Ceci ne nous empêche nullement de reconnaître que Sigurd a déjà parcouru une brillante carrière, et nous admettons même volontiers que c’est là un ouvrage de réel mérite.
Prud’homme, on ne se l’imagine pas, n’est-ce pas, arrivant en lunettes d’or devant Dieu, auquel elle dirait : Architecte des mondes… » Gautier reprend tranquillement : « Nous admettons parfaitement l’inconscience avant la vie, ce n’est pas difficile de la concevoir après.
Il ne veut pas admettre que Drumont soit touché par Meyer, et blague cette idée de se battre sur le terrain de la tribune des courses, avec autorisation du prince de Sagan, et encore plus dans le parc de Saint-Cloud, où on sera dérangé par les promeneurs, ou interrompu par les gardiens.
Il y a toutefois erreur, — disons-le en passant, — à croire que Démocrite admettait le hasard.
Tant pis pour les conséquences ; riches ou pauvres, vainqueurs ou vaincus, je n’admets rien de tout cela.
Les dieux, touchés de ce dévouement, se laissent fléchir ; ils l’admettent avec ses proches et avec le fidèle animal dans les demeures célestes.
Elle leur répondit fort froidement : — Je ne suis plus admise à ces mystères. — Comme ils lui trouvaient beaucoup d’esprit, ils en furent mortifiés et étonnés.
Or, souvenez-vous de la définition que nous avons admise en commençant ces Entretiens : La poésie est l’émotion par le beau.
. — Qu’il ne saurait être qu’à peine question, ces caractères une fois admis, d’une épopée mérovingienne ; — et qu’il devient presque indifférent de savoir ce que c’étaient que ces « cantilènes » ou vulgaria carmina qui auraient précédé l’épopée nationale. — Il n’y a pas lieu non plus d’examiner si l’épopée française est « romane » ou « germanique » dans son origine ; — et encore bien moins de faire de la question une question de patriotisme. — Le moment précis de la naissance de l’épopée française est celui de la rencontre ou du heurt de l’Orient et de l’Occident, de l’islamisme et du christianisme, de l’Arabe et du Franc ; — elle s’est incarnée d’abord dans la personne de Charles-Martel, que l’on a confondu plus tard avec son petit-fils Charlemagne ; — et ainsi on peut même dire « où » nos Chansons de geste sont nées : c’est sur le champ de bataille de Poitiers.
Nous en avions de fatalistes, et ce sont même les plus communes, dans lesquelles l’innocentation des crimes et des criminels était admise en vertu de l’irrésistible force des choses et d’une négation, en hypocrite sourdine, de la liberté morale et de la divine Providence.
Edgar Poe, le fils de l’aventure et de l’aventure infortunée, est aussi le plus souvent un aventurier d’inventions malheureuses, quoiqu’il y ait quelques-uns de ses Contes qui, le genre admis de cette littérature matérialiste et fébrile, semblent réussis.
Le jury, trop fatigué sans doute ce jour-là de sa rude tâche, n’a pas jugé convenable de l’admettre.
Monsieur, j’admets, — non sans de grandes réserves, notez bien… car on est toujours plus ou moins responsable du milieu où l’on vit, des courants qu’on subit, du tour habituel que l’on donne à ses pensées… — mais enfin j’admets que vous soyez victime de l’incrédulité du siècle, que vous soyez tout à fait innocent de votre scepticisme… de votre athéisme, puisque vous ne craignez pas les gros mots, n’en est-il pas moins certain que l’union d’une croyante comme ma nièce avec un homme comme vous serait un désordre moral, dont les conséquences pourraient être désastreuses ? […] Je ne puis admettre non plus que je me sois donné tant de mal pour combattre une pure chimæra bombinans.
