/ 2242
1443. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Ils eurent deux fils : l’aîné, Charles, solide, simple, pratique, brave homme, qui fut médecin comme son père, et Eugène, garçon délicat et féminin, aimant, joyeux et fin. […] Seulement c’est le docteur Fromentin qui lui choisit son maître, et comme il ne saurait imaginer pour son fils une peinture plus digne d’être cultivée que celle qui florissait dans sa jeunesse et où lui-même pensa exceller, il le place, en 1843, chez un peintre de paysage académique, nommé Rémond. […] C’est la maladie de son fils qui l’a arrêtée à jamais le jour où elle allait peut-être se donner à Frédéric. […] C’est l’illusion d’une vie manquée, un des points par lesquels elle est réellement manquée étant aveuglée, que de croire qu’elle sera reprise et accomplie par un fils. […] Enfin Amiel est un fils spirituel de l’Allemagne, il a fait ses études à l’Université de Berlin, il a opté de tout son être pour la pensée allemande, pour la vie allemande.

1444. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche disait à son jeune désespéré de 1819 pourrait s’adresser fructueusement à beaucoup des jeunes néophytes qui embrassent les siècles et l’univers : « Je veux essayer, mon fils, de guérir en vous une si triste maladie, état fâcheux de l’âme qui intervertit les saisons de la vie et place l’hiver dans un printemps privé de fleurs. » — La destinée de l’homme se compose, en effet, de deux destinées qu’il doit simultanément accomplir, une destinée individuelle proportionnée à son temps de passage sur cette terre, une destinée sociale par laquelle il concourt pour sa part à l’œuvre incessante de l’humanité. […] Cet ami dévoué lui avait été présenté à Lyon ; il était fils d’un imprimeur et l’ami intime de Camille Jordan, le grand orateur, lequel, jaloux de lui assurer la bienveillance de sa belle amie, avait raconté son histoire qui était celle d’un cœur déçu. […] De l’imprimerie de Ballanche père et fils, aux Halles de la Grenette, 1805.

1445. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

La Vierge immaculée, la plus excellente de toutes les créatures dans l’ordre de la grâce et de la sainteté, discernée entre tous les saints, comme le soleil entre tous les astres ; la première de la nature humaine qui prononça le nom de salut ; celle qui connut dans ce monde la félicité des anges et les ravissements du ciel sur la route du tombeau ; celle dont l’Éternel bénit les entrailles en soufflant son esprit en elle et lui donnant un fils qui est le miracle de l’univers ; celle à qui il fut donné d’enfanter son Créateur ; qui ne voit que Dieu au-dessus d’elle et que tous les siècles proclameront heureuse ; la divine Marie monte sur l’autel de Vénus pandémique. […] Pour moi je pense continuellement à toi, et, pour y penser avec plus de plaisir, j’ai fabriqué dans ma tête une petite figure espiègle, qui me semble être ma Constance… » Et à son fils, qu’il se disposait à appeler en Russie pour y commencer sa fortune : « Il faut que tu me remplaces auprès de ta mère quand je n’y suis pas, et que tu sois son premier ministre de l’intérieur. […] Le monde récompensa dans son fils et dans ses filles son immense renommée.

1446. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Mais Washington Irving est fils d’un Écossais et d’une Anglaise ; mais Cooper lui-même est à peine naturalisé Américain par deux générations. […] La mère les attira vers l’extrémité opposée de la hutte, me montra du doigt, et dans une longue conférence discuta sans doute avec ses dignes fils les moyens de se défaire de moi et de s’approprier la montre fatale qui avait tenté sa cupidité. […] L’Indien, d’un geste éloquent, désigna les deux fils de la mégère, et s’écria en mauvais français à peine intelligible : — Eux vouloir tuer celui-là, l’homme blanc, et moi, l’homme rouge.

1447. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Il est fils d’un bâtard de Henri IV, de haute mine comme de haute lignée, avec une chevelure blonde qui encadre son visage de boucles superbes ; mais ce Phébus-Apollon écorche le français ; il bavarde à tort et à travers ; il est coutumier des quipropos les plus saugrenus. […] Tant d’existences bouleversées ; tant de vieilles institutions jetées à bas ; tant d’exemples éclatants des vicissitudes de la fortune ; un lieutenant d’artillerie devenu empereur, presque maître du monde, et, après cette prestigieuse épopée, allant s’éteindre misérablement dans une île perdue de l’Océan ; des rois décapités, détrônés, chassés, remplacés par des fils d’aubergistes et des officiers d’aventure ; l’Europe entière partagée, remaniée, des populations entières passant d’un maître à l’autre comme un bétail ; voilà certes un amas de choses tragiques qui trouble, étonne, force à réfléchir, à s’interroger, à scruter les mystérieux replis de l’âme et de la société humaines, à chercher les ressorts secrets, les causes obscures des événements. […] Alexandre Dumas fils.

1448. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Elle voyait son fils, en cassant un œuf à la coque, avoir un mouvement nerveux dans un coin de la bouche, puis l’entendait dire : « J’étais si bien tout à l’heure !  […] » Jeudi 28 octobre Porel raconte, ce soir, chez Daudet, que le beau-père de sa femme qui avait gagné près de quatre millions, en trente ans, à fabriquer des uniformes pour les armées du Grand Empereur, disait à ceux qui s’étonnaient, qu’il ne sût pas écrire : « On trouve toujours un imbécile qui sait lire et écrire. » Il affirme avoir gagné 75 000 francs, avec la reprise du Fils de famille, et perdu 80 000, avec Le Songe d’une nuit d’été. […] » Et il ajoute : « Au fond, je sais aussi bien qu’un autre, comment on gagne de l’argent au théâtre… et si ça ne va pas, ce que je vais jouer, je me rejetterai sur un Fils de famille. » Samedi 13 novembre C’est bien curieux les variations du jeu au théâtre.

1449. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Je vois des parties d’un tel ouvrage, je n’aperçois pas d’ensemble ; j’ai bien les fils, mais la trame me manque pour faire la toile : il me faut trouver quelque part, pour mes idées, la base solide et continue des faits. […] Vieillard, l’ancien précepteur du fils aîné de la reine Hortense, l’ami particulier et le correspondant, en tout temps, du prince Louis-Napoléon, l’homme dévoué à l’Empereur bien avant l’Empire, le libre et original penseur dont la fin, tout sénateur qu’il était, ne démentit point les convictions.

1450. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

C’est le pauvre fils de Marie, C’est l’époux de la terre en deuil, Qui pose la lampe de vie Dans le mystère du cercueil ! […] Vinet oppose la foudre de Jupiter aux flèches de son fils, c’est-à-dire d’Apollon.

1451. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

J’erre seul, et de loin à peine J’entends les savants convaincus : A ce fronton l’un veut Bacchus, L’autre Constantin fils d’Hélène ; Moi, j’ai ma date plus certaine, Et je lis encore aux murs nus : Sous le consulat de Plancus. […] Charles Patin, fils de Guy Patin, et qui résidait à Padoue même, intervient comme le négociateur de ces brevets.

1452. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Il y a des gens qui sont nés valets ; je crois que, sans calomnie, on peut ranger M. de Bouillon dans cette classe, et cela est assez simple, si, comme on le dit, il est fils d’un frotteur. […] Louis XIV avait dit, dans ses Instructions au Dauphin, une belle parole trop méconnue par son indigne petit-fils : « Les empires, mon fils, ne se conservent que comme ils s’acquièrent : c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail. » 283.

1453. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Il n’y a de vivant au dix-huitième siècle que les petites esquisses brochées en passant et comme en contrebande par Voltaire, le baron de Thundertentrunck, mylord Whatthen, les figurines de ses contes, et cinq ou six portraits du second plan, Turcaret, Gil Blas, Marianne, Manon Lescaut, le neveu de Rameau, Figaro, deux ou trois pochades de Crébillon fils et de Collé, œuvres où la familiarité a laissé rentrer la sève, que l’on peut comparer à celles des petits-maîtres de la peinture, Watteau, Fragonard, Saint-Aubin, Moreau, Lancret, Pater, Baudouin, et qui, reçues difficilement ou par surprise dans le salon officiel, subsisteront encore, lorsque les grands tableaux sérieux auront moisi sous l’ennui qu’ils exhalaient. […] Si maintenant je lis la file correspondante des romanciers français, Crébillon fils, Rousseau, Marmontel, Laclos, Rétif de la Bretonne, Louvet, Mme de Staël, Mme de Genlis et le reste, y compris Mercier et jusqu’à Mme Cottin, je n’ai presque point de notes à prendre ; les petits faits positifs et instructifs sont omis ; je vois des politesses, des gentillesses, des galanteries, des polissonneries, des dissertations de société, et puis c’est tout.

1454. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Si telle est la chance pour la trame et le canevas grossier, pour les gros fils à peu près solides de notre intelligence, quels doivent être les hasards pour la broderie ultérieure et superposée, pour le réseau subtil et compliqué qui est la raison proprement dite et se compose d’idées générales ? […] Premier-né, fils unique et seul représentant de la raison, il doit, pour la faire régner, ne rien laisser hors de ses prises  En ceci l’ancien régime conduit au nouveau, et la pratique établie incline d’avance les esprits vers la théorie naissante.

1455. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Mais le duc d’Enghien, son fils, était « le fléau de son plus intime domestique » ; et son petit fils le duc de Bourbon, violent, hautain, avare, injuste, était un maître détestable et détesté : il était brutalement mystificateur, et prenait pour plastron les gens de son entourage.

1456. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Aux quels le présent confère un droit, supprimé pour la famille, de fils exclusifs du génie. […] L’avantage, s’il lui fut soustrait, va, cette fois, à ceux qui continuent, fils lointains, sa pensée.

1457. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

On raconte que le fameux maître de danse Marcel, si connu par la solennité de ses aphorismes, demanda un jour une audience à M. de Lamoignon père pour lui déclarer qu’il ne pouvait lui dissimuler en conscience que son fils ne danserait jamais bien et ne pourrait conséquemment faire son chemin ni dans la magistrature ni dans l’armée : « À la manière dont il marche, concluait-il, vous ne pouvez raisonnablement le placer que dans l’Église. » M. de Malesherbes se plaisait gaiement à raconter ce lamentable pronostic de Marcel. […] En 1750, M. le chancelier de Lamoignon avait donc chargé son fils de diriger la Librairie, qui était alors dans les attributions du chancelier.

1458. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Année 1879 Mercredi 1er janvier 1879 Dîner chez la princesse avec les deux fils du prince Napoléon, Benedetti, le vieux Giraud, les deux Popelin, Anastasi, la baronne de Galbois, Mlle Abbatucci. […] Jeudi 31 juillet Quelqu’un disait, en parlant du pullulement de la vie à Cayenne : « La vase est là, de l’être. » Vendredi 1er août Pierre Gavarni, qui depuis une quinzaine de jours travaille en compagnie de sa femme, de son fils, d’une bonne, à une étude du champ de course d’Auteuil, étude qu’il dépose chez moi, m’a demandé de venir dîner, avant son départ pour Trachaussade.

1459. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Lui-même, voulant être instituteur, se donna pour tâche d’entretenir chez les fils et les filles des prolétaires la fidélité au prolétariat.‌ […] Peu avant sa mort, relisant son ouvrage la Paix intérieure, il écrit en marge : « Ô alouettes de ces matins, chères alouettes françaises, inspirez-moi mieux. » A ce cri, je le comprends : il s’arrache aux partis, ce plébéien que la campagne vivifie, ce fils d’une race de paysans et de soldats, cet ouvrier qui s’acharne sur ses carnets pour faire du bel ouvrage, pour créer, pour saisir une vérité.

1460. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Ainsi, à Rome, la hiérarchie primitive fondée sur la religion de la famille devait être ébranlée le jour où un fils, chargé de veiller aux intérêts de l’État, commandant le respect aux vieillards, pouvait, entouré de ses licteurs, exiger le salut même de son père. […] En fait, qu’un petit employé de commerce devienne premier ministre, ou le fils d’un tonnelier général en chef, de pareilles « ruptures de ban » frappent les esprits, et les préjugés aristocratiques ne peuvent manquer d’en être ébranlés.

1461. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

Ces créanciers du père, introduits à plus d’une reprise auprès du fils comme personnages ridicules et presque odieux, ne méritent en rien, a-t-on observé encore, cette teinte repoussante, par cela seul qu’ils sont des créanciers.

1462. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

[NdA] Le fils du maréchal.

1463. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Latouche, qui a donné sa mesure comme homme d’esprit, mais qui ne l’a pas donnée pour d’autres facultés bien supérieures qu’il a et qui lui pèsent, a lu Oberman avec anxiété, en fils de la même famille, et il en a visité l’auteur dans ce modeste jardin de la Cérisaye, sous ce beau lilas dont le sage est surtout fier.

1464. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Wilson, qui, sous son nom anglais, n’était autre qu’un fils de Mme d’Aumale, né pendant l’émigration. — M. de Montalembert n’appartenait point à ce groupe ; plus jeune de quelques années, il était aussi plus tranchant, plus acerbe, et une goutte du fiel de La Mennais pénétra de bonne heure sa nature éloquente et hautaine, qui en est restée imprégnée jusqu’à la moelle.

1465. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

Mais comme elle les lui a envoyés sans rien dire à son mari, et que, craignant d’être grondée, elle a recommandé le secret à son fils, il se tait par obéissance filiale, et se laisse mettre en prison, quoiqu’il ait beaucoup de confusion et de peur.

1466. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Rédigeant ses Mémoires au temps où le roi de Prusse cajolait Voltaire, il y notait l’envoi eu exil d’un certain « Arouet, fils, écrit-il, d’un notaire qui l’avait été de mon père, et de moi » ; il n’eût pas parlé de cette bagatelle, « si ce Arouet n’était devenu une sorte de personnage dans la république des lettres, et même une manière d’important dans un certain monde ».

1467. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

On eût dit que les désastres de 1870 avaient creusé un fossé profond entre les pères et les fils.

1468. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

Hugo, Dumas fils, Sardou, Georges Ohnet, autant de noms pour amorcer les lecteurs.

1469. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Écoutons : sous ces voûtes antiques Parviennent jusqu’à moi d’invisibles cantiques, Et la Religion, le front voilé, descend : Elle approche : déjà son calme attendrissant, Jusqu’au fond de votre âme en secret s’insinue ; Entendez-vous un Dieu dont la voix inconnue Vous dit tout bas : Mon fils, viens ici, viens à moi ; Marche au fond du désert : j’y serai près de toi ?

1470. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Ils sont tous comme lui, élevés dans l’amour du roi, — ce sentiment qui était de France, — dans ce feu sacré de l’amour du roi que soufflaient alors toutes les mères au cœur de leurs fils, et que, plus religieuses que les Vestales, elles ne laissèrent éteindre jamais !

1471. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

I Je voudrais bien savoir quel est l’éditeur de cette Correspondance, qui ne demandait pas à paraître, et qui pouvait rester tranquille et morte de sa mort naturelle dans l’éternité… Si c’est le fils de Madame Sand, je n’ai rien à dire, si ce n’est que l’amour filial a un bandeau comme l’autre amour ; mais si c’est M. 

1472. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

Et on est toujours le fils de quelqu’un, qui en doute encore ?

1473. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Cet Alceste, ou plutôt ce Timon, car Swift est trop robuste pour n’être qu’Alceste, cet homme enfin qui avait des manières presque shakespeariennes d’être misanthrope, et qui haïssait mortellement la société anglaise, était tellement le fils ou plutôt le produit de cette société, qu’il agissait comme elle quand il l’attaquait le plus violemment.

1474. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Ne comparons pas à l’imagination orientale de l’auteur de Nathan le Sage et d’Émilia Galotti, l’imagination un peu bourgeoise de l’auteur du Fils naturel et du Père de famille.

1475. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

C’est un philosophe qui chasse de race, un philosophe de père en fils, dont le père eut autrefois aussi son prix d’académie, et qui a voulu continuer cette gloire paternelle… Certes, ce n’est pas avec de telles préoccupations que l’on peut dépasser par la fierté ou la soudaineté de l’aperçu, par l’indépendance, par un style vivant et anti-officiel, les conditions du programme de l’Académie, cet établissement de haute bienfaisance littéraire qui n’existe que pour mettre en lumière les talents qui, tout seuls, ne s’y mettraient pas.

1476. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

Écoutez-le, en trois strophes, faire le procès à l’expérience : Le fils n’hérite pas de celle de son père.

1477. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Rochereuil était le fils d’un ancien conventionnel, déporté et mort aux îles Séchelles, et l’abbé Goujet — l’Aristogiton de cet Harmodius — un prêtre qui avait brûlé sa soutane au pied des autels de la déesse de la Raison.

1478. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Mais, professeur, académicien et fils d’un homme de génie : trois bénéfices et presque trois canonicats !

1479. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Avec ces premières unions humaines, c’est-à-dire conformes à la pudeur et à la religion, commencèrent les mariages qui déterminèrent les rapports d’époux, de fils et de pères.

1480. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Pareillement, le Demi-Monde, le Gendre de Monsieur Poirier, On ne badine pas avec l’amour, c’est Dumas fils, c’est Augier, c’est Musset. […] Imaginez qu’Alfred de Musset, mort en 1857, ait laissé un fils né en 1856. Ce fils aurait aujourd’hui soixante-cinq ans. […] Le vieil Eschyle disait : « L’orgueil, fils du bonheur, fatal à son père », — et d’abord fatal à l’intelligence. […] C’est l’orgueil, « ce fils du bonheur fatal à son père », pour parler de nouveau comme le vieil Eschyle, un orgueil si déréglé qu’il a déshumanisé une nation tout entière.

1481. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Mais, devenu l’aîné, et le seul représentant de la famille, il reprit le nom de sa maison, et Alphonse, son seul fils, n’en a jamais porté d’autre. — Le « chevalier de Prat » avait servi avec distinction, et s’était signalé pendant la Révolution française au nombre des derniers défenseurs du roi. Emprisonné, condamné à mort, le 9 Thermidor l’avait sauvé A partir de 1794, il avait vécu très retiré et obscur dans sa petite terre de Milly dans le Mâconnais, gentilhomme campagnard assez pauvre, avec sa femme, son fils et ses filles. […] Vivent les nobles fils… J’aime autant ne pas citer cette strophe-là, quoiqu’elle soit très belle. […] Il n’est point de cri de haine, de blasphème plus sinistre en sa sobriété, en sa simplicité calme que la fin du Mont des Oliviers : Ainsi le divin Fils parlait au divin Père. […] Mais le malheureux imitera Racine le fils : L’aveugle né voyait, sans pouvoir le comprendre, Le lépreux et le sourd se toucher et s’entendre.

1482. (1888) Poètes et romanciers

Il aime assez l’Humanité pour la racheter du sang de son Fils. […] On peut bien dire que son fils ne lui ressembla guère. […] Elle vit, portant dans ses yeux et dans son âme le mirage de son fils. […] Un doux délire lui a enfin rendu son fils. […] Ce qui fut une catastrophe pour le père fut pour le fils la liberté.

1483. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Le roi et ses fils, au lieu de maintenir leur droit par les armes, se retirèrent et laissèrent l’émeute parisienne violer outrageusement la volonté de la nation. […] Peu de familles de la bourgeoisie aisée, ayant à choisir un état pour leur fils, ont préféré aux riches perspectives du commerce et de l’industrie une profession dont elles ne comprennent pas l’importance sociale. […] L’officier de notre future Landwehr, milice locale sans cesse exercée, deviendrait vite un hobereau de village, et cette fonction aurait souvent une tendance à être héréditaire ; le capitaine cantonal, vers l’âge de cinquante ans, aimerait à transmettre son office à son fils, qu’il aurait formé et que tous connaîtraient. […] Je voudrais que, dans les élections primaires, l’homme marié votât pour sa femme (en d’autres termes, que sa voix comptât pour deux ), que le père votât pour ses enfants mineurs ; je concevrais même la mère, la sœur confiant leur pouvoir à un fils, à un frère majeurs. […] Il y aurait trop d’inconvénients à ce qu’elle pût choisir la personne à laquelle elle donnerait sa procuration politique ; mais la femme qui a son mari, son père, ou bien un frère, un fils majeurs a des procureurs naturels, dont elle doit pouvoir, si j’ose le dire, doubler la personnalité le jour du scrutin.

1484. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Fils du jardinier de M.  […] La mère de Claude Melnotte a pour son fils une admiration sans bornes ; elle le prend pour un prodige, et conçoit à peine le dédain de Pauline. […] Effrayée par quelques mots échangés entre la mère et le fils, Pauline interroge son mari et lui arrache l’aveu du mensonge auquel il s’est prêté. […] À peine Claude est-il sorti que Beauséant paraît et réussit à éloigner la mère de Claude, en lui disant que son fils l’attend dans le village. […] Michelet le frère ou le fils de Rabelais, de Molière ou de Voltaire.

1485. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

On peut construire des télégraphes sans tous les fils télégraphiques ordinaires. […] Ici encore, comparaison est raison, en vertu de l’harmonie du physique et du mental : nous pouvons donc comparer le tissu des idées à la toile que fabrique Io tisserand : une « chaîne » est tendue, à travers laquelle les navettes doivent faire passer les fils de diverses couleurs pour former la « trame » aux dessins changeants ; il suffit au tisserand de lever certaines portions de la chaîne, d’en tenir d’autres abaissées, pour lancer la navette à travers tels fils, non « à travers tels autres. […] C’est l’image grossière du mécanisme cérébral : certaines chaînes d’idées et d’impulsions corrélatives peuvent être mises à l’écart ; d’autres peuvent se soulever pour recevoir tous les fils colorés qu’entraîne avec elle la navette de la pensée.

1486. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

» 8 mars Nous nous sauvons comme des voleurs avec deux gros volumes sous le bras : les « Mémoires de Gavarni », que son fils vient de nous confier. […] C’est la première que je vois de Dumas fils, depuis La Dame aux camélias. […] Une curieuse lettre, est une lettre adressée à son fils âgé de six ans, où il lui raconte, sur le ton de la plaisanterie, sa promenade de pékin dans tout ça, escorté de son trompette prussien : on ferait quelque chose de charmant de la guerre, ainsi contée par un père à son enfant. […] Il est dans le moment toqué de conchyologie qu’il veut fourrer dans un roman, et il va travailler à ramasser dans la glaise toutes sortes de coquilles antédiluviennes, passant des quatre heures en plein soleil, avec son panier, son marteau et son ciseau à froid, et accompagné de son fils, un petit blondin aux cheveux de la nuance du chanvre, le ventre couvert d’un tablier de cuir, qui en fait comme un Amour en sapeur.

1487. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Le drame n’a qu’à faire un pas pour briser tous ces fils d’araignée dont les milices de Lilliput ont cru l’enchaîner dans son sommeil. […] C’est ici qu’il faut admirer comme Scudéry, le capitan de cette tragi-comédie, poussé à bout, le rudoie et le malmène, comme il démasque sans pitié son artillerie classique, comme il « fait voir » à l’auteur du Cid « quels doiuent estre les épisodes, d’après Aristote, qui l’enseigne aux chapitres dixiesme et seiziesme de sa Poétique », comme il foudroie Corneille, de par ce même Aristote « au chapitre vnziesme de son Art Poétique, dans lequel on voit la condamnation du Cid » ; de par Platon « liure dixiesme de sa République », de par Marcelin, « au liure vingt-septiesme ; on le peut voir » ; de par « les tragédies de Niobé et de Jephté » ; de par « l’Ajax de Sophocle » ; de par « d’exemple d’Euripide » ; de par « Heinsius, au chapitre six, Constitution de la Tragédie ; et Scaliger le fils dans ses poésies » ; enfin, de par « les Canonistes et les Iurisconsultes, au titre des Nopces ». […] On entend les cris de Clytemnestre que son propre fils égorge, et Électre crie sur le théâtre : « Frappez, ne l’épargnez pas, elle n’a pas épargné notre père. » Prométhée est attaché sur un rocher avec des clous qu’on lui enfonce dans l’estomac et dans les bras. […] L’art feuillette les siècles, feuillette la nature, interroge les chroniques, s’étudie à reproduire la réalité des faits, surtout celle des mœurs et des caractères, bien moins léguée au doute et à la contradiction que les faits, restaure ce que les annalistes ont tronqué, harmonise ce qu’ils ont dépouillé, devine leurs omissions et les répare, comble leurs lacunes par des imaginations qui aient la couleur du temps, groupe ce qu’ils ont laissé épars, rétablit le jeu des fils de la providence sous les marionnettes humaines, revêt le tout d’une forme poétique et naturelle à la fois, et lui donne cette vie de vérité et de saillie qui enfante l’illusion, ce prestige de réalité qui passionne le spectateur, et le poëte le premier, car le poëte est de bonne foi.

1488. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Oui, M. de Saint-Victor, classique en cela, classique dans la plus large acception sans doute, classique toutefois, comme le pourrait être un fils retrouvé de Chateaubriand, a au plus haut degré et possède en toute sincérité la religion de l’art, la religion littéraire ; à la manière dont je les lui ai vu quelquefois défendre, dans la conversation comme dans ses écrits, j’ai compris qu’il a bien réellement des dieux, et il a eu droit, par une sorte d’invocation, de les inscrire dès le début au frontispice de son livre.

1489. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Crébillon fils n’a jamais eu, au xviiie  siècle, l’influence régnante que l’auteur lui attribue ; sa vogue ne fut jamais de la gloire, et resta toujours très secondaire.

1490. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Janin qui y avait poussé plus que personne par ses réhabilitations sémillantes de Marivaux, de Crébillon fils, et qui ne perdait aucune occasion d’en rafraîchir l’idéal, étaient encore ce qu’on en retenait le plus.

1491. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

À travers tant de dangers, il persista à ne prendre pour guide que les maximes d’une piété superstitieuse ; mais c’est à l’époque où la religion seule triomphe encore, c’est à l’instant où le malheur est sans espoir, que la puissance de la foi se développa toute entière dans la conduite de Louis ; la force inébranlable de cette conviction ne permit plus d’apercevoir dans son âme l’ombre d’une faiblesse ; l’héroïsme de la philosophie fut contraint à se prosterner devant sa simple résignation ; il reçut passivement tous les arrêts du malheur, et se montra cependant sensible pour ce qu’il aimait, comme si les facultés de sa vie avaient doublé à l’instant de sa mort, il compta, sans frémir, tous les pas qui le menèrent du trône à l’échafaud, et dans l’instant terrible où lui fut encore prononcé cette sublime expression : Fils de Saint Louis, montez au Ciel.

1492. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Né à Noyon en 1509, Jean Cauvin, fils du procureur fiscal de l’évêque, fut pourvu d’abord de deux bénéfices.

1493. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Alexandre Dumas fils Il y a dans mon enfance un souvenir qui secrètement battait en brèche mes jeunes vanités.

1494. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Racine, [Louis] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1692, mort dans la même ville en 1764, fils du précédent, & héritier d’une grande partie des talens de son pere.

1495. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Il accablait d’injures sa femme, la chassait ostensiblement de sa maison, ne gardant auprès de lui que son fils aîné, âgé de seize ans.

1496. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Racine fils l’a réfuté.

1497. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Il fait lui-même allusion à sa qualité de fils d’un maître coutelier à Paris, dans une épigramme Latine qu’il envoya à un de ses amis, accompagnée d’un couteau & de cette réflexion : « Ce présent vous semblera plus digne de Vulcain que des Muses.

1498. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Son nom fut Jean-Baptiste Poquelin ; il était Parisien, fils d’un Valet de Chambre Tapissier du Roi, et avait été reçu dès son bas âge en survivance de cette Charge, qu’il a depuis exercée dans son quartier jusques à sa mort.

1499. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

Son traité de l’Amitié, ses Avis à son fils, à sa fille, sont pleins d’esprit & de délicatesse.

1500. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

En effet, quel est celui d’entre nous qui, possesseur d’un chef-d’œuvre de peinture ou de sculpture capable d’inspirer la débauche, ne commence pas à en dérober la vue à sa femme, à sa fille, à son fils ?

1501. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

En Angleterre, c’est Wolsey, fils d’un boucher.

1502. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

En racontant comme ils l’ont fait Marie-Antoinette, ce règne qui passe entre deux insultes : l’insulte de Louis XV, qui osa bien présenter madame Du Barry à la Dauphiné, femme de son fils, et l’insulte des Tricoteuses qui vouaient à la mort l’Autrichienne, ils n’ont raconté que la Reine, mais pas assez la femme du Roi.

1503. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

En racontant comme ils l’ont fait Marie-Antoinette, ce règne qui passe entre deux insultes : l’insulte de Louis XV, qui osa bien présenter Mme Du Barry à la Dauphine, femme de son fils, et l’insulte des Tricoteuses qui vouaient à la mort l’Autrichienne, ils n’ont raconté que la Reine, mais pas assez la femme du Roi.

1504. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Mais c’est, surtout, quand il s’agit de l’homme redoutable envers lequel il était si facile à un écrivain comme Prescott d’être injuste, que ses paroles deviennent, à force d’impartialité, d’un grand poids : « Nous frémissons, — (je ne crois pas qu’il frémisse beaucoup, cet homme de race anglo-saxonne, fils de boucanier et de flibustier, mais passons-lui ce petit sacrifice à la rhétorique), — nous frémissons en regardant un tel caractère, — (il s’agit du monstrueux duc d’Albe), — mais, nous devons l’avouer, il y a quelque chose qui provoque notre admiration dans cette rigueur, dans cette inflexibilité, dans ce mépris de toute crainte et de toute faveur avec lesquels cette nature indomptable exécute ses plans !!! 

1505. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Alexandre Dumas fils pour sa prochaine comédie).

1506. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Enfin, c’était la solidarité du fils et du père, ce ciment social que M. 

1507. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Esprit très élevé et très cultivé, heureux et fier dans sa pensée d’être un enfant du xixe  siècle, — de ce xixe  siècle qui a encore le temps, avec les vingt années qui lui restent à durer, de faire baisser la tête à ses fils et de diminuer l’orgueil et le bonheur d’en être un, — il a été la victime de la culture de son époque et de la culture de son esprit.

1508. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Le damné Faust est étranglé par un père qui enterre son fils, mort pour la patrie, et dont Faust insulte et raille le cercueil.

1509. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Chronologiquement, il est le premier de ces Novateurs, ou plutôt de ces Rénovateurs littéraires, dont nous sommes plus ou moins les fils.

1510. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Lorsque ces fils de la Vierge ne se rompent pas, on les croirait vraiment tombés du fuseau divin.

1511. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

C’est un fils de Rabelais et de Luther, qui, les larmes aux yeux, marie la bouffonnerie de ces deux immenses bouffons à une sentimentalité aussi grande que celle de Lamartine.

1512. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des savants dans les langues, tels qu’Adrien Turnèbe, un des critiques les plus éclairés de son siècle, Guillaume Budé, qu’Érasme nommait le prodige de la France, et dont il eut la faiblesse ou l’orgueil d’être jaloux, qui passait pour écrire en grec à Paris comme on eût écrit à Athènes, et qui, malgré ce tort ou ce mérite, fut ambassadeur, maître des requêtes et prévôt des marchands ; Longueil, aussi éloquent en latin que les Bembe et les Sadolet, et mort à trente-deux ans, comme un voyageur tranquille qui annonce son départ à ses amis ; Robert et Henri Étienne, qui ne se bornaient pas, dans leur commerce, à trafiquer des pensées des hommes, mais qui instruisaient eux-mêmes leur siècle ; Muret exilé de France, et comblé d’honneurs en Italie ; Jules Scaliger, qui, descendu d’une famille de souverain, exerça la médecine, embrassa toutes les sciences, fut naturaliste, physicien, poète et orateur, et soutint plusieurs démêlés avec ce célèbre Cardan, tour à tour philosophe hardi et superstitieux imbécile ; Joseph Scaliger sort fils, qui fut distingué de son père, comme l’érudition l’est du génie ; et ce Ramus, condamne par arrêt du parlement, parce qu’il avait le courage et l’esprit de ne pas penser comme Aristote, et assassiné à la Saint-Barthélemi, parce qu’il était célèbre, et que ses ennemis ou ses rivaux ne l’étaient pas.

1513. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

« Dans le bois sacré près de l’Hélicon, dit-il, après les statues des Muses, après celles d’Apollon et de Mercure, de Thamyris aveugle, la main sur une lyre brisée, on voyait une statue d’Orphée, ayant près de lui debout Télète, comme symbole de l’initiation aux mystères, et entouré d’animaux en marbre et en bronze, attentifs à ses chants55. » D’après ces monuments, Pausanias, sans croire qu’Orphée ait été le fils de la Muse Calliope, ni qu’il soit descendu vivant aux enfers pour redemander sa femme, suppose du moins qu’il avait surpassé dans l’art des vers tous ses devanciers, et qu’il avait acquis un grand pouvoir par la science des mystères divins et des expiations, des maladies et des remèdes qui détournent la colère des dieux.

1514. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Ce jésuite, fils d’un procureur de Vire en Basse Normandie, avoit succédé au père de la Chaise dans la place de confesseur du roi. […] Point ne suis luthériste, Ne zuinglien, & moins anabaptiste : Je suis de Dieu par son fils Jésus-Christ. […] Quant aux deux fils de Théophraste, Isaac & Eusèbe Renaudot, ils eurent leur avocat particulier. […] « L’abbé Tallemant & Charpentier se prirent un jour de paroles ; &, après quelques gradations d’injures, Charpentier reprocha à l’abbé Tallemant qu’il étoit fils d’un banqueroutier de la Rochelle : Tallemant repliqua à Charpentier qu’il étoit fils d’un cabaretier de Paris. […] Le fils d’un ministre favori, Qui n’a jamais fait la cour à aucun prince.

1515. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Vie de Jean-Jacques Rousseau Fils d’un horloger de Genève, orphelin de sa mère que deux bonnes tantes remplacent mal, Jean-Jacques558 est élevé par un père léger, qui le grise de romans, où tous les deux passent les nuits jusqu’à ce que les premiers cris des hirondelles leur rappellent d’aller se coucher ; il se grise ensuite d’héroïsme, en lisant Plutarque. Le père, pour une méchante affaire, est obligé de quitter Genève (1722) : il laisse son fils, dont il ne s’occupera plus guère, à l’oncle Bernard, homme de plaisir, à la tante Bernard, dévote austère, qui mettent l’entant en pension chez le pasteur Lambercier à Bossey, près de Genève, au pied du Salève. […] Enfin il devient secrétaire de Mme Dupin, dont le fils, M. de Francueil, fermier général, veut le prendre pour caissier ; c’était la fortune.

