Le livre, en effet, était aussi féminin que possible… un bout de feston, un rien brodé… de soie bleue !
Pour qui croit que les lois naturelles sont encore à découvrir, il n’y a pas d’institution possible dont on puisse affirmer autre chose qu’une nécessité de fait, sans mortelle inconséquence ; et voilà pourquoi la petite théorie, religieuse et sentimentale de Mme André Léo, s’est brisée en quatre morceaux !
Ce n’est point un livre d’histoire écrite pied à pied, renfermée dans sa chronologie, avec son développement logique d’événements, la seule histoire qu’il y ait, en somme ; mais une contemplation flottante d’influences possibles et de résultats généraux, un discours sur l’histoire, la chose de soi la plus fallacieuse qu’il y ait.
à ces esprits-là tout est possible ; mais quand l’importance des vaudevilles ou des tragédies de salon paraîtrait à ces forts penseurs un droit à maintenir au génie, quand tel hôtel, à la porte blasonnée, serait devenu pour le théâtre français une succursale d’émulation honorable et utile, il resterait toujours la question qui prime toutes les autres, — la question des mœurs.
Et, en effet, je l’ai dit plus haut, mais il faut le répéter à ceux qui ont appelé la guerre et son art du nom avilissant de militarisme pour mieux l’insulter, tout se passe, dans tous les mondes possibles, comme dans le monde de la guerre ; et ce que dit l’auteur des Études sur le Combat de la discipline des armées, on peut le dire de toutes les institutions de l’humanité, — religion, législation, gouvernement et art même, car l’art a ses règles, — qui toutes ont leurs disciplines, ces institutions, ou, pour parler mieux, qui ne sont que des disciplines sans lesquelles l’homme, faible créature, s’abolit, s’efface et se réduit au rien qu’il est , comme disait Bossuet !
Or, si le travail intérieur qui éclaire les œuvres par les facultés, et les facultés par les influences, n’est pas plus possible ou n’est pas plus complet que la biographie de celui qui a fait ces œuvres et qui avait ces facultés, la Critique est estropiée comme l’Histoire, et c’est ce qui est arrivé à Guizot.
Frappé dans sa dignité de roi par la croyance religieuse de son peuple, ennemie de la sienne, il aurait peut-être vaincu le préjugé populaire s’il avait été possible à un homme de vaincre une telle force.
Ce besoin, du reste, qui n’est — si l’on veut y réfléchir — que de l’individualisme encore ; ce besoin qui a produit tant de métaphysique vaporeuse, de synthèses, de formules, et qui, surexcité jusqu’à la rage par la vanité de chacun, ne nous a saisis tous que parce qu’il ne sied qu’à quelques-uns, c’est-à-dire aux maîtres, aux grands esprits, à ceux-là enfin qui se donnent seulement la peine de naître, pourrait faire croire à nos descendants que nous avons perdu le bon sens proverbial de nos pères, n’étaient quelques livres d’histoire fermes, nets, circonscrits, et dans lesquels il sera possible de le retrouver.
Augmenter de plus en plus la richesse publique, tel est, pour Jobez, le but véritablement social et la seule amélioration possible de la dure condition humaine.
» Telles étaient les raisons du succès actuel, et du plus grand succès futur et possible de l’histoire de M.
En ce livre d’un renseignement inouï, il y a des chapitres intitulés : « Source de la fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence somptueuse au meilleur marché possible » ; et vous voyez tour à tour passer devant vous, sous tous les aspects que sa nature de caméléon et de singe lui permettait de revêtir, et sans quitter sa forme de Voltaire, tous les types de la Comédie : Harpagon, le Menteur, Tartuffe, Chicaneau, le Bourgeois gentilhomme et le Malade imaginaire, qui composaient sa mobile et divergente identité !
Les Pères dominicains n’ont pas voulu qu’on réhabilitât, si possible était, la mémoire du Pape qui avait touché à la robe blanche de Savonarole le dominicain, le Luther d’avant Luther, le Calvin d’avant Calvin, le Jansénius d’avant Jansénius ; le précurseur, enfin, de cette diabolique Trinité !
Mais n’ayant rencontré, quand il tenta de pénétrer en France, que François Ier paganisé par la Renaissance, l’allié du Turc, le lecteur passionné de Rabelais et d’Érasme et le protecteur de Marot, flottant inconséquemment des bûchers allumés à des bûchers éteints, et du châtiment des Vaudois au repentir qu’il en exprima en mourant, le Protestantisme envahit bientôt, malgré la sécheresse de sa doctrine, un pays où il n’avait eu pour lui d’abord que les moqueries païennes de ses écrivains et l’attrait (lamentable toujours en France) de sa nouveauté… Révolté, dans son âme de moderne, contre la rigueur d’un temps qui avait une foi ardente et des mœurs séculairement chrétiennes, néanmoins catholique à ce point qu’il répète qu’il l’est incessamment dans son histoire, parce qu’il sait trop qu’on pourrait l’oublier, M. de Meaux ne paraît pas avoir compris que plus tard encore il était possible d’arrêter le Protestantisme envahisseur, comme l’Église, dans d’autres temps, avait arrêté l’Hérésie.
Un par-delà serait-il possible ?
Quant à nous, qui ne croyons pas qu’une telle justification est possible, nous laisserons l’apostat à l’Histoire, qui saura bien comment le prendre et le traiter, et nous ne parlerons ici que du Lamennais découvert en lisant ses lettres.
Frivole et libertin, le xviiie siècle peut avoir, malgré son libertinage et sa frivolité, quelques amours violents et vrais, — comme ceux de Mademoiselle de Lespinasse, par exemple, — mais l’effrayante et inexplicable fidélité qui apparaît comme la fatalité du cœur, n’était pas possible avec les âmes de cette époque corrompue.
Mais, enfin, l’éducation qui avait suffi jusque-là ne suffisait donc plus pour que Voltaire devînt… ce qu’il est devenu, malgré ses maîtres, et que le dix-huitième siècle fût possible ?
Une profession de foi — de foi scientifique, de foi rationnelle, la seule foi possible aux facultés mûries du dix-neuvième siècle — doit reposer sur un enchaînement de réalités incontestables et n’avoir rien de vague, rien d’incertain, rien d’obscur.
prenez, dans ce chef-d’œuvre de discussion meurtrière contre Stuart Mill et Herbert Spencer, le chapitre intitulé : « Le Conte », et dites s’il est possible d’être, en même temps, et plus fort dans le fond des choses, et d’une légèreté de langage plus lumineuse et plus plaisamment cruelle !
» Les écrivains laïques, pourvu qu’ils soient catholiques et théologiens, sont appelés à faire dans la littérature religieuse plus de bien que les prêtres eux-mêmes, à talent égal ; car, après tout, ce qu’il faut impérieusement, c’est d’amener le plus d’âmes possibles à la vérité.
Son système, s’il est possible d’entendre la voix ferme et distincte d’un système à travers cette tempête de mots lâchés par un homme véritablement attaqué d’une tympanite verbale, son système n’est qu’une espèce de métempsycose toujours en évolution… idée chétive, trouvaille de peu d’efforts, vulgarité niaise à force d’être commune.
À part les satiriques de notre littérature, qui sont tous issus, plus ou moins, depuis Régnier jusqu’à Barbier et Barthélemy (de la Némésis), de l’auteur des Tragiques, de ce premier et terrible fulminateur contre les vices monstrueux d’une époque si exceptionnellement dépravée, il serait certainement possible de retrouver, à deux cents ans de distance, d’autres ressemblances et d’autres traits de famille entre d’Aubigné, ce précurseur de plus grands que lui, et d’autres poètes qui ne sont pas seulement séparés de lui par deux siècles.
Ce grand linguiste, qui aimait la langue française comme on aime une personne, et qui, dans les moules vidés de Rabelais, de Montaigne, de Régnier, versait son jeune sang tout bouillant de génie et transfusait sa sève inspirée ; cet artiste désintéressé de tout, excepté de la Beauté possible, de la Beauté cherchée, après laquelle il courait, un flambeau dans la main, comme le Coureur antique, eut la douleur de voir sa perle roulée dans un oubli qui est la fange pour les œuvres de l’esprit humain, sous l’ignoble groin des pourceaux.
Il y avait à cette histoire d’amour, — et je n’écris pas ce mot avec un mépris léger : les histoires d’amour, en littérature, sont, pour peu qu’on y mette un peu de talent, non pas des redites, mais du renouveau, au contraire, — il y avait trois dénouements possibles, tranchés et vrais tous les trois, et qui auraient fait leçon dans l’esprit du lecteur après avoir fait coup dans son âme.
Brucker prouve qu’il est fait, comme certains grands esprits, tout d’une pièce et tout d’une coulée, et qu’en lui la spéculation et la pratique s’emmanchent si dru, qu’il n’est guère possible de les séparer.
Mérimée, qui n’avait pourtant pas à craindre l’embonpoint intellectuel, semblait appliquer à son esprit et à son style les expériences et le système de lord Byron… Si les sociétés de tempérance étaient possibles en littérature, M.
Nul n’a osé plus que lui dans le sens de l’absurde possible.
Cet art, outre une imagination très vive et prompte à s’enflammer, supposait encore en eux des études très longues ; il supposait une étude raisonnée de la langue et de tous ses signes, l’étude approfondie de tous les écrivains, et surtout de ceux qui avaient dans le style, le plus de fécondité et de souplesse ; la lecture assidue des poètes, parce que les poètes ébranlent plus fortement l’imagination, et qu’ils pouvaient servir à couvrir le petit nombre des idées par l’éclat des images ; le choix particulier de quelque grand orateur avec qui leur talent et leur âme avaient quelque rapport ; une mémoire prompte, et qui avait la disposition rapide de toutes ses richesses pour servir leur imagination ; l’exercice habituel de la parole, d’où devait naître l’habitude de lier rapidement des idées ; des méditations profondes sur tous les genres de sentiments et de passions ; beaucoup d’idées générales sur les vertus et les vices, et peut-être des morceaux d’éclat et prémédités, une étude réfléchie de l’histoire et de tous les grands événements, que l’éloquence pouvait ramener ; des formules d’exorde toutes prêtes et convenables aux lieux, aux temps, à l’âge de l’orateur ; peut-être un art technique de classer leurs idées sur tous les objets, pour les retrouver à chaque instant et sur le premier ordre ; peut-être un art de méditer et de prévoir d’avance tous les sujets possibles, par des divisions générales ou de situations, ou de passions, ou d’objets politiques, ou d’objets de morale, ou d’objets religieux, ou d’objets d’éloge et de censure ; peut-être enfin la facilité d’exciter en eux, par l’habitude, une espèce de sensibilité factice et rapide, en prononçant avec action des mots qui leur rappelaient des sentiments déjà éprouvés, à peu près comme les grands acteurs qui, hors du théâtre, froids et tranquilles, en prononçant certains sons, peuvent tout à coup frémir, s’indigner, s’attendrir, verser et arracher des larmes : et ne sait-on pas que l’action même et le progrès du discours entraîne l’orateur, l’échauffe, le pousse, et, par un mécanisme involontaire, lui communique une sensibilité qu’il n’avait point d’abord.
Si pourtant le nouveau nous apparaît, nous ne le repousserons pas précipitamment, parce que dans les lettres autant que dans les sciences, les découvertes sont possibles quoique suspectes, et qu’il ne faut pas les rejeter quand elles sont précieuses. […] Eut-on jamais plus de moyens de comparer l’idéal au possible, les fables au vrai, les monstruosités des Gorgones, et des Alecton, aux fureurs des dissensions, et anarchiques, et despotiques ? […] Entrons dans son labyrinthe d’actions, et tirons-nous-en le mieux possible. […] L’action de l’épopée, devant être grande et héroïque par elle-même, exige donc, puisqu’on doit l’agrandir encore, qu’à son élévation qui atteint au plus haut des choses possibles, on ajoute l’incroyable, qu’il ne faut pas moins distinguer du sublime que de l’extraordinaire. […] Parmi les éléments du merveilleux propre au genre héroïque, nous choisirons, de préférence à tout autre, ceux que fournit la théologie grecque, autant qu’il sera possible de la conformer au sujet.
Autant que possible il ne faut rien faire à contre-cœur. […] En effet, ce n’était pas possible. […] Oui, ces doux hérétiques furent les premiers à penser que la souffrance n’est pas bonne et qu’il faut l’épargner autant que possible aux hommes. […] La meilleure manière d’être novateur, c’est de l’être malgré soi et de l’être le moins possible. […] Lamartine blasphémait alors, et le blasphème n’est possible qu’au croyant.
— Voyons, Christiane, comment est-ce possible ? […] M.Edouard Grenier a peint avec beaucoup de justesse l’état d’esprit qui rend une pareille illusion possible. […] Le petit arrangement de famille des deux Mirelet me paraît possible, je l’ai dit. […] Or, qu’un misérable soit crédule à ce point, c’est possible, et j’y consens. […] Ou bien (ce qui est possible) ignore-t-il de quelle façon il l’aime ?
Par son double enjeu (chronique d’une époque, propositions théoriques), Les Dates et les Œuvres est sans doute l’ouvrage de Ghil permettant de saisir avec le plus de clarté possible les répercussions de ses propositions sur l’ensemble de son époque et sur les écoles qui vont ensuite la prolonger. […] Je me propose fermement de vous voir dès qu’il me sera possible, mais quand ? […] Toute coupe représente ainsi ce qu’il appelle « l’unité vraie » du Vers, qui n’est plus le nombre conventionnel : cette unité peut se dire « Un fragment le plus court possible tombant sur un arrêt de voix et un arrêt de sens ». […] Mais dès lors il méditait quelque chose, et peut-être me parla-t-il à ce moment d’une reprise possible du titre si précieusement désuet du vieux « Mercure de France ». […] Je ferai tout mon possible pour les enterrer, ce sera bien plus drôle.
— Il n’est pas possible, — disent, en parlant du feuilleton du lundi, les abonnés de la province, — qu’ils aient autant d’esprit et qu’ils ne soient que deux ! […] J’arrive donc à formuler nettement ma question — Le spiritualisme est-il possible au théâtre ? […] J’y ai compté presque une douzaine de personnes comme on en voit dans tous les mondes possibles. » Voilà qui me surprend étrangement de la part de M. […] Baudillon, du Messager des Théâtres, est le Pangloss de la critique ; à propos des Vêpres siciliennes, il trouve naturellement, que tout est au mieux dans le meilleur des opéras possible ; mais il nous a paru un peu froid pour un Pindare officiel des premières représentations ; il se borne « à constater un succès étourdissant ». […] L’accord n’était pas possible entre nous ; je jugeais Flaminio sur des impressions reçues à la représentation de l’ouvrage, et mes confrères, les feuilletonistes du lundi, continuaient à rendre compte de la préface des Vacances de Pandolphe.
L’une est le pessimisme matérialiste, résigné pourvu qu’il ait sa provende de plaisir quotidien, décidé à mépriser les hommes en tirant d’eux le meilleur parti possible pour ses jouissances. […] Si l’on veut bien la tenir pour fondée, on comprendra les transformations historiques possibles en Russie en étudiant les révolutions de l’Inde. […] J’essaye, en serrant le texte d’aussi près que possible. […] — Ce n’est pas possible ? […] Là où l’étude d’après nature est rarement possible, où il faut procéder par induction, on est mal venu de chercher des représentations plastiques.
La république en France ne sera-t-elle qu’une arme révolutionnaire, ou sera-t-elle une forme possible et durable ? […] Ce sont là de ces méchants propos avec lesquels il est possible de tout flétrir. […] Et là encore, remarquez sa tendance naturelle, il s’est retranché le plus possible ; il a visé à ne pas faire parler de lui ; il s’est renfermé dans les devoirs du professeur, d’académicien ; il s’est confiné et enterré, autant qu’il a pu, dans les recueils, dans les petites notes du Journal des Savants, s’effaçant de toutes les manières, et content de se réserver tout bas correction, finesse et malice ; mais les côtés un peu brillants de son talent qu’il aurait pu développer, peu s’en faut qu’il ne les ait retenus, j’allais dire opprimés à dessein. […] Raynouard avait essayé d’y établir, et, sur ces points comme sur tant d’autres, il ne faisait que suivre en résistant, en niant le plus possible.
Si les grands courants qui forment l’esprit d’un peuple ou d’un siècle, ne suffisent pas à nous expliquer l’existence et la nature d’une œuvre, à l’histoire nous ajouterons la biographie, et nous finirons bien par éprouver dans tous les cas réels et possibles l’éternelle vérité de cet axiome nouveau, parce qu’il est méconnu : que tout phénomène a sa cause. […] Je venais d’achever un long travail, la lecture suivie des cinq volumes de l’Esthétique de Hegel, et la magnifique pensée de ce grand philosophe, dégagée, autant qu’il m’était possible, des nécessités importunes du système où elle s’est enfermée, avait ouvert à la mienne de vastes horizons. […] Pour la parer autant que possible, il avait entrepris d’intéresser le parti janséniste au succès de son œuvre. […] La satire allait aussi près du trône que possible, et cette satire était donnée non pas à la cour, mais à la ville ; Le Misanthrope fut représenté à Paris.
C’est que j’ai cru utile pour diverses raisons que le monde fût informé aussitôt que possible des mérites de Son Excellence. […] Ceci pourra peut-être sembler un paradoxe trop fort, même à notre âge savant et paradoxal ; c’est pourquoi je l’exposerai avec toute la réserve possible et avec une extrême déférence pour cette grande et docte majorité qui est d’un autre sentiment. — Du reste, j’espère qu’aucun lecteur ne me suppose assez faible pour vouloir défendre le christianisme réel, qui, dans les temps primitifs, avait, dit-on, quelque influence sur la croyance et les actions des hommes ; ce serait-là en effet un projet insensé ; on détruirait ainsi d’un seul coup la moitié de la science et tout l’esprit du royaume. […] « L’absence de foi est un inconvénient qu’il faut cacher quand on ne peut le vaincre. — Je me regarde, en qualité de prêtre, comme chargé par la Providence de défendre un poste qu’elle m’a confié, et de faire déserter autant d’ennemis qu’il est possible. » (Pensées sur la religion. […] But here I desire to distinguish between a promise and a bargain ; for he will be sure to keep the latter, when he has the fairest offer… But here I must desire the reader’s pardon, if I cannot digest the following facts in so good a manner as I intended ; because it is thought expedient for some reasons, the world should be informed of his Excellency’s merits as soon as possible… As they are, they may serve for hints to any person who may hereafter have a mind to write memoirs of his Excellency’s life.
12 janvier Je pense que la meilleure éducation littéraire d’un écrivain, serait, depuis sa sortie du collège jusqu’à 25 ou 30 ans, la rédaction sans convention de ce qu’il verrait, de ce qu’il sentirait… rédaction dans laquelle il s’efforcerait d’oublier le plus possible ses lectures. […] — Mais des femmes possibles, princesse ! […] Certes, nous avons galvanisé, autant qu’il est possible, l’histoire, et galvanisé avec du vrai, plus vrai que celui des autres, et dans une réalité retrouvée. […] Et il dit : « Si je passais au théâtre, peut-être que… » C’est bien là le monde parisien, ce monde qui a envie de ce qui n’est plus possible.
Le modèle fit observer qu’il ne lui serait pas possible de conserver cette attitude plus de cinq ou six minutes sans se reposer. […] Obéissant à une inspiration généreuse et pacifique, le gouvernement du Directoire avait saisi cette occasion d’ôter à la fête du 9 thermidor le caractère politique et haineux qu’elle avait conservé jusque-là, afin de ramener, autant qu’il était possible, les cœurs français à la concorde par un sentiment commun, l’orgueil national. […] Le Marius de Drouais, au contraire, provoqua une observation inverse ; aussi, sans préjuger indiscrètement de l’avenir possible de ce peintre, mort à la fleur de l’âge, doit-on le considérer tel que nous le connaissons, comme un peintre qui n’était encore qu’un très-habile imitateur de son maître. […] Tous ces arrangements étaient concertés entre la comtesse et Fabre, qui prièrent Étienne de les aider à donner toute la publicité possible à ce projet, ce qu’il s’empressa de faire. […] Comme les miens sont très-courts, je ne peux encore y remettre que de la poudre ; mais aussitôt que je pourrai avoir la plus petite queue possible, ce sera pour moi une ancre de salut et une protection.
Vous m’avez ouvert votre revue, le seul endroit du monde où je crois qu’il m’était possible de parler comme il me convient de le faire. […] On constate qu’il fait tout le possible pour créer des types : il y échoue. […] Il n’y a pas de discussion possible : la conclusion est évidente dès l’exposé des termes. […] Chacun, s’il est doué de cette précieuse faculté sans laquelle nulle activité esthétique n’est possible — et qui est l’antique Mnémosyne elle-même mère des Muses — récolte à tout instant les éléments de ses ouvrages. […] C’est possible.
Il ne trompait pas ses maîtres du Cénacle ; il leur disait aussi clairement que possible sur quels points il se séparait d’eux. […] Il faut en prendre son parti ; c’est la rançon des amours de gens de lettres, qu’on doit acquitter même avec Musset, qui était aussi peu auteur que possible. […] Ce qui me consolera de tous les maux possibles, c’est encore elle. […] Mais notre vie est-elle possible ensemble ? […] Après le tapage de ses premiers vers, l’Odéon lui demanda une pièce, « la plus neuve et la plus hardie possible ».
De là il résulte cette conséquence importante, que la mort par le curare n’est point sans appel, et qu’il est possible de faire revenir à la vie un animal ou un homme qui aurait été empoisonné par cet agent toxique. […] IV Comment est-il possible de concevoir le mécanisme physiologique à l’aide duquel le cœur se lie aux manifestations de nos sentiments ? […] Je pense enfin que la vraie méthode scientifique est celle qui contient l’esprit sans l’étouffer, celle qui laisse autant que possible l’esprit en face de lui-même, et le dirige tout en respectant ses qualités les plus précieuses, qui sont son originalité créatrice et sa spontanéité scientifique. […] Tout le monde savait déjà que l’intelligence n’est pas possible sans cerveau, mais l’expérimentation a précisé le rôle qui revient à chacune des portions de l’encéphale. […] On pourrait croire qu’il va se rapprocher des physiciens et des chimistes, puisqu’il place comme eux la cause des phénomènes dans les propriétés de la matière ; c’est le contraire qui arrive, et Bichat s’en éloigne et s’en sépare d’une manière aussi complète que possible.
Pour Elle, mon despotisme était tout de tendresse et consistait surtout à la garder le plus près possible ; mais pour les autres, il devait être impitoyable. […] Elle avait fait entourer le poêle d’une grille, et on mettait autant que possible les lumières hors de ma portée. […] Lorsqu’elle s’en allait, je la reconduisais à n’en plus finir, le plus loin possible, et elle devait jurer de revenir le lendemain. […] J’attirai, dans l’angle le plus reculé, ma peureuse et douce Catherine, et je lui soufflai dans l’oreille, le plus bas possible : — Je sais, maintenant, la sœur Basile est un homme. […] Plusieurs fois, en effet, il leur était arrivé, sans qu’il fût possible de soupçonner l’un ou l’autre de plagiat, les articles paraissant à la même heure, d’avoir écrit des pages presque identiques.
Elle avait résolu de s’abstenir autant que possible de la vie ; elle avait même passé du dégoût de la vie au désir de la mort. […] Si elle en avait obtenu cent francs, ce qu’elle demandait en tremblant, sans croire que ce fût possible, Consuelo et la Mare au Diable n’auraient jamais paru. […] Dans chacune d’elles il y a une matière riche, neuve, variée, d’invention naturelle, et aussi semblable au vrai qu’il est possible, mêlée bientôt à des exagérations de caractères ou de détails qui étonnent ou révoltent l’imagination la plus docile et la plus crédule. […] Nous ne pourrons jamais nous soustraire à cette soif de fiction, à moins que notre monde ne se transforme en une sorte de paradis où l’idéal d’une vie meilleure ne sera plus possible. […] La seconde partie de cette vie, de beaucoup la plus longue d’ailleurs, nous offre cet intérêt particulier, que c’est elle-même, par son propre choix, qui l’organise et la gouverne, « qui la soustrait, autant que possible, au hasard des événements ou au caprice des affections ».
On a de Fléchier d’autres vers français que ceux qui ont été recueillis dans ses œuvres complètes, et ils justifient encore mieux, s’il est possible, la filiation que j’établis. […] La seule réponse possible eût été trop longue à faire, et c’est celle qu’on va lire.
1835 Autrefois dans les temps antiques, ou même en tout temps, à un certain état de société commençante, la poésie, loin d’être une espèce de rêverie singulière et de noble maladie, comme on le voit dans les sociétés avancées, a été une faculté humaine, générale, populaire, aussi peu individuelle que possible, une œuvre sentie par tous, chantée par tous, inventée par quelques-uns sans doute, mais inspirée d’abord et bien vite possédée et remaniée par la masse de la tribu, de la nation. […] Le nombre des poëtes, des artistes in petto, malgré la société et à son insu, augmente dans une progression effrayante, en même temps que les larges routes et les issues possibles semblent diminuer.
Le possible est la condition de la misérable sagesse humaine. […] XVIII « En débouchant sur la place de la Révolution, les chefs du cortège firent approcher la charrette le plus près possible du pont tournant et la firent arrêter un moment devant l’entrée du jardin des Tuileries.
Pour hâter la décomposition de la société et de l’âme féodales, la peste noire, qui en 1348 enlève au monde connu le tiers de ses habitants, la guerre de Gent Ans, guerre étrangère, guerre civile, crises aiguës des invasions, ravages endémiques des routiers : tous les fléaux, toutes les souffrances oppressent les âmes, mais en somme les délivrent avec douleur, les arrachent à leurs respects, à leurs habitudes, à leur forme d’autrefois, remettent tout violemment dans l’indétermination, qui seule rendra possible une détermination nouvelle. […] Cela est vrai de la forme de ses vers : du reste il lui ressemble aussi peu que possible.
Et si l’on vous disait que ce misérable Arthur Rimbaud a cru, par la plus lourde des erreurs, que la voyelle u était verte, vous n’auriez peut-être pas le courage de vous indigner ; car il vous paraît également possible qu’elle soit verte, bleue, blanche, violette et même couleur de hanneton, de cuisse de nymphe émue, ou de fraise écrasée. […] Paul Verlaine, le catholicisme ait été un jour la seule religion possible, le refuge unique après des misères et des aventures où déjà sa raison avait pris l’habitude d’abdiquer.
Qu’il méprise les petits bourgeois d’Yonville, cela est possible, mais cela ne ressort pas nécessairement de ses peintures, et nous n’en avons jamais le témoignage direct. […] Et ainsi, soit dans les instants où leur rhétorique et leur banalité possible m’échappent, soit dans ceux où ils se passent de toute rhétorique, j’ai constamment l’impression de quelque chose de franc, de naïf, d’honnête, de spontané, d’intéressant même dans les gaucheries, les lenteurs ou les obscurités.
Je me hâte d’ajouter, pour couper court aux réclamations possibles, que rien ne démontre non plus qu’il l’ait été. […] Quand on a été aussi malheureux que possible pendant des années, on finit par être tranquille sur l’avenir : on sait qu’il vaudra toujours bien le passé.
À part quatre ou cinq noms que je me dispense de citer, mais que chacun connaît, je demande si, dans les essais poétiques qui se sont manifestés dans ces dernières années, il est possible de voir autre chose que réminiscences et pastiches. […] N’avons-nous pas vu récemment un écrivain religieux d’un grand zèle tenter « s’il ne serait pas possible de composer un roman avec des personnages, des sentiments et un langage chrétiens3 » ?
C’est la dernière application possible du procédé connu. […] Croyez-vous qu’il soit possible de mettre plus de réflexion, d’effort, de recherche, à exprimer des choses plus dégoûtantes dans un style plus fastueux ?
… Il n’est pas possible que tout ce que vous êtes ici consentiez à tous les points que je viens d’entendre : me prendre à la gorge sur le premier pas de mon avènement !
Avec cela, préoccupé de la condition des classes pauvres et laborieuses plus qu’on ne l’était d’ordinaire dans les rangs des hommes d’État et des politiques constitutionnels, il a des pressentiments sociaux qui le mènent à prévoir des transformations radicales comme possibles et peut-être comme légitimes.
A-t-il su réellement le faire aussi entier, aussi parfait que possible ?
De quelle façon était-elle possible ?
Les Anglais cependant se soumettront le plus tard possible au bon goût général ; leur liberté étant fondée sur l’orgueil national plus encore que sur les idées philosophiques, ils repoussent tout ce qui leur vient des étrangers, en littérature comme en politique.
Si j’étais père de famille, au lieu d’être un solitaire de l’existence entre deux générations tranchées par la mort, du passé et de l’avenir de ce globe, qui n’a plus pour moi que le tendre et triste intérêt du tombeau ; ou si j’étais un instituteur de la jeunesse, chargé de lui enseigner le plus rapidement et le plus éloquemment possible ce que tout homme doit savoir du globe et de la race à laquelle il appartient, pour être vraiment intelligent de lui-même, je suspendrais un globe terrestre au plancher de ma modeste école, et j’expliquerais, avec ce miraculeux démonstrateur de l’astronomie, le second Herschel, la place et le mouvement de notre globule au milieu des espaces et des mouvements de cette armée des astres, qui exécutent, chacun à son rang et à son heure, la divine stratégie des mondes.
Sérieusement, ne voit-on pas qu’il n’y a plus de critique possible, ou bien Boileau avait le droit de censurer Chapelain ou Cotin, comme ceux-ci de riposter à Boileau ?
Car nous sommes de ceux qui pensent qu’il y a, relativement à ces questions, une attitude scientifique possible.
— Le poète des Exilés et des Odes funambulesques a sauvé le Parnasse du possible ridicule où son allure guindée l’eût entraîné, et, sachant que la mélancolie n’est pas le dernier but de l’Art, lui a ouvert le chemin vers cette aurore où tout se rajeunira : la Joie.
Autant que possible, il bannissait de la poésie l’éloquence, la passion et la vérité calquée trop exactement.
Une pensée du moins que Jésus emporta de Jérusalem, et qui dès à présent paraît chez lui enracinée, c’est qu’il n’y a pas de pacte possible avec l’ancien culte juif.
Mais si l’on sait que c’est une réponse ironique à Rousseau20, une façon de réfuter quelqu’un qui vous crie : Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, — ce n’est plus qu’un tableau poussé volontairement au noir pour servir de repoussoir à un tableau trop poussé au rose.
. — Les modifications qui se produisent dans l’état physiologique d’un peuple ne sont pas seulement corrélatives de celles que subit sa littérature ; il est parfois possible de dire lesquelles sont effet, lesquelles sont cause des autres.
Une telle accusation ne peut tomber avec justice que sur l’esprit caustique qui s’exerce à mortifier l’amour-propre, sans se proposer d’autre but que celui de mortifier : le nôtre a été constamment d’instruire & de corriger, s’il étoit possible ; tout ce que nous avons dit a été animé par ce désir, & dirigé vers cet objet.
Jeune, il l’aimait encore moins, s’il est possible.
Depuis lors, son beau talent, avec la fermeté, la souplesse et la vigueur qui le distinguent, avec cet art de présenter la pensée sous des aspects toujours larges et nets, avec l’éclat et la magnificence du langage qui ne se séparent point chez lui de la chaleur du cœur, s’est mis tout entier au service non seulement des belles causes, des causes généreuses, mais aussi des choses praticables et possibles.
