, composées au lendemain de 1830, il y a déjà un souffle révolutionnaire venu des journées de juillet. […] Les Odes ont pu être composées après les Méditations de Lamartine ; elles semblent antérieures et nous reportent à une forme de lyrisme qui est celle de Lebrun ou peut-être de Jean-Baptiste Rousseau. […] Parmi les poètes qui composaient l’école du Parnasse, il y en avait, si je ne me trompe, cent trente-sept. […] Les principaux sonnets de Heredia avaient fait aussi leur chemin par le monde, avant qu’ils fussent réunis en un volume, Les Trophées, un petit volume qui compose toute l’œuvre du poète, mais qui vaut mieux à lui seul que beaucoup d’autres volumes d’autres poètes.
Une idée construite de toutes pièces par l’esprit n’est une idée, en effet, que si les pièces sont capables de coexister ensemble : elle se réduirait à un simple mot, si les éléments qu’on rapproche pour la composer se chassaient les uns les autres au fur et à mesure qu’on les assemble. […] C’est, entre notre corps et les autres corps, un arrangement comparable à celui des morceaux de verre qui composent une figure kaléïdoscopique. […] Elle composera donc le réel avec des Formes définies ou éléments immuables, d’une part, et, d’autre part, un principe de mobilité qui, étant la négation de la forme, échappera par hypothèse à toute définition et sera l’indéterminé pur. […] Sans doute une ville se compose exclusivement de maisons, et les rues de la ville ne sont que les intervalles entre les maisons : de même, on peut dire que la nature ne contient que des faits, et que, les faits une fois posés, les relations sont simplement les lignes qui courent entre les faits.
Était-ce bien composé ce soir ? […] M. l’Empereur. — Adolphe, qui est d’ailleurs un excellent serviteur et un garçon intelligent, s’était distingué. — Il avait même daigné composer lui-même une certaine omelette aux rognons dont il possède seul le secret, et qui est un chef-d’œuvre culinaire. — Le convive de Lafontaine, félicitant Adolphe sur son talent, lui disait en riant qu’on n’eût fait mieux, si on eût fait aussi bien, dans les cuisines impériales […] *** À cette époque, Williams Rogers, qui avait des relations avec le journal, où il faisait imprimer des réclames, avait eu l’idée de composer un poëme didactique intitulé : Les Osanores ou la Prothèse dentaire. […] Et il compose pour chaque numéro : Des logogriphes, Des charades, Des rébus Et des calembours. […] Comme c’est la coutume, à Londres, après l’exécution solennelle du God save the Queen, écouté avec le respect religieux que tous les Anglais portent à leur souveraine, les artistes qui composent la troupe se sont avancés, chacun à leur tour, pour saluer le public privilégié qui leur témoigne à son tour sa sympathie par des bravos et des rappels.
Touffu, mal composé, trop poussé au noir, souvent crispé par une synthèse violente qui veut attribuer à la bureaucratie tous les maux dont nous souffrons, il manque de proportions, de mesure, parfois de justesse. […] Les deux cent vingt personnes qui composent cette association sont présidées et conduites un peu militairement, par une dame fort énergique, qui donne l’exemple de l’apostolat le plus actif. […] Un prélat bel esprit, Jean Géomètre, évêque de Mélitène en Cappadoce, avait composé, pour glorifier la mémoire de Nicéphore Phocas, une épitaphe dont voici la traduction : « Lève-toi, aujourd’hui, ô roi, rassemble tes fantassins, tes cavaliers armés de lances, ton armée, tes bataillons et tes régiments. […] Les yeux des femmes, ces yeux noirs d’Orient, se voilaient de langueur, sous les longs cils des lourdes paupières et parfois brillaient d’éclairs soudains, encore avivés par ce teint mat que les Levantines savent se composer avec du blanc de céruse. […] Max Collignon, après ses grands voyages, consacra le temps de son séjour en Grèce à cataloguer pieusement des vases peints et des vases dorés, à estamper des inscriptions au pied de l’horloge d’Andronicos Cyrrhestès, à trouver des bas-reliefs jusque dans les roseaux du fleuve Ilissos, à composer un harmonieux discours sur les Éphèbes, à étudier amoureusement le mythe d’Éros et de Psyché, enfin à refléter sur son block, en fraîches aquarelles, la polychromie des Primitifs, on conviendra que notre auteur répugne aux improvisations hâtives dont notre librairie est encombrée, et qu’il s’est bien préparé à écrire l’histoire des artistes grecs.
Belœil était, et, j’aime à le croire, est encore un assemblage et un composé charmant de jardins anglais et français, quelque chose de naturel et de régulier, d’élégant et de majestueux.
Cette Histoire de saint Louis est composée de deux parties.
Dix-huit années d’études, d’exercice continuel, de préparation laborieuse, voilà ce qu’il y a au fond de cette éloquence si forte et si pleine, et ce qui plus tard, l’expérience du monde s’y joignant, l’a composée et nourrie.
La duchesse de Duras avait récemment composé d’agréables romans ou nouvelles qui avaient été très goûtés dans le grand monde ; elle avait de plus fait lecture, dans son salon, d’un petit récit non publié qui avait pour titre Olivier.
S’il y avait quelque chose de capable de renverser ma chétive cervelle, ç’aurait été les choses obligeantes que vous y ajoutez… ; mais, ma chère sœur, en faisant un retour sur moi-même, je n’y trouve qu’un pauvre individu composé d’un mélange de bien et de mal ; souvent très mécontent de soi-même, et qui voudrait fort avoir plus de mérite qu’il n’en a ; fait pour vivre en particulier obligé de représenter ; philosophe par inclination, politique par devoir ; enfin, qui est obligé d’être tout ce qu’il n’est pas, et qui n’a d’autre mérite qu’un attachement religieux à ses devoirs.
Là, nous composions des lettres, ou plutôt des volumes, qui, pour être du style le plus pathétique, ne nous portaient pas moins à des rires immodérés, par le contraste de la tranquillité d’âme du comte de Frise avec la peinture des agitations que nous lui supposions, et le penchant que j’ai toujours eu à la gaieté.
Il me semble qu’en rapprochant tout ce qu’on trouve de passages religieux dans ses écrits, de pour et de contre, on n’arrivera qu’à composer une velléité, une inquiétude chrétienne (elle a dû exister à certains moments), non une crise proprement dite, « Ce ne sont que des accidents de foi, m’écrit M.
Et en même temps, ce talent dont il s’obstinait à douter toujours se développait, s’enhardissait ; il l’appliquait enfin à des sujets composés, à des créations extérieures ; l’artiste proprement dit se manifestait en lui.
Mais voilà que de vrais amis se mettent encore entre l’homme et nous ; gens d’esprit mais de système, ils s’appliquent depuis sa mort à refaire la légende, à composer un Béranger tout d’une pièce, tout en perfection, en vertu ; en qui l’on croie aveuglément ; un saint bon pour des dévots et tout taillé pour un calendrier futur. — « Otez-nous, m’écrit à ce sujet quelqu’un qui l’a bien connu et qu’indigne cette prétention d’orthodoxie singulière en pareil cas, ôtez-nous ce Béranger cafard à sa manière, triste et bête, ennuyeux comme Grandisson ; rendez-nous ce malin, ce taquin, qui emportait la pièce et offensait tous ses amis, et se les attachait toutefois et leur restait fidèle ; cet homme capricieux, compliqué et faible aussi, plein des passions de la vie, timide par instants, ambitieux par éclairs, souvent redoutable, charmant presque toujours.
