/ 2911
1601. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Shakespeare vous fait pénétrer intimement dans la gloire qu’il vous peint ; vous passez, en l’écoutant, par toutes les nuances, par toutes les gradations qui mènent à l’héroïsme ; et votre âme arrive à cette hauteur sans être sortie d’elle-même. […] Les lettres ayant recommencé dans l’Italie, les pays où elles arrivèrent ensuite imitèrent d’abord le genre italien.

1602. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Il arrive sans cesse en société, lorsqu’on écoute des hommes qui ont le dessein de faire croire à leurs vertus ou à leur sensibilité, de remarquer combien ils ont mal observé la nature, dont ils veulent imiter les signes caractéristiques. […] Dans les sciences, le hasard a fait faire de grandes découvertes ; mais l’on n’a accordé du génie qu’à ceux qui sont arrivés à des résultats nouveaux par une suite de principes et de conséquences.

1603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Déjà, je crois devoir le dire, pour tout dire, dans ce petit poème si court, arrivés au monologue final de Pierrot, j’affirme qu’il y avait parmi nous, çà et là, des traces, je ne dirais pas de lassitude, non, mais d’un commencement de légère indifférence. […] mais j’aime mieux l’y voir rire que de l’y voir gambader… Nous arrivons à ces Idylles prussiennes qui ont fait tout à coup surgir de Banville comme un Banville qu’on ne connaissait pas… Toutes les pièces de ce recueil d’Idylles sont superbes et d’un pathétique d’autant plus grand que le désespoir y est plus fort que l’espérance ; qu’il y a bien ici, à quelques rares moments, des volontés, des redressements et des enragements d’espérance, mais tout cela a l’air de s’étouffer dans le cœur et la voix du poète, et on épouse sa sensation… Les hommes sont si faibles et ont tant besoin d’espérer, que c’est peut-être ce qui a fait un tort relatif aux Idylles prussiennes de M. 

1604. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Francisque Sarcey J’arrive aux Érinyes que nous appelions autrefois d’un terme phis simple et plus usité, les Furies. […] Il n’est pas de ceux qui, sous prétexte de cœur, de sincérité et de passion, se confient à ce qu’ils appellent l’inspiration, et arrivent trop souvent au délire, n’étant pas doublés d’un critique.

1605. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Il est devenu trop clair, en effet, que le bonheur de l’individu n’est pas en proportion de la grandeur de la nation à laquelle il appartient, et puis il arrive d’ordinaire qu’une génération fait peu de cas de ce pour quoi la génération précédente a donné sa vie. […] Ce qu’il y a de consolant, c’est qu’on arrive nécessairement quelque part.

1606. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Dans cette foule misérable, toutes les professions machinales sont représentées par des nombres décroissant à mesure qu’on monte vers les professions éclairées, et vous arrivez à ce résultat final : orfèvres et bijoutiers au bagne, quatre ; ecclésiastiques, trois ; notaires deux ; comédiens, un ; artistes musiciens un ; hommes de lettres, pas un. […] Ils sont coupables de tout ce qui est arrivé de mal. — Ô romains, disait Tertullien, nous sommes des hommes justes, bienveillants, pensifs, lettrés, honnêtes.

1607. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Nous n’arriverons pas évidemment à écrire comme Pascal ; mais nous arriverons à tirer de notre talent tout ce qu’il peut produire, comme Pascal a tiré du sien tout ce qu’il pouvait donner. » Cela ne fait pas le compte de M. de Gourmont.

1608. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Toujours est-il qu’elle s’est tue sur l’ouvrage de l’abbé Bouix, et qu’il est arrivé à la traduction des œuvres de sainte Térèse ce qui était arrivé à la traduction de la Somme de saint Thomas d’Aquin.

1609. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Quand cela leur arrive, il leur faut, comme à La Harpe, le coup de tonnerre dans le sang de la place Louis XV et le chemin de Damas de la guillotine ! […] C’est ce qui est arrivé à M. l’abbé Mitraud.

1610. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

« Madame Louise part — dit-il — quand madame Dubarry arrive… » C’est cette portière de la Révolution qui met à la porte de Versailles la fille de Louis XV, laquelle tire son voile de nonne sur ses yeux comme devant le soleil, pour ne plus voir cette éblouissante coquine. […] Rien n’est moins certain que l’accident arrivé à Fontevrault par lequel on rend compte ordinairement de la déviation de l’épine dorsale que la princesse appelait sa bosse. » Rien n’est moins certain, mais il n’ose pas le nier, quoiqu’il en ait furieusement envie !

1611. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Il fallut arriver jusqu’à 1830 pour que le livre de Prévost sortit avec éclat de son obscurité. […] car la chaise de poste arrive aussi vite que l’amour… Voilà d’où sort toute Manon Lescaut !