Et cependant, aucun ne songe à simplement appliquer au roman la simple loi du classicisme, la loi de tout art objectif, humain, qui tient dans cette brève formule : « Subordonner le plus de réalité possible à une idée préconçue de beauté.
Quand cela est possible, il faut faire la contre-épreuve des indications recueillies de la sorte, en examinant le caractère des frères, des sœurs, des descendants de l’écrivain qu’on examine.
Mais chacune de ces écoles se partagent en nuances diverses qui servent de transition de l’une à l’autre : de telle sorte qu’il est possible, en descendant de degré en degré, de passer sans interruption des théories les plus contraires à la Révolution jusqu’aux doctrines les plus révolutionnaires.
Au-delà de toutes les définitions possibles il ne nous apparaît plus qu’une seule catégorie de vers : le vers eurythmique.
Théâtre moral, parfaitement possible devant un vrai public, d’un intérêt plus soutenu qu’on ne peut l’avouer, Saül et le Roi Candaule seront jouées régulièrement quelque jour et lors, on s’étonnera de l’inintelligence de notre critique actuelle.
Il est aisé de reconnaître l’auteur des Maximes dans la comparaison du gâteau ; mais il aurait dû dire à La Fontaine qu’il n’en avait pas tiré le meilleur parti possible.
Non-seulement nous ne nous égarons pas en décidant des choses dont on peut juger par sentiment, mais il n’est pas encore possible que les autres nous fassent égarer dans ces matieres.
Qu’on juge donc, s’il est possible, de traduire le stile figuré des poëtes qui ont écrit en grec ou en latin, sans énerver la vigueur de leur stile, et sans le dépouiller de ses plus grands agrémens.
C’est seulement à travers le droit public qu’il est possible d’étudier cette organisation, car c’est ce droit qui la détermine, tout comme il détermine nos relations domestiques et civiques.
Mais cela est-il possible ?
Faites ces observations ou des observations analogues, ou contraires ; mais faites-en pour tirer tout le parti possible des écrivains qui savent écrire en musique.
Ne serait-il pas possible, en effet, d’admettre qu’il s’est opéré chez un très grand nombre d’hommes un changement dans la production même de la pensée, que ce changement a été lent et graduel, et qu’il vient de se manifester tout à coup ?
mais comme à un enseignement possible !
» Eh bien, si c’est de partir, si c’est de vouloir, si c’est de deviner le vrai et le possible d’une grande chose et d’avoir sacrifié sa vie pour la conquérir, le comte Gaston de Raousset-Boulbon est un de ces touchants grands hommes que l’histoire nomme un jour entre deux de ses pages et puis finit par oublier !
« On est toujours homme par quelque côté », dit Pascal ; Goethe était donc un homme, mais il l’était aussi peu que possible.
M. l’abbé Mitraud est un de ces esprits qui croient au développement futur ou possible sur la terre d’une justice et d’une liberté absolues, et qui commencent par oublier les conditions de la nature de l’homme et les idées qu’il faut avoir de la liberté et de la justice, car la liberté a ses trois limites de nombre, de mesure et de poids qu’aucune théorie ne saurait briser, et la Justice a son glaive à côté de sa balance, le glaive qui, par la rigueur du retranchement, rétablit l’égalité des proportions !
Ses Odelettes 15, le dernier de ses ouvrages, doivent être considérées comme l’expression définitive et sans progrès ultérieurement possible de sa manière.
Enfin, pour résumer le tout, il est évident que si un seul homme pouvait réunir en lui ces trois sortes d’esprits différents qui, isolés, sont de si grandes forces, mais qui, réunis, seraient la plus grande force possible, cet homme aurait une supériorité aussi absolue qu’une supériorité peut l’être dans ce monde relatif.
Nous avons eu cette fameuse préface qui semble, aux trembleurs devant le talent de Dumas, le dernier mot de toute critique possible sur ce livre, irrévocablement immortalisé, et qui semble dire aux trembleurs : Si on s’y frotte, on s’y piquera !
Flaubert est un moraliste, sans doute, puisqu’il fait des romans de mœurs, mais il l’est aussi peu qu’il est possible de l’être, car les moralistes sentent quelque part, — dans leur cœur ou dans leur esprit, — le contre-coup des choses qu’ils décrivent, et leur jugement domine leurs émotions.
Ou bien donc il y a une formule psychophysique possible, ou l’intensité d’un état psychique simple est qualité pure.
que la faiblesse permette quelquefois à la force de se sentir elle-même : et s’il nous est possible, consentons à avoir de grands hommes, même à ce prix.
Et Verlaine, qui dans son extase croyait voir les sept cieux que lui ouvrait la petite main de la femme adorée, à certainement fait de son mieux et avec toute la probité possible pour se plier à ce que ce nouveau monde des amours légitimes exigeait de lui. […] Est-il possible que cette blessure se ferme, que cette existence répare le tissu rompu, grâce à la force de guérison et de renouveau que donne la véritable vie ! […] Prenons notre point de départ dans une observation aussi terre à terre que possible. […] Il a voulu chercher les conditions dans lesquelles il serait possible à une nature d’une sensibilité extrême de tirer quelque plaisir du monde contemporain, si rude pour tous ceux qui aiment l’art et pour tous ceux qui souffrent des nerfs. […] Et n’est-il pas possible que nous assistions bientôt à quelque conquête définitive sur le domaine de l’inconscient, qui enferme l’espace si restreint de la terre connue de notre esprit ?
Je mets en fait qu’à aucune époque de notre histoire une semblable insanité n’eût été possible, ni tolérée. […] Une telle duperie n’était possible que dans l’affaissement et l’intimidation des élites, que, dans la disparition des corps sociaux, œuvre de la Révolution française, de 1789 à 1793. […] C’est possible, et pourtant le romantisme (d’où est issue l’insondable bassesse du naturalisme) était lui-même une corruption, mentale et imagée, une espèce de fermentation à vide. […] Car ces moments doivent être abrégés le plus possible. […] On dit, et c’est possible, qu’elle aurait conservé un certain prestige au dehors.
Le jour où un homme lui dit le plus respectueusement possible qu’il l’aime, elle sait parfaitement à quoi tend cet homme. […] Il est dépourvu du sentiment religieux aussi complètement que cela est possible. […] D’eux à nous il n’y a pas de comparaison possible, et pas de raisonnement par analogie. […] Cela est possible. […] Cela est possible, quoique peu probable.
Mêlé naturellement au monde littéraire, je m’y suis, autant que possible, tenu sur cette réserve sans laquelle il n’est point de liberté (un critique qu’on tutoie, a dit M. […] Plus de surprises possibles, plus de mirages à redouter ; mais surtout plus de vallon romantique où si volontiers jadis on eût réduit le monde ! […] Des natures aussi excentriques veulent être expliquées minutieusement pour paraître seulement possibles. […] C’est possible, mais on n’a pas le droit de transporter, de la vie réelle dans la vie artistique, de pareils phénomènes, sans les expliquer. […] Force était donc de l’y laisser, en lui rendant le séjour le plus agréable possible.
Était-ce possible ? […] Par un hasard comme il ne s’en produit pas deux au cours d’une vie humaine, ils se trouvaient placés exactement dans les circonstances qui devaient porter leurs âmes au plus haut degré possible d’amour. […] Était-ce possible ? […] Sa beauté en parut plus ferme encore et plus réelle, s’il était possible. […] — Est-il possible ?
Aussi éloigné que possible de nos jeunes « éreinteurs », il était entré dans la vie littéraire en proclamant ses admirations et ses enthousiasmes. […] Il s’occupe de faire comme les autres, c’est-à-dire d’en faire le moins possible. […] Ces dames disaient : « Non, il n’est pas possible qu’une femme se jette ainsi à la tête d’un homme ». […] À quoi l’auteur de Jean d’Agrève pourrait objecter simplement : « Peu importe que cela soit possible, puisque c’est arrivé ». […] Il a inventé des personnages auxquels il attribue, autant que possible, une signification collective.
Entre les prétentions rivales, il semble qu’il n’y a aucune transaction possible : les Allemands sentent que leurs exigences, même satisfaites, ne feraient qu’entraîner à courte échéance une seconde guerre ; M. de Bismarck l’a dit à M. […] Une fois au Louvre et à l’Hôtel de Ville, les Prussiens trouveront-ils devant eux ce quelqu’un qui manque aujourd’hui et sans lequel il n’y a point do traité valable ou même possible ? […] Par conséquent, rassemblons nos souvenirs et rappelons toute notre expérience pour nous figurer le moins inexactement possible ces quatorze premiers, leur état d’esprit, le nombre de leurs idées, les limites et la portée de leur intelligence. […] Il faut donc voir les hommes d’aussi près que possible, et pour cela faire encore un pas. […] Tel était Gleyre pour tous les détails de la vie corporelle ; il n’y donnait que le moins d’attention possible ; à ses yeux, c’était là une occupation de cuisinier, un tracas de ménage, un simple embarras.
Il était de mode alors dans l’école romantique d’être pâle, livide, verdâtre, un peu cadavéreux, s’il était possible. […] Aussi ne croyait-on pas l’œuvre possible au théâtre ; cependant, contre la prévision des habiles, le succès fut immense. […] On n’y fait pas tant de façons à notre époque, et les lords montent peu l’escalier des mansardes, où les poètes peuvent du moins mourir de faim en paix, si tel est leur bon plaisir, car du moment que l’on cesse d’être poète, il faut le dire, la vie redevient possible. […] Les nécessités de l’allégorie, car il n’est guère possible de placer des scènes de la vie réelle dans les plafonds, les coupoles, les pendentifs et les tympans, le forcèrent d’aborder le nu et la draperie, et il s’en tira à merveille. […] Nous ne sommes pas de ces panégyristes posthumes qui n’exaltent que les défunts, et vous reconnaissent toutes les qualités possibles dès que vous êtes cloué dans la bière.
La Veillée de Vincennes, avec de jolis détails, et quelques-uns même d’exquis, est d’ailleurs, et en dépit de beaucoup de prétentions qui percent, une « Nouvelle » presque aussi mal composée que possible. […] « Si le monde est une théophanie, — c’est-à-dire si son histoire n’est que celle des manifestations de la divinité, — toutes les actions de l’homme et même de l’animal deviennent également divines et excellentes ; il n’y a plus de blâme, plus de préférence possible. […] Mais ce qui est toujours possible, si la métaphore est le procédé naturel de développement ou de fructification des langues, c’est d’en aider le pouvoir, et pour cela d’élargir le sens des mots en approfondissant la diversité des relations des choses. […] Mais ce qu’elles ont, en revanche, de fâcheux pour tout le monde, c’est que, ce qui était assez clair, elles l’embrouillent ; ce qui était obscur, elles l’obscurcissent encore davantage ; — et la confusion des idées, qui déjà n’était pas petite, elles l’accroîtraient, si c’était possible. […] Osera-t-on soutenir que l’art soit méprisable ou seulement indifférent, qui s’efforce d’éviter ces rencontres ou ces concours de sons, ces mots de prison ou bagne, et s’il ne peut pas toujours absolument les éviter, qui fait du moins son possible pour les dissimuler ?
Cela est bien possible. […] Brunetière pose la question sur le terrain de l’intérêt social — nous consentons à l’y suivre et nous ne nierons pas absolument le danger possible de telles ou telles théories mal comprises. […] On aurait dit que, pour la séance d’apparat, il s’était exprès habillé le plus négligemment possible. […] Il était modéré, et l’idée du possible ne le quittait jamais. […] Nous ne savons que trop ce que c’est que le ciel : nous y sommes autant qu’il est possible d’y être.
Mais Piron ignorant, paresseux, nullement philosophe, n’entendait rien aux lumières de Voltaire et à cette universalité de goûts, d’études et de curiosités agréables ou sérieuses, qui font sa gloire : « Mon cher ami », écrivait Voltaire à Cideville (février 1737), « il faut donner à son âme toutes les formes possibles. […] Mais ma défaite n’était pas possible ; Voltaire est le plus grand pygmée du monde. […] Le critique du temps qui a le mieux parlé de Piron, et le plus philosophiquement, est Grimm ; il l’a jugé comme une pure matière organisée, un admirable automate formé et monté par la nature pour lancer saillies et épigrammes : « En l’examinant de près, dit-il, on voyait que les traits s’entre-choquaient dans sa tête, partaient involontaires, se poussaient pêle-mêle sur ses lèvres, et qu’il ne lui était pas plus possible de ne pas dire de bons mots, de ne pas faire des épigrammes par douzaine, que de ne pas respirer.
Marche, va les détruire, éteins-en la semence… Je m’arrête le moins possible à cette première partie, dont la violence, pour nous, se justifie à peine par le patriotisme du poëte ; Malherbe, comme Richelieu, voulait une seule France sous un seul sceptre. […] Toute la difficulté qui s’y est trouvée, c’est que, ayant été jugé que, pour l’exécution de ce dessein, il était nécessaire que le gouvernement du Havre fut entre ses mains, et le roi le lui ayant voulu acheter, il n’a jamais été possible de le lui faire prendre qu’en lui permettant de le récompenser de son propre argent. […] Travaillons à l’acquérir tant qu’il nous sera possible ; nous n’y réussirons non plus que les autres.
Les plus délicats se rejettent sur les distractions de l’esprit ; mais du fond des choses, il en est question aussi peu que possible ; on craindrait de rouvrir l’abîme et d’y revoir les monstres. […] Dans les premières pages, l’auteur trace à la politique, à la science de la société (comme il la définit), une sorte de voie moyenne entre l’utopie et l’empirisme, entre l’idée pure et la pratique trop réelle : « Si la politique, disait-il, ne voit dans les événements que de vaines formes, dans les noms propres que de vains signes, elle ne sait qu’inventer des lois chimériques pour un monde supposé ; si elle n’aperçoit ici-bas que des accidents et des individus, elle gouverne le monde par des expédients : placée entre la République de Platon et le Prince de Machiavel, elle rêve comme Harrington ou règne comme Charles-Quint. » S’attachant à dégager le droit sous le fait et à maintenir la part de la raison à travers le hasard, il estime qu’à toutes les époques de la civilisation il est possible et il serait utile de revendiquer la vérité, mais cela lui paraît surtout vrai du temps présent : « On peut juger diversement le passé, dit-il, mais on doit du moins reconnaître que le temps présent a cet avantage que nulle idée n’a la certitude d’être inutile : la raison n’est plus sans espérance ; comme une autre, elle a ses chances de fortune. […] Si l’on ajoute un article du lendemain, où le nom du duc d’Orléans est présenté comme offrant (moyennant garanties) une solution possible, on aura son dernier mot de ce coté.
Faire des besognes auxquelles on croit à moitié ou pas du tout ; écrire des livres où l’on ne met point son âme, mais seulement quelques conjectures ou spéculations sur la vie ; obtenir par là de petits succès ; cueillir en passant de petits plaisirs égoïstes ; vivre au jour le jour ; comprendre ça et là quelques petites choses, mais ignorer en somme ce que l’on est venu faire au monde ; vivre en se passant de la vérité ; vivre sans vouer sa vie à une cause aussi humaine et générale que possible ; c’est-à-dire vivre comme nous vivons presque tous… cela parut très vite misérable au jeune rédacteur en chef du Mémorial de Périgueux. […] Il ne se fit pas uniquement catholique pour orner et sauver son âme, mais pour servir le plus d’âmes possible, propager le bienfait qu’il avait reçu, et leur donner la foi qui seule assure à tous la vie heureuse ou supportable, même en ce monde-ci, en inspirant la bonté aux puissants autant que la patience aux déshérités. […] Il a comme la rage de s’en remettre du plus de choses possible à l’autorité du représentant de Dieu ; et il semble qu’il se soit surtout appliqué à concentrer dans le pape seul le privilège d’infaillibilité autrefois épars dans l’Église entière, afin d’être plus tranquille.
Ce que vous vous proposez, c’est justement d’enlever des recrues possibles à la sombre et dolente armée du vice pauvre et de la détresse sans espoir. […] » Roger est sans doute naïf de croire, ou que cette franchise est possible, ou qu’elle supprimerait la souffrance, ou que l’on connaît toujours le moment où l’on a cessé d’aimer. […] Je n’ignore pas, d’autre part, qu’une des façons de renouveler, si c’est possible, « l’histoire de la courtisane amoureuse » (en supposant qu’il soit absolument nécessaire de la renouveler), c’est d’en changer le « milieu ».
Au théâtre, le dramatique extérieur, à grand fracas, est presque le seul possible : sur la scène, penser ne suffit pas, il faut parler ; si l’on pleure, c’est à gros sanglots. […] Il est très vrai encore qu’il y a une ressemblance entre l’expérimentateur et le romancier : tous les deux, au moyen d’une hypothèse, conçoivent une expérience possible, idéale ; ils sont tous deux imaginatifs, inventeurs. […] Le réaliste, lui, nous attribue toutes les maladies morales possibles dans son esprit, et, fort heureusement, il n’en réalise pas la vérification au dehors.
Spencer va jusqu’à dire que « le grand secret, sinon le seul, de l’art de composer, c’est de réduire les frottements du véhicule au minimum possible ». […] On ne doit donc économiser l’attention de l’auditeur que pour lui faire dépenser le plus possible sa sensibilité en faisant vibrer son âme entière. […] C’est donc une même loi d’évolution qui rend aujourd’hui notre prose tantôt scientifique, tantôt poétique ; c’est la recherche de l’expression intellectuelle ou sympathique qui nous fait traduire le plus fidèlement possible tantôt l’idée abstraite et tantôt le sentiment, tantôt les systématisations de pensée et tantôt les systématisations d’émotion. « Quand, disait Flaubert, on sait frapper avec un mot, un seul mot, posé d’une certaine façon, comme on frapperait avec une arme, on est un vrai prosateur », et aussi un vrai poète.
Voici le second : Toutes les photographies d’une ville prises de tous les points de vue possibles auront beau se compléter indéfiniment les unes les autres, elles n’équivaudront point à cet exemplaire en relief qui est la ville où l’on se promène. Toutes les traductions d’un poème dans toutes les langues possibles auront beau ajouter des nuances aux nuances, et par une espèce de retouche mutuelle en se corrigeant l’une Vautre, donner une image de plus en plus fidèle du poème qu’elles traduisent, jamais elles ne rendront le sens intérieur de l’original 27. […] En choisissant les images aussi disparates que possible, on empêchera l’une quelconque d’entre elles d’usurper la place de l’intuition qu’elle est chargée d’appeler, puisqu’elle serait alors chassée tout de suite par ses rivales.
» Il est possible, au surplus, qu’en dépit des chicanes, cette manière de construire l’histoire du roman naturaliste ne déplaise pas trop à M. […] Zola, pour son malheur, y donne aussi pleinement que possible. […] Car, n’est-ce pas précisément au plus fort de ces sortes de crises que, dans tous les sens, à l’aventure peut-être, mais très sincèrement et très laborieusement, on se remet en quête pour explorer une fois de plus le champ du possible ! […] Il n’est possible que par métaphore de peindre avec des mots ; et c’est une entreprise particulièrement préjudiciable à la langue que de vouloir ici réaliser la métaphore. […] Enfin, — mais ceci lui devient plus personnel encore, s’il est possible, — c’est par la philosophie que ce grand peintre de la vie réelle aborda le roman.
Un certain nombre d’intelligences, qui n’étaient pas préparées à ce résultat, se demandent si le réel est possible. […] Quand on a lu ses dix volumes, il n’est guère possible de ne pas se ranger à l’avis d’un critique distingué, M. […] Mes amis, et je m’adressai aussi haut que possible, s’intéressèrent au sort du jeune homme. […] Après ce dernier acte de folie, il faut bien en finir ; le cercle des aventures et des épreuves possibles est parcouru. […] Aucune souillure n’est possible au diamant.
En ce temps-là on croyait déjà que toutes les impiétés étaient possibles, excepté celle-là. […] j’ai rencontré un certain vieillard hideux à voir, sale au possible ; un affreux bossu, édenté, à peine un homme…, et j’en vais tirer des monceaux d’or. […] « Le jeune roi, dit Saint-Simon, élevé dans une cour brillante où la règle et la grandeur se voyaient avec distinction, et où le commerce continuel des dames, de la reine-mère et des auteurs de la cour l’avait enhardi et façonné de bonne heure, avait primé et goûté ces sortes de fêtes et d’amusements parmi une troupe de jeunes gens des deux sexes, qui tous portaient et avaient le droit de s’appeler des dames et des seigneurs, et où il ne se trouvait que bien peu, ou même point de mélange, parce qu’on ne peut appeler ainsi trois ou quatre peut-être de médiocre étoffe, qui n’y étaient admis, visiblement, que pour être la force et la parure du ballet par la grâce de leur figure et l’excellence de leur danse, avec quelques maîtres de danse pour y donner le ton. » À ce compte, Molière et Lulli, son compère, étaient lisiblement et uniquement admis, en cette illustre compagnie de jeunes gens et de jeunes dames : « Formés à la grâce, à l’adresse, à tous les exercices, au respect, à la politesse proportionnée et délicate, à la fine et honnête galanterie », parce que, sans le poète et sans le musicien, il n’y avait pas vraiment de divertissement qui fût possible. […] Relisez L’Impromptu de Versailles, dans lequel Molière et Brécourt, de La Grange et du Croisy, mademoiselle de Brie et mademoiselle Molière jouent leur rôle ; est-il possible de parler un meilleur langage, qui sente plus, en même temps, son théâtre et la bonne compagnie ? […] Il y avait, dans ce troisième acte, des choses encore plus extraordinaires, s’il est possible.
Mais Diderot va renverser cette image et s’en servir pour défendre l’idée qu’il est possible de construire une représentation de l’univers à partir de l’expérience sensorielle. […] Épris de ce que le père incarne de brutal, le fils fait tout son possible, pour en arriver, par les méandres évangéliques, à subir les brutalités des exécuteurs de la volonté impériale, cette volonté impériale ayant été, au préalable, reconnue pour la traduction terrestre de la volonté divine. […] L’histoire du paradis perdu… Ainsi, s’exprime la nostalgie de ce possible que la peur a, peu à peu, métamorphosé en impossible. […] A ma place, il est vrai, un idéaliste, pour ne point risquer de mettre en doute le fait de se sentir olympien, eût fermé les yeux, mis les mains dans ses poches, et demandé à l’illusion béate de durer le plus longtemps possible. […] Ainsi, tourne-t-elle en rond, nourrie de mythes les plus miteux, elle qui, active pourrait enfin rendre possible une vie qui ne serait plus, en faits et gestes, paroles et pensées, la parodie grotesque de ce qui fut.
Il est possible, en effet, que l’admiration qu’éprouvait José-Maria de Heredia pour un Ronsard ou un du Bellay soit pour quelque chose dans leur communauté de sentiment, mais il est nécessaire d’ajouter que, l’influence en question admise, le jeune créole au nom sonore était singulièrement préparé, — par la part de sang français qui coulait en ses veines, et dont la source, en lui, était proche, — à comprendre et à distinguer, en leur résonnance la plus subtile, ces « harmonies secrètes de notre sol » dont parle M. de Vogüé. […] Mais il est possible aussi que l’éducateur, en acquérant les capacités qui lui sont nécessaires, y ait pris le goût du travail personnel. […] N’était-il pas en droit de limiter autant que possible le dommage que lui causait la nécessité d’une besogne rudimentaire, conscient de l’ironie qu’il y avait à ce qu’un esprit comme le sien, apte aux plus abstraites spéculations de l’esthétique et de la poésie, s’employât à apprendre quelques vocables anglaisé des galopins turbulents ou à de grands garçons distraits. […] Il se bornait à être, le plus qu’il pouvait, absent en pensée de la classe et à y réduire le plus possible les occasions d’intervention personnelle. […] Or, le gouvernement conservateur craignait et empêchait leur importation autant que possible, se rendant bien compte de l’effet funeste de cette propagande.
» Quelqu’un jette dans la conversation : « Les armes de précision, c’est contraire au tempérament français ; — tirer vite, se jeter à la baïonnette, voilà ce qu’il faut à notre soldat ; si cela ne lui est pas possible, il est paralysé. — La mécanisation de l’individu n’est pas son fait. […] Pendant que je regarde au loin, une vieille femme qui a conservé un accent de province, me dit : « Est-il possible qu’on brûle tout ça ! […] Enfin ils se décident à entrer, et sortent, emportant sous le bras, le boilled mutton ou le boilled beef, etc., toutes les conserves possibles et impossibles de viandes, de légumes, de choses qu’on n’aurait jamais pensé devoir devenir la nourriture du Paris riche. […] Après dîner, j’entends un homme du peuple dire à une marchande de tabac, chez laquelle je m’allume : « Est-il possible de se laisser rouler comme ça ? […] Louis Blanc dit : « À propos de l’absence de nouvelles, comme je m’en étonnais, Trochu m’a dit : Mais le gouvernement fait tout son possible, savez-vous qu’il dépense, par mois, 10 000 francs.
Et son trait chante son plaisir : il monte, il se déroule d’un seul jet, il empêche en se jouant tout autre d’être possible, il s’élance comme un doux cri parfait. […] Pour exprimer les vagues moralités de son texte, Dukas a employé une mélodie aussi peu emphatique que possible. […] Pour l’effaroucher le moins possible, n’examinons d’abord que la façon dont elle s’exprime ; la forme et le ton de ses paroles commenceront de la trahir. […] Il a rompu tous ses liens et maintenant il hésite tragiquement dans le vide : Je me suis délivré, c’est possible ; mais qu’importe ? […] Elle est notre plus grand crime possible et nous passons notre vie à en écarter la tentation.
Que les déceptions de sa propre destinée l’amènent, sinon à se complaire, du moins à s’attarder dans la notation des défaillances de ce même Hugo, de Lamartine, de Vigny, de Musset, de Balzac, c’est possible et c’est humain. […] Le plus pieux des hommages que l’on puisse rendre à un si grand homme, n’est-ce pas d’essayer de l’imiter, sinon dans son génie, — ce n’est pas possible, — mais dans ce qui fut le fond même de son être, le cœur de son cœur : l’amour du travail, de la pensée, de la famille et de la patrie. […] On l’écoutait tâtonner autour du vocable précis, destiné à faire image et à ramasser dans son raccourci le plus de réalité possible. […] Mais cela même, cet obstacle constant que son action a rencontré, ajoute à sa fière physionomie un pathétique d’autant plus émouvant, qu’à travers l’injustice dont il fut la victime, nous démêlons une erreur française qu’il importe de toujours signaler, pour la corriger, s’il est possible. […] La régression des sociétés les plus comblées, les plus cultivées est toujours possible.
Il faut donc que les hommes bien intentionnés, comme l’auteur de ce livre, touchent avec une extrême prudence et un extrême respect à ces vases divins qui contiennent l’âme du peuple, même quand ils aspirent évidemment, comme lui, à verser le plus de raison possible dans les institutions religieuses et dans ces saintes croyances des nations. […] On dirait, à entendre ces déclamations souverainement ignorantes sur l’impôt, que l’impôt est la dîme des pauvres au profit des riches : c’est le contraire qui est vrai, l’impôt est la dîme que le riche paye au pauvre pour égaliser, autant que possible, sans dépossession violente, le riche et le pauvre.
Nous nous occupons maintenant de les rassembler, et ils seront bientôt en ordre ; je vous le fais savoir, et je désire que vous le fassiez savoir à la sœur du Tasse, parce que cette dame a écrit, à moi et à ma sœur, sur cet objet ; ils seront remis aussitôt que possible entre vos mains, ou aux mains du Tasse lui-même ; et, de plus, on aura pour lui les plus grands égards et les plus grandes sollicitudes, non-seulement en paroles, mais en faits… » Le Tasse, malgré les conseils du cardinal Albano, qui s’efforçait de le retenir à Rome, était impatient de retourner à Ferrare ; le duc finit par y consentir. […] Heureux d’avoir rencontré un pareil hôte, je lui dis que je serais charmé de profiter de son offre le plus tôt possible ; à ces mots, il me montra sa maison.
« Nous voudrions qu’il nous fût possible de voiler ce triste épisode. […] Il ne m’est plus possible que de lire les ouvrages de notre ami, qui a laissé beaucoup de manuscrits pour l’impression.
« Je vous supplie, écrivit-elle, des frontières du Cumberland, à Élisabeth, de m’envoyer chercher le plus tôt possible que vous pourrez, car je suis en pitoyable état, non-seulement pour une reine, mais pour une gentille femme. […] On a voulu nier sa participation directe et personnelle au meurtre de son jeune époux ; rien, excepté des lettres suspectes, ne prouve en effet qu’elle ait accompli ou permis personnellement le forfait ; mais qu’elle ait attiré la victime dans le piége, qu’elle ait donné à Bothwell le droit et l’espérance de succéder au mort sur le trône et dans son cœur ; qu’elle ait été le but, le moyen et le prix avéré du crime ; enfin, qu’elle l’ait absous en unissant sa main à la main du meurtrier, aucun doute sur tout cela n’est possible.
C’est comme un délicat et sensible appareil qui permet à l’Église de relever ou d’abaisser le niveau de ses commandements, pour obtenir à chaque moment des consciences la plus grande approximation réellement possible dans la poursuite de la perfection morale. […] J’admets donc qu’il y ait de l’injustice ou de l’excès dans les attaques de Pascal, et j’en fais la part aussi large que possible : mais il reste qu’en gros il a fait une oeuvre juste et salutaire.
Il s’était fait un régime de vie accommodé à ses études, qui tînt son âme dans la moindre dépendance possible du corps. […] Si deux lectures n’y suffisent pas, il faut lire une troisième fois ces raisons « qui s’entre-suivent de telle sorte, dit-il, que comme les dernières sont démontrées par les premières qui sont leurs causes, ces premières le sont réciproquement par les dernières, qui sont leurs effets22. » Qu’on ne s’imagine pas qu’il suffise d’une attention ordinaire pour s’approprier ou pour avoir le droit de rejeter ses raisons ; il ne le souffre pas, il ne permet pas « qu’on croie savoir en un jour ce qu’un autre a pensé en vingt années23. » La fuite n’est pas possible avec honneur ; car comme il nous fait connaître toute la puissance de la réflexion, et qu’il agrandit notre raison par la sienne, ce serait nous avouer incapables d’application que de lâcher prise après un premier effort, ou que de n’oser le tenter.
Les directeurs mènent exactement la vie des élèves et s’occupent d’eux aussi peu que possible. […] Il n’est pas possible d’imaginer plus de bienveillance, de cordialité, de respect pour la conscience d’un jeune homme.
Quelque envie que j’eusse de me rendre aux honnêtes représentations de ses Défenseurs, il n’est donc pas possible de rétracter ce que j’ai dit à son sujet. […] Vous jugerez vous-même, Monsieur, s’il est possible de se défendre plus mal, par les détails que vous me demandez & que je vais mettre sous vos yeux.
Et n’as-tu pas, le soir, toute la paix possible Dans ta vieille maison ? […] Nous avons signalé les vrais talents, — nous en avons oublié peut-être, mais on comprendra aussi qu’il ne nous était pas possible de tenir compte ici de relations mondaines ou politiques.
Pour un seul Proudhon, c’est possible ; mais s’il en avait connu deux, ils l’auraient converti ! […] Les niaiseries d’innocence ne sont pas possibles devant les leçons de l’Histoire.