C’est dans cette étude comparée du style des diverses épitaphes grecques et latines composées par ce Saint-Martin, qu’est le piquant de l’ouvrage de M.
L’histoire de Charles-Quint tout entière, dont Robertson semblait avoir élevé le monument définitif, a été renouvelée de nos jours par la connaissance directe des sources et des papiers d’État contenus dans les archives des divers pays, régis et gouvernés par ce puissant monarque ; l’étude des diverses branches dont se compose, en si grand nombre, ce règne étendu et complexe est devenue l’objet d’une savante émulation, et en Espagne, et à Vienne, et en Belgique surtout par les exactes et si essentielles publications de M.
La veille de ce jour-là, le roi, en congédiant son Conseil encore composé de MM. de Richelieu, Pasquier, etc., disait d’un air fin : « Demain, Messieurs, je m’amuse. » Cela voulait dire : « Demain il n’y a pas Conseil. » Le roi donc s’amusait ce mercredi en chambre close, et la politique n’en faisait pas moins son chemin, grâce à l’Esther et à la Maintenon du parti dévots On ne se figure pas, dit le biographe naïf du bon M.
Dès l’âge de quatorze ans, il savait si bien le latin que non seulement il composait en prose et en vers, mais qu’il était en état de discuter à l’instant en latin et dans les meilleurs termes sur n’importe quel sujet, comme s’il devait avoir un jour à disputer la palme aux plus habiles humanistes.
En exécutant enfin ce Capitaine Fracasse dont il avait, il y a quelque vingt-cinq ans, donné le simple titre à son libraire, il a tenu encore une gageure des plus difficiles, laquelle consistait à composer un roman presque pastiche qui parût suffisamment de la date ancienne où la scène se passe, et qui eût en même temps ce je ne sais quoi de frais et de neuf, indispensable signature de toute œuvre moderne.
Saint-Réal avait composé aussi son écran : c’était ce Panégyrique.
Né clandestinement, nourri avec mystère dans un quartier désert de Paris, puis emmené et comme perdu dans une campagne de Normandie, ayant reçu les premiers, les seuls éléments indispensables du curé du lieu, il grandit librement, sans assujettissement aucun ni discipline, et arrivé à l’âge de sentir, il trouva à sa disposition, dans un château voisin, une bibliothèque de dix ou vingt mille volumes, composée en grande partie d’histoires, de romans.
Ma santé n’est pas assez bonne pour entreprendre un si long voyage, sans compter qu’outre que je suis malade je suis fort dépourvu d’argent, et, empereur pour empereur, et monarque pour monarque, j’ai à Naples le grand comte de Lemos qui, sans me parler de tous ces jolis petits titres de collèges et de rectorats, pourvoit à ma subsistance et me fait plus de grâces que je n’ose moi-même en demander. »10 Il annonçait, à son noble patron, en finissant, la prochaine publication d’un ouvrage auquel il était en train de mettre la dernière main, son roman de Persilès et Sigismonde, « qui doit être, disait-il, ou le plus mauvais ou le meilleur livre qui ait jamais été composé dans notre langue, j’entends de ceux de pur amusement.
Elle n’avait que son train ordinaire, qui se compose de quatre carrosses à huit chevaux, dont il y en a deux magnifiques… » Et après une description minutieuse de la cérémonie : « Quant à ce qui est de la personne de la reine, elle est petite, plus maigre que grasse, point jolie, sans être désagréable, l’air bon et doux, ce qui ne lui donne pas la majesté requise pour une reine.
Gallien, ce n’est pas elle sans doute qui a composé sa bibliothèque.
L’Assemblée est le foyer du mal ; elle tend à s’emparer de tous les pouvoirs et à annihiler complètement le roi : il m’avait semblé qu’on aurait dû essayer de composer avec les meneurs et de les gagner.
Le Sahara se compose, en effet, d’un double élément et offre deux formes caractéristiques : « d’un côté, d’immenses plateaux dénudés, où la roche, continuellement balayée par les vents, n’est recouverte de terre végétale que dans les parties abritées ; d’un autre côté, d’immenses bas-fonds, envahis par les sables, de manière à faire disparaître le sol primitif, et dans lesquels s’amoncellent, en véritables montagnes, des dunes de cent mètres et plus de hauteur. » Ce sont ces dunes, et les bas-fonds ramifiés dans les intervalles, qu’a d’abord à traverser le voyageur dans toute la zone qui sépare la chaîne atlantique des massifs de l’intérieur : première difficulté.
Il n’y a plus moyen d’ajouter un trait, de pousser à la perfection, à l’art, de composer sa Princesse de Clèves à souhait.
Jules Cousin, en ne se donnant que pour un compilateur, est le peintre qui se cache derrière ce tableau tout composé de pièces industrieusement rapportées et qui s’ajustent.
Il se compose d’un peu de tout : de vieille noblesse, de noblesse récente, de noblesse achetée, de haute bourgeoisie, d’étrangers riches et d’hommes de Bourse.
Cet Albert Boissière est composé de bonne grosse sottise, de malice grossière, de sentiments bas.
Mais qui composera la harangue ?
Il se compose une histoire à vue de pays, à vol d’oiseau, comme le pourrait faire l’œil de la Providence.
Pendant toute sa vie, il n’a vu le monde qu’à travers le nuage de ses préjugés ; à vingt ans, il ne goûtait pas les romans à grands sentiments ; à cinquante, il n’a composé que des romans à grands sentiments… Et si Geoffroy ne le dit pas, il nous aide à conclure que la politique de Rousseau n’était elle-même qu’un roman de ce genre.
Villemain, bien jeune encore, lisait à Sieyès son Éloge de Montaigne, ce charmant éloge, le premier qu’il ait composé, et si plein de légèreté et de fraîcheur.
La première édition des Essais parut en 1580, composée de deux livres seulement, et dans une forme qui ne représente qu’une première ébauche de ce que nous avons par les éditions suivantes.
C’était là comme en toutes choses ce mélange de gloire et de modestie, de réalité et de sacrifice qui lui agréait tant, et qui composait son idéal le plus cher.
Victor de Laprade, par son poème de Psyché (1841), par celui d’Éleusis (1843), par les odes et pièces qu’il a composées alors et depuis, s’est placé au premier rang dans l’ordre de la poésie platonique et philosophique.
On a pour cette étude un secours inestimable, ce sont les lettres de Courier même, cent lettres rangées par lui et préparées pour l’impression, datant de 1804 à 1812, et qui composent ses vrais mémoires durant ce laps de temps.
En délicat observateur et fin comédien, il me donne la représentation des trois couches de la génération actuelle : les vieux paysans, dont il imite le parler sonore et vide, et composé de monosyllabes et d’adverbes qui ne concluent jamais ; les fils de ces paysans à la parole avocassière et belle-diseuse ; les petits-fils, la couche silencieuse, diplomatique, et souverainement destructive.
L’immense Bible humaine, composée de tous les prophètes, de tous les poètes, de tous les philosophes, va resplendir et flamboyer sous le foyer de cette énorme lentille lumineuse, l’enseignement obligatoire.
C’est une coquette villa, composée d’un rez-de-chaussée, d’un premier étage et d’un sous-sol, et formée d’un pavillon central, flanqué de deux ailes symétriques.
Enfin Monsieur Pascal composa les traitez de l’équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l’air, qui depuis ont été imprimez plusieurs fois.
