Nous n’avons pu donner un tableau complet des travaux psychologiques en Angleterre.
L’opération est complète ; vous avez votre place au sérail ; mais quelle place, et à quel prix !
Qui ne sait tout ce que Voltaire montra de mauvaise humeur contre le projet d’une traduction complète de Shakespeare ?
Dans le premier cas, l’invention du langage serait un résultat nécessaire de la forme même, si l’on peut parler ainsi, de notre intelligence : les langues seraient alors comme un ensemble de signes convenus, devenu graduellement plus ou moins complet, graduellement perfectionné, à mesure que de nouveaux besoins se seraient fait sentir.
L’auteur des Institutions politiques de l’ancienne France établira-t-il la vérité complète, absolue, sans objection, de l’histoire qu’il a entreprise ?
Il vous a mené, par une multitude de routes et de sentiers, à la négation, ou, pour mieux dire, à la disparition, à l’effacement complet du principe qui fait de l’avènement du Christianisme dans le monde quelque chose de sui generis, quelque chose qui n’est plus seulement une révolution humaine sans exemple dans l’Histoire et même dans l’Histoire éclairée par la conception d’une Providence, quelque chose enfin d’une si tonitruante surnaturalité !
Il nous a donné une notice, bibliographiquement assez complète, sur Rétif de la Bretonne13 ; mais, selon nous, l’idée de raconter, d’atténuer ou d’excuser la vie d’un pareil homme, ne pouvait venir qu’à un écrivain chez lequel le xviiie siècle a fait fléchir un peu le sens moral.
VI Et c’est, du reste, ce qui rachètera tout des défauts de ses livres, dans lesquels il y a des parties éclatantes de chefs-d’œuvre, mais point de chefs-d’œuvre complets qu’on puisse mettre debout devant soi et admirer comme une chose accomplie.
Et, d’ailleurs, il ne s’agit ici ni de guérison ni de description : il s’agit uniquement et exclusivement de critique, — et d’une critique qui, pour être complète, pour mériter ce nom de critique, doit être tout à la fois esthétique et morale, parce que toute œuvre de littérature ou d’art s’adresse nécessairement, et du même coup, à l’intelligence et au cœur.
Jamais la misanthropie d’Alceste, qui n’est après tout qu’une boutade de salon laquelle n’a jamais crevé le plafond, jamais celle de La Rochefoucauld, qui n’est que de l’égoïsme aux caillots biliaires dans le ventre, ni celle de La Bruyère qui n’est qu’un chagrin d’homme vieilli, faisant payer au monde le regret caché de n’être plus jeune, ni celle de Rousseau qui n’est que la révolte d’un laquais contre sa livrée, ni celle plus cruelle de Chamfort qui hachait, avec les couteaux à dessert des soupers qu’il faisait chez les grands seigneurs de son temps, la gorge d’une société assez bête pour la lui tendre, comme il se la hacha à lui-même avec son rasoir pour s’éviter l’échafaud, ni enfin aucune des misanthropies célèbres qui ont laissé leur empreinte sur notre littérature et l’ont marquée ou du sillon brûlant de la colère ou du sillon froid du mépris, n’ont l’étoffe, l’étendue, le complet, et, qu’on me permette ce mot !
Quelques vers épars et sans liaison, à peine un distique complet.
Il suffirait d’un nouveau volume pour que nous ayons un récit complet de la Révolution : nous l’attendons de lui. […] Après des études complètes qu’il fit au séminaire d’Aix, il accompagna en Italie une de ses parentes. […] À ce titre, Pepita n’est point la page complète dans l’œuvre de Valera. […] Dans nos grands mystiques, ce n’est qu’en un instant inappréciable qu’il peut y avoir anéantissement apparent, complète effusion du fini dans l’infini. […] » Hartzenbusch n’a jamais du reste abandonné les lettres d’une façon complète.
Le décor, Séville la nuit, ou la salle du trône dans un palais mauresque, complète merveilleusement le drame. […] Ce n’est pas tout : ils gongorisent ; ils sont alambiqués et fleuris ; ils analysent leurs sentiments avec subtilité (avec plus de subtilité que de profondeur) ; ils parlent ce langage cherché et contourné (où il y a, dans le fond, encore bien de l’enfantillage et de la barbarie, qu’on trouve dans l’histoire littéraire de presque tous les peuples un peu avant leur complet développement intellectuel, et qu’on retrouve d’ailleurs, il faut le dire, dans leur âge de décadence… Pour toutes ces raisons, les vers du Cid ne doivent pas être dits simplement ni modestement. […] Elle est amusante, dans le texte complet, parce que la petite y chante des choses immodestes ; mais, telle qu’on nous la donne à la Comédie française, c’est une scène de keepsake et de romance ; on croit contempler un chromo. […] Ce que Brichanteau aime dans Paris, c’est la liberté complète, une sorte de solitude charmante et toujours amusée, la joie de faire ce qu’il veut sans se mêler de ce que font les autres. […] L’arrivée du pauvre Orphée, que l’Opinion publique pousse par les épaules, la visite de Pluton à son bon cousin Jupiter sont d’ingénieux prétextes à des tableaux et à des défilés qui, dans le papillotage d’un Olympe en clinquant baigné de lumière électrique, nous aident à ressaisir la vision de l’antique Olympe, de l’humanité divinisée, de la plus belle mythologie qui ait été créée par l’imagination des hommes. — La splendeur du spectacle et des décors, que notre esprit corrige et complète, suffirait à nous faire absoudre l’inoffensive impiété de la comédie.
Ils patoisent et portent des chemises de grosse toile, de larges braies et des vestes élimées ; c’est la différence d’un Adolphe Leleux à un Boucher… Le succès a été complet. […] Un historien de la littérature française qui voudrait être complet — mais qui peut l’être ? […] « En somme, Athalie est une œuvre imposante d’ensemble, et par beaucoup d’endroits magnifique ; mais non pas si complète et si désespérante qu’on a bien voulu croire. […] L’un accepte les choses comme elles sont dans la nature et dans l’humanité ; il prend sans les disjoindre… le rat et le cygne, le reptile et l’aigle, le crapaud et le lion ; il prend le cœur à pleines mains, tel qu’il est au complet, or et boue, cloaque ou Eden, et il laisse à chaque objet sa couleur, à chaque passion son cri et son langage. […] Ce que Sainte-Beuve a écrit de plus complet sur Racine, c’est l’article de Taine sur Racine.
Le contresens est complet. […] Il n’y a pas eu de révolution morale plus complète. […] Mais c’est le concours plus ou moins complet de tous les deux qui fait un dramatiste décidément supérieur et le classe pour la postérité. […] Ce livre complète heureusement le livre si documenté et si judicieux de M. […] Or donc on nous a donné à l’Odéon La Maréchale d’Ancre avec conférence très complète et très judicieuse de M.
Charles Gérin, s’efforce d’y prouver qu’en toute circonstance Bossuet aurait joué le rôle d’un très adroit courtisan, indulgent aux grands, dur aux petits ; il ramasse, pour étayer sa thèse, jusqu’à des notes que l’on peut considérer comme des notes de police ; il fait une longue énumération, bien complète et bien détaillée, des bienfaits ou des faveurs dont la cour de Rome aurait comblé Bossuet15, à laquelle il oppose, naturellement, les témoignages d’une ingratitude odieuse dont Bossuet aurait payé le saint-siège ; et finalement sa conclusion est « que Bossuet n’en demeure pas moins au-dessus de toute louange et de toute vénération ». […] Il y a quelques écrivains, il n’y en a pas beaucoup, qui peuvent supporter le poids de leurs œuvres complètes : Marivaux, il faut bien en convenir, est de ceux qu’écrase un tel poids. […] Car l’action est complète, puisque le peintre vous a mis sous les yeux un vivant témoignage de la diversité des impressions que produisit la parole divine quand elle fut prononcée pour la première fois, et qu’aussi bien elle n’a pas cessé de produire parmi les hommes.
Disons mieux, elle s’adresse à l’homme tout entier et complet, c’est-à-dire pas plus aux hallucinés qu’aux esprits purs. […] Car elle forme un ensemble complet, harmonieux, dont les parties, bien proportionnées, sont ordonnées avec art39. […] Pour qu’un ouvrage soit poétique, il faut premièrement qu’il forme un tout complet, bien terminé, et qui ne laisse rien à désirer hors de ses propres limites.
Vous aimiez la révolution de 1830, bien que vous ne l’eussiez pas préparée ; je ne l’aimais pas, elle ne me semblait pas loyale et pas complète. […] Une maternité si complète éclate dans cette ravissante figure qu’on ne sait pas où est le père et qu’on ne s’en inquiète pas. […] De là mille larmes encore, mais délicieuses et sans amertume ; de là mille joies secrètes, mille blanches lueurs découvertes au sein de la nuit ; mille pressentiments sublimes entendus au fond du cœur de la prière, car une telle âme n’a de complet soulagement que lorsqu’elle a éclaté en prière, et qu’en elle la philosophie et la religion se sont embrassées avec sanglots.
Mais le déterministe va beaucoup plus loin : il affirme que la contingence de notre solution tient à ce que nous ne connaissons jamais toutes les conditions du problème ; que la probabilité de notre prévision augmenterait à mesure qu’on nous fournirait un plus grand nombre de ces conditions ; et qu’enfin la connaissance complète, parfaite, de tous les antécédents sans exception aucune rendrait la prévision infailliblement vraie. […] C’est donc une question vide de sens que celle-ci : l’acte pouvait-il ou ne pouvait-il pas être prévu, étant donné l’ensemble complet de ces antécédents ? […] Après avoir identifié Paul avec Pierre pour les besoins de la cause, vous faites reprendre à Paul son ancien poste d’observation, et il aperçoit alors la ligne MOXY complète, ce qui n’est pas étonnant, puisqu’il vient de la compléter.
On ne trouvera point dans ce volume l’histoire d’une littérature, un traité didactique et complet sur la matière. […] Ces écrivains-types nous offriront une réduction éminente et complète du génie national que nous cherchons à dégager. […] Des lecteurs naïfs et sérieux, nouveaux arrivés dans le monde des idées, avides de direction, pleins d’illusions sur la puissance du génie humain, demandent à leur guide intellectuel une doctrine, une raison de vivre, une révélation complète de l’idéal. […] Pourtant la voix de cette jeune muse ne perça guère et s’éteignit vite ; l’écrivain fit le sacrifice héroïque, il le fit complet ; dans les éditions définitives de ses œuvres, ce maître prosateur n’a pas donné asile à un seul des vers de sa jeunesse. […] Plus tard il s’éprit d’enthousiasme pour Flaubert ; je rencontre dans les œuvres complètes d’excellentes traductions d’Hérodiade et de la Légende de saint Julien l’Hospitalier.
Costume, manières, figure… l’illusion était complète : souplesse infernale, raillerie impitoyable, diabolique, philosophie infâme et légère. […] Now l’éreintement est aussi complet que possible. […] Maintenant l’éreintement est aussi complet que possible s. […] C’est l’image la plus fine, la plus complète et la plus grandiose de l’esprit supérieur qui voit défiler devant lui les vices, les ridicules et les infamies de l’humanité. […] Chère maman, Achetez pour moi une histoire complète de la Russie, depuis les temps les plus reculés, et en outre un ouvrage sur les costumes, l’architecture et les meubles anciens russes, les usages, etc.
Dans les songes du sommeil profond, l’illusion est complète. […] Notre définition se trouve ainsi complète. […] Etant plus complet, il produira une impression esthétique plus puissante. […] S’il joignait à une certaine sécheresse de cœur une intelligence souveraine, une extraordinaire puissance d’imagination, il pourrait encore écrire de très beaux vers, magnifiques d’images, superbes de pensée ; mais il y manquerait toujours quelque chose, cette puissance d’émotion sans laquelle il n’y a pas de complète poésie. […] C’est un des traités les plus complets qui aient été publiés sur ce sujet.
Les facultés et qualités qu’il réunit, et dont quelques-unes peuvent se masquer l’une l’autre étant serrées comme en faisceau, se dédoublent quelquefois, se divisent chez de proches parents moins complets, et se laissent mieux mesurer isolément. […] L’honneur du duc de Nivernais, son originalité mémorable sera dans cette fin, dans la manière unique et douce dont il supporta la ruine, la prison et le complet dépouillement.
Quant au milieu et au corps même de la thèse, il est curieux et instructif par les faits et les extraits qui y sont rassemblés ; s’animant d’un souffle sincère, d’un sentiment d’humanitarisme parfois éloquent (voir notamment certaine page, la page 43), ce corps tout médical de la thèse s’appuie, d’ailleurs, et s’autorise des expériences et des observations les plus complètes et les plus récentes qui ont été faites sur les nerfs et sur le cerveau. […] Eh bien, je l’admets : mais alors table rase complète.
Rien de mieux, si la doctrine eût été complète, et si la raison, instruite par l’histoire, devenue critique, eût été en état de comprendre la rivale qu’elle remplaçait. […] Les enfants perdus du parti philosophique. — Naigeon, Sylvain Maréchal, Mably, Morelly. — Discrédit complet de la tradition et des institutions qui en dérivent.
Y a-t-il à Versailles un courtisan qui refuse de décréter l’égalité dans Salente Entre les deux étages de l’esprit humain, le supérieur où se tissent les raisonnements purs et l’inférieur où siègent les croyances actives, la communication n’est ni complète ni prompte. […] La bonne volonté est complète.
La solitude complète est la consolatrice des pertes trop senties, parce qu’elle n’essaye pas de consoler l’inconsolable, et qu’elle ne tente pas de s’interposer entre ce qu’on a perdu et ce qu’on voit toujours. […] « Cet isolement complet redoubla le désir que j’avais depuis longtemps de me rapprocher du seul Européen habitant ces contrées.
Laissons de côté les pharisaïsmes de l’école, les éditions solennelles de textes, les réimpressions des œuvres complètes. […] Ceux qui ont lu les œuvres complètes de Descartes ailleurs que dans les limpidités des manuels savent que toute la fortune de Descartes et de la philosophie cartésienne a été faite par quatre ou cinq lignes qui sont dans le Discours de la Méthode.
Vous en parliez bien à votre aise, chers maîtres, et avec cette complète ignorance du monde qui vous fait tant d’honneur. […] Ce nom vient de ce que le livre fit partie d’un cours complet d’études ecclésiastiques rédigé il y a une centaine d’années par l’ordre de M. de Montazet, l’archevêque janséniste de Lyon.
C’est dans le Petit-Bulletin du 20 mars que furent enfin publiées et la distribution complète des rôles et la date approximative des représentations (dix représentations dans la seconde quinzaine d’avril et la première quinzaine de mai). […] Autant je crois que des fragments choisis de Wagner peuvent recueillir au milieu de nous le succès bien mérité auquel ils ont droit, autant me paraît impossible, étant données nos mœurs, nos impressions et nos aptitudes, la naturalisation complète de l’œuvre du grand homme.
Dix années de roman français Il serait assez téméraire de prétendre offrir, dès aujourd’hui, aux lecteurs de la Revue, l’esquisse complète et détaillée de l’histoire du roman français au cours des dix dernières années. […] Maurice Maeterlinck, lequel constate une absence complète de vie mentale chez la femme et qui estime l’œuvre féminine dépourvue, presque toujours, de pensée, d’idées générales et de poids intellectuel.
« Désormais, il existe un style intermédiaire entre la prose et le vers français, un style complet qui semble unir les qualités contraires de ses deux aînés… » M. […] Eugène Vaillé chante à la Gloire de la Luxure en rythmes libres et souvent heureux, et de lui il faut attendre de plus complètes manifestations.
. — Le pis, c’est que le Saint-Simon prétendu complet ne l’était pas. […] Le génie suffit à tout et fournit à tout ; la vision de l’artiste est si complète que son œuvre offre des matériaux aux gens de tout métier, de toute vie et de toute science.
C’est à cette ambassade qu’il nous faut venir pour apprécier au complet le président Jeannin, dont elle est demeurée le principal titre de gloire.
Enfin, voici ces mémoires, voici ce journal de Le Dieu qui paraissent ; et, avant tout, il faut remercier M. l’abbé Guettée d’avoir mis le public à même de s’en faire une exacte et complète idée.
Pour un homme qui avait des parties si élevées de philosophie et des prétentions à tout fonder ou reconstruire, il se payait souvent de mots ; on n’a jamais tant usé et abusé des mots passé et avenir ; ils ont pour lui un sens absolu ; ce sont des êtres complets, déterminés, des abstractions distinctes, des idoles ; il maudit l’un et adore l’autre.
Édouard Goumy, dans une thèse complète et fort spirituelle, soutenue à la Faculté des lettres et devenue presque un volume, a tracé de l’homme et du philosophe un portrait qui ne paraît nullement flatté, et il a porté des jugements qui s’appuient sur l’analyse détaillée des œuvres.
Parny élégiaque est complet en soi : il n’appelle pas, comme Millevoye et quelques autres poètes souffrants et inachevés, l’idée de plus grand que soi, et ne fait point attendre ni désirer vaguement ce maître futur.
Modelon, un de ses neveux du côté maternel, qui a dit très bien de lui : La France a ses Gilbert, il est de leur famille ; et qui se propose, un jour ou l’autre, de faire de ses œuvres une réédition plus complète, précédée d’une étude où tous les détails de sa vie morale intime seront exposés avec fidélité et affection : il est bien, il est convenable de ne laisser aucune ombre sur cette figure poétique la plus caractérisée et la plus intéressante que la Savoie ait produite dans ces derniers temps.
Beugnot que d’être un excellent administrateur et un haut fonctionnaire capable ; c’était, d’ailleurs, un tout autre caractère et d’une nature différente : esprit droit, sensé, mais sans trait et sans brillant, ayant eu les passions généreuses et les enthousiasmes de la jeunesse, cœur dévoué et qui s’était dès l’abord donné à Mirabeau ; qui conserva toujours quelques illusions sur cette grande mémoire trop mélangée ; homme public apte et laborieux, tout à la chose, assez peu observateur des personnes, de plus en plus tourné à la bienveillance en vieillissant, et que le soudain malheur qui brisa sa carrière jeta dans un complet abattement suivi de résignation, sans qu’il y entrât jamais un grain d’ironie ni une goutte d’amertume.
A la veille des prochaines divisions, et dans le temps même de cet intervalle, il y eut, nous l’avouons, comme un dernier instant fugitif, que tous ceux qui sont restés fidèles à la Revue ne peuvent s’empêcher de regretter, un peu comme les jeunes filles regrettent leurs quinze ans et leur première illusion évanouie : ce fut l’instant où le groupe des artistes et des poëtes paraissait au complet (M.de Balzac n’en était déjà plus, mais M.Dumas en était encore), et où les critiques vivaient en très-bon ménage avec eux.
Il serait dès lors déplacé, inexact et injuste, de s’obstiner à retrouver l’auteur derrière le moindre geste de son protagoniste littéraire : un cas de neurasthénie évoluant dans une mentalité d’artiste et d’érudit peut être initiateur d’un tableau plus complet.
Eh bien, à côté du tableau de ce bal, où les prétentions les plus frivoles ont mis la vanité dans tout son jour, c’est dans le plus grand événement qui ait agité l’espèce humaine, c’est dans la révolution de France qu’il faut en observer le développement complet : ce sentiment, si borné dans son but, si petit dans son mobile, qu’on pouvait hésiter à lui donner une place parmi les passions ; ce sentiment a été l’une des causes du plus grand choc qui ait ébranlé l’univers.
Taine sur l’art grec, que si l’on a feuilleté, extrait, appris un manuel exact et complet, où il y a tout, mais où l’on ne voit rien.
La division qu’on fait du tout en ses parties, se complète par la subordination de ces parties entre elles ; il faut en régler la distribution et le rapport selon le plan général de l’œuvre.
Édition :Oeuvres complètes, éd.
Sainte-Beuve a fait des « cahiers de remarques865» ; on doit aller plus loin que lui, pour avoir une connaissance complète.
Cette influence, il nous l’a montrée bienfaisante — et restrictive : comment les femmes, par les salons, ont imposé et appris aux écrivains la décence et l’agrément, comment aussi elles ont émoussé l’originalité de quelques-uns et les ont, par trop de souci de l’agrément, détourné de certains problèmes et d’une vue complète de la vie.
On la dit capricieuse ; ce n’est pas vrai : elle est au contraire régulière, « très soumise aux puissances de la nature. » Sur l’adultère, le grand poète semble peu complet, soit insuffisance d’information, soit indulgence et tendre partialité.
. — Poésies complètes, en 2 vol. (1876). — L’Orient, 2 vol. (1877). — Fusains et eaux-fortes (1880)
Delà ce chant qui est la voix du cœur qui médite, un chant où tout se dispose pour la complète libération de l’âme, un chant où les émotions allégées semblent venir du fond d’un rêve.
Et, tout à travers cela, nous le trouvons amoureux de La Fontaine, le suivant dans ses rêveries jour par jour, nous le racontant par le menu, comme aurait pu le faire Pellisson, célèbre aussi par son araignée ; puis, s’occupant d’Horace, et donnant deux gros volumes, un peu gros vraiment, mais pleins de choses sur le charmant poète ; et, de là, revenant à La Bruyère, dont il a publié la meilleure et la plus complète édition ; enfin, s’attachant à Mme de Sévigné, comme s’il ne l’avait jamais quittée un instant et comme si, de toute sa vie, il n’avait rien eu autre chose à faire.
Le Roi s’amuse, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
L’ouvrage le plus complet en ce genre est le Dictionnaire géographique de Bruzen de la Martiniere, dont la meilleure édition est celle de Paris 1769.
Mais nous y avons retrouvé le magicien évocateur, qui évoque, lui, mieux que des esprits et des ombres ; car ce sont des existences complètes, qui, sous sa plume, s’en viennent écumer et bouillonner autour de nous !
Stendhal est l’expression la plus raffinée et la plus sobre de ce matérialisme radical et complet dont Diderot fut le philosophe et le poète.
Stendhal est l’expression la plus raffinée et la plus sobre de ce matérialisme radical et complet dont Diderot fut le philosophe et le poëte.
Elle nous donnera bien un jour quelque roman avec ses facultés complètes… Il faut qu’elle ne soit ni l’Orpheline ni la veuve d’aucune.
Et pour rendre la leçon plus complète et plus vive, il en fait une petite scène.
Loin donc de triompher, comme Lucrèce, de la faiblesse de l’homme, de ses souffrances physiques, de son déclin moral, de sa mort successive et complète, elle se plaît à montrer quelque chose au-delà de ces ruines qu’elle décrit : Des mains, dit-il, propres à l’action, sont adaptées au reste du corps ; mais surviennent de rudes accidents qui hébètent l’intelligence.
Ce talent ne consistait pas, à l’allemande, dans l’improvisation risquée de théories sublimes, mais dans la collection lente et complète de détails innombrables, dans la classification prudente et perpétuelle, dans le dégagement méthodique de hautes idées prouvées, dans la vérification assidue de toutes les vues d’ensemble ; cet art de grouper les faits et d’en tirer les idées générales, après avoir construit l’Histoire de la civilisation en France et en Europe, a construit l’Histoire de la révolution d’Angleterre. […] Ce volume de psychologie poétique ne fait point disparate avec les autres ; il les complète. […] Sa perfection et sa loi sont de développer son être, et, si jamais esprit fut complet dans son genre, c’est celui-ci. […] En voici un singulier : « Le roi, tout content qu’il était toujours, riait aussi. » On s’étonnait de trouver Louis XIV bon homme, guilleret et joyeux compère, et l’on ne savait pas que le manuscrit porte contenu au lieu de content. — Le pis, c’est que le Saint-Simon prétendu complet ne l’était pas. […] Le génie suffit à tout et fournit à tout ; la vision de l’artiste est si complète que son œuvre offre des matériaux aux gens de tout métier, de toute vie et de toute science.
Anatole France réprouve la Révolution, mais au nom d’une doctrine plus avancée de plus efficace et de plus complet affranchissement. […] Je n’ose l’affirmer sans réserve, à cause des difficultés redoutables que présente une bibliographie complète de M. […] Il s’étonne que Virgile ait été le seul grand écrivain dont il ait possédé, au lycée, les œuvres complètes. […] Mieux vaut attendre pour juger l’ouvrage d’en connaître le texte complet. […] Mais aucune étude complète ne lui avait encore été consacrée.
Au besoin, il les complète par d’autres. […] Ainsi, la Chanson de Roland est une œuvre où l’idéal a plus de part que le réel, et, si nous avions le loisir de la comparer avec l’Iliade, nous verrions que les héros d’Homère vivent d’une vie plus complète, c’est-à-dire à la fois de la vie quotidienne et de la vie des jours héroïques, et que, animés de sentiments plus complexes et plus variés, ils naviguent, trafiquent, pillent, font la guerre, jouent, rient et pleurent aussi, aiment les bons repas et les belles captives et goûtent aussi bien l’ivresse de la paix, du repos et du plaisir, que l’enivrement des batailles et des grands héroïsmes. […] L’art, son grand interprète, ne peut rester à l’écart de la foule ; comme la religion dont il traduit les vérités, il s’adresse au peuple tout entier, avec une prédilection marquée pour les humbles ; il est catholique au seul propre du mot : aussi il entre dans une communication si étroite et si complète avec le peuple, qu’il ne fait plus que sortir de lui pour retourner à lui. […] La folie du roi Lear est complète ; celle d’Ophélie l’est aussi ; Hamlet est plutôt sain que malade à l’origine ; mais les événements lui donnent une secousse trop forte qui lui trouble l’esprit ; la folie feinte devient insensiblement la folie réelle, sans qu’on puisse marquer l’heure de cette transformation. […] Ajoutez qu’il a « besoin de repos et de sommeil pour réparer ses forces épuisées » ; de plus, « il est obligé d’écouter un général qui se plaint d’un passe-droit, les prières d’habitants effarés qui craignent de se voir abandonnés, le rapport d’un officier envoyé pour faire la reconnaissance du terrain, en contradiction complète avec le précédent rapport, tandis que l’espion, le prisonnier et un autre général viennent lui décrire la position de l’ennemi ».
Feuillet excelle, et celui-là, un peu plus développé que les autres, est aussi un des plus attrayants et des plus complets. […] je n’en fais pas autant pour tout le monde. » — Cette physionomie est sympathique, d’une morale irréprochable, d’un effet excellent ; mais elle ne répond pas à l’idée complète qu’on se forme d’une comédie, c’est-à-dire d’une action comique mise en jeu par le contact et le choc des caractères : Rodolphe moralise, il n’agit pas. […] Ce contraste ne se trouve pas au complet (et il ne pouvait pas s’y trouver) dans l’Essai historique de M. et madame Guizot. […] Seulement, comme il faut que le cœur humain garde ses droits, même au moment où la vérité reprend les siens, ce n’est pas toujours d’une façon absolue et complète que s’opèrent ces rapprochements et ces alliances. […] Le beau livre d’Edmond Texier, venant après celui-là, le continue, le complète, lui donne du prix, et en acquiert davantage, en permettant de mesurer de l’œil ce prodigieux intervalle, et de comparer, pour le Paris moderne, le point de départ au point d’arrivée.
Remarquez encore la théologie d’Œdipe à Colone, qui complète magnifiquement le dogme moral que ce poème contient. […] J’en ai le cœur navré de regrets. » Nous avons aussi une information assez complète sur la vie de Joseph (ou Jocib) Coat, autre laboureur de la plume. […] Eriphile est très bonne en soi ; elle est intéressante ; mais surtout elle sert à donner à Iphigénie un caractère complet ; elle fait qu’Iphigénie a un caractère complet et est autre chose qu’une esquisse, qu’une silhouette, pure du reste, et charmante. […] Le parallélisme, sans être complet, est assez marqué et très frappant. […] « Qui dit développement de caractère, dit d’ordinaire mise au jour, exposition lucide, détaillée et complète d’un caractère.
Ce fut dans le voyage de Jacquemont une mémorable circonstance dont nous voulons donner le récit complet à nos lecteurs ; aussi les renvoyons-nous à un prochain article. […] Cette dernière excursion à travers la presqu’île devait faire du voyage de Jacquemont le plus complet qui eût jamais été entrepris aux Grandes-Indes. […] Comment concilier cette sensibilité profonde avec ce que nous avons vu plus haut de l’apathique insouciance qui est le fond du caractère indien, et surtout avec cette indigence complète des sentiments et des vertus de famille ? […] Trompé de plus en plus par les apparences qu’une fatalité singulière semble accumuler contre la princesse, et perdu dans une série d’aventures dont nous voulons laisser la surprise à ceux de nos lecteurs qui aiment le romanesque, tout le reste de son histoire est le récit d’une mystification complète.
Mais bientôt elles cherchent à rendre compte de tout et s’encombrent d’une métaphysique complète, soit croyant s’appuyer sur elle, soit croyant y mener et y aboutir. […] Au fond, un Marc-Aurèle, vertueux, nourri de sagesse antique, ami des philosophes et les consultant, chef de son clergé à lui et persécutant les hommes qui adorent Dieu d’une autre façon que lui : c’est la pensée complète de Voltaire en fait de choses religieuses. […] Élargissant la question, il s’en prit à la formule « sécularisation complète de l’État » et demanda si les États-Unis étaient un État sécularisé, eux qui accordent la liberté la plus complète à tous les citoyens sans leur demander quelle robe ils portent ni quels vœux ils ont faits. […] Vous voulez donc pour l’État le monopole complet de l’enseignement et vous le voulez dans l’intérêt de la liberté de l’enfant que vous désirez soustraire à l’influence de l’Église. […] Il a une complète inintelligence de l’histoire et une ignorance encyclopédique du genre humain, y compris celui où il vit.
Et ces trois génies, elle les a possédés non partiellement, à l’état de mélange et de nuance, mais entiers, complets, et avec tout l’excès de développement qu’ils peuvent atteindre. […] Il n’est pas douteux que Cervantes n’ait eu d’abord l’intention de tracer le portrait d’un fou complet. […] Dans aucune de ses œuvres, Goethe n’a appliqué d’une manière plus complète sa vaste et complexe méthode. […] Sa volonté n’a plus aucun de ces caprices qui créent la douleur et le danger, parce qu’ils sont en désaccord avec l’ordre moral, ce qui équivaut à la complète sécurité. […] quelle absence complète de vanité littéraire et de rivalité de métier !
., nos lecteurs ne doivent pas s’attendre à une histoire complète ; il n’y a pas d’histoire complète, et puis nous ne pouvons entreprendre que l’histoire des œuvres nouvelles, ou des œuvres récemment remises en lumière ; tout au plus une excursion nous est permise, de temps à autre, sur le terrain de l’antiquité ; encore faut-il que cette excursion favorable au critique, lui soit indiquée au moins par les nécessités du sujet dont il parle. […] En effet, voilà un art que vous dites rempli de difficultés et de périls, voilà un art qui demande, plus que tout autre, l’attention, l’imitation, l’intelligence, — et pourtant vous avez là, sous les yeux, l’exemple d’un comédien excellent qui joue un des rôles les plus compliqués et les plus complets de la comédie, qui le joue à merveille, sans avoir l’intelligence de ce qu’il dit, de ce qu’il fait ! […] » Jamais, en effet, même en comptant la grande scène de Célimène devant le jury qui la juge sans pitié, Molière n’a rien fait de plus complet, de plus hardi. — Ce beau troisième acte est difficile à bien jouer… la comédienne aura-t-elle assez d’ironie, assez de sang-froid ? […] nous ne les connaissons plus que par ouï-dire ; alors seulement et une fois au grand complet, il leur sera permis de s’habiller à leur guise et dans toute la vérité du costume. — En attendant, pour être plus scrupuleusement vêtus, ils ne sont qu’un peu plus ridicules, et il me semble que j’entends d’ici se récrier ce bonhomme, dans Le Festin de Pierre : « Il faut que ce soit quelque gros monsieu, car il a du d’or à son habit, tout depuis le haut jusqu’en bas… Quien Charlotte, ils avont des cheveux qui ne tenont point à leurs têtes, et ils boutont cela, après tout, comme un gros paquet de filasse. […] » ces miracles, ces merveilles, ces magnifiques tentatives, ces folies, cette représentation complète du drame antique, tout cela pour aboutir à un dénouement à la Florian, — « quinze moutons pour un baiser !