Le jouvenceau de l’amour et du badinage ne doit plus exister, et s’il y a invention possible dans cette tête qui ne fut jamais qu’un grand front, elle devra se marquer ici. […] On croit qu’une tragédie de M. de Jouy ferait du bien, et l’on est tenté de soutenir que, dans un pays où l’on écrit et où l’on admire de telles poésies, il n’est pas possible que La Fontaine ait existé !
Lorsque je vins en Russie, et les premières années de notre union, pour peu que ce prince eût voulu se rendre supportable, mon cœur aurait été ouvert pour lui ; il n’est pas du tout surnaturel que quand je vis que de tous les objets possibles j’étais celui auquel il prêtait le moins d’attention, précisément parce que j’étais sa femme, je ne trouvai pas cette situation ni agréable ni de mon goût, qu’elle m’ennuyait et peut-être me chagrinait.
Qu’elle est donc loin de nous et à jamais disparue cette école française sévère, cette Église gallicane prudente qui se défendait le plus possible de traiter la religion comme une mythologie !
Il n’était pas possible de se montrer plus débonnaire.
J’ai l’honneur d’être avec toute l’estime possible, mon Révérend Père, votre très-humble et très-obéissant serviteur, « L.
Hors d’état d’écrire, ou du moins de composer, encore moins de dessiner, il imagina alors de peindre , ce qu’il pouvait faire dans une posture encore possible.
on voit si bien les bornes de son pouvoir, on sent si souvent qu’on obéit alors même qu’on a l’air de commander ; les passions des hommes sont tellement mises en dehors dans un temps de révolution, qu’aucune illusion n’est possible ; et la plus magique des émotions, celle que fait éprouver les acclamations de tout un peuple, ne peut plus se renouveler pour celui qui a vu ce peuple dans les mouvements d’une révolution.
Décidément il est aussi peu marié que possible, et il eût mieux fait de ne point l’être du tout.
Si la passion vient ainsi fausser le raisonnement, c’est par une faiblesse de la faculté d’abstraire, et le remède consiste à la fortifier le plus possible.
Ce sont donc, si l’on veut, des chevilles ; mais elles peuvent être agréables et sembler naturelles ; car, étant donnée la rime du vers qui exprime l’idée nécessaire, le vocabulaire est assez riche et les désinences des mots sont assez variées pour qu’il soit toujours possible de rendre, dans un vers de rime pareille, quelque idée dépendante et voisine.
Ce qu’il veut, lui, c’est jeter des femmes, le plus de femmes possible, toutes les femmes à ses pieds.
Mais dans l’intimité sans amour, rien de pareil n’est possible ; il n’y a pas une heure d’abandon et de rêverie.
Un homme de ses amis (l’abbé Arnauld), qui avait aussi peu d’imagination que possible, en a trouvé pour la peindre, lorsqu’il nous dit : Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de monsieur son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poètes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatait d’agrément dans la mère et dans les enfants !
Gall a entrepris cette œuvre, mais il en a compromis le succès par une précipitation excessive ; il a voulu réaliser à lui tout seul une entreprise qui, en supposant qu’elle fut possible, demanderait peut-être plusieurs siècles d’observations et d’expériences rigoureusement suivies.
Interrogeons-le au milieu de ses méditations et de ses livres ; sachons de lui s’il est heureux, et offrons-lui, s’il est possible, les moyens de l’être.
C’était suprêmement un talent d’imagination, de la fantaisie la plus entraînante, mais aussi la plus aisément entraînée, car il n’y a pas de mors possible — si moelleux qu’il soit — pour ces filles de l’air !
57 Lorsque nous saurons, sans contestation possible, ce qui se pratique à l’étranger, il est impossible que notre vie nationale ne se transforme pas.
Moins célèbre que Nietzsche, Guyau avait soutenu, avant le philosophe allemand, en termes plus mesurés et sous une forme plus acceptable, que l’idéal moral doit être cherché dans la plus haute expansion possible de la vie.
Mais adieu ; trois de mes amis m’attendent ; nous devons discuter aujourd’hui la manière dont l’intelligence passe du moi au non-moi, et du subjectif à l’objectif. » Le pauvre disciple de Laromiguière, un peu confus et inquiet, monta à la bibliothèque de la Sorbonne, et pour se rassurer ouvrit le premier volume de son professeur. « Serait-il bien possible, disait-il, que la doctrine de mon cher maître renfermât de si étranges conséquences ?
Au contraire est-il bon, et, aussi, est il possible, qu’il n’y mette qu’autre chose, à savoir l’âme étrangère, de païen s’il est chrétien, d’ancien s’il est moderne, d’Espagnol s’il est Français, que par la force de son génie d’artiste il a su se faire ? […] Cela revient à dire qu’il est possible d’avoir le cœur tendre sans l’avoir bon, et d’être profondément troublé par l’amour sans aimer. […] L’enfant choyé par des femmes et des prêtres, plus tard trop aimé soit à Sorrente, soit à Aix-les-Bains, aussi peu dressé et endurci que possible par la vie réelle, qu’il n’a connue qu’à trente ans, peut-être qu’à cinquante, a toujours reparu en lui. […] Elle est d’une qualité rare et précieuse, aussi éloignée que possible de la banalité, donnant l’idée de la poésie pure ; elle est originale, distinguée et profonde, comme un mythe de Platon. […] Laisser les deux à la fois était possible.
Est-il possible, je le demande, d’inventer un mélodrame plus vulgaire et plus niais ? […] Il s’adresse lui-même de si grossières plaisanteries, il s’avilit avec tant d’acharnement, qu’il n’y a pas de rôle possible pour lui et que sa disgrâce passe inaperçue. […] Il n’y a pas un des acteurs du drame français qui soit possible, et tous les acteurs de la pièce anglaise sont d’une trivialité qui échappe à la discussion. […] Guizot, au lieu de s’arrêter à discuter les plaisanteries de Voltaire, a traité franchement la question qui s’offrait à lui : il a montré comment et pourquoi il est possible de plaire et d’amuser, sans prendre la réalité pour point de départ. […] Je ne crois pas qu’il soit possible d’apercevoir, au fond de cette comédie, une thèse différente de celle que j’énonce.
Des hommes distingués, considérables, sont là qui l’écoutent bouche close, sans qu’il leur soit possible de glisser un mot. […] M. de Musset qui est un poète de grand talent a jugé à propos d’affecter, à un certain moment, la négligence : cela peut être une grâce de plus chez lui, mais il faut la lui laisser et, en général, imiter le moins possible les défauts des autres, et même leurs qualités… CLXII Les amis jugés par les amis. — Au sortir d’une conférence de l’abbé Lacordaire, M. de Montalembert disait : « Quand on vient d’entendre ces choses, on sent le besoin de réciter son Credo ! […] D. : — Un homme qui, depuis cinquante ans, professe, disserte, expose, rapporte à satiété, inonde toutes les chaires et les tribunes, colporte dès le matin ses répétitions de lectures à domicile ; toujours affairé, toujours ruisselant, ou du moins exsudant en tout temps, en toute saison, une légère moiteur oratoire ; également prêt sur tout sujet, un robinet toujours ouvert, usé, sempiternel et monotone ; coulant et collant ; d’une opiniâtre fadeur, soit qu’il approuve et qu’il loue, soit qu’il regimbe et se lamente ; qui parle de tout, se raccroche à tout, généralise et banalise à propos de tout sans savoir une seule chose vraiment bien et la posséder à fond ; — sans poids réel, sans autorité de ton ou de figure ; une mine de vieux, jeune homme à longs cheveux gris, un vieux cadet qui n’a jamais été un maître. — “Est-il possible, me disait un jour M. Fould qui le voyait depuis une heure se démener et gesticuler sans être écouté ni entendu, est-il possible qu’un homme, à son âge, se donne tout ce mal inutilement ?”
La curiosité une fois excitée n’aime pas à languir ; il faut lui promettre sans cesse de la satisfaire, et la conduire cependant, sans la contenter, jusqu’au terme que l’on s’est proposé ; il faut approcher le spectateur de la conclusion, et toujours la lui cacher ; il faut qu’il ne sache où il va, s’il est possible, mais qu’il voie qu’il avance. […] Le poète dans les délibérations, doit chercher à se ménager de grands tableaux, tels qu’on en voit dans la scène de Mahomet et de Zopire ; ils doivent être suivis, s’il est possible, d’un dialogue vif et pressé, pour réveiller le spectateur qui a prêté une longue attention aux projets du principal personnage. […] La tragédie demande encore qu’on les rende, autant qu’il est possible, de beaux objets : il faut donner au crime un air de noblesse, et d’élévation. […] L’intérêt de son cœur doit céder à l’intérêt général ; mais il ne s’y décide qu’après avoir cherché tous les moyens possibles de sauver sa fille.
. — C’est possible : la question est de savoir si notre siècle n’a pas été sous ce rapport plus largement partagé que les autres, et n’a pas des raisons particulières de faire le procès à sa littérature. […] Si la morale est triste à la longue, j’ai tâché de dogmatiser le moins possible, me bornant à mettre en lumière les théories et les faits. […] Est-il possible d’outrager plus insolemment la conscience, et de travestir d’une façon plus impie ses notions les plus saintes ? […] … Quel échange de sentiments, quelle fusion d’intelligence possibles entre le maître et l’esclave ? […] L’amour infini, le parfait dévouement, tous les sentiments ardents, exaltés, maîtres de l’âme, ne lui semblent possibles qu’en dehors des lois morales et des convenances sociales.
— Mais cette fonction, assez indifférente en soi, est fâcheuse pour ma femme, pour mes enfants, pour mes concitoyens, et je la remplirai le plus tard qu’il me sera possible. […] C’est la plus adroite et la plus forte leçon qu’il fût possible de donner à un jeune prince dont on avait pressenti le penchant à la cruauté. […] Cela ne s’est fait que par impuissance, ou par mauvaise volonté ; par impuissance, si c’était un vice auquel il était impossible d’obvier ; par mauvaise volonté, s’il était possible d’obvier à ce vice, et qu’on ne l’ait pas fait. […] XVIII) : « Il ne m’est pas toujours possible de refuser ; quelquefois je serai forcé de recevoir un bienfait ; un tyran cruel, ombrageux, prompt à s’irriter, regarderait mon refus comme une insulte… » Cette maxime pouvait lui coûter la vie. […] Était-il possible de porter le mépris ou pour la vie, ou pour l’empereur, ou pour l’un et l’autre, au-delà de ce qu’il en a mis dans sa réponse à Caligula ?
À nous d’en tirer le meilleur parti possible… » Et encore : « Nous ne vivons qu’une fois. […] De là, dérive ce type de roman dont Madame Bovary demeure l’exemplaire achevé : — de la réalité, aussi complète, aussi précise, j’allais dire aussi concrète qu’il est possible, et pas de commentaire, pas de conclusion. […] Est-il possible de nommer cette exquise comédie, sans que s’évoque aussitôt le chef-d’œuvre de Watteau, cet Embarquement pour Cythère, où ce triste et beau génie de peintre a su faire tenir toute l’enivrante et poignante mélancolie du plaisir ? […] Son seul travail comme son seul désir est d’exprimer en lui, par sa pensée, le plus de cette réalité parfaite28 qu’il lui sera possible, et de concevoir toutes les idées sous le caractère d’éternité. […] Pour que les libertés soient possibles, pour que l’apaisement se fasse entre les haines civiles, il faut des conditions.
Je n’en sais rien, mais je commence à avoir du banquet par-dessus la tête, avec le désir irrité d’en finir, le désir d’en finir le plus vite possible. […] Et il va me chercher un petit modèle en cire de sa Jeanne équestre : une Jeanne d’Arc nue, sur un cheval qu’il s’est efforcé de représenter le plus moyenageux qu’il est possible, et dans des proportions tout à fait mathématiques. […] c’est possible, vous savez qu’il y a dans le clergé, des inintelligents… Puis, il y a des prêtres qui ont l’horreur de la femme, et de tout ce qui en fait, comme ils disent, un être de concupiscence… Vous avez connu cet abbé, qui se vantait de n’avoir jamais parlé à la femme, qui le servait… C’était comme ce vieux prêtre de campagne, qu’ont connu mes parents, qui ne rencontrait jamais une femme, sans dire presque tout haut : « Passe, peste !
Comment cela est-il possible que des supplices physiques comme ceux dévolus à Oscar Wilde, soient encore tolérés dans les mœurs judiciaires d’aujourd’hui ? […] Persuadés que vous voudrez bien nous aider en cette œuvre scientifique, nous vous prions de nous favoriser de votre réponse dans le plus court délai possible. […] J’aurais beau vouloir rassembler des idées, des dates, des traits caractéristiques, relire des pages de ses livres, compulser des paquets de ses lettres, je ne pourrais ; et je serais vite ramené, par la douleur, d’un effort que je sens, aujourd’hui, au-dessus de mes nerfs, à cette constatation hébétée et déprimante : « Est-ce possible qu’il soit mort ? […] Or, l’intérêt veut que je m’enrichisse de toutes les manières et le plus qu’il m’est possible… Je n’ai pas à savoir ceci et cela. […] … Est-ce donc possible qu’un être humain puisse en venir à une telle sauvagerie, à une telle laideur, et cela froidement ?
Que l’un de ces poètes ait été à Roncevaux, c’est bien possible. […] À de nouvelles demandes il répondit qu’au temps de la Passion il était établi à Jérusalem, et que, tenant avec les autres Juifs le Seigneur Christ pour un hérétique et un séducteur du peuple, il avait fait son possible pour qu’il fût exterminé. […] En outre, il raconte ses voyages autour du monde et en profite pour donner sur tous les pays possibles et impossibles des renseignements qui, réunis, forment la plus étrange ethnographie qu’on puisse imaginer. […] voto-a-tal), votamares, voto-a-la-Virgen-Maria, etc.). » Mais, dans un post-scriptum ajouté à son article, Mme de Vasconcellos indique un rapport possible entre les deux mots Buttadeo et votadios. […] Il est fort possible que le traducteur ait eu sous les yeux un manuscrit qui donnait ici habebis.
Plein de cette idée et convaincu que si Franklin, Benjamin Franklin, l’imprimeur, avait arraché la foudre au ciel, il devait être possible, a fortiori, d’employer ce dernier à des usages humanitaires, M. […] Car c’était notre avis que l’œuvre d’un écrivain tel qu’Émile Zola, quel qu’en fût le ton et quelles qu’en fussent les tendances, valait la peine qu’on s’exposât pour elle à des reproches certains ou même à des dangers possibles. […] Émile Zola nous eussent fait voir la réalité même, s’il eût été possible de nous la faire voir en effet ! […] Je tiens à rester un peu vague, car, tout est possible, et le propriétaire de cette maison hospitalière en somme — il existe sans doute encore — n’aurait qu’à me faire un procès à cause de mes médisances sur la médiocrité de ses lits et l’insuffisance de ses sonnettes ! […] La poésie est la fonction naturelle de son âme, et les vers sont la seule langue possible de sa pensée.
Ceux qui n’ont point d’opinions politiques ont toujours des opinions réactionnaires. — C’est possible : mais il ne faut faire à personne de procès de tendance et je me contenterai de dire qu’en bon sceptique, M. […] Mais ce n’est pas là un sujet à traiter en passant et j’ai promis d’ailleurs de paraître le moins possible ; je me tais donc et je passe. […] Il a en tout cas renouvelé un genre de style qui naquit spontanément chez nous dans une époque d’analyse, et qui avait ainsi tous les droits possibles pour revivre dans la nôtre. […] Leconte de Lisle, ont dû ou prétendu être aussi impersonnels que possible. […] Si je me suis bien fait comprendre, il est possible autant qu’important de dégager la personne même de M.
Trois sont possibles et tous trois feront leurs parties dans une révolution littéraire. […] Mirabeau seul était alors ce ministre possible, mais repoussé par le roi, l’Assemblée, le Destin et le déclin d’une vie usée. […] Le désir comme le style, comme l’ennui, doit être tenu en Chateaubriand pour une nature irréductible à toutes satisfactions possibles. […] Une paix durable avec les puissances continentales, nanties de compensations, sur les principes de Bâle, était non seulement possible, mais prévue en Europe. […] Courier a mérité son monument sur la place de Véretz, le plus près possible du café du Commerce.
Âmes tombées au fond de l’infortune possible, malheureux hommes perdus au plus bas de ces limbes où l’on ne regarde plus, les réprouvés de la loi sentent peser de tout son poids sur leur tête cette société humaine, si formidable pour qui est dehors, si effroyable pour qui est dessous. […] Les détails, les hésitations, les petites résistances possibles, se perdirent dans ce vaste fait lumineux.
« Exposer dans des cours publics les idées qu’on croit nouvelles, m’a toujours paru le meilleur moyen de se rendre raison du degré de clarté qu’il est possible de répandre sur ces idées : aussi ai-je tenté ce moyen en deux langues différentes, à Paris et à Berlin. […] « Considérons en premier lieu cette matière cosmique répartie dans le ciel sous des formes plus ou moins déterminées, et dans tous les états possibles d’agrégation.
J’en parlais à maman comme d’une chose sans mystère : et quand il y en aurait eu, je ne lui en aurais pas moins parlé ; car lui faire un secret de quoi que ce fût ne m’eût pas été possible ; mon cœur était ouvert devant elle comme devant Dieu. […] Ainsi que l’avenir, l’éloignement fait naître en moi le sentiment de l’espérance, mon cœur opprimé croit qu’il existe peut-être une terre bien éloignée, où, à une époque de l’avenir, je pourrai goûter enfin ce bonheur pour lequel je soupire, et qu’un instinct secret me présente sans cesse comme possible.
Dans l’un comme dans l’autre, il y a le possible, cette fenêtre du rêve ouverte sur le réel. […] Avertissez le roi que je voudrais, si cela est possible, lui dire quelques mots.
C’est même ce point de vue qui rend la comédie possible : tous les personnages ridicules sont des gens qui s’acharnent à dévier ou supprimer la nature, qui n’ont pas su voir qu’elle était toute bonne et toute-puissante ; et ainsi ils se présentent dans leur opposition au vrai, non au bien : par conséquent, ridicules, et non odieux. […] Il a porté cette vérité même dans son jeu, qu’il a rendu le plus naturel possible.
Mais, à l’ordinaire, il contenait sa sensibilité ; il montrait un jugement net, une volonté ferme ; il avait la notion du possible et du pratique, le besoin de l’action efficace et précise. […] Et ce manque absolu d’excès, cette infaillible exactitude qui se tenait toujours aux limites du vrai, du possible, de l’utile, c’est peut-être le point faible de ce grand et excellent homme : il fut trop paisiblement sage et sensé.
Demeurés seuls debout comme les restes d’un monde de géants, chargés de la haine du genre humain, ils n’avaient plus de commerce possible avec les vivants. […] Je m’habituai dès lors à suivre une règle singulière, c’est de prendre pour mes jugements pratiques le contre-pied exact de mes jugements théoriques, de ne regarder comme possible que ce qui contredisait mes aspirations.
Enfin, nous nous décidons à aller le relancer au Théâtre-Français à sept heures et demie. « Dites toujours, — s’écrie-t-il en s’habillant, tout courant dans sa loge, et nu sous un peignoir blanc ; — non, pas possible d’entendre la lecture de votre pièce. » Et il galope à la recherche d’un peigne, d’une brosse à dents. « Ce soir, par exemple, après la représentation ? […] Quand je disais dans ma préface de Germinie Lacerteux qu’il était possible d’intéresser le public avec « des infortunes, et des larmes de peuple », on se rappelle les superbes négations qui se produisirent32 ; il me semble que les succès des derniers romans peuple m’ont donné largement raison.
Je persévérai dans mes études, et vers la fin de 1813 je résolus de vaincre les seules difficultés qui me restaient encore, et je me crus enfin en état de publier ce chef-d’œuvre, sinon avec toute la perfection désirable, du moins avec la conscience de n’avoir rien négligé pour me rapprocher autant que possible de mon modèle. […] … Comment est-il possible que tu te détournes avec mépris de ce tendre enfant, qui est ton fils, dans le moment même où ses beaux yeux se dirigent vers toi avec tant d’affection ?
Nous n’hésitons pas à dire que, si l’espèce humaine devait disparaître tout entière de la terre (ce qui est possible) pour faire place sur ce petit globe à une race plus parfaite et plus intelligente, et qu’il ne dût y avoir qu’une seule œuvre de l’homme sauvée de ce cataclysme, c’est le poème de Job qu’il faudrait sauver de préférence du naufrage ou de l’incendie. […] Toi pour qui le possible existe avant de naître !
l’ait trouvé trop peu varié, il faut avouer que l’auteur a tiré tout le parti possible de son sujet. […] Il n’est pas possible de trouver des vers plus doux, plus coulans, plus sonores.
Mme Guizot (Pauline de Meulan) a touché ce point comme il convient, avec discrétion et sagacité63 : il est à la rigueur possible, pense-t-elle, que dans cette grande comédie que jouèrent habituellement les uns envers les autres, et quelquefois envers eux-mêmes, la plupart des personnages du xviiie siècle, Duclos ait pris pour son rôle celui d’un bourru redouté, emporté au-dehors, habile et assez modéré en dedans.
Il est surtout un passage de son récit qui m’a paru charmant au milieu de sa recherche, et bien touchant d’invocation à travers sa grâce un peu affectée ; je vais le traduire aussi fidèlement que possible : on y verra un contraste parfait avec la manière et le ton de Villehardouin ; ce sont les deux civilisations et les deux littératures en présence.
Du reste, il ne croit avoir à se justifier qu’en ce qui touche à Henri III, car envers le roi de Navarre il n’avait aucun engagement particulier ; Henri III assassiné (août 1589), il se pouvait considérer comme libre jusqu’à un certain point de suivre le parti de Mayenne, tant que Henri IV ne se faisait point catholique, et moyennant que lui-même il avait conscience de ne donner que les meilleurs avis possibles, les plus favorables à l’État, et de rester un bon conseiller jusque dans un méchant parti.
Bossuet, à qui l’on dissimula le plus longtemps possible la nature de son mal, et qui tâchait de se le dissimuler à lui-même, ne fut pas à l’épreuve de ce premier effroi, quand il n’eut plus moyen de douter : la fièvre avec un léger trouble de tête l’agita durant les jours et les nuits qui suivirent.
Cela n’est plus possible aujourd’hui.
C’est là où est le bonheur, et c’est là sûrement où, s’il est possible, j’irai le chercher.
On avait à décerner ce prix pour la première fois ; plusieurs académiciens soutenaient avec beaucoup de vivacité que la disposition, dans les termes du décret, était inexécutable, qu’il n’y avait aucune comparaison possible à établir entre des œuvres littéraires par exemple, et des découvertes de science ou d’érudition.
Il est permis là-dessus de rêver plus qu’il n’est possible de répondre.
Puycerda, évacué par les troupes ennemies, reçoit avec joie les Français : « Pour reconnaître ce bon accueil, pour discréditer, autant que possible, les calomnies que les moines espagnols ne cessaient d’exhaler contre nous, et donner en même temps aux Catalans un gage de notre respect pour le culte catholique, le premier soin du représentant fut d’aller, accompagné du général d’Arbonneau, à l’église principale, rendre grâces à Dieu du succès de nos armes. » Honneur à ce représentant Cassanyes pour cet acte de civilisation et de bon sens !
Le cas étant donné, combien une autre conclusion est possible, combien elle est plus vraisemblable et, en réalité, plus fréquente !
Doré a donc refait un Don Quichotte espagnol : il l’a défrancisé, déflorianisé le plus possible, et, en le rendant si neuf, il ravive en nous les sources de fraîcheur, de joie même et de poésie, qui sortent chaque fois de cette incomparable lecture ; il nous y convie, en renouvelant les impressions que trop d’habitude émousse ; et, pour ne parler que de moi, il me donne envie, en m’aidant de M.
Une vénalité tempérée par de la modération et de la sagesse, une part faite à la corruption à laquelle on trace d’avance ses limites et que l’on subordonne à des intérêts supérieurs, on m’assure que c’est bien le vrai sur M. de Talleyrand ; M. de Senfft, qui est de cet avis, ne veut voir là qu’une simple tache, et il estime que M. de Talleyrand n’en gardera pas moins, pour de certaines résistances, « sa place glorieuse dans l’histoire. » Cela est possible ; mais c’est bien le cas de dire qu’il y a deux morales.
La scène de Gand, où l’avantageux maréchal fait étalage de stratégie à l’usage des gens de cour, où il s’applique surtout à démontrer au grand aumônier, le cardinal de Périgord, qui l’écoute révérencieusement en ayant l’air de mordre la corne de son chapeau, les divers plans de campagne possibles et comme quoi, dans toutes les combinaisons, Napoléon ne peut être que battu, — cette petite scène à trois personnages, le suffisant, le crédule, et le sceptique qui se rit de tous deux, — est une délicieuse comédie de cabinet qui vaut tout ce que les anciens Mémoires du bon temps nous ont laissé de plus exquis en ce genre.
Mardi 12 janvier 1869 Écrire la vie de M. de Talleyrand n’est guère chose possible, et je ne crois pas que la publication de ses Mémoires tant désirés et tant ajournés, si elle se fait jamais, y aide beaucoup.
« S’il m’était resté huit à dix mille livres de rente, assez faible portion du revenu que je devais attendre ; s’il m’en était même resté la moitié ou que ces quatre à cinq mille livres me fussent survenues après bien des embarras, mais tandis que j’étais jeune encore, j’aurais pu jouir de la vie et en faire jouir les miens : cela est possible avec peu.
Sa plume appuie le moins possible ; il semble sur des charbons ardents ; il y va comme un pied fin sur des pavés mouillés.
L’école moderne n’a pas non plus résolu cette question de savoir s’il est possible en français de faire un poëme de quelque étendue, un poëme sérieux et qui ne soit pas ennuyeux ; malgré Jocelyn, qui était si digne et si près de la résoudre, la question demeure pendante155.
Un mot souvent cité de Mme de Staal donnerait à croire que ses Mémoires n’ont pas toute la sincérité possible.
. — Deux points surtout sont importants : l’un est la prépondérance du roman intérieur, suggéré ou spontané, qui se déroule dans le patient sans répression possible et avec le même ascendant qu’auraient des perceptions vraies ; l’autre est l’abolition isolée ou l’exaltation isolée d’un sens ou d’une faculté (sensation de la douleur, du son, sens tactile et musculaire, appréciation de la durée, talent de discourir, d’écrire en vers, de dessiner, et parfois divinations de diverses sortes dont nous ne pouvons encore fixer la limite).
Il est libre et ne peut être retenu… L’amour surtout n’a pas de mesure, et s’exalte dans une ardeur sans mesure… L’amour ne sent point le poids ni la peine, il veut plus que sa force, et n’allègue jamais l’impossibilité, et se croit tout possible et tout permis… L’amour veille ; en dormant même il veille… Celui qui aime, sait la force de ce mot — On ne vit point sans douleur dans l’amour.
Il a la joie de sentir qu’il domine, qu’il dirige, qu’il a dans sa main des milliers de misérables qui croient en lui et qui pourtant lui sont aussi étrangers que possible et qu’il n’aime pas.
Est-il possible d’espérer ainsi un relèvement de la critique des journaux ?
Lorsqu’il a été manié par des acteurs de quelque génie, il a fait les délices des plus grands rois et des gens du meilleur goût ; c’est un caméléon qui prend toutes les couleurs. » Arlequin, s’il n’était jadis naïf qu’à demi, devient alors tout à fait scélérat : « Arrogant dans la bonne fortune, dit M Jules Guillemot48, traître et rusé dans la mauvaise ; criant et pleurant à l’heure de la menace et du péril, en un mot Scapin doublé de Panurge, c’est le type du fourbe impudent, qui se sauve par son exagération même, et dont le cynisme plein de verve nous amuse précisément parce qu’il passe la mesure du possible pour tomber dans le domaine de la fantaisie. » Arlequin, avec ses nouvelles mœurs, court fréquemment le risque d’être pendu ; il n’y échappe qu’à force de lazzi.
Chaque fois, il rappelle l’étourdi à sa petite tâche précise et lui répète, inflexible : « La méthode constante des sciences est de comparer des faits et des séries de faits l’une avec l’autre, afin de dégager la loi de leurs variations simultanées ou successives, aussi souvent qu’il est possible de le faire avec quelque sûreté. » Ainsi il étudie la philosophie, poème des poèmes, avec un vil esprit scientifique, dans la préoccupation utilitaire de la solidité précise des découvertes et non pour la joie de voir l’esprit marcher d’une allure noble.
Je crois que du moment qu’on se décide à faire des Confessions, il n’y a pas à marchander : il faut les faire vraies, fidèles, supprimer le moins possible, ne rien inventer, et surtout ne sophistiquer jamais.
C’est assez faire entendre aussi, je pense, ajoute-t-il, que les personnages ne sont pas des sauvages de l’Ancien ni du Nouveau Monde ; ils sont Français et costumés à la française : enfin, ce qui est encore plus extraordinaire, autant du moins qu’il a été possible à l’auteur, ils parlent français… ».
Comment est-il possible que La Fontaine ait fait une aussi mauvaise petite fable ?
Mais ce qu’il faut observer ici, c’est que l’étude des langues est devenue et devient tous les jours d’une telle étendue, qu’il ne sera plus possible à l’esprit humain d’y suffire.
Dans les endroits où il ne m’a pas été possible d’être aussi serré que l’auteur, j’ai coupé le style pour le rendre plus vif, et pour suppléer par ce moyen, quoique imparfaitement, à la concision ou je ne pouvais atteindre.
Serrer sa pensée autour des faits, qui est le grand mérite de l’historien, n’était pas possible à cette femme dont le moi a des pieds d’éléphant, qui se fourrent partout et qui écrasent tout… D’ailleurs l’Italie des Italiens n’était pas qu’un livre d’histoire ; c’était aussi un voyage où l’auteur avait le droit de parler de soi, et vous pensez si elle allait s’en servir, de ce droit, parfois insupportable !
Hédouin, il n’est guère possible de se faire illusion sur le livre qu’il a publié.
Le caractère, tel que je viens de le résumer, et les conditions politiques, nous expliquent, dans la mesure du possible, les particularités de la littérature en Italie.
La balance de la renommée, qui est presque toujours inégale pour les rois, a penché tour à tour des deux côtés opposés pour Louis XIV ; essayons, s’il est possible, de la fixer.
Ce n’est pas tout ; observez l’influence de son caractère sur ses talents, ou de ses talents sur son caractère ; en quoi il a été original, et n’a reçu la loi de personne ; en quoi il a été subjugué ou par l’habitude la plus invincible des tyrannies, ou par la crainte de choquer son siècle, crainte qui a corrompu tant de talents ; ou par l’ignorance de ses forces, genre de modestie qui est quelquefois le vice d’un grand homme ; mais surtout démêlez, s’il est possible, quelle est l’idée unique et primitive qui a servi de base à toutes ses idées ; car presque tous les hommes extraordinaires dans la législation, dans la guerre, dans les arts, imitent la marche de la nature, et se font un principe unique et général dont toutes leurs idées ne sont que le développement.
Bien de cette puissance de mélodie, de ce chœur aux cent voix, de ce dithyrambe en action foi marqué dans Eschyle, n’était possible aux rudes essais du théâtre romain.