La probité d’un historien se compose de l’amour du vrai le plus pur et de la plus scrupuleuse surveillance de soi-même.
je ne demande pas à Lord Macaulay, le protestant anglais, et qui veut être conséquent en avant comme en arrière aux principes de la Constitution de 1688, d’avoir sur la souveraineté les opinions de Joseph de Maistre, mais pourtant il y a autre chose de plus noble et de plus chrétien, et, si nous sortons de l’ordre sentimental pour entrer dans l’ordre rationnel, de plus mâle et de plus profond à invoquer contre un Roi, même coupable, que la loi du talion et l’utilité, qui composent, à peu près, toute la morale de Lord Macaulay sur cette question et sur toutes les autres.
Et d’autant que dans son livre il y a une théorie, la seule chose nettement formulée dans ce livre composé d’un peut-être universel, et qui m’inquiète à juste titre sur la probité de l’auteur, — j’entends sa probité d’historien et de philosophe.
Cependant, il faut être juste, Primel et Nola et les dernières pièces de ce volume que Brizeux laisse à la Postérité, qui ne les prendra pas, je le crains bien, sont au-dessus, sans être très-haut, des pièces insupportablement affectées, métaphysiques, panthéistiques, et à contresens de toute manière sincère, qui composent le livre de La Fleur d’or.
On aime à voir aussi en 1609, un panégyrique adressé au duc de Sully ; il fut composé par un receveur des finances.
Qu’en effet Catulle, ou par un jeu d’esprit, ou par déférence officielle pour une fêle qui revenait à Rome au mois d’août chaque année, ait composé un hymne à Diane, nous y sentirons, sinon la même ironie, du moins la même froideur que dans quelques odes demi-religieuses d’Horace.
Il en est de lui comme de ces aïeux qu’on se retrouve quand on se compose une généalogie. […] Le pauvre poète traduisit de confiance les chants « serbes » de la Guzla, composés par Mérimée, d’après les notes de l’abbé Forti : et tous les contemporains de s’écrier que la poésie nationale était ressuscitée ! […] Depuis quarante ans, elle fait le fond de l’esprit national ; chaque boutade est passée en proverbe, chaque personnage est grandement établi dans la société idéale que tout pays se compose avec sa littérature classique. […] Il a été moins sévère pour quelques saynètes et comédies, composées vers cette époque ; mais, en permettant à ses éditeurs de les publier, il nous prévient modestement qu’il ne se reconnaît pas le talent dramatique. […] Le romancier mit tout son art à composer un personnage déplorable, mais nullement odieux.
— Oui, oui, je le sais, mon éloignement du bas monde des lettres, mes attaques contre la société juive, aujourd’hui régnante, mon dédain, mes mépris pour le ramassis interlope d’hommes et de femmes dont se compose une première, l’honorabilité même de ma vie… Tout cela fait qu’on me déteste, vous ne m’apprenez rien ! […] Jeudi 18 avril Pillaut, le musicien, racontait que pour l’exposition du Conservatoire qu’il faisait, il avait été dans un village de l’Oise, dont j’ai oublié le nom, et où l’on faisait des instruments de musique en bois, depuis près de trois cents ans : un village où il n’y a pas de ferme, où les paysans ne sèment, ni ne labourent, ni ne fauchent, et où tous, le cul sur une selle, travaillent à des clarinettes, qui se composent d’une trentaine de pièces. […] Il me serait peut-être donné de composer un volume, ou plutôt une série de notes, toutes spiritualistes, toutes philosophiques, et écrites dans l’ombre de la pensée.
N’est-ce pas bien voir toutes choses Que voir les éléments dont tout est composé ? […] Or, à l’époque où il composa Phèdre, Racine commençait à se rapprocher de ses anciens maîtres de Port-Royal. […] Dans lequel des deux cet ouvrage a-t-il été composé ? […] Très réellement, il compose sa pièce autant avec ce qu’il n’écrit pas qu’avec ce qu’il écrit. […] Ce sont des pièces sans intrigue (sauf Monsieur de Réboval), composées de détails significatifs mis bout à bout, conçues à la façon d’apologues démonstratifs.
Le style, tant célébré, de Flaubert, est une sorte de rigide mosaïque, verbale et syntaxique, composée, avec une application, une géhenne évidentes, partie pour l’œil, partie, et surtout, pour l’oreille, pour le « gueuloir » comme il disait. […] Au manifeste naturaliste, connu sous le nom de Soirées de Médan, et composé de divers récits, assez mornes et plats, collaborèrent des écrivains, momentanément abusés par le bavardage épais de Zola, et qui devaient plus tard se séparer de lui. […] Mais quel chagrin pour les philosophes du libéralisme, aux yeux desquels personne n’est très bien, ni très mal, et le monde est composé d’un vaste assemblage de « ni bien, ni mal » plantés, çà et là, d’hommes de génie, lesquels éclairent la route de l’évolution, sœur du progrès indéfini ! […] Il y a un air moral, comme un air physique, composé de besoin d’originalité et de besoin d’imitation, diversement dosés suivant les générations. […] Aux époques fortes, où abondent les talents originaux, vigoureux et sages, ce sont les hommes qui mènent les idées, lesquelles composent l’ambiance.
Dans la foule qui se pressait à la représentation d’Agnès, bien peu de gens eussent pu dire de quoi il s’agissait et de quels éléments se composait la pièce nouvelle. […] Mignet, lui, n’était blessé que dans ses affections et ses préférences ; il ne l’était pas dans ces œuvres vives du cœur humain qui se composent d’ambition brisée, d’orgueil déçu, d’espérances trahies. […] Ils se composent avec cela un petit modèle de société portative et mécanique, qu’ils mettent provisoirement dans leur poche, en attendant qu’ils puissent en faire jouir leurs semblables ; comme ces généraux qui gagnent des batailles sur le papier en attendant qu’ils les perdent sur le terrain. […] Duviquet, le Mentor un peu arriéré de la littérature dramatique : à la quatrième ligne, nous reconnûmes une autre main ; à la dixième, un cri de joie éclata dans les rangs de notre petite troupe, composée de rhétoriciens honteux d’avoir été forts en thème, et pressés de perdre leur latin. […] L’intrépide baron de Batz, celui-là même qui, le 21 janvier, avait essayé de sauver Louis XVI, s’associe Cortey, Michonis et vingt-huit autres braves, chargés de former une patrouille, toute composée d’hommes dévoués, et qui pourra cacher entre ses rangs la sortie nocturne des prisonniers.
Un gouvernement composé de bourgeois, nos égaux, régissait la république avec modération ; les meilleurs étaient appelés à leur succéder. […] faites-la. » — On nomma, en conséquence, une commission composée de MM.
Calmes, solides, exempts des inconséquences et des faiblesses dont l’individualité se compose, ils s’élèvent à cette haute généralité, à cette absence de caractère, qui est le sommet de la beauté plastique191. […] L’idée totale du comique se compose donc, en somme, de trois éléments : 1º L’absurdité de la personne humaine, en lutte contre le Divin ; 2º La félicité souriante des Dieux, qui savent combien vaine est la lutte ; 3º La synthèse de l’absurdité et de la félicité dans l’âme du personnage comique.