Il complète nos souvenirs et les ravive ; il présente en faisceau, il éclaire d’une lumière intense ce qui était épars ou à demi effacé. […] Sully-Prudhomme a subi cette épreuve, mais sans que sa raison fît un complet naufrage. […] Quand il est complet, M. […] Et tenez, en parcourant cette fois la galerie complète, je continue à admirer une si étonnante virtuosité, et çà et là cependant je hoche la tête. […] Applaudissements, et, ce qui est plus encore, rires et larmes, frémissements prolongés, en un mot triomphe complet.
Ce n’est que bien plus tard, après la Révolution, que La Salle donna sa traduction des œuvres complètes en quinze volumes. […] La Salle, le seul et unique traducteur des œuvres complètes de Bacon3, interrompt à chaque instant son travail pour avertir, dans une note, qu’il a été obligé de passer certaines pages. […] L’optimisme complet et béat n’est compatible qu’avec une sorte d’insensibilité et de stupidité animales : les idiots seuls rient constamment et sont constamment heureux de vivre. Mais le pessimisme complet ne peut se développer que dans certains organismes déprimés : ses manifestations extrêmes sont franchement pathologiques et liées à des maladies du cerveau. […] Un peintre m’en donna cette raison, qui semble un peu confuse : étant complet par lui-même il n’a pas eu besoin que des disciples viennent développer une partie négligée de son génie.
Les événements n’apparaissent pas nus dans ces cerveaux passionnés, sous la sèche étiquette d’un mot exact ; chacun d’eux y entre avec son cortége de sons, de formes et de couleurs ; c’est presque une vision qu’il y suscite, une vision complète, avec toutes les émotions qui l’accompagnent, avec la joie, la fureur, l’exaltation qui la soutiennent. […] Il n’a point trop de tous les détails d’une peinture complète ; il aime à voir les objets, il s’attarde autour d’eux, il jouit de leur beauté, il les pare de surnoms splendides ; il ressemble à ces filles grecques qui se trouveraient laides si elles ne faisaient ruisseler sur leurs bras et sur leurs épaules toutes les pièces d’or de leur bourse et tous les trésors de leur écrin ; ses larges vers cadencés ondoient et se déploient comme une robe de pourpre aux rayons du soleil ionien. […] Bataille de Finsburg. — La collection complète des poésies anglo-saxonnes a été publiée par M.
Dès que la somnolence se fait sentir, l’hypnotiseur dit : — « Vous ne pouvez plus ouvrir les yeux » ; dans le cerveau déjà affaibli et en train de se vider, cette affirmation entraîne l’idée d’une complète impuissance : le sujet a beau faire effort pour ouvrir les yeux, il n’y parvient plus. […] Leur principal argument était tiré de l’oubli au réveil ; mais cet oubli, — qui d’ailleurs n’est pas constant et peut être artificiellement empêché, — ne prouve nullement qu’il n’y ait eu aucun état mental pendant le sommeil hypnotique, pas plus qu’il ne prouve la complète absence de rêves pendant le sommeil ordinaire. […] Lorsque, dans l’état anormal de la conscience, il reste encore un souvenir de l’ancien état, l’être s’apparaît toujours à lui-même comme un : s’il y a une scission plus complète, il semble divisé en deux, et peut alors attribuer à un autre ce qu’il a fait lui-même.
Pas un parent, un ami, un passant, nommé dans son existence, — une absence complète des autres. […] Le Torse, le seul morceau d’art au monde qui nous ait donné la sensation complète et absolue du chef-d’œuvre. […] Nos yeux, au milieu de tout ce monde, ne se reposent et ne se consolent que sur une famille espagnole au grand complet : la grand-mère, la mère et trois petites filles.
La lampe, même grossière et alimentée de graisses, complète la hutte ou la caverne du primitif. […] Les anciens textes relatifs aux sciences sont très difficiles à lire froidement ; dès qu’ils semblent effleurer une vérité connue, notre pensée complète le balbutiement du vieil auteur. […] Joannis, est presque complète, comme celle des composés minéraux. […] Corneille méditait ses tragédies dans une obscurité complète, tandis que l’historien Mezeray ne travaillait qu’à la chandelle, même en plein jour. […] Elles ont agi toute la journée ; elles n’ont pas gardé pendant un seul instant l’immobilité complète de tout le corps.
Le demi-penseur Dumas observa le demi-monde ; le demi-écrivain Prévost découvrit les demi-vierges ; Jane de la Vaudère, bête complète, nous apporte les Demi-Sexes. […] Rarement, la plante nous est offerte complète, fleur, tige et racine, souvenir encore suspendu à la pensée. […] Son pain plus que complet contient parfois des matières répugnantes. […] *** La Fronde est un journal complet et légèrement pédant. […] Et l’être complet est le couple : femme-homme, harmonie-action.
Chaque famille avait l’indépendance la plus complète. […] Les Étrusques possédaient des livres liturgiques où était consigné le rituel complet de ces cérémonies367. […] Il obéit ; il découvrit une urne, et dans cette urne des feuilles d’étain, sur lesquelles se trouvait gravé le rituel complet de la cérémonie sacrée. […] Une ville était comme une petite Église complète, qui avait ses dieux, ses dogmes et son culte. […] Entre deux cités il pouvait bien y avoir alliance, association momentanée en vue d’un profit à faire ou d’un danger à repousser, mais il n’y avait jamais union complète.
Mais son répertoire comptait alors bien d’autres pièces dont nous n’avons plus que les titres et qui ne figurent point dans ses œuvres complètes. […] Tartuffe est moins intéressant peut-être que Le Misanthrope pour l’étude de la personnalité même de Molière, mais il est beaucoup plus complet comme drame. […] Mais le plus complet de ces don Juan est, à mon avis, celui de Molière. […] Les gravures sont médiocres, mais d’un intérêt capital, absolument comme le livre si complet de M. […] L’édition complète, un des hommes les plus remarquables de ce temps, au double point de vue de la science et du caractère, M.
Faguet, le porte à écrire des exposés aussi clairs que complets des ouvrages qu’il a lus. […] Henry Bordeaux, dans une très complète étude (voir « Les Écrivains et les Mœurs », 1900-1902) en a cité d’autres comme « Stendhal, Saint-Simon de table d’hôte » et « Balzac, tempérament d’artiste, esprit de commis-voyageur ». […] L’individu réduit à rien et goûtant l’âpre plaisir de se plonger dans le néant, — et l’instant d’après se ressaisissant, se relevant quand il comprend qu’il existe, autrement puissant, autrement complet, autrement durable « dans la famille, dans la race, dans la nation, dans des milliers d’années que n’annule pas le tombeau », tel est le thème de ces méditations. […] L’édition complète de ses œuvres, commencée il y a trois ans, et munie d’introductions, de notes et d’appendices précieux, fait voir avec quelle suite se sont développées chez M. […] Plessis est tout à fait exacte et complète, point trop appuyée pourtant, et aussi dégagée que possible des prétentions scientifiques du roman naturaliste.
et ce Dangeau si comique à le bien voir, qui a reconquis notre estime par ses humbles services de gazetier auprès de la postérité, mais qui n’en reste pas moins à jamais orné et chamarré, comme d’un ordre de plus, de la description si complète et si divertissante qu’a faite de lui Saint-Simon. […] En tout, Saint-Simon est plutôt supérieur comme artiste que comme homme ; c’est un immense et prodigieux talent, plus qu’une haute et complète intelligence.
Je dis le premier livre uniquement, parce qu’il a d’abord été publié à part, parce qu’il fait un tout complet, parce qu’il ne nous donne du sujet que la fleur, et que c’est précisément cette fleur qui était en question et que l’on contestait à la littérature de Genève. […] Dourak s’en mêle ; réveil complet et grande colère du chantre.
Ils n’atteignent point l’élégance complète, ni la philosophie supérieure ; ils alourdissent les délicatesses françaises qu’ils imitent, et s’effrayent des hardiesses françaises qu’ils suggèrent ; ils restent à demi bourgeois et à demi barbares ; ils n’inventent que des idées insulaires, et des améliorations anglaises, et se confirment dans leur respect pour leur constitution et leur tradition. […] J’en ai vu un, riche de trente millions, qui le dimanche, dans son école, enseignait à chanter aux petites filles ; lord Palmerston offre son parc pour les archery meetings ; le duc de Marlborough ouvre le sien journellement au public « en priant (le mot y est) les visiteurs de ne pas gâter les gazons. » Un ferme et fier sentiment du devoir, un véritable esprit public, une grande idée de ce qu’un gentleman se doit à lui-même, leur donne la supériorité morale qui autorise le commandement ; probablement, depuis les anciennes cités grecques, on n’a point vu d’éducation ni de condition où la noblesse native de l’homme ait reçu un développement plus sain et plus complet.
LV L’inégalité de l’éducation et de la lumière est le grand obstacle à notre civilisation complète moderne. […] Le beau serait de réunir les deux destinées : nul homme ne l’a fait ; mais il n’y a cependant aucune incompatibilité entre l’action et la pensée dans une intelligence complète.
Jamais la mélancolie maladive n’incarna son image plus complète sur des traits humains que dans cette figure. […] Ce sacrifice complet de toutes les affections humaines n’est point encore accompli : ma vie se passe en combats continuels, et les secours puissants de la religion elle-même ne sont pas toujours capables de réprimer les élans de mon imagination.
L’un complète l’autre. […] Dans ses détails, il est aussi complet et aussi pathétique.
Ce ne fut que quatre ans après qu’il mit au jour son grand ouvrage sur l’Esprit des Lois, où il donna enfin la mesure complète de son génie. […] Nous allons vous en citer mille exemples : XIV Ce qu’il dit du gouvernement chinois est la preuve de la plus complète inintelligence.
Coriolis a beau être créole, sensuel, indolent, avoir besoin de caresses et être épris du corps de Manette, quand on connaît sa fine et fière nature et quand on le voit, presque dès le début, démêler la sécheresse et la dureté foncière de la juive, puis avoir conscience de la tyrannie que cette femme exerce sur lui, on s’étonne un peu qu’il descende, sans résistance et sachant où il va, jusqu’à l’avilissement complet ; que ce gentilhomme subisse la ladrerie de sa maîtresse, que ce sensuel lui sacrifie ses besoins de luxe délicat, que cet artiste passionné lui sacrifie l’art, et que, la haïssant depuis longtemps, il en vienne à l’épouser. […] Enfin n’y a-t-il pas dans la nature de Germinie certaines parties délicates qui semblaient devoir la préserver quand même de l’ignominie complète ?
Mais il y a cette différence qu’à peine avons-nous conscience dans certaines maladies des phénomènes de notre vie de nutrition, tandis qu’à l’exception, au contraire, de certaines maladies et du sommeil complet, nous avons conscience des phénomènes de notre vie intellectuelle. […] En cela ils sont l’un et l’autre en complet désaccord avec eux-mêmes, avec leur conception de la vie universelle et de Dieu.
Il remplit les lacunes des témoignages ; il complète une description dont les traits généraux lui ont été fournis : on lui avait donné une ébauche, il en fait un tableau. […] Froissart, c’est le drame sans ses ressorts cachés, sans ce qui l’explique, sans sa moralité ; Comines, c’est le drame complet, moins peut-être quelque mise en scène, qui n’y eût pas beaucoup servi.
L’idée de liberté complète est un excellent point de départ pour arriver à une réglementation insupportable destinée en principe à sauvegarder cette liberté. […] J’ai moi-même envisagé jadis la morale tout autrement que je n’ai fait ici, et mon étude actuelle complète, je crois, sans les contredire, mes idées de jadis.
La preuve qu’il était né pour naviguer et se battre, c’est qu’il avait une complète inaptitude pour les affaires. […] La renaissance de la superstition, qu’il avait crue enterrée par Voltaire et Rousseau, lui semblait, dans la génération nouvelle, le signe d’un complet abêtissement.
Je ne suis donc pas un réaliste au théâtre, et, sur ce point, je suis en complet désaccord avec mon ami Zola et ses jeunes fidèles. […] Je vais faire une franche confession : je ne trouve pas que mon frère et moi ayons fait du théâtre à l’époque du complet développement de notre talent, sauf peut-être dans la Patrie en danger, — et encore c’est un genre pour lequel je n’ai guère plus d’estime que pour le roman historique ; — par là-dessus, j’ai brûlé mes premières pièces, n’en ai point en carton, et n’en ferai jamais plus.
On jouit sur cette hauteur d’un complet et perpétuel silence ; les bruits des vallées ne montent pas jusque-là ; on n’y entend que la chute accidentelle des petits coquillages pétrifiés qu’un mouvement du pied fait rouler jusqu’au bas de la montagne ou les imperceptibles sifflements que rend la brise en se tamisant sur les brins d’herbe mince, sèche et aiguë, qui percent les pierres comme de petites lances : accompagnement doux plutôt qu’interruption des hautes pensées que les hauts lieux inspirent. […] Il n’avait de complète sécurité qu’avec mon oncle, dont le caractère loyal et l’esprit ouvert l’avaient attiré.
., chacun de ces faits me semble s’accorder infiniment mieux avec l’idée que des moyens de transport occasionnels ont une efficacité suffisante pendant le cours prolongé des temps, pour peupler des îles, même très éloignées, plutôt qu’avec la supposition que toutes nos îles océaniques ont été autrefois rattachées aux continents voisins par des terres continues ; car dans cette dernière supposition la migration aurait probablement été plus complète, et, en admettant la possibilité des modifications, toutes les formes vivantes auraient été plus également modifiées en raison de l’importance considérable des relations d’organisme à organisme. […] Au contraire, la nature volcanique du sol, le climat, l’altitude et la grandeur de ces îles sont autant de points de ressemblance que les Galapagos ont avec les îles du Cap Vert ; mais quelle différence complète entre leurs habitants !
Cette innovation même atteste l’existence distincte et complète de la langue romane dans la Gaule du Nord. […] En effet, là il y avait d’abord cette antique possession de latin, plus complète que partout ailleurs. […] L’élision a prévalu ; et l’habitude a rendu la phrase complète, malgré la grammaire. […] Il ne faut que de la patience pour tirer de ces ruines la statue complète du passé. […] La preuve en serait longue, et je ne peux la donner complète.
Il a des larmes de pitié sous sa visière, mais il n’en abuse pas ; il sait s’agenouiller à deux genoux, et se relever aussitôt sans faiblesse ; il a l’équité et le bon sens qu’on peut demander aux situations où il se trouve ; jusqu’à la fin sur la brèche, il porte intrépidement l’épée, il tient simplement la plume : c’est assez pour offrir à jamais, dans la série des historiens hommes d’action où il s’est placé, un des types les plus honorables et les plus complets de son temps.
Fidèle à ces principes, suivez votre goût pour les lettres, et vous obtiendrez des gens de bien une sanction sans laquelle les plus grands talents n’ont rien qui soit digne d’être envié. » Certes, celui qui fait ainsi parler les grands esprits, et qui met dans leur bouche un sens si juste avec des paroles si complètes, est lui-même de leur postérité à bien des égards, et, si on ne le cite qu’au second rang, il ne fait pas d’injure au premier.
Corne a recueilli des pièces, lettres autographes et documents de diverse nature, qui seraient à consulter pour une biographie complète de l’illustre guerrier. — Quant aux appréciations militaires, j’ai profité dans cette étude d’un travail bien fait et très précis intitulé : Biographie et maximes de Blaise de Montluc, par M.
C’est dans le livre même qu’il faut voir ces modèles complets qui ne restèrent point à l’état d’idée, et qui se réalisèrent avec plus ou moins de gravité et de douceur dans ces figures encore charmantes et légèrement distinctes sous le voile, Mme du Pérou, Mme de Glapion, Mme de Fontaines, Mme de Berval.
Rabelais nous a donné la liste complète de ceux de Gargantua enfant après ses repas et les grâces dites : Puis… se la voit les mains de vin frais, s’écuroit les dents avec un pied de porc, et devisoit joyeusement avec ses gens.
elle a répondu avec ardeur, avec feu et sur tous les tons, à l’appel et au vœu des fondateurs du concours, non pas qu’il soit sorti de cette mêlée générale, où 251 concurrents étaient aux prises, une œuvre achevée, complète, et qui réunisse toutes les conditions que les législateurs d’autrefois en ces matières eussent exigées pour une parfaite couronne ; mais il y a nombre de pièces, et même parmi celles qu’on a eu le regret de devoir éloigner, où s’est montrée l’empreinte du talent, le signe distinctif du poète ; et quelques-unes enfin dans lesquelles, d’un bout à l’autre, un souffle heureux a circulé.
Gilbert a remarqué toutes ces choses dans sa complète et curieuse édition ; je ne fais que les répéter après lui et les étaler.
Je recommande de préférence aux curieux la première édition non corrigée, plus complète que les suivantes, plus salée de gros sel et plus voisine du vieil homme.
Au point du jour, au milieu d’un épais brouillard qui enveloppait la montagne, les trois colonnes se précipitèrent à la fois dans le bassin d’Olette ; « Jamais surprise ne fût plus complète ; nous arrivâmes sur eux comme des éperviers , » dit le Rapport de Cassanyes (4 septembre 1793).
. — Que s’ils joignaient à la possession de ces hautes vérités mathématiques le sentiment et la science de la nature vivante, la conception et l’étude de cet ordre animé, universel, de cette fermentation et de cette végétation créatrice et continue où fourmille et s’élabore la vie, et qui, tout près de nous et quand la loi des cieux au loin est connue, recèle encore tant de mystères, ils seraient des savants plus complets peut-être qu’il ne s’en est vu jusqu’ici, quelque chose, j’imagine, comme un Newton joint à un Jussieu, à un Cuvier, à un Gœthe tout à fait naturaliste et non plus seulement amateur, à un Geoffroy Saint-Hilaire plus débrouillé que le nôtre et plus éclairci. — Que s’ils y ajoutaient encore, avec l’instinct et l’intelligence des hautes origines historiques, du génie des races et des langues, le sentiment littéraire et poétique dans toute sa sève et sa première fleur, le goût et la connaissance directe des puissantes œuvres de l’imagination humaine primitive, la lecture d’Homère ou des grands poèmes indiens (je montre exprès toutes les cimes), que leur manquerait-il enfin ?
Elle trouve son application à peu près complète dans l’étude de Chateaubriand.
Pierre Clément, Chéruel, Bernier ; mais rien ne suppléait à une publication complète, et l’on doit savoir gré à M.
Ce livre, l’un des plus récréatifs et des plus substantiels qui existent, commencé d’abord presque au hasard, ne visant qu’à être une moquerie des romans de chevalerie et d’un faux genre littéraire à bout de vogue est devenu vite en avançant, sous cette plume fertile, au gré de cette intelligence égayée, un miroir complet de la vie humaine et tout un monde.
« Il arrive au vieux Louvre, nous dit M. de Luynes, sans être attendu, et il entre dans une salle sans savoir où il était ; il reconnaît que c’est l’Académie des Sciences ; il sort au plus tôt et arrive enfin à l’Académie française ; il prend place auprès de l’abbé Alary ; le directeur, qui est M. de Saint-Aignan, n’y était point. » Collé, qui nous complète, dit que Mirabaud présidait ce jour-là ; il tenait du moins le bureau en qualité de secrétaire perpétuel : à la vue du soudain confrère qui faisait son apparition, il ne quitta point le fauteuil pour le lui donner.
Cependant il s’est trouvé que bientôt après M. de Chateaubriand, qui avait vu l’Amérique, a écrit éloquemment dans ce genre ; Mmede Staël paraît avoir aussi senti l’étendue de nos pertes, mais la société a détourné ses idées ; l’intention de jouer un rôle absorbe toutes celles de M. de Chateaubriand : le dénûment rendra les miennes inutiles. « C’est ainsi que dans tous les genres tout reste à recommencer sur la terre. » Une partie de ces remarques a pu être imprimée déjà, mais on a ici la pensée au complet et dans toute sa sincérité.
ils ne feront pas mal peut-être, mais ce ne sera jamais bien complet, ni bien distingué, ce sera manqué par quelque endroit, tandis que, dans leurs vers de tous les jours, dans ces pièces sans prétention qu’ils jettent au gré de leur secrète fantaisie, il peut arriver qu’à tel moment ils atteignent à une note exquise, à quelque chose de pénétrant, à quelque chose de tout à fait bien, et qui mérite de vivre.
Un bel âge littéraire complet, ou du moins une vraie gloire de poëte de premier ordre, serait un bonheur et un coup de fortune pour tous ceux de valeur qui l’auraient précédé.
Campenon, a pieusement recueilli les Œvres complètes de l’oncle qui fut son premier maître et son ami.
On vit de longues séries complètes de Mémoires sur le xviiie siècle et sur la Révolution française ; M.
La puissance guerrière est une puissance toute d’impulsion, et il n’y a que de la guerre dans l’esprit de parti ; car tous ces principes constitués pour l’attaque, ces lois servant d’arme offensive, finissent avec la paix, et la victoire la plus complète d’un parti, détruit nécessairement toute l’influence de son fanatisme ; rien n’est, rien ne peut rester comme il le veut.
Peut-être n’a-t-il point les croyances dans leur plénitude ; mais les haines, je pense qu’il les ressent avec une complète sincérité.
Au lieu que chacun publie des recueils d’articles portant fâcheusement les tares de l’au-jour le jour, les uns vieillis, les autres disparates, ces critiques composeraient chacun un chapitre complet d’un livre d’essais qui serait annuellement la synthèse même de la cérébralité française.
Toutes ces thèses constituent un monisme pédagogique cohérent et complet.
Le roi d’Espagne qui, pour complaire à un clergé fanatique, livrait au bûcher des centaines de ses sujets, était plus blâmable que Pilate ; car il représentait un pouvoir plus complet que n’était encore à Jérusalem celui des Romains.
Rien ne subsistera de complet des poètes de ce temps.
Ainsi finit avec douceur et dignité celui qui n’avait jamais eu en lui ce qu’il fallait pour être un révolutionnaire complet, et qui, dans ses plus grandes hardiesses, s’arrêta toujours plus qu’à mi-chemin en deçà de Machiavel ou de Cromwell.
Lorsque, dans l’état nouveau de la conscience, il reste encore un souvenir de l’ancien état, l’être s’apparaît toujours à lui-même comme un ; s’il y a une scission plus complète, il semble scindé en deux et peut alors attribuer à un autre ce qu’il a fait lui-même.
J’ajoute que, pour que l’expérience fût complète et concluante, il faudrait un couple et poursuivre les mêmes études sur plusieurs générations en évitant tout croisement.
Sainte-Beuve, qui reproduit ces vers à titre de document, s’écrie avec raison : « Jamais l’harmonie musicale n’a versé plus d’enchantement dans une parole humaine. » Ainsi cette langue française, musicale, sonore, claire jusqu’à paraître lumineuse, amplement riche pour qui sait explorer ses trésors, est l’instrument le plus complet, l’outil le plus solide et le plus souple du sentiment et de la pensée.
Mais après les heures publiques les préfets sont en usage de donner encore des leçons particulières pour une rétribution qui n’est pas forte ; et cet usage est bon à conserver, parce qu’il ménage au préfet le moyen d’améliorer son sort par son travail, et qu’il est juste que les enfants qui jouissent d’un peu de fortune en usent pour rendre leur instruction plus complète.
Jamais plus d’effort, plus de tension, plus d’enflement n’ont abouti à un fiasco plus complet… Cette fille naturelle de Diderot, comme Mme Sand l’est de Jean-Jacques, n’a point la pléthore sanguine de son père.
Le Koran continuera de rester le livre inconnu dans les œuvres complètes de l’humouriste enchanteur à qui nous devons trois des livres les plus exquis qu’aient jamais produits les littératures.
On ne cherchera pas ici une biographie complète et définitive. […] Bernard Bouvier en tête de son édition, et son livre en suédois, qui représente aujourd’hui le tableau général le plus complet d’Amiel, — le chapitre des Nouveaux Essais de psychologie contemporaine que l’illustre doyen des études amielliennes, M. […] Sa psychologie de la brune impérieuse, appuyée sur ces expériences répétées, est-elle cependant complète ? […] Les bulles sont réussies, les individus ne le sont pas… La société seule représente une unité un peu complète… L’individu n’est qu’un point qui devient cercle, cellule, organisme, vie, pensée, et qui à travers toutes les formes momentanées que nécessite l’action, ne perd point de vue la sphère, la totalité, l’harmonie. Tête complète et profond diadème, Je suis en toi le secret changement.
Cette recherche n’appartient-elle pas à l’Histoire de l’art, et notre analyse de toutes les espèces de comique serait-elle complète si nous omettions celle-ci ? […] L’allusion à tous nos peuples sera claire et complète ; et nos Athéniens jaseurs, inconsidérés, frivoles, crédules et inconstants, seront métamorphosés dans cette risible volière en une foule de merles, d’étourneaux, d’oisons, et de pies. […] Néanmoins l’Euclion de Plaute n’est que le portrait d’un avare, tandis que l’Harpagon de Molière, et les personnages qui l’entourent, sont le tableau complet de l’avarice. […] Concluons que l’application du ridicule est plus complète chez Molière que chez Plaute, et qu’en ceci l’excellence appartient à l’imitateur. […] Sa physionomie porte, aussi bien que l’avare, dont il est le contraste, l’empreinte d’un caractère principal : cependant ces rôles n’égalent pas en comique l’incomparable Harpagon ; rôle peut-être le plus complet dans chacune de ses parties, qui jamais ait animé le théâtre.
Quel récit complet, intéressant, spirituel, moqueur, récit de longue haleine s’il en fut, la Vigie de Koat-Ven d’Eugène Sue ! […] Elle exigeait de sa mère — pour dernière faveur — le serment de publier ses œuvres complètes. […] d’une ruine complète les cartulaires de Saint-Vincent (Metz), de Saint-André, de Saint-Séverin (Bordeaux), et celui de l’abbaye de Vendôme. […] Monteil ; il en resta effarouché pour le reste de ses jours ; son ami absent, il a vécu dans un isolement complet. […] La mort de cette femme complète bien des pertes qu’a déjà faites l’empire vermoulu de Napoléon Bonaparte.
La foi n’est point l’assentiment donné à une opinion, ni à un nombre quelconque d’opinions » ; c’est la sensation de la présence divine, c’est la communication de l’âme avec le monde invisible, c’est le renouvellement complet et imprévu du cœur […] La lourde raison raisonnante arrive avec son casier de classifications sur une grande vérité de cœur ou sur un mot passionné de la Bible, l’examine « positivement, puis négativement », y démêle, « un enseignement, puis un encouragement », met chaque morceau sous une étiquette, patiemment, infatigablement, si bien que parfois il faut trois sermons complets pour achever la division et la preuve, et que chacun d’eux, à l’exorde, contient le mémento méthodique de tous les points traités et de tous les arguments fournis. […] Cet enchevêtrement vous lasse ; mais quelle force et quel élan dans cette pensée si méditée et si complète ! […] C’est l’exposé de toute une administration, c’est l’histoire entière de l’Inde anglaise, c’est la théorie complète des révolutions et de l’état politique qui arrive comme un vaste fleuve débordant pour choquer, de son effort incessant et de sa masse accumulée, quelque crime qu’on veut absoudre ou quelque injustice qu’on veut consacrer.
Tiersot a profité de la circonstance pour faire une étude complète sur Rouget, sa vie et ses œuvres. […] Il faut être complet, et le lecteur doit entrer dans le détail de « l’œuvre » de Rouget, quand on lui promet « Rouget de Lisle, son œuvre, sa vie ». […] « Le christianisme est trop uniquement moral ; la beauté chez lui est trop sacrifiée… aux yeux d’une philosophie complète, la beauté est un don de Dieu, comme la vertu, vaut la vertu. […] Voilà ses démarches, voilà ses lois, voilà son image complète. […] Quand on fait des dénombrements, il faut les faire complets.
Quelque rapprochement qu’on ait voulu faire entre ces choses, leur contraste est complet. […] Jamais la mélancolie maladive n’incarna son image plus complète sur des traits humains que dans cette figure. […] Cette solitude plus ou moins complète avait d’ordinaire pour compagne l’inaction, l’inquiétude, les agitations de l’âme. […] Enfin à dîner et le soir vifs sentiments de plaisir et joie complète d’exister. […] Je n’entends pas faire ici de Mme Georges Sand une étude complète.
Young était peut-être appelé par la nature à traiter de plus hauts sujets ; mais alors ce n’était pas le poète complet. […] Sur une nouvelle édition des Œuvres complètes de Rollin Février 1805. […] Dans un moment où l’on s’empresse de revenir aux anciennes méthodes d’enseignement, on apprendra sans doute avec plaisir que l’on prépare une édition des œuvres complètes de Rollin…… Cette belle entreprise est dirigée par un homme qui conserve le dépôt sacré des traditions et de l’autorité des siècles, et qui méritera dans la postérité, le titre de restaurateur de l’école de Boileau et de Racine.
Aujourd’hui, dans un pèlerinage à travers les boutiques de japonaiseries, j’ai l’idée de dédommager Vidal de sa déconvenue, en lui faisant faire une pièce de La Fille Élisa, sur un mode très chaste, et où un acte serait la mise en scène complète d’une condamnation à la cour d’assises, et où l’avocat, dans sa défense, raconterait toute la vie de l’accusée : une exposition tout à fait originale, et qui n’a point encore été tentée au théâtre. […] Samedi 27 octobre Rassérènement complet. […] » Jeudi 20 décembre Vitu, après avoir commencé son article du Figaro, par cette phrase : « — La chute complète et sans appel de Germinie Lacerteux 6 » — fait la déclaration suivante : « Il n’est pas un seul mélodrame de l’ancien ou des derniers temps, où les peintures des basses classes de Paris, ne soient mises en scène avec une verve, un coloris, un relief, et une vérité autrement saisissants. » C’est peut-être vraiment, monsieur Vitu, une critique un peu exagérée.
Au fond j’aurais pu dire dans mon interview d’Huret : J’ai donné la formule complète du naturalisme dans Germinie Lacerteux, et les livres qui sont venus après, ont été faits absolument d’après la méthode enseignée par ce livre. […] Alors Daudet me demandait quelles étaient mes convictions à ce sujet, et je lui répondais que malgré tout mon désir de retrouver mon frère, je croyais après la mort à l’anéantissement complet de l’individu, que nous étions des êtres de rien du tout, des éphémères de quelques journées de plus que ceux d’une seule journée, et que s’il y a un Dieu, c’était lui imposer une comptabilité trop énorme, que celle occasionnée par une seconde existence de chacun de nous. […] Auscultation des plus complètes, où il me dit qu’il y a dans le dos, bien des petites choses à droite, bien des petites choses à gauche, pas tout à fait satisfaisantes, mais que les poumons sont en bon état, et qu’il n’y a pas à craindre une fluxion de poitrine.
Stevens s’étonne de l’absence complète du sentiment de l’art chez la plupart des grands écrivains, affirmant qu’il n’en est pas ainsi à l’égard de la littérature chez les peintres de talent, même chez ceux qui n’ont pas fait d’humanités, déclarant qu’on ne les trouverait jamais à lire un livre d’auteur médiocre. […] Et pour cette opération, ayant obtenu un beau complet gris perle, et suivi d’un vacher, il courait les foires, mais aussitôt qu’on l’apercevait, on s’écriait : « C’est le gars aux vaches robinières ! […] » Et il s’écrie après un silence, qu’il n’a pas la faculté de la parole, qu’il n’éprouve pas la jouissance de l’inspiration, qu’il est gêné par la peur des choses communes… laissant apercevoir le désir passionné de greffer sur son talent, pour la complète réussite de sa carrière, l’éloquence d’un Lamartine, et de doubler sa littérature, de la publicité d’un homme politique.
Il a déployé une adresse et un soin de métier extrêmes pour sauvegarder la possession et l’expression complètes de ses initiatives, prises sur le vif et sur le fait. […] Le vélin que les parcheminiers d’un moutier voisin fournissaient, passait de main en main jusqu’à l’achèvement complet. […] Apollinaire cite lui aussi le distique en 1911 : voir Guillaume Apollinaire, « Les impromptus de Jean Moréas » (La Vie anecdotique, 16 juin 1911), Œuvres en prose complètes, textes établis, présentés et annotés par Pierre Caizergue et Michel Décaudin, t.
