Le volume ouvre par un essai sur l’Hermann et Dorothée de Goethe. […] Ouvrez l’original où il vous plaira ; vous n’y trouverez pas deux paragraphes de suite qui soient exactement rendus. […] Il a proclamé le Vicaire de Wakefield digne d’ouvrir le chœur de ces livres universels que toute l’Europe doit s’arracher, qui agiteront tous les cœurs et qui tireront des larmes de tous les yeux. […] À lire seulement la scène qui ouvre son livre, le sang bout dans les veines. […] Tout à coup, la porte s’ouvrit avec fracas ; en pleine furie, un homme se précipita dans la chambre, la figure bouleversée, les cheveux épars.
« Il ne faut disséquer que les morts : cette manière de chercher à ouvrir le cerveau d’un vivant est fausse et mauvaise. […] Les hommes ne peuvent ouvrir ce fruit divin et y chercher l’amande.
Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps ; partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit. […] » Elle a une modique pension qu’elle touchait d’abord avec une sorte de pudeur ; elle s’en confesse et s’en humilie : « (26 octobre 1847)… Il y a deux jours enfin, j’ai reçu le trimestre qui me semblait autrefois si pénible à recevoir, par des fiertés longtemps invincibles, et que j’ai vu arriver depuis d’autres temps comme si le Ciel s’ouvrait sur notre infortune… « Ne nous laissons pas abattre pourtant, il faut moins pour se résigner à l’indigence quand on sent avec passion la vue du soleil, des arbres, de la douce lumière, et la croyance profonde de revoir les aimés que l’on pleure… « En ce moment, je n’obtiendrais pas vingt francs d’un volume : la musique, la politique, le commerce, l’effroyable misère et l’effroyable luxe absorbent tout… « Mon bon mari te demande de prier pour lui au nom des pontons d’Écosse.
C’est là que ces neuf lyriques, dont nous ne possédons amplement qu’un ou deux tout au plus, nous auraient offert l’amas le plus exquis de leur butin ; et ces neuf lyriques, les voici tels que les célèbre et les caractérise, dans une épigramme, un anonyme ancien, l’un de leurs successeurs, et tels que l’antiquité tout entière les consacra : « Pindare, bouche sacrée des Muses, et toi, babillarde Sirène, ô Bacchylide, et vous, grâces éoliennes de Sapho ; pinceau d’Anacréon ; toi qui as détourné un courant homérique dans tes propres travaux, ô Stésichore ; page savoureuse de Simonide ; Ibycus qui as moissonné la fleur séduisante de la Persuasion près des adolescents ; glaive d’Alcée qui maintes fois fis libation du sang des tyrans, en sauvant les institutions de la patrie ; et vous, rossignols d’Alcman à la voix de femme121, soyez-moi propices, vous tous qui avez ouvert et qui avez clos toute arène lyrique ! […] Buvant la tendre rosée de l’Aurore qui fait germer, les prairies s’égayent, à mesure que s’ouvre la rose.
Ouvrons-le donc ; il console, à force d’être criagrin comme nous ; il amuse. […] Le duc de La Rochefoucauld étoit philosophe et n’étoit pas peintre. » Quelqu’un a dit en ce même sens : « Chez La Bruyère, la pensée ressemble souvent à une femme plutôt bien mise que belle : elle a moins de corps que de tournure. » Mais, sans prétendre diminuer du tout La Bruyère, on a droit de trouver dans La Rochefoucauld un angle d’observation plus ouvert, un coup d’œil plus à fond.
Elle s’ouvre toute grande aux mains d’une philosophie qui proclame la souveraineté de la raison. […] Ouvrez-les ; chacune d’elles est un trésor ; il y a mis, dans un étroit espace, un long amas de réflexions, d’émotions, de découvertes, et notre jouissance est d’autant plus vive que tout cela, saisi en une minute, tient aisément dans le creux de notre main. « Ce qui fait ordinairement une grande pensée, dit-il lui-même, c’est lorsqu’on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une longue lecture. » En effet, telle est sa manière ; il pense par résumés : dans un chapitre de trois lignes, il concentre toute l’essence du despotisme.
»128 Qui a mieux peint ce nid d’oisillons gloutons, affamés par le besoin de croître, avec leur bec jaune toujours ouvert, becquetant machinalement tout ce qu’on leur présente, même le doigt, même un bâton ? […] Progné me vient enlever les morceaux, Caracolant, frisant l’air et les eaux … La soeur de Philomèle, attentive à sa proie, Malgré le bestion happait mouches dans l’air, Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie, Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert, D’un ton demi-formé, bégayante couvée, Demandaient par des cris encore mal entendus.
L’Évangile était toujours ouvert sur sa table. […] On honora ce groupe de républicains pour ses intentions, on l’admira pour ses talents, on le plaignit pour ses malheurs, on le regretta à cause de ses successeurs, et parce que ses chefs en tombant ouvrirent une longue marche à l’échafaud.
— A-t-elle des yeux longs et fendus, qui s’ouvrent tout humides comme une large goutte de pluie d’été sur une fleur bleue dans l’ombre ? […] Dieu est le maître d’ouvrir ou de rétrécir sa main à ses créatures !
Après un rude hiver et trois mois de fâcheux temps, pendant lesquels on n’a pu faire charrois ni labours, l’année s’ouvre enfin, les travaux reprennent leur cours. » Ses paysans, ses vignerons, amoureux de la terre, laborieux, rudes et simples, ont une sorte de grâce robuste qui évoque l’image des laboureurs attiques de la Paix : et lui-même s’est composé son personnage à demi idéal de vigneron tourangeau, tracassier, processif et bonhomme, d’une façon qui rappelle le talent des logo-graphes athéniens à dessiner les figures de leurs clients. […] L’organisation de l’enseignement supérieur ouvre aux orateurs une carrière nouvelle.
Il s’avisa, un beau jour, d’en éprouver d’affreux remords et de s’en ouvrir à sa femme. […] Sa mère s’étonnait et souffrait de ses refus de se confier… Cette souffrance se peut mesurer à la joie qu’éprouve la pauvre femme un jour que sa fille, attendrie par l’absence (elle était alors en Angleterre), a bien voulu lui ouvrir un peu son cœur : « … Dans une vie aussi haletante que la nôtre, répond la mère, où prendre le temps d’un récit, d’une confidence ?
Aussi fit il, une fois seulement mais en une suite longuement enchaînée, s’enfler l’insatiable désir, de la timide confession, de la plus tendre attirance, au travers de l’hésitant soupirer, de l’espérer et du craindre, du lamenter et du souhaiter, du jouir et du souffrir, jusque le plus puissant pressement, la plus violente lassitude, pour trouver l’irruption qui au cœur ouvrît la voie en la mer de l’infinie joie d’amour. […] ouvre-toi, triste ciel, que le rite se réinstitue de l’éternel Sacrifice !
Baudelaire est depuis longtemps familiarisé avec tous les secrets de la métrique et toutes les délicatesses du langage ; esprit ouvert et écrivain laborieusement distingué, il nous paraît avoir condensé dans le morceau suivant quelques-unes de ses meilleures qualités. […] Sensualiste, mais le plus profond des sensualistes, et enragé de n’être que cela, l’auteur des Fleurs du mal va dans la sensation jusqu’à l’extrême limite, jusqu’à cette mystérieuse porte de l’Infini à laquelle il se heurte, mais qu’il ne sait pas ouvrir, et de rage il se replie sur la langue et passe ses fureurs sur elle.
Telle était la situation de l’Europe quand s’ouvrit le conclave de 1769. […] Don Manuel de Roda parla en homme qui a un titre et qui peut en exciper à ciel ouvert.
Puisque les réalistes exigent maintenant que le roman soit une enquête, quelle plus épouvantable que le livre de Daudet, qui nous crève les yeux de sa vérité et de sa boue, et qui ne les ouvrira pas. […] C’est le nabab français, sanguin, de belle humeur, insolent de bienveillance, facile, ouvert, répandu, répandant ; d’une duperie aimable et commode, mais pas bête pourtant, car il se sait dupe et il est le bon prince de sa duperie ; sceptique, corrompu, mais pas trop, pas assez pour n’avoir point, de temps en temps, une larme à l’œil et un bon sourire sur ses grosses lèvres ; repu d’or, indigéré de billets de banque, et n’ayant plus que l’ambition d’être député, dans cette société où c’est là le seul bâton de maréchal qui reste dans les pauvres gibernes de l’ambition.
Elle peut, de ses rayons vainqueurs, dessiller bien des yeux et les ouvrir à des beautés inaperçues. […] Je n’ai pas à rechercher ici l’âpre et colossale bonhomie de Michel-Ange, ou la naïveté qui ouvre sa fleur, avec ses yeux de Jésus, dans Raphaël.
L’éloquent avocat, qui allait bientôt devenir un solitaire et un pénitent des plus rigoureux, pensait alors à s’engager plus avant dans les liens du monde ; il était amoureux d’une belle et sage demoiselle, et il s’en était ouvert à la mère Agnès pour l’éprouver et se ménager sans doute son approbation.
La déclaration de Saint-Ouen, « malgré les lacunes et les ambiguïtés calculées du texte » qui échappèrent alors à tous ceux qui n’étaient pas dans le secret, suffisait pourtant et ouvrait carrière à tout un régime nouveau qui allait avoir son cours et son développement.
Quand il entreprend vers la fin de sa vie cet ouvrage de L’Ancien Régime et la Révolution, que de difficultés il se pose pour ses lectures dans un sujet si ouvert et si exploité (tome i, page 403) ?
J’ouvre au hasard un de ses volumes : Projet pour rendre les chemins praticables en hiver… Projet pour renfermer les mendiants (pour l’extinction de la mendicité)… bien. — Avantages que doit procurer l’agrandissement continuel de la ville capitale d’un État… bien, très bien.
Et notez que, connaisseur des Anciens comme personne et versé dans toute religion classique, il restait ouvert et des plus sensibles aux découvertes et aux merveilles du génie moderne.
L’illustre poète lubrique Baffo donna l’œil à l’achèvement de son éducation poétique ; un vieux sénateur retiré des affaires, mais non du monde, perclus de jambes, mais sain de tête, M. de Malipiero, lui ouvrit sa maison, sa table, avec les conseils d’une expérience vénitienne de soixante-dix ans, et l’initia au savoir-vivre exquis et à une honnête corruption.
Les profondeurs du crime s’ouvrent aux regards de Shakespeare ; et c’est dans ce Ténare qu’il sait descendre pour en observer les tourments.
Ouvrez un mystère, celui de Théophile, celui de la fille du roi de Hongrie ; quand on veut la brûler avec son enfant, elle dit deux petits vers « sur cette douce rosée qui est un si pur innocent », et puis c’est tout.
Une guerre sociale s’ouvre, et ce que les uns défendent, ce que les autres attaquent, c’est la propriété, base et symbole à la fois de tout l’ordre établi.
Georges Monval ouvrait, avec sa complaisance inlassable, l’accès des registres de la Comédie-Française.
— Le poète des Exilés et des Odes funambulesques a sauvé le Parnasse du possible ridicule où son allure guindée l’eût entraîné, et, sachant que la mélancolie n’est pas le dernier but de l’Art, lui a ouvert le chemin vers cette aurore où tout se rajeunira : la Joie.
Qu’on ouvre Leconte de Lisle : on connaîtra pour un instant la vision sans souffrance et la sérénité des Olympiens ou des Satans apaisés.
Si j’ouvre Carpenter279 je vois qu’il parle à beaucoup d’égards, comme Herbert Spencer ou Bain : « L’objet de la psychologie, c’est de rassembler sous une forme systématique les phénomènes qui se produisent naturellement dans les esprits pensants, de les classer et de les comparer, de façon à en déduire les lois générales suivant lesquels ils se produisent et leurs causes assignables. » Il compare la querelle des spiritualistes et des matérialistes aux deux chevaliers qui se battaient pour la couleur d’un écu qu’aucun deux n’avait jamais pu voir ; et il ajoute : « L’esprit a été étudié par les métaphysiciens, sans s’occuper en rien de ses instruments matériels ; tandis que le cerveau a été disséqué par les anatomistes et analysé par les chimistes, comme s’ils espéraient dessiner le cours de la pensée, peser ou mesurer l’intensité des émotions ».
Nous avons vu en même temps, par son moyen, d’heureuses révolutions s’opérer dans les esprits ; les Adorateurs du faux goût rendre hommage au véritable, & murmurer contre l’Ecole qui les avoit égarés ; des Sectateurs de l’impiété ouvrir les yeux sur la supercherie de leurs oracles, & détester leurs dogmes corrupteurs ; des Zélateurs de la Philosophie abjurer ses chimeres & convenir de ses dangers ; des Philosophies même rendre secrétement justice à notre zele, & nous faire de singulieres confidences sur les motifs de leurs engagemens dans la Secte qu’ils paroissoient favoriser.
C’est ainsi que, prenant un à un les différents sentiments, les différentes passions qui peuvent servir de ressorts au drame, il nous en fait l’histoire chez les Grecs, chez les Latins, chez les modernes, avant et après le christianisme : « Chaque sentiment, dit-il, a son histoire, et cette histoire est curieuse, parce qu’elle est, pour ainsi dire, un abrégé de l’histoire de l’humanité. » M. de Chateaubriand avait, le premier chez nous, donné l’exemple de cette forme de critique ; dans son Génie du Christianisme, qui est si loin d’être un bon ouvrage, mais qui a ouvert tant de vues, il choisit les sentiments principaux du cœur humain, les caractères de père, de mère, d’époux et d’épouse, et il en suit l’expression chez les anciens et chez les modernes, en s’attachant à démontrer la qualité morale supérieure que le christianisme y a introduite, et qui doit profiter, selon lui, à la poésie.
Pour mieux constater le droit, il ouvrit une école gratuite avec deux de ses amis, M. de Coux et l’abbé Lacordaire.
Pascal son précipice ouvert qu’il cachait avec un paravent.
Tout à fait dans l’enfoncement, et terminant la scène de ce côté, une portion de rotonde, un temple ouvert en arcades.
Si le feuilleton de la Presse ne s’ouvre pas pour eux, c’est que George Sand l’occupe militairement, la plume au bras.
Ouvrez La Fontaine n’importe où ; aussi bien c’est ce que je viens de faire ; et lisez à demi-voix : Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé… sons lourds, sourds, durs, rudes, compacts, sans air ; car il n’y a pas de muets ; sensation d’accablement.
Puisque vous ouvrez votre Revue à des esprits très divers, vous croyez apparemment que deux hommes peuvent être également estimables sans professer les mêmes opinions, pourvu qu’ils s’accordent sur les grands principes qui sont le fondement de toute morale et de toute société humaine ?
Enfin, débauchés dans la proportion où ils sont lâches, les Chinois, dont la philosophie européenne a vanté les mœurs si longtemps, ont offert un tel spectacle à Huc qu’il n’a pas osé le reproduire intégralement dans la pleine lumière d’un livre qui doit s’ouvrir sous tous les yeux.
C’est plus un portefeuille ouvert, des documents très intéressants, souvent très pathétiques, répandus dans des pages aisées et volantes, que l’histoire du comte de Raousset comme l’imagination l’exige.
— être le pape du règne qui allait s’ouvrir après Pie IX, Léon XIII, cet homme de pouvoir et de pouvoir si longtemps éprouvé, a toujours été le même homme, de la première à la dernière marche de cet escalier sublime, dont la dernière est la papauté !
Henri III, Henri IV, tous les événements du siècle qui tourne autour d’eux, n’ont pas donné une seule distraction à l’historien attaché au sujet particulier de son livre et qui l’ouvre en 1584 pour le fermer en 1598.
Lorsque nous avons ouvert le livre que M.
Qu’on ouvre où l’on voudra les pages passionnées et souvent irritées qu’il nous donne pour une histoire, et qui ne sont qu’une plaidoirie, et on doutera malgré soi du but purement et uniquement historique de l’auteur.
Ouvrez au hasard ce charmant petit livre, à l’encre rouge, et voyez si à toute page vous ne trouvez pas cet amour sensuel de la forme, cette exagération violente du pittoresque, ce mépris du bourgeois qui appartient à Gautier comme le mépris du philistin appartient à Heine, ce mutisme religieux, cette sombre et voluptueuse étreinte des choses finies, cette conception brute et blême de l’amour sans idéal et de la mort sans immortalité, et enfin, pour parachever le tout, l’éternelle assomption des Clorindes du bal Mabille et de la Maison-d’Or, qui meurent, dit le poète (dans Les Vignes du Seigneur) : L’estomac ruiné de champagne Et le cœur abîmé d’amour !
Il combine sa fable de manière à ouvrir ce château à son héroïne et à la mêler un soir aux fêtes et au luxe d’une société entr’aperçue seulement dans les livres à couverture jaune qu’elle a lus.
Ils mènent tout, portent les clés, ouvrent les portes, inventent les phrases, pleurent de s’être trompés, assurent qu’ils n’auraient jamais cru… Voici maintenant les drôles !
Ils présumèrent que par le fracas du tonnerre, par les éclats de la foudre, Jupiter voulait leur dire quelque chose ; et ils commencèrent à se livrer à la curiosité, fille de l’ignorance et mère de la science [qu’elle produit, lorsque l’admiration a ouvert l’esprit de l’homme].
J’ouvre au hasard un livre d’histoire de l’art. […] Le champ est librement ouvert aux interprétations. […] Si donc la poésie vient à lui, il peut lui ouvrir la porte toute grande : loin de le distraire de son œuvre, elle sera sa conseillère et son inspiratrice. […] Voilà donc un champ largement ouvert à l’ingéniosité des artistes. […] Ils ont risqué de s’égarer, mais ils ont ouvert à l’art des voies nouvelles.
Gérôme, qui ouvrent de si larges bouches en se regardant, et que le public examine si gravement. […] Le moins amusant n’a pas été l’indignation des abonnés, qui ont vu ouvrir au public les portes du temple lorsqu’il leur restait encore un mois d’abonnement à courir. […] Il ouvre donc les colonnes du Constitutionnel à toutes les réclamations, et Dieu sait s’il lui en arrive ! […] Peut-on croire « qu’aucun cabaret n’était ouvert, qu’aucun enfant n’était admis à l’école gratuite, si la mère ou la sœur ne payait le bienfaiteur de son honneur » ? […] J’ai tenu à m’appuyer sur des citations ; si j’en voulais d’autres pour corroborer mon dire, je n’aurais qu’à ouvrir le livre au hasard.
Remplacez ces diffuses causeries, magnifiques chez Scott, mais sans couleur chez vous, par des descriptions auxquelles se prête si bien notre langue. » Ouvrez maintenant la Comédie humaine. […] Ce même discours de d’Arthez vous donne le secret de ces brusques entrées en matière qui ouvrent d’autres romans : Une Ténébreuse. […] Tel nous l’avons connu dans sa petite chambre de la rue Rousselet, meublée de meubles de hasard, mais tendue d’un papier rose, et dont une fenêtre restait toujours fermée, tandis que l’autre s’ouvrait sur le jardin des frères Saint-Jean-de-Dieu, tel il se retrouve dans ce journal, avec deux ou trois traits de caractère si fortement marqués chez lui, si constitutifs, qu’ils ont dominé toute son existence et déterminé les autres. […] A combien de jeunes gens n’a-t-il pas ouvert son logis de la rue Roussel et, sa table, et à combien d’indignes sa bourse ! […] Il lui fallait, pour s’ouvrir ainsi, pour se laisser aller, pour être lui-même, un compagnon de son choix et un décor à son goût.
… Il n’en est pas toujours ainsi ; la foi, soumise à tant d’épreuves, ou périt ou se fortifie ; la raison se dégrade ou mûrit ; le cœur se ferme, ou bien il s’ouvre à des tendresses plus ardentes, et dégoûté de ces amitiés banales qu’une heure voit nouer et se rompre, il s’attache avec plus d’énergie aux affections étroites qui lui paraissent dignes de l’enchaîner pour toujours. […] « Cette nuit encore, comme la fatigue avait écarté de moi le sommeil, j’ouvris à l’aube la fenêtre du grenier où je reçois l’hospitalité comme les voyageurs d’Homère : à travers le feuillage pâle des oliviers, j’apercevais les eaux du port, le double rocher qui en ferme l’enceinte, et derrière eux le mont Nérite que ne couronnent plus, comme au temps d’Ulysse, de vertes forêts… Aucun bruit ne troublait le silence de la nuit… Peu à peu l’aurore éclaira de lumières plus vives ce paysage si simple et si calme, les coqs chantaient, et des portes entrouvertes, les gens du faubourg s’en allaient lentement achever la vendange dans les champs de pierres où le vieux Laërte cultivait de ses mains de jeunes arbres… « Adieu ! […] Cousin pour la révision de nos textes français classiques, avait dénoncé des inexactitudes, indiqué des corrections et ouvert la voie.
Si on ne la voit pas ou si on la nie, aucun raisonnement ne saurait ouvrir les yeux aux aveugles, ni fermer la bouche aux sophistes. […] Pour ouvrir la porte au comique, il faudrait que je cessasse de prendre au sérieux mon sujet, et que mon imagination se jouât librement des critiques et des théories de mon auteur… Cela serait fort mal, et je déclare que je ne voudrais égayer personne à ce prix. […] Le second des critiques allemands, je viens essayer d’ouvrir les yeux de la France et de l’Europe sur le chef-d’œuvre le plus original de la littérature d’outre-Rhin.
. — Je le vois bien, lui dis-je, et c’est aussi dans cet âge qu’il faut l’initier à ces études et ouvrir son âme à ces sentiments qui le prépareront aux grandes choses qui l’attendent […] « Parce que, si j’avais eu à vous réfuter sur ce point, j’allais m’ouvrir une belle carrière. […] Quelques amis, fidèles à sa mauvaise fortune, lui prêtaient encore l’oreille et le cœur ; ses livres, recueillis avec amour en Grèce pendant ses voyages ou ses exils, lui ouvraient leurs pages consolatrices ; les arbres qu’il avait plantés dans sa jeunesse à Tusculum ou à Astur, ses maisons des champs, ne lui avaient pas été ravis, du moins avant sa mort, par l’ingratitude de sa patrie et par la nécessité de ses créanciers.
On lui dit, qu’il y a un ou deux exemples de guérison de gens, auxquels on a ouvert le ventre et arraché l’abcès. Il se fait, sans barguigner, ouvrir le ventre, et meurt d’une péritonite, au bout de quelques jours. […] après, j’ai fait une chose bien bête, je me suis assis près de son lit, — et l’homme faisant le geste de battre la terre de la paume de sa main, ajouta au bout de cela, avec un éclair dans les yeux. — Oui, j’ai dit : Ouvre-toi, ventre insatiable !
Par un clair matin de juin, alors que le soleil s’étale sur les labours qui fument et que le cri des coqs s’enroue derrière les meules de la ferme, j’ouvre ma fenêtre pour respirer les parfums nouveaux que la nuit fit éclore et dont la brise légère parsème l’ambiance. […] Des végétations folles s’ouvrent et referment mon passage. […] Alors les mots choisis seraient tellement impermutables qu’ils suppléeraient à tous les autres ; l’adjectif posé d’une si ingénieuse et d’une si définitive façon qu’il ne pourrait être légalement dépossédé de sa place, ouvrirait de telles perspectives que le lecteur pourrait rêver, pendant des semaines entières, sur son sens, tout à la fois précis et multiplet constaterait le présent, reconstruirait le passé, devinerait l’avenir d’âmes des personnages, révélés par les lueurs de cette épithète unique.
Tant que la solution n’est pas donnée à la question du jour, tant que le sésame exact n’a pas fait s’ouvrir les portes des destins proches, la marche du progrès reste suspendue. […] N’ouvre un livre que celui qui veut bien lire. […] Mais alors une discussion s’ouvrait fort à propos entre les littérateurs dont beaucoup n’avaient pas adhéré au principe de l’art social. […] Une nouvelle carrière épique encore inexplorée va, par la suprême science, s’ouvrir devant nous.
Lorsqu’on ouvre les poésies de l’auteur que nous examinons, on est frappé dès les premiers vers de cette marche vive et preste à laquelle les poètes français n’habituent pas leurs lecteurs. […] Jusqu’à quel point on a répété cette grossière absurdité, c’est ce que tout le monde a pu lire, et bien en vain les images respectées de Nausicaa, d’Antigone, d’Électre, d’Octavie et de tant d’autres protestaient contre une vérité aussi mal plantée, tous ceux que cette idée avait charmés, ouvraient Chénier, y trouvaient Barine, ou Néore, ou Lesbie, et, le doigt sur la page, répétaient en chœur : « La femme pour les anciens n’était qu’un jouet. » Dieu veuille qu’un jour des écrivains aussi bien informés ne jugent pas de nos sœurs, de nos femmes et de nos amies sur ce que Parny et Boufflers peuvent avoir dit de nos courtisanes. […] Le volume s’ouvre avec une pièce intitulée Doctrine. […] je parierais volontiers qu’il ne se soucie pas plus que vous des arrêts qu’il porte, mais encore une fois il attache une juste, une grande importance à être monté sur un sujet (autant celui-ci que celui-là) pour avoir le droit d’ouvrir la bouche et de vous dire ce qu’il vous dit.
— C’est vrai… Donnez-moi la canne à épée qui est là, et ouvrez tout doucement la porte. […] Au fond un repas vraiment affectueux dans lequel Antoine m’apprend que la municipalité de Reims lui demande de venir jouer La Patrie en danger, le 14 juillet, et qu’il veut ouvrir la saison prochaine avec les Frères Zemganno. […] Samedi 8 juin Par ces chaleurs orageuses, devant moi une assiette de fraises, à côté de l’assiette, dans un flacon de cristal de roche, un bouton de rose Richardson, au jaune bordé de blanc, — en haut un verre d’eau-de-vie de Martell qui m’attend, et mon lit ouvert dans ma chambre enténébrée pour une sieste au léger et vague ensommeillement, et au fond de moi un mépris indicible pour toute cette activité roulante au dehors des fiacres, des omnibus, des tapissières, des tramways, des wagons, menant des gens à l’Exposition. […] » et il ouvre avec une clef un tableau, dont le panneau extérieur montre une église de village dans la neige, et dont le panneau secret, peint par Courbet, pour Kalil-Bey, représente un ventre et un bas-ventre de femme.
Joignez à cela la fougue et l’emportement du naturel poétique, et cette espèce d’afflux, de bouillonnement de toutes les forces et de tous les désirs qui se fait dans ces sortes de têtes lorsque, pour la première fois, le monde s’ouvre devant elles, et vous comprendrez l’Adonis, « le premier héritier de son invention. » En effet, c’est un premier cri ; dans ce cri, tout l’homme se montre. […] Il était affectueux et bon, « civil de manières, d’ailleurs honnête et loyal dans sa conduite », « d’un naturel ouvert et franc206 » ; s’il avait les entraînements, il avait aussi les effusions des vrais artistes ; on l’aimait, on se trouvait bien auprès de lui ; rien de plus doux et de plus engageant que cette grâce, cet abandon demi-féminin dans un homme. […] Les injures et les jurons, les malédictions, les apostrophes, les protestations, coulent de lui comme d’un tonneau ouvert. […] Rejetant la logique ordinaire, elle en crée une nouvelle ; elle unit les faits et les idées dans un ordre nouveau, absurde en apparence, au fond légitime ; elle ouvre le pays du rêve, et son rêve fait illusion comme la vérité. […] Au retour du matin, quand « la porte de l’Orient, toute rouge de flammes, s’ouvre sur la mer avec de beaux rayons bénis, et change en nappes d’or ses courants verdâtres314 », l’enchantement cesse, Titania s’éveille sur sa couche de thym sauvage et de violettes penchées.
En certains cas, la circonstance particulière qui détermine l’éclosion de la pensée originale ne fait plus qu’offrir à la tendance déjà formée une banale occasion d’entrer en jeu ; elle ouvre une issue à un courant dont la pression était déjà parfois appréciable. […] Il prend un jour un exemplaire des Orientales ouvert à la page où se trouve La Captive, il lit les vers de Hugo, et immédiatement, se tournant vers un ami : « Si j’avais là du papier réglé, j’écrirais la musique de ce morceau, car je l’entends 10. » Une autre fois, voulant composer une cantate avec chœurs sur le Cinq mai de Béranger il se trouve arrêté court au refrain : Pauvre soldat, je reverrai la France, La main d’un fils me fermera les yeux. […] Tarde, parlant du jour où il vit s’ouvrir devant lui de larges perspectives, des idées nouvelles et fécondes, m’écrit : « Je me souviens de cette matinée comme si c’était hier. » Il se produit ainsi très souvent, à l’origine des œuvres d’art ou de science une très vive et très nette émotion qui indique au moins à quel point la personnalité est pénétrée de l’impression qui va donner naissance à un développement psychologique important. […] Plusieurs voies s’ouvrent ou peuvent s’ouvrir devant l’auteur, et chaque fois, une nouvelle invention semblable aux précédentes, tout en fixant et en unissant davantage ce qui était organisé déjà, tout en fermant à l’esprit quelques-unes des voies où il pouvait s’engager, laisse subsister ou même soulève de nouvelles questions, laisse plusieurs portes ouvertes jusqu’à l’achèvement — toujours un peu arbitraire et incomplet — de l’œuvre. […] Tous ces événements peuvent en différentes façons changer l’orientation de l’invention, accélérer, retarder ou transformer l’évolution du germe, et ouvrir à son développement des voies bien différentes, comme cela deviendra de plus en plus évident à mesure que nous passerons des cas d’évolution régulière à des cas d’évolution moins régulière, et de ceux-ci à des cas de transformation ou de déviation.
Quand la plupart des esprits élevés débutent par la passion, tantôt par une sorte d’illusion confiante, gracieuse et pastorale, tantôt par une misanthropie plus superbe et plus rebelle ; quand aux uns le monde s’ouvre riant et enchanté comme à Paul et à Virginie, aux autres plus altier, plus sévère et imposant, comme à Émile et à Werther ; pour les natures tout aussitôt mûres et prudentes dont nous voulons parler, l’apprentissage est plus de plain-pied, moins hasardeux ; le monde, dès l’abord, ne se découvre ni si riant, ni si solennel, ni si contraire ; il vaut à la fois moins et mieux que cela. […] Dès la première des Lettres de Famille, que le ton est autre, lorsque Mme d’Attilly ouvre son cœur qui se fond, dit-elle, de tendresse à regarder ses enfants !
Seulement, de quart d’heure en quart d’heure les deux battants ferrés de toutes les portes de Jérusalem s’ouvraient, et nous voyions passer les morts que la peste venait d’achever, et que deux esclaves nus portaient sur un brancard aux tombes répandues tout autour de nous. […] Les profondes et larges carrières qui déchirent, comme des gorges de vallées, les flancs noirs de l’Anti-Liban, ouvraient déjà leurs abîmes sous les pas de nos chevaux ; ces vastes bassins de pierre dont les parois gardent encore les traces profondes du ciseau qui les a creusées pour en tirer d’autres collines de pierre, montraient encore quelques blocs gigantesques à demi détachés de leur base, et d’autres entièrement taillés sur leurs quatre faces, et qui semblent n’attendre que les chars ou les bras des générations de géants pour les mouvoir.
Vaincu, il a été dispensé de traduire en détestables faits ses passions et ses vengeances ; il a dû tourner ses yeux au ciel, remettre à Dieu de récompenser et de punir ; la défaite a ouvert, élevé son âme dure, elle y a mis, avec les larmes et les tendres regrets, la foi sereine, l’amour confiant, l’espérance et la soif de la justice. […] L’exemple qu’elle a donné est imité de toutes parts : par tout le beau Paris d’alors, autour du Louvre et du Palais-Cardinal, au Marais et dans la place Royale, les palais des princes et des seigneurs, des hôtels même de la riche bourgeoisie ouvrent leurs portes.
On me permettra d’ouvrir ici une note dans cette Note. […] C’est celle qui introduit une inquiétude, qui ouvre un ébranlement.
Si le commerce a ainsi ouvert des voies nouvelles non seulement aux produits de la France, mais à sa littérature, il lui a aussi, sans sortir de la métropole, fourni des aliments et des sources d’inspiration. […] » En revanche, après des années où les forces vives de la nation ont été détournées vers d’autres activités, comme ce fut le cas dans l’orgie militaire du premier Empire, il semble qu’un chemin de velours s’ouvre aux débutants : « Michelet raconte63 que, quand il sortit du collège, les libraires se jetaient sur le moindre écolier pour en faire un homme de lettres.
Ouvrez les livres des spiritualistes et des « criticistes », ceux de Caro, de MM. […] Quand j’ouvre les yeux et que je vois le dôme bleu du ciel, n’ai-je devant moi qu’une pluralité sans aucun lien, une poussière de sensations ?
Ou bien encore il faudra penser à une grande route forestière, avec des croix ou carrefours qui la jalonnent de loin en loin : à chaque carrefour on tournera autour de la croix, on poussera une reconnaissance dans les voies qui s’ouvrent, après quoi l’on reviendra, à la direction première. […] Mais si l’on ne veut pas se donner la peine de les chercher, on n’a qu’à ouvrir au hasard un volume de Labiche.