XXVIII) ; on lui répond « qu’il serait assez riche, s’il plaisait à ses affranchis de l’admettre en tiers. […] Mais quels pouvaient être le fruit de leur exemple et l’effet de leurs discours sur un prince mal né, et d’ailleurs environné d’esclaves corrompus et de femmes perdues, qui en applaudissant à ses penchants, lui peignaient Sénèque et Burrhus comme deux pédagogues importuns ; l’un, plus fait pour pérorer dans l’ombre d’une école, que pour être admis à l’intimité d’un empereur ; l’autre, plus propre à commander dans un camp à la soldatesque, qu’à représenter dans un palais ? […] D’un côté, un Suilius, un délateur par état, un furieux souillé, accusé, puni de mille crimes ; un malfaiteur dont le témoignage n’aurait pas été admis au tribunal des lois ! […] On y lit encore qu’il admit entre ses courtisanes une femme dont tout le mérite était de ressembler à l’impératrice. […] J’aurai de l’indulgence pour le style épistolaire, je conviendrai que la familiarité de ce genre admet des pensées et des expressions qu’on s’interdirait dans un autre ; mais quoique pleines de belles choses, ses lettres, assez naturelles dans la traduction, ne m’en paraîtront pas moins recherchées dans l’original242.
Il admettait cela dans une histoire véritable, et il trouvait absurde de prêter à un personnage de roman une conduite aussi extraordinaire. […] C’est qu’ils étaient sans doute admis dans les festins où leur voix semblait fort agréable. […] « Les nobles ne les admettent guère ni dans leurs maisons ni dans leurs parties.
Ce n’est pas que dans la nature la variété des sentimens ne soit prodigieuse, et que les plus extraordinaires ne puissent tomber absolument dans quelque tête ; mais ces singularités trop grandes sont des exceptions précieuses à la vérité pour l’histoire, mais que la tragedie ne peut jamais admettre, parce que ne s’attirant pas de créance, elles ne sauroient faire le plaisir propre du théatre qui est celui de l’imitation. […] Il nous arrive dans la passion de laisser échaper quelques paroles que nous n’adressons qu’à nous-mêmes : c’est encore de n’y point admettre les raisonnemens, ni à plus forte raison les récits. […] Vous dites que je veux proscrire la poësie du théatre, et que je veux donner des tragédies en prose : est-ce donc proscrire la poësie du théatre, de n’en admettre que ce que Racine s’en est permis, et d’en retrancher seulement les expressions épiques qui feroient dégénerer les personnages en poëtes de profession ?
Mais si l’ignorant est mauvais juge en matière d’œuvre classique, si le petit boutiquier ou la femme du monde qui lisent avec bonheur l’article quotidien du pamphlétaire du jour ne peuvent guère que trouver les Provinciales assommantes et ne sont pourtant pas plus reçus à formuler ce jugement qu’un adjudant n’est admis au Conseil supérieur de la Guerre, il arrive quelquefois que le savant n’est pas très bon juge en matière d’œuvres actuelles, et qu’il manque devant elles de spontanéité, de flair, de tout cet esprit de finesse qui ne s’apprend pas. […] Entre le sectarisme du goût et son cosmopolitisme, le vrai goût, le goût délicat admet un moyen terme qui ne saurait être fixé avec précision, — un moyen terme placé dans l’homme — mesure, modération — et non dans les choses, puisque ces familles d’esprit, différentes et rivales les unes des autres, couvriraient à elles toutes le champ entier du goût. […] On doit donc admettre que la critique doive chercher, même au risque de blesser un peu le goût, le plus de précision possible.
Jean-Dominique Susini, d’abord soldat au Royal-Corse, fut lieutenant au 2e bataillon des volontaires corses, capitaine à la 17e demi-brigade d’infanterie légère, adjudant de place à Pizzighettone et à Osoppo, finalement admis au service de l’Empereur à l’île d’Elbe. […] Le « Corse aux cheveux plats », naguère protégé par le comte de Marbeuf, — ancien boursier du roi chez les minimes de Brienne, — cadet-gentilhomme à l’École royale militaire, — admis au corps royal de l’artillerie, — eut toujours, en somme, la nostalgie de l’ancien régime. […] Lorsqu’on est admis dans l’intimité de ces familles semi-indigènes et quasiment transformées par la chaleur des tropiques, on goûte les joies d’une hospitalité qui dépasse en cordialité tout ce qu’on rapporte sur le compte des Écossais. […] Les ambassadeurs des puissances étrangères n’obtinrent qu’en 1873, après d’interminables palabres, la permission de paraître devant l’empereur-fétiche sans se prosterner ; mais ils ne furent pas encore admis dans l’intérieur de l’enceinte sacrée, et un bizarre cérémonial les empêcha de voir le visage du potentat.