À ce titre, leur notion s’attache à la notion du moi persistant ; dès lors, ce moi cesse de nous apparaître comme un simple dedans ; il se garnit, se qualifie, se détermine ; nous le définissons par le groupe de ses pouvoirs, et, si nous nous laissons glisser dans l’erreur métaphysique, nous le posons à part comme une chose complète, indépendante, toujours la même sous le flux de ses événements. […] VIII Lorsque, par les expériences du toucher, de la vue instruite et des autres sens, nous avons acquis une idée assez précise et assez complète de notre corps, et qu’à cette idée s’est associée celle d’un dedans ou sujet, capable de sensations, souvenirs, perceptions, volitions et le reste, nous faisons un pas de plus.
Je m’en tiens à ma peine, et eux à la leur. » Il disserte ensuite un moment avec une sérénité complète sur les avantages comparés de la vie et de la mort. […] La ressemblance de cette philosophie occulte avec la philosophie de Socrate et de Platon est trop complète pour que cette similitude soit l’œuvre du hasard.
Sa femme, qu’il avait réduite à un ilotisme complet, était en affaires son paravent le plus commode. […] Une cargaison de futilités parisiennes aussi complète qu’il était possible de la faire, et où, depuis la cravache qui sert à commencer un duel jusqu’aux beaux pistolets ciselés qui le terminent, se trouvaient tous les instruments aratoires dont se sert un jeune oisif pour labourer la vie.
Or, du moment où les papes ont un gouvernement, ils ont des ministres ; et si au nombre de ces ministres ils ont le bonheur de trouver un homme supérieur, modéré, dévoué jusqu’à l’exil et jusqu’à la mort, comme Sully était censé l’être à Henri IV ; si ce rare phénix, né dans la prospérité, éprouvé par les vicissitudes du pouvoir et du temps, continue pendant vingt-cinq ans, au milieu des fortunes les plus diverses, en butte aux persécutions les plus acerbes et les plus odieuses, à partager dans le ministre, sans cause, les adversités de son maître ; si le souverain sensible et reconnaissant a payé de son amitié constante l’affection, sublime de son ministre, et si ce gouvernement de l’amitié a donné au monde le touchant exemple du sentiment dans les affaires, et montré aux peuples que la vertu privée complète la vertu publique dans le maître comme dans le serviteur ; pourquoi des écrivains honnêtes ne rendraient-ils pas justice et hommage à ce phénomène si rare dans l’histoire des gouvernements, et ne proclameraient-ils pas dans Pie VII et dans Consalvi le gouvernement de l’amitié ? […] Après s’être longuement entretenu avec lui, traitant divers sujets pendant la conversation, il le quitta si enchanté de sa douceur, de sa gaieté, de la sagesse de ses réflexions et de ses raisonnements, qu’il assura aussitôt de son adhésion complète le chef du parti Mattei, le priant de commencer les démarches parmi ceux de sa faction.
C’était un des hommes les plus complets qui eussent jamais existé. […] Nous donnons le passage presque entier, comme la plus complète et la plus pieuse définition de la philosophie de la lutte, de l’abnégation, de la douleur divinisée : Mon fils, dit le Maître, observez bien les mouvements opposés de la nature et de la grâce.
Enfin, on voulait une image complète de la vie dans une comédie sans incidents, sans coups de théâtre, sans complications invraisemblables ; où tout fût une cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire, si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries de Scapin, mais le sourire de la raison émue et réjouie par le spectacle d’événements sérieux présentés sous une forme plaisante. […] Le plus grand nombre est indirect : ce sont des confidences du cœur humain dont ses devanciers n’ont entendu que la moitié, et qu’il complète.
IV Des analyses précédentes ; et des définitions de l’origine et de la nature de ces trois arts spéciaux de la peinture, de la littérature et de la musique ; et de ce que la peinture est l’art des visions par l’instrument des lignes et des couleurs, la littérature l’art des idées abstraites par l’instrument des mots, la musique par l’instrument des sons l’art des sentimalités, c’est-à-dire des émotions si multiples et confuses qu’elles ne s’expriment ni en lignes ni en mots ; et de ce que le premier de ces arts est l’agent des sensations tactiles, le second des sensations intellectuelles, le troisième des passionnelles ; de cela semblerait résulter, contrairement à la théorie citérieure, la nécessaire union de ces arts afin de susciter en l’âme les sensations d’une vie complète ; si, dès le début, le développement de chaque art n’avait suivi cette loi essentielle : la majoration, en chaque artiste, des sensations de l’ordre de son art, et la diminution des autresac. […] Pour les fêtes bayreuthiennes de 1876 l’indifférence de mes quinze ans fut complète ; et telle mon incurie des auditions wagnériennes du Cirque-d’Hiver, des pierres là-bas jetées à M.
L’œuvre de Dickens n’étant pas, par excellence, une œuvre de réalisme descriptif, mais bien une déformation émue du spectacle social, formule un jugement sur ce qui est aimable ou détestable dans le monde, aboutit à fonder une sorte de morale pratique qu’il sera intéressant de connaître, qui n’est ni la morale de ce temps, ni celle du pays où Dickens est né, et qui donnera des lumières complètes sur ses inclinations et son idéal. […] Avec son contemporain et ami Carlyle, qui possédait plus de véhémence, plus de culture et d’idées, il est un excellent exemplaire de cette sorte de gens qui sont en somme les grands parleurs et les grands acteurs de l’humanité, qui lui ont fourni la plupart de ses héros secondaires de Thémistocle à Garibaldi, de ses orateurs, de ses écrivains populaires, catégorie d’êtres impulsifs, généreux, entraînants, dont il faut distinguer soit les observateurs, les artistes qui ne savent que percevoir et décrire, soit les grands hommes complets, penseurs, poètes ou conducteurs de peuples, dans l’œuvre et la carrière de qui se manifestent, en leur importance et leur subordination, la connaissance, le sentiment et la conception du monde.
Il s’ensuit que les poètes, ces organes réputés divins de l’imagination du genre humain, ont été forcés d’introduire dans le poème épique, ce grand résumé chanté des deux mondes, un monde invisible à côté et au-delà du monde visible, la matière et l’esprit, l’homme complet, héros ou martyr sur la terre, demi-dieu dans les olympes, ou supplicié dans les enfers. […] La raison de cette complète originalité de Molière est toute simple.
La réflexion appliquée à la recherche des droits et des devoirs de l’homme faisait apercevoir le vide des institutions existantes ; on sentait vivement le besoin d’une régénération complète du corps social. […] Les grands dogmatismes sans critique du xviie siècle avaient engendré le scepticisme de Hume, et dans toute l’Europe l’indifférence en métaphysique était complète.
Michelet l’achève en fantôme après l’avoir posé en sphinx, et le fantastique est complet ! […] VII Car, voilà en définitive la vraie gloire du cardinal de Richelieu, voilà ce qui le classe parmi les hommes politiques les plus complets qu’ait eus l’histoire, aussi bien par le cœur que par le cerveau.
Marivaux était arrivé, on peut le dire, à l’entière et complète perfection de son talent ; il l’avait varié en bien des genres ; il avait fait de son fruit fin et musqué les cadeaux de dessert les plus excellents ; mais tout ce qu’il avait à donner de bon, il l’avait produit et à plusieurs reprises ; les variétés, les distinctions qu’il pouvait y faire encore, n’étaient plus sensibles que pour lui seul : aux yeux des autres, il se répétait.
Arago a composées avec le plus de goût et de succès est celle du célèbre Écossais James Watt, ce héros de l’industrie, cet Hercule ingénieux du monde moderne ; il se complaît, après une enquête complète et consciencieuse qu’il est allé faire sur les lieux, à nous exposer ses procédés d’invention en tout genre, ses titres à la reconnaissance des hommes.
Vicq d’Azyr, enlevé avant l’âge, manqua à cette fondation et à cette renaissance complète sous le Consulat, ou plutôt on peut dire qu’il y assista encore dans la personne de ses amis et confrères survivants, nourris du même esprit, les Thouret et les Fourcroy.
Il l’a fait précéder d’une note bibliographique assez détaillée, et qui permet d’attendre le travail complet que M.
. — Mais je n’ai pas à analyser ici les productions de Guérin ; il me suffit d’en rappeler l’idée et d’en provoquer le réveil : ses œuvres complètes, on nous l’annonce enfin, vont paraître, prose et vers, lettres et fragments d’art, grâce aux soins des mêmes amis qui se sont voués à l’honneur de son nom et à la conservation de sa mémoire.
Cicéron convient qu’un tel travail est ce qu’on lui demande et ce que tout le monde attend de lui ; mais il faudrait pour cela un complet loisir et une liberté d’esprit qui lui est refusée.
Par le choix, par la méthode et le complet de ces collections, Marolles s’est placé au premier rang des amateurs et des curieux, et s’est acquis l’estime et la reconnaissance des artistes.
j’ai quelque regret d’assister à ces menus détails, je ne blâme point qu’on s’y livre, et même il le faut bien, puisqu’on les exige aujourd’hui et qu’une étude n’est pas censée complète sans cela : mais je regrette qu’ils soient devenus possibles ; je regrette qu’on n’ait pas brûlé, une bonne fois, tous ces brouillons, aussitôt employés, que tous ces copeaux tombés à terre n’aient pas été jetés au feu.
Prenons donc Bonstetten dès le début, en profitant de l’excellente et complète étude que M.
Le désir de connaître et déposséder enfin les œuvres complètes du frère s’en était accru et comme irrité.
Cet homme que j’ai tant lu et (je puis dire) tant connu autrefois à force de le lire, je viens de l’approcher de nouveau, je viens de l’entendre ; la Correspondance qu’on publie me l’a rendu au complet, vivant, parlant, dans ses jets et ses éclairs, dans ses éruptions et ses effusions de chaque jour, et je me suis senti de nouveau sous le charme, sous l’ascendant.
Quelle idée du ministre, influent de tout temps, et principal vers la fin, qui en représente la politique et qui la personnifie jusqu’à un certain point ; qui en formula du moins la théorie la plus complète, et qui, après l’avoir vaillamment défendue envers et contre tous, vient aujourd’hui plaider en historien la même cause ?
quand on publie ses Mémoires de son vivant, on s’expose à un jugement complet de son vivant ; on le réclame ; car ne demander qu’un simple jugement littéraire en venant présenter au public toute sa personne, toute sa vie, ce serait par trop diminuer le droit du lecteur et rabaisser sa juridiction.
Il est assez singulier toutefois que, reproduisant avec autant de soin ses anciens titres littéraires, il ait précisément omis celui qui fut et qui est encore le plus vivant, celui qui mérite d’être cité, comme il l’a été, en effet, dans toute histoire littéraire un peu complète de la Révolution.
Et encore, à propos des occasions prochaines de péché qu’il importe de s’interdire : « Il tenait que c’en était ordinairement une dangereuse d’aller à la comédie, au bal et autres semblables spectacles ; aussi ne s’y trouvait-il jamais depuis longtemps : sur quoi je comptais si fort, que quand j’avais à lui parler de quelque chose dont il m’avait fait l’honneur de me charger, je m’informais si, ce jour-là, il y avait comédie ou bal ; j’étais sûr, en ce cas, de le trouver dans son appartement. » Et ceci qui complète et qui achève : « L’on sait qu’il s’est répandu un bruit, mais bien fondé, l’année dernière (1714), que les comédiens, après la mort de Monseigneur, ayant demandé à notre prince l’honneur de sa protection, surtout pour obtenir du roi une seconde troupe, il leur répondit qu’ils ne devaient nullement compter sur sa protection, qu’il n’était pas en pouvoir d’empêcher leurs exercices, mais ne pouvait se dispenser de leur dire qu’il était indigne qu’il les fissent, particulièrement fêtes et dimanches. » Ce ne sont pas là des calomnies, ce sont des éloges20.
Sa science d’archéologue était des plus étendues et des plus complètes.
Ainsi cette première inconvenance était complète, et M.
Ici comme tout à l’heure, la description du local est minutieuse, et complète ; c’est un inventaire.
Il y a, dans ce tableau complet de la captivité et des travaux de Sainte-Hélène, de quoi confirmer et transporter tous ceux qui croient surtout au génie et qui l’idolâtrent ; de quoi ramener et réconcilier ces autres esprits, moins enthousiastes, qui étaient restés surtout sensibles aux dernières fautes d’un règne où tout fut immense ; de quoi émouvoir enfin et confondre en réflexions salutaires ces âmes délicates qui mêlent au spectacle de toute grande infortune humaine une idée religieuse d’expiation.
Charles Nodier, Victor Hugo, avaient énergiquement tonné contre la bande noire ; des savants positifs, les antiquaires de Normandie, M. de Caumont, Auguste Le Prévost, un si bon et si aimable esprit, décrivaient et remettaient en honneur les monuments, églises, restes d’abbayes et de moutiers, de leur riche province ; pionniers utiles, ils amassaient des matériaux pour un futur classement complet qui se ferait d’après l’observation comparée des caractères.
Le personnage de Don Quichotte n’est complet qu’à sa seconde sortie et lorsqu’il est suivi de Sancho : ce n’est qu’au moyen de cette antithèse perpétuelle et de cette alliance boiteuse que l’action a tout son sens désormais, qu’elle a sa prise et sa portée en toute direction.
Tous ces morceaux, se rejoignant en effet aujourd’hui, composent une Histoire à peu près complète : la tâche de son digne fils, nous le dirons, devra être de la parfaire entièrement et de la corroborer un jour.
La Visite à Paul de Kock est reproduite dans le volume intitulé : Le Théâtre du Figaro, pas tout à fait aussi complète que dans le volume des Statuettes.
. — Je recommanderai à ceux qui voudraient se faire une idée assez complète du mouvement actuel et de l’entreprise des Félibres une Étude sur la Littérature et la Poésie provençales, par M.
Rousset une histoire complète des campagnes faites en Westphalie et dans le Hanovre en 1757 et 1758.
J’ai bien du regret de ne pouvoir supporter à aucun degré la voiture : sans quoi j’irais pour avoir l’honneur de vous remercier et pour vous exposer de vive voix d’une manière plus complète mes raisons et mes excuses.
Puységur donnait et compilait dans un Traité complet le résumé de son expérience, mais le génie était absent.
On a fort applaudi et l’on goûte de nouveau à la lecture cette parole de moraliste sur l’indulgence : « Pour moi, je le confesse, le résultat d’une longue suite de jours qui ne sont pas sans souvenirs, n’aura pas été uniquement de rendre mes convictions d’autant plus inébranlables, mais aussi, mais surtout de m’apprendre que l’indulgence, dont on se vante, a encore des rigueurs que n’aurait pas une complète justice105. » De simples mots ont produit un effet au passage : « Voilà, me dit-il un jour (en parlant de l’abbé Émery), voilà la première fois que je rencontre un homme doué d’un véritable pouvoir sur les hommes, et auquel je ne demande aucun compte de l’usage qu’il en fera. » Ce me dit-il un jour a fait mouvement ; il s’agissait de Napoléon.
présentement (1716), qui sache faire des vers marqués au bon coin. » Au même moment, il traite l’auteur du Diable boiteux comme un faquin du plus bas étage : « L’auteur, écrit-il, ne pouvoit mieux faire que s’associer avec des danseurs de corde : son génie est dans sa véritable sphère. » Réfugié à Bruxelles en 1724, il prie son ami l’abbé d’Olivet de lui envoyer un paquet de tragédies ; en voici la liste : elle serait plus complète et plus piquante, si Rotrou ne s’y trouvait pas : Venceslas, de Rotrou ; Cléopâtre, de La Chapelle ; Géta, de Péchantré ; Andronic, Tiridate, de Campistron ; Polyxène, Manlius, Thésée, de La Fosse ; Absalon, de Duché.
On a reproché à la religion chrétienne d’avoir affaibli les caractères : l’Évangile a eu pour but de combattre la férocité ; or il est impossible d’inspirer tout à la fois beaucoup d’humanité pour ses semblables, et la plus complète insensibilité pour soi.
La célébrité qu’on peut acquérir par les écrits est rarement contemporaine, mais alors même qu’on obtient cet heureux avantage, comme il n’y a rien d’instantané dans ses effets, d’ardent dans son éclat, une telle carrière ne peut, comme la gloire active, donner le sentiment complet de sa force physique et morale, assurer l’exercice de toutes ses facultés, enivrer enfin par la certitude de la puissance de son être.
Inexplicable phénomène que cette existence spirituelle de l’homme qui, en la comparant à la matière, dont tous les attributs sont complets et d’accord, semble n’être encore qu’à la veille de sa création, au chaos qui la précède !
La résipiscence ne pouvait être complète à ses propres yeux que quand il aurait contribué à rendre un trône aux frères de Louis XVI, auxquels il s’accusait d’avoir involontairement arraché le trône et la vie.
Édition : Œuvres complètes, éd.
Œuvres complètes, Paris, Didot. 3 vol. gr. in-8. — A consulter : Lady Blennerhassett, Mme de Staël et son temps, trad.
La naturalisation, quant aux caractères et aux mœurs, est aussi complète que possible.
Dans l’histoire de notre littérature on trouve de la morale mêlée à presque tous les écrits populaires ; on en trouve même des traités complets, sous forme de codes de conduite.
Ce triomphateur, ne se souciant point de rentrer à Londres sans avoir fait, chez nous, le tour complet des hommes et des choses, manifesta le désir de se rencontrer avec Moréas.
Donner vaut mieux que recevoir 237. » « Celui qui s’humilie sera élevé ; celui qui s’élève sera humilié 238. » Sur l’aumône, la pitié, les bonnes œuvres, la douceur, le goût de la paix, le complet désintéressement du cœur, il avait peu de chose à ajouter à la doctrine de la synagogue 239.
Mignet a repris d’ensemble ce beau sujet et en a composé un récit complet, grave, serré, intéressant et définitif, qu’il publie en ce moment.
Le jeune prince comprit à l’instant les grandeurs et les faiblesses de cette dernière campagne de 1814, et par où elle avait manqué ; il dit à ce sujet ce mot remarquable, et qui a déjà été cité : « Mon père et ma mère n’auraient dû jamais s’éloigner de Paris, l’un pour la guerre, l’autre pour la paix. » La curiosité une fois apaisée sur ces parties à la fois les plus classiques et les plus vives, Marmont reprit chronologiquement la suite des campagnes, l’expédition d’Égypte, la campagne de Marengo, celles d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram, de Russie : il recommanda vivement au jeune prince, pour cette dernière, l’Histoire de M. de Ségur, non pas comme l’ouvrage le plus didactique ni peut-être le plus complet militairement, mais comme celui où l’on trouve le plus la vérité de l’impression.
Le jour de cette affaire devant le Conseil, Franklin était vêtu d’un habit complet de velours de Manchester.
On étudie l’homme pour en avoir une idée bien incomplète, mais encore une idée ; dans les psychologues, dans les moralistes, dans les philosophes, pour voir quelle idée générale il se fait de l’ensemble des choses et par conséquent quelles sont les tendances générales, très différentes, du reste, de son âme ; dans les historiens, pour voir ce qu’il a été aux différents temps, ce qui élargit et complète et fait plus vraie la notion qu’on peut avoir de lui ; en lui-même enfin, ce qui n’est qu’une façon de parler et ce qui veut dire qu’on regarde avec attention ses amis, ses voisins et les gens que l’on rencontre.
I La lecture des romans de Flaubert, faite du point de vue qui vient d’être indiqué, laisse peu de chose à dire sur le Bovarysme des individus, en tant qu’il donne naissance au relief comique des personnages6.Flaubert se complète ici par Molière : Le Bourgeois gentilhomme, Les Précieuses ridicules, Les Femmes savantes nous montrent autant de cas de Bovarysme dont la démonstration est trop aisée pour qu’on y insiste.
Ici encore le réel exact et complet, bien qu’il ait montré pouvoir exceller à le rendre, ne l’attire pas.
Huysmans, semblera rigoureux, complet, et extraordinairement voisin de la nature.
Mariotte, Œuvres complètes ; Leyde 1717.
Et, si Balzac n’est pas un écrivain complet, peut-être cela tient-il à ce qu’il n’était pas sensible, autant qu’il l’eût fallu, à la grâce intime, à l’harmonie, au discret balancement des phrases. » Je crois cependant avoir assez insisté sur le rôle de l’harmonie dans le style ; j’en ai fait une qualité importante de la prose et j’ai même écrit un long chapitre sur l’harmonie des mots et des phrases.
Or, le reflet n’est qu’une réplique ; de là, le manque complet d’originalité chez ces disciples.
« Commençons par celui qui l’a le mieux connue et qui certes ne l’a pas flattée, La Rochefoucauld. » Ne vous méprenez pas, lecteur zélé ; souvenez-vous que « les deux seules bonnes et complètes éditions sont celles de Renouard, 1804 et 1817, et celles de la collection Petitot.
Appelons ces axiomes vérités absolues ; à l’instant la théorie se complète.
Arrivé au bon manuscrit, il montre par des raisons logiques que toutes ses parties se tiennent, qu’elles forment un cours complet de dialectique, que des ressemblances de style et diverses autres probabilités indiquent que cette dialectique est celle d’Abailard, citée dans la Théologie chrétienne par Abailard lui-même.
Vous voyez qu’il n’est nullement « homme de lettres. » C’est qu’il est né à une époque de vie complète, de développement intégral et harmonieux de l’être humain. […] * * * Peut-être ne retrouverez-vous point tout cela au complet dans le drame qu’on va jouer devant vous. […] Car les pédants traditionnels pouvaient du moins donner les raisons de leurs timidités obstinées : au lieu que je sens, à chaque instant, sous les superbes assertions d’un Desgenais, la plus complète inanité de pensée. […] Oui, les Faux Bonshommes, ou les Hommes, tel serait le titre complet de la comédie de Barrière. […] Kabanov : Mais, maman, nous ne faisons que supplier Dieu jour et nuit pour qu’il vous donne santé, prospérité complète et réussite dans vos affaires.
La raison s’en déduit de la tendance même d’un art qui n’excelle jamais davantage qu’en excitant la surprise par le complet développement des passions violentes : or, où se rencontrent-elles plus fortes, plus impétueuses, et, en quelque sorte, plus aveuglement instinctives que chez les hommes à demi barbares et à demi civilisés. […] Il représente les Grecs, et Pyrrhus à leur tête, n’épargnant rien, et n’assouvissant qu’avec peine leur soif du sang excitée par la seule attente d’un triomphe complet. […] Laissons à part l’ordre des chants de l’Iliade, dont nous réservons la complète analyse à l’application de toutes les règles : jetons les yeux sur les autres poèmes. […] En effet c’est de la complète réunion des qualités qui doivent les composer, que résulte définitivement leur intégrale beauté : voilà le principe : voici quelle en est la meilleure application ; l’Iliade. […] Trop faibles pour considérer sous tant de rapports une ample matière dont l’étude ne serait jamais complète, resserrons-la dans la concentration des vues directes de notre art, et bornons-nous à constater méthodiquement l’existence de nos règles par la perfection de l’Iliade, qui, sublime, variée, immense comme la nature même, ne se laisse analyser comme elle qu’en quelques principes généraux, puisqu’on ne peut ni la saisir, ni la pénétrer toute entière.
En un mot, il eut la diathèse romantique complète, intégrale et sans qu’il y manquât rien. — Un Français ne peut pas se figurer très nettement ce que c’est que cette diathèse. […] Bien plutôt une réalité choisie. » — On trouverait une théorie à peu près complète de l’art classique, et particulièrement de l’art classique français, éparse dans les œuvres de Nietzsche. […] Eh bien, elle se place en face du monde, vous entendez bien, du monde, et elle se propose de le connaître et de l’expliquer, d’en donner une connaissance réelle et vraie ; réelle, c’est-à-dire complète ; vraie, c’est-à-dire logique, liée, systématique. […] Combien plus heureux était Corneille, « notre grand Corneille », comme s’exclamait Mme de Sévigné avec l’accent de la femme devant un homme complet, combien supérieur le public de Corneille à qui il pouvait faire du bien avec les images de la vertu chevaleresque, du devoir sévère, du sacrifice généreux, de l’héroïque discipline de soi-même ! […] Et puis il est très bon, il est de première importance que, de temps en temps, que souvent, quelqu’un tasse des opinions humaines, des croyances humaines et des plus enracinées et des plus imposantes une révision complète, absolue, intégrale et radicale.
Il nous apporte des lumières nouvelles sur l’âme humaine et, en même temps, manifeste une ignorance complète des vérités psychologiques les plus élémentaires. […] Abel Lefranc, une édition complète. […] Quant à la phrase elle-même, on peut y chercher l’expression complète de la pensée d’Anatole France. […] Il espère par là inciter les jeunes gens à réaliser en tout un contraste complet avec ces grotesques. […] Ce livre, qui tour à tour attire ou repousse, forme le dernier et l’un des plus complets témoignages d’un mode de sentir commun à toute une génération.
Si la vraie et complète critique ne naît qu’au xixe siècle, cela ne tient pas à ce que le goût du xixe siècle ait été plus éveillé ni plus exercé que celui du siècle précédent. […] Dites que, pour créer un homme complet et sain, l’éducation du goût ne peut pas aller sans une éducation morale, d’accord. […] Demi est le mot important : la demi-métamorphose donne le Génie du Christianisme et Port-Royal, là où la métamorphose complète donnait le chrétien du xviie siècle, et l’absence de métamorphose la critique voltairienne. […] Certes la vie esthétique n’est pas livrée à l’anarchie individuelle, et elle comporte des courants communs de goût, qui peuvent réunir des générations très éloignées, et dont le type le plus complet est ce qu’on pourrait appeler la grande artère, le grand central du goût : la chaîne classique d’Occident qui va pour nous d’Homère à Anatole France. […] Mais le critique et l’organique, qui sont la chaîne et la trame de la vie sociale, ils sont aussi la chaîne et la trame de la vraie critique, de la critique complète.
Ce médecin retroussait sa manche, plongeait la main dans la terrine et en tirait une peau de femme, bien complète ; après avoir constaté l’état de la préparation, il la replongeait dans le bain, en disant : “Voici le carnaval, elles ne seront pas rares cette année.” […] Il y a bien d’autres récits que des histoires d’ivrognes dans ce livre, mais celles-ci sont si complètes qu’il les faut reproduire presque textuellement pour ne pas paraître les avoir arrangées. […] Ce titre n’est pas tout à fait une supercherie, car chacun de ses trente récits est une histoire complète, ayant son exposition, son développement et, sous une forme légère, sa philosophie. […] « Parmi les questions qu’il fit, quelques-unes attestaient une si complète ignorance des choses les plus ordinaires que plusieurs de mes camarades sourirent. […] Les réponses de Thiard furent sincères et l’éloge si complet, que Napoléon s’écria : « — Mais c’était donc réellement un homme que ce prince-là !
Il nous doit, et il nous donnera (n’ayez aucune crainte), la liste complète de tous nos péchés et de toutes nos lèpres. […] Les religieuses de la Visitation ont entrepris de donner au public une édition authentique et complète des écrits de saint François de Sales. […] L’histoire des origines de l’ordre y est rapportée copieusement et animée par toutes sortes de menues anecdotes, dont on ferait aisément des enluminures, pour illustrer les Œuvres complètes de saint François de Sales. […] Il est fort complet, tel qu’on pouvait l’attendre du laborieux professeur à qui nous devons une des meilleures éditions d’Aristote qui soit au monde. […] Quel dommage que nous n’ayons pas, en France, un ouvrage complet sur cette période décisive où la limpidité de l’esprit grec se troubla et où apparurent les premiers linéaments de l’esprit moderne !
Au moins, le vide sera complet. […] Cette fois, la séparation fut complète, mais on peut voir par la dernière phrase de Victor Hugo que son amitié pour Sainte-Beuve était vivace. […] La guérison fut complète et est à ajouter à celles que nous signale notre cher docteur Bianchon. […] Elle en avait pris l’habitude de manger à peine, et cette abstinence presque complète avait insensiblement amené un rétrécissement de l’estomac qui finit par devenir mortel. […] En revanche, les femmes peuvent circuler sans danger dans les rues, en tout temps ; pour elles seulement il y a amnistie complète et éternelle.
Thiriot m’a envoyé, de votre part, un exemplaire complet de vos œuvres. […] Incessamment le manuscrit sera complet, les planches gravées ; et nous jetterons tout à la fois onze volumes in-folio sur nos ennemis. […] Quand le bien atteint son point de perfection, il commence à tourner au mal ; quand le mal est complet, il s’élève vers le bien. […] Dès qu’on s’est voué à ce culte, on jouit d’une félicité complète ; car qui peut être plus heureux que celui qui ne fait que ce qui lui plaît ? […] J’étais en train, lorsque j’ai reçu votre lettre, de préparer une édition complète de mes ouvrages ; j’ai tout laissé là.
Francis de Miomandre Gide, s’embarquant pour l’Algérie, en compagnie de sa femme, d’Henri Ghéon et de l’œuvre complète de Dostoiewsky, ne manquait pas de rendre visite au jeune provincial qui entretenait son culte à Marseille. […] dès septembre sur l’Aisne, compose un poème qui avoue une lucidité complète. » Il était absolument interdit de tenir un journal dans l’armée allemande. […] Froide pluie, nuit toute-puissante où se noyaient nos songes, quand, devant nous ministres, maréchaux, multiples étrangers, s’emparaient d’une gloire si complète et si diverse à la fois qu’ils voulaient aussitôt se l’expliquer l’un à l’autre, franchie la grille du jardin ! […] Voir la notice de Mont de Piété (1913-1919) dans André Breton, Œuvres complètes I, éd. de Marguerite Bonnet, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 1065-1070. […] Voir la notice de Guy Tessier dans Jean Giraudoux, Œuvres romanesques complètes I, éd. de Jacques Body, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1990, p. 1213-1220.
— Mais quand donc aurons-nous de Rousseau une édition tout à fait complète et digne de lui ? […] Je prends presque au hasard, dans la suite complète des lettres de Rousseau à Mme de Verdelin, quantité de mots touchants et émus qui sont en parfaite contradiction avec le ton à demi ironique et aigre-doux qui règne dans la page des Confessions où il est parlé d’elle ; par exemple : « Votre éloignement me fait bien sentir ce que j’ai perdu ; vos bontés ne m’ont fait d’effet que quand elles m’ont été ôtées, et je puis vous dire d’un cœur vraiment pénétré qu’elles vous ont acquis un serviteur fidèle, qui le sera jusqu’à son dernier soupir.
Pour plus de netteté, nous diviserons notre examen en trois parts : 1 ° nous parcourrons les pièces purement pastorales, celles qui nous manifestent Théocrite comme le maître incomparable du genre ; 2 ° nous insisterons sur quelques morceaux plus élégiaques qu’idylliques, mais d’une extrême beauté, tels que la Magicienne, le Cyclope, et dans lesquels Théocrite s’est placé au premier rang parmi les peintres de la passion ; 3 ° enfin, si nous voulions être complet, nous aurions à dire quelque chose des pièces de divers genres, héroïques, épiques, satiriques, dont quelques-unes (comme les Syracusaines), moins originales peut-être au temps de Théocrite, sont pour nous des plus neuves et nous rendent des tableaux de mœurs au naturel. […] Si je voulais donner idée de l’impression que j’en reçois, je n’aurais qu’à rappeler ce vers de Virgile : Pascitur in magnâ silvâ formosa juvenca ; et cet autre vers de Lucrèce : Per loca pastorum deserta atque otia dia La première partie de cette idylle est donc toute calme et riante : pour mieux décider Thyrsis à chanter les couplets qu’il lui demande, le chevrier lui offre une coupe dont il lui fait une ravissante description, et il y complète par les paroles l’intention des ciselures ; puis il finit par cette réflexion mélancolique, qui sert comme de transition au chant funèbre de la seconde partie : « Allons, chante, ô mon bon !
Tant que René Dussaud n’aura pas publié le texte complet de son rapport, attendons. […] C’est donc toujours lui qui s’exprime dans les deux registres, théorique et pratique, mais il est instructif de relever les accords complets ou les contrastes apparents.
Prenons un exemple, et supposons que trois naturalistes, bons logiciens, aient perdu à la suite d’une maladie le souvenir net et complet de la nature. […] Il est dépendant, au contraire, et de la manière la plus complète, dépendant non de telle ou de telle notion particulière, mais de l’intelligence même d’Uranie, de son intelligence tout entière, avec sa richesse de connaissances et sa largeur de vues, mais aussi avec ses préjugés, son ignorance, sa faiblesse, son humanité enfin et ses sottises.
