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1366. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

oui, il faut bien en convenir à la fin… Mais alors, si les ratures sont une nécessité, pourquoi nous blâmez-vous de les conseiller, et n’avons-nous pas mille fois raison de vouloir guider, éclairer, fortifier les débutants, en leur expliquant les corrections des grands écrivains ?

1367. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Il conviendrait toujours de la fibre de plus ; mais le tiroir qu’il a nié, il l’ouvrirait, si même il n’en trouvait pas deux.

1368. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

ce n’est pas nous qui jetterons la pierre au seul gouvernement qui convienne à la Russie actuelle, nous savons trop ce qu’il doit entrer nécessairement de despotisme dans l’éducation des peuples enfants ; nous voulons seulement constater, dans notre limite de critique littéraire, pourquoi il n’y a pas d’histoire en Russie.

1369. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

on en conviendra, jamais serre chaude de civilisation avancée n’a produit de fleurs d’un parfum plus concentré et plus pénétrant.

1370. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

I C’est une des plus désagréables puissances de ce temps-ci ; mais, il faut bien en convenir, quoique le cœur en saigne pour l’honneur de l’esprit français, c’est une puissance.

1371. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

On se dit qu’on en aura toujours bien pour huit jours du Lamartine, de ce poète oublié et dépassé par MM. les Parnassiens, qui se donnent des airs presque méprisants avec lui ; — de ce spiritualiste qui ne peut plus convenir à d’augustes descendants de singes, qui se vantent, comme des Tufières, de leur race ; — de ce sentimental enfin qui eut la faiblesse d’avoir une âme, quand la poésie actuelle, cette rimeuse à vide, a pour force de n’en mettre nulle part.

1372. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Si on ne se taisait pas sur les faits, inexplicables à la Critique philosophique, il fallait en convenir !

1373. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Le héraut d’armes de la gloire de Goethe, qui la sonne dans une trompette d’or, un poète qui a plus fait pour Goethe que Goethe lui-même, Henri Heine, n’a pu s’empêcher d’en convenir : « Goethe — dit-il — traita, en général, l’enthousiasme d’une façon tout historique, comme quelque chose de donné, comme une étoffe qu’il faut travailler, et c’est ainsi que l’esprit devient matière sous ses mains. » L’entendez-vous ?

1374. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Caro en convient, il n’est pas au monde que ces sortes de mysticismes, tous plus ou moins faux, plus ou moins individuels.

1375. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Et de fait, il faut bien en convenir, elle a très souvent de la profondeur, cette passionnée, même quand elle regarde ailleurs que dans son cœur et dans l’autre cœur où elle vit.

1376. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

D’ailleurs, il faut en convenir, sans trop se faire prier, la planète les produit naturellement !

1377. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Longtemps après lui, l’âme belliqueuse répandue dans ses vers plaisait au génie d’Alexandre, et ce héros rangeait ses poésies parmi les lectures qui conviennent aux rois.

1378. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Cette nuance lui convient. […] Et puis, il y a la décence officielle, les sentiments qu’il convient de paraître avoir. […] Mais, comme j’ai dit, le mot d’ordre était donné : il était convenu que la pièce (défaut impardonnable !) […] » Il ne veut point convenir, d’ailleurs, qu’il y a autre chose que de la tendresse dans Racine. […] (Celle par laquelle il arrache à Monime l’aveu de son amour pour Xipharès convient singulièrement à son personnage.)

1379. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Si Boileau a qualifié son poème d’« héroï-comique », l’épithète de « lyrico-comiques » ne conviendrait pas mal aux Odes funambulesques. […] Quand j’entends déclamer sur l’amour de la patrie, je reste froid, je renfonce mon amour en moi-même avec jalousie pour le dérober aux banalités de la rhétorique qui en feraient je ne sais quoi de faux, de vide et de convenu. […] Naturalisme, paganisme, néo-hellénisme, tous ces mots conviennent également pour désigner l’esprit des livres de Mme Juliette Lamber : mots assez flottants et malaisés à définir. […] Je conviens d’ailleurs que j’exagère un peu ma critique, mais comme dit l’autre, ma remarque subsiste, réduite à ce que l’on voudra. […] Ainsi, c’est dans un esprit de sympathie et d’amour qu’il convient d’aborder ceux de nos contemporains qui ne sont pas au-dessous de la critique.

1380. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Le maître d’une ferme voisine offrit de herser les guérets ; son valet roulera les labours « et moi comme il convient, je ferai la sèmerie ». […] Bref, il ne suffit pas d’opposer aux toquades de l’opinion publique la compétence des diplomates et de leurs maîtres : il convient d’accorder l’opinion publique et la diplomatie la meilleure. […] Elle a médité : elle a vu que son mariage avec Christophe Ongrand, qu’elle ne hait point, convenait à sa famille, convenait à l’église et convenait à elle-même. […] Vous vous trompez en n’accordant au roman d’histoire que la petite place qui convient à une variété du roman : le roman doit être surtout historique. […] Je me suis souvent demandé si je ne ferais pas mieux de briser ma plume et de me livrer dans ma solitude aux graves méditations qui conviennent à mon âge.

1381. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Ou plutôt, je ne vois presque pas de drame auquel ce titre de Douloureuse ne pût convenir ; car il n’y en a guère où des fautes ne soient expiées. […] » Elle répond : « C’est possible, mais vous êtes tenu par le secret de la confession. » Il en convient, et il la supplie : Oh ! […] Là encore, cependant, il convient de distinguer. […] Bataille est bien appelée « tragédie », mais je crois que la qualification de « songerie dramatique » ne lui conviendrait pas mal. […] C’est de quoi je ne saurais convenir.

1382. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Si l’on me presse, j’en conviendrai un peu ; mais enfin, tout pesé, je trouve cela juste, et bien trouvé et d’un grand effet. […] Et, si l’on veut, je conviens, du reste, que cette scène pourrait être retranchée sans un sensible inconvénient. […] — Je conviens que ce n’est pas vraisemblable ; mais c’est vrai. […] Je conviens que ce titre eût été un peu volumineux pour l’affiche de la Comédie-Française. […] Pour qu’il soit plus sûr, il convient d’avoir des lettres de la femme, ou des deux femmes.

1383. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

» Le visiteur convenait en effet que c’était une grande folie, mais point rare. « Et ce n’est pas tout ! […] Mais enfin je conviens que, devant le génie pur, la méthode s’arrête. […] Tout le xixe  siècle a été un pas formidable de la technique, et la Petite Académie en conviendrait. […] Notons d’ailleurs que, s’il convient excellemment à un Nisard, un Sainte-Beuve le dépasse et le fait craquer de toutes parts. […] Et voilà une définition du Français qui ne convient nullement à Balzac.

1384. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Je ne parle point des entraves qu’elle impose ; il est convenu que M.  […] Pour cette cause, il convient qu’elle soit rare. […] Qui supprime le libre arbitre rejette logiquement le goût, libre arbitre de l’intelligence, qui consiste à choisir entre une foule confuse de détails également vrais les seuls qu’il convienne à l’art de reproduire. […] Il faut convenir qu’il y a à cela beaucoup de probabilité. […] j’en conviens, cela est dur !

1385. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

On convient que c’est une pièce follement conduite et sottement écrite. […] Pour en bien juger, il convient de se remettre à la perspective du temps et de baisser un peu la lumière de la rampe ; dans ce jour modéré et qui permet de mieux écouter chaque vers, l’ouvrage devient très-agréable à entendre. […] C’était une de ces physionomies malheureuses qui n’ont jamais été jeunes ; elle avait de l’esprit, mais peu agréable ; nul goût : au contraire, elle en était l’antipode : je conviens même qu’elle n’a pas peu contribué à détourner Piron de tâcher d’en avoir.

1386. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

.” — Je les verrai… » On a beaucoup médit de M. de Humboldt depuis sa mort ; on lui a rendu la monnaie des épigrammes dont il ne se faisait pas faute envers ses contemporains ; mais, des esprits supérieurs, il convient surtout de ne pas perdre de vue le grand côté, et le côté élevé d’Alexandre de Humboldt, son honneur durable devant la postérité, c’est son amour pour la science, pour l’avancement des connaissances humaines et, par suite, pour la docte et laborieuse jeunesse qu’il estimait capable de les servir ; cet amour et cette flamme, il les conserva dans toute leur vivacité jusqu’à sa dernière heure, et sa conversation avec Gandar nous en est un nouvel et intéressant témoignage. […] Les voyages à vol d’oiseau ne conviennent pas au tempérament indolent, à l’humeur rêveuse que j’ai gardée des brouillards de ma Lorraine, je suis myope aussi et vois vaguement quand je ne vois qu’une fois. » Il aura donc besoin, pour se croire en droit d’en parler, d’y revenir ; cette fois-ci il ne veut que jouir de l’impression naïve et des charmes d’une première vue. […] Convenons-en, Voltaire, avec son seigneur Pococurante, traitant sous jambe les plus fameux auteurs et leurs chefs-d’œuvre, est bien loin d’ici, et je ne sais pourquoi il me revient précisément à l’esprit en ce moment, si ce n’est peut-être parce que dans une méthode excellente je crois entrevoir un peu d’abus, et que le goût nous avertit qu’il faut de temps en temps se détendre.

1387. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Aussi ne prenons de cet exemple que ce qui convient au genre littéraire sérieux, à la Poésie lyrique élevée dont je parle. […] Il ne convient pas que Balzac, devant la postérité, prenne à ce point ses avantages sur Malherbe et se donne les airs de le morigéner à son aise : c’est intervertir les rôles ; c’est oublier de quel côté vraiment était la solidité. […] Cette dernière, je l’avoue, me conviendrait mieux.

1388. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Là-bas, les peupliers bruissent, pour que leurs feuilles tremblotantes puissent se voir sur le sol ; le chêne, point ; il ne lui convient pas de trembler. […] C’est une ivresse, et sur une âme délicate l’effet serait trop fort ; mais il convient au public, et le public l’a justifié. […] Vous n’aurez point ce mérite immoral ; d’ailleurs il ne convient point à votre genre d’esprit.

1389. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

La vérité est une, et c’est pur sophisme de distinguer l’esprit qui convient aux prêtres et celui qui convient aux simples fidèles. […] On sait et on convient qu’il fut un remarquable écrivain : est-on persuadé qu’il est de tout premier rang, et par l’importance des idées qu’il a traduites, et par la perfection de la forme ?

1390. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

À considérer dans quel rapport numérique sont les œuvres significatives et durables avec celles (souvent charmantes) que négligeront les historiens de la littérature, on voit que cette critique écrite sur le sable ne convient pas mal à des comédies dont si peu paraîtront un jour gravées sur l’airain. […] C’est ce langage, outré, convenu, mais d’un pittoresque et d’un mouvement extraordinaires, et ce sont les innombrables sautes de sentiments et d’idées que ce langage exprime, qui font l’intérêt de la simple et folle aventure de Paul Costard. […] Et les détails matériels, les épisodes et les péripéties de cette conspiration sont tels, qu’ils conviendraient presque tous à n’importe quelle autre conspiration où il s’agirait d’enlever un prisonnier politique.

1391. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Celles qui convenaient aux espérances ne convenaient plus aux mécomptes. […] Aucun sujet n’y convenait mieux que les aventures de Télémaque.

1392. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Il est parfaitement admissible que le chef-d’œuvre d’un salon de peinture soit un singe ; mais il est triste de constater que la grimace empreinte sur le visage de ce singe ait été en quelque sorte le type et l’idéal secret poursuivi dans la plupart des tableaux ou des statues médiocres du même salon : tous ces artistes ont rêvé de singes, et non d’hommes, en composant leurs œuvres ; autrefois il y avait des sourires convenus et figés, aujourd’hui ce sont des contorsions convenues, des grimaces à demeure. […] Son domaine propre est l’émotion, mais, dans ce domaine, il peut choisir tel genre d’émotion qui lui convient le mieux, qu’il sent plus sympathiquement et qu’il rend avec plus de force. […] Ceci confirme ce que nous avons dit plus haut sur la différence de la littérature avec les arts plus représentatifs ; dans ces derniers, on est trop souvent forcé de remplacer les hardes et les étoffes de cotonnade par des décors convenus, d’avoir sous la main des feuilles de palmier, et même des feuilles de vigne.

1393. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Il dit des personnages l’un de qui peuplent ses romans : « L’âme est parfaitement absente, et j’en conviens, puisque je l’ai voulu ainsi. » Il prétend peindre « des brutes humaines ». […] Il faut convenir qu’il en donner de plus complexe sous peine d’enlever à Yann l’intérêt. […] La forme du roman-ballade convenait à merveille pour peindre la Bretagne et la mer, les Bretons et les brouillards, et, dans une apparence décousue, l’œuvre a une continuité extrême ; si l’on semble sauter d’un personnage à l’autre, d’un pays à l’autre, d’un lieu à l’autre, c’est que l’auteur et son œuvre le veulent ainsi ; mais, en réalité, rien n’est plus suivi que ces notes et ces petits sauts.

1394. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Par suite, il convient de ne pas être le fervent d’un seul poète, mais de plusieurs. […] Pour terminer, il serait bon de rappeler à MM. les Naturistes qu’ils sont toujours en retard… Il y a belle lurette (en 1893) que les dénommés Symbolistes ont célébré Hugo, comme il convenait. […] VICTOR HUGO ALFRED DE VIGNY PAUL VERLAINE BAUDELAIRE LAMARTINE MUSSET LECONTE DE LISLE MALLARMÉ ALBERT SAMAIN Mais à ces noms, les plus souvent mentionnés, il convient d’ajouter ceux de Georges Rodenbach, Théodore de Banville, Jules Laforgue, Théophile Gautier, Arthur Rimbaud, Brizeux, Gérard de Nerval, Gabriel Vicaire, Desbordes-Valmore, Aloysius Bertrand, Villiers de l’Isle-Adam, etc.

1395. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

L’ennui que répand Gœthe est grand comme sa gloire, et sa gloire littéraire — il faut bien en convenir — est la plus grande des gloires modernes. […] Cependant, il faut en convenir, il y a en Clavijo plusieurs choses qui, malheureusement, sont de Gœthe : par exemple le dénoûment, à grand tapage mélodramatique, traduit et remanié et gâté de Roméo et Juliette. […] Il laisse froids même ceux qui l’admirent, qui en conviennent tout en l’admirant.

1396. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

En un mot, le mysticisme, au sens absolu où nous convenons de le prendre, n’a pas été atteint par la pensée hellénique. […] L’absence d’une chose étant toujours la présence d’une autre — que nous préférons ignorer parce qu’elle n’est pas celle qui nous intéresse ou celle que nous attendions — une suppression n’est jamais qu’une substitution, une opération à deux faces que l’on convient de ne regarder que par un côté : l’idée d’une abolition de tout est donc destructive d’elle-même, inconcevable ; c’est une pseudo-idée, un mirage de représentation. […] On construit a priori une certaine représentation, on convient de dire que c’est l’idée de Dieu ; on en déduit alors les caractères que le monde devrait présenter, et si le monde ne les présente pas, on en conclut que Dieu est inexistant.

1397. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

D’autre part, si je déclare la poésie sœur de la métaphysique, c’est que je n’entends pas par poésie tout ce qu’on est convenu d’appeler des vers. […] « Si le Connaissable n’est pas, à lui seul, le tout de ce qui est, et s’il n’est pas non plus, à lui seul, sa propre explication suffisante, mais s’il convient d’y réintégrer, sous la forme du métaphysique ou du subconscient, l’inconnaissable, il convenait aussi de créer un mode d’expression capable de dépasser l’apparence tangible des choses, une poésie qui, comme la musique, fût apte à révocation plutôt qu’à la pure et simple description 34. » La conscience immédiate, qui est aussi le moi ultime, se transforme en citadelle inexpugnable.

1398. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Vous conviendrez que c’était là une expérience intéressante. […] Mac Orlan a-t-il été un peu gêné dans un cadre qui convenait à M.  […] C’est moi qui le crois, mais elle n’en convient pas encore. […] L’ensemble de la critique universitaire reste sur ses anciennes positions (on fera les exceptions qui conviennent, M.  […] Je ne crois pas cependant que le mot convienne.

1399. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Essayons, par une analyse aussi exacte que possible, de nous rendre compte du mal de la France, pour tâcher de découvrir le remède qu’il convient d’y appliquer les forces du malade sont très grandes ; ses ressources sont comme infinies ; sa bonne volonté est réelle. […] Il lui convint d’abdiquer ; il fallait prendre celui en faveur de qui il abdiquait. […] L’expédition de Rome a été la plus évidente dérogation à la seule politique qui pouvait nous convenir. […] Nos anciens théoriciens de la monarchie conviennent que la légitimité des dynasties s’établit à certains moments solennels, où il s’agit avant tout de tirer la nation de l’anarchie et de remplacer un titre dynastique périmé.

1400. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Vous êtes comme mon oncle, dont j’ai reçu, en même temps que votre lettre, une lettre bien aigre-douce, bien ironique, bien sentimentale, à laquelle j’ai répondu par une lettre de deux pages très-sérieuse, très-honnête et très-propre à me mettre avec lui sur le pied décent et poli qui convient entre des gens qui ne s’aiment qu’à leur corps défendant, pour ne pas être ou ne pas paraître, l’un insensible et un peu ingrat, l’autre entraîné par son humeur acariâtre ; — vous êtes, dis-je, comme mon oncle. […] Je conviendrai de tout ce qu’il y aura de vrai, et je ne vous fatiguerai pas d’une longue justification sur ce qu’il y aura de faux. […] Comme explication nécessaire toutefois, comme image complète de sa situation malheureuse en ces années de Brunswick, il faut savoir que ce premier mariage qu’il venait de contracter si à la légère tourna le plus fâcheusement du monde ; que, dès juillet 1791, il en était à reconnaître son erreur ; qu’il résumait son sort en deux mots : l’indifférence, fille du mariage, la dépendance, fille de la pauvreté  ; que l’indifférence bientôt fit place à la haine ; qu’après une année de supplice, il prit le parti de tout secouer : « On se fait un mérite de soutenir une situation qui ne convient pas ; on dirait que les hommes sont des danseurs de corde. » Le divorce était dans les lois, il y recourut ; ce n’avait été qu’à la dernière extrémité : « Si elle eût daigné alléger le joug, écrivait-il, je l’aurais traîné encore ; mais jamais que du mépris ! […] Le suffrage d’un nombre d’individus qui, chacun pris à part, ne nous paraissent pas valoir la peine de rien faire pour leur plaire, j’en conviens ; mais ces individus sont ceux avec qui nous avons à vivre. […] À vingt ans, Benjamin Constant se considérait déjà comme bien blasé, bien vieux, et il lui échappait quelquefois de dire : Quand j’avais seize ans , reportant à cet âge premier ce qu’on est convenu d’appeler la jeunesse.

1401. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Flatterie et caresse de la femme qui reparaît sous l’auteur, qui sait comme avec chacun il convient de s’y prendre, et que nous avons toujours, sur notre douce terre de France, les bras ouverts pour accueillir ceux qui nous viennent de loin. […] … si l’on écarte la préconception romantique d’Antoine Arnault et les traits essentiels du héros qui furent empruntés à Manfred, à René, c’est du Sperelli, c’est de l’Effrena de d’Annunzio qu’il tire cette sécheresse d’âme, ce cruélisme, ce culte de la sensation exclusive qui va jusqu’au sadisme imaginatif, aboutissement logique, il en faut convenir, puisque ces divers éléments composent l’unité d’une âme et sont entre eux dans un rapport nécessaire de cause à effet. […] Chose curieuse, on en conviendra, que précisément la plante de serre chaude ait produit à la lumière du jour les fruits les plus savoureux ! […] Il peut advenir alors que, cédant à ces tentations qui suivent les trouvailles du pinceau, il s’attache à l’une d’elles plus qu’il ne conviendrait, quand elles seront reportées au plan qu’exige leur valeur propre. […] Doctrine qui pourra amener le sourire aux lèvres du philosophe, puisqu’elle s’insurge contre l’acceptation nécessaire, convient-elle pas merveilleusement au poète qui suit les impulsions de son tempérament, qui s’abandonne aux exigences de sa nature ?

1402. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Sur le bouclier d’Achille, qui représente une armée, « les hommes marchaient conduits par Arès et Athénè, tous deux en or, vêtus d’or, beaux et grands comme il convient à des dieux ; car les hommes étaient plus petits. » En effet, il n’y a guère entre eux et nous d’autre différence. […] Mais les institutions et les rites du moyen âge subsistent encore, et, en Italie comme en Flandre, vous voyez dans les plus belles œuvres le contraste choquant des figures et du sujet ; des martyrs qui semblent sortir d’un gymnase antique, des Christs qui sont des Jupiters foudroyants ou des Apollons tranquilles, des Vierges dignes d’un amour profane, des Anges aussi gracieux que des Cupidons, parfois même des Madeleines qui sont des sirènes trop florissantes et des saints Sébastiens qui sont des Hercules trop gaillards ; bref, une assemblée de saints et de saintes qui, parmi des instruments de pénitence et de passion, gardent la vigoureuse santé, la belle carnation, la fière attitude qui conviendrait pour une fête heureuse de nobles canéphores et d’athlètes parfaits. — Aujourd’hui l’encombrement de la tête humaine, la multiplicité et la contradiction des doctrines, l’excès de la vie cérébrale, les habitudes sédentaires, le régime artificiel, l’excitation fiévreuse des capitales, ont exagéré l’agitation nerveuse, outré le besoin des sensations fortes et neuves, développé les tristesses sourdes, les aspirations vagues, les convoitises illimitées. […] La tête n’est point significative, elle ne contient pas comme les nôtres un monde d’idées nuancées, de passions agitées, de sentiments enchevêtrés ; le visage n’est point creusé, affiné, tourmenté ; il n’a pas beaucoup de traits, il n’a presque pas d’expression, il est presque toujours immobile ; c’est pour cela qu’il convient à la statuaire ; tel que nous le voyons et le faisons aujourd’hui, son importance serait disproportionnée, il tuerait le reste ; nous cesserions de regarder le tronc et les membres ou nous serions tentés de les habiller. […] Certainement le spectacle était beau lorsque ces grands jeunes gens, les plus forts et les mieux faits de la Grèce, avec leurs cheveux longs et soigneusement rattachés au sommet de la tête, avec leur tunique rouge., leurs larges boucliers polis, leurs gestes de héros et d’athlètes, venaient chanter des vers comme ceux-ci : « Combattons avec courage pour cette terre notre sol, — et mourons pour nos enfans sans épargner nos âmes. — Et vous, jeunes gens, combattez ferme l’un à côté de Fautive ; — que nul de vous ne donne l’exemple de la fuite honteuse ni de la peur, — mais plutôt, faites-vous un grand et vaillant cœur dans votre poitrine… — Pour les anciens, les vieillards dont les genoux ne sont plus agiles, — ne les abandonnez pas, ne fuyez pas, — car il est honteux de voir tomber au premier rang, devant les jeunes gens, — un homme vieux qui a déjà la tête et la barbe blanches ; — il est honteux de le voir gisant, exhalant dans la poussière sa vaillante âme — et serrant de ses mains sa plaie sanglante sur sa peau nue. — Au contraire, tout convient aux jeunes — quand ils ont la fleur éclatante de l’adolescence. — Admirés par les hommes, aimés par les femmes, — ils sont encore beaux s’ils tombent au premier rang… — Ce qui est laid à voir, c’est un homme gisant dans la poussière, —  percé par derrière, le dos traversé par la pointe d’une lance. — Que chaque homme après l’élan reste ferme, — fixé au sol par ses deux pieds, mordant sa lèvre avec ses dents — les cuisses, les jambes, les épaules au-dessous, la poitrine jusqu’au ventre, tout le corps, — couvert par son large bouclier ; — qu’il combatte pied contre pied, bouclier contre bouclier, — casque contre casque, aigrette contre aigrette, — poitrine contre poitrine, tout proche, — et que de tout près, corps à corps, frappant de sa longue pique ou de son épée, — il perce et tue un ennemi. » Il y avait des chants semblables pour toutes les circonstances de la vie militaire, entre autres des anapestes pour aller à l’attaque au son des flûtes. […] Quant aux arts, cc sont ceux qui conviennent à une armée.

1403. (1925) Portraits et souvenirs

Des listes coururent, mais elles se couvrirent d’assez de noms pour que cette diversité même prouvât que Laclos avait touché juste puisque ses masques s’appliquaient à tant de visages et que ses portraits convenaient à tant de modèles. […] Il n’est hypocrite que lorsqu’il lui convient. […] Victor Marguerite, dans la belle étude qu’il a publiée au Figaro sur le maître de Valvins, en convient avec bonne foi, et M.  […] Cette attitude, on en conviendra, eût dû lui valoir l’animosité de ses confrères. […] Ce n’était, on en conviendra facilement avec moi, ni un mécanicien, ni un sorcier, que Leconte de Lisle, et c’est cependant de ce grand poète qu’il s’agit, car c’est de lui que je tiens le récit que je vais rapporter.

1404. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Je fixe alors sur le papier l’ébauche de mon poème selon le rythme qui me paraît convenir à la sensation, au sentiment ou à l’idée que je veux évoquer chez autrui. […] Le calme, le silence et la nuit conviennent aux accents de la suave harmonie. — Assieds-toi, Jessica. […] Cela te convient-il ? […] Ils se sont excommuniés, injuriés, calomniés, pendus, massacrés, brûlés pour élucider ce problème qui, tu en conviendras, ne les regardait nullement. […] J’apprécie, comme il convient, l’honneur de votre présence. — Cher M. 

1405. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Avec un instinct sûr d’homme de l’Isle-de-France, il les a remises à leur vraie place, leur imposant quand il le faut le silence qui convient à leur nom. […] Mais il convient à un prophète de se donner des immunités : il se permet le blasphème, mais seulement par excès de dilection. […] Barrès s’est trompé de vertu : la persévérance semble lui convenir mieux que l’énergie. […] Ghil, s’il procède à un examen de conscience, ne conviendrait-il pas, à cette heure, du droit évident des railleurs ? […] A l’œuvre mauvaise, médiocre ou nulle, le silence seul convient, et, contrairement à l’opinion d’Edgar Poe, j’affirme que la plupart des chefs-d’œuvre même ont besoin pour être compris, à l’heure où ils éclosent, de la charitable glose d’une intelligence amie.

1406. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

« L’âme française, un peu légère, mobile et refroidie par le convenu, l’artificiel, semble gagner un degré de chaleur » [Cf.  […] Nous cependant, qu’elles n’ont pas entretenus, — je veux dire hébergés, meublés et nourris, — et qui ne leur devons donc pas la même reconnaissance que d’Alembert et Marmontel, nous oserons dire que leur rôle, puisqu’il faut bien convenir qu’elles en ont joué vraiment un, a été désastreux. […] On reconnaît que la « simplicité des anciens peut encore instruire notre luxe, car ce mot convient assez, dit La Harpe, à nos tragédies que nous avons quelquefois un peu trop ornées ». […] Il convient d’ajouter une volumineuse Correspondance, dont les cinq ou six volumes de la plupart des éditions ne contiennent guère que la moitié ; — le volume d’Œuvres inédites publié par M.  […] Desnoiresterres, VIII, p. 364-366] ; et s’il convient d’en tirer le parti qu’on en a tiré. — Légendes qui courent sur la mort de Voltaire ; — et qu’il semble bien qu’elles ne soient que des légendes.

1407. (1888) Études sur le XIXe siècle

Dès leurs débuts, nous les voyons chercher leurs sujets dans la poésie et s’imprégner de poésie, chacun choisissant d’instinct les poètes qui lui conviennent le mieux. […] Quant au réalisme, il est une forme de la pensée qui convient aux uns et ne convient pas aux autres, et qu’il serait aussi injuste de repousser que de recommander exclusivement. […] Tronconi, — s’était peut-être trompé en choisissant le roman pour défendre des idées auxquelles aurait mieux convenu la tribune retentissante du théâtre ou le moule plus libre du pamphlet. […] La vie heureuse, large, grasse, la santé épanouie, la prospérité générale qui se manifeste par l’ordonnance du repas et le bon entretien des trottoirs, voilà ce qui lui convient le mieux. […] Là, en effet, il est libre, il peut choisir un thème selon son goût et le développer comme il lui convient ; sa manière même de comprendre l’art d’écrire, son habitude de chercher dans la littérature un plaisir immédiat, l’empêchent de réagir contre les suggestions de son tempérament ; aussi choisit-il presque toujours de tout petits sujets sur lesquels il exerce impitoyablement la minutie de son analyse.

1408. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Il convient pourtant que les Italiens nous cédent pour les paroles, & que celles de nos opéra sont aussi agréables que celles des leurs sont plattes, sans liaison & sans objet. […] Plusieurs d’entr’eux conviennent aujourd’hui que la sculpture a presque toujours été poussée plus loin que la peinture : cette différence se fait sentir de nos jours plus que jamais. […] Il faut convenir qu’à cette scène près, donnée par les carmes de France, ils ne firent point parler d’eux, & qu’ils laissèrent ceux des pays-bas terminer la dispute qu’ils avoient commencée, satisfaits d’être eux-mêmes tranquilles spectateurs. […] On alla donc chez ces religieuses : on leur ordonna de convenir que les cinq propositions étoient dans un livre Latin ; ce qu’elles nièrent fortement. […] Il faut convenir que, s’ils n’avoient personne qu’ils pussent opposer à Pascal, aucun non plus de nos écrivains n’étoit capable d’entrer en lice avec lui.

1409. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

S’ils connaissaient comme moi les graves intérêts qu’il faut ménager, les importantes considérations dont il faut s’occuper, et les risibles griefs auxquels il faut répondre, et les hommages bien plus risibles qu’il faut recevoir, et tout ce tracas de petites passions dont la solitude d’une femme n’empêche pas que le bruit ne parvienne jusqu’à elle ; s’ils voyaient au milieu de tout cela un travail sans attrait pour l’esprit et sans dédommagement pour l’amour-propre, alors je leur permettrais de dire ce qu’ils en pensent et de penser, si cela leur convenait, que je l’ai entrepris pour mon plaisir. — Qu’ils ne songent pourtant pas à m’en plaindre, cela serait aussi déraisonnable que de m’en blâmer : « Ce que j’ai fait, Abner, j’ai cru le devoir faire ; je le crois encore et ne vois pas de raison pour m’affliger maintenant des inconvénients que j’ai prévus d’abord sans m’en effrayer. […] Personne de vérité jusqu’au bout, elle ne voulut mêler, même aux devoirs qui suivent la mort, rien de factice et de convenu, rien que de conforme à l’intime pensée.

1410. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Vous n’avez pas plus le droit d’exiger de moi un pareil sacrilège que de vouloir me forcer à convenir que deux et deux font cinq, quand j’ai la conviction avec vous tous que deux et deux font quatre. […] Si on outre-passe certaines conclusions qui lui conviennent, on est dénoncé aux pères de famille ; on est couvert de boue dès qu’on lui déplaît et qu’on ne lui obéit pas.

1411. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Tous les peuples de l’Italie ont le droit moderne et incontestable de se donner la liberté chez eux, de détruire ou de constituer le gouvernement national qui leur convient ; mais nul n’a droit de leur imposer, sous le nom de liberté et le canon sur la gorge, la monarchie de la maison de Savoie. […] Le roi de Piémont abuse évidemment de l’héroïsme ; brave comme s’il n’était que soldat, et encouragé à tout oser par l’Angleterre, à qui tout convient de ce qui peut nous nuire, le roi de Piémont, comme le grand Condé, qui jetait son chapeau au milieu de la mêlée, a jeté sa couronne de Sardaigne par-dessus les Apennins à Florence, à Rome, à Naples, à Palerme, pour que les soldats lui rapportent celle d’Italie !

1412. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Elle s’y prit ainsi : la blanchisseuse vint de bonne heure, ce qui lui était déjà arrivé plusieurs fois ; et la reine, suivant ce qui avait été convenu, mit la coiffe de cette femme, se chargea d’un paquet de linge, et se couvrant la figure de son manteau, elle sortit du château et entra dans la barque qui sert à passer le loch. […] Le signal convenu de la fuite qui consistait dans un feu nocturne, allumé sur la plus haute plate-forme des tours du château, brilla enfin aux regards des Hamilton ; bientôt une barque inaperçue, voguant sur le lac et abordant la rive, leur livra la reine fugitive.

1413. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Sans doute elles y sont en trop grand nombre, et souvent où elles ne conviennent pas ; elles y tiennent la place de l’action, la première des vérités dans un poème dramatique. […] Le précepte d’Horace semble fait pour ces pièces : « Où les beautés l’emportent en nombre, je ne me blesse pas de certains défauts échappés à la négligence ou à la faiblesse humaine. » Mais ce précepte ne convient qu’aux quatre chefs-d’œuvre que je viens de nommer.

1414. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Non, je n’en conviens pas. […] Vieilles images, j’en conviens, dont l’esprit de géométrie a sujet de ne se pas contenter ; mais par ce vague même et ce fabuleux qui lui répugnent, elles remplissent l’idée que les peuples se font du poète, et elles lui mettent au front l’auréole.

1415. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Le prêtre porte en tout sa politique sacrée ; ce qu’il dit implique beaucoup de convenu. […] Ce qu’il voulait, c’était une éducation libérale, pouvant convenir également au clergé et à la jeunesse du faubourg Saint-Germain, sur la base de la piété chrétienne et des lettres classiques.

1416. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Il convient de parler d’abord ici du renouveau extraordinaire de l’influence de Balzac. […] En effet, il faut bien convenir qu’elles occupent aujourd’hui la première : la comtesse de Noailles, G. d’Houville, Fœmina, Marcelle Tinayre.

1417. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Un avocat est convenu, moyennant une somme d’argent, de faire casser le mariage d’une femme. […] — Un morceau écrit, paraît-il bien, il y a des gens qui soutiennent que cela tient à ce que l’écrivain a trouvé, le jour où il a jeté ce morceau, la formule unique et absolue qui lui convenait.