Lamartine, s’il est permis de le rapporter à aucune école, avait été accueilli dès 1829 : Charles Nodier fut admis sans difficulté en 1834 ; Victor Hugo, tant combattu, entra par la brèche en 1841.
On sait que la législation civile de la Chine, semblable en cela à celle des patriarches et de toute l’Asie, tout en consacrant l’unité du gouvernement domestique dans une seule épouse, admet les épouses de second rang.
Ce tableau de Gérard, en face du beau visage flétri de madame Récamier, au-dessus de la tête triomphale et dédaigneuse de M. de Chateaubriand, complétait bien la scène d’intérieur à laquelle j’étais rarement admis.
Ceci admis, le rôle du mal, caché sous la forme de Méphistophélès, devient vrai comme le monde réel et pittoresque comme l’incarnation de toute perversité.
Mais, ce genre mixte une fois admis, le poème de Schiller est digne de tinter éternellement dans l’oreille des hommes.
Non ; on est si loin de vouloir me dire une pareille chose que l’on prendrait tout le monde avant moi, que l’on ne m’admettrait qu’après avoir essuyé les refus de toutes les médiocrités de la France, et qu’on croirait me faire une grande grâce en me reléguant dans un coin obscur d’un ministère obscur.
Les ordres monastiques, qui renaissent en Italie comme en Espagne de l’esprit contemplatif et de l’oisiveté endémique de ces beaux climats, reprenaient leur ascendant sur le peuple ; le gouvernement n’admettait dans les sujets aucune liberté des cultes.
« Apprends d’abord, lui dit-elle, qu’à la première fleur de mes années enfantines, je fus admise au service de la fille du roi, dont, en grandissant avec elle, je devins la compagne et l’amie plus que la suivante.
il vient au sénat ; il est admis au conseil de la république ; il choisit parmi nous et marque de l’œil ceux qu’il veut immoler.
Il s’était éteint sans souffrance et sans angoisse, plein de confiance dans les promesses de la religion, qu’il avait toujours admise sans contrôle dans ses dogmes pour la pratiquer dans ses vertus.
Si l’homme était capable de profiter de l’expérience, il reconnaîtrait que le gouvernement parlementaire n’est bon qu’à renverser successivement tous les régimes qui l’admettent.
Il est au courant de tout, il s’intéresse à tout, il a de l’admiration pour tout ce qui peut en admettre.
La vraie critique se refuse à admettre l’impossible ; la conscience de l’esprit humain a son évidence, comme la conscience du cœur.
Abel Hermant (Extrait d’un article du Temps) Quand la politique se mêle de dicter des sentences, elle admet aussi peu de tempéraments que le célèbre législateur Dracon, qui avait décrété la peine de mort indistinctement pour tous les délits… Victor Hugo est bête, … et le dix-neuvième siècle est stupide… Ces façons de juger sont odieuses à quiconque ne sait respirer qu’à l’air libre… A.
Villon lui-même y fut admis ; fort heureusement il ne s’y affadit pas.
Si le XVIIe siècle eût connu comme nous l’Inde, la Perse, la vieille Germanie, il n’eût pas si lourdement admis les fables des origines grecques et romaines.
La morale aurait dû le prescrire, en tout temps ; la politique le prescrit plus impérieusement que jamais, depuis que le peuple a été admis à la participation aux droits politiques.
Si l’on voulait pousser dans le détail la comparaison, on pourrait observer que les cathédrales mettent plusieurs siècles à s’achever ; que, commencées dans un style, elles sont fréquemment finies dans un autre ; qu’elles sont de grandes œuvres collectives où ont collaboré beaucoup d’architectes inconnus ; que dans leurs statues, leurs bas-reliefs, leurs vitraux, elles sont la vivante image des croyances du temps ; mais que d’ailleurs elles laissent libre carrière à la fantaisie des artistes et admettent la satire et la parodie, fût-ce celle du clergé.