Blaze de Bury, écrivain de l’école ascétique, renfermé comme dans les cloîtres studieux de la religion littéraire, a publié, il y a douze ans, une complète étude sur le génie de Goethe et une incomparable traduction du drame de Faust ; nous nous en servirons, comme on se sert, dans les ténèbres d’une langue inconnue, d’une lumière empruntée qui fait rejaillir de tous les mots les couleurs mêmes de cette langue, ou comme on se sert, dans un souterrain, d’un écho qui répercute le bruit de tous les pas de ceux qui vous devancent dans sa nuit. […] Car le scepticisme complet mène au mépris de la création, de soi-même et de Dieu : c’est le suicide par le blasphème, c’est le déicide par le désespoir.
Cette fraternité complète, entre deux gloires dont l’une pouvait offusquer ou éclipser l’autre, est, après l’amitié de Virgile et d’Horace, un des plus beaux exemples de cette supériorité de caractères préférable mille fois à la supériorité de l’esprit. […] Je ne veux pas voir la jeunesse m’abandonner.” » Puis enfin s’adressant, après ce récit funèbre, à Goethe qui se refusait à nourrir sa passion d’un retour complet, Bettina s’écrie : « Ô toi qui lis ceci, tu n’as pas de manteau assez doux pour envelopper mon âme blessée !
D’un caractère tendre, d’une humeur très douce, d’une abnégation complète en ce qui ne concernait que lui, il s’était consacré exclusivement, par devoir et par affection, à l’éducation de ses chers enfants. […] Mais l’absence complète et volontaire de fortune ne lui laissait pas l’illusion d’être recherchée, et l’espèce de langueur désintéressée d’amour qui suit ces circonstances l’avait détachée de toutes ces espérances, sinon de tous ces désirs.
L’époque où cette assimilation sera complète verra fleurir la plus belle littérature des temps modernes, ou plutôt la troisième forme de la littérature universelle. […] L’empire de l’Amour est au complet : Amour et Vénus en sont les souverains.
Comme tableau de la vie humaine, il n’est pas complet. […] Le code en est complet.
La jouissance actuelle, comme celle de beaux sons ou de belles couleurs, en tant que complète et considérée en elle-même, ne provoque pas le désir d’autre chose, elle est satisfaite de soi ; est-ce à dire qu’elle soit alors passive et liée à l’inertie ? […] On en trouvera l’exposition complète dans le livre de Fr.
Léger transcrit très vraisemblablement l’évolution d’un « guerrier » primate de ces temps bourgeois et évolutifs depuis une date vétuste, chez qui deux siècles de progrès et de civilisation (dont le nôtre, ça se passe vers 2000) ont « déterminé » la supériorité de l’esprit ; que son métier de typographe aide à « suivre les grands courants de la pensée » contemporaine, au souffle desquels s’avivent ses lumières « naturelles », et qui complète son éducation le soir dans les salles de lecture. […] Théâtre de l’Odéon : Don Juan en Flandre, par Louis Dumur et Virgile Josz. — Tous les Don Juan, de la première légende à Mozart, ou, plus exactement, Don Juan complet.
Je voulais qu’elle montrât une fois à l’Europe qu’il y avait compatibilité complète entre la France libre et les puissances géographiques voisines, respectées dans leurs frontières comme dans leur indépendance. […] XXXII Je n’éprouvais dans mon isolement complet sur une terre étrangère aucun besoin de société.
Un faubourg à toits de chaume ou d’ardoises ébréchées, une place irrégulière où sont les halles et les auberges, une large rue presque toujours déserte, un lourd et noir clocher de cathédrale, à l’extrémité de la rue une porte gothique ouvrant sur la campagne ; à gauche de la place, une plate-forme entourée d’un parapet, plantée de tilleuls séculaires et servant de promenoirs aux oisifs et aux enfants, complète la capitale de province. […] « Ici le temps se montre à nous sous un rapport nouveau ; la moindre de ses fractions devient un tout complet, qui comprend tout, et dans lequel toutes choses se modifient, depuis la mort d’un insecte jusqu’à la naissance d’un monde : chaque minute est en soi une petite éternité.
Après Lacy, plus complet et qui unissait l’éclair et le sang-froid, il n’estimait rien tant que Laudon, grand homme de guerre dès qu’on était dans l’action : « J’étais tout en feu moi-même par cet être qui tient plus du dieu à la guerre que de l’homme. » Après la prise de Belgrade, le prince de Ligne, qui s’était vu quelque temps dans une demi-disgrâce, obtient une distinction due au seul mérite : il est nommé commandeur de l’ordre militaire de Marie-Thérèse.
Plus de détails sortiraient de mon cadre et appartiendraient à cette biographie ample et complète que je voudrais provoquer.
pourquoi lui-même ne se chargerait-il pas de former ce recueil complet, en ne négligeant rien de ce qui pourrait l’enrichir et l’éclairer du côté de l’Allemagne, et en n’y ajoutant en fait de notes et d’érudition française que ce qui serait nécessaire ?
Cette Étude est ce qu’on a écrit de plus complet sur Froissart.
Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M.
Il était orateur complet dès l’âge de trente-quatre ans.
Un des derniers numéros du Bulletin du bibliophile (janvier et février 1854) contient une analyse complète et détaillée, qu’a faite M. le vicomte de Gaillon, du poème de d’Aubigné, Les Tragiques, poème si dur à lire d’un bout à l’autre et dont on ne cite d’ordinaire que des fragments.
On a remarqué qu’à cet égard, il est de l’école de Despréaux en peinture ; il efface, il corrige sans cesse, et n’est content que lorsqu’il a atteint, à force de retouches et de repentirs, l’expression longuement désirée : L’exécution, disait-il, est de beaucoup pour un succès complet dans les arts.
Montluc, comme parlant à un roi soldat, se met donc tout d’abord à énumérer les forces de l’armée de Piémont et à nombrer les corps qui la composent ; il commence, comme de juste, par les Gascons : Sire, nous sommes de cinq à six mille Gascons… Car vous savez que jamais les compagnies ne sont du tout complètes, aussi tout ne se peut jamais trouver à la bataille ; mais j’estime que nous serons cinq mille cinq cents ou six cents Gascons comptés, et de ceux-là je vous en réponds sur mon honneur ; tous, capitaines et soldats, vous baillerons nos noms et les lieux d’où nous sommes, et vous obligerons nos têtes que tous combattrons le jour de la bataille, s’il vous plaît de l’accorder, et nous donner congé de combattre.
Mais, chez les poètes moins complets, l’accord semble plus rare.
L’abbaye de Saint-Victor, comme presque toutes les fondations et observances religieuses, était peu à peu tombée dans un complet relâchement et ne présentait plus même une ombre de ce qu'elle avait pu être au Moyen Âge, au temps de ses grandes lumières, Hugues et Richard de Saint-Victor.
Il est aisé aujourd’hui à un ancien élève de l’École normale qui a de plus couronné son éducation classique à l’École d’Athènes, et qui a parcouru avec méthode pendant des années le cercle complet des lectures tant latines que grecques, de venir indiquer par où pouvait pécher une tentative d’imitation et un retour quelconque vers l’antique, et de relever les témérités ou les inexpériences.
Voici une édition aussi complète qu’on le peut désirer de ses lettres et de ses vers ; on y trouve surtout des éclaircissements dont on a besoin à chaque pas.
cela relève, cela console, et la vue de l’humanité n’en est que plus complète.
Je vous soumettrai mon raisonnement à cet égard : qu’il vous suffise aujourd’hui de savoir que mes nouvelles sont honnêtes, et que je crains que le calcul et l’honnêteté leur nuisent et même m’en dégoûtent. » Lui-même il nous signale l’écueil de ses chansons trop travaillées ; et à cette époque, en effet, il était à bout de voie pour les chansons de sa première manière ; car le sentiment patriotique et antibourbonien était encore loin : il possédait, il est vrai, l’instrument complet, mais du moment qu’il s’interdisait la gaillardise, le motif était rare et faisait défaut.
Mais la correspondance, désormais complète, avec Mlle Roxanne Stourdza me paraît devoir satisfaire à la plus exigeante curiosité psychologique : elle permet d’étudier à nu l’âme et l’esprit de Mme Swetchine, dans les années décisives de la seconde jeunesse.
Quelle fut, dans le premier moment, l’impression de Mme de Staël à la nouvelle de ce changement de système et de cette complète adhésion qu’y donnaient plusieurs de ses amis ?
À l’occasion de ce dernier, il nous a offert une définition complète de tout ce que comprend et qu’exige la charge de lieutenant de police, de préfet de police, comme nous dirions ; de même Cuvier, en louant Daru, a rassemblé, sous un point de vue exact, toutes les conditions et les qualités nécessaires à un intendant en chef des armées.
Considérez notre littérature depuis le Moyen-Age, rappelez-vous l’esprit et la licence des fabliaux, l’audace satirique et cynique du Roman de Renart, du Roman de la Rose dans sa seconde partie, la poésie si mêlée de cet enfant des ruisseaux de Paris, Villon, la farce friponne de Patelin, les gausseries de Louis XI, les saletés splendides de Rabelais, les aveux effrontément naïfs de Régnier ; écoutez dans le déshabillé Henri IV, ce roi si français (et vous aurez bientôt un Journal de médecin domestique, qui vous le rendra tout entier, ce diable à quatre, dans son libertinage habituel) ; lisez La Fontaine dans une moitié de son œuvre ; à tout cela je dis qu’il a fallu pour pendant et contrepoids, pour former au complet la langue, le génie et la littérature que nous savons, l’héroïsme trop tôt perdu de certains grands poëmes chevaleresques, Villehardouin, le premier historien épique, la veine et l’orgueil du sang français qui court et se transmet en vaillants récits de Roland à Du Guesclin, la grandeur de cœur qui a inspiré le Combat des Trente ; il a fallu bien plus tard que Malherbe contrebalançât par la noblesse et la fierté de ses odes sa propre gaudriole à lui-même et le grivois de ses propos journaliers, que Corneille nous apprît la magnanimité romaine et l’emphase espagnole et les naturalisât dans son siècle, que Bossuet nous donnât dans son œuvre épiscopale majestueuse, et pourtant si française, la contrepartie de La Fontaine ; et si nous descendons le fleuve au siècle suivant, le même parallélisme, le même antagonisme nécessaire s’y dessine dans toute la longueur de son cours : nous opposons, nous avons besoin d’opposer à Chaulieu Montesquieu, à Piron Buffon, à Voltaire Jean-Jacques ; si nous osions fouiller jusque dans la Terreur, nous aurions en face de Camille Desmoulins, qui badine et gambade jusque sous la lanterne et sous le couteau, Saint-Just, lui, qui ne rit jamais ; nous avons contre Béranger Lamartine et Royer-Collard, deux contre un ; et croyez que ce n’est pas trop, à tout instant, de tous ces contrepoids pour corriger en France et pour tempérer l’esprit gaulois dont tout le monde est si aisément complice ; sans quoi nous verserions, nous abonderions dans un seul sens, nous nous abandonnerions à cœur-joie, nous nous gaudirions ; nous serions, selon les temps et les moments, selon les degrés et les qualités des esprits (car il y a des degrés), nous serions tour à tour — et ne l’avons-nous pas été en effet ?
L’un accepte et comprend les choses comme elles sont dans la nature et dans l’humanité ; il prend, sans les disjoindre (car tout cela se tient, se correspond et, pour ainsi dire, se double), le rat et le cygne, le reptile et l’aigle, le crapaud et le lion ; il prend le cœur à pleines mains, tel qu’il est au complet, or et boue, cloaque ou Éden, et il laisse à chaque objet sa couleur, à chaque passion son cri et son langage.
Les historiens de notre époque, qui voudront être complets et définitifs sur cette branche religieuse du règne de Louis XIV, auront ici souvent à consulter Foucault pour montrer par plusieurs faits qu’il constate, à quelles absurdités et à quelles, impossibilités, l’on est conduit, quand on veut tenir un royaume comme le curé d’une paroisse tient un catéchisme de persévérance.
C’est donc un tour de force complet qu’il a prétendu faire, et il n’y a rien d’étonnant qu’il y ait, selon moi, échoué.
Michaud dans un coin, lui parle longuement à l’oreille, et puis sort : il se ravise et rentre un moment après, en lui disant, le doigt sur les lèvres : « Au moins je vous recommande bien le secret, mon cher ami. » — « Soyez tranquille, répondit Michaud, je cacherai ce secret-là dans les Œuvres complètes de Lacretelle. » Il faisait ainsi d’une pierre deux coups et se moquait de deux amis diversement ridicules. — Une autre fois encore, rencontrant M. de Marcellus : « Eh bien, lui dit-il, vous devez être content de la Quotidienne, il y a de l’esprit. » — « Oui, répond le benoit Marcellus en faisant la grimace, mais voyez-vous, mon cher ami, il y a toujours quelque chose de satanique dans l’esprit. » Michaud racontait cela sans avoir l’air d’y toucher et en se moquant. — Puisque j’y suis, j’achève de rassembler les traits qui le peignent.
Le sens-dessus-dessous est complet.
Il faut l’entendre nous raconter sa vie, et en prose d’abord ; car sa prose a du naturel et de la grâce : « C’est là que j’ai passé, dit-il, loin des distractions et des entraînements du monde, de 1808 à 1816 ou 17, bien des semaines ou des mois de la belle saison et de l’automne, quelquefois avec un ami, le plus souvent tout seul, et alors dans une solitude si profonde, si complète, que je demeurais des jours entiers sans faire usage de la voix.
N’oublions pas d’ailleurs (c’est le seul point que je puisse ajouter au récit complet de M.
Il est bon que de tels travaux complets soient faits, une fois pour toutes, par un éditeur qui connaît tous ses devoirs et qui est de force à les porter.
Au point de vue moral complet et de l’expérience, ce qui peut sembler surtout avoir fait défaut à ces existences si méritantes, si austères, et ce qui, par son absence, a nui un peu à l’équilibre, ç’a été de toutes les sociétés la plus douce, celle qui fait perdre le plus de temps et le plus agréablement du monde, la société des femmes, cette sorte d’idéal plus ou moins romanesque qu’on caresse avec lenteur et qui nous le rend en mille grâces insensibles : ces laborieux, ces éloquents et ces empressés dévoreurs de livres n’ont pas été à même de cultiver de bonne heure cet art de plaire et de s’insinuer qui apprend aussi plus d’un secret utile pour la pratique et la philosophie de la vie.
Comme la plupart des régénérateurs de son temps, il paraissait croire, moyennant méthode, à une refonte complète possible de la constitution morale, intellectuelle et physique de l’homme : « La société a besoin, disait-il, que chacun de ses membres ait une constitution vigoureuse, un esprit éclairé et un cœur droit. » Prêchant l’excellence de l’éducation, il est en garde à tout instant contre l’instruction proprement dite, et semble demander qu’il n’y en ait pas trop, absolument comme Jean Reynaud parut le dire un jour dans sa fameuse circulaire.
Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à établir une familiarité complète entre un prince excessivement timide et une femme à laquelle sa naissance du moins imposait quelques bienséances… Tout le monde sait quelles suites elle eut, quel empire le goût pour les femmes exerça sur Louis XV ; combien la variété lui devint nécessaire, et combien peu la délicatesse et toutes les jouissances des âmes sensibles entrèrent dans ses amusements multipliés. » Ce qu’on vient de lire est exact, presque à la lettre ; cette reine, dont la destinée de loin paraît celle d’une femme délaissée, donna en effet au roi, avant l’éclat des désordres, jusqu’à dix enfants : deux garçons seulement, dont un seul vécut ; tout le reste n’était que des filles, et Louis XV avait fini par ne plus compter sur autre chose avec la reine : il semblait voir dans cette monotonie l’image de leurs froides amours.
Lui aussi, il rend justice au passé, à l’ancien ordre social disparu : il croit que ce sont les derniers règnes seulement et les vices de Cour, avant tout, qui ont tué l’ancienne monarchie ; il regrette que les passions, excitées et portées au dernier paroxysme par les abus et les scandales dont la tête de l’ancien régime donnait l’exemple, aient amené l’explosion finale et rendu la rupture aussi complète avec l’ancienne tradition, avec l’ancienne nationalité française.
L’opposition de ton et de procédé entre elle et lui est aussi complète que possible.
L’aveuglement sur ce réveil national de l’Allemagne est complet chez Napoléon et autour de lui, dans son monde.
Une quantité de talents déjà nés sous la Restauration, mais qui ont développé depuis lors des secondes phases complètes, semblent merveilleusement s’y prêter pour le fond ; il leur manque seulement que l’impulsion leur en vienne de quelque part ; ils sont exactement disponibles : quel souffle donc les pourrait remuer et, si peu que ce fût, rassembler ?
Pourtant, je ne crains pas de le dire, chez aucun peut-être des écrivains de ce temps-ci, la faculté impersonnelle, dramatique, narrative, cette qualité que nous avons appris à goûter et à révérer dans Shakspeare, dans Walter Scott, comme dans ses représentants suprêmes, et de laquelle, à l’origine du mouvement romantique, on se promettait ici tant de miracles encore à naître, — nulle part, je le crois, chez nous, cette qualité-là ne s’est produite par des échantillons plus complets et plus purs, plus exempts de faux mélange, que chez l’écrivain réputé si sobre.
C’est pourtant dans ce recueil que se trouve au complet la fable, telle que l’a inventée La Fontaine.
Grew, puis Vaillant viennent de démontrer les sexes et de décrire la fécondation des plantes ; Linné invente la nomenclature botanique et les premières classifications complètes ; les Jussieu découvrent la subordination des caractères et la classification naturelle.
Or la visite complète de cet immense univers n’était guère permise et facile qu’à un homme de la fin de ce siècle.
Plus tard, aux jours où la religion aura remplacé la théologie, où le christianisme descendra des hauteurs du dogme dans l’analyse profonde et compatissante des misères de l’homme, l’humanité sera mieux comprise, et l’on verra naître la science de la morale chrétienne, qui en est, pour nos sociétés modernes, l’explication complète et définitive.
C’est ici le triomphe de la « moralité organique », c’est-à-dire l’absence complète de ce que nous entendons en général par « morale ».
Le cynisme n’a jamais poussé un cri plus complet.
On aurait ainsi une histoire à peu près complète de la médecine et de la chirurgie en France pendant la seconde moitié du dernier siècle.
Son oncle aussi avait oublié cette plante-là dans l’encyclopédie si complète qu’il a donnée des choses de la nature.
Une vie complète et anecdotique de Mazarin serait très curieuse à faire : on en possède à peu près tous les éléments.
Mais sa condition ne fut tout à fait complète que lorsque quelque temps après (1781) le duc de Chartres, qui n’était pas moins sous le charme, lui eut conféré les fonctions et le titre de gouverneur de ses fils.
Dans son Histoire de la Restauration, M. de Lamartine revient aux premières scènes de sa jeunesse, et, bien qu’il y revienne avec un complet dégagement de vues, il saura en ressaisir suffisamment les émotions et le ton : il les embellira même peut-être ; mais, qu’il se montre plus ou moins indulgent ou sévère, il ne saurait ici être dangereux.
Ce qui frappe Mallet aux diverses époques de notre Révolution, surtout pendant la période qui suit la Terreur, et au lendemain des nouvelles rechutes (telles que le 13 Vendémiaire, le 18 Fructidor), c’est l’absence complète d’opinion et d’esprit public, dans le sens où on l’entend dans les États libres : L’esprit public proprement dit, écrit-il le 28 janvier 1796, est un esprit de résignation et d’obéissance ; chacun cherche à se tirer, coûte que coûte, c’est-à-dire par mille bassesses infâmes, de la détresse générale.
« Tout cela fut trouvé fort joli. » Enfin, pour donner l’image et la représentation d’une séance complète, on passa à la lecture d’un article du Dictionnaire.
La sienne fut complète, droite et simple, presque idéale dans sa continuité.
[NdA] On a fait ce choix depuis, mais on l’a fait trop complet, trop compact ; la publication, malgré les soins qu’on y a donnés, n’a pas réussi et ne pouvait réussir.
Son retour dans sa patrie, les honneurs qu’il y reçut, les légers dégoûts (car il en est dans toute vie) qu’il y essuya sans le faire paraître, son bonheur domestique dans son jardin, à l’ombre de son mûrier, à côté de sa fille et avec ses six petits-enfants jouant à ses genoux, ses pensées de plus en plus religieuses en avançant, lui font une fin et une couronne de vieillesse des plus belles et des plus complètes que l’on puisse imaginer.
Mais au premier rang dans l’ordre de la beauté, il faut placer ces grandes fables morales Le Berger et le Roi, Le Paysan du Danube, où il entre un sentiment éloquent de l’histoire et presque de la politique ; puis ces autres fables qui, dans leur ensemble, sont un tableau complet, d’un tour plus terminé, et pleines également de philosophie, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes, Le Savetier et le Financier, cette dernière parfaite en soi comme une grande scène, comme une comédie resserrée de Molière.
Il a exprimé lui-même sa doctrine en ces termes : « Les dispositions d’esprit qui font qu’un homme se distingue des autres hommes par l’originalité de ses pensées et de ses conceptions, par son excentricité ou l’énergie de ses facultés affectives, par la transcendance de ses facultés intellectuelles, prennent leur source dans les mêmes conditions organiques que les divers troubles moraux, dont la folie et l’idiotie sont l’expression la plus complète. » Telle est la doctrine développée par M.
À cette époque, déjà, l’effacement, le brouillé du pastel, se faisait complet.
Le désastre a été complet, et c’est tout Michelet que cette conduite, c’est tout Michelet, qui n’est jamais satisfait que quand il a faussé son talent, abusé outrageusement de son idée, tout tué sous lui de ce qui l’aurait fait vivre et durer, et gâté jusqu’au mal qu’il veut faire.
Ils ne sont pas venus devant elle avec le désir ardent de la surprendre dans sa directe et complète réalité, mais bien avec l’intention de lui faire exprimer des idées morales.
Mais les exposer seulement au grand air d’aujourd’hui, c’est presque les flétrir, ces souvenirs, tant le mouvement général est loin, tant les générations survenantes y deviennent de plus en plus étrangères par l’esprit, tant l’ironie des choses a été complète ! […] On trouvera le personnage au complet dans ces Mémoires de La Fayette, surtout dans la lettre à M. de Maubourg (tome V), écrite à la veille du 18 brumaire. […] Il lisait même très-peu, et sa bibliothèque usuelle se composait à peu près en tout d’un Voltaire complet, qu’il recommençait avec lenteur sitôt qu’il l’avait fini, comme M. de Tracy faisait aussi volontiers ; et il disait que tous les résultats étaient là.
Il a longtemps vécu à Rome, puis à Munich, dans une solitude complète. […] Cette crise, le malade la sent venir, et il sait que, si elle ne le tue pas, elle le laissera dans un état de complète imbécillité : « Ah ! […] C’est pour cela que, neuf fois sur dix, les prêtres défroqués tombent dans le plus complet nihilisme moral. […] L’accord complet est ici indispensable entre le spectateur et le dramaturge. […] Mais l’auteur veut que l’ignominie de Mirelet soit complète, absolue.
. — Et voilà l’éducation de l’esprit de Shakespeare à peu près complète. […] L’absence complète ou d’incidents, ou d’étude de caractères, ou d’étude de milieu, ressemble même à une gageure. […] … À quoi bon discuter ces opinions extrêmes, établies sur une ignorance à peu près complète des œuvres de Henri Heine ? […] Au fond des conversions et revirements politiques les plus complets et les plus inexplicables, cherchez la femme. […] Ils se sentent des êtres complets qui vivent d’une vie complète, et qui constituent une société par la volonté qu’ils ont qu’elle existe.
. — « J’avais, dit encore Adolphe, j’avais contracté, dans mes conversations avec la femme qui, la première, avait développé mes idées, une insurmontable aversion pour toutes les maximes communes et pour toutes les formules dogmatiques. » On va voir, en effet, que les maximes communes n’étaient guère d’usage entre eux, et ce sont justement ces conversations inépuisables, ces excès même d’analyse, que nous sommes presque en mesure de ressaisir au complet et de prendre sur le fait aujourd’hui. […] Comme explication nécessaire toutefois, comme image complète de sa situation malheureuse en ces années de Brunswick, il faut savoir que ce premier mariage qu’il venait de contracter si à la légère tourna le plus fâcheusement du monde ; que, dès juillet 1791, il en était à reconnaître son erreur ; qu’il résumait son sort en deux mots : l’indifférence, fille du mariage, la dépendance, fille de la pauvreté ; que l’indifférence bientôt fit place à la haine ; qu’après une année de supplice, il prit le parti de tout secouer : « On se fait un mérite de soutenir une situation qui ne convient pas ; on dirait que les hommes sont des danseurs de corde. » Le divorce était dans les lois, il y recourut ; ce n’avait été qu’à la dernière extrémité : « Si elle eût daigné alléger le joug, écrivait-il, je l’aurais traîné encore ; mais jamais que du mépris ! […] Depuis plus d’un an je désirais ce moment, je soupirais après l’indépendance complète ; elle est venue et je frissonne ! […] Il assista toujours par un coin moqueur au rôle sérieux qui s’essayait en lui ; le vaudeville de parodie accompagnait à demi-voix la grande pièce ; il se figurait que l’un complétait l’autre ; il avait coutume de dire, et par malheur aussi de croire qu’une vérité n’est complète que quand on y a fait entrer le contraire.
Mademoiselle de Brie et la vieille Laforest, voilà les deux amies de Molière, et ses deux véritables gardes du corps, aussi sont-elles inséparables dans sa vie, et qui veut faire un portrait complet de Molière, le doit représenter entre sa servante et son amie. […] » Il est fâcheux que ce procès-verbal de la première lecture du Festin de Pierre ne soit pas plus complet. […] Le roi exigea une réparation complète ; en vain le pape appela à son aide l’Allemagne et l’Espagne, il fallut que la tiare s’inclinât devant la couronne ! […] jamais la réunion des esprits, des beautés et des puissances de la grande cité parisienne n’avait été plus complète, au milieu d’une salle plus éblouissante de pourpre et d’or, non pas même le jour illustre où dans Versailles ressuscité, dans la salle hardiment et royalement réparée, on vit représenter Tartuffe, sous les auspices réunis du roi Louis-Philippe et de mademoiselle Mars.
Sa vie d’enfance et d’adolescence fut une alternative de solitude recueillie et d’étourdissement complet. […] La transformation fut complète pour elle. […] Transformer la réalité des caractères et des passions en l’élevant au-dessus des vulgarités et des laideurs, craindre avant tout de l’avilir dans le hasard des événements, qu’est-ce que cela, sinon chercher par tous les moyens l’expression la plus complète et la plus saisissante du rêve de la vie, verser quelques rayons d’idéal dans notre triste et pâle existence ? […] Quand cette étude n’est pas faite, on n’a jamais la notion complète d’un écrivain, surtout si cet écrivain est une femme. […] … Je m’en souviens, moi, parce que mon impression était d’une force et d’une certitude complètes.
Le plus élégant de nos écrivains était en même temps un des plus complets et le plus profond de nos érudits. […] Les religions l’ont séduit parce qu’il lui a paru qu’elles étaient « les œuvres les plus complètes de la nature humaine ». […] Pleurer eut été lâche, et m’irriter contre toi eût été la plus complète des absurdités. […] Oui, cinq cents ans environ avant Jésus-Christ, acheva de se dessiner dans l’humanité un type de civilisation si parfait, si complet, que tout ce qui avait précédé rentra dans l’ombre. […] De plus, on raisonne comme si la science, telle qu’elle est constituée en ce moment, était complète et immuable.
Il lui reproche de manquer de vue, de conseil, et, dans de telles circonstances, de n’avoir songé qu’à sa situation privée, à ses charges et aux dédommagements qu’il pouvait exiger en se retirant : « Il est vrai, dit Richelieu, qu’on n’avait autre intention que de lui faire un pont d’or, que les grandes âmes souvent méprisent, lorsqu’en leur retraite ils peuvent eux-mêmes s’en faire un de gloire. » Richelieu eut aussi, mais par nécessité seulement, ses heures et ses années de souplesse où, bon gré mal gré, la gloire fut subordonnée à d’autres soins : quand il fut au complet et qu’il put donner toute sa mesure, reconnaissons qu’il eut autrement de généreux orgueil et de grandeur d’âme.
Jugeant trop des autres d’après lui, et aussi d’après le milieu parisien de son temps, Gibbon crut le monde arrivé à un état complet d’indifférence et de scepticisme.
Au moment de quitter le château de Joinville, il envoie quérir l’abbé de Cheminon qui passait pour le plus prud’homme de l’ordre de Cîteaux (nous verrons bientôt le sens complet qu’il attribue à ce mot prud’homme).
Ainsi, dans le sermon Sur l’hypocrisie, on a le Tartuffe de Molière blâmé et dénoncé au point de vue de la chaire ; dans le sermon de L’Impureté, l’un des plus riches et des plus complets pour la science morale, sermon qui choqua et souleva une partie de la Cour, je ne répondrais pas qu’à un certain endroit il ne fût question des Contes de La Fontaine69 ; il y est certainement question des scandales que produisit l’affaire dite des poisons, où tant de personnes considérables furent impliquées (1680).
En vérité, grand homme, vous avez besoin de toute votre tête en conduisant les leurs, et je vous compare à Jupiter pendant la guerre de Troie… Le groupe des quatre grands poètes du xviie siècle ne serait donc pas complet sans Chapelle, bien qu’il n’y ait eu que le moins beau rôle ; il est immortel grâce à eux ; tout aviné qu’il est et chancelant, il se voit, bon gré mal gré, reconduit à la postérité d’où il s’écarte, donnant un bras à Molière, l’autre à Despréaux.
Il mérite que Mme d’Épinay, étonnée, lui dise : « Vous, monsieur, qui êtes poète, vous conviendrez avec moi que l’existence d’un Être éternel, tout-puissant, souverainement intelligent, est le germe d’un plus bel enthousiasme. » Au reste, Saint-Lambert a lui-même exposé dans sa vieillesse, et sans plus y mêler la mousse du champagne, la série et le système complet de ses réflexions sur tous sujets dans ce fameux Catéchisme universel qui parut une œuvre philosophique si morale sous le Directoire.
Ils se flattent peut-être d’avoir remporté une complète victoire, mais je crois bien que le monsieur les aurait tués tous les deux s’il était resté encore une heure.
Il est vrai que l’enseignement de la chimie devient plus complet en seconde et en rhétorique, mais le programme serait mal interprété, si, abusant de son étendue, on en profitait pour entrer dans des développements qui ne sont pas faits pour les classes de nos lycées.
Il ne se peut de plus beau plaidoyer en faveur de l’ambition, considérée comme le déploiement des plus hautes facultés de l’être humain au complet.
[NdA] Voici le passage que j’avais cru devoir supprimer d’abord, et qui complète la pensée : C’est déjà une grande recommandation dans mon esprit que le nom seul de ton ancienne Église, ô Christ Jésus !
Admirablement bien élevé par un père d’apparence modeste, et qui, dans sa longue patience, recelait toutes les ambitions, dussent-elles n’éclater au complet et ne s’épanouir que dans la personne de ses enfants, Louvois, secrétaire d’État en survivance dès l’âge de quinze ans, nourri au sein des affaires, eut l’art, auprès de Louis XIV son aîné de bien peu, de se donner comme l’élève le plus disposé à profiter des leçons du maître, et qui n’aspirait qu’à le bien servir.
La conquête de la Hollande, qui suivit le glorieux passage du Rhin et qui probablement eût été complète, si l’on avait songé plus tôt à s’assurer de Muyden, centre des écluses, eut son terme et son arrêt dans l’inondation soudaine qui noya tout le bas pays d’au-delà d’Utrecht et ferma l’abord d’Amsterdam : « La résolution de mettre tout le pays sous l’eau, dit à ce sujet Louis XIV, fut un peu violente ; mais que ne fait-on point pour se soustraire d’une domination étrangère !
Grün, le plus considérable et le plus complet entre les plus récents, à faire quelques remarques encore sur cette nature multiforme et infinie du plus curieux et du plus amusé des philosophes.