1418. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Il convient de le regretter, car les premiers vers balbutiés et puissants de M.  […] Victime du snobisme, elle n’obtiendra pas les hommages auxquels elle a droit, car beaucoup craindront — à la louer autant qu’il convient — d’être, eux aussi, taxés de snobisme.

1419. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Il me conviendrait que le sophiste fût toujours méchant, pour être plus haïssable. […] Jamais les facultés de Proudhon ne se sont mues et n’ont mieux joué dans un milieu qui convînt davantage à son talent et à sa nature.

1420. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Hors ces strophes qui commencent à : Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire, et qui se terminent par : Puisque ces choses sont, il faut bien qu’elles soient,           J’en conviens, j’en conviens !

1421. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

pour celui-là, j’en conviens, c’est un bourgeois… Si la sœur avait ressemblé à son frère, le livre aurait pu s’appeler La Jeune Bourgeoisie. […] C’était, on doit en convenir, pour ceux qui n’accordent pas de divination au talent ni de seconde vue au génie, d’une incontestable difficulté.

1422. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

d’en convenir… Ils ont bien tardé, mais enfin ils y arrivent et vont y être. […] Ce n’est pas respectueux, j’en conviens, de le dire d’Hugo ; mais il y force, parce qu’il l’est !

1423. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Quelque optimisme qu’on professe, on sait si notre monde est le lieu qui convient à cette sanction. […] Ce mot ne convient point aux phénomènes de l’esprit, soit qu’il s’agisse de la conscience, soit qu’il s’agisse de l’histoire.

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Mais l’important était plutôt dans ce qui se faisait au-dehors, dans ce qu’on appelait la conférence de Suresnes, où des envoyés des deux partis se réunissaient pour convenir d’une trêve et des préliminaires de la paix.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Illustre de Maistre, qui vous occupiez de Paris et des Parisiens plus que vous n’en vouliez convenir, vous voilà cependant devenu Français et des nôtres, plus encore que vous n’auriez voulu !

1426. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Ce malheureux homme, au milieu de ses extravagances, avait un vague instinct et un pressentiment de la destinée funeste qu’il se tramait de ses propres mains : il répétait souvent, parlant à la grande-duchesse elle-même, quand elle essayait encore de le ramener à l’idée du rôle qu’il aurait à remplir, « qu’il sentait qu’il n’était pas né pour la Russie, que ni lui ne convenait aux Russes, ni les Russes à lui, et qu’il était persuadé qu’il périrait en Russie. » Les Anciens avaient personnifié l’imprudence et l’aveuglement des hommes sous la figure d’une déesse aussi terrible que Némésis, aussi inévitable que la Destinée elle-même : Atè, c’était son nom.

1427. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

On hésite, quand on marche seul, comme il convient à un esprit indépendant, et qu’on n’a pour soi que le groupe si disséminé des gens sensés, qui ne se connaissent pas entre eux, à venir admirer trop faiblement le chef d’une milice blanche éblouissante et de toute une nombreuse famille spirituelle, l’idole de toute une jeunesse si électrisée.

1428. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Le Play, en rassemblant les éléments du problème social qu’il avait dès lors en vue, a fait un premier ouvrage qui, sans parti pris, est un modèle et qui devrait être une leçon pour tous les réformateurs, en leur montrant par quelle série d’études préparatoires, par quelles observations et comparaisons multipliées il convient de passer avant d’oser se faire un avis et de conclure.

1429. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

De religion à proprement parler, et de rien qui y ressemble, Le Brun en avait même moins qu’il ne convenait à son temps.

1430. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Xavier de Maistre, et à lui seul, que convient ce titre de parrain que lui donnait Topffer.

1431. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

La réflexion, la mélancolie, ces jouissances solitaires, ne conviennent point à la foule ; le sang s’anime, la vie s’exalte parmi les hommes rassemblés.

1432. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Quand on se rappelle les visages froids et composés que l’on rencontre dans le monde, j’en conviens, on croit impossible de remuer les cœurs ; mais la plupart des hommes connus sont engagés par leurs actions passées, par leurs intérêts, par leurs relations politiques.

1433. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

Les peines de cette passion sont assez peu connues, parce que ceux qui les ressentent en gardent le secret, et que tout le monde étant convenu de mépriser ce sentiment, jamais on n’avoue les souvenirs ou les craintes dont il est l’objet.

1434. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Ceux en qui ces sentiments ont germé, écoulent dévotement avec une paisible assurance la parole qui convient la science.

1435. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

La nature n’a cure de la beauté, de ce que les hommes conviennent d’appeler ainsi.

1436. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Les femmes elles-mêmes en conviendront : on général, elles n’aiment pas à lire les livres féminins.

1437. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

On peut toujours discuter si l’état de mariage est ce qui convient le mieux au sage, et s’il ne lui est pas loisible de se faire, dans d’autres conditions, une vie supportable et qui ait pourtant sa dignité et qui ne soit pas inutile aux autres.

1438. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Le capitaine Bellorofonte Scarabombardon se voit supplanté auprès de celle qu’il devait épouser, sur quoi on lui dit : Galant seigneur capitaine, à votre courtoisie on doit en retour une autre femme plus vaillante et plus guerrière qu’Erminia, dont l’humeur pacifique ne pouvait convenir à votre humeur.

1439. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

vous convenez donc que vous êtes les enfants de ceux qui ont tué les prophètes.

1440. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Monmerqué, et qu’il acquiesce à mes, observations, je devrai cette satisfaction à un mérite que je n’ai la dureté de souhaiter à personne, mérite qui ne conviendrait point à des hommes dans l’âge de produire, et ne sied qu’à la vieillesse : c’est la patience.

1441. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Puisqu’il fallait qu’il se décidât à un parti pénible, une préface brève, nette et simple, aurait bien mieux convenu, et elle nous aurait convaincus plus réellement de la violence qu’il se faisait à lui-même.

1442. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Il ne fait pas difficulté de convenir qu’il se divertissait volontiers aux dépens de ceux qui le méritaient.

1443. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Certes, si nous daignions descendre encore un instant à accepter pour une minute cette fiction ridicule, que dans cette occasion c’est le soin de la morale publique qui émeut nos maîtres, et que, scandalisés de l’état de licence où certains théâtres sont tombés depuis deux ans, ils ont voulu a la fin, poussés à bout, faire, à travers toutes les lois et tous les droits, un exemple sur un ouvrage et sur un écrivain, certes, le choix de l’ouvrage serait singulier, il faut en convenir, mais le choix de l’écrivain ne le serait pas moins.

1444. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Je conviens qu’il est doux à un homme de se sentir supérieur et de dire : Homère est puéril, Dante est enfantin.

1445. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Trop de détails sur ce sujet ne conviendraient pas à cette étude, plus philosophique après tout qu’anatomique ; mais nous ne devons pas omettre deux des conditions les plus importantes qui ont été signalées : le développement du cerveau d’avant en arrière, — la présence, l’absence, le plus ou moins de complication des circonvolutions cérébrales.

1446. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Guizot même nous donne à entendre que, si nous n’étions pas dans une période de crise, il pourrait bien, lui aussi, dire ce que dans la théologie chrétienne il ne défend pas, il n’accepte pas ; mais il ne convient à aucun chrétien de toucher aux parois extérieures du temple lorsque les fondements mêmes sont ébranlés.

1447. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il y a le professeur qui ne cherche qu’à rapprocher tous ses élèves d’un type convenu de bon sens, de rectitude d’esprit et de bon goût.

1448. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Parce que nous n’avons pas mission de dire avec ascendant le grand mot religieux qui convient sur les mérites extraordinaires de la sœur Emmerich, est-ce une raison pour ne pas risquer notre humble mot de critique littéraire sur ce quelque chose qui, en fin de compte, s’est résolu en elle par ce qu’on est bien obligé d’appeler du talent, et du talent jusqu’au génie… ?

1449. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

On lui a reproché aussi de l’obscurité ; il faut en convenir, ce n’est pas celle de quelques grands écrivains comme Tacite, qui voyant à une grande profondeur, ou rassemblant beaucoup d’idées en peu d’espace, fatiguent la faiblesse des hommes ordinaires, et que la médiocrité calomnie, parce qu’elle aime mieux blâmer les forces dans un autre, que de s’avouer l’insuffisance des siennes.

1450. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Je parle de deux vérités historiques, dont l’une nous a été conservée par Hérodote : 1º Ils divisaient tout le temps antérieurement écoulé en trois âges, âge des dieux, âge des héros, âge des hommes ; 2º pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire, celle dans laquelle les hommes expriment par des signes convenus les besoins ordinaires de la vie.

1451. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Conclusion Il avait trouvé la place juste qui lui convenait, entre le monde, les lettres et les sciences. […] Elle convenait à ses goûts aussi, à son besoin d’être en vue sans être jamais trop à découvert. […] Montesquieu apporte donc comme un élément, au moins, de sociologie moderne, l’idéal un peu convenu, un peu livresque, de simplicité voulue, de pureté et d’innocence dans les mœurs, qui lui est resté de son commerce avec Plutarque, avec Valère Maxime, et, remarquez-le, aussi avec les Mœurs des Germains, qu’il prend un peu trop au sérieux, et dont, vraiment, il abuse. […] Je sais qu’il a un fond ou plutôt un coin de scepticisme, et qu’il dit tout d’abord que le meilleur gouvernement est celui qui convient le mieux à tel peuple. […] Dieu consolateur vague, Dieu rémunérateur et punisseur lointain, que vous n’y croyiez guère et que vous vouliez que les simples y croient, c’est un dédain, peut-être une pitié : ce n’est pas une cruauté. — Mais dire : l’histoire, la réalité terrestre, est atroce à partir du Christ ; il convient qu’elle cesse pour nous ; et il nous est utile que pour les humbles elle continue ; c’est cela qui est monstrueux.

1452. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

L’Histoire des Treize n’est que cette idée agrandie et compliquée : une unité puissante composée d’êtres multiples agissant tous aveuglément pour un but accepté et convenu. […] Vous ferez un acte, Ourliac un autre, Laurent-Jan le troisième, de Belloy le quatrième, moi le cinquième, et je lirai à midi, comme il est convenu. […] Cette manière large et vague convient à la haute spiritualité de sa nature ; l’âme n’a pas besoin d’être sculptée comme un marbre grec. […] Il admire comme il convient cette curiosité toujours éveillée, jamais assouvie, qui croit ne rien savoir si le moindre détail lui échappe. […] Il est fin, léger, coquet, d’une propreté merveilleuse, et c’est, les marins en conviennent, le plus joli navire qu’on ait mis à l’eau depuis longtemps.

1453. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Elle a cru qu’il « convenait » que le fils ne maudît point le père, et c’est à cause de cela qu’elle a parlé. […] S’il ne convient pas de trop s’en vanter, il faut encore moins en rougir. […] Ce n’est qu’à l’user que l’on découvre si l’on se convient, et alors on s’arrange, — ou on ne s’arrange pas. […] Ce genre de représentation est peut-être ce qui convient le mieux à des drames très lointains, très singuliers et irréels, comme les Oiseaux (qu’on nous donnait l’été dernier) et comme la Tempête. […] Il entend conserver toute sa liberté, vivre en garçon si cela lui convient, saisir les bonnes fortunes qui se présentent, et même, si cela lui plaît, en parler à sa femme, comme il ferait à un camarade, ou du moins lui en conter les commencements.

1454. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Faguet dit ce qu’il pense et pense quelque chose, et ils convinrent que c’est un homme rare. […] J’entends par prudence ce qui convient à la conduite de l’esprit. […] Peu de héros d’opéra, vous en conviendrez, atteignent cette hauteur poétique et morale. […] Convenons que cela est tout au moins piquant. […] Et je conviens que mon silence doit leur paraître étrange.

1455. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

On pourrait presque dire que chaque âge de la vie a tel ou tel genre littéraire qui lui convient ou qui l’exprime. […] Quoi qu’il en soit, il faut bien qu’il convienne de cette union et de ce mélange, et de ce tout. […] Je conviens que la limite entre l’un et l’autre état est souvent très difficile à apercevoir. […] Une cellule de moine dans un site sublime, c’est bien là le cadre qui convenait à cette belle œuvre, c’est bien là le milieu dans lequel elle devait naître. […] L’inscription qu’il fit pour cette statue convient bien à l’œuvre et au temps.

1456. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Pour les hommes de génie c’est la meilleure et c’est presque la seule qui leur convienne. […] Pour ce qui est de l’indifférence je dois convenir qu’elle y est bien. […] — Cette fois, vous en conviendrez, dans le Malade imaginaire, Molière s’attaque à un préjugé : la confiance en la médecine. […] Inspirer l’horreur du vice, convenons donc qu’il y songe un peu, mais inspirer l’effroi du travers qui fait rire, être le « fléau du ridicule », convenons que c’est à cela que toujours il a songé le plus. […] Que ne réfléchissez-vous un moment pour convenir que vous n’êtes que très honoré d’un partage avec Monsieur de la Mousse-Verte ?

1457. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Le style du livre, par son mouvement uni et par son ampleur extrême, convient à la gravité de la pensée et à la dignité du sujet. […] On considéra la science comme un habit qu’on essaye, et qu’on renvoie s’il ne convient pas. […] Cette sorte de louange convenait seule : Marc-Aurèle est l’âme la plus noble qui ait vécu. […] « Tout ce qui te convient, ô monde ! Me convient.

1458. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Nul ne convenait mieux à cet emploi qu’un poète chez lequel dominait la raison. […] La raison est l’âme des écrits, le vrai en est l’unique objet : telle fut la doctrine fondamentale de Boileau ; c’est la loi mère de toutes les autres, lesquelles ne sont que des manières diverses d’appliquer la raison à la diversité des genres, et de rechercher le vrai qui convient à chacun. […] L’Art poétique a été discuté et convenu entre Molière et Racine, La Fontaine et Boileau ; mais celui-là dut le mieux connaître les lois de l’art, qui eut la gloire de les exprimer si bien. […] Mais si l’on imagine Boileau le récitant devant des personnes dont la tête était pleine de toutes ces belles passions, et donnant à chaque personnage le ton et le geste qui lui convenaient, on comprend qu’il y fût très applaudi.

1459. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Il faut pourtant convenir que dans l’Université de Paris, où chaque professeur est attaché à une classe particulière, les humanités sont plus fortes que dans les collèges de réguliers, où les professeurs montent de classe en classe, et s’instruisent avec leurs disciples, en apprenant avec eux ce qu’ils devraient leur enseigner. […] Je n’ai donc garde, dans ces réflexions sur l’éducation publique, de faire la satire de ceux qui enseignent ; ces sentiments seraient bien éloignés de la reconnaissance dont je fais profession pour mes maîtres : je conviens avec eux que l’autorité supérieure du gouvernement est seule capable d’arrêter les progrès d’un si grand mal ; je dois même avouer que plusieurs professeurs de l’Université de Paris s’y opposent autant qu’il leur est possible, et qu’ils osent s’écarter en quelque chose de la routine ordinaire, au risque d’être blâmés par le plus grand nombre. […] On convient aujourd’hui, assez généralement, que ces tragédies sont une perte de temps pour les écoliers et pour les maîtres : c’est pis encore, quand on les multiplie au point d’en représenter plusieurs pendant l’année, et quand on y joint d’autres appendices encore plus ridicules, comme des explications d’énigmes, des ballets, et des comédies tristement ou ridiculement plaisantes. […] On peut répondre à cette difficulté, 1°. que quand la prononciation des mots est absolument la même, et que ces mots signifient des choses différentes, il n’y a pas plus à craindre de les confondre dans la lecture, qu’on ne fait dans la conversation où on ne les confond jamais ; 2°. que si la prononciation n’est pas exactement la même comme de tan et temps, un accent dont on conviendrait, marquerait aisément la différence sans multiplier d’ailleurs la manière d’écrire un même son : ainsi l’a long est distingué de l’a bref par un accent circonflexe, parce que l’usage de l’accent est de distinguer la quantité dans les sons qui d’ailleurs se ressemblent.

1460. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Bien différent, à notre avis, est le genre de définition qui convient aux sciences de la vie. […] En résumé, si l’on convient, pour abréger, d’appeler « système sensori-moteur » le système nerveux cérébro-spinal avec, en plus, les appareils sensoriels en lesquels il se prolonge et les muscles locomoteurs qu’il gouverne, on pourra dire qu’un organisme supérieur est essentiellement constitué par un système sensori-moteur installé sur des appareils de digestion, de respiration, de circulation, de sécrétion, etc., qui ont pour rôle de le réparer, de le nettoyer, de le protéger, de lui créer un milieu intérieur constant, enfin et surtout de lui passer de l’énergie potentielle à convertir en mouvement de locomotion 57. […] Il y a des caractères multiples, qu’il faut comparer entre eux et peser dans chaque cas particulier, pour savoir jusqu’à quel point ils sont essentiels ou accidentels, et dans quelle mesure il convient d’en tenir compte. […] Quant à la matière, on choisit celle qui convient le mieux ; mais, pour la choisir, c’est-à-dire pour aller la chercher parmi beaucoup d’autres, il faut s’être essayé, au moins en imagination, à doter toute espèce de matière de la forme de l’objet conçu.

1461. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Mais les arguments et les mouvements qui conviennent ici, il les trouve tout de suite après. […] Ce n’est pas non plus sa façon d’être hypocrite, lorsque cette façon est bien celle qui convient à sa condition sociale et à son éducation. […] Julie. — J’ai tort… je l’avoue ; et cela ne saurait convenir. […] je sais, il est convenu qu’on s’amusait énormément dans les prisons de la Terreur, en attendant la guillotine… Mais, je vous prie, sur quels témoignages repose cette aimable tradition ? […] Quoi qu’on dise, et malgré son étiquette de convenu, c’est l’Art qui est forcé de reproduire les mannequins sociaux… afin d’être accueilli.

1462. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Pouvez-vous ne pas convenir que ce sont Sophocle et Euripide qui ont formé M.  […] Tous les détails frappent, non seulement parce qu’ils sont matériels, mais parce qu’ils s’identifient avec le sujet, parce qu’ils ne conviennent qu’à ce sujet et qu’ils font corps avec le récit. […] L’imitation d’un procédé aussi éteint serait fatale aux débutants, toujours trop enclins à cultiver la périphrase, le style rhétoricien et convenu. […] Voici comment Émile Egger, qui connaissait à fond la langue d’Homère, apprécie le style de Télémaque, que Voltaire (et Dussault après lui) prenait pour le style ordinaire et convenu des traductions77 : « J’ouvre au hasard le Télémaque, dit M.  […] Si les détails eussent convenu à n’importe quel pays, il aurait fait précisément de la description générale.

1463. (1924) Critiques et romanciers

Peut-être conviendrait-il de ne pas négliger ces remarques, si l’on avait à examiner la philosophie politique de M.  […] Convient-il de présenter la réalité seule, sans les idées qui peut-être en sont l’âme ? […] Et convient-il de présenter les idées seules ou vêtues seulement d’allégories, sans la réalité qui en est peut-être le corps manifeste ? […] En de tels sujets, où abonde l’incertitude, il convient d’atténuer les mots. […] Et il a une idée de l’art et de la littérature, idée un peu ancienne, à laquelle ne conviendrait pas une manière plus récente.

1464. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Sous ce rapport, il faut convenir que nos voisins les Anglais et les Allemands sont plus favorisés que nous. […] Si jamais on pouvait s’entendre là-dessus et convenir une bonne fois pour toutes que les spiritualistes sont ceux qui matérialisent l’idée et les matérialistes ceux qui spiritualisent la matière, on ne trouverait pas motifs à injures dans ces deux qualifications, et nous serions sauvés de bien des dissertations ennuyeuses. […] Il faut s’entendre : nous convenons tous, vous et moi, que Balzac était un matérialiste. […] Dans tous les cas, je me suis borné à ne pas convenir que Balzac fût un être déclassé, je lui ai reconnu des vertus bourgeoises ; je n’en ai fait qu’un homme, je n’en ai pas fait un dieu ; je n’en ai même pas fait le plus grand des hommes, ce qui m’aurait été permis aujourd’hui qu’on l’en a fait le plus infime. […] L’art de bien dire, ils en conviendraient, leur a coûté bien des soupirs d’impatience, et ils auraient donné cent fois toutes ces perles pour le moindre grain de mil.

1465. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

. —  Alors sont plus pesantes — les blessures de son cœur. »  — « Bien souvent, dit un autre, nous étions convenus tous deux — que rien ne nous séparerait,  — sauf la mort seule. —  Maintenant ceci est changé,  — et notre amitié est — comme si elle n’avait jamais été. —  Il faut que j’habite ici — bien loin de mon ami bien-aimé,  — que j’endure des inimitiés. —  On me contraint à demeurer — sous les feuillages de la forêt,  — sous le chêne, dans cette caverne souterraine. —  Froide est cette maison de terre. —  J’en suis tout lassé. —  Obscurs sont les vallons — et hautes les collines,  — triste enceinte de rameaux — couverte de ronces,  — séjour sans joie… —  Mes amis sont dans la terre. —  Ceux que j’aimais dans leur, vie,  — le tombeau les garde. —  Et moi ici avant l’aube,  — je marche seul — sous le chêne,  — parmi ces caves souterraines… —  Bien souvent ici le départ de mon seigneur — m’a accablé d’une lourde peine. » Parmi les mœurs périlleuses et le perpétuel recours aux armes, il n’y a pas ici de sentiment plus vif que l’amitié, ni de vertu plus efficace que la loyauté.Ainsi appuyée sur l’affection puissante et sur la foi gardée, toute société est saine. […] Écoutez ces chants de guerre, véritables chants, heurtés, violents, tels qu’ils convenaient à ces voix terribles : encore aujourd’hui, à cette distance, séparés de nous par les mœurs, la langue, et dix siècles, on les entend : « L’armée sort53. —  Les oiseaux chantent. —  La cigale bruit. —  La poutre de la guerre54 résonne,  — la lance choque le bouclier. —  Alors brille la lune — errante sous les nuages ; — alors se lèvent les œuvres de vengeance,  — que la colère de ce peuple — doit accomplir… —  Alors on entendit dans la cour — le tumulte de la mêlée meurtrière. —  Ils saisissaient de leurs mains — le bois concave du bouclier. —  Ils fendirent les os du crâne. —  Les toits de la citadelle retentirent,  — jusqu’à ce que dans la bataille — tomba Garulf,  — le premier de tous les hommes — qui habitent la terre,  — Garulf, le fils de Guthlaf. —  Autour de lui beaucoup de braves — gisaient mourants. —  Le corbeau tournoyait — noir et sombre comme la feuille de saule. —  Il y avait un flamboiement de glaives,  — comme si tout Finsburg — eût été en feu. —  Jamais je n’ai entendu conter — bataille dans la guerre plus belle à voir. » « Ici le roi Athelstan55,  — le seigneur des comtes,  — qui donne des bracelets aux nobles,  — et son frère aussi — Edmond l’Étheling,  — noble d’ancienne race,  — ont tué dans la bataille,  — avec les tranchants des épées,  — à Brunanburh. —  Ils ont fendu le mur des boucliers,  — ils ont haché les nobles bannières,  — avec les coups de leurs marteaux,  — les enfants d’Edward ! […] Cent cinquante ans après la conquête, l’importation du christianisme et le commencement d’assiette acquise par la société qui se pacifiait, firent germer une sorte de littérature, et l’on vit paraître Bède le Vénérable, plus tard Alcuin, Jean Érigène et quelques autres, commentateurs, traducteurs, précepteurs de barbares, qui essayaient non d’inventer, mais de compiler, de trier ou d’expliquer dans la grande encyclopédie grecque et latine ce qui pouvait convenir aux hommes de leur temps.

1466. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Aux actions vaso-motrices si bien analysées par Lehmann, il convient d’ajouter, avec Wundt, les actions neuro-dynamiques qui en sont inséparables. […] Gibert convient d’endormir de chez lui Mme B… par la pensée, puis de la forcer à se lever et à venir le rejoindre. […] » — Non, répond le personnage conscient et éveillé ; mais en même temps, suivant le signal convenu avec la partie subconsciente de la personne, avec celle qui avait été précisément en action dans l’hypnotisme, le doigt se lève pour dire oui et indique même exactement le nombre de piqûres faites.

1467. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Et puis les luttes personnelles ne lui conviennent pas. […] Non qu’il convienne de faire, comme on dit aujourd’hui, de la couleur locale, c’est-à-dire d’ajouter après coup quelques touches criardes çà et là sur un ensemble du reste parfaitement faux et conventionnel. […] Voilà pourquoi il convient surtout à la perspective scénique.

1468. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Il s’est contenté d’écrire sur une des parois de la chambre sa devise avec son nom : il convient. […] Le cadre dans lequel il le rencontra et le rôle qu’il lui vit jouer conviennent admirablement à la figure tourmentée de ce grand pécheur puni pour sa dureté de cœur, mais repentant et devenu secourable et pitoyable à tous, en même temps qu’ils nous présentent une scène comme il s’en passait souvent à cette époque. […] La singulière et charmante doctrine dans laquelle l’oiseau unit si intimement le dieu d’Amour et l’amour de Dieu, convient aussi, à ce qu’il me semble, bien qu’elle ait une forme de sermon, à un prédicateur laïque plus qu’ecclésiastique. […] Notre conte a reçu de son auteur le nom de lai ; ce nom ne lui convient pas exactement. […] « De tout ce qui convient à un homme riche. » 212.

1469. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

mais quatre personnes amiablement réunies dans une commission pour juger des progrès de notre littérature ne parviendront à s’entendre qu’à la condition de ne pas s’expliquer, ou de convenir d’avance d’une tolérance absolue pour leurs opinions réciproques. […] C’est le monde renversé, j’en conviens, mais qui faire ? […] Après l’une et l’autre lecture, je convins avec moi-même qu’une telle exposition des misères inhérentes au mal est une leçon fortifiante et profitable. […] Mais bientôt il reprend le ton léger, tendre, spirituel ou comique qui convient à son instrument, car après tout Nadaud, quoique poëte, est un véritable chansonnier ! […] Les esprits qu’on est convenu d’appeler pratiques peuvent mépriser ces rêveurs qui suivent la Muse dans les bois, cherchent tout un jour la quatrième rime d’un sonnet, le vers final d’un terzine, et rentrent contents le soir de quelques lignes dix fois raturées sur la page de leur calepin.

1470. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Convenons qu’autrefois, c’était une science plutôt empirique, comme toutes les sciences à leur début. […] C’est ce qu’on est convenu d’appeler la Religion naturelle ou la Religion, tout court. […] Convenons que le point de départ de tout cet enseignement est faux. […] Chamberlain convient lui-même qu’il serait plus correct de ne pas distinguer, chez Wagner, entre le poète et le musicien. […] Et l’on hésite à lui donner un nom, à dire s’il est un poète, ou un peintre, ou un musicien, chacun de ces mots étant pris dans le sens le plus large, ou encore s’il ne convient pas de créer, pour le désigner, un nouveau terme.

1471. (1884) La légende du Parnasse contemporain

La presse actuelle, même la plus frivole, ne croit pas que le dénigrement continu soit une forme honnête de la critique, pense qu’il ne convient pas de toujours rire, ne bafoue point les chercheurs, même maladroits, d’idéal et, littéraire, s’honore soi-même en honorant la littérature. […] Il ne comprit pas bien, ce qui ne l’empêcha pas de répondre : « C’est convenu !  […] Nous crûmes qu’il convenait de penser comme ce juif hongrois, qu’il fallait admirer et détester l’auteur de Lohengrin, cesser d’être son ami sans cesser d’être son apôtre, et se borner à ne plus lui tendre les mains qui l’applaudissaient. […] — C’était là leur place, on en conviendra ! […] Il a tant d’esprit que l’on se demande parfois s’il n’en a pas trop ; car l’ironie épigrammatique n’est sans doute pas ce qui convient au vers.

1472. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Il convient de le dire avec force dans une oraison funèbre telle que celle-ci. […] Ces yeux-là quoique un peu éteints, comme il en convient aux yeux des paléographes habitués à regarder des choses de peu de reflet, ont encore assez de vivacité pour défier tous les anathèmes. […] Je lis ce roman avec tout le zèle qui convient à ma fonction de critique et la quantité de respect dont je suis capable. […] Il a eu l’honneur de représenter l’Art, le pauvre Art, qui convient à notre génération comme un collier de perles à un goîtreux… et il a été vaincu, l’infâme, vaincu et écrasé comme une flûte par un pachyderme. […] Cette étude publiée le 1er mai 1883, dans la Nouvelle Revue, doit naturellement prendre sa place ici et nulle autre que la première ne saurait lui convenir.

1473. (1893) Alfred de Musset

Il est très dandy, nous ne nous conviendrions pas, et j’aurais plus de curiosité que d’intérêt à le voir. […] Ils se trouvèrent placés l’un à côté de l’autre et convinrent de se revoir. […] Il en convenait avec empressement, ainsi qu’il faisait toujours de ce qu’on trouvait de mal en lui ou dans ses œuvres : « Tout le monde, lui répondait-il, est d’accord du désagrément de mon abord dans un salon. […] C’est à lui, entre tous les grands écrivains, qu’il conviendrait d’appliquer ce qui a été dit avec tant de bon sens26 sur les dangers de l’influence littéraire des salons et des femmes. […] Il ne pouvait lui convenir que son frère prît chevaleresquement tous les torts sur lui.

1474. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Les genres ou thèmes objectifs convenaient à ce tempérament plus riche de formes que de fond ; ces romans, drames, voyages, mettaient V. […] Voilà bien la philosophie qui convient à la vie de Musset, plutôt que la banale religiosité de l’Espoir en Dieu.

1475. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

C’est la montagne et la forêt changés en temple par l’homme, et reproduits par lui comme il lui convient de les reproduire. […] Le poète, disent-ils, est complètement libre, il fait ce qui lui convient.

1476. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

mettes moi un emplastre Sus le coer, car, quant m’en souvient, Certes souspirer me convient, Tant suis plains de melancholie11. […] Que ces grands mots de falsification, de trahison, conviennent mal, à propos d’une conscience si légère et d’un livre si peu ambitieux !

1477. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

On convint à la même époque que M.  […]   … Il convient d’ajouter que la critique berlinoise fait preuve en cette circonstance de beaucoup d’esprit et de tact.

1478. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

« Je n’étais occupé, dit René Chateaubriand dans son Essai historique, qu’à rapetisser ma vie pour la mettre au niveau de la société. » Cette existence dangereuse ne pouvait lui convenir ; il émigre, assiste au siège de Thionville, c’est du moins sa narration, mais je soupçonne, d’après certains passages de l’Essai historique, qu’il fut réquisitionné, embrigadé dans l’armée du Rhin et qu’à la première occasion, il déserta. […] Une littérature aussi pimentée pouvait seule convenir aux hommes qui sortaient de la Terreur.

1479. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Ce Poëte, dit un auteur moderne, a d’assez grandes qualités, pour qu’on puisse convenir de ses défauts. […] Un ton de sentiment très-bien soutenu, de la douceur & du naturel, de la naïveté même, & cet air de facilité qui convient au genre, forment le caractère de ses fables.

1480. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Là, messieurs, je devrais souvent abréger ou fuir des détails qui ne conviendraient pas à la gravité de cet auditoire. […] Et l’homme qui a fait cet immortel ouvrage, c’est lui qui, le premier, montre à l’Espagne la hauteur du génie littéraire, si ce mot convient à un homme aussi puissant en œuvres que Christophe Colomb. […] La paix ne me convient pas ; la guerre seule me plaît. […] « Il me convient de rimer un conte, que j’ai ouï conter, d’un roi qui, en terre païenne, fut jadis homme très puissant, et très loyal sarrasin ; il eut nom Saladin. […] Lors, il commence à lui enseigner tout ce qui lui convient de faire ; lui fait bien arranger les cheveux, la barbe et le visage, comme il convient à nouveau chevalier ; puis le fit entrer dans un bain.

1481. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Mais en même temps et en attendant que cette épopée encore à naître fut venue, Ramond, vers 1807, savait fort bien déterminer le caractère littéraire d’un siècle qui était le sien et qui a aussi sa force et son originalité : On le dépréciera tant qu’on voudra ce siècle, disait-il, mais il faut le suivre ; et, après tout, il a bien aussi ses titres de gloire : il présentera moins souvent peut-être l’application des bonnes études à des ouvrages de pure imagination, mais on verra plus souvent des travaux importants, enrichis du mérite littéraire… Nos plus savants hommes marchent au rang de nos meilleurs écrivains, et si le caractère de ce siècle tant calomnié est d’avoir consacré plus particulièrement aux sciences d’observation la force et l’agrément que l’expression de la pensée reçoit d’un bon style, on conviendra sans peine qu’une alliance aussi heureuse de l’agréable et de l’utile nous assure une place assez distinguée dans les fastes de la bonne littérature.

1482. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Parmi les cinq écrivains qu’il rassemble si singulièrement, et dont il fait les hommes forts de sa race (ce qui ne saurait se soutenir de deux d’entre eux, à qui ce caractère de force convient médiocrement), il en est qui n’ont pas obtenu du premier coup cette admiration religieuse et ce grand silence, en supposant qu’on les leur ait jamais accordés.

1483. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Dans l’ordre social où il vivait, et dans ce cadre religieux-politique dont il était l’un des liens, si Bossuet se fût montré tolérant comme nous l’entendons aujourd’hui et comme cela eût convenu à Bayle, c’est qu’il eût été plus ou moins indifférent.

1484. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Il est de ceux qui aiment à croire à un grand avenir, à une ère décidément nouvelle, et qui mettent l’âge d’or en avant : s’il y a quelque système en ceci et quelque illusion (et il en paraît convenir vers la fin), il anime ses tableaux du moins par un enthousiasme sincère et par des traits d’une imagination grandiose ; mais ce qui est mieux, il y met des tons de cordialité franche et de mâles effusions de tendresse.

1485. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Il s’en aperçoit et en convient.