1516. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

A moins donc de prétendre que la Renaissance n’a été pour les modernes qu’une confiscation du génie national, et qu’il eût été plus glorieux que, séparée du passé, enfermée dans son, territoire chaque nation recommençât pour ainsi dire tout l’esprit humain, comment ne vouloir pas qu’un poème qui rattachait par quelques fils, même grossiers, le génie français au génie antique, ait plus mérité de vivre que tant d’écrits oubliés par la France, pour n’avoir su que l’amuser ? […] Pour lui, continue-t-il il n’est pas fils d’ange. […] Quant à sa mère, elle mourra : Et le sçait bien la pauvre femme, Et le fils pas ne demourra.

1517. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Les figurines modelées par Clodion sont par leur gentillesse polissonne en complète harmonie avec les vers musqués de Dorat et les récits égrillards de Crébillon fils. […] Diderot faisait de Greuze cet éloge inquiétant : « Le choix de ses sujets marque de la sensibilité et de bonnes mœurs » ; le Mauvais Fils puni lui semble un excellent tableau-leçon ; dans l’Accordée du village, il relève un détail qui lui plaît, et il s’écrie : « Voilà un petit trait de poésie tout à fait ingénieux !  […] Jusqu’en 1824, nous voyons durer le costume qui a été celui des contemporaines de Napoléon : des robes à taille remontée, à jupe courte ; des chaussures en forme de cothurnes, se rattachant à la jambe par des lacets ; une coiffure très haute se terminant par un chignon touffu, que soutiennent des fils de fer, et, par-dessus cet édifice compliqué, un turban (le turban des mamelucks), une espèce de baril de soie, comme on disait, ou bien un immense chapeau chargé de fleurs, ou encore une toque sur laquelle flotte un menaçant panache de plumes d’autruche.

1518. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Dans les scènes dramatiques les plus poussées, le massacre du fils du marchand Verestchaguine par la populace de Moscou, au moment de la fuite du gouverneur Rostopchine, cet horrible épisode de sauvagerie accomplie en tremblant par des brutes ivres épouvantées de leur bestialité ; — on encore, lors du suicide d’Anna Karénine, quand, dans une gare bruyante, cette grande femme se jette à genoux sous la sombre masse roulante d’un wagon ; — ou au récit des pensées de Lévine après cette conversation avec un paysan qui changeait toute sa vie, — on distinguera dans la description des faits et des idées, ces deux éléments de passage rapide et de soudain et ardent intérêt qui agitent les livres de Tolstoï de leur alternance semblable au vacille-ment d’une flamme. […] La joie, l’ambition, le ressaisissement ; il se mêle aux affaires publiques, s’éprend, est trahi, retourne à la guerre et, mortellement atteint sur un champ de bataille, s’abandonne tout entier, au seuil de l’ombre, à cette méditation muette de la mort, cette contemplation ravie de l’inconnaissable où ne le touchent plus les caresses de son fils et de son amante. […] Toute la grande classe des êtres naturellement pervers qui alimente depuis un demi-siècle notre littérature romanesque n’est représentée chez lui que par quelques médiocres exemplaires de second plan, le prince Basile, son fils Anatole Kouraguine et sa fille la princesse Hélène, Dologhow, dans La Guerre et la Paix, quelques mondaines dans Anna Karénine.

1519. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

… Non, une telle terre n’est pas morte au génie littéraire sous toutes les formes, elle qui fut, comme le dit un de ses fils, la nourrice intellectuelle et artistique de l’Europe, elle qui m’inspirait, quand je foulais son sol sacré, ces vers, hélas ! […] Le chef de la famille ou le plus âgé des fils marchait en avant d’un pas consulaire, tenant d’une main le mince aiguillon, et s’appuyant fièrement de l’autre main sur la corne dorée de ses bœufs. Lu mère, les fils, les filles étaient debout sur le plancher du char, se tenant de la main aux ridelles pour garder leur équilibre contre les secousses que les larges dalles du pavé imprimaient aux roues.

1520. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Ozanam cite ici l’interprétation philosophique et symbolique de la Divine Comédie par le fils du Dante lui-même, si peu de temps après la mort de son père, et à un moment où la tragédie paternelle devait retentir encore dans l’oreille du fils. […] C’est ainsi que l’auteur procède dans les trois parties du poème, marchant toujours, à travers les figures dont il s’environne, vers la fin qu’il s’est proposée. » XXVIII D’après cet indice fourni par le fils du Dante sur les intentions philosophiques et poétiques de son père, M. 

1521. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Des fils placés bout à bout et dont les extrémités se rapprochent sans doute quand le courant passe, voilà tout ce qu’on voit. […] Mais ces fils qui reçoivent du milieu extérieur des ébranlements ou des excitations et qui les lui renvoient sous forme de réactions appropriées, ces fils si savamment tendus de la périphérie à la périphérie, assurent justement par la solidité de leurs connexions et la précision de leurs entre-croisements l’équilibre sensori-moteur du corps, c’est-à-dire son adaptation à la situation présente.

1522. (1932) Les idées politiques de la France

D’où venait cette hostilité du peuple contre les fils du peuple, l’infanterie de l’Église ? […] Painlevé, le Condorcet du radicalisme, nous paraisse très girondin, c’est lui qui dans un congrès radical proclamait : « Nous, les fils des Jacobins !  […] Le seul radical autoritaire du cabinet était Cavaignac : petit-fils d’un conventionnel jacobin, fils du général des journées de juin, il avait (sans jeu de mots sinistre) l’autorité dans le sang. […] Ce n’est pas un hasard si leur nom leur vient de droite, du côté traditionaliste, si elles ont été baptisées et étudiées par un fils éminent de Denys Cochin. […] Cette laïcité eut même sa théologie : la sociologie à forme talmudique de Durkheim, fils de rabbin, laquelle parut prendre, un moment, la figure d’un thomisme pour séminaires rationalistes.

1523. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Si l’on reconnaît dans un ouvrage quelques traits d’un auteur que vous estimiez particulièrement, que ce soit une ressemblance de fils et non pas le portrait, car le portrait est une chose morte. […] Et il attaqua Thestôr, fils d’Enops. […] Au même instant, le fils de Clodion bondit comme un léopard, met le pied sur le javelot, le presse de son poids, le fait descendre vers la terre et abaisse avec lui le bouclier de son ennemi. […] Et, certes, Diomèdès eût vaincu ou rendu la lutte égale, si Phoibos Apollon, irrité contre le fils de Tydeus, n’eût fait tomber de ses mains le fouet splendide. […] On nous décrit un fils qui meurt en songeant à sa mère, un fiancé qui ne reverra plus sa fiancée ; on nous dit que le canon gronde ; on nous représente la mêlée humaine, les hommes fauchés, etc.

1524. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Dumas fils. […] Flaubert est donc le vrai fils de Chateaubriand. […] Des écrivains décisifs comme Stendhal et Dumas fils se sont fait une spécialité de ce sujet. […] Dumas fils a été pendant quelques années le moraliste exclusif de l’amour. […] Dumas fils.

1525. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Trois places plus loin que celle occupée par l’auteur du Fils de l’Homme, on me montra M.  […] Anicet-Bourgeois essuya les mauvaises œuvres : Ainsi le Fils de l’Émigré, ainsi la Vénitienne. […] Mme Gay a un fils qui est-officier de cavalerie. […] Victor Hugo est fils du général Hugo ; son frère M.  […] Fils d’un pharmacien, dont on m’a montré le magasin, au coin de la rue de la chaussée d’Antin et du boulevard, M. 

1526. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Mais comme on est toujours le fils de quelqu’un, on a toujours aussi ses héritiers. […] Voici maintenant qu’une seconde fait suite à la première… et le nom qui se dédouble en s’allongeant nous en devient le transparent symbole : Lucie Delarue-Mardrus s’est substituée à Lucie Delarue. — « Un jour, en effet, observe notre confrère Charles Maurras, le poète de l’Occident épousa ce fils du soleil, le docteur Mardrus, né au Caire d’une famille orientale. » Belle union, vraiment faite pour rajeunir le sang des races… que ne l’imite-t-on plus souvent dans l’ordinaire de la vie, où nous voyons des enfants de frères unis par le mariage et voués à faire souche de dégénérés ! […] Quelques années après les dates héroïques du Romantisme, ayant une fois pour toutes dépouillé le gilet rouge d’Hernani, et quand il n’était plus qu’un fournisseur désenchanté de feuilletons dramatiques, Théophile Gautier observe, en sa préface aux Fleurs du Mal, qu’une seule fois dans l’Histoire on vit un père et une mère d’accord pour préparer leur fils à la vie littéraire, et ce fils était…. […] » A cet accent vous pourrez reconnaître la série des générateurs immédiats, ceux à l’influence de qui la faculté inventive de l’auteur n’avait pas licence d’échapper, puisque ces voix d’âge en d’âge se répondent avec une vibration qui prolonge en nous leur écho : Juan de Marana, Valmont, Richelieu, Effrena, Priola, et nous entendons encore les intonations du dernier en date, le marquis, distribuant des conseils à son fils…. quels conseils, et à qui donnés ! […] » Son fils Augustin a atteint l’âge viril sans perdre sa fleur d’innocence, élevé par les soins du janséniste Forgerus, mais sans soupçonner — car l’occasion ne s’en est point offerte — les sources vives de tendresse qui se dissimulent en lui.

1527. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Je m’en console : le voyage de ma douloureuse vie est bien avancé. » La mort de sa mère fut un dernier coup et l’étonna comme s’il n’était pas dans l’ordre naturel que les fils survécussent à leur mère. […] Grandjean, chef de division à l’Intérieur, accompagné de son fils… Il y avait en outre une dame que je ne connais pas.

1528. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

C’était un homme de la Renaissance et de la secte académique ou même pyrrhonienne ; grand personnage au demeurant, très en crédit parmi les gens de lettres, estimé en cour, précepteur du second fils du roi (Monsieur, frère de Louis XIV), et fort appuyé en tout temps du cardinal de Richelieu qui aurait sans doute fait de lui le précepteur du futur roi. […] Gaston Paris, un jeune savant, fils de savant ; — photographier, au sens moral ou figuré également, etc.

1529. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Que le lecteur s’observe lui-même lorsqu’il voit une comédie nouvelle de Dumas fils ; vingt fois par acte, nous avons une ou deux minutes d’illusion complète ; il y a telle phrase vraie, imprévue, qui, soutenue par le geste, l’accent, les alentours appropriés, nous y conduit. […] Cette cloche, grâce à un mécanisme mal connu, correspond par divers fils, qui sont les fibres de la couronne de Reil, à un système de petites sonnettes qui composent les hémisphères et dont les sonneries, mutuellement excitables, répètent exactement ses tintements avec leur acuité et leur timbre ; ces sonneries sont les images.

1530. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Blanche, Albert Cahen, Emmanuel Chabrier, Cappelle, Georges Clatrin, Oscar Comettant, Arthur Coquard, Jules Courtier, Léo Delibes, Charles Dettelbach, Auguste Dorchain, Édouard Dujardin, Durand fils, Alphonse Duvernov, Alfred Ernst, Louis de Fourcaud, Louis de Gramont, Adolphe Jullien, Antoine Lascoux, Jules Massenet, Catulle Mendès, André Messager, Oppenheim, Pelisse, Joseph Reinach, Ernest Reyer, Jules Roche, Rousse, Georges Serviures, Victor Souchon, Edmond Stoullig, Thompson, Henri de Valgorge, Teodor de Wyzewa, s’étaient rendus à Bruxelles pour assister à cette solennité, à laquelle prenaient part toutes les notabilités du monde artistique bruxellois. […]   C’est de cette région bienheureuse qu’est venu Lohengrin, le chevalier au cygne, le fils de Parsifal.

1531. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Je compte pour rien, dit l’Abbé Lenglet, ce qu’André du Chesne & François son fils ont écrit & imprimé sur ce sujet en deux énormes volumes in-folio. […] la vie de ce Pontife & de son fils Borgia, traduite de l’Anglois d’Alexandre Gordon.

1532. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Il le faut cependant, il le faut pour sauver sa vie, celle de son fils, celle de tous les objets de son affection. […] Un fils couvert du sang de sa mère, et ne songeant qu’à sa maîtresse, aurait produit un effet révoltant ; Racine l’a senti, et, pour éviter plus sûrement cet écueil, il a supposé qu’Oreste n’était allé en Tauride qu’afin de se délivrer par la mort de sa passion malheureuse.

1533. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Il le fut de son fils, de son fils Commode, le crapuleux boucher auquel il laissa lâchement l’Empire du monde.

1534. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Ferdinand Brunetière Lisez le Petit Épicier lui-même, Un fils, En province, l’Enfant de la balle, les Boucles d’oreilles.

1535. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Cette culture était proscrite par les docteurs palestiniens, qui enveloppaient dans une même malédiction « celui qui élève des porcs et celui qui apprend à son fils la science grecque 129. » En tout cas elle n’avait pas pénétré dans les petites villes comme Nazareth.

1536. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Quand les démons veulent le proclamer fils de Dieu, il leur défend d’ouvrir la bouche ; c’est malgré lui qu’ils le reconnaissent 758.

1537. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

On lui a persuadé dès son enfance, et depuis il n’en a pas douté, qu’un fils ne peut jamais s’acquitter de tout ce qu’il doit à une mère, voire à une mauvaise mère qui est devenue sa marâtre, et qu’un citoyen est toujours obligé à sa patrie, voire à son ingrate patrie et qui l’a traité en ennemi. » Plus loin, il montre le consul romain à la tête de l’armée.

1538. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Argan se tue à encourager son fils Thomas Diafoirus, qui parloit à peu près de même, en lui criant avec complaisance, bon !

1539. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Le même instinct qui nous feroit gémir par un premier mouvement à la rencontre d’une mere qui conduiroit son fils unique au tombeau, nous fait pleurer quand la scéne nous fait voir l’imitation fidelle d’un pareil évenement.

1540. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Quand le marquis de Mirabeau, cet écrivain à l’emporte-pièce, dont la gloire posthume sera de nous avoir diminué son énorme fils, inventait ce mot méprisant de « s’enversailler « pour la noblesse de son temps, qui courait avec une si sublime niaiserie se précipiter dans ce magnifique piège de Versailles, dans les toiles de pourpre tendues par la Royauté à ces lions héraldiques, trop amoureux de sa grandeur, le marquis de Mirabeau protestait au nom de la vraie société française, que la Féodalité avait créée, il faut bien le dire du fond de toutes nos ingratitudes, qu’elle avait épanouie, et qu’une civilisation différente allait diminuer en l’agglomérant.

1541. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Ils ne sont que des portraits de race, — d’une race de guerre forte comme le Nord, dont ils sont les fils ; mais il n’y a guères plus de différence entre eux que de lion à lion ou d’aigle à aigle.

1542. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

Personne ne peut nier à présent que le gouvernement parlementaire, ce fils chéri de la Révolution, sur lequel elle avait mis et met encore ses espérances, ne soit pour l’heure terriblement compromis, même au regard de ceux qui se sont d’abord le plus croisés pour la forme de ce gouvernement.

1543. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

En l’acceptant comme elle est écrite, on se demande si la diplomatie est plus qu’une alchimie de riens, — ou quelque obstiné travail d’insecte, quelque tissage de fils d’araignée, interrompu et recommencé dans des circumflexions, sur place, infinies, — et on se sent pris, pour ces petits travailleurs en grandes affaires, du mépris qu’avait pour la médiocrité des meneurs du monde le grand chancelier Oxenstiern, qui s’y connaissait !

1544. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Jeune, fringant, avec son bicoquet à deux plumes sur l’oreille, sa courte tunique serrée à la taille, son branc d’acier battant ses mollets, c’est un des beaux fils de Callot et presque un de ses gentilshommes, — un gentilhomme du clair de lune !

1545. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Thucydide est un historien qui a jeté sur les événements de son temps le regard clair d’un fils de Minerve aux yeux pers.

1546. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Ce fils d’un placide ministre protestant qui fut le plus audacieux des marins et peut-être de toutes les âmes qui aient été créées impassibles, était faible de corps jusqu’à l’infirmité, et les portraits que nous avons de lui avec ses cheveux longs et plats, les plans de ses joues vieillies avant l’âge, et son air de simple ecclésiastique de campagne, disent à qui sait que c’est là Nelson, toute la profondeur du cratère qu’il y avait en cet homme d’apparence si peu volcanique.

1547. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Ce fils d’un placide ministre protestant, qui fut le plus audacieux des marins et peut-être de toutes les âmes qui aient été créées impassibles, était faible de corps jusqu’à l’infirmité, et les portraits que nous avons de lui, avec ses cheveux longs et plats, les plans de ses joues vieillies avant l’âge, et son air de simple ecclésiastique de campagne, disent, à qui sait que c’est là Nelson, toute la profondeur du cratère qu’il y avait en cet homme d’apparence si peu volcanique.

1548. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Par lui-même, il n’est pas un philosophe, mais il est le fils et la victime de la philosophie du xixe  siècle, et voilà pourquoi je le mets ici… Ce jeune homme, à qualités brillantes, qui avait eu, nous dit-il, au collège, l’éclat de tous les prix d’honneur, pour lui des espérances !

1549. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Et si vous ajoutez à ces difficultés absolues et premières, à ces incompatibilités dirimantes, la situation que le temps nous a faite, à nous tous, fils de la Bible, élevés avec la Bible, pour qui la Bible a été la première impression de la vie, vous vous étonnerez qu’un homme ait eu la pensée de lutter contre une impossibilité de réussir aussi colossalement manifeste, et comme s’il ne l’avait pas aperçue.

1550. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

c’est le fils de l’occasion et d’un de ces hasards de la vie qui pouvaient n’être pas, et qui, alors, auraient supprimé le génie… Pascal, par exemple, le prodigieux Pascal, le divinateur d’Euclide, qui, sans avoir appris les mathématiques, trouva, en maniant des jetons dans le grenier de son père, les trois premiers livres de la géométrie ; Pascal, qui dans l’ordre des idées a une profondeur qui donne le vertige et qui même le lui a donné, ne serait plus, selon ces théories interprétatrices, le Pascal connu, le grand Pascal, s’il n’avait pas été janséniste !

1551. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

ou c’est encore, comme dans Consolatrix afflictorum : le Dieu qu’on trouve sur la colline , — et si ce n’est pas le fils de Pan, celui-là !

1552. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

même Lamartine, le Virgile chrétien, qui, tout chrétien qu’il fut, n’en chanta pas moins Socrate, Psyché et Sapho ; prenez Hugo, de Vigny, de Musset, Amédée Pommier, Sainte-Beuve, Gautier, Hégésippe Moreau, et jusqu’à Béranger, et regardez s’ils n’ont pas tous le souffle de Ronsard sur la tête, s’ils ne sont pas tous les fils et les successeurs de Ronsard !

1553. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Eugène Sue, fils de médecin et ancien chirurgien de marine, avait eu les plus féroces prétentions à l’aristocratie, à la high life, au dandysme anglais.

1554. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

Alexandre Dumas fils peut se regarder comme le père depuis sa Dame aux Camélias.

1555. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Ces saints de la France appartiennent à toutes les croyances, et la vieille église du village, mère des générations, cœur des cœurs, les accueille tous avec une égale tendresse, car, dit-elle aux incroyants, vous êtes mes fils endormis.

1556. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

C’est lui à qui on vint annoncer au milieu d’un sacrifice que son fils venait de mourir : il avait une couronne de fleurs sur la tête, et il l’ôta.

1557. (1903) Le problème de l’avenir latin

Le Français est coutumier, pour mieux affirmer sa prééminence, de se dire, dans le passé, le fils aîné de l’Empire romain, et, plus tard, le fils aîné de l’Eglise. […] Lorsqu’on affirme, par exemple, ceci : « Nous, les membres de la famille latine, que sommes-nous, sinon les fils spirituels de la Rome des Césars ? […] Avec le poids d’une écrasante tradition sur les épaules, tous nos membres liés par d’invisibles mais incassables fils au passé, nous ne pouvons plus avancer. […] Le Français d’aujourd’hui, avec ses tares caractéristiques, ne se dénote-t-il pas le fils authentique du Gallo-Romain de la décadence impériale, encore affaibli par des siècles de tradition invariablement maintenue ? […] Le destin de ces derniers se témoignerait-il semblable, s’ils n’étaient pas fils de barbares, demeurés purs du contact romain ?

1558. (1890) Nouvelles questions de critique

« Vous achèterez l’Encyclopédie, écrivait lord Chesterfield à son fils, et vous vous asseoirez dessus pour lire Candide. » Était-ce bien Candide ? […] Telle est encore l’affaire de Louis Marpault, fils de Jean Marpault et de Louise Chapelet, obligé par ses parents, dans sa neuvième année, de vêtir l’habit de cordelier. […] Après l’étendue de l’autorité paternelle, il s’agissait d’en plaider les limites, et après avoir attaqué l’abus de la liberté dans une fille, il était question d’en revendiquer l’usage dans un fils. […] L’auteur de la Dame aux camélias, du Fils naturel, du Demi-Monde et de l’Ami des femmes en est le premier. […] C’est par la Dame aux camélias, c’est par le Fils naturel, c’est par le Demi-Monde ou la Question d’argent que le réalisme a conquis le théâtre.

1559. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Il est presque toujours en guerre avec ses propres fils, qui veulent lui prendre sa place, ses métaux précieux, ses buffles, ses chameaux, ses femmes. […] En faisant de l’Arche sa voisine et presque sa vassale, le fils d’Isaï faisait, de sa propre fonction, une sorte de lieutenance de Iahveh. […] Plus tard, lorsque le fils du charpentier de Nazareth naquit dans une étable, qu’était-ce que la Judée ? […] Les deux jeunes princes Alexandre et Aristobule, fils d’Hérode, avaient étudié à Rome, dans la maison d’Asinius Pollion où ils avaient pu connaître Horace et Virgile. […] Il était, malgré tout, le fils de ce moyen âge dont l’intolérance, la lèpre, les bûchers, les famines lui faisaient horreur et dont il n’a jamais vu les suaves miséricordes ni les chevaleresques courtoisies.

1560. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Cela tient à ce fait que les aînés méconnaissent toujours leurs cadets, que les pères se méprennent souvent sur les goûts des fils, qu’ils ne les voient pas distinctement et les jugent à contresens. […] Historiquement, ethniquement, nous sommes les fils de la Renaissance, c’est la Renaissance qui a inspiré à notre esprit français encore amorphe ses formes véritables. […] Tous les habitants sont réunis dans l’auberge où Neele est servante, lorsque la vieille Barbara Lamm, la mère de Joos, vient accuser la jeune fille d’être la cause de la mort de son fils. […] Sera-ce le fils de Neele ? Sera-ce le fils d’Ève ?

1561. (1927) Des romantiques à nous

Mais, d’autre part, le même Stendhal, dont le cynisme de tête se complaisait à souffler ainsi sur les idoles du cœur, portait en lui un véritable fils de Rousseau. […] Cette aimable femme, qui n’avait pas appris à lire, me racontait l’histoire des Quatre fils Aymon. […] Je trouvai à la foire, perdu parmi les articles d’épicerie et les ustensiles de ménage qu’étalait un colporteur, un petit livre imprimé avec des têtes de clous, qui portait ce titre : Histoire des Quatre fils Aymon. […] Quel bon fils ! […] Qui a vu cette femme forte et ardente ne peut plus en pensée la séparer de son fils.

1562. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Dieu, centre aimant du monde, à ses fibres divines Rattache tous les fils de toutes les racines, Et sa tendresse égale un ver au séraphin ; Et c’est l’étonnement des espaces sans fin Que ce cœur, blasphémé sur terre par les Ait autant de prêtres, rayons que l’univers a d’êtres. […] Brunetière, Victor Hugo, fils d’un soldat, Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole, traîné de ville en ville dans les bagages de son père, a pu chanter indifféremment ses « Espagnes », ou plus tard la maison de la rue des Feuillantines ; il n’a pas eu de « patrie locale, et à peine un foyer domestique. » Hugo n’a vu la Nature « qu’avec les yeux du corps, en touriste ou en passant ; l’on peut, même douter s’il l’a comprise et aimée, autrement qu’en artiste. » Lamartine, au contraire, « l’a vue avec les yeux, de l’âme, l’a aimée jusqu’à s’y confondre, quelquefois même jusqu’à s’y perdre, et l’a aimée tout entière. » Lamartine est donc chez nous « le poète de la nature, le seul peut-être que nous ayons, en tout cas le plus grand, et il l’est pour n’avoir pas appris à décrire la nature, mais pour avoir commencé par la sentir. » — Ainsi Hugo, n’ayant pas été élevé dans une maison de campagne, n’a pas dû sentir la nature ! […] Béni soit qui me hait, et béni soit qui m’aime, ………………………………………… Etre absous, pardonné, plaint, aimé, c’est mon droit… Tu me crois la Pitié : fils, je suis la Justice. […] Dumas fils, V.

1563. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Fils « fin de siècle ». […] Un coup de pédale met en mouvement mille fils. […] Les fils coulent inaperçus ; Chaque coup noue mille entrecroisements. […] Le préraphaélisme est un petit-fils du romantisme allemand et un fils du romantisme français. […] Il a pour résultante que tous les riches parvenus tranchant du grand seigneur envoient leurs fils dans les écoles de jésuites.

1564. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

S’il a voulu railler le jargon pittoresque à la mode et pousser à bout ce travers littéraire d’aujourd’hui qui paraîtra bientôt aussi inconcevable que le bel esprit de Mercutio, ou celui des Précieuses, ou celui encore de Crébillon fils, son pastiche a de quoi faire illusion, et il épuise le genre.

1565. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Il faut néanmoins user la trame de cette vie telle qu’elle est formée, puisque l’imprudence de la jeunesse en a tissu les premiers fils, et chercher dans les liens chéris qui nous restent et dans les plaisirs de la pensée, quelques secours contre les blessures du cœur.

1566. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Au-dessous de ces géants de l’humour, il est un fils de pasteur que l’on pourrait citer150.

1567. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

C’est ce que font les romanciers quand ils suivent les aventures de plusieurs individus ou de plusieurs groupes : dans la dispersion des actions particulières, il y a de temps à autre comme des nœuds qui resserrent tous les fils : les individus, les groupes se mêlent et se démêlent incessamment, et le sujet, à chaque moment dispersé, à chaque moment rassemblé, reste toujours facile à suivre pour l’esprit qui y trouve l’ordre et la clarté nécessaires.

1568. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

La mort de son fils Marc-Antoine l’affola : bien des années auparavant, il avait écrit à sa femme, sur la mort de leur fille, une lettre déchirante.

1569. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Claude Favre. sieur de Vaugelas (1585-1650), sixième fils du président Favre, fut chambellan du duc d’Orléans.Éditions :Remarques sur la langue française, in-4, Paris, 1647 ; Quinte-Curce (traduction), in-4.

1570. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Mais il leur arrive aussi, pauvres fils de soldat, d’écrire des énormités telles : « Comme aux tirs de foires autrefois, sur le mail, avec un plaisir d’enfant, fouetté d’un âpre vertige, il charge, épaule, tire.

1571. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Cela donna lieu à cette fameuse chanson, dans le goût de celles du pont-neuf dont le sujet fut mis en estampe, & laquelle fit tant de peine à Rousseau : Or, écoutez, petits & grands, L’histoire d’un ingrat enfant, Fils d’un cordonnier, honnête homme, Et vous allez entendre comme Le diable, pour punition, Le prit en sa possession.

1572. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Un philosophe n’est pas dispensé d’être patriote, citoyen, père ou fils, pourquoi se dispenserait-il d’être religieux ?

1573. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Dans la troisiéme de ces scénes, Andromaque qui entend un bruit de guerre qui annonce la proclamation de son fils Astianax, se livre aux sentimens convenables à son caractere.

1574. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Comme Jésus, il était fils d’un charpentier ; comme son maître, il avait vidé son calice d’amertumes.

1575. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Ce n’est pas tout que de vouloir être le fils de quelqu’un, il faut l’être, ou du moins tellement ressembler à ce quelqu’un-là qu’on puisse le faire croire, et ce n’est pas là le cas Fournier a beau grimer son sourire, il a beau se barder de bouquins, comme disait Nodier, qui se moquait bien de cette bouquinerie et qui ne l’aimait peut-être que pour s’en moquer, — car c’est encore une des manières d’aimer de cette aimable créature qui s’appelle l’homme, — il n’a point, lui, Édouard Fournier, cette fleur de raillerie charmante, qui fait tout pardonner, que Nodier fourrait entre les feuillets de ses vieux livres et qui ne s’y dessécha jamais.

1576. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Si on ajoute à cela qu’aucune époque n’affecta plus que la nôtre d’être éprise des travaux d’ensemble, qu’aucune ne rêva davantage l’unité, du moins dans ses œuvres philosophiques et littéraires, et ne se donna plus de peine stérile pour consommer le grand mariage de l’Analyse et de la Synthèse (ses mots favoris), on sera en droit de s’étonner que l’histoire du xviiie  siècle soit encore à faire, et que nous, les fils du xixe , nous ayons échappé, en ne l’écrivant pas, aux deux plus puissantes tyrannies de notre pensée, — nos sympathies et nos prétentions !

1577. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Il a cru que dans le mystère, le mystère profond de la vie, une question d’éducation pouvait toujours résoudre une question de destinée : ce qui rendrait la vie aussi plane en réalité qu’elle est hérissée de complications formidables ; et alors, moraliste appliqué exclusivement à la femme, il est devenu le Chesterfield de mademoiselle sa fille, et il l’a formée pour un mari dans une suite de chapitres où il parle à la seconde personne, et qui ressemblent à des lettres, absolument comme le lord anglais, plus superficiel, formait pour le monde et la politique son gentilhomme de fils qui, je crois, aurait été un assez pauvre diplomate, et, à ce qu’il paraît, a eu toute sa vie assez mauvais ton !

1578. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Il était expédient de placer Gœthe et Diderot dans le cadre étroit d’un même volume, pour, rapprochés ainsi l’un de l’autre, les faire mieux juger et donner une idée plus exacte et plus nette de leur identité ; car, malgré les différences de pays et d’époque, de langue et d’idée, d’influence et de destin, Goethe et Diderot— pour qui creuse et pénètre au-delà — sont des esprits de nature identique… Gœthe — le dernier venu des deux — est certainement le plus grand dans l’opinion des hommes, comme Charlemagne est plus grand que Pépin ; mais c’est Diderot qui est le prédécesseur et le père, — et encore est-ce un père qui n’a pas donné tout son tempérament à son fils.

1579. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Comment n’a-t-il pas senti que recommencer sans y être forcé, le pistolet sur la gorge, le détail écœurant (et connu d’ailleurs) de ces cérémonies de pantins, dans lesquelles s’abêtissaient et s’abolissaient les hommes, de 1739 à 1780, c’était inspirer ce mépris pour la monarchie que nous avons vraiment trop reproché à Chateaubriand, qui avait vu la fin de cette monarchie décadente, établie par le fils de Robert le Fort, et mourant d’un baisemain, comme le Bas-Empire.

1580. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Elle est jusque dans la dédicace de cette Étude, que l’auteur a pieusement dédiée à son père, et dont la prétention est de faire une gloire à des fils insurgés contre les leurs.

1581. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Seulement, nous voulons rappeler, nous, que le « grand citoyen » de Littré ne fut jamais, en toute rencontre, que le fils de boutiquier enragé qui répondait un jour au général d’Albignac, son chef à l’École Militaire, lequel le renvoyait pour cause d’insubordination à l’aune de son père : « Général, si je retourne à l’aune de mon père, ce n’est pas pour mesurer de la toile que je la reprendrai ! 

1582. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

» Plus sagace que Madame Du Deffand, qu’on appelait « l’aveugle clairvoyante », elle n’avait jamais été abusée par grand-chose, mais elle finit par se désabuser de tout, — et même de la plus cruelle souffrance de sa vie (l’indifférence et l’ingratitude de son fils).

1583. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

» écrivait-il au fils d’un de ses amis qui ne réalisait pas tout à fait son idéal de flamme, tant étaient grandes, sur le diable au corps et sur lui-même, les illusions de cet esprit froid, lesquelles étaient aussi complètes que s’il avait été un esprit chaud.

1584. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Seulement, disons-le en passant, cette théorie incroyable de l’idée, qui dépasse par sa finesse de fils d’araignée les subtilités les plus tenues de la Scholastique, cette théorie qui, selon les hégéliens, est la seule doctrine qui ait le droit de s’appeler « l’Idéalisme », n’a qu’un malheur, c’est d’arriver promptement aux mêmes conséquences par en haut que le matérialisme par en bas.

1585. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Peu de gens ont le temps de se pencher ainsi sur eux-mêmes et d’observer les infiniment petits, — les fils de la Vierge intellectuels, — sur lesquels M. 

1586. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Fils d’évêque, riche de son patrimoine, élevé à l’ordre équestre, assesseur au Collège des mines, comblé par le roi et les princes de Suède, il passait sa vie à écrire ses livres dans sa belle maison de Stockholm et à voyager incessamment dans les deux pays qu’il préférait, l’Angleterre et la Hollande, et, à y préparer de magnifiques éditions de ses ouvrages, colossaux de nombre et de poids.

1587. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

C’était, comme saint Vincent de Paul, auquel il ne ressemblait pas, quoiqu’il fût aussi grand que lui et plus étonnant pour ceux-là qui recherchent l’extraordinaire, c’était un fils de paysan, pâtre dès l’enfance, un esprit sans lettres, mais chez lequel, comme vous le verrez tout à l’heure, la Sainteté, qui peut tout, alluma le génie !

1588. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Gœthe, si respecté par Sainte-Beuve, Gœthe, qui aurait joui si profondément du Centaure et qui aurait rêvé à son tour cet Hermaphrodite, fils des Musées et de Pausanias, et qui devait devenir, dans la pensée de Guérin, le frère du Centaure ; Gœthe n’aurait confondu avec personne ce panthéiste original qui ne vit jamais au monde que la Nature, — la grande Nature qu’aimait Lucrèce, celle-là qui tient sous le bleu du ciel, entre deux horizons, — et, tout allemand qu’il fût, il aurait mieux compris que Sainte-Beuve l’interprétation presque consubstantielle de cette nature que Guérin nous a faite, dans ces fragments inouïs de pureté, de mollesse et de transparence, de contours sinueux et rêveurs !