Ils ont toujours devant les yeux, la Patrie & l’Humanité, & leur offrent toutes leurs pensées ; ils dissipent, autant qu’il leur est possible, les erreurs plus funestes encore dans des temps de lumiere, que dans des tems absolument barbares. […] Les gens du monde, qui, par envie ou par ignorance, s’efforcent de rabaisser tout ce qui est au-dessus d’eux, secrettement irrités de voir qu’on ne parloit plus de leurs intrigues, de leurs armoiries, & qu’on s’occupoit moins de leurs personnes, voudroient, s’il leur étoit possible, humilier les gens de lettres comme des rivaux qui occupent à leur détriment les bouches de la Renommée. […] Il est vrai que le public, occupé de tant d’évènemens divers, n’apperçoit qu’à travers un nuage les matières Littéraires ; il n’a pas toute la connoissance possible des objets. […] La manie ignorante & superstitieuse de plusieurs Gens-de-Lettres en France qui croient qu’il n’existe au monde que leur théâtre(49), & que les formes qu’il a reçues, sont les meilleures possibles, mérite d’être encore combattue d’une maniere victorieuse ; c’est-à-dire, par les lumières du raisonnement & du bon-sens offusqué le plus souvent par l’habitude & les préjugés. […] La Philosophie devient très-nécessaire pour donner à l’édifice social, une base solide & l’orner de tous les agrémens possibles.
Article , que n’y ayant en ce monde que des êtres réels, il n’a pas été possible que chacun de ces êtres eût un nom propre. […] Les breves sont prononcées dans le moins de tems qu’il est possible ; aussi dit-on qu’elles n’ont qu’un tems, c’est-à-dire, une mesure, un battement ; au lieu que les longues en ont deux ; & voilà pourquoi les Anciens doubloient souvent dans l’écriture les voyelles longues, ce que nos Peres ont imité en écrivant aage, &c. […] Ces Docteurs furent appellés Massoretes, du mot massore, qui veut dire tradition ; parce que ces Docteurs s’attacherent dans leur opération à conserver, autant qu’il leur fut possible, la tradition de leurs Peres dans la maniere de lire & de prononcer. […] Ainsi nécessaire, accidentel, possible, impossible, tout, nul, quelque, aucun, chaque, tel, quel, certain, ce, cet, cette, mon, ma, ton, ta, vos, vôtre, nôtre, & même le, la, les, sont de véritables adjectifs métaphysiques, puisqu’ils modifient des substantifs, & les font regarder sous des points de vûe particuliers. […] Il paroît donc que chaque être singulier devroit avoir son nom propre, comme dans chaque famille chaque personne a le sien : mais cela n’a pas été possible à cause de la multitude innombrable de ces êtres particuliers, de leurs propriétés & de leurs rapports.
Il avait une éloquence débordée, tumultueuse, entraînante, qui vous emportait quoi qu’on en eût : pas d’objection possible avec lui ; il vous noyait aussitôt dans un tel déluge de paroles qu’il fallait bien se taire. […] Quelques-uns, quoique absurdement en dehors du possible, vous arrêtent comme des portraits. […] Cela glapissait, cela miaulait, cela grondait, cela grommelait, cela hurlait sur tous les tons possibles et impossibles. […] Chacun tremble pour l’être cher qui n’est pas là, et l’imagination parcourt, en une seconde, avec une effroyable vitesse dépassant celle de la lumière, toutes les séries de catastrophes possibles et impossibles. […] La dernière fois que je le vis, ce fut à propos d’un ballet ; j’avais écrit pour Carlotta le livret de la Péri, et, dans cette œuvre muette, je voulais apporter toute l’exactitude matérielle possible.
La recherche de la perfection morale n’est vraiment possible que dans la solitude des travaux littéraires ou artistiques, dans l’humilité des métiers manuels, ou dans la dignité de fonctions désintéressées, comme celles du prêtre ou du soldat. […] Mais, autant que possible, je ne voudrais pas vous répéter ce que vous lisez dans vos livres de classe et ce que vous disent vos professeurs. […] Vous racontez une histoire à un de vos amis, — une histoire curieuse, bien entendu, et non point, par exemple, que votre cuisinière a brûlé son rôti ; l’ami vous dit : Pas possible ! — Pas possible ? […] Il ne faut que mettre les sentiments des personnages en rapport avec leurs actes, — comme dans le roman. — Oui, mais au théâtre il s’agit de rendre ce rapport aussi clair que possible, de faire qu’il saute aux yeux.
Ce n’est donc pas au nom des principes posés par une école qu’il est possible de juger Béranger. […] Je ne crois pas qu’il soit possible de traiter un pareil sujet avec plus de souplesse, plus d’agilité. […] Est-il possible de tirer deux mille vers de la lutte engagée entre Toussaint et le général Leclerc sans recourir à aucun épisode parasite ? […] Est-il possible de croire qu’un premier ministre disgracié prépare sa vengeance avec une telle gaucherie ? […] Est-il possible de pousser plus loin la passion de la puérilité ?
Sera-t-il quelque jour possible d’unir sinon dans la même, au moins dans une commune admiration, notre littérature classique et celle du moyen âge ? […] Il est possible aussi qu’ils n’aient jamais lu de Voltaire et de Rousseau que ce qu’ils en récitaient quand ils étaient au collège. […] Et, il est bien possible que ce soit en lui ce qui offense la dédaigneuse délicatesse des « symbolistes » et des « décadents », mais aussi c’est sa force et le secret de sa popularité. […] Hors du temps, comme il dit encore, et par-delà le réel, dans le domaine illimité du possible, « continuation occulte de la nature infinie », le poète se crée un nouveau monde. […] Une seule réponse est possible : la poésie, art des rythmes et des syllabes, doit, étant une musique, créer des émotions. » Et plus loin encore « Aux points saillants de ses poèmes, M.
Une philosophie qui a reçu la dénomination de pessimiste, s’est donnée à tâche de démontrer que le bonheur si vivement convoité n’était qu’un rêve, que la vie n’avait et ne pouvait jamais avoir pour l’homme que de cruelles déceptions ; en un mot, que tout était pour le plus mal dans le pire des mondes possibles. […] Dans un roman qui ne date plus de la Restauration, mais du gouvernement qui l’a suivie, il a cru pouvoir prendre pour sujet, non plus la mélancolie, mais l’une de ses causes possibles. […] Une telle destinée n’est possible que de nos jours. » Une dernière appréciation doit s’ajouter à ces jugements. […] Eugène Stoffels : « Mon cher ami, tâche de t’occuper fortement, chasse, danse, remue-toi ; enfin substitue, autant que possible, l’activité du corps à celle de l’âme. […] Gautier, un romantique qui n’a pas laissé de se rendre compte des ridicules de son parti, « il était de mode d’être pâle, livide, verdâtre, un peu cadavéreux, s’il était possible.
Il suffit que c’est bien la prose qui convient à la nature des pièces de Dancourt, surchargées d’épisodes étrangers à l’action proprement dite, quand encore il est possible d’y reconnaître une action ; encombrées, un peu comme de nos jours la plupart des pièces de M. […] L’auteur de Gil Blas en avait eu sous les yeux de plus fameux encore, s’il est possible, et de tout récents. […] Il est toujours habile de se prémunir contre la critique, et de se parer, s’il est possible, de ses défauts eux-mêmes comme d’autant de qualités. […] Le second, dans un journal qu’il rédigeait alors, le Pour et Contre, écrivit avec plus de franchise que de courtoisie : « Croirait-on qu’il fût possible de faire l’apologie du style précieux ? […] Il faut bien cependant que j’en touche quelque chose, et que je montre aussi brièvement que possible, mais clairement, ce que Paméla, Clarisse et Grandison apportaient de nouveau dans le roman.
C’est une perte réelle pour le public, qu’il n’ait pas été possible de lire, après sa mort, son manuscrit, & de mettre au jour des pièces d’une éloquence rapide & sublime. […] Ce caractère lui manquant, il n’étoit pas possible qu’elle se soutînt long-temps. […] Etoit-il possible que Marot, dont tout le mérite consiste dans la finesse, dans un tour épigrammatique, dans un naturel unique à la vérité, mais dont les grands défauts sont un stile le plus souvent comique, trivial & bas, rendît l’harmonie & la noble simplicité de l’Hébreu ? […] M. de Novion s’étoit chargé de terminer cette affaire avec le moins de bruit qu’il seroit possible : il avoit même commencé par engager Furetiere à lui remettre, de bonne grace, son privilège & la première lettre de son privilège & la première lettre de son manuscrit ; mais le peu qu’on avoit vu imprimé du dictionnaire gâta tout. […] En un mot, il n’étoit plus guère possible de faire quelque différence entre les mariages des chrétiens & ceux des gentils.
Mais en prenant la résolution de continuer à écrire le moins possible, les illustres Académiciens semblent avoir entrepris de redoubler de faconde. […] Je dis qu’un tel spectacle est touchant, qu’un tel plaisir dramatique est possible ; que cela vaut mieux sur le théâtre qu’en épopée ; qu’un spectateur non hébété par l’étude des La Harpe ne songera nullement à se tenir pour choqué des sept mois de temps et des cinq mille lieues d’espace qui sont nécessaires. […] Dans une monarchie, pour qu’un Molière soit possible, il faut l’amitié d’un Louis XIV.
Petites âmes vieillottes, qui ont accompli en des existences passées le périple des sensations possibles, et parcouru, en tous sens, l’univers idéologique « piétiné comme un manège ». […] Jouir de tous les menus faits de l’existence, jouir à tous moments, faire de toute circonstance une source d’agrément, chercher la jouissance de toute sa volonté, mettre en cette jouissance la plus grande somme possible de volupté cérébrale, voilà la règle essentielle du dilettantisme. […] Il est possible, il est même certain que Jacques Simple n’est nul autre que M.
Mais ses incursions dans la politique furent courtes, et il se tint ou revint le plus possible dans sa ligne littéraire. […] Dubois), et s’approchait autant que possible du théâtre de l’insurrection pour avoir des nouvelles.
Leur débarquement ne doit être opéré qu’autant que, dans le rayon très court où il leur sera possible d’agir, elles pourraient concourir au seul résultat que vous ayez à atteindre : la liberté du pape. […] « Tant que durera l’absence de M. d’Harcourt, vous devrez continuer à m’informer le plus fréquemment qu’il vous sera possible de tous les événements qui vous paraîtront mériter de fixer l’attention de la République.
Lisez encore : « Platon veut que la plus parfaite égalité préside à la distribution des terres et à l’établissement des demeures ; il circonscrit dans les plus étroites limites sa république, plus désirable que possible ; il nous présente enfin un modèle qui jamais n’existera, mais où nous lisons avec clarté les principes du gouvernement des États. […] Les hommes, dispersés sur la terre, sont tellement isolés les uns des autres qu’entre les divers peuples il n’est point de communication possible.
Entre les rêveurs et les politiques, il y a les choses telles qu’elles sont, c’est-à-dire le possible. J’étais bien jeune quand j’écrivis ce vers, devenu proverbe : Le réel est étroit, le possible est immense !
Une cargaison de futilités parisiennes aussi complète qu’il était possible de la faire, et où, depuis la cravache qui sert à commencer un duel jusqu’aux beaux pistolets ciselés qui le terminent, se trouvaient tous les instruments aratoires dont se sert un jeune oisif pour labourer la vie. […] Si c’était à Charles que… Mais, non ce n’est pas possible.
Le marquis de La Maisonfort avait le genre d’esprit de Rivarol ; c’était un émigré comme Rivarol : il avait autant d’esprit, et du meilleur, qu’il soit possible d’en concentrer dans une tête humaine, même au pays de Voltaire et du chevalier de Grammont. […] Ces vers ne sont nullement dans sa bouche, ils sont dans la bouche de son héros ; et si jamais il a été possible de confondre le héros et l’auteur, et de rendre l’un solitaire des opinions de l’autre, à coup sûr ce n’était pas ici le cas.
* * * — L’homme qui fait un roman ou une pièce de théâtre, où il met en scène des hommes et des femmes du passé, peut avoir la certitude que c’est une œuvre destinée à la mort, — et quand même il aurait tout le talent possible. […] — Oui, toujours… c’est vraiment atroce la continuité de la douleur, et la perspective de cette continuité… autrefois, le lit c’était une espérance… maintenant c’est redoutable de surprises… j’ai besoin de me relever, il faut que je marche pour user ma douleur… Je souffre, voyez-vous, tout ce qu’il est possible de souffrir… tenez parfois, dans le pied, c’est comme si un train de chemin de fer me passait dessus… Ah !
Samedi 13 février Dans les choses petites ou grandes, qu’elles demandent aux hommes, les femmes ne se préoccupent jamais, si ces choses sont possibles. […] On va vendre, ces temps-ci, la bibliothèque d’un bibliophile, qui avait fait relier ses livres, en harmonisant autant que possible la teinte du maroquin avec le sentiment du texte.
Les romans modernes sont descriptifs, pittoresques, analytiques ; conçus généralement en une langue graphique et peinant à l’être, s’appliquant à dépeindre exactement et magnifiquement, en couleur et en relief, les lieux où se passe l’action, ils tendent surtout à présenter une image précise et impartiale de l’âme humaine conçue comme complexe, variable, aussi intéressante dans ses parties inférieures ou honteuses, dans ses laideurs, ses vices, ses passions, qu’en ses vertus et son énergie ; ils tendent encore à donner la connaissance minutieuse et renseignante du milieu social ou professionnel dans lequel se meut le protagoniste, du monde qui l’entoure, des intérêts qu’il prend du département de la vie commune auquel il participe ; et tous ces renseignements et ces analyses sont mis bout à bout au moyen d’une intrigue la plus simple, la plus ordinaire possible, réduite à n’être plus qu’une sorte de prétexte à lier entre eux les tableaux, les scènes, les traits de caractère, de façon que l’œuvre soit plutôt une étude de personnage et de mœurs, qu’un récit romanesque ou une effusion personnelle de l’auteur. […] Godefroy Nickleby et sa femme étaient pauvres et sans amis, — Dickens ne peut s’empêcher, dès qu’il a sommairement énoncé ces incidents, de s’agiter, de s’exalter, de prendre parti pour ou contre, de les considérer sous les plus étranges et imaginaires aspects, de les compliquer, de les grossir et de les dénaturer, de façon à révéler le plus verbeusement possible, ouvertement ou avec des façons détournées et artificieuses, la sorte d’impression que lui font ces événements et d’autres.
Sa troisième pensée est de lui construire un acte de foi et un culte ; sa quatrième pensée est de déduire de cette foi, de ce culte et de sa propre conscience, une morale ou un code du bien et du mal conforme, le plus possible, à l’idée que l’homme se fait de ce qui plaît ou de ce qui déplaît à l’Être des êtres. […] À supposer que cela fût possible, l’homme, au moment de rentrer dans le sein de la terre par la mort, trouverait encore avec raison sa vie courte ; car tout ce qui finit est court pour une pensée qui comporte et qui rêve l’immortalité.
Ce n’est là pourtant ni le pittoresque, ni la demeure possible de l’homme, ni même une merveille de gigantesque pour l’œil qui a vu les astres ou pour l’esprit qui conçoit l’univers.
Les agaceries de Mme de Ferval, de Mme de Fécour, sont poussées aussi loin que possible ; il n’y avait qu’un pas jusqu’au libertinage, l’auteur ne l’a point franchio.
Je traduis, ou plutôt je transcris avec le moins de rajeunissement possible, cette scène qui se passa dans la chapelle de Saint-Marc.
Dans la nouvelle traduction qui nous occupe, je remarque et je loue le soin d’être, autant que possible, coulant et facile en français, d’unir la fermeté du ton à l’aisance du tour et du nombre.
Mais, excepté cette occasion, il n’est pas possible de faire une description supportable de choses pour lesquelles on a naturellement de l’aversion.
Et Garat, « qui s’est fait député du Tiers, et qui va être de l’Académie : c’est un pauvre mérite que ce Garat » ; — et le Chamfort, quelle force bel et bien de rétracter une de ses atrocités sur une pauvre morte qui n’est plus là pour se défendre ; — et le Raynal, dont elle se prive très volontiers à la lecture : « Je ne connais que sa conversation, très fatigante, et ses prétentions, très satisfaites : mon âme est naturellement chrétienne, et tout ce qui me ferait perdre ce sentiment, si cela était possible, il m’est facile de m’en abstenir » ; — et Cérutti, qui avait alors son instant de lueur et jetait sa première et dernière étincelle : L’administrateur Cérutti vient d’achever sa rhétorique : il promettait beaucoup, il y a vingt ans ; il n’a pas fait un pas depuis ce temps-là.
À Genève, où il passait les hivers et où il n’allait d’ailleurs que le plus tard possible, il avait dans son hôtel vingt et une toiles ni plus ni moins, des toiles accomplies des plus grands peintres hollandais.
Il vaudrait mieux peut-être ne pas s’en rendre compte et se faire illusion sur son prix ; mais si je suis amené, par ce sentiment même de ma décadence intellectuelle et morale, à chercher plus haut que moi une consolation et un appui, la réflexion et la raison m’auront rendu sans doute, après avoir été cause de souffrances, le plus grand service qu’il soit possible d’en retirer.
Dans ce cercle indulgent et aussi peu éclairé que possible, il était même une manière d’oracle.
j’ai quelque regret d’assister à ces menus détails, je ne blâme point qu’on s’y livre, et même il le faut bien, puisqu’on les exige aujourd’hui et qu’une étude n’est pas censée complète sans cela : mais je regrette qu’ils soient devenus possibles ; je regrette qu’on n’ait pas brûlé, une bonne fois, tous ces brouillons, aussitôt employés, que tous ces copeaux tombés à terre n’aient pas été jetés au feu.
Il y a des choses qui ne lui paraissent nullement possibles, qu’il déclare monstrueuses, plus monstrueuses que le règne de Robespierre, et qui sont arrivées tout simplement, qui ont été acceptées.
Rien peut-être ne contribua plus à le contenir et à le jeter dans la grande dévotion… » Je continue de courir le plus rapidement possible sur ces notes aiguës et perçantes comme sur un champ de blé dont les épis seraient des javelots.
Vous savez aussi bien que moi ces beaux vers : Felix qui potuit rerum cognoscere causas… Fortunatus et ille deos qui novit agrestes…, ce qu’un de mes amis et qui l’est aussi des Littré, des Renan, et même de Proudhon, je crois, s’est amusé à paraphraser ainsi, à votre intention et presque à votre usage ; et c’est à peu près de la sorte, j’imagine, du moins pour le sens, qu’un Virgile, ou un parfait Virgilien par l’esprit, s’il était venu de nos jours, aurait parlé : « Heureux le sage et le savant qui, vivant au sein de la nature, la comprend et l’embrasse dans son ensemble, dans son universalité ; qui se pose sans s’effrayer toutes ces questions, terribles seulement pour le vulgaire, de fin et de commencement, de destruction et de naissance, de mort et de vie ; qui sait les considérer en face, ces questions à jamais pendantes, sans les résoudre au sens étroit et en se contentant d’observer ; auquel il suffit, dans sa sérénité, de s’être dit une fois que “le mouvement plus que perpétuel de la nature, aidé de la perpétuité du temps, produit, amène à la longue tous les événements, toutes les combinaisons possibles ; que tout finalement s’opère, parce que, dans un temps suffisant et ici ou là, tout à la fin se rencontre, et que, dans la libre étendue des espaces et dans l’infinie succession des mouvements, toute matière est remuée, toute forme donnée, toute figure imprimée40” ; heureux le sage qui, curieux et calme, sans espérance ni crainte, en présence de cette scène immense et toujours nouvelle, observe, étudie et jouit !
Ville heureuse où l’on est dispensé d’avoir du bonheur, où il suffit d’être et de se sentir habiter ; qui fait plaisir, comme on le disait autrefois d’Athènes, rien qu’à regarder ; où l’on voit juste plus naturellement qu’ailleurs, où l’on ne s’exagère rien, où l’on ne se fait des monstres de rien ; où l’on respire, pour ainsi dire, avec l’air, même ce qu’on ne sait pas, où l’on n’est pas étranger même à ce qu’on ignore ; centre unique de ressources et de liberté, où la solitude est possible, où la société est commode et toujours voisine, où l’on est à cent lieues ou à deux pas ; où une seule matinée embrasse et satisfait toutes les curiosités, toutes les variétés de désirs ; où le plus sauvage, s’il est repris du besoin des hommes, n’a qu’à traverser les ponts, à parcourir cette zone brillante qui s’étend de la Madeleine au Gymnase ; et là, en quelques instants, il a tout retrouvé, il a tout vu, il s’est retrempé en plein courant, il a ressenti les plus vifs stimulants de la vie, il a compris la vraie philosophie parisienne, cette facilité, cette grâce à vivre, même au milieu du travail, cette sagesse rapide qui consiste à savoir profiter d’une heure de soleil !
Il y a deux façons possibles de parler de M.
Une vie commune n’était plus possible ; mais la comtesse ne put arriver à une séparation régulière qu’après bien des efforts et moyennant des stratagèmes.
Faire comme Sancho, en se formant comme lui chaque jour et en se dégrossissant de plus en plus, c’est-à-dire aller d’une plus grosse absurdité à une absurdité moindre, savez-vous que, si l’on était bien ironique, on pourrait soutenir sans trop d’invraisemblance que c’est peut-être là, en certaines branches, tout le progrès possible pour l’humanité ?
Les dates y sont empruntées d’Usserius, et assurément elles n’ont pas toute l’exactitude possible ; mais c’est un chef-d’œuvre dont la première partie offre un tableau chronologique des événements mémorables depuis la Création jusqu’à Charlemagne.
Voltaire n’était pas un voisin commode ni possible pour qui n’était pas son disciple, son admirateur-né.
Il entra, dès lors, dans un ordre de considérations le plus antirévolutionnaire possible : il eut des théories et des perspectives sur l’avenir des nations catholiques ou protestantes, des vues historiques aussi vagues et aussi fausses peut-être qu’auparavant ; il prophétisa encore, et en sens inverse.
Il est naturel et il paraît juste qu’au moment même où l’unité de la France s’accomplit et se consomme en tous sens par l’immense réseau des communications et par une facilité, pour chacun, d’un déplacement à la minute, et presque d’une omniprésence universelle, il y ait un sentiment de résistance sur quelques points, un reploiement sur soi et un suprême effort de quelques fidèles pour sauver les vieilles mœurs ou du moins les vieilles chansons, pour les préserver et les clôturer, s’il est possible, pour leur assurer même, comme par défi, et grâce à un stimulant nouveau, une sorte de regain et de renaissance.
Le comte de Gisors fit tout pour rallier autant que possible son régiment autour du drapeau, le préserver de l’excès d’indiscipline et le maintenir avec une sorte de gaieté dans les misères, à travers les glaces ou les boues de la retraite.
» Ces dernières paroles produisirent, on peut le croire, une impression profonde sur l’assistance : rien ne manquait au dramatique ; Cousin était alors souffrant, pâle, affecté ou se croyant affecté de la poitrine, comme il convenait à un disciple du Phédon qui aspire à jouir le plus tôt possible de l’immortalité.
Sainte-Beuve, dès le premier jour, de défendre sur ce terrain comme il l’entendait une mesure d’un ministre de l’Empereur en toute liberté et vivacité, ce qui ne lui aurait guère été possible ailleurs dans les mêmes termes.
Ainsi Jomini aurait voulu qu’au début de la campagne de 1756 Frédéric portât à la coalition formée contre lui un coup terrible ; qu’entre les trois lignes possibles d’opérations il choisît l’offensive, celle de Moravie, où une grande bataille gagnée lui eût permis de pousser jusqu’à Vienne.
Quant à l’harmonie tant vantée de ce simulacre d’ode, elle n’est que celle du mètre que Rousseau emploie, qu’il n’a pas inventé, et dont il ne tire jamais tout le parti possible.
« L’homme instruit et impartial qui soumettrait au calcul les probabilités du succès de la Révolution trouverait qu’il y avait plus de chances contre elle que contre le quine à la loterie ; mais le quine est possible et malheureusement cette fois il fut gagné. » (Duc de Lévis, Souvenirs.
En outre, comme elle ne fait intervenir aucune cause tierce, aucune propriété imaginaire ou inconnue, elle est aussi peu hypothétique que possible.
Dans tout cela, il n’y a que des mouvements présents, futurs, ou possibles, liés à certaines conditions, variables en grandeur et en direction suivant une certaine loi, et déterminés par rapport à certains points.
Aussi abstraite et aussi générale que possible.
C’est un doux et fin poète, fluide et facile, d’une grâce sérieuse et souvent mélancolique : aussi dissemblable que possible de Marot, et d’une inspiration toute lyrique et personnelle.
Même la fameuse harangue de D’Aubray vaut par le détail et les morceaux, plutôt que par l’ensemble : le misérable état de Paris, ce pathétique début, qui sonne comme une péroraison cicéronienne, introduit une longue et diffuse relation, aussi peu oratoire que possible, des intrigues de la maison de Lorraine, qui nous ramène à la désolation de la ville.
Il avait embrassé toutes les parties du gouvernement et de la vie nationale : administration, finances, industrie, commerce, éducation, il avait tout étudié avec un esprit philosophique, sans rechercher la nouveauté ni respecter la tradition, uniquement mû par l’amour de l’humanité et réglé par la considération du possible.
Alphonse Daudet a ce don si rare de savoir mettre un sourire, une ironie légère aussi près que possible des larmes parfois même au beau milieu, et cela sans contraste violent ni secousse ; c’est, jusque dans l’émotion extrême, la clairvoyance qui donne à l’émotion tout son prix et fait qu’on en jouit davantage.
A ne regarder que les circonstances principales, une noblesse abattue par Richelieu, et qui se relève à la faveur d’une régence ; un premier prince du sang qui veut régner comme Richelieu, ne comprenant pas que ce qui est possible à un évêque, séparé du trône par un abîme, ne l’est pas à un prince du sang, qui peut être tenté d’y monter ; des grandes dames excitant la guerre civile pour éloigner leurs maris ; de jeunes seigneurs qui s’y jettent par galanterie, et qui prennent pour drapeau l’écharpe d’une maîtresse ; un Parlement étourdi de sa puissance, et défendant l’ordre par la sédition ; des princes de l’Eglise organisant l’émeute armée, comme la dernière sorte de guerre que leur permettent les mœurs ; à ne regarder, dis-je, la Fronde que par ce côté extérieur et local, cette longue échauffourée n’est qu’un événement particulier.
Ces diverses sortes de marques rendent possibles la prédication ou affirmation.
Il y avait de la reine dans la manière dont Mme de Mondonville établissait cette domination à son usage : La Supérieure, disait-elle, donnera une fois le mois une audience à chacune des filles qui demandera de lui parler, les accueillera avec un visage serein, les écoutera paisiblement et charitablement, gardant un juste tempérament entre la familiarité et la pesanteur d’une trop tendue conversation… Enfin, elle se comportera de telle manière qu’elle ne les renvoie jamais mécontentes, s’il est possible.
Il faut donner à son âme toutes les formes possibles.
Elle n’a plus de mère ; son père, riche marchand et avare, paraît être son père aussi peu que possible.
C’est ce que j’ai tâché de faire aujourd’hui avec le plus de simplicité et le moins de frais possible, en demandant grâce à mes lecteurs, car nous autres, serviteurs du public, nous sommes quelquefois fatigués aussi.
Les amis littéraires parmi lesquels il acheva de vivre, et qui l’ont fait le plus royaliste et le plus bourbonien possible, ont dissimulé et recouvert de leur mieux cette période patriotique et républicaine de Ducis.
Elle dira sans doute : « Il ne fut pas intelligent ; il écrivait mal toutes les fois qu’il ne décrivait pas ; il ne connaissait rien de l’homme qu’il prétendait peindre, qu’il prétendait connaître et que, seulement, il méprisait ; il avait des parties de poète septentrional et un art de composition qui sentait le Latin ; et il savait faire remuer et gesticuler des foules. » Et il est possible aussi qu’elle n’en dise rien.
Gommé les sensibilités sur lesquelles s’exerce cette suggestion, bien que parentes, sont loin d’être identiques, il en résulte que l’étude des différentes coutumes dévoilerait la source d’un Bovarysme abondant pour peu qu’il fût possible de mettre en regard de chaque coutume une collection de cas individuels.
Mais la plupart des artistes ne se bornent pas à produire aveuglement, en suivant les indications latentes de leurs aptitudes, lis se font un idéal imité ou original dont ils tâchent de rapprocher le plus possible leurs productions, une image composite d’une œuvre d’art ou d’une propriété d’œuvre d’art, conçue comme douée de toutes les qualités que l’artiste admire et qu’il cherche à réaliser.
Par un alliage aussi surprenant que celui, dans son art, du fantastique et du réel, en ses personnages il étudie à la fois, comme un virtuose variant un thème, les développements possibles de certains cas de fièvre spirituelle ; et, en même temps, il devine avec un réalisme génial toutes les forces insconscientes, ataviques et bestiales qui remuent le fond obscur des âmes balbutiantes.
J’aimerais donc mieux, s’il était possible, reculer le moment de l’action, pour être énergique, et me débarrasser des paresseux.
On n’a pas vu assez combien Bonaparte a été favorisé par les circonstances ; on n’a pas vu assez combien il lui eût été possible de relever l’autel des croyances sociales, dont les débris n’étaient pas encore enfoncés dans la poussière des décombres ; et combien on allait au-devant de lui pour l’accomplissement de l’œuvre de la régénération.
L’action de la Providence doit être voilée par respect pour la liberté de l’homme ; il a fallu qu’il fût possible de la nier, pour qu’il y eût du mérite à y croire, car la croyance ou la foi doit être un des mérites de l’homme sur la terre.
… Serait-il donc possible qu’Hippolyte Babou eût peur… de faire peur au public avec son titre net de Lettres satiriques, lui, Babou, qui, comme Scudéry, ma foi !
Pis que cela : de pareils livres ne sont possibles qu’avec la complicité du public, et, sans elle, pour infatué qu’il fût de son talent, ou de ce que l’on appelle autour de lui de ce nom, un romancier ne les écrirait pas.
La régente était faible, il s’agissait « de se bien faire valoir » et de prendre la plus grosse part possible du trésor public.
Nous traduisons aussi fidèlement qu’il nous est possible : « Quelques instants après, Luis apparut de nouveau, sortant de l’obscurité. […] Ludovic Halévy est prédestiné à l’Académie ; après tout, l’auteur de Froufrou y sera mieux à sa place que le demi-cent d’Universitaires ou de Normaliens ratés qui brigueront quelque jour, — le plus tard possible, je le souhaite — sa succession, et remplaceront l’esprit par le pédantisme, l’honnête médiocrité par le néant ! […] Ce sont peut-être des œuvres de vente : je ne verrai jamais là des œuvres de combat, ou plutôt, oui, ce sont des œuvres de combat, mais de combat stérile, sans victoire possible. […] Buet en la copiant, — ce qui est d’ailleurs la clouer au pilori, car en lui, et le caractère et la probité de son œuvre protestent contre une adhésion possible à cette vilenie, — M. […] Je m’efforce d’intervenir le moins possible dans l’analyse de ce drame et de mettre Aubanel en rapports directs avec mes lecteurs par des citations fréquentes et liées seulement par le récit.
