Ce n’est plus dans chaque genre une tribu, une caste : c’est une nation. […] La Révolution, avec ses sanglantes saturnales, avait dégoûté la France des discussions de ce genre. […] Toute découverte dans ce genre est célébrée comme un événement littéraire. […] Une lutte de ce genre a nécessairement ses alternatives. […] C’est pourtant, comme on dit, un genre bien français que la chanson, aussi français que l’opéra-comique et le vaudeville.
On ne sait pas assez en France qu’il y a eu en février 1845, dans le petit canton de Vaud, une révolution du genre de celle dont Genève s’est vue le théâtre en octobre 1846, mais une révolution plus radicale et sans aucun contre-poids. […] Quand on voit renverser au nom de la démocratie une république qui possédait déjà à très-peu près le suffrage universel, on se demande ce qu’on peut vouloir y introduire de nouveau, et quel genre de progrès avouable il existe par-delà ?
Une Esquisse sur la poésie érotique, où l’écrivain passe en revue les divers auteurs qui ont cultivé ce genre, depuis Homère jusqu’à madame Dufresnoy, depuis la Bible jusqu’aux Amours des anges, nous a paru également intéressante et instructive. […] Le xvie siècle ne fut pas seulement un temps de fortes études, il fut un temps de création en tous genres ; son énergie originale ne fut point étouffée par son immense labeur d’érudition, et il n’eut pas moins de vie que de science.
Aussi nous avons été surpris, un instant après, de l’entendre réprouver, par une phrase bien inutile, je ne sais quel genre déréglé sur le compte duquel MM. […] Pour que cette solennité ressemblât encore mieux à toutes les autres du même genre, passées et futures, M.
Les générations jeunes, celles qui ont vingt-cinq ans plus ou moins et qui n’en ont pas encore trente, commencent à sentir très-vivement le désir d’avoir des représentants à eux, des chefs de leur âge et, en quelque sorte, de leur choix ; elles les cherchent dans tous les genres, elles les appellent et les convient ; elles les proclament même parfois à tout hasard ; elles les inventeraient au besoin, plutôt que de s’en passer. […] Scribe et Alexandre Dumas, en ce genre d’habileté, sont des maîtres qu’il lui sera très profitable d’étudier.
Lenglet Dufresnoy ; par un Eloge funebre, écrit en Latin, de Marie-Thérese-Félicité d’Est, Duchesse de PENTHIEVRE ; par un autre Eloge écrit aussi en Latin, du Comte d’Ons-en-Bray, Président de l’Académie des Sciences de Paris ; par plusieurs autres Productions de ce genre, qui prouvent que Mlle d’Eon eût pu enrichir notre Littérature de plusieurs Ouvrages d’Eloquence, si des occupations plus importantes lui en eussent laissé le temps, comme elle en avoit le goût. […] C’est à cette occasion que notre jeune Négociateur, qui avoit toujours montré le plus grand désir d’entrer dans l’état militaire, & qui s’étoit rendu habile dans tous les genres d’exercice que cet état exige, obtint une Lieutenance de Dragons.
Mais, du moment qu’il vit son élève en état de lui disputer la primauté dans le genre tragique, il maudit son propre ouvrage. […] La lettre rouloit « sur le grand intérêt que les Athéniens avoient pris à cet événement ; sur le danger auquel la république des lettres avoit été exposée ; sur l’attention particulière de la providence à rendre à la patrie, au genre humain, un homme qui en avoit si bien mérité ».
Comme nous l’avons exposé dans le premier volume de cet ouvrage, les romains avoient, lorsque Donat écrivoit, des comedies de quatre genres differens. Celles du premier genre qu’ils appelloient togatae ou les comedies à longues robes, étoient très-serieuses.
Brunetière a trouvé la théorie de l’« évolution des genres ». […] Il a étudié les « genres littéraires » un peu de la même façon que Taine étudiait les écrivains. […] Les « genres » seuls existent ; les œuvres, très peu ; la personne des écrivains, moins encore. […] C’est que, l’année précédente, il avait parlé, à propos de l’évolution du genre dramatique, de ces mêmes comédies, qui pourtant sont à peine du théâtre. […] Toutefois il se pourrait qu’en dépit du rêve de Sainte-Beuve ce genre restât un peu hybride et douteux.
« Ce genre de mort fut imité ensuite par d’autres soldats de ses troupes à Bédriac, à Plaisance, et dans d’autres camps. […] « Il inclina d’abord vers le poison ; mais, si on le donnait à la table de l’empereur, on ne pouvait éviter de réveiller le souvenir du genre de mort de Britannicus, et il paraissait difficile de corrompre les esclaves d’une femme à qui l’habitude de commettre le crime avait appris à se préserver de telles embûches. D’ailleurs elle-même, par l’usage du contrepoison, avait prémuni sa vie contre ce genre de mort. […] « Agrippine avait, longtemps avant l’événement, prévu et méprisé son genre de mort, car, ayant interrogé les devins de Chaldée sur son fils Néron, alors enfant, les Chaldéens lui avaient répondu qu’il pourrait régner, mais qu’il tuerait sa mère : — Soit, dit-elle, qu’il me tue, pourvu qu’il règne ! […] Voyez le délire de l’amour de Néron pour Poppée, et ces soupçons d’inceste jetés dans l’ombre pour préparer l’esprit du lecteur à tous les genres de forfaits.
