La ressemblance du Lévrier et du Cheval de course est à peine plus étrange que les analogies établies par quelques auteurs entre des animaux très distincts. […] De même, les embryons d’animaux d’espèces distinctes, mais de même classe, sont souvent presque semblables. […] Comment se fait-il enfin que parfois l’embryon paraisse avoir une organisation plus élevée que l’animal adulte qu’il doit finalement produire ? […] Nous avons vu que telle est la loi de développement chez des groupes entiers d’animaux, tels que les Céphalopodes et les Araignées. […] Car l’embryon, c’est l’animal dans un état moins modifié, et, par cela même, il nous révèle la structure de ses anciens progéniteurs.
Le plan de l’Histoire des animaux, dit M. […] Il ne considère point chacun de ces animaux ou séparément ou dans des classes dans lesquelles il les a rangés ; le règne animal entier n’est pour lui qu’un point unique : c’est l’animal en général dont il fait l’histoire, et s’il rapporte telle observation particulière à tel ou tel animal, ce n’est que, ou pour servir de preuve à une proposition générale qu’il a avancée, ou pour justifier une exception dont il avertit. […] On connaît par la lecture des sept premiers livres comment le corps de l’animal existe et comment il se multiplie ; les deux derniers apprennent comment l’animal vit et comment il se conserve. […] L’Histoire des animaux fut ravivée par un bénédictin du Brabant, Thomas de Cantimpré. […] Le premier livre de l’Histoire des animaux commence par une belle et savante anatomie de l’homme, destiné à servir de type à la construction des animaux inférieurs à l’homme.
Domestiqués, les animaux ont souvent plusieurs saisons. […] On objectera à cela que le mouton est un animal sans génie. […] L’animal le plus intelligent reste un animal, et l’homme le plus primitif invente le feu, la flèche, le canot. […] L’ami des bêtes n’aime pas qu’on fasse du mal aux animaux. […] J’estime les animaux.
Swift ou Lucien, voulant mettre les hommes au-dessous des animaux, ne s’y seraient pas mieux pris. Cela est plaisant dans une pièce où l’auteur veut établir que les animaux sont des machines. […] Cependant, quel rapport y a-t-il, à cet égard, entre les animaux et les hommes ? […] Nul animal ne peut mal faire, soit qu’il dévore un être d’une espèce plus faible que la sienne, ou un être de la sienne même. […] Que peuvent donc avoir de commun les mœurs de l’homme et les habitudes des animaux ?
Voici un animal, un chien, un homme, un corbeau, une carpe ; quelle est son essence ou sa cause ? […] « Troisième vérification : considérez la métamorphose d’un animal. […] Il y a cent exemples semblables ; il y en a cent mille, puisque, dans sa mère ou hors sa mère, chaque animal subit des métamorphoses. […] L’animal, c’est-à-dire le type, forme fixe et limitée, durable de génération en génération. […] On déduira de lui tous les faits qui composent l’animal adulte.
On a tenté à cet égard beaucoup moins d’expériences sur les animaux que sur les plantes. […] Il est douteux qu’on connaisse aucun exemple bien authentique d’un animal hybride parfaitement fécond. […] En fait, c’est là l’obstacle principal à la domestication des animaux. […] Chez les animaux, il est non moins certain qu’une variété a souvent la même prépondérance sur une autre variété. […] Ces diverses règles paraissent être également applicables aux animaux.
Les animaux au décès d’un lion. […] Les animaux restent sans roi. […] De par le roi des animaux, ………….. […] Ce petit animal T’en avait-il fait davantage ? […] Chez l’animal qu’on appelle homme, On la reçut à bras ouverts.
» elle se tourne vers sa mère, — de même pour son père. — Je n’oserais affirmer que ces trois actions dépassent l’intelligence animale. […] Il n’a pas encore dépassé ni même atteint les limites de l’intelligence animale. […] Car, de même qu’il y a deux langues, l’une émotionnelle, commune à l’homme et aux animaux, l’autre rationnelle, particulière à l’homme, de même il y a deux modes de connaissance, l’un intuitif, commun à l’homme et aux animaux, l’autre conceptuel et particulier à l’homme. […] L’érudit : commence et finit par ces types phonétiques ; s’il les méconnaît, ou s’il veut ramener les mots aux cris des animaux ou aux interjections humaines, c’est à ses propres risques. […] Par conséquent, ce qui distingue l’homme des animaux, c’est que, débutant comme les animaux par des interjections et des imitations, il arrive aux racines où les animaux n’arrivent pas.
C’est l’opposition que crée visiblement en chacun de nous la dualité de l’homme, animal social, et de l’homme, individu égoïste. […] Mais, d’une manière générale, l’harmonie de la vie individuelle et de la vie sociale paraît à peu près faite chez l’animal. […] On a souvent remarqué que l’animal aime et recherche naturellement ce qui lui est utile ou nécessaire. […] Les instincts de l’animal, soumis à de semblables causes d’erreur, se montrent insuffisants aussi. L’animal se laisser aller à l’alcoolisme quand l’homme lui en donne l’occasion.
Avec quelle tristesse a-t-il décrit la mort des animaux ! […] C’est par des qualités humaines qu’elle peint les animaux. […] Nul animal n’est plus propre que le renard au rôle de courtisan. […] Si vous insistez trop longtemps, comme font les Indiens, les conteurs du moyen âge, Chaucer, Dryden, l’animal efface l’homme, ou l’homme efface l’animal. […] Ses animaux si bien posés restent empaillés sous leurs vernis.
L’homme est un animal de génie. […] L’homme est un animal inventeur. […] Il y a des animaux très intelligents ; il y a sans doute des animaux de génie. […] Il sent la douleur comme la sent un animal. […] La machine animale est un formidable laboratoire.
Il y a plus de différences entre le crâne et la face chez l’homme, que chez tout autre animal, et chez l’Européen que chez le sauvage130. […] Cela arrive même pour les animaux domestiques. […] 4° La plus importante différence, c’est que dans le corps animal il n’y a qu’un tissu doué de sentiment (tissu nerveux), et que dans la société tous les membres en sont doués. […] Là où la civilisation en est au début, il y a quelques grossiers chemins tracés par l’usage, semblables à ces lacunes qui, chez les animaux inférieurs, servent à la distribution des fluides nutritifs. […] On a dû remarquer de bonne heure que quand deux hommes, deux animaux, deux objets quelconques sont près l’un de l’autre, l’inégalité devient plus visible.
