C’est l’éloquence hors de son lieu, sans les grands intérêts qui l’alimentent, sans ce sérieux qui la préserve des hyperboles ou des vaines subtilités du travail à froid, dans une matière qui n’a pas de richesses naturelles.
Polybe consacre un livre de son histoire aux notions les plus élémentaires de géographie et s’arrête à expliquer les points cardinaux, etc. comme des curiosités d’un très grand intérêt.
Dans une étude sur la localisation du sens de l’Espace dans l’oreille, et sur les troubles amenés dans le fonctionnement régulier de l’oreille, soit par des lésions traumatiques, soit par des présentations de conditions anormales où le sens de l’audition se trouve « désorientisé », nous détachons le passage suivant qui, outre l’intérêt d’une appréciation de l’Esthétique Wagnérienne par un ouvrage de pure science, marque combien sont profondes les sources de cette Esthétique, et combien les effets extraordinaires produits par son dispositif acoustique reposent sur une intuition admirable de ce qui est saisissable et exploitable dans l’organisme humain.
De plus l’intérêt du penseur pour les philosophies orientales va dans le sens des recherches de Wagner.
Si, comme on s’est plu à le dire, le jugement des étrangers est pour nous comme une postérité contemporaine, peut-être n’est-il pas sans intérêt de savoir ce que M.
Et les choses prenant un rôle plus grand que les êtres, — et l’amour, l’amour déjà un peu amoindri dans l’Œuvre de Balzac par l’argent, — l’amour cédant sa place à d’autres sources d’intérêt ; enfin le roman de l’avenir appelé à faire plus l’histoire des choses qui se passent dans la cervelle de l’humanité que des choses qui se passent dans son cœur.
Là-dessus Saint-Victor se met à proclamer sa catholicité d’artiste et de lettré, à dire qu’il lit avec un plaisir énorme les débats de l’affaire Mortara, pris d’un intérêt passionné pour tout ce qui touche à la mythologie.
Avant-hier jeudi, il me lisait encore les Mémoires d’outre-tombe, car c’était le seul intérêt et la seule distraction du pauvre enfant.
La banalité de cette conclusion nécessaire me réjouit, car une étude de ce genre doit, pour avoir son intérêt, aboutir, quoique par un chemin détourné et nouveau, à la vieille route royale piétinée par les longues caravanes.
Je m’étonne, dit l’Abbé Lenglet, que M. le Courrayer, homme habile en qui j’avois toujours reconnu & admiré beaucoup de douceur, ait augmenté par ses notes les aigreurs que des intérêts particuliers contre la Cour de Rome, avoient engagé le premier auteur à semer dans son histoire.
Je ne prends pas les intérêts de ma paresse, car La Fontaine l’a définie un peu mieux, bien entendu, que je ne pourrais le faire.
Parlons donc des fables zoologiques, et voici une nouvelle distinction, une subdivision à laquelle je tiens beaucoup : les fables zoologiques, c’est-à-dire les fables où paraissent des animaux, doivent être sous-partagées en deux classes, les fables où les animaux sont véritablement des hommes, ne sont que des masques de l’humanité, ne sont que des hommes travestis en animaux pour l’intérêt de la moralité ou de la satire que contiendra la fable.
IV Le roman commence bien : par un suicide lestement et froidement exécuté, en rentrant chez soi, de la promenade, par un beau soir, manière très émouvante de se jeter en plein intérêt dramatique, et que je dirais d’une originalité très inattendue s’il n’y avait dans la littérature du temps un livre beaucoup moins lu que ne le sera certainement le livre de Feuillet, et qui commence aussi par un suicide.
Auteur de plus de quatre-vingts ouvrages, imitateur ingénieux de toutes les formes de l’antiquité, érudit, mythologue, dramatiste, satirique, lyrique, il ne nous est connu que par de courts fragments et par des hymnes d’autant plus précieux, qu’à part même le talent poétique, ils offrent un intérêt historique, en donnant, par la pompe et par la froideur du langage, une idée de l’état où était tombé le culte païen.