Aujourd’hui c’est une seconde édition plus complète qui se publie et qui, se joignant au Journal et aux Lettres de Mme Eugènie de Guérin, sœur aînée du poète et morte elle-même peu de temps après lui, vient montrer quel couple poétique distingué c’était que ce frère et cette sœur : — lui, le noble jeune homme « d’une nature si élevée, rare et exquise, d’un idéal si beau qu’il ne hantait rien que par la poésie » ; — elle la noble fille au cœur pur ; à l’imagination délicate et charmante, à la croyance vaillante et ferme ; toute dévouée à ce frère qu’elle adorait, qu’elle admirait : et que, sans le savoir ; elle surpassait peut-être ; qu’elle craignait sans cesse devoir s’égarer aux idées et aux fausses lumières du monde ; qu’elle fût heureuse de ramener au bercail dans les heures dernières ; qu’elle passa plusieurs années à pleurer, à vouloir rejoindre, et dont elle aurait aimé cependant, avant de partir, à dresser elle-même de ses mains le terrestre monument.
Champfleury avait commencé de publier sur ces peintres de sa prédilection un premier Essai, une brochure : aujourd’hui cet opuscule, lentement couvé et nourri, est devenu tout un livre complet, des plus intéressants et des plus estimables, et qui a sa place marquée parmi les meilleures monographies de ce genre.
On aura remarqué dans ces lettres de Ducis de beaux mots et une large touche ; il n’en est aucune des siennes qui n’offre ce caractère : et j’ai souvent pensé que si, par bonheur pour lui, et dans quelque naufrage pareil à celui de l’Antiquité, toutes ses tragédies étaient perdues et que s’il ne restait que ses lettres, on aurait d’éternels regrets ; on croirait avoir affaire en lui à un génie complet dont il faudrait déplorer les chefs-d’œuvre.
Jacquinet, vient de présenter réunis dans une analyse et une Étude complète tous les prédicateurs antérieurs à Bossuet, et dont les noms seuls étaient assez vaguement connus39.
Il y a joint une Notice historique fort complète, c’est-à-dire amplement compilée et ramassée de toutes parts, sur le duc de La Rochefoucauld.
— Œuvres complètes.
Ces lettres ne sont pas données aussi au complet, ni discutées avec autant de netteté dans le tome X des Mémoires militaires qu’au tome XIV du Journal de Dangeau, dans l’Appendice qui est dû à M.
Elle est un peu longue, dira-t-on, cette impertinence ; mais la longueur même fait partie de la revanche, et le descriptif, en reparaissant, se devait à lui-même une réhabilitation complète et sur toutes les coutures.
Lui qui est célèbre par plus d’un roman historique, il n’en a jamais imaginé de plus complet.
Ces deux hommes d’ailleurs, également courageux et sans peur, marchant également tête haute et la poitrine en dehors, aimaient la liberté, mais différemment : l’un, qui n’a pas donné son dernier mot et dont on ne peut que deviner l’entière pensée tranchée avant l’heure, aimait la liberté, mais armée, glorieuse, imposante, et, pour tout dire, la liberté digne d’un consul : — il faut convenir aussi que cette forme a bien de l’éclat et de l’attrait ; — il aimait la liberté réglée par les mœurs, par les lois mêmes, la liberté organisée et peut-être restreinte ; l’autre aimait et voulait la liberté complète, cosmopolite, individuelle au suprême degré dans tous les genres, civile, religieuse, intellectuelle, industrielle, commerciale, à la manière d’un Hollandais, d’un Belge ou d’un citoyen de New-York : le plus Américain des deux n’était pas celui qui croyait l’être.
est-ce bien la peine de faire intervenir Dieu et de prendre à témoin la société tout entière, la postérité et le genre humain, pour se donner le droit de rétablir, au profit d’une édition plus complète et qu’on veut autoriser, quatre ou cinq passages, quelques-uns lestes en effet et assez indécents, qu’un peu de réflexion ou un bon conseil eussent très probablement fait retrancher à l’auteur, s’il avait eu le temps de consulter ou de se relire ?
Rousseau : et, quand je l’entendis, l’illusion fut encore plus complète.
Le roi a une grâce d’état ; il se porte aussi bien que si rien n’était arrivé… » Tout à côté des paroles douloureuses et concentrées de la reine, on a de ces journées un récit complet, circonstancié, par une correspondante qui ne va plus cesser d’écrire durant ces trois années, et qui est du caractère le plus naturel, le plus accentué, le plus vif, je veux dire Madame Élisabeth.
J’aurais mieux aimé toutefois, je l’avoue, un peu plus d’impartialité ou de curiosité à sa rencontre, une information plus complète, et que l’éditeur, au lieu de considérer comme réfutées par la présente Correspondance les différentes accusations dont ce guerrier courtisan a été l’objet, daignât les discuter davantage, qu’il opposât le pour et le contre, maintînt en présence les contradictions réelles ; qu’il s’appliquât enfin à combiner les différents traits qui sont transmis à son sujet, et qui contrastent sans se détruire.
Sans doute, en considérant avec détail les maîtres, on aurait pu trouver plus d’une fois que l’imitateur n’avait pas tout rendu, qu’il était resté au-dessous ou pour la concision ou pour une certaine simplicité qui ne se refait pas ; c’est l’inconvénient de tous ceux qui imitent, et Horace, mis en regard des Grecs, aurait à répondre sur ces points non moins que Chénier ; mais tout à côté on aurait retrouvé chez celui-ci les avantages, là où il ne traduit plus à proprement parler, et où seulement il s’inspire ; on aurait rendu surtout justice en pleine connaissance de cause à cet esprit vivant qui respirait en lui, à ce souffle qu’on a pu dire maternel, à cette fleur de gâteau sacré et de miel dont son style est comme pétri, et dont on suivrait presque à la trace, dont on nommerait par leur nom les diverses saveurs originelles ; car, à de certains endroits aussi, ne l’oublions pas, l’aimable butin nous a été livré avant la fusion complète et l’entier achèvement.
L’auteur y a représenté au complet l’intérieur d’une famille noble pendant les années de la Révolution.
La jeunesse va penser que ces chers orages ne sont complets que pour elle : attendez !
Aussi tout ce qu’on a dit de la métaphore s’applique à la périphrase : elle contient aussi tantôt une comparaison plus ou moins marquée, tantôt une définition plus ou moins complète ou une classification plus ou moins superficielle.
Editions : (cf. la bibliographie de Larroumet, p. 596-620), Oeuvres complètes de Marivaux, Paris, 1825-30, 10 vol. in-8. — A consulter : E.
Voici la première : « En cette parfaite association, sans joie… une seule note humaine et naturelle, l’enfant ; et cette note troubla l’harmonie. » Et voici l’autre : « … L’évolution toute naturelle de la douleur débordante à ce complet apaisement s’accentuait ici de l’appareil du veuvage inconsolable, etc…).
Joubert : « L’admiration a reparu et réjoui une terre attristée. » Ces heureuses rencontres, ces réunions complètes, ici-bas, n’ont qu’un jour.
Le ton du récit est celui de l’histoire développée et complète.
C’est Bourdaloue pourtant qui, par les justes proportions, par la beauté de l’ordonnance et l’exactitude des développements, représente la perfection moyenne et complète de ce genre grave à son plus beau moment.
les deux traditions, celle qui la fait insensible, et celle qui la montre passionnée, doivent se combiner pour donner une vue complète.
La vraie critique à Paris se fait en causant : c’est en allant au scrutin de toutes les opinions, et en dépouillant ce scrutin avec intelligence, que le critique composerait son résultat le plus complet et le plus juste.
M. de Chateaubriand a la prétention de s’y être montré tout entier : « Sincère et véridique, dit-il, je manque d’ouverture de cœur ; mon âme tend incessamment à se fermer ; je ne dis point une chose entière, et je n’ai laissé passer ma vie complète que dans ces Mémoires. » Eh !
Sur l’absence complète de pudeur chez Mme du Châtelet, il faut voir les Mémoires de Longchamp, lorsqu’elle se fait servir par lui étant nue au bain et sans prendre garde qu’il est un homme.
Une telle conséquence choqua d’abord Vauvenargues ; son âme simple et grande sentit s’élever en elle-même une protestation contre ce dénigrement universel de l’humanité : « L’homme est maintenant en disgrâce chez les philosophes, dit-il, et c’est à qui le chargera de plus de vices ; mais peut-être est-il sur le point de se relever et de se faire restituer toutes ses vertus. » Et sans système, sans parti pris, mais par la seule considération de l’homme complet, il mit le premier la main à l’œuvre de cette réhabilitation.
On n’a pas d’édition complète et tout à fait exacte de ses lettres, mais ce qu’on a permet d’asseoir un jugement et confirme ce qu’a si bien dit Saint-Simon de ce « langage doux, juste, en bons termes, et naturellement éloquent et court ».
Il n’y a jamais de noirceurs dans tout ce que vous dites, mais il y a présentement une joie qui me donne toute celle dont je suis capable ; il faut, pour la rendre complète, que nous ayons la paix, et à des conditions dont je sois contente ; vous verrez, après cela, madame, de quelle humeur je serai.
Sa disgrâce, en 1707, après vingt-quatre ans de service, lui semble donc complète, et il la déplore avec des accents où la servilité elle-même se déguise sous des airs de sentiment : Mon malheur est sans exemple… Ce qu’il y a de plus épouvantable pour ce qui me regarde, c’est que le roi a toujours paru content de moi et touché de mes soins ; il l’a dit en son particulier même à qui l’a voulu entendre ; j’ai toujours été favorablement traité, même avec privauté et distinction ; un mois même avant ce dernier coup, il me dit tout haut dans son cabinet, devant toute la Cour, que j’avais toujours bien fait ; et cependant en voilà la récompense !
Sautelet, qui avait pris le même parti et qui y persévérait, ayant recueilli en 1829 les Œuvres complètes de Paul-Louis Courier, demanda à Carrel une notice qui est un des bons morceaux de la littérature critique de cette époque.
[NdA] C’est ainsi que dans l’édition, dite de Kehl, des Œuvres complètes de Voltaire, pour laquelle il eut à essuyer tant de traverses et de critiques, il perdit un million.
De cette étude bien imparfaite, mais qui repose sur plus de lectures et de comparaisons que je n’ai pu en apporter ici, il me semble résulter que Bernardin de Saint-Pierre, dans sa vie, n’a été qu’à demi un sage, et que, dans ses écrits, il a presque aussi souvent erré que rencontré avec bonheur : mais, une fois, il a eu une inspiration simple et complète, il y a obéi avec docilité et l’a mise tout entière au jour comme sous le rayon ; il a mérité par là que son souvenir reste à jamais distinct et toujours renouvelé dans la mémoire humaine, et qu’autour de ce chef-d’œuvre de Paul et Virginie, la curiosité littéraire rassemble, sans en rien perdre, les grâces éparses de l’écrivain.
Nous rencontrerons plus d’une fois, ajoute-t-il, l’expression de ces qualités toutes savoisiennes, mais jamais plus complètes que chez les deux écrivains qui, dans l’ordre des dates, sont aux deux termes extrêmes de l’histoire littéraire de leur pays, saint François de Sales qui l’ouvre au xviie siècle, et Xavier de Maistre qui la termine de nos jours.
Le joli petit roman de Jehan de Saintré, où l’idéal chevaleresque se peint encore au début dans ce qu’il a de plus mignon, et qui prétend offrir un petit code en action de la politesse, de la courtoisie, de la galanterie, en un mot de l’éducation complète d’un jeune écuyer du temps, ce joli roman est rempli aussi de préceptes pédantesques, d’articles d’un cérémonial minutieux, et, vers la fin, il tourne tout à coup à la grossièreté sensuelle et au triomphe du moine selon Rabelais.
Elle a en elle l’incommensurable et l’innombrable ; elle ne peut être domptée par aucune concurrence ; elle est aussi pure, aussi complète, aussi sidérale, aussi divine en pleine barbarie qu’en pleine civilisation.
Nisard, parce que la prodigalité de tons faux, — pas plus que l’absence complète de tons — ne fait le coloriste.
Il va de soi que je n’entends pas dégager de ces contes une cosmogonie cohérente et complète.
Qu’ils y arrivent, et il sera temps alors pour nous de les combattre, de leur démontrer que ces règles contre lesquelles on se mutine, sont pourtant les seules bases sur lesquelles puisse être assis le système dramatique d’un peuple éclairé, et qu’elles sont elles-mêmes fondées sur les résultats de l’expérience, lentement convertis en axiomes ; qu’elles ne sont pas, comme on a l’air de le croire, des lois imposées à l’imagination par le caprice d’un vieux philosophe grec du temps d’Alexandre, et que l’auteur de la Poétique n’a pas plus inventé les unités, que l’auteur de la Logique n’a créé les syllogismes ; que ces lois, établies pour les intérêts de tous, font seules du théâtre un art, et de cet art une source d’illusions ravissantes pour le spectateur et de succès glorieux pour le poète ; qu’elles ont le double avantage d’élever un obstacle contre lequel le génie lutte avec effort pour en triompher avec honneur, et une barrière qui arrête l’invasion toujours menaçante de la médiocrité aventureuse ; qu’on peut quelquefois essayer de reculer les limites de l’art, et quelquefois même, comme a dit Boileau, tenter de les franchir, mais qu’il ne faut jamais les renverser ; et qu’enfin, il en peut être de la littérature comme de la politique, où quelques concessions habilement faites à la nécessité des temps, préservent l’édifice de sa ruine, et le rajeunissent, tandis qu’une révolution complète, renversant tout ce qu’elle rencontre, bouleversant tout ce qu’elle ne détruit pas, plaçant le crime au-dessus de la vertu, et la sottise au-dessus du génie, engloutit dans un même gouffre la gloire du passé, le bonheur, du présent, et les espérances de l’avenir.
Quand Mme Sand sera, elle, à l’Académie française, Mme Stern aux Sciences morales et politiques et Mlle Rosa Bonheur aux Beaux-Arts, nous aurons complet le triumféminat qui se croit un triumvirat !
C’est quelque chose de mieux organisé, de plus théorique, de plus précis, de plus complet ; mais surtout, notez-le et ne l’oubliez pas !
Ou c’est la plus complète fermeture aux choses du gouvernement, ou c’est du puritanisme raccourci, un sens moral épais qui bouche le cerveau et la vue, et dans les deux cas, c’est l’homme politique des Mémoires qui reste sur la place, mort du coup !
C’est l’épuisement le plus complet et le plus honteux de cet homme qui ne manquait pas de cambrure, et qui, à force de tenue et de correction, fit l’effet longtemps d’un talent formidable.
Charles Baudelaire 21 I S’il n’y avait que du talent dans Les Fleurs du mal 22 de Charles Baudelaire, il y en aurait certainement assez pour fixer l’attention de la Critique et captiver les connaisseurs ; mais dans ce livre difficile à caractériser tout d’abord, et sur lequel notre devoir est d’empêcher toute confusion et toute méprise, il y a bien autre chose que du talent pour remuer les esprits et les passionner… Charles Baudelaire, le traducteur des œuvres complètes d’Edgar Poe, qui a déjà fait connaître à la France le bizarre conteur, et qui va incessamment lui faire connaître le puissant poète dont le conteur était doublé ; Baudelaire, qui, de génie, semble le frère puîné de son cher Edgar Poe, avait déjà éparpillé, çà et là, quelques-unes de ses poésies.
L’absence de foi religieuse, l’indifférence de tout ce qui créait la vie morale autrefois, ont empêché son observation d’être complète et lui ont mutilé son œuvre.
Ils pensent encore que le calme, la possession plus complète de soi-même, la vue prochaine et facile des campagnes véritables, non enjolivées, et non bâties, ne sont pas des compensations sans valeur à l’éloignement des théâtres et des sources immédiates de l’information politique ou mondaine.
Il n’y a complète unification sociale que là où il existe, pour régler les rapports des unités associées, une certaine organisation politique, juridique, administrative, économique, — une loi, un pouvoir central, en un mot, un État.
Le moi s’identifie de la manière la plus complète et la plus intime avec cette force motrice (sui juris) qui lui appartient18. » Ainsi le moi n’est plus ce tout indivisible et continu dont nos idées, nos plaisirs, nos peines sont les parties composantes, isolées par fiction et par analyse.
Je n’ai point fait, je le sais très bien, un tableau complet de la littérature à notre époque ; je ne l’ai point fait, et ne l’ai point voulu faire. […] Du moment qu’on ne voit plus dans l’homme qu’un être physique, toute la destinée de cet être se renferme évidemment dans la satisfaction aussi complète que possible de ses besoins, de ses instincts, de ses passions physiques. […] Lucrezia va vous le dire en deux mots : « Je n’ai pas combattu mes passions : si j’ai bien ou mal fait, j’ai été punie et récompensée par ces passions mêmes59. » Ici, on le voit, la théorie se complète et s’achève. […] Si on veut connaître la théorie complète, définitive de l’auteur de Jacques et d’Horace sur ce point, il faut aller jusqu’à son roman de La Comtesse de Rudolstadt (1844) ; c’est là que, passée à l’état de système philosophique et social, elle se trouve dogmatiquement exposée par la bouche des Illuminés de la franc-maçonnerie, « constructeurs cachés de la société nouvelle ». […] … Il ne choisit pas, mais il jeta son amour dans sa vengeance pour qu’elle fut plus affreuse et plus complète.
Ou bien seulement était-ce chez elle une recrudescence de cette crainte de déplaire qui lui avait fait différer jusqu’à cette heure l’abandon de sa personne, et chez lui la sorte de farouche mélancolie, dernier signe de l’animalité primitive, qui précède chez l’homme toute entrée dans le complet amour ? […] L’obscurité était complète. […] Ici, révolution complète dans le cerveau de Maxime et développement de cette thèse, que la tache morale est autrement flétrissante que la tache physique. […] Exotique, une des trois nouvelles avec la Conversion, complète un volume qui sera certainement apprécié par les délicats. […] C’était la première fois qu’un corps vivant de femme m’apparaissait dans un état de complète nudité : eh bien !
Tout au plus il faut remarquer, pour être complet, que, peu favorable aux Jésuites et aux Jansénistes, à cause de ses opinions anti-chrétiennes, il est, cependant, incomparablement mieux disposé à l’endroit de ceux-là qu’à l’égard de ceux-ci. […] Il faut dire aussi, pour être complet, et on ne l’est jamais avec Voltaire que quand on l’a suivi dans ses variations, qu’il a quelquefois réclamé le jury : « … ne pouvoir être jugé en matière criminelle que par un jury formé d’hommes indépendants… », dit-il avec admiration dans son analyse des Constitutions d’Angleterre ; et dans une lettre à Elie de Beaumont du 7 juin 1771 : « J’aime mieux tout simplement l’ancienne méthode des jurés (qui s’est conservée en Angleterre. […] Ajoutons, pour être complet, que, dans l’Esprit des Lois comme dans les Lettres Persanes, Montesquieu se montre inquiet relativement aux biens de mainmorte et donne des avis pressants pour combattre ce fléau : « Les familles particulières peuvent périr ; ainsi les biens n’y ont pas une destination perpétuelle. […] Comme les magistrats, les professeurs doivent être des politiciens stagiaires. « Cette maxime est la clef d’un grand ressort dans l’Etat. » Cette éducation, ainsi comprise et ainsi organisée, doit être intégrale, au moins pour les gentilshommes, c’est-à-dire que le plus pauvre des gentilshommes polonais doit avoir le droit de faire donner à ses fils l’éducation la plus élevée et la plus complète : « Je n’aime point ces distinctions de collèges et d’académies, qui font que la noblesse riche et la noblesse pauvre sont élevées différemment et séparément. […] II Dans Rousseau, il y a une théorie assez complète de « l’armée nationale ».
Jacques Bainville, « un cours complet de haute diplomatie ». […] Glesener, lui, nous dessine de véritables enfants qui ont leur âme en train de se former, qui ont leur univers limité à leurs regards, et qui ont leur pensée de cet univers peu étendu, complet cependant. […] Il aura fallu beaucoup plus d’un siècle pour que nous fût donnée l’œuvre complète de Chénier ; mais enfin nous l’aurons bientôt. […] Dimoff a, jusqu’à présent, donné les deux premiers tomes des Œuvres complètes d’André Chénier. […] L’écrivain les a menées à un état de réalité complète : et elles se passent de lui désormais.
Henry Becque publie, en deux volumes, son théâtre complet. […] Ainsi s’explique que, n’ayant pas autre chose à faire et vivant dans une solitude presque complète, il ait pu passer cinq ou six ans sur chacun de ses livres. […] Il y en a tout un système fort complet dans la rue Royale. […] Tandis que la lumière de la lampe danse sur les visages renversés des dormeurs et, lorsqu’ils remuent, allonge sur la paroi des ombres soudaines et fantastiques, vous appliquez votre oreille contre la portière et, dans les vibrations de la vitre mêlées au grondement des roues, vous entendez tout ce que vous voulez, même des scènes d’opéra avec leur orchestration complète. […] Le silence est complet, un silence énorme, pour parler comme Flaubert.
Mais à vingt ans, ils ne peuvent avoir une optique complète de l’univers. […] Vous avez mal digéré votre dîner d’hier soir — c’est la faute des Juifs… Et ainsi de suite jusqu’à la folie complète. […] Marius Vallabrègues : « Devenir un homme libre, affranchi de toute convention, dégagé de tout préjugé, en dehors de tout système… Vivre en communion complète avec tous les hommes et dans une entente absolue avec les autres intellectuels, voilà notre devoir à nous, les jeunes. » M. […] Les minorités oppressives disparaissaient, il n’y avait plus que le jeu libéré des facultés et des énergies de chacun, arrivant à l’harmonie dans l’équilibre toujours changeant, selon les besoins, des forces actives de l’humanité en marche… Un peuple sauvé de la tutelle de l’État, sans maître, presque sans loi, un peuple heureux dont chaque citoyen, ayant acquis par la liberté le complet développement de son être, s’entendait à son gré avec ses voisins pour les mille nécessités de l’existence. […] Je tenterai peut-être, l’an prochain, un dessin plus complet.
Le même du Motay affirme qu’après notre complète réussite du 2 décembre, l’armée avait reçu l’ordre de marcher en avant, quand on vint dire à Trochu qu’on manquait complètement de munitions. […] C’est la désespérance la plus complète, sous la forme ironique, la forme particulière au désespoir français. « Nous y sommes ! […] Vraiment, si les Prussiens n’étaient pas à la cantonade, il serait désirable que l’expérience du gouvernement du Comité fût complète. […] Un désarroi complet. […] Thiers : le représentant le plus complet de la caste.
Je n’entreprendrai pas de donner une analyse complète du roman de M. […] » Les indécisions de Michel ont cessé ; il fait une complète volte-face et résolument tourne le dos à ses électeurs ; porté par des intrigues de salon et d’alcôves, il devient ministre. […] Il est impossible de donner une idée complète de ce livre, dans lequel s’agitent cinquante personnages, tous copiés sur des originaux que tout Paris a connus. […] Voilà un jeune Arabe qui nous fournit un râtelier complet, la plus belle marchandise du monde, sans bourse délier. […] À cette brusque apparition, elle eut une minute de complet égarement ; elle avança les mains comme pour repousser Philippe et lui masquer le corps inanimé de Jeanne
Je voudrais, en effet, pour que l’harmonie fût complète, enlever M. […] Je ne crois pas que l’ironie tranquille, et terrible à cause de son calme même, ait eu jamais une plus complète expression. […] Au physique, c’est un petit jeune homme remarquable par une absence complète de physionomie. […] Partout, absence complète de vues. […] Ces renseignements ne leur suffiront point à faire revivre de leur vie véritable, complète, de leur vie locale, les générations lointaines, dont ils n’étaient pas, dont ils n’ont pas ressenti les passions.
On l’a rarement complète. […] C’est la condition d’une éducation littéraire complète. […] On trouvera dans l’édition critique de Becq de Fouquières l’exposé complet des imitations de Chénier, tous les passages cités, même les simples notes, projets d’imitation, etc17. […] Saint-Simon a peint des portraits complets : physique, moral et caractère. […] C’est l’écrivain complet.
Laissons les vices ; on ne les voit que trop : jamais un grand seigneur d’ancien régime n’a été flagorné à la première page d’un livre au point où l’est maintenant le public, et tout au long de certaines œuvres complètes. […] La patrie, je ne me conçois pas sans elle ; la patrie, c’est moi-même au complet. […] Les citations même que je fais le trahissent, car je ne puis tout citer ; il faudrait tout citer, pour qu’on vît comment un passage en corrige un autre, le complète ou le contredit, le complète en le contredisant, deux opinions également jolies valant mieux qu’une. […] un roman complet, avec des personnages qui ne meurent pas trop vite ! […] Il raconte, dans Barnavaux et quelques femmes, l’histoire de Marie-faite-en-fer, une fille de rien qu’on a menée à Port-Ferry et qui là-bas continue d’être une fille de rien, mais une espèce de sainte aussi, dévouée jusqu’à l’héroïsme et bonne jusqu’à l’oubli complet de soi.
Hugo pour être complet, sinon qu’il s’épure, qu’il prouve, en se châtiant par lui et par ses amis, que ce n’est pas l’éternelle condition de son talent d’être inégal et imparfait. […] J’aurais dû abréger ces réflexions et céder la place à M. de Vigny ; car on fait plus pour l’art en citant une beauté, qu’en critiquant longuement un défaut ; mais il serait désavantageux d’extraire quelque fragment nu et isolé d’un poème complet, où tout se lie, s’amène et s’explique. […] Shakspeare me paraît le type le plus grand et le plus complet de cette classe d’écrivains. […] Les écrivains complets, c’est-à-dire ceux qui à un grand fond de raison et de bon sens joignent une imagination dirigée et contenue, ces écrivains-là ont toujours une action décidée et certaine sur leur temps et sur leur pays. […] Il y a en effet du bouillonnement et de la fumée dans tout ce qu’il écrit ; mais, pour suivre sa comparaison, il sort quelquefois de cette fournaise, sinon des armures complètes, du moins des pièces d’armures fortes et bien trempées.
Ma mère, qui a tant de goût pour les anciens bâtiments, aimerait bien mieux l’église de Windsor avec les bannières des chevaliers et leurs armures complètes : j’ai fait une grande révérence à l’armure du Prince-Noir. » Son caractère de naturel, comme son piquant d’observation, nous demeure donc bien établi. […] Dans ce tête-à-tête des matinées de Colombier, discutant et peut-être déjà doutant de tout, il en put venir, dès le premier pas, à ce grand principe de dérision qu’il exprimait ainsi : Qu’une vérité n’est complète que quand on y fait entrer le contraire 231.
On peut trouver cependant qu’il ne lui a pas été fait de funérailles suffisantes : on’n’a pas recueilli ses œuvres complètes ; il n’a pas été solennellement enseveli. […] On y a l’envers complet de tout à l’heure.
En revanche, vers le même temps (et ceci complète le chevalier), Mlle de Scudery observait de son bord que « les plus honnêtes femmes du monde, quand elles sont un grand nombre ensemble (c’est-à-dire plus de trois), et qu’il n’y a point d’homme, ne disent presque jamais rien qui vaille, et s’ennuyent plus que si elles étoient seules. » Au contraire, « il y a je ne sais quoi, que je ne sais comment exprimer (avouait d’assez bonne grâce cette estimable fille), qui fait qu’un honnête homme réjouit et divertit plus une compagnie de dames que la plus aimable femme de la terre ne sauroit faire25. » Quand on sent si vivement des deux côtés l’avantage d’un commerce mutuel, on est bien près de s’entendre ou plutôt on s’est déjà entendu, et la science de l’honnête homme a fait bien des pas. […] Comme, selon lui, le propre de l’ honnête homme est de n’avoir point de métier ni de profession, il pensait que la cour de France était surtout un théâtre favorable à le produire : « car elle est la plus grande et la plus belle qui nous soit connue, disait-il, et elle se montre souvent si tranquille que les meilleurs ouvriers n’ont rien à faire qu’à se reposer. » Ce parfait loisir constitue véritablement le climat propice : être capable de tout et n’avoir à s’appliquer à rien, c’est la plus belle condition pour le jeu complet des facultés aimables : « Il y a toujours eu de certains fainéants sans métier, mais qui n’étoient pas sans mérite, et qui ne songeoient qu’à bien vivre et qu’à se produire de bon air. » Et ce mot de fainéants n’a rien de défavorable dans l’acception, car « ce sont d’ordinaire, comme il les définit bien délicatement, des esprits doux et des cœurs tendres, des gens fiers et civils, hardis et modestes, qui ne sont ni avares ni ambitieux, qui ne s’empressent pas pour gouverner et pour tenir la première place auprès des rois : ils n’ont guère pour but que d’apporter la joie partout39, et leur plus grand soin ne tend qu’à mériter de l’estime et qu’à se faire aimer. » Voilà les f ainéants du chevalier.
On ne saurait imaginer un équipage plus varié ni plus complet : meute pour le sanglier, meute pour le loup, meute pour le chevreuil, vol pour corneille, vol pour pie, vol pour émerillon, vol pour lièvre, vol pour les champs. […] En 1780, il abat 20 534 pièces ; en 1781, 20 291 ; en quatorze ans, 189 251 pièces, outre 1 254 cerfs ; les sangliers, les chevreuils, sont en proportion ; et notez que tout cela est sous sa main, puisque ses parcs confinent à ses maisons Tel est en effet le caractère d’une « maison montée », c’est-à-dire munie de ses dépendances et de ses services ; tout y est à portée : c’est un monde complet qui se suffit à lui-même.
Il s’appropriait toutes les excellences et toutes les élégances poétiques, il les emmagasinait dans sa mémoire ; il disposait dans sa tête le dictionnaire complet de toutes les épithètes heureuses, de tous les tours ingénieux, de tous les rhythmes sonores par lesquels on peut relever, préciser, éclairer une idée. […] C’est tantôt une image heureuse qui résume une phrase entière ; tantôt une série de vers où vont s’alignant les oppositions symétriques ; ce sont deux mots ordinaires qu’un étrange accouplement met en relief ; c’est un rhythme imitatif qui complète l’impression de l’esprit par l’émotion des sens ; ce sont les comparaisons les plus élégantes, les épithètes les plus pittoresques ; c’est le style le plus serré et le plus orné.
Napoléon, resté à Iéna, hésite à croire à ce second et complet triomphe de sa fortune. […] Génie audacieux et sûr dans la guerre, génie hésitant et timide dans les congrès, Napoléon, ici comme partout, n’a que des demi-résultats après de complètes victoires.
Thiers, l’annaliste le plus scrupuleux et le plus complet des temps modernes, il faut contempler le tableau vivant avec les portraits historiques de toutes ces négociations du consulat. […] L’Autriche arme ; la Russie, à laquelle on permet tout, se complète par la Finlande, concession intéressée et ingrate de Napoléon sur la Suède, alliée fidèle de la France.
La vengeance que Kriemhilt exerça sur ces deux guerriers fut vraiment complète ! […] Kant, le plus penseur et le plus sublime des philosophes, a scruté le monde et y a retrouvé Dieu dans la raison pure ; comme un Brahmane des derniers temps, Wieland, a rajeuni les traditions obscures et mêlé aux dogmes des Indes les légendes de la Grèce ; Schiller a tenté au théâtre et dans l’histoire de renouveler à Weymar les triomphes d’Athènes ; Gœthe enfin, génie plus fort, plus haut, plus complet, a retrempé Faust à la fois dans l’observation et dans le surnaturel, il a expliqué le monde des vivants par le monde des morts ; il a été le Volkêr des temps modernes, le Ménestrel des grands combats de notre ère, il a laissé en mourant l’Allemagne éblouie et vide comme si rien d’aussi grand ne pouvait naître de longtemps pour le remplacer.
Dimanche 19 janvier Aujourd’hui, après de longs mois de complète disparition, apparaît Villedeuil tenant amoureusement par la main, sa petite fille, et dont la barbe devenue blanche lui donne un air patriarcal… Le voyant ainsi, mon souvenir n’a pu s’empêcher d’évoquer le Villedeuil à la barbe noire des soupers de la Maison d’Or. […] Samedi 3 mai Je ne connais rien de bête, comme ces reconstitutions d’un monument historique dans un lieu autre, que celui où il a été élevé jadis, et cette Tour du Temple, refaite au bas de Passy, pour la grande Exposition de l’année dernière, jette un complet désarroi dans ma cervelle d’historien de la Révolution, quand un peu somnolent, je l’aperçois à travers la buée de la vitre du fiacre qui me ramène, le soir, chez moi.