1486. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Elle n’a vu dans ce désir de sa part qu’une facilité de plus pour l’avenir : Nous convînmes que j’accepterais enfin les invitations de l’une de ses amies qui donnait à dîner toutes les semaines. — Il n’y a jamais beaucoup de monde, dit-elle, tu pourras aisément te lier avec nous.

1487. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Par exemple, se plaignant doucement qu’elle ne rendît point amour pour amour, et supposant qu’elle luttait en cela contre sa destinée naturelle et sa vocation secrète, il lui disait : Ce qu’il y a eu de séparé dans votre existence n’est pas ce qui vous eût le mieux convenu, si vous en aviez eu le choix.

1488. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Entendez tout cela comme il convient, c’est-à-dire sobrement, et dans la juste application à notre sujet.

1489. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Mieux vaudrait convenir une bonne fois de ce qui est beau, et n’en plus sortir.

1490. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Il entra même en campagne plus vite qu’il n’était convenu.

1491. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Mais Jésus a refusé cette dernière requête elle-même : quand le fils souffre d’une telle mort, il convient qu’une mère douce et tendre le ressente ; il est juste que le glaive de douleur la transperce.

1492. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Comme il convient de se bien définir à soi-même les termes, même les plus courants et les plus connus, on appelait proprement dragonnades l’opération, en apparence très-simple, qui consistait à faire arriver dans un pays des dragons ou tout autre corps de cavalerie, à les loger chez des bourgeois, métayers ou fermiers protestants, ou même des nobles, et à les ruiner par ces logements prolongés qui, dans l’état encore très-neuf de la discipline militaire d’alors, et surtout quand on voulait bien y donner les mains et fermer les yeux, étaient accompagnés de quantités d’exactions, vexations, coups, viols, sévices et parfois meurtres ; on exemptait qui l’on voulait de ces logements, et on écrasait les autres.

1493. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Elles sont si bien revenues d’un court moment d’erreur qu’elles s’imaginent, en le lisant, qu’elles n’ont jamais failli ; et, voyant un si habile avocat plaider pour elles, elles s’attendrissent à penser qu’elles sont restées quasi des anges de vertu. » Ne soyons pas nous-même plus rigoriste qu’il ne convient ; un peu d’hypocrisie sociale est chose nécessaire et qui ne messied pas : il en faut même dans l’art ; il en faut, mais, comme dit la chanson, pas trop n’en faut.

1494. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Si, dans les grands et pathétiques naufrages modernes, l’intérêt public se porte naturellement sur les deux ou trois survivants que le radeau a rapportés et qui représentent pour nous les absents abîmés et engloutis, il convient de faire, ce semble, la même chose dans l’ordre de l’esprit et du talent, et de ne pas trop chicaner un ancien qui nous est arrivé par exception et par un singulier bonheur, surtout quand il nous offre en lui des dons charmants, incontestables ; il sied bien plutôt de l’aimer et de le louer tant pour son propre compte que pour les amis et parents qu’il représente et qui ne sont plus, au lieu d’aller se servir de ces noms très grands assurément, mais un peu nus désormais et à peu près destitués de preuves, pour l’infirmer et le diminuer.

1495. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Aussi n’y eut-il aucun ami, et outre le scandale d’un divorce (qu’il avait causé)…, ses faits et gestes s’y bornèrent à diriger l’espionnage de tout ce qui se passait en Russie, dans le sens qu’il croyait convenir le mieux aux idées de l’Empereur et du duc de Bassano, mais faisant en même temps germer de plus en plus dans les cœurs polonais la défiance et le mécontentement contre Ja France.

1496. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

C’est ainsi qu’il convient de revoir les œuvres en leur lieu pour les apprécier.

1497. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Il prend au sérieux la poésie, l’élégie ; il la pratique, il en vit, il en meurt : c’est là une bien grande faiblesse, j’en conviens, mais c’est humain et touchant.

1498. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Après cela, que sur certains points délicats et réservés elle n’ait pas tout dit : que, par exemple, ses amours à la Bastille avec le chevalier de Menil aient été poussés encore un peu plus loin qu’elle n’en convient, il n’y a rien là que d’assez vraisemblable, et raisonnablement on ne saurait demander à une femme, sur ce chapitre, d’être plus sincère, sans la forcer à devenir inconvenante.

1499. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

La Fontaine a l’intuition psychologique, et il a le sens du réel : il a peint des hommes de tout caractère et de toute condition, rois, seigneurs, bourgeois, curés, savants, paysans, orgueilleux, poltrons, curieux, intéressés, vaniteux, hypocrites, chacun dans l’attitude et avec le langage qui lui conviennent et l’expriment.

1500. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Sur un point, Nisard convient avec ses adversaires : il fait la guerre au xviiie  siècle.

1501. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

La phrase de Giboyer sur Déodat « tirant la canne et le bâton devant l’arche » et « appliquant la facétie à la défense des choses saintes », si vous supposez un moment qu’il s’agit de l’arche de la Révolution, croyez-vous cette phrase conviendrait si mal à M. 

1502. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Il faut convenir aussi que cet excellent acteur possédait à un si haut degré de perfection ce merveilleux talent, qu’il touchait plus de cœurs par les seules simplicités d’une pure nature que n’en touchent d’ordinaire les orateurs les plus habiles par les charmes de la rhétorique la plus persuasive.

1503. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

S’il se présente à heure indue un gentilhomme qui ait bien de l’or et nous en fasse part généreusement, il ne convient pas de l’empêcher de continuer librement son chemin.

1504. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

C’était le coup d’archet des tziganes, un flot de parfums qui nous bouleversait le cœur et qui nous atteignait au point névralgique de l’âme. » En même temps que Baudelaire, les deux amis « découvraient le tabac, le café et tout ce qui convient à la jeunesse21 ».

1505. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Il convient de faire porter une enquête semblable sur la figure des choses.

1506. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Je ne crois pas qu’on ait encore tous les éléments pour écrire avec la simplicité qui convient la vie de Marie-Antoinette ; il existe d’elle des recueils manuscrits de lettres à son frère l’empereur Joseph, à l’empereur Léopold, et la Chancellerie de Vienne doit contenir en ce genre des trésors.

1507. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Suit une liste des principaux articles convenus entre les contractants : Que Dieu sera toujours servi et honoré, craint et aimé comme il se doit.

1508. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Il est bien vrai qu’au moment où il se demande si la nature entière n’est pas un fantôme, une illusion des sens, et où, pour être logique, il se place dans cette supposition d’un doute absolu, il est bien vrai qu’il se dit : « Cet état de suspension m’étonne et m’effraie ; il me jette au-dedans de moi dans une solitude profonde et pleine d’horreur ; il me gêne, il me tient comme en l’air : il ne saurait durer, j’en conviens ; mais il est le seul état raisonnable. » Au moment où il dit cela, on sent très bien, à la manière même dont il parle et à la légèreté de l’expression, qu’il n’est pas sérieusement effrayé.

1509. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Cette lettre, je le répète, est un assez joli et assez naturel échantillon du style élégant comme on le concevait dans les premières années du siècle, avant l’effort de régénération de la langue à ses vraies sources : mais entre cette élégance et celle de Louis XIV, on conviendra qu’il y a tout un monde.

1510. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Il convient ici de citer des exemples sans commentaires : en voici quelques-uns choisis parmi les plus bizarres.

1511. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Si l’on continue à donner aux « races » des qualificatifs qui ne conviennent qu’aux « civilisations », et à tenir pour l’apanage des races germaine ou slave des institutions d’ailleurs variables, dont l’hérédité biologique ne saurait nullement expliquer la permanence ou les transformations, il est trop évident qu’on ne fait qu’emprunter un mot au vocabulaire naturaliste pour désigner des phénomènes sociaux.

1512. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Son premier principe est d’édifier les honnêtes gens, et de convenir aux pères de famille.

1513. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence.

1514. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Je veux le croire ; mais il faut convenir que bien vite, des pieuses actions de grâce de Livie et d’Octavie, il descend à la chanteuse Néère et à son portier.

1515. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

» — Et chacun de convenir que Figaro a raison, de louer son courage, d’accourir le féliciter à la cantonade… mais l’imiter, c’est une autre affaire ! […] Nous avons tous commencé ainsi ; il n’y a nulle honte à en convenir de bonne grâce. […] Je vais vous l’exposer, mais subalternement, comme il convient de faire à un simple gacheux de la critique : C’est dans le deuxième acte que l’auteur a entendu placer la peinture de son Demi-Monde. […] » — Ce qui revient à dire, convenez-en : « Mon fils fait avec succès le commerce littéraire ; sa maison prospérera mais veuillez ne pas la confondre avec la mienne, la maison Alexandre Dumas, connue et brevetée, et qui, depuis vingt-cinq ans, jouit à juste titre de la confiance du lecteur. […] Viennet en est convenu dans le rapport qu’il adresse à son illustre chef de file : Nous sommes trois à peine, en ce siècle anarchique, Qui, te prenant pour guide, etc.

1516. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

La rêverie solitaire, ou le monologue inspiré, le discours au sénat et au peuple, lui convenaient seuls. […] C’est dans cette pénombre où le fait s’efface, où le sentiment seul s’accuse, discret encore et gardant sa pudeur, mais profond et vrai, qu’il convient de donner au monde les confidences de son cœur. […] C’est un cliquetis, qui conviendrait plutôt à exprimer le fourmillement d’une foule. […] Je conviens à genoux que vous seul, père auguste, Possédez l’infini, le réel, ! absolu ; Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu !

1517. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

S’il est moins brillant au conseil que dans l’action, cela convient à son âge. […] À Paris, disait lord Chesterfield à son fils, recherchez la conversation polie ; « elle tourne sur quelque sujet de goût, quelques points d’histoire, de critique et même de philosophie, qui conviennent mieux à des êtres raisonnables que les dissertations anglaises sur le temps et sur le whist815. » En effet, nous nous sommes civilisés par la conversation ; les Anglais, point. […] La société n’est qu’un contrat ultérieur entre de petits souverains préétablis, qui, ayant traité et transigé entre eux, « conviennent de former une communauté pour vivre avec sûreté, paix et bien-être les uns avec les autres, pour jouir avec sécurité de leurs biens, et pour être mieux protégés contre ceux qui ne sont pas de leur ligue. […] Il apportait dans la politique une horreur du crime, une vivacité et une sincérité de conscience, une humanité, une sensibilité, qui ne semblent convenir qu’à un jeune homme.

1518. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais je doute que Menjaud, qui jouait, dit-on, les marquis dans la perfection, eût la jeunesse et la gaminerie élégante qui conviennent au rôle de Leslie. […] Vous convenez vous-même qu’elles ne sont pas vraisemblables : est-ce que toute scène, où manquera la vraisemblance, sera, par cela même, une scène-type ? […] Alcmène est certes une jeune mariée, mais les propos que lui prête Molière ont besoin d’être débités avec une audace tranquille qui ne saurait convenir à une petite pensionnaire. […] C’est Vénus, c’est une déesse irritée qui tonne, qui foudroie ; elle a un accent superbe, comme il convient à une habitante de l’Olympe ; mais, prenez garde ! […] Est-ce convenu ?

1519. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Tous ont pensé qu’en certaines circonstances, dans l’incertitude si la loi du meurtre humain était suffisamment satisfaite, il convenait de la proclamer solennellement, en la réalisant sans contrainte. […] La France telle que l’a faite la Convention et perfectionnée l’Empire, pourvu qu’elle soit aux mains d’un Bourbon, lui convient très bien. […] Il l’a été, je dis personnel, un peu plus qu’il ne convient à « l’honnête homme » dans toute la noble signification du terme.

1520. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

J’ai écrit « la Bonne Chanson » et « Sagesse », en effet ça, c’est l’Ange   J’écrirai maintenant un livre qui s’appellera : « Parallèlement », parce qu’il convient de donner aussi la parole à la Bête ! […] Nous convînmes : non. […] D’autre part, il faut convenir que la discipline de l’Ecole Scientifique était faite pour décourager les poètes à l’inspiration mobile et impulsive, tout autant que les écrivains paresseux ou sans envergure. […] Taine a prévu la possibilité d’une Métaphysique moderne, il faut convenir que M.  […] Non, et son sourire s’amusait, il convient de nous servir des mots de tout le monde, dans le sens que tout le monde croit comprendre !

1521. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Mes premières leçons, celles de l’été de 1828, se ressentent fort, j’en conviens, de la promptitude avec laquelle M.  […] Dire que l’histoire de la philosophie est plus claire que l’histoire politique, que celle des arts, que celle des religions, c’est, j’en conviens, avancer un paradoxe. […] Il est clair qu’elle convenait fort à la dictature de Périclès, qui, en faisant passer une pareille loi sous son administration, s’attachait l’armée de terre et de mer. […] Défense de l’opinion de Montesquieu. — Détermination des lieux et des climats qui conviennent aux trois grandes époques de l’histoire. […] Il est donc convenu que toutes les histoires universelles commenceront par être incomplètes et donneront d’abord l’histoire d’un seul élément réel de l’humanité.

1522. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Tout le monde admet aujourd’hui qu’il convient de recueillir les documents sur des fiches. […] L’ordre alphabétique est très commode lorsque l’ordre chronologique et l’ordre géographique ne conviennent pas. […] Il importe donc que chacun embrasse en connaissance de cause, dans son propre intérêt et dans l’intérêt général, la spécialité qui lui convient le mieux. […] Mais on a reconnu bientôt qu’un seul homme ne peut pas composer correctement, et dominer comme il convient, de très vastes collections de faits. […] Cela s’est fait lentement, par retouches successives, comme il convenait.

1523. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

« Ils ne convient presque jamais leurs amis pour se régaler ensemble, de sorte qu’ils ne font aucun excès ». […] Avec la précocité méridionale, des enfants de six ans se disent déjà des tendresses dans le langage convenu des yeux et des doigts. […] Les fruits étalent la richesse de suc et la noblesse de race qui conviennent à un festin de la Renaissance. […] De tels poèmes sont les abrégés de ce qu’il y a de meilleur et de plus élevé dans le monde, et les vrais bréviaires qu’il convient de lire lorsque nous entrons dans un tes grands temples, naturels. […] Il ne vous manquait plus, que cela. » — Et un peu plus tard : « Dans tout ce que vous dites et tout ce que vous faites, vous substituez toujours à un sentiment réel un convenu….Au reste, je respecte les convictions, même celles qui me paraissent le plus absurdes.

1524. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

C’est alors seulement que l’œuvre de l’écrivain apparaît sous son vrai jour, dans la place qui lui convient, entre les œuvres qui l’ont précédée ou déterminée, d’une part, et, de l’autre, les œuvres qui l’ont suivie et qu’elle a déterminées. […] Mais c’est que toutes les facultés de ce rare talent se font équilibre et se tiennent d’une étroite manière ; et, même à l’occasion de ces feuilles légères des Memoranda, c’est ce talent tout entier qu’il convient d’évoquer. […] C’est une conception qui convient à des âmes communicatives, faciles et chaudes, et il y a des règles d’esthétique qui lui correspondent S’il veut réaliser cette ambition d’être l’orateur et le héraut acclamé de son temps, l’écrivain doit avoir un style de transparence et de bonne humeur. […] Ce que l’on appelle les mœurs réside au contraire dans les traits généraux qui conviennent à une classe entière de personnes, en sorte que deux habitants d’une même petite ville et de même condition, deux membres d’une même confrérie, pourront se ressembler beaucoup par les mœurs et différer totalement par le caractère. […] Même le mot de critique ne lui convient plus ; il y faudrait substituer cet autre mot, plus pédant mais plus précis, de psychologie.

1525. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Cependant s’il fallait caractériser d’un mot ce que sera l’art de demain, l’épithète plus disante de Panthéisme conviendrait. Car, à considérer les aspirations, chaque jour précisées davantage, des nouveaux poètes et aussi leur piété pour les maîtres qu’ils se sont élu, Hégel et Novalis, le pastorisant et familier Emerson, Swedenborg, dont la religion est la seule, formulait Balzac, qui puisse convenir à un être supérieur, on pourra se persuader de la justesse de cette expression. […] À un Homme libre convient un rythme libre, voilà ce que proclame M. 

1526. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Ses idées sur l’Afrique plaisent au maréchal ; sa manière de mener les Arabes en paix comme en guerre lui convient. […] Par une campagne de quatre-vingts jours (mai-juillet 1851), durant laquelle sa colonne se mesure vingt-six fois avec l’ennemi, et toujours avec avantage, et où il dirige une série de mouvements qui amènent des résultats prévus et décisifs, il couronne sa carrière d’Afrique et mérite d’être nommé général de division comme il convient de le devenir, c’est-à-dire à la suite « d’une des plus rudes, des plus longues et des plus belles expéditions qui se pussent faire ».

1527. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Et elle rejeta la cassette de dessus ses genoux, toute retournée au gré de Junon ; elle ne partageait plus ses desseins çà et là, mais elle ne désirait que de voir bien vite se lever l’Aurore, afin de lui remettre, à lui, le charme convenu et d’aller à sa rencontre. […] Et qu’on ne dise pas que les amants sont assis et non debout, et que c’est dans un roman et non dans un poëme que je prends mon exemple ; on ne dirait pas mieux ni par d’autres images s’ils étaient debout ; on dirait moins bien dans un poëme, à moins de sortir du cadre convenu.

1528. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Rœderer, qui a intérêt à ce qu’aucune des plaisanteries de Molière n’atteigne l’hôtel de Rambouillet, le fait se dépeupler et finir un peu plus tôt qu’il ne convient. […] Monmerqué ce paquet qui lui convient si bien par une quantité de lettres de l’abbé de La Victoire, de la comtesse de Maure et de Mme de Sablé.

1529. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Nodier y connut beaucoup Benjamin Constant, qui avait à Dôle une partie de sa famille : leurs esprits souples et brillants, leurs sensibilités promptes et à demi brisées devaient du premier coup s’enlacer et se convenir. […] Comme, après tout, la prétendue Clotilde est un poëte de l’école poétique moderne, un bouton d’églantine éclos en serre à la veille de la renaissance de 1800, il convenait à Nodier, ce précurseur universel, d’y toucher du doigt.

1530. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

IX Horace mêlait, dès cette époque, la poésie à la guerre ; mais c’était une poésie courte, légère, facétieuse, telle qu’elle convenait aux camps. […] Voltaire, à cet égard, il faut en convenir, fut aussi désintéressé dans ses cajoleries à Frédéric et à Catherine qu’Horace.

1531. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Le cardinal Braschi, informé d’un tel succès, en fit part aussitôt, comme c’était convenu, au doyen cardinal Albani, afin de procurer, de concert avec lui, l’unanimité des votes du parti Bellisomi. […] « Après le scrutin, Chiaramonti pensa qu’il convenait de donner une marque de respect et d’estime au cardinal doyen et à Herzan.

1532. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Il s’en va aussitôt se mettre à la disposition de la cour, en s’écriant : « Il ne convient pas que les deux plus grands fous du royaume soient du même côté. » C’est l’emblème de la constance et de la gravité que les hommes du temps portent pour la plupart dans les affaires publiques ; et voilà pourquoi le nom d’un jeu d’enfants désigne encore cette effervescence de surface d’où ne se dégage aucune direction générale. […] Il s’écria, en s’adressant à l’auteur, comme si l’auteur eût été présent : « Sortez de mon Empire, si mes lois ne vous conviennent pas. » Et, quant au malheureux discours, voici ce qu’en dit Chateaubriand : « M. 

1533. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Or, il convient, de même, que nous nous tournions aujourd’hui vers ce musicien, Beethoven ; car, par lui, aussi bien que par ces hommes, l’esprit Allemand a sauvé de la plus profonde torpeur l’esprit de toutes les nations ; par lui, plus que par ces hommes, puisqu’il a parlé le langage le plus clair à toutes les nations. […] Ce frivole spectacle augmenta, seulement, son penchant pour la solitude, et cette solitude se trouva convenir, merveilleusement, à sa disposition pour l’indépendance.

1534. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Si vous pensez, comme je le pense, que les sujets historiques conviennent mal au drame musical (il y a peu d’idées au monde plus saugrenues que celle de faire chanter Robespierre ou Napoléon Ier, et c’est à cela qu’on en viendrait fatalement), si vous croyez que la légende est le domaine d’élection de la musique théâtrale, ne trouverez-vous pas dans les vieilles épopées françaises de magnifiques sources d’inspiration ? […] Ce n’est pas qu’elles soient parfaites, déjà ; du moins, elles font voir aux peintres, la voie qui, seule, leur convient, la voie Wagnérienne de la franchise, de la fidélité aux théories, de l’effort continu à sentir la vie, et à l’exprimer.

1535. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Ils se suivent, muets, comme il convient aux âmes, Et mon cœur se contracte et saigne en les nommant. […] Nous sommes dans ces environs de Paris où, pendant les beaux jours, on transporte les scènes et la vie factice de l’opéra-comique ; le convenu social, sous toutes ses formes, tient une large place dans l’existence parisienne.Il est juste, d’ailleurs, d’ajouter que Coppée ne s’est pas contenté, dans la vie sociale comme au théâtre, de regarder le devant de la scène, les dehors uniquement.

1536. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Il faut retenir en effet combien ces procédés de Flaubert conviennent aux nécessités de son style. […] Dans les deux premiers des Trois Contes, dont l’un, Un cœur simple, décrit l’humble vie de sacrifices d’une servante, et l’autre, la Légende de saint Julien l’hospitalier raconte la dure destinée d’un innocent parricide, l’écrivain paraît compatir aux maux qu’il montre, et peut-être est-il juste de croire qu’aux abords de la veillesse, Flaubert a senti qu’il ne convenait pas de séparer la cause des grands de celle des petits, qui, victimes autant que bourreaux, prennent sans doute leur part des souffrances qu’ils contribuent à aigrir.

1537. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Quels plus riches matériaux de langue un grand poète éclectique comme Racine pouvait-il trouver sous la main pour construire à sa gloire et à la gloire de sa nation le chef-d’œuvre achevé et insurpassable de la langue poétique française, si ce poète surtout savait choisir avec la sûreté de bon sens, la délicatesse de goût et le tact infaillible du caractère français ce qui convenait le mieux dans ces matériaux étrangers au génie sensé, clair, simple et naturel de la nation ? […] La Vasthi avait ses applications, Aman des traits de ressemblance ; et, indépendamment de ces idées, l’histoire d’Esther convenait parfaitement à Saint-Cyr.

1538. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Nous y renvoyons donc le lecteur, et nous nous contentons ici d’indiquer plus particulièrement : La Chanson de Roland, nombreuses éditions, parmi lesquelles il convient de signaler : l’édition F.  […] L’origine des Mystères ; — et, à ce propos, de l’analogie des origines du théâtre français du Moyen Âge avec celles du théâtre grec ; — .mais que, s’il convient de la signaler, il ne faut pas l’exagérer. — Des Tropes, ou interpolations des textes liturgiques, et dans quelle intention l’Église les a permis : — elle a voulu sans doute solenniser certains offices ou certaines fêtes ; — intéresser les fidèles d’une manière plus active à la célébration du culte ; — les retenir, se les attacher, et les instruire en « les amusant ».

1539. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Mais, je dois le dire, ces deux grands hommes, en détruisant une forme qui ne convenait plus à l’esprit général, ne la remplacèrent par aucune forme nouvelle ferme et durable. […] C’est à la fin de la Critique qu’il convient d’ajourner cette discussion, et nous n’avons signalé les prétentions de Kant à cet égard que pour montrer l’étendue et la hardiesse de son dessein.

1540. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Delacroix n’est pas encore de l’Académie, mais il en fait partie moralement ; dès longtemps il a tout dit, dit tout ce qu’il faut pour être le premier — c’est convenu ; — il ne lui reste plus — prodigieux tour de force d’un génie sans cesse en quête du neuf — qu’à progresser dans la voie du bien — où il a toujours marché. […] Auguste Hesse L’évanouissement de la Vierge Voilà un tableau évidemment choquant par la couleur — c’est d’une couleur dure, malheureuse et amère — mais ce tableau plaît, à mesure qu’on s’y attache, par des qualités d’un autre genre. — Il a d’abord un mérite singulier — c’est de ne rappeler, en aucune manière, les motifs convenus de la peinture actuelle, et les poncifs qui traînent dans tous les jeunes ateliers ; — au contraire, il ressemble au Passé ; trop peut-être. — M. 

1541. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Dans le dernier discours sur Jouffroy, il me semble avoir sacrifié plus que d’ordinaire à la mise en scène ; il y a mêlé un but étranger au sujet même qu’il étudiait ; il a voilé en un sens et drapé son personnage ; il a pris parti, plus finement qu’il ne convient, pour la malice et la rancune des grands sophistes et des grands rhéteurs dont l’histoire sera un jour l’un des curieux chapitres de notre temps, intolérants et ligués comme les encyclopédistes, jaloux de dominer partout où ils sont, et qui, depuis que l’influence décidément leur échappe, s’agitent en tous sens pour prouver que le monde ne peut qu’aller de mal en pis.

1542. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Personne ne fait mieux comprendre que Töpffer comment, sans avoir rien des procédés convenus et artificiels, on parvient à épeler, à bégayer, puis à parler, chacun selon sa mesure et avec son accent, la langue du pittoresque.

1543. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Laissons la statue aux hommes célèbres qui ont marché sur cette terre avec autorité, d’un pied sûr, orgueilleux ou solide : pour l’homme de lettres, pour le romancier, pour celui que l’amour de la retraite poursuit jusque dans le bruit, pour ceux qu’une demi-ombre environne et que plutôt elle protège, pour ceux-là c’est le buste qui convient, et celui de l’abbé Prévost, placé comme il l’est aujourd’hui, répond bien à ce qui eût été son espérance la plus haute et son plus doux vœu.

1544. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Le doge s’entendait à ménager ses effets, et à mettre en jeu ce qui restait du fonds démocratique dans le gouvernement vénitien de cette date : Quand la messe fut dite, le duc manda les députés, et leur dit, pour l’amour de Dieu, qu’ils priassent le commun peuple d’octroyer ce qui était convenu.

1545. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Ce n’est pas à nous et ce n’est pas ici qu’il convient d’entrer en éclaircissement sur ce qu’on a appelé les divers degrés d’oraison : nous ne pouvons rester qu’au seuil, et c’est beaucoup déjà de nous y tenir.

1546. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Un religieux cordelier, Jean Ney, fut le messager actif et secret de qui les archiducs se servirent pour insinuer aux Hollandais qu’un accord était possible, et pour convenir d’une première suspension d’armes d’où le reste dépendît.

1547. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

C’est ici qu’il convient de le peindre dans sa jeunesse, car c’est un portrait de jeunesse qui sied surtout à Vicq d’Azyr.

1548. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Dangeau avait de la littérature ; il rimait en homme du monde, faisait des impromptus au moment où on le croyait tout occupé ailleurs, et gagnait des gageures par des tours de force d’esprit : ce sont là des mérites bien minces de loin, mais qui sont comptés de près ; et lorsque l’on voit dans la notice des éditeurs tous ses talents divers, un peu à la guerre, un peu dans la diplomatie, sa manière de s’acquitter de bien des emplois avec convenance, ses assiduités surtout, ses complaisances bien placées, sa sûreté de commerce et son secret, on n’est pas étonné de sa longue faveur, et on est obligé de convenir qu’il la méritait ou la justifiait.

1549. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Si en effet une poésie eût pu convenir à Pascal, et non point à cause de la seule misanthropie et de l’effroi, c’est bien celle de Dante, là où il est beau, — cette poésie la plus contraire à tous vains oripeaux et à tout jargon, et où l’invisible même est rendu avec tant de géométrie et de réalité.

1550. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

C’est une mythologie à peu près inévitable qui se mêle à tous les paysages de ce temps-là, et qui tend à les gâter par le convenu.

1551. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

La campagne, rien que la campagne ne peut me convenir.

1552. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Le mieux donc, même en causant, est de ne pas désespérer à ce point des talents nés incomplets, de ne pas rayer d’un trait les esprits, eussent-ils leur coin d’infirmité (et chacun a le sien, elle en convient toute la première), de ne pas méconnaître le parti qu’ils peuvent tirer d’eux-mêmes et qu’en peut tirer la société.

1553. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Cicéron convient qu’un tel travail est ce qu’on lui demande et ce que tout le monde attend de lui ; mais il faudrait pour cela un complet loisir et une liberté d’esprit qui lui est refusée.

1554. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Il convient, pour être juste, de faire en lui plusieurs parts.

1555. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Il se moque en passant d’une des belles descriptions du Génie du christianisme, description arrangée et symétrique, j’en conviens, dans laquelle l’auteur nous montre, pendant une traversée de l’Océan, le globe du soleil couchant qui apparaît entre les cordages du navire, — la lune, à l’opposite, qui se lève à l’orient, — et vers le nord, « formant un glorieux triangle avec l’astre du jour et celui de la nuit, une trombe brillante des couleurs du prisme… » M. 

1556. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Les uns et les autres conviennent qu’il s’agit d’un jeune prince éblouissant, qui promettait beaucoup, et dont toutes les espérances ont été trompeuses… » Caligula et Néron !

1557. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.

1558. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Il s’aperçut tout à la fois de combien on était en arrière dans la maison de ses parents sur la marche qu’avaient suivie les arts depuis dix ans, et pressentit tout ce qu’il fallait qu’il connût et qu’il étudiât pour rattraper le gros de l’armée dans laquelle il se trouvait enrégimenté tout à coup. » La remarque est juste, et l’expression aussi : voilà Étienne enrégimenté et enrôlé dans l’armée de David ; c’est là son premier groupe et son premier milieu ; c’est ce qu’il va entendre, embrasser, admirer et puis commenter à merveille : mais que les années s’écoulent, que de nouveaux courants s’élèvent dans l’air, que l’École de David, en se prolongeant, se fige comme toutes les écoles, qu’elle ait besoin d’être secouée, refondue, renouvelée, traversée d’influences rafraîchissantes et de rayons plus lumineux, lui, il ne voudra jamais en convenir ; il y est, il y a été élevé, nourri ; il y a pris son pli, le premier pli et le dernier ; il n’en sortira pas.

1559. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Goethe y voit encore et surtout le paysage, la beauté des lignes environnantes, les contours : j’y vois pourtant d’autres choses moins belles ; j’ai Gnathon qui me dégoûte ; j’ai surtout ces parents qui remplissent le quatrième livre tout entier, ces parents honorables, réputés honnêtes gens dans leur cité, qui ont cependant exposé leurs enfants de gaîté de cœur, les uns parce qu’ils en avaient déjà assez (ils en conviennent) et qu’ils estimaient leur famille assez nombreuse, un autre parce que, disait-il, il était alors sans fortune ; ils les ont exposés, celui-ci comptant sur un passant plus humain que lui, les autres n’y comptant même pas ; ces infanticides qui, s’ils ne sont plus à la carthaginoise et sanglants, sont anodins et à la grecque, m’indignent, m’affligent du moins, m’avertissent que j’ai affaire, malgré toutes les Nymphes et toutes les Grâces, à un niveau de civilisation inférieure et dure.

1560. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Sa lutte avec Voltaire, j’en conviens, semble aujourd’hui, et à la voir d’un peu loin, son plus beau côté ; elle suppose un certain courage.

1561. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Mais en faisant la part du convenu en telle matière et de la cocarde obligée, il y a chez lui de la fraîcheur et de la veine.

1562. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

C’est là un beau défaut, convenons-en, au milieu des vices du xviiie  siècle.

1563. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

 » Ces dernières paroles produisirent, on peut le croire, une impression profonde sur l’assistance : rien ne manquait au dramatique ; Cousin était alors souffrant, pâle, affecté ou se croyant affecté de la poitrine, comme il convenait à un disciple du Phédon qui aspire à jouir le plus tôt possible de l’immortalité.

1564. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Le style de Racine convient à ravir au genre de drame qu’il exprime, et nous offre un composé parfait des mêmes qualités heureuses.

1565. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Dès le début, il voudrait nous faire croire qu’il est en lutte avec le génie comme avec Protée ; mais tout cet attirail convenu de regard furieux, de ministre terrible, de souffle invincible, de tête échevelée, de sainte manie, d’assaut victorieux, de joug impérieux, ne trompe pas le lecteur, et le soi-disant inspiré ressemble trop à ces faux braves qui, après s’être frotté le visage et ébouriffé la perruque, se prétendent échappés avec honneur d’une rencontre périlleuse.

1566. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Je l’ai essayé, et je ne suis pas sûre d’avoir réussi dans la première épreuve de ma doctrine sur moi-même ; serait-ce donc à moi qu’il conviendrait d’affirmer son absolu pouvoir ?

1567. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Et cette diction convenait admirablement dans les parties plus apaisées du rôle de Fédora.

1568. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

A Lyon, où il fait souvent l’école buissonnière et passe des journées dans les bois ou le long de l’eau ; au collège de Sarlande, où il invente des histoires pour les « petits », à Paris même, où, fraîchement débarqué, de ses yeux de myope encore tout pleins de songerie, il s’essaye à regarder ce monde nouveau qu’il peindra si bien, le petit Chose, délicat et joli comme une fille, timide, fier, impressionnable, distrait, continue de rêver effrontément, fait des vers sur des cerises, des bottines et des prunes, chante le rouge-gorge et l’oiseau bleu, soupire le Miserere de l’amour, et adresse à Clairette et à Célimène des stances cavalières qui semblent d’un Musset mignard et où l’ironie, comme il convient, se mouille d’une petite larme.

1569. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Dans six semaines ou deux mois, vous conviendrez qu’une banqueroute et un coup d’épée dans l’eau ne sont quasi que la même chose.

1570. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Il s’y avoue mélancolique « jusqu’à ne pas rire trois ou quatre fois en trois ou quatre ans ; le visage sombre, qui le fait paraître encore plus réservé qu’il n’est ; avec un esprit que gâte cette mélancolie, et une si forte application à son chagrin que souvent il exprime assez mal ce qu’il veut dire. » Voilà qui ne convient guère à un homme d’action.

