Quand le soleil se lève, et qu’un grand pan de clarté vient argenter les petits flots innombrables, l’appartement s’emplit tout entier d’une lumière blanche, et les rayons irisés dansent avec une gaieté inexprimable dans les vieux carreaux. […] N’importe, venez ce soir. […] D’où venait-elle ? […] D’où vient ce mélange de termes populaires et de termes savants de vieilleries et de néologismes ? D’où vient ce débordement effréné de bavardages, d’énumérations, de citations, d’inventions, d’extravagances, de philosophie, de gaudrioles ?
— « Si vous n’avez rien à me dire, pourquoi venir auprès de moi ? […] Les vieux se carrent dans leur gloire et leur puissance, s’occupant peu de ceux qui viendront après eux. […] — Ne viendrez-vous pas avec moi jusqu’à la voiture ? […] Mais d’où te vient cette idée de la nécessité de la nature ? […] Ainsi après l’hymne vient le cours d’histoire et de mythologie.
J’espère que, quand tu viendras, tout sera oublié. […] La revendication promise est lente à venir. […] D’où vient cette mélancolie ? […] Aurais-je encore osé venir au tribunal ? […] Une forme qu’il n’avait pas vu venir y était accroupie.
Or ces analogies heureuses n’avaient guère servi de rien à notre langue en poésie, jusqu’à ce qu’André Chénier fût venu montrer qu’il n’était pas impossible d’y revenir. […] Venu environ un siècle et demi après Théocrite, après ses diminutifs Bion et Moschus, arrivé le lendemain de la grande moisson, il eut l’idée naturelle de glaner, de choisir dans tout ce qui était épars, de nouer la dîme des gerbes et de les ranger. […] Un peu après Méléagre, immédiatement après lui en date, un Grec sorti précisément de la même ville, de Gadare, un poëte non moins délicat, et dont il serait agréable aussi de parler un jour, Philodème, vint à Rome, y vécut en épicurien poli ; on le trouve fort loué de Cicéron. […] Le poëte se représente dans la situation d’un messager qui vient annoncer à celle-ci la mort de ses fils, croyant que c’est là tout son malheur ; mais tout d’un coup, et tandis qu’il parle, il est témoin de la mort des filles restées auprès de leur mère. […] ce vice, chez les Anciens, en était venu à ressembler, dans certains cas, à une prétention.
Qu’est-ce qu’un boeuf, un coq, un cochon viendront faire dans un semblable monde ? […] La chaleur pénètre son poil ; il ronfle commodément assis sur son derrière, et sa queue enroulée, vient en guise de tapis, recouvrir le bout de ses pattes. […] Nous sommes tentés de nous demander ce qu’ils ont fait la nuit lorsque le silence et l’ombre enveloppaient leurs grandes formes, et que la brume venait poser son voile diaphane sur leurs manteaux. […] Une pousse est venue, une autre va venir ; voilà toute la vie végétale exempte d’effort, de privation et de recherche, encore plus douce à contempler que celle de l’animal. […] Si vous vous asseyez, elle vient tourner autour de vous, d’un mouvement souple et mesuré, avec un petit grondement flatteur, sans rien demander ouvertement comme le chien, mais d’un air à la fois patelin et réservé.
Si vous ôtez l’explication, vous ne pourrez plus exprimer que des idées ou des sentiments très généraux et très simples : naissance ou déclin d’amour, joie, mélancolie, abandon, désespoir… Et ainsi (c’est où je voulais en venir) le symbolisme devient extrêmement commode pour les poètes qui n’ont pas beaucoup d’idées. […] Il disait humblement à un jeune « instrumentiste » qui était venu lui rendre visite : — Pardonnez-moi. […] Mais cet écrivain si malhabile a pourtant déjà, je ne sais comment, des vers d’une douceur pénétrante, d’une langueur qui n’est qu’à lui et qui vient peut-être de ces trois choses réunies : charme des sons, clarté du sentiment et demi-obscurité des mots. […] Ce qui rend le sonnet difficile à saisir, c’est que l’expression de sentiments assez clairs en eux-mêmes y est coupée de menus détails, tirés précis, mais dont on ne sait d’où ils viennent ni à quoi ils sont empruntés. […] Ce que je prenais d’abord pour des raffinements prétentieux et obscurs, j’en viens à y voir (quoi qu’il en dise lui-même) des hardiesses maladroites de poète purement spontané, des gaucheries charmantes.
Le nom de mademoiselle Delphine Gay me vint sur les lèvres ; je fis appeler le courrier, qui préférait le vin de Montefiascone à toutes les eaux de Terni, et qui buvait dans une salle basse en compagnie d’une fiasque et d’un ami. […] On connaît la prédilection des mères pour les derniers venus à la vie. […] Je venais assidûment les visiter dans la matinée. […] Le soir, du pèlerin tu guides le retour…… Le crime, en ses remords, vient t’arroser de pleurs, Et la vierge au front pur te couronne de fleurs. […] Elle vint passer une fin d’été dans ma solitude au milieu des bruyères de Saint-Point.
Il y a la Flore des poisons et des végétaux vénéneux, la Flore du mal, et on voit où je veux en venir, au volume de poésies du traducteur d’Edgar Poe, aux Fleurs du mal de Ch. […] Dans un temps où la littérature indiscrète a raconté au public les mœurs de la vie de bohème, les aventures de la baronne d’Ange et celles de Marguerite Gautier, il est venu après les amusants conteurs dire à son tour l’idylle à travers champs, l’églogue à côté d’une bête morte, le boudoir de la courtisane assassinée, et personne ne viendra plus après lui Il a écrit la vérité dernière. […] Est-ce sa faute si l’enthousiasme ne lui vient pas, et si le lendemain ses bras laissent tomber le pavois qu’ils avaient élevé la veille ? […] Delacroix sautent aux yeux : le premier venu peut apercevoir dans sa peinture des audaces, des négligences, la laideur des visages ; mais il a fallu vingt ans pour faire comprendre sa tonalité savante et l’intensité de ses compositions. […] Et pourquoi ce fouet sanglant, que l’auteur des Iambes, le dernier, a manié avec tant de vigueur et de franchise, ne viendrait-il pas nous rappeler que le poète n’est pas nécessairement un douceâtre et un thuriféraire ?