1612. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Toujours l’heure vengeresse arrive à la suite. […] Qu’on s’efforce donc d’arriver à ce comble de la vertu, en ne laissant pas son cœur s’énerver pour la guerre ! 

1613. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

L’ame veut être remuée, & non pas déchirée ; on cesse de plaindre, lorsque l’attendrissement fatigue, ce qui arrive souvent dans les Romans de M. l’Abbé Prévôt.

1614. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d’exemples qu’on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l’homme et de ses sentiments, rendent habile sans expérience.

1615. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Brenet » p. 257

J’arrive à Paris.

1616. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi Non seulement il faut que le caractere des principaux personnages soit interessant, mais il est encore necessaire que les accidens qui leur arrivent, soïent tels qu’ils puissent affliger tragiquement des personnes raisonnables, et jetter dans une crainte terrible un homme courageux.

1617. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 23, quelques remarques sur le poëme épique, observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action » pp. 179-182

Combien peu y en a-t-il parmi nous qui s’affectionnent aux évenemens arrivez sous Clovis et sous la premiere race de nos rois.

1618. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

Il est donc arrivé que les passages de la poetique d’Aristote, que ceux de Ciceron, de Quintilien et des meilleurs écrivains de l’antiquité où il est fait mention de leur musique, ont été mal entendus par les commentateurs, qui s’imaginant que dans ces endroits là il étoit question de notre danse et de notre chant, c’est-à-dire, de la danse et du chant proprement dits, n’ont jamais pu comprendre le veritable sens de leurs passages.

1619. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Arrivés à la définition du singe, ils se rappelleront confusément que le singe est un animal comique, dont l’aspect donne envie de rire ; mais tous les caractères de la bête seront entièrement sortis de leur mémoire : bonne occasion pour la logique. […] Le singe n’est pas le contraire de l’homme ; car l’homme n’est pas toujours sérieux ; il lui arrive de faire des grimaces, et, soit dit sans vous offenser, de dire des choses ridicules. […] Croyez-vous que nous eussions aussi bien vu cela, si le poète avait fait arriver sous nos yeux ce qu’il fait raconter ? […] Par quelle logique inaperçue est-elle partie de cette émotion vive pour arriver à des critiques si justes et si élégantes ? […] Si elle avait invité à sa table quelques-uns de ses ennemis les philosophes, et qu’entre les convives la discussion tombât, comme il arrive souvent, même entre des convives philosophes, sur les qualités agréables d’un vin, Uranie arrêterait la controverse, en disant : Messieurs, vous paraissez oublier ce que vous avez écrit dans vos livres, qu’en matière de goût physique, il ne faut point disputer.

1620. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — C’est par ce discernement musculaire que nous arrivons à connaître l’étendue et l’espace. […] Et comme ceci arrive tour à tour pour chacune d’elles, le groupe dans son ensemble se présente à l’esprit comme permanent et fait contraste non seulement avec le caractère temporaire de ma présence corporelle en cet endroit, mais encore avec le caractère temporaire de chacune des sensations qui composent le groupe ; en d’autres termes, il se présente à l’esprit comme une sorte de substratum permanent sous une série d’expériences ou manifestations temporaires, ce qui est un autre caractère essentiel par lequel notre idée de la substance ou matière se distingue de notre idée de la sensation. […] Ainsi les sensations, qui pourtant sont le fondement originel du tout, finissent par être considérées comme une sorte d’accident dépendant de nous, et les possibilités sont regardées comme beaucoup plus réelles que les sensations actuelles, bien plus, comme les réalités mêmes dont celles-ci ne sont que les représentations, les apparences ou effets. — Une fois arrivés à cet état d’esprit, et à partir de ce moment pour tout le reste de notre vie, nous n’avons jamais conscience d’une sensation présente sans la rapporter instantanément à quelqu’un des groupes de possibilités dans lesquels est enregistrée une sensation de la même espèce, et, si nous ne savons pas encore à quel groupe la rapporter, nous sentons au moins la conviction irrésistible qu’elle doit appartenir à un groupe ou à un autre, en d’autres termes, que sa présence prouve l’existence, ici et actuellement, d’un grand nombre et d’une grande variété de possibilités de sensation sans lesquelles elle ne se serait pas produite. […] Il évaluait la force par la grandeur de sa sensation d’effort ; il la mesure, maintenant par la vitesse du mouvement qu’elle imprime à une masse donnée, ou par la grandeur de la masse à laquelle elle imprime un mouvement d’une vitesse donnée. — Il arrive ainsi à concevoir le corps comme un mobile moteur, en qui la vitesse et la masse sont des points de vue équivalents. […] Ne découvrons-nous en elle que des propriétés relatives, par exemple la possibilité de telles sensations tactiles pour un sujet sentant, la nécessité des mêmes sensations tactiles pour le sujet sentant qui se donnera telle série de sensations musculaires, à savoir la série des sensations musculaires à la suite desquelles sa main arrive à toucher la pierre ?