Si nous voulons la dissiper, nous commencerons par tracer une figure plus complète. […] Mais cette idée, en tant que complète, est philosophique et non plus physique.
Au milieu de ces revers, qui affectent si profondément l’honneur militaire et l’avenir de la monarchie, l’apathie de Louis XV est complète ; « Il n’y a pas d’exemple qu’on joue si gros jeu avec la même indifférence qu’on jouerait une partie de quadrille. » Le seul honneur de Bernis chargé de la partie politique, mais naturellement exclu des questions militaires, et qui n’a qu’un peu plus de faveur que les autres sans avoir plus d’autorité et d’influence aux heures décisives, est de comprendre le mal et d’en souffrir : « Sensible et, si j’ose le dire, sensé comme je suis, je meurs sur la roue, et mon martyre est inutile à l’État. » Il demande un gouvernement à tout prix, du nerf, de la suite, de la prévoyance : « Dieu veuille nous envoyer une volonté quelconque, ou quelqu’un qui en ait pour nous !
x, § 7 : mais la phrase n’y est pas au complet, telle qu’il la donne ; la dernière partie de la citation, précisément celle sur laquelle insiste Roederer, n’y est pas.
Pourtant, à une troisième lecture complète et suivie, l’impression première, corrigée sans doute par la seconde, mais non détruite, surnagea et se maintint ; et, sauf les restrictions et les réserves subsistantes, M.
Frappé de bonne heure des beautés d’Homère et mécontent des infidélités de Pope, il s’appliqua (lady Austen encore, à l’origine, l’y poussant) à faire en vers blancs une traduction complète et fidèle de L’Iliade et de L’Odyssée, ce qui lui prit de bien longues années.
Il y en avait, selon lui, de tout à fait frivoles où l’on ne trouvait que des mots et un vide complet de matière et de fond.
Ses mémoires, fort bons à lire, sont loin d’être un récit complet auquel on puisse se fier sans contrôle ; il y dissimule ce qui lui convient.
Car notez que Louis XIV avait opéré une centralisation qui n’était complète que de son vivant et grâce à son prestige personnel ; mais, sous des souverains apathiques ou faibles, on retombait après lui dans la confusion d’un régime mal défini, à demi centralisé, trop ou trop peu : il fallait aller plus loin et poursuivre, ou revenir en deçà.
René d’Argenson qui, après nous avoir donné il y a trente-quatre ans une première édition arrangée, s’est décidé, en maugréant, à en donner une plus complète et plus franche dans la Bibliothèque elzévirienne de Janet· 52.
Merlin y raconte lui-même ses années d’études et de première jeunesse, son temps de séminaire et de noviciat ecclésiastique, ses velléités de vie religieuse et d’entrée au cloître, presque aussitôt dissipées et suivies d’une émancipation complète.
Le nom de Mme de Boufflers est étroitement lié à un épisode célèbre de l’histoire littéraire de son temps, à une querelle qui fit grand bruit dans le XVIIIe siècle, celle de Hume et de Rousseau, et il est impossible d’exposer au complet ce démêlé bizarre, sans l’y rencontrer à l’origine comme la cause occasionnelle principale, et à la fin comme l’arbitre ou le juge le plus équitable entre les deux contendants.
M. de Lévis, qui ne fit que la connaître en passant, a recueilli d’elle, pour les avoir vues encadrées dans la chambre d’une personne qui en faisait sa méditation quotidienne, une suite de Maximes qui sont tout un code de morale mondaine et de sagesse féminine, — pas trop féminine pourtant, car il y en a dans le nombre quelques-unes de viriles, et même d’un peu romaines ; voici au complet ce petit manuel de bienséance et de stoïcisme : « Dans la conduite, simplicité et raison.
Il nous apprend que la duchesse de Retz, pour plus de sûreté, avait fondé à ses frais, dans l’église de Paris, un service complet et perpétuel pour y faire recommander par les prières de M.M. du Chapitre le repos de l’âme du prélat à Dieu.
En le remerciant de ce qu’il a fait, oserai-je exprimer ce vœu qu’à une seconde édition il nous la donne plus complète, plus nettement dessinée encore, dégagée de quelques dissertations inutiles et qui nuisent véritablement à l’unité du ton ?
Teulet, ce modèle de l’éditeur historique consciencieux et grave, nous apportera des séries complètes et suivies des relations de la France et de l’Écosse au xvie siècle.
Dominique de Bray (c’est son nom complet) est un noble qui, par sa simplicité, oublie et fait oublier qu’il l’est.
Tout bibliophile qui se respecte a dans sa bibliothèque les deux petits volumes intitulés Recueil complet des Chansons de Collé (Hambourg et Paris, 1807), avec cette épigraphe de Martial : « Hic tolus volo rideat libellus ».
Feuillet de Conches, toujours si libéral, mais qui, dans son désir d’être complet, attendait trop.
Alexis Muston, dans l’ouvrage intitulé : i Israël des Alpes, première histoire complète des Vaudois du Piémont et de leurs colonies (4 volumes in-18, 1851).
La victoire en effet, si complète qu’elle fût, n’eut au point de vue stratégique aucun grand résultat ; on ne put ni rien entreprendre sur Turin, ni faire le siège de Coni, malgré le désir et l’ordre exprès de Louis XIV, ni même prendre ses quartiers d’hiver dans le Piémont.
Mme Dufrenoy que je vois en cela semblable à d’autres personnes qui ont souffert du désaccord conjugal et qui n’ont point trouvé de satisfaction complète ailleurs, dans les passions inspirées ou ressenties, en était venue à placer naturellement le bonheur dans la situation contraire à la sienne, c’est-à-dire dans un bon mariage, dans une union bien assortie.
Alfred d’Arneth, ayant à écrire une histoire de l’Impératrice Marie-Thérèse, s’occupa préalablement à rassembler une collection, aussi complète que possible, des lettres écrites par cette grande et laborieuse souveraine.
Le génie ne traduit pas, M. de La Mennais savait fort mal le latin et attribuait la complète incapacité où il était d’écrire dans cette langue à l’étude qu’il en avait faite solitairement.
Dès le début Ney, dont le mouvement devait se combiner avec celui de Lannes pour rendre complète la victoire de Tudela, procède contre son habitude avec un peu trop de lenteur et s’attire des reproches.
De plus, grâce à l’emploi des rimes entre-croisées comme dans Tancrède, on croirait de temps à autre lire des vers blancs ; on peut trouver en effet quatre vers de suite qui forment un sens complet sans rimer.
Duméril, et qui s’est égaré on ne sait comment, se rouvrirait aujourd’hui tout entier ; quand on en verrait sortir cette suite du Vert-Vert dont M. de Cayrol porte encore le deuil et dont il a tenté de nous donner en vers la complète restitution, on n’aurait guère à changer d’avis ; on y serait de plus en plus confirmé, je le crains.
Il nous reste, pour rendre un complet hommage à Mlle de Liron, à dire quelques mots des deux opuscules touchants, desquels nous avons souvent rapproché son aventure.
Et pourtant elle était dès lors la même ; mais sa nature morale, si complète, savait si bien se régler qu’elle ne semblait pas se contraindre.
cela est dit en quatre vers, que je veux bien vous écrire ici, afin que vous me mandiez si vous les approuvez : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de deux ans.
Les expressions voilées, les sentiments contenus, les convenances ménagées supposent un genre de talent très remarquable ; mais les passions ne peuvent être peintes au milieu de toutes ces difficultés, avec l’énergie déchirante, la pénétration intime que la plus complète indépendance doit inspirer.
XXXIV Je ne veux en citer qu’un mémorable chapitre, chapitre complet ; car il fait pleurer autant que penser.
Éditions : Œuvres complètes, Lyon, 1669, 2 vol. in-fol. ; Paris, 1821, 14 vol. in-8 ; Annecy, t. 1-V, in-8, 1892-95. — A consulter : Lettres de Mme de Chantai, 2 vol.
Et c’est bien là, en effet, le bilan complet des sentiments, des inquiétudes et des tourments imaginés et subis par l’âme moderne.
Par sa science colossale, puisée aux sources les plus diverses, par la sagacité de son esprit et son ardent besoin de vérité, Littré a été à son jour une des consciences les plus complètes de l’univers.
Ses vertus sont trop au complet, on voudrait les dépareiller.
Cette correspondance dans laquelle Rousseau n’entra qu’à son corps défendant, et où, du premier au dernier jour, chaque billet lui fut comme arraché, a pourtant cela de remarquable et d’intéressant, qu’elle est suivie, qu’elle forme un tout complet, qu’elle n’était pas destinée au public, qu’elle nous montre Jean-Jacques au naturel depuis le lendemain de La Nouvelle Héloïse jusqu’au moment où sa raison s’altéra irrémédiablement.
Son livre se place entre celui de Duclos : Les Confessions du Comte de ***, et le livre de Laclos : Les Liaisons dangereuses ; mais il est plus dans le milieu du siècle que l’un et que l’autre, et il nous en offre un tableau plus naturel, plus complet, et qui en exprime mieux, si je puis dire, la corruption moyenne.
Mais il est du moins devenu impossible de se faire désormais une idée complète de cette époque de la Fronde sans écouter le témoignage, le rapport habile et si bien dressé de M.
Le Château de cartes est un des plus gracieux proverbes, des plus complets dans leur cadre, et des plus agréablement tournés à une douce moralité.
Les Mémoires de Lauzun en cet endroit, surtout si on les complète par les exemplaires manuscrits qui contiennent quelques détails de plus, tendent à montrer qu’il n’eût tenu qu’à lui, à un certain jour, d’abuser de la tendre préférence que lui témoignait la reine : « Je fus tenté, dit-il, de jouir du bonheur qui paraissait s’offrir.
Guillaume de Schlegel, Fauriel et Ampère, on peut dire toutefois que l’ensemble de son œuvre et de son influence n’a pas été encore exposé, discuté et jugé régulièrement et au complet.
Nous avons en lui l’agitateur au complet, le frondeur, le factieux dans tout son beau : nous n’avons pas eu le ministre.
Gourville, en un mot, c’est le type le plus complet et le plus parfait de l’homme d’affaires ; il y a, par-ci par-là, un reste de subalterne en lui ; il y a du galant homme aussi, et même des commencements de l’homme d’État.
Cette légère incohérence du rôle, et que toute l’habileté du jeu ne saurait couvrir, se retrouve un peu dans l’expression même, qui reste sensiblement artificielle et sans une complète fusion ; style de campagnard manié par un docte.
Michaud revient cet autre honneur solide d’avoir eu, le premier chez nous, l’instinct du document original en histoire, d’en avoir de plus en plus apprécié l’importance en écrivant, d’avoir eu l’idée de l’enquête historique au complet, faite sur des pièces non seulement nationales, mais contradictoires et de source étrangère.
On a sur lui de bons et d’éloquents éloges : une histoire complète de sa vie et de ses ouvrages n’existe pas.
C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune.
Aujourd’hui, en m’occupant de la Correspondance de Frédéric selon l’ordre où elle se déroule à nous dans les Œuvres complètes, je m’attacherai surtout à montrer en lui les sentiments du cœur et de l’âme, tels qu’il les avait dans la jeunesse et qu’il les garda jusque sur le trône, au moins tant que ses premiers amis vécurent.
Le mot ne peut rien sans l’idée, pas plus que le diamant le mieux taillé ne peut briller dans une obscurité complète sans un rayon de lumière reflété par ses facettes ; l’idée est la lumière du mot.
Lors même qu’il en serait ainsi, l’éclectisme serait encore justifié ; il le serait même davantage, car aucun système dans cette hypothèse n’aurait plus le droit de se substituer aux autres, et la philosophie, n’étant plus l’expression de la vérité objective, serait engagée plus que jamais à épuiser tous les systèmes, c’est-à-dire toutes les idées fondamentales de l’esprit humain, pour reproduire dans un tableau complet l’image fidèle de la raison tout entière.
“C’est l’ouvrage le plus complet que nous connoissions en ce genre, & son usage, pour qui saura le lire avec fruit, ne se bornera point aux écoles.
… Elle qui a voulu nous donner une idée du paradis qu’elle rêve, au lieu de nous en écrire un livre et un à peu près comme aujourd’hui, n’en fera-t-elle pas un jour descendre, avec l’hostie sainte, le sentiment complet dans son cœur ?
On aura de lui l’idée la plus complète qu’on puisse avoir d’un homme à qui on avait jusqu’ici refusé le génie politique.
Les Saints d’Ernest Hello ne ressemblent nullement aux Saints juste-milieu d’Augustin et d’Amédée Thierry, ces Iconoclastes tempérés, qui n’en brisent point les grandes images, mais qui les liment… Sous la plume de Hello, ils apparaissent dans leur intégralité complète, surhumaine et splendide, et on ne les chasse pas à coups de bonnet de docteur jusque dans le fond des Légendes, — ces Contes de fées de l’Histoire, auxquels ne croient même pas nos enfants, ces majestueux polissons !
J’ai été habitué de longue date à la solitude ; j’ai appris à l’aimer et à la rendre féconde ; je travaille intérieurement le plus possible ; je sais vivre au milieu des gens qui me sont indifférents comme si j’étais seul, sans récriminations insensées contre eux et sans me ronger moi-même, en toute paix, avec un complet détachement de ceux auprès desquels je dois vivre.
Si l’on y voit une fusion complète des corps sociaux en une seule nation, la nation humaine, si l’on envisage les affinités d’individus et de groupes sous la forme d’un collectivisme universel, il est naturel que cette expression paraisse absurde ; mais il s’agit de toute autre chose.
Aussi une modification cérébrale légère, une intoxication passagère par l’alcool ou l’opium par exemple — à plus forte raison une de ces intoxications durables par lesquelles s’explique sans doute le plus souvent l’aliénation — peuvent-elles entraîner une perturbation complète de la vie mentale.
L’enchaînement semble rigoureux, et la réponse complète.
On sait tout ce qui a péri de l’antiquité, tout ce qui manque de chefs-d’œuvre et d’études critiques faites pour le théâtre grec, depuis Aristote et Théophraste jusqu’au roi Juba, ce mari d’une fille de Cléopâtre, qui écrivait dans sa cour de Mauritanie un traité complet de l’art dramatique.
Il fallait tenir entre ses mains cette œuvre presque complète, — et, soit au Japon soit en Europe, il n’existe cette œuvre, je crois, que chez Hayashi qui, depuis nombre d’années, collectionne son peintre favori. […] L’année 1804 est l’année où Hokousaï a publié un nombre de sourimonos tel que Hayashi dit que personne ne pourrait en publier le catalogue complet. […] Un livre composé de quinze planches où Hokousaï donne quinze échantillons divers de son talent multiple, au moment de sa plus grande puissance, dans les légères et délicates colorations des sourimonos : un livre dont les beaux exemplaires complets sont de la plus grande rareté et se vendraient en vente de douze cents à deux mille francs. […] Et c’est, après l’impression de chants pour accompagner les danses, une série de planches représentant chacune quatre ou cinq petites figurines de danseurs avec, à la droite ou à la gauche de leur bras ou de leur pied, une ligne droite ou courbe indiquant le développement complet du geste commencé par ce bras ou ce pied. […] Et aujourd’hui l’éditeur Sôyeidô a demandé au maître un nouvel et plus complet album qui servira de méthode pour la jeunesse.
. ; — Bossuet, Oraison funèbre d’Anne de Gonzague ; — Bayle, dans son Dictionnaire, articles Des Barreaux, Hesnault ; et passim ; — Œuvres complètes de Théophile de Viau, de Saint-Évremond, de La Motte Le Vayer ; — La Bruyère, dans ses Caractères. […] La meilleure édition et la plus complète est celle que nous avons signalée, de M. […] Il n’existe qu’une édition de ses Œuvres complètes, en deux volumes in-4º, Paris, 1837. […] On n’a de Dancourt que son théâtre, dont il n’existe aucune édition « critique », ni même complète. […] On en trouvera l’énumération, complète à sa date [1876] dans la Bibliographie cornélienne de M.
La biographie détaillée, la biographie minutieuse, la biographie complète, qui dispose les arrière-plans et ménage les perspectives autour d’un héros, me semble être encore la meilleure méthode pour atteindre, dans le domaine des sciences historiques, quelques vérités générales. […] Félix Bouvier, auteur d’un travail très minutieux et très complet sur Bonaparte en Italie. […] Un livre récent (fort exact, très complet), de M. […] Car notre compatriote, alerte journaliste, s’empressa de prendre les devants, et interviewa son exotique confrère, lequel d’ailleurs ne fit point de difficulté de répondre à un questionnaire fort complet. […] Son complet à carreaux gris, sa casquette du même drap, son mac-farlane, ses bagues d’or et ses diamants, tout, en lui. semble importé de Chicago… Son sourire, d’une extrême douceur, découvre deux rangées de petites dents courtes et larges dans des gencives d’un rouge éclatant.
Même si, mes vains souvenirs, je les complète involontairement des récits ultérieurs, nous sommes cependant, mes contemporains et moi, les enfants de la défaite. […] Le second tome apprécie « le rôle littéraire », l’influence d’Alfred de Vigny et complète le cadre du portrait. […] Il imprime la collection de ses « œuvres complètes », comme s’il avait à jamais fini de prononcer une parole. […] Dupuy a peint, à la manière de Holbein, portrait complet, pareil au modèle et d’où j’ai tiré, comme du modèle, une esquisse, le trait d’une physionomie. […] Les autres, à tel ou tel point de la dialectique, ont fait leur soumission, plus ou moins hâtive, plus ou moins complète.
J’y trouve une sorte de réalisme spontané dans le joli : c’est un art qui suppose une grande justesse de coup d’œil, une merveilleuse adresse de main, une imagination fertile, mais limitée à l’arrangement des lignes et des couleurs en vue de l’agréable ; d’ailleurs une insouciance complète de la composition, une irréflexion de petits hommes rudimentaires. […] Peut-être le seraient-elles d’une façon plus continue si l’auteur avait osé être un biographe et un bibliographe moins complet, et s’il n’eût péché quelquefois par un excès de circonspection dans ses jugements et dans ses sentiments, — comme il arrive quand on n’écrit pas seulement pour le public, mais pour des juges dont on sollicite un grade et un diplôme. […] Un peu plus tard encore, sa pâleur le trahira, lisant en cachette « le théâtre complet » de Racine, et il sera privé de sortie et dûment sermonné, attendu que « de telles lectures, quand on les fait trop tôt, ne peuvent que corrompre le cœur ». […] Et que nous fait le théâtre, à nous qui trouvons dans les romans, dans les livres d’histoire, de poésie ou même de critique, une reproduction de la vie autrement libre, exacte, complète et sincère ? […] Et, tandis qu’Oreste ne doit rien à Pyrrhus, Iacoub a dû autrefois la vie à Savoisy : cela, pour que le dévouement du Bédouin à celle qu’il aime paraisse plus aveugle et plus complet.
Ils sont bons en effet à fournir des exemples d’épisodes, et non de poèmes complets : on n’y retrouve pas même l’unité qui joint toutes les aventures racontées dans la Divine Comédie du Dante. […] Le parallèle entre les Métamorphoses et la Bible est donc exact ; et comme ces deux ouvrages, malgré leur aspect fabuleux, ne présentent pas une action simple et complète, nous ne pouvons pas plus recevoir l’un que l’autre dans la classe proprement dite de l’épopée. […] Remarquez que le morceau cité contient toute la fable de l’Iliade, la plus rapide, la plus passionnée, la plus complète en toutes ses parties, et la plus simple qui fût jamais traitée. […] Cette différence notoire entre l’admirable naturel, et l’étonnant surnaturel, prouve que le poète qui parvient même au sublime, ne traite que la partie historique de l’épopée, et qu’il ne la complète que s’il y sait joindre le merveilleux, qui en est la partie fabuleuse. […] Or sa vraisemblance indispensable ne résulte que d’une complète analogie avec l’époque, les mœurs et les actions des personnages.
., avec une absence complète de tact et de sentiment des relations humaines. […] CXCV Vous qui êtes appelé à écrire sur l’art, rappelez-vous bien ceci : La vie humaine, la vie sociale a existé sous toutes sortes de formes au complet et avec son charme : quand elle s’est évanouie, rien n’est si difficile que de la ressaisir. […] CCVI Il n’existe pas proprement de biographie pour un homme de lettres, tant qu’il n’a pas été un homme public : sa biographie n’est guère que la bibliographie complète de ses ouvrages, et c’est ensuite l’affaire du critique-peintre d’y retrouver l’âme, la personne morale.
Art, où ce qui doit être compté comme qualité en peinture peut devenir vice ou défaut, où la perfection est d’autant plus nécessaire que le moyen, plus complet en apparence, mais plus barbare et plus enfantin, donne toujours, même aux plus médiocres œuvres, un semblant de fini et de perfection. […] Clésinger attrape quelquefois le mouvement, il n’obtient jamais l’élégance complète. […] Les vastes et magnifiques groupes qui ornent les jardins de Versailles ne sont pas une réfutation complète de mon opinion ; car, outre qu’ils ne sont pas toujours également réussis, et que quelques-uns, par leur caractère de débandade, surtout parmi ceux où presque toutes les figures sont verticales, ne serviraient au contraire qu’à confirmer ladite opinion, je ferai de plus remarquer que c’est là une sculpture toute spéciale où les défauts, quelquefois très-voulus, disparaissent sous un feu d’artifice liquide, sous une pluie lumineuse ; enfin c’est un art complété par l’hydraulique, un art inférieur en somme.
Le père Theiner, dans son Histoire du pontificat de Clément XIV, est l’écrivain qui, ayant eu sous les yeux la plus grande partie des dépêches de Bernis, probablement d’après les minutes mêmes recueillies après sa mort et déposées au Vatican, et qui, en ayant fait un usage et un extrait continuel, nous permet d’en porter aujourd’hui le jugement le plus motivé et le plus complet.
— Une autre annonce plus complète de bienfaisance commençant par ces mots : Jésus Maria, fut promulguée et lue dans les prônes le jour de Pâques 1641, en des termes tout conformes à la dévotion chrétienne.
Ce n’est donc que quand le cours complet d’études tire sur sa fin, et que l’élève a appris ou passé en revue l’histoire, le théâtre et la littérature nationale, certains arts mécaniques, la logique, la physique, même la métaphysique, que le précepteur se dit : Mon disciple parle excellemment sa langue naturelle ; sa mémoire est ornée de tous nos meilleurs ouvrages, soit de prose, soit de poésie : cela est bon, mais cela ne lui suffit pas, nous allons apprendre la langue latine.
Mme de Coigny s’occupait avec intérêt de la jeune fille douce, vive et voltigeante qui s’épanouissait sous ses yeux : « Mme de Coigny me donne des leçons de prononciation, de ponctuation, et me recommande de faire des notes sur tout ce que je lis, et d’écrire tous les jours ce que je pense : c’est une façon de savoir si on est bête. » Mais ce conseil que donnait Mme de Coigny à Mlle Newton ne fut complet et ne put être suivi dans sa perfection que lorsque M.
La Chambre, selon son habitude, s’était emparée d’une simple loi de finances qui lui était proposée à l’effet d’améliorer le traitement des ecclésiastiques, et elle en avait tiré tout un projet complet de Constitution rétrograde qui aurait rendu à ce grand corps du Clergé catholique une richesse propre et un pouvoir sans contre-poids.
Léon Fougère, qui a pour titre : Caractères et Portraits du xvie siècle ; ces volumes, joints à relui des Femmes poètes du même siècle (Didier, quai des Augustins), offrent, défaut d’originalité, de bons résultats d’étude, assez complets sur chaque point, et en général fort, judicieusement exposés.
Tout remue, tout danse ; le pêle-mêle de sensations est complet, la joie du départ l’emporte ; il a, pour le rendre, ses refrains familiers : « Marseille, 21 octobre 1839 Voilà le grand moment arrivé.
Ces copies, incomplètement imprimées, arrivaient ainsi peu à peu, et par bribes, dans le public lettré ; un extrait venait, tant bien que mal, s’ajouter à l’autre, jusqu’à ce que Brunck, à Strasbourg, en 1772, avec l’initiative et la décision qui le caractérisent, publia un texte complet, un peu travaillé à sa manière, et dans un cadre arbitrairement distribué ; mais enfin, on put jouir, grâce à lui, de cette récolte exquise de tous les miels de la Grèce.
Cette abstraction cornélienne est moins complète dans le Cid que dans les pièces qui ont suivi, et si le brillant Rodrigue nous plaît plus que les autres héros de Corneille, c’est qu’aussi il a gardé plus de vie, plus de flamme au front et plus d’éclairs.
Je faisais ces réflexions en repassant depuis lundi dernier quelques-unes des versions qui ont été données de la glorieuse bataille du 1er juin 1794, et je me prenais à désirer que parmi les compatriotes montalbanais de Jean-Bon qui ont déjà tant fait pour sa biographie, il y en eût un qui prit soin de former et de réimprimer un dossier complet des pièces qui peuvent mettre en pleine lumière ce point éclatant dans l’histoire de la Révolution et capital dans la vie du vaillant conventionnel.
La victoire fut des plus complètes et vraiment parfaite selon l’art, exécutée et gagnée (en grande partie au pas de charge et à la baïonnette) dans l’ordre même où elle avait été conçue.
Est-ce que vous croyez que la connaissance de la vie, des voyages, des romans en Pologne, des chimères et des rêves de Bernardin de Saint-Pierre, est inutile à l’intelligence complète de son pur chef-d’œuvre, et à son explication satisfaisante sur tous les points ?
Le Dépôt de la Guerre possède sur lui le dossier le plus complet, d’où l’on tirerait une notice d’un caractère tout à fait neuf et original.
Bien qu’il ait annoncé précédemment qu’il ne tracerait pas l’idée complète et exemplaire du poète, il va pourtant le dépeindre et le présenter dans les conditions qu’il estime les plus favorables pour entreprendre une telle œuvre, c’est-à-dire doué d’une excellente félicité de nature, instruit dès l’enfance de tous les bons arts et sciences, versé dans les meilleurs auteurs de l’Antiquité, nullement ignorant avec cela des offices et devoirs de la vie humaine et civile, pas de trop haute naissance surtout ni appelé au régime public, ni non plus de lieu abject et pauvre, afin d’être exempt des embarras et des soucis domestiques, mais tranquille et serein d’esprit par tempérament et aussi par bonne conduite : il est touchant de lui voir définir cette heureuse médiocrité de condition et de circonstances, qui permet mieux en effet toute sa franchise de vocation et tout son essor au génie.
Le point central de ce double monde, à mi-chemin des Hauts-lieux et du Vallon, le miroir complet qui réfléchit le côté métaphysique et le côté amoureux, est le Lac, le Lac, perfection inespérée, assemblage profond et limpide, image une fois trouvée et reconnue par tous les cœurs.
Ce n’est qu’après sept ans de règne populaire et incontesté au Gymnase qu’il aborda cette redoutable scène avec le Mariage d’argent (décembre 1827), « qui est enfin la comédie complète, a dit M.
Il est juste pourtant d’excepter le tout premier discours sur l’état des lettres dans les Gaules, avant le christianisme ; dom Rivet, dans ce tableau général, aussi complet que le permettait l’archéologie de son temps, a échappé à l’inconvénient où est tombé M.
La nouvelle édition complète, publiée par les soins de M.
Les vies complètes, poétiques, pittoresques, vivantes en un mot, de Corneille et de Molière, restent à faire ; mais à M.
Les dernières pièces de Corneille se caractérisent par l’élimination de plus en plus complète de la passion, même de l’exaltation : il ne reste guère que des volontés plus ou moins fortes, désintéressées et droites.
Et de là, la complète, et nécessaire, et irrevocable exécution des Satires.
Surtout en ce temps de réflexion et de conscience croissante, il y a, à côté des hommes de génie, des artistes qui sans eux n’existeraient pas, qui jouissent d’eux et en profitent, mais qui, beaucoup moins puissants, se trouvent être en somme plus intelligents que ces monstres divins, ont une science et une sagesse plus complètes, une conception plus raffinée de l’art et de la vie.
Alexandre Dumas fils, un des littérateurs qui ont le plus vivement réclamé pour chacun des deux époux le droit de rompre le lien légal, quand il est devenu insupportable, écrivait prophétiquement ces paroles81 : Que les Chambres nous donnent enfin le divorce, et un des résultats immédiats de ce vote, celui qui entre certainement le moins, qui n’entre même pas du tout dans les raisons que font valoir les promoteurs de la réforme, ce sera la transformation subite et complète de notre théâtre.
Les assemblées politiques tiennent trop de place dans notre régime de société, et y exercent une trop grande influence, pour pouvoir être omises dans une étude un peu variée et complète des hommes de ce temps.
Je l’ai fait aussi complet et aussi nourri que possible en peu de pages.
Arago l’a noté ; mais, lorsqu’il nous représente Condorcet membre de la seconde législature, de cette Assemblée législative où les dissensions personnelles s’envenimaient chaque jour, et ne voulant jamais prendre part à tous ces combats, il est dans une erreur complète.
L’existence de ces pièces était connue depuis longtemps, et le comte de La Marck, qui vivait depuis des années à Bruxelles sous le titre de prince d’Arenberg, en avait donné une communication plus ou moins complète à quelques personnes.
La conclusion littéraire sur Mme de Lambert, sur cette personne de mérite, si délicate à la fois et si bien-pensante, et qui fit de ses qualités et de sa fortune un si noble usage, a été donnée dès longtemps par un de ses autres amis que j’ai déjà nommé, le judicieux marquis d’Argenson : Ses ouvrages, écrivait-il, contiennent un cours complet de la morale la plus parfaite à l’usage du monde et du temps présent.
Necker, et qui l’accueillit avec un mélange de cordialité et de malice : Je ne sais, Madame, écrivait Mme Necker à l’une de ses amies de Lausanne (novembre 1765), si je vous ai dit que j’ai vu Gibbon ; j’ai été sensible à ce plaisir au-delà de toute expression ; non qu’il me reste aucun sentiment pour un homme qui, je crois, n’en mérite guère, mais ma vanité féminine n’a jamais eu un triomphe plus complet et plus honnête.
Ce n’est que plus tard que l’ouvrage y fut imprimé dans son entier ; il forme le premier volume des Œuvres complètes de Rivarol (1808), mais avec quelques fautes qui en gâtent le sens.
C’est ce travail plus ou moins complet de récapitulation de sa vie qu’il eût peut-être entrepris s’il avait assez vécu pour rentrer dans la chrétienté, et si ses amis l’avaient contraint de le dicter.
Un homme sincèrement modeste et humble peut être très habile sur certains points, très courageux de résistance sur de certains autres, mais il y a fort à penser qu’il est incapable d’une certaine initiative, d’un esprit d’entreprise ou de poursuite, d’un essor complet et libre de ses facultés ; et c’est parce qu’il se sent instinctivement inférieur à un tel rôle et à une telle responsabilité, qu’il est si craintif et si rougissant de se produire, si en peine lorsqu’il s’est trop avancé.
Je pourrais citer d’autres délicieux petits tableaux tout à côté, notamment celui qui commence par ces mots : « Si jamais je travaille pour mon bonheur, je veux faire un jardin comme les Chinois… » Malgré ces touches heureuses, il manquait pourtant au Voyage de l’île de France, et à son exactitude complète, cette vie intime et magique que Bernardin, en y revenant, saura mêler plus tard à ces mêmes peintures, quand il les reverra de loin, non plus dans l’ennui de l’exil, mais avec la tendresse du regret et avec la vivacité de l’absence.
Quand, après quelques débats, le marché fut conclu et que Voltaire eut acheté à vie le château et la terre de Tourney avec les droits seigneuriaux et les privilèges, il revient plus d’une fois sur cette idée que son indépendance est désormais complète et assurée.
Description complète et parfaite d’après nature, qu’envierait Cuvier et qui laisse en arrière celle de Buffon !
[Œuvres complètes, tome XII] Note A, page 38.