1589. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

mon fils, l’enthousiasme vous a sauvé !

1590. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Le vieux Conquistador en a eu un pour ce fils des Conquistadores qui s’était promis d’écrire un jour l’histoire de leurs Conquêtes.

1591. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Lui, qu’on pouvait croire faible parce qu’il était doux, n’a point eu cette faiblesse, et ses derniers poèmes, à cet homme tendre, fils de Virgile et de Racine, qui avait inventé des anges qui tombaient du ciel par pitié, ne sont ni des plaintes, ni des pleurs.

1592. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Le violent, l’intempérant, l’extravagant (pour les bourgeois), l’indécent Richepin, l’impie Richepin, ce Capanée qui fourbit actuellement et damasquine ses Blasphèmes, se resserre tout à coup, se ramasse, se froidit, se simplifie, se métamorphose, et produit un roman d’analyse impartiale et patiente, — patiente… à impatienter le journal dans lequel il l’avait publié d’abord en feuilleton, et qui, lui, l’a raccourci, haché et châtré, ne voulant pas en perdre tout, puisqu’il l’avait payé à l’avance, et disant comme ce grand poète, qui n’est pas le Père prodigue, à son fils qui n’avait plus faim : « Mange donc cette côtelette encore, puisqu’elle est payée. » Le public, moins despotisé, n’a mangé qu’une partie de la côtelette de M. 

1593. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

C’est ainsi que l’enfant vrai peut arracher du cœur de Thérèse, de ce cœur enragé ou plutôt dépravé par des besoins de maternité insatiables, l’amour faux de ce faux enfant d’amant, qu’elle s’obstine, jusqu’au dernier moment du livre, à traiter avec la lâcheté sublime que les mères ont parfois pour leurs fils !

1594. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Renée de Penarvan est la dernière de l’antique maison des Penarvan, écroulée sur les champs de bataille de la Vendée, dans l’héroïque personne de son père et de ses quatre fils, massacrés.

1595. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

C’est ainsi que l’enfant vrai peut arracher du cœur de Thérèse, de ce cœur enragé ou plutôt dépravé par des besoins de maternité insatiables, l’amour faux de ce faux enfant d’amant, qu’elle s’obstine, jusqu’au dernier moment du livre, à traiter avec la lâcheté sublime que les mères ont parfois pour leurs fils !

1596. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Il peint de la manière la plus touchante la douleur des pères, des fils, des épouses et des mères ; mais en même temps il s’élève avec indignation contre la frivolité barbare de ces Sybarites, qui, incapables d’être émus par tout ce qui attendrit les âmes nobles et sensibles, avides de la misérable gloire que donne un bon mot, ingrats avec légèreté, au milieu des festins et des fêtes, prodiguent une raillerie insultante à ceux qui ont combattu et sont morts pour eux.

1597. (1774) Correspondance générale

On m’a dit une page d’une lettre du fils de Mme d’Épinay qui a dû vous peiner beaucoup, ou je connais mal le fond de votre âme. […] Je sais bien que nous sommes enveloppés des fils imperceptibles d’une nasse qu’on appelle police et que nous sommes entourés de délateurs. […] J’espère que mon cher fils Molé et le bon père Brizard voudront bien s’employer en votre faveur. […] Surnom que l’on donnait dans l’intimité au jeune fils de Mme d’Épinay. […] Elles font partie de la magnifique collection d’autographes commencée par M. le marquis de Flers et continuée par son fils à qui nous en devons la communication.

1598. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

En effet, à Londres, on se tire encore des coups de pistolet dans les rues, et sous Henri VIII, sous son fils et sous ses filles, des reines, un protecteur, les premiers des nobles s’agenouilleront sous la hache du bourreau. […] Continuez, et vous verrez des princesses enfermées par une méchante fée qui les fouette et les menace de mort si elles refusent d’épouser son fils, une belle reine condamnée à périr par le feu si des chevaliers qu’on désigne ne viennent pas la délivrer, un prince perfide torturé en punition de ses méfaits, puis jeté du haut d’une pyramide, des combats, des surprises, des enlèvements, des voyages, bref, tout l’attirail des romans les plus romanesques. […] Elle se jette dans ses bras et lui dit : « Je suis Argentile. » Or Curan était un fils de roi qui s’était déguisé ainsi pour l’amour d’Argentile. […] Revenez dans un mois, et me montrez ce que mes idées vous auront fourni. » Nous sommes les fils de M.  […] Inquiète et honteuse, elle s’en alla dans les bois déserts et s’assit en pleurant, « l’âme enveloppée dans un noir nuage de tristesse. » Cependant Vénus parcourait toute la terre, cherchant son fils Cupidon, qui s’était mutiné contre elle et avait fui au loin.

1599. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Le mépris des fils pour les pères et des élèves pour les maîtres est, en France, très général, et il semble très légitime. […] Il est vrai ; mais encore de quel droit l’État prétendrait-il me défendre de confier mon fils à un ignorant ou prétendu tel ? […] En matière d’enseignement, les diplômes qu’il décerne ne sont que des indications : « Je désigne monsieur un tel comme ayant été jugé par moi apte à enseigner. » Je ferai peut-être bien, moi, particulier, de me fier à cette indication ; mais j’ai le droit de n’en avoir cure et de confier mon fils à un homme que j’ai jugé, moi, apte à enseigner mon fils ; et c’est un abus énorme que de prétendre m’obliger à ne le confier qu’à celui que vous avez estampillé. […] Ferdinand Buisson, affirma que l’État avait tous les droits, que le libéralisme était une utopie dangereuse et que le père de famille n’avait pas le droit monstrueux de mettre son fils en travers de la route que suit l’humanité. […] Propos de Don Juan au premier acte de la pièce de Molière, propos du Joueur dans Regnard, propos de Thausettes dans la Denise de Dumas fils : « Oh !

1600. (1911) Nos directions

Le facteur annonçait la mort du fils : la fiancée en apportait l’horrible nouvelle aux parents. […] Bonnet, fils du plus puissant bourgeois de la ville. […] Et ce linceul sacré il l’étale sur le théâtre ; on y compte à la trace chaque blessure du fils de Dieu. […] trop souvent anarchique, fils en révolte de la plus profonde nécessité. […] Pierre Lalo (1866-1943), fils du compositeur Édouard Lalo, critique musical reconnu, collaborait notamment au Temps, depuis 1898.

1601. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Ta bouche, en le scellant d’une empreinte brûlante, Semble asservir plus fort celle qui le reçut, Celle-là dont le cœur ne t’aura point déçu, Oui garde, obstinément tenace et patiente, L’ardent et douloureux bonheur qu’elle a choisi, Et librement t’a dit : « Je t’aime et me voici. » Elle rêve à chaque instant que le navire qui ramène son amant a jeté l’ancre dans la nuit ; mais le retour des saisons « a plusieurs fois dressé le décor des adieux » et voici que d’autres images se réveillent : rappelle-toi : Une abeille rôdait dans la chambre, obstinée, La joie et l’abandon m’avaient fermé les yeux, Le soleil à mon front tissait des fils de cuivre, Mes lèvres attendaient ton souffle pour en vivre, Tu me soulevas vers ta bouche encore un peu, Et, prenant notre amour pour une fleur vivante, L’abeille, interrompant sa course bourdonnante, Lourde du miel des fleurs, tomba sur mes cheveux. […] C’est à eux, à « Mes Fils », qu’elle dédiera ses chants actuels, qu’ils lui ont inspirés : L’Aîné ! […] Pulsations, éclosions, fils animés, frôlements, Tout les fixe par contraste, ces statues frustes et faciles, Dans la pose impossible et l’éternel groupement, Sous les spectres du treillage qui se transforment et        vacillent. […] Ils se tiennent là, dit-il à son cœur, les voilà qui rient, ils ne comprennent point, je ne suis pas la bouche qu’il faut à ces oreilles. » Et maintenant, une opinion s’est cristallisée, pour longtemps ; Nietzsche est immoral, une sorte de Crébillon fils qui aurait mis le Sopha en Évangiles ; autre chose aussi : un Rousseau athée. […] Dumas fils, Emile Augier, sont, à ses yeux, comme s’ils n’avaient pas existé. » Ce qui, au moins pour les deux derniers, est preuve de bon goût.

1602. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Pope veut se venger de ses ennemis littéraires, et chante la Sottise, auguste déesse de la littérature, « fille du Chaos et de la Nuit éternelle, lourde comme son père, grave comme sa mère », reine des auteurs affamés, et qui choisit Théobald pour son fils et pour son favori. […] Il marque tout dans le vol du faisan, le frou-frou de son essor, « ses teintes lustrées, changeantes, —  sa crête de pourpre, ses yeux cerclés d’écarlate, —  le vert si vif que déploie son plumage luisant, —  ses ailes peintes, sa poitrine où l’or flamboie1121. » Il a la plus riche provision de mots brillants pour peindre les sylphes qui voltigent autour de son héroïne, « lumineux escadrons dont les chuchotements aériens semblent le bruissement des zéphyrs, —  et qui, ouvrant au soleil leurs ailes d’insectes, —  voguent sur la brise ou s’enfoncent dans des nuages d’or ; —  formes transparentes dont la finesse échappe à la vue des mortels, —  corps fluides à demi dissous dans la lumière, —  vêtements éthérés qui flottent abandonnés au vent, —  légers tissus, voiles étincelants, formés des fils de la rosée, —  trempés dans les plus riches teintes du ciel, —  où la lumière se joue en nuances qui se mêlent, —  où chaque rayon jette des couleurs passagères, —  couleurs nouvelles qui changent à chaque mouvement de leurs ailes1122. » Sans doute ce ne sont point là les sylphes de Shakspeare ; mais à côté d’une rose naturelle et vivante, on peut encore voir avec plaisir une fleur en diamants, comme il en sort des mains d’un joaillier, chef-d’œuvre d’art et de patience, dont les facettes font chatoyer la lumière et jettent une pluie d’étincelles sur le feuillage de filigrane qui les soutient. […] Celui-ci, fils d’un ecclésiastique et très-pauvre, vécut, comme la plupart des écrivains du temps, de gratifications et de souscriptions littéraires, de sinécures et de pensions politiques, ne se maria point faute d’argent, fit des tragédies parce que les tragédies étaient lucratives, et finit par s’établir dans une maison champêtre, restant au lit jusqu’à midi, indolent, contemplatif, mais bon homme et honnête homme, affectueux et aimé des autres.

1603. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Vingt fois Royer-Collard fut décrété de prise de corps, et toutes les fois, elle fut avertie de l’arrestation qui devait se faire de son fils. […] Jeudi 30 octobre Lefebvre de Béhaine vient déjeuner, et me remercie d’avoir accepté d’être le témoin du mariage de son fils. […] À la fin du déjeuner chez le maire, Zola m’avait tâté pour une réconciliation avec Céard, et je lui avais répondu, songeant combien cette brouille gênait les Daudet père et fils, et même combien c’était embêtant pour nous deux, de nous faire, dans des milieux amis, des têtes de chiens de faïence ; je lui avais répondu que j’étais tout prêt à me réconcilier, et la cérémonie terminée, quand Céard est venu me complimenter, nous nous sommes embrassés devant le médaillon de Flaubert, rapprochés l’un de l’autre, comme par l’entremise de son ombre.

1604. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Quant à elle, d’accord avec lui, elle devait habiter Leipsick pour l’éducation de son fils. […] Le style de Valérie a, comme les scènes mêmes qu’il retrace, quelques fausses couleurs de la mode sentimentale du temps : je ne saurais aimer que le Comte envoie, pour le tombeau de son fils, une belle table de marbre de Carrare, rose (dit-il) comme la jeunesse, et veinée de noir comme la vie.

1605. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Les notaires d’Angoulême sont affranchis de la corvée, de la collecte, du logement des gens de guerre, et ni leurs fils, ni leurs premiers clercs ne tirent à la milice. […] Un chirurgien non apothicaire, un fils de famille de quarante-cinq ans, commerçant, mais demeurant chez son père et en pays de droit écrit, échappent à la collecte.

1606. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Christin, fils de l’ancien et spirituel correspondant de Voltaire, ami aussi de mon grand-père et de mes oncles, m’avait écrit pour se réclamer de ces souvenirs de famille et pour me prodiguer de bons offices. […] Il laissait une veuve encore jeune et trois enfants, deux fils et une fille ; ils furent bientôt après orphelins ; Louis de Ronchaud, qui était l’aîné, n’usa de ses droits que pour prodiguer à son frère et à sa sœur les sacrifices que son père aurait faits à ses enfants.

1607. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

« Et d’abord je recommande humblement et chaleureusement mon âme au Seigneur très clément, en le priant, par les mérites de son divin Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui m’a racheté au prix immense de son très précieux sang, par l’intercession de la très sainte Vierge Marie et des Saints, mes patrons, de la conduire en un lieu de salut, et de me pardonner dans sa miséricorde infinie mes très graves péchés. […] Il y a peu de grande famille à Rome ou dans les légations qui n’aient des fils dans cette classe.

1608. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Bourget, se font gloire l’un et l’autre d’être ses disciples, fils ennemis d’un même père ! […] Il y a en lui non pas du germain, mais du slave et du slave mystique, et on sent aussi le fils du pasteur et le professeur de philosophie qui parle en prophète et en homme habitué à ce qu’on ne discute pas ses jugements, même lorsqu’il ne se donne pas la peine de les motiver.

1609. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Elle a une nièce, jeune, charmante, innocente encore, et, à la manière dont elle l’offre en mariage aux fils de famille, vous diriez qu’elle la met aux enchères et qu’elle a cinq pour cent de commission sur le prix de vente. […] S’il est recherché, flatté, courtisé, lui, fils d’un jardinier et parvenu de fraîche date, ce n’est pas à son effigie qu’il attribue tant d’honneur, mais à la valeur intrinsèque de sa caisse et de son crédit.

1610. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Je vois la tombe d’un fils, que le père a eu l’idée d’entourer de deux étages de sonnettes percées de petits trous, qui doivent, par les grands vents, bercer le mort de leur musique éolienne… C’est beau tout de même cette nécropole polonaise, sur laquelle toutes ces âmes, veuves de la patrie, ont jeté ce cri posthume : Exoriatur nostris ex ossibus ultor … Puis le marquis de Bouillé à côté d’Alcide Tousez, les jeux de la Mort et du Hasard. […] * * * — À la pension Saint-Victor, à la pension tenue par Goubaux, l’auteur de Richard d’Arlington, où je me suis trouvé avec les Judicis et Dumas fils, je me rappelle un de mes petits camarades, devenu amoureux fou de l’infirmière, une très belle femme de 40 ans, et qui, pour la voir et avoir le contact de ses soins caressants, se mettait une gousse d’ail dans un certain endroit, afin de se donner la fièvre.

1611. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Pour recruter formé de recrue, il a l’autorité de Racine écrivant à son fils qui lui avait parlé de la Gazette de Hollande : « Vous y apprendrez certains termes qui ne valent rien, comme celui de recruter, dont vous vous servez ; au lieu de quoi il faut dire faire des recrues . » Mais Racine avait la même opinion sur à peu près tous les mots du dictionnaire de Furetière et aucune timidité linguistique ne peut surprendre de la part du poète dont l’indigence verbale, imposée par la mode, stérilisa pendant un siècle et demi la poésie française. Sa lettre fut peut-être écrite hier, encore une fois, par quelque vieil académicien effaré à son fils enclin aux mauvaises lectures : « Vous y apprendrez certains termes qui ne valent rien, comme celui de pédaler, dont vous vous servez ; au lieu de quoi il faut dire aller à bicyclette. » Pédaler doit sembler monstrueux à M. 

1612. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Je suis dans ces grands bois et sous le ciel vermeil, Et je n’ai pas de lit, fils, mais j’ai le sommeil Etc. […] Gillenormand, entre sa haine des bonapartistes et son affection pour le fils de l’un d’eux.

1613. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il était né de lui-même, fils de ses œuvres, comme on a dit plus tard ; écrivain de sentiment, il tirait tout de son propre cœur. […] Elles rappellent surtout le coloriste helvétien, né dans les montagnes, important dans la littérature artificielle de Paris les images, les harmonies, les couleurs de ces solitudes ; un ranz des vaches sublime, chanté pendant trente ans à la France et à l’Europe par le fils de l’horloger des Alpes.

1614. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Il ne pouvait pas comprendre la nature éloquente, violente et passionnée jusqu’aux larmes de Fox, de ce fastueux et furibond mauvais sujet de Fox, de ce Mirabeau anglais qui eut le hasard d’avoir un père aussi fou de tendresse pour son fils que le marquis de Mirabeau avait de dureté pour le sien. Le père de Fox adora les vices de son fils autant que le marquis de Mirabeau, qui, ne pouvant jeter sa monstrueuse progéniture à la rivière, comme il en fut tenté, exécrait les vices du sien, qu’il embastilla avec une prévoyance féroce.

1615. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

À ceux des Égyptiens et des Éthiopiens nous croyons pouvoir joindre les caractères magiques des Chaldéens ; les cinq présents, les cinq paroles matérielles que le roi des Scythes envoya à Darius fils d’Hystaspe ; les pavots que Tarquin le Superbe abattit avec sa baguette devant le messager de son fils ; les rébus de Picardie employés, au moyen âge, dans le nord de la France.

1616. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Depuis lors, le fils du général Friant, dans une pensée de piété domestique, a publié une Vie militaire fort exacte de son glorieux père, auprès duquel il a servi lui-même durant des années, et il nous est maintenant permis de nous faire une idée précise du genre de mérite et d’héroïsme de ce modèle des divisionnaires.

1617. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Fils de l’homme, monte sur les hauteurs et annonce ce que tu vois ! 

1618. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

L’échelle lumineuse qu’avait rêvée dans sa jeunesse le fils du patriarche, et que le Christ médiateur a réalisée par sa croix, n’existe plus pour le poëte : je ne sais quel souffle funèbre l’a renversée.

1619. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

On souffre de voir un fils de Pétrarque se porter à ces extrémités et répandre à toute force ses entrailles sur la lyre.

1620. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Le jour où un sentiment profond et passionné le prend au cœur, où une douleur sublime l’aiguillonne, il se défait aisément de ces coquetteries frivoles, et brise, en se relevant, tous les fils de soie dans lesquels jouaient ses doigts nerveux.

1621. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Il y eut un moment où les deux Colletet père et fils, et la belle-mère de celui-ci, la belle-maman, comme il disait, se faisaient à qui mieux mieux en madrigaux les honneurs du Parnasse : ce qui devait prêter assez matière aux rieurs du temps (Mémoires de Critique et de Littérature, par d’Artigny, tome VI).

1622. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

De Montesquieu, de Buffon, de Saint-Lambert, de Vauvenargues, de Tressan, Helvétius, Hénault, de Chastellux, de Boufflers, de Condorcet, de Mirabeau père et fils, etc., etc., en briguant la livrée de gens de lettres ?

1623. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Mais ce livre, c’est le temps qui le fera ; et la postérité ne partagera pas plus la petite fureur qu’excitent aujourd’hui les idées philosophiques, que les atroces sentiments que la terreur avait développés : Les fils sont plus grands que leurs pères, Et leurs cœurs n’en sont pas jaloux.

1624. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Or, cette pièce, qui, chaque année, est applaudie un nombre infini de fois en Angleterre et en Amérique, commence par l’assassinat du roi et la fuite de ses fils, et finit par le retour de ces mêmes princes à la tête d’une armée qu’ils ont rassemblée en Angleterre, pour détrôner le sanguinaire Macbeth.

1625. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Car vous voulez qu’on dise en le voyant ici : « Ce dernier, digne fils d’une race si haute, Fut un traître et vendit la tête de son hôte ! 

1626. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Ses fils sont endormis, pour elle nul ne veille : Elle est en grand péril, si Dieu ne la conseille.

1627. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Qu’on se représente la France de 1494 descendant pour la première fois de l’autre côté des Alpes, les fils des compères de Louis XI, des compagnons du Téméraire découvrant soudain au sortir de leurs bonnes villes et de leurs maussades plessis la claire et délicieuse Italie : ce fut une stupeur, un éblouissement, un enivrement.

1628. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

On l’a souvent remarqué : la littérature a été prise, un peu après 1850, d’un grand désir d’exactitude et de vérité, et les poètes parnassiens obéissaient, sans s’en douter, au même sentiment que Dumas fils dans ses premières pièces, Flaubert dans son premier roman, Taine dans ses premières études critiques.

1629. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

Je n’en veux qu’un exemple, choisi avec une extrême discrétion : … Ce qu’il a passé de doigts frais et blancs aux ongles roses dans l’ébène aujourd’hui traversé de fils d’argent de ma chevelure n’est comparable qu’au nombre des étoiles.

1630. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

dit la mère, tu ne veux pas sauver mon fils ?

1631. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

très librement et en y ajoutant combien   avec l’audacieux roman du dix-huitième siècle, celui de Crébillon fils, de Diderot et de Laclos.

1632. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Comme ces fils de famille dont s’étonnait spirituellement M. de Wyzewa dans l’avant-propos de son Mouvement socialiste, qui pleins de sève et de santé, avec deux cent mille francs de rente par an, s’interrompent de la lecture d’Auteuil-Longchamp pour lire Le Socialiste de M. 

1633. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Rappelons-nous que la première pensée de Jésus, pensée tellement profonde chez lui qu’elle n’eut probablement pas d’origine et tenait aux racines mêmes de son être, fut qu’il était le fils de Dieu, l’intime de son Père, l’exécuteur de ses volontés.

1634. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

* * * — J’ai eu, dans ma famille, un type de la fin d’un monde, — un marquis, le fils d’un ancien ministre de la monarchie.

1635. (1902) L’humanisme. Figaro

Tous les grands poètes de tous les temps, en même temps que des artistes, étaient des hommes, c’est-à-dire des pères, des fils, des amants, des citoyens, des philosophes ou des croyants.

1636. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Ni Crassus ni personne, même quand Rome, comme une femme qui se jette du haut d’une tour, se précipitait dans sa dernière heure, ne songea une minute à introduire la comédie dans la famille et à la faire jouer par sa femme, ses filles et ses fils.

1637. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Là, le fils porte à peine le nom de son père, mais le petit-fils ne le porte plus.

1638. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Il a bien senti qu’il n’y pouvait y avoir d’organisation efficace et forte sans l’esprit de suite, sans le lien qui unit, dans leurs tendances et leurs aspirations, la génération qui vit à celle qui l’a précédée et à celle qui va la suivre, et que, là où le père de famille ne laisse point à son fils d’exemple à imiter et de nom à grandir, l’organisation politique, à proprement parler, n’existe pas.

1639. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Ce n’est pas avec de tel sang qu’on rajeunira ses vieilles veines Des penseurs malappris, confondant la vitalité morale d’un peuple avec la nouveauté de ses institutions politiques, nous parlent sans cesse de la jeunesse des Américains, comme s’ils n’étaient pas aussi vieux que nous, — comme si la décrépitude européenne ils ne l’avaient pas emportée, ces fils de vieillards, en quittant le sol de leurs pères !

1640. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot, et nul n’a mieux conclu, en la voyant, du Voltaire administrateur rapace, dans sa colonie de Ferney, au ministre économe et supérieur dans un grand État, qu’il aurait pu être, si les circonstances, dont nous sommes tous les fils, ne lui eussent manqué.

1641. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Quoique fort entichée de noblesse, cette marquise a compris qu’il y avait un mariage à faire entre son fils et mademoiselle Caroline Adam, et elle s’aide, pour arriver à la réussite de ce beau projet, d’un certain baron, sigisbé discret de sa jeunesse, ami ou plutôt parasite de Μ. 

1642. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

à son ami de Bonpland), Alexandre de Humboldt, fils de chambellan et grand seigneur dans un de ces pays qui ont une noblesse politique encore, ayant enfin toutes les fortunes en attendant celle de la gloire, qui lui fut facile, abondante, prodiguée comme éternellement lui furent toutes choses, depuis la faveur très lucide, comme on sait, des princes, jusqu’à l’admiration aveugle des femmes, Humboldt, qui n’avait pas le goût du cabinet de Buffon, — le grand Sédentaire, — se dit de bonne heure que son cabinet à lui serait l’univers, et il se fit voyageur et il se lança dans l’espace !

1643. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Il est le fils du dix-huitième siècle.

1644. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

à son ami de Bonpland), Alexandre de Humboldt, fils de chambellan, et grand seigneur dans un de ces pays qui ont une noblesse politique encore, ayant enfin toutes les fortunes en attendant celle de la gloire, qui lui fut facile, abondante, prodiguée comme éternellement lui furent toutes choses depuis la faveur, très lucide, comme on sait, des princes, jusqu’à l’admiration aveugle des femmes, Humboldt, qui n’avait pas le goût du cabinet de Buffon, — le grand Sédentaire, — se dit de bonne heure que son cabinet à lui serait l’univers, et il se fit voyageur, et il se lança dans l’espace !

1645. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

S’il est vrai, comme le disait Napoléon, que les hommes, grands ou petits, sont fils des circonstances, le mot est encore plus vrai des idées… Flèches lourdes ou légères, aiguës ou émoussées, le vent qui les pousse, l’air qu’elles traversent, le point d’où elles sont ajustées, font plus pour elles que la corde de l’arc qui les chassa ou la main qui les a lancées.

1646. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

. — Qu’on me permette une anecdote : Un jour, en 1848, il était allé, sous les balles, chercher un de ses fils aux barricades, et il avait fait rentrer devant lui à la maison ce jeune homme, qui y rentra tête basse et le fusil fumant encore entre ses mains.

1647. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Ainsi, pour n’en donner qu’un seul exemple, s’ils ont à parler de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son divin sacrifice, ils s’obstineront à rappeler Christ avec la simplicité d’une irrévérence naïve, et ils oseront comparer, avec une familiarité sacrilège, le philosophe Socrate au fils de Dieu.

1648. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Je suis le dernier fils de sa vieillesse.

1649. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Couleuvres, mes fils vous reconnaîtront !

1650. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Quand il parle ou qu’il peint l’amour, c’est d’une plume positive et consciente qui rappelle Alexandre Dumas fils, ce travailleur à l’emporte-pièce, sobre, mordant et sec, chez qui l’observation ne monte jamais jusqu’à l’idéal, — qui n’est cependant qu’une observation supérieure.

1651. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Alexandre Dumas fils, parachève présentement dans le drame, le décharmement de tout ce qui n’est pas l’action même.

1652. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Fils unique, confiant dans le bonheur calme dont l’environnent les siens, il caresse tôt ses yeux à la certitude des lignes pures et des harmonies architectoniques. […] Il légua à son fils cet esprit droit et large qui constitue l’homme libre, le goût des choses belles et utiles, le sens exact des proportions et l’amour de la plaine française. […] » Délicieuse habitude d’un occidental, fils de notre moyen âge et de nos cathédrales, qui sourit à travers ses larmes, qui trompe sa veine satirique à mêler des gargouilles à la perspective d’un chef-d’œuvre. […] Les deux Foules sont mes ancêtres et mes fils qui me cernent de toutes parts comme un voleur. […] Nos corporations se transmettent de père en fils le trésor de leur expérience et veulent que chaque objet soit ouvré « non par le travail d’un seul maître, mais par la collaboration de dix générations d’ouvriers se survivant à eux-mêmes. » Nous voici donc jaloux de notre continuité.

1653. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Ainsi la lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, trouve des accents graves et élevés. […] L’homme et l’auteur furent, en grande partie, créés par l’éducation, et certainement le père de Michel de Montaigne fut pour quelque chose dans la philosophie de son fils. […] Il veut faire de son fils un homme avant tout. […] Pierre Charron, né en 1541, était fils d’un libraire de Paris ; il se trouva n’avoir pas moins de vingt-quatre frères. […] Plus tard, revenu à Paris, il y vécut dans l’inaction et dans une sorte de demi-disgrâce, dont toute la faveur de son fils, le prince de Marsillac, ne réussit pas à le faire sortir.

1654. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Ô Corinne, toi qui laisses, au cap Misène, pendre ton bras de neige sur ta lyre d’ivoire, tandis que le fils d’Albion, drapé d’un superbe manteau neuf et chaussé de bottes à cœur parfaitement cirées, te contemple et t’écoute dans une pose élégante ; Corinne, qu’aurais-tu dit de semblables héros ? […] Henry Murger était fils de la bohème ; il en avait habité tour à tour les sept châteaux, tant cherchés par Charles Nodier ; et ce n’est pas dans cet étrange pays, où le paradoxe est le lieu commun, qu’on peut conserver beaucoup d’illusions. […] Fils d’un inspecteur d’académie à qui l’on doit d’excellentes traductions du grec, Philoxène vint à Paris de Grenoble, si nous ne nous trompons, ayant en portefeuille, mêlée à des vers et à des plans de drame, une petite fortune dont la rente l’eut fait vivre plus tard, si au lieu d’être un poëte plein de rêves il eût été un philistin rangé, bercé dans le giron et sur les genoux de la science. […] Pourquoi défaire cette tresse si bien nattée, dont les fils de mille couleurs s’enlacent et reparaissent par intervalles égaux sans qu’on sache d’où ils partent ? […] Ce fut M. de Laberge père qui me reçut, car son fils était fort malade déjà et ne pouvait descendre.

1655. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Elle mit la tête à la portière et lui cria publiquement : « Monsieur, vous êtes un maraud, un drôle, un fils de… » Touché de ce compliment, il accepta ses bonnes grâces, et obtint par contre-coup celles du roi. […] À côté d’eux, un grand poëte aveugle et tombé, l’âme remplie des misères présentes, peignait ainsi le tumulte de l’orgie infernale : « Bélial vint le dernier, le plus impur des esprits tombés du ciel, le plus grossier dans l’amour du vice pour lui-même… Nul n’est plus souvent dans les temples et aux autels, quand le prêtre devient athée, comme les fils d’Éli qui remplirent de leurs débauches et de leurs violences la maison de Dieu. Il règne aussi dans les cours et dans les palais, dans les cités luxurieuses, où le bruit de l’orgie monte au-dessus des plus hautes tours, avec l’injure et l’outrage, quand la nuit obscurcit les rues, et que ses fils se répandent au dehors, gorgés d’insolence et de vin597. » 2. […] Regardez au fond du Tartufe ; un sale cuistre, un paillard rougeaud de sacristie qui, faufilé dans une honnête et délicate famille, veut chasser le fils, épouser la fille, suborner la femme, ruiner et emprisonner le père, y réussit presque, non par des ruses fines, mais avec des momeries de carrefour et par l’audace brutale de son tempérament de cocher : quoi de plus repoussant ? […] Le père, homme prudent, qui souhaite rompre l’affaire, déclare que son futur gendre devra fournir un douaire de quinze mille livres sterling ; les quinze mille livres sterling se trouvent comme par enchantement déposées entre les mains d’un banquier ; le nouveau couple part pour la campagne, et le père, rencontrant son fils, un grand fils bien découplé, fort mal disposé en faveur de ce mariage, lui persuade que ce mariage est la chose la plus raisonnable qu’un père puisse faire et l’événement le plus heureux dont un fils puisse se réjouir.

1656. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Dumas fils, et cependant il y a une solidarité de médiocre entre ces auteurs. — Sans le public, il n’y a plus qu’un trouble immense dans les arts, chacun se proclame roi, personne ne peut juger ; le bon plaisir de chacun, quelle que soit sa bêtise ou son intelligence, pose le type de l’excellent. […] Scribe, Vernet, Dumas fils, Paul de Kock, Biard, Mme Bonheur, etc., seront balayés ; seulement, que les académiciens, que les romantiques et autres se persuadent qu’ils les suivront malgré leurs excellences de forme, car ils sont gens « à gilet de velours et ventre de son ». […] Voilà toute une classe de la société laissée sans pain et sans ressources ; les quatre ou cinq pourfendeurs qui veulent tout massacrer, et que je crois fils des illustres guerriers d’Arioste, n’ont certainement pas songé à cela. […] Le prince, mécontent de son fils en qui il soupçonne de la passion pour la Manimonbanda (c’est le nom de la sultane reine), est homme à tirer de tous les deux la vengeance la plus cruelle. […] D’un fils de diplomate.

1657. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Le fils de Jehovah descendant du ciel et y remontant à son tour, miracle, vérité éternelle ! […] Voici d’abord l’idée de métier héréditaire : Dans la corporation des bouchers, tous les bouchers doivent être fils de boucher. Bien plus, le fils d’un boucher n’a pas même l’idée qu’il puisse exercer une autre profession que la profession paternelle. […] Pour rassurer notre raison, nous pouvons fort bien n’y voir, provisoirement, qu’un phénomène analogue à ceux que donne l’électro-aimant : au lieu de fils de cuivre gaînés de soie, nous avons un système nerveux d’une puissance spéciale, voilà tout. […] Cet homme tendre n’est ni plus ni moins féroce que ses congénères ; ami des bêtes, sans doute, mais qui souffre fort bien que l’on châtre, pour qu’ils engraissent mieux, les fils du taureau et les fils du bélier.

1658. (1887) George Sand

C’est dans la famille Duplessis qu’elle rencontra le fils naturel d’un colonel en retraite, M.  […] Encore est-il juste de dire que, ces deux fois, elle avait eu deux précieux collaborateurs : pour la première pièce, Sedaine ; pour la seconde, Alexandre Dumas fils. […] Elle en a été heureuse, comme du succès d’un fils chéri de son imagination. […] Elle faisait des scénarios et des costumes pour les bonshommes ; elle cherchait des effets nouveaux de travestissements et de mots ; elle s’enthousiasmait franchement de ceux qu’avait trouvés son fils Maurice. […] Il lui arrivait, par exemple, pendant des mois entiers, de s’occuper de recherches de ce genre avec son fils Maurice, qui en était épris de son côté ; elle n’avait plus dans sa cervelle que des noms plus ou moins barbares.

1659. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Aussi Pyrron disoit-il judicieusement : Si j’avois un fils qui voulût être auteur, je lui dirois, fais-toi plutôt rat-de-cave ou maçon. […] Il avoit un frac délicieux, la démarche du plus grand seigneur, quoiqu’il soit fils d’un luthier. […] Il eut sur-tout une qualité qu’on ne releve pas, celle d’être le fils le plus respectueux à l’égard de sa mere. […] Peut-être est-il fils d’un Couvreur……… Je voudrois l’entendre, pourvu que ce ne fût qu’une seule demi-heure. […] Aussi est-ce le fils d’un huissier, aussi magnifique que fat.