1621. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Le poëte, en se promenant lui-même, arrive devant un carré de rosés protégé par une haie ; il distingue un bouton, et s’apprête à le cueillir ; une flèche que lui décoche l’Amour l’étend par terre tout pâmé et baigné de sueur. […] Dangier, arme d’un bâton d’épines, Honte, Peur, Malebouche l’empêchent d’y arriver. […] Il arrive au camp un allié qui n’était guère attendu : c’est Genius, le chapelain de dame Nature. […] Enfin, il arriva au Roman de la Rose ce qui arrive à tous les ouvrages fortement empreints d’originalité : on l’imita par les seuls côtés où ils sont imitables, par ses défauts, si ce mot est applicable à une poésie naissante.

1622. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Ces objections sont d’autant plus sérieuses que je reconnais tout le premier que la science, pour arriver à ce degré où elle offre à l’âme un aliment religieux et moral, doit s’élever au-dessus du niveau vulgaire, que l’éducation scientifique ordinaire est ici complètement insuffisante, qu’il faut, pour réaliser cet idéal, une vie entière consacrée à l’étude, un ascétisme scientifique de tous les instants et le plus complet renoncement aux plaisirs, aux affaires et aux intérêts de ce monde, que non seulement l’homme ignorant est radicalement incapable de comprendre le premier mot de ce système de vie, mais que même l’immense majorité de ceux qu’on regarde comme instruits et cultivés est dans l’incapacité absolue d’y atteindre. […] Il ne suffit pas, pour le progrès de l’esprit humain, que quelques penseurs isolés arrivent à des points de vue fort avancés et que quelques têtes s’élèvent comme des folles avoines au-dessus du niveau commun. […] Il y a des hommes nécessairement détestés et maudits de leur siècle ; l’avenir les explique et arrive à dire froidement : il a fallu qu’il y eût aussi de ces gens-là 160. […] Je reconnais volontiers que, pour qu’un homme arrive aux dernières limites de la misère, là où la moralité expire devant le besoin, il faut qu’à cette époque ou à une autre de sa vie il y ait eu de sa faute (j’excepte bien entendu les infirmes et les femmes), qu’avec de la moralité et de l’intelligence on peut toujours trouver une issue et des ressources. […] Or c’est le contraire qui est arrivé.

1623. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Son interprétation clairvoyante faisait d’un esclave un vizir, comme il arriva pour Joseph expliquant à Pharaon son rêve des vaches grasses et des vaches maigres. […] Arrivé dans la région de l’éther, le roi se dressa de son siège et lança une flèche contre le ciel, en signe de défi. — Le sage Cyrus lui-même, irrité contre un fleuve hostile, le condamna comme Xerxès, et réussit à le supplicier. […] Arrivé à Abydos, en face des ponts relevés, il s’assit sur un trône en marbre, qu’on lui avait dressé au sommet d’un tertre, et d’où il pouvait voir, à la fois, d’un côté, ses troupes de terre inondant la plage, de l’autre, le vol de sa flotte couvrant le détroit. […] N’attends pas la cavalerie, ni l’infanterie qui arrivent. — Ne reste pas devant l’armée nombreuse du continent ; mais pars, — Tourne-lui le dos, tu lui feras face un jour. — Ô divine Salamine ! […] Quand la réponse de La Pythie arriva, les sages l’interprétèrent mot à mot. — Que pouvaient signifier ces murs de bois inexpugnables, sinon les vieilles palissades dont l’Acropole était entourée, et derrière lesquelles le peuple devait se retrancher pour combattre ?

1624. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Des métaphores on passe aux assonances, — une assonance, au dire de Flaubert, devant être évitée, quand même on devrait passer huit jours entiers à y arriver. […] Allons il fait temps d’arriver et de toucher notre gloire. […] Évidemment, c’est un garçon qui arrivera, mais c’est dur ! […] Du reste, un chef de famille pas commode ; notre père qui était chef d’escadron à vingt-cinq ans et qui passait pour un vrai casse-cou parmi ses camarades de la Grande Armée, racontait qu’il lui arrivait de garder dans sa poche, huit ou dix jours, une lettre de son père, avant d’oser l’ouvrir. […] Nous arrivions à Neufchâteau.

