Une observation sur la société d’alors se présente ici.
Then her cheek was pale and thinner than should be for one so young, And her eyes on all my motions with a mute observation hung.
Il me donnait rendez-vous le matin dans sa chambre pour me lire ses volumes et pour écouter les observations très inexpérimentées que j’aurais à lui faire sur son style.
À ces observations de Voltaire il faut en ajouter une, qui donne seule le secret de la composition de l’Arioste et du succès de cette œuvre en Italie.
Pour justifier leurs votes, ils arguaient que ma qualité de secrétaire d’État semblait, d’après l’observation de M.
Enfants de sa bonne humeur, quelques traits d’observation juste, sinon profonde, les font par moments ressembler à des gens de connaissance.
Longtemps encore après que les modernes se furent créé des moyens d’observation plus parfaits, il resta de nombreuses causes d’aberration, qui défaçonnaient et altéraient de couleurs étrangères les contours des objets.
Me trouvant un jour avec des paysans, je remarquai qu’ils étaient très préoccupés de la légère indemnité accordée aux représentants ; ils marchandaient, chicanaient, trouvaient mauvais qu’ils la touchassent pendant leurs congés, alors, disaient-ils, qu’ils ne travaillent pas ; et ces bonnes gens ne faisaient pas une observation sur les millions de la liste civile.
On dit volontiers, en argot d’atelier, que les personnages d’un romancier sont « faits de chic », s’ils trahissent plus de fantaisie que d’observation ; ou bien qu’ils sont solidement campés, peints en pleine pâte, bien dessinés ou gravés en relief s’ils présentent des traits nettement marqués.
Mais au défaut de renseignements plus précis sur le wagnérisme français, voulez-vous quelques observations sur une entreprise dont vous avez déjà entretenu vos lecteurs, et sur laquelle je voudrais précisément attirer l’attention de tous les Wagnériens ?
C’est un grand document, malheureusement trop délayé, où le talent de Mme Sand, dans le vrai, l’observation juste des autres et d’elle-même, étonne et surprend.
Nous le savons par l’observation du public des quatre années de l’Œuvre : si l’on tient absolument à ce que la foule entrevoie quelque chose, il faut préalablement le lui expliquer.
. — La vérité de l’observation et la force et l’originalité de la pensée, sont choses secondaires, qui ne comptent pas. — « La forme est chose plus absolue qu’on ne pense… Tout art qui veut vivre doit commencer par bien se poser à lui-même les questions de forme de langage et de style… Le style est la clef de l’avenir… Sans le style vous pouvez avoir le succès du moment, l’applaudissement, le bruit, la fanfare, les couronnes, l’acclamation enivrée des multitudes, vous n’aurez pas le vrai triomphe, la vraie gloire, la vraie conquête, le vrai laurier, comme dit Cicéron : insignia victoriæ, non victoriam 27. » Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l’espèce de philosophie et de littérature qu’elle demandait.
Depuis Sannazar à Naples, Dante, Politien, Boccace en Toscane, tout le siècle de Léon X à Rome, tout celui des Médicis à Florence, toute la période des princes littéraires de la maison d’Est, jusqu’à Alfieri à Turin, Goldoni à Venise, Monti, Parini, Beccaria à Milan, la multitude innombrable de noms justement séculaires qui se déroula dans cet entretien, les citations présentes à la mémoire comme si les livres eussent été sous les yeux, les observations fortes et fines, les rivalités balancées, les enthousiasmes raisonnés, la science présente et unanime de tous les monuments de la pensée italienne dans les hommes qui composaient ce cénacle, me jetèrent dans un véritable vertige d’admiration pour ce génie italien que l’on peut fouler aux pieds des armées, mais que l’on ne peut jamais rendre improductif : plante qui végète comme les ronces du Colisée, plus vivace dans les ruines que dans les sillons.
Chacun y va de sa petite observation.
Une observation assez générale sur La Grenée, c’est que son talent diminue en raison de l’étendue de sa toile.
Dès lors, aucun effort d’invention ou de représentation symbolique ne nous est nécessaire pour les compter ; nous n’avons qu’à les penser séparément d’abord, simultanément ensuite, dans le milieu même où ils se présentent à notre observation.