Mais cela n’empêche pas qu’en faisant les expériences et les opérations toujours exclusivement au point de vue de l’intérêt du malade qui les subit, elles ne tournent en même temps au profit de la science. […] Galien pratiquait en même temps des dissections cadavériques et des expériences sur les animaux vivants, ce qui prouve qu’il avait parfaitement compris que la dissection cadavérique n’a d’intérêt qu’autant qu’on la met en comparaison avec la dissection sur le vivant. […] Ce sont là des problèmes du plus haut intérêt, mais que je crois abordables et susceptibles d’être réduits à des différences de propriétés physico-chimiques de milieu. […] Jamais personne n’a dit le contraire ; seulement, comme il n’est pas permis par les lois de la morale ni par celles de l’État, de faire sur l’homme les expériences qu’exige impérieusement l’intérêt de la science, nous proclamons bien haut l’expérimentation sur les animaux, et nous ajoutons qu’au point de vue théorique, les expériences sur toutes les espèces d’animaux sont indispensables à la médecine, et qu’au point de vue de la pratique immédiate, elles lui sont très utiles. […] Il y a donc là grand intérêt à rechercher ce que les anciens nous ont laissé, parce que sous ce rapport ils peuvent encore nous servir de modèle.
Avant le déjeuner la pièce paraissait reçue, mais au fond j’avais comme une crainte, que cette apparente réception fût dans l’intérêt de la gaîté du déjeuner, et je redoutais qu’un tableau quelconque de la seconde partie de la pièce, servît à Porel, de prétexte à un refus, aussi quand au septième tableau, il fit une mine de tous les diables : « Bon, dis-je, je suis refusé ! […] Et causant de l’intérêt qu’aurait, le Livre de vérité, de ce cabaret au siècle dernier, nous arrivons à parler de l’étude d’après nature des êtres et des choses de notre vieux territoire, étude commencée au dix-huitième siècle, par Restif de la Bretonne, Jean-Jacques Rousseau, Diderot, et complètement enrayée par ce mouvement littéraire, rapporté des pays exotiques par Bernardin de Saint-Pierre, par Chateaubriand, et ne correspondant pas au tempérament français.
Bain a dédaigné de consacrer une mention spéciale à la parole intérieure ; il la cite à l’occasion, quand il parle du souvenir et de l’imagination117, mais sans la distinguer assez des autres images, et comme s’il s’agissait d’un fait intermittent sans intérêt particulier : il semble ignorer sa continuité, son rôle dans l’activité psychique, sa prééminence sur les autres images ; la vision est, pour lui, « celui de tous les sens qui retient le plus » et dont les images ont dans la succession psychique le rôle principal118. […] Voir plus bas note a p. 78 sur l’intérêt de Egger.
Les poètes en effet ne nous font-ils pas entrevoir et ne nous résument-ils pas en traits immortels, toute cette partie idéale de l’histoire qui se joua de leur temps, et que nous avons tant de peine à reconnaître sous le masque des événements et des grossiers intérêts. […] Où donc est le grand intérêt de ce personnage, puisqu’il n’a point de ressemblance sensible avec nous ? […] Elle a beau se démener, elle n’excite pas l’intérêt, et, après avoir péniblement ému l’imagination, elle ne lui laisse aucun souvenir. […] Il y a je ne sais quoi qui nous froisse dans cette morale trop conforme à l’intérêt bien entendu de l’individu : les gages de cette sagesse nous apparaissent trop nettement, nous calculons avec trop de certitude les bénéfices de cette activité pratique ; la récompense suit l’acte de trop près, le salaire est trop près de la main de l’ouvrier. […] Sa grande ambition paraît être de parcourir le plus vaste espace possible dans le plus court laps de temps ; il ne s’est pas dit qu’il n’est pas une localité qui, sympathiquement observée, ne possède son attrait et où l’on ne puisse s’arrêter avec intérêt, au moins pour vingt-quatre heures.