J’admettrais tout d’abord volontiers qu’une certaine souplesse dans la langue, une complète absence de tout effort visible, est peut-être due à une plus parfaite maîtrise chez l’auteur ; cela n’aurait rien que de naturel.
Qu’on n’attende de moi ni chant de victoire, ni lamentation de défaite ; une simple constatation est de mise : à force d’être nié, conspué, honni, l’art de Wagner en arrive à être admis de tout le monde ; vous entendez bien : de tout le monde.
Alfieri avait été admis une ou deux fois dans le cloître où languissait son idole.
» Nous admettons cette identité sans doute très légitime entre le poète et l’interprète : c’est l’identité de la voix et de l’écho.
Les convenances m’empêchaient d’y être admis aussi souvent que mon cœur m’y portait et que le sien m’y appelait par son affection avouée de sœur.
Ceux qui ont admis la beauté de la nature comme preuve d’une intelligence supérieure auraient dû faire remarquer une chose qui agrandit prodigieusement la sphère des merveilles : c’est que le mouvement et le repos, les ténèbres et la lumière, les saisons, la marche des astres, qui varient les décorations du monde, ne sont pourtant successifs qu’en apparence et sont permanents en réalité.
La liberté des mœurs de nos personnages ne pouvait être admise quai Conti.
— C’est cette conduite que nous ne pouvons admettre comme étant excellemment adaptée, nous ne disons pas à l’histoire des lettres, telle que l’entendrait un pur historien, mais même à l’histoire des ouvrages durables, telle que M. […] Admettons le point de vue où il se place pour juger les Saltimbanques et le type de Robert Macaire. […] Alors, comme aujourd’hui, et plus qu’aujourd’hui, le théâtre se plut à représenter l’agiotage, les pharaons, les belles dames tenant tripot clandestin, le libertinage et la fraude érigés en profession admise, un monde de courtisanes aux apparences honnêtes, ayant dans Paris son quartier à lui, ouvrantes salons, imposant son étiquette, enfin le demi-monde en règle avec ses fausses ingénues, ses fausses comtesses, ses fausses veuves de capitaines de vaisseau et il n’imita que trop les vices qu’il représentait. […] J’ajoute, à titre de renseignement et non à titre d’excuse, que Fléchier ne croyait pas à de certains prodiges du Rosaire ; quand des moines lui contaient la catastrophe de ce prélat qui fut miraculeusement noyé pour n’avoir point voulu admettre dans son diocèse le Rosaire avec ses confréries, il n’était point touché, il souriait finement, en homme qui ne tient pas à dire ce qu’il pense à ceux qui ne savent point le deviner. […] Qu’on juge là-dessus des remèdes qu’admettait son tempérament !
La situation admise, on avait en lui par excellence l’orateur bienséant. […] Il admettait la régénération par la prose de Chateaubriand, point par les vers : « Tous les vers sont faits, répétait-il souvent avec une sorte de dépit involontaire, tous les vers sont faits !
Ce n’est qu’une petite course, et si vous voulez m’admettre pour votre chevalier errant, nous retournerons ensemble à Colombier. »— Mme de Charrière vint en effet, et emmena au retour le jeune Constant, ou du moins celui-ci l’alla rejoindre. […] elle ne pouvait admettre en lui cela.
Je n’admettais pas les gronderies et je me dérobais aux punitions. […] Ce projet ne devait certainement pas plaire à mon père, mais il dut céder à ma mère, qui n’admettait pas que l’on pût faire de sérieuses objections aux décisions de sa sœur. […] Cet intérieur était des plus modestes ; tous les efforts étaient concentrés sur Virginie, le seul espoir du pauvre ménage, tous les sacrifices étaient admis pour soutenir son élégance extérieure et pour parer sa beauté.