Stendhal, qui aura l’occasion de confirmer ces observations, en fera un grand usage.
Combien y en a-t-il, parmi ceux qui se permettent de le juger, qui connaissent seulement de nom, ses Notes sur les inscriptions nabatéennes d’Oumm-er-Rounas et de Pouzzoles, son Mémoire sur les trois inscriptions phéniciennes d’Oumm al’Awânid, ses observations sur le tombeau d’Hélène, reine de l’Adiabène, son Mémoire sur les formes du verbe sémitique, et les admirables rapports qu’il a rédigés chaque année, pendant près de vingt ans, sur les travaux de la Société asiatique ? […] La méthode Rassembler des faits, les coordonner, découvrir leurs rapports nécessaires, grouper les lois expérimentales qui résument les cas observés, transformer la multitude disséminée des événements en une hiérarchie de causes, ramener, s’il se peut, l’amas des accidents à quelque axiome générateur et universel, tout l’effort de cette vie d’observations accumulées et d’inductions hardies s’est concentré là. […] Comme toute recherche de ce qui est, elle vit d’expériences et d’observations. […] Cette faculté maîtresse (s’il faut l’en croire), c’est, dans Shakespeare, l’imagination complète, si ardemment visionnaire, que, pour l’artiste, toute idée devient une image vivante ; — chez Milton, le lyrisme exalté et prédicant, mélange d’enthousiasme biblique et de positivisme anglais ; — chez Swift, la sensibilité irritée par les plaies de l’orgueil, et aboutissant à une amère éloquence, grosse de haine et empoisonnée de rancœurs ; — chez Byron, la folie héréditaire et passionnée, éclatant avec une surabondance de sentiments sauvages, où s’use l’âme véhémente et déchaînée, incessamment brisée par son propre élan ; — chez Dickens, la fantaisie lucide et intense, voisine de la monomanie, personnifiant et passionnant les objets inanimés, unie à une tendresse native d’où jaillissent des sources vives d’amour et de pitié ; — chez Macaulay, une disposition aux développements oratoires et aux statistiques précises, une aptitude à l’observation et en même temps le don de l’éloquence, mélange singulier d’esprit germanique et d’esprit latin ; — chez Carlyle, l’excentricité tour à tour lyrique et bouffonne, constamment surexcitée par la tension de l’esprit et des nerfs, tantôt grimaçante et tantôt sublime, toujours délirante, affolée par des mirages ou des cauchemars, et se déchaînant en vingt volumes de critique, d’histoire, de pamphlets, de fantaisies, de philosophie, où les extrêmes se touchent et se confondent, visions de prophète et tics de maniaque, fantômes sanglants et caricatures grotesques, hurlements et chansons, convulsions et cabrioles, prières et blasphèmes, images radieuses et trivialités burlesques, réflexions piteuses sur le présent, et percées lumineuses et géniales sur le passé et l’avenir de l’humanité ; — chez Stuart Mill enfin, l’esprit d’abstraction logique, accumulateur, contrôleur et classeur de faits, dédaigneux de la science nominale du moyen âge et des jeux d’esprit de la métaphysique, préférant à l’explication des noms l’étude des choses, professant que toute proposition instructive et féconde vient d’une expérience, et opposant aux procédés puérils de la déduction scolastique l’induction, qui est la seule clef de la nature ; qui, enfin, sans recourir aux entités du moyen âge et de la philosophie allemande, lie les causes, antécédents invariables, aux effets, conséquents invariables, et engendre une doctrine prudente, vérifiée, solide, un peu vulgaire, en concordance parfaite avec les exigences de l’esprit anglais. […] Anatole France allait tourner vers l’étude des mœurs contemporaines et des vices mondains les rares facultés d’observation, de divination et de fantaisie par lesquelles il avait ensorcelé tous ceux qui l’avaient suivi aux retraites fleuries et parfumées où se plaisaient jadis son érudition diverse, son ondoyante philosophie, son ironie mouillée de larmes.