1571. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

À table, Mme de Graffigny nous le fait voir charmant, attentif, servi d’ailleurs en prince, avec ses laquais et son valet de chambre derrière son fauteuil : Son valet de chambre ne quitte point sa chaise à table, et ses laquais lui remettent (au valet de chambre) ce qui lui est nécessaire, comme les pages aux gentilshommes du roi ; mais tout cela est fait sans aucun air de faste, tant il est vrai que les bons esprits savent en toute occasion conserver la dignité qui leur convient, sans avoir le ridicule d’y mettre jamais de l’affectation.

1572. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Il est vrai que, pour traiter de tels sujets qui sont toujours un peu abstraits et moraux, il convient de parler dans le calme, d’être sûr de son attention et de celle des autres, et de saisir un de ces quarts d’heure de silence, de modération et de loisir, qui sont rarement accordés à notre aimable France, et que son brillant génie est impatient à supporter, même quand elle veut être sage et qu’elle ne fait plus de révolutions.

1573. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Chastellard avait été de la troupe qui fit escorte à Marie à son départ pour l’Écosse, et, poussé par la passion, il y retourna quelque temps après ; mais il ne sut pas se contraindre et s’en tenir, comme il convenait, à une flamme poétique, en attendant qu’il fît partager, s’il le pouvait, sa flamme réelle.

1574. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

À une question qui lui fut faite sur un piano qui était dans la chambre et qu’on supposait pouvoir la distraire : « Non, monsieur, répondit-elle, ce piano n’est pas à moi, c’est celui de la reine ; je n’y ai pas touché, et je n’y toucherai pas. » À une autre question sur sa bibliothèque, qui se composait de l’Imitation de Jésus-Christ et de quelques livres de piété, et qui était peut-être insuffisante pour la désennuyer : « Non, monsieur, répondit-elle encore ; ces livres sont précisément les seuls qui conviennent à ma situation. » Ce moment qui s’écoula entre le 9 Thermidor et la délivrance de la princesse aux derniers jours de l’année 1795, fut celui où toute une littérature royaliste essaya d’éclore autour d’elle.

1575. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Le maréchal lui ayant répondu qu’il était allé au-devant de sa pensée et que rien ne faisait obstacle, il fut convenu de se mettre au travail sans retard, et dès le surlendemain vendredi 28.

1576. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Le mérite de Franklin dans cette longue et à jamais mémorable affaire, fut de ne jamais devancer l’esprit de ses compatriotes, mais, à cette distance, de le deviner et de le servir toujours dans la juste mesure où il convenait.

1577. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Les gens chez lui se parlent parfois en mots suprêmes, comme dans l’ombre d’un mot obscur et vide, oublieux de tout le convenu, et se communiquant, d’humain à humain, le secret de leur être, en des mots qui retentissent jusqu’aux viscères.

1578. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

La peinture en portrait et l’art du buste doivent être honorés chez un peuple républicain où il convient d’attacher sans cesse les regards des citoyens sur les défenseurs de leurs droits et de leur liberté.

1579. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Regardez bien ce tableau, Monsieur De La Grenée ; et lorsque je vous disais : donnez de la profondeur à votre scène ; réservez-vous sur le devant un grand espace de rivage ; que ce soit sur cet espace que l’on présente à César la tête de Pompée ; qu’on voie d’un côté, un genou fléchi, l’esclave qui porte la tête ; un peu plus sur le fond et vers la droite, Théodote, ses compagnons, sa suite ; autour et par derrière, les vases, les étoffes, et les autres présens ; à droite, le César entouré de ses principaux officiers ; que le fond soit occupé par les deux barques et d’autres bâtimens, les uns arrivant d’égypte, les autres de la suite de César ; que ces barques forment une espèce d’amphithéâtre couvert des spectateurs de la scène ; que les attitudes, les expressions, les actions de ces spectateurs soient variées en tant de manières qu’il vous plaira ; que sur le bord de la barque la plus à gauche il y ait, par exemple, une femme assise, les pieds pendans vers la mer, vue par le dos, la tête tournée, et allaitant son enfant ; car tout cela se peut, puisque j’imagine votre toile devant moi, et que sur cette toile j’y vois la scène peinte comme je vous la décris ; et convenez que lorsque je vous l’ordonnais ainsi, vous aviez tort de m’objecter les limites de votre espace.

1580. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Pour que Phèdre se lève elle-même quelques instants après ; car, pour la liberté des gestes dans le grand récit que Phèdre doit faire tout à l’heure, à partir de : « Mon mal vient de plus loin… », il convient qu’elle soit debout.

1581. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Que mes œuvres soient à ce point mauvaises, ce n’est pas mon rôle d’en convenir, et on ne s’attend pas que je pousse la modestie jusque-là.

1582. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Convenons plutôt que ce titre est le signe de ce qui est la manifestation d’un fait non contesté.

1583. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Elle se soucie plus de tranquillité que de vérité… Mais nous sommes en France, dans un pays qui lui a laissé parfaitement tout dire, pendant trente ans, depuis Indiana jusqu’à ses Mémoires, et qui aux jours les plus durs, a répété ces mots ou l’équivalent de ces mots, flatteurs encore, quand son scepticisme les a dits : « Elle peut avoir de mauvaises opinions, mais il faut convenir qu’elle a diablement de talent, cette femme ! 

1584. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Il ne suffit pas de juger en dernier ressort sans vouloir prendre part aux débats ; mais il convient de se pénétrer à fond des systèmes qui militent entre eux.

1585. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

J’aime mieux mes tisons47. » Il a raison, cet homme, non de ne pas aimer la puisse, mais, ne l’aimant point, d’en convenir. […] Uniquement sur les imaginations hypnotisées par les sept lettres du mot traître, auxquelles il convient d’ajouter les quatre lettres du mot juif. […] Non, je ne conviens pas, écrivain mon ami, que tu te contentes de ton propre suffrage, ni de celui de ton vieux maître, ni de celui de Dieu. […] Mais tant de lenteur ne convenait qu’au temps des diligences. […] Cela ne pouvait convenir qu’à un temps où, la production littéraire étant restreinte, l’expérience n’avait pas encore appris aux écrivains avec quelle effroyable rapidité le temps dévore tout ce qui s’imprime.

1586. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Conviennent-elles au Cid ? […] Worms, sa voix un peu âpre et mordante, sa mimique énergique et sobre, le don qu’il a d’exprimer la passion concentrée et profonde, ne convenaient nulle part mieux qu’ici. […] Cela est peu de chose, convenons-en. […] qu’il s’agissait des débuts de Mlle Hadamard à la Comédie, et de la façon dont il convient d’interpréter le rôle d’Andromaque. […] Il convient aussi qu’Orphée soit un mari trompé, le « cocuage » étant le fond même du comique moderne.

1587. (1898) Essai sur Goethe

Cela convient d’abord et convient sans cesse, et un écho retentit dans la joyeuse salle, un magnifique Ergo bibamus !  […] Mais il était, de sa nature, le moins romantique des hommes : le romantisme, qui convenait si bien aux Klopstock et aux Schiller, ne fut pour lui qu’une crise que déterminèrent certaines circonstances, assez artificielles en réalité, à laquelle il échappa de bonne heure et complètement. […] liberté d’allures complète, comme il convient à un successeur de Shakespeare ! […] Il ne songe plus à distraire Charles-Auguste ou la duchesse-mère, à s’amuser soi-même comme un oisif qui chercherait à tuer le temps, à présenter sous les couleurs qui lui conviennent ses liaisons du jour, à recueillir les applaudissements faciles des petits courtisans de sa petite cour. […] De lents dialogues se déroulent avec une ampleur majestueuse, auxquels le décor d’un temple grec conviendrait mieux que celui de Belriguardo.

1588. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Ce n’est pas cela qui convient aux masses profondes. […] Et puis, il faut bien, cependant, convenir que c’était « un nuage imposant ». […] Il m’importe peu et peut-être à l’histoire aussi ; mais il faut convenir que c’est vrai. […] Le besoin de parler de soi mène infailliblement au mensonge continu, car parler de soi et en dire la vérité, on conviendra que ce n’est pas très flatteur pour l’amour-propre et que mieux vaudrait n’en parler jamais. […] Convenait-il que la Société Populaire Artistique s’entendît sur certains principes généraux de l’art et les formulât et les recommandât ?

1589. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Précisément à cause de cela et parce que nous le savons, nous ne voulons pas en convenir, et c’est ici que se place notre vanité et qu’elle agit. […] Comme il nous agrée, en ce qu’il nous donne justement comme le contraire de ce que nous sommes et de ce que nous n’aimons pas à convenir que nous puissions être ! […] Il est besoin de convenir pour savoir comment on vivra ensemble ; il n’est pas besoin de convenir pour savoir comment on vivra séparés et chacun de son côté, sans jamais se voir. » Je répondrais : Pardon ! […] Le jésuite est remplacé par l’oratorien, par le mariste ou par tel autre éducateur qui donne le même enseignement, à peu de chose près, on en conviendra, que le jésuite. […] Cela est tellement senti par tous les républicains despotistes que tous ou le proclament ou en conviennent, soit par leur silence, soit par leur embarras à en sortir.

1590. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

La valeur de chef-d’œuvre que Taine reconnaissait à cette pièce réside justement dans l’indication très nette, quoique à peine appuyée, comme il convient au théâtre, de la genèse psychologique d’un tel état de l’âme. […] Ce qu’il faut au romancier d’après ce programme, ce sont des facultés de critique beaucoup plus que de créateur ; et le roman de constatation, d’analyse minutieuse, de nomenclature et de petits faits, est aussi celui qui convient le mieux à notre âge d’universel recensement. […] Relisez dans Renée Mauperin tous les chapitres à partir du quarante-sixième jusqu’au dernier, où se trouvent étudiées les sensations d’une jeune fille agonisante, et dites si le français de Manon Lescaut eût convenu à cette étude. […] De certains moyens d’analyse commandent certaines façons de concevoir ce que l’on est convenu d’appeler la fable d’un récit L’auteur de la Faustin est donc dans la logique de son talent lorsqu’il réduit cette fable à sa moindre importance. […] Mais il convient de faire crédit au talent qui débute et de reconnaître que celui-ci semble infiniment subtil et distingué.

1591. (1887) Essais sur l’école romantique

Dans ce temps-là, M. de Norvins, se sentant de l’esprit, des moyens, instruit à l’école de Delille à faire facilement des vers faciles, se mit à chercher le sujet d’un poème qu’il pût rimer dans les loisirs de sa place, à bâtons rompus, après avoir reçu son monde, ou, le soir, quand il n’était ni du spectacle, ni du bal ; d’un de ces poèmes comme en faisaient les fonctionnaires lettrés de l’Empire, bien innocents, bien traditionnels ; car il ne fallait alors ni du hardi, ni du neuf, et le nombre des sujets, convenons-en, était très limité. […] Il ne me convient pas de franchir le seuil du poète ; mais je ne puis m’empêcher de remarquer combien le sentiment de la possession et du bien-être est naïf et profond dans ce vers : Des bois dont le murmure et l’ombre sont à moi… et combien il y a de joie domestique dans ceux-ci : Une femme, un enfant, trésors dont je m’enivre ; L’une par qui l’on vit, l’autre qui fait revivre ! […] Ces sortes d’amis ne sont pas de ce monde, et il faut convenir que leur rôle est difficile. […] Ceux qui ne voient dans le passé que des leçons d’administration et de police pour l’avenir, qui aiment mieux dans les monuments la commodité que l’art, et être bien assis qu’être émus ou touchés, ceux qui tournent toutes leurs sympathies à l’utilité, et pour d’assez bonnes raisons, j’en conviens, ne peuvent guère s’intéresser à cette Notre-Dame ; mais, en revanche, ils conçoivent très bien qu’un commissaire en écharpe y fasse procéder à la célébration de la messe, et qu’un préfet y vienne représenter de temps en temps l’ordre public et la tolérance ; ainsi il y a compensation. […] Moi, dans ma candeur, j’avais noté comme la chose la plus monstrueuse qui se pût voir, ce domestique intelligent qui prépare toute la partie matérielle de la séduction ; j’aurais dû prévoir qu’on trouverait une tante, la tante de la fille qui va être séduite, pour indiquer au parterre en quel lit couchera la jeune fille, quelle porte ferme à clef, et devant quelle porte il convient de mettre un fauteuil pour tenir lieu de serrure.

1592. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Lavedan ne sait faire parler, en même temps que les drôlesses et les petits jeunes gens, ce monde de ménages mondains, accouplements d’une dot et d’un mondain cercleux, ce dernier toujours trompeur et trompé comme il convient. […] J’ai dit, et j’en conviens que je ne consentirais jamais à me laisser fourrer le nez de Mme de Pétensac dans le derrière. […] L’idéal qu’il décrit de l’épouse qui lui conviendrait est à peu près le portrait d’une fille publique. […] Mais il est grand par son père, le savant, l’érudit, versé dans tous les arts qu’il convient que connaisse un homme bon, pieux et honnête. […] J’ai cru curieux et intéressant de montrer, surpris dans la chaleur de la vie, cet homme dont on a fait un homme artificiel, esclave du convenu.

1593. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

C’est le mot qui convient aux monographies où Chateaubriand, Constant, Sainte-Beuve, Musset, Gautier et leurs successeurs ont enregistré, tous avec talent, quelques-uns avec génie, les symptômes morbides dont leur jeunesse fut atteinte. […] En revanche il convient admirablement au portrait, et le roman de Barbey est surtout un roman-portrait. […] Devons-nous, pouvons-nous nous mettre de côté et dire : jouez la pièce sans nous, le sujet ne nous convient pas ? […] Il a raison, car les acteurs de ce drame ont convenu ensemble qu’ils se mentiraient les uns aux autres. […] Quand le public a classé un de ses favoris dans un genre, il ne convient pas aisément que l’artiste, étiqueté ainsi, excelle ailleurs.

1594. (1886) Le naturalisme

Stendhal analyse et dissèque l’âme humaine, et quoique Zola n’en convienne pas, qui réussit dans ce genre d’études, occupe un haut rang dans les lettres. […] Zola convient que son style, loin de posséder cette simplicité et cette pureté qui rapprochent, en quelque sorte, la nature de l’esprit et l’objet du sujet, cette sobriété qui exprime chaque idée par les mots strictement nécessaires et propres, est surchargé d’adjectifs, panaché, enrubanné et bariolé à l’infini, si bien que l’avenir le jugera peut-être de qualité inférieure. […] il faudrait en premier lieu commencer par élucider s’il convient mieux aux jeunes filles de vivre dans une innocence paradisiaque ou de connaître la vie, ses écueils, ses récifs afin de les éviter. Ce problème, comme presque tous les problèmes, se résout dans chaque cas d’après les circonstances, parce qu’il existe autant de caractères différents que de jeunes filles et que ce qui convient à l’une serait peut-être funeste à l’autre. […] C’est pour cela qu’il convient de déclarer que si, du jardin de Pereda, l’on ne découvre point un vaste panorama, en échange le paysage est des plus agréables, des plus délicieux et des plus fertiles que l’on connaisse.

1595. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Que ce ne soient pas des figures idéales, nous en convenons : il y a longtemps que la philosophie sait distinguer l’idéal de la fiction. […] Mais il ne leur emprunte guère que ce qui convient à sa nature première. […] C’est ce qu’il convient maintenant d’expliquer. […] Après avoir prolongé ce petit jeu juste assez pour inquiéter un peu son amant, elle fait le signal convenu, et tous deux s’en vont à la nuit parler et deviser ensemble. […] La perfection morale n’y est représentée que par les saints et les martyrs, figures abstraites plutôt qu’idéales, effigies sans profondeur, taillées sur un patron convenu, qui n’ont pas assez de consistance pour rester debout dans notre souvenir.

1596. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

« J’ai remarqué une chose, disait cette femme spirituelle, c’est que ceux qui parlent le plus des règles et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles290. » S’il fallait accepter les oracles de William Schlegel et sa définition du comique, force nous serait bien de convenir que Le Roi de Cocagne est plus parfait que Le Misanthrope. […] La perfection d’une chose, c’est son harmonie intérieure, l’accord des moyens qui concourent à sa fin, l’union des qualités qui conviennent à son idée.

1597. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Moins familier et moins pittoresque, plus raffiné et plus élégant, il a quitté la place publique où le soleil lui manque, pour s’enfermer dans les salons où les lustres lui conviennent mieux. […] Sous le roi Louis XV, les ducs d’Orléans, de Nivernais, d’Ayen, de Coigny, les marquis de Courtenvaux et d’Entraigues, le comte de Maillebois, la duchesse de Brancas, la comtesse d’Estrades forment avec Mme de Pompadour la troupe « des petits cabinets » ; le duc de la Vallière en est le directeur : quand la pièce renferme un ballet, le marquis de Courtenvaux, le duc de Beuvron, les comtes de Melfort et de Langeron sont les danseurs en titre290. « Ceux qui sont dans l’usage de ces spectacles, écrit le sage et pieux duc de Luynes, conviennent qu’il serait difficile que des comédiens de profession jouassent mieux et avec plus d’intelligence. » — À la fin l’entraînement gagne encore plus haut et jusqu’à la famille royale.

1598. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Mais le paradoxe est si grand, qu’il convient de la présenter de nouveau et d’y adjoindre les preuves complémentaires. […] L’homme a conçu et à la fin cesse de concevoir l’élan du projectile comme un effort33 analogue au sien ; dans sa métaphore, il reconnaît une métaphore et en défalque ce qu’il faut pour qu’elle convienne à un corps incapable d’intentions et de sensations.

1599. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Il feuillette jour et nuit les Kings, ces livres historiques et sacrés dont les textes mutilés ou à demi effacés avaient disparu à moitié de la mémoire des peuples, il les recouvre, il les restitue, il les commente, il les complète et il dit à ses contemporains corrompus : « Lisez et admirez, voilà l’âme, les lois, les mœurs de vos ancêtres, conformez votre âme, vos lois, vos mœurs nouvelles à leur exemple et à leurs préceptes. » Voilà toute la révélation de Confucius ; c’était celle qui convenait par excellence à une race humaine aussi exclusivement raisonneuse et aussi dépourvue de vaine imagination que le peuple chinois. […] C’est sur la raison, la conscience et la convenance, exprimées par ce mot complexe Ly, que la société est fondée ; c’est par ces trois principes que l’homme social s’acquitte, avec la gradation des devoirs, de ce qui convient envers le ciel.

1600. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Avant que de se séparer, les disciples convinrent entre eux de porter le deuil de leur maître commun de la même manière et autant de temps qu’ils devraient le porter si le propre père de chacun d’eux était mort : la durée en fut de trois ans. […] Tout ce qu’il nous convient d’en dire ici, c’est que ce qu’on y trouve dissiperait bien des préjugés en Occident sur la Chine, montrerait l’importance de bien des choses qui n’y sont pas assez prisées, et y ferait sentir que la société politique et civile gagne beaucoup à tout ce qui fixe tous les devoirs réciproques et oblige tout le monde à des attentions, prévenances et honnêtetés continuelles.

1601. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

J’étais informé de sa résidence, je savais son nom de guerre ; j’étais convenu par lettre avec lui d’une entrevue au village-frontière de la Chaux-de-Fonds pour des raisons qui sont restées secrètes. […] Quant à l’expression de la passion sur les figures, il n’eut point à la chercher : il la portait dans son âme ; il était tout passion, mais comme il convient à l’art quelconque, passion pensive, quoique pathétique, passion qui reste belle dans le supplice, et qui, en se possédant et en se contemplant elle-même, devient spectacle pour les regards de Dieu et des hommes.

1602. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Vous convenez que vous avez eu dernièrement des torts ; moi je réparerai tous les miens. […] Nous ne sommes pas suspect en blâmant l’accent de ces pamphlets, car nous n’avions pas plus de goût que lui pour les institutions et pour les rois de 1830 ; mais toutes les armes ne sont pas bonnes pour combattre des ennemis politiques, et le pamphlet à deux tranchants ne convient pas aux mains loyales.

1603. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Vous qui faites, quand cela convient à votre ambition, appel au droit des nationalités exprimé au fond d’une urne et compté par des questeurs armés, interrogez donc Gênes sur son annexion au Piémont, et osez donc lui poser la question d’abdiquer son nom, sa gloire et sa liberté sous un roi des Alpes ! […] Ici nous n’en sommes pas réduits à conjecturer ; nous pouvons affirmer avec certitude l’opinion de Machiavel sur les vrais intérêts de sa patrie, car ses opinions sur la nature de la constitution fédérale qui convient à l’Italie sont toutes écrites d’avance dans les considérations lumineuses et anticipées sur la nature des choses de son temps et des temps futurs ; la politique tout expérimentale de Machiavel n’était que de la logique à longue vue ; la logique est le prophète infaillible des événements à distance : le génie est presbyte.

1604. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Cela ne convient qu’aux jeunes filles et aux vieillards. […] … Durant plus d’une heure, malgré la joie que j’éprouvais de tenir dans mes bras celle que j’aimais, cette pensée affreuse ne me quitta pas une seconde, et même aujourd’hui, tout vieux et tout blanc que je suis, elle me revient encore avec amertume… Oui, nous avons vu cela, nous autres vieillards, et il est bon que les jeunes le sachent : nous avons vu l’Allemand, le Russe, le Suédois, l’Espagnol, l’Anglais, maîtres de la France, tenir garnison dans nos villes, prendre dans nos forteresses ce qui leur convenait, insulter nos soldats, changer notre drapeau et se partager non-seulement nos conquêtes depuis 1804, mais encore celles de la République : — C’était payer cher dix ans de gloire !

1605. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Le snobisme est une opinion toute faite, adoptée comme une mode, et qui convient à toutes les paresses d’esprit. […] Il l’est parce que les auteurs de manuels ont un esprit routinier qui les pousse à préférer ce qui est vieux, habituel, convenu, consacré, et parce qu’ils pèsent longuement, lourdement sur l’opinion générale.

1606. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Le nom même de caractère ne convient qu’à une disposition dominante qu’ont enracinée et fortifiée le temps et l’habitude. […] Je n’aime pas ces traits qui conviennent également à deux conditions très différentes ; ils ne caractérisent ni l’une ni l’autre.

1607. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Toujours les mêmes passants, les mêmes allants, les mêmes venants, les mêmes poignées de main, les mêmes politesses et saluts mécaniques, et la même impression d’indifférence, de sécheresse et de détachement dans tous ces salamalecs convenus, souriants et mornes. […] Cela bien convenu dans une visite faite au critique, nous rencontrions quelqu’un qui nous disait que Sainte-Beuve ne faisait pas les articles, et que c’était notre faute.

1608. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Pensée à laquelle le rugissement convient. […] Les génies recommençants, c’est le nom qui leur convient, surgissent à toutes les crises décisives de l’humanité ; ils résument les phases et complètent les révolutions.

1609. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Il adora le Dieu des bonnes gens de Béranger et brûla Jéhovah, le Dieu farouche et sombre, qui cependant convenait mieux à son cerveau romantique. […] La bourgeoisie, souveraine maîtresse du pouvoir social, voulut avoir une littérature qui reproduisit ses idées et ses sentiments et parlât la langue qu’elle aimait : la littérature classique élaborée pour plaire à l’aristocratie, ne pouvait lui convenir.

1610. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Ce site mélancolique convenait à la mélancolie de son âme. […] Artaud n’était pas poète, j’en conviens ; mais il était savant.

1611. (1926) L’esprit contre la raison

Or, si un jour le seul mépris répond à toutes leurs patelinades, si certaines intelligences proclament bien haut qu’elles ne consentent plus à être amuséesaa et n’acceptent rien qui n’ait été éprouvé, convient-il de s’alarmer, au nom justement de l’esprit, de parler d’une criseab. […] Il ne convient pas de parler de mageay.

1612. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Les plus raisonnables, qui ne laissèrent pas de se trouver en nombre, se contentèrent de le plaindre, et on convint enfin assez généralement d’une sorte d’impossibilité de s’en dispenser et de refuser.

1613. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Claverhouse en convient : il insiste sur son idée en la poussant cruellement à bout ; il l’exprime en des termes énergiques que nul, certes, n’a oubliés, distinguant entre le sang et le sang, entre celui « des braves soldats, des gentilshommes loyaux, des prélats vertueux, et la liqueur rouge, dit-il, qui coule dans les veines de manants grossiers, d’obscurs démagogues, de misérables psalmodieurs… ».

1614. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Sans qu’il soit besoin de plus de détails, il suffit de savoir que le ministre de la Police générale, le duc de Rovigo, transmit de Paris, pendant la campagne de Russie et vers le moment de la bataille de la Moskova, une note dressée par l’habile préfet de police de Paris100, exposant tout un nouveau système relatif aux subsistances des grandes villes, et contenant des aperçus sur ce qu’il conviendrait de faire en France pour arriver à une bonne administration des grains.

1615. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Je n’ai point cédé, j’en conviens, à de grandes lumières surnaturelles ; ma conviction est sortie du cœur : j’ai pleuré, et j’ai cru.

1616. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Il y paya tribut par des sonnets jetés dans le même moule ; amoureux, il composa ce qu’on appelle son Printemps, c’est-à-dire un recueil de vers plus ou moins tendres ou légers ; il convient qu’il y avait moins de politesse et de correction que de verve et de fureur.

1617. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Je suis à penser à un sujet qui me conviendrait pour faire un tableau un peu grand.

1618. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

En cette même année 1588, si enflammée pour tous, et où il paraît qu’il avait lui-même sa fièvre et ses ardeurs, il fut près d’entrer dans la Ligue, comme il en convint quelques mois après, en écrivant à un docteur de Sorbonne de ses amis : Un temps a été, disait-il, que je marchandais d’être de la Ligue et y ai mis un pied dedans : car, en vérité je n’en fus jamais du tout, ni résolûment ; voire leurs actions m’ont outrément offensé.

1619. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Muret convient cependant que dans ce volume « il y a quelques sonnets qui d’homme n’eussent jamais été bien entendus, si l’auteur ne les eût, ou à lui ou à quelque autre, familièrement déclarés » et expliqués.

1620. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Écoutons Plutarque nous exprimer et nous définir cette grâce singulière et ce je ne sais quoi de réussi qui s’attachait à toutes les actions de l’heureux mortel : Car de son temps, en Grèce, nous dit-il, beaucoup ayant été grands et ayant fait de grandes choses, desquels étaient Timothée, et Agésilas, et Pélopidas, et celui que Timoléon avait surtout pris pour modèle, Épaminondas, les actions de tous ceux-là eurent pour caractère l’éclat mêlé d’une certaine violence et d’un certain labeur, de telle sorte qu’il a rejailli sur quelques-unes et du blâme et du repentir ; mais des actions de Timoléon, si l’on excepte cette fatale nécessité au sujet de son frère, il n’en est pas une où il ne convienne, selon la remarque de Timée, de s’écrier avec Sophocle : « Ô dieux !

1621. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Rodolphe, un homme de trente-quatre ans, grossier mais frotté d’élégance, grand chasseur du sexe, et dont l’esprit est tourné de ce côté, s’est dit que Mme Bovary avait de bien beaux yeux et lui conviendrait fort.

1622. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Ce marquis de Champcenetz, frère aîné de l’aimable mauvais sujet, fait dans tout ce récit, on en conviendra, une assez triste figure.

1623. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Il faut le dire, il y a deux idées différentes et presque contraires, qui ont présidé à la constitution de l’Académie française, telle qu’elle existe à présent, sous sa forme moderne, et il convient d’autant plus de les démêler que l’une s’est insensiblement substituée à l’autre et la masque tout à fait aujourd’hui.

1624. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Le travail de la cabale continuait, et la camarera-mayor avait, depuis Burgos, imprimé de plus en plus dans l’esprit du roi cette idée que « la reine étant une personne jeune et vive, élevée dans les manières libres de France, entièrement opposées à la sévérité d’Espagne », il convenait de redoubler les formalités et de bien établir au début les barrières.

1625. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Mais puisque j’ai pu moi-même me tirer d’affaire avec elle, malgré mon peu d’habileté à parler français, vous n’éprouverez nulle difficulté, grâce à votre plus grand usage de la langue. » Besoin de raisons et d’explications à l’infini, subtilité de raisonnement, finesse et promptitude d’analyse, côté oratoire, dramatique, intelligence générale, éloquence, lacune poétique, tout cela est bien marqué dans ce jugement sur elle, et la sympathie, comme il convient, domine.

1626. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Nous avons eu des querelles terribles par lettres sur Bonaparte : il a vu la liberté là où elle était impossible ; mais il faut convenir aussi que pour la France tout valait mieux que l’état où elle est réduite actuellement. » Cette parole écrite à la date du 8 décembre 1815, et en partie à la décharge de Sismondi, montre que si Mme de Staël avait pu, sans partager ses espérances de liberté, paraître approuver pourtant l’Acte additionnel, elle avait bien pu, à plus forte raison, faire une tentative auprès du Prince-Régent en faveur de la paix, c’est-à-dire de l’indépendance nationale dont elle déplorait si amèrement la violation et la perte.

1627. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Moi-même j’avais, j’en conviens, le caractère trop mal fait peut-être et trop rétif pour pouvoir me ranger et me fixer à demeure dans un journal qui avait le ton et les usages d’une famille ; car, une fois admis et agréé, c’était quasi un mariage que l’on contractait.

1628. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Et non-seulement lui, mais que tous les personnages soient également exercés à parler comme il convient, et qu’ils fassent le geste en rapport avec la chose dont ils parlent ; et que dans les rythmes (les vers) ils n’ajoutent ni ne retranchent une syllabe (cet avis du xiie  siècle n’aurait-il pas bien pu s’adresser encore à plus d’un tragédien ou d’une tragédienne que nous avons entendus ?)

1629. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Quant à la peinture même des visages, c’est la physionomie qu’il convient de rendre d’un mot et d’un éclair, bien plus que le détail des traits dont l’énumération ne doit pas revenir sans cesse.

1630. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

. — Il faut tout dire, et un moraliste de ma connaissance, qui aime marquer le plus qu’il peut les contradictions de la nature morale, me souffle à l’oreille ce dernier mot : « Allons, convenez-en, ce tendre et mélancolique Deleyre était athée en toute sécurité de conscience, et à la Convention, dans le jugement de Louis XVI, il vota la mort sans biaiser et sans sourciller. » L’aveu qui me coûtait le plus à faire est sorti.

1631. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Chaque époque désire et appelle la forme d’écrivain philosophe qui lui convient.

1632. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

En procédant ainsi, il a mille fois raison de s’affranchir et de nous tirer du lieu commun et du convenu.

1633. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Rouher ; — lorsque encore, par exemple, ayant à parler de Victor-Emmanuel, il l’a défini « ce roi plein de résolution qui met le triomphe de l’unité italienne au-dessus de la conservation de sa couronne et de sa vie, roi plein d’ardeur, qui a le mépris de la mort et la volupté du péril » — lorsqu’à la veille du discours de l’Empereur pour l’ouverture de la dernière session, et s’arrêtant par convenance au moment où il allait essayer d’en deviner le sens, il ajoutait : « On peut s’en rapporter pleinement de ce qu’il conviendrait de dire, s’il le veut dire, à l’Empereur, qui semble puiser dans la condensation et l’esprit du silence la force et le génie du discours. » On ne saurait mieux dire ni plus justement, et en moins de mots, les jours où l’on ne veut pas déplaire.

1634. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Mais ce n’est pas une raison pour lui d’aller directement l’humilier et l’offenser ; il convient d’être poli avec les hommes.

1635. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

« On avait le choix entre deux systèmes : l’un tout de force et de représailles, l’autre tout de clémence et de conciliation. » Convenait-il d’user du premier en toute rigueur, comme la victoire en donnait le droit, et de mesurer ses prétentions sur sa fortune ?

1636. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Il y a eu dans le cours de la Révolution diverses générations politiques qui chacune ont eu leur raison d’être et jusqu’à un certain point leur légitimité : il convient de les accepter à leur heure sans les répudier et sans les confondre, sans en épouser une seule à l’exclusion des autres, sans prétendre juger historiquement les hommes d’un mouvement en se mettant au point de vue des hommes d’un courant différent ou contraire.

1637. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

J’aurais beaucoup à ajouter ; je pourrais poursuivre en détail dans les conceptions, comme dans le style et dans le rhythme, cette influence singulière, inattendue, ce triomphe presque complet des défauts de l’école dite matérielle sur le poëte qui en était le plus éloigné d’instinct et qui y parut longtemps le plus contraire de jugement ; triomphe d’autant plus bizarre qu’elle-même paraissait déjà comme vaincue : mais est-ce bien à moi qu’il conviendrait d’y tant insister ?

1638. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

C’est l’âge ou jamais, on en conviendra, pour l’ensemble des générations suffisamment contemporaines qui se sont longtemps laissé intituler le jeune Siècle, de prendre un dernier parti.

1639. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Pour gagner les gens du monde, aucun genre ne convenait mieux.

1640. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Sans doute le romantisme manque souvent de sincérité ; il tombe dans le convenu, dans le bibelot, dans la verroterie.

1641. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

J’en conviens, cela peut se soutenir, mais il me semble que ce détour n’aura pas été inutile et aura contribué à nous éclairer un peu.

1642. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Cette patiente et sévère méthode me semble convenir à la France, celui de tous les pays qui a pratiqué avec le plus de fermeté la méthode positive, mais aussi celui de tous où la haute spéculation a été le plus stérile.

1643. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Il était convenu alors que le voyage était ce qu’il y avait de plus poétique, surtout s’il était agrémenté de quelque accident, comme diligence versée, rencontre de brigands, route perdue dans la nuit, etc.

1644. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

» — Parce qu’il ne lui convient pas que sa femme vienne, dans sa maison, chercher son amant.

1645. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Ce n’est pas que je lui compte à titre de gloire un tel méfait, fût-il commis par nécessité, contre le genre humain : et il en est convenu lui-même, en ne donnant pas le chiffre du carnage des guerres civiles.