Les animaux dans les contes. […] Personnages animaux des fables. […] Les animaux des contes sont, soit des génies travestis, soit de véritables animaux-génies. […] Le caractère fixé pour chaque animal dans la littérature « fablesque » est purement conventionnel. […] Le lion n’est pas toujours pour eux le roi des animaux et l’éléphant leur paraît plus souvent digne de ce titre d’honneur.
Helvétius va jusqu’à expliquer par la conformation de la main la supériorité de l’homme sur l’animal, fait que d’autres attribuent à l’organe vocal ou à un ensemble d’organes plus parfaits chez l’homme que chez les animaux. […] Bichat rapporte toutes les fonctions de l’intelligence à la vie animale et toutes les passions à la vie organique. […] C’est pour cela que la physiologie actuelle ne prend pas pour sujets de ses expériences les animaux de l’ordre le plus élevé, tout en se gardant de descendre jusqu’à des animaux dont la vie psychologique n’a presque rien de commun avec celle de l’homme. […] Si, au contraire, l’activité de l’animal se développe du centre aux extrémités, la fonction de chaque organe reste la même. […] Vulpian, il n’y a entre l’homme et les animaux supérieurs que des différences de degré.
Or, à mesure que nous descendons le long de la série animale, nous trouvons une séparation de moins en moins nette entre les fonctions de la moelle et celles du cerveau. […] Je crois que tous les êtres vivants, plantes et animaux, la possèdent en droit ; mais beaucoup d’entre eux y renoncent en fait, — bien des animaux d’abord, surtout parmi ceux qui vivent en parasites sur d’autres organismes et qui n’ont pas besoin de se déplacer pour trouver leur nourriture, puis la plupart des végétaux : ceux-ci ne sont-ils pas, comme on l’a dit, parasites de la terre ? […] La première marque en gros la direction du monde animal (je dis « en gros », parce que bien des espèces animales renoncent au mouvement, et par là sans doute à la conscience) ; la seconde représente en gros celle des végétaux (je dis encore une fois « en gros », car la mobilité, et probablement aussi la conscience, peuvent se réveiller à l’occasion chez la plante). […] Cette énergie a été lentement, graduellement, empruntée au soleil par les plantes ; et l’animal qui se nourrit d’une plante, ou d’un animal qui s’est nourri d’une Plante, ou d’un animal qui s’est nourri d’un animal qui s’est nourri d’une plante, etc., fait simplement passer dans son corps un explosif que la vie a fabriqué en emmagasinant de l’énergie solaire. […] A mesure que végétaux et animaux se différenciaient, la vie se scindait en deux règnes, séparant ainsi l’une de l’autre les deux fonctions primitivement réunies.
Quand il parle des animaux, c’est toujours des animaux plus ou moins analogues à l’homme, des animaux vertébrés d’un ordre supérieur. […] Il imagine un homme tout neuf et sans notions aucunes, dans une campagne où les animaux, les oiseaux, les poissons, les plantes, les pierres se présentent successivement à ses yeux. […] Arrivé à cette première grande division, animal, végétal et minéral, il en viendra à distinguer dans le règne animal les animaux qui vivent sur la terre d’avec ceux qui demeurent dans l’eau ou ceux qui s’élèvent dans l’air : Ensuite mettons-nous à la place de cet homme, continue Buffon, ou supposons qu’il ait acquis autant de connaissance et qu’il ait autant d’expérience que nous en avons, il viendra à juger des objets de l’histoire naturelle par les rapports qu’ils auront avec lui ; ceux qui lui seront les plus nécessaires, les plus utiles, tiendront le premier rang ; par exemple, il donnera la préférence dans l’ordre des animaux au cheval, au chien, au bœuf, etc. […] Fidèle à la méthode qu’il avait annoncée, Buffon y donnait l’histoire des principaux animaux domestiques, le cheval, l’âne, le bœuf, et il la faisait précéder par un admirable Discours sur la nature des animaux comparée avec celle de l’homme. […] Buffon ne voudrait pas réduire l’homme au bonheur stupide des animaux, mais il voudrait l’élever par la raison à un état de félicité supérieure.
Peut-être que la vitesse plus grande avec laquelle se modifient les animaux terrestres, et en général les animaux très élevés dans l’échelle de la nature, en comparaison des animaux aquatiques et des organismes inférieurs, peut s’expliquer par les relations plus complexes des êtres supérieurs avec leurs conditions de vie organiques ou inorganiques, ainsi que nous l’avons déjà fait observer dans un chapitre précédent141. […] Agassiz insiste fortement sur ce que les animaux anciens ressemblent jusqu’à un certain point à l’embryon des animaux de la même classe ; de sorte que la succession géologique des formes éteintes est en quelque degré parallèle au développement embryogénique des formes récentes. […] L’embryon demeure ainsi comme une sorte de portrait, conservé par la nature, de l’état ancien et moins modifié de chaque animal. […] On connaît des faits analogues dans la distribution des animaux marins. […] Si l’on pouvait arriver un jour à prouver que les anciens animaux ressemblent, jusqu’à un certain point, à l’embryon des animaux vivants de la même classe, le fait n’aurait rien d’inexplicable.
Nous n’avons à nous occuper ici que de la diversité des instincts et autres facultés psychiques des animaux dans la même classe. […] Un acte que nous ne pourrions accomplir qu’à l’aide de la réflexion et de l’habitude, lorsqu’il est accompli par un animal, surtout par un animal très jeune et sans aucune expérience, ou lorsqu’il est accompli de la même manière par beaucoup d’individus sans qu’ils semblent en prévoir le but, est en général regardé comme instinctif. […] Une petite dose de jugement ou de raison, ainsi que l’exprime Pierre Huber, entre souvent en jeu, même chez les animaux placés très bas dans l’échelle de la nature. […] Nul ne contestera que les instincts ne soient de la plus haute importance pour chaque animal. […] De sorte que plus les animaux s’élèvent dans l’échelle des intelligences, moins cette progression est rapide.
Je pourrais citer encore, dans ce genre-là, Un Animal dans la lune, l’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits et l’Horoscope. […] Cela, avec des métaphores d’une sûreté étonnante, avec un parallélisme de métaphores et d’images entre la montre et l’animal, entre les roues de la montre et les ressorts qui, selon les cartésiens, agissent et meuvent l’animal. […] Je vous ai fait remarquer en passant cette invraisemblance des fables de La Fontaine sur certains caractères d’animaux et surtout sur certaines associations d’animaux : le lion associé avec la génisse, avec la brebis et avec la chèvre pour aller à la chasse d’un cerf, et puis l’Aigle et l’Escarbot, etc. […] Ses deux originalités essentielles, c’est le sentiment de la nature et l’amour des animaux. […] Et puis, La Fontaine a eu ce grand amour pour les animaux qui était, lui, tout à fait une excentricité, une nouveauté, une originalité déconcertante à l’époque de La Fontaine.