On ne peut se dissimuler, en les lisant aujourd’hui, que saint Augustin et Jean-Jacques Rousseau, dans leurs Confessions, ne lui aient servi de modèles, et qu’il n’ait espéré les surpasser, non-seulement par le charme du style, mais par l’intérêt de tout genre qui s’attache aux écrits des choses de son temps. […] Je l’ai éprouvé moi-même en écrivant deux fragments en prose de ce genre : Raphaël et Graziella. […] Fénelon, son disciple et son martyr, chante une philosophie plus humaine ; c’est le poëte des chimères, le genre humain ne subsisterait pas un jour sous les lois qu’il rêve de lui donner. […] Voltaire s’amuse du genre humain sans l’instruire. Le genre humain est autre chose qu’une comédie et qu’un conte.
Telle est la grande révolution qui s’est accomplie en ce genre d’études. […] Nous appelons famille tout agrégat de ce genre et nous faisons de la famille ainsi définie l’objet d’une investigation spéciale qui n’a pas encore reçu de dénomination déterminée dans la terminologie sociologique. […] La maladie ne s’oppose pas à la santé ; ce sont deux variétés du même genre et qui s’éclairent mutuellement. […] Garofalo prend pour le genre ce qui n’est que l’espèce ou même une simple variété. […] Or, non seulement des règles de ce genre se rencontrent dans les sociétés inférieures, mais elles y sont plus nombreuses que chez les civilisés.
Quoique le sien n’ait rien d’exclusif, elle fait grande acception des genres : elle maintient le premier rang dans son estime à la peinture d’histoire, et ne considère rien tant que la réunion des qualités que les compositions de cet ordre exigent. Elle goûte les chefs-d’œuvre du pinceau en tout genre, mais elle ne les classe pas indifféremment ; elle ne met pas sur une même ligne et ne comprend pas dans une admiration égale et souveraine tout ce qui peut-être y aurait droit, je veux dire tout ce qui excelle. […] La subtilité en tout genre la choque et lui est antipathique ; et dernièrement, à propos des écrits fort vantés d’une femme d’esprit, mais alambiquée, mais subtile et étrangement mystique, elle se refusait à comprendre qu’il fallût être aussi parfaite pour bien vivre et bien mourir : « L’un, disait-elle, est facile à faire avec un bon cœur et de la droiture, l’autre avec la résignation et la confiance. » La princesse Mathilde passe régulièrement une moitié de l’année à Paris, et l’autre moitié à la campagne, au château de Saint-Gratien.
Par suite de ce démembrement et de ce développement sur tous les points, le poëte cessa d’être un organe indispensable et permanent, un précepteur social, un guide ; son individualité dut se creuser une place à part et se restreindre à un emploi plus spécial du talent ; il aborda, la plupart du temps, des genres curieux et délicats, qui réussirent auprès des lettrés, des oisifs ou des princes. […] Béranger avait déjà tenté précédemment d’élever la chanson jusqu’à un genre de grande ballade historique ou philosophique dont on n’avait pas idée en France auparavant. […] Il a clos, après lui, le genre qu’il avait ouvert le premier.
Lycée, Jeux Floraux, Académie, il brillait partout ; il cumulait, comme cet héroïque lutteur, le laurier de Delphes, le chêne de Pergame et le pin de Corinthe ; il aurait volontiers laissé écrire au-dessous de sa statue : « Ceci est la belle image du beau Milon, qui sept fois vainquit à Pise, sans avoir, une seule fois, touché la terre du genou. » Or, le jour où son genou fléchit en effet, le jour où la palme (style du genre) lui échappa et où il fut évincé par un plus heureux, il ne sut plus se consoler, il resta dépaysé longtemps, l’esprit tendu, avec tout un attirail oratoire qui ne sert que dans ces sortes de joûtes, et qui, en se prolongeant, doit nuire au libre développement des forces naturelles. […] Ajoutez l’inconvénient de rêver trop longtemps de prix et d’accessit, ce qui est un tic particulier à ce genre d’émulation. […] La préface de l’éditeur, à la date de 1845, restera elle-même un phénomène littéraire assez curieux en son genre ; elle témoigne de la persistance opiniâtre et du rétrécissement graduel de certaines doctrines depuis longtemps dépassées.
Souvent cette analyse sera le développement même que vous cherchez : et par le seul fait que vous aurez substitué le concret, le phénomène ou l’individu, à l’abstrait, à la loi ou au genre, vous aurez touché votre but, vous aurez peint, prouvé, ému. […] Le même procédé, dans un genre bien différent, a fourni à V. […] Dans les degrés divers et les mille formes dont elle est susceptible, elle oscille entre deux limites : la recherche du caractère général, qui remet l’objet dans une série, dans un genre, et la recherche du trait particulier, qui l’isole et le pose seul, dans son individualité distincte, en face de tous les objets analogues.
Lui-même et son école remettent en usage les formes littéraires des anciens, les genres, ode, épopée, satire, élégie, tragédie. […] Hommes, œuvres, genres, tout ce qui était pratique ou actuel, tout ce qui servait ou exprimait les intérêts ou les passions de circonstance, prit le dessus. A travers toute sorte d’écrits éphémères ou vulgaires, injurieux, partiaux, mesquins, deux genres s’y éprouvèrent et se formèrent : les mémoires et l’éloquence.