On s’étonna beaucoup de la hardiesse avec laquelle il venait ainsi au milieu de ses ennemis. […] Aussitôt qu’elle l’eût senti lui toucher la main, elle lui dit : « Bénie soit votre venue ! […] » Et elle reprit en souriant : « Ne vous étonnez pas, seigneur, si je bénis votre venue ; M. […] Je veux venir avec vous partout où vous irez. […] Égisthus, roi de Sicile, son ami, vint le féliciter sur la naissance du jeune prince.
Vous sentez venir, n’est-ce pas ? […] ) L’ange viendra-t-il ? […] S’il venait, cependant ? […] qu’il vienne ! qu’il vienne !
Deschanel vint ensuite, et répondit à M. […] Weiss eut alors envie d’intervenir à son tour pour venir en aide à M. […] D’où vient cette surprise ? […] Les exemples me viendraient en foule, si je le voulais. […] Quelque léger dégoût vient-il le travailler ?
Qu’étaient donc les Danois et les Saxons qu’ils vinrent soumettre ? […] Pourquoi n’est-il pas venu ? […] Il n’est pas venu, parce qu’il n’est pas venu, il n’y a pas d’autre réponse à donner. […] — dès que la froide attention vient fixer sur elles son regard inexorable. […] Roméo est venu, il a vu Juliette endormie et il a plongé dans la mort.
L’électrocution viendra, peut-être, mais jamais le suicide, n’en doutez pas. […] C’était à propos des spirites, dont on vient encore d’en surprendre un en flagrant délit de fraude. […] L’école vient en aide aux esprits paresseux et peut-être qu’elle refrène les esprits actifs. […] C’est ainsi qu’on vient d’inaugurer le boulevard Raspail où le public passe de bout en bout depuis plusieurs années. […] Voilà une idée qui ne viendra pas à un citoyen français.
Il avait bien besoin de venir ! […] Mais cela leur vient un peu plus simplement, — quand cela leur vient, — si cela leur vient jamais (car la règle, ici, c’est l’aventure de Nana et de Zizi). […] D’où vient-elle ? […] il vient ! […] Venons au détail.
Quoi qu’il en soit, et en ne portant en ces agréables matières que le degré de sévérité qui est de mise, je vais noter quantité de noms de poètes qui, sans l’enrichir toujours, sont venus augmenter et grossir le catalogue des étoiles déjà en vue. […] J’appelle inventer en pareil cas, venir supposer, après coup, à un vieil auteur de qui l’on n’avait jamais entendu parler, un talent dont les preuves, tardivement produites, sont plus que douteuses, et une signification, une importance qu’il n’a jamais eue à aucun moment parmi ses contemporains. […] que Louise Labé ; il nous suffit de son talent, sa gloire est dans sa flamme ; et il n’y a pas lieu ici, comme avec d’autres beautés de nuance pudibonde, de venir briser chevaleresquement ou pédantesquement des lances pour une vertu qu’elle ne mettait pas si haut. […] Rabelais est déjà venu. […] Dans un quatrième discours (car le Débat est divisé en discours ou dialogues), Cupidon vient donner le bonjour à Jupiter avant l’heure de l’audience ; il se dit dans ce préambule de fort jolies choses.
Un jour, après juillet 1830, comme il en était venu à un degré de gêne extrême ou plutôt de détresse qui sautait aux yeux, et qui s’accusait même d’une façon cynique, un de ses amis lui dit : « Que n’écris-tu ce que tu dis tout le long du jour ? […] Si vous êtes Shakspeare, quelqu’un viendra qui vous appellera un sauvage ivre. […] nous sommes en style d’atelier, il faut en prendre son parti) que les jours précédents, grâce à un nouveau venu auquel j’ai donné l’hospitalité : c’est un pauvre pinson que les autans nous ont apporté. […] Je n’aurais pas balancé à t’apporter cet embarras, si une autre idée ne m’était venue : c’est d’en parler à Madame Adélaïde : ce serait digne d’elle de faire élever un enfant pris sur le champ de bataille où son neveu a été fait lieutenant général. […] Aussi tout le monde vient-il le voir travailler ; à ma première séance, il vint au moins vingt personnes l’une après l’autre.
Camille Rousset nous l’a appris), une combinaison stratégique digne d’un grand capitaine : c’était de concerter une double invasion des troupes françaises en Piémont, Catinat y entrant de front par Pignerol et Suse, et une autre armée arrivant par la Savoie, pénétrant par le petit Saint-Bernard, la vallée d’Aoste, et prenant à revers et à dos l’armée ennemie pour venir rejoindre sur ses débris l’armée principale. […] Catinat lui en fit beaucoup ; La Hoguette, le général chargé de l’autre partie de l’expédition, lui en fit encore plus, et s’étant engagé sans entrain dans un commencement d’exécution ou plutôt dans une simple reconnaissance du pays, il vint échouer faute de canon au fort de Bard. […] L’affaire qui vient d’arriver à Suse est un bon témoignage. […] pour le coup, écrit-il à son frère, je crois que me voilà bien achevé d’être brouillé avec Rubentel : après ce qui vient d’arriver, il n’y a plus de retour ; je l’ai trop offensé. ». […] Son Altesse royale a été trompée en tout… Il vous envoya dire qu’il différerait le bombardement de Pignerol jusqu’au 27 ; c’était non seulement son intention, mais fiez-vous à ma parole que le marquis de Leganez commença d’un jour plus tôt qu’il ne l’avait promis, et malgré Son Altesse qui ne commença le bombardement qu’il ne pouvait plus différer que le 26 ; encore fut-ce faiblement… Quant à la bataille qui s’est donnée, en voici l’histoire : nous n’avons jamais cru jusqu’au 2, — et la bataille s’est donnée le 4, — que M. de Catinat vînt par la plaine ; l’on n’a pas cru praticable que l’armée de secours vînt par la vallée de Suse, persuadé qu’on était que l’armée du roi entrerait en Piémont par la vallée de Barcelonnette.