Flourens, on peut enlever à un animal, soit par devant, soit par derrière, soit par côté, soit par en haut, une portion assez étendue de son cerveau sans qu’il perde aucune de ses facultés. […] Leuret, par exemple, fait observer qu’à mesure que l’on descend de l’homme aux animaux inférieurs, ce ne sont pas les parties antérieures du cerveau qui viennent à manquer, ce sont les postérieures, celles-là précisément où Gall localise les facultés animales. […] Lélut a trouvé cette saillie sur un grand nombre de crânes de voleurs, et, parmi les animaux, indifféremment chez le mâle et la femelle. […] Les lobes olfactifs, qui manquent chez l’homme, mais qui existent chez les animaux, sont liés au sens de l’odorat. […] Or, de la prédominance de tel ou tel système sensitif peuvent résulter évidemment de grandes différences dans les instincts et les habitudes de l’animal.
Monsieur Juliart, vous croyez donc que pour être un paysagiste, il ne s’agit que de jetter çà et là des arbres, faire une terrasse, élever une montagne, assembler des eaux, en interrompre le cours par quelques pierres brutes, étendre une campagne le plus que vous pourrez, l’éclairer de la lumière du soleil et de la lune, dessiner un pâtre, et autour de ce pâtre quelques animaux ? Et vous ne songez pas que ces arbres doivent être touchés fortement, qu’il y a une certaine poésie à les imaginer selon la nature du sujet, sveltes et élégans, ou brisés, rompus, gercés, caducs, hideux ; qu’ici pressés et touffus, il faut que la masse en soit grande et belle ; que là rares et séparés, il faut que l’air et la lumière circulent entre leurs branches et leurs troncs ; que cette terrasse veut être chaudement peinte ; que ces eaux imitant la limpidité des eaux naturelles, doivent me montrer comme dans une glace l’image affaiblie de la scène environnante ; que la lumière doit trembler à leur surface ; qu’elles doivent écumer et blanchir à la rencontre des obstacles ; qu’il faut savoir rendre cette écume ; donner aux montagnes un aspect imposant ; les entr’ouvrir, en suspendre la cime ruineuse au-dessus de ma tête, y creuser des cavernes, les dépouiller dans cet endroit, dans cet autre les revêtir de mousse, hérisser leur sommet d’arbustes, y pratiquer des inégalités poétiques ; me rappeller par elles les ravages du temps, l’instabilité des choses, et la vétusté du monde ; que l’effet de vos lumières doit être piquant ; que les campagnes non bornées doivent, en se dégradant, s’étendre jusqu’où l’horizon confine avec le ciel, et l’horizon s’enfoncer à une distance infinie ; que les campagnes bornées ont aussi leur magie ; que les ruines doivent être solennelles, les fabriques déceler une imagination pittoresque et féconde ; les figures intéresser, les animaux être vrais ; et que chacune de ces choses n’est rien, si l’ensemble n’est enchanteur ; si composé de plusieurs sites épars et charmans dans la nature, il ne m’offre une vue romanesque telle qu’il y en a peut-être une possible sur la terre. Vous ne savez pas qu’un paysage est plat ou sublime ; qu’un paysage où l’intelligence de la lumière n’est pas supérieure est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage faible de couleur, et par conséquent sans effet, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage qui ne dit rien à mon âme, qui n’est pas dans les détails de la plus grande force, d’une vérité surprenante, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage où les animaux et les autres figures sont maltraités, est un très-mauvais tableau, si le reste poussé au plus haut degré de perfection, ne rachète ces défauts ; qu’il faut y avoir égard pour la lumière, la couleur, les objets, les ciels, au moment du jour, au temps de la saison ; qu’il faut s’entendre à peindre des ciels, à charger ces ciels de nuages tantôt épais, tantôt légers ; à couvrir l’atmosphère de brouillards, à y perdre les objets, à teindre sa masse de la lumière du soleil ; à rendre tous les incidens de la nature, toutes les scènes champêtres, à susciter un orage, à inonder une campagne, à déraciner les arbres, à montrer la chaumière, le troupeau, et le berger entraînés par les eaux ; à imaginer les scènes de commisération analogues à ce ravage ; à montrer les pertes, les périls, les secours sous des formes intéressantes et pathétiques. […] Si vous aimez mieux des incidens plus simples, plus communs et moins grands, envoyez le bûcheron à la forêt, embusquez le chasseur, ramenez les animaux sauvages des campagnes vers leurs demeures, arrêtez-les à l’entrée de la forêt, qu’ils retournent la tête vers les champs dont l’approche du jour les chasse à regret ; conduisez à la ville le paysan avec son cheval chargé de denrées, faites tomber l’animal surchargé, occupez autour le paysan et sa femme à le relever.
En fait, chez les animaux inférieurs, l’étonnement n’est guère que de l’effroi, c’est-à-dire de l’aversion. […] Les animaux, qui résistent moins que l’homme à leurs passions de race, les expriment fidèlement dans leurs organes et leurs attitudes. […] La nature humaine, dit Maudsley, contient et renferme la nature animale ; le cerveau d’une brute habite dans le cerveau humain, et chez quelques personnes les traits du visage trahissent l’espèce à laquelle appartient l’animal intérieur. […] Les pleurs sont rares chez les animaux ; cependant ils s’y produisent parfois. […] Pourquoi, dans la terreur, les poils ou plumes des animaux se hérissent-ils ainsi ?
Ce qu’il a eu, c’est l’amour des petits et des humbles, et ce qu’il a eu encore, c’est l’amour des animaux, par suite, je crois, de son amour pour les petits et les humbles. […] Je pourrais vous parler encore du Bûcheron et Mercure, de la Mort et le Bûcheron, des Animaux malades de la peste, du Paysan du Danube surtout. […] Je vous ferai remarquer que toute cette fable les Animaux malades de la peste, c’est, non pas la glorification de l’âne, car le pauvre animal y joue encore un rôle un peu sot ; il est trop candide, il est trop innocent ; l’innocence consiste souvent à se trouver coupable, et c’est précisément le cas de notre pauvre animal ; mais c’est la vérité que la sympathie du lecteur se porte tout entière sur ce pauvre animal opprimé. […] Mais le véritable plaidoyer pour les animaux opprimés par l’homme, pour les animaux souffrant de la domination souvent rigoureuse, quelquefois injuste, de l’homme, ce plaidoyer, c’est la fable intitulée, la merveilleuse fable intitulée : l’Homme et la Couleuvre. […] Les animaux pourraient nous apprendre que nous sommes insensés, que nous sommes le seul animal sur la terre qui devienne fou.