À ce reproche possible, je répondrai qu’effectivement la note sympathique résonne plus souvent dans la Bataille littéraire, que la note aigre de la critique quand même. […] me paraissent être les instruments d’une modification possible de nos habitudes littéraires. […] Il m’a semblé, par ce moyen, donner tous les gages possibles d’impartialité ; si je n’y ai pas réussi complètement, c’est que l’exécution n’a pas été à la hauteur de ma volonté. […] C’était une manière de fixer le plus possible ma vie qui passait, de lutter contre le temps rapide, contre la fragilité des choses et de moi-même. […] Faites comme moi. » « L’amputation » du cœur de René est encore possible, et M.
. — Pour cela je visitai le seuil des morts, et à celui qui a mené jusqu’ici, j’adressai en pleurant mes prières… » Est-il donc possible d’assimiler le paradis dantesque à celui de Mahomet ? […] Il est fort possible que Pierre Leroux, son voisin d’exil, tout en l’agaçant de ses critiques fumeuses et indigentes, l’ait encouragé à confondre Jersey et Pathmos. […] Il remplace le plus possible l’image par l’émotion ; et l’épithète morale prolonge la sensation que l’épithète de couleur circonscrit et emprisonne. […] Alors, pour peu qu’on ait le goût des rêves et des conjectures, il est possible de recomposer toute une société morte et permis de supposer beaucoup de choses qui n’existent plus, en fait d’art comme en fait de galanterie. […] Des œuvres semblables ne sont possibles que dans un pays qui a derrière lui un long passé de civilisation ; et ce n’est que dans un air saturé d’intelligence que le talent, qui se recueille, peut atteindre à un art aussi parfait.
Des compagnies ambulantes s’y transportent, et les gens du pays au besoin les suppléent ; Shakspeare a vu, avant de les peindre, des balourds, des charpentiers, des menuisiers, des raccommodeurs de soufflets256 jouer Pyrame et Thisbé, représenter le lion en rugissant le plus doucement possible et figurer la muraille en étendant la main. […] Qui se soucie du naturel et du possible en ce siècle ? […] Ils sont heureux de contempler de belles choses et souhaitent seulement qu’elles soient le plus belles possible. […] Est-ce qu’il est possible de ne pas croire un homme qui nous peint les choses avec un détail si juste et des couleurs si vives ? […] Aussi bien, dit son principal personnage, « le but de notre Institut est la découverte des causes et la connaissance de la nature intime des forces primordiales et des principes des choses, en vue d’étendre les limites de l’empire de l’homme sur la nature entière et d’exécuter tout ce qui lui est possible. » Et ce possible est l’infini.
Sainte-Beuve a donné plus d’une fois dans les mêmes travers que Delatouche ; et s’il nous est possible aujourd’hui de l’excuser, ce n’est peut-être qu’à cause de son talent supérieur. […] Il est seulement possible de faire saisir l’ensemble de l’œuvre au lecteur ignorant de la langue qui donna vie à cette œuvre ; il est possible de conduire, sans le rebuter, celui qui en déchiffre déjà le texte. […] Si je manque j’aurai à prendre une détermination très nécessaire et assez prompte de changement de vie, et de de fuite de Paris s’il est possible, pour me mettre un peu au travail… » Pauvre Sainte-Beuve ! […] Si des souvenirs très anciens ne me trompent point, il serait possible de trouver à Naples, comme à Marseille, pour faire les cent pas, quelque petite place bien proportionnée. […] encore… Est-il possible de rien ajouter au sublime d’Athalie ?
La condition, ce sera la perfection du style, la perfection humaine, possible, plus difficile de nos jours, mais plus glorieuse. […] J’admire qu’on nous dise : « Il n’y a plus de poésie possible ! […] Ces deux sortes d’observateurs ne sont plus guère possibles à présent. […] s’il était possible de l’allonger, de l’amincir, de l’étendre à l’infini, comme une feuille d’or sous le marteau du batteur, il n’y aurait pas de contes ; on les laisserait à Voltaire : il n’y aurait que des romans ; mais le conte contemporain n’est pas une feuille d’or. […] L’art étant devenu la littérature facile, et la quantité ayant été préférée à la qualité, la solidarité n’était plus possible entre la critique et l’auteur, qu’aux termes qui règlent les sociétés de commerce.
Ce que ma mère me dit de choses blessantes, pendant la leçon de maintien, ce que je la fais souffrir dans ses goûts d’élégance, cette femme, à quel point je suis commun et j’ai l’air d’un paysan, non, ce n’est pas possible de le dire ! […] En effet, l’illusion n’était pas possible, on entendait de mieux en mieux. […] L’une, les Funérailles de Francine Cloarec, lugubre au possible ; quant à l’autre, Benjamin Rozes, c’est simplement l’histoire d’un ancien notaire qui ne sait comment détruire son ver solitaire. […] En effet, c’était possible après tout ; en décomposant bien cette figure de vieux bandit et en la rajeunissant jusqu’à l’enfance, on comprenait qu’il eût pu produire cette petite. […] Cette illusion étant insensée, elle est possible chez un moribond dont l’âme flottante n’est plus capable de lâcheté ni d’héroïsme, et ne distingue plus le songe de la réalité.
Mais le critique, qui croit le moins possible sur parole, et que cet excès même de précaution met sur ses gardes, ne considère que les dates publiques et constatées par l’impression. […] Le Christ demande à son père le prix de sa venue : il pose les éternels problèmes du bien et du mal, de la vérité et du doute, de la vie et de la mort, de la Providence et du Hasard, tous les pourquoi possibles, en philosophie naturelle, en philosophie morale, en politique : Et si les nations sont des femmes guidées Par les étoiles d’or des divines idées, Ou de folles enfants sans lampe dans la nuit, Se heurtant et pleurant, et que rien ne conduit ?
Paul La vie littéraire n’est pas possible si on ne l’a pas excellent. […] Pierre Ce n’est pas possible.
. — De même que la connaissance des qualités générales n’est possible que par la substitution des signes aux perceptions et aux images, de même la connaissance soit des événements futurs ou passés, soit des propriétés groupées qui composent chaque objet individuel extérieur, n’est possible que par la substitution des images aux sensations. — Dans les deux cas, la nature emploie le même procédé pour aboutir au même effet, et la psychologie répète ici la physiologie.
Avec le moins de bruit possible, nous en prîmes et tuâmes plus d’un cent que nous fourrâmes dans nos habits et dans nos poches ; puis, nous étant laissés glisser en bas, nous nous retrouvâmes en plein air. […] Le résultat fut curieux : les oiseaux, comme d’ordinaire, vinrent pour s’abriter à la tombée de la nuit ; ils s’attroupèrent, passant et repassant devant l’arbre d’un air tout dérouté ; plusieurs déjà commençaient à s’envoler au loin : j’ôtai le bouchon, et immédiatement ils entrèrent sans discontinuer, jusqu’à ce qu’il ne me fût plus possible de les distinguer du lieu où j’étais.
À lui seul, il peut faire des champions de race pour toutes les joutes littéraires possibles qui se sont donnés pendant trois cents ans et plus. […] Sans l’égoïste recherche de ses sources obscures ou de ses fins incertaines, ou de tous ses moyens possibles, la littérature se desséchait, se stérilisait ; il a fallu qu’elle parût un peu folle pour pouvoir durer.
Où le raisonnement est possible sans abaisser la matière, Bossuet raisonne ; mais il raisonne de telle sorte, qu’on sent le fidèle qui confesse sa foi dans le logicien qui argumente. […] Il n’y a pas de paix possible pour qui l’a lu avec foi.
J’explique le plus que je peux et je juge le moins possible. […] Il lui faisait entendre une ariette, un motif quelconque, puis il disait : « Adaptez-moi à cela des mots qui soient dans le sentiment de la phrase musicale, du rythme, et, autant que possible, de la situation dramatique129. » Soumise à des conditions pareilles, obligée de se plier aux caprices du compositeur, la poésie a pu se plaindre souvent d’être sacrifiée, et il n’est pas surprenant qu’elle ait alors rempli sa tâche avec quelque négligence.
C’est à cause de lui que je me suis brouillée avec l’Impératrice… Et tout ce qu’il a eu par moi… Dans mon dernier séjour à Compiègne, il m’a demandé trois choses, j’en ai obtenu deux de l’Empereur… Et qu’est-ce que je lui demandais… Je ne lui demandais pas de renoncer à une conviction… je lui demandais de ne pas s’engager dans un traité avec Le Temps, et de la part de Rouher, … je lui ai tout offert… Il aurait été à La Liberté avec Girardin, c’était encore possible, c’était de son monde… Mais au Temps, nos ennemis personnels… où tous les jours on nous insulte ! […] Il y a là du bric-à-brac de toutes sortes, des saxes, tous les saxes possibles, les joujoux de Frédéric et de tous les princes, le Monument de la reine, des masques et des figures de cire de tous les Borussiens, des cercueils, des petits modèles de navire, des objets et des instruments inconnus de l’Orient, un immense et abracadabrant méli-mélo de choses, la resserre de bibelots d’une monarchie baroque, un musée de Curtius mélangé d’une musée Tussaud. — Et ce Mon bijou est gardé par un custode maniaque, d’un bavardage intarissable sur chaque objet ; et là, passe sa vie, en robe de fantôme, une vieille princesse allemande, qui est folle.
Il existe chez certains déséquilibrés ce qu’on pourrait appeler une sorte de constitution douloureuse, de peine irraisonnée, prête à se traduire sous toutes les formes possibles du raisonnement et du sentiment, à se généraliser même en théorie pessimiste. […] Le romancier ou le dramaturge s’enlève donc la moitié de son champ d’action en décrivant une vie vertueuse, une évolution non suivie d’un déclin, une ligne droite qui va devant soi sans retour possible.
La première race est pour Mézeray comme une lande aride à traverser ; il est à tout moment en disette et le fait sentir : « La fin de cette première race étant si vaste et si déserte comme elle est, dit-il, par la nonchalance des historiens qui l’ont possible (peut-être) fait à dessein pour éteindre la honteuse mémoire de nos princes fainéants, vous ne devez pas m’accuser de stérilité, etc. » Il trace des cadres plutôt qu’il ne les remplit.
C’est donc en France qu’elle fit son apprentissage ; sa pétulance le lui rendit assez dangereux ; elle tomba jusqu’à vingt-six fois de cheval, sans s’effrayer pour cela en rien ni se décourager : « Est-il possible que vous n’ayez jamais vu de grandes chasses ?
C’est une grande gloire pour un écrivain que, cinquante-deux ans après la publication d’un de ses ouvrages, il soit possible d’en parler ainsi, dans le même journal qui l’avait annoncé le premier jour, et que, loin de sembler un hors-d’œuvre, cette attention ramenée de si loin puisse paraître encore un à-propos.
De même que nous avons vu quelques-uns de ceux qui l’avaient observée avant l’explosion, et quand elle ne faisait que de naître, se flatter de saisir et d’assigner l’instant précis où il eût été possible de la régler, ou mieux de l’anticiper et de la prévenir, de même lui, qui l’avait connue de près en plein cours, il la considérait et la jugeait comme il eût fait un grand soulèvement physique et une révolution de régime dans les montagnes.
On perd donc tout ce qu’on a gagné ; la seule question est de le perdre le plus lentement possible.
Un chrétien de Port-Royal, loin d’être un commencement de déiste, est un redoublement de chrétien ; loin de douter de la divinité de Jésus-Christ, il y croirait, s’il était possible, deux fois plus qu’un chrétien ordinaire.
La Bruyère, chargé de raccommoder ces petites déchirures, écrivait à Santeul, ou le chapitrait quelquefois dans l’embrasure d’une croisée ; mais Santeul était difficile à former, et il fallait toujours en revenir sur son compte à cette conclusion du grand moraliste et du censeur amical, qui lui disait : « Je vous ai fort bien défini la première fois : vous êtes le plus beau génie du monde et la plus fertile imagination qu’il soit possible de concevoir ; mais pour les moeurs et les manières, vous êtes un enfant de douze ans et demi. » Cette insigne faveur de Santeul à Chantilly faisait grand bruit dans la rue Saint-Jacques et ailleurs, et ne laissait pas de donner quelque jalousie : « Santeul est fier, Santeul nous néglige depuis que des altesses lui font la cour ; il ne daigne plus venir même à Bâville, il ne s’abaisse plus jusqu’à nous. » Ainsi disait-on en bien des lieux.
Il est de la race des graves, des contrariés et des moroses, dont le brillant même est rembruni et sombre, qui ont eu plus de mérite que d’occasion et de bonheur, estimés quoique souvent battus, et qui tirent tout le parti possible de causes morcelées et rebelles : il est de la famille, en un mot, des Coligny, des Guillaume d’Orange ; moins Français peut-être qu’étranger de physionomie.
Il se trompait sans doute en la croyant possible, et Frédéric, jugeant alors le cabinet de Versailles, a mieux vu : Vous avez très bien fait, écrivait-il à son frère quinze jours après Rosbach, d’endoctriner le sieur de Mailly (l’un des prisonniers qui allait retourner en France) ; je souhaite, plus que je ne l’espère, qu’il réussisse.
Je ne crois pas qu’il soit possible de ressentir un malheur de famille plus vivement que je ne ressentis la mort du roi.
Voici, ajouta-t-il en ouvrant le tiroir de la petite table de bois près de laquelle nous étions assis et en y prenant un assez mince cahier d’une fine écriture, voici un petit écrit que je vous remets et que je voudrais que vous fissiez paraître le plus tôt possible : je pars dans deux jours, arrangez cela auparavant avec un libraire ; vite.
» J’aime à croire que La Bruyère pressentait, au contraire, la vogue possible de son livre et qu’il pensait bien faire à sa petite amie un véritable et solide cadeau.
Ils sont fort jolis, ces discours, fort bien pensés et aussi élégamment tournés que possible.
Cette discussion aurait, selon moi, un double avantage : premièrement d’élever dans l’opinion, s’il était possible, ou de justifier, s’il en était besoin, les choix eux-mêmes, et ensuite d’éclairer quelques académiciens sur les mérites et les qualités mélangées de ceux des candidats qu’on écarterait.
M’appliquant, dans ces esquisses, à être aussi complet que possible, du moins par tout ce que j’y rapproche et que j’y rassemble, je veux indiquer encore une lettre écrite à Mme Sophie Gay par le marquis de Custine au sortit d’une soirée passée chez Mme de Staël dans son salon de Paris ; cette lettre est datée du 8 mars 1814, à deux heures du matin.
« … Il n’est pas possible d’être plus dénué de toute espèce de grâces que l’était Racine le fils.
Je voudrais, avant de continuer, qu’on eut bien présentes ces origines de notre ancien théâtre telles qu’on les peut surprendre en remontant aussi haut que possible dans le moyen âge.
Nous tous, partisans de la méthode naturelle en littérature et qui l’appliquons chacun selon notre mesure à des degrés différents18, nous tous, artisans et serviteurs d’une même science que nous cherchons à rendre aussi exacte que possible, sans nous payer de notions vagues et de vains mots, continuons donc d’observer sans relâche, d’étudier et de pénétrer les conditions des œuvres diversement remarquables et l’infinie variété des formes de talent ; forçons-les de nous rendre raison et de nous dire comment et pourquoi elles sont de telle ou telle façon et qualité plutôt que d’une autre, dussions-nous ne jamais tout expliquer et dût-il rester, après tout notre effort, un dernier point et comme une dernière citadelle irréductible.
Le duc de Bourbon, premier ministre, désirait marier Louis XV le plus tôt possible, et assurer au trône des héritiers contre les d’Orléans.
Les chapitres principaux de ce livre, qui n’est qu’une première partie, roulent sur les problèmes naturels, c’est-à-dire sur les questions inévitables et troublantes que se posent à eux-mêmes les hommes, à la différence des autres animaux ; questions instinctives, opiniâtres, toujours renaissantes, qu’on ne saurait éluder ni supprimer : la négation n’en est pas possible, quoique l’école positiviste, du moins une certaine branche de cette école, la proclame et l’établisse au point de départ et qu’elle interdise à l’esprit de vaquer inutilement de ce côté.
« Cependant, dans cette surabondance de moyens, il me manque ceux de rendre des comptes et de m’en faire rendre ; d’assurer les approvisionnements, de pourvoir aux besoins pressants, de régler les dépenses, de résister aux consommations, de m’occuper efficacement de ce qui est nécessaire et de proscrire ce qui est inutile ou nuisible, c’est-à-dire que ce que je ne fais pas constitue l’administration, et ce que je fais pourrait en être retranché, ainsi que ma place et une grande partie des papiers et des commis. » Quand on en est là dans tous les ordres, les réformes graduées, telles que les concevait Malouet et qu’il les provoquait de ses conseils comme de ses vœux, sont-elles possibles, et n’en est-on pas venu, bon gré, mal gré, à ce point extrême où, à moins d’un génie au sommet, il n’y a d’issue qu’une révolution ?
Les choses du devant en souffrent : il n’y a pas de vraie grandeur possible avec cela, et on ne peut même, à ce prix, être un grand politique que par éclairs et dans de rares moments.
Est-ce bien possible d’abdiquer brusquement de la sorte, et cela vous était-il permis ?
Quant à la forme, à l’allure du vers dans Regnier et dans Chénier, elle nous semble, à peu de chose près, la meilleure possible, à savoir, curieuse sans recherche et facile sans relâchement, tour à tour oublieuse et attentive, et tempérant les agréments sévères par les grâces négligeantes.
Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?
Étant encore sur les bancs du collège, tandis que je faisais une année de philosophie à Douai, j’allais suivre le plus souvent que cela m’était possible les cours de médecine à l’École secondaire de Lille qui était voisine.
Quelle multitude de mondes au-delà de nous, et, si la vie s’y rencontre, que de combinaisons possibles autres que celles dont nous sommes l’effet !
Il n’est pas possible aujourd’hui, moins encore qu’au xviiie siècle, de s’enfermer dans la littérature d’art, et il faut qu’un homme qui ne se désintéresse pas des choses de l’esprit, ait l’œil ouvert sur ce qui se passe dans les mondes divers de l’érudition, de la science et de la philosophie.
Richepin croit mieux peindre en n’employant que des mots aussi familiers et particuliers que possible.
Pour qu’une secte religieuse fût désormais possible, il faudrait un large fossé d’oubli, comme celui qui fut creusé par l’invasion barbare, où vinssent s’abîmer tous les souvenirs du monde moderne.
Pour la France, ainsi que pour la plupart des pays d’Europe, le défrichement du pays, la multiplication des villages et des villes ont par une progression continue rendu possible une littérature élégante et polie dont le moyen âge n’a pu connaître les raffinements que par exception.
Aucune discussion de doctrine n’est possible entre M.
Le siècle est envisagé dans son ensemble, et dans ses différentes vicissitudes d’esprit et de mœurs, d’une façon qu’on ne supposerait point possible à cette date, de la part de quelqu’un qui le voit d’aussi près et, pour ainsi dire, à bout portant.
Mazarin, qui, avec son coup d’œil sagace, avait deviné Louis XIV enfant, était plutôt attentif à le retarder comme roi qu’à le pousser ; mais le moment était venu où il n’y avait guère plus de retard possible.
Je ne me permets point de juger ce que fait ou ne fait pas la Providence, grand mot dont on abuse, et qui n’est souvent que la déification de notre propre pensée ; mais il me semble que si le gouvernement représentatif n’a pas un type unique et seul bon, et s’il n’est pas lui-même l’unique gouvernement possible, il faut se garder d’offrir toujours des types dans un ordre aussi changeant et aussi divers que celui de l’histoire, et dans lequel le fait donne à la théorie des démentis perpétuels.
Cela n’est pas possible, mon cher ami : un fils comme toi n’est pas fait pour n’être qu’un peu aimé d’un père qui sent et pense comme moi.
Dans un certain nombre de niches sépulcrales qui ont été ouvertes à diverses époques, on peut suivre, en quelque sorte pas à pas, les formes successives, de plus en plus éloignées de la vie, par lesquelles ce qui est là arrive à toucher d’aussi près qu’il est possible au pur néant.
il est déjà bien difficile de diagnostiquer une maladie, lorsque le sujet est présent et qu’on a toutes les indications possibles à sa disposition, et vous voulez déterminer avec précision le caractère d’une maladie, mentale ou autre, à deux mille ans de distance sur des indications données longtemps après l’événement, et par des témoins peu spéciaux !
Enfin le lecteur de livres où sont peints des êtres tout à fait exceptionnels est en général un homme que la vie ne satisfait pas et qui ne la trouve pas intéressante et qui veut s’en tenir le plus loin possible.
Qui veut apprendre à connaître réellement quelque chose de nouveau, que ce soit un homme, un événement, un livre, fait bien d’adopter cette nouveauté avec tout l’amour possible, de détourner résolument sa vue de ce qu’il y trouve d’hostile, de choquant, de faux, même de l’oublier, si bien qu’à l’auteur d’un livre, par exemple, on donne la plus grande avance et que, d’abord, comme dans une course, on souhaite, le cœur palpitant, qu’il atteigne son but.
Sainte-Beuve, avec la demi-lune rousse de sa tête, pelée comme le derrière d’un renard attaqué d’alopécie, son teint hortensia, son oreille rouge comme celle de Tartuffe et prête à chaque instant à monter au violet de la colère, le tout recouvert du vieux foulard qu’il étendait là-dessus quand il rentrait, échauffé, de l’Académie, et le beau Scaramouche de Chasles, à la face pâle, aux yeux italiens, aux moustaches callotiques, longues, peintes, relevées, qui ne devinrent que le plus tard possible la barbe blanche sans transition de gris qui apparut soudainement, comme celle d’un alchimiste, un jour, à son cours, et fut pour les femmes qui y venaient le coup de pistolet de la surprise.
Elles consistent à adopter le plus tard possible les modes nouvelles, — à aller en toilettes habillées aux messes de mariage, — et à se présenter cavalièrement seules en soirée, sans les maris qui sont au cercle !
À coup sûr, s’il y a quelque atténuation possible au mal de son livre présent, elle sera dans cette prêtrise inattendue de Michelet, se révélant si joliment comme le Saint-Cyran de la direction conjugale et le Fénelon d’un nouvel amour !
Mais les prendre, ces pathétiques récits, pour en faire un argument contre tous les gouvernements possibles, là est le vice peut-être, et serait, chez un autre que Vigny, certainement le danger.
L’avenir, tel qu’il est possible de le concevoir ou, du moins, de le conjecturer, lui est nettement odieux.
On devint à peu près cartésien, plus volontiers encore partisan de Leibnitz, par cette raison excellente que Leibnitz est le plus loin possible de Spinoza.
Je ne vois plus de fluide, de monade, de mystère, mais seulement deux ordres de faits : un fait principal, le mouvement de destruction et de rénovation qu’on nomme vie ; des faits subordonnés, les fonctions et la structure qui rend ces fonctions possibles ; un rapport, la nécessité qui attache ces faits subordonnés au fait principal.
Il n’est guère possible de donner plus le sentiment du mouvement, des irrésistibles élans des bataillons qui se précipitent, des tourmentes de cavalerie rasant les plaines dans des tourbillons de fumée et de poussière, des emballements des hommes et des bêtes, du crépitement des coups de feu, des clameurs des soldats, des appels des trompettes, des cliquetis des gourmettes, du déchirement de l’air par les bombes, que dans ces pages d’impérieux intérêt. […] La thèse était difficile à défendre, mais M. de Caters l’a fait avec tout le tact possible, et l’on ne trouvera pas dans le livre la brutalité à laquelle pourrait faire croire ce court résumé. […] Possible que tu ne t’aperçoives pas de cette transformation dans la nuance à ton égard, mais elle est certaine. […] Voir sa ville brûlée et tous ses enfants morts Est un malheur possible, et l’aïeul solitaire Tremble et pleure de s’être attardé sur la terre. […] C’est possible, malheureusement pour l’humanité.
Aussi je t’en témoignerai ma reconnaissance : j’ouvrirai avec tout le soin possible la lettre que tu fermes, pour ne pas défigurer ton joli visage. […] C’est le seul plaisir coûteux que je veuille me permettre ; encore ai-je contrived de le rendre aussi peu coûteux que possible : mon cheval, qui n’est pas mauvais pourtant, ne me coûte que dix louis. […] Sa ligne girondine s’établit et se dessine de plus en plus : il s’obstine à croire une république possible sans la Terreur, et il ne veut des recettes de restauration à aucun prix. […] Aimez-moi toujours et faites-m’en donner l’assurance. » — On se demande involontairement, après avoir lu une telle lettre, s’il est bien possible qu’elle soit d’un enfant de douze ans.
Et à partir de ce moment, c’est fini, plus de drame possible ; ou bien alors ce ne sera plus le drame de l’atavisme. […] Il n’est guère possible qu’il ait vu tout cela dès l’abord et qu’il y ait consenti. […] Son moyen de sacrifier le moins possible à la convention, c’est de la confesser, en la raillant un peu. […] Je sens qu’il ne me sera pas possible de dire beaucoup de bien de cet ouvrage, et je ne m’en réjouis point. […] Deux frères se trouvent être aussi différents que possible.
Il n’est pas mal, après un temps de vogue et de renom, de s’écouler dans la foule, d’être de ceux qui aiment à vivre et à mourir aussi près de terre que possible.
Quand la galère fut lancée dans le sable aussi avant que possible, le comte et ses chevaliers sautèrent lestement dehors, tout armés et prêts à combattre, et ils vinrent prendre rang sur le rivage à côté de ceux qui y étaient déjà.
Que Duclos ait profité des mœurs qu’il observait de près, des histoires qui se racontaient autour de lui, qu’il ait été en ce sens le secrétaire du monde et du cercle particulier où il vivait, cela est possible et même certain ; mais on n’en peut rien conclure contre sa paternité réelle : il eût été à souhaiter seulement que, secrétaire aussi léger et aussi délicat que l’avait été Hamilton en son temps, il eût rencontré comme lui, pour lui fournir matière, des chevaliers de Grammont.
On a dit qu’il baissait volontiers les yeux en parlant, et qu’il s’interdisait cette éloquence du regard que Massillon s’accordait quelquefois : cela est possible ; mais, dans tous les cas, cette forme de débit n’était qu’une convenance de plus, une manière de pousser plus avant, et comme tout droit devant lui, dans sa démonstration inflexible et sévère.
Une bonne édition de Bourdaloue, telle que je la conçois aujourd’hui (celle du père Bretonneau ayant été excellente pour son moment), devrait rassembler le plus exactement possible toutes les particularités, les éclaircissements et les inductions qui se rattacheraient à chaque sermon, en fixer la date et les circonstances lorsqu’il y aurait moyen : ces quelques notes au bas des pages, sans nuire à la gravité, animeraient la lecture.
Il crut devoir en parler à M. de Chauvelin, qui lui répliqua avec assez de feu : « qu’il ne le souhaitait pas, que cela était au-dessous de lui, qu’il trouverait à s’instruire dans son cabinet de toutes choses, et que c’étaient des fanatiques et de mauvais royalistes que tous ceux qu’il lui nommait… » Il ressort de ces indications précises que M. de Chauvelin, qui voulait toute sorte de bien à d’Argenson et faire de lui un homme de gouvernement, s’efforçait de le mondaniser le plus possible, et aussi de le prémunir contre son penchant à traduire la politique en discussion et en raisonnement : il voulait l’empêcher de tourner à l’abbé de Saint-Pierre.
Taine n’a pas voulu faire ainsi ; il n’a rien dissimulé ; il a voulu réellement faire une thèse, et il l’a faite le plus thèse qu’il est possible : ç’a été son art ce jour-là. « Le lecteur dira (c’est lui qui parle dans l’avertissement) : Ceci n’est pas un essai sur les fables de La Fontaine.
Un des amis de ce dernier et qui paraît avoir été un homme des plus distingués, bien qu’il n’ait guère laissé de souvenir, le marquis de Saint-Georges, un sage, un homme de goût, un philosophe pratique comme il y en avait alors à Paris, comme il y en a peut-être encore, qui lisait ces lettres de Vauvenargues et les prisait infiniment, y trouvait, disait-il, de l’esprit partout, mais des endroits faux, trop de métaphysique, et ajoutait : « Il parle par théorie, on le voit. » C’est possible ; mais les lettres sont vraies pour nous en ce qu’elles nous peignent celui même qui les écrit, et c’est ce caractère surtout qui nous est intéressant aujourd’hui à connaître.
Quoi qu’il en soit, en croyant un tel jour possible, Béranger se distinguait de tous les philosophes qui ne le sont que dans le cabinet et qui n’en sortent pas ; il allait infiniment plus loin qu’Horace et même que Montaigne, qui veulent bien de cette philosophie pratique pour eux et pour leurs intimes, mais qui ne visent guère au-delà.
Un jugement définitif ne sera possible sur lui (s’il l’est jamais) qu’après sa pleine et entière carrière, si brusquement rompue par la mort.
Lapaume les a étudiées, commentées, et en a recherché l’auteur probable ou possible.
On peut juger de son désespoir ; les brigands ont beau la rassurer et lui promettre tous les égards possibles, ne désirant tirer de leur capture qu’une bonne rançon, elle ne cesse de gémir et de crier.
Il a fait la physiologie du Centaure, si tant est qu’il y ait une telle physiologie possible ; il en a tiré et rendu, certainement, toute la poésie imaginable.
Que Fléchier fût lent, qu’il n’eût pas beaucoup de vivacité en causant ni de vives saillies, c’est possible, et c’est même certain ; mais que le fin auteur des Grands Jours d’Auvergne eût la conversation plate, je ne défère pas assez au goût de l’abbé Legendre pour lui accorder ce point, et j’aime mieux supposer qu’il a employé un mot impropre en matière si délicate.
Il avait acquis d’abord une expérience pratique du monde aussi complète que possible, et désormais aucun terrain, pas même celui de la Cour, ne serait si glissant qu’il y perdît l’équilibre.
L’amour-propre est dans les Lettres, dans la critique ; il y est d’autant et plus encore, s’il est possible, que partout.
lui disait Michel en ces moments, je hais pourtant la vulgarité plus que vous peut-être ; mais je la vois ailleurs et là où vous ne la voyez pas… Tout est relatif ; ce qui vous manque à vous, Marie, c’est de la vulgarité. » Il y a d’autres moments où Michel est plus dans le possible avec elle, où il entre mieux dans-ce qui peut atteindre un cœur de femme et le toucher.
Lui, dans son feuilleton de théâtre, se déconcertant le moins possible, il parla d’art et d’idéal le lendemain comme la veille, après comme avant.
Il appliquait en toute occasion ce mot qui lui était échappé, parlant à son ancien gouverneur, « que dorénavant il voudrait, s’il lui était possible, négocier et traiter d’affaires sous terre. » On ne savait jamais au juste, en effet, quand on traitait avec lui, où l’on en était ni où l’atteindre.
Je note dans Émile quantités de pensées délicates et pures sur les femmes : « La femme qui vous aime n’est qu’une femme ; celle que nous aimons est un être céleste dont tous les défauts se cachent sous le prisme à travers lequel il vous apparaît. » Ou encore : « Une femme dont on est aimé est une vanité ; une femme que l’on aime est une religion : vous serez tout pour moi, existence, vanité, religion, bonheur, tout. » « Les femmes, qui sont si habiles en dissimulation, feignent plus adroitement que nous un sentiment qu’elles n’éprouvent pas ; mais elles cachent moins bien que les hommes une affection sincère et passionnée, parce qu’elles s’y adonnent davantage. » Sur le bienfait, qui produit des effets si différents selon la terre qui le reçoit, selon les cœurs sur lesquels il tombe : « Toutes les fois que le bienfait ne pénètre et ne touche pas le cœur, il blesse et irrite la vanité. » Sur le désabusement qui vient si tôt, qui devance les saisons, et qui n’est pas même en rapport avec la durée naturelle de la vie : « Il y a un certain âge dans la vie où l’exaltation n’est plus possible ; la sensibilité peut être assez profonde pour assister au spectacle de tant de maux et de tant de douleurs sans être entièrement usée, mais l’exaltation n’a jamais résisté à l’expérience du cœur humain.