Alexandrins encore ces Cicéroniens de la Renaissance qui, non seulement n’admettent que l’art antique, mais croient encore que c’est sous la forme même sous laquelle il s’est manifesté autrefois, et dans la langue qu’il a parlée, qu’il convient de le présentera nouveau au monde. […] Il n’admit jamais aucune objection contre elle ni aucune critique à son endroit. […] Il s’en rend compte et dit très bien : « Une grande partie de l’obscurité et des dissentiments qui règnent sur la nature des concepts, vient de ce que le rôle de l’activité inconsciente a été, pendant des siècles, méconnu et oublié, et tandis que son influence est universellement admise aujourd’hui par toutes les autres manifestations de la vie de l’esprit : instincts, perceptions, sentiments, volitions, etc., elle reste encore exclue du domaine des concepts.
Je viens de lire beaucoup des deux Régnier, — j’entends celui qui s’appelle Mathurin et celui qui a la particule, — tous les deux admettent l’hiatus. […] Positiviste, il l’était nettement, par sa tournure générale d’esprit, par son amour de l’exactitude scientifique, par sa méthode, par sa circonspection, par son obstination à ne vouloir admettre aucune manifestation du surnaturel dans le monde. […] C’est une alliance possible, et l’esprit humain en a admis de beaucoup plus surprenantes, qui ont été fécondes. […] Au-delà commençait la métaphysique, qu’il ne méprisait point, que, comme jeu noble, et précisément forme supérieure de l’esthétique, il admettait même (et de bons métaphysiciens il a tracé des portraits charmants), mais dont il se défiait, comme dépassant les forces humaines, passionnant outre mesure, menant les hommes à se battre pour des idées qu’ils ne comprennent pas, et, par un détour singulier, ramenant aux violences, aux férocités et à la gorillerie. — Tout au moins, il se l’interdisait, à lui : « Je ne connais pas les bornes de l’esprit humain, je vois celles du mien. » En politique il fut aristocrate, comme il est naturel que le soit un bon pessimiste, un bon misanthrope et un bon Anglais. […] Le public n’admet ces perversions que quand elles sont providentielles.
Ce ne sont que dix études sur les écrivains de cette période qui ont paru à l’auteur les plus dignes d’un examen attentif. » Or, je n’ai pu admettre tout d’abord que Thiers ou Guizot ou Augustin Thierry, par exemple, fussent moins dignes d’un examen attentif que Mérimée et Théophile Gautier. […] Admis à une soirée de la docte dame, il s’adossa à la cheminée et murmura d’une voix cassée des plaintes sur le déclin de la tragédie. […] On était admis dans la petite église après une sorte d’initiation et selon des rites d’une solennité naïve.
Pourquoi n’admettrait-on pas que le style du jour connaît réellement plus de formes ; que la liberté que l’on a de traiter tous les sujets, a mis en circulation un plus grand nombre de vérités ; que les sciences ont donné plus de fermeté aux esprits et de précision aux idées ? […] Il est certain que l’idée ne peut sortir de l’entendement sans la parole ; mais on pourrait peut-être admettre que l’homme, avec la permission de Dieu, allume lui-même ce flambeau du verbe, qui doit éclairer son âme ; que le sentiment ou l’idée fait naître d’abord l’expression, et que l’expression à son tour rentre dans l’intelligence, pour y porter la lumière. […] On aura toujours un peu de peine à admettre qu’un Turc d’aujourd’hui est plus civilisé qu’un Athénien d’autrefois, parce qu’il a une connaissance confuse du médiateur. […] C’est donc admettre un contrat social, et retomber dans toutes les chimères philosophiques que les Essais combattent avec tant de succès ?
J’avoue qu’il me serait difficile de l’admettre. […] La société n’admet pas que l’on ait de ces délicatesses prudes. […] On leur demande leurs titres à être admis dans la Compagnie.