Dans ce livre, comme dans tous les autres, il a établi l’intérêt du drame sur plusieurs thèmes, et chacun de ces thèmes soulève une question d’une haute portée morale, sociale ou psychologique. […] Barrès pour ne pas l’avoir averti que l’intérêt supérieur de ses Baillard résidait dans leur humilité même. […] Poncet fut l’interne, quand, au sortir du lycée de Lyon, il se résolut à suivre la vocation que lui avait révélée, au coin de la cheminée de son grand-père, l’intérêt suscité en lui par les paludéens des étangs de la Dombes. […] L’immense expérience qu’elles supposent, la conviction dont elles sont animées, l’ingéniosité de leurs aperçus en font une lecture d’un extrême intérêt, fût-ce pour des ignorants. […] Qu’a-t-elle de commun avec les intérêts en jeu ?
D’ordinaire ils ont débuté par chanter l’amour ; tout autre intérêt, tout autre charme se perdait dans celui-là : mais, à mesure que ce ravissement intérieur a cessé, leur âme s’est élargie vers plus d’objets.
Villemain ; un tel jugement n’est pas sans intérêt à consulter.
Il eut beau faire, lui et ceux qui le copièrent : malgré l’injure des doctes qui voulurent transformer sa vie en une sorte de fabliau grivois, la belle Cordière resta populaire dans le public lyonnais ; la bonne tradition triompha, et quelque chose d’un intérêt vague et touchant continua de s’attacher à son souvenir, à sa rue, à sa maison, comme à Paris on l’a vu pour Héloïse.
Vous n’êtes point captive dans les liens de la mort, comme tout ce qui n’a eu que le domaine du mal pour régner ou pour servir. » Et elle finit en montrant la Croix laissée dans ces lieux comme un autel magnifique qui doit tout rallier, et qui dira : « Ici fut adoré Jésus-Christ par le héros et l’armée chère à son cœur : ici les peuples de l’Aquilon demandèrent le bonheur de la France. » Ces pages expriment clairement en quel sens Mme de Krüdner concevait et conseillait la sainte-alliance ; mais ce qui était son rêve, ce qui fut un moment celui d’Alexandre, se déconcerta bientôt, et s’évanouit en présence des intérêts contraires et des ambitions positives, qui eurent bon marché de ces nobles chimères.
M. de Latouche, dans son édition de 1819, a fait des manuscrits tout l’usage qui était possible et désirable alors ; en choisissant, en élaguant avec goût, en étant sobre surtout de fragments et d’ébauches, il a agi dans l’intérêt du poète et comme dans son intention, il a servi sa gloire.
Mais il y a tout aussitôt et très-habituellement le côté bon, plébéien, condescendant, explicatif et affectueux, qui s’accommode aux intelligences, qui, au sortir d’un paradoxe presque outrageux, vous démontre au long des clartés et sait y démêler de nouvelles finesses ; une disposition humaine et morale, une bienveillance qui prend intérêt, qui ne se dégoûte ni ne s’émousse plus.
Cela nuit terriblement et radicalement à l’intérêt pour cet honnête raisonneur, mais auquel, si ce n’était pas le prodigieux talent de son biographe, personne de sensé ne serait tenté de s’intéresser, que comme on s’intéresse à un monstre d’inconséquence !
IX Qu’on juge de l’intérêt de curiosité que ces récits de M. de Davayé étaient de nature à inspirer à toute la famille : les âges, les lieux, les circonstances politiques ont des similitudes, des prédispositions, des impressions, des inspirations analogues.
Goethe a su joindre à cette peinture des inquiétudes de l’âme, si philosophique dans ses résultats, une fiction simple, mais d’un intérêt prodigieux3. » Ce jugement de madame de Staël est profond et parfait pour l’époque où elle écrivait.
La floraison qu’elle fournit, en dépit de tout, depuis le début de la période mistralienne, permet de pressentir, peut-être, l’intérêt qu’il y aurait, au nom de l’intelligence, à servir cette langue chez elle, à l’exalter justement, à la sauver, au lieu de la laisser qualifier officiellement de « patois », de l’opprimer, de l’humilier sous les règlements primaires et, sous prétexte d’unité française, de la traiter dans ses écoles populaires (alors qu’on lui ouvre timidement par ailleurs les portes de l’enseignement secondaire), à peu près comme les Boches, naguère, dans les écoles de Pologne, traitaient précisément le polonais.