1646. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Le fils de Robert Walpole, Horace, prenant en main la défense de son père contre les ennemis qui l’avaient tant insulté, s’écriait un jour : Chesterfield, Pulteney et Bolingbroke, voilà les saints qui ont vilipendé mon père… voilà les patriotes qui ont combattu cet excellent homme, reconnu par tous les partis comme incapable de vengeance autant que ministre l’a jamais été, mais à qui son expérience de l’espèce humaine arracha un jour cette mémorable parole : « Que très peu d’hommes doivent devenir premiers ministres, car il ne convient pas qu’un trop grand nombre sachent combien les hommes sont méchants. » On pourrait appliquer cette parole à Mazarin lui-même, sauf le mot excellent homme qui suppose une sorte de cordialité, et qu’il ne méritait pas ; mais il est vrai de dire que c’étaient de singuliers juges d’honneur que les Montrésor, les Saint-Ibar, les Retz et tant d’autres, pour venir faire la leçon à Mazarin.

1647. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

La carrière militaire ne pouvait convenir longtemps à cet homme de paix.

1648. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

On résolut, pour plus de simplicité, de s’adresser à quelques auteurs vivants qui fourniraient des citations et extraits de leurs propres ouvrages : Nous sommes convenus que pour ta part, écrit Patru à Maucroix, non seulement tu ferais la même chose pour tes propres ouvrages, mais de plus (garde-toi de dire non) pour tout Balzac.

1649. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Louis XIV prit beaucoup sur lui-même en cette circonstance, et il convient que tout ce dessein lui donna une peine incroyable.

1650. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Je suis un de ceux de la flotte grecque, je le sais, et je conviens que j’ai porté les armes contre Troie ; pour ma peine, si ce crime à vos yeux est indigne de pardon, jetez-moi dans la mer et replongez-moi dans l’immensité des flots.

1651. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Ce talent, à l’origine, et dans les directions diverses où il s’est si heureusement porté, a été en inaction contre le faux goût établi, contre le convenu en tout genre, contre la phrase, contre l’idée vague et abstraite, contre les séductions pittoresques ou déclamatoires.

1652. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Je ferai remarquer encore qu’il y a sous l’idéal de Bernardin de Saint-Pierre un arrière-fond de réalité, comme il convient à un homme qui a beaucoup vécu de la vie pauvre et naturelle.

1653. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Quand Millet s’absente, le mari et la femme correspondent par des signes dont ils sont convenus.

1654. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Après tout, achevons d’en convenir et complétons le réquisitoire, il y a du vrai dans les reproches qu’on leur fait.

1655. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Cela posé, il faudrait convenir que Rousseau avait le goût et l’instinct de quelque chose de meilleur que ce qui suffisait à son siècle : ni le plaisir seul ni les convenances, ne satisfaisaient cette âme gâtée mais généreuse.

1656. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Qu’on en convienne, cela serait déjà mieux, et remplirait davantage notre but.

1657. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

Les savants tournent dans un cercle vicieux, quand ils prétendent que les organes importants ne varient jamais ; car, ainsi que plusieurs naturalistes en sont convenus avec bonne foi, ils commencent par ranger empiriquement, au nombre des caractères importants de chaque espèce, tous ceux qui, chez cette espèce, sont invariables : or, en partant de ce principe, aucun exemple de variation importante ne saurait jamais se présenter.

1658. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Encore l’architecture ramène la pensée à la vie civile, en ce sens qu’un monument est fait pour recevoir une foule en vue de tel ou tel acte et doit jusqu’à un certain point avoir le caractère qui convient à cet acte, comme il a la forme qui s’y prête, et une école ne doit pas présenter les mêmes combinaisons de lignes qu’une église ; — et la musique seule est tout à fait l’art qui permet qu’on échappe à la vie et qui aide à en sortir ; et c’est l’expression même de la rêverie.

1659. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Éloa, cette sublimité dans le délicat et le pur, avait eu le succès qui convenait, — un succès chaste, comme elle, plus profond que sonore ; mais trois ans après, jour pour jour, Vigny, qui voulait mettre une fleur de prose à côté de cette fleur de poésie qui était sortie de sa pensée, calice de parfum et de blancheur, comme le nénuphar sort d’une eau limpide, Vigny publia Cinq-Mars, un roman historique bien plus inspiré, selon moi, par Walter Scott, alors régnant, qu’il n’est produit par une fantaisie vraiment libre ou une combinaison irréfléchie.

1660. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Mais il était convenu qu’elle avait un faible pour moi. […] Voilà, en gros et raconté un peu plus qu’il ne conviendrait à la cavalière, ce roman qui, malgré le talent de l’auteur, talent fait de détails ciselés de main d’écrivain, ne me semble pas devoir donner à son héroïne la sympathie ni le pardon que l’auteur a dû rêver pour elle. […] Or, le tort du roman moderne est de ne voir que l’exception et de généraliser d’après elle ; qu’il soit bien convenu que l’héroïne de M.  […] « Peut-être, dit-il, conviendrait-il de chercher ailleurs, hors de l’Empire, dans les encouragements occultes d’ennemis cachés, le secret de ces inexplicables résultats. » Toujours est-il que, dès qu’Alexandre III fut arrivé sur le trône, il n’oublia ni le traité de Berlin, ni ses conséquences, et prépara la revanche de son père. […] « J’en conviens, dit-il, mais votre maître a-t-il, comme moi, 25 000 hommes à dépenser par mois ? 

1661. (1925) Comment on devient écrivain

Évitez avant tout ce genre d’esprit facile, qui fait dire à un jeune auteur, à propos de son chien et à la manière de Sterne : « Je résolus de lui faire observer que la vie qu’il menait autour de nous ne convenait guère à un chien de bonne maison. […] Ce dernier livre mit le sceau à sa réputation et, s’il faut énumérer, en toute indépendance de jugement, le bilan de ses travaux, nous dirons qu’il n’a pas démenti les espoirs qu’on avait fondés sur un talent qui se meut avec aisance dans les plus hautes spéculations et qui s’apparente directement aux œuvres les plus authentiques de notre patrimoine littéraire… Il sied donc de louer comme il convient cet observateur sagace, rompu aux subtilités d’analyse et à la complexité des problèmes. […] « Je constate, dit le père Longhaye, qu’à la suite des pseudo-Lacordairiens, très factices et très convenus, le factice et le convenu ont pénétré et règnent souvent dans la chaire contemporaine… Je ne rejette de la chaire aucun ton, aucune nuance d’éloquence ; je veux seulement y entendre un homme qui parle, une âme qui parle à mon âme, selon les très vraies et très profondes lois de la légitime nature, et non d’après une pure forme traditionnelle91. » Ce qu’il faudrait peut-être supprimer, c’est la chaire, ce tremplin en bois qui n’est bon qu’à dénaturer la voix humaine et à déformer le débit. […] Il va aussi loin qu’il peut et ne s’arrête que devant l’impossible. » En signalant ses « hardiesses de mots ou de constructions », le P. de la Broise ne cesse de louer le grand orateur « d’avoir été littéral, d’avoir enrichi par une heureuse audace notre vocabulaire et notre syntaxe, d’avoir brisé les moules convenus », « Les traductions de Bossuet, dit-il, où les expressions de l’original sont si scrupuleusement respectées, ont par là même une certaine couleur locale. […] Il me demande s’il me conviendrait d’entrer dans sa rédaction.

1662. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Il faut enfin que la passion de bien prouver se joigne à l’art de bien prouver, que l’orateur annonce sa preuve, qu’il la rappelle, qu’il la présente sous toutes ses faces, qu’il veuille pénétrer dans les esprits, qu’il les poursuive avec insistance dans toutes leurs fuites, mais en même temps qu’il traite ses auditeurs en hommes dignes de comprendre et d’appliquer les vérités générales, et que son discours ait la vivacité, la noblesse, la politesse et l’ardeur qui conviennent à de tels sujets et à de tels esprits. […] sur quoi il fut arrêté court, comme parlant irrévérencieusement d’un mystère, lequel certainement était très-utile et plein de sens, mais ne devait pas être trop curieusement sondé ni soumis à un raisonnement trop minutieux1006. » À la fin, le frère scolastique s’ennuie de chercher des distinctions, met le vieux testament dans une boîte bien fermée, autorise par la tradition les modes qui lui conviennent, puis, ayant attrapé un héritage, se fait appeler Mgr Pierre. […] C’est un triste spectacle pour ceux qui se promènent dans cette grande ville, ou voyagent dans la campagne, que de voir les rues, les routes et les portes des cabanes couvertes de mendiantes, suivies de trois, quatre ou six enfants, tous en guenilles, et importunant chaque voyageur pour avoir l’aumône… Tous les partis conviennent, je pense, que ce nombre prodigieux d’enfants est aujourd’hui dans le déplorable état de ce royaume un très-grand fardeau de plus ; c’est pourquoi celui qui pourrait découvrir un moyen honorable, aisé, peu coûteux de transformer ces enfants en membres utiles de la communauté, rendrait un si grand service au public, qu’il mériterait une statue comme sauveur de la nation.

1663. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Il avait le genre d’esprit qui convient à un si dur service, solide, exact, absolument dépourvu de finesse, d’enthousiasme et d’agrément1023. […] Un autre jour il a une vision terrible ; pendant la fièvre, il se repent ; il ouvre la Bible, il y trouve des paroles qui conviennent à son état : « Invoque-moi dans tes jours d’angoisses, et je te délivrerai. » La prière alors vient à ses lèvres, la vraie prière, qui est l’entretien du cœur avec un Dieu qui répond et qu’on écoute. […] est-ce convenu ?

1664. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Mais elles sont les mêmes à Paris qu’ailleurs, et, artistiquement, le décor de Paris ne leur convient pas plus qu’un autre. Peut-être même leur convient-il moins. […] Lorsqu’il écrivit Dominique, qui est dans une certaine mesure une autobiographie, il ne lui convint pas de dire quoi que ce fût sur sa famille, de lui donner quelque existence à côté de sa belle créole, qui est Madeleine, de son camarade Mouliade, qui est Olivier d’Orsel. […] Il y avait lieu de partager ce qui convenait à l’un, ce qui convenait à l’autre. […] Un peu plus de Paris intermittent eût convenu à Amiel, lui eût donné du jeu, de la souplesse.

1665. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

C’est bien l’art qui convient à ces poupées. […] Le mot n’est point ici d’un ridicule aussi énorme qu’il paraît, à condition de lui donner le sens relatif qu’il convient, au surplus, de lui donner toujours. […] Le bon docteur Desrosiers (et quel nom lui conviendrait mieux, si ce n’est peut-être Ladoucette ou Dutilleul ?  […] Au fond, le théâtre est une représentation de la vie qui convient aux sociétés encore jeunes, aux peuples encore enfantins. […] S’il convenait de réciter quelque chose sur les planches à cette occasion, ce n’étaient point les strophes de M. 

1666. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Certes, après les premiers temps de notre fortune intellectuelle, ils furent admirables, le xviie  siècle, à qui la France a dû le théâtre, et le xviiie  siècle, à qui elle a dû le monde ; mais si, comme il convient dans ce travail, on envisage — c’est se restreindre à un infini !  […] C’est par une erreur, trop facilement acceptée, qu’il est convenu d’admirer chez les rimeurs du xviiie  siècle, à défaut de grandeur et de sincérité, un charme de grâce et de finesse. […] Temps de fantaisie exaspérée, mais aussi d’admirable enthousiasme, contempteur fantasque à la fois et fanatique du vieux, du laid, du vulgaire, de l’étroit, de tout ce qui, dans les mœurs et dans l’art, était classique et convenu ; temps extraordinaire en effet qui ressemblait à un mardi-gras et à une croisade !  […] Il convient d’honorer, en M.  […] Mais gardez-vous de croire que la préoccupation de l’art, — continue, comme il convient, — nuisît, chez Éphraïm Mikhaël, au libre développement de la personnalité.

1667. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Ce chapitre explique — c’est le dernier point sur lequel il convient d’insister — comment celui que son plus éloquent adversaire peignait « marchant à reculons vers l’avenir », a été tout au contraire le visionnaire le plus lucide de cet avenir, pour une raison qu’il exprimait lui-même, quand, répondant à ce reproche, il disait : « C’est l’erreur la plus généralement répandue, et dans des intentions qui ne sont pas tout à fait innocentes, que ces maximes : le siècle a changé et tout doit changer avec lui… Qu’est-ce que cela veut dire ? […] Cette vérité doit être en même temps capable de convenir à des intelligences plus avancées, de telle façon que la conscience, quand elle s’éveille, puisse accepter des habitudes d’esprit déjà passées en mœurs. Elle doit enfin convenir à des âmes parvenues au plus haut degré d’intuition, puisque ce stade supérieur de la vie psychique n’est que le terme des deux autres. […] Une race ne trouve les institutions qui lui conviennent que dans l’action séculaire de la vie inconsciente, par les traditions et par les coutumes. « Le vrai gouvernement », écrit-il à Prévost-Paradol, « est celui qui est approprié au degré de civilisation du peuple… » Or, que vaut le peuple français de 1851 ? […] Nisard, lui, ne s’y trompait pas, ni Weiss, qui a parlé, comme il convenait, de la puissance de d’Aurevilly à tracer d’admirables portraits d’histoire.

1668. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Rosny, un jour, fut averti par un de ses gentilshommes qu’au retour un petit bateau venant de Paris apportait le prix convenu aux susdits gouverneurs, parmi lesquels était le frère même de Rosny, gouverneur de Mantes.

1669. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il est pour la vieille noblesse militaire, royale et rurale ; il pense que la vraie et ancienne noblesse n’a été acquise que par les armes, et que le titre de gentilhomme ne convient qu’à celle-là.

1670. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Au reste, le prince de Ligne, qui s’y connaît mieux que personne, va nous développer tout ce qui convient à son idée, et nous raconter ces divers degrés et, pour ainsi dire, ces saisons successives de l’homme aimable : Je connais des gens, dit-il, qui n’ont d’esprit que ce qu’il leur faut pour être des sots.

1671. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Il était là dans son centre, avec le degré de sérieux et de laisser-aller qui lui convenait ; et s’il n’y avait eu que des politiques comme lui, rassis et prudents, et plus à la hollandaise qu’à la française, la société aurait pu durer longtemps sans porter ombrage.

1672. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

La margrave s’étant avisée de lui parler du brillant Saint-Lambert comme d’un hôte et d’un académicien possible, il lui répond (20 janvier 1754) : J’ai entendu parler de Saint-Lambert, dont vous faites mention, ma très chère sœur, mais je ne crois pas que ce soit un homme qui me convienne.

1673. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Les tons menaçants dont il s’habille conviennent au ciel libre, au paysage nu, à la chaleur puissante qui l’environne ; il est vivant comme une plante ; seulement il est d’un autre âge plus sévère et plus fort que celui où nous végétons.

1674. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Malgré médecins et confesseur, il recherchait en tout temps les mets qui convenaient le moins à sa santé.

1675. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Il est bien convenu que nous ne verrons ni statues, ni bronze, ni marbre ; je bouche tous les jets d’eau de notre parc ; je me voue, pour vous plaire, aux arbres sauvages, aux fontaines rustiques : placeant ante omnia sylvae !

1676. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Le parti dit clérical en est un, avec son organisation, ses nombreux moyens de propagande, sa presse si bien servie, son mot d’ordre si vite accepté et répété par tous ses organes, son injure facile, aisément calomnieuse, avec la difficulté où l’on est de l’atteindre dans le vif, en respectant, comme il convient, le religieux en lui et en n’attaquant que le clérical.

1677. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Il était le premier, en d’autres moments, à en convenir : « On me loue de ma facilité, disait-il, mais on ne sait pas que j’ai été douze et quinze nuits sans dormir et en ne pensant à autre chose qu’à ce que je vais faire ; quand je me mets en face de ma toile blanche, mon tableau est achevé ; je le vois. » Et Charlet disait également d’Horace, avec ce tour narquois qui était le sien : « On se figure qu’il est toujours à faire de l’escrime d’une main, de la peinture de l’autre ; on donne du cor par ici, on joue de la savate par là.

1678. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Rien n’était si flatteur qu’un si prompt succès, et il me paraissait qu’il n’y avait point de présomption à en espérer un plus grand, quand je considérais que, sans avoir ni cabale pour m’annoncer ni famille qui s’intéressât à me ménager des auditeurs, ni parti pour m’en attirer, j’avais été assez heureux pour me faire distinguer parmi tant de prédicateurs qu’il y avait alors dans le Clergé séculier et dans les Ordres religieux. » Quand je l’ai appelé un rhétoricien, on voit quel correctif il convient d’apporter à ce mot en parlant de lui : c’est devant le public, c’est dans l’action extérieure qu’il est rhéteur ou avocat ; mais, hors de là et dans le particulier, il ne se drape nullement, et il nous livre avec une sorte de naïveté, sans en faire mystère, ses raisons d’agir et ses mobiles.

1679. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Tel fut le point de départ : il faut convenir qu’il était bien lointain, et quiconque n’eût pas été un chercheur intrépide l’eût trouvé d’avance bien incertain et bien hasardeux.

1680. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Quant à ce qui est de Mme de Sablé, si l’on consulte les témoignages du temps, il y a éloge et éloge : il y a l’éloge extérieur, banal, convenu ; il y a le jugement secret plus intime.

1681. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Ces petits amours sont des oiseaux fort farouches ; les grands mots surtout leur font peur. » En général, Michel se fait peu d’illusion sur les femmes ; il sait la vie, il sait ce que valent la plupart du temps ces grandes défenses : « La parole chez les femmes est toujours un mensonge convenu ; on peut facilement la mal traduire et se tromper de ruse. » Mais ici ce n’est pas le cas.

1682. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Quand le sort nous la refuse sans raison, il y a plus d’honneur quelquefois à mériter une place qu’à l’obtenir. » — « Je vois bien, seigneur Apollon », lui répondis-je, « qu’on ne prend pas garde que je n’ai point de manteau. » — Il répondit : « Quoi qu’il en soit, j’ai du plaisir à te voir ; la vertu est un manteau avec quoi l’indigence peut couvrir sa honte ; elle conserve sa liberté et se garantit de l’envie. » Je baissai la tête en recevant ce conseil ; je restai debout… » Il faut convenir qu’on ne peut être pauvre diable de meilleure grâce ni plus galamment.

1683. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Elle prend plus à cœur les beautés de l’exil ; dans cette grande et libre nature qui l’environne, elle se sent à tout moment en plein Éden, elle s’y livre en toute jouissance à des ébats turbulents, innocents ; et quand l’idée du pèlerinage lui revient — un peu tard, — si elle est franche, elle conviendra qu’elle l’avait oublié.

1684. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Si c’est du côté de la mer, Ypres pourrait assez nous convenir ; si c’est du côté de la Meuse, Mons, Namur.

1685. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Si, dans cette seconde phase de son talent, il lui fallut défendre pied à pied sa position acquise, transiger même par instants, on doit convenir qu’il le fit avec bien de l’habileté et de l’à-propos.

1686. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Telle apparaît au lecteur impartial la régence d’Anne d’Autriche ; tel est le fond ténébreux et sanglant sur lequel se dessina un beau matin la Fronde, qu’on est convenu d’appeler une plaisanterie à main armée.

1687. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Il n’y avait guère d’ailleurs que Mme de Duras qui pût convenir à cette position mixte par sa qualité, les charges et le crédit du duc de Duras, ses manières à elle, son esprit délicat et simple, sa générosité qui la portait vers tout mérite, et jusque par ce sang ami de la liberté, ce sang de Kersaint qui coulait dans ses veines, et qui, à certains moments irrésistibles, colorait son front ; — et puis tout cela ramené vite au ton conciliant et modérateur par l’empire suprême de l’usage.

1688. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Il s’agit de la sensation, et avant de la définir, c’est-à-dire de montrer sa nature, il convient de la désigner, c’est-à-dire de la démêler et de la faire reconnaître dans l’amas de faits où elle est comprise. — Lorsqu’un instrument tranchant s’enfonce dans notre chair, nous souffrons, et cette douleur, prise en elle-même et toute seule, est une sensation proprement dite.

1689. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

CCLXXII Enfin, monsieur, nos deux figures amenaient trop de foule dans la rue, et la supérieure me fit venir pour me dire que l’enfant et moi nous étions trop beaux à présent pour rester plus longtemps à Livourne, que cela pourrait donner lieu à de nouveaux bruits, bien qu’il n’y eût rien à me reprocher que l’enfant, dont tout le monde ne connaissait pas l’origine ; que Hyeronimo n’avait plus que six semaines pour achever sa peine, après quoi il pourrait revenir en liberté rejoindre, dans notre montagne, sa femme, son fils, sa mère et son oncle, et qu’il convenait que je disparusse immédiatement de Livourne, où ma jeunesse et ma figure faisaient trop de bruit et de scandale.

1690. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Pendant que Perrault se donnait ainsi carrière, Boileau grognait en a parte, lâchant de temps à autre une épigramme lourdement indignée, dont son adversaire souriait, ou cette fâcheuse ode sur la prise de Namur, qui pouvait faire douter s’il entendait rien à Pindare, et qui donna aux modernes la joie de le battre avec ses propres armes, ou bien ce Discours indigné sur l’ode, qui n’est qu’une diatribe personnelle contre la « bizarrerie » d’un homme insensible aux beautés dont tout le monde convient.

1691. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Aussi regarde-les, ceux qui ont passé par ses mains, à part quelques révoltés comme Herscher qui, dans sa haine du convenu, tombe à l’excessif et à l’ignoble, comme moi qui dois à cette vieille bête mon goût du contourné, de l’exaspéré, ma sculpture en sacs de noix, comme ils disent… tous les autres, abrutis, rasés, vidés… » Bien candide, ce bon Védrine… J’ai eu l’honneur d’être professeur de rhétorique, ce qui est un métier fort amusant ; et je jure devant Dieu que je n’ai jamais étouffé le génie et que je n’ai jamais vu personne l’étouffer autour de moi… Tous les autres personnages sont, à des degrés divers, vivants et vrais ; mais quelques-uns avec un peu d’inattendu et comme des trous, des solutions de continuité dans leur psychologie, Voici l’historien Astier-Réhu, Oh !

1692. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

C’est qu’il convient, sans doute, de remplacer les Évangiles « antiques », trop peu naturistes, par le chef-d’œuvre du gosse à Lepelletier.

1693. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Le vieux bohème convient de son déshonneur, mais ce n’est pas à Maxime de le condamner ; il s’est vendu pour le racheter.

1694. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

On la maria, selon le bel usage, à un homme qui ne lui convenait que par la naissance.

1695. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Leurs esprits se convinrent et s’éprirent.

1696. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

De telles pages étaient en littérature française la découverte d’un monde nouveau, d’un monde de soleil et de fraîcheur qu’on avait près de soi sans l’avoir aperçu encore ; elles offraient un mélange de sensibilité et de naturel, et où la pointe de sensualité ne paraissait qu’autant qu’il était permis et nécessaire pour nous affranchir enfin de la fausse métaphysique du cœur et du spiritualisme convenu.

1697. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Il lui convenait en tout sens de dire : Caesar est supra grammaticam… Je ne suis grand par rien.

1698. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Ce mot d’envie qui s’appliquait à Chamfort ne convient pas proprement à Rulhière.

1699. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

En contraste de Mme de Gercourt et d‘un abbé de sa connaissance, qui joue un fort vilain rôle dans le roman, l’auteur place un curé tolérant dans le genre de celui de Mélanie, plus occupé de la morale que du dogme : cette morale, il faut en convenir, à l’examiner de près, paraîtrait un peu relâchée, et Mme de Genlis, si elle avait répondu, aurait pu prendre sa revanche.

1700. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Ce dernier point de vue, en n’y entrant d’ailleurs qu’avec discrétion et réserve, est le seul qui nous convienne ici.

1701. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Allait-il mieux comprendre l’époque nouvelle qui succédait, et l’espèce de transaction qu’il eût convenu dès l’abord d’y ménager et d’y favoriser ?

1702. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Sur le soleil, entre autres énormités étonnantes, il vous dira sans sourciller, par exemple : S’il était permis à un être aussi borné que moi d’oser étendre ses spéculations sur un astre que je n’ai pas eu même le bonheur de voir dans le télescope, je dirais que sa matière doit être de l’or, d’abord parce que l’or est la plus pesante de toutes les matières que nous connaissons : ce qui convient au soleil placé au centre de notre univers… Cette lecture des Harmonies, si on la prolonge, est d’un effet singulier, et que je ne puis mieux rendre qu’en disant qu’il est efféminant et qu’il écœure.

1703. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Il y voit aussi lui-même un retour au goût gothique, lequel « étant petit, délicat et détaillé, peut convenir aux petits objets, et jamais aux grands ».

1704. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

On ne saurait s’imaginer jusqu’où va chez lui cet abus, cette sorte de crédulité ou de complaisance, mi-partie poétique et scientifique ; et j’aime trop saint François de Sales pour citer des exemples qui compromettraient l’impression agréable sur laquelle il convient de rester avec lui.

1705. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Pourtant cette joyeuse compagnie ne peut s’en tenir absolument à un si austère régime, et il est convenu qu’on fera un partage du temps entre le sacré et le profane.

1706. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Je sais que, tout en donnant, comme il dit, « ce métier à tous les diables », il convient cependant qu’il le fait volontiers ; mais, d’un autre côté, il est sincère, il n’est pas dans le faux quand il ajoute : « Si j’avais le choix, j’avoue que je préférerais d’être le spectateur de ces scènes dont je suis acteur bien malgré moi. » Pendant ces premières guerres de Silésie, ce n’est pas malgré lui qu’il est acteur, il ne l’est que parce qu’il l’a voulu.

1707. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Ils doivent tous convenir quelles sont les choses dont les hommes ne peuvent point connoître encore la verité.

1708. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

La langue de La Fontaine et de Racine, quelque riche qu’elle soit, n’a pas la précision qui convient aux époques scientifiques.

1709. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

C’est le dernier reflet d’une chevalerie qui n’est plus… Même en cette année de grâce ou de disgrâce, il y a un certain langage qu’on est convenu de tenir aux femmes, alors qu’elles ne méritent plus qu’on l’emploie, et l’homme qui renoncerait à s’en servir pour des raisons, fussent-elles excellentes, non seulement manquerait de savoir-vivre, mais aussi de générosité.

1710. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Ceux qui le lurent furent surtout saisis, comme d’une charmante nouveauté, de la manière dont du Méril avait envisagé, pénétré et même peint la société chinoise, et ceux-là qui aiment toutes les formes de l’histoire convinrent qu’il avait mis la main sur la plus difficile et la plus piquante.

1711. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Or, franchement, il faut bien en convenir, cet homme à la bile incendiée, cet ambitieux et ce glorieux Saint-Simon, qui ne fut rien quand il aspirait à être tout, et qui se retirait de la cour et de l’indifférence de Louis XIV dans la solitude de ses Mémoires, son refuge et sa consolation : —  Consolationem afflictorum et refugium peccatorum , — ne se surveille pas infiniment et ne se préoccupe pas beaucoup de la grande question d’être juste.

1712. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Et l’auteur en convient, du reste, en sa leste et spirituelle préface : « Madame d’Ivrée (y dit-il) comme madame Étienne, mademoiselle Rosa La Rose comme mademoiselle de Keldren (ce sont ses héroïnes), représentent les gardiennes de l’idéal, tout en ayant l’ambition d’être de leur siècle… » Or, cette réserve n’est qu’un mot d’auteur qui veut être lu ; car si elles en sont, de leur siècle, c’est comme les personnes qui tranchent sur le leur, et qui, par cela même, n’en sont pas.

1713. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

On a eu la bonté d’en convenir.

1714. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Mais, pour ceux qui aiment en tout les harmonies, un don plus grand aurait peut-être moins convenu.

1715. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Pourtant il est une catégorie qu’il convient de faire connaître au moins par un exemple.‌

1716. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Toute la philosophie politique de notre xviiie  siècle pense qu’il convient de substituer « des règles simples et élémentaires, puisées dans la raison et la loi naturelle, aux coutumes compliquées et traditionnelles ».

1717. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Peut-être cette première inspiration lui convenait mieux, était plus vraie pour lui que celle qui suivit ; mais l’une et l’autre en ont fait un poëte qu’on ne peut oublier.

1718. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Mais il sait donner à ses plus audacieuses fantaisies l’expression, le tour, l’accent le plus dogmatiques, ceux qu’on croyait convenir uniquement à l’exposition des idées traditionnelles. […] Même il en convient de très bonne grâce. […] Il paraît que c’est là la plus belle vie et la plus « poétique » qu’on puisse concevoir… Sentez-vous ce qu’il y a d’audacieusement « convenu » dans cette fantaisie ? […] Ce médecin, ne comprenant point ce qu’on attend de son dévouement, déclare d’abord que la reine est saine d’esprit ; mais le marquis de Denia lui affirme qu’il se trompe, et notre homme, qui n’est pas une bête, en convient sans peine, et signe tout ce qu’on veut. […] Pourtant, ils ont recité leurs rôles sur le ton de mélopée uniforme qui convenait ici, et avec des voix d’ombre, autant qu’ils ont pu.

1719. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Et cela continue ainsi : analyses adéquates aux œuvres, on dirait d’œuvres anciennes, bijoux inappréciables d’avares et prodigues musées, soudains retours à de chers tristes souvenirs qu’évoque quelque « bleu soir immaculé auquel la rougeur du couchant prête une profondeur douce », l’image si gentiment obsédante d’une petite fille, l’avenante petite bossue, mille scènes muettes, éloquentes de leur seule émotion adorablement, exprimées et cela finit à Genève, en face du Rhône déjà trop du midi français, par un retour de regret vers le Rhin : « Sur ses rives, la mémoire dure du passage miraculé, glorieusement modeste de Saint-Bernard, et cette voie d’eau et cette voix de Saint se convenaient, formidables et sages. » Souvenirs Sur Leconte de l’Isle Je n’ai pas eu l’honneur, dans les derniers temps, de compter parmi les amis de M.  […] À l’illustre évocatrice de la Chine il convenait de présenter, en cadeau délicat, cette Bretagne millénaire comme la Chine, de mœurs immémoriales facilement tournées en légendes ingénieuses, et ailée aussi, au lieu et place de toits à sonnettes éoliennes, de « Klôc’hers » à jour qui, s’il le fallait, au cas de grandes luttes nouvelles, sonneraient plus encore pour la vue que pour l’ouïe, comme dans le 93 d’Hugo, ce voyeur. […] Chambige jugé par Verlaine « Chambige n’est pas et n’a jamais été ce qu’en littérature il est convenu d’appeler un décadent. […] Ici l’auteur déploie la même étonnante facilité pleine d’une savoureuse maîtrise, il n’y a pas moyen d’en disconvenir dès le premier charme éprouvé pour goûter les plus littéraires vertus de ces vers infiniment plus complexes, tout en restant exquisement naturels et mieux que naturels, qu’un lecteur superficiel n’en conviendrait. […] Henri d’Argis a traité si bien et si chastement, ainsi qu’il convient de le reconnaître et de le proclamer.

1720. (1888) Poètes et romanciers

Ce qui semblait dominer chez lui, c’était l’horreur du trivial, du convenu ; c’était l’amour de l’exquis, du singulier, du rare. […] Sainte-Beuve aurait mille fois raison de dire que le style des Laplace est le seul qui convienne à ce genre de sujets. […] Plus les sujets étaient difficiles, plus il convenait que le poète gardât toute sa liberté pour les exprimer. […] Le sonnet convient à merveille à l’expression d’une idée ou d’un sentiment simples et concrets ; il note une fantaisie de l’esprit, une émotion rapide, une rougeur fugitive, un désir, un regret. Il convient admirablement à l’inspiration courte des jeunes parnassiens, qui en ont tiré de charmants effets.

1721. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

En somme, on les a très peu lus, très médiocrement goûtés et souvent mal compris, et, si considérable qu’on estime leur valeur, on est bien forcé de convenir qu’ils ne furent les élus, les échos et les interprètes que d’une minorité infime, insignifiante par le nombre. […] le même qui, plutôt que de changer une tournure amphibologique dans Un Cœur simple, s’écriait : « Tant pis pour le sens ; le rythme avant tout 22. » S’il mystifiait, on doit convenir qu’il a toujours soutenu bien habilement son rôle, si habilement que son entourage n’a jamais soupçonné la supercherie, et, malgré un légitime étonnement, n’a pas cessé de le croire sincère. […] Or, il y a un abîme entre les deux genres : le premier, bas et vulgaire, ne peut convenir qu’à des bourgeoisies éprises de luxe à bon marché : le second, d’un raffinement si compliqué, ne surgira que du cerveau des races très savantes. […] Que certains mots à terminaisons éclatantes ou ternes, vibrantes ou sourdes, rudes ou au contraire un peu molles, puissent concourir dans une large proportion à l’effet général, la chose est possible ; ce sont peut-être là des minuties un peu subtiles ; mais, après tout, quand une littérature a franchi ce qu’on est convenu d’appeler sa grande époque, elle ne vit et elle ne prospère que par des subtilités de sentiment, d’idée et de forme. […] L’outil dont parle l’auteur des Odes funambulesques, forgé et employé par de puissants cerveaux, a pu admirablement convenir en certaines circonstances, à certaines natures et pour exprimer certaines idées ; il était condamné du moment que l’on prétendait en universaliser l’application.

1722. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Oui, la musique devrait être proscrite, non seulement comme un fléau moral, mais comme un art contraire à l’hygiène qui convient au tempérament des hommes modernes. […] Convenez que, si don Quichotte est crédule, cette crédulité est bien explicable, et qu’il était excusable d’être épris de chimères qui étaient si voisines de la très historique réalité. […] De tels moyens d’action peuvent convenir peut-être aux aristocratiques Lara, Manfred, Conrad et tutti quanti ; mais ils ne sont pas à la portée de Werther, le jeune, timide et honnête bourgeois. […] Werther est incapable de tout cela et il préfère rester oisif ; mais cette oisiveté forcée ne convient pas à sa nature fiévreuse qui a besoin du dérivatif de l’action. […] Ce n’était pas le regret d’avoir péché qui vous animait, convenez-en ; c’était le désespoir de ne pas pouvoir pécher encore.