1625. (1903) La renaissance classique pp. -

quoi, ils n’avaient donc rien vu, ces hommes qui arrivaient de leurs provinces, encore mal décrassés de leurs origines rustiques ou bourgeoises, et qui, devenus Parisiens d’adoption, avaient le bonheur de vivre dans une des villes les plus agissantes du monde ? […] Or, nous arrivons à cette constatation que les naturalistes de toutes nuances comme les épigones qui se rattachent plus ou moins à leurs doctrines ont failli par une conception étroite et superficielle des choses. […] Comme des terrassiers qui tranchent et qui nivellent, — à coups de pic et à coups de mine, — ils auront exécuté les gros ouvrages et construit les travaux d’approche qui nous permettront peut-être d’arriver jusqu’au cœur de la réalité. […] Nous en sommes arrivés à un point tel que l’invention d’un sujet strictement littéraire apparaîtra comme une grande nouveauté. […] Plus tard, arrivés à l’adolescence, ils ont vu la démagogie hurlante se ruant à l’assaut de pouvoirs publics irresponsables, notre industrie en déroute, ruinée par les grèves et la concurrence de voisins sans scrupules ; avec le désarroi au dedans, la reculade au dehors ; enfin, — humiliation suprême ! 

1626. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Avec un peu d’entraînement, on arrive à le déchiffrer presque à première vue. […] Claude Geniès avait prévu ce qui arriverait. […] Il lui arrive même de pousser la simplicité jusqu’à l’affectation. […] À peine arrivés ils flânent sur les quais avec enthousiasme. […] Seuls les artistes munis d’une forte culture arrivent à faire vrai.

1627. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alphonse Karr. Ce qu’il y a dans une bouteille d’encre, Geneviève. »

On y ferait à chaque pas, en se baissant, son butin de moraliste : « Chaque femme se croit volée de tout l’amour qu’on a pour une autre. » — « Madame Lauter, encore sur ce point, était comme toutes les femmes, — excepté vous, madame ; — elle ne plaçait l’infidélité que dans la dernière faveur. » — « On ne se dit : Je vous aime, en propres termes, que quand on a épuisé toutes les autres manières de le dire ; et il y en a tant que l’on n’arrive quelquefois à dire le mot que lorsqu’on ne sent plus la chose et que le mot est devenu un mensonge. » — « La justice du monde, comme la justice des lois, ne découvre presque jamais les crimes que lorsqu’ils n’existent pas encore, ou lorsqu’ils n’existent plus. » — Mais je m’arrête, de peur du sourire de l’auteur, pendant que je me baisse à ramasser ainsi les aphorismes qu’il sème en s’en moquant tout le premier : il me ferait niche par derrière.

1628. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

Vous est-il arrivé de vous asseoir à une table délicatement servie, où les mets rares et excitants, les gibiers, les truffes, les sauces veloutées et légères s’arrosent des grands crus de Bourgogne, de Champagne et du Rhin !

1629. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre V. Ruines des monuments chrétiens. »

Et vous, saints ermites, qui pour arriver à des retraites plus fortunées, vous étiez exilés sous les glaces du pôle, vous jouissez maintenant du fruit de vos sacrifices !

1630. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — La même chose arrive, si l’on plonge le coude dans un mélange d’eau et de glace pilée. — Ce sont aussi les parties antérieures du membre qui semblent éprouver les sensations de picotement et d’engourdissement lorsqu’on comprime le nerf cubital et le nerf sciatique. […] Je n’arrive là qu’en insistant, en me demandant tout bas ce que j’entends par cette distance et par cette forme. […] C’est pourquoi, quand aujourd’hui nous situons une de nos sensations de toucher, de son, d’odeur, de saveur, c’est presque toujours d’après l’atlas visuel seul, ou avec le concours supplémentaire de l’atlas visuel ; en d’autres termes, l’image d’une sensation optique fait corps aujourd’hui chez nous avec les sensations qui ne nous arrivent point par les yeux, et c’est cette agglutination qui les situe à l’endroit où elles nous apparaissent. […] C’est ce qui arrive pour les sensations de contact, notamment à la superficie de la peau, et particulièrement aux lèvres, au bout de la langue, à la main, aux doigts, au bout des doigts65 ; là, le discernement est très délicat, et deux points séparés par une ligne ou même une demi-ligne donnent deux sensations distinctes. […] Partant, l’étendue et la continuité des corps ne sont que des illusions ; et, de fait, les physiciens arrivent à concevoir les atomes, s’ils existent, comme séparés par des intervalles énormes, en sorte que, dans une surface qui nous paraît continue, le vide l’emporte de beaucoup sur le plein ; plus profondément encore, ils définissent le corps comme un système de points mathématiques par rapport auxquels les effets croissent ou décroissent selon la distance. — En tout cas, rien ne prouve que les corps soient véritablement étendus et continus ; à cet égard, notre assertion est entièrement gratuite.