Chez les animaux les plus primitifs, rien n’indique qu’il y eût des organes de sensation fonctionnant ainsi en avance sur le plaisir et la douleur. Ces organes se sont formés peu à peu parce qu’il est utile à l’animal d’être averti avant d’être blessé : il en est résulté un avantage sur les animaux doués de systèmes d’avertissement moins rapides. […] Bref, le sentir est intimement associé au côté volontaire ou, comme on dit, animal de notre organisation, par opposition au côté automatique et végétatif. […] Ajoutons que la peine et le plaisir apparaissent sous des formes de plus en plus nettes chez les animaux, à mesure que leur organisation même se perfectionne. […] « Tel traumatisme qui serait pour l’homme une douleur intolérable est à peine une gêne pour certains animaux. » Des papillons cloués sur le liège vivent plus de deux jours.
Il est vrai que les animaux ne tiennent point au sol de la terre comme les arbres et comme les plantes ; mais d’autant que c’est l’air qui fait vivre les animaux, et que c’est la terre qui les nourrit, leurs qualitez ne sont gueres moins dépendantes des lieux où ils sont élevez, que les qualitez des arbres et des plantes sont dépendantes du païs où ils croissent. […] Ainsi que les hommes, les animaux prennent une taille et une conformation differentes, suivant le païs où ils sont nez et où ils deviennent grands. […] Il est des païs où le cheval est communément un animal doux qui se laisse conduire à des enfans. En d’autres païs, comme dans le roïaume de Naples, il est presque un animal féroce duquel il faut se garder avec attention. […] Enfin la plûpart des animaux n’engendrent plus dès qu’ils sont transportez sous un climat trop different du leur.
Le langage des animaux devenu intelligible grâce a un aliment-talisman. — Cf. […] Les petits animaux transformés en chevaux. […] La transformation d’êtres humains en animaux inconnus jusqu’alors et, par suite, l’origine de cette nouvelle espèce d’animaux — L’explication de particularités physiques d’autres espèces. […] Le musicien qui attire les animaux par lecharme de son instrument. […] Un animal de brousse ou un guinné se changeant en femme pour assurer sa vengeance.
Mais sa seconde manière commence plus distinctement et se déclare, ce me semble, avec son second recueil, au VIIe livre qui s’ouvre par la fable des Animaux malades de la peste. […] Cette manière de l’entendre est étroite et bien peu poétique ; et si, parlant auprès des grands et des puissants, il ne retenait pas la leçon qui lui échappait sur eux, il songeait certes encore moins à flatter le peuple, ce peuple d’Athènes qu’il appelle quelque part l’« animal aux têtes frivoles ». […] D’ailleurs, ces histoires d’animaux qui parlent, qui se font des leçons, qui se moquent les uns des autres, qui sont égoïstes, railleurs, avares, sans pitié, sans amitié, plus méchants que nous, me soulevaient le cœur. […] En deux mots, Lamartine vise habituellement à l’ange, et La Fontaine, s’il semble élever les bêtes jusqu’à l’homme, n’oublie jamais non plus que l’homme n’est que le premier des animaux. […] Il avait beaucoup observé les animaux, et il s’était accoutumé à ne voir en eux qu’une sorte d’étage très développé de l’édifice humain, une sorte de démembrement varié de l’harmonie humaine dans ses parties simples.
Sensations, sentiments, instincts, intelligence, tout cela constitue un monde à part, mais qui sort de la vie animale, qui y plonge ses racines et en est comme l’efflorescence. […] « Cet ordre supérieur de correspondance dans le temps, qui est impossible aux animaux inférieurs, qui n’existe qu’à l’état vague chez les animaux supérieurs, et qui ne se trouve sous une forme précise que dans la race humaine, a fait des progrès marqués dans le cours de la civilisation. […] Mill a appelé le raisonnement du particulier au particulier », qui est propre aux enfants et aux animaux supérieurs. […] Il est universel, parce qu’il est connaissable (en employant ce mot, non dans le sens humain, mais dans un plus large) pour tout animal qui possède quelque faculté de sentir ; parce que, en général, toutes les parties du corps de chaque animal peuvent le connaître ; parce qu’il est commun à tous les organismes sensibles ; et commun, dans la plupart des cas, à toute leur surface. Il est toujours présent, en ce sens que tout animal, ou au moins tout animal terrestre, y est sujet durant toute son existence.
Très probablement l’animal ignore la superstition. […] Mais admettons même que l’animal ait l’idée de la mort. […] L’animal est sûr de lui-même. […] Considérons, en effet, un animal autre que l’homme. […] Les traits individuels d’un animal ne frappant pas l’attention, l’animal est perçu, disions-nous, comme un genre.
Ils sont habillés comme jamais des enfants ne l’ont été ; tout cela a un air de mascarade qui fait fort mal avec [l’]air de paysage et de bergerie ; et puis des chèvres, des brebis, des chiens, des animaux, qu’on ne reconnaît point. […] Mon ami Bachelier, retournez à vos fleurs et à vos animaux. Si vous différez, vous oublierez de faire des fleurs et des animaux, et vous n’apprendrez point à faire de l’histoire et des hommes. […] Les animaux sont bien, et le paysage a de la grandeur et de la noblesse ; mais l’eau qui s’échappe du pied du rocher ressemble à de la crème fouettée, à force de vouloir être écumeuse.
Une âme végétative, voilà pour les végétaux, pour les plantes ; une âme sensitive, voilà pour les animaux ; une âme raisonnable, voilà pour l’homme. […] Alors il est pris entre son idée, qui est aussi celle d’autres personnes (celle de Mme de Sévigné, par exemple, protestant avec énergie contre le machinisme des bêtes), il est pris entre cette idée que les animaux ont un esprit, que les animaux ont une âme, et cette autre idée qu’il est très dangereux que l’on croie à l’âme des bêtes. […] On trouve exactement la même constatation dans les Animaux malades de la peste. […] Il n’est pas permis, dans la société animale, et évidemment La Fontaine songe à la société humaine, il n’est pas permis d’être sot. […] Tous ces animaux qui tombent dans une disgrâce — presque tous du moins — y tombent parce qu’ils ont manqué de prévoyance, de prudence, qu’ils n’ont pas été avisés.