1723. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Car, il faut en convenir, la conférence de M.  […] Il faut convenir qu’au point de vue intellectuel, elles sont des Philistins, mais physiquement elles sont parfaites, — du moins quelques-unes, le sont. […] Elle croit que les gouvernants qui conviennent à un pays comme le nôtre sont les aristocrates. […] Je puis franchement en convenir aujourd’hui. […] Assister à ce spectacle avec les émotions qui conviennent, tel est le but de toute culture, et une poésie comme celle de Wordsworth est une nourriture substantielle, un stimulant pour ces émotions.

1724. (1813) Réflexions sur le suicide

Cette réflexion n’est point en opposition avec ce que j’ai dit sur les ménagements qu’on doit aux diverses manières de sentir : sans doute le bonheur de l’un peut être en désaccord avec le caractère de l’autre ; mais la résignation convient également à tous. […] Le caractère anglais est en général très actif et même très impétueux ; leur admirable Constitution qui développe au plus haut degré les facultés morales peut seule suffire à leur besoin d’agir et de penser : la monotonie de l’existence ne leur convient point, quoiqu’ils s’y astreignent souvent.

1725. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ainsi, tandis qu’un État organisé selon son type naturel et vrai, ayant son chef politique et sa hiérarchie sociale, n’est pas un terrain propre à faction comique, un État démocratique au contraire, avec ses bourgeois envieux, vaniteux, badauds, fanfarons et brouillons, voilà le sol mobile qui convient par excellence à son libre déploiement ; parce que ce peuple inconséquent et absurde, sans cesse embouchant la trompette et rempli de défiance à l’égard de tous ses hommes supérieurs, se montre si radicalement incapable de se gouverner lui-même, que dans sa sottise il se détruit de ses mains. […] Il faut convenir qu’ici Molière semble avoir pris à tâche de contredire l’idéal autant qu’il est possible.

1726. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Une grande vie se rattache et rassemble autour d’elle, avec une prévoyance universelle et un détail minutieux, tous les appendices dont elle use ou dont elle pourrait user  Ainsi chaque prince, chaque princesse a sa faculté, sa chapelle157, il ne convient pas que l’aumônier qui leur dit la messe, que le chirurgien qui les soigne, soient d’emprunt. […] Tel est le lever, une pièce en cinq actes  Sans doute on ne peut mieux imaginer pour occuper à vide une aristocratie : une centaine de seigneurs considérables ont employé deux heures à venir, à attendre, à entrer, à défiler, à se ranger, à se tenir sur leurs pieds, à conserver sur leurs visage l’air aisé et respectueux qui convient à des figurants de haut étage, et tout à l’heure les plus qualifiés vont recommencer chez la reine180.

1727. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

C’est donc évidemment dans la pensée, dans les négociations, dans les transactions de ce grand homme d’État, dont la vie se confond avec deux siècles et dix gouvernements de la France, qu’il convient le mieux, selon nous, d’étudier littérairement la conduite des affaires diplomatiques dans le système moderne de l’Europe. […] Il lui convenait de jeter ses favoris dans les affaires, afin de gouverner l’Europe par les hommes dont elle gouvernait le cœur et l’esprit.

1728. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Hé bien, me dit alors Lucagnolo, conviens-tu que j’avais raison ? […] Un jour, nous trouvant assemblés, nous convînmes de nous réunir le dimanche suivant dans la maison de Michel-Ange, pour y célébrer un grand festin.

1729. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Article d’un ennemi de la musique wagnérienne, forcé à convenir que les Maîtres Chanteurs ont bien quelque valeur. […] Et ce n’est pas à l’acteur seulement qu’il convient de rendre justice : M. 

1730. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Par suite d’une nourriture qui ne convient pas à sa nature, il tombe en des maladies que nous observons chez lui seul. […] Flosshilde Comme il convient à la fin de la chanson.

1731. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

La vie est un enchaînement d’idées, sensibles, abstraites, se produisant l’une l’autre, et d’émotions : vous jugerez tous ces éléments dignes d’entrer dans votre œuvre, et vous rechercherez les signes spéciaux qui conviennent à chacun d’eux, Votre roman ne sera ni un naturalisme, ni une psychologie, ni une fine musique verbale : il sera vivant, par l’union de toutes ces formes. […] J’aime le dernier d’eux, Crime d’Amour, plus peut-être qu’il ne conviendrait : la psychologie y est un peu factice, trop stendhalienne pour les âmes modernes des héros ; le personnage de la femme est pâle, ses pensées enchaînées par des liens sommaires.

1732. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Gabriele D’Annunzio nous a donné plusieurs tragédies lyriques ; c’est son droit ; pourtant il est loin d’avoir prouvé que la tragédie convienne au lyrisme ; j’ai même le droit de dire qu’il y a chez lui un conflit très grave entre la forme et l’inspiration. […] C’est que les sources de ce morceau lyrique sont lyriques elles-mêmes et conviennent au tempérament lyrique du poète.

1733. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Quant à des places politiques meilleures, il est convenu entre les deux amis que le mieux est de ne rien presser ; le mot d’ordre est celui-ci : « À l’égard des places, il faut savoir lever le siège quand elles se défendent trop longtemps. » Bernis a là-dessus une tactique constante, une voie douce et par insinuation : « Ne pas prendre les places d’assaut et ne point refuser celles qui veulent se rendre d’elles-mêmes. » Enfin, le terme de l’apprentissage arrive, et Bernis, rappelé à Paris, se met en route à la fin d’avril 1755.

1734. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Ce n’est pas nous qui ferons un reproche à Bernis d’une si honorable susceptibilité : mais il est évident que son moral était plus affecté qu’il ne convient à un homme chargé de conduire de grandes affaires, et que la responsabilité ministérielle était désormais trop forte pour lui.

1735. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Pour un homme qui ne savait pas le latin et qui n’avait jamais pu, dit-on, apprendre à réciter par cœur même son Confíteor, on conviendra que c’est assez bien imiter et surpasser son poète.

1736. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Parmi les remarques un peu longuement déduites, mais justes, au nombre de treize, qui précèdent les Mémoires de Sully, et dans lesquelles il est donné quelques conseils aux historiens futurs, il est une prescription qui est particulièrement vraie, et qu’il convient de nous appliquer à nous tous en l’étudiant, à savoir : Que les historiens ne témoignent point de vouloir faire des recherches trop exactes des défauts et des erreurs d’autrui, tellement secrets et cachés qu’ils ne sont connus d’aucune personne qui en ait reçu dommage ou offense, et desquels nulles voix publiques ne se sont jamais plaintes, ni que l’on ait su que les peuples en général ni en particulier en aient non plus reçu dommage visible et notoire.

1737. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Ils voient peu de monde, ce qui me convient parfaitement ; à quelque moment que j’y aille, je trouve une maison pleine de paix et de cordialité dans tout ce qui la compose, et je suis sûr de n’y entendre aucune médisance, mais, au lieu de cela, un sujet d’entretien qui nous rend meilleurs. — Cette femme, écrit-il encore de Mme Unwin, est une bénédiction pour moi, et je ne la vois pas de fois que je ne devienne meilleur dans sa compagnie.

1738. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Pour le lire comme il faut et pour bien entendre toutes ses cordes, et aussi pour se bien rendre compte du grand succès de son poème dès qu’il parut, il convient de se rappeler les événements de ces années, la guerre d’Amérique dont l’issue humiliait l’Angleterre, les débats passionnés du Parlement, les triomphes et les crimes dans l’Inde, les premiers efforts de Wilberforce pour l’affranchissement des noirs, les dilapidations et le désordre dans les plus hauts rangs et l’inconduite du jeune prince de Galles : Cowper, en ses moments lucides et tandis qu’il composait La Tâche, voyait tout cela de loin, en gros, mais avec bien de la curiosité et de l’ardeur : « Oh !

1739. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

La Monnoye, racontant ce détail flatteur, écrivait à l’un de ses amis : L’affaire de l’Académie, monsieur, s’est passée avec tout l’agrément possible pour moi : on convient que depuis qu’elle est établie, il n’y a pas d’exemple d’académicien reçu avec une pareille distinction.

1740. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Cousin et qui ne lui eussent pas été agréables, a incliné aussi, dans son dépouillement des lettres manuscrites concernant Mme Swetchine, à ne choisir que ce qui convenait à sa thèse.

1741. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

La porte donnait sur un péristyle élevé de douze marches au-dessus du sol de la cour, et au-dessus s’élançait un élégant clocher renfermant l’horloge et le carillon, qui, tous les quarts d’heure, se mettait en mouvement et sonnait des hymnes. » « Telle était, pour le dehors, cette somptueuse maison… » Cela, convenons-en, est d’une parfaite et sensible vérité, d’une sobre et magnifique description ; quoique sorti d’une plume conventionnelle.

1742. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Vous voulez devoir votre subsistance à votre travail ; mais, dans le lieu que vous avez choisi, dans l’état où vous êtes, quelles occupations peuvent vous convenir ?

1743. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Eh bien, convenait-il que Mme d’Albany,’veuve en fait d’Alfieri, contractât une union nouvelle, et eût-il été plus séant que Fabre fût notoirement son mari ?

1744. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Mais retrouvant dans ses études sur l’Italie les illustres Sismondi de Pise, dont une branche était venue en France au commencement du XVIe siècle, et reconnaissant les mêmes armes de famille, il crut pouvoir se rattacher à eux, guidé par l’analogie, « sans actes d’ailleurs ni titre » ; il en convient : son véritable titre à cet anoblissement un peu arbitraire, ce fut son Histoire des Républiques italiennes.

1745. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Quand il fonda le journal le Monde avec ce même Charles Didier, George Sand et Liszt, on eut un curieux spectacle : c’étaient assurément tous nobles esprits ou talents, pris chacun en soi et individuellement ; mais l’alliance, il faut en convenir, était étrange.

1746. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Joanny voulait jouer les rôles qui conviennent à présent à son âge, il pourrait ravoir la faveur du public ; mais il tient plus que jamais aux rôles des amours ; que veux-tu que j’y fasse ?

1747. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Jomini, à partir de janvier 1811, demeurait donc au service de France, mais malgré lui, à contrecœur, et très-partagé : c’est ce qu’il convient de ne jamais oublier en le jugeant.

1748. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Le mal, au reste, n’est pas bien grand pour ces sortes de génies, s’ils savent de bonne heure, abjurant l’apparence, se placer au point de vue du vrai, et il conviendrait de les féliciter, plutôt que de les plaindre, de cette obscurité prolongée où ils demeurent.

1749. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Qu’importe, après tout, le costume, le convenu inévitable qu’on revêt à son insu !

1750. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

De nos jours les histoires de bandits corses, de peuplades slaves, les aventures de négriers, lui conviennent encore ; il s’y complaît et y excelle.

1751. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Envoyé en pénitence à La Flèche, par une punition fort douce, convenons-en, et de bien peu de durée, il ne revint à Paris que pour récidiver de plus belle : la Chartreuse courut avec la pièce des Ombres, qui en est la suite, et un libraire les imprima.

1752. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Je suis, grâce à mon bavardage sur moi-même, tellement décrié que je n’ai pas besoin de l’être plus ; et si mes lettres, qui nagent dans vos appartements, échouaient en quelques mains étrangères, cela donnerait le coup de grâce à ma mourante réputation… » Je n’avais pas jugé utile dans le premier travail de faire entrer ce fragment, qui en dit plus que nous ne voulons, qui en dit trop, car certainement Benjamin Constant valait infiniment mieux que la réputation qu’il s’était faite alors ; mais enfin il se l’était faite, comme lui-même il en convient : étais-je donc si en erreur et si loin du compte quand j’insistais sur certains traits avec précaution, avec discrétion ?

1753. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Le père d’Ernest était dans les ambassades ; M. de Liron trouve naturel qu’Ernest y entre à son tour : voici l’âge ; pour l’y introduire, il a songé à l’un de ses anciens amis, M. de Thiézac, qui, de son côté, se voyant au terme décent du célibat, songe que Mlle de Liron lui pourrait convenir, et arrive à Chamalières après l’avoir demandée en mariage.

1754. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

A part cet attachement, qu’on a même révoqué en doute, il ne semble pas que la jeunesse de Despréaux ait été fort passionnée, et lui-même convient qu’il est très-peu voluptueux.

1755. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Cela dépasse l’histoire de Mandrin ou de Cartouche, et cela convient justement à des hommes qui pour littérature ont la complainte de Cartouche et de Mandrin.

1756. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Il faut bien avouer qu’il n’y a pas de synonymes ; et quand La Fontaine dit : Et chacun de tirer, le mâtin, la canaille, A qui mieux mieux ; ils firent tous ripaille,187 ce dernier mot a quelque chose d’ignoble qui convient à ces pillards gloutons.

1757. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Je ne sais même pas s’il convient de parler des idées de Régnier : rien de moins profond, de plus vague et de plus banal que la morale de Régnier.

1758. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Chaque peuple a ses lois qui lui conviennent.

1759. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Il ne convient pas, dans une cérémonie aussi manifestement pacifique que celle-ci, d’agiter de ces questions qui veulent qu’on prenne parti, et toujours contre quelqu’un, et presque toujours véhémentement, malgré qu’on en ait.

1760. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Il se réjouit des images, non pas en général de celles qui portent un sens convenu, mais de celles que le Poète interprète et modèle en voyant de la vie.

1761. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Du moment où il est bien convenu que l’érudition n’a de valeur qu’en vue de ses résultats, on ne peut pousser trop loin la division du travail scientifique.

1762. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Ce sera une erreur, j’en conviens ; mais l’avenir, commettra tant d’autres erreurs !

1763. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

On ne saurait dire que Napoléon avec son génie n’ait pas eu toutes les sortes d’idées politiques profondes ; mais trop souvent ces idées ne faisaient que lui traverser en éclair la pensée, et n’y séjournaient pas avec la fixité et la prédominance qui conviennent aux vraies idées politiques.

1764. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Je vous ferai voir bien clairement les inconvénients de cette conduite la première fois que le hasard pourra nous réunir, et je ne suis pas embarrassée de vous faire convenir que vous avez tort.

1765. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

À un autre endroit, il convient plus explicitement d’avoir dévié de sa ligne, lorsque, redevenant assidu aux séances publiques de l’Assemblée, d’où ses travaux dans les Comités l’avaient quelque temps éloigné, il s’aperçut que sa popularité avait notablement baissé, et que les attaques du dehors avaient agi.

1766. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Je dis les défauts, mais il ne faut pas trop y insister d’abord, et il convient de ne pas perdre le fil du petit roman qui est noué à peine.

1767. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Toutefois, il faut bien en convenir, cet ouvrage, dans lequel la fiction est souvent mêlée à la réalité, n’a de véritable valeur historique que comme tableau, malheureusement trop fidèle, des mœurs d’une certaine classe de la société parisienne au milieu du xviiie  siècle, et ne saurait être opposé avec confiance, en ce qui concerne J.

1768. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Mais il faut convenir qu’elle tenait moins au sang des Bourguignons et des Anglais.

1769. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Tantôt, à propos des solennités de réception, il déclare doucement et d’un ton de doléance que « le temps est passé, il faut bien en convenir, de ces réunions brillantes que la mode comptait parmi ses fêtes ».

1770. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Il convient que son héros n’a guère aimé qu’une seule fois avec une sorte de tendresse : c’est dans l’affection qu’il eut pour son ami et camarade d’enfance, M. 

1771. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

L’Ancien Régime était plus coulant sur ces choses de mœurs, une fois divulguées, et, après un premier éclat de colère, il était convenu qu’on fermerait les yeux ; les éditeurs de Bussy-Rabutin et d’Hamilton auraient eu, sans cela, trop de comptes à rendre.

1772. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Il sait à quel point les vérités pratiques et utiles de l’économie politique sont plus importantes que tous ces grands principes, et combien il est difficile de les faire accepter et de les appliquer dans la mesure qui convient à chaque État en temps opportun : L’économiste rural et non raisonneur, écrivait-il, à qui l’on doit en France la culture des pommes de terre ; le paysan zurichois qui doublait le produit de ses prairies, ont plus fait pour la société que mille traités sur le luxe, dont les auteurs n’ont pas arrêté la vente d’une aune de dentelles, et qu’une foule d’hypothèses sur les richesses, dont le pauvre n’a pas retiré un écu.

1773. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Lorsque la paix fut rétablie, Mme de Motteville reprit auprès de la reine les habitudes de cette vie régulière, douce et grave, qui lui convenait si bien.

1774. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Quand nous l’eussions voulu, cela aurait été impossible. » Ce nous revient plus souvent qu’il ne convient.

1775. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Et quand on lui eut nommé M. d’Andilly : « J’en suis bien aise, répliqua-t-il, mais cela ne me convient nullement. » Il prit les lettres, les déchira, et les jetant à Brienne : « Refaites-en d’autres où je parle en roi et non pas en janséniste. » — C’est cette note royale que Louis XIV donna ensuite aux Périgny et aux Pellisson, et qu’ils s’appliquèrent à observer dans les rédactions qu’il leur confia ; c’est cette marque qu’il importe aujourd’hui de retrouver avant tout et de reconnaître, sans se mettre à exalter plus que de raison tel ou tel secrétaire.

1776. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Il fut convenu que les troupes se retireraient dans les barrières, et que les arrangements seraient pris et arrêtés pour l’évacuation de la capitale.

1777. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Au milieu des hardiesses et des irrévérences des Lettres persanes, un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d’Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelquefois à jour, Usbek (et c’est une contradiction peut-être à laquelle n’a pas échappé Montesquieu) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion : « Il est vrai, dit-il, que, par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l’esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois : mais le cas est rare ; et, lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante. » Rica lui-même, l’homme badin et léger, remarquant que dans les tribunaux de justice, pour rendre la sentence, on prend les voix à la majeure (à la majorité), ajoute par manière d’épigramme : « Mais on dit qu’on a reconnu par expérience qu’il vaudrait mieux les recueillir à la mineure : et cela est assez naturel, car il y a très peu d’esprits justes, et tout le monde convient qu’il y en a une infinité de faux. » C’est assez pour montrer que cet esprit qui a dicté les Lettres persanes ne poussera jamais les choses à l’extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires.

1778. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Des propositions lui furent faites par une cour du Nord, qu’il ne nomme point, d’entretenir une correspondance avec elle : « Cette occupation me plaît, dit-il, et me convient fort en ce qu’elle me met à portée de montrer ce qu’on sait faire. » Il dut obtenir auparavant le consentement du duc d’Orléans, de qui il dépendait encore.

1779. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

La légèreté, la facilité, les grâces, tout ce qui fait de M. de Voltaire un philosophe si séduisant et le premier bel esprit du siècle, tout cela convient peu à la dignité de l’histoire.

1780. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Elles sont, j’en conviens, quelque peu satiriques ; en les lisant, on ne s’écriera pas à chaque page : Le bonhomme !

1781. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Quant à nous, nous en convenons, nous sommes de ceux qui ne mettent nul espoir dans la glande lacrymale des crocodiles.

1782. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Entre les variétés d’une même espèce, la lutte doit être en général presque également sérieuse, et nous voyons souvent la victoire bientôt décidée : si par exemple plusieurs variétés de Blé sont semées ensemble, et si la semence mêlée en est ressemée, celles d’entre ces variétés qui conviennent le mieux au sol et au climat, ou qui sont par nature les plus fécondes, l’emportent sur les autres, donnent plus de graines, et conséquemment supplantent celles-ci en peu d’années.

1783. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Vous aimez encore mieux, me direz-vous, l’extravagant que le plat ; et moi aussi ; mais il y a un milieu entre l’un et l’autre, qui nous convient à tous les deux davantage.

1784. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Il convient cependant de noter que cette religion n’est pas toujours l’Islam.

1785. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Et c’est là aussi, convenons-en, l’imprévu, le tonitruant imprévu, qui sort aujourd’hui de son carton, comme le soufre de la solfatare !

1786. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan n’est guère bonne que pour des mandarins et des savants, et il en convient de bonne grâce.

1787. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Mais pour en convenir tranquillement après avoir lu cette préface, il faut s’être nettoyé, débarbouillé et essuyé des emphases de M. 

1788. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Et pourtant, remarquez bien que si le rire des enfants diffère encore des expressions du contentement animal, c’est que ce rire n’est pas tout à fait exempt d’ambition, ainsi qu’il convient à des bouts d’hommes, c’est-à-dire à des Satans en herbe.

1789. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

On s’empara donc du cerveau, on s’attacha au fait cérébral — dont on ne connaît certes pas la nature, mais dont on sait qu’il doit pouvoir se résoudre finalement en mouvements de molécules et d’atonies, c’est-à-dire en faits d’ordre mécanique — et l’on convint de procéder comme si le cérébral était l’équivalent du mental.

1790. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

S’il n’a pas précisément le sens du pittoresque il a une qualité toute voisine, le sens d’un ridicule qui n’est pas comique, qui n’est pas convenu, qui perd la perspective, qui est un accident individuel. […] C’est le plus clairvoyant de tous : le seul qui convienne qu’il soit un enfant, parmi tous ces enfants à prétentions tragiques ou pédantesques, et le seul que trouble le regret de n’être pas un homme. […] Ces éléphants qui ébranlent le sol, et sont caractérisés surtout par le bruit qu’ils font, sont un peu convenus et c’est ici la vérité des détails qui fait défaut. […] Jean Dolent n’est pas peintre lui-même, avec les dons qu’il a, tout spécialement appropriés à l’intelligence de la Beauté picturale, c’est parce que « le peintre ne voit qu’en soi » et qu’il convient « que, parmi ceux qui regardent, plusieurs regardent et voient ». […] Observations plus importantes : je ne fais point difficulté de convenir que la musique est bien l’art qui, après la poésie, donne à quelques poëtes de cette heure les plus vives jouissances, — mais cela, qu’on le remarque bien, à une heure où la musique elle-même s’est rapprochée de la poésie en général et de la peinture en particulier.

1791. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Or ce sont là des caractères qui conviennent au bien en même temps qu’au beau, et nous sommes amenés à nous demander si, dans la sphère des sentiments, il y a une réelle différence entre ces deux termes. […] Renan un sénateur, ils ont peut-être eu tort ; mais il faut bien convenir qu’ils avaient leurs raisons ; nul ne sait d’ailleurs si M.  […] En premier lieu, selon nos prosateurs « naturalistes34 », le vers ne conviendrait plus pour rendre la surabondance et la mobilité de la pensée moderne. […] La prose, ce qu’il y a de plus relatif et de plus mobile dans le langage, semble mieux convenir pour l’expression de nos idées modernes, si changeantes elles-mêmes. […] Le vers à coupe variée, qui, une fois dépouillé de ses défauts, permet plus qu’aucun autre cette concentration des idées, est bien celui qui convenait le mieux à l’époque où la pensée est le plus pressée, le plus vive d’allure, au dix-neuvième siècle.

1792. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

On trouve dans son volume des phrases comme celles-ci : « L’horloge des saisons avait sonné juin… Les pierres crevassées semblaient se déboutonner, tant elles avaient chaud… — La prairie avait mis ses bracelets de coquelicots… les fleurs se tendaient les bras d’un parterre a l’autre… — Les vers luisants, ces becs de gaz du buisson, éclairaient la route aux limaces… » Tout cela est très joli, j’en conviens ; et pourtant, en y songeant bien, M.  […] Je vous entretiendrai un peu longuement, comme il convient, dans une prochaine causerie, de ce remarquable recueil. — Je vous chanterai un de ces refrains, et c’est bien le diable si vous n’oubliez pas ce que ma voix a de détestable, dans l’harmonie et le charme de la chanson. […] L’auteur des Histoires émouvantes aurait, en effet, au dire de certaines gens, ce don suprême de captiver l’intérêt, de subjuguer l’imagination de ses lecteurs, et de promener à son gré leur curiosité haletante à tous les caprices de son récit. — Si ses histoires ne vous peignent pas, convenez du moins qu’elles vous empoignent. — J’avoue, pour mon compte, qu’antérieurement à la publication du livre qui nous occupe, j’avais déjà lu, dans divers recueils, trois nouvelles de M.  […] Convenons que mademoiselle Périga a quelques-unes des qualités de son rôle.

1793. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Les assemblées de « revival » de 1875 et l’« Armée du Salut » actuelle sont la continuation directe du mouvement d’Oxford, mais embourbée et empestée comme il convient au degré de culture plus bas de leurs membres. […] Mais tandis que ceux-là prétendent élever les beaux-arts à un rang plus haut qu’il ne leur convient, ceux-ci dégradent considérablement le mot.

1794. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Je laisse de côté les ancêtres auxquels Renan adressa jadis le salut qui convient. […] Ce prêche rude et glacé ne saurait convenir à toutes les peines. […] Mais on doit convenir que ces traits de caractère, détestables dans la vie courante, ont donné des œuvres d’art exquises, d’énergie unique. […] Le style le plus net, le plus naturel et le plus sobre est celui qui convient le mieux. […] Il convient à l’analyse de la douleur avec ses images tenaillantes, ses reflets durs, ses métaphores poursuivies et qui s’acharnent au fait, comme le cauchemar au dormeur.

1795. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Un jour ils se brouillèrent, et Mme Sand écrit dans ses Mémoires : « Quand j’ai cherché plus tard la cause de sa soudaine aversion, on m’a dit qu’il était amoureux de moi, jaloux sans en convenir et blessé de n’avoir jamais été deviné. » George Sand faisait semblant de ne pas y croire ; mais je suppose qu’elle avait compris ! […] Ainsi, plus tard, dans son fameux dialogue avec saint Augustin, il s’entendra dire, qu’épris des charmes de la créature, il n’a point aimé le Créateur comme il convient ; et qu’il a admiré l’artisan comme s’il n’avait rien créé de plus beau, quoique la beauté du corps soit la dernière de toutes. […] Enfin, la Mort vient faire boire l’auteur de Gargantua dans l’onde du fleuve Achéron, et le poète invite les passants à répandre sur sa fosse, non des lys, mais tout ce qui convient à un fervent du jus de la treille. […] Pourquoi ne vous a-t-on pas vu hier à Versailles chez le peintre Bertrand, comme il était convenu ? […] … Mais non, ce qui convenait, c’était le respect, c’était la tristesse, et c’était le silence… Voilà qui est beau !

1796. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

La suite de cette étude établira nettement le sens qu’il convient de lui donner. […] « Reconnaissant alors que mon plan ne pouvait lui convenir, je m’appliquai à l’exécuter dans une autre intention et sans plus m’inquiéter des moyens de faire briller l’alto principal. […] Rien même de plus logique que, d’entreprendre une œuvre sous la pression d’un sentiment, et, une fois l’œuvre entreprise, de chercher à se placer dans les meilleures conditions possibles pour lui donner le caractère qui lui convient. […] Dans les faits que nous venons d’examiner, la satisfaction que donne au sentiment l’invention intellectuelle est la satisfaction réelle qui convient à ce sentiment, ou bien elle tend à préparer cette satisfaction. […] La tendance littéraire primitive s’était, associée tout d’abord au désir de plaire à Rachel, et s’était concrétée dans le désir complexe de créer un drame où Rachel tînt une place dominante et qui lui convînt.

1797. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Pareillement ici les poëtes conviennent à l’œuvre. […] Il y en a deux sortes, ainsi qu’il convient à la nature du drame : les uns qui produisent la terreur, les autres qui excitent la pitié ; les uns gracieux et féminins, les autres virils et violents ; toutes les différences du sexe, tous les extrêmes de la vie, toutes les ressources de la scène sont contenus dans ce contraste, et si jamais le contraste a été complet, c’est ici. […] Leurs poëtes le sentent bien, quand ils les amènent sur la scène ; ils mettent autour d’elles la poésie qui leur convient, le bruissement des ruisseaux, les chevelures pendantes des saules, les frêles et moites fleurs de leur pays, toutes semblables à elles100, « la primevère, pâle comme leur visage, la jacinthe des prés, azurée comme leurs veines, la fleur de l’églantier, aussi suave que leur haleine101. » Ils les font douces « comme le zéphyr qui de son souffle penche la tête des violettes », abattues sous le moindre reproche, déjà courbées à demi par une mélancolie tendre et rêveuse.

1798. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Pour apprécier certaines réformes admises et préconisées par Gui Patin, il convient de se reporter à l’état des choses et au mode de traitement usité à son époque.

1799. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Pour arriver à la conclusion de la paix générale, il est convenu que les deux couronnes de France et d’Espagne ne seront jamais réunies sur une seule tête.

1800. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Ailleurs encore, s’attachant à définir ce talent qui le préoccupe si fort, il convient qu’on a fait pourtant à La Motte un reproche assez juste, c’est précisément « qu’il remuait moins qu’il n’éclairait, qu’il parlait plus à l’homme intelligent qu’à l’homme sensible, ce qui est un désavantage avec nous, qu’un auteur ne peut affectionner ni rendre attentifs qu’en donnant, pour ainsi dire, des chairs à ses pensées ».

1801. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Mais sur toutes ses prescriptions, et par-dessus toutes les plaintes qui lui échappent, il plane un certain respect des dieux, de la main desquels il convient que l’homme reçoive tout ce qu’ils envoient, les maux comme les biens : « Il ne faut point jurer que telle chose n’arrivera jamais ; car cela irrite les dieux en qui réside tout accomplissement. » Théognis, courbant la tête sous la puissance mystérieuse qui régit le monde, consent à être quelquefois errant et mendiant comme Homère ; il ne porte point à tout propos dans sa bague le poison de Cabanis.

1802. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Bazin, avec le tour d’ironie piquante et épigrammatique qui lui était trop habituel, aimait constamment à opposer, au héros un peu convenu de La Henriade ; ce Henri paradoxal et vivant, mais accidentel, et qui n’est que la moindre partie de tout l’homme, on ne doit pas le chercher dans les pages sérieuses de cette Histoire.

1803. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

» C’est ce qu’elle écrit dans les mauvais jours, quand elle se laisse aller à son humeur ; mais cependant elle est obligée de convenir que cette maréchale juge très-bien les gens, qu’ils sont démêlés et sentis par elle à souhait, qu’elle rend toute justice particulièrement au mérite de cette charmante duchesse de Choiseul.

1804. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

En arrivant à Tolède, la nouvelle reine fut reçue par don Carlos, et, à la vue de ce jeune prince déjà malade de la fièvre et tout exténué, cette jeune femme fut saisie d’un mouvement de compassion et de tendre pitié qui se peignit sur son visage et dans son regard : don Carlos le sentit, fut touché de son accueil, et « dès ce moment il conçut pour elle des sentiments de respect et de déférence qui ne se démentirent jamais depuis. » C’est à cette limite qu’il convient de s’arrêter, et rien de ce que les romanciers et poètes ont imaginé d’un sentiment mutuel entre la reine et son beau-fils n’a le moindre fondement ni même le moindre prétexte historique.

1805. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Comment échapper enfin au convenu ?

1806. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Bref, il convient de lire tout ce vivant et fin portrait, à côté duquel celui que j’ai tracé ne peut plus guère paraître qu’un ensemble de pièces à l’appui.

1807. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Leurs gestes étaient significatifs ; ils n’annonçaient rien de moins que le désir de voir tomber nos têtes. » De telles scènes, on en conviendra, en dépit de toutes les descriptions d’un Chateaubriand, sont bien faites pour gâter la poésie du lieu et l’enchantement de la perspective.

1808. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

D’autres sont plus amants que poètes : un amour particulier les inspire, les arrache de terre, les élève à la poésie ; cet amour mort en eux, il convient qu’ils s’ensevelissent aussi et qu’ils se taisent.

1809. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

assez fâcheusement et abondamment de s’y introduire ; mais on s’y laisse moins prendre qu’ailleurs ; on l’y sent tout aussitôt sous les déguisements et les emprunts qu’il tente ; on le rejette avec dégoût, ou plutôt il va naturellement au fond ; et, tandis que, sous l’écorce de la prose, bien des talents équivoques en qualité surnagent, tandis qu’ils atteignent à une contrefaçon assez difficile à démêler, et qu’avec le travail, l’instruction, l’imitation de ce qu’on lit, la répétition assez bien débitée de ce qu’on entend, avec tous ces mérites surchargés, on parvient souvent à une sorte de compilation de fond ou de style, décente, et qui fait fort honnëte contenance, en poésie la qualité fondamentale se dénote aussitôt, la substance des esprits s’y fait toucher dans le plus fin de l’étoffe ; aussi très-peu suffit pour qu’on ait rang, sinon parmi les grands, du moins entre les délicats, et qu’on soit, comme tel, distingué de la muse, de cette muse intérieure qui console : ce qui, j’en conviens, n’empêche pas d’être parfaitement ignoré du vulgaire, comme disent les poëtes, c’est-à-dire du public.

1810. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

En parlant de la presse, je sais quelles exceptions il convient de faire ; politiquement j’en pourrais surtout noter ; mais littérairement, il y en a très-peu à reconnaître.

1811. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Cette décimale, on en conviendra, est maniérée ; il y a très-peu de ces fautes de goût chez M.

1812. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

De même, avant l’œuvre tout à fait entamée et avancée, il y a plus d’une forme, je le crois, plus d’une issue possible à un vif esprit pour se produire et donner tout ce qu’il contient ; mais une fois la forme de l’œuvre prise ou imposée, pour peu qu’elle convienne, l’esprit s’y loge à fond et y passe tout entier.

1813. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Elle est chose grave, sacrée1, et pourtant il entre à vue d’œil toutes sortes de hasards dans sa constitution, bien du factice et du convenu dans sa vérité définitive.

1814. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

On peut soupçonner toutefois qu’en y rattachant si expressément en tête le nom assez disparate du roi de Prusse, en serrant de près avec une exactitude sévère le règne de ce champion si empressé de la coalition, qui fut le premier à rengainer l’épée et à déserter dans l’action ses alliés compromis, M. de Ségur prenait à sa manière, et comme il lui convenait, sa revanche de la non-réussite de Berlin.