Je revois encore le triste mur où j’épelais, au sortir du collège, nos bulletins de défaite ; j’entends la voix d’un ouvrier qui lisait tout haut, dans une rue de Niort, parmi des groupes violents, l’horrible papier de honte et de félonie : « Le maréchal Bazaine a capitulé… » Dès lors, il ne faut pas s’étonner si les meilleurs d’entre nous, lorsqu’ils voyagent à l’étranger, rapportent volontiers leurs observations et leurs expériences à une idée fixe. […] Il est superflu d’ajouter que, de ma part, cette observation ne peut pas être un grave reproche. […] Henry Roujon : Savez-vous, mon cher ami, qu’en écrivant cette nouvelle, pour laquelle vous me demandez une préface dont elle n’a pas besoin, vous avez fait une étude des plus intéressantes, des plus vraies, des plus serrées comme observation, des plus colorées comme forme, des plus justes comme conclusion psychologique et philosophique ? […] Cette étude sur Berlin était copieuse, nourrie d’observation directe, exempte de plaisanteries sur les saucisses, sur la choucroute et sur les casques de cuir bouilli. […] Boileau, avec ses observations sur le Traité du sublime, La Harpe avec son Cours de littérature, l’honnête Patin, avec ses phrases démesurées, ont moins servi la cause de l’hellénisme que ces deux hommes, dont les versions et les thèmes ne furent peut-être pas dignes d’être proposés en exemple aux siècles à venir.
que cela paraît humain, et va loin dans l’observation de notre abominable cœur ! […] Ni la superstition ni le crime n’ont rien d’incompatible avec la perfection des manières, la politesse du discours, la délicatesse de la sensibilité, et la finesse même de l’observation psychologique : voilà la vérité très simple qui absout quand il y a lieu, dans le théâtre de Racine, l’union — d’ailleurs savoureuse — de l’horreur du fond et de l’élégance de la forme.
Tant de découvertes successives et croissantes, canons, imprimeries, horloges, un continent nouveau, tout récemment l’économie des cieux cédant ses secrets aux observations d’un Tycho-Brahé et aux lunettes d’un Galilée, voilà ce que Naudé, jeune, avide de toute connaissance, eut d’abord à considérer, et il s’en exalte avec Bacon.
Kant, le plus penseur et le plus sublime des philosophes, a scruté le monde et y a retrouvé Dieu dans la raison pure ; comme un Brahmane des derniers temps, Wieland, a rajeuni les traditions obscures et mêlé aux dogmes des Indes les légendes de la Grèce ; Schiller a tenté au théâtre et dans l’histoire de renouveler à Weymar les triomphes d’Athènes ; Gœthe enfin, génie plus fort, plus haut, plus complet, a retrempé Faust à la fois dans l’observation et dans le surnaturel, il a expliqué le monde des vivants par le monde des morts ; il a été le Volkêr des temps modernes, le Ménestrel des grands combats de notre ère, il a laissé en mourant l’Allemagne éblouie et vide comme si rien d’aussi grand ne pouvait naître de longtemps pour le remplacer.
Jeudi 27 février Comme je parlais hier à Detaille, du récit des toilettes de condamnés à mort, que m’avait fait l’autre jour Méténier, il me disait avoir assisté à deux exécutions, et voici quelles avaient été ses observations.
Les Dissertations de la Motte sont bien écrites, & contiennent des observations utiles ; mais il jugeoit un Poëte Grec, & il n’entendoit pas le Grec.
Écoutez plutôt : « L’autorité royale est absolue… Les princes sont des espèces de dieux, suivant le langage de l’Écriture, et participent eu quelque façon à l’indépendance divine… Au caractère royal est inhérente une sainteté qui ne peut être effacée par aucun crime, même chez les princes infidèles… » Bossuet en déifiant le prince, quelqu’il soit et de quelque manière qu’il ait été établi, en le marquant d’un caractère de sainteté qu’aucun forfait ne peut effacer, n’est plus qu’un adorateur du fait brutal, de la force pure, et il rétrograde ainsi par-delà le moyen âge et jusqu’aux Césars byzantins… » Je ferai la même observation que pour l’alinéa précédent.