1631. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Une lettre de famille arrive. […] L’apothicaire Clump arrive ; il tremble pour sa chère cliente ; elle lui vaut deux cents guinées par an ; il est bien décidé à sauver, contre mistress Bute, cette vie précieuse. […] Pour l’achever, il fait d’elle une dupe ; quoi qu’elle fasse, elle n’arrive à rien. […] Une lettre arrive, annonçant que Joseph est parti pour l’Écosse, et qu’il offre ses compliments à miss Rebecca. —  Trois mois plus tard, elle a épousé secrètement le capitaine Rawdon, lourdaud pauvre. […] — Je jure, milords, cria le prince impérieusement, sur l’honneur d’un gentilhomme… — Que nous sommes arrivés à temps.

1632. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il est vrai que cet auteur est aujourd’hui peu intelligible à cause des changemens arrivés à notre langue & à nos usages. […] François de Rabutin a raconté des événemens arrivés à peu près vers le même tems dans ses Commentaires sur les dernieres guerres de la Gaule Belgique, depuis 1551. […] Recueil de choses mémorables arrivées sous la Ligue, depuis 1585. […] Il parut en 1734. en cinq volumes in-12. une Histoire des Rois de Pologne & des révolutions arrivées dans ce Royaume depuis le commencement de la Monarchie jusqu’à présent. […] On convient généralement que Mariana prend de trop longs détours pour arriver à son but.

1633. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Maximin arrive lui-même et lui dit « que si elle continue à repousser sa flamme il la fera périr dans d’autres flammes711. » Là-dessus elle le tutoie, le brave, l’appelle esclave et s’en va. […] Les scènes de Lulli n’y manquent pas : Alméria, comme Armide, arrive pour tuer Cortez endormi, et tout d’un coup se prend d’amour pour lui. […] Ne manque pas d’arriver le premier ; presse-toi. […] L’esprit, tendu par le rhythme, s’étudie davantage, et arrive à la noblesse par la réflexion. […] Burns disait que dans son village il était arrivé, au moyen du raisonnement et des livres, à se figurer à peu près exactement tout ce qu’il avait vu plus tard dans les salons, tout, sauf une femme du grand monde.

1634. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Comme les chrétiens de l’Apocalypse, il fixe le moment : cela arrivera à Pâques ou pour la fête de la conversion de saint Paul. […] Les évêques distribuent des bénéfices à leurs enfants encore tout jeunes ; « le saint père prieur de Maiden Bradley n’en avait que six, dont une fille déjà mariée sur les biens du monastère. » — … Dans les couvents « les moines boivent après la collation jusqu’à dix heures ou midi, et viennent à matines, ivres… Ils jouent aux cartes, aux dés… Quelques-uns n’arrivent à matines que quand le jour baisse, et encore seulement par crainte des peines corporelles. » Les visiteurs royaux trouvaient des concubines dans les appartements secrets des abbés. […] Ils se sont enrichis et accrus extraordinairement en quatre-vingts ans, comme il arrive toujours aux gens qui travaillent, vivent honnêtement et se tiennent debout à travers la vie, soutenus par un grand ressort intérieur. […] —  Et je vis dans mon rêve que ces deux hommes arrivaient à la porte. […] Il la franchit, et arrive dans la ville de la Vanité, foire immense de trafics, de dissimulations et de comédies, où il passe les yeux baissés sans vouloir prendre part aux fêtes ni aux mensonges.

1635. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Fontenelle a dit de lui-même qu’il ne lui étoit jamais arrivé de jetter le moindre ridicule sur la plus petite vertu. […] Non ; le tems de la révolution est arrivé, elle est commencée depuis quelque tems dans tous les bons esprits ; & un second théâtre la décideroit d’une façon éclatante & victorieuse. […] Dès qu’un peuple est arrivé au point d’avoir goûté les Sciences & les Arts, il faut qu’il les pousse au plus haut degré de perfection, s’il ne veut pas augmenter ses maux. […] C’est ce qui arrive ; le Public casse le plus souvent les jugemens des Gens de Lettres, les laisse déclamer, & s’attache à ce qui lui fait plaisir. […] Je n’aime point ces hommes hardis au cabinet, intrépides avec la plume ; mous, pleureurs & tremblans, quand le jour du courage est arrivé.

1636. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Riposte à Taxile Delord » pp. 401-403

Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.

1637. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

Il épouse Charlotte secrètement (juin 1808), arrive avec elle en Suisse, près Coppet, à Sécheron, et envoie mander Mme de Staël sans lui dire pourquoi.

1638. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

Rome et Athènes, parties de l’état de nature pour arriver au dernier degré de civilisation, parcourent l’échelle entière des vertus et des vices, de l’ignorance et des arts.

1639. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

Je ne pense pas qu’il soit encore temps, pour la Russie, de susciter cette espèce d’émulation parmi les grands ; s’il arrivait qu’elle les gagnât, peut-être faudrait-il l’arrêter.