Nous adaptons ainsi, soit les animaux, soit les plantes, à notre propre utilité ou même à notre agrément. […] Parmi les animaux chez lesquels les sexes sont distincts, il y a le plus souvent guerre entre les mâles pour la possession des femelles. […] Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi la nature se meut pas à pas, en dotant différents animaux de la même classe de leurs différents instincts. […] Le nombre infini des espèces animales ou végétales ont-elles été créées à l’état d’œuf ou de graines ou à l’âge de parfait développement ? […] Je pense que tout le règne animal est descendu de quatre ou cinq types primitifs tout au plus et le règne végétal d’un nombre égal ou moindre.
L’animal, sa proie, l’ennemi qu’il craint, tout cela se meut : c’est le mouvement qui révèle la proie, c’est le mouvement qui révèle aussi l’ennemi. Il faut que l’animal devienne habile à discerner le mouvement et qu’il soit, à l’égard de ce qui se meut, sur un perpétuel qui-vive. […] Celui-ci a montré par de nombreux exemples que, tout le long de la série animale, le mouvement est la qualité par laquelle les animaux attirent le plus aisément l’attention d’autres animaux. Pourquoi l’animal qui a peur semble-t-il « faire le mort » ? […] Chez d’autres animaux, chaque œil est formé d’yeux encore séparés et à facettes.
Le bel animal ! […] Voyez comme les animaux s’en acquittent merveilleusement. […] L’animal idiot et l’homme idiot sont parfaitement identiques et l’homme normal est peut-être un animal fou, tout simplement. […] Il veut entre les animaux et l’homme un fossé profond, si profond que les animaux ne puissent le franchir. […] Qui devinerait un semblable mécanisme à voir les deux animaux ?
Déjà, dans l’antiquité, Galien avait fait beaucoup d’expériences sur les animaux, et il nous en a laissé d’assez exactes descriptions. […] Au xviiie siècle, Spallanzani s’illustra par ses admirables expériences sur les animaux inférieurs. […] Cette indépendance est d’autant plus grande que l’animal est plus élevé dans l’échelle des êtres vivants. […] A l’aide de l’expérimentation analytique, j’ai pu transformer des animaux à sang chaud en animaux à sang froid pour mieux étudier les propriétés de leurs éléments histologiques. » Toutefois, après avoir ainsi fait l’analyse, il faut faire la synthèse et ne pas perdre de vue l’unité de l’organisme. […] La nutrition ne s’opère dans un animal qu’avec accompagnement de phénomènes physiques et chimiques, mais elle n’est pas dans son essence un phénomène de ce genre.
Si quelqu’une manque, l’animal ne peut plus mâcher. Ainsi, pour que l’animal mâche, il faut qu’elles soient comme elles sont. […] Mais si la mastication, la digestion ou la déglutition manquent, l’animal ne peut plus se nourrir. Ainsi, pour que la nutrition se fasse, il faut que l’animal puisse mâcher, avaler et digérer. […] Ainsi le microscope a créé l’embryogénie, l’anatomie microscopique, l’anatomie et la physiologie des animaux inférieurs.
. — En quoi l’intelligence humaine se distingue de l’intelligence animale […] Il y a six mille ans, les plantes et les animaux de l’Égypte étaient pareils à ceux d’aujourd’hui ; plusieurs espèces de plantes et d’animaux n’ont pas varié à travers les énormes intervalles des périodes géologiques ; d’un bout à l’autre de la terre, de nos jours et à des époques séparées de notre temps par des myriades de siècles, le petit mollusque dont la coquille forme la craie a la même structure et la même vie. — Bien plus, beaucoup de nos corps chimiques, l’hydrogène, le fer, le sodium, d’autres encore, se rencontrent dans le soleil, à trente-cinq millions de lieues de notre terre, au-delà encore dans des étoiles si éloignées qu’il faut plusieurs années à leur lumière pour arriver jusqu’à nous, ou que leur distance échappe à toutes nos mesures. — À cette distance prodigieuse, les astres restent pesants comme notre terre ; on s’en est assuré par les mouvements des étoiles doubles. […] Ainsi, chez un animal quelconque, la présence des mamelles amène celle des vertèbres. […] Si le chien aboie, il rit, il est enchanté, il est doublement tenté de prononcer lui-même le son animal très frappant et tout nouveau dont il n’a encore entendu qu’une contrefaçon humaine. — Jusqu’ici, rien d’original ni de supérieur ; tout cerveau de mammifère est capable d’associations pareilles ; un renard qui saisit un lapin, a certainement imaginé d’avance le cri aigu et sec que pousse le lapin ; un chien de chasse qui entend le rappel d’une perdrix, imagine certainement la forme visuelle de la perdrix dans l’air, et, quant à la reproduction instinctive du son entendu, on connaît les perroquets et plusieurs autres espèces d’animaux imitateurs. […] Il y a en ce moment un certain nombre d’hommes, d’animaux, de plantes qui vivent sur la terre.
Expliquer l’intelligence de l’homme par celle de l’animal consiste donc simplement à développer en humain un embryon d’humanité. […] Ainsi, qu’on se place en bas ou en haut de la série des animaux, on trouve toujours que la vie animale consiste 1° à se procurer une provision d’énergie, 2° à la dépenser, par l’entremise d’une matière aussi souple que possible, dans des directions variables et imprévues. […] L’aliment peut être la chair d’un animal qui se sera nourri d’animaux, et ainsi de suite ; mais, en fin de compte, c’est au végétal qu’on aboutira. […] Les animaux ne font que la lui emprunter, ou directement, ou en se la repassant les uns aux autres. […] Or, chez l’animal, l’invention n’est jamais qu’une variation sur le thème de la routine.
Pourquoi, chez l’animal, la perception ou représentation d’une proie éveille-t-elle le penchant à la rechercher ? […] Or, la tendance du mouvement à se continuer existait dès la première expérience : toutes les représentations et émotions de l’animal poursuivant ou déchirant sa proie étaient accompagnées d’exertion motrice : c’était mieux qu’un simple penchant, c’était une mise en action. […] C’est donc bien le mouvement appétitif, sans idée de plaisir et de douleur futures, mais sous l’influence d’une peine ou d’un plaisir présents, qui est le premier de tous les mouvements attribuables à l’animal et non purement mécaniques. […] James Ward remarque avec raison que ce résultat suspensif produit par la peine sert à ce qu’on pourrait appeler l’éducation intérieure de l’animal, mais qu’il ne lui apprend encore que fort peu de chose sur le dehors et qu’il sert peu à étendre les relations de l’individu avec son milieu. […] Quand l’animal souffre, il accomplit des mouvements irréguliers, souvent même en conflit l’un avec l’autre.