Herman, aussi faible que possible, s’en est tiré avec plus de bonheur que d’honneur, grâce à la seule énergie de Pompéa et à cette fierté de passion qui ne veut rien à demi.
En un mot, toutes les nuances possibles d’opinion, comprises dans une admiration commune pour le caractère et la destinée d’une pure et illustre victime, étaient sorties au grand jour et se maintenaient en présence.
Le 14 Juillet et les journées qui suivirent brisèrent la résistance de la Cour ; mais ce ne fut pas encore du premier coup : les imprudences qui devaient amener le mouvement d’octobre se renouvelèrent ; l’illusion de la reine dura jusqu’à la dernière heure, et vers la fin de septembre 1789, comme un de ses fidèles et dévoués serviteurs, le comte de La Marck, fort lié avec Mirabeau, faisait dire par une voie confidentielle qu’on n’eût pas à se défier de cette liaison, et qu’il avait pour objet de modérer le plus possible le grand tribun et de le préparer à être utile au roi quand on jugerait le moment venu, la reine répondit, après quelque politesse pour M. de La Marck : « Nous ne serons jamais assez malheureux, je pense, pour en être réduits à la pénible extrémité de recourir à Mirabeau. » II.
Elle a ses craintes, ses moments d’alarme, c’est possible ; mais aussi elle a des joies plus nettes, plus tranchées ; la gratuité du Sauveur la rassure.
Joseph Bertrand voulant écrire pour le public, c’est-à-dire pour la moyenne des gens instruits, a éludé ce genre de difficulté autant que possible : il eût pu trancher davantage et mettre plus en relief et en vedette les résultats scientifiques, sauf au lecteur à ne prendre que ce qu’il en pourrait saisir ; il a mieux aimé accuser moins à nu les côtés sévères pour fondre plus couramment le ton de l’ensemble.
On a beau être artiste jusqu’au bout des ongles, on est d’un temps, d’une époque ; on exprime les choses avec art et talent, pour être, apparemment, en sympathie avec quelqu’un, avec le plus d’amateurs ou d’admirateurs possible.
Je me le suis donné le moins possible : vous devez reconnaître que j’ai serré de mon mieux les faits ; que, même lorsque je me risque, je m’appuie toujours sur quelque chose ; que, si la vérité absolue manque parfois, la vraisemblance est là.
Le ministre de la guerre d’Argenson, dans une lettre au maréchal de Saxe, du 9 septembre 1746, approuvait ce choix de Lœwendal en des termes faits pour ménager l’amour-propre du comte de Clermont : « Sa Majesté a aussi approuvé le choix que vous avez fait de M. le comte de Lœwendal, pour faire sous ce Prince le détail du siège, et pour le soulager, autant qu’il sera possible, dans les soins pénibles auxquels sa volonté le porterait à se livrer tout entier, mais que son état de convalescence ne peut ni ne doit lui permettre. » 35.
C’est ainsi qu’en un temps où d’autres talents élevés poursuivaient et atteignaient, ou manquaient la gloire, en d’autres régions plus orageuses de la sphère et sur d’autres confins, lui, il suivait sa belle et large voie, populaire d’une popularité légitime, heureux d’un bonheur possible : en un mot il réalisait dans toute sa vie une sorte d’idéal tempéré et continu, sans aucune tache.
Le pardon de Jésus-Christ est le vrai pardon chrétien : « Ils ne savent ce qu’ils font. » Il y a, dans ces touchantes paroles, l’excuse de l’offenseur et la consolation de l’offensé, la seule consolation possible de ces douleurs morales, où le mal qu’on nous a fait n’est, pour ainsi dire, que secondaire.
Le plus incompréhensible et le plus magique des amours est encore celui que l’on voit et, s’il est possible, celui que l’on sent.
Le jugement est le quatrième, parce qu’il nous enseigne seul dans quel ordre, dans quelle proportion, dans quels rapports, dans quelle juste harmonie nous devons combiner et coordonner entre eux ces souvenirs, ces fantômes, ces drames, ces sentiments imaginaires ou historiques, pour les rendre le plus conformes possible à la réalité, à la nature, à la vraisemblance, afin qu’ils produisent sur nous-mêmes et sur les autres une impression aussi entière que si l’art était vérité.
Il n’était possible ni aux tribuns ni aux centurions d’en approcher ; le simple soldat recommandait à ses camarades de se défier de ses officiers ; tout retentissait de clameurs, de tumulte, de vociférations échangées entre les groupes, non pas seulement, comme dans une multitude, de vociférations inactives, mais, à chaque nouveau groupe de soldats qui se présentaient, on leur prenait les mains, on les enlaçait d’un cercle d’épées nues, on les poussait vers Othon, on les provoquait à lui prêter le serment, on les préconisait l’un à l’autre, tantôt l’empereur aux soldats, tantôt les soldats à l’empereur.
Il est vrai qu’en cinq pages Boileau disait plus de vérités que Perrault en quatre volumes : mais enfin, avec toute la vénération possible pour l’antiquité, l’auteur de l’Art poétique et des Réflexions sur Longin confessait qu’il était réellement un « moderne ».
Tout érudit qu’il était, il ne suivait pas Aristote, mais la raison, lorsqu’il impliquait dans l’unité de temps l’unité de lieu dont la Poétique n’avait rien dit, et lorsqu’il réduisait l’unité de jour à cinq ou six heures pour la rapprocher autant que possible de la durée réelle du spectacle.
La poésie réaliste, si elle est possible, n’a pas rencontré d’homme : il faut en chercher les esquisses éparses un peu partout dans les vers de ces vingt dernières années, surtout dans quelques pièces de Maupassant893 ou de Verlaine894 : disons aussi, pour être juste, çà et là, par hasard, dans la Chanson des Gueux 895.
Au reste, ils sont doux, polis, aimables, fins, mesurés ; aussi étroits que possible dans leur doctrine, mais indulgents pour les personnes et accommodants dans la pratique.
Et surtout ils convenaient aussi mal que possible à un sujet comme celui du Rêve.
Quant aux religions sémitiques, elles sont aussi peu philosophiques qu’il est possible.
De la critique à plat ventre devant les puissances d’aujourd’hui ; de la critique diplomatique qui, devant les puissances possibles de demain, sourit, s’incline et se réserve.
Pardonnez-moi, ange, si je vois les choses en homme, si je n’espère rien pour le « collectif », si je me souviens que le salut individuel est seul possible et que nul n’est initié que par lui-même.
Est-il bien possible de pousser à ce point la tolérance ?
Non pas précisément ; mais je voudrais aider avant tout à maintenir, à renouer la tradition, sans laquelle rien n’est possible en bonne littérature ; et, dès lors, quoi de plus simple que de tâcher de renouer cette tradition au dernier anneau ?
Vauvenargues avait intérêt à ce que le milieu de l’humanité fût le plus haut possible, certain qu’il était d’y atteindre.
Il faut choisir quelque occupation géométrique qui demande beaucoup d’application, pour écarter autant que l’on peut des idées funestes qui se renouvellent sans cesse, et qu’il faut éloigner le plus possible.
Saint-Simon, qui nous l’a peinte à ravir dans sa première forme, nous la montre encore dans le plein de sa beauté et dans la grandeur de sa représentation, qu’elle sut soutenir à travers toutes les fortunes : C’était une femme plutôt grande que petite, brune avec des yeux bleus qui disaient sans cesse tout ce qui lui plaisait, avec une taille parfaite, une belle gorge, et un visage qui, sans beauté, était charmant ; l’air extrêmement noble, quelque chose de majestueux en tout son maintien, et des grâces si naturelles et si continuelles en tout, jusque dans les choses les plus petites et les plus indifférentes, que je n’ai jamais vu personne en approcher, soit dans le corps, soit dans l’esprit, dont elle avait infiniment et de toutes les sortes ; flatteuse, caressante, insinuante, mesurée, voulant plaire pour plaire, et avec des charmes dont il n’était pas possible de se défendre quand elle voulait gagner et séduire ; avec cela un air qui, avec de la grandeur, attirait au lieu d’effaroucher ; une conversation délicieuse, intarissable, et d’ailleurs fort amusante par tout ce qu’elle avait vu et connu de pays et de personnes ; une voix et un parler extrêmement agréables, avec un air de douceur ; elle avait aussi beaucoup lu, et elle était personne à beaucoup de réflexion.
. — Les plaintes hardies, les conseils, elle ne les ménage pas ; elle espère toujours qu’il en arrivera quelque chose par Mme de Maintenon aux oreilles de ceux qui gouvernent à Versailles : Est-il bien possible, madame, que tous les hommes que vous connaissez vous paraissent à bout, et qu’il n’y en ait point qui imaginent de nouvelles ressources ?
Avant 1815, on a un autre Courier, qui a devancé l’autre et qui l’explique, mais qui n’a rien encore de l’homme de parti ; soldat déjà trop peu discipliné sous la République, devenu incompatible et tout à fait récalcitrant sous l’Empire, mais curieux de l’étude, amateur du beau en tout ; un Grec, un Napolitain, un Italien des beaux temps, le moins Gaulois possible ; s’abandonnant tant qu’il peut à tous les caprices de sa libre vocation ; indépendant avec délices ; délicat et quinteux ; misanthrope et pourtant heureux ; jouissant des beautés de la nature, adorant les anciens, méprisant les hommes, ne croyant surtout pas aux grands hommes, faisant son choix de très peu d’amis.
Mais laissons les suppositions sans but précis et sans solution possible.
Tant que Luynes gouvernait le roi, il n’y avait point pour Richelieu de grande place possible.
Supprimez le spectateur, il y aura bien connexion objective des choses l’une avec l’autre, mais point de représentation, sinon virtuelle, point d’expression du multiple dans le simple, point de perception, sinon pour une conscience possible.
Pas d’accord possible.
Après avoir examiné rapidement ces divers personnages, j’étudierai aussi brièvement que possible les talismans, remèdes merveilleux, armes magiques et tous objets qui, sans être, à proprement parler, des talismans, présenteront un caractère surnaturel.
De même, la femme cherche toujours à desservir ses co-épouses et même à les faire périr si cela lui est possible (v.
Je dirai seulement aux partisans du premier : Soyez vrais, soyez-le, s’il vous est possible, plus que vos maîtres et les nôtres ; mais n’exagérez pas même cette qualité que vous mettez avec raison au-dessus de toutes les autres.
C’est fort possible, car jusqu’à présent ce qui a facilité ses pérégrinations dans les différents groupes, c’est qu’il n’a à son actif, ou plutôt à son passif, aucune de ces productions de jeunesse qui retiennent à des formules qu’on voudrait abandonner.
Nous en étions venus à ce point qu’un tel gouvernement était seul nécessaire et possible, et nous sommes à ce point-là toujours.
III Ainsi, vous le voyez, quoiqu’il ne s’agisse ici que des Œuvres diverses de Lord Macaulay et non de ses travaux spécialement historiques, il n’est pas cependant possible d’écarter cette idée d’Histoire qui revient toujours dans Macaulay, qui le hante, le tente, le possède, et a fini un jour, comme un démon, par l’emporter !
C’eût été l’ouvrage de sa maturité, si la maturité avait été possible à ce talent, toujours de seize ans… Hélas !
La mort est donc toute proche, toujours possible.
Il y a donc des idées représentatives, c’est-à-dire douées de la propriété de suppléer les objets, d’offrir leur simulacre, de contenir la copie de leurs manières d’être, de rendre possibles en leur absence les opérations qu’on ferait en leur présence, de subir les opérations qu’on ferait sur eux.
Enfin, à ce mouvement expansif, finit tôt ou tard par en succéder un troisième qui en est comme la suite et le complément ; non-seulement la sensibilité se porte vers l’objet, mais elle tend à le ramener à elle, à se l’assimiler, s’il est possible.
Il levait des troupes grecques le plus secrètement possible, afin de surprendre le roi plus à l’improviste. […] On le disait aussi bon général que possible, à cause des deux qualités que voici et qu’il avait : il savait mieux que personne prévoir comment l’armée aurait les choses nécessaires et les lui procurer, et il savait imprimer en tous ceux qui l’entouraient l’idée qu’il fallait obéir à Cléarque. […] Mes heures de mélancolie, jeune, je les passais près de vous ; vieux, quand les pensées tristes viennent, d’eux-mêmes les rythmes aimés chantent encore à mon oreille ; la voix de la douce sibylle suffit pour éloigner loin de moi le noir essaim des mauvais songes. » Est-il possible, quand les figures se retracent aussi vivement dans l’imagination enflammée, de garder le ton du récit ? […] — Sans doute, je souhaiterais d’être le tyran de tous les hommes, ou du moins du plus grand nombre possible. […] Elles lui inspirent l’aversion de la politique spéculative, le goût de l’expérience, le sentiment du possible, le respect de l’antiquité, le culte de la loi, bref toutes les habitudes qui peuvent contenir et diriger l’essor de la liberté imprudente.
Est-il possible de se connaître en poésie mieux qu’ils ne s’y connaissent ? […] Sans lui, pas de bal possible à l’Opéra ! […] Il souriait intrépidement à sa mort prochaine, loin de tout ce qu’il aimait, dans un poste perdu, sans influence possible sur le jeu terrible qui se jouait encore. » Le jour où l’empereur et roi perdit cet homme généreux, il perdit sa plus chère et sa plus utile consolation. […] C’était beaucoup d’or, quatre louis, en ce temps-là ; aussi l’usage était d’acheter un cheval au plus bas prix possible, de le pousser autant que possible, et de l’amener à Paris mort ou vif autant que possible. […] Il y a, en effet, un grand courage des deux parts : s’exposer aux haines envieuses de la multitude en défendant l’autorité, sans laquelle il n’y a pas de société possible ; ou bien s’exposer à toutes les rancunes du pouvoir établi, de la royauté constituée, en protégeant l’insouciante et ingrate multitude.
et qu’en général il fût possible, à la vérité même de faire son chemin dans le monde, sans y .être aidée par une certaine complicité de l’opinion ! […] Plusieurs choses, à mon avis, et d’abord, comme je vous le disais, que la France est presque le dernier pays d’Europe où l’on se soit avisé des trois unités, bien loin que Chapelain, par un coup de génie, ou dans un accès de pédantisme aigu, les ait inventées aux environs de 1635. « Il n’y a pas de doute possible — lisais-je tout récemment encore dans un ouvrage, d’ailleurs estimable, — c’est bien Chapelain qui déterre dans Aristote la prétendue règle des trois unités. » Non, en effet, « il n’y a pas de doute possible » ; et ils sont pour le moins une douzaine qui l’avaient « déterrée » avant lui. […] Mais vous lirez surtout ses œuvres, parmi lesquelles vous aurez soin de distinguer d’ailleurs les premières d’avec les dernières, ses Lettres familières, aussi peu familières que possible, d’avec ses Dissertations, son Aristippe, ou son Socrate chrétien. […] Vraies de la science et de l’histoire, je ne crains pas de dire qu’elles le sont encore plus, si c’est possible, de la critique et de l’histoire de la littérature […] Pour l’homme sans doute, on ne pourra jamais faire exactement comme pour les animaux ou pour les plantes ; l’homme moral est plus complexe ; il a ce qu’on nomme liberté et qui, dans tous les cas, suppose une grande mobilité de combinaisons possibles.
Réalité, vie, le moins d’artifice possible : n’est-ce pas, dans les heures où nous sommes, ce que la plume du conteur doit laisser passer ?… » Le moins d’artifice possible : et ce sont à peu près les mots que Mme Tinayre employait pour indiquer son projet. […] Or, ici, dans ce wagon, défense de monter : « Mon brave monsieur, ces malheureux sont aveugles… » Et Potterat : « Pas possible ! […] L’imprudent historien ne vous offre que de vaines conjectures ; mais l’hypothèse de l’historien le mieux averti, le plus sage et le plus intelligent, c’est toute la vérité possible. […] ce n’est pas évident ; c’est possible.
Mais tout en se garant autant que possible des deux extrêmes, je ne sais s’il ne vaut pas mieux encourager les fous qui osent, que les sages qui résistent. […] » Est-ce possible ? […] Pour ne parler que d’Axel, où il a mis le meilleur de sa pensée, je ne crois pas qu’il soit possible de pousser plus loin la magnificence et l’étrangeté du rêve. […] Leur bonheur possible se trouve brisé. […] Ses compagnons, qui n’avaient plus le terrible auteur derrière eux, compilaient le moins possible, et il se trouva faire une partie de leur besogne.
Du reste, ajouta-t-il un instant après, dans ce monde, tout est possible, surtout ici, chez vous, en Russie. […] Il n’en ressentit guère de joie. « Est-il possible, pensa-t-il, qu’à trente-cinq ans je n’aie pas autre chose à faire que de confier mon âme à une femme ? […] Lavretzky avait le droit d’être satisfait : il était devenu véritablement un bon agronome, avait appris à labourer la terre, et ce n’était point pour lui seul qu’il travaillait ; il avait amélioré et assuré, autant que possible, le sort de ses paysans.
« Si pourtant tu veux renoncer à ton projet, dit le roi, je te seconderai activement, et je ferai tout mon possible pour t’aider à l’accomplir. […] Beaucoup de héros s’y pressaient, pleins du désir de voir le mieux possible la noble vierge. […] Les Burgondes croyaient faire en sorte d’obtenir le prix de la chasse ; mais cela ne fut point possible, quand on vit arriver le fort Sîfrit auprès du feu du campement.
Je le dois, dit-il, beaucoup moins à la beauté de l’ouvrage qu’à, la prudence que j’ai eue de parler d’amour le plus tendrement qu’il m’a été possible. […] Il n’était guère possible à Voltaire de faire sa tragédie avec Mahomet tout seul ; dès qu’on a un grand scélérat dans une pièce, on lui oppose un homme vertueux ; ce sont les éléments du métier : il n’y a pas là grande matière à éloge : Vitavi deniquè culpam Non laudem merui. […] Il est très possible qu’on ait fait aux comédiens une pareille proposition, très possible qu’elle n’ait pas été approuvée ; mais le motif qu’on prête aux comédiens pour la rejeter est tout à fait étrange et invraisemblable. […] Le public est séduit, mais alors il doit l’être : est-il possible que jamais le devoir d’un juge soit d’être séduit ? […] Autrefois, en les caressant, on s’occupait de leurs intérêts, on sacrifiait tout à leur établissement ; aujourd’hui, quand ils ne sont plus en âge d’être caressés, ils s’arrangent comme ils peuvent ; ils ont cessé d’être aimables en cessant d’être amusants ; et si les parents s’en occupent encore, c’est pour s’en débarrasser au meilleur marché possible.
Il est répété sous toutes les formes possibles, et chaque pierre muette semble murmurer : χαιρε. […] Mais une étude attentive des dessins parus dans l’United Ireland l’a convaincu « qu’un gouvernant à beau être le plus modéré, le plus consciencieux, le plus prudent possible, sera toujours exposé à entendre dire sur son compte des choses terribles par de simples mécontents politiques. » Bref, depuis que M. […] Parmi toutes les femmes de l’histoire, Mistress Browning est la seule que nous ayons le droit de nommer en un rapprochement possible ou lointain avec Sapho. […] J’ai accompli ma tâche en ceci, non point comme simple travail de la tête et de la main, indépendant de la personnalité, mais comme l’expression la plus complète de cette personnalité qu’il me fût possible d’atteindre. » C’est certainement son expression la plus complète, et par là elle réalise sa perfection intégrale. […] Crawford nous apprend qu’il avait coutume de grouper les colporteurs finlandais auprès de son lit et de les inviter à chanter leurs poésies épiques, qu’il transcrivait à mesure qu’elles étaient récitées, et quand il entendait parler d’un ménestrel finlandais réputé, il faisait tout son possible pour faire venir chez lui le chanteur et recueillir de lui de nouveaux fragments de l’épopée nationale.
Pourtant, si l’on a trouvé singulier que Boileau, s’adressant à Molière, lui dise tout d’abord par manière d’éloge : Enseigne-moi, Molière, où tu trouves la rime, il peut sembler également assez particulier que le premier éloge accordé ici à Leopardi soit de s’être passé de la rime, ce qui est possible en italien, mais à de tout autres conditions qu’en français, et ce qui d’ailleurs ne paraît point absolument vrai du savant poëte dont il s’agit. […] Que si, nous-même, il nous a été possible en ce moment de payer un tribut, bien tardif, à la mémoire d’un si grand esprit, d’un si vrai poëte, nous le devons à cet autre ami de Leopardi, déjà cité plus d’une fois, et qui nous en a donné l’idée en même temps que le secours ; si nous avons eu l’honneur de verser un tombeau, comme disaient les Grecs, sur cette noble victime du sort, il ne serait que juste d’inscrire sur la petite colonne du monument le nom de M. de Sinner autant que le nôtre.
Que nos bibliophiles, nos chercheurs de vieux livres ou de manuscrits ne fassent pas trop les indignés ; car eux-mêmes (je ne parle que de quelques-uns) se jouent encore, m’assure-t-on, tous les tours possibles, réticences, supercheries entre amis, que sais-je ! […] IV) il avait dit : « Il ne faut donc pas croupir dans l’erreur de ces foibles esprits qui s’imaginent que Rome sera toujours le siége des saints Pères, et Paris celui des rois de France. » Je trouve que, de nos jours, les sages eux-mêmes ne sont pas assez persuadés que de tels changements restent toujours possibles, et l’on met volontiers en avant un axiome de nouvelle formation, bien plus flatteur, qui est que les nations ne meurent pas.
Que le goût ne soit pas la même chose que la morale, nous le savons à merveille ; mais est-il possible qu’il s’en sépare à ce point, et que la perfection de l’un se rencontre dans la ruine et la perversion de l’autre ? […] Il commençoit à extravaguer, et je le remis le mieux qu’il me fut possible.
Nulle part ce Suicide, qui n’est qu’une désertion du Sort, n’a été considéré comme possible. […] Il pria longtemps son Père dans le jardin des oliviers, et les angoisses· de la douleur couvraient son front. — Mon Père, s’écria-t-il, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi !
Est-ce possible ? […] Is’t possible ?
En un mot, et c’est ce qui n’étonnera personne, Virgile était aussi peu que possible un avocat. […] Avec Virgile, on court peu de risque de se tromper, en inclinant le plus possible du côté de ses qualités intérieures.
La Reine répondit: « Il n’est pas possible qu’aucun d’eux ait survécu à l’assaut des flammes. […] C’est possible, mais ce n’est pas vraisemblable, le progrès est un beau mot ; mais il a ses déceptions comme toute autre chose mortelle.
Il fait constamment l’effet d’un réfractaire qui se retient, qui en pense plus qu’il n’en dit. (« Un homme né chrétien et Français se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus… ») Il semble d’ailleurs avoir aménagé sa vie et composé son attitude pour pouvoir, penser, à part soi, le plus librement possible. […] Cela est possible.
Je me tiens en garde contre diverses causes possibles d’erreurs, et j’espère avoir fait leur part. […] Mais si nos groupes spécifiques descendent d’autres espèces qui se sont modifiées par la sélection naturelle, il me semble possible d’éclaircir ce problème.
Il passe ses instants de loisir à polir durant des années des épigrammes de toutes sortes qu’il emprunte à Martial, à Catulle ou à de moins dignes, à correspondre avec les académiciens en renom, avec son voisin Balzac, « l’incomparable ermite de la Charente », avec les illustres de Paris, Chapelain, Gomberville et autres : il leur prodigue les louanges pour qu’ils les lui rendent ; il cherche à se rattacher à ceux qui vivent, et à ce qu’on dise de lui le moins possible feu Maynard.
Il s’agissait de remplacer une quantité de droits divers, abusifs, souvent arbitraires et d’une comptabilité compliquée, et d’établir un système général de contributions de manière à en distribuer le poids le moins inégalement possible.
Mais, en projetant de faire tout le bien possible, je ne projetai point de le faire encore après ma mort.
Un jour qu’elle chantait sans y songer les psaumes calvinistes ou les cantiques luthériens (car elle mêle l’un et l’autre) en se promenant seule dans l’Orangerie de Versailles, un peintre qui était à travailler sur son échafaudage descendit en toute hâte et tomba à ses pieds, en disant avec reconnaissance : « Est-il possible, Madame, que vous vous souveniez encore de nos psaumes ?
Ce radotage dura une demi-heure en présence de tout le monde, sans qu’il fût possible à Mme Du Deffand de faire taire son panégyriste ou de le faire changer de conversation.
Cet affaiblissement ou adoucissement graduel, tant de mœurs que de croyance, se fit de plus en plus sentir après la décapitation du parti par Richelieu, et cette disposition des esprits, sagement appréciée de Mazarin dans ce qu’il appelait le petit troupeau, aurait dû l’être davantage par Louis XIV ; car il s’ensuivait l’idée et la pratique possible de la tolérance.
Voilà le fabricateur encore pris la main dans le sac, comme on dit, et nous l’y tenons si fort qu’il ne lui est pas possible, cette fois, de la retirer.
— Nous continuerons de parcourir librement la vie de Voltaire, en prenant autant que possibles nos preuves et témoignages dans le recueil nouveau.
Il a son jour de jubilation, où il trouve que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : « Ce dimanche 15 janvier 1707, mon ameublement entièrement fait dans ma nouvelle maison, et tous mes ouvriers payés.
Qu’on lui ait demandé des suppressions, des modifications même en quelques endroits du texte, cela est possible et très probable ; mais il en fit qui sont sans excuse, et qui n’ont d’explication que dans son faux goût littéraire et son peu de scrupule pour l’entière vérité.
Il fallut que bien des révolutions s’accomplissent pour que ce miracle devînt possible ; mais, par cela même qu’il dura, le salon de Mme Swetchine se renouvela souvent, et, dans les dix ou douze dernières années notamment, il fît d’intéressantes recrues, il acquit un certain nombre de jeunes amis et de fidèles qui avaient du mouvement, du liant, beaucoup d’entregent, le goût de la publicité, le talent de l’oraison funèbre, et qui lui ont fait sa réputation posthume.
Il évitait ce dernier autant que possible et se montrait extrêmement juste et humain. » Ce dom Colignon qui, on le voit, dépassait de beaucoup le Vicaire savoyard, était tout à fait un curé comme Rabelais pouvait l’être au xvie siècle, comme bien d’autres l’étaient au xviiie , un curé à la Marmontel, un curé de Mélanie, mais plus franc et d’une touche originale.
« Indifférent aux louanges, indifférent au blâme, ne se soucier que de bien faire, en respectant, autant qu’il sera possible, le public et les bienséances.
Son crédit, tout arrêté et stagnant qu’il était, et sans plus de progrès possible, ne laissa pas d’être fort grand jusqu’à la fin, ainsi que l’apparence de faveur.
Mme d’Albany goûta peu Werner ; elle le vit le moins possible, et Sismondi remarque très-justement à ce sujet que « l’extravagance des gens d’esprit n’est pas, à la longue, moins fatigante, que celle des sots ; il n’y a rien de durable pour la curiosité, pour la conversation, pour le sentiment, sans un mélange de raison. » Benjamin Constant aussi est très-bien montré, toutes les fois qu’il paraît dans ces lettres.
On y voit Montaigne actif, aux aguets, prêtant l’oreille à tous les bruits, ayant l’œil à tout, et à la garde des portes, et du côté de la mer au mouvement des galères, et à celui des troupes dans la campagne ; informant le maréchal avec détail, avec un surcroît d’exactitude, et surtout pressant le plus possible son retour.
Deux ou trois lampes dispersées dans ce grand espace, encombré de volumineuses machines et d’échafaudages, l’éclairaient aussi peu que possible.
Toutes les jeunes actrices se donnaient le plaisir de lutiner celle qui jouait si au naturel Ma tante Aurore ; elles l’entouraient au foyer et lui refaisaient bien souvent la même question malicieuse : « Mais est-ce bien possible, grand-maman Gontier, est-il bien vrai que M. de Florian vous battait ?
Aussi, dès que Jomini eut allégué au nom du maréchal, pour raison de sa conduite, la prévision d’une entreprise possible de la part de Wellington : « Voilà bien comme sont les tacticiens !
Le genre humain en masse est perdu sans retour ; il se rue en délire selon une pente de plus en plus croulante ; il n’y a plus de possible que des protestations isolées, des fuites individuelles au vrai : « Hommes forts, hâtez-vous, le sort vous a servis en vous faisant vivre tandis qu’il en est temps encore dans plusieurs contrées ; hâtez-vous, les jours se préparent rapidement où cette nature robuste n’existera plus, où tout sol sera façonné, où tout homme sera énervé par l’industrie humaine. » L’athéisme, le naturisme de ce Spinosa moins géométrique que l’autre, et poétiquement rêveur, nous rappelle toutefois le raisonneur enthousiaste dans sa sobriété chauve et nue, de même que cela nous rappelle, par l’effet des peintures, par l’inexprimable mélancolie qui les couvre et l’effroi désolé qui y circule, Lucrèce, Boulanger, Pascal et l’Alastor du moderne Shelley. — Shelley !
La pensée dramatique au contraire, qui, en passant par le lyrique, n’y voyait qu’un début et un prélude, ne se sentait pas satisfaite à si peu de frais ; elle croyait, elle, énergiquement à la poétisation possible du siècle ; et, plus vaste en désirs, moins effarouchée du bruit des profanes, elle insistait plutôt sur l’autre devise confiante et conquérante : L’avenir est à nous !
Né, j’imagine, avec une sensibilité profonde, il s’est bientôt aperçu qu’il y aurait duperie à l’épandre au milieu de l’égoïsme et de l’ironie du siècle ; il a donc pris soin de la contenir au dedans de lui, de la concentrer le plus possible, et, en quelque sorte, sous le moindre volume ; de ne la produire dans l’art qu’à l’état de passion àcre, violente, héroïque, et non pas en son propre nom ni par voie lyrique, mais en drame, en récit, et au moyen de personnages responsables.
En attendant, nous en avons tiré, à l’usage de notre public, un simple choix, tâchant de le rendre le plus agréable qu’il était possible à la lecture, et aussi de le rapporter à une idée d’étude et d’analyse.
C’est possible ; cela n’est pas sûr.
Jullien propose : « Serrer la vie du plus près possible. » Voilà qui est bien.
Jullien propose : « Serrer la vie du plus près possible. » Voilà qui est bien.
Est-ce possible ?
Mes cheveux composent ordinairement toute ma coiffure : je les relève le plus négligemment qu’il m’est possible, et je n’y ajoute aucun ornement ; à la vérité, je les aime avec assez d’excès pour que cela dégénère en petitesse.
Je ne sais pas où vous me placerez, mais faites, s’il est possible, que nous soyons tous les deux contents ; ne chicanez point ; accordez-moi beaucoup, vous verrez que je n’abuse point.