Le grand chambellan et le premier gentilhomme lui présentent sa robe de chambre ; il l’endosse et vient s’asseoir sur le fauteuil où il doit s’habiller À cet instant, la porte se rouvre ; un troisième flot pénètre, c’est « l’entrée des brevets » ; les seigneurs qui la composent ont en outre le privilège précieux d’assister au petit coucher, et du même coup arrive une escouade de gens de service, médecins et chirurgiens ordinaires, intendants des menus-plaisirs, lecteurs et autres, parmi ceux-ci le porte-chaise d’affaires : la publicité de la vie royale est telle, que nulle de ses fonctions ne s’accomplit sans témoins Au moment où les officiers de la garde-robe s’approchent du roi pour l’habiller, le premier gentilhomme, averti par l’huissier, vient dire au roi les noms des grands qui attendent à la porte : c’est la quatrième entrée, dite « de la chambre », plus grosse que les précédentes ; car, sans parler des porte-manteaux, porte-arquebuse, tapissiers et autres valets, elle comprend la plupart des grands officiers, le grand aumônier, les aumôniers de quartier, le maître de chapelle, le maître de l’oratoire, le capitaine et le major des gardes du corps, le colonel général et le major des gardes françaises, le colonel du régiment du roi, le capitaine des Cent-Suisses, le grand veneur, le grand louvetier, le grand prévôt, le grand maître et le maître des cérémonies, le premier maître d’hôtel, le grand panetier, les ambassadeurs étrangers, les ministres et secrétaires d’État, les maréchaux de France, la plupart des seigneurs de marque et des prélats. […] Et ne croyez pas que cette suite soit mince183 : le jour où M. de Chateaubriand est présenté, il y en a quatre nouveaux, et « très exactement » tous les jeunes gens de grande famille viennent deux ou trois fois par semaine se joindre au cortège du roi. — Non seulement les huit ou dix scènes qui composent chacune de ses journées, mais encore les courts intervalles qui séparent une scène de l’autre, sont assiégés et accaparés.
Mais Aristote perdit patience quand je lui rendis compte des travaux de Scot et de Ramus, en lui présentant ces deux savants, et il leur demanda si tout le reste de leur espèce était composé d’aussi grands sots qu’eux-mêmes. » Après avoir échoué une première fois à son examen Bachelor-of-arts, l’indocile écolier fut reçu le 18 février 1686, avec cette mention speciali gratia. […] Il fut enterré dans la cathédrale de Saint-Patrick, et sur une plaque de marbre noir fut gravée cette inscription qu’il avait lui-même composée : hic depositum est corpus JONATHAN SWIFT S.
Eschyle avait composé toute une trilogie sur l’histoire de Prométhée : — Prométhée Porte-feu, — Prométhée Enchaîné, — Prométhée Délivré. — Il ne nous reste, avec le second de ces trois grands drames, qu’un vers du premier et quelques fragments du troisième. […] On sent dans leur surprise l’indifférence de la nature pour l’humanité, des Êtres immuables qui composent son existence éternelle, pour les fragiles créatures qui passent et disparaissent devant eux.
Seulement, poésies ou prose, ce n’étaient là que les fragments d’un tout, qu’une traduction, qui visait aux intérêts composés de la gloire, ne pouvait et ne devait pas briser. […] Et enfin, répandant sur tout le drame les reflets de sa pénétrante sagesse et de sa plus touchante pitié, et y éteignant toute cette vie qui y pétille et brûle pour la rendre plus douce à la Mort, — à la Mort qui va venir tout à l’heure, — il y a un des personnages les plus délicieusement nuancés de tout le théâtre de Shakespeare, le frère Laurence, l’aimable prêtre, la bonté de Dieu dans un homme, ce rôle savamment composé que s’était réservé Shakespeare, quand il jouait, ce délicat Shakespeare, ce grand acteur exquis, à la voix de médium veloutée et à la physionomie « purement humaine », comme l’a très bien remarqué Tieck ; — car rien d’animal ou d’inférieur ne pourrait tacher, même une minute, en y passant, la calme splendeur de l’angle facial de Shakespeare !
L’économie politique ensuite aura sa place ; mais ce qui donnera à cette collection un prix tout particulier, ce seront les mémoires du comte Roederer, composés tant des notices mêmes rédigées par l’auteur en vue de sa famille, que d’un choix entre les notes et lettres nombreuses qu’il a laissées à son fils.
C’est dans ces années d’essai, de premier essor et, d’apprentissage de Saint-Cyr, que Mme de Maintenon demanda à Racine de lui composer des comédies sacrées, et qu’eurent lieu les représentations d’Esther.
Ce sont ces correspondances taillées et morcelées qu’on a ensuite traduites par fragments en français, et dont on a composé le volume improprement appelé Mémoires de Madame 16.
Faut-il rappeler qu’il voulut consacrer cette mémoire si chère par un éloge ou oraison funèbre qu’il composa et qu’il fit lire dans son académie de Berlin le 30 décembre 1767, jour anniversaire de la naissance du jeune prince ?
Ne lui demandez pas de se soigner, de se relire : « Mes affaires et mes amis, dit-il, ont besoin de moi, et le peu de temps qu’on me laisse est mieux employé à composer qu’à m’appesantir sur des révisions de style… Si je me contraignais pour me rendre méthodique, je suis certain que je serais moins lu encore que je ne le serai dans toute la pompe de la négligence et des écarts2. » Dans la Théorie de l’impôt, qui est censée une suite à l’entretiens ou discours tenus et prêchés à Louis XIV par Fénelon, cet éloquent prélat parle le plus rébarbatif des langages ; il dira que « l’honneur, ce gage précieux dont le monarque est le principal et presque le seul promoteur, a comme toute autre chose, son acabit ou son aloi nécessaire ».
Voltaire, dans sa liste des écrivains français du siècle de Louis XIV, lui accorde du moins ce genre de mérite : « Michel, abbé de Villeloin, composa soixante-neuf ouvrages, dont plusieurs étaient des traductions très utiles dans leur temps. » Un écrivain de ce temps-là même, Sorel, dans sa Bibliothèque française, semble mettre ce fait d’utilité hors de doute, lorsque dans une page laudative, et que Marolles n’eût pas écrite autrement si on la lui eût demandée, il disait : Entre tous les auteurs qui se sont occupés à traduire dans ce siècle-ci, on n’en saurait nommer un qui ait travaillé à plus d’ouvrages et avec une assiduité plus grande qu’a fait M. de Marolles, abbé de Villeloin.
Voulant étudier l’ancien régime et y pénétrer jusqu’au cœur pendant les deux siècles qui ont précédé la Révolution française, un homme éminent et regrettable à tant de titres, M. de Tocqueville disait : « Pour y parvenir, je n’ai pas seulement relu les livres célèbres que le xviiie siècle a produits ; j’ai voulu étudier beaucoup d’ouvrages moins connus et moins dignes de l’être, mais qui, composés avec peu d’art, trahissent encore mieux peut-être les vrais instincts du temps. » Le Journal de d’Argenson est un de ces ouvrages que devait rechercher M. de Tocqueville ; l’art y est aussi absent qu’on peut le désirer, l’instinct y respire.
« Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, et auteur de plusieurs écrits qui vous sont vraisemblablement connus, vient de composer un Traité sur l’Éducation en quatre volumes, où il expose plusieurs principes contraires aux nôtres, tant sur la politique que sur la religion.
On conçoit que les Sahariens adorent leur pays ; que comme le Norvégien est attaché à son sol natal, à ses lacs plaintifs et à ses grandes forêts de sapins, les habitants d’une ville perdue dans une maigre oasis aux confins du désert soient fixés au sol et se sentent pris d’un grave et poignant amour pour « ce tableau ardent et inanimé, composé de soleil, d’étendue et de solitude ».