Il y en a à Saint-Germain, mais ils n’ont pas encore paru. » Sans doute on travaillait à préparer l’esprit de la reine à les recevoir, et on ne voulait pas qu’ils parussent dans le monde avant cette espèce d’adoption d’un genre nouveau. […] « Je ne sais pas combien de temps je serai ici (à la cour) ; j’y suis venue avec des dispositions soumises qui durent encore ; et je suis résolue, puisque vous l’avez voulu, de me laisser conduire comme un enfant, de tâcher d’acquérir une profonde indifférence pour les lieux et pour les genres de vie auxquels on me destinera, de me détacher de tout ce qui trouble mon repos et de chercher Dieu dans tout ce que je ferai. […] « Ce mariage », dit-elle dans une lettre du 14 juillet, à Gobelin, « ne s’achèvera pas… J’ai assez de déplaisirs et d’embarras dans une condition singulière et enviée de tout le monde, sans en aller chercher dans un état qui fait le malheur des trois quarts du genre humain.
Point de genre de littérature qu’il n’ait embrassé. […] Cette carte si célèbre est une allégorie pour marquer les différens genres de tendresse qui se réduisent à l’estime, la reconnoissance & l’inclination. […] On fut étonné de voir un auteur grave abandonner le genre sérieux pour celui de la galanterie & de la frivolité.
Vien n’est pas de sa force en ce genre, et Carle Vanloo lui a cédé la place. […] Peut-être la Fable offre-t-elle plus de sujets doux et agréables ; peut-être n’avons-nous rien à comparer en ce genre au Jugement de Pâris : mais le sang que l’abominable croix a fait couler de tous côtés, est bien d’une autre ressource pour le pinceau tragique. […] Dans un autre genre, voyez tout ce que Raphaël et d’autres grands maîtres ont tiré de Moïse, des prophètes et des évangélistes.
Cet auteur ne fait en cela que donner à l’espece le nom du genre. […] On sçait que la logique divise tous les signes en deux genres, qui sont les signes naturels et les signes d’institution. […] Nous voïons que les anciens appelloient indistinctement la même personne, danseur et faiseur de gestes, parce que la saltation étoit le genre, et l’art du geste l’espece.
Et, en effet, Messieurs, qui pouvait mieux que lui tracer les règles de ce genre vraiment français ? […] Mais il me semble entendre de graves censeurs se récrier sur la frivolité du genre. […] L’homme a beau varier ses compositions, l’écrivain a beau s’exercer dans les genres les plus différents, tout ce qui sort de sa plume porte le cachet de son talent naturel.
Ne l’oublions point, le genre humain tout entier regrette aussi une patrie qu’il a perdue. […] Mais souvent il arrive que ce grand gémissement, ce gémissement général du genre humain se fait mieux entendre. […] Il voulait donc, et il était conséquent, faire rétrograder le genre humain vers les temps qui ont précédé le christianisme.
Une première remarque va jeter un jour décisif sur toutes les questions de ce genre. […] À mesure que nous avançons dans la civilisation, à mesure que notre éducation sociale se perfectionne, en un mot à mesure que le genre humain se développe, la pensée va s’affranchissant, de plus en plus, des liens de la parole : tel est, en effet, le résumé de ma théorie de la révélation du langage. […] L’Institut royal de France avait proposé pour sujet du prix qu’il devait adjuger en 1825, « d’examiner si l’absence de toute écriture, ou l’usage soit de l’écriture hiéroglyphique ou idéographique, soit de l’écriture alphabétique ou phonographique, ont eu quelque influence sur la formation du langage chez les nations qui ont fait usage de l’un ou de l’autre genre d’écriture, ou qui ont existé longtemps sans avoir aucune connaissance de l’art d’écrire ; et, dans le cas où cette question paraîtrait devoir être décidée affirmativement, de déterminer en quoi a consisté cette influence ».
Ce long et terrible morceau d’histoire que les esprits assez élevés pour se trouver naturellement au-dessus de l’intérêt de curiosité individuelle qui s’attache à Voltaire regarderont comme le morceau capital du livre que nous annonçons, prépare merveilleusement la biographie de cet homme qui domina son temps aussi bien par le genre de ses vices que par le genre de son génie, et qui n’aurait pas exercé une si colossale influence sur ce temps-là et sur le nôtre, s’il n’avait pas surpassé le premier en lui ressemblant et marqué le second à son image. […] Ce serait un amusement pour vous, et vous rendriez service au genre humain. » Eh bien, ce que Voltaire demandait à Helvétius, M.
C’est le sublime de l’ennuyeuse platitude, et dans des proportions tellement énormes et tellement continues, qu’on ne sait vraiment plus, au bout de quelque temps de lecture, lequel est le plus insupportable, de la Russie ainsi peinte, ou du genre de talent de celui qui l’a peinte ainsi. […] C’est son genre, c’est peut-être à jamais son seul genre d’originalité.
Lorsque de ce style, qui est son genre de prose, M. Quinet veut faire son genre de poésie, alors il arrive à des proportions de gongorisme, attendri et mouillé d’allemanderie, auquel il n’y a plus rien à comparer ! […] Edgar Quinet ne sera pour nous que ce qu’il est aujourd’hui, — un homme qui a mis douze ans à faire un livre, mortellement ennuyeux, dans un genre faux, avec un talent faux et une poésie fausse !
— ce fut surtout le genre même du roman auquel on donnait pour théâtre l’Espagne, de ce roman qui s’appelle le roman « d’aventures », et auquel on pourrait donner pour théâtre tous les pays, parce que son infériorité est au niveau de l’esprit de tous les pays ! […] On ne se doute pas des bâtards qu’on va mettre au monde pendant qu’on les fait… Le Sage ne se doutait pas qu’il sortirait de lui quelque chose comme Ponson du Terrail, qui est aux excréments actuels du feuilleton ce que lui-même, Le Sage, pouvait être à Ponson du Terrail… Or, ce genre qu’il a créé — le roman de feuilleton et d’aventures — est devenu la tyrannie et l’oppression de ceux-là même qui le méprisent le plus. […] L’imitation dans un genre de littérature est le vol honnête des besoigneux de l’esprit, qui cachent, sous le mépris qu’ils affectent pour ceux qu’ils imitent, les mains qu’ils mettent dans leurs poches.