Huysmans n’a pris ce personnage monstrueux à tous les points de vue, que pour nous familiariser si bien avec les superstitions du moyen âge, que nous admettions sans trop de répugnance celles auxquelles il affirme qu’on se livre aujourd’hui. […] Je passe sur la partie pour ainsi dire technique de la brochure, très clairement exposée, pleine de bonne volonté et de sincérité pour tous, et j’arrive à ce passage fait pour rassurer ceux qu’offensent un peu les doctrines de ceux de nos nouveaux poètes qui n’admettent pas la limite des mètres, secouant le joug de la césure et de la rime, tout en croyant faire des vers. […] Drumont sont profondes, parce que c’est avec une absolue conviction qu’il défend ses idées, et cela pour servir une religion qui, elle n’admet pourtant ni les rancunes, ni les haines, ni les vengeances. […] Heureusement qu’il est des chercheurs qui n’admettent pas que les opinions toutes faites, et le livre que M.
N’admettons donc, sur la parole de M. […] Le génie de Pétrarque s’épuisait paisiblement à admirer des littératures éteintes ; il n’inventait que pour ses amours, chose où le cœur de l’homme n’admet ni tradition ni discipline ; mais, pour le reste, il mettait sa plus belle gloire à être le héraut des hommes de génie du temps passé. […] L’artiste se mêle à la foule, il écoute ses innombrables voix ; mais, n’y apercevant ni discipline commune et universelle, ni vigoureuse croyance, ni rien de ce qui donne à un siècle un grand caractère, il ne sait pas quelle y peut être sa mission, et il se retire, réduisant son art à des détails de vie privée, à des compositions de caprice sur le foyer paternel, sur l’amour ; il ferme sa porte au peuple, il n’admet aux mystères de ses inspirations qu’un petit nombre d’amis, qui rient avec lui du siècle, et qui fatiguent d’amers sarcasmes son involontaire surdité. […] Admettez donc tout de lui, on bien n’en admettez rien, — ce qui est permis à tout le monde, après tout ; car le poète et le siècle sont deux solitaires qui marchent dans des voies opposées, et qui se cherchent dans l’ombre. […] Il n’y a plus que deux positions à l’égard des écrivains en vogue, celle d’admirateurs idolâtres, et celle de zoïles ; celle de juge n’est pas admise.
Ajoutez-y leurs pareils, aussi nobles et presque aussi nombreux chez la reine, chez Mesdames, chez Madame Élisabeth, chez le comte et chez la comtesse de Provence, chez le comte et chez la comtesse d’Artois Et ce ne sont là que les chefs d’emploi ; si, au-dessous d’eux, dans les offices, je compte les titulaires nobles, j’y trouve, entre autres, 68 aumôniers ou chapelains, 170 gentilshommes de la chambre ou servants, 117 gentilshommes de l’écurie et de la vénerie, 148 pages, 114 dames de compagnie titrées, en outre tous les officiers jusqu’au plus petit de la maison militaire, sans compter 1 400 simples gardes qui, vérifiés par le généalogiste167, sont admis sur ce titre à faire leur cour.
C’est dans les congrès, tribunaux suprêmes de la société internationale, que sont débattus, rejetés ou admis ces titres.
Ces vérités n’ont de valeur qu’autant qu’elles sont discutables ; elles ne s’imposent pas à nos raisons comme les axiomes de la géométrie ; elles ne peuvent sauver l’homme, ou le perdre, que parce qu’elles peuvent être toujours, ou librement admises, ou librement rejetées.
La vieillesse et la réflexion qui la suit ramènent ses pensées à des principes plus modérés que ceux de sa jeunesse ; il admet l’identité des tendances, mais les atermoiements lui paraissent une condition et une partie des améliorations.
On admet bien que le poison glissé dans l’organisme le détraque et précipite sa fin.
Il faut bien tolérer les sectes à cause de leur extension, bien que l’État doive les arrêter à leur origine ; mais quant à les admettre aux emplois publics par le rappel du Test, Swift croit réduire aisément à l’absurde les défenseurs de ce principe en leur montrant que cette admission, réclamée par les Dissidents protestants, devrait logiquement s’étendre « aux Papistes, aux Athées, aux Mahométans, aux Païens et aux Juifs ».
Dans les temps dont je parle, les poëtes et les sçavans étoient admis par nos rois à une espece de familiarité.