Lui-même Collé, il nous dit et redit tout cela en vingt endroits de son Journal, et comme un Gaulois d’autrefois, dans le langage le plus simple et le plus uni du monde : « Je n’avais de mes jours pensé à être auteur ; le plaisir et la gaîté m’avaient toujours conduit dans tout ce que j’avais composé dans ma jeunesse.
La comtesse d’Artois, qui fait contraste, est assez joliment croquée : « Ma nouvelle belle-sœur est toute petite de taille, avenante de figure et fraîche comme une rose, avec un nez qui n’en finit pas ; mais tout cela compose un ensemble agréable, souriant, qui plaît.
Les machines les mieux composées ont leur déclin : je ne dis point que la mienne ait été de cette nature ; mais, quelle qu’elle ait été, je suis assez homme de réflexion pour y reconnaître de la diminution et du dépérissement.
Gaëtan, marquis de La Rochefoucauld, celui qui avait composé des fables à douze ans et qui, les faisant imprimer, disait, pour s’excuser de s’être rencontré dans un sujet avec le grand fabuliste, qu’il n’avait lu que depuis « les Fables de M. de La Fontaine ».
car Mlle Desbordes joue et débite très bien, mais elle ne chante pas ; elle n’a point de voix : il faudra que les musiciens renoncent, en sa faveur, à leur science, à leur harmonie ; que l’orchestre s’humilie et s’anéantisse : on lui composera exprès des demi-vaudevilles qui seront bien plus agréables que ces grands airs, aussi fatigants pour les auditeurs que pour les cantatrices. » Elle possédait toutes les qualités distinguées et fines ; mais, à lire cet éloge même, on prévoit que la force physique, l’étoffe matérielle qui est la doublure essentielle de ces qualités et qui les porte, pour ainsi dire, dans tout leur relief, fera un peu défaut.
Les ressources de la création, que ce soit Dieu qui crée dans la nature, ou l’homme qui crée dans l’art, sont si complexes et si mystérieuses, que toujours, en cherchant bien, quelque composé nouveau vient déjouer nos formules et troubler nos méthodiques arrangements.
Cet idéal, qu’attestait déjà la Tentation, ressort désormais et se compose en plein sous une harmonieuse tristesse dans le Pianto, dont l’éclat est trop voisin de nos pages66 pour que nous puissions l’y juger.
Tout cela compose une situation beaucoup plus douce qu’il ne semble qu’on ait le droit de l’avoir dans le temps où nous vivons.
L’auteur a saisi, je crois, dans sa pièce, le point de vue sous lequel il faut présenter désormais la comédie : ce sont les vices pour ainsi dire négatifs, ceux qui se composent de la privation des qualités, qu’il faut maintenant attaquer au théâtre.
Plus encore que Bertaut, Régnier a laissé le style artificiel de son idole Ronsard : il n’est plus question de composés, ni de provignement, ni de toutes les méthodes prescrites aux poètes qui veulent se faire une noble et riche langue.
Et ainsi, tout en ne faisant au fond que l’histoire de son âme à lui, il fait du même coup l’histoire des sentiments les plus originaux de sa génération et compose par là même un fragment considérable — et définitif — de l’histoire morale de notre époque.
Les formes diverses dont l’œuvre est composée s’orientent alors comme un ensemble de lignes qui, sans atteindre le point précis de leur jonction, le révèlent au moins par leur unanime tendance, projetant ainsi dans l’espace le signe de leur raison d’être et de leur unité.
Présentez ces histoires à chacun des hommes spéciaux dans une des parties dont elles se composent, je mets en fait que chacun d’eux trouvera sa partie détestablement traitée.
De la trilogie qu’Eschyle avait composée sur cette fable antique, nous n’avons plus que les Suppliantes.
Étonnez-vous donc que la jeunesse, qui se trouve face à face avec elle dès son entrée dans le monde, compose ses traits et son âme d’après ce morne fantôme qu’il s’agit de vaincre.
M. de Montègre est un composé d’Othello et de Sganarelle ; il aime madame de Simerose, mais son amour tient de l’hydrophobie et de l’hystérie.
Mes cheveux composent ordinairement toute ma coiffure : je les relève le plus négligemment qu’il m’est possible, et je n’y ajoute aucun ornement ; à la vérité, je les aime avec assez d’excès pour que cela dégénère en petitesse.
« Continuez vos ouvrages, lui écrivait l’abbé Galiani ; c’est une preuve d’attachement à la vie que de composer des livres. » Avec un corps détruit et une santé en ruine, elle eut l’art de vivre ainsi jusqu’à la fin, de disputer pied à pied les restes de sa pénible existence, et d’en tirer parti pour ce qui l’entourait, avec affection et avec grâce.
Ces portraits, venant après la belle conversation politique avec le prince de Condé, après les merveilleuses scènes de comédie des premiers jours des Barricades, et après les grandes et hautes considérations qui précèdent, composent une entrée en matière et une exposition unique qui subsiste même quand le reste de la pièce ne tient pas.
Il est né heureux, il a une étoile ; mais ce bonheur, on le sait, se compose toujours, chez ceux qui le possèdent, de mille finesses et adresses, de mille précautions imperceptibles dont les gens malencontreux ne se doutent pas.
En même temps, Franklin formait un club composé des jeunes gens instruits de sa connaissance, pour s’entretenir et s’avancer dans la culture de l’esprit et la recherche de la vérité.
Cela est fort scandaleux et me persuade plus que jamais que le monde n’est composé que d’abus, qu’il faut être fou pour vouloir corriger.
L’expérience, objecte-t-on, peut bien nous apprendre que certaines successions se reproduisent plus fréquemment que d’autres, et établir ainsi, entre la veille et le rêve, une distinction de fait ; mais elle ne peut pas nous répondre que la veille ne soit pas elle-même un autre rêve, mieux suivi et plus durable ; elle ne peut pas convertir « le fait en droit », puisqu’elle ne se compose que de faits et qu’il n’y a aucun de ces faits qui porte en lui-même, plutôt que tous les autres, le caractère du droit.
Le peintre ou le poète pourrait n’avoir pas plus besoin de génie que l’artificier n’en a besoin pour composer selon des formules chimiques et lancer dans des directions calculées ses fusées multicolores.
Zola est l’assembleur de petits faits qui compose ses caractères d’actes, ses descriptions de détails, et édifie son œuvre par ces atomes artistiques indéfiniment associés.
Quand, par suite de circonstances particulièrement favorables, une espèce se multiplie extraordinairement dans un district très limité, des épidémies en résultent souvent ; du moins c’est ce qu’on a constaté parmi les espèces qui composent notre gibier.
car l’incognito du talent est impossible, et le voile qu’elle avait mis sur le sien a été levé… Mme de Gasparin est une chrétienne qui n’écrit que pour des chrétiens, et ce n’est pas moins pour tout le monde, car son livre est bien capable d’en faire naître ; mais n’y eût-il dans ce livre divinisé par le sentiment chrétien que l’imagination humaine où il y a le génie des plus saintes croyances, qu’il faudrait admirer encore le poëme touchant et sublime que l’imagination aurait composé avec les idées de la foi !
Les pièces qui composent le livre de Henri Heine ne sont pas absolument inédites.
» La religion juive n’est pas faite pour le peuple, car elle n’est pas composée de petites pratiques extérieures, mais uniquement de l’idée de Dieu et de la survie de l’âme.
Il importe de remarquer que, si nous venons de reconstituer les formules de Lorentz en commentant l’expérience Michelson-Morley, c’est en vue de montrer la signification concrète de chacun des termes qui les composent.