Par ce bénéfice d’immortalité qui les distingue de leurs congénères anonymes dont le poème a besoin quelquefois, tous les animaux ! […] La société d’animaux qu’on nous présente est, par hypothèse, tout idéale et toute fantaisiste : elle combine des actions et des formes propres à l’homme avec des actions et des formes propres aux bêtes. C’est ainsi qu’à la cour du roi Noble, toutes les espèces vivent en paix : je veux dire qu’entre les animaux titrés de noms propres qui y sont assemblés, ne peuvent exister que des luttes féodales. Ce sont des motifs humains, non leurs instincts d’animaux, qui les rapprochent ou les brouillent. […] Mais surtout la mesure manque dans l’assimilation des animaux aux hommes.
Deux hypothèses célèbres ont été proposées pour expliquer les fonctions cérébrales, l’hypothèse de esprits animaux et l’hypothèse des libres vibratoires La première, qui date de l’antiquité, a été rendu célèbre par Descartes et par son école ; la seconde paraît avoir été introduite par le docteur Briggs professeur d’anatomie de Newton. D’autres enfin Newton lui-même, Hartley et Bonnet, ont combiné les deux hypothèses en substituant aux esprits animaux un fluide plus général, qui obtient chaque jour plus de crédit dans la science moderne l’éther. L’hypothèse des esprits animaux consistait à supposer que les nerfs sont de petits tubes creux remplis d’une sorte de vapeur composée des partie les plus subtiles du sang et sécrétée par le cerveau ce sont de petits corpuscules ronds qui, par leu extrême ténuité, échappent aux sens, et par leu extrême mobilité sont susceptibles des situation les plus variées. […] Cette objection n’est pas très-démonstrative, car, outre que beaucoup de savants physiologistes soutiennent aujourd’hui que les nerfs sont creux, cela importe assez médiocrement ; si l’on considère, en effet, les esprits, animaux comme un fluide analogue aux fluides impondérables, ils n’auraient guère besoin, pour traverser les nerfs, d’un tube visible à nos sens, la lumière et la chaleur traversant des corps qui nous paraissent parfaitement pleins. Les esprits animaux, ressuscités de nos jours sous le nom de fluide nerveux, n’ont donc rien d’inadmissible.
Les hommes mangent une partie des fruits que la terre produit, et ils abandonnent l’autre aux animaux, dont ils convertissent ensuite la chair en leur propre substance. […] Les physiciens prouvent aussi que l’air est encore rempli d’une infinité de petits animaux et de leur semence. […] On remarque même dans les animaux les effets differens de l’action de l’air. Suivant qu’il est sérain ou qu’il est agité, suivant qu’il est vif ou qu’il est pesant, il inspire aux animaux une gaïeté où il les jette dans une langueur que la moindre attention rend sensible. […] Mais il est des animaux qui paroissent la connoître par sentiment.
Tous les animaux, les poissons, les bêtes des forêts, les oiseaux, se dévorent l’un l’autre, parce qu’il n’y a pas de justice parmi eux : Jupiter a donné la justice à l’homme comme attribut distinctif. […] Et ces bons serviteurs, dociles animaux Que la main d’un enfant, sans rigueur, sans sévices, Incline, en se jouant, aux plus rudes services, Je les aime et le dis sans phrase, — et le premier, Nommant tout par son nom, je chante le fumier, Le fer comme les bras qui font la moisson drue, Et le labour profond et la grande charrue ! […] Depuis que ces animaux ont été vus à Bethléem dans la crèche du divin Enfant, il semble qu’ils se soient rapprochés et élevés d’un degré dans l’ordre de la domesticité et de la société humaine : La vache ! […] C’est ce sentiment d’affection et presque d’amitié, qui ne se borne pas aux animaux, mais qui se répand et s’épanche sur tout ce qui l’entoure, même les choses inanimées, qui est charmant chez M. […] Les animaux qui gardent de leurs petits en bon nombre, après avoir crié, oublient vite celui qui leur manque et ne nourrissent pas de regret sentimental.
La même intervention peut avoir agi aussi efficacement à l’égard des œufs des animaux d’eau douce les plus petits. […] À Sainte-Hélène on croit que les plantes et les animaux naturalisés ont totalement ou du moins presque totalement supplanté beaucoup de productions indigènes. […] D’après ma théorie, la question est vite résolue, car aucun animal terrestre ne peut être transporté accidentellement à travers une vaste étendue de mer, tandis que des Chauves-Souris peuvent la traverser en volant. […] Il en est de même des autres animaux et de presque toutes les plantes, ainsi que l’a montré le docteur Hooker dans son admirable Flore de cet archipel. […] On constate encore une conséquence du même principe parmi les animaux aveugles qui habitent les cavernes de l’Amérique et de l’Europe ; et la liste des faits analogues pourrait être beaucoup plus longue.
Suite de l’influence de la période glaciaire sur la distribution des plantes et des animaux de l’époque actuelle. […] J’admets volontiers l’existence antérieure de nombreuses îles, maintenant cachées sous la mer, et qui ont pu servir de lieu de relâche pour les plantes et pour beaucoup d’animaux pendant leurs migrations. […] Suite de l’influence de la Période Glaciaire sur la distribution des plantes et des animaux de l’époque actuelle. […] Nous pouvons inférer de la présence d’animaux gelés et de la végétation des montagnes que la Sibérie eut le même sort. […] Ce bref résumé concerne seulement les plantes ; mais l’on pourrait citer quelques faits parfaitement analogues à l’égard de la distribution des animaux terrestres.
Supposez qu’un animal ou une plante varient en couleur par l’effet de causes fortuites ; si la couleur nouvelle se trouve propre à cacher l’animal et à empêcher ses ennemis, de le dévorer, cet « heureux accident » opérera un triage, une sélection : il fera survivre les animaux ou les plantes qui auront eu la couleur la plus propice. […] Quand un animal est mordu par un autre, il tâche de le mordre à son tour ; voit-il un autre animal grincer des dents, il s’attend à être mordu et grince des dents à son tour : voilà tout le langage dont il dispose, langage d’action qui accomplit ce qu’il signifie en même temps qu’il le signifie. […] L’expérience, d’ailleurs, apprend à l’animal que des changements qui paraissaient d’abord indifférents, comme la simple vue d’un autre animal, ont été suivis d’autres changements douloureux, tel qu’un coup de dent reçu. […] Un son fort, une lumière subite font comme tomber l’animal en arrêt : il est attentif, il attend : « Que va-t-il arriver ? […] L’animal regarde derrière un miroir pour voir ce qui s’y trouve ; nous regardons ainsi derrière chaque fait : nous lui cherchons un fait qui le précède.