Les plus habiles même croyaient devoir s’y apprêter à l’avance, et, sans être un M. de Buffon, on n’y venait pas sans quelque toilette, au moins une toilette d’esprit. […] Manuel ne connaissait pas moins la France, sans y être pourtant jamais venu. […] Deschanel, un esprit sincère, autrefois professeur distingué de rhétorique, qui, dans un livre ingénieux, plein de faits et de remarques, vient réclamer cette transformation de l’ancienne rhétorique en histoire et en observation naturelle. […] Cependant des événements imprévus, des orages étaient venus modifier profondément le régime général de la société, et deux courants d’idées s’entre-choquèrent. […] — Est-ce que la vie errante, entraînée, fragile, nécessiteuse, besogneuse, peu digne et cependant toujours pardonnée, de l’abbé Prévost, ne me dispose pas à mieux sentir son passionné chef-d’œuvre et à l’absoudre même, si quelque scrupule me venait par endroits en le lisant ?
Les jugements auxquels on était le plus accoutumé se retournent ; on en est venu à découvrir bien souvent dans les mêmes choses juste le contraire de ce qu’on y avait vu précédemment. […] Mais là où Du Bellay a raison, c’est dans ce qu’il dit de la richesse du latin, laquelle n’est venue que de culture, de transplantation et de greffe de rameaux grecs sur le vieux tronc primitif taillé et émondé. […] Tout n’est pas en accord chez Du Bellay ; il y a dans son esprit et il se rencontre dans ce livre de l’Illustration bien des germes différents qui, pour peu qu’on les développât, se contrarieraient et en viendraient aux prises. […] Quand il en vient aux modernes, aux vivants, il les désigne, sans les nommer, par leurs qualités ou leurs défauts ; les lecteurs du moment mettaient aisément des noms sous ces désignations littéraires : de si loin nous pourrions nous y tromper. […] Les choses viennent premièrement, fait-il remarquer, puis les mots suivent pour les exprimer : c’est là la marche naturelle.
Puis vient un moment où, en s’éloignant des objets, on sent le besoin de se décider dans le point de vue et d’en finir. […] Le moment vient assez vite où l’on n’a plus à espérer de découvertes, et où l’on n’a plus décidément affaire qu’à un certain nombre de textes, de fragments déterminés. […] M. le comte de Saint-Priest vient d’entrer de la sorte avec nouveauté dans une carrière qui, depuis quelques années, avait été parcourue et illustrée en divers sens. […] Par une sorte de jeu de bascule qui peut impatienter les historiens, mais qui fera sourire les moralistes, voici pourtant qu’un mouvement contraire le vient reprendre et comme replacer sous l’auréole. […] Les assemblées des Franks, avant la conquête, n’avaient aucun caractère aristocratique, et ce ne fut que par une usurpation réelle qu’elles en vinrent depuis à plus d’importance.
Dévoilons-en pourtant, avec la pudeur qui sied, un modèle de plus, déjà bien ancien, et dont les monuments secrets nous sont venus dans un détail heureux où nous n’aurons qu’à choisir. […] Un voile couvrait sa voix ; un voile couvrait son âme et ses yeux et toutes ses beautés, jusqu’à ce que vînt l’heure. […] Ces dames l’y vinrent voir durant toute une semaine, et il put jouir, à chaque pas, dans ses jardins et ses prairies, de l’ineffable partage d’un amant sensible qui fait les honneurs de l’hospitalité à ce qu’il aime. […] Placée au centre d’une seule idée, elle ne voyait partout alentour que des moyens, et elle ne concevait pas qu’un goût de philosophie, judicieux ou non, une opinion quelconque sur les oracles ou les miracles, ou encore sur le chapeau de l’abbé Dubois, pût venir jeter le moindre embarras dans la chose essentielle et sacrée. […] Mais lorsqu’on en vint à la durée de l’amour, même fidèle, Mme du Deffand, de son esprit railleur, éclata, et dit que la plus longue éternité, quand éternité il y avait, en était de cinq ans.
On ne lui demandait pas d’où il venait ; mais on pleurait en le revoyant comme en revoyant une ombre. […] Bonaparte venait d’apparaître et d’hériter de tout le monde. […] Tout à coup j’entendis le murmure d’un vêtement sur l’herbe, et une femme à demi voilée vint s’asseoir à mes côtés. […] Et pourtant ils sont battus, ils sont jetés de côté et à la renverse : d’où vient cela ? […] La première supériorité du critique est de reconnaître l’avénement d’une puissance, la venue d’un Génie.
La femme n’a pas de place en son histoire : les pâles figures d’impératrices ou de princesses, qu’il nous fait entrevoir un moment, ne viennent que pour servir aux trafics de la politique ; leurs personnes sont des moyens qui procurent des alliances ou des fiefs. […] Il lui suffit à l’ordinaire de marquer qu’on a parlé beaucoup dans un sens et dans l’autre : et il vient aux résolutions prises. […] La Vierge vient remplacer la sacristine d’un couvent, qui s’est enfuie pour vivre dans la débauche, en sorte qu’on n’a pas remarqué son absence lorsqu’après bien des années le repentir la ramène. […] Garnier de Pont-Sainte-Maxence, ayant recueilli les témoignages des amis, des parents, de la sœur du saint, la composa dans les deux ou trois années qui suivirent le meurtre, en strophes de cinq alexandrins monorimes, et la récita plus d’une fois aux pèlerins venus pour visiter le tombeau63. […] De retour en France, il était venu fréquemment à Paris, toujours bien accueilli de Louis IX, qui lui montrait une amicale confiance.
bientôt sur ce canevas si follement tracé viendra une musique tout assortie, rapide, brillante aussi, légère, tendre, fine et moqueuse, s’insinuant dans l’âme par tous les sens, et elle aura nom Rossini. […] Je vais en venir au Mariage de Figaro ; mais disons-le tout d’abord, il ne faut point tant de raisonnement pour expliquer la vogue et le succès de Beaumarchais. […] Toute cette fleur de l’Ancien Régime venait applaudir à ce qui la perdait et la ridiculisait. […] Au moment où on vint l’enlever, Beaumarchais avait à souper chez lui le prince de Nassau, l’abbé de Calonne, frère du contrôleur général, et autres personnages de marque. […] Il ressentit profondément cet affront, qui lui venait dans le plein de son triomphe ; il se tint quelque temps chez lui dans la retraite, ne répondant que peu aux questions, aux lettres des curieux et admirateurs.