Toutes les fois cependant que la démangeaison me revenait (et elle me revenait de temps en temps), quand j’étais tenté d’entamer la série, d’ouvrir la tranchée à tout hasard, c’était par M. de Sacy que j’étais bien résolu de commencer : sur celui-là, l’opinion me semblait faite ; j’allais, me disais-je, à coup sûr ; il n’y avait ni à ajouter ni à rabattre, il n’y avait pas de péril.
Scherer, ouvrent une série assez nombreuse de pamphlets politiques dans l’examen desquels nous ne croyons pas devoir entrer : aussi bien, nous pensons qu’ils ont mal servi la réputation de Lamennais.
Mais notre siècle, mal abrité et ouvert à tous les vents, ne permet plus ces établissements éphémères : les beaux nuages d’un Malebranche seraient de nos jours bien vite balayés par les tempêtes ou les moindres souffles qui partent chaque matin de tous les points de l’horizon.
Et là où il est le mieux et où il a dressé sa tente, là où le débouché lui est ouvert, dans cette consommation et cette prodigalité d’esprit. de chaque jour, quel travail de Danaïdes, s’il y réfléchit !
Le recueil s’ouvre par une ode à Dieu.
« Le Horla, l’être fantastique, l’invisible puissance dont on subit d’abord le voisinage mystérieux, le Horla intangible mais réel, qui possède les âmes et abolit les volontés, tue le courage ; “ce rôdeur d’une race surnaturelle”, n’est-ce pas la folie qui rôde sans cesse autour du lettré, le guette, prête à fondre sur lui pour en faire sa chose, un dément qu’on enfermera vivant dans une cellule qui s’ouvre sur une tombe ?
Il ne faut qu’ouvrir l’histoire, pour connaître la difficulté de maintenir les succès de l’ambition ; ils ont pour ennemis la majorité des intérêts particuliers, qui tous demandent un nouveau tirage, n’ayant point eu de lots dans le résultat actuel du sort.
D’une part, dans un monde fondé sur la conquête, dur et froid comme une machine d’airain, condamné par sa structure même à détruire chez ses sujets le courage d’agir et l’envie de vivre, il avait annoncé « la bonne nouvelle », promis « le royaume de Dieu », prêché la résignation tendre aux mains du père céleste, inspiré la patience, la douceur, l’humilité, l’abnégation, la charité, ouvert les seules issues par lesquelles l’homme étouffé dans l’ergastule romain pouvait encore respirer et apercevoir le jour : voilà la religion.
Là, par l’exemple d’Henriette d’Angleterre, ici par un développement tout général et spéculatif, il donne la même leçon, grande et utile : « Ô mort… toi seule nous convaincs de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité ; … tu lui apprends (à l’homme) ces deux vérités, qui lui ouvrent les yeux pour se bien connaître : qu’il est infiniment méprisable, en tant qu’il passe ; et infiniment estimable, en tant qu’il aboutit à l’éternité. » Vous pouvez donc, quoi que vous ayez à démontrer, ou bien chercher dans l’étude des faits historiques ou naturels la preuve expérimentale de ce que vous voulez établir, ou bien chercher dans l’analyse de la question quelque principe évident par lui-même ou antérieurement prouvé, dont la vérité débattue dépende par une conséquence nécessaire.
Joséphin Soulary, ouvrons sous les pas de l’innocent auteur « la fosse où vit la Critique glacée, le formica-leo ».
C’est un miroir sensible largement ouvert au monde et à la vie.
… C’est le linteolum Cæsicium, ainsi nommé, parce qu’il s’ouvre Sur la poitrine, — là ; jusqu’en bas, — et découvre, En suivant les contours du sein comme cela… Or, nous voyons que l’énigmatique et silencieuse esclave Blandine est aimée d’un jeune charpentier, nommé Ponticus.
Est-il rien deplus délicieux que de pouvoir jouir de la Nature, en tous les tems, en tous les lieux ; d’ouvrir son ame aux objets enchanteurs qui la décorent ?
Le hasard l’ouvre à la page 70 : Le matin toujours recommence Et les soirs cadencent leur cours, Les battements du cœur immense Nous rythment des nuits et des jours !
L’Analyse pure met à notre disposition une foule de procédés dont elle nous garantit l’infaillibilité ; elle nous ouvre mille chemins différents où nous pouvons nous engager en toute confiance ; nous sommes assurés de n’y pas rencontrer d’obstacles ; mais, de tous ces chemins, quel est celui qui nous mènera le plus promptement au but ?
» qui ouvre et ferme l’Apocalypse, cet appel sans cesse répété : « Que celui qui a des oreilles entende 786 !
Petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, gentilhomme français, compagnon et familier de Henri IV, mais dénuée de toute fortune, son nom lui ouvrit les meilleures maisons : devenue veuve, sans parents, ce n’était pas assez de son nom pour s’y soutenir au rang que son nom lui marquait ; il fallait y être aimable.
Comment Gobelin aurait-il pu lui fermer le chemin que le roi avait lui-même ouvert à la fortune ambitionnée par madame Scarron ?
Il en résulte un bien triste jour ouvert sur la nature morale de l’homme, toute une étude à fond, une fois faite, inexorable, involontaire.
Tel est, en faisant abstraction de beaucoup de développements et, par exemple, du bel épisode qui ouvre le second volume sur le réveil chrétien au xixe siècle, l’ensemble des idées spéculatives qui composent ce que j’appelle la philosophie chrétienne de M.
M. de Querlon, si connu par sa vaste littérature, s’est chargé de continuer cet ouvrage, & l’on a ouvert une souscription pour cette continuation de l’histoire des voyages, ou collection nouvelle 1°.
Vous sentez qu’il vous fait réfléchir, qu’il renouvelle en vous vos sensations et impressions de lecteur, qu’il éveille en vous des curiosités de lecteur, qu’en épousant ou en contrariant vos jugements, il fait que vous les révisez, à quoi sans doute votre goût s’exerce et s’affine ; qu’en vous dirigeant du côté de nouvelles lectures, il vous ouvre des pays nouveaux auxquels vous songiez vaguement, ou ne songiez point, et qui peuvent être d’une grande beauté on d’une étrangeté captivante.
Ce n’était pas une négation qui pouvait la féconder, ce n’était pas une négation qui pouvait l’élargir, lui ouvrir les entrailles, lui verser la vie !
Ce n’était pas une négation qui pouvait l’élargir, lui ouvrir les entrailles, lui verser la vie !
Ce champ ouvert à toutes les investigations, il lui importe absolument de le défricher.
Au-dessous de cette philosophie de la nature on trouverait maintenant une théorie de l’esprit ou, comme dit Descartes, de la « pensée », un effort pour résoudre la pensée en éléments simples : cet effort a ouvert la voie aux recherches de Locke et de Condillac.
Cet éloge, où un particulier loue un prince avec lequel il a quelque temps vécu dans l’obscurité, pouvait être précieux ; le souvenir des études de leur jeunesse et cette heureuse époque où l’âme, encore neuve et presque sans passions, commence à s’ouvrir au plaisir de sentir et de connaître, devait répandre un intérêt doux sur cet ouvrage ; mais nous ne l’avons plus, et nous n’en pouvons juger ; nous savons seulement qu’il était écrit en grec.
« Ô mes amis90, disait-il, vous qui habitez la grande cité, les hauteurs de la blonde Agrigente, vous, zélateurs des bonnes œuvres, vous, asile ouvert aux étrangers, vous, ignorants du mal, salut !
Dumas n’était pas chrétien et il avait tout un côté de son esprit ouvert du côté du mystérieux… Il lisait la Bible avec une espèce d’horreur sacrée et de frisson voluptueux. […] C’est la Courtisane ambitieuse, acharnée avec une incroyable adresse à pénétrer dans le monde honnête et à conquérir la seule chose qui lui manque, l’honorabilité, type qui n’existe plus, à cause du « progrès » des mœurs et parce que Suzanne d’Ange aujourd’hui, non seulement n’a aucune peine à se faire ouvrir les portes du monde bourgeois, mais à ce qu’on m’assure, pour peu qu’elle soit riche, n’a qu’à ouvrir les siennes, et charme de joie et d’orgueil les plus irréprochables bourgeoises en les recevant ; — mais songez que Le Demi-Monde est de 1855. […] Elle est interrompue, comme vous vous y attendez, naturellement, par l’irruption du maréchal des logis Helbig, qui se fait ouvrir la porte à peu près de force. […] — Tant il y a que devant son supérieur, et surtout, ce me semble, devant un homme désarmé et qui « présente son estomac ouvert », Volkhardt laisse tomber son arme, sans la lâcher, le long de sa cuisse. […] Donnay, qui encore une fois est la sincérité même et un admirable « cœur ouvert », a un mot qui le réfute et qui montre combien son explication de Judith est incertaine et indécise.
* * * Dans l’impossibilité où il est de trouver dans la presse des indications suffisantes sur le mouvement littéraire, le public se voit obligé d’ouvrir et de feuilleter nos revues. […] Saint-Georges de Bouhélier, et que celui-ci, entre deux rodomontades, nous a donné des œuvres intéressantes, nous n’avions, nous les aînés, qu’à subir gaiement leurs critiques et à leur ouvrir largement nos revues. […] Ainsi donc, si vous êtes amateurs de curiosités verbales, de rythmiques fantaisistes ou d’étranges vocabulaires, il est bien inutile que vous ouvriez ce livre. […] Ouvrez ce livre et feuilletez-le.
Il y en a cependant qui ouvrent la scène ; telle est celle de Brutus, où l’on examine s’il faut recevoir ou non l’ambassadeur de Tarquin mais cette délibération n’étant pas en elle-même d’une extrême importance, et n’occupant pas la scène entière, ne conclut rien contre la règle que nous venons d’établir. […] Racine excelle dans l’art d’embellir son style par des images, Voyez avec quelle noblesse Aricie rend une idée assez triviale : Pour moi, je suis plus fière, et fuis la gloire aisée D’arracher un hommage à mille autres offert, Et d’entrer dans un cœur de toutes parts ouvert. […] Quand, par exemple, il faut instruire le spectateur des divers mouvements et des desseins d’un grand personnage, et que, par la constitution de la pièce, ce personnage ne peut ouvrir son cœur aux autres acteurs principaux, le confident alors remédie à l’inconvénient, et il sert de prétexte pour instruire le spectateur de ce qu’il faut qu’il sache. […] Les subalternes sont les personnages les moins importants d’une pièce de théâtre : ils ne doivent jamais ouvrir une tragédie.
La sagesse éternelle n’a ouvert (Lettre LXX) qu’une porte pour entrer dans la vie, et en a ouvert mille pour en sortir. […] Au chapitre XVIII, dans l’endroit où il arrête un des ancêtres de Marcia sur la limite de l’existence et du néant, le livre des destinées lui est ouvert, et la nature lui dit : « Tu connais à présent les biens et les maux qui t’attendent, toi et ta longue postérité ; veux-tu être, ou ne pas être ? […] Il ouvre leur apologie par un tableau majestueux de la grande machine de l’univers. […] C’est le loisir qui fait les uns, c’est la circonstance qui fait les autres : le raisonneur se forme dans les écoles, qui s’ouvrent tard ; le héros naît dans les périls, qui sont de tous les temps. […] Il donnera… Vous ouvrez les oreilles, vous tendez la main !
C’est lui qui, avec son Hans Pfaal, a ouvert la voie au roman scientifique, et au roman judiciaire avec le Drame de la rue Morgue, et au roman spirite avec les histoires de Bedloe et de M. […] Au contraire de Pater, qui a toute sa vie refusé de s’ouvrir, toute sa vie il s’est ouvert, révélant au premier venu les plus intimes secrets de son âme. […] Balfour, en quoi il consiste « J’ai lu quelque part que, dans la machine à vapeur, telle qu’elle était à l’origine, il y avait un homme spécialement chargé d’ouvrir la soupape par où la vapeur entrait dans le cylindre. […] Le congrès va donc s’ouvrir, et l’empereur veut en régler d’avance les détails avec ses deux conseillers. […] Je ne me décourageai pas, cependant, et le troisième jour enfin la parte s’ouvrit tout à fait.
— Qui jamais ouvrira — pour toi la porte, — et te cherchera ! […] « Il n’y avait encore — rien qui fût, — sauf l’obscurité, — comme d’une caverne ; — mais le vaste abîme — s’ouvrait profond et obscur, — étranger à son Seigneur, — sans forme encore et sans usage. — Sur lui le roi sévère — tourna les yeux, — et contempla le gouffre triste. — Il vit les noirs nuages — se presser sans repos, — noirs, sous le ciel — sombre et désert. — Il fit d’abord, l’éternel Seigneur ! […] Si on leur eût traduit exactement les derniers mots de Boëce, ils auraient ouvert de grands yeux stupides et se seraient endormis.
Non-seulement les sciences sont pour lui des avenues qui mènent toutes à Dieu, mais son livre nous ouvre une multitude de perspectives ravissantes où l’âme se repose des maux de la vie, en méditant ses espérances. […] Il cherche longtemps son pain dans les travaux de son esprit, il l’avait caché lui-même dans un pli de son cœur, il l’ouvre un jour ; il l’ouvre tard et le monde est pour jamais ravi: le pain, la gloire et l’enthousiasme arrivent à la même heure, puis l’amour avec la femme accomplie née pour éclairer ses vieux jours d’une seconde aurore, aussi pure, aussi fraîche que celle du matin ; puis un disciple semblable au jeune disciple de Platon, consacrant sa vie à glorifier son maître, et héritant de sa femme encore jeune et belle, de ses enfants et de ses amis.
Chacun est, comme je l’ai dit, ou au milieu d’un jardin, ou ouvert sur un jardin. […] Les ailes de cette charmante allée sont de beaux et spacieux jardins, dont chacun a deux pavillons, l’un fort grand, situé au milieu du jardin, consistant en une salle ouverte de tous côtés, et en des chambres et des cabinets aux angles ; l’autre élevé sur le portail du jardin, ouvert au devant et aux côtés, afin de voir plus aisément tous ceux qui vont et viennent dans l’allée. […] Un demi-quart d’heure se passa sans que pas un d’eux ouvrît la bouche: ils se regardaient l’un l’autre, sans dire mot, dans l’embarras que leur donnait ou la honte de se dédire, ou la crainte du péril qu’ils couraient s’ils osaient s’obstiner à maintenir le sentiment qu’ils avaient témoigné d’abord.
Ils ont soif d’air et ils ont ouvert toutes grandes les fenêtres. […] Il n’a pas ouvert la Critique de la Raison pure, avant même de connaître le goût des pommes mûres ou l’incisive senteur des verveines. […] Allons, vieux Faust, ouvre ta fenêtre toute grande à la lumière neuve et « salue de toute ton âme ce matin d’un jour inconnu » !
Nous dirons seulement ici que, comme objectif auprès du sublime, comme moyen de contraste, le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse ouvrir à l’art. […] La Bible s’ouvre riante avec la Genèse, et se ferme sur la menaçante l’Apocalypse. […] C’est une grande et belle chose que de voir se déployer avec cette largeur un drame où l’art développe puissamment la nature ; un drame où l’action marche à la conclusion d’une allure ferme et facile, sans diffusion et sans étranglement ; un drame enfin où le poëte remplisse pleinement le but multiple de l’art, qui est d’ouvrir au spectateur un double horizon, d’illuminer à la fois l’intérieur et l’extérieur des hommes ; l’extérieur, par leurs discours et leurs actions ; l’intérieur, par les a parte et les monologues ; de croiser, en un mot, dans le même tableau, le drame de la vie et le drame de la conscience.
Plus près de moi, presqu’au pied des montagnes de la gauche, s’ouvre une large caverne obscure. […] Si nous le suivons vers la gauche, arrivés à ce passage, nous trouverons apparemment un sentier qui le traverse et qui conduit à quelque porte qui s’ouvre sur la terrasse. — Et vous voudriez bien, dit l’abbé, ne faire ni le tour du globe, ni celui de l’anse ? […] Toute l’étendue des eaux agitées s’ouvrait devant moi ; elle était couverte de bâtiments dispersés.
C’est cette esthétique, son existence admise l’espace d’un moment, qu’il s’agit d’ouvrir et de passer au scalpel. […] Tout le monde était à peu près d’accord en France pour admettre que la grâce suffisante n’est refusée à personne, que le Christ est mort pour tous les hommes et que le ciel est ouvert à toutes les bonnes volontés. […] Il ne faut jamais ouvrir la porte au moindre mal, car il en vient toujours d’autres après, et même de plus grands, qui sont en embuscade. […] Il devient à moitié fou ; la terre s’ouvre devant lui et il voit sortir de la fente des flammes et des diables. […] Il est d’une jeune, fille inconnue qui pourrait ouvrir, pour ses maîtres d’hier, une classe de jugement et de bonne foi.
Toute philosophie est à la merci de la pomme qui va tomber ou du livre qui va s’ouvrir. […] L’un a épuisé son instinct de changement, tandis que l’autre sent encore à peine son imagination s’ouvrir aux tentations. […] Qu’est-ce qu’un amour qui, au premier signe, vous ouvre les bras ? […] Le chat, comme le chien, sait que l’homme est un être qui ouvre les portes, et il sait aussi comment il faut s’y prendre pour décider l’homme à les ouvrir. […] Cette flamme de l’espérance éclate, quand on ouvre les yeux, pareille aux premiers feux du soleil nouveau : des promesses de bonheur emplissent l’air de leurs odeurs fraîches ; les objets familiers ont l’air de sourire et de s’offrir à vous avec amour.
Ouvrez ses livres : c’est la vie même. […] En le ridiculisant, Molière lui ouvrit la voie de la fortune. » Chapitre V. […] Son mérite (Philarète Chasles le signale)88, c’est d’avoir fondé en France l’Histoire littéraire, et « d’avoir ouvert la route des littératures comparées », que Chasles lui-même devait encore exploiter et agrandir. […] A ce bruit, la très sainte Vierge qui se trouvait en compagnie avec Mme Prudence, Mme Chasteté, Mme Oraison et Mme Humilité, délibère si elle ouvrira sa porte ou si elle ne l’ouvrira pas. […] Le temps d’ouvrir un volume et de prendre des notes, et on court se faire applaudir.
Villemessant conte quelque part qu’il avait ouvert aux bureaux de son journal un livre en partie double, avec doit et avoir, tout comme un négociant de la rue Saint-Denis. […] Ne possède-t-il pas en effet la clef d’or qui ouvre les cœurs ? […] Elle a ouvert de larges échappées sur certaines faces de l’époque contemporaine ; M. […] Il s’incline avec admiration devant César et Alcibiade, ces corrompus d’esprit très ouvert et très délié, mais de caractère ondoyant et équivoque, qui ne sont pas précisément des modèles de vertu républicaine. […] Il ne veut pas qu’on lui impose, pour ainsi dire, des idées précises ; il demande qu’on fournisse à sa rêverie une occasion d’ouvrir ses ailes et de s’envoler à l’aventure.
La jeunesse se refuse à l’imprécision de leur doctrine, s’abreuve à d’autres sources d’inspiration et ouvre enfin les yeux à la nature trop longtemps méconnue. […] Un souffle d’idylle passait, l’Église ouvrait son cœur à tous ses enfants, il n’y aurait plus que concorde et que joie, si le peuple, obéissant à l’esprit nouveau, se donnait au maître d’amour comme il s’était donné à ses rois, reconnaissait l’unique pouvoir de Dieu, souverain absolu des corps et des âmes » (p. 103). […] L’instinct de conservation m’interdit une philosophie de l’indigence et du découragement. » Admirable victoire de l’âme sur elle-même, triomphe de la volonté qui lui fait dire, lorsqu’il eut écrit la Gaie Science : « Ce livre est un cri de joie après de longs jours de misère et d’impuissance, c’est un hymne d’allégresse où chantent les forces qui reviennent, la croyance au lendemain et au surlendemain, le sentiment d’un avenir ouvert devant moi, d’aventures prochaines, de mers libres, de buts nouveaux vers qui je pouvais tendre, à qui je pouvais croire. » Voilà qui surpasse la sagesse glacée des stoïciens. […] Dégageons-le, ouvrons-lui la voie par nos paroles et par nos actes, et nous connaîtrons la volupté sereine de créer en beauté. […] La concurrence vitale, conçue dans le sens de lutte impitoyable, ne se conçoit que dans le cas suivant : un salarié, réduit au désespoir par le patron qui le dupe et l’affame, lui ouvre le ventre d’un coup de couteau et lui prend son porte-monnaie afin d’acheter de quoi manger.
Avec le renouvellement universel de la pensée et de l’imagination humaine, la profonde source poétique qui avait coulé au seizième siècle s’épanche de nouveau au dix-neuvième, et une nouvelle littérature jaillit à la lumière ; la philosophie et l’histoire infiltrent leurs doctrines dans le vieil établissement ; le plus grand poëte du temps le heurte incessamment de ses malédictions et de ses sarcasmes ; de toutes parts, aujourd’hui encore, dans les sciences et dans les lettres, dans la pratique et la théorie, dans la vie privée et dans la vie publique, les plus puissants esprits essayent d’ouvrir une entrée au flot des idées continentales. […] J’en ai vu un, riche de trente millions, qui le dimanche, dans son école, enseignait à chanter aux petites filles ; lord Palmerston offre son parc pour les archery meetings ; le duc de Marlborough ouvre le sien journellement au public « en priant (le mot y est) les visiteurs de ne pas gâter les gazons. » Un ferme et fier sentiment du devoir, un véritable esprit public, une grande idée de ce qu’un gentleman se doit à lui-même, leur donne la supériorité morale qui autorise le commandement ; probablement, depuis les anciennes cités grecques, on n’a point vu d’éducation ni de condition où la noblesse native de l’homme ait reçu un développement plus sain et plus complet.
Tous les chefs étaient assemblés dans la cellule, autour du grand corps noir, gisant à terre, quand l’un d’eux ouvrit un sage avis : « De son vivant, nous n’avons jamais pu le comprendre ; il était plus facile de dessiner la vie de l’hirondelle au ciel que de suivre la trace de ses pensées ; mort, qu’il fasse encore à sa tête. […] Le commissaire de police, appelé à l’ouvrir, n’y a trouvé que quelques pauvres effets, parmi lesquels un bouquet fané, enveloppé avec soin dans un papier sur lequel était écrit : Bouquet que je portai à la fête de l’Être suprême, 20 prairial, an II.
Après cette lutte victorieuse contre l’enfer du magicien, le troisieme acte s’ouvre comme une idylle de paix et de rédemption. […] Enfin elle ouvre les yeux.
VI Ouvrons les traités de psychologie les plus accrédités pour y chercher une définition de cette science. […] Quand on considère cependant l’immense variété des faits et des questions qu’elle renferme, la tâche semble inépuisable, des perspectives infinies s’ouvrent devant le chercheur, et l’on trouve qu’il y a tant à faire, qu’on ose dire que rien n’est fait.
Le second chant s’ouvre par le discours sublime, touchant et sentencieux de la femme, qui, à l’inverse des amis de Job, cherche à consoler son époux, et à le convaincre qu’elle seule doit mourir à sa place. […] « La distance des lieux où je voudrais être à la fois tient mon esprit divisé, comme sont divisées les eaux d’un fleuve par un rocher qui s’oppose à son cours. » XXI Le troisième acte s’ouvre par une scène courte, où l’on voit les amies de Sacountala cueillir des simples et composer des breuvages pour calmer la fièvre de Sacountala, malade, on ne sait de quel mal secret, dans sa cellule.
C’est Flourens qui eut l’immortel honneur d’avoir ouvert à la physiologie contemporaine la voie des expériences fécondes et décisives. […] C’est un champ qui reste ouvert à la spéculation ou à l’imagination, en dehors des conditions de l’existence actuelle ; mais, si l’on reste dans ces conditions, il n’y a plus maintenant à discuter la question de savoir si l’homme peut penser sans cerveau.
Voici quelques-unes des idées et des réserves de Duclos au sujet du livre de Beccaria, et dont il s’ouvre de vive voix à l’auteur même : Après lui avoir fait compliment sur le caractère d’humanité qui l’avait inspiré, je ne lui dissimulai point que je n’étais pas de son sentiment sur la conclusion qui tend à proscrire la peine de mort pour quelque crime que ce puisse être.
Ce qui manque pourtant à ce discours, c’est l’originalité ; Vicq d’Azyr s’y montre ouvert à tous les courants d’opinions et de jugements de son siècle.
Mais, encore une fois, il aurait fallu entendre Ramond s’expliquer à cœur ouvert sur toute cette affaire et sur les faits tels qu’il les appréciait en définitive, pour être en mesure de prononcer.
Elle aussi, du moment que le champ lui est ouvert, elle a son idéal, c’est de former la parfaite novice et la parfaite dame de Saint-Louis, l’institutrice religieuse et raisonnable par excellence ; elle en propose à ses jeunes maîtresses et en retrace en vingt endroits un portrait admirable : simplicité, droiture de piété, justesse soumise, nulle singularité, nulle curiosité d’esprit, une égalité sans tristesse, un renoncement absolu de soi, et toute une vie tournée à un labeur pratique et fructifiant.
Dans le volume qu’il intitule Chants modernes, il a eu plus d’un dessein : il n’a pas voulu seulement recueillir les vers personnels et lyriques dans lesquels il a célébré ses rêves, ses désirs, ses amours, ses tristesses et ses souvenirs, il a prétendu ouvrir la route à des chants nouveaux, à l’hymne des forces physiques, des machines et de l’industrie.
Tant de discours amoureux, tant de descriptions galantes, une femme qui ouvre la scène par une tendresse déclarée et qui soutient ce sentiment jusqu’au bout, et le reste du même genre, lui fit dire que cet ouvrage était indigne non seulement d’un évêque, mais d’un prêtre et d’un chrétien… Voilà ce que M. de Meaux pensa de ce roman dès le commencement ; car ce fut là d’abord le caractère de ce livre à Paris et à la Cour, et on ne se le demandait que sous ce nom : le roman de M. de Cambray. » Et le dimanche 14 mars de la même année : Il paraît une nouvelle critique de Télémaque, meilleure que la précédente, où le style, le dessein et la suite de l’ouvrage, tout enfin est assez bien repris, et dont on ignore l’auteur.
C’est le caractère du concours qu’une disposition généreuse, transmise à la Société des gens de lettres par un de ses membres73, lui a permis d’ouvrir dans des proportions inusitées, et dont elle vient vous rendre compte.
C’est spirituel, mais il est bon de ne pas trop ouvrir la fenêtre et de fermer à demi la paupière si l’on veut être plus sûr de discerner ces replis de pensées, ce fil ténu et léger, dans le demi-jour du dedans.
Par un contraste qui n’est point rare, dans le feu de sa plus bouillante valeur il restait bon, humain, ouvert aux meilleurs sentiments ; et, après le récit animé de quelque coup de main audacieux, il ajoutait à ses lettres des post-scriptum tels que celui-ci : Bien des choses à toute la famille.
il est poète, quoiqu’il n’ait pas la sainte fureur, ni cet aiguillon de désir et d’ennui, qui a été notre fureur à nous, le besoin inassouvi de sentir ; bienqu’il n’ait pas eu la rage de courir tout d’abord à toutesles fleurs et de mordre à tous les fruits ; — il l’est, bien qu’il ne fouille pas avec acharnement dans son propre cœur pour y aiguiser la vie, et qu’il ne s’ouvre pas les flancs (comme on l’a dit du pélican), pour y nourrir de son sang ses petits, les enfants de ses rêves ; — il l’est, bien qu’il n’ait jamais été emporté à corps perdu sur le cheval de Mazeppa, et qu’il n’ait jamais crié, au moment où le coursier sans frein changeait de route : « J’irai peut-être trop loin dans ce sens-là comme dans l’autre, mais n’importe, j’irai toujours. » — Il l’est, poète, bien qu’il n’ait jamais su passer comme vous, en un instant, ô Chantre aimable de Rolla et de Namouna, de la passion délirante à l’ironie moqueuse et légère ; il est, dis-je, poète à sa manière, parce qu’il est élevé, recueilli, ami de la solitude et de la nature, parce qu’il écoute l’écho des bois, la voix des monts agitateurs de feuilles, et qu’il l’interprète avec dignité, avec largeur et harmonie, bien qu’à la façon des oracles.
Monmerqué, le plus instruit et le plus aimable des amateurs, le plus riche en documents, en pièces de toutes sortes, si au fait des sources et si porté à les indiquer, n’avait pas en lui l’esprit de critique et d’exacte méthode qui mène à terme et pousse à la perfection un travail de ce genre ; il fallait qu’un philologue de profession et à la fois ouvert à toutes les belles-lettres, un homme qui a fait ses preuves dans l’érudition antique la plus délicate et la plus ardue, et qui sait, à l’occasion, en sortir, apportât dans cette étude moderne les habitudes de la critique véritable et classique, pour que toutes les garanties, celles de la fidélité et du goût, se rencontrassent réunies : j’ai nommé M.
Il suggéra à l’Académie française, dès qu’il y fut entré, d’ouvrir ses portes (ce qu’elle ne faisait point auparavant) au public pour les séances de réception, et on lui doit l’institution de cette solennité académique, si bien dans nos mœurs et florissante encore aujourd’hui.
Ricardos, militaire éclairé et ouvert aux considérations politiques, avait compris, à la résistance acharnée des Français les jours mêmes de revers, et à l’alternative des gains et des pertes, que « derrière ces bataillons informes était une grande nation, armée tout entière pour son indépendance : « Ces sans-culottes de Peyrestortes et de Cerdagne, ces insurgés en guenilles, écrasés à Trouillas, mais non vaincus, c’était donc autre chose que ce qu’avait si dédaigneusement annoncé l’Émigration !
Arago serait à faire, et, en en retranchant même ce qui ne paraîtrait pas digne de tous deux, il y aurait lieu d’y caractériser deux natures d’esprit et de tempérament tout à fait opposées, et qui devaient presque nécessairement en venir à se contredire et à se combattre : — Arago, ardent, puissant, robuste, doué de génie et capable d’invention, mais qui en fut trop distrait par d’autres qualités qui le tentèrent, par le besoin d’influer, par le talent d’exposer et d’enseigner, par un zèle aussi qu’on peut dire généreux à populariser la science, à en ouvrir à tous les voies et moyens, à en répandre et en propager les résultats généraux ou les applications utiles ; — Biot, esprit étendu, mais nature plus curieuse et plus déliée que riche et féconde, au sourire fin, à la lèvre mince, à la dent aiguë et mordante, dédaigneux du public sur lequel il avait peu de prise, jaloux de garder la science pour les seuls et vrais savants, pour ceux qu’il estimait dignes de ce nom.
En supprimant les scènes intermédiaires et qui coupent à tout instant l’épisode, en le détachant du reste, on a quelque chose de curieux et d’assez amusant qui nous ouvre un jour sur les mœurs du monde élégant de ce temps-là.
L’intendance de Montauban était une des moins faciles du royaume, parce que les commissaires des Grands Jours, établis dans les années antérieures pour réduire administrativement et judiciairement certaines provinces centrales où le désordre s’était depuis longtemps acclimaté et enhardi, n’avaient point poussé leurs recherches jusqu’à Montauban, et qu’il semblait que ce fût encore « un pays ouvert à la tyrannie des grands, à l’indépendance des peuples et aux malversations des juges. » M.
Les éperons des galères étincelaient, le toit de Khamon paraissait tout en flammes, et l’on apercevait des lueurs au fond des temples dont les portes s’ouvraient.
La liberté entière que s’accorde M. de Senfft, dans l’idée qu’ils resteront longtemps secrets, nous ouvre des jours sur bien des intrigues.
À peine j’eus ouvert les yeux et fait le signe de la croix du réveil que votre souvenir vint me trouver sur mon chevet et me dire que dans ce moment vous pensiez aussi à moi, et que, si nous ne pouvions pas nous voir, nos prières et nos vœux se rencontraient dans le chemin du Ciel.
Alors il m’ouvrit son cœur et m’expliqua confidemment ses idées sur le mariage et la qualité de l’alliance qu’il cherchait pour sa fille, ajoutant que s’il trouvait de quoi remplir solidement ces idées, comme serait un jeune avocat de bon esprit, bien élevé, formé de bonne main, qui eût eu déjà quelque succès dans des coups d’essais et premiers plaidoyers, avec un bien raisonnable et légitimement acquis, il le préférerait sans hésiter à un plus grand établissement, quoi que lui fissent entrevoir et espérer des gens fort qualifiés et fort accrédités qui voulaient marier sa fille.
Puis c’est Géricault avec son héroïque et si peu pompeux Cuirassier blessé (1814), avec son violent Radeau de la Méduse (1819) ; Delacroix apparaît en 1822 avec sa fantastique Barque de Dante ; le Massacre de Seio (1824) ouvre la série des Orientales ; et Gœthe trouve ses visions surpassées dans les illustrations dont Delacroix précise son Faust715.
mon enfant, ta voix dans le bois de Boulogne… Je ne veux pas ouvrir ses livres, parce que je voudrais tout lire, et tout citer, et qu’on ne songe au dire ici qu’un adieu.