Tous les états n’exigent pas la même portion des connaissances primitives ou élémentaires qui forment la longue chaîne du cours complet des études d’une université.
On trouvera des informations biographiques sur les peintres et poètes cités dans le très complet Dizionario del Futurismo, sous la direction d’Ezio Godoli, Firenze, Vallecchi, 2001, 2 volumes.
Pour que l’anarchie fût complète dans cette organisation désordonnée et qu’elle eût toute la variété du chaos, il y avait une idée juste : Marat a toujours pensé, comme Barrère, que la république ne convenait pas à la France.
On le sait, j’ai toujours regardé Philarète Chasles et Sainte-Beuve plutôt comme des fragments de critiques que comme des critiques complets.
Quant à moi, j’y saisis l’expression la plus complète, la plus précise et la plus raffinée de cet état spécial a quelques-uns de nos jeunes artistes, que je qualifierais de terreur du réel ou d’onanisme mental.
Jaurès dans un article de la Revue de Paris (1er Décembre 1898, p. 499) : « Le socialisme est l’individualisme logique et complet.
Pour arriver à Burguete, nous traversons le plateau de Roncevaux dans une grande partie de sa longueur, ce qui nous en donne une première et déjà assez complète idée. […] Il a, seul, pénétré une première fois dans la « chambre » où Antoine de la Sale s’était jadis arrêté ; enfin, reprenant l’ascension d’un autre côté et dans des conditions plus favorables, il a pu faire des observations de tout genre, dont je ne donnerai qu’un bref résumé, et il a ainsi posé les jalons d’une investigation plus complète, qui, je l’espère bien, sera un jour reprise et menée à bonne fin. […] Là, grâce à la prévoyance de notre ami, nous sommes l’objet des plus aimables attentions de la part de l’avocat Laurento Laurenti, qui traite pour nous avec les muletiers et complète fort utilement notre bagage. […] Il n’est pas d’ailleurs aussi complet qu’il en a l’air. […] Il n’y a pas l’ombre d’un doute sur l’authenticité du document, non plus que sur la complète bonne foi de l’auteur.
Si, au temps de l’École romane, nous le voyons chercher curieusement la tradition la plus ancienne, un peu plus tard, poète des Stances, il va, en pleine conscience de ses volontés, à la tradition la plus complète, disons encore la plus parfaite. […] Et il complète ainsi l’œuvre des métaphysiciens. […] En somme, ils n’ont pas tort, s’ils rêvent d’un saint clergé qui rachète leurs imperfections et, par un grand effort, complète le total de sainteté dont le monde a besoin. […] Il empruntait aux meilleurs poètes le sujet, le motif ; et il accomplissait, avec une aisance extraordinaire, le miracle perpétuel de l’obéissance absolue et de la plus complète liberté. […] Et l’on y trouve « un océan de meubles, d’inventions, de modes, d’œuvres, de ruines », un bric-à-brac de formes, de couleurs, de pensées, « mais rien de complet ».
Les choses inanimées ne l’intéressent que par leurs relations avec sa propre existence : son esprit ne s’attache à démêler l’instinct des animaux que par les rapports qu’il trouve en eux avec un instinct plus complet, qu’il nomme sa raison : les images des générations passées ne le touchent qu’en ce qu’elles lui semblent les exemplaires de ses actions présentes, et des actions futures qui les suivront : il cherche dans leurs différences le perfectionnement que le temps lui promet, ou les altérations qu’il lui fait subir : enfin, la nature entière n’est l’objet des spéculations de l’homme que par le besoin qu’il éprouve d’approfondir son être particulier. […] Ainsi, divisant les matières avec soin pour ne pas les traiter vaguement, je m’efforcerai à les réduire en un corps de doctrine, en théorie complète de littérature, dont les principes auront une pleine évidence. […] Les convenances de style, ou élocution, suivant les genres et les espèces d’ouvrages, nécessiteront de pareilles distinctions entre elles ; et leurs règles nombreuses, aussi justement classées, achèveront un tableau complet d’analyse. […] Les images locales, et l’imitation fidèle des mœurs leur servent d’ornements qui les ennoblissent, et qui jettent l’esprit des spectateurs dans une complète illusion. […] L’unité absolue de temps dut être exigible dans les tragédies grecques qui ne formaient, comme je l’ai dit, qu’un seul grand acte de toutes leurs scènes, et sans doute il serait à désirer que la durée de l’action n’excédât pas celle de sa représentation même, pour jeter le spectateur dans une illusion complète.
Je ne vous promets pas d’être complet ; je ne vous promets pas d’être original : je ne puis vous assurer que ma sincérité. […] Le prêtre le devine et insiste ; l’enfant avoue… « Je n’aurai jamais un tel moment dans ma vie… Je sanglotais de bonheur. » Or, cette même année, le hasard avait fait tomber entre ses mains un Horace complet. […] (« Il était absurde de songer à une démocratie sans une révolution complète du côté de la morale. ») Et dans quelles circonstances ! […] L’auteur les « corrigea », on ne peut pas savoir dans quelle mesure, et les fit paraître dans l’édition de ses œuvres complètes (1836). […] Je sais bien qu’on peut croire sans une « pratique » complète.
Alors, j’ai cherché les œuvres de Parny, et j’ai trouvé ses Poésies complètes, pour un franc, chez Dentu, dans la Bibliothèque des chefs-d’œuvre français. […] Le volume que j’ai acheté porte, comme j’ai dit, ce titre : Poésies complètes de Parny. Il ne comprend pourtant que la Guerre des dieux, les Galanteries de la Bible, les Déguisements de Vénus et les Poésies érotiques, c’est-à-dire le tiers ou le quart des poésies complètes. […] En réalité, le style du drame réclamait une mise en scène adoucie, un peu convenue, des costumes d’une propreté décente, et, dans la diction, la suppression presque complète de l’accent pseudo-rustique. […] Assez instruite (orthographe, calcul, géographie, histoire, peut-être un peu de dessin), elle complète son éducation en lisant des romans à journée faite.
Quand la Vie de Jeanne d’Arc sera complète, elle sera un des plus beaux livres (et « très honnête » — oh ! […] La patricienne est encore plus forte que la chrétienne, et tout le ciel, descendu dans le cœur d’une femme, n’efface pas l’aristocratie puisée aux mamelles de sa mère et les traditions de son berceau. » Barbey d’Aurevilly fut converti, dans le sens complet du mot, par l’influence d’Eugénie de Guérin. […] Les femmes n’ont pas encore l’accès libre à toutes les fonctions ; les femmes n’ont pas encore la complète égalité civile avec les hommes, les femmes n’ont aucun droit politique. […] mon Dieu, c’est bien complet. […] Il fallait, pour écrire un livre complet et certain sur Octave Gréard, quelqu’un qui, à la fois, pût embrasser et comprendre son œuvre publique, et pour qui l’homme même eût bien voulu se détendre et s’attiédir.
Elle arriva successivement, ainsi que nous allons le raconter, à la réforme complète des costumes, à leur appropriation à l’époque, de façon à ce que les paroles ne fussent plus un anachronisme chronique avec les vêtements. […] le public était accoutumé aux mauvaises, il ne s’en trouvait pas plus mal et le talent des comédiens les faisait passer. » La preuve de la régénération complète de l’ancien théâtre, en France, est dans ce mot de mademoiselle Beaupré. […] Ses pièces sont remarquables par une absence presque complète du ridicule et même, disons-le, de l’extravagance qu’on est en droit de reprocher à la plupart des bons auteurs de cette époque. […] La belle tragédie de Mithridate, donnée en 1673, marque l’époque où Racine est dans toute la splendeur de son immense talent et où le talent de Corneille est entièrement à son déclin ; car c’est à cette époque que le grand nom de l’auteur du Cid ne put préserver Pulchérie d’une chute complète. […] Lorsqu’on sut que Racine travaillait à cette tragédie et allait la faire paraître, la célèbre madame Deshoulières, qui n’aimait ni Boileau, ni Racine, noua une intrigue pour faire éprouver une chute complète au poëte favori de la cour et de la ville.
Il a dû naître, si j’en juge par son parler onctueux et gras et par la sage lourdeur de sa démarche, vers le centre de la France, il a l’allure tranquille et le regard placide d’un paysan berrichon, et il écrit comme il parle, sagement et lentement… Je ne l’aurais pas reconnu… La métamorphose était complète. […] Mais ici l’image est ingénieuse et complète le tableau. […] Maeterlinck complète cet artifice en supprimant le discours, ou, du moins, en le réduisant à sa plus simple expression. […] En une fois, il eut le sentiment complet de sa déchéance ; en un seul coup, là, dans la nuit tombante, il sentit s’abattre sur lui le joug de fer.
mais qu’il eût pu le faire à la fois plus court et plus complet. […] Körting, ou pour mieux dire à sa mémoire ; je lui ai même de la reconnaissance ; mais je ne voudrais pas non plus qu’un livre allemand sur un sujet français — moins agréable, à coup sûr, moins ingénieux, et moins littéraire, moins original peut-être — fût cependant plus complet que le livre français. […] Voilà ce qu’enseigne Rabelais ; voilà « le saint Évangile » qu’il est venu annoncer « quoi qu’on gronde » ; et voilà pourquoi son œuvre, où l’ordure se mêle effrontément, pour le salir, à presque tout ce qu’il touche, est l’expression la plus complète qu’il y ait — justement parce qu’elle est la plus trouble — de l’esprit de la Renaissance. […] Ce quatrième et dernier contiendra la description des collections d’Œuvres complètes, et l’examen des nombreux écrits plus ou moins faussement attribués à Voltaire.
. ; tout cela se complète ; la jeunesse pourtant n’y brille pas. […] « À nos yeux, les noms de Villehardouin, de Joinville, de Froissart, de Commines, de Montaigne, de Molière, marquent les différents âges de notre langue : les terminaisons varient, le vocabulaire se complète, la syntaxe s’épure, et, par degrés enfin, l’art de parler un même idome se modifie ou se perfectionne ; mais il ne s’en forme pas un autre. » Qui a dit cela ?
Nous donnerons, pour être complet, le texte même de cette lettre : « Aux auteurs du Journal de Paris. […] Dans le portrait tel qu’il a été imprimé en 1809, cette phrase sur Rousseau est supprimée, et l’on y a mis l’observation sur Fontenelle au passé : On a dit de M. de Fontenelle qu’il avait… Il résulte, au contraire, de notre version plus exacte et plus complète, que Fontenelle vivait encore quand Mme du Deffand traçait ce portrait.
C’est bien pis lorsqu’elle fabrique le pudding ; il y a là une scène entière, dramatique et lyrique, avec exclamations, protase, péripéties, aussi complète qu’une tragédie grecque. […] Mais la peinture la plus complète et la plus anglaise de l’esprit aristocratique est le portrait d’un négociant de Londres, M.
Dès cette époque, il remarquait que les exemplaires les plus complets et les plus assurés de vertu, ceux qui nous inspirent le plus de confiance, nous sont offerts par des croyants au surnaturel, et qu’il n’y a rien de meilleur ni de plus respectable qu’un bon prêtre ou qu’une religieuse sainte. […] Par la vertu des témoignages sensibles, des symboles qui y sont accumulés, et dont il subissait la magie enveloppante, le catholicisme s’imposa à son esprit comme la seule explication permanente et complète du monde et de la vie ; il y reconnut la vraie panacée de l’universelle misère, le salut de l’ignorante humanité.
Et comme nous lui avouons notre complète infirmité, notre surdité musicale, nous qui n’aimons tout au plus que la musique militaire : « Eh bien ! […] alors, c’est complet… Venez donc, un soir, chez moi.
Le même procédé est applicable à tous les styles, mais seulement comme moyen d’obtenir la première de ce qu’on peut ap peler les qualités sociales du langage, qui est de faire saisir nos idées à tous. « La règle du bon style dit scientifique, Renan, c’est la clarté, la parfaite adaptation au sujet, le complet oubli de soi-même, l’abnégation absolue. […] Tout membre de phrase se différencie du précédent ou du suivant, soit qu’il s’y oppose et le restreigne, soit qu’il le complète ou le confirme en le répétant sous une forme plus vive ; chaque membre de phrase a son individualité propre, à plus forte raison chaque phrase.
Or, pour faire cette Providence complète et vigilante, et sans cesse unie à l’homme, il fallait lui trouver un organe et un oracle permanent. […] Il ne leur manque, pour être complètes, que quelques pages du dernier Entretien, et une autre Soirée de conclusion que l’auteur voulait ajouter sur la Russie, par reconnaissance de l’hospitalité qu’il y avait trouvée. […] Je n’ai pas assez lu ni étudié Bacon pour avoir droit d’exprimer sur son compte une idée complète ; mais toutes les fois que dans ma jeunesse curieuse, provoqué, harcelé par les éloges en quelque sorte fanatiques que je voyais décerner invariablement à Bacon en tête de chaque préface, dans tout livre de physique, de physiologie et de philosophie, j’essayai de l’aborder, je fus assez surpris d’y trouver un tout autre homme que celui de la méthode expérimentale stricte et simple qu’on préconisait213 ; j’y trouvai un heureux, abondant et un peu confus écrivain, plein d’idées et de vues dont quelques-unes hasardées et même superstitieuses, mais surtout riche de projets ingénieux, d’aperçus attrayants (hints, impetus), d’observations morales revêtues d’une belle forme, dorées d’une belle veine, et capables de faire axiome avec éclat.
Il est certain que la nouvelle école à son origine avait beaucoup promis : elle semblait aspirer à une régénération complète de la philosophie, à une vaste synthèse où tous les besoins de l’humanité trouveraient leur satisfaction ; elle n’avait pas toujours repoussé certaines hypothèses engageantes et hardies, agréables à la liberté de l’esprit. […] Il faut passer à quelques objections plus particulières, car leur donner à toutes le développement qu’elles mériteraient, ce serait faire un traité complet de philosophie. […] Littré rejette l’hypothèse d’un absolu transcendant et nous représente la nature comme un tout complet se suffisant à soi-même, que fait-il donc autre chose que de transporter l’idée d’absolu de Dieu à la nature, et comment une telle vue pourrait-elle se disculper d’être une vue métaphysique ?
Mais la réduction à des rapports, à des proportions, la stylisation, sont bien plus complètes et plus profondes dans le monument que dans l’écrit. […] Or, de tous les actes, le plus complet est celui de construire. […] Si on lui voulait un titre explicatif, plus complet et plus lourd, il faudrait l’appeler : Un lever de soleil sur des Idées.
Les collègues américains, toujours si prompts à exercer leur hospitalité cordiale, l’invitent, et le font entrer dans leur familiarité ; de sorte qu’il s’enrichit à son tour de connaissances et de sympathies, et qu’il reçoit autant qu’il donne : le cycle est complet. […] La vie que nous menons sur cette terre, il n’en doutait pas un seul instant, n’est qu’un essai ; les âmes accèdent à une vie supérieure qui complète leur rêve. […] Bref, et pour le dire avec le stoïque Vauvenargues, les passions sont un bienfait qu’il faut savoir considérer comme tel : C’est une folie de les combattre, quand elles n’ont rien de vicieux, c’est même une injustice de s’en plaindre ; car une vie sans passions ressemble bien à la mort41… L’homme de sentiment, malgré son mépris pour les produits raffinés de la culture, ne reste pas sans lire ; et de même que la mère de Cleveland, le héros troublé de l’abbé Prévost, a cherché dans des traductions la doctrine de tous les sages, anciens et modernes, tant et tant qu’elle a composé, à force de soins, « un système complet dont toutes les parties étaient enchaînées merveilleusement à un petit nombre de principes clairs et bien établis42 » ; de même que Cleveland consacre ses premières années à « une simple imitation des études de sa mère », et toute sa vie à la poursuite de la sagesse et de la volupté : de même au collège, aux académies, pendant ses années de formation, et plus tard, durant ses heures de loisir, le héros préromantique ne peut pas ne pas s’informer de la philosophie régnante. […] Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Œuvres complètes, éd.
Puis, un jour, pour aller rejoindre je ne sais quelle troupe de comédiens errants, il partit pour la Corse, et, en Corse, il lui survint une aventure véritablement chimérique, sans laquelle son roman comique, à la fois burlesque et navrant, n’eût pas été complet. […] Un court poème, qui n’a pas été publié dans ses œuvres complètes, vous dira avec quelle pureté, avec quelle tendre caresse le poète adorait sa jeune femme. […] Il était écrit que de longtemps mon mobilier ne serait pas complet. […] Mon ami a eu cette rare chance, d’être, tout de suite après l’apprentissage, un artiste complet, et vous entendrez avec une émotion heureuse l’une de ses premières pages, qui fut écrite à ce moment de la légende parnassienne où nous sommes arrivés. […] * Cependant, malgré l’apparition de François Coppée, — j’entends sa toute première apparition, — le groupe des nouveaux poètes n’était pas encore complet.
Comme la discussion menaçait de ne point prendre fin, l’acteur L…, un des meilleurs comiques de Paris, qui passe avec Brasseur pour savoir le mieux faire les imitations, proposa aux auteurs de se fier à lui pour imiter le chien, et il leur donna sur-le-champ un si complet échantillon de l’organe canin, que l’on crut un instant le pensionnaire fugitif retrouvé. […] Toutes les comparaisons qui pourraient peindre l’activité, la souplesse, la ruse, l’insistance, la servilité ne suffiraient pas à donner une idée complète de tout le mal que le Charançon se donne pour arriver à se produire, n’importe où, n’importe comment. […] — Quelle bonne humeur saine et mélodieuse dans Cenerentola, et se peut-il vraiment que l’auteur de ce chef-d’œuvre consente à vivre dans Paris, — au milieu de cette ville où les rues n’ont de voix que pour fredonner le Sire de Framboisy, où les salons n’ont de pianos que pour accompagner les Deux Gendarmes. — Mademoiselle Alboni est toujours le plus merveilleux instrument que l’on connaisse, et auquel il ne manque, pour être complet, que de lui manquer quelque chose. — Un défaut rendrait peut-être la virtuose admirable, quand ce ne serait que les jours où elle essayerait de le vaincre. — On m’avait beaucoup vanté la salle du théâtre de la Reine, aussi ai-je éprouvé une déception ; — cela est grand, mais non point grandiose ; — le style décoratif en est mesquin, et rappelle celui de notre café des Aveugles, où on fait de si bonne musique pour les sourds. […] Mais cependant, au milieu des concessions qu’il croit devoir faire encore à son passé, on sent qu’il médite une émancipation complète de toute servitude littéraire. […] Augier reparut seul avec le Mariage d’Olympe, dont la chute triomphante fut la revanche complète et longtemps attendue du succès de Gabrielle. — Cette pièce n’était plus une transition, mais une franche apostasie des principes de l’école à laquelle il avait appartenu jadis. — Le jour où elle fut représentée, l’auteur reçut sa démission de membre de l’école du bon sens. — Cette rupture définitive fut une véritable fête littéraire, et si le Mariage d’Olympe tomba devant le parterre, la réputation de M.
Il a préféré, comme il fait presquetoujours, la vérité complète et c’est-à-dire ceci : un homme sincère, bourru et candide ; du reste, en tant qu’intelligent et mêlé au monde, sachant les choses et connaissant les hommes ; donc tantôt et même le plus souvent s’attendant très bien à ce que sa franchise lui soit imputée à injuriosité ; quelquefois donnant à nouveau dans la candeur, parce que le naturel, que rien n’efface, reprend le dessus. […] V — Molière vu à travers ses successeurs Très brièvement, mais pour être complet, disons un mot de ce que Rousseau a pensé des successeurs de Molière en tant qu’animés de son esprit. […] Telle est la doctrine complète d’Arnolphe qui est bien curieuse quand on y songe un peu. […] Le revirement a été complet. […] Enfin nous savons tout ce que doit être « la femme » (titre complet de l’épisode : Sophie ou la femme).
En 1829, le libraire Jules Didot publia le texte complet de l’Historia de la monja alferez. […] Il vivra dans les anthologies, moins par des pièces complètes que par des vers détachés, qui sont très beaux. […] Il revêt un complet de flanelle rose. […] Je ne crois pas que l’imitation complète de la démocratie américaine doive être proposée ou imposée à notre démocratie latine. […] Vêtu d’un complet coupé à Londres, le bas du pantalon retroussé comme à Londres, même lorsqu’il ne pleut pas.
Or, une des qualités de notre esprit contemporain, c’est un besoin d’information exacte et complète : on veut des faits, et non des phrases. […] N’ayant pu y réussir, il crut devoir, à son corps défendant, la comprendre dans l’édition de ses œuvres complètes, en 1826, et alors il l’atténua le plus possible, corrigeant, rétractant, ou même falsifiant son ancien texte ou ses anciennes pensées, essayant de les accommoder à son nouveau rôle de ministre, de personnage officiel, d’homme monarchique et religieux. […] Un autre critique très distingué dit fort bien aussi : « La pièce de Guillem de Castro, conçue dans un système dramatique plus libre que le nôtre, destinée à un tout autre public, est à la fois pathétique et nationale, héroïque et castillane : c’est une plante complète, tige et racine ; Corneille (il le fallait bien) n’en a cueilli que la fleur. » Cependant, le Cid de Corneille n’en est pas pour cela moins romantique, c’est-à-dire d’une nouveauté très hardie et même révolutionnaire, littérairement. […] Je n’entreprendrai point le parallèle complet de l’une et de l’autre, cela nous entraînerait trop loin ; quelques rapprochements suffiront. […] Le titre complet est ainsi conçu (à cette époque, on ne craignait pas les longs titres) : Le véritable Saint Genest, comédien païen représentant le Martyre d’Adrien.
Pareillement, lorsqu’on discute avec un Français des mérites de Faust, on s’aperçoit bien vite que ses arguments ne s’appliquent jamais qu’à la première partie, c’est-à-dire à la moitié environ du poëme, à la plus dramatique aussi, sans doute, à la plus émouvante, j’en conviens, mais qui n’en laisse pas moins le sens philosophique de l’œuvre en suspens, et qui semble même lui donner un dénouement en complet désaccord avec la pensée de Gœthe. […] Les conjonctures étaient très-propices à ce complet développement de la personnalité, qui fait l’homme à la fois propre à l’action et capable de contemplation. […] Elle ne lui était pas favorable, tandis que pour Trajan, elle supposait que, après cinq siècles de séjour en enfer, il en avait été tiré par les prières du pape saint Grégoire ; et notre poëte, avec saint Thomas, complète la légende, pour la mieux conformer aux doctrines de l’Église, en supposant à son tour que le grand empereur, revenu sur la terre, y a confessé Jésus-Christ et mérité le ciel. […] Disons auparavant quelques mots de la vie de Gœthe, sans laquelle sa tragédie ne s’expliquerait guère mieux que la Comédie sans la vie de Dante ; et malgré vos préventions, Élie, peut-être en viendrez-vous à convenir que si ces deux génies sont pour moi comme un seul guide et un seul maître, et si, en éclairant l’une par l’autre leur œuvre et leur vie, je vois s’en dégager l’idéal complet de la conscience et de la destinée humaine, une sorte de poétique du salut, passez-moi l’expression, il pourrait bien y avoir là autre chose qu’un jeu de mon esprit et le goût puéril du paradoxe. […] Et ce premier ébranlement du sentiment national préparait, sans qu’on pût encore la pressentir, une révolution complète des idées allemandes.
Heureusement, à partir de ce moment décisif où Villars va commander en chef, nous avons les moyens les plus sûrs de contrôle, les pièces mêmes et instruments d’une histoire militaire complète, dans les Mémoires relatifs à la guerre de la succession, dressés au xviiie siècle par le lieutenant-général de Vault et publiés de nos jours avec grand soin par M. le général Pelet9.
Et n’est-ce pas chez lui qu’on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (the milk of human kindness), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu’ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu’aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu’il s’y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c’est ainsi que les talents se complètent ; et Shakespeare, à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet.
Tout cela, bon gré, mal gré, nonobstant les démêlés et les mésintelligences des honorables éditeurs, se rajuste aujourd’hui et se complète.
Saint-Évremond nous représente toute une race de voluptueux distingués et disparus, qui n’ont laissé qu’un nom : M. de Cramail, Mitton, M. de Tréville… ; mais il est plus complet que pas un, et c’est pourquoi il est resté.
Entre son retour complet à la religion et la tonsure, entre la tonsure et son entrée définitive dans les ordres, plusieurs années se passèrent pour M. de La Mennais ; il ne fut tonsuré en effet qu’en 1809, et ordonné prêtre qu’en 1816.
Heureux ceux qui, comme lui, ont eu un jour, une semaine, un mois dans leur vie, où à la fois leur cœur s’est trouvé plus abondant, leur timbre plus pur, leur regard doué de plus de transparence et de clarté, leur génie plus familier et plus présent ; où un fruit rapide leur est né et a mûri sous cette harmonieuse conjonction de tous les astres intérieurs ; où, en un mot, par une œuvre de dimension quelconque, mais complète, ils se sont élevés d’un jet à l’idéal d’eux-mêmes !
On avait toujours dit, et avec assez de raison, que je le servais fort à ma commodité, et on avait voulu me faire de cette légèreté un grand démérite à ses yeux ; mais son apathie, qui lui rendait tout indifférent, l’avait empêché de s’en choquer, et j’avais usé plus que personne de cette facilité que l’on admirait en lui pour les gens qui l’approchaient, et qui n’était que l’effet de la plus complète indifférence.
La dissémination d’idées et de connaissances qu’ont produite chez les Européens la destruction de l’esclavage et la découverte de l’imprimerie, cette dissémination doit amener ou des progrès sans terme, ou l’avilissement complet des sociétés.
Les poèmes sur Alexandre ne sont que des chansons de geste : les romans d’Eneas et de Troie ont l’esprit, le style, le mètre des romans bretons ; et si Benoît de Sainte-More a précédé Chrétien de Troyes de quelques années, il n’a rien mis dans son œuvre, qu’on ne retrouve plus expressif, mieux dégagé, plus complet dans les poèmes de son jeune contemporain.
Jean de Meung est un original et hardi penseur, qui s’est servi de la science de l’école avec indépendance : son Roman de la Rose enferme un système complet de philosophie, et cette philosophie est tout émancipée déjà de la théologie ; ce n’est pas la langue seulement, c’est la pensée qui est laïque dans ce poème.
La pièce qui ouvre Toute la Lyre, et qui en rappelle quinze ou vingt autres, est peut-être la plus magistrale et la plus complète que Hugo ait écrite sur la Révolution.
La nature n’engendre le génie immédiat et complet, il répondrait au type de l’homme et ne serait aucun ; mais pratiquement, occultement touche d’un pouce indemne, et presque l’abolit, telle faculté, chez celui, à qui elle propose une munificence contraire : ce sont là des arts pieux ou de maternelles perpétrations conjurant une clairvoyance de critique et de juge exempte non de tendresse.
Il répugne, on le dirait, aux abandons sans réticences, à la confidence complète et ouverte de soi que le fait d’écrire des vers promet implicitement au lecteur.
C’est aux endroits où ils sont modérés, où leur humeur n’est pas plus forte que leur raison, qu’on reconnaît une première image complète de cet esprit français, le plus libre et le plus discipliné qui soit au monde.
Cette cause, c’est qu’il n’a pas eu une connaissance complète de l’homme.
92. » La doctrine est complète ; elle pense à l’âme du criminel en lui laissant la vie ; elle lui ménage le moyen de se relever ; elle le croit capable encore de l’honneur chrétien qui est le repentir.
L’histoire de l’esprit humain n’offre pas une époque où la contradiction ait été plus complète entre les professions de foi publiques et les conduites, entre les écrits et la vie, entre le rôle et l’homme.
Vous m’invitez à mettre toutes voiles dehors, à me réaliser dans la plénitude de mes pires instincts, à me ruer envers et contre tous ; vous me jetez pour mot d’ordre : liberté entière et complète !
C’est que la femme est toujours esclave, esclave de ses parents, esclave des bienséances, esclave de son mari ; et Tullie, qui pense ainsi, revendique pour elle et ses compagnes d’infortune une émancipation complète.
Son frère Léopold est le type complet du gommeux de département : pilier de cercle, joueur comme les cartes, coureur d’actrices et de petites dames.
Ce relevé, avec la désignation et l’emploi des sommes, présente un tableau complet des goûts variés de la marquise et ne fait pas trop de déshonneur à sa mémoire.
Fleury, à qui l’on doit déjà une biographie très complète de Camille Desmoulins et qui habite à Laon, s’est donné pour mission de rassembler tout ce qu’il pourrait trouver sur la vie et les actes des révolutionnaires fameux qui ont appartenu plus ou moins à ces départements de la Picardie.
* * * — Ce qu’il y a à craindre pour l’homme de lettres, ce n’est point le foudroiement, la mort complète de sa cervelle : c’est la douce imbécillité, l’insensible ramollissement de son talent.
Il lui semblait que plus l’homme s’accorde de liberté sur la terre, plus il doit s’enchaîner du côté du ciel, qu’il est incapable de supporter à la fois une complète indépendance religieuse et une entière liberté politique, enfin « que, s’il n’a pas de foi, il faut qu’il serve, et, s’il est libre, qu’il croie. » Quelque pénétré qu’il fût de la nécessité de cette alliance entre la liberté et la religion, il ne se faisait aucune illusion sur les difficultés qu’elle rencontrait de notre temps.
Elle quittait parfois sa terrasse et sa tourelle du Cayla, et s’enfermait une huitaine à ce Rayssac, par exemple, qu’elle nous a peint en trois coups, à la manière noire de son frère : « Rayssac, montagnes aux croupes de chameau, au front hérissé de forêts et de rochers, nature agreste et sauvage » Elle avait même ailleurs que dans son voisinage des amies épistolaires, qui devinrent plus tard des amies complètes, et c’est ici que nous touchons au grand événement et au seul bonheur, très vif, de cette existence que Dieu s’était, à ce qu’il semblait, particulièrement réservée : nous voulons dire au voyage à Paris de la bergère du Cayla et au mariage de son frère.
Pour notre part, nous pensons que la plus haute pensée, celle qui explique le monde, est fille du laboratoire scientifique et de l’oratoire religieux, et pour sauver la civilisation complète nous défendons à la fois le Collège de France et les petites églises de village.
Sans rien écarter de ce qui faisait notre trésor (car ils montrent au moins autant que nous les aptitudes positives et le sens des réalités de surface), ils ne laissent rien de morne dans les parties mystérieuses de leur être et ils ont retrouvé les puissances des siècles de l’enthousiasme, Par là ils sont des natures plus complètes que n’étaient leurs aînés et s’approchent davantage du type de l’homme intégral.
Ils ne sont pas des artistes complets, cela n’est pas douteux ; ils ne comptent guère plus dans la littérature que les ménétriers ne font figure dans la musique.
C’est dire que l’associationnisme a brouillé et confondu tous les plans de conscience différents, s’obstinant à ne voir dans un souvenir moins complet qu’un souvenir moins complexe, alors que c’est en réalité un souvenir moins rêvé, c’est-à-dire plus proche de l’action et par là même plus banal, plus capable de se modeler, — comme un vêtement de confection, — sur la nouveauté de la situation présente.
Il est vrai que, dans certains cas, l’oubli n’est pas complet.
Ignorance complète du luxe, des commodités sociales, des doux loisirs.
À vrai dire, et pour faire notre aveu complet, même dans le grand siècle qui venait de finir, un seul homme nous semblerait avoir réuni en soi de tels dons et en offrir l’idée à l’homme de goût qui, n’ayant pas le temps de chercher Pindare dans sa langue, et ne le retrouvant pas dans nos versions modernes, voudrait à tout prix le concevoir et se le figurer par quelque frappante analogie, à peu près comme Saunderson, aveugle-né, voyait l’éclat de la pourpre dans le bruit retentissant du clairon.
Prêtres égyptiens, Mages de la Perse, Hiérophantes des mystères helléniques, Patriciat pontifical de Rome, Collège des Druides de la Gaule, nulle part il n’apparaîtra moins de superstition et plus de grandeur, un dégagement aussi complet de toute fraude, de tout intérêt, de toute faiblesse, que chez les prophètes hébreux, saintes victimes de la patrie judaïque, consacrés au Dieu de vérité, nourris dans l’étude de sa loi, venant, en son nom, avertir les rois coupables, instruire le peuple égaré, se jeter entre lui et ses oppresseurs, et mourir sous les instruments de torture de ses ennemis.