« Balzac, dit-il, n’est qu’un peintre de genre. […] Peintre de genre, dit-il (est-ce une insolence d’éloge ou une perfidie ?), c’est par la peinture de genre qu’il vivra, s’il vit, ce peintre effrayant de nature humaine, de société, de caractère, d’histoire, qui allait être encore un peintre de batailles, s’il n’était pas mort !
About, qui fait des bouquets d’un autre genre pour les boutonnières industrielles et les corsages de notre temps ? […] En effet, s’il pouvait se défaire de ce ton sans gêne qui ne le quitte jamais (littérairement, bien entendu) et qui le conter, la casquette sur la tête et les mains dans ses goussets, il serait ici, nous en convenons, dans son vrai genre, il aurait découvert son filon. […] Avec deux ou trois conseils, il tiendrait son genre, — l’annonce illustrée, — et la Critique, en les lui donnant, devrait surtout l’empocher de retourner à cette vieille littérature qui a la bonté de s’occuper, en retardataire, des développements et des problèmes du cœur humain.
Au total, c’est un artiste français, c’est Callot qui, par la concentration d’esprit et la fermeté de volonté propres à notre pays, a donné à ce genre de comique sa plus belle expression. […] Je voudrais que l’on créât un néologisme, que l’on fabriquât un mot destiné à flétrir ce genre de poncif, le poncif dans l’allure et la conduite, qui s’introduit dans la vie des artistes comme dans leurs œuvres. […] Encore, bien souvent, est-il impossible de démêler si ce genre de composition appartient à la classe des dessins politiques et allégoriques, ou à la seconde classe, qui est évidemment la plus curieuse.
Je pense avec Cabanis qu’on ne peut rien faire des idées de ce genre comme institutions. […] Fauriel se tenait au point de vue plus général et plus philosophique ; Villers entrait davantage dans la donnée protestante et la croyait fertile en résultats de tout genre, comme elle l’a été en effet au delà du Rhin. […] Cette gloire-là survivra, selon moi, à l’effort, d’ailleurs très-noble, du dogmatisme mitigé sous le nom d’éclectisme, ou plutôt l’éclectisme, bien à le prendre, ne serait qu’une méthode et une clef appropriée à ce genre d’histoire. […] J’en veux citer un exemple qui me semble touchant, et qui montre à quel point il avait aversion de l’apprêté et du sophistiqué en tout genre. […] Jusqu’alors on accordait volontiers aux poëtes et troubadours du midi la priorité et la supériorité dans les genres lyriques, et l’on réservait aux poëtes et trouvères du nord la palme du roman épique et du fabliau.
Cependant il profitait de ses moments de loisir pour l’étude ; il avait assemblé une très bonne bibliothèque en tout genre, et, se jetant sur les choses de l’esprit avec la force qu’il mettait à tout, il s’était avancé et formé lui-même. […] La mère d’Émile Littré, qui était d’Annonay, — elle, protestante de religion et croyante, — n’avait pas dans son genre une moindre originalité que son mari. […] Il aimait ce dernier genre d’exercice. […] « On ne doit pas aller là, dit-il, pour apprendre la médecine ; mais, quand on est pourvu d’une instruction forte et solide, il faut y chercher un complément qui agrandisse l’esprit, affermisse le jugement, excite la méditation, genre de service que tous les livres ne rendent pas. […] Pour bien apprécier dans ce genre tout ce qu’on doit à M.
Si je la niais, l’histoire du genre humain tout entier serait là devant moi, comme elle est là devant les progressistes indéfinis, pour me donner le triste démenti des réalités aux imaginations. […] Lisons-les tous les deux, nous serons dans le vrai de l’histoire et de la destinée du genre humain, en littérature comme en politique. […] Oui, le genre humain eut, à ces époques, des étonnements, des lassitudes, des dépérissements, des décadences littéraires où les langues mêmes s’anéantissaient avec les idées. […] Dans un autre genre, plus monumental, l’histoire, Macaulay rédige plutôt qu’il ne grave les annales de son pays. […] Comment n’aurais-je pas eu foi, je ne dis pas dans les armes (une longue désuétude les a rouillées), mais dans la vie et dans la fécondité de son génie en tout genre ?
Le premier devoir et le premier droit d’un homme qui écrit sur la littérature universelle du genre humain, c’est d’être lui-même universel, c’est de s’élever par conséquent au-dessus des amours-propres, des préjugés, des superstitions d’esprit, des fanatismes nationaux de sa patrie et de son temps, pour juger les hommes par leurs œuvres et non par leurs prétentions. […] Voilà pourquoi nous ne plaçons, dans notre opinion personnelle, ce genre de littérature qu’à un degré inférieur dans les œuvres de l’esprit humain. […] Il ne devait jamais égaler dans ce genre ni la grâce à peine maligne du doux, et voluptueux Horace, ni l’âpre énergie de Juvénal. […] L’épître badine à M. de Guilleragues étincelle de beautés d’un autre genre. […] La corruption du genre entraîne celle de l’esprit.