1660. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Les Fuégiens ou les Boschimans, ou les Aléoutes sont peut-être les derniers fils du primitif dont le génie, par la découverte du feu, prépara nos civilisations. […] Jacquart fut un grand inventeur, mais qu’est-ce que Jacquart auprès du primitif qui tendit le premier sur un cadre de bois les fils à travers lesquels on passe d’autres fils, ce qui forma le tissu, sous une des plus humbles formes, le canevas ? […] L’une de ces jalouses, qui accusait follement son mari d’amours ancillaires, avait appris, à son fils âgé de quatre ans, à répéter cette phrase : « Papa est un polisson. […] Le courant qui actionne la pointe et le courant qui actionne la plume suivent tous les deux des fils, ici un fil nerveux et là un fil de cuivre. […] Tybert, né à Paris, est fils d’un chat de gouttière et d’une chatte angora ; il est d’un noir brunâtre et ses oreilles sont un peu trop longues.

1661. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Alexandre Dumas fils, d’abord, qui s’est vigoureusement cramponné aux appuis incertains de la morale indépendante ; puis M.  […] Car « le jour où il prononça cette parole, il fut vraiment fils de Dieu. […] » Voilà le malheur auquel sont exposés nos fils ou nos petits-fils. […] Et M. de Vogüé prend visiblement parti pour Pierre le Grand poursuivant son fils, parce que ce fils incapable aurait compromis son œuvre. […] Alexandre Dumas fils : frondeurs d’instinct, révolutionnaires, ayant en eux des propensions négatives, ils en ont empêché le développement.

1662. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

. —  Pareillement encore, pour entendre un Pourana indien, commencez par vous figurer le père de famille qui, « ayant vu un fils sur les genoux de son fils », se retire selon la loi, dans la solitude, avec une hache et un vase, sous un bananier au bord d’un ruisseau, cesse de parler, multiplie ses jeûnes, se tient nu entre quatre feux, et sous le cinquième feu, c’est-à-dire le terrible soleil dévorateur et rénovateur incessant de toutes les choses vivantes ; qui, tour à tour, et pendant des semaines entières, maintient son imagination fixée sur le pied de Brahma, puis sur le genou, puis sur la cuisse, puis sur le nombril, et ainsi de suite jusqu’à ce que, sous l’effort de cette méditation intense, les hallucinations paraissent, jusqu’à ce que toutes les formes de l’être, brouillées et transformées l’une dans l’autre, oscillent à travers cette tête emportée par le vertige, jusqu’à ce que l’homme immobile, reprenant sa respiration, les yeux fixes, voie l’univers s’évanouir comme une fumée au-dessus de l’Être universel et vide, dans lequel il aspire à s’abîmer.

1663. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Magdalena, étendue à terre sur le seuil de la porte, mordait l’herbe et les pierres en appelant éperdument son fils. […] En te voyant dans ce costume et avec la zampogna, dont tu sais jouer, sous le bras, tout le monde te prendra pour le fils d’un de ces pifferari qui viennent dans la saison de la Notre-Dame de septembre donner la sérénade aux Madones des carrefours ou aux jeunes fiancées sur leurs balcons, indiqués secrètement par les amoureux, qui leur font la cour avec l’aveu de leurs mères ; les âmes pieuses ou les cœurs tendres me jetteront quelques baïoques dans mon chapeau, ce sera assez pour me nourrir d’un peu de pain et de figues ; les marches des églises ou les porches des Madones me serviront bien de couche pour la nuit, enveloppée que je serai dans le lourd manteau de mon oncle ; car j’ai oublié de vous dire, monsieur, que j’avais trouvé aussi dans le coffre, et que j’avais emporté sur mon bras le manteau de peau de chèvre brune, qui sert de lit l’été, ou de couverture l’hiver aux pifferari.

1664. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

« Et, de plus en plus, les mères et les pères économes te redoutent pour leurs fils ; et les jeunes femmes tremblent que ton odeur ne détourne leurs maris. » (Notez que ma traduction est médiocre et que la grâce des strophes saphiques en est forcément absente.) […] Ce fut un homme excellent, un fils exemplaire, un très fidèle ami, — et une âme ferme sous une tunique lâche et sous des dehors à la Sainte-Beuve.

1665. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

… Qui t’aurait dit alors que tu couvais un lâche, Et que ce fils, objet d’un orgueilleux amour, Dans un combat fameux devait s’enfuir un jour ? […] Elle aurait été une grande mère pour un fils, elle aurait eu le lait des lions ; car le trait dominant de son caractère, c’était l’héroïsme.

1666. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Sganarelle, en riant, lui réclamait ses gages, Tandis que don Luis, avec un doigt tremblant, Montrait à tous les morts errant sur les rivages Le fils audacieux qui railla son front blanc. […] Comme il n’est pas de brevet pour l’invention poétique, il n’est aujourd’hui fils de bonne maison, pourvu du grade de bachelier ès lettres, et ayant un peu de lecture, qui ne parvienne à coudre convenablement ensemble quelques hémistiches de nos poètes modernes.

1667. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Devenus, par un inévitable développement des choses, des rationalistes modernes, rencontrant l’impartialité quelquefois à force d’indifférence, des protestants comme Schlosser, Ranke, Schœll et Macaulay, ont souvent reproché au xviiie  siècle l’atrocité ou la niaiserie de sa haine contre les fils de Loyola. […] Si nous le condamnons comme il s’est condamné lui-même, faisons-le avec l’esprit des fils du Saint-Siège.

1668. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Y a-t-il contre le concubinage, — que l’on ne veut pas encore obligatoire comme l’instruction, c’est-à-dire qui n’est pas encore légal, mais qui semble préparer sa légalité future en prenant les proportions qu’il prend tous les jours dans nos mœurs, — y a-t-il contre le concubinage un argument plus fort que cette éducation et ce destin de fils de fille entretenue, tué littéralement par sa bâtardise ? […] Le génie de Balzac ressemble au Pantagruel et au Gargantua de ce Rabelais qu’il aimait, et qu’il avait raison d’aimer, comme un fils aime son père, il a la grandeur presque monstrueuse et la puissance dévorante de ces êtres qui sont des chimères, tandis que lui, Balzac, est une réalité !

1669. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

C’est là une de ces assertions d’après coup qui supposent qu’on tient dans la main tous les éléments du problème, tous les fils et les ressorts de l’histoire.

1670. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Parmi les jeunes et ceux qui briguent la palme dans un prochain avenir, je suis forcé de négliger un groupe de jeunes amis : Catulle Mendès que son prénom oblige et qui ne paraît pas d’humeur à y déroger, qui se fait un jeu de mêler dans ses composés subtils Gautier, Musset et Benserade, nectar et poison ; — Emmanuel des Essarts que son nom oblige aussi, fils de poëte, un de mes élèves à moi (car j’en ai eu à l’École normale), et qui sait allier la religion de l’antiquité aux plus modernes ardeurs : qu’il ne les sépare jamais !

1671. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Le fils de M. 

1672. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Bien des paillettes pourtant, placées çà et là, annoncent le cousinage de Crébillon fils, de même que des métaphores un peu franches, qui se dressent tout à coup, attestent le culte enflammé du grand Shakspeare.

1673. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

En ce qui est particulièrement de l’Iliade, sur laquelle a porté le fort du débat, il est bien à supposer qu’après la guerre de Troie il dut se répandre par la Grèce et par l’Ionie un grand nombre de chanteurs qui allaient, comme Phémius, comme Démodocus, célébrant devant les fils les exploits des pères.

1674. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Le cerf met au rang des dieux la reine qui avait jadis « étranglé sa femme et son fils » et la célèbre en poëte officiel.

1675. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Henri Estienne (152S-159S), fils de Robert, élève de Toussain et de Turnèbe, voyagea en Italie, en Angleterre, en Flandre, suivit son père à Genève, quand il y transporta son imprimerie, fut censuré et même emprisonné par le Consistoire, à propos de ses Dialogues, et eut besoin de la protection du roi de France pour n’être pas chassé de Genève, d’ou son humeur vagabonde l’éloignait souvent.

1676. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

Dans ses élégies, il se découvre encore le vrai fils de son siècle.

1677. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Biographie : Veuillot (1813-1883), fils d’un ouvrier tonnelier, travailla d’abord dans les journaux de province, et fut un moment secrétaire du maréchal Bugeaud (1842).

1678. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Fils de soldat, d’abord destiné à Saint-Cyr, Larroumet faisait ses études au Lycée de Cahors avec cette passivité résignée que notre enseignement secondaire classique a longtemps entretenue même chez les bons élèves, lorsqu’un jeune normalien, M. 

1679. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Pierre Louÿs Fleurs du mal : La tombe t’environne et le vol des harpies Tourne autour de sa main ténébreuse, où fleurit Comme un bouquet mauvais, le mortel manuscrit Lié d’affreux fils blancs qu’il applique en charpies.

1680. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

En dehors de cette école, il cite Georges (de Rostock), Lazarus (de Berne), Fichte fils, Ulrici, Beneke. etc., comme lui ayant fourni des matériaux.

1681. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Les Oreilles ont été suivies d’une Lettre, supposée écrite par un pere à son fils, faisant l’Auteur & le Bel-esprit à Paris ; rapsodie où le Bon-homme qui sermone, auroit besoin, pour premier avis, de celui de ne pas si platement extravaguer.

1682. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Je ne sais si cela a cessé d’être vrai aujourd’hui qu’on se flatte d’avoir aboli les distinctions de naissance, il me semble que les fils de personnages considérables, que les noms historiques, ne laissent pas d’avoir encore au moins dix ans d’avance sur les autres au début de la carrière.

1683. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

ils t’appartiennent, ils sont tes fils et tes pères ; tu les engendres et ils t’enseignent.

1684. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Le vêtement rouge du fils de l’homme est jetté à droite sur une balustrade qui règne autour de la composition, et au-delà de laquelle il y a une foule de spectateurs hideux et cruels, dont on n’apperçoit que les têtes.

1685. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Theodoric premier roi des visigots établis dans les Gaules, et contemporain de l’empereur Valentinien III avoit voulu que son fils Theodoric II s’appliquât à l’étude de Virgile.

1686. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Dumas fils sont l’exacte photographie.

1687. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Fils des circonstances, comme Napoléon, ç’a été sa seule manière de lui ressembler, car il n’était guère besoin de génie pour deviner que l’établissement d’une revue était une excellente affaire au moment où il se trouva pour une moitié d’idée dans l’établissement de la sienne.

1688. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Or, il faut savoir ce que c’est que le brigandage italien, cette âpre goutte immortelle du lait de la Louve mêlée au sang des fils de Romulus, et qui n’est jamais sortie de leurs veines, pour apprécier ce qu’il faut d’énergie à l’homme qui vient à bout de ce mal héréditaire d’une race.

1689. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Ce n’en est pas moins toujours, quel qu’en soit l’instrument, le parricide de l’idée chrétienne dont nous sommes tous les fils et qu’on frappe au cœur !

1690. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Le comte de Gasparin a cru trouver la tête de l’Église sur les épaules d’Innocent III, et il en a peut-être tressailli d’aise dans ses petites entrailles de petit Caligula protestant, au demeurant, le meilleur fils du monde.

1691. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Pour les uns, en effet, ces lettres, exhumées d’une correspondance de famille, étaient une occasion excellente de reclasser à nouveau, sans le changer de place, un livre (Werther qui fut l’engouement de toute une époque, et dont, selon nous, le succès fut plus le fils des circonstances que du génie).

1692. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Alvarès fils.

1693. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

III Voilà, dégagé des mille fils qui s’y rattachent, s’y mêlent et la compliquent, la trame du roman de M. 

1694. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Et l’antagonisme ayant cessé entré elle et lui, nos fils très lointains pourront peut-être un jour bénir les fiançailles du monde et de la beauté.

1695. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

— « Je ne tiendrais pas en estime un homme77 pour son agilité à la course ou sa vigueur à la lutte, ni s’il avait la taille et la force des Cyclopes, ni s’il devançait la vitesse de l’aquilon, ni s’il était plus gracieux de visage que Tithon ou plus riche que Midas et Cinyre, ni s’il était plus roi que Pélops, fils de Tante tale, ni s’il avait la langue mélodieuse d’Adraste, ni quand il aurait toute gloire, hormis la force guerrière.

1696. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Un traité de morale, un sermon, un discours politique peuvent et doivent présenter cet enchaînement artificiel de pensées ; mais la nature ne connaît pas ces liens rigoureux et étroits, et l’art est fils de la nature. […] Une pareille éducation réalise trop souvent la fable : Le fils de roi et l’Horoscope. […] À ce moment, cet humble fils de bourgeois pourrait dire comme l’empereur Marc-Aurèle : « Ô univers ! […] Junius Brutus, par amour de sa ville, immole ses deux fils : nous frémissons, mais nous comprenons ; le citoyen veut que nous l’admirions au détriment du père. […] Ses fils sont de braves garçons, et ses filles sont charmantes ; mais les enfants, dépouillés du caractère de leur père, lui sont fort inférieurs.

1697. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Il était fils du général Edmund Fielding, troisième fils lui-même de l’honorable John Fielding, cinquième fils de William, comte de Denbigha, mort en 1655. […] Toutes les lettres de lady Pelham adressées à son fils pendant son séjour à l’Université, et son voyage en France, sont des chefs-d’œuvre d’ironie et d’exclusion. […] Pour mouvoir librement tous les fils de cette vaste pantomime, la main devrait être capable d’une rude étreinte. […] ils peuvent se rappeler dans une amitié durable un amour évanoui : ils assistent muets aux funérailles de leur enthousiasme, et en parlent, sans amertume, comme d’un fils emporté par la guerre. […] Périclès a deux fils, et il répudie sa femme pour vivre avec Aspasie, et pas une voix dans Athènes ne s’élève pour le condamner.

1698. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Voici le fils de patron, Victor Lemarié. […] Je suis le fils de vous deux, et c’est pour ça que je suis triste, des fois. […] Il était fils d’un chef de pension, originaire de Lyon et que les hasards de la vie avaient amené à Dourdan. […] Il destinait son fils au professoral sans aucune hésitation à cet égard et lui donna une première éducation littéraire très soignée. […] Jules Claretie, il assista à la première communion d’un de ses fils au collège Stanislas.

1699. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

» crie l’avare à son fils, pris tout à coup « d’un éblouissement ». […] On y voit un amant déguisé en valet, un fils prodigue épris de la prétendue de son père, un cocher qui est aussi cuisinier, une femme d’intrigues, un homme qui prête sur gages, un homme qui a de l’argent caché, un vieil avare amoureux et, pour couronner tout, une reconnaissance. […] Sauf la gaieté obligée de la soubrette, tous les personnages sont sérieux, la mère et le fils par leur bigoterie, le reste de la famille par sa haine pour l’imposteur, et le beau-frère par ses sermons, où il prêche avec tant d’onction que les dévots de cœurs ne doivent Jamais contre un pécheur avoir d’acharnement, Mais attacher leur haine au péché seulement91.

1700. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Sans cela j’aurais certainement ramené la duchesse d’Orléans et son fils aux Tuileries ; je n’avais qu’à les indiquer, au peuple indécis ! […] Cette mère n’avait que vous pour passé, pour présent, pour avenir ; j’aime à me la retracer dans ce petit jardinet de la rue Notre-Dame des Champs, où je causais souvent avec elle en attendant que vous fussiez rentré quand j’allais vous voir ; sa modestie, sa grâce naturelle, sa bonté maternelle, son sourire fin et attendri, le timbre enchanteur de sa voix émue en causant de vous, me rappelaient cette Monique, mère d’Augustin, si bien peinte par Scheffer, quand, dans son geste double, elle presse ici-bas des deux mains les mains de son fils, tandis que ses deux beaux yeux levés au ciel et tournés à Dieu ont déjà oublié la terre et enlèvent l’âme de son enfant dans un regard. […] Qu’en silence adorant ta mémoire si chère, Je l’invoque en mes jours de faiblesse et d’ennui ; Tel en sa sœur aînée un frère cherche appui, Tel un fils orphelin appelle encor sa mère.

1701. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Faire revenir Pierre Bougon, Félicité, Macquart, Pascal, en face du fils de Maxime.  […] Il les divise en huit classes, dont il indique les proportions, et qui forment une graduation ascendante vers le vice : « Sur cent travailleurs, dit-il, il y a : 10 ouvriers vrais ; 15 ouvriers ; 15 ouvriers mixtes ; 20 sublimes simples ; 7 sublimes flétris ou descendus ; 10 vrais sublimes ; 16 fils do Dieu ; 7 sublimes des sublimes3 ….. […] Puis quand il lui est bien prouvé que le public est plus avancé qu’elle et qu’il ne sert plus à rien de regretter les « maîtres du temps passé », les « romanciers comme ceux dont nos romanciers sont les fils abâtardis, le grand art qui marche vers la ruine complète », etc.  

1702. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Ceci est le seul fait positif et particulier pour lequel l’intervention du prétendu démon nous soit attestée par un témoignage authentique ; Xénophon, qui le rapporte, mais qui était absent d’Athènes lors du procès et de la mort de Socrate, nomme son garant, un certain Hermogène, fils d’Hipponicus, que nous savons par d’autres textes200 avoir été parmi les familiers de Socrate. […] 30 Dans Rollin, Alexandre blessé dit : « Tous jurent que je suis fils de Jupiter, mais ma blessure me crie que je suis homme. » Dans divers auteurs, les bienfaits, les hauts faits parlent, de même l’honneur, la gloire, la nature, l’amour, l’humanité, la justice, le repentir 218. […] Ainsi, dans la Bible, la prière d’Anne, la femme stérile, qui, « le cœur plein d’amertume », demande un fils à Dieu, scandalise tout d’abord le sacrificateur Héli : « Il observait le mouvement de ses lèvres ; elle parlait en son cœur ; elle ne faisait que remuer ses lèvres, et l’on n’entendait point sa voix.

1703. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Son sentiment filial avait été très-ardent, très-pieux ; son amour maternel fut au delà de tout, comme d’une personne mariée tard, s’attachant d’une force sans pareille à un fils qu’elle n’avait pas espéré, et sur lequel, selon l’heureuse expression d’un père, elle a laissé toute son empreinte99. […] Sa santé altérée ; au milieu de tant d’accords profonds et vertueux, le désaccord enfin prononcé des âges ; ses vœux secrets (une fois sa fin entrevue) pour le bonheur du fils et de l’époux avec une autre qu’elle, avec une autre elle-même ; il y eut là sans doute de quoi attendrir et passionner sa situation dernière plus qu’elle ne l’aurait osé concevoir autrefois pour les années de sa jeunesse.

1704. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Ce qu’on peut dire de mieux en faveur « d’une nation policée394 », c’est que ses lois, coutumes et pratiques se composent « pour moitié d’abus, et pour « moitié d’usages tolérables »  Mais sous ces législations positives qui toutes se contredisent entre elles et dont chacune se contredit elle-même, il est une loi naturelle sous-entendue dans les codes, appliquée dans les mœurs, écrite dans les cœurs. « Montrez-moi un pays où il soit honnête de me ravir le fruit de mon travail, de violer sa promesse, de mentir pour nuire, de calomnier, d’assassiner, d’empoisonner, d’être ingrat envers son bienfaiteur, de battre son père et sa mère quand ils vous présentent à manger. » — « Ce qui est juste ou injuste paraît tel à l’univers entier », et, dans la pire société, toujours la force se met à quelques égards au service du droit, de même que, dans la pire religion, toujours le dogme extravagant proclame en quelque façon un architecte suprême  Ainsi les religions et les sociétés, dissoutes par l’examen, laissent apercevoir au fond du creuset, les unes un résidu de vérité, les autres un résidu de justice, reliquat petit, mais précieux, sorte de lingot d’or que la tradition conserve, que la raison épure, et qui, peu à peu, dégagé de ses alliages, élaboré, employé à tous les usages, doit fournir seul toute la substance de la religion et tous les fils de la société. […] La pudeur, comme le vêtement, est une invention et une convention400, il n’y a de bonheur et de mœurs que dans les pays où la loi autorise l’instinct, à Otaïti par exemple, où le mariage dure un mois, souvent un jour, parfois un quart d’heure, où l’on se prend et l’on se quitte à volonté, où, par hospitalité, le soir, on offre ses filles et sa femme à son hôte, où le fils épouse la mère par politesse, où l’union des sexes est une fête religieuse que l’on célèbre en public  Et le logicien poussant à bout les conséquences finit par cinq ou six pages « capables de faire dresser les cheveux401 », avouant lui-même que sa doctrine « n’est pas bonne à prêcher aux enfants ni aux grandes personnes »  À tout le moins, chez Diderot, ces paradoxes ont des correctifs.

1705. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Un de ses fils avait été tué en duel en Suède, mais il lui restait l’aîné, parfaite image de M.  […] Malgré cette réserve, cette union qui donna un fils à madame de Staël, fit le charme de ses dernières années.

1706. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Sa mère, à l’époque de la naissance de ce fils, était liée d’amitié avec un seigneur napolitain de haute naissance qui avait été également lié avec la mère du duc de Richelieu, l’ami futur et inséparable de Voltaire. […] III Après ses études classiques, prématurément achevées avec une facilité qui dévorait les difficultés de l’étude, son père, riche et facile, sans préoccupation de fortune pour son fils, le rappela dans sa maison pour lui laisser le choix réfléchi d’une carrière à suivre.

1707. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Ce noble et respectable vieillard était venu me chercher avec ses fils et quelques-uns de ses serviteurs, jusqu’aux environs de Tripoli de Syrie, et m’avait reçu dans son château d’Éden avec la dignité, la grâce de cœur et l’élégance de manières que l’on pourrait imaginer dans un des vieux seigneurs de la cour de Louis XIV. Les arbres entiers brûlaient dans le large foyer ; les moutons, les chevreaux, les cerfs étaient étalés par piles dans les vastes salles, et les outres séculaires des vins d’or du Liban, apportées de la cave par ses serviteurs, coulaient pour nous et pour notre escorte ; après avoir passé quelques jours à étudier ces belles mœurs homériques, poétiques comme les lieux mêmes où nous les retrouvions, le scheik me donna son fils aîné et un certain nombre de cavaliers arabes pour me conduire aux cèdres de Salomon ; arbres fameux qui consacrent encore la plus haute cime du Liban et que l’on vient vénérer depuis des siècles, comme les derniers témoins de la gloire de Salomon.

1708. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Parmi les fils, Arnauld d’Andilly (Journal, Jouaust, 1892, in-8) eut 5 filles à Port-Royal, et 3 fils (dont le marquis de Pomponne) ; un autre fut l’évêque d’Angers, et le plus jeune, vingtième enfant de l’avocat, fut le grand Antoine Arnauld (1612-1694).

1709. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

., dite cette fois en sanglotant par le cor anglais, et planant au-dessus d’un susurrement mystérieux en trémolo des cordes au moment où, vers la fin du second acte, le futur Roi-Prophète s’échappe pour écouter à la porte de la chambrette de sa mère, qui « dans son sommeil murmure une prière pour le fils ingrat ; une perle, fut-elle enfouie dans un fumier, vaut bien la peine qu’on la mette en lumière ! […] Remarquez le rôle du Motif de réminiscence, confié à plusieurs thèmes, surtout au motif en ré bémol des harpes qui ouvre la célébré ouverture, et qui réapparaît, comme thème caractéristique — Andantino religioso — du pasteur Struensée, entre autres dans le premier Mélodrame, dans le Rêve de Struensée, et au dernier moment, pendant que le pasteur bénit son fils et qu’ils se jettent silencieusement dans les bras l’un de l’autre.

1710. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

On l’avait à peine entrevue jusqu’ici, cette douce Antoinette, voilée qu’elle était par sa réserve modeste et toute pareille, en ses grâces ravies et timides, à une bergère de conte de fées qui vient d’épouser un fils de roi, et qui ne revient pas de sa haute fortune. […] Balardier, son agent de change, le dandy de la Bourse, le fashionable du courtage, un jeune premier frotté de sentiment et d’arithmétique, au demeurant le meilleur fils du monde.

1711. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Et, d’abord, qui ne louerait le sentiment si élevé qui a dicté aux fils du général Margueritte leurs premières pages, comme il n’a cessé d’animer tous leurs élans ? […] Les élèves, grandis dans une clôture monacale et dans une vision décharnée des faits officiels ou de quelques grands hommes à l’usage du baccalauréat, ne comprennent guère que la race de leur pays existe, que la terre de leur pays est une réalité et que, plus existant, plus réel encore que la terre ou la race, l’esprit de chaque patrie est pour ces fils l’instrument de libération. » L’Appel au soldat pose un cas de psychologie de l’âme populaire.

1712. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Il envoie son fils se faire occire, laisse sa fille se faire courtisane, se met à confectionner des mensonges au mètre cube, et finira grand croix de la légion d’honneur. […] Christophe Prochasson résume ainsi le roman, dont il fait un emblème de la culture nouvelle émergeant à partir de 1916 : « Le Sacrifice d’Abraham faisait s’affronter l’art vivant, un jeune poète qui meurt au front, à feu l’académisme, son père, accumulant les tournures patriotiques et refusant à son fils un poste à l’arrière proposé par l’une de ses relations politiques. », Christophe Prochasson, Les Intellectuels, le socialisme et la guerre, 1900-1938, préface de Madeleine Rebérioux, Seuil, coll. « L’Univers historique », 1993, p. 149.

1713. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Son fils Henri, dont Forneron, souvent très artiste (voir son portrait d’Élisabeth et surtout sa mort de Marie Stuart), écrit qu’il avait le charme et la témérité de Borgia, — un Borgia blond, « plus Italien que Lorrain, malgré ses cheveux d’or, plus paladin que général, plus conspirateur qu’homme d’État, et qui mourut d’une conspiration », — eut, par un hasard inouï de guerre, le bonheur de prendre à son père, par une blessure reçue à la même place, son fier surnom de Balafré. […] Impossible d’être moins, au fond, fils de Charles-Quint, que Philippe II !

1714. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Regardez de près : vous verrez que l’art du poète comique est de nous faire si bien connaître ce vice, de nous introduire, nous spectateurs, à tel point dans son intimité, que nous finissons par obtenir de lui quelques fils de la marionnette dont il joue ; nous en jouons alors à notre tour ; une partie de notre plaisir vient de là. […] Des fils invisibles nous paraissent relier les bras aux bras, les jambes aux jambes, chaque muscle d’une physionomie au muscle analogue de l’autre : l’inflexibilité de la correspondance fait que la mollesse des formes se solidifie elle-même sous nos yeux et que tout durcit en mécanique.

1715. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Le général Lasalle étant célèbre par sa bravoure, par son dévouement à l’empereur, par ses services depuis quinze ans (il n’en a que trente-trois), et récemment encore ayant puissamment contribué, par son courage et l’habileté de ses manœuvres, au gain de la bataille de Médelin, étant remarquable par son ton militaire, par sa gaieté éminemment française qui ne se dément jamais au fort même des combats, enfin étant messin, mon compatriote, d’une famille que j’ai beaucoup connue, fils d’une mère que j’ai un peu aimée, cousin d’un de mes confrères au parlement de Metz, j’ai pris un extrême plaisir à le voir, à l’écouter, et je veux prolonger ce plaisir en écrivant ici, aussi exactement qu’il me sera possible, toute la conversation qui a eu lieu entre lui et moi, et a été commune, pendant tout le dîner, toutes les personnes qui s’y trouvaient réunies.

1716. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

M. de Sacy, père de famille, fils d’un père très religieux, et religieux lui-même, à demi platonicien autant qu’il sied à un admirateur déclaré de Cicéron, ayant en lui, dans sa nature modérée et sensée, de beaux restes et comme des extraits mitigés de toutes ces hautes doctrines, M. de Sacy, homme pratique et de mœurs domestiques vertueuses, a lu les Maximes, et, en les admirant littérairement, il en a souffert dans sa sensibilité : « Ma répugnance est invincible, dit-il ; je tiens les Maximes pour un mauvais livre.

1717. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Sa digne mère, dont il est le portrait, continue de vivre pour jouir d’un tel fils, et il suffit d’avoir eu l’honneur de la voir une fois pour sentir tout ce qui a dû présider de pieux, de tendre et d’antique à cette première éducation du foyer.

1718. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Dans tout état de société, — qu’il s’agisse de la Russie méridionale et des paysans agriculteurs, chez qui la religion n’empêche sans doute ni l’intempérance, ni la ruse, ni la fraude, ni bien des vices, mais à qui elle inspire un pieux et absolu respect dans les rapports des fils aux parents, « une résignation stoïque dans les souffrances physiques et morales, et, en présence de la mort, une assurance, une sérénité qui a parfois un véritable caractère de grandeur » ; — qu’il s’agisse, tout au contraire, des peuples et des régimes les plus avancés, tels que l’Angleterre, chez qui les hautes classes et les lords peuvent être dissolus à leur aise, mais que gouverne réellement et que maintient avec fermeté, en présence des masses chartistes, l’immense classe bourgeoise ou rurale moyenne, tout imprégnée de la Bible et de la forte moralité qui en découle ; — partout l’élément religieux, sous une forme ou sous une autre, lui a paru essentiel à la durée et à la stabilité des sociétés.

1719. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Tout m’attire à la fois et d’un attrait pareil : Le vrai par ses lueurs, l’inconnu par ses voiles ; Un trait d’or frémissant joint mon cœur au soleil, Et de longs fils soyeux l’unissent aux étoiles.

1720. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Après la perte de son mari, elle est allée rejoindre jusque dans l’Orient son fils unique, qui y remplissait des fonctions consulaires : elle est, après des années, revenue en France, la vue affaiblie, sentant le poids de l’âge, étrangère aux vains bruits, aux agitations de la vanité, et ne demandant de consolation qu’à la famille, à l’amitié, aux choses du cœur et de l’intelligence.

1721. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Aussi, malgré ses souffrances des derniers temps, malgré les douleurs si légitimes et si inconsolables qu’il laisse en des cœurs fidèles, pourrait-on se risquer à trouver que cette fin même est heureuse, et que sa destinée tranchée avant l’heure a pourtant été complète, si un père octogénaire ne lui survivait : les funérailles des fils, on l’a dit, sont toujours contre la nature quand les parents y assistent.

1722. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Alors l’homme élu. dans les entrailles duquel toutes les souffrances de l’humanité doivent retentir ; qui doit sentir en son sein s’amasser douloureusement un amour immense ; qui doit concevoir en sa tête féconde la forme nouvelle, plus large et plus heureuse, de l’association humaine ; cet homme vraiment divin, ce poëte, cet artiste, ce révélateur fils de Dieu, est déjà né ; que ce soit Moïse, Orphée, Jésus, Confucius ou Mahomet, il grandit, se développe miraculeusement, se perfectionne avant tous ses contemporains ; véritable fruit providentiel, il mûrit et se dore sous un soleil encore voilé pour d’autres, mais dont la chaleur lui arrive déjà, à lui, parce qu’il est au foyer de l’univers, et qu’il ne perd pas un seul des rayons de Dieu.

1723. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

« Le sublime, dit Michelet, n’est point hors nature ; c’est, au contraire, le point où la nature est le plus elle-même, en sa hauteur, profondeur naturelles. » Vous avez lu Andromaque, et vous avez une mère qui vous aime ; vous savez ce que vous êtes pour elle ; vous le sentez, et que par votre amour de fils vous ne lui rendez pas encore tout ce qu’elle vous donne.

1724. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Biographie : Ronsard, né le 11 septembre 1524, fils d’un maître d’hôtel de François Ier, fut page du dauphin, puis du duc d’Orléans : il suivit Madeleine de France en Écosse, puis Lazare de Baïf à la diète de Spire, enfin Guillaume du Bellay à Turin.

1725. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Cathos eût eu plaisir à entendre appeler un grain de poussière : « l’atome ailé qu’aucun pouvoir ne tue. » Elle eût approuvé cette périphrase qui signifie que l’homme, à l’automme, devient sérieux : Comme elle (la terre), son fils l’homme a pris un maintien grave ; De ses jours de folie il fait payer le tort Au devoir qui l’étreint dans son rude ressort ; et, dans la description d’une gypsie : Un amulette où l’art imite Quelque Diane au front cornu, Des deux seins fixant la limite, Veillait aux mystères du nu.

1726. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

— Pendant la Terreur, l’abbé Reniant, prêtre défroqué, jette aux cochons des hosties consacrées : ces hosties avaient été confiées par des prêtres à une pauvre sainte fille qui les portait « entre ses tétons » — Le major Ydow, quand il découvre que sa femme Pudica n’était qu’une courtisane, brise l’urne de cristal où il gardait le cœur de l’enfant mort qu’il avait cru son fils, et lui jette à la tête ce cœur qu’elle lui renvoie comme une balle. « C’est la première fois certainement que si hideuse chose se soit vue !

1727. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Je te sens sur mon cœur tout gros de tes alarmes, Comme un fils enfanté dans les cris et les larmes !

1728. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

. — Son père disait aussi : « Mon fils est une girouette qui tourne lors même qu’il ne fait pas de vent ».

1729. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Et c’est la profonde prière du fils égaré : « ô mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour », puis la contrition : « Je ne veux plus aimer que ma mère Marie », enfin le grand baiser de la suprême paix.

1730. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Le Ciel & l’Enfer se choquent ; l’Enfer a soulevé ses feux, le Ciel a fait pleuvoir ses foudres, la victoire est suspendue dans ce combat terrible ; mais quel moment formidable ; le char du fils de l’Eternel franchit les plaines de l’immensité ; les carreaux vengeurs qui partent de ses mains, précipitent, écrasent & poursuivent ces innombrables légions de rébelles ; ô Milton !

1731. (1842) Essai sur Adolphe

car ils ont au moins, pour se consoler pendant le reste de la route, le souvenir du bonheur passé ; ils peuvent se rappeler dans une amitié durable un amour évanoui ; ils assistent muets aux funérailles de leur enthousiasme, et en parlent sans amertume comme d’un fils emporté par la guerre.

1732. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

L’Egypte de Murtady, fils du Graphiphe, où il est traité des pyramides, du débordement du Nil, & des autres merveilles de cette province, traduit de l’Arabe, par Pierre Vattier, in-12.

1733. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

C’était un homme d’action, fils d’une époque qui avait été l’action même, et qui portait la réverbération de Napoléon sur sa pensée.