On était savant, on était solide, on était « renseigné » et « informé » ; et l’on savait, nonobstant, et sans croire pour cela déroger et se déclasser, on savait composer, on savait avoir des idées générales, on savait exposer, et on savait écrire. […] Ceux qui furent composés ensuite sont généralement un peu plus longs. […] La Méchante, ainsi entendue et composée, gagnerait beaucoup. […] C’est, d’une façon générale, le pédant homme du monde, le pédant homme d’esprit, celui qui sera le Cydias de La Bruyère, le « composé du pédant et du précieux », l’homme qui est « bel esprit », comme « Ascagne est statuaire, Hégion fondeur et Œschine foulon. […] Que le parti religieux se compose de deux groupes d’hommes : les coquins et les honnêtes gens, et que les coquins sont comme Tartuffe et les honnêtes gens comme Orgon.
Hugues Rebell composa pour les noces du sire de Malbrouck et de mademoiselle Vanderbilt des Porcs et Pétroles. […] Edgar Poe avance, dans la genèse d’un Poème, que les œuvres très étendues se composent en réalité de fragments amenés à la perfection relative au détriment de l’idée générale qui les détermina et ajustés ensuite bout à bout avec plus ou moins d’adresse. […] Mais je veux dire la joie parfaite que je ressentis à composer la Forêt bruissante. […] Analystes méticuleux, déductifs peu aptes aux inductions, ils composent leurs livres de minces fragments d’émotions placés les uns à côté des autres. […] Les charmes dont l’investit Virgile, il les emploie à composer de rares églogues et si le sort en sollicite l’usage, il se servira des talents d’Eumée afin de garder des troupeaux de porcs. » — Oui, tout est beau qui est action.
Il a composé son récit en plein air. […] Une pièce secrète était étalée sur leur bureau, une pièce unique, qui, à elle seule, composait tout le dossier. […] … L’auteur de Joséphine impératrice et reine a beaucoup diverti ses contemporains par le simple catalogue des pièces qui composaient le trousseau de cette femme adorablement désordonnée. […] Ses prédilections pour les procédés britanniques l’inclinent à nous donner moins des pages écrites ou des chapitres composés, que des « états de situation », des collections de faits, statements of facts. […] Les satrapes diplômés, les sinistres « forts en thème » dont se compose trop souvent le mandarinat chinois exercent une tyrannie où la férocité du despote oriental se mêle à un pédantisme de pions méchants.
Il compose, pour sa réception, un discours sur l’Étude des littératures étrangères, qui témoigne tout au moins d’une assez grande ouverture et liberté d’esprit. […] Déjà, dans la Prière (Premières Méditations), les traits dont se compose la description de la campagne à l’heure du couchant évoquent d’eux-mêmes la vision d’un temple, et la nature prie avant même que le poète se soit mis à prier Dans le Passé (Nouvelles Méditations), vous vous rappelez le premier vers : Arrêtons-nous sur la colline. […] C’est un flux et reflux d’ineffable puissance, Où tout emprunte et rend l’inépuisable essence, Où tout foyer remonte à ce foyer commun, Où l’œuvre et l’ouvrier sont deux et ne sont qu’un, Où la force d’en haut, vivant en toute chose, Crée, enfante, détruit, compose et décompose ; S’admirant sans repos dans tout ce qu’elle a fait, Renouvelant toujours son ouvrage parfait ; . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Dans cet assemblage de poèmes, qui ne fut ni prémédité ni « composé », le génie du plus spontané des poètes éclate plus spontanément que jamais.
Et cependant, je le répète, la société qui leur décernait ainsi ses applaudissements et ses préférences n’était pas toute composée de catholiques bien ardents, et eux-mêmes, on peut le dire à distance, n’étaient ni des docteurs de l’Église ni des hommes de génie. […] qu’il soit exclusivement composé d’âmes poétiques, élevées, éprises d’idéal ? […] Vous vous promenez le soir dans la campagne : vous jouissez pleinement de ses beautés ; vous savourez par tous les sens ces mille choses charmantes qui composent l’ouvrage de Dieu. […] Sa célébrité, son influence européenne, ses moyens de propagande philosophique, se composaient bien moins du succès de tel ou tel de ses ouvrages, — roman, tragédie ou poëme, — que d’un ensemble, d’un rôle dont il avait à soigner également toutes les parties pour tenir l’enthousiasme en haleine et ne pas permettre à la curiosité publique de se lasser ou de se refroidir. […] Ma juste indignation me détermina à faire remettre entre les mains d’un magistrat cette feuille punissable, qui ne peut avoir été composée que par un scélérat insensé, imbécile.
C’est l’image de ce volume composé de morceaux écrits à des occasions très diverses. […] Voyez-le sur la scène et dans les romans : il y paraît presque toujours méchant et lâche, cruel et avare, composé de Tartuffe et de Tibère, de Malade imaginaire et de Patelin. […] Elle s’appuie sur le sacrum, et elle est composée de vingt-quatre os qui s’appellent vertèbres… Tu devras avoir plaisir à dessiner ces os, car ils sont magnifiques. […] Le Diable fut évoqué et interrogé devant lui ; il affirma que la maladie du roi était produite par un sortilège ; une drogue composée avec un cerveau humain et administrée dans du chocolat avait desséché ses nerfs et vicié son sang. […] Peuple sans tradition, composé d’individus sans mémoire !
»… Le livre devient ainsi une mêlée, bien réglée par celui qui l’écrit, ce qui veut dire que, sans laisser d’être bien composé, il est vivant. […] Le despote est un, la démocratie est composée de quelques millions de têtes ; donc le despote connaît son favori et a le loisir de l’étudier ; la démocratie a des favoris qu’elle choisit avant de les juger, garde sans les étudier, et abandonne avant de les avoir connus. […] La sagesse se compose de vertu et de sens du réel. […] Il y suffisait de deux cents vers de plus que Virgile aurait écrits, que tout le poème annonce, que l’auteur n’a pas eu le temps de composer, ce pourquoi il a commandé de détruire l’ouvrage. […] Jamais un personnage n’est pour lui assez individuel ; jamais il n’est composé de traits assez précis, assez détaillés, et assez éloignés de ceux qui composent l’individualité des autres.
Rassemblez ces traits de vertu, d’humanité, d’amour du bien général, épars dans vos ouvrages, et composez-en un tout qui fasse aimer votre âme autant qu’on admire votre esprit.
Pourtant l’âge venait ; Louis XIV se tempérait à son tour, et une femme sortie du plus pur milieu de la société de Mme de Rambouillet et qui en était moralement l’héritière, une femme accomplie par le ton, la raison ornée, la justesse du langage et le sentiment des convenances, Mme de Maintenon, s’y prenait si bien qu’elle faisait asseoir sur le trône, dans un demi-jour modeste, tous les genres d’esprit et de mérite qui composent la perfection de la société française dans son meilleur temps.
À chaque époque il y a donc de nouvelles façons de penser possibles et nécessaires, et toutes ne sont pas épuisées, pas plus que les airs que la nature trouve à varier à l’infini dans le composé des physionomies et des visages.
Cette Lettre ne fut-elle pas imprimée dans le temps même (1795), vers l’époque où elle dut être composée ?
La succession de M. de Chauvelin se composait des sceaux et des Affaires étrangères.