Après avoir retracé les vastes mouvements d’une scène historique, Audin a retourné la toile et nous a donné un tableau d’intérieur et de genre, mariant dans un mélange inattendu, qui est presque une invention, la biographie à l’histoire. […] Jusqu’à lui, les essais de biographie pratiqués, soit en Angleterre, soit en France, ne pouvaient même faire pressentir le parti qu’il allait tirer de ce genre de composition. […] Travail de fourmi littéraire, cela est fin, charmant, remué, inépuisable ; mais ce genre de talent, qui décompose une existence, ne la recompose jamais, tandis qu’Audin en dresse la synthèse sur les analyses et les atomes de l’érudition et de la recherche. […] Mais la jeunesse du talent d’Audin n’est pas de celles que le temps emporte ; elle ne tient pas aux formes de l’imagination de son époque ; car chaque époque a son genre d’imagination comme son genre de sensibilité. […] L’originalité d’Audin est d’être un missionnaire historique… Les esprits qui croient encore à la division des genres en littérature l’ont loué d’être revenu, dans son Henri VIII, aux vieilles formes conventionnelles de l’histoire.
La littérature française, au temps de la Restauration, nous a paru mériter d’être l’objet d’une étude de ce genre. […] Dans presque tous les genres, des écrivains remarquables parurent, et purent se livrer sans obstacle aux inspirations de leur génie. […] et ce genre d’explication, s’il doit s’arrêter quelque part, ne suppose-t-il pas des faits inexplicables ? […] « Les temps où nous sommes, disait-il lui-même, semblent demander un nouveau genre d’instruction. […] Mais qu’on puisse établir une séparation complète entre les deux genres et faire un partage absolu et irrévocabie des langues et des littératures entre le genre romantique et le genre classique, c’est là une exagération qui put séduire les esprits au début d’une nouvelle expérience littéraire, mais qui ne résiste pas à un examen plus approfondi.
Si l’on surmonte à la lecture l’espèce de monotonie inévitable qui tient au genre, si l’on y entre par l’esprit, on s’aperçoit qu’on est dans une suite de chefs-d’œuvre. […] Il est possible qu’à ce moment où il entrait dans la célébrité, il ait commis quelque imprudence de ce genre, et les railleurs à l’affût, ne pouvant ôter à sa parole puissante de son onction et de son charme, essayèrent de lui ôter de son autorité. […] Les moins favorables à Massillon ne trouvaient d’autre reproche à lui faire que de l’appeler ce pacifique prélat : c’est le genre d’injure que le journal (janséniste) des Nouvelles ecclésiastiques lui adresse communément. […] [NdA] On voudra bien ne pas oublier que ces articles parurent d’abord dans Le Moniteur, le lieu le moins propre assurément à une discussion de ce genre sur les mœurs d’un prédicateur éloquent.
Froissart n’est peut-être pas un grand historien, du moins c’est un admirable chroniqueur et le plus bel exemple du genre ; c’est en narration le grand prosateur du xive siècle. […] Cette sorte de preuve, n’en déplaise au savant investigateur, est bien périlleuse, bien décevante, prête bien à l’illusion, et peut tromper même des gens de goût. — Froissart, en poésie, n’a pas de style, il n’a qu’un genre qui est celui de son temps, le genre en vogue à cette date ; et ce genre, qui nous dit que d’autres à côté de lui ne le cultivaient pas avec autant de facilité ?
Un cordonnier-poëte ouvrait la marche et précédait le cortège de ces évangélistes d’un nouveau genre, jetant l’injure à qui lui déplaisait24 en même temps qu’il entonnait les louanges du maître ; cela osait s’intituler : Mémoires de Béranger. […] » La poésie sérieusement l’occupe : « Elle est pour moi maintenant une occupation douce, qui ne me nourrit point d’idées chimériques, mais qui n’en charme pas moins tous mes instants. » Cette poésie, comme il l’entendait, était pourtant alors à ses yeux très distincte encore de ses chansons ; il rêvait un succès par quelque poëme d’un genre élevé et régulier, tel que le lui avait conseillé Lucien Bonaparte, son protecteur, tel que la littérature impériale classique le prescrivait à tout jeune auteur qui briguait la palme. […] Au reste, dans ce moment, je suis tout à mon poëme, et je ne suis point tenté de paraître comme chansonnier. » Voilà le partage égal ; il croit avoir deux genres à sa disposition, deux cordes à son arc. […] Désormais il ne se dédoublera plus, et il est tout entier, tout cœur, toute âme et tout art, — tout calcul même si l’on veut, — dans le petit genre dont il fit ce qu’on a vu.
Qu’on mette en regard de cette lettre de Racine le moindre billet de ce brillant et libertin célibataire, si vif, si sensé, si occupé du genre humain, si dévoué aux intérêts de tous dans l’avenir, si guerroyant contre les préjugés, si infatigable jusqu’au dernier soupir, — Voltaire, — on aura une idée des deux natures d’hommes, des deux genres de vie, et aussi de deux siècles et de deux mondes. […] Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux ; tous les défauts peuvent servir le talent, hormis la faiblesse.