Introduction Avant de nous être enlevé par une mort prématurée, — à trente-trois ans, — Guyau, dont l’activité intellectuelle demeura infatigable jusqu’à la dernière heure, venait d’écrire deux nouvelles œuvres de grande portée : l’une sur l’Art au point de vue sociologique, l’autre sur l’Éducation et l’hérédité. […] D’après Guyau, l’originalité du dix-neuvième siècle et surtout des siècles qui viendront ensuite consistera, selon toute probabilité, dans la constitution de la science sociale et dans son hégémonie par rapport à des études qui, auparavant, en avaient paru indépendantes ; science des religions, métaphysique même, science des mœurs, science de l’éducation, enfin esthétique. […] Après une exposition complète des doctrines de Victor Hugo vient l’examen de celles que les successeurs d’Hugo, tels que Sully-Prudhomme et Leconte de Lisle, ont introduites dans leurs poésies. […] Il semble qu’il y ait en lui, comme chez tout véritable poète, assez d’émotion et de sympathie pour traverser et animer la nature entière ; il n’écoute battre son propre cœur que pour sentir venir jusqu’à lui quelques-unes des vibrations de la vie universelle : il agrandit la nature en lui prêtant le retentissement du cœur humain, et il élargit le cœur humain en y faisant entrer toute la nature. […] Pour qui sait retrouver ainsi dans le naturel tout l’idéal, le plus grand charme sera précisément de n’en jamais sortir ; les aspirations les plus hautes n’auront de prix que si elles reposent sur cette base humble et profonde, le réel : de là, sans doute, vient à Guyau cet accent d’extrême simplicité avec lequel il exprime des idées et des senti ments d’une constante élévation ; de là lui vient aussi ce caractère persuasif qui se confond avec celui de l’absolue sincérité.
Cette idée qui consistait à faire de Dieu même le type de l’homme et de ses facultés fut d’abord appliquée seulement à l’intelligence, et ensuite étendue aux sentiments moraux ; c’est-à-dire que l’on vint à concevoir dans Dieu, modèle de toutes les perfections, la source merveilleuse du dévouement. […] Le Camoens introduisit les anciens ressorts épiques dans un sujet moderne, exemple singulier qu’un poète allemand vient d’imiter. […] Il y a eu une décadence successive qui s’est manifestée ainsi : on commença par séparer la musique de la poésie ; la poésie une fois isolée, on fut conduit naturellement à la prose ; enfin la versification vint tantôt comme un auxiliaire à la poésie, et tantôt intervint pour en voiler l’absence. […] Si l’on vient à l’attaquer ou à l’insulter sans raison, elle ne peut se défendre, car son père n’est jamais là pour la soutenir. » Ce peu de mots, pour lesquels j’emploie la traduction de M. de Maistre, explique toute la sagesse des anciens. […] Les hommes isolés peuvent obéir à mille mauvais penchants ; réunis, une révérentielle honte, comme disait Montaigne, vient les saisir, tant il est vrai que Dieu a placé un instinct moral dans la société.
Des journées à aller, à venir dans cette maison, comme une âme en peine. […] Hier on est venu s’informer, chez moi, si j’avais de l’eau à tous les étages. […] Quand je n’y serai plus, personne n’y viendra, personne n’y apportera un brin d’immortelle. […] Hugo, après m’avoir donné la main, est venu se replacer devant la cheminée. […] Petits et grands viennent, de temps en temps, donner un coup d’œil à leur immeuble aimé.
La perfection du genre consiste donc à atteindre ce degré extrême de l’approximation, à ôter ainsi aux traducteurs à venir l’espoir raisonnable d’aller au-delà, et à donner dans une langue moderne le dernier mot sur un grand écrivain de l’antiquité. […] Dureau de La Malle, qui vint après, profita amplement du travail de Dotteville ; mais, adoptant un système plus ambitieux, il visa à l’énergie, à l’éclat, à la concision de son modèle ; et comme, malgré un talent incontestable, il n’était pas de force à réussir, il ne rencontra que roideur, bizarrerie, obscurité. […] L’exemple de Paul-Louis Courier vient d’être réfuté par des raisons trop solides et trop ingénieuses, pour être renouvelé de longtemps ; et d’ailleurs cette sorte d’espièglerie érudite, de laquelle il se tirait si bien, ne convenait qu’à lui seul ; mais, sans se réduire, ainsi qu’il le faisait, aux ressources du vieux langage, on ne doit pas absolument se les interdire. […] Mais certes, ils ne sauraient nous reprocher d’avoir longuement fixé leur attention sur un de ces hommes si rares de nos jours, purs d’ambition et d’intrigues, voués pour la vie à la science et à l’enseignement, participant de cœur et d’âme aux progrès, aux vœux d’une jeunesse qu’ils ont formée et qui les révère, et s’étonnant ensuite avec une véritable candeur quand la réputation qu’ils méritent vient couronner leurs solides et précieux travaux.
Après l’admirable révolution de 1830, le théâtre ayant conquis sa liberté dans la liberté générale, les pièces que la censure de la restauration avait inhumées toutes vives brisèrent du crâne, comme dit Job, la pierre de leur tombeau, et s’éparpillèrent en foule et à grand bruit sur les théâtres de Paris, où le public vint les applaudir, encore toutes haletantes de joie et de colère. […] Quelques personnes influentes de ce théâtre vinrent trouver l’auteur ; elles le pressèrent de laisser jouer son ouvrage, relevé comme les autres de l’interdit. […] Pourquoi maintenant ne viendrait-il pas un poëte qui serait à Shakespeare ce que Napoléon est à Charlemagne ? […] Got, Delaunay, Maubant, Bressant, Febvre, groupe éclatant que vient compléter la jeune et brillante renommée de M.