On sent de quel intérêt dut être la lecture de Plutarque, lorsque, selon l’expression de Montaigne, il fut devenu français par Amyot.
Je ne peux pas dire que le bon saint Yves ait merveilleusement géré nos affaires, ni surtout qu’il m’ait donné une remarquable entente de mes intérêts ; mais je lui dois mieux que cela ; il m’a donné contentement qui passe richesse et une bonne humeur naturelle qui m’a tenu en joie jusqu’à ce jour.
En fait d’émotion dramatique, cela ne donne que mal à la tête, en fait d’intérêt, cela fait désirer que le spectacle soit fini le plus tôt possible.
Si des représentations tronçonnées peuvent exciter quelque intérêt parmi nos compatriotes, nous annoncerons qu’un troisième Cycle de la Tétralogie est préparé à Dresde pour les 18, 19, 21 et 23 septembre : Tristan suivra, sans coupures, promet-on !
… Parce que j’ai changé tous les quinze jours d’opinion… Si je disais toujours la même chose, il n’y aurait plus d’intérêt, plus de curiosité de mon feuilleton… on me saurait par cœur, avant de me lire. » — Je lis dans un journal que Valentin, le dessinateur de L’Illustration, est mort d’une attaque d’apoplexie, à Strasbourg.
On parle de cet original conteur, de ses histoires dont le commencement semblait sortir d’un brouillard, ne promettait dès d’abord pas d’intérêt, et qui devenaient, à la longue, si prenantes, si attachantes, si empoignantes.
Après et malgré toutes mes objections, il m’est très facile de reconnaître l’intérêt du livre de M.
J’avois intérêt de rapporter cette circonstance ; et je voudrois en effet que le lecteur s’en souvînt à chaque faute qu’il remarquera dans mes odes ; il en seroit plus disposé à me faire grace.
Ils se sont retirés : ils ont renoncé à votre amitié : ils ne songent qu’à leur sûreté, à leurs intérêts, aux dépens même des vôtres.
Ce meurt-de-faim et ce-meurt-de-peur, ramassé dans le chemin, aux barrières, par une maraîchère dont la voiture a failli l’écraser, est porté sur des feuilles de chou et des monceaux de navets à la Halle, près de laquelle vivent son frère et sa belle-sœur, ces charcutiers qui sont le grand intérêt du volume de M.
Une pareille psychologie, la plus populaire de notre temps, n’a pas seulement un charme tout particulier par la nouveauté et le relief de ses révélations ; elle a un intérêt scientifique qui lui est propre, en ce qu’elle sert à confirmer par une véritable expérience les enseignements intimes et plus ou moins personnels de la conscience.
C’est avec un juste intérêt que le moderne esprit français et la jalouse admiration de l’Allemagne savante se sont tournés vers les chansons de geste, augustes et puérils poèmes où vagit, comme dans des berceaux faits avec des lambeaux de tente guerrière, le jeune idéal de notre race. […] À moins donc que l’on ne se complaise à voir un éternel et sublime symbole dans le stratagème providentiel, un peu puéril peut-être, qui fait mourir Concini, complice de Ravaillac, sur la borne même d’où Ravaillac donna la mort, il faut renoncer à admirer dans la Maréchale d’Ancre une philosophie véritablement personnelle, et l’on n’y peut rechercher que l’intérêt dramatique et la valeur littéraire. […] oui, ils abondent, cela est certain, les vils thuriféraires qui, à cause de quelque intérêt personnel, — ça, c’est la claque, il y a des claqueurs dans tous les triomphes, — encensent le premier venu, au risque de se casser le nez du retour de l’encensoir, et ils sont nombreux aussi, les sincères égarés de l’enthousiasme vers de médiocres idoles ; ceux-ci, d’ailleurs, prôneurs de n’importe qui, sont moins méprisables que les dénigreurs de n’importe quoi. […] « J’avoue, dit-il, que le Livre des Incas, mon dernier volume de poésie, écrit tout entier d’après les formules de la poétique nouvelle, a eu un grand succès de lecture et de presse. » Des poètes de France complimentent ce novateur péruvien ; Henri de Bornier lui écrit : « Vous avez une note personnelle, ce qui est rare » ; Stéphane Mallarmé s’écrie : « Avec quel intérêt profond j’ai lu votre beau livre ! […] Je ne crois pas qu’elle soit née, telle qu’elle est, du caprice des poètes ; elle me semble être un fruit naturel de notre langue. » Cependant, je le répète, il ne faut pas accorder trop d’attention aux inventions nicariennes ; ce qu’on en peut dire n’a guère d’autre intérêt que celui d’une anecdote divertissante ; et le très estimable Della Rocca de Vergalo est un excellent homme, un peu ridicule, féru, comme beaucoup d’étrangers, de transporter dans notre langue les règles prosodiques et même grammaticales de sa langue natale.