Il est bien, en effet, un poète de transition et de l’époque intermédiaire, en ce sens qu’il unit en lui plus d’un ton de l’ancienne école et déjà de la nouvelle : tantôt, dans ses épîtres familières, il rappelle le bon Ducis, également touchant et familier ; tantôt, dans ses petites odes gracieuses, il semble se rattacher et donner la main à Fontanes finissant ; tantôt, dans ses stances méditatives ou ses effusions patriotiques, on dirait qu’il ne fait que côtoyer et doubler Lamartine qui prélude, ou Casimir Delavigne qui commence : tous ces accents divers, ces notes de plus d’un genre se rencontrent tour à tour et naturellement, sans disparate, dans les vers de M. […] Napoléon, qui connaissait ses soldats en tout genre et qui avait retenu le nom du nouveau Lebrun depuis la lecture de Schœnbrunn, disait un jour à Mme de Bressieux, dame d’honneur de Madame Mère et protectrice aimable du poète à la Cour : « Ce jeune homme a de la verve, mais on dit qu’il s’endort. » M. Lebrun, dans sa jeunesse, sans précisément s’endormir, perdit, en effet, du temps à rêver et à être heureux : il faut en tout genre, quand on aime la gloire, être prompt à saisir, à remplir sa destinée. […] lorsqu’en tout genre les choses modérées disparaissent, puisses-tu ne pas disparaître comme elles, poésie légitime et modérée !
Il y a des genres tout entiers, réputés des plus français, auxquels il répugne, — et la Tragédie, — et l’Opéra-Comique, — et le Vaudeville ; il mettrait volontiers le pied dessus pour les écraser une bonne fois, s’il l’osait. […] Rachel paraît et semble ressusciter avec éclat un genre qu’il abhorre. […] Mais Bernardin de Saint-Pierre, parlant depuis Théophile Gautier, ne dirait certainement plus la même chose, et s’il avait des critiques ou des plaintes à faire, elles seraient d’un genre différent. […] Ce sont là des vers magnifiques dans leur genre, des vers plantureux et surabondants de santé et de séve.
Mais, pour avoir raisonné d’Homère tout au long avec Wolf, l’œuvre homérique n’en demeure pas moins à nos yeux le plus admirable produit de la poésie humaine ; Théocrite, pour avoir eu des précurseurs dans son genre, et pour n’être pas un inventeur et un créateur, absolument parlant, n’en reste pas moins la plus charmante et la plus fraîche des flûtes pastorales. […] C’est le propre des plus grandes œuvres du génie en tout genre qu’à la première vue on est généralement désappointé. […] Les problèmes en art, en science, en industrie, en tout ce qui est de la guerre ou de la paix, se posent pour nous tout autrement : nous avons l’étendue, la multitude, l’océan, tous les océans devant nous, des nations vastes, le genre humain tout entier : nous sondons l’infini du ciel ; nous avons la clef des choses, nous avons Descartes, et Newton, et Laplace ; nous avons nos calculs et nos méthodes, nos instruments en tout genre, poudre à canon, lunettes, vapeur, analyse chimique, électricité : Prométhée n’a cessé de marcher et de dérober les dieux.
Mais ce même genre de raisonnement (remarquez-le), pour peu qu’on le presse, ne mène pas seulement au christianisme, il mène au catholicisme tout droit, au moins durant bon nombre de siècles. […] Mais le matérialisme n’est pas le dernier mot du genre humain. […] La piperie en ce genre n’a point cessé autant qu’on le croirait. […] Le genre humain, depuis qu’il est sorti des forêts, n’a plus envie de loger en plein vent ni de dormir à la belle étoile : aucune demeure ne lui semble assez magnifique pour lui.
Il se fit un grand abatis de superfluités de tout genre : « les milliers de lettres parasites disparurent. » C’est à cette troisième édition, où pénétra l’esprit du xviiie siècle, qu’on dut de ne plus écrire accroistre, advocat, albastre, apostre, bienfaicteur, abysme, laict, allaicter, neufvaine, etc. ; toutes ces formes surannées et gothiques firent place à une orthographe plus svelte et dégagée. […] Ainsi, pour le mot lyrique par exemple, dont le sens ne se borne plus à des pièces d’opéra, comme du temps de Quinault ou de M. de Jouy, mais qui comprend et embrasse, selon les meilleurs critiques, tout un vaste ensemble de poésie intime ou personnelle et d’épanchements de l’âme, en regard et à côté des genres épique et dramatique : il faudra, bon gré, mal gré, tenir compte de ces progrès de l’Esthétique, comme on dit. […] C’est à des irrégularités de ce genre que les décisions de l’Académie peuvent porter remède. […] Il possédait au plus haut degré le genre d’éloquence ou plutôt d’élocution propre au Conseil d’État, le langage des affaires avec facilité, élégance, et même une nuance d’agrément, mais sans rien de la fausse rhétorique.
Colbert, qui jugeait si mal Homère et Pindare, entendait le moderne à merveille ; il avait le sentiment de son temps et de ce qui pouvait l’intéresser ; il trouva là une veine bien française, qui n’est pas épuisée après deux siècles ; on lui dut un genre de spectacle de plus, un des mieux faits pour une nation comme la nôtre, et l’on a pu dire sans raillerie que, si les Grecs avaient les Jeux olympiques et si les Espagnols ont les combats de taureaux, la société française a les réceptions académiques. […] On avait là, par le seul hasard des noms, tous les genres de diversité et de contraste dans la mesure qui est faite pour composer le piquant et l’intérêt. […] Étienne ; mais certainement, lorsqu’il retraçait les caractères de la première famille, et à mesure qu’il en dépeignait à nos regards le type accompli, on sentait combien M. de Vigny parlait de choses à lui familières et présentes, combien, plus que jamais, il tenait par essence et par choix à ce noble genre, et à quel point, si j’ose ainsi parler, l’auteur d’Éloa était de la maison quand il révélait les beautés du sanctuaire. […] Je sais tout ce que permet ou ce qu’exige le genre du discours académique, même avec la sorte de liberté honnête qu’il comporte aujourd’hui : aussi n’est-ce point d’avoir trop loué son prédécesseur que je ferai ici un reproche à l’orateur-poëte ; mais je trouve qu’il l’a par endroits loué autrement que de raison, qu’il l’a loué à côté et au-dessus, pour ainsi dire, et qu’il l’a, en un mot, transfiguré.