Sans doute les Palais nomades, qui ouvrirent la série, préludaient : Bon chevalier, la route est sombre, Crains-tu donc pas les assassins ?
Ouvrez un recueil d’épigraphie antique.
Il opère ou tente une quadruple révolution : une révolution économique, liée aux découvertes maritimes qui transportent du bassin de la Méditerranée aux bords de l’Atlantique le siège du grand commerce, qui ouvrent d’immenses débouchés à l’Europe soit aux Indes soit en Amérique, qui accélèrent la substitution de la richesse mobilière à la richesse terrienne, base du régime féodal ; une révolution intellectuelle qu’on a baptisée la Renaissance et qui n’est pas seulement la résurrection de l’antiquité classique, qui est aussi le réveil de l’esprit d’examen, l’essor de la pensée moderne, le point de départ d’une activité féconde dans les sciences, les lettres, la philosophie ; une révolution religieuse qu’on appelle la Réformation et qui, séparant l’Europe occidentale en deux confessions rivales, cause les guerres les plus atroces dont la différence de croyance ait jamais ensanglanté le monde ; enfin une révolution politique, conséquence des trois autres, qui ébranle les bases de la royauté, suscite des théories libérales et républicaines, des soulèvements populaires et même des appels au régicide.
» Et, si épris, si enivré que fût son amant, il ne s’exprimait point encore alors comme il fait aujourd’hui : J’ouvrais les bras à l’air, au lac, à la lumière, comme si j’eusse voulu étreindre la nature et la remercier de s’être incarnée et animée pour moi dans un être qui rassemblait, à mes yeux, tous ses mystères, toute sa bonté, toute sa vie, tout son enivrement !
Et encore (10 octobre 1791) : « La reine, avec de l’esprit et un courage éprouvé, laisse cependant échapper toutes les occasions qui se présentent de s’emparer des rênes du gouvernement, et d’entourer le roi de gens fidèles, dévoués à la servir et à sauver l’État avec elle et par elle. » En effet, on ne revient pas d’une si longue et si habituelle légèreté en un jour ; ce n’eût pas été trop du génie d’une Catherine de Russie pour lutter contre les dangers si imprévus à celle qui n’avait jamais ouvert un livre d’histoire en sa vie, et qui avait rêvé une royauté de loisir et de village à Trianon : c’est assez que cette frivolité passée n’ait en rien entamé ni abaissé le cœur, et qu’il se soit trouvé dans l’épreuve aussi généreux, aussi fier, aussi royal et aussi pleinement doué qu’il pouvait l’être en sortant des mains de la nature.
Nous avons vu de nos jours un homme de vertu pratique, d’intégrité et de foi, un archevêque de Paris comme l’était Retz, sincèrement ému des malheurs et des erreurs du peuple et de la dissension civile, aller droit avec simplicité au danger, ouvrir les bras et donner sa vie pour le bien de tous : et Retz, retiré vers la fin des troubles dans son cloître Notre-Dame, retranché à l’ombre des tours de sa cathédrale, et abrité, comme il disait, sous le chapeau, hésitait, avec toutes ses lumières et ses générosités mondaines, à faire un acte public qui hâtât l’issue et mît fin à la souffrance universelle.
En le prenant de la sorte, on résistera suffisamment à sa logique quelque peu étroite, opiniâtre et absolue ; on s’ouvrira cependant à cette flamme, à cet essor, à tout ce qu’il y a de tendre et de généreux en lui ; on s’associera sans peine à cet idéal de perfection morale qu’il personnifie si ardemment en Jésus-Christ, et l’on sentira qu’on s’est élevé et purifié dans les heures qu’on aura passées en tête-à-tête avec cet athlète, ce martyr et ce héros du monde moral invisible : Pascal pour nous est tout cela.
On me dira qu’il ne tient qu’au lecteur d’avoir son Horace ouvert sur sa table, tout à côté des volumes de M.
Ses yeux s’ouvrirent.
On nous raconte que lorsqu’on ouvrit le crâne de Pascal, on y découvrit (ce sont les expressions mêmes des médecins) « une abondance de cervelle extraordinaire. » Malheureusement on ne pensa pas à la peser.
Par ses travaux sur Proclus et sur Olympiodore, il a révélé l’école presque inconnue du néoplatonisme d’Alexandrie ; par ses travaux sur Abélard, il nous a ouvert le moyen âge ; par ses travaux d’éditeur, qu’il poursuit encore, il nous a particulièrement appris à recourir aux textes et aux sources, et il a discrédité à jamais les travaux de seconde main.
Est-il vrai que cette théorie de l’imitation « ouvre toutes les serrures » ?
Vers 1833, s’ouvre la seconde ; il entre peu à peu dans le spiritualisme, philosophie d’un orateur.
Delacroix, qui dans ses études sur le mysticisme a déjà annexé à l’étude de l’homme un domaine jusqu’ici trop abondonné, entamera, comme le prouve son livre d’aujourd’hui, son sujet avec un esprit plus ouvert et plus souple.
Si par les anciens il désigne seulement ses livres de classe, il est constant qu’il les entendait et les expliquait mieux qu’aucun de ses condisciples : s’il a dessein de nous persuader qu’au sortir du collège il lisait les poètes grecs à livre ouvert, c’est une gasconnade poétique dont il faut beaucoup rabattre : il est plus que probable que Sophocle était pour lui du haut allemand, et qu’il composa son Œdipe sur la traduction de Dacier. […] Il se félicite de s’être souvenu si à propos de son Virgile, qu’il n’avait pas ouvert depuis cinquante ans ; sa lettre est d’une politesse douce, aimable, pleine d’une franchise naïve, qui fait pardonner l’amour-propre en ne prenant pas la peine de le déguiser. […] Ce bras qui vous servit m’ouvre au trône une voie. Les deux vers sont peu liés ensemble : m’ouvre au trône une voie est sec et dur ; et Polyphonte qui déploie son cœur, paraît un peu ridicule. […] Un autre défaut insupportable de Marivaux, c’est sa malheureuse abondance, c’est son intarissable babil : quand il fait parler une femme, on dirait qu’il ouvre un robinet ; c’est un flux de paroles qui ne s’arrête point.
Que si un être d’une intelligence moyenne, et d’une préparation littéraire insuffisante, ouvre par hasard un livre ainsi fait et prétend en jouir, il y a malentendu, il faut remettre les choses à leur place. […] — Leur existence démontre ce que je vous disais : le public ne se satisfait plus de l’éternelle description des extériorités ; il veut qu’on ouvre son joujou pour lui en montrer l’intérieur. […] Un domestique, un larbin plutôt, vient ouvrir. […] … J’ouvrais des yeux comme des hublots. […] Ici, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse.
C’était l’esprit le plus ouvert à toutes les notions et à toutes les impressions, le jouisseur le plus éclectique et le plus impartial. […] G., à son réveil, ouvre les yeux et qu’il voit le soleil tapageur donnant l’assaut aux carreaux des fenêtres, il se dit avec remords, avec regrets : « Quel ordre impérieux ! […] C’est bien la gaieté solitaire d’un rêveur qui de temps à autre ouvre l’écluse à une effusion de jovialité comprimée, et garde toujours cette grâce sui generis, qui veut surtout plaire à soi-même. […] Je le trouvais, ce modèle, dans le théâtre de l’ancienne Athènes : là, le théâtre n’ouvrait son enceinte qu’à de certaines solennités où s’accomplissait une fête religieuse qu’accompagnaient les jouissances de l’art. […] Le décret qui venait de rendre quelques libertés au journal et à la parole ouvrait carrière à une turbulence naturelle, longtemps comprimée, qui s’est jetée, comme un animal fou, sur le premier passant venu.
Les Encyclopédistes n’ont pas prévu la chose jusqu’à ce point ; mais ils l’ont prévue et ont ouvert la voie à y parvenir. […] Je préviens, s’il en est temps encore, que les livres des derniers critiques de Victor Hugo n’ont nullement ce caractère, et c’est pour le montrer que je les ouvre, sans plus de préambule, devant le lecteur. […] Brunetière se donnait pour office de ramener le public aux anciens principes de la critique classique, renouvelés et rajeunis par un esprit très éveillé, très ouvert aux choses modernes, et même continuellement préoccupé de choses contemporaines. […] Critique dramatique d’une immense influence, conférencier applaudi, il avait, comme il le disait, « ouvert un troisième rayon » et il s’était révélé au Gaulois, à côté d’About, chroniqueur de premier ordre. […] Il voulait faire comprendre à la postérité la sensation qui accueillait Ferdinand Lassalle dans toute salle de réunion, publique ou privée, où il se présentait, et qui faisait que la moitié de l’auditoire était persuadée, devant qu’il eût ouvert la bouche.
Telles sont par exemple les grandes mâchoires dont certains insectes se servent exclusivement pour ouvrir leurs cocons ou l’extrémité cornée du bec des jeunes oiseaux, qui les aide à briser leur œuf pour en sortir. […] Mais si un croisement est indispensable de temps à autre, cette exposition désavantageuse peut avoir pour but d’ouvrir une entrée complétement libre au pollen d’un autre individu, d’autant plus que les anthères de la plante elle-même sont généralement placées si près de son propre pistil que la fécondation de l’un par les autres semble presque inévitable. […] Il est probable que l’isolement agit encore avec une efficacité plus grande en mettant obstacle à l’immigration d’organismes mieux adaptés, dès qu’un changement physique, tel qu’une modification de climat ou une élévation du sol, etc., ouvre dans l’économie naturelle de la contrée de nouvelles places vacantes auxquelles les anciens habitants ne peuvent s’adapter que par des modifications d’organismes.
Physionomie claire et honnête, et sur laquelle on ne lit rien que de bon, de simple, d’intelligent, avec ce que ces qualités comportent naturellement de spirituel et de fin chez celui qui les possède et les montre à ciel ouvert sur son visage. […] Cet article ouvre aujourd’hui la série des Portraits littéraires.
Un jour on parlait devant elle, M. le Duc présent, de la campagne qui devait s’ouvrir dans cinq ou six mois ; l’idée soudaine des dangers que M. le Duc aurait à courir alors lui tira aussitôt des larmes. […] Le désabusement de toutes choses se montre dans cette crainte qu’elle prête à Mme de Clèves, que le mariage ne soit le tombeau de l’amour du prince, et n’ouvre la porte aux jalousies : cette crainte, en effet, autant que le scrupule du devoir, s’oppose dans l’esprit de Mme de Clèves au mariage avec l’amant.
Le roman d’Adèle, que je rapporte à cette première époque de Nodier, s’ouvre avec intérêt et vie : il y a du soleil. […] Il ouvrit un cours de littérature qui fut très-suivi, et s’il avait laissé le temps aux préventions politiques de s’effacer, l’Université aurait probablement fini par l’accueillir.
Pendant que Médor cherche parmi les cadavres le corps de son maître, Cloridan se charge de lui ouvrir une large voie pour le retour à travers le camp ennemi. […] La lune ruisselait du ciel à travers une chaude brume transparente comme une écume de l’air sur les toits, sur les balustrades, sur les pilastres, sur les cariatides de marbre de la façade ; le vent emportait à chaque bouffée les fleurs embaumées des orangers en caisse qui encadraient d’une sombre verdure les parterres au bas du perron ; les jets d’eau chantaient comme des oiseaux sans sommeil ; leurs légères colonnes d’eau, transpercées par les rayons nocturnes, s’inclinaient et se redressaient sous la brise comme des tiges de girandoles chargées de grappes de cristaux ; les blanches statues des terrasses ressemblaient aux fantômes pétrifiés d’une population de marbre ; la grotte, vide désormais, ouvrait au-dessus de moi son antre sombre, d’où suintait la petite rigole qui avait tant mêlé son gazouillement monotone aux stances du poète ; tout nageait dans un éther fluide et vague qui grandissait les objets et qui les faisait pyramider vers le firmament, comme s’ils avaient flotté entre ciel et terre ; enfin, pour comble d’illusion, un rideau blanc, agité par le vent à la fenêtre ouverte de Thérésina et de sa mère, jouait à longs plis sur le mur et ressemblait à la figure de Ginevra apparaissant à son amant sur le fatal balcon du palais de son père.
« Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d’une main tremblante, l’ouvre, jette un coup d’œil sur la lettre de M. de Ponsverre (le gentilhomme qui le recommandait), revient à la mienne, qu’elle lit tout entière et qu’elle aurait relue encore si son laquais ne l’avait avertie qu’il était temps d’entrer […] Lisez, mes amis, et saluons la vérité et la morale partout où elles éclatent, même dans la méchanceté et dans la démence. » C’est alors que Voltaire pardonne à Rousseau les injures qu’il en a reçues sans les avoir provoquées, et qu’il lui ouvre son cœur et sa maison pour l’abriter contre les persécutions et les exils dont Paris menace l’écrivain d’Émile et d’Héloïse.
Les femmes surtout, qui sont destinées à soutenir et à récompenser l’enthousiasme, tâcheront d’étouffer en elles les sentiments généreux, s’il doit en résulter, ou qu’elles soient enlevées aux objets de leur tendresse, ou qu’ils leur sacrifient leur existence en les suivant dans l’exil. » XXXVI On ne peut s’empêcher de s’étonner et cependant de s’émouvoir des angoisses de cette femme, à qui le monde est ouvert, que sa maison, son père, ses enfants, sa patrie attendent, et qui se cramponne aux portes de Paris, comme si la terre et la vie allaient lui échapper avec l’horizon brumeux de cette ville ! […] La France se mourait d’imitation dans le fond et dans la forme des œuvres de l’esprit ; elle lui ouvrait des sources neuves et intarissables d’inspiration dans l’originalité, cette muse qui se rajeunit avec les siècles.
N’était-elle pas plus belle et plus forte au XVe et dans la première moitié du XVIe siècle, alors qu’elle devançait l’Europe dans les voies de la civilisation et ouvrait ses ailes au plus hardi rationalisme ? […] Si l’on ouvrait telle conscience, on trouverait là des trésors de pieuses subtilités, vraiment édifiants et indices d’une bien aimable moralité.
Ainsi, le soir où les Parisiens soupçonnent qu’elle veut s’enfuir de Paris avec le jeune roi, elle est obligée d’ouvrir tout grand le palais royal à la foule et le futur Roi-Soleil, qui dormait ou faisait semblant, resta plus d’une heure sous la surveillance d’un officier de la garde bourgeoise qui se trouva être un ancien laquais. […] Dans le règlement des rapports du pouvoir civil et de la religion, quand on enlève au clergé ses biens, quand on ouvre les couvents, quand on impose aux prêtres le serment à la Constitution, vous pouvez reconnaître l’inspiration de Voltaire.
Si vous ouvrez dans cette pensée une seule partition de Richard Wagner — fût-ce Lohengrin, fût-ce le Vaisseau fantôme, — vous êtes perdu pour la musique française. […] Quand le rideau de la scène s’ouvre, la salle devient obscure27.
Quand, dans Barnabe Rudge, il lui faut décrire l’atelier d’un serrurier qui est le brave homme du roman, Dickens s’étend sur ce qu’il peut advenir des clefs qu’on y fabrique sur leur aspect honnête, sur ce qu’elles seraient sans doute impropres à ouvrir ou fermer des lieux scélérats. […] Merdle qui la veille de sa faillite, est allé s’ouvrir les veines dans une baignoire de bains publics où son corps blanc et moite est étalé au milieu des caillots.
VII Mais vous approchez des Alpes ; les neiges violettes de leurs cimes dentelées se découpent le soir sur le firmament, profond comme une mer ; l’étoile s’y laisse entrevoir au crépuscule comme une voile émergeant sur l’océan de l’espace infini ; les grandes ombres glissent de pente en pente sur les flancs des rochers noircis de sapins ; des chaumières, isolées et suspendues à des promontoires comme des nids d’aigles, fument du foyer de famille du soir, et leur fumée bleue se fond en spirales légères dans l’éther ; le lac limpide, dont l’ombre ternit déjà la moitié, réfléchit dans l’autre moitié les neiges renversées et le soleil couchant dans son miroir ; quelques voiles glissent sur sa surface, les barques sont chargées de branchages coupés de châtaigniers, dont les feuilles trempent pour la dernière fois dans l’onde ; on n’entend que les coups cadencés des rames qui rapprochent le batelier du petit cap où la femme et les enfants du pêcheur l’attendent au seuil de sa maison ; ses filets y sèchent sur la grève ; un air de flûte, un mugissement de génisse dans les prés, interrompent par moments le silence de la vallée ; le crépuscule s’éteint, la barque touche au rivage, les feux brillent çà et là à travers les vitraux des chaumières ; on n’entend plus que le clapotement alternatif des flots endormis du lac, et de temps en temps le retentissement sourd d’une avalanche de neige dont la fumée blanche rejaillit au-dessus des sapins ; des milliers d’étoiles, maintenant visibles, flottent comme des fleurs aquatiques de nénuphars bleus sur les lames ; le firmament semble ouvrir tous ses yeux pour admirer ce bassin de montagnes ; l’âme quitte la terre, elle se sent à la hauteur et à la proportion de l’infini ; elle ose s’approcher de son Créateur, presque visible dans cette transparence du firmament nocturne ; elle pense à ceux qu’elle a connus, aimés, perdus ici-bas, et qu’elle espère, avec la certitude de l’amour, rejoindre bientôt dans la vallée éternelle : elle s’émeut, elle s’attriste, elle se console, elle se réjouit ; elle croit parce qu’elle voit ; elle prie, elle adore, elle se fond comme la fumée bleue des chalets, comme la poussière de la cascade, comme le bruissement du sable sous le flot, comme la lueur de ces étoiles dans l’éther ; elle participe à la divinité du spectacle. […] À leur aspect, le cœur de Nala se brise et s’ouvre ; il jette le cri du père et laisse échapper à demi le cri de l’amant.
Il ferma l’histoire profane, Sophocle, Euripide, Sénèque, tout ce monde fabuleux, olympien, païen, dans lequel il avait jusque-là paganisé son génie ; il ouvrit les livres sacrés pleins d’un autre ciel, d’une autre histoire, d’un autre style ; il ne souffla pas, pour les rallumer, sur les charbons éteints du trépied et du lyrisme grecs, mais il prit hardiment les charbons vivants dans le foyer du tabernacle juif et chrétien pour en réchauffer son âme ; il s’inspira de ce qu’il croyait et non de ce qu’il imaginait ou de ce qu’il imitait. […] Le troisième acte s’ouvre par une scène dans laquelle le ministre Aman, sous le nom de qui tout le monde lisait Louvois, déjà disgracié dans le cœur de Louis XIV, gémit et s’indigne d’être obligé d’accompagner le triomphe d’un vil Hébreu.
Pour qui veut ouvrir sur le xviie siècle une autre fenêtre que la lucarne de Tallemant des Réaux, il est facile d’expliquer nettement tout ce que Richelieu y a fait. […] Nous l’avouerons, avant d’ouvrir ce livre d’un titre qui nous fit rêver, nous pensions que c’était aussi, comme le livre de M.
Pour ressentir ce que nous ne pouvons qu’indiquer, il faut donc ouvrir le livre de l’auteur, il faut se mettre en rapport direct et intime avec sa propre pensée ; il faut ici, par exemple, le suivre lui-même dans cette expédition faite sur la foi d’un homme peut-être en démence, qui porte, comme un talisman, ce scarabée d’or, de la morsure duquel il semble mourir ! […] La curiosité de l’incertain qui veut savoir et qui rôde toujours sur la limite de deux mondes, le naturel et le surnaturel, s’éloignant de l’un pour frapper incessamment à la porte de l’autre, qu’elle n’ouvrira jamais, car elle n’en a pas la clef, — et la peur, terreur blême de ce surnaturel qui l’attire et qui l’effraye autant qu’il l’attire ; car depuis Pascal peut-être il n’y eut jamais de génie plus épouvanté, plus livré aux affres de l’effroi et à ses mortelles agonies, que le génie panique d’Edgar Poe !
Un simple mot d’un biographe de dom Rivet nous ouvre un jour au passage sur cette vie mortifiée, dont la flamme intérieure nous est inconnue.
Ce moment fut affreux, et quand, vers le matin, je me jetai épuisé sur mon lit, il me sembla sentir ma première vie, si riante et si pleine, s’éteindre, et derrière moi s’en ouvrir une autre sombre et dépeuplée, où désormais j’allais vivre seul, seul avec ma fatale pensée qui venait de m’y exiler et que j’étais tenté de maudire… Si M.
Ce paysan est né observateur et moraliste : il lit à livre ouvert les physionomies et les visages : « Ce talent, dit-il, de lire dans l’esprit des gens et de débrouiller leurs sentiments secrets est un don que j’ai toujours eu, et qui m’a quelquefois bien servi. » L’auteur, en faisant faire à son personnage un chemin si rapide à la faveur de sa jolie figure, a échappé à un écueil sur lequel tout autre romancier aurait donné ; il lui a laissé de l’honnêteté et s’est arrêté à temps avant la licence.
Mais les députés répliquèrent qu’ils désiraient ne s’ouvrir au doge de l’objet de leur venue qu’en présence de son Conseil.
Avant d’ouvrir les écrits spirituels de Fénelon ou ceux de tout autre chrétien, c’est là ce qu’il faut se dire pour ne pas être étonné de certaines expressions vives.
Le président Jeannin, amateur de la paix et sachant qu’au fond c’était aussi la politique de Henri IV, sut dissimuler dans l’origine et ne pas donner son dernier mot : Il était, a dit Grotius, si puissant en paroles et tellement maître des mouvements de son visage, que, quand il cachait le plus ses sentiments, il semblait toujours qu’il parlât à cœur ouvert (Vultus autem sermonisque adeo potens, ut cum maxime abderet sensus apertissimus videretur).
Voltaire de son côté, qui recevait le premier volume de l’Histoire de l’astronomie, de Bailly, s’empressait de lui répondre gaiement : J’ai bien des grâces à vous rendre, monsieur ; car ayant reçu le même jour un gros livre de médecine et le vôtre, lorsque j’étais encore malade, je n’ai point ouvert le premier ; j’ai déjà lu le second presque tout entier, et je me porte mieux.
Marcotte il s’ouvrait encore davantage.
Ouvrons donc ce Journal de Dangeau, et apprenons à le lire en y mettant de cet esprit historique que l’auteur n’avait pas, mais qu’il sert si bien.
Ginguené le premier se distingue bien méritoirement dans les études critiques sérieuses et suivies, qui vont s’ouvrir pour ne plus cesser.
Henri Estienne et Amyot, eux, gens du métier, lisaient Homère à livre ouvert quand ils le voulaient, et leur belle et bonne langue en a profité comme de toute la Grèce ; Amyot même a cela de particulier que, sans le savoir, il a donné un air homérique à Plutarque, et il le fait parler un peu comme Nestor.
À ce déjeuner de Golgao commence à figurer et à se distinguer déjà par l’émotion de la parole un noble et enthousiaste militaire, qui revenait en toute hâte de Paris où il avait causé avec Napoléon, « le général Foy, si célèbre depuis comme orateur, joignant à beaucoup de bravoure, à beaucoup d’esprit, une imagination vive, souvent mal réglée, mais brillante, et qui éclatait en traits de feu sur un visage ouvert, attrayant, fortement caractérisé ».
Voltaire, dont notre Révolution eût fait le désespoir (car jamais esprit ne fut à la fois plus aristocratique et plus libéral), excitait ses disciples de Cour à mêler aux discussions littéraires l’examen de l’état social de leur époque ; ce puissant intérêt, tout nouveau pour des esprits légers, les élevait à leurs propres yeux, en même temps qu’il ouvrait à leur curieuse ardeur un champ inconnu et sans bornes.
Et ce n’est pas seulement en sautant par la fenêtre que Bonstetten, en cet âge avancé, fait acte de jeunesse ; il en donne de meilleures marques par son esprit libre, ouvert, affranchi de tout lien rétrograde.
Il resterait toujours à examiner si la catastrophe n’a pas été provoquée et hâtée par ces luttes obstinées et retentissantes, à l’intérieur d’une Chambre dont les portes s’ébranlaient sans vouloir s’ouvrir ni même s’entr’ouvrir.
L’Éloge de Montaigne, qui obtint une mention dans le concours ouvert par l’Académie française en 1812, et où M.
Représentons-nous Fénelon lisant à haute voix cette lettre qu’il vient d’ouvrir, en présence du duc de Bourgogne et d’une ou deux des personnes attachées à son éducation, un matin, à déjeuner.
Fénelon, plus difficile que ses autres précepteurs et plus clairvoyant, voudrait le voir un homme, un grand prince, ouvert, sociable, accessible à tous, non étroit ni particulier, ni renfermé et borné à un petit nombre de gens qui l’obsèdent et qui l’admirent, à une coterie, comme nous dirions ; ayant de la religion la moelle et l’esprit, non pas les simples pratiques minutieuses et les scrupules (comme de ne pas savoir pendant une marche en campagne, s’il peut, en conscience, loger dans les dehors d’une abbaye de filles), s’inspirant de lui-même dans les occasions, prenant sur lui, brave à la guerre, sachant y acquérir de la gloire, sinon par des succès éclatants qui peuvent manquer, par sa fermeté du moins, son génie et son esprit de ressource jusque dans les tristes événements.
Douée de discrétion et de dissimulation, son étonnement était grand en entendant son fiancé lui parler de tout à tort et à travers et à l’étourdie : « Je me taisais et j’écoutais, ce qui me gagna sa confiance, Je me souviens qu’il me dit, entre autres choses, que ce qui lui plaisait le plus en moi, c’était que j’étais sa cousine, et qu’à titre de sa parente il pourrait me parler à cœur ouvert ; en suite de quoi il me dit qu’il était amoureux d’une des filles d’honneur de l’Impératrice, qui avait été renvoyée de la Cour lors du malheur de sa mère, une Mme Lapoukine, qui avait été exilée en Sibérie ; qu’il aurait bien voulu l’épouser, mais qu’il était résigné à m’épouser moi, parce que sa tante le désirait.
Le fait est qu’il y a des jours où, quand il écrit et qu’il juge autrui, il n’ouvre pas toutes ses fenêtres ; il en a même d’obstinément condamnées.
Les menaces, les imprécations le poursuivent ; mais toujours revêtu de l’inviolable étole, s’en servant comme d’un bouclier, bravant les traits qu’on n’ose lui lancer que de loin et en tremblant, il arrive à l’une des portes principales, parvient à l’ouvrir par un tour de main digne de Samson, et, à la vue de tous, sort sans trop se presser, majestueux et triomphant, emportant avec lui la fortune de Carthage.
Ingres qui a ouvert le débat ; le cri d’alarme de M.
Modelon, ancien professeur à Sorèze, aujourd’hui à Stanislas, poëte lui-même et doué du souffle, honoré en 1861 d’une médaille par l’Académie de Lyon dans le concours ouvert pour le prix de poésie : la Réunion de la Savoie à la France.
Il était assez naturel, en effet, que Racine sensible, tendre, ouvert aux passions, timide en même temps et peu courageux, s’effrayât en vieillissant des touchantes faiblesses auxquelles il s’était livré, qu’il revînt en idée à l’innocence de ses premiers jours, qu’il se replongeât tant qu’il le pouvait en arrière, se reprochât ses fautes passées en se les exagérant, et noyât tout son amour-propre dans ses larmes.
Le volume s’ouvre par quatre Épîtres d’une bonne poésie philosophique, adressées à M.
Sainte-Beuve est mort cependant, ignorant la cause de son mal, la soupçonnant peut-être, l’indiquant même par de certaines comparaisons et images réelles, basées sur ses sensations douloureuses, dont la médecine et la chirurgie (qui se croient plus positives) ne tiennent pas assez de compte dans la bouche d’un littérateur, et disant un jour : « Vous verrez qu’on ne saura ce que j’ai que lorsqu’on m’ouvrira… après moi… » — Que si la recherche de la vérité a besoin d’excuse, la catastrophe du 13 octobre dernier pourrait en être une suffisante : mais je renverrai ces délicats, qui me reprocheraient la crudité trop pathologique de ces détails, en tête du premier livre posthume d’un écrivain mort peut-être pour n’avoir pas été assez exa miné à fond, au tome V, page 523 de Port-Royal, où M.
Frédéric le Grand, par ses actions glorieuses, par une série d’exemples et d’opérations d’un ensemble et d’un ordre supérieurs à ce qui avait précédé, vint renouveler la matière des raisonnements et ouvrit le champ de la théorie : il suscita de nouveaux historiens et des critiques dignes de lui.
« À un crochet peint sur le mur, dit un philosophe anglais, on ne peut suspendre qu’une chaîne peinte sur le mur. » Laissons là les mots, étudions les événements, seuls réels, leurs conditions, leurs dépendances, et certainement, en reprenant le sentier ouvert par Condillac, rouvert par James Mill et ses successeurs anglais, nous arriverons par degrés à faire une science de choses et de faits.
Il parut alors changer de principes en changeant de rôle : il émigra, non pas pour combattre son pays, mais pour se réfugier dans les larmes de ceux qui, en voulant faire beaucoup de bien, ont ouvert la porte à beaucoup de mal.
Tout ce qui a l’esprit ouvert et généreux est entamé par leurs doctrines, séduit au moins par quelque portion de leur idéal.
Venant après Taine, il a ouvert et rempli un chapitre nouveau de l’histoire de la critique.
Il faut parler toujours sans rien dire pour sembler spirituelle ; rire sans sujet pour paraître enjouée ; se redresser à tout moment pour étaler sa gorge ; ouvrir les yeux pour les agrandir, se mordre les lèvres pour les rougir ; parler de la tête à l’un, de l’éventail à l’autre ; donner une louange à celle-ci, un lardon à celle-là ; enfin, badiner, gesticuler, minauder60. » L’arrivée du printemps, qui amène le départ des officiers, jette le désarroi dans le monde des promeneuses, et les force à se rabattre sur les robins et les petits collets fort peu demandés en hiver : Heureux les bourgeois de Paris, Quand le plumet court à la gloire !
Je me souviens d’avoir lu le récit de la séance où Napoléon Ier ouvrit, pour la première fois, les Chambres françaises : mémoire d’idées.
Dans son malheur, il s’attacha aux Gibelins ; et comme en ce moment Henri de Luxembourg était venu se faire couronner à Rome, ce parti avait repris vigueur, et l’Italie était dans l’attente de quelque grande révolution : si bien que Dante conçut le projet de se faire ouvrir par les armes les portes de Florence.
Au sortir de là, il se mit à écrire le récit de cette visite où le philosophe, sans le connaître, sans l’avoir vu encore, n’eut pas même l’idée de lui demander son nom, lui parla d’abord de tout, comme à un vieil ami, s’ouvrit à lui de mille plans politiques, philosophiques et autres, faisant à la fois les questions et les réponses, et ne le quitta qu’après l’avoir serré avec effusion dans ses bras.
Qu’on en ouvre la première édition, celle de 1681, avant la division par chapitres qui a été introduite depuis, et qui a passé de la marge dans le texte en le coupant : tout s’y déroule d’une seule suite et presque d’une haleine, et l’on dirait que l’orateur a fait ici comme la nature dont parle Buffon, qu’il a travaillé sur un plan éternel, dont il ne s’est nulle part écarté, tant il semble être entré avant dans les familiarités et dans les conseils de la Providence.
Ce domaine, c’est une certaine liberté honnête, difficile à définir, mais très aisée à sentir, qui fait qu’on n’est pas d’un parti, qu’on n’est pas toujours sur l’attaque et la défensive, qu’on cherche le bien, le beau ou l’agréable en plus d’un endroit, qu’on tient son esprit ouvert comme sa fenêtre au rayon qui entre, à l’oiseau qui passe, à la matinée qui sourit.
Tout s’ouvrait à la joie, à la galanterie, aux idées de gloire et d’amour, et aussi à l’esprit qui y avait part : car, à peine Madame fut-elle mariée et se fut-elle détachée de la reine sa mère qui la gardait à ses côtés, « ce fut une nouvelle découverte de lui trouver l’esprit aussi aimable que le reste ».
Il est évident que, non seulement il n’a jamais su un mot d’histoire, mais qu’il n’a jamais ouvert un historien, ni un auteur de mémoires.
Le Bovarysme de l’homme de génie n’a pas reçu, comme le snobisme, Un nom spécial, mais un cliché bien connu le désigne et ouvre une rubrique sous laquelle se classent aussitôt nombre de faits analogues.
Mais pour que cette forme nouvelle ne demeure pas le privilège d’une seule intelligence, il faut qu’un grand nombre d’esprits aimantés vers le sommet où s’ouvre cette fleur nouvelle se haussent au-dessus d’eux-mêmes et se modifient jusqu’à réaliser en eux-mêmes les conditions de cette culture.
Dans Leibnitz, qui est si ouvert à toutes choses et presque d’un siècle postérieur à Bacon, la méthode expérimentale est à peine indiquée et comme noyée dans l’ensemble des procédés recommandés par les logiciens.
Ouvrez les Lettres à Marcie, qui ne sont pas longues, et voyez si vous ne vous ferez pas, en entrant là-dedans, l’effet d’être dans le vestiaire d’une rhétorique tombée en loques, à force d’avoir servi à tout le monde, — le pire des maîtres !