Je sais d’ailleurs tout ce qu’on peut dire : jusqu’au jour indéterminé où cette vérité s’imposera par une claire évidence, tous ceux pour qui l’intérêt personnel n’est pas un motif suffisamment impérieux, guériront malaisément de l’impuissance d’agir et de l’accablement de l’inaction. […] Ils sont étranglés par la crainte de se compromettre et par l’envie de gagner ; ils ne voient plus les choses en elles-mêmes, mais à travers l’intérêt de leur bureau ou de leur boutique. […] Dès lors, l’univers physique nous apparaît comme un immense laboratoire, où des combinaisons mystérieuses multiplient indéfiniment, en des figures innombrables, la végétation pullulante de l’esprit : laideurs et misères, et, tout à côté, d’incomparables richesses ; des idiots et des hommes de génie ; des scélérats et des héros ; des difformités et des beautés ; des vices et des vertus ; des passions et des intérêts ; des mythologies et des systèmes de gouvernements ; des épopées et des codes ; des Parlements et des Églises ; des Bourses et des Académies, des boutiquiers et des artistes ; des métaphysiques et des sciences ; des créateurs et des critiques ; des poètes et des cuistres ; des calculs et des rêves. […] Voici, dépouillées du riche appareil de preuves et de la surcharge de couleurs auxquels sa science d’historien et son imagination d’artiste nous avaient accoutumés, les principales formules de son diagnostic : 1º Le vice dont souffre la société française, c’est l’émiettement des individus, isolés, diminués, rendus incapables de s’associer spontanément autour d’un intérêt commun, paralysés par la toute-puissance de l’Etat. […] Nos consciences et nos intérêts sont travaillés par l’inquiétude : ceux-ci encore plus que celles-là.
De ces droits les gouvernements les ont plus ou moins dépouillés, sous prétexte qu’il y aurait incompatibilité entre la liberté individuelle et l’intérêt public. Les Économistes se proposent de montrer que, selon les lois de la nature, l’intérêt privé et l’intérêt public, loin de se contrarier, se supposent.
Il donne les dates, l’année, le mois, le jour ; il marque le vent, nord-est, sud-ouest, nord-ouest ; il écrit un journal de voyage, des catalogues de marchandises, des comptes d’avoué et de marchand, le nombre des moïdores (monnaie portugaise), les intérêts, les payements en espèces, en nature, le prix de revient, le prix de vente, la part du roi, des couvents, des associés et des facteurs, le total liquide, la statistique, la géographie et l’hydrographie de l’île, tellement que le lecteur est tenté de prendre un atlas et de dessiner lui-même une petite carte de l’endroit, pour entrer dans tous les détails de l’histoire et voir les objets aussi nettement et pleinement que l’auteur. […] Rancune, intérêt, aucune des passions à longue portée n’a de prise sur lui.
22 mai Maintenant il n’y a plus dans notre vie qu’un grand intérêt : l’émotion de l’étude sur le vrai. […] Je n’avais plus personne, mon fils était en pension… Dans mes rêves creux, je demandais à Dieu une femme pour la protéger, pour être un intérêt dans ma vie… Quand je reçus sa lettre, mes vœux étaient exaucés… Je la voyais, tous les quinze jours, dans un hôtel… jamais chez moi ni chez elle.