J’y vois l’humanité opposée à la socratité, à la platonité, et les individus considérés tour à tour comme existant seuls absolument, ou comme n’étant que les parties et comme les membres du genre humain. […] L’homme dans les philosophes, c’est un genre ; seulement, pour les uns, ce genre n’est qu’un vain mot ; pour les autres, c’est une abstraction réalisée. […] Les mœurs locales défrayent tous les genres, depuis les romans qui en mêlent la peinture satirique à leurs fictions, jusqu’aux petits poèmes qui ne sont que des anecdotes de la vie contemporaine.
Il est présumable qu’il aura fait les vers qui la concernent peu après la critique que son irritable génie regardait comme une injure ; mais qu’il aura été détourné de les publier par la crainte de se mettre subitement en contradiction avec l’épître où il paraissait vouloir s’élever à un genre plus grave que celui de la satire ; qu’il aura mise dans son portefeuille, en attendant que le démon de la satire le reprît. […] Dans la même année, il écrivait à madame de La Sablière : « Les pensers amusants, « Les romans et le jeu, « Cent autres passions des sages condamnées « Ont pris comme à l’envi la fleur de mes années. » Il finit par s’exhorter, il est vrai, sans grande espérance de succès, à embrasser un autre genre de vie : « Que me servent ces vers avec soin composés ? […] Il n’avait pas lu ce qu’elle dit de Mithridate : « C’est une pièce charmante, on y est dans une continuelle admiration ; on la voit trente fois, et on la trouve plus belle la trentième que la première. » Il n’avait pas lu enfin ce qu’elle dit d’Esther, ni remarqué ce sentiment profond des beautés nouvelles que Racine avait puisées dans l’histoire sainte, ni le pressentiment qu’elle conçut d’une pièce du même genre encore plus parfaite, pressentiment qui fut réalisé par Athalie. […] Racine a pourtant bien de l’esprit, il faut espérer. » Il est vrai, et cet aveu ne coûte point à faire, que madame de Sévigné se plaisait à l’élévation plus qu’à l’attendrissement, et qu’elle préférait le sublime au pathétique ; mais l’amour d’un genre n’était pas l’aversion de l’autre.
On y voit Patru partagé alors entre la volupté et la gloire, s’occupant du choix d’un genre de vie et du problème de la destinée, travaillé d’agitations, de nobles inquiétudes, de ces « divines maladies » qui sont également inconnues aux courtisans et au peuple ; plein surtout d’un beau feu pour l’éloquence, se met tant aux champs dès qu’on n’en parle pas à son gré, critique déjà en ce point, très docile sur tout le reste. […] Balzac, et après lui Vaugelas, d’Ablancourt, Patru, furent, chacun dans son genre, de ces excellents professeurs, et ils se continuèrent jusqu’à Pellisson et à Fléchier. […] Patru est donc le premier auteur du discours de réception ; mais nous avons vu, en parlant de Perrault, que celui-ci, trente ans après, compléta le genre en y introduisant la publicité, et que Fléchier l’inaugurak. […] [1re éd.] compléta le genre et l'acheva en y introduisant la publicité.
Il y eut au xvie siècle les trois Marguerite : l’une, sœur de François Ier et reine de Navarre, célèbre par son esprit, ses Contes dans le genre de Boccace, et ses vers moins amusants ; l’autre Marguerite, nièce de la précédente, sœur de Henri II, et qui devint duchesse de Savoie, très spirituelle, faisant aussi des vers, et, dans sa jeunesse, la patronne des nouveaux poètes à la Cour ; la troisième Marguerite enfin, nièce et petite-nièce des deux premières, fille de Henri II, première femme de Henri IV, et sœur des derniers Valois. […] Sa sœur désormais eut tort auprès de lui, et c’est avec son dernier frère, le duc d’Alençon, que Marguerite renouera bientôt et suivra, tant qu’elle le pourra, une liaison de ce genre, qui laissait place à tous les sentiments et à toutes les activités ambitieuses de la jeunesse. […] N’oubliez pas l’art de s’accommoder et de se mettre, les inventions nouvelles en ce genre qui ne venaient que d’elle ; elle était reine de la mode et de la façon (fashion). […] Il y a là, sous la plume de la reine Marguerite, l’esquisse achevée d’une petite nouvelle dans le genre de Mme de La Fayette, de même que, plus haut, il y avait un joli tableau flamand tout tracé.
Il trouve ennuyeux d’écrire, et ne publiera jamais rien ; il n’a pas envie de sauver le genre humain ; d’ailleurs pour cela il ne compte pas sur les livres. […] Excusez ces formules ; j’arrive aux exemples précis, et je vais essayer devant vous des analyses du premier genre. […] En s’observant, en étudiant les hommes, en écrivant, en agissant, il a fini par découvrir les divers genres de sentiments qui produisent les divers genres de phrases, de formes, d’attitudes et d’actions.
Mais qui sçait observer la marche de l’esprit humain, voit qu’insensiblement tous les genres d’écrire s’appliquent à la morale politique. […] Les chef-d’œuvres ne renaîtront que lorsque les yeux de la nation entiere pourront s’attacher sur un genre neuf & inconnu. […] Tout genre est bon, tout genre lui est ouvert, pourvù que, dans son but, on voye plus l’ami de la vertu que celui de la gloire. […] Dans cette manière, il néglige l’idée universelle du genre. […] Le monstre passe ; & pourquoi ne passeroit-il pas, après tout ce qui, dans ce singulier genre, a passé depuis cent ans ?