L’auteur de ces poésies a ; inventé pour elles une musique qui fait ouvrir des ailes de feu à ses vers et qui enlève fougueusement, comme sur un hippogriffe, ses auditeurs fanatisés.
Tous ceux qui l’ouvriront jugeront facilement du talent dont il est rempli.
Lisez-le : vous trouverez un esprit bienveillant, ouvert, généreux, sympathique aux belles choses, qui écrit, dès le commencement de son volume, un très beau morceau sur les Amitiés littéraires, un morceau qui n’est peut-être pas vrai, mais qu’il faudrait faire vrai pour notre plus grand agrément et notre plus grand honneur à nous tous !
Le champ est grand ouvert aux poètes.
La Terre, du moins, aura-t-elle peut-être cette utilité de leur ouvrir les yeux ?
De longues années de désastres précipitent leur cours fatal, et s’ouvrent passage entre des escadrons de guerriers du même sang.
Mais, pour lui emprunter la pensée qui ouvre ses œuvres, le meilleur de ce que j’aurais à dire demeure en moi malgré moi, et ma vraie critique ne sera pas lue. […] On ne saurait ouvrir un de ces petits volumes sans tomber sur une paire de seins, quand encore il n’y a que cela. […] Vous n’avez qu’à ouvrir le Discours sur l’histoire universelle. […] Elle ne nous laisse point nous complaire dans nos préférences irréfléchies ; elle ouvre l’esprit, et si elle irrite souvent, elle fait penser. […] Brunetière, je l’ouvre volontiers, je le lis toujours avec plaisir, çà et là avec délices.
le premier entretien de Catherine et de Ruggieri, le miroir magique, l’alcôve secrète qui s’ouvre au moyen d’un ressort ! […] » Et Mme de Voves lui ouvre ses bras, et Hélène ne s’y jette point : « Ma mère ? […] Mais, outre la sympathie qu’il a besoin d’éprouver pour ouvrir son cœur, elle lui inspire le respect, même la vénération qui, seule, peut transformer l’aveu en confession véritable. […] Au cinquième acte, ce Charles Bovary des steppes ouvre son cœur à l’excellent Kouliguine : « Ah ! […] Oui, c’est Rolande qui devrait le tuer, — au moment où les gens de police ouvriraient la grille.
Mais l’aveugle-né, au moment où ses yeux s’ouvrent, éclate en transports involontaires. « Hélas ! […] Quelle tristesse ce doit être de ne plus pouvoir ouvrir un livre sans se souvenir de tous les autres et sans l’y comparer ! […] Lorsque s’ouvre le quatrième acte, l’armée jacobite est vaincue, le prince et ses partisans en fuite ; les Anglais battent le pays en faisant la chasse à l’homme. […] Il a encore de très jolies phrases : « Il y a un vent frais, voyez ; frais comme une feuille qui vient de s’ouvrir, sur les petites lames vertes… » Ici, la silhouette du mari semble émerger un peu du vague des limbes. […] Baron, il n’a eu qu’à se montrer et à ouvrir la bouche pour nous séduire.
La mère et la fille s’abandonnaient à la douleur, lorsque les portes s’ouvrent avec violence. […] C’est ainsi qu’elle amusait l’espoir du soldat et laissait arriver le moment prédit par les Chaldéens, lorsque, le troisième jour des ides d’octobre, avant midi, les portes du palais s’ouvrent et laissent voir au peuple son maître. […] L’affranchi Anicet, préfet de la flotte de Misène, haïssant Agrippine qui le détestait, propose la construction d’un vaisseau où le plafond de la chambre de l’impératrice, surchargé de plomb, tomberait sur sa tête, en même temps que la cale s’ouvrirait sous ses pieds. […] Dans une séparation qui exige autant de force, que notre constance soit égale et votre fin plus glorieuse… » Et à l’instant, et d’un même coup, le fer leur ouvre les veines des bras. […] Annæus Méla, frère de Sénèque et de Gallion, se fait ouvrir les veines.
Mais il est bien vrai qu’il avait ouvert cette avenue, et qu’il était naturel, le souvenir du cartésianisme en son ensemble un peu effacé, qu’on passât par elle et qu’on allât peu à peu où elle menait. […] Waldeck-Rousseau était depuis longtemps dépassé ; il n’avait plus qu’une faible autorité ; il avait ouvert les outres ; et si M. […] Waldeck-Rousseau avait tort de s’en prendre aux autres quand il n’avait à s’en prendre qu’à lui-même : qu’il avait ouvert la voie de telle sorte qu’il était difficile qu’on n’allât point jusqu’au bout du chemin, et au-delà des prévisions que M. […] Nous retardons singulièrement sur beaucoup d’autres peuples, et je ne sais pas s’il y a deux parlements en Europe où des discussions comme celles auxquelles nous avons assisté puissent s’ouvrir. […] Qui peut dire s’il n’y aura pas là un vaste champ ouvert à des initiatives jusque-là comprimées et si ce ne sera pas, pour bien des vocations laïques, en particulier, l’occasion de se révéler ?
Au moment où nous ouvrons les yeux, les fantômes du rêve pâlissent et semblent s’effacer. […] J’ouvre la Légende des siècles. […] Au moment où nous lisons un vers, nous n’en apercevons que le sens littéral : et puis les images apparaissent, en suggèrent d’autres, qui ouvrent à notre imagination des perspectives illimitées. […] Quel patient effort pour que s’ouvre une fleur ! […] Et ceux-là resteront quand le rêve aura fui Mystérieusement les élus du mensonge, Ceux à qui nous aurons, dans le secret des nuits, Offert nos lèvres d’ombre, ouvert nos bras de songe.
« Ne gémis plus, Jacob, sur la terre d’exil ; Ne mêle plus tes pleurs aux flots impurs du Nil : Le Jourdain va t’ouvrir ses rives. […] Quant à moi, je viens naïvement à un nom nouveau comme à un nom établi, et j’ouvre du même esprit l’Iliade et M. de Musset, persuadé qu’il n’y a rien de pire, pour les plaisirs, que la prévention, ni rien de si sot, pour l’amour-propre, que de venir, après les autres, admirer ceux dont on a méprisé les débuts. […] Dans ses mystérieux entretiens avec la nature, lui, qui n’est que spectateur, est toujours au-dessous du spectacle ; les cieux même lui pèsent, il leur dit de s’ouvrir et de le laisser voir au-delà. […] Les compositions de M. de Lamartine sont extrêmement simples, et le fonds où il puise est ouvert à tout le monde. […] Il me reste, monsieur et ami, à vous remercier d’avoir ouvert si obligeamment à mes longues complaintes le recueil que vous dirigez dans un noble esprit de libéralisme littéraire.
Ouvrez les journaux et les revues des jeunes gens. […] Poncet répétait sans cesse à cette période-là : « Les grandes incisions font les grands chirurgiens. » Il pratiquait ce qu’il appelait encore « la chirurgie à ciel ouvert ». […] Au dehors tourne un couloir sur lequel ouvrent des portes munies de barreaux, celles des cellules où les prisonniers attendent, quelques-uns en hurlant, d’autres accroupis sur une couchette. […] Quand on ouvre le livre des Pensées, après votre analyse, la personnalité de leur auteur s’éclaire d’un jour si net ! […] La tâche est toujours la même, celle qu’annonçait le général D… lorsque, dans l’hôtel de ville de Verdun, il tenait à ses officiers le discours par lequel s’ouvre ce récit : « Messieurs, Verdun est menacé.
Les premières origines du romantisme forment entre historiens de la littérature le sujet d’un vaste et complexe débat, qui ouvre des vues riches d’instruction et d’intérêt, mais qui n’admet pas de solution nette et tranchante. […] Douloureuse parole, qui ouvre à l’âme des abîmes de pensées, et nous reporte malgré nous vers ces époques fatales des Symmaque et des Synésius. […] La bonne Thérèse est une servante, une douce bête des champs, se prêtant à son maître en toute commodité et qui n’a rien pour ouvrir le commerce des sens aux écluses de l’imagination. […] Mais il lui a ouvert des perspectives aussi claires qu’agréables sur le grand paysage des doctrines et des connaissances humaines. […] Naïfs et raffinés de sensibilité à la fois, ces musiciens, avec leur parti de ne plus ouvrir leur cœur qu’aux chants de la terre russe, s’étaient placés dans la condition artistique des primitifs, tandis que, autour d’eux, l’art musical européen avait atteint depuis longtemps le plus haut degré de perfection technique, la plus éblouissante richesse et sûreté de moyens.
et même avant qu’elle ait ouvert la bouche, ne sort-il pas du fond du sanctuaire une voix qui semble crier grâce ou vengeance au nom du juge qui cite tous les autres à son tribunal ? […] Enfin le moment suprême est arrivé : un sacrement ouvrit à ce juste les portes du monde, un sacrement va les fermer. […] « L’étendard des saints, l’antique bannière des temps chevaleresques ouvre la carrière au troupeau qui suit pêle-mêle avec son pasteur. […] Le père Lizardé fut trouvé percé de flèches sur un rocher ; son corps était à demi déchiré par les oiseaux de proie, et son bréviaire était ouvert auprès de lui à l’office des morts. […] Il parcourut le premier, avec gloire, la nouvelle carrière que l’Académie française ouvrit aux orateurs, lorsque, pour donner plus d’intérêt à ses concours, elle proposa l’éloge des grands hommes.
Un Platon était ouvert sur le bureau, à une page sublime. Devant ma stupéfaction, Mlle Bashkirtseff baissait les yeux ; comme confuse et craignant de passer pour pédante, tandis que sa mère, pleine de joie, me disait l’instruction encyclopédique de sa fille, me montrait ses gros cahiers, noirs de notes, et le piano ouvert où ses belles mains avaient déchiffré toutes les musiques. […] La fenêtre fermée on étouffe, ouvrez-la et vous êtes assourdi par le vacarme des voitures. […] On dira que, sauf deux ou trois exceptions, il n’y a pas eu d’exemple de femmes ayant fourni à l’art des personnalités considérables d’artistes comparables aux artistes hommes, oui, mais les hommes reçoivent dans une des plus magnifiques écoles du monde une éducation intelligente et grandiose ; pendant tout le jour ils sont entourés des beautés de l’Art, leur yeux ne reposent que sur lignes pures et couleurs éclatantes, ils respirent une atmosphère propre à ouvrir leur âme à l’inspiration et à développer les ailes de leur imagination qui doivent les porter vers le génie. […] C’est aux gens éclairés, aux artistes, aux disciples de l’art, qui ne voient que lignes pures et couleurs éclatantes, qui respirent une atmosphère propre à ouvrir l’âme à l’inspiration, à ce qui est puissant et beau, et à développer les ailes de l’imagination qui doivent porter vers le génie, c’est aux amis du progrès et de la justice qu’il faut faire appel.
Hippocrate ouvrirait-il son livre par cet avertissement solennel concernant l’occasion fugitive, s’il n’avait été frappé des malheurs causés par d’irréparables hésitations, et s’il n’avait senti par expérience toute la responsabilité des heures perdues ? […] Géruzez, m’écrit : « Ouvrez à son intention votre Pline le Jeune, et voyez au livre Ier la lettre à Catilius Severus ; vous y trouverez le portrait de notre ami sous le nom de Titus Ariston.
Les salons alors s’ouvraient à peine ; la société polie se formait et ne faisait que de naître. […] Elles ajoutent peu à la connaissance de Mme de Verdelin ; mais, en ce qui est de Rousseau, elles m’ont prouvé qu’en certains endroits j’aurais pu accentuer davantage et marquer plus vivement sa reconnaissance bien sincère envers son ancienne voisine ; il s’y découvre chez lui un côté plus ouvert et plus habituellement attendri qu’on n’oserait le supposer d’après le résultat final.
Théocrite I La poésie grecque, qui commence avec Homère, et qui ouvre par lui sa longue période de gloire, semble la clore avec Théocrite ; elle se trouve ainsi comme encadrée entre la grandeur et la grâce, et celle-ci, pour en être à faire les honneurs de la sortie, n’a rien perdu de son entière et suprême fraîcheur. […] Ô Nymphe aux bruns sourcils, ouvre tes bras à moi le chevrier, pour que je te donne un baiser : même en de vains baisers il est bien de la douceur encore. » L’idylle des Moissonneurs, où le plus vaillant raille son camarade amoureux, qui, hors de combat dès la première heure, ne coupe plus en mesure avec son voisin et ne dévore plus le sillon, nous donne une bien jolie chanson de ce dernier, et dont chaque trait se sent de la nature du personnage.
Pierre Vous avez sans doute reçu le questionnaire de Roger Giron, qui ouvre une enquête sur ce sujet dans L’Avenir. […] Maurice Rouzaud a ouvert dans les Nouvelles Littéraires une enquête sur cette question : « Où va la critique ?
Ils arrivent attirés par les nombreux avantages qu’ils y trouvent, à mesure que le pays devient plus ouvert et mieux cultivé. […] Le trou fut ouvert doucement ; je me hissai le long des parois en m’aidant de la masse de détritus ; mon camarade venait par derrière.
« J’ai maisons diverses, dit Faux-Semblant ; mais, ajoute-t-il, je n’ose m’ouvrir, à cause des moines mes confrères. » Le dieu insiste : « Eh bien ! […] C’est parce qu’on en sent le premier travail dans le Roman de la Rose, que ce poëme méritera toujours d’ouvrir l’histoire de notre poésie, dont il présente le premier les véritables caractères.
Elle était digne de Bossuet, et j’admire qu’avec une science si profonde des cœurs, quand il pouvait les ouvrir, pour ainsi parler, et les étaler tout vifs sur la chaire, il aime mieux poursuivre et harceler son auditoire d’austères explications du dogme, et songe plutôt à lui faire peur de ne pas croire qu’à l’intéresser par l’imagination à bien agir. […] Dieu seul sait ce que tant de conseils de direction, tant de révélations sur le cœur humain, tant d’adresse et d’insinuation pour y pénétrer, tant d’autorité pour forcer les hommes à y lire et à se voir en face, tant d’éloquence ou persuasive, ou véhémente, ou tendre, ont dû raffermir de conduites, réveiller de consciences languissantes, ouvrir de mains pour l’aumône, relever par le repentir d’âmes dégradées par la faute, adoucir de misères, guérir de blessures, et, le moment du dernier voyage arrivé, susciter de belles morts et envoyer d’âmes consolées à la source de toute miséricorde !
Enfin, en suprême artiste de la prose, Tolstoï suggère les puissantes émotions qu’il suscite par la nature même de tout ce qu’il ouvre, non sans y mêler trop souvent encore des accents personnels, l’expression d’une sensibilité maladive qui depuis sa prédominance a fait de lui un moraliste mystique et détaché du monde. […] Quel amour pourra satisfaire celui qui a entrevu la Béatrice, quelles fleurs lui paraîtront assez larges errant dans les jardins de Cymodocé, et quelles richesses suffisantes, à qui d’un bond de pensée s’ouvre les trésors des mages14 ?
Au début d’une vie qu’on connaît à peine, tant elle fut modeste, on s’imagine que l’esprit d’Audin, gracieux, svelte et pur, devait ressembler à l’esprit et à l’âme d’une femme ; mais la religion et l’étude ouvrirent la poitrine à cet enfant bien fait et le développèrent. […] En 1816, il ouvrit sur le quai des Augustins, 25, un humble magasin de libraire, dont les cases furent d’abord garnies des livres de sa propre bibliothèque.
Ainsi, prisonniers volontaires de l’analyse psychologique et par conséquent du sens commun, il semble qu’après avoir exaspéré les conflits que le dualisme vulgaire soulève, nous ayons formé toutes les issues que la métaphysique pouvait nous ouvrir. […] Il y a des intervalles de silence entre les sons, car l’ouïe n’est pas toujours occupée ; entre les odeurs, entre les saveurs on trouve des vides, comme si l’odorat et le goût ne fonctionnaient qu’accidentellement : au contraire, dès que nous ouvrons les yeux, notre champ visuel tout entier se colore, et puisque les solides sont nécessairement contigus les uns aux autres, notre toucher doit suivre la superficie ou les arêtes des objets sans jamais rencontrer d’interruption véritable.
Lorsque s’ouvrit le congrès de Vienne en 1814, le prince de Ligne se trouva par position et tout naturellement comme le grand maître des cérémonies de cette réunion brillante.
Daru, ouvrit une nouvelle route vers les Indes orientales ; Christophe Colomb découvrit un nouveau continent : Gênes avait été écrasée par Venise, il était réservé à un de ses enfants de la venger.
… Aujourd’hui, voici une témérité bien plus grande et une licence qui va ouvrir la porte à des désordres plus dangereux pour les lettres et pour la poésie, et l’Académie se tait !
Que ce temple de la nature qu’il a si majestueusement ouvert n’aille point aboutir à une petite église où, sous prétexte de s’incliner devant lui, on se loue ensuite les uns les autres comme je vois qu’on le fait invariablement dans plusieurs des écrits que j’ai cités.
Par exemple, on ouvre les volumes, et on trouve tout d’abord, l’un après l’autre, quatre sermons ou projets de sermons sur la Fête de tous les saints.
Il y saluait, en terminant, une nouvelle aurore, celle que les États généraux allaient ouvrir pour la France.
Quelque goût personnellement qu’il eût à jouer de la hallebarde ou de la pique, il y entremêle sans cesse l’arquebuserie ; il combine l’action de ce nouveau moyen avec les autres armes de guerre, et, loin d’avoir aucun préjugé qui l’enchaîne aux us et coutumes de l’ancienne chevalerie, on le voit aussi ouvert et aussi entendu qu’homme de son temps à toute invention et à toute pratique militaire utile.
Ce qu’il avait surtout, et bien mieux que l’étude première et la discipline, c’était la source, le jet, l’esprit vif, ouvert, primesautier et perfectible, un tour particulier d’imagination, et c’est ce qui lui assure son originalité à côté des plus grands princes et capitaines qui ont bien parlé ou bien écrit.
Il avait pour principe « d’éviter surtout de parler de soi, et de se donner pour exemple. » Il savait que « rien n’est plus désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos. » Il ne ressemblait point à ceux qui, en vieillissant, se posent avec vous en Socrates (je sais un savant encore5, et aussi un poète80, qui sont comme cela), vrais Socrates en effet, en ce sens qu’avant que vous ayez ouvert la bouche, ils vous ont déjà prêté de légères sottises qu’ils réfutent, se donnant sans cesse le beau rôle, que, par politesse, on finit souvent par leur laisser.
Il est de belle taille, de mine élégante, alerte et adroit aux exercices du corps, le front ouvert, l’air noble et généreux ; il a la conversation agréable et facile.
Vous jugerez que je dis ceci avec beaucoup de connaissance, si vous vous souvenez de l’entretien que j’eus l’honneur d’avoir avec vous dans cette prairie de Chirac où, m’ayant ouvert votre cœur, je vis tant de résolution, de force et de générosité, que vous achevâtes de gagner le mien.
Mais tout d’un coup une autre pensée lui vient, et voici en quels termes elle s’en ouvre à la maréchale de Noailles, en essayant de l’y intéresser et de la tenter (27 décembre 1700) : La grande affaire dont je veux vous parler, madame, regarde le mariage du roi d’Espagne, et une vue pour moi en cas qu’il se fasse avec Mme la princesse de Savoie.
Mandé chez l’avoyer, il s’attendait à ce que celui-ci lui parlât affaires et s’ouvrît avec lui des secrets d’État : il repassait en idée, au moment de l’audience, son Machiavel et son Montesquieu.
Toutes les avenues qu’on ouvre dans la masse de ses souvenirs aboutissent à soi comme à un centre.
Nous ouvrons le livre, et dès l’abord ceux qui ne connaissent que le Lamennais des derniers temps sont comme transportés aux antipodes : on a un Lamennais tendre, gai, enfant, innocent, tout occupé du petit troupeau spirituel qui se rangeait autour de l’abbé Carron, et badinant avec un peu moins de légèreté que Saint-François de Sales, mais avec la même allégresse ; un Lamennais parlant du bon Dieu, de la sainte Vierge, et disant en toute naïveté : « Les Feuillantines sont ma pensée habituelle. — Mon cœur, ma vie est aux Feuillantines ; je me trouve partout ailleurs étranger. » Qu’il y a loin de là au Lamennais qu’on a vu siéger, silencieux et le front plissé, à la Montagne !
Mme Swetchine, retournant le point de vue selon son procédé mystique, dira au contraire qu’il n’y a pas de plus beau ni de plus étoilé firmament que durant la nuit d’hiver la plus froide, et qu’il n’est pas non plus d’âge plus ouvert aux perspectives du ciel, ni par conséquent plus favorisé d’en haut, que la vieillesse.
On renoua la chaîne des temps ; la Révolution française et l’abîme qu’elle avait ouvert furent considérés comme non avenus.
Il suffît d’ouvrir le livre admirable où elle apprécie d’un jugement si ferme les principaux événements de la Révolution française, pour être pleinement édifié sur le peu de foi qu’elle accordait au libéralisme de celui, etc., etc. » Mais, Madame, il ne s’agit pas, encore une fois, du livre de Mme de Staël rédigé plus tard et d’après une impression totale et résumée où l’on supprime et l’on abolit tout ce qui a pu s’en écarter un moment ; il s’agit de lettres écrites dans les cinq premières semaines des Cent-Jours, sous le coup des événements les plus menaçants, de conseils d’amis sans doute très pressants, et sous l’inspiration aussi d’un sentiment national honorable, dont la suggestion a pu être plus forte que les règles et les principes.
Bertin l’aîné, cordial, ouvert, large d’accueil, et, malgré ses gouttes36, nous promenant avant le dîner dans son désert, nous en montrant les points de vue, les accidents abrupts, « les mamelons, comme disait Bonaparte37 » ; M.
Le voyage de Satan dans l’espace, hors du chaos, à la découverte, son arrivée aux limites du monde nouvellement créé, son déguisement, son entrée furtive dans le Paradis, le spectacle de bonheur et de délices conjugales dont il est témoin et qui le navre d’envie, ce premier tableau divin et unique du bonheur dans le mariage, tout cela prépare, inquiète, intéresse, ouvre des horizons immenses, crée un fond, une perspective antérieure, donne à la scène tout son sens et toute sa portée, fait de la place à l’action qui va suivre.
Un des scribes ouvre l’avis d’aller s’en enquérir auprès de lui tout directement.
Dégagé depuis et à temps de ces liens étroits, hiérarchiques, qui allaient à rétrécir aussitôt ce qu’on venait d’ouvrir et de gagner, il a profité de toutes les leçons de la pratique et de l’expérience.
Qui dit urbanité dit politesse, élégance, un bon goût dans le badinage, de l’enjouement plus qu’un rire ouvert et déployé.
Viens tout près d’une âme altérée, Ouvre-moi ta source sacrée, Viens dans ta source m’enivrer.
Il s’ouvrit brusquement, un jour, aux envoyés de cette puissance à Paris ; il les surprit l’un après l’autre par cette offre soudaine d’une alliance étroite avec la France.
M. de Girardin fut inflexible : à huit heures il fit ouvrir les portes et s’avança, donnant le bras au docteur.
Il faut admirer ce que nous avons et ce qui nous manque ; il faut faire autrement que nos ancêtres et louer ce que nos ancêtres ont fait. » Et après quelques exemples saillants empruntés à l’art du Moyen-Age et à celui de la Renaissance, si originaux chacun dans son genre et si caractérisés, passant à l’art tout littéraire et spirituel du xviie siècle, il continue en ces termes : « Ouvrez maintenant un volume de Racine ou cette Princesse de Clèves, et vous y verrez la noblesse, la mesure, la délicatesse charmante, la simplicité et la perfection du style qu’une littérature naissante pouvait seule avoir, et que la vie de salon, les mœurs de Cour et les sentiments aristocratiques pouvaient seuls donner.
Un manuscrit arabe ou sanscrit ouvert sur une table annonce d’érudites recherches inachevées.
On sait que Marie-Thérèse, plus émue que personne (et elle en avait le droit), prit sur elle alors d’ouvrir une négociation particulière avec le roi de Prusse (juillet 1778) ; la négociation manqua : Joseph II fut très irrité quand il sut la tentative de sa mère.
Cet état de guerre, « qui contient et arrête les autres peuples, ouvrait au contraire au peuple anglais une sphère d’ambition sans limite et ne l’exposait presque à aucun péril. » Aussi il s’y était engagé avec tout le feu de la cupidité et de la passion.
Malouet nous ouvre un jour assez particulier sur cet homme de lettres aujourd’hui oublié, qui ne fut point dans les premiers rangs ni même dans les seconds au xviiie siècle, mais dont la physionomie vue de près offre un intérêt attachant.
J’ouvre les Mélanges de 1825 : « On ne lit plus,… on n’en a plus le temps… Cette accélération de mouvement qui ne permet de rien enchaîner, de rien méditer, suffirait seule pour affaiblir et, à la longue, pour détruire entièrement la raison humaine. » Et en tête du livre de la Religion considérée dans ses rapports, etc. (1826) : « On ne lit plus aujourd’hui les longs ouvrages ; ils fatiguent, ils ennuient ; l’esprit humain est las de lui-même, et le loisir manque aussi… Dans le mouvement rapide qui emporte le monde, on n’écoute qu’en marchant… » On peut observer en règle générale que, de même que les livres de M. de La Mennais commencent tous par une parole empressée sur la vitesse des choses et la hâte qu’il faut y mettre, ils finissent tous également par une espèce de prophétie absolue.
Eux morts, la ville ouvrit ses portes. » Et après avoir exposé les conséquences de cette bataille de Rome, où la nationalité italienne périt, et où Rome en même temps épuisa son reste de vigueur et de défense, comme patrie distincte, l’historien résume le tout en cette forte image : « Le duel de Marius et de Télésinus fut comme un présage des destinées de l’Italie.
Voici seulement une réflexion pratique qui découle naturellement de ce qui précède, et que nous lui soumettons : Regnier clôt une époque ; Chénier en ouvre une autre.
Le vaste monde est ouvert, il n’est pas de sujet qu’il ne puisse aborder, et il devra dès lors s’occuper d’histoire, de philosophie, de sciences ; il touchera à tous les métiers, il examinera toutes les professions.
. — Grands ou petits prophètes, maîtres ou élèves, savants spéciaux ou simples amateurs, ils puisent tous directement ou indirectement à la source vive qui vient de s’ouvrir.
Bornée du côté des sens, elle développe son activité intellectuelle avec une étonnante énergie, du seul côté que les habitudes sociales laissent ouvert : elle abstrait, déduit, analyse, avec une dépense effrayante de réflexion et de logique.
Dès qu’il ouvre la bouche, Napoléon est orateur ; car il règle sa parole pour enlever à ceux à qui il parle, individus ou peuples, contemporains ou postérité, la liberté de leur jugement, pour asservir leurs esprits ou leurs volontés.
Il n’est pas possible aujourd’hui, moins encore qu’au xviiie siècle, de s’enfermer dans la littérature d’art, et il faut qu’un homme qui ne se désintéresse pas des choses de l’esprit, ait l’œil ouvert sur ce qui se passe dans les mondes divers de l’érudition, de la science et de la philosophie.
« Quand vous avez un sujet à traiter, dit-il, n’ouvrez aucun livre, tirez tout de votre tête. » Descartes n’eût pas conseillé autre chose, ni Pascal, si ravi de trouver un homme où il croyait rencontrer un auteur.
Que si la connaissance expérimentale de l’univers physique a de beaucoup dépassé les rêves que l’imagination s’était formés, n’est-il pas permis de croire que l’esprit humain, en approfondissant de plus en plus la sphère métaphysique et morale et en y appliquant la plus sévère méthode, sans égard pour les chimères et les rêves désirables, s’il y en a, ne fera que briser un monde étroit et mesquin pour ouvrir un autre monde de merveilles infinies ?
Mais, quoi qu’il arrive, lors même qu’une Renaissance redeviendrait nécessaire, il est indubitable qu’elle aurait lieu, que les barbares s’appuieraient sur nous comme sur des anciens pour aller plus loin que nous et ouvrir à leur tour des points de vue nouveaux.
Il continue ce précieux père Mestre qui nous permit de passer le bachot sans ouvrir « nos auteurs ».
ce n’est point pour le public que Chaulieu dans l’intimité écrivait ses lettres, et on n’a qu’à ouvrir les correspondances du temps et les recueils manuscrits des chansons historiques, c’était là le ton habituel des gens de la meilleure société dans le Grand Siècle.
Les après-midi d’été à la campagne, si vous voulez vous redonner un léger goût, une saveur d’Antiquité, si vous n’êtes trop tourmenté ni par les passions, ni par les souvenirs, ni par la verve car je vous suppose un peu auteur vous-même, tout le monde l’est aujourd’hui), prenez Pline, ouvrez au hasard et lisez.
Mirabeau se plaisait à lutter dans la tempête ; et le noble Vauvenargues, lui-même, n’a-t-il pas dit : Un tour d’imagination un peu hardi nous ouvre souvent des chemins pleins de lumière… Laissez croire à ceux qui le veulent croire, que l’on est misérable dans les embarras des grands desseins.
Nous savons presque par cœur ces lettres charmantes qui ouvrent le recueil de toutes celles de Mme de Sévigné, et où elle nous montre si vivement son enjouement d’esprit jusque dans les plus grandes angoisses de son cœur.
C’est de celle-ci que je parlerai aujourd’hui, comme ayant surtout laissé d’agréables pages historiques, et ouvert dans notre littérature cette série gracieuse de mémoires de femmes qui désormais ne cessera plus, et que continueront plus tard, en se jouant, les La Fayette et les Caylus.
Néron, malgré ses cruautés, était populaire, et les bruits sur sa mort s’étaient fort contredits : c’était assez pour ouvrir la voie aux fourbes qui se donnèrent pour lui, et aux dupes qui les crurent.
Mais sa seconde manière commence plus distinctement et se déclare, ce me semble, avec son second recueil, au VIIe livre qui s’ouvre par la fable des Animaux malades de la peste.
Deux choses indispensables : 1° S’entendre avec soi-même sur le sens du mot génie, que le vulgaire emploie d’une manière confuse et indéterminée, comme tous les mots complexes ; analyser cette idée, afin de bien savoir de quoi l’on parle ; 2° ouvrir le corps d’un très grand nombre d’hommes de génie, disséquer leur cerveau, et montrer à nos sens une certaine modification particulière, qui, se rencontrant à la fois chez les idiots et chez les hommes de génie, et ne se rencontrant que chez eux, fasse défaut à tous les hommes médiocres et doués de raison.
Nisard pour les mauvais côtés du xviiie siècle, irréconciliable avec son matérialisme et son sensualisme, nous en aimons la philosophie sociale comme ayant ouvert un monde nouveau à l’humanité.
Il arrive même souvent qu’une forme est considérée comme variété d’une autre, non parce que les liens intermédiaires sont actuellement connus, mais parce que l’analogie conduit l’observateur à supposer, ou qu’ils existent quelque part, ou qu’ils peuvent avoir existé jadis : une large porte s’ouvre alors aux doutes et aux conjectures.
Au XVIe siècle, un humaniste est un homme que le problème religieux, ou plus exactement ce qu’il y a de problèmes dans le sentiment religieux et dans la croyance, ne torture pas ; au XVIIe siècle, « le partisan des anciens » est un homme que la gloire de Louis le Grand, encore qu’elle le touche, n’éblouit point et n’hypnotise pas ; au XVIIIe siècle, l’homme de goût (très rare) est celui qui n’est pas très persuadé que l’univers vient pour la première fois d’ouvrir les yeux à la raison éternelle et que le monde date d’hier, d’aujourd’hui ou plutôt de demain ; au XIXe siècle, le classique, vraiment digne de ce nom, est celui qui n’est pas comme subjugué par les Hugo et les Lamartine et qui s’aperçoit, de tout ce qu’il y a, Dieu merci, de classique dans Hugo, Lamartine et Musset, et qui garde assez de liberté d’esprit pour lire Homère pour Homère lui-même et non pas en tant qu’homme qui annonce Hugo et qui semble quelquefois être son disciple.
Elles ont aussi successivement pénétré dans le domaine de la poésie, de la littérature, des arts, et même des sciences : madame de Staël vient de leur ouvrir la carrière de la pensée.
Critiques, tous deux, de sentiment et de sensation ; compréhensifs bien plus qu’exclusifs d’intelligence et de doctrine ; portant sur les choses de ce monde un regard curieux, ouvert et bienveillant ; ayant la même philosophie sans métaphysique, la même opinion politique, les mêmes goûts pour les lumières modernes et la même foi (un peu éblouie, selon moi) dans le progrès des sociétés, ils ne diffèrent guère que par la destinée, qui fait de ces charmants coups quelquefois : — c’est que Macaulay est monté plus haut dans son pays que Philarète Chasles dans le sien.
Le volume des Femmes du monde de Bachaumont s’ouvre par les Femmes du faubourg Saint-Germain, les têtes de colonnes de la société française, qui n’est pas plus maintenant, en dehors de la topographie, la société française, au faubourg Saint-Germain, qu’à la Chaussée d’Antin et au faubourg Saint-Honoré.