1734. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

C’était un homme d’action, fils d’une époque qui avait été l’action même, et qui portait la réverbération de Napoléon sur sa pensée ; il avait touché à cette baguette magique d’acier qui s’appelle une épée, et qu’on ne touche jamais impunément, et il avait gardé dans la pensée je ne sais quoi de militaire et, qu’on me passe le mot, de cravaté de noir, qui tranche bien sur le génie fastueux des littératures de décadence.

1735. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

A les entendre nous ne serions presque que de vulgaires humains, non plus des Français dignes de ce nom, c’est-à-dire des fils de la race élue.

1736. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Au contraire, proclamez bien haut que si l’on continue à croire vos adversaires, Dieu, la vérité, la morale publique sont en danger ; aussitôt l’auditoire dressera les oreilles ; les propriétaires s’inquiéteront pour leur bien, et les fonctionnaires pour leur place ; on regardera les philosophes dénoncés avec défiance ; par provision on ôtera leur livre des mains des enfants ; le père de famille ne laissera plus manier à son fils un poison probable.

1737. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Ainsi, multipliant leur fortune par la misère des autres, ils étendaient leur insatiable avidité aux bornes de la terre, demandant, au nom et sous l’autorité du prince, tout ce qui flattait leurs désirs, sans qu’il fût jamais permis de refuser ; les villes les plus anciennes étaient dépouillées ; des monuments qui avaient échappé au ravage des siècles, étaient conduits à travers les mers pour embellir les palais destinés à des fils d’artisans, et leur faire des habitations plus belles que celles des rois : ces oppresseurs en avaient d’autres sous eux qui les imitaient ; l’esclave avait son ambition comme le maître ; à son exemple, il outrageait, tourmentait, dépouillait, chargeait de fers, et pour s’enrichir, reversait sur d’autres le despotisme que son maître exerçait sur lui.

1738. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Il est adressé au fils du mort, et voici comme il commence : « Milord !

1739. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Il faut des livres à votre fils.

1740. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Nous aimions tous d’ailleurs, quoique les meilleurs fils du monde, avoir l’air farouche et turbulent, ne fût-ce que pour imprimer une terreur salutaire aux bourgeois. […] une blague à tabac faite de la patte palmée d’un oiseau de mer, et d’où s’échappaient comme des cheveux blonds d’une résille, quelques rares fils de maryland trop peu nombreux hélas ! […] Ce que voulait faire le pauvre Jules Vabre, François-Victor Hugo, le second fils du grand Victor, l’a réalisé dans les tristes loisirs de l’exil sur le même plan romantique ; telle devait être, en effet, une traduction de Shakespeare faite par le fils d’Hugo. […] Ce stoïque de l’art, qui avait souffert si patiemment pour le beau, dont l’amour-propre avait dû saigner tant de fois, ne put résister à la perte d’un fils adoré. […] Richard d’Arlington, il jette sa femme par la fenêtre avec la même aisance qu’il cuisine la soupe aux choux du saltimbanque et porte son fils en équilibre sur le bout de son nez.

1741. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

C’était le fils d’un théologien nommé Jérusalem. […] Celle-ci l’avait communiqué à son fils Louis ; et les trois amis, Lamartine, Virieu et Vignet, avaient emporté dans une promenade le précieux manuscrit et en avaient dévoré les pages émouvantes. […] L’étrange héros de ce roman, quoiqu’on le donne comme naturellement faible et inquiet, comme un fils de René, n’est frappé du mal dont il souffre, que pour s’être livré à de précoces excès. […] Je ne saurais trop vous dire, mon cher fils : Paix, confiance, abandon à la volonté divine, douce assurance des secours du ciel. » Et quelques mois plus tard : « Pourquoi cette vilaine mélancolie ? […] Le vieillard s’adresse au jeune homme en ces termes : « Mon fils, vous portez dans votre sein une secrète inquiétude qui vous dévore… Eh quoi !

1742. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Ce sont des corps de charretiers avec des sentiments de gentilshommes, des habits d’acteurs et des goûts d’artistes. « À quatorze ans6, un fils de lord va aux champs pour chasser le daim et prendre de la hardiesse ; car chasser le daim, l’égorger et le voir saigner donne de la hardiesse au cœur. […] Presque tous sont des bohèmes, nés dans le peuple29, instruits pourtant, et le plus souvent élèves d’Oxford ou de Cambridge, mais pauvres, en sorte que leur éducation fait contraste avec leur état ; Ben Jonson est beau-fils d’un maçon, maçon lui-même ; Marlowe est fils d’un cordonnier ; Shakspeare, d’un marchand de laine ; Massinger, d’un domestique de grande maison. […] La reine Brunehaut a chez elle un pourvoyeur d’amants qu’elle emploie sur la scène, et fait tuer les deux fils l’un par l’autre. […] Massinger met sur la scène un père justicier qui poignarde sa fille ; Webster et Ford, un fils qui assassine sa mère ; Ford, les amours incestueux d’un frère et de sa sœur64.

1743. (1925) Dissociations

C’est ainsi que procédaient les Grecs et leurs fils byzantins. […] Le plus curieux, c’est qu’il fut pincé par un de ses partisans, indigné de ce que les guéridons ne se missent pas à courir tout seuls et qu’il fallût pour cela un système d’ailleurs fort ingénieux, de fils invisibles et de mouvements subreptices. […] qu’il faut monter le long des chemins mal pavés et qu’il faut chercher dans ce dédale sinueux où les fils conducteurs sont à tout instant interrompus ! […] Malgré cela, tramways et automobiles cheminent fort bien le long des rues étroites aux vieilles maisons où s’accrochent les fils du trolley.

1744. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Épouses et mères escortent jusqu’à la gare les maris ou les fils qui s’en vont. […] Ce Benoît, c’est le fils d’un agriculteur du Gers, homme assez riche et qui n’a pas lésiné pour que son fils eût de l’instruction. […] Cependant, un matin, Mme Truffaut, son fils et sa fille déjeunaient : voici Truffaut, les bras chargés de l’attirail du découpage. […] » Ce langage n’est pas celui de Potterat, mais d’un jeune homme hier déraisonnable, et qui se repent, le fils de Frochon le cocher. […] Ongrand, l’on s’en doute, a un fils.

1745. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Ils ont évité le service et se sont fait remplacer, comme autrefois les fils de cette bourgeoisie contre qui l’auteur de Pot-Bouille a si violemment déclamé. […] Son fils s’étant couché en travers de la porte pour l’empêcher de partir, elle lui passa sur le corps. […] Alexandre Dumas fils ou à M.  […] Nos pères se sont entre-égorgés, nos fils s’entre-tueront… Noblesse oblige !  […] Il a fréquenté la jeunesse riche, les fils de bourgeois, étudiants flâneurs, stagiaires, scribes ou surnuméraires, assez laborieux dans la journée, et très assidus, quand vient le soir, aux lieux où l’on s’amuse.

1746. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Nous savons plus de choses que nos pères, et nos fils en sauront plus que nous. […] Il veut leur faire honte de donner à l’Église les fils ou les filles qu’ils ne peuvent doter. […] Vauvenargues, Réflexions critiques sur quelques poètes, 1746 ; — Diderot, Entretiens sur le Fils naturel, et Essai sur la poésie dramatique, 1758 ; — Rousseau, Lettre sur les spectacles, 1758 ; — Chamfort, Éloge de Molière, 1769 ; — N. […] Génin, Lexique comparé de Molière, Paris, 1845 ; — Paringault, De la langue du droit dans le théâtre de Molière, Paris, 1861 ; — Alexandre Dumas fils, dans la préface d’Un père prodigue, 1868 ; — Edmond Scherer, Une hérésie littéraire, 1886 ; — Ch.  […] Ils ont paru pour la première fois, séparément, en Hollande, de 1694 à 1701 ; et en un volume, chez Barbin, sous le nom de Perrault d’Armancour, fils de Charles Perrault, en 1697-1698.

1747. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Celle-ci, sans oser se l’avouer, aime le fils du maître et du bienfaiteur de son père. […] Supposons qu’un poète nous représente Périclès pleurant sur le tombeau du dernier de ses fils. Certes ce sera un spectacle touchant si nous ne voyons en lui qu’un père, en tout semblable à nous, se lamentant sur la perle d’un fils bien-aimé. […] Le héros se dresse alors et jette à son fils ce vers qui l’accable : Perfide ! […] À partir de ce moment, jusqu’à celui où Thésée tombe sur son siège en apprenant la mort de son fils, jamais il ne doit plus s’asseoir.

1748. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Le peintre natif d’Ornans joignait à la vulgarité de ses sujets certaines innovations bizarres consistant à supprimer la perspective et à rendre les contours semblables à des fils d’archal. […] Qui était corrompu, qui était dissolu sous le règne du fils d’Hortense ? […] Voici de puissants motifs pour contrecarrer et combattre les vieux dictons Tel père, tel fils telle mère, telle fille.

1749. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Ce conducteur se compose d’une multitude énorme de fils tendus de la périphérie au centre et du centre à la périphérie. Autant il y a de fils allant de la périphérie vers le centre, autant il y a de points de l’espace capables de solliciter ma volonté et de poser, pour ainsi dire, une question élémentaire à mon activité motrice : chaque question posée est justement ce qu’on appelle une perception. Aussi la perception est-elle diminuée d’un de ses éléments chaque fois qu’un des fils dits sensitifs est coupé, parce qu’alors quelque partie de l’objet extérieur devient impuissante à solliciter l’activité, et aussi chaque fois qu’une habitude stable a été contractée, parce que cette fois la réplique toute prête rend la question inutile.

1750. (1900) Molière pp. -283

Mais si je veux vous en donner une idée plus complète, ou du moins plus particulière, je vous le ferai voir infatué de lui-même, colère, emporté, livré à des passions infâmes, ivrogne, fou d’orgueil, se disant et se croyant sincèrement le fils de Jupiter, et mourant à Babylone du genre d’excès qui prête le moins à la description poétique, d’excès de table. […] Quand il mourut, ce fils, l’objet de tant d’amour, Au destin de qui, même avant qu’il vint au jour, Le testament d’un oncle abondant en richesses D’un soin particulier avait fait des largesses, Et que sa mère fit un secret de sa mort, De son époux absent redoutant le transport, S’il voyait chez un autre aller tout l’héritage Dont sa maison tirait un si grand avantage ; Quand, dis-je, etc. […] Cette brutalité, cette crudité, nous les avons eues deux fois dans notre théâtre : la première fois avec Dancourt, Lesage et Molière, sous le règne de Louis XIV, et, la seconde fois, avec Barrière, Dumas fils et même Sardou ; dans l’intervalle, jamais. […] Vous, pères de famille, très dévoués, très tendres pour vos enfants, prenez garde : quelque amour que vous ayez pour vos fils et pour vos filles, il y a une pente naturelle chez l’homme à vouloir toujours être le maître et dominer ce qui l’entoure ; et ce besoin de domination, faible chez les uns, violent chez les autres, a cela de redoutable, qu’il se déguise toujours à nos propres yeux sous les prétextes les plus saints ; c’est une faute, prenez donc garde. Je sais bien que les fils et les filles ne se marient plus malgré eux, que la loi a prévu vingt moyens de les défendre contre la force ; mais n’arrive-t-il jamais que par un système de contrainte trop rigoureuse, on éteigne chez l’enfant qui s’éveille à l’action, jusqu’à la notion de la volonté ?

1751. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

» XXII Elle finissait de parler quand la porte s’ouvrit et que tu l’embrassas comme un fils, en lui faisant compliment sur la propreté et sur l’ordre de ta maison rustique. […] Gaspari nous reçut comme des amis inconnus ; et, pendant qu’il envoyait son fils chercher une maison pour nous dans quelque masure encore debout d’Athènes, une de ses filles, Athénienne, belle et gracieuse image de cette beauté héréditaire de son pays, nous servait, avec empressement et modestie, du jus d’orange glacé dans des vases de terre poreuse, aux formes antiques.

1752. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Il se trouvait que ce farceur, ce paradoxeur, ce moqueur enragé des bourgeois avait, pour les choses de l’art, les idées les plus bourgeoises, les religions d’un fils de Prudhomme… Il avait le tempérament non point classique, mais académique comme la France…12 … Ce tableau était, en un mot, la lanterne magique des opinions d’Anatole, la traduction figurative et colorée de ses tendances, de ses aspirations, de ses illusions… Cette sorte de veulerie tendre qui faisait sa bienveillance universelle, le vague embrassement dont il serrait toute l’humanité dans ses bras, sa mollesse de cervelle à ce qu’il lisait, le socialisme brouillé qu’il avait puisé çà et là dans un Fourier décomplété et dans des lambeaux de papiers déclamatoires, de confuses idées de fraternité mêlées à des effusions d’après boire, des apitoiements de seconde main sur les peuples, les opprimés, les déshérités, un certain catholicisme libéral et révolutionnaire, le Rêve de bonheur de Papety entrevu à travers le phalanstère, voilà ce qui avait fait le tableau d’Anatole … 13 Anatole présentait le curieux phénomène psychologique d’un homme qui n’a pas la possession de son individualité, d’un homme qui n’éprouve pas le besoin d’une vie à part, d’une vie à lui, d’un homme qui a pour goût et pour instinct d’attacher son existence à l’existence des autres par une sorte de parasitisme naturel, etc. […] Alexandre, l’artiste qui joue au Cirque « le malheureux général Mêlas » jusqu’au sergent de ville Champion, ancien gendarme des colonies ; et le paysagiste Crescent, et son excellente femme la mère aux bêtes, et tant d’autres   Dans Sœur Philomène, la petite Céline ; dans Germinie Lacerteux, la monstrueuse mère Jupillon et son digne fils ; dans Madame Gervaisais, la mystique comtesse Lomanossow et le terrible père Sibilla ; dans Renée Mauperin, l’abbé Blampoix, confesseur des salons et directeur des consciences bien nées ; Henri Mauperin, le jeune homme sérieux et pratique, économiste et doctrinaire à vingt ans, « médiocre avec éclat et ténacité » (une des plus remarquables études de MM. de Goncourt, et de celles qui ont le plus de portée) ; et ce charmant Denoisel, à qui MM. de Goncourt ont évidemment prêté beaucoup d’eux-mêmes, comme à Charles et à Coriolis ; et M. et Mme Mauperin, et les Bourjot, et tout le monde enfin !

1753. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Comment, nés dans le pays qui a produit la philosophie la plus audacieusement sceptique, et qui a presque entièrement accompli la destruction du Moyen-Âge social et religieux, ont-ils moins que ces fils de l’Angleterre et de l’Allemagne cette affreuse tristesse d’un rêve qui ne s’achève pas, et en même temps cette fierté de Satan et cette vie du désespoir, cette vitalité du poison, comme parle Byron2 ? […] M. de Chateaubriand s’est chargé de la Restauration de toute manière, comme religion et comme société ; il l’a précédée, introduite dans le monde, exaltée tour à tour et abaissée : il l’a corrigée comme une mère corrige son enfant, abandonnée comme on abandonne un fils ingrat ; et l’enfant s’étant tué à force de folies, il en porte encore le deuil.

1754. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

C’était un homme de cinquante à soixante ans ; il était le cinquième fils d’une nombreuse et remarquable famille de notre pays, appelée la famille des Bruys. […] Cette famille avait essaimé plusieurs de ses fils, avant la Révolution, à Paris, dans les plus hautes charges de la monarchie.

1755. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

… ………………………………………………………… ………………………………………………………… IX Mais son esprit en moi répondit : « Fils du doute, « Dis donc à l’Océan d’apparaître à la goutte ! […] « Je ne suis pas un être, ô mon fils !

1756. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

On reconnaît dans les chefs et les soldats des guerres médiques les fils des héros de l’Iliade ; c’est une histoire tout épique, une chronique héroïque mêlée d’anecdotes qui en redoublent l’effet moral. […] Si Sparte n’est et ne peut être qu’un camp, Athènes est et doit être tout à la fois un camp, un comptoir, un atelier, un théâtre, une académie, une tribune, en un mot le vrai sanctuaire de cette civilisation hellénique dont un héros encore barbare, mais fils de Philippe et élève d’Aristote, n’a été que le missionnaire par la conquête.

1757. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Duclos était resté bon et tendre fils ; le chagrin qu’il éprouva en perdant « la seule personne, dit-il, dont on puisse être sûr d’être aimé », le rendit malade.

1758. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Après les vaches venaient les juments, leurs poulains étourdis, les jeunes mulets, plus malins mais plus prudents ; et enfin le patriarche et sa femme, à cheval ; les jeunes enfants en croupe, le nourrisson dans les bras de sa mère, couvert d’un pli de son grand voile d’écarlate ; la fille occupée à filer sur sa monture ; le petit garçon, à pied, coiffé du chaudron ; l’adolescent armé en chasseur ; et celui des fils que la confiance de la famille avait plus particulièrement préposé au soin du bétail, distingué par le sac à sel, orné d’une grande croix rouge.

1759. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Par son cri d’alarme, il fait bien sentir le danger où fut à une certaine heure la France de se réveiller toute calviniste, au moins par la tête, c’est-à-dire à la Cour, dans les classes élevées et même dans la haute bourgeoisie ; car il y eut un moment de mode presque universelle pour la nouvelle religion ; la jeunesse parlementaire en était plus ou moins atteinte : « Il n’était fils de bonne mère, dit Montluc, qui n’en voulût goûter. » Montluc ne fait point la part de la conviction et de la conscience chez bon nombre de ses adversaires ; mais chez les chefs et les grands il fait très bien la part des motifs ambitieux et intéressés : « Si la reine (Catherine de Médicis) et M. l’amiral (de Coligny) étaient en un cabinet, et que feu M. le prince de Condé et M. de Guise y fussent aussi, je leur ferais confesser qu’autre chose que la religion les a mus à faire entretuer trois cent mille hommes, et je ne sais si nous sommes au bout… » Homme d’autorité et royaliste de vieille roche, il met bien à nu et dénonce l’esprit républicain primitif des Églises réformées et leur dessein exprès de former un État dans l’État.

1760. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Louis XIV, son fils, son frère, n’ont plus qu’à sortir à cheval le matin, et à avoir l’œil à ce qui s’exécute.

1761. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Il fera dire, par exemple, à Adolphe, racontant et définissant ses rapports avec son père, ce père qui était timide même avec son fils : Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître.

1762. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Émancipés aujourd’hui, fils de l’Occident, héritiers de tant d’œuvres, et comme portés sur les épaules de tant de générations, espérons mieux ; mais, si nous nous appelons philosophes, n’en venons jamais, par une sorte d’orgueil intellectuel, à oublier les origines si grossières et si humbles de toute société civile.

1763. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Le plus clair, en définitive, c’est que M. de Laprade a peur qu’on ne rie, qu’on ne plaisante, qu’on ne crée de nouveaux fils à Voltaire.

1764. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Qu’on ne vienne plus tant parler de grandes œuvres, de productions solennelles : le bon Perrault, pour avoir pris la plume et avoir écrit couramment sous la dictée de tous, et comme s’il eût été son jeune fils, est devenu ce que Boileau aspirait le plus à être, — immortel !

1765. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Stanislas Julien ; animé par le souvenir de son fils enlevé prématurément, et qui s’était occupé de ces mêmes études, il a fait dans l’année qui précéda sa fin une œuvre considérable, tout un livre, qui court risque de ne pas rencontrer un seul contradicteur : car il y a à peine des juges.

1766. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Après avoir, par ses premières œuvres, payé sa dette à la patrie allemande en vrai fils du Nord, il était allé « s’asseoir au banquet des Grecs », et il ne s’en était plus guère écarté.

1767. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Mais ceci n’est plus du Marivaux, c’est du Crébillon fils retourné : le Hasard du coin du feu, — la Nuit et le Moment !

1768. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Ces cinq cents ans n’embarrassent pas Bossuet : « Dieu donna, dit-il, à la majesté de son Fils de faire « taire les prophètes durant tout ce temps pour tenir son peuple en attente de Celui qui devait être l’accomplissement de tous leurs oracles. » Il franchit ce temps de silence, toujours son fil conducteur à la main, et le flambeau de l’autre.

1769. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Né le 2 février 1754, en plein XVIIIe  siècle, d’une des plus vieilles familles de la monarchie, fils aîné d’un père au service et d’une mère attachée à la cour, Charles-Maurice de Talleyrand, entièrement négligé de ses parents dès sa naissance et qui, disait-il, « n’avait jamais couché sous le même toit que ses père et mère », éprouva au berceau un accident qui le rendit boiteux.

1770. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Mon fils est dans un état qui ne me plaît point à moi, et pour d’autres raisons, mais qui peut lui convenir, et dans lequel, au fond, l’on n’a que les misères pour lesquelles les hommes sont faits.

1771. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Sa petite Chloé surtout est charmante ; cette jolie enfant, pendant qu’Homère chante et que tous se taisent, ne peut s’empêcher d’interrompre et d’interroger, de demander si tous ces grands combats sont vrais, si le vieil aveugle les a vus jadis de ses yeux : « Connaissais-tu Priam, Pâris, son frère Hector, Et le fils de Laërte et le sage Nestor ?

1772. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

En un mot, dans cette carrière ouverte au commencement du siècle par Racine fils et par Voltaire, et suivie si activement en des sens divers par Le Tourneur et Ducis, par Suard et l’abbé Arnaud, Léonard à son tour fait un pas ; il est de ceux qui tendent à introduire une veine des littératures étrangères modernes dans la nôtre.

1773. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Vous, vous excellerez à des décorations légendaires ; vous à des drames ; vous à suivre des musiques trop explicites de vers plus lointainement émouvants vous… vous… Mais s’il s’en trouvait un, parmi, sur qui la Grâce du Rêve descende, mon fils, mon hoir, il n’écrira pas ses poèmes.

1774. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Pourtant elle n’est pas épuisée encore, et il y a dans cette destinée du poète, séducteur à la fois des pères et des fils, sur un même thème d’amour, quelque chose qui rappelle véritablement la destinée de Ninon.

1775. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Grille) : Je lis, et, autour de moi, ma femme, mon fils et mes amis lisent votre ouvrage sur Mme de Sévigné avec tout le plaisir que vous pouvez imaginer.

1776. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

On ne peut s’empêcher de rire dans les sermons de celui-ci, sur l’enfant prodigue & sur la Magdelaine ; non plus que dans un panégyrique de la vierge d’un autre prédicateur, qui rapporte naïvement que Marie & son fils eurent des altercations au sujet du salut de l’ame d’un ecclésiastique libertin, quoique dêvot à la mère.

1777. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Il n’est pas d’expression pittoresque qui puisse articuler, pour ainsi dire, les paroles du vieil Horace, quand il répond à celui qui lui demandoit ce que son fils pouvoit faire seul contre trois combattans : qu’il mourût.

1778. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Mais le Fils de la Bossue pour lequel Hugo avait déjà traité avec son éditeur ne fut jamais écrit.

1779. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

C’est un petit roman corrompu, ratatiné et idiot, dont le théâtre est dans les Pyrénées et qui ne devrait pas s’appeler les Derniers Marquis, car il n’y en a qu’un, et pas plus le Dernier Marquis que le Dernier Bourgeois, — la Dernière Actrice — le Dernier Écolier, — le Dernier Aubergiste, car il y a un bourgeois, — une actrice, — un écolier et un aubergiste dans ce pauvre roman, et tout aussi insignifiants et aussi plats que le marquis de carton, dont l’auteur tire les fils !

1780. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Écoutez-le, ou plutôt écoutez son sosie, Durtal101, s’abîmer en extase devant le sanctuaire : « Elle est un résumé du ciel et de la terre ; du ciel dont elle nous montre la phalange serrée des habitants, Prophètes, Patriarches, Anges et Saints éclairant avec leurs corps diaphanes l’intérieur de l’Église, chantant la gloire de la Mère et du Fils ; de la terre, car elle prêche la montée de l’âme, l’ascension de l’homme ; elle indique nettement, en effet, aux chrétiens, l’itinéraire de la vie parfaite     Et cette allégorie de la vie mystique, décelée par l’intérieur de la Cathédrale, se complète au dehors par l’aspect suppliant de l’édifice.

1781. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Que des facteurs tout physiques, comme certaines dispositions de races, héritées de père en fils, ou des facteurs tout physiques, comme certaines idées d’individus de génie, transmises d’âme en âme, suffisent à rendre compte du fait que nous avons établi, et la sociologie n’a plus rien à faire avec le succès de l’égalitarisme. — Et certes, nous n’avons pas prétendu qu’elle dût nous en donner une explication, intégrale ; par conséquent, nous n’avons pas, pour présenter une explication sociologique du mouvement égalitaire, à exclure d’autres explications qui peuvent concourir avec elle.

1782. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

On me dira : Pétrarque, fils d’un Florentin exilé, n’a vu la ville de Florence qu’à une époque où il était déjà célèbre ; et Boccace, né à Paris, a écrit ses premières œuvres à Naples. — Sans doute ; et je crois que Pétrarque, vivant à Florence, serait tout autre.

1783. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Voyez-le, en bon fils du XVIIIe siècle, incapable de cristalliser sur le registre religieux, au point d’écrire des sottises comme celles-ci : " c’est uniquement pour ne pas être brûlée en l’autre monde dans une grande chaudière d’huile bouillante, que Mme De Tourvel résiste à Valmont.

1784. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Qu’ainsi, dans l’ordre politique, l’orateur se pénètre des grands rapports du prince avec les sujets, et des sujets avec le prince ; qu’il sente avec énergie et les biens et les maux des nations ; que, dans l’ordre moral, il s’enflamme sur les liens généraux de bienfaisance qui doivent unir tous les hommes, sur les devoirs sacrés des familles, sur les noms de fils, d’époux et de père ; que dans ce qui a rapport aux talents, il admire les découvertes des grands hommes, la marche du génie, ces grandes idées qui ont changé sur la terre la face du commerce, ou celle de la philosophie, de la législation et des arts, et qui ont fait sortir l’esprit humain des sillons que l’habitude et la paresse traçaient depuis vingt siècles.

1785. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Les conditions particulières de la pensée, l’éloquence paisible et les grâces mélancoliques de son style, il les dut à ses longues douleurs physiques subies avec une patience inaltérable, sous les yeux d’une mère pieuse, douée comme son fils d’une sensibilité exquise, et qui l’entourait de la plus tendre sollicitude. […] Ballanche nous invite au nom du Fils de la Vierge, qui s’est offert en nourriture à tous les hommes. […] Les premiers docteurs de l’Église n’ont-ils pas reconnu le Verbe, fils du Père, dans le Λόγος de Platon ? […] Suivez d’Europe en Asie ces fermes croyants dont nous sommes les fils, aux lueurs des incendies, aux traces du pillage, du massacre et du viol exercés chez des nations chrétiennes, parmi les querelles intestines et les débauches au milieu desquelles se fondaient ces immenses armées avant d’avoir aperçu les murailles de la sainte Cité. […] Alexandre parut : fils de Jupiter comme les antiques demi-dieux, héritier d’un roi, nourri par un philosophe, mais par-dessus toutes choses engendré d’Homère.

1786. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Il n’en est pas moins vrai que ces influences sont autant de fils qui relient le système à un autre plus vaste, celui-ci à un troisième qui les englobe tous deux, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on arrive au système le plus objectivement isolé et le plus indépendant de tous, le système solaire dans son ensemble. […] De ce que le fils d’un maître d’armes est devenu, beaucoup plus vite que son père, un tireur excellent, on ne peut conclure que l’habitude du parent se soit transmise à l’enfant, car certaines dispositions naturelles en voie d’accroissement ont pu passer du germen producteur du père au germen producteur du fils, grandir en route par l’effet de l’élan primitif et assurer au fils une souplesse plus grande que celle du père, sans se soucier, pour ainsi dire, de ce que le père faisait.

1787. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

et que, si Boileau, dans son Art poétique ainsi que dans ses Épîtres, estime à très haut prix la raison, ce n’est point parce qu’il est cartésien, mais parce qu’il est Nicolas, fils de Gilles, greffier au parlement, bourgeois de Paris, et comme tel, ainsi que son ami Poquelin, ennemi né de l’extravagance ? […] Elles ont plus de rapports avec le Fils naturel qu’avec Adrienne Lecouvreur, ou avec l’Ami des femmes qu’avec Mademoiselle de Belle-Isle. […] Mais bourgeois de Paris, comme Boileau, comme Voltaire — et petit bourgeois, fils de Jean Poquelin, marchand tapissier, — si jamais Molière, dans la maison paternelle, a entendu prononcer les noms des Saint Cyran ou des Arnauld, on peut douter que ce soit avec l’accent du respect, ou seulement de la sympathie. […] Nos comédiens sont aujourd’hui « les notaires de l’art », comme on l’a si bien dit ; et, pour peu qu’ils y aient du goût, rien ne les empêche de joindre à l’exercice de leur profession celui de toutes les vertus bourgeoises : — bons fils, bons époux, bons pères, et le reste. […] On le connaît d’abord pour tout ce qu’il peut être, Et ses roulements d’yeux et son ton radouci N’imposent… qu’à Mme Pernelle, une vieille folle, et qu’à son fils Orgon.

1788. (1902) La poésie nouvelle

Elle semble avoir eu le caractère précisément qu’il fallait pour ne pas comprendre du tout son aventurier de fils, — difficile à comprendre du reste, — et lui rendit insupportable son autorité d’abord, toute autorité bientôt. […] Contaminée d’éléments « barbares », notre littérature moderne doit être proscrite, et il faut remonter aux véritables ancêtres, les écrivains de la Renaissance et du Moyen-Age, lesquels sont les fils et les petits-fils des Latins et des Grecs. […] Le fils d’Amphiaraüs et d’Eriphyle, pour venger son père, tua brutalement Eriphyle. […] Et son époux, sans doute, fils d’Oïclée, fut un héros,‌ Mais sa barbe était, à son menton, ‌ Chenue et dure. […] La longue pluie aux fils sans fin tisse pour la plaine frissonnante un manteau de tristesse et de dénuement, — la vieille pluie « aux cheveux d’eau ».

1789. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Histoire de la mere & du fils, par François de Mezerai, in-4°. […] François du Chesne, son fils, publia en 1641. les tomes III. […] En parlant de ce fameux imposteur Perkin, fils d’un Juif converti, qui prit si hardiment le nom de Richard IV., Roi d’Angleterre, & qui encouragé par la Duchesse de Bourgogne, disputa la Couronne à Henri VII.

1790. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il fut le premier et longtemps l’unique maître de ce fils adoré (fils naturel, je le crois), dont l’éducation ainsi resta presque entièrement privée et qui ne parut au collège que dans les classes supérieures.

1791. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Thiers, intitulé Camp de Boulogne, une des scènes dignes de celles où le fils de Philippe ralliait ses auxiliaires et endormait ses ennemis au moment où il était campé sur la Propontide, avant de passer, avec toute sa fortune et toute son espérance, en Asie. […] Le fils du prince de Condé, le duc d’Enghien, jeune prince de grande race militaire et de haute espérance, se trouve à sa portée, quoique sur un territoire étranger et inviolable ; il le fait arrêter, conduire à Paris, juger par une commission, fusiller dans le fossé de Vincennes, les pieds sur sa tombe.

1792. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Ces dogmes, les voici : Un Dieu unique ; Une triple essence en Dieu, la puissance, la sagesse, la bonté ; Le Dieu créateur de la nature ; Le Verbe, la Pensée, la Parole divine, en grec le Logos, modèle ou type de cette création ; Une hiérarchie de dieux secondaires créés et subordonnés au Dieu unique ; Ces dieux secondaires, ou ces anges, ces démons, ces esprits, chargés de diriger les astres et de présider aux phénomènes de l’univers ; Un fils de Dieu, qui est la lumière ; La pensée de Dieu se reflétant dans l’homme, qui est l’image de son Créateur ; La parenté de l’homme et de Dieu par la raison. […]  » Saint Paul écrit quelques années après aux Hébreux : « Dieu a créé les siècles par son Fils, le Verbe, la parole divine, la lumière, la vie ! 

1793. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Elle devait, comme un dogue chargé de la police, ne dormir que d’une oreille et se reposer en veillant. » V « Le jour de la fête de sa fille Eugénie, les amis de Grandet se réunissaient pour lui apporter des vœux et des fleurs, et aussi pour se mettre sur les rangs afin de prendre date pour leurs enfants comme candidats à la main de sa fille. » VI À ce moment on sonne à la porte, c’est un de ses neveux, beau jeune homme de Paris, son neveu, fils de son frère Victor Grandet, qui vient, sur le conseil de son père, passer quelques jours avec lui. […] Pendant que ses amis sont là, il reçoit une lettre de son frère de Paris, qui lui apprend qu’il a fait faillite et qu’il va se tuer ; il lui recommande sa femme et son fils.

1794. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe. […] Ainsi consolons-nous d’être les fils de ces deux ou trois siècles qui ont perdu leur temps à calquer des langues et des littératures mortes.

1795. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Il y a de Diogène de Laërce, les Vies des Philosophes  ; de Polyen, les Stratagèmes de guerre ; de Pausanias, les Antiquités des villes de la Grèce ; des deux Philostrate, la Vie d’Apollonius et les Vies des Sophistes ; de Dion Cassius, l’Histoire romaine jusqu’il Alexandre, fils de Mammée ; d’Hérodien, la même Histoire depuis la mort d’Antonius jusqu’à celle de Balbin et de Maximin ; de Zozime, la même Histoire depuis Auguste jusqu’au second siège de Rome par Alaric ; de Procope, les Guerres contre les Goths, les Alains et les Vandales  ; les Faits et Gestes de Justinien, par Agathias ; d’Elien, de Jules Capitolin et de Vopiscus73, les vies de quelques-uns des Césars. […] Le fils du collaborateur de Buffon et de l’Encyclopédie.

1796. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

C’est qu’ici un sénateur fait adopter par autorité du sénat, un fils naturel qui succède au nom, aux armes, à la fortune, à tous les priviléges de la légitimité, et peut devenir doge. […] Mais s’il ose faire survenir la mère et lui montrer son fils prêt à tomber et à se briser à ses pieds, qu’il le fasse.