L’auteur de La Vagabonde et L’Entrave n’a pas cru que le monde du café-concert, acrobates, clowns, mimes, étoiles et leur clientèle eût « objectivement » un grand charme et un vif intérêt. […] Je n’en suis pas du tout las, quant à moi ; et, si j’avoue qu’une œuvre puissamment marquée du temps qui l’a vu produire tient de là même un intérêt très vif, une dignité imposante, il me plaît aussi qu’un poète préfère à tout divertissement sa poésie, la croie éternelle et refuse de la mener par les chemins de la futile contingence. […] » Celtil est un garçon fougueux, et qui se fâche, et qui se vante sans délicatesse de l’intérêt qu’il a su inspirer à Hédonia Tarquinia. […] Les radicaux du Puy-de-Dôme, désabusés de leurs chefs, ont résolu de s’adresser à lui, clérical, mais honnête ; ils éprouvent ce furtif besoin de décence qui parfois touche les troupes électorales : en outre, la candidature de Savignan coïncide avec l’intérêt bien compris de divers gaillards qui, songeant à eux, serviront néanmoins la bonne cause. […] Pas une seconde, il n’a pensé à elle autrement que dans l’intérêt de lui ; pas une seconde, il n’a pensé à l’égayer, il n’a pensé à lui orner l’intelligence et l’âme.
Pour solidifier toute cette vapeur humaine et l’animer de couleurs mouvantes, il fallut qu’on vît, pendant trente années, errer partout à la Cour ce petit homme hargneux et attentif, hautain en son importance, maniaque et probe, se faufilant à travers les vanités où la sienne se blessait par toutes ses pointes, écoutant les propos, étudiant les visages, à l’affût des intrigues, moins pour s’y mêler que pour les démêler, une oreille à toute porte, au courant des anecdotes d’alcôve comme des projets d’État, sachant tout et chacun, non point simple témoin, mais critique subtil, terrible aux personnes, dur aux faits, mécontent et content de l’être, raisonneur et perspicace, mêlé en coin à de grandes choses, s’usant tout entier à un seul souci, à une passion exclusive qui le répand et le concentre, fait de lui un courtisan assidu et un scribe secret, le courbe au travail de peindre le seul tableau qui lui semblât représenter un spectacle digne d’intérêt, la Cour. […] Il a un haut sens des intérêts communs à l’humanité tout entière. […] D’autant plus qu’elle n’a pas seulement un intérêt romanesque ; elle a un sens philosophique. […] On voit le duc de Saint-Simon, l’homme le plus mêlé, sinon de fait, au moins d’intérêt aux choses du temps, se retirer parfois de tout ce qui le passionnait dans sa retraite de la Ferté, mais c’était pour s’y passionner encore plus et subir la hantise de ce qu’il avait quitté. […] Toute poésie a un double intérêt.
Ajoutez qu’à mesure qu’on s’éloigne de ces temps anciens et de ce régime aboli, il devient d’un intérêt historique sérieux d’en bien connaître les mœurs, les usages, les particularités, les excès ; de voir toute une province et des plus rudes, saisie au vif et prise sur le fait dans ses éléments les plus saillants et les plus heurtés, dans sa noblesse, son clergé, son tiers état et ses paysans, d’assister à l’enquête et à la justice, souvent bien expéditive, qu’on y fait au nom de l’autorité royale, treize ans seulement après les rébellions de la Fronde.
. — Même opération au jardin sur des fleurs et branches d’arbustes qu’il avait vues depuis longtemps, mais non touchées ; aussitôt qu’il a pu diriger ses mains, on le soulevait à portée de l’arbuste, et il touchait, empoignait les fleurs et les branches, avec une attention et un intérêt très visibles.
Dès lors toute beauté, toute vie, toute noblesse étaient reportées sur l’âme humaine ; la nature vide et dégradée n’était plus qu’un amas de poulies et de ressorts, aussi vulgaire qu’une manufacture, indigne d’intérêt, sinon par ses produits utiles, et curieuses tout au plus pour le moraliste qui peut en tirer des discours d’édification et l’éloge du constructeur.