Comment ces jeunes hommes pleins d’ardeur, en révolte généreuse contre la plate médiocrité de l’art académique, ne se tournèrent-ils pas résolument, d’un cœur libre, vers la réalité du monde ouvert devant eux ?
Quand on a lu les quatre plus habiles, les quatre plus ingénieux, il est inutile d’en ouvrir un autre. […] Toute la littérature de ce temps s’y trouve reflétée comme dans un esprit largement ouvert et capable de nous renvoyer les images les plus différentes. […] J’aime que le prédicateur ouvre largement les bras. […] C’est la description d’un orage. « Les nuées s’amoncellent livides sur les champs silencieux… Elles ouvrent leurs flancs… Tout à l’heure la nature rajeunie et souriante prodiguait ses plus belles promesses. […] L’Église doit-elle s’ouvrir largement au mouvement moderne ?
» Il insistait sur l’importance des idées religieuses, sur leur influence morale, leurs jouissances touchantes, « indépendantes du pouvoir des hommes et des coups du sort », les consolations dont elles sont pour les âmes à travers les inégalités des conditions et les vicissitudes de la vie : « Leur besoin est senti surtout par les peuples en révolution : alors il faut aux malheureux l’espérance ; elles en font luire les rayons dans l’asile de la douleur, elles éclairent la nuit même du tombeau, elles ouvrent devant l’homme mortel et fini d’immenses et magnifiques perspectives. […] L’écrit de Camille Jordan répond complètement à ces questions ; l’auteur les traite à cœur ouvert et les embrasse avec autant de lumière que de franchise. […] Il ouvre une perspective dans le sens opposé à celui où l’histoire a marché et triomphé.
Macaulay est protestant, et quoique d’un esprit fort ouvert et fort libéral, il garde parfois les préjugés anglais contre la religion catholique1366. […] Un gros volume a le droit d’ennuyer ; il n’est pas gros pour rien ; sa taille réclame d’avance l’attention de celui qui l’ouvre. […] Développée, abondante, elle éclaircit les faits obscurs, et ouvre aux plus ignorants les questions les plus compliquées.
Nous sommes aujourd’hui moins accommodants que cet Eudoxe ; mais nous sommes moins tranquilles, plus inquiets, plus passionnés que ce Philalèthe ; et c’est justement parce que nous aimons le vrai que nous sommes plus passionnés ; je n’ai point voulu arrêter par des réflexions ou par des commentaires un texte aussi exubérant, aussi plein, aussi fervent ; je me rends bien compte qu’un texte aussi plein dépasse de partout ce que nous voulons lui demander aujourd’hui ; que de lui-même il répond à toutes sortes d’immenses questions que nous ne voulons point lui poser aujourd’hui ; et je suis un peu confus de retenir si peu d’un texte aussi vaste ; c’est justement ce que je disais quand je disais que tout le monde moderne est dans Renan ; on ne peut ouvrir du Renan sans qu’il en sorte une immensité de monde moderne ; et si le Pourana de jeunesse était vraiment le Pourana de la jeunesse du monde moderne, le testament de vieillesse est aussi le testament de toute la vieillesse de tout le monde moderne ; je me rends bien compte qu’ayant à traiter toutes les autres immenses questions qu’a soulevées le monde moderne c’est au même texte qu’il nous faudrait remonter encore ; et c’est le même texte qu’il nous faudrait citer encore, tout au long ; nous le citerions, inlassablement : nous l’avons cité aujourd’hui, tout au long, sans l’interrompre, et sans le troubler de commentaires, parce que s’il porte en même temps sur une infinité d’autres immenses questions, il porte aussi, tout entier et à plein, sur la grosse question qui s’est soulevée devant nous ; et sur cette question nous ne l’avons pas interrompu, parce qu’il est décisif, pourvu qu’on l’entende, et sans même qu’on l’interprète ; il est formellement un texte de métaphysique, et j’irai jusqu’à dire qu’il est un texte de théologie. […] Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elle les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient. » Je me garderai de mettre un commentaire de détail à ce texte ; il faudrait écrire un volume ; il faudrait mettre, à chacun des mots, plusieurs pages de commentaires, tant le texte est plein et fort ; et encore on serait à cent lieues d’en avoir épuisé la force et la plénitude ; et je ne peux pas tomber moi-même dans une infinité du détail ; d’ailleurs nous retrouverons tous ces textes, et souvent ; c’était l’honneur et la grandeur de ces textes pleins et graves qu’ils débordaient, qu’ils inondaient le commentaire ; c’est l’honneur et la force de ces textes braves et pleins qu’ils bravent le commentaire ; et si nul commentaire n’épuise un texte de Renan, nul commentaire aussi n’assied un texte de Taine ; aujourd’hui, et de cette conclusion, je ne veux indiquer, et en bref, que le sens et la portée, pour l’ensemble et sans entrer dans aucun détail ; à peine ai-je besoin de dire que ce sens, dans Taine, est beaucoup plus grave, étant beaucoup plus net, que n’étaient les anticipations de Renan ; ne nous laissons pas tromper à la modestie professorale ; ne nous laissons d’ailleurs pas soulever à toutes les indignations qui nous montent ; je sais qu’il n’v a pas un mot dans tout ce Taine qui aujourd’hui ne nous soulève d’indignation ; attribuer, limiter Racine au seul dix-septième siècle, enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV, quand aujourd’hui, ayant pris toute la reculée nécessaire, nous savons qu’il estime des colonnes de l’humanité éternelle, quelle inintelligence et quelle hérésie, quelle grossièreté, quelle présomption, au fond quelle ignorance ; mais ni naïveté, ni indignation ; il ne s’agit point ici de savoir ce que vaut Taine ; il ne s’agit point ici de son inintelligence et de son hérésie, de sa grossièreté, de son ignorance ; il s’agit de sa présomption ; il s’agit de savoir ce qu’il veut, ce qu’il pense avoir fait, enfin ce que nous voyons qu’il a fait, peut-être sans y penser ; il s’agit de savoir, ou de chercher, quel est, au fond, le sens et la portée de sa méthode, le sens et la portée des résultats qu’il prétend avoir obtenus ; ce qui ressort de tout le livre de Taine, et particulièrement de sa conclusion, c’est cette idée singulière, singulièrement avantageuse, que l’historien, j’entends l’historien moderne, possède le secret du génie. […] Qui répondra de demain ; comme dit ce gigantesque Hugo, si éternel toutes les fois qu’il n’essaie pas d’avoir une idée à lui : Non, si puissant qu’on soit, non, qu’on rie ou qu’on pleure Nul ne te fait parler, nul ne peut avant l’heure Ouvrir ta froide main, Ô fantôme muet, ô notre ombre, ô notre hôte, Spectre toujours masqué qui nous suit côte à côte, Et qu’on nomme demain !
Le second s’ouvre à Brunswick, à cette petite cour où sa famille l’a fait placer en qualité de gentilhomme ordinaire ou plutôt fort extraordinaire, nous dit-il ; il y arrive en mars 1788, il y réside durant ces premières années de la Révolution ; il s’y ennuie, il s’y marie, il travaille à son divorce, qu’il finit par obtenir (mars 1793) ; il s’est livré dans l’intervalle à toutes sortes de distractions et à un imbroglio d’intrigues galantes pour se dédommager de son inaction politique, qui commence à lui peser en face de si grands événements. […] Un plus large horizon s’ouvre à ses regards, un monde d’idées se révèle ; une carrière d’activité et de gloire le tente. […] Aussi je t’en témoignerai ma reconnaissance : j’ouvrirai avec tout le soin possible la lettre que tu fermes, pour ne pas défigurer ton joli visage. […] Je suis toujours en compte ouvert de cette manière avec vous.
S’il me fallait d’autres illustres exemples, je n’aurais qu’à ouvrir le premier volume venu de critique, car, aujourd’hui, il est de mode de réimprimer en volume les inutilités hebdomadaires qui se publient dans les journaux. […] J’ai la main pleine de vérités, je me dépêche de l’ouvrir. […] J’ouvre au hasard et je rencontre les phrases suivantes : Ces phrases sont au nombre de quatorze. […] La vague monte, bien que vous en ayez, et comme si l’on trouvait qu’elle ne va pas encore assez vite, ce sont ceux-là même qu’elle a pour mission d’engloutir qui s’empressent le plus de lui ouvrir la route.
Quelques-uns disaient qu’il s’était rompu une veine ; d’autres, plus amis du merveilleux, débitaient, à qui voulait les entendre, que son ventre s’était ouvert dans une convulsion frénétique. […] Pour démentir le conte de la veine rompue et du ventre ouvert, mademoiselle Desmares, célèbre actrice, arrière-petite-fille de Montfleury, publia depuis une fable encore moins vraisemblable. […] Ce fut là, dit-on, le commencement d’une meilleure fortune pour Athalie : on ouvrit les yeux, mais lentement et insensiblement. […] Mais ce n’est pas là ce qu’il cherche ; ………… N’ayant pas si matin l’appétit bien ouvert, Il ne fit pas semblant d’avoir rien découvert. Sept heures sonnent, huit, et son appétit s’ouvre : Alors dans la rivière il fait divers plongeons, Et pour tout bien il ne découvre Qu’une écrevisse et deux goujons.
Tu m’as ramassé, essuyé, réconforté et me voilà quasi célèbre, que soit ma destinée d’écrivain, je n’oublierai pas que tu as été le généreux et le vaillant qui m’a ouvert la porte que tout le monde jetait à la figure du vagabond famélique, avec le fracas de l’épouvante ou le grincement du dédain. […] On ouvre le cadavre de cet aliéné et le cœur mis à nu est trouvé « énorme, noirâtre, boursouflé, sanglant, hypertrophié, ayant la forme d’un fœtus ». […] La pièce qui ouvre son livre, par exemple, Lamentation de la Lumière, est une des choses les plus hautes et les plus auguralement mélancoliques qui se puissent rencontrer en poésie. […] Quand il ne dit rien, sa bouche m’a paru s’ouvrir démesurément ; quand il parle, elle se ferme et la bave comique a l’air de couler des coins de sa lèvre sur la pauvre rate humaine. […] Les protestants d’Angleterre devaient bien ce souvenir à la mémoire de leur grand ami huguenot du seizième siècle, qui leur ouvrit les ports dont il avait la garde en qualité d’Amiral de France.
L’année suivante, il abandonne Rémond chez qui il perd son temps, et entre dans l’atelier de Cabat, qui était un homme fort intelligent, un causeur intéressant, à tendances mystiques (il voulut un moment se retirer au cloître), un vrai compagnon pour un esprit aussi ouvert que celui de Fromentin. […] Ce voyage nous ouvre un jour curieux sur le caractère timoré de la famille Fromentin, sur l’espèce de mésentente et de défiance qui séparait Eugène de ses parents. […] Fromentin pensa que les Maîtres d’autrefois complétaient son œuvre littéraire d’une manière suffisante pour lui ouvrir l’Académie française. […] Cela lui ouvre à demi les yeux que jusqu’alors cette ivresse même tenait fermés. […] L’âme féminine se donne à qui la féconde ; elle appartient à qui lui ouvre le monde divin ».
À un signal donné, une grande porte cochère ouvrait ses deux battants, toutes ces personnes assemblées s’engouffraient sous sa voûte, puis lentement, prudemment, les unes étonnées, les autres anxieuses, descendaient un, puis deux, puis trois escaliers et s’arrêtaient devant une cave. […] Tâchons d’abord de vous donner un caractère général de sa vie et de son théâtre, Ouvrez Molière, messieurs, ouvrez-le dans une édition complète, tout à fait complète de ses œuvres, et qui contienne sa première pièce informe : La Jalousie du Barbouillé. […] Vous n’avez qu’à ouvrir le Dictionnaire philosophique, le mot humanité n’y est pas. […] Vous pouvez ouvrir L’Avare, par exemple ; voyez comment Élise et son frère Cléante combinent leur petite conjuration contre Harpagon leur père. […] Si j’ai rempli Athènes de mes folies, peut-être, pensais-je, en fixant l’attention universelle, que j’attirerais aussi la sienne ; plus on parlera autour d’elle des saillies de mon humeur frivole, plus elle en parlera elle-même, et la curiosité m’ouvrira le chemin de son cœur.
Je conçois le testament d’un auteur portant cette clause, que son ouvrage manuscrit et scellé sera conservé soigneusement pour n’être ouvert que dans un siècle ; mais il serait impossible de comprendre qu’il fît enfermer pour l’éternité un chef-d’œuvre dans son cercueil. […] De faux brillants, la nouveauté du style, un tour d’esprit qui était à la mode peuvent les avoir fait valoir ; et il arrivera peut-être que, dans le siècle suivant, on ouvrira les yeux et que l’on méprisera ce que l’on a admiré… Le gros des hommes, à la longue, ne se trompe point sur les ouvrages d’esprit. […] Non seulement Dante, Shakespeare ou Rabelais, pour lesquels la nécessité d’un commentaire est évidente, mais Racine, le clair et limpide Racine, risque de demeurer un livre fermé de sept sceaux, tant que l’histoire et la critique ne nous ont pas donné la clef pour l’ouvrir. […] Il se connaît lui-même aussitôt qu’il existe, il n’a pas besoin d’un maître pour lui ouvrir les yeux et diriger ses premiers pas. […] Il serait consolant de penser que pas une goutte ne se perd du réservoir précieux qu’ouvre à certaines heures la main de l’Éternel pour faire descendre l’ondée céleste qui féconde l’humanité et renouvelle la face de l’histoire.
J’ouvre la brochure tout à fait au hasard, j’en donne ma parole d’honneur : Sous la cadence aussi d’un pied religieux Le sol rend un écho sonore ami des dieux. […] Je vous prie d’agréer, Monsieur… — Henry Laboissière. » Le tournoi reste ouvert ; mais pour peu de temps, parce que je prévois que mes correspondants, forcément, vont un peu se répéter les uns les autres. […] — « Malgré mon ignorance des choses littéraires, veuillez me permettre de prendre part au referendum que vous avez ouvert. […] Je lisais, dans le Misanthrope ouvert devant moi, les citations que vous invoquez à l’appui de votre opinion : Non, elle est générale, et je hais tous les hommes. […] Le vieillard ouvre sa robe et montre le ruban rouge.
Une porte s’ouvrit ; des voisins arrivaient. […] Il fallut bien ouvrir les yeux à l’évidence. […] Il lui ouvrait tout grands les champs du temps et de l’espace, les époques et les villes, les idées, le divertissement des métaphysiques. […] Il interroge des religieux et leur demande si un confesseur est tenu de révéler la confession d’un gaillard qui, devant lui, s’est ouvert de son projet de tuer le roi. […] … Ainsi, l’armée, de même que l’église, ouvre un refuge de tranquillisant dogmatisme à des âmes que le doute idéologique empoisonnait.
À la bataille de Coutras, qui ouvre la grande carrière de Henri IV (1587), Rosny, avec trois autres officiers, fut chargé de l’artillerie (deux canons et une couleuvrine), dont le jeu fit merveille et décida du gain de la bataille23.
Joinville nous raconte ses impressions successives et ses émerveillements qui commencent dès le port, et qui nous instruisent d’ailleurs des détails de la navigation à ces époques : Au mois d’août, dit-il, nous entrâmes en nos nefs à la Roche de Marseille, et le jour que nous y entrâmes, on fit ouvrir la porte de la nef et l’on mit dedans tous nos chevaux que nous devions mener outre-mer : et puis referma-t-on la porte, et on la boucha bien ainsi qu’on fait d’un tonneau, parce que quand la nef est en mer, toute la porte est sous l’eau.
Il en a un assez pareil dans le sermon qui ouvre son premier Avent, pour le jour de la Toussaint, lorsque voulant inspirer le désir et donner un avant-goût du bonheur réservé aux justes et auquel ils atteignent dès cette vie, il s’écrie : Avoir Dieu pour partage et pour récompense, voilà le sort avantageux de ceux qui cherchent Dieu de bonne foi et avec une intention pure.
Ses romans sont ce qu’ils peuvent, mais ils ne sont pas vulgaires ; ils sont comme sa critique, surtout à l’usage de ceux qui en font ; ils donnent des idées et ouvrent bien des voies.
Avec une intelligence forte et un travail vigoureux, on pouvait sans doute tenir le grand chemin, parcourir la route entière des études classiques, et au plus vite, en toute hâte, se diriger encore à temps, si l’on en avait la volonté, vers les études spéciales, mathématiques et autres, qui ouvraient l’entrée des grandes écoles savantes ; mais la question alors était tout ou rien, et un faux pas au terme faisait échouer.
. — C’est par cette petite historiette républicaine que s’ouvrent les mémoires de cour du baron de Besenval.
Gilbert, d’ouvrir toujours les ailes, et de ne pouvoir prendre l’essor.
Ce n’est pas tout de lire, il faut comprendre, et non seulement comprendre, mais faire ce qui est écrit ; cela seul ouvre les cieux.
Un seul ami, à qui il s’ouvrit de son état moral, accourut, lui chercha, en toute hâte, une retraite qu’il trouva aux environs de Paris (à Fontenay-sous-Bois) ; et là, pendant des mois, Béranger seul, caché sous le nom de M.
Qu’on ouvre et qu’on parcoure ces divers écrits !
Aussi avons-nous vu quel charmant, quel commode et quel joli voyageur c’était que cet homme de cabinet qui avait en lui l’étoffe de plusieurs hommes ; quel naturel heureux, curieux,-ouvert à tout, détaché de soi et du chez-soi, déniaisé, guéri de toute sottise, purgé de toute prévention.
Pasquier, le comte Pasquier, comme un homme qui n’aurait jamais ouvert le Moniteur : il écrit sans cesse de Lamartine, de Salvandy, là où il supprime le monsieur, comme un homme qui ne les aurait jamais entendu nommer : on dit M. de Lamartine, ou Lamartine tout court.
Mais d’autre part, depuis qu’on a pu lire les lettres nombreuses écrites en ce même temps par les personnes de l’entourage de Charles-Quint, les consultations à lui adressées sur toutes les affaires politiques de l’Europe et les réponses, on a un double jour ouvert sur la pensée du grand solitaire ; il n’a plus été possible de dire avec Robertson : « Les pensées et les vues ambitieuses qui l’avaient si longtemps occupé et agité étaient entièrement effacées de son esprit ; loin de reprendre aucune part aux événements politiques de l’Europe, il n’avait pas même la curiosité de s’en informer. » Et sans faire de lui le moins du monde un ambitieux qui se repent, ni sans accuser les bons moines d’avoir falsifié la vérité parce qu’ils en ont ignoré la moitié, on est arrivé à voir le Charles-Quint réel, naturel, non légendaire, partagé entre les soins qu’il devait encore au monde et à sa famille, traité et considéré par elle comme une sorte d’empereur consultant, et en même temps catholique fervent, Espagnol dévot et sombre, tourné d’imagination et en esprit de pénitence aux visions de purgatoire ou d’enfer, et aux perspectives funèbres.
Elle cheminait à couvert et petit à petit ; mais ce ne fut qu’après la chute du parti modéré et à l’avénement du ministère Villèle que l’affiliation monarchico-religieuse se mit hardiment à l’œuvre, ouvrit la tranchée et marcha de toutes parts à l’assaut du pouvoir qui lui livrait la place.
L’abbé Legendre, qui a écrit jusqu’à quatre Éloges de M. de Harlay, sans compter ce qu’il en dit dans ses Mémoires ; qui l’a loué une première fois en français, mais un peu brièvement40, une seconde fois en français encore41 et en s’attachant à ne mettre dans ce second morceau ni faits, ni pensées, ni expressions qui fussent déjà dans le premier ; qui l’a reloué une troisième fois en latin42, puis une quatrième et dernière fois en latin encore43, mais pour le coup avec toute l’ampleur d’un juste volume, Legendre a commencé ce quatrième et suprême panégyrique qui englobe et surpasse tous les précédents par un magnifique portrait de son héros ; je le traduis ; mais on ne se douterait pas à ce début qu’il s’agit d’un archevêque, on croirait plutôt qu’il va être question d’un héros de roman : « Harlay était d’une taille élevée, juste, élégante, d’une démarche aisée, le front ouvert, le visage parfaitement beau empreint de douceur et de dignité, le teint fleuri, l’œil d’un bleu clair et vif, le nez assez fort, la bouche petite, les lèvres vermeilles, les dents très bien rangées et bien conservées jusque dans sa vieillesse, la chevelure épaisse et d’un blond hardi avant qu’il eût adopté la perruque ; agréable à tous et d’une politesse accomplie, rarement chagrin dans son particulier, mangeant peu et vite ; maître de son sommeil au point de le prendre ou de l’interrompre à volonté ; d’une santé excellente et ignorant la maladie, jusqu’au jour où un médecin maladroit, voulant faire le chirurgien, lui pratiqua mal la saignée ; depuis lors, s’il voyait couler du sang, ou si un grave souci l’occupait, il était sujet à des défaillances ou pertes de connaissance, d’abord assez courtes, mais qui, peu à peu, devinrent plus longues en avançant : c’est ce mal qui, négligé et caché pendant plus de vingt ans, mais se répétant et s’aggravant avec l’âge, causa enfin sa mort. » L’explication que l’abbé Legendre essaye de donner des défaillances du prélat par suite d’une saignée mal faite est peu rationnelle : M. de Harlay était sujet à des attaques soit nerveuses, soit d’apoplexie plus probablement, dont une l’emporta.
Ceci est une parenthèse que j’ouvre sur Gavarni, et je me la permets parce que je la crois aussi intéressante que neuve.
Après l’affreuse attente, au signal donné, les belluaires ouvraient l’entrée de l’arène aux bètes féroces ; … mais, au lieu du tigre de l’Inde ou du lion de Numidie, s’avançait une joyeuse bacchanale : les trompettes d’airain résonnaient, les tambourins battaient, les vierges folles couraient le thyrse à la main, et de jeunes garçons portaient en chance ant des outres pleines de vin nouveau.
En un mot, il lui aurait fallu cette grande foire humaine et à marché ouvert qu’on appelle le Directoire ; toutes les ambitions, toutes les compétitions, toutes les cupidités à nu ; et les plaisirs à l’avenant : une Régence.
Une tapisserie jaune, suspendue dans le fond, laisse un vaste jour ouvert sur un parc dont on entrevoit de hauts ombrages.
Les caravanes ne se font faute de déposer sur leur passage, à ciel ouvert, des ballots, des charges de marchandises qu’elles retrouveront au retour.
Giguet, auteur d’une traduction d’Homère, et l’un des esprits les plus aiguisés et les mieux avisés sur la question, une lettre très-vive dont je citerai la partie essentielle : « Monsieur, veuillez ouvrir votre Iliade et lire : chant IV, les vers 512 et 513, — chant V, les vers 787 à 791, — chant VII, les vers 220 et 230 : — vous reconnaîtrez qu’entre les IIe et VIIIe chants, la colère d’Achille ne cesse pas un instant d’être le nœud du poëme. — Quant à l’ambassade conseillée (chant IX) par Nestor, rapprochez-la des vers de 105 à 110, chant XIII, et réfléchissez à ce qui fût arrivé si Agamemnon n’eût point montré de la bonne volonté, après la première défaite des Achéens.
Il répond de sa main au maréchal (26 novembre 1742) : « Le feu roi, mon bisaïeul, que je veux imiter autant qu’il me sera possible, m’a recommandé, en mourant, de prendre conseil en toutes choses et de chercher à connaître le meilleur pour le suivre toujours ; je serai donc ravi que vous m’en donniez : ainsi, je vous ouvre la bouche, comme le Pape aux cardinaux, et vous permets de me dire ce que votre zèle et votre attachement pour moi et mon royaume vous inspireront.
Au roi de Wurtemberg, qui ne se souciait pas d’avoir Vandamme pour commander le corps wurtemburgeois, et qui demandait un autre chef pour ses troupes dans la campagne qui allait s’ouvrir, Napoléon répondait le 31 mars 1809 : « J’ai reçu la lettre de Votre Majesté.
Gustave Flaubert, au sujet de Salammbô, nous nous étions ainsi querellés à cœur ouvert, que je l’avais critiqué, qu’il m’avait répondu, et que nous n’en étions pas moins restés bons amis, « ce qui est, disais-je, d’un bon exemple », j’ajoutais : « Je serais tenté de vous obéir et d’aller sur le terrain à quelques-uns des endroits que vous me signalez.
Ce chant est rempli de la peinture légère de la double vie poétique et amoureuse aussi qui le partage, et qui cependant ne l’empêche bientôt pas d’ouvrir son petit salon, pour son compte, sur la belle promenade du Gravier, et de prospérer, d’abord doucement, par la frisure.
Il suffit d’ouvrir, de feuilleter, de lire çà et là ces volumes, pour prendre aussitôt du vieux Colletet une idée plus complète, plus vraie ; on ne le connaît qu’alors dans toute sa bonhomie et toute sa culture gauloise.
Car ç’a été le caractère manifeste du public en ses derniers retours, après tant d’épreuves éclatantes et contradictoires, de se montrer ouvert, accueillant, de puiser l’émotion où il la trouve, de reconnaître la beauté si elle se rencontre, et de subordonner en tout les questions des genres à celle du talent.
L’auteur de ces touchants récits aime à exprimer l’impossible et à y briser les cœurs qu’il préfère, les êtres chéris qu’il a formés : le ciel seulement s’ouvre à la fin pour verser quelque rosée qui rafraîchit.
Dès que la porte de la rue s’ouvrait et qu’un visage paraissait à la grille, la jeune fille était debout, élancée, polie, prévenante pour chacun (comme si elle n’avait été élevée qu’à cela), recevant de sa main blanche les gros sous des paysans qui affranchissaient pour leur pays ou payse en condition à Paris.
Il a droit de chasse dans toute l’étendue de sa juridiction et l’on a vu tel roturier obligé de lui ouvrir son parc enclos de murs.
Tacite est l’abréviateur de l’œuvre de Dieu ; il n’écrit pas, il note : mais chaque note ouvre un horizon sans borne à la pensée.
Par exemple, pour une pièce perdue de Hardy, le décorateur de la comédie note ainsi la mise en scène : « Il faut au milieu du théâtre un beau palais, et à un des côtés une mer où paraît un vaisseau garni de mâts, où paraît une femme qui se jette dans la mer, et à l’autre côté une belle chambre qui s’ouvre et ferme, où il y ait un lit bien parc avec des draps309 ».
Là, son âme de poète, plus tendre, plus enthousiaste, plus juvénile que jamais, s’ouvre à la grande et divine nature, qui toujours, du reste, avait été la religion de son intelligence, la joie de ses sens.
Ouvrez quelque part un cœur qui reçoit les confidences du pécheur fatigué de porter tout seul le fardeau de ses fautes : tout à coup il se fait comme un mystérieux échange, je dis plus, une mystérieuse aliénation.
L’homme qui grondait tout à l’heure avait tort ; car le monde est très suffisamment ouvert et assez bon enfant ; il n’a plus rien de mystérieux ni d’inaccessible.
Ouvrez la préface des Orientales.
Il faudrait, par-dessous les statistiques, pouvoir pénétrer dans l’intimité des consciences, ouvrir les cerveaux et les cœurs.
Il n’ouvre la bouche que pour répondre ; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu’il soit seul pour éternuer. » Ce visiteur honteux n’est pourtant point Phédon le pauvre, c’est Vernouilhet le failli, qui vient régler son compte avec le banquier.
Joubert, toujours avoir dans la tête un coin ouvert et libre, pour y donner une place aux opinions de ses amis, et les y loger en passant.
Mon seul conseil, mon seul vœu, c’est qu’un tel talent s’ouvre des voies et crée des genres tant qu’il lui plaira, mais qu’il ne serve jamais un parti.
Saint-Simon était doué d’un double génie qu’on unit rarement à ce degré : il avait reçu de la nature ce don de pénétration et presque d’intuition, ce don de lire dans les esprits et dans les cœurs à travers les physionomies et les visages, et d’y saisir le jeu caché des motifs et des intentions ; il portait, dans cette observation perçante des masques et des acteurs sans nombre qui se pressaient autour de lui, une verve, une ardeur de curiosité qui semble par moments insatiable et presque cruelle : l’anatomiste avide n’est pas plus prompt à ouvrir la poitrine encore palpitante, et à y fouiller en tous sens pour y étaler la plaie cachée.
Ouvrez, encore une fois, les Mémoires de Frédéric ; il ne cherche point, en les écrivant, à farder la vérité.
Sept ans sont écoulés : nous sommes au Lycée qui vient de s’ouvrir en 1786, au coin de la rue Saint-Honoré et de la rue de Valois, là même où est aujourd’hui (ô vicissitudes des choses humaines !)
Le jour de sa réception (23 novembre 1671), il fit un remerciement qui fut très goûté de la compagnie ; mais ces remerciements, bien que déjà oratoires, se prononçaient jusqu’alors à huis clos, et, comme on louait Perrault du sien, il répondit que, si son discours avait fait plaisir à Messieurs de l’Académie, il l’aurait fait à toute la terre si elle avait pu l’entendre ; il ajouta qu’il ne serait pas mal que l’Académie ouvrît ses portes les jours de réception, et qu’elle se fît voir dans toute sa parure.
Or, un joyeux bouvreuil, Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l’œil En feu, jetait au ciel sa chanson matinale, Hélas !
Il se trouva brusquement réformé et retranché du service au commencement d’avril 1707, à l’âge de quarante-deux ans ; il ne fut pas des lieutenants généraux désignés pour la campagne qui allait s’ouvrir.
Un jour, ou plutôt une nuit, comme les bougies s’étaient plusieurs fois renouvelées et qu’elle sonnait pour en demander d’autres, le valet de chambre qui était à son service, familier comme les anciens domestiques, alla à la fenêtre, ouvrit brusquement les volets, et le soleil du matin entrant : « Vous voulez des lumières, dit-il, en voilà !
Thiers qui prenait les devants et qui ouvrait l’attaque.
Mais l’Empire, en tombant, allait ouvrir à Courier de nouveaux points de vue et une carrière.
Le xviiie siècle s’était ouvert par les Lettres persanes : il allait se continuer par des œuvres qui, même sérieuses, et dans l’ordre historique le plus régulier, n’auraient plus cet appareil érudit.
Frédéric, en les recevant, en y reconnaissant cette inscription que Jordan mettait en tête de tous ses livres : « Jordani et amicorum », se sentit tout ému : Je vous avoue que j’ai eu les larmes aux yeux lorsque j’ai ouvert les livres de mon pauvre défunt Jordan, et que cela m’a fait une véritable peine de penser que cet homme que j’ai tant aimé n’est plus.
Un requin est ouvert, on enlève son cœur et ses viscères, et pendant plusieurs heures l’animal privé de cœur, de sang et d’entrailles, se débat, essaie de mordre, témoigne d’une force prodigieuse.
De l’impériale, on lui jette sa petite malle, et sa grosse boîte à couleurs, qui s’ouvre en tombant, et dont les pinceaux et les couleurs se répandent dans le ruisseau.
Il ouvrit le rouleau renfermant la pièce d’Augier et la repoussa, avec un geste plein de mépris.
Champfleury refuse d’ouvrir sa cassette aux procédés, nous ferons sauter la serrure.
Bilâli inspire un appétit si violent aux filles qu’il rencontre sur sa route qu’elles mettent à mort leurs parents pour lui ouvrir la route sur laquelle elles le suivront docilement117.
On se dit, avant d’ouvrir le livre : qu’est-ce que cela peut bien être, Les Patriciennes de l’Amour ?
Pointillé à nous impatienter les yeux, l’auteur du Vieux Pauvre du Cumberland, de Lucy Gray, de l’Enfant aveugle, ose des recherches d’originalité, souvent heureuses, et au milieu des infiniment petits du détail, il sait ouvrir de l’horizon.
) Nul n’a remarqué cette visite quasi muette, sans bruit, insignifiante, mais elle ouvre à l’imagination de ces communiants le chemin de leur village et le chemin du ciel.
» On ne peut ouvrir une Revue ou un journal sans y retrouver les titres de l’auteur de Vautrin et des Parents pauvres à la vénération et à la reconnaissance publiques. […] À quelque page que l’on ouvre ce Lys dans la vallée, si baignée qu’elle soit dans l’illuminisme et l’extase, il s’en exhale une vapeur délétère, énervante, une sorte de malaria sentimentale, pareille à ces émanations fiévreuses que l’on respire, dans l’Inde ou sous les tropiques, au milieu du parfum des fleurs, des mirages de l’horizon et des splendeurs du paysage. […] À coup sûr, malgré ses talents incontestables et ses gracieux succès, ce n’était pas par l’auteur de Lady Tartufe et du Chapeau d’un Horloger que devait raisonnablement s’ouvrir une série de leçons et de modèles de littérature. […] Albert de Broglie a le droit de le rappeler, cette idée s’est emparée de lui et a percé dans ses écrits, dès son entrée dans cette carrière d’historien et d’écrivain catholique où il unit une piété si sincère et un talent si pur à un esprit si loyalement ouvert à toutes les libertés de la pensée. […] Un monde vieilli, sans maturité et sans innocence, une doctrine exposée aux interprétations violentes ou chimériques du rude génie latin ou de l’imagination subtile de l’Orient et de la Grèce, un prince pour qui le labarum était à peu près tout le symbole, et dont les intentions excellentes s’entremêlaient de mille ferments d’erreur et même d’emportements tyranniques et sanguinaires, voilà ce qui attendait l’Église délivrée et glorifiée au seuil de ces palais que lui ouvrait Constantin, sur les marches de ces temples qu’il décorait pour elle.