1797. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Pas plus que les autres grands hommes, ces fils des circonstances, comme a dit d’eux tous Napoléon, Richelieu n’a choisi sa place dans l’histoire ; il l’a subie. […] Pour les esprits qui ne passent pas leur vie à couper en quatre des fils de la Vierge avec de microscopiques instruments, il n’y a que trois femmes en nature humaine et en histoire : La femme de l’Antiquité grecque, — car la matrone romaine, qui tranche tant sur les mœurs antiques, n’est qu’une préfiguration de la femme chrétienne, — la femme de l’Évangile et la femme de la Renaissance, pire, selon nous, que la femme de l’Antiquité, pire de toute la liberté chrétienne dont la malheureuse a si indignement abusé.

1798. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

2° Dernières paroles de Marc-Aurèle Marc-Aurèle lègue son fils aux stoïciens. — Il est à moitié nu et mourant, et présente le jeune Commode, jeune, rose, mou et voluptueux et qui a l’air de s’ennuyer, à ses sévères amis groupés autour de lui dans des attitudes désolées. […] Dubufe a un fils qui n’a pas voulu marcher sur les traces de son père, et qui s’est fourvoyé dans la peinture sérieuse.

1799. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Elle atteste la foi qu’elle doit à Pinçart le Louveteau, son fils.

1800. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Il se contente de donner à chacun des ordres un de ses fils pour gardien.

1801. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Dans Le Pressoir, cette jolie comédie-idylle de Mme Sand, un paysan dit d’une jeune fille sans fortune dont il ne veut pas pour son fils : « J’avoue qu’elle est charmante et très douce. » Ce dernier mot, dit d’une certaine façon villageoise, fait un gracieux effet : et pourtant c’est un peu cherché et calculé en fait de naturel : celui de l’abbé Prévost coulait de source.

1802. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Si vous vouliez octroyer que mon fils demeurât dans le pays en ma place pour le garder et gouverner, je prendrais maintenant la croix et irais avec vous vivre ou mourir, selon ce que Dieu m’aura destiné. » À ces nobles paroles du vieillard un grand cri s’éleva et l’acclamation publique répondit.

1803. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

On sait que, prôné à l’hôtel de Rambouillet par le marquis de Feuquières, qui avait connu son père à Metz et qui étendait sa bienveillance sur le fils, le jeune Bossuet y fut conduit un soir pour y prêcher un sermon improvisé.

1804. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Je le crois bien, en lisant avec cette passion L’Iliade d’Homère, il est déjà avec les dieux mêmes et avec les héros fils des dieux.

1805. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Du même âge que Bussy (Tallemant est né vers 1619 et Bussy en 1618), fils d’un riche financier, nourri dans l’opulence et la jovialité bourgeoises, il nous a tenus au courant de ses belles passions de jeunesse, il a fait aussi son histoire amoureuse, mais que le ton est différent !

1806. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

) — Sur l’esprit européen, si entreprenant, par contraste avec l’esprit asiatique : L’homme européen ; le fils de Japhet (audax Iapeti genus) veut changer, même sans profit.

1807. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

— C’est alors que le vrai miracle commence : une voix se fait entendre dans les airs annonçant distinctement le fils de l’homme.

1808. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

On raconte qu’un noble Génois, visitant Florence, disait à un artiste célèbre de cette ville qui lui servait de guide : “Nous sommes fils de deux belles cités, et, si je n’étais Génois, je voudrais être Florentin.”

1809. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

S’il était moins bon chrétien et catholique, s’il était simplement un honnête homme païen, je renverrais M. de Pontmartin à ce qui est dit des devoirs et des obligations envers Jupiter Hospitalier ; mais ces fils des croisés (si tant est qu’il en descende) se soucient bien de Jupiter !

1810. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Delécluze est, à mes yeux, le bourgeois de Paris par excellence ; c’est le bourgeois de Paris fils de bourgeois, resté bourgeois lui-même, ni pauvre ni enrichi, ayant eu de bonne heure pignon sur rue, modeste et très-content, aimant les lettres, les arts, et en parlant, en jugeant à son aise, de son coin, — un bon coin ; — ayant gardé quelques-uns des préjugés et peut-être quelques-unes des locutions de son quartier ; s’étant formé sur place, rondement et sans en demander la permission au voisin ; ayant voyagé sans changer, s’étant porté lui-même partout ; ne s’étant guère perfectionné, mais ne s’étant pas corrompu.

1811. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Mais du jour où, dans une province de Judée éloignée de Jérusalem, sur une colline verdoyante, non loin de la mer de Galilée, au milieu d’une population de pauvres, de pêcheurs, de femmes et d’enfants, le Nazaréen, âgé de trente ans environ, simple particulier, sans autorité visible, nullement conducteur de nation, ne puisant qu’en lui-même le sentiment de la mission divine dont il se faisait l’organe inspiré comme un fils l’est par son père, se mit à parler en cette sorte, de cette manière pleine à la fois de douceur et de force, de tendresse et de hardiesse, « d’innocence et de vaillance », un nouvel âge moral commençait.

1812. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Ce fils d’un rhéteur grec et d’une fille campanienne sent tout le parti qu’il peut tirer de cet Africain robuste, brutal, superstitieux et brave ; lui, il est lâche à l’action, mais hardi partout ailleurs, fertile en idées, l’homme aux expédients : tous deux ils se doublent et se complètent.

1813. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Il fallait être un bien mauvais païen, un vrai fils de Lucien et comme qui dirait de Voltaire, pour chercher chicane à un conteur dévot, de si bon goût en fait de superstitions et si bien appris.

1814. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Tels n’étaient point tes fils d’autrefois, qui, soldats sans espoir d’une destinée acceptée, l’attendirent dans le défilé sépulcral des froides Thermopyles !

1815. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Voilà donc les nouveaux époux et conjoints vivant en Italie, à Rome, sous le nom de comte et de comtesse d’Albany ou Albanie (c’était le nom d’un duché d’Écosse, apanage ordinaire des fils cadets de rois).

1816. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Fils d’un père qui avait goûté l’un des premiers la vieille poésie française, ou ce que l’on appelait alors de ce nom, la poésie de la Renaissance, il devait être tenté de remonter au-delà et de s’assurer dans un autre ordre, à sa manière, du mérite des œuvres et des maîtres du vieux temps.

1817. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

dût le chemin qui mène à ma patrie Être plus rude encore, et ma tête meurtrie Ne pas trouver de pierre où se poser le soir ; Dussé-je n’avoir pas une table où m’asseoir, Pas un seul cœur ému qui de moi se souvienne, Pas une main d’ami pour étreindre la mienne ; Comme le lépreux d’Aoste, au flanc de son rocher, Dussé-je cultiver des fleurs sans les toucher, N’avoir pour compagnon, dans ma triste vallée, Qu’un chien, et pour abri qu’une tour désolée, Et quand je souffre trop pendant les longues nuits, Qu’une sœur pour me plaindre et bercer mes ennuis, Une sœur qui, souffrant de la même souffrance, Prie et veille avec moi jusqu’à la délivrance…, Je veux aller revoir les lieux que je chéris, De mon bonheur au moins retrouver les débris ; Si ce ne sont les morts qui dorment sous la pierre J’embrasserai leurs fils, hélas !

1818. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Évariste-Felix-Cyprien Boulay-Paty, fils de Pierre-Sébastien Boulay-Paty, jurisconsulte, était né le 19 octobre 1804, à Donges (Loire-Inférieure), où son père avait une propriété.

1819. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

La popularité est un thème qui revient là un peu formellement, et le vieux sir Gilbert, resté seul en scène avec son fils, achève de le clore.

1820. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Il aima la médecine comme « étant de tous les temps et de tous les lieux. » 30 Parmi les contemporains, nous signalerons Ibsen pour ses débuts médicaux d’abord, puis pharmaceutiques31 et Jean Richepin, fils d’un médecin militaire, qui, sous la direction de son père, se prépara pendant quelque temps à l’École de Strasbourg : « La dissection et la chirurgie, a-t-il écrit32, furent surtout l’objet de son enseignement et de mes prédilections. » La liste s’allonge tous les jours, des romanciers diplômés, des « évadés de la médecine », comme les étiquette le Dr Cabanès qui les signale consciencieusement en sa curieuse « Chronique ».

1821. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Moheau, à qui Lavoisier s’en réfère dans son rapport de 1791, n’en sait pas davantage (Recherches sur la population de la France, 1778, 105) ; Lavoisier dit 83 000 individus, et le marquis de Bouillé (Mémoires, 50) 80 000 familles, tous deux sans aucune preuve  J’ai relevé, dans le Catalogue nominatif des gentilshommes en 1789, par Laroque et Barthélemy, le nombre des nobles qui ont voté, directement ou par procuration, aux élections de 1789, en Provence, Languedoc, Lyonnais, Forez, Beaujolais, Touraine, Normandie, Ile-de-France ; ce nombre est de 9 167  D’après le recensement de 1790 donné par Arthur Young dans ses Voyages en France, le nombre des habitants de ces provinces est de 7 757 000, ce qui, par proportion, donne un peu plus de 30 000 nobles votants parmi les 26 millions d’habitants de la France  En étudiant la loi, et en dépouillant les listes, on voit que chacun de ces nobles représente un peu moins d’une famille, puisque le fils d’un propriétaire de fief vote s’il a vingt-cinq ans ; je ne crois donc pas qu’on se trompe beaucoup en évaluant à 26 000 ou 28 000 le nombre des familles nobles, ce qui, à raison de 5 personnes par famille, donne 130 000 ou 140 000 nobles  La France en 1789 ayant 27 000 lieues carrées et 26 millions d’habitants, on peut compter une famille noble par lieue carrée et par 1 000 habitants.

1822. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Achille n’est pas seulement la force héroïque : c’est le jeune fils d’une déesse, le plus beau des Grecs, qui, outragé, pleure comme un enfant dans le sein de sa mère ; qui sur la grève solitaire chante avec la lyre en contemplant la mer immense ; qui console son ami affligé avec un accent aussi tendre et aussi ému que celui d’une jeune mère : « Pourquoi pleures-tu, Patrocle, comme une enfant qui ne sait pas encore parler, qui court après sa mère afin qu’on la prenne, la tire par sa robe, et l’arrête, et la regarde en pleurant pour être portée dans ses bras ? 

1823. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Ce Francus fils d’Hector, et fondateur de la monarchie franque, était une pâle figure, un thème d’inspiration bien vide, où nul afflux de tradition populaire ne mettait la vie ; le Tasse, et même le Père Lemoyne, même Chapelain ont bien mieux choisi.

1824. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Guillaume de Salluste, sieur du Bartas (1541-1590), était fils d’un marchand de Montfort en Fezenzaguet, nommé Salustre.

1825. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Onuphre n’est pas dévot, mais il veut être cru tel… Aussi ne se joue-t-il pas à la ligne directe, et il ne s’insinue jamais dans une famille où se trouvent tout à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir ; il y a là des droits trop forts et trop inviolables : on ne les traverse pas sans faire de l’éclat, et il l’appréhende… Il en veut à la ligne collatérale : on l’attaque plus impunément ; il est la terreur des cousins et des cousines, du neveu et de la nièce, le flatteur et l’ami déclaré de tous les oncles qui ont fait fortune… Etc., etc… » Oh !

1826. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Les étudiants, les fils de famille, les aristocrates, les souverains sont socialistes.

1827. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Fils du célèbre chansonnier lillois, il lui arrivait, parfois, dans un accès de bonne humeur, d’entonner, au dessert, un couplet paternel, en savoureux patois du cru, mais, vite réintégré au bloc de sa gravité naturelle, il se rasseyait aux thèmes de savante, dialectique qu’il développait soit avec Paul Souday, en appétit de renouveler Sainte-Beuve, soit avec Maindron, l’un des gendres de Heredia, vivant répertoire des usages abolis, soit avec Moréas, alors féru d’archaïsme et de nos vieux fabliaux.

1828. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Il me montrait l’endroit où ils étaient placés durant l’action : il me répétait ce que le roi lui avait dit ; il n’en avait pas oublié une parole. « Ici, me dit-il en parlant de l’une de ces batailles, je fus deux heures à croire que mon fils était mort : le roi eut la bonté de paraître sensible à ma douleur.

1829. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Ces monuments, environnés de bois et de rochers, vus dans tous les accidents de la lumière, tantôt au milieu des nuages et de la foudre, tantôt éclairés par la lune, par le soleil couchant, par l’aurore, devaient rendre les côtes de la Grèce d’une incomparable beauté : la terre, ainsi décorée, se présentait aux yeux du nautonier sous les traite de la vieille Cybèle qui, couronnée de tours et assise au bord du rivage, commandait à Neptune, son fils, de répandre ses flots à ses pieds.

1830. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Le type du prince Valkowski dans Humiliés révèle quelques-unes des fanges dormantes de l’humanité, et dessine surtout dans cette conversation serpentine et gratuitement insultante où il parle avec des crudités canailles de la liaison de son fils avec une jeune femme, devant celui qui l’eut pour fiancée, « pour, dit-il, baver sur votre amour. » Et comme le romancier mesure l’odieux de certains actes, il sait aussi décrire l’agonie morale qu’ils infligent aux âmes délicates et froissées.

1831. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Herschell, fils de l’illustre astronome, et lui-même savant distingué, ouvrage qui est en quelque sorte une édition nouvelle du Novum Organum, accommodé à l’état de nos connaissances et renouvelé par des exemples plus récents.

1832. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Naville, de Genève, qui, étant mort avant d’avoir achevé sa tâche, a laissé à son fils, M. 

1833. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Cependant je proteste que le Père qui fait la lecture à sa famille, le Fils ingrat et les Fiançailles de Greuze, que les Marines de Vernet qui m’offrent toutes sortes d’incidents et de scènes, sont autant pour moi des tableaux d’histoire que les Sept Sacrements du Poussin, la Famille de Darius de le Brun, ou la Susanne de Vanloo.

1834. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Mais d’un autre côté quelques-unes de ces actions comme le secours de Cambrai, et la retraite de devant Arras, étoient si brillantes qu’il devoit être bien mortifiant pour un fils amoureux de la gloire de son pere, de les supprimer dans l’espece de temple qu’il élevoit à la memoire de ce heros.

1835. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Thouvenin dans Denise est bien évidemment Dumas fils lui-même.

1836. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Les anciens attribuaient à des dieux l’invention de tous les arts, comme ils appelaient fils des dieux les chefs des peuples, les héros, les poètes, les fondateurs des sociétés humaines.

1837. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Leur poésie remonte par les nerfs — ces subtils fils conducteurs — vers la spiritualité céleste, et la poésie aussi de Maurice Rollinat, qui intitule nettement son livre : Les Névroses.

1838. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Dumas fils, Augier et Meilhac n’auraient peut-être qu’à se bien tenir !

1839. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Hippolyte Babou, fils de ces contrées, ayant été bercé de légendes païennes, a été ramené, par la rêverie de son talent, vers les impressions de ses premières années, et les Païens innocents sont sortis, un soir ou un matin, de cette rêverie.

1840. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Ces critiques et ces louanges se résument en un mot : il est né deux cents ans trop tard ; c’est un fils du dix-septième siècle égaré dans un autre siècle.

1841. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Fils d’un horloger, Beaumarchais appliqua d’abord à l’horlogerie son génie inventif. […] Marie-Thérèse de Brancas, sixième des sept enfants du maréchal de ce nom et d’une Brancas-Villars, sa cousine, avait épousé en 1736, à l’âge de vingt ans, le comte de Rochefort, fils d’un président à mortier du parlement de Bretagne. […] Il est très rare en effet qu’un poète qui deviendra grand soit original d’emblée ; on est toujours fils de quelqu’un, et l’on commence presque toujours par imiter son prédécesseur. […] La glorieuse renaissance de 1830, qu’on appelle le romantisme, qu’on pourrait aussi bien nommer l’âge classique de notre poésie lyrique, a rendu l’inégalité moins sensible ; mais, quelle que soit notre admiration pour les grands poètes de cette époque, pour leurs fils et pour leurs petits-neveux, ils ne nous paraissent pas avoir entraîné l’autre plateau de la balance, celui où sont les prosateurs. […] Derrière les faucheurs, qu’on croirait fils du Temps, Les fleurs jonchent le sol de débris palpitants.

1842. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Cela passe à nos fils. […] Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt ; Et je n’ai pas de fils et je n’ai plus de femme. […] Boche est questionné sur le talent de Dumas fils, au moment de la mort de cet homme illustre, et déclare que Dumas fils était idiot et que, du reste, il n’en a jamais lu une ligne. […] Voilà prince royal et roi en réalité (il ne fut roi en titre qu’en 1818) le fils de l’avocat de Pau. […] D’après la constitution suédoise, il fallait, pour être prince royal, être adopté comme fils parle roi vivant et accepté par la Diète nationale.

1843. (1927) Approximations. Deuxième série

On sait assez l’adresse imperturbable, un rien narquoise, avec laquelle s’insèrent dans la trame de sa phrase ; ces fils aux tons acides ; comment il stylise tous les argots ; les effets qu’il obtient, d’une âpre bizarrerie, par ces rayures en zig-zag dont à dessein il offense le champ d’un antique blason. […] Non seulement tout ce qui leur arrive, mais tout ce à quoi ils assistent, ils le ressentent sous l’influence de ces forces impersonnelles auxquelles d’invisibles fils les relient, — et l’électricité qui se propage le long de ces fils hyperesthésie leur conscience mais inhibe leurs réactions. […] Que si à ce sortilège on unit ainsi que Claude le trait suivant : « Oui, ma femme mon fils… Mais s’ils n’étaient pas sans action sur mon cœur, ils l’étaient sur mon imagination. […] Proches du terme, combien, j’en suis sûr, auraient envie d’écrire à leur fils la longue lettre de Blaise Eydieu ! […] François est bien le fils de l’auteur de cette étude sur la Foi qui écrivait ici même129 il y a dix ans : « C’est la passion de la connaissance qui m’anime ; la seule qui soit vraiment impie.

1844. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

L’association me tenta ; fils d’industriel, je connaissais les tiraillements de cette collaboration commerciale..., je savais les jalousies de ménage à ménage… À Nîmes, à Lyon, à Paris, j’avais dix modèles pour un, tous dans ma famille, et je me mis à penser à cette pièce dont le pivot d’action devait être l’honneur de la signature, de la raison sociale4. » La crise est déterminée en partie, dans ce cas, par une réaction. […] Binet et Passy ont noté que chez Dumas fils, le travail de composition littéraire s’accompagnait « d’un grand sentiment de jouissance : pendant qu’il écrit, il est de meilleure humeur, il mange, boit et dort davantage ; c’est en quelque sorte un bien-être physique, résultat de l’exercice d’une fonction naturelle16 ». […] Quand mes fils désertaient la ruche paternelle... […] Godin, fils d’un ouvrier, instruit dans une école de village, sent, dès son enfance, le désir du rôle social qu’il devait remplir. […] La Vie et la correspondance de Charles Darwin, avec un chapitre autobiographique, publiés par son fils, M. 

1845. (1914) Une année de critique

Lepic et sa femme, Mme Lepic et son fils, sont étrangers les uns aux autres. […] Tandis qu’ils apparaissent aux yeux comme les fils éclatants ou sombres ravis à la tapisserie du monde, pour l’oreille ses vers semblent les phrases d’un chant intérieur, où persiste un écho des nostalgies baudelairiennes. […] Je pense y trouver des conseils précieux, dont profiteront mes fils, quand ils auront vingt ans. […] Pour mes fils, dont je veux faire de bons petits français, je ne choisirai pas d’autre maître que M.  […] Quand vos fils auront vingt ans, Madame, tous les petits Français penseront, je l’espère, comme M. 

1846. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Fils de mon âme ! […] Sacaze traduit : « Au dieu Iscitt, Hunnu, fils de Huoloxis5 » Le dieu Ilixon ! […] Notamment avec le doux rêveur Saami, fils de Guéami, qui étage des kiosques dans la brume. […] Saffre a deux filles, un fils, une femme. […] — « Le plus heureux jour de ma vie, dit le vieux French, est celui où j’ai tué ton fils aîné.

1847. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Il est vrai que, jusqu’à présent, il n’y a que vous, Mme de C…, ma femme et moi, qui sachions ce nom ; mais mes trois fils grandissent et le sauront un jour, mon meilleur ami M… le saura, et puis la postérité ; c’est tout ce qu’il me faut. […] La mère de Manzoni, la fille de Beccaria, vint en France sous le Consulat et y vécut beaucoup dans la société d’Auteuil, dans l’intimité de Cabanis et de Mme de Condorcet ; lorsque son fils le rejoignit quelque temps après, ou y revint avec elle, il se trouva initié dans le même monde, et il y connut Fauriel. […] Un certain jour, dès les premiers temps de son installation à la campagne, un essaim d’abeilles vint élire domicile dans le jardin et se prêter à son observation familière, comme pour fournir une suite de plaisirs et d’occupations classiques à ce fils de Virgile. […] La nation franke, en danger de s’abâtardir avec les derniers fils de Clovis, se retrempe sous les premiers chefs de la branche carlovingienne. […] Il y a telle de ces analyses appliquées à des masses confuses de faits et d’événements qui est capitale pour l’intelligence des temps ; et, sans sortir de la dernière partie, qui traite de l’anarchie carlovingienne, je ne veux citer que l’explication donnée par l’historien de la bataille de Fontanet, entre les trois fils de Louis le Débonnaire.

1848. (1925) Portraits et souvenirs

N’est-il pas naturel que l’île lointaine veuille, à son tour, rendre hommage à l’un de ses fils les plus illustres ? […] On sait que les fils ressemblent à leurs mères et je ne serais pas éloigné de penser que l’empreinte maternelle ait prédominé en José-Maria de Heredia d’une façon occulte peut-être, mais très sourdement puissante. […] Ce n’est pas seulement le palmier tropical qui ombrage au cimier le blason littéraire du fils des Conquistadors, une rose de France y fleurit aussi, odorante et délicate, dont les racines n’ont rien perdu de leur vertu à se nourrir à un terrain plus chaud et plus ardent. […] Les Le Nôtre furent jardiniers de père en fils. […] En 1846, Esprit Blanche installa son établissement à Passy (aujourd’hui, 17 rue d’Ankara, dans le 16e arrondissement de Paris), où son fils, Émile Blanche, lui succéda.

1849. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

J’ai eu la visite du fils et du gouverneur au commencement de l’année ; mais d’elle et de Garon (Grimm ?) […] Elle écrivait au père de ce dernier, le 9 juillet 1807, trois semaines après la bataille de Friedland : « Vous aurez de la peine à croire, mon cher cousin, que j’ai eu bien de la joie de calculer que votre fils ni le nôtre ne se sont trouvés à cette terrible bataille.

1850. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Auprès de Philétas étudiait aussi le fils de Ptolémée Lagus, qui allait régner bientôt sous le nom de Philadelphe. […] Déjà Sapho, s’adressant à une riche ignorante, l’avait pris sur ce ton, et Pindare a merveilleusement comparé un homme qui a beaucoup travaillé et qui meurt sans gloire, c’est-à-dire sans le chant du poëte, à un riche qui meurt sans la tendresse suprême d’un fils, et qui est obligé dans son amertume de prendre un étranger pour héritier.

1851. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Le jeune Jérusalem, fils d’un prédicateur renommé de l’Allemagne, y vivait en même temps et dans les mêmes sociétés. […] Ce Stabat Mater dolorosa en vers naïfs, dont le contrecoup frappe à chaque verset le cœur de la pauvre fille, produit ici une déchirante impression dans la bouche de cette enfant qui sera bientôt mère d’un fils repoussé par le monde !

1852. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Acceptons ce bienfait avec tant d’autres en fils reconnaissants, et sachons en profiter sans jalousie contre notre mère. […] Mais il laissa ses richesses à sa femme et sa bibliothèque à son fils.

1853. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Mon fils m’en a apporté un qui m’a paru d’un volume étonnant, comparé à la taille de l’architecte : il n’a pas moins de sept pouces de diamètre sur une hauteur de huit. […] M’étant informé au fils du fermier, j’appris qu’effectivement il l’avait tuée avec quatre de ses petits, pour servir d’appât à ses hameçons.

1854. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Il ne touchera pas moins le fond de notre cœur que le brillant chevalier, fils de roi, qu’il devint plus tard ; peut-être plus. […] Le poète a saisi tous les fils d’événements nombreux et compliqués ; rapidement il les a fait converger en un unique point mathématique.

1855. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Pauvre souverain, réduit à dire au chargé d’affaires de la France : « Je fais des vœux pour la restauration de la grandeur de la France, et je suis heureux de vous dire cela, sans que cela tombe dans des oreilles prussiennes. » Lundi 12 août Le second fils de Béhaine est un enfant, tout de caresse. […] Le comte Pfeffel, un petit vieillard, ratatiné, séché, nerveux, bilieux, ironique, ayant quelque chose du physique d’un diable malingre ; le nonce du pape, Tagliani, un homme trapu, pileux, noir, charbonné, ayant quelque chose du physique d’un diable trop bien portant ; de Vaublanc, ancien chambellan et ancien ami du roi Louis ; un vieil émigré français, qui ne s’est jamais abaissé à parler allemand, très aimable, très sourd, très dix-huitième siècle ; un jeune officier dans l’armée bavaroise, fils du comte Poggi.

1856. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Année 1887 Samedi 1er janvier Dîner chez les de Béhaine, en tête à tête avec le mari, la femme, et leur fils venu de Soissons, où il est en garnison. […] Le curieux, c’est que La Rounat, en lui refusant la pièce, lui disait : « Ça, c’est une pièce à faire par Dumas fils. » Et Dumas l’a faite, cette pièce, une trentaine d’années après.

1857. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

» Une grande quantité portent ces devises : — né sous une mauvaise étoile, — fils de la disgrâce, — fils de l’infortune, etc., etc.

1858. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Selon Amaury de Chartres, Joachim de Flore, le général des franciscains Jean de Parme et son ami frère Gerhard, l’histoire universelle se divise en trois grandes périodes ou trois âges : l’âge de l’Ancien-Testament ou royaume du Père, l’âge du Nouveau-Testament ou royaume du Fils, et l’âge de l’Évangile éternel ou royaume du Saint-Esprit. — Dans la première période, Dieu manifeste sa toute-puissance et gouverne par la loi et par la crainte ; dans la seconde, le Christ s’est révélé lui-même par les mystères et les sacremens ; dans la troisième enfin, dont les deux autres n’ont été qu’une préparation, l’esprit verra la vérité face à face, sans voile ni symbole. […] L’habitude du sophisme, transmise de père en fils, avait altéré ou diminué chez eux la masse du cerveau.

1859. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Elle porte un arrosoir lourd qu’elle verse en mille fils d’argent glacé, qui me donnent le frisson, sur les roses ou dans le creux de ces petites auges de pierre, au fond du bois. […] Pas même le regard de Stendhal amoureux de sa mère Henriette Beyle « alors qu’elle saute par-dessus le lit de son fils pour atteindre plus vite le sien » ou de sa tante Mme Camille Gagnon dont il avait entrevu, alors qu’elle descendait de voiture, « la peau blanche à deux doigts au-dessus du genou ».

1860. (1926) L’esprit contre la raison

Le fait divers défraya la chronique en 1924 : l’assassinat du fils d’une riche famille de Chicago Bobby Franck, 14 ans, par deux jeunes gens eux-mêmes fils de milliardaires, étudiants brillants, Nathaniel Leopold, fasciné par Nietzsche, et Richard Loeb.

1861. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Le monde moderne est surtout sorti de Calvin, ce fils de scribe qui n’avait rien de prêtre ; il en est sorti plus que de Luther, qui a du moine encore, même après son apostasie. […] Il a repoussé l’histoire officielle et drapée, l’histoire ad usum Delphini qui subsiste encore, et pour des dauphins qui ne sont, certes, d’aucune manière des fils de roi.

1862. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Jean-Baptiste Massillon, né à Hyères en Provence le 24 juin 1663, fils d’un notaire du lieu, montra de bonne heure ces grâces de l’esprit et de la personne, ces dons naturels de la parole et de la persuasion qui ont distingué tant d’hommes éminents sortis de ces mêmes contrées et qui semblent un héritage ininterrompu de l’ancienne Grèce.

1863. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Les lettres m’ont été toujours secourables, utiles et douces ; cultive-les… Ainsi écrivait-il en toute affection et en toute modestie à l’aîné de ses fils, en 1827, deux ans avant sa fin.

1864. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Ce soufflet appliqué par hypothèse à M. de La Motte, et qui nous rappelle celui que Madame, mère du Régent, donna un jour à son fils, retentit alors dans ce monde railleur comme si réellement il avait été donné par Alcibiade ou par Mme Dacier.

1865. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Geoffroy Saint-Hilaire le père, ce savant illustre que son fils continue avec tant de distinction, a écrit tout un livre sur Buffon11, mais ce livre n’est pas un livre de science, c’est un hymne.

1866. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

La mort de sa mère, la lettre de sa sœur en furent l’occasion déterminante : il est à croire que les reproches et les plaintes de sa mère mourante portaient moins encore sur des écrits de son fils qu’elle avait peu lus et dont l’écho avait dû parvenir difficilement jusqu’à elle, que sur quelques autres égarements, peut-être sur quelque passion fatale qu’il n’est permis que d’entrevoir.

1867. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Louis XIV, lorsqu’il entendit pour la première fois Bossuet, le goûta beaucoup et eut envers lui un procédé charmant, bien digne d’un jeune roi qui a encore sa mère : il fit écrire au père de Bossuet, à Metz, pour le féliciter d’avoir un tel fils.

1868. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Fils d’un procureur, il commença peut-être à Château-Thierry ses études, et certainement les continua et les termina à Paris.

1869. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

J’en quittais une où j’avais été toujours en vue et toujours caressé : j’étais là comme un fils de famille sortant de la maison paternelle où il était chéri, soigné, et qui entre dans le grand monde, où l’on ne prend pas garde à lui.

1870. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Il était fils d’un minisire de Marans, qui est encore vivant ; il est de la religion de son père, (et) qui médite antre chose.

1871. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Ma bonne mère, à qui je dois tout, et qui avait une affection si grande de veiller à mes bons déportements, et ne vouloir pas, ce disait-elle, voir en son fils un illustre ignorant, me mit ce livre entre les mains, encore que je ne fusse à peine plus un enfant de mamelle.

1872. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

, non seulement un homme de grand savoir (ce qu’il était), mais d’un savoir bien digéré et élaboré (ce qu’il n’était guère), d’une critique saine et sûre et scrupuleuse (ce qu’il était encore moins) ; on en a fait même un homme de goût (il était précisément le contraire), et presque un écrivain léger et élégant ; et ce que je n’admire pas moins, c’est qu’à ce prompt travail de métamorphose ont tous concouru à l’envi, par indifférence, par entraînement, par complaisance, par égard pour une veuve éplorée et attentive, pour un fils qui avait sa carrière à faire, ceux-là précisément qui savaient le mieux comme quoi tout cela n’était pas. — Je n’ai aucune raison aujourd’hui pour ne pas mettre le nom ; Pancirole, c’est M. 

1873. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Mais le fils du grand Condé, Monsieur le Prince, mais surtout M. le duc et Mme la duchesse, et aussi leur sœur la duchesse du Maine, firent le plus grand usage de Santeul, l’admirent dans leur familiarité, dans leur train de raillerie habituelle, et il en est resté des monuments.

1874. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Mais, pour que la trame soit complète, que de fils tendus dans tous les sens !

1875. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Il y eut des jours où le fils de l’armateur parut redevenir un corsaire.

1876. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Son fils, qui devint bientôt M. le Prince, était un homme d’esprit qui avait, quand il le voulait, bien du fin et du galant avec le génie des fêtes, d’ailleurs le plus capricieux, le plus singulier des hommes, au point de paraître atteint de manie.

1877. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Et comme il faut qu’il y ait toujours quelque chose d’individuel dans ce qui paraît le plus indépendant, elle ajoutait : “Le retour de l’Empereur est prodigieux et surpasse toute imagination ; je vous recommande mon fils.” » Je ne laisse cette mesquine et malicieuse insinuation de la fin que pour montrer que le souvenir est précis, et qu’une lettre d’elle aura été vue, en effet, par le duc de Rovigo.

1878. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Le choix tombe sur le fils d’Hamilcar, le petit Hannibal, qui n’a pas plus de dix ans.

1879. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

sa vénérable mère dans cette mise antique et simple, avec cette physionomie forte et profonde, tendrement austère, qui me rappelait celle des mères de Port-Royal, et telle qu’à défaut d’un Philippe de Champagne, un peintre des plus délicats nous l’a rendue ; cette mère du temps des Cévennes, à laquelle il resta jusqu’à la fin le fils le plus déférent et le plus soumis, celle à laquelle, adolescent, il avait adressé une admirable lettre à l’époque de sa première communion dans la Suisse française20 ; je la crois voir encore en ce salon du ministre où elle ne faisait que passer, et où elle représentait la foi, la simplicité, les vertus subsistantes de la persécution et du désert : M. 

1880. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

le xixe  siècle, à en juger du moins par la tête de la société et de la littérature, est bien peu le fils de son père le xviiie .

1881. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Talleyrand est donc rentré en France sous le Directoire ; l’ancien constituant a été amnistié, et mieux qu’amnistié ; mais du moment qu’il a remis le pied dans Paris, ce n’est pas pour y rester observateur passif et insignifiant : partout où il est, il renoue ses fils, il trame, il intrigue ; il faut qu’il soit du pouvoir, et il en sera.

1882. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

M. de Chateaubriand, qu’il faut toujours nommer d’abord (ab Jove principium), non-seulement comme le premier en date et en rang, mais aussi comme le plus durable, comme l’aïeul debout qui a vu naître, passer et choir bien des fils et petits-fils devant lui ; M. de Chateaubriand, après s’être dégagé avec honneur de la politique et s’être voué uniquement à sa grande composition finale, aux vastes bas-reliefs de son monument, a eu cela de remarquable et de progressif de s’établir dans une existence plus calme, plus sereine et véritablement bienséante à tant de gloire.

1883. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Paul-Émile confia au philosophe Métrodore, qu’il avait ramené d’Athènes, l’éducation de son fils.

1884. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Par son fils Fr.

1885. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Son premier homme, chez qui toutes les idées entrent successivement par la porte des sens, n’est pas le fils de Descartes.

1886. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

De même la science nous révèle entre les phénomènes d’autres liens plus ténus mais non moins solides ; ce sont des fils si déliés qu’ils sont restés longtemps inaperçus mais dès qu’on les a remarqués, il n’y a plus moyen de ne pas les voir ; ils ne sont donc pas moins réels que ceux qui donnent leur réalité aux objets extérieurs ; peu importe qu’ils soient plus récemment connus puisque les uns ne doivent pas périr avant les autres.