Aujourd’hui, Belmontet vient à son tour se placer parmi tous ces poètes que la grandeur des gloires ou des mélancolies de l’Empire a fait chanter comme malgré eux. Mais quant à lui, le dernier venu, ce n’est pas malgré lui qu’il chante, et le dieu ne le violente pas ! Plus passionné et plus sincère dans son admiration et dans ses sympathies pour l’Empire que les autres poètes ses contemporains, il n’est point de ceux-là chez lesquels l’inspiration, cette conscience d’un moment, vient donner un démenti à la conscience éternelle et à tous les sentiments de la vie. […] la Critique, qui reconnaît en lui de pareils dons et qui voudrait que l’homme qui les a en tirât parti davantage, comme une femme tire parti de sa beauté quand elle en a l’intelligence, la Critique, sympathique et pourtant sincère, n’a-t-elle pas le droit de regretter que l’incohérence des images, trop habituelle, vienne si souvent jeter son ombre heurtée sur des qualités faites pour être vues dans la lumière, et qui produiraient certainement l’effet imposant qu’on devrait en attendre si le poète savait les y placer et les y retenir ?
Le premier cavalier venu, la première dame jeune et jolie, sont les héros de ces pièces. […] Un père qui vient d’assister aux Précieuses y prend le sujet de quelque bon propos sur ce point, en rentrant à la maison. […] Mais d’où vient que nous le trouvons si vrai ? […] Venez, embrassez-moi ; c’est une autre elle-même50 . […] Le soir venu, Isabelle va s’échapper de la maison ; sur le seuil, Sganarelle la rencontre.
Quand l’appariteur ecclésiastique venait citer les délinquants, on le chassait en l’injuriant […] Ô juste et bien-aimé Dieu, combien de temps encore viendrai-je ainsi encore confesser mes péchés, prier contre leur séduction, et pourtant retomber sous leur prise ! […] Mais alors il me vint dans la tête : Et si le clocher aussi tombait ? […] Et déjà ils étaient en vue de la cité où ils allaient, et aussi quelques-uns des habitants venaient à leur rencontre. […] Mais au-dessus de tout étaient les ardentes et joyeuses pensées qui leur venaient, sachant qu’ils allaient habiter là en telle compagnie, et cela pour toujours.
Plus tard viendra le culte des ancêtres. […] Il est donc venu tout de même ? […] De plus, c’est à moi qu’il venait en droite ligne. […] Mais pourquoi y est-elle venue ? […] Il va et vient, il agit en dehors de l’exercice de ses fonctions.
quand la scène sera libre, nous verrons bien. » Au commencement de 1830, Hernani vint apporter du mouvement et comme un éveil de prochain espoir ; c’était étrange, c’était peu historique, c’était plus qu’humain et assez surnaturel, mais enfin il y avait éclat, poésie, nouveauté, audace. […] Les ingénieurs étaient donc à l’œuvre ; on essayait de tracer à la moderne bande des novateurs dramatiques une route qui tournât les temples de Racine et de Corneille et qui n’en fût pas écrasée ; car les vieux critiques, logés dans ces temples, en faisaient des espèces de forteresses d’où ils tiraient sur les nouveaux venus et croyaient leur barrer le passage. […] Après douze ou quinze ans d’excès et de catastrophes de tous genres, le public en est venu à ne plus aspirer qu’à quelque chose d’un peu noble, d’un peu raisonnable et de suffisamment poétique ; toutes les pensées suivies et les vues projetées, il y a vingt-cinq ans, ont été interrompues, et la tradition n’en a pas été recueillie par les générations mal guidées, survenues pêle-mêle, et sans aucun lien qui les rattachât à leurs aînées.
A douze ans, on vient à Paris, et la vie des fêtes commence. En ce temps-là, M. de La Popelinière tenait grand état à Passy ; nobles seigneurs, petites maîtresses, ambassadeurs, poètes, artistes, tous venaient puiser à sa somptueuse et débonnaire hospitalité. […] » L’âge vint pourtant, et M. de Genlis aussi ; on l’agréa, car il était homme de qualité, homme de la cour, ce qui était de rigueur.
Après avoir parcouru les pièces que je viens d’indiquer, le lecteur ne saurait se refuser sans doute à reconnaître le talent de M. […] Et l’empereur s’occupait d’émanciper également le paysan polonais quand l’insurrection est venue changer la question et transformer la réforme en insurrection. […] L’air s’imprègne des suaves parfums que les bois exhalent à cette heure du jour ; un souffle humide et à peine sensible s’élève par moments et vient mourir près de vous dans les branches. […] — demandai-je à Arina. — Mon père Alexandre Silitche, je viens vous supplier de m’accorder une grâce. — Laquelle ? […] Des épis viennent vous frapper doucement la figure, les bluets s’accrochent à vos pieds, les cailles crient autour de vous, le cheval trottine paisiblement.
D’où vient, par exemple, l’illusion de l’inspiration, sinon de l’imprévu des paroles intérieures qui surgissent dans l’esprit du poète ? […] Souvent ce que j’ai dit à autrui engage ma conduite à venir : je dois ne pas me démentir, et, de même, ce que j’ai entendu dire à autrui l’engage. […] et venait-elle du dedans ou du dehors ? […] « garrire quidquid in buccam » : débiter (babiller) tout ce qui lui vient à la bouche. « ad me scrive quod in buccam venerit » : écris-moi ce qui te sera venu à la bouche.
Vous ne pouvez éviter d’en venir là. […] Que me fait cet homme qui vient se placer entre l’humanité et moi ? […] Gazier, était venu au bon moment. […] — Le succès vient toujours à ceux qui le méritent.. […] Mon âme s’enflamme alors, si toutefois rien ne vient me déranger.
D’où vient ce soupir ? […] Un jour vient où il n’a plus de quoi manger. […] qu’es-tu venu faire dans ces forêts ? […] Depuis dix-neuf siècles on chante tous les ans : « Venez, divin Messie », comme si le Messie n’était pas venu encore. […] Il s’étonne donc qu’on ne vienne pas à lui ou qu’on y vienne mollement.