C’est Vauvenargues, au contraire d’un optimisme charmant et délicieux, plein de confiance dans les bonnes parties de la nature humaine et presque aveugle à l’égard des autres, en pleine réaction contre la philosophie misanthropique du xviie siècle ; aimant les passions quand elles sont nobles et les trouvant quasi toutes susceptibles de le devenir ; mais très élevé, trop élevé, trop select, un peu précieux, oncle de Joubert, peu ouvert à la foule et qui, très évidemment, ne tient point du tout à s’ouvrir à elle. […] Il l’ouvrait, en prêtre domestique, au couvre-feu, comme le père de famille fait la Bible dans les vieilles familles anglaises, Victor Hugo ne m’était jamais apparu ainsi. […] Arrivé là, il se fait ouvrir une salle. […] Mentez-vous, sans qu’il y ait aucun péril pour vous à dire la vérité, par simple bonté d’âme et pour verser un baume consolateur sur une blessure toujours prête à s’ouvrir ? […] On voit, comme de ses yeux, vivre ces grands enfants, aimables et sympathiques en somme : « Les membres de la Société Populaire Républicaine des Arts et ceux du Club Révolutionnaire s’assemblèrent dans le lieu ordinaire des séances ; le bureau fut placé devant le tableau des Droits de l’Homme, et la musique immédiatement, sur une estrade dressée à cet effet, au-dessous… À midi, le président prit place au bureau, et lors, la musique nationale ouvrit la séance en faisant retentir la salle d’un air majestueux.
De ce que Du Bellay, par exemple, aura conseillé aux poètes ses contemporains « de restituer les tragédies et comédies en leur ancienne dignité » lui ferons-nous honneur, sinon d’avoir ouvert la voie, mais au moins de l’avoir indiquée aux Corneille, aux Molière, aux Racine ? […] On a tiré, comme je vous le disais, la poésie française de l’ornière où depuis près de deux siècles alors elle se traînait misérablement, et, en lui proposant comme ambition de rivaliser avec les anciens, on lui a comme ouvert ou frayé l’accès vers des hauteurs que d’elle-même elle n’eût pas atteintes. […] Entre les trois directions qui s’ouvraient devant lui, Boileau, lui, allait prendre la quatrième, sur les traces de l’auteur des Lettres Provinciales. […] De faux brillants, la nouveauté du style, un tour d’esprit qui était à la mode, peuvent les avoir fait valoir ; et il arrivera peut-être que dans le siècle suivant on ouvrira les yeux, et que l’on méprisera ce que l’on a admiré. […] J’ouvre au hasard un volume de ses Nouveaux Lundis, et à côté d’un article sur les Jeudis de Mme Charbonneau, j’en trouve un sur les Lettres de Racine, sur le Waterloo de M.
Le paysan, d’un autre côté, depuis qu’on lui a ouvert la voie de la richesse et qu’on lui a montré que son industrie est la plus sûrement lucrative, le paysan a senti redoubler son horreur pour la conscription. […] L’État, en un tel système, ne salarie pas certaines opinions scientifiques ou littéraires ; il ouvre, dans un haut intérêt social et pour le bien de toutes les opinions, de grands champs clos, de vastes arènes, où les sentiments divers peuvent se produire, lutter entre eux et se disputer l’assentiment de la jeunesse, déjà mûre pour la réflexion, qui assiste à ces débats. […] Une foule de réformes maintenant impraticables seront praticables alors, et l’horizon du catholicisme, maintenant si ferme, pourra s’ouvrir tout à coup et laisser voir des profondeurs inattendues.
Mais ces rampes d’escaliers sur lesquelles dégringolent tumultueusement des furies nues et des possédées, ces bibliothèques dont des têtes d’assassins coupées forment le socle et un pilastre, même cette table offrant l’aspect d’un livre gigantesque ouvert et porté par des gnomes, constituent un style pour des fébricitants ou des damnés. […] Le mot « préraphaélites » fait résonner par association d’idées, comme autant d’harmoniques, les notions : « préadamites85 », « préhistorique », etc., bref, tout ce qui ouvre des perspectives immenses sur l’inconnu crépusculaire et permet à l’esprit un vagabondage de rêve dans le hors-du-temps et dans les pays fabuleux. […] Le peintre n’agit donc avec les moyens de son art qu’autant qu’il excite agréablement le sens des couleurs, qu’il donne à l’esprit l’illusion de la réalité et en même temps la conscience que c’est une illusion, et que, par sa vue plus profonde et plus intense, il ouvre au spectateur les richesses cachées de l’objet. […] La jeunesse, l’espoir et l’avenir du peuple français, se détourne de la science ; l’émancipation a fait banqueroute, les âmes s’ouvrent de nouveau à la religion, et l’Église catholique accomplit de nouveau son office sublime d’institutrice, de consolatrice et de guide de l’humanité civilisée ». […] L’homme honnête qui arrache péniblement ses dons à la nature, le savant laborieux qui ouvre, à la sueur de son front, les sources de la connaissance, inspirent le respect et une chaude sympathie.
L’enthousiasme exclusif pour l’antiquité ouvrait la porte à diverses erreurs. […] Il ne l’ouvre pas à petits plis, comme les moralistes analytiques, mais brusquement et à libres entrées, comme les grands comiques. […] Quoi qu’il en soit, lorsque les meurtriers approchèrent, il les attendit avec calme, et commanda qu’on leur ouvrît toutes les portes. […] Comment ne pas reconnaître que toute contradiction intérieure cesse, et que l’unité, une glorieuse unité est rentrée dans l’âme par le seul chemin qui lui fut ouvert ? […] Clavecin sensible, sonore et toujours ouvert, chaque mot que vous articulez en sa présence fait vibrer en lui la corde du moi.
Ouvrons le quatrième volume de l’Essai sur l’inégalité. […] Dès qu’il y est le maître, c’en est fait des espérances de liberté : une période de décadence et d’abaissement s’ouvre pour cette nation, dont les malheurs ne laissent pas Gobineau insensible, bien qu’elle soit latine et que son bourreau arrive des Flandres. […] Maurice Barrès ne se gêne pas pour railler ce prophète, qui prétend voir le paradis ouvert et les parents Baillard assis aux côtés de l’Éternel. […] Le pèlerinage d’Italie, à tout le moins, est presque nécessaire pour nous ouvrir les yeux par contraste sur les merveilles de notre vieil art français. […] Elle n’ouvre même pas sa « chambre intérieure », le secret de son amour, à l’époux qu’elle craindrait d’enlever au service de la patrie en le retenant auprès d’elle.
Là, après n’avoir trouvé d’autre moyen que le sommeil pour échapper à une chaleur dévorante, c’est au moment où l’air est plus frais et plus pur que s’ouvrent les théâtres ; dans des salles spacieuses et bien aérées se trouvent encore des loges élégamment meublées et qui ont l’aspect gracieux d’un boudoir. […] Que serait-ce si Auguste eût eu l’inestimable avantage de terminer la guerre civile sans prendre part à ses horreurs ; s’il n’avait pas été forcé de s’ouvrir un chemin au rang suprême à travers les cadavres de ses ennemis, et même de ses amis ; s’il fût arrivé pur à la place qui lui était marquée par les destins ? […] Il fallait que ce fût un personnage assez mince du côté de la qualité et de la considération, mais il se donnait de l’éclat par un bon emploi de ses richesses : il avait ouvert son épargne à plusieurs muses faméliques. […] Ouvrez Sénèque, et lisez. « Auguste pardonna aux vaincus ; et s’il n’eût point pardonné, sur qui eût-il régné ? […] Le poète ne se traîne pas dans les sentiers battus ; il n’a pas besoin des amours, des folies, des aventures romanesques : son imagination sait ouvrir de nouvelles sources d’intérêt que lui seul a connues.
La terre ne fut plus qu’un lieu d’exil, la vie que le rêve d’une ombre, et la mort, anéantissant ce qui n’était point, prit la force d’une double négation ; elle délivra l’esprit de son élément fini, et lui ouvrit les portes de la vraie et réelle existence179. […] Une pareille maison ouvre pour ainsi dire toutes ses portes et toutes ses fenêtres au comique, qui, de gaieté de cœur, peut venir y prendre ses ébats et en bonne conscience la ruiner, parce qu’elle est déjà une ruine.
Le premier secrétaire vient avec l’intention de rendre compte des lettres qu’il a reçues et qu’il est chargé d’ouvrir ; mais il est interrompu deux cents fois dans cette opération par toutes sortes d’espèces imaginables. […] Les deux laquais ouvrent les deux battants pour me laisser sortir, moi qui passerais alors par le trou d’une aiguille, et les deux estafiers crient dans l’antichambre : « Madame, Messieurs, voilà Madame !
IX L’instant où M. de Talleyrand entrait, avec les préliminaires d’une telle nature, d’un tel caractère et d’une telle aptitude, dans la politique extérieure de la France, ouvrait une carrière neuve et sans limites à son intelligence et à la diplomatie. […] Plus il s’ouvrait, plus il laissait entrevoir de ressources d’esprit sous la grâce nonchalante et grave des paroles ; l’intimité en lui était irrésistible.
Nous nous jurâmes alors de ne plus parler d’eux que nous ne fussions à Rome ; et attachant nos tabliers derrière le dos, nous arrivâmes à Sienne sans ouvrir la bouche. […] « J’ouvris alors une boutique fort belle aux Banchi, vis-à-vis celle de Raphaël.
Partout les fenêtres s’ouvrirent. […] Ce ménestrel n’a pas si bien fermé la porte, que nous ne l’ouvrions assez large pour pouvoir en sortir.
Va son souffle, l’amour convie le printemps : large ouvert dans notre sein son œil sourit ; sa flamme couvait : de gais oiseaux gazouillent vois, elle sourit aux feux du jour. […] Un âge nouveau s’ouvrit, ou plutôt de nouvelles âmes arrivèrent au chemin de l’évolution artistique.
Sur quatorze fourmilières de Fourmis sanguines que j’ouvris, chacune contenait au moins quelques esclaves. […] Selon Huber, qui avait en Suisse de nombreux moyens d’observation, les esclaves travaillent habituellement avec leurs maîtres à construire la fourmilière ; elles seules en ouvrent les entrées le matin et les referment le soir ; mais, d’ordinaire, leur principale occupation serait la chasse aux Aphis.
Tandis que tout le siècle tournait des yeux avides vers l’avenir, et se précipitait dans les routes nouvelles que lui ouvrait la philosophie, Vico eut le courage de remonter vers cette antiquité si dédaignée, et de s’identifier avec elle. […] Lisant ensuite, dans l’Art poétique d’Horace, que l’étude des moralistes ouvre à la poésie la source de richesses la plus abondante, il s’y livra avec ardeur, en commençant par Aristote, qu’il avait vu citer le plus souvent dans les livres élémentaires de droit.
Quand on ouvre, au Cabinet des estampes, le cahier où sont les portraits de Sully et de sa femme, on y voit le Sully tel qu’il nous a été transmis par la gravure et qu’il est fixé dans la mémoire, c’est-à-dire vieux, le front haut et chauve, la figure sillonnée et rude, l’air fâché, avec barbe longue et moustache grise, le tout encadré dans cette fraise bien roide que nous savons, et son écharpe sur l’armure.
Mais Mme Necker, à qui il ne craignait pas de s’ouvrir de ses tristesses, et en laquelle, vers la fin, il retrouvait une dernière amie comme elle avait été la première, lui disait : Gardez-vous, monsieur, de former un de ces liens tardifs : le mariage qui rend heureux dans l’âge mûr, c’est celui qui fut contracté dans la jeunesse.
Le ciel au-dessus était ouvert, peuplé en chaque point de figures vivantes, de patrons attentifs et manifestes, d’une invocation directe, et faciles à intéresser ; le plus intrépide guerrier marchait dans ce mélange habituel de crainte et de confiance comme un tout petit enfant.
La Harpe continue son cours de littérature ; Roederer et Garat n’ont encore rien dit, mais ils ouvriront bientôt leurs cours.
Je dois en agir avec mon esprit comme je fais avec ma linotte : je la garde le plus habituellement en cage ; mais de temps à autre je lui ouvre la porte, afin qu’elle puisse voleter un peu autour de la chambre, et puis je la renferme de nouveau.
… ouvrez un livre d’histoire ou l’Almanach royal, et vous verrez qu’à cette date de 1754 celui qui succéda à M. de Machault fut M. de Séchelles.
Rohan, déjà gêné au dedans par les siens, dut également souffrir de cette gêne en face de l’ennemi, et peut-être des accusations sourdes qui en venaient parfois à son oreille ; et il semble, nous le verrons, avoir voulu répondre à tout et se satisfaire lui-même lorsqu’il se mit, à son dernier jour, à faire le coup de pique en simple volontaire dans l’armée du duc de Weimar, comme s’il s’était dit : « Cette fois enfin je ne suis plus un général ni un chef de parti, je ne suis qu’un soldat. » Ouvrons maintenant les mémoires de Richelieu, lorsqu’il a à parler des mêmes conjonctures.
Ce qui la rapproche surtout de cet homme de grand esprit et qui avait laissé jusqu à présent trop peu de souvenir, c’est une certaine conformité dans la manière de juger les choses et les personnes, le besoin de causer à cœur ouvert, d’être entendue de quelqu’un.
Marie-Joseph Chénier continuait de tout admirer de Voltaire, et l’épître qu’il lui adressa put devenir le programme brillant du peuple des voltairiens : mais les gens de goût et dont en même temps l’esprit s’ouvrait à des aperçus d’un ordre plus élevé, des hommes tels que M. de Fontanes, par exemple, savaient fort bien concilier ce que méritait en Voltaire l’auteur charmant, et ce qui était dû au satirique indécent, au philosophe imprudent, inexcusable.
Villars, ici, eût encore voulu prendre l’essor, et, pour peu qu’on s’y fût prêté à Versailles, il s’ouvrait à de vastes projets : Je ne sais, dit-il, jusqu’où j’aurais mené les ennemis si un projet qui me roulait dans la tête eût réussi, et si on n’eût pas diminué mon armée, déjà affaiblie par les garnisons que j’étais obligé de laisser dans quelques places derrière moi, pour assurer la communication avec mes ponts du Rhin.
Il y a un régime physique comme un régime moral qui s’y approprie : la prière, les exercices spirituels, la vie contemplative ouvrent ce sens supérieur, développent cette face de notre âme tournée vers les choses du ciel, et ordinairement si obscurcie.
Cette publication le mit en rapport avec la famille de Noailles et avec les dames de Saint-Cyr qui lui ouvrirent leurs précieuses archives, à condition qu’il n’en dirait rien, et il devint l’éditeur en titre ou à peu près, et non désavoué, quoique non autorisé, de l’ensemble des lettres de Mme de Maintenon.
Il se décide à monter et trouve Marolles sur pied, tiré à quatre épingles, avec un grand volume d’estampes ouvert devant lui. — « Eh quoi !
On oublie que, par ces concours qu’elle ouvre à l’émulation des jeunes auteurs, l’Académie semble dire : « Jeune homme, avancez, et là, sur ce parquet uni, au son d’une flûte très simple, mais au son d’une flûte, exécutez devant nous un pas harmonieux ; débitez-nous un discours élégant, agréable, justement mesuré, où tout soit en cadence et qui fasse un tout ; où la pensée et l’expression s’accordent, s’enchaînent ; dont les membres aient du liant, de la souplesse, du nombre ; un discours animé d’un seul et même souffle, ayant fraîcheur et légèreté ; qui laisse voir le svelte et le gracieux de votre âge ; dans lequel, s’il se montre quelque embarras, ce soit celui de la pudeur ; quelque chose de vif, de court, de proportionné, de décent, qui fasse naître cette impression heureuse que procure aux vrais amis des lettres la grâce nouvelle de l’esprit et le brillant prélude du talent. » — Ainsi j’entends cet idéal de début académique, dont il ne se rencontre plus guère d’exemple.
Ce jeune homme est avocat, il a des succès et voit déjà s’ouvrir devant lui une honorable et brillante carrière.
Quoique les Conférences s’ouvrissent à trois heures après midi, la salle était si remplie dès les neuf heures du matin, qu’il n’y avait plus de places que celles qui étaient gardées pour les personnes du premier rang.
Si je puis comparer les sensations de l’oreille à celles de la vue, le silence répandu sur les grands espaces est plutôt une sorte de transparence aérienne, qui rend les perceptions plus claires, nous ouvre le monde ignoré des infiniment petits bruits, et nous révèle une étendue d’inexprimables jouissances.
Toutes ces premières impressions, celles du toit domestique, de la maison du pasteur auquel d’abord on l’avait confié, la mort d’une mère, puis la première communion, et le sentiment pénible qu’éprouva le jeune garçon en passant de son Alsace riante et champêtre aux murs froids d’un collège, ces premières descriptions ne peuvent nous toucher que médiocrement : il y a du vrai, de la sincérité ; mais ces peintures de l’enfance, recommencées sans cesse, n’ont de prix que lorsqu’elles ouvrent la vie d’un auteur original, d’un poète célèbre. « Les souvenirs de ma première enfance sont bien vagues, nous dit M.
L’infortune m’ouvrit le temple de Thalie ; L’espoir m’y prodigua ses riantes erreurs ; Mais je sentis parfois couler mes pleurs Sous le bandeau de la Folie.
J’ai entre les mains les lettres les plus vraies, les plus naïves, les plus modestes, dans lesquelles elle s’ouvrait à moi et de son cœur et de son talent.
Au moment où ce navire Argo qui portait les poëtes, après maint effort, maint combat durant la traversée contre les prames et pataches classiques qui encombraient les mers et en gardaient le monopole, — au moment où ce beau navire fut en vue de terre, l’équipage avait cessé d’être parfaitement d’accord ; l’expédition semblait sur le point de réussir, mais on n’apercevait guère en face de lieu de débarquement ; les principaux ouvraient des avis différents, ou couvaient des arrière-pensées contraires.
Un Mathurin Regnier, qui lui tomba sous la main, lui ouvrit une copieuse veine de style franc et nourrissant qu’il versa sans tarder sur la scène du corps de garde et du cabaret borgne dans Don Paez.
Le succès du Méchant ouvrit à Gresset les portes de l’Académie ; il était donc à trente-neuf ans, en 1748, au comble, ce semble, de ses vœux et dans la plénitude de sa carrière, lorsque, sans qu’on vît bien pourquoi, il ressentit soudainement une grande lassitude et ne songea plus qu’à se retirer.
Plus l’impôt est excessif, plus la prime offerte aux violateurs de la loi devient haute, et, sur tous les confins par lesquels la Bretagne touche à la Normandie, au Maine et à l’Anjou, quatre sous pour livre ajoutés à la gabelle multiplient au-delà de toute croyance le nombre déjà énorme des faux sauniers. « Des bandes nombreuses754 d’hommes, armés de frettes ou longs bâtons ferrés et quelquefois de pistolets ou de fusils, tentent par force de s’ouvrir un passage.
Quand il étale « tout l’attirail de la goinfrerie », vous voyez une large bouche qui s’ouvre, des joues rubicondes, et la mangeaille qui descend dans un ventre satisfait.
Avant lui, Du Bellay et De la Taille n’avaient fait qu’y toucher : Vauquelin fit cinq livres de satires, discours d’un bon homme qui sait par cœur Horace, Perse, Juvénal, et qui a ouvert les yeux avec indulgence sur le monde.
On dirait qu’ils sont à peine sortis de la matrice universelle, à peine dégagés de la boue féconde des antiques déluges, et que leurs yeux viennent à peine de s’ouvrir sur le monde, tant ils y sentent d’inconnu et tant leurs idées sont simples et leurs sentiments abrupts.
Il ressemble çà et là à un chirurgien virtuose qui étalerait et mettrait en œuvre toute une trousse, tout un jeu de bistouris, de scies, de ciseaux et de pinces, pour ouvrir un abcès à la joue.
Votre théorie des germes de putréfaction ouvre une voie qui sera un jour et qui est déjà féconde pour le bien de notre pauvre espèce.
Un cercle immense et sans cesse grandissant s’ouvre ainsi devant quiconque veut connaître tous les tenants et aboutissants (qu’on me passe cette expression familière) de la littérature française.
Il voit aussi, sans doute, le grand œil osirien cerné d’antimoine, qui s’ouvre au bec de la proue, comme la prunelle ronde d’un oiseau de proie.
On y voit Napoléon hésiter jusqu’au dernier moment, changer d’avis, ne s’ouvrir tout entier à personne, ne découvrir que des coins de vérité à ses plus intimes agents, vouloir être éclairé et sembler en même temps le craindre.
« Elle avait l’art de se pénétrer au degré qu’il fallait pour exprimer les grandes passions et les faire sentir dans toute leur force. » On a dit de Mlle Champmeslé qu’elle avait la voix des plus sonores, et que lorsqu’elle déclamait, si l’on avait ouvert la loge du fond de la salle, sa voix aurait été entendue dans le café Procope.
Plus modeste ou moins en vue, non moins généreuse et dévouée, Mme de La Tour-Franqueville fut une des premières ; elle ouvre la marche, et elle mérite qu’on lui fasse une place à part dans la renommée de celui à qui elle s’est consacrée.
Elle prend quelquefois la résolution de ne plus ouvrir les lettres qu’elle reçoit ; elle en garde une cachetée pendant six jours.
Elle écrit aux villes d’ouvrir leurs portes à la Pucelle, sur le ton d’un chef de guerre et d’un envoyé d’en haut ; elle fait des sommations au duc de Bedford, au duc de Bourgogne, « de par le roi du ciel, mon droiturier et souverain Seigneur », comme elle l’appelle.
Jamais ni jeu, ni ris élevés, ni disputes, ni propos de religion ou de gouvernement ; beaucoup d’esprit et fort orné, des nouvelles anciennes et modernes, des nouvelles de galanteries, et toutefois sans ouvrir la porte à la médisance ; tout y était délicat, léger, mesuré, et formait les conversations qu’elle sut soutenir par son esprit, et par tout ce qu’elle savait de faits de tout âge.
Il y montrait l’influence d’une belle église sur la population du Midi, qui aime à se figurer dès ici-bas le ciel ouvert, et dont la piété dépend quelque peu des représentations extérieures.
« La poésie est tenue de faire ouvrir de grands yeux », répétait souvent le célèbre lyrique italien Chiabrera, le type des modernes Pindares.
« C’est un lambeau que je veux laisser tomber en marchant mon chemin, dit-elle de quelqu’un de ces épisodes de rencontre ; il trouvera sa place avec les autres de même nature : et, comme il ne sera pas traité avec plus d’ordre et de suite, il n’aura pas aussi plus de prix ni de valeur. » Le bon esprit de Mme de Motteville, qui l’a portée à ne consulter sur ces choses éloignées que de bons témoins et qui faisait que les plus dignes de foi aimaient à s’en ouvrir avec elle, donne à ces parties accessoires et à ces hors-d’œuvre plus d’intérêt qu’elle n’ose en prétendre.
À la manière dont il y jugeait Rousseau, Voltaire, Mably, Raynal, Helvétius et tutti quanti, on sentait un esprit singulièrement dégagé de toute superstition envers les grandes illustrations littéraires : « Heureux, disait-il en concluant, heureux ceux qui n’ont pas fermé les yeux sur les événements pour ne les ouvrir que sur les livres !
Pendant qu’il parle avec tant de force, une douceur surprenante lui ouvre les cœurs et donne je ne sais comment un nouvel éclat à la majesté qu’elle tempère.
Une fois entré, il s’ouvrit à ses amis Marsin et M.
Son instinct supérieur lui faisait dès ce moment entrevoir les combinaisons qui pourraient lui ouvrir le chemin de la fortune et du pouvoir.
Rappelez-vous La Fontaine et ces gens du bourg dont il a dit : Ô gens durs, vous n’ouvrez vos logis ni vos cœurs !
. — La porte s’ouvre, un valet entre, à l’air effaré : « Le roi est assassiné !
De même, Mazarin, à l’heure de sa mort, désigne-t-il Colbert à Louis XIV par ce mot si connu : « Sire, je vous dois tout, et je crois m’acquitter en partie en vous donnant Colbert » ; l’écrivain, gâtant la belle simplicité du mot, et dénaturant l’inspiration toute politique de Mazarin, dira : « Dans ce moment terrible où l’Éternité qui s’ouvre à nos yeux étouffe nos passions, et nous presse de dévouer un dernier instant à la justice et à la vérité, Mazarin adressa ces paroles à Louis XIV… » Les médisants prétendaient avoir trouvé de la ressemblance entre la manière du nouvel écrivain et celle de Thomas, avec qui on le savait très lié ; si toutes les phrases avaient été dans cette forme, la médisance aurait pu prendre crédit ; mais la plupart des défauts de M.
de laisser l’Assemblée s’ouvrir, sans faire prendre au roi l’initiative des mesures en litige ?
Cependant le passage que j’indique, et vingt autres que je pourrais également citer, sont trop directs et trop expressifs pour ne pas ouvrir un jour vrai sur le fond premier de la nature de Frédéric, dussent-ils paraître en contradiction ouverte avec ce qui a suivi.
Celui-ci était plus prompt à lâcher un bon mot que disposé à s’ouvrir à ce qui s’éloignait de ses idées habituelles.
En réalité il ne les viole pas d’une manière absolue, car des sensations franchement désagréables ne pourraient se tolérer, mais il les tourne, et ainsi il s’efforce d’élargir sans cesse le domaine que l’art s’ouvre dans la nature infinie.
L’art du romancier russe dépeint des créatures plus contrastées et plus troublantes qu’une femme simplement hypocrite, et quant aux pauvres hères entraînés hors de la voie droite par les perspectives infinies de félicité qu’ouvre quelque amour naissant, il sait combien ils sont infortunés et dignes de pitié.
Au-dessous, au lieu le plus bas de la terrasse, à l’angle droit du massif, s’ouvre un égout d’où sortent les deux pieds d’un mort et les deux bouts d’un brancard.
A première vue on est tenté d’établir des similitudes, d’identifier Diâtrou, l’hyène, au brutal Isengrin et frère lièvre à Goupil le renard, mais l’ouvre médiévale est avant tout une suite de fabliaux satiriques où l’humeur gouailleuse du populaire s’esbaudit à un pastiche de la société féodale.
Eh bien, on nous l’ouvre !
Aux premiers jours de la guerre, quand une émotion hostile se produisit dans l’ancien ghetto parisien (au 4e arrondissement) autour des juifs de Russie, de Pologne, de Roumanie et de Turquie, une réunion se tint chez l’un des rédacteurs du journal le Peuple juif, qui en donne le récit : « Ne croyez-vous pas, dit quelqu’un, qu’il soit nécessaire d’ouvrir une permanence spéciale pour les engagés juifs étrangers, afin que l’on sache bien que les juifs eux aussi ont donné leur contingent ?
C’est la joie de recevoir, la joie de respirer, la joie de s’ouvrir, la joie de contempler, de vivre, de grandir.
Aussi n’ai-je tenté, dans les pages qui précèdent, qu’un vague relevé de ce terrain fécond et presque vierge, où d’autres que moi pousseront des reconnaissances de plus en plus hardies, afin d’y ouvrir un jour de larges avenues pour la traversée commune.
Une bonne fois pour toutes, mon ami, que je vous parle à cœur ouvert. […] Ne serait-ce pas une belle scène que celle où le père la presserait de s’ouvrir à lui, où Aménaïde ne pourrait lui répondre ? […] Ouvrez vos portefeuilles. […] Lorsque vous me remettrez mon volume de feuilles blanches, je vous donne ma parole d’honneur de ne le pas ouvrir que je n’y sois contraint pour l’application de vos planches. […] Il m’a laissé son ouvrage contre l’abbé69 ; je ne l’ai pas encore ouvert ; mais je me suis promis de lui en dire mon avis bien serré.
Et de même qu’Athalie nous ouvre une glorieuse perspective sur la « Jérusalem nouvelle », ainsi l’Athènes de Périclès est à l’horizon de la tragédie d’Euripide. […] C’est un garçon de vingt ans qui retrouve son père, et un père qui lui ouvre les bras tout grands. […] Je m’en vais l’offrir au dieu sans l’ouvrir, cela est plus prudent. » Mais cette corbeille, Créuse l’a reconnue : « Dans mes bras, mon fils ! […] La petite porte que cette clé ouvre n’est que pour vous. […] La Comédie-Parisienne a ouvert ses portes avec Mademoiselle Ève, de Gyp.
Ce recueil devait s’ouvrir sur une étude relative à la dignité et à l’utilité de la critique. […] Et ouvrez les recueils de leurs discours : ah ! […] « Avoir été un enfant pour qui le monde va s’ouvrir, avoir été celui qui vivra, et ne plus être que celui qui a vécu ! […] Mais je parle à cœur ouvert de lui avec ma grand-mère et maman ! […] Cette voie, il convient de le dire pour ceux qui jugent « insignifiant » le classicisme, ouvre directement sur l’horizon ; les allées de Versailles mènent doucement jusqu’à l’infini, non pas, à vrai dire, cet infini qui est un thème de la métaphysique allemande, mais celui dont les vers de Racine sont tout enveloppés.
Benjamin Constant, sous le coup de cette note, commençant son discours quelques heures après, était obligé de dire pour exorde : « Il eût été à désirer que le premier projet de loi soumis à la discussion du Tribunat eût pu être par lui adopté ; la malveillance n’aurait pas le prétexte de dire que cette enceinte est un foyer d’opposition… » J’ai eu sous les yeux des lettres qui prouvent à quel point Benjamin Constant et son monde, au moment où ils ouvraient les hostilités, furent sensibles eux-mêmes à de si promptes représailles.
Le premier président de Mesmes ouvre la séance par un compliment au duc de Berry, qui oublie la réponse qu’il devait faire et qui reste court après avoir répété plusieurs fois : « Monsieur… Monsieur… » De là, à son retour à Versailles, une amère douleur du jeune prince qui s’en prend au duc de Beauvilliers, son gouverneur, et au roi, et qui accuse l’éducation qu’on lui a donnée : Ils n’ont songé, s’écrie-t-il, qu’à m’abêtir et à étouffer tout ce que je pouvais être.
Dans un autre écrit, M. de Meilhan va même plus loin : il est persuadé que Louis XV, tout amolli et apathique qu’on le connaît, aurait eu plus que Louis XVI l’espèce d’énergie suffisante pour arrêter à temps cette suite d’entreprises et d’insubordinations qui ouvrirent la Révolution française.
Grondé pour avoir pris sur lui de repasser sur la rive gauche du Rhin, il tenait à faire sentir qu’il en avait été un peu découragé, et que cela nuisait à la grandeur des vues, au bien du service : « J’avoue, Sire, écrivait-il à Louis XIV, que je me suis cru obligé à plus de circonspection, bien que pénétré de toutes les bontés dont il a plu à Votre Majesté de m’honorer pour me relever le courage un peu abattu par la crainte de lui avoir déplu en repassant le Rhin. » Et avec Chamillart il s’ouvrait complaisamment dans le même sens, et il continuait d’insinuer cette leçon indirecte où nous l’avons déjà vu si habile, et où la naïveté sert de couvert à la finesse : La prudence, monsieur, est très à la mode dans les armées.
Nos mœurs françaises deviennent charmantes. » Malgré le dénigrement anticipé de d’Argenson, le salon ouvert par Mme de Luxembourg vers 1750 devint en effet un des ornements et, à la longue, une des institutions du siècle.
. — Un gazon court et fourni, où le souviens-toi de moi ouvrait en clignotant ses jolies petites prunelles bleues… » Suit une description détaillée, minutieuse, comme l’auteur sait les faire, — et d’Albert, en effet, nous est donné lui-même comme un peu auteur, bien qu’inédit, — et il ajoute : « Que nous étions bien faits pour être les figures de ce paysage !
Un vieux geôlier, nommé Fontenay, dont le bon cœur avait résisté à trente ans d’exercice de son cruel métier, vint lui ouvrir la grille en pleurant.
Lorsque l’enfant s’est endormi au sein et se réveille ivre de lait, lorsqu’il ouvre les yeux en souriant, tiède et moite dans le coin du bras qui lui sert de nid, rose de la chaleur maternelle, et rose surtout d’une joue, de la joue qui touchait le sein, comme la pêche du côté du soleil, ah !
Son mémoire fait, il s’en ouvrit au général Bertrand, qui l’encouragea à le remettre et lui dit en lui serrant la main : « Vous rendrez un grand service à l’armée aussi bien qu’à l’Empereur. » Jomini remit la pièce aux mains de l’huissier du cabinet.
Ne pouvant en profiter, je rappellerai pourtant ici, à ma manière, les titres de Joachim Du Bellay à ouvrir ainsi la marche et à former l’avant-garde de la cohorte.