En celui qui se meut on laissera sans doute des hommes ; mais ils auront abdiqué momentanément leur conscience ou du moins leurs facultés d’observation ; ils ne conserveront, aux yeux de l’unique physicien, que l’aspect matériel de leur personne pendant tout le temps qu’il sera question de physique.
Elle n’a pas seulement mis la métaphysique sur une fausse piste ; elle a détourné la science de l’observation de certains faits, ou plutôt elle a empêché de naître certaines sciences, excommuniées par avance au nom de je ne sais quel dogme.
Le dialogue des deux gendarmes est du plus curieux comique et de la meilleure observation.
L’Histoire des Treize, publiée à la même époque, peut donner lieu à des observations plus sévères et d’une portée plus décisive sur les infirmités de ce talent. […] Comment un homme en qui la faculté d’observation s’absorbait si vite dans l’éblouissement ou l’ivresse de ses propres visions, aurait-il pu traduire exactement un texte où la moindre variante peut devenir un gros contresens ? […] Puis est survenue l’imagination du célèbre écrivain, brodant sur ce premier thème, y mettant du sien avec excès, le refaisant à son image, et arrivant à un ensemble où ce prétendu génie d’observation, déjà mis hors du vrai par un sujet exceptionnel, achevait de s’égarer dans ses propres complications et ses propres surcharges. […] Cet état mixte, produit d’une observation pénétrante altérée et grossie par une imagination hallucinée, peut être encore acceptable dans le roman, où le lecteur isolé, livré à ses propres rêveries, permet qu’on le nourrisse d’opium et de hachich, pourvu qu’on le dérobe aux ennuis et aux misères de la vie réelle. […] Je livre à M. de Tocqueville cette observation supplémentaire, qui pourrait s’ajouter à cette partie de son livre et ne la rendrait que plus frappante.
Comme ils partent de l’observation, de l’examen critique de la vie, ils ne se trompent presque jamais. […] Il est difficile de trouver les casuites en défaut, surtout les derniers venus, qui ont profité des observations antérieures et d’une plus large observation des mœurs.
La philosophie s’éloignait de la métaphysique et elle commençait à se distribuer entre les sciences particulières, lesquelles se signalaient par leur imprudente sécurité ; et, quant à la littérature, elle comptait excessivement sur l’intérêt, sur la valeur et sur la signification totale de l’observation ou, comme on disait avec un jeune orgueil, de la méthode expérimentale. […] D’ailleurs, toute sa longue observation le fit aboutir à la thèse socratique de la faute qui est une erreur de l’esprit. […] Il possédait une extraordinaire faculté de vive observation et un don prodigieux de compatir à toutes les douleurs quotidiennes.
D’ailleurs, je ne crois point à la vérité de cette affirmation, malgré les déclarations réitérées de Zola, malgré les observations que d’aucuns ont faites sur le dernier roman de Daudet : Numa Roumestan. […] Incompréhensibles pour le vulgaire, rebutants, parfois, pour notre société choisie, à laquelle ils ont eu l’art de faire accepter comme thème de leurs observations les petites gens : servantes, modèles de peintres, sœurs de charité, ils étaient les ouvriers de la première heure et devaient être moins récompensés de leurs labeurs que ceux de la onzième. […] Il y a là une conversation entre Narcisso et Barboblu qui veut marier son pupille à Catin, une conversation qui est un vrai chef-d’œuvre d’observation.
Les Femmes, où se révèle une grâce exquise qu’on ne soupçonnerait pas dans l’auteur de Montorio, où la figure angélique d’Eva se détache avec la pure suavité des meilleures toiles de Metsut, est un poème plus réel et plus riche d’observations sociales que les autres ouvrages de Maturin. […] Vivant dans le monde des hommes, au lieu de vivre dans le monde des auteurs, n’a-t-il pas amassé un trésor inépuisable d’anecdotes et d’observations que les livres et les faiseurs de livres ne sauraient suppléer ? […] Les progrès de la passion chez Valentine, de cet amour qui domine les deux autres, sont racontés avec un grand charme de naïveté, et remplis d’observations fines, délicates : c’est une étude que les plus habiles moralistes ne dédaigneraient pas d’avouer.