C’est ce qui fait que les Jacobins forment un genre dans l’espèce homme. […] Thiers était très fertile en mots de ce genre d’efficacité. […] Il avait, dans un autre genre, le même faible. […] Notre temps a connu plusieurs orateurs de ce genre. […] J’ajoute que, pour donner et faire goûter des conseils de ce genre, il faut plus que la vérité dans l’amitié, il faut l’autorité.
Goldoni, précédée d’une Préface pleine de sentimens raisonnables, intéressans & bien exprimés, peut figurer parmi les Pieces de ce genre, si opposé au génie & au vrai goût. […] Ignorent-ils que les siecles de Périclès, d’Auguste, de Léon X, n’ont cessé d’être les beaux siecles de la Littérure & de la saine raison, que quand l’esprit philosophique a commencé à égarer & à abrutir les autres genres d’esprit ?
Il s’adonna d’abord, par le conseil d’un de ses Confreres, qui ne connoissoit pas la trempe de son esprit, à un genre d’étude pour lequel il n’étoit point né. […] On peut adopter, à un certain point, ses sentimens sur la nécessité de connoître l’Homme ; mais il faut se garder de suivre son exemple, quant au genre d’étude exclusif auquel il s’attachoit.
Les premier qui a donné un ouvrage en ce genre, n’est point Moréri, comme le prétend M. de V. […] Son but a été d’exposer sans flatterie & sans amertume ce que les écrivains les plus impartiaux ont pensé sur le génie, le caractère & les mœurs des hommes célébres dans tous les genres.
Comme l’impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l’impression que l’objet imité par le peintre ou par le poëte feroit sur nous : comme l’impression que l’imitation fait n’est differente de l’impression que l’objet imité feroit, qu’en ce qu’elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l’objet imité y auroit pu exciter. […] Son imagination alterée lui fit faire des extravagances semblables à celles que Cervantes fait faire en une folie du même genre, mais d’une autre espece, à son dom Quichotte, après avoir supposé que la lecture des prouesses de la chevalerie errante eut tourné la tête à ce bon gentilhomme.
Je dis donc en premier lieu, que le public se trompe quelquefois lorsque trop épris du mérite des productions nouvelles qui le touchent et qui lui plaisent, il décide en usurpant mal à propos les droits de la postérité, que ces productions sont du même genre que ceux des ouvrages des grecs ou des romains, qu’on appelle vulgairement des ouvrages consacrez, et que ses contemporains leurs auteurs, seront toujours les premiers poetes de leur langue. […] Après ce que je viens d’exposer on voit bien qu’il faut laisser juger au temps et à l’expérience quel rang doivent tenir les poetes nos contemporains parmi les écrivains qui composent ce recueil de livres que font les hommes de lettres de toutes les nations, et qu’on pourroit appeller la biblioteque du genre humain.
On ne doit pas inferer qu’un siecle surpasse un autre siecle dans les professions du premier genre, parce qu’il le surpasse dans les professions du second genre Il ne faut pas entendre de tous les écrivains de l’antiquité ce que je dis ici des poetes, des historiens et des orateurs excellens.
Ils envisagèrent donc M. de La Mennais comme un novateur audacieux en religion, un hérétique sans le savoir ; et, au point de vue philosophique, comme ruinant toute certitude individuelle sous prétexte de fonder celle du genre humain. […] Par sa naissance, par son éducation et sa première vie dans une province la plus fidèle de toutes à la tradition et à l’ordre ancien, par le genre de ses relations ecclésiastiques et royalistes dans le monde lorsqu’il s’y lança, par la nature de son scepticisme lorsqu’il fut atteint de ce mal, par la forme soumise et régulière de son retour à la foi, par tout ce qui constitue enfin les mœurs, l’habitude pratique, l’union de la personne et de la pensée, l’allure intérieure ou apparente, la qualité saine du langage et l’accent même de la voix, M. de La Mennais, à aucune époque, n’a trempé dans le siècle récent, ne s’y est fondu en aucun point ; il a demeuré jusqu’en ses écarts sur des portions plus éloignées du centre et moins entamées ; dans toute sa période de formation et de jeunesse pieuse ou rebelle, il a fait le grand tour, pour ainsi dire, de notre Babylone éphémère, et si plus tard il est entré dans l’enceinte, ç’a été avec un cri d’assaut, muni d’armes sacrées, se hâtant aux régions d’avenir et perçant ce qui s’offrait à l’encontre au fil de son inflexible esprit. […] Quant à ce qui touche le genre d’émotions auquel dut échapper difficilement une âme si ardente, et ceux qui la connaissent peuvent ajouter si tendre, je dirai seulement que, sous le voile épais de pudeur et de silence qui recouvre aux yeux même de ses plus proches ces années ensevelies, on entreverrait de loin, en le voulant bien, de grandes douleurs, comme quelque chose d’unique et de profond, puis un malheur décisif, qui du même coup brisa cette âme et la rejeta dans la vive pratique chrétienne d’où elle n’est plus sortie. […] La réforme pratique que le prêtre Bourdoise opéra dans les mœurs de son Ordre, après les désastres de la Ligue, excite son émulation ; il se croirait heureux, après des désastres pareils, d’en provoquer une du même genre et d’en inspirer le besoin : « Ô Bourdoise, s’écrie-t-il, où êtes-vous ? […] Le genre du roman s’est offert à lui maintes fois avec un inconcevable attrait.