Ainsi, dans la seconde partie, lorsque Arthur, après un court éloignement, après cette rencontre si mémorable et si simple du vieillard sous les oliviers près d’Avignon, revient à sa terre, l’embellit, s’ouvre de toutes parts à travers sa forêt, comme à travers ses souvenirs, des perspectives vers le ciel, et remercie à genoux l’Auteur de ces biens ; lorsqu’il nous donne le journal de ses promenades, l’extrait de ses lectures, comme un bouquet champêtre assorti pour la parure de l’autel le jour de la fête de la patronne ; lorsqu’il nous raconte un des derniers jours d’octobre, ou sa belle cathédrale de Rouen, ou le salut de la Sainte-Catherine, ou le gazon frais des calvaires, l’effusion abonde, la charité coule par ses lèvres, se répand sur tous, et l’éternel christianisme des âmes tendres rajeunit et multiplie ses plus chers accents.
A l’épouse la plus fidèle On rendra le plus tendre époux ; Les portes d’airain, les verroux, S’ouvriront bientôt devant elle.
Il ouvrit la brèche dans Bertrand et Raton (novembre 1833), et récidiva avec plus ou moins de bonheur dans les quatre ou cinq pièces suivantes, et en particulier dans les Indépendants, dans la Calomnie, et l’autre soir en tout éclat dans le Verre d’eau.
l’École normale a donné deux poëtes morts de bonne heure, qui ont comme ouvert et fermé la Restauration, l’un la servant, l’autre la combattant, mais modérés tous deux, Loyson et Farcy.
Il s’ouvre par les écrits du comte de Boulainvilliers et va jusqu’à ceux de l’historiographe Moreau.
« Une cour, un petit jardin dont la porte ouvre sur la campagne ; des voisins qu’on ne voit jamais, toute une ville à l’autre bord, des bateaux entre les deux rives, et un isolement commode ; tout cela est d’assez grand prix, mais aussi vous le payeriez : le site vaut mieux que le lieu. » Lorsque, revenu de sa proscription de Fructidor, Fontanes fut réinstallé en France, nous retrouvons M.
C’est un paysan qui s’endort, comme au sermon : je vois, lui dit-il, Que ta bouche déjà s’ouvre large d’une aune Et que, les yeux fermés, tu baisses le menton.
Rien surtout ne saurait donner du poème une idée plus favorable que le morceau qui se trouve, du reste très illogiquement, l’ouvrir : le Jugement de Renart est vraiment un chef-d’œuvre, à quelques grossièretés près, et telle de ses parties, comme l’arrivée de dame Pinte demandant justice de Renart pour la mort de Copée, donne la sensation de quelque chose d’achevé, d’absolu, d’une œuvre où la puissance, l’idée de l’écrivain se sont réalisées en perfection.
Mais ce romancier médiocre est un homme intelligent, d’esprit ouvert à toutes les idées, curieux d’art, de science, de philosophie, universel et cosmopolite comme un Genevois cultivé peut l’être.
Ouvrez les yeux : le monde est vaste, l’humanité infiniment variée, et il y a sur terre des hommes et des femmes autrement vivants et dignes d’attention que ceux qui vont à cheval au bois le matin ou celles qui ont leur loge à l’Opéra.
Lorsque tous les deux l’ont assuré que Virginia est venue ouvrir la porte à Fabio qui est entré et qui est resté trois heures avec elle et en est sorti après, conduit par elle-même, Flaminio leur dit qu’ils en ont menti tous les deux, qu’il a passé la nuit tout entière en conversation avec Virginia, qui est venue lui parlera la fenêtre grillée à côté de la grande porte de la maison ; qu’elle ne l’a pas quitté un moment, toujours déclamant contre Fabio qui la déshonore si indignement.
Dans le beau mythe par lequel s’ouvre le livre des Hébreux, c’est le génie du mal qui pousse l’homme à sortir de son innocente ignorance, pour devenir semblable à Dieu par la science distincte et antithétique du bien et du mal.
Il s’est produit une série de comédies et de vaudevilles, roulant sur les démariages et les remariages : divorces essayés, abandonnés, raccommodés, femme entre deux maris, mari entre deux femmes ont ouvert une veine nouvelle de situations aisément drolatiques.
Quand on les ouvre, après cet avis au lecteur, on est tout étonné d’y trouver des scènes égrillardes, des peintures fort peu édifiantes.
Mais qu’un Théâtre-Lyrique s’ouvre, que le Drame musical soit enfin révélé au public, et nous verrons qui d’eux ou de nous rompra le plus de lances en faveur de Berlioz.
La mer est « la marâtre des vaisseaux » ; elle ouvre pour les engloutir « une âpre mâchoire ».
Le testament s’ouvrira demain.
J’ai ouvert la tranchée, c’est à lui de monter à l’assaut.
Qu’il y a loin de ces nobles et vives dissertations, et des perspectives encourageantes qu’elles ouvraient, au tableau trop fidèle et hideux que traçait, cinq ans après, le même homme, chef du gouvernement, au lendemain de l’attentat de Fieschi, quand, refoulant les sentiments d’une philanthropie trop prolongée, et demandant aux Chambres des lois répressives énergiques, il disait : Et notre théâtre, messieurs !
répondrai-je dans la même forme et avec le même appareil, si vous ouvrez les Mémoires de l’abbé Morellet (Paris, 1821, 2 vol. in-8º), à la page 131 et suiv. du tome I, vous lisez précisément tout au long et en très gros caractères le conte même que j’ai cité.
Ouvrez les prisons à ces feux cent mille citoyens que vous appelez suspects… De tels cris rachètent beaucoup, surtout quand on les profère tout haut et tout seul, au milieu de cette insensibilité stupide de la foule et de cette sécurité dénaturée qu’il flétrit énergiquement et par un mot, cette fois, vraiment digne de Tacite.
L’abbé de Choisy écrit comme il cause, comme il entend causer ; il aime à ouvrir des parenthèses, et quand un nouveau sujet l’intéresse, il interrompt et laisse le précédent.
Je laisse quelques phrases communes sur son « sixième lustre », sur le « livre de la vie » d’où il est « retranché », de même que plus haut j’ai laissé passer le « bec dévorant du vautour » auquel il est « livré », le coup de foudre qui « a ouvert la nuée », etc. : ce sont de ces images qui semblent usées chez l’écrivain, mais qui, larges et pleines, et sonores, ont toujours leur effet dans la bouche de l’orateur.
Ce n’est pas que les gens qui savent les choses ne connaissent bien que la nature toute seule ne pourrait lui avoir ouvert l’esprit au point qu’elle l’a, mais c’est qu’elle songe tellement à demeurer dans la bienséance de son sexe, qu’elle ne parle presque jamais que de ce que les dames doivent parler.
Et il agite, il retourne en tout sens son terrible dilemme, insistant de préférence sur la supposition que les Bourbons ne sont pas encore une race usée et peuvent encore faire fonction de race vraiment royale, auquel cas « la commission de Bonaparte, selon lui, est de rétablir la monarchie et d’ouvrir tous les yeux, en irritant également les royalistes et les Jacobins, après quoi il disparaîtra lui ou sa race. ».
Maury s’excuse encore de quelques conseils qu’il donne sur le propos des enfants gâtés : « Ne rendez pas ce mauvais service à votre aîné, et excusez le prêcheur Ragotin, prédicateur de grand chemin, qui se permet de vous ouvrir ainsi son cœur sans aucune réserve. » Cet abbé de Boismont, qu’était allé voir l’abbé Maury en Normandie, était riche bénéficier et de plus académicien.
Je l’ouvre au hasard, et je tombe, en l’ouvrant, sur ces paroles : « Me voici, mon fils !
Au moment où s’ouvrit la campagne contre la France, le maréchal n’admit pas un seul instant qu’un corps français pût faire partie de l’armée anglaise et associer son drapeau à celui de l’étranger : lui-même il quitta Gand et alla à Aix-la-Chapelle, d’où il partit pour rejoindre le roi à Mons, lors de la seconde rentrée.
Une analyse esthosychologique se compose de trois parties essentielles : d’une analyse des composants d’une « ouvre, de ce qu’elle exprime et de la façon dont elle exprime ; d’une hypothèse psycho-physiologique construisant au moyen des éléments précédemment dégagés, l’image, la représentation de l’esprit dont ils sont le signe, et établissant, si possible les faits physiologiques en corrélation avec ces faits psychologiques.
Une ère de polémiques brutales, s’ouvrit alors.
Le fer libérateur, qui perceroit mon sein, Déjà frappe mes yeux et frémit sous ma main, …………………………………………………… Et puis mon cœur s’écoute et s’ouvre à la faiblesse, Mes parents, mes amis ; l’avenir, ma jeunesse, Mes écrits imparfaits ; car à ses propres yeux.
Il s’ouvre à ma droite une percée d’où mon œil s’égare dans le lointain.
Sa bibliothèque est double : l’une, des plus belles éditions qu’il respecte au point de ne les jamais ouvrir, il lui suffit de les avoir et de les montrer ; l’autre, d’éditions communes qu’il lit, qu’il prête et qu’on fatigue tant qu’on veut.
Le poëte y dépeint en phrases imitatives et en vers élegans le soldat qui gravit contre une brêche et qui veut sur les monceaux de piques de corps morts, de rocs, de briques, s’ouvrir un large chemin.
Allons plus loin ; comparons le poète à lui-même dans le même ouvrage ; et quelque belle que soit la strophe que nous venons de citer, nous ne balancerons point à lui préférer la suivante, par cette seule raison que l’expression y est plus naturelle et moins étudiée : Ainsi de cris et d’alarmes Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir.
Or, cet aveuglement de l’esprit et ce vice de la volonté n’étant point, quand la Révolution éclata, dans la masse du peuple, mais, comme l’a prouvé Cassagnac, uniquement dans ceux qui la menèrent et l’égarèrent, nous parler à fond de ces meneurs coupables, nous ouvrir leur âme, passer de l’homme public, exagéré par la perspective du théâtre, à l’homme privé, saisi dans la stricte rigueur de ses habitudes et de ses passions, dans ce terrible tous les jours de la vie qui nous en dit tant sur les hommes !
Panizza cite cette opinion de Paulsen qui écrivit dans son Ethique : « On a souvent remarqué que, parmi les grands philosophes qui ont ouvert de nouvelles voies à la pensée, la plupart étaient célibataires ; certainement cela n’est pas par hasard.
Explorer l’inconscient, travailler dans le sous-sol de l’esprit avec des méthodes spécialement appropriées, telle sera la tâche principale de la psychologie dans le siècle qui s’ouvre.
Il signifie : crédit à ouvrir aux travailleurs intellectuels. […] Ouvrez le premier lexique venu. […] Un mot leur suffit, qui résout à l’avance toutes les difficultés, — comme le Sésame, ouvre-toi, des Mille et une Nuits ouvrait toutes les issues de la caverne enchantée : la Révolution ! […] Que l’on me permette d’ouvrir ici une parenthèse qui prouvera que ce faux esprit fonctionne de même par tout pays et à toute occasion. […] Le cercle s’ouvre.
Il était déjà prodigieux que le faux avoué et le suicide d’Henry n’eussent pas ouvert les yeux de tout le monde comme par un éclair révélateur ; l’arrêt unanime de la Cour de cassation, rendu dans des conditions extra-légales, insolites, incorrectes, perfidement dirigées contre la vérité, qui lui donnent une autorité étrange et singulière, achève l’écrasante évidence, ne laissant plus qu’à des idiots la force de balbutier et qu’à des fous l’audace de se révolter contre lui. […] La curiosité des érudits peut s’amuser quelquefois à galvaniser un squelette, à ressusciter Fumars, le fabuliste, à réchauffer la vie de Sénancourt défunt, ou à remettre sur ses pieds le spectre shakespearien de l’auteur de Tyr et Sidon 19 : il est clair que, dans le musée des réputations, le public n’ira pas ouvrir les caisses qu’on n’a point déballées et qu’il ne regardera que les figures qu’on lui montre. […] Les écrivains excellents peuvent et doivent y entrer ; mais ce n’est point une nécessité absolue, et, d’autre part, les grandes situations, les relations mondaines, l’intrigue, ouvrent les portes de l’une et de l’autre autant, sinon plus, que le talent. […] Comme un aiglon blessé que tente l’infini, J’ouvre en vain l’aile au vent : je mourrai près du nid. […] c’est tout bonnement la curiosité saine, je crois, d’un appétit ouvert qui refuse de se mettre en prison et qui aime à varier ses plaisirs.
Les avez-vous jamais vus à table un jour de Saint-Charlemagne ou de gala chez quelque riche bourgeois qui leur ouvrait sa cave ? […] Il faut faire entrer dans notre être tous les modes imaginables, ouvrir toutes les portes de son âme à toutes les sciences et à tous les sentiments ; pourvu que tout cela n’entre pas pêle-mêle, il y a place pour tout le monde.
J’ai un sincère plaisir à vous ouvrir mon cœur ; je n’ai point rougi de vous confier toutes mes faiblesses ; vous seule avez développé mon âme ; elle était née pour être vertueuse. […] Enfin les lettres de la marquise de Créquy que nous donnons au public pour la première fois, et dont nous devons communication à la parfaite obligeance de la famille de Bonneval, prouvent assez que Mme de Nanthia ne répugnait point au souvenir de sa mère, et que son cœur s’ouvrait sans effort pour s’entretenir d’elle avec les personnes qui l’avaient connue.
Je regardai, et mes yeux qu’il avait fortifiés virent que la vallée s’ouvrait à son extrémité et s’étendait en un océan immense où s’allongeait un roc énorme de diamant qui la divisait en deux parts. […] Je souhaitai les ailes d’un aigle pour m’envoler jusqu’à ces demeures fortunées ; mais le Génie me dit qu’on n’y pénétrait que par les portes de la mort que je voyais s’ouvrir à chaque instant sur le pont. — Ces îles, me dit-il, que tu vois si fraîches et si vertes et dont la face de l’Océan semble bigarrée aussi loin que tes regards portent, sont plus nombreuses que les grains de sable sur le rivage de la mer ; il y en a des myriades derrière celles que tu découvres, au-delà de ce que ton œil, et même de ce que ton imagination peut atteindre.
L’esprit fixé avec une frénésie d’attention sur la porte, il finit par croire qu’on l’ouvre, il l’entend grincer. […] Il ne sentira pas que le bleu et le rouge, la ligne droite et la ligne courbe, suffisent pour composer des concerts immenses qui, parmi tant d’expressions diverses, gardent une sérénité grandiose, et ouvrent au plus profond de l’âme une source de santé et de bonheur.
Jupiter feint de s’endormir sur sa couche, dans les bras de Junon. » VI Le second chant s’ouvre par un songe, messager trompeur que Jupiter envoie à Agamemnon. […] En face et dans l’intérieur des vastes cours s’ouvraient douze autres appartements, aussi contigus, aussi lambrissés de marbre éclatant, destinés aux filles du roi et où reposaient les gendres de Priam auprès de leurs épouses.
On ouvre le Constitutionnel du lundi ; l’on sait ce qu’a pensé l’Europe, ce qu’elle pense et ce qu’elle pensera dans ce siècle. — L’esprit de parti ne jette plus ni ombre, ni tache, ni prévention sur la page. […] Chaque jour de plus, passé en cette vie périssable, la voit s’enfoncer davantage dans l’ordre magnifique qui s’ouvre devant elle à l’infini, et si elle a beaucoup aimé et beaucoup pleuré, si elle est tendre, l’intelligence des choses d’au-delà ne la remplit qu’imparfaitement ; elle en revient à l’Amour ; c’est l’Amour surtout qui l’élève et l’initie, comme Dante, et dont les rayons pénétrants l’attirent de sphère en sphère comme le soleil aspire la rosée.
« Maintenant, je comprendrais votre réclamation, arrivant à son heure, si le nom de Faustin était la propriété exclusive de vous, monsieur, et de votre famille, mais il n’en est rien, indépendamment des Faustin de toutes professions qui peuvent exister en province, j’ouvre le Bottin de Paris et je trouve M. […] Mme Daudet racontait alors, que veillant son fils, menacé d’une fièvre typhoïde, elle avait le sentiment que le monde surnaturel, dont elle se voyait séparée, comme par un cristal ondulé, s’ouvrait et laissait sa grand’mère s’approcher d’elle, — d’elle, qui toute frissonnante, le bras étendu, criait : « Non !
J’ai refoulé l’assaut de mes larmes et me suis levé, ne voyant plus là qu’un ordre divin qui m’enjoignait d’ouvrir le livre, et de lire ce que je trouverais au premier chapitre venu » (nous soulignons). […] Dans cet ordre d’idées, l’auteur grec a ouvert la voie à MM.
De même encore il se balança, harpe éolienne littéraire placée au confluent de toutes les littératures, au vent de la mythologie du Nord, qui le ravit (nous dit-il) par le côté humoristique d’une poésie qui avait inventé des géants et se moquait des dieux, — l’impiété étant en lui au même degré que le polythéisme, ce jour-là, esprit ouvert à tout venant qui ressemblait à une auberge dans laquelle toute idée quelconque pouvait passer la nuit. […] Mais enfin Werther, malgré sa facile composition à bâtons rompus, est un livre qu’on peut ouvrir encore avec un intérêt d’intelligence et peut-être une émotion de sensibilité, tandis que le Wilhelm Meister et les Affinités électives ne sont pas des livres, même mauvais, mais des choses sans nom, inénarrables, illisibles, — et à aucun degré quelconque des compositions.
Je me lève par exemple pour ouvrir la fenêtre, et voici qu’à peine debout j’oublie ce que j’avais à faire je demeure immobile. — Rien de plus simple, dira-t-on vous avez associé deux idées, celle d’un but à atteindre et celle d’un mouvement à accomplir : l’une des idées s’est évanouie, et, seule, la représentation du mouvement demeure. […] Or, s’il opte pour OX, la ligne OY n’en subsistera pas moins ; s’il se décide pour OY, le chemin OX demeurera ouvert, attendant, au besoin, que le moi revienne sur ses pas pour s’en servir.
Dans toutes les branches de la pensée, dans toutes les directions de l’étude et de la connaissance humaine, on vit bientôt, aux premières heures de soleil propice et de liberté, des produits heureux, originaux, attester la fertilité du champ ouvert et l’efficacité de l’entreprise. […] Même avant les deux Schlegel, avant Guillaume de Humboldt, ou du moins en même temps qu’eux, il eut l’honneur d’influer sur ce grand et libre esprit, de l’assister de sa science, et de lui faire pressentir quelques-unes des directions où, une fois lancé, son talent plein d’âme devait ouvrir des sillons si lumineux. […] A certains traits mâles dont il la relève, à ces horizons plus étendus qu’il lui ouvre, à cet âge d’or, domaine du genre, qu’il reporterait volontiers en avant, et qui peut-être, dit-il, est plus chimérique encore dans le passé que dans un avenir indéfini, on croit reconnaître comme de loin l’ami de Cabanis et le partisan, celui qui l’a été ou qui voudrait l’être, du système de la perfectibilité. […] Je vois toujours plus que qui en sait trois ou quatre en sait mille. » M. de Tracy était plus précis et plus ferme d’analyse, plus rigoureux de méthode que Cabanis : celui-ci était bien plus ouvert dans ses horizons, plus accessible aux vues diverses.
C’est à peine, sous le règne de Louis XV, si les salons littéraires commencent à s’ouvrir pour quelques représentants de la bourgeoisie opulente. […] Tantôt, comme dans la première pièce qui ouvre le volume des Fleurs du Mal, il termine une sombre et douloureuse élégie par une plaisanterie ironique, une sorte de gaminerie ; et, après avoir compté devant nous tous les vices, toutes les laideurs, toutes les tristesses de la nature humaine, il nous prend à partie et tourne court sur ce vers adressé au lecteur : Hypocrite lecteur ! […] Elle va même jusqu’à offrir une singularité rare dans les invocations des poètes du désespoir, — chez Chateaubriand ou chez Alfred de Musset, par exemple : — elle regarde en avant plutôt qu’en arrière ; elle cherche le soulagement de nos douleurs mentales, non pas dans un retour chimérique vers le passé, mais dans une marche ascendante vers les champs illimités que nous ouvre l’avenir. […] ou bien a-t-il ouvert une voie nouvelle en rajeunissant la poésie à des sources encore inexplorées ? […] Un formidable bouleversement intérieur la menace jusqu’en ses fondations lorsque s’ouvre le volume : révolte d’une armée de quarante mille mercenaires, venus de partout et prêts à tout, contre une population de trafiquants égoïstes et envieux, attachés à leur luxe et âpres au gain, entretenant des soldats pour défendre leurs intérêts et refusant la solde promise quand le péril a disparu.
Et il cite la phrase sur laquelle se fermait le roman : « L’histoire de Marguerite est une exception ; si c’eût été une généralité, ce n’eût pas été la peine de l’écrire. » Mais il néglige de citer cette autre phrase par laquelle s’ouvrait le même livre : « J’ai une indulgence inépuisable pour les courtisanes, et je ne me donne même pas la peine de discuter cette indulgence. » L’indulgence pour la courtisane, réhabilitée ou non, est l’un des dogmes du romantisme. […] Il ouvrait devant le public l’appartement d’Alphonsine Plessis, et le restituait tel qu’il l’avait vu un soir qu’il y avait été introduit. […] Mais ce qui importait, c’était de donner l’impulsion et d’ouvrir la voie. — Cette soirée du 2 février 1852 est, à vrai dire, la date de fondation de la comédie de mœurs moderne. […] Zola sait bien qu’il en est beaucoup qui n’ont cherché dans ce livre que des satisfactions pour une curiosité inavouable ; mais il sait aussi qu’il n’en est pas un qui ait ouvert son roman dans l’unique pensée d’y étudier scientifiquement la question de la prostitution. […] En 1871, il écrivait en tête du roman qui ouvre la série des Rougon-Macquart : « Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent au premier coup d’œil profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres.
Le livre s’ouvre sur une prière comme une journée de croyant. […] Descriptions lyriques et invocations au Saint et à la Vierge sont amenées un peu comme des cavatines ; aussi c’est en chœur que les enfants prient, et quand ils frappent à la porte de Cagnard, c’est toute une chanson qu’ils lui disent en chœur pour montrer leur gentillesse, et obtenir que l’huis s’ouvre. […] Saint Pierre des cieux, Ouvrez votre porte, Voici que j’apporte L’enfant gracieux. […] Cela s’apaise en clarté pure et naïve comme cela s’est ouvert, et c’est une pure goutte de lumière embrasée de mille douces transparences qu’a laissé là tomber de sa plume Gabriel Vicaire. […] À la Bonne Franquette s’ouvre par vingt-cinq de ces amusettes ; on ne voit pas pourquoi ce poète ému, à qui l’émotion réussit si bien, s’amuse à rechercher de ces vers simples et bêtas dont on dit qu’ils sont de bons refrains de ballades.
Guerrier nous donne, ni la lecture attentive du Moyen court que je viens de faire ne m’ont ouvert les yeux sur ce point. […] Nous y frappâmes… Le maître me vint ouvrir la porte, qui fut refermée à l’instant. […] Méditez les réflexions de la visionnaire sur ses entretiens avec Bossuet : « Il n’y a qu’à ouvrir toutes les histoires pour voir que Dieu s’est servi de laïques et de femmes sans science pour instruire, édifier et faire arriver les âmes à une haute perfection. […] I J’ouvre au hasard le recueil des Sermons de Massillon, et j’y lis ce simple et majestueux exorde : « Vous nous demandez tous les jours, mes frères, s’il est vrai que le chemin du ciel soit si difficile, et si le nombre de ceux qui se sauvent est aussi petit que nous le disons. […] Mais il suffit qu’elles ouvrent la bouche, et nous voilà ramenés aussitôt de ce monde idéal dans le petit monde français du xviiie siècle, avec Marivaux, poétique, si l’on veut, mais poétique à force de raffinements et d’élégances apprises.
Son art en peut souffrir, mais sa critique en bénéficie, car il nous parle d’un art qu’il connaît et qu’il pratique, et cette critique passe bien par la porte qui s’ouvrit à Fromentin, celle de la compétence professionnelle, porte d’ivoire. […] Il est juste que nous ne la jugions que sur ses franches et pleines parties, sur les lettres adressées par Flaubert à des correspondants auxquels il ouvre largement sa pensée et son cœur. […] Lanson, esprit entreprenant, actif et ouvert, a sinon inauguré, du moins propagé par un enseignement déjà long, certaines méthodes d’histoire littéraire aujourd’hui suivies par toute une équipe de travailleurs. […] J’ouvre au hasard ses Méditations, et je tombe sur ces sept vers de l’Homme : Imparfait ou déchu, l’homme est le grand mystère. […] Je songe à ce que dut être le jardin de la Pépinière, le dernier jour qu’il fut ouvert au public, avant que le baron Haussmann l’eût remis aux spéculateurs en terrains et aux constructeurs d’immeubles.
Il a ce signe, cette marque du véritable homme de lettres qu’il songe à la postérité, c’est-à-dire aux deux ou trois douzaines de curieux qui ouvriront son livre un siècle après sa mort. […] Et c’est bien pour cela qu’il ne sent point l’antiquité, qui, précisément, a, tour à tour, ouvert ces deux sources éternelles de poésie. […] Il était de ceux qui peuvent ne jamais la trouver, précisément parce qu’ils ont l’esprit souple, et s’accommodent du premier chemin qui s’ouvre à eux. […] On ouvre le volume, on parcourt, et c’est une surprise aimable. […] Montesquieu n’ira pas loin dans le chemin qu’il vient d’ouvrir, parce qu’il rencontrera un autre Montesquieu qui ne s’accommoderait pas de ce système.
Chimène Gomez, la plus jeune des sœurs, est plus sage et ouvre le meilleur conseil : « Modérez-vous, dit-elle, mes frères, pour l’amour de la charité.
Vous qui ouvrez un journal, ou si le journal vous paraît chose trop légère, vous qui lisez ces recueils qu’on appelle des Revues, représentez-vous bien ce que vous devez, les longs soirs d’hiver au logis ou les après-midis d’été à la campagne, à ces esprits charmants, faciles, élevés, inépuisables, qui, depuis trente ans et plus, vous ont donné, dans des récits variés, de continuelles jouissances et des surprises de lecture devenues pour vous une habitude, — et qui vous les donnent sans trace d’effort, comme l’arbre donne ses fruits, comme la source verse l’onde.
Eugène Benoist, qui dans la Collection d’éditions savantes entreprise par la maison Hachette, vient d’ouvrir la marche et de l’inaugurer dignement par Virgile, est un ancien élève de l’École normale, hier encore simple professeur au lycée de Marseille, tout récemment chargé du Cours de littérature ancienne à la Faculté des lettres de Nancy en remplacement de M.
Le jour même de la bataille, sans avoir autorité pour rien, mais sur la simple vue des choses et après une reconnaissance qu’il avait faite de son côté comme Moreau du sien, Jomini ouvrit un seul avis, qui était de prendre toutes les masses accumulées au centre, de leur faire changer de front pour les faire tomber de concert avec la droite sur la gauche de Napoléon, qui s’aventurait vers Grima et Reick entre l’Elbe et une masse de forces supérieures.
Chateaubriand, Vie de Rancé « Mon premier ouvrage a été fait à Londres en 1797, mon dernier à Paris en 1844 : entre ces deux dates, il n’y a pas moins de quarante-sept ans ; trois fois l’espace que Tacite appelle une longue partie de la vie humaine : Quindecim annos, grande mortalis ævi spatium. » Cette pensée s’élève inévitablement dans l’esprit du lecteur qui ouvre le volume, quand l’auteur ne l’aurait pas fait remarquer.
Mais les chansons cette fois réunies, Vierges essaims, paisibles colonies, Loin des lambeaux dans la lutte expirant, Cherchent l’air libre et l’espace plus grand, L’orme sacré de la Cité future, Des horizons que le dieu d’Épicure Eût ignorés et que t’ouvrit le tien.
L’auteur s’y place sans concessions, et aussi haut que possible, au point de vue unique de l’autorité et de la foi : c’était en effet par où il fallait ouvrir la restauration catholique.
— Soit qu’il nous peigne ce grand style de Pascal, si caractérisé entre tous par sa vérité, austère et nu pour l’ordinaire, paré de sa nudité même, et qu’il ajoute pour le fond : « Bien des paragraphes de Pascal sont des strophes d’un Byron chrétien ; » soit qu’il admire, avec les penseurs, dans La Rochefoucauld, ce talent de présenter chaque idée sous l’angle le plus ouvert, et cette force d’irradiation qui fait épanouir le point central en une vaste circonférence ; soit qu’il trouve chez La Bruyère, et à l’inverse de ce qui a lieu chez La Rochefoucauld, des lointains un peu illusoires créés par le pinceau, moins d’étendue réelle de pensée que l’expression n’en fait d’abord pressentir, et qu’il se montre aussi presque sévère pour un style si finement élaboré, dont il a souvent un peu lui-même les qualités et l’effort ; soit que, se souvenant sans doute d’une pensée de Mme Necker sur le style de Mme de Sévigné, il oppose d’un mot la forme de prose encore gracieusement flottante du xviie siècle à cette élégance plus déterminée du suivant, qu’il appelle succincta vestis ; soit qu’en regard des lettres capricieuses et des mille dons de Mme de Sévigné, toute grâce, il dise des lettres de Mme de Maintenon en une phrase accomplie, assez pareille à la vie qu’elle exprime, et enveloppant tout ce qu’une critique infinie déduirait : « Le plus parfait naturel, une justesse admirable d’expression, une précision sévère, une grande connaissance du monde, donneront toujours beaucoup de valeur à cette correspondance, où l’on croit sentir la circonspection d’une position équivoque et la dignité d’une haute destinée ; » soit qu’il touche l’aimable figure de Vauvenargues d’un trait affectueux et reconnaissant, et qu’il dégage de sa philosophie généreuse et inconséquente les attraits qui le poussaient au christianisme ; soit qu’en style de Vauvenargues lui-même il recommande, dans les Éléments de Philosophie de d’Alembert, un style qui n’est orné que de sa clarté, mais d’une clarté si vive qu’elle est brillante ; — sur tous ces points et sur cent autres, je ne me lasse pas de repasser les jugements de l’auteur, qui sont comme autant de pierres précieuses, enchâssées, l’une après l’autre, dans la prise exacte de son ongle net et fin.
La manière dont ils furent pris indiqua à l’auteur une voie nouvelle, et la facilité d’une partie du public ouvrit à son talent des jours dont il profita.
Nisard, après être entré dans son sujet sans trop de parti-pris peut-être, et avec l’idée de peindre surtout les mœurs romaines par les poëtes, est vite arrivé à concevoir que ce cadre était tout naturellement ouvert à une protestation motivée contre le goût et les prétentions d’une école qu’il craignait d’avoir d’abord servie, et qu’il jugeait sage de répudier.
M.Mignet a plus fait pour Louis XIV que tous les panégyristes : il nous a ouvert l’intérieur de son cabinet et l’a montré au travail comme roi, judicieux, prudent dès la jeunesse, invariablement appliqué à ses desseins et ne s’en laissant pas distraire un seul instant, au cœur même des années les plus brillantes et du sein des pompes et des plaisirs.
Vaste Forêt, ouvre-lui tes rameaux !
Je n’oublierai jamais que Lemonnier lui ayant dit qu’il était nécessaire qu’il fît voir sa langue, et le lit n’étant ouvert que de façon à laisser approcher à la fois l’un deux, il la tira d’un pied appuyant ses deux mains sur ses yeux, que la lumière incommodait, et la laissa tirée plus de six minutes, ne la retirant que pour dire après l’examen de Lemonnier : « À vous, Lassonne » ; et puis : « À vous, Bordeu » ; et puis : « À vous, Lorry », etc. ; et puis, et puis, enfin jusqu’à ce qu’il eût appelé l’un après l’autre tous ses docteurs, qui témoignaient chacun à leur manière la satisfaction qu’ils avaient de la beauté et de la couleur de ce précieux et royal morceau.
Ce genre de distinction qui, sans faire deux classes de droit, c’est-à-dire deux ennemis de fait, donne aux plus éclairés la conduite du reste des hommes, et faisant choisir les êtres distingués par la foule de leurs inférieurs, assure au talent sa place, et à la médiocrité sa consolation ; donne une part à l’amour-propre du vulgaire dans les succès des gouvernants qu’ils ont choisis ; ouvre la carrière à tous, mais n’y amène que le petit nombre.
Sauf chez La Fontaine, un génie spontané et isolé qui rouvre les sources anciennes, sauf chez La Bruyère, un chercheur hardi qui ouvre une source nouvelle, sauf chez Voltaire, un démon incarné qui, dans ses écrits anonymes ou pseudonymes, lâche la bride aux violences et à la crudité de sa verve358, les mots propres tombent en désuétude.
Les collecteurs, avec les huissiers, suivis de serruriers, ouvrent les portes, enlèvent les meubles et vendent tout pour le quart de ce qu’il vaut, et les frais surpassent la taille… » — « Je me trouve en ce moment en Touraine, dans mes terres.