1815. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

J’acceptai : cette proposition convenait à mes goûts de solitude et ne contrariait en rien mon dégoût du monde.

1816. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Ce livre partage les esprits : la cabale l’admire, le reste du monde le trouve peu sérieux et peu digne d’un prêtre. » Il fut convenu à la cour qu’on ne prononcerait pas le titre devant le roi : il le crut oublié, parce qu’il l’oubliait lui-même.

1817. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Corneille a toujours cru que les sujets d’invention pure ne convenaient pas à la tragédie, et de là vient ce mot, qu’on a si souvent mal compris et incriminé : « Les grands sujets doivent toujours aller au-delà du vraisemblable. » Ce qui veut dire, non pas du tout que l’invraisemblance est de règle, mais que la vérité matérielle, historique des faits, est nécessaire.

1818. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Oui, nous voulons bien en convenir avec les admirateurs de la Henriade, le poème, pour parler comme Frédéric II, est conduit « avec toute la sagesse imaginable » ; les épisodes y sont dans leur lieu ; le songe de Henri IV, au septième chant, « est plus vraisemblable qu’une descente aux enfers imitée d’Homère et de Virgile » ; la Politique, l’Amour, la Vraie Religion, les Vertus et les Vices « sont des allégories nouvelles » ; nous accordons à Marmontel que les personnages sont amenés avec art, soutenus avec sagesse, qu’ils ne se démentent pas plus que ceux du Clovis de Desmarets ; que la Henriade n’a pas l’enflure de la Pharsale ; que toutes les règles y sont observées, et, sur ce point, nous donnerons volontiers acte à Voltaire d’avoir respecté l’épopée plus qu’aucune autre autorité au monde.

1819. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

« La suite est connue… « Mais il convient d’ajouter à ces notes biographiques sommaires que Baju, indépendamment de son très réel mérite personnel, de son intelligence et de son énergie des plus remarquables, existe littérairement surtout par le journal le Décadent (second semestre de 1886) et la brochure l’École décadente (juillet 1887).

1820. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le 1er avril 1679, elle écrit à madame de Saint-Géran son amie : « Madame de Montespan m’accuse d’aimer le roi : je m’en suis moquée, et je lui ai dit qu’il ne lui conviendrait pas de me reprocher une faute dont elle m’aurait donné l’exemple.

1821. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Entre les sculptures gravées sur le bouclier d’Achille qu’Hésiode a décrit, on voit « les hommes marchant, conduits par Arès et par Athéné ; tous deux en or, vêtus d’or, beaux et grands comme il convient à des dieux, car les hommes étaient plus petits ».

1822. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Tout ce composé, convenons-en, même avec les légers défauts, ne laissait pas de former un savant très cavalier et très agréable.

1823. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Il y a ici une question littéraire qui n’a jamais été touchée qu’à peine, tant il a été convenu d’emblée et d’acclamation que Béranger était classique comme Horace, et le seul classique des poètes vivants.

1824. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

c’est ce qui nous convient à tous deux. » Mais n’êtes-vous pas tenté de vous demander en lisant ces scènes : Qu’en dirait Voltaire ?

1825. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il s’y sentait comme une fraîcheur de jeunesse et une liberté d’allure qui convenait au début d’une époque émancipée.

1826. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Ainsi des illusions de la vie et des perspectives où elle se joue : il faut les respecter et par moments s’y complaire, même quand on sait trop bien ce qu’il y a par-delà. » Voilà, dans toute sa vérité, la théologie de l’abbé Galiani, et, même au point de vue de l’illusion à laquelle il tenait tant, je ne la donne ni comme très belle ni comme consolante ; le total, il en convient, en est égal à zéro.

1827. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Cette belle jeune fille ne sait pas, en général, dégager son imagination des types convenus (chevalier français, beau Dunois, muse de la patrie) ; elle se prend à ces types naturellement, de bonne foi, mais trop en idolâtre et par les dehors.

1828. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Ces deux poètes, que je ne prétends point d’ailleurs appareiller ni rapprocher plus étroitement qu’il ne convient, se rattachent tous deux, par leurs origines, à cette jolie ville de Provins, la ville des vieilles ruines et des roses ; et ces roses, c’est un poète, c’est Thibaut, comte de Champagne, qui les a rapportées d’Asie au retour d’une croisade : voilà un bienfait.

1829. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Pour bien apprécier Mme Necker, qui ne fut jamais à Paris qu’une fleur transplantée, il convient de la voir en sa fraîcheur première et dans sa terre natale.

1830. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

On ne saurait dire que la vocation naturelle du jeune Maury fût ecclésiastique : à voir certaines qualités d’énergie, d’audace et d’action dont il donna tant de preuves, il eût fait plutôt un militaire, et il en convenait lui-même volontiers.

1831. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

L’homme qui fait des souliers est sûr de son salaire ; l’homme qui fait un livre ou une tragédie n’est jamais sûr de rien. » Marmontel devint donc, en 1753, secrétaire des Bâtiments sous M. de Marigny, frère de Mme de Pompadour ; dès lors il habita Versailles, et durant cinq années il vécut pêle-mêle et tour à tour avec des artistes, avec des intendants des Menus-Plaisirs, travaillant à sa guise, étudiant à ses heures, et voyant toutes sortes de sociétés qu’il nous peint fidèlement, la société des premiers commis comme celle des philosophes, le financier Bouret comme d’Alembert : Oui, j’en conviens, dit-il, tout m’était bon, le plaisir, l’étude, la table, la philosophie ; j’avais du goût pour la sagesse avec les sages, mais je me livrais volontiers à la folie avec les fous.

1832. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Je parle de Manette parce que c’est une manière discrète d’indiquer comment Rivarol n’avait point dans ses mœurs toute la gravité qui convient à ceux qui défendent si hautement les principes primordiaux de la société et le lien religieux des empires.

1833. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Une fois convenu pour tout le monde, roi, peuple, assemblées, qu’on ira à la découverte de l’avenir, il ne reste plus à disputer que sur le degré de vitesse à employer.

1834. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Il est essentiel de remarquer que cette nature sobre, frugale, simple, austère et ingénue de Rollin s’était de bonne heure rangée aux doctrines morales du parti qu’on appelait janséniste ; il y penchait par goût, il s’y engagea par ses relations, et plus peut-être qu’il n’eût convenu à un chrétien aussi soumis et aussi modeste.

1835. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Cela est impossible, du moment qu’on suppose que l’écrivain est sincère et qu’il est doué, comme cela fut d’abord convenu, des deux mémoires, visuelle et verbale.

1836. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Le lyrique leur convient, le poissard ne leur messied pas.

1837. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

La vertueuse femme en qui le peuple anglais, royaliste, comme on sait, voit et vénère sa personnification actuelle, cette digne mère, cette noble veuve, vient, avec le respect profond qui convient, incliner la majesté matérielle devant la majesté idéale ; la reine d’Angleterre salue Shakespeare ; l’hommage de Victoria répare le dédain d’Élisabeth.

1838. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Puis, en somme, ces faux Espagnols ont incomparablement plus le type espagnol, — ou ce qu’on est convenu d’appeler ainsi, — que les sujets de la reine Isabelle.

1839. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Cette définition convient à l’éloquence même du silence, langage énergique et quelquefois sublime des grandes passions ; à l’éloquence du geste, qu’on peut appeler l’éloquence du peuple, par le pouvoir qu’elle a pour subjuguer la multitude, toujours plus frappée de ce qu’elle voit que de ce qu’elle entend ; enfin, à cette éloquence adroite et tranquille, qui se borne à convaincre sans émouvoir, et qui ne cherche point à arracher le consentement, mais à l’obtenir.

1840. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Au lieu de se préoccuper de cette théorie nécessaire, seule introduction qui convenait à son histoire, M. 

1841. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Sans doute, cette composition, comme tout ce qui sort de Carle Vernet et de l’école, manque de liberté ; mais, en revanche, elle a beaucoup de sérieux, une dureté qui plaît, une sécheresse de manière qui convient assez bien au sujet, le jeu étant une passion à la fois violente et contenue.

1842. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Convenons-en : c’est pire. […] Prime à celui qui se créera des appuis, c’est-à-dire à l’intrigant, à l’adulateur, au flatteur de passions, … et il convient de ne pas aller jusqu’au bout de ce chapitre. […] Il le sera déjà, puisque chacun aura pris le métier qui lui convient le mieux. […] Il convenait au modeste et charmant Ballanche d’aller plus loin qu’à seulement s’en apercevoir. […] Il a d’autres définitions ; mais c’est une de celles qui lui conviennent le mieux.

1843. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Cette question semblait n’en être plus une depuis longtemps ; on a cité un passage tiré d’une lettre de M. de Ferriol à Mlle Aïssé, trouvée dans les papiers de M. d’Argental, duquel il ressortait trop nettement, ce semble, qu’elle aurait été sa maîtresse ; mais ce passage isolé en dit plus peut-être qu’il ne convient d’y entendre, à le lire en son lieu et en son vrai sens. […] Il y a deux mille femmes dans Paris à qui elle pourroit être justement appliquée, et l’imposture a choisi celle du monde à qui elle convient le moins.  » — Pour peu que ce qui concerne le sens de l’ode soit aussi exact et aussi vrai que ce qu’il dit de la vertu de Mme de Ferriol, on sera tenté de rabattre des assertions de Rousseau ; mais peu nous importe !

1844. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

« C’est une faute, dit-il à Lebrun, d’aller nous loger aux Tuileries ; cela ne nous convient pas, à nous. […] Thiers paraît à sa place dans l’un comme dans l’autre ; il juge peut-être Moreau avec une autorité militaire qui ne conviendrait qu’à Bonaparte lui-même, mais il lui décerne toute la gloire qui ne peut offusquer celle de son consul.

1845. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Tu ne périras que lorsqu’il n’y aura pas un seul citoyen, si méchant qu’il puisse être, si abandonné, si semblable à toi, qui ne convienne que ta mort est légitime. […] Puisque donc le consentement de tous les hommes est la voix de la nature, et que tous les hommes, en quelque lieu que ce soit, conviennent qu’après notre mort il y a quelque chose qui nous intéresse, nous devons nous rendre à cette opinion, et d’autant plus qu’entre les hommes ceux qui ont le plus d’esprit, le plus de vertu, et qui, par conséquent, savent le mieux où tend la nature, sont précisément ceux qui se donnent le plus de mouvement pour mériter l’estime de la postérité……………………………………………………………………………………………… « C’est ce dernier sentiment que j’ai suivi dans ma Consolation, où je m’explique en ces termes : On ne peut absolument trouver sur la terre l’origine des âmes, car il n’y a rien dans les âmes qui soit mixte et composé, rien qui paraisse venir de la terre, de l’eau, de l’air ou du feu.

1846. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Et puis ces sciences, ces langues, ces histoires qu’on étudierait, contiennent au gré des âmes délicates et tendres trop peu de suc essentiel sous trop d’écorces et d’enveloppes ; une nourriture exquise et pulpeuse convient mieux aux estomacs débiles. […] Cependant, convenons-en, l’usage exclusif et prolongé d’une certaine espèce de poésie n’est pas sans quelque péril pour l’âme ; à force de refoulement intérieur et de nourriture subtile, la blessure à moitié fermée pourrait se rouvrir : il faut par instants à l’homme le mouvement et l’air du dehors ; il lui faut autour de lui des objets où se poser ; et quel convalescent surtout n’a besoin d’un bras d’ami qui le soutienne dans sa promenade et le conduise sur la terrasse au soleil ?

1847. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Cependant, dans beaucoup d’autres circonstances, il vint m’interrompre au milieu de mon discours ; mais aujourd’hui il ne s’est opposé à aucune de mes actions, à aucune de mes paroles… C’est que ce qui m’arrive est, selon toute vraisemblance, un bien… Infailliblement, si j’avais été sur le point de faire quelque chose qui ne fût pas bien, le signe ordinaire se fût opposé à moi… Il est clair pour moi que mourir dès à présent est ce qui me convient le mieux ; c’est pourquoi le signe ne m’a empêché en rien198. » Dans le Gorgias, Socrate explique par des raisons purement logiques son abstention des affaires publiques ; rien ne prouve donc que le signe démonique soit intervenu réellement pour cet objet particulier. […] Je ne pus trouver dans mes souvenirs aucun jeu d’enfant auquel ces paroles pussent convenir. » [Le « célèbre Sume, lege de saint Augustin » (plus exactement d’ailleurs « tolle lege »), c’est-à-dire « Prends, lis » renvoie à la scène du jardin de Milan à la fin du livre VIII des Confessions (XII, 28-30), où Augustin fait le récit de la crise finale qui le mène à se convertir et à ne plus rechercher « ni épouse, ni rien de ce qu’on espère dans ce siècle » (Œuvres de Saint Augustin, ed.

1848. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

La découverte n’est pas bien grande, j’en conviens ; mais je ne fais pas de découverte. […] Ce grand appareil de preuves convenait, soit à des croyants curieux de voir leur foi prouvée par la science, soit à des dissidents qui trouvaient à y contester l’interprétation donnée à des traditions communes. […] Le livre des Maximes, selon lui, n’était pas utile à tout le monde ; il ne convenait qu’à certaines âmes, dans un certain état.

1849. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Mais pour expliquer ce que j’affirmais tout à l’heure, — que Delacroix seul sait faire de la religion, — je ferai remarquer à l’observateur que, si ses tableaux les plus intéressants sont presque toujours ceux dont il choisit les sujets, c’est-à-dire ceux de fantaisie, — néanmoins la tristesse sérieuse de son talent convient parfaitement à notre religion, religion profondément triste, religion de la douleur universelle, et qui, à cause de sa catholicité même, laisse une pleine liberté à l’individu et ne demande pas mieux que d’être célébrée dans le langage de chacun, — s’il connaît la douleur et s’il est peintre. […] En effet, c’est bien là la peinture qui convient à cette ville de comptoirs, ville bigote et méticuleuse, où tout, jusqu’à la religion, doit avoir la netteté calligraphique d’un registre. […] Mais, en dehors de ce cercle de famille, il est une vaste population de médiocrités, singes de races diverses et croisées, nation flottante de métis qui passent chaque jour d’un pays dans un autre, emportent de chacun les usages qui leur conviennent, et cherchent à se faire un caractère par un système d’emprunts contradictoires.

1850. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Oui, si l’on convient, a priori, d’assimiler le corps vivant aux autres corps de la nature et de l’identifier, pour les besoins de la cause, avec les systèmes artificiels sur lesquels opèrent le chimiste, le physicien et l’astronome. […] Là même où elle avoue ne pas connaître l’objet qu’on lui présente, elle croit que son ignorance porte seulement sur la question de savoir quelle est celle de ses catégories anciennes qui convient à l’objet nouveau. […] Mais une telle vision ne se prolongerait pas en action ; elle conviendrait à un fantôme et non pas à un être vivant.

1851. (1923) Paul Valéry

Bien entendu je n’emploie le mot de formules que comme une image ; celui de schèmes conviendrait aussi bien, et celui de schèmes dynamiques mieux encore. […] Prunières plaçait Valéry sur le courant exact qui lui convenait et qu’il n’avait plus qu’à descendre. […] Ganymède et Mazeppa, sont des allégories, et rien de plus convenu, par soi-même, que l’allégorie.

1852. (1940) Quatre études pp. -154

Enoch Arden, revenant au logis après une absence si longue qu’on l’a cru mort, et retrouvant sa femme Annie mariée à son ancien rival, comprendra ce qu’il convient de faire : accepter, se taire, disparaître ; après sa mort seulement, Annie saura qu’il l’a toujours aimée. […] Encore ne faut-il pas que l’hallucination elle-même persiste comme telle ; il convient qu’elle s’explique, qu’elle prenne un sens, qu’elle devienne un symbole intelligible à tous ; et qu’enfin l’inconnu vêtu de noir dévoile son identité : Ami, je suis la solitude. […] Poésie misérable, j’en conviens ; mais poésie cependant, puisque toute poésie est relative à son temps, aux goûts des contemporains, à leurs habitudes, à leurs désirs. […] Ajoutons une certaine philosophie mondaine, dans la mesure où ces deux termes peuvent être réunis ; c’est à dire l’œuvre des moralistes qui, partant de la notion de l’honnête homme, et cherchant à la modifier ainsi qu’il convient aux concepts vieillissants, lui concèdent l’indulgence pour les passions généreuses47. — Ajoutons, fût-ce à titre de traces, la philosophie de Spinoza48 ; laquelle, avant d’arriver au triomphe de la raison, capable de comprendre la loi suprême du monde et d’y adhérer, confère à la passion une sorte de dignité fatale. — Ajoutons la philosophie de Shaftesbury ; laquelle, parmi tant d’éléments hétéroclites qui la composent, fait appel à la douceur, à une émotion aristocratique, à une certaine chaleur d’humanité, et fonde la morale sur un instinct49 : alors nous obtiendrons une atmosphère toute chargée de pensée, et où cependant l’homme de sentiment peut commencer de respirer à l’aise.

1853. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Ce sujet-là ne peut pas convenir à mon cadre. […] Virmaître, obligé de convenir que les petits crétins du père Saint-Aime avaient un peu plus d’imagination que les autres, se montra disposé à leur faire quelques concessions. […] Il faut convenir que c’était trop beau ! […] Un soir, l’entr’acte se prolongeait au-delà du temps convenu, à cause du retard que mettait la blanchisseuse du théâtre à apporter à l’excellent comique L… une chemise à jabot excentrique dont il avait besoin pour se costumer (ce genre de linge est fourni par l’administration). […] conviens-en !

1854. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il les remplacera, si cela lui convient, car après tout, il est mettre chez lui ; et s’il se fâche contre moi, je n’insisterai pas, le priant même d’excuser mon indiscrétion et ma mauvaise humeur. […] Tenons provisoirement pour avéré que le dix-huitième siècle compte un certain nombre de bons écrivains sensoriels (beauté piquante, pour séduisante, semble bien de l’abbé Coyer) ; mais il convient d’admettre que la tendance générale, de Massillon à Joseph Chénier, va au style abstrait ; il y eut, corrigée par Buffon, une longue période géologique qui pourrait s’appeler le règne littéraire de l’invertébré. […] « Seulement, ajoute Flourens, il n’écrivait pas ses descriptions en termes techniques, et c’est ce qui a trompé beaucoup de naturalistes qui ne se reconnaissent guère en ce genre d’écrits qu’autant qu’ils y trouvent un langage particulier, convenu, et, si je puis ainsi parler, le langage officiel de la nomenclature. » Réflexion très juste et qui se peut étendre à bien des objets, à toutes les branches de la philosophie, par exemple, où l’on ne conquiert que par le jargon l’estime des spécialistes enlisés dans la scolastique verbale. […] Si tout n’est pas mauvais ni absurde, dans ce décret, œuvre réelle du Conseil supérieur de l’Instruction publique, s’il contient même des articles très acceptables, il faut cependant convenir qu’en son ensemble il manque de logique et de clarté. […] Il conviendrait en effet de réserver le mot idéalisme pour un état d’esprit philosophique beaucoup plus voisin d’un certain matérialisme que d’un idéalisme vulgaire ; Nietzsche est idéaliste, c’est-à-dire phénoménaliste ; M.

1855. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Ce n’est qu’avec le respect que commande le génie qu’il convient de parler d’une œuvre de notre grand poète, et la louange même qu’on lui adresse doit être épurée de tout compliment, de toute flatterie ; la vérité convient aux forts. […] Octave Feuillet est un de ces rares écrivains que les engouements passagers pour telle ou telle forme n’ont jamais fait broncher de leur chemin ; il a eu le bonheur, en naissant romancier, d’avoir des idées saines et de posséder la langue qui convenait le mieux à les exprimer ; chose rare aujourd’hui où la plupart de ceux qui croient avoir des idées les émettent dans un incroyable argot, et où ceux qui n’en ont pas font des professions de foi et rejettent leur indigence sur le souci de la forme et de la vérité. […] Mais Mme de Ferjol, qui contenait mieux l’émotion d’un pareil spectacle, glissa la main sous le sein de celle qu’elle avait appelée si longtemps de ce nom qui lui convenait tant : « Ma fillette », pour savoir si ce faible cœur qui battait là ne battait plus, et elle sentit quelque chose… Du sang, Agathe ! […] Barbey d’Aurevilly ne se juge pas avec le sans-gêne et la désinvolture dédaigneuse qui conviennent peut-être pour un vaudeville du Palais-Royal ; ce qu’il faut dire, c’est que nous avons devant nous un lutteur qui, parfois blessé, n’en est pas moins un athlète combattant le beau combat, et c’est bien le moins que, se souvenant, la critique lui tire un coup de chapeau, quand il vient de remporter une victoire. […] Une personne que l’on pressait vivement de quitter une place qui ne lui était pas destinée, répondit en criant très fort : « Cela m’est égal, monsieur ; si cela ne vous convient pas, je suis colonel au régiment de Champagne. » À quelques pas de là, une dame qui voulait aussi garder sa place, ayant entendu cette réponse, dit à ceux qui le poussaient : « Vous ferez ce que vous voudrez, je suis du régiment de Champagne. » Le mot eut du succès, et telle est l’origine d’une expression qu’on trouve quelquefois dans les mémoires du temps, pour désigner quelqu’un dont la résolution est bien arrêtée.

1856. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Ce n’est pourtant pas sur ce ton gaillard qu’il convient de parler de la remarquable étude de M.  […] “Frère âne, disait-il, en se flagellant, voilà qui vous convient bien.” […] Tout est bien convenu, le petit port de mer est choisi, le chalet loué, quand un treizième mondain, le vicomte Pierre d’Okaz, demande à faire partie du groupe ; on hésite puis on le prend en lui assignant une résidence à côté du chalet d’abord, pour ne pas être treize, et ensuite parce qu’on ne se gêne pas avec un célibataire. […] Le curé de Saint-Sulpice vint le voir, et Diderot le reçut “à merveille” ; il le loua de sa charité pour les indigents, mais il refusa de se confesser, disant simplement : “Convenez que je ferais un impudent mensonge.” […] La situation de Cavaignac, rallié aux souverains et toujours auprès de lui, permettait à sa femme de se trouver fréquemment avec la Reine, sœur de l’Empereur, et d’assister à des scènes intimes qu’elle raconte sans discrétion, il faut en convenir, nommant volontiers ses amants.

1857. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

C’est pourquoi nous allons ici résumer ces principes, en indiquant particulièrement les précautions qu’il convient de garder dans leur application, à raison de la complexité toute spéciale des phénomènes de la vie. […] C’est pourquoi je pense qu’il convient d’appeler les sciences physico-chimiques les sciences auxiliaires et non les sciences accessoires de la physiologie. […] Il est aussi des expériences, dans lesquelles il convient de choisir certains animaux qui offrent des dispositions anatomiques plus favorables ou une susceptibilité particulière à certaines influences. Nous aurons soin, à chaque genre de recherches, d’indiquer le choix des animaux qu’il conviendra de faire. […] Il s’agira ici de rappeler, par des exemples, les principes en vertu desquels il convient de juger les théories physiologiques et de discuter les faits qui leur servent de bases.

1858. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

C’est de quoi l’on ne veut encore convenir. […] C’est bien plutôt le mot intussusception qui conviendrait. […] J’entends bien tenir compte comme il convient de cette sensibilité musicale, pour la révélation du talent de notre artiste. […] C’est dans notre pays amical et voilé qu’il y a lieu d’ordonner notre vie, c’est selon la loi qu’il nous impose qu’il convient de régler nos sentiments et de concerter nos travaux. […] À vrai dire, ni ces images de paysages et de lacs ne conviennent.

1859. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Je crois l’avoir dit ailleurs, l’explication morale qu’il convient de donner de Massillon me paraît plus simple.

1860. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Ceux-là, ils ressemblent à de sages diplomates qui savent concéder ce qui convient à l’esprit d’une époque, ce que l’opinion réclame, et qui estiment après tout qu’une trêve à très longue échéance équivaut à une bonne paix.

1861. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

L’obscurité seule me convenait ; aussi n’est-ce certainement pas de moi-même que j’en suis sorti… » — « (3 mars 1818)… De ma vie je n’ai été si malheureux que je le suis depuis deux ans.

1862. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Dans les premiers moments de sa retraite à Veretz, vers 1658, il avait bien pu borner ses vues à mener une vie innocente, confinée en une solitude exacte et entretenue de pieuses lectures ; mais il n’avait pas tardé, disait-il, à comprendre qu’un état si doux et si paisible ne convenait pas à un homme dont la jeunesse s’était passée dans de tels égarements.

1863. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Ce fut le temps où il se mêla de plus près à toutes les classes et à toutes les conditions de la vie, où il apprit à se sentir vraiment du peuple, à s’y confirmer et à contracter avec lui alliance éternelle ; ce fut le temps où, dépouillant sans retour le factice et le convenu de la société, il imposa à ses besoins des limites étroites qu’ils n’ont plus franchies, trouvant moyen d’y laisser place pour les naïves jouissances.

1864. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Pour résumer notre idée sur la première période presque clandestine d’une existence littéraire désormais si en évidence, voici ce qui nous semble : M. de Balzac, jeune, au sortir des bancs, bachelier ès-lettres, mena, comme il en convient dans Lambert, une vie passionnée et aventureuse.

1865. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Dans cette patrie de Viret, l’un des plus onctueux et des plus charitables d’entre les réformateurs, il convenait que le réveil de l’esprit religieux, qui poussait peut-être quelques croyants ardents à la secte et au puritanisme, ne devînt pas une occasion, un éveil aussi de persécution, de la part de l’Église établie, menacée dans sa tiédeur.

1866. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Grâce à part, au milieu de toute son apparence et de sa réalité de sens et de raison, il a bien, il est vrai, du convenu, des opinions qui ne sont pas nées en lui dans leur originalité ; il a, dans ses développements, des habitudes littéraires qui font que la phrase domine un peu et amplifie et achève parfois l’idée.

1867. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

c’est ainsi qu’il convient plus ou moins que l’histoire s’arrange pour être portative et pouvoir entrer commodément dans le sac de voyage de l’humanité.

1868. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Il resterait toujours à savoir si ce procédé attentif et curieux, employé à l’exclusion de tout autre, est dramatique dans le sens absolu du mot ; et pour notre part nous ne le croyons pas : mais il suffisait, convenons-en, à la société d’alors, qui, dans son oisiveté polie, ne réclamait pas un drame plus agité, plus orageux, plus transportant, pour parler comme madame de Sévigné, et qui s’en tenait volontiers à Bérénice, en attendant Phèdre, le chef-d’œuvre du genre.

1869. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Après le voyage d’Espagne et de Portugal, et durant la traversée pour la Hollande, M. de Renoncour rencontre inopinément dans le vaisseau ses deux neveux, les fils d’Amulem, frère de Sélima ; et cette gracieuse turquerie, jetée au travers de nos gentilshommes français, ne cause qu’autant de surprise qu’il convient.

1870. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

La méditation profonde qu’exigent les combinaisons des sciences exactes, détourne les savants de s’intéresser aux événements de la vie ; et rien ne convient mieux aux monarques absolus, que des hommes si profondément occupés des lois physiques du monde, qu’ils en abandonnent l’ordre moral à qui voudra s’en saisir.

1871. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Otons ces vêtements surajoutés ; prenons l’homme en soi, le même dans toutes les conditions, dans toutes les situations, dans tous les pays, dans tous les siècles, et cherchons le genre d’association qui lui convient.

1872. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Amène-le-moi donc, car il est le fils de la mort. » XV Mais tout se passa comme il avait été convenu entre Jonathas et son ami.

1873. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Quand les premières atteintes de l’âge lui annoncèrent sa fin prochaine, il ne résista pas, il se résigna avec sérénité aux lois de la nature, il repassa avec sa famille et ses amis l’état de son immense fortune, noblement acquise, généreusement occupée pour la gloire des arts et des lettres ; il indiqua à ses héritiers l’usage qu’il convenait d’en faire après lui pour l’accroître et la conserver par sa destination au bien public.

1874. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Je ne crains pas non plus que ton autorité soit inférieure à celle que j’ai eue jusqu’à ce jour : mais parce qu’une cité entière est un corps à plusieurs têtes, comme l’on dit, et qu’on ne peut pas être au gré d’un chacun, souviens-toi, au milieu de cette diversité, de suivre toujours le dessein que tu jugeras le plus honnête, et d’avoir égard à l’intérêt de tous plutôt qu’à l’intérêt d’un seul. » Il donna ensuite des ordres pour ses funérailles, pour qu’elles se fissent à l’instar de celles de son aïeul Côme, dans la mesure enfin qui convient à un simple particulier.

1875. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Puis, le romancier s’adresse à un homme isolé qui a le temps de réfléchir et de revenir sur une impression, qui n’a aucune raison d’être hypocrite, de se mentir à lui-même, d’arborer des sentiments convenables et convenus ; qui enfin n’a pas de voisins que puisse gagner, comme une contagion, son malaise ou sa révolte.

1876. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Préparé comme il l’était, doué d’ailleurs d’un talent dont la force et l’austérité convenaient à ce genre de sujets, M. 

1877. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

C’est une cloche retentissante dont les plus grandes, ou, pour mieux dire, les plus grosses idées de la première moitié de ce siècle sont venues tour à tour tirer la corde… Si donc on veut définir le génie de Hugo par ce qui lui est essentiel, je crois qu’il convient d’écarter ses idées et sa philosophie.

1878. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Leurs fautes vinrent de ce que trop de pouvoir trouble par moments les saints eux-mêmes, et je conviens que saint Chrysostome, chassé du siège de Constantinople et rétabli, puis, à travers des émeutes populaires, chassé de nouveau et exilé, a besoin de toute la bonté de sa cause et de toute la majesté de sa disgrâce pour n’avoir pas l’air d’un factieux.

1879. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La justesse n’y a pas la grâce de la promptitude ; elle ne jaillit pas comme chez Voltaire ; elle n’est pas un bonheur de l’esprit : c’est une déduction rigoureuse ; on en convient, on n’en est pas touché.

1880. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Convenons, comme je l’ai fait, de ne pas considérer comme distinctes les deux séries Σ et Σ + S + S′ lorsque les deux séries S et S′ seront inverses l’une de l’autre au sens donné plus haut à ce mot ; malgré cette convention, l’ensemble des séries Σ distinctes formera encore un continu physique et le nombre des dimensions sera moindre mais encore très grand.

1881. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Mais sans doute Iphigénie, sa fille, viendra, comme il convient, au-devant de son père, avec un tendre baiser, sur la rive du Fleuve des douleurs, et elle le serrera dans ses bras. » Entre ces fureurs et ces ironies, un sombre enthousiasme saisit Clytemnestre ; elle se proclame surhumaine par l’excès même de son crime, irresponsable à force d’être atroce.

1882. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Il n’en était pas ainsi des personnes qui avaient su gagner les bonnes grâces de Louis XIV… » Malgré tout, elle fut bien la maîtresse qui convenait à ce règne, la seule qui pût venir à bout d’en tirer parti dans le sens de l’opinion, la seule qui pût diminuer le désaccord criant entre le moins littéraire des rois et la plus littéraire des époques.

1883. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Vous n’êtes point seulement le député d’une province, vous êtes celui de l’humanité et de la République. » Ces deux hommes, dont l’un avait dix ans de moins que l’autre, se convenaient par un caractère également sombre, méfiant, concentré, une ambition froide, un orgueil implacable, une personnalité cruelle, un appareil d’intégrité et de respect d’eux-mêmes qui les distinguait et les isolait des autres chefs de la démocratie.

1884. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Si donc Emma Bovary, telle que le romancier la met en scène, se montre en quelque mesure déterminée par les circonstances, il n’en existe pas moins, au premier plan de sa psychologie, une prédisposition personnelle à laquelle il convient d’accorder la première place.

1885. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

En arrivant devant le Rembrandt, qu’on est convenu d’appeler La Ronde de nuit, j’ai retrouvé le même effet, je n’ai vu qu’un plein, un chaud, un vibrant rayon de soleil dans la toile.

1886. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

La clémence lui convient.

1887. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Sans doute une majorité toute-puissante, comme en Amérique, peut empêcher l’individu de penser ce qui ne lui convient pas ; mais il restera toujours un champ très-étendu de pensée libre, et de ce retranchement la liberté pourra toujours faire peu à peu des sorties et prendre pied sur le terrain qui lui est interdit.

1888. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Malgré cela, il faut convenir qu’on y trouve des élans de génie supérieur en quelque sorte aux forces humaines ; on y rencontre plusieurs tableaux admirables tels que la description de la mort ; l’épitaphe d’un homme qui quitte le monde, satan sortant de ses prisons au jour du jugement.

1889. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Cela ne pouvait convenir au caractère ni au génie de La Fontaine, et ici nous avons son avis a lui-même, il n’a pas caché son opinion : il n’a pas voulu que ses contes fussent jamais tristes, et vous savez qu’on lui a même reproché de les avoir faits un peu trop joyeux.

1890. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

nul des accords convenus ne joue !

1891. (1886) Le roman russe pp. -351

Dix années d’un commerce assidu avec les œuvres de ce génie m’ont suggéré quelques réflexions sur ses caractères particuliers, sur la part qu’il convient de lui assigner dans l’effort actuel de l’esprit humain. […] C’est le sol propice pour nourrir les aspirations confuses au néant que le cœur russe tient de ses origines ; ce n’est pas celui qui convient aux robustes productions de l’esprit, à la croissance des lettres et des arts. […] Nous verrons quelle valeur il convient d’attribuer à ce mot. […] Ces termes ambitieux sont ici détournés de leur vrai sens, soit ; dites quel nom vous donnez au Don Quichotte, vous aurez trouvé celui qui convient aux Âmes mortes. […] La donnée convenait surtout à Gogol par la source inépuisable de comique triste qu’elle renferme.