1887. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Dans l’âge réfléchi, au contraire, de tels dogmes semblent absurdes ; chacun ne paie que pour lui, chacun est le fils de ses œuvres.

1888. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Il faut la voir entrer, la tête haute, dans ce salon bruyamment hostile, et le fendre d’un long sillage, et démêler, en passant, d’un mot furtif, d’un geste imperceptible, les deux ou trois intrigues dont elle tient les fils.

1889. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

La vie des hommes célèbres, de ceux qui ont percé et qui sont fils de leurs œuvres, de ces hommes dont Franklin offre le type, serait une des lectures les plus profitables.

1890. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il faut voir dans le texte (car les meilleures traductions sont pâles en ces endroits) avec quelle effusion il célèbre ce beau génie, le seul que le peuple romain ait produit de vraiment égal à son empire : « Je te salue, ô toi, s’écrie-t-il, qui le premier fus nommé Père de la patrie, toi qui le premier méritas le triomphe sans quitter la toge… » À quelques livres de là nous apprenons à regret que le fils indigne de l’illustre orateur était un buveur éhonté ; qu’il se vantait d’avaler d’un seul trait des mesures de vin immenses ; qu’un jour qu’il était ivre, il jeta une coupe à la tête d’Agrippa : « Sans doute, dit ironiquement Pline, ce Cicéron voulait enlever à Marc-Antoine, meurtrier de son père, la palme du buveur. » Le livre de Pline sur l’Homme est rempli de particularités, d’anecdotes intéressantes et qu’on ne trouve que là.

1891. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Mais sa condition ne fut tout à fait complète que lorsque quelque temps après (1781) le duc de Chartres, qui n’était pas moins sous le charme, lui eut conféré les fonctions et le titre de gouverneur de ses fils.

1892. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

J’ai eu le plaisir d’entendre, sur sa vie errante et sur la suite de ses dangers à cette époque désastreuse, un récit touchant de la bouche même de son fils (M. le comte Portalis) qui l’accompagna partout, jusqu’au seuil de la prison, et qui, par une piété aussi dévouée qu’ingénieuse, réussit à retarder l’instant de son jugement et à le sauver.

1893. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Si Catherine de Médicis pour aller voir son fils le duc d’Anjou, fait le voyage de Paris à Tours, en trois jours et demi, ce qui était bien rapide alors et ce qui essoufflait le pauvre M. le cardinal de Bourbon peu accoutumé à de telles corvées, c’est que cette reine y est « portée, dit Marguerite, des ailes du désir et de l’affection maternelle ».

1894. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

C’était avant 1838, avant ce long séjour de l’abbé à Rome : il s’était lié avec le second fils de M. de La Ferronnays, l’ancien ministre des Affaires étrangères.

1895. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Le sujet des Deux Gendres est pris dans une anecdote très ancienne ; c’est celui qu’a traité Piron (dans Les Fils ingrats), et je ne serais pas surpris qu’un jésuite s’en fût emparé… M. 

1896. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Les gens occupés et ambitieux n’ont pas le temps d’être gais, et ils ont des fils qui leur ressemblent : on a tant d’examens à passer avant l’âge de vingt ans, que cela coupe la veine.

1897. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Lord Shelburne lui avait adressé son fils lord Fitzmaurice ; et, à la seconde visite, Franklin écrit dans son Journal (27 juillet 1784) : Lord Fitzmaurice vient me voir.

1898. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Job vous déclare qui il est : “Je suis le fils de la femme.”

1899. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

On y apprendra comment l’amour de l’égalité devient la ruine de l’égalité même, s’il ne sait pas se renfermer dans ses vraies limites, si, non contents d’être égaux comme citoyens, nous voulons l’être comme fils et comme pères, comme jeunes et comme vieux, comme sujets et comme magistrats ; on apprendra encore combien l’obéissance à la loi est nécessaire dans un pays où la loi est faite par les citoyens eux-mêmes, comment la modération est le salut de tous les gouvernements, mais surtout des gouvernements populaires, enfin combien la probité est indispensable aux magistrats dans ces sortes de gouvernement.

1900. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Théophile Gautier, que nous aimons et connaissons plus et mieux que les fils de Parnasse, disait : « Je vois le monde extérieur et j’écris des métaphores qui se suivent. » Nous, nous avons cherché à voir le mieux possible le monde extérieur, à traduire quelques nuances, (le plus possible) du monde intérieur, ce qu’on en peut saisir, chacun dans les limites de ses forces, et nous avons cherché à créer des métaphores qui s’engendrent les unes les autres ; nous n’avons pas souvent tenu à les exprimer entièrement mais pour ainsi dire à les citer, à les énumérer.

1901. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Leurs fils avanceront plus loin encore, et ainsi de suite.

1902. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Un fils se sent peu à peu gagné par le soupçon et enfin empli par la certitude que sa mère a eu un amant. […] Il est d’abord et avant tout « un Tourangeau, fils d’une race sensée, modérée et railleuse ». […] Il bat ses soldats et ses domestiques, il bat serviteurs, amis, parents ; il bat son fils. […] Comment le contraste des natures faisait du père et du fils deux ennemis-nés. […] Chez les riches, l’enfant est le « fils à papa ».

1903. (1925) Comment on devient écrivain

Lorsqu’on voit Flaubert, à la lecture des essais de Maupassant, se contenter de dire : « Je ne sais pas si vous aurez du talent ; pour le moment, vous avez des dispositions », il est permis d’excuser les parents qui ne croient pas aveuglément à l’avenir littéraire de leur fils. […] L’art et le public n’ont rien de commun. « L’art ne sera jamais que l’apanage d’une élite. » « Ce n’est que par une rencontre tout à fait singulière et rare, dit Jules Lemaître, que de belles œuvres ont pu de notre temps contenter à la fois le peuple et les habiles (tels les drames de Dumas fils, les romans de Daudet et de Zola). […] Mon voisin, tâchez d’amener mon fils. […] Transporté d’indignation vertueuse, Barbey d’Aurevilly ne pardonne pas à Sainte-Beuve, Gustave Planche, Arsène Houssaye, Jules Janin, Dumas fils, etc., d’avoir fait l’éloge d’un pareil ouvrage. […] C’est intentionnellement que certains manuels se contentent d’accorder quelques lignes rapides à Dumas fils et Émile Augier et consacrent de longues pages à des écrivains dont les noms n’ont aucune chance de survivre.

1904. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

* *    * Il était le fils du pasteur de la paroisse de Kvikne. […] Le fils d’Amphiaraüs, pour venger son père, tua Ériphyle… Ce fantôme passe dans l’œuvre du « Mantouan fameux ». […] Et son époux, fils d’Oïclée, sans doute fut un héros… Mais sa barbe était, à son menton,                        Chenue et dure. […] Un fils de Pollion, peut-être ? […] L’impératrice était alors enceinte ; et, comme Auguste avait beaucoup fait déjà pour améliorer la vie romaine, il était naturel de penser et aimable de dire que le fils d’Auguste établirait le définitif âge d’or.

1905. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Critique et juge, mon fils Théodore, cela t’est bien permis, pourvu que tu aimes quand même ! […] Quel a été le rêve de mon fils ? […] Si elle met au monde un fils, je lui prédirai son avenir… Donne-moi ta main ; j’ai quelque talent en chiromancie, je te dévoilerai l’avenir de ton fils. […] — Vivent les fils ! […] Je regarde ma patrie infortunée comme un fils regarde son père livré au supplice de la roue ; je sens les tourments de toute une nation, comme la mère ressent dans son sein les souffrances de son enfant.

1906. (1904) Zangwill pp. 7-90

Le bonhomme avait prévu tout cela ; il en avait prévu bien d’autres ; il avait, croyons-le, nommément prévu Taine ; il savait qu’un faisceau est plus et autre que la somme arithmétique des dards ; il savait que l’homme est plus et autre que la somme arithmétique des sections, qu’un livre est plus et autre que la somme arithmétique des chapitres ; séparer les éléments du faisceau, c’est le meilleur, c’est le seul moyen de le rompre ; mais dans l’histoire il ne s’agit pas de rompre la réalité, de briser son auteur, de fracturer son texte ; il faut les rendre, les entendre, les interpréter, les représenter ; on me permettra de citer sur une édition non savante : Un vieillard près d’aller où la mort l’appeloit, Mes chers enfants, dit-il, (à ses fils il parloit), Voyez si vous romprez ces dards liés ensemble. […] Quel historien contemporain, quel petit-fils, quel petit-neveu du vieil homme ne reculera de saisissement devant de telles affirmations, devant de telles présomptions, devant cet admirable et tranquille orgueil, devant ces certitudes et ces limitations ; une humanité Dieu, si parfaitement emplie de sa mémoire totale qu’elle n’a plus rien à connaître désormais ; une humanité Dieu, arrêtée comme un Dieu dans la contemplation de sa totale connaissance, ayant si complètement, si parfaitement épuisé le détail du réel qu’elle est arrivée au bout, et qu’elle s’y tient ; qui au besoin, parmi les historiens du temps présent, ne désavouera les ambitions de l’aïeul et qui ne les traitera de chimères et d’imaginations feintes ; qui ne les reniera, car nous n’avons pas toujours le courage d’avouer nos aïeux, de déclarer nos origines, et de qui nous sommes nés, et d’où nous descendons ; les jeunes gens d’aujourd’hui ne reconnaissent pas toujours les grands ancêtres ; ce ne sont point les pères qui ne reconnaissent pas leurs fils, mais les fils qui ne reconnaissent pas leurs pères ; et comme nos politiciens bourgeois ne reconnaissent pas volontiers leurs grands ancêtres de la révolution française, ainsi nos modestes historiens ne reconnaissent pas toujours leurs grands ancêtres de la révolution mentale moderne, les innovateurs des méthodes historiques, les créateurs du monde intellectuel moderne ; et puis, depuis le temps des grands vieux, nous avons reçu de rudes avertissements ; pour deux raisons, l’une recouvrant l’autre, nul aujourd’hui n’avancerait que toute l’histoire du monde est sur le point d’aboutir, nul aujourd’hui, de tous les historiens, ne souscrirait aux anticipations aventurées, aux grandes ambitions pleines de Renan.

1907. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

M. de Fontanes I On a remarqué dans la suite des familles que souvent le fils, ne ressemble pas à son père, mais que le petit-fils rappelle son aïeul, le petit-neveu son grand-oncle, en un mot que la ressemblance parfois saute une ou deux générations, pour se reproduire (on ne saurait dire comment) avec une fidélité et une pureté singulière dans un rejeton éloigné. […] Sa mère, catholique, avait, en se mariant, exigé que ses fils ou filles entrassent dans la communion dominante. […] Il s’arrête un moment aux projets les plus sinistres et les envisage sans effroi : Terre, où va s’engloutir ma dépouille fragile, Terre, qui l’entretiens de la cendre des morts, Ô ma mère, à ton fils daigne ouvrir un asile, ! […] Qu’un reflet prolongé du xviie  siècle, un de ces reflets qu’on aime, au commencement du xviiie , à retrouver au front de Daguesseau, de Rollin, de Racine fils et de l’abbé Prévost, se ranime en tombant sur lui, poète, et le décore d’une douce blancheur !

1908. (1887) Essais sur l’école romantique

quelle mère a pu livrer son fils         Au caprice des flots mobiles ? […] Le René de M. de Chateaubriand est un jeune homme de race, un fils de famille, qui peut promener sa mélancolie d’un hémisphère à l’autre, et qui a l’Océan, les grands voyages, les spectacles de la vie errante, pour s’enlever à lui-même, et s’emplir l’âme de distractions. […] J’oserais conseiller à tout père de famille, dont le fils aurait la tête faible et incertaine, de l’envoyer en Angleterre, dans ce pays où la logique pratique est dans l’air, où on la reçoit par tous ses sens, où on la foule sous ses pieds. Si, d’ailleurs, ce fils entendait assez la langue d’Homère, ou seulement celle de La Fontaine, pour en faire des lectures et corriger les influences trop prosaïques, je ne doute pas que son esprit ne se raffermît, et qu’il ne revînt de son voyage sain et assuré pour le reste de sa vie. […] Dans les corps de garde de la Restauration, dans les dîners de corps entre les officiers des troupes privilégiées, les cadets de province comme les fils de leurs fermiers, les uns officiers par droit de naissance, les autres par les guerres de l’Empire, chantaient en chœur les odes de Béranger.

1909. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Il a inspiré le théâtre d’Émile Augier et de Dumas fils ; il a mis sur sa voie véritable Gustave Flaubert ; il a suscité le génie de l’incomparable Guy de Maupassant. […] De ce que Balzac a inspiré Augier, Dumas fils, Flaubert, Maupassant et M. Zola, il s’ensuivrait qu’on lût Augier, Dumas fils, Flaubert, Maupassant et M.  […] On lit leurs disciples, qui, plus modernes, attirent toute l’attention ; on ne fréquente plus le maître ; on admire les fils, on ne songe plus à admirer les fils dans leur père et l’on se contente d’admirer le père dans ses fils. […] Ce n’est qu’une raison de plus à ses fils de la chérir.

1910. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Les pères qui ont les yeux assez bons pour s’apercevoir de la bêtise de leurs fils s’affligent extrêmement : ils leur voudraient voir un grand génie. […] Et ce sera la Pucelle, et Crébillon fils et Laclos, et il y a pire que Laclos. […] Je dis le dévergondage, et c’est chose bien connue déjà du lecteur : il sait que Crébillon fils commence de très bonne heure au xviiie  siècle, avec les Lettres Persanes et le Temple de Gnide. […] Il gronde Crébillon fils : Vous êtes trop cru, lui dit-il. […] Comme d’un père mort un fils ne garde en mémoire, très naturellement et sans effort, que ce qu’il avait d’excellent, et comme ce souvenir devient en lui un viatique et un principe d’énergie morale ; de même un peuple dans les institutions qu’il garde de ses ancêtres ne trouve, naturellement, qu’une image épurée de ce qu’ils étaient, qui lui devient un réconfort et un idéal.

1911. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il a horreur des mésalliances, et il appelle de ce nom les mariages des enfants de la noblesse d’épée « aux fils et filles de ces gens de robe longue, financiers et secrétaires, desquels les pères ne faisaient que de sortir de la chicane, de la marchandise, du change, de l’ouvroir et de la boutique ».

1912. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

On raconte que l’aimable fils de Colbert, M. de Seignelay, pour lors âgé de seize ans, et qui étudiait en philosophie au collège de Clermont, ayant lu le livre, en parla à son père, et lui parut singulièrement instruit, d’après cette lecture, de l’origine des impôts et revenus du roi, de la taille, gabelle, paulette, etc., et même de leurs abus et inconvénients, que Mézeray était plus porté à exagérer qu’à diminuer.

1913. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Son neveu, M. de Pomponne, le fils d’un des exilés et des patriarches de Port-Royal, allait devenir ministre de Louis XIV.

1914. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Unwin, cet aimable fils de la maison, qui était devenu pasteur dans un autre lieu ; il écrit à M. 

1915. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Elle veut parler de Jacques, roi d’Écosse, fils de Marie Stuart, et qui dut cette crainte, dit-on, à la circonstance de l’assassinat de Riccio, tué sous les yeux de sa mère enceinte.

1916. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Eh bien, hier j’ai ressenti un vrai plaisir ; on suit l’âpre échine de la montagne sous la maigre couche de terre qu’elle bosselle de ses vertèbres ; le gazon pauvre et dru, battu du vent, brûlé du soleil, forme un tapis serré de fils tenaces ; les mousses demi séchées, les bruyères noueuses enfoncent leurs tiges résistantes entre les fentes du roc ; les sapins rabougris rampent en tordant leurs tiges horizontales.

1917. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Le fils du plus souple des hommes, du doucereux Le Tellier, eut bien de la peine à se plier d’abord à ce manège.

1918. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Reinhold Dezeimeris, fils de l’ancien bibliothécaire de l’École de médecine de Paris, a trouvé la conjecture de M. 

1919. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Vénus, furieuse et jalouse elle-même de la beauté de Psyché qui usurpait tous les hommages, plus furieuse encore d’apprendre que son libertin de fils lui a désobéi en épousant cette belle mortelle, et humiliée à l’idée qu’elle est à la veille de se voir grand’mère, Vénus, à qui Psyché s’est rendue à merci, va lui faire subir les plus dures épreuves, telles dans leur genre que celles qu’Eurysthée imposa à Hercule.

1920. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

Voici donc le pendant de ce beau morceau du Centaure, mais en prose gauloise, digne des vieux aïeux rabelaisiens de la terre bourguignonne ; ce n’est plus un Centaure qui parle ici, mais un paysan (notez-le bien), un manant, fils et petit-fils de manants, d’anciens soldats redevenus bûcherons et un peu braconniers ; c’est l’ancien bouvier devenu trop citadin à son tour, et qui regrette les heures rustiques de sa jeunesse.

1921. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

La comédie d’Emilo Aubier, le Fils de Giboyer.

1922. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

La perte d’un fils.

1923. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Il disait un jour à un ami : « J’ai toujours été particulièrement frappé de ce passage d’Homère où il nous représente Priam transporté de douleur pour la perte d’Hector, au point d’éclater en reproches et en invectives contre les serviteurs qui l’environnent et contre ses fils.

1924. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Champagneux, le beau-père de cette même Eudora qui avait épousé l’un de ses fils, était-ce plus tard à Mme Champagneux elle-même, cette fille pieuse, d’introduire et de laisser rétablir de tels passages dans les éditions qui ont suivi ?

1925. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Ses amis en parlaient avec respect : c’était une Romaine, une Cornélie, et si elle avait eu des fils, ils auraient été élevés comme les Gracques.

1926. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Giguet, on aura remarqué que les traces qu’il signale de la colère d’Achille, dans les chants IV, V et VII de l’Iliade actuelle, sont des fils bien légers pour former ce qu’on appelle un nœud.

1927. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Dans l’eau, ridée par une botte de paille qu’un homme trempe au lavoir pour lier l’avoine, les joncs, les arbres, le ciel, se reflètent avec des solidités denses, et sous la dernière arche du vieux pont, près de moi, de l’arc de son ombre se détache la moitié d’une vache rousse, lente à boire, et qui, quand elle a bu, relevant son mufle blanc bavant de fils d’eau, regarde. » Une telle page, assurément, est ce qu’on attend le moins d’un littérateur : elle semble détachée de l’album d’un peintre, d’un Troyon consciencieux, sincère, qui ne marcherait point sans son carnet.

1928. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Benoist, fils du conseiller d’État, jeune homme aimable, plein de qualités sérieuses, et de la plus agréable figure : mais avec tout cela, et bien qu’accueilli sur le pied de la plus parfaite amitié, il ne pouvait dans ce monde-là faire un mari.

1929. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Vers ce temps, un jeune homme, fils d’un riche notaire de l’endroit, pour lequel Mme M… avait eu en arrivant quelque lettre, mais qu’elle n’avait pas cultivé, parut désirer d’être présenté chez elle et d’obtenir le droit de la visiter.

1930. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

. — Philippe Ier ne s’était rendu maître du château de Montlhéry qu’en mariant un de ses fils à l’héritière du fief.

1931. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

CCLXXII Enfin, monsieur, nos deux figures amenaient trop de foule dans la rue, et la supérieure me fit venir pour me dire que l’enfant et moi nous étions trop beaux à présent pour rester plus longtemps à Livourne, que cela pourrait donner lieu à de nouveaux bruits, bien qu’il n’y eût rien à me reprocher que l’enfant, dont tout le monde ne connaissait pas l’origine ; que Hyeronimo n’avait plus que six semaines pour achever sa peine, après quoi il pourrait revenir en liberté rejoindre, dans notre montagne, sa femme, son fils, sa mère et son oncle, et qu’il convenait que je disparusse immédiatement de Livourne, où ma jeunesse et ma figure faisaient trop de bruit et de scandale.

1932. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Ainsi arrivait-il qu’on voyait, à l’acte iv de la Force du sang, une femme sur le point d’être mère dans la scène I, et dans la scène IV la même femme accompagnée d’un fils de sept ans.

1933. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Biographie : Jules Michelet (1798-1874 . fils d’un imprimeur ruiné par le Consulat et l’Empire, répétiteur dans une pension en 1817, professeur au collège Sainte-Barbe en 1822, maître de conférences à l’Ecole normale en 1827. supplée Guizot à la Sorbonne (1833-1836), puis est désigné pour la chaire de morale et d’histoire du Collège de France (1838).Éditions : Principes de la philosophie de l’histoire ; Précis d’histoire moderne, 1828 ; Histoire romaine, 1831 ; les Mémoires de Luther, 1835. 2 vol. in-8 ; Du Prêtre, de la Femme et de la Famille, 1844. in-8 ; le Peuple, 1816. in-8 ; le Procès des Templiers, 1841-52, 2 vol. in-4 ; l’Oiseau, 1850, in-12 ; l’Insecte, 1857, in-18 ; l’Amour, 1858, in-18 ; la Femme, 1859, in-18 ; la Mer, 1861, in-18 ; la Sorcière, 1832, in-18 ; la Bible de l’humanité, 1861. in-18 ; la Montagne, 1868, in-18 ; Histoire de France (Moyen Age, 1833-13, 6 vol. in-8 ; Révolution, 1847-53. 7 vol. in-8 ; Renaissance et Temps modernes, 1855-67, 11 vol. in-8), 1878-80, Marpon, 28 vol. in-12 ; 1885 et suiv., Lemerre, 28 vol. pet. in-12. — Œuvres posthumes : Histoire du xixe siècle, 3 vol., 1876 ; Ma Jeunesse (pub. p.

1934. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Victor Hugo, fils du général Hugo, né à Besançon en 1802, suivit son père en Italie, en Espagne, fut quelque temps élevé au séminaire des nobles à Madrid ; à Paris, il vécut avec sa mère dans cette maison des Feuillantines qu’il a chantée.

1935. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

On y retrouve pour ainsi dire l’homme aux goûts simples qui, dans sa jeunesse, étudiait et écrivait au milieu des forêts et des prairies, qu’on ne voyait jamais dans les rues de Bayreuth sans une fleur sur sa poitrine, et que ses biographes nous peignent travaillant et méditant dans un coin de la même chambre où sa mère, sa pauvre et humble mère, se livrait activement aux travaux du ménage, soignant le feu de son poêle et faisant sa cuisine, sans que le bruit des occupations domestiques parût troubler son fils, pas plus que le roucoulement des pigeons qui voltigeaient dans cette chambre.

1936. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Et le fils du mort, imbécile scientifique, étranger à toutes les vraies fiertés et à toutes les délicatesses morales, s’attarde indéfiniment à instruire le procès de son père.

1937. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Thiers, j’ai osé toucher à Napoléon législateur et conquérant ; aujourd’hui, à propos de ces nouveaux Mémoires très authentiques, publiés il y a deux ans par les fils du général Bertrand et restés, je ne sais pourquoi, inaperçus, je voudrais dire quelque chose de Napoléon écrivain et l’un des maîtres de la parole.

1938. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Les uns, fils de René, ont caché et comme ennuagé leur sensualisme sous le mysticisme ; les autres l’ont franchement démasqué.

1939. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Et il continue de les montrer travaillant jusqu’à l’extrémité, même dans leur douleur, même dans leurs maladies, jusqu’au moment où la force leur manque : « Celui-là qui fouit mon jardin, il a ce matin enterré son père ou son fils… ils ne s’alitent que pour mourir. » Tout ce chapitre est beau, touchant, approprié, se sentant à la fois d’une noble élévation stoïque, et de cette nature débonnaire et populaire de laquelle Montaigne se disait à bon droit issu et formé.

1940. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

On le fait naître vers 1735 (d’autres disent plus tôt) ; il était fils et petit-fils d’inspecteurs de la maréchaussée de l’Île-de-France ; il étudia au collège Louis-le-Grand, servit au sortir de là dans les gendarmes de la garde, et fut aide de camp du maréchal de Richelieu.

1941. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Plus je les vois de près, et moins je trouve qu’ils méritent qu’on ait pour eux l’estime que je croyais qu’on ne pouvait leur refuser. » Selon elle, cette nation, en la personne de ses grands, ne s’était donnée à un fils de France que dans la pensée que la France seule la pourrait défendre et protéger.

1942. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

[NdA] Le Déiphobe, fils de Priam, qu’Énée retrouve aux enfers tout mutilé du sac de Troie, sans mains, sans oreilles, sans nez (et truncas inhonesto vulnere nares).

1943. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Le roi d’abord à part et seul dans un vers ; Condé de même, qui le méritait bien par son sang royal, par son génie, sa gloire et son goût fin de l’esprit ; Enghien, son fils, a un demi vers : puis vient l’élite des juges du premier rang, tous ces noms qui, convenablement prononcés, forment un vers si plein et si riche comme certains vers antiques : …………………… Que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marcillac et Pomponne, etc.

1944. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Son père, conseiller au parlement de Bourgogne, était un grand lecteur des anciens et très occupé de géographie et d’histoire ; sa mère, femme forte, était petite-fille du grand jurisconsulte Fevret, et faite aussi pour transmettre à son fils le zèle des nobles et solides traditions.

1945. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Abjurez, il vous est permis, les dieux de l’antique Olympe ; nous convenons avec vous que l’Aurore est bien vieille, et Flore bien fanée ; qu’il y a bien longtemps que Vénus est la déesse de la beauté, et que son fils est un enfant : mais songez que le merveilleux, du Christianisme est d’un emploi difficile et périlleux ; qu’il est toujours tout près d’offenser la sévérité du dogme ou celle du goût ; tout près, en un mot, d’être hétérodoxe ou ridicule.

1946. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Une mère en allaitant son fils peut rêver avec Platon et méditer avec Descartes. » Elle assure même assez drôlatiquement que le lait n’en sera pas plus mauvais, ce qui dépend, du reste, de la force de la méditation ou de l’ardeur de la rêverie.

1947. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Lui qui n’était pas le fils d’un ministre comme Pitt, on le vit, bien jeune encore, à la Chambre des Communes, et commissaire dans l’Inde deux mois après.

1948. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

L’homme ordinaire, apercevant un lis, ne voit qu’une grande fleur blanche dont le calice évasé contient des fils jaunâtres ; le botaniste distingue la corolle, les six pétales, l’ovaire, le style, le stigmate, les étamines, les anthères, le pollen, les divers changements et les divers rapports de toutes ces parties depuis leur naissance jusqu’à leur mort.

1949. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Ce feu qui, chez Isaac, se consume en agitation de paroles et de conduite, chez ses deux fils, dévore obscurément l’âme. […] Après le repas du soir, il lisait avec son fils l’Astrée, le Grand Cyrus ou Plutarque. […] Mais le peuple lui-même, quand de père en fils il vénère quelque chose, possède l’essence de l’aristocratie. […] S’il implore qu’on le soulage du fardeau de vivre, ce n’est pas que besogner fasse peur à ce fils d’artisan. […] Elle méprise l’amour tout en le faisant, non pas, comme telles héroïnes de Crébillon fils, en rouée trop spirituelle, mais en tant que platonicienne.

1950. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

nous sommes à une époque de transition, on est las de suivre toujours la même voie, on veut du nouveau ; peut-être de cette juvénile fermentation sortira-t-il quelque chose de bon… Malheureusement, il est trop de mode de s’occuper des étrangers et non de nous ; je ne dis pas cela pour Mistral que j’aime beaucoup, qui est vraiment un grand et noble fils de France et dont la langue est le trait d’union entre le latin et la nôtre. […] … Le fils d’un de nos plus gais littérateurs imagina de déclamer, tout dernièrement, un fragment de prose de Maizeroy… on s’exclama sur la beauté des vers dits par monsieur Toto !!! […] Je fais très peu de vers en dehors des œuvres dramatiques, et, en ce moment, je suis absorbé par la répétition de mon drame, le Fils de l’Arétin, au Théâtre-Français.

1951. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Un de ses compatriotes, Vauquelin des Yveteaux, le fils du vieux Vauquelin de la Fresnaye, en parle à Henri IV. […] Mais, au contraire, depuis le temps où il composait le Traité de la connaissance de Dieu, soit aux environs de 1680, pour l’éducation du dauphin, fils de Louis XIV, on ne voit pas que Bossuet l’ait relu seulement, et — chose assez singulière, — quand le livre a vu le jour pour la première fois, en 1722, d’après une copie qu’on en avait trouvée dans les papiers de Fénelon, ç’a été sous le titre faux d’Introduction à la Philosophie, et sous le nom de l’archevêque de Cambrai. […] Mais écoutez la suite de la prophétie : “Je veux que ces peuples lui obéissent, et qu’ils obéissent encore à son fils, jusqu’à ce que le temps des uns et des autres vienne.” […] Peu favorisée de la fortune, on la plaça, toute jeune encore, auprès de Mme de Guise, comme fille d’honneur, et quelques biographes racontent qu’elle attira, pour son coup d’essai, l’attention du dauphin, fils de Louis XIV. […] Mise ainsi tout à fait en vue, Mlle de la Force essaya d’en profiter pour faire ce qu’on appelle une fin, et elle jeta son dévolu sur un riche jeune homme, M. de Brion, fils d’un conseiller au parlement de Paris.

1952. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Dans un Advis imprimé (1651) à l’adresse de nos Seigneurs du Parlement, il exhale les sentiments dont il est plein : « … Et pour moi qui la chérissois comme l’œuvre de mes mains et le miracle de ma vie, je vous avoue ingénuement que, depuis ce coup de foudre lancé du ciel de votre justice sur une pièce si rare, si belle et si excellente, et que j’avois par mes veilles et mes labeurs réduite à une telle perfection que l’on ne pouvoit pas moralement en désirer une plus grande, j’ai été tellement interdit et étonné, que si la même cause qui fit parler autrefois le fils de Crésus, quoique muet de sa nature, ne me délioit maintenant la langue pour jeter ces derniers accents au trépas de cette mienne fille, comme celui-là faisoit au dangereux état où se trouvoit son père, je serois demeuré muet éternellement. Et, en effet, messieurs, comme ce bon fils sauva la vie à son père en le faisant connoitre pour ce qu’il étoit, pourquoi ne puis-je pas me promettre que votre bienveillance et votre justice ordinaire sauveront la vie a cette fille, ou, pour mieux dire, à cette fameuse bibliothèque, quand je vous aurai dit, pour vous représenter en peu de mots l’abrégé de ses perfections, que c’est la plus belle et la mieux fournie de toutes les bibliothèques qui ont jamais été au monde et qui pourront, si l’affection ne me trompe bien fort, y être à l’avenir. »  — Et il finit en répétant les vers attribués à Auguste, lorsque celui-ci décida de casser le testament de Virgile plutôt que d’anéantir l’Enéide  : ….

1953. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Me prenant à penser, et n’ai pu me résoudre À poursuivre la louve et ses fils, qui tous trois Avaient voulu l’attendre, et, comme je le crois, Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve Ne l’eût pas laissé seul subir la grande épreuve. […] Car don Juan, la figure peut-être, parmi ces visions fantomales de la poésie, qui reste la plus séduisante, don Juan n’est digne du poème qu’à la condition d’être le fils de Faust.

1954. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

L’espérance richement parée se présente à eux pour guide, ayant à ses côtés la tromperie et la servitude ; derrière elle le travail et la peine (j’y aurais ajouté l’ennui, fils de l’opulence et de la grandeur) tourmentent ces malheureux, et enfin les abandonnent à la vieillesse et au repentir. » Je suis fâché que ce même Lucien, après avoir dit que la servitude chez les grands prend le nom d’amitié ait fini par accepter une place au service de l’empereur, et ce qui est pis encore, par s’en justifier assez mal. […] Les Dieux, écrivait Philippe au plus grand génie qu’il eût dans ses États, m’ont donné un fils, et je ne les remercie pas tant de me l’avoir donné, que de me l’avoir donné du temps d’Aristote.

1955. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Dans son Histoire des causes de la Révolution, Cassagnac avait eu pour but principal de montrer la petitesse de cœur et d’esprit des prétendus grands hommes révolutionnaires sans nulle exception, de faire toucher du doigt le manque de solidité] réelle de tous ces épouvantails de coton (ainsi que le disait le vieux Mirabeau de son fils), qui s’imbibèrent du sang de la France comme des éponges, et jamais dessein ne fut mieux rempli. […] Fils de cette société profondément troublée, royaliste, comme il le dit si bien, qui s’était rallié à ce que les révolutions avaient laissé de monarchie, homme d’expédient puisqu’il était un esprit politique, il avait pris la surface pour le dessous des choses, et, fait pour écrire l’histoire un jour, il n’avait pas, jusqu’à cet Empire, sorti une première fois des entrailles qui l’avaient porté et qui s’étaient refermées pour le reporter et l’enfanter encore, trouvé le sens de ces infatigables redites de l’Histoire : 1789, 9 Thermidor, 1804, Restauration, Quasi-Légitimité, Démocratie sociale.

1956. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Nous avons eu, chez Dumas fils, l’homme bien informé (type : Olivier de Jalin dans Le Demi-monde), qui reparaît souvent encore chez les auteurs les plus récents ; aujourd’hui nous avons de préférence la potinière dont je reparlerai à propos des imités. […] Je prendrai comme premier exemple les cinq dernières pièces d’Alexandre Dumas fils.

1957. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

. — Sully, qui, dans toute la première partie de sa carrière, s’appelle Rosny, né en 1559 au château de ce nom, était le second de quatre fils, mais de fait il fut considéré comme l’aîné par son père, qui de bonne heure plaça sur lui l’espoir de relever sa maison.

1958. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Louis XIV le reconnut et eut à cœur de s’en acquitter : 1º en fondant l’Hôtel des Invalides, dont une partie fut réservée pour des officiers vieux ou blessés ; 2º par la formation des compagnies de cadets qu’on exerçait dans les places frontières, et où l’on élevait 4 000 fils de gentilshommes ; 3º enfin, dès que Mme de Maintenon lui en eut suggéré l’idée, par la fondation de la maison royale de Saint-Cyr, destinée à l’éducation de 250 demoiselles nobles et pauvres.

1959. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Il était né à Grenoble le 23 janvier 1783, fils d’un avocat, petit-fils d’un médecin, appartenant à la haute bourgeoisie du pays.