1640. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 7, que la tragedie nous affecte plus que la comedie à cause de la nature des sujets que la tragedie traite » pp. 57-61

Au contraire la tragedie répresente des heros à qui notre situation ne nous permet gueres de vouloir ressembler, et ses leçons et ses exemples roulent sur des évenemens si peu semblables à ceux qui nous peuvent arriver, que les applications que nous en voudrions faire seroient toujours bien vagues et bien imparfaites.

1641. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Lorsque l’abbé Paysant arriva rue de Richelieu, il y trouva Molière mort entre les bras d’un gentilhomme, M.  […] La lumière arrive là à travers trois fenêtres excessivement larges et dont la maçonnerie est intacte. […] Il arrive, tout souriant, pour épouser la femme qu’on lui a promise. […] Nous avons vu Molière arriver à Paris et s’y fixer. […] Émile Campardon, archiviste aux Archives nationales, le récit des désordres arrivés à la Comédie du Palais-Royal, le 13 janvier 1673, pendant une représentation de Psyché.

1642. (1925) Proses datées

Ces lettres arrivaient toujours, prétendait Mallarmé, et étaient une preuve évidente du sens poétique des facteurs. […] Il arrive que ce silence et cet oubli deviennent définitifs et il y a des mémoires littéraires qui s’effacent à jamais. […] Quand nous y arrivons, le vieux gardien de l’enclos funèbre somnole, accablé de chaleur. […] C’est lui qui succédera au vieillard, ce qui arrivera bientôt, car ce dernier est très âgé. […] Vous vous y trouviez si bien que vous n’aviez aucune hâte d’arriver.

1643. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Ils usent aussi bien des leurs que nous usons mal des nôtres ; d’où il arrive que nous sommes tous corrompus. […] Il n’y aura que l’envie, qui souffrait lorsqu’elle la vit arriver, qui pourra sourire quand elle la verra s’en aller. […] Cependant à quels dangers l’homme ne s’exposet-il pas, à quels travaux ne se résout-il pas pour arriver à d’assez frivoles jouissances ! […] S’il m’arrive d’obtenir le suffrage d’un homme honnête et éclairé tel que M.  […] Quand il arrive à un censeur de cette espèce de défendre un Suilius, c’est peut-être sa cause qu’il plaide.

1644. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Sandeau et sa femme, à ma grande joie, sont arrivés peu de moments après moi et m’ont tiré de mon isolement. […] Il était, malgré son romantisme idéaliste, trop clairvoyant pour ne point soupçonner ce qui allait arriver. […] L’Empereur est enfin arrivé avec le prince et on a passé dans la galerie. […] Il voulait arriver au pouvoir par une conversion opportune. […] Quelle joie, lorsqu’on peut arriver, avec la cargaison, à la petite auberge de Zitzarry.

1645. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Et c’est à ce moment aussi que les « voix de la Terre » commencent enfin d’arriver jusqu’à lui. […] À cet égard même, on l’a trop enrichie, selon nous, et, comme il arrive encore assez souvent, alourdie, en l’enrichissant. […] Qu’importe le chemin, si l’on arrive au but ? […] C’est ce qui était arrivé à M.  […] Le moins qui puisse arriver à un drame dont tous les personnages nous seraient diversement mais également antipathiques, c’est de nous ennuyer ; c’est ce qui est arrivé à Germinie Lacerteux ; et c’est ce qui arrivera sans doute à toutes les pièces qu’un naturaliste s’avisera de concevoir ou d’exécuter sur le même modèle.

1646. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Puis on arrivait à une route ; et il y avait un endroit qui était l’Écho. […] Sermoise arrive ; Sermoise, un prêtre, mais furieux. […] Des femmes gauloises, des soldats fugitifs arrivent, réclamant les foyers, les terres, les labours. […] Et puis elle arrive à la tranquillité, plus ou moins vite. […] Ce fut un soir, et même une nuit, qu’elle arriva dans la chambre de ce jeune homme.

1647. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 218-221

Après tant de témoignages de constante attention, on ne saurait dire assurément que je l’aie négligé : je crains cependant de n’être pas tout à fait arrivé, à son sujet, au niveau des exigences de quelques-uns, — et je ne parle pas seulement de sa famille, mais des admirateurs enthousiastes qu’il n’a cessé de recruter dans les générations survenantes.

1648. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

Et même dans de moindres élans, dans des notes plus simples, si elles sont vives, mélodieuses et sincères, il nous arrive d’hésiter.

1649. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

On sait qu’il fut, avec Maurice Maeterlinck, le trouveur de cette sorte de drame singulier, bizarre si l’on veut, mais mental, mais intelligent, de ces marches d’aveugles à travers des forêts tragiques, ces arrivées lentes ou brusques, inéluctables toujours, de la mort, qui forment un des titres du symbolisme, un de ses apports les plus incontestés.