Voltaire disait d’elle encore au docteur Tronchin : Votre malade est vraiment philosophe ; elle a trouvé le grand secret de tirer de sa manière d’être le meilleur parti possible ; je voudrais être son disciple ; mais le pli est pris… Qu’y faire ?
Et pour avoir tous les airs (aires) possibles, vous voulez vous donner celui d’être modeste.
Théodore Leclercq a atteint les extrêmes limites du genre ; il a poussé le proverbe aussi loin qu’il est possible, à moins d’en faire décidément une comédie.
Saint-Évremond a beau écrire à Ninon : « La nature commencera par vous à faire voir qu’il est possible de ne vieillir pas » ; il a beau lui dire : « Vous êtes de tous les pays, aussi estimée à Londres qu’à Paris ; vous êtes de tous les temps, et quand je vous allègue pour faire honneur au mien, les jeunes gens vous nomment aussitôt pour donner l’avantage au leur : vous voilà maîtresse du présent et du passé… » ; malgré toutes ces belles paroles, Ninon vieillit, elle a ses tristesses, et sa manière même de les écarter peut sembler plus triste que tout : Vous disiez autrefois, écrit-elle à son ami, que je ne mourrais que de réflexions : je tâche à n’en plus faire et à oublier le lendemain le jour que je vis aujourd’hui.
Jusque-là, ce qu’aimait par goût cette gracieuse, élégante et aimable reine, c’était une vie douce, agréable, une vie égayée et ornée, au sein d’une société aussi particulière et aussi familière qu’il était possible à la Cour.
Le Président était presque aveugle, et il était si vif que, la plupart du temps, il oubliait ce qu’il voulait dicter, en sorte qu’il était obligé de se resserrer dans le moindre espace possible. » C’est ainsi qu’il expliquait ce qu’il paraît y avoir parfois d’écourté dans le langage de Montesquieu.
Qu’un tel régime de littérature spartiate ou romaine, comme le pourrait régler un Caton l’Ancien, soit souhaitable ou regrettable, je n’examine pas cette question, qui n’est autre que l’éternelle querelle entre les vieilles mœurs et le génie des arts ou de la pensée ; mais est-ce possible dans l’état actuel et prochain de la société, et sur les pentes nouvelles où se précipite le monde ?
L’opinion que les deux historiens expriment sur Retz est par là même aussi opposée que possible.
Veut-on savoir, par exemple, comment il apprécie tout d’abord le politique en Bonaparte, lorsque, lié au siège de Toulon et depuis avec les révolutionnaires ardents, Robespierre jeune et autres, plus terribles pourtant de nom que de fait, le futur César les domine déjà et songe à se servir d’eux pour les chances possibles : Éloigné par caractère de tous les excès, dit Marmont de Bonaparte, il avait pris les couleurs de la Révolution, sans aucun goût, mais uniquement par calcul et par ambition.
Michaud, si royaliste qu’il fût sous la Restauration, n’était ministériel que le moins possible ; il était toujours prêt à être de la contre-opposition.
Je ne prétends pas faire l’histoire de l’amoureux ni du Werther en Grimm ; je veux simplement dégager le caractère de l’homme, et, s’il est possible, de l’honnête homme, que je crois que Rousseau a calomnié.
Beaucoup de gens ont parlé après lui de l’accord parfait de la morale et de la politique ; il n’en parlait pas seulement, il y croyait, et s’y astreignait aussi scrupuleusement que possible en toute circonstance ; mais il entendait cette morale au sens strict et particulier de l’homme de bien agissant dans la sphère privée.
Quand il lui faut décrire un objet ou un ensemble, noter un dialogue, exprimer une idée, il ne tente pas de choisir, entre les termes exacts possibles, ceux doués de qualités communes indépendantes de leur sens, la sonorité et la splendeur comme chez Flaubert, le mouvement et la grâce comme chez les de Goncourt, la rudesse cladélienne ou la noblesse et le mystère de M.
Ce ne sont là que des inductions sublimes, des désirs qui s’élèvent de la coupe d’un cœur embrasé ; mais qui sait, disait profondément le vieux Gœthe, qui n’était pas toujours profond, si le désir n’est pas le pressentiment du possible ?
Ce système, qui consiste à affirmer sans preuves possibles, du moins dans l’Essai actuel de M.
Et, d’un autre côté, il y a tant d’ineffables mystères dans la surnaturalité des Saints, qu’il n’est guères possible d’en parler longtemps avec cette manière surprenante et profonde qui fait voir, dans une clarté si soudaine, ce que personne n’avait jusque-là encore vu !
C’est, je crois, un des plus beaux traits qu’il soit possible d’enlever à cette sublime poésie, et de rendre sensible et vivant pour nous, en le détachant de l’ode sur la victoire athlétique de Cléandre, enfant d’Égine, la cité favorite de Pindare, parmi les glorieux confédérés de la liberté grecque.
Voltaire n’a jamais parlé de l’hôtel de Rambouillet que pour en médire, et il avait tort, parce qu’il faut rendre autant que possible justice à tout le inonde, et que l’on doit beaucoup à l’hôtel de Rambouillet. […] Nous n’aurons pas là-dessus son approbation ; mais pour moi je crois devoir penser comme vous le plus possible. » Tel est le texte donné par M. […] Le style, dit Buffon, c’est l’homme, et quelquefois c’est possible ; mais quelquefois aussi ne serait-ce pas le contraire de l’homme ? […] À tout le moins n’est-il guère possible de douter de ce que nous appellerons le charme personnel du solitaire de l’Ermitage et de Montmorency. […] Et serait-il possible qu’ayant brassé tant d’idées, discuté tant de questions, et risqué tant de solutions, il n’eût jamais rencontré juste, et que le vrai l’eût fui d’une fuite éternelle ?
Je ferai ce qu’il me sera possible pour leur avancement. […] Que le comte d’Erlon ait mal compris les ordres de son chef, que le maréchal Ney, avant les belles inspirations de la fin, ait montré de la lenteur et de l’incertitude, c’est possible, et je n’y contredis pas. […] Enfin, désireux de pousser son enquête aussi loin que possible, il a complété ses observations personnelles par une série de consciencieuses lectures. […] Marcel Monnier), non pas précisément heureux, mais aussi peu malheureux que possible, sous le détestable gouvernement que la fatalité lui impose. […] — Mais ils font tout leur possible pour marcher sur les traces des parlementaires européens.
Non sans doute, qu’il ne fût possible après cela d’ajouter quelque chose à tout ce que l’on a dit de Tartufe ; et, par exemple, on pourrait faire observer que le Misanthrope, écrit comme au milieu même des contrariétés que l’on suscitait de toutes parts à l’auteur de Tartufe, s’en ressent ; que la misanthropie d’Alceste, l’excès de son amertume, la disproportion de sa colère aux causes qu’il en donne ou que nous en voyons, s’expliquent en partie par la disposition d’esprit d’un homme qui n’a pas lui-même à se louer des puissances. […] C’est ce qui n’est possible encore que dans un temps de libre satire sociale. […] Si donc je disais : — que, dans une âme de ce genre, la jalousie se manifeste d’abord par une explosion d’orgueil où toute la violence de l’ironie se mêle à celle de la colère ; — que, de ce conflit ou de cette rencontre de sentiments il en résulte aussitôt une souffrance intense, qu’irrite le ressouvenir et qu’exaspère la comparaison des souffrances anciennement subies ; — qu’on s’étonne alors, en songeant au passé, pour ne pas dire qu’on s’en veut à soi-même, de n’avoir pas mieux vu, car enfin ils se rencontraient, ils se parlaient, ces amants, dont l’un au moins nous a trahis ; — qu’à ce mot, à cette supposition la vision se précise et s’achève ; — qu’avant pourtant de s’abandonner à toute la fureur qu’elle excite, on tâche à se reprendre, on se demande le droit qu’ils avaient de nous faire ainsi souffrir et celui que l’on a soi-même de leur reprocher l’usage qu’ils ont fait de leur liberté ; — qu’on les excuse presque, et que l’on se condamne ; — mais tout à coup qu’à la pensée, ou plutôt à l’image de leur bonheur possible, de leur bonheur prochain, on renonce à lutter plus longtemps contre soi ; que l’« on voit rouge » ; et que c’est de ce fonds d’hallucination que s’engendrent les résolutions criminelles ; — si je disais tout cela, Mesdames et Messieurs, est-ce que je n’aurais pas fait de la psychologie, de la psychologie précise ou même un peu pédante ? […] Ce philosophe a beau dire, il ne nous est plus possible aujourd’hui de l’en croire !
Et même ils désiraient plutôt que leur récit ne fût aucunement pittoresque, suivant le conseil du plus intelligent historien romain, Salluste, qui raconte les aventures de Jugurtha ou de Catilina quo minus mirandum sit , de telle sorte que la lecture en soit aussi peu déconcertante que possible. […] De l’admiration, oui : je ne sais pas s’il est possible de conter avec plus d’art. […] Et il examinait toutes les démonstrations ontologiques, cosmologiques, physico-théologiques : il les détraquait ; puis il prouvait que toutes autres démonstrations possibles seraient de même qualité. […] Alors, ils repoussaient dans le passé, le plus possible, gaillardement, la date auguste de cette naissance. […] C’est bien possible ; et même c’est à peu près évident.
Cette sorte de théologie est comme un puits sans fond d’où l’on tire à volonté la preuve de tous les systèmes possibles. […] Or, pour manifester ces perfections, Dieu doit agir par les lois les plus générales et les plus simples possibles, et l’accomplissement de ces lois peut entraîner le malheur des individus. […] Il avoue hautement votre principe ; il déclare que toutes les passions et tous les goûts de l’homme doivent et peuvent obtenir leur contentement entier ; une fois que le désir et l’imagination sont acceptés comme la mesure du possible et du vrai, son paradis est le plus conséquent et le mieux prouvé. […] Le seul service que puisse me rendre la bonne femme est de crever le plus tôt possible. […] De plus les Mormons étant les élus d’en haut, doivent augmenter le plus possible le peuple du Seigneur.
Autrefois, les Germains venaient surtout de la Moselle, des forêts, par voies transversales d’entre Maëstricht et Trêves ; les Gaulois s’étendaient surtout le long de la mer, s’arrangeant pour être le plus possible les maîtres de la rive océanique, d’en occuper tous les ports et les salines. […] Même chez ceux de ces écrivains qui ont cherché à se dénationaliser le plus possible, écrit Louis Dumont-Wilden15, il ne serait pas difficile, par une analyse un peu attentive, de montrer que les traits de caractère, les façons de sentir propres aux Flamands, se retrouvent toujours. […] Il ne semble guère possible de la mieux caractériser qu’en laissant la parole au Maître lui-même, dont la solidité et la fraîcheur permettent d’espérer de beaux livres encore : Je ne me suis jamais séparé des choses et des hommes qui m’entouraient : j’ai eu la passion de la vie, de toute la vie mentale et physique. […] Mockel, écrit son distingué commentateur88, par sa thèse de l’aspiration poursuivie à travers les transformations d’une âme en perpétuel devenir, nous aura permis de noter un des plus curieux états d’esprit poétique manifesté à la fin du xixe siècle et qui pourrait se formuler ainsi : le lyrisme symboliste est un lyrisme d’intuition ou d’immanence qui, au moyen de rythmes associés, s’efforce de mouler aussi étroitement que possible l’inspiration subjective du poète sur les manifestations extérieures de la réalité mouvante ; autrement dit : de conjuguer dans le même transport la vie, qui est mobilité, continu, etc., avec l’expression de cette vie dans une conscience individuelle. […] Ce dernier ouvrage dont le chapitre I traite de « la naissance du drame liturgique » se termine par une étude sur « l’esthétique des symbolistes » en passant par François Villon, Joachim du Bellay, Jean-Jacques Rousseau, Eugène Fromentin, tous envisagés sous un jour spécial et nouveau, avec une tendance très accentuée à juger de haut, à tirer, le plus souvent possible, une loi générale d’un groupement de faits particuliers.
Chacun devint touriste et archéologue ; l’esprit humain, sortant de ses sentiments particuliers pour entrer dans tous les sentiments éprouvés, et à la fin dans tous les sentiments possibles, trouva son modèle dans le grand Gœthe, qui, par son Tasse, son Iphigénie, son Divan, son second Faust, devenu concitoyen de toutes les nations et contemporain de tous les âges, semblait vivre à volonté dans tous les points de la durée et de l’espace, et donnait une idée de l’esprit universel. […] D’autre part il traite son esprit comme une mine de charbon, bonne à exploiter vite et le plus lucrativement possible : un volume en un mois, parfois même en quinze jours, et ce volume lui vaut vingt-cinq mille francs. […] Parlons en style nu, aussi semblable que possible à la prose, à la conversation ordinaire, même à la conversation rustique, et choisissons nos sujets tout près de nous, dans la vie humble.
L’artiste moderne Mon cher M***, quand vous m’avez fait l’honneur de me demander l’analyse du Salon, vous m’avez dit : « Soyez bref ; ne faites pas un catalogue, mais un aperçu général, quelque chose comme le récit d’une rapide promenade philosophique à travers les peintures. » Eh bien, vous serez servi à souhait ; non pas parce que votre programme s’accorde (et il s’accorde en effet) avec ma manière de concevoir ce genre d’article si ennuyeux qu’on appelle le Salon ; non pas que cette méthode soit plus facile que l’autre, la brièveté réclamant toujours plus d’efforts que la prolixité ; mais simplement parce que, surtout dans le cas présent, il n’y en a pas d’autre possible. […] L’imagination est la reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai. […] Bien d’autres artistes, madame O’Connell par exemple, savent peindre une tête humaine ; mais je serais obligé, à propos de telle qualité ou de tel défaut, de tomber dans des rabâchages, et nous sommes convenus, au commencement, que je me contenterais, autant que possible, d’expliquer, à propos de chaque genre, ce qui peut être considéré comme l’idéal.
Pour bien faire la médecine, pensait-il, il ne faut guère de remèdes, et encore moins de compositions, la quantité desquelles est inutile et plus propre à entretenir la forfanterie des Arabes, au profit des apothicaires, qu’a soulager des malades… Je rends la pharmacie le plus populaire qu’il m’est possible… Il cite les noms de plusieurs de ses confrères comme ayant introduit dans les familles de Paris « une médecine facile et familière, qui les a délivrées de la tyrannie de ces cuisiniers arabesques ».
Ce n’est pas arbitrairement que la tragédie borne l’action à vingt-quatre heures : c’est qu’elle prend les passions à leur maximum, à leur plus haut degré d’intensité, à ce point où il ne leur est possible ni de souffrir de distraction ni de supporter une longue durée.
Mme de Lambert, qui semble nier que l’amitié entre deux femmes soit possible, admet cet autre sentiment mixte entre deux personnes du sexe et le décrit d’une manière pleine de vérité ; c’est qu’elle l’avait éprouvé pour M. de Sacy, l’auteur du Traité de l’amitié.
Parcourant rapidement l’histoire de la dernière moitié du xviiie siècle, il montre comment une révolution s’est préparée et est devenue possible en France ; il démêle un à un les fils du câble qui a fini par se rompre : il insiste toutefois sur cette conviction que le câble pouvait résister à la tempête, pourvu qu’il y eût à bord un bon pilote.
Je ne crois pas qu’il soit possible de laisser faire à quelqu’un un pas plus gauche que celui que je fis en entrant dans cette carrière.
En cessant d’être un homme d’État et un ministre possible, d’Argenson tournait de plus en plus aux idées de réforme sociale et de pure philanthropie.
Est il possible de compter sur une régence qui peut s’établir en France au moment ou rien ne sera encore préparé ?
Peu d’hommes, indépendamment de toute éducation et de tout acquit, sont nés aussi instinctivement distingués ; j’entends par distinction « une certaine hauteur ou réserve naturelle mêlée de simplicité. » Dans tout ce qui sort de son crayon, de même : il est toujours élégant, aussi peu comme il faut que possible quand il le faut et que ses personnages l’y forcent, aussi bas que le ton l’exige ; il n’est jamais commun.
Il eût été possible dès lors, m’assure-t-on, de noter chez l’écolier un goût singulier pour l’espèce de latin qui n’est pas précisément celle qu’on recommande le plus ; Tite-Live et Cicéron l’ennuyaient déjà, et il se rejetait plus volontiers sur des auteurs archaïques ou de décadence, sur un latin moins simple et plus primitif ou plus avancé.
qui donc nous rendra une architecture originale, si elle est encore possible, celle de la société présente et à venir ?
ayons toutes les qualités, s’il se peut, et le moins possible les défauts de nos divers âges ; mais gardons-nous, tout en faisant pour la forme nos légers mea culpa, de prétendre retoucher à notre jeunesse, — aux œuvres et aux actes de notre jeunesse ; — et surtout si ç’a été celle du grand Corneille.
On retrouvait dans le préfet de Mayence le vieux conventionnel du Comité de salut public, avec sa frugalité et sa laboriosité toute républicaine. » Au dîner de l’Empereur où le préfet était invité et en attendant que le maître eût paru, il faut entendre Jean-Bon sous son costume de préfet le plus modeste possible, et, sauf l’habit, tout en noir, bas noirs, cravate noire, rendre raillerie pour raillerie à la troupe dorée qui souriait de sa tenue et de son peu de cérémonie.
Après cet avantage célébré comme une brillante victoire, on se demanda ce qu’on ferait : le siège de Maëstricht, qui était le but indiqué, n’était pas encore devenu possible, les alliés couvrant la place.
Tout ce que je sais d’un Virgile compréhensible pour moi, c’est que le nôtre ou celui de la Bretagne voyage dans le Midi, sous le nom de Brizeux, dont la santé et le silence commencent à m’inquiéter, à moins que tu n’en aies reçu quelque lettre. » Ce diminutif de Virgile, Brizeux, qui n’avait rencontré à temps ni Auguste ni Mécène, ni leur diminutif, ne touchait guère Paris qu’en passant ; il se sauvait bien vite, pendant des mois et des saisons, tantôt dans sa Bretagne, tantôt à Florence ; il craignait d’écrire et poussait l’horreur de la prose jusqu’à ne se servir le plus souvent que d’un crayon pour tracer des caractères aussi peu marqués que possible.
S’il était possible d’assigner aux vrais poëtes des heures naturelles d’inspiration et de chant, comme cela existe dans l’ordre de la création pour certains oiseaux harmonieux, nous dirions, sans trop de crainte de nous tromper, que Lamartine chante au matin, au réveil, à l’aurore (et réellement la plupart de ses pièces, celles même où il célèbre la nuit, sont écloses à ces premiers moments du jour ; il ébauche d’ordinaire en une matinée, il achève dans la matinée suivante).
On conçoit cependant, je le répète, une Société de gens de lettres s’entendant de leur mieux pour s’assurer le plus grand salaire possible de leurs veilles, si leur force unie se contient dans des termes d’équité et ne va jamais jusqu’à la coaction envers les éditeurs : car il ne faudrait ]pas tomber ici dans rien qui rappelât les coalitions d’ouvriers ; on a bien crié contre la camaraderie, ceci est déjà du compagnonnage.
L’homme d’esprit inventif a souvent une infinité de manières possibles de se produire et de faire ; l’occasion décide ; à moins d’une volonté très-haute, on se jette du premier côté qui prête ; les envieux, les routiniers, les admirateurs même, vous y confinent ; on va toujours, et on les dément.
Il possède le secret ou l’instinct de cette puissante sympathie, qui est le lien incompréhensible du commerce des âmes. » Parmi les reproches qu’il se permet de lui adresser, il lui trouve un peu trop de ce vague qui plaît dans la poésie, qui en forme un des caractères essentiels, mais qui doit en être l’âme, et non le corps : est-il possible de mieux dire143 ?
De même, avant l’œuvre tout à fait entamée et avancée, il y a plus d’une forme, je le crois, plus d’une issue possible à un vif esprit pour se produire et donner tout ce qu’il contient ; mais une fois la forme de l’œuvre prise ou imposée, pour peu qu’elle convienne, l’esprit s’y loge à fond et y passe tout entier.
Il suffit pour la vérité historique relative que le pont soit, autant que possible, dans quelqu’une des directions principales, et porte sur quelqu’un des grands courants.
Il sembla donc à M. de Barante que, par une construction artistement faite de ces scènes originales et en se dérobant soi-même historien, il était possible de produire dans l’esprit du lecteur, à l’occasion des aventures retracées de ces âges et avec l’intérêt d’amusement qui s’y mêlerait, une connaissance effective et insensiblement raisonnée, un jugement gradué et fidèle.
Cette retraite, si elle avait été possible, aurait sans doute mieux valu pour son repos, et peut-être aussi pour sa gloire ; mais il n’avait pas un de ces tempéraments poétiques qui s’imposent à volonté une continence de quinze ans, comme fit plus tard Racine.
Il s’agissait pour elle de revenir à Paris le plus tôt possible, sans plus tenir compte de son deuil, et en y paraissant comme forcée par ses nombreux amis et par ses admirateurs.
Il prit le niveau pour symbole, mais le seul niveau possible était la guillotine.
Ces deux hommes excellents, le roi avec le sénéchal, en face de Perceval et de Galaad, c’est le possible et le réel en face de la chimère et du rêve.
Les poèmes de Renart ; leurs origines possibles et leur formation.
Si nos oreilles avoient été faites comme celles de certains animaux, il auroit fallu réformer bien de nos instrumens de Musique : je sais bien que les rapports que les choses ont entre elles auroient subsiste ; mais le rapport qu’elles ont avec nous ayant changé, les choses qui dans l’état présent font un certain effet sur nous, ne le feroient plus ; & comme la perfection des Arts est de nous présenter les choses telles qu’elles nous fassent le plus de plaisir qu’il est possible, il faudroit qu’il y eût du changement dans les Arts, puisqu’il y en auroit dans la maniere la plus propre à nous donner du plaisir.
Telle était l’ardeur de Marguerite pour la science, qu’en 1524 l’évêque de Meaux, Briçonnet, lui écrivait « Madame, s’il y avoit au bout du royaume ung docteur qui par un seul verbe abrégé peust apprendre toute la grammaire autant qu’il est possible d’en sçavoir, et ung aultre de la rhétorique, et ung aultre de la philosophie, et aussy des sept arts libéraux, chacun d’eux par un verbe abregé, vous y courriez comme au feu. » Elle voulait tout savoir, et savoir vite.
Aujourd’hui, lire la Henriade n’est possible à personne ; j’entends la lire comme on fait des vrais poètes, pour la lire.
L’illusion n’était plus possible.
Mais le penseur qui va droit à l’idée, ou le plus droit qu’il est humainement possible, comment l’amener à s’astreindre aux règles particulières ?
Son frère, perclus, qui n’a pas un mouvement, reçoit d’elle une instruction et des sentiments religieux qui le consolent ; un vieux grand-père, dans la misère, est adopté ; la mère, devenue paralytique, une jeune sœur, victime d’un accident, sont soignées, remplacées ; l’intempérance du père est limitée ; grâce à Emmeline, tout va pour le moins mal possible dans la plus triste des maisons.
La Chaise, ni les jésuites, ni le clergé tout entier ne seraient parvenus à la faire épouser si elle n’eût charmé le roi ; et il était fort possible que sans leur secours elle réussît par l’art uni à ses charmes.
Je l’ai fait aussi complet et aussi nourri que possible en peu de pages.
Le dernier chapitre de l’Esquisse des progrès de l’esprit humain, par Condorcet, est l’exemple le plus frappant, chez un homme éclairé, des illusions et des chimères possibles en ce genre de raisonnement aride et sombre.
Cette idée de mariage, qui jouait toujours en perspective devant ses yeux, lui montrait alors une union possible, soit avec le prince de Condé dans le cas où il deviendrait veuf (elle ne répugnait point à ces sortes de suppositions), soit même avec le roi, si elle se rendait nécessaire et redoutable.
Moreau fut donc malade de ce que j’appellerai la petite vérole courante de son temps ; il fut mécontent, sauvage, ulcéré, évitant ou repoussant ce qui eût été possible, voulant autre chose que ce qui s’offrait à lui, et ne se définissant pas cette autre chose.
Obligée d’en passer par les habitudes beaucoup plus mélangées du jour et d’ouvrir sa maison à presque tout ce qui était célèbre dans le monde à divers titres, elle y introduisit du moins le plus d’ordre, le plus d’organisation possible ; elle fit elle-même ses choix d’admiration particulière et d’estime : Buffon tint auprès d’elle le même rang à peu près que Fontenelle tenait chez Mme de Lambert.
Je croyais voir l’âge d’or sous une administration si pure ; je ne vois que l’âge de fer ; tout se réduit à faire le moins de mal possible. » Aussi, dès ce moment, le regret du passé la ressaisit : Le regret du passé, s’écrie-t-elle, tourne toujours mes regards vers cet Être pour qui aucun temps n’est passé.
On le voit, pendant tout le temps de la vogue de Figaro, occupé de sa pièce comme un auteur entendu qui sait les rubriques du métier, et qui ne songe qu’à en tirer tout le parti possible pour le bruit et pour le plaisir.
Pourtant ce fut lui qui, à la fin, rencontra cette mesure si délicate et si rare, qui l’introduisit, qui la montra possible par ses écrits, qui l’offrit vivante dans sa personne, et qui, sur la pente nouvelle où l’Université, bon gré mal gré, se trouvait conduite, l’inclina doucement aux réformes utiles, lui ménageant un dernier âge fécond encore et prospère.
Je vous prie de me répondre le plus tôt possible.
Voilà l’éternelle morale qui avant et depuis Salomon, jusqu’à Sophocle, jusqu’à Cicéron, jusqu’à nous tous, se peut tirer du spectacle changeant des choses humaines, et il semble que, sauf le rajeunissement de l’expression, toujours possible à une âme sincère, les ruines de la ville de Zénobie, dévastée à la suite d’une guerre par l’empereur Aurélien, n’étaient guère de nature à inspirer d’autres pensées.
Nous voulons, s’il est possible, retrouver et dire la vérité sur ce siècle inconnu ou méconnu, montrer ce qu’il a été réellement, pénétrer de ses apparences jusqu’à ses secrets, de ses dehors jusqu’à ses pensées, de sa sécheresse jusqu’à son cœur, de sa corruption jusqu’à sa fécondité, de ses œuvres jusqu’à sa conscience.
Un jour Tourguéneff lui demandant, pourquoi parmi tous ses soupirants, elle avait fait un choix tout à fait inexplicable, la femme lui répondit : Oui, c’est peut-être vrai… mais vous ne l’avez jamais entendu prononcer cette phrase : « Vous dites… pas possible !
Une analyse esthosychologique se compose de trois parties essentielles : d’une analyse des composants d’une « ouvre, de ce qu’elle exprime et de la façon dont elle exprime ; d’une hypothèse psycho-physiologique construisant au moyen des éléments précédemment dégagés, l’image, la représentation de l’esprit dont ils sont le signe, et établissant, si possible les faits physiologiques en corrélation avec ces faits psychologiques.
Le joli grand est possible ; il est dans Homère, Astyanax en est un type, mais la grâce profonde dont nous parlons est quelque chose de plus que cette délicatesse épique.
Ne nous parlez pas des abus possibles de la liberté ; il est trop facile de répondre par les abus de l’ignorance, de la superstition et du fanatisme.
Ce n’est point assez que les mœurs du théâtre ne soient point mauvaises, il faut encore qu’elles soient décentes et instructives : il peut y avoir un ridicule si bas et si grossier, ou même si fade et si indifférent, qu’il n’est ni permis au poète d’y faire attention, ni possible aux spectateurs de s’en divertir.
On a imaginé que la nature agit toujours par le chemin le plus court, qu’elle emploie le moins de force et la plus grande économie possible : mais que répondraient les partisans de cette opinion, à ceux qui leur feraient voir que nos bras exercent une force de près de cinquante livres pour lever un poids d’une seule livre ; que le cœur en exerce une immense pour exprimer une goutte de sang ; qu’une carpe fait des milliers d’œufs pour produire une ou deux carpes ; qu’un chêne donne un nombre innombrable de glands, qui souvent ne font pas naître un seul chêne ?
Regardez le cheval chargé de bagage et son conducteur, et dites-moi s’il était possible de faire cet animal avec plus de finesse, et ce bagage avec plus de ragoût.
Cette recherche nous fait sentir que l’auteur s’est occupé de lui, et a voulu nous en occuper ; et dès lors il a d’autant moins de droit à notre suffrage, que nous raccordons toujours le plus tard et le moins qu’il nous est possible.
M. de Maistre remarque admirablement bien que « toute religion, par la nature même des choses, pousse une mythologie qui lui ressemble ; et que la mythologie de la religion chrétienne est, par cette raison, toujours chaste, toujours utile, et souvent sublime, sans que, par un privilège particulier, il soit possible de la confondre avec la religion même ».
Cousin dans son histoire, il ne lui est guère possible de nier que le célèbre professeur ne soit coupable de panthéisme, sinon de fait largement et fièrement articulé, du moins de conséquence inévitable.
c’est cette idée (embarrassante, on voit maintenant pourquoi) que j’aurais désiré donner d’une telle poésie, et cela n’est pas possible, du moins par le plus simple et le meilleur moyen de faire juger d’un poète, — la citation.
L’équivoque n’est plus possible à présent : on n’a que trop longtemps confondu le saint et le malsain.
Je suis dans la rue ; j’attends le tramway ; il ne saurait me toucher puisque je me tiens sur le trottoir : si, au moment où il me frôle, l’idée d’un danger possible me traverse l’esprit — que dis-je ?
Faites naître, si vous le pouvez, à Constantinople, un homme avec le génie de l’éloquence, donnez-lui une âme noble et grande, et cette vigueur de sentiments que nous admirons dans les anciens orateurs ; il faudra qu’il l’étouffe ; il faudra qu’il asservisse ses passions généreuses aux circonstances, et dompte son génie ; semblable à ce Grec, qui, fait prisonnier par les Perses, et entraîné loin de son pays, à la cour des Satrapes, forcé de plier à la servitude un caractère qui était né pour la liberté, employait tous les jours le pouvoir de la musique, et le mode le plus capable de porter la mollesse dans l’âme, pour adoucir, s’il était possible, la fierté de la sienne, et supporter l’esclavage et les fers avec moins de regret.
Wangel : Cependant, il paraît que le doute n’était pas possible. […] Laisse-moi rentrer ici… Je ne serai que ta servante. — Ma pauvre femme, dit le bonhomme en pleurant, ce n’est pas possible, puisque tu m’as trompé. » Mais un élancement dans la jambe lui fait pousser un cri. […] L’étourderie est un peu forte, mais je la crois possible, et je vous donne l’explication pour ce qu’elle vaut. […] Pas de dénouement possible, direz-vous ; et ceci est une impasse. — Soit ; mais à défaut de dénouement, M. […] Il est toujours très dur, ce drame de l’amour incestueux, et il n’est guère possible qu’il ne nous remplisse pas d’un profond malaise.
« Je voudrais bien, lui écrit-elle, dans une lettre datée du mois de juin 1769, je voudrais bien qu’il me fût possible d’admettre cette Providence que vous supposez actuellement, parce que vous en avez besoin. […] Ils ont raison ; car ni l’histoire ne serait possible, ni la vie même ne serait tenable, si les générations nouvelles héritaient fidèlement des moindres rancunes de celles qui les ont précédées. […] Paul Verlaine, tout cela, c’est du « baudelairisme » ; et, possible que depuis lors on en ait abusé jusqu’à la ridiculiser, mais ce n’en est pas moins là l’une de ses trouvailles ou de ses « notes » originales. […] Il s’est en effet efforcé de montrer que le roman psychologique était « possible », d’une part, et, de l’autre, « inoffensif » ou du moins innocent des méfaits qu’on lui impute. […] Nos morts sont aussi de notre famille ; c’est leur sang qui coule dans nos veines ; rien ne bat en nous qui ne nous vienne d’eux ; et, pour ce motif, le progrès même n’est possible que par la tradition.