1960. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Il laissa donner sa Mérope, et il lui dut à Paris un triomphe des plus flatteurs, et qui présageait celui qui l’attendait aux mêmes lieux trente-cinq ans plus tard : Mercredi 20 (mars 1743), lit-on dans le journal de l’avocat Barbier, on représenta à la Comédie-Française la tragédie de Mérope, veuve du fils du grand Alcide et mère d’Égisthe.

1961. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Né en 1766, fils d’un médecin de Bergerac, ayant fait ses études à Périgueux chez les doctrinaires, il entra en 1785 dans les gardes du corps de Louis XVI, et il y servit jusqu’aux journées des 5 et 6 octobre 1789.

1962. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Fils d’un père à qui l’on trouvait un coin de ressemblance avec le grand cardinal de Richelieu, il en avait gardé quelques restes.

1963. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Il s’y sentait porté de race, étant fils d’un père qui avait traduit Tacite.

1964. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Nous y verrons un à un tous les fils dont se compose la trame la plus solide de l’histoire, le dessous et l’envers de la tapisserie ; nous apprendrons à y connaître au naturel quelques figures de diplomates guerriers, d’hommes d’État, gens d’esprit ou même écrivains originaux, que les récits du dehors et le spectacle de l’avant-scène laissaient à peine soupçonner43.

1965. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Mme Dufrenoy, dévouée à un mari vieux et aveugle, puis à une mère, à un fils distingué, avait de plus, en ces années, une amie du nom de Jenny, qui paraît avoir éprouvé pour M. 

1966. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Son père, absorbé par ses affaires, ne pouvait s’occuper de l’éducation de ses fils.

1967. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Et voilà que, dès 1837, le calme presque universel s’établissait ; et, pour réduire la question aux limites de notre sujet, voilà que littérairement, ce calme social d’apparence propice n’enfantait rien et ne faisait que mettre à nu le peu de courant ; que de guerre lasse, et à force de tourner sur soi-même, on se reportait d’un zèle oiseux vers le passé, non pas seulement le haut et grand passé, mais celui de toute espèce et de toute qualité, et l’on déjeunait des restes épicés de Crébillon fils comme pour mieux goûter le Racine ; voilà que les générations survenantes, d’ordinaire enthousiastes de quelque nouvelle et grande chimère et en quête d’un héroïque fantôme, entraient bonnement dans la file à l’endroit le plus proche sans s’informer ; que sans tradition ni suite, avec la facilité de l’indifférence, elles se prenaient à je ne sais quelles vieilles cocardes reblanchies, et, en morale comme dans l’art, aux premiers lambeaux de rubans ou de doctrines, aux us et coutumes de carnaval ou de carême.

1968. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Courtois (fils du Conventionnel) a d’elle un très-beau dessin, d’une grande fermeté de lignes, et des pierres gravées, — notamment une cornaline, où se voit un pâtre luttant contre un boue, d’après l’antique.

1969. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Tâchez de vous figurer le paysan d’alors, clos et parqué de père en fils dans son hameau, sans chemins vicinaux, sans nouvelles, sans autre enseignement que le prône du dimanche, tout entier au souci du pain quotidien et de l’impôt, « avec son aspect misérable et desséché731 », n’osant réparer sa maison, toujours tourmenté, défiant, l’esprit rétréci et, pour ainsi dire, racorni par la misère.

1970. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Le marquis de Mora était le gendre du comte d’Aranda, ce ministre célèbre qui avait chassé les Jésuites d’Espagne ; il était fils du comte de Fuentes, ambassadeur d’Espagne à la Cour de France.

1971. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Âgée de vingt ans, le 23 décembre 1745, elle épousa son cousin, M. d’Épinay, l’aîné des fils de M. de La Live de Bellegarde, fermier général.

1972. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

À peine monté sur le trône de Pologne, il lui écrivit : « Maman, votre fils est roi » ; et il la pria avec instance de le venir visiter.

1973. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Ainsi il y a loin de cette petite Jeanne un peu adoucie et amollie à celle qui aurait plaisanté à Vaucouleurs avec le capitaine Robert de Baudricourt, et qui lui aurait répondu un peu gaillardement à propos de mariage : « Oui, quand j’aurai fait et accompli tout ce que Dieu par révélation me commande de faire, alors j’aurai trois fils, dont le premier sera pape, le second empereur, et le troisième roi. » Ce n’était qu’une plaisanterie de bonne guerre en riposte à quelque gaudriole du capitaine, et elle lui rendait sans doute la monnaie de sa pièce, comme on dit.

1974. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Diderot, né à Langres en 1713, fils d’un père coutelier (comme l’était le père de Rollin), eut dès l’enfance le sentiment de famille à un haut degré, et il le tenait des siens : c’était une race d’honnêtes gens.

1975. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Pourtant il ressemblait beaucoup à sa mère, cette propre sœur des Corneille ; il disait, avec cette indifférence qui lui était particulière en toute chose, et que la pudeur filiale elle-même n’atteignait pas : « Mon père était une bête, mais ma mère avait de l’esprit ; elle était quiétiste ; c’était une petite femme douce qui me disait souvent : Mon fils, vous serez damné ; mais cela ne lui faisait point de peine. » — Pour maintenir quelque rapport de ressemblance entre Fontenelle et son oncle illustre, une seule remarque est essentielle, et je la livre à ceux qui aiment à réfléchir sur ces liens délicats.

1976. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Mme de Sévigné, qui avait eu tant à se plaindre de Ninon sur la personne de son mari et sur celle de son fils, voyait sans crainte son petit-fils, le marquis de Grignan, lui rendre des devoirs.

1977. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

À un point de vue différent, et pour peu qu’on veuille apprécier l’importance des questions soulevées et encore agitées autour du grand nom de Buffon, il convient de mettre dans la balance l’étude essentielle que lui a consacrée Geoffroy Saint-Hilaire (Fragments biographiques) et ce qu’a dit aussi son fils et digne héritier, M. 

1978. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Son fils, avec sa veuve, demeuré en Angleterre, placé aussitôt dans un poste honorable et modeste par les amis de son père, a continué d’y habiter depuis sans interruption.

1979. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Il était fils d’un homme « qui était enfin parvenu à être valet de chambre du prince de Conti ».

1980. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

Gourville l’en délivra ; il lui procura, ainsi qu’à M. le Duc, son fils, tout l’état honorable d’une grande existence, et de l’argent de reste pour leurs fantaisies d’embellissements.

1981. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Sans fortune et sans carrière, Grimm vint à Paris, y fut attaché quelque temps au jeune prince héréditaire de Saxe-Gotha, puis devint précepteur des fils du comte de Schomberg, puis secrétaire du jeune comte de Friesen, neveu du maréchal de Saxe.

1982. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Buffon, malade de sa dernière maladie, se faisait lire l’introduction, et, deux jours avant sa mort, il dictait à son fils une lettre adressée à Mme Necker, et dans laquelle il remerciait magnifiquement l’auteur.

1983. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

J’ai dû à son digne fils, M. 

1984. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

C’est un étudiant en sciences naturelles et en médecine de Saint-Pétesbourg, fils d’un roturier, ex-chirurgien militaire.

1985. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Dubois, qui n’est plus à son tour le Dubois des Mémoires, Dubois qui n’est plus le fils du Clistorel de Brive-la-Gaillarde, le laquais Dubois, le proxénète Dubois, l’ami intime de la Fillon et de la Gourdan, Dubois le chafouin et la fouine, Dubois le méprisé, le vilipendé, l’avili, le roulé dans la fange par le talon rouge de Saint-Simon, qui ne craignait pas de s’embourber dans une pareille crotte, le Dubois enfin dont le portrait faisait face à la chaise percée dans la garde-robe de l’implacable duc, qui aurait voulu l’y étouffer, comme Clarence dans son tonneau de Malvoisie !

1986. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan qui se prélasse et s’introduit lui-même dans ce majestueux conclave de rudes travailleurs en fils d’araignée !

1987. (1896) Les Jeunes, études et portraits

le même siècle voit un juif, un ignorant, un vaudevilliste entrer dans le même Évangile et s’écrier : Jésus est le fils de Dieu !  […] Cercueillet est le fils stupide d’un père illustre. […] Il se fait passer pour le fils du roi martyr, sauvé miraculeusement. […] Lavedan est fils de famille riche et souvent noble. […] On s’attendait que les fils des preux, descendants authentiques de nos grandes familles, allaient protester.

1988. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Et rien ne détournera ceux de ses fils qui, par leurs écrits, continueront à la glorifier, d’être encore et toujours des peintres. […] Le corps nerveux, bandé, comme prêt à bondir, une certaine brusquerie dans sa démarche pesante de paysan têtu, le visage maigre profondément labouré de rides, une moustache formidable, à la gauloise, où s’emmêlent aux fils d’or des fils d’argent, le regard vif et clair, Verhaeren révèle une nature étonnamment candide et spontanée. […] Mais il s’oppose au mariage de son fils, puisque, selon toute vraisemblance, le même mal le frappera un jour. Alors la femme de Granval, soucieuse avant tout du bonheur de son enfant, recourt à un stratagème atroce, fait croire à son mari que leur fils n’est pas de lui.

1989. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

— Barbier est l’aristocrate poétique le plus raffiné ; il n’aurait dû faire que des pianto et des sonnets artistiques, et il s’est trouvé poussé à cette débauche de La Curée trop rude pour lui, comme un fils de famille qu’on habille en fort un mardi de carnaval et qu’on pousse à la sublime ribotte. […] Sua quemque… LXII Musset a un merveilleux talent de pastiche : tout jeune, il faisait des vers comme Casimir Delavigne, des élégies à l’André Chénier, des ballades à la Victor Hugo ; ensuite il a passé au Crébillon fils. […] Le bon Musset-Pathay, père d’Alfred, ne le prenait pas de si haut, et on ne l’aurait pas cru un fils des croisés.

1990. (1933) De mon temps…

Ce Napoléonide, en effet, fils d’un patricien romain et d’une princesse Bonaparte, était dépourvu de toute morgue et affranchi de beaucoup de préjugés, mais sa souriante bonhomie et sa gracieuse affabilité n’en étaient pas moins sensibles à ce qui ne tenait pas compte de l’imperceptible distance qu’elles entendaient que l’on gardât vis-à-vis d’elles, et il savait fort bien, avec une finesse toute italienne et une politesse toute française, faire sentir, quand il le fallait, la dignité de sa naissance et l’illustration de ses parentés. « Gégé » redevenait le comte Primoli, juste l’instant nécessaire à remettre les choses et les gens au point. […] Dans sa jeunesse, il avait connu Sainte-Beuve, voyagé en Egypte avec Théophile Gautier et entretenu, par supercherie, sous un nom de femme, une correspondance d’amour avec Alexandre Dumas fils. […] Ils avaient perdu leurs deux fils en des circonstances particulièrement douloureuses.

1991. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

La place de Marivaux en son temps n’est qu’à côté et un peu au-dessus de celle de Crébillon fils.

1992. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Il naquit dans le doux pays de Touraine, à Amboise, sur le Grand-Marché, le 18 janvier 1743, d’une famille noble : « Je suis le quatrième rejeton du soldat aux gardes, le plus ancien chef connu de la famille ; depuis cette tige jusqu’à moi, nous avons toujours été fils uniques pendant les quatre générations ; il est probable que ces quatre générations n’iront pas plus loin que moi. » Et en effet Saint-Martin ne se maria jamais.

1993. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Victor de Tracy, fils de l’illustre philosophe, et lui-même si distingué par un ensemble de qualités et de vertus qu’il a portées dans la carrière publique et qu’il aime à pratiquer dans la vie privée.

1994. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Noblesse généreuse et brave, bien française, et qui a su accepter depuis et pratiquer l’égalité sur tous les champs de bataille ; mais si quelques descendants de cet ordre, qui était le préféré du prince dans l’État, pouvaient, dans des considérations rétrospectives, regretter la forme intérieure de monarchie qui parut possible un moment sous Henri IV, ils ne feraient qu’obéir à des instincts ou à des intérêts particuliers de race : les fils du peuple, les enfants du tiers état, arrivés à la vraie égalité, et qui n’ont pas perdu pour attendre, n’ont rien à y voir ; ce sont vœux et utopies en arrière38.

1995. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Un jour, par exemple, le Dauphin, fils de Louis XV, qui était un peu persiffleur, la sachant très à cheval sur les hauts faits des Montmorency depuis qu’elle avait épousé un membre de la famille, lui dit pour la plaisanter : « Savez-vous, Madame, tous les exploits des Montmorency ? 

1996. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Vénus essaye vainement d’arracher le bandeau ; elle est hors d’elle ; elle maudit son malheur et celui de son fils.

1997. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

» logé dans les palais du prince ou chez les premiers seigneurs de l’empire, présenté par l’empereur dans les manœuvres comme étant de son État-major, l’accompagnant dans ses voyages à l’intérieur, traité par lui non comme un peintre, mais comme un ami, comme un fils, comme un enfant gâté, avec une confiance, un laisser-aller que les lettres n’exagèrent pas, et que les meilleurs témoins nous ont certifié, Horace sut garder sa tête, son bon sens, et ne pas se laisser enivrer ni enguirlander.

1998. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Son père, qui avait une place dans l’octroi, était bon latiniste et servait de répétiteur à son fils.

1999. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Je ne répondrais donc point que Jean-Bon soit allé, par exemple, jusqu’à se demander, au milieu de ces détentions atroces et immondes qu’il nous décrit et qui le révoltent, si la Convention dont il était solidaire avait bien eu le droit elle-même d’infliger, — je ne dis plus à Louis XVI, ni à la reine, — mais à leur malheureux fils, mourant au Temple, une telle peine à mauvaise fin et de lui faire subir une détention également horrible, la plus pourrissante et la plus dégradante de toutes… Je m’arrête, nous sommes ici au seuil le plus secret des consciences.

2000. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Profond mystère, féconde joie, réciprocité de la vie : le fils régénère le père et la mère, il les crée à son tour !

2001. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Il écrit de souvenir, un peu au hasard, et laisse galoper sa plume, sauf à se tromper sur des détails : « Je suis fils d’Auguste Roi (roi de Pologne et électeur de Saxe) ; la comtesse de Kœnigsmark est ma mère.

2002. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Hauréau dans son Histoire littéraire du Maine ; mais la Savoie, que Peletier avait visitée et chantée, le dispute aux Manceaux, le revendique pour fils adoptif, et M. 

2003. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Il y a toutes sortes de grâces dignes du dix-septième siècle, d’un Bussy-Rabutin, moins bel esprit et plus poëte, et racontant à ses fils ses erreurs, son retour, avec repentance, avec goût ; il y a beaucoup du vicomte de Valmont, qui serait sincèrement devenu chrétien.

2004. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Les journaux s’élargissant, les feuilletons seiment, l’élas indéfiniment, l’élasticité des phrases a dû prêter, et l’on a redoublé de vains mots, de descriptions oiseuses, d’épithètes redondantes : le style s’est étiré dans tous ses fils comme les étoffes trop tendues.

2005. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Enfants de saint François, sous l’immense oranger, Reparlez-vous encor du fils de l’étranger ?

2006. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Biographie : Mellin de Saint-Gelais (1487-1558), fils du poète Octovian de Saint-Gelais, évêque d’Angoulème, fut très bien instruit en langues, sciences, armes, arts libéraux, étudia le droit aux universités de Poitiers, Bologne, Padoue, entra dans les ordres en 1524, et devint aumônier du dauphin.

2007. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Dans la passion qui est dans la galerie de Florence, il a peint la Vierge debout qui regarde son fils crucifié sans douleur, sans pitié, sans regret, sans larmes.

2008. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Ce furent de bons fils, car le Parnasse fut plus filial que paternel.

2009. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

bienvenu soit celui qui ne demande qu’à augmenter la famille des fils de la lumière !

2010. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Mais Molière est mort et l’Église, qui depuis la Réforme traite le théâtre, son fils légitime, mais émancipé, en véritable marâtre, poursuit la comédie de ses anathèmes.

2011. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Le Meunier, son fils et l’âne, le Bûcheron et la Mort, etc.

2012. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Mais d’autres circonstances fortuites encore devaient survenir et de beaucoup de fils d’or se filer le lien entre le magnifique musicien et moi, son disciple, son ami.

2013. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

M. de La Marck, fils cadet du duc d’Arenberg, avait passé au service de France à dix-sept ans, et y était devenu, à vingt (1773), colonel propriétaire d’un régiment d’infanterie allemande que lui avait laissé son grand-père maternel.

2014. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

La nature, qui devient ainsi le garant et l’interprète de l’amour conjugal, se plaît à consacrer de son inimitable pinceau les chastes sentiments d’une femme fidèle ; et tous les regards que jette un père attendri sur des fils qui lui ressemblent, retombent sur leur mère avec une nouvelle douceur.

2015. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Suivent quelques détails sur la digestion ; puis des éloges donnés à la traduction de Tacite que Dureau faisait alors ; des nouvelles de Paris et de la littérature ; un récit des mésaventures de La Harpe et de ses mille chamailleries de journaliste : « Puisque je suis en haleine, ajoute l’abbé Maury, que le diable emporte le maudit maladroit qui a failli tuer ou du moins défigurer mon petit Adolphe » (un des fils de Dureau qui avait failli éprouver quelque accident).

2016. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Dès les premières pages, quand il nous peint sa famille modeste, unie et heureuse (il était fils, je crois, d’un tailleur), le bon prêtre qui lui apprend le latin, l’abbé Vaissière ; le premier camarade et ami de cœur qu’il se donne pour modèle, le sage Durant ; quand il nous fait connaître de près sa mère, charmante et distinguée d’esprit dans sa condition obscure, son père sensé et d’une tendresse plus sévère, ses tantes, ses sœurs, on croit respirer une odeur de bonnes mœurs et de bons sentiments qui lui resteront, et qu’il ne perdra jamais, même à travers les boudoirs où plus tard il s’oubliera.

2017. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

— Mais savez-vous (ajoute-t-on) que le fils de Fréron est proconsul, et qu’il dévaste des provinces ?

2018. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

La marquise de Bonneval, à la veille de la cérémonie, changea tout d’un coup d’avis pour son fils et voulut se dédire ; on la ramena pourtant.

2019. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Il fut décidé que Beaumarchais serait immédiatement arrêté et conduit, non à la Bastille (c’eût été trop noble pour lui), mais dans une maison de correction, à Saint-Lazare, où l’on mettait, non pas encore les filles, mais les mauvais prêtres scandaleux, les fils de famille libertins et consorts.

2020. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

J’étais monté prendre une pièce de cinq francs, pour que la bonne vieille femme fit un joyeux mardi-gras, puis j’ai réfléchi, que si je donnais à son fils ces cent sous, il les garderait pour quelque chose de sérieux, et j’ai fait acheter des choses à boire et à manger.

2021. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

. — N’ayant eu pour le soutenir ni l’affection, ni les conseils de sa mère ; mal surveillé, mal dirigé par un père trop faible qui, toujours en admiration devant son fils, lui passait tous ses caprices, excusait toutes ses fantaisies, à dix-huit ans B… était sceptique et frondeur, ne croyant ni à Dieu ni à diable. — Il était homme à ne reculer devant rien, à n’être arrêté par aucun scrupule. — Aveuglé par son amour paternel, C… ne suivit pas les progrès incessants du mal, cette gangrène morale qui s’empare du cerveau d’abord pour descendre ensuite au cœur. — Il faut que jeunesse se passe. » Voilà le genre.

2022. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Hugo, et le mot a toujours servi ; de là l’impossibilité d’exprimer l’émotion. » — « Eh bien non, répond Guyau, et c’est là ce qu’il y a de désolant pour le poète, l’émotion la plus personnelle n’est pas si neuve ; au moins a-t-elle un fond éternel ; notre cœur même a déjà servi à la nature, comme son soleil, ses arbres ses eaux et ses parfums ; les amours de nos vierges ont trois cent mille ans, et la plus grande jeunesse que nous puissions espérer pour nous ou pour nos fils est semblable à celle du matin, à celle de la joyeuse aurore, dont le sourire est encadré dans le cercle sombre de la nuit : nuit et mort, ce sont les deux ressources de la nature pour se rajeunir à jamais. » La masse des sensations humaines et des sentiments simples est sensiblement la même à travers la durée et l’espace, mais ce qui s’accroît constamment et se modifie pour la société humaine, c’est la masse des idées et des connaissances, qui elles-mêmes réagissent sur les sentiments. « L’intelligence peut seule exprimer dans une œuvre extérieure le suc de la vie, faire servir notre passage ici-bas à quelque chose, nous assigner une fonction, un rôle, une œuvre très minime dont le résultat a pourtant chance de survivre à l’instant qui passe.

2023. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

« Gans prêche le christianisme, écrit-il à un de ses amis en 1823, et cherche à convertir les fils d’Israël.

2024. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

« Croire qu’en imitant certaines qualités de pureté, de sobriété, de correction et d’élégance, indépendamment du caractère même et de la flamme, on deviendra classique, c’est croire qu’après Racine père, il y a lieu à des Racine fils, rôle estimable et triste, ce qui est le pire en poésie.

2025. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

À Dieu ne plaise, répond ce grand homme, que je mêle la sagesse humaine à la sagesse du Fils de Dieu ; c’est la volonté de mon maître, que mes paroles ne soient pas moins rudes, que ma doctrine paraît incroyable224 : Non in persuasibilibus humanæ sapientiæ verbis… Saint Paul rejette tous les artifices de la rhétorique.

2026. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Mais cette jeune femme assise à terre qui donne sa mamelle à têter à sa vieille mère et qui console d’une main son enfant qui pleure debout devant elle de la privation d’une nourriture que nature lui a destinée et que la tendresse filiale plus forte que la tendresse maternelle détourne, cette jeune femme groupe avec son fils et sa mère, parcequ’il y a une action commune qui lie cette figure avec les deux autres, et celles-cy avec elle.

2027. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Parmi eux, il y a peut-être un époux que sa femme attend avec impatience et qu’elle ne reverra plus ; un fils unique que sa mère a perdu de vue depuis longtemps et dont elle soupire en vain le retour ; un père qui brûle du désir de rentrer dans sa famille, et le monstre terrible qui veille dans la contrée perfide dont le charme les a invités au repos, va peut-être tromper toutes ces espérances.

2028. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Cette phrase françoise le pere aime son fils, ne sçauroit être écrite que dans l’ordre où je viens de l’écrire : il faut y suivre cet arrangement de mots.

2029. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

J’ai constaté combien il est facile à la foule spectatrice de suivre et de comprendre les moindres nuances des différents états d’âme de l’aviateur Etant donnée l’identification du pilote et de son aéroplane, celui-ci devient le prolongement de son corps : les os, les tendons, les muscles et les nerfs se prolongent dans les fils et les câbles.

2030. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Matériellement, ses parois la brisèrent, mais intellectuellement, quelle fut la force qui la brisa Que sont donc Attila et ses fils devant Romulus et sa race ?

2031. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Si ces idées-là survécurent à un gouvernement qui les partagea trop, ou qui ne put rien contre elles dès qu’il ne les partagea plus ; si elles triomphèrent, pour mourir plus tard de leur triomphe, car l’arrêt de mort de l’erreur, c’est sa victoire, suivre l’application de cette loi suprême dans une histoire contemporaine, dans une histoire dont nous sommes les fils, quelle plus noble tâche pour ceux qui écrivent ; et pour ceux qui lisent, quel plus majestueux enseignement !

2032. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

À bien y regarder, il n’y avait, au fond, dans son histoire de Galilée, que l’éternelle histoire de la nature humaine, dont madame Pernelle disait ; Je vous l’ai dit, mon fils, quand vous étiez petit : Les envieux mourront, mais non jamais l’envie !

2033. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Le carabin s’est converti en abbé, mais en un abbé comme celui-là qui dit, avec un sentiment qui n’est pas de Port-Royal encore, dans Le Crucifix de M. de Lamartine, en prenant la croix sur le sein de la jeune trépassée : Voilà le souvenir et voilà l’espérance ;       Emportez-les, mon fils !

2034. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

« On ne veut pas de fils de l’Égypte parmi les conjurés », dit une inscription de Pompéi32.

2035. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

On présentait les accusés en deuil, les pères avancés en âge qui redemandaient leurs fils, les femmes et les enfants désolés.

2036. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Fils d’un général d’Empire, Léopold-Sigisbert, comte Hugo, sa vue d’enfant fut frappée de tout l’éclat militaire de cette époque. […] Alexandre Dumas fils, de M.  […] Il s’allume aux percuteurs des obus, aux fusées des gargousses, aux fils conducteurs des torpilles, aux mèches enflammées des mines, aux jovialités discrètes et profondes des fusils Lebel. […] C’est l’histoire d’une petite princesse, fille de roi, fiancée à un prince, fils de roi, et qui, après une suite d’incroyables malheurs, meurt étranglée par une méchante reine. […] Son fils, fiancé à Maleine, l’a vengée en tuant la reine Anne, et lui-même s’est poignardé.

2037. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

De nouvelles habitudes se forment, d’après l’ordre nouveau qui s’établit, et les fils retrouvent quelquefois une époque tranquille après avoir vu finir les malheurs de leurs pères. […] Un fils est né auprès de son père, et il s’y tient ; voilà la société et la cause de la société. » Rousseau, laissant de côté ces considérations, voulut montrer les principes en vertu desquels les hommes étaient réunis, le but qu’ils se proposaient par cette réunion, et les meilleurs moyens de parvenir à ce but, indépendamment des cas particuliers. […] Les romans de Crébillon le fils, qui ne sont autre chose que le vice revêtu d’impudence et d’affectation, et qui ne sont pas lisibles actuellement, eurent quelque succès dans leur nouveauté, parce qu’ils se trouvèrent en plein accord avec les mœurs. […] Ce n’est pas enfin de renommée qu’il aura manqué ; et, s’il était permis, de former un vœu pour un avenir dont une faible partie seulement nous appartient, nous souhaiterions que le siècle qui commence, ce siècle que nous avons vu naître et qui nous verra tous mourir, apportât à nos fils et à leurs enfants, non plus de gloire et d’éclat, mais plus de vertus et moins de malheurs. […] Il ne convenait pas que le fils de saint Louis et de Henri IV se montrât en vain suppliant.

2038. (1929) La société des grands esprits

Le jeune André ou Jean Lascaris, fils de Constantin pour M.  […] Un fils peut désirer la mort de son père, pourvu que ce ne soit point par haine, mais seulement pour l’héritage. […] Le Bien-Aimé n’avait qu’un goût des plus modérés pour les choses de l’esprit ; il était timide et ne brillait pas dans la conversation ; il avait au plus haut degré le préjugé de la naissance, et le fils du bonhomme Arouet, simple notaire à Paris, n’était pour lui qu’un croquant. […] Il est certain que si toute l’espèce humaine est sortie d’un premier couple, seul directement créé par Dieu, les fils et les filles d’Adam et d’Ève ont bien dû se marier ensemble. […] Une entrée de son fils, âgé de six ans, fait heureusement diversion et lui sauve peut-être la vie.

2039. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Le fils jugeait l’Empire, et ses parents l’avaient servi. Depuis la Restauration, M. de Rémusat père était préfet, le fils lui-même semblait destiné alors à une carrière au sein de l’ordre établi209.

2040. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Cet amour était très habituel aux grands Romains, nourris par la louve, et fils de Cincinnatus, le grand laboureur. […] « Je l’ai moi-même entendu quand il disait à la tribune qu’il avait été malheureux, lorsqu’il était privé d’une patrie que son bras avait sauvée de la fureur des barbares ; lorsqu’il apprenait que ses biens étaient possédés et pillés par ses ennemis ; lorsqu’il voyait la jeunesse de son fils associée à ses infortunes ; lorsque, plongé dans un marais, il avait dû la conservation de sa vie à la pitié des Minturniens ; lorsque, fuyant en Afrique sur une frêle nacelle, il était allé, pauvre et suppliant, implorer ceux à qui lui-même avait donné des royaumes : mais il ajoutait qu’ayant recouvré ses anciens honneurs et les biens dont on l’avait dépouillé, il aurait soin qu’on reconnût toujours en lui cette force et ce courage qu’il n’avait jamais perdus.

2041. (1925) La fin de l’art

Latinerie La première fois que j’eus une notion concrète de la nouvelle prononciation du latin telle qu’elle est préconisée et pratiquée dans quelques milieux universitaires, ce fut par l’entremise d’une dame qui apprenait à décliner Rosa, la rose, pour le faire apprendre à son fils. […] Il avait réservé cette révision à son fils, mais la mort le lui prit, il y a quelques années, et il se mit seul courageusement à la tâche.

2042. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Le romantisme est fils du Nord, et le Nord est coloriste ; les rêves et les féeries sont enfants de la brume. […] Dans cette immense exposition, je me figure la beauté et l’amour de tous les climats exprimés par les premiers artistes, depuis les folles, évaporées et merveilleuses créatures que nous a laissées Watteau fils dans ses gravures de mode, jusqu’à ces Vénus de Rembrandt qui se font faire les ongles, comme de simples mortelles, et peigner avec un gros peigne de buis. […] Ainsi la tragédie, — ce genre oublié des hommes, et dont on ne retrouve quelques échantillons qu’à la Comédie-Française, le théâtre le plus désert de l’univers, — la tragédie consiste à découper certains patrons éternels, qui sont l’amour, la haine, l’amour filial, l’ambition, etc., et, suspendus à des fils, de les faire marcher, saluer, s’asseoir et parler d’après une étiquette mystérieuse et sacrée.

2043. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Chez l’autre, une souffrance : vous, mon cher ami, clair esprit de Provence, fils de Mistral, admirer, défendre les obscurités prétentieuses, les subtilités torturées d’un Paul Valéry … que j’ai de peine à vous lire ! […] Un paysan, Mistral, ce fils de roi ! […] Or les idées et leurs rapports purement intellectuels ne sont point du domaine de l’« art. » l’art implique l’idée, il est vrai, mais l’idée rendue saisissable aux sens… la poésie, ce n’est donc pas " Dieu arbitrairement conçu par l’esprit ", mais la manifestation extérieure de Dieu, l’univers qu’il pénètre et anime de sa vie… etc : ces témoignages, bribes entre des centaines, que le romantisme m’apporte sur la poésie pure, pourraient être rattachés par de multiples fils aux dires des poètes les plus éloignés les uns des autres, de l’extrême occident à l’orient extrême.

2044. (1940) Quatre études pp. -154

Ainsi dans la pièce intitulée Lament of Mary, Queen of Scots : La grise alouette, gazouillant éperdument,            S’élèvera vers les cieux ; Le chardonneret, le plus gai fils de la musique,            Se joindra doucement au chœur ; Le merle à la voix forte, le linot à la voix claire,            Le mauvis doux et moelleux ; Le rouge-gorge réjouira le pensif automne            Sous sa chevelure jaunie. […] Le vieux marin ne devrait pas plus avoir de morale que n’en a ce conte des Mille et une Nuits où l’on voit un marchand qui s’assied, pour manger des dattes, au bord d’un puits, et qui jette les noyaux autour de lui, quand tout à coup un génie surgit et dit qu’il est obligé de tuer ce marchand qui a, paraît-il, crevé un œil au fils du génie… Ce même Coleridge explique, d’autre part, que sa poésie a deux sources : ou bien ce qui est humble, simple, familier ; ou bien le surnaturel, considéré comme une réalité psychologique. […] Il entend un appel auquel il est incapable de répondre. « Ma mère », s’écrie Petöfi, Ma mère, les rêves ne trompent pas ; Le linceul de la mort peut m’envelopper, Le nom glorieux de ton fils poète, Ma mère, vivra dans l’éternité26… Or, tandis qu’il est déjà riche de cette assurance, il ne fait encore qu’imiter ; il suit ses prédécesseurs, et ses accents ne sont que des échos. […] « Mes parents ont laissé après eux un fils qu’on appelle Denis le philosophe : c’est moi74. » La passion qu’il exprime dans ses lettres à Sophie Volland ; les enthousiasmes de ses Salons ; la désespérance du héros de son théâtre, Dorval, homme fatal que le malheur poursuit ; ses exclamations, ses interjections, ses gestes excessifs, ses larmes — viennent d’abord de son tempérament, et non de sa philosophie.

2045. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Et d’une voix rouillée et mouillée il se mettait à raconter de confuses histoires, en phrases désordonnées et incompréhensibles, que j’écoutais les sourcils froncés, tant je m’efforçais pour n’en pas perdre les fils enchevêtrés. […] Nous nous mettions à la file, moi en tête et le fils Rigolet, le grand dadais de quinze ans, en blouse bleue et en sabots, fermait la marche. […] XXII Grand-père était très fier de son fils, célèbre depuis longtemps déjà, et il s’efforçait de me faire partager ce juste orgueil. […] J’avais là, des camarades, trois ou quatre garçons turbulents, fils de je ne sais trop qui. […] Il était notre frère, sans être le fils de notre mère, ce qui nous parut singulier, sans nous préoccuper davantage.

2046. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Le temps que des fils couleur d’hiver viennent commencer à se mêler à leurs barbes, les vétérans du symbolisme ont entendu sur leurs œuvres plus de sottises que les tableaux de musée. […] et quand il sut, quand ses premières certitudes en l’idéal féminin furent ruinées, l’amitié d’un enfant intelligent lui fut la consolation, et il l’aima comme un fils dont il est fier. […] Son fils est fier, bon, fort, beau. […] A-t-on le droit de se faire un fils hors la nature ? […] Elle expliqua en rattachant sans cesse le présent à ses vieux souvenirs, comme deux fils qui furent rompus et qu’elle réunit en rêvant, tristement et doucement.

2047. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Elle fut composée typographiquement par le fils même de Roederer, lequel, malgré sa jeunesse, était du secret, et que Regnault de Saint-Jean-d’Angély plaça, six jours avant le 18 Brumaire, dans une imprimerie dont le chef était à sa dévotion.

2048. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

J’ai profité amplement du travail de M. de Circourt dans tout ce qui a précédé, et j’en donnerai encore l’extrait suivant : … En quittant le temple de l’ennui, comme il appelait Berne, « le lieu où il avait failli devenir vieux, Bonstetten, veuf depuis quelques années, fit à son fils la cession de Valeyres et de tous ses biens-fonds.

2049. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Il s’est vu des classiques qui se sont amollis à la seconde génération, qui sont devenus sédentaires et casaniers : ils ont fait comme le fils de Charles Quint, l’empereur qui avait le plus voyagé, comme ce Philippe II qui ne bougeait plus de son Escurial.

/ 2242