Il est bon que des protestations nombreuses, même celles du génie qui s’égare en se révoltant contre elle, viennent l’affermir en cherchant vainement à l’ébranler. […] Après la théorie de la nutrition vient la théorie de la sensibilité. […] De là vient que Platon déclare que le philosophe est le seul à posséder la dialectique, tout comme Descartes n’a demandé la méthode qu’à la seule philosophie. De là vient encore que Platon interdit la dialectique à la jeunesse, et qu’il veut qu’elle couronne, et non qu’elle précède la culture des sciences particulières. […] Savoir d’où il vient, savoir ce qu’il est, savoir où il va, que demanderait-il encore ?
Nous y sommes amenés par ces considérations que je viens d’interrompre sur l’aspect d’éternité des diverses œuvres d’art. […] Viennent les commentateurs, les imitateurs, les scholiastes, les grammairiens et les sophistes. […] C’est le triple don qu’ils viennent faire à l’Enfant, le triple don de la joie, de la douleur et de la divine intelligence. […] Mais c’est de l’infini qu’il vient, c’est à l’infini qu’il va. […] Mais d’où venons-nous, ô Dieu, où allons-nous !
Victor Pavie faisait, il y a peu d’années, à Angers, pour Joachim Du Bellay : il vient d’en publier une charmante édition de luxe, tirée à 200 exemplaires, avec notice de M. […] Et si quelqu’un s’étonne comme d’une merveille, et demande d’où vient cette poëtesse nouvelle, il saura qu’elle a aussi rencontré, pour son malheur, un Phaon aimé, terrible et inflexible ! […] Duquel des Dieux cette lutteuse ne vient-elle pas à bout au troisième effort ? […] La manière dont elle le vient aborder, la coquetterie de sa toilette et l’artifice de discours qu’elle déploie pour le séduire sans l’effrayer, sont d’un grand charme et d’une largeur encore qui ne messied pas à la poésie homérique. […] Alors de fard et eau continuelle Elle essayoit se faire venir belle…, etc.
Il en était venu à tout considérer et à tout comprendre. […] Il vint à quelques pas d’elle, s’appuyant sur la cheminée, ému et inquiet. […] Loyson insistait, le mourant nomma un ami qu’on ne trouva pas chez lui, et qui ne fut pas informé à temps pour venir. […] Il s’est tourné vers Dieu d’où vient la paix et la joie. […] Ainsi tu te plaisais à secouer la main Qui venait sur ton front essuyer ton chagrin.
Quant aux preuves directrices à exalter par le Poète, hors de l’arrivée à nous du savoir assez disant partiellement pour une unanime vérité, une Œuvre trop immense et simple est à venir : en une adéquate parole, le poème de toutes Activités vitales pénétré des intuitions d’une philosophie de la Matière en mouvement évolutive, — ou, poétiquement, sa Métaphysique. […] — Venir à Savoir, est venir à Être. […] Mais encore, pour l’entière assimilation, est-il nécessaire que ne viennent pas en éléments étrangers à nos vues instrumentales, mais qu’elles leur soient précisément indispensables, les lettres-Consonnes. […] Cette image est le mot. » Et, — c’est aux poésies de l’Inde pourtant, encore ainsi qu’aux sources de tout Émoi, que nous remonterons pour avoir, non plus d’hésitants et partiellement entendus et presque étonnés avisements qui ne paraissent venus que d’elles, mais la mise en œuvre, en un art supérieur aux secrètes et intenses Beautés, où, — correspondance des sons et des idées, un sens adventice suggéré en sonorités appropriées, vient en prolongement du sens des mots précisément exprimé. […] L’exception imprudemment dite, un temps, pathologique, de percevoir en même temps que de son une sensation de couleur, — peut-être vient-elle à se généraliser et à l’état normal des individus.
Il entre, en tenant deux ou trois feuilles de papier à la main, et nous dit : « Vous venez chercher un article ; eh bien ! […] Dans le va et le vient des gens, une petite fille d’une douzaine d’années, au ventre énorme, promenait une toute petite chienne, pleine comme elle. […] Qui sait si un jour les démocraties qui viendront, n’auront pas l’idée d’élever aux gloires de la France, un Panthéon de souvenirs et de commémoration, accessible à l’intelligence des yeux de tous, et que les foules liront sans épeler, — un Versailles en cire ? […] Bougival, son inventeur ç’a été Célestin Nanteuil, qui eut le premier canot ponté, dans les temps où les bourgeois venaient s’y promener en bateaux plats. […] » est encore venue aux lèvres de Célestin Nanteuil.
… qu’est-ce que va devenir ma fille, quand viendra sa puberté ? […] Dans les derniers temps, Nélaton vint lui faire une visite. […] Acheter un objet dans l’ignorance de tout le monde, à une vente complètement inconnue, et emporter cet objet, chez soi, où personne ne venait le voir : c’est ce que moi et les amateurs de mon temps faisaient. […] Dieudonné vient causer un moment avec Mme Daudet. […] Puis c’est la petite actrice qui fait le roi, qui vient essayer ses perruques sous nos yeux, et se refuse avec de gentilles mignardises à se laisser couper les talons de ses escarpins, qui la font trop grande.
Ce mot vient du grec προ (pro), devant, et λογος (logos), discours ; præloquium, discours qui précède quelque chose. […] Dès le premier acte, l’arrivée d’Ériphile est annoncée ; on explique même le sujet de sa venue. […] Ainsi, quand ils viennent rendre compte de ce qui s’est passé sous leurs yeux, ils sont dans cet état de trouble qui naît du mélange des passions. […] Il les admira ; et, selon toute apparence, les fautes qu’on lui reproche ne viennent que de la noble ambition qu’il a eue de vouloir surpasser tous ces modèles. […] Narbas ne vient point !
On voulait achever le Louvre, faire venir des eaux, découvrir les quais de la Cité, etc. etc. […] Ton intrépide cœur, étranger aux alarmes, Vient donc aussi d’apprendre à connoître l’effroi ! […] Et cet homme, prosterné au pied des autels, et exposé en spectacle à tout l’univers, ne vient-il pas lui-même abroger ses lois, et en reconnaître l’injustice ? […] Les rois s’humilient comme le peuple devant son tribunal, et n’y viennent que pour être instruits. […] Regardez, je vous prie, un Cassini et un Huyghens, qui renoncent tous deux à leur patrie qu’ils honorent, pour venir en France jouir de l’estime et des bienfaits de Louis XIV.