” » IV « Tels sont donc, en résumé, les grands traits, les caractères de la forêt vierge par excellence : elle est impénétrable, impropre à la demeure de l’homme ; la végétation est en guerre contre elle-même ; les plantes et les animaux grimpent ; il y a peu d’insectes et point de moustiques ; les bas-fonds marécageux contrastent avec les terrains boisés du haut pays ; des arbres d’une taille colossale s’appuient sur des racines arc-boutées et supportent des plantes pendantes aériennes, comme une seconde forêt par-dessus la première ; pêle-mêle de taillis et de lianes parasites ; absence de fleurs ; retour invariable des mêmes phénomènes dans leur cycle annuel, mensuel et diurne ; ombrages silencieux troublés par des bruits mystérieux et inexplicables ; enfin, source inépuisable d’intérêt, qui provient de la beauté et de la variété, de la richesse, de l’exubérance et de l’intensité de la vie chez tous les êtres organiques.
dit l’homme de loi, puisque vous n’en appelez qu’au bon Dieu, on vous enverra demain deux commissaires au partage qui limiteront votre quart d’avec les trois quarts revenant par le jugement aux Bardi de Bel-Sguardo ; j’oubliais de vous dire que, par un autre papier que voici, les Bardi, vos parents, ont vendu leurs droits sur l’héritage à Gugliamo Frederici, capitaine des sbires de la ville et du duché de Lucques ; c’est un brave homme avec qui vous pourriez vous accommoder et qui pourra, par charité, vous laisser le choix du quart du domaine qu’il vous conviendra de garder à vous, en réservant de faire valoir ses droits sur les intérêts accumulés, depuis que vous jouissez indûment de la totalité des revenus.
Je me sentis inspirée de tomber à genoux devant elle et de lui jouer un air de montagne, afin de l’attendrir sur mon sort, mais surtout sur celui d’Hyeronimo ; je me dis : Personne ne me voit ni ne m’entend qu’elle, personne ne me donnera un pauvre baïoque ou un pauvre carlin (autre pièce de monnaie populaire dans cette partie de l’Italie) ; ce n’est donc pas pour le monde, c’est bien pour elle toute seule que je vais jouer, elle m’en saura plus gré que si c’était par vanité ou par intérêt ; elle ne pourra pas dire que c’est pour le monde.
seigneur docteur, dis-je alors à Bernabo, je vais vous exposer une affaire grave et compliquée dans laquelle le chef des sbires a un intérêt, et Nicolas del Calamayo, les deux bras jusqu’aux coudes.
Rivière a bien voulu m’envoyer sont du plus vif intérêt.
Puis, le drame était repris, et l’ennui des actions sans intérêt, des émotions vulgairement fausses et des banalités.
Ces 75 000 francs, avec 6 500 qui me sont encore dus, 8 500 francs que j’ai attrapés de mon ex-notaire, défalcation faite des frais, me font rentrer dans mes 80 000 francs, avec les intérêts dus depuis trois ans : « Ça finit aussi bien qu’une mauvaise affaire peut finir !
Ses Illustrations des Contes drolatiques sont un progrès dans sa manière et donnent un intérêt de plus à ce chef-d’œuvre, aux yeux de ceux pour qui la lutte d’un vigoureux talent avec un vigoureux génie est un spectacle digne d’attention, de sympathie et même de respect.
Paulhan a montré sur des exemples du plus haut intérêt comment l’invention littéraire et poétique va ainsi « de l’abstrait au concret », c’est-à-dire, en somme, du tout aux parties et du schéma à l’image 78.
Non vraiment, tout le grand art a l’air de déménager dans l’art industriel, et l’art industriel est tout l’intérêt de cette exposition. […] De Gabriel de Saint-Aubin, c’est le dessin de la vignette de l’Intérêt personnel, gravé par son frère Augustin, une vignette qui peut tenir bien certainement à côté d’un dessin de Meissonier.
Allons ensemble lui parler ; nous mettrons dans nos intérêts nos deux voisins qui sont à table avec lui, et le digne pasteur nous secondera. » Elle dit, et ils rentrent en silence à la maison.