Addison rejette avec dédain la grosse joie physique, le plaisir brutal du bruit et du mouvement907. « Est-il possible », dit-il en parlant des farces et des assauts de grimaces, « que la nature humaine se réjouisse de sa honte, prenne plaisir à voir sa propre figure tournée en ridicule et travestie en des formes qui excitent l’horreur et l’aversion ? […] Is it possible that human nature can rejoice in its disgrace, and take pleasure in seeing its own figure turned to ridicule, and distorted into forms that raise horror and aversion ?
J’ai annoncé en plein sénat quel jour tu avais marqué pour le meurtre des sénateurs : te souviens-tu que ce jour-là même, où plusieurs de nos principaux citoyens sortirent de Rome, bien moins pour se dérober à tes coups que pour réunir contre toi les forces de la république, te souviens-tu que ce jour-là je sus prendre de telles précautions, qu’il ne te fut pas possible de rien tenter contre nous, quoique tu eusses dit publiquement que, malgré le départ de quelques-uns de tes ennemis, il te restait encore assez de victimes ? […] Je suis un grand faiseur aussi de conjectures ; je ne prétends pas ne jamais me tromper, ne jamais me laisser égarer par mes préjugés (car je ne me donne pas pour un sage), et je dirige, pour m’égarer le moins possible dans mes suppositions, mes pensées non du côté de la petite Ourse, ce guide nocturne des Phéniciens au milieu des flots, comme dit Aratus, constellation qui dirige d’autant mieux, selon lui, que dans sa course restreinte elle décrit un orbe plus borné, mais vers la grande Ourse et l’éclatante région du nord, c’est-à-dire vers l’espace plus étendu et où l’esprit est plus au large dans la région des choses probables, ce qui fait que j’erre souvent à l’aventure de mon esprit », etc.
Quant à le surpasser, la gloire n’en était possible à personne. […] Du moment qu’Athalie est entrée dans le temple, tous ces cœurs sont saisis à la fois d’un trouble qui va croissant jusqu’à la fin ; il n’y a plus ni paix ni trêve possible.
Les artifices oratoires deviennent entre ses mains des instruments de supplice, et lorsqu’il lime ses périodes c’est pour enfoncer plus avant et plus sûrement le couteau ; avec quelle audace d’invective, avec quelle roideur d’animosité, avec quelle ironie corrosive et brûlante, appliquée sur les parties les plus secrètes de la vie privée, avec quelle insistance inexorable de persécution calculée et méditée, les textes seuls pourront le dire : « Milord, écrit-il au duc de Bedford, vous êtes si peu accoutumé à recevoir du public quelque marque de respect ou d’estime, que si dans les lignes qui suivent un compliment ou un terme d’approbation venait à m’échapper, vous le prendrez, je le crains, pour un sarcasme lancé contre votre réputation établie ou peut-être pour une insulte infligée à votre discernement862… » « Il y a quelque chose, écrit-il au duc de Grafton, dans votre caractère et dans votre conduite qui vous distingue non-seulement de tous les autres ministres, mais encore de tous les autres hommes : ce n’est pas seulement de faire le mal par dessein, mais encore de n’avoir jamais fait le bien par méprise ; ce n’est pas seulement d’avoir employé avec un égal dommage votre indolence et votre activité, c’est encore d’avoir pris pour principe premier et uniforme, et, si je puis l’appeler ainsi, pour génie dominant de votre vie, le talent de traverser tous les changements et toutes les contradictions possibles de conduite, sans que jamais l’apparence ou l’imputation d’une vertu ait pu s’appliquer à votre personne, ni que jamais la versatilité la plus effrénée ait pu vous tromper et vous séduire jusqu’à vous engager dans une seule sage ou honorable action863. » Il continue et s’acharne ; même lorsqu’il le voit tombé et déshonoré, il s’acharne encore. […] It is not that your indolence and your activity have been equally misapplied, but that the first uniform principle, or, if I may call it, the genius of your life, should have carried you through every possible change and contradiction of conduct, without the momentary imputation or colour of virtue, and that the wildest spirit of inconsistency should never even have betrayed you into a wise or honourable action. […] Had it been possible for us to entertain a suspicion so dishonourable to your character, we should long since have adopted a style of remonstrance very distant from the humility of complaint.
Sa meilleure nouvelle, sans conteste possible, c’est le Monstre. […] « Mon attention, écrit Breton, s’était (alors) fixée sur des phrases plus ou moins partielles qui, en pleine solitude, à l’approche du sommeil, demeurent perceptibles pour l’esprit sans qu’il soit possible de leur découvrir une détermination préalable » et les Champs magnétiques furent la première application de cette découverte. […] Aussitôt on a vu dans ce raisonnement une volonté de faire pièce au traité de Versailles et de remettre en question les responsabilités de la guerre, alors que les distinctions établies par lui ne sauraient légitimer une absolution de l’Allemagne (p. 34) déclarée plus loin principale responsable avec une extrême vigueur (p. 396) : « L’Allemagne a solennellement et spontanément reconnu la légitimité des réparations ; la dévastation systématique du Nord de la France rendue possible par la violation cynique du droit international est un fait patent qu’aucune controverse d’histoire diplomatique ne peut ébranler. » Je tire ces phrases de la préface qu’Alfred Fabre-Luce vient de donner à l’édition allemande115 de la Victoire. […] Cela est possible.
C’est que, en rendant possible aux religieuses, par cette ruse, la communion dont il leur commande et inspire le désir, Jésus-Christ signifie ainsi clairement qu’il la leur permet en effet, et cela, malgré l’autorité ecclésiastique. […] Il est possible, et « le temps ne fait rien à l’affaire ». […] » C’est vrai, oui, tout cela est vrai. — Mais ce qui est vrai aussi, c’est que, s’il était possible de considérer gravement ces amusettes, on verrait que le fond de Timocrate — et de tout ce théâtre — c’est l’exaltation de la fantaisie personnelle par opposition à la morale commune. […] — Racine pense, tout au contraire, qu’il importe à notre plaisir que nous ayons le plus possible de pensées, de sentiments et de façons d’être en commun avec ces personnages que leur nom et leur légende placent si loin de nous. […] La finesse d’Acomat est courte par un côté : elle ne fait pas la part du désintéressement possible dans les actions humaines.
Me voici, comme lui, le mémoire à la main ; allons en avant, et tâchons de l’additionner en expert, le plus nettement qu’il nous sera possible, sauf à laisser aux railleurs le droit d’en rabattre, si toutes nos parties ne sont pas raisonnables. […] Car s’il ne fallait en littérature qu’énoncer les principes généraux qui se trouvent résumés en quelques préfaces des grands écrivains, et en quelques vers de l’Art poétique, s’il suffisait de dire ensuite, vous ne serez auteurs que si vous êtes inspirés de l’esprit divin ; dès ce moment, on n’aurait plus qu’à fermer toutes les écoles, qu’à vider toutes les chaires publiques ; car il ne serait plus besoin ni possible d’entreprendre aucun cours littéraire. […] Mais supposez tout cela possible : après que sa pupille est restée enfermée dans le logis de son amant, et que celui-ci l’épouse en son nom d’Isabelle, le tuteur pouvait-il penser qu’il n’avait pas eu le temps de reconnaître celle qui se serait supposée en sa place, et ne devait-il pas tout à coup se détromper ? […] Poussez en couleur, enfoncez le trait le plus avant possible, chargez vos pinceaux ; à peine atteindrez-vous au ton saillant de la simple réalité : les travers ont cela d’inconcevable qu’on n’en n’imagine jamais le dernier degré ; et que, par une extrême complaisance pour nos propres manies, leur influence glisse autour de nous et sur nous, sans que nous nous en apercevions nous-mêmes. […] Heureux qui sait esquiver le mot et la chose, le plus vite et le mieux possible !
L’esprit ainsi délassé, je retourne à ma maison, où, après quelque entretien avec mes livres, ou quelque consultation passée, je vais chercher le sommeil… La juste mesure des opinions et de la charte de Gui Patin est toute dans ces paroles : Ni réformation ni sédition, mais autant de franc-parler que possible !
On a eu le goût des sources ; on a voulu connaître toutes choses de plus près, moyennant des pièces et des documents de première main et, autant que possible, inédits.
Après février 1848, Tocqueville attristé, mais non découragé, accepta franchement l’état de choses nouveau et essaya d’en tirer le meilleur parti possible : il était pour la république modérée.
Sur l’orthographe de Virgile, le savant éditeur nous avertit qu’il a dû aussi transiger et céder quelque peu à l’usage, — au moins bon usage : « Il n’est pas possible, dit-il, dans l’état actuel des études grammaticales en France, d’adopter une orthographe scientifique pour un classique latin dont l’usage est répandu. » Cet aveu ne laisse pas d’être grave.
Je désirerais vivement que tu pusses venir à Paris vers le même temps ; marque-moi si tu penses que cela soit possible.
L’histoire est donc un art ; il y met du sien, de son esprit, il y imprime son cachet, et c’est même à ce prix seul qu’elle est possible.
Il espérait l’avenir pour ses vers : rendons-le-lui du moins, autant qu’il nous est possible, en les goûtant.
De la poésie, c’est possible ; mais de la religion, certes, il en avait pénétré l’essence.
Il est possible, à la rigueur, que la philosophie, alors commençante, l’ait séduit un moment dans l’intervalle de sa sortie de La Flèche à son entrée chez les bénédictins, et que le personnage de Cléveland représente quelques souvenirs personnels de cette époque.
Tout cela était l’effet des persécutions de Mme Dubarry, qui, enragée du retour du roi à Versailles, voulait se renfermer avec lui autant qu’il serait possible, et en exclure ses enfants.
Cette seconde Partie montrera à la fois, et notre dégradation actuelle, et notre amélioration possible.
Au contraire, par la donation complète que chacun fait de soi, « l’union est aussi parfaite que possible » ; ayant renoncé à tout et à lui-même, « il n’a plus rien à réclamer ».
De son côté, ce métayer ne songe qu’à vivre avec le moins de travail possible, à mettre le plus de terrain qu’il peut en dépaître ou pacages, attendu que le produit provenant du croît du bétail ne lui coûte aucun travail.
Pendant ses vacances, le jeune lévite reste isolé dans le monde, vivant le plus possible avec son curé, évitant les compagnies frivoles, déjà respecté de ceux qui l’approchent, et même de sa mère.
Ces poètes, qui ont un don que je n’ai pas, sont après tout des gens comme moi, de ma société et de mon temps, avec qui il m’eût été possible de converser… L’âme de Hugo (et c’est tant pis pour moi) est par trop étrangère à la mienne.
Avant tout, convenait de poser le principe ; mais je sais que, dans maint cas, l’évidence se fait aussi de la certitude d’un fonctionnement possible.
La polygamie n’est un cas pendable que dans Monsieur de Pourceaugnac ; l’inceste qu’une loi de bienséance ; et quant au viol, il n’est pas possible.
Que faut-il pour y réussir, pour être possible, comme l’on dit ?
Il faut, pour la remplir aussi bien que possible, interroger les Mémoires, les lettres, les procès, les statistiques, et, au cours de ces investigations, on remarquera vite que les œuvres littéraires ont souvent agi, non seulement sur l’expression, mais aussi sur l’intensité ou même sur la nature des sentiments que les deux sexes ont l’un envers l’autre.
Mais ce n’est point assez de s’en prendre à chaque individu, il faut attaquer l’Art même ; & jugez si les Troupes sentiront fermenter leur courage, quand elles entendront ainsi parler de leur métier : Cette science exécrable consiste à savoir modifier, arranger, coller plusieurs milliers d’imbécilles côte à côte comme des harengs en caque, les faire tourner à droite, à gauche tous en même temps, comme des mannequins qui tiennent au même fil, & ne faire de ces troupeaux de bêtes féroces qu’un seul corps, une seule muraille composée d’un pareil nombre d’automates, puisse les renverser du même choc & les étouffer le plus lestement possible.
S’il a payé les dettes de Lionnette, c’est pour brûler ses vaisseaux, pour la déshonorer socialement, sans qu’aucune réparation fut possible ; car des créanciers reprenant leurs créances, rendant leur argent, où cela s’est-il jamais vu ?
— Pas possible plus que le vendredi. » Et il me montre des photographies de Memling qu’il appelle le Vinci flamand, et parle de la spiritualité de ses vierges, faite chez cet artiste avec la lymphe des Flandres.
Et comme Thierry s’entêtait à parler le premier, se rapprochant le plus possible de la fosse ouverte, Maquet lui disait au milieu de ce monde, croyant que les deux orateurs se faisaient des politesses : « Si tu persistes, je te fous dans le trou !
Il le déclare donc, et il le répète, il occupe, au nom de tous les accusés possibles, innocents ou coupables, devant toutes les cours, tous les prétoires, tous les jurys, toutes les justices.
Dès à présent de certaines formes de despotes ne sont plus possibles.
Ecartons, en terminant, une équivoque possible sur le mot intervalle ; nous entendons par là l’intervalle entre le commencement du mot et le commencement de l’idée ; nous ne pensons pas que la conscience soit vide de tout événement entre la disparition du mot et l’apparition de l’idée ; s’il en était ainsi, on comprendrait mal la correspondance habituelle des deux faits.
» — « Oui, tâchez de vous tirer d’affaire le mieux possible et un peu par tous les moyens.
. ; mais qu’il eut aussi une qualité sui generis, indéfinissable et définissant la partie mélancolique et ardente du siècle, quelque chose de tout à fait nouveau, qui a fait de lui un artiste unique, sans générateur, sans précédent, probablement sans successeur, un anneau si précieux qu’il n’en est point de rechange, et qu’en le supprimant, si une pareille chose était possible, on supprimerait un monde d’idées et de sensations, on ferait une lacune trop grande dans la chaîne historique.
Ce que l’on a nommé l’inspiration, c’est ce moment où l’âme, ravie au-dessus d’elle-même, épuise le dernier degré de douleur, de joie, d’amour, qu’il lui soit possible d’atteindre sans briser sa faible enveloppe et s’échapper d’ici-bas.
On dit que l’amour n’est pas bien fort quand on sait le vaincre ; cela est faux : la victoire est difficile, sans doute, mais elle est possible ; et c’est cette difficulté-là même qui la rend héroïque et tragique. […] C’est précisément parce que ce jeune Ottoman se voit entre Roxane et l’empire, entre Atalide et la mort , que la contrainte d’une situation si cruelle le condamne à concentrer ses passions ; c’est par les sentiments, les idées et les actions que le caractère national se déclare, plus encore que par les formes du langage : Bajazet a toute la fierté, toute la gravité, tout le flegme et toute la bonne foi des Turcs ; il parle comme doit parler un jeune prince élevé dans l’ombre du sérail ; il n’a que des pensées nobles et dignes de sa race ; il renonce au trône pour ne pas tromper une femme, tandis qu’une perfidie amoureuse est le triomphe d’un galant français ; il s’expose à la mort pour ne pas affliger ce qu’il aime, tandis qu’un petit-maître français se fait un honneur et un plaisir de déchirer le cœur qu’il a séduit ; assurément Bajazet est Turc autant qu’il est possible de l’être ; au lieu de l’accuser d’être Français, on pourrait lui reprocher d’être romanesque ; mais, en fait de romanesque, aucun héros ne peut entrer en parallèle avec le Scythe Orosmane2. […] Il est bien étrange que Racine ait songé à mettre sur notre scène l’Hippolyte d’Euripide ; car il ne le pouvait sans le dénaturer entièrement : il n’était pas possible de présenter à la nation la plus galante de l’univers, un jeune chasseur farouche et sauvage, animé d’une haine violente contre les femmes, et plus sévère sur la chasteté que nos plus saints anachorètes ; personnage diamétralement opposé au goût, aux idées des Français, qui, dans tous les temps, ont fait profession d’honorer, de chérir et de protéger les femmes.
Nous nous sommes uniquement proposé de fixer avec autant de précision que possible les traits essentiels de la biographie de Taine et le caractère général de son œuvre. […] Simon et il prit comme thème les propositions hardies de Spinoza : « Plus quelqu’un s’efforce de conserver son être, plus il a de vertu ; plus une chose agit, plus elle est parfaite. » Être le plus possible, telle fut la formule générale que Taine proposa comme la règle du devoir. […] Que les émotions de la guerre et de la Commune aient agi sur l’esprit de Taine, il n’est pas possible de le nier ; mais elles n’ont pas agi de la manière mesquine et puérile qu’on imagine. […] Après le violent déchirement de la Révolution, après cet effort gigantesque pour anéantir un passé devenu odieux et pour créer de toutes pièces une France nouvelle, effort qui avait abouti au despotisme et à l’épuisement de toutes les forces du pays, on se prit naturellement à regretter les ruines qu’on avait faites, et l’on se demanda s’il n’y avait rien dans tout ce passé qui fût digne d’être admiré, aimé et, s’il était possible, sauvé du grand naufrage. […] J’ai écrit tout le plan de la française… Je fais de la psychologie et de l’observation pure ; pour le fond je m’autorise d’Aristote… Je souhaite de passer s’il est possible, au commencement d’août.
Il paraissait d’ailleurs au moment précis qu’il fallait pour interrompre les progrès possibles du cartésianisme, en rétablissant dans ses droits cette autorité de la « tradition » dont le Discours de la méthode eût risqué, sans cette contrepartie, d’affaiblir étrangement le pouvoir. […] Mais, quand nous n’en aurions pas la preuve, il resterait qu’en achevant de purifier l’atmosphère littéraire du temps, et d’en balayer les derniers nuages qui l’obscurcissaient encore, les Provinciales ont au moins, en le rendant possible, préparé tout ce que nous allons voir leur succéder maintenant de chefs-d’œuvre. […] On peut donc dire qu’avec tous ses défauts c’est un peu plus que sa « rhétorique » selon l’expression de Sainte-Beuve, qu’il a fait faire à l’esprit français. — Il a su où étaient les sources, et, comme disaient les anciens, les « lieux » de la grande éloquence ; — il a fait preuve en plus d’une occasion d’un sens critique assez juste et assez exercé [Cf. ses jugements sur Ronsard et sur Montaigne] ; — et il a enfin tendu constamment à l’élévation. — Que toutes ces raisons font de son personnage un personnage considérable de notre histoire littéraire. — On l’a beaucoup suivi, beaucoup imité ; — c’est en lui que s’est achevée la transformation du lyrisme en éloquence ; — et sa plus grande erreur, qui est celle de toute son époque, n’a été que de croire que l’objet de l’art était d’orner la nature, pour la faire plus belle. — Il faut connaître les moyens qu’il y en a, pour en user le moins possible ; — et les proportionner aux sujets et aux conjonctures. […] Les éditions particulières des Contes ou des Fables sont trop nombreuses pour qu’il nous soit possible d’en énumérer ici même les principales, et nous nous bornerons à signaler, pour la beauté de l’illustration, l’édition de 1735-1759, 4 vol. in-fº, pour les Fables, avec les figures d’Oudry ; — et l’édition des Contes dite des Fermiers Généraux, Amsterdam [Paris], 1 vol. in-8º, 1762, avec les figures d’Eisen. […] La grande idée de Bossuet : la réunion des Églises. — Quelles raisons il a eues de croire cette réunion possible. — Nombreuses conversions auxquelles il a coopéré. — La conversion de Turenne. — Embarras des protestants à réfuter la doctrine de l’Exposition. — La Conférence avec M.
Il me confirme dans l’idée que la jeunesse actuelle se partage en deux mondes tout différents, sans aucune fusion ni rapprochement possible : la pure gandinerie, d’une viduité de tête sans exemple, et le camp des travailleurs, plus enragés au travail qu’à n’importe quelle époque : une génération retranchée du monde, aigrie par la solitude, une génération amère, presque menaçante. […] Notre pièce ne dira pas ce que nous sentons à relire cela ; nous tâcherons d’y mettre le plus possible des sentiments d’impartialité qu’exige le théâtre.
C’est ainsi que le triomphe universel de la science arrivera à assurer aux hommes le maximum possible de bonheur et de moralité. » Ni Condorcet ni Renan n’avaient rien dit de plus ; et tout ce qu’ils nous avaient promis, on le voit, un autre « secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences » nous le promet à son tour. […] Si nous nous anéantissons tout entiers en mourant, beaucoup de vertus nous sont encore possibles, — je n’ai garde d’en disconvenir, — mais nous ne traiterons pas de la même manière les instincts que nous trouvons en nous.
Là, tandis que les uns perdaient autour d’un tapis verd les plus belles heures du jour, les plus belles journées, leur argent et leur gaieté, que d’autres, le fusil sur l’épaule, s’excédaient de fatigue à suivre leurs chiens à travers champs ; que quelques-uns allaient s’égarer dans les détours d’un parc dont, heureusement pour les jeunes compagnes de leurs erreurs, les arbres sont fort discrets ; que les graves personnages faisaient encore retentir à sept heures du soir la salle à manger de leurs cris tumultueux sur les nouveaux principes des économistes, l’utilité ou l’inutilité de la philosophie, la religion, les mœurs, les acteurs, les actrices, le gouvernement, la préférence des deux musiques, les beaux-arts, les lettres et autres questions importantes dont ils cherchaient toujours la solution au fond des bouteilles, et regagnaient, enroués, chancelans, le fond de leur appartement, dont ils avaient peine à retrouver la porte, et se remettaient, dans un fauteuil, de la chaleur et du zèle avec lesquels ils avaient sacrifié, leurs poumons, leur estomac et leur raison pour introduire le plus bel ordre possible dans toutes les branches de l’administration ; j’allais, accompagné de l’instituteur des enfans de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde. […] — Serait-il possible, l’abbé, que vous ne connussiez pas ces larmes-là ?
La première démarche qu’elle fit pour empiéter sur le collège royal, & l’asservir, s’il étoit possible, fut vers l’an 1533. […] Leur grand objet fut de lui faire ôter le syndicat : ils n’y purent réussir ; mais ils lui donnèrent d’ailleurs tous les désagrémens possibles, pendant qu’il fut en place. […] Les intéressés, la voyant portée à ce tribunal, y soutinrent leurs prétentions avec toute la vivacité possible. […] Il n’étoit pas possible que le pape portât un jugement certain sur la question présente. […] Est-il possible qu’on lui attribue sérieusement ces deux vers ?
Le bon Pepys, en dépit de son cœur monarchique, finit par dire : « Ayant entendu le duc et le roi parler, et voyant et observant leurs façons de s’entretenir, Dieu me pardonne, quoique je les admire avec toute l’obéissance possible, pourtant plus on les considère et on les observe, moins on trouve de différence entre eux et les autres hommes, quoique, grâce en soit rendue à Dieu, ils soient tous les deux des princes d’une grande noblesse et d’un beau naturel ! […] Est-il possible qu’un public, et un public de choix, soit venu écouter de pareilles scènes ? […] Ils mettent l’immoralité en maximes et raisonnent leur vice. « Donnez-moi, dit l’un d’eux, un homme qui tienne ses cinq sens aiguisés et brillants comme son épée, qui les garde toujours dégainés dans l’ordre convenable, avec toute la portée possible, ayant sa raison comme général, pour les détacher tour à tour sur tout plaisir qui s’offre à propos, et pour ordonner la retraite à la moindre apparence de désavantage et de danger. […] Mais est-il possible de s’ennuyer devant une décharge si bien nourrie de méchancetés et de bons mots ?
À défaut de viande, pas possible de se rejeter sur les légumes : un petit navet se vend huit sous et il faut donner sept francs d’un litre d’oignons. […] Jamais les heures ne m’ont paru si longues, des heures où il est impossible de fixer sa pensée sur quoi que ce soit, des heures où il n’est pas possible de rester, une minute, en place. […] À tout coin de rue, on rencontre des gens, hommes et femmes, portant à la main le sac de nuit, le sac de voyage, le petit paquet, avec lequel il est seulement possible de fuir Paris. […] Je reviens dans la salle à manger, et là, agenouillé, et paré aussi bien que possible, voici le spectacle que j’ai par le rideau entr’ouvert de la fenêtre.
Il était dans cette ville avec ses comédiens, dont l’accouchée était peut-être l’ingénue, et ils y donnèrent des représentations, comme le prouve l’aventure suivante, qui date du retour définitif de Molière à Paris, et que Tallemant raconte dans son Historiette de mademoiselle Desjardins (madame de Villedieu) : « Un jour qu’il la fut voir dans sa chambre garnie, une femme qui était encore au lit dit d’un ton assez haut : “Est-il possible que M. de Molière ne me reconnaisse point ?” […] Des députés sollicitèrent probablement leurs entrées ; mais la majorité des États, qui se refusait à reconnaître la délégation délivrée pour le service de l’année précédente par le prince de Conti, et ne voulait pas davantage pour l’avenir se trouver engagée par le laisser-aller de quelques-uns de ses collègues, prit, à la date du 6 décembre 1656, la délibération suivante : « Sur les plaintes qui ont été portées aux États par plusieurs députés de l’assemblée, que la troupe des comédiens qui est dans la ville de Béziers a fait distribuer plusieurs billets aux députés de cette compagnie pour les faire entrer à la comédie sans rien payer, dans l’espérance de retirer quelques gratifications des États, a été arrêté qu’il sera notifié par Loyseau, archer des gardes du Roi en la prévôté de l’hôtel, de retirer les billets qu’ils ont distribués, et de faire payer, si bon leur semble, les députés qui iront à la comédie ; l’assemblée ayant résolu et arrêté qu’il n’y sera fait aucune considération ; défendant par exprès à messieurs du bureau des comptes de, directement ou indirectement, leur accorder aucune somme, ni au trésorier de la bourse de payer, à peine de pure perte et d’en répondre en son propre et privé nom18. » Il ne parut sans doute pas possible à l’assemblée d’adopter une mesure aussi tranchée relativement à l’Armorial du Languedoc de l’acteur Béjart aîné, livre dont la publication avait flatté la vanité des députés de la noblesse et de bon nombre de députés du clergé, qui en avaient, les uns accepté, les autres sollicité des exemplaires. […] Mais dans la comédie, son art infini dissimulait ce défaut autant que possible.
— J’en ai fait tout ce qu’il était possible d’en faire. […] Avec tout le mépris possible pour le vice, l’indignation la plus vraie contre le crime, on ne s’en dissimule pas les avantages passagers. […] Hommes sensés, imaginez tout ce qu’il vous serait possible d’alléguer pour et contre les accusés, et dites-moi quelle serait votre pensée. […] Après un exécrable forfait auquel il n’y avait plus de remède, que restaitil à faire, sinon d’en prévenir, s’il était possible, d’autres que des troubles et des conspirations auraient amenés ? […] « Mais il n’est guère possible sur le récit de Tacite, de le juger plus favorablement. » Et vous vous êtes cru en état de lire Tacite, de l’entendre, de l’apprécier, à peine initié dans sa langue, et n’ayant pour toute mesure des actions que les misérables cahiers de morale aristotélique que l’on vous dictait sur les bancs de l’école, avec quelques chapitres de Nicole, qu’un professeur janséniste vous commentait le dernier jour de la semaine !
Cela n’est pas possible ; et aussi, peu à peu, Julie revenait-elle à la foi de celui qui l’attirait. […] Ce mouvement qui s’éveille, cette ondulation lente dans les blés mûrs et ces bœufs qui bavent avec lenteur, vous voyez qu’ici l’expression, le terme, est aussi réaliste que possible, et il n’a rien de grossier, il n’a rien de bas ; au contraire, la façon dont se termine la strophe éveille chez nous une belle idée : cette idée que l’animal, lui aussi, est pour nous un frère, un frère, à quelque degré qu’ait voulu la nature. […] Essayez un peu de dire, en jouant sur le piano : « Le temps est douteux, il faut prendre un parapluie. » Ce n’est pas possible.
Nous les suivons de l’œil, pendant quelque temps, sur cette mer où nous les avons embarqués dans le meilleur vaisseau possible : ce vaisseau disparaît à nos yeux, et nous les accompagnons de nos vœux, du fond de nos tristes retraites qu’ils oublient aisément.
il élève la question autant que possible au-dessus de tout chauvinisme de camp ou de parti. — La lettre de M.
Aux approches de la crise imminente du 10 août, elle ne réclamait déjà plus, comme après Varennes, des mesures brusques, absolues ; elle désirait que les sections réunies demandassent, non la déchéance, difficile à prononcer sans déchirer l’acte constitutionnel, mais la suspension provisoire, qu’il serait possible, quoique avec peine, écrivait-elle dix jours avant le 10 août à Brissot, d’accrocher, pour ainsi dire, à l’un des articles de la Constitution.
A la place de Diderot, Horace (je le suppose assez goutteux déjà pour être sage), Horace lui-même n’aurait pas donné d’autres préceptes, des conseils mieux pris dans le réel, dans le possible, dans l’humanité ; et certes il ne les eût pas assaisonnés de maximes plus saines, d’indications plus fines sur l’art du comédien.
. — Incessamment, en vertu de cette double loi, des groupes d’aptitudes efficaces deviennent inefficaces, et les images retombent de l’existence réelle dans l’existence possible.
Plus tard, ces notes m’ont rendu mes souvenirs, et je les retrace ici, en substituant au texte grec ma traduction, où je l’ai suivi d’aussi près qu’il m’a été possible.
Ayez soin, dans ces commencements, de vous charger le moins possible de semblables demandes, et de l’importuner rarement, parce que c’est le moyen le plus sûr de lui être agréable.
Le petit chevalier, qu’on n’avait désiré que pour suppléer à la perte possible de l’aîné, poussa comme il plut à Dieu, sur le pavé de Saint-Malo, au bord des grèves, plus rudoyé que surveillé, polissonnant tout le jour, rentrant au logis les vêtements en loques et l’oreille parfois déchirée.
On me répondra que cela veut dire faire des morceaux de musique ou des opéras… C’est possible, c’est un fragment de définition.
Haraucourt, éprouve le besoin de rimer, avec moins de génie et plus de chevilles, si c’est possible, que feu M. de Banville, des odelettes sur des traits d’actualité, ou des sujets voluptueux, mais d’une sûre vacuité.
Cette histoire même n’est possible que parce qu’il existe une image claire de l’esprit français.
Quel temps que celui où un tel livre est possible, bien plus, où on le supporte, où on y prend plaisir3 !
Pas possible de casser le cordonnet de ma blague.
L’oubli, s’il était possible toujours, lui semblerait le vrai remède à tous les maux : A défaut du pardon, laisse venir l’oubli95.
III, § 4], elle ne fait pas vraiment illusion ; mais la plupart des hallucinations de l’ouïe figurent des paroles extérieures et non des bruits inarticulés ; il y a donc des paroles intérieures qui sont des hallucinations ; d’ailleurs, dans la classe des paroles intérieures, ces phénomènes sont exceptionnels, et nous tenons, autant que possible, les faits anormaux en dehors de l’étude que nous poursuivons.
Et d’ailleurs l’illusion même était-elle possible pour ces deuxièmes publications ?