Villars va s’appliquer à remplir de tout point le programme : confiant avec raison dans la position qu’il s’est choisie à Haute-Sierck, il a l’œil à tout ; observe les moindres mouvements des ennemis, et cherche à deviner ce qu’il ne voit pas : « Enfin, Sire, je tâche d’imaginer tout ce que peuvent faire les ennemis, et Votre Majesté doit être persuadée que l’on fera humainement tout ce qui sera possible. » Marlborough s’ébranle avec une armée composée d’Anglais, de Hollandais et d’Allemands, qu’il disait être de cent dix mille hommes, et que Villars estimait de quatre-vingt mille, et publiant bien haut qu’il allait attaquer les Français.
» Elle n’en était pas moins enthousiaste pour cela. « Voltaire et l’Empereur se disputaient le cœur de Mme de Coigny. » Ajoutez qu’elle était devenue dévote, et combinez le tout comme vous le pourrez : il en résultait, quoi qu’il en soit, un très agréable composé, une vieille de grand air, vive, spirituelle, pas du tout ennuyée ni ennuyeuse.
Haag, qui dans une notice savante, mais composée et construite sous l’empire d’un ressentiment vivace contre celui qui a quitté leur communion, ont cru devoir assombrir ou, comme ils disent, ombrer le tableau des dernières années de ce beau règne.
Le recueil intitulé la Lyre et l’Épée le transporta ; il eut l’idée de s’enrôler à la suite dans le même genre, et il composa à son tour un petit poëme sur la vie de soldat.
Il se devait à lui-même de l’essayer, et il l’essaya ; ce n’est pas a nous qu’il appartient de dire quels mérités encore de vérité et de ressemblance conservent et continuent d’offrir ces tableaux composés en Italie, même quand il n’y aurait pas atteint tout le caractère qu’on y cherche.
Avant lui le carnaval jetait et restait presque uniquement composé des types de l’ancienne Comédie Italienne, Pierrot, Arlequin, etc.
Je ne puis ni ne veux éluder le livre de prose de Théophile Gautier que je considère comme capital dans son œuvre, et qui recèle une physiologie morale toute singulière, Mademoiselle de Maupin, qu’il mit deux ans à composer et qu’il publia en 1836.
Le Ménagier de Paris, traité de morale et d’économie domestique, composé vers 1393 par un bourgeois parisien, et publié par M.
Faugère de lire le Discours, resté inédit jusqu’ici, qu’elle composa à vingt-trois ans pour répondre à la question proposée par l’Académie de Besançon : Comment l’éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs ?
L’escorte nouvelle que leur avait donnée la Junte, composée de vingt hommes d’infanterie, les conduisit à Grenade.
Ce fut le cas encore cette fois : l’adresse qu’il envoya à l’Assemblée fut un composé des phrases de M. de Clermont-Tonnerre et de Malouet, entre lesquelles il avait lardé quelques-unes des siennes.
*** Cette Étude sur Jomini, qui se compose de cinq articles publiés dans le journal le Temps, a eu la faveur d’être reproduite dans plusieurs journaux suisses : par la Revue militaire suisse, recueil spécial des plus estimés ; par le Démocrate, de Payerne, lieu de naissance du général ; enfin par le Journal de Genève.
Étienne Dolet a déjà composé en français un traité de l’Orateur ; quant à lui, Du Bellay, il va s’attacher à l’institution du Poète.
… M. de Maistre a lui-même composé beaucoup de vers ; mais, malgré les insinuations complaisantes, il a toujours résisté à les produire au jour, se disant que la mode avait changé.
En parcourant les articles qui composent son premier volume, on pourra être un peu étonné d’en trouver un tout politique vraiment, de quelques pages à peine : Comment une dynastie se fonde, et daté du 16 mars 1831.
Voici comment je le conçois : il est sûrement composé de la substance la plus pure et a de hauts enfoncements ; mais ils ne sont pas tous égaux.
Il y a lieu pourtant de trouver que c’est bien dommage, car le talent de Mme de Krüdner, à l’heure dont nous parlons, s’était dégagé des vagues déclamations de sa première jeunesse, et devenait un composé original d’élévation et de grâce.
Son parti était composé des dégoûts de tout le monde ; de là à une puissante réaction contre tous les partis il n’y avait pas loin.
Garnier de Pont-Sainte-Maxence, ayant recueilli les témoignages des amis, des parents, de la sœur du saint, la composa dans les deux ou trois années qui suivirent le meurtre, en strophes de cinq alexandrins monorimes, et la récita plus d’une fois aux pèlerins venus pour visiter le tombeau63.
Si peut-être ces petits récits font songer, par quelques-unes des réflexions qui y sont mêlées, au Voyage sentimental de Sterne, au moins sont-ils composés avec soin et les digressions ne sont-elles qu’apparentes.
L’explication qu’il en donne est peut-être plus prudente que vraie. « Les hommes de goût, pieux et éclairés, dit-il100, n’ont-ils pas observé que, de seize chapitres qui composent le livre des Caractères, il y en a quinze qui, s’attachant à découvrir le faux et le ridicule qui se rencontrent dans les objets des passions et des attachements humains, ne tendent qu’à ruiner les obstacles qui affaiblissent d’abord et qui éteignent ensuite dans tous les hommes la connaissance de Dieu ; qu’ainsi ils ne sont que des préparations au seizième et dernier chapitre, où l’athéisme est attaqué et peut-être confondu, où les preuves de Dieu, une partie du moins de celles que les faibles hommes sont capables de recevoir dans leur esprit, sont apportées, où la providence de Dieu est défendue contre l’insulte et les plaintes des libertins ?
Ainsi il se fait que, même dans le cas où chaque individu dont se compose la société voit sa richesse augmenter, il se produise une opposition d’intérêts.
À son arrivée à Château-l’Évêque, ce monsieur, qui est médecin, demande immédiatement des renseignements sur cette jeune fille qui l’a frappée, et, après qu’on lui a dit ce qu’elle est, ce qu’elle fait : — Mais cette jeune fille, dit-il, mérite le prix Montyon ; je la signalerai à l’Académie. » Je ne sais si la signature de cet admirateur d’Emmeline figure parmi les innombrables attestations qui montrent l’estimé que l’on professe pour elle à Chancelade et à Château-l’Évêque ; mais ce qui est bien honorable pour cette jeune fille, c’est la notice qu’a faite sur elle M. le curé de Château-l’Évêque, notice composée avec un sentiment des plus justes, un tact parfait, et une pleine inconscience littéraire.
Eschyle avait composé quatre-vingt-dix tragédies, il en reste sept ; c’est le plus effroyable naufrage poétique de l’antiquité.
Sa narration est composée de telle sorte qu’elle le fait admirer de face, de profil, de trois quarts, sous tous les aspects.
Les petites mains du sire, ses petits pieds, sa peau blanche, ses cheveux bouclés, tout cela compose un idéal de la vitrine d’un coiffeur, mis à la portée de sa maîtresse, et qui la subjugue.
Des quelques chansons composées et publiées par lui depuis février 1848, il n’y a rien à dire, sinon qu’elles n’offrent qu’un petit nombre de traits heureux, et qu’elles sont en général pénibles, rocailleuses et dures.
Il composait durant ce temps-là, durant les jours de Wagram, son froid roman des Affinités électives, afin de détourner sa pensée des malheurs du temps.
Je ne me permettrai d’exprimer qu’une seule critique pour la manière dont ces articles sont conçus et composés.
L’abbé, redevenu napolitain, recommence, pour n’en pas perdre l’habitude, à se moquer des sots, des pédants littéraires du lieu, et, sous le titre du Socrate imaginaire, il bâtit une pièce, un opéra bouffon dont un autre fait les vers, et dont l’illustre Paisiello compose la musique ; la pièce fit fureur, et on crut devoir l’interdire.