Théophile Gautier. Pages choisies publiées par Paul Sirven. Samedi, 29 août 1896. M. Émile Bergerat, dans une oraison funèbre consacrée à la mémoire de Théophile Gautier, son beau-père, a écrit cette phrase mélancolique et grondeuse : « Certaines œuvres ne sont pas pour le public, et celle de Gautier est du nombre.
« Je me rappelle, disait Fréron, l’avoir entendu dans une société déclamer ainsi toute sa tragédie de Fernand Coriez, qu’il avait entièrement composée de mémoire, et dont il n’avait pas encore écrit un seul vers. » Il se montait à lui-même la tête en récitant d’un air de rhapsode, et il se refusait ensuite aux corrections et observations des comédiens. — Mais Voltaire, lui disait-on, s’y prête bien et corrige. — « Il travaille en marqueterie, répondait Piron ; moi, je jette en bronze !
Ne regardez pas cette observation comme un effet de critique impie.
Et cela reste suave, d’une onction mêlée de beaucoup d’esprit qui ne se cherche pas, d’observation exacte, même de pittoresque.
Diversité non artificielle : c’est l’observation et le sentiment qui révéleront au poète toutes ces nuances.
Fénelon avait pris ses observations au couvent des Nouvelles-Catholiques, dont il était directeur.
* * * — Je m’aperçois tristement que la littérature, l’observation, au lieu d’émousser en moi la sensibilité, l’a étendue, raffinée, développée, mise à nu.
Voyage en France J’espère que les délégués du tourisme, qui vont se réunir, sauront trouver un rôle et une place d’honneur pour notre grand touriste, pour Ardouin-Dumazet, qui a parcouru, et souvent à pied, le bâton à la main, la France entière, et qui a rédigé ses observations en cinquante-cinq ou soixante volumes, car l’œuvre continue.
Dans le célèbre duo d’amour qui a servi de modèle à tous ceux de la littérature contemporaine, on retrouve l’accent chaud et passionné du Cantique des cantiques, et on pressent cette tendresse qui deviendra douloureuse chez Musset : « Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse… Quelque chose de toi que je ne puis te dire reste pour moi dans l’air où tu passes, sur l’herbe où tu t’assieds… Si je te touche seulement du bout du doigt, tout mon corps frémit de plaisir… Dis-moi par quel charme tu as pu m’enchanter. » A cette poésie s’ajoutent des traits d’observation psychologique : « Ô mon frère, je prie Dieu tous les jours pour ma mère, pour la tienne, pour toi ; mais, quand je prononce ton nom, il me semble que ma dévotion augmente. » Tout cela encadré dans des détails de réelle familiarité : « — Pourquoi vas-tu si loin et si haut me chercher des fruits et des fleurs ?
Bien souvent, des Esseintes avait médité sur cet inquiétant problème, écrire un roman concentré en quelques phrases qui contiendraient le suc cohobé des centaines de pages toujours employées à établir le milieu, à dessiner les caractères, à entasser à l’appui les observations et les menus faits.
Favorisée par les observations de Darwin et la philosophie allemande du devenir, aussi par la puissante illusion du progrès matériel, l’idée du paradis terrestre futur est devenue la base du socialisme : aujourd’hui, toutes les populaces européennes sont persuadées que la réalisation du bonheur social est scientifiquement possible. […] On appelle réaliste le romancier qui ne travaille que d’après l’observation minutieuse des faits de la vie ordinaire, mais un romancier qui ne serait que réaliste ne serait que la moitié d’un romancier, ou moins : on le vit bien lorsque le réalisme fut manié par le déplorable Champfleury.
Il y a beaucoup de finesse dans cette observation ; il n’est pas dans la nature qu’une mère préfère un époux mort à un fils vivant ; mais la fidélité aux cendres d’un mari est si touchante dans une jeune veuve ! […] Mais laissons ces vaines subtilités, qui ne sont pas plus à leur place dans un discours que dans une dissertation ; passons à des observations plus sérieuses et plus solides. […] Ses observations, sur Racine ne sont qu’un mélange informe d’éloges emphatiques et de critiques injustes.