1650. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Archiloque, et Lycambe. » pp. 7-11

Un jeune homme, arrivé de Languedoc, trouva le coup de la mort dans une critique vive que lui fit l’Etoile d’une tragédie qu’il avoit apportée de sa province, & qu’il croyoit un chef-d’œuvre.

1651. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere » pp. 347-350

Il arrive même que lorsque nous apprenons une langue étrangere après que nous sommes parvenus à un certain âge, nous ne rapportions point immediatement à leur idée les mots de cette langue étrangere, mais bien aux mots de notre langue naturelle, qui sont associés avec ces idées là.

1652. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Il arriva qu’un jour une vieille qui cherchait des champignons en bordure du lougan entendit Dêdé chanter.

1653. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

Parmi les artistes qui, sous toute forme et dans toute œuvre, arrivent à ce degré de profondeur et d’intensité qui est plus que la vie et qui en constitue l’idéal, il y a ceux qui ont tiré à eux toute cette magnifique couverture du nom de poètes et qui l’ont gardé pour eux seuls.

1654. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Elle n’était consumée que du désir d’être heureuse et glorieuse ici-bas, et d’arriver à une haute alliance. […] J’arrive maintenant à mon personnage, qui est digne de quelque chose de mieux qu’un bref éloge et un vague souvenir. […] — Soyez certain, dit-il encore à propos de quelques manèges qu’il voit se pratiquer autour de lui, que cela ne me fera pas prendre un moment d’humeur ; mais je vous avoue que je voudrais que mon caractère pût se prêter à un peu de hauteur, qui, quand elle sera jointe avec de la sagesse et de la raison, fera toujours, je crois, un bon effet ici ; je sens que cette qualité me manque, mais je ne chercherai pourtant pas à affecter de l’avoir, parce que, ne l’ayant pas intérieurement, il serait impossible que je l’affectasse si bien que le naturel ne me trahît souvent ; et je pense, pour cette raison, qu’il ne faut jamais se proposer un système de conduite qui ne s’accorde pas avec le caractère qu’on a ; car, celui-ci venant à démentir le système comme il arrive toujours en ce cas, la conduite d’un homme ne paraît plus qu’une bigarrure tissu d’inégalités, ce qui est, je crois, fort préjudiciable à la réputation, et par conséquent aux affaires. […] Il ne faut pas prendre au pied de la lettre le pamphlet de Voltaire qui dit : « L’ambassade d’un duc et pair et d’un poète semblait devoir flatter la vanité et le goût de Frédéric ; il se moqua du roi de France, et signa son traité avec l’Angleterre le jour même que l’ambassadeur arriva à Berlin ; joua très poliment le duc et pair, et fit une épigramme contre le poète. » Frédéric était moins leste et persifleur que ne le fait ici Voltaire.

1655. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Quand un nombre suffisant d’hommes et d’esprits sont arrivés à penser sur un point donné d’une certaine manière ; quand le groupe est devenu assez nombreux, assez considérable, bon gré, mal gré, on compte avec lui, on le reconnaît, on le respecte, ne pouvant l’exterminer, ni l’écraser, ni le proscrire, comme on faisait autrefois. […] Et il en sera toujours ainsi ; toujours il en arrivera de même à tout nouvel assaut de l’intolérance : elle a pour effet immanquable de créer et d’accroître des popularités qui deviennent des puissances. […] Tantôt, au sein de l’institut, au seuil de l’Académie française, si un savant modeste, profond, exercé, un honnête homme modèle, déjà membre d’une autre classe de l’Institut, se présente, c’est un pétulant adversaire, un prélat zélé et plus que zélé (je voudrais rendre ma pensée en évitant toute qualification blessante), qui le dénonce aux pères de famille, qui le dénonce aux confrères eux-mêmes déjà prêts à l’élire, et par des considérations tout à fait extra-académiques qui ne laissent pas d’avoir action sur les timides et tes tièdes, l’écarte, l’exclut et l’empêche d’arriver. […] dit Candide, il y a bien de la différence, car le libre arbitre… En raisonnant ainsi, ils arrivèrent à Bordeaux.

1656. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Qu’arriverait-il de l’empire ottoman ? Qu’arriverait-il de l’Europe ? […] Qu’arrivera-t-il ? […] Je défie le logicien diplomate le plus intrépide d’arriver pour la France à un autre résultat d’une monarchie unitaire italienne suscitée par l’Angleterre et réalisée dans la maison de Savoie.