1892. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Peut-être, si je causais avec lui, car notre différend ici est si léger que c’est à peine s’il convient d’en faire part au public, peut-être lui dirais-je qu’il a un peu forcé la note relativement à l’« olympisme », c’est-à-dire à l’impassibilité, c’est-à-dire, en bon français, à l’égoïsme de Goethe. […] Une lettre de Goethe (bien maladroite, du reste, j’en conviens) en témoigne. […] Il convenait à un philosophe comme Taine d’y chercher, en remontant du reste beaucoup plus haut, ce que d’ailleurs il a fait, les origines de la France actuelle ; mais, pour ce qui est des faits et des hommes, d’en parler avec une parfaite tranquillité, un peu hautaine. […] Je n’insisterai pas plus qu’il ne convient sur l’échec à peu près unanimement reconnu du Docteur Pascal. […] Prévost se croit un peu bien romanesque, il le dit, il en convient.

1893. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Je pris ses doigts frêles et je les baisai : leur fraîcheur était délicieuse et, sans y prendre garde, j’y laissai mes lèvres plus longtemps peut-être qu’il n’eût convenu. […] Je vais te payer le prix convenu pour le service que tu lui as rendu. […] Tant de paix convient mal à mon cœur anxieux. […] Max Collignon, maintenant assagi comme il convient à un professeur en Sorbonne, eut une jeunesse inquiète et nomade. […] Max Collignon convient que « le bas du corps, qui est de profil, se soude gauchement au buste vu de face ».

1894. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Nous songeons à La Rochefoucauld, au Discours de la méthode, à ces manuels où les vérités qui conviennent à notre race sont si agréablement disposées en corbeilles et en quinconces : les forêts ne nous plaisent que par le désir qu’elles nous suggèrent d’y envoyer les jardiniers. […] D’ailleurs, cette qualification de connu convient peu à l’objet perçu, attendu qu’il a une face intérieure, inaccessible de prime abord à nos sens ; s’il s’agit d’un être vivant, — et plus cet être est intelligent et complexe, — il faut exercer toutes sortes de facultés et se livrer à de minutieuses analyses pour n’arriver encore qu’à une intimité à peu près illusoire. […] On a vu telle idée, réputée très dangereuse, convenir au salut d’un homme, d’une famille, d’une société, de la civilisation même. […] C’est convenu, une fois pour toutes : Kant fut un grand philosophe. […] Une même orthographe convient à deux mots qui ne se sont, en réalité, qu’un seul et même mot.

1895. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

I La littérature napoléonienne, déjà fort abondante, s’est enrichie de plusieurs ouvrages, qu’il convient de placer dans nos bibliothèques, au bon coin et à part. […] C’est sur ce beau mouvement qu’il convient de juger, en dernière analyse, cette femme célèbre et malheureuse. […] Le chapeau bicorne, l’habit bleu, brodé de feuilles de chêne, les épaulettes d’or lui convenaient très bien. […] Il nous dit, dans un récit où l’humour alterne avec l’émotion, que ce décor convenait merveilleusement à l’âme grandiloquente, aux gestes amples, à la voix impérieuse de ses deux compagnons. […] Je n’étais pas présent au meurtre ; mais, pour vous obéir, je conviens que j’étais présent.

1896. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il est peu inventif, et ne se prodigue pas en conversation ; « en un jour il ne dit pas deux mots. » Pourtant il est bonne bête et fidèle, solide ami, se rabattant à des emplois de veneur ou de gendarme, comme en effet il lui convient. « Il va à la chasse, apporté du gibier, et quand son camarade dort, écarte les mouches. »66 C’est la consigne qu’il s’est donnée, il n’en démordra pas, et la gardera aussi lourdement qu’un Suisse. […] D’ailleurs cette rudesse, ces gros mots ne lui convenaient pas.

1897. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

— Diable… diable… voyez-vous cela… mais c’est une vraie ménagère… Je n’oserai plus la tutoyer tout à l’heure… Eh bien, Sûzel, c’est convenu, tu écriras la recette. » Alors Sûzel, heureuse comme une petite reine, rentra dans la cuisine, et Kobus alluma sa pipe en attendant le café. […] Il n’a pas nié d’avoir acheté les bœufs, mais il a dit que rien n’était convenu pour la livraison, ni sur le prix des jours de retard.

1898. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Si vous redoutez son crédit, chargez quelque autre que moi de faire un discours qui lui convienne: je ne peux dissimuler sur de si grands intérêts. […] Vous l’avez perdue ; et ce n’est ni votre imprudence, ni votre avarice, ni votre fausse sagesse qui vous l’ont fait perdre ; mais Dieu même, qui a employé les passions d’autrui pour vous ôter l’objet de votre amour ; Dieu, de qui vous tenez tout, qui voit tout ce qui vous convient, et dont la sagesse ne vous laisse aucun lieu au repentir et au désespoir qui marchent à la suite des maux dont nous avons été la cause.

1899. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Le présent que Sabatar convint de faire fut de dix jeunes esclaves d’un et d’autre sexe, et de trois cents écus, ou en argent ou en soie. […] Le 10 novembre, assez matin, je partis de ce château, étant convenu avec mon camarade des voies que je tiendrais pour le tirer de Mingrélie, s’il plaisait à Dieu de me donner un heureux voyage.

1900. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Une passion commune de connaître la Perse et d’en faire de plus exactes et plus amples relations qu’on n’avait encore faites nous lia d’abord d’amitié, et nous convînmes, l’année suivante, de faire aussi, à frais et à soins communs, une description de la ville capitale, où rien ne fût omis de ce qui serait digne d’être su. […] Une maison qui n’a pas été construite pour l’usage de son maître ne peut pas plus lui convenir qu’un habit dont on n’aurait pas pris la mesure.

1901. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

L’espace où se meut l’imagination de M. de Lamartine s’étend bien au-delà des perceptions de la foule ; mais, en revanche, il est familier à cet autre vulgaire mondain, pour qui la sphère de l’Art est fermée et qui a retrouvé, dans Jocelyn, les émotions débilitantes qui lui conviennent. […] Il est assurément impossible, messieurs, d’analyser et de louer ici comme il conviendrait, ces œuvres multipliées où l’intarissable génie du Poète se déploie avec la même force démesurée.

1902. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Mais, au contraire, si nous nous rappelons que chaque espèce, même au centre de sa station, s’accroîtrait immensément en nombre sans la concurrence d’autres espèces ; que presque toutes, ou se nourrissent d’autres espèces, ou leur servent elles-mêmes de pâture ; enfin, que tout être organisé, soit directement, soit indirectement, est dans la dépendance étroite d’autres êtres organisés ; il nous faut bien convenir que la distribution des habitants d’une contrée quelconque ne peut dépendre exclusivement de changements insensibles dans les conditions physiques de la vie, mais résulte en grande partie de la présence d’autres espèces dont ils se nourrissent, qui les détruisent ou qui leur font concurrence. […] Cependant, le professeur Owen et quelques autres ont fait observer que leur structure intime ressemble beaucoup à celle des muscles ordinaires ; et comme on a démontré dernièrement que les Raies ont un organe très analogue à l’appareil électrique, mais qui cependant, à en croire les assertions de Matteucci, ne décharge aucune électricité, il faut bien convenir que nous sommes beaucoup trop ignorants pour affirmer que nulle transition d’aucune sorte n’est possible101.

1903. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Nos mœurs, sauf exception, sont mauvaises, j’en conviens, mais elles ne sont meilleures nulle part et ne l’ont jamais été en aucun temps. […] Vous conviendrez que ceci est au moins bizarre.

1904. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Les vers eux-mêmes, et ce qu’on est convenu d’appeler les rythmes, ne sont que des dérivés du grand Rythme. […] Certaines émotions demandent à s’énoncer de préférence dans le vers régulier qui convient admirablement à la pensée philosophique ou au grand lyrisme soutenu.

1905. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Peut-être aussi conviendrait-il de rattacher au naturalisme quelques écrivains plus âgés, et dont les débuts ont précédé ceux de l’école ou qui se sont rangés sur le tard à son éthique : ainsi M.  […] Nul, de nos jours, ne s’entend à mieux fouiller une âme, c’est convenu ; puis le moraliste érige en maximes et apophtegmes ces observations de détail. […] Mieux vaut convenir avec Montaigne « qu’il faut tant de rencontres à les bâtir que c’est beaucoup si la fortune y arrive en trois siècles ». […] Prenez-les où il vous conviendra, vous verrez qu’en réalité ils ne nous entretiennent jamais que d’eux-mêmes.

1906. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

S’il convient déjà que le vainqueur, favorisé par le sort des armes, confirme par son témoignage que l’humanité doit beaucoup à la grandeur intellectuelle du vaincu, les Allemands, eux, ont contracté une dette toute particulière envers Molière. […] De toutes les pièces de Molière, Dom Juan est assurément celle qui convient le mieux à nos goûts et à nos idées. […] C’est peut-être ici et maintenant qu’il convient de rechercher, pour compléter le portrait, les épitaphes louangeuses ou malignes auxquelles donna lieu la mort de Molière. […] Quoiqu’il semble que ces paroles ne conviennent pas au sujet qui m’a fait monter dans cette chaise, il faut pourtant qu’elles y servent : je saurai les y accommoder, et je suivrai en cela l’exemple de bien d’autres.

1907. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Mais cette déception d’un reporter haletant en vain après l’actualité n’est pas la seule dont il me plaise de convenir. […] Nous convenons que, puisqu’il n’a rien à me dire, nous allons nous promener à travers la ville. […] Néanmoins convenons que notre monde particulier n’est que l’élixir du monde initial, si prestement réintégré aux heures corporelles. […] Ceux de Flaubert varient même avec les œuvres, ainsi qu’il convient. […] — Le roman, lui demandai-je, convient-il à ces tentatives ?

1908. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Sans contester la justesse de cet adage, sous sa forme générale et dans ses applications ordinaires, il convient peut-être cependant d’y faire quelques restrictions et de ne l’admettre que sous de certaines réserves. […] Rire du mariage a été de tout temps, dans notre littérature, au théâtre et dans le roman, une tradition et comme un privilège dont il semblait convenu de ne se point mettre en peine pour la morale publique. […] S’unir quand on se convient ; se quitter quand on ne s’aime plus, pour nouer une liaison nouvelle, voilà toute la loi. […] Il convient de s’y arrêter avec quelque détail. […] Il y a longtemps, convenons-en, que les muses ne vont plus à pied.

1909. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Me voyez-vous avec une femme, là-bas, chez les Kurdes… Le désert, la fièvre, les nuits de bivouac… À dîner, elle me répétait encore : « Je ne te gênerai pas… tu verras comme je serai gentille… » Puis, voyant qu’elle me faisait de la peine, elle n’a plus insisté… Après, nous sommes allés aux Variétés dans une baignoire… tout cela convenu d’avance… Elle paraissait contente, me tenait la main tout le temps et murmurait : « Je suis bien… » Comme je partais dans la nuit, je la ramenai chez elle en voiture ; mais nous étions tristes tous deux, sans parler. […] Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. […] Le prêtre porte en tout sa politique sacrée ; ce qu’il dit implique beaucoup de convenu. […] Et, cependant, j’étais bien obligé de convenir à part moi qu’il était impossible aussi d’imaginer un intérieur plus décent, plus respectable, plus uni au moins d’apparence que celui où je me trouvais.

1910. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Ce sont des déroulements et des successions de formes ondoyantes, insaisissables comme l’eau, mais qui vont à leur but et sur leur fluidité peuvent porter l’idée comme la mer porte les vaisseaux, que ce soit un frêle esquif ou un vaisseau de haut bord… Cette manière large et vague convient à la haute spiritualité de sa nature ; l’âme n’a pas besoin d’être sculptée comme un marbre grec. […] … — Sire, répondit le bon romancier, c’est bien à moi à remercier l’Empereur qui a bien voulu me répondre et me rassurer, car je craignais d’être sorti de la réserve qui convient. […] Il en convenait lui-même. […] La vérité est bonne, de quelque côté qu’elle vienne. » À ces honorables témoignages, il convient d’ajouter une étude détaillée, fouillée, qui est due à un écrivain dont j’ai déjà loué le talent vigoureux et tendre, l’impressionniste Gustave Geffroy43. […] Lucien Herr, on conviendra que cette narration volontiers lyrique ne s’avance que sur des notions vraies et des documents contrôlés.

1911. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Un poëte ne copie pas au hasard les mœurs qui l’entourent ; il choisit dans cette vaste matière, et transporte involontairement sur la scène les habitudes de cœur et de conduite qui conviennent le mieux à son talent. […] —  Asseyons-nous ici ; que les sons des instruments — viennent flotter à nos oreilles. —  Le calme suave et la nuit — conviennent aux accents de l’aimable harmonie. —  Assieds-toi, Jessica. […] Lysander et Hermia conviennent de se rencontrer le soir « dans le bois où souvent ils se sont assis sur des lits de molles violettes, à l’heure où Phébé contemple son front d’argent dans le miroir des fontaines, et baigne de perles liquides les minces lames du gazon310. » Ils s’y égarent et s’endorment, fatigués, sous les arbres.

1912. (1932) Le clavecin de Diderot

Deux négations égalent une affirmation : sans doute les grammaires doivent-elles en convenir, mais que cette loi ne se contente pas de régner sur le monde des formes écrites ou parlées, voilà qui décide les spécialistes ès humanités à mettre en conserve ce dont, justement, la faculté de se décomposer sous-entend les germinations futures. […] Même et surtout le plus dogmatique des êtres ne conviendra de sa laideur qu’après avoir sinon défié, du moins assaisonné à quelque sauce esthétique cette laideur (expressionnisme). […] Un monde ne convient-il pas de son imbécillité et de sa platitude, à l’instant qu’il accepte d’expliquer par quelque pénurie hypertrophie ou morbidesse qui fait en sorte de n’être ni plat, ni imbécile.

1913. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

C’est le second point de vue ; et, tel qu’il nous est exprimé par Goethe, on conviendra qu’il ne se présente ni sans beauté, ni sans grandeur.

1914. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Convenons que, si la décadence se poursuit et continue, il y a bien des temps d’arrêt dans l’intervalle et d’assez bonnes stations encore sur la pente.

1915. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Cependant l’usage se modifie et varie chaque jour ; ce n’est point par le silence et l’omission qu’il convient de le traiter.

1916. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Je n’ai pas opposé un mot à cette résolution, la voyant très-lasse et n’ayant à lui offrir qu’un espace assez étouffé, et moins que jamais de cette gaieté calme qui convient au bien-être moral et à la santé d’une jeune fille.

1917. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Seul, il a le dépôt de la tradition et il sait la rappeler à propos : il peut même parfois oublier de la rappeler, s’il lui convient.

1918. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Et sur ce qu’on a voulu persuader au cardinal que Du Bellay se plaignait de lui, il convient s’être plaint en effet de son malheur et de l’ingratitude de quelques-uns qui, comblés de biens par le cardinal, l’ont si mal reconnu.

1919. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

L’idée de M. de Chateaubriand, écrivant ses Mémoires, a été de se peindre sans descendre jusqu’à la confession, mais en se dépouillant d’une sorte de convenu inévitable qu’imposent les grands rôles joués sur la scène du monde ; c’est une des raisons qui le portent à n’en vouloir la publication qu’après lui.

1920. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Mais il ne s’agit point de cela : c’est surtout le silence obstinément gardé par les journaux intimidés ou mécontents, et qui y mettent, j’en conviens, une certaine malice, c’est leur silence sur ce qui se passe dans les Chambres et sur ce qui méritait le plus d’être signalé à l’attention publique, c’est cela qui est le mal.

1921. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Au dessert et dans la vérité du vin, ils sont tous convenus qu’ils étaient venus à Paris voir le Mariage de Figaro… Il semble que jusqu’ici les auteurs comiques ont toujours eu l’intention de faire rire les grands aux dépens des petits ; ici au contraire ce sont les petits qui rient aux dépens des grands. » De là le succès de la pièce. — Tel régisseur d’un château a trouvé un Raynal dans la bibliothèque, et les déclamations furibondes qu’il y rencontre le ravissent à ce point que, trente ans après, il les récitera encore sans broncher.

1922. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Nommé ambassadeur dans des cours du Nord secondaires, il ne partit pas, ou il se hâta de revenir ; il ne lui convenait pas de languir oublié, Paris était sa scène.

1923. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il acheva sa vie dans une noble attitude, en grand homme désabusé : la fière douceur d’un universel renoncement consolait un peu son lourd ennui ; il lui restait une réelle amie, Mme Récamier, qui réunissait autour de lui, pour lui, dans son appartement de l’Abbaye au Bois, les gens les plus distingués ; il recevait de ce monde choisi par les soins d’une adroite femme le culte discret, lointain, fervent, qui convient aux grandeurs désolées.

1924. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

À part quelques expressions qui conviennent plus au livre qu’au théâtre et sont trop raffinées pour dépasser la rampe, toute la pièce est écrite dans une très belle langue pleine de pensées et d’images.

1925. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

., item les bons vins53. » C’est aussi le Dieu de Platon, « le grand plasmateur54  » ; c’est enfin le Dieu de l’Évangile, « qu’il convient servir, aimer et craindre, et dont la parole demeure éternellement55. » Pourquoi ne serait-ce pas surtout ce dernier ?

1926. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Von Hülsen, les théâtres de la cour suivaient le mouvement à distance honorable, comme il convient à des théâtres officiels.

1927. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Flaubert pourquoi les qualités morales, par une transposition naturelle, peuvent convenir au silence, pourquoi on peut aussi le placer, comme dirait Kant, sous les catégories du temps et de l’espace, pourquoi l’on dit dans toutes les langues du monde un silence triste, doux, lugubre, effrayant, paisible, solennel, ou bien un long silence, un éternel silence, et pourquoi enfin, même dans le patois le plus barbare, un silence énorme est impossible ; rompu à tous les manèges du style, M. 

1928. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Mais il convient que nous chantions avant elles l’hymne discordant d’Erynnis, et que l’odieux pœan soit entendu par Hadès. » — Un tendre mouvement de pitié les incline vers les tristes sœurs. — « Hélas !

1929. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il est de ceux dont il convient de parler à l’heure où ils disparaissent, car il est compliqué, difficile à comprendre, et la postérité n’a le temps de se souvenir que de ce qui se détache avec unité et netteté.

1930. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

oui, c’est convenu, après cette vie de travail et de lutte, la paix du repos, c’est bien le moins qui lui soit dû !

1931. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

» Le pessimisme de Byron ne pouvait convenir au tempérament de Lamartine.

1932. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Ensuite, je conclurai sur La Fontaine ; c’est-à-dire je vous donnerai sur le génie de La Fontaine les idées générales qu’il convient, je crois, de garder dans son souvenir.

1933. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Aussi a-t-il été dès sa première œuvre le bébé du succès, et il en sera certainement un jour, car il est jeune encore, le barbon… Depuis le public qui le trouve charmant, jusqu’aux critiques eux-mêmes, lâches avec le public comme les tribuns avec le peuple, il est convenu que l’auteur de Dalila et du Cheveu blanc est un talent dont le caractère est la grâce, — la grâce décente.

1934. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Il est convenu et entendu que les filles de ferme n’ont ni l’accent ni la correction de phrase d’une Parisienne.

1935. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Pour estimer leurs différences, encore faut-il que vous les compariez d’un même point de vue, que les mêmes catégories leur conviennent, en un mot qu’ils soient reconnus comme des semblables.

1936. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Callimaque fut le Pindare de cette reprise d’enthousiasme, ne célébrant plus des jeux guerriers que les Grecs n’avaient pas portés dans leurs conquêtes d’Orient, ne vantant plus ces lois équitables et cette liberté tempérée qui convenaient seulement à la royauté des races doriques, mais chantant avec une docile adoration la puissance des princes dominateurs de l’Égypte, et lui cherchant un modèle dans le pouvoir et la prudence du plus grand des dieux.

1937. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Ce n’étaient pas les Olympiques, c’était le chant du passage de la mer Rouge qui convenait à l’art du poëte et devait l’inspirer.

1938. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il faut convenir qu’il contenait pour l’avenir certaines difficultés. […] À intervalles très irréguliers, comme il convient, quelquefois formant un chapitre, quelquefois deux ou trois (les chapitres de Commynes sont courts), quelquefois simple ligne ou simple incise jetée négligemment, la remarque arrive, comme au moment même où on la désirait, c’est-à-dire au moment où on allait la faire, et l’on sait toujours gré à l’auteur de réfléchir avec vous précisément quand on était en humeur de philosopher. […] Ce rythme, dont les poètes du moyen âge sont très coutumiers, convient extrêmement bien aux stances. […] Ce qui convient au fidèle c’est d’être l’homme d’un seul livre, du meilleur, sans doute, et aussi du plus difficile, pour lequel il ait besoin de l’éclaircissement de son pasteur, et qu’il lise guidé par lui. […] La fatalité des choses exaspère l’homme, la tyrannie d’un homme semblable à nous nous indigne, la fatalité résidant en un être souverainenent intelligent ne doit que nous rassurer et nous affermir : « Si un homme mortel prononçait que sa volonté lui fût pour raison, je confesse que ce serait une voix tyrannique ; mais de ranger Dieu à une telle mesure, c’est une rage par trop excessive… il convient porter cet honneur à sa volonté qu’elle nous suffise pour toute raison, d’autant qu’elle est la fontaine et règle de toute justice. » Telle est cette doctrine rude et contraignante, admirablement liée et nouée, où l’on se sent pris comme dans un filet serré et lourd.

1939. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Ce fut pendant la nuit, heure qui convient à ces vieux quartiers, car, alors, avec les ombres du ciel et les lumières que la terre allume, de tout ce qu’on y rencontre, les choses et les êtres, une signification se dégage qui occupe l’esprit. […] le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards. […] L’automne de ces peintures, d’un raffinement qui n’exclut pas le naturel, lui convenait : Le soir tombait, un soir équivoque d’automne : Les belles, se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si précieux tout bas, Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne. […] À ce sujet elle nous dit : « Quand j’ai cherché plus tard la cause de sa soudaine aversion, on m’a dit qu’il était amoureux de moi, jaloux sans en convenir et blessé de n’avoir jamais été deviné. » Et elle ajoute : « Cela n’est pas. » Elle ment. […] Mais il convient, certes, que celui qui reçoit des Muses un beau présent, rende grâces au ciel, et ne se demande point comme l’insensé : Pourquoi Dieu est-il ?

1940. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Mais, à bien réfléchir, cet état nul contient cependant une certaine réalité à laquelle il convient de donner un nom particulier (§ 58). » Roger-Joseph Boscovich naquit à Ragu se en 1711 et mourut à Milan en 1787. […] Cela convenait très bien, mais je crois que Léonard était aussi loin qu’on peut l’être de la pensée de M.  […] La seule solution qui convienne à cette question délicate, c’est le mariage précoce. […] Il a moins bien inspiré, convenons-en, nos poètes bachiques ; mais celui qui chante le vin, généralement, ne boit que de l’eau. […] Le malade, a, bien plus souvent qu’on ne le croit, l’intuition non pas du remède, sans doute, mais du régime qui lui convient.

1941. (1888) Portraits de maîtres

Il ne convient pas de laisser dans un injuste oubli celui qu’ont salué comme un père les esprits les meilleurs et les plus divers, aussi bien Villemain que Victor Hugo, Ampère autant que Théophile Gautier, celui qui fut le fondateur de l’école moderne, le précurseur de tous les maîtres idéalistes, le génie nourricier des génies contemporains. […] car aucune autre épithète ne convient à cette musique sentimentale : Un arbuste épineux à la pâle verdure Est le seul monument que lui fit la nature, Battu des vents de mer, du soleil calciné, Comme un regret funèbre au cœur enracine, Il vit dans le rocher sans lui donner d’ombrage ; La poudre du chemin y blanchit son feuillage ; Il rampe près de terre où ses rameaux penchés Par la dent des chevreaux sont toujours retranchés. […] Milly ou la terre natale nous apparaît comme une œuvre de poésie familière et descriptive à la fois, dont certaines parties ont bien vieilli, mais qui a son charme et son émotion, écrite dans ce ton de l’épître qui convient à merveille au génie de la poésie française, quand elle descend des sommets où ses plus grands maîtres l’ont portée. […] D’ailleurs il convient de dire que dans l’œuvre de Vigny le fatalisme désespéré ne s’est développé qu’à la dernière heure, c’est-à-dire dans ses poésies suprêmes et dans son Journal d’un poète. […] C’est le Discours sur l’histoire universelle refait avec une érudition plus ample, un génie plus compréhensif ; c’est le Bossuet du xixe  siècle, parlant aussi de haut à la jeunesse française qu’il convient d’instruire, tout comme le Dauphin d’autrefois, et qu’il sera toujours opportun d’enlever sur les cimes de l’histoire au-dessus des réalités vulgaires, au-dessus de l’existence au jour le jour, prosaïque et mesquine comme la Nécessité.

1942. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Raffaëlli n’a mis que vingt jours après cette grande machine, et il faut convenir qu’après mille changements, mille métamorphoses, mille traverses, le portrait a de très grandes qualités. […] Et il est obligé de convenir, que je lui avais prédit tout ce qui se passe en ce moment, et que je l’avais prêché violemment, pour faire une exposition de l’œuvre de son père tout seul, et non avec Daumier, parce que je ne doutais pas, qu’avec Daumier, le républicain, on assommât Gavarni le réactionnaire, le corrompu.

1943. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Ces mémoires renferment des détails qui ne conviennent qu’à ceux qui veulent s’instruire à fond. […] On convient généralement que Mariana prend de trop longs détours pour arriver à son but.

1944. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La France accepte d’abord en bloc la Renaissance italienne, dont tous les éléments ne convenaient pas également à son génie ; elle traduit, elle imite, puis elle trie et transforme. […] La forme qui conviendrait, celle du drame moderne, est esquissée en théorie par Diderot, ébauchée en pratique de-ci, de-là, mais ne se réalise pas entièrement, tant est forte la tradition ; Voltaire lui-même, le grand démolisseur, est l’esclave le plus académiquement respectueux de la tragédie « classique ».

1945. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

C’était une plume de fer qu’il convenait de leur offrir à l’un & à l’autre. […] C’est dequoi Despréaux convenait, & il avouait, de plus, qu’à travers tant de ronces, le Poëte moderne avait su répandre libéralement des fleurs. […] Quinaut en convint ; & comme il était doux & traitable, il ajouta que Lully avait su joindre à ses vers une déclamation aussi heureuse que naturelle. […] La plupart savaient bien le contraire, mais ils n’en convinrent qu’avec peine. […] On ne convint pourtant pas qu’il se fût toujours égaré sans guide.

1946. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Dans tous les cas, c’est en ce sens que nous convenons de l’employer. […] De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde, dont la surface des eaux m’offrait l’image ; mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui, sans aucun concours actif de mon âme, ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. » Quand on relit ces descriptions et ces confidences, quand on se rappelle, car de telles pages ont la propriété d’éveiller les souvenirs profonds, les impressions analogues que l’on a pu éprouver, on est tenté de se dire que décidément la rêverie est une chose délicieuse de par sa nature propre. […] Sur la part qu’il convient de lui attribuer, je n’ai pas à me prononcer ici. […] Elle conviendrait mal au poète.

1947. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

En effet, dit-il, s’il était convenu que l’Académie est composée des quarante meilleurs écrivains, ce serait trop dur pour ceux qui n’en feraient pas partie. […] Convenons qu’il avait quelque raison de l’être. […] Ne convient-il pas mieux à la critique de se tenir dans son parquet d’avocat général, de laisser le barreau aux orateurs et le siège aux juges ? […] Mais, d’autre part, le mot de critique destructrice conviendrait aussi bien, puisque parodier une œuvre c’est, par un biais, s’efforcer de la ruiner.

1948. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Vous savez que ces hommages se payaient : c’était convenu, c’était dans les mœurs du temps. […] Or, il n’y a pas à dire, ce « projet de fontaine » est d’une vraie beauté, et, d’ailleurs, s’il est sujet qui convienne à un monument de ce genre, c’est bien le mythe des cinquante immortelles puiseuses de l’eau toujours fuyante. […] Ce devoir est un peu plus fort, convenons-en, que celui qui peut arracher des bras d’une grisette un étudiant que sa famille veut marier et établir, plus fort même que le devoir au nom duquel le père Duval sépare Armand de Marguerite. […] Tout le monde convient qu’une pareille misère ne peut durer. […] Et alors Sylvette et Percinet connaissent qu’ils ont été bien sols, que ce qu’ils prenaient pour poésie n’était que billevesées, inventions médiocres et mensonges de théâtre ; qu’au surplus ils ne savaient pas aimer, puisqu’ils ne se voyaient amants que sous certains costumes et dans certains rôles plus usés et d’une banalité plus cruelle que les chansons des orgues de Barbarie ; qu’il n’y arien de commun, ou pas grand’chose, entre la poésie et le romanesque, celui-ci n’étant qu’un arrangement convenu, et niais, et menteur de la réalité, et la poésie étant la vérité elle-même profondément sentie, et qu’enfin l’amour peut être délicieux et sublime dans les conditions de vie extérieure les plus ordinaires et les plus modestes.

1949. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

De 1830 à 1880, il fut entendu, convenu, réglé que l’ombre était grise et que le soleil consistait dans une bande jaune. […] Mais ils n’osaient en convenir publiquement, retenus qu’ils étaient par le fétichisme ambiant et la crainte de nuire à leur carrière. […] Il est convenu (et tous les clubs touristiques du monde l’affirment) que les « hôtels modernes », les palaces, avec leurs salons luisants (et hideux) et leurs waterclosets et cabinets de toilette perfectionnés, sont très supérieurs aux auberges d’autrefois, du bon vieux temps. […] Cette illusion convenait à la débilité mentale de l’époque. […] Quand je dis « passionnée » j’emploie (sans le secours de ma troisième frontale gauche) le mot qui convient.

1950. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Ce poëme doux et élevé ne conviendrait-il pas exactement à cette situation mixte où se trouve la famille par rapport à la religion et à la morale ?

1951. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

XVII Ce jour-là, j’avais eu affaire dans le Mâconnais ; j’avais promis à mes hôtes de revenir par les sentiers de chèvres qui abrègent la distance et de les rencontrer au sommet de la chaîne sous des châtaigniers convenus.

1952. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

On murmure à voix basse que la beauté, le talent, la célébrité d’une femme d’exception, qui cache son nom comme il convient aux femmes de porter un voile dans la foule, ou aux Clorindes de revêtir une armure d’homme en combattant ; on murmure, disons-nous, que l’attrait d’esprit, le nom voilé, les éclats de célébrité de cette personne, ont fasciné d’un éblouissement désintéressé les yeux et l’âme de ce Platon de la solitude ; que, semblable à ces chevaliers dont la race et le sang coulent dans ses veines, il a senti le besoin de porter dans le cloître ou dans les combats une dame de ses pensées, et qu’il lui a voué ce qu’on appelle un culte, un servage, une foi chevaleresque, épurée de tout, hors de la joie de se dévouer !

1953. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Cet endroit lui a convenu, et, en bonne mère, elle y replace son berceau.

1954. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

On les essaye, ils s’essayent eux-mêmes, et, si la carrière ne leur convient pas, ils rentrent honorablement dans le monde, sans scandale et sans reproche ; ils ont de plus pour le Saint-Siège ces avantages, que ses affaires purement mondaines sont traitées avec les hommes du monde par des hommes du monde, et que l’Église, par eux, participant de deux natures, est sacerdotale avec ses prélats et laïque avec ses ministres.

1955. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Le premier trait distinctif de la forêt vierge étant donc d’être impénétrable, le second de ne point convenir au développement de la race humaine, le troisième est l’énergie sauvage et pour ainsi dire forcenée de la végétation.

1956. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Le comte de Neiperg, grand-maître de sa maison et son premier ministre, qu’elle passait pour aimer en secret depuis son retour à Vienne (1814), avait vis-à-vis d’elle la déférence respectueuse qui convenait à sa situation officielle.

1957. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Disposez donc de moi, comme il vous conviendra ; j’obéirai avec fidélité à vos commandements, comme si vous étiez mon père et ma mère.

1958. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Mieulx qu’ores ne convient, te diray mainte chose Qu’oultre ne sçait contenir mon ardeur : Amy, se tout d’un coup s’espanoyoit la roze Plustost cherroit sans vie et sans odeur.

1959. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Ils seront assommés, ou ils seront maîtres : rien de médiocre ne leur convient.

1960. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Des arrangements de rimes fort simples : rimes plates, quatrains en rimes croisées ou embrassées, tierces rimes, qui, par l’enlacement ininterrompu et la lenteur sans repos, semblent faites exprès pour un poète comme Leconte de Lisle et conviennent singulièrement à la démarche de son inspiration.

1961. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

En sorte que nous imiterions de ces auteurs les seules choses qui ne conviennent pas au goût de notre pays.

1962. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Chant est le mot qui convient à ces choses à la fois si profondes et si légères133.

1963. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Il est probable que le vicaire ne s’aperçut de rien, tant nos prêtres vivent à cet égard dans le convenu, dans une sorte de résolution de ne pas voir.

1964. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

La science attifée, pomponnée, enrubannée ne perd pas seulement le charme austère et viril qui lui convient ; elle est sujette à perdre du même coup la précision, qui est sa qualité essentielle.

1965. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

L’idée de cette création vient pareillement de ces sources, auxquelles il convient, je crois, d’ajouter la conception des Mères, mystérieuses puissances rêvées par Goethe, dans le second Faust.

1966. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Elle est, inconnue comme il convient et réservée à la joie des rares qui sont dignes de la beauté originale, le plus admirable des écrivains féminins d’aujourd’hui.

1967. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Les faits auxquels s’applique sa formule de la criminalité ne représentent qu’une infime minorité parmi ceux qu’elle devrait comprendre ; car elle ne convient ni aux crimes religieux, ni aux crimes contre l’étiquette, le cérémonial, la tradition, etc., qui, s’ils ont disparu de nos Codes modernes, remplissent, au contraire, presque tout le droit pénal des sociétés antérieures.

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