— Je vais m’y mettre, nous répondit-il, plus frappé de l’observation que de la plaisanterie. […] Les mariages à la cophte, les noms arabes, les soirées de mangeurs d’opium, les mœurs des fellahs, tous les détails de l’existence mahométane sont rendus avec une finesse, un esprit et une conscience d’observation rares. […] On voit que son observation a sondé profondément la vie, et pour cela une ville comme Paris lui offrait les meilleures occasions.” […] De ces études d’une conscience si scrupuleuse, d’une observation si profonde, il taisait des tableaux pleins de hardiesse, de fougue et d’originalité, ajoutant, comme tout grand artiste, son âme à la nature.
Il avait fait disposer sur la route de nombreux signaux pour être averti de l’événement ; et lui-même se tenait en observation sur la tour la plus élevée de son île. […] Ces observations autorisent-elles à parler du système dramatique de Shakspeare, à regarder ce système comme justement rival du théâtre antique, et à le citer enfin comme un modèle qui mérite d’être préféré ? […] Il n’est pas jusqu’au caractère de la femme coupable qu’il n’ait su tempérer par quelques traits empruntés à l’observation de la nature, et dictés par des sentiments plus doux. […] Elle n’éclate pas moins dans cette foule de sentiments, d’idées, de vues, d’observations de tout genre, qui remplissent indifféremment tous ses ouvrages, qui se pressent sous sa plume, et que l’on peut extraire de ses compositions, même les moins heureuses.
Oui, en ces premiers temps, souvent Hokousaï est à la fois l’illustrateur et l’écrivain du roman qu’il publie, et sa littérature est goûtée, grâce à des observations intimes de la vie japonaise, est même parfois attribuée, comme on l’a vu pour son premier roman, à des romanciers de la réputation de Kiôdén. […] XLII En 1834 paraît le premier livre des Cent vues du Fouzi-Yama, Fougakou Hiakkei, un premier livre suivi d’un second, d’un troisième volume et où Hokousaï a apporté dans ses dessins une science, un art, une observation humoristique tout à fait supérieure, et dont les gravures, exécutées par Yégawa, le graveur préféré par Hokousaï, sont de petits chefs-d’œuvre. […] Or, le talent extraordinaire du vieillard Taïtô (Hokousaï) n’est que le résultat de ce travail, de cette observation dans laquelle il a apporté cette attention infatigable que j’ai toujours admirée et qui a fait de lui le grand artiste indépendant et le maître unique. » Ainsi l’album Shosin Yédéhon, Modèles de dessin pour les commençants , sans date (deux volumes dont le second est en couleur), où la succession des coups de pinceau à donner est indiquée par un numérotage venant d’Hokousaï, et où, pour une étude de tête de profil, la marche du pinceau est ainsi indiquée : 1, le front ; 2, la ligne du nez ; 3, la narine ; 4, le dessus de la bouche en partie cachée par la robe ; 5, l’oeil ; 6, le sourcil ; 7, l’intérieur de l’oreille ; 8, le contour, et les cheveux de 9 à 16.
Ces théories ont leur origine, il faut le reconnaître, dans une observation historique ingénieuse : il s’agit de la façon différente dont on faisait autrefois et dont on fait aujourd’hui les mauvais vers. […] Cette beauté-là n’est, bien entendu, qu’une condition du beau plastique, mais elle est fort estimée des artistes, parce qu’elle est essentielle et rare, et suppose une grande puissance d’observation. […] Sully-Prudhomme confirment ces observations (publiées déjà par nous dans la Revue des Deux-Mondes, août 1881).