. — Différence de l’intelligence humaine et de l’intelligence animale. […] Nous pouvons dire rigoureusement ce qui constitue le triangle, et presque rigoureusement ce qui constitue l’animal. […] Considérons un animal quelconque, un chat par exemple. Comme tous les chats se ressemblent fort et diffèrent beaucoup de nos autres animaux, nous avons aisément appris leur nom commun et remarqué leurs caractères communs. […] Le lecteur voit tout de suite qu’au lieu du nom de chat on pourrait mettre celui de chien, singe, crabe, et d’un animal quelconque, ou d’une plante quelconque, et aussi d’un groupe quelconque, animal ou végétal, aussi large ou aussi étroit qu’on voudra, et, en général, d’un groupe quelconque, moral ou physique ; l’opération serait pareille ; tous les noms généraux se remplissent de la même façon. — Ordonnés les uns par rapport aux autres, chacun avec son escorte de tendances, ils composent l’ameublement principal d’une tête pensante.
Bachelier, fut autrefois bon peintre de fleurs et d’animaux. […] Il y a dans nos maisons royales, des tableaux d’animaux de cet artiste peints avec beaucoup de vigueur. […] Il y a de bonnes choses d’elle en fleurs et en animaux. […] Il y a quelques tableaux de fruits et d’animaux qu’on n’est pas en droit de dédaigner.
. — Conceptions différentes des animaux, personnages des contes et des animaux jouant un rôle dans les fables. — Aspect physique des guinné. — Effet produit par leur vue. — Moyen d’en éviter ou d’en réparer les effets. — Ouokolo, tyityirga, konkoma, gotteré. — Mœurs des guinné. — Leur caractère. — Moyen de se soustraire à leur malfaisance. — Intervention éventuelle. — Leurs unions avec la race humaine. — Leurs métis. — Enlèvements et substitutions d’enfants. — Les bàtitado. — Durée de la vie des guinné. — Goules et vampires. — Sorciers et anti-sorciers. — Jettatori — Végétaux, minéraux, objets, abstractions jouant un rôle dans les contes. — Talismans, remèdes merveilleux, armes magiques. […] -F.) le charognard de Fatouma Siguinné ; l’hyène et le lion gardiens de la morale ; les enfants animaux de la reine des guinné (Hammat et Mandiaye) etc., etc. […] L’hyène n’est plus un animal grotesque, avide et couard mais un sage gardien des talismans (Binanmbé). Ce sont donc en réalité des guinné sous forme animale et non des animaux ayant la puissance surnaturelle des guinné. […] Comme animaux fabuleux : le ouârasa, le mangeur d’hommes (Le plus brave des 3, le minimini), l’yboumbouni.
Quelques-unes des nombreuses espèces d’animaux qui vivent sur les côtes entre les limites des hautes et basses eaux semblent devoir rarement se conserver. […] Il n’est pas probable, par exemple, que les dépôts qui se forment encore actuellement à l’embouchure du Mississipi s’y soient continuellement accumulés pendant toute l’époque glaciaire, dans les limites de cette profondeur qui permet aux animaux marins de vivre et de prospérer. […] La plupart des animaux marins ont une très grande extension, et nous avons vu que, parmi les plantes, ce sont les espèces les plus répandues qui présentent les plus nombreuses variétés. […] Pictet sur la paléontologie, éditions publiées en 1844-46 et en 1853-57, les conclusions de l’auteur sur la première ou dernière apparition de plusieurs groupes d’animaux se sont considérablement modifiées, et une troisième édition exigerait de nouveaux changements. […] Je ne puis douter, par exemple, que tous les Trilobites siluriens ne soient descendus de quelque crustacé qui doit avoir vécu longtemps avant cette époque géologique, et qui différait probablement beaucoup de tous les animaux connus.
Ce végétal est mangé par quelque animal ; alors ils se transforment en sang et en cette substance qui produira un autre animal et qui fait vivre les espèces… Ou, dans un chêne, ce qu’il y a de plus subtil se rassemble dans le gland. « Quand la terre forma les espèces animales, plusieurs périrent par plusieurs causes à développer. […] L’animal, pour tromper leur course suspendue, Bondit, s’écarte, fuit, et la trace est perdue. […] » Pindare, cité par Plutarque au Traité de l’Adresse et de l’Instinct des Animaux, s’est comparé aux dauphins qui sont sensibles à la musique ; André voulait encadrer l’image ainsi : « On peut faire un petit quadro d’un jeune enfant assis sur le bord de la mer, sous un joli paysage. […] C’est peut-être animaux qu’il a voulu dire ; mais je copie.
L’animal, dans l’immobilité, voit tout d’un coup une chose qui se meut. […] En premier lieu, les idées sans lien et sans affirmation, comme homme, animal, etc., loin d’être le commencement de la connaissance, en sont les produits. […] Par exemple, l’idée d’animal est le résumé d’un long travail intellectuel : comparaisons, abstractions, généralisations, jugements, raisonnements, dénominations, etc. […] Dire : l’homme est un animal, c’est classer l’espèce homme dans le genre des animaux ; ce qui suppose une série de raisonnements où l’on tient compte des différences, des ressemblances et de leurs rapports selon les lois de la nature. […] Sans doute l’enfant et l’animal ne dégagent pas ces lois abstraites ; ils n’en obéissent pas moins à ces lois ; et si l’animal avait à sa disposition, comme l’enfant, l’instrument du langage, il pourrait abstraire et généraliser la loi de raison suffisante et d’identité sous laquelle il agit.
Il produit les espèces comme il les trouve dans la nature, dans la même confusion, dans le même isolement : comme il faut un ordre, il prend la première division venue, animaux sauvages, animaux domestiques, les gros d’abord, les petits ensuite. […] Les grands animaux, cheval, lion, tigre, l’intéressaient encore : mais le chacal, l’hyène, la civette, le pécari, le tamanoir, etc., toute l’interminable file des petits quadrupèdes le désespérait. […] J’abandonne ses descriptions : elles sont décidément pompeuses ou coquettes, frelatées surtout, et enveloppant la vérité scientifique de lieux communs littéraires, de formes nobles ou d’idées morales ; les animaux reçoivent des sentiments généreux ou vicieux, tout comme dans les Fables de La Fontaine.