Par une conséquence forcée, des jugements affirmatifs suivent ces images ; selon leur espèce, nous croyons avoir devant nous tel ou tel objet, « un livre ouvert imprimé en fort petit texte et que nous lisons péniblement4 un hermaphrodite, un ragoût à la moutarde d’où s’exhale une odeur forte, tel tableau de Michel-Ange, un lion, une figure verte rhomboédrique », quantité de personnages et de paysages.
Toute âme qui jouit, qui souffre, qui combat, qui triomphe, qui prie, qui gémit, qui sanglote, qui se reconsole, qui se repent, qui se replie du monde et qui se réfugie au ciel, cherche en elle-même des paroles, et, ne les trouvant pas en elle, elle ouvre les Psaumes et elle trouve des milliers de versets qui jouissent, souffrent, luttent, prient, gémissent, pleurent, invoquent ou s’extasient à l’unisson de son âme.
Laurent fonda Livourne et la marine toscane, et mit sous les auspices de la religion le commerce de son pays ; il plaça sur la flotte douze jeunes gens des premières familles de Florence, et séduisit les grands seigneurs ottomans par la magnificence de ses présents : l’Égypte et ses trésors s’ouvrirent ainsi devant lui ; il prit à bail toutes les mines d’Italie et s’empara ainsi, en bénéfice, de tous les immenses revenus intérieurs.
Laurent s’attacha à cet enfant, lui ouvrit sa maison, le reçut à sa table avec ses propres enfants.
De là, chez ce naturaliste convaincu, d’étranges transactions et des contradictions fâcheuses : de là, sa définition de l’ode qui « entretient commerce avec les dieux », ou qui « ouvre la barrière aux athlètes dans Pise » : à quelle nature, pour un homme du xviie siècle, peut s’attacher ici l’imitation poétique ?
C’était le ciel qui s’ouvrait.
De vives images, d’imprévues alliances de mots, voilà tout le secret du charme de Montaigne : je n’en cite pas d’exemples ; qu’on ouvre les Essais à n’importe quelle page, et qu’on lise.
Une enfance sans parents, un mariage sans tendresse, un mari qui la trompe, la ruine, et se fait tuer pour une autre, la laissant veuve en pleine jeunesse, en pleine beauté, avec deux enfants à élever ; ces enfants à peine élevés, les craintes pour le fils qui va à l’armée, le désespoir surtout de perdre la fille qui suit son mari à l’autre bout du royaume, et dès lors de longues séparations qui remplissent tous ses jours d’inquiétude, de brèves réunions où sa tendresse, irritée et froissée à tout instant, envie les tourments de l’absence ; la fortune qui s’en va, l’argent difficile à trouver, le dépouillement, lent et douloureux, pour payer les fredaines du fils, l’établir, le marier, mais surtout pour jeter incessamment dans le gouffre ouvert par l’orgueil des Grignan ; une petite-fille à élever, tant de veilles, de soins, d’appréhensions, pour voir la pauvre Marie Blanche, ses petites entrailles, disparaître à cinq ans dans un triste couvent ; la vieillesse, enfin, triste avec les rhumatismes et la gêne : telle est la vie de Mme de Sévigné359.
Assuré d’aimer tout en Dieu et comme œuvre de Dieu, il ouvre son âme ; et toute beauté le séduit, la beauté de la nature, les arbres, les eaux, les vallées, les jours sereins, les soleils éclatants, la beauté de la poésie païenne aussi, où toute nature se reflète, Homère, Horace, Virgile.
À nul égard, le génie ne peut cesser d’être exceptionnel, altitude de fronton inopinée dont dépasse l’angle ; cependant, il ne projette, comme partout ailleurs, d’espaces vagues ou à l’abandon, entretenant au contraire une ordonnance et presque un remplissage admirable d’édicules moindres, colonnades, fontaines, statues — spirituels — pour produire, dans un ensemble, quelque palais ininterrompu et ouvert à la royauté de chacun, d’où naît le goût des patries : lequel en le double cas, hésitera, avec délice, devant une rivalité d’architectures comparables et sublimes.
Exemple : récemment, une jeune revue ouvrait un plébiscite, demandant quels sont les sept poètes du premier bateau, les sept du second, les sept du troisième.
De ses doigts légers comme un songe, il toucha mes prunelles ; mes prunelles s’ouvrirent voyantes comme celles d’un aiglon effarouché ; il toucha mes oreilles, elles se remplirent de bruits et de rumeurs, et je compris l’architecture des cieux et le vol des anges au-dessus des monts, et la voie des essaims d’animaux marins sous les ondes, et le travail souterrain de la plante qui germe.
. — Une fée le toucha de sa baguette fleurie, lorsqu’il naquit, et de cette caresse enchantée ses yeux s’ouvrirent à la Beauté.
Enfin, Berne, qui jusqu’alors avait ouvert ses murs à tous ses ennemis, se réconcilie avec lui, chasse Boisée, un de ses plus ardents contradicteurs, et scelle du sang d’un autre, Gentilis, un traité de confédération avec Genève.
S’il pouvait faire en sorte que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; que ceux qui commandent augmentassent leurs connaissances sur ce qu’ils doivent prescrire, et que ceux qui obéissent trouvassent un nouveau plaisir à obéir ; s’il pouvait faire que les hommes pussent se guérir de ce qui fait qu’on s’ignore soi-même, il serait le plus heureux des mortels. » Cette déclaration, par laquelle s’ouvre l’Esprit des lois, parut au grand nombre une précaution contre les gouvernants et la Sorbonne.
. — Pardon, ne pouvez-vous vous imaginer que la porte s’ouvre, ou que deux de ces parois s’écartent ?
C’est le vieux Balaam qui tombe et ses yeux s’ouvrent 169.
Il a les yeux crevés, le ventre ouvert ; ses boyaux pendent derrière lui.
Les flammes du gaz tremblent dans les ténèbres ; la rue Bonaparte ouvre, à droite, son couloir obscur ; l’Institut profile sa masse sombre ; à gauche, le pont des Arts et le fleuve, et la silhouette du Louvre ébauchée sur un ciel d’orage.
Roger de Rabutin, a-t-il dit de lui-même, avait les yeux grands et doux, la bouche bien faite, le nez grand tirant sur l’aquilin, le front avancé, le visage ouvert et la physionomie heureuse, les cheveux blonds, déliés et clairs (tous les signes de haute et fine race).
« L’injustice a fermé mon cœur, je vais l’ouvrir tout entier à la Convention nationale », écrivait-il le matin du même jour à ses collègues du Comité de salut public, et en rompant avec eux.
Sous ce jour ils personnifient l’homme moderne : à celui-ci, la vulgarisation de l’enseignement, phénomène propre à notre temps, ouvre des perspectives illimitées sur l’infinité des idées philosophiques, morales, littéraires et scientifiques élaborées par l’effort des civilisations antérieures.
Autrefois du moins, quelque foi circulait dans le peuple ; au moment suprême, le souffle religieux qui était dans l’air pouvait amollir le plus endurci ; un patient était en même temps un pénitent ; la religion lui ouvrait un monde au moment où la société lui en fermait un autre ; toute âme avait conscience de Dieu ; l’échafaud n’était qu’une frontière du ciel.
La vraie formule d’une idée, celle qui lui permettra de se répandre et de durer, est celle qui associera la destinée du groupe mental nouveau aux destinées de groupes plus simples solidement enracinés dans l’esprit, celle qui rattachera l’idée nouvelle aux habitudes les plus anciennes de l’intelligence comme une conséquence rigoureuse à des principes indiscutés ; chacun des termes de la formule doit donc réveiller une idée élémentaire bien connue, et leur agencement forcer l’esprit à apercevoir entre ces éléments un rapport plus ou moins imprévu ; ce rapport est l’invention même à laquelle il s’agit d’ouvrir les esprits rebelles et d’assurer l’avenir.
Le « Sésame ouvre-toi !
Que voulez-vous qu’il comprît à cette morale toute ménagère, à cette morale des humbles et à cette morale qui n’ouvre pas d’une façon très vaste les abîmes ni même les sources du cœur ?
Il reçoit, quelle que soit sa naissance, une éducation fondée essentiellement sur le travail, la science et l’histoire ; et par elle, son esprit et son cœur s’ouvrent à l’égalité, à la vérité et à la justice.
Il y a une quinzaine d’années, dans un entretien inoubliable, le fameux Stanley m’avait raconté, à ma grande stupeur, qu’en Afrique, s’il était indécis, angoissé, en péril, il ouvrait sa Bible, y trouvait un conseil. « Bon, m’étais-je dit, c’est un Anglo-Saxon. » Mais tout de même la différence de nationalité ne fournissait pas une explication totale.
Et les deux directions opposées dans lesquelles nous poursuivons ce double travail s’ouvrent à nous tout naturellement, car il résulte des nécessités mêmes de l’action que l’étendue se découpe pour nous en objets absolument indépendants (d’où une indication pour subdiviser l’étendue), et qu’on passe par degrés insensibles de l’affection à la perception (d’où une tendance à supposer la perception de plus en plus inextensive).
Mais ces grands spectacles de terreur et de bruit, que nos régions tempérées n’offraient pas à l’évêque de Meaux, il les voyait en souvenir ; et la Bible lui ouvrait tout l’Orient.
Dieu complète pour Commynes le système d’explications des choses qu’il s’est fait, et qui sans Dieu, pour Commynes comme pour tous les hommes, resterait ouvert, aurait une immense lacune ; Dieu ferme le cercle ; il répond au dernier pourquoi ? […] Ouvrez-les, creusez-les, et, comme fait le chien, brisez l’os. […] Ce n’est pas là que s’ouvre le Saint des saints ; ce n’est pas là qu’est le dernier mot ; et c’est à l’ensemble du livre qu’il faut revenir pour en saisir l’esprit général. […] Comme aux premiers siècles de l’ère chrétienne, c’était la pensée philosophique qui, sous le couvert de l’Évangile, s’ouvrait toutes ses voies diverses, et coulait et courait sur toutes ses pentes. […] « L’Intelligence est conjointe avec la Foi. » Rien n’agrée pins à un philosophe que cette définition de la foi éclairée ; mais elle ouvre évidemment la porte à toutes les religions individuelles.
A vingt ans, étudiant à Turin, il n’ouvrait un livre qu’après avoir demandé à sa mère et obtenu l’autorisation de le lire. […] — Il est ouvert à tous. […] Il y a bien des personnes dans Mme de Staël : à côté de la femme romanesque et passionnée, il y a un moraliste très pénétrant, sinon très profond, très avisé et d’œil très ouvert, un élève des Lettres persanes autant que de la Nouvelle Héloïse, qui a su bien saisir quelques caractères de la société de son temps et qui les a placés dans ses romans. […] Comme Chateaubriand avec son Génie du christianisme, elle ouvrait de très larges voies avec une théorie un peu étroite. […] Et pourtant l’Allemagne ne laisse pas de lui avoir ouvert la carrière.
Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d’une main tremblante, l’ouvre, jette un coup d’œil sur celle de M. de Pontverre, revient à la mienne, qu’elle lit tout entière, et qu’elle eût relue encore si son laquais ne l’eût avertie qu’il était temps d’entrer. […] La plus sage et la plus chérie des femmes vient d’ouvrir son cœur à son heureux époux (c’est-à-dire de lui raconter, je pense, qu’elle a reçu Saint-Preux dans sa chambre et dans son lit de jeune fille, qu’elle a été enceinte de lui et qu’elle a fait une fausse couche). […] … Mais il y a de vraies beautés dans ce fragment de roman ; mais l’adultère y est pris très au sérieux dans un temps où il n’excitait d’ordinaire que des plaisanteries (au moins chez les hautes classes) ; mais Émile trompé pardonne à sa femme presque dans les termes et par les considérants d’un mari de Dumas fils ; mais, déjà, dans la Nouvelle Héloïse, Jean-Jacques nous avait montré une courtisane encore plus héroïque que la Dame aux camélias ; mais, plusieurs années auparavant, dans une note de la Réponse à Bordes il avait déclaré que la trahison du mari est aussi coupable que celle de la femme, et que femme et mari se doivent une fidélité égale… Car cet homme, qui a écrit à lui tout seul plus de sottises, beaucoup plus, que tous les autres grands classiques ensemble, est aussi celui qui a ouvert à la littérature et au sentiment le plus de voies nouvelles… C’est ainsi.
. — Et désormais sa mission est accomplie, son évolution achevée ; le ciel n’a plus qu’à s’ouvrir pour lui, pour Faust pardonné, glorifié, béatifié ; et il s’ouvre en effet, comme il est juste ; et c’est, parmi les chœurs des anges, l’apothéose du parfait polytechnicien. » Il y a beaucoup de vérité dans ce commentaire ingénieux, aussi juste, certainement, que la plupart des explications des commentateurs de Faust. […] On ouvre les petits papiers. […] Tolstoï ouvre Maupassant, c’est pour savoir non ce qu’est Bel-Ami ou Yvette, mais ce qu’est M. de Maupassant et quelle est la doctrine morale de M. de Maupassant. […] Il lui ouvre l’arche sainte, c’est-à-dire l’armoire. […] Il est évident que, non seulement il n’a jamais su un mot d’histoire, mais qu’il n’a jamais ouvert un historien, ni un auteur de mémoires.
J’ouvrirais pour si peu le bec ! […] Ainsi précédé et annoncé, le juge s’avance avec une majesté solennelle, et voici l’abrégé d’un jugement : Perrin fort gravement ouvre l’huître et la gruge, Nos deux messieurs le regardent.
Ces coureurs voulaient qu’il leur ouvrît l’église, disant qu’il y avait caché les biens du logis. […] Zampi que le jour précédent, de nuit, on avait enfoncé la porte de son église, pris ce qui y était, ouvert le sépulcre qui était dedans et emporté tout ce qu’un père théatin, demeuré au logis pour le garder, comme on a dit, avait enfermé dans ce tombeau ; qu’on avait fouillé partout, et qu’il ne restait rien d’entier que la muraille.
Et il arrive presque aussitôt, accompagné de l’ami chez lequel il demeure, un vieux Français, échoué à Rome depuis 1826, marié à une grosse femme qui nous a ouvert, et qui me semble avoir eu sa carrière d’artiste, sa patrie, sa langue, enfin tout, dévoré par cette femme. […] 4 septembre Nous ouvrons, au déjeuner du Bras-d’Or, une lettre de la princesse : l’aîné de nous deux, est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Il l’ouvrit. […] Les passions y sont les mêmes : mais on n’en doit point parler comme à Paris, et ce n’est point la même bourgeoisie, la même aristocratie qui y ouvre les livres… Relisez donc, si vous en avez le temps, La Sybille d’Octave Feuillet ; elle est bien parente de Madame Bovary ! […] La crise de l’Affaire Dreyfus venait d’agiter toutes les âmes, elle ouvrait les cerveaux à d’autres manières de voir — pour une partie des Français tandis que d’autres, blessés, vaincus, écoutaient d’autant plus volontiers Barrès. […] » Lemaître ouvrit délicatement les mains — sans hausser les épaules, il était trop poli ! […] Voici la phrase de Proust : « Celui qui est devenu entièrement sourd ne peut même pas faire chauffer une bouteille de lait sans devoir guetter des yeux, sur le couvercle ouvert le reflet blanc, hyperboréen, pareil à celui d’une tempête de neige et qui est le reflet prémonitoire auquel il est sage d’obéir en retirant, comme le Seigneur arrêtant les flots, les prises électriques ; car déjà l’œuf ascendant et spasmodique du lait qui bout accomplit sa crise en quelques soulèvements obliques, enfle, arrondit quelques voiles à demi chavirées qu’avaient plissé la crème, ou lance dans la tempête une en nacre, et que l’interruption des courants, si l’orage électrique a été conjuré à temps, fera toutes tournoyer sur elles-mêmes, et jettera à la dérive, changées en pétales de magnolia. » Que d’efforts et de pathos descriptifs pour si peu !
Mais, en même temps, guidé par cet instinct d’harmonie qui n’abandonne jamais le vrai poëte, Shakespeare a répandu sur tout le drame la même couleur sombre qui ouvre la scène : le spectre du roi assassiné imprime dès les premiers pas et conduit jusqu’au terme le mouvement. […] Cependant le chevalier Ménechme est à Paris, aux prises avec la mauvaise fortune ; une vieille douairière se sent toute portée à changer son sort en l’épousant, et le chevalier ne fait pas le difficile, lorsque son amour pour Isabelle, la propre nièce d’Araminte, lui ouvre les jeux sur l’âge de sa tante. […] je suis plus à vous qu’à moi-même. » Roméo s’étant rendu plusieurs fois dans une petite rue, sur laquelle donnaient les fenêtres de Juliette, un soir elle le reconnut à « son éternuement ou à quelque autre signe », et elle ouvrit la fenêtre. […] À l’époque de la Quadragésime, où la confession était d’obligation, Juliette se rendit avec sa mère dans l’église de Saint-François, dans la citadelle, et étant entrée la première dans le confessionnal, de l’autre côté duquel se trouvait Roméo, également venu à l’église avec son père, ils reçurent la bénédiction nuptiale par la fenêtre du confessionnal, que le frère avait eu soin d’ouvrir ; puis, par les soins d’une très adroite vieille de la maison de Juliette, ils passèrent la nuit ensemble dans son jardin. […] Les choses se passèrent comme l’avait annoncé Lonardo ; mais Roméo ayant appris indirectement la mort de Juliette avant d’avoir reçu la lettre du religieux, partit sur-le-champ pour Vérone avec un seul domestique, et, muni d’un poison violent, se rendit au tombeau, qu’il ouvrit, baigna de larmes le corps de Juliette, avala le poison et mourut.
Ils ont eu besoin également d’un vocabulaire plus étendu : Quand, tâchant de comprendre et de juger, j’ouvris Les yeux sur la nature et sur l’art ; l’idiome, Peuple et noblesse, était l’image du royaume ; La poésie était la monarchie, un mot Était un duc et pair ou n’était qu’un grimaud ; et de ce que Victor Hugo dit dans ces vers célèbres, on en a vu plus haut la raison. […] Sortons de nous-mêmes, et ouvrons les yeux ! […] Chacun sait maintenant ce qu’il veut dire, on ne se paye plus de tirades ; on ne déclame plus ; on n’ouvre plus la bouche comme si chaque parole qu’on prononce allait ébranler le ciel et la terre » [Cf. […] Jeanne la Rousse] dans l’expression des sentiments forts ; — et surtout d’élévation. — Il a aussi manqué de générosité ; — et bien loin qu’il ait élevé la Chanson jusqu’à la hauteur de l’Ode ; — c’est au contraire le triomphe de l’Ode ; — et généralement du lyrisme romantique ; — qui nous a ouvert les yeux sur le « prosaïsme » des Chansons de Béranger. […] Diversement, mais presque également, — ils ont ainsi contribué à diriger dans ses voies « le siècle de la critique et de l’histoire » ; — ils ont fait entrer de « l’air » dans les collèges ; — et l’esprit du temps dans l’enseignement. — Comme ils ont vécu tous les trois assez vieux ; — et qu’ils ont eu tous les trois au « ministère », dans les « conseils », et dans les « académies » une grande influence, — ils ont formé chacun toute une école ; — et ils ont mis l’enseignement en communication avec le « monde » ; — dont on peut dire que depuis deux siècles il était isolé. — Ils ont encore fait entrer l’objet de leurs propres études dans la « littérature générale » ; — et, sous ce rapport, parce qu’ils regardaient volontiers au-delà de nos frontières ; — dans le champ que Mme de Staël avait ouvert à la curiosité ; — leur action a été plus que nationale, vraiment européenne ; — et rien qu’à ce titre, dans la mesure où le romantisme était un affranchissement de la tradition purement classique ; — ils ont donc eu, eux aussi, du fond de leur Sorbonne ; — leur part dans sa formation.
Toute personne qui tentera d’ouvrir ces tiroirs sera punie d’une forte amende. […] On a toujours dit que le ridicule tuait en France : oui, le ridicule sérieux et intelligent tue les œuvres qui n’ont que l’apparence de la vie ; mais jamais ce ridicule des petits journaux, des petits auteurs, n’a tué une œuvre solide ; il a pu grâce à ses qualités nauséabondes, éloigner les lecteurs vulgaires des œuvres qu’il avait touchées, mais au bout d’un certain temps, quelqu’un se hasarde, ouvre le livre, regarde le tableau, les comprend, et l’esprit de critique reçoit une nouvelle défaite. […] Il n’ouvre un roman qu’avec le parti pris de n’en pas croire un mot, il prend l’un comme il prendrait l’autre, ne s’occupe que de l’action, estime le roman ce qu’il estime les canards des faits divers. […] vingt salles de spectacle s’ouvrent tous les soirs pour recevoir la foule avide d’entendre des acteurs aimés.
Joseph Monneron, fils de paysans de l’Ardèche, distingué à l’école pour son intelligence, instruit aux frais de l’État et poussé jusqu’à l’Ecole Normale, est, au moment où s’ouvre le livre, titulaire d’une chaire de rhétorique dans un des premiers lycées de Paris. […] C’en est un noble usage et par lequel s’ouvre dignement une carrière de romancier qui promet d’être féconde. […] Geneviève, belle, intelligente et riche, a épousé le Dr Tellier, déjà célèbre et presque un maître au moment où s’ouvre ce récit. […] Je signale encore aux curieux, à la page 190, le développement qui s’ouvre par : « Force inouïe de l’Eglise… » Les moindres procédés de Zola y sont reproduits jusqu’à l’agacement.
« Je suppose que ce soit ici notre derniere heure à tous, que les cieux vont s’ouvrir sur nos têtes, que le tems est passé & que l’éternité commence, que Jesus-Christ va paroître pour nous juger selon nos oeuvres, & que nous sommes tous ici pour attendre de lui l’arrêt de la vie ou de la mort éternelle : je vous le demande, frappé de terreur comme vous, ne séparant point mon sort du vôtre, & me mettant dans la même situation où nous devons tous paroître un jour devant Dieu notre juge : si Jesus-Christ dis-je, paroissoit dès-à-présent pour faire la terrible séparation des justes & des pécheurs ; croyez-vous que le plus grand nombre fût sauvé ? […] Parler avec trop de liberté, c’est marquer de l’audace ; parler avec trop de franchise, c’est trop ouvrir son coeur. […] Il ne devoit blâmer que les empereurs qui négligerent ces places frontieres, & qui ouvrirent les portes de l’empire aux Barbares. […] Ouvrez le dictionnaire de Moréri à l’article Régulus, il vous assure que le supplice de ce Romain est rapporté dans Tite-Live.
Ce ne sont pas des tableaux de la vie humaine, ni des portraits historiques : c’est une âme de poète qui s’ouvre. […] Ouvre-toi, Paradis ! […] Ouvrons maintenant le Traité des passions : nous rencontrons bientôt un titre aussi décisif que suggestif : Article 40. — Qu’il n’y a point d’âme si faible qu’elle ne puisse, étant bien conduite, acquérir un pouvoir absolu sur ses passions. […] La sensibilité du siècle qui s’ouvrait s’annonçait par un amollissement de la comédie. […] Mais savait-on plus où on allait, en 1789, quand on ouvrait les États généraux avec cet éclat de joie universelle ?
Si l’on ouvre l’histoire romaine au temps des guerres puniques, on rencontre trois personnages qui se nomment Claudius Pulcher, Claudius Nero, Claudius Centho. […] Lorsqu’on voit ces temples s’élever et ouvrir leurs portes devant la foule des adorateurs, on peut être assuré que depuis longtemps l’intelligence humaine et la société ont grandi. […] Mais cet asile n’était pas la ville ; il ne fut même ouvert qu’après que la ville avait été fondée et complètement bâtie353. […] En même temps, le consul en costume sacerdotal faisait un sacrifice et ouvrait solennellement le temple de la divinité la plus ancienne et la plus vénérée de l’Italie, le temple de Janus475. […] Le caractère et la vertu de la religion des anciens n’était pas d’élever l’intelligence humaine à la conception de l’absolu, d’ouvrir à l’avide esprit une route éclatante au bout de laquelle il crût entrevoir Dieu.
Peu de choses, sans contredit, nous importent moins que de savoir si les cinq propositions attribuées à Jansénius et condamnées par Rome se trouvaient effectivement dans le livre de cet évêque d’Ypres, intitulé l’Augustinus, que Sainte-Beuve a été sans doute le seul de son siècle à ouvrir ; et cela nous semble bien le comble de la curiosité. […] D’ailleurs, ouvrons cette Correspondance. […] À cette vieille amie, belle-mère de Caroline Lamb, la terrible femme-crampon qui l’obséda, et tante de miss Annabella Milbanke, qu’il allait épouser, Byron parle à cœur ouvert et ne cache rien de ses fantaisies. […] Duranty ouvrit le feu, sans même attendre le volume (ou plutôt les volumes : la première édition en comportait deux). […] Elle a ouvert des horizons nouveaux.
Il faut avoir au moins le courage d’ouvrir les yeux. […] Ouvrez les oreilles. […] J’ouvre un referendum sur cette énigme ; je recevrai avec gratitude les solutions que l’on voudra bien me communiquer. […] Toutes les règles subtiles d’un style ont là leur origine : elles éloignent en même temps, elles créent la distance, elles défendent l’entrée, tandis qu’elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille. […] Elle exige plus des grands et leur permet plus ; elle exige moins des petits et leur permet moins ; c’est vrai ; mais, à créer un abîme brusquement ouvert entre les uns et les autres, elle paralyse les bonnes forces qui pourraient exister à un certain degré chez les petits et ne permet la force utile que chez des grands dont elle n’est pas sûre et à qui elle accorde trop de licences.
Sa méditation lui ouvrait des horizons purs et qu’il savait joliment dessiner. […] Dans le roman, c’est le chevalier des Grieux qui l’enterre : « Il ne m’était pas difficile d’ouvrir la terre dans le lieu où je me trouvais. […] J’ouvris une large fosse. […] Avec Guivard, à frais communs, il ouvrit un cours ; les élèves affluèrent. […] Ouvrez les autres volumes de cet écrivain.
Un âge nouveau s’ouvrit, ou plutôt de nouvelles âmes arrivèrent au chemin de l’évolution artistique. […] Un jour que, me trouvant échoué sans ressources dans une petite ville d’Allemagne, je songeais à adopter un métier qui me permit de vivre, il me parut que l’expédient le plus pratique serait d’ouvrir un bureau pour l’explication complète et garantie des œuvres de M. […] Mais le même hasard qui m’avait conduit sous les galeries de l’Odéon me fit ouvrir, parmi tant de livres étalés, un petit livre jaune d’assez chétive mine, Les Désirs de Jean Servien. […] Mais j’ouvris ensuite le livre de M. […] Lui qui pardonnait tout, lui qui nourrissait les brigands des grandes routes et qui bénissait, avec une souriante ingénuité, ses plus cruels ennemis, une seule fois dans sa vie, il se montra impitoyable : et ce fut contre un docteur ès lois, Pietro Stacchia, qui avait ouvert une école dans le couvent dont il était ministre.
Il ne craint que la mort dans ce monde ouvert à ses caprices. […] Ainsi, pendant que Thomas Corneille arrangeait ses rimes ingénieuses sur cette prose éloquente et forte, messieurs les comédiens ouvraient une trappe deux fois plus large ; ils rapetissaient la comédie, ils agrandissaient le spectre ; ils soufflaient sur l’esprit de Molière, ils doublaient les torches du dénouement final. […] Chez les courtisanes de Corinthe, à qui les portes s’ouvrent-elles ?
C’est de quoi la philosophie s’aperçut dès qu’elle ouvrit les yeux. […] La reconstitution était d’ailleurs instantanée, l’enfant la trouvait toute faite, quand il ouvrait la boîte au sortir du magasin. […] Par là, on ne compléterait pas seulement l’intelligence et sa connaissance de la matière, en l’habituant à s’installer dans le mouvant : en développant aussi une autre faculté, complémentaire de celle-là, on s’ouvrirait une perspective sur l’autre moitié du réel.
Cousin, vous auriez singulièrement modifié l’idée qu’on doit se former, pour être juste, d’un critique aussi éloquent qui a su et entrevu tant de choses, qui nous a ouvert ou entr’ouvert tant d’horizons.
Ainsi, au lieu de Mercredi, Arbre, Marbre, ils prononçaient Mécredi, Abre, Mabre ; ils disaient : « Il n’y en a pus », pour : « Il n’y en a plus » ; ils zézayaient, et au lieu de : On ouvre, On ordonne, ils prononçaient : On z’ouvre, On z’ordonne.
Ne pouvant à loisir tout embrasser, nous finissons, pour donner une idée des grandes perspectives qui s’y ouvrent fréquemment, par une citation sur l’avenir du monde, que la bienveillance de l’auteur nous a permis de détacher.
Sous Louis XIV, le culte du monarque était devenu une démence universellement acceptée qui étonne encore par son excès, même la sachant à l’avance, chaque fois qu’on ouvre les témoins de ce temps, les beaux esprits ou les naïfs, les distingués ou les vulgaires, Mme de Sévigné ou l’abbé de Choisy, l’abbé Blache ou Boileau.
Le type girondin, qui se reproduit dans la jeunesse à chaque génération survenante, est ardent, aventureux, ouvert à la sympathie populaire, confiant sans mesure aux réformes rapides, à la puissance de la seule liberté et à la simplicité des moyens, ombrageux pour ses adversaires, jamais pour ses alliés, prompt et franc à s’irriter contre ce qui sent la marche couverte et le tortillage, déniant vite aux habiles qui entravent sa route le sentiment et le cœur.
Vous ouvrez Baïf, le plus infatigable translateur en vers et qui ne laisse rien passer des anciens sans le reproduire bien ou mal ; mais quelquefois il vous semble se reposer, il parle en son nom ; il a ses gaietés gauloises, on le jurerait, et ses propres gaillardises.
Il n’y avait autrefois d’autre ressource pour les petits que de servir les grands ; aujourd’hui l’industrie a ouvert mille chemins qu’on ne connaissait pas il y a cent ans. » 561.
. — Ainsi, la première répression que subit l’image et qui enraye l’hallucination complète à laquelle naturellement cette image eût abouti, nous ouvre un nouveau monde, celui du temps et de la durée.
Elle résolut, non de les nier, mais de les tourner, et de montrer une voie générale de salut, qui fît marcher au ciel par toutes les voies ; elle n’écartait pas le christianisme, elle l’ouvrait plus large à plus de fidèles ; elle considérait le Christ comme l’Homme-Dieu qui, participant à toute la nature humaine pour la réhabiliter en lui, fut affranchi de tout ce que l’humanité a de vicieux, rédempteur dont l’humanité aurait pu se passer si elle avait conservé sa pureté originelle et la religion naturelle bien gravée dans sa conscience.
À ce moment, ils ouvrirent les fenêtres du palais sur la place et aperçurent Giacomo Pazzi qui appelait le peuple à l’insurrection et annonçait l’assassinat du tyran dans l’église.
Mais ouvrez au hasard les ouvrages qui s’impriment : même s’ils sont signés de noms illustres, vous ferez une ample récolte.
Les œuvres de l’école font briller plus d’ostensoirs et resplendir plus d’or sur les chapes, allument plus de cierges, ouvrent plus de missels et fourbissent plus de décors de basilique que la rue Saint-Sulpice tout entière n’en pourrait fournir.
Si je la regarde dans les parties de ce livre qui ont été inspirées par la Renaissance, que de nouveautés dans ces expressions si profondes et si générales, qui ouvrent comme des horizons infinis à l’esprit du lecteur !
Chronique de Bayreuth 1 e Correspondance Le 23 juillet ont été reprises les représentations du Théâtre de Fête de Bayreuth ; c’est la cinquième année que le théâtre est ouvert, la quatrième que Parsifal y est représenté, la première pour Tristan.
Au moment où la lance du guerrier thébain allait le percer, le sol s’ouvrit subitement, et l’engloutit debout sur son char attelé de quatre chevaux blancs.
Diaz ouvrait l’enveloppe, dépliait les deux billets, puis, lui tirant l’oreille, lui disait : « Jeune homme, c’est trop !
Nous sommes un peuple à imagination vive et à sympathie facile, un peuple éminemment ouvert de pensée et sociable de sentiment.
Or, à supposer que cette condition put être effectivement réalisée, le crime ne disparaîtrait pas pour cela, il changerait seulement de forme ; car la cause même qui tarirait ainsi les sources de la criminalité en ouvrirait immédiatement de nouvelles.
Ensemble de réflexions qui ouvrent sur la critique systématique que Bergson fera de l’irréductibilité des faits psychologiques à des faits physiques, reposant entre autres sur l’argument de l’impossibilité de les dénombrer.
Pour moi le monde religieux, divin, idéal, quoique latent uniquement dans l’humanité, a une existence aussi réelle que la chimie ou tout autre ordre de phénomènes ; et la gloire des savants consiste en cela qu’ils ouvrent les voies à une théologie plus splendide, à des chants plus divins que la théologie et les chants du passé15.
Je ferme donc la parenthèse que j’aurais pu me dispenser d’ouvrir, et je reviens à ce que je disais d’abord, à l’impossibilité d’appeler scientifique une thèse qui n’est ni démontrée ni même suggérée par l’expérience.