1657. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Quand un étranger arrive le soir, c’est là qu’on va chercher le maître, et qu’on le trouve, à la lueur d’une lampe qui s’use, attablé, la plume à la main, devant un texte grec ou latin, anglais ou italien, qu’il quitte avec joie pour accueillir un ami, sûr de retrouver son texte et sa pensée à la même place le lendemain ! […] XXIII Autant qu’il nous en souvient, car nous écrivons ceci sans document daté sous les yeux, et seulement de mémoire, dans la solitude d’une campagne isolée, M. de Marcellus quitta Londres, peu de temps après que M. de Polignac y fut arrivé, comblé des marques de satisfaction du roi. […] Après quelques minutes d’une ascension pénible, j’arrivai près de la maison de Cid Milady (seigneur Milady). […] Elle me prophétisa ce qui m’est arrivé par hasard, un rôle grave dans une courte pièce, à grand mouvement. — Vous reviendrez après en Orient mourir où je vis, me dit-elle.

1658. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

C’est dans ce costume, que sa barbe négligée et son teint hâlé par le soleil rendaient plus complet et plus vraisemblable, qu’il arriva enfin quelques jours après à la porte de sa sœur. […] Je vais à Verceil, lui répondis-je, mais je voudrais n’y pas arriver trop tard. […] Après avoir marché environ cinq cents pas, nous arrivâmes au bord de la rivière la Sezia ; elle s’élançait avec la rapidité d’une flèche décochée par un Parthe ; elle avait tellement grossi qu’elle submergeait ses bords. […] Tandis que nous étions ainsi à converser vint un jeune homme, moins âgé que l’autre, mais non moins beau, qui nous dit que son père était rentré, et, en effet, il arriva aussitôt suivi d’un valet à pied et d’un autre à cheval.

1659. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Il y eut en ce temps-là, sinon un homme de génie, du moins un esprit heureux qui a tracé quelques ébauches de caractères finement observés, et, comme il arrive, trouvé une langue toute formée pour exprimer ces premiers traits de la vérité dramatique. […] « S’il est vrai, dit-il dans la préface de Don Sanche, que la crainte ne s’excite en nous par la représentation de la tragédie que quand nous voyons souffrir nos semblables, et que leurs infortunes nous en font appréhender de pareilles, n’est-il pas vrai aussi qu’elle pourrait être excitée plus fortement en nous par la vue des malheurs arrivés aux personnes de notre condition, à qui nous ressemblons tout à fait, que par l’image de ceux qui font trébucher de leurs trônes les grands monarques, avec qui nous n’avons aucun rapport qu’autant que nous sommes susceptibles des passions qui les ont jetés dans ce précipice, ce qui ne se rencontre pas toujours ?  […] Corneille en avait si bien fait voir les caractères et comme l’essence, que, même en la perfectionnant d’après ses exemples, on ne pouvait guère arriver qu’à la gloire de l’égaler. […] Ainsi, au prologue de la tragédie antique il substitue le premier acte de la tragédie moderne, et il pose cette règle, « que le premier acte doit contenir les semences de tout ce qui doit arriver, tant pour l’action principale que pour les épisodiques ; en sorte qu’il n’entre aucun acteur dans les actes suivants qui ne soit connu par ce premier, ou du moins appelé par quelqu’un qui y aura été introduit. » Le prologue de la tragédie antique, tel qu’Aristote le caractérise, est un artifice dramatique dont la grossièreté ne peut pas être dissimulée par le mérite des paroles : il nous avertit que nous allons assister à un mensonge.

1660. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Je l’avoue, je me sens parfois humilié qu’il m’ait fallu cinq ou six ans de recherches ardentes, l’hébreu, les langues sémitiques, Gesenius, Ewald, pour arriver juste au résultat que ce petit drôle atteint tout d’abord. […] Mais Lamennais échangea une foi pour une autre ; il n’arriva que dans sa vieillesse à la critique et à la froideur d’esprit, tandis que le travail qui me détacha du christianisme me rendit du même coup impropre à tout enthousiasme pratique. […] Plus tard, la liberté de penser arriva également jusqu’à moi par les Solvuntur objecta des Théologies. […] Quand j’arrivai à Saint-Nicolas, il fut ma plus grande admiration.

1661. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Blauwaert (Frédéric de Telramund) se tire fort bien de son rôle : sa voix est mordante, excellemment timbrée, et les paroles arrivent toutes au spectateur, encore que la prononciation laisse un peu à désirer. […] Le lendemain du concert, j’arrivai à la classe dans un état d’exaltation qui déplut fort à mon professeur. […] Quoi qu’il arrive je persévérerai dans ma conviction que Lohengrin n’a pas un Parisien pour auteur. […] Lamoureux et Plunkett prient instamment leurs invités d’arriver à l’heure exacte, afin que la répétition ne soit pas troublée.

/ 2911