Venu à la ville, il essaya de s’instruire un peu et n’y parvint que très difficilement. […] L’accident ne vient pas par série. […] Ils viennent sans se faire prier et répondent avec douceur. […] Un Dieu est venu la visiter et la bénir. […] Les révolutions viennent toujours d’en haut.
Lorsque vous vous serez reposé dans le sein de votre famille le temps que vous jugerez convenable, venez à Paris ; je vous y verrai avec le plus grand plaisir. […] C’est cette division, surnommée l’immortelle, qu’il conduisit si vaillamment depuis le camp de Boulogne jusqu’en 1812, jusqu’au moment où il fut blessé à la bataille de la Moskowa, et quand il venait d’être chargé, comme colonel général, du commandement des régiments à pied de la vieille Garde. […] Le ban fermé, les officiers sont appelés à venir former le cercle, et l’empereur leur dit : « Officiers des grenadiers de ma Garde, voilà le chef que je vous donne. » Puis se tournant vers le nouvel élu : « Général Friant, c’est la récompense de vos beaux et glorieux services. » Et plus familièrement, il ajouta : Mon cher Friant, vous ne prendrez ce commandement qu’à la fin de la campagne ; ces soldats-ci vont tout seuls, et il faut que vous restiez avec votre division, où vous aurez encore de grands services à me rendre. […] Au moment du départ de Napoléon pour l’armée, il vint lui faire visite aux Tuileries, appuyé sur ses béquilles. […] Friant à son tour avait de ces mois qui réussissaient à merveille auprès des soldats, de ces traits familiers qui ne suffiraient pas dans toutes les bouches, mais qui viennent bien quand on a le reste. — « Allons, mon petit 15e, en avant !
Par une funeste superstition, dont la science elle-même et les savants ne sont pas responsables, on a voulu imposer la forme scientifique à la littérature : on est venu à n’y estimer que le savoir positif. […] Un petit nombre d’œuvres capitales viendront ainsi enrichir définitivement le trésor public de notre littérature : le reste demeurera la propriété et la curiosité des érudits. […] Mais comment se représentera-t-on le xvie siècle, si Rabelais y vient en compagnie de Montaigne, après Ronsard et Desportes ? […] Presque toutes les améliorations de cette édition venaient d’eux, et je leur en exprimais ici toute ma reconnaissance. […] La troisième édition que j’offre actuellement au public, a reçu de plus nombreuses corrections ; j’y ai inscrit quelques travaux récents qui n’avaient pas paru ou n’étaient pas venus à ma connaissance à l’époque de la première impression.
Et puis venaient des sévérités : Vous me demandez mon avis sur la jeune littérature. […] Ce fut l’apothèse longuement préparée par les dialecticiens scolastiques du moyen âge : les temps do la naïveté avaient été, ceux de la connaissance venaient, et les temps do la connaissance exaltaient les rigides lois d’une logique qui s’empruntait d’Aristote, à travers saint Thomas, pensant établir par les forces mêmes de la raison seulement humaine la vérité de la Révélation. […] Vinrent les Naturalistes qui proposèrent d’y penser. […] Sans rien oublier des conquêtes naturalistes et romantiques, ceux qui viendront, pour mettre une âme dans un corps agissant, retourneront aux traditions spirituelles et classiques, avec cette importante nuance ; qu’ils sauront que le temps des idées générales est passé Mais ici deux questions se dressent, une question de fond et une question de forme (comme on disait très jadis). […] Mais cette contre-facon elle-même de la foi est usée et si les Naturalistes ont pu se passer de toute religion comme ils se sont privés de toute beauté, que vont faire ceux qui viennent ?
Ils semblent se douter que leur réputation est pour beaucoup plus dans les éloges de Bouhours que le vif sentiment de leurs qualités, et pour peu qu’il vienne à broncher, un demi-désaveu lui apprend qu’entre eux et lui l’amitié n’est que de pure civilité. […] Pour les anciens, il en parle sans vrai savoir, raisonnable tant qu’il les loue en gros et par égard pour leurs partisans ; mais en vient-il aux exemples, il fait comme Desmarets de Saint-Sorlin, il donne tête baissée dans les mauvais, ou, s’il admire les bons c’est par de méchantes raisons. […] Vient ensuite l’effort pour l’exprimer, pour l’orner, si Bouhours y tient ; ce sont encore deux mots différents pour la même chose, car où le vrai est exprimé, il est orné. […] Après Voiture, qui du moins était jeune et dispos, vient Lamotte, cheminant dans les allées du parc de Sceaux, aveugle et vieillissant, appuyé sur une canne d’où pendait un ruban, présent de la duchesse du Maine, qui faisait ressembler cette canne à une houlette. […] Quand Marivaux nous parle d’une femme qui se fait à elle-même des « reproches honoraires dont sa faiblesse s’augmente », ou de gens « qui ont l’haleine courte en demandant des grâces aux puissants du monde, parce qu’ils ont le cœur bien placé », ou d’un « maudit visage qui vient chercher noise à la bonne opinion qu’on a du sien », sont-ce des problèmes à résoudre ou des énigmes à deviner ?
C’est une source précieuse de documents pour l’âge à venir, et nul, s’il n’y a puisé, ne pourra reconstituer véritablement notre atmosphère intellectuelle. […] Ici et là on exaltait des noms inconnus du public ou tournés en dérision : Wagner, Puvis de Chavannes, Rodin, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Villiers de l’Isle-Adam, Eugène Carrière, etc., et cette admiration des nouveaux venus s’exagérait encore du sentiment qu’ils avaient de réparer une longue injustice. […] Partout, dans tous les coins, à toutes les tables, des visages de connaissance, des têtes de camarades venus avec la seule intention d’écouter des vers. […] D’où vient cet émoi ? […] On oubliait d’ailleurs, à l’entendre causer, ces détails mal venus et son regard profond et doux suffisait à parer et à illuminer toute sa personne.