Voici deux figures d’hommes ou d’animaux ; vous jugez qu’elles diffèrent ou se ressemblent ; vous avez donc les idées de chaque figure, plus l’idée de la différence ou de la ressemblance. […] Plus tard, par le progrès de la conscience, l’animal arrive, indépendamment du plaisir et de la douleur, à distinguer du changement l’absence de changement, de la différence la non-différence. […] Il importe au plus haut point à l’animal qui veut vivre d’exécuter les mêmes mouvements de défense et de fuite devant le même ennemi ou devant un ennemi semblable au premier. Il n’importe pas moins à l’animal d’exécuter les mêmes mouvements pour saisir la même proie ou une proie semblable. […] N’est-ce pas plutôt, comme le remarque Horwicz, l’idée de la préservation qui s’impose d’abord à l’esprit de l’animal et de l’enfant sous cette forme impérieuse : Que faire ?
La force nerveuse, résultant ainsi de la dépense d’une quantité donnée de nourriture, peut être convertie en toute autre forme de la vie animale. […] L’état de conscience qui résulte d’une circulation saine peut être considéré comme la sensation caractéristique de l’existence animale. […] On peut dire que c’est un pouvoir non appris d’accomplir des actions de toute sorte, et plus particulièrement celles qui sont nécessaires ou utiles à l’animal. […] On peut croire d’abord qu’il s’agit de ces phénomènes curieux propres aux animaux inférieurs dont l’origine et la cause restent encore impénétrables ; on se fait l’idée d’une psychologie générale ou comparée qui embrasserait toutes les manifestations de la vie mentale. […] Le voici : c’est que cette activité spontanée est réglée par des circonstances physiques et non par le bien-être final de l’animal.
Par exemple, nous pouvons faire produire à l’index un mouvement indépendant, tandis qu’avec le troisième doigt cela est impossible ; l’oreille externe est immobile chez l’homme, mobile chez quelques animaux ; dans le pied, les orteils vont ensemble, quoiqu’on puisse les isoler quelquefois, comme le montrent ceux qui écrivent ou travaillent avec leurs pieds. […] C’est par les sensations tactiles qu’on dresse les animaux ; on leur inflige une douleur pour les conduire au but qu’on désire. L’animal produit plusieurs mouvements et voit que l’un d’eux n’est pas suivi de coups ; ces deux faits, un mouvement produit et l’absence de coups, se lient dans son esprit, et le *premier pas de son éducation est fait. […] C’est aujourd’hui une comparaison évidente que celle d’un animal vivant avec une machine à vapeur, comme source d’un pouvoir moteur. […] « Le sentiment de l’effort est le symptôme d’un déclin d’énergie, la preuve que l’antécédent véritable, c’est-à-dire l’état organique des nerfs et des muscles, est sur le point d’être épuisé. » Dans l’organisme animal, l’énergie peut être produite sans conscience aussi bien qu’avec conscience, mais jamais sans dépense d’éléments nutritifs.
Ses animaux sont peints de la même force et de la même vérité. […] N’est-ce pas là la vraie couleur, le vrai caractère, la vraie peau de ces animaux ? […] La chaleur du jour commence à se faire sentir, couchons-nous le long de ces animaux.
L’homme est un animal sociable qui ne veut pas vivre en société. […] L’homme est un animal religieux. […] Or, ce qui rend cette synthèse incommode, l’homme change et l’animal ne change pas. […] C’est un animal inquiet. […] Si une énorme différence existe, sans parler des autres, entre l’homme et les animaux, que nous apprendront les animaux sur nous ?
Prenant l’homme pour centre de ses tableaux, il ne voulait étudier l’univers, les animaux, les plantes, les minéraux que par rapport à ce roi de la création et selon le degré d’utilité qu’il en pouvait tirer : c’était là un ordre moral et d’artiste plutôt que de savant. […] Dans son article du cheval, par lequel il débute dans ses histoires particulières d’animaux, il accorde un peu à la phrase, à la couleur ; il fait les chevaux sauvages « beaucoup plus forts, plus légers, plus nerveux que la plupart des chevaux domestiques ». À propos du bœuf, il commet une singulière inadvertance en croyant que les cornes de cet animal tombent à trois ans : ce sont là des détails qu’il n’avait pas vus de près. […] Par ses propres observations il a aussi fait faire des progrès à la science de l’homme et des animaux. […] Les idées de Buffon sur la dégénération des animaux et sur les limites que les climats, les montagnes et les mers assignent à chaque espèce, peuvent encore être considérées comme de véritables découvertes qui se confirment chaque jour, et qui ont donné aux recherches des voyageurs une base fixe dont elles manquaient absolument.
Il s’en présenterait, qu’elles ne pourraient se perpétuer que dans le cas où elles seraient avantageuses à l’animal, parce qu’alors la sélection naturelle entrerait en jeu. […] Parmi les animaux qui s’accouplent pour chaque parturition et qui jouissent au plus haut degré de la faculté de locomotion, les formes douteuses, mises au rang d’espèces par un zoologiste et de variétés par un autre, se trouvent rarement dans la même contrée, mais sont nombreuses en des stations séparées. […] Même l’Irlande a quelques animaux qu’on regarde généralement comme des variétés, mais qui ont été considérés comme des espèces par quelques zoologistes. […] Quelques naturalistes soutiennent que les animaux ne présentent jamais de variétés ; en conséquence, ils considèrent les plus légères différences comme ayant une valeur spécifique ; et lors même qu’une forme identique se rencontre en deux contrées éloignées, ils vont jusqu’à supposer que deux espèces distinctes sont cachées sous le même vêtement. […] J’ai été frappé de ce fait que, si quelque animal ou quelque plante à l’état de nature est d’une grande utilité à l’homme ou, par toute autre cause, attire son attention, il se trouve presque toujours qu’on en mentionne plusieurs variétés.
La Fontaine pour nous dédommager d’avoir fait une fable aussi mauvaise que l’est la précédente, lui fait succéder un apologue excellent, où il développe avec finesse et avec force le jeu de l’amour-propre de toutes les espèces d’animaux, c’est-à-dire de l’homme, dont l’espèce réunit tous les genres d’amour-propre. […] Simonide, mécontent de la somme, répondit : Moi, faire des vers pour des animaux qui sont des demi-baudets ! […] C’est le charme et le secret de La Fontaine ; il nous montre ainsi qu’en parlant des animaux, il ne nous perd pas de vue un seul instant. […] Quelques autres fables, comme celle des animaux malades de la peste, présentent peut-être des leçons plus importantes, offrent des vérités qui ont plus d’étendue, mais il n’y en a pas d’une exécution plus facile.