Et, considérant les tristes mandataires de cette république décadente, il avait enregistré, sur son carnet, cette observation digne d’être méditée : « Les ambassadeurs de Venise ou bailes, comme on les appelait, ne restaient jamais plus de trois ans à Constantinople, ce qui tenait, je crois, à la jalousie du gouvernement vénitien et peut-être aussi à ce fait que, l’ambassade étant fort lucrative, on y envoyait successivement ceux des nobles qui avaient à refaire leur fortune. » M. de Gelder acheva son éducation en visitant les monuments d’Athènes, dont le consul Fauvel antiquaire charmant, lui expliqua les beautés. […] Enfin, désireux de pousser son enquête aussi loin que possible, il a complété ses observations personnelles par une série de consciencieuses lectures. […] Marcel Monnier, ma conviction est que la plupart de ces mouvements soi-disant populaires… sont imputables non pas à la population prise dans son ensemble, mais à de très hauts et de très puissants seigneurs et à la canaille diplômée. » Voilà une observation qu’il ne faut pas oublier si l’on veut poser avec soin le diagnostic de l’« Homme malade de l’Extrême-Orient ».
C’est pour un instant, et par un élan isolé, qu’il est entré dans la grande observation et dans la véritable étude de l’homme ; il ne pouvait s’y tenir, il ne s’y est point assis, il n’y a fait qu’une promenade poétique, et personne ne l’y a suivi.
L’analyse psychologique n’étant point son fait, et, pour mon compte, je ne m’en plaindrai pas, les nombreuses observations qui remplissent les Récits d’un Chasseur portent principalement sur l’état social, les mœurs et l’extérieur des paysans russes ; l’auteur nous fait rarement pénétrer dans les replis de leur conscience.
Selon les observations d’Engelmann, les rhizopodes retirent en arrière leurs pseudopodes lorsqu’ils touchent des corps étrangers, même si ces corps étrangers sont les pseudopodes d’autres individus de leur propre espèce ; au contraire, le contact mutuel de leurs propres pseudopodes ne provoque aucune contraction.
Sans aborder encore l’examen de ces deux points, bornons-nous à présenter une observation fort simple, qui n’est d’ailleurs pas nouvelle.
L’observation sur ce point confirme le raisonnement.
Il n’a plus le sentiment ou la vue de l’ensemble ; il a le tact et l’observation des parties. […] La théologie y entrait, et aussi la philosophie ; la morale et l’observation du cœur en faisaient l’aliment quotidien.
La pièce est triste, mais l’observation y est autrement équitable que dans les pessimisteries (si j’ose risquer ce vocable) du Théâtre Libre. […] Votre esprit s’enrichira d’observations dont votre talent profitera ; et, si vous transportez à la tribune votre style et vos idées d’ultra-renaniste et de néo-dilettante, on ne s’ennuiera pas tous les jours aux Folies-Bourbon.
S’il était possible de révoquer en doute la vérité du fait que nous affirmons, si des observations nombreuses ne venaient à l’appui de notre témoignage, la sincérité du repentir de Manon, chaque fois qu’elle revient à son amant, nous autoriserait à maintenir notre conclusion. […] Je ne sais si le portrait de ces deux sœurs a été tracé d’après nature ; mais, réel ou idéal, il révèle une grande finesse d’observation.
Et cette campagne lui a fourni les observations les plus curieuses sur les cryptogames français et prussiens. […] Je remarque à propos de l’absinthe bue hier soir, — j’avais déjà fait la même observation à l’occasion du Porto, — je remarque quelle réalité aiguë ces liqueurs opiacées mettent aux créations fantaisistes du sommeil, et comme les bizarreries qu’elles enfantent, se passent au milieu d’impressions, d’émotions d’une vie presque plus vivante, d’une vie presque plus sensibilisée, que celles de la vie éveillée.
Cependant, ce M. de Rochemont consent à trouver à Molière quelque chose de galant : « Il faut tomber d’accord, dit-il, que s’il réussit mal à la comédie, il a quelque talent pour la farce, et quoiqu’il n’ait ni les rencontres de Gaultier Garguille, ni les impromptus de Turlupin, ni la bravoure du Capitan, ni la naïveté de la Jodelet, ni la panse du Gros-Guillaume, ni la science du docteur, il ne laisse pas de plaire quelquefois, et de divertir en son genre. » « Il parle passablement français, ajoute l’auteur des Observations, il traduit assez bien l’italien et ne copie pas mal les auteurs. […] Voyez les Observations sur le Festin de Pierre, par de Rochemond, dans la Collection Moliéresque du bibliophile Jacob (tirée seulement à 100 exemplaires numérotés).