Leur prédication, du reste, se bornait à annoncer la prochaine venue du royaume de Dieu 829. […] Quelques-uns hésitaient, le selâm étant alors comme aujourd’hui, en Orient, un signe de communion religieuse, qu’on ne hasarde pas avec les personnes d’une foi douteuse. « Ne craignez rien, disait Jésus ; si personne dans la maison n’est digne de votre selâm, il reviendra à vous 831. » Quelquefois, en effet, les apôtres du royaume de Dieu étaient mal reçus, et venaient se plaindre à Jésus, qui cherchait d’ordinaire à les calmer. […] Jésus accueillait leurs emportements avec sa fine ironie, et les arrêtait par ce mot : « Je ne suis pas venu perdre les âmes, mais les sauver. » Il cherchait de toute manière à établir en principe que ses apôtres c’était lui-même 833. […] Le Messie venait mettre le sceau sur la Loi et les prophètes, non promulguer des textes nouveaux. […] Une fois surtout, il se laissa aller, dans la synagogue de Capharnahum, à un mouvement hardi, qui lui coûta plusieurs de ses disciples. « Oui, oui, je vous le dis, ce n’est pas Moïse, c’est mon Père qui vous a donné le pain du ciel 856. » Et il ajoutait : « C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif 857. » Ces paroles excitèrent un vif murmure : « Qu’entend-il, se disait-on, par ces mots : Je suis le pain de vie ?
Mais, s’il en est ainsi, d’où vient donc qu’on s’arrête devant les travaux photographiques avec curiosité toujours, avec admiration quelquefois, mais qu’on n’est jamais impressionné ; tandis qu’un paysage réel (le moins compliqué) un coin de verdure, un arbre, un ruisseau, nous fait rêver des heures entières ? […] Étudiez cette Sainte Famille, vous y verrez qu’à l’exemple du peintre flamand, il pousse sa sollicitude des détails jusque sur les plans les plus éloignés, mais, je le répète, sans que le paysage se morcelle et s’éparpille : tout en gardant son individualité, chaque détail vient s’y rattacher à l’ensemble, — l’analyse vient s’y fondre dans la synthèse. […] À son approche, la nature a peur ; l’homme et la bête cherchent, pour s’y enfouir, les profondeurs les plus cachées des bois inaccessibles Le lapin effaré s’enfuit à toutes pattes vers son clapier, à travers ronces et broussailles… L’oiseau inquiet, perché sur le bord de son nid effondré que le vent de la destruction a jeté à bas de l’arbre, semble l’écouter venir. […] Le bruit de cette petite apothéose vient aux oreilles de l’artiste.
Il y aurait ici des observations très importantes à faire sur l’état où se trouvaient et l’empire romain en général, et le peuple juif en particulier, lorsque le christianisme est venu renouveler le monde. […] Rien n’est venu remplacer dans leur cœur ce qui leur avait été ravi ; et la vérité, qui les environnait de toutes parts, n’a pu trouver le chemin de leur oreille assourdie : ils ont été chassés de l’héritage de leurs pères, et, dépouillés de toutes leurs espérances, ils ont fini par vouer l’avenir au néant. […] L’imprimerie est venue tirer de leur solitude ces pensées oiseuses : nul alors n’a voulu perdre le fruit amer de son propre tourment ; il fallait être Pascal pour se réjouir de sa pensée oubliée. […] La génération dont nous venons d’esquisser la peinture est celle qui forme actuellement le fond de la nation : d’autres générations se sont déjà élevées autour d’elle. […] Si le christianisme venait à disparaître, il faudrait bien recommencer à parquer de nouveau l’espèce humaine, à la partager en castes, à en condamner une partie à l’esclavage.
Mais cette Gloire caressante, dont les baisers sonnent, ne l’empêcha pas de remonter les escaliers grillés du pavillon plein de silence où l’attendait l’Étude pensive, l’Étude « après laquelle, disait-il, vient la gloire, si elle peut et si elle veut, et elle vient toujours ! […] ce n’est pas lui qui aurait quitté sa Bourgogne et Montbar pour venir se faire couronner à Paris par des cabotines et pour donner des bénédictions déclamatoires au marmot de Franklin. […] En effet, il ne venait à Paris que dans quelque occasion solennelle, par exemple, pour prononcer un jour, à l’Académie française, le seul discours de réception que la postérité n’ait pas oublié… et il s’en retournait après, reprendre l’immense travail auquel il avait consacré sa vie. Il l’interrompait, cependant, pour recevoir dignement ceux qui venaient visiter cette gloire qui n’était pas sauvage, mais qui sentait qu’elle ne grandirait que dans le labeur et l’isolement des hommes, toujours plus !
Enfin les esprits se polissant, mais s’affaiblissant un peu, vinrent, par les progrès des lumières, à ce point où le goût des détails fut plus parfait, mais où l’élégance continue nuisit à la grandeur et surtout à la force. […] Il invite tous ceux qui sont présents, princes, peuple, guerriers, et surtout les amis de ce prince, à environner son monument, et à venir pleurer sur la cendre d’un grand homme. […] « Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô prince ! […] Ce genre d’éloquence ressemble au mouvement d’un vaisseau dans la tempête, qui tour à tour monte, retombe et disparaît, jusqu’à ce qu’une autre vague vienne le reprendre, et le repousse encore plus haut qu’il n’était. […] Il va, il vient, il retourne sur lui-même ; il a le désordre d’une imagination forte et d’un sentiment profond ; quelquefois il laisse échapper une idée sublime, et qui, séparée, en a plus d’éclat ; quelquefois il réunit plusieurs grandes idées, qu’il jette avec la profusion de la magnificence et l’abandon de la richesse.
Venons aux deux pièces elles-mêmes. […] » À ce moment, un domestique vient dire que le comte réclame sa fille. « Dites-lui, répond la comtesse, qu’il vienne la chercher lui-même. » Il vient. « J’imagine, dit-elle, que vous n’allez pas marier votre fille, ma fille, au fils de votre maîtresse ? […] L’archiduc devient brutal : « Alors pourquoi êtes-vous venue ici ? […] Il faut qu’Angèle vienne signer chez le notaire. […] Il vient la leur faire.
Pour les autres, cela viendra. […] D’où vient-elle ? […] … Aussi, d’où vient que Damon m’abandonne ? […] “Qu’il vienne, s’il veut”, dit-il. […] Venez donc !