Il avait dit : « L’Assemblée nationale a fait des fautes parce qu’elle est composée d’hommes… ; mais elle est la dernière ancre qui nous soutienne et nous empêche d’aller nous briser. » Il avait flétri, sans nommer personne, mais en traits énergiques et brûlants, ces faux amis du peuple qui, sous des titres fastueux et avec des démonstrations convulsives, captaient sa confiance pour le pousser ensuite à tout briser ; « gens pour qui toute loi est onéreuse, tout frein insupportable, tout gouvernement odieux ; gens pour qui l’honnêteté est de tous les jougs le plus pénible.
Voltaire y travaillait aux bougies ; il y composa pendant deux mois quantité de ses jolis Contes, notamment Zadig, et il descendait chaque soir en régaler la princesse, qui, n’ayant pas l’habitude de dormir, dormait ces nuits-là moins que jamais.
La fraîcheur et l’éclat, un éclat fin, nuancé et suave, en composaient une partie essentielle.
Mais déjà, vers ce même temps, il avait composé son Essai sur le despotisme dans la langue plus générale du jour et avec la part voulue de déclamation et de lieux communs qui circulaient alors.
Il s’en tirait, comme il fit toujours, avec des mots, des compliments, des demi-partis, éludant les difficultés avec une grande habileté de détail, les ajournant, ne les prévenant et ne les embrassant jamais ; « n’ayant pas la force de composer un bon ministère, ni le courage d’en former un trop mauvais ; également incapable de manquer de foi et de tenir parole à temps » ; plus amoureux de louange que de pouvoir réel et d’action ; ménager avant tout de sa gloire et de sa vertu, soigneux de sa chasteté.
Le véritable art du mensonge est de bien ressembler à la vérité. » Il est une conversation dans Clélie, où l’on discute cette question, De la manière d’inventer une fable et de composer des romans.
Elle montre que, depuis qu’on les a raillées sur cette prétention à l’esprit, les femmes ont mis la débauche à la place du savoir : « Lorsqu’elles se sont vues attaquées sur des amusements innocents, elles ont compris que, honte pour honte, il fallait choisir celle qui leur rendait davantage, et elles se sont livrées au plaisir. » Ce petit écrit de Mme de Lambert ; où plus d’une idée serait à discuter, ne doit point se séparer des circonstances qui l’inspirèrent : il fut composé pour venger et revendiquer dans son sexe l’honnête et solide emploi de l’esprit en présence des orgies de la Régence.
C’est là une mort à la Mirabeau qu’on lui a composée, et qui est du moins conforme à l’idée qu’on se faisait de son rêve11.
À la veille de son début au théâtre, quand on allait représenter sa tragédie de Warwick (novembre 1763), il avait déjà, grâce à ses bons amis les auteurs, une réputation affreuse ; on racontait, en l’exagérant, l’histoire des couplets satiriques composés au sortir du collège : « Cette petite horreur, nous dit Collé dans son Journal, m’a déjà été confirmée par deux ou trois personnes, et je n’ai encore vu qui que ce soit qui ait contredit ou nié le fait. » Lorsque cette tragédie de Warwick, qui, malgré tout, avait fort bien réussi, fut reprise en janvier 1765, les ennemis s’arrangèrent si bien, que le cinquième acte fut hué : « Je n’ai jamais vu de ma vie, nous dit encore Collé, arriver un pareil échec à une reprise ; le contraire arrive plus ordinairement, les applaudissements redoublent au lieu de diminuer.
Au lieu de nous raconter ses marches, l’emploi de ses journées, et de nous permettre de le suivre, il n’a donné que les résultats de ses observations durant trois ans : « J’ai rejeté comme trop longs, dit-il, l’ordre et les détails itinéraires ainsi que les aventures personnelles : je n’ai traité que par tableaux généraux, parce qu’ils rassemblent plus de faits et d’idées, et que, dans la foule des livres qui se succèdent, il me paraît important d’économiser le temps des lecteurs. » Il a donc composé un livre, un tableau, et n’a pas senti qu’il y avait plus de charme pour tout lecteur dans la simple manière d’un voyageur qui nous parle chemin faisant, et qu’on accompagne.
« Quand la puissance secrète qui anime l’univers forma le globe que l’homme habite, elle imprima aux êtres qui le composent des propriétés essentielles qui devinrent la règle de leurs mouvements individuels, le lien de leurs rapports réciproques… » C’est ainsi que s’exprime ce Génie, qui n’est pas un de ceux des Mille et Une Nuits.
Une analyse esthosychologique se compose de trois parties essentielles : d’une analyse des composants d’une « ouvre, de ce qu’elle exprime et de la façon dont elle exprime ; d’une hypothèse psycho-physiologique construisant au moyen des éléments précédemment dégagés, l’image, la représentation de l’esprit dont ils sont le signe, et établissant, si possible les faits physiologiques en corrélation avec ces faits psychologiques.
L’antithèse de Shakespeare, c’est l’antithèse universelle, toujours et partout ; c’est l’ubiquité de l’antinomie ; la vie et la mort, le froid et le chaud, le juste et l’injuste, l’ange et le démon, le ciel et la terre, la fleur et la foudre, la mélodie et l’harmonie, l’esprit et la chair, le grand et le petit, l’océan et l’envie, l’écume et la bave, l’ouragan et le sifflet, le moi et le non-moi, l’objectif et le subjectif, le prodige et le miracle, le type et le monstre, l’âme et l’ombre ; c’est cette sombre querelle flagrante, ce flux et reflux sans fin, ce perpétuel oui et non, cette opposition irréductible, cet immense antagonisme en permanence, dont Rembrandt fait son clair-obscur et dont Piranèse compose son vertige.
Chacune de ses collines le compose.
Qu’on essaye d’isoler lesphénomènes nombreux dont se compose la vie d’un animal un peu élevé dans l’échelle, un seul d’entre eux supprimé, la vie disparaît. » C’est bien là, en effet, la plus grande objection que l’on puisse faire contre l’expérimentation physiologique.
Ce qu’il y a eu en lui de plus éminent, c’est l’esprit, qu’il avait sublime, auquel il a été redevable de certains vers, les plus heureux qu’on ait jamais lus ailleurs, de la conduite de son théâtre, qu’il a quelquefois hasardée contre les règles des anciens, et enfin de ses dénouements ; car il ne s’est pas toujours assujetti au goût des Grecs et à leur grande simplicité ; il a aimé au contraire à charger la scène d’événements dont il est presque toujours sorti avec succès : admirable surtout par l’extrême variété et le peu de rapport qui se trouve pour le dessein entre un si grand nombre de poèmes qu’il a composés.
Une partie du public en est venue à préférer l’ébauche au travail achevé, à aimer les œuvres informes, mal composées, sous prétexte qu’elles sont plus proches de la vérité.
La fatuité naïve et l’orgueil inhérent à tous ceux qui composent d’imagination, leur font regarder la critique comme une besogne inférieure.
Nous apprenons de Moïse que ce grand et sage architecte, diligent contemplateur de son propre ouvrage, à mesure qu’il bâtissait ce bel édifice du monde, en admirait toutes les parties215 : Vidit Deus lucem quod esset bona : « Dieu vit que la lumière était bonne » : qu’en ayant composé le tout, parce qu’en effet la beauté de l’architecture paraît dans le tout, et dans l’assemblage plus encore que dans les parties détachées, il avait encore enchéri et l’avait trouvé parfaitement beau216.