Il avait coutume d’arracher des livres les pages qui lui déplaisaient et, comme il avait le goût délicat, il ne lui restait pas dans sa bibliothèque un seul volume complet. […] J’ai souvent essayé, pour ma part, comme expérience de critique historique, de me faire une idée complète d’événements qui se sont passés presque tous sous mes yeux, tels que les journées de Février, de Juin, etc. […] Compagnon obscur, disparu avant l’heure, il laisse pourtant la pièce de maîtrise la plus belle et la plus complète de l’art de son temps. […] Cette fois-ci l’erreur est complète et on ne saurait imaginer un roman plus déraisonnable que le Rêve. […] Dans leurs gestes essentiels tient l’expression complète des sentiments humains.
Il est de ceux qu’il faut compléter, non certes parce qu’il ne peut pas se compléter lui-même ; mais parce qu’il veut qu’on le complète. […] Il l’a complète, il l’a en sa plénitude, et elle vit en lui. […] Le plaisir de manger vient de la faim et n’est que la cessation d’une souffrance et par conséquent naît de la souffrance même, mais en soi il n’en est pas mêlé, en soi il a quelque chose de complet et de plein. […] Et par conséquent la morale n’est qu’une psychologie qui a abouti, n’est qu’une psychologie complète, n’est qu’une psychologie profonde. […] Eh bien, vous venez d’admettre, sans vous en douter, qu’ils doivent être profondément moraux ; sans vous en douter, parce que vous n’aviez pas réfléchi que psychologie et morale sont deux choses, oui, mais qui, quand elles sont complètes l’une et l’autre, se confondent ».
Dans cette jouissance un peu extatique rien ne vient contrarier le pathétique des situations, rien ne distrait de la beauté des vers, de la logique de l’action, de la justesse des pensées, de l’effet émotionnel des passions ; et c’est alors que nous ressentons l’émotion esthétique, non la plus forte, ni la plus profonde, ni la plus complète, mais la plus pure de tout alliage, qu’il nous soit donné d’éprouver. […] En se plaçant à ce point de vue, on s’aperçoit bien vite que l’art du costume tragique a encore un progrès nécessaire à faire pour que la réforme soit complète et que la mise en scène s’accorde avec les conceptions dramatiques. […] La musique est en soi un art complet, absolu, comme la poésie et comme la peinture, et ce n’est pas naturellement de cet art, considéré dans son ensemble, dont je puis avoir à m’occuper ici, non plus que des productions de cet art qui sont fondées sur le plaisir propre de l’oreille. […] Chacune d’elles est un nouveau monde, complexe et complet en soi, qui obéit à ses lois propres et relatives, dérivées des lois générales et absolues. […] Je ne me souviens pas bien au juste de la fable dramatique ; en tous cas, à l’arrivée du train, en tête duquel s’avançait la locomotive, armée de ses feux rouges comme de deux yeux sinistres, la déception du spectateur était complète, et ce chemin de fer de carton frisait le ridicule.
Toujours est-il qu’un nouvel esprit perce, presque viril, en littérature comme en peinture, chez Chaucer comme chez Van Eyck, chez tous deux en même temps, non plus seulement l’imitation enfantine de la vie chevaleresque211 ou de la dévotion monastique, mais la sérieuse curiosité et ce besoin de vérité profonde par lesquels l’art devient complet. […] Il y a un dogme complet, minutieux, qui barre toutes les issues ; nul moyen d’échapper ; après cent tours et cent efforts, il faut venir tomber sous une formule.
Il n’y avait, grâce à ce regard en complète sécurité, ni matin, ni soir, ni nuit, sur cette physionomie ; tout y était plein soleil de l’âme. […] « Une idée qui est l’examen de l’âme devait avoir dans sa forme l’unité la plus complète, la simplicité la plus sévère.
Or, ce qu’on suit dans cette série, aujourd’hui complète, des poésies de Fontanes, soit durant les Terreurs de 93 et de 97, soit plus tard aux années de sa pompe et de ses grandeurs, c’est le courant d’une âme d’honnête homme, d’une âme affectueuse et excellente, qui se conserve jusqu’au bout et ne tarit pas ; les poésies qu’on publie, même les moins vives, en sont la biographie la plus intime, trop longtemps dérobée. […] Ceci confirme et complète sur un point la Notice de M. Roger, qui nous complète nous-même sur quelques autres points. — Aujourd’hui que M.
Quelques amateurs curieux et pieux savent tout cela et se sont fait pour eux-mêmes des recueils à peu près complets d’un Ducis épistolaire.
Lacroix une réparation, et je la lui ferai aussi complète que possible.
On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.
Fabre, après une analyse complète de ses mérites, conclut à le placer dans le si petit nombre des parfaits modèles de l’art d’écrire, s’il montrait toujours autant de goût qu’il prodigue d’esprit et de talent 152.
Il y a eu dans les années précédentes, aux époques antérieures de l’Empire, des instants où le changement de système semblait désiré, attendu, espéré de la France presque entière avec une vivacité qu’il est à regretter peut-être qu’on n’ait point satisfaite à temps, du moment que cette satisfaction plus ou moins complète devait venir.
Cette solution qui n’est complète que d’un côté la mène fatalement à ces deux extrêmes : opulence monstrueuse, misère monstrueuse.
me dit-il, ils sont tous morts, et morts dans le plus complet dénûment !
Les éléments d’une vision complète et colorée lui ont manqué, et le style de la pièce est plus pragmatique que poétique ; cependant il est visible qu’il a utilisé avec soin toutes les indications de mœurs et d’institutions, qui pouvaient l’aider à former une représentation sensible du sujet.
Si la pensée leur arrive complète, c’est tant mieux car ils ne savent pas recommencer ; ils ne retrouvent pas pour les retouches la verve du premier jet.
Et ce qu’on doit appeler le bien est une marche vers l’union plus étroite, vers l’identification complète ; ce qu’on doit appeler le mal, une marche vers l’incohérence et la division.
Mon ignorance du monde était complète.
Le jugement le plus équitable et le plus indulgent qu’il soit possible de porter sur lui me paraît être celui de Roederer dans un article du Journal de Paris, qui a été reproduit dans l’édition la plus complète des Œuvres de Chamfort.
Un farniente sans remords, une flâne majestueuse et déridée, un lundi du pinceau, des rires, de l’esprit abracadabrant, des blagues énormes et pouffantes, et des enfantillages, et des coups de pied au cul, et la gaminerie et la clownerie parisiennes dansant autour des couleurs et des tubes enchantés tenant le soleil et la chair ; enfin, des heures molles, inertes, avachies, et le Temps s’endormant sur le divan, où ces joyeux pitres le bercent avec de la farce, des pantomimes drolatiques, des ironies, des riens, et le complet oubli et la parfaite insouciance du proverbe anglais : Time is money .
Je suis chez Charpentier à faire mes envois, au milieu de commis qui passent, à tout moment, la tête par la porte, et jettent : « C’est X… qui en a demandé 50, et qui en veut 100… Peut-on, en donner 13, à Y… Marpon réclame qu’on lui complète son 1 000… Il veut, si le livre est saisi, les avoir dans sa cachette. » Et dans l’activité, le bruit, le tohu-bohu de ce départ fiévreux, j’écris les dédicaces, j’écris plein de l’émotion d’un joueur qui masse toute sa fortune sur un coup, me demandant, si ce succès, qui se dessine d’une manière si inattendue, va être tout à coup tué par une poursuite ministérielle, me demandant, si cette reconnaissance de mon talent, arrivant avant ma mort, ne va pas être encore une fois éloignée par cette malechance, qui nous a poursuivis, mon frère et moi, toute la vie.
N’est-ce pas ce que vous dites vous-même, quand vous dites : « Je ne crois pas ma pensée adéquate à l’essence des choses. » Il n’y a de science que là où la pensée est adéquate à l’objet qu’elle étudie, quand il y a connaissance effectivement et possiblement complète et claire des faits et de leurs lois, de l’enchaînement des causes et des effets ; à ces conditions seulement, la science existe, et l’esprit scientifique est satisfait.
Plus vous étudierez les maîtres et les disciples venus après eux, — pater et juvenes patre digni , et plus vous trouverez qu’ils obéissent au même art poétique, où il est enseigné que la poésie est une imitation des actions, des paroles et des mœurs de nos semblables ; que cette imitation, pour être exacte et fidèle doit être conforme aux mœurs et aux usages des temps dont on parle, et que c’est justement dans la juste expression des caractères que les poètes font paraître cet art de l’imitation qui est un art si charmant, lorsqu’il est fidèle et complet ; même le mensonge est agréable s’il a les apparences de la vérité.
D’abord, elle soulève des questions dont, nous aurons à parler plus loin et qui ne peuvent être abordées que quand on est déjà assez avancé dans la science ; car elle implique, en somme, une explication presque complète des phénomènes, puisqu’elle suppose déterminées ou leurs causes ou leurs fonctions.
Ce qui vous intéressera peut-être, c’est que là où La Fontaine n’a pas parlé, ou a peu parlé d’une qualité des animaux, c’est Pascal qui vient, en quelque sorte, à son secours et qui le complète.
À l’exception de quelques piètres romans, écrits uniquement pour ce que la copie rapporte aux faiseurs, il n’y a pas une œuvre d’haleine dans la littérature actuelle, et jamais le dessèchement cérébral n’a été plus complet que sous cette République qui n’est ni celle de Périclès, ni celle d’Auguste, ni celle des Médicis… Les lettres donc, la correspondance, cette littérature de tout le monde, est le seul intérêt d’esprit qui reste à ce monde de portiers qu’est devenue, la société française.
C’est la glorification muette de l’Église… À travers les mille hérésies qui, au siècle de Marc-Aurèle, s’élevèrent comme des millions d’atomes dans un rayon de soleil, l’auteur de la Vie de Jésus a très bien discerné et démêlé la formation intime, le développement et l’organisation complète d’une Église orthodoxe, impénétrable aux hérésies, qui les combat et qui les gouverne quand elle en a triomphé.
Au milieu de ces erreurs et même de ces folies, ornées et passementées d’un talent devenu plus rare et plus souvent interrompu, il y a cependant moins d’erreur complète et compacte, moins d’erreur radicale, d’une seule pièce, que dans ce livre de l’Amour, où tout est faux, intégralement faux jusqu’à l’axe, puisqu’en vue du seul plaisir physiologique on y change la destination hiérarchique de la femme et on y bouleverse l’organisme de la famille, fait de main divine.
Ils accourent, tels qu’ils sont, ces êtres informes, et si loin encore de la vie complète.
Alexandrie fut et demeura longtemps le dépôt et le refuge de la Grèce, son lycée le plus actif et le plus complet.
Eh bien, non, parce que jamais nous n’avions eu plus sérieux motifs de persister dans la rigueur ; jamais amnistie complète n’avait paru moins méritée et plus hors de saison. […] La vraie pauvreté est bien laide, turpis egestas , et la faim, malesuada fames , quand elle est imposée par un dénuement complet, a quelque chose de triste et de sombre. […] Je regrette que l’évêque ne lui ait pas demandé l’absolution, l’antithèse eût été plus complète.
Il complète Flirt et Peints par eux-mêmes, et forme, avec ces deux derniers, une trilogie que les moralistes futurs devront consulter avec soin, quand ils voudront se faire une idée de notre société mondaine d’aujourd’hui. […] … Et peut-être qu’il faudra des siècles encore et des siècles, pour que soient tentées des réformes jugées nécessaires, et pour qu’une refonte complète de notre système judiciaire soit réalisée, dans un sens conforme aux conditions nouvelles de la vie… Et comme je lui demandais plus particulièrement son opinion sur Oscar Wilde, l’Anglais me répondit simplement : — Oscar Wilde fera sa peine, toute sa peine… Car ce qu’il a commis, ce n’est pas un crime, pas même un délit… C’est un péché. […] … Et pour que ma joie soit complète… voici que M. […] — et d’un tas de dessins où l’intention polissonne s’allie si franchement à la plus complète — hélas ! […] G… et, bien qu’il ait plus de cinquante ans, ce qui veut dire qu’il a dû en rencontrer, dans la vie, des saletés de toute sorte, il reste ferme dans son amour et conserve intactes ses illusions d’une régénération, non seulement sociale, mais humaine… Je me suis contenté d’inscrire ses initiales, ne voulant pas livrer le nom complet de ce phénomène à la malignité des hommes d’esprit… d’esprit tout court… car, en général, il n’y a pas de pires ignorants, de pires imbéciles, de pires réactionnaires, par conséquent de plus dangereuses bêtes que ce qu’on appelle les hommes d’esprit… Nous nous étions longuement entretenus des prix Nobel.
Cependant le désaccord est complet entre la vérité cérébrale et la vérité matérielle ; l’organe meurt, par lequel l’homme se pense immortel et l’absolu est vaincu par la réalité. Le désaccord est complet, évident, indéniable ; cependant il est inexplicable. […] Ne confondons point l’histoire, qui est un roman complet, ou du moins suivi, avec le temps présent qui nous apparaît fragmentaire, tel un numéro de journal déchiré en mille bouts de papier. […] Le péché philosophique — Il ne faut jamais s’attendre à trouver un génie complet, un dieu. […] Sur le reste, le silence semble complet.
Elles ne se trouvent réunies que dans des œuvres complètes, où alors, on put, les classant selon leurs affinités, éviter cet air de bariolage que prennent nécessairement nos recueils d’articles. […] Il y a d’autres hommes non moins rares, mais moins complets, chez lesquels la volonté ne joue qu’un rôle fort ordinaire et qui ne sont rien dès qu’ils ne sont plus sous l’influence du subconscient. […] Par cela, son catholicisme est presque complet ; il lui manque encore, en sa métamorphose et pour s’adapter entièrement à la vieille tradition romaine, de ne pas mépriser la sorte d’art qui est une production naturelle du génie humain et, en somme, une création d’ordre divin et surnaturel, absolument au même titre que l’art d’inspiration liturgique. […] Mithra venait d’Orient avec un dogme complet. […] En voici le titre complet : Génie du Christianisme ou Beautés de la religion chrétienne par François-Auguste Chateaubriand. — À Paris, chez Migneret imprimeur, rue du Sépulcre, f.s.g., nº 28.
Ils regardaient tous ce bon accueil comme la fortune de Baron, qui ne fut pas plutôt arrivé chez Molière, que celui-ci commença par envoyer chercher son tailleur pour le faire habiller (car il était en très mauvais état), et il recommanda au tailleur que l’habit fût très-propre, complet, et fait dès le lendemain matin. […] XIX Le lendemain matin, le tailleur exact apporta, sur les neuf à dix heures, au petit Baron, un équipage tout complet.
La « transposition » complète, moderne et parisienne, telle que ta pourrait essayer un Courteline, en serait sans doute impayable. […] Puis, son déshonneur, qui n’est après tout qu’ébauché, devrait être effectif et complet. […] Un enfant sommeille, la tête sous le bras de la mère. « Il semble que lorsqu’un d’eux se lève, marche ou fait un geste, ses mouvements sont graves, lents, rares et comme spiritualisés par la distance, la lumière et le voile indécis des fenêtres. » Or cette calme famille n’est pas au complet. […] Ferdinand Dugué, dans le 5e volume de son Théâtre complet (chez Calmann Lévy). […] »… Allons, c’est complet… Me voilà maintenant tout à fait tranquille. » L’œuvre est bonne.
Je ne parle pas de ses traductions, complètes ou fragmentaires, du Banquet de Platon, de la Poétique d’Aristote, de Lucien, de Denys d’Halicarnasse, de la Vie de Diogène par Diogène Laërce, de l’historien Josèphe, de la lettre de l’église de Smyrne touchant le martyre de saint Polycarpe, d’Eusèbe, de saint Irénée, etc.. […] L’Histoire de Napoléon est un drame plus complet, mieux machiné, plus riche en péripéties et en coups de théâtre ; et un drame aussi qui contient plus de passion, d’émotion et de larmes. […] Voilà le passage complet. […] Trois personnages dans Andromaque sont possédés de cet amour-maladie, criminel et meurtrier presque par définition : Hermione et Oreste, malades complets ; Pyrrhus un peu moins fou, parce que l’objet de sa jalousie est un mort et qu’il ne peut donc plus le tuer. […] Il y montre l’audace et la sûreté d’un archer divin. — Pas un vers dans les rôles d’Hermione et d’Oreste qui n’exprime, en mots rapides et forts comme des coups d’épée, les illusions, les souffrances, l’égoïsme, la folie et la méchanceté de l’amour : en sorte qu’on y trouverait la psychologie complète de l’amour-passion et de la jalousie. — Et, dans le rôle d’Andromaque, que de beaux vers simples et doux, qui traduisent, sous la forme la plus limpide et la plus noble, les sentiments les plus tendres, les plus fiers, les plus douloureux !
Ce travail, le plus complet qu’on ait publié sur lui, comprend deux volumes de 500 pages et porte ce titre : Alphonse Daudet, sa vie et ses œuvres jusqu’au mois de janvier 1883, par Adolf Gerstmann. […] La plus complète sympathie d’esprit, une de ces rencontres d’âmes presque magiques et si rares, en peuvent seules expliquer la merveille. […] La réunion était-elle au complet, sa satisfaction se trahissait rien qu’à la façon de dire : « Bonjour Messieurs… » Prenant sa place dans son coin, il attisait la conversation par des taquineries improvisées ou un mot aimable pour chacun. […] Je vous assure que l’illusion est complète. […] » Ces détails sont piquants à rappeler, aujourd’hui que nous connaissons la complète évolution religieuse de Mme Adam.
Ce qui est certain, c’est que l’éducation de Louise fut fort soignée, qu’elle vécut dans les loisirs et les honnêtes passe-temps ; elle apprit la musique, le luth, les arts d’agrément, les belles-lettres, sans négliger pour cela les travaux d’aiguille, et enfin elle associait à ces goûts divers, déjà si complets chez une femme, les exercices de cheval et des inclinations passablement belliqueuses.
Il avait beaucoup désiré connaître le monde, le voir de près dans son éclat, dans les séductions de son opulence, respirer les parfums des robes de femmes, ouïr les musiques des concerts, s’ébattre sous l’ombrage des parcs ; il vit, il eut tout cela, mais non en spectateur libre et oisif, non sur ce pied complet d’égalité qu’il aurait voulu, et il en souffrait amèrement.
Aucune victoire n’est complète qu’après que le Te Deum , qui pousse l’armée et le peuple au pied des autels du Dieu de la patrie, a porté ses notes triomphales et reconnaissantes jusqu’au ciel !
IX La république de 1848, étonnement soudain de l’Europe et de ceux-là même qui la saisirent pour la diriger, eut à délibérer inopinément, le lendemain d’une révolution complète, sur la diplomatie qu’elle adopterait à la face de la France et du monde.
« Les Dieux, comme pour mieux illuminer et convaincre le forfait, lui prêtèrent une nuit resplendissante d’étoiles, et assoupie par le calme complet de la mer. » XLI « Le navire, sur lequel Agrippine n’avait auprès d’elle que deux personnes de sa familiarité, n’était pas encore bien éloigné de la rive : l’une des deux, Crépérius Gallus, se tenait debout à côté du gouvernail ; l’autre, Acéronia, accoudée sur les pieds du lit de repos de sa maîtresse, à demi couchée, l’entretenait avec congratulation du retour de son fils et de sa tendresse qu’elle lui rendait tout entière, lorsqu’à un signal donné, le plafond de la chambre s’écroula tout à coup sous le poids du plomb dont il était alourdi.
« Cette jeune reine semblait avoir été créée par la nature pour attirer à jamais l’intérêt et la pitié des siècles sur un de ces drames d’État qui ne sont pas complets quand les infortunes d’une femme ne les achèvent pas.
Il revint ensuite à nous cinq, et se tenant proche du cardinal di Pietro, il dit que, le collège des cardinaux étant à peu près au complet à Paris, nous devions nous mettre à examiner s’il y avait quelque chose à proposer ou à régler pour la marche des affaires de l’Église.
Entre ce producteur effréné et le romancier le plus ménager de son talent, Prosper Mérimée, le contraste est complet.
L’auteur n’a pas « l’intention de donner un exposé suivi et complet du mouvement poétique au xixe siècle ».
Toute part en eux nécessaire, était reproduite en une édition complète, — c’est-à-dire tenant le Principe de Philosophie et l’Instrumentation, en 1888.
On pouvait affirmer, car le monstrueux a sa manière d’être complet, que tout lui était possible, même s’émouvoir.
Une bonne chose ne le paroît presque pas après une meilleure : au lieu qu’en changeant d’ordre, elles font l’une et l’autre leur impression ; et l’esprit parvenu ainsi par degrés à un sens complet et digne de son attention, se repose naturellement, avant que de passer à un autre.
Il part de cette idée qu’il y a une évolution continue du genre humain qui consiste dans une réalisation toujours plus complète de la nature humaine et le problème qu’il traite est de retrouver l’ordre de cette évolution.
Et si cet écrit ne devait pas avoir pour résultat de sauver le Théâtre-Français de sa chute complète, je ne vous l’aurais pas adressé.
Peut-être parce que cela ne lui a pas paru former un ouvrage complet.
Ferrari où cette puissance de caractérisation a le plus marqué son empreinte, est le chapitre sur Venise, complet dans son ensemble, comme un poème, et beau de détail, comme des vers.
, barbouillées de sang séché, avec cette dureté de crânes vides qui les fait nommer têtes de mort (c’est complet !).
Un état d’esprit si sain et une si complète camaraderie, sans jalousie et si loyale… ».
Nous qui connaissons des Espaces à plus d’une dimension, nous n’avons pas de peine à traduire géométriquement la différence entre ces deux conceptions ; car dans l’Espace à deux dimensions qui entoure pour nous la ligne A′ B′ nous n’avons qu’à élever sur elle la perpendiculaire B′ C′ égale à cT, et nous remarquons tout de suite que l’observateur réel en S′ perçoit réellement comme invariable le côté A′ B′ du triangle rectangle, tandis que l’observateur fictif en S n’aperçoit (ou plutôt ne conçoit) directement que l’autre côté B′ C′ et l’hypoténuse A′ C′ de ce triangle : la ligne A′ B′ ne serait plus alors pour lui qu’un tracé mental par lequel il complète le triangle, une expression figurée de équation .
La réciprocité sera d’ailleurs complète encore entre S et S″, entre S et S‴, comme elle l’est entre S et S′.
Ce que je ressaisis le mieux du Partage à l’heure qu’il est, ce sont deux scènes, sans plus ; très vraies, très complètes, très intenses, qui ont pour moi dévoré tout le reste, et qui, aussi bien, ont fait le grand succès de la pièce de M. […] Être le confesseur, non seulement de l’âme, mais du corps, voir devant soi les hommes dans les attitudes les plus dépouillées et les plus humiliantes ; connaître non seulement les larmes les plus inavouées des femmes et des jeunes filles, les souffrances que nul ne soupçonne, les déshonneurs domestiques et les crimes familiaux, mais encore les lares et les secrets du corps, plus durs à livrer quelquefois que ceux de l’âme ; et, aussi, imposer à ses victimes reconnaissantes des traitements, des régimes, des privations, des tortures à l’efficacité desquels on ne croit pas soi-même, savourer l’idée que, à toute heure de jour, on influe, on pèse sur la vie de malheureux qui ont foi en vous ; qu’on les tient dans sa main, où qu’ils soient ; qu’on peut, à volonté, leur souffler l’espérance ou les bouleverser de terreur… il y a là, si je ne me trompe, un plaisir de domination, moins fastueux et moins superbe que celui des conquérants et des conducteurs de peuples, mais autrement intense, — et plus complet que celui même des directeurs spirituels. […] Ce que Mme Duse a fait de la Dame aux Camélias est assez inattendu si l’on se reporte au texte complet de la pièce, mais est charmant en soi. […] Charles-Marc Des Granges vient de donner sur Geoffroy, le fondateur du feuilleton et presque de la critique dramatique, un livre extrêmement consciencieux, pénétrant, plein d’idées, tout à fait intelligent, mais si minutieux, si inexorablement complet et, comme la plupart des thèses de doctorat, d’une étendue si disproportionnée avec son objet, que, l’ayant lu, et avec le plus vif plaisir, j’ai finalement quelque peine à y bien saisir Geoffroy lui-même, à cause de la quantité des angles sous lesquels on me l’a montré, et que je ne sais plus comment dégager sa vraie figure de ces innombrables chapitres analytiques où on me l’a débitée en petits morceaux. […] Dupont… Voilà qui est complet.
Ils imaginèrent de dire que c’était conscience d’obliger cette vieille femme à passer l’hiver dans un isolement complet, loin de tout secours. […] Bref le mensonge y est complet. […] Même, on s’aperçoit dans la suite que ces conditions posées avec tant de rigueur et de solennité (isolement complet, gouverneur volontaire et perpétuel), ne sont pas indispensables aux parties les plus sensées de son plan. […] — L’égalité réelle entre les hommes n’existerait que par leur complète similitude. […] Entrepris « pour rendre les hommes libres et heureux », il se trouve que c’est un des plus complets instruments d’oppression qu’un maniaque ait jamais forgé.
L’édition Conard, en dix-huit volumes, aujourd’hui complète, apporte beaucoup d’inédit : elle est précieuse. […] — Son livre, dit-il, est sorti « d’une infinie méditation au grand air, en toute liberté, d’une complète soumission aux influences de la colline sainte, et puis d’une étude méthodique des documents les plus rebutants ». […] Lucrèce, pour nous apaiser, possède (il le croit) une science complète : la cosmologie d’Épicure ; tandis que M. […] Ce qu’elle donne de meilleur et de plus complet, je le compare à une page de belle écriture, mais effacée par endroits ou déchirée. […] Cette page que complète, par conjecture, le philologue, c’est l’histoire que l’historien complète.
C’est la charité qui s’ajoute à la justice, qui la complète, et qui l’achève. […] Molines est du moins consciencieux ; il est surtout complet en son genre ; et puisque rien n’a nui davantage à Vinet que l’extrême dispersion de son œuvre, on ne pouvait sans doute lui rendre un meilleur office que de la ramasser ou de la résumer tout entière en un seul volume. […] L’imitation de la vie n’est donc vraiment complète qu’autant que, comme la vie même, elle enveloppe un jugement sur la vie. […] Mais ce n’est pas le seul inconvénient des « tableaux » au théâtre ; et, par une conséquence encore du même principe, on pourrait presque dire que, plus ils sont complets ou parfaits en leur genre, pittoresques et précis, vus et rendus, plus aussi nous sont-ils importuns et gênants. […] Ils semblent croire que des mœurs bien observées ou des caractères bien tracés sont l’œuvre entière, l’œuvre totale, l’œuvre complète et achevée dont ils ne sont, en réalité, que la préparation nécessaire.
Lamartine complète et ferme une ère ce qui ne l’empêche point, nous le verrons, d’en ouvrir une autre. […] Cette première expiation de Cédar paraît assez complète : car il souffre vraiment tout ce qu’il peut souffrir dans son corps et dans son âme et comme époux, et comme père, et comme membre d’une société humaine. […] Mais si vous en désirez une critique plus complète, et intelligente, et précise, et généreuse, je vous renverrai simplement au livre de M.
Mais la lumière n’est pas complète encore. […] C’est un homme complet.
De Londres, pendant ses combats politiques, il lui envoyait le journal complet de ses moindres actions ; il écrivait pour elle deux fois par jour, avec une familiarité, un abandon extrêmes, avec tous les badinages, toutes les vivacités, tous les noms mignons et caressants de l’épanchement le plus tendre. […] C’est pourquoi on voyait souvent plusieurs centaines de leurs prêtres attachés les uns aux autres en façon de chaîne circulaire, chacun tenant un soufflet qu’il appliquait à la culotte de son voisin, expédient par lequel ils se gonflaient les uns les autres jusqu’à prendre la forme et la grosseur d’un tonneau, et pour cette raison ils appelaient ordinairement leurs corps d’une façon très-exacte « les vaisseaux du Seigneur. » Et afin de rendre la chose plus complète, comme le souffle de la vie de l’homme est dans ses narines, ils faisaient passer les rots les plus choisis, les plus édifiants et les plus vivifiants par cet orifice, pour leur en donner la teinture, à mesure qu’ils passaient1007.
Il y a un tel appareil de détails circonstanciés et légalisés, un tel cortége de témoins cités, désignés, contrôlés, confrontés, une si complète apparence de bonne foi bourgeoise et de gros bon sens vulgaire, qu’on prendrait l’auteur pour un brave bonnetier retiré, trop borné pour inventer un conte ; nul écrivain soigneux de sa réputation n’eût composé cette fadaise d’almanach. […] Il faut un art bien avancé pour décrire, par-delà la régularité et la santé, l’exception ou la dégénérescence, et le roman anglais se complète ici en ajoutant à la peinture des formes la peinture des déformations.
Mais, pour comprendre combien ce système était complet, il faut rapprocher du dogme du paradis le dogme de la chute. […] Mais aujourd’hui licence complète, toutes les barrières sont brisées.
Il est certain que plus tard, quand paraîtront les œuvres complètes des écrivains contemporains, il n’y aura pas une seule édition où la correspondance n’occupera pas par elle-même plusieurs tomes. […] À propos de la publication complète du De Profundis, voir p. 36, ci-dessus, et note correspondante.
Nous sommes au grand complet. […] Dimanche 16 août Je savais là-bas tous les ennuis de Gavarni, et le complet insuccès de l’expropriation de sa maison du Point-du-Jour.
Nous ferons successivement paraître, avec le même soin et la même fidélité, les autres volumes dont voici les titres : Récits moraux et tragiques ; Mélanges et propos littéraires ; Le VIIe Livre des Stances, déjà connu, mais qui n’a pas encore été réuni à ses œuvres complètes ; nous y ajouterons des fragments d’Ajax et quelques vers inédits. […] Remy Belleau en donna une traduction ou imitation complète. […] C’est une ballade à Fouquet lui-même qui paie le second terme : Trois fois dix vers, et puis cinq d’ajoutés, Sans point d’abus, c’est ma tâche complète ; Mais le mal est qu’ils ne sont pas comptés.
Les Anglais appellent un homme de talent : « a man of many parts. » Cela pourrait s’interpréter ainsi : un homme en qui se rencontrent une grande partie des facultés qui formeraient une intelligence complète. […] Bourget avait voulu mener à bien une enquête complète sur les tendances de sa génération et sur leur origine, il aurait dû distinguer dans notre société les différents groupes qui évoluent côte à côte ; après quoi il aurait eu à rechercher quels écrivains ont le plus contribué à façonner l’ensemble de sentiments et d’idées qui sert de lien à chacun de ces groupes. […] Bourget, une séparation qui existe déjà et qui deviendra un divorce complet ! […] À les lire, nous dit-il44, « on reconnaît que tout le talent d’écrire se ramène à l’art du détail, et en même temps que cet art du détail n’est complet que s’il se dissimule, c’est-à-dire s’il n’y a ni saillie trop vive du mot ni soulignement trop marqué de l’expression.
Il la paya complète : la pension de 1,200 francs qu’il devait à l’Empereur pour son ode A la Grande Armée lui fut ôtée par le ministère Villèle pour cet hommage de reconnaissance rendu au bienfaiteur mort.
Par quel singulier hasard faut-il qu’ailleurs encore le naturaliste soit moins impartial que le poëte, et que la fable soit plus complète que l’histoire ?
« Il faut deux choses à des hommes d’État pour diriger les grands mouvements d’opinion auxquels ils participent : l’intelligence complète de ces mouvements, et la passion dont ces mouvements sont l’expression dans un peuple.
Vie du Tasse (1re partie) I De tous les hommes qui ont illustré leur nom dans les œuvres de l’esprit, le Tasse est peut-être celui dont la vie et l’œuvre se confondent le mieux dans une conformité plus complète.
Il n’avait qu’un vrai mérite, il étudiait consciencieusement ce que les autres avaient découvert ; il savait, dans le sens borné du mot science, et il préparait dans l’ombre le procès-verbal à peu près complet de tout ce que le monde savait ou croyait savoir de son temps pour écrire un jour son Cosmos.
Le calme complet des airs laisse le navigateur indécis mesurer de combien de vagues il a avancé dans sa route vers un rivage toujours invisible.